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THÈSE
Amir BOULBAIR
pour obtenir le grade de :
Docteur de L’École Royale Militaire de Bruxelles
Et de l’Université de La Rochelle
Discipline : Mécanique
Mes remerciements les plus vifs, vont à mon Directeur de thèse monsieur Karim LIMAM,
Maître de conférences au Laboratoire des Sciences de l’Ingénieur pour l’Environnement
(LaSIE, Université de La Rochelle) pour son aide et sa disponibilité, ainsi que pour la confiance,
la patience et la compréhension qu’il a toujours manifestées.
Je tiens également à remercier mon encadrant monsieur Bart JANSSENS, Docteur à l’École
Royale Militaire de Bruxelles, pour sa disponibilité, ces précieux conseils dispensés et son
encouragement.
Tous mes remerciements et mon estime à tous les personnelles du comité d'agglomération CDA
de La Rochelle, du LaSIE et du laboratoire de mécanique de l'Ecole royale militaire de
Bruxelles.
i
À mon père Khelil BOULBAIR, ma mère Rachida BOUADJ, mon frère, ma sœur et tous mes
amis.
ii
Résumé
Résumé
L'une des principales sources de pollution dans les environnements intérieurs est la remise
en suspension de particules générée par la marche humaine. L’objectif de cette thèse est
d’étudier numériquement la remise en suspension générée par la rotation d’une chaussure
pendant la marche. La première partie de cette thèse présente une étude bibliographique des
connaissances de la pollution particulaire. Les différentes études numériques et expérimentales
sur la remise en suspension générée par la marche humaine sont recensées. Nous terminons la
première partie par une présentation des différents modèles théoriques pour modéliser
l’écoulement au-dessous d’un pied. Dans la deuxième partie nous exposons et nous analysons
les différents modèles de remise en suspension des particules provenant d’une surface. Dans la
troisième partie, l'écoulement d'air généré par la rotation d’une chaussure a été étudié
numériquement à l'aide du logiciel ANSYS CFX. La méthode des frontières immergées a été
utilisée pour incorporer la chaussure dans un domaine de calcul tridimensionnel. Une étude
préliminaire avec une plaque large a été réalisée afin de choisir les meilleurs paramètres pour
nos simulations (maillage, modèle de turbulence et test de convergence). Le modèle de
turbulence k-ω SST a été choisi pour simuler le champ d'écoulement d'air instationnaire autour
et sous la chaussure. Les effets de la vitesse et de type de marche, de taille de la chaussure et
du motif des rainures de la semelle (rainures transversales, rainures longitudinales et absence
de rainures) ont été étudiés. Les simulations numériques ont montré que pendant la rotation de
la chaussure l'air sous la chaussure est éjecté sous forme de jet de parois. Après que la chaussure
touche le sol, des tourbillons contrarotatifs se sont formés autour de la chaussure. Ces structures
translatent horizontalement et s’éloignent progressivement de la chaussure. Dans la dernière
partie, les fractions de particules remises en suspension ont été estimées à l'aide du modèle Rock
'n'Roll. En plus des paramètres étudiés dans la partie précédente, trois différentes combinaisons
particules-substrat (ATD-linoléum, PSL-linoléum et alumine-acier) ont été testées. Les
résultats du présent travail ont été comparés avec des travaux expérimentaux antérieurs, et un
bon accord a été trouvé. Les résultats montrent que pour les différents cas étudiés, la fraction
de remise en suspension varie sur six ordres de grandeur, de 10-5 à 10. Les fractions de remise
en suspension des particules augmentent avec la taille des particules et la vitesse de marche. Le
type de marche peut influencer la fraction remise en suspension de plusieurs ordres de grandeur.
De plus, la fraction de remise en suspension diminue en réduisant la taille de la chaussure.
iii
Résumé
Cependant, aucune influence significative des motifs des rainures des chaussures n'a été
observée.
iv
Abstract
Abstract
One of the main sources of pollution in indoor environments is the resuspension of particles
generated by human walking. The objective of this thesis is to study numerically the
resuspension generated by the rotation of a shoe. The first part of this thesis presents a literature
summary of the state of the art concerning particle pollution. The different numerical and
experimental studies on resuspension generated by human walking are listed. We conclude the
first part with a presentation of the different theoretical models to model the flow under a foot.
In the second part we present and analyze the different models of resuspension of particles from
a surface. In the third part, the airflow generated by the rotation of a shoe was studied
numerically using the ANSYS CFX software. The immersed solid method was used to
incorporate the shoe into a three-dimensional computational domain. A preliminary study with
a large plate was carried out in order to choose the best parameters for our simulations (mesh,
turbulence model and convergence test). The k-ω SST turbulence model was chosen to simulate
the unsteady airflow field around and under the shoe. The effects of walking speed, type of
walking, shoe size and shoe groove pattern (transverse grooves, longitudinal grooves and no
grooves) were studied. Numerical simulations showed that the air under the foot was ejected as
a wall jet. After the shoe touches the ground, counter-rotating vortices were formed around the
shoe. In the last part, the particle resuspension fraction was studied using the Rock 'n' Roll
model. In addition to the parameters studied in the previous section, three different particle-
substrate combinations (ATD-linoleum, PSL-linoleum and alumina-steel) were tested. The
particle resuspension results were compared with previous experimental work, and good
agreement was found. The results show that for the different cases studied, the resuspension
fraction varies over six orders of magnitude, from 10-5 to 10. The particle resuspension fractions
increase with the particle size and the walking speed. The type of walking can influence the
resuspension fraction by several orders of magnitude. In addition, the resuspension fraction
decreases with decreasing shoe size. However, no significant influence of shoe groove patterns
was observed.
v
Table des matières
1.4.2 Travaux portant sur l’études de l’écoulement dans le voisinage du pied ........... 27
2.1.2 Forces appliquées sur une particule déposée sur une surface ............................ 39
Figures
Figure 1-1: Illustration de trois définitions courantes du diamètre des particules. En général, le
diamètre de Martin est inférieur au diamètre de surface projeté, qui à son tour est inférieur au
Figure 1-4: Un schéma des différentes manières pour étudier la RmS. ................................... 20
Figure 1-5: Schéma du disque circulaire se déplaçant vers une plaque infinie stationnaire avec
Figure 1-7: Schéma des positions des profils des vitesses [53]. .............................................. 35
Figure 2-1: Contact entre une particule et une surface en présence d’un film liquide [59]. .... 42
Figure 2-2: Le contact entre deux solides élastiques à la fois en présence (rayon de contact 𝑎1)
et en absence (rayon de contact 𝑎0) d'efforts surfaciques. Le contact entre deux corps sphériques
de rayons 𝑅1 et 𝑅2 sous une charge normale de 𝑃0; δ est le déplacement élastique .............. 44
Figure 2-3: Schéma de force illustrant (a) une particule sphérique lisse et (b) une particule de
Figure 2-4: Schéma d'orientation des bosses de contact avec la direction du flux d'air. [75] .. 48
Figure 2-6: Schéma des « Turbulent Burst » dans la région proche de la paroi (Cleaver et Yates
Figure 2-7: Variation des forces agissant sur une particule en fonction de la taille des particules
pour le détachement des particules d'ATD avec une surface en linoléum et une vitesse de
entre ATD-linoléum comme prévu par les modèles lisses JKR et DMT, JKR avec rugosité de
surface (𝛥𝑐 = 0.774) et le modèle de particules bosselées (𝑁𝑏 = 10, 𝑅𝑏/𝑑𝑝 = 0.2). ...... 57
Figure 2-9: Variation de la vitesse de frottement critique en fonction de la taille des particules
pour le détachement entre ATD et linoléum comme prévu par le modèle de particules bosselées
Figure 2-10: Variation de la vitesse de frottement critique en fonction de la taille des particules
pour le détachement des particules d'ATD avec une surface en linoléum comme prévu par le
modèle JKR avec rugosité de surface avec 𝛥𝑐 = 0.6, 𝛥𝑐 = 0.774 et 𝛥𝑐 = 1.0. .................... 59
Figure 2-11: Variation de la fraction restante en fonction du temps pour les modèles de Cleaver
et Yates (1973) [82] et Braaten et al. (1990) [67] avec 𝑎𝑝 = 1 et 𝑢 ∗= 5 𝑚/𝑠. ..................... 61
Figure 2-13:(a) Interaction d'une molécule avec une surface rugueuse, (b) Interaction d'une
Figure 2-14 : Schématisation du contact entre une surface et des particules de différents
Figure 2-15: Schéma du mouvement d'une particule placée sur deux aspérités P et Q et exposée
Figure 2-16: La distribution des forces adhésives pour 5 tailles de particules selon Biasi et al.
(2001) [42]................................................................................................................................ 71
Figures
détachement des particules d'ATD avec une surface en linoléum comme prévu par le modèle
Figure 2-18: Variation de la fraction restante en fonction de la taille des particules pour le
détachement des particules d'ATD avec une surface en linoléum comme prévu par le modèle
Rock ’n’Roll pour quatre vitesses de frottement différentes avec t = 10-4 s ............................ 73
Figure 2-19: Variation de la fraction restante en fonction du temps pour le détachement des
particules d'ATD avec une surface en linoléum comme prévu par le modèle Rock ’n’Roll pour
Figure 2-20: Variation de la fraction restante en fonction du temps pour le détachement des
particules d'alumine avec une surface en acier comme prévu par le modèle Rock ’n’Roll pour
Figure 2-21: Variation de la fraction restante en fonction de la taille des particules pour quatre
types de particules diffèrent comme prévu par le modèle Rock ’n’Roll pour une vitesse de
chaussure. ................................................................................................................................. 81
Figure 3-3: Variation de la vitesse angulaire de la chaussure pour le cas de la marche normale.
.................................................................................................................................................. 82
Figure 3-4: Variation des vitesses de marche pour le premier type de marche. ...................... 83
Figure 3-5: Variation de la vitesse de marche dans le cas d'une marche avec impact. ............ 83
Figure 3-7: Géométrie du domaine et position de la plaque utilisée pour la validation, (a) vue
en fonction de la hauteur y (au bout de la plaque) pour les trois maillages étudiés. ................ 95
Figure 3-10: Variation des résidus normalisés en fonction du temps de la simulation pour les
Figure 3-13: Variation du temps de calcul en fonction du nombre de cœurs. ....................... 100
Figure 3-17: Champs de vitesse générés le long des sections longitudinale (a1-a3) et
Figure 3-18: Iso surface d’une vitesse égale à 1 m/s à différents instants dans le cas de la marche
Figure 3-19: Champs de vitesse de frottement sur le sol à quatre moments différents (référencés
Figure 3-20: Variation de la vitesse de frottement maximale sur le sol pour les quatre vitesses
Figure 3-21: Descriptions des semelles à rainures transversales (a), longitudinales (b) et sans
Figure 3-22: Champs de vitesse de frottement dans le sol pour les trois types de semelles, a)
semelle avec rainures transversales, b) semelle avec rainures longitudinales, c) semelle sans
Figure 3-23: Variation de la vitesse de frottement maximale sur le sol pour les trois types de
Figure 3-24: Champs de vitesse de frottement au niveau du sol pour les deux tailles de
chaussures à l’instant t=0.095 s dans le cas d’une marche normale, a) grande chaussure, b) petite
Figure 3-25: Variation de la vitesse de frottement maximale sur le sol pour les deux tailles de
Figure 4-2: Évolution du taux de RmS moyen en fonction du pas de temps (𝑢 ∗ = 3 m/s) a)
Figure 4-3: Evolution de 𝛥𝑡 ∗ en fonction de la vitesse de frottement pour les six différents
Figure 4-4: La variation des résidus normalisés de la concentration des particules le long de la
simulation dans le cas de la marche normale avec 𝑑𝑝= 0.323 μm et la combinaison ATD-
Figure 4-5: Variation du débit massique des particules remises en suspension en fonction du
temps pour trois vitesses de marche, a) Marche lente, b) Marche normale, c) Marche rapide.
................................................................................................................................................ 125
Figures
Figure 4-6: Variation du débit massique des particules remises en suspension en fonction du
Figure 4-7: Iso surface d’une concentration de particule égale à 10-5 kg/m3 pour une particule
rotation de la chaussure pour différents instants le long des sections longitudinales (a1-a4) et
Figure 4-9: Comparaison de la fraction de RmS avec Benabed et al. (2020) [11]. ............... 130
Figure 4-10: Fractions de RmS associées à des chaussures présentant divers motifs de rainures
Figure 4-11: Comparaison de la fraction de RmS entre trois différentes vitesses de marche avec
Figure 4-13: Fraction de RmS en fonction de la taille des particules dans le cas d’une marche
Figure 4-14: Comparaison de la fraction de RmS entre deux tailles de chaussures pour le cas
Tableaux
Tableau 1-1: Les normes et les objectifs sanitaires pour un certain nombre de polluants présents
Tableau 1-2: Les objectifs supplémentaires pour les PM2.5 ciblant l'exposition de la population
Tableau 1-3: Les normes de la moyennes annuelles et standard sur 24 heures existantes pour
Tableau 1-4: Quelques études clés sur la RmS de particules induite par la marche humaine [11].
.................................................................................................................................................. 24
Tableau 1-5: Les quatre principales études numériques sur la RmS de particules induites par la
Tableau 4-2: Comparaison de la fraction de RmS pour les PM avec Benabed et al. (2020). 131
Nomenclature
Nomenclature
𝐴 : la constante de Hamaker 𝑑𝑝 : le diamètre de la particule (m)
𝑎 : est la distance entre les aspérités (m) ̅̅̅𝑝 : le diamètre moyen (m)
𝑑
𝑎0𝐽𝐾𝑅 : est le rayon de contact en l'absence 𝑑𝑝+ : le diamètre non adimensionnel de la
de force externe selon le modèle JKR (m) particule
𝑎1𝐷𝑀𝑇 : le rayon de contact des particules 𝐸 : le module de Young
au moment de la séparation de la surface
selon le modèle DMT (m) 𝑒𝑟𝑓 : la fonction d'erreur de Gauss
Pour mieux comprendre la RmS des particules, plusieurs études ont été menées. Ces
travaux ont étudié l'influence de nombreux paramètres sur ce phénomène, notamment les
propriétés du revêtement de sol (la dureté [10], [11], la rugosité [12]), la charge de particules
en surface [9], [13], les facteurs environnementaux (humidité relative) [9], [14], [15] et les
1
Introduction
facteurs liés à l'humain, tels que le type de chaussures [16], [17], la vitesse de marche [9], [18],
[19] et les propriétés des particules (origine, densité...) [9], [20]. Malgré l’avantage qu’offre la
simulation numérique en mécanique des fluides (CFD) et surtout avec l'augmentation des
performances des ordinateurs, on recense peu de travaux numériques sur le phénomène de la
RmS. Ceci est dû à la complexité à la fois du phénomène de RmS lui-même, et de la marche
humaine [10]. Cette dernière rend difficile la modélisation de la marche humaine. Pour
surmonter cette difficulté, certains auteurs ont utilisé des solutions analytiques ou des
simulations numériques avec certaines hypothèses simplificatrices.
Dans le premier chapitre du manuscrit, nous présentons une synthèse bibliographique des
études dédiées à la RmS de particules générées par la marche humaine. Cet état de l’art montre
que bien qu’un certain nombre de travaux aient été réalisé sur le sujet, très peu proposent une
approche numérique. En plus, il existe peu de résultats sur la RmS des particules inférieures à
1 µm. Nous avons également montré au cours de ce chapitre la difficulté de comparer les
résultats de la littérature en ce qui concerne la quantification de la RmS. En effet, un écart
important est constaté entre les différents travaux, qui devient encore plus important lorsqu’il
s’agit de confronter les résultats numériques aux résultats expérimentaux.
Dans le deuxième chapitre, nous présentons les différentes forces agissantes sur une
particule donnée et les principaux modèles de RmS de cette même particule
(poussière polydispersée de forme irrégulière). Un examen détaillé des trois familles de
modèles de RmS sera réalisé en commençant par les modèles classiques basés sur une vitesse
de frottement critique, ensuite ceux basés sur un bilan de force et finalement les derniers liés à
un bilan d’énergie.
2
Introduction
Dans le troisième chapitre, nous présentons une analyse des résultats de la modélisation de
l’écoulement généré par un pas humain. Nous présentons tout d’abord les résultats des mesures
des vitesses de marche, réalisées grâce à une caméra rapide. Ces données ont été utilisées
comme paramètres d’entrée pour les simulations numériques. Ensuite, nous rappelons les
approches LES, URANS et la méthode du solide immergé que nous avons utilisées dans notre
étude. Dans la troisième partie du chapitre, nous exposons une étude préliminaire sur une plaque
large réalisée pour valider les paramètres des simulations (maillage, choix du modèle de
turbulence et les méthodes de résolution numériques) et également améliorer les performances
en termes de coûts de calcul. Dans l’avant-dernière partie de ce chapitre, nous présentons les
résultats de simulations monophasiques dans le cas d’une chaussure et l’influence des
paramètres comme la vitesse de marche, le motif des rainures de la semelle et la taille de la
chaussure sur l’écoulement. Nous finissons par une conclusion.
Nous finissons ce manuscrit de thèse par une conclusion générale où nous revenons sur
notre problématique initiale, notre démarche et nos résultats. Enfin, nous proposons quelques
perspectives possibles que ce travail de recherche laisse envisager.
3
Chapitre 1 : Etude bibliographique
1 Etude bibliographique
Dans ce chapitre, il sera question tout d’abord de faire un rappel des principales définitions,
des phénomènes liés à l’aérosol et des résultats relevés dans la bibliographie permettant de
poser les bases de notre travail.
5
Chapitre 1 : Etude bibliographique
- Poussière (Dust) : solides formés par des processus de désintégration tels que le
concassage, le broyage, le dynamitage et le forage. Les particules sont de petites
répliques du matériau parent, et la taille des particules peut aller de submicroscopique à
microscopique.
- Fumées (Fumes) : solides produits par des réactions physico-chimiques telles que la
combustion, la sublimation ou la distillation. Les fumées typiques sont les fumées
métallurgiques de PbO, Fe2O3 ou ZnO. Les particules constituant les fumées sont assez
petites, de tailles inférieures à 1 µm. L’une des catégories les plus répandues sont les
fumées d’origine organique qui proviennent généralement du charbon, du pétrole, du
bois ou d'autres combustibles carbonés.
- Brume et brouillard (Mists and fog) : aérosols produits par la pulvérisation d'un liquide
ou la condensation d'une vapeur. Il s’agit de gouttelettes de liquide de forme sphérique.
Elles sont suffisamment petites pour sembler flotter dans des courants d'air de faible
vitesse. Lorsque ces gouttelettes coalescent pour former de plus grosses gouttes d'environ
100 µm, elles peuvent alors apparaître comme de la pluie.
- Brume de poussière (Haze) : particules avec un peu de vapeur d'eau incorporée en elles
ou autour d'elles, telles qu'observées dans l'atmosphère.
- Le Smog (Smog) : combinaison de fumée et de brouillard, contenant généralement des
produits de réactions photochimiques combinés à de la vapeur d'eau pour produire un
aérosol irritant. La taille des particules de smog est généralement inférieure à 1 µm de
diamètre.
Ces définitions sont issues de l'usage populaire, il n'est donc pas étonnant qu'elles se
chevauchent. Ce qu'une personne peut appeler smog, une autre peut l'appeler brume. C'est
pourquoi nous devrions généralement utiliser la définition plus précise de l'aérosol, puis
compléter les détails sur une base plus qualitative.
6
Chapitre 1 : Etude bibliographique
Comme un aérosol est un ensemble de particules, il est souvent souhaitable d'indiquer si les
particules sont toutes semblables ou dissemblables. Il existe donc plusieurs autres descriptions
des aérosols qui doivent également être prises en compte.
- Aérosol monodispersé : toutes les particules ont exactement la même taille. Cette
condition est extrêmement rare dans la nature. Généralement, pour produire un aérosol
de ce type, il faut des appareils spécifiques rencontrés uniquement dans les laboratoires
de recherche.
- Aérosol polydispersé : c’est un aérosol qui contient des particules de plusieurs tailles.
- Aérosol homogène : un aérosol dans lequel toutes les particules sont chimiquement
identiques (similitude chimique). Contrairement à l’aérosol inhomogène où les
différentes particules ont des compositions chimiques différentes.
• Particules isométriques : sont celles pour lesquelles les trois dimensions sont à peu
près les mêmes. Les particules sphériques, polyédriques régulières ou celles qui se
rapprochent de ces formes appartiennent à cette classe. La plupart des connaissances
concernant le comportement des aérosols se rapportent principalement aux particules
isométriques.
• Plaquettes : des particules qui ont deux longues dimensions et une petite troisième
dimension par exemple les feuilles ou les fragments de feuilles, les écailles et les disques
7
Chapitre 1 : Etude bibliographique
appartiennent à cette classe. Dans la littérature il existe très peu d’informations sur le
comportement des plaquettes dans l'air, et il faut faire preuve de prudence lorsqu'on
applique aux plaquettes les connaissances tirées de l'étude des particules isométriques.
• Fibres : des particules ayant une grande longueur dans une dimension par rapport aux
deux autres dimensions. Par exemples les aiguilles, les fils ou les fibres minérales
comme l'amiante. Les préoccupations récentes concernant le danger sur la santé que
représente l'inhalation de fibres d'amiante ont incité à étudier les propriétés des fibres
dans l'air.
Les particules formées en tordant ou en broyant des particules plus grandes sont rarement
sphériques.
1.2.1.2 Taille
On suppose généralement qu'une particule est sphérique ou presque sphérique. Dans ce
cas, le rayon ou le diamètre de la particule peut être utilisé pour décrire sa taille. Il existe un
certain nombre de façons de définir ce diamètre qui reflètent les propriétés des particules autres
que la taille physique. Les deux définitions courantes de la taille des particules liées à l’images
projetées sont :
- Le diamètre de Feret : la distance maximale d'un bord à l'autre de chaque particule [22].
- Le diamètre de Martin : la longueur de la ligne qui sépare chaque particule en deux
parties égales [22].
Comme ces mesures peuvent varier en fonction de l'orientation de la particule, elles ne sont
valables que si elles sont moyennées sur un certain nombre de particules et si toutes les mesures
sont effectuées parallèlement les unes aux autres.
Ce problème de mesure peut être simplifié en utilisant le diamètre de la surface projetée au lieu
du diamètre de Feret ou de Martin. Celui-ci est défini comme le diamètre d'un cercle ayant la
même surface projetée que la particule en question. La Figure 1-1 illustre ces trois définitions.
En général, le diamètre de Feret sera plus grand que le diamètre de la surface projetée, qui sera
plus grand que le diamètre de Martin.
8
Chapitre 1 : Etude bibliographique
Figure 1-1: Illustration de trois définitions courantes du diamètre des particules. En général,
le diamètre de Martin est inférieur au diamètre de surface projeté, qui à son tour est inférieur
au diamètre de Feret [22].
Parfois, un diamètre est défini en termes de vitesse de sédimentation des particules. Toutes les
particules ayant une vitesse de sédimentation similaire sont considérées comme ayant la même
taille, indépendamment de leur taille, composition ou forme réelles. Les deux définitions les
plus courantes sont les suivantes :
Diamètre aérodynamique : Diamètre d'une sphère de densité unitaire (densité = 1 g/cm3) ayant
les mêmes propriétés aérodynamiques que la particule en question. Cela signifie que des
particules de n'importe quelle forme ou densité auront le même diamètre aérodynamique si leur
vitesse de sédimentation est la même.
Diamètre de Stokes : Diamètre d'une sphère de même densité que la particule en question
ayant la même vitesse de sédimentation que cette particule.
Les diamètres de particules qui présentent un intérêt en physique des aérosols couvrent une
gamme d'environ quatre ordres de grandeur, allant de 0.01 µm à environ 100 µm. La limite
inférieure correspond approximativement au point où s'opère la transition de la molécule à la
particule. Théoriquement, les particules beaucoup plus grandes que 100 µm ne restent pas en
suspension dans l'air pendant une durée suffisante pour être d'un grand intérêt pour la science
des aérosols.
Les particules d'un diamètre bien supérieur à 5 à 10 µm sont généralement éliminées par le
système respiratoire supérieur, ainsi, 5 à 10 µm est souvent considéré comme le diamètre
9
Chapitre 1 : Etude bibliographique
supérieur des aérosols d'intérêt physiologique [23]. Les particules de diamètre inférieur à 5 µm
sont les plus dangereuses car elles peuvent pénétrer profondément dans les espaces alvéolaires
du poumon.
Il a été démontré que dans les environnements intérieurs, la majeure partie de la masse des
particules (82 %) est attribuable aux particules de 0.1 à 0.5 µm, tandis que la plupart des
particules en nombre (73 %) sont des particules ultrafines [6].
1.2.1.3 Structure
Les particules d'aérosol peuvent apparaître seules ou peuvent être formées en chaînes de
sphères ou de cubes. On les appelle agglomérats. Les agglomérats sont généralement formés
dans le cas où le milieu hautement chargé de petites particules comme celles que l'on trouve
dans les fumées denses ou les vapeurs métalliques.
Les particules peuvent également apparaître sous forme de gouttes creuses remplies de gaz ou
de particules creuses remplies de particules comme les cendres volantes. Ainsi, la densité de
particules peut être significativement différente de la densité du matériau parent.
10
Chapitre 1 : Etude bibliographique
∑ 𝑁𝑝𝑖 𝑑𝑝
̅̅̅ 𝑖
𝑑 𝑝 = (1 − 1)
∑ 𝑁𝑝𝑖
Le diamètre médian des particules peut être déterminé en énumérant tous les diamètres dans
l'ordre du plus petit au plus grand, puis en trouvant le diamètre des particules qui divise la liste
en deux moitiés égales.
11
Chapitre 1 : Etude bibliographique
Les concentrations de particules polluantes dans les ambiances habitacles sont soumises à des
normes définies selon les régions.
L'Union européenne a élaboré un vaste corpus législatif qui établit des normes et des objectifs
sanitaires pour un certain nombre de polluants présents dans l'air (voir Tableau 1-1)
Tableau 1-1: Les normes et les objectifs sanitaires pour un certain nombre de polluants
présents dans l'air [27].
Période Dépassements
Polluant Concentration de Nature juridique autorisés
moyenne chaque année
Valeur cible à atteindre à partir
PM2.5 25 µg/m3 1 an n/a
du 1.1.2010
12
Chapitre 1 : Etude bibliographique
La directive 2008/50/CE a introduit des objectifs supplémentaires pour les PM2.5 ciblant
l'exposition de la population aux particules fines (voir Tableau 1-2).
Tableau 1-2: Les objectifs supplémentaires pour les PM2.5 ciblant l'exposition de la
population aux particules fines.
Dépassements
Période de
Polluant Concentration Nature juridique autorisés chaque
moyenne
année
PM2.5 Juridiquement
Basé sur une
Obligation de contraignant en 2015
20 µg/m3 moyenne de 3 n/a
concentration de (années 2013, 2014,
ans
l'exposition 2015)
µg/m3 en 2010
Les particules plus grosses que PM10 ne sont plus soumises aux normes de qualité de l'air aux
États-Unis.
En 2012 le conseil scientifique USA a adopté une norme moyenne annuelle pour les PM2.5 et
les normes moyennes annuelles et standard sur 24 heures existantes pour les PM10 depuis 2002.
Le Tableau 1-3 résume les principaux seuils.
Tableau 1-3: Les normes de la moyennes annuelles et standard sur 24 heures existantes pour
les PM2.5 et PM10.
PM2.5 PM10
13
Chapitre 1 : Etude bibliographique
1.3.1 Coagulation
La coagulation est un phénomène naturel d’adhésion ou de fusion de particules entre elles.
Elle implique la formation d'assemblages de particules réunies par collisions, maintenues en
contact par des forces intermoléculaires comme les forces de van der Waals. Par conséquent,
cela conduit à une diminution du nombre de particules d'aérosol et à une modification du spectre
granulométrique dans le sens d'augmentation de nombre des grosses particules. La coagulation
devient importante lorsque le nombre de particules est élevé, elle est négligeable pour des
concentrations de particules inférieure à 104 particules/cm3 [28]. Ce phénomène est plus
apparent dans le cas des aérosols polydispersés et moins intense pour les aérosols homogènes.
1.3.2 Dépôt
Lorsqu'une particule d'aérosol s'approche de la surface d'un solide ou d'un liquide, il se
produit une interaction directe de force moléculaire qui peut entraîner le dépôt de la particule
sur la surface même si les forces d'inertie sont négligeables [29].
14
Chapitre 1 : Etude bibliographique
Le dépôt peut se produire sur une surface immergée dans l’aérosol, c'est-à-dire de dimensions
macroscopiques par rapport à la particule, ou des solides peuvent se déposer par gravité pour
former un sédiment au fond du récipient contenant le mélange. D'un point de vue mécanisme,
le dépôt sur une surface macroscopique peut être considéré comme un cas limite de coagulation
particule-particule dans lequel l'une des particules a une dimension infinie.
Flux massique surfacique 𝑱𝑹𝑺 (kg.m-2 s-1) : ce paramètre correspond au débit de particules
remises en suspension depuis une surface, il permet une caractérisation directe du phénomène.
𝑚𝑅
𝐽𝑅𝑆 = (1 − 2)
𝐴𝑆 𝑡𝑅𝑆
𝑚𝑅 , est la masse RmS (kg), 𝑡𝑅𝑆 , le temps de RmS (s) et 𝐴𝑆 , la surface de RmS (m2). Ce terme
n’est pas pratique dans le domaine de la RmS par la marche humaine étant donné que l’être
humain est une source mobile.
Facteur de RmS 𝑭𝑹𝒎𝒔 (m-1) : ce paramètre est défini comme le rapport de la concentration
volumique d’une particule et sa concentration surfacique.
𝐶𝑖𝑛,𝑖
𝐹𝑅𝑚𝑆 = (1 − 3)
𝐿𝑖
15
Chapitre 1 : Etude bibliographique
La fraction RmS 𝒓𝑹𝑺 (-) : ce coefficient adimensionnel a été introduit par Karlsson et all [32],
qui est définit comme la fraction de particules émises par la surface d’émission (surface
couverte par le pas par exemple). Elle est donnée par la formule suivante :
𝑚𝑅
𝑟𝑅𝑆 = (1 − 4)
𝑚0
Taux de RmS 𝑲𝒓𝒔 (s-1) : c’est la fraction de particules RmS par unité de temps. Cet indicateur
est plus réaliste que le facteur de RmS.
𝑚𝑅
𝐾𝑅𝑆 = (1 − 5)
𝑚0 𝑡𝑅𝑆
Le taux de RmS a été utilisé dans plusieurs travaux [8], [18], [19]. Ce coefficient prend en
compte l’aspect dynamique de la RmS et il est plus adapté aux études de la qualité de l’air cité
le [33].
avec 𝑣𝑣𝑜𝑙 le volume (m3), 𝐶𝑖𝑛,𝑖 la concentration de particules à l'intérieur du volume (µg/m3, ou
particules/m3), 𝐶𝑜𝑢𝑡,𝑖 la concentration de particules à l'extérieur de l'enceinte d'essai (µg/m3 ou
particules/m3), et 𝑟𝑅𝑆,𝑖 la fraction de RmS (-), 𝐴𝑠 , la surface à partir de laquelle les particules
16
Chapitre 1 : Etude bibliographique
sont remises en suspension après l'impact du pas (m2). Cette surface dépend de nombreux
paramètres tels que le style de marche, l'intensité du pas et les caractéristiques de la surface de
la semelle de la chaussure. Cependant, cette surface n'est pas facile à déterminer, elle est
généralement prise égale à la surface de la semelle de la chaussure.
𝐴𝑟 représente la surface de RmS lors d'un seul pas temps (m2), elle est égale à 𝑛𝑝𝑎𝑠 × 𝐴𝑠 avec
𝑛𝑝𝑎𝑠 le nombre de pas par pas de temps 𝛥𝑡. 𝐿𝑖 , la charge du sol (µg/m2 ou particules/m2), 𝑎𝑟 le
taux d’échange de l'air (h-1), 𝑓𝑝é𝑛 le facteur de pénétration du volume, 𝑆𝑖 le taux d'émission de
la source intérieure (vêtements du participant par exemple) (µg/h ou particules/h). 𝐺𝑖 la
contribution du participant (µg/h ou particules/h) 𝛽𝑖 , le coefficient de dépôt (h-1), et 𝑓𝑠 la
fréquence de marche (pas/h).
Le terme 𝑎𝑟 𝑝𝑣𝑣𝑜𝑙 𝐶𝑜𝑢𝑡,𝑖 (𝑡) représente la quantité des particules de la gamme de taille spécifique
𝑖 infiltrées depuis l'extérieur du volume.
En supposant une distribution homogène des particules sur la surface du sol, pour une
particule de taille 𝑖. Les variations des concentrations sur le sol peuvent être données par les
équations (1-8) [18] :
𝑑𝐿𝑖 (𝑡)
𝐴𝑟 = −𝑟𝑅𝑆,𝑖 𝑓𝑠 𝐴𝑠 𝐿𝑖 (𝑡) + 𝛽𝑖 𝑣𝑣𝑜𝑙 𝐶𝑖𝑛,𝑖 + 𝐺𝑖 (𝑡) (1 − 8)
𝑑𝑡
Le terme 𝑟𝑅𝑆,𝑖 𝑓𝑠 𝐴𝑠 𝐿𝑖 (𝑡) dans les équations (1-7) et (1-8) représente le taux de RmS en masse
ou en nombre pour des particules de taille 𝑖 à l’instant 𝑡 (µg/h ou particules/h).
17
Chapitre 1 : Etude bibliographique
Il existe deux approches différentes pour étudier la RmS générée par la marche humaine,
soit par une approche à petite échelle (un seul pas) ou par une approche grande échelle
(approche globale).
18
Chapitre 1 : Etude bibliographique
Etudes à grande échelle : Dans cette approche, le taux ou la fraction de RmS sont calculés en
utilisant les concentrations de particules mesurées à l’intérieur d’une chambre ou une maison
de dimensions réelles en utilisant l’équation du bilan massique (équation 1-7). Les
concentrations sont mesurées après une activité de la marche d’une ou de plusieurs personnes.
Cette approche présente l’avantage d’être facile à mettre en œuvre, en plus dans cette méthode
de façon plus réaliste la marche humaine et les conditions expérimentales, car on utilise un
expérimentateur humain. Cependant, l’inconvénient de la difficulté de contrôler tous les
paramètres qui influencent la RmS.
19
Chapitre 1 : Etude bibliographique
Thatcher et al. (1995) [8] sont les premiers qui se sont intéressés à la RmS générée par la marche
humaine. Les auteurs ont mesuré les concentrations d'aérosols et la distribution de la taille des
particules à l'intérieur et à l'extérieur d’une résidence de deux étages en Californie pendant l'été.
En testant plusieurs conditions différentes, ils ont montré que la RmS impactait
significativement la concentration de particules à l'intérieur. Le simple fait d'entrer dans une
pièce peut augmenter la concentration de particules de certaines tailles de 100%. Ils ont trouvé
que pour une activité légère avec quatre personnes dans la résidence, le taux de RmS varie entre
1.8 × 10-5 et 3.8 × 10-4 h-1 pour les particules micrométriques. Ferro et al. (2004) [7] sont les
premiers qui ont appliqué le modèle de bilan de masse afin d'estimer l'intensité des sources pour
une variété d'activités humaines. Ils ont confirmé l'importance d'inclure la RmS de la poussière
20
Chapitre 1 : Etude bibliographique
domestique provenant des activités humaines lors de l'étude de l'exposition humaine aux PM.
Leurs résultats démontrent que, bien que la plupart de la masse RmS ait un diamètre supérieur
à 5 µm, la RmS des PM2.5 et PM5 par les activités humaines est importante.
Gomes et al. (2007) [34] ont étudié l’influence des vibrations et de l’écoulement d’air
(perturbations aérodynamiques) généré par la marche humaine sur la RmS dans une enceinte
instrumentée. Ils ont mis en évidence que l’effet des vibrations sur la RmS des particules est
négligeable par rapport à l’effet des perturbation aérodynamiques. Rosati et al. (2008) [14] et
You et al. (2015) [15] ont montré que l'humidité relative (HR) joue un rôle important dans la
RmS et qu’une humidité relative élevée augmentait la RmS. Qian et Ferro (2008) [18] ont
réalisé cinquante-quatre expériences individuelles dans une chambre à échelle réelle. Leur
étude a permis d'estimer les taux de RmS des particules d’ATD de tailles allant de 0.8 à 10 µm.
Ils ont constaté que le taux de RmS variait de 10-5 à 10-2 h-1 pour les particules d’ATD testées
dans diverses conditions environnementales (type de surface moquettes et vinyle, …), les
particules les plus grosses étant associées à des taux de RmS plus élevés. Ils ont montré que la
variabilité de la marche d'une personne à l'autre, qui peut être attribuée au rythme de marche,
au style de marche et au type de chaussures, est un facteur important. D'après leurs observations,
la marche rapide a remis en suspension plus de particules que la marche moins active dans les
mêmes conditions expérimentales.
Serfozo et al. (2014) [13] ont observé que les différents schémas de marche ou la vitesse de
marche n’ont aucun impact sur le taux de RmS. En revanche, la concentration massique
mesurée à l'intérieur de la pièce a augmenté lorsque la charge de poussière sur la surface était
plus élevée, bien que le taux de RmS estimé soit indépendant de la charge de poussière
initialement déposée.
You et al. (2015) [15] ont étudié l’influence de la fréquence de marche sur du taux de RmS.
Leurs résultats montrent que ce dernier est plus faible dans le cas de la moquette que dans le
cas du vinyle. En plus, le taux de RmS sous HR de 42 % était significativement plus élevé que
les taux sous un taux d’HR de 63 % et de 82 %.
Lai et al. (2017) [17] ont étudié expérimentalement l’influence des différents types de
chaussures et de motifs de rainures de la semelle sur la RmS. Ils ont choisi deux types de
chaussures courantes (talon haut et baskets) ainsi que trois modèles de semelles (sans rainures,
avec rainures transversales ou longitudinales. Ils ont observé que l'orientation du motif de la
21
Chapitre 1 : Etude bibliographique
rainure n'a pas d'effet statistique pour la moquette et le carrelage. Néanmoins, la RmS par les
chaussures à talons hauts sur la moquette s'est avérée 4 à 7 fois plus élevée que sur le carrelage
pour des particules allant de 3.5 à 10 µm.
Benabed et al. (2019) [10] ont testé expérimentalement la RmS de particules générées pour
différents revêtements de sol standards de bâtiments, permettant ainsi une classification aisée
des types de revêtement au regard de leur impact sur leur émission de particules après un pas.
Dans leur étude ils ont montré l'importance de prendre en considération la dureté du revêtement
de sol pour étudier la RmS des particules. De plus, leur travail a montré que l'influence de la
rugosité de surface est relativement faible.
L’une des plus récentes études expérimentales est celle de Benabed et al. (2020) [11]. Ces
derniers ont étudié la RmS de particules générées par la marche humaine dans une chambre
expérimentale à échelle réelle. Ils ont mené des travaux clés permettant d’étudier le phénomène
en mettant en avant certains coefficients capables de quantifier la RmS, les revêtements du sol
et la gamme de taille étudiée (voir Tableau 1-4). Dans leur étude ils ont surveillé les
concentrations en masse de PM10, PM2.5 et PM1 et les concentrations en nombre de particules
de tailles allant de 0.01 μm à 1 μm à l'aide d'un compteur Grimm MiniWRAS. Deux types de
revêtements de sol ont été testés : le linoléum et le bois dur. Les auteurs ont montré dans un
premier temps que seul un mélange avec un ventilateur plafonnier sans apport d'air permettait
d'atteindre une condition d’homogénéité de la concentration de particules. Ensuite, en utilisant
le modèle basé à la fois sur les bilans massiques et sur le dénombrement particulaire, ils ont
estimé les taux d'émission et les fractions de RmS pour différentes tailles de particules. Leur
travail a permis de montrer les six points suivants :
22
Chapitre 1 : Etude bibliographique
- Pour toutes les tailles de particules, les fractions de RmS du bois dur étaient plus
importantes que celles du linoléum.
- Aucune RmS n'a été enregistrée pour les particules inférieures à 0.027 μm avec le
linoléum.
- Il a été mis en évidence que l'utilisation de la concentration basée sur la masse sous-
estime la proportion réelle d'émission des particules de 0.01–0.1 μm du total des
particules remises en suspension.
23
Chapitre 1 : Etude bibliographique
Tableau 1-4: Quelques études clés sur la RmS de particules induite par la marche humaine
[11].
Etude Surface Gamme Quantification de la Coefficient de RmS
de taille RmS des particules
Le Tableau 1-5 énumère les quatre principales études numériques sur la RmS de particules
induites par la marche humaine, leur modèle de RmS et certains paramètres d'entrée. La
première étude numérique celle Zhang et al. (2008) [16] a étudié la RmS, le dépôt et la
dispersion des particules des sols dus à la marche humaine. Les auteurs ont modélisé les
mouvements de marche du pied, vers le bas et vers le haut, en utilisant une combinaison de
deux disques circulaires (un pour l'orteil et un pour le talon). Ils ont développé un modèle pour
24
Chapitre 1 : Etude bibliographique
le détachement et la RmS des particules, basé sur la force d'adhésion des particules à la paroi et
sur les forces de traînée et de soulèvement hydrodynamiques. Les auteurs ont supposé que
l`écoulement d`air était laminaire dans la région entre la chaussure et le sol. Leurs résultats
montrent que des rainures moins profondes, une rugosité de surface plus élevée, une taille de
chaussure plus grande et une vitesse de marche plus élevée (montée et descente) augmentent
les concentrations de particules remises en suspension. Oberoi et al. (2010) [35] ont réalisé deux
études sur la RmS générée par la marche humaine en utilisant la méthode de simulation des
grandes échelles (LES). Dans une première étude, ils ont réalisé des simulations de piétinements
isolés dans une petite chambre pour déterminer l'effet de la force d'adhésion sur la RmS des
particules. Ensuite, leur étude a été étendue à la simulation des expériences d’une chambre de
taille réelle. Leurs simulations sont effectuées pendant plusieurs minutes pour étudier la RmS
et le transport des particules RmS en raison du déplacement du mannequin et des effets
gravitationnels. Ils ont remarqué qu’à la fin du mouvement humain, la masse des particules
remises en suspension (2.7 µm et 7.7 µm) dans le cas de la simulation avec rotation du pied est
deux fois supérieure à celle du mouvement sans rotation, tandis que la masse RmS des petites
particules est légèrement supérieure à celle des grandes particules. Les taux de RmS obtenus se
situent dans les mêmes fourchettes de valeurs en comparaison avec les taux de RmS maximaux
et moyens mesurés par Gomes et al. (2007) [34]. En suite une deuxième étude réalisée par Choi
et al. (2012) [37]. Le mouvement du pied a été modélisé à l’aide de la méthode de frontières
immergées (Choi et al. (2007) [38], Choi et Edwards (2008) [39], Oberoi et al. (2010) [35] ;
Choi et Edwards (2012) [40]) en tenant compte du transport de particules, de leur RmS ainsi
que de leur dépôt. La marche a été simplifiée par un cycle de descente des orteils et de montée
des talons avec une vitesse angulaire constante. La surface est supposée comme une fine couche
de tapis, qui est modélisée comme un milieu poreux. Le modèle de RmS « Rock 'n’Roll » de
Reeks et de ses collègues (Reeks et al. (1988) [41]; Biasi et al. (2001) [42] ; Reeks et Hall
(2001) [21]) (détaillé dans le chapitre 2) a été implémenté. Ils ont réalisé des simulations
transitoires avec divers facteurs environnementaux tels que différentes conditions de sol, vitesse
de marche et tailles de particules. Ils ont obtenu plusieurs résultats intéressants :
- Lors d'un mouvement d'abaissement de l'orteil, aucune RmS significative des particules
n'a été observée.
- Lorsque le pied entre complètement en contact avec la couche de tapis, le dépôt sous la
surface du pied est capturé tandis qu'une empreinte est clairement visible après que le
25
Chapitre 1 : Etude bibliographique
La dernière étude numérique date de 2014 réalisée par Goldasteh et al. (2014). Dans leur étude
ils ont utilisé une approche RANS avec le modèle de turbulence RNG K-epsilon pour simuler
le champ d'écoulement de l'air autour et sous la chaussure pendant la marche. Pour modéliser
la RmS, ils ont intégré le modèle de Goldasteh et al. [20], [43] (détaillé dans le chapitre 2) dans
Fluent par le biais d'une UDF (User Defined Function) [44]. Ils ont effectué le suivi des
particules remises en suspension par une approche lagrangienne. En plus de l’étude numérique,
ils ont étudié expérimentalement la RmS de particules due à la marche humaine. Les auteurs
ont conçu un dispositif mécanique pour imiter le pas humain pendant l'activité de marche. Dans
la partie numérique, Leurs résultats numériques montrent un bon accord avec les données
expérimentales de la chaussure mécanique utilisée, ceci concerne les catégories de taille (5-7.5
µm et 7.5-10 µm).
26
Chapitre 1 : Etude bibliographique
Tableau 1-5: Les quatre principales études numériques sur la RmS de particules induites par
la marche humaine.
Taille de
Combination Particule-
Etude particule Vitesse du pas Modèle de RmS
surface
(µm)
1, 2, 3, 4, La vitesse de descente de • Dioxyde de silicium - Détachement par roulement
dioxyde de silicium
5, 7, 10, l'orteil : 𝑉𝑓 = 0.5 m/s. de la particule (la particule
• Oxyde d'aluminium - oxyde
20 La vitesse de descente du d'aluminium est considérée comme
• Carreau de vinyle - carreau détachée lorsque le moment
talon : 𝑉𝑓 = 0.1 m/s.
de vinyle
La vitesse initiale • Dioxyde de silicium - tuile de la force externe dépasse
[16] de vinyle
d'élévation de la pointe du le moment de résistance dû
• Oxyde d'aluminium - tuile
pied : 𝑉𝑓 = 0.065 m/s. de vinyle à la force d'adhérence).
La vitesse initiale de
montée du talon : 𝑉𝑓 =
0.033 m/s.
2.7, 7.7 Cas 1 : Humain marchant Moquette (coefficient de Bilan des forces (forces de
et piétinant. force d'adhérence 𝐴𝑎 allant traînée et d'adhésion)
Cas 2 : Humain marchant, -12 -4
de 3.8×10 à 6×10
[35]
piétinant et tournant. J·m/kg)
(la vitesse du pied n'est pas
spécifiée).
5, 10, 20 Vitesse de rotation Les auteurs ont utilisé de la Rock ’n’Roll
constante 21°/s, 28°/s, et moquette comme revêtement
[37] 35 °/s. de sol avec une énergie de
surface correspondant à la
combinaison Alumine-acier.
5-7.5, Vitesse de rotation ATD-vinyl Modèle Monte Carlo
[45]
7.5-10 constante 0.5 pas/s.
27
Chapitre 1 : Etude bibliographique
28
Chapitre 1 : Etude bibliographique
Benabed et al. (2020) [50] ont montré grâce à leurs mesure HW que suite à l'impact du
simulateur mécanique, le flux d'air généré se déplace le long du sol avec une vitesse qui décroit
loin du simulateur. Ils ont trouvé que le profil de vitesse dans le sens de l’écoulement devant le
simulateur est similaire à un profil de jet de paroi entièrement développé.
SAJADI et al. (2013) [51] ont réalisé une étude numérique et expérimentale sur l’écoulement
de l’air généré par la chute libre d’un disque et le détachement des particules résultant. Ils ont
constaté que lorsque le disque tombe, un vortex en forme d’anneau axisymétrique se développe
à l'extrémité du disque. Ce vortex disparaît une fois que le disque touche le sol. Les auteurs ont
confirmé les constations de Kubota et al. (2009) [48] sur le fait que le vortex n'a aucun effet sur
le processus de détachement des particules et que cette structure joue un rôle important sur la
dispersion des particules déjà détachées.
Zhang et al. (2008) [16] ont simplifié le mouvement de la marche par un disque circulaire de
rayon 𝑅 se déplaçant vers une plaque stationnaire (sol) avec une vitesse 𝑉𝑓 (voir Figure 1-5).
En supposant que l’écoulement au-dessous du disque est axisymétrique, incompressible et
laminaire, en plus que l’écoulement au bord du disque comme un jet de paroi, l’intégration de
l’équation de continuité a abouti à la solution suivante :
La variation de la vitesse de l’écoulement au-dessous du disque :
3𝑟𝑉𝑓 (𝑧ℎ − 𝑧 2 )
𝑢𝑟 = (1 − 9)
ℎ3
La variation de la vitesse de l’écoulement la région extérieure autour du disque
Les équations (1-9) et (1-10) montrent que la vitesse de l'air augmente avec la distance r à
l'intérieur de la projection des disques et diminue ensuite avec r dans la région extérieure ; ainsi,
29
Chapitre 1 : Etude bibliographique
les particules situées dans une certaine gamme de distances par rapport au centre des disques
sont détachées.
Figure 1-5: Schéma du disque circulaire se déplaçant vers une plaque infinie stationnaire
avec la vitesse 𝑉𝑓 . [16]
Spurk et Mayes (1997) [52]: ont adopté une approche plus réaliste celle de la fermeture de deux
plans inclinés de longueur 𝐿 et qui se ferment avec une vitesse angulaire constante ω (Figure
1-6). L’auteur a supposé que le fluide est incompressible et que les deux plans ont des largeurs
infinies (la direction transversale), la résolution de l’équation de continuité a abouti à la solution
suivante :
𝜋 𝜋
𝑢𝑟 (𝑟, 𝜃) = 𝜔𝑟𝑐𝑜𝑠 ( 𝜃)
{ 4𝛼 2𝛼 (1 − 11)
𝜋
𝑢𝜃 (𝑟, 𝜃) = −𝜔𝑟𝑠𝑖𝑛 ( 𝜃)
2𝛼
Mana (2014) [53] : a adopté la même approche de Spurk et Mayes (1997) [52] de la fermeture
du dièdre mais en découpant le domaine au-dessous de la plaque en 2 parties (Figure 1-6). Une
première partie proche des parois (sol et plaque) où le fluide est traité comme un fluide
visqueux, donc une solution de la couche limite. Une deuxième partie loin des parois où le
fluide est traité comme un fluide parfait. Le raccordement entre les deux solutions est fait à
l’aide du principe de van Dyke. La solution de l’écoulement dans les deux parties est expliquée
ci-dessous.
30
Chapitre 1 : Etude bibliographique
Pour trouver la solution dans la zone où le fluide est supposé parfait, les auteurs ont fait les
hypothèses suivantes :
- L’écoulement est bidimensionnel.
- L’écoulement est irrotationnel (rot
⃑⃑⃑⃑⃑ (𝑢
⃑ ) = 0) car il est initialement au repos et le
mouvement de la paroi ne peut créer de vorticité en dehors de la couche limite. Donc le
champ de vitesse découle donc d’une fonction potentiel des vitesses 𝜙.
𝑢
⃑ = ∇𝜙 (1 − 12)
⃑ = ⃑⃑⃑⃑⃑
Ils ont introduit la fonction de courant 𝜓 telle que 𝑢 rot(𝜓𝑘⃑)
⃑)=0
div(𝑢 (1 − 15)
1 𝜕𝜓 𝜕𝜙
𝑢𝑟 = =
{ 𝑟 𝜕𝜃 𝜕𝑟 (1 − 16)
𝜕𝜓 1 𝜕𝜙
𝑢𝜃 = − =
𝜕𝜃 𝑟 𝜕𝜃
31
Chapitre 1 : Etude bibliographique
L’utilisation des équations (1-14) et (1-16) en coordonnées polaires avec un raisonnement sur
le potentiel de vitesse 𝜙. L’application de la méthode de séparation des variables, la solution
est donnée par l’expression suivante :
𝜔
𝜙= 𝑟 2 cos(2𝜃) (1 − 17)
2 sin(2𝛼)
Pour trouver les expressions du champ de vitesse, il suffit d’injecter l’équation précédente dans
le système d’équations (1-16), et d’ajouter le terme −𝛼𝑟 dans l’expression de 𝑢𝜃 pour tenir
compte du changement de repère. Au final, les expressions de la vitesse de l’écoulement sont
données par le système d’équations suivant :
cos(2𝜃)
𝑢𝑟 = 2𝜔𝑟
sin(2𝛼)
(1 − 18)
sin(2𝜃)
𝑢𝜃 = −𝜔𝑟 − 𝛼𝑟
{ sin(2𝛼)
Pour trouver la variation de la vitesse de l’air dans la couche limite proche du sol dans le repère
fixe (x, y), ils ont supposé les composantes 𝑢 et 𝑣 au voisinage du sol (𝑦 = 0), l’équation de la
couche limite s’écrit :
𝜕𝑢 𝜕𝑣
+ =0
𝜕𝑥 𝜕𝑦
(1 − 19)
𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑈𝑒 𝜕𝑈𝑒 𝜕 2𝑢
+𝑢 +𝑣 = + 𝑈𝑒 +𝜈 2
{ 𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑦
32
Chapitre 1 : Etude bibliographique
cos(2𝜃) sin(2𝜃)
𝑢𝑓𝑝𝑥 = 𝑢𝑟 cos(𝜃) − 𝑢𝜃 sin(𝜃) = 𝜔𝑟 cos(2𝛼) 𝑐𝑜𝑠(𝜃) + 𝜔𝑟 sin(2𝛼) 𝑠𝑖𝑛(𝜃)
+𝜔𝑟sin(𝜃) (1 − 22)
le cas où 𝜃 = 𝛼 et on sait que 𝑥 = 𝑟𝑐𝑜𝑠(𝜃) et 𝑦 = 𝑟𝑠𝑖𝑛(𝜃),
1 𝑥
𝑢𝑓𝑝𝑥 = 𝑥𝜔 ( ) + 2𝜔𝑦 = + 2𝜔𝑦 (1 − 23)
tan 2𝛼 𝐹(𝑡)
avec 𝐹 est une fonction qui décrit la variation de la vitesse de la plaque dans le système de
coordonnées (𝑥, 𝑦) :
tan(2𝛼)
𝐹(𝑡) = (1 − 24)
|𝜔|
Pour obtenir le raccordement avec la solution de la couche limite, il faut trouver la vitesse
proche du sol donc lorsque y ➔ 0, on obtient :
𝑥
𝑈𝑒 = (1 − 25)
𝐹(𝑡)
A partir de la propriété d'affinité du champ de vitesse dans la couche limite, on sait que la vitesse
se met sous la forme :
𝑈(𝑥, 𝑦) = 𝑈𝑒 (𝑥)ℎ(𝜂) (1 − 26)
𝑦 𝑥 𝑥𝑈𝑒
avec 𝜂 = 𝛿(𝑥) et 𝛿 = avec 𝑅𝑒𝑥 =
√𝑅𝑒𝑥 𝜈
Donc
𝑥 𝑥 √𝑥𝜈 √𝑥𝜈
𝛿(𝑥) = = = = √𝜈𝐹(𝑡) (1 − 27)
𝑥√𝑈𝑒 𝑥
√𝑥𝑈𝑒 √𝐹(𝑡)
𝜈
avec
𝑦 𝑦
𝜂= = (1 − 28)
𝛿(𝑥) √𝜈𝐹(𝑡)
L'écoulement étant iso-volume (modèle de Prandtl), la vitesse 𝑈 dérive d'une fonction vecteur
courant 𝜓 par la relation :
𝜕𝜓
𝑢=
𝜕𝑦
(1 − 29)
𝜕𝜓
{𝑣 = − 𝜕𝑥
On pose donc une forme particulière à la fonction 𝜓 qui vérifie cette relation :
33
Chapitre 1 : Etude bibliographique
𝜓 = 𝑈𝑒 𝛿(𝑥)𝑓(𝜂) (1 − 30)
𝜕𝜓 𝜕𝜂 𝜕𝜓 1
𝑢= = = 𝑈 𝛿(𝑥) (1 − 31)
𝜕𝑦 𝜕𝑦 𝜕𝜂 √𝜈𝐹(𝑡) 𝑒
𝑈𝑒 𝛿(𝑥) 𝑈𝑒 𝑥 𝑈𝑒 𝑥 𝑥 ′
𝑢= 𝑓 ′ (𝜂) = 𝑓 ′ (𝜂) = 𝑓 ′ (𝜂) = 𝑓 (𝜂) (1 − 32)
√𝜈𝐹(𝑡) 𝑥𝑈 √𝐹(𝑡)𝑥𝑈𝑒 𝐹(𝑡)
√𝜈𝐹(𝑡)√ 𝑒
𝜈
Et en injectant les équations (1-23), (1-24), (1-25), et (1-28) dans l'équation (1-19), ils ont abouti
à l'équation différentielle suivante :
1
𝑓 ′′′ (𝜂) + 𝑓(𝜂)𝑓 ′′ (𝜂) − 𝑓 ′ (𝜂)2 + 1 + 𝐹̇ (𝑡) (𝑓 ′ (𝜂) + 𝜂𝑓 ′′ (𝜂) − 1) = 0 (1 − 34)
2
Pour trouver la solution de la couche limite au niveau de la plaque ils ont utilisé le repère
(𝑥𝑝𝑙𝑎 , 𝑦𝑝𝑙𝑎 ) (voir Figure 1-6).
Le suivi de la même procédure que la couche limite du sol (l’application du changement de
repère sur la solution fluide parfait la résolution de la solution de la couche limite) :
𝑢𝑟 = 𝜔𝑥𝑝𝑙𝑎 cot(2𝛼) + 2𝜔𝑦𝑝𝑙𝑎
{ (1 − 38)
𝑢𝜃 = −𝜔𝑦𝑝𝑙𝑎 cot(2𝛼)
34
Chapitre 1 : Etude bibliographique
Ils ont abouti à l’expression de la vitesse valide totale entre la plaque et le sol :
𝑢𝑣𝑎𝑙𝑖𝑑𝑒,𝑡𝑜𝑡 = 𝑢𝑓𝑝𝑥 + 𝑢 − 𝑈𝑒 + |𝑢𝑝𝑙𝑎 − 𝑈𝑝𝑙𝑎 | cos(2𝛼) (1 − 40)
Les auteurs ont tracé des profils de vitesse longitudinale à différentes distances du point de
rotation de la plaque (représentée par une chaussure sur la Figure 1-7) pour deux vitesses
angulaires différentes. La première valeur de vitesse angulaire a été prise égale à 100 °/s afin
de pouvoir comparer les résultats à ceux de Zhang et al. (2008) [16]. Concernant la deuxième
vitesse angulaire de 200 °/s, cette dernière provient de leurs observations faites lors de
l’exploitation des vidéos sur la marche des différents individus.
Figure 1-7: Schéma des positions des profils des vitesses [53].
35
Chapitre 1 : Etude bibliographique
Bien que plusieurs études aient examiné l'influence des caractéristiques de surface
(morphologie ou rugosité des particules et des revêtements de sol) sur la RmS de particules
induites par la marche humaine, de nombreuses incertitudes persistent à cause de la complexité
du processus de marche. En fait, la plupart des études présentent certaines limites. Par exemple,
aucune étude antérieure n'a évalué numériquement la RmS de particules fines et ultrafines ou
l'influence du motif des rainures de la chaussure. En outre, les études précédentes n’ont pas
utilisé des vitesses réelles de la marche humaine comme données d’entrée. De plus, il existe
encore des différences entre les résultats de la littérature non seulement entre les travaux
expérimentaux, mais aussi avec les résultats des études numériques. L'objectif de ce travail est
d'étudier numériquement l'écoulement de l'air et la RmS de particules fines (particules
inférieures à 1 µm) générées par des tapotements d’une chaussure qui tournent vers le bas avec
une vitesse de marche humaine réaliste.
36
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Dans la première section de ce chapitre, les différentes forces agissant sur une particule, en
suspension dans un fluide ou déposée sur une surface, seront introduites. Dans la deuxième
section, un examen détaillé des trois catégories de modèles classiques de RmS sera réalisé, en
commençant par les modèles basés sur une vitesse de frottement critique, ensuite viendront les
modèles basés sur le bilan de force, puis on finira cette section par les modèles basés sur un
bilan d’énergie ; avant de conclure.
38
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
2.1.2 Forces appliquées sur une particule déposée sur une surface
Le processus de RmS des particules initialement déposées sur une surface consiste à la
détacher dans un premier temps, puis, de l’entraîner dans l’écoulement avec l’aide des forces
39
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
extérieures d’origine aérodynamiques. Ce phénomène est régi par deux types de forces, les
forces d’adhésion et les forces de détachement.
En général, les forces d'adhésion entre les particules solides et les surfaces solides sont les
forces de van der Waals (dipôle) (𝐹𝑣𝑑𝑊 ), les forces électrostatiques (𝐹𝑒 ) et les forces de
capillarité dû au pont liquide présent entre les deux solides (𝐹𝑐𝑎𝑝 ). En plus de ces forces, il existe
d’autre forces telles que les liaisons chimiques (𝐹𝑐ℎ𝑖𝑚 ), mais ces dernières sont peu importantes
et rarement présentes d’autant plus qu’elles peuvent varier en fonction de la composition de la
particule, du solide et du milieu ambiant. Ce paragraphe donne un aperçu de ces forces.
a- Forces électrostatiques
Les forces électrostatiques constituent les principales forces d'attraction pour les particules
d'un diamètre supérieur à 50 µm. Pour les contacts secs entre les particules et la surface, les
forces électrostatiques deviennent importantes. La présence d'une charge électrostatique peut
modifier radicalement la force d'adhérence totale. La plupart des particules portent une certaine
charge électrique, et certaines peuvent être hautement chargées. Une particule chargée subit une
force électrostatique à proximité d'une surface conductrice ou isolante. Il existe deux types de
forces électrostatiques :
• Les forces d’images ou forces coulombiennes (𝐹é𝑙𝑖 ) : ces forces résultant de l'interaction
électrostatique générée par la charge électrique de la surface ou de la particule, elles
s’écrivent [56] :
𝑞2
𝐹é𝑙𝑖 = 2
(2 − 2)
6(𝑑𝑝 + 𝑧0 )
• Les forces de double-couche (𝐹é𝑙𝑑𝑐 ) sont provoquées par la différence de potentiel entre les
surfaces en contact. Elles apparaissent lorsque des surfaces de nature différente se séparent
et sont chargées avec des signes opposés [57]. Elles sont exprimées par :
40
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
𝑈𝑝𝑜𝑡 𝑞 𝜋𝜖(𝑈𝑝𝑜𝑡 )2
𝐹é𝑙𝑑𝑐 = = 𝑑𝑝 (2 − 3)
4𝑧 2𝑧
b- Forces de capillarité
Pour les particules solides de diamètre 𝑑𝑝 ≤ 100 µ𝑚 en contact avec une surface solide
dans l’air, l'humidité relative (HR) influence largement l'adhérence entre la particule et la
surface [58]. Ce phénomène a été expliqué par le fait que si les surfaces en question sont
suffisamment hydrophiles, les molécules d'eau dans l'air humide minimisent leur énergie libre
en s'adsorbant sur des surfaces à faible humidité et en se condensant sur des surfaces à humidité
plus élevée. Cette humidité condensée forme des ponts liquides entre une particule et une
surface (Figure 2-1), les forces capillaires résultant de ces ponts liquides seront généralement
les forces qui contrôlent l’adhérence de la particule [59]. L’auteur [57] a rapporté que la force
de capillarité est négligeable lorsque l'humidité relative est inférieure à 70 %. Il a conclu qu'à
une humidité relative inférieure à 50 %, les forces capillaires n'ont aucun effet sur la force
d'adhérence. Si l’humidité relative est comprise entre 50 % et 65 %, la force capillaire
commence à avoir un effet sur la force d'adhérence totale. L’auteur a conclu qu'entre 70 % et
100 % d'humidité relative, la force capillaire domine les autres forces d'adhérence et devrait
être la seule force d'adhérence à considérer.
Dans le cas d'une particule sphérique en contact avec une surface, et en présence d'un film
liquide (voir Figure 2-1), et si l'épaisseur du film au point de contact est inférieure au diamètre
de la particule, la liaison force d’adhérence causée par ce film liquide peut être exprimée comme
suit :
𝐹𝑐𝑎𝑝 = 2𝜋𝑑𝑝 𝛾𝑐 (2 − 4)
41
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Figure 2-1: Contact entre une particule et une surface en présence d’un film liquide [59].
c- La force de gravité
La force de gravité est négligeable pour les particules de diamètre inférieur à 50 µm. En
revanche, pour les très grosses particules (𝑑𝑝 > 1 𝑚𝑚), la force gravitationnelle devient
importante et doit être incluse dans l'équation d'équilibre des forces de détachement. En effet,
la force de gravité d'une particule sphérique s'écrit :
𝜋𝜌𝑝 𝑔𝑑𝑝3
𝐹𝑔 = (2 − 5)
6
La force de van der Waals est la force d'adhérence dominante pour les particules inférieures
à 50 µm. Cette force résulte du mouvement à haute fréquence des électrons dans les atomes ou
les molécules, donnant lieu à des zones de forte concentration de charges appelées dipôles. La
force de van der Waals pour une particule sphérique attachée à une surface plane est donnée
selon [56] comme suit :
𝐴𝑟𝑝
𝐹𝑣𝑑𝑤 = (2 − 6)
6𝑧𝑠2
Où 𝐴 est la constante de Hamaker, la valeur de cette constante est propre aux différents
matériaux qui constituent la particule et la surface ainsi que le milieu dans lequel le système est
placé [57], 𝑟𝑝 est le rayon de la particule sphérique, et 𝑧𝑠 est la distance de séparation entre la
particule et la surface. La distance moyenne de séparation entre les deux surfaces est prise égale
à 4 Å (pour les surfaces lisses).
42
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Modélisation des forces d’adhésion
Comme expliqué précédemment, les forces d’adhérence pour les petites particules sont
dominées par la force de van der Waals. Cette force dépend de la constante de Hamaker, et de
la distance de séparation entre la particule et la surface. Certains chercheurs ont essayé de
modéliser cette force en la reliant à un paramètre mesurable expérimentalement qui est le travail
thermodynamique d’adhésion 𝑊𝐴 (l'énergie de surface) (voir Tableau 2-1).
JKR : Le modèle JKR (K. L. Johnson, K. Kendall and A. D. Roberts) [60] est un modèle
développé à la base du modèle de Hertz (1896) [61] en rajoutant l'influence de l'énergie de
surface sur la taille du contact et la force d'adhérence entre deux surfaces solides, sphériques,
lisses et légèrement chargées. Johnson et al [60] ont supposé que :
(𝑙′é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 é𝑙𝑎𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 + 𝑙′é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒)
𝐿’é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑎𝑐𝑡 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 =
𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑎𝑐𝑡.
La force 𝐹𝑎𝐽𝐾𝑅 nécessaire pour détacher une particule d'une surface selon le modèle JKR, est
donnée comme suit :
3
𝐹𝑎𝐽𝐾𝑅 = 𝜋𝑊𝐴 𝑑𝑝 (2 − 7)
4
Le rayon de contact des particules au moment de la séparation de la surface, 𝑎1𝐽𝐾𝑅 , est donné
par :
𝐽𝐾𝑅
𝑎0
𝑎1𝐽𝐾𝑅 = 1 (2 − 8)
43
Où 𝑎0𝐽𝐾𝑅 , est le rayon de contact en l'absence de force externe (voir Figure 2-2), est donné par,
1
2 3
3𝜋𝑊𝐴 𝑑𝑝
𝑎0𝐽𝐾𝑅 =( ) (2 − 9)
2𝐾
43
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Figure 2-2: Le contact entre deux solides élastiques à la fois en présence (rayon de contact
𝑎1 ) et en absence (rayon de contact 𝑎0 ) d'efforts surfaciques. Le contact entre deux corps
sphériques de rayons 𝑅1 et 𝑅2 sous une charge normale de 𝑃0 ; δ est le déplacement élastique
44
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Silice 72 0.16 Vinyle 4.2 0.41 10.7 [16]
Dioxyde de
Dioxyde de silicone 72 0.16 72 0.16 10.8 [16]
silicone
Oxyde
Oxyde d'aluminium 370 0.2 370 0.2 27.8 [16]
d'aluminium
Vinyle 4.2 Vinyle 4.2 10.6 [16]
Dioxyde de silicone - - Vinyle - - 10.7 [16]
Oxyde d'aluminium - - Vinyle - - 15.3 [16]
Silicon 179 0.27 Silicon 179 0.27 128.7 38.9 [64]
Graphite 675 0.16 Graphite 675 0.16 77.75 [64]
[64]
Cuivre 130 0.34 Cuivre 130 0.34 46.91
DMT (Derjaguin-Muller-Toporov) : Comme le modèle JKR, le modèle DMT [74] est basé
sur la théorie de Hertz (1896) [61] pour modéliser le profil de déformation dû au contact et
inclure également les forces d'attraction à l'intérieur de la zone de contact. Le rayon de contact
est estimé par :
1
𝑑𝑝 3
𝑎1𝐷𝑀𝑇 ≅ [2𝐾 (𝑃0 + 𝜋𝑊𝐴 𝑑𝑝 )] (2 − 11)
La force d’adhérence de ce modèle est 4/3 fois supérieure à celle proposée par le modèle JKR :
𝐹𝑎𝐷𝑀𝑇 = 𝜋𝑊𝐴 𝑑𝑝 (2 − 12)
Au point de séparation des particules d'une surface, le modèle DMT prédit une zone de contact
nul (𝑎𝐷𝑀𝑇 = 0) et la largeur de la zone de contact correspondante à charge nulle est donnée
par :
1
2 3
𝜋𝑊𝐴 𝑑𝑝
𝑎0𝐷𝑀𝑇 =( ) (2 − 13)
2𝐾
TPL (Tsai, Pui and Liu) : Tai et al. (1991) [65] ont étudié l'effet de l'aplatissement élastique
sur l'adhérence des particules aux surfaces solides. Ils ont proposé une relation entre
45
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
l'aplatissement élastique et la force d'adhérence de van der Waals. Ce modèle valide la théorie
du modèle JKR.
La force requise pour détacher une particule d'une surface plane est donnée par l'équation
suivante :
𝐹𝑝𝑇𝑃𝐿
0
= 𝐹𝑎 (0.5 𝑒𝑥𝑝[0.124(𝛱 − 0.01)0.439 ] + 0.2𝛱) (2 − 14)
𝐹0 est égale à la force d’adhérence du modèle DMT, 𝑧𝑜 est la distance de séparation minimale.
Le paramètre d'adhérence 𝛱 pour des diamètres de particules compris entre 0.01 et 100 µm
varie de 0.01 à 5 pour les métaux et oxydes, et de 5 à 200 pour les polymères.
Où 𝐾20 est le paramètre de déformation à la condition d'équilibre, selon Tsai et al. (1991) [65],
est donnée selon le cas par :
𝐾20 = 0.885[𝑒𝑥𝑝(0.8𝛱 0.5 ) − 1.0], 𝛱 ≤ 1.6
{ (2 − 17)
𝐾20 = 0.735𝛱 0.178 + 0.52𝛱, 𝛱 > 1.6
Dans la réalité, les particules et les surfaces sont rugueuses. Par conséquent, la zone de
contact réelle est extrêmement petite par rapport au cas de surfaces lisses. Cela affecte
notablement les forces d'adhérence particule-surface, ainsi que leur RmS. De nombreuses
études concernant le détachement des particules depuis les surfaces rugueuses ont était réalisées
auparavant. L’une des études les plus connue est celle de Soltani et Ahmadi (1995) [75]. Dans
ce travail, la surface rugueuse est modélisée comme étant constituée d'un grand nombre
d'aspérités de même rayon et de hauteurs suivant une distribution gaussienne. Sur la base de
ces hypothèses, un modèle analytique pour évaluer la force d’adhérence des particules à partir
de surfaces rugueuses et le rayon de contact correspondant a été développé. La force
d’adhérence s’exprime selon :
𝑑𝑝 2 3 0.6 3
𝐹𝑎|𝑅𝑜𝑢𝑔ℎ = (2𝐾) [2 𝜋 2 𝑁𝑎 𝛽𝑊𝐴 exp (− 𝛥2 )] (2 − 18)
𝑐
46
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
1
𝐹 𝑑𝑝 3
𝑎|𝑅𝑜𝑢𝑔ℎ = ( 𝑎𝑑|𝑅𝑜𝑢𝑔ℎ ) (2 − 19)
2𝐾
où 𝑁𝑎 est le nombre d'aspérités par unité de surface, 𝛽 est le rayon de l'extrémité des aspérités
de rugosité, 𝛥𝑐 est le rapport entre l'extension de l'extrémité d'une aspérité avant la rupture de
la liaison d'adhérence 𝛿𝑐 et l'écart type de la hauteur de rugosité σ :
𝛿𝑐
𝛥𝑐 = (2 − 20)
𝜎
Selon ce modèle (représenté par l'équation (2-18)), la force d’adhérence diminue brusquement
lorsque 1/𝛥𝑐 augmente.
Basé sur l’hypothèse que lorsque 𝛥𝑐 augmente, c'est-à-dire la rugosité de surface diminue, la
force d’adhérence d'une particule à la surface tend vers celle prédite par le modèle JKR (surface
lisse) et le fait que la force d’adhérence prédite par ce modèle, est généralement plus petite que
celle pour un contact lisse donné par le modèle JKR. Goldasteh et al. (2013) [76] ont suggéré
que le nombre d'aspérités par unité de surface soit donné comme suit :
1
0.0029𝐾2 3
𝑁𝑎 = ( 𝑑 2 3 ) (2 − 21)
𝑝 𝑊𝐴 𝛽
Où les indices 1 et 2 correspondent aux particules et surfaces, respectivement [75], [77], [78].
47
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
est un facteur important qui influence l'adhésion et la RmS des particules. Soltani et Ahmadi
(1999) [73] et Ahmadi et Guo (2007) [79] ont développé un modèle de particules bosselées
(voir Figure 2-3(b)) pour tenir compte de la non-sphéricité des particules.
Ce modèle suppose qu’une particule rugueuse peut être modélisée par une sphère avec un
certain nombre de bosses sur sa surface. La particule est supposée en contact avec la surface
sur trois bosses (voir Figure 2-3(b) et Figure 2-4).
Figure 2-3: Schéma de force illustrant (a) une particule sphérique lisse et (b) une particule de
forme irrégulière (bosselée) sur des surfaces rugueuses. [62]
Figure 2-4: Schéma d'orientation des bosses de contact avec la direction du flux d'air. [75]
La force d'adhérence d'une seule bosse de la particule bosselée sur une surface rugueuse au
moment de la séparation est donnée comme suit :
48
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
0.6 3
2 0.15𝜋2 𝑊𝐴 exp(− 2 )
𝑑𝑝 𝛥 𝑐
𝐹𝑎|𝐵𝑢𝑚𝑝 = (𝑛 ) [ ] (2 − 23)
𝑢 𝑛𝑏 √𝑁𝑏 𝐾 𝜎
La RmS des particules se produit lorsque les forces de détachement sont plus grandes que
les forces d'adhérence. Il existe plusieurs forces qui sont à l’origine du détachement. Les forces
de traînée, de portance, et la force de frottement.
Généralement, la force de traînée aérodynamique et la force de portance sont essentielles car
elles tendent à détacher les particules de la surface. La force de cisaillement, qui est faible, est
alors négligée.
L'écoulement du fluide autour des particules entraîne des forces aérodynamiques telles que
la traînée et la portance, ainsi qu'un moment aérodynamique (voir Figure 2-3(a)). Pour la RmS
des particules due à l'écoulement du fluide, les forces et moments aérodynamiques doivent
vaincre la force d'adhérence.
L'écoulement près de la paroi est caractérisé par une vitesse de frottement (cisaillement) (𝑢∗ ),
qui est définie selon :
𝜏𝑤
𝑢∗ = √ (2 − 25)
𝜌
Dans le cas d’un écoulement turbulent, les petites particules déposées sur une paroi sont
généralement noyées dans la région de la sous- couche visqueuse où la variation de vitesse
49
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
𝑈
adimensionnelle dans le sens du courant (𝑈 + = 𝑢∗ avec, 𝑈 est la vitesse d'écoulement moyenne
𝑦𝑢∗
locale) est linéaire avec la distance adimensionnelle de la paroi (𝑦 + = ). Dans cette région
𝜈
Où 𝜈 est la viscosité cinématique du gaz et 𝛾 est le facteur « Burst intensity ». De l’équation (2-
27) on peut voir que la vitesse d'écoulement au centre de la particule est proportionnelle au
carré de la vitesse de frottement.
La valeur de 𝛾 est 1.14 dans la région de la sous-couche visqueuse [80] et entre 1.72 et 1.84
dans le cas d’une présence « Turbulent Burst » (voir Figure 2-6) [81]. Il a été démontré par les
travaux antérieurs que les particules sont détachées en raison des éruptions turbulentes
(« Burst ») qui se produisent dans la sous-couche visqueuse [82].
50
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Figure 2-6: Schéma des « Turbulent Burst » dans la région proche de la paroi (Cleaver et
Yates (1973)) [82].
a- La force de traînée aérodynamique Pour une particule attachée à une surface, la force
de traînée est donnée par [79] :
𝜋𝜌𝑓𝐷 𝐶𝐷 𝑑𝑝2 𝑉𝑐𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒
2
𝐹𝐷 = (2 − 28)
8𝐶𝑐
Dans l'équation (2-28), 𝐶𝐷 est le coefficient de traînée, qui peut être déterminé en fonction du
nombre de Reynolds (𝑅𝑒𝑝 ) comme suit [24]:
24
𝐶𝐷 = , 𝑅𝑒𝑝 ≪ 1
𝑅𝑒𝑝
𝐶𝐷 = 24 (2 − 30)
(1 + 0.15𝑅𝑒𝑝0.678 ), 𝑅𝑒𝑝 < 1000
𝑅𝑒𝑝
{ 0.44 , 1000 ≤ 𝑅𝑒𝑝 ≤ 2 ∗ 105
51
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
𝑑𝑝 𝑢 ∗
𝑑𝑝+ = (2 − 32)
𝜈
Des études antérieures ont cependant montré que l'effet de la force de portance sur le
détachement des particules est souvent négligeable [64].
c- Le couple aérodynamique :
La Figure 2-7 montre la variation des forces agissant sur une particule en fonction de la taille
des particules pour le détachement des particules d'ATD avec une surface en linoléum et une
vitesse de frottement u* = 5 m/s. On remarque que les différentes forces augmentent en fonction
de la taille des particules. En plus, la force de gravité est négligeable par rapport aux autres
forces. En revanche, la force d’adhérence du modèle JKR est supérieure à la somme des forces
d’aérodynamiques. Dans ce cas, il n’y aura pas de RmS pour toutes les tailles de particules. La
raison en est que les forces d'adhérence (modèle JKR) sont calculées pour des particules
sphériques et lisses et une paroi lisse qui restent des conditions idéales, mais non réalistes pour
l'adhésion.
52
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Figure 2-7: Variation des forces agissant sur une particule en fonction de la taille des
particules pour le détachement des particules d'ATD avec une surface en linoléum et une
vitesse de frottement u* = 5 m/s
53
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Notez que dans l'équilibre des moments donné par l'équation (2-35), la gravité n’apparait pas
car elle est négligeable par rapport à la force d’adhérence pour des particules de taille (𝑑𝑝 <
~100µ𝑚).
Dans l'équation (2-35), 𝑀𝑎𝑑 est le moment maximal de résistance d'adhésion, qui pour une
particule sphérique lisse en contact avec une surface lisse est donné par [84], [85]:
1
𝑊𝐴4 𝑑𝑝
5 3
𝑀𝑎𝑑|𝑆𝑚𝑜𝑜𝑡ℎ = 𝐴𝑚 ( ) (2 − 36)
𝐾
𝐽𝐾𝑅
où 𝐴𝑚 = 2.707 pour le modèle JKR, et 𝐴𝐷𝑀𝑇
𝑚 = 1.725 pour le modèle DMT.
En utilisant l'expression d'adhérence de particules sur une surface rugueuse (équation 2-18), le
rayon de contact associé (équation 2-19) et le nombre d'aspérités par unité de surface (équation
2-21), le moment de résistance à l'adhérence d'une particule sur une surface rugueuse est évalué
comme suit :
54
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
4 1
(3𝜋)3 𝑊𝐴4 𝑑𝑝
5 3
2.4
𝑀𝑎𝑑|𝑅𝑜𝑢𝑔ℎ = ( ) exp (− 𝛥2 ) (2 − 37)
8 𝐾 𝑐
Comme le nombre de Reynolds des particules dépend de la vitesse de frottement, l'équation (2-
38) est une équation implicite qui doit être résolue de manière itérative.
où 𝛼𝑏 est l'angle d'orientation des bosses de contact par rapport à la direction d'écoulement (voir
Figure 2-4). La vitesse de frottement critique pour détacher les particules bosselées d'une
surface rugueuse est donnée par [43]:
1
2
∗ 𝐹𝑎|𝐵𝑢𝑚𝑝 √3𝑅𝑏 𝑛𝑏 𝐶𝑐
𝑢𝑐|𝐵𝑢𝑚𝑝𝑦 =[ 3
3 𝐶𝑜𝑠(𝛼 )( 𝑓 (1+0.15𝑅𝑒 0.678 )+𝑓 )
] (2 − 40)
𝜋𝜌𝛾𝑑𝑝 𝑏 𝐷 𝑝 𝑀
4
La Figure 2-8 montre la variation de la vitesse de frottement critique en fonction de la taille des
particules (entre 0.001 µm et 10µm) pour le détachement des particules d'ATD avec une surface
en linoléum comme prévu par les modèles lisses JKR et DMT, le modèle JKR avec rugosité de
55
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
surface et le modèle de particules bosselées (𝑁𝑏 = 10, 𝑅𝑏 /𝑑𝑝 = 0.2) sur surface rugueuse avec
𝛥𝑐 = 0.774. On remarque que pour tous les modèles, la vitesse de frottement critique pour le
détachement diminue en augmentant la taille des particules. Ceci peut être expliqué par le fait
que la vitesse de frottement critique est proportionnelle au rapport entre le moment d’adhérence
1
𝑀𝑎𝑑 2
et le diamètre de la particule (𝑢𝑐∗ ∝ (𝑑3.678 ) ) (Equation (2-38)). En plus le moment d’adhérence
𝑝
5
proportionnel au diamètre (𝑀𝑎𝑑 ∝ 𝑑𝑝3 ) ce qui implique que la vitesse de frottement est
1
inversement proportionnelle au diamètre ( 𝑢𝑐∗ ∝ ). Les plus grosses particules se détachent
𝑑𝑝
56
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
57
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
58
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
59
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Le premier modèle de ce type est présenté par Cleaver et Yates [82]. Leur idée est de supposer
que les forces aérodynamiques (trainée et portance) fluctuent aléatoirement autour d'une valeur
moyenne. En plus de ce comportement fluctuant des forces, les auteurs supposent l’apparition
des "Bursts" dans la sous-couche visqueuse entraînant une forte augmentation de la force de
portance qui provoque le détachement de la particule. La condition de détachement est donnée
par la relation suivante :
3
𝜌𝜈 𝑑𝑝 𝑢∗ 4
( ) > 𝑐𝑡𝑒 → 𝜏𝑤 𝑑𝑝3 > 𝑐𝑡𝑒 (2 − 42)
𝑑𝑝 𝜈
D’après le modèle, la fraction de particules restantes 𝑓𝑅 (𝑡) (rapport entre le nombre des
particules restantes sur la surface à un instant t, et le nombre des particules initialement
déposées) sur la surface est donné par :
𝑡
2 𝑡𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒
𝜋 20𝜈 𝑡
1 − 𝑎𝑝 ( ) ( ∗ ) 𝑎𝑝 𝑡𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒
𝑓𝑅 (𝑡) = ( 4 𝑢 ) = (1 − ) (2 − 43)
135𝜈 630𝜈 270
𝑢∗ . 𝑢∗
Braaten et al. (1990) [67] ont proposé une amélioration du modèle de Cleaver et Yates (1973)
[82] pour prendre en compte la nature instable de la RmS. Pour estimer la force appliquée par
le fluide à la surface, les auteurs ont ajouté une fonction de probabilité qui permet de déterminer
le nombre de particules remises en suspension.
Le temps séparant deux tourbillons est donné par la relation suivante :
60
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
300𝜈
𝑡𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 = (2 − 45)
𝑢∗ 2
La Figure 2-11 montre la variation de la fraction restante en fonction du temps pour les modèles
de Cleaver et Yates (1973) [82] et Braaten et al. (1990) [67] avec 𝑎𝑝 = 1 et une vitesse de
frottement égale à 5 m/s. On remarque que la fraction de particules restante est plus grande dans
le cas du modèle de Braaten et al. (1990). Ceci peut être expliqué par le fait que le temps
séparant deux tourbillons est plus important pour Braaten et al. (1990) que pour Cleaver et
Yates (1973). Par conséquent, comme Braaten et al. (1990) ont considéré une surface de
contrôle plus petite, la probabilité d'apparition d'un tourbillon est plus faible.
Figure 2-11: Variation de la fraction restante en fonction du temps pour les modèles de
Cleaver et Yates (1973) [82] et Braaten et al. (1990) [67] avec 𝑎𝑝 = 1 et 𝑢∗ = 5 𝑚/𝑠.
Les modèles cinématiques de RmS sont basés sur une formule de la constante du taux de RmS.
Wen et Kasper [86] assimilent la vitesse de RmS d'une particule à la vitesse de désorption des
molécules d'une surface. C'est-à-dire la formule du taux de la RmS est analogue à la formule
d'Arrhenius :
𝑝𝑅𝑚𝑆 (𝐹) = 𝐵𝑒𝑥𝑝(−𝐹) (2 − 46)
où 𝐵 est la fréquence maximale de RmS, considérée comme typique, elle est égale à la
fréquence d’apparition des « Brusts » d'un mouvement turbulent près de la surface dans une
61
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
couche limite turbulente et 𝐹 le rapport de la force d'adhérence et la force de détachement
aérodynamique instantanée.
La densité du nombre de particules à la surface au temps 𝑡 est donnée par :
𝑁(𝐹, 𝑡) = 𝑁0 (𝐹)𝑒 −𝑎(𝐹)𝑡 (2 − 47)
𝑁0 (𝐹) est la distribution initiale du rapport de force (supposée être une distribution log-
normale). On en déduit donc la concentration normalisée de particules dans le gaz généré par
la RmS par unité de surface.
𝐹𝑚𝑎𝑥
𝑑𝑁
(𝑡) = − ∫ 𝑁0 (𝐹)𝑘𝑒 −𝑘𝑡 𝑑𝐹 (2 − 48)
𝑑𝑡 𝐹0
𝑁0 (𝐹) considérée constante par Wen et Kasper, entre une borne inférieure 𝐹0 et une borne
supérieure 𝐹𝑚𝑎𝑥 .
Si l’on suppose que 𝐹0 est nulle et donc 𝜏2 ≫ 𝜏1 et que la distribution de 𝐹 est large (𝐹𝑚𝑎𝑥 >>
1). La relation de 𝑛𝑅 (𝑡) devient :
𝑁𝑡𝑜𝑡 𝑡 𝑡
− −
𝑛𝑅 (𝑡) = (1 − 𝑒 𝜏1 ) 𝑒 𝜏2 (2 − 51)
Fmax 𝑄𝑣 𝑡
62
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Matsusaka et Masuda (1996) ont élaboré un autre modèle cinématique de la RmS de particules
à partir d'une couche de poudre fine dans un écoulement accéléré afin d’expliquer la dépendance
temporelle de la RmS. Ils ont aussi réalisé une expérience de RmS des particules de cendres
(diamètre médian massique ~ 3 μm) dans un canal rectangulaire. Leurs résultats expérimentaux
montrent également que la distribution de forces d’adhérence suit une loi log-normale.
Hantañòn et al. (2000) [87] ont développé un modèle lagrangien basé sur le concept d'équilibre
des forces. Dans leur modèle, les trajectoires des particules sont calculées dans la sous-couche
visqueuse. Ce modèle tient compte de la baisse de la force d’adhérence due à la rugosité de la
surface et de l'augmentation aléatoire de la force de portance au-dessus de sa valeur moyenne
en raison des fluctuations de l'écoulement turbulent. Dans ce modèle, il est supposé que les
particules soient des sphères lisses et dures, déposées sur une surface rugueuse constituée
d'aspérités de même rayon de courbure et dont la distribution en hauteur est donnée par une
approximation polynomiale.
L'interaction particule-surface est considérée comme similaire à celle donnée par le potentiel
de Lennard-Jones pour une interaction molécule-surface.
63
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Pour évaluer les forces d'attraction et de répulsion entre une particule et une surface, il est
nécessaire d’intégrer toutes les forces d'attraction et de répulsion qui agissent entre une
molécule et la surface sur tout le volume de la particule, respectivement.
a) b)
Figure 2-13:(a) Interaction d'une molécule avec une surface rugueuse, (b) Interaction d'une
particule avec une surface rugueuse [87].
∞ ℎ
6𝜆𝐿𝐽
𝑓𝑎𝑡𝑡 (𝑏, ℎ) = 2𝜋 ∫ 𝑦𝑑𝑦 ∫ − 𝑛(𝑧)𝑑𝑧 Force attractive
0 −𝑦𝑝 −𝑏 𝑟𝑠7
∞ ℎ
(2 − 53)
12𝜃𝐿𝐽
𝑓𝑟𝑒𝑝 (𝑏, ℎ) = 2𝜋 ∫ 𝑦𝑑𝑦 ∫ − 13 𝑛(𝑧)𝑑𝑧 Force répulsive
{ 0 −𝑦𝑝 −𝑏 𝑟𝑠
𝑧 est l’ordonnée par rapport au repère du sol, 𝑟𝑠 est le rayon de la surface en contact avec le sol,
ℎ est la distance entre le sol et la particule, 𝑏 est la hauteur des rugosités de surface, 𝑛(𝑧) est la
probabilité de présence d’une aspérité, 𝜆𝐿𝐽 et 𝜃𝐿𝐽 sont des paramètres de Lennard-Jones.
La force résultante des deux effets répulsif et attractif est donnée par :
𝑑𝑝 𝑑𝑝
𝐹𝑎 (𝑑𝑝 , 𝑏, ℎ) = 𝜋𝑛1 ∫ 𝑧(𝑑𝑝 − 𝑧)𝑓𝑎𝑡𝑡 (𝑏, ℎ + 𝑧)𝑑𝑧 + 𝜋𝑛1 ∫ 𝑧(𝑑𝑝 − 𝑧)𝑓𝑟𝑒𝑝 (𝑏, ℎ + 𝑧)𝑑𝑧 (2 − 54)
0 0
Un autre modèle lagrangien est proposé par Guingo et Minier (2008) [88] et étendu par Henry
et Minier (2014) [89] pour modéliser la RmS des particules sphériques dans un écoulement
turbulent. La rugosité de la surface est modélisée par des aspérités hémisphériques de
64
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
différentes tailles (voir Figure 2-14). La force d'adhérence entre la particule et la surface dépend
deux paramètres :
Le type de la surface (lisse ou rugueuse) est défini en fonction de la taille des particules par
rapport à la taille des aspérités.
Figure 2-14 : Schématisation du contact entre une surface et des particules de différents
diamètres. [12]
65
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Ce modèle est basé sur l’hypothèse que le potentiel d'adhérence de surface est dérivé
exclusivement de la portance moyenne aérodynamique et des forces de surface en utilisant le
modèle d'adhérence de Johnson, Kendall et Roberts (1971) [60]. La RmS est basée sur
l’adhérence élastique de petites particules sur une surface élastique sous l'influence des forces
adhésives de van der Waals. La constante de taux de RmS (𝑝𝑅𝑚𝑆 ) pour ce modèle est similaire
à la loi d'Arrhenius où l’exposant est égal au rapport entre la hauteur de la barrière de potentiel
𝑄𝑝𝑜𝑡 et deux fois l'énergie potentielle moyenne des particules dans le puits < 𝑃𝐸 >.
𝑄𝑝𝑜𝑡
𝑝𝑅𝑚𝑆 = 𝑛𝑒𝑥𝑝 (− ) (2 − 55)
2 < 𝑃𝐸 >
66
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Dans le cas d'absence de transfert d'énergie de résonance 𝜂 = 0, 𝑛 devient :
1 1
𝑛=( ) {< 𝑓𝐿̇ 2 >< 𝑓𝐿2 >}2 (2 − 57)
2𝜋
Dans le modèle RRH la distribution des forces adhésives 𝑓𝑎 est supposée log-normale avec la
force adhésive normalisée 𝑓𝑎′ . Cette dernière est le rapport entre la force adhésive fa pour une
surface rugueuse réelle et la force adhésive 𝐹𝑎 pour une surface parfaitement lisse (modèle JKR
équation (2-7)). La distribution des forces adhésives est donnée par l’équation suivante :
2
𝑓𝑎′
1 1 1 𝑙𝑛 ( )
′) 〈𝑓𝑎′ 〉
𝜑(𝑓𝑎 = ( ) exp − { } (2 − 58)
√2𝜋 𝑓𝑎′ 𝑙𝑛(𝜎𝑎′ ) 2 𝑙𝑛(𝜎𝑎′ )
( )
avec
〈𝑓𝑎′ 〉 la moyenne géométrique des forces adhésives normalisées, ce paramètre traduit la
réduction de l'adhérence due à la rugosité de la surface (1/〈𝑓𝑎′ 〉 est appelé le facteur de réduction
de l'adhérence). 𝜎𝑎′ l'écart-type géométrique des forces.
La fraction des particules qui reste sur la surface en fonction du temps est donnée par l’équation
suivante :
∞ ′
𝑓𝑅 (𝑡) = ∫0 𝑑𝑓𝑎′ 𝜑(𝑓𝑎′ )𝑒 −𝑝(𝑓𝑎 )𝑡 (2 − 59)
Une brève description du modèle Rock ‘n’Roll de Reeks et Hall (2001) et des hypothèses
impliquées dans ce dernier vont être présentées dans ce paragraphe. La Figure 2-15 montre une
schématisation de la distribution de contacts d'une particule avec une surface rugueuse à deux
points 𝑃 et 𝑄. L’exposition de la particule à un écoulement turbulent dans une couche limite
provoque deux mécanismes :
67
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
- La particule va osciller autour de 𝑃 en raison de l'action des couples de portance
aérodynamique et de la traînée contrecarrés par le couple adhésif en 𝑄 jusqu'à ce qu'il
ait suffisamment d'énergie de rotation pour rompre le contact à 𝑄.
- Une fois que le contact à 𝑄 est rompu, la particule est libre de tourner ou de soulever de
la surface lorsque la force de portance est suffisante à elle seule pour rompre le contact
en 𝑃. Dans les deux cas, la particule est considérée comme RmS.
Figure 2-15: Schéma du mouvement d'une particule placée sur deux aspérités P et Q et
exposée à un flux d'air selon le modèle Rock 'n’Roll.
où 𝑎 est la distance entre les aspérités et 𝐹𝐿 et 𝐹𝐷 sont les forces de portance et de traînée agissant
sur la particule. Puisque le rayon de particule 𝑟 >> 𝑎 , la force de traînée est en principe
beaucoup plus efficace pour remettre en suspension la particule de la surface.
68
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Si la fréquence de forçage dû aux fluctuations turbulentes des forces aérodynamiques est égale
à la fréquence propre du système, alors une contribution significative au taux de RmS peut
provenir du transfert d'énergie résonante du turbulent.
Comme dans le modèle RRH, la distribution des couples des forces aérodynamiques est
supposée gaussienne.
La formule de la constante de flux de la RmS est égale à :
−(𝑓𝑎 − 〈𝐹〉)2
𝑛𝜃 exp ( )
2〈𝑓 2 〉
𝑝𝑅𝑚𝑆 = (2 − 64)
1 𝑓 − 〈𝐹〉
{1 + erf ( 𝑎 )}
2 √2〈𝑓 2 〉
avec 𝑓𝑎 la force d’adhérence au point de RmS, 〈𝐹〉 la moyenne de la force 𝐹(𝑡) dérivée du
couple aérodynamique appliqué sur la particule, 𝑓(𝑡) la fluctuation de la force 𝐹(𝑡) dérivée du
couple aérodynamique appliqué sur la particule et égale à la moyenne quadratique RMS (Root
Mean Square) de la force, et 𝑒𝑟𝑓 est la fonction d'erreur de Gauss.
La valeur des fréquences typiques 𝑛𝜃 des fréquences de forçage (hors résonance) est dérivée
des mesures de Hall 1988 [92] du spectre d'énergie de la force de portance (qui est supposée ici
être la même que celle de la force de fluctuation effective).
𝑢∗2
𝑛𝜃 ≈ 0.00658 ( ) (2 − 65)
𝜈
〈𝐹𝐷 〉 𝑟𝑢∗ 2
≈ 32 ( ) (2 − 68)
𝜌𝜈 2 𝜈
En injectant les équations (2-67) et (2-68) dans l'équation (2-66), on obtient l'équation donnant
la variation de la force moyenne :
〈𝐹〉
= 10.45[1 + 300(𝑟 + )−0.31 ](𝑟 + )2.31 (2 − 69)
𝜌𝜈 2
𝑟𝑢∗
𝑟+ = (2 − 70)
𝜈
69
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
𝑟
Le facteur géométrique 𝑎 est en général lié à la rugosité de surface dans la région de contact de
la particule avec la surface. Il est supposé égal à 100 d’après Reeks and Hall (2001). Il est
mesuré par le rapport de la force tangentielle à la force normale nécessaire pour déloger des
particules identiques depuis une surface.
Les mesures de Hall 1988 montrent que le rapport du RMS à la portance moyenne est environ
0.2 pour une sphère dans une couche limite turbulente entièrement développée dans un canal
aérodynamiquement lisse. Les mesures de Hall (1988) [92] montrent également que ce rapport
est environ 0.2 et indépendant de la rugosité de surface. Cependant, les valeurs moyennes
peuvent augmenter d'un facteur 3. Malheureusement, à l'heure actuelle, il n'y a pas de mesures
publiées appropriées du RMS de la force de traînée. Le rapport du RMS à la traînée moyenne
est supposé être le même que celui de la portance.
𝑓(𝑡) = 0.2 〈𝐹〉 (2 − 71)
La fraction des particules qui reste sur la surface en fonction du temps est donnée par :
∞
′
𝑓𝑅 (𝑡) = ∫ 𝑑𝑓𝑎′ 𝜑(𝑓𝑎′ )𝑒 −𝑝𝑅𝑚𝑆 (𝑓𝑎 )𝑡 (2 − 72)
0
〈𝑓𝑎′ 〉 est la moyenne géométrique des forces adhésives normalisées, 𝜎𝑎′ est l'écart-type
géométrique des forces adhésives. Biasi et al. (2001) [42] ont proposé des lois empiriques
concernant ces deux paramètres :
70
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
〈𝑓𝑎′ 〉 = 0.016 − 0.0023𝑟 0.545 (2 − 76)
𝜎𝑎′ = 1.8 + 0.136𝑟 1.4 (2 − 77)
où 𝑟 est le rayon de la particule en µ𝑚
La Figure 2-16 montre la distribution des forces adhésives pour 5 tailles de particules selon
Biasi et al. (2001) [42].
Figure 2-16: La distribution des forces adhésives pour 5 tailles de particules selon Biasi et al.
(2001) [42].
71
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
72
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Figure 2-18: Variation de la fraction restante en fonction de la taille des particules pour le
détachement des particules d'ATD avec une surface en linoléum comme prévu par le modèle
Rock ’n’Roll pour quatre vitesses de frottement différentes avec t = 10-4 s
La Figure 2-19 montre la variation de la fraction restante sur la surface en fonction du temps
pour le détachement des particules d'ATD avec une surface en linoléum comme prévu par le
modèle Rock ’n’Roll amélioré par Biasi et al. (2001) [42] pour 5 diamètres différents de
particule avec une vitesse de frottement de 𝑢∗ = 5 𝑚/𝑠. On remarque que la fraction restante
diminue en fonction du temps. De plus à partir d’un temps de 10−4, toutes les fractions de toutes
les tailles de particules sont remises en suspension. On remarque aussi, que pour ce type de
combinaison particule-surface l’influence de la taille de la particule est négligeable.
73
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Figure 2-19: Variation de la fraction restante en fonction du temps pour le détachement des
particules d'ATD avec une surface en linoléum comme prévu par le modèle Rock ’n’Roll pour
5 diamètres de particule diffèrent avec une vitesse de frottement u* = 5 m/s
La Figure 2-20 montre la variation de la fraction restante sur la surface en fonction du temps
pour le détachement des particules d'alumine avec une surface en acier comme prévu par le
modèle Rock ’n’Roll améliorer par Biasi et al. (2001) [42] pour 5 diamètres différents de
particule une vitesse de frottement de 𝑢∗ = 5 𝑚/𝑠. On remarque qu’a l’inverse des résultats de
la Figure 2-19 pour ce type de combinaison particule-surface l’influence de la taille de la
particule est significative. En effet, si la taille de particule augmente la fraction de particule
restante sur la surface diminue.
74
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Figure 2-20: Variation de la fraction restante en fonction du temps pour le détachement des
particules d'alumine avec une surface en acier comme prévu par le modèle Rock ’n’Roll pour
5 diamètres de particule diffèrent avec une vitesse de frottement u* = 5 m/s
La Figure 2-21 montre la variation de la fraction restante sur la surface en fonction de la taille
des particules pour quatre types différents de particules comme prévu par le modèle Rock
’n’Roll amélioré par Biasi et al. (2001) [42] pour une vitesses de frottement de 𝑢∗ = 5 𝑚/𝑠
avec 𝑡 = 10−4 𝑠. On remarque que le travail thermodynamique d’adhésion influence
significativement la fraction de particule restante. En effet, si le travail thermodynamique
d’adhésion augmente la fraction restante augmente (la RmS diminue). On constate que pour
une taille de particule de 0.1 µm, la RmS et totale pour la combinaison ATD-linoléum et nulle
pour la combinaison Alumine-acier.
75
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Figure 2-21: Variation de la fraction restante en fonction de la taille des particules pour
quatre types de particules diffèrent comme prévu par le modèle Rock ’n’Roll pour une vitesse
de frottement u* = 5 m/s avec t = 10-4 s.
76
Chapitre 2 : Modèles de remise en suspension
Après avoir déployé une analyse à la fois phénoménologique mais également pratique, nous
avons opté pour le modèle Rock’ n’Roll. Ce choix est justifié par deux principaux arguments :
(a) L'exhaustivité : c’est le modèle qui reste à ce jour, le plus complet vis-à-vis de la prise en
compte des différents mécanismes de RmS, tant au niveau de la surface d’adhérence (où repose
la particule), qu’au niveau de la particule elle-même (rugosité de la surface d’adhérence,
rugosité de la particule, prise en compte de l’ensemble des forces d’adhérence et de
détachement).
(b) La possibilité de mise en œuvre, c'est-à-dire la facilité relative, avec laquelle il peut être
incorporé dans les codes CFD industriels existants sans augmenter considérablement les temps
de calcul.
77
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
Dans la première section, nous présentons les résultats de l’analyse des mesures des vitesses de
marche réalisées grâce à une caméra rapide. Ces dernières ont été utilisées comme données
d’entrée de la simulation numérique. Dans la deuxième partie, après un rappel des équations du
mouvement modélisant les écoulements turbulents, nous présentons successivement les
approches LES, URANS et la méthode du solide immergé que nous avons utilisée pour
modéliser et simuler le mouvement de rotation de la chaussure. Notre choix s’est porté
finalement sur les modèles LES WALE et URANS k − ω SST, qui ont été résolus à l’aide du
logiciel ANSYS/CFX, version 2020 R1. Dans la troisième section, nous exposons une étude
préliminaire sur une plaque large afin de valider le maillage, choisir le meilleur modèle de
turbulence et définir les méthodes de résolution numériques. De plus une étude a également été
menée pour améliorer les performances en termes de coûts de calcul. Les résultats des
simulations de l’écoulement au-dessous de la plaque sont exposés et confrontés aux résultats
analytiques de Mana (2014) [53]. Dans la quatrième section, nous présentons les simulations
de l’écoulement pendant le contact de la chaussure avec le sol en utilisant une chaussure réelle,
l’influence de la vitesse de marche, le motif des rainures de la semelle et la taille de la chaussure
sur l’écoulement. On termine le chapitre par une conclusion.
79
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
80
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
La Figure 3-3 représente la variation de la vitesse angulaire en fonction du temps des différents
tests effectués et la moyenne des mesures pour le cas d’une marche normale. Les courbes
81
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
montrent une bonne répétabilité de la marche. On remarque que la vitesse augmente jusqu’à
atteindre une valeur maximale, ensuite, elle diminue jusqu’à que la chaussure touche le sol.
La Figure 3-4 montre la variation de la vitesse angulaire moyenne pour trois différentes vitesses
de marche (marche lente, marche normale et marche rapide). Pour les différents cas, la vitesse
angulaire augmente jusqu'à atteindre une valeur maximale de 210 °/s, 290 °/s, et 480 °/s pour
la marche lente, normale, et rapide, respectivement. Ensuite, la vitesse angulaire diminue
jusqu'à ce que la chaussure touche le sol avec une vitesse de 15 °/s, 100 °/s, et 180 °/s pour la
marche lente, normale, et rapide, respectivement.
82
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
Figure 3-4: Variation des vitesses de marche pour le premier type de marche.
La Figure 3-5 montre la variation de la vitesse moyenne de la chaussure pour le cas de la marche
avec impact. Nous remarquons que l’allure de la variation de la vitesse angulaire est très
différente de celle des cas précédents. Depuis le début de la rotation de la chaussure, la vitesse
augmente jusqu'à atteindre un maximum quand la chaussure touche le sol de manière différente.
La vitesse angulaire maximale atteinte est 482 °/s.
Figure 3-5: Variation de la vitesse de marche dans le cas d'une marche avec impact.
83
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
84
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
Avec 𝑢
⃑ = (𝑢1 , 𝑢2 , 𝑢3 ) la vitesse et 𝑝 la pression du fluide, 𝑥𝑖 désigne la position et 𝑡 représente
le temps, 𝑓𝑖 représente les forces volumiques et µ la viscosité dynamique, 𝑆𝑀 la source
volumique.
Si le fluide visqueux est newtonien, on peut écrire le tenseur des contraintes visqueuses sous la
forme :
𝜕𝑢 𝜕𝑢 2
𝜎𝑖𝑗 = −𝑝𝛿𝑖𝑗 + 𝜇 (𝜕𝑥 𝑖 + 𝜕𝑥 𝑗 ) − 3 𝜇𝛿𝑖𝑗 𝑑𝑖𝑣 𝑢 (3 − 4)
𝑗 𝑖
On sait que le tenseur des taux de déformation est donné par l’équation :
1 𝜕𝑢𝑖 𝜕𝑢𝑗
𝑆𝑖𝑗 = ( + ) (3 − 5)
2 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑖
L’équation de quantité de mouvement peut être écrite sous une autre forme :
𝜕𝑢𝑖 𝜕 1 𝜕𝑝 𝜕(2𝜈𝑆𝑖𝑗 ) 𝑆𝑀
+ (𝑢𝑖 𝑢𝑗 ) = − + + 𝑓𝑖 + 𝑖 = 1,2,3 (3 − 6)
𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑗 𝜌 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 𝜌
𝜇
où 𝜈 = 𝜌, est la viscosité cinématique.
85
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
La zone inertielle est une gamme d'échelle intermédiaire dans laquelle l'énergie est transférée
des plus grandes échelles aux plus petites (voir Figure 3-6). Ce concept de cascade d'énergie
directe a été formalisé pour la première fois par Kolmogorov [94] pour la turbulence homogène
isotrope. Les échelles de longueur sont caractérisées en termes de longueur d'onde 𝑘, les
grandes longueurs d'onde correspondant aux plus petites échelles de turbulence.
86
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
où 𝐹𝛥 est le noyau du filtre et ∆ est la largeur du filtre. Pour les écoulements à densité variable,
une opération de filtrage pondérée par la densité (filtrage de Favre) est préférée, et l'expression
de la quantité 𝜙 filtrée par Favre se lit comme suit :
L'opérateur de filtrage est appliqué à l'ensemble complet des équations de Navier-Stokes pour
obtenir les équations filtrées de équations de Navier-Stokes :
- Conservation de la masse filtrée
𝜕𝜌̅ 𝜕
+ (𝜌̅ 𝑢̃𝑖 ) = 0 (3 − 12)
𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑖
87
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
1
𝜏̅𝑖𝑗 = 2𝜇 (𝑆𝑖𝑗 − 𝛿𝑖𝑗 𝑆𝑙𝑙 ) (3 − 14)
3
Il peut être approximé en négligeant les termes croisés d'ordre élevé, comme suit :
1
𝜏̅𝑖𝑗 ≈ 2𝜇 (𝑆̃𝑖𝑗 − 𝛿𝑖𝑗 𝑆̃𝑙𝑙 ) (3 − 15)
3
Avec
1 𝜕 𝜕
𝑆̃𝑖𝑗 = ( + ) 𝑒𝑡 𝜇̅ ≈ 𝜇(𝑇̃) (3 − 16)
2 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖
Le tenseur des contraintes de Reynolds sous-maille 𝜏̅ 𝑡 = −𝜌̅ (𝑢𝑖 𝑢𝑗 − 𝑢̃𝑖 𝑢̃𝑗 ) est généralement
représenté par un modèle de viscosité turbulente, comme une contribution diffusive avec une
viscosité turbulente associée µ𝑡 et une forme similaire à la contribution laminaire. Il peut être
écrit comme suit :
1
𝜏̅ 𝑡 = 2𝜇𝑡 (𝑆̃𝑖𝑗 − 𝛿𝑖𝑗 𝑆𝑙𝑙 ) (3 − 17)
3
La viscosité turbulente µt est évaluée sur la base du modèle de turbulence de la sous-maille. Les
modèles les plus connus sont détaillés dans la section suivante.
L'expression de la viscosité turbulente dans le modèle de Smagorinksy [93] est basée sur
une analogie avec la longueur de mélange comme :
𝜇𝑡 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝜈𝑡 = = (𝐶𝑠 Δ)2𝑆 ̃𝑖𝑗 𝑆̃𝑖𝑗 (3 − 18)
𝜌
88
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
avec
𝑑 1 2 2
1 2
𝑠𝑖𝑗 = (𝑔̃𝑖𝑗 + 𝑔̃𝑗𝑖 ) − 𝑔̃𝑘𝑘 𝛿𝑖𝑗 (3 − 20)
2 3
où 𝐶𝑤 = 0.4929 est la constante du modèle et 𝑔̃𝑖𝑗 désigne le gradient de vitesse résolu. Il a été
développé pour obtenir des lois d'échelle correctes dans les régions proches de la paroi pour les
écoulements limités par la paroi.
89
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
On remarque que par rapport aux équations de Navier-Stokes ces équations (3-22) et (3-23)
font apparaître des inconnues supplémentaires (les composantes du tenseur de Reynolds 𝜏̿). Le
nombre des inconnues se réduit à six car le tenseur de Reynolds est symétrique. Le problème
n’est donc pas fermé. Ce système peut être fermé en écrivant les équations de transport des
tensions de Reynolds, mais dans la pratique, on observe l’apparition d’autres inconnues : les
corrélations triples des fluctuations de vitesse.
où 𝜇𝑡 est la viscosité turbulente, qui n’est pas une propriété du fluide mais qui dépend fortement
de l’écoulement et de la turbulence.
𝜇𝑒𝑓𝑓 = 𝜇 + 𝜇𝑡 (3 − 25)
Les modèles 𝑘 − 𝜔 supposent que la viscosité turbulente est liée à l'énergie cinétique turbulente
𝑘 et à taux de dissipation spécifique 𝜔 via la relation :
𝑘
𝜇𝑡 = 𝜌 (3 − 26)
𝜔
La formulation actuelle est basée sur le modèle 𝑘 − 𝜔 développé par Wilcox [11]. Il résout
deux équations de transport, une pour l'énergie cinétique turbulente, et une pour taux de
90
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
dissipation spécifique. Le tenseur des contraintes est calculé à partir du concept de la viscosité
turbulente.
Equation de ω:
𝜕(𝜌𝜔) 𝜕 𝜕 𝜇𝑡 𝜕𝜔 𝜔
+ (𝜌𝑈𝑗 𝜔) = [(𝜇 + ) ] + 𝛼 𝑃𝑘 − 𝛽𝜌𝜔2 + 𝑃𝜔𝑏 (3 − 28)
𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜎𝜔 𝜕𝑥𝑗 𝑘
5
avec, 𝛽 ′ = 0.09 , 𝛼1 = , 𝛽1 = 0.075 , 𝜎𝑘1 = 1.176 , 𝜎𝜔1 = 2 , 𝛼2 = 0.44 , 𝛽2 = 0.0828 ,
9
1
𝜎𝑘2 = 1 , 𝜎𝜔2 = 0.856, 𝑃𝑘 est le taux de turbulence, 𝑃𝜔𝑏 est donné par
𝜔
𝑃𝜔𝑏 = ((𝛼 + 1)𝐶3 max(𝑃𝑘𝑏 , 0) − 𝑃𝑘𝑏 ) (3 − 29)
𝑘
𝑎1 𝑘
𝜈𝑡 = (3 − 30)
max(𝑎1 𝜔𝑆𝐹2 )
où 𝐹2 est une fonction de mélange similaire à 𝐹1 , qui limite la couche limite de la paroi, car les
hypothèses sous-jacentes ne sont pas correctes pour les écoulements à cisaillement libre. 𝑆, est
une mesure invariante de la vitesse de déformation. Notez que le terme de production de 𝜔 est
donné par :
𝛼3
𝑃𝜔 = ( ) 𝑃𝑘 (3 − 31)
𝜈𝑡
𝑆𝑥 = −𝛼𝛽𝐶(𝑢𝑥 − 𝑢𝑥𝐹 )
{𝑆𝑦 = −𝛼𝛽𝐶(𝑢𝑦 − 𝑢𝑦𝐹 ) (3 − 32)
𝑆𝑧 = −𝛼𝛽𝐶(𝑢𝑧 − 𝑢𝑧𝐹 )
Avec
92
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
a) b)
Figure 3-7: Géométrie du domaine et position de la plaque utilisée pour la validation, (a) vue
de dessus, (b) coupe transversale selon la longueur.
93
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
Maillage M1 M2 M3
94
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
a)
b)
95
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
La Figure 3-10 montre la variation des résidus normalisés en fonction du temps de simulation
pour la continuité et les trois composantes de la vitesse. On remarque que les résidus sont
presque toujours de l’ordre de 10-4 pour les trois composantes de vitesse sauf à l’instant 0.1 s,
ces résidus augmentent jusqu'à une valeur de 10-3 cet instant correspond à l’instant où la
chaussure touche le sol. On peut expliquer ceci par le fait que le volume au-dessus de la
chaussure s’écrase et atteint une valeur très faible ce qui influence la convergence. De plus,
pour les résidus de la continuité, ils sont toujours de l’ordre de 10-3, ceci est peut-être dû à la
présence du solide immergé.
Figure 3-10: Variation des résidus normalisés en fonction du temps de la simulation pour les
grandeurs conservées : la masse et les trois composantes de la vitesse.
96
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
97
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
98
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
obtenus en faisant 50 itérations temporelles avec un pas de temps de 10−4 s lors de la simulation
URANS, avec le modèle 𝑘 − 𝜔 SST, de la validation de l’écoulement rotation de la plaque, sur
le maillage M2 (2.13 millions d’éléments). Les calculs ont été effectués sur le cluster MACH
de l’Ecole Royale Militaire, qui dispose de 1480 cœurs (12 machines de 80 cœurs, 5 machines
de 40 cœurs et 10 machines de 32 cœurs, date 20 Fév 2022).
Nombre
de 1 2 4 8 16 32 48 64 80 100 120 140 160 240 320
cœurs
Temps
de 20493 10793 6493 3997 2454 1499 1019 796 619 514 441 384 346 267 215
calcul
(s)
Speed
1 1.9 3.16 5.13 8.35 13.67 20.09 25.72 33.09 39.84 46.43 53.26 59.08 76.70 95.13
up
La variation du temps de calcul en fonction du nombre de cœurs est représentée sur la Figure
3-13. On remarque que la variation du temps de calcul en fonction du nombre de cœurs suit une
loi exponentielle. On voit que pour un nombre de cœurs égal à 80 le temps de calcul est divisé
par 2.8 par rapport à la simulation avec 320 cœurs bien que le nombre de cœurs soit multiplié
par 4. Aussi pour un nombre de cœurs égal à 80 le temps de simulation dans notre cas devient
plus au moins faible, et par conséquent il devient rentable de réaliser 4 simulations en même
temps avec 80 cœurs.
99
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
Nos simulations ont été réalisées avec 80 cœurs en faisant un compromis non seulement entre
le temps de calcul pour une simulation, le nombre de simulations effectuées simultanément
mais aussi la disponibilité des cœurs pour réaliser nos simulations avec 80 cœurs.
100
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
101
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
102
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
(a1) (a2)
0.05s 0.05s
(b1) (b2)
0.095s 0.095s
(c1) (c2)
0.14s 0.14s
Figure 3-17: Champs de vitesse générés le long des sections longitudinale (a1-a3) et
transversale (b1-b3).
La Figure 3-18 montre une iso-surface d’une vitesse égale à 1 m/s à différents instants dans le
cas de la marche normale. On remarque que l’écoulement commence à se développer à la pointe
de la chaussure à l’instant 0.01 s. Après que la chaussure touche le sol (𝑡 = 0.14 𝑠), on remarque
la formation d’une sorte de rouleau qui entoure la chaussure, la coupure transversale ou
longitudinale de ce rouleau montre deux vortex contrarotatifs (voir Figure 3-17).
103
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
(a1) (a2)
0.01 s 0.05 s
(b1) (b2)
0.095 s 0.14 s
Figure 3-18: Iso surface d’une vitesse égale à 1 m/s à différents instants dans le cas de la
marche normale, a) t = 0.05 s, b) t = 0.095 s, c) t = 0.099 s, d) t = 0.14 s.
𝑑𝑢
| 𝜇
∗
𝜏𝜔 √ 𝑑𝑦 𝑦=0
𝑢 =√ = (3 − 34)
𝜌 𝜌
104
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
𝑑𝑢
où 𝜏𝜔 est la contrainte de cisaillement de la paroi et (𝑑𝑦) est le gradient de vitesse au sol.
𝑦=0
Les Figure 3-19 montrent les champs de vitesse de frottement sur le sol à quatre instants
différents de la marche normale. Nous remarquons que la vitesse de frottement augmente à
mesure que la chaussure s'approche du sol pour atteindre une valeur maximale juste avant que
la chaussure ne touche le sol. Cette vitesse maximale est située au niveau du bord de la
chaussure. Cette observation peut être expliquée par le fait qu'à cet instant la vitesse sous la
chaussure augmente fortement ce qui conduit à un fort gradient de vitesse à la surface. (voir
équation (3-34)). A 0.095 s, la vitesse de frottement est maximale aux niveaux des bords de la
chaussure dans la direction transversale, et elle se déplace le long des bords selon la direction
longitudinale au temps 0.099 s. Après que la chaussure touche le sol, la vitesse de frottement
augmente dans la région située devant la chaussure jusqu'à atteindre 0.3 m/s puis diminue avec
le temps. Cette constatation peut être expliquée par la présence des vortex générés par la
chaussure qui se translatent près de la surface. Ces tourbillons perdent en puissance et leur
vitesse de déplacement diminue lorsqu’ils s’éloignent de la chaussure
105
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
(a) (b)
(c) (d)
Figure 3-19: Champs de vitesse de frottement sur le sol à quatre moments différents
(référencés au moment où la chaussure commence à tourner), a) t = 0.05 s, b) t = 0.095 s, c) t
= 0.099 s, d) t = 0.14 s.
106
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
Figure 3-20: Variation de la vitesse de frottement maximale sur le sol pour les quatre vitesses
de marche.
107
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
a) b)
c)
Figure 3-21: Descriptions des semelles à rainures transversales (a), longitudinales (b) et sans
rainures (c) utilisées dans cette étude.
La Figure 3-22 représente les champs de vitesse de frottement dans le sol pour les trois types
de rainures dans le cas d’une marche normale. On remarque que la vitesse de frottement
maximale dans le cas d’une chaussure lisse est située dans une zone étalée tout le long de l’avant
de la chaussure par contre dans les cas des chaussures avec des rainures on remarque qu’il y a
plusieurs points répartis majoritairement devant la chaussure. La vitesse de frottement
maximale est égale à 3.82 m/s, 3.36 et 3.09 m/s pour des semelles avec des rainures
transversales, longitudinales et semelles lisses, respectivement.
108
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
(a) (b)
(c)
Figure 3-22: Champs de vitesse de frottement dans le sol pour les trois types de semelles, a)
semelle avec rainures transversales, b) semelle avec rainures longitudinales, c) semelle sans
rainures.
La Figure 3-23 montre la variation de la vitesse de frottement maximale sur le sol pour les trois
types de rainures dans le cas d’une marche normale. On remarque que le profil de la vitesse de
frottement maximale est similaire pour les trois cas. En plus, pour le cas des chaussures avec
des rainures longitudinales, la vitesse de frottement maximale est plus grande avec une valeur
maximale égale à environs 9 m/s, par rapport aux deux autres cas, où elle est égale à 5 m/s et 6
m/s pour le cas des chaussures sans rainures et avec des rainures transversales, respectivement.
Ceci peut être expliqué par le fait que lorsque la chaussure touche le sol la section de passage
de l’écoulement entre le sol et la chaussure devient petite.
109
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
Figure 3-23: Variation de la vitesse de frottement maximale sur le sol pour les trois types de
rainures dans le cas d’une marche normale.
La Figure 3-24 montre les champs de vitesse de frottement au niveau du sol pour les deux tailles
de chaussures à l’instant t = 0.095 s dans le cas d’une marche normale. On remarque que les
champs sont presque similaires, la vitesse maximale est dans le même endroit pour les deux
tailles de chaussures, en revanche, la valeur de cette vitesse est plus grande dans le cas de la
grande chaussure (3.09 m/s dans le cas de grande chaussure et 2.30 m/s dans le cas de petite
chaussure). Ceci peut être expliqué par le fait que l’aire situé entre la chaussure et le sol est plus
grand dans le cas de la grande chaussure. En effet, pour expulser cet air dans une même période
de temps, il faut que la vitesse augmente fortement ce qui augmente la vitesse de frottement.
110
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
(a) (b)
Figure 3-24: Champs de vitesse de frottement au niveau du sol pour les deux tailles de
chaussures à l’instant t=0.095 s dans le cas d’une marche normale, a) grande chaussure, b)
petite chaussure.
La Figure 3-25 représente la variation de la vitesse de frottement maximale sur le sol pour les
deux tailles de chaussure dans le cas d’une marche normale. On peut constater que la vitesse de
frottement est plus grande dans le cas de la grande chaussure au cours de toute la simulation.
Figure 3-25: Variation de la vitesse de frottement maximale sur le sol pour les deux tailles de
chaussure dans le cas d’une marche normale.
111
Chapitre 3 : Etude numérique de l’écoulement
Les simulations ont montré que pendant la rotation de la chaussure un vortex se développe
au bout de la chaussure. En plus, des zones de vitesses de frottement élevées sont formées vers
le talon, vers les deux côtés et à l'avant de la chaussure. Lorsque la chaussure s’approche du
sol, on remarque la formation d'un jet d'écoulement dû à l'expulsion de l'air sous la chaussure.
Après que la chaussure ait touché le sol, des tourbillons contrarotatifs se forment à côté et
devant la chaussure. Ces structures se déplaçant horizontalement sur le sol et se dissipent
lentement. Les résultats des simulations pour plusieurs marches ont montré que la vitesse et le
type de marche influence significativement l’écoulement autour et au-dessous du pied, faisant
que la vitesse de frottement peut varier de 1 à 9 m/s. En plus, la vitesse de frottement est plus
grande dans le cas de la grande chaussure au cours de toute la simulation. Pour le cas des
chaussures avec des rainures longitudinales, la vitesse de frottement maximale est plus grande
que celle des deux autres cas (avec des rainures transversales et absence de rainures).
112
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
Ce chapitre est dédié à l’étude numérique de la RmS des particules par un pas humain.
Comme nous l’avons évoqué dans le premier chapitre, ce phénomène est influencé par une
multitude de paramètres difficiles à maîtriser dans le cas de mesures à grande échelle. Pour
cette raison, nous avons mis au point une étude numérique à petite échelle qui permet de
quantifier la fraction élémentaire de particules RmS par un seul pas humain. L’objectif final de
ce travail est l’évaluation de l’influence des différents paramètres en jeu, sur la RmS des
particules causée par l’impact d’une chaussure avec le sol.
Dans la première section de ce chapitre, nous présentons la méthode utilisée pour l’estimation
de la fraction de RmS, le choix du pas de temps et le test de convergence. Dans la deuxième
section, nous présentons les résultats de l’étude du flux de particules issues du sol et le transport
de ces dernières dans les alentours proches. Ensuite, nous présentons les résultats de l’étude de
l’influence de quelques paramètres (motifs des rainures, vitesse et type de marche, la
combinaison particule-surface et la taille de la chaussure) sur la fraction de RmS. Enfin, on
termine le chapitre par une conclusion.
114
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
La masse totale RmS peut être estimée par l'intégrale du débit massique des particules remises
en suspension depuis le sol (kg/s) par rapport au temps (voir l'équation (4-2)).
𝑡𝑓
𝑚𝑅 = ∫ 𝑞𝑚 (𝑡)𝑑𝑡 (4 − 2)
0
où 𝑡𝑓 est le temps total de la simulation (s) et 𝑞𝑚 (𝑡), le débit massique des particules remises
en suspension depuis le sol (kg/s).
𝑞𝑚 (𝑡) = ∑ ∫ 𝑆𝑝 𝑖 (𝑡)𝑑𝑉𝑖 (4 − 3)
𝑖=1 𝑉𝑖
115
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
où 𝛬̅(𝑡) représente le taux moyen de RmS donné par l'équation (4-8) (pour plus de détails, voir
ci-dessous), 𝐶𝑠 (𝑡) est la concentration de particules à la surface au temps 𝑡 (dans la première
cellule du maillage en contact avec le sol) (kg/m3). La concentration de particules à la surface
diminue avec le temps en raison de la RmS. Cette diminution a été prise en compte en utilisant
l'équation (4-5).
𝐶𝑠 (𝑡 + Δ𝑡) = 𝐶𝑠 (𝑡)(1 − 𝛬̅(𝑡)Δ𝑡) (4 − 5)
116
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
Dans ce travail, la masse initiale de particules déposées dans la zone de RmS peut être calculée
à l'aide de l'équation (4-7).
𝑚0 = 𝐶0 𝑉𝑡 = 𝐶0 𝐻𝑓𝑐 𝐴𝑠 (4 − 7)
𝐶0 est la concentration initiale sur le sol (kg/m3) (voir Figure 4-1), et 𝑉𝑡 (m3), 𝐴𝑠 (m2) et 𝐻𝑓𝑐
(m) représentent le volume, la hauteur et la surface des cellules à partir de laquelle les particules
sont remises en suspension après le mouvement de la chaussure. La surface de RmS dépend de
nombreux paramètres, tels que le style de marche, l'intensité de la marche et les caractéristiques
de la surface de la semelle de la chaussure. Cependant, cette surface n'est pas facile à déterminer
; ainsi, dans ce travail, nous l'avons considérée comme égale à la surface de contact de la semelle
de la chaussure.
Les valeurs de concentration initiale au sol considérées dans ce travail sont représentées sur la
Figure 4-1. Ces concentrations ont été calculées sur la base de la charge de surface
(particules/m2) issue du travail de Benabed et al. (2020) [11] en supposant que les particules
étaient sphériques et que la même masse était déposée sur le sol.
117
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
Le modèle de RmS utilisé dans la présente étude (équation (2-73)) est adapté à une vitesse de
frottement constante. Cependant, la nature transitoire de l'écoulement dans notre étude,
implique une vitesse de frottement variable. Dans ce cas, le pas de temps de simulation (Δt)
doit être choisi suffisamment petit pour considérer une vitesse de frottement constante pendant
chaque pas de temps. Ainsi, la vitesse de RmS sera moyennée sur un pas de temps 𝛥𝑡 comme
donné par l'équation (4-8) [37].
1 Δ𝑡 1 ∞ ̅̅̅
𝛬̅(𝑡) = ∫ 𝛬(𝑡)𝑑𝑡 = ∫ 𝜑(𝑓̅𝑎 )(1 − 𝑒 −𝑝𝑅𝑚𝑆(𝑓𝑎)Δ𝑡 )𝑑𝑓̅𝑎 (4 − 8)
Δ𝑡 0 Δ𝑡 0
L'équation (4-8) peut être résolue numériquement avec les paramètres d'entrée suivants :
- La taille des particules (diamètre des particules 𝒅𝒑 ) : six tailles dans la gamme 0.1
µm-1 µm (𝑑𝑝 = 0.1 μm, 0.193 μm, 0.323 μm, 0.530 μm, 0.737 μm, 1 μm) ont été choisies
pour cette étude. Ces tailles ont été choisies afin de comparer nos résultats numériques
à ceux de Benabed et al. (2020) [11].
- Les types de particules et de surface : ce paramètre est caractérisé par le travail
thermodynamique d'adhésion (énergie de surface 𝑊𝑎 (J/m2)) de la combinaison
particule-surface. Les combinaisons utilisées dans ce travail sont présentées dans le
Tableau 4-1. Le choix de ces combinaisons s'explique par le fait que le linoléum est l'un
des revêtements de sol les plus courants dans les bâtiments. La deuxième surface a été
choisie pour montrer l'influence des caractéristiques de la surface de la particule, en
particulier le travail thermodynamique d'adhésion, sur la RmS de la particule. En effet,
le travail thermodynamique d'adhésion de l'alumine-acier est environ 28 et 65 fois
supérieur à celui des combinaisons PSL-linoléum et ATD-linoléum respectivement.
118
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
Afin de choisir un pas de temps adapté à nos simulations, il est nécessaire d'examiner son
influence sur le taux moyen de RmS. La Figure 4-2(a-b) présente une illustration de la variation
du taux de RmS moyen en fonction du pas de temps pour trois combinaisons particules-surface
et six tailles de particules avec des vitesses de frottement égales à 3 m/s. Notons que pour tous
les cas, le taux de RmS est constant pour des pas de temps inférieurs à une certaine valeur
critique 𝛥𝑡 ∗ . Cette dernière dépend de la taille et du type de la particule. Nous pouvons conclure
que, pour nos simulations, choisir un pas de temps 𝛥𝑡 supérieur à 𝛥𝑡 ∗ conduit à une sous-
estimation du taux de RmS.
Comme le taux moyen de RmS dépend également de la vitesse de frottement, nous avons résolu
numériquement l'équation (4-8) pour tous les cas, et plusieurs vitesses de frottement allant de 0
à 10 m/s. De cette manière on couvre toute la gamme des vitesses de frottement générées lors
d'un pas. Le pas de temps critique 𝛥𝑡 ∗ a été considéré lorsque le taux RmS devient constant
avec une erreur de 3%.
119
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
a)
b)
Figure 4-2: Évolution du taux de RmS moyen en fonction du pas de temps (𝑢∗ = 3 m/s) a)
Trois différentes combinaisons particules-surface sélectionnées avec 𝑑𝑝 = 0.323 μm b) Six
différents diamètres avec ATD-linoléum.
120
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
a)
b)
c)
Figure 4-3: Evolution de 𝛥𝑡 ∗ en fonction de la vitesse de frottement pour les six différents
diamètres étudiés a) ATD-linoléum b) PSL-linoléum c) Alumine-acier.
121
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
Au vu de ces résultats, nous pouvons conclure que pour éviter une sous-estimation des taux de
RmS pour tous les cas étudiés, il est nécessaire de choisir le pas de temps qui correspond à la
vitesse de frottement maximale de toutes les simulations et à la plus petite taille de particule
avec la combinaison ATD-linoléum. Ainsi, un pas de temps de 1.25 × 10-6 s a été choisi pour
nos simulations, ce qui correspond à une valeur de vitesse de frottement de 5.4 m/s (couvre les
vitesses de frottements maximales des cas de marche lente, normale et rapide), taille de particule
0.1 µm, avec la combinaison ATD-linoléum ou PSL-linoléum. Ce pas de temps garantit un taux
de RmS moyen constant pour tous les cas sauf pour la marche avec impact une petite sous-
estimation car le temps nécessaire est de 2 × 10-7 s (ce pas de temps induit un temps de calcul
énorme).
122
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
Figure 4-4: La variation des résidus normalisés de la concentration des particules le long de
la simulation dans le cas de la marche normale avec 𝑑𝑝 = 0.323 μm et la combinaison ATD-
linoléum.
4.2 Résultats
La Figure 4-5 représente le débit massique des particules remises en suspension en fonction
du temps pour les tailles de particules étudiées pendant et après la rotation pour les trois vitesses
de marche (faible, normale et rapide) avec la combinaison ATD-linoléum (0 s est l'instant où le
pas commence la rotation). Les figures montrent que l’évolution du débit massique des
particules remises en suspension pour les différentes tailles de particules a presque le même
comportement. Premièrement, aucune particule n'est RmS pendant un certain temps (entre 0 s
et 0.095 s et après 0.103 s pour une vitesse de marche normale). Ceci peut être expliqué par le
fait que la particule n'a pas accumulé assez d'énergie vibratoire du flux turbulent pour se
détacher de la surface. Deuxièmement, le débit massique des particules des différentes tailles a
fortement augmenté jusqu'à atteindre des niveaux différents, selon la taille des particules aux
l’intervalles de temps 0.131 s - 0.154 s, 0.095 s - 0.103 s, et 0.058 s - 0.063 s dans le cas des
vitesses de marche lente, normale et rapide respectivement. Cette constatation est conforme aux
123
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
études antérieures, qui ont montré que la marche humaine augmente considérablement les
concentrations de particules de différentes tailles dans les environnements intérieurs. En
comparant les résultats des différentes tailles, nous constatons que le débit massique de
particules remises en suspension le plus élevé est environ 1.41×10-3 kg/s pour les particules de
0.530 µm dans le cas d’une vitesse de marche rapide. Les résultats du présent travail montrent
également que même les particules de 0.100-0.323 µm sont remises en suspension par l'activité
humaine ce qui en accord avec les résultats de Benabed et al. (2020) [11].
124
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
a)
b)
c)
Figure 4-5: Variation du débit massique des particules remises en suspension en fonction du
temps pour trois vitesses de marche, a) Marche lente, b) Marche normale, c) Marche rapide.
125
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
La Figure 4-6 représente le débit massique des particules remises en suspension en fonction du
temps pour les tailles de particules étudiées pendant et après la rotation de la chaussure pour
une marche avec impact avec la combinaison ATD-linoléum. On remarque la présence d’un
seul pic de RmS entre les instants 0.064 s et 0.068 s. Le débit maximal est égal à 8.1×10-3 kg/s
pour les particules de 1.0 µm.
Figure 4-6: Variation du débit massique des particules remises en suspension en fonction du
temps pour la marche avec impact.
126
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
(a1) (a2)
0.01 s 0.05 s
(b1) (b2)
0.095 s 0.14 s
Figure 4-7: Iso surface d’une concentration de particule égale à 10-5 kg/m3 pour une particule
de taille 1 µm à différents instants dans le cas de la marche normale et la combination ATD-
linoléum, a) t = 0.05 s, b) t = 0.095 s, c) t = 0.099 s, d) t = 0.14 s.
Les Figure 4-8(a) et Figure 4-8(b) montrent les champs de concentration de particules de taille
1 µm générés par le mouvement de rotation de la chaussure dans le cas de la marche normale
et la combinaison ATD-linoléum aux différents instants le long des sections longitudinales et
transversales, respectivement. Les images sont montrées en séquence, référencées au moment
où la chaussure commence la rotation. Comme nous pouvons le voir sur les Figure 4-8(a1) et
Figure 4-8(b1), au début de la rotation de la chaussure, il n’y a pas de particules dans le domaine,
car il n’y a pas de RmS. Ceci peut être expliqué par le fait qu’au début de la rotation de la
chaussure, il n’a pas de vitesse de frottement au sol suffisante pour détacher les particules.
Les Figure 4-8(a2) et Figure 4-8(b2) montrent que peu avant que la plaque ne touche le sol (t =
0.095 s), la concentration de particules augmente fortement près de la paroi du sol. La
concentration maximale atteint 3.58 × 10-2 kg/m3 dans la direction latérale. Cela peut s'expliquer
par le fait qu'à mesure que la chaussure s'approche du sol, la vitesse de frottement augmente ce
127
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
qui fait augmenter la RmS. Cette figure montre également des particules remises en suspension
dans la région située derrière la chaussure.
Les Figure 4-8(a3) et Figure 4-8(b3) montrent la formation d'un nuage de particules sous forme
d’un vortex situé devant et autour de la chaussure, ce nuage se translate horizontalement suivant
la direction parallèle au sol (Les Figure 4-8(a4) et Figure 4-8(b4)). Ce phénomène a été observé
expérimentalement par Kubota et al. (2009) [48]. En comparant la concentration dans les deux
sections à l’instant t = 0.14 s, nous pouvons voir que la concentration maximale dans la section
longitudinale (9.46 × 10-3 kg/m3) est plus élevée que celle générée dans la section latérale (8.04
× 10-3 kg/m3).
128
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
(a1) (b1)
0.05s 0.05s
(a2) (b2)
0.095s 0.095s
(a3) (b3)
0.11s 0.11s
(a4) (b4)
0.14s 0.14s
129
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
Figure 4-9: Comparaison de la fraction de RmS avec Benabed et al. (2020) [11].
130
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
Tableau 4-2: Comparaison de la fraction de RmS pour les PM avec Benabed et al. (2020).
131
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
pour les chaussures avec rainures longitudinales que pour les chaussures sans rainures et les
rainures transversales.
Figure 4-10: Fractions de RmS associées à des chaussures présentant divers motifs de
rainures pour six tailles de particules avec la combinaison ATD-linoléum.
On constate aussi que la fraction de RmS est supérieure à 1 pour la marche avec impact et les
tailles de particules supérieures à 0.323 µm ce qui n’est pas possible dans la réalité. Ceci peut
être expliqué par l’approximation qui a été faite lorsque que l’on a supposé que la surface de
remise égale à celle de la chaussure, ce qui n’est pas vrai. Cette supposition surestime la fraction
de RmS, car pour calculer la masse 𝑚0 , on suppose que seule la surface sous la chaussure est
chargée en particules de ce fait, la RmS aura lieu uniquement depuis cette zone. Cette hypothèse
ne traduit pas parfaitement la réalité car des particules se trouvant en dehors de cette zone
132
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
peuvent également se remettre en suspensions. Cette surestimation est encore plus visible dans
le cas où la vitesse de marche est élevée, et cela peut être expliqué par le fait qu’il y’aura
probablement plus de particules RmS autour de la chaussure.
Figure 4-11: Comparaison de la fraction de RmS entre trois différentes vitesses de marche
avec la combinaison ATD-linoléum.
133
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
Les résultats de la simulation montrent que quelle que soit la vitesse de marche et la taille des
particules, aucune RmS ne s'est produite pour la combinaison alumine-acier sauf dans le cas de
marche avec impact. La Figure 4-13 montre la variation de la fraction de RmS en fonction de
la taille des particules pour la marche avec impact avec la combinaison alumine-acier. On
remarque que le profil de fraction RmS est similaire aux autres cas de marche discutés
auparavant. Le maximum de la fraction RmS est presque égal à 10-4.
Figure 4-13: Fraction de RmS en fonction de la taille des particules dans le cas d’une marche
avec impact pour la combinaison alumine-acier.
134
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
Figure 4-14: Comparaison de la fraction de RmS entre deux tailles de chaussures pour le cas
d’une marche normale et la combinaison ATD-Linoléum, a) Grande chaussure, b) Petite
chaussure.
135
Chapitre 4 : Simulation de la remise en suspension des particules
Les résultats de la RmS des particules ont été comparés aux expériences, et un bon accord a
été constaté. Ce chapitre révèle des informations importantes concernant la RmS particules dans
les environnements intérieurs. Premièrement, les fractions de RmS des particules augmentent
avec la taille des particules. Deuxièmement, la fraction de RmS augmente significativement
avec l'augmentation de la vitesse de marche. Troisièmement, les types de marche, de particules
et de substrat influencent considérablement la RmS des particules. Cette influence peut
expliquer les différences constatées entre les diverses études expérimentales précédentes.
Quatrièmement, les motifs des chaussures n'ont pas d'influence significative sur la RmS des
particules. Enfin, la fraction de RmS diminue en réduisant la taille de la chaussure
136
Conclusion générale
Conclusion générale
L’objectif principal de cette thèse était d’étudier numériquement les paramètres qui
régissent le phénomène la remise en suspension (RmS) généré par une chaussure humaine une
attention particulière a été donné pour les tailles de particules allons de 0.1 µm à 1 µm.
Nous avons réalisé une synthèse bibliographique des différentes études analytiques,
expérimentales et numériques existant sur le phénomène de RmS par le déplacement des
humains. Grace à cette synthèse, nous avons montré l’importance du phénomène RmS et de sa
forte corrélation avec les effets aérodynamiques générés par le pas ; en particulier la vitesse du
frottement de l’écoulement au niveau du sol. Nous avons ensuite exposé et analysé les différents
modèles de RmS qui ont été développés afin de choisir le modèle le mieux adapté à notre étude.
Suite à cette analyse, il s’est avéré évident que le modèle Rock ‘n’Roll développé par Reeks et
Hall (2001) est le plus complet concernant la prise en compte des différents paramètres qui
rentrent en jeu.
Notre étude du phénomène a été effectuée en deux étapes : une première étape où des
simulations tridimensionnelles monophasiques instationnaires de l’écoulement généré par la
rotation d’une chaussure ont été effectuées sur le logiciel ANSYS CFX. L’intégration de la
chaussure dans le domaine du calcul a été réalisée à l’aide de la méthode des frontières
immergées. Des profils réels de la variation de la vitesse de rotation de la chaussure pendant la
marche ont été utilisés comme paramètre d’entrée du code de calcul. Ces profils ont été obtenus
grâce aux analyses des enregistrements de marche de plusieurs personnes effectuées par une
caméra rapide. Nous avons étudié l’influence de plusieurs paramètres sur l’écoulement : types
et vitesses de marche, motifs de la semelle (sans rainure, transversale et longitudinale) et tailles
de la chaussure.
Les simulations ont montré la formation d'un d'écoulement sous forme d’un jet résultant de
l'expulsion de l'air situé entre le sol et la chaussure. L’expulsion de l’air génère des zones de
fortes vitesses de frottements qui apparaissent dans un premier temps au niveau du talon et qui
avancent vers les deux cotés et puis vers l’avant de la chaussure au fur et à mesure que cette
dernière s’approche du sol. La vitesse de frottement maximale a été enregistré dans le cas d’une
138
Conclusion générale
marche avec impact. L’analyse a montré la formation de deux tourbillons contrarotatifs devant
et sur les deux côtés de la chaussure.
Dans la deuxième étape de ce travail, nous avons réalisé des simulations diphasiques en
utilisant une approche Eulérienne-Eulérienne. La phase discrète a été modélisée grâce une
équation de transport ce qui a permet de de coupler le logiciel ANSYS CFX avec le modèle de
RmS Rock ‘n’Roll via une subroutine. Les fractions de RmS ont été estimées afin de quantifier
la quantité de particules générées par le mouvement de rotation de la chaussure pendant la
marche. Nous avons ensuite étudié l’influence des différents paramètres sur la RmS. En plus
des paramètres étudiés dans la partie précédente, trois combinaisons différentes de particule-
surface (ATD-linoléum, PSL-linoléum et alumine-acier) ont été testées.
Les résultats de la RmS des particules de ce travail ont été comparés aux données
expérimentales de la littérature, et un bon accord a été trouvé. Notre travail révèle des
informations importantes concernant la RmS des particules dans les environnements
intérieurs. Nous avons montré que la marche humaine remet en suspension des particules dont
les tailles varient de 0.1 à 1 µm sous certaines conditions. La fraction de RmS varie sur six
ordres de grandeur, de 10-5 à 10. Les types de particules et de surface influencent largement la
RmS. De plus, nous avons confirmé qu'une vitesse de pas élevée augmente la RmS des
particules. Le type de marche influence de façon significative la RmS. Cette influence peut
expliquer la grande divergence entre certaines études expérimentales précédentes. Enfin, nous
avons montré que les motifs des chaussures n'ont pas d'influence significative sur la RmS des
particules.
• Comprendre la RmS pour les particules inférieures à 0.1 µm et développer des modèles
adaptés à ces tailles de particules.
• Combler le manque des valeurs du travail thermodynamique d’adhérence pour des
combinaisons particule-surface les plus répandues dans le bâtiment (ATD-bois, ATD-
carrelage, …etc.).
139
Conclusion générale
140
Références
Références
[1] J. Ferin, « Pulmonary retention and clearance of particles », Toxicol. Lett., vol. 72, no
1‑3, p. 121‑125, juin 1994, doi: 10.1016/0378-4274(94)90018-3.
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