Memoire 6369
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Licence 3 en Sciences et Gestion de
l'Environnement
Option:
Sciences et Techniques de l'Eau
N° du candidat : CI0213037567
Thème:
Nom: KEBE
Prénoms : MOUSSA
GESTION DES DECHETS
Laboratoire : Environnement et DE LABORATOIRE :
Biologie Aquatique (LEBA) ET AT DES LIEUX
JURY:
Président: Dr. N'GO Yao Alexis, Maitre de
conférences, Université Nangui Abrogoua
Remerciements
Au Dr. COULLBAL Y L. S., mon encadreur scientifique. Je lui exprime toute ma profonde
gratitude pour avoir accepté de m'encadrer. Je lui exprime également toute mon admiration et
mes sincères remerciements ·
Aux Docteurs OUATIARA P.J. M .. KONE T., AKPO K. S., MANGOUA-ALLALL A. L. C.,
AMA-CAUPHYS A. B., MESSOU A. et SANGARE D.,j'exprime toute ma reconnaissance pour
leurs contribution à l'amélioration de ce travail ;
Au doctorant EBA M. G., pour ses observations et critiques lors de l'élaboration de mémoire.
Aussi, voudrais-je remercier ZAHUI F. M. et KOUA-KOFFI N. A. A. dont les remarques, les
critiques et les conseils ont permis l'amélioration de ce mémoire·
Aux étudiants. OUATTARA S., ADOUKO B. et YOH C. pour leur apport et leur soutien
essentiel dans ce travail.
Merci à tous les étudiants de la promotion 2014-2015 de la Licence 3 des Sciences et Techniques
de l'Eau de l'Université Nangui Abrogoua pour leur fraternité.
Sigles et Abréviations
Introduction
La protection de l'environnement devient de plus en plus une préoccupation collective. La
question des déchets est quotidienne et touche le monde entier. Parmi les déchets produits, ceux
qui émanent des laboratoires constituent un véritable risque sanitaire environnemental (Attahi,
1995). En effet, les laboratoires, quelle que soit leur activité, génèrent des déchets très dangereux
pour la santé et pour l'environnement rendant ainsi leur gestion prioritaire. Les dirigeants de
laboratoires sont pleinement convaincus de la nécessité de gérer leurs déchets (Arriat et al.,
20U). Le tri des déchets à la source, est condition préalable à la gestion des Déchets de
laboratoire (DDL) responsables des impacts sur l'environnement et sur la santé. Cette technique
n'est pas appliquée considérablement par les gestionnaires de laboratoires (OMS, 2005a). Aussi
le manque de stratégies fiables de gestion des déchets, le coût exorbitant des technologies
utilisées. le manque de moyens financiers, la difficulté d'emploi d'une approche adaptée au
contexte des Pays En Développement (PED) et les contraintes de mise en place de politique
efficace et pérenne de gestion de déchets accentuent-ils la mauvaise gestion des DDL (Herischen
et al., 2002). En outre, dans toutes les villes des PED, il existe une relation étroite entre la
mauvaise gestion des déchets, l'insalubrité et la recrudescence des épidémies de fièvres typhoïdes
et de diarrhée. De ce fait, les laboratoires, responsables des déchets qu'ils produisent. devraient
s'assurer que la manipulation, le traitement et l'élimination de leurs déchets n'ont aucune
conséquence néfaste sur la santé ou sur l'environnement (CICR, 2011). Pour pallier ces dangers
liés aux DDL, plusieurs pays sont entrain de consentir des moyens physiques, institutionnels et
sociaux dans ce domaine. Aujourd'hui, la prise en compte des problèmes induits par la
production de déchets dangereux semble incontournable (Girard et al., 1998), d'où la nécessité
de faire l'état des lieux pour une meilleure gestion. L'objectif général de cette étude est de faire
un état des lieux de la gestion des déchets de laboratoire afin de réaliser la réduction de leurs
conséquences sur l'environnement et sur la santé. Il s'agit de façon spécifique de:
(3) examiner leurs modes de gestion des déchets et formuler des recommandations.
I. Définitions
1.1. Laboratoire
C'est un local pourvu des installations et des appareils nécessaires pour effectuer des
manipulations et des expériences dans le cadre de la recherche scientifique, des analyses
médicales ou de matériaux, des tests techniques ou de l'enseignement scientifique et
technique.
1.2. Déchets
On appelle déchets, les produits générés quotidiennement par les ménages ou les
commerces, l'artisanat et les entreprises. Tout type de déchet (produit) est concerné, qu'il soit
solides, liquides ou gazeux, chaque type à sa filière de traitement spécifique.
La particularité des déchets issus des laboratoires se trouve dans leur constitution
chimique et biologique. Sachant que les déchets présentent au moins les mêmes dangers que
les produits neufs correspondants si on considère que tous les produits initiaux ne sont pas
consommés au cours de la réaction chimique (Saïd, 2013).
Quel que soit la définition, il faut retenir que tout déchet est voué à l'abandon, c'est en
ce moment que la notion de gestion des déchets s'impose, et une bonne gestion nécessite
qu'on ait des informations sur la nature, les caractéristiques et la taille des déchets produits.
contradiction entre les pressions pour accroître les ventes de produits dans un marché
concurrentiel el l'intérêt des patients (Augris et al., 2002)
o tous les objets piquants et tranchants (aiguilles, seringues, lames, verrerie. lamelles
ou tout autre objet pouvant causer des piqûres ou des coupures) ayant servi à des
soins médicaux ou ayant été utilisé dans les laboratoires effectuant de la recherche,
du diagnostic, du dépistage, des autopsies.
• Les déchets spéciaux : déchets toxiques, substances chimiques, films radiographiques
produits chimiques ;
• Les déchets assimilables aux ordures ménagères : papiers provenant des bureaux ·
papiers et plastiques d'emballage, boîtes de médicaments vides ; flacons et bouteilles
vides de médicaments, restes alimentaires provenant des malades et des accompagnants
résidus de cuisines ; produits de balayages des cours et d'élagage des jardins et gazons ;
etc. Emmanuel (2004).
Selon le plan d'étude, les principaux types de déchets solides sont classés dans trois
laboratoires. Les déchets solides organiques ne sont pas forcément les mêmes déchets
retrouvés dans nos différents laboratoires par contre d'autres sont identiques. Ces déchets sont
présentés dans le tableau I.
Tableau 1: Exemples de déchets solides organiques dans les trois laboratoires (OMS, 2005a).
Universitaires Organes des animaux pour les expériences tels que les cafards,
poissons, escargots, cobayes les végétaux et d'autres etc.
Sanitaires Parties anatomiques, poches de sang, tissu ou organe humain, tels que
les placentas, les os, bébés mort-nés etc.
Tableau Il: Exemples de déchets solides inorganiques dans ces trois laboratoires (OMS,
2005a).
Les résultats d'une étude effectuée en Inde par l'organisation mondiale de la santé
montrent qu'il est primordial que les objets tranchants infectieux soient déposés dans des
contenants résistants, désinfectés et « détruits » afin d'assurer la sécurité des travailleurs, et
plus largement, de la communauté toute entière (OMS, 2005a). En outre, il existe des types
de traitements alternatifs et des technologies d'élimination tels que les coupe-aiguilles, pour
séparer l'aiguille de la seringue, la désinfection chimique, l'usage d'un autoclave ou de micro-
onde ou l'encapsulation dans du ciment. En plus des risques de blessure accidentelle, la
réutilisation des seringues contaminées représente un risque majeur pour la santé publique.
D'après des estimations antérieures et des mises à jour récentes, l'OMS a estimé que 23
millions d'infections par les virus de I'hépatite B, de l'hépatite C et de l'immunodéficience
humaine (VIH) avaient été provoquées en 2000 par des injections avec des seringues
contaminées (Kane, 2000).
Tableau 111: Répartition des déchets liquides de trois laboratoires étudiés (OMS 2005b).
Figure 3: Exemple des déchets liquides de deux laboratoires 2iE (Kpai, 201 l ).
En général ces déchets liquides sont dangereux et nature différente provenant dans
certains laboratoires au 2iE
Cette famille regroupe toutes les solutions aqueuses ne contenant aucun constituant toxique et
dont le pH est compris entre 5,5 et 8,5. Les actions pouvant être présents dans ces solutions
sont les suivants : ion sodium. ion potassium, ion ammonium, ion calcium et ion magnésium.
Les anions pouvant être présents dans ces solutions sont les: chlorure, bromure, iodure,
sulfate, nitrate, dihydrogénophosphate, hydrogénophosphate, hydrogénocarbonate, thiosulfate
et tétra thionate. Pour ces déchets, le rejet à l'égout sans traitement peut être toléré après en
avoir vérifié le pH et l'absence de substances toxiques, avec une dilution suffisante.
Cette famille regroupe toutes les solutions aqueuses qui contiennent des cations des
métaux, à l'exception des ions du baryum, du mercure et de l'argent et qui ne contiennent pas
d'anion toxique. Ces solutions devront subir un traitement destiné à éliminer ces ions
métalliques par une réaction de précipitation.
Cette famille de déchets regroupe toutes les solutions contenant des oxydants, à
l'exception des solutions contenant des ions métalliques.
Cette famille de déchets regroupe les déchets toxiques qui ne peuvent pas être traités au
laboratoire ou qui nécessitent un traitement spécifique (OMS, 2005b). On trouve
essentiellement les solutions contenant des:
La gestion des déchets concerne tous les types de déchets, qu'ils soient solides,
liquides ou gazeux, chacun possédant sa filière spécifique. Les manières de gérer les déchets
diffèrent selon qu'on se trouve dans un pays développé ou en développement (PED), dans une
ville ou dans une zone rurale, que l'on ait affaire à un laboratoire, un particulier, un industriel
ou un commerçant (Tini, 2003). Tl y a plusieurs principes qui guident la gestion des déchets.
Leur usage varie selon les pays ou les régions (Kargougou, 2013).
• La hiérarchie des stratégies (la règle des trois R) qui consiste à Réduire, Réutiliser, et
Recycler les déchets. Cette stratégie consiste à utiliser au maximum les matériaux et à
générer le minimum de rebuts.
• Le déchet. une ressource à valoriser : traiter les déchets comme matières premières
devient de plus en plus courant car les matières premières ne sont disponibles qu'en
quantité limité. En effet il est possible d'effectuer une valorisation matière lorsqu'on
récupère des matériaux réutilisables dans les déchets, et une valorisation énergétique si
on obtient de l'énergie à travers le traitement des déchets.
La gestion des déchets de laboratoire dans les pays en développement, même si elle
n'est pas convenablement appliquée, est en général programmée ou tout au moins évoquée.
Ce qui fait que des documents l'annonçant existent bel et bien dans plusieurs pays (OMS,
2005a). Tout le problème, c'est sa mise en œuvre. Selon certaines personnes concernées
directement ou indirectement par cette gestion, la situation relative aux DDL en Afrique de
l'Ouest est marquée par un désintérêt total des pouvoirs publics qui considèrent que la gestion
de ces déchets engage la seule responsabilité des établissements producteurs (hôpitaux
pharmacies, centres de recherche et autres formations sanitaires) ; cependant, ces derniers ne
disposent pas de ressources financières et matérielles suffisantes pour assurer une prise en
charge correcte de ces déchets dangereux .
En Côte d'ivoire, les déchets de produits chimiques peuvent être des déchets banals,
des déchets spéciaux ou des déchets toxiques. Les déchets spéciaux et toxiques proviennent
de l'industrie chimique pharmaceutique, para chimique, solution de laboratoire de recherche.
Bien que produits en faible quantité, ils posent des problèmes d'élimination iJs posent des
problèmes d'élimination en Côte d'Ivoire mais il n'existe pas de filière spécifique
d'élimination des déchets dangereux (Kouamé, 2007). Une partie est éliminée avec les
déchets banals sur une décharge contrôlée qui reçoit l'ensemble des ordures ménagères de la
ville d'Abidjan. li s'agit notamment des produits pâteux ou solides. Parfois certains produits
dangereux (phytosanitaires, etc.) sont généralement stockés par leurs exploitants dans l'attente
d'une solution correcte d'élimination. Les laboratoires sont concentres à Abidjan. Avant 1980
la fraude sur les produits agro pharmaceutiques non homologués venait de la sous-région
Mémoire ticence 3 Sciences et technique de l'eau 2014-2015, KEBEMOUSSA 11
Gestion des déchets de laboratoire : état des lieux
(Ghana, Guinée, Libéria). En 2006, la Cote d'Ivoire a été victime de l'importation frauduleuse
de déchets de produits chimiques toxiques venant d'un pays développé d'Europe. Cette
situation a été dramatique pour la Côte d'Ivoire en raison des conséquences humaines,
sanitaires et écologiques provoquées par le déversement de ces déchets dans le district
d'Abidjan (Anonyme 2, 2004). De nombreux sites contaminés ont été identifiés dans les
grands quartiers de la ville d'Abidjan et les déchets qui y ont été entreposés ont été enlevés
par la société française Tredi. Il est toujours important de continuer à dépolluer ces sites
(ADEME, 2006).
La plupart des structures sanitaires à Abidjan utilisent des méthodes telles que des
incinérateurs artisanaux ou des fosses d'incinération. Elles pratiquent alors le brûlage à l'air
libre. Les incinérateurs modernes utilisés par l'Institut de Cardiologie d'Abidjan et la PISAM
sont encore fonctionnels et permettent l'élimination efficace et efficiente de ses déchets
biomédicaux. Les déchets biomédicaux provenant du CHU de Cocody et des Cabinets
médicaux (Abobo et Port-Bouët) sont transférés vers la décharge d 'Akouédo pour leur
élimination définitive faute d'incinérateur ou d'une panne technique. Les déchets
biomédicaux qui y sont produits suivent alors la filière des ordures ménagères tandis qu'ils
doivent suivre un traitement très spécial (Adjé, 2000). Par exemple, il a été constaté que la
plupart des DDL pré collectés dans les différents services ne subissent aucun système
particulier de stockage (entreposage). Les déchets sont mis dans des poubelles situées dans
des locaux non spécifiques. Souvent, l'entreposage est effectué à l'entrée des services. dans
des locaux non affectés. Leur transport est effectué au moyen de brouettes, de chariots ou en
main vers des sites d'élimination (Kouamé, 2007).
4.3. Recommandations
Les raisons qui poussent à la gestion des déchets sont les quantités importantes des
déchets produits et leurs impacts sanitaires et environnementaux. TI convient de noter que la
gestion des déchets doit être appliquée à tous les secteurs de production afin de nueux
circonscrire leur impact. Gérer des déchets c'est procéder à leur enlèvement et à leur
traitement (Weber, 1995). Plusieurs recommandations peuvent être formulées :
'est un espace aménagé où le particulier peut apporter ses déchets encombrants ainsi que
d'autres déchets triés en les répartissant dans des conteneurs distincts en vue de valoriser,
traiter ou stocker au mieux les matériaux qui les constituent (Connor, 1990).
Le tri consiste à trier et à récupérer les déchets selon nature : métaux, papier, verre, etc. pour
faciliter leur recyclage. Ils sont triés soit par ceux qui les produisent, soit par des pré-
collecteurs ou les chiffonniers au niveau du laboratoire. Le tri de ces déchets occupe une
position clé dans une gestion adéquate (Ecologie du travail, 2005).
-Ozonation
Conclusion
L'intégration de la gestion des déchets de laboratoire dans la société demande un
effort collectif en vue de prévenir les risques épidémiologiques de l'environnement insalubre.
Cette aspiration devrait être favorisée par la mise en place rigoureuse des plans de gestion des
déchets de laboratoire. Gérer les déchets en général ne suffit plus, l'homme aspire désormais à
mieux gérer les déchets de manière rationnelle et efficace. L'hygiène environnementale, la
saleté et la santé sont dialectiquement liées.
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RESUME
Le devenir des déchets de laboratoire reste un fait préoccupant dans les institutions de recherche
ou de soins au niveau· national et international. Les dangers environnementaux et les risques
sanitaires liés à l'utilisation des produits chimiques des laboratoires sont avérés et connus.
Conscient de cet état de fait, l'équipe de recherche biotechnologie et Ingénierie de
l'environnement a initié la présente étude en vue de mettre en place une stratégie de gestion des
déchets générés par des laboratoires. Cette étude a été réalisée sur trois laboratoires : le
Laboratoire universitaire, le laboratoire pharmaceutique, et le laboratoire sanitaire.
L · état des lieux de la gestion des déchets de ces trois laboratoires a été réalisé au moyen des
recherches. IL ressort de l'ensemble des données recueillies que les laboratoires investi gués
génèrent plus de déchets liquides que solides. Malgré les efforts entrepris par des Etats, le mode
de gestion des déchets présente des insuffisances. Le plan de gestion proposé permettra une
amélioration des dispositions actuelles, pour parvenir à une gestion efficace de ces déchets de
laboratoire, des techniques potentielles ont été identifiées. Il s'agit de décharge contrôlée ou
centre d'enfouissement technique (CET), tri à la source, collecte, stockage des déchets sur le site
de production, ozonation. La mise en œuvre du plan de gestion découlant de cette étude permettra
r équipe de recherche biotechnologie et Ingénierie de ! 'environnement de renforcer son système
de management environnemental.