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Cours de La Mécanique Quantique II

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Département de Physique Année Universitaire

Faculté des Sciences 2021-2022


Université Chouaïb Doukkali
EL Jadida

Cours de la Mécanique Quantique II


SMP5

Mohammed EL Falaki
Table des matières

1 Postulat de la Mécanique Quantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3


1 Rappel : Postulat de la Mécanique Quantique, complément mathématique 3

1.1 Postulat1 : Description de l'état d'un système . . . . . . . . . . . . . . . 3


1.2 Postulat2 : Description des grandeurs physiques ou principe de corres-
pondance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Postulat3 : Résultat d'une mesure : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4 Postulat4 : Décomposition spectrale : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.5 Postulat5 : Réduction du paquet d'onde . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.6 Postulat6 : Évolution temporelle des états : . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2 Contenu physique de l'équation de Schrödinger : . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1 Conservation de la norme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2 Evolution d'un système physique conservatif . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.3 Evolution de la valeur moyenne . . . . . . . . . ~. . .~. . . . . . . . . . . 7
3 Application aux observables de position et d'impulsion R et P . . . . . . . . . . 8
4 Opérateur d'évolution U (t, t ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4.1 Dénition et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
0

4.2 Représentation de Schrödinger et représentation de Heisenberg . . . . . 10


5 Complément mathématique :Produit tensoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
5.1 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
5.2 Base orthonormée de E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
5.3 Produit scalaire dans E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
5.4 Opérateurs sur espace produit tensoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
5.5 Etats intriqués . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
6 Polynôme de Hermite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
6.1 Fonction génératrice des polynômes de Hermite . . . . . . . . . . . . . . 14
6.2 orthogonalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
6.3 Relations de récurrences. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
7 Polynôme de Laguerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1 Oscillateur harmonique classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2 Oscillateur Harmonique 17

2 Oscillateur harmonique quantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18


2.1 L'approche algébrique de l'oscillateur harmonique quantique . . . . . . . 18
2.2 Spectre et vecteurs propres de l'opérateur N . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3 Spectre et états propre de l'hamiltonien H . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.1 Spectre de H . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.2 Etats propres de l'hamiltonien H . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1
2 TABLE DES MATIÈRES

3.3 Action des opérateurs d'échelle sur les états propres de H . . . . . . . . . 24


4 Contenu physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4.1 Représentation matricielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4.2 Principe d'incertitude de Heisenberg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
5 Oscillateurs harmoniques quantiques et fonctions d'ondes associées . . . . . . . . 29
1 Moment cinétique orbital en physique classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3 Théorie général du moment cinétique en mécanique quantique 31

2 Moment cinétique orbital en physique Quantique . . . . . . . . . . . . . . . . . 32


3 Relations de commutation ~. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4 Moment cinétique général J . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.1 Dénition du moment cinétique J . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.2 Les opérateurs d'échelle J . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.3 vecteurs propres et valeurs propres~de J etJ . . . . . . . . . . . . . . . 35
±
2

5 Représentation matricielle de l'opérateur J . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38


z

6 Application au moment cinétique orbital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39


6.1 Équations aux valeurs propres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
7 Le moment Cinétique du spin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
7.1 Expérience de Stern et Gerlach 1922 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
7.2 formalisme mathématique du moment cinétique du spin . . . . . . . . . . 47
7.3 Sphère de Blosch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
1 Addition de deux spin 1/2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
4 Addition des moment cinétiques 53

1.1 Espace des états . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54


1.2 Moment de spin total . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
1.3 Construction des ECOC dans E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
1.4 Valeurs et vecteurs propres de S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
1.5 Valeurs et vecteurs propres de S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
z
2

1.6 Base couplée |S, M i . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58


2 Addition de deux moments cinétiques quelconques . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.1 Base des états non couplés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.2 Base des états couplés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
5 Mouvement dans un potentiel central :Atome d'hydrogène 63

6 Perturbation stationnaire 69
Chapitre 1

Rappel : Postulat de la Mécanique

Quantique, complément mathématique

1 Postulat de la Mécanique Quantique

1.1 Postulat1 : Description de l'état d'un système


L'état d'un système physique quantique est déterminé , à chaque instant t, par la donnée d'un
vecteur ket ||ψ(t)i appartenant à l'espace des états E. ||ψ(t)i est appelé vecteur d'état du
système.
Toute combinaison de deux états ||ψ (t)i et ||ψ (t)i est aussi un état du système
1 2

||ψ(t)i = α ||ψ1 (t)i + β ||ψ2 (t)i

1.2 Postulat2 : Description des grandeurs physiques ou principe de


correspondance
A toute grandeur physique mesurable A est associée un opérateur linéaire A hermétique agissant
dans l'espace des états E. A est une observable.
A chaque grandeur physique A ayant un équivalent en mécanique classique on lui associe une
observable en utilisant la règle de correspondance :
Grandeur physique classique Observable (M. Quantique)

vecteur impulsion p~ = (p , p , p ) observable P~ = (P , P , P ) = −i~∇~


fonction A(~r, p~) fonction observable A(R,~ P~ )
x y z X Y Z

moment cinétique ~l = ~r ∧ p~ opérateur moment cinétique L~ = R~ ∧ P~


Energie E = 2m
2
p P2 ~
+ V (~r) H= + V (R)
2m
p2 = p2x + p2y + p2z P 2 = PX2 + PY2 + PZ2

3
4 CHAPITRE 1. RAPPEL : POSTULAT DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE, COMPLÉMENT MATHÉ

1.3 Postulat3 : Résultat d'une mesure :


La mesure d'une grandeur physique A ne peut donner comme résultat qu'une des valeurs
propres de l'observable A.
Si on prépare le système dans un état propre ||ϕ i de l'observable A correspondant à la
valeur propre a , le résultat de la mesure de A est certain, c'est a .
n
n n

Les vecteurs propres étant l'état quantique du système immédiatement après la mesure et
résultant de cette mesure.
1.4 Postulat4 : Décomposition spectrale :
La mesure d'une grandeur physique représentée par l'observable A, eectuée sur l'état
quantique normalisé ||ψi, donne comme résultat la valeur propre a , avec la probabilité
P (a ).
n
n

Ce postulat permet de préciser les règles de prédiction des résultats de mesure d'une gran-
deur physique A, il permet de calculer les probabilités de mesure. On distingue deux cas :
a. an
Considérons un système physique décrit à l'instant t par le ket ||ψi tel que hψ|ψi = 1.
Les valeurs propres sont non dégénérées :

||ψi se décompose sur la base des vecteurs propres de l'observable A :


X
||ψi = ck ||ϕk i
k

Lorsque on mesure la grandeur physique A sur un système physique qui se trouve dans
l'état ||ψi normé, la probabilité P (a ) d'obtenir comme résultat la valeur propre non
dégénérée a de l'observable A est
n
n

P (an ) = |hϕn |ψi|2 = |cn |2


b. Les valeurs propres an sont dégénérées :

Lorsqu'on mesure la grandeur physique A sur un système dans l'état ||ψi donné, la proba-
bilité P (a ) d'obtenir comme résultat la valeur propre a de l'observable A correspondante
est donnée par :
n n

(1.1)
gn gn
2 i 2
X
X
i

P (a ) =
n
ϕ |ψ =n
c n
i=1 i=1

où g est le degré de dégénérescence de a .E = {||ϕ i , i = 1, . . . , g } est un système


i

orthonormé complet de vecteurs propres de l'observable A.


n n n n n

Dans ce cas, l'état du système peut s'écrire comme une décomposition sur la base des kets
propres de A, et on a :
gn
X X
||ψi = cik |ϕik
i=1 k
1. POSTULAT DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE 5
Remarque :

Si l'état ||ψi n'est pas normé, il faut diviser les quantités précédentes par hψ|ψi, par exemple :
gn 2 gn 2
X |hϕi |ψi|n
X |cin |
P (an ) = =
i=1
hψ|ψi i=1
hψ|ψi

Conséquences


Mesurons A sur un grand nombre de systèmes physiques identiques tous dans l'état ||ψi.
Valeur moyenne :

Si le spectre de A est discret, la valeur moyenne de A dans l'état ||ψi est :


hAi =
X
ψ a P (a ) = hψ|A|ψi
n n (1.2)
n

L'écart quadratique est alors :


2


∆A = A − hAi 2 2
(1.3)


= ψ|A |ψ − hψ|A|ψi 2
(1.4)
2

Si ||ψi est vecteur propre de A, on a ∆A = 0. 2

c. Cas continue non dégénéré Lorsqu'on mesure la grandeur physique A sur un système dans
l'état ||ψi normé, la probabilité dp d'obtenir un résultat compris entre α et α + dα vaut :
α

dPα = |hvα |ψi|2


où ||v i est le vecteur propre correspondant à la valeur propre α de l'observable A associée
à A.
α

1.5 Postulat5 : Réduction du paquet d'onde


Si la mesure de l'observable A sur le système dans l'état ||ψi donne la valeur propre a ,
alors l'état du système immédiatement après la mesure est la projection normée de ||ψi,
n

soit : P ||ψi n
||ψ 0 i = p
hψ|Pn |ψi
Pn est l'opérateur projecteur sur les états propres associés à la valeur propre a n

a. si a n est non dégénérée , P = ||ϕ i hϕ || l'état du système après la mesure sera :


n n n

||ϕn i hϕn ||ψi


||ψ 0 i = p = ||ϕn i
hψ ||ϕn i hϕn | |ψi
donc, si a est non dégénérée l'état du système après la mesure est le vecteur propre ||ϕ i
associé.
n n

b. si a , P = P ||φ i hφ ||, l'état du système après la mesure sera :


n est dégénérée n
gn
i=1
i
n
i
n
Pgn i i
Pgn i
0 i=1 ||ϕn i hϕn ||ψi cn ||ϕin i
||ψ i = pPgn = pi=1
Pg n i 2
i i
i=1 hψ ||ϕn i hϕn | |ψi i=1 |cn |
6 CHAPITRE 1. RAPPEL : POSTULAT DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE, COMPLÉMENT MATHÉ

1.6 Postulat6 : Évolution temporelle des états :


L'évolution dans le temps du vecteur d'état ||ψ((t))i d'un système physique est déterminée
par l'équation de Schrödinger
d
i~ ||ψ(t)i = H(t) ||ψ(t)i
dt
(1.5)
avec H est l'observable associée à l'énergie totale du système, appelé opérateur hamiltonien,
il dépend , en général du temps..
Dans la représentation {||~ri}, l'hamiltonien d'une particule soumise à un potentiel s'écrit :
(1.6)
2
−~ ~
H= ∆ + V (R)
2m
L'équation de Schrödinger est l'équation dynamique de la mécanique quantique.
2 Contenu physique de l'équation de Schrödinger :

2.1 Conservation de la norme


La norme du vecteur d'état d'un système reste constante au cours du temps. En eet, on
montre que : d
hψ|ψi = 0
dt
En eet :
   
d d d
hψ|ψi = hψ|| ||ψi + hψ|| ||ψi
dt dt dt
En utilisant l'équation de Schrödinger
d
i~ ||ψ(t)i = H(t) ||ψ(t)i
dt
et son conjuguée , on obtient :
d 1 1
hψ|ψi = − hψ|H|ψi + hψ|H|ψi = 0
dt i~ i~

2.2 Evolution d'un système physique conservatif


Si le système physique est conservatif, son hamiltonien H ne dépend pas explicitement du
temps c'est à dire qu'il est soumis à un potentiel indépendant du temps, les états propres de H
sont donnés par ||ϕ i tels que :
(1.7)
n
H ||ϕ i = E ||ϕ i
n n n

Les valeurs propres E déterminent les diérents niveaux d'énergies du système.


Les états propres ||ϕ i de l'observable H forment une base orthonormée complète de E, donc
n

tout état ||ψ(t)i peut s'écrire comme suit :


n

||ψ(t)i =
X
c ||ϕ i , c (t) ∈ C
n n n (1.8)
n
2. CONTENU PHYSIQUE DE L'ÉQUATION DE SCHRÖDINGER : 7
où les coecients c sont exprimés comme suit :
n

cn (t) = cn (0)e−iEn t/~ (1.9)


l'équation de Shrödinger (1.10) prend la forme suivante
||ψ(t)i =
X
cn (0)e−iEn t/~ ||ϕn i (1.10)
n

A l'instant initial t = t , l'état du système est décrit par le ket ||ψ(t )i, ce qui permet d'écrire :
0 0

||ψ(t)i =
X
c (t )en 0
−iEn (t−t0 )/~
||ϕ i n (1.11)
n

Remarque :

Si l'état initial ||ψ(t )i = ||ϕ i est un état propre de H avec la valeur propre E :
0 k k

||ψ(t)i =
X
δkn e−iEn (t−t0 )/~ ||ϕn i (1.12)
(1.13)
n
−iEk (t−t0 )/~
= e ||ψ(t )i 0

||ψ(t)i et ||ψ(t )i sont physiquement indiscernables, ils ne dièrent que par un facteur de phase
près. Donc, toutes les propriétés physiques d'un système qui se trouve dans un état propre de
0

H ne varient pas au cours du temps.


Les états propres de H sont appelés donc des états stationnaires.
2.3 Evolution de la valeur moyenne
La valeur moyenne d'une observable dans l'état ||ψ(t)i est donnée par :
hAit = hψ(t)|A|ψ(t)i (1.14)

Théorème 1. (Ehrenfest) l'évolution de la valeur moyenne d'une observable A au cours du


temps est régie par l'équation suivante :
d
dt
hAit =
1
i~
hψ(t)| [A, H ] |ψ(t)i + hψ(t)||
∂A
∂t
||ψ(t)i (1.15)
Remarque :

Si [A, H ] = 0 : on peut trouver un système de vecteurs propres {||ϕ i} communs aux


opérateurs A et H :
n

A ||ϕ i = a ||ϕ i (1.16)


(1.17)
n n n
H ||ϕ i = E ||ϕ i
n n n

donc {H, A} est un ECOC.


8 CHAPITRE 1. RAPPEL : POSTULAT DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE, COMPLÉMENT MATHÉ

 Comme les kets ||ϕ i sont des états stationnaires, la mesure à l'instant t de l'observable
A donne la valeur propre a .
n 0

 L'état immédiatement après la mesure sera ||ϕ i qui est aussi état propre de H .
n

 La mesure de l'observable A à un instant ultérieure donne a avec certitude. Dans ce


n

cas,
n
les valeurs propres de A sont appelées bons nombres quantiques.

3 Application aux observables de position et d'impulsion


~
R et P~
Considérons les cas d'une particule sans spin soumise à un potentiel scalaire et stationnaire
~
V (R) , le hamiltonien du système est donné par :
(1.18)
2
P ~
H= + V (R)
2m
l'évolution des valeurs moyennes des observables R~ et P~ est régie par le théorème de d'Ehrenfest
( ):
??

(1.19)
* +
d D~E 1 D ~ E ∂R~
R = [R, H] +
dt t i~ t ∂t
t

(1.20)
* +
d D~E 1 D ~ E ∂ P~
P = [P , H] +
dt t i~ t ∂t
t

~ et V (P~ ) ne dépendent pas explicitement du temps, donc ∂ R = 0 et ∂ P = 0


Les observables (R) ~ ~

D'autre part, les commutateurs ∂t ∂t

(1.21)
2
  h
h
~
i
~ P ~ V (R)
~
i
R, H = R, + R,
2m | {z }
=0

=
1
2m ∂P
i~
∂ P~2
(1.22)
=
1
2 m
i~2 P = i~
P
m
(1.23)
donc : D E
~
(1.24)
d ~D E P
R =
dt t m
de même on montre que :
(1.25)
2
  h
h
~
i
~ P ~ ~
i
P,H = P, + P , V (R)
2m
| {z }
0

= −i~
∂V (R)
∂R
~
(1.26)
~ r V (R)
= −i~∇ ~ (1.27)
4. OPÉRATEUR D'ÉVOLUTION U (T, T0 ) 9
donc :
d D~E
(1.28)
D E
P =− ∇ ~ r V (R)
~
dt t

où ∇~
 
∂ ∂ ∂
r = , , .
∂x ∂y ∂z

Remarque :

Les expressions ( ) et ( ) sont l'analogue quantique des équations de Newton pour


les valeurs moyennes. Dans la cas classique, on a :
1.24 1.28

d~r
dt
=
p~
m
= ~v (1.29)
d~p
dt
= −∇ ~ V (~r) = F~ (1.30)
r

où F~ est la force qui dérive du potentiel V (~r)


4 Opérateur d'évolution U (t, t0)
4.1 Dénition et propriétés
L'opérateur d'évolution U (t, t ) permet de déterminer l'état d'évolution ||ψ(t)i d'un système
physique à partir de son état initial ||ψ(t )i :
0
0

||ψ(t)i = U (t, t ) ||ψ(t )i 0 (1.31) 0

L'opérateur d'évolution U (t, t ) est solution de l'équation de Shrödinger, en eet :


0

d
i~ ||ψ(t)i = H(t) ||ψ(t)i
dt
(1.32)
d
i~ [U (t, t0 ) ||ψ(t0 )i] = H(t) [U (t, t0 ) ||ψ(t0 )i]
(1.33)
dt

Puisque ||ψ(t )i ne dépend pas du temps, l'équation (


0 1.33 ) peut s'écrire :
i~
d
dt
U (t, t0 ) = H(t)U (t, t0 )(1.34)
c'est une équation diérentielle de premier ordre en U (t, t ) qui régit l'évolution de l'opéra-
teur évolution. A t = t , l'opérateur d'évolution U (t , t ) = 1
0
0 0 0

Propriétés :

 : Si un état ||ψ (t )i évolue vers l'état ||ψ (t)i et si un état ||ψ (t )i évolue
vers l'état ||ψ (t)i alors on a :
(Linéarité) 1 0 1 2 0
2

U (t, t )(c ||ψ (t )i + c ||ψ (t )i) = c U (t, t ) ||ψ (t )i + c U (t, t ) ||ψ (t )i(1.35)
(1.36)
0 1 1 0 2 2 0 1 0 1 0 2 0 2 0
= c ||ψ (t)i + c ||ψ (t)i 1 1 2 2
10 CHAPITRE 1. RAPPEL : POSTULAT DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE, COMPLÉMENT MATH

 La composition de deux opérateurs d'évolution sur deux intervalles tem-


porelles consécutifs t −→ t −→ t satisfait la relation suivante :
(composition)

0 1 2

U (t , t ) = U (t , t )U (t , t )
2 0 2 1 (1.37) 1 0

On peut en déduire que


U (t , t)U (t, t ) = U (t , t ) = 1 =⇒ U (t, t ) = U (t , t)U (t, t )
0 0 0 0 (1.38)
−1
0 0 0

 :
(1.39)
(Unitarité)
+ −1
U (t, t ) = U (t, t ) 0 0

En eet :
d +
i~ (U (t, t )U (t, t )) = 0
dt
0 (1.40)
0

donc
U + (t, t0 )U (t, t0 ) = cte = U + (t0 , t0 )U (t0 , t0 ) = 1
ce qui permet d'écrire :
U + (t, t0 ) = U −1 (t, t0 ) = U (t0 , t) (1.41)
L'opérateur d'évolution conserve la norme
si le hamiltonien est indépendant du temps, H(t) = H l'équation ( 1.34 ) s'intègre pour donner :
U (t, t0 ) = Ce− ~ H(t−t0 )
i
(1.42)
A t = t , C = U (t , t ) = 1. on écrit donc :
0 0 0

U (t, t0 ) = e− ~ H(t−t0 )
i
(1.43)
4.2 Représentation de Schrödinger et représentation de Heisenberg
4.2.1 Représentation de Schrödinger

Dans la représentation de Schrödinger, , mais


notés ||ψ (t)i selon l'équation de Schrödinger :
les opérateurs sont constants les états

S évoluent dans le temps

i~
d
dt
||ψS (t)i = H ||ψS (t)i (1.44)
l'évolution peut être décrite en utilisant l'opérateur U (t , t) : 0

||ψS (t)i = U (t, t0 ) ||ψS (t0 )i

Dans la description de Shrödinger, l'observable A ne dépend pas du temps, ∂A∂t S


= 0 .
L'évolution de la valeur moyenne de A est donnée par le théorème de Ehrenfest ( ) :
S

S ??

d
dt
hAi =
1
i~
h[AS , H]i (1.45)
5. COMPLÉMENT MATHÉMATIQUE :PRODUIT TENSORIEL 11
4.2.2 Représentation de Heisenberg

La valeur moyenne d'une observable A s'écrit : S

hAi = hψS (t)|| AS ||ψS (t)i (1.46)


= hψS (t0 )|| U (t, t0 )+ AS U (t, t0 )||ψS (t0 )i (1.47)
on dénit l'opérateur de Heisenberg A par H

AH = U (t, t0 )+ AS U (t, t0 ) (1.48)


ainsi la valeur moyenne de l'observable A est dénie dans la représentation de Heisenberg
par :
H

hAi = hψH (t)|| A ||ψ (t)i


H H (1.49)
avec
||ψH (t)i = ||ψS (t0 )i = U (t0 , t)+ ||ψS (t)i (1.50)
On remarque que A évolue au cours du temps par contre, ∂||ψ∂t(t)i = 0.
H
H

4.2.3 Equation de mouvement de Heisenberg

Une observable A en représentation de Heisenberg satisfait à l'équation suivante :


H

(1.51)
 
d 1 ∂AS
AH = [AH , HH ] +
dt i~ ∂t H

5 Complément mathématique :Produit tensoriel

Dans cette section nous introduisons les outils mathématiques nécessaires pour décrire un
système physique de deux ou plusieurs particules quantiques. Nous supposerons par la suite que
les particules sont discernables et indépendantes et nous nous restreindrons aux cas de deux
particules (1) et (2) décrites respectivement par les kets ||ψi ∈ E et ||χi ∈ E . (1) 1 (2) 2

L'état quantique du système global est décrit par l'élément ||ψi = ||ψi ⊗ ||χi qui
appartient à l'espace produit tensoriel E = E ⊗ E (1) (2)

Par dénition le ket ||ψi = ||ψi ⊗ ||χi := ||ψi ||χi := ||ψ(1), χ(2)i est appelé produit
1 2

tensoriel de ||ψi et ||χi .


(1) (2)
(1) (2) (1) (2)

5.1 Propriétés
a. λ ||ψi ⊗ ||χi
h i h i h i
(1) (2) = λ ||ψi(1) ⊗ ||χi(2) = ||ψi(1) ⊗ λ ||χi(2)
b. ||ψ(1)i ⊗ (λ ||χi + λ ||χ i ) = λ ||ψi ⊗ ||χi + λ ||ψi ⊗ ||χ (2)i
0 0 0 0

c. E est un espace vectoriel : ∀ ||ψi , ||ψ i ∈ E, λ ||ψi + λ ||ψ i ∈ E


(2) (2) (1) (2) (1)
0 0 0

d. le produit tensoriel ⊗ n'est pas commutatif : ||ψi ⊗ ||χi 6= ||χi ⊗ ||ψi (1) (2) (2) (1)
12 CHAPITRE 1. RAPPEL : POSTULAT DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE, COMPLÉMENT MATH

5.2 Base orthonormée de E


Soient n1
X
||ψi(1) = ai ||ui i(1)
i=1
n2
X
||χi(2) = bi ||vi i(2)
i=1

les décompositions des états de deux particules sur les bases orthonormées |u i
n o
(1) , i = 1 . . . n1
et {|v (1)i , i = 1 . . . n } de E et E respectivement. Par dénition le ket :
i

i 2 1 2

||ψi = ||ψi(1) ⊗ ||χi(2) =


X
ai bj ||ui i(1) ⊗ ||vj i(2) (1.52)
ij

:=
X
cij ||ui (1), vj (2)i (1.53)
ij

n o
Lemme 1. La famille ||ui (1), vj (2)i := ||ui , vj i(12) , i = 1, . . . , n1 ; j = 1, . . . , n2 est une base
orthonormée de E et cij sont les coecients de décomposition de ||ψi sur cette base. dim(E) =
dim(E1 ) × dim(E2 ) = n1 n2 .

5.3 Produit scalaire dans E


Le produit scalaire dans E est une application de E ∗
×E vers C dénie par :
 
0 0 0 0
(2) hχ|| ⊗ (1) hψ||, ||ψ i(1) ⊗ ||χ i (2) = hψ|ψ i(1) hχ|χ i(2)

La condition d'orthonormalisation de la base est ex-


n o
||ui vj i(12) , i = 1, . . . , n1 ; j = 1, . . . , n2
primée par :  
(21) hvj 0 ui0 || , ||ui vj i(12) = hui0 |ui i(1) hvj 0 |vj i(2) = δii0 δjj 0

avec h.|.i est le produit scalaire dans l'espace des états E .


(k) k

5.4 Opérateurs sur espace produit tensoriel


Soient O et O deux opérateurs linéaires agissant respectivement sur E et E . l'action des
ces opérateurs sur E ⊗ E est obtenue par les prolongements suivants :
1 2 1 2
1 2

O1 ⊗ 1(2) : E1 ⊗ E2 −→ E1 ⊗ E2 (1.54)
||ψi(1) ⊗ ||χi(2) 7−→ (O1 ||ψi(1) ) ⊗ 1(2) ||χi(2) (1.55)
1(1) ⊗ O2 : E1 ⊗ E2 −→ E1 ⊗ E2 (1.56)
||ψi(1) ⊗ ||χi(2) 7−→ 1(1) ||ψi(1) ⊗ (O2 ||χi(2) ) (1.57)
6. POLYNÔME DE HERMITE 13
avec 1 et 1 sont les opérateurs identités dénis respectivement sur E et E .
On note par Õ = O ⊗1 le prolongement dans E ⊗E de l'opérateur O et par Õ = 1
(1) (2) 1 2
(1) ⊗O2
le prolongement dans E ⊗ E de l'opérateur O
1 1 (2) 1 2 1 2

De manière générale, l'action du produit tensoriel des opérateurs O et O , sur E ,


1 2 2
⊗ E2
noté par O ⊗ O est dénie comme suit :
1 2 1
1 2

O1 ⊗ O2 : E1 ⊗ E2 −→ E1 ⊗ E2 (1.58)
||ψi(1) ⊗ ||χi(2) 7−→ (O1 ||ψi(1) ) ⊗ (O2 ||χi(2) ) (1.59)
Remarques
 
O1 ⊗ 1(2) , 1(1) ⊗ O2 = 0
En eet :
(O1 ⊗ 1(2) )(1(1) ⊗ O2 )(||ψi(1) ⊗ ||χi(2) ) = O1 ||ψi(1) ⊗ O2 ||χi(2) (1.60)
(1(1) ⊗ O2 )(O1 ⊗ 1(2) )(||ψi(1) ⊗ ||χi(2) ) = O1 ||ψi(1) ⊗ O2 ||χi(2) (1.61)
5.5 Etats intriqués
Etats séparables

On dit q'un état |ψi ∈ E ⊗ E est séparable ou factorisable s'il peut s'écrire sous la forme
||ψi ⊗ ||χi avec ||ψi ∈ E et ||χi ∈ E .
1 2

En général, Si ||ψi = P a |u i et ||χi = P b |v i alors


(1) (2) (1) 1 (2) 2

(1) i i i (1) (2) j i i (j)


X
|ψi = cij |ui i(1) ⊗ |vj i(2)
ij

est séparable si et seulement si c ij = ai b j

Etats intriqués

un état |ψi ∈ E 1 ⊗ E2 est dit intriqué s'il n'est pa factorisable.


Exemple

6 Polynôme de Hermite

considérons l'équation diérentielle de Hermite :


y − 2xy + 2py = 0, p ∈ R 00 0
(1.62)
La solution de cette équation est appelée fonction de Hermite d'ordre p et elle s'écrit :
(1.63)
bn/2c
X n! k n−2k
H (x) = (−1) n (2x)
k!(n − 2k)!
où bn/2c désigne la partie entière de n/2.
k=0

Le polynôme de Hermite est exprimé pat la formule de Rodrigues :


(1.64)
n
d n x2 −x2
H (x) = (−1) e e n n
dx
14 CHAPITRE 1. RAPPEL : POSTULAT DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE, COMPLÉMENT MATH

6.1 Fonction génératrice des polynômes de Hermite


Les polynômes de Hermite peuvent être générés par la fonction génératrice :
(1.65)

2 +2tx
X tn
φ(x, t) = e−t = Hn (x)
n=0
n!

on peut montrer ce résultat en utilisant la formule de Rodrigues (1.64) :


posons 2
f (t) = e−(x−t)
le développement de Taylor de f (t) :

X tn
f (t) = f (n) (t) t=0 ,
n=0
n!

avec dn −(x−t)2
(n)
f (t) t=0 = n e
=
dt
posons u = x − t
t=0

dn
2
f (n) (t) t=0 =(−1)n n e−u

du u=x
n
d 2
=(−1)n n e−x
dx
on utilise la formule de Rodrigues (1.64)
2
f (n) (t) t=0 = e−x Hn (x)

Ainsi la fonction génératrice est donnée par :



−t2 +2tx x2 x2
X tn
φ(x, t) = e = e f (t) = e f (n) (t) t=0
n=0
n!
∞ n
2
X t −x2
= ex e Hn (x)
n=0
n!

X tn
= Hn (x)
n=0
n!

d'où l'expression de la fonction génératrice donnée par (1.65)


6.2 orthogonalité
Les polynômes de Hermite satisfont à la relation d'orthogonalité :
(1.66)
Z +∞ √
2
Hn (x)Hm (x)e−x dx = 2n n! π δn,m .
−∞

La mesure d'intégration utilisée est la mesure gaussienne e −x2


dx et non pas la mesure ordinaire
dx.
7. POLYNÔME DE LAGUERRE 15
Pour montrer ce résultat on utilise n intégration par partie :
+∞ +∞
dm −x2
Z Z 
−x2 m
Hn (x)Hm (x) e dx = (−1) e Hn (x) dx
−∞ −∞ dxm
Z +∞  m−n 
m−n d −x2
= (−1) m−n
e Hn(n) (x) dx
−∞ dx
Z +∞ m−n
m−n d −x2
= (−1) n! m−n
e dx
−∞ dx

si
Z +∞ (
0 m>n
si
2
Hn (x)Hm (x) e−x dx = n

−∞ 2 n! 2π m = n. 

6.3 Relations de récurrences.


Les polynômes d'Hermite vérient la relation de récurrence suivante :
Hn0 (x) = 2nHn−1 (x). (1.67)
En eet :
D'après la formule de Leibniz :
dn+1 −x2 dn −x2 dn−1 −x2 dn+1 −x2 dn −x2 dn−1 −x2
e = −2x n e − 2n n−1 e e = −2x n e − 2n n−1 e
dxn+1 dx dx dxn+1 dx dx
on multiplie par le facteur gaussien (−1) e , on obtient :
n −x2

Hn+1 (x) = 2xHn − 2nHn−1 (1.68)


On dérive ensuite (1.68) pour obtenir :
Hn+1 (x) = 2xHn − Hn0 Hn+1 (x) = 2xHn − Hn0
combinons cette expression avec (1.68), on obtient la relation de récurrence (1.67).
7 Polynôme de Laguerre

Notations
Le polynôme de Laguerre est dénit par la formule de Drogues :
L(α)
n (x) =
1 x α dn −x n+α
n!
e x
dxn
(e x ), n = 0, 1, 2, . . . (1.69)
Les polynômes de Laguerre sont les solutions de l'équation diérentielle :
x y 00 + (α + 1 − x) y 0 + ny = 0 (1.70)
on peut monter que les polynômes de Laguerre peuvent s'écrire sous forme d'une série
entière :
L (x) =
(α + 1)
(α)
n
n!
n
F (−n, α + 1, x)1 1 (1.71)
16 CHAPITRE 1. RAPPEL : POSTULAT DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE, COMPLÉMENT MATH

avec (a) est le symbole de Pocharder


n

Γ(a + n)
(a)n = a(a + 1)(a + 2)...(a + n − 1) =
Γ(a)
et ∞
X (a)n xn
1 F1 (a; c; x) =
n=0
(c)n n!
est la fonction hypergéométrique conuente.
(0)
L0 (x) = 1
(
L1 0)(x) = −x + 1
(
L2 0)(x) = 21 (x2 − 4x + 2)
(
L3 0)(x) = 16 (−x3 + 9x2 − 18x + 6)

Les polynômes de Laguerre forment une famille orthogonale sur [0 , ∞ [ :


(1.72)
Z ∞
Γ(n + α + 1)
e−x xα L(α) (α)
n (x)Lm (x)dx = δnm .
0 n!

Figure 1.1  Polynômes de Laguerre pour n = 0, 1, 2, 3, 4, 5.


Chapitre 2

Oscillateur Harmonique

L'oscillateur harmonique est un modèle simple utilisé en physique pour décrire le com-
portement d'une particule massive au voisinage d'un minimum de son potentiel. L'oscillateur
harmonique est l'un des rares problèmes qui possèdent des solutions exactes et il permet de
comprendre le comportement de plusieurs systèmes comme la vibration des molécules autour
de la position d'équilibre, les excitations vibratoires des solides (phonos) et la quantication du
champ magnétique(photons).
1 Oscillateur harmonique classique

En mécanique classique, un oscillateur harmonique linéaire est une particule de masse m


se déplaçant selon l'axe (ox) par exp. et soumise à une force de rappel F~ = −kx, k est une
constante~positive.
La force F dérive du potentiel :
1 2 1
V (x) = kx = mω x
2 2
2 2
(2.1)
avec ω =
q
k

Dans le formalisme hamiltonien de la mécanique classique. La particule est décrite par les
m

variables dynamiques {x, p}. l'évolution du système physique est régi le Hamiltonien :
H=T +V =
p2 1
+ mω 2 x2
2m 2
(2.2)
Les équation du mouvement de Hamilton sont données par :
ẋ =
∂H
∂p
=
p
m
(2.3)
ṗ =
∂H
∂x
= −mω 2 x2 (2.4)
après dérivation de ces deux expressions on obtient les équation de Newton :
ẍ + ω 2 x = 0 p̈ + ω 2 p = 0 (2.5)
17
18 CHAPITRE 2. OSCILLATEUR HARMONIQUE

la solution des équation de Newton (2.5) s'écrivent comme suit :


x(t) = A sin(ωt + ϕ) (2.6)
p(t) = Amω cos(ωt + ϕ) (2.7)
(2.8)
La particule est donc animée d'un mouvement oscillatoire sinusoïdal autour du point x = 0
(d'amplitude A et de pulsation ω).
2 Oscillateur harmonique quantique

Pour passer de la mécanique classique à la mécanique quantique on utilise les règles de


quantication : les variables dynamiques x et p sont remplacées par les opérateurs X et P qui
satisfont à la relation de commutation : P = i~.
L'évolution d'un système quantique est régie par l'opérateur Hamiltonien :
X

(2.9)
2
P 1 2
H= + mω X2
2m 2

le système est conservatif car ∂H = 0, donc le problème se ramène à la résolution de l'équation


aux valeurs propres : ∂t
H |ϕi = E |ϕi (2.10)
Pour résoudre cette équation, se place dans une représentation particulière, par exemple dans
la représentation {||xi} où ||xi est un état propre de l'opérateur X :
hx|| H |ϕi = hx|| E |ϕi (2.11)
qui peut s'écrire sous forme d'une équation diérentielle :
(2.12)
2 2
 
~ d ϕ(x) 1 2 2
− 2
+ mω x − E ϕ(x) = 0.
2m dx 2
Cette équation peut être résolue en utilisant soit la méthode des séries des puissances basée
sur l'analyse asymptotique où la méthode algébrique basée sur le formalisme de Dirac et les
relations de commutations pour déduire directement les valeurs et les vecteurs de l'Hamiltonien
de l'oscillateur harmonique.
2.1 L'approche algébrique de l'oscillateur harmonique quantique
Dans le but de simplier l'étude il est commode de réécrire le Hamiltonien de l'oscillateur
harmonique quantique en terme des opérateurs sans dimension.
H =
P2 1
+ mω 2 X 2
2m  2
(2.13)
~ω P 2 mωX 2
(2.14)

= +
2 m~ω ~
=
~ω 2
2
p̂ + q̂ 2

(2.15)
2. OSCILLATEUR HARMONIQUE QUANTIQUE 19
avec
et q̂ = mω (2.16)
r
P
p̂ = √ X
m~ω ~

qui représentent respectivement les opérateurs impulsion et positions sans dimensions, ils
vérient la relation de commutation :
[p̂, q̂] = i (2.17)
Les opérateurs q̂ et p̂ agissent sur la base de vecteurs propres représentés respectivement par
{||qi} et {||pi}. les deux représentations vérient les relations :

dq ||qi hq|| = 1 et (2.18)


Z Z
dp ||pi hp|| = 1

et hp|p i = δ(p − p )
hq|q 0 i = δ(q − q 0 ) 0 0
(2.19)
ainsi, tout état |ψi peut être développé comme suit :
Z Z
|ψi = dqψ(q) hq|| |ψi = dpψ̄(p) hp||

le lien entre les deux représentation se fait à l'aide de l'élément suivant :


1
hq|pi = √ eipq

(2.20)
On peut montrer aussi que l'opérateur p̂ agit comme une dérivation sur la représentation {||qi} :
pψ(q) −→ −i
dψ(q)
dq
(2.21)
Avant de se lancer dans l'étude de l'oscillateur harmonique quantique, on propose de facto-
riser l'expression de l'Hamiltonien 2.15 selon l'idée de Dirac :
2 2 1
p̂ + q̂ = [(q̂ + ip̂) (q̂ − ip̂) + (q̂ − ip̂) (q̂ + ip̂)] .
2
(2.22)
On introduit à ce niveau les opérateurs a et a : +

a= √
(q̂ + ip̂)
2
et +
a = √
(q̂ − ip̂)
2
(2.23)
les opérateurs q̂ et p̂ peuvent s'écrire :
et (2.24)
+ +
(a + a) i (a − a)
q̂ = √ p= √
2 2
En utilisant l'équation (2.25) on montre que :

a, a +

= 1 (2.25)
20 CHAPITRE 2. OSCILLATEUR HARMONIQUE

on peut en déduire facilement :


p̂2 + q̂ 2 = aa+ + a+ a = 2a+ a + 1 (2.26)
ce qui permet d'écrire le Hamiltonien de l'oscillateur harmonique sous la forme :
(2.27)
 
~ω 2 2
 + 1
H = p̂ + q̂ = ~ω a a +
2 2
pour simplier la notation, on introduit un nouveau opérateur N = a+ a appelé opérateur
nombre. Le hamiltonien devient :
(2.28)
 
1
H = ~ω N +
2
Pour déterminer les valeurs et les vecteurs propres de H , il sut de le faire pour l'opérateurN .
Propriétés de l'opérateur N
N =N . +

 [N , a ] = a .
+ +

 [N , a] = −a.
 [N , H ] = 0
En eet :
 [N , a] = −a ?
[N , a] =

a+ a, a

(2.29)
= a+ [a, a] + a+ , a a

| {z } | {z }

(2.30)
(2.31)
0 −1
= −a

2.2 Spectre et vecteurs propres de l'opérateur N


D'après les propriétés de l'opérateur N , on constate que les vecteurs propres de N sont aussi
vecteurs propres de l'Hamiltonien H . ils seront notés par ||ϕ i : ν

N ||ϕ i = ν ||ϕ i , H ||ϕ i = E ||ϕ i (2.32)


(2.33)
ν ν ν ν ν
E = ~ω (ν + 1/2)
ν

1. Les valeurs propres de N sont dénies positives.


Si |ϕ i est un vecteur propre non nul de N associé à la valeur propre ν , alors ν ≥ 0.
On a N = a a qui vérie N |ϕ i = ν |ϕ i, alors
ν
+
Preuve : ν ν

hϕ |N | |ϕ i = νhϕ ||ϕ i (2.34)


(2.35)
ν ν ν ν
+
hϕ | a a| |ϕ i = νhϕ ||ϕ i
(2.36)
ν ν ν ν
2 2
ka |ϕ ik = ν k|ϕ ik ν ν

c'est à dire :
ka |ϕν ik2
ν= ≥ 0.
k|ϕν ik2
2. OSCILLATEUR HARMONIQUE QUANTIQUE 21
2. Action de a sur les vecteurs propres de N :
+

Soit |ϕ i est un vecteur propre de l'opérateur N associé à la valeur propre ν , alors a |ϕ i +

est un vecteur propre de N avec la valeur propre ν + 1 :


ν ν

 +
N a |ϕ i = (ν + 1) a |ϕ i ν
 +
(2.37)
ν

On utilise la relation de commutation [N , a ] = a pour écrire que N a = + + +

a N + a = a (N + 1) ce qui implique que :


Preuve :
+ + +

 +
N a |ϕ i = a (N + 1) |ϕ i +
(2.38)
(2.39)
ν ν
+
= a (ν + 1) |ϕ i
(2.40)
ν
+

= (ν + 1) a |ϕ i . ν

puisque ν ≥ 0, ν + 1 6= 0 par conséquent N (a |ϕ i) 6= 0. +


ν

3. Action de a N :
sur les vecteurs propres de

Soit |ϕ i est un vecteur propre de l'opérateur N associé à la valeur propre ν , alors :


ν

i. si ν = 0 alors on a a |ϕ i = 0. ν

ii. si ν > 0, alors a |ϕ i est vecteur propre non nul de N associé à la valeur propre ν − 1 :
ν

N (a |ϕ i) = (ν − 1) (a |ϕ i)
ν (2.41) ν

Preuve :

i . D'après (2.36), ka |ϕ ik = ν k|ϕ ik = 0, si ν = 0, or la norme d'un vecteur est nulle


2 2

si et seulement si ce vecteur est nul, donc a |ϕ i = 0. Par conséquent, |ϕ i, le vecteur


ν ν

propre de N est aussi vecteur propre de a :


ν 0

a |ϕ0 i = 0

ii . Si ν > 0, alors On utilise la relation de commutation [N , a] = −a pour écrire que


N a = aN − a = a(N 11) ce qui implique que :

N (a |ϕν i) = a(N − 1) |ϕν i (2.42)


= a(ν − 1) |ϕν i (2.43)
= (ν − 1) (a |ϕν i) (2.44)
4. Le spectre de l'opérateur N est formé par des entiers positifs.

une application répétitive de l'opérateur a sur |ϕ i permet d'obtenir une série de vecteurs
propres de l'opérateur N :
ν

a |ϕν i , a2 |ϕν i , . . . , ak |ϕν i , . . .




associés respectivement aux valeurs propres :


{(ν − 1), (ν − 2), . . . , (ν − k), . . .}

pour k susamment grand, (ν −k) devient négative et par conséquent la norme de vecteur
a |ϕ i sera négative!! comme nous avons montré que ces valeurs propres doivent toutes
k
ν
22 CHAPITRE 2. OSCILLATEUR HARMONIQUE

être positives, cette série est tronquée à un ordre précis c'est à dire, il existe un entier
n ∈ N tel que :
6 0 et N (a |ϕ i) = 0
a |ϕ i = n
ν
n
ν

or N (a |ϕ i) = (ν −n)a |ϕ i = 0 ce qui implique que (ν −n) = 0, c'est à dire ν = n ∈ N.


n n

De plus :
ν ν

N (an+1 |ϕν i) = (ν − n − 1)(an+1 |ϕν i)


comme ν − n − 1 < 0, ce qui contredit la positivité des valeurs propres de l'opérateur N ,
donc le terme a |ϕ i doit s'annuler :
n+1
ν

a |ϕν i , a2 |ϕν i , . . . , an |ϕν i , 0, 0 . . .




Par la suite les valeurs propres de l'opérateur N seront désignées par les entier positifs
0, 1, 2, . . . et les vecteurs propres associés seront notés par {|0i ,|1i , . . .}. N sera appelé
opérateur nombre. L'équation aux valeurs propres de l'opérateur N s'écrit alors :
N |ni = n|ni , n = 0, 1, 2, . . . (2.45)
3 Spectre et états propre de l'hamiltonien H
3.1 Spectre de H
L'équation aux valeurs propres de l'hamiltonien H est donnée par
H|ni = En |ni , n = 0, 1, 2, . . . (2.46)
avec 1
En = ~ω(n + )
2
Nous constatons que l'énergie de l'oscillateur harmonique linéaire est quantiée avec E = ~ω

est l'énergie minimale, appelée aussi énergie de l'état fondamental. Dans le cas de l'oscillateur
0 2

harmonique classique l'énergie est continue et sa valeur minimale est nulle au repos.
Remarques

 a|ni est un vecteur propre de l'hamiltonien associé à la valeur propre :


1
En−1 = ~ω(n − 1 + ) = En − ~ω
2
a +
|ni est un vecteur propre de l'hamiltonien associé à la valeur propre :
1
En+1 = ~ω(n + 1 + ) = En + ~ω
2
 ~ω est l'énergie de transition entre deux niveaux successives.
L'action de a sur un vecteur propre de H , fait diminuer la valeur de l'énergie d'un quantum
égale à ~ω. L'action de a sur un vecteur propre de H , fait augmenter la valeur de l'énergie
+

d'un quantum égale à ~ω. On appelle ainsi, a l'opérateur d'annihilation et a est l'opérateur +

de création. Les opérateurs a et a sont appelés aussi


+
. opérateurs d'échelle
3. SPECTRE ET ÉTATS PROPRE DE L'HAMILTONIEN H 23

Figure 2.1

3.2 Etats propres de l'hamiltonien H


Les états propres de H sont ceux de l'opérateur nombre N , ils sont notés par :
{|0i ,|1i ,|2i , . . .} (2.47)
associés aux valeurs propres*
{E0 , E1 , E2 , . . .} (2.48)
avec 1
En = ~ω(n + )
2

3.2.1 le niveau fondamental

l'énergie de l'état fondamental E0 = ~ω


2
correspond à l'état |0i qui vérie :
a|0i = 0 (2.49)
l'énergie de l'état fondamental est non dégénérée, en eet :
remplaçons l'opérateur a par son expression donnée par (2.23) :
(q̂ + ip̂)
a= √
2

(q̂ + ip̂)
a|0i = √ |0i = 0
2
Dans la représentation {||q̂i}
1 i
hq|a|0i| = √ hq|q̂|0i| + √ hq|p̂|0i|
2 2

or on utilise la correspondance ip ←→ dqd , on peut écrire :


(2.50)
 
1 d
hq|a|0i| = √ q hq|0i| + hq|0i| = 0
2 dq

(2.51)
 
1 d
= √ qφ0 (q) + φ0 (q) = 0
2 dq
24 CHAPITRE 2. OSCILLATEUR HARMONIQUE

on obtient une équation diérentielle de premier ordre dans la solution générale est donnée
par :
φ (q) = C e0 0
− q2
2
(2.52)
On voit donc que toutes les solutions sont proportionnelles entre elles, par conséquent, Le niveau
fondamental est donc non dégénéré.
3.2.2 Les niveaux excités de l'oscillateur harmonique quantique

tous les états excités sont construits en appliquant successivement l'opération de création
a+ sur l'état fondamental. D'abords il faut montrer que les niveaux d'énergies (n 6= 0) sont
tous non dégénérés.
on va procéder par récurrence, on suppose que E est non dégénéré et montre que E le
Démonstration :

sera aussi.
n n+1

D'après (3.2.1), le niveau fondamental |0i est non dégénéré.


On suppose que E est non dégénérée, ceci implique s'il existe deux états |ni et |n i associés 0

au niveau d'énergie E alors ils sont proportionnels


n
n

|ni = λ|n0 i

. Supposons que le niveau d'énergie E est dégénéré, c'est à dire il existe deux états propre
et |n + 1i tels que :
n+1
0
|n + 1i

H|n + 1i = E |n + 1i et H|n + 1i = E |n + 1i
n+1
0
n+1
0

or a|n + 1i est un état propre de H associé à la valeur propre E , par conséquent a|n + 1i
est proportionnel |ni :
n

a|n + 1i = α|ni (2.53)


De même, a|n + 1i est un état propre de H associé à la valeur propre E = E , par conséquent
0

a|n + 1i est proportionnel |n i :


n0 n
0 0

a|n + 1i = α |ni 0 0
(2.54)
En appliquant l'opérateur création a sur les expressions (2.53) et (2.54, on obtient :
+

(n + 1)|n + 1i = αa+ |ni et (n0 + 1)|n0 + 1i = α0 a+ |n0 i (2.55)


puisque a +
|ni = λa+ |n0 i , on en déduit que
|n + 1i = c|n0 + 1i

Ainsi, tous les niveaux d'énergie de l'hamiltonien sont non dégénérés .


3.3 Action des opérateurs d'échelle sur les états propres de H
3.3.1 Action de l'opérateur d'annihilation a
D'après l'équation (2.53), on peut écrire a|ni = α|n − 1i. Quelle est donc l'expression ex-
plicite du coecientα ?.
3. SPECTRE ET ÉTATS PROPRE DE L'HAMILTONIEN H 25
Les états propres de H (donc de N ) sont normés :
hn|ni = 1

par conséquent
ka|nik2 = kα|n − 1ik2 (2.56)
n|a a|n = |α|2

+
(2.57)
(2.58)
on sait que a a = N , donc
+
2
|α| = n (2.59)
ainsi l'opérateur annihilation a fait passer l'oscillateur harmonique d'un niveau d'énergie supé-
rieur à un niveau inférieur. Il détruit une excitation :

a|ni = n|n − 1i (2.60)
La famille {|0i ,|1i ,|2i , . . .} peut être considérée comme une base de l'espace de Hilbert. Dans
ce l'opérateur a est représenté par la matrice :
 √ 
0 1 √0 0 ...
0 0 2 √0 . . .
 
a = 0 0 0 3 . . .
.

.. .. .. .. . . .
0 0 0 0 . . .
 

3.3.2 Action de l'opérateur de création a+


D'après ce qui précède :
N (a+ |ni) = (n + 1)a+ |ni (2.61)
N |n + 1i (n + 1)|n + 1i (2.62)
donc, a |ni et |n + 1i sont deux états propres de l'opérateur N qui sont proportionnels car la
+

valeur propre n + 1 est non dégénérée :


+
a |ni = λ|n + 1i (2.63)
+ 2
a |ni = kλ|n + 1ik2 (2.64)

n|aa+ |n = |λ|2

(2.65)
(2.66)
on sait que aa = N + 1, donc
+
2
|λ| = n + 1 (2.67)
ainsi l'opérateur création a fait passer l'oscillateur harmonique d'un niveau d'énergie inférieure
+

à un niveau supérieur. Il crée une excitation :


+

a |ni = n + 1|n + 1i (2.68)
26 CHAPITRE 2. OSCILLATEUR HARMONIQUE

On peut en déduire que


|ni =
a+ |n − 1i

n
(2.69)
(2.70)
+ 2
(a ) |n − 2i
= √ √
n n−1
.. (2.71)
(2.72)
+ n
(a ) |0i
= √
n!
Cette relation montre que tout état excité |ni peut être généré à partir de l'état fondamental
|0i par application successive de l'opérateur création a . +

L'opérateur a est représenté dans la base {|0i ,|1i ,|2i , . . .} par la matrice :
+

 
√0 0 0 0 ...
 1 0 0 0 . . .
 0 √2 0
 
+
a = √ 0 . . .
.
.. .. .. .. . . .
 0 0 3 0 . . .
 

4 Contenu physique

4.1 Représentation matricielle


Opérateur nombre N
l'action de l'opérateur N sur la base {|ni , n = 0, 1, . . .} :
N |ni = n|ni (2.73)
les éléments de la matrice représentant l'opérateur N sont donnés par
hn0 |N |ni = n hn0 |ni = nδn,n0 (2.74)
 
0 0 0 0 ...
0 1 0 0 . . .
(2.75)
 
N = 0 0 2 0 . . .
.

.. .. .. .. . . .
0 0 0 3 . . .
 

Opérateur Hamiltonien H
l'action de l'hamiltonien H sur la base {|ni , n = 0, 1, . . .} :
H|ni = (n + 1/2)~ω|ni (2.76)
les éléments de la matrice représentant l'opérateur N sont donnés par
hn0 |H|ni = (n + 1/2)~ω hn0 |ni = (n + 1/2)~ωδn,n0 (2.77)
4. CONTENU PHYSIQUE 27
 
1 0 0 0 ...
0 3 0 0 . . .
~ω 
(2.78)

0 0 5 0 . . .
H= .
2 0


.. .. .. .. . . .
0 0 7 . . .

Opérateur de création a+
l'action de l'opérateur création a sur la √base {|ni , n = 0, 1, . . .} :
+

a+ |ni = n + 1|n + 1i (2.79)


les éléments de la matrice représentant l'opérateur a sont donnés par
+



n0 |a+ |n =

n + 1δn0 ,n+1 (2.80)
 
√0 0 0 0 ...
 1 0 0 0 . . .
 0 √2 0
(2.81)
 
† 0 . . .
a = √ .
.. .. .. .. . . .
 0 0 3 0 . . .
 

Opérateur position sans dimension q̂

Comme il a été déjà vu, l'opérateur q̂ =


a+ + a
√ l'action de l'opérateur q̂ sur la base
{|ni , n = 0, 1, . . .} :
2
√ √
a+ + a
q̂|ni = √ |ni =
2
n + 1|n + 1i +

2
n|n − 1i
(2.82)
les éléments de la matrice représentant l'opérateur a sont donnés par
+

1 √ √
(2.83)

hn0 |q̂|ni = √ n + 1δn0 ,n+1 + nδn0 ,n−1
2
 √ 
√0 1 √0 0 . . .
 1 0 2 √0 . . .
(2.84)
1 
 √ 
q̂ = √  0 2 √0 3 . . . 

2 0
.. .. .. .. . . .
0 3 0 . . . 
 

Opérateur moment sans dimension p̂

De même pour l'opérateur p̂ = i( a √−2 a ) l'action de l'opérateur p̂ sur la base {|ni , n = 0, 1, . . .} :


+

les éléments de la matrice représentant l'opérateur a sont donnés par


+

1 √ √
(2.85)

0
hn |p̂|ni = i √ n + 1δ − nδ
n0 ,n+1 n0 ,n−1
2
28 CHAPITRE 2. OSCILLATEUR HARMONIQUE

 √ 
√0 − 1 0
√ 0 ...
 1
√0 − 2 0 . . .
(2.86)
i  √ 
p̂ = √ 
 0 2 √0 − 3 . . .

2
 0 0
.. 3
..
0
.. .. . . .
. . .

4.2 Principe d'incertitude de Heisenberg


Pour vérier le principe d'incertitude de Heisenberg, nous devrons calculer les valeurs
moyennes de q, p, q etp .
2 2

hqi = hn|q̂|ni = 0
n (2.87)
(2.88)
D E
hpi = nˆ|p|n = 0
n


q 2


= n|q̂ |n = n + 1/2 2
(2.89)
(2.90)
n
2 2



p = n|p̂ |n = n + 1/2
(2.91)
n

On peut en déduire les écarts quadratiques moyens pour q et p :


(2.92)
q
2
p
∆(q) = 2
hq i − hqi = n + 1/2

(2.93)
q
2
p
∆(p) = 2
hp i − hpi = n + 1/2
(2.94)
en utilisant les variables x et p on peut facilement trouver que :
x

(2.95)
q r
2 ~
∆(x) = hx2 i − hxi = (n + 1/2)

(2.96)
q
hp2x i − hpx i2 = m~ω(n + 1/2)
p
∆(px ) =

Principe d'incertitude de Heisenberg

Le produit des écarts quadratiques moyens de x et p obéit bien à la relation de Heisenberg :


x

∆(x)∆(px ) = ~(n + 1/2) ≥


~
2
(2.97)
Remarques

1. ∆(x)∆(p ) ≥ [x, p ] = ~2 .
x
1
2 x

2. Pour l'état fondamental n = 0, l'inégalité de Heisenberg (2.97) devient une égalité.


5. OSCILLATEURS HARMONIQUES QUANTIQUES ET FONCTIONS D'ONDES ASSOCIÉES 29
5 Oscillateurs harmoniques quantiques et fonctions d'ondes

associées

Dans cette section nous allons écrire les fonctions d'ondes qui représentent les états propres
de l'hamiltonien H dans la représentation ||qi. Pour ce faire, on projette dans un premier temps
l'état propre |ni sur cette base :
(2.98)
+ n
hq|(a ) |0i
φ (q) = hq|ni =
n √
n!
si n = 0, on obtient l'expression ϕ (q) exprimée par l'équation (2.52) :
0

φ (q) = C e 0 0
− q2
2
(2.99)
où la constante C est déterminée en utilisant la condition de normalisation :
0

(2.100)
Z +∞
2
dq |φ (q)| = 1 0
−∞

(2.101)
Z +∞
2 −q 2
|C | dqe 0 =1
| −∞ {z

}
= π

donc C = π −1/4 , anis on a :


(2.102)
0
−q 2
φ0 (q) = π −1/4 e− 2

il est possible d'exprimer cette expression en terme de la variable réelle qui représente la posi-
tion :
(2.103)
 mω  1/4
− mω x2
φ (x) = 0 e . 2~
π~
Pour les autres niveaux n > 0, les fonctions d'ondes sont déterminées à partir de φ (q) par
application répétitive de l'opérateur création :
0

(2.104)
  −1/4 n
π d
φ (q) = √
n q− φ (q) 0
2 n! dq n

En utilisant les propriétés de l'opérateur création a , on peut trouver des relations récur-
+

rentes entre les fonctions d'onde de deux niveaux consécutifs :


(2.105)
 
1 1 d
φ (q) = √ n+1 q− φ (q) n
2 n+1 dq

~ω 2
Exemples : 2
q E

1. pour n = 0, on a φ (q) = π e
0
−1/4 − q2
2

2. pour n = 1, on a φ (q) = π√2 2qe .


−1/4 2 φ2 (q)
− q2
1
φ1 (q)
3. pour n = 2, φ (q) = π√2 (2q − 1)e .
−1/4 2
2 − q2 φ0 (q)
2
q
30 CHAPITRE 2. OSCILLATEUR HARMONIQUE
Chapitre 3

Théorie général du moment cinétique en

mécanique quantique

le concept du moment cinétique, également appelé moment angulaire, joue un rôle impor-
tant en physique, notamment dans les systèmes en rotation, car c'est une grandeur vectorielle
conservée utilisée pour décrire l'état général de rotation d'un système physique. L'existence
d'une telle grandeur conservée est une conséquence de l'invariance de l'hamiltonien ou de La-
grangien du système sous les rotations.
1 Moment cinétique orbital en physique classique

le moment cinétique classique noté ~` d'une particule caractérisée par le vecteur position ~r
et le vecteur moment p~ est dénie par :
~` = ~r ∧ p~ (3.1)
Dans le cas d'un système composé de plusieurs particules, le moment cinétique total est donné
par :
~ =
L
X
`~ =
α
X
~r ∧ p~
α α (3.2)
α α

 `x = ypz − zpy
(3.3)

`y = zpx − xpz

`z = xpy − ypx

on peut récrire les composantes ` en utilisant la notation compacte suivante :


i

`i =
X
εijk xj pk (3.4)
ij

où ε est le symbole de Levi-Civita :


ijk

+1 si (i, j, k) est (1, 2, 3), (2, 3, 1) ou (3, 1, 2),


ε = −1 si (i, j, k) est (3, 2, 1), (1, 3, 2) ou (2, 1, 3), (3.5)


si i = j ou j = k ou k = i.
ijk

0

31
32 CHAPITRE 3. THÉORIE GÉNÉRAL DU MOMENT CINÉTIQUE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE

par exemple dans le cas d'une particule de masse m plongée dans un potentiel V (r), la force
F~ = −∇V (r) est centrale et le moment cinétique est conservé, en eet :

d~`
dt
= ~r ∧ F~ = 0. (3.6)
on voit clairement que ~` est une constante du mouvement.
2 Moment cinétique orbital en physique Quantique

Par analogie avec la physique classique, le moment cinétique orbital quantique est introduit
en utilisant le principe de correspondance, à chaque grandeur physique classique on associe
une observable. Aux coordonnées de position x, y et z , on fait correspondre les opérateurs de
position X, Y et Z et aux impulsions p , p et p on fait associer les opérateurs d'impulsion
P , P et P :
x y z
x y z

~
~r(x, y, z) =⇒ R(X, Y, Z) (3.7)
y z
~
p~(p , p , p ) =⇒ P (P , P , P )
x x y z (3.8)
Ces observables vérient les relations de commutation :

R ,P

= i~δ µ,ν (3.9)
(3.10)
µ ν
 
R ,R = 0
(3.11)
µ ν
 
P ,P = 0
(3.12)
µ ν

avec µ, ν = x, y, z
l'opérateur moment cinétique orbital quantique est une observable L~ = (L , L , L ) qui
vérie la relation suivante :
x y z

~ =R
L ~ ∧ P~ (3.13)
que l'on peut écrire en terme de composantes

 Lx = Y Pz − ZPy
(3.14)

Ly = ZPx − XPz

Lz = XPy − Y Px

En utilisant la correspondance suivante :


Pµ ←→
~ ∂
i ∂µ
, µ = x, yz (3.15)
En remplaçant dans l'expression (3.103), on obtient :
~ = ~R
L
i
~ ∧∇
~r (3.16)
3. RELATIONS DE COMMUTATION 33
avec ∇~ = est le gradient dans la représentation spatiale. Les composantes du
 
∂ ∂ ∂
r , ,
moment cinétique orbital se réécrivent : 
∂x ∂y ∂z

(3.17)

~ ∂ ∂
L = Y −Z
x
i ∂ ∂ z y

(3.18)
 
~ ∂ ∂
L = Z −X y
i ∂ ∂ x z

(3.19)
 
~ ∂ ∂
L = X −Y z
i ∂ ∂
(3.20)
y x

3 Relations de commutation

On peut calculer les relations de commutations entre les composantes du moment cinétique
orbital en se basant sur les commutateurs reliant les opérateurs R et P . α α

Proposition

a. L , L  = ı~ε ijk Lk .
b. [L , L ] = 0.
i j
2
i

Démonstration :

a.  
Lx , Ly = [Y Pz − ZPy , ZPx − XPz ] (3.21)
= Y [Pz , Z]Px + [Z, Pz ]Py X (3.22)
=
~
ı
[Y Px − XPy ] = ı~Lz (3.23)
On montre de la même façon :  
Ly , Lz = ı~Lx (3.24)
[Lz , Lx ] = ı~Ly (3.25)
b.
L2 = L2x + L2y + L2z
[Lz , L2 ] = [Lz , L2x ] + [Lz , Ly [Lz , Ly ]
= i~(Ly Lx + Lx Ly − Lx Ly − Ly Lx ) = 0

de même on montre que [L , L ] = [L , L ] = 0.


x
2
y
2

L est un opérateur scalaire, il commute avec toutes les composantes de L


2 ~ , par conséquent
on peut mesurer simultanément la norme du moment cinétique et l'une de ses composantes.
on prendra dans la suite celle dans la direction de l'axe oz, L . Ainsi, on pourra trouver une
base de vecteurs propres communs à L et L . Par contre, les trois composantes Lx, L , L ne
z
2

commutent pas entre elles, c'est à dire on peut pas les mesurer tous à la fois simultanément
z y z

avec L . 2
34 CHAPITRE 3. THÉORIE GÉNÉRAL DU MOMENT CINÉTIQUE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE

4 Moment cinétique général J~


Le moment cinétique orbital quantique possède son analogue en physique classique. Par
contre, il existe en physique quantique des moment cinétiques qui n'ont pas d'équivalent clas-
sique (par exemple moment de spin de l'électron).
4.1 Dénition du moment cinétique J
On appelle moment cinétique J~ tout ensemble de trois observables J , J , J vériant les
relations de commutation suivantes :
x y z

 
J , J = ı~ε J , i, j, k = (x, y, z)
i j ijk k (3.26)
L'opérateur J = J + J + J est un opérateur scalaire car il commute avec toutes les compo-
2 2 2 2

santes J , i = x, y, z :
x y z

(3.27)
i
2
 
J ,J = 0, i = x, y, z
donc il est possible de trouver une base des vecteurs propres communs à J et à J par exemple.
i
2
z

4.2 Les opérateurs d'échelle J±


Pour des raisons qui vont apparaitre par la suite, on introduit de nouveau opérateurs appelés
opérateurs d'échelle :
J = J + ıJ (3.28)
(3.29)
+ x y
J = J − ıJ
(3.30)
− x y

Ces opérateurs ne sont pas des observable (J = J ), ils sont introduit pour des raisons
+

mathématiques an de faciliter le calcul des vecteurs propres de J et J .


+ −
2

A partir des relations (3.28) on peut écrire :


z

J = x
1
2
(J + J ) + − (3.31)
J = y
ı
2
(J − J ) − + (3.32)
 
Jz , J± = ±~J± (3.33)
 
J+ , J− = 2~Jz (3.34)
 2
J , J± = 0 = J 2 , Jz
  
(3.35)
J+ J− = Jx2 + Jy2 + ~Jz (3.36)
= J 2 − Jz (Jz − ~) (3.37)
J− J+ = Jx2 + Jy2 − ~Jz (3.38)
= J 2 − Jz (Jz + ~) (3.39)
J2 =
1
2
(J+ J− + J− J+ ) + Jz2 (3.40)
4. MOMENT CINÉTIQUE GÉNÉRAL J~ 35
4.3 vecteurs propres et valeurs propres de J 2 etJz
Les ensembles {J , J } , {J , J } et {J , J } constituent séparément des ECOC, il est pos-
2 2 2

sible d'e déterminer un ensemble de vecteurs propres communs pour chaque ECOC.
x y z

Traditionnellement, on a l'habitude de choisir l'ECOC {J , J }., on note par |j, mi les états
2

propres communs de J et J associés respectivement aux valeurs propres λ~ et m~ :


z
2 2
z

J |j, mi = λ~ |j, mi2 2


(3.41)
J |j, mi = m~ |j, miz (3.42)
avec λ et m sont des réels et sans unités
Proposition 1.

i. L'opérateur J 2 est dénit positif, c'est à dire les valeurs propres λ de J 2 sont positives ou
nulles : λ ≥ 0.
ii. les nombres m et λ vérient l'inégalité 0 ≤ m2 ≤ λ
Démonstration: i. Pour tout ket |ψi état propre de J 2 , on a :
hψ| J 2 |ψi = hψ| Jx2 |ψi + hψ|Jy2 |ψi + hψ|Jz2 |ψi (3.43)
= hψ| Jx+ Jx |ψi + hψ|Jy+ Jy |ψi + hψ| Jz Jz+ |ψi ≥ 0 (3.44)
= λ hψ|ψi ≥ 0 (3.45)
ii. on remarque que
hj, m| J 2 |j, mi = hj, m| Jx2 |j, mi + hj, m| Jy2 |j, mi + hj, m| Jz2 |j, mi (3.46)
2
hj, m| J |j, mi ≥ hj, m| |j, mi Jz2 (3.47)
2
λ hj, m|j, mi ≥ m hj, m|j, mi (3.48)
donc
λ ≥ m2 ⇔ −λ ≤ m ≤ λ

Il est commode dans la suite de noter les valeurs propres de J par λ~ = j(j + 1)~ où j 2 2 2

est un réel positif. Il est à noter que J et J forment un E.C.O.C., donc les états |j, mi sont
2

déterminés uniquement par j(j + 1) et m qui ne sont pas dégénérées.


z

Les espaces propres communs aux observables J et J pour les valeurs propres respectives
2

j(j + 1)~ et m~ seront notés E :


z
2
j,m

E = |j, mi , tels que J |j, mi = ~ j(j + 1)|j, mi et J |j, mi = ~m|j, mi
2 2

(3.49)
j,m z

Lemme 2. Soit |j, mi un vecteur propre de J 2 et Jz associés aux valeurs propres respectives
j(j + 1)~ et m~ :
2

i. Le spectre de Jz est ni :


−j ≤ m ≤ j, ∀j, m (3.50)
ii.
k J± |j, mi k2 = 0, si m = ±j (3.51)
36 CHAPITRE 3. THÉORIE GÉNÉRAL DU MOMENT CINÉTIQUE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE

Démonstration: i. En utilisant la relation (3.37) J+ , J− , J+ J− sont des opérateurs dénis


positif :

kJ+ |j, mik2 = hj, m| J− J+ |j, mi (3.52)


= hj, m| J 2 − Jz (Jz + ~) |j, mi

(3.53)
= (j − m)(j + m + 1)~2 (3.54)
En utilisant la relation (3.39)
kJ− |j, mik2 = hj, m| J+ J− |j, mi (3.55)
= hj, m| J 2 − Jz (Jz − ~) |j, mi

(3.56)
= (j − m)(j + m − 1)~2 (3.57)
on a donc

(3.58)
(
j ≥ m; j ≥ −m − 1
(j − m)(j + m + 1) ≥ 0 ⇔
j ≤ m; j ≤ −m − 1

(3.59)
(
j ≥ −m; j ≥ m − 1
(j + m)(j − m + 1) ≥ 0 ⇔
j ≤ −m; j ≤ m − 1
Par conséquent, on déduit :

(3.60)
(
−j ≤ m ≤ j ⇔ |m| ≤ j
m = ±j ⇔k J± |j, mi k2 = 0
Lemme 3.
Soit |j, mi un vecteur propre de J 2 et Jz associés aux valeurs propres respectives j(j + 1)~2
et m~, alors J± |j, mi est un vecteur propre des opérateurs J 2 et Jz avec les valeurs propres
respectives j(j + 1)~2 et (m ± 1)~.
Démonstration:
D'après la relation (3.35), les opérateurs J 2 et J± commutent entre eux :
J 2 (J+ |j, mi) = J+ J 2 |j, mi

(3.61)
= j(j + 1)~2 (J+ |j, mi) (3.62)
et
J 2 (J− |j, mi) = J− J 2 |j, mi

(3.63)
= j(j + 1)~2 (J− |j, mi) (3.64)
donc J+ |j, mi et J− |j, mi sont des vecteurs propres de J 2 associés à la valeur propre j(j +
1)~2 .

Jz (J± |j, mi) = J± (Jz ± I)|j, mi (3.65)


= (m ± 1)~ (J± |j, mi) (3.66)
on en déduit que J± |j, mi sont des vecteurs propres de Jz associés aux valeurs propres (m ±
1)~.
4. MOMENT CINÉTIQUE GÉNÉRAL J~ 37
Comme les valeurs propres m de J sont non dégénérées et comme J |j, mi est un vecteur
propre de J de valeur propre associée (m + 1)~, on conclut que J |j, mi et |j, m + 1i sont
z +

proportionnels :
z +

J |j, mi = c |j, m + 1i
+ + (3.67)
on applique le même raisonnement pour le vecteur J |j, mi : +

J |j, mi = c |j, m − 1i
− − (3.68)
Les opérateur J apparaissent, respectivement donc comme des opérateurs de création a et +

d'annihilation a de l'oscillateur harmonique. L'application répétée des opérateurs J permet


±

de générer la famille des états propres :


±

Figure 3.1  génération des états propres par application successive des opérateurs J±
étant donné un vecteur |j, mi =6 0, on peut écrire
J+p |j, mi ∝ J+p−1 |j, m + 1i ∝ . . . ∝ J+p−k |j, m + ki ∝ . . . (3.69)
J−p |j, mi ∝ J−p−1 |j, m − 1i ∝ . . . ∝ J−p−k |j, m − ki ∝ . . . (3.70)
Proposition 2. Les valeurs possibles de j sont des entiers ou demi-entier :
1 3
j = 0, , 1, , 2, . . .
2 2
(3.71)
Démonstration: On suppose que |j, mi =6 0, d'après les équations équation (3.69) et (3.70) :
 p
∃p ∈ N/ J |j, mi = p+1

6 0, J |j, mi = 0 ⇒ m + p = j. (3.72)
(3.73)
+ +
q q+1

∃q ∈ N/ J |j, mi =
− 6 0, J |j, mi = 0 ⇒ m − q = −j.

De ces deux relations, on déduit que :

p + q = 2j ⇒ j =
p+q
2
(3.74)
puisque p et q ∈ N, alors j doit être un entier ou demi entier. 

Par ailleurs, à une valeur de j correspondent 2j + 1 valeurs de m :


−j ≤ m ≤ j ⇒ m = −j, −j + 1, −j + 2, . . . , j − 2, j − 1, j (3.75)
Par exemple :

j = 0 =⇒ m = 0 (3.76)
j = 1/2 =⇒ m = −1/2, 1/2 (3.77)
j = 1 =⇒ m = −1, 0, 1 (3.78)
j = 3/2 =⇒ m = −3/2, −1/2, 1/2, 3/2 (3.79)
38 CHAPITRE 3. THÉORIE GÉNÉRAL DU MOMENT CINÉTIQUE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE

5 Représentation matricielle de l'opérateur J~


Les vecteurs propres |j, mi des observables J et J sont supposés normés :
2
z

hj 0 , m0 |j, mi = δjj 0 δmm0 (3.80)


Dans cette base, les éléments des matrices représentant de J et J sont diagonaux :
2
z

hj, m|J 2 |j 0 , m0 i = j(j + 1)~2 δjj 0 δmm0 (3.81)


hj, m|Jz |j 0 , m0 i = m~δjj 0 δmm0 (3.82)
pour déterminer les éléments de la matrice représentant J et J dans la base |j, mi, on doit
calculer les coecients de proportionnalité c et c donnés par les équations (3.67) et (3.68).
+ −

Pour ce faire, considérons :


+ −

2
|J |j, mi| = |c |j, m + 1i| 2
(3.83)
(3.84)
+ +
2
hj, m| J J |j, mi = |c | hj, m + 1|j, m + 1i
(3.85)
− + +
2 2
= |c | δ δ + = |c |
jj m+1,m+1 +

or on peut calculer le membre gauche de cette expression en utilisant la relation (3.39) :


J− J+ = J 2 − Jz (Jz + ~)

hj, m| J− J+ |j, mi = hj, m| J 2 − Jz (Jz + ~) |j, mi (3.86)


= (j(j + 1) − m(m + 1)) ~2 δjj δmm (3.87)
= (j(j + 1) − m(m + 1)) ~2 (3.88)
On en déduit donc que
|c+ |2 = (j(j + 1) − m(m + 1)) ~2 (3.89)
Les coecients c sont déterminés à une phase globale près. Par convention, on suppose
que c ∈ R pour écrire :
+

(3.90)
+
p
c = ~ (j(j + 1) − m(m + 1))
+

On procède de la même façon pour l'opérateur J pour montrer : −

p
c = ~ (j(j + 1) − m(m − 1))
− (3.91)
nalement, les éléments matricielle de J et J dans la base |j, mi s'écrivent :
+ −

0 0
p
hj, m|J |j , m i = ~ j(j + 1) − m (m + 1)δ δ
+
0 0 (3.92)jj 0 m,m0 +1
0 0
p
hj, m|J |j , m i = ~ j(j + 1) − m (m − 1)δ δ

0 0 (3.93) jj 0 m,m0 −1
6. APPLICATION AU MOMENT CINÉTIQUE ORBITAL 39
Remarque
En général on peut faire intervenir d'autres observables A, B, C, . . . qui commutent avec les
J2 et J pour que l'ensemble {, A, B, C, J , J } constitue un ECOC. On notera ainsi {|a, b, c, j, mi}
2

l'ensembles des vecteurs propres communs à cet ECOC, où a, b, c sont les valeurs propres des
z z

observables correspondant.
Par exemple, {H, J , J } constitue un ECOC. Notons par |n, j, mi les vecteurs propres com-
2

muns à H, J et J :
z
2
z

H |n, j, mi = E |n, j, mi . (3.94)


(3.95)
n
2 2
J |n, j, mi = j(j + 1)~ |n, j, mi
J |n, j, mi = m~ |n, j, mi .
z (3.96)
Les relations d'orthonormalisation s'écrivent
0 0 0
hn , j , m |n, j, mi = δ δ δ nn0 jj 0 mm0 (3.97)
X
|n, j, mi h|, j, m|| = 1 (3.98)
n,j,m

Résumé
1. Le moment cinétique est un opérateur vectoriel J~ dont les composantes (J , J , J ) doivent
vérier les relations de commutation suivantes :
x y z

[J , J ] = ı~ε J , i, j, k = (x, y, z).


i j ijk k (3.99)
2. Les équations aux valeurs propres des observables J et J : 2
z
2
J |j, mi = j(j + 1)~ |j, mi 2
(3.100)
J |j, mi = m~ |j, mi .
z (3.101)
3. les seules valeurs possibles de j sont :
1 3
j = 0, , 1, , 2, . . .
2 2
4. pour une valeur xée de j, les seules valeurs possible de m sont :
m = −j, −j + 1, −j + 2, . . . , j − 2, j − 1, j.

6 Application au moment cinétique orbital

Comme nous l'avons introduit au début chapitre, le moment orbital est donnée par l'obser-
vable L~ = (L , L , L ) qui vérie la relation suivante :
x y z

~ =R
L ~ ∧ P~ (3.102)
que l'on peut écrire en terme de composantes

 Lx = Y Pz − ZPy
(3.103)

Ly = ZPx − XPz

Lz = XPy − Y Px

40CHAPITRE 3. THÉORIE GÉNÉRAL DU MOMENT CINÉTIQUE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE

En représentation |~ri, Les trois composantes du moment cinétique s'écrivent alors :


(3.104)
 
~ ∂ ∂
Lx = Y −Z
i ∂z ∂y

(3.105)
 
~ ∂ ∂
Ly = Z −X
i ∂ ∂z
 x
(3.106)

~ ∂ ∂
Lz = X −Y
i ∂y ∂x
(3.107)
Il est très utile d'exprimer le moment cinétique orbital comme un opérateur diérentiel en
termes de coordonnées polaires sphériques dénies par :
x = r sin θ cos ϕ (3.108)
y = r sin θ sin θ (3.109)
z = r cos θ (3.110)
avec 
 r≥0

0≤θ≤π

0 ≤ ϕ ≤ 2π

En appliquant la technique classique du changement de variables, on obtient, à partir des


formules ci-dessus :
(3.111)
 
∂ cos ϕ ∂
L = i~ sin ϕ −
x
∂θ tan θ ∂ϕ

(3.112)
 
∂ sin ϕ ∂
L = i~ − cos ϕ +
y
∂θ tan θ ∂ϕ
L = z
~ ∂
i ∂ϕ
(3.113)
On en déduit que :
(3.114)
2
   
2 1 ∂
2 ∂ 1 ∂
L = −~ sin θ + 2 2
.
sin θ ∂θ ∂θ sin θ ∂ϕ

(3.115)
 
iϕ∂ ∂
L = ~e
+ + i cot θ
∂θ ∂ϕ

(3.116)
 
−iϕ ∂ ∂
L = ~e
− − + i cot θ
∂θ ∂ϕ

6.1 Équations aux valeurs propres


L2 est un opérateur scalaire, il commute avec toutes les composantes de L~ , par conséquent
on peut mesurer simultanément la norme du moment cinétique et l'une de ses composantes. on
prendra dans la suite celle dans la direction de l'axe oz, L . Ainsi, on pourra trouver une base
de vecteurs propres communs à L et L .
z
2
z
6. APPLICATION AU MOMENT CINÉTIQUE ORBITAL 41
On notera par |`, mi les vecteurs propres communs aux observables L et L associés res- 2

pectivement aux valeurs propres `(` + 1)~ et m~ En représentation |`, mi. les équations aux
z
2

valeurs propres sont données par


2
L |`, mi = `(` + 1)~ |`, mi 2
(3.117)
L |`, mi = m~ |`, mi
z (3.118)
En représentation |~ri, les fonctions propres associées ψ (r, θ, ϕ) := h~r|`, mi doivent vérier :
`,m

(3.119)
2
   
1 ∂ ∂ 1 ∂
− sin θ + 2 ψ (r, θ, ϕ) = `(` + 1)ψ (r, θ, ϕ)
2 `,m `,m
sin θ ∂θ ∂θ sin θ ∂ϕ

−i

∂ϕ
ψ`,m (r, θ, ϕ) = mψ`,m (r, θ, ϕ) (3.120)
6.1.1 Harmoniques sphériques

Dans la représentation |~ri, les observables L et L ne dépendent que de θ et ϕ et non de r.


2

Les fonctions propres associées peuvent se décomposer comme suit :


z

ψ (r, θ, ϕ) = R (r)Y (θ, ϕ)


`,m ` `
m
(3.121)
avec R (r) est la partie radiale et Y est la partie angulaire
` `
m

m
Y (θ, ϕ) = hθ, ϕ|`, mi
` (3.122)
En utilisant les relations (3.120) on peut écrire :
2 m
L Y (θ, ϕ)m = `(` + 1)Y (θ, ϕ) m
(3.123)
(3.124)
` `
m m
L Y (θ, ϕ)m = mY (θ, ϕ)
z ` `

Y (θ, ϕ) sont les fonctions propres communes des opérateurs L et L , elles sont appelées les
m 2

harmoniques sphériques et dépendent de ` et m


` z

L'équation aux valeurs propres de L peut être réécrite comme suit :


z

∂ m
−i Y (θ, ϕ) = mY (θ, ϕ)
∂ϕ ` `
m
(3.125)

∂ϕ
m
Y (θ, ϕ) = imY (θ, ϕ)
` `
m
(3.126)
(3.127)
La solution de cette équation est donnée par :
m
Y (θ, ϕ) = A (θ)e
`
m
`
imϕ
(3.128)
avec A (θ) une fonction de θ.
m

Et comme les coordonnées sphériques sont invariantes sous le changement de ϕ −→ ϕ + 2π :


`

eimϕ = eimϕ+2imπ .
42CHAPITRE 3. THÉORIE GÉNÉRAL DU MOMENT CINÉTIQUE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE

on en déduit que
e = 1 =⇒ m est un entier
2imπ
(3.129)
D'après la théorie générale du moment cinétique (3.72), m − ` est un entier par conséquent `
est aussi un nombre entier.
(
` = 0, 1, 2, . . .
−` ≤ m ≤ +`
Dans le cas du moment cinétique orbital :
 ` est appelé nombre quantique azimutal.
 m est appelé nombre quantique magnétique
6.1.2 Détermination des fonctions propres communes de L2 et Lz
Les fonctions propres communes de L et L : 2
z

Y`m (θ, ϕ) = Am
` (θ)e
imϕ
(3.130)
sont déterminées complètement si on connait la forme explicite de la fonction A (θ). Ceci peut m

se faire en appliquant les résultats de la théorie générale du moment cinétique en utilisant les `

opérateurs d'échelles L et L qui sont donnés par les relations (3.115) et (3.116).
+ −

L− Y`−` (θ, ϕ) = 0
L− A−` −i`ϕ
 
` (θ)e =0
 
∂ ∂
− + i cot θ A−`
` (θ)e
−i`ϕ
=0
∂θ ∂ϕ
 
∂ −`
(A (θ)) − ` cot θ e−i`ϕ = 0
∂θ `
soit d(A−`
` (θ))

= ` cot θA−`
` (θ) (3.131)
Il s'agit d'une équation diérentielle du premier ordre, dont la solution est donnée par :
−`
A (θ)) = c (sin θ)
` `
`
(3.132)
avec c est une constante de normalisation qu'on peut déterminer en utilisant la condition de
normalisation :
`

(3.133)
Z Z π 2π
2
|Y (θ, ϕ)| sin θdθdϕ = 1

donc pour chaque nombre quantique `, on a une fonction propre :


0 0

(3.134)
r
−` 1 (2` + 1)! ` −i`ϕ
Y (θ, ϕ) =
` (sin θ)e
`
2 `! 4π
Les autres fonctions sont obtenues par application répétée de l'opérateur L sur Y (θ, ϕ) : + `
m

m
p
L Y (θ, ϕ) = ~ (`(` + 1) − m(m + 1))Y
+ ` (θ, ϕ) (3.135)
`
m+1
6. APPLICATION AU MOMENT CINÉTIQUE ORBITAL 43
on utilise la relation (3.115) pour écrire :
(3.136)
 
∂ ∂ p
~e iϕ
+ i cot θ Am
` (θ)e imϕ
= ~ (`(` + 1) − m(m + 1))Am+1
` (θ)eimϕ
∂θ ∂ϕ

(3.137)
 
∂ p
− m cot θ Am ` (θ)e imϕ
= (`(` + 1) − m(m + 1))Am+1
` (θ)eimϕ
∂θ

(3.138)
 
d p
− m cot θ Am ` (θ) = (`(` + 1) − m(m + 1))Am+1
` (θ)

ce qui permet d'obtenir la relation de récurrence :


(3.139)
 
1 d
Am+1
` (θ) =p − m cot θ Am
` (θ)
(`(` + 1) − m(m + 1)) dθ

Propriétés

i. La fonction A (θ) s'annule (` − |m|) fois sur l'intervalle ]0, π[.


m
`

ii. A (θ) = (−1) A (θ).


−m
`
m m
`

iii. |A (π − θ)| = |A (θ)|.


m
`
m
`

Exemples

Déterminer les fonctions Y l,m (θ, ϕ) pour ` = 0 et ` = 1.

1. pour ` = 0, m = 0. 1
Y0,0 (θ, ϕ) = A0,0 = c0 sin0 = √

2. pour ` = 1, mr= −1, 0, 1.


3 iϕ
Y1,−1 (θ, ϕ) = e sin θ
par application de sur , obtient :

r L+ Y1,−1 (θ, ϕ)
3
Y1,0 (θ, ϕ) = cos θ
4π r
3 iϕ
Y1,1 (θ, ϕ) = L+ Y1,0 (θ, ϕ) = − e sin θ

44 CHAPITRE 3. THÉORIE GÉNÉRAL DU MOMENT CINÉTIQUE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE

Figure 3.2  Représentation des fonctions |Yl,m (θ, ϕ)|2 , pour ` = 0, 1, 2


7. LE MOMENT CINÉTIQUE DU SPIN 45
7 Le moment Cinétique du spin

En plus de ses trois degrés de liberté, la particule quantique est caractérisée par des de-
grés de libertés interne comme le spin. C'est un moment cinétique intrinsèque de la particule
sans équivalent classique. Le spin a été mis en évidence expérimentalement par IOtto Stern et
Walther Gerlach en 1922.
7.1 Expérience de Stern et Gerlach 1922
7.1.1 Principe de l'expérience

Un jet d'atomes d'argent, électriquement neutres chaués dans un fours à une température
élevée, est envoyé suivant l'axe oy~ vers une région où règne un champ magnétique B~ fortement
inhomogène (non uniforme) dont la direction est parallèle à l'axe oz~ . L'expérience consiste à
mesurer la déviation des atomes en observant leur impact sur un écran voir (3.3).

Figure 3.3  Expérience de Stern et Gerlach, (1) four, (2) faisceau des atomes d'argent, (3) champ magnétique
inhomogène (4) prévision classique, (5) résultat observé [wiki]

7.1.2 Prédiction classique

l'atome d'Argent, constitué de 47 électrons et un atome paramagnétique électriquement


neutre qui possède un moment magnétique total permanent M. Issus du four, les atomes de
~
l'Argent pénètrent dans un entrefer où règne un champ magnétique intense et inhomogène (non
uniforme) orienté selon l'axe oz~ perpendiculaire à la direction de propagation du faisceau émis.
les atomes de l'Ag sont soumis à une force magnétique F qui dérive de l'énergie potentielle

W = −M. B :

→→−

− −−→ ∂Bz ∂Bz ∂Bz
F = −grad W = −Mz ~ez ( = = 0)
∂z ∂x ∂y
Par conséquent, cette force provoque une déviation de la trajectoire des atomes qui dépend
de la valeur de la composante du moment magnétique M en donnant deux valeurs, M→ ou
−M . On s'attend donc à observer une tâche sur l'écran allongée le long de l'axe (oz) et
z z

symétrique par rapport à →oy .
z

46 CHAPITRE 3. THÉORIE GÉNÉRAL DU MOMENT CINÉTIQUE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE

Figure 3.4  (a) Résultat obtenu à B = 0 (b) Résultat prévu à B 6= 0 (c) Résultat obtenu à B 6= 0.

7.1.3 Observation expérimentale

L'expérience réalisée par Stern et Gerlach a permis d'observer deux tâches séparées et symé-
triques par rapport à l'axe oy~ voir (3.4 − c). L'expérience montre que la projection du moment
magnétique M , et par conséquent celle du moment cinétique L , ne peut prendre que certaines
valeurs particulières, il s'agit de la quantication du moment magnétique.
z z

La théorie classique ne peut donc pas expliquer un tél phénomène


7.1.4 Interprétation quantique

L'atome de l'Argent est un atome paramagnétique constitué de 47 électrons répartis selon


la conguration 1s 2s 2p 3s 3p 3d 4s 4p 4d 5s . La contribution des 46 électrons au moment
2 2 6 2 6 10 2 6 10 1

cinétique est nul et l'électron de la couche périphérique possède un moment angulaire nul c'est
à dire m = 0( car il se trouve sur la sous couche s qui correspond à ` = 0) par conséquent le
moment
D'autre cinétique total de l'atome
part, l'observation de deuxest nul.
tâche séparées sur l'écran
montre que la valeur du moment cinétique orbital est demi-entier :
1
2` + 1 = 2 =⇒ ` = Sz
2
Ainsi, la valeur mesurée ne peut être attribuée à un moment
cinétique orbital. A cet eet, Il est nécessaire d'introduire un + ~
moment intrinsèque de l'électron→ appelé moment de spin (de 1 S

l'anglais "to spin" , tourner) noté −S .


2


L'électron est une particule de spin 1/2 dont la projection sur
S y

un axe, par exemple → oz prend seulement deux valeurs qui sont − ~


− 1

multiples de la constante de Planck : ~2 ou − ~2 2

Le moment magnétique du spin associé au moment cinétique du


spin est est noté par −→ →

Figure 3.5  Projection du
vecyteur spin S
~ sur l'axe oz
~
Ms = gγ S
avec γ=
qe
est le rapport gyromagnétique et g est le facteur de
Landé qui varie selon la nature de la particule.
2me
7. LE MOMENT CINÉTIQUE DU SPIN 47
7.2 formalisme mathématique du moment cinétique du spin
Le moment cinétique du spin S est un cas particulier du moment cinétique vu au début

du chapitre. Le spin → −
S est un opérateur vectoriel dont les composantes S , S , S sont trois
observables qui satisfont les relations algébriques suivantes :
x y z

 
x

y

S , S = ı~S , S , S = ı~S , [S , S ] = ı~S ,
z y z (3.140) x z x y

L'opérateur S = S + S + S est un opérateur scalaire car il commute avec toutes les compo-
2 2 2 2

santes S , i = x, y, z : x y z

(3.141)
i
2
 
S , S = 0, i = x, y, z i

donc il est possible de trouver une base des vecteurs propres communs à S et à l'une de ses 2

composantes, S par exemple.


Dans ce cas
z

Remarque

Les relations (3.140) peuvent s'écrire comme :


 
Si , Sj = ı~εijk Sk , (3.142)
i, j, k = (x, y, z)

On note par |s, m i les états propres communs de S et S associés respectivement aux valeurs 2

propres λ~ et m ~ :
s z
2
s

2
S |s, m i = s(s + 1)~ |s, m i (3.143) 2

(3.144)
s s
S |s, m i = m ~ |s, m iz s s s

 Le nombre quantique s ≥ 0 et −s ≤ m ≤ s, .
 Le nombre s est un nombre quantique, appelé spin.
s

 m est appelé nombre quantique magnétique de spin


 l'espace de Hilbert des états du spin est noté E et à pour dimension 2s + 1.
s

Par analogie avec les relations (3.28), on peut construire les opérateurs d'échelle S :
spin
±

S = S ± iS ± x(3.145) y

avec
S± = Sx ± iSy .
qui satisfont les relations de commutation suivantes :
 
(3.146)
Sz , S± = ±~S±
 
S+ , S− = 2~Sz(3.147)
 2 
S , S± = 0 (3.148)
Les opérateurs d'échelles S et S agissent sur les états propres de |s, m i comme suit
+ − s

p
S |s, m i = ~ s(s + 1) − m (m ± 1)|s, m ± 1i,
± s (3.149)
s s s
48 CHAPITRE 3. THÉORIE GÉNÉRAL DU MOMENT CINÉTIQUE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE

1
7.2.1 Cas du spin s=
2
Dans le cas de l'électron, le spin s = 1/2 car le moment cinétique intrinsèque selon un axe
arbitraire (dans notre cas :→
oz ) ne peut prendre que deux valeurs possibles, + et − . Ce degré
− ~ ~

de liberté interne est décrit dans un espace de Hilbert de dimension deux, E 2 . 2 1/2

 Pour s = 1/2 =⇒ m = − 12 et m = 12 .
s s

 Les deux états propres de l'électron sont s = , m = := |+i et s = , m = − :=


1
2 s
1
2 z z
1
2 s
1
2 z
|−i
L'espace E est engendré par |+i et |−i deux vecteurs propres de S que nous noterons
z

simplement |+i et |−idans la suite.


1/2 z z z

S 2 |±i =
3~2
4
|±i (3.150)
~
Sz |±i = ± |±i
2
(3.151)
L'ensemble {|+i ,|−i} forme une base orthonormée et complète de E 1/2

h+|−i = h+|+i = h−|−i = 1 (3.152)


|+i h+|| +|−i h−|| = 1 (3.153)
Représentation matricielle des opérateurs du Spin

Les matrices représentant S et S dans la base{|+i ,|−i} sont diagonales :


2
z

3~2
   
2 1 0 ~ 1 0
S = , Sz =
4 0 1 2 0 −1

Les matrices représentant les opérateurs d'échelles S sont déterminées par les actions sui-
vantes :
±

S |−i = ~|+i S |+i = 0 (3.154)


(3.155)
+ +
S |+i = ~|−i
− S |−i = 0 −

ainsi on peut écrire :


   
0 1 0 0
S+ = ~ , S− = ~
0 0 1 0

On en déduit que les matrices S et S :


x y

   
~ 0 1 ~ 0 −i
Sx = , Sy =
2 1 0 2 i 0
7. LE MOMENT CINÉTIQUE DU SPIN 49
7.2.2 Les matrices de Pauli

L'opérateur spin →
S peut être exprimé par un vecteur dont les composantes sont des ma-

trices : →

S = →
~−
2
σ (3.156)
 
σx      

− 0 1 0 −i 1 0
σ = σy  , σx = , σy = , σz =
1 0 i 0 0 −1
σz

Propriétés :

1. [σ , σ ] = 2iε σ ,
2. σ = 1, Trσ = 0 et det σ = −1
j k jk` `
2

3. σ σ = δ I + iε σ .
i i i

4. σ σ σ = i1     
j k jk jk` `

x y z

5. A~ · ~σ B~ · ~σ = A~ · B~ I + i A~ ∧ →

B ·→

σ

7.2.3 Projection du spin sur un axe arbitraire

Considérons un vecteur unitaire ~n exprimé à l'aide de ses coordon- n


nées sphériques : θ
~u

~n = (sin θ cos ϕ, sin θ sin ϕ, cos θ)


y
avec 0 ≤ θ ≤ π et −π < ϕ < π.
ϕ

x
Figure 3.6  système de coor-
données sphérique(θ, ϕ)

La projection du spin selon le vecteur ~n est donnée par


~
S
~ n = Sx ux + Sy uy + Sz uz
Sn = S.~ (3.157)
Soit −ϕ
(3.158)
 
~ cos θ e sin θ
Sn = ϕ
2 e sin θ − cos θ
Ma matrice est écrite dans la base {|+i , |−i} Si on oriente le champ magnétique parallèlement
à un axe arbitraire ~u la projection du spin selon cet axe doit donner les mêmes valeurs et − ~ ~

c'es à dire 2 2

S |±i = ± |±i
~
2
n ~
n ~
n (3.159)
où |±i sont les vecteurs propres de S .
~
n n

Montrer que
Exercice.
50 CHAPITRE 3. THÉORIE GÉNÉRAL DU MOMENT CINÉTIQUE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE

1.
|+i~n = e
− iϕ
2 cos
θ
2
iϕ θ
|+i + e 2 sin |−i
2
(3.160)
|−i~n = − e− 2
iϕ θ iϕ θ
sin |+i + e 2 cos |−i
2 2
(3.161)
2. En déduire les vecteurs propres de S et S .
3. Montrer que les valeur moyennes de S , S et S dans l'état |+i sont données respecti-
x y

vement par
x y z ~
n

x
~
2
y
~
hS i = sin θ cos ϕ, hS i = sin θ sin ϕ, hS i = cos θ.
2
~
2
(3.162)
z

7.3 Sphère de Blosch


|+i

En général l'état quantique d'un spin 1/2 peut être représenté par |ψi
un point sur une sphère de rayon unité par le ket : θ
|ψi = c+ |+i + c− |−i y
ϕ
où c sont deux nombres complexes :
±
x

c± = |c± | eiφ±
|−i
Figure 3.7  sphère de Bloch
En tenant de la condition de normalisation de |ψi :
|c+ |2 + |c− |2 = 1

Il existe un θ ∈ [ 0, π [ tel que :


|c+ | = cos
θ
2
(3.163)
|c− | = sin
θ
2
(3.164)
On peut montrer que l'état |ψi peut s'écrire sous la forme :
|ψi = e
iφ+θ θ
cos |+i + eiφ− sin |−i (3.165)
 2 2
(3.166)

iφ/2 −iϕ/2 θ iϕ/2 θ
= e e cos |+i + e sin |−i
2 2

avec φ = (φ + φ ) et ϕ = (φ − φ )
d'autre part, on sait que la phase globale de l'état n'a pas d'impact sur les mesures physiques
+ − + −

eectuées sur le système, par conséquent on peut prendre φ = 0, dans ce cas on trouve :
e iϕ/2 θ
cos |+i +
2
θ
sin |−i = |+i
2
e
iϕ/2
~
n (3.167)
7. LE MOMENT CINÉTIQUE DU SPIN 51
Ce résultat correspond exactement à l'expression obtenu pour |+i A tout vecteur d'état |ψi,
on peut faire correspondre un vecteur unitaire unique ~n tel que |ψi soit vecteur propre de S.~
~
n
~n
associé à la valeur propre ~/2.
L'état du système peut être déterminé par la position d'un point sur une sphère de rayon unité,
appelée sphère de Bloch (7.3).
Remarques importantes

1. La sphère de Bloch peut être vue comme une sphère de rayon unité dont l'état d'un
système quantique est représenté par le vecteur ~n ou comme uneDsphère
E de rayon ~/2, dans
ce cas L'état est entièrement déterminé par la connaissance de S~ = (hS i), hS i , hS i .
x y z

2. Deux vecteurs orthogonaux dans l'espace de Hilbert ont des représentations opposés dans
la sphère de Bloch.
Résumé :
52 CHAPITRE 3. THÉORIE GÉNÉRAL DU MOMENT CINÉTIQUE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE
Chapitre 4

Addition des moment cinétiques

En mécanique classique le moment cinétique total ~j d'un système isolé est une constante
du mouvement. Lorsque'on on regroupe les deux sous systèmes (1) et (2) le moment cinétique
total est la somme ~j = j~ + j~ de leurs moments cinétiques individuels.
1. Si les deux systèmes ne sont pas en interaction alors les moments cinétiques j~ et j~ cor-
1 2

respondants se conservent et il en est de même pour le moment cinétique total ~j.


1 2

2. Si les deux systèmes interagissent entre eux, j~ et j~ évoluent au cours du temps le moment
cinétique total est une constante du mouvement. Dans ce cas ~j s'obtient simplement en
1 2

eectuant l'addition vectorielle représentée sur la gure suivante :


j~1 j~1 + j~2
j~2
j~2

j~1

En mécanique quantique on introduit les observables moments cinétiques J et J associées aux


deux systèmes (1) (2) qui sont régies respectivement par les hamiltoniens H et H . On dénit
1 2

l'opérateur moment cinétique total par


1 2


− → −
J~ = J1 + J2

1. Si les deux systèmes n'interagissent pas , l'hamiltonien du système global est donné par
H +H .
1 2

(4.1)
h i h i
1 2
~1
~2
~
[H , H ] = 0, J , J = 0, J , H = 0 i i, k = 1, 2.
k

2. si il existe une interaction entre les deux systèmes,


On en déduit que
(4.2)
h i h i
J~ , H = 0 = J~, H
i

Si au contraire les deux systèmes sont couplés par un hamiltonien d'interaction (ou de couplage)H ,
l'hamiltonien s'écrit comme :
12

H =H +H +H 1 2 12 (4.3)
53
54 CHAPITRE 4. ADDITION DES MOMENT CINÉTIQUES

les~ observables J~ ou J~ commutent avec H et H , mais en général ne commutent pas avec H .


J et J~ ne sont pas des constantes du mouvement. Par contre, le moment cinétique total J~ est
1 2 1 2

une constante de mouvement car elle commute avec H .


1 2

(4.4)
h i
~
J,H = 0
l'objectif addition des moments cinétiques consiste à déterminer les valeurs propres admis-
sibles du moment cinétique total en connaissant celles de ses constituants individuels. Plus
précisément, connaissant une base de l'espace des états formée de vecteurs propres communs à
{J , J , J , J } (qui forment un E.C.O.C.), nous chercherons à construire à partir de la base
2 2

précédente une nouvelle base constituée de vecteurs propres communs à {J , J , J , J }


1 1z 2 2z
2 2 2
1 2 z

1 Addition de deux spin 1/2

Considérons un système composé de deux particules de spin S = 1/2. Supposons que le


système ne possède pas de moment angulaire orbital.
1.1 Espace des états
Soient S~ et S~ respectivement les opérateurs de moment de spin des deux particules. On
décrit le système global dans l'espace de Hilbert E = E ⊗ E qui est rapporté à la base de
1 2

vecteurs propres communs de l'ECOC {S , S , S , S } notée |s , m , s , m i ou tout simplement


1 2
2 2

|m , m i.
1 1z 2 2z 1 1 2 2

avec
1 2

/s1,s2,m1,m2>=/s1,m2>>
|m1 , m2 i = {|+, +i ,|+, −i ,|−, +i ,|−, −i}

= 1 , 1 , 1 , − 1 , − 1 , 1 , − 1 , − 1

2 2 2 2 2 2 2 2

S12 |m1 , m2 i = s1 (s1 + 1)~2 |m1 , m2 i =


3~2
|m1 , m2 i (4.5)
(4.6)
4
S1z |m1 , m2 i = m1 ~|m1 , m2 i

S22 |m1 , m2 i = s2 (s2 + 1)~2 |m1 , m2 i =


3~2
|m1 , m2 i (4.7)
(4.8)
4
S2z |m1 , m2 i = m2 ~|m1 , m2 i

1.2 Moment de spin total


Le spin total du système des deux particules est déni par la relation :

 Sx = S1x + S2x
(4.9)

~ ~ ~
S = S1 + S2 =⇒ Sy = S1y + S2y

Sz = S1z + S2z

Proposition 3. l'opérateur S~ est un opérateur moment cinétique :


h i
1. Les deux systèmes sont indépendants : S~1 , S~2 = 0
1. ADDITION DE DEUX SPIN 1/2 55
2. Si , Sj = i~εijk Sk ,
 
i, j, k = x, y, z
3. [S 2 , Si ] = 0

Démonstration:

1.
2.
   
Si , Sj = S1i + S2i , S1j + S2j
   
 0
:
 
 0
:
 
= S1i , S1j + S1i
, S2j + S ,
 S
 2i 1j
 + S2i , S2j
= i~εijk (S1k + S2k )
= i~εijk Sk

3.
 2 
S , Sx = [Sx Sx + Sy Sy + Sz Sz , Sx ]
:0 :0
    
= 
Sx[S , Sx ] + 
x [S
x , Sx ] Sx + Sy Sy , Sx + Sy , Sx Sy + Sz [Sz , Sx ] + [Sz , Sx ] Sz

= −i~Sy Sz − i~Sz Sy + i~Sz Sy + i~Sy Sz
= 0

1.3 Construction des ECOC dans E


1. Le premier ECOC {S , S , S , S } est adapté pour l'étude des spin individuels.
2
1 1z
2
2 2z

2. les observables S , S , S , S commutent deux à deux, elles constituent un deuxième ECOC.


2 2 2

{S , S , S , S } est adapté à l'étude du spin total du système. Il admet une base de vecteurs
1 2 z
2 2 2

propres communs notée par |s , s , S, M i := |S, M i


1 2 z
1 2

Comme S~ est un opérateur moment cinétique,il obéit aux résultats de la théorie générale du
moment cinétique. Par conséquent :
−S ≤ M ≤ S

et M varie avec un saut d'unité.


Les vecteurs propres communs vérient les relations suivantes :
S12 |S, M i =
3~2
4
|S, M i = S22 |S, M i (4.10)
S 2 |S, M i = S(S + 1)~2 |S, M i (4.11)
Sz |S, M i = M ~|S, M i (4.12)
L'objectif est déterminer les valeurs possibles de S et M et d'exprimer les vecteurs de
|S, M i en fonction des vecteurs de la |m , m i du premier ECOC.
base
couplée base découplée 1 2
56 CHAPITRE 4. ADDITION DES MOMENT CINÉTIQUES

1.4 Valeurs et vecteurs propres de Sz


Pour chercher les valeurs propres de S , on détermine son action sur les vecteurs |m , m i :
z 1 2

S |m , m i = (S + S ) |m , m i (4.13)
(4.14)
z 1 2 1z 2z 1 2
= (S + S )|m i ⊗|m i
(4.15)
1z 2z 1 2
= S |m i ⊗|m i +|m i ⊗ S |m i
(4.16)
1z 1 2 1 2z 2
= m ~ |m , m i + m ~ |m , m i
(4.17)
1 1 2 2 1 2
= (m + m )~ |m , m i
(4.18)
1 2 1 2
= M ~ |m , m i 1 2

On en déduit que les valeurs propres de S sont M = (m + m ) où M peut prendre les valeurs
−1, 0, 1.
z 1 2

 La valeur propre associée à M = 1, (m = 1/2, m = 1/2), est non dégénérée, le vecteur


propre correspondant étant l'état propre , .
1 2
1 1

 La valeur propre associée à M = −1, (m = −1/2, m = −1/2), est non dégénérée, le


2 2

vecteur propre correspondant étant l'état propre − , − .


1 2
1 1

 La valeur propre associée à M = 0, (m = 1/2, m = −1/2), ou (m = −1/2, m = 1/2) 2 2

est dégénérée deux fois, l'espace propre associé est de dimension égale à 2 et engendré
1 2 1 2

par les vecteurs propres − , et , − 1 1


1 1

La matrice représentant S dans la base {|m , m i} = {|+, +i ,|+, −i ,|−, +i ,|−, −i} est de la

2 2 2 2

forme suivante :
z 1 2
 
1 0 0 0
S =
 0 0 0 0
z
 0 0 0 0
 (4.19)
0 0 0 −1

1.5 Valeurs et vecteurs propres de S 2


On sait que [S , S ] 6= 0 [S , S ] 6= 0, par conséquent on ne peut pas diagonaliser simultané-
2 2

ment ces observable. Pour déterminer les valeurs propres de l'observable S on doit diagonaliser
1z 2z
2

la matrice représentant S dans la base découplée |m , m i.


2

Pour cela, on va écrire l'observable S en fonction des observables (S , S , S , S ), S et S :


1 2
2 2 2
1 2 1z 2z 1± 2±

~ +S ~ )
(4.20)
2 2
S = (S 1 2
2 2
= (S + S + 2S S + 2S S + 2S S )
1 2 1x 2x 1y 2y 1z 2z

D'après la théorie générale du moment cinétique :


S =
S +S
1x
2
S =
1+S +S
2
1−
2x (4.21) 2+ 2−

S =
S −S
1y S =
1+S −S 1−
2y (4.22) 2− 2−

(4.23)
2i 2i

on remplace dans ( ), on obtient :


??

2 2
S = S + S + 2S S + S S + S S
1
2
2 1z 2z (4.24)
1+ 2− 1− 1+
1. ADDITION DE DEUX SPIN 1/2 57
maintenant on peut déterminer facilement L'action de S sur les vecteurs |m , m i, pour ce 2

faire, calculons l'action de chacun des termes de ( ) sur |m , m i


1 2
?? 1 2

2
S |m , m i =
1 1 2
3
4
~ |m , m i2
1 2 (4.25)
2
S |m , m i =
2 1 2
3
4
~ |m , m i2
1 2 (4.26)
2S S |m , m i = 2m m ~ |m , m i
1z 2z 1 2 1 2
2
1 2 (4.27)
( − m (m + 1))( − m (m − 1))|m + 1, m − 1i (4.28)
r
3 3
S S |m , m i =
1+ 2− 1 2 1 1 2 2 1 2
4 4

( − m (m − 1))( − m (m + 1))|m − 1, m + 1i (4.29)


r
3 3
S S |m , m i =
1− 2+ 1 2 1 1 2 2 1 2
4 4

(4.30)
 
2 3
S |m1 , m2 i = + m1 m2 ~2 |m1 , m2 i
2

(4.31)
s  
3 3
+ − m1 (m1 + 1) − m2 (m2 − 1) |m1 + 1, m2 − 1i
4 4

(4.32)
s  
3 3
+ − m1 (m1 − 1) − m2 (m2 + 1) |m1 − 1, m2 + 1i
4 4

Remarques :

1. m + 1 et m + 1 doivent
1 2 être ≤ 1/2 et m − 1 et m 1 2 −1 doivent être ≥ 1/2
2. S , = 0, S − , = 0, S , − = 0
1 1
1+ 2 2

1−
1 1 1
2− 2
1

De manière plus explicite, on peut écrire :


2 2 2

S 2 |+, +i = 2~2 |+, +i (4.33)


S 2 |+, −i = ~2 (|+, −i +|+, −i) (4.34)
S 2 |−, +i = ~2 (|+, −i +|+, −i) (4.35)
S 2 |−, −i = 2~2 |−, −i (4.36)
La forme de la matrice représentant S dans la bas |m , m i s'écrit donc :
2
1 2
 
2 0 0 0
 0 1

 0 1
1
1
0

0
(4.37)
0 0 0 2

les valeurs propres s'obtiennent en résolvant l'équation :


det S 2 − λ1 = 0

(4.38)
on obtient deux valeurs propres : λ = 2~2 qui est dégénérée 3 fois et λ = 0 qui est non
dégénérée.
1 2
58 CHAPITRE 4. ADDITION DES MOMENT CINÉTIQUES

Les vecteurs propres correspondant sont donnés comme suit :



 |χ1 i = |+, +i
(4.39)

2
λ1 = 2~ =⇒ |χ2 i = |−, −i
|χ3 i = √12 (|+, −i +|−, +i)

λ2
1
= 0 =⇒ |χ4 i = √ (|+, −i −|−, +i)
2
(4.40)
1.6 Base couplée |S, M i
Valeurs du nombre quantique S
La base |S, M i est une base adaptée pour étudier le spin total des deus particule. Nous avons
déjà vu :
~ |S, M i = S(S + 1)~ |S, M i
S 2 2
(4.41)
S |S, M i = M ~|S, M i (4.42)
S ≥ 0 et −S ≤ M ≤ S (4.43)
z

avec S(S + 1)~ sont les valeurs propres de S~ qui ne sont égales aux valeurs propres λ et λ :
2 2

 Si S(S + 1)~ = λ =⇒ S = 1.
1 2
2

 Si S(S + 1)~ = λ =⇒ S = 0.
1
2
0

Vecteurs propres |S, M i


 Pour S = 1, les valeurs possibles de −1 ≤ M ≤ 1, puisque S − M est un entier alors
M = −1, 0, 1. Les vecteurs propres correspondant sont donnés :
|S = 1, M = −1i = |m = −1/2, m = −1/2i
1 2 (4.44)
|S = 1, M = 0i = √ (|m = 1/2, m = −1/2i +|m = −1/2, m = 1/2i)(4.45)
1
1 2 1 2
2
|S = 1, M = 1i = |m = 1/2, m = 1/2i
1 2 (4.46)
 pour S = 0, M = 0, le vecteur propre associé :
|S = 0, M = 0i = √ (|m = 1/2, m = −1/2i −|m = −1/2, m = 1/2i)(4.47)
1
1 2 1 2
2

Autre notation

 Pour S = 1 :
|1, −1i = |−, −i (4.48)
1
|1, 0i = √ (|+, −i +|−, +i)
2
(4.49)
|1, 1i = |+, +i (4.50)
 pour S = 0 :
1
|0, 0i = √ (|+, −i −|−, +i)
2
(4.51)
2. ADDITION DE DEUX MOMENTS CINÉTIQUES QUELCONQUES 59
Résumé :

Les valeurs propres de l'observable S~ sont de la forme S(S + 1)~ avec S = 0 et S = 1. On


2 2

appelle base couplée l'ensemble des vecteurs propres communs de S~ et S , qui s'écrivent dans 2

la base tensorielle selon les expressions


z

|1, −1i = |−, −i (4.52)


1
|1, 0i = √ (|+, −i +|−, +i)
2
(4.53)
|1, 1i = |+, +i (4.54)
1
|0, 0i = √ (|+, −i −|−, +i)
2
(4.55)
L'état |0, 0i est appelé état singulet tandis que les trois états correspondant à S = 1 sont appelés
états triplets.
2 Addition de deux moments cinétiques quelconques

Considérons deux opérateurs moments cinétiques J~ et J~ agissant respectivement dans les


espaces E et E . Les opérateurs J , J , J , J commutent entre eux, on peut alors construire
1 2
2 2

une base dite tensorielle,|j , m i ⊗ |j , m i := |j , j , m , m i qui engendre un espace tensoriel


1 2 1 1z 2 2z

E = E ⊗ E associée respectivement aux valeurs propres j (j + 1)~, m ~, j (j + 1)~, m ~,.


1 1 2 2 1 2 1 2
1 2 1 1 1 2 2 2

Le moment total du système des deux particules est déni par la relation :

 Jx = J1x + J2x
(4.56)

~ ~ ~
J = J1 + J2 =⇒ Jy = J1y + J2y

Jz = J1z + J2z

Proposition 4.
l'opérateur J~ est un opérateur moment cinétique :
1. Ji , Jj = i~εijk Jk ,
 
i, j, k = x, y, z
2. [J 2 , Ji ] = 0

2.1 Base des états non couplés


l'ensemble arg1 , arg1 , arg1 , arg1 est un ECOC, il agit sur la base de l'espace tensoriel
2 2

|j , j , m , m i comme suit :
1 1z 2 2z
1 2 1 2

2
J |j , j , m , m i = j (j + 1)~ |j , j , m , m i (4.57) 2

(4.58)
1 1 2 1 2 1 j 1 2 1 2
J |j , j , m , m i = m ~|j , j , m , m i
(4.59)
1z 1 2 1 2 1 1 2 1 2
2 2
J |j , j , m , m i = j (j + 1)~ |j , j , m , m i
(4.60)
2 1 2 1 2 2 2 1 2 1 2
J |j , j , m , m i = m ~|j , j , m , m i
2z 1 2 1 2 2 1 2 1 2
60 CHAPITRE 4. ADDITION DES MOMENT CINÉTIQUES

2.2 Base des états couplés


On peut montrer que l'ensemble {J , J , J , J } forme un ECOC. On obtient ainsi une base
2 2 2

couplée que l'on peut noter |j , j , j, mi et vériant les relations suivantes :


1 2 z
1 2

2
J |j , j , j, mi = j (j + 1)~ |j , j , j, mi (4.61) 2

(4.62)
1 1 2 1 j 1 2
2 2
J |j , j , j, mi = j (j + 1)~ |j , j , j, mi
(4.63)
2 1 2 2 2 1 2
2 2
J |j , j , j, mi = j(j + 1)~ |j , j , j, mi
(4.64)
1 2 1 2
J |j , j , j, mi = m~|j , j , j, mi
z 1 2 1 2

{|j , j , m , m i} et {|j , j , j, mi} sont deux bases diérentes du même de l'espace E . Notre
objectif est d'exprimer les vecteurs de la base couplée en terme de ceux de la base découplée.
1 2 1 2 1 2

|j1 , j2 , j, mi =
X
Cjj,m
1 ,j2 ,m1 ,m2
|j1 , j2 , m1 , m2 i (4.65)
m1 ,m2

avec C j,m
j1 ,j2 ,m1 ,m2 sont les coecients de Clebsch-Gordan :
Cjj,m
1 ,j2 ,m1 ,m2
= hj1 , j2 , j, m|j1 , j2 , m1 , m2 i

Comme j , j sont xés, on notera par la suite |j , j , j, mi := |j, mi


1 2 1 2

2.2.1 Valeurs possibles

Valeurs propres de J2 et Jz

Théorème 2. Première règle de sélection


Les valeurs propres m~ de Jz sont telles que m = m1 + m2

−(j1 + j2 ) ≤ m ≤ j1 + j2

c'est à dire m = −(j1 + j2 ), −(j1 + j2 ) + 1, . . . , (j1 + j2 )

Dégénérescence de m

 la valeur m~ = (j + j )~ est non dégénéré car il y a une seule possibilité pour obtenir
la valeur de m en prenant m = j et m = j .
1 2

 la valeur m~ = −(j + j )~ est non dégénéré car il y a une seule possibilité pour obtenir
1 1 2 2

la valeur de m en prenant m = −j et m = −j .
1 2

 la valeur m~ = (j + j − 1)~ est deux fois dégénérée, car i ya deux possibilités pour
1 1 2 2

obtenir la valeur de m :
1 2

(m = j − 1 et m = j ) ou (m = j et m = j − 1)
 de façon général on utilise la méthode du rectangle :
1 1 2 2 1 1 2 2
2. ADDITION DE DEUX MOMENTS CINÉTIQUES QUELCONQUES 61

Figure 4.1  Valeurs possibles de m1 et m2 cas de j1 = 2 et j2 = 1 [PQA M.Jore]

Théorème 3. Théorème fondamental de l'addition

Les seules valeurs possibles de j obtenues lors de l'addition de deux moments cinétiques J~1
et J~i sont celles vériant :
|j1 − j2 | ≤ j ≤ j1 + j2 (4.66)
Exemple : j1 = 1, j2 = 2
Le nombre possible des valeurs de m = m + m ,est (2j + 1)(2j + 1)=3x5=15, elles sont
listées dans le tableau suivant :
1 2 1 2

m
m1
-1 0 1
-2 -3 -2 -1 valeurs de m 3 2 1 0 -1 -2 -3
2

-1 -2 -1 0 dégénérescence 1 2 3 3 3 2 1
0 -1 0 1
1 0 1 2
2 1 2 3
Les valeurs possibles de j sont
|j1 − j2 | ≤ j ≤ j1 + j2 =⇒ 1 ≤ j ≤ 3

ainsi on peut construire pour chaque j xe, o un espace des états E de dimension 2j + 1 :
 E = {|j = 3, mi / − 3 ≤ m ≤ 3}, dim(E ) = 7
(j)

 E = {|j = 2, mi / − 2 ≤ m ≤ 2}, dim(E ) = 5


(j=3) (j=3)

 E = {|j = 1, mi / − 1 ≤ m ≤ 1}, dim(E ) = 3


(j=2) (j=2)
(j=1) (j=1)

dim(E) = dim(E(j=3) ) + dim(E(j=2) ) + dim(E(j=1) ) = 15


62 CHAPITRE 4. ADDITION DES MOMENT CINÉTIQUES
Chapitre 5

Mouvement dans un potentiel

central :Atome d'hydrogène

1
-Université Paris-Saclay)

1. Extrait du cours de physique quantique(A.Grabsch ans all

63
Chapitre 6

Perturbation stationnaire

69

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