Chap 06-01 - Process
Chap 06-01 - Process
Chap 06-01 - Process
Les composants du
traitement du lait
Le chapitre suivant décrit les composants les plus utilisés dans le traitement du lait. Il
décrit uniquement les composants utilisés dans le traitement du lait liquide et non ceux
utilisés dans sa transformation. Les équipements de transformation, pour la fabrication
du fromage, du beurre, etc., sont décrits dans les chapitres relatifs à ces processus de
transformation.
Combinaison de température et de
durée
La combinaison de température et de temps de chambrage est très importante, car
Durée
2,5 h elle détermine l’intensité du traitement thermique. La Figure 6.1.1 illustre les courbes
2h
1h d’effet létal pour les bactéries coliformes et typhoïdes et les bacilles tuberculeux .
30 min
20 min Selon ces courbes, les coliformes sont tués si le lait est chauffé à 70°C et maintenu
10 min à cette température pendant environ une seconde. A une température de 65°C, il faut
5 min
2 min
un temps de chambrage de 10 secondes pour tuer les coliformes. Ces deux
1 min combinaisons - 70°C/1 s et 65°C/10 s - ont donc le même effet létal.
Les bacilles tuberculeux sont plus résistants au traitement thermique que les
10 s
coliformes. Un temps de chambrage de 20 secondes à 70°C ou d’environ 2 minutes
à 65°C s’impose pour assurer leur destruction intégrale. Le lait peut également
1s contenir des microcoques résistant à la chaleur. En règle générale, ils sont totalement
60 65 70 75 80 85 90
Température °C inoffensifs.
Tableau 6.1.1
Principales catégories de traitement thermique dans
l’industrie laitière
Procédé Température Durée
Thermisation 63 – 65°C 15 s
Pasteurisation LTLT du lait 63°C 30 min
Pasteurisation HTST du lait 72 – 75°C 15 à 20 s
Pasteurisation HTST de la crème etc. >80°C 1à5s
Ultrapasteurisation 125 – 138°C 2à4s
UHT (stérilisation en continu),
habituellement 135 – 140°C quelques secondes
Stérilisation en récipients 115 – 120°C 20 à 30 min
Thermisation
Dans de nombreuses laiteries importantes, il n’est pas possible de pasteuriser et de
traiter le lait immédiatement après réception. Une partie du lait doit être stockée dans
des cuves de stockage pendant plusieurs heures ou plusieurs jours. Dans ces
conditions, même une réfrigération poussée ne suffit pas à éviter une grave
détérioration de la qualité.
De nombreuses laiteries préchauffent donc le lait à une température inférieure à
la température de pasteurisation, pour inhiber provisoirement la croissance des
bactéries. Ce procédé est appelé thermisation. Le lait est chauffé à 63-65°C pendant
environ 15 secondes, une combinaison de température et de durée qui n’inactive pas
l’enzyme phosphatase. La loi interdit la double pasteurisation dans de nombreux
Pasteurisation LTLT
Le premier type de traitement thermique était un procédé Durée
discontinu consistant à chauffer le lait à 63°C en cuves ouvertes 2,5 h
2h
et à le maintenir à cette température pendant 30 minutes. Cette
1h
méthode est appelée “Holder Process” ou méthode LTLT (Basse 30 min
température, longue durée). 20 min
Aujourd’hui, le traitement thermique du lait s’effectue presque 10 min
toujours selon un procédé continu comme la thermisation, la 5 min
pasteurisation HTST ou le traitement UHT. 2 min
1 min
Pasteurisation HTST
HTST est l’abréviation anglaise de High Temperature Short Time 10 s
(Haute température, courte durée). L’exacte combinaison de
température et de durée varie en fonction de la qualité du lait cru,
du type de produit traité et des caractéristiques de conservation
1s
requises. 60 65 70 75 80 85 90
Température °C
Lait
Le procédé HTST de traitement du lait consiste à le chauffer à 72-75°C et à le Fig. 6.1.2 Courbe d’effet létal et
maintenir pendant 15 à 20 secondes à cette température, avant de le refroidir. courbes de température et de durée de
L’enzyme phosphatase est détruite par cette combinaison de température et de la destruction de certaines enzymes et
durée. On utilise donc le test de la phosphatase pour vérifier que le lait a été de certains micro-organismes.
pasteurisé correctement. Le résultat du test devra être négatif : on ne devra détecter
aucune activité de la phosphatase. Voir figure 6.1.2.
Ultrapasteurisation
On peut utiliser l’ultrapasteurisation si une durée de conservation spécifique s’impose.
Pour certains fabricants, deux jours supplémentaires suffisent, alors que d’autres
visent 30 à 40 jours de plus que les 2 à 16 jours traditionnellement liés aux produits
pasteurisés. Le principe fondamental consiste à réduire les principales causes de
réinfection du produit lors du traitement et du conditionnement, de manière à en
prolonger la durée de conservation. Ceci exige des niveaux d’hygiène extrêmement
élevés lors de la fabrication et une température de distribution ne dépassant pas 7°C
- plus la température sera basse et plus la durée de conservation sera longue.
Un chauffage du lait à 125-138°C pendant 2 à 4 secondes, suivi d’un refroidissement
Traitement UHT
UHT est l’abréviation de Ultra Haute Température. Le traitement UHT est une
technique permettant de conserver les produits alimentaires liquides en les soumettant
à un chauffage bref et intense, habituellement à des températures de l’ordre de 135
à 140°C. Ceci tue les micro-organismes qui sinon détruiraient le produit.
Le traitement UHT est un procédé continu qui s’effectue dans un circuit fermé
empêchant toute contamination du produit par les micro-organismes en suspension
dans l’air. Le produit passe par des phases successives rapides de chauffage et de
refroidissement. Le remplissage aseptique, destiné à éviter la réinfection du produit,
fait partie intégrante du procédé.
On utilise deux méthodes de traitement UHT, au choix :
• Chauffage et refroidissement indirect dans des échangeurs de chaleur,
• Chauffage direct par injection de vapeur ou infusion de lait dans la vapeur et
refroidissement par détente-flash sous vide.
Stérilisation
La première forme de stérilisation, toujours utilisée, est la stérilisation en récipients,
habituellement à 115-120°C pendant 20 à 30 minutes.
Après standardisation de la matière grasse, homogénéisation et chauffage à
environ 80°C, le lait est conditionné dans des récipients propres - habituellement des
bouteilles de verre ou de plastique pour le lait et des boîtes pour le lait concentré. Le
produit encore chaud est transféré à des autoclaves en production discontinue, ou
à un stérilisateur hydrostatique à colonnes en production continue.
Chauffage et refroidissement
constituent les opérations les plus Préchauffage
importantes de la laiterie. Habituellement, les températures de traitement désirées sont obtenues juste après
la pasteurisation, mais il est parfois nécessaire de réfrigérer le lait et de le stocker
provisoirement avant d’effectuer le traitement final. On en trouvera des exemples ci-
dessous.
Le lait de fabrication du fromage est préchauffé à 30-35°C avant la cuve, où la
température est ajustée définitivement avant l’adjonction de présure. On utilise de
l’eau chaude comme fluide de chauffage. On peut également utiliser du sérum chaud
provenant d’une production précédente pour une première phase de préchauffage,
afin de réduire le coût du chauffage.
Le lait de fabrication du yaourt est préchauffé à 40-45°C avant la cuve de
fermentation où s’effectue l’adjonction de levain. On utilise de l’eau chaude comme
fluide de chauffage.
Le lait peut être également préchauffé avant l’adjonction des autres ingrédients -
chocolat en poudre, sucre, matières grasses etc. - nécessaires aux différents
produits alimentaires à base de lait.
Chauffage
Le lait est chauffé par un fluide de chauffage, par exemple de la vapeur basse
pression (très rarement utilisée aujourd’hui) ou de l’eau chaude. Une certaine
quantité de chaleur est transférée du fluide de chauffage au lait, ce qui élève la
température de ce dernier et réduit en proportion celle du fluide de chauffage.
Refroidissement
Juste après son arrivée à la laiterie, le lait est souvent refroidi à basse température
- 5°C ou moins - pour inhiber provisoirement la croissance de micro-organismes.
Après sa pasteurisation, le lait est également refroidi à basse température - environ
4°C.
Chauffage direct
Chauffage direct signifie que le fluide de chauffage est mélangé au produit.
On utilise cette technique : Fig. 6.1.5 Transmission de chaleur par
• pour chauffer l’eau. De la vapeur est injectée directement dans l’eau et transfère rayonnement.
sa chaleur à cette dernière, à la fois par convection et conduction. Exemple : un toit accumule la chaleur
• pour chauffer des produits comme le caillé, dans la fabrication de certains types du soleil pendant la journée et la
de fromage (en mélangeant de l’eau chaude au caillé), et pour stériliser le lait par rayonne la nuit.
la méthode directe (injection de vapeur ou infusion de lait dans la vapeur).
• Débit de produit
• Propriétés physiques des liquides
• Programme de température
• Pertes de charge autorisées
• Type de l’échangeur de chaleur
• Impératifs de nettoyabilité
• Temps de fonctionnement exigés
Débit de produit
Le débit, V, dépend de la capacité prévue de la laiterie. Plus il sera élevé et plus
l’échangeur de chaleur nécessaire sera important.
Exemple : si le débit de produit d’une unité doit passer de 10 000 à 20 000 l/h, la
taille de l’échangeur de chaleur devra être doublée par rapport à celle d’origine, pour
autant que le débit des fluides de service soit également doublé, les autres facteurs
restant constants.
Programme de température
L’échange thermique a pour objet de chauffer ou de refroidir une quantité donnée
d’un produit comme le lait, depuis une température d’entrée donnée jusqu’à une
température de sortie donnée. Ceci s’effectue dans un échangeur de chaleur, à l’aide
d’un fluide de service - de l’eau par exemple. S’il s’agit d’un chauffage, le lait est
chauffé à l’aide d’eau chaude, dont la température baisse en proportion.
Plusieurs aspects du programme de température doivent être pris en considération :
les variations de température, le différentiel de température entre les liquides et le
sens d’écoulement des liquides.
Variation de température
Les températures d’entrée et de sortie du produit dépendent de l’étape précédente
et de l’étape suivante du procédé. La variation de température du produit est
représentée par ∆t dans la formule générale susmentionnée. Elle peut s’exprimer
sous la forme suivante :
∆t1 = to1 – ti1. Voir également la figure 6.1.7.
La température d’entrée du fluide de service dépend des conditions de traitement.
La température du fluide de service en sortie peut être obtenue par calcul du bilan
énergétique.
Sur un échangeur de chaleur moderne, les pertes d’énergie vers l’air ambiant
peuvent être négligées, car elles sont très faibles. L’énergie thermique dégagée par
le liquide chaud est donc égale à l’énergie thermique absorbée par le liquide froid.
On peut l’exprimer à l’aide de la formule suivante :
Exemple : 20 000 l/h de lait de fabrication de fromage (V1) doivent être chauffés de
4 à 34°C par 30 000 l/h d’eau chaude (V 2) à 50°C. La masse volumique (ρ) et la
chaleur spécifique (cp) du lait sont d’environ 1 020 kg/m3 et 3,95 kJ/kg/°K, et ceux de
l’eau de 990 (à 50°C) et 4,18.
Nous pouvons alors calculer la variation de température de l’eau chaude :
20 000 x 1 020 x 3,95 x (34 - 4) = 30 000 x 990 x 4,18 x ∆t2.
∆t2 = 19,5°C. La température de l’eau chaude chutera de 19,5°, passant de 50 à
30,5°C.
°C
t i2 Dans l’exemple de chauffage du lait de fabrication du fromage, le calcul de la
différence de température moyenne logarithmique ∆tm donne 20,8°C.
Les sens d’écoulement dans l’échangeur de chaleur constituent un facteur
t 01 ∆t m important dans la détermination du différentiel de température moyen. Il existe deux
t02 configurations principales : l’écoulement à contre-courant et l’écoulement à
co-courant.
ti1
Ecoulement à contre-courant
Durée La différence de température entre les deux liquides s’utilise au mieux s’ils s’écoulent
dans des directions opposées à travers l’échangeur de chaleur - voir figure 6.1.8. Le
t01 t i1 produit froid rencontre alors le fluide de chauffage froid à l’entrée et un fluide de
chauffage de plus en plus chaud à mesure qu’il traverse l’échangeur de chaleur. Lors
de son passage, le produit est chauffé progressivement, sa température n’étant ainsi
t i2 t 02 que de quelques degrés inférieure à celle du fluide de chauffage au point correspondant.
Ce type de disposition est appelé écoulement à contre-courant.
Viscosité
Les viscosités du produit et du fluide de service sont importantes pour le
dimensionnement de l’échangeur de chaleur. Un liquide de viscosité élevée engendre
moins de turbulences lors de son écoulement à travers l’échangeur de chaleur qu’un
produit de viscosité inférieure. Ceci exige un échangeur de chaleur plus important,
toutes choses égales d’ailleurs. Ainsi, par exemple, la crème exige un échangeur de
chaleur plus important que le lait, pour des débits et programmes de température
identiques.
On devra apporter un soin tout particulier aux produits à écoulement non
newtonien. La viscosité apparente de ces produits dépend non seulement de la
température mais également du taux de cisaillement. Un produit d’aspect plutôt épais
dans une cuve peut s’écouler beaucoup plus facilement lorsqu’il est pompé dans des
canalisations ou un échangeur de chaleur. La fluidité de ces produits doit être
mesurée à l’aide d’instruments spéciaux, de manière à pouvoir effectuer des calculs
corrects (voir également Chapitre 3 - Rhéologie).
Matériau de la cloison
Pour le traitement des aliments, on utilise habituellement comme matériau de l’acier
inoxydable, dont les caractéristiques de transmission de chaleur sont excellentes.
Exemple : Dans le cas du réchauffeur de lait de fromagerie étudié plus haut, on peut
supposer que le coefficient d’échange thermique est d’environ 5 000 W/m2/°K, si l’on
utilise un échangeur de chaleur à plaques en acier inoxydable mince et si les plaques
ne sont pas trop encrassées.
Les autres éléments de la formule figurant page 81 sont les suivants :
– Débit = 20 000 l/h
– Masse volumique = 1 020 kg/m3
– Chaleur spécifique = 3,95 kJ/kg, °K
– Variation de température = 30°C
– Différence de température logarithmique = 20,8°C
– Coefficient d’échange thermique = 5 000 W/m2, °K
La surface d’échange thermique nécessaire peut se calculer comme suit :
Ceci doit être considéré comme une valeur théorique. Dans la pratique, on devra
également tenir compte de la nature sensible du produit et des exigences du procédé.
Les impératifs de nettoyabilité et le temps d’exploitation constituent deux de ces
éléments, ne figurant pas dans la formule.
Nettoyabilité
L’échangeur de chaleur d’une laiterie doit être nettoyé en fin de cycle de production.
Pour ce faire, on y fait circuler des détergents de manière analogue à celle du lait. Le
procédé de nettoyage est décrit à part, au Chapitre 21.
Pour obtenir un nettoyage efficace, l’échangeur de chaleur devra être conçu, non
seulement de manière à satisfaire au programme de température requis, mais
également en tenant compte de son nettoyage.
Si certaines sections de l’échangeur de chaleur sont très larges, autrement dit
comportent plusieurs canaux en parallèles, la turbulence lors du nettoyage risquera
d’être insuffisante pour assurer une élimination efficace des dépôts. Par contre, si
certaines sections sont très étroites (peu de canaux en parallèles), la turbulence
risquera d’être si élevée qu’elle engendrera une perte de charge très importante.
Cette perte de charge élevée pourra réduire la vitesse d’écoulement de la solution
de nettoyage et donc son efficacité. On devra donc concevoir l’échangeur de chaleur
de manière à en permettre un nettoyage efficace.
Temps d’utilisation
Il se produit toujours un certain encrassement lorsque des produits laitiers sont
chauffés à une température supérieure à 65°C. Autrement dit, il y aura toujours un
temps d’utilisation limité avant qu’il ne faille arrêter le pasteurisateur aux fins de
nettoyage.
Il est difficile, pour ne pas dire impossible, de prévoir la longueur de ce temps
d’utilisation, car elle dépend de l’ampleur de l’encrassement.
La vitesse d’accumulation de l’encrassement dépend de nombreux facteurs
comme :
• La différence de température entre le produit et le fluide de chauffage
• La qualité du lait
• La teneur en air du produit
• Les conditions de pression de la section de chauffe.
Il importe tout particulièrement de maintenir une teneur en air aussi faible que
possible. Un excès d’air dans le produit contribue fortement à une augmentation de
l’encrassement. Dans certaines conditions, le temps d’utilisation peut aussi être
limité par la croissance de micro-organismes dans la partie aval de la section de
récupération d’un échangeur de chaleur à plaques. Ce phénomène est rare,
cependant; lorsqu’il se produit, il est habituellement lié au prétraitement du lait.
Récupération de chaleur
La technique consistant à utiliser la chaleur d’un liquide chaud, par exemple du lait
pasteurisé, pour préchauffer le lait froid en entrée est appelée récupération. Le lait
froid sert également à refroidir le chaud, économisant ainsi de l’eau et de l’énergie.
L’efficacité de la récupération peut atteindre 94-95% dans les unités de pasteurisation
modernes à haut rendement.
Prenons comme exemple le profil d’exploitation le plus simple - le traitement
thermique de lait cru. En utilisant la formule :
(tr – ti ) x 100
R=
(tp – ti )
où :
R = Taux de récupération, en %
tr = Température du lait après récupération (ici = 68°C)
ti = Température du lait cru en entrée (ici = 4°C)
tp = Température de pasteurisation (ici = 72°C)
nous obtenons :
Chambrage
Un traitement thermique correct exige le maintien du lait à la température de
pasteurisation pendant une durée spécifiée. Ceci s’effectue dans un chambreur
extérieur.
Un chambreur est habituellement constitué d’un tube hélicoïdal ou en zig-zag et
souvent recouvert d’une enveloppe métallique évitant aux opérateurs de se brûler
s’ils touchent le chambreur. La longueur du tube et le débit sont calculés de manière
à ce que le temps dans le chambreur soit égal au temps de chambrage requis.
Une régulation précise du débit est primordiale car le chambreur est dimensionné
pour un temps de chambrage spécifié à un débit donné. Le temps de chambrage
varie en proportion inverse du débit dans le chambreur.
On utilisait autrefois des sections de chambrage intégrées à l’échangeur de
chaleur à plaques, mais on emploie aujourd’hui presque exclusivement des
chambreurs extérieurs.
Formule
1. V = Q x HT dm3
3 600 x η Fig. 6.1.12 Chambreur à tube en
zig-zag.
2. L = Vx4 dm
π x D2
Echangeurs de chaleur à
plaques
La plus grande partie du traitement thermique des
produits laitiers s’effectue dans des échangeurs de
chaleur à plaques. L’échangeur de chaleur à plaques
(souvent appelé PHE en abrégé) est constitué d’un
ensemble de plaques en acier inoxydable, fixé sur un
bâti.
Le bâti peut contenir plusieurs ensembles de
plaques distincts - ou sections - dans lesquels
s’effectuent les différentes phases du traitement :
préchauffage, chauffage final et refroidissement. Le
fluide de chauffage est de l’eau chaude et le fluide de
refroidissement de l’eau froide, de l’eau glacée ou du
glycol propylique, suivant la température du produit en
sortie requise.
Les plaques sont cannelées selon un dessin
destiné à assurer une transmission de chaleur optimale.
L’ensemble de plaques est comprimé dans le bâti. Des
points d’appui sur les cannelures écartent les plaques
les unes des autres, formant de minces canaux entre
elles.
Fig. 6.1.15 Principes d’écoulement et d’échange thermique dans
un échangeur de chaleur à plaques.
Configurations d’écoulement
Le produit est introduit par un orifice d’angle
(coin de passage) dans le premier canal de la section et s’écoule verticalement
Fig. 6.1.16 Configuration d’écoulement
dans ce dernier. Il le quitte à l’autre extrémité par un coin de passage équipé d’un joint.
parallèle des canaux de produit et de
La disposition des coins de passage assure l’écoulement du produit dans des canaux fluide de chauffage ou de refroidisse-
alternés de l’ensemble de plaques. ment. Dans cet exemple, la combinaison
Le fluide de service (fluide de chauffage ou de refroidissement) est introduit à s’écrit 4 x 2 / 2 x 4.
l’autre extrémité de la section et circule, de manière identique, dans des canaux
alternés. Chaque canal de produit est donc flanqué de canaux de fluide de service
des deux côtés.
Pour assurer un échange thermique efficace, les canaux entre les plaques
devront être aussi étroits que possible; mais la vitesse d’écoulement et la perte de
charge seront élevées si un volume de produit important doit passer par ces canaux
étroits. Aucun de ces effets n’est souhaitable et, pour les éliminer, on peut diviser le
passage du produit à travers l’échangeur de chaleur en un certain nombre
d’écoulements parallèles.
Sur la figure 6.1.16, l’écoulement de produit (en bleu) est divisé en deux
écoulements parallèles, changeant quatre fois de direction dans la section. Les
canaux de fluide de chauffage (en rouge) sont divisés en quatre écoulements
parallèles, qui changent deux fois de direction.
Cette combinaison s’écrit sous la forme 4 x 2 / 2 x 4, c’est-à-dire le nombre de
passages multiplié par le nombre d’écoulements parallèles du produit bleu sur le
nombre de passages multiplié par le nombre d’écoulements parallèles du fluide de
service rouge. On appelle ceci le groupement des plaques.
Monocanal ou multicanaux
La surface d’échange thermique d’un échangeur de
chaleur multicanaux - illustré sur la figure 6.1.8 - est
constituée de tubes droits de différents diamètres,
positionnés de manière concentrique sur un axe
Fig. 6.1.17 Les tubes de l’échangeur de
commun par des têtes d’assemblage (1) aux deux chaleur tubulaire sont assemblés en un
extrémités. L’étanchéité des tubes au niveau de la tête ensemble compact.
est assurée par des joints toriques doubles (2) et l’ensemble est solidarisé par
un tirant central de serrage (3).