Travail Shoah
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Document 1
«De sources différentes et toutes dignes de foi, nous apprenons que le ghetto de Lublin a été vidé,
que les juifs ont été tués en masse ou chassés dans les forêts et que certains d’entre eux ont été
emprisonnés dans un camps proche. Des témoins venus de Lodz et de Kutno racontent que les Juifs,
hommes, femmes et enfants sont asphyxiés dans des unités de gazage mobiles, que les cadavres sont
dépouillés de leurs habits avant d’être jetés à la fosse commune et que ces vêtements sont ensuite
recyclés dans des usines textiles. On rapporte des scènes effrayantes de là-bas. Mais il y a
maintenant des témoignages selon lesquels le ghetto de Varsovie subirait en ce moment le même sort.
400 000 personnes y sont enfermés et ce seraient des bataillons de miliciens lituaniens ou
ukrainiens qui seraient chargés de l’opération, à la place des policiers allemands. Il est difficile
de croire de telles choses et pour ma part j’essaie de ne pas leur accorder de crédit, non pas tant
par inquiétude pour l’avenir de notre peuple, qui devra expier ces monstruosités un jour ou l’autre,
mais parce que je n’arrive pas à penser que Hitler poursuive un but pareil, ni qu’il y ait des
Allemands capables de donner de tels ordres.»
Document 2 : Création 1940 - destruction (le ghetto est vidé mai 1943
Document 3 Photographie du Ghetto de Varsovie, 1941
Document 4
«L’espace à conquérir doit servir uniquement la population allemande et l’avenir allemand. (...)
L’espace conquis doit donc être débarrassé de tous les étrangers à la race; tous (...) les étrangers
doivent être déplacés. Laisser sur place des éléments étrangers et radicalement inférieurs (...)
conduirait à un affaiblissement biologique de la race allemande et de sa créativité culturelle (...).
Doivent être déplacés avant tout (...) les quelques deux millions de Juifs et de bâtards juifs. (...)
Quiconque connait la population polonaise sait combien elle est primitive, brute, souvent mentalement
attardée. Leur visage le trahit (...).
Il va de soi que, dans les nouveaux espaces industriels et miniers, il faudra conserver pour quelques
temps la population locale qui y travaille, sans toutefois attribuer à ces Polonais l’honneur d’être
citoyen allemand.»
Otto Reche, directeur de l’institut d’anthropologie raciale, 24
septembre 1939; cité dans «Le nazisme, une idéologie en acte, La
documentation photographique, 2012
Document 6:
« Les troupes doivent accomplir des tâches qui vont au delà
des missions purement militaires traditionnelles. A l’est,
le soldat est non seulement un combattant suivant les
règles de guerre, mais aussi le partisan d’une idéologie
raciale impitoyable et le vengeur de toutes les bestialités
infligées à la nation allemande.(...) C’est pourquoi les
soldats doivent bien comprendre la nécessité de l’expiation
sévère mais juste que l’on doit exiger de la part des sous-
hommes juifs.
Document 8
J’ai donc participé à la grande opération de mise à mort d’avant-hier 1. Aux premiers véhicules
chargés de gens, mes mains ont quelque peu tremblé au moment de tirer, mais l’on s’y habitue. A la
dixième voiture, je visai calmement et tirai de façon sûre sur les femmes, les enfants et les
nourrissons nombreux, en pensant que j’avais moi-même deux nourrissons à la maison avec lesquels ces
hordes agiraient de même, voire peut-être dix fois pire. La mort que nous leur avons donnée était
belle et courte [...]. Les nourrissons volaient en grands arcs de cercles et nous les éclations en
vol avant qu’ils ne tombent dans la fosse et l’eau. Ouah! Diable! Je n’avais encore jamais vu autant
de sang, d’ordure, de corne et de chair. Je peux maintenant comprendre l’expression «ivresse de
sang» [...]. Je me réjouis vraiment, et beaucoup disent ici que quand nous rentrerons dans la patrie,
ce sera le tour de nos juifs locaux. Mais bon, je ne t’en dis pas plus. C’est assez jusqu’à ce que je
rentre à la maison.
Lettre du commissaire Walter Mattner à sa femme, Moguilev, 5 octobre 1941, cité par Christian
Gerlach, Meurtre calculé, 1999
1: liquidation du ghetto de Moguilev par l’Einsatzgruppe B, le 2-3 octobre 1941, 2200 juifs sont exécutés dans la
journée.
Document 14
Les juifs destinés à l’extermination étaient conduits hommes et femmes, étaient conduits séparément vers les
crématoires, dans un calme aussi complet que possible. Dans la pièce destinée au déshabillage, les détenus du
commando spécial qui y étaient employés leur expliquaient, dans leur propre langue, qu’on les avait amenés ici
pour les doucher et les épouiller, ils les invitaient à bien ranger leurs vêtements et surtout à bien marquer
leur place afin de pouvoir rapidement reprendre leurs effets à la sortie (...) Après s’être déshabillés, les
Juifs entraient dans la chambre à gaz (...). On verrouillait rapidement la porte et les «infirmiers
désinfecteurs» (...) laissaient immédiatement pénétrer les gaz par les lucarnes à travers le plafond. Les
boites contenant les gaz étaient jetés par terre et les gaz se répandaient immédiatement. A travers le trou de
la serrure de la porte, on pouvait voir que ceux qui se trouvaient le plus près de la boite tombaient raides
morts. On peut affirmer que pour un tiers des enfermés la mort étaient immédiate. Les autres vacillaient, se
mettaient à crier, manquant d’air (...) Au bout de 20 minutes, aucun ne bougeait plus (...).Le commando
spécial,s’occupait aussitôt d’extraire les dents d’or de de couper les cheveux des femmes. Ensuite on
transportait les corps par l’ascenseur au rez-de-chaussée où l’on avait déjà allumé les fours. (...) Les
crématoires I et II pouvaient incinérer en 24h environ 2000 corps, il n’était pas possible de faire mieux.
(...) Pendant l’incinération qui se produisait sans interruption, les cendres retombaient à travers les tuyaux
(...) La centre (...) était chargée sur des camions qu’on dirigeait vers la Vistule, on la jetait avec des
pelles dans le fleuve où elle était immédiatement dissoute (...)
Tous les travaux nécessités par le processus d’extermination étaient effectués par les commandos spéciaux
composés de Juifs.