Chap 3 2020
Chap 3 2020
Chap 3 2020
2020-2021
Pourquoi nommer les molécules ?
Nommer les molécules a été un besoin constant pour les chimistes. Au tout début, les noms
choisis faisaient référence à leur découvreur, à la localité où elles furent synthétisées, ou
encore à leur forme ou leur origine naturelle. Certains de ces noms triviaux restent encore
employés à l'heure actuelle, mais la très grande diversité des molécules existantes nécessite
l'utilisation d'une nomenclature systématique, le nom permettant de décrire la structure et
inversement. Cette nomenclature fut introduite lors d'un congrès de chimie se tenant à Genève
en 1892. Elle a été continuellement révisée depuis par l'Union Internationale de Chimie Pure
et Appliquée (IUPAC) [International Union of Pure and Applied Chemistry].
Les hydrocarbures sont des composés organiques constitués uniquement d'atomes de carbone
et d'hydrogène.
Les alcanes de formule CnH2n+2 sont des hydrocarbures ne présentant aucune liaison multiple.
Leur squelette carboné n’est constitué que de liaisons σ (liaisons simples).
Leur chaîne est dite droite ou linéaire quand elle est constituée d'un enchaînement de
groupements -CH2-, terminée à chaque extrémité par un groupement -CH3. Le nom de
l'alcane est obtenu en ajoutant la terminaison -ane à un préfixe d'origine grecque indiquant le
nombre d'atomes de carbone n de la chaîne.
Exemple :
Un alcane est dit ramifié dès qu'il existe dans le composé un atome de carbone lié au moins à
3 autres atomes de carbone. L'alcane ramifié est considéré comme formé d'une chaîne
principale portant des substituants.
La ramification est un substituant (ou un radical) qui est accroché à la chaîne principale.
Un radical prend une terminaison en « yle » (voir le tableau précédent).
L'IUPAC a fourni la série de règles suivante, qui permet de nommer aisément un alcane
ramifié (pour autant qu'on les suive avec soin et dans l'ordre précisé) :
Exemple : 3-éthyl-6-méthyloctane
Le nom de l'alcane ramifié est obtenu en plaçant devant le nom de l'alcane correspondant à la
chaîne principale les noms des substituants i-alkyl (dans ce cas, le « e » final est élidé),
séparés par des tirets, par ordre alphabétique.
Exemple :
Dans le cas où deux substituants sont à égale distance des deux extrémités de la chaîne, on se
base sur l'alphabet pour décider du sens de numérotation de la chaîne principale. Le
substituant à énoncer en premier d'après l'ordre alphabétique est considéré comme étant fixé
sur le carbone de plus petit indice.
Quand il y a trois ou davantage de substituants, on numérote la chaîne dans le sens qui fournit
l'indice le plus faible au niveau de la première différence entre deux modes de numérotation
possibles. De façon générale, la somme des indices de position doit être minimale.
(1) (2)
Règle 3 : Si un même substituant apparaît plusieurs fois, son nom est précédé d'un
préfixe multiplicateur (di, tri, tétra), les indices de position étant indiqués sous forme
d'une séquence - entre tirets - de chiffres séparés par des virgules. Le classement des
substituants par ordre alphabétique ne tient pas compte de ces préfixes multiplicatifs.
La chaîne carbonée la plus longue compte 8 atomes de carbone (elle a été représentée en
gras). Le substituant en position 4 est ramifié (les 4 atomes qu’il contient ne sont pas alignés).
On numérote donc la chaîne la plus longue de ce substituant (3 atomes de carbone) en
donnant l’indice 1 à l’atome lié à la chaîne principale de la molécule. Le substituant propyl
(3C) est donc lui-même substitué en position 2 par un groupement méthyle. Il s’appellera
donc 2-méthylpropyl.
Le nom de la molécule est donc : 2,3-diméthyl-4-(2-méthylpropyl)octane.
L’usage a consacré des noms pour certains substituants fréquemment rencontrés ce qui permet
de simplifier les noms des molécules. Ainsi, le groupement 2-méthylpropyl est appelé
isobutyle. Le nom de la molécule devient alors : 4-isobutyl-2,3-diméthyloctane.
Néo-pentyle
Remarque :
Les hydrocarbures qui contiennent des atomes de carbone unis l'un à l'autre par des liaisons
simples de manière à former une chaîne fermée sont qualifiés de cycloalcanes ou cyclanes, et
ont pour formule brute générale CnH2n. Le système d'appellation de ces composés est simple :
le nom de l'alcane possédant le même nombre d'atomes de carbone est précédé du préfixe
« cyclo-».
Pour un dérivé monosubstitué, le carbone du cycle auquel est lié le substituant est
nécessairement le carbone 1, et il n'est pas nécessaire d'indexer les carbones du cycle.
Pour les composés polysubstitués, on numérote les carbones du cycle de façon à ce que la
somme des indices de position des substituants soit la plus faible possible. Lorsque deux
possibilités se présentent, l'ordre alphabétique du nom des substituants est déterminant.
Les groupes qui dérivent des cycloalcanes par enlèvement d'un atome d'hydrogène sont les
groupes cycloalkyles.
Exemple :
Les alcènes sont caractérisés par la présence d'une double liaison carbone-carbone. Pour les nommer,
on choisit comme chaîne principale la chaîne carbonée la plus longue comportant la double liaison et
on la numérote en attribuant aux carbones trigonaux (ceux de la double liaison) les indices de position
les plus faibles. La chaîne principale donne le nom de base de la molécule et on remplace la
terminaison -ane par le suffixe -ène précédé de l'indice de position le plus faible de la double liaison.
Les substituants et leurs positions sont toujours indiqués sous forme de préfixes au nom de base selon
les règles utilisées pour les alcanes ramifiés. Si la chaîne principale comportant la double liaison est
Exemple :
Dans le second exemple, il y a plusieurs chaînes de 7 carbones possibles. Celle qui est retenue
est celle contenant et la double liaison et le plus grand nombre de substituants.
ATTENTION : dans le cas des composés insaturés, la chaîne principale n’est pas
forcément la plus longue mais celle qui contient le plus d’insaturations.
- Terminaison : ényle (ényl dans le nom)
Les alcynes sont caractérisés par la présence d'une triple liaison carbone-carbone. La
nomenclature suit les mêmes règles que pour les alcènes, en remplaçant cette fois la
terminaison -ane par le suffixe -yne, précédé de l'indice de position le plus faible de la triple
liaison.
Exemple :
⇒ but-2-ynyle
Dans le cas où le cycle possède une double liaison, on a affaire à des cycloalcènes, ou
cyclènes, de formule brute générale CnH2n-2. Pour les nommer, on utilise le préfixe cyclo-
suivi du nom de l'alcène possédant le même nombre d'atomes de carbone. La position de la
double liaison n'est pas précisée, car cette dernière est toujours indexée par les indices de
position les plus faibles, à savoir les carbones 1 et 2. Le sens de numérotation dépend ensuite
des substituants : il est tel que la somme des indices de position soit minimale, et en cas
d'ambiguïté l'ordre alphabétique du nom des substituants est déterminant.
Exemple :
Radicaux aromatiques :
Exemple :
Il existe une grande variété de composés polycycliques dont les noms deviennent rapidement
très compliqués. Nous ne nous intéresserons qu’à trois composés :
La numérotation dans le sens des aiguilles d’une montre commence par le carbone le plus
haut dans le cycle de droite, les carbones communs à plusieurs cycles ne sont pas numérotés.
→ Cette règle implique un positionnement correct de la molécule.
→ L’anthracène fait exception à cette règle.
Sauf cas des halogénoalcanes (alcanes dans lesquels un atome d’hydrogène est remplacé par
un atome d’halogène) et des éther-oxydes (un atome d’oxygène y est relié à 2 groupements
alkyles), la chaîne principale correspond à la chaîne carbonée la plus longue contenant le
Plusieurs groupes caractéristiques peuvent être présents sur une même molécule. Les
fonctions chimiques associées à ces groupes caractéristiques sont alors classées par un ordre
de priorité décroissante. Le groupe prioritaire, appelé groupe principal, détermine la chaîne
principale et est désigné par un suffixe au nom de l'alcane correspondant à la chaîne
principale. Les autres groupes caractéristiques sont nommés en tant que substituants, désignés
par des préfixes précédés de l'indice de position sur la chaîne principale.
La chaîne principale doit être choisie en fonction des critères suivants et par ordre de
préférence :
maximum de groupes principaux ;
maximum de groupes caractéristiques ;
maximum d'insaturations (doubles et triples liaisons carbone-carbone) ;
chaîne carbonée la plus longue ;
maximum de substituants.
Le sens de numérotation de la chaîne principale est toujours tel que le groupe principal
possède le plus petit indice de position possible, et, en cas de choix, on choisit la numérotation
qui permet d'avoir les indices les plus faibles pour les insaturations (doubles et triples
liaisons). Dans le cas où une liaison double et une liaison triple sont à égale distance des
extrémités de la chaîne principale, on attribue l'indice le plus faible à la double liaison. S'il y a
encore une ambiguïté, la somme des indices des substituants doit être la plus faible possible.
Notons que l'indice de position est toujours placé immédiatement avant le préfixe auquel il se
réfère et que la désinence -ène devient -én si elle est suivie d'un autre suffixe.
Exemple :