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2009 CLF 21965

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Analyse numérique du comportement d’assemblages

métalliques. Approche numérique et validation


expérimentale
Anis Abidelah

To cite this version:


Anis Abidelah. Analyse numérique du comportement d’assemblages métalliques. Approche
numérique et validation expérimentale. Mechanical engineering. Université Blaise Pascal -
Clermont-Ferrand II, 2009. French. <NNT : 2009CLF21965>. <tel-00725229>

HAL Id: tel-00725229


https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00725229
Submitted on 24 Aug 2012

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abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
N°DU : 1965 Année 2009 N°ED : 455
UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL – CLERMONT II

ECOLE DOCTORALE
SCIENCES POUR L’INGÉNIEUR DE CLERMONT-FERRAND

Thèse
Présentée par
ABIDELAH Anis
Ingénieur Génie Civil – U.S.T.O. – Algérie

Pour obtenir le grade de :


DOCTEUR D’UNIVERSITÉ
SPÉCIALITÉ : GÉNIE CIVIL

Analyse numérique du comportement d’assemblages métalliques


-Approche numérique et validation expérimentale-

Soutenue publiquement le 22/10/2009, devant le jury composé de :

Messieurs A. Khelil Rapporteur


M. Mimoune Rapporteur
J. Averseng Examinateur
J. Bujnak Examinateur
J.P. Muzeau Examinateur
A. Bouchaïr Directeur de thèse (France)
D. Kerdal Directeur de thèse (Algérie)

Thèse en co-tutelle préparée au Laboratoire de Mécanique et Ingénieries (Université Blaise


Pascal) et à la Faculté de Génie Civil (Université des Sciences et de la Technologie d’Oran)
Avant propos

Le travail de thèse présenté dans ce mémoire a été mené en cotutelle entre le Laboratoire de
Mécanique et Ingénieries de l’Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand) et la Faculté de Génie Civil
de l’Université des Science et de la technologie d'Oran (Algérie). Comme tout travail de recherche, il
fut instructif et passionnant, tout en étant constitué de tâches souvent ardues et décourageantes. Je
tiens donc à remercier les personnes qui m’ont apporté leur soutien et permis ainsi de mener à terme
ce travail.
Tout d’abord, je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance à M. Abdelhamid BOUCHAÏR,
Professeur à Polytech’Clermont-Ferrand et M. Djamel KERDAL, Professeur à l’Université des
Sciences et de la Technologie d'Oran (Algérie) qui m’ont fait l’honneur de diriger ce travail. Ils ont été
les personnes qui m’ont initié au travail de recherche. A travers nos discussions, souvent longues mais
toujours fructueuses, ils m’ont amené à avoir un regard critique sur un nombre de phénomènes, qui
paraissaient souvent être des évidences. Ce n’est qu’avec le recul qu’à présent je comprends que c’est
justement ce travail de réflexion qui est la base de tout savoir. Je tiens à leur assurer de mon profond
respect et sympathie.
Je tiens également à remercier M. Jean Pierre MUZEAU, Professeur à Polytech’Clermont-Ferrand,
d’avoir présidé mon jury de thèse.
Je remercie Monsieur Abdelouahab KHELIL Professeur à l’IUT Nancy Brabois et Monsieur Mostefa
MIMOUNE, Professeur à l’Université de Constantine (Algérie), pour avoir accepté de rapporter ce
travail. Je tiens à les remercier pour le temps qu’ils ont consacré à cette tâche ainsi que pour les
fructueuses remarques qui ont permis d’améliorer ce mémoire.
Je remercie Monsieur Julien AVERSENG, Maître de conférences à l’IUT de Nimes, pour sa
disponibilité, ses conseils et son soutien moral qu'il n’a cessé de m’apporter.
J’exprime aussi ma sincère reconnaissance à Monsieur Jan BUJNAK, Professeur et Recteur de
l’Université de Zilina, d’avoir accepté d’examiner ce travail.
Ma reconnaissance va plus généralement à l'ensemble des personnels techniques du Laboratoire de
Mécanique et Ingénieries (Hall d’essais Génie Civil), en mentionnant le rôle particulièrement actif au
plan technique de Messieurs Francisco, Jérôme et Philipe.
Je souhaite exprimer ma sympathie à toutes les personnes que j’ai côtoyées au LaMI ainsi qu’à
l’Université d'Oran, pour avoir, très agréablement rythmé ces années de thèse.
Enfin, je remercie mes parents, ma famille et mes proches pour leur soutien et leurs encouragements,
sans lesquels je n’aurais jamais pu arriver au bout de mes projets.

1
2
Résumé

Le travail présenté dans ce mémoire porte sur le comportement des assemblages métalliques
boulonnés avec platine d’about.
La première partie à caractère expérimentale, décrit deux séries d’essais sur des assemblages
métalliques avec platine d’about boulonnée sous chargement monotone réalisés au
Laboratoire de Mécanique et Ingénieries (LaMI), Université Blaise Pascal (Clermont-
Ferrand). Ces deux séries concernent des assemblages de type poteau-poutre ou poutre-poutre.
Au total huit types d’assemblages avec différentes configurations géométriques ont été testés
pour évaluer leur résistance, leur rigidité et leur capacité de rotation. Les paramètres étudiés
sont les caractéristiques dimensionnelles de la platine d’about (débordante ou non débordante)
et le renfort de la platine d’about. Les résultats obtenus ont permis de caractériser le
comportement non linéaire d’assemblages métalliques avec platines d’about boulonnées et
d'analyser la contribution de certaines composantes à la rotation globale.
La deuxième partie est consacrée au développement d'un modèle numérique tridimensionnel
non linéaire avec des éléments volumiques à 8 nœuds à l’aide du logiciel d’éléments finis
CAST3M. Le modèle permet de suivre le comportement réel des assemblages avec platine
d’about boulonnée jusqu’à la ruine. Il tient compte des non linéarités matérielles et
géométriques (contact, plasticité, grands déplacements). Pour valider le modèle numérique,
ses résultats sont comparés à ceux issus de l’expérimentation. Aussi, pour garder un aspect
applicatif au modèle développé, ses résultats sont confrontés aux formulations analytiques de
l’Eurocode 3. Le modèle a permis d’analyser l’évolution des champs de contraintes et de la
plasticité dans différentes zones de l’assemblage. Il a permis aussi de confirmer les
observations expérimentales concernant l’influence du raidisseur de platine sur le mécanisme
de transfert des efforts à travers son extrémité. Une étude paramétrique sur l'influence, de la
position des raidisseurs de la platine d’about et de la rigidité du poteau, sur le comportement
global de l'assemblage est effectuée.
Dans la troisième partie, l’influence de la flexion du boulon sur le comportement des tronçons
en té, qui représentent la zone tendue de l’assemblage, est analysée en utilisant un modèle
éléments finis 3D. Comme pour le modèle d’assemblages, celui développé pour les tronçons
en té tient compte des non linéarités matérielles et géométriques. Une étude paramétrique est
menée pour évaluer les effets de paramètres tels que la dimension du tronçon en té, la rigidité
de la rondelle, la position du boulon et l’épaisseur de la semelle sur le comportement des
tronçons en té et en particulier la flexion du boulon. Un regard particulier est porté à
l’influence du moment fléchissant sur le comportement du boulon, habituellement considéré
sollicité en traction seule.

Mots clés : Assemblage, Raidisseur, Semi-rigidité, Analyse non-linéaire, Modélisation


éléments finis, Tronçon en té, Boulon, Interaction M/N.

3
4
Abstract

The research presented in this thesis deals with the behaviour of steel bolted endplate
connections.
The first part, with experimental character, describes two series of tests on endplate
connections realized at the Laboratoire de Mécanique et Ingénierie (LaMI), Blaise Pascal
University (Clermont-Ferrand). These two series concern connections of beam-to-colum or
beam-to-beam types. Thus, eight specimens of connections, with various geometrical
configurations, were tested to estimate the resistance, the rigidity and the rotation capacity.
The studied parameters are the dimensional characteristics of the endplate (flush or extended)
and its reinforcement. The results obtained allowed the characterization of the nonlinear
behavior of bolted steel connections with endplates and the analysis of the contribution of
some components on the global rotation of the connection.
The second part is dedicated to the development of a non linear three-dimensional numerical
model using finite element software CAST3M. The model allows following the real behavior
of the endplate connection up to failure. It takes into account the material and geometrical non
linearity (contact, plasticity, large displacements). To validate the numerical model, its results
are compared with those from the experiment. So, to keep a practical aspect to the developed
model, its results are confronted with the analytical formulations of Eurocode 3. The model
allowed the analysis of the evolution of the stresses and the plasticity in various zones of the
connection. It confirmed the experimental observations concerning the influence of the
endplate stiffener on the mechanism of transfer of loads through its extremity. A parametric
study is done to analyze the influence of the position of the endplate stiffener and the column
stiffness on the global behavior of the connection.
In the third part, the influence of the bolt bending on the behavior of the T-stubs, which
represent the tension zone of the connection, is analyzed using a 3D finite elements model. As
for the model of the connections, the model developed for the T-stubs takes into account the
material and the geometrical non linearity. A parametrical study is done to estimate the effects
of parameters such as the dimension of the T-stub, the rigidity of the washer, the position of
the bolt and the thickness of the flange on the behavior of the T-stub and in particular the
bending of the bolt. A particular look is carried on the influence of the bending moment on
the behavior of the bolt, usually considered loaded only in tension.

Key words: Connection, Stiffener, Semi-rigidity, Non-linear analysis, Finite elements


modeling, T-stub model, Bolt, Interaction M/N.

5
6
Sommaire
Avant propos
Résumé
Abstract
Sommaire
Liste des figures 10 
Liste des tables 25 
Introduction générale 17 
Chapitre I : Etude bibliographique
1-  Introduction 25 
2-  Définitions 25 
3-  Configurations d'assemblages poutre-poteau 26 
3.1  Assemblages poutre-poteau par platine d'about 27 
3.2  Assemblage poteau-poutre par cornière d'âme et ou de semelle 28 
3.3  Assemblages de continuité de poutres ou de poteaux 28 
4-  Caractérisation du comportement des assemblages 29 
5-  Classification des assemblages métalliques 31 
5.1  Classification des assemblages en rigidité 31 
5.2  Classification des assemblages par la résistance 32 
5.3  Classification des assemblages par capacité de rotation 32 
6-  Modélisation des assemblages en vue de l’analyse globale des structures 33 
7-  Modélisation des courbes Moment-Rotation 34 
8-  Renforcement d’assemblages 35 
9-  Comportement d’assemblages par platine d'about boulonnée 37 
9.1  Etudes expérimentales des assemblages 38 
9.1.1  Assemblages non renforcés 38 
9.1.2  Assemblages renforcés par raidisseur de platine 42 
9.2  Modèles éléments finis 46 
9.2.1  Modélisation bidimensionnelle des assemblages 46 
9.2.2  Modélisation tridimensionnelle des assemblages 48 
9.3  Approche analytique de calcul des assemblages selon l’EC3 53 
9.3.1  Présentation de la méthode des composantes 53 
9.3.2  Identification des composantes 54 
9.3.3  Evaluation des caractéristiques des assemblages 56 
10-  Comportement de la zone tendue d’assemblage (tronçon en té) 61 
10.1  Fonctionnement du tronçon en té 61 
10.2  Modèle théorique du tronçon en té 62 

7
10.2.1  Résistance du tronçon en té 62 
10.2.2  Rigidité du tronçon en té 64 
10.2.3  Longueur efficace du tronçon en té 65 
10.3  Modélisation de la zone tendue d’un assemblage métallique 65 
11-  Conclusion 69 
Chapitre II - Etude expérimentale d’assemblages poteau-poutre et poutre-poutre
1-  Introduction 73 
2-  Assemblage poteau-poutre 73 
2.1  Description des assemblages 73 
2.2  Propriétés mécaniques des matériaux des essais 75 
2.3  Dispositif d’essai 76 
2.4  Dispositif de mesures et calcul des rotations 77 
2.5  Procédure de chargement 80 
2.6  Approche analytique de calcul des assemblages selon l’EC3 81 
2.7  Résultats d'essais 81 
2.7.1  Observation et modes de ruine d’essais 81 
2.7.2  Description générale du comportement des spécimens 82 
3-  Assemblage poutre-poutre avec platine d’about boulonnée 92 
3.1  Description des assemblages 92 
3.2  Propriétés mécaniques 93 
3.3  Dispositif d’essai 93 
3.4  Dispositifs de mesure 94 
3.5  Modes de ruine 94 
3.6  Description générale du comportement des spécimens 94 
3.7  Confrontation du modèle EC3 avec l’expérience 96 
3.8  Efforts dans les boulons 97 
4-  Conclusions 99 
Chapitre III - Modélisation numérique et validation par rapport aux essais
1-  Introduction 103 
2-  Description du modèle éléments finis (assemblages poteau-poutre) 103 
3-  Résultats d’essais numériques 105 
3.1  Assemblage poteau-poutre 105 
3.1.1  Validation du modèle 105 
3.1.2  Déformées des assemblages 107 
3.1.3  Déformée de la platine d’about 108 
3.1.4  Répartition des contraintes dans les boulons 110 
3.1.5  Répartition des contraintes dans la platine d’about 114 

8
3.2  Etude paramétrique 116 
3.2.1  Assemblage avec platine non débordante (poteau indéformable) 116 
3.2.2  Assemblage avec platine débordante (position du raidisseur) 119 
3.3  Assemblage poutre-poutre 124 
3.3.1  Description du modèle éléments finis d’assemblages 124 
3.3.2  Résultats de calculs numériques d’assemblages poutre-poutre 125 
4-  Conclusions 129 
Chapitre IV - Analyse numérique : zone tendue et interaction M/N boulons
1-  Introduction 133 
2-  Développement d’une modélisation numérique du tronçon en té 134 
2.1  Approche Analytique 136 
2.2  Force de levier (résultante, répartition et position) et force dans le boulon 137 
2.3  Evolution des zones de plasticité 139 
3-  Etude du boulon (sous M/N) 140 
3.1  Efforts sollicitants dans le boulon 140 
3.2  Courbe d’Interaction M / N du boulon 142 
4-  Analyse de l’influence de la géométrie du tronçon en té 143 
4.1  Influence de la dimension l eff du tronçon en té 143 
4.2  Influence de l’effort de levier 146 
4.3  Effet de la position des boulons 147 
4.4  Etude de la variation de l’épaisseur de la semelle du tronçon en té 149 
4.4.1  Effet de la variation d’épaisseur de semelle (courbes force-déplacement) 149 
4.4.2  Effet de la force de levier sur le comportement du tronçon en té 150 
4.4.3  Effet de l’épaisseur de semelle du tronçon sur la déformation du boulon 151 
5-  Conclusions 152 
Conclusion générale et perspectives 153 
Références bibliographiques 159 
Annexes
Annexe A - Liste des composantes couvertes par l’EC3 169 
Annexe B - Formulation utilisée par l'EC3 171 
Annexe C - Caractéristiques des assemblages testés 174 
Annexe D - Exemple de calcul d’assemblage selon l’EC3 179 
Annexe E - Longueur efficace (semelle de poteau et platine d'about) selon l'EC3 189 

9
Liste des figures
Chapitre I
Figure I-1 : Configurations d'assemblages dans le plan
Figure I-2 : Définition de la zone d'attache et de l'assemblage (assemblage poteau-poutre)
Figure I-3 : Différents types d’assemblages dans une structure métallique
Figure 1-4 : Assemblage poteau poutre par platine d’about boulonnée
Figure I-5 : Exemple d'assemblage tridimensionnel
Figure I-6 : Assemblage poutre-poteau par cornières d'âme et/ou des semelles
Figure I-7 : Assemblage de continuité de poutre
Figure I-8 : Assemblage de continuité de poteau
Figure I-9 : Comportement des assemblages métalliques
Figure I-10 : Courbe moment–rotation d’un assemblage métallique
Figure I-11 : Limites de classification de rigidité
Figure I-12 : Limites de classification en résistance
Figure I-13 : Classification des assemblages selon la capacité de rotation
Figure I-14 : Modélisation d'un assemblage [Jaspart 1998]
Figure I-15 : Idéalisations de courbes Moment-Rotation de l'assemblage
Figure I-16 : Moyens de renforcement des assemblages selon l'EC3
Figure I-17 : Assemblages avec raidisseurs de platine d’about débordante
Figure I-18 : Types d’assemblage
Figure I-19 : Dispositif d’essai
Figure I-20 : Diagramme d’interaction M/N (différentes composantes de l’assemblage)
Figure I-21 : Diagramme d’interaction M/N (différentes caractéristiques de courbe M-Φ)
Figure I-22 : Modèle analytique d’assemblage poteau-poutre (interaction M/N)
Figure I-23: Montage d’essai d'assemblage par platine d’about [Coelho 2006]
Figure I-24 : Déformée du tronçon en té de l’assemblage et la flexion du boulon
Figure I-25 : Mesure de la séparation des platines d’abouts [Mazroi 1990]
Figure I-26 : Détail de la platine d’about testée [Seradj 1997]
Figure I-27 : Essai d'assemblage par platine d’about raidie [Shi 2007]
Figure I-28: Déformées des assemblages testés
Figure I-29 : Géométrie des raidisseurs de platine d’about boulonnée
Figure I-30: Modèles éléments finis 2D [Jenkins1986]
Figure I-31 : Courbes M-Φ (comparaison essais et MEF) [Jenkins 1986]
Figure I-32 : Courbes M-Φ (comparaison essais et MEF) [Bahaari 1994]
Figure I-33 : Courbes M-Φ (comparaison essais et MEF) [Bahaari 1997]
Figure I-34 : Types d’assemblages modélisés [Bahaari 2000]
Figure I-35 : Modélisation de la précontrainte [Choi 1996b]

10
Figure I-36 : Courbes M- (comparaison essais et MEF) [Bursi 1998]
Figure I-37 : Composantes de base de l'assemblage par platine d’about boulonnée
Figure I-38 : Comportement d'une composante
Figure I-39 : Approche EC3 pour le calcul de la rigidité initiale d'un assemblage poutre poteau par
platine d’about boulonnée
Figure I-40: Répartition des efforts dans un assemblage poteau-poutre boulonné
Figure I-41 : Mécanisme de levier dans un tronçon en té
Figure I-42 : Mode de ruine du tronçon en té
Figure I-43 : Réparation des moments dans un tronçon en té
Figure I-44 : Schémas des lignes de plastification des tronçons en té (mécanisme individuel)
Figure I-45 : Schémas des lignes de plastification des tronçons en té (mécanisme de groupe)
Figure I-46 : Modèle Bursi et Jaspart [Bursi 1997] - maillage et courbes force-déplacement
Figure I-47 : Modèle MEF [Mistakidis 1996] - maillage et courbes force-déplacement
Figure I-49 : Modèle MEF [Wanzek 1999] - maillage et courbes force-déplacement

Chapitre II
Figure II-1 : Configuration des différents spécimens testés
Figure II-2 : Caractéristiques des assemblages
Figure II-3 : Position des boulons par rapport à la platine d’about
Figure II-4 : Courbe de traction de la platine d’about
Figure II-5 : Montage d’essai
Figure II-6 : Vue de l’assemblage en vraie grandeur
Figure II-7 : Configuration des différents spécimens testés
Figure II-8: Instrumentation des spécimens testés
Figure II-9 : Assemblage de référence (position des cibles)
Figure II-10 : Ruine des assemblages poteau-poutre
Figure II-11 : Vue prise par caméra de l'assemblage FS1
Figure II-12 : Comparaison des courbes Moment-Rotation (différentes techniques de mesure)
Figure II-13 : Paramètres principaux de la courbe Moment-Rotation (M-Φ) : Essai FS1
Figure II-14 : Courbes Moment-Rotation des assemblages testés
Figure II-15 : Courbe Moment-Rotation des composants de l'assemblage FS1
Figure II-16 : Courbe Moment-Rotation des composants de l'assemblage FS2
Figure II-17 : Courbe Moment-Rotation des composants de l'assemblage FS3
Figure II-18 : Courbe Moment-Rotation des composants de l'assemblage FS4
Figure II-19 : Comparaison des courbes Moment-Rotation entre l'expérience et l'EC3
Figure II-20 : Boulon muni de jauge axiale de déformation
Figure II-21 : Effort dans le boulon en fonction du moment de l'assemblage FS1
Figure II-22 : Effort dans le boulon en fonction du moment de l'assemblage FS2

11
Figure II-23 : Effort dans le boulon en fonction du moment de l'assemblage FS3
Figure II-24 : Effort dans le boulon en fonction du moment de l'assemblage FS4
Figure II-25 : Flexion des boulons dans les assemblages
Figure II-26 : Configurations des différents spécimens
Figure II-27 : Montage d’essai (assemblage poutre-poutre)
Figure II-28 : Vue de l’assemblage en vraie grandeur
Figure II-29 : Points de mesure des spécimens testés
Figure II-30 : Modes de ruines des différents assemblages poutre-poutre
Figure II-31 : Courbes Moment-Rotation des assemblages poutre-poutre
Figure II-32 : Comparaison des courbes Moment-Rotation (essais/EC3)
Figure II-33 : Effort dans le boulon en fonction du moment appliqué (assemblage FS5)
Figure II-34: Effort dans le boulon en fonction du moment appliqué (assemblage FS7)
Figure II-35 : Effort dans le boulon en fonction du moment de l'assemblage FS8

Chapitre III
Figure III-1: Configuration d'assemblage modélisé
Figure III-2 : Maillage des assemblages (vue 3D)
Figure III-3 : Maillage du boulon d’assemblage
Figure III-4 : Conditions aux limites
Figure III-5 : Courbes Moment-Rotation (assemblages poteau-poutre)
Figure III-6 : Déformées des assemblages poutre-poteau (essais/modèle)
Figure III-7 : Evolution des déplacements de la platine d’about des assemblages
Figure III-8: Position des boulons (FS1)
Figure III-9 : Evolution des contraintes dans les boulons de l’assemblage FS1
Figure III-10: Répartition des contraintes de von Misès dans les boulons de l’assemblage FS1
Figure- III-11 : Position des boulons
Figure III-12 : Evolution des contraintes dans les boulons (assemblages FS2 et FS3)
Figure III-13 : Répartition des contraintes dans les boulons (assemblages FS2 et FS3)
Figure III-14: Identification des boulons assemblage FS4
Figure III-15 : Evolution des contraintes dans les boulons de l’assemblage FS4
Figure III-16: Répartition des contraintes de von Misès dans la platine d'about de FS4
Figure III-17 : Courbe Moment-Rotation
Figure III-18 : Déformée de l'assemblage avec poteau rigide
Figure III-19 : Evolution des déplacements de la platine d’about (poteau rigide)
Figure III-20 : Evolution des contraintes dans les boulons (poteau rigide)
Figure III-21 : Répartition des contraintes de von Misès dans la platine d’about (poteau rigide)
Figure III-22 : Configuration des assemblages

12
Figure III-23 : Courbes Moment-Rotation des assemblages
Figure III-24 : Déformées des assemblages (modèle numérique)
Figure III-25: Déplacements de la platine d’about (assemblages avec poteau rigide)
Figure III-26: Configuration d'assemblage modélisé
Figure III-27 : Maillage des assemblages (vue 3D)
Figure III-28 Conditions aux limites
Figure III-29 : Courbe Moment-Rotation des assemblages poutre-poutre
Figure III-30 : Déformée de l'assemblage poutre-poutre
Figure III-31: Evolution des contraintes dans les boulons (assemblage FS5)
Figure III-32 : Contraintes de von Misès dans les boulons (assemblage FS5)
Figure III-33 : Déformée de la platine d'about des assemblages FS6 et FS7
Figure III-34 : Contraintes de von Misès (platine d’about d’assemblages poutre-poutre)

Chapitre IV
Figure IV-1: Assemblage poteau poutre (A) et définition du tronçon en té (B)
Figure IV-2: Déformation du tronçon en té (A) et flexion du boulon (B) [Ciutina 2003]
Figure IV-3 : Géométrie du tronçon en té
Figure IV-4 : Lois de comportement des éléments (tronçon et boulon)
Figure IV-5 : Maillages des tronçons étudiés
Figure IV-6 : Déplacement imposé
Figure IV-7 : Courbes force-déplacement (modèle numérique et essais)
Figure IV-8: Evolution du rapport [B/F] et [Q/F] en fonction de F
Figure IV-9 : Evolution de la position de l'effort de levier (Q) en fonction de F
Figure IV-10: Répartition des contraintes de pression sous le tronçon T1
Figure IV-11 : Répartition des contraintes de pression sous le tronçon T2
Figure IV-12: Déformée de la semelle du tronçon en té
Figure IV-13: Répartition des contraintes de von Mises sous la semelle du T1 et T2
Figure IV-14: Points « de mesure » des contraintes dans le boulon (C1 et C2)
Figure IV-15 : Evolution des contraintes dans le boulon
Figure IV-16 : Contraintes de traction et de flexion dans le boulon
Figure IV-17: Répartition des contraintes dans le boulon
Figure IV-18: Interaction M/N à l’état limite Plastique du boulon M12
Figure IV-19: Evolution des contraintes dans le boulon pour différentes valeurs de l eff

Figure IV-20 : Variation des contraintes de Von Misès des tronçons en té (Boulon M12)
Figure IV-21 : Evolution des zones de plasticités de la semelle du tronçon en té
Figure IV-22 : Force appliquée fonction du déplacement
Figure IV-23 : Force de levier fonction de la force appliquée

13
Figure IV-24 : Force dans le boulon fonction de la force appliquée
Figure IV-25: a) Déformée du tronçon en té T1 b) courbure du boulon
Figure IV-26:Géométrie du té
Figure IV-27 :Variation de la position du boulon
Figure IV-28 : Force appliquée en fonction du déplacement (différentes positions de boulon)
Figure IV-29 : Force de levier fonction de la force appliquée
Figure IV-30: Force dans le boulon fonction de la force appliquée
Figure IV-31 : Variation de la contrainte dans le boulon
Figure IV-32: Variation de l’épaisseur de la semelle du tronçon en té
Figure IV-33: Force appliquée fonction des déplacements (différentes épaisseurs de tronçons)
Figure IV-34 : Forces de levier fonction des forces appliquées (différentes épaisseurs)
Figure IV-35 : Répartition des contraintes dans le boulon M12
Figure IV-36: Evolution de la position de la résultante de Q en fonction de la force appliquée

14
Liste des Tables
Chapitre I
Tableau I-1 : Hypothèses d’assemblage et d’analyse globale de la structure

Chapitre II
Tableau II-1: Caractéristiques géométriques des éléments de l’assemblage (mm)
Tableau II-2 : Caractéristiques mécaniques des matériaux de l’assemblage
Tableau II-3 : Caractéristiques calculées de la résistance et de la rigidité des assemblages
Tableau II-4 : Paramètres principaux des courbes Moment-Rotation (essais FS1à FS4)
Tableau II-5 : Valeurs théoriques et expérimentales (résistance et rigidité des assemblages)
Tableau II-6 : Forces de pré-serrage dans les boulons (kN)
Tableau II-7: Paramètres principaux des courbes Moment-Rotation
Tableau II-8 : Résistance et rigidité d’assemblages poutre-poutre (essais et EC3)
Tableau II-9 : Forces dues au serrage des boulons (kN)

Chapitre III
Tableau III-1 : Principaux résultats de la comparaison modèle-expérience
Tableau III-2 : Paramètres de la courbe moment rotation
Tableau III-3 : Caractéristiques d’assemblages (raidisseurs et rigidité de poteau)

Chapitre IV
Tableau IV-1: Caractéristiques géométriques et mécaniques des tronçons en té
Tableau IV-2 : Résistance des tronçons en té (valeurs analytiques et numériques) (kN)
Tableau IV-3: Rigidités initiales et Résistances plastiques des tronçons en té

15
16
Introduction générale

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18
Introduction générale

Les assemblages de structures en acier permettent d’assurer la continuité entre les


éléments, tels que les poteaux et les poutres. Ces assemblages, qui constituent des zones de
discontinuité, ont une influence sur le comportement global de la structure. La caractérisation
du comportement des assemblages n'est pas aisée à cause de leur complexité géométrique et
mécanique. Cette complexité résulte du nombre d’éléments intermédiaires utilisés (boulons,
platine, cornière…) ainsi que des formes géométriques variées et des propriétés matérielles
différentes. Elle engendre de fortes discontinuités et conduit à un comportement global non
linéaire de l'assemblage.
Traditionnellement, les assemblages sont considérés rigides ou articulés. En réalité,
les assemblages les plus flexibles sont capables de transmettre un certain moment de flexion
tandis que les assemblages les plus rigides autorisent toujours une rotation relative des pièces
assemblées. La prise en compte de cette réalité a conduit à l’introduction du concept de la
semi-rigidité dans l’approche de calcul des structures. Ce concept qui permet d'approcher le
comportement réel des assemblages dans l'analyse des structures offre une très grande
souplesse dans le choix des assemblages et du dimensionnement.
Selon l'Eurocode 3 (EC3), la caractérisation de la loi moment-rotation qui traduit le
comportement de l'assemblage soumis à un moment fléchissant, peut se faire par la raideur
initiale, le moment résistant et la capacité de rotation. Ainsi, la méthode des composantes
développée pour la caractérisation du comportement des assemblages est proposée dans
l’EC3. Cette méthode considère que l’assemblage est constitué d’un ensemble de
composantes élémentaires et permet de fournir les données nécessaires à l’utilisation du
nouveau concept de semi-rigidité introduit dans le calcul des structures.
La construction métallique utilise principalement deux types d'assemblages : les
assemblages soudés et les assemblages boulonnés. Les assemblages boulonnés par platine
d’about sont largement utilisés dans les structures métalliques [Trahair 2007, Owens 1989,
Kulak 1987]. En général, ces assemblages boulonnés par platine d’about ont des
configurations géométriques variées du fait de la variation du nombre de rangées de boulons,
de l'espacement des boulons, des dimensions de la platine d’about qui peut-être débordante ou
non débordante, de la présence des raidisseurs, des dimensions des poteaux et des poutres, de
la force de précontrainte dans les boulons, des propriétés mécaniques de l'acier et des surfaces
de contact. Ces détails de conception entraînent des variations des caractéristiques de
l’assemblage et affectent leur comportement, ce qui rend leur analyse extrêmement
complexes.
Bien que dans la dernière décennie, plusieurs travaux de recherches expérimentales,
analytiques et numériques ont été effectués pour étudier l’influence des détails d’assemblages
sur leur comportement, ils ne fournissent, dans certains cas, que des informations limitées vu
le nombre de paramètres à considérer. Parmi ces détails de conception, la présence des
raidisseurs de platine d’about dans la zone tendue et comprimée des assemblages métalliques
boulonnés dont l’influence peut être considérable. Les essais expérimentaux sur les
assemblages boulonnés avec raidisseurs de platine restent limités en nombre et ne permettent
donc pas de cerner de façon satisfaisante leur fonctionnement mécanique afin de calibrer une
procédure de dimensionnement. En outre, l’EC3 ne donne pas d’indication explicite quant au
calcul des caractéristiques mécaniques des parties débordantes de platines avec raidisseurs qui
permet d’optimiser la conception de ce type d’assemblages.

19
Une démarche expérimentale a été entreprise au LaMI (Laboratoire de Mécanique et
Ingénieries), Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand). Elle avait pour objectif d'analyser
le comportement des assemblages métalliques avec platine d’about boulonnés. Les résultats
ont permis d’observer les modes de ruine d’assemblages avec ou sans raidisseurs de platine,
d’avoir une base de comparaison avec les valeurs de calcul de l’EC3 et de constituer une base
de données expérimentales, avec différentes configurations géométriques d’assemblages,
utilisée pour valider les modèles numériques.
Le comportement complexe des assemblages observé au cours des essais et le nombre
important de paramètres géométriques et mécaniques qui influencent leur comportement font
que leur étude par la seule voie expérimentale reste insuffisante et que la voie numérique
présente un grand intérêt. L'approche expérimentale qui présente l’avantage de fournir
certaines informations utiles au calcul reste coûteuse. Elle est utilisée en complément à
l’analyse numérique qui permet d'obtenir des informations détaillées et variées. Nous avons
donc développé un modèle numérique par éléments finis, tridimensionnel et non linéaire, pour
caractériser le comportement réel des assemblages avec platines d'about boulonnées jusqu’à la
ruine. Ceci a permis de modifier certains paramètres afin d’étudier leur influence sur le
comportement global, de mieux visualiser et de comprendre certains phénomènes en
particulier l'influence des raidisseurs de platine d'about ainsi que d’évaluer le comportement
des éléments constituant l'assemblage (boulons, platine d’about … etc.).
De point de vue du calcul, certains aspects, comme la flexion des boulons dans
l'assemblage, ne sont que partiellement développés, ou sont même omis, dans les règlements
actuels. Nous observons souvent que les boulons dans les assemblages sont fortement fléchis
au moment de la ruine. La zone tendue d’un assemblage boulonné, de type poteau-poutre,
constitue sa source majeure de déformabilité. Elle est souvent représentée par un tronçon en
té. Chaque rangée de boulons de la zone tendue est remplacée par un tronçon en té en 2D,
avec une longueur équivalente calculée sur la base des mécanismes plastiques. Les règles de
calcul des assemblages de structures métalliques considèrent que la déformation des tronçons
en té est liée d’une part au comportement des boulons sollicités en traction simple et d’autre
part, à la déformation de la platine ou de la semelle sollicités en flexion. Un des objectifs de
ce travail est d’analyser l’influence de la flexion du boulon sur le dimensionnement des
tronçons en té, grâce à l'étude numérique par éléments finis de deux tronçons en té de
dimensions différentes. Les modèles numériques tiennent compte des non linéarités
matérielles et géométriques (contact, plasticité et grands déplacements).
Ce mémoire comprend quatre chapitres. Ils sont présentés ci-après.
Le chapitre I, à caractère bibliographique, permet de faire une présentation générale
des assemblages structuraux. Nous décrivons les différents types d'assemblages boulonnés
d'utilisation courante et leurs principales sources de déformabilité. Cette représentation est
effectuée du point de vue des caractéristiques géométriques et mécaniques et des modes de
transmission des efforts. Nous revenons également sur la classification des assemblages, en
particulier selon les critères de résistance et de rigidité ainsi que l'idéalisation des courbes
moments-rotation, en s’appuyant principalement sur l'EC3. Aussi, nous présentons quelques
techniques de renforcement des assemblages métalliques, et en particulier les raidisseurs de
platine qui sont étudiés dans le cadre de cette thèse.
En outre, une étude détaillée sur le comportement non linéaire des assemblages
métalliques boulonnés renforcés ou non par des raidisseurs de platine d’about est présentée.
Dans un premier temps, nous examinons à partir des résultats expérimentaux et numériques
extraits de la littérature le comportement des assemblages en mettant l'accent sur les différents
paramètres qui l'influencent. Dans un deuxième temps, nous présentons les formules

20
principales de calcul de la résistance et de la rigidité initiale des assemblages avec platine
d’about. Ces formules seront utiles à la vérification des assemblages métalliques qui seront
testés dans le cadre de la thèse.
Le chapitre II présente les assemblages boulonnés testés au LaMI. Les résultats
obtenus viennent compléter ceux déjà existants d'une part et permettent d'analyser la rotation
de l'assemblage à partir de la déformation de chaque composant, d'autre part. Nous procédons
ensuite à la classification des assemblages testés selon les critères de l'EC3.
Le chapitre III est consacré au développement d'un modèle numérique pour simuler le
comportement moment-rotation non linéaire des assemblages métalliques. Ce modèle
numérique tridimensionnel est développé sur la base d’éléments volumiques à 8 nœuds en
utilisant le logiciel d’éléments finis CAST3M. Le modèle tient compte des non linéarités
matérielles et géométriques (contact, plasticité, grands déplacements). Les résultats obtenus à
partir de l'analyse numérique sont comparés à ceux issus de l’expérimentation pour évaluer le
niveau de précision du modèle proposé. Ensuite, ils sont confrontés aux résultats donnés par
l’EC3 afin d’apprécier ses démarches de dimensionnement.
Le chapitre IV est consacré à l’étude de l’influence de la flexion du boulon sur le
comportement des tronçons en té. Un modèle éléments finis 3D est utilisé pour représenter le
comportement d’un tronçon en té. Il tient compte des non linéarités matérielles et
géométriques (contact, plasticité, grands déplacements).
Enfin une conclusion générale et des recommandations pour des développements futurs sont
présentées.

21
22
Chapitre I - Etude bibliographique

23
24
1- Introduction
Une structure en acier est constituée des profilés en I et/ou en H obtenus par laminage
ou reconstitués par soudage. La réalisation de ce type de structure impose de lier ces éléments
entre eux par des assemblages. Ces assemblages possèdent des formes multiples liées à la
nature des efforts à transmettre mais aussi aux moyens d'attaches utilisés. A l'heure actuelle, il
existe principalement deux types d'assemblages : les assemblages soudés et les assemblages
boulonnés.
Ces assemblages assurent, en général, la continuité à l’intérieur d’un même élément ou
servent de liaison nodale entre les éléments. Ils se caractérisent par de fortes complexités
géométrique et mécanique. La complexité géométrique résulte du nombre d’éléments
intermédiaires utilisés (boulons, platine, cornière…) et des formes géométriques variées de
ces éléments qui engendre de fortes discontinuités. La complexité mécanique provient des
matériaux de natures différentes qui constituent les éléments, des jeux dans les trous pour
boulons et du contact entre les différents composants de l’assemblage. En outre, le
comportement local de ces assemblages affecte de manière directe le comportement global de
la structure en acier.
La complexité du comportement des assemblages métalliques nécessite une analyse
approfondie. Préalablement à cette analyse, nous présentons les types d’assemblages les plus
utilisés et nous insisterons particulièrement sur leurs modèles de comportement en particulier
dans le cas des assemblages boulonnés. Nous présentons les classes de rigidité, de résistance
et de capacité de rotation de ces assemblages. Nous présentons aussi le mode de transfert des
efforts entre les différentes parties de chaque type d'assemblage, les principales sources de
déformations, les modes d'assemblages pratiques et les modes de renforcements existants. La
méthode de modélisation des assemblages pour l'analyse globale de la structure est décrite.
Nous présentons, dans ce chapitre, une revue générale sur les principales études et
recherches expérimentales et numériques consacrées au comportement des assemblages
métalliques par platine d'about débordante renforcée ou non par raidisseurs sur la partie
débordante. Au niveau des règlements, l’EC3 permet l'évaluation par le calcul des
caractéristiques d’assemblages semi-rigides et/ou partiellement résistants. Ses formules
principales de calcul de la résistance et de la rigidité initiale des assemblages avec platine
d'about sont rappelées. Ces formules seront utiles à la vérification du dimensionnement des
assemblages métalliques qui seront testés dans le cadre de la thèse.
Nous présentons aussi certains travaux et résultats concernant la zone tendue d’un assemblage
métallique qui constitue une des composantes principales pour le dimensionnement des
assemblages.

2- Définitions
Une structure comprend des éléments structuraux (poutres et poteaux) et des
assemblages. Les éléments structuraux sont classifiés en fonction du type de chargement
qu'ils supportent. Ils sont appelés poutres si la flexion est prédominante, poteaux si la charge
axiale est prédominante, et poutre-poteau si à la fois la flexion et une charge axiale sont
présentes de manière significative. Pour les assemblages, selon le nombre et la position des
éléments assemblés entre eux dans le plan, nous définissons des configurations d'assemblages
unilatérales (sur un seul côté) ou bilatérales (sur deux côtés) (Figure I-1).

25
(a) Assemblage unilatéral (b) Assemblage bilatéral
Figure I-1 : Configurations d'assemblages dans le plan

Avant de détailler les différents types d’assemblages, des exemples d’assemblages


poutre-poteau sont utilisés à titre d’illustration pour définir les zones d’attaches et
d’assemblages (Figure I-2) [Bijlaard 1989, Nethercot 1990].
Une zone d’attache est définie comme l'ensemble des composantes qui fixent
mécaniquement les éléments assemblés. Elle comprend la zone où l’action de fixation se
produit, par exemple au niveau de l'interface extrémité poutre/poteau dans un assemblage
poutre poteau selon l'axe de forte inertie.
Un assemblage comprend l’ensemble constitué de la zone d'attache et de la zone située
entre les éléments assemblés.

Zone d'attache Assemblage


Assemblage droit
gauche

Zone
d’attache Assemblage Zone
gauche d'attache

a) Assemblage unilatéral (b) Assemblage bilatéral


Figure I-2 : Définition de la zone d'attache et de l'assemblage (assemblage poteau-poutre)

3- Configurations d'assemblages poutre-poteau


Dans les portiques, les éléments structuraux linéaires (poutres et poteaux) sont
attachés à leurs extrémités par des assemblages. Les emplacements possibles de ces
assemblages sont présentés sur le schéma de la figure I-3.
Les assemblages boulonnés les plus couramment utilisés sont ceux utilisant des
platines d’about, des cornières d'âme et/ou de semelles. Le choix du type d'assemblage
spécifique à adopter est en général lié au type d'équipement possédé par le fabricant et les
exigences concernant le processus de montage sur site.

26
A C A A : poutre-poteau de rive
B : poutre-poteau intermédiaire
C : continuité de poutres
D : continuité de poteaux
B

D D
B

A A

Figure I-3 : Différents types d’assemblages dans une structure métallique


Nous pouvons identifier plusieurs types d'assemblages selon le type de liaison entre
les éléments assemblés. Un des plus courants est l’assemblage poutre-poteau. Ce type
d'assemblages relie des éléments de directions et de fonctions différentes (Figure I-3).
Plusieurs configurations d'assemblages sont possibles :
3.1 Assemblages poutre-poteau par platine d'about
Dans ce type d'assemblages, la transmission des moments fléchissant de la poutre au
poteau se fait par l'intermédiaire d'une platine d’about soudée à l'extrémité de la poutre et
attachée au poteau par des boulons disposés en plusieurs rangées verticales. Cette platine peut
être débordante ou non débordante (Figure I-4). Ils sont utilisés sous réserve de savoir
déterminer le degré d’interaction entre les éléments, ce qui suppose de connaître la
caractéristique moment-rotation de l’assemblage.

(a) assemblage par platine débordante (b) assemblage par platine non
débordante
Figure 1-4 : Assemblage poteau poutre par platine d’about boulonnée
Il convient de signaler que l'assemblage poteau-poutre peut être tridimensionnel. Il est
alors caractérisé par la présence de poutres assemblées sur les semelles et sur l'âme du poteau
(Figure I-5). C'est ainsi que nous pouvons trouver des zones d'attache sur l'axe de forte inertie
et sur l'axe de faible inertie du poteau.

27
Figure I-5 : Exemple d'assemblage tridimensionnel
3.2 Assemblage poteau-poutre par cornière d'âme et ou de semelle
Dans ce type d'assemblages (Figure I-6), les cornières sont boulonnées sur les
semelles et les âmes du poteau et de la poutre. L’assemblage de type (a) avec une simple
cornière sur l’âme de la poutre est considéré comme articulé. Ce type d’assemblage ne peut
transmettre que des efforts tranchants et éventuellement un effort axial de la poutre. Il doit
être capable de subir une rotation significative sans développer des valeurs élevées de moment
fléchissant. Les assemblages articulés sont utilisés dans une ossature de poutres et poteaux
lorsque la rigidité latérale est assurée par d’autres moyens comme par exemple une palée de
stabilité triangulée. Les assemblages de types (b) et (c) sont en général semi-rigides.

a) cornière d'âme (b) cornières de semelles (c) cornières de semelle ou té et


cornières d'âme
Figure I-6 : Assemblage poutre-poteau par cornières d'âme et/ou des semelles

3.3 Assemblages de continuité de poutres ou de poteaux


Les figures (I-7a) et (I-8a) montrent des assemblages avec platines d’about qui
assurent la continuité de poutres ou de poteaux. Les platines peuvent être débordantes ou non.
Une alternative à l'utilisation de platines d'about fait appel aux assemblages par couvre-joint
(Figures I-7b et I-8b) avec des zones d'attaches boulonnées réalisées sur les âmes et les
semelles des poutres.

28
Mb Mb Mb Mb

(a) Assemblage par platines d'about (b) Assemblage par couvre-joint


Figure I-7 : Assemblage de continuité de poutre

Mc Mc

Nc Nc

Nc Nc

Mc
Mc
(a) Assemblage par platines d'about (b) Assemblage par couvre-joint
Figure I-8 : Assemblage de continuité de poteau
Dans ce mémoire, il sera question essentiellement d'assemblages poteau-poutre et
poutre-poutre boulonnées par platine d’about.

4- Caractérisation du comportement des assemblages


Lors de l’analyse structurale, les assemblages entre les éléments structuraux sont
traditionnellement modélisés comme rigides ou articulés. Les nœuds articulés ne transmettent
aucun moment de flexion et n’empêchent pas la rotation des éléments assemblés. Quant aux
nœuds rigides, ils interdisent toute rotation relative entre les éléments assemblés et assurent
ainsi la transmission intégrale des efforts appliqués [Jaspart 2000]. Toutefois, le
comportement réel des assemblages est situé entre les deux cas extrêmes, généralement
supposés rigides ou articulés. Les assemblages les plus flexibles sont capables de transmettre
un certain moment de flexion tandis que les assemblages les plus rigides autorisent toujours
une certaine rotation relative des pièces assemblées [Trahair 2007, Owens 1989, Kulak 1987,
Attiogbe1991, Chen 1991 et Chen 2000]. L’acceptation de cette réalité a conduit à
l’introduction du concept de la semi-rigidité dans les approches de calcul et de
dimensionnement des structures (EC3 1993). Ce concept permet de tenir compte du
comportement réel de l'assemblage situé entre l’articulation et l’encastrement (Figure I-9). Il
est modélisé au moyen d’un ressort en rotation placé au point d’intersection entre les axes de la
poutre et du poteau.

29
a) Assemblage rigide b) Assemblage rotulé c) Assemblage semi-rigide

Figure I-9 : Comportement des assemblages métalliques


La rigidité Sj de ce ressort caractérise la rigidité en rotation de l’assemblage soumis à
un moment fléchissant. Une rigidité Sj nulle (ou très petite) correspond à un assemblage
simple (rotulé) qui ne transmet pas de moment fléchissant de la poutre au poteau. Au
contraire, une rigidité Sj infiniment grande (très grande) correspond à un assemblage continu
(rigide).
Selon l’EC3, le comportement mécanique d’un assemblage est caractérisé par trois
caractéristiques principales à savoir : le moment résistant (Mj,Rd), la rigidité (Sj,ini ou Sj) et la
capacité de rotation (Φcd). Ces caractéristiques sont obtenues à partir de la courbe moment-
rotation représentée dans la figure I-10.

Mj

Mj,Rd

Sj,ini
Φ
Φcd
Figure I-10 : Courbe moment–rotation d’un assemblage métallique

Il a été démontré [AISC 1986, Colson 1992] que l’introduction du concept


d’assemblage semi-rigide dans les ossatures permettait par un calcul plus précis et plus
réaliste, d’effectuer une vérification plus sûre des critères de dimensionnement de l’ossature et
d’aboutir à une configuration structurale moins coûteuse.

30
Les propriétés de la loi moment-rotation d’un assemblage peuvent être théoriquement
définies selon l’EC3 par une classification en rigidité, résistance et capacité de rotation de ces
assemblages.

5- Classification des assemblages métalliques


Selon l’EC3, les assemblages doivent être modélisés en vue d’une analyse globale de
la structure. Le type de modélisation des assemblages à adopter dépend de la classification en
termes de rigidité (rigide, semi-rigide et articulé), de résistance (résistance complète ou
partielle) et de capacité de rotation. Les critères de cette classification sont décrits ci-dessous.
5.1 Classification des assemblages en rigidité
La rigidité initiale d’un assemblage qui caractérise sa réponse élastique peut influencer
d’une manière significative la réponse en déformation de la structure entière. L’EC3 offre une
classification pratique des assemblages du point de vue de leur rigidité initiale. Il permet de
classer les assemblages en trois grandes catégories selon leur rigidité (Figure I-11) : articulé,
rigide ou semi-rigide.

Moment, Mj Rigide

Semi-rigide

Sj,ini
Articulé

Figure I-11 : Limites de classification de rigidité


En outre, l'EC3 permet un calcul analytique de la rigidité à l’aide de la méthode des
composantes. Cette méthode suppose que chaque composante est représentée par un ressort
qui travaille en compression ou traction, avec une rigidité propre. Pour obtenir la rigidité
globale de l’assemblage, ces ressorts sont groupés en série ou en parallèle selon le type
d’assemblage concerné.
Les limites de la rigidité sont déterminées de manière à permettre une comparaison directe
avec la rigidité de l’assemblage, quel que soit le type d’idéalisation utilisé dans l’analyse.
Pour des raisons de simplicité, les limites ont été déterminées de manière à permettre une
comparaison directe entre la rigidité initiale de calcul de l’assemblage et la rigidité de la
poutre assemblée qui dépend de son moment d’inertie de flexion ( E.I b ) et de sa longueur ( Lb
). Les valeurs limites de rigidité sont les suivantes:
8.E.I b
- L’assemblage est considéré comme rigide si S j ,ini  Ossatures contreventées
Lb

25.E.I b
S j ,ini  Ossatures non contreventées
Lb

31
0,5.E.I b
- L’assemblage est considéré comme articulé si S j ,ini 
Lb
Le cas intermédiaire est considéré comme assemblage semi-rigide.
5.2 Classification des assemblages par la résistance
La classification par la résistance fait apparaître les notions d'assemblage à résistance
complète, à résistance partielle ou articulé (Figure I-12) :
- Un assemblage à résistance complète possède une résistance plus grande que la
résistance des éléments structuraux assemblés. Autrement dit, une éventuelle rotule
plastique se formera plutôt dans les éléments structuraux (poutre, poteau).
- Un assemblage articulé possède une faible résistance, au maximum 25% de la
résistance minimale requise pour avoir un assemblage à pleine résistance.
- Un assemblage à résistance partielle représente la solution intermédiaire.

Résistance de l'assemblage
Mj
Pleine résistance

Mj,Rd
Résistance partielle

Articulé

Figure I-12 : Limites de classification en résistance


La classification en résistance est plutôt utile pour l’analyse rigide-plastique de
structure dans laquelle la procédure se réfère à la formation des rotules plastiques.
L’assemblage doit posséder une ductilité suffisante qui assure sa déformation lors de
la formation de la rotule plastique. Même un assemblage à résistance complète, dont la
résistance est inférieure à 1,2 fois celle de la poutre attachée, doit posséder une ductilité
suffisante nécessaire, au cas où, pour des raisons de sur-résistance (over-strength), la rotule se
formerait dans l'assemblage. En effet, si le matériau des éléments attachés a des résistances
beaucoup plus élevées que les valeurs nominales, le calcul conduit alors à la sous-estimation
de la résistance des éléments structuraux assemblés (poutre, poteau) et donc à l'éventuelle
formation, en réalité, de la rotule plastique dans l'assemblage alors qu'on l'attend dans la
poutre, par exemple.
5.3 Classification des assemblages par capacité de rotation
Les assemblages peuvent être classifiés en fonction de leur ductilité ou capacité de
rotation. Cette classification constitue une mesure de leur aptitude à résister à une rupture
fragile ou à instabilité locale prématurée. Une application pratique de cette classification des
assemblages consiste à vérifier si une analyse globale plastique peut être conduite jusqu'à la
formation d'un mécanisme d'effondrement plastique dans la structure pouvant impliquer des
rotules plastiques dans certains assemblages. Certains auteurs [Gomes 1998, Da Silva 2002,
Jaspart 2000] ont classifié les assemblages selon leur capacité de rotation qui dépend de la

32
rotation de l’assemblage par rapport à celle de la poutre. Trois classes ont été définies à
savoir: ductile, semi-ductile et fragile (Figure I-13).

Moment, M
rotation élastique
de la poutre rotation ultime

assemblage ductile
assemblage semi-ductile

assemblage fragile

Rotation (Φ)

Figure I-13 : Classification des assemblages selon la capacité de rotation


Un comportement fragile est caractérisé par une rupture, avec une rotation limitée,
généralement sans déformation plastique. Le comportement ductile est caractérisé par une
non-linéarité bien distinguée de la courbe moment-rotation avec un plateau étendu avant la
rupture. Ce plateau indique généralement l'apparition de déformations plastiques. La semi-
ductilité se situe entre les comportements fragile et ductile.

6- Modélisation des assemblages en vue de l’analyse globale des


structures
Le comportement des assemblages affecte le comportement global des structures. La
prise en compte du comportement des assemblages permet d’avoir différents types de
modèles de structures à savoir les structures simples, continues et semi-continues
correspondant respectivement aux modèles d’assemblages articulés, rigides et semi-rigides.
Actuellement, dans la pratique courante, les assemblages sont considérés dans le
calcul des structures comme rigides ou articulés. A cet effet, ils doivent être calculés pour
satisfaire les classifications des assemblages rigides ou articulés. Réellement, les assemblages
sont semi-rigides. Ils peuvent être modélisés sous forme de ressorts en spirale présentant des
relations moment-rotation pouvant aller du type linéaire élastique au type non linéaire qui
tient compte de la capacité de rotation (Figure I-14). L’utilisation d’un modèle d’analyse
globale de la structure linéaire élastique impose une modélisation linéaire élastique des
assemblages. Pour l’analyse élastique parfaitement plastique, un modèle d’assemblage
bilinéaire est nécessaire. Par conséquence, le type d’analyse de la structure utilisé a un effet
direct sur le degré de complexité du modèle d’assemblage à considérer, particulièrement
lorsqu’une analyse plastique est utilisée et que la formation de rotules dans les assemblages
est autorisée.
Dans le cas d’une analyse globale élastique de la structure, seules les caractéristiques
de rigidité sont utilisées pour la modélisation des assemblages. Dans le cas d'une analyse
rigide plastique, la caractéristique principale est la résistance. Dans tous les autres cas, ce sont
à la fois les caractéristiques de rigidité et de résistance qui gouvernent la manière dont il
convient de modéliser les assemblages. Ces possibilités sont illustrées dans le tableau I-1.

33
Analyse globale Types d’assemblages utilisés
Elastique Articulation Rigide Semi-rigide
Rigide- plastique Articulation Résistance
Résistance partielle
complète
Elastique plastique Articulation Rigide et résistance - Semi rigide et résistance partielle
complète - Semi rigide et résistance totale
- Rigide et résistance partielle
Modélisation de structure Simple Continue Semi-continue
Tableau I-1 : Hypothèses d’assemblage et d’analyse globale de la structure
En vue d'une analyse globale de la structure, trois types de calcul peuvent être
effectués. Ils sont liés à la classification de l'assemblage : un assemblage rigide assure la
continuité des moments de la liaison, un assemblage semi-rigide assure seulement une
continuité partielle et un assemblage articulé n'assure pas de continuité entre les éléments.

Figure I-14 : Modélisation d'un assemblage [Jaspart 1998]


Les assemblages rigide et articulé sont les cas conventionnels qui conduisent à un
calcul simple mais les assemblages réels sont situés entre ces deux cas. Ainsi, pour une
analyse élastique-plastique globale de la structure, l’assemblage peut être représenté par un
ressort flexionnel [Jaspart 1998] qui tient compte de ses sources de déformabilité.

7- Modélisation des courbes Moment-Rotation


Le comportement moment-rotation des assemblages est généralement décrit à l'aide
d'une courbe non-linéaire (Figure I-15d). Cependant, l'utilisation de ce type de courbes
demande des programmes d'analyse de structures sophistiqués. Afin de permettre un calcul
simple des structures, les courbes moment-rotation des assemblages peuvent être idéalisées,
selon l'EC3, par des modèles tri linéaires, bilinéaires ou linéaires. Le choix d'une idéalisation
est lié à la méthode d'analyse utilisée et aux outils de calcul disponibles : analyse élastique,
analyse rigide-plastique ou analyse élastique-plastique (Figure I-15). Cependant,
l'idéalisation bilinéaire est la solution la plus utilisée.

34
M M
Idéalisation bilinéaire

Mj,Rd Mj,Rd
Analyse élastique
2/3Mj,Rd Sj,ini si : MEd <2/3 Mj,Rd
MEd Sj si: MEd >2/3 Mj,Rd
Sj = Sj,ini/η Sj
Sj,ini
Φcd Φ
Φ
(a) Analyse élastique (b) Analyse élastique-plastique

M M Idéalisation tri linéaire


Idéalisation non linéaire
Mj,Rd Mj,R
d

Sj ini

Φcd Φ
Φcd Φ

(c) Analyse rigide-plastique (d) Analyse élastique-plastique

Figure I-15 : Idéalisations de courbes Moment-Rotation de l'assemblage

Il est à signaler que η est le coefficient de modification de la rigidité (η = 2 pour les


assemblages poutre-poteau). Il permet de déterminer la rigidité sécante qui correspond au
moment résistant de l’assemblage à partir de sa rigidité initiale.
Dans une analyse élastique-plastique, l'EC3 propose une courbe de comportement
global M-Φ constituée de trois parties. La première partie représente le comportement
élastique en considérant les valeurs du moment inférieures à 2/3 M j , Rd . La deuxième partie de
la courbe représente le comportement non linéaire jusqu'à la valeur du moment résistant M j , Rd
. Dans la troisième partie, un palier plastique est considéré. La deuxième partie non linéaire de
la courbe M-Φ, comprise entre 2/3 M j , Rd et M j , Rd est définie à partir de la rigidité sécante
S j par l’équation (I-1) [Jaspart 1998].

S j ,ini
Sj   (Eq. I-1)
(1,5M / M j , Rd ) 2.7

Ainsi, l'évaluation de la rigidité initiale et du moment résistant, sans écrouissage,


permet de déterminer la courbe moment-rotation de l'assemblage par platine d’about.

8- Renforcement d’assemblages
L'assemblage par platine d’about est largement utilisé dans les structures métalliques
et sa popularité est attribuée à la simplicité et l'économie de sa fabrication [Trahair 2007,
Owens 1989, Kulak 1987]. Toutefois, ces assemblages sont extrêmement complexes dans leur
analyse et comportement structural particulièrement quand ils sont soumis à des efforts très
35
importants. Il convient donc d’être particulièrement vigilant sur les détails de conception des
assemblages car c’est en cet endroit que se concentrent toutes les difficultés par suite de la
présence de pièces intermédiaires. De surcroit, ces zones à brusque changement de géométrie
induisent des efforts localisés et des concentrations de contraintes. Ainsi, des ajustements
peuvent être faits à un assemblage par platine d’about simple pour répondre aux exigences de
différentes situations [Moore 1983]. Par exemple, des raidisseurs de platine d’about peuvent
être ajoutés pour augmenter la rigidité de la platine et/ou sa résistance tout en réduisant son
épaisseur. Trois moyens de renforcement sont actuellement couverts dans l’EC3: les
raidisseurs transversaux de poteau, les contre-plaques et les doublures d'âme.
Les raidisseurs transversaux de poteau : ils sont soudés, au niveau des semelles
en zones tendue et comprimée du poteau (Figure I-16a), pour augmenter la rigidité et la
résistance de l'âme du poteau en traction et en compression et de la semelle du poteau en
flexion. Des raidisseurs diagonaux peuvent être utilisés pour améliorer la résistance de l'âme
du poteau en cisaillement (Figure I-16b), en combinaison avec les raidisseurs transversaux.
Les renforcements par contre-plaques : ce sont des platines boulonnées contre la
semelle du poteau en recouvrant au moins deux rangées de boulons dans la zone tendue de
l'assemblage (Figure I-16 c). Elles permettent d’augmenter la résistance de la semelle du
poteau pour certains modes de ruine ainsi que la rigidité dans certains cas, comme en présence
de la précontrainte [Al-khatab, 2003] [Al-khatab et Bouchaïr, 2007]. Dans l’EC3, seule la
partie résistance est considérée.
Les doublures d'âme : une doublure d'âme, soudée sur tout son pourtour (Figure 1-
16d) est utilisée pour augmenter la résistance de l'âme du poteau vis-à-vis de la traction, de la
compression et du cisaillement. Dans le cas où la largeur de la doublure est très grande, des
boulons sont nécessaires pour la solidariser à l'âme du poteau.

Raidisseurs Raidisseur diagonal


transversaux
M
M

(a) Assemblage avec raidisseurs transversaux (b) Assemblage avec raidisseur diagonal
Contre- Doublure
plaque d'âme
M M

(c) Assemblage avec contre-plaque (d)Assemblage avec doublure d’âme


Figure I-16 : Moyens de renforcement des assemblages selon l'EC3
Durant la dernière décennie, de nombreuses recherches expérimentales, analytiques et
numériques ont été entreprises afin de mieux maîtriser le comportement d’assemblages de
36
conceptions existantes ou nouvelles. L’assemblage avec raidisseurs de platine d’about
débordante est relativement courant en France dans les continuités de poutre ou les liaisons
poteau-poutre (Figure I-17). Ces raidisseurs sont sous forme d’un plat de gousset soudé entre
la semelle de la poutre et la platine d’about pour raidir la partie prolongée de la platine
d’about et assurer la continuité de l'âme de la poutre. Ce procédé est aussi répandu aux Etats-
Unis et au Japon surtout après les séismes de Northridge (USA, 1994) et Hyokogen-Nanbu
(Japon, 1995) tout en respectant en partie les traditions de conception et de fabrication des
assemblages de ces mêmes pays [Ciutina 2003].
Ces raidisseurs peuvent être utilisés dans les zones tendue et comprimée de
l’assemblage, simultanément ou de façon séparée. La présence de ces raidisseurs peut
modifier la distribution des efforts et par conséquent le mode de déformation et de ruine de
l’assemblage [Mimoune 2003]. Cependant, l’EC3 et le code algérien [CCM97 1998] ne
donnent aucune indication quant à la façon dont les composants de l’assemblage se déforment
et ne fournissent pas d'aide pour améliorer la conception de ce type d’assemblages. Dans le
cadre de cette étude, un programme de recherche expérimental et numérique est réalisé pour
améliorer la compréhension du comportement des assemblages avec raidisseurs de platine
d’about.

Raidisseurs : zones
tendue et comprimée Raidisseur : zone tendue

M M

a) Assemblage poteau poutre

M
M M M

b) Assemblage poutre-poutre

Figure I-17 : Assemblages avec raidisseurs de platine d’about débordante

9- Comportement d’assemblages par platine d'about boulonnée


L'analyse globale des structures, intégrant le comportement des assemblages, nécessite
la connaissance de leurs courbes de comportement moment-rotation. Ces courbes moment-
rotation sont déterminées, en général, en s’appuyant sur trois catégories de méthodes [Faella
2000]. Celles-ci concernent les approches expérimentales, les simulations numériques et les
modèles analytiques. Les travaux expérimentaux permettent d’étudier le comportement de

37
l’assemblage à l’échelle réelle, les approches numériques permettent d’analyser le
comportement de l’assemblage par des modèles éléments finis plus ou moins sophistiqués et
les méthodes analytiques abordent le comportement de l’assemblage sous une analyse plus
souvent théorique, parfois empirique. Les méthodes analytiques sont les plus utilisés pour un
dimensionnement pratique de structure.
Une revue générale sur les principales études et recherches expérimentales,
numériques et analytiques consacrées aux comportements des assemblages métalliques par
platine d'about débordante renforcés ou non par des raidisseurs sur la partie débordante de la
platine d'about est présentée.
9.1 Etudes expérimentales des assemblages
9.1.1 Assemblages non renforcés
Plusieurs campagnes expérimentales ont été menées sur des assemblages en faisant
varier l'épaisseur de la platine d’about pour étudier son influence sur la loi globale moment-
rotation. Dans ce contexte, deux configurations d'assemblages ont été étudiées [Bernuzzi
1991, Zoetemeijer 1983, Jenkins 1996]. Dans la première, le dispositif expérimental est
constitué d'une poutre et d'une platine connectée à une platine très épaisse qui représente un
poteau rigide [Bernuzzi 1991]. Dans la deuxième, une configuration d'assemblage bilatéral est
considérée et le poteau est renforcé ou non par deux raidisseurs au niveau des semelles tendue
et comprimée de la poutre [Zoetemeijer 1983, Jenkins 1996]. Dans les deux cas, les courbes
moment-rotation ont montré l'influence de l'épaisseur de la platine d'about sur la rigidité et la
résistance de l'assemblage.
Dans le même esprit, une étude expérimentale pour valider la norme brésilienne pour
différentes épaisseurs de la platine d'about et du diamètre du boulon a été menée [Ribeiro
1998]. Cette campagne a permis d’examiner la validité des modèles de calcul existants dans la
norme brésilienne pour déterminer la rigidité et la résistance d'assemblages dans le cas de
poutres et de poteaux formés de profilés reconstitués soudés. Ils ont évalué la baisse de la
contribution de la platine d'about à la rotation de l'assemblage avec l'augmentation de son
épaisseur.
Deux campagnes expérimentales ont été réalisées sur des assemblages bilatéraux de
configurations géométriques différentes et des tronçons en té connectés à une semelle du
poteau pour faire le lien entre le tronçon en té et l'assemblage entier [Zoetemeijer 1974,
Packer 1977]. Les auteurs ont montré que la zone tendue de l'assemblage peut être représentée
par un tronçon en té isolé car celui-ci permet de reproduire de manière satisfaisante le
développement des déformations plastiques dans cette zone. Ils ont aussi montré comment
déterminer la charge ultime en utilisant la méthode des lignes plastiques en se basant sur les
observations expérimentales de formation des lignes plastiques dues à la flexion de la semelle
du poteau et de la platine d’about.
Une campagne expérimentale pour comparer le comportement des assemblages par
platine d’about débordante ou non débordante a été effectuée par Aggarwal [Aggarwal 1994]
qui a réalisé douze essais dont quatre sur des assemblages par platine non débordante, quatre
par platine débordante d'un seule côté et quatre par platine débordante sur les deux côtés.
Dans cette étude, des paramètres comme l'épaisseur de la platine d’about (16 et 20 mm) et le
diamètre du boulon (M16 et M20) ont été variés en gardant les mêmes profilés du poteau et de
la poutre (UC 203x203x46 et 203x133x25 UB). A titre de comparaison, les auteurs ont
montré que les assemblages par platines d'about débordantes possèdent des capacités de
rotation comparables à celles obtenues avec platines non débordantes. Toutefois, les moments
résistants des assemblages avec platines débordantes sont plus élevés. De plus, la présence
38
d'une rangée de boulons, dans la partie débordante de la platine, en dessous de la semelle
comprimée de la poutre n'a pas d’influence significative sur le comportement global de
l'assemblage.
Une comparaison de la résistance et de la rigidité de trois types d'assemblages
unilatéraux d'utilisation courante en construction métallique est effectuée [Janss 1987]. Il
s'agit d’assemblages par platine d’about, par cornières d'âme et par cornières de semelles
(figure I-18). Le dispositif d’essai est présenté sur la figure I-19. Les auteurs ont montré que
l'assemblage par platine d’about donne une rigidité et une résistance plus élevées en
comparaison avec d'autres assemblages testés. L’effort de compression dans le poteau
n’affecte pas le cisaillement de l’assemblage pour des contraintes inférieures à 130 MPa (de
l’ordre de 0,5fy). Par contre, il influence la déformation par flexion de la semelle du poteau
qui se traduit par une diminution de la phase linéaire du comportement M-Φ, alors que la
rigidité initiale de l’assemblage est faiblement affectée par cet effort de compression N.

Figure I-18 : Types d’assemblage Figure I-19 : Dispositif d’essai

La caractérisation de la rigidité initiale des assemblages poteau-poutre était le but principal de


la recherche effectuée par Davison [Davison 1987 a, Davison 1987 b]. Les auteurs ont fait
plusieurs essais sur des assemblages avec platines d'about de différentes épaisseurs en gardant
les dimensions des poteaux et des poutres identiques. Les auteurs ont conclu que la rigidité
initiale dépend de l’épaisseur de la platine d’about.
Un programme expérimental a été réalisé à l'université de Coimbra sur des
assemblages poteau-poutre par platine d’about débordante boulonnée soumis à une
combinaison de moment de flexion et de force axiale de compression ou de traction [De Lima
2004]. Au total, sept assemblages ont été testés. Les profilés des poteaux et poutres sont
respectivement HEB240 et IPE240 avec une nuance d’acier S275. L’épaisseur de la platine
est égale à 15 mm pour les sept assemblages. Les boulons utilisés sont des M20-10.9.
Plusieurs combinaisons de chargement sont considérées. Dans le premier essai, EE1
seulement un moment de flexion est appliqué. Pour les autres essais, (EE2, EE3, EE4, EE5,
EE6 et EE7), une combinaison d’un moment de flexion constant et d’un effort axial de
traction ou de compression avec une intensité variable de -10%, -20%, -7%, -15%, +10% ou +
20%, par rapport à la résistance plastique de la poutre, Les auteurs ont conclu que les courbes
moment-rotation pour tous les essais indiquent que la force axiale affecte de manière
significative le comportement des assemblages. Toutefois, le moment résistant maximal de
l’assemblage est obtenu pour l’essai EE2 dont le chargement appliqué est un moment de
flexion et un effort axial de compression correspondant à -10% de l’effort normal résistant de
la poutre. Le composant critique de tous les assemblages testés en zone de compression est la
39
semelle de la poutre et en zone de traction la platine d’about. Ceci est cohérent avec les
prévisions basées sur la méthode des composantes de l'EC3. Les auteurs ont noté que pour de
faibles rapports N/M, toutes les rangées de boulons sont sollicitées en traction et l’axe neutre
est situé au milieu de la section de la poutre. Par contre, pour de grands rapports N/M, ils ont
relevés une inversion des efforts dans les boulons. Les figures I-20 et I-21 récapitulent, pour
chaque essai, un diagramme d’interaction M/N pour toutes les composantes de l’assemblage
ainsi que les caractéristiques principales de la courbe Moment–Rotation de l’assemblage.
Malheureusement, la ruine des assemblages n'a pas été atteinte pendant les essais. Un modèle
analytique pour caractériser le comportement des assemblages soumis à la combinaison
d’efforts M/N basé sur la méthode des composantes est développé en se basant sur les critères
de l’EC3 (Figure I-22).
Moment (kN.m)

Force axiale (%Npl,poutre)

Figure I-20 : Diagramme d’interaction M/N pour les différentes composantes de


l’assemblage
Moment (kN.m)

Force axiale (%Npl,poutre)

Figure I-21 : Diagramme d’interaction M/N pour différentes caractéristiques


de la courbe M-Φ

40
Figure I-22 : Modèle analytique d’assemblage poteau-poutre (interaction M/N)

Une recherche expérimentale a été entreprise par Coelho [Coelho 2006] sur des
assemblages poteau-poutre avec platine d’about boulonnée. Deux nuances d’acier, S690 et
S235, sont utilisées pour la platine d’about. Les poteaux HE300A et poutres HE340M ont la
même nuance S355. Différentes épaisseurs de platine sont considérées. Les boulons sont des
M24 de classe 12.9 ou 8.8. Le montage d’essai est présenté à la figure I-23. A partir des
assemblages testés, les auteurs ont montré que l'idéalisation de la zone tendue de l'assemblage
par un tronçon en té adopté dans l’EC3 donne des résultats précis de résistance et de rigidité,
même en utilisant des aciers de haute résistance (HSS). Cependant, pour l’assemblage entier
avec platine en acier à haute résistance, les procédures de calcul selon l’EC3 représentent de
façon satisfaisante la rigidité initiale de l’assemblage, mais surestiment les moments
résistants. Les auteurs recommandent l'utilisation des boulons de classe 8.8 car les boulons de
classe 10.9 ont une ductilité très limitée ce qui limite la déformation de l'assemblage. Ceci est
particulièrement vrai pour les assemblages avec platines d'extrémité débordantes où la ruine
des boulons se produit par une rotation excessive près de la tête (figure I-24).
Capteur de force

Vérin

Poutre : 1300 mm
HE340M (S355J2)

Poteau : HE300A (S355J2)

1540 mm

Figure I-23: Montage d’essai d'assemblage par platine d’about [Coelho 2006]

41
Figure I-24 : Déformée du tronçon en té de l’assemblage et la flexion du boulon
9.1.2 Assemblages renforcés par raidisseur de platine
Deux séries d’essais, sous chargement cyclique, d’assemblages poteau-poutre par
platines d’about raidies, attachées au poteau par quatre rangées de boulons, sont réalisés dans
le but de montrer l’influence du renforcement par des raidisseurs de platine sur le
comportement [Ghobarah 1990, Korol 1990, Ghobarah 1992]. Au total, onze assemblages ont
été testés. Les auteurs ont conclu que les assemblages avec raidisseurs de platines d’about
présentaient un meilleur comportement par rapport aux assemblages non raidies en particulier
en terme de moment résistant dans les régions où l'intensité sismique est élevée. De même,
pour un assemblage avec platine d’about non raidie de résistance égal à MP, l’ajout d’un
raidisseur de platine d’about raidie permet d’avoir un moment résistant supérieur ou égal à 1,3
Mp, où Mp est le moment plastique de la poutre à condition que la zone comprimée ne limite
pas la résistance de l'assemblage. Ces raidisseurs peuvent limiter les déformations de la
platine d'about dans la partie débordante et empêcher la concentration des contraintes dans la
platine d'about, au niveau de la semelle tendue de la poutre. Ils ont également recommandé
l'utilisation de poteaux raidis pour éviter les ruines en zone comprimée.
Trois groupes d’assemblages poteau-poutre et poutre-poutre par platine d’about raidie
boulonnée par huit rangées de boulons sous chargement monotone ont été examinés par
Mazroi [Mazroi 1990]. Les spécimens dans un groupe concernent seulement des assemblages
poteau-poutre de rive (configuration unilatérale). Les spécimens dans les deux autres groupes
concernent des assemblages poteau-poutre de configuration bilatérale et des assemblages
poutre-poutre (Figure I-25). Certains assemblages ont été renforcés par raidisseurs dans les
zones tendues et comprimées du poteau et d'autres ont eu des raidisseurs seulement dans la
zone comprimée du poteau. La platine d’about a la même largeur que la semelle de la poutre
pour tous les essais. Ces essais ont confirmé que le raidisseur dans la zone tendue améliore la
rigidité et le moment résistant de l’assemblage.

42
Figure I-25 : Mesure de la séparation des platines d’abouts [Mazroi 1990]
Trois essais sur assemblages par platines d'about débordantes boulonnées par quatre
rangées de boulons ont été réalisés [Tsai 1990]. Les auteurs ont précisé que le renforcement
des assemblages par raidisseurs de platine d’about et l’utilisation de boulons plus résistants
peut améliorer de manière significative le comportement de ces assemblages sous chargement
cyclique en augmentant leur capacité de résistance plastique et en diminuant l'effort de levier.
Les auteurs ont constaté que le procédé de dimensionnement, des assemblages de platine
d’about soumis au chargement monotone, proposé par le règlement américain (AISC 1986)
était satisfaisant bien que dans certains cas des ruine d’assemblage par ruptures de boulons se
soient produites. Ils ont donc proposé de conserver les règles existantes mais d’augmenter le
diamètre des boulons par un facteur de 1,6.
Six essais d’assemblages poteau-poutre avec platine d’about débordante raidie
boulonnée par quatre rangés de boulons sous chargement statique et cyclique ont été testés par
Seradj [Seradj 1997]. Dans cette étude, pour tous les spécimens, seule l'épaisseur de la platine
d’about a été changée, alors que les autres dimensions géométriques ont été maintenues
constantes. Les détails de la platine d’about testée sont présentés à la figure I-26. Il convient
de noter que la platine d’about est plus large que la poutre. Il a été constaté que ce type
d’assemblage pourrait agir en tant qu’assemblage entièrement rigide ou semi-rigide dépendant
principalement de l’épaisseur de la platine d’about et du diamètre des boulons. Les platines
minces favorisent le comportement semi-rigide. Par conséquent, il est possible de concevoir
un assemblage qui possède une ductilité suffisante en choisissant une platine d’about
relativement mince et des boulons de plus grands diamètres.

tp
hb

bb

Figure I-26 : Détail de la platine d’about testée [Seradj 1997]

43
Une recherche expérimentale sur 15 assemblages par platine d’about subissant une
charge cyclique est effectuée [Adey 2000] afin d’évaluer l’importance de certains paramètres
de conception. Les paramètres sous investigation sont les dimensions de la poutre, la
configuration de l’emplacement des boulons, l’épaisseur de la platine d’about, le processus de
soudage et la préparation pour la soudure. Parmi les 15 spécimens, onze sont conçus de façon
à favoriser la ruine au niveau de la platine d’about, alors que les quatre autres sont conçus afin
d’atteindre la capacité du moment plastique de la poutre. Les auteurs ont conclu que
l’utilisation des raidisseurs de platine d’about augmente le moment résistant de l’assemblage,
la capacité de rotation aussi bien que la capacité de dissipation d'énergie. Une augmentation
de l’épaisseur de la platine d’about permet une augmentation du moment résistant de
l’assemblage. En outre, la flexion des boulons est observée sur tous les spécimens testés.
Une série de huit spécimens d’assemblages par platine d’about débordante boulonnée
a été examinée sous chargements cycliques [Shi 2007a, Shi 2007b]. La figure I-27 montre le
dispositif d'essai utilisé par les auteurs. Les paramètres étudiés étaient l’épaisseur de la platine
d’about, le diamètre des boulons, le renfort de la platine d’about débordante, le renfort du
poteau, le type de platine d’about débordante ou non et l'effet du cisaillement du panneau
d'âme du poteau (Figure I-27). Les résultats indiquent que les assemblages avec platine
d’about débordante présentent une plus grande rigidité, une plus grande ductilité et une
grande capacité de dissipation d'énergie. Ce type d’assemblage présente une alternative de
conception sous sollicitation sismique. Les auteurs ont conclu que les assemblages par platine
d’about, sans raidisseurs de poteau, ont montré des caractéristiques mécaniques plus faibles
que celles des assemblages renforcés. Ainsi l'utilisation des raidisseurs de poteau dans les
assemblages est recommandée de point de vue conception sismique. L'utilisation de platines
d'about débordantes et raidies peut augmenter le moment résistant de l'assemblage, sa capacité
de rotation et sa capacité de dissipation d'énergie. Ces raidisseurs peuvent empêcher que la
déformation inélastique soit concentrée dans les racines de la prolongation de la platine
d’about et transformer le mode de déformation de la platine d’about débordante d’une flexion
uni-axiale à une flexion bi-axiale ce qui minimiserait ses déformations (Figure I-28). Un
modèle analytique, validé par des résultats expérimentaux, décrivant le comportement
moment-rotation de ce type d’assemblage a été proposé par les auteurs.
Capteur de force
Raidisseurs

Vérin
Poutre
Raidisseur de platine
Platine d’about
Raidisseur

Poteau

Support rigide

Figure I-27 : Essai d'assemblage par platine d’about raidie [Shi 2007]

44
Figure I-28: Déformées des assemblages testés

Des recommandations sur le dimensionnement des raidisseurs de platine d’about sont


proposées dans le document AISC [AISC 2005]. Elles considèrent que le raidisseur qui
renforce la platine d’about agit comme une partie continue de l’âme de la poutre qui permet
de transférer une partie de la force de traction de la semelle de la poutre vers la platine
d’about et puis aux boulons de l'assemblage. Pour assurer un transfert favorable de la charge,
des détails de la géométrie du raidisseur de la platine d’about est à prendre en considération.
La figure I-29 illustre la disposition recommandée de la géométrie du renfort de la platine
d’about.
25 mm

25 mm

hst
Lst

Figure I-29 : Géométrie des raidisseurs de platine d’about boulonnée

 La longueur minimum de renfort est:


hst
Lst  (Eq. I-2)
tan30
Avec :
Lst : Dimension du raidisseur soudé sur la semelle de la poutre ;
hst : Dimension du raidisseur soudé sur la platine.
45
 L’épaisseur du renfort est :
 f yb 
t st  t wb  
 f ys 
  (Eq. I-3)
Avec :
t wb : Epaisseur de l’âme de la poutre ;
f yb : Limite élastique de la poutre ;
f ys : Limite élastique du raidisseur.
 Pour faciliter la soudure du renfort, les raidisseurs au niveau de la semelle de la poutre et
au niveau externe de la platine d’about devraient être aplatis approximativement de 25
mm.
 Les raidisseurs devraient être coupés à l’intersection entre la semelle de la poutre et la
platine d’about afin d’éviter la concentration des contraintes à ce niveau.
 Pour fournir un chemin cohérent de transfert de la charge dans l’assemblage, avec platine
d’about raidie, le raidisseur de la platine doit avoir une limite d'élasticité plus importante
que l’âme de la poutre. Cependant, lorsque les raidisseurs de la platine d’about ont les
mêmes résistances que l’âme de la poutre, l'épaisseur des raidisseurs devrait être
supérieure ou égale à l'épaisseur de l'âme de la poutre.
Aucune recommandation n’est donnée pour les dimensions limites (maximale et minimale)
des raidisseurs de platine d’about.

9.2 Modèles éléments finis


Plusieurs études ont été réalisées dans le domaine de la modélisation par éléments finis
d’assemblages poteau-poutre et poutre-poutre chargés symétriquement, en 2D et 3D. La
comparaison entre le comportement réel de l'assemblage et celui obtenu par la modélisation a
été souvent abordé en se basant sur les courbes moment-rotation.
9.2.1 Modélisation bidimensionnelle des assemblages
Un model d’assemblage bidimensionnel en utilisant des éléments de plaque en calcul
élasto-plastique a été développé par Jenkins et al. [Jenkins1986]. Les auteurs ont supposé que
la déformation majeure de l'assemblage est due à la flexion de la platine d’about car la
semelle du poteau était épaisse et raidie, ce qui limite sa déformation. Ainsi, dans l'analyse,
seule la platine d’about est considérée comme une plaque avec des conditions aux limites
spécifiques le long du profilé de la poutre. Les boulons dans la zone tendue sont modélisés par
des conditions de compatibilité au niveau de leurs positions sur la platine en négligeant les
boulons dans la zone comprimée (Figure I-30). La moitié de l'éprouvette est modélisée en
raison de la symétrie par rapport aux plans passant par les âmes de la poutre et du poteau. La
poutre et le poteau utilisés sont respectivement des profilés (305 x 165 x 54 UB) et (254 x 254
x 132 UC). Les boulons sont des M20 de classe 8.8 non précontraints. L'épaisseur de la
platine d’about varie de 12 à 25 mm.

46
Position de la force
Nœuds de mesure de
de levier
déplacement pour calculer la
Encastrement rotation selon la MEF
Zone
Nœuds d’application de la modélisée
charge

Figure I-30: Modèles éléments finis 2D [Jenkins1986]


Cette analyse par éléments finis est utilisée pour déterminer la courbe moment-rotation
de l'assemblage avant de la comparer avec les résultats expérimentaux. La courbe moment-
rotation est obtenue numériquement en mesurant le déplacement au centre des boulons.
Ensuite, ce déplacement est transformé en rotation de l’assemblage autour de la semelle
comprimée de la poutre. Les courbes moment-rotation ainsi obtenues sont toujours situées en
dessous des courbes expérimentales (Figure I-31). Nous pouvons noter que la nature de ce
type d'éléments finis et le type de modélisation choisie nécessite une simplification importante
des conditions aux limites, des boulons et du chargement ce qui nuit à l'efficacité du modèle.
Une modélisation d’assemblages par platine d’about boulonnée avec quatre rangées en
utilisant des éléments finis en contraintes planes est élaborée par Bahaari et al. [Bahaari 1994]
en utilisant le logiciel d’éléments finis ANSYS. L'assemblage est modélisé dans le plan
passant par les âmes de la poutre et du poteau. Toutes les dimensions réelles sont prises en
compte dans ce plan. L’épaisseur des éléments est choisie égale à la largeur réelle dans la
direction transversale. Le moment appliqué à la poutre est remplacé par une force distribuée
uniformément sur les semelles et linéairement sur l'âme. Des éléments d'interface sont utilisés
pour modéliser le contact entre la platine d’about et la semelle de la poutre. Une loi de
comportement bilinéaire est utilisée dans la modélisation des matériaux de la poutre, du
poteau et de la platine d’about. Cependant, une loi de comportement tri-linéaire est considérée
pour la modélisation des boulons. Chaque boulon dans la zone tendue de l'assemblage est
représenté par plusieurs barres. Pour valider le modèle, les courbes moment-rotation de
certains assemblages sont comparées avec celles obtenues par les essais expérimentaux testés
par Jenkins [Jenkins 1986]. Dans les données expérimentales et numériques, la rotation est
donnée par le rapport entre le déplacement horizontal de la platine d’about au niveau de la
semelle tendue de la poutre et la distance verticale entre les demi-épaisseurs des semelles de
la poutre. Les courbes moment-rotation expérimentales et numériques sont tracées pour
différentes valeurs d'épaisseur de la platine d’about (12, 15, 20 et 25mm). On peut remarquer
que la courbe numérique est loin de la courbe expérimentale pour les assemblages avec une
platine d’about mince ou épaisse (Figure I-32).

47
Figure I-31 : Courbes M-Φ (comparaison essais et MEF) [Jenkins 1986]

Figure I-32 : Courbes M-Φ (comparaison essais et MEF) [Bahaari 1994]


En effet, dans le modèle 2D, le déplacement est supposé constant le long de la
troisième dimension et la position réelle des boulons dans la troisième dimension n'est pas
prise en compte. De plus, la flexibilité autour de l'axe vertical n'est pas considérée.
9.2.2 Modélisation tridimensionnelle des assemblages
En continuité du modèle 2D [Bahaari 1994], un modèle 3D [Bahaari 1997] est proposé
en se basant sur le logiciel ANSYS. Il concerne des assemblages par platine d’about non
raidie boulonnée avec quatre rangées de boulons et dont les résultats expérimentaux sont
disponibles [Jenkins1986]. Des éléments de coques ont été utilisés pour modéliser l'âme et la
semelle de la poutre, la platine d’about, l'âme, la semelle et les raidisseurs du poteau. La tête
du boulon et l'écrou, considérés en liaison parfaite avec la platine d’about et la semelle du
poteau, sont modélisés par des éléments volumiques iso-paramétriques à huit nœuds. La tige
du boulon est modélisée par six éléments de barre reliant ensemble les nœuds de la tête du
boulon et de l'écrou. Des éléments de contact sont utilisés pour modéliser le contact entre la
semelle du poteau et la platine d’about. Pour la modélisation des assemblages avec boulons
précontraints, la précontrainte dans les boulons a été modélisée par des déformations initiales
dans les éléments de barre représentant la tige du boulon.

48
Deux types de non linéarité sont considérés, une non linéarité matérielle due à la
plasticité et une non linéarité géométrique due à l'évolution de la zone du contact entre la
platine d’about et la semelle du poteau. Un moment de flexion pur est introduit par une
contrainte de pression uniforme sur l'épaisseur des semelles de la poutre et linéairement
distribuée sur l'âme. Des conditions de symétrie sont définies pour les nœuds le long de l'âme
du poteau ainsi que dans le plan passant par les demi-épaisseurs des âmes de la poutre et du
poteau. L'épaisseur de la platine d’about est le seul paramètre variable : 12 à 25 mm avec des
boulons non précontraints. Des raidisseurs d'âme du poteau sont utilisés au niveau des
semelles de la poutre.
Les courbes moment-rotation obtenues par l'analyse numérique sont en bon accord
avec celles données par les essais pour des platines d'extrémité minces (12 et 15 mm). Par
contre, avec l'augmentation de l'épaisseur de la platine (20 et 25 mm), l'écart entre les courbes
numériques et expérimentales augmente. Les auteurs ont expliqué ce phénomène par
l'allongement excessif de la tige du boulon, car la contribution du boulon à la rotation totale
devient plus significative avec l'augmentation de l'épaisseur de la platine d’about et la
plasticité dans les épaisseurs qui n'est pas considérée dans cette analyse (Figure I-33). Les
auteurs ont conclu aussi que le pré-chargement des boulons n’affecte pas la force dans les
boulons ainsi que l’effet de levier en phase finale. Cependant, la taille des boulons a un effet
significatif sur la force de levier.

Figure I-33 : Courbes M-Φ (comparaison essais et MEF) [Bahaari 1997]


Les mêmes auteurs [Bahaari 2000] ont présenté les résultats du comportement des
assemblages par platine d’about débordante non raidie boulonnées par huit rangés de boulons
en utilisant le modèle numérique 3D avec différentes configurations en utilisant le logiciel
ANSYS (Figure I-34). Dans une des configurations, les huit boulons ont été placés dans deux
rangées : un au-dessus et l'autre au-dessous de la semelle de la poutre. Dans l’autre
configuration, une rangée avec quatre boulons a été placée au-dessus de la semelle de la
poutre, alors que deux rangées de boulons sont placées au-dessous la semelle de la poutre. Les
auteurs ont constaté que l’assemblage de la deuxième configuration présente une rigidité
initiale légèrement plus grande comparée à la première configuration. Cependant, ces deux
assemblages présentent les mêmes résistances finales.

49
A Poutre Poutre
A

Platine Poteau
Platine Poteau d’about
d’about

A
Coupe A-A Élévation A
Boulon Coupe A-A Élévation
Élément de contact Boulon
Élément de contact

Figure I-34 : Types d’assemblages modélisés [Bahaari 2000]


Des assemblages ont été modélisés [Bursi 1994] en utilisant des éléments volumiques
à 20 nœuds de formulations quadratiques en considérant une seule couche dans l'épaisseur qui
varie entre 12 et 20 mm. Les modèles numériques sont validés par des résultats trouvés dans
la littérature [Bernuzzi 1991]. Des éléments de contact frottant ont été utilisés entre la platine
d’about et la semelle du poteau avec un coefficient de frottement (µ= 0,25). Des éléments de
poutre à deux nœuds ont été utilisés pour modéliser les boulons. Les auteurs ont modélisé
seulement la zone locale de l'assemblage (platine et boulons) et une partie de la poutre sur une
faible longueur. La contribution du poteau est totalement négligée en considérant que la
platine d’about est connectée à une fondation très rigide. La rangée de boulons dans la zone
comprimée est aussi négligée. Les forces de précontraintes sont introduites dans les boulons
tendus en tant que contraintes initiales. De plus, des forces nodales équivalentes à une
pression uniforme sont appliquées sur les semelles de la poutre pour introduire le moment de
flexion. La comparaison entre les courbes expérimentales et celles issues de la modélisation
montre que le modèle donne des résultats satisfaisants en terme de raideur initiale. Par contre,
une différence considérable existe dans la phase plastique de comportement.
Dans le but d’analyser le comportement élasto-plastique des assemblages par platine
d’about non raidie débordante boulonnée par quatre rangés de boulons, un modèle éléments
finis en utilisant le logiciel ADINA (ADINA Engineering, 1984) est développé par Choi et al.
[Choi 1996a, Choi 1996b]. Des éléments volumiques, non conformes, à 8 nœuds ont été
utilisés. La précontrainte dans les boulons et les formes réelles de leurs tiges, de la tête et de
l'écrou sont prises en compte dans la modélisation. Des éléments de contact sont utilisés pour
simuler l'interaction entre la platine d’about et la semelle du poteau. Les résultats de la
modélisation sont comparés avec les essais trouvés dans la littérature [Beall 1991]. En raison
de l'effet de précontrainte dans les boulons, il est supposé que la tête du boulon et l'écrou sont
en liaison parfaite avec la platine d’about et la semelle du poteau respectivement. Aucune
liaison n'est réalisée entre les nœuds de la tige du boulon et du trou. Dans les assemblages par
platine d’about, la précontrainte dans les boulons comprime la platine d’about et la semelle du
poteau. Pour simuler ce phénomène, les auteurs ont appliqué une force égale à 0,7 fois la
résistance ultime des boulons au niveau de la tête du boulon et de l'écrou ce qui ne permet pas
de modéliser réellement la fore de précontrainte car seulement une partie de cette force passe
par la tige (Figure I-35). Les courbes moment-rotation obtenues numériquement sont proches
des courbes expérimentales pour un maillage dense. Elles montrent également un effet
significatif des raidisseurs. En outre, une distribution de la pression de contact entre la platine
d’about et la semelle du poteau ainsi que la déformée de la platine d’about, sont présentées

50
graphiquement. Cette étude a indiqué que le modèle peut simuler le comportement réel des
assemblages de platine d’about.

semelle du platine
poteau d'about

Zone de
précontrainte

Figure I-35 : Modélisation de la précontrainte [Choi 1996b]


Dans le but d’améliorer le modèle élaboré par Bursi [Bursi 1994], les mêmes auteurs
proposent un nouveau modèle numérique d’assemblage poteau-poutre par platine d’about non
raidie boulonnée avec huit rangées de boulons sous chargement statique [Bursi 1997, Bursi
1998]. Les auteurs ont utilisé des éléments volumiques à 8 nœuds (éléments C3D8 et C3D8I
du code d'éléments finis ABAQUS). En plus, ils ont adopté dans l'épaisseur de la platine trois
couches au lieu d'une seule. En outre, une partie de la poutre a été ajoutée au modèle (Figure
I-36). Des éléments de contact, basés sur la notion de multiplicateurs de Lagrange, sont
utilisés pour modéliser l'interaction entre la platine d’about et la semelle du poteau. Les
termes de multiplicateur de Lagrange adoptés dans l'analyse sont traités comme des variables
complémentaires et cela conduit à une matrice de rigidité de plus grande taille.
Les courbes moment-rotation ont montré que le modèle construit par des éléments de
type (C3D8I - éléments solides non conformes aux éléments volumiques à 8 nœuds) se
rapproche avec une bonne précision de la courbe moment-rotation expérimentale pour une
platine d’about relativement mince (épaisseur 12 mm). Par contre, les résultats numériques
sont moins précis pour une platine épaisse (25 mm). Ils s'éloignent des résultats
expérimentaux, et en particulier dans la zone de transition entre la phase élastique et la phase
plastique de comportement. La simulation effectuée par des éléments de type C3D8 (éléments
solides 8 nœuds) montre leur inadéquation pour reproduire les phénomènes mécaniques
dominés par la flexion. Comme prévu, ces éléments surestiment les caractéristiques de
l'assemblage.
Un modèle numérique pour décrire le comportement des assemblages de continuité de
poutre (IPE 300) avec une platine d’about d'épaisseur égale à 20mm est développé par
Stankiewics [Stankiewics 1997]. L’auteur a utilisé des éléments finis volumiques à 8 et 20
nœuds pour la modélisation des éléments de l'assemblage. Le moment de flexion est introduit
par des contraintes de pressions uniformément distribuées sur les semelles de la poutre. Les
courbes moment-rotation montrent que les éléments volumiques à huit nœuds sont beaucoup
plus rigides que les éléments à 20 nœuds. Cependant, l'absence d'une comparaison directe
avec les essais ne permet pas de juger de la qualité de la modélisation.
Un modèle numérique par éléments finis (2D et 3D) est développé par Gebbeken
[Gebbeken 1994] afin d’étudier le comportement d’assemblages par platine d’about non
raidie. En outre, une étude paramétrique est effectuée en ce qui concerne les divers paramètres
géométriques afin de déterminer leurs influences sur le comportement des assemblages.
Concernant le modèle bidimensionnel, les lois de comportement des matériaux utilisés sont

51
représentées par une courbe bilinéaire. Le frottement entre la semelle du poteau et la plaque
d'about a été négligé. Une différence importante est observée, entre les résultats de la
modélisation et les essais, en particulier pour la résistance de l'assemblage. Par contre, le
modèle 3D reproduit de façon précise le comportement réel des assemblages lorsque des
éléments volumiques sont utilisés. Les auteurs ont conclu que l’effet du contact doit être pris
en compte dans la modélisation des assemblages afin de fournir des résultats précis.

Boulons
Poutre

Platine d’about

Poteau

Figure I-36 : Courbes M- (comparaison essais et MEF) [Bursi 1998]

Une modélisation d’un assemblage par platine d’about boulonnée, utilisant des
éléments volumiques à huit nœuds pour tous les composants de l'assemblage, est menée par
Wanzek [Wanzek 1999]. Elle considère que la semelle du poteau est une fondation rigide, ce
qui permet de représenter les sources de déformation de la platine et des boulons. La
validation du modèle 3D est basée sur les essais issus de la bibliographie [Bernuzzi 1991]. Le
moment de flexion est appliqué de deux façons : dans la première, une distribution de
contraintes uniforme est appliquée sur les semelles de la poutre et dans la deuxième, une force
ponctuelle est appliquée à l'extrémité de la poutre. Dans le premier cas, un moment pur est
introduit ce qui ne mobilise pas le contact entre la tige de boulon et la platine d’about.
Cependant, la distance entre l'introduction des contraintes et la platine d’about doit être assez
grande pour éviter les interactions avec les contraintes dans la poutre, près de la platine
d’about. Dans l'autre cas, l'application d'une force ponctuelle verticale, à l'extrémité de la
poutre, génère des déplacements qui nécessitent une gestion du contact entre la tige de boulon

52
et la platine d’about. Cela nécessite d'apporter une attention spéciale à la condition de contact
entre la tige de boulon et le trou. Une discrétisation très fine est utilisée en considérant deux
couches dans l'épaisseur de la platine d’about. Il est montré dans un exemple que la différence
entre les deux cas concernant l'application de la charge extérieure, n'est pas significative sur
les courbes moment-rotation. Par contre, le modèle sous-estime généralement les résultats des
essais.
Un modèle éléments finis 3D est développé pour simuler le comportement des
assemblages poteau-poutre et poutre-poutre avec platine d’about raidie boulonnée avec huit
rangées de boulons [Kukreti 1987, Kukreti 1989, Kukreti 1990, Kukreti 2006]. Le modèle est
testé sous chargement statique ou cyclique. La non-linéarité matérielle et géométrique est
considérée dans ce modèle. Les lois de comportement des matériaux utilisés dans le modèle
sont idéalisées comme des courbes tri-linéaires. Au total, onze spécimens de trois catégories
ont été analysés: quatre spécimens d’assemblage poutre-poutre comprenant seulement un coté
de la poutre et soumis au chargement statique, trois spécimens d’assemblage poutre-poutre
comprenant seulement un coté de la poutre mais soumis au chargement cyclique et quatre
spécimens comprenant le quart de l’assemblage poteau-poutre soumis au chargement statique
dont le paramètre modifié est l’épaisseur de la platine. Le modèle est validé par les résultats
trouvés dans la littérature [Seradj 1997, Mazroi 1990, Tsai 1990]. Les lois moment-rotation
issues du calcul numérique ont une bonne concordance avec les résultats expérimentaux. En
se basant sur cette étude la méthode de calcul de ce type d'assemblage, par platine d’about
raidie boulonnée avec huit rangées de boulons, développé et modélisé par Kukreti et al. est
donnée dans le manuel d'AISC pour la construction en acier [AISC 1989].
Shi [Shi 2007] a élaboré un modèle éléments finis dans le but de simuler et d’analyser le
comportement mécanique de différents types d’assemblages poteau-poutre avec platines
d'about débordantes ou non. Au total, huit assemblages sont testés numériquement et
expérimentalement. Les paramètres étudiés sont l'épaisseur de la platine d’about, les
raidisseurs de la platine et du poteau et le diamètre des boulons. Le chargement considéré
pour cette étude est statique monotone. Les courbes moment-rotation obtenues par éléments
finis sont comparées aux courbes expérimentales, ce qui montre une bonne concordance entre
elles. Le modèle numérique validé est utilisé pour une analyse paramétrique concernant le
contact entre la platine d’about et la semelle du poteau, le comportement de la platine d’about
et l'influence de la force de précontrainte des boulons.
9.3 Approche analytique de calcul des assemblages selon l’EC3
Cette approche s’appuie exclusivement sur la méthode des composantes de l’EC3 qui
considère un assemblage comme un ensemble de composantes individuelles. Chaque
composante est représentée par un ressort ayant sa propre loi de comportement. Les
composantes sont ensuite associées en série ou en parallèle selon la configuration
géométrique de l’assemblage, en respectant les compatibilités de déformation. Cette
association permet d’aboutir à un comportement en terme de courbe moment-rotation de
l’assemblage. La méthode des composantes est suffisamment générale pour couvrir les
assemblages les plus courants. L’EC3 adopte un certain nombre d’hypothèses simplificatrices
en vue de calculer le moment résistant et la rigidité d’un assemblage.

9.3.1 Présentation de la méthode des composantes


La méthode des composantes considère un assemblage quelconque comme un
ensemble de composantes élémentaires individuelles.
Le concept fondamental, sur lequel est basée cette méthode se décompose selon les
étapes suivantes :
53
 Identification de toutes les composantes élémentaires de l'assemblage ;
 Evaluation des caractéristiques (résistance et rigidité) de ces composantes ;
 Association des composantes pour obtenir la résistance et la rigidité de l'assemblage
entier et (  cd éventuellement).

Des hypothèses sont à respecter pour la distribution des efforts internes dans les
composantes de chaque assemblage :
 Les efforts internes sont en équilibre avec les efforts appliqués ;
 Chaque composante est capable de résister aux efforts internes ;
 La déformation due à la distribution d’efforts est supposée ne pas dépasser la capacité
de chaque composante (boulons, soudure,…) ;
 La distribution doit être réaliste au regard des distributions de rigidités.

9.3.2 Identification des composantes


Pour un assemblage par platine d’about débordante boulonnée soumis à la flexion
(Figure I-37), les composantes de base qui peuvent être identifiées selon le type de
sollicitations qu'elles subissent sont les suivantes :
 Zone comprimée : Ame de poteau, semelle et âme de poutre ;
 Zone tendue : Ame de poteau, boulons et âme de poutre en traction, semelle de poteau
et platine d’about en flexion ;
 Zone de cisaillement : Panneau d'âme de poteau.
Chacune de ces composantes élémentaires possède sa propre résistance et rigidité en
traction, en compression ou en cisaillement. Cependant, l'âme du poteau est soumise à une
combinaison d'efforts de compression, de traction et de cisaillement. Cette combinaison de
plusieurs composants au sein du même élément d'assemblage peut, de toute évidence,
conduire à des interactions de contraintes susceptibles de diminuer la résistance des
composants élémentaires.
L'application de la méthode des composantes exige une connaissance suffisante du
comportement des composantes élémentaires. La liste des composantes couvertes par l’EC 3
est donnée dans le tableau A-1 de l’annexe A. La combinaison de ces composantes permet de
couvrir plusieurs configurations d'assemblages, telles que les assemblages poutre-poteau et les
assemblages de continuité de poutres fléchies.

54
âme du poteau en traction
semelle du poteau en flexion
platine d'extrémité en flexion
âme de la poutre en traction

boulons en traction

âme de la poutre en compression


semelle du poutre en compression

panneau d'âme de poteau en cisaillement

âme du poteau en compression

Figure I-37 : Composantes de base de l'assemblage par platine d’about boulonnée


Le comportement réel de chaque composante est représenté par une courbe force-
déplacement de type non linéaire (Figure I-38 a). La non linéarité est due à divers effets tels
que la plasticité, le contact entre les différents éléments et l'effet de membrane. Ce
comportement peut être simplifié par un modèle tri-linéaire ou bilinéaire (Figure I-38b). Dans
ce dernier cas, les paramètres du modèle sont : la résistance du calcul FRd , la rigidité k et la
capacité de déformation  cd . Ces paramètres peuvent être calculés à partir des dimensions des
composantes et des propriétés matérielles.

F F

FRd FRd
Fel 2/3FRd

δcd δ δcd
a) comportement réel b) idéalisation bi et tri-linéaire
Figure I-38 : Comportement d'une composante

Dans les applications pratiques, pour établir la courbe entière moment-rotation de


l'assemblage, le concepteur n'a besoin que de la rigidité initiale et du moment résistant en
flexion de l'assemblage. Ces deux paramètres peuvent être facilement obtenus en associant les
composantes décrites par le modèle bilinéaire qui est d'utilisation courante.

55
9.3.3 Evaluation des caractéristiques des assemblages
Dans l'EC3, trois caractéristiques principales sont à retenir pour caractériser
l'assemblage semi-rigide. Ce sont la rigidité initiale, le moment résistant de calcul et la
capacité de rotation. Ces caractéristiques permettent au concepteur de déterminer la
caractéristique moment-rotation de calcul de l'assemblage quel que soit le type d'analyse
globale effectuée.
9.3.3.1 Calcul de la rigidité initiale
La rigidité en rotation des assemblages soumis à la flexion constitue une
caractéristique importante de leur comportement. Elle correspond à la rigidité de l'assemblage
au tout début du chargement. Pour évaluer cette rigidité, nous prenons l'exemple d'un
assemblage poutre-poteau par platine d’about boulonnée (figure I-39). Le comportement de
chaque rangée de boulons (i) cumule les contributions des composantes qui dépendent du
nombre de boulons en traction et de la position de chaque rangée. Ces composantes sont :
l'âme du poteau en traction, la semelle du poteau en flexion, la platine d’about en flexion et
les boulons en traction avec leurs coefficients de rigidité ( ki ) associés en série (Figure I-39a)
[Brown 2001]. Le déplacement  est calculé en utilisant le coefficient de rigidité ki :
Fi
i  (Eq. I-4)
ki E

Avec: F la force dans la composante, ki le coefficient de rigidité et E le module d'élasticité


de l'acier.

Rangées de boulons dans la zone tendue

k3.1 k4.1 k5.1 k10.1

k3.2 k4.2 k5.2 k10.2

ht 

M
k1 k2
a)
K*
k 1*1
kt
Ft = Feq

K*
k 2*2 ht 
ht 
M
M
k1 k2 Fc =-Feq
k1 k2

b) c)
Figure I-39 : Approche EC3 pour le calcul de la rigidité initiale d'un assemblage poutre -
poteau par platine d’about boulonnée

56
Pour chaque rangée de boulon en traction, les coefficients de rigidité de diverses composantes
constituant cette rangée peuvent être regroupés pour n’avoir qu’un seul coefficient de rigidité
k i* par rangée de boulon (Figure I-39 b) ; nous en déduisons pour chaque rangée de boulon :
1
k i*  (Eq. I-5)
1 1 1 1
  
k 3,i k 4,i k 5,i k10 ,i

Où : k 3,i , k 4,i , k 5,i et k10 ,i sont respectivement les rigidités de l'âme du poteau en traction, de la
semelle du poteau en flexion, de la platine d’about en flexion et des boulons en traction.
Dans le cas où plusieurs rangées sont tendues simultanément dans un assemblage, les
rigidités équivalentes de toutes les rangées tendues sont regroupées en parallèle de façon que,
dans la formule I-4 de la rigidité initiale, on n'introduit qu'un seul coefficient de rigidité
équivalente (Figure I-39 c).
n

k *
h
i i
kt  i 1
(Eq. I-6)
ht
où :
k i* : est la rigidité efficace de la rangée i de boulons ;

h i : est la distance entre le centre de compression et la rangée i de boulons.


En supposant que le centre de compression est situé au centre de la semelle
comprimée de la poutre et en tenant compte de la position de chaque rangée de boulons ( hi ),
le bras de levier équivalent ( h t ) est défini par :
n
* 2
 ki hi
i 1
ht  n
(Eq. I-7)
*
 ki hi
i 1

Finalement, la contribution de toutes les composantes est obtenue par la combinaison


des rigidités des deux premières composantes (âme du poteau en cisaillement et âme du
poteau en compression) avec les composantes dépendant des rangées de boulons ( k t ). En
considérant que la position du ressort final est située au niveau du centre de traction défini par
le bras de levier ( h t ), la rigidité en rotation k  du ressort pour l'assemblage entier est obtenue
par la formule suivante :
ht2
k  (Eq. I-8)
1 1 1
 
k1 k 2 k t

Il convient de signaler que le coefficient de rigidité k 2 , qui représente l'âme


comprimée du poteau, prend une valeur infinie en présence d'un raidisseur transversal d'âme
comprimée. Par contre, le coefficient de rigidité k 1 qui traduit le cisaillement du panneau
d'âme dépend de la configuration de l'assemblage et des conditions du chargement
(chargement symétrique ou non).

57
L'équation I-7 permet d'obtenir la rigidité initiale S j ,ini de l'assemblage comme étant
égale à :
S j ,ini  E k (Eq. I-9)

La somme des efforts de traction dans les boulons de la zone tendue et l'effort de
compression dans la zone comprimée de l'assemblage sont égaux et de signes opposés lorsque
l’assemblage est sollicité en flexion sans effort normal. Ainsi, le moment transmis par
l'assemblage est équivalent statiquement à deux forces ± Feq ( Feq = Ft et  Feq = Fc ) telles que:

M  Feq ht (Eq. I-10)

Par ailleurs, la rotation de l'assemblage due à la flexion est donnée par :


t  c
 (Eq. I-11)
ht
Avec :
 t Allongement du ressort unique de rigidité k t ;
 c Raccourcissement du ressort k c représentant la zone comprimée de l'âme du poteau.
Les relations force-déplacement des deux ressorts, de rigidités équivalentes k t (zone
tendue) et k 2 (zone comprimée), sont données par les relations suivantes :
Ft  kt E  t (Eq. I-12)

Fc  k 2 E  c (Eq. I-13)
A noter que les déformations associées à la semelle et l'âme de la poutre en
compression et l'âme de la poutre en traction sont supposées être incluses dans la déformation
de la poutre. Elles ne contribuent donc pas à la flexibilité de la zone d'attache de l'assemblage.
En fonction du rapport de rigidité en rotation non dimensionnel K  ( S j ,ini ) ( EI b Lb ) ,
l'assemblage poutre-poteau peut être classé comme étant rigide, semi-rigide ou articulé. Il est
considéré semi-rigide pour des valeurs de K situées dans les intervalles suivants :
0,5 ≤ K ≤ 25 pour les structures non contreventées
0,5 ≤ K ≤ 8 pour les structures contreventées
Avec : Lb et I b sont la longueur et l'inertie de la poutre, respectivement.

9.3.3.2 Calcul du moment résistant


Le moment résistant correspond au moment maximum que peut supporter
l'assemblage. Pour déterminer le moment résistant de l'assemblage poutre-poteau par platine
d’about boulonnée, nous identifions les trois zones suivantes :
 La zone tendue de l'assemblage qui est directement affectée par la flexion de la plaque
d'extrémité, la flexion de la semelle du poteau, la traction des boulons, la traction de l'âme
du poteau et la traction de l'âme de la poutre ;
 La zone comprimée de l'assemblage qui comprend l'âme du poteau et l'âme et la semelle
de la poutre ;

58
 La zone cisaillée de l'âme du poteau.
Selon la capacité de déformation des rangées de boulons, une distribution plastique
des efforts internes peut être considérée (Figure I-40a). Dans ce cas, le moment résistant en
flexion de l'assemblage M Rd est calculé par la formule suivante :
nb
M Rd   ht FRd ,i (Eq. I-14)
i 1

Avec :
FRd ,i : Résistance de la rangée de boulons (i) soumise à la traction ;
n b : Nombre de rangées de boulons en traction ;
h i : Distance de la rangée de boulons (i) du centre de compression situé au milieu de
l'épaisseur de la semelle comprimée de la poutre.

FRd,1 FRd,1 FRd,1


FRd,2 FRd,2 <FRd,2
h1 FRd,3 <FRd,3 <FRd,3
h3 h2
≤ Fc,Rd ≤ Fc,Rd ≤Fc,Rd

a) plastique b) élasto-plastique c) élastique


Figure I-40: Répartition des efforts dans un assemblage poteau-poutre boulonné
Dans la procédure d'évaluation de la résistance de chaque rangée de boulons, la
première rangée à considérer est la plus éloignée du centre de compression. Les autres
rangées, qui sont progressivement de plus en plus proches du centre de compression, sont
successivement analysées.
En général, la résistance de la rangée de boulons (i) est donnée par la valeur minimum
de la résistance des composantes de base en considérant aussi le comportement de groupe des
boulons constitué de la rangée de boulons (i) et les autres rangées dont la distance au centre de
compression est plus grande que h i .
Le moment résistant de calcul peut être limité par la résistance de la semelle de la
poutre en compression ou l’âme du poteau en compression. Une vérification de celle-ci doit
être effectuée sur la base de la formule suivante:
m

F
j 1
j  Fc, Rd (Eq. I-15)

Avec : m : Indice de la dernière rangée supposée soumise à un effort de traction ;


F j : Effort de traction dans la rangée de boulon j ;
Fc , Rd : Résistance de calcul de la semelle comprimée de la poutre.

L'EC3 fournit des formules d'évaluation de la résistance de chacune des composantes.


Ces formules sont rappelées dans l'annexe B de ce mémoire. En résumé, suivant le schéma de
59
fonctionnement de l'assemblage par platine d’about boulonnée, le calcul du moment résistant
se déroulera selon les 5 étapes suivantes :
a) Déterminer les efforts de traction admissibles pour les différentes rangées de boulons en
considérant les composantes associées à la rangée ;
b) Adopter un type de diagramme de répartition des efforts entre les rangées de boulons
(Figure I-40). Une distribution plastique est souvent considérée mais une distribution
élastique ou élasto-plastique doit être utilisée si la capacité de déformation d’une rangée
au moins est limitée. Avec une distribution élastique, la résistance de l'assemblage est
limitée par la rangée la plus éloignée du centre de compression. Dans ce cas, le moment
résistant de l'assemblage est donné par l'expression suivante [Bourrier 1996].
FRd
M Rd 
h1
h t
2
avec FRd  2Bt , Rd (Eq. I-16)

Où Bt , Rd est la résistance de calcul du boulon en traction.

Dans le cas où la distribution plastique des efforts est limitée, en raison du manque de
capacité de déformation d'une rangée de boulons ( m ) qui atteint sa résistance de calcul
(FRd,k>2Bt,Rd), une distribution élasto-plastique peut être utilisée. Dans ce cas, nous
considérons que les efforts dans les rangées inférieures à la rangée ( m ) sont distribués
linéairement en fonction de leur distance au centre de compression. Le moment résistant est
donné par l'expression suivante [Bourrier 1996] :
k FRd , k n
M Rd   FRd ,i hi  h 2
j (Eq. I-17)
i 1 hk j m

Avec : n : Nombre total de rangées de boulons ;


m : Rangée dont la capacité de déformation est insuffisante.
c) Vérifier que la zone comprimée de la poutre présente une résistance suffisante pour
équilibrer la somme des efforts de traction admissibles dans les boulons ;
d) Effectuer une vérification similaire en ce qui concerne la résistance de l'âme du poteau;
e) Etablir le moment résistant de l'assemblage comme étant la somme des résistances en
traction admises dans chaque rangée de boulons par la distance de ces rangées au centre
de compression situé au milieu de la semelle comprimée de la poutre.
L'évaluation de la résistance en traction des différentes rangées de boulons est
effectuée en considérant des tronçons en té équivalents. Ainsi, trois modes de ruine sont
possibles et nous pouvons associer à chacun d'eux une résistance en traction; qui dépend de la
longueur efficace L eff du tronçon. Pour en définir la valeur, l'EC3 fait référence à plusieurs
schémas de plastification possibles en considérant la résistance en traction du tronçon
correspondant au mode de ruine le plus défavorable. Cela sera détaillé dans les paragraphes
suivants.
Suivant la valeur du moment résistant du calcul M Rd , l'assemblage poutre-poteau peut
être considéré à résistance totale, à résistance partielle ou articulé. Il est considéré à résistance
partielle pour des valeurs de M Rd situées dans les intervalles suivants :
0,25M b, pl , Rd  M Rd  M b , pl , Rd (Eq. I-18)

60
Où M b , pl , Rd est le moment résistant de calcul de la poutre.

9.3.3.3 Détermination de la capacité de rotation


L’EC3 ne propose pas de formule permettant de calculer la capacité de rotation des
assemblages boulonnés. Cependant, le règlement stipule que dans un assemblage par platine
d’about boulonnée, la capacité de rotation est suffisante pour une analyse plastique si le
moment résistant de l'assemblage est piloté par la résistance de la semelle du poteau en
flexion dont l'épaisseur t doit satisfaire la condition suivante :
f ub
t  0.36d (Eq. I-19)
fy
Avec : d : Diamètre nominal du boulon ;
f ub : Résistance ultime du boulon en traction ;
f y : Limite d'élasticité.

Si la résistance de calcul de cet assemblage est au moins égale 1,2 fois la résistance
plastique de calcul de la poutre, il n'est pas nécessaire de vérifier sa capacité de rotation. Dans
le cas d'un assemblage à résistance partielle, la capacité de rotation ne doit pas être inférieure
à celle nécessaire pour permettre le développement de toutes les rotules plastiques.

10- Comportement de la zone tendue d’assemblage (tronçon en té)


Une des composantes principales d’un assemblage boulonné avec platine débordante de
type poteau-poutre est le tronçon en té qui représente la zone tendue. Ce tronçon en té peut
être considéré comme un assemblage élémentaire unique ou comme une partie d’une
configuration plus complexe.
10.1 Fonctionnement du tronçon en té
La déformation du tronçon en té est d'une part liée au comportement des boulons
sollicités en traction et d'autre part, à l'état de déformation de la semelle ou de la platine
sollicitée en flexion. Une caractéristique importante du comportement des tronçons en té est le
développement de forces de levier sous la semelle. Ces forces secondaires, qui sont
introduites dans les boulons en plus de la traction directe, peuvent provoquer une ruine
prématurée. Une illustration du mécanisme de levier dans un tronçon en té est présentée dans
la (Figure I-41). Pour une force F appliquée sur l’âme du tronçon, des forces de levier Q se
développent en raison de la flexion de la semelle.

Figure I-41 : Mécanisme de levier dans un tronçon en té


Selon l’EC3 : n/m = 1,25 où (n) est a priori inconnue.
Q : Force de levier = amplification de la traction (boulons).

61
L’équation de l’équilibre statique des forces verticales montre que la force B dans un boulon
est égale à :
F 
B    Q
2  (Eq. I-20)
10.2 Modèle théorique du tronçon en té
L’aspect théorique du comportement du tronçon en té comme élément indépendant de
l’assemblage a été largement étudié [Zoetemeijer 1974, Packer 1977, Mann 1979, Piluso
2001, Al-khatab 2003]. En conséquence, la réponse globale en terme de loi force-déplacement
est bien définie dans le domaine élastique et plastique et des règles de calcul ont été
déterminées dans ce sens. Ainsi, les trois modes de ruines, définis selon l’EC3, envisagés
dépendent du rapport des résistances de la semelle du tronçon en flexion et des boulons en
traction. Ces trois modes de ruine sont caractérisés par la ruine de la platine par formation
d’un mécanisme plastique (mode1), la ruine mixte de la platine et des boulons (mode 2) ou la
ruine des boulons (mode 3) (voir figue I-42).

Mode 1 Mode 2 Mode 3


Figure I-42 : Mode de ruine du tronçon en té
Le mode 1 : correspond à la ruine du tronçon en té par formation d’un mécanisme
plastique, avant que la ruine des boulons ne soit atteinte. Les lignes de plastification se
forment au niveau des rangées de boulons et à la naissance des congés de raccordement.
Le mode 2 : se rapporte à l’atteinte de la résistance des boulons alors que les lignes de
plastification se sont déjà développées à la naissance du congé de raccordement entre la
semelle et l’âme du tronçon.
Le mode 3 : s’apparente à la ruine des boulons. La rigidité importante des semelles du
tronçon en té conduit à la séparation des plats sans apparition d’effort de levier.
10.2.1 Résistance du tronçon en té
La résistance à considérer est celle donnée par la valeur minimale de ruine des trois modes
FRd  min( FT , Rd ,1 , FT , Rd ,2 , FT , Rd ,3 ) . Celles-ci sont données par les équations (Eq. I-21-24):

Mode 1 :
4 M p  2 M bp
(Formule simplifiée) FT , Rd ,1  (Eq. I-21)
m
(32n  2d w )M p  16 n M bp
(Formule alternative) FT , Rd ,1  (Eq. I-22)
8mn  d w (m  n)
Mode 2 :

62
M p  n Bt , Rd
FT , Rd , 2  (Eq. I-23)
mn
Mode 3 :
FT , Rd   Bt , Rd (Eq. I-24)

Où M pl et M bp sont les moments plastiques de la semelle et de la contre-plaque,


respectivement. Ils sont calculés en utilisant la valeur de la longueur efficace.
0.25 leff ,1 *(t f ) 2 * f y
M pl ,1, Rd 
 m0 (Eq. I-25)
0.25 leff ,2 *(t f ) 2 * f y
M pl ,2, Rd  (Eq. I-26)
 m0
0.25 leff ,1 *(tbp )2 * f y ,bp
M bp , Rd  (Eq. I-27)
 m0
f y ,bp : Limite d’élasticité des contre-plaques ;

t bp : Epaisseur des contre-plaques ;

Ft , Rd : Résistance à la traction d’un boulon ;

dw
ew 
4
d w : Diamètre de la rondelle, de la tête du boulon ou de l'écrou selon la partie qui est en
contact avec la semelle.
Bt , Rd : Résistance en traction de tous les boulons dans le tronçon en té.

Dans les modes 1 et 2, la déformation de la semelle du tronçon en té conduit à


l’apparition de l’effort de levier dont la position dépend de la rigidité des boulons tendus et de
la semelle fléchie. Par contre, la rigidité importante de la semelle dans le troisième mode
conduit à une répartition des efforts sans apparition des efforts de levier (Figure I-43). En
réalité, les têtes des boulons, les écrous et les rondelles possèdent des diamètres non
négligeables et les efforts transmis à la semelle sont répartis sur une certaine zone du contact
entre le boulon et la semelle (Figure I-43b). Cet effet est traduit dans l’EC3 sous la forme
d’une forme alternative d’évaluation de la résistance plastique de la semelle. Cette formule est
basée sur l’hypothèse d’une distribution uniforme de contraintes sous la tête du boulon, de
l’écrou ou de la rondelle (Faella 1989). Dans ce cas, la résistance du tronçon en té en mode 1,
doit être modifiée en intégrant l’effet de (n et dw) (Eq. I-22). Nous retrouvons la charge de
ruine des tronçons seuls en mode 1 si nous posons Mbp = 0 dans les formules qui donnent la
résistance des tronçons en té renforcés par contre-plaque.

63
F F

B B e B B
e e e

n Q
Q n m m
Q n m m n Q

MP MP MP MP

MP MP MP MP
(a) mode1 (b) mode 1 – méthode alternative

F F

e B B e B B

n Q
Q n m m m m

MP MP

(c) mode 2 (d) mode 3

Figure I-43 : Réparation des moments dans un tronçon en té


L’avantage de cette procédure est de fournir le mode de ruine associé qui permettrait
d’éviter les modes de ruine fragiles :
 Le premier mode de ruine s’accompagne d’une déformation plastique importante de la
semelle. Ce mode ductile est donc recherché.
 Le deuxième mode de ruine se caractérise par une capacité de déformation variable d’un
tronçon à l’autre. Il est intermédiaire.
 Le troisième mode de ruine est fragile car il correspond à la ruine brutale des boulons. Il
est donc à éviter.

10.2.2 Rigidité du tronçon en té


Selon l’EC3, pour calculer la rigidité initiale du tronçon en té d’une une seule rangée
de boulons, nous devons cumuler la contribution de la semelle du poteau (1er tronçon), de la
platine d’about (2eme tronçon) et des boulons avec leurs coefficients de rigidité associés en
série. Nous en déduisons alors la rigidité de la rangée de boulons de la façon suivante :

64
E
K ini 
 1 1 1 
   
 K f K p K b  (Eq. I-28)
Où Kf , Kp et Kb sont les rigidités de la semelle du poteau, de la platine d’about et des boulons.
10.2.3 Longueur efficace du tronçon en té
L’équivalence entre le tronçon en té et la zone tendue d’un assemblage métallique se
traduit par la détermination d’une longueur équivalente dite longueur efficace et noté Leff .
Cette longueur est définie selon les schémas des lignes de plastification des différentes
rangées de boulons, prises séparément lorsque la distance entre les rangées de boulons est
importance (Figure I-44) ou en groupe lorsque les rangées de boulons sont proches (Figure I-
45) (Zoetemeijer 1974). Il est à signaler que la longueur efficace d’un tronçon en té
équivalent est une longueur théorique et ne comprend pas nécessairement la longueur
physique de la composante de base qu’il représente. Les valeurs à adopter pour la longueur
efficace dépendent de la configuration de l’assemblage et de la disposition des trous. L’EC3
propose des valeurs de Leff pour la plupart des cas rencontrés dans la pratique avec leurs
schémas correspondants de ruine.

(a) mécanisme circulaire (b) mécanisme non circulaire (c) mécanisme poutre
Figure I-44 : Schémas des lignes de plastification des tronçons en té (mécanisme individuel)

(a) mécanisme circulaire (b) mécanisme non circulaire (c) mécanisme poutre

(d) mécanisme circulaire (e) mécanisme non circulaire


Figure I-45 : Schémas des lignes de plastification des tronçons en té (mécanisme de groupe)

Les tableaux qui donnent la longueur efficace du tronçon en té pour différents mécanismes
de ruine sont donnés dans l’annexe E de ce mémoire.
10.3 Modélisation de la zone tendue d’un assemblage métallique
Les tronçons en té ont fait l’objet de plusieurs travaux de recherche expérimentaux
[Agerskov 1976, Jaspart 1994, Gebbeken 1997, Leon 1998, Swanson 1999, Faella 1998,
Piluso 2001, Mimoune 2003, Piluso 2008, Bouchaïr 2008]. Cependant, ces études
expérimentales ne fournissent dans certains cas que des informations limitées, notamment, en
ce qui concerne l’évolution des efforts de levier, des efforts de contact et des zones de
plastification en cours de chargement. Par conséquent, la méthode des éléments finis

65
représente un outil efficace qui permet d’approfondir les connaissances dans ce domaine et de
fournir le complément nécessaire pour calibrer l’approche actuelle de l’EC3. Ainsi, au cours
des dix dernières années, la modélisation des tronçons en té seuls par la méthode des éléments
finis a fait l’objet de plusieurs travaux de recherches dans les différents laboratoires. C'est
ainsi que dans le cadre du groupe de travail simulation numérique du projet de recherche
européen COST C1 “Civil Engineering Structural Connections”, cette tâche a été proposée
comme référence pour modéliser les assemblages métalliques boulonnés. Jaspart a fourni les
données expérimentales nécessaires pour ces simulations [Jaspart 1994]. D’autres études
[Bursi 1995, Bursi 1997, Bursi 1998] ont développé et calibré un modèle numérique
tridimensionnel par éléments finis d’un tronçon en té, nommé T1, appartenant à un
assemblage boulonné par platine d’about débordante (Figure I-46) pour simuler sa réponse
globale force-déplacement (F-Δ). Ils concluent que :
- La prise en compte de la loi de traction définissant toutes les caractéristiques réelles ne
montre pas une différence significative par rapport à celle dite courbe conventionnelle. Cela
signifie que les zones soumises aux grandes déformations dans un tronçon en té sont
limitées.
- La réponse globale n’est pas affectée par les conditions de frottement entre la tête de boulon
et la semelle du tronçon (boulon précontraint ou non).
- Il existe une bonne corrélation entre la courbe expérimentale et la courbe issue de la
simulation numérique. Par contre, une différence entre les deux courbes dans la phase
ultime est observée.
- La forme de la tête du boulon n’a pas une grande influence sur la réponse globale (forme
polygonale ou représentation à l’aide de poutres disposées en étoile).

Gomes et al. [Gomes 1995] ont mis en application un modèle numérique tridimensionnel pour
simuler le comportement force-déplacement du tronçon T1 testé à l’université de liège en
utilisant des éléments coques. Le modèle tient compte de l'évaluation des effets du second
ordre et du comportement non-linéaire des matériaux. Une différence importante entre les
résultats numériques et les résultats expérimentaux en terme de force-déplacement est
observée.
Mistakidis et al. ont proposé un modèle numérique bidimensionnel en utilisant la méthode des
éléments finis afin de décrire le comportement du tronçon en té [Mistakidis 1996, Mistakidis
1997]. Les éléments en contraintes planes ont été utilisés dans la modélisation avec prise en
compte de la troisième dimension (Figure I-47). Les options de calcul incluent la plasticité et
les grands déplacements en tenant compte du contact unilatéral non frottant entre la tête du
boulon et la semelle et entre la semelle et la fondation. Les caractéristiques mécaniques
nominales pour le boulon et le tronçon ont été utilisées. Deux cas sont examinés : sans
précontrainte et avec précontrainte de 60,7 kN. Les courbes force-déplacement pour ces deux
cas montrent un saut imprévu pour un certain niveau de chargement (Figure I-47). Les auteurs
ont expliqué ce phénomène par la grande déformation des éléments dans la zone de contact
entre la tige du boulon et la semelle du tronçon et par l'absence des rondelles entre la tête du
boulon et la semelle. Les courbes ont aussi montré que la rigidité initiale obtenue
numériquement est plus importante que celle obtenue expérimentalement. Nous relevons une
faible différence entre les deux courbes numériques représentant les deux cas étudiés
(précontrainte et sans précontrainte). Par contre, nous notons une différence considérable en
terme de rigidité initiale entre les deux courbes expérimentales représentant les cas étudiées.

66
Figure I-46 : Modèle Bursi et Jaspart [Bursi 1997] - maillage et courbes force-déplacement

Figure I-47 : Modèle MEF [Mistakidis 1996] - maillage et courbes force-déplacement


[Zajdel 1997] a également effectué une analyse numérique tridimensionnelle du
comportement de la zone tendue d’un assemblage semi-rigide poteau-poutre, boulonné par
platine d’about en utilisant le logiciel éléments finis DIANA. La démarche retenue se
décompose en deux parties : la première partie concerne la modélisation d’un boulon par deux
approches en 2D et 3D en traction uniaxiale afin de tenir compte de sa loi de comportement
dans la modélisation du tronçon en Té. La capacité de traction du boulon est pilotée par des
forces concentrées. L’auteur a conclu que le comportement global du boulon est
principalement influencé par sa limite ultime. La comparaison entre les deux approches 2D et
3D montre que le modèle 3D se rapproche mieux du comportement réel du boulon en traction
avec une rigidité initiale bien estimée.
La deuxième partie concerne la modélisation d’un tronçon en té testé
expérimentalement [Bursi 1997]. Une comparaison entre les résultats numériques et les
résultats trouvés dans la littérature (résultats expérimentaux, numériques et l’estimation
proposée par l’EC3) est effectuée. L’auteur conclue qu’il n’y a pas de différence remarquable
entre les résultats numérique issus d’une modélisation tenant compte d’un boulon complet
non symétrique (tête, tige, rondelles, écrou) (modèle [Zajdel 1997]) et ceux introduisant une
simplification en considérant que le boulon est symétrique et en prenant en compte la

67
longueur équivalente proposée par Agerskov’s (modèle Bursi_Jaspart). Par contre, une
différence de rigidité initiale est remarquée entre les deux courbes numériques (Busri, Zajdel)
où le modèle de Bursi [Bursi 1997] est plus rigide que modèle Zajdel [Zajdel 1997]. Cette
différence est interprétée par le fait que le modèle de Zajdel prend en compte la modélisation
de la partie fileté de la tige (cylindre de diamètre moins importante que celle de la partie lisse
de la tige = diamètre de la section résistante).
[Gebbeken 1994] proposent une modélisation bi et tridimensionnelle d'un tronçon en
té avec une certaine dissymétrie par rapport à l'axe du boulon dans la 3ème dimension. Les
résultats numériques sont représentés sur la courbe moment-rotation. Ces courbes montrent
une bonne corrélation entre les résultats numériques et ceux obtenus expérimentalement dans
le domaine élastique. Par contre, une rigidité surestimée dans la zone de transition où
l'assemblage commence à se plastifier. Pour le modèle (2D), Les résultats numériques sont
représentés sous la forme d'une courbe force-déplacement. Celle-ci montre que le modèle
numérique est plus rigide que le modèle expérimental d'une part et que la différence observée
entre les deux courbes numériques pour les deux options de calcul concernant la surface de
contact entre la tête du boulon et la semelle est relativement faible.
[Wanzek 1999] ont modélisé en trois dimensions un tronçon en té appartement à la
zone tendue d’un assemblage métallique semi-rigide de type poutre-poteau, boulonné, par
platine d’about en utilisant des éléments volumiques. Les résultats numériques en terme de
force déplacement sont comparés aux résultats expérimentaux obtenus à Munich [Gebbeken
1997]. Une bonne concordance entre les résultats numériques et les résultats expérimentaux
est observée. Une étude paramétrique de sensibilité du tronçon en té à différentes
caractéristiques matérielles et géométriques (resserrages dans le boulon ainsi que sa
géométrie) a été effectuée. L'analyse numérique a montré que la réserve de la capacité de
déformation ainsi que la résistance ultime dépendent des différentes caractéristiques du
matériau, des conditions de contact, de la précontrainte dans le boulon et de la forme
géométrique de la tête du boulon. D’autres résultats expérimentaux ont été pris en compte
pour le calibrage du modèle (par exemple mesures des contraintes dans le boulon).

Figure I-49 : Modèle MEF [Wanzek 1999] - maillage et courbes force-déplacement


[Swanson 1999, Swanson 2002] ont réalisé des essais sur plusieurs tronçons en té et
ont proposé un modèle numérique bi et tridimensionnel en éléments finis pour compléter leur
recherche. La critique principale à leur approche se situe dans le fait d’utiliser les propriétés
matérielles nominales au lieu des propriétés réelles. Les auteurs ont exploré beaucoup de
dispositifs du modèle tronçon en té, comme réponse de boulon et effet de levier. Ils ont

68
présenté les conclusions tirées de l’analyse numérique, cependant, ils n’ont pas élargi leur
analyse pour présenter l’influence de ces paramètres sur le comportement du tronçon en té.
Plus récemment, [Al-khatab 2007] ont analysé numériquement le comportement des
tronçons en té qui représentent la zone tendue d’un assemblage par platine d’about, avec et
sans contre-plaque. Les modèles présentés sont un modèle bidimensionnel avec des éléments
quadratiques en contrainte plane et un modèle tridimensionnel avec des éléments volumiques.
Le code éléments finis utilisé est CAST3M. Les auteurs ont montré que l’apport des contre-
plaques en terme de résistance est très important. Par contre, l’apport en rigidité est moindre.
Cependant, cet apport devient très significatif pour des tronçons souples et quand les contre-
plaques sont suffisamment épaisses.

11- Conclusion
Dans ce chapitre à caractère bibliographique, on peut relever quelques aspects
importants pour la caractérisation du comportement des assemblages avec platine d’about
raidie. La recherche expérimentale sur les assemblages avec platine d’about débordante raidie
par des raidisseurs de platine rapportée jusqu'ici est limitée et peu d'informations sont données
pour ce type d'assemblage. Toutefois, ces études ont démontré que les assemblages avec
platine d’about raidie ont de meilleures caractéristiques mécaniques (rigidité, ductilité,
résistance et capacité de dissipation d'énergie) que ceux avec platine d’about non raidies. Ces
raidisseurs peuvent limiter les déformations de la platine d’about dans la partie débordante et
empêcher la concentration des contraintes dans la platine d'about au niveau de la semelle
tendue de la poutre. Les résultats relevés dans la bibliographie indiquent que les assemblages
avec platine d’about débordante raidie présentent une bonne solution dans le cas de
sollicitation sismique.
Cependant, des points importants restent à étudier et ils sont résumés ci-après :
 La disposition et les dimensions des raidisseurs des platines d’about ;
 Le comportement des assemblages et leurs éléments constitutifs (poteau, platine, poutre
et boulon) en présence des raidisseurs de platine d’about ;
 L'influence des raidisseurs de la platine d’about, situés dans la zone de compression, sur
le comportement de l'assemblage ;
 L'influence de la résistance de la zone de compression sur le comportement des
assemblages avec platine d’about raidie ;
 Le comportement des boulons (efforts sollicitants) en particulier dans la zone tendue en
présence des raidisseurs de platine.
Les modèles en contraintes planes ne sont pas suffisants pour bien représenter le
comportement des assemblages par platine d’about boulonnée car le problème est
tridimensionnel. De ce fait, des simplifications importantes ont été considérées pour
représenter la tête de boulon et l'écrou qui contribuent de façon importante à la rigidité et à la
résistance de l'assemblage. Cependant, à partir de l’analyse des résultats présentés, il semble
utile de considérer une modélisation tridimensionnelle utilisant des éléments volumiques.
Enfin, la recherche bibliographique a permis de constater l’intérêt de connaître la façon dont
les composants de l’assemblage se déforment en présence des raidisseurs de platine. A cet
effet, il est intéressant de développer des formules normalisées pour le calcul des assemblages
de platine d’about en tenant compte des raidisseurs de platine. En effet, l’EC3 n’est pas
explicite sur le calcul de ce type d’assemblage.

69
70
Chapitre II - Etude expérimentale d’assemblages poteau-poutre et
poutre-poutre avec platine d'about boulonnée

71
72
1- Introduction
L’étude expérimentale développée à l’Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand,
France) avait pour objectif d'analyser le comportement non linéaire d’assemblages
métalliques avec platines d’about boulonnées. Elle a permis d’observer les modes de ruine
d’assemblages comportant ou non des raidisseurs sur la partie débordante de la platine
d’about. Ces résultats expérimentaux sont comparés avec les valeurs de calcul de l’EC3 pour
évaluer les performances des formules utilisées. Ils sont utilisés pour constituer une base de
données expérimentales couvrant différentes configurations géométriques d’assemblages qui
sera utilisée pour calibrer et valider le modèle numérique développé dans le chapitre suivant.
Deux séries d’essais sur des assemblages métalliques avec platine d’about boulonnée
sous chargement monotone sont réalisés dans le but d’évaluer leur résistance, leur rigidité et
leur capacité de rotation. La première série d’essai concerne les assemblages poutre-poteau
alors que la deuxième série d’essai concerne les assemblages poutre-poutre. Au total huit
types d’assemblages sont testés. Les paramètres étudiés sont les caractéristiques
dimensionnelles de la platine d’about (débordante ou non débordante) et le renfort de la
platine d’about.
Pour les assemblages de type poteau-poutre, le poteau est choisi suffisamment faible
pour développer une ruine de l’âme du poteau en zone comprimée et de sa semelle en zone
tendue. Ainsi, les poutres qui ont subi de faibles déformations sont utilisées par la suite pour
des essais d’assemblages poutre-poutre. Ceci nous permet, d’une part, de tester une variété
d’assemblages dont un des objectifs est la validation du modèle numérique, et d’autre part
d'analyser l’effet des phénomènes d’instabilité liés au voilement de l'âme du poteau sur le
comportement des assemblages avec platine d’about raidie.
Ce chapitre est consacré à la présentation des résultats globaux d'essais d'assemblages
métalliques.

2- Assemblage poteau-poutre
2.1 Description des assemblages
Quatre types d’assemblages métalliques poteau-poutre boulonnées avec platines
d’about débordantes ou non débordantes, avec ou sans raidisseurs de platine, sont testés. La
figure II-1 montre les schémas détaillés des assemblages des différents spécimens. Le premier
type (FS1) est un assemblage par platine d’about non débordante avec trois rangées de
boulons. Le deuxième type (FS2) est un assemblage par platine d’about débordante dans sa
zone tendue. Le troisième type (FS3) est un assemblage de géométrie identique à celui de
l’assemblage FS2, avec la présence d’un raidisseur de platine dans la zone tendue. Le
quatrième type (FS4) est un assemblage par platine d’about débordante sur les deux
cotés. De plus, deux raidisseurs de platine sont utilisés dans les zones tendue et comprimée de
l'assemblage.
Pour tous les assemblages testés, la même géométrie est utilisée pour le poteau
(HEA120), la poutre (IPE240) et les boulons (M16 de classe 8.8). Pour l’ensemble des essais,
les liaisons semelle-platine et âme-platine ont été réalisées par des soudures en bout, à pleine
pénétration par un double cordon d’angle (d'épaisseur moyenne de 6 mm). A partir des
caractéristiques géométriques, on peut observer que le spécimen FS2 peut être considéré
comme spécimen de référence et tous les autres spécimens changent un ou deux paramètres
en comparaison avec l'assemblage FS2. L’annexe C donne la configuration précise des
assemblages avec leurs dimensions.

73
Zone comprimée

Zone tendue

(FS1) (FS2) (FS3) (FS4)


Figure II-1 : Configuration des différents spécimens testés
La géométrie réelle des divers éléments de l’assemblage a été mesurée et enregistrée
avant de commencer l'essai. Pour les divers spécimens la géométrie de l’assemblage est
représentée sur la figure II-2. Les dimensions réelles des profils et des platines d'abouts de
l'assemblage sont récapitulés dans le tableau II-1. La position des boulons par rapport à la
platine d’about est présentée sur la figure II-3.

bs ts
hs
hcol

hp

tp bp

Figure II-2 : Caractéristiques des assemblages

Poteau Poutre
hc bc t fc t wc r hcol hb bb t wb t fb r lb
114 120 8 5 12 510 240 120 6,20 9,8 15 2000

Platine Raidisseur Nombre


Test Platine d’about Raidisseur
d’about de platine Boulons
bp hp tp bs hs ts
FS1 Non Non 6 150 285 15 - - -
FS2 Débordante Non 6 150 340 15 - - -
FS3 Débordante Oui 6 150 340 15 75 80 10
FS4 Débordante Oui 8 150 410 15 75 80 10
Tableau II-1: Caractéristiques géométriques des éléments de l’assemblage (mm)

74
75 75 75
75

40
69
82 60

69

130 100
131
285

131

410
62 82

340

340
40 100

40 100

40 100
150
150
150 150

(FS1) (FS2) (FS3) (FS4)


Figure II-3 : Position des boulons par rapport à la platine d’about

2.2 Propriétés mécaniques des matériaux des essais


La nuance d’acier utilisée pour les poutres, les poteaux, les platines et les raidisseurs
de platine d’about est S235. Les caractéristiques mécaniques réelles des aciers (tableau II-2),
sont obtenues à partir d’éprouvettes prélevées dans l’âme et la semelle des profilés
métalliques, dans la platine d’about et dans le raidisseur. Deux boulons usinés ont été testés en
traction pour déterminer les propriétés mécaniques de leurs matériaux.

Limite d’élasticité Résistance ultime Allongement


Elément 2 2
ƒy [N/mm ] ƒu [N/mm ] A [%]
âme 343 456 27,0
Poutre
semelle 356 480 33,5
âme 345 456 27,0
Poteau
semelle 368 435 33,5
Platine 310 464 27,0
Raidisseur 343 456 27,0
Boulon 893 1010 5,0
Tableau II-2 : Caractéristiques mécaniques des matériaux de l’assemblage

Comme on peut le constater dans le tableau II-2 de manière générale les résistances
mesurées restent supérieures aux valeurs nominales. La déformation maximale à l’extérieur
du palier plastique est égale à environ dix fois la déformation élastique, ce qui autorise à dire
que les aciers utilisés ont un comportement ductile. A titre d’illustration, on donne à la figure
II-4 une courbe de traction de l’acier de la platine d’about.

75
500
450
400

Contrainte (MPa)
350
300
250
200
150
100
50
0
0 10 20 30
Déformation (%)

Figure II-4 : Courbe de traction de la platine d’about

2.3 Dispositif d’essai


L’essai d’assemblages poteau-poutre est réalisé en flexion 3 points. Le chargement
appliqué est de type monotone croissant avec des cycles entiers de charge décharge pour
suivre l’évolution de la rigidité de chaque assemblage sous différents niveaux de chargement.
Pour des raisons pratiques, les éprouvettes ont été chargées en position inversée. Un croquis
d'un spécimen typique d’assemblage est montré dans la figue II-5.

Figure II-5 : Montage d’essai

Figure II-6 : Vue de l’assemblage en vraie grandeur


Le système d’appui est assuré par deux articulations mécaniques situées aux
extrémités des poutres, tandis que la charge est appliquée sur la partie supérieure du poteau.
Un dispositif de maintien latéral est présent pour éviter le déversement des poutres. Le

76
système de mise en charge se compose d'un vérin piloté par un dispositif électronique. Les
mesures sont enregistrées de façon continue. Dans le cas présent, les essais ont été menés en
contrôlant les déplacements afin de pouvoir suivre les parties descendantes sur les courbes
force-déplacement.

Photo 1 (assemblage FS1) Photo 2 (assemblage FS2)

Photo 3 (assemblage FS3) Photo 4 (assemblage FS4)

Figure II-7 : Configuration des différents spécimens testés

2.4 Dispositif de mesures et calcul des rotations


Les moyens de mesure utilisés sont constitués de dispositifs de mesures traditionnelles
(inclinomètres, capteurs de forces, capteurs de déplacements). La figure II-8 montre le
dispositif général de mesure des déplacements et des rotations pour les différents essais.
Plusieurs boulons ont été équipés de jauges de déformations placées dans leurs tiges et
étalonnés individuellement. Ils permettent de mesurer l’effort de traction dans chaque boulon
et de suivre ainsi l’évolution de ces efforts de traction sur la hauteur de l’assemblage. En
outre, ces jauges de déformation permettent la mesure de la précontrainte dans les boulons.
De plus, un système de mesure sans contact constitué de deux caméras est utilisé pour
mesurer les déplacements des cibles tout au long de d’essai. Les mesures des déplacements
des cibles dans les trois directions sont visualisables sous forme de vue 3D ou de courbes
temporelles. L’avantage de cette technique est qu’elle permet de mettre un grand nombre de
points de mesure sans coût supplémentaire avec la possibilité de suivre le déplacement en 3D,
ce qui n’est pas le cas des moyens traditionnels cités ci-dessus.

77
Ainsi, deux types d’instrumentation ont été utilisés. On distingue les mesures globales
destinées à déduire les courbes moment-rotation des assemblages ainsi que leurs rigidités et
résistances et des mesures locales destinées à obtenir des informations sur les mécanismes de
transfert d’effort de la poutre vers le poteau. Ces mesures sont effectuées à partir des
instruments suivants :
 Capteur de force pour mesurer la force appliquée ;
 Capteurs de déplacements de type LVDT pour mesurer le déplacement au voisinage du
nœud et au milieu de la poutre ;
 Inclinomètres pour mesurer la rotation de la poutre près du nœud en vue de déduire les
courbes moment-rotation et estimer la déformation du panneau d’âme ;
 Jauges de déformations dans les boulons ;
 Mesures sans contact à l’aide de deux caméras (déplacements de cibles).

Figure II-8: Instrumentation des spécimens testés


Comme on l’a déjà mentionné, la courbe moment-rotation est la courbe caractéristique
principale d’un assemblage poutre poteau. Le moment fléchissant sollicitant l’assemblage,
défini au droit de la liaison poutre-poteau, a été calculé, en se basant sur le schéma statique
simple de l’essai (figure II-8), en partant de la réaction R aux appuis et de la longueur L entre
l’axe d’appui et l’axe du poteau, soit :
R
M  (Eq. II-1)
( L  ( h / 2))

Où : h est la hauteur de la section du poteau ( h = 114 mm) et ( L -( h/2) = 1800 mm).


Il est à signaler que la réaction R est déduite à partir de la force appliquée par le vérin.
a) Rotation globale de l’assemblage
La rotation globale (RG) d’un assemblage est définie comme la rotation qui cumule
les déformations de tous les composants de base correspondant à une configuration
d’assemblage. Dans notre cas, la rotation globale est calculée à partir de 3 méthodes à savoir :
a.1) Inclinomètre
Cette rotation globale est obtenue par la différence entre les valeurs des rotations absolues
I2 et I1 données respectivement par les inclinomètres (2) et (1).
 (RG)  I 2  I1 [mrad] (Eq. II-3)

78
La disposition des inclinomètres (1) et (2) est montrée sur la figure II-6.
a.2) Capteurs de déplacements
La rotation globale en se basant sur la flèche [Jaspart 1997] est déterminée en utilisant
une formule (Eq. II-4) qui tient compte de l’énergie de cisaillement de la poutre.
 Fl 3 F 1
 ( RG)       [mrad ] (Eq. II-4)
 6 Eb I b 2Ghb t wb  L

Où :  est la différence entre la flèche mesurée sous le poteau (dans l’axe de la charge
appliquée) et celle mesurée sous les appuis.
Fl 3 F
et sont les flèches élastiques au droit de l’assemblage dues, respectivement, à
6Eb I b 2Ghb t wb
la flexion et à l’effort tranchant dans les poutres sous l’effet de la charge appliquée (F).
a.3) Mesure sans contact
La disposition des cibles, à partir de laquelle on a déterminé les déplacements des
composants pour chaque assemblage, est donnée sur la figure II-9. Ces déplacements
permettent la détermination de la rotation globale de l’assemblage ainsi que ses composants
(âme du poteau, platine, poutre) qui sont difficiles à obtenir par les méthodes expérimentales
classiques. La rotation globale de l’assemblage est donnée par l’expression :
 s   wc   p  b (Eq. II-5)

Où  wc ,  p et  b sont les rotations dues aux déformations de l’âme du poteau sur sa demi-
hauteur, de la platine et de la zone participante de la poutre.

6
5
M
M lp 9 1b 2b 3b
dp
dwc lwb
1a 2a 3a
8
4
7
l1 l2 l3

Figure II-9 : Assemblage de référence (position des cibles)


Ces mesures des déplacements permettent la détermination de la rotation globale de
l’assemblage ainsi que ses composants (âme du poteau, platine, poutre) qui sont difficiles à
obtenir par les méthodes expérimentales classiques.

a.3.1) Rotation due à la déformation de l’âme du poteau


A partir des cibles (4) et (5), on a mesuré le déplacement relatif entre les extrémités
de la partie droite de l’âme du poteau et la rotation, due à la déformation de l’âme du poteau
sur sa demi-hauteur, est donnée par l’équation II-6.

79
  
 wc   4 5  (Eq. II-6)
 2 d wc 
a.3.2) Rotation due à la déformation de la platine
A partir des cibles (6) et (7) situées selon l’épaisseur de la platine, on mesure le
déplacement relatif entre la face extérieure de la semelle du poteau et la platine qui permet le
calcul de la rotation due à la déformation de la platine.
 6  7 
 p    (Eq. II-7)
 lP 
A noter que cette expression ne peut permettre qu’une évaluation approximative de la
rotation de la platine ; celle-ci ne restant pas plane après déformation.

a.3.3) Rotation due à la déformation de la zone participante de la poutre


Par zone participante de la poutre, on définit la partie de la poutre dont la déformation
est susceptible de contribuer à la rotation de l’assemblage. La rotation de cette zone a pu être
évaluée à partir des cibles de (1a) à (3b), d’où :
  (ia )   (ib ) M i li 
b      (Eq. II-8)
 l wb Eb I b 
Mi li
Où est la rotation élastique du segment li de la poutre.
Eb I b
En revanche, la rotation de la platine (semelle du poteau et boulon) est obtenue à partir
des cibles (8) et (9) (Figure II-9).
 8  9 
 p    (Eq. II-9)
 dP 
Il convient de rappeler que les différents déplacements  qui figurent dans les
expressions précédentes, représentent des mesures algébriques.

2.5 Procédure de chargement


Pour tous les assemblages, les mesures commencent avant le serrage des boulons en
utilisant une clé ordinaire. Ce serrage est mesuré pour connaître les forces de précontrainte
dans les boulons. Par la suite, un chargement croissant monotone est appliqué sur les
assemblages avec un contrôle en déplacement. Deux paliers et cycles de charge-décharge ont
été réalisés pour certains niveaux de charge. Le premier cycle de chargement est effectué à
environ 2/3 de la charge de ruine prévue M j , Rd (qui correspond au moment résistant plastique
de l’assemblage). Suite au déchargement, un rechargement en déplacement imposé est
effectué. La première phase des essais correspondant au comportement élastique de
l’assemblage a été effectuée avec une vitesse de chargement lente. Dans une deuxième phase,
correspondant au comportement non linéaire de l’assemblage, les essais sont réalisés avec une
vitesse double de celle de la phase élastique et ce jusqu’à la ruine.

80
2.6 Approche analytique de calcul des assemblages selon l’EC3
Avant de présenter les résultats des essais, on donne les caractéristiques des
assemblages calculées selon l’EC3, telles que le moment résistant et la rigidité (tableau II-3).
Les détails des calculs sont donnés pour un cas en annexe D. Le moment résistant a été
calculé en utilisant les caractéristiques géométriques et mécaniques mesurées des différents
matériaux, en prenant égaux à 1 les coefficients partiels de sécurité. De la même façon la
rigidité initiale a été calculée avec les caractéristiques géométriques mesurées. Pour chaque
type d’assemblage, la courbe moment-rotation est déterminée.

M (jth,Rd) S (jth,ini) M b(th, pl) ,Rd M j , Rd


Spécimen m
[kN.m] [kN.m / rad] [kN.m] M b, pl , Rd

FS1 21 9344 87,8 0,34


FS2 33 18336 87,8 0,37
FS3 33 18336 87,8 0,37
FS4 53 22613 87,8 0,60
Tableau II-3 : Caractéristiques calculées de la résistance et de la rigidité des assemblages
On peut remarquer (tableau II-3) que tous les assemblages ont des moments résistants
inférieurs à ceux de la poutre. De la sorte, on peut s’attendre à ce que la dissipation de
l’énergie soit bien localisée dans l’assemblage et plus précisément dans la semelle et l’âme du
poteau. Les assemblages sont classés comme des assemblages semi-rigides à résistance
partielle 0,25 M pleine résistance  M j .Rd  M pleine résistance . La ruine pour toutes les rangées est pilotée
par le tronçon en té en flexion représentant la semelle du poteau et l’âme du poteau en
compression (voir annexe D). Le mode de ruine du tronçon est le mode 1 qui permet une
redistribution plastique des efforts dans l’assemblage. Il est à mentionner que les moments
résistants des assemblages FS2 et FS3 ont les mêmes valeurs, malgré la présence du raidisseur
de platine d’about au niveau de la zone tendue de l’assemblage FS3. Ceci est dû à la
limitation de la résistance de l’assemblage par la déformation de la semelle du poteau qui est
la composante la plus faible selon les calculs à l’EC3. Cependant, on note une augmentation
de la résistance de la composante du tronçon en flexion de la platine de 5% en présence du
raidisseur.

2.7 Résultats d'essais


2.7.1 Observation et modes de ruine d’essais
D’une manière générale, on a observé au cours des essais que les assemblages testés
ont péri par l’instabilité locale de l’âme du poteau en zone comprimée et par la flexion de la
semelle du poteau en zone tendue. Le mécanisme de ruine est caractérisé essentiellement par
la flexion de la semelle du poteau au niveau de la partie tendue de l’assemblage et la
déformation de l’âme du poteau par voilement local au niveau de la partie comprimée (figure
III-10).

81
Photo 1 (FS 1) Photo 2 (FS 2)

Photo 3 (FS 3) Photo 4 (FS 4)


Figure II-10 : Ruine des assemblages poteau-poutre
2.7.2 Description générale du comportement des spécimens

2.7.2.1 Courbes Moment-Rotation


Les résultats d'essais, en terme de courbes moment-rotation globales (M-ΦRG), des
quatre assemblages poteau-poutre (FS1, FS2, FS3 et FS4) avec platine d’about boulonnée
sont obtenues à l’aide de différents instruments de mesures à savoir (inclinomètre, flèche et
camera) (voir partie 2.4.1). En ce qui concernant les mesures par caméra, on présente à la
figure II-11 les positions des cibles avant et après essai de l'assemblage FS1 à titre d'exemple.
Ces courbes moment-rotation sont données sur la figure II-12. A partir de cette figure,
on constate qu’il y’a une bonne concordance entre les différents résultats obtenus par les trois
modes de mesures. Il est à signaler qu’aucun déplacement vertical entre la platine et la
semelle du poteau n’est observée pour les différents assemblages. En outre, le processus de
déchargement et de rechargement n'affecte pas le comportement des assemblages (Figure II-
12a). Les courbes moment-rotation des quatre assemblages (Figure II-12) présentent une non-
linéarité due au développement de la plasticité des matériaux (profilés, plaque, boulon,…). A
partir des courbes moment–rotation, des parties linéaire et non linéaire sont observées.

82
Photo 1 : Position des cibles avant essai Photo 2 : Position des cibles après essai
Figure II-11 : Vue prise par caméra de l'assemblage FS1

50
45 60
40
Moment (KN.m)

Moment (KN.m)

50
35
Courbes Mom ent
30 40 Courbes Mom ent
Rotation obtenues
25 Rotation obtenues
par m esure :
20 30 par m esure :
Fléche
15 Fléche
Inclinom etre 20
10 Inclinom etre
Cam era Cam era
5 10
0
0
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06
Rotation (rad)
Rotation (rad)

a) FS1 b) FS2

70
80
60 70
Mom ent (KN.m )

50 60
Moment (kN.m)

Courbes Mom ent 50 Courbes Mom ent


40
Rotation obtenues Rotation obtenues
40 par m esure :
30 par mesure :
Fléche 30 Flèche
20 Inclinometre Inclinom etre
20
Camera Cam era
10
10
0 0
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
Rotation (rad) Rotation (rad)

c) FS3 d) FS4
Figure II-12 : Comparaison des courbes Moment-Rotation (différentes techniques de mesure)

83
La première partie de la courbe correspond à la phase du comportement élastique entre
l’origine et le point où les premières plastifications se produisent. La deuxième partie, non
rectiligne, est due à la non-linéarité de comportement dans l’assemblage, avec des
plastifications plus ou moins prononcées dans les composants les plus faibles. La rigidité S j ,ini
de la première partie de la courbe, représente un paramètre important du comportement de
l’assemblage dans la mesure où il peut influencer le comportement structural global. La
courbe tend à devenir horizontale et représente le plein développement des plastifications
dans l’assemblage. Cela se traduit par des plastifications successives dans ses divers
composants.

2.7.2.2 Paramètres principaux des courbes Moment-Rotation


Une courbe moment-rotation est caractérisée par les paramètres principaux suivants
[Coelho 2004] : la rigidité initiale ( S j ,ini ), la rigidité post-limite ( S j , p l ), le moment de
résistance plastique ( M p ) correspondant au point d'intersection de deux lignes obtenues par la
rigidité initiale et la rigidité post-limite, la capacité de rotation (  cd ), le moment de flexion
maximal ( M u ) et sa rotation correspondante (  u ) et la zone de transition entre la rigidité
initiale  0 et la rigidité post-limite  p1 avec sa frontière inférieure M 0 et sa frontière
supérieure M p1 . La ductilité d'un assemblage est une propriété qui reflète la longueur du
plateau de rendement de la courbe moment-rotation de l’assemblage; cette propriété est
définie par un coefficient j   cd /  p . D’autres auteurs [Kuhlmann 1998, DaSilva 2002]
proposent de définir la ductilité comme la différence entre la valeur de rotation correspondant
au moment de résistance plastique (  p ) et la capacité de rotation totale (  cd ). Ces paramètres
sont illustrés sur la courbe moment-rotation de l’assemblage FS1 (figure II-13).
50
Mu
45

40 Mp1
Sj,p-l
35
Moment (kN.m)

30 Mp

25

20
M0
15

10
Sj,ini
5

0
Ф0 Фp Ф Фu Фcd
0 0,01 0,02 p1 0,03 0,04 0,05 0,06
Rotation (rad)

Figure II-13 : Paramètres principaux de la courbe Moment-Rotation (M-Φ) : Essai FS1


Les paramètres principaux caractérisant le comportement moment-rotation des
assemblages (FS1, FS2, FS3 et FS4), déterminés à partir des courbes moment-rotation, et
obtenus à partir de la flèche sont résumés dans le tableau II-4. La rotation globale, mesurée à
partir de la flèche sous le poteau, est retenue pour la suite car elle prend certainement mieux

84
en compte la déformation de tous les éléments de l’assemblage (Dinga 1998). Il est à signaler
que la rigidité initiale des assemblages testés est déterminée pour un niveau de charge entre
10% et 40% de Mp afin d’éviter le jeu initial.

Résistance Rigidité Rotation Ductilité


(kNm) (kNm /rad) (mrad)
Spécimen M0 Mp M pl Mu Sj,ini Sj,p-l Ф0 Фp Фp1 Фu ФCd Ψj1
FS1 16 29 38 44 3169 488 3 5 23 49 55 11
FS2 26 40 53 58 6131 631 7 4,9 27 49 59 12
FS3 25 46 59 63 6991 696 4 6,5 26 36 49 7,5
FS4 38 56 71 77 5599 708 7 10 32 50 62 6,2
Tableau II-4 : Paramètres principaux des courbes Moment-Rotation (essais FS1à FS4)
L'analyse des résultats d’essais montre que les spécimens ont des comportements
quasi-linéaires pour des valeurs de moment inférieurs à M0 (figure II-14). Ainsi, la rigidité
initiale des assemblages (Sj,ini) est définie comme la tangente de la courbe moment-rotation
jusqu'à cette valeur de moment. A partir des valeurs des rigidités initiales (tableau II-4), les
quatre assemblages testés sont classifiés comme des assemblages semi-rigides. Il est à noter
que la portée de la poutre attachée (Lb) est prise égale à 20 fois la hauteur de la poutre
conformément à une valeur couramment adoptée dans les bâtiments en acier (Aribert 1999).
A partir des résistances (Mp) des quatre spécimens (tableau II-4), les assemblages sont
classifiés comme des assemblages à résistance partielle.
80
70
60
Moment (kN.m)

50
40
30 Assemblage FS1
Assemblage FS2
20 Assemblage FS3
10 Assemblage FS4

0
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07
Rotation (rad)

Figure II-14 : Courbes Moment-Rotation des assemblages testés


La comparaison entre les essais FS2 et FS3 montre que la présence du raidisseur de
platine d’about permet une augmentation remarquable du moment résistant et de la rigidité
initiale avec un gain de résistance de 15 % et une rigidité initiale de 14 %. Toutefois, on
remarque que la ductilité de l'assemblage FS2 est supérieure à celle de l'assemblage FS3 (1,6
fois). Ainsi, la présence des raidisseurs de platine d’about provoque la diminution de la
ductilité de l’assemblage. On peut apprécier que la courbe globale de l'assemblage FS4 et son
moment de résistance sont situés au dessus des spécimens FS1, FS2 et FS3. Cependant, sa
rigidité, presque identique à celle de l'assemblage FS2, est diminuée de 19 % par rapport à
l'assemblage FS3. Les assemblages testés présentent un comportement ductile car ils sont
caractérisés par une non linéarité claire de la courbe moment-rotation avec un plateau étendu.
Les rotations ultimes obtenues des assemblages testés sont généralement supérieures à
25mrad. Souvent, cette valeur peut être considérée comme suffisante pour permettre une
analyse globale plastique de la structure [Coelho 2004]. En outre, on remarque que le moment
85
résistant de la poutre attachée est toujours supérieur au moment résistant de l'assemblage. Elle
représente seulement un tiers de celui de la poutre attachée pour l'essai FS1 et deux tiers pour
l'essai FS4.

2.7.2.3 Courbes Moment-Rotation des composants des assemblages


On présente sur les figures II-15 à II-18, les courbes moment-rotation correspondant
aux différents composants des assemblages poteau-poutre (FS1, FS2, FS3 et FS4). Ces
composants concernent la platine d’about, l’âme du poteau et la semelle du poteau. La
comparaison entre les rotations mesurées des composants montre que la rotation due à la
déformation de la semelle du poteau est incontestablement prédominante. En plus, on constate
que la rotation globale et la rotation locale sont assez proches. On remarque aussi, une
certaine déformation par flexion de la platine d’about dans la partie tendue pour un moment
supérieur à Mp pour les essais FS2 et FS3 correspondant respectivement à 40 kNm et 46 kNm.
Par contre, pour l'essai FS4 la déformation de la platine dans la partie tendue est observée
pour un moment proche de Mp1.
50
45
40
Moment (kN.m)

35
30
25
Rotation de la platine
20 Rotation de l'âme du poteau
15 Rotation de la semelle du poteau
Rotation globale
10 Rotation totale
5
0
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06
Rotation (Rad)

Figure II-15 : Courbe Moment-Rotation des composants Photo 1: Déformation des


de l'assemblage FS1 composants de l’assemblage FS1

70

60

50
Moment (kN.m)

40

30 Rotation de la platine
Rotation de l'âme cisaillé
20 Rotation de la semelle du poteau
Rotation globale
10 Rotation totale

0
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
Rotation (rad)

Figure II-16 : Courbe Moment-Rotation des Photo 2 : Déformation des composants


composants de l'assemblage FS2 de l’assemblage FS2

86
70

60

50
Moment (kN.m)

40
Rotation de la platine
30 Rotation de l'âme du poteau
Rotation de la semelle du poteau
20 Rotation globale
Rotation totale
10

0
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05
Rotation (rad)

Figure II-17 : Courbe Moment-Rotation des Photo 3 : Déformation des composants


composants de l'assemblage FS3 de l’assemblage FS3

80

70

60
Moment (kN.m)

50

40 Rotation de la platine
Rotation de l'âme du poteau
30 Rotation de la semelle du poteau
Rotation globlale
20 Rotation totale
10

0
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07
Rotation (rad)

Figure II-18 : Courbe Moment-Rotation des Photo 4 : Déformation des composants de


composants de l'assemblage FS4 l’assemblage FS4

2.7.2.4 Confrontation du modèle EC3 avec l’expérience


Les essais expérimentaux permettent de vérifier la validité des modèles de calcul
théorique. La comparaison entre la courbe moment-rotation déduite de l’EC3 avec celle
obtenue expérimentalement est illustrée sur la figure II-19. Le moment résistant selon l’EC3,
(th)
noté M j ,Rd , a été calculé avec les caractéristiques géométriques et mécaniques mesurées des
différents matériaux, en prenant les valeurs des coefficients partiels de sécurité égaux à 1. De
(th)
la même façon la rigidité initiale S j ,ini a été calculée, conformément à l’équation I-8, avec les
caractéristiques géométriques mesurées ; on sait qu’elle doit être interprétée comme une
rigidité sécante correspondant 2/3Mj,Rd pour permettre une comparaison aussi objective que
(th)
possible. Toutefois, comme simplification la rigidité en rotation peut être prise égale S j ,ini /µ
dans l’analyse, pour toutes les valeurs du moment supérieure à 2/3Mj,Rd. Avec µ coefficient de
modification de la rigidité pris égal à 2.

87
50
45 60
40 50

Moment (kN.m)
35
Moment (kN.m)

30 40
25 30
20 Résultats d'essai
15 Résultats d'essai 20
Calcul Eurocode 3
10 Calcul Eurocode 3 10
5
0 0

0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06
Rotation (rad) Rotation (rad)

Assemblage FS1 Assemblage FS2

70
80
60 70
Moment (kN.m)
Moment (kN.m)

50 60
40 50
40
30 Résultats d'essai
30
20 Résultats d'essai Calcul Eurocode 3
20
10 Calcul Eurocode 3 10
0 0
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07
Rotation (rad) Rotation (rad)

Assemblage FS3 Assemblage FS4


Figure II-19 : Comparaison des courbes Moment-Rotation entre l'expérience et l'EC3
Cette comparaison permet de constater que la courbe donnée par l’EC3 fait apparaître
une rigidité initiale beaucoup plus grande par rapport à la rigidité obtenue expérimentalement
pour les quatre assemblages (FS1, FS2, FS3 et FS4). Ainsi, l’EC3 surestime la rigidité initiale
des assemblages. D'autre part, les résultats obtenus montrent que les moments résistants
déduits du calcul EC3 restent inférieurs à ceux obtenus expérimentalement pour les quatre
assemblages. Ainsi, on peut noter que :
- La rigidité initiale donnée par le modèle analytique (EC3) est plus élevée que celle
donnée par les mesures expérimentales (tableau II-5). En effet, pour les quatre essais, la
(th) (exp)
moyenne du rapport des rigidités théoriques et expérimentales ( S j ,ini S j ,ini ) est de 3,15.

- En ce qui concerne le moment résistant, pour les quatre essais, la moyenne du rapport des
(th)
moments résistants théoriques et expérimentaux ( M j ,Rd M p ) est de 0,79.

- En ce qui concerne la capacité de rotation, il est difficile de porter une appréciation dans
la mesure où dans l’EC3, la capacité de rotation d'un assemblage n'a pas été définie de
façon très précise jusqu'à maintenant.
Ainsi, le modèle proposé par l’EC3 n’est pas totalement représentatif du
comportement global réel des assemblages. C’est à dire qu’il n’intègre pas (ou pas
suffisamment) d’autre aspect relatifs à la déformation de l’assemblage comme la flexion des

88
boulons [Mimoune 2003] et le phénomène de l'écrouissage [Dinga 1998]. Aussi, on constate
que la présence des raidisseurs n’a pas influencé les valeurs de la résistante et la rigidité
initiale de l’assemblage FS3 selon l’EC3. Par contre, les résultats expérimentaux montrent
une certaine différence des rigidités initiales et des résistances entre l’essai FS2 et FS3. Ceci
s’explique par le fait que la semelle du poteau a limité l’augmentation de la résistance de
l’assemblage, malgré une augmentation de la résistance du tronçon en flexion de la platine de
5 % en présence du raidisseur selon l’EC3.

S (jth,ini) S (exp)
j ,ini M (jth,Rd) Mp M (jth,Rd) S (jth,ini)
Spécimen [kNm / rad ] [kNm / rad ] [kNm] [kNm] Mp S (exp)
j ,ini

FS1 9344 3169 21 29 0,72 2,94


FS2 18336 6131 33 40 0,83 2,9
FS3 18336 6991 33 46 0,72 2,6
FS4 22614 5599 52 56 0,93 4,03
Moyenne 0,79 3,15
Ecart type 0,09 0,61
Tableau II-5 : Valeurs théoriques et expérimentales (résistance et rigidité des assemblages)

2.7.2.5 Efforts dans les boulons


Une partie des boulons utilisés dans les assemblages poteau-poutre ont été équipés de
jauges de déformations afin de mesurer leurs efforts en cours d’essai en intégrant la
précontrainte partielle introduite lors du serrage de montage. Ces mesures sont utilisées pour
calibrer le modèle éléments finis. La tige du boulon munie de jauge de déformation est
représentée sur la figure II-20. Un trou est percé à travers la tête et débouchant sur une partie
filetée du boulon dans l'axe de la vis. La jauge, placée au fond du trou, est liée par un fil de
raccordement et couverte de résine pour la protection. Les évolutions des efforts dans les
boulons en fonction du moment appliqué à l'assemblage sont présentées en considérant l'état
initial. Celui-ci intègre la mesure des forces de pré-serrage (tableau II-6).

Figure II-20 : Boulon muni de jauge axiale de déformation

Spécimen B1 B2 B3
FS1 17,9 17,7 21,3
FS2 22 17,3 22,1
FS3 28,5 21,6 20,6
FS4 15,0 13,5 13
Tableau II-6 : Forces de pré-serrage dans les boulons (kN)

89
Les efforts dans les boulons produits par les moments appliqués, durant l’essai, sont
montrés sur les figures III-21 à III-24. Concernant l’essai FS1, on remarque que pour un
moment appliqué inférieur à la résistance (Mp = 29 kNm) de l’assemblage, l'effort dans les
boulons de la rangée 1 (B1) et de la rangée 2 (B2) sont presque les mêmes. Au delà du
moment MP1 correspondant à 40 kNm, l'effort maximal de traction apparaît dans le boulon B1
alors que celui de B2 se développe graduellement. Aussi, on remarque que pour le moment
Mu=44kNm, l'effort dans les boulons (B1) atteint 80-85 % de leur résistance ultime et ils
fonctionnent donc dans le domaine élastique. Les boulons de la rangée 3 (B3) sont très peu
sollicités en phase ultime. Ainsi, tous les boulons ont continué à fonctionner en dessous de
leurs capacités résistantes et la déformation des assemblages est régie fondamentalement par
la ruine de la semelle du poteau.
Concernant les assemblages par platine d’about débordante (essais FS2 et FS3), on
constate pour l’assemblage FS2 qu’un boulon intérieur est soumis à davantage d’effort qu’un
boulon extérieur, ce qui confirme la validité des formules données dans l’EC3. Par contre, il
est intéressant de noter que pour l’essai FS3, avec platine d’about raidie, les boulons situés de
part et d’autre de la semelle tendue reprennent des efforts avec des différences très faibles que
celles sans raidisseur, en particulier pour un niveau de chargement inférieur à Mp. Ceci est dû
à la présence du raidisseur de platine d’about qui assure la continuité de l’âme de la poutre et
raidit la partie débordante de la platine. Ainsi le transfert de l’effort est dans les boulons B1 et
B2. L'effort maximal dans les boulons de la rangée intérieure atteint 95 % de sa résistance
ultime indiquée dans le tableau II-2 pour l’assemblage FS2. Par contre, c’est le boulon de la
rangée extérieure qui atteint sa résistance ultime pour l’assemblage FS3.
Concernant l’essai FS4, on remarque que les boulons de la rangée externe (rangée 1)
subissent plus d’efforts que les boulons de la rangée interne (rangée 2) et cela depuis le début
de chargement. En outre, on remarque que l'effort maximal dans les boulons de la rangée
externe atteint 100 % de leur résistance ultime alors que les boulons de la première rangée
interne (près de la semelle de la poutre tendue) atteignent 60 % de leur résistance ultime. Par
contre, les boulons de la rangée 3 reprennent des efforts faibles (6 % de leur capacité ultime).
Il est à signaler que les valeurs négatives des efforts dans les boulons au niveau de la zone de
compression signifient que ces boulons sont déchargés.
140
Mu
120 B1

100 B2 F
F boulon (kN)

80 B3
Mp Rangée 3
60 B3
M0 Rangée 2
40 B2
Rangée 1
20 B1
0
0 10 20 30 40 50
Moment (kN.m)

Figure II-21 : Effort dans le boulon en fonction du moment de l'assemblage FS1

90
140
B1 Mu F
120
B2
100
F boulon (kN)

B3 Rangée 3
80 Mp B3
60 M0
Rangée 2
40 B2
20
Rangée 1
0 B1
0 10 20 30 40 50 60 70
Moment (kN.m)

Figure II-22 : Effort dans le boulon en fonction du moment de l'assemblage FS2

150
Mu
130
B1 F
110
B2
F boulons (kN)

90
B3 Rangée 3
70 Mp B3
50 M0
Rangée 2
30 B2
10 Rangée 1
-10 B1
0 10 20 30 40 50 60 70
Moment (kN.m)

Figure II-23 : Effort dans le boulon en fonction du moment de l'assemblage FS3

110
Mu
90
B1 F
B2 Rangée 4
70 B3 B4
F boulon (kN)

B4 Mp
50 Rangée 3
B3
Mo
30 Rangée 2
B2
10 Rangée 1
B1
-10 0 10 20 30 40 50 60 70 80
Moment (kN.m)

Figure II-24 : Effort dans le boulon en fonction du moment de l'assemblage FS4

91
Pour tous les assemblages testés, après démontage et décharge complète, les boulons
présentent des formes fléchies (Figure II-25). Ainsi, les boulons subissent un moment
fléchissant en plus de l’effort normal de traction pour lequel ils sont calculés. Cet aspect est
développé dans le chapitre 4.

Figure II-25 : Flexion des boulons dans les assemblages

3- Assemblage poutre-poutre avec platine d’about boulonnée


3.1 Description des assemblages
La seconde série d’essais s’intéresse aux assemblages de continuité de poutre. Ce sont
les mêmes éprouvettes de la première compagne qui sont reprises pour ces essais (figure II-26
et annexe C). Le premier spécimen (FS5) est un assemblage par platine d’about non
débordante avec trois rangées de boulons. Le deuxième et le troisième spécimen (FS6, FS7)
sont des assemblages par platine d’about débordante de même géométrie avec deux rangés de
boulons près de la semelle tendue de la poutre et une seule rangée de boulons au-dessus de la
semelle comprimée. La différence entre ces deux assemblages est la présence des raidisseurs
de platine d’about dans la partie tendue du troisième spécimen. Le quatrième spécimen (FS8)
est un assemblage par platine d’about débordante sur les deux côtés avec deux rangés de
boulons près de la semelle tendue de la poutre et deux près de la semelle comprimée. De plus,
deux raidisseurs de platine sont utilisés dans les parties tendue et comprimée de l'assemblage.
Pour tous les assemblages testés, la géométrie de la poutre et des boulons est identique. Les
poutres utilisées dans les essais sont constituées par des profilés en IPE240. L’assemblage
entre les éléments est réalisé par des boulons M16 de classe 8.8.

Zone comprimée

Zone tendue

(FS5) (FS6) (FS7) (FS8)


Figure II-26 : Configurations des différents spécimens
92
Les dimensions réelles des divers éléments de l’assemblage ont été mesurées avant de
commencer l'essai (tableau II-7). La position des boulons par rapport à la platine d’about est
présentée sur la figure II-3. (Voir partie 2.1).

3.2 Propriétés mécaniques


Les propriétés mécaniques des éléments de l'assemblage (poutre, platine, raidisseurs
de platine et boulons) sont décrites dans le tableau II-2. (Voir partie 2.2)

3.3 Dispositif d’essai


Les essais sont réalisés en flexion 4 points (figure II-27). Ainsi, l’assemblage est
soumis à un moment fléchissant pur. Le chargement appliqué est de type monotone croissant
avec des cycles entiers de charge-décharge pour suivre l’évolution de la rigidité de chaque
assemblage à différents niveaux de chargement.

Vérin

Capteur force

IPE 240 IPE 240

655 655

1745 1745

Figure II-27 : Montage d’essai (assemblage poutre-poutre)

Figure II-28 : Vue de l’assemblage en vraie grandeur


Le système d’appui est le même utilisé pour les assemblages poteau-poutre (voir partie 2.3).

93
3.4 Dispositifs de mesure
Les moyens de mesure utilisés dans les essais d’assemblages de continuité de poutres (figure
II-29) sont les mêmes que ceux des assemblages poteau-poutre.

Figure II-29 : Points de mesure des spécimens testés

3.5 Modes de ruine


On a observé au cours des essais que les assemblages testés ont péri par la flexion de
la platine d’about au niveau de la zone tendue de l’assemblage. Cependant, pour l’essai FS5
une ruine des boulons s’est produite au niveau du filetage des écrous et de la tige car la
longueur de prise de la tige filetée dans l’écrou n’était pas suffisante.

a) Assemblage FS5 b) Déformation boulons (FS5) c) Assemblage FS7


Figure II-30 : Modes de ruines des différents assemblages poutre-poutre

3.6 Description générale du comportement des spécimens


Les courbes moment-rotation globale ΦRG, des assemblages poutre-poutre, obtenues
par différentes techniques de mesure (inclinomètre et caméra) sont données sur la figure II-31.
On observe une bonne concordance entre les courbes obtenues par les deux modes de mesure.

94
90 140
80 120
70

Moment (kN.m)
100
Moment (kN.m)

60
50 80
Caméra
40 Caméra 60
Inclinomètre
30 Inclénomètre 40
20
10 20
0 0
0 0,01 0,02 0,03 0 0,005 0,01 0,015 0,02
Rotation (rad) Rotation (rad)
a) FS5 b) FS7
140
120
Moment (kN.m)

100
80
60
40
20
0
0 0,005 0,01 0,015
Rotation (rad)

c) FS8
Figure II-31 : Courbes Moment-Rotation des assemblages poutre-poutre

Résistance (kN.m) Rigidité (kNm/rad) Rotation (mrad) Ductilité


Spécimen M 0 Mp M p1 Mu Sj,ini Sj,p-l Ф0 Фp Фp1 Фu ФCd Ψj1
FS5 23 65 72 78 26086 4235 1 2 5 6 / /
FS7 / 115 / 120 64900 / / 6,5 / 7 7 7,5
FS8 80 100 103 120 31746 12293 2,5 3,3 4,0 10 11 7,7
Tableau II-7: Paramètres principaux des courbes Moment-Rotation
A partir des figures (II-31 a, b, c) qui représentent les courbes moment-rotation des
trois spécimens, on note une différence de comportement des assemblages testés. Concernant
l’assemblage FS5, le mode de ruine a débuté par la plastification en flexion de la platine
d’about. A l’atteinte d’un chargement Mu correspondant à 78 kNm, il s’est produit une
rupture du filetage d’écrou des boulons de la première rangée accompagnée d’une chute du
moment. Cette ruine s’explique par le fait que les boulons utilisés dans cet assemblage avaient
une longueur courte par rapport aux boulons utilisés dans les assemblages poteau-poutre.
Pour les assemblages FS7 et FS8, la ruine débute par la plastification en flexion de la
platine d’about dans la zone tendue et la déformation se trouve ainsi localisée. En outre, les
assemblages poutre-poutre présentent une faible ductilité en rotation. Enfin, il est à signaler
que les résultats de l’essai FS6 ne sont pas disponibles en raison d’un problème
d’enregistrement des données.

95
3.7 Confrontation du modèle EC3 avec l’expérience
Les essais représentent la démarche la plus probante pour vérifier la validité des
modèles. La comparaison entre les courbes moment-rotation déduites de l’EC3 et celles
obtenues expérimentalement est illustrée sur la figure II-32. Le moment résistant selon l’EC3,
(th)
noté M j ,Rd , a été calculé avec les caractéristiques géométriques et mécaniques mesurées, en
prenant les valeurs des coefficients partiels de sécurité égaux à 1. De la même façon la rigidité
(th)
initiale S j ,ini a été calculée, selon l'EC3, avec les caractéristiques géométriques mesurées.
D’après les calculs effectués selon l’EC3, la résistance de l’assemblage est limitée par la
déformation du tronçon en té de la platine d’about.
A partir des figures (II-32 a,b,c), on peut observer pour tous les assemblages poutre-
( EC3) (exp)
poutre une surestimation de la rigidité initiale, si on compare la rigidité S j ,ini avec celle S j ,ini .
( EC3)
Les valeurs comparatives données au tableau II-8 montrent que la rigidité calculée S j ,ini est
(exp)
presque 1,5 fois plus élevée que la rigidité expérimentale S j ,ini pour les deux assemblages
(FS7 et FS8). En outre, en ce qui concerne la résistance des assemblages un écart entre les
résultats théoriques et les résultats expérimentaux est observé pour les trois assemblages.

S (j EC
,ini
3)
S (exp)
j ,ini M (j ,EC
Rd
3)
Mp M (j ,EC
Rd
3)
S (j ,EC
ini
3)

Test ID
[kNm/rad] [kNm/rad] [kNm] [kNm] Mp S (exp)
j ,ini

FS5 29086 26086 46,7 65 0,71 1,11


FS7 95820 64900 64 115 0,55 1,47
FS8 56251 31746 77,5 100 0,77 1,77
Moyenne 0,68 1,45
Ecart type 0,11 0,32
Tableau II-8 : Résistance et rigidité d’assemblages poutre-poutre (essais et EC3)

90 140
80 120
Moment (kN.m)
Moment (kN.m)

70
60 100
50 80
40 Résultats d'essai 60 Résultats d'essai
30
Calcul Eurocode 3 40 Calcul Eurocode 3
20
10 20
Rotation (rad) Rotation (rad)
0 0
0 0,01 0,02 0,03 0 0,01 0,02

a) FS5 b) FS7

96
140
120

moment (kN.m)
100
80
60
Résultats d'essai
40
Calcul Eurocode 3
20
Rotation (rad)
0
0 0,005 0,01 0,015

c) FS8
Figure II-32 : Comparaison des courbes Moment-Rotation (essais/EC3)

3.8 Efforts dans les boulons


A tire d'indication, on donne dans le tableau II-9 les valeurs mesurées des forces de
serrage dans les boulons équipés de jauges de déformations.

Spécimen B1 B2 B3
FS5 14,9 13,7 18,2
FS7 16,3 14,5 20,1
FS8 10,7 15,5 10,5
Tableau II-9 : Forces dues au serrage des boulons (kN)
Les évolutions des forces dans les boulons en fonction du chargement appliqué dans
les trois assemblages testés sont présentées sur les figures II-33 à II-35. Pour l'assemblage
FS5, on remarque une évolution très rapide des efforts dans les boulons de la rangée 1 par
rapport aux rangées 2 et 3. Ainsi, pour un moment appliqué égal à Mp, les boulons de la
rangée 1 sont les plus sollicités et atteignent leur résistance ultime à ce niveau de chargement.
Les boulons de la rangée 2 atteignent seulement 10 à 15 % de leur résistance ultime. Alors
que les boulons de la troisième rangée sont très peu sollicités en phase ultime de
l’assemblage, car ils se trouvent en zone comprimée.
Il est à noter, pour les assemblages FS7 et FS8 avec platine débordante et raidie, que
les boulons situés de part et d’autre de la semelle tendue reprennent les mêmes efforts depuis
le début du chargement.

97
160 F
140 B1 Mp
120 B2 Rangée 3
B3 B3
100
F boulon (kN)

MU Rangée 2
80 B2
60 Rangée 1
Mo
B1
40 6
20
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Moment (kN.m)

Figure II-33 : Effort dans le boulon en fonction du moment appliqué (assemblage FS5)
170 F
150 Mp
130 B1 Rangée 3
110 B2 B3
F boulon (kN)

B3 Mu
90
70 Rangée 2
50
B2
30
Rangée 1
10
B1
-10
0 20 40 60 80 100 120 140
Mome nt (kN.m)

Figure II-34: Effort dans le boulon en fonction du moment appliqué (assemblage FS7)
160 F
Mp
140 B1
Rangée 4
B2
120 B4
F boulon (kN)

B3
100 B4 Rangée 3
80 B3
M0 Mu Rangée 2
60
B2
40
Rangée 1
20
B1
0
0 20 40 60 80 100 120
Moment (kN.m)

Figure II-35 : Effort dans le boulon en fonction du moment de l'assemblage FS8

98
4- Conclusions
Le mécanisme de ruine, des quatre assemblages poteau-poutre testés, est caractérisé
essentiellement par la flexion de la semelle du poteau au niveau de la partie tendue de
l’assemblage et la déformation de l’âme du poteau par voilement local au niveau de la partie
comprimée. Les assemblages de continuité poutre-poutre ont péri par la flexion de la platine
d’about au niveau de la partie tendue.
La présence du raidisseur de platine d’about permet une augmentation remarquable
du moment résistant et de la rigidité initiale par rapport à un assemblage non raidi mais avec
une diminution de la ductilité. Toutefois, les rotations ultimes obtenues pour les assemblages
poteau-poutre testés sont généralement supérieures à 25 mrad. Cette valeur peut être
considérée comme suffisante pour permettre une analyse globale plastique de la structure.
La présence des raidisseurs de platine d’about influe de manière importante sur la
répartition des efforts dans les boulons. Ainsi, dans un assemblage avec platine d’about
débordante non raidie, le boulon intérieur est soumis à davantage d’effort qu’un boulon
extérieur. Par contre, il est à noter qu’avec la présence des raidisseurs sur la platine d’about
raidie, les efforts repris par les boulons des rangées intérieure et extérieur sont pratiquement
identiques en particulier pour un niveau de chargement inférieur à Mp. Ceci est dû au fait que
le raidisseur de platine assure la continuité de l’âme de la poutre et raidit la partie débordante
de la platine.

99
100
Chapitre III - Modélisation numérique et validation par rapport aux
essais

101
102
1- Introduction
Ce chapitre est consacré au développement de modèles numériques, en éléments finis
non linéaire, permettent de simuler et d’analyser le comportement mécanique des assemblages
métalliques jusqu’à la ruine. Ces modèles concernent les assemblages poteau-poutre et
poutre-poutre boulonnés avec platine d’about et s’appuient sur les conclusions de l’étude
bibliographique (chapitre 1). Les modèles numériques développés sont appliqués aux
assemblages testés dans le cadre de la présente thèse (chapitre 2).
Les courbes moment-rotation obtenues à partir des modèles numériques sont
comparées à celles issues des essais pour vérifier et calibrer l'approche proposée. Une fois les
modèles validés, ils sont employés pour simuler la déformée des assemblages, la déformée
latérale de la platine d'extrémité ainsi que l’évolution des efforts dans les boulons. Les
modèles fournissent également certains résultats difficiles à mesurer pendant l'essai, tels que
la réparation des contraintes dans les boulons et dans la platine d’about. Ces informations
fournissent une base de données pour développer les modèles mécaniques des assemblages
conformes à la méthode des composantes proposée par l'EC3.
Les modèles numériques validés sont employés pour analyser l’influence de certains
paramètres sur le comportement global des assemblages. Ils permettent aussi de visualiser et
de comprendre certains phénomènes en particulier l’influence de la rigidité du poteau sur le
comportement de l’assemblage ainsi que l’apport des raidisseurs de platine d’about dans la
zone tendue et comprimée de l’assemblage.

2- Description du modèle éléments finis (assemblages poteau-


poutre)
L’assemblage est composé de la poutre, du poteau, de la platine et des boulons. En
raison de la symétrie, seule la moitié de l’assemblage est modélisée. Ainsi, l'assemblage
modélisé inclut la semelle du poteau, la moitié de l'âme du poteau coupée le long de la
section, les raidisseurs de platine d’about, les écrous de boulon et les boulons (Figure III-1).
Ces parties de l’assemblage sont modélisées à l'aide d’éléments volumiques iso-
paramétriques hexaédriques à 8 nœuds nommés CUB8 dans le code CAST3M [Fleuret 1996].

Figure III-1: Configuration d'assemblage modélisé

La figure III-2 donne un aperçu du maillage 3D des quatre assemblages métalliques.


La densité du maillage au milieu de la poutre et aux extrémités des poteaux est moins
importante. Elle est augmentée au niveau de la zone proche de la platine d’about.

103
a) FS1 b) FS2 c) FS3 d) FS4
Figure III-2 : Maillage des assemblages (vue 3D)
Les boulons sont des composants importants dans un assemblage métallique et leur
modélisation doit être faite avec une grande précision. Dans notre modèle, le boulon est
constitué d’une vis à tête et un écrou. La vis à tête est modélisée par une tige de forme
cylindrique de diamètre constant égal à celui de la partie non filetée. La tête du boulon est
modélisée par un cylindre plein ayant une épaisseur égale à l'épaisseur de la tête du boulon.
L’écrou et la rondelle sont modélisés par des anneaux (figure III-3). La longueur de la partie
lisse de la tige du boulon est égale à la somme des épaisseurs de la platine d’about, de la
semelle du poteau et des deux rondelles ainsi que de celle de l’écrou.

a) Vis à tête b) Rondelle c) Ecrou


Figure III-3 : Maillage du boulon d’assemblage
Le modèle est caractérisé par un comportement élasto-plastique des matériaux et prend
en compte la non-linéarité générée par le contact, la plasticité et les grands déplacements. La
platine d’about et la semelle du poteau sont modélisées de telle façon à ce qu'il existe une
concordance entre leurs nœuds respectifs afin de tenir compte du contact entre chaque paire
de nœuds voisins. Les conditions aux limites considérées dans les modèles sont un blocage
des déplacements selon la direction Y dans le plan ZOX, un blocage des déplacements selon
la direction X dans le plan ZOY ainsi qu’un contact sans frottement entre la platine d’about et
la semelle du poteau (figure III-4). Le problème de contact se traduit par l’utilisation de
conditions d’appuis unilatérales caractérisées par la possibilité de décollement. Cette fonction
est basée sur la technique des multiplicateurs de Lagrange. Dans le but de réduire les plans
du contact nous considérons que les boulons sont en liaison parfaite avec la platine d’about
et/ou la semelle du poteau. Le chargement produisant le moment de flexion de l'assemblage
est réalisé par déplacement imposé appliqué sur cette partie supérieure du poteau (chargement
surfacique). Les lois de comportement des matériaux utilisés dans la modélisation sont celles
obtenues expérimentalement.
104
Chargement surfacique
(déplacement imposé)

Symétrie
Blocage / Y

Contact sans frottement


(semelle poteau-platine)
Blocage / X

Figure III-4 : Conditions aux limites

3- Résultats d’essais numériques


3.1 Assemblage poteau-poutre
Dans l'analyse des résultats, nous présentons, tout d'abord, les courbes moment-
rotation (M-) globales qui vont servir à la validation du modèle numériques 3D à travers une
comparaison avec les courbes expérimentales. Ensuite, nous allons analyser les déformées des
assemblages obtenus numériquement qu’on compare avec les résultats expérimentaux. Nous
allons nous intéresser aussi à la déformée de la platine d’about, à la répartition des contraintes
dans les boulons ainsi que dans la platine d’about.
Une étude paramétrique portant sur l’influence d’une part de la rigidité du poteau et
d’autre part de la position des raidisseurs de la platine d’about sur le comportement des
assemblages nous permettra de tirer certaines conclusions et recommandations relatives aux
assemblages poteau-poutre.
3.1.1 Validation du modèle
Pour valider le modèle non linéaire, les résultats de la modélisation sont comparés aux
résultats expérimentaux disponibles en termes de courbes moment-rotation. Avec les mêmes
définitions de la rotation retenues dans les essais expérimentaux, la rotation de l'assemblage
au niveau des semelles tendue et comprimée de la poutre est considérée. Les courbes moment-
rotation issues de la modélisation et celle trouvée expérimentalement pour les quatre
assemblages sont montrées sur la figure III-5 et les principaux résultats sont regroupés au
tableau III-1.
En général sur l’ensemble des essais, ces courbes montrent que les modèles
numériques donnent de résultats satisfaisants aussi bien dans le domaine élastique que dans le
domaine plastique du comportement. Par rapport aux caractéristiques du comportement
moment-rotation de l’assemblage, à savoir moment résistant, la rigidité initiale et la capacité
de rotation on peut faire les commentaires suivants :
L’évaluation de la rigidité initiale donnée par le modèle numérique est très proche de la valeur
expérimentale (tableau III-1). En effet, sur les quatre essais, la moyenne du rapport des
(exp) ( num)
rigidités expérimentales et numériques ( S j ,ini S j ,ini ) est de 0,92.

105
- La simulation adoptée est très satisfaisante en ce qui concerne le moment résistant. En
effet, sur les quatre essais, la moyenne du rapport des moments résistants expérimentaux
(exp) num
et numériques ( M j , Rd M j , Rd ) est de 0,98.
- En ce qui concerna la capacité de rotation des assemblages, le modèle numérique fournit
des résultats qui estiment de manière satisfaisante les rotations mesurées.
Ainsi, les résultats obtenus montrent que le modèle éléments finis 3D développé
constitue un outil très performant pour l’étude des assemblages métalliques.

50 70
45
60
40
Moment (kN.m)

35 50

Moment (kN.m)
30
40
25 Experimentale Experimentale
20 Numérique 30
Numérique
15 20
10
5 10
0 0
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06
Rotation (rad) Rotation (rad)

b) FS2
a) FS1

70 80
60 70
60
Moment (kN.m)

50
Moment (kN.m)

50
40
40
Experimentale Experimentale
30 30
Numérique Numérique
20 20
10 10
0
0
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06
Rotation (rad)
Rotation (rad)

c) FS3 d) FS4
Figure III-5 : Courbes Moment-Rotation (assemblages poteau-poutre)

106
S (j num
,ini
)
S (exp)
j ,ini M (j num
, Rd
)
M (exp)
j ,Rd M (exp)
j , Rd S (exp)
j ,ini
Spécimen
[kNm/rad] [kNm/rad] [kNm] [kNm] M num
j , Rd S (j num
,ini
)

FS1 5114 3169 31 29 0,93 0,62


FS2 5 916 6131 46 40 0,87 1,04
FS3 7 147 6991 48 46 0,95 0,98
FS4 6069 5599 60 56 0,93 0,92
Moyenne 0,98 0,92
Ecart type 0,038 0,18
Tableau III-1 : Principaux résultats de la comparaison modèle-expérience
3.1.2 Déformées des assemblages
Les déformées des assemblages poteau-poutre issues de la simulation numérique
reproduisent celles des essais (Figure III-6). Ces déformées sont données pour le moment
maximal atteint lors de l’essai (Mu).

a) FS1 b) FS2

FS3 FS4

Figure III-6 : Déformées des assemblages poutre-poteau (essais/modèle)


La figure III-6 montre que le mécanisme de ruine est caractérisé essentiellement par la
flexion de la semelle du poteau au niveau de la partie tendue de l’assemblage. Cette flexion
est accompagnée de la déformation de l’âme du poteau par voilement local au niveau de la
partie comprimée. Ainsi, les déformations de la zone tendue et comprimée de l'assemblage
limitent la résistance de l'assemblage. Ce profil de déformée des assemblages obtenu par la
107
simulation numérique est similaire à celui obtenu expérimentalement. Toutefois, la
déformation de l'assemblage avec platine non raidie est relativement plus importante que celle
de l'assemblage avec platine raidie.
3.1.3 Déformée de la platine d’about
Les déplacements relatifs horizontaux de la platine d’about sont présentés sur la figure
III-7, pour différentes valeurs du moment fléchissant (Mo, Mp et Mu). Ces déplacements de la
platine d’about sont tracés le long de sa hauteur dans le plan Y-Z à ses extrémités définies par
(x= bp/2). Il est à noter que la platine peut être considérée attachée aux semelles et à l’âme
de la poutre et chargée par les boulons (ou l’inverse). Ainsi, sa déformée est complexe et elle
ne peut être représentée par une seule ligne. Cependant, la représentation faite sur un bord a
pour objectif de comparer les quatre assemblages entre eux. Il peut être noté à partir de la
figure III-7 que le centre de rotation de la platine d’about est autour du centre des groupes de
boulons, qui est proche de la ligne centrale de l’assemblage. En outre, on remarque que le
déplacement de la platine d’about au niveau de la zone comprimée est plus important qu’au
niveau de la zone tendue.
On peut observer que la présence des raidisseurs de platine influe de manière directe
sur son mode de déformation. Ainsi, on remarque que le mode de déformation de la platine
dans la zone comprimée est pratiquement identique pour les assemblages FS2 et FS3 (figure
III-7 b et c). Toutefois, le déplacement de la platine d’about de l’assemblage FS2 est plus
important que celui de l’assemblage FS3. Dans la zone tendue, deux modes de déformation
différents sont observés. Pour l’assemblage FS2, une déformation importante est observée au
niveau de la semelle tendue de la poutre. Ce mode de déformation est prévu par l’EC3. Par
contre, l’assemblage FS3 se comporte comme un assemblage avec platine d’about non
débordante où la déformation maximale est observée au niveau de l’extrémité de la platine
d’about. Ce comportement de la platine d’about est dû à l’effet du raidisseur qui constitue un
prolongement de l’âme de la poutre et donne une meilleure résistance de l’assemblage.
La figure III-7d montre que la présence du raidisseur de platine d’about dans la zone
comprimée de l’assemblage concentre la déformation au niveau de la semelle comprimée de
la poutre. Ceci se traduit par un déplacement maximal de (6 mm) de cette platine alors que le
déplacement à l’extrémité comprimée de la platine est de (3 mm).

Z M
275
250
225
200 Mo
h platine (mm)

175 Mp
Rangée 3
150 Mu
125
100
Rangée 2
75
50
Rangée 1
25
0
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 Y
Uy (mm)

a) FS1

108
Z M
320

280
Rangée 3
240 Mo
h platine (mm)

200 Mp
Mu
160
Rangée 2
120

80

40 Rangée 1 Y
0
-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8
Uy (mm)

b) FS2
Z M
320
280
Rangée 3
240
Mo
h platine (mm)

200 Mp
160 Mu

120 Rangée 2
80
40
0 Rangée 1 Y
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6
Uy (mm)

c) FS3
Z M
400
Rangée 4
360
320
h platine (mm)

280 Rangée 3
240 Mo
200 Mp
160 Mu
Rangée 2
120
80
40 Rangée 1 Y
0
-8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Uy (mm)

d) FS4
Figure III-7 : Evolution des déplacements de la platine d’about des assemblages

109
3.1.4 Répartition des contraintes dans les boulons
On s’intéresse dans cette partie à la répartition des contraintes normales dans les
boulons des quatre assemblages testés (FS1, FS2, FS3, FS4).
3.1.4.1 Assemblage FS1
Les courbes de répartition des contraintes normales, pour les boulons appartenant à
différentes rangées, pour différents niveaux de sollicitation, sont présentées sur la figure III-9.
La rangée de boulons 1 (B1) est la plus éloignée du centre de compression (figure III-8).

1200

1000 Mo
Mp

Contrainte (MPa)
800 Mu
Rangée 3
600
Rangée 2
400
Rangée 1
200

0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Position sur diamètre boulon (mm)

Figure III-8: Position des boulons (FS1) a) boulon B1

60 90
80
50 Mo Mo
70
Contrainte (MPa)

Mp
Contrainte (MPa)

Mp
40 60
Mu Mu
50
30 40
30
20
20
10 10
0
0 -10
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 2 4 6 8 10 12 14 16
Position sur diamètre boulon (mm) Position sur diamètre boulon (mm)

b) boulon B2 c) boulon B3
Figure III-9 : Evolution des contraintes dans les boulons de l’assemblage FS1
A l'examen de la figure III-9, on remarque que la contrainte maximale de traction
apparaît sur le boulon B1 appartenant à la rangée 1, alors que les boulons de la rangée 2 et de
la rangée 3 (B2 et B3) sont moins sollicités. La valeur de la contrainte de traction obtenue
numériquement au milieu du diamètre des trois boulons est comparée aux résultats
expérimentaux. Cette comparaison présente une bonne concordance pour le boulon B1. Par
contre, pour le boulon B2, une différence entre les contraintes de traction obtenues
numériquement et expérimentalement est observée. En outre, on remarque que les boulons
situés dans la zone comprimée de l’assemblage (rangée 3) ne reprennent aucun effort.
Les répartitions des contraintes dans les sections des boulons issues du calcul
numérique montrent une forme trapézoïdale (boulon B1) pour des moments inférieurs à 90 %

110
de la charge ultime (moment appliqué Mp1=38kNm). A mesure que la force extérieure
augmente, l’épure des contraintes dans le boulon prend successivement les formes montrées
sur la figure III-9 a. Pour un niveau de charge supérieur à Mp1, une distribution élasto-
plastique avec plastification d’un seul côté est observée à l’extrémité du boulon. En phase
finale, pour une valeur de charge correspondant à la résistance ultime obtenue
numériquement, cette plastification s’étend jusqu’à 15% du diamètre du boulon. Les boulons
B2 et B3, soumis à des contraintes inférieures à la limite élastique, présentent une répartition
de contrainte quasi-linéaires. En outre, on observe un changement de signe des contraintes
dans le boulon B3, avec une zone tendue et une zone comprimée, bien marquées. Ces résultats
numériques montrent que, dans un assemblage en flexion, le mode de sollicitation des
boulons est une combinaison d’un effort normal de traction et d’un moment de flexion. Afin
de compléter les informations, on présente à la figure III-10 la répartition des contraintes de
von Misès dans les boulons obtenue numériquement. A partir de cette figure on remarque que
les boulons B1 sont les plus sollicités (contrainte maximale). Toutefois, ces contraintes ne
sont pas uniformes sur le diamètre du boulon ce qui confirme la flexion des boulons.

B3
B2
B1

Rangée 3
Rangée 2

Rangée 1

Figure III-10: Répartition des contraintes de von Misès dans les boulons de l’assemblage FS1

3.1.4.2 Assemblage avec platine débordante (FS2 et FS3)


On s’intéresse dans cette partie à l'évolution des contraintes dans les boulons
appartenant à l'assemblage FS2 et FS3 (figures III-11 et III-12) pour différents niveaux de
chargements. A partir des courbes, on remarque que la présence des raidisseurs de platine
d’about influe de manière significative sur le comportement des boulons. Concernant
l’assemblage FS2, la force de traction du boulon de la rangée 2 est maximale à l'étape initiale
de chargement. Avec l'augmentation du moment appliqué, la force de traction du boulon de la
rangée 2 atteint sa résistance ultime pour un moment Mp=43kNm, alors qu’à ce stade de
chargement, le boulon appartenant à la rangée 1 est toujours dans le domaine élastique. Au
delà du chargement Mp, le boulon B1 reprend les moments supplémentaires appliqués à
l’assemblage qui à leur tour vont épuiser leur résistance propre de traction. Concernant
l’assemblage FS3, les boulons de la rangée 1 se sont révélés être les plus sollicités et ce
depuis le début de chargement, contrairement à ce qui a été observé dans l’assemblage FS2
sans raidisseur de platine d’about.
Au fur et à mesure que le moment de flexion augmente, les contraintes dans les
boulons de la rangée 2 augmentent. Les boulons de l’assemblage FS3 n’ont pas eu à subir un
niveau d’effort les amenant à fonctionner en dehors du domaine élastique. En outre, on

111
observe un changement de signe des contraintes dans le boulon B3, avec des zones tendue et
une zone comprimée bien marquées pour les deux assemblages FS2 et FS3.

Rangée 3

Rangée 2

Rangée 1

a) Assemblage FS2 b) Assemblage FS3


Figure- III-11 : Position des boulons

800 1200
700 Mo
1000
600 Mp
Contrainte (MPa)

Contrainte (MPa)

800 Mu
500
400 600
Mo
300 400
Mp
200
Mu 200
100
0 0

0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 2 4 6 8 10 12 14 16
Position sur diamètre boulon (mm) Position sur diamètre boulon (mm)

B1

1100 600
1000
900 500 Mo
Contrainte (MPa)

Contrainte (MPa)

800 Mp
700 400
Mu
600
300
500
400 200
Mo
300
200 Mp 100
100 Mu
0 0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 2 4 6 8 10 12 14 16
Position sur diamètre boulon (mm) Position sur diamètre boulon (mm)

B2

112
200 140
120
Mo Mo
150 100
Mp
Contrainte (MPa)

Mp

Contrainte (MPa)
Mu 80 Mu
100
60
40
50
20
0
0
-20

-50 -40

0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 2 4 6 8 10 12 14 16
Position sur diamètre boulon (mm) Position sur diamètre boulon (mm)

B3
Figure III-12 : Evolution des contraintes dans les boulons (assemblages FS2 et FS3)

La figure III-13 montre la répartition des contraintes de von Misès dans les boulons
appartenant aux assemblages FS2 et FS3 pour un moment appliqué égal au moment ultime
(Mu). A partir de ces figures, on observe une répartition de contrainte non homogène au
niveau des différentes sections de boulons.

Rangée 3 Rangée 3
Rangée 2 Rangée 2
Rangée 1 Rangée 1

B3 B3
B2
B2
B1
B1

a) FS2 b) FS3
Figure III-13 : Répartition des contraintes dans les boulons (assemblages FS2 et FS3)

3.1.4.3 Assemblage FS4


L'évolution des contraintes dans les boulons appartenant à l'assemblage FS4 (figure
14), pour différents niveaux de chargement, est présentée à la figure III-15. On remarque à
partir de ces figures que les forces de traction dans les boulons de la rangée 1 et de la rangée 2
en dessous de la semelle tendue de la poutre sont plus élevées par rapport aux boulons des
rangées 3 et 4. Toutefois, on remarque que les boulons de la rangée 1 sont plus sollicités par
rapport aux boulons de la rangée 2 pour les différentes étapes de chargement. Ces efforts dans
les boulons obtenus numériquement sont identiques à ceux obtenus expérimentalement. Avec
l'augmentation du moment appliqué, la force de traction de la rangée extérieure de boulon (au
dessus de la semelle de la poutre tendue) atteint sa résistance ultime pour un chargement égal
à Mp, alors qu’à ce stade de chargement le boulon appartenant à la rangée 2 est toujours dans

113
le domaine élastique. Au fur et à mesure que le moment de flexion augmente les contraintes
dans les boulons de la rangée 2 augmentent. En outre, on observe un changement de signe des
contraintes dans les boulons B3 et B4, avec une zone tendue et une zone comprimée sur le
diamètre du boulon. F

Figure III-14: Identification des boulons assemblage FS4

1200 1000
Mo 900 Mo
1000 800
Contrainte (Mpa)

Contrainte (MPa)

Mp Mp
700
800 Mu
600 Mu
600 500
400
400 300
200
200
100
0 0

0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 2 4 6 8 10 12 14 16
Position sur diamètre boulon (mm) Position sur diamètre boulon (mm)

Boulon B1 Boulon B2

120 80
100 60 Mo
Mo
Contrainte (MPa)

Contrainte (MPa)

80 40 Mp
Mp
60 20 Mu
Mu
40 0
20 -20
0 -40
-20 -60
-40 -80
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 2 4 6 8 10 12 14 16
Position sur diamètre boulon (mm) Position sur diamètre boulon (mm)

Boulon B3 Boulon B4
Figure III-15 : Evolution des contraintes dans les boulons de l’assemblage FS4
3.1.5 Répartition des contraintes dans la platine d’about
La répartition des contraintes de von Misès dans la platine d’about est obtenue pour un
niveau de chargement correspondant au moment ultime (Mu). A partir de la figure III-16 a, on

114
remarque que pour l’assemblage FS1, la concentration des contraintes est localisée au niveau
de la partie comprimée de la platine d’about et autour des trous de boulon de la partie tendue
de la première rangée de boulon.
Pour les assemblages avec platine débordante (FS2 et FS3), l’analyse des figures III-
16b permet de constater clairement l’effet de la présence du raidisseur sur la répartition des
contraintes. En effet, pour l’assemblage FS2 (sans raidisseur de platine), la concentration
des contraintes de von Misès est située dans la zone entre les rangées de boulons 1 et 2. Pour
l’assemblage FS3, la concentration des contraintes est relevée au voisinage du raidisseur de
platine. Le même constat est relevé pour l’assemblage FS4 caractérisé par la présence de
raidisseurs dans les parties tendue et comprimée de la platine d’about à savoir une
concentration de contraintes dans ces raidisseurs (figure III-16c). Ainsi, nous pouvons
conclure que le raidisseur influe sur le comportement de la platine et de l’assemblage en
générale.

Rangée 3

Rangée 2

Rangée 1

a) FS1

Rangée 3

Rangée 2

Rangée 1

b) FS2 c) FS3

115
Rangée 4

Rangée 3

Rangée 2

Rangée 1

d) FS4
Figure III-16: Répartition des contraintes de von Misès dans la platine d'about de FS4
3.2 Etude paramétrique
Afin d’étudier le comportement de diverses configurations d’assemblages, une étude
paramétrique portant sur l’effet de la rigidité du poteau et la position des raidisseurs de platine
d’about sur le comportement des assemblages est effectuée. Nous présentons dans ce qui suit
les résultats numériques obtenus pour le cas d’un assemblage avec platine d’about non
débordante en considérant le poteau rigide (indéformable en utilisant un module de Young
très grand) ainsi que le cas d’un assemblage avec platine d’about débordante en considérant
d’une part le poteau rigide, et d’autre part le poteau flexible tout en faisant varier la position
des raidisseurs de platine d’about. Pour illustrer les effets des divers paramètres étudiés nous
présentons les courbes moment-rotation, les déformées des assemblages, les déformées des
platines d’about ainsi que les répartitions des contraintes dans les boulons et les platines.
3.2.1 Assemblage avec platine non débordante (poteau indéformable)
3.2.1.1 Evolution de la courbe Moment-Rotation
Les courbes moment-rotation obtenues par analyse numérique pour les assemblages
avec semelle flexible et rigide sont représentées sur la figure III-17. Le poteau rigide est
représenté par un module d’élasticité très grand (âme et semelle).
120
100
Poteau rigide
Moment (kN.m)

80
Poteau flexible
60
40
20
0
0 0,02 0,04 0,06 0,08
Rotation (rad)

Figure III-17 : Courbe Moment-Rotation

116
La figure III-17 montre la grande influence de la rigidité du poteau. En effet, celui-ci
constituait une source de déformation importante dans l’assemblage. La rigidité initiale de
l’assemblage avec poteau rigide augmente de près de 360 % par rapport à l’assemblage avec
poteau flexible et la résistance augmente de près de 300 %.. De plus, nous relevons une
diminution de la capacité de rotation de l’assemblage avec poteau rigide par rapport à
l’assemblage flexible (de l’ordre de 230 %). L’ensemble des résultats relatifs à la rigidité
initiale, le moment résistant et la capacité de rotation sont donnés dans le tableau III-2.

S (j num
,ini
)
M (j num
, Rd
)
 u( num )
Spécimen [rad ]
[ kNm / rad ] [kNm]

FS1 11548 90 0,07


FS11 3169 29 0,03
Poteau rigide/flexible 3,64 3,10 2,33
Tableau III-2 : Paramètres de la courbe moment rotation
3.2.1.2 Déformée de l'assemblage
La figure III-18 montre la déformée de l’assemblage FS1 en considérant la semelle de
poteau rigide. Dans ce cas, c'est la platine d’about qui pilote le comportement de l'assemblage.
Nous constatons aussi une séparation de la platine d’about par rapport à la semelle du poteau
au niveau de la semelle tendue de la poutre.

Figure III-18 : Déformée de l'assemblage avec poteau rigide


3.2.1.3 Déformée de la platine d’about
Nous traçons les déplacements horizontaux relatifs de la platine d’about pour
différents niveaux de chargements (Figure III-19). Ainsi, ce sont les déformations excessives
dans la zone de traction qui limitent la résistance de l'assemblage. En outre, nous constatons
un décollement important au niveau de la semelle tendue de la poutre qui s’étale sur une
distance de près de 155 mm de la hauteur de la platine.

117
Z M
275
250
225
200 M0
h platine (mm)

175 Mp
150 Mu
125
100
75
50
25
0 Y
0 2 4 6 8 10 Uy (mm)
12

Figure III-19 : Evolution des déplacements de la platine d’about (poteau rigide)


3.2.1.4 Répartition des contraintes dans les boulons
Nous présentons sur la figure III-20 la répartition des contraintes dans les boulons
appartenant à différentes rangées. La figure III-20a montre que pour un chargement
correspondant à M0, les boulons de la rangée 1 reprennent un effort de traction maximal et
atteignent leur résistance ultime alors que l’effort de traction repris par les rangées 2 et 3 est
relativement faible. Pour un niveau de chargement supérieur à M0, le moment supplémentaire
(M-M0) appliquée est repris par les boulons de la rangée 2 (figure III-20b). Pour un
chargement correspondant à Mp, les boulons de la rangée 2 présentent une plastification de
15% du diamètre du boulon. Pour le moment ultime Mu, la figure III-20c montre que les
boulons de la rangée 2 se plastifient complètement.

1000 1000
900 900
800
Contrainte (MPa)

800
Contrainte (MPa)

700 B1 700
600 B2 600
B1
500 B3 500
B2
400 400 B3
300 300
200 200
100 100
0 0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 2 4 6 8 10 12 14 16
Position sur diamètre boulon (mm) Position sur diamètre boulon (mm)

a) Chargement M0 b) Chargement Mp

118
1000
900
800

Contrainte (MPa)
700
600 B1
500 B2
400 B3
300
200
100
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16

c) Chargement Mu
Figure III-20 : Evolution des contraintes dans les boulons (poteau rigide)
3.2.1.5 Répartition des contraintes dans la platine d’about
La figure III-21 montre la répartition des contraintes dans la platine d’about
appartenant à un assemblage avec semelle de poteau rigide. Nous constatons que la
concentration des contraintes est située au niveau de la partie tendue de la platine d’about et
au niveau de la semelle de la poutre comprimée contrairement à ce qui a été observé dans le
cas de l’assemblage avec semelle de poteau flexible. Ce qui confirme que la position du
centre de compression se trouve au niveau de la semelle comprimée de la poutre.

Rangée 3

Rangée 2

Rangée 1

Figure III-21 : Répartition des contraintes de von Misès dans la platine d’about (poteau
rigide)
3.2.2 Assemblage avec platine débordante (position du raidisseur)
L’assemblage avec platine débordante des deux côtés est considéré avec poteau flexible ou
rigide. Un autre paramètre variable est la présence ou non de raidisseurs de platine d’about en
zones comprimée et tendue. La figure III-22 illustre les quatre configurations étudiées
résumées ci-après :
1- Assemblage avec deux raidisseurs de platine (FS4) ;
2- Assemblage avec un seul raidisseur en zone comprimée (FS41) ;
3- Assemblage avec un seul raidisseur en zone tendue (FS42) ;
4- Assemblage sans raidisseur (FS43) ;

119
FS4 FS41 FS42 FS43
Figure III-22 : Configuration des assemblages

3.2.2.1 Courbes Moment-Rotation


Les courbes moment-rotation obtenues numériquement sont présentées sur la figure
III-23. Le tableau III-3 récapitule les valeurs des paramètres des assemblages étudiés à savoir
le moment résistant, la capacité de rotation et la rigidité initiale.
Pour l’assemblage avec semelle rigide, nous relevons que la présence des raidisseurs
de platine d’about dans les zones tendue et comprimée de l'assemblage permet un gain de
résistance de 21 % et un gain de rigidité initiale de 25 % par rapport à un assemblage non
raidi. En plus, la présence du raidisseur de la platine seulement dans la zone comprimée de
l'assemblage joue un rôle important par rapport à la présence du raidisseur seulement dans la
zone tendue de l'assemblage. Ainsi, le raidisseur en zone comprimée améliore la résistance en
compression de l’âme du poteau (lorsque celle-ci est déformable). Ceci peut être expliqué par
le fait que la compression est répartie sur une zone plus grande de l’âme du poteau par rapport
au cas où seule la semelle de poutre transmet un effort de compression (compression
localisée).
Pour l’assemblage avec semelle flexible, nous notons que la présence des raidisseurs
de platine d’about dans la zone tendue et comprimée permet un gain de résistance de 20 % et
un gain de 29,6 % dans la rigidité initiale par rapport à un assemblage non raidi. De plus, la
présence du raidisseur de platine seulement dans la zone tendue de l'assemblage joue un rôle
important par rapport à la présence du raidisseur seulement dans la zone comprimée de
l'assemblage contrairement à ce qui a été observé dans le cas des poteaux flexible. Ceci peut
être expliqué par le fait qu’avec des raidisseurs en zone tendue, c’est le tronçon en té de cette
zone qui est renforcé. Pour la zone comprimée, c’est le centre de compression qui est déplacé
en présence du raidisseur de platine. Pour les deux raidisseurs (dans les zones tendue et
comprimée) ce sont les deux phénomènes qui sont combinés (bras de levier plus grand et
résistance de zone tendue plus grande).
De même que pour le cas d’un assemblage avec platine non débordante, la figure III-
23 montre une diminution très importante de la capacité de rotation de l’assemblage avec
120
semelle rigide. La capacité de rotation passe de 60 mrad pour un assemblage avec poteau
flexible à 12 mrad pour un assemblage avec poteau rigide.
160
80
140
70
60 120

Moment (kN.m)
Moment (kN.m)

50 100
FS4 FS4r
40 80
FS41 FS41r
30 FS42 60 FS42r
FS43 FS43r
20 40
10 20
0 0
0 0,02 0,04 0,06 0,08 0 0,005 0,01 0,015
Rotation (rad) Rotation (rad)

a) Poteau flexible b) Poteau rigide


Figure III-23 : Courbes Moment-Rotation des assemblages

Moment Rigidité
résistant initiale
[kNm] [kNm/rad]
FS4 60 6126
FS41 56 6573
FS42 50 5258
FS43 47 4891
FS4r 120 61917
FS41r 108 46058
FS42 r 115 59689
FS43r 100 43564

Tableau III-3 : Caractéristiques d’assemblages (raidisseurs et rigidité de poteau)

3.2.2.2 Déformées des assemblages


Nous présentons à la figure III-24 une vue globale des déformées numériques des
assemblages, avec des poteaux rigide et flexible. Comme nous pouvons le constater, la
rigidité du poteau influe sur la forme de la déformée des assemblages. Ainsi, c'est la platine
d’about qui pilote le comportement des assemblages testés. Nous constatons aussi que la
présence des raidisseurs influe sur le mode de déformation de la platine d’about. Ainsi, les
assemblages avec des raidisseurs dans la zone tendue présentent un grand décollement entre
la platine et la semelle du poteau et une absence de l’effet de levier. Par contre, pour les
assemblages sans raidisseur dans la zone tendue le décollement est important au niveau de la
semelle tendue de la poutre et une déformée, telle qu’un effet de levier peut se développer, est
observée.

121
a) FS4 b) FS41 c) FS42 d) FS43

e) FS4r f) FS41r g) FS42r h) FS43r


Figure III-24 : Déformées des assemblages (modèle numérique)
3.2.2.3 Déformées des platines d'about
Nous traçons les déplacements horizontaux de la platine d’about appartenant aux 4
assemblages avec poteaux rigides, en fonction de la hauteur de la platine d’about pour
différents niveaux chargement (M0, Mp et Mu) (Figure III-25). Ces courbes montrent que :
- Les déformées de la platine d’about gardent la même allure.
- Le déplacement maximal des assemblages, pour les différents niveaux de chargement, avec
ou sans raidisseurs est situé au niveau de la semelle tendue de la poutre. Toutefois, la
présence des raidisseurs dans cette zone permet un déplacement de la platine à son
extrémité contrairement aux assemblages sans raidisseurs.
- En présence du raidisseur de platine en zone tendue, un décollement se produit entre la
platine et la semelle du poteau.
- Au niveau du centre de compression, un déplacement se développe.

122
Z
400 M
h platine (mm) 360
320
280
240 Mo
200 Mp
160 Mu
120
80
40 Y
0
0 1 2 3
Uy (mm)

a) FS4r

Z
M
400
360
320
280
h platine (mm)

Mo
240
Mp
200
Mu
160
120
80
40 Y
0
0 1 2 3 4 5 6
Uy (mm)

b) FS41r

Z
M
400
360
320
280
h platine (mm)

240 Mo
200 Mp
Mu
160
120
80
40 Y
0
0 1 2 3 4
Uy (mm)

c) FS42r

123
Z
M
400
360
320
280
h platine (mm)

240 Mo
200 Mp
Mu
160
120
80
40 Y
0
0 1 2
Uy (mm)

d) FS43r
Figure III-25: Déplacements de la platine d’about (assemblages avec poteau rigide)

3.3 Assemblage poutre-poutre


3.3.1 Description du modèle éléments finis d’assemblages
Les assemblages étudiés dans cette partie sont identiques aux assemblages poteau-
poutre décrit ci-dessus avec une absence de l’élément poteau du système (voir figure III-26).
Ainsi, les mêmes maillages et types d’éléments finis pour la modélisation sont adoptés (figure
III-27). Les conditions aux limites considérées sont illustrées par la figure II-28.
Z

Y
X

M M
IPE
240

Figure III-26: Configuration d'assemblage modélisé

(a) Assemblage FS5 (b) Assemblage FS6 (c) Assemblage FS7 (d) Assemblage FS8
Figure III-27 : Maillage des assemblages (vue 3D)

124
Figure III-28 Conditions aux limites
3.3.2 Résultats de calculs numériques d’assemblages poutre-poutre
Dans ce qui suit nous présentons les résultats des courbes moment-rotation (M-)
globales obtenues numériquement pour les quatre assemblages testés. Nous présentons
également les déformées des assemblages, la déformée de la platine d’about et la répartition
des contraintes dans les boulons et dans la platine d’about.
3.3.2.1 Courbes Moment-Rotation
Les courbes moment-rotation des assemblages poutre-poutre (FS5, FS6, FS7 et FS8)
numériques et expérimentales (figure III-29) montrent que le modèle numérique donne des
résultats satisfaisants aussi bien dans le domaine élastique que dans le domaine plastique du
comportement. La présence des raidisseurs de platine permet des gains de résistance de 10 %
et de rigidité initiale de 29 % par rapport aux platines non raidies.
140
100
120
Moment (KN.m)
Moment (KN.m)

80 100
60 80
Expérimentale 60 FS6
40 FS7
Numérique 40
20 20
0 0
0 0,005 0,01 0,015 0,02 0 0,002 0,004 0,006 0,008
Rotation (rad) Rotation (rad)

a) FS5 b) FS6 et FS7


140
120
100
80
Moment (KN.m)

60
Expérimentale
40 Numérique
20
0
0 0,002 0,004 0,006 0,008 0,01 0,012
Rotation (rad)

c) FS8
Figure III-29 : Courbe Moment-Rotation des assemblages poutre-poutre

125
3.3.2.2 Déformées des assemblages
Qualitativement, la comparaison des déformées d’assemblages poutre-poutre,
obtenues par simulation numérique et observées expérimentalement sous moment ultime
(Mu), montre une bonne performance du modèle numérique (Figure III-30). Le mécanisme de
ruine est caractérisé essentiellement par la flexion de la platine d’about au niveau de la zone
tendue pour les quatre assemblages. Toutefois, la déformation de l'assemblage non raidi est
relativement plus importante que celle de l'assemblage raidi par platine.

a) Assemblage FS5 b) Assemblage FS7


Figure III-30 : Déformée de l'assemblage poutre-poutre
3.3.2.3 Répartition des contraintes dans les boulons
Nous nous intéressons particulièrement dans cette partie aux contraintes normales
dans les boulons de l'assemblage FS5. Après traitement des données numériques, nous
obtenons les courbes de répartition des contraintes normales (figure III-31), pour trois boulons
appartenant à différentes rangées, produites par les moments appliqués (M0, Mp et Mu)
correspondant respectivement à 23kNm, 65kNm et 77kNm.
1200
400
350 1000
Contrainte (MPa)
Contrainte (MPa)

300
800
250
B1
200 600
B2
150 B1
B3 400
100 B2
50 200 B3
0 0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 2 4 6 8 10 12 14 16
Position sur diamètre boulon (mm) Position sur diamètre boulon (mm)

a) Chargement Mo b) Chargement Mp

126
1200

1000

Contrainte (MPa)
800

600 B1

400 B2
B3
200

0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Position sur diamètre boulon (mm)

c) Chargement Mu
Figure III-31: Evolution des contraintes dans les boulons (assemblage FS5)
La figure III-31 montre que la contrainte maximale de traction pour un chargement
correspondant à M0 apparaît sur le boulon B1, alors que les boulons des rangées 2 et 3 sont
moins sollicités (Figure III- 31a). Pour un chargement correspondant à Mp une plastification
sur la totalité du diamètre du boulon est observée au niveau du boulon B1. Par contre, à ce
stade de chargement, le boulon B2 est soumis à des contraintes inférieures à la limite élastique
(Figure III-31b). Pour un chargement correspondant à Mu, nous observons une augmentation
rapide des contraintes dans le boulon B2 avec une plastification d’un seul côté observée à
l’extrémité du boulon. Cette plastification s’étend jusqu’à 50 % du diamètre du boulon. Par
contre, les boulons de la rangée 3 présentent des contraintes très faibles. Les contraintes de
von Misès (figure III-32) montrent que les boulons de la première rangée sont les plus
sollicités. Toutefois, ces contraintes sont uniformes sur le diamètre du boulon B1 et non
uniforme sur le boulon B2.
B3
B2
B1

Rangée 3
Rangée 2
Rangée 1

Figure III-32 : Contraintes de von Misès dans les boulons (assemblage FS5)
3.3.2.4 Déformée de la platine d’about
Nous nous sommes intéressés dans cette partie à la déformée de la platine d’about
représentée par les déplacements horizontaux (figure III-33), pour un niveau de chargement
correspondant à Mu. Pour l’assemblage FS5, nous remarquons (figure III-33a) que le
déplacement de la platine reste uniforme sur toute sa largeur avec un maximum à l'extrémité

127
au niveau de la zone tendue. Pour les assemblages avec platine débordante, le déplacement
n’est pas uniforme sur la largeur de la platine en particulier dans la zone tendue.

Rangée 1

Rangée 2
Rangée 3

a) FS5
1er rangée
Rangée 1
eme
2 rangée Rangée 2
3eme rangée Rangée 3

b) FS6 c) FS7
Figure III-33 : Déformée de la platine d'about des assemblages FS6 et FS7
3.3.2.5 Répartition des contraintes dans la platine d'about
La figure III-34 montre la répartition des contraintes de von Misès dans la platine
d’about pour un moment égal à Mu. Pour l’assemblage FS5 une concentration des
contraintes est observée au niveau de la semelle comprimée de la poutre ce qui confirme que
la position du centre de compression se trouve au niveau de la semelle comprimée de la
poutre (figure III-34a). Concernant les assemblages avec platine débordante avec et sans
raidisseur la figure III-34 (a et b) montre une concentration de contraintes au voisinage du
raidisseur de la platine dans la zone tendue de l'assemblage FS7.

128
Rangée 3

Rangée 2

Rangée 1

a) FS5

Rangée 3

Rangée 2

Rangée 1

b) FS6 c) FS7 (avec raidisseur)


Figure III-34 : Contraintes de von Misès (platine d’about d’assemblages poutre-poutre)

4- Conclusions
D'une façon générale, l'étude comparative effectuée entre le modèle numérique et les
essais a démontré que la modélisation numérique représentait de façon satisfaisante le
comportement global moment-rotation ainsi que les déformées des assemblages poutre-
poteau et poutre-poutre.
L’apport des raidisseurs de platine d’about en termes de résistance et de rigidité est
important pour les deux types d’assemblages étudiés (poutre-poteau et poutre-poutre). En
outre, la présence des raidisseurs de platine dans les deux cas d’assemblages étudiés, influe de
manière importante sur le mode de déformation de la platine. Une déformation importante est
observée au niveau de la semelle tendue de la poutre de l'assemblage avec platine d’about
débordante non raidie. Par contre, pour l’assemblage avec platine d’about débordante raidie,
la déformation maximale est observée au niveau de l’extrémité de la platine et ce dernier.
Pour les assemblages avec poteau flexible, les résultats ont montré que la présence du
raidisseur de la platine dans la zone comprimée de l’assemblage joue un rôle plus important
que lorsque ce raidisseur est situé dans la zone tendue de l'assemblage. Alors que, pour un

129
assemblage avec poteau rigide, la présence du raidisseur de platine dans la zone tendue de
l'assemblage est plus avantageuse par rapport à la présence de ce raidisseur dans la zone
comprimée.
L’analyse de la répartition des contraintes dans les boulons a montré que ces derniers sont
soumis en plus de l’effort normal à un moment de flexion non négligeable. Nous présenterons
dans le chapitre IV les résultats de l’analyse du comportement de la zone tendue d’un
assemblage métallique (tronçon en té) en considérant l’effet du rapport M/N dans les boulons.

130
Chapitre IV - Analyse numérique du comportement de la zone
tendue d’un assemblage et effet du rapport M/N dans les boulons

131
132
1- Introduction
L’idéalisation de la zone tendue d’un assemblage boulonné avec platine d’about
débordante de type poteau-poutre, qui est souvent la source de déformabilité de ce type
d'assemblage (Figure IV-1a), par un tronçon en té est largement acceptée comme modèle de
calcul [Douty 1965, Eurocode3 1993]. Chaque rangée de boulons de la zone tendue des
assemblages est remplacée par une longueur équivalente d'un tronçon en té calculée sur la
base des mécanismes plastiques (Figure IV-1. B). Toutes les règles de calcul des assemblages
de structures métalliques considèrent que la déformation des tronçons en té est liée d’une part
au comportement des boulons sollicités en traction simple et d’autre part, à la déformation de
la platine ou de la semelle sollicités en flexion [Jaspart 1991, CECM 1994, Colson 1992].
Cependant, nous observons bien souvent que le boulon d’un assemblage ou d’un tronçon en té
se trouve fortement fléchi au moment de la ruine [Douty 1965, Eurocode3 1993, Kato 1973,
Nair 1974, Packer 1977]. La figure IV-2 montre la déformée du tronçon en té ainsi que celle
du boulon avec sa forme fléchie.

Figure IV-1: Assemblage poteau poutre (A) et définition du tronçon en té (B)


Dans l'analyse conventionnelle des tronçons en té et des assemblages, les boulons sont
considérés soumis uniquement à un effort normal sans moment fléchissant. En outre, le
modèle proposé par l’EC3 pour les tronçons en té est bidimensionnel et les effets de la
troisième dimension ne sont pris en compte qu’à travers le concept de la longueur efficace qui
est basée sur des concepts de résistance plastique. Avec la disponibilité des outils modernes
de calcul, il est possible d'adopter et de concevoir des modèles numériques tridimensionnels
de tronçons en té qui peuvent prédire le comportement réel de ces tronçons ainsi que celui des
boulons d’attaches [Gebbeken 1997, SAB 1997, Leon1998, Faella 1998, Swanson 2000, Cruz
2000, Piluso 2001, Mimoune 2003, Bouchaïr 2008, Piluso 2008]. Un des objectifs de ce
chapitre est d’analyser l’influence de la flexion du boulon sur le dimensionnement des
tronçons en té, grâce à une étude numérique par éléments finis de deux tronçons en té de
dimensions différentes. Des éléments volumiques à 20 nœuds sont utilisés dans les modèles
numériques validés par des résultats expérimentaux [Girão 2004, Zoetemeijer 1974]. Les
modèles tiennent compte des non linéarités matérielles et géométriques (contact, plasticité et
grands déplacements).
En outre, nous présentons les résultats d’une étude paramétrique pour quantifier l’effet
de divers paramètres tels que la dimension du tronçon en té, la dimension de la rondelle, la
position du boulon et l’épaisseur de la semelle sur le comportement et les caractéristiques des
tronçons en té en particulier la flexion du boulon.

133
(A) Tronçon en té (B) flexion du boulon
Figure IV-2: Déformation du tronçon en té (A) et flexion du boulon (B) [Ciutina 2003]

2- Développement d’une modélisation numérique du tronçon en té


A notre connaissance, il n’existe pas dans la bibliographie de travaux expérimentaux
ou de modélisation par éléments finis rapportant une analyse de l’influence de la flexion du
boulon sur le comportement des tronçons en té. Dans notre étude, un modèle numérique 3D
du tronçon en té est développé en utilisant le logiciel CASTEM 2000 pour analyser
l’influence de la rigidité flexionnelle du boulon sur le comportement de deux types de
tronçons en té d’assemblage métallique.
Il s’agit de deux tronçons symétriques de géométries différentes nommés (T1 et T2),
pour lesquels on dispose de résultats expérimentaux [Swanson 1999, Piluso 2001, Jaspart
1994, Bursi 1995, Bursi 1997, Gebbeken 1997]. Ces tronçons sont obtenus à partir d'un
profilé IPE 300 attachés par l’intermédiaire de deux rangées de deux boulons (Figure IV-3).
Notre choix s’est fixé sur ces tronçons car ils sont de géométries différentes ce qui permet
de cerner l’effet de la position des boulons. Ils sont aussi caractérisés par différentes valeurs
du rapport entre la résistance en flexion des semelles et la résistance axiale des boulons. Les
caractéristiques géométriques des tronçons en té équivalents sont données dans le tableau IV-
1. Les boulons utilisés sont de type M12-8.8 pour le tronçon T1 et de type M16-8.8 pour le
tronçon T2. Les éprouvettes ont été conçues de manière à obtenir une ruine de la platine par
formation d’un mécanisme plastique (mode de ruine 1) ou une ruine mixte platine boulons
(mode de ruine 2) [Jaspart 1991, CECM 1994, Colson 1992].
Les résultats obtenus à partir du modèle numérique sont comparés aux résultats
expérimentaux pour vérifier et calibrer l'approche proposée avant d'effectuer les études
paramétriques. Le modèle, caractérisé par un comportement élastoplastique des matériaux,
prend en compte la non linéarité géométrique provoquée par le contact et les grands
déplacements. Les lois de comportement des matériaux utilisées dans le modèle numérique
sont obtenues à partir des essais effectués sur des éprouvettes prélevées dans l’acier des
boulons et des semelles de tronçons [Coelho 2004, Zoetemeijer 1974]. Elles sont représentées
par les courbes conventionnelles contraintes-déformations de la figure IV-4.

134
F
tw

e1
Zone
modélisée
r=15

L
P
tf

e1
e m
0.8 r e w e
Zone
b modélisée

Figure IV-3 : Géométrie du tronçon en té

Té fy Boulons Dimensions [mm]


(MPa)
P tf W L b e e1 m
T1 431 M12-8.8, fy/fu = 893/974 40 10,7 90 80 150 30 20 29,4
T2 270 M16-8.8,fy/fu= 957/1052 90 10,7 100 210 150 25 60 34,45
Tableau IV-1: Caractéristiques géométriques et mécaniques des tronçons en té

700 1200

600 1000
Contrainte (MPa)
Contrainte (MPa)

500 800
400 Boulon M12
600
300 Boulon M16
T1
T2
400
200
100 200

0 0
0 10 20 30 40 50 0 2 4 6 8
Déformation (%) Déformation (%)

Figure IV-4 : Lois de comportement des éléments (tronçon et boulon)


La figure IV-5 montre le maillage en 3D des deux tronçons en té (T1 et T2). Comme
trois plans de symétrie caractérisent les tronçons en té analysés, seul un huitième du spécimen
est modélisé. En ce qui concerne le boulon, celui-ci est représenté par une tige de forme
cylindrique de diamètre constant égal à celui de la partie non filetée avec une longueur
équivalente de manière à prendre en compte l’effet du filetage et de la flexibilité de l’écrou
[Agerskov 1976]. Pour les deux tronçons en té, les rondelles utilisées ont les mêmes
dimensions que la tête du boulon. Le tronçon, le boulon et la rondelle sont modélisés à l'aide
d’éléments volumiques iso-paramétriques hexaédriques à 20 nœuds.
Les conditions aux limites considérées dans les modèles sont un blocage des
déplacements dans la direction Y dans le plan ZOX, un blocage des déplacements dans la
direction X dans le plan ZOY ainsi qu’un contact sans frottement d’une part entre la rondelle
et la partie supérieure de la semelle du tronçon en té et d’autre part, entre la partie inférieure

135
de la semelle et la fondation. Le problème de contact se traduit par l’utilisation de conditions
d’appuis unilatérales caractérisées par la possibilité de décollement. Le chargement est réalisé
par déplacement imposé monotone croissant appliqué sur la partie supérieure de l’âme du
tronçon (S1) de la figure IV-6.
Le modèle éléments finis est validé sur la base des résultats expérimentaux. Les
résultats des différentes simulations sont comparés sur la base des courbes globales force-
déplacement. La comparaison entre les résultats obtenus numériquement et les résultats
expérimentaux pour les deux tronçons en té étudiés montre que le modèle est fiable (Figure
IV-7). La force de résistance (Fr) du tronçon en té est déterminée à partir du point qui
correspond à l’intersection de deux droites tangentes aux extrémités de la courbe de
comportement (Figure IV-7).

δ
Z

X O
Y

δ
a) T1 b) T2
Figure IV-5 : Maillages des tronçons étudiés Figure IV-6 : Déplacement imposé

300

250
Fp
200
Force (KN)

150 T1 (EXP)
T1 (NUM)
100 T2 (EXP)
T2 (NUM)
50

0
0 2 4 6 8 10 12
Déplacement (mm)
Figure IV-7 : Courbes force-déplacement (modèle numérique et essais)
2.1 Approche Analytique
Une comparaison entre les résultats du modèle numérique et les valeurs analytiques
obtenues à partir des formules de l’EC3 calculées en utilisant les caractéristiques réelles des
matériaux et un coefficient partiel γ égal à 1 est présentée dans le tableau V.2. Nous donnons
dans le tableau IV.2 les modes de ruine correspondant à chaque tronçon en té. Les résultats de

136
l’EC3 montrent que la ruine des tronçons en té court et long est régie par la flexion de la
semelle (mode 1) avec une valeur de résistance égale à 152 kN pour le tronçon court et de 196
kN pour le tronçon long. Les valeurs obtenues à partir des résultats numériques de la courbe
force déplacement sont égales à 180 kN pour le tronçon T1 et à 218 kN pour le tronçon T2, ce
qui montre que l’EC3 sous estime d'environ 15 % la résistance des tronçons en té.
Fp (MEF) Fu_EC3 ( γ= 1, fy et fu = valeur réelle)
Tronçon en té Mode 1 Mode1 Mode 2 Mode 3 F-min
T1 180 152 182 296 152

T2 218 196 321 651 196

Tableau IV-2 : Résistance des tronçons en té (valeurs analytiques et numériques) (kN)


2.2 Force de levier (résultante, répartition et position) et force dans le boulon
Une des informations les plus importantes dans l’étude du comportement du tronçon
en té est la détermination de l’effort dans le boulon (B), de l’effort de levier (Q) ainsi que de
la position de sa résultante. Ainsi, nous présentons à la figure IV-8 l’évolution des rapports de
la résultante de la force de levier et la force dans les boulons par rapport à la force appliquée
(Q/F) et (B/F) en fonction du chargement appliqué.
2 75
1,8
[B/F] 70
1,6
Résultante de Q (mm)

1,4 65
T1
1,2 60
1
55
0,8 T1
0,6 [Q/F] 50
T2
0,4 45
0,2
0 40

0 50 100 150 200 250 300 350 0 100 200 300 400
Force appliquée (kN)
Force appliquée (kN)

Figure IV-8: Evolution du rapport [B/F] et Figure IV-9 : Evolution de la position de


[Q/F] en fonction de F l'effort de levier (Q) en fonction de F
A partir de la figure IV-8, nous observons que l’influence de la force de levier,
présente depuis le début de chargement, devient très importante en phase ultime et ceci pour
les deux tronçons T1 et T2. Cette évolution est linéaire pour un niveau de charge de 95,9 kN
pour le tronçon T1 et 134,9 kN pour le tronçon T2 correspondant à l’apparition de la première
rotule plastique dans la semelle du tronçon au niveau du congé de raccordement et qui
augmente de façon exponentielle au delà de cette charge. Cette information sur les pressions
de contact fournies par le modèle numérique est très utile et ne peut pas être obtenue à partir
des expériences. Il est aussi remarqué que la force de levier dépasse généralement de 40 % la
valeur de la charge appliquée et par conséquent génère une force dans le boulon qui dépasse
de 140 % la charge appliquée et ceci pour les deux tronçons. Il est aussi remarqué que
l’évolution du rapport (B/F) en fonction du chargement appliqué présente la même tendance
d’évolution par rapport à l’évolution de (Q/F) en fonction du chargement appliquée.
On présente à la figure IV-9, l’évolution de la position de la résultante de la force de
levier en fonction de la charge extérieure appliquée pour les tronçons court et long. Nous
remarquons que la position de la force de levier en phase élastique est constante. Par contre,

137
en phase ultime cette position est décalée vers l’intérieur par rapport à l’extrémité de la
semelle de façon relativement importante. Ce décalage de la position de la résultante de la
force de levier est observé pour un chargement de 169 kN pour le tronçon T1 et 226 kN pour
le tronçon T2. Ceci est dû d’une part, à la diminution de la surface de contact entre la surface
inférieure de la semelle et la fondation rigide et d’autre part, au déplacement entre les deux
surfaces.
Pour mieux cerner l’effet de la force de levier sur le comportement du tronçon en té
qui peut être un élément déterminant dans la ruine du tronçon, nous présentons à la figure
IV-10 les schémas de l’évolution de la répartition des pressions de contact dues à l’effet de
levier sous la semelle du tronçon. Nous remarquons que la répartition des pressions de contact
est relativement complexe. Ainsi, la force de levier qui existe depuis le début de chargement
présente un contact plus ou moins uniforme sur la largeur de la semelle du tronçon en té (T1).
Par contre, le tronçon T2 (Figure IV-11) présente une pression limitée à une zone faible à
l’extrémité du tronçon et ceci dés le début de chargement. Cependant au delà d’un chargement
de 169 kN pour le tronçon T1 et de 226 kN pour le tronçon T2 la force de levier est
concentrée au voisinage du trou de boulon. Ce qui explique le déplacement de la position de
la résultante de la force de levier.
 
σmax VM = 29,2 [MPa]  σmax VM = 110,3 [MPa]

Fapp = 74,5 kN                                         Fapp =213,5 kN 

Figure IV-10: Répartition des contraintes de pression sous le tronçon T1


  
  σmax VM =396,67 [MPa]  σmax VM = 593,42 [MPa]

                         Fapp = 105,20 kN                                    Fapp= 266,43 kN   

Figure IV-11 : Répartition des contraintes de pression sous le tronçon T2


En plus de la pression de contact, nous présentons (figure IV-12) l’état de déformation
de la semelle des tronçons en té (T1 et T2) à partir des simulations numériques. Ces
simulations montrent qu’il existe un décollement à l’interface de contact des pièces
assemblées et que la forme globale de la déformée de la semelle du T1 présente une double
courbure sur sa longueur et une distribution uniforme sur la largeur. Ce résultat est conforme
avec le mode de ruine obtenu expérimentalement [Jaspart 1994]. Cependant le tronçon T2

138
présente une déformée de la semelle relativement complexe avec une zone de contact
différente sur la longueur du tronçon.

 
Dmax= 20,1 [mm]

Dmax= 7,38 [mm]

 
 
Fapp = 209,04 kN                                     Fapp = 266,43  kN 
a) Tronçon T1                              b) Tronçon T2 

Figure IV-12: Déformée de la semelle du tronçon en té

2.3 Evolution des zones de plasticité


L’analyse de l’évolution des zones de plasticité pour un chargement correspondant à
100 % de la charge ultime est présentée à la figure IV-13. A partir des contraintes de von
Mises, nous remarquons que les lignes de plastification se forment au niveau de la semelle des
tronçons en té (T1 et T2). La première ligne se forme à la naissance des congés de
raccordement et la seconde au niveau des rangées de boulons (zone du trou), ce qui est en
accord avec les observations expérimentales [Jaspart 1994]. Ce mode correspond au premier
mode de ruine défini dans l’EC3. Cependant, étant donnée la non symétrie du tronçon T2 par
rapport au plan Y-Z passant par le boulon, la répartition des contraintes n’est pas constante
sur la largeur de la semelle du tronçon en té et ceci tout au long de la semelle. Ceci peut être
lié au mouvement structural (flexion de la semelle/l’axe Y). A partir des déformations
plastiques, nous remarquons que la zone de plastification pour le tronçon T2 est répartie au
niveau de la semelle et au voisinage du trou de boulon.

σmax VM= 216,56 [MPa] σmax VM= 420,6 [MPa]

Fapp = 74,5 kN (T1) Fapp =266,4kN (T2)

Figure IV-13: Répartition des contraintes de von Mises sous la semelle du T1 et T2

139
3- Etude du boulon (sous M/N)
L’étude concerne le boulon appartenant un tronçon en té. Il s’agit d’évaluer ses efforts
sollicitants (M ou M/N) dans des configurations réelles de tronçons en té. Ensuite, pour un
boulon donné, il s’agit d’établir une courbe d’interaction M/N qui définit son seuil de
résistance plastique sous une sollicitation combinée d’effort normal de traction et de moment
fléchissant.
3.1 Efforts sollicitants dans le boulon
En raison de la déformabilité du plat et la présence des efforts de leviers qui ont un
effet sur la déformabilité du boulon, une évaluation des contraintes normales dans le boulon
est effectuée. La lecture des contraintes normales sur chaque boulon se fait selon une droite
reliant les deux points de contrôle (C1et C2) dans le plan de symétrie YOZ (Figure IV-14). La
position de cette droite est éloignée de la tête du boulon afin de ne pas être perturbée par les
concentrations de contraintes existant sous la tête de la tige. La figure IV-15 montre la
distribution des contraintes normales obtenues numériquement aux points de Gauss dans le
boulon pour différents chargements. Le chargement est représenté par le rapport F , obtenu
numériquement, entre des forces appliquées à la résistance du tronçon (Fr).
 
Z

C1 C2
 

            

Y
Figure IV-14: Points « de mesure » des contraintes dans le boulon (C1 et C2)
Les résultats numériques obtenus montrent que le diagramme des contraintes dans le
boulon appartenant au tronçon court présente une forme trapézoïdale pour des valeurs de F
inférieures à 80 % de la charge de ruine, ce qui correspond à une charge de 144 kN. A mesure
que la force extérieure augmente, l’épure des contraintes dans le boulon prend successivement
les formes montrées sur la figure IV-15 a. Pour un niveau de charge supérieure à 144 kN une
distribution élasto-plastique avec plastification d’un seul côté est observée à l’extrémité du
boulon. Au delà d'une charge égale à 180 kN, correspondant à la résistance du tronçon en té
(Fr) obtenue numériquement, cette plastification s’étend jusqu’à 50 % du diamètre du boulon.
En outre, nous observons un changement de signe des contraintes dans le boulon, avec une
zone tendue et une zone comprimée, bien marquée pour le modèle tronçon T1. Par contre, le
diagramme des contraintes dans le boulon appartenant au tronçon T2 présente une forme
rectangulaire et ceci depuis le début de chargement. Toutefois, une certaine flexion du boulon
est observée pour une valeur de chargement appliqué égale à 68 % de la charge ultime
numérique. Cette valeur numérique correspond à l’apparition de la première rotule plastique
au niveau de la naissance du congé de raccordement. Toutefois, en phase ultime, la répartition

140
des contraintes dans le boulon est rectangulaire. Ces résultats numériques montrent que le
mode de chargement dominant dans un boulon appartement à un tronçon en té T1 donne lieu
à une traction et une flexion, ce qui nous mène à un état d’interaction entre le moment de
flexion et l’effort normal. Par contre, dans le cas du boulon appartenant au tronçon T2 son
mode dominant de sollicitation est la traction simple.
1000
δF = 0.05
800 δF = 0.1
δF = 0.21
Contrainte (MPa)

600 δF = 0.43
δF = 0.64
400 δF = 0.79
δF = 0.88
200 δF = 0.93
δF = 0.96
0
δF = 0.99
-200 δF = 1

0 2 4 6 8 10 12
Position sur diamètre boulon (mm)

a) Tronçon T1
1200
1100 δF = 0.43
1000 δF = 0.73
Contrainte (MPa)

900 δF = 0.83
800 δF = 0.92
700 δF = 0.94
600
500 δF = 0.98
400 δF = 0.99
300 δF = 1.00
200 δF = 1.05
100 δF = 1.10
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Position sur diamètre boulon (mm)

b) Tronçon T2
Figure IV-15 : Evolution des contraintes dans le boulon
Afin de distinguer les parts des contraintes dues au moment fléchissant de celles dues
à l’effort normal dans le boulon appartement au tronçon court, nous présentons à la figure IV-
16 la répartition des contraintes de traction et de flexion séparément dans le boulon
appartenant au tronçon court pour une valeur de F =0,05 correspondant à un niveau de
chargement de 9.8kN. A partir de cette figure, on remarque que la part des contraintes de
flexion représente 45 % de la contrainte totale maximale et que la part de la contrainte de
traction est égale à 55% de celle-ci. Nous notons que l’effort normal et le moment fléchissant
correspondant à ce chargement sont respectivement égaux à 34,04 kN et 6301 kNmm. Ainsi,
ces résultats montrent que la flexion des boulons dans le tronçon T1 est présente depuis le
début du chargement.

141
60 60 40
30
50 50
Contrainte (MPa)

Contrainte (MPa)
Contrainte (MPa)
20
40 40 10
30 30 0
20 20 -10 0 1 3 4 5 6 7 8 10 11 12
10 10 -20
0 -30
0
-40
0 1 3 4 5 6 7 8 10 11 12 0 1 3 4 5 6 7 8 10 11 12
Position sur diamètre boulon (mm) Position sur diamètre boulon (mm) Position sur diamètre boulon (mm)

(a) Contraintes totales = (b) Contraintes de traction + (c) Contraintes de flexion


Figure IV-16 : Contraintes de traction et de flexion dans le boulon

3.2 Courbe d’Interaction M / N du boulon


Afin de déterminer la courbe d'interaction M/N du boulon (M12) utilisé dans le
tronçon T1, un boulon est modélisé séparément. Le chargement est réalisé par déplacement
imposé monotone croissant appliqué aux points situés sur la partie supérieure de la tête du
boulon notés a et b. Le rapport entre les déplacements imposés a et b noté α représentant le
facteur de dissymétrie du chargement en déplacement est obtenu selon l’expression α = δa/δb
qui varie de -1 à 1. La figure IV-17 présente la répartition des contraintes dans le boulon à
l’état limite plastique.
1100
900
700
contarinte (MPa)

500
300
100
-100 α = - 0.2
-300 α = - 0.4
α = - 0.6
-500 α = - 0.8
-700 α = - 1.0
α = 1.0
-900
-1100
0 2 4 6 8 10 12
Position sur diamétre boulon (mm)

Figure IV-17: Répartition des contraintes dans le boulon


A partir des résultats obtenus nous observons qu'il y a plastification des deux cotés des
extrémités du boulon pour des valeurs de α inférieures à -1, ce qui tend vers une plastification
ultime du boulon où le diagramme des contraintes est composé de deux rectangles inégaux.
En outre, on note pour le cas α=1 que la répartition des contraintes a une forme rectangulaire,
ce qui correspond à un état de traction simple du boulon. En outre, nous notons que les
contraintes maximales relevées dans le boulon sont proches de 974 MPa, ce qui correspond à
sa contrainte ultime fu.
Nous nous limitons ci-après à étudier l’effet de l’effort normal sur la valeur du
moment ultime pour différents chargements. Le principe de calcul des valeurs de l’effort
normal et du moment fléchissant dans une section de boulon discrétisée en plusieurs éléments
finis se base sur la détermination numérique des contraintes normales aux points de Gauss (σ),
la position des points de Gauss par rapport à l’axe neutre (y) ainsi que la surface de chaque
élément constituant la section du boulon (ds). Ces valeurs sont calculées selon les expressions
suivantes : N    .ds et M    . y.ds .

142
Nous présentons sur la figure IV-18 les courbes d’interaction entre le moment
fléchissant et l’effort normal à l’état limite plastique d’un boulon M12 obtenues
analytiquement et numériquement. La comparaison entre les résultats numériques et
analytiques montre une bonne concordance. En outre, nous remarquons que pour les rapports
M/Mp inférieurs à 20 %, la valeur de N/NP reste proche de 1. La section du boulon appartenant
au tronçon court garde une réserve de résistance plastique représentée par le rapport M/Mp de
29 %. Nous pouvons donc supposer, avec un niveau d’erreur négligeable que l’état de
plastification qui survient dans le boulon appartenant au tronçon T2 est dû au moment de
flexion et à l’effort de traction. Par contre, en ce qui concerne le boulon appartenant au
tronçon T2 le rapport de M/Mp est de l’ordre de 2 % ce qui signifie que le boulon est soumis
seulement à la traction.
1.2
Analytique
1
Numérique
0.8
M/MP

0.6

0.4

0.2

0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
N/NP

Figure IV-18: Interaction M/N à l’état limite Plastique du boulon M12

4- Analyse de l’influence de la géométrie du tronçon en té


Nous analysons, sur la base du modèle numérique, l’évolution de la résistance du
tronçon en té en fonction des valeurs de (m et e), de l’épaisseur de la semelle (t) et de la
largeur efficace (leff).

4.1 Influence de la dimension l eff du tronçon en té

Afin d’avoir une idée sur l’influence de la dimension l eff du tronçon en té sur le
comportement du boulon, une analyse paramétrique par élément finis est effectuée. Le modèle
développé pour le tronçon té est appliqué pour des dimensions de leff différentes. Les valeurs
de l eff des tronçons en té nommés (T3, T4 et T5) sont respectivement 60mm, 80mm et
105mm. Les autres paramètres sont maintenus constants. Nous présentons à la figure IV-19
l’évolution des contraintes normales dans le boulon pour les trois tronçons étudiés pour
différents niveaux de chargements où F représente le rapport entre les forces appliquées et la
résistance du tronçon obtenues numériquement. A partir des résultats obtenus, nous
remarquons que la dimension du tronçon en té a une incidence importante sur le
comportement du boulon. Ainsi, la répartition des contraintes dans le boulon pour l eff égale à
60mm est de forme triangulaire, ce qui explique que le boulon est sollicité en flexion et en
traction. Cependant, nous remarquons qu’une augmentation de l eff de la semelle du tronçon en
té de 25 % conduit à la diminution de la sollicitation flexionnelle dans le boulon de 23 %.
Toutefois, nous remarquons que pour une valeur de l eff égale à 105 mm, la répartition des
contraintes dans le boulon est de forme rectangulaire ce qui signifie que le boulon n'est

143
sollicité qu’à la traction simple. La section du boulon appartenant au tronçon avec leff = 105
mm garde une réserve de résistance plastique représentée par le rapport N/Np = 0,99 et M/Mp
= 0,01. Ceci est lié au mouvement structural (flexion de la semelle / l’axe Y) du tronçon en té
avec l eff =105 mm [Al-Khatab 2003]. Cette flexion de la semelle du tronçon T5 conduit à un
effort élevé réparti au dessous la rondelle conduisant à une traction simple de la tige du
boulon où la flexion du boulon est très petite. Par contre, pour le tronçon T1 il y a un effort
élevé au dessous de la semelle mais concentré à l'extrémité de la rondelle en contact avec la
semelle (Figure IV-20). Afin de confirmer cette hypothèse, nous présentons à la figure IV-22
la répartition des zones de plasticité dans les tronçons en té pour un chargement correspondant
à 100 % de la charge ultime et dont le seul paramètre différent est la dimension l eff qui est
respectivement 40mm et 105mm.
1200

1000 δF = 0.15
Contrainte (MPa)

δF = 0.46
800
δF = 0.61
600
δF = 0.74
400 δF = 0.95
200 δF = 1.00
δF = 1.06
0
0 2 4 6 8 10 12
Position sur diamètre boulon (mm)

a) T3 ( l eff = 60 mm)
1200
δF = 0.15
1000
δF = 0.47
Contrainte (MPa)

800 δF = 0.75
600 δF = 0.92
400 δF = 0.96
δF = 0.98
200
δF = 1.00
0 δF = 1.01
0 2 4 6 8 10 12
Position sur diamètre boulon (mm)

b) T4 ( l eff = 80 mm)

144
1100
1000
900

Contrainte (MPa)
800 δF = 0.23
700 δF = 0.47
600 δF = 0.68
500 δF = 0.83
400
300 δF = 0.92
200 δF = 0.97
100 δF = 1.00
0
0 2 4 6 8 10 12
Position sur diamètre boulon (mm)
c) T5 ( l eff = 105 mm)

Figure IV-19: Evolution des contraintes dans le boulon pour différentes valeurs de l eff

A partir des déformations plastiques des tronçons en té, nous remarquons que deux lignes de
plastification se forment au niveau de la semelle du tronçon en té court. La première ligne se
forme à la naissance des congés de raccordement et la seconde au niveau des rangées de
boulons (zone du trou), ce qui est en accord avec les observations expérimentales. Ce mode
correspond au premier mode de ruine défini dans l’EC3. Cependant, étant donné que la
dimension de la semelle du tronçon en té de longueur l eff est égale à 105 mm, la zone de
plastification est localisée dans la partie centrale autour du trou de boulon.

a) T1 b) T5
Figure IV-20 : Variation des contraintes de Von Misès des tronçons en té (Boulon M12)

145
a) T1 (leff = 40 mm) b) T5 (leff = 105 mm)
Figure IV-21 : Evolution des zones de plasticités de la semelle du tronçon en té

4.2 Influence de l’effort de levier


Afin d'évaluer l'influence de l’effet de la force de levier sur la flexion des boulons
appartenant aux tronçons en té, une comparaison entre les tronçons T1 et T2 pour différents
diamètres est effectuée. Deux diamètres de boulons ont été considérés (M16 et M12) en
gardant la géométrie des tronçons (T1 et T2) constante. Nous présentons à la figure IV-22 la
caractéristique la plus significative décrivant le comportement global du modèle
correspondant à la courbe charge- déplacement. Nous constatons que si le diamètre de boulon
augmente, la rigidité initiale ainsi que la résistance du tronçon en té s'améliorent
considérablement. Ceci est valable aussi bien pour le tronçon T1 que pour le tronçon T2.
Toutefois, concernant le tronçon T1 avec boulon M16, comme les boulons sont
surdimensionnés, la résistance du tronçon est régie fondamentalement par la déformation de la
semelle du tronçon. La figure IV-23 illustre l’évolution de la force de levier en fonction de la
force appliquée au tronçon en té. L’analyse de cette figure montre que pour un même
diamètre de boulon (M12 ou M16), cette force de levier est plus importante pour le tronçon
T1 (boulon sollicité par une combinaison M et N) que le tronçon T2 (boulon sollicité par N)
en particulier dans le domaine non linéaire.
300 350
Force appliquée (kN)

300
Force de levier (kN)

250 Tcourt M16


250
200 Tcourt M12
200 Tlong M12
150 Tcourt M16
150 Tlong M16
Tcourt M12
100 100
Tlong M12
50 50
Tlong M16
0
0
0 50 100 150 200 250 300 350
0 2 4 6 8 10 12
Déplacement (mm) Force appliquée (kN)

Figure IV-22 : Force appliquée fonction du Figure IV-23 : Force de levier fonction de la
déplacement force appliquée

146
600

Force dans le boulon (kN)


500 Tcourt M16
Tcourt M12
400
Tlong M12
300
Tlong M16
200
100
0
0 50 100 150 200 250 300 350
Force appliquée (kN)

Figure IV-24 : Force dans le boulon fonction de la force appliquée


Nous présentons à la figure IV-25 le modèle déformé du tronçon T1 pour un niveau de
chargement Fr correspondant à 180 kN. A partir de cette figure, nous remarquons que le
boulon appartenant au tronçon T1 s'allonge mais également se courbe, à cause d’un effet de
levier présent avec les modes 1 et 2 de ruine des tronçons en té, selon les définitions de l’EC3.

a) b)
Figure IV-25: a) Déformée du tronçon en té T1 b) courbure du boulon

4.3 Effet de la position des boulons


Nous analysons sur la base du modèle numérique, le comportement du tronçon en té
T1 en fonction du paramètre géométrique (n) qui représente la distance entre l’axe du boulon
et l’extrémité du tronçon en té (Figure IV-26). Pour cela, nous faisons varier les distances m
et n en gardant constantes les dimensions du tronçon en té (figure 27). Cette variation est
effectuée en respectant la relation (nmin≤1,2 d0) proposée par l’EC3.
 

B  n 

n’  Q 

Figure IV-26:Géométrie du té Figure IV-27 :Variation de la position du boulon

147
Nous présentons à la figure IV-28 l’évolution de l’effort appliqué dans le tronçon en té
en fonction des déplacements en faisant varier le paramètre (n). A partir de ces courbes, nous
constatons que la position du boulon joue un rôle important dans le comportement des
tronçons en té. Ce dernier se traduit en phase élastique par la variation de la rigidité initiale et
en phase plastique par la variation de la résistance. D’autre part, les trois courbes présentent
les mêmes allures de variation de la force en fonction du déplacement pour différentes
distances de n. Toutefois, on relève que la diminution de la distance m et, par conséquent,
l’augmentation de n, rend la semelle plus rigide et conduit à l’augmentation de la résistance et
de la rigidité du tronçon en té. Par contre, la diminution de la distance n rend la semelle
relativement souple et a pour conséquence de réduire la résistance et la rigidité du tronçon en
té.

300

250

200
Force (kN)

150
n = 35 mm
100 n = 30 mm

50 n = 25 mm

0
0 5 10 15 20
Déplacement (mm)

Figure IV-28 : Force appliquée en fonction du déplacement (différentes positions de boulon)


Nous donnons dans le tableau IV-3 les valeurs de la rigidité initiale et de la résistance
plastique des différents tronçons en té testés. La comparaison des rigidités initiales et des
résistances plastiques des tronçons en té en faisant varier la distance n montre qu’une
diminution de la distance n de 16 % permet une diminution de la rigidité initiale de 18 % et
une diminution de la résistance de 21 %.

n 35 mm 30 mm 25 mm
Rigidité initiale (kN/mm) 151,2 124 101,7
Résistance (kN) 218 180 158

Tableau IV-3: Rigidités initiales et Résistances plastiques des tronçons en té


Pour une meilleure identification de l’effet de la position du boulon sur le
comportement du tronçon en té, nous présentons aux figures IV-29 et IV-30 l’évolution des
rapports [Q/F] et [B/F] en fonction du chargement appliqué. Ces courbes montrent clairement
que la part des efforts de levier ainsi que la force de traction dans le boulon dépendent de la
position du boulon c'est-à-dire de la distance (n). Ainsi, si le tronçon est très rigide, la relation
entre la force dans le boulon et la charge appliquée ressemble à celle illustrée sur la figure IV-
30, c’est-à-dire un boulon unique chargé par une force extérieure agissant sur une pièce
infiniment rigide. Par contre, la diminution de la distance n rend la semelle relativement
souple et conduit d’une part à une réduction de la résistance et de la rigidité du tronçon en té
et d’autre part à l’augmentation de la résistance dans le boulon. Il paraît donc, évident que la

148
sélection de la dimension (m) devrait être aussi réduite que possible (suffisamment de jeu
pour engager une clé) de façon à minimiser l’effet de levier Q.
Un autre résultat important est l’effet de la variation de la position du boulon (n) sur la
capacité de déformation du tronçon et du boulon. Ainsi, nous relevons que la diminution de la
valeur de (n) conduit à l’augmentation de l'effort de levier. L’augmentation de cette force de
levier induit une augmentation de la sollicitation flexionnelle dans le boulon. Ceci est
confirmé par la figure IV-31 qui représente la variation des contraintes normales dans le
boulon. A partir des résultats numériques, nous remarquons que la répartition des contraintes
dans le boulon est de forme triangulaire. Cette forme triangulaire explique l’état de
sollicitation en flexion et en traction du boulon.
1,2 2,5
n = 35 mm

[B/F]
1
n = 30 mm 2
0,8
[Q/F]

n = 25 mm 1,5
0,6
1 n = 35 mm
0,4
n = 30 mm
0,2 0,5 n = 25 mm
0 0
0 50 100 150 200 250 0 50 100 150 200 250
force appliquée (kN)
force appliquée (kN)

Figure IV-29 : Force de levier fonction de la Figure IV-30: Force dans le boulon fonction
force appliquée de la force appliquée
1000
1000
800
Contrainte (MPa)

δF = 0,22
800 600 δF = 0,44
contrainte (MPa)

δF = 0,20
δF = 0,40 400 δF = 0,64
600 δF = 0,60 δF = 0,79
200 δF = 0,88
δF = 0,75
400 δF = 0,85 0 δF = 0,92
δF = 0,90 -200 δF = 0,98
200 δF = 0,94 δF = 0,99
δF = 0,96 -400 δF = 1,00
0 δF = 1,00 -600
-200 -800
0 2 4 6 8 10 12 0 2 4 6 8 10 12
Position sur diam ètre boulon (m m ) Position sur diamètre Boulon (mm)

a) n =25 mm b) n = 35 mm
Figure IV-31 : Variation de la contrainte dans le boulon

4.4 Etude de la variation de l’épaisseur de la semelle du tronçon en té


4.4.1 Effet de la variation d’épaisseur de semelle (courbes force-déplacement)
La flexion de la platine (semelle du té) est un paramètre déterminant qui peut modifier
la distribution des efforts et par conséquent le mode de déformation et de ruine des tronçons
en té. Dans cette partie, nous présentons l’influence de l’épaisseur de la semelle du tronçon en
té sur son comportement (Figure IV-32). Cette étude est basée sur la comparaison des
résultats numériques des efforts appliqués en fonction des déplacements pour différentes
épaisseurs de la semelle du tronçon en té T1 et T2 (Figure IV-33).

149
 

   

Figure IV-32: Variation de l’épaisseur de la semelle du tronçon en té

300 450
400 t = 6 mm
250

Force appliquée (kN)


350 t = 8 mm
Force appliquée (kN)

200 300 t = 10 mm
250 t = 12 mm
150 t = 6 mm 200 t = 14 mm
t = 8 mm t = 15 mm
t = 10 mm 150
100
t = 12 mm 100
t = 14 mm 50
50 t = 15 mm
0
0
0 5 10 15 20 25 30
0 5 10 15 20 25
Déplacement (mm) Déplacement (mm)

a) T1 b) T2
Figure IV-33: Force appliquée fonction des déplacements (différentes épaisseurs de tronçons)
Ces courbes montrent que l’épaisseur de la semelle du tronçon en té a une grande
influence sur la courbe (F-δ). La résistance de l’assemblage ainsi que la rigidité initiale
augmentent avec l’épaisseur de la semelle. En revanche, nous relevons une diminution
significative de la capacité de déformation du tronçon en té qui devient moins ductile.
Toutefois, lorsque l’épaisseur de la platine dépasse la valeur de 14 mm, la résistance
des tronçons en té devient constante et nous assistons alors à une transmission directe de
l’effort appliqué aux boulons [Douty 1965]. Nous remarquons également que les courbes de
type Force-Déplacement, pour les platines suffisamment épaisses, présentent un
comportement rigide–plastique, alors que la branche élasto-plastique est nettement aplatie
pour les assemblages avec platines minces qui sont très flexibles. Ceci s’explique également
par le fait que la platine flexible subissant des plastifications importantes, sa ruine intervient
toujours par formation de quatre charnières plastiques [Leon 1998].
Il est à signaler que l’EC3 traite la ductilité des tronçons en té par des principes
qualitatifs basés sur les contributions principales de la déformation de ces derniers : si la ruine
est régie par la plastification totale de la semelle, la ductilité est élevée et c'est le mode 1 de
ruine qui se produit. Par contre, lorsque la ruine intervient par la rupture des boulons la
ductilité est limitée. Ces règles sont, cependant, insuffisantes pour assurer la ductilité
proportionnelle dans les tronçons en té [Gomes 1995].
4.4.2 Effet de la force de levier sur le comportement du tronçon en té
Pour mieux cerner l’effet de la force de levier sur le comportement du tronçon en té
qui peut être un élément déterminant dans la ruine du tronçon, nous présentons à la figure IV-
150
34, les schémas de l’évolution de la répartition des pressions de contact due à l’effet de levier
sous la semelle du tronçon.
2.5 2
t = 6 mm t = 6 mm
2 t = 8 mm t = 8 mm
t = 10 mm 1.5 t = 10 mm
t = 12 mm t = 12 mm
1.5 t = 14 mm t = 14 mm
Q/ F

t = 15 mm

Q/F
1 t = 15 mm
1
0.5
0.5

0 0
0 50 100 150 200 250 300 0 100 200 300 400
Force appliquée (kN) Force appliquée (kN)

a) T1 b) T2
Figure IV-34 : Forces de levier fonction des forces appliquées (différentes épaisseurs)
L’analyse des résultats présentés sur la figure IV-34 indique que la force de levier
existe depuis le début de chargement qui traduit indique la présence d’un contact plus au
moins uniforme sur la largeur de la semelle du tronçon en té pour une semelle mince ou
épaisse. Au delà d’un chargement égal à 68% de la charge ultime, nous relevons que pour les
tronçons en té dont la semelle est inférieure à 12mm, la force de levier est concentrée au
voisinage du trou de boulon. Ceci explique le déplacement de la position de la résultante de la
force de levier vers l’intérieur par rapport à l’extrémité de la semelle.
4.4.3 Effet de l’épaisseur de semelle du tronçon sur la déformation du boulon
Pour connaître l’effet de la variation de l’épaisseur de la semelle du tronçon en té sur
la déformation du boulon, nous présentons à la figure IV-35 la variation des contraintes dans
le boulon. L’analyse de cette figure montre que, la diminution de l’épaisseur de la semelle du
tronçon en té conduit à l’augmentation de la sollicitation flexionnelle dans le boulon pour les
deux épaisseurs considérées (6 et 14 mm).
1000 1000
800
Contrainte (MPa)

Contrainte (MPa)

δF = 0,22 800
600 δF = 0,44
δF = 0,65 600 δF = 0,21
400 δF = 0,79 δF = 0,42
200 δF = 0,87 δF = 0,63
δF = 0,92 400 δF = 0,80
0 δF = 0,95 δF = 0,92
δF = 0,97 200 δF = 0,98
-200 δF = 1 δF = 1
-400 0
0 2 4 6 8 10 12 0 2 4 6 8 10 12
Position sur diamètre boulon (mm) Position sur diamètre boulon (mm)

(A) t = 6 mm (B) t = 14 mm
Figure IV-35 : Répartition des contraintes dans le boulon M12
Nous montrons à la figure IV-36, l’évolution de la position de la résultante de l’effort
de levier en fonction du chargement appliqué dans le tronçon en té pour différentes valeurs de
(m).

151
75 80
70 75
position de Q (mm)

65

Position de Q (mm)
70
60
65
55
60
50 t = 6 mm t = 6 mm
t = 8 mm 55 t = 8 mm
45 t = 10 mm
50 t = 10 mm
40 t = 12 mm t = 12 mm
t = 14 mm 45 t = 14 mm
35
t = 15 mm
30 40
0 50 100 150 200 250 300 0 100 200 300 400
force appliquée (kN) Force appliquée (kN)

Figure IV-36: Evolution de la position de la résultante de Q en fonction de la force appliquée


L’analyse de la figure IV-36 montre que la position de la résultante des efforts de
levier en phase élastique est relativement identique pour les trois tronçons et ne dépasse pas
4mm pour une translation de 10mm de la position de l’axe du boulon. Cependant, en phase
ultime et au delà d’un chargement égal à 68% de la charge correspondant à l’apparition de la
première rotule plastique dans la semelle du tronçon au niveau du congé de raccordement, on
note un déplacement de la position de la résultante des efforts de levier vers l’extrémité de
raccordement du tronçon en té. Cette translation de position de la force de levier est
relativement importante pour les trois tronçons.

5- Conclusions
Dans cette étude numérique, deux configurations géométriques de tronçons en té ont
été modélisées. L’étude multi-échelle du comportement du système correspondant au tronçon
en té entier ou composants du tronçon en té (boulon, platine d’about) et la comparaison des
résultats avec les valeurs de l’EC3 a permis de faire ressortir les observations données ci-
après.
La dimension du tronçon en té (leff) a une incidence importante sur le comportement du
boulon, notamment l’aspect relatif à la déformation des boulons par flexion. En effet, la
répartition des contraintes dans les boulons appartement à un tronçon en té court indique que
les boulons subissent un phénomène combiné de flexion et de traction. Ceci nous mène à un
état d’interaction entre le moment de flexion et l’effort normal (M/N) dans le boulon. Par
contre, les boulons appartement au tronçon long ne sont sollicités qu’à la traction simple.
Le modèle proposé par l’EC3 donne une variation simple des efforts de traction dans
le boulon en fonction du chargement extérieur alors que bien souvent le boulon d’un
assemblage se trouve fortement fléchi au moment de la ruine. Ainsi, le modèle EC3 est
satisfaisant que dans le cas des tronçons longs.
La position du boulon joue un rôle important dans le comportement des tronçons en té.
La diminution de la distance entre l’axe du boulon et l’extrémité du tronçon en té (n) rend la
semelle relativement souple et conduit, d’une part, à une réduction de la résistance et de la
rigidité du tronçon en té et, d’autre part, à l’augmentation de la résistance dans le boulon. En
outre, la diminution de la valeur de (n) conduit à une diminution de la sollicitation
flexionnelle dans le boulon.
L’épaisseur de la platine d’about (semelle du Té) joue un rôle important dans le mode de
déformation du tronçon en té ainsi que le boulon. L’augmentation de cette épaisseur conduit a
une augmentation de la résistance et une diminution de la ductilité.
152
Conclusion générale et perspectives

153
154
Conclusion générale et perspective
Le travail présenté dans ce mémoire est consacré, d'une part, à l'étude des assemblages
poutre-poteau et poutre-poutre par platine d’about, et d’autre part, à l'étude des tronçons en té
d'assemblage métallique avec boulons soumis à une combinaison moment-effort normal.
Pour les assemblages métalliques avec platine d’about, l’objectif était d'analyser leur
comportement non linéaire. L’étude a permis de présenter les modes de ruine observés
expérimentalement sur des assemblages comportant ou non des raidisseurs de platine et
d’établir une base de données expérimentale qui couvre différentes configurations
géométriques d’assemblages. Cette base de données a été ensuite utilisée pour calibrer et
valider le modèle numérique élaboré. De plus, elle a permis de donner une vue globale sur
l'effet de plusieurs paramètres géométriques et mécaniques tels que la position des raidisseurs
de platine sur la rigidité et la résistance des assemblages métalliques.
Pour réaliser les différentes études, trois démarches ont été utilisées :
- une démarche expérimentale, par la réalisation de deux types d'assemblages (poteau-poutre
poutre-poutre) avec différentes dimensions de platine d’about pour évaluer la résistance, la
rigidité et la capacité de rotation des assemblages ;
- une démarche par modélisation numérique, avec la mise en point d'un modèle par éléments
finis permettant de simuler la courbe moment-rotation des assemblages métalliques ainsi
que divers paramètres.
- une démarche de validation de modèle numérique, dans laquelle les résultats
expérimentaux trouvés sont comparés aux valeurs de calcul de l’EC3 ;
Pour chaque démarche suivie, des conclusions ont été tirées. Ainsi, les principaux
résultats relevés à partir de la démarche expérimentale sont données ci-après.
Les assemblages poteau-poutre testés ont péri par instabilité locale de la semelle et de
l’âme du poteau. Le mécanisme de ruine est caractérisé par la flexion de la semelle du poteau
au niveau de la partie tendue et la déformation de l’âme du poteau par voilement local au
niveau de la partie comprimée. Par contre, les assemblages de continuité de poutres ont péri
par flexion de la platine d’about.
La présence du raidisseur de platine d’about augmente le moment résistant et la
rigidité initiale mais réduit la ductilité de l’assemblage. Les rotations ultimes des assemblages
poteau poutre testés ont montré qu’il est possible d’effectuer une analyse globale plastique de
la structure.
Dans un assemblage avec platine d’about débordante non raidie, le boulon intérieur est
soumis à davantage d’effort qu’un boulon extérieur, ce qui confirme la validité des formules
données dans l’EC3. Par contre, pour un assemblage avec platine d’about raidie, les boulons
reprennent pratiquement les mêmes efforts.
Les principaux résultats, à partir de l’application de l’EC3, sont donnés ci-après.
Une surévaluation de la rigidité initiale des assemblages ; notamment des assemblages
avec platine d’about débordante. Contrairement à l’approche expérimentale, selon l’EC3, la
présence des raidisseurs n’a pas d’effet sur les valeurs de la résistante et de la rigidité initiale
de l’assemblage avec platine d’about raidie en particulier pour un poteau flexible.
Les principaux résultats relevés à partir de l’approche numérique sont donnés ci-après.
La modélisation numérique élaborée simule de façon satisfaisante le comportement
global moment-rotation ainsi que les déformées d’assemblages avec ou sans platine d’about.
155
La présence des raidisseurs de platine dans l'assemblage influe le mode de déformation de la
platine. La déformation importante est observée au niveau de la semelle tendue de la poutre
pour l'assemblage avec platine d’about débordante non raidie et au niveau de l’extrémité de la
platine pour un assemblage avec platine d’about débordante raidie.
La présence des raidisseurs de la platine dans les zones tendue et comprimée influe de
manière directe sur le comportement des assemblages. Elle permet des gains de résistance et
de rigidité initiale très importants par rapport à un assemblage non raidi. De plus, la présence
du raidisseur de platine dans la zone comprimée seulement de l'assemblage est plus bénéfique
par rapport à sa présence dans la zone tendue seulement de l'assemblage.
En plus de ces résultats, nous avons donné une importance particulière à l’analyse
numérique des tronçons en té pour mettre en évidence l’influence de la flexion du boulon sur
le comportement de ces tronçons en té. Deux configurations géométriques de tronçons en té
ont été modélisées pour simuler le comportement des boulons ainsi que les paramètres
affectant leur capacité de déformation. Les principaux résultats trouvés sont donnés ci-après.
La dimension du tronçon en té (leff) influe sue le comportement du boulon notamment
l’aspect relatif à la déformation par flexion. Les boulons appartenant à un tronçon en té court
subissent un phénomène combiné de flexion et de traction alors que les boulons appartement
au tronçon long ne sont sollicités qu’à la traction simple.
Le modèle proposé par l’EC3, donne uniquement une variation des efforts de traction
simple dans le boulon en fonction du chargement extérieur alors que bien souvent le boulon
d’un assemblage se trouve fortement fléchi au moment de la ruine. Ainsi, le modèle EC3 n’est
satisfaisant que dans le cas des tronçons court.
Il est indispensable de formuler de nouveaux critères afin d’adapter le modèle
numérique au modèle analytique proposé par l’EC3. La modification peut se situer au niveau
de la prise en compte de la flexion des boulons dans le calcul analytique.
La position du boulon joue un rôle important dans le comportement des tronçons en té.
Ainsi, la diminution de la distance entre l’axe du boulon et l’extrémité du tronçon en té (n)
rend la semelle relativement souple et conduit à une réduction des résistances et des rigidités
du tronçon en té et une augmentation de l'effort de levier. L’augmentation de cette force de
levier induit une augmentation de la sollicitation flexionnelle dans le boulon.
Le travail présenté dans ce document laisse un certain nombre de champs ouverts pour la
recherche future. Nous pensons notamment à l’extension du modèle MEF présenté dans ce
document à des analyses d’assemblages de type poteau-poutre et poutre-poutre soumis à des
chargements cycliques. Elargir le modèle élément finis aux assemblages mixtes dont le but est
de mettre en évidence et de quantifier le rôle de la dalle, et implicitement de ses composants,
les armatures, les goujons connecteurs et la poutre transversale, dans le transfert de moment
de flexion de la poutre au poteau. En outre, il serait important de conduire des études sur
l'évaluation de capacité de déformation des tronçons renforcés par des raidisseurs ainsi que
l'étude du comportement des tronçons seuls ou renforcés par des raidisseurs sous
sollicitations cycliques.

156
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165
166
ANNEXES

167
168
Annexe A - Liste des composantes couvertes par l’EC3


Composante
1 VSd
Panneau d'âme de poteau en cisaillement

VSd

2 Ame de poteau en compression

Fc.Sd

3 Semelle et âme de poutre en


compression
Fc.Sd

4 Semelle de poteau en flexion


Ft.Sd

5 Ame de poteau en traction


Ft.Sd

6 Platine d'extrémité en flexion Ft.Sd

7 Ame de poutre en traction Ft.Sd

8 Cornière de semelle en flexion Ft.Sd

169
9 Boulons en traction Ft.Sd

10 Boulons en cisaillement Fv.Sd

11
Boulons en pression diamétrale (sur
semelle de poutre, semelle de poteau,
platine d'extrémité ou cornière) Fb.Sd

Ft.Sd
12 Plaque en traction ou en compression
Fc.Sd

Tableau A-1: Liste des composantes couvertes par l'EC3

170
Annexe B - Formulation utilisée par l'EC3

Caractéristiques mécaniques : Ame de la poutre : f ywb ; Semelle de la poutre : f yfb , Platine d’about :

f yp et f up ; Boulon : f ub ; Ame du poteau : f ywc ; Semelle du poteau : f yfc ; Pour les profiles
laminés: f ywb  f yfb .

Caractéristiques géométriques

Assemblage Poteau :
 


h  M = F h

Poutre Platine

Platine Boulon

171
Rigidité Résistance
1. Ame du 0,38 Awc Vwc , Rd
k1  FRd ,1 
poteau en h 
cisaillement V 0,9 Avc f ywc
 : (force de avec Vwc, Rd 
F 3  M0
cisaillement âme/ force
dans semelle)
0,7 beff , wc t wc FRd , 2   c beff ,wc t wc f ywc /  M 0
2. Ame du
k2  avec
poteau en hwc
compression n
  (1,25  0,5 )  1,0
f ywc
1
c 
1  1.3(  beff ,wc.c / Avc ) 2
beff .wc.c  t fb  2a f 2  2t p  5(t fc  rc )
 n : contraintes normales dans l'âme du
Poteau au niveau du congé de
raccordement
0,7beff .wc.t t wc FRd , 2   beff ,wc.t t wc f ywc /  M 0
3. Ame du
poteau en
k5 
hwc 1
traction t 
1  1,3(  beff ,wc.t t wc / Avc ) 2
beff .wc.t  min 4m;8m  2,5e; p  4m  1,25e

4. semelle du 0,85 leff . fc.t t 3fc 


FRd , 6  min F fc. Rd ,t1 : F fc , Rd ,t 2 
poteau en flexion k6  (8n  2ew ) l eff , fc,t m pl , fc
m3 Fep.Rd ,1 
2mn  ew (m  n)
2 l eff , fc ,t m pl , fc  4 B t , Rd n
Fep . Rd , 2 
mn
n  min e ; 1, 25 m ; (bp  w ) / 2 
m pl , fc  0,25 t 2fc f yfc /  M 0
l eff , fc ,t  beff .wc .t
ew  d w / 4
5. platine d’about 0,85 l eff.p,t t 3p F Rd,7 = min [ F ep.Rd,1 ; F ep.Rd,2 ]
k7 = (8 n p 2 ew ) l eff.p,t m pl.p
en flexion 2 m 3p
F ep.Rd,1 =
2 m p 1 n p ew ( m p 1 + n p )
2 l eff.p,t m pl.p + 2 Bt.Rd n p
F ep.Rd,2 =
mp1+ np

172
n p = min [ e p ; 1,25 m p 1 ]
m pl.p = 0,25 t p f yp /  Mo
2

ew = d w / 4
l eff.p,t = min [ 4 m p 1 ;8m p  2,5e p ; w  4 m p  1,25 ep ; b p ]
7. semelle de la k3=  F Rd,3 = M c.Rd / ( hb t fb )
poutre en Mc.Rd : Moment résistant du calcul de la
compression poutre
8. Ame de la k8 =  F Rd,8 = beff.wb,t t wb f ywb /  Mo
poutre en traction beff.wb,t = l eff.p,t

10. Boulons en As F Rd,4 = 2 B t.Rd with B t.Rd = F t.Rd


k 4 = 1,6
traction Lb 0,9 f ub As
Bt.Rd =
 Mb

Assemblage Rigidité initiale F Rd = min [ F Rd,i ]


2
S j,ini = E h / 
i=3,4,7,8
1/ k i moment de résistance plastique :
M Rd = F Rd h
Rigidité nominale moment de résistance élastique :
S j = S j,ini / 3 2
M Rd
3

173
Annexe C - Caractéristiques des assemblages testés
Les caractéristiques géométriques des assemblages testés sont données dans cette annexe.

Assemblage FS1
Description et montage d’essai FS1 :
Assemblage métallique par platine d’about non débordante. Le spécimen est constitué
d’un poteau en acier de type HEA 120, et une poutre de type IPE 240 à son extrémité est
soudée une platine métallique. L’assemblage entre le poteau et la poutre est réalisé par
l’intermédiaire de 3 rangées de boulons (6 boulons HR 8.8). La configuration de l'assemblage
FS1 est illustrée sur la figure B-2-1. Les caractéristiques géométriques de l'assemblage FS1
sont présentées dans le tableau B-2-1.

  e  w  e 

22 hc
p1 
tp
p
(3)
hp 
p (2) M
ht
pn (1)
23
bp  hc

Figure C-1-1 : Configuration de l'assemblage FS1

Poteau Poutre Platine Boulons autres


HEA120 IPE 240
hc =114 mm hb =240 mm hp = 285 mm classe 8.8 e = 38 mm
bc =120 mm bb =120 mm bp = 150 mm d = 16 mm w = 74 mm
tfc = 8 mm tfb = 6.2 mm tp = 15 mm p = 82 mm
twc = 5 mm twb = 6.2 mm pn = 38 mm
rc = 12mm rb = 15 mm p1 = 38 mm
IXc = 606 cm4 IXb = 3892 cm4 hc1 = 150 mm
IYc = 231 cm4 IYb = 284 cm4 hc2 = 75 mm
htc = 510 mm Lb = 2000 mm
Tableau C-1-1 : Caractéristiques géométriques de l'assemblage FS1

174
Figure C-1-2 : Montage expérimental de l’assemblage FS1

Dispositifs de mesures

Inclinomètre 1
1000 130 5 95

Capteur déplacements
25 25

Inclinomètre 2

IPE 240 IPE 240


HEA 120

Figure C-1-3 : Dispositif de mesure de l’assemblage FS1

Assemblage FS2
Description de l’essai FS2 :
Assemblage métallique cruciforme par platine d’about débordante, Le spécimen est
constitué d’un poteau en acier de type HEA120, et une poutre de type IPE 240 à son extrémité
est soudée une platine métallique. L’assemblage entre le poteau et la poutre est réalisé par
l’intermédiaire de 6 boulons HR 8.8. Le chargement appliqué est un chargement monotone
croissant. Les caractéristiques géométriques des matériaux utilisés sont présentées dans le
tableau C-2-1.

175
e w e
22 hc2
P3
tp

P2
hp (3)
M
P1 htc
(2)
53
35
bp (1) 45

hc1
Figure C-2-1 : Configuration de l'assemblage FS2

Poteau Poutre Platine Boulons autres


HEA120 IPE 240
hc =114 mm hb =240 mm hp = 340 mm classe 8.8 e = 38 mm
bc =120 mm bb =120 mm bp = 150 mm d = 16 mm w = 74 mm
tfc = 8 mm tfb = 6.2 mm tp = 15 mm p1 = 100 mm
twc = 5 mm twb = 6.2 mm p2 = 131 mm
rc = 12mm rb = 15 mm p3 = 52 mm
IXc = 606 cm4 IXb = 3892 cm4 hc1 = 100 mm
IYc = 231 cm4 IYb = 284 cm4 hc2 = 72 mm
htc = 510 mm Lb = 2000 mm
Tableau C-2-1 : Caractéristiques géométriques de l'assemblage FS2

Assemblage FS3
Description de l’essai FS3
Assemblage métallique cruciforme par platine d’about débordante, avec des
raidisseurs dans la partie tendue. Le spécimen est constitué d’un poteau en acier de type
HEA120, et une poutre de type IPE 240 à son extrémité est soudée une platine métallique.
L’assemblage entre le poteau et la poutre est réalisé par l’intermédiaire de 6 boulons HR 8.8.
Le chargement appliqué est un chargement monotone croissant. Les caractéristiques
géométriques des matériaux utilisés sont présentées dans le tableau C-3-1.

176
e w e

22 hc2
P3 tp

P2
hp (3)
P1 htc M
(2) br
35 53
bp (1) 45
hr
hc1
Figure C-3-1 : Configuration de l'assemblage FS3

Poteau Poutre Platine Boulons autres


HEA120 IPE 240
hc =114 mm hb =240 mm hp = 340 mm classe 8.8 e = 38 mm
bc =120 mm bb =120 mm bp = 150 mm d = 16 mm w = 74 mm
tfc = 8 mm tfb = 6.2 mm tp = 15 mm p1 = 100 mm
twc = 5 mm twb = 6.2 mm p2 = 131 mm
rc = 12mm rb = 15 mm p3 = 52 mm
IXc = 606 cm4 IXb = 3892 cm4 hc1 = 100 mm
IYc = 231 cm4 IYb = 284 cm4 hc2 = 72 mm
htc = 510 mm Lb = 2000 mm er =10 mm
br = 80 mm
hr = 75mm
Tableau C-3-1 : Caractéristiques géométriques de l'assemblage FS3

Assemblage FS4
Description de l’essai FS4 :
Description de l’essai 4 : Assemblage métallique cruciforme par platine d’about
débordante, avec des raidisseurs dans la partie tendue et comprimé. Le spécimen est constitué
d’un poteau en acier de type HEA120, et une poutre de type IPE 240 à son extrémité est soudé
une platine métallique. L’assemblage entre le poteau et la poutre est réalisé par l’intermédiaire
de 8 boulons HR 8.8. Le chargement appliqué est un chargement monotone croissant. Les
caractéristiques géométriques des matériaux utilisés sont présentées dans le tableau C-4-1.

177
e w e

40
P3 hc2
(4
P2
hp (3
tp
M
P1
htc
(2
75
53
40
bp (1 45

hc1
Figure C-4-1 : Configuration de l'assemblage FS4

Poteau Poutre Platine Boulons autres


HEA120 IPE 240
hc =114 mm hb =240 mm hp = 410 mm classe 8.8 e = 38 mm
bc =120 mm bb =120 mm bp = 150 mm d = 16 mm w = 74 mm
tfc = 8 mm tfb = 6.2 mm tp = 15 mm p1= p3=100 mm
twc = 5 mm twb = 6.2 mm p2 = 130 mm
rc = 12mm rb = 15 mm hc1 = 27 mm
IXc = 606 cm4 IXb = 3892 cm4 hc2 = 74 mm
IYc = 231 cm4 IYb = 284 cm4 er =10 mm
htc = 510 mm Lb = 2000 mm br = 80 mm
hr = 75mm
Tableau C-4-1 : Caractéristiques géométriques de l'assemblage FS4

178
Annexe D - Exemple de calcul d’assemblage selon l’EC3
Le calcul analytique a été effectué selon l’EC3 pour tous les assemblages testés. Dans cette
annexe, l’exemple du calcul de l’assemblage FS1 est détaillé. La poutre est un IPE 240
attachée à un poteau HEA 120. Le poteau et la poutre sont constitués d’un acier S235 (fu=360
MPa). Les boulons sont des M16 de classe 8.8 non précontraints. Le diamètre de perçage des
trous est d0=18mm.

135
37,5 75 37,5

22

60 82 82 61
M 1 M

82

285
IPE
240
2
3 82
HEA 150
23

120
211

1) Caractéristiques des éléments assemblés


Caractéristiques des éléments assemblés :
Poutre : IPE240, S235
hb=240 mm; bb=120 mm; tfb=9,8 mm; twb=6,2 mm; r = 15 mm; Iy= 3891,6 cm4; A=
39,12 cm2 ; Avz=19,1 cm2 ; wpl,y = 366,6 cm3 ; db=190,4 mm
Poteau : HEA120, S235
hc=114 mm; bc=120 mm; tfc=8 mm; twc=5 mm; r = 12 mm; Iy= 606,2 cm4;
A= 25,3 cm2 ; Avz=8,5 cm2 ; wpl,y = 119,5 cm3 ; dc=74 mm
Platine d’about : S235
hp=280 mm; bp=150 mm; tp=15 mm
Boulons : M16, classe 8.8 avec deux rondelles (facultatives)
fy=640 MPa; fu=800 MPa ; As = 157 mm2
Coefficients partiels de sécurité :  M 0  1,0 ,  M 1  1,0 et  M 2  1, 25
2) Résistance du panneau d’âme de poteau en cisaillement
0,9 f y , wc Avc 0,9 x 235 x850
V wp , Rd    103,8kN
3 M0 1,0 x 3

3) Résistance âme du poteau comprimée transversalement


 k wc beff , c , wc t wc f y , wc  k b t f
F c , wc , Rd  Mais F c , wc , Rd  wc eff , c , wc wc y , wc
M0  M1

1   2  0   1 et b eff ,c ,wc  t fb  2 2 a p  5( t fc  s )  s p
et

179
s  r c  12 mm et s p  t p  ( 15 a p 2 )  15  ( 15  5 2 )  22,93mm

b eff ,c , wc  9,8  5 x 2 x 2  5 x (8  12 )  22,93  146 ,87 mm

beff ,c ,wc d wc f y , wc 146,87 x74 x 235


 p  0,932  0,932  0,65  0,72
E t 2wc 210000 x(5)2
  1,0

 com ,Ed  0,7 f y ,wc


 k wc  1

1x1x146,87 x5 x 235
F c , wc , Rd   172,57 kN
1,0
4) Semelle de poteau fléchie transversalement

22,5 75 22,5 Définition de :


0,8 rc m emin 60 - emin, rc et m
rc
- caractéristiques
1 dimensionnelles côté
82

poteau (sans raidisseur)


2 - 1, 2 et 3 : rangées de
82

boulons
3
60

Calcul des longueurs efficaces (mécanismes individuels)


Rangée 1 (individuelle) – rangée d’extrémité:
(75  5)
e  emin  22,5mm ; e1  135mm ; m   0,8 x12  25,4mm
2
l eff ,cp  min( 2m; m  2 e1)  min(159 ,51;429 ,80 )  159 ,51mm

l eff ,nc  min( 4 m  1,25e;2 m  0,625 e  e1)  min(129 ,7;239 ,86 )  129 ,7 mm

l eff ,1  min( l eff , nc ; l eff , cp )  129 ,7 mm et l eff ,2 l eff ,nc  129,7mm

Rangée 2 (individuelle) – rangée intérieure :


(75  5)
e  emin  22,5mm ; m   0,8 x12  25,4mm
2
l eff ,cp  2m  159,51mm

l eff ,nc  4m  1,25e  129,7 mm

l eff ,1  129,7 mm et l eff , 2  129,7 mm

180
Rangée 3 (individuelle) – rangée intérieure :
(75  5)
e  e min  22,5mm ; m  0,8 x12  25,4mm
2

l eff ,cp
 2m  159,51mm

l eff , nc
 4m  1,25e  129,7 mm

l eff ,1 min( l eff , nc ; l eff ,cp )  129 ,7 mm et l eff ,2  l eff ,nc  129,7mm

Calcul des longueurs efficaces (mécanismes de groupes)


Rangée 1 (dans un mécanisme de groupe) : rangée d’extrémité
(75  5)
e  e min  22,5mm ; e1  135 mm ; m   0,8 x12  25,4mm ; p  82 mm
2
l eff ,cp  min(m  p;2 e1  p)  min(161,7; 204)  161,7mm
l eff ,cp  m  p  161,75mm l eff , nc  2 m  0 , 625 e  0 ,5 p  105 ,86 mm
;
Rangée 2 (dans un mécanisme de groupe) : rangée d’extrémité ou milieu
e  22,5mm ; m  25,4mm ; p  82 mm ; p  82 mm
1 2

Groupe 1-2 : l eff ,cp


 m  p  161,75mm

l eff , nc
 2 m  0,625 e  0,5 p  105 ,86 mm

Groupe 2-3 : l eff ,cp  m  p  161,75 mm

l eff , nc
 2 m  0,625 e  0,5 p  105 ,86 mm

Groupe 1-2-3 : l eff , cp  2 p  p 1  p 2  164 mm

l eff , nc  p  0 , 5 ( p 1  p 2 )  82 mm

Rangée 3 (dans un mécanisme de groupe) :


e  22,5mm ; m  25,4mm ; p  82 mm
2

l eff ,cp  (m  p ; 2 e1  p )  min( 209 ,75 ;504 )  209 ,75 mm

l eff ,nc  ( 2 m  0,625 e  0,5 p ; e1  0,5 p )  min(105 ,82;252 )  105 ,82 mm

Somme des longueurs efficaces (mécanismes individuels)


l eff , nc (1  2  3)  129 ,7  129 ,7  129 ,7  389 , 2 mm

l eff ,nc (1  2)  129 ,7  129 ,7  259 , 4 mm

l eff , nc ( 2  3)  129 ,7  129 ,7  259 , 4 mm

Somme des longueurs efficaces (mécanismes de groupes)


l eff , nc (1  2  3)  105 ,82  82  105 ,82  293 ,64 mm

181
l eff ,nc (1  2 )  105 ,86  105 ,86  205 ,72 mm

l eff ,nc ( 2  3)  105 ,86  105 ,86  211,2 mm

Les mécanismes de groupe sont déterminants pour (1-2-3), (1-2) et (2-3). Au final, pour le
poteau, nous retenons les valeurs suivantes pour chaque rangée (de manière à ne pas
dépasser les valeurs de ruine individuelles et de groupe)
Rangée 1 : l eff ,nc  105 ,86 mm
Rangée 2 : l eff ,nc  82 mm
Rangée 3 : l eff ,nc  105 ,86 mm

5 – Platine d’about fléchie


Calcul des longueurs efficaces (mécanismes individuels)
Rangée 1 (individuelle) – rangée située sous la semelle de la poutre tendue :
(75  6,2)
e  e min  22,5mm ; m   0,8 x5 x 2  28,74mm ; w  75mm ; 1  0,56 ;
2
 2  0,43 ; m2  28,2  0,8 x5 x 2  22,54mm
l eff , cp  min( 2  m ; m )  min( 180 , 48 ;172 , 44 )  172 , 44 mm

l eff ,1  min( l eff , nc ; l eff ,cp )  172 , 44 mm et l eff , 2  l eff , nc  172 , 44 mm

Rangée 2 (individuelle) –intermédiaire :


e  emin  22,5mm ; m  28,74 mm ;
l eff ,cp  min( 2m;4 m  1, 25 e )  min(180 , 24;143 ,08 )  143 ,08 mm

l eff ,1  143 ,08 mm et l eff , 2  143,9 mm


Rangée 3 (individuelle) – cas similaire à une rangée proche d’un raidisseur :
e  emin  22,5mm ; m  28,74 mm ; m2  29,2  0,8x5x 2  23,54mm
l eff ,cp  2m  180 , 24 mm

l eff ,nc  m  5,25 x 28,74  150,88mm

l eff ,1  150 ,88 mm et l eff , 2


 150,88mm

Calcul des longueurs efficaces (mécanismes de groupes)


Rangée 1 (dans un mécanisme de groupe) : première rangée sous semelle
e  e min  22,5mm ; m  28,74mm ; m 2
 22 ,54 mm ; p  82 mm

l eff ,cp  m  p  172,24mm


l eff ,nc  0,5 p  m  (2m  0,625e)
l eff , nc  0,5 x82  6 x 28,74  ( 2 x 28,74  0,625 x 22,5)  141,89 mm

Rangée 2 (dans un mécanisme de groupe) : rangée d’extrémité ou milieu

182
e  22,5mm ; m  28,74mm ; p  82 mm ; p  82 mm
1 2

Groupe 1-2 : l eff ,cp


 m  p  172,24mm

l eff , nc
 0,5 p   m  ( 2 m  0,625 e )  141,89 mm

Groupe 2-3 : l eff , cp


 m  p  172 ,24 mm

l eff , nc
 2 m  0,625 e  0,5 p  112 ,5 mm

Groupe 1-2-3 : l eff , cp


 2p  p  p  164 mm
1 2

l eff , nc
 p  0 ,5 ( p 1
 p 2
)  82 mm

Rangée 3 (dans un mécanisme de groupe) : rangée proche d’un raidisseur


e  e min  22,5mm ; m  28,74 mm ; m 2  29 , 54 mm ; p  82 mm

l eff ,cp
 m  p  172,24mm

l eff , nc  0,5 p  m  (2m  0,625e)


l eff ,nc  0,5 x82  5,25 x 28,74  (2 x 28,74  0,625 x 22,5)  120 ,3mm
Somme des longueurs individuelles

l eff , nc
(1  2)  172,44  143,90  316,34 mm

l eff , nc
(1  2  3)  172,44  143,90  150,88  467,22 mm

l eff , nc
( 2  3)  143,90  150,88  294,78mm

Somme des longueurs de groupe

l eff , nc
(1  2)  141,89  141,89  283,78mm

l eff , nc
(1  2  3)  141,89  82  120,3  344,19 mm

l eff , nc
(2  3)  112,5  120,3  232,8mm

On remarque que le mécanisme de groupe donne une somme des longueurs efficaces plus
faible que celui du mécanisme individuel.
Au final, pour la platine d’about, nous retenons les valeurs suivantes :
Rangée 1 : l eff , nc
 141,89mm

Rangée 2 : l eff , nc
 82mm

Rangée 3 : l eff , nc
 120,3mm

En résumé, les longueurs efficaces [mm] retenues pour le calcul des résistances de la
semelle et de la platine fléchies sont données dans le tableau : (leff,1=leff,2)

183
rangée poteau platine
1 105,86 141,89
2 82 82
3 105,86 120,3

Calcul des efforts résistants côté poteau


Rangée 1 : M pl ,1, Rd  0, 25 l eff ,1 t 2f f y /  M 0  0, 25 x105 ,86 x (8) 2 x 235 / 1,0  398 ,03 kN .mm

M pl , 2, Rd  M pl ,1, Rd

4 M pl ,1, Rd 4 x398,03
F T ,1, Rd    62,68kN
m 25,4
2 M pl , 2, Rd  n  F t , Rd 2 x398,03  22,5 x180,86
F T , 2, Rd    101,57kN
mn 25,4  22,5
k 2 f ub As 0,9 x800 x157
F T ,3, Rd   F t , Rd  2 x  2x  180,86kN
 M0 1,25

Rangée2 : M pl ,1, Rd  0,25 l eff ,1 t 2f f y /  M 0  0,25 x82 x (8)2 x 235 / 1,0  308,32kN .mm

M pl ,2, Rd  M pl ,1, Rd
4 M pl ,1, Rd 4 x308,32
F T ,1, Rd    48,63kN
m 25,4
2 M pl , 2, Rd  n F t , Rd 2 x308,32  22,5 x180,86
F T , 2, Rd    97,8kN
mn 25,4  22,5
k 2 f ub As 0,9 x800 x157
F T ,3, Rd   F t , Rd  2 x  2x  180,86kN
 M0 1,25

Rangée 3 : M pl ,1, Rd  0,25 l eff ,1 t 2f f y /  M 0  0,25 x105,86 x(8) 2 x 235 / 1,0  398,03kN .mm

M pl , 2, Rd  M pl ,1, Rd
4 M pl ,1, Rd 4 x 398 ,03
F T ,1, Rd    62,68 kN
m 25,4
2 M pl , 2 , Rd  n  F t , Rd 2 x 398 ,03  22,5 x180 ,86
F T , 2 , Rd    101,57 kN
mn 25,4  22,5

k 2 f ub As 0,9 x800 x157


F T ,3, Rd   F t , Rd  2 x  2x  180 ,86 kN
M0 1,25

Calcul des efforts résistants côté platine

184
Rangée 1 : M pl ,1, Rd  0,25 l eff ,1 t 2f f y /  M 0  0,25 x141,89 x (15)2 x 235 / 1,0  1875,60 kN .mm

M pl , 2, Rd  M pl ,1, Rd

4 M pl ,1, Rd 4 x1875 ,6
F T ,1, Rd    261,04 kN
m 28,74
2 M pl , 2 , Rd  n  F t , Rd 2 x1875 ,6  22,5 x180 ,86
F T , 2 , Rd    152 ,62 kN
mn 28,74  22,5

k 2 f ub As 0,9 x800 x157


F T ,3, Rd   F t , Rd  2 x  2x  180 ,86 kN
M0 1,25

Rangée 2 : M pl ,1, Rd  0,25 l eff ,1 t 2f f y /  M 0  0,25 x82 x (15)2 x 235 / 1,0  1083,93kN .mm
M pl , 2, Rd  M pl ,1, Rd
4 M pl ,1, Rd 4 x1083 ,93
F T ,1, Rd    150 ,86 kN
m 28,74
2 M pl , 2, Rd  n  F t , Rd 2 x1083 ,93  22,5 x180 ,86
F T , 2 , Rd    121,72 kN
mn 28,74  22,5

k 2 f ub As 0,9 x800 x157


F T ,3, Rd   F t , Rd  2 x  2x  180 ,86 kN
M0 1,25

Rangée 3 : M pl ,1,Rd  0,25 l eff ,1 t 2f f y /  M 0  0,25 x120,3 x(15)2 x 235 / 1,0  1590,2kN .mm
M pl , 2, Rd  M pl ,1, Rd
4 M pl ,1, Rd 4 x1590 ,2
F T ,1, Rd    221,32 kN
m 28,74
2 M pl , 2 , Rd  n  F t , Rd 2 x1590 ,2  22 ,5 x180 ,86
F T , 2 , Rd    141,48 kN
mn 28,74  22 ,5

k 2 f ub As 0,9 x800 x157


F T ,3, Rd   F t , Rd  2 x  2x  180 ,86 kN
M0 1,25

En résumé, les résistances des différentes rangées (tronçons en flexion) sont données dans
le tableau [kN]:
rangée poteau mode platine mode
1 62,68 1 152,62 2
2 48,5 1 121,72 2
3 62,68 1 141,48 2
6) Semelle et âme de poutre comprimées
beff ,t ,wb t wb f y ,wb
F t ,wb, Rd 
M0

F c , fb , Rd  M c , Rd ( h  t fb )  86,15 x 10 ( 240  9,8)  374 ,24 kN


3

Car : M c , Rd  M pl , y , Rd  w pl , y f y  M 0  366,6 x103 x 235 1,0  86,15kN .m

185
7) résistance âme du poteau tendue transversalement
 beff ,t ,wc t wc f y ,wc
F t , wc , Rd   1
 M0 ,
1x105,86 x 5 x 235
Rangée 1 : F t , wc , Rd   124 ,38 kN
1,0
1x82 x 5 x 235
Rangée 2 : F t , wc , Rd   96 ,35 kN
1,0
1x105,86 x 5 x 235
Rangée 3 : F t , wc , Rd   124 ,38 kN
1,0
8) Résistance âme de poutre tendue
141,89 x 6, 2 x 235
Rangée 1 : F t , wb , Rd   206 ,73 kN
1,0
82 x 6,2 x 235
Rangée 2 : F t , wb , Rd   119 ,47 kN
1,0
120 ,3 x 6, 2 x 235
Rangée 3 : F t , wb , Rd   173 ,03 kN
1,0
9) Réduction éventuelle de la résistance des rangées
 F tr, Rd  62,68  62,68  48,5  173,86kN
r

Cette valeur dépasse la résistance de l’âme du poteau en compression. Il est donc nécessaire
de réduire les résistances des rangées à utiliser dans le calcul du moment résistant de façon à
vérifier la résistance de toutes les composantes. Ainsi, les efforts à retenir pour le calcul du
moment sont :
F t1, Rd  62,68 kN
F t 2 , Rd  48,5kN
F t 3, Rd  61,39 kN
10) Résistance des soudures (poutre –platine)
Moment de flexion (cordon frontal)=semelle en traction et semelle en compression:
La section résistante pour une semelle est : Aw = ∑a ℓeff
Avec : l eff  2 b p  t w  2r  2 x120  6,2  2 x15  203,8mm et a = 5 mm

La résistance est à vérifier par les deux conditions suivantes :

 2  3( 2   2// )  f u ( w  M 2) et    0,9 f u  M 2


 w  0 ,8 (tableau 4.1) et  M 2  1, 25

F Ed . 2
   et  //  0
Aw 2

186
Ainsi, l’effort maximum à appliquer à chaque semelle ne doit pas dépasser la plus faible
des deux valeurs suivantes :
Aw f u 203,8x5x360
 2  3( 2   2// )  f u ( w  M 2)  F w,Rd    259,39kN
 M2w 2 1,25x0,8x 2

0,9 Aw f u 2 0,9 x203,8 x5 x360 2


Et    0,9 f u  M 2  F w,Rd    373,5kN
 M2 1,25

F semelle  bb t fb f y /  M 0  120x9,8 x235  276,36kN


0,7 beff ,t , wc t wc 0,7 x105,86 x5
k 3, 3    5,00 mm
dc 74

Moment résistant si l’on considère la soudure seule :

M j ,Rd  F w,Rd z  259,39 x(240  9,8)  59,7kN.m


Moment résistant de l’assemblage
M j ,Rd   hr F tr , Rd  190,10x62,68  110,1x48,5  30,10x61,39  19,10kN.m
r

La contribution de la troisième rangée représente 4 % de la résistance totale de


l’assemblage en moment. Le moment est réduit par l’effet de groupe pour la rangée 2.
Aussi, une autre réduction des efforts est imposée par la résistance de l’âme du poteau en
compression. Les autres composantes (cisaillement âme poteau et traction âme poteau et
poutre) sont vérifiées.
Vérification de l’assemblage au cisaillement
Pour vérifier l’assemblage en cisaillement, il est nécessaire de vérifier la résistance de la
soudure poutre-platine en considérant que seule la soudure sur l’âme reprend l’effort
tranchant. Aussi, il est nécessaire de vérifier les boulons à l’interaction cisaillement-
traction comme toutes les rangées participent à la résistance en moment. Les efforts de
cisaillement sont supposés répartis uniformément sur les boulons alors que ceux de traction
dépendent de l’effort que chaque rangée reprend.
3 – rigidité de l’assemblage
Pour un assemblage poutre-poteau boulonné par platine d’about, à configuration bilatérale,
deux rangées de boulons ou plus et moments égaux et opposés, les composantes à
considérer pour le calcul d la rigidité sont : k2 et keq
07 beff ,c , wc t wc 0,7 x146,87 x5
k2    6,94 mm
dc 74
0,7 beff ,t , wc t wc 0,7 x105,86 x5
k 3,1    5,00 mm
dc 74
0,7 beff ,t , wc t wc 0,7 x82 x5
k 3, 2    3,87 mm
dc 74

0,9 l eff t 3fc 0,9 x105,86 x 83


k 4,1    2,97mm
m3 (25,4)3

187
0,9 l eff t 3fc 0,9 x82 x 83
k 4, 2    2,30mm
m3 (25,4)3
0,9 l eff t 3fc 0,9 x105,86 x 83
k 4, 3  3
 3
 2,97mm
m (25,4)

0,9 l eff t 3p 0,9 x141,89 x153


k 5,1  3
 3
 18,15mm
m (28,74)

0,9 l eff t 3p 0,9 x82 x153


k 5, 2  3
 3
 10,49mm
m (28,74)

0,9 l eff t 3p 0,9 x120,3x153


k 5, 3  3
 3
 15,39mm
m (28,74)

1,6 As 1,6 x157 251,2


k10     5,91mm
Lb (15  8  2 x 4  0,5(10  13)) 42,5

1 1 1
k eff ,1     1,31mm
1 1 1 1 1 1 1 1 1
      
i k i ,r k 3,1 k 4,1 k 5,1 k10 5 2,97 18,15 5,91
1 1 1
k eff , 2     1,04mm
1 1 1 1 1 1 1 1 1
      
i k i,r k 3, 2 k 4, 2 k 5, 2 k10 3,87 2,30 10,49 5,91
1 1 1
k eff ,3     1,29mm
1 1 1 1 1 1 1 1 1
      
i k i ,r k 3,3 k 4,3 k 5, 3 k10 5 2,97 15,39 5,91

 keff ,r hr2 1,31x(


190,1)  1,04x110,1 2 1,29x(43,92) 62436,05
2 2
zeq     148,59mm
r
 keff ,r hr 1,31x190,1  1,04x110,1 1,29x43,92 420,19
r

 k eff ,r hr 1,31x190,1  1,04 x110,1  1,29 x 43,92 420,93


k eq     2,84mm
r

z eq 148,07 148,07
2
E z 2 210000 x ( z eq ) 210000 x(148,59)2
S j ,ini     9344,09kN .m / rd
1 1 1 1 1
  
i ki k 2 k eq 6,94 2,84

La rigidité sécante S j  S j ,ini / 2  4572,04kN.m / rad

188
Annexe E - Longueur efficace (semelle de poteau et platine d'about)
selon l’EC3

Figure E-1 : Modélisation de l'assemblage avec platine d’about par des tronçons en té - a)
semelle du poteau raidi - b) platine d'about débordante

Rangée de boulons considérée comme


Rangée de boulons considérée
Position de la une partie de groupes des rangées des
individuellement
rangée de boulons
boulons circulaire non circulaire circulaire non circulaire
Leff,cp Leff,nc Leff,cp Leff,nc
Rangée
intérieure 2πm 4m+1,25e 2P P

La plus petite de : La plus petite de: La plus petite de : La plus petite de :


Rangée
2πm 4m+1,25e πm+P 2m+0,625e+0,5P
extérieure
πm+2e1 2m+0,625e+e1 2e1+P e,+0,5P
Mode 1 Leff,1 = Leff,nc mais Leff,1≤ Leff,cp ∑ Leff,1 =∑ Leff,,nc mais ∑Leff,1≤ ∑Leff,cp
Mode 2 Leff,2 = Leff,,nc ∑ Leff,2 = ∑ Leff,,nc
Tableau E-1 : Valeurs de la longueur efficace de la semelle du poteau non raidi

189
Rangée de boulons considérée Rangée de boulons considérée comme
Position de la Individuellement une partie de groupes des rangées des
Rangée de boulons
boulons circulaire non circulaire circulaire non circulaire
Leff,cp Leff,nc Leff,cp Leff,nc
Rangée adjacente 0,5 P + αm
2πm αm πm + P
à un raidisseur -(2m + 0,625 e)
Autre rangée
2πm 4m + 1,25e 2P P
intérieure
Autre rangée
2πm 4m + 1,25e πm + P 2m + 0,625e + 0,5P
extérieure

Mode 1 Leff,1 = Leff,nc mais Leff,1≤ Leff,cp ∑ Leff,1 =∑ Leff,,nc mais ∑Leff,1≤ ∑Leff,cp

Mode 2 Leff,2 = Leff,,nc ∑ Leff,2 = ∑ Leff,,nc

Tableau E-2 : Valeurs de la longueur efficace de la semelle du poteau raidi

Rangée de boulons considérée Rangée de boulons considérée


Position de Individuellement comme une partie de groupes des
la rangée rangées des boulons
de boulons circulaire non circulaire circulaire non circulaire
Leff,cp Leff,nc Leff,cp Leff,nc
la plus petite
la plus petite valeur de :
Rangée extérieure valeur de :
4m + 1,25e
de la semelle 2πmX
e + 2mx + 0,625ex, - -
tendue de la πmx + w
0,5 bp
poutre πmx + 2e
0,5 w + 2mx + 0,625ex

1er rangée en
dessous de la 0,5P + αm
2πrn αm πm + p
semelle tendue de -(2m + 0,625 e)
la poutre
Autre rangée
2πm 4m + 1,25e 2P P
intérieure
Autre rangée
2πm 4m + 1,25e πm + P 2m + 0,625e + 0,5P
extérieure
∑ Leff,1 =∑ Leff,,nc mais ∑Leff,1≤
Mode 1 Leff,1 = Leff,nc mais Leff,1≤ Leff,cp
∑Leff,cp
Mode 2 Leff,2 = Leff,,nc ∑ Leff,2 = ∑ Leff,,nc

Tableau E-3 : Valeurs de la longueur efficace de la platine d'extrémité

190
Le paramètre α doit être calculé de la Figure suivante :

e m1

m1
1 
m1  e
m2
m2
2 
m1  e
Figure E-2: Valeurs de a pour des semelles du poteau raidi et de la platine
d'extrémité

191
Résumé

Le travail présenté dans ce mémoire porte sur le comportement des assemblages métalliques
boulonnés avec platine d’about.

La première partie à caractère expérimentale, décrit deux séries d’essais sur des assemblages
métalliques avec platine d’about boulonnée sous chargement monotone réalisés au
Laboratoire de Mécanique et Ingénieries (LaMI), Université Blaise Pascal (Clermont-
Ferrand). Ces deux séries concernent des assemblages de type poteau-poutre ou poutre-poutre.
Au total huit types d’assemblages avec différentes configurations géométriques ont été testés
pour évaluer leur résistance, leur rigidité et leur capacité de rotation. Les paramètres étudiés
sont les caractéristiques dimensionnelles de la platine d’about (débordante ou non débordante)
et le renfort de la platine d’about. Les résultats obtenus ont permis de caractériser le
comportement non linéaire d’assemblages métalliques avec platines d’about boulonnées et
d'analyser la contribution de certaines composantes à la rotation globale.

La deuxième partie est consacrée au développement d'un modèle numérique tridimensionnel


non linéaire avec des éléments volumiques à 8 noeuds à l’aide du logiciel d’éléments finis
CAST3M. Le modèle permet de suivre le comportement réel des assemblages avec platine
d’about boulonnée jusqu’à la ruine. Il tient compte des non linéarités matérielles et
géométriques (contact, plasticité, grands déplacements). Pour valider le modèle numérique,
ses résultats sont comparés à ceux issus de l’expérimentation. Aussi, pour garder un aspect
applicatif au modèle développé, ses résultats sont confrontés aux formulations analytiques de
l’Eurocode 3. Le modèle a permis d’analyser l’évolution des champs de contraintes et de la
plasticité dans différentes zones de l’assemblage. Il a permis aussi de confirmer les
observations expérimentales concernant l’influence du raidisseur de platine sur le mécanisme
de transfert des efforts à travers son extrémité. Une étude paramétrique sur l'influence, de la
position des raidisseurs de la platine d’about et de la rigidité du poteau, sur le comportement
global de l'assemblage est effectuée.

Dans la troisième partie, l’influence de la flexion du boulon sur le comportement des tronçons
en té, qui représentent la zone tendue de l’assemblage, est analysée en utilisant un modèle
éléments finis 3D. Comme pour le modèle d’assemblages, celui développé pour les tronçons
en té tient compte des non linéarités matérielles et géométriques. Une étude paramétrique est
menée pour évaluer les effets de paramètres tels que la dimension du tronçon en té, la rigidité
de la rondelle, la position du boulon et l’épaisseur de la semelle sur le comportement des
tronçons en té et en particulier la flexion du boulon. Un regard particulier est porté à
l’influence du moment fléchissant sur le comportement du boulon, habituellement considéré
sollicité en traction seule.

Mots clés : Assemblage, Raidisseur, Semi-rigidité, Analyse non-linéaire, Modélisation


éléments finis, Tronçon en té, Boulon, Interaction M/N.
Abstract

The research presented in this thesis deals with the behaviour of steel bolted endplate
connections.

The first part, with experimental character, describes two series of tests on endplate
connections realized at the Laboratoire de Mécanique et Ingénierie (LaMI), Blaise Pascal
University (Clermont-Ferrand). These two series concern connections of beam-to-colum or
beam-to-beam types. Thus, eight specimens of connections, with various geometrical
configurations, were tested to estimate the resistance, the rigidity and the rotation capacity.
The studied parameters are the dimensional characteristics of the endplate (flush or extended)
and its reinforcement. The results obtained allowed the characterization of the nonlinear
behavior of bolted steel connections with endplates and the analysis of the contribution of
some components on the global rotation of the connection.

The second part is dedicated to the development of a non linear three-dimensional numerical
model using finite element software CAST3M. The model allows following the real
behaviour of the endplate connection up to failure. It takes into account the material and
geometrical non linearity (contact, plasticity, large displacements). To validate the numerical
model, its results are compared with those from the experiment. So, to keep a practical aspect
to the developed model, its results are confronted with the analytical formulations of
Eurocode 3. The model allowed the analysis of the evolution of the stresses and the plasticity
in various zones of the connection. It confirmed the experimental observations concerning the
influence of the endplate stiffener on the mechanism of transfer of loads through its extremity.
A parametric study is done to analyze the influence of the position of the endplate stiffener
and the column stiffness on the global behavior of the connection.

In the third part, the influence of the bolt bending on the behavior of the T-stubs, which
represent the tension zone of the connection, is analyzed using a 3D finite elements model. As
for the model of the connections, the model developed for the T-stubs takes into account the
material and the geometrical non linearity. A parametrical study is done to estimate the effects
of parameters such as the dimension of the T-stub, the rigidity of the washer, the position of
the bolt and the thickness of the flange on the behavior of the T-stub and in particular the
bending of the bolt. A particular look is carried on the influence of the bending moment on
the behavior of the bolt, usually considered loaded only in tension.

Key words: Connection, Stiffener, Semi-rigidity, Non-linear analysis, Finite elements


modeling, T-stub model, Bolt, Interaction M/N.

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