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Etude du comportement mécanique des terrains

anisotropes lors de travaux de génie civil


Thomas Le Cor

To cite this version:


Thomas Le Cor. Etude du comportement mécanique des terrains anisotropes lors de travaux de génie
civil. Génie civil. INSA de Rennes, 2014. Français. �NNT : 2014ISAR0026�. �tel-01133513�

HAL Id: tel-01133513


https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01133513
Submitted on 19 Mar 2015

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entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de
teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires
abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
Résumé

Les travaux de recherche présentés dans ce manuscrit ont


Abstract

Research work presented in this phD thesis was inanced by


Thèse
été menés dans le cadre d’une convention CIFRE avec le Groupe a CIFRE grant given to Groupe Dacquin.
Dacquin. Ground from the city of Rennes is, for the majority of it,
Le sous-sol rennais est composé, en majorité, de schistes datés du composed of schists from the Brioverian era. These schists which can
Briovérien. Ces terrains, qui peuvent être rencontrés sur une grande be encountered in the entire Armorican massif, present a weathering
partie du massif armoricain, présentent des degrés d’altération et de and a fracturing degree highly variable. This variability is hardly
fracturation extrêmement variables à l’échelle du bassin rennais. Cette considered for the construction of retaining structure whether during
variabilité est très dificile à prendre en compte dans le cadre de la the design step or the execution step.
First, modellings using the inite elements method (PLAXIS

2014
réalisation de soutènement, tant au niveau de la conception qu’au
niveau de l’exécution. 2D ©) have been carried out in order to evaluate the inluence of ground
Dans un premier temps, des modélisations basés sur la anisotropy on the retaining wall behaviour (horizontal displacements
méthode des éléments inis (logiciel PLAXIS 2D ©) ont été entreprises and bending moments). The model used combined elastic anisotropy
ain d’évaluer l’inluence de la prise en compte d’une anisotropie du with an oriented plasticity criterion (type Mohr-Coulomb). Results
terrain sur le comportement de la paroi, en termes de moments et de obtained with this model, for different orientations of the plasticity
déplacements. Le modèle utilisé permettait de prendre en compte criterion, were compared with the ones from the elastic isotropic
une anisotropie élastique combinée à un critère orienté de plasticité model (with a Mohr-Coulomb plastic criterion). The same study was
de type Mohr-Coulomb. Les résultats obtenus avec ce modèle, pour carried out with another inite elements software (CESAR-LCPC) in
différentes orientations du critère de plasticité, ont été comparés à order to compare the results between the two sofwares. In both cases,
ceux obtenus avec un modèle élastique isotrope et critère de plasticité an important inluence of the orientation of the plasticity criterion was
de type Mohr-Coulomb. La même étude a été menée avec un second noted and lead to higher efforts in the wall, for certain orientations,
logiciel éléments inis (CESAR-LCPC) ain de comparer les résultats compared to the isotropic model. These results conirmed the need
obtenus. Dans les deux cas une inluence importante de l’orientation of a better characterization of the anisotropy in materials such as
du critère de plasticité a été observée pouvant conduire à des résultats Brioverian schists.
plus défavorables, selon l’orientation, que ceux obtenus avec le modèle In a second time, the characterization of the material was
isotrope. Ces résultats ont conirmé la nécessité de mieux caractériser carried out on samplings spread over the city of Rennes and its area
l’anisotropie dans des matériaux tels que les schistes Briovériens. (during excavation work or on natural banks). Characterization was
La caractérisation du matériau a donc été menée dans un conducted from the microscopic to the macroscopic scale. Microscopic
second temps sur des prélèvements répartis sur la ville de Rennes characterization based on observations with a scanning electron
et ses alentours (lors de travaux d’excavations ou sur des talus). Elle microscope, XRD analyses and thin section observations showed

Thomas LE COR
a permis de balayer les caractéristiques des schistes de l’échelle variations in the petrography of the samples (schistosity, granulometry,
microscopique jusqu’à l’échelle macroscopique. La caractérisation clay content) that lead to the differentiation of two types: sandstone and
microscopique, basée sur des observations au microscope à balayage siltstone. The characterization at the macroscopic scale was divided
électronique, des essais de diffraction des rayons X et des observations into three parts: characterization of the rock matrix and its anisotropy
de lames minces, a permis de mettre en évidence des variations dans (uniaxial compression tests, ultrasonic wave velocities and Schmidt
la pétrographie des échantillons (schistosité, granulométrie, teneur en hammer test), characterization of opened discontinuities (direct shear THESE INSA Rennes présentée par
argiles) permettant de les différencier en deux types : grès et siltites.
La caractérisation à l’échelle macroscopique a été divisée en trois
test) and the characterization of wear resistance (grindability and
Micro-Deval tests). Siltstone samples were extremely sensitive to the
sous le sceau de l’Université européenne de Bretagne
pour obtenir le titre de
Thomas Le Cor
axes : la caractérisation de la matrice rocheuse et de son anisotropie water content (important decrease of the mechanical characteristics ECOLE DOCTORALE : SDLM
DOCTEUR DE L’INSA DE RENNES
(essais de compression uniaxiale, mesures de vitesses de propagation measured) whereas sandstones were less sensitive.
Spécialité : Génie Civil LABORATOIRE : LGCGM
d’ondes et essais au scléromètre), la caractérisation de discontinuités The tests carried out lead to the deinition of ranges for the
exprimées (cisaillement direct) et la caractérisation de la résistance à mechanical properties of the Brioverian schists.
l’usure (essais de broyabilité et Micro-Deval modiiés). Les siltites se Classiication of Brioverian schists established by
sont révélées être extrêmement sensibles à l’eau (forte diminution des geotechnical engineers for the second subway line of Rennes was Etude du comportement Thèse soutenue le 25.11. 2014
devant le jury composé de :
caractéristiques mécaniques mesurées) tandis que les échantillons
gréseux l’étaient dans une moindre mesure.
completed in order to better deine the transitional states of strength of
the material.
mécanique des terrains Pierre Breul
Professeur des Universités Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand
L’ensemble des essais réalisés a permis d’établir des ordres
de grandeurs de variations des propriétés mécaniques des schistes du
anisotropes lors de / Président
Joëlle Riss

Briovérien. travaux de génie civil Professeur émérite Université Bordeaux I / Rapporteur


Luc Thorel
Enin la classiication des schistes briovériens élaborés Directeur de recherche IFSTTAR Nantes / Rapporteur
par des géotechniciens pour la seconde ligne de métro de Rennes a Marie-Pierre Dabard
été complétée en vue de mieux déinir les classes intermédiaires de Maître de Conférences Université Rennes I / Examinateur
résistance. Jérôme Simon
Chef de projet Groupe Dacquin Servon sur Vilaine / Encadrant entreprise
Damien Rangeard
Maître de Conférences INSA Rennes / Co-encadrant de thèse
Véronique Merrien-Soukatchoff
N° d’ordre : 14ISAR 34 / D14 - 34 Professeur des Universités CNAM Paris/ Directrice de thèse

Institut National des Sciences Appliquées de Rennes


20, Avenue des Buttes de Coësmes CS 70839 F-35708 Rennes Cedex 7
Tel : 02 23 23 82 00 - Fax : 02 23 23 83 96
Etude du comportement mécanique des
terrains anisotropes lors de travaux de Génie
Civil

Thomas Le Cor

En partenariat avec

Document protégé par les droits d’auteur


Table des matières

TABLE DES MATIERES


TABLE DES FIGURES .......................................................................................................................... 8

LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................................................... 18

REMERCIEMENTS ............................................................................................................................. 20

INTRODUCTION ................................................................................................................................. 22

CHAPITRE 1
1. Introduction ................................................................................................................................... 23
2. Le Briovérien................................................................................................................................. 23
2.1 Étymologie ............................................................................................................................ 23
2.2 Localisation géographique du Briovérien ............................................................................. 23
2.3 δ’histoire géologique du Briovérien ..................................................................................... 24
2.3.1 Le Briovérien breton...................................................................................................... 25
2.3.2 Le Briovérien normand.................................................................................................. 26
2.4 La déformation et les faciès géologiques du Briovérien de Bretagne centrale ...................... 26
2.4.1 Les faciès de la région de Rennes (Coupe de Janzé) ..................................................... 27
2.4.2 Les faciès de la région de Sérent (coupe de Sérent) ...................................................... 27
2.4.3 Les faciès de la région de Mayenne (coupe de Mayenne) ............................................. 28
2.5 Conclusion ............................................................................................................................. 28
3. Les différentes techniques de soutènement ................................................................................... 29
3.1 Introduction ........................................................................................................................... 29
3.2 Les murs de soutènement ...................................................................................................... 29
3.3 Les écrans de soutènement .................................................................................................... 30
3.3.1 Paroi Berlinoise ............................................................................................................ 30
3.3.2 Paroi en pieux distants ou sécants ................................................................................ 30
3.3.3 Paroi moulée ................................................................................................................. 31
3.3.4 Autres techniques........................................................................................................... 32
3.3.5 Conclusion ..................................................................................................................... 32
4. Méthodes de dimensionnement des écrans de soutènement .......................................................... 32
4.1 Introduction ........................................................................................................................... 32

1
Table des matières

4.2 Dimensionnement d’une paroi de soutènement à l’équilibre limite ...................................... 33


4.2.1 Dimensionnement d’un rideau sans ancrage ................................................................ 34
4.2.2 Dimensionnement d’une paroi avec ancrage ................................................................ 36
4.2.3 Conclusion ..................................................................................................................... 37
4.3 Dimensionnement d’une paroi par la méthode du coefficient de réaction ............................ 38
4.3.1 Présentation de la méthode de calcul au coefficient de réaction .................................. 38
4.3.2 Détermination du coefficient de réaction horizontal ..................................................... 39
4.4 Dimensionnement de soutènements par la méthode des éléments finis ................................ 43
4.4.1 Points clés de la modélisation éléments finis ................................................................ 43
4.4.2 Modèle de terrain élastoplastique parfait avec critère de plasticité Mohr-Coulomb ... 46
4.4.3 Conclusion sur la modélisation par éléments finis ........................................................ 47
5. Conclusion ..................................................................................................................................... 47

CHAPITRE 2
1. Introduction ................................................................................................................................... 48
2. Conséquences visibles de l’anisotropie et de l’hétérogénéité des terrains du Briovérien sur les
écrans de soutènement ........................................................................................................................... 49
2.1 Difficultés lors de la réalisation du soutènement................................................................... 49
2.2 Difficultés lors des terrassements .......................................................................................... 51
2.3 Conclusion ............................................................................................................................. 52
3. Modélisations éléments finis d’un terrain anisotrope soutenu ...................................................... 53
3.1 Introduction ........................................................................................................................... 53
3.2 Étude d’un soutènement autostable dans un terrain monocouche avec le logiciel PδAXIS 2D
© ............................................................................................................................................... 53
3.2.1 Calage des paramètres mécaniques pour le modèle de terrain isotrope et la paroi .... 54
3.2.2 Géométrie et conditions aux limites .............................................................................. 56
3.2.3 Définition de l’interface écran/terrain .......................................................................... 58
3.2.4 Modèle isotrope transverse à critère de plasticité orienté ............................................ 59
3.2.5 Choix des paramètres du Jointed rock model ............................................................... 60
3.2.6 Etude paramétrique sur l’influence de l’inclinaison du plan de plasticité.................... 61
3.2.7 Conclusion sur l’étude comparative des deux modèles ................................................. 65
3.3 Étude d’un soutènement autostable dans un terrain monocouche avec le logiciel CESAR-
LCPC © ............................................................................................................................................. 66
3.3.1 Modèles de terrain et de paroi ...................................................................................... 66
3.3.2 Modélisation CESAR avec critère orienté ..................................................................... 68
3.3.3 Conclusions sur l’étude CESAR .................................................................................... 70

2
Table des matières

3.4 Comparaison des résultats de modélisation avec critère de plasticité orienté entre CESAR et
PLAXIS ............................................................................................................................................. 70
4. Conclusions ................................................................................................................................... 73

CHAPITRE 3
1. Introduction ................................................................................................................................... 75
2. σotions d’altération des roches ..................................................................................................... 75
2.1. Facteurs intrinsèques ............................................................................................................. 75
2.2. Facteurs extrinsèques ............................................................................................................ 76
3. Lieux et méthodes de prélèvements des échantillons .................................................................... 77
4. Etude pétrographique .................................................................................................................... 81
4.1. εéthode d’observation et de classification ........................................................................... 81
4.2. Résultats des observations ..................................................................................................... 82
5. Etude au microscope à balayage électronique ............................................................................... 86
5.1. Principe et application pour l’étude des roches ..................................................................... 86
5.2. Etude des prélèvements ......................................................................................................... 87
5.2.1. Présentation................................................................................................................... 87
5.2.2. Observations au MEB.................................................................................................... 87
5.2.3. Analyse dispersive en énergie (EDS)............................................................................. 89
6. Caractérisation par diffraction des rayons X ................................................................................. 91
6.1. Principe et méthodologie ....................................................................................................... 91
6.2. Résultats ................................................................................................................................ 92
7. Conclusions ................................................................................................................................... 96

CHAPITRE 4
1. Introduction ................................................................................................................................... 97
2. Essais de compression uniaxiale ................................................................................................... 97
2.1 Notions importantes .............................................................................................................. 97
2.1.1 Comportement mécanique durant l’essai de compression ............................................ 97
2.1.2 Modes de rupture et évolution de la résistance à la compression uniaxiale ................. 99
2.2 Méthode et matériel utilisés................................................................................................. 102
2.2.1 Préparation des éprouvettes ........................................................................................ 102
2.2.2 Méthodologie d’essai et matériel ................................................................................ 105
2.3 Résultats .............................................................................................................................. 108
2.4 Analyse et interprétation...................................................................................................... 112
2.5 Conclusion sur les essais de compression uniaxiale ............................................................ 119

3
Table des matières

3. Essais de propagation d’ondes ultrasonores ................................................................................ 122


3.1 Etude bibliographique ......................................................................................................... 122
3.1.1 Caractérisation à l’aide des vitesses de propagation d’ondes .................................... 122
3.1.2 Détermination des paramètres élastiques dynamiques pour un matériau isotrope
transverse .................................................................................................................................... 124
3.1.3 Méthodes expérimentales ............................................................................................ 126
3.1.4 Conclusions ................................................................................................................. 128
3.2 Essais sur les schistes briovériens ....................................................................................... 129
3.2.1 Echantillons et programme expérimental.................................................................... 129
3.2.2 Exploitation des vitesses d’ondes ................................................................................ 134
3.3 Conclusions ......................................................................................................................... 145
4. Essais au Marteau de Schmidt ..................................................................................................... 146
4.1 Notions importantes ............................................................................................................ 146
4.1.1 Principe de l’essai et appareil ..................................................................................... 146
4.1.2 Exploitation de l’essai ................................................................................................. 147
4.2 Méthodes et matériel ........................................................................................................... 148
4.2.1 Échantillons et préparation ......................................................................................... 148
4.2.2 Programme expérimental ............................................................................................ 149
4.2.3 Résultats ...................................................................................................................... 150
4.3 Conclusions ......................................................................................................................... 156
5. Conclusions ................................................................................................................................. 156

CHAPITRE 5
1. Introduction ................................................................................................................................. 158
2. σotions sur l’essai de cisaillement direct .................................................................................... 158
2.1 Phase Pré-pic ....................................................................................................................... 159
2.2 Pic de cisaillement ............................................................................................................... 160
2.3 Phase Post-pic...................................................................................................................... 162
2.4 Les différents chemins de chargement possibles ................................................................. 163
2.5 Principaux critères de résistance au cisaillement au pic ...................................................... 164
2.6 Conclusions ......................................................................................................................... 166
3. Méthode et matériels utilisés ....................................................................................................... 167
3.1 Dispositif expérimental ....................................................................................................... 167
3.1.1 Machine de cisaillement .............................................................................................. 167
3.1.2 Boite de cisaillement et préparation des éprouvettes .................................................. 168
3.2 Programme expérimental..................................................................................................... 170

4
Table des matières

4. Résultats ...................................................................................................................................... 171


4.1 Influence de la vitesse de cisaillement sur les résultats ....................................................... 171
4.1.1 Site J, faciès 4 .............................................................................................................. 171
4.1.2 Site E et L .................................................................................................................... 173
4.1.3 Conclusions et choix .................................................................................................... 175
4.2 Influence de la rugosité sur les courbes de cisaillement ...................................................... 175
4.2.1 Discontinuités à faible rugosité ................................................................................... 175
4.2.2 Discontinuités à forte rugosité .................................................................................... 180
4.2.3 Conclusions ................................................................................................................. 183
4.3 Influence de la présence d’eau sur les courbes de cisaillement ........................................... 184
4.3.1 Discontinuités à faibles rugosité ................................................................................. 184
4.3.2 Discontinuités à forte rugosité .................................................................................... 186
4.3.3 Conclusions ................................................................................................................. 189
4.4 Exploitation des résultats d’essais ....................................................................................... 190
4.4.1 Procédure d’exploitation ............................................................................................. 190
4.4.2 Résultats détaillés pour les site E et L ......................................................................... 190
4.4.3 Site A............................................................................................................................ 194
4.4.4 Site B............................................................................................................................ 195
4.4.5 Site C, faciès 2 ............................................................................................................. 197
4.4.6 Site C, faciès 3 ............................................................................................................. 199
4.4.7 Site D ........................................................................................................................... 200
4.4.8 Site E............................................................................................................................ 202
4.4.9 Site G ........................................................................................................................... 203
4.4.10 Site I............................................................................................................................. 204
4.4.11 Site J, faciès 4 .............................................................................................................. 206
4.4.12 Site K ........................................................................................................................... 207
4.4.13 Site L ............................................................................................................................ 208
4.5 Synthèse des résultats .......................................................................................................... 210
5. Conclusions ................................................................................................................................. 212

CHAPITRE 6
1. Introduction ................................................................................................................................. 214
2. Rappels sur les classifications des massifs rocheux .................................................................... 214
2.1 Rock Mass Rating (RMR) ................................................................................................... 214
2.2 δ’indice Q............................................................................................................................ 215
2.3 Le Geological Strength Index (G.S.I.) ................................................................................. 216

5
Table des matières

2.4 Classification utilisée sur la ligne b du métro de Rennes .................................................... 217


2.5 Conclusions sur les classifications existantes...................................................................... 219
3. Caractérisation physique à l’échelle macroscopique .................................................................. 219
3.1 Essai d’abrasivité et de broyabilité fractionnée ................................................................... 220
3.1.1 Principe ....................................................................................................................... 220
3.1.2 Adaptation de l’essai ................................................................................................... 221
3.1.3 Résultats et interprétation ........................................................................................... 222
3.2 Essai de caractérisation de la résistance à l’usure basé sur le εicro Deval ........................ 225
3.2.1 Principe ....................................................................................................................... 225
3.2.2 Adaptation de l’essai aux matériaux fragiles .............................................................. 226
3.2.3 Résultats et interprétation ........................................................................................... 227
3.3 Conclusion ........................................................................................................................... 231
4. Relations avec les propriétés physique et mécanique .................................................................. 232
4.1 Relations avec les propriétés physiques .............................................................................. 232
4.1.1 Micro-Deval modifié ................................................................................................... 232
4.1.2 Abrasivité et broyabilité fractionnée ........................................................................... 234
4.1.3 Degré d’altération géologique .................................................................................... 235
4.2 Relations avec les propriétés mécaniques ........................................................................... 236
4.2.1 Avec les essais de compression uniaxiale.................................................................... 236
4.2.2 Avec les essais de cisaillement direct .......................................................................... 237
5. Proposition de complément de classification .............................................................................. 238
6. Conclusions ................................................................................................................................. 240

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES .......................................................................... 241

BIBLIOGRAPHIE. ............................................................................................................................. 245

ANNEXES .......................................................................................................................................... 258


ANNEXE 1 : Observations des lames minces .................................................................................... 258
ANNEXE 2 : Diagramme de diffraction des rayons X des échantillons bruts .................................... 268
ANNEXE 3 μ Dimensions et teneur en en eau des éprouvettes d’essais de compression uniaxiale .... 275
ANNEXE 4 : Présentation du programme sous Labview ................................................................... 281
ANNEXE 5 : Définition des éprouvettes pour les essais de cisaillement ........................................... 282
ANNEXE 6 : Résultats détaillés par éprouvettes des essais de cisaillement ...................................... 286
5.1.1 Site A ........................................................................................................................... 286
5.1.2 Site B ........................................................................................................................... 287

6
Table des matières

5.1.3 Site C, faciès 2 ............................................................................................................. 288


5.1.4 Site C, faciès 3 ............................................................................................................. 290
5.1.5 Site D ........................................................................................................................... 291
5.1.6 Site E ........................................................................................................................... 292
5.1.7 Site G ........................................................................................................................... 294
5.1.8 Site I ............................................................................................................................ 295
5.1.9 Site J, faciès 4 .............................................................................................................. 296
5.1.10 Site K ........................................................................................................................... 297
5.1.11 Site L ........................................................................................................................... 299
ANNEXE 7 : Différentes classification des massifs rocheux ............................................................. 302
ANNEXE 8 : Résultats des essais dérivés du Micro Deval ................................................................ 307
5.1.1 Site A ........................................................................................................................... 307
5.1.2 Site C, faciès 2 ............................................................................................................. 307
5.1.3 Site C, faciès 3 ............................................................................................................. 308
5.1.4 Site D ........................................................................................................................... 308
5.1.5 Site E ........................................................................................................................... 309
5.1.6 Site F............................................................................................................................ 309
5.1.7 Site G ........................................................................................................................... 310
5.1.8 Site H ........................................................................................................................... 310
5.1.9 Site I ............................................................................................................................ 311
5.1.10 Site J, faciès 4 .............................................................................................................. 311
5.1.11 Site K, faciès 1............................................................................................................. 312
5.1.12 Site L, faciès 1 ............................................................................................................. 312
5.1.13 Site L, faciès 2 ............................................................................................................. 313
ANNEXE 9 μ Résultats détaillés de l’analyse ACP des essais de broyabilité ..................................... 314

7
Table des figures

TABLE DES FIGURES

CHAPITRE 1

Figure 2.1 Schéma structural du εassif Armoricain (modifié d’après Chantraine et al.,
1996).............................................................................................................................24
Figure 2.2 Affleurements et zones de failles de la chaîne hercynienne, Briovérien localisé par un
encadré bleu (modifié, d’après Franck, 1λλ2)..............................................................25
Figure 2.3 Repérage du faciès schiste vert dans l’espace pression-température (d’après σicollet,
2010).............................................................................................................................26
Figure 2.4 Carte de situation des coupes (d’après Chantaine et al., 1λ83).....................................27
Figure 3.1 Principe de fonctionnement d’un mur poids en maçonnerie.........................................29
Figure 3.2 Photographie d’une paroi berlinoise avec un parement en béton projeté réalisé dans les
schistes briovériens (source : Groupe Dacquin)............................................................30
Figure 3.3 Paroi de pieux distants tirantée en tête (source : Groupe Dacquin)..............................31
Figure 3.4 Paroi moulée butonnée en tête (source : Dacquin)........................................................32
Figure 4.1 Schéma de principe d’une paroi de soutènement avec tirant d’ancrage ......................33
Figure 4.2 Diagramme des efforts s’exerçant sur la paroi (en vert la pression de butée et en rouge
la pression de poussée). H : hauteur soutenue, f : fiche, f0 : fiche minimale sous le
point de pression différentielle nulle nécessaire à l’équilibre des moments en pied de
l’écran, e μ point de pression nulle, fr : fiche réduite, C μ contre butée (modifiée d’après
Costet et Sanglerat, 1983).............................................................................................35
Figure 4.3 Soutènement avec ancrage simplement buté en pied. H : hauteur soutenue, f : fiche,
A μ force d’ancrage (modifiée d’après Costet et Sanglerat, 1λ83)................................36
Figure 4.4 Soutènement avec ancrage encastré en pied (d’après Blum, 1λ31). H : hauteur
soutenue, f : fiche, e : point de pression nulle, f0 : fiche minimale sous le point de
pression différentielle nulle nécessaire à l’équilibre des moments en pied de l’écran,
fr : fiche réduite, C : contre butée, A μ force d’ancrage................................................37
Figure 4.5 Schéma du déplacement de la paroi (Corté, 1979).......................................................39
Figure 4.6 Valeur du paramètre a en fonction de la géométrie du problème (Philipponat,
1979).............................................................................................................................41
Figure 4.7 Abaques de Chadeisson (tiré du manuel d’utilisation de K-Rea).................................42
Figure 4.8 Eléments de type Lagrange (déplacements) et de type Hermite (déplacements et
rotations), d’après εonet, 2013....................................................................................44

CHAPITRE 2

Figure 1.1 Différents degrés d’altération au sein d’une même fouille : (a) schistes rocheux peu
altérés, (b) schistes moyennement altérés, (c) schistes fortement altérés.....................48
Figure 2.1 Déviation d’un pieu dans le plan d’une paroi de pieux distants (source : Groupe
Dacquin). Chantier Siège Archipel Habitat, 2011 (sud de Rennes)..............................50
Figure 2.2 Déviation perpendiculairement à la paroi et orienté vers l’extérieur de la fouille
(source : Groupe Dacquin). Chantier Siège Archipel Habitat, 2011 (sud de
Rennes)..........................................................................................................................50
Figure 2.3 Eboulement de terrain entre les profilés d’une paroi berlinoise (source : Groupe
Dacquin), Chantier Le Florilège, 2012 (Rennes)..........................................................52

8
Table des figures

Figure 3.1 Géométrie du problème considéré................................................................................53


Figure 3.2 (a) Géométrie du modèle et conditions aux limites. (b) Maillage du modèle...............56
Figure 3.3 Influence de la largeur de terrain modélisé sur la déformée (à gauche) et sur les
moments dans la paroi (à droite)...................................................................................57
Figure 3.4 Influence de la hauteur de terrain modélisé sur la déformée (à gauche) et sur les
moments dans la paroi (à droite)...................................................................................57
Figure 3.5 Principe d’épanouissement des contraintes dans le terrain : (a) sous un chargement, (b)
sous un déchargement...................................................................................................57
Figure 3.6 Influence de la définition de la résistance d’interface sur les sollicitations de la paroi
(déplacements horizontaux et moments) pour des paramètres mécaniques de terrain et
une géométrie identiques..............................................................................................58
Figure 3.7 Définition des paramètres élastiques (dans les directions parallèles et perpendiculaires
à la direction de plasticité) et de plasticité....................................................................59
Figure 3.8 (a) Critère de plasticité d’un plan (Brinkgreve et al., 2011). (b) Convention de signe
sur les angles d’inclinaison...........................................................................................60
Figure 3.9 Géométrie du modèle et maillage considérés pour l’étude paramétrique sur
l’inclinaison du critère orienté......................................................................................61
Figure 3.10 Influence de l’inclinaison du plan de plasticité (a) Déformée horizontale de la paroi.
(b) Moment de flexion dans la paroi............................................................................62
Figure 3.11 Valeurs maximales et minimales des déplacements horizontaux et des moments dans
la paroi en fonction de l’inclinaison a des plans de plasticité.......................................63
Figure 3.12 Plastification du terrain pour les modèles MCI et JRM (orientation du critère de 30, 70
et -50°)...........................................................................................................................64
Figure 3.13 Différences de résultat, en termes de déplacement horizontal et de moment dans la
paroi, induites par la définition de l’interface...............................................................66
Figure 3.14 Évolution des déplacements horizontaux et moments le long de la paroi modélisée
avec un élément poutre ou un élément maillé...............................................................67
Figure 3.15 Comparaison des résultats PLAXIS et CESAR pour un terrain élastique isotrope à
critère de plasticité de Mohr-Coulomb.........................................................................68
Figure 3.16 Principe de l’interface combinant une couche de sol aux paramètres de plasticité
réduits et une interface 1D............................................................................................68
Figure 3.17 Evolution des déplacements horizontaux et des moments le long de la paroi en
fonction de l’inclinaison du critère orienté...................................................................69
Figure 3.18 Evolution des déplacements horizontaux et moments maximum en fonction de
l’inclinaison du critère de plasticité..............................................................................70
Figure 3.19 Comparaison des sollicitations maximales (déplacement horizontal et moment)
obtenues avec les critères orientés des logiciels PLAXIS et CESAR. Les traits en
pointillés représentent les résultats obtenus avec le modèle isotrope sans critère orienté
(bleu pour PLAXIS et rouge pour CESAR)..................................................................71
Figure 3.20 Localisation des zones plastifiées pour les différents modèles PLAXIS. (a) Modèle
avec critère de plasticité non orienté. (b) Critère de plasticité orienté à -40°. (c) Critère
de plasticité orienté à +20°. (d) Critère de plasticité orienté à ±90°. (e) Critère de
plasticité orienté à +60°.................................................................................................72
Figure 3.21 Localisation des zones plastifiées pour les différents modèles CESAR. (a) Modèle
avec critère de plasticité non orienté, critère de plasticité orienté à +30°.....................72

9
Table des figures

CHAPITRE 3

Figure 2.1 Illustration du phénomène de gonflement des argiles dans le cas de la


smectite.........................................................................................................................77
Figure 3.1 Excavation à la pelle mécanique sur un chantier de soutènement (source :
Dacquin)…………………………….……....……………………………….………..77
Figure. 3.2 Variation latérale de l’altération, perpendiculairement à la schistosité : cas de couches
redressées……........................................................................................................…..78
Figure 3.3 Repérage des points de prélèvements sur la carte géologique de Rennes (Trautmann et
Paris, 2000), d’après le site (www.infoterre.brgm.fr)..................................................80
Figure 4.1 Classification des grès d’après Dott (1λ64)……………...............…......................….82
Figure 4.2 Site C. (a) Lame perpendiculaire à la schistosité, en zone courante, en lumière
polarisée analysée. (b) Lame perpendiculaire à la schistosité, en zone courante, en
lumière polarisée non analysée. (1) : Quartz, (2) : Leucoxène, (3) : Muscovite, (4)
Minéraux opaques, S1 : Direction de la schistosité...............................….........…….83
Figure 4.3 Site K. (a & b) Lames en lumière polarisée et analysée (1) : Quartz, (2) : Plagioclases,
(3) : Tourmaline, (4) Minéraux opaques, (5) : Orthose, (6) : Muscovite…..................83
Figure 5.1 Principe de base d’un εEB. Source : Université Rennes I..............................……....86
Figure 5.2 Echantillons avant métallisation. De gauche à droite : B rouille, B, F, C1, D et D
rouille……………………...................………………………………………….……87
Figure 5.3 Organisation structurale. (a) : B, (b,d) : F, (c) : C1 (grossissement :x10 000 pour (a) et
x 2000 pour (b,c,d))……………………………………………………..…………….88
Figure 5.4 Différentes formes d’altération. (a,b) : B, (c) : F, (d) : D (grossissement x 2 000 pour
(a) ; x10 000 pour (b) et (d) ; x20 000 pour (c))……………………………...........…8λ
Figure 5.5 Analyses EDS par zone. (a) : F, (b) : C1………………………………………….…..λ0
Figure 5.6 Analyses EDS ponctuelles (a) : D et (b) : B………………………...........…….…….λ0
Figure 6.1 Illustration de la loi de Bragg…………………………………….…….……………..λ1
Figure 6.2 Diffractogramme de l’échantillon B non traité…………………...…………………..λ3
Figure 6.3 Diffractogramme de l’échantillon B après traitement à 550°C……………….………λ3
Figure 6.4 Diffractogramme de l’échantillon B après traitement au glycol…………………...…λ3
Figure 6.5 Superposition des diagrammes de diffractions des échantillons testés mettant en
évidence une homogénéité dans la composition minéralogique (l’échantillon A se
situe en bas de la figure et l’échantillon δ2 en haut)………………………..……….λ4
Figure 6.6 Comparaison des intensités relatives des pics de diffraction des argiles……..………λ5

CHAPITRE 4

Figure 2.1 Courbe de contrainte-déformation d’une roche soumise à un essai de compression


(Jaeger et Cook, 1979)………………………………………………………………..λ7
Figure 2.2 εodes de rupture possible d’un matériau anisotrope (d’après Singh et al.,
2002)………………………………………………..........………………..…….…..100
Figure 2.3 Evolution de la résistance à la compression uniaxiale en fonction de l’inclinaison des
plans d’anisotropie par rapport à l’axe de chargement, à gauche une anisotropie
intrinsèque au matériau (schistosité), à droite un plan d’anisotropie lié à un plan de
fracture induit artificiellement (d’après Ramamurthy, 1λλ3)………………...……..101
Figure 2.4 Evolution du module d’Young en conditions non confinées pour différents schistes
(d’après σasseri, 2003)……………………………............................……………...102

10
Table des figures

Figure 2.5 Schéma illustrant la superposition de la fracturation à l’altération (vue de face d’un
front de taille……………………………………......................……….…..………..103
Figure 2.6 Illustration des difficultés de taille……………………………………….....……….104
Figure 2.7 Photo du dispositif de taille et guidages……………………................…………..…104
Figure 2.8 Eprouvettes avec chapeaux en plâtre (gauche) et dispositif de coulage (droite)........105
Figure 2.9 Eprouvettes du site B après 7 jours d’immersion….........…......................................106
Figure 2.10 Photos des éprouvettes testées en compression uniaxiale……………………...........107
Figure 2.11 (a) Courbes contrainte normale - déformation axiale pour quelques éprouvettes
« sèches ». (b) Illustration des différentes phases de l’essai......................……..…..108
Figure 2.12 Courbes contrainte normale - déformation axiale pour des éprouvettes humides…..109
Figure 2.13 Formation d’un « kink » dans un matériau stratifié soumis à un effort de compression
dans l’axe de la stratification………………………………………………….……..110
Figure 2.14 Exemples d’éprouvettes après essai : A gauche (site I) : rupture avec une seule fissure.
Au centre (site B) et à droite (site L1) : fissuration généralisée……..………………110
Figure 2.15 Rupture avec apparition d’une bande de cisaillement appelée Kink (site C2)…....…111
Figure 2.16 Teneur en eau pour les conditions « sèche » et « humide » pour les différents sites, et
pour les faciès identifiés…………………………………………..............…...……112
Figure 2.17 Ecart de teneur en eau mesurée entre état sec et humide en fonction de la masse
volumique sèche moyenne……………………………………....................…….….113
Figure 2.18 Figure 2.18. (a) Evolution de la teneur en eau avec la masse volumique (ensemble des
éprouvettes testées). (b) Représentation des intervalles de confiance (IC) à 95% et de
prédiction à 95% (IP). (c) Moyennes par site………………………….................…113
Figure 2.19 Evolution des résistances à la compression minimale et maximale mesurées pour les
éprouvettes sèches et les éprouvettes humides………………………...….........……114
Figure 2.20 Evolution de la résistance à la compression uniaxiale en fonction de la teneur en eau
(a) : éprouvettes « humides et sèches », (b): Eprouvettes « humides » seules……....115
Figure 2.21 Evolution du module d’Young en fonction de la teneur en eau (a)μ éprouvettes
« humides et sèches », (b):Eprouvettes « humides » seules……………..............….115
Figure 2.22 Variation de Rc avec la variation de teneur en eau (Δw idem figure 2.17)……..…..116
Figure 2.23 Evolution de la résistance à la compression uniaxiale en fonction de la masse
volumique (a) : Eprouvettes « humides », (b) : Eprouvettes « sèches »….............…116
Figure 2.24 Evolution du module d’Young en fonction de la masse volumique (a)μ Eprouvettes
« humides »,(b) : Eprouvettes « sèches »………………………………..............…..117
Figure 2.25 Figure 2.25 Evolution du module d’Young en fonction de la résistance à la
compression uniaxiale (a) :Eprouvettes « humides et sèches», (b): Eprouvettes
« humides » seules, (c) : Eprouvettes « humides et sèches» avec intervalle de
confiance et intervalle de prédiction à 95 %, (d) : Eprouvettes « humides » seules avec
intervalle de confiance et intervalle de prédiction à 95 %..........................................118
Figure 2.26 (a) Relation entre Rc sec et Rc humide à gauche, (b) Relation entre masse volumique
sèche et humide à droite (moyenne par site)…………………......................…...…..119
Figure 2.27 Repérage des différents sites de prélèvements et des résistances à la compression
uniaxiale mesurées en conditions sèches et humides qui leur sont associées.........…121
Figure 3.1 Définition de l’angle de phase θ (qui correspond à l’angle entre l’axe x3 et le vecteur
normal au front d’onde) et de l’angle de rayon φ (qui correspond à l’angle entre l’axe
de symétrie x3 et un point du front d’onde) (d’après Song et al., 2004)…................124
Figure 3.2 Exemples de transducteurs d’ondes ultrasonores de différentes tailles (source :
www.epandt.com).......................................................................................................127

11
Table des figures

Figure 3.3 Différentes méthodes de mesure de vitesse des ondes P : directe, semi-direct et
indirecte (d’après Kahraman, 2002). ………………………………………………..128
Figure 3.4 Schéma de principe du montage utilisé pour la mesure de vitesse de propagation
d’ondes. ……………………………………........................................................…..131
Figure 3.5 Définition du temps de vol des ondes de compression et des ondes de cisaillement par
rapport au signal émis (trigger) dans le cadre de la méthode pic à pic. .....................132
Figure 3.6 Définition du temps de vol des ondes de compression par rapport au signal émis dans
le cas de la méthode du dernier passage de 0. ………………………..................…..133
Figure 3.7 Comparaison des vitesses d’ondes P obtenues avec les transducteurs basse fréquence
et celles obtenues avec les transducteurs haute fréquence dans les directions parallèle
et perpendiculaire à la schistosité. ……………………………………................…..134
Figure 3.8 Vitesses de propagation maximale et minimale des ondes P en fonction de la masse
volumique représentées selon la direction de propagation. …………...................….136
Figure 3.9 Evolution des rapports d’anisotropie maximal et minimal avec la masse volumique.
…………………………………...........................................................………..........137
Figure 3.10 Evolution de caractéristiques mécaniques médianes (Rc et Estatique) par site en
fonction de la vitesse de propagation des ondes P. ………………..................……..137
Figure 3.11 Anisotropie de vitesses pour chaque éprouvette testée. (a) Anisotropie des vitesses
d’ondes P. (b) Anisotropie des vitesses d’ondes S. …………………..............……..141
Figure 3.12. Evolution des vitesses d’ondes P (a), S (b) mesurées et de l’anisotropie des vitesses (c)
en fonction de la masse volumique des échantillons. ………………………............142
Figure 3.13 Relation entre Rc et les vitesses d’ondes S et P (déterminées avec les transducteurs
haute fréquence) moyennées par site. ……………………………......................…..143
Figure 3.14 (a) Evolution des modules d’Young dynamiques anisotropes en fonction de la masse
volumique des échantillons. (b) Evolution du rapport d’anisotropie E1/E3 dynamique
en fonction de la masse volumique. …….......................……………........................144
Figure 3.15 (a) Relation entre E statique et E dynamique isotrope (direction parallèle à la
schistosité). (b) Comparaison des modules d’Young dynamiques anisotropes et
statiques dans la direction parallèle à la schistosité (échelle logarithmique). ............145
Figure 4.1 Principe de l’essai au marteau de Schmidt (modifié d’après εcCaroll, 1λλ4)….......146
Figure 4.2 Courbe de normalisation des valeurs de rebond pour un marteau de Schmidt de type N
orienté à λ0° par rapport à l’horizontal et dirigé vers le bas (d’après Basu et Aydin,
2004). …………………………………….................................................................149
Figure 4.3 Evolution du nombre de rebond équivalent mesuré perpendiculairement à la schistosité
sur des éprouvettes et sur des échantillons naturels. ………………...................…..150
Figure 4.4 Figure 4.4(a) Exploitation directe des essais. Relation entre Rc convertie à partir de
différentes relations existantes et Rc moyen par site obtenu avec les essais de
compression uniaxiale. (b) Rc établie à partir de la table du scléromètre avec les
intervalles de confiance et de prédiction à 95%. (c) Rc établie à partir de la relation
de Katz et al. (2000) avec les intervalles de confiance et de prédiction à
95%.…………………………………......................................................................152
Figure 4.5 Evolution de Rc ┴ en fonction de Rc // calculés avec la relation de Katz et al. (2000).
…………………………………........................................................................…..153
Figure 4.6 (a) Rc calculé avec la relation de Katz en fonction de la masse volumique des
échantillons. (b) Rc calculé avec la relation de Katz en fonction de la teneur en eau des
échantillons testés. …………………………….................................................…..153
Figure 4.7 (a) Evolution de la résistance à la compression uniaxiale (issue des essais de
compression donc parallèle à la schistosité) en fonction du nombre de rebond

12
Table des figures

équivalent. (b) Evolution du module d’Young parallèle à la schistosité (issu des essais
de compression) en fonction du nombre de rebond équivalent. …….................…....154
Figure 4.8 Evolution de la vitesse de propagation des ondes P (a) : transducteurs haute fréquence
et (c) : transducteurs basse fréquence, des ondes S (b) : transducteurs haute fréquence,
avec le nombre de rebond équivalent à l’horizontal dans les directions parallèle et
perpendiculaire à la schistosité. ……………………………………………………..155

CHAPITRE 5

Figure 2.1 Schéma du dispositif pour un essai de cisaillement direct sur discontinuité et exemples
de courbes expérimentales. (a) Contrainte de cisaillement en fonction du déplacement
tangentiel. (b) déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel, d’après
(CFMR, 2000.) ………………………………………...............................................159

Figure 2.2 Repérage des faces positives le long d’une discontinuité cisaillée. ………...............159

Figure 2.3 Influence de la rugosité et de l’imbrication des épontes sur le comportement au


cisaillement d’après Panet, 1λ76, cité par Hoang, 2010. …………….................…..161
Figure 2.4 Influence de la taille de l’éprouvette sur la résistance au cisaillement mesurée d’après
Barton et Bandis, 1980. ………………………………………………......................161
Figure 2.5 Courbes de contraintes tangentielles et normales en fonction du déplacement
tangentiel pour des joints sains et endommagés d’après σouailletas et al. (2013). δes
limites des zones colorées correspondent aux échantillons extrêmes et les traits continu
à la moyenne. δe trait en pointillé correspond à l’évolution de la contrainte normale au
cours de l’essai. …………………………………………….....................................162
Figure 2.6 Schémas de correspondance entre les conditions de cisaillement in situ et au
laboratoire. A gauche, cisaillement à force normale constante, FNC. A droite,
cisaillement à rigidité normale constante KσC d’après δeichnitz (1λ85) cité par
CFMR (2000). ………………………………………………....................................163
Figure 2.7 Courbes contrainte tangentielle-contrainte normale pour le modèle bilinéaire (Patton,
1966). …………………………………………………….........................................165
Figure 2.8 Profils de rugosité standard pour des surfaces de discontinuité d’après Barton et
Choubey (1977). ……………………………………………….....................….…..166
Figure 3.1 Dispositif de cisaillement avec éprouvette et chargement vertical en place.
………………………………………………….............................................…........167
Figure 3.2 δes différentes étapes de préparation des éprouvettes. (a) Coulage de l’éponte
inférieure. (b) Mise en place du coffrage en polystyrène et du ruban adhésif. (c)
Eponte supérieure coulée, coffrage et adhésif enlevés. (d) Mise en place de
l’éprouvette dans la boite de cisaillement et maintenue par un système de vis. ……16λ
Figure 4.1 Evolution de la contrainte tangentielle en fonction du déplacement tangentiel pour
trois vitesses de cisaillement différentes – site J4 – condition sèche – JRC= 4-5 –
σni =65 kPa. …………………………………………………..............................…..171
Figure 4.2 Evolution de la contrainte tangentielle en fonction du déplacement tangentiel pour
trois vitesses de cisaillement différentes – site J – condition sèche – JRC= 5-6 –
σni =120 kPa. ……………………………………………………..............................172
Figure 4.3 Evolution de la contrainte tangentielle en fonction du déplacement tangentiel pour
trois vitesses de cisaillement différentes – site J – condition sèche – JRC= 3-4 –
σni =280 kPa. ……………………………………………………..............................172

13
Table des figures

Figure 4.4 Influence de la vitesse de cisaillement sur la contrainte atteinte au palier. ….……...173
Figure 4.5 Influence de la vitesse sur les courbes de cisaillement – site E – condition sèche –
JRC= 8-10, σni =120 kPa……………………………………………………............174
Figure 4.6 Influence de la vitesse sur les courbes de cisaillement – site L – condition sèche –
JRC= 2-3, σni =120 kPa. ………………………………………………..........……..174
Figure 4.7 (a)Site A - Eprouvette 1 – condition sèche – JRC= 2, σni =55 kPa ; (b) Site A -
Eprouvette 4 – condition sèche – JRC= 3, σni =185 kPa. ……………………….…..176
Figure 4.8 (a)Site C3- Echantillon 1 – condition sèche – JRC= 3, σni =60 kPa ;(b) Site C3-
Echantillon 3 – condition sèche – JRC= 3, σni =180 kPa. ………………………......176
Figure 4.9 (a) Schéma présentant une discontinuité lisse avec une cassure au niveau du plan de
cisaillement.(b) Exemple représentatif (éprouvette D2).. ………………..................177
Figure 4.10 Schéma illustrant la compensation de la dégradation de la surface de cisaillement par
l’augmentation de la contrainte normale appliquée à l’éprouvette. ……...................178
Figure 4.11 (a) Courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour une
même éprouvette (A1), lisse, en conditions sèches avec augmentation de la contrainte
normale à chaque nouvel essai. (b) Evolution de l’angle de dilatance avec la contrainte
normale appliquée. …………………………………………………..................…...179
Figure 4.12 Courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour une
même éprouvette (C3 3), lisse, en conditions sèches avec augmentation de la
contrainte normale à chaque essai. …………………...............................…....……..179
Figure 4.13 (a) Site E - Eprouvette 1 – condition sèche – JRC= 9, σni =30 kPa ; (b) Site E -
Eprouvette 3 – condition sèche – JRC= 10, σni =150 kPa. ………………...………..180
Figure 4.14 (a) Site K- Eprouvette 1 – condition sèche – JRC= 12, σni =60 kPa ; (b) Site K-
Eprouvette 3 – condition sèche – JRC= 14, σni =200 kPa. ……………….................181
Figure 4.15 Photographies des éprouvettes après cisaillement (a) Eprouvette E1 : zones
endommagées en clair.(b) Eprouvette E3 : idem E1. (c) Eprouvette K3 : zones
endommagées peu visibles mais présentes sur l’ensemble de la surface des épontes.
……………….............................................................................................................182
Figure 4.16 (a) Courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour une
même éprouvette (E1), rugueuse, en conditions sèches avec augmentation de la
contrainte normale à chaque nouvel essai. (b) Evolution de l’angle de dilatance avec la
contrainte normale appliquée. ………………............................................................183
Figure 4.17 (a) Courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour un
même éprouvette (K3), rugueux, en conditions sèches avec augmentation de la
contrainte normale à chaque nouvel essai. (b) Evolution de l’angle de dilatance avec la
contrainte normale appliquée. ……………..........................................................…..183
Figure 4.18 (a) Site A - Echantillon 5 – conditions humides– JRC= 5, σni =65 kPa ; (b) Site A -
Echantillon 8 – conditions humides– JRC= 5, σni =140 kPa. ………...........………..185
Figure 4.19 (a) Site C3- Echantillon 4 – conditions humides – JRC= 2, σni =80 kPa ; (b) Site C3-
Echantillon 6 – conditions humides – JRC= 4, σni =175 kPa. ………………............185
Figure 4.20 Courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour une
même éprouvette. (a) Eprouvette A5.(b) Eprouvette C3-6, peu rugueuse, en conditions
humides avec augmentation de la contrainte normale à chaque essai. ………...........186
Figure 4.21 (a) Site E - Echantillon 4 – conditions humides – JRC= 8, σni =55 kPa ; (b) Site E -
Echantillon 10 – conditions humides – JRC= 9, σni =175 kPa. ………………..........187
Figure 4.22 (a) Site K - Echantillon 7 – conditions humides – JRC= 7, σni =100 kPa ; (b) Site K -
Echantillon 8 – conditions humides – JRC= 13, σni =170 kPa. ……………........…..187

14
Table des figures

Figure 4.23 (a) Courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour un
même éprouvette (E4), rugueux, en conditions humides avec augmentation de la
contrainte normale à chaque nouvel essai. (b) Evolution de l’angle de dilatance avec la
contrainte normale appliquée. ………………............................................................189
Figure 4.24 (a) Courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour un
même éprouvette (K8), rugueux, en conditions humides avec augmentation de la
contrainte normale à chaque nouvel essai. (b) Evolution de l’angle de dilatance avec la
contrainte normale appliquée. ……………..........................................................…..18λ
Figure 4.25 Couples ( palier, palier) dans le plan de Mohr pour les éprouvettes issues du
prélèvement E en conditions sèches. …………..........................................................191
Figure 4.26 Couples ( palier, palier) dans le plan de Mohr-Coulomb pour la totalité des
cisaillements menés sur les éprouvettes du site E, en conditions sèches et humides,
dans le sens aller et retour (contrainte tangentielle négative). En pointillés la régression
pour les essais en conditions humides. ……………...................................................192
Figure 4.27 Couples ( palier, palier) dans le plan de Mohr pour les éprouvettes issues du
prélèvement E en conditions sèches. ………..............................................................182
Figure 4.28 Couples ( palier, palier) dans le plan de Mohr pour les éprouvettes issues du
prélèvement E en conditions sèches. ………........................................................…..1λ3
Figure 4.29 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte
normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour
les éprouvettes sèches et les éprouvettes cisaillés en conditions humides (site A).
………….....................................................................................................................194
Figure 4.30 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction
de la contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la
discontinuité avec la contrainte normale appliquée. ………................................…..1λ5
Figure 4.31 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte
normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour
les éprouvettes sèches et les éprouvettes cisaillées en conditions humides (site B).
……………….............................................................................................................196
Figure 4.32 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction
de la contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la
discontinuité avec la contrainte normale appliquée. ………............................…......197
Figure 4.33 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte
normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour
les éprouvettes sèches et les éprouvettes cisaillées en conditions humides (site C,
faciès 2). ……………….............................................................................................198
Figure 4.34 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction
de la contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la
discontinuité avec la contrainte normale appliquée. …………........................……..1λ8
Figure 4.35 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte
normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour
les éprouvettes sèches et les éprouvettes cisaillés en conditions humides (site C, faciès
3). ………...................................................................................................…..……..1λλ
Figure 4.36 (a) Evolution de la rigidité tangentielle de la discontinuité avec la contrainte normale
appliquée. …………....................................................................................…….......200
Figure 4.37 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte
normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour

15
Table des figures

les éprouvettes sèches et les éprouvettes cisaillées en conditions humides (site D).
…………….........................................................................................................…...201
Figure 4.38 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction
de la contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la
discontinuité avec la contrainte normale appliquée. …….......................……….…..201
Figure 4.39 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte
normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour
les éprouvettes sèches et les éprouvettes cisaillées en conditions humides (site E).
……………….............................................................................................................202
Figure 4.40 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction
de la contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la
discontinuité avec la contrainte normale appliquée. ……….......................…….…..203
Figure 4.41 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte
normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour
les éprouvettes sèches (site G). ………………..........................................................203
Figure 4.42 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction
de la contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la
discontinuité avec la contrainte normale appliquée. ………........................………..204
Figure 4.43 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte
normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour
les éprouvettes sèches (site I). ………………............................................................205
Figure 4.44 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction
de la contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la
discontinuité avec la contrainte normale appliquée. ………….......................….…..205
Figure 4.45 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte
normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour
les éprouvettes sèches (site J, faciès 4). ……………….............................................206
Figure 4.46 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction
de la contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la
discontinuité avec la contrainte normale appliquée. ………......................………....207
Figure 4.47 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte
normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour
les éprouvettes sèches (site K). ……………........................................................…..207
Figure 4.48 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction
de la contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la
discontinuité avec la contrainte normale appliquée. …………….......................…...208
Figure 4.49 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte
normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour
les éprouvettes sèches (site L). …………….........................................................…..20λ
Figure 4.50 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction
de la contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la
discontinuité avec la contrainte normale appliquée. ………........................………..20λ

16
Table des figures

CHAPITRE 6

Figure 3.1 Schéma de principe de l’essai de d’abrasivité et de broyabilité……………........…..220


Figure 3.2 Evolution de l’indice de broyabilité des différents prélèvements au cours de
l’essai……………................................................................................................…...223
Figure 3.3 Analyse en composantes principales sur l’indice de broyabilité…………......……...224
Figure 3.4 Evolution de l’IB30 en fonction du pic de chlorite/smectite (gauche) ou du pic de
quartz (droite). En pointillés les intervalles de confiance des valeurs individuelles et
intervalle de confiance des moyennes conditionnelles. ……………….....................225
Figure 3.5 Schéma de l’essai. ……………............................................................................…..226
Figure 3.6 Dispositif expérimental. ……………….....................................................................227
Figure 3.7 (a)Mesures non corrigées. (b) Mesures corrigées par la surface réelle des éprouvettes
exposée à l’usure. ………………...............................................................................228
Figure 3.8 Définition des différentes phases de l’essai et des paramètres exploitables. Echantillon
du site F. ……………....................................................................................….........229
Figure 3.9 Corrélation entre le coefficient d’usure homogénéisé et l’usure finale.
……………...........................................................................................................…..231
Figure 4.1 Evolution du coefficient d’usure homogénéisé (a et c) et de l’usure finale (b et d) avec
la masse volumique apparente et la teneur en argiles (F : forte, M : moyenne et f :
faible)……………………… ............................ ............................…………….…...233
Figure 4.2 Evolution du coefficient d’usure homogénéisé et de l’usure finale en fonction de
l’intensité du pic de quartz. ………........................................................……......…..234
Figure 4.3 Evolution du coefficient d’abrasivité (a) et de l’indice de broyabilité à 30 secondes (b)
en fonction de l’intensité du pic de quartz (U.A.). …………........................…...…..234
Figure 4.4 Evolution de l’indice de broyabilité à 30 secondes avec la masse volumique. Entouré
en trait plein le site K (faciès 1 et 3) et en pointillés le site L (faciès 1 et 2).
……………….............................................................................................................235
Figure 4.5 Evolution du degré d’altération établis avec les observations de lames minces en
fonction des deux paramètres établis au III (a) indice de broyabilité à 30 secondes et
(b) coefficient d’usure homogénéisé. ………..............................................………...236
Figure 4.6 (a) Evolution de l’UCS sec moyen par site avec le coefficient d’usure homogénéisé
par site. (b) Evolution de l’UCS sec moyen par site avec l’indice de broyabilité à 30
secondes. ………....................................................................................………........237
Figure 4.7 Evolution de la résistance à la compression uniaxiale en fonction de la proportion
relative d’argiles par rapport au quartz. …………..........................................….…..237
Figure 4.8 Evolution de la cohésion des discontinuités en fonction des résultats d’essais de
broyabilité (a) et Micro-Deval modifié (b). ……………….......................................238
Figure 4.9 Evolution de l’angle de frottement des discontinuités (en conditions sèches) en
fonction des résultats d’essais de broyabilité et εicro-Deval modifié. ………….....238

17
Liste des tableaux

LISTE DES TABLEAUX


CHAPITRE 1

Tableau 4.1 Valeur du coefficient rhéologique suivant le type de sol…………....................……..40


Tableau 4.2 Valeur du coefficient rhéologique pour les roches…....………..............................….40

CHAPITRE 2

Tableau 3.1 Valeurs du coefficient rhéologique pour un terrain rocheux (Ménard et al., 1964)
………………..54
Tableau 3.2 Données d’entrée pour le modèle élastique isotrope parfaitement plastique…...…….55
Tableau 3.3 Caractéristiques retenues pour l’écran……………...........................................….......55
Tableau 3.4 Paramètres du modèle Jointed Rock……..............................................…….....……..61
Tableau 3.5 Paramètres mécaniques du modèle PLAXIS à critère orienté……………............…..65
Tableau 3.6 Définition des paramètres mécaniques réduits de la couche de terrain
d’interface…………....................................................................................….......…..67
Tableau 3.7 Caractéristiques du terrain pour le modèle à critère de plasticité orienté. ….....….….6λ

CHAPITRE 3

Tableau 3.1 Nomenclature des prélèvements………........................................................…….…..7λ


Tableau 4.1 Classification des échantillons basée sur la granulométrie (d’après Blott et Pye, 2001)
………………...............................................................................................................81
Tableau 4.2 Synthèse des informations pétrographiques…………......................................……....84
Tableau 5.1 Teneur en différents éléments des 4 faciès testés……………...............................…..λ1

CHAPITRE 4

Tableau 2.1 εodes de ruptures pour un matériau isotrope transverse d’après Tien et al. (2006)
……………….............................................................................................................100
Tableau 2.2 Modes de ruptures par site : Fragile, Ductile ou les deux………………...................109
Tableau 2.3 Résultats des essais de compression uniaxiale sur éprouvettes « sèches » ..........…..111
Tableau 2.4 Résultats des essais de compression uniaxiale sur éprouvettes « humides » ....…….112
Tableau 2.5 Classification des roches en fonction de Rc (ANON, 1979) ………………..............120
Tableau 3.1 Définition des classes de vitesse d’ondes sonores pour des roches dures et tendres,
d’après (Aστσ, 1λ7λ).............................................................................…....……..122
Tableau 3.2 Tableau récapitulatif des relations entre vitesse d’ondes P, Rc et Es. …….......……123
Tableau 3.3 Définition des éprouvettes pour chaque site de prélèvement testé (en bleu les
directions parallèles à la schistosité) ……………...............................................…..12λ
Tableau 3.4 Vitesses des ondes P moyennes pour les transducteurs basse fréquence et rapport
d’anisotropie pour ces vitesses (en bleu les vitesses maximales mesurées pour chaque
éprouvette dans le plan de schistosité)……………………....................….………..135
Tableau 3.5 Résultats des mesures des vitesses de propagation des ondes P et S avec les
transducteurs haute fréquence………………………………………....................…13λ

18
Liste des tableaux

Tableau 3.6 Valeurs des modules d’Young statiques (d’après essais de compression uniaxiale)
parallèlement à la schistosité, des modules d’Young dynamiques calculés à partir des
mesures de vitesses d’ondes P et S dans les différentes directions avec les formules
isotrope et isotrope transverse. …………….........................................................…..143
Tableau 4.1 Relations liant la valeur de rebond (selon le type de de marteau utilisé) à la résistance à
la compression uniaxiale et au module d’Young, d’après Aydin et Basu (2005). « R »
correspond à la valeur de rebond et « r » correspond au coefficient de détermination.
………….....................................................................................................................148
Tableau 4.2. Tableau récapitulatif des paramètres mesurés : masse volumique, teneur en eau,
valeurs moyennes de rebonds mesurés en équivalent horizontal et Rc // déterminés à
partir de la table de conversion du scléromètre ou des relations de Katz et al. (2000) ou
Shorey et al.(1984). …………....................................................................................151

CHAPITRE 5

Tableau 4.1 Tableau de résultats pour les différentes éprouvettes du site E. …......……………..191
Tableau 4.2 Tableau de résultats pour les différentes éprouvettes du site L. ………………........193
Tableau 4.3 Tableau de synthèse des paramètres mécaniques (cohésion, angle de frottement) par
site dans le sens de cisaillement aller pour les différentes conditions hydriques.
…………….................................................................................................................210
Tableau 4.4 Tableau de synthèse des paramètres mécaniques (cohésion, angle de frottement) par
site dans le sens de cisaillement retour pour les différentes conditions hydriques.
………...................................................................................................................…..211
Tableau 4.5 Ecarts entre les paramètres mécaniques issus des essais en conditions humides par
rapport aux essais réalisés à sec. ………........................................................…..…..211

CHAPITRE 6

Tableau 2.1 Plages de variation des paramètres de calcul de l’indice Q (d’après AFTES, 2003).
……………..........................................................................................................................................216
Tableau 2.2 Description et classes d’état d’altération des massifs rocheux (AFTES 2003).
………….....................................................................................................................…...............…..218
Tableau 2.3 Classes de densité de discontinuités le long d’une ligne de mesure (AFTES 2003).
……………..........................................................................................................................................218
Tableau 2.4 Classification proposée des massifs rocheux rennais (Arcadis, 2012). ……….........218
Tableau 3.1 Classes d’abrasivité à partir de l’essai δCPC (AFTES, 2003). ……......……….…..220
Tableau 3.2 Classes d’abrasivité d’après Thuro et al. (2006). ………………...............................221
Tableau 3.3 Classes de broyabilité d’après Büchi et al. (1λλ5). ……………..........................…..221
Tableau 3.4 Coefficient d’abrasivité des différents prélèvements. ………….....................….…..222
Tableau 3.5 Indice de broyabilité à 30 secondes. ……………......................................................224
Tableau 3.6 Synthèse des paramètres d’exploitation pour l’ensemble des prélèvements. …..…..230
Tableau 5.1 Proposition d’une sous-classification pour la classe BRD. …………............….…..23λ
Tableau 5.2 Classification des échantillons selon les sous-classes de BRD définies au tableau 5.1.
…………....................................................................................................................................……..240

19
Remerciements

REMERCIEMENTS
Je tiens tout d’abord à remercier le Groupe Dacquin pour avoir financé cette thèse et je
remercie plus particulièrement M. Laurent Georget pour avoir accepté de se lancer dans ce projet
passionnant et m’avoir accordé sa confiance pour mener à bien ce travail de recherche.

Je remercie très sincèrement ma directrice de thèse, Mme Véronique Merrien-Soukatchoff


d’avoir accepté d’encadrer ce travail. Ses connaissances, dans le domaine de la mécanique des roches
et de la géologie, sa rigueur et sa pédagogie face à mes nombreuses questions m’ont permis
d’améliorer grandement la qualité de mon travail. Je la remercie également pour avoir su cadrer mes
recherches lorsque je voulais partir dans toutes les directions en perdant, peut-être, un peu de vue
l’objectif de cette thèse.

Mes plus sincères remerciements vont à M. Damien Rangeard, qui a co-encadré cette thèse,
pour m’avoir tout d’abord fait découvrir la géotechnique sur les bancs de l’école, puis pour m’avoir
encouragé à me lancer dans cette thèse. Ses nombreuses idées, ses conseils, son enthousiasme et son
soutient durant ces trois années ont grandement nourri mon travail tant d’un point de vue professionnel
que personnel.

Je tiens à remercier M. Jérôme Simon, co-encadrant industriel de cette thèse, qui m’a aidé,
grâce à sa longue expérience dans la conception d’ouvrages de soutènement, à avoir un regard critique
sur mon travail et à me poser les bonnes questions. Ses nombreux conseils et remarques ainsi que sa
bonne humeur m’ont été d’une grande aide aussi bien pour la réalisation de ce travail de recherche que
pour mon actuel travail d’ingénieur d’études.

Je remercie également les membres du jury pour s’être intéressés à ce travail de thèse. Mme
Joëlle Riss et ε. δuc Thorel qui ont accepté d’être rapporteurs de cette thèse et dont les remarques et
commentaires ont permis d’améliorer ce manuscrit. ε. Pierre Breul, qui a présidé ce jury de thèse et
qui a pu me confirmer que réaliser une thèse CIFRE n’était pas toujours évident en termes
d’organisation! Enfin, je remercie tout particulièrement ε me Marie-Pierre Dabard, en tant
qu’examinatrice de ce travail mais également et surtout pour sa gentillesse, sa disponibilité et son
expertise des formations du Briovérien qui m’ont été d’une très grande aide tout au long de ces trois
années de thèse.

Mes remerciements vont également à l’ensemble du personnel du laboratoire de Génie civil et


génie mécanique de l’IσSA de Rennes qui m’a permis de mener à bien les nombreux essais tout au
long de ce travail. Je remercie tout particulièrement pour leur aide, conseils et soutien : M. Laurent
Molez, M. Raoul Jauberthie, M. Jean-Yves Brossault, M. Jean-Luc Metayer, Mme Emmanuelle Caret et
M. Patrick Weber.

Je remercie très chaleureusement les équipes de l’IUT de génie civil d’Egletons et tout
particulièrement M. Mokhfi Takarli et M. Nicolas Larcher pour leur expertise et leur aide inestimables
dans la caractérisation des schistes via les mesures de vitesses d’ondes ultrasonores. Ce travail aurait
été fortement amputé sans leur apport.

Mes remerciements vont également à Melle Magali Sevenier pour son aide et sa pédagogie face
à mes questions de profanes sur les observations de lames minces. Je remercie aussi M elle Céline
Rescourio pour son important travail sur les modélisations sous CESAR-LCPC.

20
Remerciements

Il convient également de remercier le département de géosciences et le CMEBA de


l’université de Rennes I, respectivement pour la préparation de lames minces et l’utilisation du
microscope à balayage électronique pour la caractérisation de mes échantillons.

Je remercie chaleureusement, pour les bons moments passés ensemble, tous mes collègues que
ce soit chez Dacquin ou au sein du laboratoire de génie civil et génie mécanique et tout
particulièrement mes collègues de bureau à l’IσSA : Mohammed et Guilherme mais également Gaël,
Mario, Cécile, Lorène et Jérémy.

Je remercie vivement l’ensemble des personnes ayant fait le déplacement pour assister à ma
soutenance de thèse !

Enfin je remercie, pour leur soutien indéfectible, mes parents Hervé et Véronique, mon frère
François et ma sœur τlivia.

21
Introduction

INTRODUCTION
Le groupe Dacquin, comme beaucoup de bureaux d'études spécialisés dans la conception et la
réalisation d'ouvrages géotechniques, est très régulièrement confronté à des projets réalisés dans des
sols au comportement fortement anisotrope tel que les schistes. Ces matériaux, et plus particulièrement
les schistes du Briovérien que l’on retrouve notamment dans le sous-sol rennais, présentent des
niveaux d'altération et de fracturation extrêmement variables. Cette variation est observable
horizontalement avec des changements de faciès important intervenant sur des très faibles distances et
imputable au fort plissement des formations du Briovérien conduisant à une stratification quasi
verticale. Elle intervient également verticalement, le matériau étant le plus souvent plus altéré en
surface qu’en profondeur. Face à cette importante variabilité, les bureaux d'études de sol limitent les
caractéristiques mécaniques (cohésion et angle de frottement) à des valeurs faibles. Ces valeurs sont
ensuite utilisées pour le dimensionnement des ouvrages de soutènement dans les schistes. La grande
variabilité du matériau combinée à l'absence d'études complètes visant à le caractériser d'un point de
vue minéralogique, pétrographique et mécanique, explique cette méfiance vis à vis des formations du
Briovérien.

δe premier chapitre permet, de présenter d’une part le contexte géologique des schistes du
Briovérien et d’autre part les différentes techniques de soutènement habituellement mises en œuvre
dans ce type de terrain et les méthodes de dimensionnement associées.

Afin de mieux appréhender l’impact que peut avoir l’anisotropie des schistes sur le comportement
d’une paroi de soutènement, des modélisations éléments finis sont entreprises dans le second chapitre
de cette thèse. Ces modélisations sont réalisées avec deux logiciels : PLAXIS 2D© et CESAR-
δCPC© qui présentent l’intérêt de proposer des modèles de terrain prenant en compte un critère de
plasticité orienté. Les résultats en termes de moments et de déplacements de la paroi sont analysés et
comparés avec ceux obtenus avec des modèles de terrains élastoplastique isotropes.

Les résultats de la caractérisation des schistes briovériens prélevés à Rennes et ses alentours sont
présentés dans les chapitres 3 à 5. δe chapitre 3 s’attarde sur la caractérisation des schistes à l’échelle
microscopique via différentes techniques (observations de lames minces, au microscope à balayage
électronique, analyses de diffraction des rayons X sur poudre). Un degré d’altération géologique, basé
sur les observations de lames est défini. δe chapitre suivant s’attache à la caractérisation de la matrice
rocheuse constitutive des schistes et à l’anisotropie intrinsèque du matériau via le recours à des essais
destructifs (essai de compression uniaxiale) ou non destructifs (mesures de vitesses d’ondes
ultrasoniques, essais au marteau de Schmitt). Enfin le chapitre 5 est dédié à la caractérisation de
discontinuités exprimées via la réalisation d’essais de cisaillement direct. δ’influence de la présence
d’eau sur les résistances mécaniques de la matrice rocheuse ou des discontinuités est mise en évidence.

δe dernier chapitre présente les résultats d’essais de résistance à l’usure (broyabilité, εicro-Deval)
modifiés afin d’être adaptés à la caractérisation de notre matériau. δes résultats de ces essais sont
réutilisés afin de compléter et d’affiner une classification existante des schistes du Briovérien.

L'objectif final de cette thèse est de pouvoir utiliser les connaissances acquises sur les schistes du
Briovérien afin de proposer des paramètres mécaniques à utiliser pour le dimensionnement de parois
de soutènement ou encore pour argumenter des choix techniques auprès des organismes de contrôle de
la construction.

22
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de


soutènement et leur conception

1. Introduction

Ce premier chapitre est décomposé en trois parties permettant de définir le cadre dans lequel s’inscrit
ce travail. Dans un premier temps, les origines géologiques des schistes du Briovérien et les conditions
dans lesquelles ils se sont formés sont présentées. Le second axe développé dans ce premier chapitre
est une revue des différentes techniques de soutènement usuellement utilisées dans ce type de terrain.
Enfin, les différentes méthodes de calcul utilisées pour le dimensionnement de ces ouvrages dans les
terrains du Briovérien sont présentées ainsi que le contexte normatif dans lequel elles s’inscrivent.

2. Le Briovérien

δes schistes du Briovérien ont fait l’objet de nombreux travaux de recherches abordant l’aspect
géologique de ces formations (Jegouzo 1973, Le Corre 1977, Denis 1987, Dabard 1990, Guerrot et al.
1992). La première partie de ce chapitre n’a donc pas pour ambition de résumer près de 40 ans de
recherches scientifiques sur les mécanismes de formations du Briovérien mais vise davantage à donner
au lecteur un « cadre » géologique qui lui permettra de mieux comprendre les problématiques posées
par ces matériaux lors de travaux de soutènements.

2.1 Étymologie

Le mot Briovérien provient du nom celtique Brioveria qui correspond à l’ancien nom que portait à
l’époque gallo-romaine la ville de Saint-Lô située dans le département de la Manche (Dabard et al,
travaux en cours). Il est composé de deux termes, Briva qui signifie pont et Vera qui signifie Vire.
Brioveria signifiait donc littéralement Pont-sur-Vire. Au XIème siècle, la ville change de nom pour
Saint δaud en référence à l’évêque béatifié, δaud de Coutances. Avec le temps l’orthographe évolue
pour donner Saint Lô de nos jours.

Le nom Briovérien est utilisé pour la première fois en 1895 par le géologue Charles Barrois pour
qualifier les Phyllades de Saint Lô qui est une série inférieure aux conglomérats et schistes pourprés
présents sur l’ensemble du εassif armoricain (Barrois, 18λ5). En 18λλ il réutilise ce terme dans un
guide pour des excursions en Bretagne.

2.2 Localisation géographique du Briovérien

La quasi-totalité du Briovérien se situe au sein du massif armoricain qui comprend une partie de la
Basse Normandie, la Bretagne, le Maine, la Vendée et se poursuit à l’Est sous le bassin parisien et au
sud sous le bassin d’Aquitaine. δes formations du Briovérien sont représentées sur la carte géologique
de la figure 2.1.

23
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

Saint Lô

Figure 2.1 Schéma structural du Massif Armoricain (modifié d’après Chantraine et al., 1983)

Des affleurements datés du Précambrien et rapportés au Briovérien sont dispersés sur l’ensemble du
territoire français comme dans les Vosges, les Pyrénées et le Massif Central. Des successions
sédimentaires d’âge équivalent (Alcudien, Barrandien) sont également présentes dans d’autres régions
d’Europe (Bohème) et du monde.

2.3 δ’histoire géologique du Briovérien

Le socle du massif armoricain est constitué par des formations géologiques datant, principalement de
l’éon Protérozoïque s’étalant de -2500 à -541 εa et de l’ère Paléozoïque s’étalant de -541 à -252,2
εa. δes formations d’âge plus récent sont soit absentes, c’est le cas des formations du εésozoïque (-
252,2 à -66 εa), soit très localisées, c’est le cas des formations d’âge cénozoïque (de -66 Ma à nos
jours).
δe Briovérien, dont la formation est antérieure à l’orogénèse hercynienne, se situe au sein de la chaîne
hercynienne qui s’étend du Portugal jusqu’en Europe centrale (Figure 2.2). Bien que la mise en place
des successions sédimentaires du Briovérien soit reliée à l’orogénèse cadomienne (Protérozoïque
supérieur, Paléozoïque inférieur), l’âge des sédiments n’est pas encore définitivement arrêté. δa
datation de clastes remaniés (galets plutoniques ; Guerrot et Peucat, 1990 ; Samson et al., 2003) et de
grains de zircon (Guerrot et al. 1λλ2) suggère qu’ils furent déposés entre -610 Ma (Ediacarian) et -530
Ma (Cambrien inférieur). Les successions sédimentaires sont principalement constituées de faciès
silteux et gréseux avec quelques intercalations de chailles noires, conglomérats, sédiments calcaires et
dépôts volcaniques.

24
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

Figure 2.2. Affleurements et zones de failles de la chaîne hercynienne, Briovérien localisé par un
encadré bleu (modifié, d’après Franke, 1992)

δors de l’orogénèse hercynienne, entre -400 et -290 Ma, les formations antérieures ont subi une
déformation dont le gradient de déformation est croissant du nord vers le sud (Le Corre, 1977).
En 18λλ, Barrois positionne le Briovérien entre l’Archéen et le Cambrien. Depuis cette première
estimation de nombreux travaux ont été réalisés (voir §2.3.1et § 2.3.2), aboutissant à la distinction
entre le Briovérien Breton et le Briovérien Normand qui ne recouvrent pas la même période de temps.

2.3.1 Le Briovérien breton

Le Briovérien inférieur repose sur un socle de roches magmatiques (Gneiss de Port εorvan) d’âge
Pentévrien (approximativement -750 millions d’années ; Egal et al., 1996). Les premiers dépôts
peuvent être observés en baie de Saint Brieuc et forment le conglomérat de Cesson. Ce dernier
remanie des galets datés de -667 à -645 millions d’années (Guerrot et Peucat, 1λλ0). Dans cette région,
la base du Briovérien inférieur se situe donc au sein du Néoprotérozoïque, entre le Cryogénien et
l’Ediacarien. δa limite supérieure du Briovérien inférieur est, quant à elle, datée par des intrusions
plutoniques (diorite de Saint Quay) à 585 millions d’années (Guerrot et Peucat, 1λλ0 ; Samson et al.,
2003). Enfin, la datation à -540 εillions d’années de zircons remaniés dans les sédiments et l’âge des
Séries Rouges initiales sus-jacentes (environ 472 millions d’années), montrent qu’une partie du
Briovérien supérieur est d’âge Cambrien (Guerrot et al., 1λλ2).
Les limites de formation du Briovérien ne sont donc pas clairement identifiées même si une période
s’étendant de -610 Ma (Ediacarien) à -530 Ma (Cambrien inférieur) est généralement admise.

25
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

2.3.2 Le Briovérien normand

Aucune donnée radiométrique n’est disponible pour dater la base du Briovérien inférieur. σéanmoins,
sa limite supérieure est datée de l’Ediacarien (575 millions d’années) par des intrusions plutoniques, la
diorite de Coutances (Nagy et al., 2002). Le sommet du Briovérien supérieur est quant à lui daté grâce
à une limite stratigraphique. En effet, les sédiments du Briovérien sont recouverts en discordance par
des sédiments du Cambrien inférieur (Tommotien à Adabanien), base du Paléozoïque. Dans le Maine,
ces sédiments sont intrudés par des granitoïdes datés entre 547 et 521 millions d’années (Pasteels et
Doré, 1982 ; Autran et al., 1983 ν D’δemos et al., 1λλ0). Ces données suggèrent que pour ces régions,
le sommet du Briovérien supérieur est d’âge Fortunien, soit le premier étage du Cambrien.
La formation du Briovérien Normand semble donc plus contrainte dans le temps que le Briovérien
breton et s’étend de -575 Ma à -521 Ma.

2.4 La déformation et les faciès géologiques du Briovérien de Bretagne centrale

Les sédiments du Briovérien de Bretagne centrale ont subi une déformation (plis et schistosité ; Le
Corre, 1977) et un métamorphisme de faible niveau (faciès schiste vert, figure 2.3) avec une
température comprise entre 300 et 500 °C et une pression comprise entre 0,1 et 1 GPa, au cours de
l’orogénèse hercynienne.

Figure 2.3 Repérage du faciès schiste vert dans l’espace pression-température


(d’après σicollet, 2010)

Le gradient de déformation est souvent faible et des plis droits et ouverts sont associés à de la
schistosité de flux généralisé.
D’un point de vue lithologique, les sédiments d’âge briovérien sont assez variés. En effet, des
sédiments détritiques terrigènes (des siltites jusqu’aux conglomérats de type Gourin), volcano-
détritiques, intrusions volcaniques et carbonates peuvent être rencontrés. Les sédiments détritiques
terrigènes sont soit feldspathiques soit lithiques (à forte concentration de fragments d’autres roches).
Les conglomérats de type Gourin sont, quant à eux, composés de galets de quartz et de quelques galets
de phtanite. Les sédiments du Briovérien sont majoritairement pauvres en calcium. Les principaux

26
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

minéraux rencontrés sont le quartz, les feldspaths ainsi que des phylosillicates tels que la chlorite
(ferro-magnésienne), la muscovite et l’illite (proche de la muscovite).
Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (B.R.G.M.) a entrepris en 1983 une campagne de
recherches sur les sédiments du Briovérien (Chantraine et al., 1983) et réalisé des coupes à différents
endroits (figure 2.4) : région rennaise, région de Sérent et vallée de la Mayenne. Ce sont ces coupes
qui ont permis de synthétiser les différents faciès rencontrés.

Figure 2.4 Carte de situation des coupes (d’après Chantaine et al., 1983)

2.4.1 Les faciès de la région de Rennes (Coupe de Janzé)

Dans cette région, la déformation est légère et engendre des plis ouverts et une légère schistosité de
flux. Néanmoins, on note la présence de trois méga-structures que sont le synclinal de Noyal sur
Vilaine, l’anticlinal de Châteaugiron et le synclinal de Janzé. Trois faciès principaux ont été identifiés :
les conglomérats quartzeux de type Gourin et les grès verts, les siltites rubanées et les niveaux
carbonatés, les argilites et argilites siltites. Les conglomérats de type Gourin sont principalement
localisés entre Janzé et Amanlis et prennent la forme de bancs lenticulaires, centimétriques à
décimétriques, interstratifiés avec bancs de grès verts. Le faciès correspondant aux siltites rubanées et
aux niveaux carbonatés, est constitué d’alternances de lits pluricentimétriques de siltites et de grès
dans lesquelles on retrouve des joints argileux et des strates calcareuses. Ce faciès ainsi que les
argilites sont ceux qui sont les plus présents dans la région rennaise.

2.4.2 Les faciès de la région de Sérent (coupe de Sérent)

Une distinction peut être faite entre la partie nord et la partie sud de cette région du fait de la diversité
des terrains en place. Au nord, les plis sont ouverts alors qu’au sud ils sont déversés ce qui indique une

27
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

augmentation de la déformation du nord au sud. Les lithologies de la partie nord et sud ne sont pas
complètement identiques. Au nord, à la base de la formation se trouvent des conglomérats quartzeux
de type Gourin (en bancs plurimétriques), puis des grès de différents types (en bancs métriques de grès
quartzeux à grains moyennement usés, feldspathiques et lithiques) et enfin, au sommet de cette série,
des alternances silto-gréseuses (en bancs plurimétriques). Au sud, les premières couches sont
constituées de grès grossiers verts à lentilles de conglomérats de type Gourin, surmontés par des grès
immatures qui progressent jusqu’à des faciès plus fins, puis alternent avec des siltites pour terminer
avec des alternances argilo-silteuses (bancs centimétriques à décimétriques).

2.4.3 Les faciès de la région de Mayenne (coupe de Mayenne)

Dans cette région, la déformation a engendré un ensemble de plis ouverts avec une schistosité de flux.
Comme pour la région de Sérent, la déformation s’accentue en se dirigeant vers le sud comme en
témoigne la présence de plis déversés. De plus, des intrusions et des coulées volcaniques peuvent être
rencontrées dans cette zone. D’un point de vue lithologique, la série débute avec des grès grossiers à
composition feldspathique et lithique et riches en éléments fragiles. La granulométrie des grès diminue
progressivement et ils finissent par alterner avec des siltites en bancs plurimétriques. Au-dessus, des
intercalations de coulées acides et de niveaux volcano-clastiques sont interstratifiées. En remontant
encore la série, la présence d’un ensemble silto-gréseux et de grès calcareux peut être noté. La taille
des grains diminue ensuite pour aboutir à des alternances siltites-argilites. Enfin au sommet de la série,
des conglomérats se développent dans des grès verdâtres. Les faciès volcaniques surviennent quant à
eux à deux périodes dans l’histoire géologique. Au nord, les intrusions ont eu lieu avant la déformation
et sont basiques tandis qu’au sud, les filons sont acides et se sont mis en place après la déformation.

2.5 Conclusion

Les terrains datés du Briovérien et répartis sur l’ensemble du εassif armoricain sont donc variés. δes
granulométries passent des siltites (éléments fins) aux grès (éléments grossiers) et la lithologie est
aussi bien détritique terrigène que carbonnatée ou même volcanique dans le cas de certaines intrusions.
La variabilité des sédiments, que ce soit en termes de composition minéralogique ou de granulométrie,
est une caractéristique notable. Enfin la déformation, bien que faible, surtout dans sur la coupe de
Janzé (la plus proche de Rennes), s’accentue en allant du nord au sud.
Cette première partie a donc permis d’avoir une vue d’ensemble de la formation du Briovérien et des
distinctions existantes entre les différents faciès géologiques. La variabilité des terrains rencontrés au
sein de cette formation explique en partie la variété de techniques de soutènements employés pour la
réalisation d’ouvrages provisoires ou définitifs. Un rapide tour d’horizon des techniques usuellement
employées est donc proposé dans la partie suivante.

28
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

3. Les différentes techniques de soutènement

3.1 Introduction

Les soutènements englobent aussi bien les structures massives que sont les murs de soutènement
(emprise et poids de l’ouvrage importants), que les structures plus souples que sont les écrans de
soutènement (aussi appelés rideaux de soutènement, qui sont relativement minces et peuvent être
réalisés en différents matériaux tels que le béton, l’acier ou encore le bois). δeurs fonctions, peuvent
être diverses, même si les murs de soutènement sont quasi exclusivement utilisés pour retenir des
terrains tandis que les écrans peuvent également servir à maintenir une fouille hors d’eau et servir de
fondation à une superstructure. Dans le cas d’un soutènement de terrain, la mise en place d’un mur ou
d’un écran, permet de s’affranchir de la réalisation d’un talus pour assurer la stabilité du terrain et
permet donc ainsi de limiter l’emprise nécessaire au projet, ce qui est intéressant en sites urbains, car
la place y fait souvent défaut. La réalisation de soutènements dans les terrains anisotropes tels que les
schistes est courante mais n’implique pas l’utilisation systématique d’une technologie donnée. Dans la
suite de ce chapitre, les murs de soutènement sont évoqués mais une attention particulière est portée
aux rideaux (qui se différencient des murs par leur structure moins massive et les fait donc travailler en
flexion), ces derniers ayant bénéficié, au fil du temps et de l’évolution des techniques, d’une
diversification importante (Delattre, 1999) et sont régulièrement utilisés pour soutenir des terrains
anisotropes.

3.2 Les murs de soutènement

δes murs de soutènement constituent probablement une des techniques les plus anciennes puisqu’elle
était déjà utilisée durant l’antiquité (Kérisel, 1985) pour supporter des excavations ou des remblais. Le
mur de soutènement prenait alors la forme de mur poids en maçonnerie qui permettait par sa seule
masse de retenir les terrains situés derrière lui (figure 3.1).

Figure 3.1 Principe de fonctionnement d’un mur poids en maçonnerie

Ce type de soutènement s’est développé de façon importante au cours du temps jusqu’au début du
XXème siècle, période à laquelle il a commencé à être délaissé au profit de nouvelles techniques tels
que les écrans de soutènement utilisant des matériaux industriels comme le béton et l’acier (Delattre,

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Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

2000). Toutefois, cette technique a continué d’évoluer durant le XXème siècle en ayant notamment
davantage recours au béton coulé en place ou sous forme d’éléments préfabriqués. Les murs de
soutènement sont aujourd’hui principalement utilisés sur les projets autoroutiers ou l’emprise
importante du soutènement n’est pas un problème (SETRA, 2011).

3.3 Les écrans de soutènement

3.3.1 Paroi Berlinoise

La paroi berlinoise englobe à la fois des soutènements provisoires et des soutènements permanents,
porteurs et non porteurs. Elle consiste en la mise en place dans le sol d’éléments structurels verticaux
(profilés métalliques) séparés les uns des autres par une distance définie et qui sont ensuite relié entre
eux à l’avancement de l’excavation par des éléments horizontaux (béton projeté, blindage bois). Cette
technique a été utilisée dès la première moitié du XXème siècle pour des projets d’envergure parmi
lesquels on peut citer la construction du métro de Berlin (Spilker, 1937), d'où son appellation.

Figure 3.2 Photographie d’une paroi berlinoise avec un parement en béton projeté réalisé dans les
schistes briovériens (source : Groupe Dacquin)

3.3.2 Paroi en pieux distants ou sécants

Les pieux, dont la fonction première est d’offrir une fondation profonde aux ouvrages, ont également
été utilisés comme rideau de soutènement dès les années 1950 (Veder, 1953). Plusieurs techniques de
soutènement à base de pieux ont été développées. Dans le cas d’un sol offrant une cohésion suffisante
et en l’absence de nappe d’eau derrière la paroi, la technique des pieux distants peut être utilisée, le
principe de soutènement étant alors le même que pour une paroi berlinoise. A l’inverse, si le sol est
faiblement cohérent et/ou si de l’eau est présente dans le sol, la technique de la paroi en pieux sécants
ou en pieux jointifs sera mise en œuvre car elle permettra, d’une part, d’empêcher l’effondrement du
sol soutenu entre les pieux et d’autre part elle présentera une certaine étanchéité. Cette dernière pourra
toutefois être imparfaite du fait des défauts de verticalité et déviations éventuels des pieux qui seront
d’autant plus marqués que la hauteur de l’écran sera grande. Un autre inconvénient majeur de ce type
d’écran, est l’emprise nécessaire du fait de l’encombrement du matériel de forage qui empêche de

30
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

venir se positionner au plus près d’éventuels ouvrages mitoyens. Dans les deux types de soutènements,
une lierne de couronnement est réalisée en tête afin d’homogénéiser les déplacements de la paroi. Une
paroi en pieux distants tirantée, réalisée dans des schistes briovériens fortement argilisés, est présentée
en figure 3.3.

Figure 3.3 – Paroi de pieux distants tirantée en tête (source : Groupe Dacquin)

3.3.3 Paroi moulée

La réalisation de soutènement par paroi moulée est une technique apparue dans les années 1950 avant
de connaitre un développement important dans les années 1960 (Chadeisson, 1961; Fehlmann, 1961).
Ce type d’écran consiste à réaliser l’écran par panneaux en béton armé directement dans le sol, ce
dernier jouant donc le rôle de coffrage naturel. Le perfectionnement de cette technique de soutènement
a continué par la suite, notamment avec la mise au point de matériels de forages toujours plus
performants μ mise au point de l’hydro fraise pour forer dans des terrains plus durs (Fenoux, 1λ82),
systèmes de guidage pour avoir une bonne précision sur la verticalité des panneaux (Tornaghi et al.,
1985)... Du fait de son coût élevé, la paroi moulée est un soutènement utilisé uniquement dans le cas
d’ouvrages définitifs et pour des conditions de sol précises (dans les terrains à faible cohésion qui ne
pourraient donc pas être simplement maintenus par des pieux distants ou des profilés métalliques car il
y aurait un risque d’éboulement entre les éléments verticaux). δa paroi moulée est également utilisée
dans des conditions hydrologiques particulières, notamment si la nappe phréatique se trouve à une
faible profondeur et qu’un bon niveau d’étanchéité est recherché (des suintements peuvent toutefois
être observés mais dans des tolérances fixées par des normes comme le DTU 14.1 (AFNOR, 2000a).
Enfin, ce type de soutènement peut également reprendre des charges structurelles et être donc un
élément porteur tout en présentant l’avantage d’avoir une emprise réduite (40 cm d’épaisseur au
minimum) par rapport à un autre type de paroi étanche tel que des pieux sécants avec un contre voile
en béton (60-70 cm d’épaisseur au minimum).
Un exemple de paroi moulée réalisée dans des schistes très fracturés est présenté en figure 3.4.

31
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

Figure 3.4 Paroi moulée butonnée en tête (source : Dacquin)

3.3.4 Autres techniques

Un grand nombre d’autres techniques de soutènement existent (palplanches, soil mixing, …) mais leur
utilisation dans les terrains fracturés tels que les schistes briovériens est beaucoup plus rare. Elles ne
seront donc pas décrites dans le cadre de ce mémoire. Néanmoins, la technique de la paroi clouée peut
être utilisée dans le cas de terrains rocheux fracturés et altérés. Cette technique consiste en la mise en
place d’un parement en béton projeté armé de treillis soudé et maintenu par des clous au fur et à
mesure de l’avancement de l’excavation (réalisation par passes).

3.3.5 Conclusion

Les techniques de soutènement les plus utilisées dans les terrains anisotropes tels que les schistes, ont
été présentées. Le développement des différentes techniques de soutènement a été accompagné par
l’évolution des méthodes de calcul qui ont permis de réaliser des structures de soutènement toujours
plus imposantes (hauteur soutenue pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres) et plus complexes
(géométrie de fouille, contraintes en site urbain). La dernière partie de ce chapitre introductif
s’attachera, après quelques rappels sur le dimensionnement à l’équilibre limite, à détailler les
principales méthodes numériques actuellement utilisées en France pour le dimensionnement des
écrans de soutènement : la méthode au coefficient de réaction et la méthode aux éléments finis.

4. Méthodes de dimensionnement des écrans de soutènement

4.1 Introduction

Les méthodes de dimensionnement des écrans de soutènement ont évolué au cours du temps grâce à
l'avancée des connaissances scientifiques sur les sols (caractérisation de leur comportement
mécanique) mais aussi du fait de l'évolution des techniques de mise en œuvre des écrans et aux
avancées technologiques dans le domaine du calcul informatique. Cette dernière partie a donc pour but
de présenter ces méthodes. Dans un premier temps la méthode de calcul dite à l'équilibre limite
(méthode MEL) est présentée. Cette méthode, dont les équations peuvent être résolues

32
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

analytiquement, ne permet de traiter que des cas simples de soutènement (paroi simplement butée,
avec un ancrage...) ce qui constitue également sa principale faiblesse. La justification des ouvrages de
soutènement autostable ou avec un niveau d’appui, vis-à-vis d’un défaut de butée, avec cette méthode
est rendue obligatoire par la norme d’application nationale des Eurocodes concernant les écrans de
soutènement (NF-P94-282, AFNOR, 2009).
La généralisation du calcul informatique a accompagné le développement de la méthode au coefficient
de réaction qui a vu son utilisation se généraliser pour le dimensionnement des soutènements. Les
logiciels basés sur cette méthode (RIDO, K-Rea) sont désormais d'utilisation courante dans les
bureaux d'études. Cette méthode, prenant en compte l’interaction sol-structure (méthode MISS selon la
NF-P94-282), présente l'intérêt d'être assez simple d'utilisation mais son fonctionnement repose sur un
coefficient dont la détermination est toujours sujette à débat.
La méthode des éléments finis, est encore peu exploitée pour le dimensionnement de projet courant du
fait de l’investissement en temps nécessaire plus important que dans le cas des méthodes utilisant le
module de réaction (mais aussi d’un plus grand nombre de paramètres à intégrer dans le modèle et qui
sont souvent non définis dans les études géotechniques). Elle est par contre utilisée pour les projets
complexes car elle permet une modélisation beaucoup plus fine des problèmes (terrains, structure,
interface sol-structure) et s’inscrit à ce titre dans le cadre de la méthode εISS. Les points clés de la
modélisation par éléments finis en géotechnique sont donc présentés.
δ’ensemble de ces méthodes s’inscrit donc dans un contexte normatif désormais européen avec
l’entrée en vigueur des Eurocodes (EC7 pour le calcul géotechnique, AFNOR, 2005) et de leurs
annexes nationales (NF-P94-282, AFNOR 2009, pour les écrans de soutènement et NF P94-262,
AFNOR 2012, pour les fondations profondes).

4.2 Dimensionnement d’une paroi de soutènement à l’équilibre limite

La stabilité d'une paroi de soutènement peut être assurée par plusieurs composantes. Dans le cas d'une
paroi non ancrée, la stabilité est assurée uniquement par la butée des terres sur la fiche (pression du
terrain sur la paroi côté fouille) tandis que dans le cas d'une paroi avec ancrage la stabilité de la paroi
est assurée à la fois par la butée et par la résistance de l'ancrage à l'arrachement (voir la figure 4.1).
Pour assurer la stabilité du soutènement on peut donc jouer sur 3 éléments : la longueur de la fiche, la
rigidité de la paroi et la présence d'un système d'appui (sur un ou plusieurs niveaux de type butonnage
ou ancrage). Deux types de paroi peuvent être distingués : les parois simplement butées en pied (qui
sont obligatoirement ancrées) présentant une faible valeur de fiche, et les parois encastrées en pied
(ancrées ou non) et présentant une valeur de fiche élevée. Costet et Sanglerat (1983), décrivent dans
leur ouvrage la technique de calcul classique d'un rideau de palplanche dans différentes configurations.
δe principe de ces calculs est explicité dans les pages qui suivent pour le cas simple d’un sol
monocouche.

Paroi Tirant

Terrain soutenu

Fiche
Figure 4.1 Schéma de principe d’une paroi de soutènement avec tirant d’ancrage

33
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

Plusieurs cas simples peuvent être traités à partir de l’équilibre limite μ rideau sans ancrage (§4.2.1),
rideau avec ancrage simplement buté en pied (§4.2.2.1), rideau ancré et encastré en pied (§4.2.2.2).
La première étape du calcul consiste à déterminer la pression des terres, p(z) exercée sur le
soutènement. Cette dernière est différente en poussée (effet déstabilisateur) et en butée (effet
stabilisateur). La pression p(z) est évaluée à partir de coefficients dit de poussée et de butée (ka et kp)
usuellement déterminés à partir des tables de poussée/butée de Kérisel et Absi (Kérisel et Absi, 1990),
et de l’obliquité des efforts par rapport à la paroi de soutènement ( ).

Les valeurs généralement admises pour un soutènement sont celles présentées ci-dessous :

= ± �′ pour un contact sol/rideau rugueux


= pour un contact sol/rideau lisse (4.1)
= ± �′ valeur intermédiaire

δ’expression générale de p(z) s’exprime suivant l’expression 4.2.

= � + +∆ (4.2)

Avec : � la poussée due au poids du terrain, la poussée due à une surcharge éventuelle et
∆ la poussée due à l’eau.

δ’expression de la pression varie selon que l’on soit en butée ou en poussée. En poussée, la pression
du sol sur la paroi est égale à la somme des expressions présentées en (4.3).


= � × co� + × co� − × co� + (4.3)

Avec : � × co� coefficient de poussée du terrain, ′ le poids volumique déjaugé du terrain


(kN/m3),z la profondeur (m), × co� le coefficient de poussée de la surcharge, q la surcharge
(kN/m²), × co� le coefficient de poussée lié à la cohésion C (kN/m²) du terrain, le poids
volumique de l’eau (kσ/m3).

En butée, la pression du sol sur la paroi est égale à la somme des expressions présentées en (4.4).


= � × co�( ) + × co�( ) + × co�( ) + (4.4)

Avec : � × co�( ) le coefficient de butée du terrain et � × co�( ) le coefficient de butée de la


surcharge.

4.2.1 Dimensionnement d’un rideau sans ancrage

Le fonctionnement de ce type d'excavation est simple puisqu'il s'agit, comme pour les murs de
soutènement, d'un basculement de la paroi vers l'excavation autour d'un point fixe. Sous l'action de la
poussée des terres, la paroi mobilise deux forces : la butée du sol en avant de la paroi et la contre butée
du sol en arrière (si la fiche est suffisamment importante). L'action combinée de ces deux sollicitations
est équivalente à un appui encastré de la paroi (le pied de paroi est maintenu par deux forces
opposées). L'instabilité de la paroi est alors considérée soit comme la conséquence d'une fiche

34
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

insuffisante (dans ce cas on aboutit au pivotement de la paroi autour d'un axe située au-dessus du pied
de paroi et une rupture du terrain) soit la conséquence d'une inertie de la paroi insuffisante (dans ce cas
on aboutit à une rupture structurelle de la paroi). Dans le cas d'un rideau non ancré et en considérant
un milieu homogène et pulvérulent, on considère le diagramme présenté sur la figure 4.2.

Les sollicitations mécaniques dans la paroi à la profondeur d, le moment fléchissant M et l'effort


tranchant T, se calculent selon les formules présentées respectivement dans les équations 4.5 et 4.6
(cas général avec nappe affleurant au niveau du terrain naturel).

+
=∫ + − − (4.5)

Soit la différence entre le moment généré par la poussée et celui généré par la butée.

+
= =∫ − (4.6)

Pour déterminer la fiche (unique inconnue du problème de stabilité) minimale de la paroi aboutissant à
sa stabilité, c’est à dire où les forces de poussée et de butée s’annulent parfaitement, il faut résoudre
l'équation M(fr)= 0 avec fr la fiche réduite telle que présentée sur la figure 4.2.

Figure 4.2 Diagramme des efforts s’exerçant sur la paroi (en vert la pression de butée et en rouge la
pression de poussée). H : hauteur soutenue, f : fiche, f0 : fiche minimale sous le point de pression
différentielle nulle nécessaire à l’équilibre des moments en pied de l’écran, e : point de pression
nulle, fr : fiche réduite, C : contre butée (modifiée d’après Costet et Sanglerat, 1983)

En déterminant la position e du point de pression nulle, c'est à dire le point où la pression générée par
la poussée des terres et celle générée par la butée des terres sont égales, on peut en déduire,
connaissant fr, la valeur de f0 et calculer enfin la fiche totale selon l'expression suivante : f = e + 1,2f0.
Après avoir réalisé cette vérification de la stabilité générale du soutènement vis-à-vis de la rupture du
terrain, il ne reste plus qu’à vérifier la résistance structurelle du rideau.

35
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

4.2.2 Dimensionnement d’une paroi avec ancrage

Dans le cas de certains soutènements de grande hauteur, dans des terrains peu cohérents ou en
présence d'ouvrages mitoyens limitant les déplacements admissibles, la fiche seule ne suffit pas à
assurer la stabilité du soutènement. Il est alors nécessaire d'ajouter un (ou plusieurs) appui
supplémentaire (prenant la forme de tirant ou de buton) et qui est mise en place à un (ou plusieurs)
niveau de la paroi.

4.2.2.1 Rideau ancré, simplement buté en pied

Il s'agit du cas où la fiche de la paroi n'est pas très importante et nécessite donc la mise en place d'un
ancrage pour assurer la stabilité générale du soutènement. Les deux inconnues du problème sont la
longueur de la fiche et la force d’ancrage nécessaire. La situation présentée sur la figure 4.3 est
considérée.

Figure 4.3 Soutènement avec ancrage simplement buté en pied. H : hauteur soutenue, f : fiche, A :
force d’ancrage (modifiée d’après Costet et Sanglerat, 1983)

δe moment fléchissant et l’effort tranchant dans la partie en fiche sont exprimés dans l’ensemble
d’équations (4.7) et (4.8).

+
=∫ + − − − + (4.7)

Différence entre le moment dû à l’action déstabilisante (poussée) et le moment dû aux actions


stabilisantes (butée et ancrage).

+
=− =∫ − − (4.8)

δes inconnues à déterminer pour vérifier la stabilité de l’ouvrage sont la fiche et la force d’ancrage.
Celles-ci sont déterminés à partir de la résolution des équations suivantes : T(a)=0 et M(f)=0.
δa résistance structurale de l’écran est déterminée en résolvant T(dm)=0 afin d’obtenir dm et calculer
ainsi le moment maximum que subit la paroi : Mmax=M(dm).

36
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

4.2.2.2 Rideau ancré et encastré en pied

C'est le cas le plus complexe que l'on peut traiter en utilisant la méthode de l'équilibre limite. Dans ce
cas, trois paramètres sont inconnus (la fiche, l'effort dans l'ancrage et la force de contre butée) alors
que seule deux équations sont disponibles pour la résolution (une équation sur le moment et une
équation sur l’effort tranchant). Pour la résolution du problème, il est donc nécessaire d'ajouter une
donnée supplémentaire. La méthode usuelle (méthode de la poutre équivalente, Blum, 1931) consiste
à faire l'hypothèse d'un appui fictif au point de moment nul, en considérant, que ce point de moment
nul coïncide avec le point de pression nulle. L'instabilité se développe par pivotement de la paroi
autour du point de fixation de l'ancrage et au niveau de la fiche. Le cas d'un rideau encastré en pied
avec un ancrage est présenté sur la figure 4.4.

Figure 4.4 Soutènement avec ancrage encastré en pied (d’après Blum, 1931). H : hauteur soutenue, f :
fiche, e : point de pression nulle, f0 : fiche minimale sous le point de pression différentielle nulle
nécessaire à l’équilibre des moments en pied de l’écran, fr : fiche réduite, C : contre butée, A : force
d’ancrage.

La connaissance de la position du point de moment nul permet donc de simplifier le problème en se


ramenant à l'étude de deux tronçons isostatiques assimilables à deux poutres sur appuis juxtaposées
(tronçon allant de la tête de paroi jusqu’à la profondeur e et de e jusqu’en pied de paroi). δa résolution
de l'équilibre en moment de chaque tronçon est faite séparément.

4.2.3 Conclusion

Cette première partie permet de se rendre compte des limites du dimensionnement de soutènement par
la méthode de l'équilibre limite. En effet, cette technique est avant tout destinée à des cas simples ou à
un prédimensionnement rapide d'ouvrage. Elle ne permet pas de prendre en compte d'interaction sol-
structure, ni la présence de discontinuités ou le caractère anisotrope des terrains soutenus. Cette
méthode de calcul est néanmoins rendue obligatoire par la norme NF-P94-282 pour la vérification de
la stabilité d’écrans autostables ou avec un niveau d’ancrage. Pour les parois présentant un ou
plusieurs niveaux d’appuis (buton, tirant), le dimensionnement se fait, dans la majorité des cas, par la
méthode au coefficient de réaction. Cette méthode est présentée dans le point suivant de ce chapitre.

37
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

4.3 Dimensionnement d’une paroi par la méthode du coefficient de réaction

La méthode de calcul au coefficient de réaction est basée sur la théorie de Winkler (1867). Le principe
repose sur le fait que la réaction d'un solide par rapport à un autre correspond à un profil de pression
dont l'intensité est directement proportionnelle au déplacement de la surface d'interaction de ces deux
solides. En conséquence, l’interaction entre ces deux solides peut être modélisée par une rigidité. En
transposant ce concept au domaine des soutènements, cela signifie que la pression horizontale du sol
sur la paroi est proportionnelle au déplacement horizontal de cette dernière. Le coefficient de
proportionnalité entre ces deux grandeurs est appelé le coefficient de réaction du sol. L'utilisation de
cette méthode pour le dimensionnement des soutènements a longtemps été limitée par deux
problèmes : la définition du coefficient de réaction qui est, aujourd'hui encore, sujette à débat (Simon,
1995 ν même si une formulation a été retenue pour la norme d’application nationale des Eurocodes
pour les écrans de soutènement) et une réalisation aisée des calculs qui n'a été permise que par
l'apparition du calcul informatique.

4.3.1 Présentation de la méthode de calcul au coefficient de réaction

L'objectif de cette méthode est de vérifier que la déformée de la paroi est dans un état d'équilibre qui
est compatible avec les différents paramètres du problème: rigidité de la paroi, pression exercée par le
sol sur la paroi, présence de butons ou de tirants, présence d'une nappe... Dans ce type de calcul, le sol
est modélisé comme une succession d'appuis élastiques de raideur kh qui correspond au coefficient de
réaction horizontal du sol. Le phasage des calculs doit correspondre au phasage prévu des travaux afin
de réaliser les calculs dans les conditions les plus proches possibles de la réalité. Dans le calcul, la
réalisation de la paroi avant excavation est supposée ne pas modifier les contraintes initiales dans le
sol et que la déformation initiale de la paroi est nulle. La contrainte horizontale initiale prise en un
point s'exprime alors suivant l'équation 4.9.

�′ = . �′ (4.9)

Avec le coefficient de poussée des terres au repos


Tant que la contrainte horizontale est supérieure à l'état limite de poussée et inférieure à l'état limite
de butée , elle est calculée suivant la relation de Winkler (1867) présentée dans l'équation (4.10).

�ℎ′ = � ′ + ℎ (4.10)

Avec � ′ la pression des terres au repos et y le déplacement horizontal au point considéré.

− −
Le coefficient de réaction horizontal kh (dimension ou kN/m3 en unités du système
international) n'est pas une caractéristique intrinsèque du sol mais un paramètre calculatoire permettant
de relier la pression horizontale du sol au déplacement horizontal de l'écran au même niveau par la
relation 4.11 (voir également la figure 4.5).

∆ = ℎ∆ (4.11)

38
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

Figure 4.5 Schéma du déplacement de la paroi (Corté, 1979)

Le terrain est assimilé à une succession d'appuis élastiques de raideur kh.


La méthode de calcul au module de réaction consiste donc à considérer le soutènement comme une
poutre sur une succession d’appuis élasto-plastiques. Dans le cas d’une poutre élastique, cette loi
d’interaction simple conduit à l’équation différentielle (4.12):

� = , (4.12)

Cette équation est facilement intégrable numériquement. La méthode de calcul au module de réaction
est intégrée dans les logiciels commerciaux d’ingénierie (RIDτ, KRea, …) et est ainsi largement
utilisée dans les bureaux d’étude.

4.3.2 Détermination du coefficient de réaction horizontal

Le module de réaction dépend en théorie de plusieurs paramètres : des caractéristiques intrinsèques du


sol mais également des caractéristiques de la paroi (longueur de la paroi, produit d'inertie EI), de la
profondeur et de la présence de tirants ou de butons à la phase de calcul considérée. Il est toutefois
supposé indépendant de la pression appliquée sur la paroi et souvent considéré comme étant constant
dans une même couche de sol.

La détermination du coefficient de réaction est toujours sujette à débat (Simon, 1995) du fait qu'elle
est davantage basée sur le retour d'expérience sur le comportement d'ouvrages déjà réalisés, que sur
des théories scientifiques irréfutables (Vezole, 1995).

Les principales méthodes de calcul utilisées pour calculer le coefficient de réaction d'un sol varient
fortement, d'un auteur à l'autre et sont présentées dans les paragraphes qui suivent.

39
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

4.3.2.1 Méthode de Ménard et Bourdon

La formule qui a longtemps été la plus utilisée, car s'appliquant à tous les cas de figures à l'exception
des phases de mise en précontrainte des tirants, est celle établie par L. Ménard et al. (1964) et
présentée en (4.13).

�. �
= [ + . ] (4.13)

Avec :

α le coefficient rhéologique du sol selon εénard (les valeurs de ce coefficient sont présentées dans le
tableau 4.1 pour les sols et 4.2 pour les roches).
a est la hauteur sur laquelle le sol est sollicité en butée par l’ouvrage et que εénard évalue
forfaitairement à 2/3 de la fiche du rideau.
� est le module pressiométrique exprimé en MPa.

Tableau 4.1 Valeur du coefficient rhéologique suivant le type de sol


Tourbe Argile Limon Sable Gravier
Type
α EM/pl α EM/pl α EM/pl α EM/pl α
Surconsolidé ou
- >16 1 >14 2/3 >14 ½ >14 1/3
très serré
Normalement
consolidé ou
1 9-16 2/3 8-14 ½ 8-14 1/3 8-14 ¼
normalement
serré
Sousconsolidé
altéré et remanié - 7-9 ½ 5-8 ½ 5-8 1/3 - -
ou lâche

Tableau 4.2 Valeur du coefficient rhéologique pour les roches


Rocher
Type α
Très peu fracturé 2/3
Normal 1/2
Très fracturé 1/3
Très altéré 2/3

4.3.2.2 Méthode de Balay

L'expérience acquise au fur et mesure de la réalisation de soutènements a permis d'affiner la


formulation de Ménard afin de mieux correspondre aux observations des ouvrages réels. La
formulation proposé par Balay (1984) est la même que celle de Ménard mais le paramètre a devient
variable (voir la figure 4.6) et l'on considère le module pressiométrique moyen sur la longueur a.

40
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

Figure 4.6 Valeur du paramètre a en fonction de la géométrie du problème (Philipponat, 1979)

4.3.2.3 Méthode de Schmitt

Schmitt (1995) a démontré, pour des valeurs du paramètre a supérieures à 2 m, que la formule de
Ménard est quasiment équivalente à la relation (4.14):

.
ℎ = �
(4.14)

Le suivi d'ouvrages réels a permis à Schmitt de formuler une expression de a reliée aux
caractéristiques de la paroi et définie comme présenté en (4.15).

� ,
= min[ � ℎ ; , � ] (4.15)

Le calcul du coefficient de réaction dans le cas général s’effectuant avec la formule (4.16).

⁄�
ℎ = , (4.16)

Avec EI le produit d’inertie de l’ouvrage de soutènement.

Cette formulation pour déterminer le coefficient de réaction du terrain présente l’intérêt de prendre en
compte l’inertie de la paroi dans le calcul (via le terme EI). δa prise en compte de l’inertie de la paroi
dans le calcul est en effet considérée comme étant indispensable par certains auteurs (Dhouib, 1995).
Cette formulation est celle qui a été retenue dans les règlements européens, notamment l’Eurocode 7
désormais d’application pour le calcul des soutènements avec un ajustement qui fait passer le
coefficient 2.1 (de l’expression 4.16) à 2.

4.3.2.4 Méthode de Chadeisson

Une méthode alternative pour calculer le module de réaction du sol a été proposé par Chadeisson dans
les années 1970 et est utilisée depuis par les professionnels. Cette formulation, qui s'applique
principalement aux soutènements réalisés en paroi moulée, s'affranchit de l'utilisation de la fiche et est
reliée uniquement aux paramètres du critère de Mohr-Coulomb que sont la cohésion et l'angle de
frottement en conditions drainées notées respectivement C’ et φ’. δa formulation de Chadeisson se
présente sous la forme d'un abaque (figure 4.7) et est basée sur les retours d’expériences de différents

41
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

chantiers instrumentés. Cet abaque a été publié par Monnet (Monnet, 1994) qui en a proposé une
formulation analytique présentée au travers de l’équation (4.17).

′ �′
� ℎ

ℎ =( − )[ � .( ) ] + (4.17)
� ��

Avec :
γ : Poids spécifique du sol.
: Coefficient de butée
: Coefficient des terres au repos
� : Déplacement caractéristique lié à l’angle de frottement interne du côté de la poussée.
: Déplacement caractéristique lié à la cohésion du côté de la poussée.
C’ : Cohésion drainée
: Terme de cohésion
: Cohésion de référence

Figure 4.7 Abaques de Chadeisson (tiré du manuel d’utilisation de K-Rea)

4.3.2.5 Conclusion

Cette partie a permis de présenter les différentes méthodes disponibles pour calculer le coefficient de
réaction d'une couche de terrain. Pour un même terrain, l’utilisation de l’une ou l’autre de ces

42
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

méthodes conduit à des valeurs du coefficient de réaction très variables. De plus, la limitation de
l’utilisation de cette méthode pour des terrains anisotropes, tels que les schistes du Briovérien, apparaît
clairement puisqu’elle ne permet pas de prendre en compte une éventuelle anisotropie du terrain. Le
calcul au coefficient de réaction demeure néanmoins la méthode la plus couramment utilisée en
France. Les dimensionnements réalisés avec cette méthode se sont révélés être fiables dans la mesure
où aucun incident majeur n’a été observé sur des chantiers de soutènement qui soit imputable au
principe du calcul en lui-même. Toutefois, depuis maintenant plusieurs années le calcul de
soutènements par la méthode des éléments finis se développe particulièrement pour les projets
complexes ou à risques importants et pour lesquels une modélisation par la méthode du coefficient de
réaction ne permettrait pas de prendre en compte tous les éléments influents du projet. En effet, la
modélisation aux éléments finis permet (notamment en 3D) de se rapprocher au plus près des
conditions réelles du projet (géométrie, conditions limites, modèles de sol utilisés variés...). Le calcul
de soutènements par la méthode des éléments finis est donc aborder dans la dernière partie de ce
chapitre.

4.4 Dimensionnement de soutènements par la méthode des éléments finis

Les premiers travaux sur l'utilisation de la méthode des éléments finis pour le calcul géotechnique et
plus précisément pour les soutènements, datent du début des années 1970 (Clough et Duncan, 1971).
Toutefois, leur utilisation de manière plus intensive dans les bureaux d'études pour le calcul de
soutènements n'a vraiment débuté que dans les années 1990 avec le développement de l'informatique
et de la puissance de calcul des ordinateurs nécessaire à l’utilisation de la méthode des éléments
finis. Le recours à cette méthode pour le dimensionnement de parois de soutènement dans les projets
classiques reste toutefois limitée dans la mesure où la méthode au coefficient de réaction lui est
souvent privilégiée du fait de sa plus grande simplicité d'utilisation (moins de données nécessaires,
modélisation plus rapide...). Néanmoins, pour les projets plus complexes la méthode aux éléments
finis permet une modélisation plus fine du problème que la méthode au coefficient de réaction. Dans
cette partie, les points importants d’une modélisation éléments finis sont tout d’abord présentés avant
de poursuivre avec le modèle de comportement du sol le plus couramment utilisé.

4.4.1 Points clés de la modélisation éléments finis

A l'inverse de la méthode au coefficient de réaction où la géométrie du problème n'est pas


rigoureusement prise en compte, à l’exception éventuellement de celle de l’écran via le coefficient de
réaction, la modélisation éléments finis permet de la prendre en compte (géométrie complète pour une
modélisation 3D, calcul en déformations planes dans le cas d'une modélisation 2D).

 Type de calcul

L'hypothèse la plus fréquente pour le calcul de soutènement en 2D par la méthode des éléments finis
est de réaliser le calcul en déformations planes. Cette hypothèse est généralement admise car elle va
dans le sens de la sécurité. En effet, on ne tient pas compte de cette façon de l'effet stabilisateur des
angles de la fouille. Les résultats obtenus en déformations planes seront représentatifs de ce que l'on
pourra observer loin des angles de la fouille tandis que les sollicitations de la paroi au niveau de ces
angles seront surestimées (dans le cas d’un milieu continu). Ce phénomène a été observé par exemple

43
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

par Ou et al. (1996) qui a comparé pour différentes dimensions de fouilles les résultats obtenus en
déformations planes et en 3D.

 Type d’éléments

Les types d’éléments utilisés pour le calcul peuvent avoir une influence sur les résultats obtenus tant
en termes de précision que de pertinence. Quelques exemples d’éléments classiquement utilisés dans
le cas de calculs éléments finis en déformations planes sont présentés sur la figure 4.8.

Figure 4.8 Eléments de type Lagrange (déplacements) et de type Hermite (déplacements et rotations),
d’après Monet, 2013.

δe logiciel PδAXIS 2D a recours à des éléments de type δagrange à 6 ou 15 nœuds tandis que le
logiciel CESAR autorise l’utilisation d’éléments δagrange à 3 ou 6 nœuds ou d’éléments de type
Hermite à 4 ou 8 nœuds.

 Dimensions du modèle

La question de la définition de la taille du modèle, c'est à dire sa largeur et sa hauteur, est un point de
la modélisation à ne pas négliger. En effet, les dimensions du modèle par rapport à la taille du
soutènement et de l’excavation peuvent avoir une influence importante sur les résultats obtenus tant en
termes de contraintes que de déformations (Burland et al., 1979 ; Arafati, 1996) mais également sur le
temps de calcul nécessaire.
De nombreuses études paramétriques ont déjà été menées pour tenter de déterminer les rapports idéaux
hauteur de modèle sur hauteur de fouille et largeur de modèle sur largeur de fouille. Delattre (1999)
présente une synthèse de ces études, et préconise des rapports largeur modèle sur largeur fouille et
hauteur modèle sur hauteur fouille compris pour la plupart entre 2 et 4. Néanmoins, dans le cas où les
couches de terrains modélisées présentent une faible rigidité, il peut être nécessaire de diminuer la
hauteur du modèle ou de modéliser des couches de terrain plus rigides en profondeur (Le Cor et al.,
2014). Dans le cas contraire un soulèvement du fond de fouille proportionnel à l’épaisseur de terrain
modélisée sera observé.

44
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

 Le maillage

La densité du maillage influe directement sur la durée des calculs (à taille de modèle égale plus la
densité du maillage sera importante et plus le calcul sera long) et sur leur précision (Delattre, 2004 ;
une densité de maillage plus importante permettra d’avoir une meilleure précision sur le calcul). Dans
la pratique courante du calcul éléments finis, le maillage d'éléments est affiné autour de la zone à
excaver afin d'obtenir une meilleure précision des résultats tandis que l'on applique un maillage plus
lâche sur les zones moins impactées par la réalisation de l’excavation afin d'optimiser le temps de
calcul. Cette optimisation du maillage en fonction des zones impactées par la réalisation du
soutènement sera d'autant plus importante en 3D où les temps de calculs peuvent être longs.

 Les conditions aux limites

δes conditions aux limites du modèle doivent être définies pour qu’elles ne perturbent pas le
comportement du terrain au niveau de la fouille ainsi que de la paroi. Différentes conditions peuvent
être imposées aux limites du modèle (conditions sur les déplacements ou les rotations des nœuds, sur
les chargements appliqués) et doivent être choisies afin de modéliser de manière pertinente le
problème étudié.

 Modélisation de la paroi de soutènement

δorsqu’une modélisation aux éléments finis est utilisée dans le but de dimensionner une paroi, celle-ci
peut être modélisée de deux manières différentes : soit avec des éléments de terrain (modélisé donc
comme une couche de terrain) soit avec des éléments poutres. Dans les deux cas, étant donné que le
matériau utilisé dans la construction de la paroi (béton armé, acier) possède des propriétés mécaniques
souvent très supérieures au terrain soutenu, son comportement est modélisé par une loi élastique
linéaire (la paroi devant être dimensionnée pour reprendre les efforts qui lui sont appliqués tout en
demeurant élastique, on ne cherche pas obtenir de rupture dans cet élément). Le choix entre les deux
manières de modéliser une paroi aura un impact sur les résultats obtenus (Day et Potts, 1993).
δa modélisation d’une paroi avec des éléments de terrain est davantage adaptée au cas de parois
épaisses (par exemple les parois moulées) puisque dans ces conditions elle décrit mieux la géométrie
de la structure. Les éléments poutres sont quant à eux plus adaptés aux parois fines (par exemple, les
rideaux de palplanches). Notons cependant qu'il ne s'agit pas réellement de poutre car la 3 ème
dimension est très importante contrairement aux poutres…
δ’utilisation d’éléments poutres est néanmoins intéressante dans le cadre d’un dimensionnement de
paroi car elle permet le calcul direct des sollicitations de la paroi (efforts tranchant, moments) qui
doivent être calculées à partir des contraintes dans le cas d’éléments de terrain. Ces sollicitations sont
nécessaires pour pouvoir par la suite effectuer le dimensionnement structurel de la paroi : section de
béton armé, type de profilé métallique et nuance d’acier...

 Modélisation de l’interface terrain/paroi

δa modélisation des éléments d’interface entre le terrain soutenu et la paroi est un point crucial dans la
résolution de problèmes utilisant la méthode des éléments finis (Arafati, 1996). Dans une modélisation
éléments finis, et en l’absence de définition d’éléments d’interface, il ne peut pas se produire de
déplacement relatif au niveau d’un nœud selon que l’on se positionne du côté du terrain ou de la paroi.
Cela implique que le mouvement de la paroi suit, en tout point, le mouvement du sol. Hors dans les
cas réels, des déplacements différentiels entre la paroi et le terrain peuvent être observés (par exemple

45
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

un décollement de la paroi en tête dans le cas de terrains cohérents, Delattre, 2004). La mise en place
d’éléments d’interface permet de s’affranchir de ce problème. En effet, ces éléments autorisent un
déplacement relatif entre deux nœuds initialement confondus. De plus un critère de rupture
élastoplastique, dont les caractéristiques sont souvent inférieures à celles du terrain modélisé, peut être
associé à ces éléments (une résistance à la traction peut également être définie) permettant un
déplacement du sol indépendant de la paroi au niveau de l’interface. δ’absence de ces éléments dans la
modélisation aboutira dans la majorité des cas à des sollicitations de la paroi éloignées des
comportements généralement admis (Arafati 1996 ; Frih et al. 2002 ; Delattre, 2004).

 Autre éléments influents

Différents auteurs (Arafati, 1996 ; Kazmierczak 1996 ν εarten, 2005) ont mis en évidence l’influence
d’autres paramètres de modélisations sur les résultats obtenus, parmi lesquels la prise en compte des
étapes de mise en place de la paroi (qui peuvent avoir des conséquences sur l’état de contrainte du sol
autour de la paroi), la modélisation des appuis tels que les butons ou les tirants et enfin le respect du
phasage des terrassements (terrassement en plusieurs passes ou en une seule).

Un nombre important de paramètres, indépendant du modèle de terrain utilisé, influe donc sur les
résultats obtenus. Dans le point suivant, le type de modèle de terrain le plus couramment utilisé est
présenté.

4.4.2 Modèle de terrain élastoplastique parfait avec critère de plasticité Mohr-Coulomb

Les lois de comportement purement élastiques sont rarement utilisées pour décrire le comportement
des terrains et restent limitées à l’ouvrage de soutènement. Du fait de résistances mécaniques
généralement très inférieures à celles de l’ouvrage de soutènement, la plastification interviendra dans
le terrain en premier lieu. En effet, la plastification du terrain, du moins localement, peut être
acceptable ce qui ne sera jamais le cas dans un ouvrage de soutènement qui doit rester dans le domaine
élastique en tout point en phase de service.
Dans la majorité des problèmes de soutènement traités en ingénierie, les lois de comportement
adoptées pour modéliser les terrains sont de type élastoplastique linéaire. Le critère de Mohr-
Coulomb, présenté dans la relation (4.18), constitue un des critères de plasticité les plus simples et le
plus couramment utilisé dans les problématiques liées aux soutènements.

�= +� � (4.18)

Avec : � contrainte de cisaillement, C la cohésion du terrain, � la contrainte normale et � l’angle de


frottement du terrain.

Ce type de critère ne permet pas de prendre en compte une quelconque anisotropie du terrain qui est
donc supposé isotrope.

Dans le cas de terrains anisotropes, tels que les schistes du Briovérien, dont l’anisotropie est liée à la
schistosité et/ou à la fracturation, l’utilisation d’un critère de εohr Coulomb est insuffisante puisqu’il
ne permet pas de prendre en compte les plans de rupture privilégiés liés à l’anisotropie. Des modèles
de terrain prenant en compte une orientation du critère de plasticité existent et seront abordés dans le
chapitre 2.

46
Chapitre 1 : Le Briovérien, les techniques de soutènement et leur conception

4.4.3 Conclusion sur la modélisation par éléments finis

δ’utilisation de modélisations éléments finis permet une étude plus fine qu’un calcul au coefficient de
réaction. En effet, elles permettent de ne pas se limiter uniquement aux sollicitations de la paroi
(comme c’est le cas pour le calcul au coefficient de réaction) mais de considérer également le
comportement du terrain autour de celle-ci (aussi bien côté excavé que côté soutenu). La plus grande
variété de modèles de terrains disponibles ainsi que la prise en compte de la géométrie du problème
rendent ce type de calcul intéressant pour le dimensionnement de parois pour des projets complexes.
Toutefois, l’utilisation de modèles éléments finis nécessite, le plus souvent, un plus grand nombre de
paramètres d’entrée et un temps de mise en œuvre plus important qu’un calcul au coefficient de
réaction. De plus, l’utilisation de conditions aux limites, de modèles de terrain inadaptés ou une
mauvaise modélisation de l’interface sol/paroi peuvent conduire à des résultats contradictoires avec les
observations d’ouvrages réels. Ce type de modélisation reste donc, à l’heure actuelle, limitée aux
projets pour lesquels un simple calcul au coefficient de réaction ne permet pas de représenter de
manière satisfaisante leur complexité.

5. Conclusion

Ce chapitre, à visée introductive, a permis de dessiner le cadre général dans lequel s’inscrit cette thèse.
Les origines géologiques des schistes du Briovérien ont été présentées dans un premier temps. Leur
caractère sédimentaire (roche détritique terrigène) a été mis en avant tout comme le métamorphisme
de type schiste vert qu’ils ont subi. δa variabilité des sédiments rencontrés au sein des formations du
Briovérien constitue un premier élément d’explication à la variété de faciès qui peuvent être observés.
δa déformation subie par ces sédiments, même si elle reste faible dans l’ensemble, n’a pas été de
même intensité sur l’ensemble de la formation. Ces différents éléments justifient la nécessité d’une
caractérisation multi-échelles du matériau depuis l’échelle microscopique jusqu’à l’échelle
macroscopique qui sera présenté dans les chapitres 3, 4 et 5 du présent mémoire.
La variété des faciès rencontrés justifie également la variété des techniques de soutènements
susceptibles d’être employées dans ces terrains. Une présentation rapide de ces techniques a donc été
faite dans ce chapitre avec d’un côté les ouvrages de soutènement discontinus (paroi berlinoise, paroi
de pieux distants) adaptés aux faciès de terrain les plus cohérents et de l’autre les soutènements
continus (paroi de pieux sécants et paroi moulée) mieux adaptés à des faciès fortement fracturés et/ou
altérés.
Enfin, ce chapitre a permis de présenter les différentes méthodes pouvant être utilisées pour
dimensionner des ouvrages de soutènement, de la plus simple (méthode de l’équilibre limite) à la plus
évoluée (méthodes aux éléments finis) en passant par la plus utilisée à l’heure actuelle en France
(méthode au coefficient de réaction). D’autres techniques de calcul, qui n’ont pas été présentées dans
ce chapitre, existent (Jing et Hudson, 2002), telle que la méthode aux différences finies (logiciels
FLAC ou UDEC) mais leur utilisation pour la modélisation de problèmes de soutènement reste
limitée. Dans le cas de projets réalisés au sein de massifs de terrains fortement anisotropes, telles que
les formations du Briovérien, l’utilisation de la méthode aux éléments finis, en ayant recours à des
modèles de terrains appropriés, peut permettre de prendre en compte des plans de plasticité privilégiés
(schistosité, discontinuités, fractures) dans le comportement du sol et donc leurs conséquences sur
l’ouvrage de soutènement en termes de sollicitations. Ce sujet est traité au sein du second chapitre du
présent manuscrit.

47
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

Chapitre 2 μ Évaluation de l’impact de


l’anisotropie sur le comportement des
ouvrages de soutènement

1. Introduction

Dans le chapitre précédent, les principales sources d’anisotropie des schistes du Briovérien ont été
présentées: les différents sédiments initialement déposés en couches horizontales (aujourd'hui
basculées), la schistosité qui s’accompagne souvent d’une fracturation dans la même direction et
l’altération du matériau qui va s’opérer verticalement (diminution avec la profondeur) mais également
horizontalement comme cela peut être observé sur les photos ci-dessous (figure 1.1) prises sur un
chantier avenue Henri Fréville à Rennes.

(a) (b)

(c)

Figure 1.1 Différents degrés d’altération au sein d’une même fouille : (a) schistes rocheux peu altérés,
(b) schistes moyennement altérés, (c) schistes fortement altérés

δ’objectif de ce chapitre est, dans un premier temps, de présenter les conséquences in situ sur des
ouvrages de soutènement de cette anisotropie des schistes du Briovérien et qui justifie donc la
nécessité d’une meilleure connaissance de ces terrains. Dans un second temps, l’impact de

48
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

l’anisotropie sur le soutènement est quantifié en termes de déplacements, de moments de flexion ou de


plastification du terrain à partir de modélisations en éléments finis introduisant une orientation
privilégiée du critère de plasticité du terrain. Les résultats obtenus pour un modèle simple
(soutènement continu en console dans un sol monocouche sans nappe phréatique) sont comparés et
discutés.

2. Conséquences visibles de l’anisotropie et de l’hétérogénéité des


terrains du Briovérien sur les écrans de soutènement

Du fait de la forte anisotropie des schistes briovériens, les bureaux d’études géotechniques sont parfois
amenés à fournir des paramètres mécaniques très faibles pour ces terrains (dans le but d’être
sécuritaire en termes de dimensionnement de la paroi de soutènement). Néanmoins, des
comportements anormaux ont pu être observés sur des parois de soutènements réalisés dans ces
terrains (sur des ouvrages de la ligne a du métro de Rennes) : déplacements et efforts dans des appuis
provisoires de type tirants plus importants que ceux calculés. Ces observations tendent à montrer que
la méthodologie employée n’est pas totalement adaptée pour dimensionner un soutènement dans les
terrains du Briovérien.

2.1 Difficultés lors de la réalisation du soutènement

Les difficultés rencontrées lors de cette phase sont liées au forage des éléments du soutènement. Elles
peuvent être également rencontrées lors de la réalisation de fondations profondes de type pieux.

 Refus de forage

Le problème le plus contraignant, qui peut être observé lors de la réalisation de soutènements de
grande hauteur, et donc des profondeurs de forage importantes, est le refus de forage lorsque les
terrains rencontrés se révèlent trop dur. Le passage au travers de ces couches nécessite alors soit
l’utilisation de machines de forage plus puissantes, soit un changement de l’outil de forage (marteau
fond de trou, trépan, tarière rocher). Ces problèmes peuvent s’avérer très pénalisant en termes de
temps et de coût pour l’entreprise réalisant les travaux (diminution de la cadence de forage) s’ils n’ont
pas été préalablement identifiés.

 Déviation de l’outil de forage

Du fait de l’orientation des plans de schistosité, mais aussi de la rigidité de l’outil de forage (souplesse
induite par les raccords entre les différentes parties d’outils), ce dernier peut dévier en suivant les plans
de schistosité. Ce problème sera potentiellement aggravé si la hauteur du soutènement est importante.
Deux types de déviation peuvent se produire, soit dans le plan du soutènement (exemple en figure 2.1)
soit perpendiculairement (figure 2.2).

49
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

Figure 2.1. Déviation d’un pieu dans le plan d’une paroi de pieux distants (source : Groupe Dacquin).
Chantier Siège Archipel Habitat, 2011 (sud de Rennes)

Figure 2.2. Déviation perpendiculairement à la paroi et orienté vers l’extérieur de la fouille (source :
Groupe Dacquin). Chantier Siège Archipel Habitat, 2011 (sud de Rennes)

Ce dernier cas peut être particulièrement problématique si la déviation se fait vers l’intérieur de la
fouille et empiète ainsi sur le futur emplacement du bâtiment (nécessité de raboter le pieu, de justifier
la section de béton armé rabotée...).
δa conséquence additionnelle de ces déviations va être une modification de l’état de contrainte dans
l’élément structurel, qui sortira potentiellement de sa zone de fonctionnement normal, et pourra donc
présenter des niveaux de déformation incompatibles avec le projet voir des risques de rupture
structurelle.

50
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

2.2 Difficultés lors des terrassements

Les difficultés rencontrées lors des phases de terrassement peuvent être de nature variées et sont des
conséquences d’une moins bonne tenue des schistes briovériens que celle anticipée durant la phase de
conception de l’ouvrage de soutènement.

 Déplacements anormaux de la paroi

Le problème le plus couramment rencontré durant cette phase est un déplacement général de la paroi
plus important que celui calculé. Ce problème est dû à une mauvaise estimation des poussées du
terrain sur la paroi que ce soit côté soutenu (poussée active) ou côté excavé (poussée passive).
Des déplacements plus importants ne sont pas obligatoirement critiques vis-à-vis de la stabilité de
l’écran, toutefois, dans un contexte de fouille urbaine, ils peuvent engendrer des désordres
inacceptable sur les ouvrages avoisinants (les déplacements horizontaux de la paroi pouvant être
associés à des tassements verticaux des terrains derrière celle-ci).
Ces déplacements anormaux s’accompagnent le plus souvent de sollicitations mécaniques dans la
paroi plus importantes que celles estimées lors de la phase de dimensionnement bien que cela ne soit
pas directement mesurable sur l’écran (sauf cas particulier où les cages d’armatures peuvent être
équipées d’extensomètres pour en mesurer les déformations). Des conséquences de ces contraintes
supplémentaires peuvent néanmoins être vues sur la paroi si elles sont très supérieures à celles
estimées pour le dimensionnement de l’ouvrage (travail de la paroi en dehors du domaine d’élasticité
pouvant se traduire par de la fissuration).

 Eboulements

La problématique des éboulements de terrain va être principalement rencontrée dans le cas de


soutènement discontinu de type paroi berlinoise ou paroi lutécienne (ces problèmes pouvant survenir
également pendant le forage d’éléments d’écrans continu comme les parois moulées mais sont plus
difficilement observables). δ’éboulement intervient entre les éléments verticaux de l’écran (pieux ou
profilés métalliques comme présenté en figure 2.3) durant le terrassement et avant la mise en place
d’un éventuel blindage (béton projeté ou planches bois). Dans ces conditions cela constitue un risque
pour les compagnons travaillant à l’intérieur de la fouille qui risquent donc d’être touchés par les blocs
qui se détachent.

Ces éboulements ont également des conséquences financières puisque le vide ainsi créé devra être
comblé par le blindage ce qui entrainera une surconsommation de béton dans le cas d’un blindage en
béton projeté.

51
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

Figure 2.3 Eboulement de terrain entre les profilés d’une paroi berlinoise (source : Groupe Dacquin),
Chantier Le Florilège, 2012 (Rennes)

 Efforts supplémentaires dans les appuis provisoires

Les efforts supplémentaires dans les appuis provisoires (tirants, butons) sont une conséquence directe
et mesurable d’une sollicitation plus importante de l’écran de soutènement par le terrain. δes butons se
révèlent toutefois moins sensibles que les tirants aux aléas du terrain dans la mesure où ils ne se
trouvent pas en contact direct avec lui. En effet, les tirants peuvent subir les effets combinés de
poussées plus importantes sur l’écran et de défauts au niveau du scellement du tirant. Les frottements
mobilisés peuvent alors se révéler inférieurs à ceux anticipés (peuvent être mis en cause un degré
d’altération ou de fracturation important du matériau) aboutissant à une désolidarisation du scellement
du terrain.
Sur le chantier de la première ligne du métro de Rennes, des efforts dans les tirants 2 à 3 fois plus
élevés que ceux prévus par le calcul de dimensionnement ont été relevés sur certains ouvrages de
soutènement. Les études géotechniques menées ultérieurement pour comprendre le phénomène ont
conclu à un rôle défavorable du pendage des schistes combiné à la présence de poches d’altération à
l’arrière de l’écran qui se sont révélées fortement sensibles à l’eau.

2.3 Conclusion

δ’ensemble des problèmes exposés dans ce début de chapitre permettent de mieux cerner les
problèmes induits sur les ouvrages de soutènement par la variabilité et l’anisotropie associée à la
schistosité des terrains du Briovérien. Ces problèmes récurrents ont justifié le besoin de mieux
caractériser le comportement des schistes du Briovérien et d’évaluer l’impact de l’anisotropie d’un sol
sur le comportement d’un écran de soutènement. Cette évaluation passe par l’utilisation de la méthode
des éléments finis afin de modéliser un problème simple de soutènement dans un terrain présentant
une anisotropie identifiée.

52
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

3. Modélisations éléments finis d’un terrain anisotrope soutenu

3.1 Introduction

Si la modélisation par éléments finis est un outil couramment utilisé en géotechnique et en mécanique
des roches (Jing et Hudson, 2002), elle reste, pour le cas particulier des soutènements, limitée aux
projets de grande ampleur, de géométries complexes ou aux projets de recherche (Kazmierczak, 1996 ;
Bourgeois et al., 2004 ; Marten, 2005). En effet, ce type de modélisation nécessite davantage de temps
qu’un calcul élastoplastique au coefficient de réaction et bien souvent davantage de paramètres
géotechniques pour modéliser les terrains soutenus. Elle est donc peu utilisée pour les
dimensionnements de soutènement dans le cadre de projets courants.
δa possibilité d’utiliser des modèles de terrain avec critère de plasticité orienté, a constitué le principal
intérêt pour l’utilisation de la modélisation par éléments finis afin d’évaluer l’impact de l’anisotropie
des terrains sur le comportement d’un écran de soutènement. Pour cela deux logiciels commerciaux
ont été utilisés : PLAXIS 2D © et CESAR-LCPC©. Les études menées avec PLAXIS sont présentées
dans un premier temps et celles menées avec CESAR dans un second temps. Ce chapitre se conclut sur
la comparaison des résultats obtenus avec ces deux logiciels.

3.2 Étude d’un soutènement autostable dans un terrain monocouche avec le logiciel
PLAXIS 2D ©

δe cas d’un soutènement autostable dans un terrain monocouche est étudié. δe calcul est réalisé en
déformations planes. Aucune nappe phréatique n’est définie dans la modélisation. δa hauteur de
terrain soutenue est de 5 m et l’écran considéré est une paroi moulée d’épaisseur 50 cm (figure 3.1).
Le terrain en amont et en aval de la paroi est horizontal. Cette géométrie simple vise à limiter au
maximum le nombre de paramètres influant le comportement de l’ouvrage (appuis provisoires,
couches de terrain de caractéristiques différentes, poussées hydrostatiques). Dans une première partie,
la modélisation du problème est menée en considérant un comportement isotrope du terrain soutenu.
Les résultats obtenus constituent une référence et sont comparés à ceux obtenus en considérant un
terrain anisotrope. Pour ce dernier cas, un modèle utilisant un critère de plasticité orienté associé à une
anisotropie élastique est utilisé.

Figure 3.1. Géométrie du problème considéré.

Le calcul est divisé en trois phases successives qui sont détaillées ci-après :

- Phase 1 : Initialisation des contraintes dans le terrain sans l’écran (coefficient de poussée des
terres au repos K0 = 0,5 d’après la formule de Jacky).

- Phase 2 : εise en place de l’écran et de l’interface associée et remise à zéro des déplacements.

53
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

- Phase 3 : Excavation du terrain du côté de la fouille en une seule passe (cette manière de
procéder n’est pas réaliste d’un point de vue technique mais permet de limiter la durée de
calcul).

Ce phasage est conservé pour l’ensemble des calculs menés.

3.2.1 Calage des paramètres mécaniques pour le modèle de terrain isotrope et la


paroi

 Le terrain

Un modèle élastique isotrope parfaitement plastique avec un critère de Mohr-Coulomb est utilisé pour
représenter le comportement du terrain. Les paramètres élastiques sont le module d’Young E et le
coefficient de Poisson . Les paramètres de plasticité correspondant au critère de Mohr-Coulomb sont
la cohésion C’, l’angle de frottement φ’ et l’angle de dilatance ψ.
Après considération de différentes études géotechniques disponibles sur le bassin rennais, la valeur de
γunsat a été prise égale à 20 kN/m3 ce qui correspond à une valeur intermédiaire par rapport aux
données géotechniques disponibles et est cohérent avec les mesures effectuées sur différents
prélèvements effectués à Rennes.
δe module d’Young est un paramètre rarement mesuré dans les études géotechniques classiques. En
revanche, les modules pressiométriques EM sont couramment déterminés grâce aux essais du même
nom. Combarieu (2006) a proposé la relation 3.1 pour relier les deux modules.

�= . (3.1)

Avec: k coefficient correctif dépendant du terrain, EM le module pressiométrique du sol et α le


coefficient rhéologique du terrain (les valeurs utilisées pour un terrain rocheux sont rappelées dans le
tableau 3.1).

Tableau 3.1 Valeurs du coefficient rhéologique pour un terrain rocheux (Ménard et al., 1964)

Rocher
Type α
Très peu fracturé 2/3
Normal 1/2
Très fracturé 1/3
Très altéré 2/3

Dubost et al. (2007) ont montré que pour des terrains raides l’utilisation directe du rapport E M/α
donnait des valeurs de E satisfaisantes.

Une étude géotechnique réalisée pour un projet dans le sud de Rennes a servi de base au cas étudié
dans cette partie. Le module pressiométrique moyen mesuré dans les schistes pour ce chantier est de
60 MPa. En considérant un coefficient rhéologique de 0,5 (valeur intermédiaire entre un rocher très

54
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

fracturé et un rocher très altéré), le module d’Young déduit est de 120 εPa. C’est cette valeur qui sera
par la suite utilisée dans nos modélisations. Le coefficient de Poisson a été pris égal à 0,3.
δa cohésion et l’angle de frottement sont également issus du même rapport d’étude géotechnique
utilisé pour le module pressiométrique. Une valeur de 20 kPa pour la cohésion et de 35° pour l’angle
de frottement ont ainsi été retenues.
δ’angle de dilatance du matériau est pris égale à 0°, valeur recommandée par Hoek et Brown (1997,
cité par Alejano et Alonso, 2005) pour les massifs rocheux de mauvaise qualité.

δ’ensemble des paramètres physiques et mécaniques retenus pour la modélisation du terrain sont
donnés dans le tableau 3.2.

Tableau 3.2: Données d’entrée pour le modèle élastique isotrope parfaitement plastique

γsat (kN.m-3) γunsat (kN.m-3) E (MPa) C’ (kPa) φ’ (°) Ψ (°) Rinter*


21,5 20 120 0,3 20 35 0 0,5

*: Rinter correspond à un facteur de réduction appliqué au niveau de l’interface terrain/structure et est


définie au 3.2.3.

 δ’écran

δ’écran de soutènement considéré est une paroi moulée de 50 cm d’épaisseur d’une hauteur de 10 m.
Plusieurs possibilités de modélisation sont envisageables pour un écran de ce type: élément plaque ou
cluster de terrain maillé.
δ’élément plaque a été retenu pour la modélisation de la paroi du problème étudié car il donne un
accès rapide aux sollicitations (efforts, déplacements).
Le modèle associé à cet élément est linéaire élastique ce qui constitue une hypothèse acceptable dans
la mesure où l’écran est beaucoup plus raide que le terrain soutenu et est supposé demeurer élastique
sous les sollicitations qui lui sont imposées par le terrain durant les différentes phases de réalisation.
δe module de Young de l’écran est pris égal à 22 000 MPa, ce qui est une valeur acceptable pour
décrire le comportement d’un ouvrage en béton lors des phases de construction (AFστR 2012).
Le modèle requiert également de définir la rigidité en flexion EI et la rigidité axiale EA de l’écran. Ces
deux paramètres permettent de recalculer une épaisseur équivalente de la paroi selon la relation 3.2.
Dans le cas présent cette épaisseur correspond à l’épaisseur réelle de la paroi ce qui n’est pas le cas
pour un écran discontinu.

=√ (3.2)

δ’ensemble des caractéristiques de la paroi sont rassemblées dans le tableau 3.3.

Tableau 3.3 Caractéristiques retenues pour l’écran

E (MPa) 22000
e (m) 0,5
w = poids volumique × e (kN.m-3.ml-1) 12,5
0,2
EI (kN.m-2.ml-1) 2,29.105
EA (kN.ml-1) 1,1.107

55
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

3.2.2 Géométrie et conditions aux limites

La géométrie utilisée correspond à un massif à surface horizontale. Une zone de 5 m autour de l’écran
a été définie afin de pouvoir y affiner le maillage et conserver un maillage plus lâche sur le reste du
modèle (figure 3.2). Les conditions aux limites utilisées consistent en un blocage des déplacements
horizontaux sur les faces verticales du modèle et un blocage des déplacements verticaux et
horizontaux de la frontière horizontale inférieure. Aucun chargement, autre que la gravité, n’est
appliqué. Le maillage mis en place compte 1601 éléments triangulaires à 15 nœuds. Afin de
déterminer la géométrie permettant d’obtenir un comportement réaliste du modèle, une étude
paramétrique sur la largeur et la hauteur du modèle est entreprise dans un premier temps.

L=20 à 100m 15m


5m
10m
H=20 à 100m

(a) (b)

Figure 3.2 (a) Géométrie du modèle et conditions aux limites. (b) Maillage du modèle.

Pour cette étude paramétrique, le module élastique du terrain a été fixé à 60 εPa afin d’une part de
rendre le terrain plus déformable et d’autre part de réutiliser les résultats obtenus afin de les comparer
avec ceux obtenus avec le Jointed Rock model (dans lequel un rapport d’anisotropie de 2, des modules
élastiques, est considéré voir §3.2.5).

Dans un premier temps, la sensibilité des résultats à la largeur de terrain derrière la paroi est analysée.
Différentes simulations sont réalisées pour différentes largeurs L de terrain (20 m, 40 m, 70 m et 100
m), la largeur de l’excavation restant fixée à 15 m et la hauteur du modèle H à 20 m. La figure 3.3
présente les déplacements et les moments dans la paroi en fonction de la profondeur. A partir d’une
largeur modélisée derrière la paroi égale à 40 m, l’influence de la taille de la zone modélisée devient
faible à la fois en termes de déplacements mais aussi de moments dans la paroi.

Dans un second temps, seule la hauteur H est modifiée (20 m, 40 m, 70 m, 100 m), la largeur de
terrain derrière la paroi restant fixée à 40 m. Les résultats obtenus sont présentés sur la figure 3.4 où
peut être observée l’influence importante de la hauteur du modèle sur les déplacements. La déformée
est fortement dépendante de la profondeur de sol modélisée. Le pied de paroi bascule vers la zone
excavée du fait de la décompression du sol du fond de fouille (conduisant à un soulèvement de celui-
ci). δes moments diminuent avec l’augmentation de la profondeur car la paroi se déforme moins mais
suit la déformée du sol. Cependant, un seul matériau ayant été modélisé (c'est-à-dire que le module
élastique est identique sur toute la hauteur de la zone modélisée) plus l’épaisseur de la zone modélisée
est importante, plus le soulèvement lié à l'excavation augmente, puisqu'il intègre les déformations sur
une plus grande profondeur. Dans la réalité, la rigidité des terrains augmente généralement avec la
profondeur. La modélisation d'un même terrain de faible module d'Young pour des profondeurs
importantes n'est donc pas très réaliste. Dans les modélisations ultérieures, une profondeur réduite
sous la paroi a été conservée. En effet, cette condition correspond à la modélisation d’une couche de
caractéristiques « faibles » surmontant un substratum de caractéristiques significativement plus
élevées, considéré alors indéformable. Cette configuration est habituellement rencontrée dans la région
rennaise, les terrains du Briovérien les plus altérés et les plus fracturés surmontent les terrains du

56
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

Briovérien peu fracturé et dont la matrice rocheuse est très faiblement altéré (pour des profondeurs
supérieures à 20 m)

Un modèle avec une couche de terrain très raide (E = 350 MPa) sous la couche de schiste, a été testé.
Les résultats ne présentaient pas de différences importantes avec ceux issus des modélisations
considérant une couche sous-jacente indéformable et ne sont donc pas présentés dans ce manuscrit.

20 20
18 18
Ordonnée en m

Ordonnée en m
L = 20 m L = 20 m
16 16
L = 40 m L = 40 m
14 14
L = 70 m L = 70 m
12 12 L = 100 m
L = 100 m
10 10
2 3 4 5 6 7 -40 -30 -20 -10 0 10
Déplacement horizontal en mm Moments dans la paroi en kN.m/ml
Figure 3.3 Influence de la largeur de terrain modélisé sur la déformée (à gauche) et sur les moments
dans la paroi (à droite).

20 20
18 18
Ordonnée en m

Ordonnée en m

16 H = 20 m 16 H = 20 m
H = 40 m H = 40 m
14 14 H = 70 m
H = 70 m
H = 100 m H = 100 m
12 12

10 10
-2 0 2 4 6 8 -40 -30 -20 -10 0 10
Déplacement horizontal en mm Moments dans la paroi en kN.m/ml
Figure 3.4 Influence de la hauteur de terrain modélisé sur la déformée (à gauche) et sur les moments
dans la paroi (à droite).

Bien que la largeur et la profondeur du modèle aient varié indépendamment, ces deux dimensions sont
liées. En effet, il est généralement considéré qu'une charge uniforme verticale sur une bande de
longueur infinie se transmet en profondeur avec un "épanouissement" de cette charge selon un trapèze
limité par des droites faisant un angle d'environ 60° avec l'horizontale (Figure 3.5a). En adoptant la
même règle pour la décharge correspondant à l'excavation, le modèle doit avoir une largeur supérieure
à δ’, augmentée de la largeur de la 1/2 excavation pour une profondeur sous excavation de H' (Figure
3.5b).

Figure 3.5. Principe d’épanouissement des contraintes dans le terrain : (a) sous un chargement, (b)
sous un déchargement

Il faut que le modèle côté terrain soutenu soit suffisamment large pour répartir au mieux les variations
de contraintes.
Par la suite, les calculs ont été menés sous PLAXIS© avec un modèle présentant une hauteur de
terrain sous la paroi réduite à 3 m et une largeur totale de 45 m. Cette géométrie permet de respecter la
condition d’épanouissement des contraintes et d’être au-delà de la limite d’influence de la largeur de

57
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

terrain sur les sollicitations de la paroi. Cette géométrie permet également de limiter le phénomène de
soulèvement du fond de fouille suite à l’excavation et due à un module élastique du terrain assez
faible.

3.2.3 Définition de l’interface écran/terrain

δ’interface entre l’écran et le terrain est modélisé dans PδAXIS par des éléments entre l’écran et le
terrain et associée à un coefficient d’interface noté Rinter (Brinkgreve et al., 2011). Ce coefficient, lié
aux paramètres de plasticité (cohésion et angle de frottement) du terrain, peut avoir une valeur variant
entre 0 pour un contact terrain/paroi parfaitement glissant et 1 pour contact terrain/paroi parfaitement
adhérent. Le Rinter est un coefficient de réduction des paramètres de plasticité du terrain en contact
avec l’écran et s’appliquant selon les équations 3.3 et 3.4.

′ ′
� = � × � (3.3)

��′ = � × �′ � (3.4)

Aucune méthode de détermination du paramètre Rinter n’est préconisée. Toutefois, le manuel PLAXIS
recommande, en l’absence d’autres informations de fixer Rinter à 0,7.
Une série de modélisation a donc été menée pour différentes valeurs du coefficient Rinter (0,3, 0,5, 0,7
et 1). δ’évolution des déplacements horizontaux et des moments le long de la paroi pour les
différentes valeurs de Rinter testées sont présentées en figure 3.6.

Pas d’interface Rinter=1 Rinter=0,7 Rinter=0,5 Rinter=0,3


20 20
19 19
18 18
17 17
Profondeur en m

Profondeur en m

16 16
15 15
14 14
13 13
12 12
11 11
10 10
-60 -40 -20 0 20 40 60 0 2 4 6 8 10
Moments dans la paroi en kN.m/m Déplacements horizontaux en mm
Figure 3.6 Influence de la définition de la résistance d’interface sur les sollicitations de la paroi
(déplacements horizontaux et moments) pour des paramètres mécaniques de terrain et une géométrie
identiques.

Il est intéressant de noter dans un premier temps que l’absence de définition d’interface entre le sol et
l’écran conduit à un comportement aberrant de l’écran. En effet, la déformée de l’écran ressemble à ce
qui peut être observé pour une paroi maintenue en tête par un niveau d’appui. Dans le cas présent, en
l’absence d’appui, cela signifie que le terrain « retient » la paroi qui n’est pas libre de se déplacer et
suit les déformations du massif soutenu.
58
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

En utilisant la valeur recommandée par les développeurs du logiciel (Rinter = 0,7), on observe
l’apparition de moments parasites dans la paroi au-dessus du fond de fouille (moments positifs entre
16 et 18 m). En effet, le décollement en tête est empêché par les caractéristiques de l’interface ce qui
induit une courbure de l’écran dans une zone où il ne devrait pas y en avoir (et donc l’apparition d’un
moment). Or, pour des terrains cohérents, le décollement de la paroi en tête est un comportement
attendu (Delattre, 2004). Pour la valeur de 0,3, on observe un décollement de la paroi par rapport au
massif de sol sur la moitié de la hauteur soutenue ce qui n’est pas le comportement attendu car le
soutènement ne retient plus le terrain sur cette hauteur.
Une valeur intermédiaire de 0,5 permettant d’éviter les deux cas extrêmes présentés ci-dessus, a été
conservée pour l’ensemble des modélisations à l’exception de celles utilisées pour comparaison
ultérieure avec CESAR et pour lesquelles une valeur de 0,6 a été utilisée afin d’avoir des conditions
d’interface entre les deux logiciels les plus proches possibles.

Enfin aucun état de traction du terrain n’était autorisé au niveau de l’interface (résistance à la traction
prise égale à 0).

3.2.4 Modèle isotrope transverse à critère de plasticité orienté

Pour prendre en compte un comportement élastique isotrope transverse et des plans de rupture
orientés, le modèle de comportement « Jointed Rock Model » (noté par la suite JRM) qui est
implémenté dans PLAXIS (Brinkgreve et al., 2011) a été utilisé. Ce modèle permet de prendre en
compte une anisotropie élastique du terrain et permet de définir jusqu’à 3 orientations de plans de
rupture. A chacun de ces plans est associé un critère de plasticité de Mohr-Coulomb (cohésion et angle
de frottement). Le JRM permet donc de considérer conjointement une anisotropie élastique et un
critère de plasticité orienté. La société PLAXIS, n'a fait que peu de retour d’expériences sur ce
modèle. Néanmoins, il est supposé être principalement utilisé pour modéliser les terrains stratifiés ou
les roches très fracturées (espacement des fractures faible par rapport à la taille du massif.
δa prise en compte de l’anisotropie du terrain dans le modèle se fait à différents niveaux. δa matrice
de terrain intacte entre les joints est modélisée comme un milieu élastique anisotrope transverse qui
nécessite 5 paramètres mécaniques en données d’entrée: E1, E2, 1, 2 et G2 définis sur la figure 3.7.

Direction de plasticité n°1 (C’, φ’, ψ, α1)

E2 , ν2, G2

Matrice intacte E1 , ν1

Figure 3.7. Définition des paramètres élastiques (dans les directions parallèles et perpendiculaires à
la direction de plasticité) et de plasticité.

59
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

E1 μ εodule d’Young de la roche intacte dans toutes les directions sauf perpendiculairement à la
famille de plans d’anisotropie n°1.
1 : Coefficient de Poisson de la matrice rocheuse.

E2 μ εodule d’Young de la roche intacte perpendiculairement à la famille de plans d’anisotropie n°1.


2 : Coefficient de Poisson perpendiculairement à la famille de plans d’anisotropie n°1.
G2 μ εodule de cisaillement perpendiculairement à la famille de plans d’anisotropie n°1.

δe JRε permet de plus de prendre en compte jusqu’à trois familles de plans de plasticité orientée. Ces
plans sont caractérisés par un critère de rupture de type Mohr-Coulomb (cohésion, angle de
frottement) ainsi qu’une inclinaison α dont la convention de signe dans le repère général est précisée
sur la figure 3.8.

(a) (b)

Figure 3.8 (a) Critère de plasticité d’un plan (Brinkgreve et al., 2011). (b) Convention de signe sur les
angles d’inclinaison

Ci : Cohésion du plan i
φi : Angle de frottement du plan i
ψi : Angle de dilatance du plan i
αi μ angle d’inclinaison de la famille de plan

De manière optionnelle, une résistance à la traction t,i au niveau des plans de rupture peut être
définie.

Le Jointed Rock Model est donc adapté à la problématique étudiée dans le cadre de cette thèse et a été
utilisé dans la suite de ce chapitre pour évaluer l’influence de la prise en compte d’une anisotropie
élastique du terrain associée à un critère de plasticité orienté, sur le comportement de l’écran de
soutènement.

3.2.5 Choix des paramètres du Jointed rock model

Conformément à la description faite au §3.2.4, le JRM requiert la définition de deux modules


d’Young, l’un défini pour la direction perpendiculaire au plan de plasticité potentiel et le deuxième
correspondant à celui de la matrice rocheuse dans les autres directions.
Le rapport entre modules d’Young maximum et minimum pour des roches anisotropes varient le plus
souvent entre un peu plus de 1 jusqu’à des rapports de 4 (Amadei et al. 1λ87, cité par σasseri, 2003 ;

60
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

Saroglou et Tsiambaos, 2008). Ce dernier rapport correspond à des roches fortement anisotropes
(Colak et Unlu, 2004).
En conséquence, le choix a été fait de fixer E2 à 60 εPa afin d’avoir un rapport d’anisotropie de
module élastique de 2. Le coefficient de Poisson a en revanche été pris égal à 0.3 dans les 2 directions.
Un seul critère de plasticité, associé à une orientation variable, a été considéré. Cette orientation a été
l’objet d’une étude paramétrique dont les résultats sont présentés dans ce paragraphe. δ’ensemble des
données d’entrée du JRM sont présentés dans le tableau 3.4.

Tableau 3.4. Paramètres du modèle Jointed Rock

γsat (kN.m-3) γunsat (kN.m-3) E1 (MPa) 1 E2 (MPa) 2 C’ (kPa) φ’ (°) Ψ (°) α (°) Rinter
21,5 20 120 0,3 60 0,3 20 35 0 -90° à 90° 0,5

3.2.6 Etude paramétrique sur l’influence de l’inclinaison du plan de plasticité

La géométrie du modèle est identique à celle présentée précédemment et est rappelée sur la figure 3.9.
δe maillage utilisé a été gardé constant pour l’ensemble de l’étude paramétrique (§3.2.2).

35m 10m
Y 5m
10m
13m

Figure 3.9. Géométrie du modèle et maillage considérés pour l’étude paramétrique sur l’inclinaison
du critère orienté.

δ’inclinaison du plan de plasticité varie de -90° à 90°, avec un pas de calcul de 15°. Tous les autres
paramètres du modèle sont égaux à leurs valeurs de références définies dans le tableau 3.4. Afin de
pouvoir comparer les résultats obtenus à ceux issus d’un calcul considérant un terrain isotrope, des
modélisations sont également réalisées en utilisant un modèle élastique parfaitement plastique avec
critère de Mohr Coulomb (appelé par simplicité modèle Mohr Coulomb isotrope et noté MCI par la
suite) tel que décrit dans le paragraphe 3.2.1 ; Le critère de plasticité est le même dans les deux
modèles, le JRM ajoutant une orientation au critère. Rinter est égal à 0,5 dans l’ensemble de ces
modèles. Deux modélisations sont réalisées, l’une avec un module d’Young de 60 εPa (calcul noté
εCI60 par la suite), correspond à la valeur du module d’Young E1 utilisé pour le JRε, l’autre avec
une valeur du module d’Young de 120 εPa (calcul noté εCI120 par la suite), correspondant à la
valeur de E2 pour le JRM.
Les résultats en termes de sollicitations de la paroi (déplacement horizontal et moments de flexion)
sont présentés en figure 3.10, page suivante.

61
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

-90°
10 10
-75°
9 9 -60°
8 8 -45°

Ordonnée de la paroi (m)


Ordonnée de la paroi (m)

7 7 -30°
-15°
6 6

5 5 15°
4 4 30°
3 45°
3
60°
2 2
75°
1 1 90°
(a) (b) MCI 120
0 0
0 5 10 15 -100 -50 0 50 MCI 60
Déplacement horizontal (mm) Moment fléchissant (kN.m/ml)
Figure 3.10. Influence de l’inclinaison du plan de plasticité (a) Déformée horizontale de la paroi. (b)
Moment de flexion dans la paroi.

Comme cela peut être observé sur la figure 3.10, la déformée de la paroi présente globalement le
même aspect, quelque que soit l’orientation α du plan de plasticité. Le déplacement maximum est,
pour tous les modèles testés, toujours obtenu en tête de paroi ce qui constitue un comportement
attendu dans le cas d’un soutènement autostable (Marten, 2005 ; Gaudin et al., 2005). Un point
d’inflexion situé entre 0,5 m et 1 m sous le niveau du fond de fouille peut également être observé.
Pour des orientations du critère proche de la verticale (supérieures à 60° en valeur absolue) aucune
contrebutée ne se développe en pied de paroi (pas d’inversion du signe du moment). δes autres
orientations ainsi que les modèles εCI conduisent à l’inverse à l’apparition d’une contrebutée qui se
traduit par un second point d’inflexion en pied de paroi et l’apparition d’un moment positif.

Le déplacement global de la paroi pour toutes les orientations est supérieur à celui observé avec le
modèle MCI 120, traduisant un déplacement du massif plus important avec le modèle JRM. En
revanche, la déformée de la paroi est inférieure avec le JRM (sauf pour des orientations de plans de
plasticité à 60° et 75°) et conduit ainsi à des moments plus faibles dans la paroi.

Sur la figure 3.11a sont représentées les valeurs maximales et minimales du déplacement horizontal de
la paroi en fonction de l’inclinaison du plan de plasticité, ainsi que les valeurs obtenues avec les
modèles isotropes (calculs MCI 60 et MCI 120). Sur la figure 3.11b sont représentées de manière
similaire les valeurs maximales et minimales du moment dans la paroi.

62
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

U min U max M max M min


(a) MCI 120 MCI 60 (b) MCI 120 MCI 60
14 10
Déplacements horizontaux en mm

Moments de flexion (kN.m/ml)


12
-90 -45 0 45 90
-10
10
-20
8 -30
6 -40
-50
4
-60
2 -70
0 -80
-90 -45 0 45 90
Inclinaison des plans de discontinuités Inclinaison des plans de discontinuités
Figure 3.11. Valeurs maximales et minimales des déplacements horizontaux et des moments dans la
paroi en fonction de l’inclinaison a des plans de plasticité.

Le modèle MCI 60 conduit ainsi à des sollicitations globalement plus importantes que le JRM quelle
que soit l’orientation du critère : moments largement supérieurs en valeur absolue et déplacement
maximum également plus importants.
Les déplacements maximaux, obtenus avec le modèle JRM, sont bornés par valeur inférieure avec le
modèle MCI 120 et par valeur supérieur avec le modèle MCI 60. δ’orientation +15° conduit au
déplacement maximal le plus faible et -75° le plus important. Le moment maximum le plus faible est,
quant à lui, obtenu pour un angle de -60° tandis que le maximum (en valeur absolue) est obtenu pour
75°.
En s’intéressant aux moments dans la paroi, il est à noter que l’utilisation du modèle Jointed Rock se
distingue du modèle Mohr-Coulomb par la présence d’un moment positif en pied de paroi pour les
orientations comprises entre -60 et 60°. δ’apparition de ces moments correspond à la diminution du
déplacement maximal de la paroi du fait d’une déformation du terrain, derrière la paroi, moins
importante et d’une meilleure mobilisation de la butée. Les angles 60 et 75° conduisent également à
des moments maximum supérieurs à ceux obtenus avec le modèle MCI 120. Tous les autres angles
conduisent à des moments maximum (en valeur absolue) plus faibles que ceux obtenus dans les
modèles MCI 60 et 120.

Pour comprendre ces résultats il est nécessaire de s’intéresser à la plastification du terrain qui y est
associée. Cette dernière est identique d’un modèle MCI à l’autre et intervient au niveau de la butée
(figure 3.12). Ce résultat montre que l’augmentation du module d’Young ne suffit pas pour rester dans
le domaine des déformations élastiques à cet endroit du massif (qui est le plus sollicité du fait de la
butée de la paroi contre le terrain). La différence de déplacements de la paroi entre les deux modèles
s’explique donc par des déformations élastiques plus importantes pour le modèle εCI 60 que pour le
modèle MCI 120. En revanche, le degré de plastification du terrain est extrêmement variable entre les
différentes orientations du critère de plasticité du modèle JRM comme cela peut être observé sur la
figure 3.12.

63
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

MCI 60

MCI 120

30°

70°

-50°
Figure 3.12. Plastification du terrain pour les modèles MCI et JRM (orientation du critère de 30, 70 et
-50°).

Bien que la plastification du terrain, pour une orientation de 30° du critère, soit plus importante que
celle obtenue avec le modèle MCI 60, les sollicitations de la paroi (déplacements et moments) restent
inférieures tout en restant supérieures au MCI 120. δ’anisotropie élastique associée à l’orientation du
critère de plasticité du terrain dans le modèle JRM semble donc avoir un rôle dans les sollicitations
obtenues. δ’existence d’une direction avec un module d’Young de 60 MPa « affaibli » le massif de
terrain qui se déforme davantage (déformation élastique principalement) qu’avec le modèle εCI 120.
Cela aboutit donc à un comportement intermédiaire du modèle JRM entre le modèle MCI 60
(déformations élastiques supérieures ou égales dans toutes les directions) et le modèle MCI 120
(déformations élastiques inférieures ou égales dans toutes les directions). δ’orientation du critère de

64
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

plasticité conditionnant également l’orientation du module élastique le plus faible, il est cohérent
d’observer des variations dans les sollicitations avec la variation d’orientation du critère.

Des calculs supplémentaires sous PLAXIS ont été réalisés afin de pouvoir être comparé à ceux menés
avec le logiciel CESAR. En effet, le modèle à critère de plasticité orienté implémenté dans ce dernier
ne prend pas en compte d’anisotropie élastique. Les calculs PLAXIS ont donc été relancés avec le
même module d’Young dans toutes les directions (tableau 3.5).

Tableau 3.5. Paramètres mécaniques du modèle PLAXIS à critère orienté

γsat (kN.m-3) γunsat (kN.m-3) E1 (MPa) 1 E2 (MPa) 2 C’ (kPa) φ’ (°) Ψ (°) α (°)

21,5 20 60 0,3 60 0,3 10 30 0 -90° à 90°

De plus, le coefficient de résistance d’interface a été modifié (redéfinis égale à 0,6) afin d’obtenir des
paramètres du critère de plasticité les plus proches possibles de ceux mis en place dans l’interface du
modèle CESAR. Les résultats obtenus dans les deux logiciels sont comparés au paragraphe 3.4.

3.2.7 Conclusion sur l’étude comparative des deux modèles

δa prise en compte d’un critère de plasticité orienté ainsi que d’une anisotrope élastique dans la
modélisation du terrain conduit à des résultats différents de ceux observés avec un modèle élastique
parfaitement plastique isotrope à critère de plasticité de Mohr-Coulomb. En fonction du module
d’Young choisi pour le modèle isotrope, le modèle JRε conduit à des sollicitations, en termes de
déplacement et de moments, plus importantes. δ’anisotropie élastique et l’orientation du module
d’Young le plus faible semblent avoir davantage d’impact sur les résultats obtenus que le critère de
plasticité puisque celui-ci n’est atteint que dans des zones très réduites du modèle. Pour observer un
impact plus important de l’orientation du critère de plasticité, le niveau de sollicitation du terrain
nécessite d’être augmenté, par l’application d’une surcharge en surface par exemple, ou les paramètres
du critère doivent être réduits.
En considérant le module d’Young le plus élevé dans le modèle εCI, la prise en compte de
l’anisotropie se révèle plus défavorable en termes de déplacements mais pas systématiquement en
termes de moments. La paroi est alors potentiellement sous-dimensionnée.
À l’inverse, si le module d’Young le plus faible est considéré dans le modèle εCI alors le modèle
JRM conduit comparativement à des déplacements et moments maximum systématiquement plus
faibles que ceux du modèle MCI. Néanmoins des moments positifs (très faibles en termes de valeurs)
sont présents avec le modèle JRM pour des orientations comprises entre (-60° et + 60°) alors qu’ils
sont absents avec les modèles MCI. Cela traduit un changement dans le comportement du terrain et la
résistance qu’il offre à la paroi en butée. δa connaissance de l’orientation des plans de plasticité in situ
peut alors permettre une optimisation du dimensionnement de la paroi. Seules les orientations proches
de la verticale peuvent poser problème (supérieures à 60°) et nécessitent de recourir à une
modélisation prenant en compte l’anisotropie élastique du terrain et son orientation (ainsi que
l’orientation du critère de plasticité) afin d’aboutir à un dimensionnement sécuritaire de la paroi. Pour
les autres orientations, un modèle élastique isotrope à critère de plasticité non orienté est suffisant.
En l’absence de mesures in situ, sur des ouvrages réels, ces observations et comparaisons restent
purement théoriques. Elles présentent néanmoins l’intérêt de montrer que la prise en compte dans le

65
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

calcul d’un critère orienté de plasticité et d’une anisotropie élastique influence les sollicitations dans la
paroi.
Des études similaires ont été réalisées avec le logiciel éléments finis CESAR-LCPC afin de déterminer
si les résultats observés avec PLAXIS étaient identiques à ceux obtenus avec ce second logiciel.

3.3 Étude d’un soutènement autostable dans un terrain monocouche avec le logiciel
CESAR-LCPC ©

Une étude sur CESAR-LCPC a été menée au sein du laboratoire de Géo-ingénierie de l’École des
εines de σancy. δ’objectif étant de comparer les résultats de CESAR et de PδAXIS sur une
géométrie similaire, celle définie au §3.2.2 a été conservée.

3.3.1 Modèles de terrain et de paroi

Le modèle de terrain utilisé dans un premier temps est un modèle élastique isotrope parfaitement
plastique (critère de plasticité de type Mohr-Coulomb) avec des caractéristiques identiques à celles
utilisées dans l’étude paramétrique sur la géométrie du modèle pour PδAXIS (§3.2.2).
CESAR-δCPC ne permet pas de modéliser une interface le long d’un élément poutre, le contact entre
celle-ci et le terrain est continu ce qui conduit à des résultats irréalistes (Frih B. et al., 2002). La paroi
est donc modélisée géométriquement par une couche de terrain à laquelle on attribue les propriétés
mécaniques définies au tableau 3.2 pour le modèle PLAXIS.
Le logiciel permet en revanche de définir des éléments d’interface à 6 nœuds entre deux groupes
d'éléments maillés, à l’aide de deux modules. δe premier, le module εCσδ, est adapté aux problèmes
mécaniques à comportement non linéaire. Il ne permet toutefois que de modéliser des contacts
parfaitement glissants ou parfaitement adhérents. Le second module, appelé TCNL, est utilisé pour la
résolution de problèmes de contact entre deux solides à comportement non linéaire et permet de
modéliser un contact avec un critère de plasticité de type Mohr Coulomb.
Trois calculs avec trois interfaces différentes ont été réalisés : MCNL et TCNL avec un contact défini
parfaitement glissant et TCNL Coulomb pour lequel est défini un critère de plasticité identique à ceux
du terrain.
10 10
9 9
Ordonnée de la paroi (m)

8 8
Ordonnée de la paroi ( m)

7 7
6 6 MCNL
MCNL
5 5
TCNL 4 TCNL
4
3 3
TCNL TCNL
2 2 Coulomb
Coulomb
1 1
0 0
0 5 10 -40 -20 0 20 40
Déplacement horizontal (mm) Moment fléchissant (kN.m/ml)
Figure 3.13. Différences de résultat, en termes de déplacement horizontal et de moment dans la paroi,
induites par la définition de l’interface.

66
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

En termes de déplacement, les trois modèles donnent des résultats totalement différents (figure 3.13).
Les moments sont toutefois très proches entre le modèle MCNL et TCNL et un contact parfaitement
glissant. Le modèle TCNL avec contact parfaitement glissant conduit à une translation globale de la
paroi (d’environ 3mm). δes modèles εCσδ (contact parfaitement glissant) ajoutent à cette translation
un basculement de la paroi. Le modèle avec un critère de plasticité de Mohr-Coulomb conduit quant à
lui à des résultats différents tant en déplacements qu’en moment. δe pied de paroi se déplace
davantage que la tête traduisant un basculement du pied de paroi vers l'excavation lié au soulèvement
du fond de fouille. δe critère de plasticité n’est pas atteint à l’interface, la paroi reste donc liée au
terrain "qui lui impose ses déplacements".

δ’ensemble des trois modèles ne donnent pas les résultats attendus dans le cas d’un soutènement
autostable (Frih et al., 2002 ; Delattre, 2004 ; Gaudin et al., 2005). En effet, pour ce type de problème,
le déplacement en tête est supérieur au déplacement en pied. De plus, un changement de signe du
moment dans la paroi peut être observé pour un soutènement autostable mais uniquement en pied de
paroi lorsqu’une contrebutée et donc un second point d’inflexion de la paroi y apparait.
Une quatrième voie a donc été explorée en modélisant l’interface par une couche de sol de 30 cm de
largeur aux caractéristiques mécaniques (cohésion et angle de frottement) réduites autour de la paroi
comme présenté au tableau 3.6).

Tableau 3.6. Définition des paramètres mécaniques réduits de la couche de terrain d’interface

ρ (kg/m3) E (MPa) C’ (kPa) φ’(°) Ψ (°)


2000 60 0,3 6 20 0

Puisqu'il n'est pas possible d'utiliser simultanément des éléments poutre et des éléments interfaces avec
CESAR, une comparaison entre une modélisation de la paroi par une poutre et par des éléments
maillés sans éléments d'interface est présenté en figure 3.14.
10 10
9 9
8 8
Ordonnée de la paroi (m)
Ordonnée de la paroi (m)

7 7
6 6
Paroi Paroi
5 maillée 5
poutre
4 Paroi- 4
Paroi
3 Poutre 3 maillée
2 2

1 1
0
0
-40 -20 0 20 40
0 5 10
Déplacement horizontal en mm Moment fléchissant (kN.m/ml)
Figure 3.14. Évolution des déplacements horizontaux et moments le long de la paroi modélisée avec
un élément poutre ou un élément maillé.

Le comportement général de la paroi est faiblement influencé par le type de modélisation choisi même
si la paroi maillée conduit à des moments négatifs plus importants que la paroi en élément poutre. Des
oscillations sont observées pour la modélisation en éléments maillés. Les déplacements sont eux du
même ordre de grandeur et un basculement du pied de paroi peut être observé dans les deux cas. Le
comportement observé n’est donc pas satisfaisant que ce soit avec la paroi maillée ou l’élément poutre.
δ'absence d’interface ne permet donc pas de reproduire un comportement satisfaisant de la paroi
compte tenu des caractéristiques du terrain.

67
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

δa combinaison de la couche de terrain à caractéristiques réduites et d’une interface 1D parfaitement


glissante (MCNL) conduit à comportement de la paroi beaucoup plus réaliste et proche également de
celui observé avec PLAXIS et ceci pour les mêmes caractéristiques de terrain (figure 3.15). Ces
résultats sont issus d’un travail réalisé par Céline Rescourio qui ont été en partie publiés (δe Cor et al.,
2014) .
10 10
9 PLAXIS 9
Ordonnée de la paroi (m)

Ordonnée de la paroi (m)


CESAR 8
7 7
6 6
5 5
4 4
3 3
2 2
1 1
0 0
0 5 10 15 -80 -60 -40 -20 0
Déplacement horizontal (mm) Moment fléchissant(kN.m/ml)
Figure 3.15 Comparaison des résultats PLAXIS et CESAR pour un terrain élastique isotrope à critère
de plasticité de Mohr-Coulomb.

Le déplacement maximal est obtenu en tête de paroi, cette dernière se désolidarisant du terrain, la
déformée ne présente plus qu’un seul point d’inflexion. Cela se traduit par des moments
exclusivement négatifs avec un maximum à 50 cm sous le fond de fouille (50 kN.m/ml). Si le
comportement observé est proche avec les deux logiciels, les sollicitations sont plus importantes avec
PLAXIS pour les paramètres utilisés (déplacement en tête et moment maximal plus importants). Dans
le modèle CESAR, la paroi suit les déformations du terrain ce qui implique une translation globale de
la paroi d’environ 5 mm alors que dans PLAXIS ce phénomène est beaucoup plus limité (2,5 mm). La
déformation élastique du massif semble donc plus importante avec CESAR qu’avec PδAXIS.

δe modèle d’interface, présenté en figure 3.16, a donc été conservé pour les modélisations CESAR
avec un critère de plasticité orienté.

Figure 3.16. Principe de l’interface combinant une couche de sol aux paramètres de plasticité réduits
et une interface 1D.

3.3.2 Modélisation CESAR avec critère orienté

Le modèle de terrain à critère de plasticité orienté implémenté dans CESAR est différent de celui de
PLAXIS. En effet, contrairement à ce dernier dans lequel une anisotropie élastique peut être prise en

68
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

compte, l’élasticité est définie de manière isotrope (un seul module d’Young et un seul coefficient de
Poisson de définis) dans le modèle à critère de plasticité orienté de CESAR.
Les paramètres de terrain retenus dans le modèle sont présentés dans le tableau 3.7.

Tableau 3.7 Caractéristiques du terrain pour le modèle à critère de plasticité orienté.

ρ (kg/m3) E (MPa) C’ (kPa) φ’ (°) Ψ (°) α (°)


2000 60 0,3 10 30 0 -90 à 90

δa convention de signe pour l’orientation des angles est la même que dans PδAXIS (figure 3.7). Une
étude paramétrique a été menée en faisant varier uniquement l’angle du critère de plasticité par palier
de 10° entre -90° et +90°. Les déplacements horizontaux et les moments fléchissant le long de la paroi,
pour les différentes orientations du critère, sont présentés en figure 3.17. Les sollicitations maximales
sont quant à elles présentées en figure 3.18. Les résultats obtenus avec le modèle isotrope à critère de
plasticité non orienté sont également présentés en tant que références.
10 α = -20° 10 α = -20°
α = 20° α = 20°
9 α = -10° 9 α = -10°
8 α = 10° 8 α = 10°
Ordonnée de la paroi (m)

α = 0° α = 0°
Ordonnée de la paroi (m)

7 Isotrope 7 Isotrope
α = 30° α = 30°
6 6 α = -30°
α = -30°
5 α = 40° 5 α = 40°
α = -40°
α = -40° 4 α = 50°
4 α = 50°
3 α = -50°
3 α = -50° α = 60°
α = 60° 2 α = -60°
2 α = -60° α = 70°
1 α = 70° 1 α = 80°
α = -70° α = -80°
0 α = 80°
0
α = -70°
0 5 10 15 20 α = -80° -120-100 -80 -60 -40 -20 0 20 40 α = λ0°
α = λ0° α = -90°
Déplacement horizontal (mm) α = -90° Moment fléchissant (kN.m/ml)
Figure 3.17 Evolution des déplacements horizontaux et des moments le long de la paroi en fonction de
l’inclinaison du critère orienté.

Deux types de comportement de la paroi sont identifiables sur la figure 3.17. Le premier correspond à
un comportement attendu de la paroi pour un terrain cohérent (Delattre, 2004) se déplace davantage
que le terrain soutenu et qui se traduit par un décollement à l’interface et des moments dans la paroi
majoritairement négatifs. δ’apparition de faibles moments positifs dans la paroi, au-dessus du fond de
fouille est néanmoins à noter. Ce comportement concerne exclusivement le modèle isotrope et les
orientations du critère orienté comprises entre +40° et +70°. Les angles -50, -60 et -70° conduisent
également à l’apparition de moments négatifs dans une moindre mesure (déformée plus faible) mais
également à des moments positifs plus importants que pour les angles précédents. Toutes les autres
orientations testées ont conduit à des déformées de paroi suivant celle du terrain (pas de décollement
donc des déplacements plus faibles) et, en conséquence, à des moments positifs importants dans la
paroi au-dessus du fond de fouille. Le moment sous le fond de fouille était négatif mais faible et
constant (l’inversion de signe intervenant au niveau du fond de fouille).

Cette différence entre les deux types de comportement est clairement observable sur la figure 3.18 où
les sollicitations maximales ne varient que pour certains angles (-70° à -50° et 40° à 70°). En

69
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

comparant les résultats obtenus avec le critère orienté aux résultats obtenus avec le modèle isotrope, il
apparait que seuls les angles +50 et +70° conduisent à des déplacements de la paroi et des moments
maximum plus important. Toutefois, aucun moment positif n’est observé alors que c’est le cas pour la
majorité des angles du critère orienté.

18 40 Mmax
U max
16

Moment fléchissant (kN.m/ml)


20
Horizontal displacement (mm)

14
0 Mmin
12 U min
-90 -70 -50 -30 -10 10 30 50 70 90
-20
10
-40
8 U max Mmax
(modèle -60 (modèle
6
isotrope) isotrope)
4 -80
U min Mmin
2 (modèle -100 (modèle
isotrope) isotrope)
0 -120
-90 -70 -50 -30 -10 10 30 50 70 90
Orientation du critère de plasticité (°) Orientation du critère de plasticité (°)

Figure 3.18 Evolution des déplacements horizontaux et moments maximum en fonction de


l’inclinaison du critère de plasticité.

δa plastification du terrain, de manière significative, n’intervenait que pour les angles + et -50°. En
conséquence, le comportement observé est principalement dû aux déformations élastiques du terrain et
devrait donc être proche de celui observé avec le modèle sans orientation du critère puisque le modèle
CESAR ne prend pas en compte d’anisotropie élastique. δa raison possible de cette différence est
l’existence d’une résistance à la traction au niveau de l’interface pouvant « retenir » la paroi et donc
limiter son niveau de sollicitations. En cas de plastification du terrain, la paroi subissait les mêmes
déformations que celui-ci ce qui peut expliquer le très fort contraste, en termes de sollicitations avec
les orientations ne conduisant pas à l’apparition de zones plastiques.

3.3.3 Conclusions sur l’étude CESAR

Les résultats obtenus en termes de comportement de la paroi avec le modèle isotrope à critère de
plasticité de Mohr-Coulomb sont comparables à ceux observés dans la littérature (Delattre, 2004 ;
Gaudin et al., 2005). Cela a nécessité la mise en place d’une interface, entre la paroi et le sol,
combinant une couche de terrain de 30 cm d’épaisseur à critère de plasticité réduit et un contact
glissant entre la paroi et cette couche de terrain. Cette méthode a toutefois conduit à des résultats
variables avec le modèle à critère orienté, celui-ci n’ayant une influence que pour des orientations
précises. δ’apparition de moments positifs dans la paroi pour la quasi-totalité des angles testés montre
l’influence de la résistance à la traction au niveau de l’interface sur le comportement de la paroi. Celle-
ci reste ainsi liée au terrain soutenu et suit ses déformations.

3.4 Comparaison des résultats de modélisation avec critère de plasticité orienté entre
CESAR et PLAXIS

δ’étude paramétrique visant à comparer les résultats obtenus avec les deux logiciels a été menée avec
un pas de 10° (CESAR) et 15° (PLAXIS) sur l’orientation du critère. δes résultats obtenus avec

70
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

PδAXIS et CESAR, pour les déplacements horizontaux et les moments en fonction de l’orientation du
critère, sont rassemblés sur la figure 3.19.
18 40
16 Umax Mmin

Moment de flexion (kN.m/ml)


Déplacement horizontal (mm)

PLAXIS 20
PLAXIS
14 0
12 Umin -90 -70 -50 -30 -10 10 30 50 70 90 Mmax
-20
10 PLAXIS PLAXIS
-40
8 Mmax
Umax -60
6 CESAR CESAR
4 -80
Umin Mmin
2 -100
CESAR CESAR
0 -120
-90 -70 -50 -30 -10 10 30 50 70 90
Orientation du critère de plasticité (°) Orientation du critère de plasticité (°)
Figure 3.19. Comparaison des sollicitations maximales (déplacement horizontal et moment) obtenues
avec les critères orientés des logiciels PLAXIS et CESAR. Les traits en pointillés représentent les
résultats obtenus avec le modèle isotrope sans critère orienté (bleu pour PLAXIS et rouge pour
CESAR).

Sur cette figure, le comportement de l’écran de soutènement varie de manière prononcée d’un logiciel
à l’autre. Toutefois dans les deux cas, le déplacement horizontal minimal est obtenu en pied de paroi et
est constant pour toutes les orientations du critère de plasticité. Il demeure néanmoins, près de trois
fois plus élevé avec CESAR qu’avec PLAXIS (7 mm contre 2 mm). Cela traduit une déformation plus
importante du terrain avec le modèle CESAR qu’avec le modèle PδAXIS, la paroi étant contrainte par
les déformations du terrain à ce niveau (côté terrain soutenu et côté excavé).
δe déplacement maximal est, dans les deux logiciels, dépendant de l’orientation du critère. δes valeurs
les plus faibles sont obtenues pour des plans quasi verticaux (angles ± 80° et ± 90°) dans les deux cas.
Toutefois, les déplacements en tête de paroi sont également les plus faibles pour des angles compris
entre -40 et +30° avec le modèle CESAR. Les valeurs les plus élevées ne sont pas obtenues pour les
mêmes orientations dans les deux logiciels. Avec PLAXIS, le déplacement maximal est obtenu pour
les orientations -40° et +20° (et est supérieur au déplacement maximal obtenu avec le modèle sans
critère orienté) tandis qu’avec CESAR le maximum est obtenu pour + 50° (cette orientation ainsi que
60°, conduit à des déplacements plus élevés qu’avec le modèle sans critère orienté). De plus,
l’amplitude des variations de déplacement horizontal maximum est beaucoup plus prononcée avec le
modèle CESAR (passage de 8 mm pour les orientations favorables à 17 mm pour la plus défavorable)
que le modèle PLAXIS (variation de 10 à 14 mm).
Dans le cas du modèle PLAXIS, les moments obtenus avec le critère orienté sont systématiquement
inférieurs à ceux obtenus avec le modèle sans critère orienté alors que dans le cas de CESAR, les
angles +50 et +60° conduisent à des moments plus importants (deux fois plus élevés dans le cas de
l’orientation la plus défavorable, c’est-à-dire 50°).
Comme pour les déplacements, le domaine de variation des moments maximum est plus restreint avec
PδAXIS (de 50 kσ.m/ml à 75 kσ.m/ml) qu’avec CESAR (de 12 kσ.m/ml à 107 kσ.m/ml). De plus,
les résultats PLAXIS se distinguent nettement des résultats CESAR en termes de moments positifs qui
sont totalement absents avec PLAXIS à l’inverse de CESAR où des moments positifs dans la partie
haute peuvent être observés (discuté au §3.3.2).
Afin d’expliquer les différences de comportement observées entre les modèles PδAXIS et CESAR, les
zones de plastification du terrain pour différentes orientations sont étudiées (figure 3.20 pour PLAXIS
et figure 3.21 pour CESAR).

71
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

(a) MC60

(b) -40° (c) +20°

(e) +60°
(d) ±90°

Figure 3.20. Localisation des zones plastifiées pour les différents modèles PLAXIS. (a) Modèle avec
critère de plasticité non orienté. (b) Critère de plasticité orienté à -40°. (c) Critère de plasticité
orienté à +20°. (d) Critère de plasticité orienté à ±90°. (e) Critère de plasticité orienté à +60°.

La plastification est très prononcée avec le modèle PLAXIS sans orientation du critère de plasticité et
combine une plastification sur une épaisseur de terrain importante côté fouille et un plan de rupture
nette du côté du terrain soutenu. Ce niveau de plastification n’est jamais obtenu dans le cas des
modèles PLAXIS à critère orienté comme cela peut être observé sur les quelques exemples présentés
en figure 3.20. Néanmoins, des zones plastifiées sont présentes pour toutes les orientations. Ces zones
sont principalement localisées le long de la paroi pour les orientations du critère proche de la verticale
(±80° et ±90°). Des zones de plasticité importante ont été observées devant et derrière la paroi pour
les orientations ±50, ±60 et -40°. La plasticité se développe uniquement devant l’écran pour les autres
orientations.
Dans les modèles CESAR avec critère de plasticité orienté, des zones de plasticité importante, à
l’arrière de l’écran, apparaissaient uniquement pour les orientations +50° et -50°. Pour les autres
orientations, les zones plastifiées sont beaucoup plus réduites et apparaissaient principalement en
butée au niveau du fond de fouille et du pied de paroi.

(b) 30°

Figure 3.21 Localisation des zones plastifiées pour les différents modèles CESAR. (a) Modèle avec
critère de plasticité non orienté, critère de plasticité orienté à +30°.

72
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

4. Conclusions

Dans ce chapitre les principaux problèmes identifiés sur des chantiers de soutènement liés à la
schistosité et à la fracturation des schistes du Briovérien ont été présentés. Ces problèmes peuvent être
répartis suivant deux catégories. La première regroupe tous les problèmes liés à la réalisation des
éléments du soutènement : déviation lors des forages, dureté des terrains très variable et éboulements
entre les éléments verticaux, lors des phases de terrassement, pour les soutènements discontinus
(berlinoise, pieux distants). La deuxième catégorie concerne le comportement général du terrain lors
du terrassement. Les déplacements en tout point de la paroi ainsi que les efforts mesurés dans les
appuis provisoires (butons, tirants) peuvent être supérieurs à ceux évalués lors de la conception de
l’ouvrage de soutènement. Cela traduit un niveau de sollicitation de la paroi supérieur à celui prévu et
peut donc nécessiter la mise en place de mesures correctives coûteuses afin de garantir la stabilité de
l’ouvrage μ préchargement des butons, tirants supplémentaires... δ’ensemble de ces problèmes
nécessite donc une meilleure prise en compte lors des études techniques de dimensionnement.
Différentes modélisations par éléments finis (à l’aide de deux logiciels commerciaux PδAXIS et
CESAR), d’une paroi de soutènement dans un terrain présentant un critère de plasticité orienté (type
Mohr-Coulomb), ont été entreprises afin d’évaluer l’impact de l’orientation de ce critère sur la paroi.
Les résultats obtenus (déplacements horizontaux, moments et points plastiques dans le terrain) par
rapport à un modèle de sol classique sans orientation du critère de plasticité.
δ’étude paramétrique visant à déterminer la géométrie du modèle retenu pour le calcul a été réalisée
sur PLAXIS et les dimensions retenues furent conservées pour le modèle CESAR. Pour ce dernier,
une première étape, visant à définir une interface entre le sol et la paroi donnant des résultats réalistes,
a été menée et a abouti à la mise en place d’une interface combinant glissement parfait et couche de
sol aux paramètres de plasticité réduits.
Si le comportement général de la paroi pour les deux logiciels et pour un modèle de sol sans critère
orienté était comparable (allure de la déformée et de la courbe de moment), les sollicitations obtenues
étaient plus importantes avec PδAXIS qu’avec CESAR et dépendant des propriétés de l'interface.
δ’utilisation d’un critère de plasticité orienté de type εohr-Coulomb combiné à un comportement
élastique isotrope, rend difficile de modéliser de la même façon et avec les mêmes caractéristiques les
terrains dans les deux logiciels. Cela conduit à des comportements de la paroi et du terrain différents
dans les deux logiciels. Les sollicitations dans la paroi (déplacement horizontal maximal et moment
négatif) étaient plus importantes avec PδAXIS qu’avec CESAR, pour toutes les orientations du critère
à l’exception des angles 50 et 60°. Toutefois, la totalité des orientations (sauf 40°) conduisait, dans le
modèle CESAR, à l’apparition de moments positifs dans la paroi au-dessus du fond de fouille
(comportement inattendu pour un soutènement autostable).
Les résultats obtenus avec CESAR et le critère orienté peuvent avoir plusieurs causes, la première
étant que l’interface définie entre la paroi et le terrain n’est pas adapté dans le cas de l’utilisation du
critère anisotrope. δ’utilisation d’un cluster 2D pour modéliser la paroi entraine la question de la
bonne détermination du moment dans celle-ci. Le moment étant calculé à partir des contraintes le long
d’une coupe dans la paroi, la position de cette coupe aura une influence importante sur le moment
calculé. Enfin la taille du modèle a été déterminée avec une étude paramétrique sous PLAXIS et a
directement été transposé à CESAR. Il est donc possible que la taille de modèle choisie ne soit pas
adaptée à la modélisation CESAR (conditions aux limites trop proches de la paroi).
δ’utilisation des deux modèles à critère orienté utilisés dans CESAR et PδAXIS est limitée aux
massifs rocheux schisteux (discontinuités liées à la schistosité). Afin d’étudier un massif, présentant
des discontinuités indépendantes de la schistosité, avec un modèle élément finis une solution pourrait

73
Chapitre 2 μ Evaluation de l’impact de l’anisotropie sur le comportement des ouvrages de soutènement

consister à modéliser géométriquement des interfaces au sein du massif afin d’imposer les plans de
ruptures. Autrement, un modèle basé sur les différences finies sera à privilégier.
Les différentes études menées dans ce chapitre ont permis d’évaluer l’impact de l’anisotropie du
terrain sur le comportement de soutènement. Pour les orientations les plus favorables, les
déplacements maximum observés sont diminués de près de 30 % et les moments maximum de 40%
par rapport à ceux obtenus avec un modèle isotrope. A l’inverse une orientation défavorable pourra
conduire à des sollicitations plus importantes (déplacements 2 fois plus élevés, moments plus
importants de quelques pourcents). La prise en compte d’une orientation du critère de plasticité,
combinée à une anisotropie élastique dans le cas de PLAXIS, a donc un impact réel sur le soutènement
et ceci même si les deux modèles testés ne donnent pas des résultats identiques. Ces éléments justifient
donc une meilleure caractérisation de ces terrains mais également une meilleure connaissance des
modèles implémentés dans ces logiciels commerciaux.
δa pertinence d’un modèle par rapport à un autre, pour la modélisation des schistes briovériens n’a
toutefois pas pu être évaluée en l’absence de résultats d’instrumentation (déformée, efforts dans les
appuis provisoires tels que les butons ou les tirants) sur des parois de soutènement réalisées dans ces
terrains et demanderont donc une évaluation postérieure, par exemple lorsque les résultats
d’instrumentation sur la seconde ligne de métro seront disponibles.

74
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et


minéralogique

1. Introduction

Dans le chapitre I, la variabilité des faciès du Briovérien à l’échelle du massif Breton a été présentée.
Une variabilité peut également être observée à l’échelle du bassin rennais, voire de celle d’un chantier.
La variabilité des sédiments d’origine ne peut expliquer seule la variété des faciès pouvant être
observés. Les terrains du Briovérien ont également subi au cours du temps toute une série de processus
physico-chimiques (métamorphisme, circulations d’eau…) qui les ont altérés à des degrés variables.
δ’objectif de ce chapitre est donc de caractériser cette altération depuis l’échelle microscopique
jusqu’à l’échelle macroscopique. Dans cette optique, les résultats d’observation de lames minces
réalisées parallèlement et perpendiculairement à la schistosité (quand celle-ci est identifiée à l’œil nu)
sont présentés dans un premier temps. Les observations réalisées au microscope à balayage
électronique constituent le deuxième axe de ce chapitre. Enfin, les résultats de caractérisation par
diffraction des rayons X sont présentés dans la dernière partie du chapitre.

2. σotions d’altération des roches

L'altération étant le résultat d'une action extérieure à la roche sur cette dernière, les facteurs
influençant l’altération sont liés d'une part à la nature même de la roche (minéralogie et les propriétés
physiques, thermiques et mécaniques qui en découlent), et d'autre part à la nature des actions
agissantes (eau, variations de températures, modification de l'état de contrainte en place...). Comme le
résume Takarli dans sa thèse (Takarli, 2007), les facteurs d'altération peuvent être divisés en 2
catégories : les facteurs intrinsèques et les facteurs extrinsèques.

2.1. Facteurs intrinsèques

La composition minéralogique d'une roche détermine en grande partie son comportement. La


susceptibilité, à l'eau par exemple, est très variable d'une roche à l'autre en fonction des minéraux qui
la composent.
Les micro-discontinuités et la porosité d'une roche influent également fortement sur sa propension à
s'altérer. En effet, ils traduisent la capacité, plus ou moins grande, de la roche à laisser circuler un
fluide dans son espace poreux selon que les différents vides (pores et/ou fractures) sont interconnectés
ou non. Leurs origines peuvent remonter à la formation de la roche ou être dues à des sollicitations
postérieures (mécaniques, physiques ou chimiques). Une roche très fissurée et très perméable s'altérera
plus vite qu'une roche peu fissurée et peu perméable (Anon 1995).
La dilatation hydrique est une propriété physique prépondérante dans le cas des schistes, elle traduit la
propension de la roche à gonfler en présence d'eau. Cette capacité de gonflement est principalement
due à la présence d'argiles gonflantes (smectite). En gonflant, les argiles exercent une pression

75
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

mécanique supplémentaire sur la structure de la roche pouvant engendrer une fissuration plus ou
moins importante suivant la résistance en traction que la roche peut développer. Cette fissuration
constitue un vecteur privilégié de l’altération.
Les propriétés thermiques de la roche sont fonctions des minéraux qui la composent. En effet, une
capacité d'expansion des minéraux très variable peut être observée sous sollicitation thermique. Ces
dilatations différentielles peuvent engendrer des tensions au sein de la roche et provoquer ainsi une
fissuration de celle-ci. Enfin, les facteurs tels que la cohésion inter-granulaire, la dureté des minéraux
constitutifs de la roche ou encore la résistance mécanique intrinsèque de la roche sont autant de
facteurs influant sur la capacité de cette dernière à résister aux différentes sollicitations extérieures.

2.2. Facteurs extrinsèques

Des facteurs environnementaux sont susceptibles d'avoir un impact important sur l'altération d'une
roche. En effet, lors de travaux de soutènements, la roche peut parfois être mise à nue (paroi
berlinoise, paroi de pieux distants...) et de ce fait soumises à des conditions environnementales très
variables. Une partie des facteurs susceptibles d’intéresser les schistes sont détaillés ci-dessous.
Le principal facteur environnemental qui influe sur l'altération des schistes est la présence d'eau
(nappe, pluies, eau de ruissèlement). L'eau peut entrainer une altération de la roche par le biais de
différentes réactions chimiques au niveau des minéraux qui la composent (hydratation, hydrolyse,
éventuellement oxydation...). Dans l’hypothèse où la roche contient des éléments solubles, ces
derniers sont susceptibles de se dissoudre tandis que les parties insolubles peuvent ne pas être
modifiées ou peuvent se recombiner avec les ions présents dans l'eau d'agression (c’est le phénomène
d'héritage, Takarli 2007).
L'action de l'eau sur la roche sera conditionnée par son pH, par les ions qu'elle peut contenir et par leur
interaction possible avec les minéraux présents dans la roche. La vitesse des réactions mises en jeu
dépend également de la température à laquelle elles sont réalisées. L'action de l'eau sera également
conditionnée par les conditions de sa circulation au sein de la roche (via notamment des réseaux de
fractures interconnectées). Dans le cas où l'eau circule rapidement, son action sur la roche sera limitée
car la solution formée suite aux réactions sera rapidement diluée. De même, une circulation réduite,
voire une eau stagnante, entrainera une saturation rapide de la solution et donc l'arrêt des réactions
chimiques (Bell, 1992).

Bien évidemment, comme évoqué précédemment, la composition minéralogique de la roche a une


grande influence sur son potentiel de réaction avec l'eau et les ions qu'elle contient. Alors que le quartz
SiO2 ne s'altère pas dans des conditions climatiques tempérées, certains ions se révèlent solubles dans
l'eau (K, Na, Ca...) tandis que d'autres se réarrangent sous de nouvelles formes stables (l'incorporation
des molécules de H2O entre les feuillets élémentaires des argiles de type smectite tel que visible sur la
figure 2.1).
Les variations de température, même faibles, sont également suspectées d’engendrer une altération de
la roche par un phénomène de fatigue mécanique, notamment quand ces variations interviennent de
manière répétée comme par exemple lors des cycles jour/nuit (chaleur reçue en journée via le
rayonnement solaire et refroidissement la nuit par émission infrarouge de la roche).

76
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

Figure 2.1 Illustration du phénomène de gonflement des argiles dans le cas de la smectite

3. Lieux et méthodes de prélèvements des échantillons

Le prélèvement des échantillons étudiés dans le cadre de cette thèse a été réalisé dans différentes
conditions et en des localisations dispersées sur Rennes et ses environs. La première méthode
employée a consisté à prélever des échantillons dans des talus, naturels ou laissés apparents après
travaux. Des blocs de tailles variables ont été directement extraits de ces talus, cette extraction ayant
été facilitée par la fracturation importante des schistes.

La seconde méthode employée a consisté en la réalisation de prélèvements sur des chantiers de


soutènement du groupe Dacquin durant les phases d’excavations (figure 3.1). Le matériau était alors
prélevé, au fur et à mesure des terrassements, sous forme de blocs de taille plus ou moins importante.
Pour un même chantier les prélèvements étaient donc étalés sur plusieurs jours afin de récupérer du
matériau à différentes profondeurs mais aussi en différents endroits du chantier.
δ’inconvénient majeur de ces méthodes de prélèvement est qu’elles ne permettent pas de connaître
l’état hydrique in situ du matériau prélevé puisque celui-ci se trouve exposé à l’air libre pendant des
durées indéterminées. δes mesures de teneur en eau n’ont donc pas été effectuées au moment du
prélèvement. Cependant, la teneur en eau a été systématiquement mesurée après la réalisation des
essais mécaniques (chapitre 4).

Figure 3.1 Excavation à la pelle mécanique sur un chantier de soutènement (source : Dacquin)

77
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

Les prélèvements se sont étalés sur 2 ans et ont été principalement conditionnés par la réalisation de
chantiers dans les terrains du Briovérien. Les prélèvements sur chantier correspondent à des matériaux
situés entre 2 et 8 m de profondeur (8 m correspondant à la profondeur maximale excavée sur les
chantiers prélevés) et plusieurs prélèvements ont pu être effectué sur le même lieu. En l’absence
d’évolution franche, avec la profondeur de prélèvement, des faciès observés, la profondeur exacte de
chaque prélèvement n’a pas été relevée. A l’inverse, pour certains chantiers, des variations de faciès
horizontales, caractérisées par des degrés d’altérations très différents (argilisation plus ou moins
prononcée de la roche), étaient clairement visible (variation observable sur 30 m). Cette variation de
faciès intervenait dans des directions différentes de la schistosité. Cette dernière s’est révélée être
subverticale dans la majorité des excavations où elle pouvait être observée et était donc
perpendiculaire à la variation de faciès visuel (figure 3.2).

Variation horizontale de l’altération

Figure. 3.2 Variation latérale de l’altération, perpendiculairement à la schistosité : cas de couches


redressées.

Les lieux de prélèvement ont été nommés de A à L dans l’ordre chronologique des prélèvements. Ces
lieux de prélèvements sont repérés sur la carte géologique de Rennes (Trautmann et Paris, 2000)
présentée en figure 3.3. Dans les cas où différents faciès visuels étaient observés in situ, plusieurs
prélèvements ont été réalisés sur un même chantier au sein de ces différents faciès. Par exemple, dans
le cas du prélèvement C, trois faciès ont été identifiés et numérotés de C1 à C3.
Les prélèvements ont ensuite été conservés à température ambiante. Aucune précaution particulière
n’a été prise pour maintenir les échantillons dans l’état hydrique du moment de leur prélèvement. En
effet, comme évoqué ci-dessus, et compte tenu du mode de prélèvement (sur des déblais à l’air libre),
la teneur en eau des échantillons prélevés n’est pas forcément représentative de celle du matériau en
place (séchage à l’air, exposition directe à la pluie…). Le tableau 3.1 présente la nomenclature utilisée
par la suite pour l’ensemble des prélèvements réalisés. δ’aspect visuel des matériaux au moment de
leur prélèvement est également indiqué.

78
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

Tableau 3.1. Nomenclature des prélèvements

Repère Aspect visuel Texture


A Beige argileux Fine
B Gris argileux Fine
C1 Gris ardoise Fine
C2 Gris argileux Fine
C3 Beige argileux Fine
D Beige argileux Fine
E Gris gréseux Granuleuse
F Beige gréseux Granuleuse
G Gris argileux Fine
H Marron gréseux Granuleuse
I Gris/marron argileux Fine
J1 Schiste rouge ordovicien (non testé) Fine
J2 Gris/beige avec inclusions (microgranite) Granuleuse
J3 Marron ardoise argileux Fine
J4 Gris argileux à gréseux Fine
K1 Gris/vert fin et compact gréseux Granuleuse
K2 Gris/vert compact gréseux Granuleuse
K3 Gris gréseux granulaire Granuleuse
L1 Beige argileux Fine
L2 Gris ardoise argileux Fine

79
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

L
H
K J
I D
G
E
A B F
C
1 km

Figure 3.3 Repérage des points de prélèvements sur la carte géologique de Rennes (Trautmann et Paris, 2000), d’après le site (www.infoterre.brgm.fr)

: Prélèvement sur chantier : Prélèvement sur affleurement

80
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

4. Etude pétrographique

4.1. εéthode d’observation et de classification

δ’étude pétrographique constitue la première étape de la caractérisation des schistes à l’échelle


microscopique. L'étude est davantage qualitative que quantitative quant aux proportions des différents
minéraux. Compte tenu de la granulométrie très fine des échantillons observés, une analyse
quantitative par comptage aurait été extrêmement longue et compliquée. L'observation en lame mince
a, par contre, permis d'évaluer le niveau d'altération des échantillons grâce à la présence et à la
proportion (évaluation qualitative) de produits d’altérations (minéraux opaques, leucoxènes et
goethite). Le degré d'altération combiné à la gamme granulométrique des échantillons (selon le tableau
4.1) a permis de les classer. La microfissuration des minéraux (principalement de quartz) a également
été notée lorsqu’elle était visible.

Tableau 4.1 Classification des échantillons basée sur la granulométrie (d’après Blott et Pye, 2001)

Granulometry Range Type


X < 2 µm Argillite
2 µm < X < 4 µm Siltite très fine
4 µm < X < 8 µm Siltite fine
8 µm < X < 16 µm Siltite moyenne
16 µm < X < 31 µm Siltite grossière
31 µm < X < 63 µm Siltite très grossière
63 µm < X < 125 µm Grès très fin
125 µm < X < 250 µm Grès fin
250 µm < X < 500 µm Grès moyen

Dans le cas des grès, deux autres éléments déterminent leur classification. Le premier est la quantité de
quartz par rapport à la quantité de feldspath et de fragments rocheux, le second est le pourcentage de
matrice (minéraux fins entourant les minéraux principaux, figure 4.1).

81
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

Figure 4.1 Classification des grès d’après Dott (1964)

Pour chaque prélèvement, deux lames minces ont été réalisées, l’une orientée parallèlement et l’autre
orientée perpendiculairement à la schistosité (dans le cas d’échantillons où aucune schistosité n’était
identifiable, 2 lames ont été préparées dans des directions arbitraires). La direction de schistosité a été
systématiquement indiquée sur les lames sur lesquelles elle était observable. Les observations de
lames minces ont été réalisées par deux étudiants géologues sous la supervision de Marie-Pierre
Dabard, maître de conférences à l’Université Rennes I. Afin de ne pas noyer le lecteur sous un
nombre important d’informations pouvant se révéler être redondante, seule la description des deux
grandes familles de schistes identifiées est présentée au sein de ce chapitre via deux sites de
prélèvement représentatifs (C et K). Les résultats détaillés pour chaque échantillon étudié sont
rassemblés en annexe 1. La différenciation entre muscovite, chlorite, illite et smectite n’étant pas
toujours évidente au microscope optique, ces minéraux sont regroupés sous leur appellation générique
phyllosilicates.

4.2. Résultats des observations

Les observations ont permis de montrer, comme les analyses DRX, une certaine homogénéité au
niveau de la composition minéralogique des échantillons. Le quartz et des phyllosilicates sont
systématiquement présents. Les variations les plus importantes concernent les minéraux secondaires
tels que les minéraux opaques et la Goethite (tableau 4.2). Les figures 4.2 et 4.3 présentent à titre
d’exemple les lames minces observées pour le site C et K.

Le site C correspond à un faciès de type siltite avec une schistosité clairement identifiable. La
granulométrie de cet échantillon correspond à une siltite grossière (granulométrie comprise entre
16µm et 31 µm) selon la classification de Blott et Pye.

82
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

(4)

(2)

S1 S1
(3) (1)

(a) (b)

Figure 4.2 Site C. (a) Lame perpendiculaire à la schistosité, en zone courante, en lumière polarisée
analysée. (b) Lame perpendiculaire à la schistosité, en zone courante, en lumière polarisée non
analysée. (1) : Quartz, (2) : Leucoxène, (3) : Muscovite, (4) Minéraux opaques, S1 : Direction de la
schistosité

Le site K correspond quant à lui à un faciès gréseux ne présentant aucune orientation privilégiée des
minéraux et dont la granulométrie est importante (grès moyen, granulométrie supérieure à 250 µm).

(1)

(2)
(4)
(3)

(a) (6) (b) (5)

Figure 4.3 Site K. (a & b) Lames en lumière polarisée et analysée (1) : Quartz, (2) : Plagioclases, (3)
: Tourmaline, (4) Minéraux opaques, (5) : Orthose, (6) : Muscovite

Pour l’ensemble des échantillons étudiés, la présence des minéraux opaques constituent le principal
indicateur du niveau d’altération des matériaux. δeur observation a systématiquement été utilisée pour
établir un degré d’altération qualitatif du prélèvement observé, du plus altéré (degré d’altération noté
« 4 ») au moins altéré (degré d’altération noté « 0 »).

La granulométrie observée a permis également de définir la nature des matériaux, suivant la


classification présentée dans le tableau 4.1. Les échantillons présentent des granulométries étalées
depuis de faibles granulométries correspondant à des siltites très fines (site B, granulométrie comprise
entre 3 et 10 m) jusqu’à des granulométries correspondant à des grès moyens (granulométrie entre
300 et 700 m pour les trois faciès du site K).

Une synthèse de l’ensemble des données obtenues à partir de l’observation des lames minces est
présentée sous forme de tableau (tableau 4.2). Ces résultats, bien qu’informatifs, nécessitent d’être
complétés par la réalisation d’essais supplémentaires permettant d’établir un lien avec le degré
d’altération qualitatif établis à partir de l’observation des lames minces.

83
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique
Tableau 4.2 Synthèse des informations pétrographiques
Teneur
Abondance des minéraux Degré Nature d’après
Site en Observations
d’Altération granulométrie
++ + - argiles
Veine de quartz tapissée
Quartz, Chlorite, Illite et Feldspath K, muscovite et
A 4 Forte Siltite très grossière en phyllithes et
Leucoxènes biotite
leucoxènes
Veine de quartz remplie
Quartz, phyllosilicates de quartz polycristallin et
B minéraux opaques Goethite 2 Forte Siltite très fine
(muscovite, illite, chlorite) de Goethite. Schistosité
de Flux
Quartz, phyllosilicates Minéraux opaques,
C2 3 Forte Siltite grossière Schistosité de flux
(muscovite, illite, chlorite) Goethite
Schistosité avec début de
Quartz, phyllosilicates Minéraux opaques, recristallisation des
C3 4 Forte Siltite grossière
(muscovite, illite, chlorite) Goethite, leucoxènes phyllithes de l’ordre de
20 µm
Quartz, phyllosilicates feldspaths, Minéraux
D 1 Faible Siltite moyenne Schistosité bien marquée
(muscovite, illite, chlorite) opaques et Goethite
Quartz, phyllosilicates Minéraux opaques et Schistosité de type 2
E Feldspaths plagioclases 1 Moyenne Grès très fin
(muscovite, illite, chlorite) Goethite sécante à la stratification
Alternance de siltite fine
(20 m) et de grès très
Quartz, phyllosilicates
F┴ Plagioclase – feldspath Zircon 0 Faible Grès très fin fin (λ0 m)
(muscovite, illite, chlorite)
Schistosité de flux dans
la siltite.
Grains μ 100 à 250 m.
Quartz, phyllosilicates
F// Plagioclase – feldspath 0 Faible Grès très fin Wacke avec une matrice
(muscovite, illite, chlorite)
tapissée par les oxydes
Biotite chloritisée,
Quartz, phyllosilicates
G minéraux opaques, 0 Forte Siltite grossière Schistosité bien marquée
(muscovite, illite, chlorite)
Goethite
84
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

Grains fins (65 m) à la


Quartz, phyllosilicates Grains feldspath k, quartz. base et plus
H 0 Faible Grès très fin
(muscovite, illite, chlorite) Matrice : phyllithes grossiers au sommet
(125 m).
Quartz, muscovite et Schistosité sécante à la
I phyllosilicates 2 Moyenne Siltite grossière
minéraux opaques stratification

Phénocristaux : Feldspath K
Biotite, chlorite et
J2 Mesostase : Feldspath K et Quartz, plagioclase altéré 1 Forte Microgranite
muscovite
Quartz

J4 Phyllosilicates Quartz et chlorite 3 Moyenne Siltite très grossière S0 // S1


Grains de quartz (1 mm)
Quartz (mono-micro-poly Chlorite, muscovite et avec des
K1 1 Faible Grès moyen
cristallin) – feldspath K minéraux opaques rutiles-grains de phtanite
Phase de liaison : 15%
Quartz (monomicro-poly Muscovite, chlorite et Pistachite et
K2 1 Faible Grès moyen Phase de liaison 30 %
cristallin)-feldspath k plagioclase tourmaline
Grains μ700 m.fragments
Quartz, plagioclase, minéraux Feldspath K, lithiques de grès et de
K3 1 Faible Grès moyen
opaques pistachite, muscovite siltite (+grains de quartz
80 m)
Grains μ 40 à 100 m
Feldspaths K,
Quartz, Muscovite et minéraux Siltite très grossière/ Schistosité de
L1 plagiclases et biotite 1 Forte
opaques Grès très fin type2 // à la stratification.
chloritisée
Sans phase de liaison-
L2 Quartz et minéraux opaques Muscovite, illite 4 Forte Siltite grossière S0 // S1

85
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

5. Etude au microscope à balayage électronique

La caractérisation des échantillons est poursuivie à l’échelle microscopique avec l’observation de


prélèvements au microscope à balayage électronique (MEB).

5.1. Principe et application pour l’étude des roches

δ’utilisation de la technique de microscopie à balayage électronique permet d’étudier la structure des


matériaux à l’échelle microscopique. δa conception du microscope à balayage électronique (MEB)
remonte à 1929 mais il fallut attendre les années 1960 pour voir les premières applications
commerciales du procédé.

δe principe de base de cette technique d’observation consiste à envoyer un faisceau d’électrons sur la
surface de l’échantillon à observer. δ’échantillon réémet alors des électrons dit « secondaires » qui
vont être détectés par un capteur relié à un système qui va réinterpréter la variation d’intensité dans le
signal reçu en variation de distance (figure 5.1).

Figure 5.1 Principe de base d’un MEB. Source : Université Rennes I

δ’observation au microscope à balayage électronique est souvent complétée par de la micro-analyse


électronique (EDS). δe bombardement par un faisceau d’électron de l’échantillon provoque une
émission de rayons X permettant d’identifier les différents éléments le composant.

Cette technique, usuellement utilisé dans le domaine de la métallurgie pour la caractérisation de la


fissuration, peut être utilisée pour la caractérisation des roches. Pour cela, il est nécessaire de procéder
à une « métallisation » de l’échantillon avant observation afin de le rendre conducteur. δ’application à
la caractérisation des roches (Schleicher et al., 2006; Chalmers et al., 2009 ; Bai et al., 2013) est

86
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

néanmoins courante et permet d’une part d’évaluer la minéralogie de l’échantillon étudié mais
également la structure de la roche (porosité, altération des minéraux, fracturation…).

5.2. Etude des prélèvements

5.2.1. Présentation

δ’étude des schistes prélevés a été réalisée au sein du Centre de Microscopie Electronique à Balayage
et microanalyse (C.ε.E.B.A.) rattaché à l’université de Rennes I. Le microscope utilisé était équipé
d’un système d’analyse EDS.
Cette étude a été réalisée sur un nombre limité d’échantillons. Toutefois, les principaux types de faciès
observés (argileux et gréseux) ont été analysés. Les sites étudiés sont B, C1, D (échantillons argileux)
et F (échantillon gréseux). De plus, dans le cas des échantillons B et D, deux échantillons présentant
dans un cas un aspect argileux homogène et dans l’autre cas, un aspect argileux avec des dépôts
d’oxydes (de couleur rouille) sur une de ces faces ont été testés (figure 5.2).

Figure 5.2 Echantillons avant métallisation. De gauche à droite : B rouille, B, F, C1, D et D rouille

5.2.2. Observations au MEB

δ’objectif de ces observations est d’établir d’une part, s’il existe une différence notable en termes
d’organisation microstructurale entre les échantillons à texture fine (argileux) et les échantillons à
texture granuleuse (gréseux), et d’autre part d’observer sous quelle forme se présente l’altération à
l’échelle de la microstructure.

Sur la figure 5.3, deux types d’organisation microstructurale peuvent être observées. Les photos (a) et
(c), correspondent à des échantillons argileux. δ’échantillon (a) montre une organisation en plaquettes
(feuillets d’argiles) avec des tailles variables. δ’échantillon (c), présente des dépôts de goethite,
produits d’altération. Les photos (b) et (d), correspondent quant à eux, à des échantillons gréseux et
présentent une organisation granulaire (quartz) davantage visible et des feuillets d’argile en quantité
beaucoup plus limitée que dans les deux autres échantillons.

87
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

(a) (b)

(c) (d)

Figure 5.3 Organisation structurale. (a) : B, (b,d) : F, (c) : C1 (grossissement :x10 000 pour (a) et x
2000 pour (b,c,d))

δ’altération des schistes peut prendre différentes formes comme cela est présenté sur la figure 5.4. Sur
la figure 5.4(a), une fracturation et un morcellement prononcés des minéraux argileux peut-être
observée. Sur la figure 5.4(b) un cristal de quartz nettement altéré est visible. δ’altération peut prendre
également la forme de dépôts d’oxydes. La figure 5.4(c) montre un dépôt de goethite (échantillon F),
et la figure 5.4. (d) montre des oxydes de fer (échantillon D).

88
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

(a) (b)

(c) (d)

Figure 5.4 Différentes formes d’altération. (a,b) : B, (c) : F, (d) : D (grossissement x 2 000pour (a) ;
x10 000 pour (b) et (d) ; x20 000 pour (c))

δ’altération se matérialise donc par la présence de minéraux caractéristiques (goethite, oxydes)


complétée, pour certains échantillons, par une microfissuration des quartz.

5.2.3. Analyse dispersive en énergie (EDS)

Les observations au MEB ont été complétées par des analyses EDS par zones (figure 5.5) pour avoir
un aperçu global de la teneur en différents éléments et des analyses ponctuelles (figure 5.6) pour
caractériser les oxydes qui étaient présents.

89
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

(a) (b)

Figure 5.5. Analyses EDS par zone. (a) : F, (b) : C1

(a) (b)

Figure 5.6. Analyses EDS ponctuelles (a) : D et (b) : B

Les teneurs en différents éléments des échantillons présentées en figure 5.4 et 5.6 sont rassemblées
dans le tableau 5.1. Les teneurs obtenues pour les analyses par zones sont compatibles avec la
présence de quartz (Si, O) et d’argiles telles que l’illite (K,H3O)(Al,Mg,Fe)2(Si,Al)4O10[(OH)2,(H2O)],
la kaolinite Al2Si2O5(OH)4 ou la chlorite (Fe,Mg,Al)6(Si,Al)4O10(OH)8. Les analyses ponctuelles
réalisées pour les échantillons B et D mettent en évidence une teneur importante en fer, confirmant la
présence d’oxydes de fer à la surface des minéraux caractéristique d'une altération de surface.

90
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

Tableau 5.1. Teneur en différents éléments des 4 faciès testés

Type
PAR ZONE PONCTUELLE
d’analyse
Echantillon F C1 B D
% % % % % % % %
Elément
Masse Atomique Masse Atomique Masse Atomique Masse Atomique
O 61,62 74,37 54,74 69,62 59,72 74,37 63,99 81,16
Si 29,24 20,1 24,43 17,7 30,47 21,62 7,18 5,19
Al 4,28 3,06 9,43 7,11 1,34 0,99 8,16 6,14
Fe 2,75 0,95 6,06 2,21 8,48 3,03 20,68 7,51
Mg / / 1,82 1,52 / / / /
K 0,76 0,37 3,51 1,83 / / / /
Na 1,36 1,14 / / / / / /
Ca / / / / / / / /

6. Caractérisation par diffraction des rayons X

6.1. Principe et méthodologie

δ’utilisation de la technique de la diffractométrie des rayons X est couramment utilisée pour


l’identification des minéraux argileux (Gy et al., 1995 ; Moore & Reynolds, 1997 ; Poppe et al., 2001).
Ce type d'essai est basé sur la loi de Bragg qui relie la longueur d'ondes des rayons X incidents à la
distance inter-réticulaire « d » (caractéristique de la structure du minéral) et à l'angle d'incidence θ des
rayons X suivant l'équation 6.1. Un schéma illustrant ce principe est présenté dans la figure 6.1.
n = 2dsinθ (6.1)
n indique l'ordre de réflexion.

Figure 6.1. Illustration de la loi de Bragg

Le protocole expérimental à suivre pour tester un échantillon est précis. La roche testée est, dans un
premier temps, broyée sous forme de poudre, puis humidifié avec de l'eau distillée (afin de ne pas
contaminer l'échantillon avec des minéraux supplémentaires) et enfin disposée sur une lame mince
pour analyse. δ’échantillon est alors exposé à des rayons X (de longueur d'onde connue) en faisant

91
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

varier leur angle d'incidence. Ces rayons vont alors être diffractés par l'échantillon testé. Le résultat
obtenu est un diagramme de diffraction sur lequel peuvent être observés plusieurs pics de diffraction.
Ces pics, une fois identifiés permettent de connaitre la composition minéralogique de la roche testée.
Cette identification passe par un processus de comparaison du diagramme obtenu avec les diagrammes
connus de minéraux purs. Plusieurs méthodes existent pour l'identification des minéraux présents, la
plus utilisée étant la méthode de Fink. Le recours à des logiciels d'identification automatique des
phases est possible mais il se fait forcément en complément d'une identification manuelle car des
composés très différents peuvent avoir des pics de diffraction très proches.

Afin de différencier les types d'argiles ayant des pics de diffraction confondus, il est nécessaire d’avoir
recours à des traitements complémentaires (Gibbs, 1971; Tucker, 1988), notamment, si l’objectif est
de détecter la présence d’argile gonflante de type smectite. Ces traitements sont détaillés ci-après :

 Chauffage de l'échantillon à une température de 550 °C pendant au moins 4 heures.

 Traitement à l'éthylène glycol : l’échantillon à traiter est placé dans une jarre saturée en glycol
et hermétiquement close ; L'ensemble est placé dans une étuve à 100 °C afin de permettre aux
vapeurs de glycol de saturer l'échantillon.

Le chauffage à une température de 550 °C entraîne la destruction de la kaolinite et donc la disparition


du pic de diffraction correspondant (situé à une distance inter réticulaire d de 7 Å). Le pic situé à 14 Å
peut être attribué à la smectite ou à la chlorite. Son déplacement à 10 Å, suite au chauffage, est
caractéristique de la smectite, tandis que le maintien du pic à 14 Å est une caractéristique de la
chlorite. Le traitement à l'éthylène glycol entraîne également le déplacement du pic à 14 Å à 17 Å dans
le cas de la smectite.
L'étude des différents diagrammes de diffractions des rayons X obtenus s'est concentrée sur
l'identification des différentes phases d'argiles et de leur intensité relative par rapport à l'intensité de la
raie de diffraction du quartz qui est présent dans tous les échantillons testés. L'analyse
diffractométrique a été menée sur des poudres obtenues par broyage au pilon pour les échantillons sans
traitement supplémentaire et sur des lames orientées pour les échantillons traités (que ce soit par
chauffage à 550°C ou par traitement au glycol).

6.2. Résultats

δa diffraction des rayons X a été réalisée sur la totalité des sites de prélèvements étudiés, à raison d’un
essai par faciès identifié (1 à 3 selon les sites). Dans l’ensemble des prélèvements testés, les éléments
suivants peuvent être identifiés : quartz (élément majoritaire) et minéraux argileux. Parmi les
minéraux argileux, la kaolinite et l’illite sont présentes dans l’ensemble des échantillons. La smectite a
été identifiée dans certains échantillons (B, D et L), laissant supposer une sensibilité accrue de ces
échantillons à la présence d’eau. À titre d’exemple, les diffractogrammes obtenus pour le site B sont
présentés sur les figures 6.2 à 6.4.

92
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

2500
I K
d=10Å d=7Å Q
2000
Chl, Sm K

intensité (u.a.)
d=14Å
1500

1000

500

0
0 5 10 15 20 25 30
2 θ (°)
Figure 6.2 Diffractogramme de l’échantillon B non traité

2500

Q
2000
intensité (u.a.)

1500
Chl, Sm
1000
d=14Å
I
d=10Å
500

0
0 5 10 15 20 25 30
2 θ (°)
Figure 6.3 Diffractogramme de l’échantillon B après traitement à 550°C

2500

2000
Q
intensité (u.a.)

1500
K K
Sm
I d=7Å
1000 d=17Å
d=10Å
Chl
500 d=14Å

0
0 5 10 15 20 25 30
2 θ (°)
Figure 6.4 Diffractogramme de l’échantillon B après traitement au glycol

93
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

Sur la figure 6.3, le diffractogramme de l’échantillon chauffé à 550°C met en évidence la disparition
du pic de diffraction à 7 Å par rapport au diffractogramme du matériau non traité (figure 6.2),
traduisant ainsi la présence de kaolinite. En revanche, le pic à 14 Å ne se déplace suite au traitement
thermique, révélant ainsi la présence de chlorite. δ’apparition d’un pic à 17 Å, après traitement au
glycol (figure 6.4), révèle la présence d’argiles gonflantes. δes mêmes résultats ont été obtenus pour
les sites D et L.

Afin d’appréhender la variabilité de composition entre les prélèvements, l’ensemble des


diffractogrammes obtenu est présenté sur la figure 6.5. Pour l’ensemble des prélèvements exceptés,
K1, K2 et K3 et J2, la composition minéralogique identifiée est proche (pics d’argiles et pics de
quartz). Toutefois, les intensités de certains pics sont nettement différentes d’un échantillon à l’autre,
traduisant une présence en quantité variable de certains minéraux d’un prélèvement à l’autre.

A
B
C1
C2
C3
D
E
F
G
H
I
J1
J2
J3
J4
K1
K2
K3
L1
L2
0 10 20 30 40 50
2 θ (°)
Figure 6.5 Superposition des diagrammes de diffractions des échantillons testés mettant en évidence
une homogénéité dans la composition minéralogique (l’échantillon A se situe en bas de la figure et
l’échantillon L2 en haut)

94
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

De manière à appréhender ces différences de teneur en composants, l’intensité relative des pics
d’argiles par rapport au pic de quartz a été calculée pour chaque échantillon selon la relation 6.2. La
prise en considération du pic d’intensité d’un minéral, présent dans l’échantillon, comme référence
interne est une méthode acceptable pour avoir des proportions relatives de minéraux (Tucker, 1988).


� = × (6.2)
� �

Les résultats pour chaque échantillon sont présentés sur la figure 6.6.

250

RI Kaolinite (%)
200 RI Illite (%)
RI Chlorite/Smectite (%)
Intensité relative en %

Teneur élevée
150 Teneur
Teneur faible moyenne

100

50

0
K2 K3 K1 H D F J3 E J4 I A L2 G C3 J2 C1 C2 L1 B
Figure 6.6. Comparaison des intensités relatives des pics de diffraction des argiles

Comme cela est représenté sur la figure 6.6, l’intensité relative en éléments argileux par rapport au
quartz varie fortement suivant le prélèvement. Elle est inférieure à 5% pour les prélèvements K,
supérieure à 200% pour l’échantillon B. Trois groupes d’échantillons peuvent être distingués :

- Teneur faible en argile : regroupe les prélèvements présentant une intensité relative des
pics d’argiles inférieure à 50% (par intensités croissantes : K2, K3, K1, H, D, F). Les
prélèvements ayant un aspect visuel gréseux sont dans cette catégorie pour la plupart
(tableau 3.1)
- Teneur moyenne en argile : correspond aux prélèvements présentant une intensité relative
comprise en 50 et 100% (par intensités croissantes : J3, E, J4, I)
- Teneur élevée en argile : regroupe les prélèvements présentant une forte intensité
(supérieure à 100%) des pics d’argiles par rapport aux pics de quartz (par intensités
croissantes : A, L2, C3, J2, C1, C2, L1, B). Cette catégorie regroupe la plupart des
prélèvements ayant un aspect visuel argileux.

δ’analyse par diffraction des rayons X a donc permis de mettre évidence plusieurs éléments :

 Une homogénéité en termes de minéraux présents


 Une forte variabilité en termes de teneur en argile par rapport au quartz.
 δa présence d’argiles gonflantes dans certains prélèvements uniquement, indiquant une
sensibilité importante à la présence d’eau.

95
Chapitre 3 : Caractérisation pétrographique et minéralogique

 Une homogénéité au sein d’un même site de prélèvement : K, C et J. Pour ce dernier, le faciès
J2 qui a été identifié comme un microgranite est différent des deux autres faciès.

7. Conclusions

Les essais et observations présentés dans ce chapitre constituent une première étape dans la
caractérisation des schistes du Briovérien. δors de l’étape de prélèvement des échantillons, une grande
variabilité des terrains du Briovérien a pu être observée que ce soit en termes de fracturation,
d’altération (ou argilisation), de texture (argileuse ou gréseuse) ou encore de couleur (allant du bleu
vert au marron).

Une analyse pétrographique par observation de lames minces a permis de débuter la caractérisation
des schistes à l’échelle microscopique. Les lames minces réalisées parallèlement et
perpendiculairement à la schistosité, pour la totalité des sites de prélèvements et des faciès identifiés
ont permis de mettre en évidence une forte homogénéité des échantillons en termes de composition
minéralogique. De plus la schistosité qui est aisément observable pour un grand nombre
d’échantillons, est résiduelle voire complètement absente pour certains prélèvements (K, J2). δors de
l’observation des lames minces l’altération s’est matérialisée d’une part par la présence de minéraux
opaques et d’oxydes et d’autre part, pour les prélèvements présentant la granulométrie la plus élevée
(site K) par de la microfissuration sur les quartz.

δ’étape suivante de la caractérisation a consisté en l’observation d’une partie des échantillons sous
différents grossissements au microscope électronique à balayage. Ces observations ont permis
d’identifier deux organisations microscopiques. δa première, qui concerne les schistes identifiés
comme argileux (texture fine), correspond à une organisation en « plaquettes » des minéraux argileux.
La seconde organisation, celle des schistes définis gréseux, est davantage granulaire avec des feuillets
d’argiles présents mais en quantité beaucoup plus réduite. Dans les deux cas, le niveau d’altération,
qui se traduit par la fissuration des quartz et la présence d’oxydes (révélés par les analyses EDS) est
variable d’un échantillon à l’autre.

Enfin, la variabilité d’un site à l’autre en termes de teneur en argile a été évaluée par l’analyse de la
diffraction des rayons X sur échantillons réduits en poudre. Cette étape a permis de confirmer les
observations de lames mince et notamment l’homogénéité des échantillons étudiés en termes de
composition minéralogique. Néanmoins, les proportions en minéraux argileux, comparativement à
celle du quartz, se sont révélées très variables d’un site de prélèvement à l’autre et proches au sein
d’un même site (C, K et δ). δes résultats de ces essais ont permis d’établir un classement relatif des
échantillons en trois catégories : haute, moyenne et faible teneur en minéraux argileux.

δ’identification d’argiles gonflantes de type smectite dans certains échantillons est également un
résultat important vis-à-vis de la problématique de soutènement de ces terrains. En effet, le gonflement
des smectites, et donc des terrains où ces argiles sont présentes, pourrait avoir un impact significatif
sur la poussée générée sur un ouvrage de soutènement.

Les résultats présentés dans ce chapitre permettent donc une meilleure connaissance des schistes du
Briovérien. Toutefois, ils ne sont pas suffisants pour comprendre le comportement mécanique du
matériau et son impact sur les ouvrages en interaction avec celui-ci. δe chapitre s’attardera donc sur la
caractérisation mécanique des schistes briovériens.

96
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des


schistes du Briovérien
1. Introduction

Dans ce chapitre sont présentés les différents essais, menés afin de caractériser mécaniquement les
schistes briovériens. La principale difficulté rencontrée lors de la réalisation des essais de laboratoire a
été la confection d’éprouvettes pour les essais. En effet, la schistosité, le degré de fracturation
important ainsi qu’une argilisation plus ou moins marquée selon les faciès ont passablement entravé la
confection d’éprouvettes de dimensions normalisées. δ’ensemble des essais de laboratoire réalisés
regroupe μ des essais de compression uniaxiale, des mesures de vitesses de propagation d’ondes
ultrasonores et enfin des mesures au marteau de Schmidt.

2. Essais de compression uniaxiale

δ’essai de compression uniaxiale constitue un des essais les plus couramment utilisés pour la
caractérisation des roches. δ’objectif de ce type d’essai est de caractériser la matrice rocheuse du
matériau et d’évaluer l’influence des conditions hydriques sur les résistances mesurées.

2.1 Notions importantes

2.1.1 Comportement mécanique durant l’essai de compression

Selon Jaeger et Cook (1979), la courbe contrainte-déformation d’un essai de compression uniaxiale
(figure 2.1) peut être décomposée en quatre phases principales qui sont décrites page suivante.

Figure 2.1. Courbe de contrainte-déformation d’une roche soumise à un essai de compression (Jaeger
et Cook, 1979)

97
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

 Phase 1 (tronçon OA) :

C’est la phase initiale de fermeture de la porosité et autres microfissures présentes dans l’échantillon.
Elle survient donc à faible niveau de contrainte et traduit la compaction de l’échantillon. δa fermeture
des microfissures et autres pores de l’échantillon se fait de manière élastique ou non selon le matériau.
Cette phase, aussi appelée phase de serrage, est caractérisée par une concavité de la courbe dirigée
vers le haut.

Cette première phase de l’essai de compression englobe également les éventuels défauts de
rectification selon certains auteurs (Hawkes & Mellor, 1970) et notamment les défauts de planéité et
de parallélisme des faces de chargement de l’éprouvette.

 Phase 2 (tronçon AB) :

Il s’agit de la phase de raccourcissement de l’échantillon durant laquelle la courbe est linéaire. δes
pores et microfissures préexistants dans l’échantillon ont été fermés durant la phase précédente et le
niveau de sollicitation atteint durant cette seconde phase n’engendre pas de fissures. δa déformation
subie par l’échantillon demeure donc théoriquement réversible puisqu’elle correspond à la déformation
élastique des minéraux de la matrice rocheuse (Paterson 1978). Néanmoins, en pratique, des
déformation inélastiques peuvent survenir durant cette phase et sont dues, d’après Goodmann (1λ8λ),
à des déplacements des minéraux les uns par rapport aux autres. Ce phénomène se traduit, sur la
courbe contrainte-déformation par un effet d’hystérésis si un cycle de chargement/déchargement est
réalisé durant cette phase.

 Phase 3 (tronçon BC) :

Sur le tronçon BC, la courbe contrainte-déformation n’est plus linéaire. Cette perte de linéarité est due
à l’apparition de microfissures consécutives à l’augmentation du chargement. Ces microfissures vont
apparaître au sein des minéraux, correspondant à une fissuration intra-granulaire (Homand et al.,
2000), mais également à la jonction entre minéraux. Ce dernier type de microfissures apparait
particulièrement lorsque les minéraux sont orientés parallèlement à la contrainte axiale. δ’évolution de
la fissuration dans le matériau est alors liée d’une part à l’augmentation du nombre de microfissures
mais aussi à leur allongement. δ’observation montre que les microfissures sont réparties de façon
homogène au sein de l’échantillon à l’exception des extrémités où la concentration dépend du frettage
de l’échantillon. δa connexion de ces microfissures engendrera l’apparition de fissures à l’échelle
macroscopique menant à la rupture (pic C).

Cette troisième phase peut être divisée en deux sous étapes distinguant la propagation stable de la
microfissuration et sa propagation instable menant à la rupture (Martin & Chandler, 1994). Le
processus passe d’un état stable à instable lorsque la microfissuration n’est plus contrôlée par la
contrainte (augmentation de la fissuration avec l’augmentation de contrainte) mais par la vitesse de
propagation de la fissuration qui peut augmenter à contrainte constante.

 Phase 4 (tronçon CD) :

Cette phase correspond à une phase post-pic durant laquelle les fractures macroscopiques continuent
de se développer tandis que la contrainte axiale diminue.

98
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Dans le cas de matériaux anisotropes tels que les schistes, l’orientation de la schistosité par rapport à
l’axe de chargement va jouer un rôle prépondérant dans le mode de rupture de l’éprouvette testée mais
également sur la résistance à la compression atteinte. Ces différents aspects sont explorés dans le point
suivant.

2.1.2 Modes de rupture et évolution de la résistance à la compression


uniaxiale

Les études sur la caractérisation de matériaux anisotropes à partir d’essais de compression uniaxiale
peuvent être divisées en 2 catégories : celles menées sur des matériaux naturels et celles réalisées sur
des matériaux artificiels.

δa caractérisation de l’anisotropie a eu recours très tôt à l’utilisation de matériaux artificiels


permettant de mieux maîtriser l’anisotropie (géométrie et matériau connus) que sur un matériau naturel
(Brown, 1970a,b ; Goldstein et al., 1966 ; Ladanyi et Archambault, 1972 ; Walker, 1971). Cette
méthodologie constitue encore aujourd’hui un domaine de recherche actif (Kulatilake et al., 1997 ;
Singh et Seshagirirao, 2005 ; Tien et al., 2006). Ces études permettent de contrôler l’anisotropie et de
répéter ainsi les essais sur des éprouvettes similaires. Le matériau constitutif de la « matrice » des
éprouvettes testées dans le cadre de ces études sont dans la majorité des cas des mélanges de différents
matériaux : sable, gypse et eau pour Kulatilake (1997), chaux et eau pour Singh et Seshagirirao
(2005), ciment, kaolinite et eau pour Tien et al. (2006) δes plans d’anisotropie sont réalisés
physiquement par assemblage de différentes épaisseurs ou « morceaux » de matériau (l’éprouvette
d’essai étant parallélépipédique). Ces études ont permis d’identifier des modes de rupture privilégiée
dépendant à la fois du nombre de famille de plans d’anisotropie (directions différentes) mais
également de leur orientation par rapport à l’axe de chargement.

Singh et al. (2002) identifient ainsi lors d’essais menés sur un matériau à plusieurs familles de plans
d’anisotropie, 4 modes de ruptures privilégiés, présentés sur la figure 2.2 et qui sont les suivants :

 Rupture généralisée au sein de la matrice intacte (a)


 Rupture au sein de la matrice intacte suivant un unique plan de cisaillement (b)
 Rotation des blocs de matériaux intacts (c)
 Glissement le long d’un plan d’anisotropie (d)

99
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Figure 2.2 Modes de rupture possible d’un matériau anisotrope (d’après Singh et al., 2002)

Ces modes de rupture sont également identifiés par Kulitalake et al. (1997) pour des éprouvettes
présentant deux familles de joints, la survenance d’un mode par rapport à l’autre étant conditionnée
par l’orientation des plans d’anisotropie. Tien et al. (2006) qui ont utilisé un matériau isotrope
transverse identifient également 4 modes de rupture qui peuvent toutefois être regroupés en 2 modes
principaux qui sont la rupture le long des plans d’anisotropie et la rupture au travers de la matrice
intacte (Tableau 2.1).

Tableau 2.1 Modes de ruptures pour un matériau isotrope transverse d’après Tien et al. (2006)

100
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Bien que ces études, menées sur des matériaux artificiels, soient importantes pour comprendre les
mécanismes de rupture mis en jeu au sein de matériaux anisotropes, les essais menés sur des matériaux
naturels restent indispensables afin de pouvoir quantifier en termes de résistance mécanique l’impact
de l’anisotropie et de son orientation par rapport à la direction de chargement.
Les schistes soumis à des essais de compression uniaxiale ont fait l’objet de travaux nombreux
(Behrestaghi, 1996 ; Brown et al., 1977 ; Hoek, 1968 ; Nasseri et al., 1997 et 2003 ; Pinto, 1970 ;
Ramamurthy, 1993 ; Barros et al., 2014). Ces études ont souligné le rôle prépondérant de l’orientation
des plans d’anisotropies par rapport à l’axe de chargement sur le comportement mécanique du
matériau testé, confirmant ainsi les résultats obtenus sur des matériaux artificiels.
Ainsi, il a été montré que l’orientation des plans d’anisotropie, dans le cas d’un matériau isotrope
transverse, avaient une influence sur la résistance à la compression uniaxiale atteinte (figure 2.3).

Figure 2.3 Evolution de la résistance à la compression uniaxiale en fonction de l’inclinaison des plans
d’anisotropie par rapport à l’axe de chargement, à gauche une anisotropie intrinsèque au matériau
(schistosité), à droite un plan d’anisotropie lié à un plan de fracture induit artificiellement (d’après
Ramamurthy, 1993)

Pour l’ensemble de ces études, la résistance à la compression uniaxiale maximale est obtenue pour des
plans d’anisotropie orientés perpendiculairement à l’axe de chargement et la valeur minimale est
obtenue pour des plans orientés entre 20 et 40° par rapport à l’axe de chargement. Pour certains
schistes (Barros et al., 2014), la résistance à la compression maximale pouvait également être obtenue
pour un chargement parallèlement au plan d’anisotropie sans que l’auteur n’avance d’explications à ce
phénomène.

δe module d’Young du matériau obtenu dans le cadre de l’essai de compression uniaxiale est
également fonction de l’orientation des plans d’anisotropie (Kwasniewski et σeuyen, 1986; Nasseri,
2003 ; Pinto, 1970; Read et al., 1987). Il a été mis en évidence que le module d’Young pour un
chargement parallèle aux plans d’anisotropie (appelé par la suite E0) est systématiquement supérieur à
celui obtenu pour un chargement appliqué perpendiculairement (appelé par la suite E90) mais que le
rapport d’anisotropie entre ces deux modules dépend du matériau testé (figure 2.4). Néanmoins,
lorsque la stratification S0 et la schistosité S1 ne sont pas confondues ces observations ne sont pas
systématiquement vérifiées (Panet, 1976).

101
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Figure 2.4 Evolution du module d’Young en conditions non confinées pour différents schistes (d’après
Nasseri, 2003)

δe rapport d’anisotropie E0/E90 pour des roches isotropes transverses évolue entre 1 et 4 d’après les
résultats d’essais menés par plusieurs auteurs (Amadei et al, 1987; Read et al, 1987).

Il est intéressant de noter que l’ensemble des résultats (pour les essais sur matériaux naturels)
présentés dans cette revue bibliographique a été obtenu pour des roches anisotropes mais présentant
néanmoins des caractéristiques mécaniques moyennes à élevées (résistance à la compression uniaxiale
pour les différentes orientations allant de 20 MPa jusqu’à plus de 500 MPa). La réalisation
d’éprouvettes, majoritairement cylindriques (obtenues par forages dans différentes direction dans des
blocs de grande taille) et respectant les conditions d’essais fixées par l’ISRε (ISRε, 2007) en termes
d’élancement, de planéité ou de parallélisme était donc facilitée. Ces ordres de grandeur seront à
mettre en parallèle des résultats présentés dans la suite de ce chapitre.

2.2 Méthode et matériel utilisés

2.2.1 Préparation des éprouvettes

Les prélèvements ont été réalisés dans des excavations ou sur des affleurements. Les schistes du
Briovérien présentent un degré de fracturation important, principalement dans la direction de la
schistosité, auquel se superpose un degré d’altération variable selon le schéma présent au chapitre 3 et
rappelé en figure 2.5.

102
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Variation horizontale de l’altération

Figure 2.5 Schéma illustrant la superposition de la fracturation à l’altération (vue de face d’un front
de taille.

Ces particularités n’ont pas permis la réalisation d’éprouvettes d’essais de dimensions normalisées
(ISRM, 2007). Le taillage par forage d’éprouvettes cylindriques dans les blocs a été tenté sans succès,
le forage à l’eau déstructurant complètement le matériau dans le cas des prélèvements argileux et
engendrant une fracturation du bloc dans le cas de prélèvements moins argileux. Cette technique de
confection, bien qu’usuellement privilégiée pour la confection d’éprouvettes de roche, s’est donc
révélée inadaptée à notre matériau.

Le choix a donc été fait de confectionner des éprouvettes parallélépipédiques par taillage à la scie
diamantée sous eau. δ’utilisation de cette technique a permis de réaliser des éprouvettes d’élancement
proche de 2 tel que recommandé par les différentes normes (AFNOR, 2000b ; ISRM, 2007) et
présentant des dimensions de l’ordre de 60 mm x 30 mm x 30 mm.

Du fait de la direction de fracturation privilégiée, confondue avec celle de la schistosité, une seule
orientation de la schistosité par rapport à la scie permettait d’obtenir des éprouvettes de dimensions
satisfaisantes, tout en limitant les pertes de matériaux (donnée non négligeable compte tenu des
quantités limitées disponibles). Les éprouvettes ont été taillées de manière à orienter la plus grande
face parallèlement à la direction de la schistosité. En effet, le taillage avec une orientation
perpendiculaire à la schistosité s’est révélé très difficile du fait de la fragilité des plans de schistosité
(schéma expliquant le mécanisme de rupture lors du taillage en figure 2.6). Seules les caractéristiques
mécaniques mesurées parallèlement à la schistosité sont donc présentées.

103
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Figure 2.6. Illustration des difficultés de taille

Le parallélisme des faces durant le taillage est assuré par les systèmes de cales de guidage présent sur
le plateau de taille (voir photo figure 2.7). δ’obtention d’une planéité des faces de chargement
satisfaisant les tolérances fixées par l’ISRε (±0.02 mm) s’est révélée impossible pour plusieurs
raisons : dimensions des échantillons insuffisantes pour utiliser une rectifieuse à béton, fragilité du
matériau, sensibilité à l’eau.

Figure 2.7 Photo du dispositif de taille et guidages

Afin de s’affranchir de ce problème de planéité, plusieurs pistes ont été explorées. δa première a
consisté à mettre en place, par coulages successifs dans un moule spécifique, deux chapeaux en plâtre
pouvant être eux même rectifiés. Une photo d’une éprouvette ainsi traitée est présentée sur la figure
2.8.

104
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Figure 2.8 Eprouvettes avec chapeaux en plâtre (gauche) et dispositif de coulage (droite).

Toutefois cette méthodologie présente deux défauts majeurs. Le premier est la durée importante
nécessaire pour confectionner une éprouvette puisqu’il faut passer par les étapes successives
suivantes μ taillage de l’éprouvette sous eau, séchage de l’éprouvette, coulage du premier chapeau,
temps de prise du premier chapeau, coulage du deuxième chapeau, temps de prise du deuxième
chapeau et enfin rectifiage. Le second problème engendré par cette procédure est le débord de plâtre
sur les côtés de l’éprouvette traitée qui peut potentiellement engendrer des contraintes additionnelles
(encastrement de l’éprouvette dans le plâtre). De plus, la mise en place d’un matériau de « forme »
entre l’éprouvette à tester et le plateau de chargement peut parasiter la réponse (force, déplacement)
mesurée du matériau. Enfin, la rupture risque, pour les échantillons les plus résistants, d’intervenir
dans le plâtre plutôt que dans l’éprouvette.

La seconde méthodologie qui a été explorée pour la réalisation des essais a été de mettre en place un
dispositif rotulé entre l’axe de chargement et le plateau d’application de la charge sur l’éprouvette. Ce
dispositif est critiquable car il est susceptible d’orienter le chargement qui ne sera alors plus
parfaitement vertical, mais il présente néanmoins l’avantage de permettre une application répartie de la
charge sur l’ensemble de la surface d’appui de l’éprouvette, lorsque celle-ci ne présente pas des faces
planes et parallèles entre elles.

Plusieurs essais ont été menés sur le prélèvement D en utilisant les deux méthodes présentées ci-
dessus. Les résultats obtenus dans les deux cas sont très proches et ne permettent donc pas de
privilégier une méthode par rapport à l’autre. La seconde méthode utilisant le dispositif rotulé présente
l’avantage d’être beaucoup plus rapide en termes de mise en place et de préparation des échantillons et
a donc été retenue pour la réalisation de la campagne d’essais.

2.2.2 Méthodologie d’essai et matériel

Pour chaque site testé, un minimum de six éprouvettes a été préparé. La moitié des éprouvettes a été
conservée pendant 7 jours à une température ambiante de 20°C et à une humidité relative de 50%, et
l’autre moitié a été conservée immergée dans l’eau pendant la même durée. δ’objectif de cette
procédure est d’évaluer l’impact de la teneur en eau du matériau sur ses propriétés mécaniques. Par la
suite, les éprouvettes conservées à 20°C et 50% d’humidité relative sont notées éprouvettes « sèches »
et celles conservées immergées sont notées éprouvettes « humides ».

105
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

A l’issue des sept jours d’immersion, les éprouvettes de trois sites (B, D et L) présentent des fissures
plus ou moins exprimées (voir l’exemple du prélèvement B en figure 2.9), parallèlement au grand côté
de l’éprouvette confirmant bien l’orientation de la schistosité.

Fissures

Figure 2.9 Eprouvettes du site B après 7 jours d’immersion

εalgré leur degré d’endommagement variable, ces éprouvettes ont quand même été testées. Les sites
concernés ont également fait l’objet de recherches complémentaires, principalement vis-à-vis des
argiles gonflantes de la famille des smectites, par le biais de l’étude des diagrammes de diffraction des
rayons X et dont les résultats sont présentés dans le chapitre 3.

Le « séchage » à 20°C et 50% d’humidité relative a été privilégié au séchage à l’étuve car les
premières tentatives ont montré que ce dernier procédé est trop violent pour certaines éprouvettes qui
se fracturent de manière très importante, rendant impossible tout essai. En conséquence la teneur en
eau des éprouvettes dites « sèches » n’est pas nulle mais varie entre 0,2 et 2,2 % selon les sites de
prélèvement.

Au total, quarante-quatre éprouvettes « sèches » et quarante-trois éprouvettes « humides » ont été


testées (photos en figure 2.10). Les faciès C1, C3, F, J1, K2 et K3 n’ont pas testés, soit pour des
raisons d’impossibilité de réalisation d’éprouvettes (C1 et J1 présentaient une fracturation trop
importante tandis que C3 s’est révélé trop altéré), soit par manque de matériau (F, K2, K3). Dans le
cas des faciès K2 et K3, bien qu’ils aient pu être identifiés suite à des découpes dans les prélèvements,
ils n’ont pas été rencontrés en quantité suffisamment importante pour permettre la confection
d’éprouvettes.

106
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Figure 2.10 Photos des éprouvettes testées en compression uniaxiale

107
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

La presse utilisée pour les essais de compression uniaxiale est une presse INSTRON de capacité
maximum 200 kσ. δ’ensemble des essais ont été réalisés à une vitesse de chargement constante de
1mm/min permettant ainsi une mise en charge progressive de l’éprouvette.

Aucun dispositif visant à réduire le frettage n’a été utilisé et notamment pas de lubrification qui aurait
pu être potentiellement absorbé par l’éprouvette testée et risquer ainsi de parasiter la mesure. Un
élancement compris entre 2 et 2,5 présente un bon compromis entre limitation du phénomène de
frettage et du risque de flambage (ISRM, 2007 ; Pellegrino, 1995).

Aucune mesure de déformation latérale n’a été effectuée, puisque ce type de mesures aurait été peu
fiable compte tenu des défauts de rectitude des éprouvettes.

La mesure de déformation axiale a été réalisée en global.

Après chaque essai, des morceaux de l’éprouvette testée ont été prélevés afin d’en déterminer la teneur
en eau.

δes dimensions et élancements de l’ensemble des éprouvettes testées sont présentés en annexe 3.

2.3 Résultats

Pour chaque éprouvette, la courbe contrainte-déformation a été tracée ce qui a permis de déterminer
son module d'Young et sa résistance à la compression uniaxiale (Rc). Rc est déterminée comme étant la
contrainte au pic. δe module d’Young déterminé correspond au coefficient directeur de la droite
tangente à la partie linéaire de la courbe (tronçon 2 sur la figure 2.11). Quelques courbes
caractéristiques des éprouvettes « sèches » et des éprouvettes « humides » sont présentées
respectivement sur la figure 2.11 et la figure 2.12.

40 40
35 H-8 35
E-8
3
30 C2 - 10 30
25 L1 - 7 25 2 4
c en MPa

c en MPa

L2 - 7
20 20
A-3
15 15
10 10 1
5 5
(a) (b)
0 0
0 1 a en % 2 3 0 1 a en % 2 3
Figure 2.11. (a) Courbes contrainte normale - déformation axiale pour quelques éprouvettes
« sèches ». (b) Illustration des différentes phases de l’essai.

108
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

25

H-5
20 E-4
Rupture C2 - 2
L1 - 1
fragile L2 - 4
c en MPa 15 A-2

10

5 Rupture
ductile

0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
a en %
Figure 2.12 Courbes contrainte normale - déformation axiale pour des éprouvettes humides

Sur ces courbes, apparaissent plus ou moins nettement selon les éprouvettes, les quatre phases décrites
par Jaeger et Cook (exemple en figure 2.11(b)), indifféremment pour des éprouvettes sèches ou
humides. Le comportement observé varie d’une éprouvette à l’autre, la rupture de l’éprouvette pouvant
être fragile (éprouvette E8, figure 2.11(a)) ou ductile (éprouvette A3, figure 2.11(a)). Le critère
permettant la classification de la rupture comme étant fragile est le suivant :

Δ > 50% pour Δ a < 0,01%.

Toutefois, pour une grande partie des sites testés les deux modes de rupture ont pu être observés. La
teneur en eau des éprouvettes testées a également un impact sur le mode de rupture observé. (tableau
2.2).

Tableau 2.2 Modes de ruptures par site : Fragile, Ductile ou les deux
Eprouvettes « sèches » Eprouvettes « humides »
Nombre Mode de Nombre Mode de
Site d’éprouvettes rupture d’éprouvettes rupture
A 4 D 3 F
B 3 D 4 D
C2 5 F 5 F/D
D 5 F/D 4 F/D
E 4 F 4 F
G 2 F 2 F
H 4 D 4 F/D
I 4 F 3 F
J2 3 F/D 3 D
J4 3 F 4 F/D
K1 3 F 3 F
L1 4 F 3 F/D
L2 4 F/D 4 F/D

109
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

La rupture intervenait dans la quasi-totalité des cas avec l’apparition de fissures parallèles à l’axe de
chargement. La fissuration était, selon les échantillons, généralisée avec des fissures multiples dans la
direction du chargement ou localisée avec une fissure principale. Pour quelques cas, pour des
éprouvettes humides uniquement, le développement d’un « kink » lors de la rupture pouvait être
observé. Le « kink » correspond à l’apparition d’une bande de cisaillement de l’éprouvette dans une
direction différente des plans de schistosité (voir figure explicative 2.13).

Figure 2.13 Formation d’un « kink » dans un matériau stratifié soumis à un effort de compression
dans l’axe de la stratification.

Quelques photos d’éprouvettes après essai (figures 2.14 et 2.15.) illustrent les différents modes de
rupture observés. Les stries obliques sont des traces dues à la découpe des éprouvettes à la scie à
diamant.

Figure 2.14 Exemples d’éprouvettes après essai : A gauche (site I) : rupture avec une seule fissure. Au
centre (site B) et à droite (site L1) : fissuration généralisée.

110
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Figure 2.15 Rupture avec apparition d’une bande de cisaillement appelée Kink (site C2)

Pour chaque éprouvette testée, la contrainte à la rupture (contrainte au pic, notée Rc par la suite), le
module d’Young tangent E calculé sur la partie linéaire de l’essai (AFστR, 2002), la teneur en eau w
et la masse volumique (par mesure de ses dimensions et de sa masse) ont été déterminés. Les résultats
pour les éprouvettes « sèches » et les éprouvettes « humides » sont présentés respectivement dans les
tableaux 2.3 et 2.4.

Les valeurs de la résistance à la compression mesurées varient fortement (de 4.8 à 53 MPa pour les
éprouvettes sèches et de 0.5 à 33 εPa pour les éprouvettes humides) d’un site à l’autre et suivant les
conditions sèche ou humide de conservation des éprouvettes. Les valeurs les plus faibles sont obtenues
pour le site B que ce soit dans le cas des éprouvettes sèches ou des éprouvettes humides. Ces valeurs
sont faibles pour une roche et forte pour un sol (ANON, 1979).

Tableau 2.3 Résultats des essais de compression uniaxiale sur éprouvettes « sèches »

Masse Masse
volumique volumique
Site w (%) UCS (MPa)
Rc (MPa) Elancement E (MPa) Site w (%) UCS (MPa)
Rc (MPa) Elancement E (MPa)
"sèche" "sèche"
(kg/m3) (kg/m3)
1,3 9,4 2,2 2113 1742 1,4 15,1 1,8 2268 1184
1,1 10,6 1,9 2154 1152
1,4 12,7 2,2 2109 1781 H
A 1,9 14,6 2,0 2233 1587
1,2 10,7 2,1 2140 1743
1,1 21,3 1,5 2219 1777
1,3 6,9 2,0 2132 1181
1,5 11,1 2,0 2142 1109
1,6 10,7 2,2 2202 1551
1,3 12,8 1,9 2107 474
B 1,6 6,6 2,0 2164 869 I
1,3 13,9 1,8 2160 444
1,4 4,8 1,9 1961 789
1,4 13,6 2,0 2164 1201
1,5 15,8 2,3 2126 558 2,0 7,6 2,0 2356 1169
1,4 12,5 2,1 2213 1309 J2 1,9 17,8 2,0 2360 2192
C2 0,3 11,0 2,1 2270 525 2,0 13,0 2,0 2374 2178
1,5 10,0 2,0 2206 1201 0,9 48,7 2,3 2453 5080
1,3 13,3 2,1 2183 1700 J4 1,6 7,7 2,0 2339 1275
1,2 9,7 2,0 2130 2051 1,2 18,7 2,3 2366 1606
1,0 11,3 2,2 2159 1293 0,3 30,1 1,9 2386 2824
D K1 0,3 13,6 2,1 2235 1386
0,9 12,9 2,0 2199 1196
0,7 13,0 1,9 2171 1284 0,5 9,6 2,0 2081 915
0,5 12,3 2,0 2194 1332 0,8 11,4 1,9 2069 354
0,4 28,3 1,9 2527 2636 0,2 10,5 1,9 2058 355
L1
1,2 8,3 2,0 2064 693
0,4 37,2 2,2 2496 5065
E 0,5 12,8 2,3 2133 1694
0,4 33,2 2,1 2542 3763
1,7 16,3 1,9 2030 1776
0,5 36,1 2,0 2555 5466
1,8 10,6 2,0 2055 723
0,3 53,0 2,1 2391 4783 L2
G 2,2 15,3 2,2 2129 2037
0,2 34,8 1,9 2638 4284 2,4 9,8 2,0 2086 1075

111
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Tableau 2.4 Résultats des essais de compression uniaxiale sur éprouvettes « humides »
Masse Masse
volumique volumique
Site w (%) UCS (MPa) Elancement
Rc (MPa) E (MPa) Site w (%) Rc (MPa)
UCS (MPa) Elancement E (MPa)
"humide" "humide"
(kg/m3) (kg/m3)
11,5 3,3 2,0 2308 823 9,6 1,1 1,8 2290 170
A 10,9 3,8 2,1 2290 649 7,1 5,0 2,4 2336 608
H
10,2 1,8 2,1 2302 177 7,6 5,2 2,2 2346 670
10,4 1,4 2,1 2300 197 6,8 7,1 1,9 2349 596
9,9 1,9 2,0 2313 366 10,6 3,4 2,0 2322 170
B
18,0 0,5 2,0 2143 94 I 10,5 3,3 2,0 2315 171
16,6 0,8 1,6 2080 104 10,5 3,0 1,9 2303 177
9,6 3,0 2,0 2307 599 5,8 2,4 2,1 2435 1230
9,1 4,5 2,1 2314 857 J2 6,1 3,1 2,0 2403 692
C2 8,9 4,0 2,1 2360 832 6,3 4,3 1,9 2415 715
9,3 3,2 2,1 2349 708 5,3 5,4 2,0 2464 938
9,4 3,3 2,0 2314 586 J4 5,8 12,7 2,0 2487 2530
9,2 3,1 1,8 2363 748 4,3 17,2 2,3 2485 3391
8,5 2,8 2,0 2320 444 4,0 19,9 2,4 2508 3328
D
8,3 3,5 2,2 2341 452 7,4 5,0 2,1 2321 610
8,6 3,5 2,0 2331 454 K1 8,4 4,5 2,1 2311 571
1,5 18,8 2,0 2525 3339 7,8 4,1 2,1 2306 483
1,4 15,9 2,2 2562 3685 8,4 3,8 2,1 2298 653
E L1
1,4 31,2 2,1 2597 4533 9,3 5,3 2,3 2307 851
1,3 19,5 2,4 2514 4268 10,3 1,5 2,1 2251 329
0,9 22,9 2,1 2632 3096 13,5 2,1 1,9 2216 394
G
1,0 32,9 2,0 2623 5429 12,5 2,3 2,0 2233 247
L2
13,6 2,0 1,8 2211 182
12,7 3,0 2,3 2246 441

2.4 Analyse et interprétation

Les variations de teneurs en eau moyennes par site (sites testés en compression uniquement) sont
présentées en figure 2.16. δe faciès J2, correspondant à un microgranite, n’est pas présenté sur cette
figure car ne peut être classé ni en siltite, ni en grès. Pour la condition « sèche », les teneurs en eau
sont faibles (comprises entre 0,2% et 2,2%) et varient peu d'un site à l'autre. En revanche, après
immersion, les teneurs en eau varient fortement d’un site à l’autre : de l’ordre de 1% pour les sites G
et E et supérieures à 10% pour les sites I, A, δ2 et B. A l’exception du site G, les variations de teneur
en eau les plus importantes sont observées pour les siltites (cf tableau 6.2 chapitre 3 pour le
classement).
15
14 Grès - sec
13 Grès - humide
12 Siltites - humide
11
Teneur en eau (%)

Siltites - sec
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
G E J4 H K1 D C2 L1 I A L2 B
Site
Figure 2.16. Teneur en eau pour les conditions « sèche » et « humide » pour les différents sites, et
pour les faciès identifiés.

112
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Cette différence avec les faciès argileux (identifiés comme étant des siltites dans le chapitre 3) est la
combinaison de plusieurs facteurs : porosité plus faible ou moins communicante mais aussi teneur en
minéraux argileux réduite dans le cas des faciès gréseux par rapport aux faciès argileux.
Le cas particulier du site G, présentant un faciès argileux mais une faible variation de sa teneur en eau
après immersion peut être attribuée à une faible porosité (qui se traduit par une masse volumique
élevée) et à l’absence d’argiles gonflantes de type smectites. δa figure 2.17 montre que la variation de
teneur en eau mesurée entre les deux conditions sèches et humides (Δw= whumide – wsec) dépend
nettement de la masse volumique sèche des éprouvettes.
14
12 Grès
Siltite
10
Δw (%)

8
6
4
2
0
2000 2100 2200 2300 2400 2500 2600
Masse volumique sèche (kg/m3)
Figure 2.17. Ecart de teneur en eau mesurée entre état sec et humide en fonction de la masse
volumique sèche moyenne.

Les figures 2.18(a) et 2.18(b) mettent en évidence l’évolution de la teneur en eau des éprouvettes avec
leur masse volumique. δa figure 2.18(c) présente l’évolution de la moyenne par site.
20
B A
18
C2 E
16 G H
14 I J4
K1 L1
12
L2 D
w (%)

10
8
6 y = -0,0314x + 82,23
4 R² = 0,91

2 (b)
0
(a)
1900 2100 2300 2500 2700
Masse volumique humide (kg/m3)
20
18 y = -0,0306x + 80,29
16 R² = 0,94 Figure 2.18. (a) Evolution de la
14 teneur en eau avec la masse
12 volumique (ensemble des éprouvettes
w(%)

10 testées). (b) Représentation des


8 intervalles de confiance (IC) à 95%
6 et de prédiction à 95% (IP).
4 (c)Moyennes par site.
2
0
(c)
2000 2200 2400 2600 2800
Masse volumique humide (kg/m3)

113
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Les éprouvettes ayant la teneur en eau la plus élevée après immersion sont également celles présentant
la masse volumique la plus faible. Pour ces éprouvettes, l’augmentation importante de la teneur en
eau, traduit donc une plus grande porosité initiale.

Les valeurs de la résistance à la compression minimales et maximales mesurées pour chacun des sites
de prélèvement sont données sur la figure 2.19.
60

50

40
Rc sec (Mpa)

Rc max sec
30 Rc min sec
Rc max humide
20 Rc min humide

10

0
A B C2 D E G H I J2 J4 K1 L1 L2

Figure 2.19 Evolution des résistances à la compression minimale et maximale mesurées pour les
éprouvettes sèches et les éprouvettes humides.

Les valeurs mesurées en condition « sèche » sont étalées et comprises entre 4.8 MPa et 53 MPa.
Toutefois, hormis pour les sites E, G, J4 et K1 les valeurs mesurées sont toujours comprises entre 5 et
25 MPa. Les valeurs obtenues pour les éprouvettes issues des sites E et G sont nettement plus
importantes, et toujours supérieures à 28 MPa. La différenciation entre faciès gréseux et argileux ne
permet pas d’expliquer les différences observées. En effet, les valeurs maximales mesurées sont de 37
MPa pour E, qui correspond à un faciès gréseux, et 53 MPa pour G qui correspond à un faciès
argileux. Il est intéressant de noter que ces deux sites correspondent à des prélèvements effectués sur
des affleurements et non sur chantier.
Comme attendu, les résistances mesurées sur les éprouvettes après immersion (condition « humide »)
sont nettement plus faibles pour la majorité des sites (sauf E et J4). En effet, à l’exception des
éprouvettes E, G et J4, les résistances mesurées sont toutes comprises entre 0,5 et 7,0 MPa malgré des
teneurs en eau très variable suivant les prélèvements (de 0,9% à 18,0 %).

Pour mieux appréhender l’influence de la teneur en eau, les valeurs de la résistance à la compression
uniaxiale et du module d’Young sont présentées en fonction de la teneur en eau respectivement en
figure 2.20 et 2.21.

114
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

60 60
(a) (b)
50 B A C2 50 B A C2
E G H E G H
I J2 J4 I J2 J4
40 40
K1 L1 L2 K1 L1 L2

Rc (MPa)
Rc (MPa)

D D
30 30

20 20
y = 14,193x-0,654 y = 35,757x-1,107
R² = 0,69 R² = 0,76
10 10

0 0
0 5 10 15 20 0 5 10 15 20
w (%) w (%)
Figure 2.20 Evolution de la résistance à la compression uniaxiale en fonction de la teneur en eau (a) :
Eprouvettes « humides et sèches », (b): Eprouvettes « humides » seules.
8000 8000
(a) B A (b) B A
7000 C2 E 7000 C2 D
G H 6000 E G
6000 I J2 H I
5000 J4 K1 5000 J2 J4
E (MPa)
E (MPa)

L1 L2
D K1 L1
4000 4000
3000 3000 y = 6803,2x-1,219
y = 1540,3x-0,509
2000 R² = 0,42 2000 R² = 0,73

1000 1000
0 0
0 5 10 15 20 0 5 10 15 20
w (%) w (%)
Figure 2.21 Evolution du module d’Young en fonction de la teneur en eau (a): Eprouvettes « humides
et sèches », (b): Eprouvettes « humides » seules.

La teneur en eau a une forte influence sur les caractéristiques mécaniques, que ce soit sur la valeur de
Rc que sur la valeur du module d’Young. Comme cela peut être observé sur la figure de droite, les
échantillons présentant une teneur en eau inférieure à 6% après 7 jours d’immersion et conservent des
caractéristiques mécaniques élevées même si elles demeurent plus faibles que pour les échantillons
secs (des diminutions comprises entre 35 et 45% pour Rc et entre 4 et 7% pour le module d’Young
sont observées). Trois éprouvettes du faciès J4 donnent des résistances éloignées de la loi de
régression. Ces résultats peuvent être mis en relation avec la direction de stratigraphie S0 qui présentait
un angle d’environ 30° avec la direction de chargement et donc de schistosité S 1 pour ces trois
éprouvettes.

115
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

-20
y = -4,3552x - 34,325
-40 R² = 0,92

ΔRc (%)
-60

-80

-100
0 5 Δw (%) 10 15

Figure 2.22 Variation de Rc avec la variation de teneur en eau (Δw idem figure 2.17)

A l’inverse, les échantillons dont la teneur en eau a fortement augmenté présentent une diminution très
forte de leurs caractéristiques mécaniques (figure 2.22 : de 60 à 80% pour Rc et de 20 à 80% pour le
module d’Young E).

La diminution des caractéristiques mécaniques avec l’augmentation de la teneur en eau de


l’échantillon semble suivre une loi de décroissance de type puissance. Toutefois, la régression réalisée
sur les points expérimentaux conduit à un coefficient de détermination plus élevé lorsque l’on travaille
uniquement avec les résultats obtenus à partir des essais réalisés sur les éprouvettes « humides ». Cette
évolution des caractéristiques mécaniques avec la teneur en eau a été observée par différents auteurs,
sur des roches métamorphiques (Marques et al., 2010) avec une décroissance selon une loi puissance
ou sédimentaires (Hawkins et McConnell, 1992 ; Vásárhelyi et Ván, 2006) avec une décroissance
selon une loi exponentielle. Marques et al. relient la décroissance des caractéristiques mécaniques de
leur matériau avec l’augmentation de son degré d’altération (altération des minéraux, fracturation…).

60 60
(a) y= 2E-07e0,0071x
(b)
50 B A C2 R² = 0,80 50
B A C2
E G H E G H
40 I J2 J4 40
I J2 J4
Rc (MPa)

K1 L1 L2
Rc (MPa)

K1 L1 L2
30 D 30 D
20 20

10 10
y = 5E-02e0,0025x
0 R² = 0,56
0
1900 2100 2300 2500 2700 1900 2100 2300 2500 2700
Masse volumique (kg/m3) Masse volumique (kg/m3)
Figure 2.23 Evolution de la résistance à la compression uniaxiale en fonction de la masse volumique
(a) : Eprouvettes « humides », (b) : Eprouvettes « sèches »

116
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

6000 6000
(a) y = 5E-06e0,0079x (b)
5000 R² = 0,80 5000
B A D
C2 E G
4000 B A C2 4000
H I J2
E (MPa)

E (MPa)
D E G J4 K1 L1
3000 3000
H I J2 L2
J4 K1 L1
2000 2000
L2
1000 1000 y = 1,31e0,0031x
R² = 0,53
0 0
1900 2100 2300 2500 2700 1900 2100 2300 2500 2700
Masse volumique (kg/m3) Masse volumique (kg/m3)

Figure 2.24 Evolution du module d’Young en fonction de la masse volumique (a): Eprouvettes
« humides »,(b) : Eprouvettes « sèches »

Les figures 2.23 et 2.24, présentent la variation des caractéristiques mesurées avec la masse volumique
des éprouvettes. La résistance Rc et le module d’Young augmentent avec la masse volumique et ceci
indépendamment de la condition « sèche » ou « humide » des éprouvettes. Ces constations semblent
cohérentes avec les résultats obtenus par d’autres auteurs sur des roches sédimentaires comme le
travertin (Török & Vásárhelyi, 2010) pour lesquelles l’augmentation suivait également une loi
exponentielle.

La dispersion observée dans le cas des éprouvettes sèches traduit les différences intrinsèques existant
entre les différents sites de prélèvement. Cette dispersion se réduit avec l’augmentation de la teneur en
eau du fait de la forte diminution des caractéristiques mesurées qui homogénéise donc les résultats
obtenus par site.

La figure 2.25 présente l’évolution du module d’Young en fonction de la résistance à la compression


uniaxiale. Une relation linéaire entre ces deux grandeurs est obtenue, avec toutefois une dispersion
variable, celle-ci étant plus importante pour les éprouvettes « sèches » que pour les éprouvettes
humides.

117
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

6000 6000
(a) (b) y = 147,37x1,028
5000 5000 R² = 0,841

4000 4000

E (MPa)
E (MPa)

y= 164x0,86
3000 R² = 0,75 3000
B A C2 B A C2
2000 2000
E G H E G H
I J2 J4 I J2 J4
1000 K1 L1 L2 1000
K1 L1 L2
D D
0 0
0 20 40 60 0 10 20 30 40
Rc (MPa) Rc (MPa)

(c) (d)

Figure 2.25 Evolution du module d’Young en fonction de la résistance à la compression uniaxiale


(a) : Eprouvettes « humides et sèches», (b): Eprouvettes « humides » seules, (c) : Eprouvettes
« humides et sèches» avec intervalle de confiance et intervalle de prédiction à 95 %, (d) : Eprouvettes
« humides » seules avec intervalle de confiance et intervalle de prédiction à 95 %.

Gupta et Rao (2000) ont rassemblé un grand nombre de données d’essais de compression uniaxiale
publiés par d’autres chercheurs sur des roches magmatiques (Duncan et Dunne, 1λ67) et sédimentaires
(Beavis, 1985) et ont proposé les relations présentées ci-après (Eq. 2.1 à 2.3).

-Pour les roches sédimentaires (schistes, grès, phyllithes) :


.
�= × (r²=0.6) (2.1)

-Pour les roches magmatiques (granit, basalte) :


.
�= × (r²=0.87) (2.2)

-Toutes roches confondues :


.
�= × (r²=0.83) (2.3)

δ’ajustement d’une loi de type puissance sur les résultats des essais sur les schistes prélevés conduit à
la relation (2.4) obtenue avec l’ensemble des éprouvettes humides et sèches soit λ4 mesures.
.
�= × (r²=0.75) (2.4)

118
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Malgré la dispersion importante, les résultats obtenus dans cette étude sont cohérents avec ceux
relevés dans la littérature. Néanmoins, dans le cas des schistes du Briovérien, les relations linéaires
donnent des coefficients de détermination meilleurs que les relations puissances même si les
différences restent minimes.

30 2700

Masse volumique humide


y = 0,77x - 5,99 2600 y = 0,71x + 767,02
25 R² = 0,97 R² = 0,89
Rc humide (MPa)

2500
20

(kg/m3)
2400
15
2300
10
2200
5 2100
(a) (b)
0 2000
0 20 40 60 2000 2200 2400 2600
Rc sec (MPa) Masse volumique sec (kg/m3)
Figure 2.26 (a) Relation entre Rc sec et Rc humide à gauche, (b) Relation entre masse volumique sèche
et humide à droite (moyenne par site)

Malgré une teneur en eau non nulle pour les échantillons « secs », l’évolution de la résistance à la
compression en condition humide en fonction de la résistance à la compression en conditions « sèches
» est présentée afin de confronter le comportement des schistes du Briovérien au comportement de
roches rapportées dans la littérature. La figure 2.26 montre ainsi un bon coefficient de détermination
entre Rc humide et Rc sec d’une part et la masse volumique humide et sèche d’autre part. A titre de
comparaison, Vásárhelyi (2003) obtient, pour des grès la relation suivante :

, = . × , (r²= 0.906) (2.5)

Le rapport est donc très proche de celui qui est obtenu avec les échantillons testés (0.77).

De même, Török et Vásárhelyi, en 2009, aboutissent à une expression reliant la densité sèche et la
densité saturée de travertins:

� = . � + (2.6)

Cette relation se révèle très proche de celle obtenue en figure 2.25 sur les schistes testés.

2.5 Conclusion sur les essais de compression uniaxiale

Les essais de compression uniaxiale menés sur des éprouvettes issues des différents sites de
prélèvement ont permis d’obtenir plusieurs informations sur les schistes briovériens testés. Tout
d’abord, le matériau est difficile à caractériser à partir des essais classiques de mécanique des roches
(difficulté de taillage, notamment, pour la confection des éprouvettes).

Les schistes du Briovérien testés présentent une variabilité notable, en termes de résistance à la
compression uniaxiale, à l’échelle du bassin Rennais (voir carte en figure 2.26). δes caractéristiques
mécaniques déterminées sont moyennes à faibles dans l’ensemble (pour des teneurs en eau proches de
1%, les résistances à la compression uniaxiale s’échelonnent de 5 à 50 εPa). Seuls deux faciès (E, G)
présentent des caractéristiques mécaniques élevées (supérieures à 18 MPa) indépendamment de la
teneur en eau.

119
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Une très forte influence de la teneur en eau sur les résistances mesurées a pu être observée. Certains
prélèvements voient leur teneur en eau rester faible après une semaine d’immersion (de l’ordre de 1%)
tandis que d’autres voient cette teneur en eau augmenter fortement (jusqu’à 18% pour le prélèvement
B). La majorité des prélèvements atteint une teneur en eau comprise entre 6 et 14% après une semaine
d’immersion. δa diminution de la résistance à la compression consécutive à l’augmentation de la
teneur en eau est importante, les pertes s’échelonnant de 36 % à près de 80% pour les échantillons les
plus faibles. δe module d’Young est diminué dans les mêmes proportions.

De bonnes corrélations entre les caractéristiques mécaniques issues de l’essai de compression et la


masse volumique et la teneur en eau du matériau sont observées. Le coefficient de détermination étant
meilleur dans le cas des échantillons humides. La teneur en eau se révèle donc être un bon indicateur
de la résistance mécanique attendue. Au-delà de 6%, de teneur en eau, la résistance à la compression
uniaxiale est systématiquement inférieure à 7 MPa.

Une classification des schistes du Briovérien en HSSR (hard soil soft rock) ou SIRT (sols indurés
roches tendres) est justifiée si l’on se réfère à la classification établie par ANON (1979) et présentée
en tableau 2.5.

Tableau 2.5 Classification des roches en fonction de Rc (ANON, 1979)

Classe Rc (Mpa) Terme


1 1,5* - 15 Faible
2 15 -50** Moyennement fort
3 50 -120 Fort
4 120-230 Très fort
5 > 230 Extrêmement fort

* : Les roches ayant une résistance à la compression inférieure à 1,5 MPa sont, par définition, des sols
raides. ** : Les roches tendres ont une résistance inférieure à 50 MPa.

σous avons vu dans cette première partie, que l’essai de compression uniaxiale n’a pas permis de
caractériser l’anisotropie du matériau dans la mesure où la confection d’éprouvettes avec différentes
orientations de la schistosité est rendue difficile par la fragilité et la schistosité du matériau. Dans la
partie suivante de ce chapitre sont donc présentés les résultats de caractérisation par la mesure de
vitesse de propagation d’ondes permettant de caractériser l’anisotropie du matériau.

120
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Figure 2.27 Repérage des différents sites de prélèvements et des résistances à la compression uniaxiale mesurées en conditions sèches et humides qui leur
sont associées.

121
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

3. Essais de propagation d’ondes ultrasonores

3.1 Etude bibliographique

3.1.1 Caractérisation à l’aide des vitesses de propagation d’ondes

En 1λ7λ, Aστσ a défini les classes de vitesse d’ondes pour les roches dures et tendres (tableau 3.1).

Tableau 3.1 Définition des classes de vitesse d’ondes sonores pour des roches dures et tendres,
d’après (Aστσ, 1979).

Classe Vitesse d'ondes sonores Définition


1 inférieure à 2500 m/s Vitesse très basse
2 2500 m/s à 3500 m/s Vitesse basse
3 3500 m/s à 4000 m/s Vitesse moyenne
4 4000 m/s à 5000 m/s Vitesse élevée
5 supérieure à 5000 m/s Vitesse très élevée

Deux types d’ondes ultrasonores sont majoritairement utilisés pour la caractérisation des roches. δes
ondes de compression, également appelées ondes P (pour primaires car elles ce sont les plus rapides et
donc les premières à arriver au récepteur), et les ondes de cisaillement appelées ondes S (pour
secondaires car se déplaçant moins vite que les ondes P). Les ondes P progressent par
compression/décompression du matériau dans lequel elles se propagent. Dans le cas des ondes S le
mouvement du matériau se fait perpendiculairement au sens de propagation de l’onde. δes vitesses de
propagation des ondes sont fonction des caractéristiques physiques (masse volumique) et élastique des
matériaux qu’elles traversent. Les mesures des vitesses de propagation des ondes au sein d’un
matériau isotrope permettent donc de calculer son module d’Young dynamique et son coefficient de
poisson selon les relations présentées en 3.1 (Jaeger et Cook, 1979) :

⁄ − ⁄ +� − �
�= − ⁄
�=� (3.1a & 3.1b)

δes propriétés d’une roche peuvent être évaluées grâce aux mesures de vitesses de propagation
d’ondes. Ainsi, la caractéristique la plus couramment reliée à la vitesse de propagation des ondes P est
la résistance à la compression uniaxiale. Inoue et Ohomi en 1981 ont réalisé différents essais sur des
roches tendres (Rc variant de 1 à 10 MPa) et ont établi une relation entre Rc, masse volumique du
matériau et vitesse de propagation des ondes P (équation 3.2).

= �� + (3.2)

Avec: ρ masse volumique (kg/cm3) et Vp vitesse de propagation des ondes P (km.s-1), Rc la résistance à
la compression uniaxiale (kg.cm-2) et k et A des constantes dépendantes du matériau testé.

Ces auteurs ont également observé une forte influence de la teneur en eau sur les vitesses et les
résistances à la compression uniaxiale mesurées (diminution avec l’augmentation de la teneur en eau).

122
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

D’autres auteurs ont cherché à relier la vitesse des ondes P à la résistance à la compression Rc ou au
module d’Young statique Es (c’est-à-dire déterminé lors d'essais de compression) pour différents types
de roches (magmatiques, sédimentaires ou métamorphiques). Kahraman (2001a), a proposé la relation
présentée en (3.3) suite à des essais réalisés sur des marnes.
.
= , � (3.3)

Avec : Rc en MPa et Vp en km/s

Yasar et Erdogan (2004), ont réalisé des essais principalement sur des calcaires et des marbres et ont
établi des relations linéaires entre la vitesse de propagation des ondes de compression et la résistance à
la compression uniaxiale Rc (relation 3.4) ou le module d’Young statique (relation 3.5).

� = , × + , (3.4)
� = , � + , (3.5)
Avec Rc en MPa, Es en GPa et Vp en km/s

Moradian et Behnia (2009) ont étudié principalement des grès, des calcaires et des marnes pour
aboutir aux relations présentées en équations 3.6 et 3.7.
− , ⁄�
= , (3.6)
,
� = , � (3.7)

δes relations obtenues varient donc d’un auteur à l’autre et sont fortement dépendantes du matériau
testé (tableau 3.2 ).

Tableau 3.2 Tableau récapitulatif des relations entre vitesse d’ondes P, Rc et Es.

Auteur Matériau Relation


Roches sédimentaires et
Inoue et Ohomi (1981) = �� +
magmatiques
.
Kahraman (2001a) Marnes = , �
� = , × + ,
Yasar et Erdogan (2004) Calcaires et marbres
� = , � + ,
− , ⁄�
= ,
Moradian et Behnia (2009) Grès, calcaires, marnes ,
� = , �

Les paramètres tels que la densité, la granulométrie, la porosité, la minéralogie, la teneur en eau,
l’altération et l’anisotropie du matériau (fracture, schistosité…) ont une influence sur la vitesse de
propagation d’ondes (la vitesse de propagation sera toujours plus faible perpendiculairement à
l’anisotropie que parallèlement). Ces éléments étant variables d’une roche à l’autre et même d’un
échantillon à l’autre, la généralisation des relations, liant les paramètres mécaniques de la roche à la
vitesse de propagation d’ondes, est difficile.

123
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

3.1.2 Détermination des paramètres élastiques dynamiques pour un matériau


isotrope transverse

Kharaman (2001b), a cherché à mesurer l’impact de discontinuités, créées artificiellement par sciage
dans des blocs de roches (granite, travertin et marbre), sur la vitesse de propagation des ondes P. Il a
montré que cette vitesse diminuait linéairement avec l’augmentation du nombre de joints.

Dans le cas des schistes briovériens qui présentent une anisotropie liée notamment à la schistosité, à
l’échelle de l’échantillon on peut considérer que le matériau est isotrope transverse. En prenant un
repère dans lequel (x1, x2) est le plan de la schistosité et x3 la direction perpendiculaire à celui-ci, la loi
de Hooke peut être écrite sous la forme simplifiée présentée dans l’équation 3.8 d’après Bachman
(1983) cité par Song et al. (2004) :




[�] = [ ][ ] = � = (3.8)

[� ] [ ][ ]

La sous-matrice qui est entourée en rouge sera nommée A dans la suite de cette partie.

Dans le repère défini précédemment et pour un milieu homogène anisotrope, on définit l’angle de
phase du front d’onde (de forme elliptique, du fait de l’isotropie transverse) et l’angle de rayon de
l’onde tels que présentés en figure 3.1.

Figure 3.1 Définition de l’angle de phase θ (qui correspond à l’angle entre l’axe x3 et le vecteur
normal au front d’onde) et de l’angle de rayon φ (qui correspond à l’angle entre l’axe de symétrie x3
et un point du front d’onde) (d’après Song et al., 2004)

La vitesse de phase V(θ) correspond à la vitesse de propagation de l’onde et la vitesse V(ϕ) correspond
à la vitesse de propagation de l’enveloppe de l’onde.

Différents auteurs, cité par Song et al. (2004) ont montré, dans le cas d’un matériau isotrope
transverse, que la vitesse de phase du front d’onde pouvait s’exprimer en fonction de l’angle de phase
et des paramètres de la matrice de rigidité selon les équations 3.9a,b,c,d présentées ci-après :

ρVP θ = [C +C +(C -C )�in²θ+D θ ] (3.9a)

124
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

ρVSV θ = [C +C +(C -C )�in²θ+D θ ] (3.9b)

ρ�SH θ = C -C �in²θ+C co�²θ (3.9c)

/
C +C
D θ ≡ {+ [ C + C - C -C C +C - C
]�in²θ} (3.9d)
+ [(C +C - C ) - C +C ²] �in θ

Avec : ρ masse volumique du matériau, Vp, vitesse des ondes P, les ondes S pouvant être
décomposées en deux composantes orthogonales, leur vitesse s’écrit Vsv et Vsh.

En considérant trois valeurs pour l’angle θ, (0, 45 et 90°), les paramètres de la matrice de rigidité
peuvent s’exprimer selon les équations 3.10 a à f (d’après Song et al., 2004) :

C =ρVP ° (3.10a)
C =C - ρVSH ° (3.10b)
C =ρVP ° (3.10c)
C =ρVSH ° =ρVSV ° (3.10d)
C = C -C / (3.10e)
ρ VP ° - ρVP ° × C +C + C /
C =-C + [ ] (3.10f)
+ C +C × C +C
Comme il est difficile de mesurer la vitesse de propagation des ondes P à 45° (cela nécessiterait des
éprouvettes de grande taille afin d’être en mesure de décaler les transducteurs pour pouvoir simuler
cette angle), on utilise la relation liant V(�) et � � (Equation 11, d’après Byun, 1λ84)μ

V θ =V ϕ co� ϕ-θ (3.11)

Si θ=45°, en exploitant la forme elliptique de l’onde (voir Song et al. 2004 pour la démonstration
complète), on obtient alors les relations 3.12a et b :

v ° +v ° v ° ²
V ϕ =√v ° +v °
et ϕ=�an- v ° ²
(3.12a & b)

On considère alors la relation 3.13 :






[ ] = [ ]− [�] = = � (3.13)

[ ] [ ] [� ]

Avec:

125
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

� �
− −
− � �
− −
� �
− −
= [ ] = [�] =
t

[ ]

[ ]

τn peut ainsi calculer l’ensemble des paramètres élastiques et on aboutit aux relations définies ci-
après (Equation 3.14a à e) :
| |
� = −
(3.14a)

| |
� = −
(3.14b)

= et = +�
(3.14c)

− −
� = −
� = � = (3.14d)
− +

= − � + −� −�
(3.14e)

La connaissance de la densité du matériau ainsi que des vitesses des ondes P et S, parallèlement et
perpendiculairement à la schistosité, soit 5 paramètres au total, permet de caractériser l’anisotropie
élastique d’un matériau isotrope transverse.

3.1.3 Méthodes expérimentales

Les vitesses de propagation d’ondes ultrasonores se mesurent au moyen de transducteurs/émetteurs


piézo-électriques selon la définition de l’ISRε (1λ78), présentant des bandes passantes variables (de 2
kHz à 2 MHz). Le signal électrique émis, peut prendre plusieurs formes (carré, sinusoïdal…), et est
converti en onde mécanique (de type P ou S) au sein de l’émetteur. Du fait de leur mode de
fonctionnement, les transducteurs piézo-électriques (photo en figure 3.2) peuvent être utilisés
indifféremment comme émetteur ou récepteur (soit la polarisation est convertie en déplacement ou
soit, à l'inverse, le déplacement est converti en polarisation).

126
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Figure 3.2 Exemples de transducteurs d’ondes ultrasonores de différentes tailles (source :


www.epandt.com)

La gamme de fréquence utilisée est adaptée au matériau testé. En effet, l’amortissement des ondes
acoustiques au sein du matériau sera fonction de la forme du signal de départ, de sa fréquence, de son
amplitude. Pour que le signal reçu soit lisible il faut adapter l’amplification (si l’amortissement est
important il sera difficile de différencier le signal reçu du bruit de fond du transducteur).

Le type de transducteur ou de signal utilisé ne sont pas les seuls paramètres influençant la qualité des
mesures. Le couplant utilisé entre le transducteur et le matériau a testé a également un rôle important
(Couvreur et Thimus, 1λλ6). δ’agent couplant a pour but d’assurer une parfaite transmission de l’onde
mécanique entre l’émetteur et le matériau à tester. δes agents couplant majoritairement utilisés
peuvent être divisés en deux catégories : feuille métallique (plomb ou aluminium principalement) ou
liquides de différentes viscosités (graisse, huile, vaseline, miel et eau, résine époxy…). δ’étude de
Couvreur et Thimus a portée sur le temps de parcours et l’amplitude des ondes reçues (compression ou
cisaillement) par le récepteur qui n’était séparé de l’émetteur que par l’agent couplant et soumis à une
contrainte variable. δeur étude a révélé qu’à faible contrainte (contrainte appliquée sur le transducteur
inférieure à 15 MPa) le miel et la graisse donnait les meilleurs résultats aussi bien pour la transmission
des ondes P que pour la transmission des ondes S. Sous contrainte plus importante, ces agents couplant
sont rejoints, en termes de performance, par la feuille de plomb.

Kahraman (2002) a étudié l’influence de la méthode de mesure de vitesses des ondes P sur les résultats
obtenus pour du granit, du travertin et du marbre. Il décrit trois méthodes possibles (dont le principe
est expliqué en figure 3.3) : directe, semi-directe et indirecte. Dans la première, les ondes se propagent
directement dans le matériau de l’émetteur vers le récepteur. Dans les deux autres, les ondes émises
sont réfléchies par le matériau vers le récepteur.

127
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Eprouvette
Emetteur Récepteur Récepteur
Emetteur

Eprouvette

Méthode directe Méthode semi-directe

Récepteur

Emetteur

Eprouvette

Méthode indirecte

Figure 3.3 Différentes méthodes de mesure de vitesse des ondes P : directe, semi-direct et indirecte
(d’après Kahraman, 2002).

Pour des matériaux anisotropes tels que les schistes briovériens, seule la méthode directe est adaptée.
En effet, la méthode semi-directe, induit, de par l’angle formé entre les transducteurs, des difficultés
supplémentaires pour évaluer l’anisotropie du matériau. δa méthode indirecte induit, quant à elle, un
fort amortissement des ondes et donc une diminution importante de leur amplitude. Cette diminution
de la vitesse et de l’amplitude peuvent être amplifiées pour des orientations défavorables de la
schistosité (par exemple perpendiculaire) par rapport à la direction de propagation des ondes et rendre
l’interprétation délicate (difficultés pour déterminer le temps d’arrivée des ondes P).

3.1.4 Conclusions

δ’étude bibliographique a permis de confirmer la pertinence de l’utilisation des mesures de vitesse


d’ondes pour l’évaluation des propriétés mécanique d’un matériau (résistance à la compression
uniaxiale, module d’Young…). De plus, cette technique semble bien adaptée à l’évaluation de
l’anisotropie d’un matériau puisque que différents paramètres vont influer sur les vitesses mesurées
(orientation des minéraux, vides...). Ces vitesses, mesurées dans différentes directions permettent de
calculer des caractéristiques mécaniques du matériau étudié (modules d’Young anisotropes) ou de les
évaluer via des relations empiriques (Rc, module d’Young statique). δ’étude a également révélé
l’importance du choix du couplant utilisé sur la qualité des mesures effectuées.

128
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

3.2 Essais sur les schistes briovériens

3.2.1 Echantillons et programme expérimental

Les essais ont été réalisés au sein du laboratoire de mécanique et modélisation des matériaux et
structures du génie civil de l’Université de δimoges qui disposait du matériel et de l’expertise
nécessaires à la réalisation de ces travaux.

3.2.1.1 Echantillons et matériel

δes échantillons ont été taillés à la scie à diamant avant d’être entreposés en salle sèche (20°C, 50%
d’humidité relative) pendant 15 jours afin de réaliser les mesures sur des éprouvettes sèches dans un
premier temps et pouvoir ensuite les immerger et réaliser de nouveaux les essais sur le matériau
humide. δorsqu’elle était visible, l’orientation de la schistosité était repérée sur l’éprouvette. δes
prélèvements ayant fait l’objet de mesures de la vitesse de propagation d’ondes ainsi que les
caractéristiques des éprouvettes testées sont présentés dans le tableau 3.3. Il est à noter que les
directions (x,y,z) ont été choisies arbitrairement lors de la préparation des échantillons et qu’elles
n’indiquent pas la direction de la schistosité (lorsque celle-ci existe).

Tableau 3.3 Définition des éprouvettes pour chaque site de prélèvement testé (en bleu les directions
parallèles à la schistosité)

Dimension Dimension Dimension Masse


Masse
Site Echantillon selon X selon Y selon Z volumique
éprouvette (g)
(mm) (mm) (mm) (kg/m3)
1 736 96 62 58 2144
A 2 1149 100 85 62 2170
3 664 95 63 56 1996
1 285 92 50 30 2031
B 2 412 87 35 67 2017
3 360 68 50 55 1907
1 753 93 44 80 2315
C2 2 657 81 49 69 2404
3 469 67 66 48 2226
D 1 245 46 75 32 2190
1 490 80 47 50 2602
E
2 622 89 39 70 2567
G 1 250 57 51 34 2650
H 1 402 90 47 42 2267
1 776 59 74 81 2221
2 899 99 84 50 2182
I
3 398 81 59 38 2195
4 410 71 43 62 2165
1 421 65 58 47 2365
J2
2 520 67 67 50 2301

129
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Dimension Dimension Dimension Masse


Masse
Site Echantillon selon X selon Y selon Z volumique
éprouvette (g)
(mm) (mm) (mm) (kg/m3)
1 550 70 65 49 2484
2 952 62 71 86 2497
J4
3 758 54 74 76 2491
4 266 61 49 36 2466
1 868 105 61 58 2364
2 512 68 60 54 2307
3 421 74 54 44 2395
K
4 367 66 54 43 2405
5 502 72 66 45 2362
6 977 93 83 54 2353
1 473 86 58 45 2104
2 373 66 54 48 2176
L2 3 295 57 55 43 2148
4 574 83 73 44 2165
5 761 92 79 48 2171

δes transducteurs utilisés présentent un diamètre d’environ 20 mm. Afin de limiter au maximum
l’atténuation du signal reçu, une épaisseur d’éprouvette 4 fois plus grande que le diamètre du
transducteur est recherchée. Ce rapport a été atteint pour la majorité des éprouvettes étudiées (au
moins dans une direction). Aucun essai de compression uniaxiale n’a toutefois été réalisé sur ces
éprouvettes puisqu’elles ne respectaient pas un élancement suffisant. Des essais au marteau de
Schmidt ont néanmoins été réalisés afin d’estimer la résistance mécanique de ces éprouvettes.

La propagation d'une onde dans un milieu dispersif (c’est à dire un milieu dans lequel V(θ) ≠ V(ϕ) )
dépend principalement de l'interaction de cette dernière avec les différentes hétérogénéités présentes
dans le volume concerné par la perturbation vibratoire. Cette interaction onde/hétérogénéités est
gouvernée par la longueur d'onde qui est inversement proportionnel à la fréquence. Dans le cas de
cette étude, deux types de transducteurs ont été utilisés, et qui sont par la suite nommés haute
fréquence (HF) et basse fréquence (BF) par abus de langage (les ultrasons étant, par nature, hautes
fréquences) :

 Haute fréquence (250-750 kHz) : Ils sont particulièrement recommandés pour les contrôles de
matériaux atténuants ou dispersants exigeant un meilleur rapport signal/bruit. Ces
transducteurs ont été utilisés pour la mesure des ondes P et des ondes S. La fréquence du
signal émis a été abaissée à 300 kHz pour certains échantillons et ceci afin de permettre un
meilleur passage du signal dans le matériau qui amortissait davantage le signal à 500 kHz qu’à
300 kHz.

 Basse fréquence (50-200 kHz) : Ces transducteurs assurent une excellente sensibilité. Ils sont
caractérisés par un signal relativement long et une largeur de bande relativement étroite.
δ’interprétation est aisée pour les ondes P mais beaucoup plus compliquée voire impossible
pour les ondes S. En effet, le fort étalement géométrique caractéristique de ce type de
transducteurs et leur faible puissance semblent pénaliser leur propagation. δ’utilisation de ces

130
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

transducteurs a néanmoins permis d’évaluer l’influence des transducteurs utilisés sur les
vitesses calculées pour les ondes P. La fréquence du signal a été fixée à 50kHz.

Pour les deux types de transducteurs, seuls des signaux d’impulsion de formes sinusoïdales ont été
utilisés. σéanmoins, pour s’adapter à l’amortissement acoustique plus ou moins important selon le site
de prélèvement testé, la tension de l’impulsion (de 100 à 150 V) et le gain appliqué (20, 40 ou 60 dB)
ont pu être modifiés afin de permettre l’exploitation des mesures. Ces paramètres influencent
principalement le rapport signal sur bruit des mesures et donc leur interprétation.

Ponctuellement, lorsque l’amplitude du signal reçu était très faible, le seuil de détection du
transducteur a pu être abaissé afin de mesurer un signal. σéanmoins, cette méthode n’a été que peu
utilisée car elle conduit à des difficultés pour différencier le signal reçu du bruit et implique donc une
plus grande incertitude sur la mesure.

Des essais préliminaires ont été réalisés avec de la graisse de couplage (très onéreuse) et du miel
comme couplant. Aucune différence notable n’a été observée entre ces deux produits en termes de
qualité de mesure. Ainsi, par raison d’économie, du miel a été utilisé pour la totalité de la campagne
expérimentale, ce qui est une pratique courante pour ce type de mesure.

Enfin, des essais à vide ont été réalisés pour les deux montages (transducteurs haute fréquence et
transducteurs basse fréquence) afin de déterminer le décalage temporel entre signal émis et signal reçu,
induit par le montage. Ces essais ont été réalisés à faible voltage (10 V) et faible gain (20dB) afin de
ne pas endommager la carte d’acquisition. Durant l’essai, l’éprouvette testée était maintenue en place
par simple pression sur les transducteurs. Un schéma du montage utilisé est présenté en figure 3.4.

Figure 3.4 Schéma de principe du montage utilisé pour la mesure de vitesse de propagation d’ondes.

3.2.1.2 εéthodes d’exploitation

Deux méthodes ont été utilisées pour déterminer le temps de vol d’une onde et donc sa vitesse de
propagation.

131
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

 Méthode « pic à pic »

Pour les essais réalisés avec les transducteurs haute fréquence, l’interprétation a été réalisée « pic à
pic », c’est-à-dire en mesurant la durée entre le pic du signal émis (trigger) et le pic d’amplitude
maximale de l’onde reçue (εolyneux et Schmitt, 2000, figure 3.5). Il faut en plus retrancher à cette
différence, le décalage induit par l’amortissement au sein du montage.
Il est important de noter que si le pic des ondes P est clairement identifiable, celui des ondes S peut,
en revanche, être sujet à caution et ceci pour plusieurs raisons. δa première est qu’il existe un
phénomène de conversion d’une partie des ondes S en ondes P qui est clairement observable sur la
figure 3.5 (variations d’amplitude sur le signal de l’onde S avant son arrivée). δa deuxième raison est
que le pic principal de l’onde S n’est pas forcément aussi marqué que celui de la figure 3.5 et n’est pas
forcément dans le même sens. Dans ces conditions il peut être difficile d’établir avec certitude le
temps de vol de l’onde et donc de déterminer la vitesse de propagation associée à ce type d’ondes.
δ’expérience de l’expérimentateur et la comparaison à posteriori avec les vitesses des ondes P (plus
rapide que les ondes S) permettent de vérifier la cohérence des mesures.

Temps de vol onde de compression

Trigger
Signal émis
Temps de vol onde de cisaillement Onde de compression

Onde de cisaillement

Figure 3.5 Définition du temps de vol des ondes de compression et des ondes de cisaillement par
rapport au signal émis (trigger) dans le cadre de la méthode pic à pic.

 Méthode du « dernier passage de 0 »:

Dans cette méthode, qui a été utilisée uniquement pour exploiter les résultats obtenus avec les
transducteurs basse fréquence, la variation d’amplitude par rapport au zéro est considérée pour
calculer le temps de vol (Le Huérou et al., 2003). δ’arrivée de l’onde P est caractérisée par un
décrochage du signal par rapport à 0 (figure 3.6). Le départ considéré pour le signal émis est le
passage par 0 avant le pic principal. Cette méthode a été privilégiée avec les transducteurs basse
fréquence car le pic principal est, dans la plupart des cas, difficilement identifiable (pics resserrés avec
des amplitudes proches).

132
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

50

40

30

20

10

-10

-20 Temps de vol


onde P
-30

Figure 3.6 Définition du temps de vol des ondes de compression par rapport au signal émis dans le
cas de la méthode du dernier passage de 0.

Pour les deux méthodes, le décalage temporel induit par le montage a été pris en compte en faisant une
mesure transducteur contre transducteur et en recalant ensuite par rapport au signal émis (trigger).

 Procédure d’essai pour chaque éprouvette

Pour chaque éprouvette testée, la procédure présentée ci-après a été suivie et répétée avec les
transducteurs haute fréquence puis basse fréquence, dans les trois directions de l’éprouvette :

1. Application du couplant (miel) sur les transducteurs et sur l’éprouvette avec maintien en place
par serrage sans forcer afin d’avoir la même pression appliquée pour chaque essai.
2. Réalisation de plusieurs tirs d’ondes pour fixer la tension, le gain appliqué au signal et, dans le
cas d’un signal reçu de mauvaise qualité, ajuster le seuil de détection.
3. Enregistrement de trois tirs d’ondes pour s’assurer de la répétabilité de l’essai (exploitation
des trois tirs d’ondes) et calcul de la vitesse moyenne.
4. Répétition des étapes 1 à 3 dans une nouvelle direction de l’éprouvette.

δ’exploitation des mesures est ensuite réalisée avec le logiciel Labview 6.1 et un protocole de
traitement des fichiers de données d’acquisition mis au point par σicolas δarcher (δarcher et al.,
2012 ; Larcher et al., 2014). Le fonctionnement du programme est présenté en annexe 4. Celui-ci
permet de déterminer de manière très précise le temps de vol des ondes selon les méthodes détaillées
précédemment.

Les essais ont été exclusivement menés sur des éprouvettes sèches. En effet, des essais ont été tentés
sur des éprouvettes ayant subie une immersion de 48h dans l’eau mais les signaux mesurés se sont
révélés être extrêmement faibles (malgré une amplification maximale) pour la majorité des éprouvettes
et donc très difficilement exploitables en particuliers pour les ondes S. La conclusion qualitative de ces
essais est donc que l’eau entraine un fort amortissement des ondes dans le matériau.

133
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

3.2.2 Exploitation des vitesses d’ondes

3.2.2.1 Comparaisons préliminaires entre capteurs BF et HF

δes vitesses d’ondes P mesurées avec les transducteurs haute fréquence sont comparées à celles
obtenues avec les transducteurs basse fréquence afin de quantifier l’impact de l’utilisation d’un type de
transducteur par rapport à un autre (figure 3.7). En excluant les échantillons du site J2 de la
comparaison (correspondant à un microgranite et présentant un écart de 27% pour les vitesses
mesurées parallèlement à la schistosité et 24 % pour les vitesses mesurées perpendiculairement) de la
comparaison un écart moyen de 7% est obtenu pour les vitesses mesurées parallèlement à la schistosité
et 12% pour les vitesses mesurées perpendiculairement. Pour les vitesses parallèles à la schistosité
(vitesses maximales mesurées), l’utilisation de transducteurs haute fréquence conduit majoritairement
à des valeurs plus élevées qu’avec les transducteurs basse fréquence. Cette tendance s’inverse pour les
vitesses perpendiculaires où les valeurs obtenues sont majoritairement plus élevées avec les
transducteurs basse fréquence.

6000
Vp // BF
5000 Vp // HF
Vp ┴ BF
Vp ┴ HF
4000
Vp (m/s)

3000

2000

1000

0
1900 2000 2100 2200 2300 2400 2500 2600 2700
Masse volumique (kg/m3)
Figure 3.7 Comparaison des vitesses d’ondes P obtenues avec les transducteurs basse fréquence et
celles obtenues avec les transducteurs haute fréquence dans les directions parallèle et perpendiculaire
à la schistosité.

δ’influence du type de capteur utilisé sur les vitesses mesurées est donc de l'ordre de 10%. δ’impact
de ces écarts de vitesses sur les modules d’Young calculés est moins important sur E1 (variation de 0,5
à 5%) que sur E3 (variation de 1% à 6%) et reste dans l’ensemble modéré. δa variabilité induite sur la
mesure de vitesse par le type de capteur utilisé demeure donc inférieure à la variabilité inter site
maximale (vitesses pouvant être multipliées par 2 d’un site à l’autre).

134
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

3.2.2.2 Résultats avec transducteurs basse fréquence

Pour les transducteurs basses fréquences, seules la vitesse des ondes de compressions P ont été
mesurées. En effet, comme explicité au §3.2.1, ces transducteurs se sont révélés inadaptés à la mesure
des vitesses des ondes S. Les vitesses calculées pour les ondes P par la méthode du dernier passage par
0 dans les 3 directions des éprouvettes ainsi que l’anisotropie en termes de vitesses (rapport des
vitesses prises dans deux directions perpendiculaires entre elles), sont présentées dans le tableau 3.4.

δes rapports d’anisotropie maximal et minimal sont calculés selon les relations suivantes :

Rapport maximal = Vpmax /Vpmin (3.15)

Rapport minimal = Vpint / Vpmin (3.16)

Avec Vpmin < Vpint < Vpmax

Tableau 3.4 Vitesses des ondes P moyennes pour les transducteurs basse fréquence et rapport
d’anisotropie pour ces vitesses (en bleu les vitesses maximales mesurées pour chaque éprouvette dans
le plan de schistosité).

Vp (m/s) Rapport d’anisotropie


Masse
Site Eprouvette volumique Vx Vy Vz Max Min Max Min
(kg/m3)

2 2170 2338 3517 1153 3517 1153 3,05 2,03


A
3 1996 1431 1172 1402 1431 1172 1,22 1,02
B 2 2017 3388 1718 1160 3388 1160 2 ,92 1,48
C2 1 2315 3367 1599 2506 3367 1599 2,11 1,34
E 1 2567 3824 3037 2465 3824 2465 1,55 1,23
H 1 2267 2145 2693 1971 2693 1971 1,37 1,09
I 1 2221 1310 3564 2030 3564 1310 2,72 1,55
J2 1 2365 1947 1808 1701 1947 1701 1,14 1,06
2 2497 2012 2788 4865 4865 2012 2,42 1,39
J4
3 2491 2078 5174 3060 5174 2078 2,49 1,47
K 1 2364 2400 1698 1622 2400 1622 1,48 1,05
L 1 2171 1893 2313 1210 2313 1210 1,91 1,56

Pour l’ensemble des éprouvettes, les vitesses mesurées sont significativement différentes d’une
direction à l’autre, mettant ainsi en évidence l’anisotropie du matériau. δe rapport entre la vitesse
maximale et la vitesse minimale est supérieur à 1 pour la majorité des échantillons. Ces observations
confirment donc une orientation préférentielle des minéraux dans les éprouvettes testées (exception
faite de l’échantillon J2).

Les échantillons du site A présentent une forte variabilité dans les vitesses mesurées pouvant
s’expliquer par le grand nombre de défauts observables à l’œil nu (fracture, changement de

135
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

granulométrie...) et capables de perturber la propagation des ondes au sein du matériau. δ’échantillon


3 qui présente la masse volumique la plus faible est également celui qui présente des vitesses de
propagation faibles dans toutes les directions. Les échantillons E et J4, qui présentent les masses
volumiques les plus importantes sont également ceux qui présentent les vitesses de propagation
maximale.

δ’échantillon J2 présente la plus faible anisotropie avec des rapports maximal et minimal proches de
1. Ce résultat n’est pas surprenant dans la mesure où cet échantillon correspond à un microgranite ne
présentant pas d’orientation privilégiée des minéraux et ayant une densité importante. Il permet ainsi
de valider la méthode choisie pour la mesure du temps de vol des ondes.

δ’évolution des vitesses d’ondes maximale et minimale pour chaque éprouvette en fonction de la
masse volumique est représentée en fonction de la masse volumique en figure 3.8.

Les vitesses mesurées perpendiculairement à la schistosité augmentent avec la masse volumique. Cette
tendance se retrouve, dans une moindre mesure, pour les vitesses maximales mais la dispersion des
valeurs est plus importante.

6000
Vp //
5000
Vp ┴
4000
Vp (m/s)

3000

2000

1000

0
1900 2100 2300 2500 2700
Masse volumique (kg/m3)

Figure 3.8 Vitesses de propagation maximale et minimale des ondes P en fonction de la masse
volumique représentées selon la direction de propagation.

En accord avec ce que l’on peut trouver dans la littérature, la vitesse de propagation d’ondes est la plus
rapide parallèlement à la direction de la schistosité. Song et al. (2004) observent des rapports
d’anisotropie variant entre 1.02 et 1.22 pour des roches métamorphiques de densités élevées (type
gneiss, amphibolite et serpentinite). Vishnu et al. (2010) obtenaient quant à eux des rapports
d’anisotropie variant de 1.15 à 1.7 sur des quartzites. Enfin, David et al. (2007) obtiennent un rapport
de 1.31 pour des roches sédimentaires (argilites) issues du site de Bure dans la Meuse. Les
échantillons testés présentent, dans l’ensemble, des rapports supérieurs (de 1.02 à 3.05, figure 3.λ).

136
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

3,5

2,5
Anisotropie
2

1,5

0,5 Anisotropie maximale


Anisotropie minimale
0
1900 2000 2100 2200 2300 2400 2500 2600 2700
Masse volumique (kg/m3)

Figure 3.9 Evolution des rapports d’anisotropie maximal et minimal avec la masse volumique.

La direction parallèle à la schistosité correspond à la direction de chargement des essais de


compression uniaxiale réalisés en partie II ce qui nous permet de relier la vitesse à Rc et au module
d’Young statique.

Sur la figure 3.10 les points sont davantage dispersés en considérant les vitesses maximales (//) que les
vitesses minimales (). Ces dernières semblent mieux corrélées avec les propriétés mécaniques
obtenues lors des essais de compression uniaxiale (Rc et E). Ce résultat est donc inattendu puisqu’une
corrélation de meilleure qualité devrait être obtenue avec les vitesses maximales donc dans la direction
parallèle à la schistosité dans la mesure où c’est dans cette direction qu’ont été mesurées les R c. La
dispersion des vitesses maximales mesurées peut être mise en relation avec la taille des éprouvettes
testés qui est relativement grande, dans cette direction, compte tenu du type de matériau testé (faibles à
moyennes caractéristiques mécaniques). La probabilité que ceux-ci contiennent des défauts
(inclusions, porosité, fractures) pouvant perturber le passage des ondes est donc non négligeable. A
l'inverse, dans la direction perpendiculaire, l'épaisseur de matériau traversée est plus faible (du fait du
taillage de l'échantillon) tout comme la probabilité de présence de défauts sur le chemin de l'onde.

40 5

35 Vp // 4,5 Vp //
Vp ┴ 4 Vp ┴
30
3,5
Rc médian (MPa)

E median (GPa)

25 3
20 2,5

15 2
1,5
10
1
5 0,5
0 0
0 2000 4000 6000 0 2000 4000 6000
Vp (m/s) Vp (m/s)
Figure 3.10 Evolution de caractéristiques mécaniques médianes (Rc et Estatique) par site en fonction de
la vitesse de propagation des ondes P.

137
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

3.2.2.3 Résultats avec transducteurs haute fréquence

Deux types de transducteurs/émetteurs haute fréquence ont été utilisés pour mesurer, à la fois les
vitesses de propagations des ondes P et des ondes S. Afin d’exploiter de la même façon les deux types
d’ondes, la méthode pic à pic a été choisie. En effet, la méthode du dernier passage de 0 ne peut être
appliquée pour la détermination des temps de vol des ondes S dans la mesure où elles sont souvent
précédées par des ondes P parasites. Le pic principal est en revanche identifiable pour la majorité des
échantillons (seuls les échantillons présentant un fort amortissement peuvent engendrer des difficultés
dans la détermination du pic).
Les résultats des mesures de vitesses de propagation des ondes P et S sont présentés dans le tableau
3.5. δes ondes S n’ont pas pu être détectées sur la majorité des échantillons issus du site A
(amortissement trop important induisant des amplitudes très faibles pour les signaux reçus et ceci
même à amplification maximale), de l’éprouvette B1 et selon certaines directions pour des éprouvettes
d’autres sites. δes cases en bleu correspondent aux vitesses maximales (obtenues pour la même
direction que ce soit avec les ondes P ou S) et donc à une direction parallèle à la schistosité.

138
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Tableau 3.5 Résultats des mesures des vitesses de propagation des ondes P et S avec les transducteurs
haute fréquence.

Vp (m/s) Vs (m/s)

Masse Indice de
Moyenne Moyenne
Site Eprouvette volumique x y z Max Min x y z Max Min biréfringence
des Vpmax des Vsmax
(kg/m3) (%)

1 2144 2438 3456 1254 3456 1254 / / / / /

A 2 2170 1591 1232 1543 1591 1232 2743 / / / / / 2109

3 1996 2847 3181 1991 3181 1991 1701 2109 1332 2109 1332 21,7

1 2031 3600 1848 1255 3600 1255 / / / / /


3655 904
B
3 1907 2023 3711 3569 3711 2023 730 904 878 904 730 2,9

1 2315 3422 1667 2553 3422 1667 2028 1165 1864 2028 1165 8,1
C2 3610 2009
2 2404 2729 3798 2117 3798 2117 1502 1989 1395 1989 1395 7,1

D 1 2190 2686 2794 1616 2794 1616 2794 1254 1262 730 1262 730 0,6 1262

1 2602 4692 2394 4445 4692 2394 2261 948 1414 2261 948 32,9
E 4668 2292
2 2567 4644 4621 2360 4644 2360 2324 1738 1044 2324 1044 25,2

G 1 2650 4615 4589 4482 4615 4482 4615 2350 2298 2283 2350 2283 2,2 2350

1 2267 2470 3089 2211 3089 2211 3089 1457 2583 1425 2583 1425 2,2 2583
H
1 2221 952 3900 2123 3900 952 895 1673 1363 1673 895 18,5

2 2182 3549 1284 1337 3549 1284 1901 / 833 1901 833 56,2
I 3701 1697
3 2195 2189 4015 959 4015 959 1795 1263 901 1795 901 29,7

4 2165 1047 3338 2179 3338 1047 905 1420 1011 1420 905 10,5

1 2365 1978 1369 1425 1978 1369 1151 844 824 1151 824 2,4
J2 2330 1390
2 2301 2554 2681 1844 2681 1844 1370 1628 1221 1628 1221 10,9

1 2484 2986 2091 5015 5015 2091 2338 1807 3807 3807 1807 22,7

2 2497 1960 2814 4930 4930 1960 1814 2418 4252 4252 1814 25
J4 4915 4003
3 2491 1855 4891 2973 4891 1855 1404 4068 2205 4068 1404 36,4

4 2466 4825 1898 3015 4825 1898 3883 1508 2083 3883 1508 46,4

1 2364 2510 1749 1708 2510 1708 1287 992 1104 1287 992 10,1

2 2307 3512 3207 3799 3799 3207 1647 1520 2277 2277 1520 7,7

3 2395 2153 2262 2441 2441 2153 1341 1190 1403 1403 1190 4,4
K 2674 1524
4 2405 2273 2068 2140 2273 2068 1327 1261 974 1327 974 4,9

5 2362 2319 1370 1622 2319 1370 1351 1257 966 1351 966 6,9

6 2353 2703 1672 1882 2703 1672 1497 1171 964 1497 964 17,7

1 2104 922 2384 1914 2384 922 / 930 832 930 832 10,5

2 2176 2046 1070 2758 2758 1070 1099 1014 1469 1469 1014 7,8

L 3 2148 1063 2019 2730 2730 1063 2467 776 967 1094 1094 776 11,6 1176

4 2165 900 818 1957 1957 818 731 / 914 914 731 20

5 2171 1992 2506 941 2506 941 1416 1472 625 1472 625 3,8

139
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Pour la totalité des éprouvettes où la schistosité était identifiable à l’œil nu, les vitesses minimales, que
ce soit pour les ondes P ou les ondes S, étaient obtenues perpendiculairement à la schistosité,
confirmant ainsi les conclusions de l’étude bibliographique. Dans le cas d’un matériau isotrope
transverse parfait, deux vitesses identiques ou très proches dans les directions parallèles aux plans de
schistosité devraient être obtenues. Cela est rarement observé dans le cas des éprouvettes testées
comme le montre les rapports (V//1)/(V//2) sur la figure 3.11 et l’indice de biréfringence du tableau 3.4.
Outre le fait que le matériau ne soit pas parfaitement isotrope, différentes explications peuvent être
envisagées pour expliquer ce phénomène et sont identiques à celles avancées pour les vitesses
mesurées avec les transducteurs basse fréquence et sont rappelées dans ce paragraphe. Tout d’abord
l’épaisseur de matériau traversée qui n’est pas la même dans toutes les directions et peut donc amortir
de manière plus ou moins importante la propagation d’ondes. δa présence de défauts au sein de
l’éprouvette testée (porosité, fracture, inclusions) peut perturber le passage de l’onde qui ne peut donc
plus être considérée comme étant parfaitement isotrope transverse. Ces défauts ont une probabilité
d’autant plus grande d’être présents que la densité de l’échantillon sera faible (présence de vides plus
nombreux). Il est intéressant de noter que les deux sites présentant les densités les plus élevées (E et
G) présentent également une dispersion plus faible sur les hautes vitesses. Le faciès J4 dont les
échantillons sont également denses, présentent une faible variabilité d’une éprouvette à l’autre
pourtant taillées dans des blocs différents même si la variation de vitesses au sein d’une éprouvette est
importante selon la direction considérée. Enfin, des auteurs (Barros et al., 2014) ont également mesuré
des vitesses différentes dans les deux directions parallèle à la schistosité sans toutefois avancer
d’explications au phénomène.

3.2.2.3.1 Exploitation directe des résultats

δ’anisotropie des vitesses, calculée comme étant le rapport de la vitesse maximale sur la vitesse
minimale est présentée en figure 3.11(a) et (b), respectivement pour les ondes P et S. Une variabilité
intersites et intrasites est à noter. Les vitesses V//1 et V//2 correspondent aux vitesses parallèlement au
plan d’anisotropie.

140
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

4,5
4 (Vp//1)/ (Vp//2)
3,5 (Vp//1)/(Vp Ⱶ)
3
2,5
2
1,5
1
0,5
(a)
0
B1
B2

I1
I2
I3
I4
D
E1
E2
G
H

L1
L2
L3
L4
L5
J2 1
J2 2
J4 1
J4 2
J4 3
J4 4
A2
A3
A4

C2 1
C2 2

K1
K2
K3
K4
K5
K6
3,5

3 (Vs//1)/ (Vs//2)
(Vs//1)/(Vs Ⱶ)
2,5

1,5

0,5
(b)
0
B1
B2

I1
I2
I3
I4
E1
E2

L1
L2
L3
L4
L5
A2
A3
A4

G
H

J2 1
J2 2
J4 1
J4 2
J4 3
J4 4
K1
K2
K3
K4
K5
K6
C2 1
C2 2

Figure 3.11 Anisotropie de vitesses pour chaque éprouvette testée. (a) Anisotropie des vitesses
d’ondes P. (b) Anisotropie des vitesses d’ondes S.

La vitesse de propagation des ondes S et P augmentent avec la masse volumique (figure 3.12 a et b).
Cette affirmation n’est pas complètement vérifiée dans le cas des vitesses d’ondes P dans la direction
parallèle à la schistosité et pour des éprouvettes dont la masse volumique est comprise entre 2100 et
2400 kg/m3 pour lesquels une dispersion importante peut être observée. Pour les vitesses d’ondes S
parallèles à la schistosité, la dispersion s’accentue avec l’augmentation de la masse volumique. δe
coefficient de détermination obtenu entre les vitesses d’ondes et la masse volumique est meilleur dans
le cas des vitesses minimales, c’est-à-dire celles obtenues perpendiculairement à la schistosité.

δ’évolution de l’anisotropie des vitesses d’ondes telle que définie à la figure 3.11 est tracée en
fonction de la masse volumique pour les ondes P et S en figure 3.12 (c). Deux tendances peuvent être
observées selon le type d’ondes considérées. Pour les ondes P, l’anisotropie est davantage marquée
pour les densités faibles où elle varie entre 1.8 et 4.2 que pour les densités élevées où elle varie entre
1.03 et 2.5. A l’inverse, l’anisotropie des vitesses des ondes S augmente avec la densité et évolue dans
des gammes plus réduites que les ondes P (de 1.1 à 2.3 pour les densités les plus faibles et de 2.1 à 2.9
pour les densités les plus fortes). Ces valeurs sont comparables à celles obtenues par Barros et al.
(2014) sur des schistes prélevés au Portugal et pour lesquels les valeurs d’anisotropie de vitesses
variaient entre 1.55 et 8.4.

141
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

6000 6000
Vp // Vs //
5000 5000
Vp Ⱶ Vs Ⱶ
4000 4000
Vp (m/s)

Vs (m/s)
3000 3000

2000 2000

1000 1000
(a) (b)
0 0
1900 2100 2300 2500 2700 1900 2100 2300 2500 2700
Masse volumique (kg/m3) Masse volumique (kg/m3)

4,5
4 Anisotropie Vp
Anisotropie Vs
3,5
3
Anisotropie

2,5
2
1,5
1
0,5
(c)
0
1900 2100 2300 2500 2700
Masse volumique (kg/m3)
Figure 3.12. Evolution des vitesses d’ondes P (a), S (b) mesurées et de l’anisotropie des vitesses (c) en
fonction de la masse volumique des échantillons.

Enfin, le rapport moyen par site Vsmax/Vpmax évolue entre 0.25 et 0.84 avec une moyenne à 0.56, ce qui
est du même ordre de grandeur que les résultats obtenus sur des schistes par d'autres auteurs (Punturo
et al., 2005) avec des rapports évoluant entre 0.52 et 0.62.

Comme cela a été réalisé pour les vitesses mesurées avec les capteurs BF au §3.2.2.3.1, l’évolution de
la résistance à la compression uniaxiale par site est tracée en fonction de la vitesse de propagation des
ondes dans le matériau, parallèlement à la schistosité (figure 3.13). Les relations obtenues ne sont pas
très bonnes. Il est à noter que d'autres auteurs (Moradian et Behnia, 2009) ont proposé de relier Rc à la
mesure de vitesse d'ondes multiplié par la masse volumique. Cette opération permet de renforcer les
coefficients de déterminations obtenus mais n'est pas justifiée par les auteurs. Dans le cas des schistes
du Briovérien, le coefficient de détermination obtenu pour les vitesses d’ondes P passerait de 0,5 à 0,7
pour une relation linéaire.

142
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

50
Ondes P
40
Ondes S

Rc moyen (MPa)
30

20

10

0
0 2000 4000 6000
Vitesses d'ondes (m/s)
Figure 3.13 Relation entre Rc et les vitesses d’ondes S et P (déterminées avec les transducteurs haute
fréquence) moyennées par site.

3.2.2.3.2 Calcul des modules d’Young dynamiques

δes modules d’Young dynamiques des échantillons ont été calculés à l’aide des formules isotropes
transverses présentées dans les paragraphes précédents (équations 3.14 a et b). δ’utilisation de la
formule avec hypothèse isotrope (relation 3.1b) conduit à des résultats différents de l’hypothèse
isotrope transverse et à certaines valeurs aberrantes (modules négatifs) et ne sont donc pas présentés
dans ce manuscrit. Les coefficients de poisson déterminées dans les différentes directions ne sont pas
présentés (plage de variation large de 0,1 à 0,6). δes calculs sont effectués avec les vitesses d’ondes
mesurées à l’aide des transducteurs haute fréquence et comparés aux modules d’Young statiques
déterminés à partir des essais de compression uniaxiale. δ’ensemble des résultats est présenté dans le
tableau 3.6.

Tableau 3.6 Valeurs des modules d’Young statiques (d’après essais de compression uniaxiale)
parallèlement à la schistosité, des modules d’Young dynamiques calculés à partir des mesures de
vitesses d’ondes P et S dans les différentes directions avec les formules isotrope et isotrope transverse.

E1stat E1dyn E3dyn


Site E1dyn/E3dyn E1dyn/E1stat
(GPa) (GPa) (GPa)
/ / /
A 1,6 / / / 11,2
18,1 6,1 3,0
/ / /
B 1,1 3,6
3,8 2,5 1,6
21,6 4,6 4,7
C2 1,1 17,6
15,6 7,7 2,0
D 1,4 7,6 1,8 4,3 5,3
15,6 1,9 8,3
E 4,2 4,3
20,8 2,9 7,3
G 4,5 38,4 35,6 1,1 8,5
H 1,4 11,0 5,7 1,9 7,7
20,2 2,0 10,2
I 0,8 23,1
17,7 1,9 9,5

143
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

22,6 2,0 11,4


14,1 2,2 6,4
7,0 2,9 2,4
J2 1,8 5,9
14,9 6,5 2,3
58,9 10,2 5,8
46,3 9,6 4,8
J4 2,7 16,4
27,9 3,9 7,1
40,7 6,2 6,6
10,0 4,4 2,3
20,1 9,6 2,1
11,0 7,6 1,4
K 1,7 7,0
8,0 4,8 1,7
10,6 3,6 2,9
11,7 3,6 3,2
6,2 1,8 3,5
13,4 2,5 5,4
L 1,1 8,2 1,8 4,5 8,1
5,6 1,4 3,9
10,7 1,2 9,2

Pour les deux formulations utilisées (isotrope et isotrope transverse), l’anisotropie observée pour les
vitesses se retrouve en toute logique dans les modules d’Young calculés. Celle-ci est, en considérant
l’ensemble des échantillons, importante avec une gamme de variation étendue allant de 1,1 à 11,4 et
elle ne semble pas être corrélée à la masse volumique des échantillons (figure 3.14 b). Néanmoins, en
reprenant la classification par teneur en argile du chapitre 2, une diminution de l’anisotropie avec
l’augmentation de la masse volumique des échantillons, au sein d’un même groupe, peut être
observée.

70 16
Teneur forte en argiles
(a) (b) Teneur moyenne en argiles
14
E dynamique anisotrope (GPa)

60 Teneur faible en argiles


E1 12
50
E3
10
E1/E3 (GPa)

40
8
30
6
20
4
10 2
0 0
1900 2100 2300 2500 2700 1900 2100 2300 2500 2700
Masse volumique (kg/m3) Masse volumique (kg/m3)
Figure 3.14 (a) Evolution des modules d’Young dynamiques anisotropes en fonction de la masse
volumique des échantillons. (b) Evolution du rapport d’anisotropie E1/E3 dynamique en fonction de la
masse volumique.

144
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Le rapport E1dyn/E1stat présenté dans le tableau 3.5 est calculé en utilisant les moyennes des modules
d’Young des échantillons pour chaque site. δes modules dynamiques obtenus dans la direction
parallèle à la schistosité sont systématiquement supérieurs aux modules statiques (figure 3.15 (b)), ce
qui est un résultat attendu pour des contraintes de confinement nulles (Lama et Vutukuri, 1978).
Aucune relation franche n’est en revanche obtenue entre les deux modules (figure 3.15 (a)).

50 100
E1 dyn anisotrope
E1 statique
40
E1 dynamique (GPa)

10

E (GPa)
30

20 1

10
(b)
(a) 0,1
0 1900 2100 2300 2500 2700
0 2 4
. E1 statique (Gpa) Masse volumique (kg/m3)
Figure 3.15 (a)Relation entre E statique et E dynamique isotrope (direction parallèle à la schistosité).
(b) Comparaison des modules d’Young dynamiques anisotropes et statiques dans la direction
parallèle à la schistosité (échelle logarithmique).

3.3 Conclusions

Les transducteurs basse fréquence ont permis de mesurer des vitesses de propagation pour les ondes P.
Toutefois, ces transducteurs se sont révélés inadaptés pour la mesure des ondes S dont l’arrivée était
indissociable des réflexions des ondes P. Les mesures ont néanmoins permis de mettre en évidence
l’anisotropie du matériau qui se traduisait par une anisotropie des vitesses des ondes P comprises entre
1,02 et 4,20.

Des vitesses de propagation d’ondes P et S pour la quasi-totalité des éprouvettes ont pu être mesurées
en ayant recours à des capteurs haute fréquence. Les coefficients de détermination obtenues entre les
vitesses mesurées parallèlement à la schistosité et les résistances à la compression uniaxiale mesurées
dans la même direction étaient moyennes mais néanmoins meilleures qu’avec les vitesses d’ondes P
mesurées avec les transducteurs basse fréquence.

Grâce aux mesures des vitesses d’ondes P et S dans les directions parallèles et perpendiculaires à la
schistosité les modules d’Young dynamiques dans ces directions ont pu être établis en faisant
l’hypothèse d’une isotropie transverse des schistes.

δes coefficients de détermination obtenus entre le module d’Young dynamique et la masse volumique
sont faibles. Néanmoins, des tendances globales sont notables : augmentation des modules
longitudinaux (E1) et transversaux (E3) avec la masse volumique et diminution du rapport E1/E3 avec
l’augmentation de la masse volumique au sein d’un même groupe d’échantillons (classés en fonction
de la teneur en argile relative).

145
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Pour l’ensemble des éprouvettes testées, le module dynamique parallèle à la schistosité s’est révélé
supérieur au module statique dans la même direction déterminé avec les essais de compression
uniaxiale.

La variabilité sur la mesure de vitesse d'ondes P induite par le type de capteur utilisé était inférieure à
la variabilité inter-éprouvettes d'un même site.

Indépendamment des capteurs utilisés, l’augmentation de la teneur en eau des éprouvettes suite à une
immersion prolongée engendrait un fort amortissement du signal dans la majorité des éprouvettes
rendant quasi impossible l’établissement des temps de vol d’ondes (difficilement dissociable du bruit
de fond).

4. Essais au Marteau de Schmidt

4.1 Notions importantes

4.1.1 Principe de l’essai et appareil

δ’essai utilisant le marteau de Schmidt est un essai non destructif couramment utilisé pour l’évaluation
de la résistance mécanique des roches (ISRM 2007) et des bétons. Il permet de mesurer la résistance
au rebond d’une surface en se basant sur le principe que le rebond d’une masse projeté contre une
surface est fonction de la dureté de cette surface : plus la surface impactée sera dure et plus le rebond
de la masse sera important. Un schéma illustrant le principe du marteau de Schmidt est présenté en
figure 4.1.

Figure 4.1 Principe de l’essai au marteau de Schmidt (modifié d’après McCaroll, 1994).

146
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

La masse est projetée par un système de ressort contre un percuteur qui vient lui-même impacter la
surface auscultée. Une partie de l’énergie de l’impact est ensuite dissipée dans le matériau testé et la
fraction restante entraine le rebond de la masse qui va actionner un curseur de lecture. Il existe deux
types de marteau de Schmidt présentant des énergies d’impact différentes : Type N avec une énergie
de 2.207 N.m et Type L avec une énergie de 0.735 N.m (ISRM 2007).

Cet essai présente de nombreux avantages parmi lesquels un faible coût, portabilité, facilité
d’utilisation... Il peut ainsi être utilisé in situ sur des affleurements rocheux ou directement sur chantier
afin d’estimer rapidement la résistance mécanique des terrains en place. Cet essai, s’il se révèle adapté
aux schistes du Briovérien, permettra une première caractérisation sur chantier rapide.

Day et Goudie (1λ77) ont montré que les points d’impact choisis pour l’essai devaient se situer le plus
loin possible des limites de l’éprouvette afin d’éviter une forte dissipation de l’énergie lors de
l’impact. δ’état de surface de l’éprouvette a également une influence sur les valeurs mesurées (Hucka,
1λ65). δes irrégularités et les aspérités de surface sont détruites lors de l’impact du percuteur, causant
une dissipation d’énergie avant d’atteindre la surface principale du matériau.

Du fait de la sensibilité de l’essai à ces paramètres, un nombre important d’impacts doivent être
réalisés pour fiabiliser la mesure. δ’ISRε (2007) recommande un minimum de 20 mesures réalisées
en des points de l’échantillon séparés par un minimum de un diamètre de percuteur. δ’essai pouvant
néanmoins être arrêté si 10 mesures successives ne présentent pas de différence maximale de plus de 4
rebonds entre la plus faible et la plus forte valeur mesurée. Il convient également de définir avec
précision l’angle formé entre l’axe de l’impact et la surface impactée ainsi que la direction d’essai. Ces
paramètres ayant une influence évidente sur le nombre de rebond qui sera maximal pour une
orientation à 90° et un tir vers le haut et minimal pour la même orientation mais avec une direction
vers le bas (Basu et Aydin, 2004).

δes recommandations de l’ISRε mettent en garde contre l’utilisation de cet essai avec des matériaux
fortement anisotropes. En effet, la présence de plans d’anisotropie va fortement affecter la valeur de
rebond dans la mesure où l’énergie de l’impact sera dissipée au niveau de ces plans. δes relations liant
la valeur de rebond aux caractéristiques Rc et E ne sont donc valables que pour des directions de
chargement identiques.

4.1.2 Exploitation de l’essai

De nombreuses relations liant ces caractéristiques à la valeur de rebond mesurée (avec un marteau de
type L) ont été établies pour des roches présentant une large gamme de résistances. Ces relations ont
été synthétisées par Aydin et Basu (2005) et sont présentées dans le tableau 4.1.

Les relations obtenues sont de trois types : linéaire, puissance ou exponentielle. La prise en compte de
la masse volumique des éprouvettes dans les relations permet de renforcer le coefficient de
détermination obtenu entre la loi proposée et les valeurs expérimentales mesurées.

147
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Tableau 4.1 Relations liant la valeur de rebond (selon le type de de marteau utilisé) à la résistance à
la compression uniaxiale et au module d’Young, d’après Aydin et Basu (2005). « R » correspond à la
valeur de rebond et « r » correspond au coefficient de détermination.

4.2 Méthodes et matériel

4.2.1 Échantillons et préparation

Des essais au marteau de Schmidt ont été réalisés sur les éprouvettes ayant permis de mesurer les
vitesses de propagation d’ondes. Ces éprouvettes présentaient l’intérêt d’être de dimensions

148
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

relativement importantes (par rapport à celles utilisées pour les essais de compression) ce qui permet
de multiplier les points d’impact sur une même surface. Ces éprouvettes n’ont pas subi de traitement
particulier par rapport aux essais de propagation d’ondes ultrasonores mis à part un brossage à sec des
surfaces visant à éliminer tout résidu de couplant.
Des échantillons à l’état « naturel » c’est-à-dire sans préparation préalable (taillage en éprouvette) ont
été également testés pour certains prélèvements afin d’évaluer la sensibilité de l’essai à la forme et
l’état de surface de l’échantillon.

δes éprouvettes ayant été stockées à l’air libre pendant une durée importante avant de réaliser les
essais, leur teneur en eau a été mesurée systématiquement après l’essai.

4.2.2 Programme expérimental

Le modèle de marteau de Schmidt qui a été utilisé pour les essais est de type N (forte énergie
d’impact) davantage adapté aux essais sur béton et roches à forte résistance mécanique qu’à des
matériaux plus fragiles comme les schistes briovériens. Les conséquences de ce choix (imposé par la
non disponibilité d’un modèle de type δ) est, pour les échantillons les plus fragiles, leur destruction.
Cette rupture, fragile, intervient exclusivement lorsque l’impact est réalisé dans la direction parallèle à
la schistosité et conduit à l’ouverture des échantillons selon les plans de schistosité. Aucune rupture
n’a en revanche été observée dans la direction perpendiculaire.

Pour l’ensemble des éprouvettes testées les essais ont été dans un premier temps menés avec un
chargement perpendiculaire à la schistosité afin de ne pas endommager l’échantillon et pouvoir
réaliser les essais dans la direction parallèle ultérieurement. δ’essai consistait à réaliser 16 tirs avec le
marteau de Schmidt dans chaque direction (parallèle et perpendiculaire à la schistosité). La taille des
éprouvettes n’étant pas suffisante pour réaliser des tirs espacés d’au moins un diamètre de percuteur,
ils furent répartis à la surface de l’éprouvette de sorte à ne pas se superposer. Chaque tir était dirigé
vers le bas et réalisé perpendiculairement à la surface. Cette orientation, bien qu’étant la plus simple à
réaliser en laboratoire (maintien aisé des éprouvettes et risque de glissement du percuteur réduit),
modifie les valeurs mesurées par rapport à la référence que constitue une mesure à l’horizontale. Les
valeurs ont systématiquement été traitées comme conseillé par Basu et Aydin (2004) afin de prendre
en compte l’effet de l’orientation de la sollicitation et le type de marteau utilisé sur les résultats des
essais. La courbe de normalisation permettant de convertir la valeur de rebond à 90° (dirigé vers le
bas) en nombre équivalent à l’horizontal est présentée en figure 4.2.
100
90
80
R équivalent horizontal

70
60
50
40
30
20
10
0
15 35 R90° 55 75
Figure 4.2 Courbe de normalisation des valeurs de rebond pour un marteau de Schmidt de type N
orienté à 90° par rapport à l’horizontal et dirigé vers le bas (d’après Basu et Aydin, 2004).

149
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Le marteau de Schmidt utilisé disposait également d’une table de conversion intégrée pour passer du
nombre de rebond (selon la direction du tir) à une résistance à la compression équivalente pour une
éprouvette cubique en béton. Cette table a été utilisée afin de comparer les valeurs obtenues avec
celles de la résistance à la compression obtenues lors des essais de compression uniaxiale.

4.2.3 Résultats

Dans un premier temps, des essais ont été réalisés sur un petit nombre de prélèvements sur des
échantillons bruts, c’est-à-dire non taillés. De ce fait, les essais ont été réalisés systématiquement
perpendiculairement à la schistosité (pas de surface suffisamment plane pour faire les essais dans la
direction parallèle). δ’objectif est d’évaluer la différence existant entre les mesures sur éprouvettes
préparées et sur des morceaux bruts de matériau (un faible nombre a été testé car nous ne disposions
pas pour tous les sites de blocs de taille suffisante en termes d’épaisseur mais aussi présentant une
forme permettant le maintien de l’échantillon pendant l’essai). δes échantillons bruts testés présentent
également une taille plus importante que les éprouvettes taillées. Les résultats obtenus pour différents
sites de prélèvement sur des échantillons naturels et des éprouvettes sont présentés en figure 4.3. Les
sites sont classés en fonction de leur masse volumique.

40
B L I C2 J4
35
A
30
25
R ┴ eq

20 Naturels
15 Eprouvettes
10
5
0
2000 2100 2200 2300 2400 2500 2600
Masse volumique (kg/m3)
Figure 4.3 Evolution du nombre de rebond équivalent mesuré perpendiculairement à la schistosité sur
des éprouvettes et sur des échantillons naturels.

Seuls les deux échantillons ayant des masses volumiques intermédiaires présentent un nombre de
rebonds équivalent plus important pour les échantillons naturels que pour les éprouvettes. Pour les
quatre autres prélèvements, les éprouvettes conduisent à des valeurs de rebonds supérieures aux
échantillons naturels ce qui constitue un comportement attendu. En effet, les échantillons naturels
peuvent présenter des états de surface non lisses (présence d’aspérités et d’une couche superficielle
plus moins altérée) mais aussi, du fait de leur taille, une plus grande probabilité de contenir des défauts
internes (fractures, porosité). Ces défauts, permettent une dissipation de l’énergie d’impact du marteau
et engendre donc une valeur de rebond plus faible que celle obtenue sur des éprouvettes préparées.

δ’influence de l’état de surface des éprouvettes testées ne semble pas avoir d’effet notable sur la
valeur déterminée, à l’exception du site δ. δ’étendue moyenne observée entre les valeurs maximales et
minimales de rebond sur chaque échantillon naturel testé est de 6,2 rebonds.

150
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Pour chaque série de 16 tirs, la moyenne des valeurs de rebond mesurées a été calculée en ne prenant
pas en compte la valeur maximale et minimale de la série (valeurs extrêmes) ce qui est une pratique
admissible pour ce type d’essai (Goktan & Gunes, 2005). δ’étendue moyenne est de 7,5 rebonds dans
la direction perpendiculaire à la schistosité et λ,8 rebonds dans la direction parallèle. δ’étendue est
donc plus importante dans cette deuxième direction qui est aussi celle qui conduit à des valeurs de
rebonds plus faibles. Dans certains cas, l’essai dans cette direction a conduit à la destruction de
l’éprouvette et aucune valeur de rebond dans cette direction n’a donc été conservée. δe tableau 4.2
rassemble les valeurs des paramètres mesurés lors des essais.

Tableau 4.2 Tableau récapitulatif des paramètres mesurés : masse volumique, teneur en eau, valeurs
moyennes de rebonds mesurés en équivalent horizontal et Rc // déterminés à partir de la table de
conversion du scléromètre ou des relations de Katz et al. (2000) ou Shorey et al.(1984).

Rc // Rc // Rc //
Masse volumique Table Katz Shorey
Echantillon w (%) R ┴ eq R// eq
(kg/m3) scléromètre et al. et al.
(2000) (1984)
A1 2144 1,2 34,2 23,2 13,5 11,2 5,7
A2 2169 0,2 31,7 26,5 18 14,1 7,0
A3 1997 1,6 24,1 / / / /
B1 2031 1,1 34,5 / / / /
B2 2017 1,1 31,3 / / / /
C2 1 2315 1,2 36,8 29,6 22,5 17,5 8,2
C2 3 2226 1,2 37,7 32,4 27 21,4 9,4
E1 2602 0,4 45,9 35,0 31 25,6 10,4
E2 2567 0,4 46,5 39,5 39 35,2 12,2
H 2267 1,3 29,2 / / / /
I1 2221 1,2 33,1 28,9 21,5 16,7 8
I2 2182 0,2 30,7 30,1 23,8 18,2 8,5
I3 2198 1,3 31,6 21,4 12 9.9 5,0
I4 2166 1,0 27,0 / / / /
J2 1 2303 2,1 27,7 / / / /
J2 2 2367 1,9 29,6 / / / /
J4 2 2496 0,2 38,5 34,9 31 25,4 10,4
J4 3 2486 1,1 37,0 36,6 32,5 28,7 11
K1 2364 0,3 34,2 29,6 22,5 17,5 8,2
K5 2395 0,0 31,7 29,0 21,5 16,8 8,0
K6 2355 0,3 35,5 28,8 21,5 16,6 7,9
L1 2103 0,8 25,6 / / / /
L2 2176 0,1 27,9 24,9 15,5 12,6 6,4
L4 2167 1,0 28,3 / / / /

Dans un premier temps, les valeurs de rebond moyennes mesurées parallèlement à la schistosité ont
été considérées afin d’évaluer la résistance à la compression et comparer celle-ci à celle issue des
essais de compression uniaxiale.

151
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Pour convertir le rebond mesuré en contrainte, plusieurs relations ont été utilisées :
- relation directement disponible sur le marteau utilisé, (type N).
- relation proposée par Katz et al. (2000) à partir de résultats d’essais réalisés sur des calcaires et
des grès : = . × . × (4.1)
- relation proposée par Shorey et al. (1λ84) à partir des résultats d’essais réalisés sur du
charbon :
= . × − . (4.2)
La comparaison des différentes relations utilisées en fonction de la résistance mesurée en compression
uniaxiale (figure 4.4) montre que la relation proposée par Katz et al. (2000) permet un bon coefficient
de détermination entre les valeurs issues des essais au marteau de Schmidt et celles issues des essais
de compression. Ainsi, les essais au marteau de Schmidt sont interprétés à partir de cette relation. Les
valeurs de résistance obtenues sont données dans le tableau 4.2.

40
y = 3,2833x - 9,8546
35 R² = 0,6898 E E E E
Rc // avec essai de compression (MPa)

E E y = 0,9956x - 1,3224
30
R² = 0,7552
25
J4 J4
20 y = 0,8963x - 3,3196
K K K R² = 0,7172
15
C2, I
10 L L C2, I table scléromètre
A A Katz et al. //
5 (a) Shorey et al.
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Rc convertie à partir de Req (MPa)

(b) (c)

Figure 4.4(a) Exploitation directe des essais. Relation entre Rc convertie à partir de différentes
relations existantes et Rc moyen par site obtenu avec les essais de compression uniaxiale. (b) Rc
établie à partir de la table du scléromètre avec les intervalles de confiance et de prédiction à 95%.
(c) Rc établie à partir de la relation de Katz et al. (2000) avec les intervalles de confiance et de
prédiction à 95%.

152
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

δ’évolution des valeurs de la résistance à la compression déduite des mesures réalisées dans une
direction perpendiculaire à la schistosité en fonction de la résistance déduite des mesures réalisées
parallèlement est présentée figure 4.5. Les résistances obtenues sont plus faibles (globalement) dans la
direction parallèle à la schistosité que dans la direction perpendiculaire, traduisant une meilleure
résistance du matériau dans la direction perpendiculaire.
Rc ┴ convertie à partir de R┴eq 70

60

50

y = 11,419e0,0439x
(MPa)

40
R² = 0,6894
30

20

10

0
0 10 20 30 40 50 60 70
Rc// convertie à partir de R// eq (MPa)

Figure 4.5 Evolution de Rc ┴ en fonction de Rc // calculés avec la relation de Katz et al.(2000).

δ’évolution des valeurs de rebond équivalentes, dans les directions perpendiculaire et parallèle à la
schistosité, en fonction de la masse volumique et de la teneur en eau est tracée en figure 4.6.

70 70
UCS
Rc ┴ UCS
Rc ┴
60 60
UCS
Rc // UCS
Rc //
50 50
Rc (MPa)
Rc (MPa)

40 40
30 30
20 20
10 10
(a) (b)
0 0
2000 2200 2400 2600 2800 0 1 2 3
Masse volumique en kg/m3 Teneur en eau en %

Figure 4.6 (a) Rc calculé avec la relation de Katz en fonction de la masse volumique des échantillons.
(b) Rc calculé avec la relation de Katz en fonction de la teneur en eau des échantillons testés.

Comme cela est observable sur la figure 4.6, la résistance à la compression calculée augmente avec la
masse volumique (a) et ne semble pas être fortement affectée par la teneur en eau et ceci
indépendamment de l’orientation de la schistosité par rapport à la direction d’impact du marteau.
δ’évolution avec la teneur en eau est toutefois à considérer avec précaution. En effet, l’ensemble des
éprouvettes testées présentent des teneurs en eau très faibles (comparées à celles des éprouvettes
immergées pour les essais de compression uniaxiale).

153
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

Les paramètres mécaniques (Rc et E), pour chaque site, issues des essais de compression de la partie II,
sont repris et leur évolution est tracée en fonction du nombre de rebond équivalent (figure 4.7).

40 4500
35 y= 2,1374e0,0677x 4000
R² = 0,6968
30 3500 y = 141,16e0,0811x
3000 R² = 0,518
25
Rc // (Mpa)

E // (Mpa)
2500
20
2000
15
1500
10
1000
5 500
(a) (b)
0 0
0 20 40 60 0 10 20 30 40 50
R// eq R// eq
Figure 4.7 (a) Evolution de la résistance à la compression uniaxiale (issue des essais de compression
donc parallèle à la schistosité) en fonction du nombre de rebond équivalent. (b) Evolution du module
d’Young parallèle à la schistosité (issu des essais de compression) en fonction du nombre de rebond
équivalent.

Les relations donnant le coefficient de détermination le plus élevé sont de la forme exponentielle et
sont donc comparables aux relations obtenues par d’autres auteurs pour différents types de roches
(notamment Xu et al., 1990 ; voir tableau 4.1).

Aucune valeur d’essai de compression dans le sens perpendiculaire à la schistosité n’étant disponible,
son évolution en fonction du nombre de rebonds équivalent ne peut être tracée. δ’utilisation de la
même loi que pour la direction parallèle à la schistosité n’est pas pertinente car le comportement au
rebond est fortement dépendant de l’orientation de la schistosité par rapport à la direction d’impact. En
effet une fissuration des échantillons a été observée exclusivement lors des essais dans la direction
parallèle à la schistosité. Ce phénomène s’explique par le fait que, pour cette orientation, l’énergie de
l’impact passe directement dans les plans de faiblesses que constituent les plans de schistosité et est
supérieure à la cohésion interminéraux dans cette direction.

Afin d’évaluer la pertinence de l’essai au marteau de Schmidt pour évaluer le degré d’anisotropie du
matériau en termes de résistance mécanique, l’évolution des vitesses de propagations d’ondes P et S
des différents échantillons testés avec le marteau de Schmidt, en fonction du nombre de rebond
équivalent et ceci dans les directions parallèles et perpendiculaires à la schistosité est représentée en
figure 4.8.

154
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

6000 4500
R// eq 4000 R// eq
5000 R┴ eq
3500 R┴ eq

4000 3000
Vp HF (m/s)

Vs HF (m/s)
2500
3000
2000
2000 1500
1000
1000 (a) (b)
500
0 0
20 30 40 50 20 30 40 50
R eq R eq
6000
R// eq
5000 R┴ eq

4000
Vp BF (m/s)

3000

2000

1000
(c)
0
20 30 R eq 40 50
Figure 4.8 Evolution de la vitesse de propagation des ondes P (a) : transducteurs haute fréquence et
(c) : transducteurs basse fréquence, des ondes S (b) : transducteurs haute fréquence, avec le nombre
de rebond équivalent à l’horizontal dans les directions parallèle et perpendiculaire à la schistosité.

La vitesse de propagation, parallèlement à la schistosité, que ce soit pour les ondes P ou S, présente
une relation avec le nombre de rebonds moins nette que dans la direction perpendiculaire. Cette
dispersion dans la direction parallèle peut en partie s’expliquer par la plus grande fragilité du matériau
dans cette direction, une partie de l’énergie d’impact étant dissipée par fissuration. De plus, les essais
dans la direction parallèle étant réalisés après les essais dans la direction perpendiculaire, il est
possible que ces premiers fragilisent également le matériau. δ’utilisation d’un marteau de plus faible
puissance aurait permis de limiter très certainement ce phénomène.

La vitesse des ondes P sont mieux corrélées au nombre de rebond équivalent que les ondes S et ceci
indépendamment de la direction. De plus, la vitesse des ondes S en fonction du nombre de rebonds
dans la direction perpendiculaire à la schistosité varie peu (à l’exception des deux éprouvettes issues
du prélèvement J4 qui se détachent nettement) par rapport aux ondes P.

Comme ce qui a pu être observé avec les transducteurs HF, un meilleur coefficient de détermination
est obtenu, avec les transducteurs BF, entre la valeur de rebond perpendiculaire et la vitesse d’ondes P
dans la direction parallèle.

155
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

4.3 Conclusions

δ’essai au marteau de Schmidt est un essai simple, rapide à mettre en place et non destructif à
condition d’utiliser un modèle dont l’énergie d’impact est adaptée au matériau testé. Dans le cas des
schistes briovériens testés, cet essai a conduit à des valeurs de rebonds correctement corrélées aux
valeurs de résistance à la compression uniaxiale mesurées lors des essais de compression (R²≈0.7 dans
la direction parallèle à la schistosité).

Si la pertinence de l’essai au marteau de Schmidt pour l’évaluation de la résistance à la compression


uniaxiale perpendiculairement à la schistosité n’a pu être directement mesurée, l’essai a donné des
résultats dans cette direction qui se sont révélés être assez bien corrélés (R²≈0.7) aux valeurs de vitesse
de propagation d’ondes P (avec les transducteurs haute fréquence).

δ’essai au marteau de Schmidt semble donc être pertinent pour évaluer l’anisotropie des schistes du
Briovérien en termes de résistances mécaniques puisque les mesures effectuées dans les directions
parallèles et perpendiculaires à la schistosité conduisent à des valeurs de rebonds différentes.
Toutefois, il est important de noter que la dispersion des mesures sur un échantillon naturel ou sur une
éprouvette issus d’un même site est importante (de 8.5 à 11.6). δes mesures, pour être pertinentes et
représentatives du matériau étudié doivent être répétées un nombre important de fois sur un même
échantillon mais également sur un même site.

5. Conclusions

Dans ce chapitre la caractérisation mécanique des schistes du Briovérien, prélevés sur les différents
chantiers réalisés sur Rennes a été menée. Les essais se sont concentrés sur la caractérisation de la
matrice rocheuse via des essais de compression uniaxiale, des mesures de vitesse de propagation
d’ondes ultrasonores et des essais au marteau de Schmidt

Les essais de compression uniaxiale ont permis une caractérisation mécanique de la roche
parallèlement à la schistosité (résistance à la compression uniaxiale et module d’Young). δa
réalisation d’essais dans d’autres directions a été compromise par la fragilité du matériau qui cassait
lors de la préparation des éprouvettes. Ces essais ont également permis de mettre en évidence
l’influence de la teneur en eau des échantillons sur les résistances développées. Celles-ci sont
fortement diminuées après une immersion des éprouvettes dans l’eau pendant une semaine (diminution
de 36% à 80% par rapport aux résistances développées par les éprouvettes sèches).
Les caractéristiques mesurées se sont révélées être bien corrélées (R² > 0.7) à des grandeurs physiques
facilement mesurables comme la masse volumique ou la teneur en eau. De plus, les relations établies
étaient de la même forme que celles trouvées dans la littérature.

Pour compléter cette première caractérisation des essais de mesures de vitesses de propagation d’ondes
ont été menés dans le but de caractériser physiquement l’anisotropie des schistes testés. Différents
types de transducteurs ont été essayés (basse fréquence non amortis et haute fréquence amortis) et leur
pertinence ainsi que leur efficacité, pour caractériser un matériau aussi variable que les schistes
briovériens, a été évaluée. Les transducteurs à haute fréquence de fonctionnement se sont révélés être

156
Chapitre 4 : Caractérisation mécanique des schistes du Briovérien

les plus adaptés à notre matériau car ils permettaient d’exploiter à la fois les vitesses d’ondes P et les
vitesses d’ondes S. Ces dernières se sont révélées être inexploitables avec les transducteurs basse
fréquence car elles étaient confondues avec les réflexions parasites d’ondes P (due au non
amortissement des transducteurs). A l’inverse, les vitesses d’ondes P mesurées perpendiculairement à
la schistosité se sont révélées être mieux corrélées que les vitesses mesurées parallèlement, aux
résistances à la compression uniaxiale (pourtant mesurée parallèlement à la schistosité). δ’anisotropie
du matériau pouvait également être quantifiée avec ces transducteurs basse fréquence via l’anisotropie
des vitesses des ondes P (comprise entre 1 et 4) et s’est révélée être plus importante que les valeurs
trouvées dans la littérature pour des roches métamorphiques et sédimentaires.
Les transducteurs haute fréquence ont permis quant à eux de calculer des modules d’Young
dynamiques dans les directions parallèle et perpendiculaire à la schistosité grâce à l’utilisation des
vitesses d’ondes P et S. δes calculs ont été menés selon deux hypothèses, l’une supposant le matériau
isotrope et l’autre isotrope transverse. δa première hypothèse conduit à des modules plus élevés que la
seconde (pour les modules parallèles à la schistosité). Des rapports entre Edynamique sur Estatique variables
ont été obtenus d’un site à l’autre.
Enfin, l’immersion des échantillons, afin d’augmenter leur teneur en eau, a eu un impact notable
puisque cela a rendu impossible toute mesure (signal fortement amorti par le matériau) pour une
grande majorité de prélèvements.

δ’essai au marteau de Schmidt s’est révélé être pertinent pour la caractérisation des schistes du
Briovérien. δes essais ont été menés à la fois sur les échantillons testés par mesure de vitesses d’ondes
et sur quelques échantillons à l’état naturel.
Dans la direction parallèle à la schistosité, les valeurs de rebonds obtenues sur les éprouvettes se sont
révélées être bien corrélées aux valeurs de résistance à la compression uniaxiale. Dans la direction
perpendiculaire, les valeurs de rebonds ont été reliées aux valeurs de vitesses d’ondes P (transducteurs
haute fréquence) avec un coefficient de détermination significatif.
Les valeurs de rebonds sur les échantillons naturels étaient, pour 4 des 6 échantillons testés, plus
faibles que celles obtenues sur les éprouvettes mais néanmoins proches. δ’utilisation du marteau de
Schmidt pour une caractérisation mécanique in situ rapide et simple des schistes du Briovérien semble
donc pertinente. Les différences observées entre éprouvettes et échantillons naturels a été attribuée à
des états de surface fortement accidentés des échantillons naturels (aspérités, bosses) et à la probabilité
plus importante de présence de défauts internes (pores, fractures) que sur les éprouvettes de plus
petites dimensions.

157
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Chapitre 5 Caractérisation des discontinuités


1. Introduction

Afin de caractériser mécaniquement les plans de faiblesses privilégiées que constituent les
discontinuités présentes dans les schistes du Briovérien, des essais de cisaillement direct sur des
discontinuités (orientées selon les plans de schistosité), ouvertes ont été réalisés. δ’influence de la
présence d’eau lors du cisaillement a également été mise en évidence. δes essais ont été réalisés
exclusivement avec une boîte de Casagrande. Cet outil s’est révélé être bien adapté pour la
caractérisation des schistes du Briovérien dans la mesure où les essais ont été réalisés à faible niveau
de contraintes.

2. Notions sur l’essai de cisaillement direct

δa caractérisation des discontinuités (fractures, fissures, joints…) d’un massif rocheux est une étape
incontournable pour pouvoir appréhender son comportement. En effet, les discontinuités ont en
commun, en général, une résistance à la traction négligeable voire nulle ainsi qu’une résistance au
cisaillement beaucoup plus faible que la matrice rocheuse (CFMR, 2000). Ce sont ces discontinuités
qui permettent la circulation de l’eau dans le massif, celle-ci ayant un rôle important dans le
comportement mécanique global du massif.

δe comportement mécanique d’une discontinuité peut-être caractérisé par des essais de cisaillement
direct, réalisés en laboratoire. Cet essai présente l’intérêt d’être bien documenté dans la littérature et
permettre ainsi des comparaisons avec des valeurs établies pour différents matériaux. De plus, et bien
que sa représentativité à l’échelle du massif puisse être discutée, il permet l’établissement de
caractéristiques mécaniques propres au matériau testé. Un schéma de principe du dispositif ainsi que
des exemples de courbes expérimentales sont présentés en figure 2.1.

158
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

n
p
Effort normal imposé
r
Us

ks a
n
1
Direction de Us
cisaillement
Un

Un

b
ip
Position initiale Us
Position actuelle

Figure 2.1 Schéma du dispositif pour un essai de cisaillement direct sur discontinuité et exemples de
courbes expérimentales. (a) Contrainte de cisaillement en fonction du déplacement tangentiel. (b)
déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel, d’après (CFMR, 2000.).

δa courbe d’évolution de la contrainte de cisaillement en fonction du déplacement tangentiel obtenu se


décompose en trois phases successives que nous allons détailler dans les paragraphes suivants.

2.1 Phase Pré-pic

Durant cette phase initiale, deux étapes se succèdent. Durant la première partie de l’essai, la courbe
effort de cisaillement-déplacement tangentiel augmente linéairement. Cette augmentation linéaire de
l’effort de cisaillement traduit la sollicitation croissante des faces positives des aspérités de la surface
cisaillée, c’est-à-dire les phases qui s’opposent aux déplacements de l’éponte supérieure (figure 2.2).

Faces positives

Sens de cisaillement

Figure 2.2 Repérage des faces positives le long d’une discontinuité cisaillée.

Toutefois, si l’augmentation est linéaire, la déformation durant cette phase n’est pas nécessairement
réversible, Goodman (1λ74) ayant montré qu’un phénomène d’hystérésis pouvait être observé. Durant
le tout début d’essai, sous l’effet combiné de l’augmentation de la contrainte tangentielle et
éventuellement de la contrainte normale (dans le cas d’un essai à force constante), l’éprouvette se
contracte (déplacement normal négatif sur la courbe b de la figure 2.1), induisant une augmentation de
la surface de contact entre les deux épontes.

159
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

C’est durant la phase pré-pic de l’essai que peut être déterminée la rigidité tangentielle de la
discontinuité c'est à dire la pente de la partie linéaire (coefficient ks sur la courbe a de la figure 2.1,
Goodman et al. 1969). Cette rigidité est fonction de la morphologie des surfaces cisaillées mais aussi
de la contrainte normale appliquée à l’éprouvette durant l’essai. Si les auteurs s’accordent tous sur le
fait que l’augmentation de la contrainte normale conduit à une augmentation de la rigidité tangentielle,
certains auteurs présentent une évolution linéaire de la rigidité avec la contrainte (Yoshinaka et
Yamabe, 1λ86) tandis que d’autres proposent une évolution hyperbolique (Jing et al. 1λλ2). Cette
augmentation de la rigidité tangentielle avec l’augmentation de la contrainte normale est interprétée
comme la conséquence d'une meilleure imbrication des épontes qui conduirait à une augmentation de
la surface s’opposant au cisaillement.

A l’issue de cette première partie linéaire, l’augmentation de la contrainte tangentielle avec le


déplacement tangentiel diminue progressivement. Le déplacement relatif des deux épontes conduit à
une concentration de contraintes sur les sommets des aspérités menant à leur endommagement
progressif pour conduire au pic de cisaillement.

2.2 Pic de cisaillement

Le pic correspond à la contrainte maximum de cisaillement atteinte qui va se reporter sur les aspérités.
Au-delà du pic, les aspérités sont détruites progressivement par broyage, cisaillement ou arrachement.
δe pic correspond également à la dilatance maximum (figure 2.1, courbe b). δ’angle de dilatance
associé s’exprime suivant la relation 2.1.

� = arc�an (2.1)

δ’atteinte de ce pic à l’issue d’un déplacement tangentiel précis ainsi que l’intensité de ce pic sont
influencés par plusieurs paramètres. Hoang (2010) cite la contrainte normale appliquée, la rugosité des
surfaces cisaillées, le degré d’imbrication des épontes, la taille des surfaces cisaillées et leur altération.
A ces éléments, pourrait être ajouté la présence ou l'absence d’eau lors de l’essai (essai réalisé à sec,
en condition immergé, ou avec une teneur en eau importante au sein de l’éprouvette testée).

δ’augmentation de la contrainte normale conduit généralement à une augmentation de la contrainte de


cisaillement au pic. Dans la majorité des cas, le pic est atteint pour un déplacement tangentiel d'autant
moins important que la contrainte normale est forte.

La rugosité des surfaces influence également la valeur du pic de cisaillement. Pour des discontinuités
naturelles la rugosité est le plus souvent anisotrope, ce qui conduit à une influence de la direction mais
aussi du sens de cisaillement, sur la contrainte au pic obtenue (Huang et Doong, 1990 ; Jing et al.,
1992 ; Yang et Lo, 1997).

δ’imbrication initiale des épontes cisaillées influence également la réponse de l’essai. Suivant le degré
d’imbrication, le pic de cisaillement obtenu est plus ou marqué (figure 2.3, Panet, 1λ76).

160
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Figure 2.3 Influence de la rugosité et de l’imbrication des épontes sur le comportement au


cisaillement d’après Panet, 1976, cité par Hoang, 2010.

Une faible imbrication correspondra à une surface de contact limitée entre les deux épontes,
nécessitant de ce fait une sollicitation tangentielle plus faible pour être rompue. Panet a également
montré que dans le cas d’une surface cisaillement présentant une faible rugosité et un fort degré
d’altération, le pic de cisaillement peut disparaitre ce qui revient à atteindre directement le contrainte
de cisaillement résiduelle.

A partir d’essais réalisés sur des répliques de joints rocheux de différentes tailles, Barton et Bandis
(1λ80) ont montré l’influence importante de la taille de l’éprouvette sur les résultats obtenus en termes
de contrainte au pic principalement. Les principaux résultats obtenus en termes de courbes contrainte
tangentielle-déplacement tangentiel sont présentés en figure 2.4. Plus l’éprouvette cisaillée est grande
et plus la contrainte tangentielle au pic obtenue est faible. δe pic se réduit jusqu’à quasiment
disparaître dans le cas des éprouvettes de 360 mm de côté, le comportement du joint passant ainsi
d’une rupture fragile à une rupture ductile.

Figure 2.4 Influence de la taille de l’éprouvette sur la résistance au cisaillement mesurée d’après
Barton et Bandis, 1980.

161
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Barton et Bandis attribuent ce changement de comportement au fait que les dommages progressifs
concernent des aspérités de plus en plus grandes à mesure que la taille de l’éprouvette augmente. Il est
également intéressant de ne pas oublier que dans le cas d’une discontinuité à l’état naturel,
l’augmentation de la taille induit une augmentation de la probabilité d’avoir des « ponts rocheux »
entre les deux massifs séparés par une discontinuité. Ces ponts, ont alors un rôle de renfort qui induira
une résistance au cisaillement de la discontinuité plus importante.

Pellet et al. (2013) ont montré également l’influence de la teneur en eau de l’éprouvette cisaillée sur la
résistance au pic obtenue. Les essais de cisaillement direct étaient menés sur des roches argileuses
(teneur approximative en argile: 50%) et une discontinuité saturée en eau. Les auteurs ont observé une
diminution importante de la résistance au pic de près de 50% par rapport à des éprouvettes sèches.

2.3 Phase Post-pic

Durant la phase post pic, la contrainte tangentielle diminue progressivement avec l’augmentation du
déplacement tangentiel. Cette diminution est principalement due à la destruction des aspérités qui ne
s’opposent donc plus au cisaillement. Pour un déplacement suffisamment grand, la contrainte
tangentielle atteint un palier comme présenté sur la courbe a de la figure 2.1 et qui correspond à la
résistance résiduelle de l’éprouvette (Panet, 1λ76).

Dans le cas de joints rocheux dont la rugosité a été fortement diminuée par attaque chimique,
σouailletas et al. (2013) ont observé l’absence de pic caractéristique des joints lisses mais ont assisté
également à l’augmentation continue de la contrainte tangentielle (figure 2.5). δes auteurs n’ont pas
avancé d’explications quant à l’obtention de ce comportement.

Figure 2.5 Courbes de contraintes tangentielles et normales en fonction du déplacement tangentiel


pour des joints sains et endommagés d’après σouailletas et al. (2013). Les limites des zones colorées
correspondent aux échantillons extrêmes et les traits continu à la moyenne. Le trait en pointillé
correspond à l’évolution de la contrainte normale au cours de l’essai.

Dans le cas de la réalisation d’essais cycliques sur des joints rocheux naturels ou des joints artificiels,
plusieurs auteurs ont montré que les contraintes tangentielles durant la phase post pic étaient
différentes entre le sens de cisaillement aller et le sens de cisaillement retour. Ce phénomène est

162
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

d’autant plus marqué que la contrainte normale appliquée durant l’essai est faible (Fox et al. 1λλ8, δee
et al., 2001). Deux explications ont été avancées pour expliquer ce phénomène : différences de
déplacement normal des éprouvettes dans les deux sens de cisaillement selon Krahn et Morgenstern
(1λ7λ), aspérités cisaillées durant la phase aller de l’essai qui ne s’opposent donc plus au cisaillement
lors de la phase retour (Jing et al., 1992).

Des essais de cisaillement cycliques ont également montré l’influence importante du nombre de cycles
de cisaillement et de la contrainte normale appliquée durant ces essais sur la résistance au cisaillement.
Cette influence est due à la dégradation des aspérités de la surface de cisaillement (Jafari et al., 2003 ;
Lee et al., 2001).

Enfin Jafari et al. (2003) ont également observé que l’augmentation de la vitesse de cisaillement
engendre une diminution de la résistance au cisaillement (au pic mais aussi résiduelle) pour une
contrainte normale identique. Ces résultats ont également été observés par Biran et al. (2009) cité par
Hoang (2010) pour des joints rocheux sciés. δ’influence de la vitesse était toutefois plus prononcée
pour des joints lisses que pour des joints rugueux.

2.4 Les différents chemins de chargement possibles

Les essais de cisaillement direct peuvent être réalisés en suivant différents chemins de chargement qui
correspondent à différentes conditions in situ (figure 2.6).

Figure 2.6 Schémas de correspondance entre les conditions de cisaillement in situ et au laboratoire. A
gauche, cisaillement à force normale constante, FNC. A droite, cisaillement à rigidité normale
constante KNC d’après Leichnitz (1985) cité par CFMR (2000).

Quatre principaux types d’essais existent :

- δ’essai à force normale constante (FσC), comme son nom l’indique, est réalisé avec une force
normale appliquée qui ne varie pas au cours de l’essai. δa conséquence principale de cette
condition est l’augmentation progressive de la contrainte normale appliquée à l’éprouvette au
cours de l’essai du fait de la réduction de la surface soumise au cisaillement (diminution due
au déplacement tangentiel). Ce type d’essai est représentatif, in situ, d’un glissement de bloc

163
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

en surface et pour lequel la seule force appliquée au plan de glissement est le poids propre du
bloc.
- δ’essai à contrainte normale constante (CσC), implique la variation au cours de l’essai de la
force normale appliquée en fonction de la surface cisaillée à l’instant t afin de respecter à tout
moment la consigne de contrainte.

- δ’essai à rigidité normale constante (KσC), pour lequel l’effort normal est appliqué de sorte à
maintenir constant le rapport entre la variation de contrainte normale et la variation de
déplacement normal notée = � ⁄ . Ce rapport K représente in situ, la rigidité normale
du massif entourant la fracture. Ce type d’essai est représentatif de ce qui peut être observé
dans le cas d’excavations souterraines pour lesquelles le glissement d’un bloc est conditionné
par la rigidité des blocs entourant la fracture.

- L’essai à volume contrôlé (VC) pour lequel le déplacement normal est maintenu constant par
variation de la contrainte normale qui sera augmentée dans le cas d’un comportement dilatant
du joint ou réduite dans le cas d’un comportement contractant.

Les essais de cisaillement direct sur discontinuités permettent de recréer en laboratoire des conditions
approchant l’état in situ, que ce soit par le biais des essais à rigidité constante dans le cas
d’excavations souterraines ou encore l’essai à force normale constante pour des glissements en
surface. C’est donc ce dernier type d’essai qui semble être le plus approprié pour reproduire au mieux,
les conditions que nous pouvons observer dans le cas d’excavation à l’air libre dans les schistes
briovériens.

2.5 Principaux critères de résistance au cisaillement au pic

Dans cette partie, les principaux critères permettant de relier la contrainte de cisaillement au pic à la
contrainte normale appliquée au joint sont présentés succinctement.

 Critère de Mohr-Coulomb :

Il s’agit du critère le plus simple et qui est principalement utilisé dans le cadre de joints lisses. Son
expression est la suivante :

� = + � �an � (2.2)

Avec C la cohésion du joint et � son angle de frottement.

 Critère Bilinéaire :

δe comportement d’un joint rugueux étant dilatant, Patton (1λ66) a proposé un critère de rupture
tenant compte de ce fait. En effet, à partir d’essais réalisés sur des éprouvettes artificielles et dont les
surfaces de cisaillement étaient taillées en dents de scie (figure 2.7), Patton montre que deux modes de
rupture peuvent survenir selon la contrainte normale appliquée.

164
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Figure 2.7 Courbes contrainte tangentielle-contrainte normale pour le modèle bilinéaire (Patton,
1966).

Pour une contrainte normale inférieure à une certaine valeur � , le cisaillement s’effectue par
glissement le long des aspérités, le critère s’écrit selon la relation (2.3) :

� = � �an � + � � � <� (2.3)

Avec � l’angle de frottement entre deux surfaces macroscopiquement lisses et planes et i l’angle de
dilatance.

Pour une contrainte normale supérieure ou égale à la contrainte � , le cisaillement s’effectue au


travers des aspérités qui sont détruites. δa contrainte de cisaillement au pic s’exprime alors selon la
relation (2.4) :

� = + � �an � � � ≥� (2.4)

Avec � l’angle de frottement résiduel et la cohésion apparente.

 Critère de Barton :

Ce critère, initialement proposé par Barton (1973), est de nature semi-empirique et fait intervenir
d’une part la résistance à la compression simple de la roche saine et d’autre part la rugosité des
épontes cisaillées. Suite à différentes évolutions, il prend désormais la forme présentée en équation
2.5.

�=� × [ × log +� ] (2.5)


Avec � la contrainte normale, � l’angle de frottement correspondant au � du critère bilinéaire,


JRC (Joint Roughness Coefficient) le coefficient de rugosité des épontes, JCS (Joint Compressive
Strength) correspondant à la résistance à la compression simple du joint assimilée à celle de la roche
saine. δe JRC d’une discontinuité peut être évalué en comparant son profil avec les profils de rugosité
établis par Barton et Choubey (1977) et rappelés en figure 2.8.

165
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

 Autres critères

D’autres critères reliant la contrainte de cisaillement au pic et la contrainte normale existent parmi
lesquels le critère de Ladanyi et Archambault (1969) modifié par la suite par Amadei et Saeb (1990)
ou encore le critère de Gerrard (1986).

Figure 2.8 Profils de rugosité standard pour des surfaces de discontinuité d’après Barton et Choubey
(1977).

2.6 Conclusions

De nombreux facteurs influencent les caractéristiques mesurées (contrainte de cisaillement au pic ou


résiduel, angle de dilatance, rigidité tangentielle…). Certains sont liés au matériau testé, qu’il soit
naturel ou artificiel : rugosité, taille de l’éprouvette, composition minéralogique…D’autres sont liés
aux conditions de réalisation de l’essai μ taille de l’éprouvette, niveau de contrainte normale, vitesse de
cisaillement, présence d’eau, sollicitations cycliques…

Dans le cas de la caractérisation des schistes du Briovérien, différents éléments ont nécessité d’adapter
l’essai de cisaillement au matériau testé. En effet, la grande variabilité d’une part et la fragilité de
certains échantillons d’autre part n’ont pas permis de réaliser des éprouvettes normalisées. La quantité
limitée de matériau disponible pour les essais de cisaillement a conduit à la réalisation d’essais

166
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

cycliques afin d’augmenter le nombre de points de mesures. De plus, la boite de Casagrande utilisée
n’a permis de travailler qu’à force normale constante et n’a pas permis d’atteindre des contraintes
normales très élevées. Malgré ces différents éléments, les essais réalisés et présentés dans la suite de
ce chapitre, ont permis de constituer une première base de données d’angles de frottement et de
cohésion pour un nombre important de faciès et de sites de prélèvement. Cette base de données devra
être complétée avec des résultats d’essais sur de nouveaux prélèvements afin de continuer à l’enrichir
et qu’elle constitue une base fiable utilisable par l’ingénieur.

3. Méthode et matériels utilisés


3.1 Dispositif expérimental

3.1.1 Machine de cisaillement

La machine de cisaillement utilisée est un modèle dédié à la caractérisation des sols. Les gammes
d’effort sont limitées à la fois pour l’effort vertical applicable et pour l’effort horizontal de
cisaillement à 5 kN. δ’essai est piloté en vitesse (vitesse maintenue constante tout au long de l’essai
par asservissement) et une chaine d’acquisition permet l’enregistrement des déplacements horizontaux
et verticaux et de l’effort de cisaillement en cours d’essai. Le dispositif complet est présenté en figure
3.1.

La demi-éprouvette supérieure de l’éprouvette est maintenue immobile tandis que la partie inférieure
est entrainée à vitesse constante avec le chariot mobile.

1 : Echantillon

2 : Capteur de
déplacement
2 vertical

3 : Capteur de
1
4 déplacement
horizontal
3
4 : Capteur
d’effort de
cisaillement

5 : Masse pour
effort normal
5

Figure 3.1 Dispositif de cisaillement avec éprouvette et chargement vertical en place.

Comme cela est visible sur la photo de la figure 3.1, la mesure de déplacement vertical est réalisée
assez loin de l’éponte. σéanmoins, l’impact de cette disposition est limitée par la nature
« indéformable » du dispositif d’assemblage (vis, plaque et mortier de calage) compte-tenu du faible

167
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

niveau de contrainte normale appliquée à l’éprouvette et que ces matériaux sont beaucoup plus
résistants que la matrice constitutive des épontes.

3.1.2 Boite de cisaillement et préparation des éprouvettes

δa difficulté de taillage du matériau n’a pas permis la réalisation d’éprouvettes de dimensions fixées.
Ainsi, les deux épontes de chaque éprouvette ont été scellées dans un mortier à base de ciment à prise
rapide dans un moule de dimensions fixées.

Le coulage a été réalisé en deux temps. δ’éponte inférieure a été tout d’abord positionnée de sorte à
avoir un plan de cisaillement le plus horizontal possible. δe mortier a ensuite été coulé jusqu’à un
niveau inférieur à environ 5 mm du plan de la discontinuité à tester. Pour éviter la pollution de la
discontinuité par le mortier de scellement, celle-ci a été protégée par un ruban adhésif. De plus, pour
ne pas avoir de contact entre les mortiers de scellement des parties inférieures et supérieures, une
plaque en polystyrène a été placée autour de l’éprouvette au niveau du plan de cisaillement. δe
coulage du mortier de scellement de l’éponte supérieure a alors été réalisé par le dessus, la plaque de
polystyrène servant de coffrage. δe démoulage complet de l’éprouvette était effectué 48h après le
coulage de l’éponte supérieure. Après démoulage, l’éprouvette a été positionnée en deux temps dans la
boite de cisaillementμ d’abord l’éponte inférieure positionnée et maintenue par vissage puis l’éponte
supérieure placée et ajustée sur l’éponte inférieure avant d’être également maintenue par serrage. δes
deux demi-boites ont ensuite été vissées l’une à l’autre pour prévenir tout mouvement des épontes
durant la mise en place et la phase d’application du chargement vertical (normal à la discontinuité).
Celui-ci était appliqué sur une plaque en acier afin de répartir au mieux l’effort sur la surface en
mortier et éviter ainsi tout phénomène de poinçonnement de celui-ci.

δ’ensemble des étapes de préparation d’une éprouvette est représenté en figure 3.2.

La résolution des mesures pour les essais de cisaillement sont les suivantes :

- Force : ± 0,001 kN
- Déplacements : ± 0,01 mm
- Temps : 1 mesure toutes les deux secondes
- Surface échantillon : ± 1 mm²

La précision des essais réalisés est donc principalement conditionnée par la mesure de surface de
cisaillement.

168
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

(a)

(b)

(c)

Vis de
serrage
(d)

Figure 3.2 Les différentes étapes de préparation des éprouvettes. (a) Coulage de l’éponte inférieure.
(b) Mise en place du coffrage en polystyrène et du ruban adhésif. (c) Eponte supérieure coulée,
coffrage et adhésif enlevés. (d) Mise en place de l’éprouvette dans la boite de cisaillement et
maintenue par un système de vis.

169
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

3.2 Programme expérimental

δ’objectif de ces essais est d’évaluer les caractéristiques de cisaillement (cohésion, angle de
frottement) des discontinuités. Comme pour les essais de compression uniaxiale, les éprouvettes
utilisées pour la réalisation des essais de cisaillement direct sont issues de blocs prélevés sur chantier
ou sur des talus. La fracturation importante du matériau prélevé dans la plupart des sites a permis de
réaliser un nombre relativement important d’éprouvettes (90 éprouvettes réalisées et testées).
Cependant, comme pour les essais de compression, les difficultés de taillage n’ont pas permis de
réaliser des éprouvettes de taille suffisante respectant les normes d’essais (AFστR 2003). La taille
moyenne des surfaces apparentes cisaillées varie entre 14 et 19 cm2 (alors que l'essai AFNOR
préconise 60 cm²) δe tableau répertoriant l’ensemble des éprouvettes testées (dimensions, JRC,
conditions d’essais sèche ou humide) est présenté en annexe 5.

Les discontinuités testées sont toutes ouvertes, les deux épontes étant complètement séparées. Selon
les sites, 4 à 12 éprouvettes ont été confectionnées et cisaillées, la moitié en condition sèche et l’autre
moitié en conditions humides. Les essais réalisés en condition sèche sont menés sur des éprouvettes
conservées à température ambiante et cisaillées en l’état tandis que les essais réalisés en conditions
humides consistent à immerger les éprouvettes pendant une durée de 5 minutes avant essai sans mise
en charge (pas de contrainte normale appliquée) afin d’obtenir une discontinuité humide.

δ’ensemble des essais a été réalisé à force normale constante. Ce type d’essai se rapprochant, d’une
part, des conditions possibles de glissement in situ en surface et d’autre part il était le plus adapté à
notre matériel d’essai. δes essais ont été réalisés à un niveau de contrainte initiale normale faible
s’échelonnant de 25 kPa à 500kPa. δ’essai étant réalisé à force normale constante, les contraintes
normale et tangentielle appliquées à l’éprouvette varient au cours de l’essai en fonction de la surface
réellement cisaillée. Par la suite, les valeurs des contraintes normales et tangentielles présentées sont
corrigées de la variation de surface cisaillée.

La détermination des caractéristiques de cisaillement est habituellement réalisée à partir des résultats
d’essais réalisés sur plusieurs éprouvettes cisaillées sous différentes valeurs de la contrainte normale.

Dans notre cas, compte tenu du faible nombre d’éprouvettes par site, lié aux difficultés de taillage du
matériau, le choix a été fait de réaliser, sur une même éprouvette plusieurs cisaillement en augmentant,
entre chaque cisaillement, la contrainte normale appliquée (Jafari et al., 2003 ; Pellet et al., 2013). La
procédure suivie a été la suivante : chaque éprouvette est cisaillée à une vitesse constante de
0,5mm/min, sur une distance suffisante pour atteindre la résistance résiduelle (comprise entre 3 et
3.5mm pour la majorité des essais), puis cisaillée en sens inverse pour retourner en position d’origine.
A l’issue de l’essai, l’éprouvette est déchargée avant de procéder à une augmentation de charge
normale pour l’essai suivant. Chaque éprouvette subit ainsi entre 3 et 5 cycles de cisaillement
aller/retour. Ce mode opératoire permet de multiplier artificiellement le nombre de mesures réalisées
pour un même prélèvement et pallier ainsi le faible nombre d’éprouvettes testés par site mais présente
l'inconvénient d’endommager au fur et à mesure des cycles la surface cisaillée.

Pour chaque site, entre 3 et 4 éprouvettes ont ainsi été testées en condition sèche, et autant en
conditions humides. Pour cette condition, l’immersion de l’éprouvette était réalisée avant toute mise
en charge pendant une durée de 5 minutes et ceci afin de permettre une bonne humidification de la
surface de la discontinuité. Du fait de la faible taille des éprouvettes testées, les résultats du
cisaillement sur une éprouvette ne sont pas forcément représentatifs du comportement d’une

170
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

discontinuité à l’échelle du massif mais caractérisent l’éprouvette. δa réalisation de cisaillement sur


plusieurs éprouvettes permet néanmoins d’estimer des caractéristiques mécaniques réalistes pour le
matériau.

4. Résultats

Pour chaque éprouvette testée, la valeur du JRC de la discontinuité a été évaluée à l’aide des profils
présentés en figure 2.8 (page 151). Les valeurs retenues sont présentés dans le tableau de définition
des éprouvettes présent en annexe 5. Une forte variabilité des rugosités de surface peut être observée.
Globalement, les éprouvettes gréseuses présentent des JRC plus élevés que les éprouvettes argileuses
même si une variabilité intra-site peut être observée conduisant pour certaines éprouvettes issues de
faciès argileux à des valeurs de JRC élevées.

4.1 Influence de la vitesse de cisaillement sur les résultats

La norme expérimentale, XP P94-424 (AFNOR, 2003) sur le cisaillement direct selon une
discontinuité de roche recommande d’effectuer le cisaillement à une vitesse inférieure à 1mm/min.
Afin d’évaluer l’impact de la vitesse cisaillement sur les résultats obtenus, trois vitesses ont été
testées : 0.1mm/min, 0.5mm/min et 1 mm/min.
L’influence de la vitesse a été testée sur trois sites de prélèvement (J4, E, L), pour lesquels les
matériaux étaient disponibles en quantité suffisante. Les sites choisis étaient représentatifs des
différents types de discontinuités rencontrées (très rugueuses pour le site E, moyennement rugueuses
pour le site J4 et lisse pour le site L).

4.1.1 Site J, faciès 4

Pour les éprouvettes issues du site J, faciès 4, trois essais à trois valeurs différentes de la contrainte
normale initiale (60 kPa, 120kPa et 280 kPa) ont été réalisés. Les éprouvettes testées ont les numéros :
1,3,4,5,6,11,12,13,14. La contrainte tangentielle est calculée pour chaque point d’acquisition en
prenant en compte la diminution de la surface réellement exposée au cisaillement (déplacement relatif
des épontes). Les résultats de ces essais, en termes de courbes de cisaillement (évolution de la
contrainte tangentielle en fonction du déplacement tangentiel) sont présentés en figures 4.1 à 4.3.
300
250
200
Contrainte tangentielle (kPa)

150
100 J4 v = 0,1 mm/min
50
J1 v = 0,5 mm/min
0
-50 J12 v = 1 mm/min
-100
-150
-200
-250
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
Déplacement tangentiel Us (mm)
Figure 4.1 Evolution de la contrainte tangentielle en fonction du déplacement tangentiel pour trois
vitesses de cisaillement différentes – site J4 – condition sèche – JRC= 4-5 – � � =65 kPa.

171
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

300
250
200
Contrainte tangentielle (kPa)

150
100
50 J14 v = 0,1 mm/min
0 J11 v = 0,5 mm/min
-50 J13 v = 1 mm/min
-100
-150
-200
-250
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
Déplacement tangentiel Us (mm)

Figure 4.2 Evolution de la contrainte tangentielle en fonction du déplacement tangentiel pour trois
vitesses de cisaillement différentes – site J – condition sèche – JRC= 5-6 – � � =120 kPa.

300
250
200
Contrainte tangentielle (kPa)

150
100
J5 v = 0,1 mm/min
50
J3 v = 0,5 mm/min
0
J6 v = 1 mm/min
-50
-100
-150
-200
-250
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
Déplacement tangentiel Us (mm)

Figure 4.3 Evolution de la contrainte tangentielle en fonction du déplacement tangentiel pour trois
vitesses de cisaillement différentes – site J – condition sèche – JRC= 3-4 – � � =280 kPa.

Contrairement à ce qui est reporté dans la littérature, pour les éprouvettes issues du site de prélèvement
J, l'augmentation de la vitesse de cisaillement conduit plutôt à une augmentation de la résistance au
cisaillement dans le cas de contrainte normale faible (figure 4.1) mais également de la contrainte
normale la plus forte (figures 4.3). Par résistance au cisaillement, il s’entend la contrainte de
cisaillement moyenne le long du palier de contraintes (pas de pic de contrainte identifiable). Pour une
contrainte normale de 120 kPa, la résistance au cisaillement résiduelle pour les essais à 0,1mm/min et
0,5mm/min tend vers la même limite (figure 4.2). Toutefois l’augmentation de la vitesse jusqu’à
1mm/min, pour une contrainte normale faible, conduit à une diminution du niveau de la résistance au
cisaillement par rapport à un essai réalisé à 0,5 ou 0,1 mm/min figure 4.3).

Pour mieux appréhender l’influence de la vitesse, les résultats sont présentés dans le plan de εohr en
figure 4.4. Les différences observées entre les essais réalisés avec des vitesses de 0,1mm/min et ceux à

172
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

0,5 mm/min ne sont pas très marqués. La vitesse de 1 mm/min conduit à une résistance plus faible
pour un niveau de contrainte normale plus élevé. Il semble donc que la vitesse a une influence au-delà
d’un certain seuil.

300
v = 0,1 mm/min
250 v = 0,5 mm/min
v= 1 mm/min
200
(kPa)

150

100

50

0
0 50 100 150 200 250 300
n (kPa)

Figure 4.4 Influence de la vitesse de cisaillement sur la contrainte atteinte au palier.

Pour des contraintes normales plus importantes, l’impact de la vitesse de cisaillement semble plus
réduit (figures 4.2 et 4.3). Avec l’augmentation de la contrainte normale, un déplacement tangentiel
plus important avant de mobiliser la résistance maximale dans le sens retour peut être observé (figure
4.3). Cela traduit une plus grande difficulté pour mobiliser la surface de cisaillement dans ce sens. En
effet, en appliquant une contrainte normale plus élevée la surface de cisaillement est davantage
endommagée dans le sens aller qu’avec une contrainte normale faible. Un plus grand nombre
d’aspérités ayant été détruite lors du cisaillement aller, elles ne peuvent plus être mobilisées sur le sens
retour.

4.1.2 Site E et L

Les éprouvettes testées, issues du prélèvement J, sont peu rugueuses (JRC variant de 3 à 6) et à
tendance gréseuse. δ’influence de la vitesse de cisaillement a été testée pour des discontinuités plus
rugueuses (prélèvement E, JRC de 8) et moins rugueuses (prélèvement L, argileux et rugosité faible,
JRC de 3). Pour ces deux conditions de rugosité supplémentaires, trois éprouvettes ont été cisaillées
sous une contrainte normale de 120 kPa et pour les trois vitesses de cisaillement utilisées
précédemment (0,1 mm/min, 0,5 mm/min et 1 mm/min). Les résultats de ces essais sont présentées en
figure 4.5 et 4.6.

173
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

250

200

150
Contrainte tangentielle (kPa)

100
E11 v = 0,1mm/min
50
E12 v = 0,5mm/min
0 E13 v = 1mm/min

-50

-100

-150
0 1 2 3 4 5 6
Déplacement tangentiel Us (mm)

Figure 4.5 Influence de la vitesse sur les courbes de cisaillement – site E – condition sèche – JRC= 8-
10, � � =120 kPa.

Pour les essais réalisés sur les discontinuités présentant le JRC le plus élevé (figure 4.5), des variations
marquées de la contrainte tangentielle au cours de l’essai sont observées. Ces variations sont
caractéristiques d’éprouvettes à forte rugosité (Hoang, 2010). Si la résistance au cisaillement atteinte
est la plus élevée pour la vitesse la plus faible, les résultats ne mettent pas en avant d’influence
significative de la vitesse de cisaillement (nota : le décrochage de contrainte après 1,8 mm de
cisaillement pour l’essai à 0,1mm/min est dû à la rupture d’un coin de l’éprouvette).

200

150
Contrainte tengentielle (kPa)

100
L13 v = 0,1 mm/min
50 L14 v = 0,5 mm/min
L15 v = 1 mm/min

-50

-100
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Déplacement tangentiel Us (mm)

Figure 4.6 Influence de la vitesse sur les courbes de cisaillement – site L – condition sèche – JRC= 2-
3, � � =120 kPa.

Concernant les essais réalisés pour le JRC le plus faible (prélèvement L, figure 4.6), la présence d’un
pic de contrainte prononcé pour l’essai réalisé à 0,1mm/min peut être notée. δa très faible variation de
contrainte observée durant les essais est caractéristique d’une discontinuité très peu rugueuse. δa

174
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

contrainte résiduelle atteinte pour les essais à 0,1mm/min et 0,5mm/min sont proches (environ 70
kPa). Dans ce cas encore, la vitesse de cisaillement utilisée n’a pas d’influence significative sur les
résultats de l’essai.

Pour les essais réalisés à 0,5mm/min et 1mm/min, le cisaillement a été réalisé jusqu’à un déplacement
tangentiel supérieur à 6 mm afin d’observer le comportement de la discontinuité lors d’un cisaillement
sur une grande longueur. Il est intéressant de noter que lorsqu’un seuil (essai à 0,5mm/min) ou un
plateau (essai à 1mm/min) est atteint, la poursuite de l’essai n’apporte pas d’information
supplémentaire. Ainsi, la longueur de cisaillement est limitée à 4 mm, pour la plupart des essais
ultérieurs.

4.1.3 Conclusions et choix

δes essais réalisés pour différentes vitesses de cisaillement n’ont pas mis en évidence d’influence
significative (à l’exception de la vitesse la plus élevée et pour le niveau de contrainte le plus élevé
également) de la vitesse de cisaillement sur les courbes de cisaillement. Par la suite, une vitesse de
cisaillement de 0,5 mm/min a été utilisée pour l’ensemble des essais. Cette vitesse respecte les
préconisations de la norme XP P94-424 (vitesse inférieure à 1 mm/min), et permet d’obtenir des
durées d’essais relativement faibles (inférieures à 20 minutes).

4.2 Influence de la rugosité sur les courbes de cisaillement

Pour analyser l’influence de la rugosité sur les courbes de cisaillement, les résultats issus de sites de
prélèvements correspondant à une faible rugosité et à une forte rugosité des discontinuités sont
présentés.

Les éprouvettes représentatifs des discontinuités à faible rugosité présentés ici sont issues des sites A
(faciès beige argileux) et C (faciès 3 pour ce dernier soit beige argileux). Les éprouvettes
représentatives des discontinuités à forte rugosité présentés sont quant à elles issues des sites E (faciès
gris gréseux) et K (faciès 2 pour ce dernier soit gris/vert compact et gréseux).

4.2.1 Discontinuités à faible rugosité

Les éprouvettes retenues dans cette partie sont issues des sites A et C3, présentant un faciès beige
argileux. Il s’agit dans les deux cas d’éprouvettes à forte teneur en argile (cf. chapitre 3). Les
éprouvettes testées (n°1 et 4 pour le site A, et n° 1 et 3 pour C3) présentent toutes des JRC compris
entre 2 et 3 (annexe 5). Les courbes de cisaillement obtenues sont présentés en figures 4.7 et 4.8.

175
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

300 300
(a) (b)
250 250

200 200
Contrainte tangentielle s (kPa)

Contrainte tangentielle s (kPa)


150 150

100 100

50 50

0 0
ni=55 kPa ni=185 kPa
-50 -50
ni=110 kPa ni=215 kPa
-100 -100 ni=245 kPa
ni=160 kPa
-150 ni=210 kPa -150 ni=275 kPa
ni=260 kPa ni=305 kPa
-200 -200
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
Déplacement tangentiel Us (mm) Déplacement tangentiel Us (mm

Figure 4.7 (a) Site A - Eprouvette 1 – condition sèche – JRC= 2, � � =55 kPa ; (b) Site A - Eprouvette
4 – condition sèche – JRC= 3, � � =185 kPa.

300 300
(a) (b)
250 250
Contrainte tangentielle s (kPa)

200 200
Contrainte tangentielle s (kPa)

150 150

100 100

50 50

0 0

-50 ni=60 kPa -50 ni=180 kPa


ni=120 kPa ni=215 kPa
-100 -100
ni=180 kPa
ni=265 kPa
ni=240kPa -150
-150 ni=295 kPa
ni=300 kPa -200
-200
0 1 2 3 4 5
0 1 2 3 4 5
Déplacement tangentiel Us (mm) Déplacement tangentiel Us (mm)

Figure 4.8 (a) Site C3- Echantillon 1 – condition sèche – JRC= 3, � � =60 kPa ;(b) Site C3-
Echantillon 3 – condition sèche – JRC= 3, � � =180 kPa.

En figures 4.7(a) et 4.8(a), les courbes présentées correspondent respectivement aux éprouvettes A1 et
C3-1. Il s’agit d’éprouvettes pour lesquelles le premier chargement normal appliqué est dit « faible »
( ni= 55 kPa pour A1 et ni = 60 kPa pour C3-1). En revanche, en figures 4.7(b) et 4.8(b) les
éprouvettes ont été testées avec un premier chargement normal dit « fort » μ ni = 185 kPa pour
l’éprouvette A4 et ni = 180 kPa pour l’éprouvette C3-3.

δe comportement au cisaillement observé pour ces éprouvettes est caractéristique d’une discontinuité
peu rugueuse. En effet, dès le premier chargement, notamment sous faible contrainte normale (55 kPa
pour A1 et 60 kPa pour C3-1), l’absence de pic de contrainte et l'existence d’un palier sont à noter.

Pour l’éprouvette A1 (Figure 4.8(a)), et pour les cycles de chargement menés pour une contrainte
normale supérieure à 160 kPa, toutefois l’apparition d’une phase intermédiaire entre la phase de

176
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

chargement initial (augmentation importante de la contrainte tangentielle) et le palier où la contrainte


tangentielle augmente encore avec le déplacement tangentiel est à noter, mais de manière moins
prononcée que pour des faibles déplacements. Ce phénomène s’accentue avec l’augmentation de la
contrainte normale. Des courbes de cisaillement présentant cette forme ont été obtenues par Armand
(2000) sur des joints lisses en mortier dont le plan de discontinuité était incliné par rapport au plan de
cisaillement. Dans le cas de notre éprouvette, bien que la discontinuité fut globalement horizontale, le
plan n’était pas parfaitement lisse et une faible inclinaison du plan ont conduit à une augmentation de
la contrainte tangentielle. Ce phénomène a pu être observé pour des éprouvettes peu rugueuses comme
A1 mais présentant une « cassure au niveau de son plan » (schéma et photo en figure 4.9) ou pour des
éprouvettes très rugueuses conduisant à des variations du plan du joint importantes. δ’impact de
l’inclinaison relative des discontinuités sur l’exploitation des essais sera discuté dans la partie
interprétation des essais.

Cassure

(a)

(b)

Figure 4.9 (a) Schéma présentant une discontinuité lisse avec une cassure au niveau du plan de
cisaillement.(b) Exemple représentatif (éprouvette D2).

Dans le cas de l’éprouvette A1, la contrainte tangentielle lors du cisaillement dans le sens retour est
beaucoup plus faible que dans le sens aller (division par un facteur 2 environ). δ’interprétation issue
de cette observation est que la dégradation des aspérités, même si celles-ci sont peu prononcées,
entraine une diminution importante de la contrainte tangentielle.

δ’augmentation de la contrainte normale appliquée permet d'observer une dégradation des aspérités à
chaque cycle de cisaillement, postérieur au cycle initial. En effet, en appliquant un effort normal plus
important, le cisaillement va solliciter les aspérités qui non pas été cisaillées lors des cycles
précédents.

177
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

La dégradation de la surface des épontes est toutefois en partie compensée par une meilleure
imbrication des épontes permettant de solliciter plus d’aspérités (voir schéma en figure 4.10).

Figure 4.10 Schéma illustrant la compensation de la dégradation de la surface de cisaillement par


l’augmentation de la contrainte normale appliquée à l’éprouvette.

δ’éprouvette C3-3 (figure 4.8(a)) correspond à un faciès peu rugueux et fortement argileux.
Contrairement à l’éprouvette lisse (A1) sous faible contrainte, aucune phase intermédiaire, présentant
une augmentation moins forte de la contrainte tangentielle à l’issue de la mise en charge initiale, n’est
observée. Le palier de contrainte tangentielle est atteint directement après une phase initiale quasi
linéaire (figure 4.8(b)).

De plus, pour l’éprouvette C3-3 (figure 4.8(b)), la contrainte tangentielle atteinte dans le sens de
cisaillement retour est quasiment identique à celle dans le sens aller. Ce phénomène peut être
interprété comme une conséquence de la très faible rugosité de l’éprouvette testée pour laquelle
malgré une contrainte normale appliquée relativement forte, la dégradation de la surface de
cisaillement reste faible. Le phénomène se poursuit au cours des cycles de cisaillement même si la
résistance au cisaillement dans le sens retour, par rapport au sens aller, diminue au fur et à mesure des
cycles.

δes courbes d’évolution du déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel obtenus au


cours de ces mêmes essais sont données figures 4.11 et 4.12 pour les éprouvettes A1 et C3-3. Dans le
cas de l’éprouvette A1, une augmentation de la hauteur en cours de cisaillement est observée (figure
4.11, comportement apparent dilatant) alors que dans les autres cas, la hauteur en cours de cisaillement
diminue (figure 4.12, comportement apparent contractant).

178
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Pour l’éprouvette A1, l’angle de dilatance de l’éprouvette (figure 4.11(a)) diminue peu avec
l’augmentation de la contrainte normale appliquée, passant de λ° pour une contrainte normale de 55
kPa à 7° pour une contrainte de 275 kPa. δa part de l’usure progressive des aspérités au cours des
cycles dans la diminution de l’angle de dilatance est réduite pour le cas d’éprouvettes peu rugueuses
tels qu’A1. Cette faible diminution peut également être expliquée par la formation d’une pellicule de
matériau broyé entre les épontes qui est de plus en plus fine avec l’augmentation de la contrainte
normale.

0,6 10
A1a ni=
0,5 55 kPa 9
Déplacement normal Un (mm)

A1b ni= 8
0,4

Angle de dilatance (°)


110 kPa 7
0,3 A1c ni=
160 kPa 6
0,2 A1d ni= 5
210 kPa
0,1 A1e ni= 4
260 kPa 3
0
2
-0,1 1
(a) (b)
-0,2 0
0 1 2 3 4 5 6 0 50 100 150 200 250 300
Déplacement tangentiel Us (mm) Contrainte normale initiale ni (kPa)

Figure 4.11 (a) Courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour une
même éprouvette (A1), lisse, en conditions sèches avec augmentation de la contrainte normale à
chaque nouvel essai. (b) Evolution de l’angle de dilatance avec la contrainte normale appliquée.

0,02
Déplacement normal Un (mm)

-0,02 C3 3a ni=180 kPa


-0,04 C3 3b ni=215 kPa
-0,06 C3 3c ni=265 kPa

-0,08 C3 3d ni=295 kPa

-0,1

-0,12
0 1 2 3 4
Déplacement tangentiel Us (mm)
Figure 4.12 Courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour une même
éprouvette (C3 3), lisse, en conditions sèches avec augmentation de la contrainte normale à chaque
essai.

δ’éprouvette C3 étant lisse et parfaitement plane, aucune dilatance n’est observée (figure 4.12). La
discontinuité est contractante tout au long de l’essai de cisaillement. Cette contractance peut
s’expliquer par le fait que les deux épontes ne sont pas parfaitement imbriquées initialement, la
contractance est donc maximale lors du premier essai (C3-3A). δ’éprouvette reste contractante lors
des cycles suivant mais dans une moindre mesure. La contractance lors de ces cycles ultérieurs est due

179
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

à l’usure des aspérités de la surface de cisaillement. Ces dernières étant microscopiques dans le cas
d’un joint lisse, la contractance est de très faible amplitude.

Ces observations corroborent celles faite précédemment à partir des courbes de cisaillement, et
semblent confirmer que les discontinuités des éprouvettes C3-3, C3-1 et A4 correspondent à une
rugosité lisse, alors que la discontinuité de l’éprouvette A1 présente une rugosité plus importante.

4.2.2 Discontinuités à forte rugosité

Les éprouvettes issues des sites E et K, présentent respectivement un faciès relativement rugueux,
moyennement argileux et un faciès rugueux, très faiblement argileux (cf. chapitre 3). Les éprouvettes
testées (n°1 et 3 pour les deux sites) présentent toutes des JRC compris entre 9 et 14 (annexe 5). Les
courbes de cisaillement obtenues pour l’ensemble des éprouvettes sont présentées en figures 4.13 et
4.14.

Les courbes présentées en figures 4.13(a) et 4.14(a), correspondent respectivement aux éprouvettes E1
et K1 pour lesquelles le premier chargement normal est faible ( ni = 30 kPa pour E1 et ni = 60 kPa
pour K1). A l’inverse, en figures 4.13(b) et 4.14(b) sont présentés les résultats obtenus avec un
premier chargement normal fort ( ni = 150 kPa pour E3 et ni = 200 kPa pour E2).

400 400
(a) (b)
300 300
Contrainte de cisaillement s en kPa
Contrainte de cisaillement s (kPa)

200 200

100 100

0 0

-100 ni=30 kPa -100


ni=150 kPa
ni=55 kPa
-200 ni=90 kPa ni=205 kPa
-200
ni=115 kPa ni=260 kPa
ni=200 kPa ni=310 kPa
-300 -300
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
Déplacement tangentiel Us (mm) Déplacement tangentiel Us (mm)
Figure 4.13 (a) Site E - Eprouvette 1 – condition sèche – JRC= 9, � � =30 kPa ; (b) Site E - Eprouvette
3 – condition sèche – JRC= 10, � � =150 kPa.

180
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

400 400
(a) (b)
300 300

Contrainte tangentielle s (kPa)


Contrainte tangentielle s (kPa)

200 200

100 100

0 0
ni=60 kPa ni=200 kPa
-100 ni=120 kPa -100 ni=240 kPa
ni=180 kPa
ni=300 kPa
ni=210kPa
-200 -200
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
Déplacement tangentiel Us (mm) Déplacement tangentiel Us (mm)

Figure 4.14 (a) Site K- Eprouvette 1 – condition sèche – JRC= 12, � � =60 kPa ;
(b) Site K- Eprouvette 3 – condition sèche – JRC= 14, � � =200 kPa.

Pour les quatre éprouvettes testées, les courbes ne présentent pas de pic de contrainte tangentielle,
l’influence de la rugosité se traduisant par des variations dans la contrainte tangentielle mesurée au
niveau du palier, plus marquées que pour des éprouvettes présentant des discontinuités à faible
rugosité. La contrainte tangentielle atteinte, à contrainte normale équivalente, est plus élevée dans le
cas d’éprouvettes à joint rugueux (telle que l’éprouvette E1) que lisses (telle que l’éprouvette A1).

Comme pour les éprouvettes à faible rugosité, la contrainte tangentielle dans le sens retour est très
inférieure à celle dans le sens aller avec une différence aller/retour plus importante dans le cas du joint
rugueux. Ce résultat semble logique dans la mesure où une éprouvette plus rugueuse opposera au
cisaillement davantage d’aspérités qu’une éprouvette à faible rugosité. En conséquence, la surface de
cisaillement sera davantage dégradée dans le cas d’une éprouvette rugueuse, la surface de la
discontinuité qui sera réellement opposée au cisaillement dans le sens retour sera donc plus faible. Les
épontes des éprouvettes E1, E3 et K3, après cisaillement, sont présentées en figure 4.15.

181
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

(a)

(c) (b)

Figure 4.15 Photographies des éprouvettes après cisaillement (a) Eprouvette E1 : zones
endommagées en clair.(b) Eprouvette E3 : idem E1. (c) Eprouvette K3 : zones endommagées peu
visibles mais présentes sur l’ensemble de la surface des épontes.

Dans le cas de l’éprouvette K3, malgré la forte rugosité du joint testé (JRC estimé de 14), la contrainte
tangentielle demeure relativement stable tout au long du palier. Toutefois, pour une contrainte normale
de 300 kPa des variations importantes sont à noter et dues principalement à des ruptures brutales de
« morceaux » à la surface du plan de cisaillement. A niveau de contrainte normale équivalente (200
kPa), la contrainte tangentielle maximale atteinte par l’éprouvette K3 est fortement supérieure à celle
de l’éprouvette E (280 kPa contre 1λ0 kPa) montrant ainsi l’influence importante de la rugosité sur la
résistance mécanique du joint. Plus la rugosité sera élevée et plus la résistance au cisaillement le sera
également.

Le cisaillement dans le sens retour conduit à une diminution drastique de la contrainte tangentielle de
palier qui est divisée par un facteur 2 à 3 par rapport au sens aller. Le palier est, de plus, beaucoup plus
stable dans le sens retour ce qui n’était pas observé pour des contraintes normales plus faibles (K1).
Une explication possible à ce phénomène est que le cisaillement sous contrainte normale forte entraine
un broyage des aspérités plus important et donc une diminution de la rugosité à l’issue du cisaillement
aller. Le cisaillement retour est donc effectué avec des épontes « émoussées » qui vont se comporter
comme un joint lisse. Enfin, pour l’éprouvette K1, on note un déplacement horizontal en début d’essai
n’entrainant pas ou peu d’augmentation de contrainte ce qui peut s’expliquer par un contact imparfait
des deux épontes (dû principalement au faible niveau de contrainte normale appliquée).

Les courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel sont présentées en figures
4.16 et 4.17 respectivement pour les éprouvettes E1 et K3.

182
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

0,8 12
0,7 E1a ni=
Déplacement vertical Un (mm)

30 kPa
0,6 E1b ni= 10
0,5 55 kPa

Angle de dilatance (°)


0,4 E1c ni= 8
90 kPa
0,3 E1d ni=
0,2 115 kPa 6
0,1 E1e ni=
200 kPa 4
0
-0,1 2
-0,2 (a) (b)
-0,3 0
0 1 2 3 4 5 6 0 50 100 150 200 250
Déplacement tangentiel Us (mm) Contrainte normale initiale ni (kPa)

Figure 4.16 (a) Courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour une
même éprouvette (E1), rugueuse, en conditions sèches avec augmentation de la contrainte normale à
chaque nouvel essai. (b) Evolution de l’angle de dilatance avec la contrainte normale appliquée.
0,8 14
0,7 K3a ni=200 kPa
12
Déplacement normal Un (mm)

0,6 K3b ni=240 kPa


Angle de dilatance (°)

0,5 K3c ni=300 kPa 10


0,4
0,3 8
0,2 6
0,1
0 4
-0,1 2 (b)
-0,2 (a)
-0,3 0
0 1 2 3 4 5 6 0 100 200 300 400
Déplacement tangentiel Us (mm) Contrainte normale initiale ni (kPa)
Figure 4.17 (a) Courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour un même
éprouvette (K3), rugueux, en conditions sèches avec augmentation de la contrainte normale à chaque
nouvel essai. (b) Evolution de l’angle de dilatance avec la contrainte normale appliquée.

Pour les deux sites E et K, une courte phase de contractance en début d’essai puis une phase de
dilatance se caractérisant par un déplacement normal important ont été observés (figures 4.16(a) et
4.17(a)). δ’augmentation de la contrainte normale appliquée entraine une diminution de la dilatance et
de l’angle calculé (figures 4.16(b) et 4.17(b)). Du fait de la rugosité de l’éprouvette K3 plus importante
que celle de l’éprouvette E1, l’angle de dilatance calculé est également plus important à contrainte
normale égale.

4.2.3 Conclusions

Dans cette partie, différents types de comportement au cisaillement ont été observés selon le type de
joint testé. Les discontinuités peuvent être grossièrement divisées en deux catégories : faiblement
rugueuses, fortement rugueuses. La teneur en argiles des éprouvettes au sein de ces deux catégories est
variable d’un site à l’autre et n’est pas directement liée à la rugosité des épontes.

183
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Les discontinuités faiblement rugueuses présentent un comportement exclusivement contractant si


elles sont parfaitement planes. Ce résultat, peut s’expliquer principalement par la déformabilité de la
matrice constitutive de l’éponte. C’est cette dernière qui se déforme sous l’action de la contrainte
normale et entraine un comportement contractant de l’éprouvette. σéanmoins si la planéité de la
discontinuité n’est pas parfaite, un comportement dilatant peut être observé et est principalement
conditionné par la géométrie de la discontinuité. Au cours du cisaillement, la contrainte tangentielle
atteint un palier dans le sens aller, sans passer par un pic de contrainte (ou s’il est présent, il est peu
marqué). Dans le sens retour, dans le cas d’une discontinuité peu rugueuse et parfaitement plane
(éprouvette C3), la contrainte tangentielle maximale atteinte est la même que dans le sens aller. Si la
discontinuité n’est pas plane, on obtient en revanche une contrainte tangentielle plus faible dans le
sens retour.
Les discontinuités rugueuses testées présentent un comportement dilatant qui se réduit avec
l’augmentation de la contrainte normale appliquée (diminution également de l’angle de dilatance). De
même que pour les discontinuités peu rugueuses aucun pic de contrainte n’est observé au cours de
l’essai. δa contrainte tangentielle maximale atteinte dans le sens retour est inférieure à celle du sens
aller.

Compte tenu de la nature fortement argileuse de certains des schistes testés, la présence d’eau lors du
cisaillement peut avoir une influence importante sur la résistance au cisaillement des discontinuités.
Sur le même principe que pour les essais en conditions sèches, les résultats des cisaillements pour une
partie représentative des discontinuités testées est présentée au paragraphe 4.3.

4.3 Influence de la présence d’eau sur les courbes de cisaillement

La moitié des éprouvettes testées en cisaillement a été testée en conditions humides. La discontinuité
était immergée dans l’eau, directement dans la boîte de cisaillement, cinq minutes avant l’application
du chargement normal et le début de l’essai ceci afin de complètement humidifier la surface à cisailler.
Le cisaillement en conditions humides a été réalisé à la même vitesse que les cisaillements secs soit
0,5mm/min. Les résultats des cisaillements pour les mêmes sites que pour les essais en conditions
sèches sont présentés afin de comparer les résultats.

4.3.1 Discontinuités à faibles rugosité

Les cycles de cisaillement ont été réalisés sur les éprouvettes A5 et C3-4 pour une contrainte normale
initiale sur le premier cycle faible (respectivement ni = 65 kPa pour E1 et ni = 80 kPa) et A8 et C3-6
pour les éprouvettes soumises à une contrainte normale initiale sur le premier cycle forte
(respectivement ni = 140 kPa pour E1 et ni = 175 kPa). Du fait de la taille variable des éprouvettes et
du faible degré de flexibilité offert par le dispositif de chargement normal (masses amovibles), les
contraintes normales appliquées en conditions humides ne sont pas exactement identiques à celles en
conditions sèches. Les éprouvettes testées présentent un JRC variant entre 2 et 5 (2 à 3 pour les
discontinuités "sèches"). Comme pour les essais en conditions sèches l’absence de pic de contrainte est
notable mais la présence de palier de contrainte peut être observée (figures 4.18 et 4.19). Les
contraintes tangentielles atteintes au cours de l’essai dans le sens aller sont largement inférieures à
celles obtenues en conditions sèches pour l’ensemble des éprouvettes testées.

184
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

300 300
(b)
250 (a) 250

200 200

Contrainte tangentielle s (kPa)


Contrainte tangentielle s (kPa)

150 150

100 100

50 50

0 ni=65 kPa 0
ni=125 kPa ni=140 kPa
-50 ni=155 kPa -50 ni=245 kPa
ni=190 kPa ni=280 kPa
-100 -100
ni=220 kPa ni=325 kPa
ni=380 kPa
-150 -150
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
Déplacement tangentiel Us (mm) Déplacement tangentiel Us (mm)

Figure 4.18 (a) Site A - Echantillon 5 – conditions humides– JRC= 5, � � =65 kPa ; (b) Site A -
Echantillon 8 – conditions humides– JRC= 5, � � =140 kPa.

300 300
(a) (b)
250 250

200 200
Contrainte tangentielle s (kPa)

Contrainte tangentielle s (kPa)

150 150

100 100

50 50

0 ni=80 kPa 0 ni=175 kPa


ni=115 kPa
-50 -50 ni=215 kPa
ni=150 kPa
ni=190 kPa ni=260 kPa
-100 -100
ni=230 kPa ni=340 kPa
-150 -150
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
Déplacement tangentielle Us (mm) Déplacement tangentielle Us (mm)

Figure 4.19 (a) Site C3- Echantillon 4 – conditions humides – JRC= 2, � � =80 kPa ; (b) Site C3-
Echantillon 6 – conditions humides – JRC= 4, � � =175 kPa.

Cette diminution peut être observée pour tous les niveaux de contrainte normale testés. Les sites A et
C3 présentant un faciès argileux, l’impact important de la présence d’eau dans le plan de cisaillement
n’est pas surprenante. En effet, sous l’effet combiné de la contrainte normale et de l’eau, la formation
d’une fine couche « boueuse » sur les surfaces de cisaillement a pu être observée après essai. Cette
couche, qui est principalement constituée de particules qui sont arrachées pendant le cisaillement et
mélangés à l’eau, va jouer le rôle de lubrifiant du plan de cisaillement et réduire en conséquence la
contrainte tangentielle maximale atteignable par le joint par rapport à un essai à sec. Le matériau
s’hydrate et se déforme donc davantage limitant également la contrainte tangentielle maximale
atteinte.

185
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Dans le sens retour, les contraintes tangentielles atteintes sont plus faibles que dans le sens aller pour
la majorité des éprouvettes. A ce niveau, le comportement des discontinuités en conditions humides
est comparable à celui des éprouvettes peu rugueuses en conditions sèches pour lesquelles une
diminution de la contrainte tangentielle atteinte pendant le cisaillement retour était observée. La
diminution de la contrainte tangentielle entre le sens aller et le sens retour variait selon les éprouvettes
entre 20 et 60% que ce soit en conditions sèche ou humide.

δ’essai, réalisé sur l’éprouvette C3-6 montre que l’impact de la présence d’eau sur le comportement
du joint lisse tend à s’accentuer avec l’augmentation de la contrainte normale appliquée. En effet,
comme le montre la figure 4.19, la diminution de la valeur du plateau de contrainte tangentielle pour
les deux premiers niveaux de contrainte normale ( ni égale à 175 et 215 kPa) est réduite par rapport à
l’éprouvette C3-3. δa diminution n’apparait que pour les contraintes normales plus élevées 260 et 340
kPa.

Les courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel (figure 4.20) révèlent un
comportement exclusivement contractant des éprouvettes A5 et C3-6. Dans les deux cas, la
contractance est maximale lors du premier essai sous la contrainte normale la plus faible. Cela
correspond à l’usure de la couche superficielle hydratée des épontes. Une fois cette couche cisaillée
elle reste présente et lubrifie les épontes qui sont donc moins endommagées par le cisaillement lors des
cycles suivants (conduisant à une contractance plus faible). δ’augmentation de la contrainte normale
au-delà d’un certain seuil entraine le cisaillement d’une nouvelle couche hydratée et donc une
contractance plus importante (essai A5e ou C3-6d). Il est intéressant de noter que la contractance reste
très faible dans l’absolue (inférieure à 0,2mm) et est donc caractéristique de discontinuités peu
rugueuses.

0,05 0,05
(a) (b)
Déplacement normal Un (mm)

Déplacement vertical Un (mm)

0 0

-0,05 -0,05

-0,1 A5a ni= 65 kPa C3 6a ni=175 kPa


-0,1
A5b ni= 125 kPa
C3 6b ni=215 kPa
A5c ni= 155 kPa
-0,15 -0,15 C3 6c ni=260 kPa
A5d ni= 190 kPa
A5e ni= 220 kPa C3 6d ni=340 kPa
-0,2 -0,2
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
Déplacement tangentiel Us (mm) Déplacement tangentiel Us (mm)

Figure 4.20 Courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour une même
éprouvette. (a) Eprouvette A5.(b) Eprouvette C3-6, peu rugueuse, en conditions humides avec
augmentation de la contrainte normale à chaque essai.

4.3.2 Discontinuités à forte rugosité

Les cycles de cisaillement ont été réalisés sur les éprouvettes E4 et K7 à des niveaux de contrainte
normale initiale faibles (respectivement ni = 55 kPa pour E1 et ni = 100 kPa) et sous des contraintes
normales plus importantes ( ni = 175 kPa pour E1 et ni = 170 kPa) respectivement pour les
éprouvettes E10 et K8.

186
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Les courbes de contraintes tangentielles en fonction du déplacement tangentielles (figure 4.21), pour le
site E, montrent un comportement proche de celui observé en conditions sèches. δ’absence de pic de
contrainte est notable tout comme une fluctuation prononcée de la contrainte tangentielle durant le
cisaillement (aller et retour) due à la rugosité prononcée de l’éprouvette. Contrairement aux
prélèvements A et C3 qui présentent un faciès argileux, le site E présente un faciès gréseux et la
surface des épontes est recouverts d’une couche d’oxydes de couleur rouille. δes niveaux de contrainte
tangentielle maximum sont du même ordre de grandeur qu’en conditions sèches. En effet, pour une
contrainte normale initiale de 55 kPa à sec, la contrainte tangentielle moyenne du palier, dans le sens
de cisaillement aller est de 70 kPa tandis qu’elle est de 75 kPa pour une même contrainte normale
initiale en conditions humides.

400
400
(a) (b)
300 300
Contrainte tangentielle s (kPa)

Contrainte tangentielle s (kPa)


200 200

100 100

0 0
ni=55kPa
-100 ni=100kPa -100 ni=175 kPa
ni=150 kPa ni=205 kPa
-200 ni=200 kPa -200 ni=235 kPa
ni=250kPa ni=265 kPa
-300 -300
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 5 6
Déplacement tangentiel Us (mm) Déplacement tangentiel Us (mm)

Figure 4.21 (a) Site E - Echantillon 4 – conditions humides – JRC= 8, � � =55 kPa ; (b) Site E -
Echantillon 10 – conditions humides – JRC= 9, � � =175 kPa.

400 400

(a) (b)
300 300
Contrainte tangentielle s (kPa)
Contrainte tangentielle s (kPa)

200 200

100 100

0 0

ni=100 kPa ni=170 kPa


-100 -100
ni=145 kPa ni=210 kPa
ni=190 kPa ni=250 kPa
-200 -200 ni=305 kPa
ni=235 kPa
ni=280 kPa ni=350 kPa
-300 -300
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 5 6
Déplacement tangentiel Us (mm) Déplacement tangentiel Us (mm)

Figure 4.22 (a) Site K - Echantillon 7 – conditions humides – JRC= 7, � � =100 kPa ; (b) Site K -
Echantillon 8 – conditions humides – JRC= 13, � � =170 kPa.

187
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Les conclusions sont les mêmes pour le sens de cisaillement retour : la contrainte tangentielle atteinte
au niveau du palier est beaucoup plus faible que dans le sens aller (idem à ce qui a été observé en
conditions sèches) et cette diminution est due principalement à la dégradation des surfaces des épontes
(cisaillement et broyage des aspérités). δa présence d’eau pendant le cisaillement de cette éprouvette
semble donc avoir peu d’influence sur sa résistance.

Dans le cas du site de prélèvement K (figure 4.22) qui présente une plus forte rugosité et une plus
faible teneur en argile que le prélèvement E, la contrainte tangentielle tend vers un palier que ce soit
pour une contrainte initiale faible ou forte.

Pour les cycles ultérieurs au premier, le palier est atteint après un cisaillement sur une distance assez
importante (supérieure à 4mm). Le site de prélèvement K étant fortement granulaire il est possible que
l’augmentation de la contrainte normale ne soit pas suffisante pour compenser l’endommagement subi
durant le premier cycle.

Il intéressant de noter également la présence de plusieurs ruptures brutales de la contrainte tangentielle


au cours des différents cycles de cisaillement pour l’éprouvette K8. Ces « décrochages » traduisent un
comportement fragile du matériau constitutif du joint avec des ruptures importantes et localisées. Ce
comportement semble logique dans la mesure où l’éprouvette présente une rugosité forte (JRC estimé
à 13).

En comparant les résultats obtenus avec ceux de l’éprouvette K3 (JRC de 14), en conditions sèches, la
contrainte tangentielle atteinte, à niveau de contrainte normale équivalent, diminue. Ce résultat est
important dans la mesure où le site de prélèvement K présente une très faible teneur en argile, la
diminution de la résistance au cisaillement du joint est donc principalement due à la lubrification du
joint. Néanmoins, une diminution de la résistance à la compression uniaxiale du site K a été observée
avec l’augmentation de sa teneur en eau dans la partie précédente ce qui conduit également à supposer
que la présence d’eau lors du cisaillement va influer sur la résistance des aspérités des épontes qui
seront donc plus fragiles.

Les courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour les éprouvettes E4 et
K8 sont tracées en figures 4.23 et 4.24). Dans les deux cas apparaît une phase de contractance au début
de l’essai avant d’avoir un comportement dilatant. Toutefois, la comparaison avec les éprouvettes en
conditions sèches, montre que la dilatance en milieu humide est beaucoup plus faible (environ deux
fois plus faibles à contrainte normale et déplacement tangentiel équivalents). De même, l’angle de
dilatance est plus faible pour le joint cisaillé en conditions humides et diminue avec l’augmentation de
la contrainte normale. δe mécanisme par lequel l’eau agit sur la dilatance n’est pas clair, néanmoins
l’hypothèse peut être faite qu’une partie de l’eau (même si elle est faible dans le cas des sites E et K)
est absorbée par le matériau et va lui permettre de subir des déformations élastiques plus importantes
qu’à sec et de ce fait limiter la dilatance (cette hypothèse demeure plausible dans la mesure où une
diminution de la résistance à la compression uniaxiale est observée pour les éprouvettes humides,
traduisant une déformabilité plus forte de la matrice rocheuse, cf chapitre 4).

188
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

0,5 6

0,4 E4a ni=55


kPa 5
Déplacement normal Un (mm)

E4b ni=100
0,3 kPa

Angle de dilatance (°)


E4c ni=150 4
0,2 kPa
E4d ni=200
kPa 3
0,1 E4b ni=250
kPa
2
0

-0,1 1

(a) (b)
-0,2 0
0 1 2 3 4 5 6 0 100 200 300
Déplacement tangentiel Us (mm) Contrainte normale initiale ni (kPa)

Figure 4.23 (a) Courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour un même
éprouvette (E4), rugueux, en conditions humides avec augmentation de la contrainte normale à
chaque nouvel essai. (b) Evolution de l’angle de dilatance avec la contrainte normale appliquée.
0,5 9
K8a ni=170 kPa
8
0,4 K8b ni=210 kPa
Déplacement normal Un (mm)

K8c ni=250 kPa 7


Angle de dilatance (°)

0,3 K8d ni=305 kPa


6
K8e ni=350 kPa
0,2 5
4
0,1
3
0
2
-0,1 1
(a) (b)
-0,2 0
0 1 2 3 4 5 6 100 150 200 250 300 350 400
Déplacement tangentiel Us (mm) Contrainte normale intiale ni (kPa)
Figure 4.24 (a) Courbes de déplacement normal en fonction du déplacement tangentiel pour un même
éprouvette (K8), rugueux, en conditions humides avec augmentation de la contrainte normale à
chaque nouvel essai. (b) Evolution de l’angle de dilatance avec la contrainte normale appliquée.

4.3.3 Conclusions

δa présence d’eau durant le cisaillement ne modifie pas le comportement des discontinuités par
rapport à des essais en condition sèche. Les discontinuités peu rugueuses demeurent contractantes avec
des paliers de contrainte tangentielle clairement identifiés tandis que les discontinuités rugueuses
alternent entre un comportement contractant en début d’essai puis dilatant dans un second temps et
une contrainte tangentielle variable autour d’un palier.

Toutefois, la présence d’eau a une influence notable sur les résistances au cisaillement des éprouvettes
testées. En effet, les résistances en conditions humides sont inférieures à celles obtenues en condition
sèche, le phénomène s’accentuant avec l’augmentation de la contrainte normale appliquée et ceci bien
que l’immersion de l’éprouvette soit de courte durée. Des essais complémentaires seraient nécessaires

189
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

pour quantifier l’influence de la présence d’eau à plus long terme et qui peut être importante par
comparaison aux essais de compression uniaxiale réalisés sur des éprouvettes immergés pendant 7
jours (cf. chapitre 4).

4.4 Exploitation des résultats d’essais

4.4.1 Procédure d’exploitation

δ’exploitation des essais de cisaillement est présentée pour chaque site testé, en conditions sèches et
humides. Pour chaque discontinuité cisaillée la cohésion apparente et l’angle de frottement ont été
calculés. Généralement, ces paramètres sont déterminés par la contrainte de cisaillement au pic pour
différents niveaux de contrainte normale et sur plusieurs éprouvettes. Dans les cas des essais menés
sur les schistes du Briovérien, c’est la contrainte de cisaillement au niveau du palier qui a été
considérée. En effet, la majorité des éprouvettes ne présentaient pas de pic de contrainte. En
conséquence, pour les sites où un pic de contrainte est observable pour chaque éprouvette, le couple
( pic, pic) correspondant sera utilisé pour tracer la droite correspondante dans le plan de Mohr. Dans les
autres cas la contrainte tangentielle résiduelle où le long du palier sera considérée. Cette contrainte
tangentielle (moyennée le long du palier) sera associée à 3 contraintes normales correspondant
respectivement à : la contrainte normale atteinte au début du palier, la contrainte normale moyenne le
long du palier et la contrainte normale à l’issue du palier (correspondant à l’amorce du cisaillement
retour ou le retour en position d’origine selon le sens de cisaillement). δe début du palier est pris égal
au premier point où la contrainte tangentielle par rapport au point précédent présente une variation
inférieure à 0,5 kPa.

δes essais étant réalisés en cisaillant l’éprouvette sur une faible distance et sous une contrainte
normale faible dans l’absolu, cette dernière ne varie que de manière modérée au cours de l’essai. δe
choix a été fait de ne considérer in fine que la contrainte normale moyenne.

Pour chaque essai, la rigidité tangentielle du joint, définie comme étant la pente de la partie linéaire de
la courbe (contrainte tangentielle, déplacement tangentiel) est calculée dans le sens aller et dans le sens
retour. Pour les éprouvettes présentant un comportement dilatant, l’angle de dilatance est déterminé à
partir de la courbe (Un, Us). Cette rigidité est une donnée intéressante qui pourra être utilisé pour la
modélisation de discontinuités grâce à la méthode des différences finies.

Les résultats détaillés pour chaque éprouvette sont présentés en annexe 6, seuls les résultats moyennés
par site étant présentés dans ce chapitre.

Dans le cas des cisaillements en conditions humides, tracer la droite de régression linéaire présentant
le coefficient de détermination le plus élevé conduit parfois à l’obtention d’une cohésion supérieure à
celle obtenue pour les essais à secs. Afin de s’affranchir de ce phénomène qui n’a pas de sens
physique, la cohésion obtenue avec les cisaillements en conditions humides sera limitée par la
cohésion obtenue avec les essais en conditions sèches.

4.4.2 Résultats détaillés pour les sites E et L

Comme présenté dans le paragraphe 3.2, plusieurs éprouvettes sont testées par site, et par condition
(sec ou humide). Pour chaque éprouvette testée, plusieurs cisaillements à différentes valeurs de la

190
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

contrainte normale ont été réalisés. Les résultats obtenus pour la totalité des éprouvettes testées sont
donnés en annexe 6.

 Site E

Pour les éprouvettes issues du site E (faciès gréseux, forte rugosité) les résultats obtenus, en
conditions sèches, dans le sens aller, sont présentés figure 4.25 ci-dessous.

350

300
Contrainte tangentielle (kPa)

E1
250
E2
200
E3
150
E6
100
E9
50

0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Contrainte normale (kPa)

Figure 4.25 Couples ( palier, palier) dans le plan de Mohr pour les éprouvettes issues du prélèvement E
en conditions sèches.

Malgré une certaine dispersion, les points sont globalement alignés selon une droite dont la pente peut
être déterminée (tan(φ)) ainsi que l'ordonnée à l'origine (cohésion). δes valeurs de c, phi et R² par
éprouvette sont présentées dans le tableau 4.1. La variabilité inter-éprouvette importante peut être
rapprochée des résultats de Barton et Bandis (1980) cf. §2.2 qui montrent notamment une influence de
la taille de l’éprouvette et de la rugosité de la surface des épontes. La variabilité inter-éprouvettes
s’exprime principalement au niveau de la cohésion (écart-type important) tandis que les angles de
frottement sont proches.

Tableau 4.1 Tableau de résultats pour les différentes éprouvettes du site E.

Eprouvette C' (kPa) φ' (°) R²


E1 12 48 0,98
E2 15 40 0,99
E3 47 40 0,98
E6 4 37 0,87
E9 45 38 0,95
Ecart type 19,9 4,3 /
Coefficient de
0,81 0,11 /
variation
Ensemble des essais 19 41 0,93

191
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Pour appréhender l’influence du mode de réalisation de l’essai, la figure 4.26 présente l’ensemble des
points issus de l’ensemble des éprouvettes testées. Sur cette figure, sont repérés les points
correspondant à la limite de résistance au cisaillement déterminée sur le premier chargement (en vert
et rouge, respectivement pour les conditions sèches et humides) et pour les chargements ultérieurs (en
noir et blanc). Aucune tendance significative n’est observable entre ces points et ceux issus de phases
de cisaillement réalisées à la suite de plusieurs chargements. Les angles de frottement et cohésion dans
le sens aller et retour sont présentés au §4.4.8.

400
y = 0,8631x + 18,932
300 R² = 0,93
Contrainte tangentielle (kPa)

200
y = 0,7909x + 18,932
E moyen sec
100 R² = 0,81
E moyen humide
0 Premier essai humide
0 100 200 300 400 Premier essai sec
-100 y = -0,4293x
R² = 0,92
-200 y = -0,5486x
R² = 0,86
-300
Contrainte normale (kPa)

Figure 4.26 Couples ( palier, palier) dans le plan de Mohr-Coulomb pour la totalité des cisaillements
menés sur les éprouvettes du site E, en conditions sèches et humides, dans le sens aller et retour
(contrainte tangentielle négative). En pointillés la régression pour les essais en conditions humides.

 Site L

Pour les éprouvettes issues du site L (faciès argileux, faible rugosité) les résultats obtenus, en
conditions sèches, dans le sens aller, sont présentés figure 4.27 ci-dessous.

300
L1
Contrainte tangentielle (kPa)

250
L2
200
L3
150 L4

100 L11
L5
50
L14
0
0 100 200 300 400 500
Contrainte normale (kPa)

Figure 4.27 Couples ( palier, palier) dans le plan de Mohr pour les éprouvettes issues du prélèvement E
en conditions sèches.

192
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Comme pour le site E, les essais menés sur une même éprouvette conduisent à une évolution linéaire
des couples ( palier, palier) mais à une variabilité plus importante entre éprouvettes au niveau de l’angle
de frottement (tableau 4.2), l’écart type de la cohésion étant du même ordre de grandeur que pour le
site E.

Tableau 4.2 Tableau de résultats pour les différentes éprouvettes du site L.

Eprouvette C' (kPa) φ' (°) R²


L1 7 33 0,99
L2 28 28 0,99
L3 51 25 1
L4 18 28 0,98
L5 0 35 0,96
L11 33 21 0,9
L14 33 17 0,98
Ecart type 16 5,9 /
Ensemble des essais 22,5 27 0,75

En considérant les résultats des premiers essais uniquement, la variabilité observée est équivalente à
celle inter-éprouvettes (figure 4.28) comme cela a été noté pour le site E.

300
y = 0,5106x + 22,495
250 R² = 0,75
200
Contrainte tangentielle (kPa)

150
100 y = 0,416x + 7,796 L moyen sec
R² = 0,81
50 L moyen humide
0 Premier essai humide
0 100 200 300 400 500 Premier essai sec
-50
y = -0,3019x
-100 R² = 0,90
y = -0,327x - 11,232
-150 R² = 0,72
-200
Contrainte normale (kPa)

Figure 4.28 Couples ( palier, palier) dans le plan de Mohr pour les éprouvettes issues du prélèvement E
en conditions sèches.

Dans ce paragraphe, deux sites très différents ont été testés (E gréseux/rugueux et L argileux/peu
rugueux). Il apparait que les variabilités intra-site et inter-sites en termes de cohésion sont très proches
(moyenne et écart type du même ordre de grandeur). Toutefois la différence entre les deux sites est
davantage marquée en termes d’angle de frottement avec des écart-types intra-site faibles et des angles
de frottement moyens très différents (27° pour le site L contre 41° pour le site E).

Pour chaque site, les valeurs de cohésion et d’angle de frottement seront donc déterminées à partir des
résultats obtenus avec l’ensemble des éprouvettes testées.

193
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

4.4.3 Site A

Le faciès de ce site est de type argileux et les discontinuités sont peu à moyennement rugueuses (JRC
moyen de 5). Les essais ont été menés sur 4 éprouvettes en conditions sèches et 4 éprouvettes en
conditions humides. Les courbes d’essais ne présentant pas de pics clairement identifiables,
l’exploitation a été menée en considérant les paliers de contraintes tangentielles. δes couples
( palier, palier) pour l’ensemble des éprouvettes du site A cisaillées dans le sens aller et retour sont
présentés en figure 4.29.

350
y = 0,6558x + 43,544
300 R² = 0,87
A moyen sec
250
Contrainte tangentielle (kPa)

A moyen humide
200
150 y = 0,6025x
100 R² = 0,82
50
0
-50 0 50 100 150 200 250 300 350 400

-100 y = -0,423x
y = -0,4852x
-150 R² = 0,32
R² = 0,81
-200
Contrainte normale (kPa)

Figure 4.29 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte


normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour les éprouvettes
sèches et les éprouvettes cisaillés en conditions humides (site A).

Sur la figure 4.2λ, sont présentées différents ajustements linéaires qui montrent que la présence d’eau
lors du cisaillement a peu d’influence sur l’angle de frottement du matériau dans le sens aller puisqu'il
passe de 33,3° en conditions sèches à 31,1° en conditions humides. En revanche, la cohésion du joint
est fortement diminuée passant de 43,5 kPa à une cohésion nulle.
Dans le sens de cisaillement retour, une diminution de l’angle de frottement par rapport au sens "aller"
est observée que ce soit en condition sèche ou humide. La réduction est modérée en condition sèche
(réduction de 33,3° à 27°) avec toutefois l’apparition d’une cohésion positive qui n’a pas de sens
physique. δ’angle de frottement est réduit à 25° en imposant un passage par l’origine c’est-à-dire une
cohésion nulle. δa diminution de l’angle de frottement est beaucoup plus marquée en présence d’eau
(divisée par 2, passant de 31° à 15°) mais s’accompagne de l’apparition d’une cohésion apparente
élevée (32 kPa). En imposant une cohésion nulle l’angle de frottement est de 23°.
δa présence d’eau durant le cisaillement des éprouvettes issues du site A s’accompagne donc d’une
diminution des caractéristiques mécaniques mesurées. Cette diminution peut sans doute s’expliquer
d’une part par le rôle de « lubrifiant » que va jouer l’eau au niveau du joint mais également par la
nature argileuse des éprouvettes. En effet, le matériau argileux qui aura été broyé lors du cisaillement
aller va réagir avec l’eau pour former une pellicule en surface du joint qui va faciliter le glissement des
épontes.
La diminution des caractéristiques mécaniques entre le sens aller et le sens retour est logique et le
mécanisme l’expliquant a déjà été traité dans le paragraphe 4.1.

194
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

12 800
A sec A sec
700
10

Rigidité tangentielle (kPa/mm)


A humide A humide
600
Angle de dilatance (°)

8
500

6 400

300
4
200
2
100
(a) (b)
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

Figure 4.30 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction de la
contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la discontinuité avec la
contrainte normale appliquée.

δa figure 4.30 (a) montre une dispersion importante des valeurs d’angle de dilatance des éprouvettes.
Celui-ci varie de très faible (inférieur à 4°) à faible (compris entre 6 et 10°). Deux éprouvettes testées
en conditions humides se sont également révélés exclusivement contractantes.

δ’augmentation de la rigidité tangentielle des discontinuités avec l’augmentation de la contrainte peut


être observée sur la figure 4.30 (b), aussi bien pour les éprouvettes sèches qu’humides. La rigidité
calculée demeure toutefois faible du fait de la contrainte normale appliquée également faible. Cette
augmentation de la rigidité tangentielle avec la contrainte normale est un résultat qui a déjà été
observé, notamment par Armand (2000) sur des répliques de joints en mortier mais sous des
contraintes normales beaucoup plus importantes.

4.4.4 Site B

Le faciès de ce site est de type argileux et les discontinuités sont lisses à faiblement rugueuses (JRC
moyen de 3). Les essais ont été menés sur 3 éprouvettes en conditions sèches et 3 éprouvettes en
conditions humides. Seul le premier essai pour chaque éprouvette sèche présente un pic clairement
identifiable, aucun pic n’étant observé pour les cycles de cisaillement ultérieurs ou pour les
éprouvettes humides où l’exploitation a été menée en considérant les paliers de contraintes
tangentielles. δes couples ( palier, palier) pour l’ensemble des éprouvettes du site B, cisaillés dans le sens
aller et retour, sont présentés en figure 4.31.

195
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

250

200 B moyen sec y = 0,5479x + 23,311


R² = 0,83
B moyen humide
Contrainte tangentielle (kPa)

150

100
y = 0,266x + 23,311
50 R² = 0,73

0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450
-50
y = -0,2859x
-100 y = -0,3887x R² = 0,95
R² = 0,84
-150
Contrainte normale (kPa)

Figure 4.31 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte


normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour les éprouvettes
sèches et les éprouvettes cisaillées en conditions humides (site B).

Les résultats présentés en figure 4.31 montrent une nette différence dans les angles de frottement
obtenus en conditions sèches et humides, que ce soit dans le sens de cisaillement aller ou retour. En
effet, dans le sens aller, l’angle de frottement passe de 28,7° en sec à 14,9° en humide.

δe cisaillement retour s’accompagne, pour les éprouvettes sèches d’une diminution des paramètres
mécaniques (l’angle de frottement passe à 21,2° et la cohésion est nulle). Dans le cas des éprouvettes
cisaillées en conditions humides, le retour induit une légère augmentation de l’angle de frottement qui
passe à 16° mais une forte diminution de la cohésion qui devient nulle.

Comme ce qui a pu être observé pour les éprouvettes du site A, la présence d’eau lors du cisaillement
entraîne une diminution importante des propriétés mécaniques des discontinuités par rapport à celles
mesurées en conditions sèches.

La majorité des éprouvettes sont faiblement dilatantes (figure 4.32 (a)) voire exclusivement
contractantes pour deux éprouvettes testées en conditions humides. δ’augmentation de la contrainte
normale ne semble pas avoir un impact important ce qui peut être expliqué par la faible rugosité des
éprouvettes testées. En revanche, l’augmentation de contrainte normale conduit à une augmentation de
la rigidité tangentielle des joints indépendamment des conditions d’essais (figure 4.32 (b)) mais plus
rapide dans le cas des éprouvettes secs. Les rigidités observées restent faibles : inférieure à 700
kPa/mm pour les éprouvettes sèches et 400 kPa/mm pour les éprouvettes humides.

196
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

16 700
B sec B sec
14 600

Rigidité tangentielle (kPa/mm)


B humide
B humide
12
Angle de dilatance (°)

500
10
400
8
300
6
200
4

2 100
(a) (b)
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400 500
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

Figure 4.32 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction de la
contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la discontinuité avec la
contrainte normale appliquée.

4.4.5 Site C, faciès 2

Le faciès 2 de ce site est de type argileux et les discontinuités sont lisses à faiblement rugueuses (JRC
moyen de 3). Les essais ont été menés sur 4 éprouvettes en conditions sèches et 4 éprouvettes en
conditions humides. Toutefois, l’éprouvette C7 testée en conditions sèches ayant conduit à des
résultats beaucoup plus faibles que l’ensemble des autres éprouvettes (secs et humides) elle n’a pas été
prise en compte dans les résultats présentés ci-après. δes courbes d’essais ne présentent pas de pic
clairement identifiable, l’exploitation a donc été menée en considérant les paliers de contraintes
tangentielles. δes couples ( palier, palier) pour l’ensemble des éprouvettes du site C, faciès 2, cisaillées
dans le sens aller et retour, sont présentés en figure 4.33.

Comme pour les deux faciès argileux déjà présentés, une différence est notable entre les résultats
d’essais en conditions sèches et humides lors du cisaillement aller. δes paramètres mécaniques
déterminés sont supérieurs dans le cas des essais secs (angle de frottement de 27,2° contre 21,8° et
cohésion de 31 kPa contre 7 kPa). Dans le sens de cisaillement retour la différence entre les essais secs
et humides est moins prononcée et des angles de frottement proches sont calculés (20,9° pour les
éprouvettes secs et 20,4° pour les éprouvettes humides).

197
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

300
250 C2 moyen sec y = 0,5145x + 30,817
R² = 0,88
200 C2 moyen humide
Contrainte tangentielle (kPa)

150
100
y = 0,4x + 7,0043
50 R² = 0,72
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450
-50
y = -0,3713x - 5,1259
-100 R² = 0,87
y = -0,382x - 5,1259
-150 R² = 0,92
-200
Contrainte normale (kPa)

Figure 4.33 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte


normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour les éprouvettes
sèches et les éprouvettes cisaillées en conditions humides (site C, faciès 2).

La diminution des caractéristiques mécaniques entre le cisaillement aller et le cisaillement retour est
donc nettement plus importante dans le cas des éprouvettes sèches que celles cisaillées en conditions
humides où elle est très faible.

La totalité des éprouvettes testés en conditions humides se sont révélés être exclusivement
contractante. Les éprouvettes testées à sec étaient quant à elles très faiblement dilatantes et
présentaient donc des angles de dilatance faibles (inférieurs à 4°) comme cela est visible sur la figure
4.34 (a).

5 1200

C2 sec
C2 sec 1000
Rigidité tangentielle kPa/mm

4 C2 humide
Angle de dilatance (°)

800
3
600
2
400
1
200
(a) (b)
0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

Figure 4.34 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction de la
contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la discontinuité avec la
contrainte normale appliquée.

198
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Les rigidités tangentielles mesurées étaient du même ordre de grandeur pour les discontinuités sèches
et humides et augmentent avec la contrainte normale appliquée (figure 4.34 (b)). Ces rigidités
évoluent, de plus, dans la même gamme de valeur que pour les sites A et B.

4.4.6 Site C, faciès 3

Le faciès 3 de ce site est de type argileux (mais présentant un degré d’altération supérieur au faciès 2)
et les discontinuités sont lisses à faiblement rugueuses (JRC moyen de 3,5). Les essais ont été menés
sur 3 éprouvettes en conditions sèches et 3 éprouvettes en conditions humides. Certaines éprouvettes
présentent des pics de contrainte de cisaillement clairement identifiables, toutefois l’exploitation a été
menée en ne considérant que les paliers de contraintes tangentielles (résiduels ou non) car le nombre
d’éprouvettes testées était déjà très réduit, réaliser une interprétation sur 2 éprouvettes aurait été peu
pertinent. δes couples ( palier, palier) pour l’ensemble des éprouvettes du site C, faciès 3, cisaillées dans
le sens aller et retour, sont présentés en figure 4.35.

200
C3 moyen sec y = 0,4933x + 12,757
150 R² = 0,97
C3 moyen humide
Contrainte tangentielle (kPa)

100
y = 0,4251x + 12,757
50 R² = 0,64

0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
-50
y = -0,3525x
-100 R² = 0,85
y = -0,5195x
-150 R² = 0,92

-200
Contrainte normale (kPa)

Figure 4.35 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte


normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour les éprouvettes
sèches et les éprouvettes cisaillés en conditions humides (site C, faciès 3).

Les paramètres mécaniques établis en conditions sèches humides sont très différents, que ce soit dans
le sens aller ou le sens retour. Dans le sens aller, l’angle de frottement obtenu est légèrement supérieur
pour les éprouvettes sèches (26,3°) à celui des éprouvettes humides (23°).

Dans le sens retour, des cohésions positives sont observées en utilisant les régressions linéaires
donnant les coefficients de détermination les plus élevés. En imposant une cohésion nulle on aboutit à
des angles de frottement de respectivement 27,5° pour les éprouvettes sèches et 19,4° pour les
éprouvettes humides soit des valeurs proches de celles du cisaillement aller. Ces angles de frottement
sont également proches de ceux obtenus avec le faciès C2 dans le sens de cisaillement aller et
notamment dans le cas des cisaillements en conditions humides. La différence entre ces deux faciès
semble donc être atténuée par la présence d’eau pendant le cisaillement.

199
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

600
C3 sec
C3 humide
500

Rigidité tangentielle kPa/mm


400

300

200

100
(b)
0
0 100 200 300 400
Contrainte normale (kPa)

Figure 4.36 (a) Evolution de la rigidité tangentielle de la discontinuité avec la contrainte normale
appliquée.

δ’évolution de la rigidité tangentielle suit la même tendance que pour les sites de prélèvements
précédents, à savoir qu’elle augmente avec la contrainte normale appliquée.

Une seule des éprouvettes issues du faciès C3 s’est révélée dilatante (angle quasi constant et égal à 6°
malgré l’augmentation de contrainte au cours des cycles, figure 4.36 (a)). Toutes les autres éprouvettes
étaient contractantes durant le cisaillement, dans des proportions faibles (déplacement normal inférieur
à 0,1mm).

4.4.7 Site D

Le faciès de ce site est de type argileux et les discontinuités testées sont faiblement rugueuses (JRC
moyen de 4). Les essais ont été menés sur 4 éprouvettes en conditions sèches et 4 éprouvettes en
conditions humides. Les éprouvettes testées ne présentent pas de pics de contrainte de cisaillement très
importants, l’exploitation a donc été menée en ne considérant que les paliers de contraintes
tangentielles (résiduels ou non). δes couples ( palier, palier) pour l’ensemble des éprouvettes du site D,
cisaillées dans le sens aller et retour, sont présentés en figure 4.37.

Des tendances différentes sont observées entre le cisaillement aller et le cisaillement retour. A l’aller,
la différence de paramètres mécaniques entre les éprouvettes sèches et humides est importante et se
traduit par un angle de frottement plus élevé pour les éprouvettes sèches (34,6° contre 29°) pour une
cohésion identique (la régression linéaire présentant le meilleur coefficient de détermination donne
une cohésion très importante en conditions humides : 51 kPa pour un angle de frottement de 21°).
Dans le sens de cisaillement retour, en revanche, les résistances mécaniques obtenues sont très proches
pour les deux conditions d’essais et la présence d’eau ne semble donc pas avoir d’influence notable.
Toutefois, l’apparition d’une cohésion positive est à noter dans ce sens, en imposant une cohésion
nulle les angles de frottement sont de 24° pour les éprouvettes sèches et 22,4° pour les éprouvettes
humides.

200
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

400
y = 0,6868x + 10,982
D moyen sec
300 R² = 0,79
D moyen humide
Contrainte tangentielle (kPa)

200
y = 0,5541x + 10,982
100 R² = 0,66

0
0 100 200 300 400 500 600
-100 y = -0,412x
R² = 0,90
-200 y = -0,445x
R² = 0,81
-300
Contrainte normale (kPa)

Figure 4.37 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte


normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour les éprouvettes
sèches et les éprouvettes cisaillées en conditions humides (site D).

Les angles de dilatance mesurés sont très dispersés dans le cas des éprouvettes secs (figure 4.38(a),
allant de 1 à 13°) mais présentent une légère diminution avec l’augmentation de contrainte normale
pour les éprouvettes humides. Ces dernières présentent dans l’ensemble, des angles de dilatance plus
faibles que les éprouvettes sèches.
La rigidité tangentielle des joints testés montrent (figure 4.38(b)) une augmentation nette avec la
contrainte normale pour les éprouvettes sèches et une gamme de valeur large allant de 130 à 1000
kPa/mm. Aucune tendance nette n’est par contre observée pour les éprouvettes humides qui présentent
une gamme de variation beaucoup plus restreinte s’étalant de 370 à 675 kPa/mm.

14 1200
D sec D sec
12 1000 D humide
Rigidité tangentielle kPa/mm

D humide
Angle de dilatance (°)

10
800
8
600
6
400
4

2 200
(a) (b)
0 0
0 200 400 600 0 200 400 600
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

Figure 4.38 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction de
la contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la discontinuité avec la
contrainte normale appliquée.

201
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

4.4.8 Site E

Le faciès de ce site est de type gréseux et les discontinuités testées sont fortement rugueuses (JRC
moyen de 10). Les essais ont été menés sur 5 éprouvettes en conditions sèches et 5 éprouvettes en
conditions humides. Les éprouvettes testées ne présentent pas de pics de contrainte de cisaillement très
importants (à l’exception de l’éprouvette Eλ pour laquelle la résistance résiduelle a été considérée),
l’exploitation a donc été menée en ne considérant que les paliers de contraintes tangentielles. Les
couples ( palier, palier) pour l’ensemble des éprouvettes du site E, cisaillées dans le sens aller et retour,
sont présentés en figure 4.39.

Les résultats obtenus suivent la même tendance que les éprouvettes testées précédemment. La
présence d’eau lors du cisaillement aller conduit à une diminution de l’angle de frottement, qui passe
de 40,8° à 38,3° pour une cohésion identique (figure 4.39).

400
E moyen sec y = 0,8631x + 18,932
300 R² = 0,93
E moyen humide
Contrainte tangentielle (kPa)

200
y = 0,7909x + 18,932
100 R² = 0,82

0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
-100
y = -0,4293x
-200 y = -0,5486x
R² = 0,92
R² = 0,86
-300
Contrainte normale (kPa)

Figure 4.39 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte


normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour les éprouvettes
sèches et les éprouvettes cisaillées en conditions humides (site E).

Dans le sens de cisaillement retour, la différence entre les deux conditions d’essais est assez faible
comme dans le sens aller. Les angles de frottement sont de 23,2° et 28,7°, respectivement pour les
cisaillements secs et humides.

Toutes les éprouvettes testées se sont révélées avoir un comportement dilatant à l’exception de
l’éprouvette E6 qui était purement contractante (figure 4.40(a)). δes angles de dilatance obtenus sont
plus importants, dans l’ensemble, pour les éprouvettes testées à sec avec une valeur moyenne de λ,3°
contre 5,7° pour les cisaillements en conditions humides (figure 4.40 (b)). δ’augmentation de la
contrainte normale appliquée ne semble pas avoir d’influence sur l’angle mesuré que ce soit pour les
éprouvettes testées en conditions humides ou non.

La rigidité tangentielle des éprouvettes sèches présente une nette augmentation avec la contrainte
normale. Une augmentation est également observée pour les éprouvettes humides mais la dispersion
des valeurs mesurées est forte. Les rigidités tangentielles pour le site E se situent dans la même gamme
de valeurs que les éprouvettes des sites argileux et sont donc relativement faibles (inférieures à 700
kPa/mm).

202
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

14 800
E sec
12 700
E humide

Rigidité tangentielle kPa/mm


600
Angle de dilatance (°)

10
500
8
400
E sec
6
E humide 300
4 200
2 100
(a) (b)
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

Figure 4.40 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction de la
contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la discontinuité avec la
contrainte normale appliquée.

4.4.9 Site G

Le faciès de ce site est de type argileux et les discontinuités testées sont moyennement à fortement
rugueuses (JRC moyen de 8). Les essais ont été uniquement menés sur 4 éprouvettes en conditions
sèches (le prélèvement a été réalisé sur un talus resté exposé mais très peu de matériau a pu être
récupéré). Trois des quatre éprouvettes testées présentent un pic de contrainte de cisaillement lors du
premier essai, l’exploitation a donc été menée d’une part sur les paliers de contraintes tangentielles
mais aussi sur les pics. δes couples ( palier, palier) pour l’ensemble des éprouvettes du site G, cisaillées
dans le sens aller et retour, sont présentés en figure 4.41.
La résistance au cisaillement développée dans le sens retour est fortement diminuée par rapport au
sens aller. δ’angle de frottement passe ainsi de 3λ,6° à 21,7° et la cohésion de 27,5 kPa dans le sens
aller à 0 kPa dans le sens retour. Néanmoins les coefficients de détermination des droites de régression
de εohr Coulomb sont assez faibles dus à la dispersion d’une partie des mesures.
400
y = 0,8269x + 27,492
300 R² = 0,70
Contrainte tangentielle (kPa)

G moyen sec
200

100

0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
-100
y = -0,3983x
-200 R² = 0,68

-300
Contrainte normale (kPa)
Figure 4.41 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte
normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour les éprouvettes
sèches (site G).

203
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Les éprouvettes du site G testées sont toutes dilatantes et présentent des angles forts excepté pour
l’éprouvette G2 (angle de dilatance de 3°, figure 4.42(a)). La dilatance la plus forte ayant été obtenue
pour l’éprouvette G1 qui était également soumise au plus faible niveau de contrainte normale.
Les rigidités tangentielles développées par les éprouvettes du site G sont élevées par rapport aux
précédents sites testés et atteint jusqu’à 1250 kPa/mm sous une contrainte normale de 365 kPa.
δ’augmentation des rigidités mesurées est proportionnelle à l’augmentation de la contrainte normale.

14 1400

12 1200 G sec

Rigidité tangentielle kPa/mm


Angle de dilatance (°)

10 1000

8 G sec 800

6 600

4 400

2 200
(a) (b)
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

Figure 4.42 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction de
la contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la discontinuité avec la
contrainte normale appliquée.

4.4.10 Site I

Le faciès de ce site est de type argileux et les discontinuités testées sont lisses à faiblement rugueuses
(JRC moyen de 5). Les essais ont été menés sur 4 éprouvettes en conditions sèches et 5 éprouvettes
cisaillés sous eau. δ’exploitation a été menée uniquement sur les paliers de contraintes tangentielles
(seuls deux éprouvettes présentaient un pic de contrainte peu prononcé). δes couples ( palier, palier) pour
l’ensemble des éprouvettes du site I, cisaillées dans le sens aller et retour, sont présentés figure 4.43.

Lors du premier demi-cycle de cisaillement, les éprouvettes sèches ne développent pas de cohésion et
présentent un angle de frottement de 34°. Les éprouvettes cisaillées en conditions humides donnent un
angle de frottement beaucoup plus faible égal à 23,7° mais un coefficient de détermination plus faible,
dû à une grande dispersion des mesures.

Lors du cisaillement retour, le niveau de contrainte tangentielle atteint par les éprouvettes sèches est
plus faible qu’à l’aller, conduisant de ce fait à un angle de frottement réduit à 20° et une faible
cohésion apparente de 7,5 kPa. A l’inverse, les éprouvettes cisaillées sous eau développent des
niveaux de contraintes tangentielles équivalents à ceux atteints dans le sens aller. Cela se traduit par un
angle de frottement quasiment identique à celui des éprouvettes sèches (18,7°) pour une cohésion
équivalente.

204
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

350
300 I moyen sec y = 0,6762x
250 R² = 0,77
Contrainte tangentielle (kPa)

I moyen humide
200
150
100 y = 0,4381x
R² = 0,21
50
0
-50 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450
y = -0,339x - 7,432
-100 R² = 0,69
y = -0,3644x - 7,432
-150 R² = 0,88
-200
Contrainte normale (kPa)
Figure 4.43 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte
normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour les éprouvettes
sèches (site I).

Trois éprouvettes sèches et deux éprouvettes humides ont eu un comportement dilatant durant l’essai
de cisaillement. Les angles de dilatance mesurés pour les trois éprouvettes sèches varient fortement
d’une éprouvette à l’autre (figure 4.44 (a), de 3 à 11°) mais une diminution de cet angle est néanmoins
observée avec l’augmentation de la contrainte normale. δes éprouvettes humides présentent également
des angles de dilatance différents d’une éprouvette à l’autre (de 2 à λ°).

La figure 4.44 (b) montre une évolution similaire de la rigidité tangentielle des discontinuités sèches
ou humides, qui augmente avec la contrainte normale appliquée. Aucune réelle différence ne peut être
identifiée entre les deux conditions d’essais, les rigidités s’échelonnant de 100 à plus de λ00 kPa/mm.

12 1000
900
Rigidité tangentielle kPa/mm

10 800 I sec
Angle de dilatance (°)

700 I humide
8
600
6 500
400
4 300
I sec 200
2
I humide 100
(a) (b)
0 0
0 100 200 300 400 0 200 400 600
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

Figure 4.44 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction de la
contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la discontinuité avec la
contrainte normale appliquée.

205
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

4.4.11 Site J, faciès 4

Le faciès de ce site est de type gréseux et les discontinuités testées sont faiblement rugueuses (JRC
moyen de 5). Les essais ont été menés sur 3 éprouvettes en conditions sèches et 3 éprouvettes
cisaillées sous eau. δes couples ( palier, palier) pour l’ensemble des éprouvettes du faciès 4 du site J,
cisaillées dans le sens aller et retour, sont présentés en figure 4.45.

500
400 J4 moyen sec y = 0,7409x + 24,191
R² = 0,97
J4 moyen humide
Contrainte tangentielle (kPa)

300
200 y = 0,5215x + 24,191
R² = 0,60
100
0
0 100 200 300 400 500 600
-100
y = -0,3776x
-200 R² = 0,73
y = -0,5524x
-300 R² = 0,95

-400
Contrainte normale (kPa)

Figure 4.45 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte


normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour les éprouvettes
sèches (site J, faciès 4).

Lors du demi-cycle aller, la regression de type Mohr-Coulomb présente une bon niveau de corrélation
avec les mesures pour les éprouvettes sèches et donne un angle de frottement de 36,5° et une cohésion
de 24,2 kPa. La dispersion est en revanche importante pour les éprouvettes cisaillées sous eau. Comme
la majorité des sites testés jusqu’ici, le cisaillement en conditions humides engendre une diminution de
l’angle de frottement (qui passe à 27,5°) pour une cohésion identique à celle des éprouvettes sèches.

Le cisaillement retour entraine une diminution des caractéristiques mécaniques mesurées que ce soit
pour les éprouvettes sèches (cohésion nulle et angle de frottement de 28,9°) ou sous eau (cohésion
nulle et angle de frottement de 20,7°).

Les éprouvettes testées ont montré un comportement dilatant pour la totalité ou une partie des cycles
de cisaillement selon les éprouvettes (l’éprouvette J3 s’est révélé faiblement dilatante lors du premier
cycle et exclusivement contractante lors des cycles ultérieurs sous contrainte normale plus élevée). Les
angles de dilatance varie de 2 à 8° indépendammenet des conditions hydriques d’essai (figure 4.46
(a)).

Les rigidités tangentielles mesurées augmentent avec la contrainte normale appliquée dans le cas des
éprouvettes sèches alors qu’aucune tendance ne peut être identifiée pour les éprouvettes humides
(figure 4.46(a)). Les rigidités tangentielles évoluent dans une gamme comprise entre 70 et 850
kPa/mm pour des contraintes normales comprises entre 64 et 500 kPa.

206
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

900 9
800 J4 sec 8
Rigidité tangentielle kPa/mm

J4 humide
700 7

Angle de dilatance (°)


600 6
500 5
400 4
300 3
200 2 J4 sec
100 1 J4 humide
(a) (b)
0 0
0 200 400 600 0 100 200 300 400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

Figure 4.46 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction de
la contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la discontinuité avec la
contrainte normale appliquée.

4.4.12 Site K

Le faciès de ce site est de type gréseux et les discontinuités testées sont fortement rugueuses (JRC
moyen de 10). Les essais ont été menés sur 4 éprouvettes en conditions sèches et 4 éprouvettes
cisaillés sous eau. Seule l’éprouvette numéro 2 présentait un pic de contrainte tangentielle lors du
premier demi-cycle de cisaillement. δ’exploitation a donc été menée uniquement sur les paliers de
contraintes tangentielles. δes couples ( palier, palier) pour l’ensemble des éprouvettes du faciès 4 du site
J, cisaillées dans le sens aller et retour, sont présentés en figure 4.47.

500
K moyen sec
y = 0,9768x + 12,026
400
K moyen R² = 0,82
Contrainte tangentielle (kPa)

300 humide

200
y = 0,6841x + 12,026
100 R² = 0,78

0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450
-100
y = -0,5069x
y = -0,5796x R² = 0,44
-200
R² = 0,78
-300
Contrainte normale (kPa)

Figure 4.47 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte


normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour les éprouvettes
sèches (site K).

207
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Les éprouvettes sèches présentent un angle de frottement important (44,3°) lors du premier demi-cycle
de cisaillement. Les éprouvettes humides présentent, elles un angle de frottement plus faible (34,4°)
pour une cohésion identique.

δe cisaillement dans le sens retour s’accompagne d’une diminution des contraintes tangentielles
maximales développées à un niveau de contrainte normale identique au sens aller. Les éprouvettes
sèches ne développent plus de cohésion apparente et présentent un angle de frottement plus faible
(30,1°). Les éprouvettes humides présentent toujours une cohésion nulle mais un angle de frottement
réduit (26,9°).

Trois éprouvettes sèches et deux éprouvettes humides ont eu un comportement principalement dilatant
(après une légère phase de contractance initiale). δes angles de dilatance mesurés sont variables d’une
éprouvette à l’autre (de 2 à 12°, figure 4.48 (a)) et se réduisent au fur et à mesure des cycles sous
l’effet combiné de l’augmentation de contrainte normale et de l’usure des épontes.

Les rigidités tangentielles mesurées présentent une dispersion importante même si elles semblent
augmenter avec la contrainte normale (figure 4.48 (b)). Aucune réelle distinction ne peut être faite
entre les éprouvettes humides et sèches qui évoluent dans la même gamme de valeur.

14 900
K sec K sec
12 800
Rigidité tangentielle kPa/mm

K humide K humide
700
Angle de dilatance (°)

10
600
8 500

6 400
300
4
200
2
100
(a) (b)
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

Figure 4.48 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction de la
contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la discontinuité avec la
contrainte normale appliquée.

4.4.13 Site L

Le faciès du dernier site testé est de type argileux et les éprouvettes testées sont lisses (JRC moyen de
3). Les essais ont été menés sur 6 éprouvettes en conditions sèches et 5 éprouvettes cisaillées sous eau.
δes couples ( palier, palier) pour l’ensemble des éprouvettes du site δ, cisaillés dans le sens aller et
retour, sont présentés en figure 4.49.

208
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

300
y = 0,5106x + 22,495
250 L moyen sec
R² = 0,75
200 L moyen humide
Contrainte tangentielle (kPa)

150
y = 0,416x + 7,796
100
R² = 0,81
50
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
-50
y = -0,3019x
-100
y = -0,327x - 11,232 R² = 0,90
-150 R² = 0,72
-200
Contrainte normale (kPa)
Figure 4.49 Evolution de la contrainte tangentielle moyenne du palier en fonction de la contrainte
normale moyenne le long du palier, dans les sens de cisaillement aller et retour, pour les éprouvettes
sèches (site L).

Lors du demi-cycle de cisaillement aller, le cisaillement en conditions humides induit une diminution
des paramètres de Mohr-Coulomb calculés. δ’angle de frottement passe de 27 à 22,6° et la cohésion
apparente de 22,5 kPa à 8 kPa. Pour ce site, une diminution de l’angle de frottement et de la cohésion
est donc observée contrairement à une grande partie des sites testés où la diminution de l’angle de
frottement s’accompagnait d’une augmentation de la cohésion apparente et nécessitait donc de limiter
la cohésion pour les essais en conditions humides à celle obtenue avec les essais secs.
δe cisaillement retour s’accompagne d’une diminution globale de la résistance au cisaillement
développée par les éprouvettes qui se traduit par une diminution des paramètres mécaniques : angle de
frottement de 18,1° et cohésion de 11 kPa pour les éprouvettes sèches, angle de frottement de 16,8° et
cohésion nulle pour les éprouvettes cisaillées en conditions humides.

8 900
7 L sec 800 L sec
Rigidité tangentielle kPa/mm

L humide
Angle de dilatance (°)

6 700 L humide
5 600
500
4
400
3
300
2
200
1 100
(b)
0 (a) 0
0 100 200 300 400 0 200 400 600
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

Figure 4.50 (a) Evolution de l’angle de dilatance, mesuré pour certaines éprouvettes, en fonction de
la contrainte normale appliquée. (b) Evolution de la rigidité tangentielle de la discontinuité avec la
contrainte normale appliquée.

209
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Une partie des éprouvettes sèches présentaient un comportement faiblement dilatant se traduisant par
des angles de dilatance faibles variant de 2 à 6° (figure 4.50 (a)) tandis que les autres étaient
faiblement contractantes. Certaines éprouvettes qui étaient contractantes lors du premier essai ont
présenté un comportement dilatant lors des cycles ultérieurs. Les éprouvettes humides se sont révélées
être en majorité contractantes et seul un nombre limité d’essais à conduit à un comportement dilatant.

Une dispersion importante des valeurs de rigidités tangentielles mesurées est observée (figure 4.50
(b)), à la fois pour les éprouvettes sèches et les éprouvettes en conditions humides. Néanmoins, les
valeurs de rigidités augmentent globalement avec la contrainte normale.

4.5 Synthèse des résultats

Ce paragraphe regroupe les résultats obtenus, en termes de cohésion et d’angle de frottement, pour
l’ensemble des sites testés dans le sens de cisaillement aller (tableau 4.3) et retour (tableau 4.4).

Tableau 4.3 Tableau de synthèse des paramètres mécaniques (cohésion, angle de frottement) par site
dans le sens de cisaillement aller pour les différentes conditions hydriques.

Cisaillement ALLER
Sec Humide
Site
C' (kPa) φ' (°) C' (kPa) φ' (°)
A 43 33 0 31
B 23 28 23 15
C2 31 27 7 21
C3 12 26 12 23
D 11 34 11 29
E 19 40 19 38
G 27 39 / /
I 0 34 0 24
J4 24 36 24 28
K 12 44 12 34
L 22 27 7 22

210
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

Tableau 4.4 Tableau de synthèse des paramètres mécaniques (cohésion, angle de frottement) par site
dans le sens de cisaillement retour pour les différentes conditions hydriques.

Cisaillement RETOUR
Sec Humide
Site
C' (kPa) φ' (°) C' (kPa) φ' (°)
A 0 25 0 23
B 0 21 0 16
C2 5 20 5 20
C3 0 27 0 19
D 0 24 0 22
E 0 23 0 29
G 0 21 / /
I 7 20 7 19
J4 0 29 0 21
K 0 30 0 27
L 11 18 0 16

. Les écarts sont calculés selon les équations 4.1 et 4.2 et présentés au tableau 4.3.

′ � − ′ �
∆�′ = ′ �
× (4.1)
′ ′ � − ′ �
∆ = ′ �
× (4.2)

Tableau 4.5 Ecarts entre les paramètres mécaniques issus des essais en conditions humides par
rapport aux essais réalisés à sec.

Cycles aller Cycles retour

Site Δ φ' (%) Δ C' (%) Δ φ' (%) Δ C' (%)


A -6 -100 -8 0
B -46 0 -24 0
C2 -22 -77 0 0
C3 -12 0 -30 0
D -15 0 -8 0
E -5 0 26 0
G / / / /
I -29 / -5 0
J4 -22 0 -28 0
K -23 0 -10 0
L -19 -68 -11 -100

211
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

5. Conclusions

La réalisation des essais de cisaillement direct sur des discontinuités rocheuses, ouvertes ou non,
nécessite généralement l’utilisation de dispositifs expérimentaux spécifiques. δa forte variabilité des
schistes du Briovérien combinée à la fragilité d’une partie des prélèvements (difficulté de taillage)
n’ont pas rendu possible l’utilisation de matériels spécifiques à la caractérisation des roches. δe
développement d’un essai à partir d’appareillage de mécanique des sols a donc été réalisé. Néanmoins,
les essais menés se sont révélés instructifs d’une part sur le comportement des discontinuités testées et
d’autre part sur les résistances mécaniques développées.

Sur l’ensemble des éprouvettes testées, seul un faible nombre présentait un pic de contrainte
tangentielle durant le cisaillement suivi d’un palier de contrainte résiduelle. δa majorité atteignait
directement un palier de contrainte (très stable pour les éprouvettes les plus lisses à variable pour les
éprouvettes plus rugueuses) à l’issue de la phase initiale d'augmentation du chargement tangentiel.
Une autre partie des éprouvettes présentait à l’issue de la phase d’augmentation importante de la
contrainte tangentielle une augmentation plus réduite qui semble davantage être due à la géométrie de
la discontinuité testée (plan de discontinuité ne coïncidant pas parfaitement avec le plan de
cisaillement). δ’exploitation des essais, en vue d’établir des paramètres mécaniques pour ces
discontinuités a en conséquence été réalisée sur des valeurs moyennes de contraintes tangentielle et
normale le long des paliers.

D’autre part, la réalisation des essais avec des faibles niveaux de contrainte a permis de limiter
l’impact de la variation de la surface de cisaillement au cours de l’essai (comparativement à des essais
classiques qui sont menés sur des petites éprouvettes sous plusieurs MPa de contrainte normale) sur
les résultats obtenus. La différence entre la contrainte moyenne et la contrainte à un instant t (début de
palier et fin de palier) est présentée pour chaque site en annexe 6 du présent mémoire.

δes résistances au cisaillement varient d’un site à l’autre, toutefois, des tendances générales peuvent
être dégagées pour l’ensemble des sites. Tout d’abord, beaucoup de sites, présentent une cohésion
apparente des discontinuités alors que ces dernières sont ouvertes. La pertinence de cette cohésion peut
donc être discutée. Lors de la réalisation de soutènement, le terrain est toujours maintenu, au moins de
manière discontinue, par les éléments du soutènement (pieux, profilés métalliques, panneau de paroi
moulée…). Cette contrainte normale imposée aux discontinuités, leur permet donc de développer une
cohésion. Nous avons donc choisi de conserver les cohésions apparentes trouvées.

Les contraintes tangentielles maximales atteintes sont systématiquement plus élevées, dans le sens
aller, que dans le sens retour (à l’exception du site C3 qui développe des contraintes du même ordre de
grandeur dans les deux sens). Cette diminution traduit l’usure des surfaces des épontes lors du
cisaillement selon le schéma explicatif présenté en figure 4.10). La prise en compte des résultats de
l’ensemble des cycles conduit à des paramètres mécaniques plus faibles que la prise en compte des
seuls premiers demi-cycles de chaque essai (angle de frottement inférieurs mais cohésion variable d’un
site à l’autre). Cette observation est bien sûr également valable pour les sites où des pics de contraintes
sont obtenus lors du premier essai (B, G, J4 et δ). δ’utilisation des paramètres mécaniques issus de
l’ensemble des cycles de cisaillement sera donc plus sécuritaire pour un dimensionnement de
soutènement.
δa présence d’eau durant le cisaillement entraine une diminution des contraintes tangentielles
développées par rapport aux éprouvettes sèches pour des niveaux de contrainte normale équivalents et
dans le sens aller. La différence est toutefois plus ou moins importante selon les sites (faible pour E à

212
Chapitre 5 : Caractérisation des discontinuités

très forte pour le site B) mais existe indépendamment du faciès des éprouvettes (argileux ou gréseux).
Cette diminution se traduit en termes de paramètres mécaniques par des angles de frottement plus
faibles pour les éprouvettes cisaillées sous eau. Les éprouvettes issues de sites classés comme des
siltites présentent une très forte chute de leur angle de frottement en présence d’eau contrairement aux
éprouvettes issues de sites gréseux qui sont moins affectés par la présence d’eau.

Les sites E et K, qui correspondent à des faciès gréseux, sont ceux présentant les angles de frottement
les plus élevés en conditions sèches (respectivement 40 et 44°) et conservent de très bonnes
caractéristiques en conditions humides. Pour les échantillons les plus argileux, l’angle de frottement
est fortement réduit et descend jusqu’à 15° pour le site B (site le plus argileux, cf. chapitre 3).

δ’influence de l’eau n’a été évaluée que pour des durées d’immersion courtes et ne permet donc pas de
complètement caractériser le comportement de la discontinuité lors d’une immersion prolongée (ce qui
peut se produire dans le cas de terrains situés à proximité directe de la Vilaine) qui sera forcément
fonction du degré d’argilisation du schiste.

Dans le sens retour, les éprouvettes sèches ne développent pas ou peu de cohésion apparente mais
présentent des angles de frottements supérieurs aux éprouvettes cisaillées en conditions humides dans
le même sens, à l’exception de l’éprouvette E (tableau 4.4).

Le comportement dilatant ou contractant des discontinuités testées semblent davantage lié à la


géométrie de l’éprouvette testée qu’au site de prélèvement dont il est issu puisqu’une variation
importante intra-site est observée. Néanmoins, les éprouvettes à faciès argileux et surface peu
rugueuse, cisaillées sous eau, ont davantage tendance à avoir un comportement très faiblement dilatant
(angles de dilatance de quelques degrés) voire exclusivement contractant. Ce comportement
contractant peut être imputé à la déformation de la matrice rocheuse constitutive des épontes,
notamment pour les échantillons les plus argileux.

Les rigidités tangentielles développées par les éprouvettes durant les différents essais sont faibles quel
que soit le site considéré ce qui semble logique compte tenu du fait que les essais sont réalisés sur des
joints ouverts et sous des contraintes normales faibles. Une augmentation de la rigidité tangentielle
avec la contrainte normale indépendamment des conditions hydriques d’essai peut également être
observée pour une majorité de sites.

La caractérisation des discontinuités constitue la dernière partie de la caractérisation mécanique des


schistes du Briovérien. δe chapitre suivant s’attarde sur les relations pouvant être établies entre les
paramètres mécaniques établis au chapitre 4 et 5 et des résultats d’essais visant à évaluer la résistance
à l’attrition ou à l’usure des schistes.

213
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée


aux schistes du Briovérien
1. Introduction

Un nombre important d’essais visant à caractériser physiquement et mécaniquement les schistes du


Briovérien prélevés dans la région rennaise a été présenté dans les chapitres précédents. Ce dernier
chapitre a pour but d’évaluer les relations existantes entre les résultats des différents essais et de tenter
d'établir une classification des différents échantillons testés. En effet, les données habituelles fournies
par les études géotechniques (modules pressiométriques, pressions limites) ne permettent pas toujours
de modéliser correctement le comportement des schistes briovériens à la fois lors du forage des
éléments verticaux mais aussi lors des phases d’excavation.

Des rappels sont réalisés dans un premier temps sur les différents systèmes de classification utilisés
pour les massifs rocheux (principalement dans le cadre de la réalisation de tunnels) et les paramètres
sur lesquels se basent ces systèmes. Ces classifications, aboutissant à l’attribution d’une note
empirique pour le massif rocheux, visent avant tout à estimer de manière indirecte les propriétés
mécaniques du massif. Ces classifications sont donc principalement utilisées dans les phases de pré-
étude des projets lorsque peu d’informations sont disponibles sur le massif.

Ces classifications, nécessitent toutefois un certain nombre de paramètres d’entrée qui ne sont pas
forcément disponibles au stade d’un avant-projet. En conséquence, une proposition de paramètres
issus d’essais de broyabilité et εicro-Deval, adaptés afin de caractériser les schistes, est présentée afin
de les relier aux paramètres physiques et mécaniques présentés dans les chapitres 3 et 4. Les
paramètres proposés ont pour objectif d’apporter des informations supplémentaires aux essais
présentés dans les chapitres précédents afin de mieux anticiper leur comportement durant les
différentes phases de réalisation d’un soutènement.

2. Rappels sur les classifications des massifs rocheux

2.1 Rock Mass Rating (RMR)

Le Rock Mass Rating (RMR) est un indice mis au point par Bieniawski en 1973 et qui a subi plusieurs
modifications au cours du temps pour aboutir à la version actuellement utilisée RMR89 (Bieniawski,
1989). Cet indice est la somme de 5 notes quantifiant chacune un aspect du massif rocheux ainsi
qu’une 6ème note d’ajustement, leur somme aboutissant à une note comprise entre 0 et 100. Les 6 notes
se décomposent comme décrit ci-après :

- A1 : Strength of intact rock material : Note de 0 à 15, établie à partir de la résistance de la


matrice rocheuse (résistance à la compression uniaxiale ou résistance à la compression entres
pointes).

214
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

- A2 : Drill Core Quality : Note de 3 à 20 sur la qualité du rocher sur carottes, déterminée
d’après le RQD (Rock Quality Designation, Deere, 1λ64).
- A3 : Spacing of discontinuities μ σote de 5 à 20, sur l’espacement des discontinuités.
- A4 : Conditions of discontinuities μ σote de 0 à 30, sur l’état des discontinuités (extension,
ouverture, rugosité, remplissage et altération des épontes).
- A5 : Groundwater conditions : Note de 0 à 15 sur les conditions hydrogéologiques (débit et/ou
pression des venues d’eau)
- B : Adjustement for joint orientation : note de -12 à 0 pour les tunnels, -25 à 0 pour les
fondations et -60 à 0 pour les talus, en fonction de l’orientation des discontinuités.

� = + + + + (2.1)

= + + + + + (2.2)

δ’équation 2.1 présente le calcul du RεR caractéristique du massif tandis que l’équation 2.2
correspond au RMR pour les travaux souterrains.

δes critiques qui peuvent être formulées (AFTES, 2003) à l’encontre du RεR est la répartition
inégale des notations concernant pour 70% la fracturation et seulement pour 15% la matrice
rocheuse et pour 15% les conditions hydrogéologiques et sans prise en considération de l’état de
contraintes in situ. En conséquence, le RMR doit être limité aux massifs dont la matrice rocheuse
présente une bonne résistance et dont le comportement est régi quasi exclusivement par les
discontinuités.

Le tableau présenté en annexe 7.1, récapitule les différentes données permettant de calculer le
RMR ainsi que les classes de massif qui en sont déduites et les propriétés associées à ces classes.

2.2 δ’indice Q

δ’indice Q a été développé par Barton et al. (1974) au Norwegian Geotechnical Institute (NGI) et est
principalement destinée aux excavations réalisées dans des terrains à contraintes horizontales élevées
(AFTES, 2003). δ’indice Q varie entre 0.001 pour un massif de très mauvaise qualité et 1000 pour un
massif très bon (intervalle théorique qui est réduit entre 0.005 et 50 dans la plupart des cas pratiques)
et est calculé selon la relation 2.3.


= × × (2.3)

Avec:

RQD: Rock Quality Designation.


Jn: Joint set number, caractérise le nombre de familles de discontinuités.
Jr : Joint roughness number, caractérise la rugosité des discontinuités les plus défavorables.
Ja : Joint alteration number, caractérise le degré d’altération des discontinuités ou de leur remplissage
(discontinuités les plus altérées).
Jw : Joint water reduction, facteur prenant en compte les arrivées d’eau potentielles (débit et pression).
SRF : Stress reduction factor, coefficient d’ajustement en fonction des contraintes.

215
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

Le tableau 2.1 présente les plages de variations extrêmes des différents paramètres intervenant dans le
calcul de l’indice Q. δa détermination des valeurs des différents paramètres peut être faite par le biais
des différents tableaux présentés en annexe 7.2.

Tableau 2.1 Plages de variation des paramètres de calcul de l’indice Q (d’après AFTES, 2003).

Conditions les plus Conditions les plus Plages de variation


Paramètres
défavorables favorables (rapport maximal)
RQD 10 100 10
Jn 20 0.5 40
Jr 0.5 4 8
Ja 20 0.75 27
Jw 0.05 1 20
SRF 20* 0.5 40

* : Des valeurs beaucoup plus fortes, allant jusqu’à 400, ont été proposées par Barton pour des
conditions très exceptionnelles d’ouvrages à grande profondeur avec risques de décompressions
violentes immédiates.

δ’indice Q est le produit de trois coefficients portant chacun sur un aspect du massif. δe rapport
RQD/Jn quantifie l’effet de la taille des blocs, Jr/Ja la qualité mécanique entre les blocs et J w/SRF l’état
initiale du massif par rapport à l’eau et aux contraintes. Il dépend donc principalement de paramètres
non intrinsèques de la roche tel que l’état de contraintes dans le massif mais ne considère pas
directement les paramètres de résistance mécanique de la matrice rocheuse ni l’orientation des
discontinuités par rapport à l’ouvrage.

2.3 Le Geological Strength Index (G.S.I.)

Contrairement aux indices RMR et Q, le GSI ne constitue pas un système de classification à


proprement parler mais il s’appuie sur les deux indices précédents pour permettre la détermination des
paramètres mécaniques du massif rocheux. En effet, introduit par Hoek (1994), le GSI utilise des
versions modifiées des deux précédents index noté RεR’ et Q’. δe RεR’ est calculé comme le RMR
de base mais en imposant une valeur de 15 pour le paramètre A5 (équation 2.4). Q’ est calculé en ne
prenant pas en compte le 3ème facteur de la relation relatif à l’eau (équation 2.5).

′= + + + + (2.4)

′= × (2.5)

Suivant la valeur de RεR’ obtenue, le GSI est calculé tel que présenté aux équations 2.6a et 2.6b.

Pour RεR’ > 23 : = − (2.6a)

Pour RεR’ < 23 : = + (2.6b)

δa valeur du GSI peut également être estimée à partir d’observations directes du massif et l’utilisation
de la table présentée en annexe 7.3 et varie entre 5 et 85. Il est utilisé pour déterminer les paramètres
du critère de rupture d’Hoek et Brown (1λλ7) dont l’expression généralisée est présentée en équation
2.7.

216
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

�′
�′ = �′ + � � [ × + ] (2.7)
��

Avec:

- �′ : la contrainte effective maximum à la rupture


- �′ : la contrainte effective minimum à la rupture
- � � : la résistance à la compression de la matrice rocheuse intacte
- : est une valeur caractéristique du massif
- s et a sont des constantes adimensionnelles qui dépendent de l'état et du degré de fracturation
du massif rocheux (pour la roche intacte s = 1)

, s et a sont déterminés à l’aide du GSI.



= � × e�p (2.8)

Avec mi une constante dépendant de la nature de la roche mais très proche de l’indice de fragilité qui
correspond au rapport de la résistance à la compression sur la résistance à la traction de la roche
intacte).

Pour GSI > 25 :



= e�p et a = 0.5 (2.9a & 2.9b)

Pour GSI < 25 :

s = 0 et = . − (2.10a & 2.10b)

Des relations permettant de déduire des valeurs d’angle de frottement et de cohésion à partir du critère
de Hoek et Brown ont été proposées et synthétisées par Hoek (1990).

2.4 Classification utilisée sur la ligne b du métro de Rennes

Les nombreuses campagnes de reconnaissance géotechniques menées pour la réalisation de la seconde


ligne de métro de Rennes ont conduit les concepteurs, et notamment la société ARCADIS, à élaborer
une classification des schistes du Briovérien s’appuyant sur la classification de l’altération et de la
densité de discontinuité proposée par l’AFTES (2003) dont les classes sont définies dans les tableaux
2.2 et 2.3.

217
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

Tableau 2.2 Description et classes d’état d’altération des massifs rocheux (AFTES 2003).

Termes descriptifs du degré d’altération du


Classes
massif rocheux
AM1a Rocher sain
Rocher faiblement altéré
AM1b Altération limitée aux surfaces de discontinuités
principales ; rocher sain dans la masse
Rocher légèrement altéré
AM2 Altération faible dans la masse rocheuse mais
bien développée sur les discontinuités
Rocher modérément altéré
AM3 Altération bien visible dans toute la masse
rocheuse mais matériau non friable
Rocher très altéré
AM4
Forte altération dans toute la masse rocheuse
Rocher complètement altéré
AM5 La texture et les fissures importantes sont
toujours visibles
Rocher complètement décomposé (altérites)
AM6 Texture et fissuration non reconnaissables sol
résiduel - pas de remaniement

Tableau 2.3 Classes de densité de discontinuités le long d’une ligne de mesure (AFTES 2003).

Termes descriptif de la densité de


Classes Valeurs de l’indice ID cm
de discontinuité
ID1 >200 Densité de discontinuité très faible
ID2 60-200 Densité de discontinuité faible
ID3 20-60 Densité de discontinuités moyennes
ID4 6-20 Densité de discontinuités forte
ID5 <6 Densité de discontinuités très forte

Les deux paramètres AM et ID sont ensuite pondérés (le critère de fracturation étant prépondérant
pour des matériaux non « friables » tandis qu’il devient secondaire pour des matériaux « friables ») et
combinés pour aboutir à une classification hybride présentée au tableau 2.4.

Tableau 2.4 Classification proposée des massifs rocheux rennais (Arcadis, 2012).

Classe d’altération Classe de discontinuité Classification


(« fracturation ») proposée
Roche décomposée -
AM6 = sol résiduel non ALT (altérites)
remanié
Très friable à -
AM5-AM4 BR D
friable
ID5 Fragmenté BR C
AM3-AM1 Non friable ID4-ID3 Très fracturé à fracturé BR B
ID2-ID1 Peu fracturé BR A

218
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

τn remarque donc que mis à part l’indice de discontinuité qui peut être quantifié la classification
proposée est davantage qualitative que quantitative puisque l’estimation de l’altération n’est basé sur
aucun paramètre physique autre que l’observation du massif in situ. Cette classification bien
qu’intéressante, ne permet pas à elle seule d’évaluer la qualité réelle des terrains qui seront rencontrés
lors des forages et terrassements. Les schistes appartenant à la classe BRD se trouvent à des
profondeurs assez proches de la surface (entre 0 et 20 m de profondeur) dans la majorité des sondages
réalisés pour la seconde ligne de métro. Hors les prélèvements que nous avons réalisés se situent tous
dans cet intervalle de profondeur et sont extrêmement variables ce qui confirmerait la nécessité de
création d’un sous-groupe pour le faciès BRD.

2.5 Conclusions sur les classifications existantes

Différents systèmes d’évaluation de la qualité des massifs rocheux existent et sont couramment utilisés
de nos jours, principalement dans le domaine de la conception et de la construction d’ouvrages
souterrains. Leur utilisation est toutefois moins répandue pour les problèmes de soutènements en
surface.

Dans le cadre de la problématique particulière des schistes briovériens, les systèmes de type RMR ou
indice Q se révèlent inadaptés. En effet, l’utilisation de ces classifications est principalement destinée
à la caractérisation de massifs dont la matrice rocheuse présente de bonnes caractéristiques
mécaniques et dont le comportement est donc majoritairement conditionné par les discontinuités dans
le massif. Ces indices sont calculés en grande partie à partir d’observations qualitatives qui seront
donc dépendantes de l’observateur. Ces indices, utilisés principalement dans le domaine des tunnels,
sont difficilement extensibles aux roches tendres (Chalhoub, 2006) tels que les schistes dont la
matrice, qui est anisotrope, peut présenter des degrés d’altération très variables et être très sensibles à
la présence d’eau comme on a pu le voir dans le chapitre 4. Le comportement du massif sera donc
conditionné par les caractéristiques de la matrice et des discontinuités dans des proportions qui ne sont
pas facilement identifiables.

La classification proposée par ARCADIS, dans son mémoire géotechnique de conception, permet
d’attribuer à chaque sous-classe du Briovérien des paramètres mécaniques (cohésion, angle de
frottement, module pressiométrique...). Toutefois la distinction entre altérites et BRD, correspondant à
la classe la plus altérée des schistes est sujette à interprétation de la part du géotechnicien. Cette
distinction nécessite donc de s’appuyer sur des paramètres quantitatifs.

Dans cette optique, des essais simples ont été utilisés pour quantifier l’altération des schistes
briovériens et à faire le lien entre les paramètres mesurés et les propriétés mécaniques établies dans les
chapitres précédents.

3. Caractérisation physique à l’échelle macroscopique

En vue d’établir des indicateurs quantitatifs du degré d’altération des schistes briovériens, deux essais
usuellement utilisés en technique routière ont été modifiés afin de caractériser les schistes briovériens.

219
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

3.1 Essai d’abrasivité et de broyabilité fractionnée

3.1.1 Principe

δ’essai d’abrasivité mis au point par le δaboratoire Central des Ponts et Chaussées (désormais Institut
français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux), est
principalement utilisé pour la caractérisation des granulats de chaussées (AFNOR, 1990 ; AFNOR
2000c). Le principe de l’essai est de soumettre un échantillon de roche, préalablement réduit à la
fraction 4/6,3mm, à l’action d’une plaquette en acier en rotation (voir figure 3.1). δa plaquette, de
dimensions 50 x 25 x 5 mm et d’une masse d’environ 42 grammes, tourne à une vitesse constante de
4500 tours par minute. Une masse de 500 g de matériau sec est nécessaire à la réalisation de l’essai.

Enceinte

Matériau testé, pré-broyé à


la fraction 4/6,3mm
Plaque en acier

Figure 3.1 Schéma de principe de l’essai de d’abrasivité et de broyabilité.

δ’objectif de l’essai est de déterminer dans un premier temps l’abrasivité des granulats en mesurant
pour cela la perte de masse de la plaquette en acier après une durée de 5 minutes. δ’abrasivité des
granulats est calculée selon la formule 3.1.

= (g/T) (3.1)

Avec : M0 la masse en grammes de la plaquette au début de l’essai, ε sa masse après 5 minutes


d’essai et G0 la masse de granulat initiale en tonnes.

δ’abrasivité ainsi calculée permet d’évaluer le potentiel d’usure des équipements permettant d’extraire
le matériau. δ’AFTES (2003) donne le tableau, rappelé ci-dessous de classification de l’abrasivité
d’un matériau selon les résultats de l’essai δCPC.

Tableau 3.1 Classes d’abrasivité à partir de l’essai LCPC (AFTES, 2003).

Classe Valeur de l’indice d’abrasivité Termes descriptifs d’abrasivité


ABR 1 ABR > 2000 Abrasivité très forte
ABR 2 1500 < ABR < 2000 Abrasivité forte
ABR 3 1000 < ABR < 1500 Abrasivité moyenne
ABR 4 500 < ABR < 1000 Abrasivité faible
ABR 5 0 < ABR < 500 Abrasivité très faible

220
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

Cette classification est davantage adaptée aux roches présentant une bonne résistance mécanique
qu’aux terrains plus ou moins altérés du Briovérien, qui comme nous l'avons vu précédemment varient
pétrographiquement des schistes aux arkoses en passant par les grès. Thuro et al. (2006) ont proposé
une classification alternative à celle-ci-dessus afin de mieux caractériser les matériaux présentant une
faible abrasivité (tableau 3.2).

Tableau 3.2 Classes d’abrasivité d’après Thuro et al. (2006).

ABR (g/t) Termes descriptifs d’abrasivité Exemple de roches


0-50 Pas abrasif Matériau organique
50-100 Pas très abrasif Marne
100-250 Peu abrasif Ardoise
250-500 Moyennement abrasif Schistes et grès
500-1250 Très abrasif Basalte, granite
>1250 Extrêmement abrasif Amphibolite, quartzite

Le deuxième paramètre mesuré avec cet essai est la capacité du matériau testé à résister à une
sollicitation mécanique plus importante en prolongeant l’essai de 10 minutes, durée au bout de
laquelle la masse de « micro » éléments générés (< 1,6mm) est mesurée. Cette mesure permet ainsi de
calculer l’indice de broyabilité du matériau à partir de la définition 3.2.

� < .
� �� é= = × (3.2)
� � ��

Cette indice permet d’évaluer directement la résistance au fractionnement des granulats et donc leur
potentiel en vue d’une utilisation dans la formulation d’enrobés. δes échantillons peuvent être classés
en fonction de leur indice de broyabilité selon le tableau 3.3.

Tableau 3.3 Classes de broyabilité d’après Büchi et al. (1995).

Classe de broyabilité IB (%)


Très basse 0-25
Basse 25-50
Moyenne 50-75
Haute 75-100
Très Haute >100

δ’abrasivité et la broyabilité d’une roche est principalement conditionnée par sa composition


minéralogique et notamment sa teneur en quartz mais également la cohésion entre les grains et leur
taille (AFTES, 2003).

3.1.2 Adaptation de l’essai

La quantité limitée de matériau disponible pour la réalisation des essais ainsi que la forte broyabilité
observée pour les premiers prélèvements testés (proche des 100% après 15 minutes d’essais) réalisés
conformément à la norme a conduit à adapter l’essai. δa durée de l’essai a ainsi été ramenée à 5 min et
la quantité de matériau testée a été réduite de 500 g à 200 g. Afin de mieux différencier les
prélèvements, l’essai de broyabilité a également été mené de façon « fractionnée » dans le temps. La
production d’éléments inférieurs à 1,6mm a ainsi été mesurée toutes les 15 secondes durant les 105
premières secondes de l’essai puis 2 mesures supplémentaires à 180 et 300 secondes ont été réalisées.

221
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

Pour chaque mesure, l’échantillon a été tamisé puis les éléments pesés avant de replacer l’ensemble
passant et refus dans le récipient pour continuer l’essai. δa masse de matériau replacée dans l’appareil
a également été pesée afin de prendre en compte les éventuelles pertes durant les différents transferts.

Une étude de répétabilité fut menée dans un premier temps sur les échantillons disponibles en plus
grande quantité (à savoir A, C2 et D présentant tout trois des faciès argileux). δes résultats de l’étude
ont été étendus aux échantillons gréseux. Pour ces prélèvements l’essai a été répété 4 fois et a montré
un écart maximal de 7% de la broyabilité au bout de 5 minutes. La décision a donc été prise de se
limiter à un essai par faciès pour le reste des prélèvements afin de limiter la quantité de matériau
consommée par l’essai (selon les prélèvements entre 2 et 4 kg de matériau ont été nécessaires pour
obtenir 200 g de granulats de la fraction 4/6.3mm).

3.1.3 Résultats et interprétation

 En termes d’abrasivité

δ’abrasivité du matériau a été estimée au cours de différents essais réalisés. Les résultats sont
regroupés dans le tableau 3.4.

Tableau 3.4 Coefficient d’abrasivité des différents prélèvements.

J2 J2
Faciès A B C1 C2 C3 D E F G H I J3 J4 K1 K3 L1 L2
beige gris
Coefficient
150 0 100 0 0 150 300 50 0 100 0 250 50 350 50 0 0 0 0
d’abrasivité (g/t)

D’après la classification AFTES, présentée au tableau 3.1, la totalité des échantillons peut être classée
comme très faiblement abrasif (classe ABR 5). Si l’on se réfère à la classification de Thuro présentée
au tableau 3.2, une grande partie des échantillons (B, C2, C3, G, I, K1, K3, L1, L2, F, J2 gris, J4)
ayant une abrasivité nulle ou très faible est classée dans la catégorie des matériaux organiques ce qui
n'est pas le cas, mais ceci correspond plus à un degré d’altération important. Trois prélèvements
seulement (E, J2 beige et J3) présentent une abrasivité moyenne caractéristique des schistes et grès
toujours selon cette même classification. Toutefois, J2 ayant été identifié comme un microgranite, il
s’agit ici d’un cas particuliers. Les autres prélèvements présentant une abrasivité extrêmement faible
ou nulle, cela ne permet pas de différencier les échantillons. En effet, un coefficient d’abrasivité
mesuré de 100g/t correspond à une variation de la masse de la plaquette de 0.02 grammes et qui est
donc du même ordre de grandeur que l'incertitude sur la mesure (±0.01 grammes) c'est pourquoi cette
mesure n'a pas fait l'objet d'une étude plus poussée.

 En termes de broyabilité

Les résultats des essais, présentant l’évolution de l’indice de broyabilité en fonction du temps de
chaque site testé, sont tracés sur la figure 3.2.

222
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

100

90

80

70

60
IB en %

50

40

30
A B C1 C2
C3 D E F
20
G H I J3
10 J2 J4 K1 L1
L2 K3
0
0 t =30s 50 100 150 200 250 300
Temps en s
Figure 3.2 Evolution de l’indice de broyabilité des différents prélèvements au cours de l’essai.

Les valeurs de l’indice de broyabilité obtenues en fin d’essai (après 5 minutes de sollicitation)
permettent de discriminer trois groupes de comportement : ceux présentant les valeurs les plus faibles,
inférieures à 60% (G, L1 et L2), ceux présentant les valeurs les plus fortes, supérieures à 94% (K3, K1
et I), et enfin le reste des sites, présentant des valeurs comprises entre 70% et 86%. D’après la
classification de Büchi et al., présentée au tableau 3.3, les prélèvements testés se situent dans la classe
de broyabilité haute à très haute. En effet, malgré une durée de sollicitation réduite par rapport à la
procédure standard, les valeurs de broyabilité obtenues se situent déjà dans les classes supérieures de
broyabilité.

Les différences entre les échantillons sont les plus importantes durant les 105 premières secondes de
l’essai. Certains prélèvements (J2, K1, K3) atteignent très rapidement, c’est-à-dire dans les 60
premières secondes, un très haut indice de broyabilité tandis que d’autres (E, F, C3…) voient leur
indice de broyabilité augmenter beaucoup plus lentement. Néanmoins, au fur et à mesure de la
progression de l’essai, l’ensemble des broyabilités tend vers une gamme de valeurs plus réduite si l’on
excepte les 3 échantillons présentant les broyabilités les plus faibles.

Afin d’avoir un paramètre permettant de mieux discriminer les prélèvements, la pertinence de la


mesure de la broyabilité à un instant a été évaluée avec une analyse en composantes principales (ACP,
figure 3.3) basée sur les variables suivantes : indices de broyabilité de 30 à 300 secondes, masse
volumique sèche et intensité des pics de diffraction des différents minéraux identifiés au DRX (quartz,
chlorite, illite, kaolinite et éventuellement smectite) pour les différents sites testés. La figure 3.3
montre clairement que les projections de tous les indices de broyabilité entre 30 et 300 s sur le cercle
des corrélations (figure de droite) sont très proches. Le choix a été fait d’utiliser l’indice de
broyabilité après 30 s (nommé par la suite IB30) permettant une bonne différenciation des sites
comme cela peut être observé sur la figure 3.2. δes valeurs d’IB30 pour l’ensemble des prélèvements
sont présentées dans le tableau 3.5.

223
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

Figure 3.3 Analyse en composantes principales sur l’indice de broyabilité.

Tableau 3.5 Indice de broyabilité à 30 secondes.

Prélèvement IB30 (%) Prélèvement IB30 (%)


A 59,7 I 59,4
B 45 J2 marron 49,6
C1, C2 33,6 J2 gris 74,5
C3 68,7 J3 34,5
D 60,5 J4 34,9
E 30,9 K1 82,5
F 36,4 K3 90,6
G 23,4 L1 34,7
H 62,4 L2 15,9

A priori, l’IB30 doit diminuer avec l’augmentation de la masse volumique apparente des échantillons
mais la corrélation entre ces deux paramètres est faible et cette assertion n’est donc pas confirmée par
les essais.

Cette analyse permet tout d’abord de mettre en évidence la très forte relation existant entre les indices
de broyabilité après différentes durées. Notons que l’intensité des pics de quartz est également reliée à
l’indice de broyabilité. Les pics d’intensité de l’illite et de la kaolinite présentent par contre un degré
de corrélation faible avec la broyabilité quant au pic représentatif de la chlorite ou la smectite, il
semble avoir une corrélation avec la broyabilité du même ordre de grandeur que le quartz. La
projection des sites sur le plan des composantes principales (gauche de la figure 3.3) ne permet pas
d'envisager des regroupements entre les différents sites. En traçant l’évolution de l’IB30 en fonction
de l’intensité du pic de chlorite et du pic de quartz (figure 3.4), plusieurs tendances se dessinent. D’une
part l’augmentation de l’intensité du pic de chlorite ou smectite s’accompagne d’une diminution de
l’IB30. A l’inverse, l’augmentation de l’intensité du pic de Quartz s’accompagne de l’augmentation de
l’indice de broyabilité à 30 secondes. Toutefois, on remarque sur la figure 3.4 une dispersion non
négligeable des points dans le cas du pic de chlorite/smectite et du quartz, combiné à un effet de levier

224
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

des prélèvements (la quasi-totalité des points est regroupée en dessous d’une intensité de 2500).
δ’effet observé dans l’analyse en composantes principales pour le quartz n’est donc pas réellement
significatif.

IB30 (%)
IB30 (%)

Figure 3.4 Evolution de l’IB30 en fonction du pic de chlorite/smectite (gauche) ou du pic de quartz
(droite). En pointillés les intervalles de confiance des valeurs individuelles et intervalle de confiance
des moyennes conditionnelles.

Le lien entre la broyabilité et la résistance en compression uniaxiale du matériau est examiné dans le
quatrième paragraphe de ce chapitre.

3.2 Essai de caractérisation de la résistance à l’usure basé sur le εicro Deval

3.2.1 Principe

δ’essai εicro-Deval (AFNOR 2011 ; Thuro et al. 2006) est principalement utilisé pour la
caractérisation de granulats destinés à la réalisation de chaussées. Il évalue leur résistance à l’usure par
attrition. δ’essai, en condition sèche, consiste à exposer des granulats (d’une fraction précise) à
l’action d’une charge abrasive constituée de billes en acier (diamètre des billes 10mm ±0.5mm). La
masse de billes utilisée est à adapter en fonction de la fraction granulométrique testée. δ’ensemble
granulats et billes est placé dans un cylindre (200 ± 1mm) entrainé en rotation à vitesse constante (100
tours/min) pendant 12000 tours soit 2 heures. A l’issue de l’essai, l’ensemble du contenu du cylindre
est tamisé sur un tamis de maille 1.6 mm et le refus est utilisé pour calculé le coefficient Micro Deval.

La sollicitation imposée au matériau testé est conditionnée par la quantité de billes utilisée pour l’essai
mais également par la vitesse de rotation de la jarre d’essai. En effet, on distingue deux régimes de
fonctionnement qui sont présentés ci-après et qui dépendent de la vitesse de rotation de la jarre. Celle-
ci atteint une vitesse critique lorsque que les billes sont plaquées contre les parois de la jarre et y
glissent sans retomber vers le centre de la jarre.

Le régime supercritique : Ce mode de fonctionnement est atteint pour une vitesse de rotation de la
jarre supérieure à la vitesse dite critique. Diveu en 1989 (cité par Takarli, 2007) a montré que la
vitesse critique définissant la vitesse de rotation minimale, à partir de laquelle le régime supercritique
est atteint, est liée au diamètre de la jarre (dans le cas de boulets en porcelaine étendu ici aux billes en
acier) par la relation présentée en 3.3.

225
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

,
= /
(3.3)
Avec D le diamètre de la jarre en mètre et Nc la vitesse de rotation en tours par minute.

Le régime sous-critique : Il s’agit d’un mode de fonctionnement où la vitesse de l’essai reste inférieure
à la vitesse critique. Il englobe deux modes de fonctionnement possibles. Si la vitesse de rotation est
suffisamment réduite, les billes glissent les unes sur les autres, il s’agit du régime en cascade. Pour une
vitesse supérieure, tout en restant inférieure à la vitesse critique, une partie des billes se décrochent de
la paroi et vient ensuite percuter l’ensemble billes et échantillon restés au contact de la paroi.

Dans le cadre de notre étude, les jarres utilisées pour les essais présentent un diamètre moyen de 20
cm. L'application de la formule (3.3) conduit à une vitesse critique de 95 tours/minute. La vitesse de
l’appareillage utilisée étant fixée à 100 tours/minutes, le régime de fonctionnement a donc été
considéré comme supercritique. En conséquence, l'usure du matériau testé s’est faite exclusivement
par attrition (pas de fragmentation due à la retombée des billes sur l'éprouvette).

3.2.2 Adaptation de l’essai aux matériaux fragiles

δ’utilisation de l’essai εicro-Deval type s’est révélée inadaptée à notre matériau. En effet,
l’exposition des granulats à une sollicitation de longue durée, pour les premiers sites testés, a conduit à
leur destruction quasi-totale. δ’exploitation du seul coefficient εicro-Deval n’a donc pas permis de
différencier les échantillons. En conséquence, l’essai a été adapté afin de mieux répondre aux
matériaux testés en se basant sur les travaux de Takarli (2007) visant à la caractérisation de matériaux
tels que des granites utilisés dans les barrages à enrochement. Dans son étude, Takarli remplace les
granulats par des petites éprouvettes de formes parallélépipédiques ou de quart de disques de petites
tailles (côtés de longueur inférieure à 20 mm).

δa confection d’éprouvettes de taille si réduite s’est révélée être difficile pour la plupart des sites de
prélèvements de schistes (arrêtes des éprouvettes endommagées lors de la découpe, fracturation des
échantillons…) et les résultats obtenus difficilement exploitables. La taille des éprouvettes a donc été
augmentée afin de permettre leur confection tout en limitant la quantité de matériau requise à cette fin.
Néanmoins, comme pour les essais de compression, il a été impossible d’obtenir des éprouvettes de
dimensions strictement identiques cependant des éprouvettes de dimensions de l’ordre de 60 x 30 x
30mm furent réalisées. Un schéma de l’essai est présenté en figure 3.5.

Jarre

Billes d’acier Echantillon

Figure 3.5 Schéma de l’essai.

226
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

δ’autre modification majeure par rapport à l’essai εicro-Deval initial a été la mesure de la perte de
masse de l’éprouvette testée à intervalle de temps régulier au lieu d’une mesure unique après 120
minutes d’essai.

3.2.3 Résultats et interprétation

δ’essai a été réalisé pour l'ensemble des sites où du matériau a pu être prélevé en quantité suffisante.
Pour chaque prélèvement 2 à 4 éprouvettes parallélépipédiques de dimensions variables (mais de
l'ordre de 60x30x30mm) et de masse variant entre 140 et 180g ont été réalisées. Les éprouvettes ont
été obtenues par sciage (scie à diamant) sous eau et leur découpe a posé de nombreux problèmes
comme pour la confection des éprouvettes des essais de compression (cf. chapitre 4). δ’obtention
d’éprouvettes de dimensions rigoureusement identiques n’a donc pas été recherchée. Après taillage,
les éprouvettes ont été séchées à l’étuve à 50°C jusqu’à ce que leur masse se stabilise ou, dans le cas
d’échantillons pour lesquels le procédé est trop brutal (fissuration de l’échantillon), placées en salle
sèche.

Avant de débuter un essai, les éprouvettes ont été mesurées et pesées. Elles ont ensuite été placées
dans la jarre d'essai avec une masse de 3 kg de billes d'acier ce qui permet de respecter la condition de
fonctionnement optimal d’un broyeur à boulet (Joisel et Birebent, 1λ52). δ’essai a été réalisé en
condition sèche du fait de la sensibilité importante de certains prélèvements à l’eau qui aurait rendu
l’essai inexploitable. Une photographie du dispositif expérimental est présentée en figure 3.6.

Cylindres d’essais

Moteur et axe de rotation

Figure 3.6 Dispositif expérimental.

Durant les 20 premières minutes de l’essai, des mesures toutes les 5 minutes ont été réalisées afin de
suivre avec plus de précision la phase initiale durant laquelle les arrêtes de l'éprouvette s'usent et sont
sujettes à fragmentation. Pour chaque mesure de perte de masse, l'essai a été arrêté et l’éprouvette
nettoyée avec un chiffon et un pistolet à air comprimé afin de retirer la pellicule de matériau broyé qui
était susceptible de se coller sur l'échantillon et pouvait donc fausser la mesure de la perte de masse.
En effet, il s'agit de matière déjà "enlevée" qui ne doit donc pas être prise en compte dans la pesée de
l'éprouvette. En cas de fracturation de l’éprouvette, la surface supplémentaire exposée à l’usure des
billes a été également mesurée. Après les 20 premières minutes, l'essai a été poursuivi en ne pesant

227
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

l'éprouvette que toutes les 10 minutes jusqu’à la fin de l’essai portant la durée totale de l'essai à 120
minutes pour 13 points de mesure.
δe degré d’attrition subi par l’échantillon est fortement influencé par sa géométrie, comme l’a montré
Takarli (2007), mais également par la surface exposée à l’action abrasive des billes en acier. Ce
dernier point étant d’autant plus important qu’il n’était pas rare durant l’essai que l’éprouvette testée se
fracture en un ou plusieurs morceaux. Dans ces conditions, la non prise en compte de la surface
additionnelle exposée à l’usure peut conduire à des difficultés d’exploitation des résultats. En
conséquence, la perte de masse d’une éprouvette à chaque point de mesure a été « normalisée » par la
surface réellement exposée à l’action abrasive des billes selon la formule 3.4.
�� −�
∆�� = ��
× ×� (3.4)
�� é�

Avec Mi la masse initiale de l’éprouvette, εt la masse de l’éprouvette au moment de la mesure et


Sexposée la surface réellement exposée à l’usure c’est-à-dire la surface de l’échantillon qui est en contact
avec les billes (qui prend donc en compte les surfaces additionnelles amenées par la fragmentation
éventuelle de l’échantillon durant l’essai).

Ainsi, sur la figure 3.7, est présentée la différence entre la mesure sans correction vis-à-vis de la
surface exposée (3.7(a)) et avec prise en compte de cette surface (3.7(b)) pour les échantillons du site
de prélèvement H.

25 1600
H1 1400
H2
Perte de masse (%/m²)

20
Perte de masse (%)

H3 1200
15 1000
800
H1
10 600 H2
400 H3
5
(a) 200 (b)
0 0
0 20 40 60 80 100 120 0 20 40 60 80 100 120
Temps (minutes) Temps (minutes)

Figure 3.7 (a)Mesures non corrigées. (b) Mesures corrigées par la surface réelle des éprouvettes
exposée à l’usure.

La non-prise en compte de cette fracturation conduit, comme cela est visible sur la figure de gauche à
un décrochement de la courbe μ la surface exposée à l’usure étant plus importante la perte de masse est
plus rapide. En corrigeant la perte de masse par la surface exposée, l’accroissement de la perte de
masse par unité de surface est constante voire diminue. Néanmoins, il est à noter que les courbes
obtenues pour 3 échantillons issus du même prélèvement ne sont pas parfaitement superposées alors
qu’elles ont été homogénéisées par rapport à la surface exposée. Plusieurs explications peuvent être
avancées pour expliquer ce phénomène. Tout d’abord, la fracturation éventuelle des échantillons
n’intervient pas forcément au même moment de l’essai et le nombre de morceau produit n’est pas
obligatoirement identique. Or, les arrêtes étant davantage sujettes à une usure rapide, leur présence en
quantité plus ou moins importante aura forcément un impact sur le résultat. Enfin la variabilité du
matériau peut également expliquer les différences.

228
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

1200
Usure finale
1000
Perte de masse en %/m² y = 5,3872x + 322,79
800

600
F
400

200 Phase 1 Phase 2

0
0 20 40 t=50min 60 80 100 120
Temps en min
Figure 3.8 Définition des différentes phases de l’essai et des paramètres exploitables. Echantillon du
site F.

L’essai peut être divisé en deux phases (figure 3.8) comme précédemment proposé par Takarli,
Cependant pour les matériaux testés par Takarli les ordres de grandeur de perte de masse étaient
beaucoup plus faibles (4% maximum à 120 minutes) :

Phase 1 :

La perte de masse durant cette phase est principalement due à l’usure des arrêtes de l’éprouvette (qui
peuvent avoir été fragilisées durant la préparation de l’échantillon) par attrition et par fragmentation.
C’est également durant cette phase que les éprouvettes testées se fracturent le plus.

Phase 2 :

Durant cette phase, et après avoir pris en compte éventuellement la surface supplémentaire exposée à
l’usure du fait de la fragmentation de l’éprouvette, la perte de masse par unité de surface augmente de
manière plus régulière et quasiment linéaire jusqu’à la fin de l’essai. Cette phase est liée aux propriétés
intrinsèques du matériau testé. La perte de masse par unité de surface dans cette phase peut donc
s’écrire selon l’équation (3.5).

∆ ∆
×
= ℎ × + (3.5)
→ �

Avec Cuh le coefficient d’usure homogénéisé qui correspond au coefficient directeur de la partie

linéaire de la courbe, et l’ordonnée à l’origine de la partie linéaire c’est-à-dire la perte de
→ �
masse homogénéisée due à l’émoussage des arrêtes principalement.

δes courbes d’essais (perte de masse en fonction du temps) pour l’ensemble des éprouvettes testées
sont regroupées en annexe 8.

δ’ensemble des résultats d’exploitation des essais d’usure dérivés du Micro-Deval est présenté en dans
le tableau de synthèse (tableau 3.6).

229
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

Tableau 3.6 Synthèse des paramètres d’exploitation pour l’ensemble des prélèvements.

Masse Ordonnée Ordonnée


Usure Usure finale
Site de volumique Cuh à Cuh moyen à l'origine
Echantillon finale moyenne
prélèvement (kg/m3) (%/m²/min) l'origine %/m² (%/m²/min) moyenne (%/m²)
(%/m²) (%/m²)
D1 2186 8,86 141,3 1264
D 8,51 156 1210
D2 2034 8,15 171,4 1157
E1 2583 5,55 94,3 805
E 5,17 119 747
E2 2494 4,79 143,7 689
A1 2150 9,05 598,0 1569
A 9,46 504 1611
A2 2205 9,86 410,8 1654
C3 1 2184 9,58 311,5 1452
C3 2 2190 6,43 420,6 1176 7,60 384 1289
C3 3 2184 6,79 419,5 1240
C
C2 1 2418 6,09 228,1 948
C2 2 2500 5,88 247,2 921 6,43 221 971
C2 3 2454 7,32 186,1 1042
G1 2628 2,51 120,3 413
G2 2600 2,75 104,5 428
G 2,51 89 386
G3 2585 2,65 76,1 392
G4 2511 2,13 54,6 311
F1 2383 4,52 158,9 698
F F2 2593 4,90 218,3 796 4,94 233 819
F3 2490 5,39 322,8 962
I1 2229 6,18 440,6 1167
I I2 2216 6,65 543,9 1321 5,85 533 1228
I3 2227 4,73 615,1 1198
H1 2185 6,78 440,2 1236
H H2 2185 6,20 533,9 1274 6,52 525 1286
H3 2185 6,58 599,9 1348
J4 1 2378 6,07 493,5 1226
J J4 2 2376 5,37 378,0 1012 5,32 433 1068
J4 3 2217 4,52 427,4 967
J2 1 2420 3,01 181,7 527
J J2 2 2344 3,50 112,8 696 3,64 201 685
J2 3 2343 4,41 308,4 831
K1 1 2872 8,54 498,4 1515
K1 2 2231 9,85 944,3 2104
K 10,51 752 1997
K1 3 2218 14,65 811,3 2570
K1 4 2271 9,01 754,8 1799
L1 1 2166 9,43 1000,0 2102
L1 2 2100 11,36 455,3 1796 11,14 722 2031
L1 3 2082 12,64 711,0 2195
L
L2 1 2088 9,95 331,9 1509
L2 2 2071 8,85 411,7 1420 8,50 349 1340
L2 3 2072 6,69 303,7 1090

230
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

δ’évolution du coefficient d’usure homogénéisé en fonction de l’usure finale est présentée en figure
3.9.
16 D
14 E
A
Coefficient d'usure homogénéisé
12 C3
C2
10
G
(%/m²/min)

8 F
I
6 H
4 J4
K1
2 J2
0 L1
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 L2
Usure finale (%/m²)

Figure 3.9 Relation entre le coefficient d’usure homogénéisé et l’usure finale.(a) Résultats bruts.
(b)Résultats avec intervalles de confiance et de prédiction à 95%.

Un bon degré de corrélation est obtenu entre les deux paramètres. Ce résultat n’est rendu possible que
par le suivi régulier de la surface exposée à l’usure qui permet de corriger de façon précise la perte de
masse mesurée et ainsi obtenir un coefficient d’usure homogénéisé prenant en compte la surface
réellement exposée à l’usure.

3.3 Conclusion

δes essais présentés dans cette partie sont assez simples à mettre en œuvre et permettent de
différencier les prélèvements testés. Ils ne suffisent toutefois pas à établir une classification des
prélèvements et nécessitent donc d’être mis en relation avec les résultats des essais présentés dans les
chapitres précédents.

231
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

4. Relations avec les propriétés physique et mécanique

4.1 Relations avec les propriétés physiques

4.1.1 Micro-Deval modifié

δe coefficient d’usure homogénéisé et l’usure finale tendent à diminuer avec l’augmentation de la


masse volumique de l’échantillon, traduisant ainsi une meilleure résistance à l’usure des matériaux les
plus denses (figure 4.1). En revanche, la teneur relative en argile (par rapport au quartz) des
échantillons ne semble pas être directement corrélée ni au coefficient d’usure ni à l’usure finale. Il
semble donc que la teneur en argile ne suffise pas à classer les matériaux en fonction de leur altération.
Sur la figure 4.2 sont présentées les évolutions des coefficients d’usure en fonction de l’intensité des
pics de quartz mesurés. δe quartz étant un minéral dur, peu sensible à l’attrition, on pouvait augurer a
priori une relation entre le pic du quartz et le coefficient d’usure ce qui n'est pas le cas (Figure 4.2).
Finalement la résistance à l’usure des matériaux est principalement liée à leur masse volumique et ne
peux pas être reliée à d'autres caractéristiques mesurées au laboratoire. Ces mesures peuvent en
revanche s'avérer utiles pour comprendre l'usure des matériaux lors de creusement ou de forage.

232
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

16 3000
FTA FTA
14
Coefficient d'usure homogénéisé

MTA 2500 MTA


12 fTA fTA

Usure finale (%/m²)


2000
10
(%/m²/min)

8 1500
6
1000
4
500
2
(a) (b)
0 0
2000 2200 2400 2600 2000 2200 2400 2600
Masse volumique apparente (kg/m3) Masse volumique apparente (kg/m3)

(c)

(d)

Figure 4.1 Evolution du coefficient d’usure homogénéisé (a et c) et de l’usure finale (b et d) avec la


masse volumique apparente et la teneur en argiles (F : forte, M : moyenne et f : faible).

233
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

16 3000
Coefficient d'usure homogénéisé

14
2500
12

Usure finale (%/m²)


10 2000
(%/m²/min)

8 1500
6
1000
4
2 500
(a) (b)
0 0
0 2000 4000 6000 0 2000 4000 6000
Intensité du pic de Quartz (U.A.) Intensité du pic de Quartz (U.A.)

Figure 4.2 Evolution du coefficient d’usure homogénéisé et de l’usure finale en fonction de l’intensité
du pic de quartz.

4.1.2 Abrasivité et broyabilité fractionnée

Sur la figure 4.3 (a), le coefficient d’abrasivité diminue avec l’augmentation du pic de quartz et donc
de la quantité de quartz. Ce résultat pourrait être considéré comme surprenant compte tenu du fait que
le quartz est un minéral très abrasif. Néanmoins, les échantillons présentant les pics de quartz les plus
forts sont également ceux présentant une texture très granulaire qui traduit une faible cohésion entre
grains. δors de l’essai de broyabilité, le matériau est donc déstructuré très rapidement (IB30 élevé,
voir figure 4.3 (b)) ce qui limite très fortement le pouvoir abrasif de l’échantillon.

400 100
90
Coefficient d'abrasivité (g/T)

350
80
300
70
250 60
IB 30 (%)

200 50
150 40
30
100
20
50
(a) 10 (b)
0 0
0 2000 4000 6000 0 2000 4000 6000
Intensité du pic de quartz (U.A.) Intensité du pic de quartz (U.A.)

Figure 4.3 Evolution du coefficient d’abrasivité (a) et de l’indice de broyabilité à 30 secondes (b) en
fonction de l’intensité du pic de quartz (U.A.).

τn trace en figure 4.4, l’évolution de l’indice broyabilité à 30 secondes en fonction de la masse


volumique sèche (moyenne par site). A l’exception de deux sites de prélèvements (K et δ, figurés
noirs sur la figure 4.4), l’IB30 décroit linéairement avec la masse volumique. Le site K (faciès 1 et 3)

234
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

du fait, de sa très faible teneur en argile, présente une broyabilité très élevée qui le rend atypique par
rapport aux autres prélèvements et justifie qu’il ne suive pas la même loi de décroissance. δe cas du
site δ est en revanche surprenant dans la mesure où l’on s’attend à observer un IB30 élevé du fait de la
faible masse volumique des échantillons du site. Etant donnés ces résultats, les essais de broyabilité
ont été menés plusieurs fois pour ce site mais on aboutit à des IB30 du même ordre de grandeur (écart
maximal de 5%).

100
90
80
70
IB30 (%)

60
50
40
30
20
10
0
1900 2100 2300 2500 2700
Masse volumique (kg/m3)

Figure 4.4 Evolution de l’indice de broyabilité à 30 secondes avec la masse volumique. Entouré en
trait plein le site K (faciès 1 et 3) et en pointillés le site L (faciès 1 et 2).

4.1.3 Degré d’altération géologique

A l’issue du chapitre 2, un classement en fonction du degré d’altération (allant de 0 à 4, 4 représentant


le degré d’altération le plus important) a été établi à partir des observations de lames minces. Une
tentative pour relier ce degré qualitatif à des paramètres quantitatifs a été menée. Ces paramètres
correspondent au coefficient d’usure homogénéisé et l’indice de broyabilité à 30 secondes (figure 4.5).
Les échantillons sont divisés en deux groupes : siltites et grès. On remarque que les sites classés en
grès ont des degrés d’altération faibles (0 ou 1) et demeurent indépendants du coefficient d’usure
homogénéisé ou de l’indice de broyabilité à 30 secondes. En considérant les sites classés en siltites, le
degré d’altération augmente avec les paramètres quantitatifs. Toutefois le, site L ne semble pas suivre
la même tendance puisque le faciès numéro 1 conduit à Cuh important pour un degré d’altération faible
tandis que le faciès 2 conduit à un degré d’altération fort pour un IB 30 faible.

235
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

5 5

4 4
Degré d'altération

Degré d'altération
3 siltites 3 siltites
grès grès
2 2
Site L
1 1
(a) (b)
0 0
0 5 10 15 0 20 40 60 80 100
Coefficient d'usure homogénéisé
IB30 (%)
(%/m²/min)

Figure 4.5 Evolution du degré d’altération établis avec les observations de lames minces en fonction
des deux paramètres établis au III (a) indice de broyabilité à 30 secondes et (b) coefficient d’usure
homogénéisé.

Deux facteurs peuvent toutefois limiter sa qualité. Tout d’abord, l’échelle de notation choisie est
réduite et ne permet peut être donc pas de refléter toutes les variations possibles de l’altération réelle.
En ce sens, une notation sur 20 serait peut-être plus adéquate. Le deuxième biais provient de
l’observateur qui attribue la note puisqu’elle peut être influencée par le niveau d’expérience de celui-
ci.

4.2 Relations avec les propriétés mécaniques

4.2.1 Avec les essais de compression uniaxiale

Dans un premier temps, l’évolution de la résistance à la compression uniaxiale (moyenne par site et
mesurée sur éprouvettes sèches) en fonction du coefficient d’usure homogénéisé (Cuh) et de IB30,
indice de broyabilité à 30 secondes (figure 4.6) a été tracée. Les échantillons présentant le Cuh le plus
faible sont également ceux avec l’UCS la plus élevée. Une diminution de l’UCS avec l’augmentation
du Cuh peut être ensuite observée. δ’utilisation d’une loi logarithmique donne un coefficient de
corrélation correct (R²= 0.72), néanmoins pour un Cuh supérieur à 6, la résistance à la compression
uniaxiale tend à se stabiliser entre 10 et 20 MPa.

δa même tendance peut être observée avec l’indice de broyabilité à 30 secondes (figure 4.6(b)). En
effet, si on exclut le faciès δ2 (faible IB30 et UCS), l’UCS diminue fortement avec l’IB30 (pour un
IB30 inférieur à 45%) pour se stabiliser ensuite dans une gamme de valeur comprise entre 10 et 20
εPa. Cette stabilisation s’explique également par le fait que pour des échantillons présentant une UCS
faible (par exemple le site B), l’essai εicro-deval modifié ne pouvait pas être réalisé (les éprouvettes
se fractionnaient en de très nombreux morceaux au cours de l’essai et rendait ainsi toute interprétation
impossible).

236
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

50 50

40 40
UCS (Mpa)

UCS (MPa)
30 30

20 20

10 10
(a) (b)
0 0
0 5 10 15 0 20 40 60 80 100
Cuh(%/m²/min) IB30 (%)

Figure 4.6 (a) Evolution de l’UCS sec moyen par site avec le coefficient d’usure homogénéisé par site.
(b) Evolution de l’UCS sec moyen par site avec l’indice de broyabilité à 30 secondes.

La résistance à la compression uniaxiale obtenue par site est également dépendante de la teneur
relative en argiles par rapport au quartz (figure 4.7). Comme pour les résultats présentés en figure 4.6,
deux zones peuvent être distinguées. Dans la première, pour un rapport Iargiles/Iquartz inférieur à 110%,
une dispersion importante des valeurs d’UCS peut être observée. En revanche, pour un rapport
supérieur à 110%, l’UCS est quasiment constante (environ 13 εPa) jusqu’à 160% avant de diminuer
légèrement pour des rapports plus élevés.

50
45
40
35
UCS (Mpa)

30
25
20
15
10
5
0
0 50 100 150 200 250
I argiles / Iquartz (%)

Figure 4.7 Evolution de la résistance à la compression uniaxiale en fonction de la proportion relative


d’argiles par rapport au quartz.

4.2.2 Avec les essais de cisaillement direct

Les essais de type broyabilité et Micro-Deval modifié caractérisent davantage la matrice rocheuse et
ne sont pas ou peu corrélés aux paramètres mécaniques des discontinuités (cohésion et angle de
frottement) comme cela est montré sur les figures 4.8 et 4.9.

Toutefois, sur la figure 4.8(a), l’évolution de la cohésion en fonction de l’IB30 (pour les essais avec
cycles), est semblable à ce qui a pu être observé en figure 4.7 pour l’UCS en fonction de la teneur
relative en argiles. En effet, une démarcation peut être observée avec d’un côté les sites présentant un

237
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

IB30 inférieur à 60% pour lesquelles la dispersion de la cohésion est importante et de l’autre, pour
IB30 supérieur à 60%, une cohésion stable et proche de 10 kPa. En considérant les essais sans cycle, la
cohésion est dispersée sur l’ensemble des valeurs d’IB30.

50 50
45 Essais avec cycles 45 Essais avec cycles
40 Essais sans cycles 40 Essais sans cycles
35 35
30 30

C' (kPa)
C' (kPa)

25 25
20 20
15 15
10 10
5 (a) 5 (b)
0 0
0 20 40 60 80 100 0 5 10 15
IB30 (%) Cuh (%/m²/min)

Figure 4.8 Evolution de la cohésion des discontinuités en fonction des résultats d’essais de broyabilité
(a) et Micro-Deval modifié (b).

60 60
50 50
40 40
φ' (°)
φ' (°)

30 30
20 20
Essais avec cycles Essais avec cycles
10 Essais sans cycles 10 Essais sans cycles
(a) (b)
0 0
0 20 40 60 80 100 0 5 10 15
IB30 (%) Cuh (%/m²/min)

Figure 4.9 Evolution de l’angle de frottement des discontinuités (en conditions sèches) en fonction des
résultats d’essais de broyabilité et Micro-Deval modifié.

5. Proposition de complément de classification

δ’objectif des essais de broyabilité fractionnée et de εicro-Deval modifié est de proposer une
classification plus détaillée du faciès répertorié comme étant BRD par la classification existante
(tableau 4.2). En nous basant sur les résultats obtenus, nous proposons une classification à 4 degrés, le
degré 1 présentant le faciès le plus dur et donc le plus proche de la classe BRC et le degré 4 le faciès le
plus faible et donc le plus proche des altérites. On aboutit ainsi à la proposition de classification
globale présentée au tableau 5.1.

238
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

Tableau 5.1 Proposition d’une sous-classification pour la classe BRD.

Classe de discontinuité Micro-Deval Broyabilité à 30 secondes et Classification


Classe d’altération
(« fracturation ») modifié abrasivité proposée
Roche
décomposée
AM6 = sol - - ALT (altérites)
résiduel non
remanié

IB30 > 40 % BR D4
Cuh > 5,5%/m²/min
IB30 ≤ 40% BR D3
Très friable
AM5-AM4 -
à friable
coefficient abrasivité < 150 g/T BR D2
Cuh ≤ 5,5%/m²/min
coefficient abrasivité ≥150 g/T
BR D1
ET IB30 ≤ 40%
ID5 Fragmenté - BR C

Très fracturé
AM3-AM1 Non friable ID4-ID3 - BR B
à fracturé

ID2-ID1 Peu fracturé - BR A

δa sélection se fait dans un premier temps par rapport au coefficient d’usure homogénéisé qui permet
de différencier les faciès présentant une matrice raide (1 et 2) de ceux ayant une matrice plus friable (3
et 4). Pour les faciès les plus durs (1 et 2) la prise en compte du coefficient d’abrasivité permet de
différencié les faciès agressifs (1) pour le matériel de forage de ceux qui ne le sont pas ou peu (2).
Pour les deux classes les plus faibles l’abrasivité est nulle ou très faible, la différenciation se fait donc
uniquement sur la broyabilité à 30 secondes qui sera faible (inférieure ou égale à 40%, classe 3) ou
forte (supérieure à 40%, classe 4).

En classant les échantillons suivant ce nouveau découpage du BRD, les résultats présentés au tableau
5.2 sont obtenus.

Une partie des sites de prélèvements étant localisée sur des chantiers pour lesquels des études
géotechniques avaient été réalisée (réalisation d’essais pressiométriques) par des bureaux d’études de
sol indépendants, des modules pressiométriques ont été établis au sein des schistes briovériens. En
recoupant la position et profondeur (allant de 2m à 12m) des sondages avec celle de nos prélèvements
il nous a été possible de déterminer le module pressiométrique minimal atteint dans les différents
faciès rencontrés.

239
Chapitre 6 : Tentative de classification adaptée aux schistes du Briovérien

Tableau 5.2 Classification des échantillons selon les sous-classes de BRD définies au tableau 5.1.

Pression limite
EM minimal mesuré
Faciès testés Classe minimale mesurée in
in situ (MPa)
situ (MPa)

A, B, C3, D, H, I, K1, K3 BR D4 10 0,8

C1, C2, L1, L2 BR D3 40 2

G, F, J2, J4 BR D2 80 >2,5

E, J3 BR D1 100 >2,5

Cette classification permet bien de retrouver les faciès les plus résistants et ceux qui ont conduit à des
difficultés de forages sur chantier (faciès J2 à J4 et qui se traduisent par des modules pressiométriques
élevés) dans les classes BRD1 et BRD2. Pour rappel, le faciès J3 est très poche du faciès J4 mais
présente une schistosité très marqué qui se traduit par un faciès ardoisier.

6. Conclusions

La classe BRD proposée dans le cadre des travaux de la ligne a du métro de Rennes et regroupant les
schistes rencontrés à des profondeurs réduites (inférieures à 20 m), a été affinée afin de différencier le
matériau en fonction de son degré d’altération. Les essais développés pour améliorer la classification
proposée par ARCADIS, dans son mémoire de conception géotechnique de la ligne b, sont basés sur
des essais simples usuellement utilisés en techniques routières et qui ont été adaptés pour la
caractérisation des schistes du Briovérien. Ce travail a abouti à la définition de 4 sous-classes dont la
différenciation est basée sur des paramètres mesurables tels que l’indice de broyabilité à 30 secondes,
le coefficient d’abrasivité ou le coefficient d’usure homogénéisé. Ces sous classes ne sont pas
directement liées aux résistances à la compression uniaxiale mais sont sans doute à mettre en relation
avec les difficultés de forages rencontrées sur chantier. Elles ne sont pas non plus reliées aux
résistances des discontinuités présentes au sein du massif qui nécessitent une caractérisation par essais
de cisaillement.

Cette classification, pour avoir un sens, doit donc être intégrée dans une démarche globale de
caractérisation des schistes (matrice rocheuse, discontinuités, pendages…).

240
Conclusion générale et perspectives

CONCLUSION GENERALE ET
PERSPECTIVES

Les schistes du Briovérien sont présents sur une grande partie du massif Armoricain et font partie de la
chaîne Hercynienne qui s’étend de l’Europe centrale jusqu’au Portugal. Au sein du massif armoricain,
une distinction peut être faite entre le Briovérien Breton et le Briovérien Normand du fait de leur âge
de formation différent.

Nous nous sommes intéressés dans un premier temps aux origines géologiques des sédiments du
Briovérien. Ces sédiments sont principalement d’origine détritique terrigène. δeur âge de dépôt n’est
pas connu avec exactitude même si une période allant de -610 Ma à -530 Ma est généralement admise
pour le Briovérien Breton et de -575 Ma à -521 Ma pour le Briovérien Normand. Ces sédiments ont
par la suite subi un métamorphisme de type schiste vert (correspondant à une température comprise
entre 300 et 500°C et une pression faible comprise entre 0.1 et 1 GPa) d’intensité variable sur
l’ensemble de la formation du Briovérien.

Suite à cette rapide étude géologique des schistes du Briovérien, nous avons présenté les différentes
techniques de soutènement couramment utilisées dans ces terrains et qui s’étendent des parois
discontinues (berlinoises, pieux distants) aux parois continues (pieux sécants, paroi moulée). Tous ces
ouvrages sont dimensionnés en utilisant principalement la méthode au coefficient de réaction pour
modéliser le comportement du terrain soutenu. D’autres méthodes existent (méthode à l’équilibre
limite ou méthode basée sur les éléments finis) mais leur utilisation demeure minoritaire dans les
projets de soutènements courants. Un aperçu de ces trois méthodes a néanmoins été présenté dans le
chapitre introductif.

Du fait du caractère fortement anisotrope des schistes du Briovérien (schistosité, fracturation,


altération), la méthode au coefficient de réaction se révèle inadaptée à modéliser correctement leur
comportement. δ’utilisation de modèles basés sur les éléments finis et permettant de prendre en
compte une anisotropie du terrain (que ce soit uniquement en termes de plasticité ou également en
élasticité) est en revanche davantage adaptée comme nous avons pu le voir dans le chapitre 2.
σéanmoins, l’utilisation des logiciels PδAXIS 2D et CESAR-LCPC a permis de montrer également la
difficulté de modéliser correctement le problème étudié du fait du nombre important de paramètres
influents sur les résultats obtenus (géométrie du modèle, conditions aux limites, gestion de l’interface
entre paroi de soutènement et terrain soutenu...). En l’absence de comparaison des résultats donnés par
les différents modèles avec des mesures sur des parois instrumentées, il est difficile de conclure quant
à la pertinence d’un modèle par rapport à un autre. δes résultats de modélisations présentés au sein de
ce manuscrit constituent toutefois une base de travail qui nécessitera d’être approfondie et confrontée
aux mesures de terrains qui seront disponibles en quantité et en qualité sur l’ensemble des ouvrages de
soutènement de la seconde ligne de métro de Rennes (inclinomètres, jauges de déformations sur les
butons, cales dynamométriques sur les tirants, suivi topographique poussé...).

Le principal axe de recherche exploré durant ce travail de thèse a été la caractérisation physique et
mécanique, de l’échelle microscopique jusqu’à l’échelle macroscopique, des schistes du Briovérien.
Dans cette optique, un nombre important de prélèvements ont été réalisés sur le bassin rennais. Ces

241
Conclusion générale et perspectives

prélèvements sont intervenus principalement sur des chantiers de soutènement réalisés par le groupe
Dacquin durant les phases d’excavation et sur des affleurements.

La première étape de la caractérisation a consisté en une étude pétrographique des échantillons


prélevés. Les observations de lames minces réalisées parallèlement et perpendiculairement à la
schistosité des échantillons, quand celle-ci était identifiable, ont permis de mettre en évidence une
forte homogénéité des minéraux présents au sein des différents sites étudiés (quartz, phyllosilicates,
goethite, leucoxènes...). Ces minéraux étaient toutefois présents en quantités variables d’un site à
l’autre conduisant à l’établissement d’un degré d’altération allant de 0 pour les échantillons très peu
altérés à 4 pour les échantillons les plus fortement altérés. De plus, seuls deux sites ne présentaient
aucune orientation privilégiée des minéraux. La granulométrie des échantillons a permis de
différencier les deux faciès principaux que sont les siltites et les grès.
δa réalisation d’observations au microscope à balayage électronique a permis de mettre en avant deux
types de micro-organisation : en plaquettes et granulaires confirmant ainsi les observations de lames
minces.
Enfin la différenciation minéralogique des échantillons a principalement été faite grâce aux teneurs en
minéraux argileux très variables d’un site à l’autre et établies grâce aux essais de diffraction des
rayons X. Des argiles gonflantes de type smectites ont été identifiées dans un nombre limité de
prélèvements, impliquant une forte sensibilité à l’eau.

Cette première étape de caractérisation à l’échelle microscopique a été poursuivie à l’échelle


macroscopique via des essais visant à déterminer les propriétés mécaniques de la matrice rocheuse
constitutive des schistes du Briovérien.
Les essais de compression uniaxiale, menés exclusivement sur des éprouvettes dont la schistosité était
orientée parallèlement à l’axe de chargement, ont permis de mettre en évidence une large gamme de
variation de résistance des éprouvettes testées, allant de 7 à 44 εPa et des modules d’Young allant de
0,3 à 5,5 GPa. Cette gamme de résistance nous a conduit à classer les schistes du Briovérien en sols
indurés roches tendres ou SIRT. δ’impact important de l’eau (immersion des éprouvettes durant 7
jours avant essai) sur les résistances mécaniques développées a été mis en évidence avec des
diminutions par rapport aux éprouvettes sèches allant de 36% à près de 80%. Ces résistances se sont
de plus révélées être bien corrélées à des grandeurs physiques facilement mesurables comme la masse
volumique ou la teneur en eau.

δ’anisotropie de la matrice rocheuse n’ayant pas pu être évaluée via les essais de compression
(difficultés importantes pour tailler des éprouvettes), elle l’a été grâce aux mesures de vitesses de
propagation d’ondes ultrasonores (ondes de compression et de cisaillement). Cette anisotropie était
variable d’un site à l’autre avec des vitesses dans la direction parallèle à la schistosité jusqu’à 4 fois
supérieures à celles dans la direction perpendiculaire. δes vitesses d’ondes P mesurées s’échelonnent
de 2000 à près de 5000 m/s dans la direction parallèle à la schistosité et de 800 à 3200 m/s dans la
direction perpendiculaire. Quant aux vitesses d’ondes S, elles s’échelonnent de λ00 à 4200 m/s dans la
direction parallèle à la schistosité et de 600 à 2300 m/s dans la direction perpendiculaire.
δ’utilisation de relations présentes dans la littérature a également permis de remonter jusqu’aux
modules de Young dynamiques dans les directions parallèle et perpendiculaire à la schistosité. Les
modules dynamiques dans la direction parallèle à la schistosité se sont révélés systématiquement
supérieurs aux modules statiques établis dans la même direction avec les essais de compression
uniaxiale (rapports variant de 3,6 à 23,1). δ’impact de l’eau n’a pu être évalué avec ces essais car les
éprouvettes, après immersion, engendrait un amortissement trop important du signal rendant
impossible toute interprétation.

242
Conclusion générale et perspectives

Enfin, la pertinence de l’essai au marteau de Schmidt, en vue d’une évaluation rapide et peu coûteuse
des résistances mécaniques des schistes du Briovérien a été confirmée via la comparaison avec les
mesures de vitesses d’ondes P et l’utilisation de relations présentes dans la littérature. Cet essai pourra
être facilement mis en place sur de futurs chantiers afin d’élargir la base de résultats d’essais
accumulés durant ce travail de thèse.

La caractérisation des discontinuités présentes au sein des schistes du Briovérien via l’utilisation
d’essais de cisaillement direct menés en laboratoire a constitué une partie importante du travail réalisé
durant ces 3 années de thèse. Un nombre important d’éprouvettes ont été testées à la fois en conditions
sèches et avec la discontinuité immergée durant le cisaillement. Les essais ont été réalisés avec un
appareillage de mécanique des sols qui s’est révélé être bien adapté à la caractérisation des schistes du
Briovérien dans la mesure où les discontinuités testées étaient ouvertes et les niveaux de contraintes
appliquées, que ce soit normales ou tangentielles, étaient relativement faibles mais réalistes par rapport
à des conditions in situ pour des excavations à faibles profondeurs.
Les résistances développées par les discontinuités, étaient variables d’un site à l’autre avec des
cohésion allant de 0 à plus de 40 kPa et des angles de frottement variant de 26° à 44° en conditions
sèches. Comme pour tous les essais réalisés l’impact de la présence d’eau était important pour une
majorité de sites (principalement ceux classés en siltites) avec des cohésions allant jusqu’à 24 kPa et
des angles de frottement allant jusqu’à 38°. δes sites gréseux (E, K) présentaient les meilleures
caractéristiques en présence d’eau. δes éprouvettes présentant des épontes faiblement rugueuses,
correspondant aux sites les plus argileux, avaient un comportement très faiblement dilatant durant les
essais. Pour les autres sites testés, le comportement dilatant ou contractant semblait davantage
conditionné par la géométrie de l’éprouvette que par l’état de surface des épontes.
Les paramètres de mécaniques (cohésion et angle de frottement) établis avec ces essais de cisaillement
constituent une base de données utile pour le prédimensionnement d’ouvrages de soutènement
notamment pour des projets où aucune étude géotechnique détaillée n’existe à l’appel d’offres.

La dernière étape du travail que nous avons menée a consistée à affiner une classification déjà
existante des schistes du Briovérien. Cette classification était initialement divisée en 4 classes (allant
de A à D) retranscrivant les caractéristiques mécaniques des schistes du Briovérien, la classe D
correspondant à la catégorie la plus altérée et la plus fracturée. Cette dernière catégorie concerne la
grande majorité des chantiers de soutènements à faibles profondeur. En nous basant sur des résultats
d’essais développés à partir d’essais existants (εicro-Deval, broyabilité LCPC) nous avons proposé de
subdiviser cette catégorie en 4 degrés allant de 1 à 4 (4 correspondant aux schistes les plus altérés et
fracturés). Les résultats utilisés pour établir cette classification sont des paramètres mesurables tels que
l’indice de broyabilité à 30 secondes, le coefficient d’abrasivité ou encore le coefficient d’usure
homogénéisé. En revanche, notre classification ne prend pas en compte un pendage plus ou moins
favorable des discontinuités. Il semble évident que des schistes classés en BRD1 mais dont les
discontinuités sont orientées selon une direction proche de la verticale, c’est-à-dire proche de la
direction de forage présentera moins de difficultés pour être foré que des schistes en classe BRD2 dont
les discontinuités intercepteraient la direction de forages.
Cette classification présente néanmoins l’intérêt de différencier des formations qui étaient auparavant
regroupées dans une même catégorie bien qu’elles puissent être très différentes (schistes très argilisés
côtoyaient des schistes peu argilisés mais très fracturés).

243
Conclusion générale et perspectives

Les perspectives du travail réalisé au cours de ces trois années thèses sont nombreuses et peuvent être
regroupées selon deux axes de recherches.

δe premier, et le plus évident, est la poursuite du travail de caractérisation via la réalisation d’essais
sur de nouveaux sites de prélèvements en vue d’enrichir la base de données établie. δes essais menés
n’ont concernés que le bassin rennais mais il semble intéressant d’envisager la caractérisation de sites
sur l’ensemble du massif armoricain en vue d’évaluer la variabilité de ces terrains à grande échelle.

Le deuxième axe de poursuite de ce travail est étroitement lié aux travaux de soutènements qui vont
être menés pour la réalisation de la ligne b du métro automatique de Rennes. En effet, un projet de cet
envergure implique la mise en place de nombreux systèmes d’auscultation (inclinomètres, jauges de
déformations, capteurs d’efforts) des ouvrages réalisés en vue de réaliser un suivi précis de leur
comportement. Le groupe Dacquin réalisant un nombre important d’ouvrages de soutènement sur ce
projet, il aura accès aux mesures de suivi concernant ces ouvrages. Ces informations pourront servir de
base à de la rétro-analyse sur le comportement des ouvrages réalisés par rapport à celui attendu au
stade du dimensionnement. Ces données pourront permettre également d’évaluer la pertinence des
différentes méthodes de dimensionnement utilisées et des modèles de terrains considérés pour les
schistes du Briovérien.

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257
Annexes

ANNEXES

ANNEXE 1 : Observations des lames minces

Site A :

(6)
(5)
(2) (3) (7)

(1)
(4)
(a) (b) x25
x25

Figure 1.1 (a) Lame dans la direction perpendiculaire à la schistosité en lumière polarisée non
analysée (grossissement x 25). (b) Lame dans la direction 2 en lumière polarisée et analysée
(grossissement x25). (1) : Quartz, (2) : Chlorite, (3) : Leucoxène, (4) : Illite et muscovite, (5) : Veine
de quartz, (6) : Minéral opaque, (7) : Muscovite

Les minéraux les plus redondants dans cet échantillon sont le quartz (polycristallin et monocristallin)
et la muscovite plus ou moins illitisée. De la chlorite et de la biotite sont également présents. La
chlorite peut être issue de l’altération de la biotite mais son origine peut également être diagénique.
Des minéraux opaques (dont du leucoxène) et de la goethite sont également présents en quantité
importante indiquant une forte altération de l’échantillon. δa mise en place de la goethite se fait selon
les plans de schistosité.

La granulométrie moyenne des minéraux varie entre 40 et 60 µm avec une phase de liaison nexistante.
δ’échantillon correspond à une siltite très grossière altérée et se classe donc comme une roche
sédimentaire détritique terrigène.

258
Annexes

Site B :

(3) (3)

S1
(2)

(1)

(a)
x50 (b) (4) x100

Figure 1.2 (a) Lame parallèle à la schistosité, sur veine de quartz, en lumière polarisée non analysée
(grossissement x50).(b) Lame perpendiculaire à la schistosité, en zone courante, en lumière polarisée
non analysée (grossissement x100). (1) : Quartz, (2) : Goethite, (3) : Minéraux opaques, (4) : Illite,
S1 : Direction de la schistosité

Les minéraux les plus abondants sont le quartz, la muscovite plus ou moins illitisée et la chlorite. Les
minéraux opaques sont présents en quantité importante à l’inverse de la goethite qui reste concentrée
sur la veine de quartz.

La granulométrie est comprise entre 3-10 µm et quelques grains ont une taille supérieure (de 30 à 40
µm) avec une phase de liaison inexistante. δ’échantillon correspond à une siltite très fine ayant subi
une légère déformation (schistosité) et des circulations de fluides ayant entrainé des dépôts de quartz
et de goethite. Elle se classe comme une roche détritique terrigène.

Site C :

Faciès C1/C2 :

(4)

(2)

S1 S1
(3) (1)

(a) x100 (b) x25

Figure 1.3 (a) Lame perpendiculaire à la schistosité, en zone courante, en lumière polarisée analysée
(grossissement x100). (b) Lame perpendiculaire à la schistosité, en zone courante, en lumière
polarisée non analysée (grossissement x25). (1) : Quartz, (2) : Leucoxène, (3) : Muscovite, (4)
Minéraux opaques, S1 : Direction de la schistosité

259
Annexes

Les minéraux majoritaires sont le quartz et les phyllosilicates (muscovite, illite, chlorite). Les
minéraux opaques et la goethite sont également présents dans une moindre mesure indiquant un degré
d’altération faible. δa granulométrie de l’échantillon est comprise entre 30 et 40 µm et la phase de
liaison est inexistante. δ’échantillon correspond à une siltite grossière présentant une schistosité fine et
se classe comme une roche sédimentaire détritique terrigène.

Faciès C3 :

(3)

S1

(1)
(a) (2) (b)
x25 x50

Figure 1.4 (a) Lame perpendiculaire à la schistosité en lumière polarisée non analysée (grossissement
x25). (b) Lame parallèle à la schistosité en lumière polarisée non analysée (grossissement x50). (1) :
Quartz, (2) : Goethite, (3) : Minéraux opaques, S1 : Direction de la schistosité

δes minéraux les plus abondants sont le quartz et les phyllosilicates. δe degré d’altération de
l’échantillon est élevé : présence importante de minéraux opaques et de Goethite dispersée sur
l’ensemble des lames mais localement plus concentrée.

δa granulométrie de l’échantillon est comprise entre 30 et 40 µm et la phase de liaison est inexistante.


δ’échantillon correspond à une siltite grossière présentant une schistosité fine et se classe comme une
roche sédimentaire détritique terrigène.

Site D :

(4)

(2)

(3) S1

(1)
(a) (b)
x25 x25

Figure 1.5 (a) Lame parallèle à la schistosité en lumière polarisée non analysée (grossissement x25).
(b) Lame perpendiculaire à la schistosité en lumière polarisée analysée (grossissement x25). (1) :
Quartz, (2) : Goethite, (3) : Muscovite et illite, (4) : Minéraux opaques, S1 : Direction de la
schistosité

260
Annexes

δes principaux minéraux de cet échantillon sont l’illite, la muscovite, le quartz et la chlorite. δes
produits d’altération que sont les minéraux opaques et la Goethite sont assez peu présents dans
l’échantillon. Dans les couches les plus grossières on note surtout la présence de quartz et de quelques
feldspaths non maclés.

δa granulométrie de l’échantillon alterne entre des zones comprises entre 30 et 40 µm et des zones à
moins d’une dizaine de micromètres. Certains grains de quartz et des minéraux opaques ont une
granulométrie plus importante (90 µm). La phase de liaison est inexistante. Cet échantillon est
constitué d’une alternance de siltite fine et grossière et se classe comme une roche sédimentaire
terrigène.

Site E :

S1 (3)
(4)

(1)
(a) (2) (b)
x25 x100

Figure 1.6 (a & b) Lame perpendiculaire à la schistosité en lumière polarisée analysée


(grossissements x25 et x100). (1) : Quartz, (2) : Goethite, (3) : Muscovite et chlorite, (4) : Minéraux
opaques, S1 : Direction de la schistosité

Les minéraux les plus abondants sont le quartz et les phyllosilicates (chlorite, illite, muscovite). Des
feldspaths non maclés et des plagioclases sont également présents en quantité moins importante. Les
minéraux opaques et la goethite sont quant à eux peu présents.

δa granulométrie de l’échantillon est comprise entre 50 et 120 µm. δa phase de liaison est fine et peu
abondante. δ’échantillon correspond à un grès très fin et peut être classé comme une roche
sédimentaire terrigène.

261
Annexes

Site F :

(1)
S1
(4)
(3)
(2)

(a) (b)
x25 x50

Figure 1.7 (a) Lame perpendiculaire à la schistosité en lumière polarisée non analysée (grossissement
x25). (b) Lame parallèle à la schistosité en lumière polarisée et analysée (grossissement x50). (1) :
Quartz, (2) : Leucoxène, (3) : Muscovite et chlorite, (4) : Minéraux opaques, S1 : Direction de la
schistosité

Les minéraux principaux dans les deux lames sont le quartz (présent sous forme monocristalline et
polycristalline) et les phyllosilicates. De plus, quelques grains tels que les feldspaths orthose ou
plagioclases ainsi que les microclines sont observables. Les minéraux opaques et la Goethite sont peu
présents.

Les lames perpendiculaire et parallèle présentent des granulométries assez différentes : 90 à 120 µm
pour la lame parallèle et 20 à 50 µm pour la lame perpendiculaire. La phase de liaison est
principalement composée de chlorite et de muscovite. La schistosité est quant à elle très fine.
δ’échantillon correspond à un grès très fin et est classé en roche sédimentaire terrigène.

Site G :

(2)

(1)
S1
(3)

(a) (b)
x50 x100

Figure 1.8 (a) Lame perpendiculaire à la schistosité en lumière polarisée non analysée (grossissement
x50). (b) Lame parallèle à la schistosité en lumière polarisée et analysée (grossissement x100). (1) :
Quartz, (2) : Muscovite et chlorite, (3) : Minéraux opaques, S1 : Direction de la schistosité

262
Annexes

Les minéraux majoritaires dans les lames sont le quartz, la muscovite et la chlorite. Il n’y a quasiment
pas de minéraux opaques ou de Goethite.

δa granulométrie, de l’ordre de 20 à 30 µm, est homogène sur les deux lames (classement en siltite
grossière). La roche a subi une déformation qui se traduit par une schistosité prononcée. δ’échantillon
correspond à une siltite grossière et est classé en roche sédimentaire terrigène.

Site H : (pas de schistosité identifiée)

(1)
(2)

(3)

(a) x25 (b) (1) x100

Figure 1.9 (a) Lame dans la direction 1 en lumière polarisée et analysée (grossissement x25). (b)
Lame dans la direction 2 en lumière polarisée non analysée (grossissement x100). (1) : Quartz, (2) :
Muscovite et chlorite, (3) : Minéraux opaques

Les minéraux majoritaires composant l’échantillon sont le quartz et les phyllosilicates. Quelques
feldspaths orthose et plagioclases peuvent également être observés. Les oxydes sont présents mais en
nombre limité.

δ’espace granulométrique s’étend de 60 à 150 µm. Aucune direction de schistosité n’est identifiable.
La roche est de type sédimentaire terrigène et correspond à un grès très fin très peu altéré.

Site I :

S1

(1)

(a) (2) (b) (3)


x25 x25

Figure 1.10 (a) Lame perpendiculaire à la schistosité en lumière polarisée non analysée
(grossissement x25). (b) Lame parallèle à la schistosité en lumière polarisée et analysée
(grossissement x25). (1) : Quartz, (2) : Muscovite, chlorite et illite, (3) : Minéraux opaques, S1 :
Direction de la schistosité

263
Annexes

Les minéraux majoritaires sont le quartz et les phyllosilicates. Des minéraux opaques sont également
présents dans une moindre mesure.

δa granulométrie de l’échantillon est très fine (20-30 µm). La schistosité est nettement identifiable. La
roche est de type sédimentaire terrigène et correspond à une siltite grossière peu altéré.

Site J :

Faciès J2 : (pas de schistosité car microgranite)

(4)
(3)

(2)

(1)
(a) x25 (b) x25

Figure 1.11 (a) Lame dans la direction 1 en lumière polarisée et analysée (grossissement x25). (b)
Lame dans la direction 2 en lumière polarisée non analysée (grossissement x25). (1) : Quartz, (2) :
Muscovite et chlorite, (3) : Minéraux opaques, (4) : Orthose

Les minéraux principaux identifiables dans la lame sont des phénocristaux (taille allant de 1mm à 5
mm) de quartz, plagioclases et orthose altérés (présence de micro-craquelures à leur surface). Ces
phénocristaux sont entourés d’une mésostase composée de petits cristaux de quartz, de chlorite et de
muscovite (granulométrie de 20 µm).

Une fracture remplie d’oxydes de fer peut être observée (pas représentée sur la figure 6.12) montrant
ainsi que la roche a subi des déformations qui ont également conduit à la fracturation des
phénocristaux. Il ne s’agit pas d’un schiste mais d’un microgranite.

264
Annexes

Faciès J4 :

(3)
S1
(2)
(1)

(a) x25 (b) x50

Figure 1.12 (a) Lame parallèle à la schistosité en lumière polarisée analysée (grossissement x25).
(b) Lame perpendiculaire à la schistosité en lumière polarisée analysée (grossissement x50). (1) :
Muscovite et chlorite, (2) : Minéraux opaques, (3) : Quartz, S1 : Direction de la schistosité

Les minéraux principaux sont le quartz et les phyllosilicates (muscovite, chlorite). Des minéraux
opaques sont également présents sur l’ensemble des lames en nombre important.

δa granulométrie générale est plutôt fine (de l’ordre de 30 µm). δa roche a subi, tout comme
l’échantillon J2, une déformation qui a induit ici une schistosité de type fracture. Cet échantillon est de
type sédimentaire terrigène et correspond à une siltite très grossière altérée.

Site K :

Faciès K1 : (pas de schistosité identifiée)

(1)
(3)
(4)
(2)

(a) x50 (b) x100

Figure 1.13 (a & b) Lames en lumière polarisée et analysée (grossissements x50 et x100). (1) :
Quartz, (2) : Plagioclases, (3) : Muscovite, (4) : Orthose, (5) Minéraux opaques

Le constituant majoritaire de ce faciès est le quartz sous forme de phénocristaux (taille maximum de
1mm), présentant des craquelures. Les autres minéraux présents en quantité moins abondante sont la
muscovite, les plagioclases et les orthoses

265
Annexes

La granulométrie moyenne des lames est de 300 µm avec une phase de liaison de l’ordre de 15 %.
Cette roche correspond à un grès moyen et est très peu altérée.

Faciès K2 : (pas de schistosité identifiée)

(1)

(2)
(4)
(3)

(a) (6) x25 (b) (5) x25

Figure 1.14 (a & b) Lames en lumière polarisée et analysée (grossissement x25). (1) : Quartz, (2) :
Plagioclases, (3) : Tourmaline, (4) Minéraux opaques, (5) : Orthose, (6) : Muscovite

Le quartz (monocristallin, microcristallin et polycristallin), les plagioclases, la muscovite et la chlorite


sont les minéraux majoritaires dans la roche. Les minéraux secondaires sont les feldspaths Orthose et
les minéraux opaques.

La granulométrie moyenne des quartz est de 300 µm avec quelques plus grossier dispersés sur les
lames. La phase de liaison, qui représente environ 30 % de la lame, est composée de phyllosilicates
(chlorite et muscovite) et est parfois tapissée d’oxydes de fer. δ’échantillon correspond à un grès
moyen peu altéré et plus précisément à un greywacke feldspathique.

Faciès K3 : (pas de schistosité identifiée)

(4)
(1)

(5)
(2)

(a) x25 (b) (3) x100

Figure 1.15 (a &b) Lames en lumière polarisée et analysée (grossissements x25 et x100). (1) : Quartz,
(2) : Plagioclases, (3) : Minéraux opaques, (4) : Orthose, (5) : Muscovite

Cet échantillon est constitué principalement de quartz (monocristallin, microcristallin et


polycristallin), de plagioclases et des minéraux opaques. Les autres minéraux présents sont les
feldspaths orthose et la muscovite.

266
Annexes

La granulométrie varie de 400 à 700µm et la phase de liaison qui représente environ 20% de la lame
est principalement constituée de muscovite et de chlorite. δ’échantillon correspond à un grès moyen
peu altéré et plus précisément à un greywacke feldspathique.

Site L :

Faciès L1 :

(2)

S1
(3)

(1)
(a) (b)
x25 x100

Figure 1.16 (a) Lame perpendiculaire à la schistosité en lumière polarisée non analysée
(grossissement x25) (b) Lame parallèle à la schistosité en lumière polarisée analysée (grossissement
x100). (1) : Quartz, (2) : Minéraux opaques, (3) : Muscovite, S1 : Direction de la schistosité

Le quartz, la muscovite et les minéraux opaques sont les constituants majoritaires de l’échantillon.
Quelques feldspaths et biotite chloritisée peuvent également être rencontrés.

δa granulométrie s’échelonne entre 40 et 100 µm. δa roche a subi une déformation qui se manifeste
par une schistosité de fracture qui s’est développée parallèlement à la stratification. δ’échantillon est
un grès très fin et correspond à un wacke dans la classification des grès.

Faciès L2 :

S1 (3)

(2)

(1)

(a) (b)
x25 x100

Figure 1.17 (a) Lame perpendiculaire à la schistosité en lumière polarisée non analysée
(grossissement x25). (b) Lame parallèle à la schistosité en lumière polarisée analysée (grossissement
x100). (1) : Quartz, (2) : Minéraux opaques, (3) : Chlorite et illite, S1 : Direction de la schistosité

δ’échantillon est constitué principalement de quartz, de phyllosilicates et de minéraux opaques.

La roche a subit une déformation induisant une schistosité avec un début de recristallisation des
minéraux opaques. La granulométrie varie entre 20 et 30 µm. Il s’agit donc d’une siltite grossière.

267
Annexes

ANNEXE 2 : Diagramme de diffraction des rayons X des


échantillons bruts

Site A :

7000

6000
A
5000
intensité (u.a.)

4000
I
3000 Chl d=10Å
d=14Å Q
2000

1000

0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

Site B :

7000
6000
B
5000
intensité (u.a.)

4000 K
I Q
3000 d=10Å d=7Å
Chl
2000
d=14Å
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

268
Annexes

Site C, faciès 1 :

7000
C1
6000
5000
intensité (u.a.)

4000
I
3000 K
d=10Å Q
2000 Chl d=7Å
d=14Å
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

Site C, faciès 2 :

7000
6000 C2

5000
intensité (u.a.)

4000
3000 I K
Chl d=10Å Q
2000 d=7Å
d=14Å
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

Site C, faciès 3 :

7000
C3
6000
5000
intensité (u.a.)

4000
3000 I
Chl d=10Å K Q
2000
d=14Å d=7Å
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

269
Annexes

Site D :

7000
6000
D
5000
intensité (u.a.)

4000
I Q
3000 d=10Å K
2000 Chl, Sm
d=7Å
1000 d=14Å
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

Site E :

7000
E
6000
5000
intensité (u.a.)

4000
3000 I
d=10Å Q
2000 Chl K
1000 d=14Å d=7Å
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

Site F :

7000
6000
F
5000
intensité (u.a.)

4000
Q
3000 I K
2000 Chl d=10Å d=7Å
1000 d=14Å
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

270
Annexes

Site G :

7000
6000 G
5000
intensité (u.a.)

4000
3000
I K Q
2000 Chl
d=10Å d=7Å
d=14Å
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

Site H :

7000
6000
H
5000
intensité (u.a.)

4000
Q
3000
I
2000
d=10Å
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

Site I :

7000
6000
I
5000
intensité (u.a.)

4000
3000 I K Q
2000 Chl d=10Å
d=7Å
d=14Å
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

271
Annexes

Site J, faciès 1 :

7000
6000
J1
5000
intensité (u.a.)

4000
Q
3000
I
2000 d=10Å
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

Site J, faciès 2 :

7000
6000
J2
5000
intensité (u.a.)

4000
3000
Chl K
2000 d=7Å
d=14Å Q
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

Site J, faciès 4 :

7000
6000
J4
5000
intensité (u.a.)

4000
I
3000 d=10Å
Chl K Q
2000
d=14Å d=7Å
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

272
Annexes

Site K, faciès 1 :

7000
K1
6000
5000 Q
intensité (u.a.)

4000
3000 I
ChI d=10Å K
2000
d=14Å d=7Å
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

Site K, faciès 2 :

7000 Q
K2
6000
5000
intensité (u.a.)

4000
3000
2000
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

Site K, faciès 3 :

7000
Q
6000
K3
5000
intensité (u.a.)

4000
3000
2000
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

273
Annexes

Site L, faciès 1 :

7000
L1
6000
intensité (u.a.)

5000
4000 I
3000 d=10Å
Chl, Sm K Q
2000 d=14Å d=7Å
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

Site L, faciès 2 :

7000
L2
6000
5000
intensité (u.a.)

4000 I
3000 d=10Å
Chl,Sm K Q
2000
d=14Å d=7Å
1000
0
0 5 10 15 20 25 30
2 théta

274
Annexes

ANNEXE 3 : Dimensions et teneur en en eau des éprouvettes


d’essais de compression uniaxiale

Prélèvement: A
N° H (mm) L (mm) P (mm) Elancement moyen teneur en eau (%)

1 58 29 31 2,0 11,52

2 60 28 29 2,1 10,91

3 62 29 30 2,1 10,19

4 64 26 31 2,2 1,32

5 63 27 30 2,2 1,43

6 61 30 28 2,1 1,23

7 59 30 30 2,0 1,25

Prélèvement: B
N° H (mm) L (mm) P (mm) Elancement moyen teneur en eau (%)

1 60 29 29 2,1 10,35

2 60 29 29 2,0 9,86

3 64 32 33 2,0 18

4 50 28 34 1,6 16,63

5 61 28 28 2,2 1,58

6 61 32 29 2,0 1,58

7 65 34 33 1,9 1,43

275
Annexes

Prélèvement: C, faciès 2

N° H (mm) L (mm) P (mm) Elancement moyen teneur en eau (%)

1 62 33 29 2,0 9,59

2 63 32 30 2,1 9,14

3 64 32 29 2,1 8,89

4 63 28 32 2,1 9,34

5 61 32 29 2,0 9,42

6 63 31 25 2,3 1,53

7 60 30 28 2,1 1,37

8 59 31 25 2,1 0,28

9 63 30 33 2,0 1,47

10 62 28 32 2,1 1,33

Prélèvement: D
N° H (mm) L (mm) P (mm) Elancement moyen teneur en eau (%)

1 57 33 30 1,8 9,19

2 64 31 32 2,0 8,5

3 65 32 28 2,2 8,26

4 64 32 32 2,0 8,6

5 62 34 29 2,0 1,2

6 64 33 27 2,2 1,04

7 64 32 33 2,0 0,94

8 62 32 32 1,9 0,74

9 63 32 31 2,0 0,52

276
Annexes

Prélèvement: E
N° H (mm) L (mm) P (mm) Elancement moyen teneur en eau (%)

1 64 32 33 2,0 1,48

2 65 31 28 2,2 1,43

3 66 33 30 2,1 1,41

4 68 30 27 2,4 1,34

5 63 33 34 1,9 0,37

6 64 28 29 2,2 0,37

7 63 30 31 2,1 0,38

8 64 31 31 2,0 0,54

Prélèvement: G
N° H (mm) L (mm) P (mm) Elancement moyen teneur en eau ( %)

1 60 30 28 2,1 0,94

2 60 31 28 2,0 0,96

3 64 32 30 2,1 0,32

4 59 30 31 1,9 0,22

277
Annexes

Prélèvement: H
N° H (mm) L (mm) P (mm) Elancement moyen teneur en eau (%)

1 60 35 33 1,8 9,58

2 64 27 27 2,4 7,14

3 66 27 34 2,2 7,59

4 54 33 26 1,9 6,78

5 62 33 35 1,8 1,36

6 62 32 32 1,9 1,14

7 61 31 30 2,0 1,9

8 51 35 32 1,5 1,1

Prélèvement: I
N° H (mm) L (mm) P (mm) Elancement moyen teneur en eau (%)

1 61 32 29 2,0 10,56

2 61 31 30 2,0 10,46

3 61 32 34 1,9 10,47

4 61 33 29 2,0 1,53

5 60 33 30 1,9 1,33

6 58 31 32 1,8 1,26

7 61 31 30 2,0 1,43

278
Annexes

Prélèvement: J, faciès 2

N° H (mm) L (mm) P (mm) Elancement moyen teneur en eau (%)

1 64 30 32 2,1 5,8

2 61 27 33 2,0 6,06

3 59 32 32 1,9 6,3

4 62 32 31 2,0 1,99

5 63 31 31 2,0 1,87

6 64 33 30 2,0 1,98

Prélèvement: J, faciès 4

N° H (mm) L (mm) P (mm) Elancement moyen teneur en eau( %)

1 61 30 32 2,0 5,26

2 59 29 29 2,0 5,83

3 65 32 25 2,3 4,28

4 66 32 24 2,4 4,03

5 67 28 31 2,3 0,92

6 63 32 32 2,0 1,57

7 70 33 29 2,3 1,16

Prélèvement: K, faciès 1

N° H (mm) L (mm) P (mm) Elancement moyen teneur en eau (%)

1 64 33 29 2,1 7,41

2 64 33 29 2,1 8,37

3 65 28 33 2,1 7,75

4 63 33 33 1,9 0,3

5 63 29 31 2,1 0,26

6 63 31 32 2,0 0,5

279
Annexes

Prélèvement: L, faciès 1

N° H (mm) L (mm) P (mm) Elancement moyen teneur en eau( %)

1 65 33 30 2,1 8,43

2 64 31 26 2,3 9,27

3 64 33 30 2,1 10,33

4 62 33 33 1,9 0,81

5 61 32 32 1,9 0,18

6 63 33 31 2,0 1,23

7 66 31 27 2,3 0,47

Prélèvement: L, faciès 2

N° H (mm) L (mm) P (mm) Elancement moyen teneur en eau (%)

1 62 32 32 1,9 13,54

2 62 34 28 2,0 12,53

3 57 33 31 1,8 13,56

4 69 29 32 2,3 12,71

5 62 34 31 1,9 1,65

6 61 30 31 2,0 1,79

7 62 32 25 2,2 2,19

8 65 32 33 2,0 2,37

280
Annexes

ANNEXE 4 : Présentation du programme sous Labview

δe traitement des signaux d’ondes ultrasonores a été réalisé avec un programme mis au point par
Nicolas Larcher et tournant sous Labview 6.1 (figure I .1). δe programme d’acquisition des signaux
génère deux fichier pour chaque essai : un fichier trigger et un fichier signal reçu. Ces deux fichiers
sont dans un premier temps prétraités afin de pouvoir être exploitable dans Labview (conservation de
l’amplitude du signal uniquement, la fréquence d’échantillonnage (1) étant la même pour tous les
essais et égale à 10 MHz).

1
2

3 4

5 6

7 8
Figure 4.1 Capture d’écran du programme d’exploitation Labview. 1 : Fréquence d’échantillonnage
à10 MHz, 2 : décalage système, 3 : Signal trigger, 4 : Signal reçu, 5 : Zoom sur signal trigger pour
détermination départ, 6 : Zoom sur signal reçu pour détermination temps d’arrivée, 7 : Epaisseur
échantillon, 8 : Vitesse d’ondes calculée

Les signaux (3: trigger et 4 : reçu) sont chargés dans le logiciel et le décalage système est intégré (2)
pour pouvoir mesuré le temps de parcours réel de l’onde. δes fenêtres de zoom (5 et 6) disposent de
curseur permettant de déterminer le temps de parcours selon la méthode choisie (pic à pic où
différence de 0). La vitesse est ensuite calculée automatiquement (8) en considérant le temps de
parcours précédent et l’épaisseur de matériau traversée (7).

281
Annexes

ANNEXE 5 : Définition des éprouvettes pour les essais de


cisaillement

Faciès N° Longueur Largeur Surface Conditions


Site JRC
visuel échantillon (mm) (mm) cisaillée (cm²) d'essai

A1 58,7 33,2 19,5 2 S

A2 47,8 41,6 19,9 4 S

A3 45,7 48,0 21,9 2 S

A4 53,0 31,2 16,5 3 S

A / A5 48,4 33,7 16,3 5 H

A6 52,0 29,9 15,5 6 H

A7 41,9 37,5 15,7 4 H

A8 46,7 39,1 18,3 5 H

A9 41,4 30,4 12,6 5 H

B1 48,6 39,6 19,2 2 S

B2 54,3 31,8 17,3 2 S

B3 49,3 31,9 15,7 6 H


B /
B4 42,6 35,0 14,9 3 S

B5 51,2 43,6 22,3 4 H

B6 50,6 46,0 23,2 2 H

C2 1 45,7 41,7 19,0 5 S

C2 2 39,6 39,7 15,7 2 S

C2 3 52,9 24,3 12,9 2 S


1,2
C2 4 50,5 28,7 14,5 2 H

C C2 5 52,5 27,7 14,5 2 H

C2 6 66,2 30,6 20,3 6 H

C3 1 59,3 28,0 16,6 3 S

3 C3 2 45,2 37,1 16,8 6 S

C3 3 44,3 35,2 15,6 3 S

282
Annexes

N° Longueur Largeur Surface Conditions


JRC
échantillon (mm) (mm) cisaillée (cm²) d'essai

C3 4 41,3 32,8 13,5 2 H

C3 5 44,7 27,7 12,4 3 H

C3 6 34,4 30,7 10,6 4 H

D1 34,4 33,0 11,4 1 S

D2 38,5 32,1 12,3 8 S

D3 32,2 32,3 10,4 4 S

D4 48,2 32,9 15,9 3 H


D /
D5 47,5 36,9 17,5 4 H

D6 49,4 41,7 20,6 7 H

D7 33,1 27,0 8,9 2 S

D8 46,9 36,5 17,1 2 H

E1 63,9 32,3 20,6 9 S

E2 63,3 40,5 25,6 8 S

E3 60,8 32,7 19,9 10 S

E4 32,3 32,4 10,5 8 H

E5 37,4 31,9 11,9 8 H


E /
E6 57,7 29,6 17,1 12 S

E7 61,3 32,4 19,9 10 H

E8 59,9 39,7 23,8 8 H

E9 60,9 33,4 20,3 12 S

E 10 53,6 32,5 17,4 9 H

G1 46,6 30,1 14,0 12 S

G2 39,4 29,1 11,5 8 S


G /
G3 44,6 26,7 11,9 6 S

G4 38,5 38,0 14,6 6 S

I1 63,7 30,3 19,3 2 S


I /
I2 63,6 29,1 18,5 3 S

283
Annexes

N° Longueur Largeur Surface Conditions


JRC
échantillon (mm) (mm) cisaillée (cm²) d'essai

I3 64,3 24,1 15,5 5 S

I4 63,7 33,1 21,1 4 S

I5 48,7 30,2 14,7 10 H

I6 38,4 36,0 13,8 8 H

I7 40,2 30,2 12,1 6 H

I8 41,2 28,8 11,9 4 H

I9 45,5 29,7 13,5 2 H

J1 56,0 30,9 17,3 5 S

J2 51,5 33,3 17,1 6 S

J3 39,7 32,5 12,9 4 S

J4 40,9 40,1 16,4 4 S

J5 39,1 32,9 12,9 3 S


J 1,4
J6 55,9 29,6 16,5 14 S

J7 55,5 25,6 14,2 11 S

J8 60,9 42,9 26,1 6 H

J9 44,7 44,4 19,8 6 H

J10 44,6 34,6 15,4 5 H

K1 50,8 34,1 17,3 12 S

K2 44,4 28,0 12,4 8 S

K3 49,3 29,0 14,3 14 S

K4 29,5 29,6 8,7 12 S


K 1,2
K5 38,7 26,7 10,3 8 H

K6 39,3 29,1 11,4 8 H

K7 39,1 29,1 11,4 7 H

K8 38,3 34,4 13,2 13 H

L1 64,0 33,8 21,6 2 S


L 1,2
L2 64,3 33,8 21,7 2 S

284
Annexes

N° Longueur Largeur Surface Conditions


JRC
échantillon (mm) (mm) cisaillée (cm²) d'essai

L3 55,3 33,6 18,6 5 S

L4 47,3 35,4 16,7 4 S

L5 48,4 32,4 15,7 3 S

L6 45,4 43,4 19,7 2 H

L7 49,8 29,5 14,7 2 H

L8 35,8 34,8 12,5 6 H

L9 45,5 26,6 12,1 5 H

L10 38,2 32,2 12,3 3 S

L11 35,8 34,6 12,4 2 S

L12 45,5 28,7 13,1 2 H

285
Annexes

ANNEXE 6 : Résultats détaillés par éprouvettes des essais de


cisaillement

Pour chaque éprouvette, les couples ( , ) en début de palier, en fin de palier et moyen sur le palier sont
tracés dans le sens de cisaillement aller et dans le sens de cisaillement retour.

5.1.1 Site A

400 400
A1 moy A2 moy
300 A1 début 300 A2 début
A1 fin
A1 moy R A2 fin
200 200
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)


A1 début R A2 moy R
100 A1 fin R 100 A2 début R
A2 fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400 400
A3 moy A4 moy
300 A3 début 300 A4 début
A3 fin
A4 fin
200 A3 moy R 200
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

A3 début R A4 moy R
100 A3 fin R 100 A4 début R
A4 fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

286
Annexes

400 400
A5h moy A9h moy
300 A5h début 300 A9h début
A5h fin A9h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

200 200

Contrainte tangentielle (kPa)


A5h moy R A9h moy R
A5h début R
100 100 A9h début R
A5h fin R
A9h fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400
A6h moy
300 A6h début
A6h fin
200
Contrainte tangentielle (kPa)

A6h moy R
100 A6h début R
A6h fin R
0
0 100 200 300 400
-100

-200

-300

-400
Contrainte normale (kPa)

5.1.2 Site B

400 400
B1 moy B2 moy
B1 début
300 300 B2 début
B1 fin
B2 fin
Contrainte tangentielle (kPa)

B1 moy R
Contrainte tangentielle (kPa)

200 B1 début R 200 B2 moy R


B1 fin R B2 début R
100 100 B2 fin R

0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

287
Annexes

400 400
B3h moy
B4 moy
B3h début
300 300 B4 début
B3h fin
B4 fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)


B3h moy R
200 B3h début R 200 B4 moy R
B3h fin R B4 début R
100 100 B4 fin R

0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)
400 400
B5h moy B6h moy
300 B5h début 300 B6h début
B5h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)


B6h fin
200 B5h moy R 200
B6h moy R
B5h début R
B6h début R
100 B5h fin R 100
B6h fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

5.1.3 Site C, faciès 2


400 400
C2 1 moy C2 2 moy
300 C2 1 début 300
C2 2 début
C2 1 fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

200 200 C2 2 fin


C2 1 moy R
C2 1 début R C2 2 moy R
100 100
C2 1 fin R C2 2 début R

0 0 C2 2 fin R
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

288
Annexes

400 400
C2 3 moy C2 4h moy
300 C2 3 début 300 C2 4h début
C2 3 fin C2 4h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)


200 C2 3 moy R 200 C2 4 moy R
C2 3 début R C2 4h début R
100 C2 3 fin R 100 C2 4h fin R

0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400 400
C2 5h moy
C2 6h moy
300 C2 5h début 300
C2 6h début
C2 5h fin
C2 6h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)


200 C2 5 moy R 200
C2 6 moy R
C2 5h début R
100 100 C2 6h début R
C2 5h fin R
C2 6h fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400
C2 8h moy
300 C2 8h début
C2 8h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

200
C2 8h moy R
C2 8h début R
100
C2 8h fin R
0
0 100 200 300 400
-100

-200

-300

-400
Contrainte normale (kPa)

289
Annexes

5.1.4 Site C, faciès 3


400 400
C3 1 moy C3 2 moy
300 C3 1 début 300
C3 1 fin C3 2 début
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)


C3 1 moy R C3 2 fin
200 200
C3 1 début R C3 2 moy R
C3 1 fin R
100 100 C3 2 début R
C3 2 fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)
400 400
C3 3 moy C3 4h moy
300 C3 3 début 300 C3 4h début
C3 3 fin C3 4h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

200 C3 3 moy R 200 C3 4h moy R


C3 3 début R C3 4h début R
100 100 C3 4h fin R
C3 3 fin R

0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)
400 400
C3 5h moy C3 6h moy
300 C3 5h début 300
C3 6h début
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

C3 5h fin
200 200 C3 6h fin
C3 5h moy R
C3 6h moy R
C3 5h début R
100 100
C3 5h fin R C3 6h début R

0 0 C3 6h fin R
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

290
Annexes

5.1.5 Site D
400 400
D 1 moy D2 moy
300 D 1 début 300
D2 début

Contrainte tangentielle (kPa)


D 1 fin
Contrainte tangentielle (kPa)

200 200 D2 fin


D 1 moy R
D 1 début R D2 moy R
100 100
D 1 fin R D2 début R
0 0 D2 fin R
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400 400
D7 moy
D3 moy
300 300 D7 début
D3 début
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

D7 fin
200 D3 fin 200
D7 moy R
D3 moy R
100 100 D7 début R
D3 début R
D7 fin R
0 D3 fin R 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500 600
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400 400
D4h moy D5h moy
300 D4h début 300
D5h début
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

D4h fin
200 200 D5h fin
D4h moy R
D5h moy R
D4h début R
100 100 D5h début R
D4h fin R
D5h fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

291
Annexes

400 400
D6h moy D8h moy
300 D6h début 300 D8h début
D8h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)


D6h fin
200 200 D8h moy R
D6h moy R
D8h début R
100 D6h début R 100 D8h fin R
D6h fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400 500
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

5.1.6 Site E
400 400
E1 moy E2 moy
E1 début E2 début
300 300
E1 fin
E2 fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

E1 moy R
200 E1 début R 200
E2 moy R
E1 fin R
E2 début R
100 100
E2 fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400 400
E3 moy E6 moy
300 350 E6 début
E3 début
E6 fin
Contrainte tangentielle (kPa)
Contrainte tangentielle (kPa)

E3 fin
200 300 E6 moy R
E3 moy R
E6 début R
100 E3 début R 250
E6 fin R
E3 fin R
0 200
0 100 200 300 400
-100 150

-200 100

-300 50

-400 0
Contrainte normale (kPa) 0 100 200 300 400
Contrainte normale (kPa)

292
Annexes

400 400
E4h moy
350 E9 moy 300 E4h début
E4h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

E9 début

Contrainte tangentielle (kPa)


300 E4h moy R
E9 fin 200
E4h début R
E9 moy R E4h fin R
250 E9 début R 100
E9 fin R
200
0
0 100 200 300 400
150
-100
100
-200
50
-300
0
0 100 200 300 400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)
400 400
E5h moy
300 E5h début 300 E7h moy
E5h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)


E7h début
200 E5h moy R 200
E5h début R E7h fin
E5h fin R E7h moy R
100 100
E7h début R
0 0 E7h fin R
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)
400 400

E8h moy E10h moy


350 300
E8h début E10h début
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

300 E8h fin 200 E10h fin


E10h moy R
250 E8h moy R
100 E10h début R
E8h début R
200 E10h fin R
E8h fin R 0
0 100 200 300 400
150
-100

100
-200
50
-300
0
0 100 200 300 400 -400
Contrainte normale (kPa)
Contrainte normale (kPa)

293
Annexes

5.1.7 Site G
400 400
G1 moy G2 moy
300 G1 début 300 G2 début
G2 fin

Contrainte tangentielle (kPa)


Contrainte tangentielle (kPa)

200 G1 fin 200 G2 moy R


G1 moy R
G2 début R
100 100
G2 fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400 400
G3 moy G4 moy
300 G3 début 300 G4 début
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)


G3 fin G4 fin
200 200
G3 moy R G4 moy R
G3 début R G4 début R
100 100
G3 fin R
G4 fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

294
Annexes

5.1.8 Site I
400 400
I1 moy I2 moy
300 I1 début 300
I2 début

Contrainte tangentielle (kPa)


Contrainte tangentielle (kPa)

I1 fin I2 fin
200 200
I1 moy R I2 moy R
I1 début R
100 100 I2 début R
I1 fin R
I2 fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400 400
I3 moy I4 moy
300 300 I4 début
I3 début
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

I4 fin
200 I3 fin 200 I4 moy R
I3 moy R I4 début R
100 100
I3 début R I4 fin R
0 I3 fin R 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400 400
I5h moy I6h moy
300 I5h début 300 I6h début
I5h fin I6h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

I5h moy R
200 200 I6h moy R
I5h début R
I6h début R

100 100

0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

295
Annexes

400 400
I7h moy I8h moy
300 I7h début 300 I8h début
I7h fin I8h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)


200 200 I8h moy R
I7h moy R
I8h début R
I7h début R I8h fin R
100 100
I7h fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400 500
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400
I9h moy
300 I9h début
I9h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

200 I9h moy R


I9h début R
100
I9h fin R
0
0 100 200 300 400 500
-100

-200

-300

-400
Contrainte normale (kPa)

5.1.9 Site J, faciès 4


400 400
J1 moy J2 moy
300 J1 début 300 J2 début
J1 fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

J2 fin
200 J1 moy R 200
J2 moy R
J1 début R
100 J1 fin R 100 J2 début R
J2 fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

296
Annexes

400 400
J8h moy
J3 moy
300 300 J8h début
J3 début
J8h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)


J3 fin
200 200 J8h moy R
J3 moy R J8h début R
100 J3 début R 100 J8h fin R
J3 fin R
0 0
0 100 200 300 400 500 600 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400 400
J9h moy J10h moy J10h début
300 300 J10h fin J10h moy R
J9h début
J10h début R J10h fin R
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

200 J9h fin


200
J9h moy R
100 J9h début R 100
J9h fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

5.1.10 Site K
400 400
K1 moy K2 moy
300 K1 début 300
K2 début
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

K1 fin K2 fin
200 K1 moy R 200
K2 moy R
K1 début R
100 100 K2 début R
K1 fin R
K2 fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

297
Annexes

400 400
K3 moy
300 300
K3 début
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)


200 K3 fin 200
K3 moy R K4 moy K4 début
100 K3 début R 100 K4 fin K4 moy R
K3 fin R K4 début R K4 fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400 500
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400 400
K5h moy K6h moy
300 300 K6h début
K5h début Contrainte tangentielle (kPa)
K5h fin K6h fin
200 200
Contrainte tangentielle (kPa)

K5h moy R K6h moy R


100 K5h début R 100 K6h début R
K5h fin R K6h fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400 400
K7h moy K8h moy
300 K7h début 300
K8h début
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

K7h fin
200 200 K8h fin
K7h moy R
K8h moy R
K7h début R
100 100 K8h début R
K7h fin R
K8h fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

298
Annexes

5.1.11 Site L
400 400
L1 moy
L1 début L2 moy
300 300
L1 fin L2 début
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)


L1 moy R
200 200 L2 fin
L1 début R
L1 fin R L2 moy R
100 100 L2 début R
L2 fin R
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400 400
L4 moy
L3 moy
300 300 L4 début
L3 début
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

L4 fin
200 L3 fin 200
L4 moy R
L3 moy R
100 100 L4 début R
L3 début R
L4 fin R
0 L3 fin R 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400 400
L5 moy L10 moy
300 350
L5 début L10 début
Contrainte tangentielle (kPa)
Contrainte tangentielle (kPa)

200 L5 fin 300 L10 fin


L5 moy R L10 moy R
100 250
L5 début R L10 début R
L5 fin R 200 L10 fin R
0
0 100 200 300 400
150
-100
100
-200
50
-300
0
-400 0 100 200 300 400 500
Contrainte normale (kPa)
Contrainte normale (kPa)

299
Annexes

400 400
L7h moy
L6h moy L6h début
300 300 L7h début
L6h fin L6h moy R L7h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)


200 L6h début R L6h fin R 200 L7h moy R
L7h début R
100 100 L7h fin R

0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

400 400
L8h moy
L9h moy
300 L8h début 350
Contrainte tangentielle (kPa)
L9h début
Contrainte tangentielle (kPa)

L8h fin 300


200
L9h fin
L8h moy R
100 250
L8h début R L9h moy R
L8h fin R 200 L9h début R
0
0 100 200 300 400
150 L9h fin R
-100

100
-200
50
-300
0
-400 0 100 200 300 400 500
Contrainte normale (kPa)
Contrainte normale (kPa)
400 400
L11 moy L12h moy
300 L11 début 300 L12h début
L11 fin L12h fin
Contrainte tangentielle (kPa)

Contrainte tangentielle (kPa)

200 L11 moy R 200 L12h moy R


L12h début R
L11 début R
100 100 L12h fin R
L11 fin R

0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500
-100 -100

-200 -200

-300 -300

-400 -400
Contrainte normale (kPa) Contrainte normale (kPa)

300
Annexes

400
L14 moy
L14 début
300
L14 fin
Contrainte tangentielle (kPa)

L14 moy R
200 L14 début R
L14 fin R
100

0
0 100 200 300 400
-100

-200

-300

-400
Contrainte normale (kPa)

301
Annexes

ANNEXE 7 : Différentes classification des massifs rocheux

Tableau 7.1 : Classification RMR, d’après Bieniawski (1989), cité par AFTES (2003)

302
Annexes

Tableau 7.2 : Tableaux pour la détermination des différents paramètres utilisés pour le calcul de
l’indice Q (d’après AFTES, 2003)

303
Annexes

304
Annexes

305
Annexes

Tableau 7.3 Tableau pour l’estimation du Geological Strength Index basé sur des observations du
massif in situ (d’après Hoek et al. 1997)

306
Annexes

ANNEXE 8 : Résultats des essais dérivés du Micro Deval


5.1.1 Site A

1800

1600

1400
Perte de masse en %/m²

1200
A1
1000

800 A2

600

400

200

0
0 20 40 60 80 100 120 140
Temps en min

5.1.2 Site C, faciès 2

1200

1000
Perte de masse en %/m²

800 C2 1

600 C2 2

400 C2 3

200

0
0 20 40 60 80 100 120 140
Temps en min

307
Annexes

5.1.3 Site C, faciès 3

2500

2000
Perte de masse en %/m²

C3 1
1500
C3 2
1000
C3 3

500

0
0 20 40 60 80 100 120
Temps en min

5.1.4 Site D

1400

1200

1000
Perte de masse en %/m²

800 D1

D2
600

400

200

0
0 20 40 60 80 100 120
Temps en min

308
Annexes

5.1.5 Site E

900

800

700
Perte de masse en %/m²

600

500
E1
400 E2

300

200

100

0
0 20 40 60 80 100 120 140
Temps en min

5.1.6 Site F

1200

1000
Perte de masse en %/m²

800 F1

600 F2

400 F3

200

0
0 20 40 60 80 100 120
Temps en min

309
Annexes

5.1.7 Site G

450

400

350
Perte de masse en %/m²

300
G1
250

200 G2

150 G3
100
G4
50

0
0 20 40 60 80 100 120
Temps en min

5.1.8 Site H

1600

1400

1200
Perte de masse en %/m²

H1
1000
H2
800
H3
600

400

200

0
0 20 40 60 80 100 120 140
Temps en min

310
Annexes

5.1.9 Site I

1400

1200
Perte de masse en %/m²

1000
I1
800
I2
600
I3

400

200

0
0 20 40 60 80 100 120
Temps en min

5.1.10 Site J, faciès 4

1400

1200
J4 1
1000
Perte de masse en %/m²

J4 2

800
J4 3

600

400

200

0
0 20 40 60 80 100 120 140
Temps en min

311
Annexes

5.1.11 Site K, faciès 1

3000

2500
Perte de masse en %/m²

2000
K1 1
1500 K1 2
K1 3
1000
K1 4

500

0
0 20 40 60 80 100 120 140
Temps en min

5.1.12 Site L, faciès 1

2500

2000
Perte de masse en %/m²

1500 L1 1

L1 2
1000
L1 3

500

0
0 20 40 60 80 100 120 140
Temps en min

312
Annexes

5.1.13 Site L, faciès 2

1600

1400

1200
Perte de masse en %/m²

L2 3
1000
L2 3
800
L2 3
600

400

200

0
0 20 40 60 80 100 120 140
Temps en min

313
Annexes

ANNEXE 9 : Résultats détaillés de l’analyse ACP des essais de broyabilité

314

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