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Chapitre Viii-Adherence

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CHAPITRE VIII – A D H E R E N C E

VIII.1. LE PHENOMENE D’ADHERENCE :

VIII.11. Définitions de l’adhérence :

Les conditions de résistance d’un élément en béton armé supposent que les
armatures ne glissent pas à l’intérieur du béton. C’est le phénomène d’adhérence
qui empêche ou limite ces glissements.

Cette propriété permet la transmission des efforts et un fonctionnement rationnel :


le béton suit alors les armatures dans leurs déformations.

Les justifications que nous effectuerons en ELU porteront :

- sur la limitation de l’entraînement des armatures de façon à ne pas endom-


mager le béton les entourant
- les ancrages des extrémités de barres
- les jonctions et les recouvrements des barres.

La transmission des efforts du béton aux armatures s’effectue par le phénomène


d’adhérence mais aussi par la courbure que l’on pourra donner aux armatures.

VIII.12. Essai d’arrachement d’une barre scellée :

Il s’agit d’éprouver en traction une barre d’acier scellée dans une éprouvette de
béton.

La liaison entre le béton et l’acier est caractérisée par la résistance à l’arrachement


de la barre sous l’effet de l’effort F.

L’étude expérimentale conduit à supposer qu’il se forme dans le béton, sous l’effet
de l’action de F, une série de cônes emboîtés les uns dans les autres et
sensiblement inclinés à 45° sur l’axe de la barre. Ces cônes tendent à coincer la
barre. L’égalisation des déformations du béton et de l’acier est rendue possible par
ce phénomène. L’adhérence est assimilable à un phénomène de frottement.

l
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Pour qu’il y ait formation de ces cônes, il faut que les barres soient suffisamment
enrobées par le béton. Deux cas peuvent se produire :

- Les efforts inclinés à 45° sont insuffisants, il y a rupture d’adhérence car


l’effort F dans la barre ne peut pas être équilibré et la barre glisse dans le
béton qui ne peut s’y opposer.

- L’effort F génère dans la barre des contraintes qu’elle ne peut supporter, il y


a rupture de l’acier car la résistance en traction de la barre est épuisée.

VIII.13. Facteurs influant l’adhérence :

L’adhérence est favorisée :

- l’état de surface des aciers ; l’adhérence est améliorée lorsque la barre


possède des nervures en saillies ou lorsque sa surface est rugueuse.

- la qualité du béton d’enrobage ; en particulier le dosage et les conditions de


vibration qui influent sur la compacité

- les soins apportés à la mise en œuvre ; il faut veiller à une bonne plasticité et
une bonne vibration.

VIII.14. Contrainte d’adhérence :

La liaison entre une armature et le béton est mesurée par la contrainte


d’adhérence τs.

Soit une barre rectiligne scellée dans un bloc de béton. Appliquons à cette barre
un effort de traction F et étudions l’équilibre statique.
y

dF
F
x

ds

Sur un élément de surface latérale ds, le béton exerce sur l’acier une force
élémentaire dF, qui se décompose en deux composantes :

- suivant xx’, la contrainte tangentielle τs


- suivant yy’, la contrainte normale σ
ρ ρ
L’équilibre s’écrit : ∑F ext =0

Projection sur xx’ : F - ∑τ s ds = 0

Nous prendrons comme hypothèse que τs est constante sur la surface latérale de
la barre.
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F = Στsds = 0

ds = π∅dx ⇒ Σds = π ∅ l

d’où F = τs π ∅ l

F
τs =
π .φ .l

Une valeur limite pour la contrainte d’adhérence est fixée par le règlement BAEL.

τsu = 0,6 ψs2 ftj

ψs est le coefficient de scellement de la barre


ψs = 1 pour les ronds lisses
ψs = 1,5 pour les barres HA.

VIII.2. ANCRAGES :

VIII.21. Ancrage droit d’une barre droite :

Une barre est dite ancrée lorsque l’effort de traction exercé sur cette barre est
entièrement équilibré par l’adhérence entre le béton et l’acier dans la zone
d’ancrage.

Par définition, nous désignerons par ls la longueur de scellement droit ; c’est-à-dire


la longueur d’une barre de diamètre ∅ capable d’équilibrer avec une contrainte
d’adhérence τsu, l’effort provoquant dans cette barre une contrainte de traction
égale à la limite élastique de l’acier fe.

Nous aurons donc :

Fe .π .φ 2
F=
4

et F = τ u .φ .l s

cela nous donne :

φ. f e
ls =
4.τ su

A défaut de calcul précis, le BAEL permet d’adopter les valeurs forfaitaires


suivantes :

- Aciers HA Fe 400, ls = 40 ∅
- Aciers HA Fe 500, Acier ronds lisses Fe E 215 et Fe E 235, ls = 50 ∅.

REMARQUE :
62
Lorsque la section réelle d’une barre Ar est plus grande que la section calculée Acal,
la longueur d’ancrage ls peut être réduite dans le rapport Acal/Ar sans pouvoir être
inférieure à 10 fois le diamètre de la barre.

VIII.22. Ancrage par courbure des barres tendues :

L’effort de frottement sur le béton d’une barre courbe est nettement supérieur à
celui d’une barre droite : à la liaison d’adhérence s’ajoute un effet de frottement dû
à la courbure.

Quand les dimensions de la pièce ne sont pas suffisantes pour permettre un


ancrage droit de longueur ls, nous aurons recours à un ancrage courbe (Appui
extrême des poutres).

Condition de non écrasement du béton, rayons de courbure minimaux :

Nous prendrons pour les rayons de courbure r les valeurs minimales suivantes :

- Ronds lisses :
r = 3 ∅ pour l’ancrage des armatures
r = 2 ∅ pour les cadres, étriers et épingles

- Barres HA :
r = 5,5 ∅

Exemple : Ancrage par crochet normal :

Par définition, le crochet normal comporte une partie en demi-cercle suivie d’un
retour rectiligne défini par le schéma ci-dessous :

la

A défaut de calcul plus précis, nous pouvons admettre que l’ancrage d’une barre
rectiligne terminée par un crochet normal est assuré lorsque la longueur de la
partie ancrée, mesurée hors crochet est au moins égale à :

. 0,6 ls pour une barre lisse de classe Fe E 215 ou Fe E 235.


. 0,4 ls pour une barre à haute adhérence de classe Fe E 400 ou Fe E 500.

Ainsi, la longueur d’ancrage mesurée hors crochet pour une barre HA Fe E 400
est :

la = 0,41 ls = 0,4 x 40 ∅ = 16 ∅.
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VIII.3. JONCTION DES BARRES : RECOUVREMENT :

VIII.31. Objectif et principe :

Les armatures du commerce ont une longueur limitée, il est parfois nécessaire
d’utiliser plusieurs barres pour les éléments de grande longueur. Pour établir la
continuité des barres, nous effectuons un recouvrement. Cette longueur sera donc
la longueur nécessaire pour assurer la transmission des efforts qui sollicitent
l’armature. Il faut assurer la continuité mécanique au niveau du recouvrement en
mobilisant l’adhérence et le frottement du béton sur l’armature.

VIII.32. Jonction des barres tendues rectilignes :

Simple recouvrement des extrémités de barres :

lr

c est la distance entre axes des 2 barres


Si c ≤ 5 ∅ ⇒ lr = ls
Si c > 5 ∅ ⇒ lr = ls + c

Recouvrement par couvre-joint :

Les 2 barres sont dans le même alignement et la transmission est assurée par une
troisième barre de même diamètre.

lr= 2ls

VIII.33. Jonction de barres tendues avec crochets normaux aux extrémités :

Si c ≤ 5 ∅ ⇒ lr = la
Si c > 5 ∅ ⇒ lr = la + c

VIII.34. Jonction de barres comprimées :

Les jonctions de barres susceptibles d’être comprimées sont obligatoirement


rectilignes. Si la barre est toujours comprimée, si elle ne fait pas partie d’un
paquet de 3 barres et si les entre-axes des barres en jonction sont au plus égaux à
5 fois leur diamètre, nous pourrons considérer que :

lr = 0,6 ls

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