Etude de Cas Arctique
Etude de Cas Arctique
Etude de Cas Arctique
Capacités attendues : Travailler une tâche complexe / Travailler en groupe / Travailler la méthode
cartographique / Intervenir à l’oral.
Travail / Durée : A partir des documents étudiés par groupe, compléter un croquis proposez une production
orale/ 3H
Tâche complexe : Alors que ce tient le sommet mondial sur l’Arctique, vous êtes invité à participer à la
conférence autour de la fragilité et de l’attractivité du milieu Arctique.Vous allez devoir, par groupe, expliquez
pourquoi ce milieux représente un intérêt pour vous, mais aussi quels sont les risques pour ce milieu, en
utilisant à chaque fois une carte pour illustrer votre propos. Vous avez 2h pour préparer votre intervention et
réaliser la carte. La 3 e heure est consacrée à la conférence.
Étape n°1 : Vous analyser les documents et relevez les informations les plus importantes.
Étape n°2 : Vous réalisez votre croquis simple et préparer votre intervention orale.
Étape n°3 : Vous passez à l’oral devant la classe sans notes. Il ne doit pas durer plus de 5min et vous devez vous
appuyez sur votre carte.
Attention ! La carte et l’oral sont évalués.
La posture
→ La posture durant l’exposé est correcte (se tenir droit, dynamisme….) /1
Maîtrise de l’oralité
→ Le débit est régulier, calme, et laisse à l’interlocuteur le temps d’assimiler ce qui est dit /2
Etape 2: Réalisez un croquis simple en vous aidant des informations des documents. Il doit montrer
l’attractivité des ressources de l’Arctique et l’impact de leur activité sur le milieu
Etape 3: Présentez le résultat de vos travaux à la classe. Votre croquis sera projeté au tableau, vous devez
parler sans notes pendant 5 minutes.
Document 1: Une « ville Gazprom » : Novy Ourengoï
Novy Ourengoï ? Le bout du monde. Un endroit perdu au nord de la Sibérie, situé à 80 km du cercle polaire.
Une « place morte », disent les Nenets, les représentants des dernières tribus nomades qui y vivent.
Pourquoi ? Parce que le gaz y a chassé les rennes depuis longtemps. Là-bas, au milieu des glaces, se
dresse le temple du tout-puissant Gazprom.
Le premier producteur mondial de gaz, dont l’Europe dépend pour ses approvisionnements, y exploite l’un de
ses plus gros gisements. Pour s’y rendre, il faut une autorisation spéciale. Novy Ourengoï n’est pas une ville
russe comme les autres. Ses habitants ont une expression pour désigner le reste du pays : « la terre ».
L’hiver est interminable : 284 jours accompagnés de chute de températures à –60 °C. En juin, en période
d’examens scolaires, il neige parfois... Bref, une contrée hostile de 118 000 habitants et qui resterait déserte
sans les bons salaires de Gazprom. Le double de ceux pratiqués sur « la terre ».
Le dernier gisement mis en service par Gazprom peut produire l’équivalent du volume exporté vers la France
et l’Italie. Sergueï, un technicien de maintenance originaire de Bachkirie, une région du Sud, travaille douze
heures par jour, un mois sur deux, et touche 50 000 roubles mensuels (1 087 euros). Billard, salle de sport
parquetée, sauna, appartements... Le gisement no 16 offre à ses employés le grand confort.
Qui dit dégel, dit terres plus exposées. La fonte de la banquise ouvre en effet la voie des mers. Dégagées de
ses obstacles glacés, les routes maritimes deviennent plus faciles à pratiquer. Et il faut moins de temps pour
poser le pied sur la banquise. Une banquise dont les sols se trouvent eux aussi altérés par la fonte des
glaces. La couche de glace, qui peut atteindre 150 m d'épaisseur, s'est affinée et devient plus facile à
exploiter.
Car le Groenland suscite donc les convoitises. Il faut dire que les sols de cette possession danoise
renferment gaz et pétrole. Le forage d'hydrocarbures n'est déjà plus un mythe : "Aujourd'hui, une vingtaine
de compagnies, dont Shell, GDF Suez ou le norvégien Statoil, ont obtenu l’autorisation d’explorer les côtes
groenlandaises", indique ainsi La Croix.
Mais les terres de l'Arctique recèlent surtout neuf types de "terres rares", des métaux très recherchés pour la
fabrication de produits high-tech (batteries de smartphones, aimants de voitures hybrides, écrans LCD…). La
Chine a le monopole de ces matériaux au niveau mondial, mais les ressources du Groenland pourraient
changer la donne, et l'Europe lorgne dessus. "L'UE met en avant le lien qu'elle entretient avec l'île, du fait de
l'appartenance de celle-ci au Danemark, pays membre depuis 1973", explique La Croix.
Début juin, la Commission européenne et le Groenland ont ainsi signé un accord de coopération sur les
matières premières.
Julie Rasplus, «Le Groenland, bientôt victime de ses ressources convoitées?» www.francetvinfo, 23/08/2012,
consulté le 29/08/2019
Document 3: Manuel 2de, Hachette, 2010
Légende :
Profil : Inuit
Consigne :
Étape 1: Faites une liste des arguments pour défendre les intérêts et la survie du mode de vie traditionnel des
populations autochtones dans l’Arctique.
Étape 2: Réalisez un croquis simple en vous aidant des informations des documents. Il doit montrer la situation
des populations autochtones en Arctique aujourd’hui.
Étape 3: Présentez le résultat de vos travaux à la classe. Votre croquis sera projeté au tableau, vous devez
parler sans notes pendant 5 minutes.
Document 1: Les Inuits au Canada.
« Avec la sédentarisation, les relations avec le sud du Canada s’intensifient et se régularisent. Au début des
années 1970, tous les villages inuits qui le désirent ont la télévision et le téléphone. Dans la même décennie, le
transport aérien se développe. En 1980, tous les villages inuits sont régulièrement desservis par des lignes
aériennes. A partir de l’an 2000, les connexions Internet se banalisent, grâce à la politique volontariste des
gouvernements territoriaux. Aujourd’hui, les administrations et les écoles sont toutes connectées, ainsi qu’une
minorité de foyers inuits aisés. Tous les foyers inuits comptant au moins un chasseur actif possèdent au moins
une motoneige. Aujourd’hui, les chiens ne sont plus utilisés que pour les touristes. On peut maintenant aller
plus vite et plus loin en toute saison, ce qui transforme les pratiques des territoires.
« Mis en place par les Inuits eux-mêmes, ce territoire, issu de la division des territoires du Nord- Ouest, est
l’aboutissement de trente années de négociations menées avec patience, constance et détermination. Le mot «
Nunavut » signifie « notre terre » en iniktitut. Le Canada accorde ainsi aux Inuits un territoire qui avec ses 2
millions de kilomètres carrés, constitue la plus grande entité de la Confédération canadienne. Celui-ci est
administré par un gouvernement public et non ethnique, mais la majorité de la population (85% sur 28 000
habitants), cela en fait un territoire inuit. Il est administré selon le principe démocratique en vigueur dans la
confédération, avec une assemblée élue au suffrage universel, un gouvernement public et un Premier ministre
ainsi qu’un commissaire représentant la Couronne britannique. Hormis un peu plus de 350 000 km carrés qui
sont accordés aux Inuits en pleine propriété et 36 000 km carrés de sous-sols assortis de droits miniers, les
terres du Nunavut restent terres du gouvernement fédéral. »
« Depuis 4,000 ans qu’ils occupent les zones de haute latitude, les populations inuites on été à plusieurs
reprises confrontées aux fluctuations climatiques. Leur mode de vie nomade leur permettrait de s’adapter aux
changements des biotopes des populations animales (...) dont ils ne nourrissaient. Aujourd’hui encore, leur
mode de vie (...) leur permet de relativiser leur vision du réchauffement climatique. L’économie traditionnelle
fondée sur la chasse (...) ne leur assure plus les revenus qui leur permettraient de vivre et de consommer selon
les standards de pays développées. Les Inuits sont poussés à se regrouper dans les villes afin de rechercher ces
nouvelles activités économiques.
Cependant, la véritable menace à laquelle sont confrontés les Inuits est la pollution de la mer elle-même. Elle
résulte du rejet par les pays industrialisés de toutes sortes de produits toxiques (...) dans l’océan glacial
arctique, transportés par les courants marins. Les polluants sont ingérés en grande quantité par les Inuits dont
la nourriture traditionnelle, le phoque, se trouve en bout de chaîne alimentaire. »
« Kivalina, petit village de pêcheurs inupiat de 400 habitants situé au large de la côte nord ouest de l’Alaska, a
déposé plainte le 26 février 2008 contre 24 des plus grandes compagnies énergétiques américaines, au motif
que le gaz à effet de serre émis par ces sociétés mettent en péril leur habitat. L’érosion des glaces saisonnières,
due à l’augmentation de la température moyenne annuelle, prive en effet Kivalina du bouclier qui la protégeait
contre les violentes tempêtes arctiques.
« Normalement, la glace arrive en octobre, a déclaré Janet Mitchell, administratrice de la commune, mais
aujourd’hui, nous avons encore de l’eau libre en décembre. Notre île n’est pas plus protégée des tempêtes. »
Les vagues s’abattent directement sur les habitations, causant d’énormes dégâts, et une relocalisation du village
semble inévitable. Si le tribunal tranche en faveur des plaignants, les accusés, parmi lesquels Exxon Mobil BP,
Chevron Corporation, Shell ou encore American Electric Power, se verront donc forcés de payer la note de ce
déménagement, évaluée à 400 millions de dollars. Les habitants de Kivalina feront certainement figure de
précurseurs dans la lutte judiciaire contre le réchauffement climatique. »
E. Maupetit-Luchini, « Kivalina menacé par les eaux », Pôles Nord et Sud, octobre 2008.
Document 3 : La situation géopolitique, économique en Arctique
Titre :
Légende :
Profil : État
Consignes
Étape 1: Faites une liste les raisons pour lesquelles Canada et Russie investissent en Arctique, mais aussi
les tensions qui peuvent en découler.
Étape 2: Réalisez un croquis simple en vous aidant des informations des documents. Il doit montrer les
tensions entre les États mais aussi leurs investissements, leur présence.
Étape 3: Présentez le résultat de vos travaux à la classe. Votre croquis sera projeté au tableau, vous devez
parler sans notes pendant 5 minutes.
Nous avons développé un programme de développement de l'Arctique. Ce qui est important, c'est la mise
en valeur industrielle de l'Arctique, notamment l'extraction des matières premières", a déclaré Vladimir
Poutine, jeudi 14 décembre 2017, lors d'une très longue conférence de presse où il a abordé de nombreux
autres sujets. "Se trouvent là nos principales ressources minérales mais leur mise en valeur doit aller
parallèlement avec la défense de la nature" dans cette "région sensible", a poursuivi le président russe.
Légende :
Profil : Armateur
Etape 1: Faites une liste les raisons pour lesquelles il est intéressant de passer par l’Arctique pour les
compagnies maritimes puis une liste des impacts du trafic sur l’environnement et les difficultés auxquelles
les bateaux font face.
Etape 2: Réalisez un croquis simple en vous aidant des informations des documents. Montrez les nouvelles
routes en Arctiques, les infrastructures portuaires mais aussi les tensions.
Etape 3: Présentez le résultat de vos travaux à la classe. Votre croquis sera projeté au tableau, vous devez
parler sans notes pendant 5 minutes.
« Le recul de la banquise en fin d’été libère pour quelques semaines les fameux passages du Nord- Ouest et
du Nord-Est. Le Canada et la Russie entendent exercer un contrôle national sur ces voies, alors que les
autres Etats (Etats-Unis, UE, Danemark) le contestent. (...) Au plan de la navigation, les nouvelles routes ne
sont pas des « autoroutes maritimes » : glaces dérivantes, hauts fonds, vents, courants violents dans les
détroits, dureté des glaces de fonte pluriannuelle, faiblesse du tirant d’eau dans certains détroits qui ne
pourrait laisser passer que les cargos de taille réduite. Une navigation commerciale rentable suppose en
outre de disposer d’équipements expérimentés, d’hélicoptères de reconnaissance, de radars et de
projecteurs, ou bien d’être précédés de brise-glaces.
Source : Michel Foucher, « les nouveaux déséquilibres mondiaux », La Documentation Photographique,
Novembre-Décembre 2009.
Alexandra Trucat, «CMA CGM renonce à la route du Nord», Ouest France, 23/08/2019,
Légende :
Profil : défenseur de l’environnement
Étape 1: Faite une liste des arguments pour défendre les intérêts des ours polaires dans l’Arctique et
assurer leur survie.
Étape 2: Réaliser un croquis simple en vous aidant des documents, qui montrent la situation des ours
polaires en Arctique aujourd’hui.
Étape 3: Présenter le résultat de vos travaux à la classe. Votre croquis sera projeté au tableau, vous devez
parler sans notes.
Document 1:
Les ours blancs sont très bien adaptés au milieu arctique. Leur fourrure blanche les rend mimétiques, leurs
oreilles de petite taille limitent la perte de chaleur et leurs larges pattes couvertes de poils, et légèrement
palmées, leur permettent de marcher sur la neige fraîche sans s’enfoncer. Leur peau noire permet par ailleurs
d'absorber la chaleur du soleil.
Les ours polaires sont capables de repérer une carcasse à plusieurs kilomètres grâce à leur odorat très
développé. Les phoques constituent leur proie principale. L'été, quand la banquise se réduit, ils se contentent
néanmoins de proies de plus petites tailles (renard, oiseaux).
Leur peau au lard épais , riche en énergie , permet de répondre aux besoins des femelles affamées qui doivent
allaiter leurs oursons quand la nourriture se fait rare. La banquise est vitale aux ours polaires car c’est à la fois
leur lieu de chasse, de repos et de reproduction. Or, à cause du réchauffement climatique, la surface de la
banquise décroît d'environ 13,4% par décennie.
Les grands carnivores - ceux qui se trouvent au sommet de la chaîne alimentaire – sont particulièrement
sensibles à l’état de santé de leurs écosystèmes. Les atteintes aux populations d’ours blancs sont les premiers
signes visibles d’une menace à plus grande échelle qui affectent l’écosystème marin arctique.
Le changement climatique constitue la principale menace pesant sur l’ours polaire. Si la fonte des glaces se
poursuit au rythme actuel, la surface de son habitat estival se sera contractée de plus de 40% d’ici le milieu du
21ème siècle, faisant diminuer sa population de plus de deux tiers.
Les ours polaires dépendent du succès de leur chasse au printemps et au début de l’été pour survivre, se
reproduire et allaiter leurs petits. La disparition de la banquise réduit cependant leur territoire de chasse. L’ours
polaire est un prédateur très spécialisé dans la chasse aux phoques, et autres mammifères marins. Les
scientifiques estiment qu’un individu adulte a besoin de 50 à 60 phoques par an pour survivre.
Le phoque est la proie qui répond parfaitement aux besoins de l’ours en lui fournissant une grande quantité de
graisse. Il est chassé à l'affût. L’ours attend à proximité du trou de respiration que le phoque remonte à l’air libre
pour le capturer.
Avec la réduction de la surface de la banquise, la période de chasse de l’ours blanc se raccourcit, d’où
l'allongement de son jeûne et un état de santé qui décline. Des ours en mauvaise santé peuvent présenter des
taux de reproduction plus faibles – qui peuvent conduire à une raréfaction de l'espèce au niveau local. Des
scientifiques ont démontré que la cause principale de mortalité chez les oursons était le manque de
nourriture, et notamment un lait trop pauvre en graisse. A cela, s’ajoute des cas de cannibalisme des grands
mâles qui peuvent s’attaquer aux oursons en période de disette. Enfin la glace, moins épaisse, peut dériver au
gré des vents et courants, emportant les ours en pleine mer. Les animaux doivent alors s’épuiser à nager pour
trouver des plaques de glace plus hospitalières ou regagner la terre ferme.
Source: www.wwf.fr, consulté le 29/08/2019
Document 2: Chasse à l’ours au Canada et au Groenland
En 2016, il y a 30 chasses possibles pour des non Inuits, le chiffre a été divisé par 4 depuis 2010. Le total des
chasses, Inuits compris, est compris entre 300 et 600 suivant les années, avec plutôt une tendance à la baisse
des quotas. Avec les pressions des écologistes et de l'Union européenne, le cours de la peau d’ours polaire a
chuté autour de 3 000 dollars canadiens (environ 2130 €) et même à 355 € à l'été 2016. (...). Pourtant, une
chasse peut rapporter 7 000 à 10 000 € à la communauté concernée. Au Nunavut, chaque village a un quota et
le chasseur est tiré au sort pour lui permettre de vendre son droit à un étranger. Des sociétés de tourisme de
chasse peu scrupuleuses comme Northwoods Adventures gagnent beaucoup d'argent en servant
d'intermédiaire car le chasseur occidental ou chinois fortuné pourra débourser de l'ordre de 30 000 à 50 000 €
au total. Quand des guides emmènent des chasseurs étrangers, ils doivent utiliser le traîneau à chien, ce qui
permet aux principales communautés concernées à Grise Fjord, Resolute, le maintien de l’élevage des chiens. Or
ce mode de déplacement est le plus sûr et le plus adapté à un milieu très dangereux. Les motos-neige qui ont
été des révolutions dans la mobilité à partir des années 1970 ont des avantages (rapidité, économie sur
l'entretien coûteux et chronophage des chiens) mais aussi de gros inconvénients (coûts d’achat de maintenance
de la machine, dépense d'essence, pannes fréquentes). Au Groenland, la chasse à l'ours se pratique uniquement
avec un traîneau. Grâce à cela, c'est un pan entier de la culture inuite qui est préservée et une connaissance
intime du territoire qui est maintenue.
Source Farid Benhammou, Rémy Marion, «Arctique, les dessous géopolitiques de la protection de l’ours polaire», 21/03/2017, in
www.geoconfluences.ens-lyon.fr, consulté le 29/08/2019 Documents complémentaires
Document 3 :
Titre :
Légende :
Profil : agence de voyage
Etape 1: Faites deux listes d’arguments, une pour montrer l’attractivité touristique de l’Arctique, l’autre
l’impact négatif des touristes sur le milieu.
Etape 2: Réalisez un croquis simple en vous aidant des informations des documents. Il doit montrer
l’attractivité touristique de l’Arctique et l’impact de cette activité sur le milieu
Etape 3: Présentez le résultat de vos travaux à la classe. Votre croquis sera projeté au tableau, vous devez
parler sans notes pendant 5 minutes.
Document 1 : Planète Géo. Tourisme en Arctique
Le réchauffement climatique permet le développement du tourisme arctique, rendu possible avec la fonte
des glaces. Il y a eu le 16 mars dernier, les manifestations contre le changement climatique et l'inaction
politique. Une des conséquences du réchauffement climatique dont on parle peu, c'est le développement
du tourisme arctique, rendu possible avec la fonte des glaces.
Croisières au milieu des Icebergs géants et selfies pris devant la banquise, de plus en plus de touristes
profitent de la fonte des glaces pour s’enivrer des paysages arctiques magnifiques.
Lieux mythiques
Ilulissat, capitale des icebergs : le fjord est inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 2004.
Le glacier Kangia, lieu d’étude des glaciologues : 20 milliards de tonnes d’iceberg produits par an (d’où s’est
détaché celui qui coula le Titanic).
La baie de Disco connue pour ses baleines : croisière à la journée dans le sillage des baleines à bosse et
expédition en kayak.
Document 2 : L’afflux de touristes dans le cercle Arctique n’est pas une bonne nouvelle
Vous avez toujours rêvé d’une virée dans le Grand Nord? Dans un long reportage, Pacific Standard vous
emmène à bord de l’Akademik Ioffe, navire russe destiné à la recherche devenu paquebot de croisière, qui,
avec ses 102 passagers, transite à travers le Nunavut canadien, région la moins peuplée du pays et terre
des Inuits. Cette ethnie accueille désormais, pour le meilleur mais surtout pour le pire, des touristes du
monde entier qui empruntent une route maritime longtemps innavigable à cause de la banquise. Cette
longue bande de 1.500 kilomètres au nord du Canada s’ouvre en effet davantage aux navires depuis la fin
des années 2000 et le recul des glaces. En 2015, trente voyages ont ainsi été programmés par les huit
voyagistes qui se partagent la zone, transportant 2.900 passagers.
Société de consommation
Certes, les touristes friands des étendues parmi les mieux préservées de la planète ainsi que de la faune
locale donnent un coup de boost à l’artisanat local, qui s’adapte à leurs besoins. Les graveurs et les
sculpteurs de la culture inuit vont jusqu’à anticiper l’arrivée de futurs touristes en produisant en plus
grande quantité. Mais, dans ces terres éloignées, encore majoritairement autarciques, où les
ravitaillements restent rares, les demandes alimentaires des touristes excèdent parfois les produits
disponibles. C’est la situation à laquelle se heurte Pond Inlet, le plus grand hameau de la région avec ses
1.500 habitants. La brochure distribuée aux nouveaux venus est pourtant claire: «Nous vous invitons à
visiter nos épiceries mais rappelez-vous que remplir nos étagères avec des provisions et des produits frais
demande beaucoup d’efforts. Elles ne sont réapprovisionnées qu’une fois par semaine quand la météo le
permet. Alors s’il vous plaît achetez uniquement ce dont vous avez vraiment besoin.»
Peuple de chasseurs et de pêcheurs, les Inuits se plaignent également de l’éloignement de certaines espèces
animales, seules sources de protéines, depuis l’arrivée des touristes. «Les gens d’ici se plaignent de ne plus voir de
baleines avec l’arrivée massive des bateaux, affirme Karen Nutarak, une habitante de Pond Inlet. Si mes filles ou
moi-même remplaçons le narval et le phoque par de la nourriture industrielle trop longtemps, nous tombons
malades.»
Pour Madeleine Redfern, ancienne directrice du tourisme du Nunavut, «une meilleure communication entre les
autorités du tourisme, les membres de la communauté et les opérateurs de croisière eux-mêmes» est nécessaire
afin d’éviter ces difficultés. L’enjeu est à la hauteur des défis qui vont suivre puisque la compagnie de croisières de
luxe américaine Crystal Cruises, avec ses paquebots d’environ 1.000 passagers, a d’ores et déjà prévu un voyage
dans la zone pour l’été 2016. Un risque de pénurie supplémentaire.
Document 3 :
L’Arctique,entre
attractivité et fragilité,
Le livre scolaire, 2de,
2019
Titre :
Légende :
Profil: Militaire
Consignes :
Etape 1: Faites une liste des enjeux militaires autour de la région Arctique et des raisons expliquant l’intérêt
de chacun des Etats.
Etape 2: Réalisez un croquis simple en vous aidant des informations des documents. Il doit montrer la
présence militaire autour de l’Arctique et les tensions militaires.
Etape 3: Présentez le résultat de vos travaux à la classe. Votre croquis sera projeté au tableau, vous devez
parler sans notes pendant 5 minutes.
L’Arctique ne fait pas partie de l’« arc de crise » défini dans le Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité
nationale (LBDSN) de 2008. La France n’y est qu’indirectement impliquée mais ne peut cependant pas s’en
désintéresser. Malgré les revendications des États riverains, l’Arctique est d’abord un océan, c’est-à-dire un
espace ouvert à la navigation internationale, une zone de haute mer faisant partie du patrimoine commun
de l’humanité. La France occupe un statut d’observateur au sein des trois instances de coopération de la
zone – le Conseil de l’Arctique, le Conseil euro-arctique de la mer de Barents et le Conseil des États de la
mer Baltique, ce qui lui donne le droit de participer aux discussions et de mettre en avant ses arguments.
Ainsi, « dans la mesure où les tensions potentielles dans la région Arctique intéressent des pays de l’Alliance
atlantique ou de l’Union européenne (États-Unis, Canada, Danemark, Norvège), ainsi que la Russie, la
France peut être indirectement associée à des crises dans cette zone ». La France entend disposer de la
capacité de se déployer dans l’Arctique parce que « l’Arctique est devenu un enjeu stratégique majeur.
Plusieurs États ont renforcé leur capacité militaire opérationnelle afin d’affirmer leur souveraineté sur cette
zone neutre. Compte tenu de ses engagements internationaux et de ses intérêts propres, la France ne peut
ignorer ce nouvel enjeu ».
Les aspects militaires et de sécurité
Les activités militaires n’ont plus l’importance qu’elles avaient lors de la Guerre froide, mais l’Arctique abrite
encore des bases radars destinées à l’alerte avancée pour la défense antimissile. Sa traversée constitue, en
effet, le plus court chemin entre les pays situés sur des méridiens opposés, dans l’hémisphère nord. L’océan
Arctique était une zone sanctuaire des SNLE*, russes et américains essentiellement. Aujourd’hui, la fonte
des glaces permet d’envisager le développement d’activités avec la nécessité de les sécuriser, non
seulement en cas de crise, toujours possible, entre les États, mais surtout en cas d’accident ou de
catastrophe naturelle.
Ils ne cessent de montrer les muscles ou les dents. A la mesure de la taille du gâteau, au cœur des
préoccupations des pays de la région, les Etats voisins et concurrents en Arctique ont entamé une importante
politique de militarisation du Grand Nord. A commencer par Vladimir Poutine qui, fin 2012, souhaitait que
l’armée russe accorde «une attention particulière au déploiement d'infrastructures et d'unités militaires dans
l'Arctique». Avant d’envoyer, en septembre 2013, la marine russe, dont l'immense croiseur Pierre le Grand,
reprendre le contrôle des îles de Novosibirsk et y rouvrir un port et des aérodromes abandonnés par les
militaires depuis 1993.
«Ces îles revêtent une grande importance pour le contrôle de la situation dans l'ensemble de la région
Arctique», se félicitait alors Vladimir Poutine. Il a aussi annoncé le développement de moyens conséquents
pour pouvoir opérer dans les zones polaires. Deux brigades (10.000 à 15.000 hommes) doivent y être
dédiées, des brise-glace achetés et des unités de forces spéciales entraînées.
Les autres Etats riverains ne sont pas en reste et multiplient les efforts, chacun à leur manière. Les
Canadiens organisent des exercices militaires dans l'Arctique, formant notamment leurs réservistes à opérer
dans les milieux polaires. Depuis 2007, Ottawa mène chaque année l'opération Nanook, dans le nord du
pays, mobilisant plusieurs milliers de soldats. Les garde-côtes ont commandé un énorme brise-glace d'une
valeur de 720 millions de dollars, attendu pour 2017. Enfin, Stephen Harper défend un projet de port en eaux
profondes dans la région polaire qui coûterait plus de 100 millions de dollars. En 2010, il justifiait un projet de
satellites militaires d'observation pour couvrir tous les théâtres d’affrontements potentiels, «de l'Afghanistan à
l'Arctique, de la côte somalienne jusqu'aux plages de Nootka Sound, nous serons en mesure de voir ce que
les méchants sont capables de faire».
La Norvège, qui désigne la Russie comme une menace dans ses documents stratégiques, a redéployé
plusieurs sites militaires plus près du cercle polaire. L'état-major des armées, ainsi qu'une unité de soixante
avions de chasse, ont ainsi été réinstallés à proximité de la ville de Bodo en 2009. La même année, la brigade
Nord, la plus importante des forces norvégiennes, a carrément été positionnée au nord du cercle polaire. A
Oslo, on ne cesse de s'agacer alors que des avions russes se permettent régulièrement de couper à travers
l'espace aérien norvégien. Les Danois, eux, restent prudents et se sont contentés de mettre en œuvre un
corps spécifique de forces spéciales basé au Groenland.
Si les Américains, eux, renouvellent régulièrement leur souhait de voir « une région pacifique, stable et
épargnée par les conflits », ils évitent aussi de renforcer leur visibilité dans la région, malgré la présence de
27.000 soldats sur place pour sécuriser et animer le réseau d'intercepteurs de missiles balistiques.
De la tension à la coopération
Chacun de ces pays évoque dans ses documents stratégiques des menaces potentielles de la part de ses
voisins. Les Russes défendent le déploiement de forces spéciales en invoquant la présence massive de
militaires de l'Otan dans l'Arctique. Les Danois décrivent les Russes comme une menace tout en remarquant
que les relations sont cordiales. Et ainsi de suite.
Doit-on craindre que l'Arctique se transforme en une zone de conflits potentiels entre les pays qui déploient
des troupes? Pour Laurent Mayet, conseiller de l'ambassadeur de la France pour les pôles Michel Rocard,
tout cela relève du poncif médiatique. «Il est urgent de le dépasser», s'exclame-t-il tout en admettant que cela
«ne repose pas que sur de la fiction». L'Arctique a en effet toujours été un lieu stratégique: nombreux sont les
sous-marins nucléaires à naviguer dans les eaux glacées depuis la Seconde Guerre mondiale, au cours de la
Guerre froide et encore aujourd'hui. Le pôle, du fait de la forme ovoïde de la planète, offre une portée accrue
aux missiles balistiques.
Pour ce spécialiste des milieux polaires, la présence de soldats dans l'Arctique est avant tout une solution
logistique à la difficulté d'accès à ces régions. Pour les rares navires qui envisagent de traverser ces eaux, il
n'existe en effet presque aucun moyen de demander de l'aide en cas d'avarie ou d'incident. «Ces militaires,
explique-t-il, ce n'est pas toujours heureux politiquement mais leur présence est un gage de sécurité.».
Légende :