Chap 03 - Rhéologie
Chap 03 - Rhéologie
Chap 03 - Rhéologie
La rhéologie
Plusieurs facteurs importants doivent être pris en compte dans la conception des usines
alimentaires pour garantir la qualité des produits finis. L’un de ces facteurs est la
rhéologie.
Dans l’industrie laitière, en particulier, les caractéristiques des produits laitiers et de
la crème peuvent être partiellement altérées si l’on ne maîtrise pas leur écoulement. Ce
chapitre décrit brièvement l’écoulement (ou viscoélasticité) de certains produits laitiers
industriels types.
Contrainte
relative Visqueux Viscoélastiques Elastiques
1
Solide Solide
Verre
10-4 10-2 Liquide
10 0 10 2 4
10
Fig. 3.1 Courbes présentant les différences entre les 10 6 10 8
matériaux visqueux, viscoélastiques et élastiques. Durée (secondes) de la déformation appliquée
Le cisaillement
En rhéologie, le cisaillement d’une substance est l’élément déterminant pour
connaître son écoulement et sa structure. On obtient un flux cisaillé par l’écoulement
entre les plans parallèles, l’écoulement rotationnel entre cylindres coaxiaux, où l’un
des cylindres est fixe et l’autre rotatif, l’écoulement télescopique par tubes capillaires
et tuyaux, l’écoulement de torsion entre plaques parallèles.
Pour étudier la viscosité d’une matière, le cisaillement doit induire un flux
stationnaire de la matière. Pour qu’il y ait écoulement, il doit y avoir réorganisation
et déformation des particules et rupture des liaisons dans la structure de la matière.
On définit la contrainte de
cisaillement comme étant
F
σyx = [Pa]
A
F = force (N)
A = surface m2
et le taux de cisaillement
comme étant
dγ = dv
γ• = [1/s]
dt dy
Fig. 3.2 Différents types de cisaillement
et la viscosité apparente
Si l’on veut étudier l’élasticité (la structure) d’une matière, il faut éviter de détruire d’un fluide comme étant
la structure en utilisant un cisaillement très modéré. Pour y parvenir, on peut, par
ηa = σ / γ
•
exemple, appliquer un cisaillement oscillant à la matière avec une amplitude
[Pas]
suffisamment faible pour permettre l’étude sans briser la structure.
Le cisaillement entre plans parallèles est utilisé généralement pour la définition
de base de la contrainte de cisaillement et du taux de cisaillement, c’est-à-dire
l’ampleur et la vitesse de la déformation appliquée à la matière.
dv · t A
Les fluides newtoniens
Les fluides newtoniens sont des fluides ayant une viscosité constante,
dépendante de la température mais indépendante du taux de F dv
cisaillement appliquée. On peut dire également des fluides
newtoniens qu’ils ont une directe proportionnalité entre la contrainte
de cisaillement et le taux de cisaillement dans l’écoulement laminaire.
dy γ y
dv
= η·γ
• z
σyx = η·
dy
x
ue
ha
iq
de las
nt
st
P
sa
la
en
op
sis ni
to
sc
ais
w
Les fluides non newtoniens
Vi
σ0 Ne
ép
éo
Rh
t
Seuil de ian Les matières que l’on ne peut définir simplement par leur viscosité à une température
idif
plasticité oflu
é donnée sont appelées fluides non newtoniens. La viscosité de ces matières doit
σ0 Rh
toujours être indiquée avec une température et un taux de cisaillement correspondants.
Le fait de modifier le taux de cisaillement modifie également la viscosité. En général,
une forte concentration et une température peu élevée induisent ou augmentent le
comportement non newtonien.
Mise à part sa dépendance par rapport au taux de cisaillement, la viscosité des
fluides non newtoniens peut être également dépendante du temps, auquel cas la
viscosité dépend non seulement du taux de cisaillement mais également de la durée
Taux de et, dans la plupart des cas, de la fréquence des applications successives du
cisaillem
ent γ• cisaillement. Les matières non newtoniennes indépendantes du temps peuvent être
rhéofluidifiantes, rhéoépaississantes ou plastiques. Les matières non newtoniennes
Fig. 3.4 Courbes d’écoulement des
dépendantes du temps peuvent être thixotropes, rhéopectiques ou antithixotropes.
fluides newtoniens et non newtoniens.
Rhéofl
Visc
uidifia
nt Les fluides rhéoépaississants
opla
stiqu La viscosité d’un fluide rhéoépaississant augmente en même temps que le taux de
e
cisaillement. Ce type de comportement se rencontre généralement parmi les
Taux de suspensions très concentrées. Un fluide rhéoépaississant manifeste un comportement
dilatant; c’est-à-dire, le solvant agit comme lubrifiant entre les particules en suspension
ent γ
cisaillem •
lorsque le taux de cisaillement est faible, mais le solvant est expulsé lorsque le taux
Fig. 3.5 Courbes de viscosité des de cisaillement est plus élevé, ce qui augmente la compacité des particules. Parmi
fluides newtoniens et non newtoniens. les systèmes rhéoépaississants, citons le sable humide et les suspensions d’amidon
concentrées.
Contrainte de
cisaillement Les fluides plastiques
σ Les fluides plastiques sont des fluides présentant un seuil de plasticité. Dans la
pratique, il faut appliquer une force importante avant que la matière ne commence
pe n
à couler comme un liquide (souvent appelée effet ketchup). Si la force appliquée est
ro nie
ot to
hix ew inférieure à la force correspondant au seuil de plasticité, la matière stocke l’énergie
tit N
An de déformation; autrement dit, elle présente des propriétés élastiques et, partant, se
comporte comme un solide. Dès que le seuil de plasticité est dépassé, le liquide peut
s’écouler comme un liquide newtonien; on dit alors que c’est un liquide plastique de
pe
ro Bingham. Ou bien, il peut s’écouler comme un fluide rhéofluidifiant; dans ce cas, il
ixot
Th s’agit d’un liquide viscoplastique.
Parmi les fluides plastiques, citons le fromage caillé type “quarg”, la purée de
tomates, la pâte dentifrice, la crème pour les mains, certains ketchups et certaines
graisses.
L'équation de puissance
Le modèle de loin le plus utilisé, le modèle Herschel-Buckley, également appelé
équation de puissance généralisée, est dans son principe un modèle Ostwald
évolué. Le principal avantage de l’équation de puissance généralisée est son
applicabilité à un grand nombre de fluides non newtoniens sur une large plage de
taux de cisaillement. De plus, l’équation de puissance se prête facilement au log σ log η
Contrainte de cisaillement Viscosité
traitement mathématique, par exemple, dans le calcul de la chute de pression et du
transfert de chaleur. Pe
nt
L’équation de puissance généralisée s’applique aux fluides plastiques ainsi e (n eh
-1 nt
qu’aux rhéofluidifiants et rhéoépaississants selon la formule suivante : ) Pe
(σ – σ0) = K · γ• n
où
σ = contrainte de cisaillement (Pa)
σ0 = seuil de plasticité (Pa)
K
• = coefficient de consistance (Pasn)
γ = contrainte de cisaillement (s–1)
n = indice du comportement d’écoulement (sans dimension) Taux d
e
cisaille
ment log γ•
Pour exprimer chaque type de comportement d’écoulement, il est possible récrire
l’équation de puissance généralisée en la modifiant de façon appropriée. Fig. 3.8 Courbes d’écoulement et de
Pour les fluides newtoniens, l’équation de puissance a l’aspect suivant : (K = η et viscosité d’un fluide rhéofluidifiant en
n= 1): équation de puissance.
σ = K·γ = η·γ
•n •
σ = K·γ
•n
L’unité de viscosité est le Pas (Pascal seconde), qui est égal à 1000mPas ou
1000cP (centipoise). Remar quons que tous les chiffres des viscosités doivent être
considérés à titre d’exemple seulement (aux environs de la température ambiante)
et NE doivent PAS servir aux calculs.
1/n
Q =
( n
3·n+1 ) · π · r3 ·
( r · ∆p
2·L·K )
ou
Les paramètres sont :
n n
Q = débit
r = rayon de la conduite
∆p = chute de pression
m3/s
m
Pa
∆p =
( 3·n+1
n )( ) ·
Q
π · r3
·
2·L·K
r
L = longueur du tube m
γ• w = taux de cisaillement
et
à la paroi s–1
n = indice du compor-
tement d’écoulement
K = coefficient de
consistance Pasn
γ•w =
( 3·n+1
n )( ·
Q
π · r3 )
Les conduites à section rectangulaire
Les équations correspondantes aux conduites à section rectangulaire
sont :
1/n
Q =
( n
4·n+2 ) ( ) 2
·l·h ·
h · ∆p
2·L·K
n n
∆p =
( 4·n+2
n )( ) ·
Q
l · h2
·
2·L·K
h