1996TH Arafati N NS19991
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Spécialité : géotechnique
Présentée par
Nasser ARAFAT!
7^
sur le sujet
E.N.P.C.
A> INV03682
)
cA mes parents,
'cKJtaoftOomjoon
et ÏKhaéfion ïïahmk
n
Remerciements
Les travaux présentés dans ce mémoire ont été effectués au Laboratoire Central des
Ponts et Chaussées. Je remercie Monsieur Jean-François COSTE, Directeur du Laboratoire
Central des Ponts et Chaussées, Monsieur Alain BONNET, Directeur des Actions
Scientifiques et Techniques, Madame Nicole TCHANG, Chef du bureau de la formation
continue et Monsieur Jean-Louis DURVILLE, Chef de la division Mécanique des Sols et
Géologie de l'Ingénieur, pour m'y avoir accueilli et avoir nus à ma disposition les moyens
nécessaires à la préparation de cette thèse.
Enfin, que toutes les personnes qui m'ont permis, de près ou de loin, de mener à bien
cette thèse, trouvent ici l'expression de ma reconnaissance. En particulier, j'exprime mes
chaleureux remerciements à Monsieur Samuel AMAR, Adjoint au Chef de la division
Mécanique des Sols et Géologie de l'Ingénieur et à mes collègues Thésards dont le soutien,
surtout pendant les derniers jours de mon travail, a rendu cette période plus agréable.
m
Résumé
Deux méthodes de la modélisation d'excavation par éléments finis, l'une proposé par
Ghaboussi et Pecknold (1984) et Brown et Booker (1985) et l'autre par Borja et al. (1989) ont
été programmées dans le code CESAR-LCPC. Ces deux méthodes ont été ensuite comparées
pour la simulation par étapes de l'excavation de massifs de sol élastique et élastoplastique.
Ce travail s'achève par la modélisation d'un ouvrage réel : une excavation réalisée
devant unrideaude palplanche butonné dans un milieu sableux (Université de Karlsruhe). Dans
cette partie, nous avons comparé avec les observations sur site, les résultats des modélisations
en éléments finis avec le modèle élastoplastique à critère de Mohr-Coulomb et avec le modèle
de Nova.
W
Abstract
This work analyses the potentials of différents types of constitutive laws on loading and
unloading paths with applications to the numerical simulation of excavations in soil masses,
Two finite element procedures were used to simulate the excavation process, one
proposed by Ghaboussi and Pecknold (1984) and Brown and Booker (1985) and the other by
Borja and al. (1989). These methods were implemented in the finite element code CESÂR-
LCPC, and were compared to each other, in the case of multi-stage excavation in elastic and
elastoplastic soils.
A multiaxial loading-unloading criterion was also developed on the basis of the sign of
work rate. This criterion, which includes the one directional case, allows to identify the
extension of the loading and/or unloading areas around an excavation, for a given constitutive
model.
A nonlinear elastic model (Wong and Duncan), an elastic-perfectly plastic model with
Mohr-Coulomb criterion and a work hardening model (Nova) were analysed with more detail.
These models were first calibrated on triaxial test results, and then applied to the excavation
problem.
Key words : Loading, unloading, excavation, constitutive law, nonlinear elasticity, elastic-
perfectly plasticity, work hardening, triaxial test, sand, clay, modeling, finite element,
CESAR-LCPC code.
V
Sommaire
Pages
Introduction générale 1
vn
4.6.1 - Comportement à modules variables et modélisation du déchargement 156
4.6.2 - Comportement hypoélastique et modélisation du déchargement 158
4.6.3 - Comportement élastoplastique et modélisation du déchargement 160
4.7 - Programmation dans le code de calcul CESAR-LCPC 163
4.7.1 - Exemple de validation pour un comportement élastoplastique parfait 164
4.7.2 - Exemple de validation pour un comportement élastoplastique parfait avec deux
modules différents en chargement et en déchargement 167
4.8 - Comportement d'un massif de sol en déchargement 170
4.8.1-Stabilité d'un talus vertical 171
4.8.2 - Cas d'une modélisation avec la loi de comportement élastique linéaire 172
4.8.3 - Cas d'une modélisation avec la loi de Wong et Duncan 173
4.8.4 - Cas d'une modélisation avec une loi de comportement élastoplastique parfait 174
4.8.5 - Cas d'une modélisation avec la loi de comportement de Nova 175
4.9 - Réponse des lois de comportement aux mouvements autour d'une excavation non soutenue 177
4.10 - Influence du module d'élasticité sur les mouvements autour de l'excavation 180
4.11 -Conclusions .183
vm
Introduction générale
Cette étude a pour objet d'examiner la réponse des différents types de lois de
comportement des sols en chargement et en déchargement et d'étudier l'extension des régions
de sol en chargement et en déchargement mécanique dans la modélisation du processus
d'excavation, afin d'améliorer la prévision des mouvements des sols au cours des travaux.
Dans la grande majorité des cas, une modélisation réaliste par éléments finis doit tenir
compte des étapes de la construction de l'ouvrage. Le chapitre trois comprend une synthèse sur
les différentes méthodes de simulation numérique d'une excavation, la méthode choisie et sa
programmation dans le code de calcul par éléments finis CESAR-LCPC et les tests de
validation correspondants.
l
chargement et/ou en déchargement autour de l'ouvrage. La réponse des différentes lois de
comportement aux mouvements autour de l'excavation est ensuite étudiée.
Ce travail s'achève par la modélisation d'un ouvrage réel : une excavation expérimentale
dans du sable, au pied d'un rideau de palplanches butonné (Université de Karlsruhe). La
quantité et la qualité des mesures réalisées en laboratoire et in situ en font un bon exemple pour
l'étude et la vérification de la procédure de modélisation en éléments finis.
2
Chapitre 1
1.1 - Introduction
L'influence des travaux d'excavation sur les structures existantes constitue un autre
aspect important pour l'étude d'un projet d'ouvrage. En effet, les mouvements de sol induits par
le creusement peuvent, selon leur direction et leur intensité, provoquer des désordres majeurs
dans les structures voisines.
La description de ces aspects est nécessaire pour proposer par la suite des
modélisations réalistes de la construction d'un ouvrage de soutènement.
3
1.2.1 - Mur en maçonnerie ou en béton
a
rr
7T !
••'il b
4Á :
^i i W
1.2.2 - Caissons
Ce)
Figure 1,2 - Etapes de fonçage d'un caisson sous son propre poids (a) trousse coupante et
trois étages de soubassement en place (b) bétonnage, excavation et fonçage continuent
simultanément (c) dalle de fondation placée (Henry, 1986).
4
sol sur lequel il prend appui. Lorsque le fond du cuvelage est situé au-dessus de la nappe, ou
lorsque l'eau est évacuée par pompage dans des puisards, on peut exécuter les fouilles à la
main. Dans le cas contraire, il faut extraire le sol par dragage et sceller le fond du caisson en
coulant du béton sous l'eau lorsque le niveau définitif est atteint. On peut aussi employer le
foncage à l'air comprimé au lieu de procéder à des épuisements (Terzaghi et Peck, 1965). La
figure 1.2 représente un exemple de caisson. Cette technique est rarement utilisée à l'heure
actuelle.
»HO i 225 à* Si 24
85 9.5. pu 12
®
a) à fort d'inertie de type 1») s de type Rom bes
5
Les palplanches en bois ou en béton sont devenues d'utilisation très rare. Les
paîplanches sont aujourd'hui généralement en acier. Une gamme étendue de profils est offerte
aux projeteurs. On distingue des palplanches à fort module d'inertie (figure 1.3.a), des
palplanches plates à faible inertie (figure 1.3 .b). Les palplanches sont généralement disponibles
par longueur maximale laminée de 27m : elles sont mises en oeuvre par des techniques de
battage classiques, mais aussi par vibration, ou îançage dans les terrains pulvérulents et elles
forment un rideau par raccord des palplanches entre elles. Un rideau de palplanches est tenu
par des butons ou des tirants (Balay, 1988).
Une paroi de type berlinois est constituée de profilés métalliques fichés en profondeur,
espacés de quelques mètres les uns des autres, entre lesquels s'intercalent des panneaux
préfabriqués réalisés en bois, en acier ou en béton (figure 1.5). Les panneaux sont mis en place
au fur et à mesure du terrassement et arrêtés peu en dessous du fond de fouille. Les poteaux
sont tenus par des tirants ou des butons.
La méthode parisienne en constitue une variante : les éléments résistants sont ici
constitués de poteaux préfabriqués en béton avec armatures en attente. On exécute entre les
poteaux une dalle en béton armé, au fur et à mesure de l'excavation. Ces deux procédés
supposent un terrain hors d'eau et possédant, de plus, une certaine cohésion (Balay, 1988).
(_ i Í - A poteau métallique
k.' r — B B panneau préfabriqué
iiu
VNi
1
{ T tirant
Figure 1.5 - Exemple de paroi de type berlinois : vue en élévation (Balay, 1988).
L'ouvrage de soutènement est réalisé par le bétormage d'une tranchée, forée à la boue,
après descente d'une cage d'armatures. Une paroi moulée peut assurer également des fonctions
d'étanchéité et de portance. La paroi est réalisée par panneaux juxtaposés (figure 1.6). La
longueur d'un panneau élémentaire résulte d'un compromis entre le nombre de joints (points
faibles), la maniabilité des cages d'armature, le volume de béton à couler pour chaque panneau,
la tenue de la tranchée ouverte et les dimensions de la benne d'excavation. L'épaisseur des
panneaux varie pratiquement de 0,50m à 1,60m. Moyennant un guidage approprié de l'outil, il
est possible d'atteindre des profondeurs de paroi supérieures à 60m, avec très peu de
déviations.
6
X7 4 à6m
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a) delà
A la paroi moulée classique s'est adjoint, depuis les années 1970, le procédé de la paroi
préfabriquée (figure 1.7). Dans ce procédé, l'excavation est conduite avec le même outillage
que pour la paroi moulée classique. Les éléments préfabriqués en béton armé sont ensuite
descendus dans la tranchée et maintenus jusqu'à la prise complète du mélange de remplissage
qui est placé entre le béton et la surface de la tranchée. Ce mélange peut être constitué soit
d'un coulis à base de ciment se substituant à la boue bentonitique, soit d'une boue-ciment, ou
d'un coulis auto-durcissant, qui assure la double fonction de boue de forage et de coulis de
scellement.
A
£
7
C coulis de scellement
D élément préfabriqué
E poteau en béton armé
F coulis dégagé au terrassement
T tirant
On distingue les tirants passifs, qui ne sont mis en traction que sous l'action des forces
de poussées s'exerçant sur l'écran, et les tirants actifs ou précontraints. Pour ces derniers, la
traction des armatures provient également de la force de précontrainte obtenue en prenant
appui sur l'ouvrage, et correspondant à une mise en prétension des dispositifs d'ancrage.
 plaque d'appui
8 tête d'ancrage
C massif d'appui
D paroi de soutènement
E forage
F gaine de protection
G armature
H bulbe d'ancrage
I coulis de scellement de l'armature
/, longueur de scellement
If longueur libre
L longueur totale
Figure 1.9 - Tirant précontraint ancré au terrain par injection de scellement
(Balay, 1988).
8
Les tirants précontraints les plus couramment employés sont ceux ancrés par injection
de scellement (figure 1.9). Ils comportent normalement une armature constituée de câbles ou
de barres en acier à haute limite élastique, un bulbe d'ancrage réalisé par injection sous pression
d'un coulis ou mortier de scellement, et une tête d'ancrage où l'on applique la force de
précontrainte exercée pendant la mise en tension.
Le comportement des tirants scellés dans les terrains susceptibles de fluage reste
actuellement mal connu. Cela peut être le cas des argües, des marnes et des limons dont l'indice
de plasticité est supérieur ou égal à 20 (Balay, 1988).
1.2,7 - Butons
P A S O I MOULEE
-MORTIER DE SCELLEMENT
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— auTON
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S*
'M'A
<. PLAQUE D'ACIER
i
''Si'-
\ — CORNIERE
TîGE D'ANCRAGE
- le butonnage sur lierne. Le buton transmet les charges par l'intermédiaire d'un ou de
deux lits de profilés. Cette technique permet de reprendre les efforts de poussée sur la paroi et
de les transmettre aux butons. La paroi est ainsirigidifiée.Les butons peuvent aussi être mis en
oeuvre sous une force de précontrainte.
9
1.2.8 - Mur en sol cloué
Le clouage d'un massif de sol est une technique de renforcement des terrains in situ, par
inclusions linéaires travaillant à la traction et au cisaillement. Ces inclusions sont généralement
mises en place dans des forages, puis scellées avec un coulis ; elles peuvent aussi être battues
ou vibrofoncées. Cette technique s'est principalement développée depuis une dizaine d'années
dans deux domaines : le soutènement des excavations et la stabilisation des pentes. Dans le
premier cas, les inclusions sont placées subhorizontalement et l'effort majeur est la traction ;
dans le second cas, les inclusions sont plutôt verticales et l'effort majeur est le cisaillement
(Schlosser et al., 1985). Nous traitons uniquement dans ce rapport des ouvrages de
soutènement en sol cloué .
La construction d'un mur en sol cloué se fait par phases successives descendantes
comprenant (figure 1.11) :
- la réalisation d'un parement qui peut être fait sur place (béton projeté sur treillis soudé
ou béton defibres)ou à l'aide d'éléments préfabriqués.
Figure 1.11 - Phases d'exécution d'un mur en sol cloué (Schlosser et al, 1985).
10
1.3 - Observations sur ouvrages réels
On ne considère ici que les excavations à parois verticales dans les sols, soutenues
latéralement soit de l'extérieur par des butons, soit de l'intérieur par des ancrages.
Dans les sables denses et les argües raides, le tassement peut atteindre 0,15% de la
profondeur d'excavation et s'étendre sur à une distance de 2,5 fois la profondeur d'excavation.
Toutefois pour certaines argiles raides, le déplacement prédominant à la surface est un
soulèvement et non un tassement. Ce soulèvement est plus ou moins une réponse élastique du
sol à un déchargement. L'abaissement du niveau de la nappe phréatique pendant la construction
peut cependant diminuer le potentiel de soulèvement à la surface (Peck, 1969).
Les mesures de tassements réalisées sur différents sites ont conduit Peck (1969) à
définir trois zones dans le diagramme adimensionnel de lafigure1.12.
- la zone I correspond aux excavations dans des sables ou des argües molles à raides
lorsque le chantier se déroule sans aléas ;
- la zone II correspond aux excavations dans des argiles très molles à molles lorsque
l'épaisseur de l'argile sous l'excavation est faible ou lorsque cette épaisseur est grande, mais
avec un indice de stabilité N = yWcu inférieur à une valeur critique Nc qui dépend de la forme
de l'excavation (de 5,14 pour une excavation de longueur infinie à 6,5 ou 7,5 pour les
excavations de formes usuelles), H étant la profondeur de l'excavation et cu la cohésion non
drainée du sol sous l'excavation. Cette zone H inclut en outre les excavations dans les sols de la
zone I pour lesquelles il y a eu des difficultés de chantier ;
- la zone HI correspond aux excavations dans des argiles très molles lorsque l'épaisseur
de l'argile sous l'excavation est grande et lorsque N est supérieur à Nc.
11
Figure 1.12 - Tassements au voisinage des excavations en fonction de la distance au bord
et de la profondeur maximale (Peck, 1969).
L=b.ß.H
La formule proposée par Stamatello donne des valeurs de L nettement plus faibles que
celles que l'on peut déduire du diagramme de Peck. Elles se situent entre 0,3H et 0,85H, ce qui
les rapprochent des limites observées dans les ouvrages de soutènement (0,3H pour la Terre
Armée et les autres ouvrages où on limite les déplacements latéraux, H pour l'excavation non
12
blindée dans les sois cohérents) et semblent indiquer que, dans les tranchées observées, il y
avait peu de mouvement des sols sous-jacents, D se peut également que de faibles
déplacements se soient produits au-delà de cette limite et qu'ils aient été considérés comme
négligeables, ce qui serait compatible avec les observations rassemblées par Peck pour les
argiles raides et sables cohérents (Schlosser et al., 1985).
Le tassement à la surface du sol, au cours de l'excavation, a été étudié entre autres par
Ou et al. (1993) à partir des mesures réalisées sur dix ouvrages à Taipei. Les ouvrages de
soutènement étaient des parois moulées. Aucune consolidation ne pouvait être provoquée par
le rabattement de la nappe phréatique ni l'écoulement plastique du sol, ni même des fuites de
sable ou d'eau pendant l'excavation.
£(M
Si
ÍS
d
Si 0,8< 1 <\
1Q+D
Si \<\—-—£1,5
yH0+D '"
Le tassement maximum 8^, est trouvé entre 0,55^ et 0,7o,,,,, dans la majorité des cas.
Cet intervalle correspond bien aux résultats de Mana et Clough (1981), malgré la différence du
système de soutènement ou encore des caractéristiques des sols.
L=(// 0 +ß)tan(jt/4-<p/2)
13
1.3,2 - Mouvements horizontaux
4 2 3
= &üe H/8
7H
(a)
0.78 H
M
45*
«5 » \
0.78 ///y/yyyy/yy
süNc suNc
H(y-Su/0.7BÎ H(7-s u /D5
(b)
14
Ensuite ils proposent d'utiliser le diagramme de la figure 1.14, pour déterminer „en
première approximation la valeur du rapport EJc^ pour une argile d'indice de plasticité connu.
¡«oo
h.
l¿ 2 3 * Í 6 7 a 90
Rapport * jweonMiidation
Figure 1.14 - Valeurs du module d'Young non drainé E„ en fonction de la cohésion non
drainée c„, de l'indice de plasticité I» et du rapport de surconsolidation des argiles
(Duncan et Buchigani, cités par Clough et Schmidt, 1977).
o m j Symsolas pMut« .
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Figure 1.15 - Relation entre le déplacement latéral maximal du soutènement et le coefficient de sécurité
vis-à-vis du soulèvement du fond de l'excavation, dans le cas des argiles (Clough et Schmidt, 1977).
15
La figure 1.15 montre l'évolution du déplacement horizontal maximal en fonction du
coefficient de sécurité F vis à vis du soulèvement du fond de l'excavation. Pour F<1,5, on peut
admettre que le tassement maximal est égal au déplacement horizontal maximal ; pour F>1,5,
le tassement maximal vaut environ 50% du déplacement horizontal maximal.
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5 10 15 20 25 30
c Hs (m)
16
Figure 1.17 Mouvements horizontaux de la surface du sol en fonction de la distance à
l'excavation (Crofts et al., 1978).
Figure 1.1 S Comparaison des déplacements horizontaux mesurés dans les essais du
TRRL avec la distribution proposée par Crofts et al. (1978) (Symons, 1980).
Les mesures effectuées lors de l'excavation devant une paroi clouée sont peu
nombreuses. La synthèse sur les mouvements associés est donc difficile à réaliser. A titre
d'exemple, nous citons ci-dessous les résultats de deux expériences effectuées en France et en
Suisse.
17
2,5m du parement. Cette zone de forte déformation correspond à la zone de sol qui a glissé à
la rupture. Dans la même expérience, le déplacement horizontal, à une étape de l'excavation où
le coefficient de sécurité est supérieur à 3, est de 0,12% de la hauteur de la paroi (Plumelle,
1994).
La deuxième expérience porte sur une excavation de 10m de hauteur dans un massif de
sol qui est composé, du haut vers le bas, d'une couche de sable-gravier, d'une couche de limon
peu à moyennement argileux imperméable et cohérente, et d'une couche d'alluvions légèrement
cimentées. L'excavation a été exécutée en six étapes de hauteur variant entre 1,50m et 2,25m,
avec un espacement horizontal de 2m et un espacement vertical de 1,5m entre les clous. Une
augmentation graduelle des déplacements horizontaux a été observée. Le déplacement
horizontal maximal en tête de la paroi atteint 25mm à l'issue de la dernière étape d'excavation.
Les déplacements verticaux présentent une évolution comparable à celle des déplacements
horizontaux. Le tassement maximal mesuré sur le couronnement de la paroi est de 22mm
(Pellet et al., 1995).
1.4 - Conclusions
Nous avons rassemblé dans ce chapitre les résultats de mesures des mouvements
associés à la construction de différents types de soutènements dans divers types de sols afin de
disposer de données expérimentales pour vérifier la cinématique du mouvement et les ordres de
grandeur de ces mouvements dans les calculs analytiques et notamment dans les calculs en
éléments finis.
18
Chapitre 2
2.1 - Introduction
19
2.2 - Modélisation du sol autour d'une excavation
Peck (1969) a écrit que la variable qui détermine principalement l'allure et l'intensité des
mouvements autour d'une excavation n'est pas la rigidité des écrans de soutènement ou
l'espacement entre les butons mais les caractéristiques de sol autour de l'excavation.
Palmer et Kenny (1972) ont utilisé une loi de comportement élastique bilinéaire pour
modéliser un projet d'excavation dans l'argile molle d'Oslo. Ils ont constaté que l'influence de la
rigidité du sol sur les déplacements d'un rideau de palplanches, le tassement à la surface du sol
et la réaction des butons était prédominante par rapport à larigiditédes autres matériaux.
Pour le choix des paramètres du sol, Murphy et al. (1975) en modéîisant l'argile
normalement consolidée de deux projets d'excavation signalent que le module du sol tiré des
essais sur site (essais au scissomètre) est plus réaliste que celui basé sur les essais en
laboratoire.
Burland et al. (1979), après l'analyse de cinq projets d'excavation dans l'argile raide de
Londres, trouvent que le module d'Young de l'argue de Londres augmente significativement
avec la profondeur et qu'il est environ trois fois plus grand, voire plus que les valeurs déduites
des essais en laboratoire.
Quelques valeurs typiques du coefficient de Poisson sont présentées dans le tableau 2.1.
En général, des valeurs comprises entre 0,3 et 0,35 sont habituelles pour les sables et des
20
valeurs de 0,40 à 0,50 pour les argiles (Barkan, 1962 ; Tsytovich, 1963). Terzaghi (1943) avec
des considérations élastiques, a calculé une valeur de 0,30 pour les sables et des valeurs entre
0,40 et 0,43 pour les argiles.
Type de sol V
Argile saturée 0,4 - 0,5
Argile non-saturée 0,1-0,3
Argile sableuse 0,2 - 0,3
Limon 0,3 - 0,35
Sable dense 0,2 - 0,4
Sable grossier (e = 0,4 - 0,7) 0,15
Sable à granulométrie fine (e = 0,4 - 0,7) 0,25
Roche 0,1-0,4
Tableau 2.2 - Valeurs typiques de £ pour différents sols (d'après Bowles, 1982)
21
La comparaison des résultats concernant des ouvrages réels et des valeurs estimées à
partir des essais triaxiaux de compression indiquent que l'utilisation des modules mesurés au
laboratoire conduit à sous-estimer les modules du sol in situ (Crawford et Burn, 1962 ;
Bjerrum, 1964, 1973 ; Bowles, 1977). Cette différence semble provenir du remaniement
pendant l'échantUlonnage (Soderman et al., 1968 ; Hanna et Adams, 1968). Bjerrum (1964) a
suggéré d'augmenter le module d'élasticité obtenu à l'essai triaxial de compression par un
facteur de cinq. D a proposé aussi la relation expérimentale suivante pour les argiles
normalement consolidées telles que l'argile de Norvège :
E = [250 à 5Q0]cu
Skempton (1951) indique que le module d'élasticité initial des sols cohérents est
approximativement proportionnel à leur résistance à la compression simple. D trouve aussi que
le module sécant ESQ (correspondant à 50% de la résistance ultime du sol) est
approximativement égal à 25-100 fois la résistance à la compression simple d'un sol cohérent.
En effet, les sols se sont déposés par couches successives horizontales (couches de
stratification) qui ont subi dans le passé un même état de contraintes. Compte tenu de ces
conditions de formation, il est normal que ces couches possèdent des caractéristiques
élastiques équivalentes dans toutes les directions de leur plan de stratification (plan d'isotropie)
et que ces caractéristiques soient distinctes des caractéristiques dans les plans contenant l'axe
de révolution perpendiculaire au plan d'isotropie.
22
Dans le cas d'une symétrie par rapport à un axe, l'anisotropie est dite orthotropie de
révolution (figure 2.1). Cinq coefficients caractérisent alors le comportement du matériau.
2
i axe d'orthotropie
0 . y
Dans les terrains, il est en général raisonnable de supposer que l'axe de symétrie, noté
Oz, est vertical. Cette hypothèse est valable à moins que la couche de sol ne soit inclinée ou
que des forces tectoniques aient joué significativement de manière à déplacer l'axe de symétrie
par rapport à la verticale. Les deux axes horizontaux Ox et Oy définissent le plan de
stratification ou plan d'isotropie. La relation de comportement linéaire pour un matériau
orthotrope de révolution s'exprime comme suit dans le système de coordonnées (x, y, z) :
G
®xx yy r.
Z'XX V v
™—¿ hh~¿ vA-TT
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G YY ^yy OV
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Z
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F ...
„Gxz
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vh
£ xyi
=2(l+vAÄ)—
23
Vyj est un coefficient de Poisson égal au rapport de la déformation suivant l'axe Ox créé par
un incrément de déformation suivant l'axe Oy ou vice versa,
v ^ est un coefficient de Poisson égal au rapport de la déformation suivant l'axe Ox créé par un
incrément de déformation suivant l'axe Oz,
, ^ _*1
11 i '
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f yZl -/¿J
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M^ s,
^
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24
Figure 2.3 - Essai sur échantillon vertical (Meftah et Magnan, 1988).
y a
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2
" ^ ; •
s
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'/], \h
Dans le cas d'un essai triaxial sur un échantillon cylindrique, les contraintes dans le plan
perpendiculaire à l'axe de chargement de l'échantillon sont égales. Il est donc possible
d'exprimer de façon simple les relations de comportement orthotrope en distinguant les
échantillons vertical et horizontal.
25
Pour un échantillon vertical chargé verticalement, la loi de comportement conduit aux
relations suivantes :
ÁGxx=ÁOyy=Q
-A - _ À<yzz _AOj2_
AEy^—AEyy — V yff ¿XZ^ —
Aeja=-~ Ae^y— v M -£ ^ A e z z = - v V Ä ~£ T ^ -
^A ' A v
Par la suite, les paramètres v^, et ^ sont déterminés par les relations
vhh = t
-~T7~~~ h- . Aev-3(— r-)Aj
AEÄ Ae^ £A £v
Ces relations montrent qu'un premier essai triaxial sur un échantillon vertical et un
second essai sur un échantillon horizontal suffisent pour déterminer quatre des cinq paramètres
du comportement élastique linéaire orthotrope.
Le tableau 2.3 présente les expressions proposées par différents auteurs pour !e module
G^ (Meftah et Magnan, 1988).
26
Tableau 2 3 - Expressions de Gvh proposées par différents auteurs
(d'après Meftah et Maguan, 1988)
De par leur origine, les matériaux issus de dépôts sédimentaires présentent d'une
manière générale un comportement orthotrope de révolution.
La mesure directe des paramètres d'élasticité orthotrope des sables a été très rarement
effectuée. Les résultats des essais disponibles conduisent à des rapports de modules Ej, / 1 %
compris entre 0,4 et 1, H ne semble pas exister d'informations complémentaires sur les autres
paramètres (Meftah et Magnan, 1988).
Pour les argiles, les résultats expérimentaux sont plus nombreux. Des valeurs typiques
des caractéristiques mécaniques drainées pour les argiles sont données dans le tableau 2.4
(Meftah et Magnan, 1988).
De manière plus générale, les résultats expérimentaux montrent que, dans le cas des
sables, les modules d'Young horizontaux sont nettement inférieurs aux modules verticaux.
Quant aux argiles, les modules d'Young horizontaux sont inférieurs aux modules
verticaux dans le cas des argiles molles et le contraire dans le cas des argiles raides.
27
Tableau 2.4 - Valeurs des modules et des coefficients de Poisson pour des argiles
naturelles (d'après Meftah et Magnan, 1988)
Les valeurs des paramètres d'orthotropie ne sont données qu'à titre indicatif. Leur
détermination est très complexe et il existe à ce jour encore trop peu de résultats
expérimentaux. Néanmoins, il semble que les relations suivantes soient vérifiées par les
différents paramètres (Piyal et Magnan, 1984) :
DysH et al. (1979) après la modélisation d'une excavation dans des limons argileux à
Genève concluent que l'usage d'un modèle élastique ünéaire est dangereux pour une fouille
excavée dans des terrains plastiques, car il sous-estime les efforts imposés à la paroi et aux
butons.
Potts et Fourie (1984) ont modélisé l'argile raide de Londres par un modèle
élastoplastique parfait avec le critère de Mohr-Coulomb. L'ouvrage considéré est une paroi
moulée de 20m de haut, butonnée à la surface du sol. Le module d"Young du sol croît
linéairement avec la profondeur. Ils concluent que le déplacement vertical avant la rupture
calculé à la surface du sol et jusqu'à quelques dizaines de mètres derrière la paroi est irréaliste.
L'adaptation d'une loi de comportement avec un module élastique linéaire qui varie avec la
profondeur peut seulement, jusqu'à un certain point, éviter cet inconvénient.
Jardine et al. (1986) ont comparé deux modèles de comportement, l'un correspondant à
un modèle élastoplastique parfait (élasticité non linéaire et critère de Tresca) et l'autre à un
modèle élastique linéaire pour la modélisation d'une excavation dans l'argile raide non drainée
et surconsolidée. L'ouvrage considéré est une paroi moulée de 20m de haut, butonnée à la
surface du sol. La figure 2.5 représente le déplacement latéral de l'écran de soutènement vers
l'excavation pour une profondeur de l'excavation de 15,26m, calculé avec les deux modèles, et
la figure 2.6 représente les profils normalisés des courbes de la figure 2.5 par rapport au
déplacement latéral maximum. On observe que la forme des profils n'est pas très différente. Par
contre, le tassement en surface est très sensible au modèle représentant le sol (figure 2.7). Le
modèle élastique unéaire ne peut pas présenter un tassement en surface. Les deux modèles
présentent deux distributions différentes des contraintes sur la paroi, deux profils différents de
momentfléchissantdans la paroi et deux forces différentes dans le buton (pour la profondeur
28
(an)
29
de l'excavation de 15,26 m, le modèle élastique non linéaire avec le critère de Tresca prédit une
force de 387 kN/m dans le buton, tandis que le modèle élastique linéaire prévoit une force de
316 kN/m dans le buton).
élasticité
linéaire
-aa
IZO
HO iégende
o-
100 G- : 65S,999m
: Í54,006m
90 Í51.016m
-K : 5J6.9l3m
: 6«,605m
OO
+~ : «7.S3 im
I i
g rof Cote initial du terrain » 678,710m
! GO Cote final du point — 659,4 ¡Om
à
9 9 10 "i 12 13 20
30
Finno et al. (1991) dans une étude a posteriori ont comparé la réponse de trois lois de
comportement élastoplastiques avec écrouissage (le modèle Cam Clay modifié, un modèle avec
une surface limite isotrope et un avec une surface limite anisotrope) dans le cas d'une
excavation dans l'argile molle saturée de Chicago. Les paramètres du modèle sont identiques
dans les trois cas. Ainsi, le choix du modèle est indépendant du choix des paramètres. Cette
étude a montré que la prise en compte de l'anisotropie du sol est importante.
L'état initial d'un massif de sol ou de roche, c'est-à-dire l'état des contraintes en place
avant toute simulation de travaux, est très difficile à déterminer car ces contraintes initiales
peuvent avoir des origines bien diverses. Dans les sols de surface, U est raisonnable de
supposer que les contraintes principales sont verticale et horizontale, et qu'elles sont dues au
poids des terrains. Par contre, dans les massifs rocheux ou dans les sols à grande profondeur,
les contraintes sont liées à l'histoire géologique, dont la connaissance est insuffisante pour en
déduire une évaluation réaliste et l'orientation des contraintes principales peut être tout à fait
quelconque. Dans ce cas, de nombreux sondages, voire des galeries d'essais lorsque cela est
possible, deviennent indispensables pour obtenir des informations quantitatives.
Habituellement, la contrainte effective verticale est estimée par une variation linéaire du
poids du terrain 7 par rapport à la profondeur et la contrainte effective horizontale est
supposée être une proportion K0 de la contrainte effective verticale. Le coefficient K0 est
appelé coefficient de pression des terres au repos. Son influence sur le calcul est importante ;
en effet, le choix d'une valeur supérieure ou inférieure à 1 peut inverser totalement l'allure des
résultats numériques.
Pour les argiles normalement consolidées, ce coefficient, noté K* peut être estimé par
la formule empirique de Brooker et Ireland (1965) :
jr*=0,4+0,007/, ¿ O¿IPÚ40
K™ = 0,68 + 0,0017, si 40 S / , £ 80
Par ailleurs, Jaky (1944) a proposé, pour les sols normalement consolidés, l'expression
simplifiée :
j^/sT^l-sincp'
31
où q>' est l'aigle defrottementeffectif.
Mayne et Kulhaway (1982), après une étude expérimentale portant sur 171 échantillons
ont conclu que cette équation est raisonnablement valable pour les sols cohérents et
modérément valable pour les sols pulvérulents.
<1 B
-
/ / /
/ / /
il /
/f 1 ^
/ t s
c
/y/
s
/A D
Figure 2.9 - Chemin de contraintes suivi au cours de la formation d'un sol dans le plan
(tfv^/.)-
32
A - A
0 0 \Koef
où m est un nombre voisin de sinq>' pour de nombreux sols et Roc désigne le rapport de
surconsolidation défini par le rapport de la pression de préconsolidation a' p à îa contrainte
effective verticale en place G' V 0 .
^ f R
KQ ^ l - S Ù K p ' ) "•oc y 1— oc
•?(l-sin<p') R max
V oc 4\
J
P
OÙ D — CO
R
oc max ~ ^
" vmin
et Of* vnàn correspond au point D sur lafigure2.9.
-r _K0+Kl
Le tableau 2.5 présente des valeurs typiques du coefficient K0 pour des sols courants.
L'ensemble de ces résultats montre que le coefficient K0 ne peut être considéré comme
une caractéristique intrinsèque du sol.
Burland et al. (1979) ont remarqué que le coefficient de pression des terres au repos de
l'argue raide de Londres est beaucoup plus grand que l'unité. Les observations sur une paroi
ancrée de 8m de profondeur montrent que, malgré la stabilité globale, des déplacements
horizontaux très importants se produisent (ce qui contredit la conclusion obtenue par Clough
33
et Tsui, 1974). Ceci s'explique par le degré de surconsolidation très élevé de l'argile de
Londres.
La valeur de K0 a une nette influence sur les déformations et les contraintes avant la
rupture du sol. Les déplacements augmentent avec KQ (figure 2.11).
Les contraintes effectives horizontales qui agissent sur l'écran de soutènement, pour les
différentes profondeurs de l'excavation et pour deux valeurs de K0 (KQ = 0,5 et K0 = 2), sont
représentées sur les figures 2.13 et 2.14. Les valeurs ultimes des pressions de poussée et de
butée des terres pour les angles de frottement contre l'écran de 5 = 0° et 5 = <p' sont aussi
représentées sur ces figures (les valeurs ultimes correspondent aux calculs analytiques
d'équilibre limite basés sur le travail de Lee et Herington (1974) et Chen (1975)). Avec
l'avancement de l'excavation, les contraintes horizontales derrière la paroi se rapprochent de la
pression ultime des terres mais sont supérieures au voisinage du buton (figure 2.13). La
contrainte horizontale devant l'écran de soutènement dépasse les valeurs de la butée des terres
déterminées par le calcul d'équilibre limite [Kp ==4,19 adopté pour 8 = <p' où K0 = 2] (figure
2.14). Ceci peut être dû à la concentration des contraintes au coin de l'excavation dans les
calculs en élémentsfinis(voir chapitre 3).
»— 20 m . r
T
g
o
<4
(Imderépaisseur)
-¡01 m -
34
1 : excavation jusqu'au -5m
2 : excavation jusqu'au -9,26m
3 : excavation jusqu'au -13,26m
• , *
14 12 10 8 S 4 2 8 6 4 2 0
Déplacement vers l'excavation (cm) Déplacement vers
l'excavation (an)
(at 16!
Figure 2.12 - Valeurs de s, critère de rupture normalisé, pour une excavation à une
profondeur de 15,26m avec : (a) K0 = 2 ; (b) K0 = 0,5 (Potts et Fourie, 1984).
35
En comparant les deuxfigures2.13 et 2.14, on observe que les contraintes horizontales
obtenue avec KQ = 2 sont plus grandes que celles avec K0 = 0,5. La distribution des
contraintes contrôle les moments fléchissants dans l'écran, Les moments fléchissants
augmentent aussi avec K0 (figure 2.15).
o ioo 200 :oo 'oo sco soo ?oo aoo 0 10Ú 200 300
Contrainte horizontale (kPa) Contrainte horizontale (kPa) (61
¡il
36
1*
Figure 2.14 - Distribution de la pression de butée des terres pour les excavations avec
K0 = 2 et K0 - 0,5 : excavation à une profondeur de (a) 5m ; (b) 9,26m ; (c) 13,26m ;
(d) 15,26m (Potts et Fourie, 1984).
37
Figure 2.15 - Distribution des momentsfléchissantsavec : (a) K0 = 2 ; (b) K0 = 0,5
(Potts et Fourie, 1984).
L'étude des écoulements d'eau autour de l'excavation est un problème très important.
Dans le cas où l'excavation est effectuée au-dessous de la nappe phréatique, l'écoulement de
l'eau (à travers les faces latérales et le fond de fouille) peut causer le rabattement de la nappe
phréatique et par conséquent, un tassement additionnel dû à l'augmentation des contraintes
effectives.
Même si le fond de fouille est situé au-dessus de la nappe phréatique, dans le cas d'un
massif de sol saturé, le problème des pressions d'eau reste important. L'excavation peut causer
une augmentation des pressions interstitielles négatives.
Au cours du temps, les surpressions interstitielles se dissipent par évacuation d'eau vers
les zones de basses pressions. Au fur et à mesure de l'écoulement, un transfert progressif des
charges appliquées à l'eau se produit vers le squelette du sol ; ceci est accompagné d'une
augmentation des contraintes effectives.
Les mouvements d'eau dans le massif de sol ne sont pas traités dans ce chapitre.
38
2.5 - Modélisations de l'écran de soutènement
Dans les modélisations par éléments finis, l'écran de soutènement peut être modélisé
avec des éléments de massif ou des éléments de poutre. Le matériau constitutif de l'ouvrage de
soutènement est en béton ou en métal. Comme leurs propriétés mécaniques sont supérieures à
celles du sol, le comportement des écrans de soutènement est souvent considéré comme
élastique linéaire isotrope.
Pour une modélisation avec des éléments de massif, il faut déterminer le module
d'Young, le coefficient de Poisson et l'épaisseur du soutènement. Pour cela, on écrit
habituellement la conservation de la rigidité à la flexion (El) et de la rigidité axiale (EA) du
soutènement. Cette conservation se traduit par les deux équations suivantes :
b t3
EJm = Eea ^¿SL
où Em est le module du matériau qui constitue le soutènement ; L^, est son moment d'inertie ; et
Aj,,, est l'aire de la section de soutènement. E^ est le module d'Young équivalent pour la
modélisation en éléments de massif; t^, l'épaisseur équivalente et b^, la largeur équivalente de
la section.
Pour une modélisation avec des éléments de poutre, les caractéristiques des éléments
sont les caractéristiques réelles du matériau constitutif du soutènement.
Day et Ports (1993) ont comparé les éléments de massif aux éléments de poutre pour
modéliser un rideau de palplanches encastré de 10m de longueur dans un milieu pulvérulent.
Une loi élastoplastique parfaite avec critère de Mohr-Coulomb non associé a été choisie pour
la modélisation. Les caractéristiques mécaniques sont : K0 = 0,5 ; y - 20 kN/m3 ; c = 0 kPa ;
cp - 25° ; Y - 12,5° ; E - 5000 + 5000 z kPa (z étant la profondeur) et v = 0,2. Avec de telles
caractéristiques, le calcul analytique de l'équilibre limite basés sur le travail de Lee et Herington
(1974) et Chen (1975) aboutit à un coefficient de sécurité de 1,2 pour une profondeur
d'excavation de 5,2m.
Les trois hypothèses suivantes ont été retenues pour la modélisation du rideau de
palplanches :
39
a) éléments de poutre : Em = 2,1.108 kPa, vm = 0,2, L^ = 46,85. ICH m4/m et A,,, = 5,26.10-2/m ;
b) éléments de massif : En = 10,68.10« kPa, v«, = 0,2, t^ = 1,034m et b«, = 1m (les rigidités
axiale et deflexionont été conservées) ;
Profondeur ¡imita
• ¿limait d* poutre
• ilémenl de mtsait(0,400m)
A Mment et Rïîsif (!,Q34fr.)
1
9 S« tOO TÎ4
Déplacement de somnwt derçjur(mm)
40
Dépkcemeal borizootil de ïicrta (mm)
ua
?
SP
5m
element de poutre
«linent de massif (0.400m)
élément de massif (!,034m)
— élément de poutre
— - ¿¡¿ment de massif (0,400m)
— élément de massif ( 1,034m)
En fait, les efforts tranchants qui agissent sur lerideaude palplanches sont équivalents
sur les deux côtés de l'axe neutre (figure 2.19) et, par conséquent, ils n'influent pas sur la
valeur du momentfléchissant.Ceci n'est pas le cas pour une modélisation avec des éléments de
massif.
41
Rideau de padpianehfis
Axe neutre
œoeutre i y f—p l Axeneutre
• ¿louent de poulie
. élément de massif (0,400m)
i d*mimf( 1,034m)
42
" ¿iénwnt de poutre
— • — éíánande massif (0,40Cta)
— - — «iéraent de massif (3,034m)
Figure 2.21 - Distribution des contraintes de cisaillement dues au sol sur l'écran de
soutènement (Day et Ports, 1993).
Etant donné que la distribution des pressions de butée, de poussée et des contraintes de
cisaillement sur l'écran sont proches pour les trois modélisations, la différence entre les
momentsfléchissants(figure 2.18) doit être due aux contraintes de cisaillement (figure 2.21)
qui agissent sur les deux faces de l'écran, à une distance finie de l'axe neutre de l'écran. La
différence entre les momentsfléchissantspour les deux modélisations avec des éléments de
massif fournit une indication sur l'effet induit par de petites différences sur les pressions de
butée et de poussée (figure 2.20).
En conclusion, les éléments de poutre sont plus précis pour modéliser les sections
minces comme un rideau de palplanches, et les éléments de massif sont recommandés pour
modéliser des sections plus épaisses d'écrans tels que les parois moulées car, dans ce cas, les
éléments de massif décrivent mieux la géométrie de la structure.
Clough et Tsui (1974) ont signalé que la flèche d'un écran du soutènement et le
tassement à la surface du sol peuvent être minimisés en appliquant des soutènements plus
rigides.
Potts et Fourie (1985) ont étudié l'effet de la rigidité d'un écran de soutènement, de
20m de profondeur et de lm d'épaisseur, modélisé par des éléments de massif et butonné en
surface. Le sol constitué d'une argile raide totalement drainée, est modélisé au moyen d'une loi
de comportement élastoplastique parfaite, avec critère de Mohr-Coulomb associé. Les
caractéristiques sont les suivantes :
43
Y = 20fcN/m3; E = 6000z kPa (z étant la profondeur) ;
v = 0,2 ; c' = 0 kPa ; <j>' = y « 25° et K0 » 2.
Qviatre variantes de l'écran de soutènement ont été envisagées dans cette étude :
1 - écran flexible
2 - rideau de palplancb.es
3 - paroi moulée
4 - écran rigide
70 SO SO <0 30 20 10
Oéplaceroeni de mur ven "excavation (cm)
44
1 - écran flexible
2 -rideaude palplanches
3 - paroi moulée
4 - écran rigide
Figure 2.23 - Poussée des terres pour les différents écrans de soutènement
(Potts et Fourie, 1985).
1 - écran flexible
2 -rideaude palplanches
3 - paroi moulée
4 - écran rigide
1 1 , _ ^ _ 1 1 * > * • ¿v ,,
Ï000 8000 7000 SW30 SOWS «OßB 30SO îOOB Í0G9 8 - 1060
Moment fléchissant (kN.nVm)
On observe une rotation de l'écran de soutènement par rapport à la tête dans le cas d'un
écran rigide. En revanche, le déplacement maximal obtenu dans les autres configurations est
45
situé à mi-hauteur de l'écran. La distribution des poussées est très différente d'un écran à un
autre, il en résulte des profils différents au niveau des momentsfléchissants,dont la valeur
maximale augmente avec la rigidité (figure 2.24). La valeur de la force dans les butons
augmente également avec la rigidité (tableau 2.6).
Tableau 2.6 - Force dans les butons pour une profondeur d'excavation de 13,26m
Broms et al. (1986) ont estimé que, pour unrideaude palplanches, unefichedans le sol
égale à une demi-hauteur de l'excavation paraît adéquate et qu'on peut bien estimer la limite de
laflexiondurideaupar la méthode des éléments finis.
Finno et al. (1991), dans un calcul a posteriori, ont modéüsé l'installation durideaude
palplanches et l'excavation jusqu'à une profondeur de 12m dans une argile molle à
moyennement consistante, saturée.
Ouest Est
(joui 1*8) 7
7 "-"-y-
*" "* *" ° *
V rrmr t nuil
V> / 0
V V - / STTTTT? I * *
Y® <! rrrrrrr
/
& a
U Q ,'•»;_ ;'
il
/VI . I»W ¡il
i »»
fin.)
(B.)
46
Figure 2.26 - Pression de l'eau interstitielle pendant la construction (1 psf - 0,048 kPa)
(Finno et aL, 1991).
-10 -
FILL
- \ r^
0 —
t
BLOOCE
DLL
+ 10 -
^ ^ < '
r +20 -
C
DEERFIELD
1 +30 -
TILL
P-
+ 40 -
RIDGE
PARK
*-o
+ 50 -
TINLEY
—
TILL
j.sn
0 10 0 1
1 ! i I I I
échelle échelle des
horizontale (ft.) déplacement (in.)
O position avant l'installation du rideau de palpiaacfaes
D rideau de palpliwches à 8m
A rideau de palplaaches à 15m
Figure 2.27 - Mouvements du sol pendant l'installation darideaude palpiaacfaes du côté ouest
(1ft- 0,30m ; 1 in = 25,4mm) (Finno et aL, 1991).
47
Le rideau de palplanches du côté est a été placé dans une tranchée de 15m de
profondeur, excavée auparavant. Ensuite, le rideau de palplanches du côté ouest a été mis en
place dans une tranchée de 8m de profondeur et descendu par vibrofonçage jusqu'à une
profondeur de 15m.
élément de poulns
l
«Minent t.28 we \ 1 QS u» Q81M
F" ' t v_
U
I ¿Uiiicui ij'iuicriiici:
i>
Í • T
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"IH-H-to
[ 1 ! h II II .. cléiiieiu Q8P4
Figure 2.28 - Maillage utilisé par Finno et al. (1991) pour modéliser l'installation d'un
rideau de palplanches.
48
ont été plus proches de l'expérience. On note l'asymétrie des mouvements latéraux obtenus,
lorsque l'effet de l'installation desrideauxa été considéré.
Figure 2.29 - Effet de l'installation du rideau de palplanches sur les mouvements autour
de l'excavation (1 ft = 0,30m ; 1 in = 25,4mm) (Finno et al., 1991).
Trois autres séries d'analyses ont été effectuées pour étudier l'effet du maiiîage. La
première correspond à une analyse avec un maülage considérant la section complète de
l'excavation (figure 2.28) et l'effet de l'installation des rideaux. La deuxième et la troisième
modélisent la moitié ouest de la section de l'excavation avec et sans prise en compte de l'effet
de l'installation des rideaux. La figure 2.30 présente une comparaison des mouvements du
rideau du côté ouest et du sol alentour pendant quatre étapes successives de l'excavation pour
ces trois calculs. Ces résultats indiquent que les déplacements sont significativement surestimés
quand on modébse la moitié de la section de l'excavation. En comparant les deux derniers
exemples on observe que les mouvements sont encore plus grands lorsqu'on tient compte de
l'effet de l'installation du rideau.
49
SI-3 S!-l s S a-1 a .0
um. i
Figure 2,30 - Effet du maillage sur les mouvements autour de l'excavation (1 ft = 0,30m ;
1 in = 25,4mm) (Finno et aL, 1991).
50
2.5.6 - Modélisation de l'installation d'une paroi moulée
Watson et Carder (1994) ont étudié l'effet de l'installation dans l'argue raide de Londres
d'une paroi en béton de 17m de hauteur, composée de pieux forés de 1,5m de diamètre avec
une distance de 1,7m entre les centres des pieux. Comme les pieux étaient installés rapidement
et que les deux pieux adjacents n'étaient pas construits le même jour, ils ont effectué un calcul
axisymétrique non drainé, pour évaluer les mouvements du sol et le changement des
contraintes dans le sol, causés par l'installation d'un pieu foré isolé. La simulation a été faite en
remplaçant des éléments de sol par des éléments de béton. Les résultats des calculs et les
observations sur site confirment que les mouvements du sol étaient petits et par conséquent la
diminution des contraintes latérales étaient minimales pour cette phase (<10 %). Pourtant, il
faut noter que l'installation du pieu foré dans d'autres études a montré un effet plus significatif.
Dans l'argUe raide de Londres (avec un coefficient KQ compris entre 1,5 et 2) et à une
distance de 1,5m de la paroi, Symons et Carder (1993) ont observé une réduction des
contraintes de Pordrede 10% dans le cas d'une paroi en béton composée de pieux forés et une
réduction des contraintes de l'ordre de 20% dans le cas d'une paroi moulée. Les piézomètres
installés à une distance de lm de la paroi moulée ont montré une réduction de la pression de
l'eau interstitielle pendant le forage à la boue et une augmentation de cette pression pendant le
bétonnage sous la boue. Dans les deux cas (paroi en béton composée de pieux forés et paroi
moulée), ils ont observé qu'après la mise en place de la paroi, la pression de l'eau interstitielle
se stabilise à des valeurs similaires à celles qu'elle avait avant le commencement de la mise en
oeuvre de la paroi.
Les analyses en éléments finis faites par Watson et Carder (1994) indiquent aussi un
mouvement du pied de l'écran vers l'excavation tandis que, sur le site, un petit mouvement dans
l'autre direction a été enregistré. Cette différence entre le comportement calculé et le
comportement observé a été également signalée par Lee et al. (1989).
Gunn et al. (1993), dans une analyse couplée en déformation plane, ont modélisé
l'installation d'une paroi moulée de 20m de hauteur et lm d'épaisseur devant une excavation de
8m dans l'argile raide de Londres (7 = 20 kN/m3 et K0 - 2). Trois niveaux de la nappe
phréatique ont été supposés : à la surface du sol ; à une profondeur de 8m et à une profondeur
de 20m. Deux conditions de paroi, encastrée ou butonnée à la surface du sol, ont été aussi
envisagées.
Deux types d'analyses ont été effectués. Dans le premier cas, ils ont supposé que
l'installation de la paroi ne change pas l'état initial des contraintes dans le sol tandis que, dans le
deuxième, la procédure d'installation de la paroi, schématisée sur lafigure2.31 a été suivie.
51
Figure 2.31 - Procédure d'installation d'une paroi moulée.
Les auteurs ont conclu que, dans le cas d'une paroi encastrée, l'effet de la modélisation
de l'installation de la paroi est une réduction des momentsfléchissantsà court terme et un léger
accroissement des moments fléchissants à long terme. Le paramètre qui influe le plus les
momentsfléchissantsest la pression interstitielle dans le massif du sol (figure 2.32).
52
(kNm/m) (kNnVm)
(a) (b)
fie de fexcavsiioa
(kNm/m)
(O _^jr (d)
(kNmm)
(•) (f)
53
un rôle important. Si le niveau de la nappe phréatique est élevé, l'effet de la modélisation de
l'installation est relativement plus petit (figure 2,33).
(IcNmrtn)
(a) (b)
fia de rexcaveticn
24 am après la fin
delà
Momentsfléchissants(ltNtn/m) Momentsfléchissants(kNm/m)
- 5000 e
(cî ii (d)
Hâta et al. (1985) ont étudié une paroi moulée ancrée de 54m de longueur devant une
excavation de 27,6m dans une argile molle. Le comportement de la paroi a été modéHsé par un
54
modèle empirique. Dans cette étude, ils ont montré l'importance de la prise en compte de la
fissuration de la paroi dans le modèle de comportement de la paroi. En particulier, ils ont
étudié la diminution de la rigidité de la paroi sous l'effet des contraintes de traction dans le
béton.
Dans la réalité, des déplacements relatifs existent entre le sol et les structures
(soutènement et dispositif d'ancrage) et ces déplacements jouent un rôle important dans le
comportement de l'ouvrage.
Les "éléments d'interface" développés par Goodman et al. (1968) ont été utilisés
initialement par Clough et Duncan (1971) pour l'analyse du comportement d'un écran de
soutènement. L'interface est modélisée par des éléments bidimensionnels rectangulaires à
épaisseur nulle avec huit degrés de liberté, autorisant des déplacements relatifs entre les solides
en présence (figure 2.34). Le comportement est régi par les deux équations suivantes :
<sñ=Kaauñ et x-KsAus
55
où ÂuR et Aus désignent les déplacements relatifs moyens normal et tangentiel dans ces
éléments spéciaux. Kn et Ks sont les raideurs en compression et en cisaillement. Enfin, an et x
sont les contraintes normale et de cisaillement à l'interface.
Pour déterminer l'angle defrottementUmite entre la paroi et le sol ainsi que la valeur
des raideur de l'interface, on utilise les résultats de l'essai à la boîte de cisaillement. Un
échantillon de sol est placé dans la partie supérieure de la boîte, tandis que la partie inférieure
contient un bloc de béton. La variation de K, en fonction de l'état des contraintes a été
représentée par une équation non-linéaire hyperbolique.
fo-v */* Y
P
V .A antan§J
où CB et x sont les valeurs des contraintes normale et de cisaillement au début de l'incrément;
K¡ et m, des constantes physiques ; yw, le poids volumique de l'eau ; Pa, la pression
atmosphérique et 5 l'angle de frottement entre la paroi et le sol. La connaissance de x^,
contrainte de cisaillement maximum, permet de calculer le rapport Rf tel que :
a tan¿
R = V = "
Une valeur très élevée a été utilisée pour la raideur en compression Kñ, afin d'empêcher
l'interpénétration des deux éléments de massif en contact.
La modélisation des solides en contact peut aussi être réalisée à l'aide d'éléments finis
particuliers appelés "élémentsfinisde contact". Ces éléments permettent d'assurer, dans la zone
effective de contact, la continuité des déplacements normaux et tangentiels des solides en
contact. La modification essentielle par rapport aux éléments développés par Goodman et al.
(1968) est une extension de la formulation de ces éléments à des éléments isoparamétriques à
quatre ou six noeuds. L'objectif est de rendre compatible les éléments d'interface avec les
éléments isoparamétriques usuels.
56
3
L'épaisseur de cet élément de contact est très petite devant sa longueur mais non nulle,
de sorte qu'il ne présente pas de singularité numérique.
Le comportement à l'état limite des éléments de contact n'est en général pas formulé
dans les termes de la théorie de la plasticité. La résistance maximale autorisée est définie par un
57
critère de Mohr-Coulomb dont les paramètres sont : 5, angle de frottement avec l'écran de
soutènement et c, adhérence contre l'écran de soutènement :
x=c+G„ tanS
Aucune traction n'est admise dans les éléments de contact. Dès qu'une traction apparaît,
les rigidités tangentieîîe et normale sont mises à zéro et la contrainte de cisaillement est
redistribuée par l'algorithme de résolution numérique.
58
Un effort considérable doit être réalisé pour obtenir des valeurs réalistes du frottement
sol-soutènement. Les valeurs de frottement peuvent varier entre 0° et ç et les valeurs
comprises entre 0,4q> à 0,8<p ne semblent pas irréalistes. Les valeurs de l'angle de frottement
8 = 0° et 5 = <p constituent l'intervalle de variation extrême pour la majorité des cas pratiques.
H a été observé que, dans la zone supérieure de l'écran, des fissures de traction se
produisent dans le sol, spécialement si celui-ci s'assèche. La valeur de l'adhérence contre l'écran
dans les régions au-dessous de cette zone de traction est estimée entre 0,5c et 0,7c, avec un
maximum de 50 kPa (Bowles, 1982).
La dilatance est prise en compte dans quelques modèles pour les roches fracturées
(Goodman et Dubois, 1972 ; Carol et Alonso, 1983). Pour les problèmes courants d'interaction
sol-structure, l'angle de dilatance est supposé nul (Day, 1990).
3Î
ii
W A
G = x - Gn tan i
L'angle i introduit une dilatance qui est en fonction de la géométrie des discontinuités.
Si i = 0, la déformation plastique s'effectue à volume constant.
Pour illustrer l'importance des éléments d'interface, deux calculs ont été réalisés avec le
programme CESAR-LCPC, pour un même ouvrage en supposant pour le premier calcul un
contact parfait entre le sol et l'écran de soutènement et, pour le second, en introduisant des
59
éléments d'interface de type critère orienté entre le sol et l'écran. L'ouvrage étudié est une paroi
moulée, de longueur totale 10m et de longueur defiche5m. Le massif de sol, la paroi moulée
et l'interface entre le sol et la paroi sont modélisés avec des éléments quadrilatéraux à huit
noeuds. Les caractéristiques du sol sont choisies de manière à ce qu'une zone importante du sol
autour de l'excavation soit en plasticité (critère de Mohr-Coulomb).
6 = 30° c =0
C
v=0
Figure 2.37 - Maiîkge de l'écran pour l'étude des éléments d'interface (CESAR-LCPC).
60
Figure 2.38 - Influence des éléments d'interface sur le comportement d'un écran de
soutènement et sur les mouvements autour de l'excavation (Calcul CESAR-LCPQ.
61
2.7 - Modélisation des butons et des tirants d'ancrages
La modélisation des butons peut être effectuée par l'introduction d'éléments de type
ressort (figure 2.39). La rigidité des butons est une rigidité équivalente qui, en générai, est
difficile à estimer car elle ne dépend pas seulement des déformations des butons, mais aussi de
l'espacement entre les butons et encore des appuis entre l'écran de soutènement et les butons
(Palmer et Kenny, 1972).
Dans le cas idéal, où l'on suppose une interface totalement rugueuse entre les butons et
le soutènement, la rigidité équivalente K^ du ressort peut être déterminée par la relation
suivante :
K =E*A*
Buton
x
Figure 2.39 - Modélisation du buton par un élément de type ressort (Mana, 1978).
Hâta et al. (1985), dans un calcul a posteriori d'une paroi moulée de 38,5m de haut
devant une excavation de 27,6m de profondeur dans une argile marine surconsolidée, ont
observé que la rigidité réelle des butons est beaucoup moins élevée que larigiditééquivalente.
Pour remédier à ce problème, la rigidité réelle des butons évaluée à partir des résultats sur site
a été prise en compte dans les analyses.
Fernandes (1985), dans le calcul a posteriori d'une paroi moulée et butonnée, indique
également que la rigidité réelle Kt basée sur des mesures in situ est différente de la rigidité
théorique équivalente K^. Le buton est modélisé cette fois par un élément de barre et sa
rigidité équivalente est calculée par :
„ Rigidité du buton
Espacement horizontal entre les butons
et on définit :
62
„ Valeur moyenne de la charge reprise par le butera
jÇ^ —
Une modélisation simple d'un système de tirants d'ancrage a été proposée par Mana
(1982) (figure 2.40). Le tirant est modéksé par un élément de barre qui relie le soutènement et
l'ancrage. Ce système permet de prendre en compte l'effet des mouvements du tirant. La
rigidité équivalente du tirant Keq, pour un modèle bidimensionnel est donnée par la relation :
Rigidité du tirant
Espacement horizontal entre les tirants
tv \
N _^ ancrage
mur«.
Vj
m.——
Figure 2.40 - Modélisation d'un ancrage par un élément de barre (Mana, 1978).
A chaque étape de la procédure d'excavation, la précontrainte des butons (ou des
tirants d'ancrages) peut être simulée en appliquant des forces égales et opposées aux deux
noeuds qui définissent l'élément de barre (figure 2.41). La rigidité de l'élément de barre est
ensuite "activée" dans la matrice derigiditéglobale de la structure pour l'étape de construction
suivante.
63
La libération du buton (ou du tirant d'ancrage) peut être simulée comme suit : on
détermine la force nodale due à la contrainte axiale dans l'élément de barre et on l'applique dans
la direction opposée sur les noeuds de l'élément de barre, et on désactive également cet
élément par la mise à zéro de sa rigidité.
Clough et Tsui (1974) ont montré que tes chargements de précontrainte n'ont pas
d'influence sur le soulèvement de la base de l'excavation. Seul l'espacement des tirants peut
jouer un rôle important sur la distribution de la pression des terres autour du soutènement.
Dans la réalité, on observe que le tassement du soi derrière la paroi ancrée est inférieur à celui
de la paroi butonnée. Ceci s'explique par deux constatations : premièrement, les tirants
d'ancrage sont normalement précontraints et, deuxièmement, une excavation supplémentaire se
produit souvent pendant la construction de la paroi butonnée. Pour des excavations moins
profondes, la déformation d'une paroi ancrée est plus petite que celle d'une paroi butonnée,
tandis que, pour les excavations plus profondes, la déformation d'une paroi ancrée est plus
grande que celle d'une paroi butonnée.
L'étude paramétrique de Stroh et Breth (1976) montre que la longueur des tirants
d'ancrage a une grande influence sur la flèche de l'écran de soutènement, mais une petite
influence sur la pression des terres et sur les efforts dans les tirants. Précontraindre des tirants
ne semble pas avoir une grande influence, lorsque les tirants sont placés dans un massif de sol
qui risque de se déformer. Dans un système de soutènements mixtes (ancrages et butons), les
tirants placés au-dessus des butons diminuent les déformations par rapport à un système Pou on
place les butons au-dessus des tirants.
Bien que les ancrages précontraints diminuent considérablement les mouvements d'un
écran de soutènement, d'après Creed et al. (1980), la zone d'influence de l'ancrage reste limitée
dans le sol autour de l'excavation et de grands mouvements peuvent se produire derrière la
zone d'ancrage et une zone de traction peut apparaître dans le sol à la surface et autour de
l'écran. Derrière l'écran et à une distance de dix fois la profondeur d'excavation, l'effet de
l'excavation est négligeable.
Broms et al. (1986) ont montré que les tassements et les affaissements latéraux peuvent
être significativement réduits par l'installation au plus tôt des butons, et par le pré-chargement
ou la précontrainte des butons.
64
2.S - Modélisation des murs en sol cloué
Une première approche consiste à étudier la section s-s (figure 2.42) où la continuité du
sol est prise en compte de façon approchée. Cette méthode a été initialement proposée par
Naylor (1978) sous le nom anglo-saxon de "slipping strip analysis". La section étudiée est une
section verticale à mi-distance entre deux rangées verticales de renforcement. L'interaction
localisée entre le sol et la rangée verticale de clous est modélisée par un matériau composite.
Formellement, cette méthode revient à attribuer un module de cisaillement grand à la zone
renforcée par le clouage. Ceci permet de modéüser le glissement entre les clous et le sol quand
l'état limite des contraintes est atteint dans le massif composite. Le modèle considère le massif
de sol renforcé comme un matériau homogène en supposant que l'espacement entre les clous
par rapport à la totalité de la zone renforcé reste petit. L'avantage de cette méthode est de
garder la continuité du sol sur toute sa hauteur et de modéüser la zone renforcée par îe clouage
avec uniquement des éléments de massif.
Dans la deuxième méthode, c'est la section c-c (figure 2.42), passant par une rangée de
clous, qui est étudiée. Elle consiste à remplacer une nappe discontinue de clous par une nappe
continue de plaques. Cette méthode a deux inconvénients majeurs. Premièrement, le sol est
coupé par des plaques équivalentes, ce qui rompt la continuité des déplacements, des
déformations et des contraintes, entre les points de sol situés de part et d'autre de la nappe.
Deuxièmement, le sol est guidé par les plaques. Ce phénomène est d'autant plus sensible que
les plaques sont inclinées et que l'interface a unfrottementfaible.
65
Plusieurs chercheurs ont étudié les forces axiales dans les butons en modélisant les
clous par des éléments de barre. D'autres chercheurs utilisant, soit des éléments de poutre, soit
des éléments de massif, ont pu étudier également les moments fléchissants et les efforts
tranchants dans les clous.
Dans un problème réel, à part la section c-c où le sol est discontinu, le sol dans sa
grande majorité est continu. Quand les lits de clous sont modélisés par une plaque équivalente,
les points du sol situés de part et d'autre de la plaque ont des déplacements horizontaux
différents. La continuité du sol n'existe pas dans un modèle de plaque équivalente. Si l'on veut
réintroduire la continuité du sol dans une modélisation par plaque équivalente, il convient
d'imposer aux points du sol situés de part et d'autre d'une plaque des relations limitant leur
déplacement relatif (figure2.43).
Par ailleurs, dans le cas de clouage, un glissement relatif du sol par rapport aux clous
existe. B est donc indispensable d'introduire des éléments d'interface entre le sol, les clous et les
parements.
Le critère de non pénétration des éléments volumiques de sol dans les éléments
d'interface ainsi que le choix d'une rigidité normale très importante des éléments d'interface
implique automatiquement que les points du sol situés de part et d'autre d'une nappe (sol " et
soi+) ont les mêmes déplacements normaux :
Un(sol-)=Un{son
Pour imposer qu'ils aient les mêmes déplacements, il suffit de rajouter la condition que
les déplacements tangentiels par rapport à la nappe sont égaux :
Ut(sor)=U({sor)
Considérons un clou incliné de 0 par rapport à l'horizontale ; cette relation s'écrit sous
la forme suivante :
66
Eléments linéiques
C : clou • • •<-
Relations linéaires
RL : soi (+) - so! (-)
Eléments volumiques
SR : soi renforcé
PB : parement en béton
CP : coussin entre deux paneaux
de parement
Eléments d'interface
ISA : interface sol-armature
iSB : interface sol-béton
(a)
Relations linéaires
Eléments voîumioues
SR sol renforcé
PB . parement en béton
CP: coussin entre deux paneaux
de parement
Clou : (Qg) ¡• rt f' ll î frTl [
Cléments d'interface
ISA : interface sol-armature
¡SB interface sol-béton
(b)
Figure 2.43 - Motif de mur en sol cloué dans CESAR-LCPC : (a) : une écaille et deux
clous sansflexion(éléments BB3) pour le renforcement (b) ; une écaille et un clou en
flexion (éléments Q8) pour le renforcement (Unterreiner, 1994).
67
Unterreiner (1994) a étudié le comportement d'un mur en soi cloué de 7m de haut, avec
sept lits de clous entre 6 et 8m, dans le sable de Fontainebleau, A l'exception des mouvements
verticaux à la surface du sol pour les deux premières phases de construction, les résultats sont
raisonnablement en concordance avec les observations in situ. Pendant les deux premières
étapes, au lieu d'un tassement observé à la surface, la réponse du modèle est un soulèvement.
Ceci est dû au choix d'une loi élastopíastique parfaite. En fait, le choix d'une élasticité linéaire
impose ce soulèvement avant que la plasticité ne se développe.
Les ouvrages réels et leur environnement présentent très rarement une géométrie
tridimensionnelle simple. Cependant, il est souvent possible, si l'on constat qu'une des
dimensions de l'espace est prépondérante par rapport aux deux autres ou bien que le problème
complet (c'est-à-dire la géométrie, les conditions aux limites, les chargements et un éventuel
phasage des travaux) possède une symétrie de révolution ou des symétries planes, de réduire le
problème tridimensionnel à un problème axisymétrique ou plan.
Ces hypothèses permettent de réduire fortement le nombre des éléments et des noeuds
du maiîlage, car le coût d'un calcul en éléments finis augmente d'une manière très rapide
lorsque l'on passe du problème bidimensionnel au problème tridimensionnel. Et, même avec la
puissance actuelle des ordinateurs, il convient d'éviter autant que possible les modélisations
tridimensionnelles dans les calculs courants.
Dans le cas d'une excavation non soutenue, les tassements dans les sections parallèles à
un côté de la fouille varient en fonction de la troisième direction. Les tassements dans les
sections proches du centre de la fouille sont maximaux et proches de ceux obtenus en
déformation plane.
Dysli (1983) a ainsi comparé des modélisations 2D et 3D d'une paroi moulée butonnée
dans des limons argileux (figure 2.44). Le modèle élastopíastique parfait avec le critère de
Drücker-Prager est choisi pour représenter le comportement du sol. Dysli a montré que
négliger l'effet de la troisième dimension peut diminuer considérablement les valeurs des
déplacements et des contraintes. Cet effet augmente avec le rapport de la profondeur
d'excavation à la largeur moyenne de l'excavation. Si ce rapport est grand, les résultats des
calculs bidimensionnels doivent être utilisés plutôt qualitativement que quantitativement.
68
Figure 2.44 - Modele tridimensionnel d'une paroi moulée (Dysli, 1983).
Ä
Figure 2.45 - Etude de l'effet de l'espacement horizontal entre les butons
(a) tranchée étudiée ; (b) maillage (Fernandes, 1986).
69
tridimensionnel montre alors que, dans les sections verticales passant à travers les butons, les
déplacements latéraux sont plus petits et que la poussée des terres est plus grande que dans les
sections verticales entre les deux butons. Les profils de moments fléchissants des mêmes
sections sont compatibles avec les profils des déplacements et les profils des pressions de
poussée des terres. La différence entre les calculs tridimensionnels et les calculs en déformation
plane est inférieure à 50%. Si, comme dans le cas d'un rideau de palplanches, larigiditéde la
paroi est plus petite, cette différence peut être plus importante.
(a)
. no. 4
i no. i ligne de symétrie
&-*-i
(b)
Ho et Smith (1993) ont réalisé une étude tridimensionnelle d'un mur en sol cloué. Us
ont utilisé des éléments à 14 noeuds afin d'avoir plus deflexibilitépar rapport à des éléments
cubique à 8 noeuds et d'alléger les temps de calcul et de stockage rencontrés avec les éléments
cubique à 20 noeuds. La loi de comportement élastoplastique parfaite avec le critère de Mohr-
Coulomb régit le comportement du sol. Lafigure2.47 représente le maillage utilisé. Les clous
sont placés horizontalement et en contact avec le massif du sol. Dans cette analyse, Ho et
Smith ont étudié le momentfléchissantet les efforts tranchants dans les clous. La déformation
dans les clous supérieurs a augmenté avec la profondeur d'excavation. Aucune comparaison
70
entre une modélisation tridimensionnelle et une modélisation en déformation plane n'a été
réalisée.
ai direction y
Figure 2.47 - Maillage, géométrie et conditions aux limites d'un modèle de mur en soi
cloué (Ho et Smith, 1993).
Potts et Fourie (1989) ont utilisé une loi élastoplastique parfaite avec le critère de
Mohr-Coulomb pour calculer la profondeur limite d'une excavation dans une argile raide
drainée, devant une paroi moulée encastrée. Le déplacement horizontal maximal de la paroi est
présenté sur la figure 2.48 en fonction de la profondeur de l'excavation. Cette figure indique
que la rupture survient à la profondeur de 10,6m. Des résultats similaires sont obtenus pour les
valeurs de KQ égales à 0,5 et 2. La profondeur maximale d'excavation est indépendante de Kût
ce qui concorde avec les résultats d'un calcul analytique d'équilibre limite.
L'analyse de cette paroi encastrée montre aussi qu'un calcul simple d'équilibre limite
conduit à une estimation réaliste de la profondeur d'encastrement, nécessaire pour maintenir la
stabilité (Potts et Fourie, 1989).
71
or
s
e
.2
I
3
•x
w
•8
I
o
•I • • •
0 8 )6 24 33
Mouvement huräonlal du w » «• •ouOnntMnt (cm)
Des résultats similaires ont été obtenus pour une paroi moulée étayée avec un seul
buton situé en surface (Potts et Fourie, 1984).
Quand on étudie les tranchées creusées dans l'argile molle, il faut envisager l'éventualité
d'une rupture par soulèvement du fond de fouille. En effet, le poids des masses d'argile situées
à l'extérieur de la tranchée tend à refouler l'argile sous-jacente vers la fouille.
On constate que, dans les deux cas extrêmes d'une excavation sans soutènement et d'un
soutènement totalement fixe dans la direction x (figure 2.49), le calcul en éléments finis peut
également reproduire les profondeurs limites de Acu /y et Nc cu ¡(y-cu/Q,7B) (Terzaghi,
1943 ; Bjerrum et Eide, 1956) pour lesquelles une rupture par soulèvement peut arriver.
72
L
?0m Í__ÍA«_
t, r
'
i
Hi
IS
1*10 * u m seuténcmenl
9 joulincmenl u
• KMtéfKtncnt iwe* bulen en A
I jouK-îKTncr« rvec butons en A ci B
O iculènemene ivec buiofu en A, 8 et C
0 toutënemejH fat duu h directions x
73
2.11 - Influence des conditions aux limites
Lorsque le substratum est situé profondément, il est inutile de mailler jusqu'à cette
profondeur. Quant aux limites latérales, au-delà d'une certaine distance l'influence des
phénomènes mécaniques s'estompe rapidement.
Rodrigues (1975) a trouvé qu'à une distance de dix fois la profondeur d'excavation
derrière la paroi, l'effet de l'excavation devient négligeable. Lorsque le substratum est plus
profond, une limite inférieure située à 2,5 fois la hauteur de l'écran de soutènement est
considérée comme suffisante dans la plupart des cas.
Buriand et al. (1979) ont observé que, dans l'argile raide de Londres, les mouvements
(verticaux et horizontaux) autour des excavations sont significatifs jusqu'à une distance de trois
à cinq fois leur profondeur.
Pour illustrer l'effet de la profondeur du substratum, deux calculs ont été réalisés avec
le programme CESAR-LCPC. Dans les deux cas la géométrie de l'excavation est identique
(1,5m de profondeur et 10m de longueur). En revanche, dans le premier cas le substratum
rigide est situé à 2,5m sous le fond de la fouille et dans le deuxième cas il est situé à 0,5m sous
le fond de la fouine (figure 2.50). Le massif de sol est élastique linéaire isotrope, de
paramètres :
Lorsque la fouille repose sur un matériau beaucoup plus raide, l'effet du déchargement
au fond de la fouille est faible et les rotations des bords verticaux de la fouille peuvent être de
sens opposé à celles que provoque une excavation dans un massif dont le substratum est
profond (figure 2.50). Ce simple calcul peut aussi donné une indication sur le choix de
profondeur de substratum dans un problème réel de l'ouvrage d'excavation.
74
Point u(mm) v(mm)
1,5 m 1 0 -0,68
2,5 m
2 1,17 0,77
3 1,35 1,96
4 2,29 1,98
5m 5m 5 2,97 1,95
6 2,01 2,66
7 1,37 6,56
8 1,27 7,67
u-0
u= 0
v-0
£ 3 v^= 0 u= 0
75
2.12 - Conclusions
Après une étude bibliographique sur la modélisation par éléments finis de l'excavation
d'un massif de sol, nous avons présenté dans ce chapitre les techniques disponibles pour
modéiiser le comportement des ouvrages de soutènement. Cette étude a montré les effets des
différents paramètres, concernant le sol, le système de soutènement et le modèle, sur la
simulation d'une excavation.
Les paramètres les plus déterminants pour l'allure et l'intensité des mouvements autour
d'une excavation sont les caractéristiques du sol autour de l'excavation. Nous avons présenté
quelques avis critiques sur l'utilisation de E et v et le choix de la loi de comportement du sol
dans un problème d'excavation. Le comportement du massif de sol lors d'une excavation, lié au
problème de déchargement, est l'objet d'une étude plus détaillée dans le chapitre 4.
La valeur du coefficient K0 a une nette influence sur les chemins des déformations et
des contraintes avant la rupture du sol. Les pressions de poussée et de butée, l'étendue de la
zone plastique dans le sol, ainsi que les déplacements latéraux et les momentsfléchissantsdans
l'écran augmentent avec K0.
H nous est apparu que, pour les calculs en éléments finis, les éléments de poutre sont
plus représentatifs pour modéüser les sections minces comme un rideau de palplanches, alors
que les éléments de massif sont recommandés pour modéiiser des sections plus épaisses
d'écrans, comme les parois moulées.
Les calculs ont montré que la modélisation se rapproche de l'expérience si l'on tient
compte de la mise en place de l'écran, d'autant plus que les observations in situ montrent
qu'après l'installation de l'écran de soutènement, le sol autour de l'écran se déplace en affectant
les pressions de terres et la pression de l'eau interstitielle.
La longueur des tirants d'ancrage a une grande influence sur la flèche de l'écran de
soutènement, mais une influence négligeable sur la pression des terres et sur les efforts dans les
tirants. Bien que les ancrages précontraints diminuent considérablement les mouvements d'un
écran de soutènement, la zone d'influence de l'ancrage reste limitée dans le sol autour de
l'excavation et de grands mouvements peuvent se produire derrière la zone d'ancrage.
76
Négliger l'effet de la troisième dimension peut conduire à sous-estimer
considérablement les valeurs des déplacements et des contraintes. Cet effet augmente avec le
rapport de la profondeur d'excavation à la largeur moyenne de l'excavation. Si ce rapport est
important, les résultats des calculs bidimensionnels doivent être utilisés plutôt qualitativement
que quantitativement.
Dans un ouvrage réel, une excavation n'est jamais réalisée en une seule étape et donc la
modélisation doit prendre en compte les différentes phases du creusement et de la mise en
place d'une structure. Le chapitre 3 présente la simulation numérique par étapes d'une fouille et
dans le chapitre 5 nous appliquons notre modèle à un exemple d'ouvrage.
77
Chapitre 3
3.1 - Introduction
Les contraintes et les déformations dans un massif de sol dépendent de l'histoire des
chargements et des conditions aux limites successives qui lui sont imposées. La mise en place
graduelle de couches dans un barrage en terre ou un remblai et l'enlèvement de matériaux dans
une excavation à ciel ouvert ou dans un ouvrage souterrain en sont des exemples. Ces
situations se caractérisent essentiellement par des changements de la géométrie des structures :
soit par ajout, soit par enlèvement d'une ou de plusieurs zones de matériaux.
Dans la grande majorité des cas, une modélisation réaliste par éléments finis doit
considérer les étapes de la construction de l'ouvrage. L'analyse en plusieurs étapes par la
méthode des éléments finis a été introduite par Clough et Woodward (1967), qui l'ont
appliquée à la modélisation de la construction d'un barrage en terre.
Parmi les constructions par étapes, la simulation d'excavation a été développée par
Duncan et Dunlop (1969), Clough et Duncan (1971), Chanderasekaran et King (1974), ...,
indépendamment, semble-t-il, des travaux de Clough et Woodward (1967).
Deux approches existent pour la simulation d'une excavation. Dans la première, les
forces nodales équivalentes sont calculées à partir des contraintes dans les éléments adjacents
auxfrontièresdes zones de terrains à enlever tandis que, dans la deuxième, les forces induites
par l'excavation sont déterminées à partir de l'équilibre global par la différence entre les forces
totales appliquées et les forces internes correspondant aux contraintes dans l'ensemble des
éléments.
78
Figure 3.1 - Schéma d'une étape d'excavation.
Zone excavée
^ ^ \ ^ ^
L...L...L.,
r ! j - - - -
- L_ _L-._
a (Ob' ~®c<
1, 2 3 et 4 sont les ® ©
éléments d'interpolation
pour le segment a - b - c
sur lafrontièrede l'excavation
Figure 3.2 - Détermination des contraintes sur la frontière d'une excavation par
interpolation (d'après Clough et Duncan, 1969).
Différentes méthodes ont été proposées pour obtenir les forces nodales équivalentes.
Clough (1969), Clough et Duncan (1969) et Wong (1971) ont ainsi proposé de calculer les
forces nodales à partir de l'état des contraintes existant sur le bord, à l'étape de calcul
79
précédente. Ds ont utilisé des éléments à interpolation linéaire (triangle à 3 noeuds ou
quadrilatère à 4 noeuds). Les contraintes étant plus correctes aux centres des éléments, ils ont
proposé d'employer une interpolation pour estimer les contraintes aux frontières de
l'excavation. Par exemple, Cîough et Duncan (1969) ont proposé d'ajuster un polynôme de
degré 1 aux contraintes calculées aux centres des quatre éléments adjacents au segment abc
(figure 3.2). Cependant, quand il fallait tenir compte des angles ou des discontinuités dans les
matériaux, une attention particulière était nécessaire pour choisir les meilleurs "quatre
éléments".
Pour pallier cette difficulté, Chanderasekaran et King (1974) ont proposé une technique
particulière valable pour les matériaux élastiques linéaires. Cette technique de calcul des forces
nodales n'utilise pas les contraintes. Les forces le long des différents niveaux d'excavation sont
calculées en considérant les contraintes initiales géostatiques CJ0.
Figure 3.3 - Excavation par étapes aux niveaux AAA, BBB et CCC
(D'après Chanderasekaran et King, 1974).
La première étape d'excavation est réalisée, en appliquant le long de AAA (figure 3.3)
les forces nodales ~FA et en supprimant larigiditédes éléments situés au-dessus de AAA. AFB1,
la variation de FB due à la première étape d'excavation est obtenue par le produit de la rigidité
80
des éléments situés au-dessous du niveau BBB et des déplacements correspondant à la
première étape d'excavation. Ensuite, les forces nodales le long de BBB sont déterminées par ;
FB =FB+ÂFB (3.1)
Les procédures pour la deuxième étape et les étapes suivantes sont similaires à celle de
première étape. Cette technique est malheureusement trop restrictive et ne peut convenir à un
massif de sol dont le comportement est fortement non linéaire.
Mana (1976) a proposé une méthode utilisant les éléments iso-paramétriques à huit
noeuds. Les forces à la surface d'excavation sont déterminées par la relation :
où M est le nombre d'éléments excaves qui ont unefrontièrecommune avec les éléments non-
excavés ; B est la matrice des dérivées des fonctions d'interpolation et o ^ les contraintes
finales de l'étape précédente.
M
GTH~l ¡PT Cand£l (3.3)
H= l Q.n
avec : H= | P T C P d f í G= JR T Ldr
r
2n
Ghaboussi et Pecknold (1984) et Brown et Booker (1985), ont appliqué la méthode des
élémentsfinisde type déplacements, pour proposer une nouvelle modélisation d'excavation en
plusieurs phases. Les forces induites par l'excavation sont déterminées à partir de l'équilibre
81
global par la différence entre les forces totales appliquées (force volumique, force à la surface,
...) et les forces internes correspondant aux contraintes dans les éléments. Cette méthode
aboutit à des résultats finaux corrects et indépendants du nombre d'étapes pour réaliser
l'excavation dans un massif élastique linéaire. La méthode proposée est basée sur une
technique de résolution numérique analogue à la méthode de Newton-Raphson. La non-
linéarité est alors constituée par le changement de la géométrie dû à la disparition de
matériaux. L'équation d'équilibre pour la n-ième étape d'excavation s'écrit sous la forme
suivante ;
( 1
T
JB CBdQ AU„=Pm-JBTalrída
v°. ) °-
Soit encore ;
KnMJn=Pn-ln_x (3.4)
( \
¡B C nBdQ AUk =
T k
Pn~¡BT&^dü
^ J o.
Soit encore :
K
n^n=Pn-^!k (3-5)
r t-ÍÍ
n
82
où Kkn est la matrice derigiditéde la k-ième itération dans la n-ième étape d'excavation ; I£ ,
le vecteur des forces internes correspondant aux contraintesfinalesde l'étape précédente (o^j)
pour k = 1 ou aux contraintesfinalesde l'itération précédente pour k > 1 ; a*, le vecteur des
contraintes de la k-ième itération dans la n-ième étape d'excavation ; £*, le vecteur des
déformations de la k-ième itération dans la n-ième étape d'excavation ; C*, la matrice des
relations contrainte-déformation obtenue par l'évolution de la variation de a* par rappot de e*.
où Tn est la frontière commune entre les éléments à enlever et les éléments qui restent dans
l'étape d'excavation numéro n ; K, est le vecteur normal extérieur à Ta et N, la matrice des
fonctions d'interpolation.
Nous démontrons ci-dessous pourquoi cette approche n'aboutit pas à des résultats
finals identiques pour une excavation en une seule étape et en plusieurs étapes, même pour un
matériau élastique linéaire. Pour cette démonstration, nous développons l'équation (3.4) :
D'après la formule de Green, le dernier terme de l'équation (3.7) peut se réécrire sous la
forme :
83
- ¡BTCTn_!dQ= ¡NT divo^x dQ- ¡NT Gn_x KdT (3.8)
donc seulement quand les contraintes satisfont exactement l'équilibre local (div a n .j + 7 = 0 ) ,
que la première intégrale est nulle. Ainsi, l'équation (3.6) est valable seulement pour la
première étape d'excavation car les contraintes initiales du sol sont d'origine géostatique et
numériquement vérifient l'équilibre local (div an_i +7=0).
La méthode proposée par Borja et al. (1989) est à la base de l'algorithme du module de
calcul EXCAVE-LCPC que nous avons introduit dans le code CESAR-LCPC.
Ce module est identifié par le mot clé EXC. Un sous-programme spécifique a été créé,
nommé EXCAVE : celui-ci permet le calcul et les modifications nécessaires des forces
volumiques et des contraintes initiales à chaque étape n à cause du changement de la
géométrie. L'appel du sous-programme EXCAVE a été ajouté dans le sous-programme
EXCHAR. Le sous-programme EXCAVE peut être consulté dans lefichiergdchar.f.
Le critère de convergence choisi est : jjr*|<efi ¡r°||. Dans cette équation rk =Pn -I ^ est
le vecteur des forces résiduelles à l'itération k, lj£ correspond aux contraintesfinalesde cette
84
itération, r0=Pn~I°nJC et / ^ correspond aux contraintes initiales de cette étape (crn_j). |j ¡j
désigne la norme euclidienne et le paramètre eR représente la tolérance sur le résidu.
Nous avons débuté les tests de validation par un calcul manuel. Ce calcul a servi ensuite
pour guider la programmation effectuée dans le module EXCAVE-LCPC. Les résultats de
calcul du programme ont été comparés à ceux du calcul manuel.
Le sol est supposé avoir un comportement élastique linéaire et, pour simplifier les
calculs, les caractéristiques suivantes ont été choisies :
85
7 = 1 kN/m3 Ko = 0,5 E = 10000 kPa v = 0,2
a) calcul analytique
y=7ab/4 x = Ko7b 2 /6
^ ^
I
X X
x x
W Wy yVhKy
Al^y
yy y
4îr y • 2x 2x l y
2x
A 2x
•""•^ i
4x 4x
î
4x 4x
^y y^y y y
I 3y 3y* * 3y 3y y
3y
3y4t<3y. _ 3y
|y l | y y^
I y> x
^V 1 5x 5x t
y 7x 7x
yy vfr y y
Y \/\/
5y
7x
/ x 7x
/x
5y
v^
5y 5y"
ÍA5y
k5y _ _ 5y, 5y
^AA^y 5yj
JJ
A
v- yyy y>W v 8 x 8x^ [ | ^8x 8x^_J
* ~W 14- -W
a a
(P) 0)
Figure 3.5 - Etat d'équilibre des forces nodales voiumiques et internes avant excavation.
86
L'excavation des éléments 5 et 6 se traduit par les forces nodales (P -1) sur la frontière
d'excavation et ces forces peuvent être obtenues à partir des éléments du massif de sol non-
excavé ou à partir des éléments du massif de sol excavé (figure 3.6).
y=7ab/ 4 x = K^ 7 b 2 / 6
<
y
> r X
4
^.. x ^.
% 4
2y> < 4
2y, f
4
6x ^ 6x ^
Nfy
/
hY ^ •w
x ... .^.
r
5 5
> <2y
5
,2y
> ^
^ 6x ^ ox
6 6 6
,4y 4y>
N /y \ fy > <3y 3y^ < ^ , > < ^ Sx
(P) 5x (P-I)
(-9
Figure 3.6 - Forces nodales dues à l'excavation des éléments 5 et 6 en une seule étape
(calcul analytique).
87
b) calcul numérique
Les forces voiumiques P, et les forces internes I dues à l'excavation des éléments 5 et 6
en deux étapes successives sont présentées sur lesfigures3.7 et 3.8. La méthode d'intégration
numérique de Newton-Cotes avec quatre points d'intégration a été choisie.
iooN 100
f 33,33 < - 33,33 < —
4 300 A /\ 4
100 f 300. 500
200
200
> f
66,67 66,67
6 3 6 3
I 2 1 2
88
4 4
124,391
75,61
200 > 149,41 ^ 149,41<-
269,29 269,29
3 A 255,10Á 3
w 1 0 0 300. A 555,1ot
f
<
114,71 114,71
1 2 1 1
Le tableau 3.Î résume les valeurs des déplacements üodaux dus à l'excavation des
éléments 5 et 6 en une seule étape et en deux étapes successives, effectuées manuellement et
par le module EXCAVE-LCPC. Us sont identiques.
89
Tableau 3.1 - Valeurs des déplacements (m).
Avant l'excavation, le massif de sol est en équilibre sous Taction de la force de gravité.
L'état initial des contraintes a0 est supposé d'origine géostatique avec 7=18 kN/m3, K^, = 0,75
et la configuration initiale est non-déformée (e0 = 0). La figure 3.9 présente un exemple
d'excavation en six étapes. Le maillage est constitué de 533 noeuds et de 160 éléments
quadrilatéraux à huit noeuds. Chaque étape consiste à enlever une couche de 0,25m d'épaisseur
et de 10m de largeur. Les caractéristiques élastiques du sol sont : E = 8000 kPa et v = 0,2.
Pour réaliser la première étape d'excavation, les forces volumiques et les contraintes initiales du
groupe 2 (partie à excaver) sont annulées ainsi que sarigidité.Pour le reste du massif de sol
(groupes 1 et 3 à 7), la matrice de rigidité est constante, puisque le comportement du sol est
supposé élastique linéaire.
Comme pour un matériau élastique linéaire, la convergence de l'équation 3.5 est atteinte
après la première itération, aucune actualisation du vecteur des forces intérieures n'est
nécessaire et la méthode proposée par Borja et al. (1989) est identique à la méthode de
Ghaboussi et Pecknold (1984) et de Brown et Booker (1985).
90
Par la suite, les contraintes obtenues à la fin de la première étape sont considérées
comme des contraintes initiales pour la deuxième étape d'excavation et la configuration initiale
de la deuxième étape tient compte des déplacements finals à la fin de la première étape. Le
processus pour la deuxième étape d'excavation est similaire à celui de la première étape. Pour
l'excavation du groupe 3 (nouvelle couche de sol à excaver), les forces volumiques sont
annulées, ainsi que les contraintes initiales et larigiditédu groupe 3.
*
1,5m
f
u-0 >
2,5m
u=0
> f
v-0
5m 5m
i* w *
IV ^IV r
2
A B 3
4
y
5
6 1,5m
1 7 >(
u=0 C D 7\
1
2,5m
1 u=0
>
v=0
Figure 3.9 - Maillage d'un massif de sol pour un calcul d'excavation séquentiel.
91
Coupe AB (m)
—i
6 étapes
1 étape
2 3
Coupe CD (m)
Figure 3.10 - Déplacements à la fin d'excavation : cas d'un massif élastique linéaire.
92
0,04 -,
0,03 •
0,02
0,01 -
0 •
-0,01 '
-0,02 •
-0,03 •
-0,04 •
-0,05 •
Coupe AB (m)
Coupe BC (m)
6 étapes
1 étape
Coupe CD (m)
Figure 3.11 - Contraintes à la fin de l'excavation : cas d'un massif élastique linéaire.
93
3,5.3 - Excavation dans un milieu éiastoplastique parfait
G(<3ij)=Jj^-$.tra+const.
k 6cc.s<p . w ) » j y . ; 4 ! B ,
V3(3-sin(p) V3(3-sin20°)
2sin® 2sin20°
a = ~= i—~—=- =0,15
V3(3-sinq>) V3(3~sin20°)
94
0 2smw 2sm20°
ß = -== ï =-p =0,15
V3(3-siny) V3(3-sin20°)
Note : Le critère de Drücker-Prager correspondait à un cercle de rupture extérieur à la surface
de rupture de Mohr-Couîomb a été ajouté dans le code de calcul CESAR-LCPC. Le sous-
programme caractérisant le critère de Drücker-Prager s'appelle CRIT14 et il se trouve dans le
fichier lmmodl.f.
Les résultats des déplacements et des contraintes à la fin de l'excavation (en six étapes
ou en une seule étape) sont comparés sur les figures 3.14 et 3.15 : ils sont identiques. Une
tolérance de ÎO5 est choisie pour les tests de convergence sur les résidus et le tableau 3.2
représente le taux de convergence. La convergence est très rapide, même pour les dernières
étapes d'excavation où une zone plastique relativement importante est observée autour de
l'excavation.
95
Norme de la déformation plastique: MfcjLw
<fo¡affapn
96
Coupe AB (m)
6 étapes
' 1 étape
2 3
Coupe CD (m)
97
Coupe AB (m)
Coupe BC (m)
6 étapes
' 1 étape
Coupe CD (m)
98
3.5.4 - Excavation dans un milieu élastoplastique avec écrouissage
Dans ce nouvel exemple, le massif de sol est supposé avoir une loi de comportement
élastique îinéaire-piastique avec écrouissage. Le modèle Cam-Clay modifié a été choisi. Les
paramètres mécaniques sont les suivantes :
La comparaison des déplacements et des contraintes pour une excavation en six étapes
et une excavation en une seule étape montre que ces résultats sont identiques (figures 3.16 et
3.17). Le tableau 3.3 représente l'évolution du taux de convergence du résidu dans les
différentes étapes de calcul. La plastification du massif de sol commence à la troisième étape
d'excavation.
6 0,97318.10"05 0,12697. IO - 0 4
7 0,44851.1o -06
99
0,25 0,5 0,75 1 1,25 1,5
Coupe BC (m)
2 3
Coupe CD (m)
100
Coupe AB (m)
Coupe CD (m)
101
3.5.5 - Excavation tridimensionnelle dans un milieu élasioplastique parfait
Dans cet exemple, des éléments tridimensionnels linéaires (hexaèdres à huit noeuds)
sont utilisés. Le mailîage est constitué de 216 éléments et de 343 noeuds. Le massif de sol est
supposé avoir la loi de comportement élasioplastique parfaite avec le critère de Drücker-
Prager. Les paramètres sont identiques à ceux adoptés pour l'exemple en déformation plane.
L'excavation est réalisée en trois couches de 0,5m d'épaisseur, 10m de largeur et 18m
de longueur (figure 3.18). La plastification du massif de sol commence au cours de l'excavation
de la première couche et se développe par la suite. Les déplacements et les contraintes à la fin
de l'excavation après trois étapes successives et après une seule étape sont comparés dans les
tableaux 3.4 et 3.5 ; ils sontrigoureusementidentiques.
102
Tableau 3.4 - Déplacements à la fin de l'excavation
(critère de Drücker-Prager)
103
Tableau 3.5 - Contraintes à lafinde l'excavation (critère de Drücker-Prager)
104
Coupe AB (m)
Borja-6 étapes
Borja-1 étape
Ghaboussi-6 étapes
A
Ghaboiissi-1 étape
Figure 3.21 Comparaison de la méthode de Borja et al. (1989) avec la méthode de Ghaboussi et Pecknold
(1984) et de Brown et Booker (1985) pour la modélisation d'une excavation dans un milieu élastoplastique
parfait avec le critère de Drücker-Prager.
105
3.6 - Comparaison entre les différentes modélisations d'une excavation
3.7 - Conclusions
L'étude bibliographique sur la modélisation par éléments finis des excavations nous a
conduit à retenir la méthode de Borja et ai. (1989) pour la modélisation en élément finis des
problèmes d'excavations. Cette méthode est capable de modéliser une excavation par étapes
dans un milieu éîastoplastique aussi bien que dans un milieu élastique et ceci indépendamment
du nombre d'étapes de calcul.
Cette méthode a été programmée dans le code de calcul par élément finis CESAR-
LCPC.
La convergence des calculs est très rapide, même dans le cas où une zone importante
de massif non excavé est devenue plastique.
106
Le chapitre suivant présente quelques applications de la méthode de Borja et al. (1989)
et nous permet d'étudier l'influence des lois de comportement sur la modélisation des
contraintes et des déplacements au cours des étapes de calcul.
107
Chapitre 4
4.1 - Introduction
Les résultats des essais de laboratoire menés sur des éprouvettes de sol ont permis
d'étudier le problème du déchargement dans des cas particuliers de sollicitations et de
quantifier les relations entre les contraintes, les déformations et leurs incréments. Après avoir
défini de manière mécanique la notion de déchargement dans le cas de i'hypoélasticité et de
l'élastoplasticité, de nombreux auteurs ont ainsi pu compléter les lois de comportement des
géomatériaux et les introduire dans un code de calcul par éléments finis. Ce chapitre a pour
objet de mettre en évidence, de manière approchée, l'étendue des régions de soi en
déchargement mécanique dans la modélisation du comportement d'une excavation dans un
terrain, ceci afin de pouvoir mieux représenter les mouvements du sol au cours d'un
déchargement.
Dans ce chapitre nous présentons d'abord quelques généralités sur les différents types
de loi de comportement puis, après une discussion de la notion de déchargement, nous
étudions le comportement d'une éprouvette (sans rotation des sollicitations) et d'un massif de
sol en déchargement.
108
0,05 0,1 0,15 0,2 0,25
déformation axiale (%)
109
Figure 4.3 - Essai triaxial isotrope sur le sable de Karlsruhe
(Université de Karlsruhe, 1993).
L'analyse quantitative des résultats de ces essais ne peut être réalisée indépendamment
d'un cadre théorique, qui permet de guider l'élaboration d'une loi de comportement.
Les deux principaux cadres théoriques utilisés en mécanique des sols sont
i'hypoélasticité et l'éîastoplasticité, qui permettent toutes deux de définir des modules différents
au cours d'un chargement et d'un déchargement.
110
4.3 - Généralités sur les lois de comportement
Pour les sols fins, on peut distinguer un comportement à court terme (comportement
non drainé), dans lequel lefluiden'a pas eu le temps de s'évacuer et un comportement à long
terme (comportement drainé), lorsque le fluide a eu le temps de s'évacuer. La loi de
comportement doit tenir compte de ces phénomènes ou bien n'être valable qu'à court ou à long
terme. Dans cette étude, le comportement transitoire n'est pas pris en compte.
D'une manière générale, les lois de comportement des sols sont écrites sous une forme
incrémentale en petites déformations. La relation de comportement incrémentale apparaît alors
sous la forme ;
FidE^döy^o^O (4.1)
Un milieu est dit élastique si l'état de contraintes est déterminé de manière unique par
l'état de déformations actuel, mesuré à partir d'une configuration de référencefixe.L'histoire de
la déformation n'intervenant pas, la relation de comportement s'exprime par une fonction
tensorielle F;-, dont la forme dépend de la configuration de référence choisie et telle que :
^•=^(0 (4.2)
111
l'existence d'une fonction de l'énergie de déformation W(e¡j) ou d'une fonction de l'énergie de
déformation complémentaire Q ( o ô - ) , t e u e Q ue :
_ dCl(au)
^ = ou Eii
(4,3)
dt¡; " dai;
Les lois hyperélastiques (figure 4.5) sont réversibles, indépendantes du chemin des
contraintes et des déformations et, pendant les cycles de chargement-déchargement, il n'y a pas
de production d'énergie.
La notion d'hypoélasticité, inventé par Truesdell (1966), consiste à faire l'hypothèse que
le taux d'accroissement de contrainte, ou incrément de contrainte, dépend non seulement de
l'incrément de déformation, mais également de la contrainte elle-même. La relation de
comportement s'écrit ainsi sous la forme générale :
112
Sur lafigure4.6, on observe que les modules tangents sont identiques en chargement et
en déchargement. Cette réversibilité en chargement et en déchargement est seulement valable
au sens incrémental et justifie l'utilisation du terme hypoélastique.
a chargement w
A do
A / i
<*A
" "
/ déchargement !
I
1
i
I
0 i ,._ , fe. Ffc
eA W
En effet, l'éprouvette ayant été chargée au-delà du point A jusqu'en B, si l'on effectue
un déchargement, elle suit le chemin BC et non le trajet BAO. En particulier, après un
déchargement total, il reste une déformation de l'éprouvette, représentée par OC, qui est la
déformation permanente.
113
Figure 4,7 - Comportement plastique et l'expérience de traction simple.
Le phénomène observé sur la figure 4.7, où le seuil de plasticité actuel GB est une
fonction de la déformation plastique, correspond au cas du matériau dit écrouissable. Si GB est
une fonction croissante de £P, on dit que le matériau est à écrouissage positif.
--• — • " - • " ""*- — — ^ ^ — ^ — >
4 A . B ^
G
0
0 ' / fe. r
W* &
C
114
Toutefois, ce phénomène n'est pas général pour le comportement plastique. Ainsi, le
seuil de plasticité o 0 peut être indépendant de & et le matériau est alors dit élastique-
parfaitement plastique. Pour ce type de matériau, lorsque la contrainte dépasse le seuil G0, il y a
une possibilité d'allongement illimité (figure 4.8). Il y a aussi des matériaux qui, sous un certain
chemin de charge et au-delà d'un certain pic, présentent un ramollissement ou écrouissage
négatif (figure 4.9). Ce phénomène n'est pas considéré dans ce chapitre.
dz^dze+dzp (4.6)
Dans l'espace des contraintes, le domaine d'élasticité initial ou actuel est en général
défini par une fonction scalaire F de la contrainte G¡J, appelée fonction de charge du matériau et
telle que :
115
Pour un matériau écrouissable, le domaine d'élasticité actuel dépend de l'état
d'écrouissage, que l'on représente par une variable k introduite dans l'expression de la surface
de charge, notée désormais F(<jy, k).
Si cet état est tel que F(a¡j, k) = 0, (G^) se trouve sur la frontière du domaine. Pour
décrire dans ce cas le comportement, il convient de distinguer selon que le point matériel est en
chargement ou en déchargement. D'une façon plus mathématique, cette condition s'écrit :
il y a chargement si :
dF
F(o(/,A) = dF(oii,Jk) = 0 et —do>Q alors ¿fe,,=£fe¿;+íM
OG;; y y y
il y a déchargement si :
Ffr^k) -0 et
iï:*« < 0 alors de^dEl
il y a chargement neutre si :
dF
F&^k) =0 et alors ¿fet,.=de?. (4.7)
O O";;
116
dF
dEfj=dkr~ (dX>0) (4.8)
8a„
Toutes les vitesses de déformation possibles sont alors coaxiales à la normale extérieure
à lafrontièreet ne dépendent que du scalaire dX, non nul si et seulement si le point matériel est
en état de chargement.
dF
Hdk=i^~doi} (4.9)
do.
L'expérience montre que, dans le cas des sols, il faut introduire un potentiel plastique
G, différent de la fonction de charge F, telle que la règle d'écoulement devienne :
dG
defj=dk-^- (dX>0) (4.10)
do;,
La règle d'écoulement est alors dite non associée. Le potentiel plastique G définit la
direction de la vitesse de déformation plastique, mais également ce que l'on appelle mécanisme
de plastification ou mécanisme plastique.
Il y a chargement si : do > 0
D y a déchargement si : da < 0 (4.11)
117
Figure 4.10 - Cas unidimensionnel.
118
Le radoucissement n'est pas considéré dans ce rapport.
Un matériau est dit isotrope si son comportement est identique dans toutes les
directions : chaque plan matériel est un plan de symétrie et chaque axe est un axe de symétrie.
Le comportement élastique linéaire signifie que le tenseur de déformations reste proportionnel
au tenseur de contraintes au cours du chargement. L'élasticité linéaire est souvent présentée
sous la forme suivante :
e#-e;^(o<,-oî)-|»-(ol4-oîl)6i, (4.13)
où le paramètre E est le module d'Young (unité Pa), et v est le coefficient de Poisson. Les
contraintes a? et les déformations e° représentent l'état initial du matériau.
L'hypothèse de stabilité du matériau impose les conditions suivantes sur les coefficients
Eetv:
a- 6.
3 "V 2 "V 2
\2e~e~
= ov.-ft-(GH)5,y
•fe -fr(e„)8
= ff (> .
e
¡j 3 u 3
Par ailleurs, les relations entre les paramètres de comportement K, G, E et v sont les
suivantes :
E F
K= G=—-— (4 16)
3(l-2v) 2(l+v)
et inversement
£ = _9A^ vJ_K-2G
y ;
3K+G 6K+2G '
119
Parmi les essais de mécanique des sols, l'essai le plus courant est l'essai triaxial en
compression. Dans ce type d'essai, deux des contraintes principales demeurent égales, tandis
que la contrainte principale majeure croît de façon monotone en chargement et décroît de la
même façon en déchargement. D'une manière mathématique, les conditions de l'essai se
traduisent par les équations suivantes :
Ce critère est utilisé pour les sols pulvérulents (par exemple les sables) et pour les sols
cohérents à long terme (par exemple les argiles et les limons). Le critère de Tresca, qui est un
cas particulier du critère de Mohr-Coulomb, est utilisé pour les sols cohérents à court terme.
F(oij)=(öl~G3)-(al+o3)sm<p-2ccosq>=0 (4.19)
où o j et ö3 représentent les contraintes principales extrêmes (G! > G2 > G3, avec la convention
de signe suivante : les compressions sont comptées positivement).
Dans l'espace des contraintes principales (ou o2> G3), la surface définie par la fonction
de charge F est une pyramide de section hexagonale ayant pour axe la droite d'équation : <JÏ -
G2 =CT3(figure 4.12).
120
4
ffi
«;
z^
Figure 4.12 - Critère de Mohr-Coulomb dans l'espace des contraintes principales.
Cet état est appelé régime d'arrêté ou de coin. De la même façon, deux potentiels
plastiques G! et G2 sont mobilisés.
Les déformations plastiques sont alors une combinaison linéaire des potentiels
plastiques Gj et G2. La règle d'écoulement s'écrit alors :
dEf=dki^-+dk2^- (4.23)
a<J¡ oG¡
avec dlj et dXj deux multiplicateurs de plasticité positifs ou nuls. Les déformations plastiques
se déduisent alors de la règle d'écoulement :
121
¿fef _-2sinx[f
(4.25)
¿fef l - s i n y
a — CT„
1 3
- •«.
2 sin ¥
atan (1 - 2 v ) s atan
) y l ^ 1 - sin y
j¿ / —•«.
La loi de Hooke est appliquée sur chaque plage de contraintes avec des coefficients
tangents Kj et Gt (ou Et et v,), différents. D'une manière générale, les coefficients sont exprimés
par des fonctions continues de l'état de contraintes. L'expression de ces lois est alors de la
forme suivante :
122
1+ V V
do a = '—dB a + — ífejbtS,;
ou de^-Y^-day-^-da^By
" 1+v, " (l+v,)(l-2v f ) * "
do^lG^HK-^dz^ (4.26)
L'application la plus connue de ce modèle a été faite par Wong et Duncan (1974), qui
ont développé une loi de comportement fondée sur une approximation des courbes de
comportement contraintes-déformations obtenues dans un essai triaxial de compression
drainée. L'approche hyperbolique est à la base de modèle de Wong et Duncan ; la courbe
expérimentale (al - a3, et) est approximée par l'hyperbole d'équation :
«ü_ (4.27)
'i - a"3
G, , = ~r
a+b£j
où a et b sont deux constants dépendant de l'essai triaxial.
Eî-i (4.28)
Cl
( e > 1
(<*1 " ^ u l t i m e = ,in
» — 7 ~ - =
r (4.29)
ei-t^a + b e ^ b
123
Quant à l'expression du module d'Young tangent, elle se déduit par dérivation de la
relation 4.27 :
1
(4.30)
de, (a + b£!)2
Ej=KhPa (4.32)
Pa
__ 2ccos(p + 2<J3sin(p
(4.34)
5L jR / (l-sùi<p)(a 1 -a 3 )
Et=KhPa (4.35)
2ccos(p + 2a3sin(p
-e, (4.36)
ei =
C Q • t*3
124
L'expression du coefficient de Poisson tangent se déduit par dérivation :
de 3 _ c _ c (4.37)
vt=-
^"(c-d.E^'id.E,-!)2
On peut faire apparaitre les contraintes ax et a 3 par l'équation 4.36, il vient avec
c= vj;
vt=- (4.38)
d.(0i~03)
(1- >'
(<Ti qî)
E,M-..
(<s
:
a 3 )uitiine
)
l
v?=A-Blg(-i) (4.39)
A - B l g -*-
V (4.40)
t=-
H t -d(cr 1 -CT 3 ) "
f \n
El^Eurpa (4.41)
125
•
^ c
• H
Figure 4.15 - Simulation d'un essai triaxial par le modèle de Wong et Duncan.
La loi de comportement de Nova (1982) est une loi éiastoplastique avec écrouissage
isotrope adaptée à la description du comportement des sables. Elle a été développée à partir de
résultats d'essais sur éprouvettes cylindriques, ce qui explique sa formulation en fonction des
invariants des contraintes p (pression moyenne) et q (déviateur des contraintes) et des
invariants de déformations plastiques e^ (déformation voîumique plastique) et ej (déformation
déviatorique plastique).
Un des fondements de cette loi est la relation contramte-dilatance adoptée par Nova
selon le niveau de contraintes actuel du matériau, niveau caractérisé par le rapport de
contraintes q / p. L'expression de la relation contrainte-dilatance permet de construire le
potentiel plastique. La règle de normalité est appliquée pour des faibles rapports de contraintes
q / p, autrement dit, la surface de charge est confondue avec le potentiel plastique. Pour des
rapports élevés, le potentiel plastique diffère de la surface de charge, qui est alors construite à
partir de l'expression proposée par Tatsuoka et Ishihara (1974).
L'évolution de l'écrouissage est gouvernée par une combinaison linéaire des deux
invariants de déformations plastiques ef et e¿.
La formulation mathématique de la loi peut être résumée par les équations suivantes.
126
s
dE^^dn^+B^by „ v (4.42)
% =—
La relation contrainte-dilatance proposée par Nova est différente selon que le rapport
de contraintes rj = q / p est supérieur ou inférieur à M / 2, (M est un paramètre de la loi) :
où a est une constante. On déduit de cette relation l'équation différentielle liant les contraintes
p et q , soit :
qdq=—apdp (4.44)
dzpv M-Ti
d= p
(4.46)
dz d \i
dq q _ M
(4.47)
dp \ip \x
M f
G(p,q>Pc) \- =1[ l - u p^ =0 (4.48)
i-\i {p,e« J
127
où Pcg est le point d'intersection du potentiel plastique avec l'axe de compression isotrope. En
fait, Pçg représente la constante d'intégration de l'équation différentielle.
-M
F(p,q,pc)~—M+]n—=0 avec pa=_ ¿~—
Pc exp (4.49)
Pu 2m
zpv+Dzpd (4.50)
Pc=PcO^P\
où PgQ désigne une pression isotrope de référence, et m, D, /, B0 sont des paramètres de la loi
de comportement.
Figure 4,16 - Surface de charge du modèle de Nova dans le plan (p, q).
Figure 4.17 - Potentiel plastique du modèle de Nova dans le plan (p, q).
128
Lesfigures4.16 et 4.17 représentent la surface de charge et le potentiel plastique dans
le plan des contraintes (p, q).
Examinons le cas d'un essai triaxial de compression. La non existence d'un domaine
élastique initial permet à ce modèle d'avoir à tout instant une réponse différente en chargement
ou en déchargement. Le chemin de chargement est toujours élastoplastique. Au départ, la
première surface de charge est activée (q / p < M / 2) et, par la suite, la deuxième surface de
charge sur laquelle la rupture se produit (figure 4.16). En revanche, le chemin de déchargement
est élastique non linéaire.
La figure 4.18 représente la réponse du modèle de Nova à un essai triaxial avec deux
cycles de déchargement-rechargement.
q
Ák
IJ^~premier cycle /
fe. r*
i
deuxième cycle /
premier cycle \ /
^ \
/ V
/
- • E j
36
V
129
4.5 - Comparaison quantitative de la réponse des lois de comportement
Des essais en laboratoire et in situ ont été réalisés pour la détermination des propriétés
mécaniques du sol. Ces essais font partie d'un projet d'excavation devant un rideau de
palplanches qui sera étudié dans le chapitre 5.
Les échantillons ont été prélevés entre les profondeurs de 1 et 4m. Les analyses sur ces
échantillons ont indiqué la présence d'une couche de sable fin à moyen avec des passages de
sable graveleux. Le sable, qui a une densité relative de 0,584, peut être classé comme un sable
moyennement dense à dense avec un poids volumique moyen de 16,5 kN/m3.
Un essai triaxial en compression isotrope a été effectué (figure 4.19). D est à noter que
cet essai est le seul qui comporte un cycle de chargement-déchargement-rechargement.
130
Figure 4.20 - Présentation des essais triaxiaux axisymétriques de compression drainés
sur le sable de Karlsruhe (Université de Karlsruhe, 1993).
131
4.5.1 - Détermination des paramètres du modèle de Mohr-Coulomb
Le coefficient de Poisson v = 0,25 a été déterminé à partir de la moyenne des six essais
triaxiaux de compression axisymétriques (figure 4,21).
£!<%)
°11
-1« ^^sr4-^. 6 8 10 12
-2-
TI -—*-^_
-5-
^N. ^ \ ^ > v
6 \ Í
"1
-7- \
-8-1
132
La détermination de la cohésion c et de l'angle de frottement <p a été effectuée de la
façon suivante : Pour chaque essai, la valeur de la contrainte axiale Gl à la rupture et la valeur
de la pression de confinement tJ3 sont reportées dans un diagramme ((Oj + o3) / 2), (<jl - a3) /
2)). Un ensemble de points est obtenu, dans lequel une droite est inscrite par la méthode des
moindres carrés (figure 4.22). La pente de cette droite (sin <p), fournit la valeur de l'angle de
frottement (<p = 41,6°) et l'ordonnée à l'origine (c cos <p) donne la valeur de la cohésion (c =
2,35 kPa).
Les modules instantanés sont obtenus en utilisant pour chaque essai la loi hyperbolique
entre contraintes et déformations. La simplicité de cette relation permet la transformation
suivante :
ei (4.51)
c?i-G 3 --y ei (Ol-03) £,° (<*l-<*3)iiftiiM
133
ài £1
4
-"~~ (O1-03) l
^ \
a a
/ ( i 3 ) ultime
^ 1
e
P" Ei ^ l
L'expérience acquise pax Duncan et d'autres mécaniciens des sols en réalisant des
simulations de courbes contraintes-déformations pour différents sols, a montré qu'après le
report des points de mesures sur le diagramme transformé, les points sont parfois assez loin
d'une alignement parfait. Ainsi une concavité supérieure ou inférieure selon que le sable est
dense ou lâche, est observée. D'après Wong et Duncan (1974), un bon calage peut être obtenu
en faisant passer la droite du plan (el5 zx I (ot - o3)) par deux points correspondant
respectivement à 70% et 95% de la contrainte à la rupture (Oj - cs3)npl>m. En pratique, ces deux
points sont reportés dans le plan transformé et suffisent à définir la droite, et en conséquence la
valeur de £,°.
Figure 4.24 - (a) Définition des points de calage sur ia courbe expérimentale
(b) Détermination de É¡ et (o, - a ^ ^ .
134
„70% 95% 70%e9S%
v?Mb „70% „95%
1 = (qi-g3) (q1-g3)"s*_
„95% -70%
(4.53)
£? 2,66(o1-<T3)n<pa(re,95% „70%
er"'-ei
Pour six essais, six valeurs de É¡ sont ainsi déterminées (tableau 4.2) ; le report de ces
o"o Et
valeurs dans un diagramme (lg—2-, lg-1-) permet alors de déduire K^, et n selon la figure
"a "a
4.25. L'ajustement par la méthode des moindres carrés donne une droite dont la pente est égale
à n (n = 0,88) et l'ordonnée à l'origine donne la valeur de a et ensuite K^ (Kj, = 10 a = 237,2).
D'autre part, la connaissance de (al - c3)ultinie pour chaque essai permet de calculer le
rapport Rp qui est un autre paramètre de la loi de Wong et Duncan :
135
4.5.2.2 - Détermination des paramètres A, B et d
Comme précédemment, deux étapes sont nécessaires pour déterminer ces paramètres ;
la première étape consiste à évaluer pour chaque essai triaxial le coefficient de Poisson
instantané v°t, puis on trace le diagramme (lg——,v°) qui fournit les paramètres cherchés au
"a
moyen d'un ajustement par la méthode des moindres carrés.
Pour un essai donné, le coefficient instantané v°t est estimé à l'aide de la loi
hyperbolique donnée par Wong et Duncan, que l'on transforme également en une droite
comme suit :
£ 1, = . Î L - <~^d
v°- (4,55)
<~^d
L'illustration graphique de ces relations est montrée sur lafigure4.26.
Comme dans le cas des modules d'Young, les hyperboles ou les droites reliant les
déformations axiale et radiale sont déterminées par la connaissance de ces déformations aux
deux points correspondant respectivement à 70% et 95% de la contrainte de rupture
(<5\ - G3 )rupture • P° u r u n essa* triaxial donné, on a :
-95% „70*
^3 , f3
„95% „70% „95% _ - 9 5 % „70%
e 70% C.^ Cj O-} Cj
d=- _ c95%
fc-1 «H
, „70%
_ ^3
70% 95% /„70ft _ „ 9 5 % \
(4.56)
fc
3 "rt3
„70% „95%
(_ ±2 \(_e95fc*>\-i-Z2 \f_fcclvh\
^ „70% A 3 ) \ 95% A 3 / „70% 95% / „ 9 5 % _ „70%-,
0 __ IL
El *j_
El _c3 cg \,t.) t-2 ; (4.57)
,95% 70% ,70% „95% 70% ,95%%
-ep+Ej (ei
136
Pour six essais, six valeurs de v, et d sont ainsi déterminées (tableau 4.3). Le report
des valeurs de v° dans un diagramme (lg—,vQt) permet alors, par la méthode des moindres
carrés d'ajuster une droite et de déduire A = 0,354 et B = 0,01 (figure 4.27). Quant au
paramètre d, c'est une moyenne arithmétique qui est retenue (d = 6,83).
>
0,5 i
0,4" i
1<0,3' l
i
B •
i
0,2-
A
0,1
lg(<VPa)
f «
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
137
Tableau 4.4 - Expressions des déformations élastiques et plastiques du modèle de Nova
Elasticité Bo \dx
dz\=dz\ = \-LQ +
3(1-*)
0<JC<1
, p__l-B® (l+ax)2dx
l
~ 3 (l+ax2)(l+bx)(l-x)
Plasticité
/_« (l+ax)(l~-x)dx
q/p<M/2 á¿{=d£.l
3 (l+ax2)(l+bx)(l~x)
= 36[L ,_12^iD
M2 M2
\l+M 3x
)(m+3(ï~x))dx
^fJzM 3M_J
Plasticité m M„ 3x. n\„ ,
q/p>M/2
--+M 3jC
[(m+3(l-x))¿y
¿fej =< fej = LA
m fM,, 3*, , „V, .
—(1——)+D (1-JC)
U M J
Les relations différentielles sont paramétrées en fonction d'une seule variable, notée x,
et définie par :
138
Les paramètres du modèle de Nova (B0, Lô, M, \L, l, D, m, p^) peuvent être obtenus à
partir d'un essai triaxial axisymétrique de compression avec un cycle de déchargement-
rechargement. Lorsque l'on dispose de plusieurs essais, les paramètres sont déterminés pour
chaque essai, puis des paramètres moyens sont déduits par une simple moyenne arithmétique.
Ceci est notre cas. Dans les pages suivantes, après la détermination du paramètre B0 à
partir d'un essai triaxial isotrope avec un cycle de déchargement-rechargement (figure 4.19),
nous présentons la procédure appliquée pour la détermination des autres paramètres à partir de
six essais triaxiaux axisymétriques de compression (figure 4.20).
d£'^nJP.
v=Bo d£pv=(l~B0)& (4.60)
P P
En intégrant ces deux équations, on obtient :
¿l=B0\n—+evO e: = ( Z - ^ ) l n — (4.61)
'e0
où (p0 ,£„(,) est un état élastique initial.
139
Puisqu'on considère que la partie de la courbe en déchargement est élastique, celle-ci
nous permet d'estimer le paramètre B0 de la façon suivante :
Bo=^JMOl5JOOUKom26
197,93 (4.62)
ln-5- in
Pi 50,33
140
4.5,3.3 - Calcul des tangentes au cours d'un déchargement et détermination des
paramètres L0 et B0
Dans îe cas d'un déchargement, le comportement est supposé élastique. Le tableau 4.4
permet de déduire les tangentes aux courbes (ex, ax) et (et, ej . D'où ;
ufa?, da, 9a,
(4.63)
de, de¡ (1-JC)[6J^(1-JC)+^]
L'estimation des tangentes aux courbes de déchargement est relativement aisée, car ces
courbes sont en général très régulières et assimilables à des droites. En conséquence, une
extrapolation simple permet d'obtenir les pentes au déchargement complet, soit AQ pour la
courbe (eî5 a,) et Aj pour la courbe (elt e^. Pour un déchargement complet (x = 0), les
relations précédentes deviennent :
9 a,
4) = A 1= - (4.65)
B0 (l-BQ)(l+axf
dex = 2L,+ dx (4.67)
3(1-x) 3(l+ax2)(l+bx)(l-x)
B0 (l~B0)(l+ax)
d£ = dx (4.68)
(1-x) (l+ax )(l+fejc)(l-jc)
A 9 0
3
3/
AJ3=- (4.69)
4= 61^+1 61,+/
141
3
^ it (4.70)
Remarque : la seconde relation permet d'obtenir une autre estimation du paramètre L0.
Pour six essais, six valeurs de pentes Aj et A3, ainsi que les paramètres / et L0 sont
déterminées (tableau 4.5). Les valeurs retenues (l = 0,00889 et L0 = 0,00416) sont les
moyennes arithmétiques des valeurs présentées dans le tableau 4.5.
De cette équation, on déduit une relation entre les paramètres M, ji, D et la contrainte à
la rupture a r :
,. _ 3(o\-0 )
(4.72)
ö r +2a 3
Les expressions contenues dans le tableau 4.4 permettent d'exprimer la tangente en tout
point de la courbe (£j, ev). Toutefois, au voisinage de la rupture, cette tangente est équivalente
à la tangente dzpY I dz{. Le calcul de la pente de dilatance ne fait ainsi intervenir que les termes
142
du potentiel plastique pour q / p > M / 2 ; les termes provenant de la partie élastique peuvent
être négligés. H vient donc :
de* 3(M-3JC)
(4.73)
dz{ 3|X+M-3JC
Lorsque l'on tend vers la rupture, la valeur de cette tangente tend vers la limite :
de.' = 3(M~3* r ) ^ - 3 P
(4.74)
dep 3u.+M~3xr 3-D
Si a désigne la pente de l'asymptote à la courbe (EU Ey), calculée avec les valeurs
expérimentales, le paramètre D est déterminé par la relation :
3a (4.75)
D=-
-3+a
Pour six essais, six valeurs de pente a, ainsi que le paramètre D ont été détenninées
(tableau 4.6). La valeur retenue pour le paramètre D est la moyenne arithmétique des valeurs
présentées dans le tableau 4.6 (D = 0,432).
Essai No. a D
1 -0,466 0,40335
-0,635 0,52407
-0,491 0,42194
-0,491 0,42194
-0,437 0,38144
-0,507 0,43370
moyenne -0,5045 0,432
La courbe expérimentale (el3 e^, obtenue sur des matériaux sableux denses ou
moyennement denses, présente, d'une façon générale, un extremum de déformation volumique
(figure 4.29). Cet extremum définit l'état caractéristique du matériau. Si xm représente le
rapport des contraintes correspondant à l'état caractéristique, ^ vérifie l'équation suivante :
dzs-=Q
(4.76)
dzï
143
soit encore, sous une forme développée :
La combinaison des deux équations précédentes conduit à une expression plus simple
pour A 4 :
A = 3a,(M~3xJ
4
(l-^)[2Io(l-x œ )(M-3x m )-HJB 0 ]
3x
r~M=JL avec ß=(l-x m )2Di 0 3G D
" (4.80)
mJ H
M-3xm B0 A4(l~xJ
De cette dernière relation, le paramètre M peut être déduit puis, connaissant M et D, il
est facile de déduire \i. D'où :
M=3(3>*r+ß*J 3ß(x r -x m )
H
5 0 +ß £>(5 0 +ß)
144
Tableau 4.7 - Détermination des paramètres M, n et m
Essai N o . A 4 (kPa) Xm P *r M H m
1 76,47 0,44 -2,711 0,58 1,32 1,04177 0,436
2 87,06 0,35 -2,775 0,55 1,05 1,14540 0,400
3 128,93 0,46 -3,593 0,57 1,40 0,78237 0,322
4 136,53 0,45 -3,307 0,58 1,35 0,92465 0,328
5 171,55 0,46 -3,701 0,57 1,38 0,86544 0,456
6 187,96 0,41 -3,514 0,56 1,23 1,03795 0,457
moyenne 131,42 0,43 -3,417 0,57 1,285 0,973 0,384
Les résultats des simulations initiales avec les paramètres obtenus ci-dessus sont
présentés sur lesfigures4.31 .a, b et c. La différence observée entre les courbes expérimentales
et théoriques, malgré le calage géométrique des paramètres, s'explique par l'utilisation
d'expressions incrémentales et non totales, fonction uniquement de l'état des contraintes, dans
la méthodologie. Autrement dit, la déformation axiale n'est jamais priserigoureusementen
compte et il n'y a aucune raison pour que les simulations théoriques recouvrent parfaitement les
résultats expérimentaux, même proches de l'état caractéristique. On peut, ainsi, avoir des
tangentes égales aux tangentes expérimentales, parce qu'imposées par le calcul de
détermination en certains points, mais situées à des abscisses différentes : £l (simulé) différent
de e t (expérimental).
La figure 4.30 pose clairement le problème : supposons que l'identification avec les
valeurs expérimentales impose à deux points, 1 (expérimental) et 2 (simulé), d'avoir une
tangente de même valeur sur la courbe en contrainte et de présenter un extremum au point
correspondant sur la courbe en déformation volumique. Rien n'impose, dans la simulation, que
les points 1 et 2 soient confondus. D faut s'en remettre à la consistance du modèle de
comportement pour obtenir un décalage plus ou moins important par rapport à l'expérience.
145
ex per ¡menial.
-*»• £ 1
La figure 4.3Ô montre également qu'il suffirait de rapprocher les points 1 et 2 pour
obtenir une meilleure concordance entre les deux courbes. Ce rapprochement peut être réalisé
en redressant la courbe simulée par une augmentation de la valeur de la tangente imposée dans
la méthodologie. Une valeur qui aura moins de rapport avec la valeur expérimentale mais qui
permettra de mieux représenter l'extremum de déformation volumique.
Soient deux jeux de paramètres, notés respectivement (jeu 1) et (jeu 2), distincts
uniquement par des valeurs différentes du paramètre m ; mx et n^. Ce paramètre intervient
dans le domaine q / p > M / 2 et, puisque les paramètres élastiques sont identiques, on ne
considère que la partie plastique des déformations. Nous avons donc :
Ï46
<fe,(2)-<fe. (1) J»h->>hW-BoHM-3x) (4.84)
mlm1(M+\iD-'ix)
En intégrant ces deux équations entre les bornes x = M / 6 et un point x > M / 6, nous
obtenons :
e1(2)-e1(l)=(mi m2>(/ B )
° \x+ii(D 3)
MM+iiD-3x)+cte] (4.85)
rriyTr^ L 3 J
Pour le calcul de la constante d'intégration, nous cherchons un point dont les valeurs de
e¡ (2) - zl (1) et Ey (2) - Êy (1), pour tous les essais, sont des constantes. Pour cela, le choix de
x = M / 6 paraît logique, car les valeurs de El et e^ par rapport aux autres points sont petites.
"«i nia
cfó=0,00118 -0,164 (4.87)
(lüj-iiij ) ( / - . $ , )
^1^2
cfó=0,00059 -0,668 (4.88)
(n^-n^Xl-Bo)
147
Tableau 4.9 - Valeurs des déformations axiale et volumique d'un point correspondant à
Pextremum de déformation volumique
Le tableau 4.10 regroupe les paramètres initiaux et ajustés. Les figures 4.31.a, b et c
présentent les résultats des simulations ajustées en considérant nij = 0,745 et en conservant les
autres paramètres tels qu'ils ont été déterminés auparavant : on observe une bonne
concordance avec les résultats expérimentaux.
4.5.4 - Comparaison de la réponse des lois de comportement avec les résultats des essais
Les figures 4.32.a, b et c présentent les résultats de la simulation des essais triaxiaux
avec les modèles de Mohr-Coulomb, de Wong et Duncan et de Nova.
Les réponses du modèle de Nova par rapport à celles des autres modèles sont les plus
proches des résultats expérimentaux.
148
Figure 4.31.a - Réponse du modele de Nova pour la simulation des essais triaxiaux sur le
sable de Karlsruhe.
149
Essai (O^ =197,7
kPa)
•O
Essai (C^ =196,3
kPa)
Simulation initiale
~° Simulation ajustée
-1 5 7 9 11 13 15
déformation axiale (%)
Figure 4.3l.b - Réponse du modèle de Nova pour la simulation des essais triaxiaux sur le
sable de Karlsruhe.
150
1200 -r
1000 +
800 +
, — ggggj ^ g^ =299,8
600 +
kPa)
TS
- Essai ( QT3 =299,7
400 -f kPa)
-• Simulation initiale
200 +
"° Simulation ajustée
4 6 8 10 12
déformation anale (%)
12
H
Figure 4.31.C - Réponse du modèle de Nova pour la simulation des essais triaxiaux sur le
sable de Karlsruhe.
151
Essai ( a^ =96 kPa)
•• Mohr-Coulomb
-A Duncan
-* Nova
6 8 10 12 14 16
déformation axiale (%)
!&-aârô-&-ai—•&—&—A
Figure 4.32.a - Réponse des différents modèles pour la simulation des essais triaxiaux sur
le sable de Karlsruhe.
152
Essai ( 0 ^ =197,7
kPa)
Mohr-Coulomb
-* Duncan
-* Nova
4 6 8 10 12
déformation axiale (%)
Figure 4.32.b - Réponse des différents modèles pour la simulation des essais triaxiaux sur
le sable de Karlsruhe.
153
1200
Essai ( C^ =299,8
kPa)
Mohr-Coulomb
-û Duncan
-* No-va
4 6 8 10 12
déformation axiale (%)
12
Figure 4.32.C - Réponse des différente modèles pour la simulation des essais triaxiaux sur
le sable de Karlsruhe.
154
Figure 4.33 - Réponse du modèle de Nova pour la simulation de l'essai triaxial isotrope
sur le sable de Karlsruhe.
155
La réponse du modèle Mohr-Coulomb à un essai triaxial isotrope est la réponse de la
partie élastique linéaire du modèle soit p=KEv (K=E/[3(i-2v)]), identique en chargement
et en déchargement. Le modèle de Wong et Duncan n'est pas capable de modéliser cet essai.
Pour un ouvrage dans lequel l'état de contraintes n'est pas homogène et varie d'intensité
et de direction en tout point, les notions de déchargement n'est plus évidente et devient
dépendante du cadre théorique choisi.
Il est possible que le matériau soit en chargement dans une direction tandis qu'il est en
déchargement dans les autres directions (c'est à dire qu'un accroissement de la contrainte
normale peut être accompagné par une diminution de la contrainte de cisaillement). De plus, un
chargement dans un système de coordonnées peut entraîner quelques déchargements dans un
autre système de coordonnées. Pour éviter les ambiguïtés concernant les systèmes de
coordonnées, on utilise donc des conditions exprimées avec des invariants.
Les modèles à modules variables peuvent être considérés comme un cas particulier de
l'hypoélasticité dans lesquels le comportement est supposé incrémentaîement isotrope avec des
modules différents en chargement et en déchargement.
avec.
156
il y a chargement si : P = Pmax et dp>0 alors ¡Kf-Kc
il y a déchargement si : P^Pmax et dp<0 alors K^K,,
il y a rechargement si : P < Pmax et dp>0 alors K, = Kr
On peut observer que les conditions sur p, q et leurs incréments ne fournissent pas une
définition unique pour le chargement et le déchargement. Le matériau peut être par exemple en
chargement pour la contrainte déviatorique (q > 0) et en déchargement pour la contrainte
moyenne (p < 0) simultanément, autrement dit cette définition n'est pas générale.
Dans la plupart des applications, K,. est égale à Kj, tandis que trois approches ont été
proposées pour Gr.
Gr = Gd
<Gr^Gc (4.91)
Gr=aGc + $Gd
chargement : G c
TV
D
déchargement : G
q = constante ^ ^ ^
157
Une autre remarque concerne les intensités relatives des modules de chargement et de
déchargement. Pour éviter la production d'énergie pendant les cycles de chargement, les
conditions nécessaires sont :
Kd>Ke>0
(4.92);
V
Gd>Gc>0
dW=ai}d£y (4.93)
Dans le cas d'un matériau hypoélastique et isotrope, le travail incrémental peut être
exprimé en fonction des paramètres mécaniques et de l'état de contraintes. La relation de
comportement hypoélastique s'écrit :
d£ä=—dGs~doäbä (4.95)
158
„. 2(1+v) , 3(1-2v) ,
q( + (4.96)
\E ^ E P P
Pour que le travail incrémental change de signe, il faut que les produits (q dq) ou/et
(p dp) changent de signe. Si l'on suppose que le coefficient de Poisson ne dépend pas de l'état
des contraintes, il est possible d'étudier les variations de dW dans un plan (p, q).
9(l-2v)
dW=l^±p-[qdq+apdp] avec a=- (4.97)
2(l+v)
Alors, pour tout point M de coordonnées (p0, q0), la condition dW = 0 met en évidence
une droite de pente (-a p0 / q0) qui partage le plan (p, q) en deux demi-plans. Tous les chemins
situés au-dessus de cette droite sont des chemins en chargement et tous les chemins situés au-
dessous sont en déchargement (figure 4.35).
q'
•_ dw>0
dw<0
0 *?
Figure 4.35 - Zone de déchargement dans le plan (p, q) pour deux points de contraintes
M et M'.
Ainsi, selon que le signe du travail incrémental est positif ou négatif, le module d" Young
a une valeur différente (cas de iliypoéiasticité linéaire) ou une expression différente, fonction
de l'état de contraintes (cas de l'hypoélasticité non linéaire) (Wong et Duncan, 1974 ; Desaï et
Siriwardane, 1984). D est donc intéressant d'étudier les variations de ces quantités en chaque
point d'intégration d'une modélisation en élémentsfinis,afin de distinguer les zones potentielles
de déchargement. Une telle analyse est développée dans la section 4.8.
159
4.6.3 - Comportement élastoplastique et modélisation du déchargement
il y a chargement si : F(G¡¡,k)=dF(Gij,k)=0 et
dF
-—d<5i} >0
il y a déchargement si F(Gijtk) =0 et
ñd°«<°
dF
il y a chargement neutre si F(ov*)=0 et dfo\, = 0
(4.98)
ÔF
^
/MV\
/
a / Zone en chargement
/ plastique
/F=O
Figure 4.36 - Cas d'un chargement plastique dans l'espace des contraintes.
160
A l'intérieur du domaine élastique, la déformation plastique est nulle ou n'évolue pas
(de,? =0). La définition "hypoélastique" du chargement peut s'appliquer et des points peuvent
être en chargement élastique (dW' >0) ou en déchargement élastique (dWe <0) (figure 4.37).
dG
dW=dWe+dWp^dWe+dk^-GiJ (4.100)
9 G,,
La convention de signe sur les contraintes est celle de la mécanique des sols : les
compressions sont positives. Pour une loi d'écoulement associée (q> = y) et une cohésion nulle,
le travail incrémental total est égal au travail incrémental élastique quel que soit le chemin de
contraintes.
Ce cas particulier montre bien qu'il n'y a pas de relation entre les notions de
"chargement hypoélastique" et de "chargement élastoplastique", chaque notion étant liée à un
type de comportement. Toutefois, il est possible de construire une loi de comportement
élastoplastique capable de représenter les courbes expérimentales (figure 4.1) et qui permettrait
de distinguer les zones de comportement dans un massif de sol : une zone en chargement
plastique, une zone en chargement élastique, une zone en déchargement élastique et une zone
en rechargement élastique.
161
Par exemple, si H est le module d'écrouissage, si Efi et Ed sont les modules au
chargement et au déchargement élastiques, alors le module tangent E, vaut soit E^, soit E^,
définis par :
selon la direction de l'incrément de contraintes dans l'espace (figure 4.37). Le module initial en
chargement Ec est donc différent de celui en déchargement. Pour les lois de comportement
usuelles, les modules Ed et Er sont souvent confondus. Comme pour rhypoélasticité, on peut
étudier de manière approchée les zones potentiellement en chargement et en déchargement
élastiques dans les ouvrages, sans exprimer complètement ces lois de comportement.
Deux remarques importantes peuvent être faites sur la réponse des modèles
élastoplastiques parfaits à un essai triaxial. Premièrement, la phase plastique est équivalente à
l'état de rupture. Les résultats des essais triaxiaux montrent qu'avant ce stade des déformations
irréversibles se produisent. Evidemment, un comportement élastique linéaire isotrope ne peut
pas décrire ce phénomène. Deuxièmement, même après l'état plastique, lors d'un
déchargement, le chemin suivi par le modèle est identique à celui du chargement initial (figure
4.38).
Gl-03
àk
A
/
ÁE
Z1
* ß 2 c cos <p + (0i + o 3 ) sin «p
/
/ 1f -> £
0
Figure 4.38 - Comportement élastoplastique parfait dans un essai triaxial avec un cycle
de déchargement-rechargement.
Pour remédier à ces deux inconvénients, nous proposons, dans un cadre très simple
basé sur les paragraphes précédents, d'imposer des chemins différents en chargement et en
déchargement élastique (le chemin en rechargement élastique est confondu avec celui du
déchargement élastique) (figure 4.39). Le coefficient de Poisson est supposé indépendant du
chemin de contraintes suivi. H reste à vérifier si cette modification peut apporter une
amélioration à la modélisation d'un ouvrage réel. Nous étudions ceci dans la partie 4.10.
162
Oi-Ch
ài
Ái
/
ÁE /
c
n 2 c eos <p + (ai + o 3 ) sin q>
/fi /
/ V e
0 -• i
Figure 4.39 - Comportement élastoplastique parfait dans un essai triaxial avec les
modules élastiques différents en chargement et en déchargement
Le code de calcul par élément finis CESAR-LCPC permet de résoudre, entre autres,
des problèmes de mécanique statique. Quelques lois de comportement adaptées à divers types
de matériaux (sols, bétons, roches et métaux) ont été introduites dans le module d'exécution
MCNL (Mécanique en Comportement Non Linéaire). Les lois de comportement considérées
sont de type élastoplastique parfait, élastoplastique avec écrouissage isotrope ou de type
élastique non linéaire.
D'une manière générale, les sous-programmes de CESAR peuvent être classés selon
trois niveaux de programmation distincts :
- un niveau global, qui est spécifique à l'ensemble du maillage et qui correspond à une étape
dans un algorithme de résolution d'un problème de mécanique ou de diffusion ; ce niveau est
indépendant du type d'élémentfini;
- un niveau élémentaire, qui dépend de la nature et du type des élémentsfinis; c'est le niveau
de calcul et d'assemblage pour un élémentfini;
- un niveau local, qui caractérise le calcul en un point matériel, représenté par un noeud ou par
un point d'intégration interne à l'élément fini. Ce niveau est, en général, indépendant de la
nature et du type des élémentsfinis.C'est le niveau de l'application de la loi de comportement
pour la détermination du champ de contraintes et pour l'actualisation de toutes les quantités
163
non linéaires à partir d'un accroissement du champ de déformations et de l'histoire des
sollicitations.
Au cours d'un essai oedométrique, deux des contraintes principales restent égales,
tandis que la contrainte principale majeure croît de façon monotone en chargement et décroît
de la même façon en déchargement. A chaque instant de chargement, les conditions de l'essai
se traduisent par les équations d<si3 =(dülydo3fdc3) et d£() =(¿¿£¡,0,0).
Le modèle de Von Mises se caractérise par une élasticité linéaire de Hooke (E, v) et
une surface de charge associée F(o?¡j) = 0(0^) telle que :
F{as)=Jj¿q¿)-k<>0 (4.103)
avec : J i 2 ( 0 y ) = - J — —— et
k un paramètre de la loi de
comportement.
Dans la phase élastique en chargement, les conditions de l'essai conduisent aux relations
suivantes :
164
b, t,
d£¡=-~ da.+^-do3 (4.105)
E E
Or de.3=d£¡=Q
Par conséquent :
¿C3=_X_jai (4.106)
et donc :
(l+v)(l-2v)
1 l
E(l-v)
Si l'état initial est tel que les contraintes et les déformations sont nulles (courbe de
chargement vierge), et si E et v sont constants, les équations ci-dessus peuvent être écrites en
déformations et contraintes totales.
La limite d'élasticité, c'est à dire le point L de la figure 4.40, est définie à l'aide du
critère de plasticité \al - G3\=kj3 .Ce critère et l'équation c 3 = -o*! entraînent les relations
suivantes :
(4109)
Ëi-ik^-ï"^
Pour un essai oedométrique, les expressions ci-dessus se simplifient :
dF = 1 (g!-q 3 ) BF = BF = -1 (g 1 -q 3 )
(4.110)
8<jj V3 ¡^1-^3! 9^2 3a 3 2V3 ¡Oi-o3¡
(kx=dz[+2dzl (4.112)
165
Par ailleurs :
3(1-2v) , 1 ,
(4.114)
dz, = —- -da, =—do,
1 l
E K l
Supposons que le point M est le pointfinalen chargement. Si maintenant, à partir de ce
point, on diminue la contrainte Ox (déchargement) jusqu'au point final N, pour que le
comportement en déchargement soit plastique, l'état des contraintes doit être tel que
\o1-oi\~k'j3.
(\-2v\, N M
(of-af ) + kV3>0 (4.118)
v 1-v
donc :
oN-oN l-2v
(of-cf ) + kV3<kVI (4.119)
ri 3 1-v
l 1-v ( o f - a f ) + W3<0,
(4.120)
1 2v
N N ~ V ^ . N _M
(of-af)-W3 = W3 (4.121)
v l-v ,
l-2v
(af-af) = 2Wïi^==2cÍ (4.122)
166
Si maintenant, à partir du point M, on diminue totalement la contrainte o,
(déchargement) jusqu'au pointfinalN (oy = 0), deux cas peuvent être distingués :
C'est la position du point M qui différencie ces deux cas (figure 4.40).
On voit que :
167
A, - g + v ) q - 2 v K - i A„ (4.123)
&c — Aa,=—Acr,
1 l
Eca-v) Bc '
(l+v)(l-2v). 1 . (4.124)
Ae = v¿i ¿Aa,=—A a,
1 l
Ed(l-v) Bd !
La simulation d'un essai oedométrique en élément finis est effectuée en déformation
axisymétrique. On considère un quart de î'éprouvette, représenté par un élément quadrilatère à
8 noeuds (figure 4.41).
(0,1) 7 6 5 (M)
1 8 4' 1
1 2 3
(0,0). .(1,0)
u = 0 aux noeuds 1, 3, 4, 5, 7 et 8 ;
v = 0 aux noeuds 1, 2, 3.
Le chargement est constitué par une pression verticale uniformément répartie sur les
noeuds 5, 6 et 7. Le chargement est appliqué en plusieurs incréments.
Les paramètres figurant dans le tableau 4.11 sont choisis pour cet exemple.
of = 60 kPa et ef = 0,277776 %.
168
Dans les deux exemples 1 et 3, la contrainte axiale a¡ est augmentée jusqu'à 100 kPa
(of <100JfcPa<2cTjL) avant un déchargement total tandis que, dans les exemples 2 et 4, elle
atteint 150 kPa (2af <150kPa) avant le déchargement. Dans les exemples 1 et 2, le module
en chargement E c est égal à celui en déchargement Ed, tandis que, dans les exemples 3 et 4,
h,¿ zïzc.
e Lae0
O + V)(l-2v)^,
+ 0) (4.125)
E c (l-v)
eM=eL + 3 ( i z M ( a M _ a L ) (4.126)
E
E R =e M + (l + V)0-2v) (q R_ g M ) (4.127)
E d (l-v)
£N=eR + 3(lZ2v)(oN_0R) (4.128)
169
Des calculs analytiques et des calculs en éléments finis conduisent à des résultats
identiques : ceci montre que la programmation est correcte.
On note aussi qu'au contraire des résultats des essais oedométriques, dans lesquels les
déformations axiales atteignent une limite avec l'augmentation du chargement, dans le modèle
de Von Mises (ou en général tous les modèles élastoplastiques parfaits) la déformation axiale
augmente continûment avec l'augmentation du chargement.
Afin d'illustrer les considérations théoriques précédentes, on étudie l'étendue des zones
en déchargement dans un milieu homogène. Cette étude est menée à l'aide du programme de
calcul en élémentsfinisCESAR-LCPC.
Pour cette étude on considère le sable de Karlsruhe. Avant l'excavation, le massif de sol
est en équilibre sous l'action de la force de gravité. L'état initial des contraintes G0 est supposé
170
d'origine géostatique avec y = 16,5 kN/m3, K^ = 0,34 et la configuration initiale est non-
déformée (EQ = 0). La hauteurfinalede la fouille est égale à 1,25m et sa largeur vaut 10m. Le
calcul est réalisé dans l'hypothèse des déformations planes. Le maillage est constitué de 533
noeuds et de 160 éléments quadrilatéraux à huit noeuds (figure 4.43).
4c
~Fr
H = 2 z0 = YjK¡
H
YHJK;
(a) (b)
2c
z0 = (4.130)
171
la contrainte crh est nulle. A une profondeur supérieure à ZQ, la pression contre le mur est
négative, à condition qu'aucunefissurene s'ouvre entre le mur et la partie supérieure du sol. La
poussée des terres contre le mur vaut :
Ac (4)(2,35) (4.133)
lh = = î,27m
Y VÎT (16,5) tg (45-41,6/2)
chargement déchargement
élastique (élastique)
dW>0 dW<0
172
Pour un calcul élastique linéaire, la zone de sol en déchargement s'étend sous la fouille
sur une distance importante dans le massif non excavé. Cette étendue dépend faiblement du
coefficient de Poisson et du coefficient de poussée des terres au repos. La zone en chargement
est située derrière la face verticale de la fouille (figure 4.45).
Pour le deuxième exemple le massif de sol obéit à la loi de comportement élastique non
linéaire de Wong et Duncan. Les paramètres du modèle (K^ = 237,2,Rf = 0,785, n = 0,88, A =
0,354, B = 0,01 et d = 6,83) ont été déduits des essais triaxiaux réalisés sur le sable de
Karlsruhe. Le paramètre du module en déchargement E^ = 1,5 K,, = 355,8 a été choisi pour cet
exemple. Les zones en chargement, en déchargement et en rechargement sont données sur la
figure 4.46.
W=W
" "max
w<w—
W<W
" "max
"max
173
Figure 4.46 - Zones en chargement, en déchargement et en rechargement pour une
excavation dans un milieu élastique non linéaire de Wong et Duncan.
4.8.4 - Cas d'une modélisation avec une loi de comportement élastoplastique parfait
w^w^ W =W w ^ w< w
' max " "max
dF , _ dF j _
- da^X) a <0 de - <0
3a/ ' a«, lJ
174
Figure 4.47 - Zones en chargement (élastique et élastopiastique), en déchargement et en
rechargement pour une excavation dans un milieu élastopiastique parfait avec le critère
de Mohr-Coulomb.
Enfin, le quatrième exemple consiste en une excavation dans un massif de sol qui obéit
au modèle élastopiastique de Nova (M= 1,285, l = 0,00889, B0 = 0,00126, L0 = 0,00416, u =
0,973, D = 0,432, m?= 0,745). Par souci de simplicité, dans le code de calcul par élément finis
CESAR-LCPC, la partie élastique du modèle de Nova a été linéarisée et remplacée par une
élasticité linéaire de Hooke (E = 45000 kPa, v = 0,25). Les zones en chargement (élastique et
élastopiastique), en déchargement et en rechargement sont données sur lafigure4.48.
àF A dF j
- de, *
175
Figure 4.4S - Zones era chargement (élastique et élastoplastique), en déchargement et en
rechargement pour une excavation dans un milieu élastoplastique de Nova.
Mais, quoi qu'il se passe loin de la fouille et dans la profondeur, c'est le comportement
des éléments situés autour de l'excavation qui influe sur les mouvements dans ces régions.
L'ensemble de ces modèles montre que la zone située derrière la face verticale est en
chargement.
176
4.9 - Réponse des lois de comportement aux mouvements autour d'une excavation
non soutenue
Figure 4,49 - Mouvements d'un point situé au coin de l'excavation et à la surface du sol
en fonction des phases successives.
177
Coupe AB (m)
-2Q 1 2 3
-s °W
S 4-f
6+
8
10
12
14 +
16
¡Î
0,25
S 0,5 Mohr-Coulomb
u
Duncan
m
0,75 Nova
1,25
2 3
Coupe CD (m)
178
Coupe AB (m)
a
Ü
CQ
-® Mohr-Coulomb
-* Duncan
~® Now
2 3
Coupe CD (m)
179
Au point B, on observe des mouvements très différents en direction et en ordre de
grandeur pour ces différents modèles. Dans la modélisation avec le modèle de Mohr-Coulomb,
la zone plastique est située autour du point C (figure 4.43) et le point B reste élastique. La
réponse pour le point B reste toujours un soulèvement dans la direction verticale et un
mouvement horizontal qui, au départ, a tendance à s'éloigner de l'excavation et par la suite à
s'approcher de l'excavation (figure 4.49). En revanche, les modèles de Wong et Duncan et de
Nova avec une réponse non linéaire en chargement montrent un tassement et un déplacement
vers la fouille (figure 4.49).
Afin de mieux comparer les formes des mouvements autour de l'excavation, nous avons
présenté les courbes normalisées de ces mouvements sur la figure 4.51. Les valeurs
normalisées du tassement, du déplacement horizontal vers la fouille et du soulèvement du fond
de fouille ainsi obtenues sont définis respectivement comme les rapports : valeur du tassement /
valeur maximale du tassement du modèle, valeur du déplacement horizontal / valeur maximale
du déplacement horizontal du modèle et valeur du soulèvement / valeur maximale du
soulèvement du modèle.
Les courbes normalisées des tassements (figure 4.51) montrent que la réponse du
modèle de Mohr-Coulomb est un soulèvement à la surface du sol tandis que la réponse des
modèles de Wong et Duncan et de Nova est un tassement.
Les courbes des soulèvements normalisés sont très similaires (figure 4.51).
Confrontés à certains problèmes dans la modélisation d'une excavation tels que les
mouvements verticaux à la surface du soi, des chercheurs ont tenté d'améliorer le modèle de
Mohr-Coulomb. L'expérience montre que larigiditédu sol augmente avec la profondeur. Cette
180
Observation a amené certains chercheurs à choisir un module élastique linéaire fonction de la
profondeur.
-0,4 -i
•• Elastique linéaire
-0,3 -
""• Mohr-Coulomb
(E=cte)
-0,2 •
-* Mohr-Coulomb
(Ec<Ed)
-0,1 - ~° Mohr-Coulomb
(E=f(z))
-0,1 -0,08 -0,06 -0,04 -o5>\^ (i 0,02
i — 1 h 1 1 -0> l -H
181
Coupe AB (m)
"M T
•g -0,3
§ -0,2}
-0,1
0
F 0,1 *
0,2
•*• Molir-Couîomb
S,
(E==cte)
u
m
~* Mohr-Coulomb
(Ec<Ed)
-° Mohr-Coulomb
(E=f(z))
1,25 -1-
1,4 T
1,2
1+
0,8
0,6
0,4
0,2 f
0
0 2 3
Coupe CD (m)
Figure 4.53 - Effet du module d'élasticité sur les mouvements autour de l'excavation.
182
La figure 4.52 présente les mouvements du point B situé à la surface du sol (figure
4.43) en fonction de la progression de l'excavation. On observe que le soulèvement à la surface
diminue avec la réduction du module d*Young (calculs 3 et 4). Pour sa part, le déplacement
vers l'excavation est plus grand lorsque larigiditéen chargement est plus faible (calcul 3).
Les calculs 3 et 4 peuvent seulement jusqu'à un certain point améliorer les résultats,
mais ces améliorations ne sont pas vraiment significatives par rapport à celles que peut
apporter la non linéarité des modèles en chargement. Ces différentes considérations n'ont pas
réussi à fournir aux modèles de type "élastique linéaire-plastique parfait" la capacité de
modéliser le tassement à la surface du sol.
4.11 - Conclusions
Pour cette étude, les modèles "élastique linéaire", "élastique non-linéaire de Wong et
Duncan", "éîastoplastique parfait avec le critère de Mohr-Coulomb" et "élastoplastique avec
écrouissage isotrope de Nova" ont été examinés.
Après avoir étudié la réponse de ces modèles dans le cas d'une éprouvette de sol, nous
avons analysé l'étendue des zones en chargement(s)-déchargement pour une excavation dans
un milieu homogène.
Les résultats ont mis en évidence que la zone derrière la face verticale est en
chargement et que la zone située au-dessous de la fouille est en déchargement. C'est donc la
réponse en chargement qui gouverne les mouvements derrière la face verticale de l'excavation
et c'est la réponse en déchargement qui gouverne les soulèvements au fond de la fouille.
Les résultats des analyses sur les mouvements autour d'une excavation montrent que la
non linéarité de la partie en chargement des modèles joue un rôle important dans la simulation
de ces mouvements. La réponse d'un modèle élastoplastique avec critère de Mohr-Coulomb en
termes de mouvements à la surface est très influencée par la partie élastique de ce modèle, car
la plastification des éléments autour de l'excavation commence et se développe au coin du fond
183
de la fouille et c'est la partie élastique linéaire en chargement du modèle qui répond aux
mouvements dans le massif du sol et en surface. La prise en compte d'un module élastique
variable en fonction de la profondeur ou de deux modules élastiques différents en chargement
et en déchargement n'apporte pas d'amélioration notable pour la modélisation des mouvements
autour d'une excavation.
184
Chapitre 5
5.1 - Introduction
185
4 »actions doubl« PUS
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V//;;;;M>À//;AWW/SM ^y -5,5 m
(b)
Figure 5,1 - Présentation de l'expérimentation : (a) vue en plan ; (b) profil transversal.
186
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T32 inefin omette*
-3m„ TÎÎ
0,8 m
^-5 m
jmniminiiiniiMii ml
s-S.5m
a-6 m
• Jauges de déformation (DMS) pour la mesure des forces dans les butons
Figure 5.2 - Dispositif de mesure : (a) vue en plan ; (b) profil transversai.
187
L'exécution de l'ouvrage a comporté les étapes suivantes :
La figure 5.3 représente l'ensemble des résultats de ces prévisions. On peut constater
une grande dispersion des résultats obtenus, non seulement d'une méthode de calcul à l'autre
mais aussi, pour une méthode particulière, d'une modélisation à une autre. Ces dispersions
proviennent pour une large part de la manière dont chaque participant a déterminé ses
paramètres de calcul.
Par la suite, dans le but d'améliorer leurs modélisations et de se rapprocher mieux des
résultats expérimentaux, certains participants ont effectué d'autres séries de calculs, avec de
nouveaux paramètres. Une série d'analyses effectuées par Josseaume et al. (1994), tout en
restant scrupuleusement dans les règles proposées par le LCPC pour la détermination des
paramètres de la méthode de calcul aux modules de réaction, est présentée sur lafigure5.5.
188
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195
5.3 - Caractéristiques du massif de soi et modélisation
Des essais en laboratoire et in situ ont été réalisés pour la détermination des propriétés
mécaniques du sol.
Les échantillons ont été prélevés entre les profondeurs de 1 à 4m. Les analyses sur ces
échantillons ont indiqué la présence d'une couche de sable fin à moyen avec des passages de
sable graveleux. Le sable de densité relative de 0,584, peut être classé comme un sable
moyennement dense à dense. Le tableau 5.2 regroupe les principales caractéristiques du sol.
Six essais triaxiaux de compression axisymétrique drainés avec trois valeurs de pression
de confinement (a3) de 100, 200 et 300 kPa ont été effectués sur des échantillons reconstitués.
Un essai triaxial en compression isotrope a été également effectué. Il est à noter que cet
essai est le seul qui comporte un cycle de chargement-déchargement-rechargement.
196
Les autres paramètres du modèle ont été déterminés à partir des résultats des essais
triaxiaux de compression axisymétrique drainés et à l'aide de calages successifs avec le logiciel
de simulation LOIS-LCPC (Mestat, 1992). La méthodologie de la détermination et de
l'ajustement des paramètres a été présentée en détails dans le chapitre 4. Les valeurs des
paramètres sont données dans le tableau 5.3.
Tableau 5.3 Valeurs des paramètres du modèle de Nova pour la couche de sable
au-dessus de la nappe phréatique
M l B„ L0 ]i D m
1,285 0,00889 0,00126 0,00416 0,973 0,432 0,745
Par souci de simplicité et de réduction des temps de calcul, dans le code de calcul par
élément finis CESAR-LCPC, la partie élastique non linéaire du modèle de Nova a été
remplacée par une élasticité linéaire de Hooke. Le module élastique choisi pour le sable de
Karlsruhe est la valeur moyenne déduite des deux essais de plaque en déchargement soit
E = 45000 kPa. Le coefficient de Poisson v = 0,25 a été déterminé par moyenne à partir de six
essais triaxiaux.
Le coefficient de poussée des terres au repos K^ = 0,34 est calculé à partir de la relation
de Jaky (1944) :
Le massif de sol est modélisé avec des éléments quadrilatéraux à huit noeuds. Cinq
groupes d'éléments de sol sont considérés : trois groupes à excaver par étapes, un groupe
correspondant au sol non excavé situé au-dessus de la nappe phréatique et un dernier
représentant le sol sous la nappe phréatique (figure 5.6).
197
Comme, dans ce projet, deux types derideauxde palplanches sont considérés (le rideau
expérimental et le rideau de soutènement), il faut modéliser les deux. Par souci de simplicité
l'expérimentation a été modélisée en déformation plane.
Le comportement des rideaux est supposé élastique linéaire isotrope. Les rideaux de
palplanches sont également représentés avec des éléments de massif. Comme il a été montré au
chapitre 2, la modélisation en éléments de massif se fait en imposant la conservation de la
rigidité enflexion(El) et de la rigidité axiale (EA) du rideau. Cette conservation se traduit par
les deux équations :
E rideau*rideau~Eeq. ,~ Ejjdeau^•ûàeau~^'eq.*eq.
Type de rideau E
rideau (kPa) Iridaau ( C m 4 ) Arid«« ( cm2 ) E«,. (kPa) teq. (cm)
KPUPPKDVT 210 000 000 968 106 24 393 600 10
ARBED PU 8 210 000 000 11610 116 6 823 837 35
L'interface entre les rideaux de palplanches et le sol est modélisée par des éléments de
massif de 0,5cm d'épaisseur, dont le comportement est représenté par un critère orienté, de
caractéristiques q> = 20°, c = 0 kPa, \|i = 0°. Plusieurs groupes d'éléments d'interfaces sont mis
en place le long du contact rideau - éléments de massif de sol et, au moment de la désactivation
d'un groupe d'élément correspondant à une couche de soi à excaver, le groupe d'éléments
d'interface adjacent est aussi désactivé.
Le calcul est fait suivant les phases qui simulent les différentes étapes d'exécution :
Dans la première, troisième et quatrième phases, l'excavation est simulée comme décrite
dans le chapitre 3.
Le préchargement du buton est modéîisé pendant la deuxième phase, par une force
nodale de 4,5 kN appliquée aux deux extrémités d'un élément de barre (E = 2,1.108 fcPa,
A = 0,02 m2) représentant le buton à la profondeur de 1,25m.
Le chargement appliqué en surface à la phase cinq est modéîisé par une pression
uniformément répartie de 10 kPa, sur une zone située entre 1 et 5m derrière la tête du rideau
expérimental.
198
Le déchargement du buton est modélisé par la deactivation de l'élément de barre et
l'application d'une force nodale équivalente à la force calculée à la phase précédente dans le
buton mais dans la direction opposée.
20 m 4m 20 m
ii-O u-0
... _ ^
:fe=^:r
IpifSS
v=0
k
199
5.5 - Comparaison entre les résultats numériques et expérimentaux
Les résultats des calculs des différentes phases sont comparés avec les mesures in situ
sur lesfigures5.8 à 5.13. La position des coupes suivant lesquelles on a étudié les variations a
été présentée sur lafigure5.6.
Les valeurs estimées des forces dans le buton sont inférieures aux valeurs mesurées sur
le site (tableau 5.6). L'erreur relative commise dans les différentes phases est aussi indiquée
dans le tableau 5.6.
Tableau 5.6 - Comparaison des forces dans le buton
200
Tableau 5.8 - Comparaison des mouvements verticaux du rideau de palpianches
(le déplacement vertical vers le bas est compté positivement)
201
Coupe AB (m)
4 5
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Coupe AB (m)
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Coupe AB (m)
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204
Figure 5.11 - Comparaison entre les résultats numériques et expérimentaux
Phase 4 : excavation jusqu'à une profondeur de 5m.
205
Coupe AB (m)
2 3
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206
Coupe AB (m)
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+ 5,75
l 6
207
Les résultats expérimentaux, même avant la mise en place des butons, montrent une
valeur importante de pression des terres à deux mètres de profondeur, ce qui ne peut pas être
retrouvé dans une modélisation où la pression des terres a été déterminée à partir du coefficient
de poussée des terres au repos KQ = 0,34.
Les valeurs des pressions des terres calculées dans les deux premières phases sont
différentes des valeurs expérimentales. Mais, d'après le rapport d'expérimentation, il existe
quelques incertitudes concernant la mise en place des capteurs de pression et il est probable
qu'un vide s'est maintenu entre le soi et ces appareils de mesure.
Les profils des pressions de butée des terres dans les phases suivantes sont proches de
ceux de l'expérience, mais ceux des pressions de poussée sont moins satisfaisants.
Deux séries d'essais in situ ont été réalisées sur le site de Karlsruhe pour déterminer la
valeur de la cohésion capillaire. Les résultats obtenus ont conduit à des valeurs de la cohésion
capillaire comprises entre 2,7 et 4,0 kPa. Compte tenu de cette cohésion capillaire et des
résultats obtenus dans le chapitre 4 avec les essais triaxiaux, nous avons choisi les paramètres
indiqués dans le tableau 5.11 pour la modélisation du massif de sol situé au-dessus de la nappe
phréatique. Le modèle élastoplastique parfait avec critère de Mohr-Coulomb est non associé et
le module d'Young choisi pour cette couche est la moyenne des modules en chargement
déduits des deux essais de plaque, soit E = 30000 kPa.
Le massif du sol en dessous de la nappe a les mêmes caractéristiques que dans le cas
précédent (tableau 5.4).
Les valeurs des paramètres des deuxrideauxde palplanches, du buton et des éléments
d'interfaces sont également identiques à celles utilisées dans l'analyse avec le modèle de Nova.
208
L'usage d'un modèle élastique linéaire est dangereux pour la modélisation d'une fouille
excavée dans des terrains plastiques, car il sous-estime les efforts imposés à la paroi et aux
butons. Dans le but de connaître le rôle de la partie élastique linéaire du modèle Mohr-
Coulomb, nous avons réalisé une troisième modélisation avec une loi élastique linéaire, en
supposant que le sol a les caractéristiques suivantes :
Les résultats des calculs sont comparés aux mesures sur les figures 5.14 à 5.19. La
position des coupes est indiquée, sur lafigure5.6.
Les valeurs estimées des forces dans le buton sont comparées dans le tableau 5.12 aux
valeurs mesurées sur le site. On constate que les réponses des deux modèles sont proches mais
inférieures aux mesures. Ceci est dû probablement à la sous-estimation de la rigidité du buton.
Pour l'excavation jusqu'à la profondeur 4m, lorsqu'une zone importante de sol devient
plastique, la réponse du modèle de Mohr-Coulomb est proche de celle du modèle de Nova et
des mesures. Ensuite, pour l'excavation jusqu'à la profondeur de 5m, la réponse du modèle de
Mohr-Coulomb est supérieure à celle du modèle de Nova et aux mesures. Le modèle de Mohr-
Coulomb est donc moins performant pour cette nouvelle excavation.
Enfin, en comparant les profils de déformé de rideau dans les trois phases successives
d'excavation, on aperçoit un changement très brutal dans la réponse du modèle de Mohr-
Coulomb. Dans la sixième phase, le modèle de Mohr-Coulomb surestime grandement les
déplacements latéraux du rideau.
209
Coupe AB (m)
Expérience
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210
Coupe AB (m)
Expérience
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211
Coupe AB (m)
Expérience
-®-— Nova
-* Mohr-Couiomb
-® Elasticité linéaire
< <
212
Figure 5.17 - Comparaison entre les mesures et les résultats numériques
des modèles de Nova, de Mohr-Coulomb, d'élasticité linéaire
Phase 4 : excavation jusqu'à une profondeur de 5m.
213
Figure 5.18 - Comparaison entre les mesures et les résultats numériques
des modèles de Nova, de Mohr-Coulomb, d'élasticité linéaire
Phase 5 : application d'une surcharge en surface derrière le rideau.
214
Expérience
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2
216
5.6.3 - Deplacement vertical durideaude palplanches
Le tableau 5.13 compare les mouvements verticaux du rideau de palplanches. On voit
que les réponses des modèles de Nova et de Mohr-Coulomb sont proches et, à l'exception de la
cinquième phase où l'on applique une surcharge en surface, les modèles présentent toujours un
soulèvement du rideaux,. On rappelle que le massif de sol autour du pied dans les deux
modélisations est décrit par le même modèle. Les éléments de massif autour du pied du rideau
sont en déchargement et leurs mouvements vers le haut entraînent le soulèvement du rideau de
palplanches.
217
Tableau 5.14 - Comparaison des momentsfléchissantsmaximaux et minimaux
Rappelons que dans cette analyse, pour la couche du sol située au-dessus de la nappe,
le module élastique du modèle de Mohr-Couîomb et de l'élasticité linéaire est de 30000 IdPa et
celui du modèle de Nova de 45000 kPa. Par ailleurs, le module élastique de la couche de sol
située en dessous de la nappe phréatique pour les trois modélisations est égal à 45000 kPa.
Puisque îa rigidité en déchargement du modèle de Nova est plus élevée que celle des
modèles de Mohr-Coulomb et d'élasticité linéaire, la réponse de ce modèle au soulèvement est
plus petite. Pour une excavation à la profondeur de 5m, où l'on s'approche de la couche de sol
située en dessous de la nappe phréatique, c'est le modèle correspondant à cette couche qui
gouverne le soulèvement au fond de fouille et c'est pourquoi on trouve des soulèvements
similaires pour ces trois modèles.
218
5.7 - Conclusions
219
Conclusions générales
Nous avons rassemblé dans le premier chapitre les résultats de mesures de mouvements
associés à la construction de différents types de soutènements dans divers types de sois afin de
disposer de données expérimentales pour vérifier la cinématique du mouvement et les ordres de
grandeur de ces mouvements dans les calculs analytiques, et notamment dans les calculs en
éléments finis.
Après une étude bibliographique sur la modélisation par éléments finis de l'excavation
d'un massif de sol, nous avons présenté dans le deuxième chapitre les techniques disponibles
pour modéliser le comportement des ouvrages de soutènement. Cette étude a montré les effets
des différents paramètres du sol, du système de soutènement et du modèle, lors de la
simulation d'une excavation.
L'étude bibliographique du chapitre trois, sur la modélisation par éléments finis des
excavations, nous a conduit à retenir la méthode de Borja et al. (1989) pour la modélisation en
élément finis des problèmes d'excavations. Cette méthode permet de modéliser une excavation
par étapes dans un milieu éîastoplastique aussi bien que dans un milieu élastique et ceci
indépendamment du nombre d'étapes de calcul.
Cette méthode a été programmée dans le code de calcul par élément finis CESAR-
LCPC.
La convergence des calculs est très rapide, même dans le cas où une zone importante
du massif non excavé est devenue plastique.
220
Pour cette étude, les modèles "élastique linéaire", "élastique non-linéaire de Wong et
Duncan", "élastoplastique parfait avec le critère de Mohr-Coulomb" et "éîastoplastique avec
écrouissage isotrope de Nova" ont été examinés.
Après avoir étudié la réponse de ces modèles dans le cas d'une éprouvette de sol, nous
avons analysé l'étendue des zones en chargement(s)-déchargement pour une excavation dans
un milieu homogène.
Les résultats ont mis en évidence que la zone derrière la face verticale est en
chargement et que la zone située au-dessous de la fouille est en déchargement. C'est donc la
réponse en chargement qui gouverne les mouvements derrière la face verticale de l'excavation
et c'est la réponse en déchargement qui gouverne les soulèvements au fond de la fouille.
Les résultats des analyses sur les mouvements autour d'une excavation montrent que la
non linéarité de la partie en chargement des modèles joue un rôle important dans la simulation
de ces mouvements. La réponse de modèle élastoplastique avec critère de Mohr-Coulomb en
termes de mouvements à la surface est très influencée par la partie élastique de ce modèle, car
la plastification des éléments autour de l'excavation commence et se développe au coin du fond
de la fouille et c'est la partie élastique linéaire en chargement du modèle qui répond aux
mouvements dans le massif du sol et en surface. La prise en compte d'un module élastique
variable en fonction de la profondeur ou de deux modules élastiques différents en chargement
et en déchargement n'apporte pas d'amélioration notable pour la modélisation des mouvements
autour d'une excavation.
Dans le chapitre cinq, les résultats de plusieurs modélisations en élément finis d'une
expérimentation en vraie grandeur ont été présentés. Cette expérience consiste en une
excavation en plusieurs phases devant un rideau de palplanches butonné dans un milieu
sableux, qui a ensuite été chargé et amené à l'état limite par la diminution des forces dans les
butons.
221
Perspectives d'avenir
Le travail présenté dans ce mémoire n'est qu'une étape dans l'étude de la modélisation
du déchargement des sols. D nous semble qu'il pourrait être prolongé dans au moins trois
directions :
1) Nous n'avons pas traité les mouvements d'eau dans le massif de sol, bien que l'étude
des écoulements d'eau autour des excavations soit toujours un problème important. Dans le cas
où l'excavation est effectuée au-dessous de la nappe phréatique, l'écoulement de l'eau à travers
les faces latérales et le fond de fouille provoque une augmentation des contraintes effectives et
un tassement supplémentaire, par rapport à celui qui a été décrit dans le présent mémoire.
Mais même si le fond de fouule est situé au-dessus de la nappe phréatique, dans le cas
d'un massif de sol saturé, le problème des pressions d'eau reste important. L'excavation peut
notamment causer une augmentation des pressions interstitielles négatives.
3) Il pourrait être également intéressant d'étudier la réponse des différents types de lois
de comportement en chargement-déchargement pour d'autres exemples d'excavation, comme
les tunnels.
222
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