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Séminaire Compta Des Sociétés PDF

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COMPTABILITE DES ASSURANCES


Animateur : OYONO NDONG Brice Alain, contrôleur des assurances

I. INTRODUCTION

DEFINITION

La comptabilité est le recensement et la mesure économique de l'activité et du patrimoine


d'une entité économique (entreprise, collectivité, association, État, administration,
publique, etc.).Ce recensement est fait chronologiquement par inscription dans des
documents dits « comptables ».Le plus souvent la tenue d'une comptabilité résulte
d'obligations juridiques, sociales ou fiscales. C'est un outil d'information financière tant
pour l'entité elle-même que pour l'extérieur.

PRINCIPES COMPTABLES

Le code des assurances n’énonce pas clairement les principes comptables qui sont
applicables aux organismes d’assurances. Dans ce silence, il convient de se référer au
SYSCOHADA qui énonce les principes suivants :
- Le principe de prudence ;
- Le principe de permanence des méthodes ;
- Le principe d’intangibilité du bilan de clôture et d’ouverture ;
- Le principe de spécialisation des exercices ;
- Le principe du coût historique ;
- Le principe de continuité d’exploitation ;
- Le principe de transparence ;
- Le principe d’importance significative ;
- Le principe de prééminence de la réalité sur l’apparence.
a) Principe de prudence
- Prise en compte de charge seulement probable mais rejet de produit probable mais
non encore réalisé :
o Asymétrie de traitement entre les charges et les produits ;
o Finalité: éviter, par l’appréciation raisonnable des événements et des
opérations, de transférer sur des exercices ultérieurs des risques nés dans
l’exercice susceptibles d’entraîner des pertes futures ;
o Règle de prudence destinée à protéger les utilisateurs externes des états
financiers et les dirigeants contre les illusions qui pourraient résulter d’une
image non prudente ou trop flatteuse de l’entreprise ;
o Principe remis en cause par les nouvelles normes comptables et le principe
de la juste valeur.

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b) Principe de permanence des méthodes

- Les méthodes d’évaluation et de présentation utilisées pour l’établissement des états


financiers ne doivent pas changer d’un exercice à un autre.
- Cette constance dans l’application des méthodes permet d’assurer la comparabilité
de l’information dans le temps et dans l’espace.
- Ce principe admet toutefois des dérogations motivées par la recherche d’une
meilleure image du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise.
- Ces dérogations résultent de :
o changements de méthodes comptables ;
o changements d’estimation ;
o changements d’options fiscales ;
o corrections d’erreurs.
c) Intangibilité du bilan d’ouverture et du bilan de clôture
- Le bilan d’ouverture d’un exercice doit correspondre au bilan de clôture de l’exercice
précédent.
d) Principe de spécialisation des exercices
- La vie d’une entreprise est découpée en exercices.
- A la fin de chaque exercice l’entreprise a l’obligation de produire des comptes
annuels.
- Césure entre les différents exercices: rattachement à chaque exercice des produits et
des charges qui le concernent et uniquement ceux-là.
e) Principe de coût historique
- Un franc reste toujours un franc, sans tenir compte des éventuelles variations de son
pouvoir d’achat liées à l’inflation et à l’érosion monétaire.
- Les biens acquis à titres onéreux sont enregistrés en comptabilité à leur coût
d’acquisition.
o Cette valeur est en principe définitive sauf à mettre en œuvre la procédure
de réévaluation qui demeure toutefois une procédure à caractère
exceptionnel.
- Ce principe est remis en cause par les nouvelles normes comptables et le principe
de la juste valeur.
f) Principe de la continuité d’exploitation
- L’entreprise est supposée poursuivre ses activités sur un horizon prévisible.
- Lorsque la continuité de l’exploitation de l’entreprise n’est plus assurée, les méthodes
d’évaluations doivent être reconsidérées puisqu’on s’inscrit dès cet instant dans une
optique liquidative.
g) Principe de la transparence
La transparence est obtenue par :
- Une application de bonne foi des règles et procédures du SYSCOHADA.
- La présentation et la communication claire et loyale de l’information.
- Le respect de la règle de non compensation.
h) Principe d’importance significative

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- Sont significatifs, tous les éléments susceptibles d’influencer le jugement que les
destinataires des états financiers peuvent porter sur le patrimoine, la situation
financière et le résultat de l’entreprise.
i) Principe de prééminence de la réalité sur l’apparence
- Les transactions et autres évènements de la vie de l’entreprise doivent être
enregistrés et présentés conformément à leur nature et à la réalité économique et
financière, sans s’en tenir uniquement à l’apparence juridique.
- Ce principe d’inspiration anglo-saxonne oppose une vision économique du bilan à
une vision patrimoniale résultant de la législation française.
PLAN COMPTABLE

Le plan comptable est l'ensemble des règles d'évaluation et de tenue des comptes qui
constitue la norme de la comptabilité. Le plan de comptes, c'est-à-dire la liste des comptes
ordonnée, est un des éléments du plan comptable.
Le plan comptable apporte des précisions relatives aux méthodes de détermination des
résultats et la présentation des comptes d’assurances.
Le livre IV du code des assurances édicte les règles comptables applicables aux organismes
d'assurance. Son chapitre 1erprésente les « principes généraux ».
- L’article 401 du code des assurances intitulé « plan comptable» dispose :
Les entreprises d'assurance soumises au contrôle de l'Etat, qu'il s'agisse d'entreprises de droit national ou de
succursales d'entreprises étrangères, doivent établir leur comptabilité dans la forme prévue par le présent Code. Leur
comptabilité doit notamment faire apparaître, par exercice et pour chacune des catégories indiquées à l'article 411,
les éléments suivants de leurs affaires brutes de cessions et de leurs affaires cédées : primes, sinistres, commissions,
provisions techniques.
- L’article 402 du code des assurances intitulé « inventaire» dispose que :
L'inventaire qui doit être établi chaque année doit comprendre l'estimation détaillée de tous les éléments qui entrent
dans la composition des postes de l'actif et du passif.
- L’article 403 du code des assurances intitulé « Exercice comptable» dispose que :
Sauf impossibilité reconnue par la Commission de contrôle des assurances, l'exercice comptable commence le
1er janvier et finit le 31 décembre de chaque année.
Exceptionnellement, le premier exercice comptable des entreprises qui commencent leurs opérations au cours d'une
année civile peut être clôturé à l'expiration de l'année suivante.
- L’article 404 du code des assurances intitulé « conservation des pièces comptables» dispose
que :
Les entreprises doivent conserver pendant dix ans au moins leurs livres de comptabilité, les lettres qu'elles reçoivent,
les copies des lettres qu'elles adressent, ainsi que toutes pièces justificatives de leurs opérations.
- L’article 405 du code des assurances intitulé « conservation des états annuels » dispose que :
Les entreprises doivent produire chaque année à la Commission (CRCA) de contrôle des assurances et au Ministre
en charge des assurances dans l'Etat membre, dans les trente jours qui suivent l'approbation des comptes par
l'assemblée générale et au plus tard le 1er juin de chaque année, le compte rendu détaillé annuel de leurs
opérations.
Les alinéas suivants du même article prescrivent que les sociétés doivent communiquer, à la
demande des autorités de tutelle, tous renseignements et documents permettant d'apprécier les
valeurs des actifs inscrits au bilan ainsi que tous autres renseignements sur les opérations qu’ils
estiment nécessaire à l'exercice du contrôle.

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Conformément aux dispositions des articles 424 et 425 du code des assurances, le dossier annuel
doit être produit en cinq (5) exemplaires, certifié par le Président du Conseil d'administration (PCA)
ou tout autre personne prévue par ledit article, sous la formule suivante : “le présent document,
comprenant X feuillets numérotés, est certifié conforme aux écritures de l'entreprise et aux règles
applicables à l'assurance, sous les sanctions prévues”.
Le dossier annuel comprend :
- les renseignements généraux (article 426 du code des assurances) ;
- les documents énumérés à l'article 422 du code des assurances.
Article 426 - Renseignements généraux : sociétés de droit national

a) la raison sociale de l'entreprise, son adresse, la date de sa constitution, les modifications apportées aux statuts en cours
d'exercice, et, si de telles modifications sont intervenues, un exemplaire à jour des statuts ;
b) le nom, date et lieu de naissance, nationalité et domicile des membres du Conseil d'administration ou du directoire et du
personnel de direction ; les professions des membres du Conseil d'administration ou du directoire et les grades ou fonctions du
personnel de direction ;
c) la raison sociale de la société mère s'il y a lieu, et la liste des filiales ;
d) la liste des branches pratiquées dans le pays concerné, l'année du début de l'exploitation et la date des agréments ;
e) la liste des pays où l'entreprise travaille et les branches qu'elle y pratique, la date de l'agrément par les autorités de contrôle
de ces pays si cet agrément existe, et l'année du début de l'exploitation ;
f) un tableau indiquant les ventes et les achats de portefeuilles de contrats effectués au cours de l'exercice, les modifications
apportées aux branches exploitées dans le pays concerné et dans les autres pays ou territoires ;
g) la liste des accords en vigueur en matière de tarifs, de conditions générales des contrats, d'organisation professionnelle, de
concurrence ou de gestion financière, ainsi que la liste des accords administratifs ou commerciaux avec d'autres entreprises
d'assurance, de réassurance ou de capitalisation ;
h) les obligations et les autres emprunts émis au cours de l'exercice, les remboursements ou amortissements effectués ;
i) la liste des personnes physiques ou morales qui se sont portées caution pour l'entreprise ;
j) le rapport du Conseil d'administration ou ceux du directoire et du Conseil de surveillance et les rapports des commissaires
de surveillance à l'assemblée des actionnaires ou associés ;
k) une déclaration aux termes de laquelle l'entreprise ne s'est portée caution pour aucune personne physique ou morale, ou,
dans le cas contraire, le nom des personnes pour lesquelles l'entreprise s'est portée caution, et le montant des engagements garantis ;
une déclaration aux termes de laquelle l'entreprise n'a pris aucun engagement de vente ou d'achat à terme et n'a signé aucune
promesse d'achat ou de vente, ou, dans le cas contraire, la déclaration du montant des engagements de cette nature souscrits
restant en cours au 31 décembre ;
l) une déclaration analogue concernant les cas de coassurance et de réassurance comportant solidarité entre les assureurs ou
les réassureurs ;
m) un tableau indiquant les modifications apportées au cours de l'exercice :
- au capital social (versements, appels, augmentations ou réductions, remboursements) ;
- au fonds d'établissement, aux amortissements réalisés sur l'emprunt pour fonds d'établissement ;
n) un tableau indiquant l'effectif, au dernier jour de l'exercice, du personnel salarié de l'entreprise dans le pays concerné
ventilé en “personnel de direction et cadres”, “inspecteurs du cadre”, “agents de maîtrise”, “employés”, “autres producteurs
salariés”, “total du personnel salarié dans le pays concerné”, l'effectif du personnel salarié employé à l'étranger, le total du
personnel salarié, ainsi que le nombre d'agents généraux dans le pays concerné.
Article 422 - Etats comptables

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Les états comptables qui devraient figurer dans le dossier annuel selon le plan comptable des
assurances sont :
- le bilan (compte 89) complété d’un extrait de la classe 0 et par le tableau des renseignements concernant les filiales et
participations ;
- le compte d'exploitation générale (compte 80);
- le compte général de pertes et profits (compte87);
- le compte des résultats en instance d'affectation (compte 88).
Les autres états statistiques ou comptables figurant également au dossier annuel sont les suivants :
- C1 Compte d'exploitation générale par catégories ;
- C4 Engagements réglementés et actifs représentant ces engagements ;
- C5 Liste détaillée et état récapitulatif des placements ;
- C9 Ventilation par exercice de souscription et par branche des primes arriérées, encaissements et annulations.
- C10 Ventilation par exercice de survenance des sous-catégories de véhicules terrestres à moteur ;
- C10a Ventilation par sous-catégorie d'opérations ;
- C10b Paiements et provisions pour sinistres, par exercice (assurances terrestres) ;
- C10c Paiements et provisions pour sinistre, par exercice (transport) ;
- C10d Synthèse des dossiers sinistres de grandes ampleurs non clôturés ;
- C11 Marge de solvabilité ;
- C20 Mouvement au cours de l'exercice inventorié des polices, capitaux ou rentes assurés ;
- C21 Détail, par année de souscription des capitaux ou rentes sortis au cours de l'exercice inventorié ;
- C25 Participations des assurés ou des porteurs de contrats aux résultats techniques et financiers.
- C25 Bis Tableau B : Distribution des provisions pour participation aux excédents
- C25 Bis Tableau A : Participations liquidées et participations distribuées au cours de l'exercice
par produit type
- C26 : Chargements et frais
- Etat RA1 : Soldes de réassurances par réassureur;
- Etat RA2 : Dépôts et nantissements effectués par les réassureurs.
NB : les éléments en gras ont été introduits par le Conseil des Ministres en avril 2014.

Ces derniers états permettent de faire une analyse plus fine (par exercice ou par catégorie) des
opérations d’assurance réalisées par la société.
Le compte-rendu comprenant les quatre premiers éléments ci-dessus citésdoit être délivré à toute
personne qui en fait la demande moyennant une somme de 1.000 fCfa.
Les opérations d’assurance dont il est fait allusion dans les paragraphes précédents doivent être
ventilées par catégories de risques. En effet, l’article 411 du code des assurances intitulé « Risques- -
par catégorie » disposent que :
Les risques doivent être ventilés entre les catégories suivantes :
- accidents corporels et maladie (dont accidents du travail) ;
- véhicules terrestres à moteur : responsabilité civile ;
- véhicules terrestres à moteur : autres risques ;
- incendie et autres dommages aux biens ;
- responsabilité civile générale ;
- transports aériens ;
- transports maritimes ;
- autres transports ;
- autres risques directs dommages ;
- acceptations dommages ;
- assurance sur la vie humaine : grande branche ;
- assurance sur la vie humaine : collectives ;
- assurance sur la vie humaine : complémentaires ;

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- assurance sur la vie humaine : autres risques ;


- capitalisation ;
- acceptations vie.
Plus spécifiquement, les risques des véhicules terrestres à moteur sont ventilés entre les catégories
suivantes (article 411-1 du code des assurances) :
- véhicules de tourisme ;
- véhicules de transport privé ;
- véhicules de transport public de marchandises ;
- véhicules de transport public de voyageurs ;
- véhicules à deux roues ;
- autres véhicules (véhicules spéciaux, engins de chantiers, etc.)
Le Règlement No 0001/CIMA/PCMA/CE/SG/CIMA/2014 pris par le Conseil des
Ministres le 03 avril 2014 complète la liste des documents et registres comptables des
organismes d’Assurances en introduisant dans le code des assurances de nouveaux
articles notamment les articles 422-2 et 425-2.

Article 422-2 : Autres états intermédiaires


Outre les états annuels prévus aux articles précédents, les entreprises doivent produire des états trimestriels et semestriels. Il
s’agit des états suivants,
Pour chaque trimestre :
- Etat T1 : Flux trimestriels relatifs aux opérations réalisées ;
- Etat T2 : Recours inter compagnies et recours pour compte Automobile
Ces états doivent être arrêtés au dernier jour du dernier mois du trimestre.
Pour chaque semestre :
- Bilan établi selon le compte 89 ;
- Compte d'exploitation générale établi selon le compte 80 ;
- Compte général de pertes et profits établi selon le compte 87 ;
- Etat C4 S : Engagements réglementes et leur couverture ;
- Etat RS1 : Ventilation des opérations de cessions et d’acceptations en réassurance ;
- Etat RS2 : Résultats de réassurance par branche.
Ces états doivent être arrêtés au 30 juin de l’exercice en cours.
Article 425-2 : Autres états intermédiaires - Envoi
Les entreprises doivent transmettre au Ministre en charge des assurances dans l'Etat membre, sous format électronique dans le
mois suivant la fin de chaque trimestre ou chaque semestre, l’ensemble des états prévus à l’article 422-2.
Elles doivent adresser les mêmes documents dans les mêmes conditions à la Commission Régionale de Contrôle des Assurances.

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Chapitre II/ Opération comptable spécifique à l’assurance

Certaines fonctions techniques sont spécifiques au métier d’assurance :


La production est chargée de mettre en œuvre la politique de souscription arrêtée
par la Direction Générale, de tarifer et rédiger les contrats, de les archiver, d’encaisser les
primes et de surveiller le résultat.
Le département sinistre est chargé de traiter les demandes d’indemnisation des
assurés, d’évaluer le coût des sinistres à payer, de régler les assurés vite et honnêtement,
tout en dénonçant les fraudes éventuelles et d’encaisser les recours.
La distribution des produits d’assurance peut être faite par des salariés (bureau
direct). Elle est souvent faite par des apporteurs d’affaires non-salariés, les agents généraux
et les courtiers. Certains courtiers sont délégataires d’importantes fonctions techniques et
administratives.
Les compagnies d’assurances et les assurés ont recours à de nombreux auxiliaires :
experts, auditeurs d’assurance, actuaires, médecins, risks managers.
Toutes ces opérations spécifiques doivent faire l’objet de traduction comptable au
même titre que les autres opérations pouvant être communes aux entreprises classiques.
Les incidences techniques et surtout comptables de ces opérations sont étudiées
dans les paragraphes qui suivent.

I/ Production :
A/ Organisation de la production
1) Intermédiation- présentation des opérations d’assurance
Le code des assurances à son article 501, reconnaît aux intermédiaires, le droit de
présenter les opérations d’assurances au public.
Le rôle de ces intermédiaires dans l’activité d’assurance est essentiel. Sur certains
marchés, la production réalisée par les intermédiaires et placée auprès des compagnies
d’assurance représente plus de 80% du chiffre d’affaires de ces dernières.
Les principaux intermédiaires sont les agents généraux et es courtiers. Les banques
exercent également comme distributeurs de produits d’assurance particulièrement dans le
cadre de l’assurance vie.
La comptabilité doit être organisée de manière à enregistrer et suivre toutes les
opérations avec les intermédiaires :
 Les émissions de primes et de commissions ;
 Les annulations, ristournes de primes et de commissions ;
 Les paiements de sinistres ;
 Les recours encaissés ;
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 Les mouvements de fonds ;


 Les redressements comptables éventuels.
Toutes ces opérations entre une compagnie et un intermédiaire doivent pouvoir être
retranscrite de façon exhaustive et sans erreur dans un compte courant validé
périodiquement par les deux parties.
L’exercice de la profession d’agent général et de courtier est soumise à des conditions
de capacité et d’honorabilité prévus par les articles 506 à 520 du code des assurances.

2) Réalisation des opérations d’assurance


La conclusion d’un contrat d’assurance débute généralement par l’établissement d’une
proposition d’assurance auprès d’un intermédiaire ou le souscripteur.
A la réception de la proposition, la compagnie d’assurance établit la police
correspondante ainsi que la quittance destinée au recouvrement de la prime. L’ensemble
des documents (police, quittance) est ensuite adressé à l’intermédiaire pour régularisation
(signature) de la police et paiement de la prime par l’assuré/souscripteur.
L’article 414 du code des assurances dispose que « les entreprises doivent, soit délivrer
les polices sous un numérotage continu pouvant comprendre plusieurs séries, sans omission
ni double emploi, les avenants successifs étant rattachés à la police d’origine, soit affecter
aux assurés ou sociétaires des numéros continus répondant aux mêmes exigences…
Les modifications apportées au contrat sont constatées par des « Avenants » signés par
les deux parties. On peut énumérer les différents types d’avenants suivants : ion de la police ;
 Avenant de précision : précision d’une mention de la police ;
 Avenant d’extension ou de modification des garanties ;
 Avenant de réduction ou d’augmentation des garanties ;
 Avenant de résiliation, de suspension ou de remise en vigueur.

3) Prime
La prime est la prestation du souscripteur du contrat d’assurance. Elle peut être unique
ou périodique, annuelle ou fractionnée.
La prime est dite « unique » lorsqu’elle se rattache à une période d’assurance définie au
contrat sans possibilité de reconduction. Cette période est généralement supérieure à une
année (assurance responsabilité civile décennale, assurance sur la vie…).
La prime périodique, est en principe, définie pour une période annuelle de garantie
(prime annuelle) ;
Lorsque le paiement de la prime est effectué en plusieurs termes pour une période
d’assurance donnée, on parle de fraction de primes ou de paiement fractionné des primes.

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La prime d’assurance est payable d’avance. Les nouvelles dispositions de l’article 13, en
vigueur depuis le dernier trimestre 2011 pose le principe « pas de prime, pas de garantie ».
Les apprenants sont invités à prendre connaissance de ces dispositions.

B/ La comptabilité des opérations de production.


1) Principes
L’enregistrement des primes en comptabilité obéit au principe de l’émission, c’est-à-dire
que le fait générateur de leur inscription en comptabilité est constitué par l’émission des
primes qui signifie :
L’établissement par l’entreprise d’un document appelé « quittance de prime » destiné au
recouvrement de la prime auprès de l’assuré.
La création d’une pièce comptable destinée à enregistrer la naissance de la créance
correspondante et son inscription en tant que créance sur les assurés.
Cette pièce comptable est un état récapitulatif des quittances émises à un moment
donné. C’est ce qu’on appelle un « Bordereau d’émission ». On distingue deux sortes de
bordereaux :
 Le « bordereau terme » correspond à l’ensemble des quittances émises au
renouvellement des contrats en portefeuille.
 Le bordereau comptant regroupe les quittances émises à la souscription des
contrats (affaires nouvelles), mais il peut également contenir toutes les quittances
établies par suite de :
-Modification de primes par suite d’accident ;
-Régularisations sur polices à déclaration ;
-Remplacement des quittances erronées.
Par extension, on appelle quittance tout document sanctionnant, une opération
relative au calcul et à la régularisation des primes (généralement sanctionnant l’émission
d’un avenant). On aura ainsi des quittances de primes négatives lorsqu’une opération
d’ajustement se traduit par le remboursement d’un trop perçu, par exemple.
Ainsi, il existe administrativement, deux sortes d’émissions de primes :
 Les primes au comptant : il s’agit des primes émises pour des affaires nouvelles ou
des avenants. Elles sont comptabilisées à la signature des contrats ou avenants.
 Les primes à terme : ce sont les primes émises sur les contrats déjà en portefeuille à
la société.
Sur le plan comptable, ces deux types d’émission s’enregistrent strictement de la même
façon.

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2) Comptabilité des primes.


Les opérations intervenant entre l’entreprise d’assurance et les intermédiaires sont
traitées d’une comptabilité divisionnaire. Cette comptabilité a pour objet de suivre la
situation des assurés regroupés au sein de comptes individuels des intermédiaires
apporteurs des affaires en question.
La « comptabilité primes » enregistre ainsi tous les faits qui modifient la situation
comptable des primes en instance de recouvrement auprès des intermédiaires ainsi que la
position des fonds encaissés par ces derniers. Les informations nécessaires proviennent soit
des services internes de l’entreprise (production, sinistres, comptabilité générale), soit des
intermédiaires (avis d’encaissement, retours de quittances, bordereau de règlement des
sinistres, envoie de fonds).
La justification des soldes des opérations en cours avec les intermédiaires revêt une
importance particulière dans la gestion des entreprises d’assurances.
A l’occasion de la modification des dispositions relatives au paiement des primes (article
13), le législateur a imposé aux intermédiaires de produire trimestriellement leurs comptes
courants avec les compagnies, validés contradictoirement avec ses derniers (article 520 du
code des assurances).

3) Emission de primes
La prime est majorée du montant des accessoires et coût de police, ainsi que les taxes
sur le contrat d’assurances.
Les accessoires et coût de police sont un produit pour la compagnie et sont donc
comptabilisés dans le compte « 70 – Primes Emises » comme la prime elle-même.
Les taxes sur les contrats d’assurances sont perçues par la société pour le compte de
l’Etat et sont reversées périodiquement à celui-ci. On enregistre, à l’émission, cette taxe de
l’Etat au crédit du compte « 435 – Etat ».
Dans le même temps, la compagnie doit constater le montant de la commission à payer
à l’intermédiaire (agent généraux, courtier, agent mandataire…) sur le montant de la prime
nette. Cette commission est une charge pour la compagnie et est enregistrée au débit du
compte « 65 – Commission » par le crédit du compte « 41 – C/C Agents ».

Application numérique 01 :
Les informations nécessaires à l’établissement du bordereau d’émission sont les
suivantes :
Emission de prime de 200 FCFA le 10 juin 2012 ;
Les accessoires relatifs à la prime émise font 15 ;
Le taux de taxe est de 9.5% et le taux contractuel de commissions est de 20%.

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Taf : enregistrer cette opération chez l’assureur d’une part et, chez l’agent ou le
courtier d’autre part.

 chez l'assureur
Compte Libellés Débit Crédit
date -10/06/2012

Emission de prime
date -10/06/2012

constatation de la charge de commissions

chez le courtier
Compte Libellés Débit Crédit
date -10/06/2012

Emission de primes
date -10/06/2012

constatation du chiffre d'affaires = commissions

L’article 432 – Terminologie explicative et modalité de fonctionnement des comptes


apporte les précisions suivantes :
41- Agents, assurés et courtiers
Le compte 410 correspond aux comptes avec les agents et courtiers au sens normal
du terme. En vue de déterminer les primes arriérées, il fait à la clôture de l’exercice l’objet
d’une ventilation au compte 411 entre les divers éléments des primes à encaisser et les soldes
espèces ; ce compte 411 n’est donc qu’un compte d’inventaire.
Le compte 412 enregistre les opérations d’assurance ne passant pas par un agent ou
un courtier et ne donnant pas lieu à la commission. Les assurés sont débités des quittances
qui leur sont présentées et créditées de leurs paiements.
Les comptes 413 et 414 enregistrent les opérations autres que les opérations
courantes d’assurances (par exemple les prêts aux agents...).

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Le compte 419 enregistre les provisions pour dépréciation autres que la provision pour
annulations qui figure en classe 3.

4) Encaissement des primes


L’article 13 relatif au paiement de primes a été modifié par le règlement N°
001/CIMA/PCMA/PCE/ et a pris effet le 1er octobre 2012.
Les principales innovations de l’article 13 sont :
 Il pose un principe : pas de prime, pas de contrat. C’est le retour en force de l’article
13 initial. Le mot « interdit » marque l’ampleur de la détermination des rédacteurs ;
 Des dérogations au paiement préalable existent mais ne concernent pas les risques
Automobiles, Maladie et Marchandises transportées pour lesquels il n’y a pas de
dérogation possible.
-1ère dérogation : l’Etat et ses démembrements ne sont pas concernés par le
paiement préalable. Ils disposent d’un délai de 180 jours pour le faire. Cette dérogation est
essentiellement motivée par les lourdeurs administratives ;
-2ème dérogation : les risques dont la prime dépasse 80 fois le SMIG annuel.
Un délai de 60 jours pour le paiement de la prime leur est imparti.
 L’instauration de la résiliation de plein droit.

Article 542 : Délai :


Les primes encaissées par les intermédiaires doivent être reversées à l’assureur,
accompagnées d’un bordereau justificatif, dans un délai de trente jours suivant leur
encaissement.
En cas de non reversement par l’intermédiaire des primes encaissées dans les délais
prévus, les sommes non reversées produisent intérêts de plein droit au double du taux
d’escompte dans la limite du taux d’usure à compter de l’expiration du délai de reversement
stipulé ».
NB : prendre connaissance des autres dispositions du règlement du 05 avril 2012 modifiant
l’article 13 et bien d’autres articles du code des assurances.

Comptabilisation : paiement de la prime par l’assuré ou encaissement de la


prime par l’assureur.
Application numérique 02 :
Reconsidérons l’application 01, en supposant que l’assureur a encaissé la prime le
15 juillet 2012 et que ce dernier a reversé la commission due à l’intermédiaire le 13 Août
2012.

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chez l'assureur
Compte Libellés Débit Crédit
date -15/07/2012

Encaissement de la prime
date -13/08/2012

Paiement de la commission

chez le courtier
Compte Libellés Débit Crédit
date -13/08/2012

Encaissement de la commission

5) Annulation des primes


Il y a deux principes de comptabilisation des primes :
 La comptabilisation à l’émission (chiffre d’affaires = produits = primes émises) ;
 La comptabilisation à l’encaissement (chiffre d’affaires = produis = primes
encaissées).
Le phénomène des annulations de primes est la conséquence du principe de la
comptabilisation à l’émission. Il dépend également de la politique de souscription de
l’entreprise et de la qualité de son portefeuille.
Les causes d’annulations sont variables (refus de payer, insolvabilité, erreurs,…)
Au sens du PCA, on entend par « par annulation de primes » les opérations conduisant
à une annulation intégrale de la quittance de prime émise soit par suite d’une erreur, soit
par suite d’annulation (sans effet) ou de résiliation de contrats.
Les régularisations partielles généralement appelées ristournes ont pour objet de
redresser des quittances précédemment émises. Ces régularisations ne sont pas considérées
comme annulations mais constituent des ajustements.
Cas pratique 03
Considérons le même niveau d’émission de prime qu’au cas 01 faite en mai 2013, et
supposons que pour raison d’erreur matérielle, ladite prime est annulée le 10/05/2013.
Procédez à l’enregistrement comptable.

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chez l'assureur
Compte Libellés Débit Crédit
date -10/05/2013

Annulation de l'émission de prime


date -10/05/2013

annulation de la charge de commissions

chez le courtier
Compte Libellés Débit Crédit
date -10/05/2013

Emission de prime
date -10/05/2013

Constatation du chiffre d'affaires = commission

II/ Prestations
a) Organisation du système
1) Définitions
La notion de « sinistre » constitue la charge technique résultant de l’opération
d’assurance. Le sinistre est constitué par la survenance de l’évènement aléatoire défini au
contrat d’assurance. Toutefois, la notion de prestation ne se confond pas nécessairement
avec celle de sinistre. C’est ainsi qu’en assurance automobile par exemple :
Tout évènement déclaré constitue un sinistre, même si le dossier paraît ou fini par
devenir « sans suite » ;
Il n’y a qu’un sinistre par déclaration quelles que soient les conséquences de ce sinistre
(il convient cependant de noter que la notion de sinistre est intimement liée à celle de la
garantie) ;
Les déclarations successive d’un même assuré concernant le même sinistre doivent être
considérées comme constituant une même déclaration ;

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[Tapez ici]

Dans le cas de collision entre plusieurs véhicules, il y aura autant de déclarations que de
véhicules assurées en présence.
La gestion des sinistres dans les entreprises d’assurances se caractérise par la
manipulation d’une masse considérable d’informations en raison de la multitude de
documents et de justificatifs produits à l’occasion des réclamations introduites par les
assurés, les victimes et bénéficiaires de contrats d’assurances la gestion de ces informations
est organisée autour de deux supports principaux :
 Le Registre des sinistres (imposés par le code) ;
 Le dossier du sinistre.
L’acte d’enregistrement de la déclaration du sinistre s’appelle « ouverture du sinistre »
ou « ouverture du dossier sinistre. Il se traduit par l’affectation d’un numéro de sinistre et
la création du dossier destiné à recevoir toutes les indications et les pièces générées par la
gestion du sinistre.

2) Registres obligatoires
Article 415 du code des Assurances.
Enregistrement des sinistres :
Sauf pour les opérations d’assurance maladie et marchandises transportées, les
évènements, les sinistres faisant jouer ou susceptibles de faire jouer au moins une des
garanties prévues au contrat, ou les sorties sont enregistrés dès qu’ils sont connus sous un
numérotage continu pouvant comprendre plusieurs séries. Cet enregistrement est effectué
par exercice de survenance ou, par exercice de souscription. Il comporte les renseignements
suivants : date et numéro de l’enregistrement, numéro de police, nom de l’assuré, date de
l’évènement. Il doit en être établi au moins une fois par mois une liste à lecture directe.
Article 416 du code des Assurances
Enregistrement des sinistres (suite) :
Dans toutes les catégories de risques définies à l’article 411, les sinistres survenus
dans l’exercice inventorié sont portés sur une liste à lecture directe indiquant, outre le
numéro de sinistre prévu à l’art. 415, les sommes payées au cours de l’exercice et l’évaluation
des sommes restant à payer. Les sinistres survenus au cours des exercices antérieurs et qui
n’étaient pas réglés à la fin de l’exercice précédent font l’objet de listes analogues comptant
en outre, les évaluations à la fin de précédent. Les recours ou sauvetages donnent lieu à un
traitement parallèle.
Le registre des sinistres est un livre permettant de consigner toutes les données
relatives à l’identification du sinistre et au suivi des engagements qui en découlent.
Dans les systèmes d’informatisations des entreprises d’assurances, ces registres sont
aujourd’hui constitués par des fichiers informatiques permettant de consigner toutes les

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[Tapez ici]

informations relatives à la gestion des dossiers sinistres ; la tenue du registre « manuel » ou


« physique » reste de rigueur.
En assurance non vie, le registre des sinistres mentionne les déclarations de sinistres
au fur et à mesure de leur réception. Les déclarations sont inscrites même si elles ne sont
accompagnées d’aucune demande d’indemnité. Quelle que soit la date de leur inscription,
les sinistres survenus au cours d’un même exercice sont répertoriés sous une série unique
et continue de numéros.
En assurance maritime et transport, les sinistres sont inscrits dès que l’entreprise en
a connaissance par tout moyen d’information. Quelle que soit la date de leur inscription, les
sinistres sont répertoriés par exercice de souscription des polices sous un numérotage
continu.
En assurance sur la vie, les sociétés doivent tenir un ou plusieurs registres des sinistres
ou des sorties où sont inscrits séparément : les résiliations, les rachats, les sorties par
sinistres, par échéance, par transformation ou autres sorties.

b) Comptabilité des opérations.


1) Principes :
L’enregistrement des prestations en comptabilité est effectué au moment du
paiement. On parle ainsi de « comptabilité au paiement des sinistres ».
Le document de base est constitué par l’établissement d’une pièce appelée
« quittance d’indemnisation » qui revêt plusieurs formes et contient différentes mentions
selon la catégorie d’opération concernée. Cette quittance est appuyée par des documents
justificatifs tel que les factures, rapport d’expertise…
Certaines prestations, telles que les participations aux bénéfices (assurance sur la vie),
sont enregistrées en comptabilité dès leur liquidation, c’est-à-dire de leur calcul.
La charge correspondant aux sinistres survenus et non encore payés à la date de
l’inventaire donne lieu à la constitution des provisions (provisions pour sinistres tardifs – à
voir plus loin- dans le chapitre relatif aux opérations d’inventaire). Il en est de même pour
les autres prestations acquises aux assurés et bénéficiaires de contrats.
Les sinistres sont enregistrés « brut de recours », sans tenir compte des recours.
Les recours font l’objet d’analyse et d’enregistrement séparé. Il en est de même pour
les provisions relatives aux sinistres et aux recours.
 Le jeu d’écritures
Les transactions relatives aux prestations sont enregistrées en comptabilité dans les
comptes et selon les schémas décrits ci-après :

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[Tapez ici]

2) Sinistres survenus (Assurance Vie) ou prestations payées (IARD)

 Chez l'Assureur
En Assurance Vie
Comptes Libellés Débit Crédit
6012 Capitaux échus 225
6013 Arrérages échus 116
6014 Rachats 654
6015 Participation aux excédents liquidés 27
Banque /
56 / 57 Caisse 1022
enregistrement des sinistres survenus

En assurance IARD
Comptes Libellés Débit Crédit
602 Prestation et frais payés 1210
56 / 57 Banque / Caisse 1210
Enregistrement des sinistres payés

Les comptes de trésorerie (56 / 57) indiqués en contrepartie ci-dessus peuvent être
constitués par tout autre compte correspondant au service ayant exécuté le règlement tel
que les comptes avec les intermédiaires 41-C/C Courtier ou Agent. Si les paiements ne sont
pas systématiques, des comptes d’attente peuvent être utilisés.

 Chez le courtier
Comptes Libellés Débit Crédit
40X C /C Assureur 1210
56 / 57 Banque / Caisse 1210

3) Encaissement de recours
Il y a deux sortes de recours :
a. Le recours subrogatoire (l’assureur paye et se retourne contre le tiers responsable, il
se subroge dans les droits de l’assuré ;
b. Le recours pour compte (l’assureur au titre de la garantie « recours », exerce le
recours de son client quand bien même il n’a rien payé au titre du dommage
principal).

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[Tapez ici]

a) Encaissement d’un recours subrogatoire pour le compte de l’assureur par un


courtier.

 Chez l’assureur
Comptes Libellés Débit Crédit
410 Agent 50
6029 Recours 50

 Dans ce cas, Chez le courtier


Comptes Libellés Débit Crédit
56 / 57 Banque / Caisse 50
40X Assureur X 50

Exercice : enregistre la même opération lorsque le recours est directement encaissé par
l’assureur.

b) Encaissement d’un recours pour le compte de l’assuré par un coutier


Cette opération n’a aucune incidence sur le compte de résultat. Il s’agit d’une opération
blanche qui se traduit par des « écritures bilancielles » : on constate la rentrée de trésorerie
et la dette envers l’assuré correspondant à l’obligation de reverser un recours dans les plus
brefs délais (cette dette est un engagement règlementé).

- Cas du recours encaissé par l’intermédiaire


 Chez l’assureur
Comptes Libellés Débit Crédit
41X Courtier, Agent X 50
40X Assuré X 50
Recours à reverser ou Recours client
encaissé

Chez le courtier ou l’Agent


Comptes Libellés Débit Crédit
56 / 57 Banque / Caisse 50
40X C/C Assureur X 50
Recours à reverser ou Recours client
encaissé

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[Tapez ici]

- Cas du recours encaissé par l’assureur

Chez le courtier ou l’Agent


Comptes Libellés Débit Crédit
56 / 57 Banque / Caisse 50
41X Assuré X 50
Recours à reverser ou Recours client
encaissé
 Chez le courtier ou l’agent : Pas d’écritures à passer.

4) Autre opération avec l’intermédiaire (transfert de fonds)


 Envoi de fonds à l’intermédiaire

 Chez l’assureur
Comptes Libellés Débit Crédit
41X Courtier, Agent X 80
56 Banque 80

 Chez le courtier
Comptes Libellés Débit Crédit
56 Banque 80
40X C/C Assureur X 80

 Envoi de fonds par l’intermédiaire

 Chez le courtier
Comptes Libellés Débit Crédit
56 Banque 160
41X Courtier, Agent X 160

 Chez l’assureur
Comptes Libellés Débit Crédit
40X Assureur X 160
56 Banque 160

4. Coassurance et Réassurance
a. Coassurance
1) Définition
La coassurance est une technique de division des risques. Elle permet le partage d’un
même risque entre plusieurs assureurs. Elle est utilisées principalement dans le cadre de la
souscription et du partage des grands risques (risques incendie, risques techniques, risques
pétroliers…).
19
[Tapez ici]

Dans la pratique et en général, une société chef de file, l’apéritrice, émet une police
unique et la totalité de la quittance (prime commerciale et taxe sur les contrats d’assurance).
Elle procède à l’encaissement de la quittance soit directement, soit par l’intermédiaire d’un
courtier et reverse la taxe d’assurance. Sur certains marchés, une commission peut être
stipulée au profit de l’apériteur.
Les autres coassureurs avec lesquels l’apéritrice partage le risque sont les participants.
Ils sont crédités de leur quote-part de prime. Le code des assurances prévoit que cette quote
part doit être reversée aux coassureurs dans un délai de quinze (15) jours à compter de la
réception du paiement de la prime ou de la portion de prime par l’apériteur.
En cas de survenance d’un sinistre, l’instruction est effectuée par l’apériteur. Ce
dernier peut payer le sinistre à 100% et demander à chaque coassureur le remboursement
de sa quote-part dans le sinistre. Il n’y a cependant pas de solidarité entre les coassureurs et
il peut arriver que chaque coassureur règle directement sa quote-part dans les sinistres à
l’assuré.

2) Comptabilisation des opérations de coassurances


Soit une opération de coassurance dont les caractéristiques sont les suivantes

Assureurs Part du risque par assureur


coassureur A: apériteur 40%
coassureur B 30%
coassureur C 20%
coassureur D 10%

-Commission de courtage : 15% payés au courtier le 20/01/2013


-Montant de la prime HT : 1000, Taxes sur le contrat d’assurance : 20%
-La prime est soldée par l’assuré à la date d’effet du contrat. Le 20/01/2013, l’apériteur
reverse aux coassureurs leur quote-part dans la prime nette de commission de courtage.
-Période de garantie : 05/01/2013 au 04/01/2014.
-Survenance d’un sinistre le 30/06/2013 :
 Hypothèse 1 : Le sinistre est réglé le 15/09/2013 pour un total de 500 par l’apériteur
qui recouvre une semaine plus tard la quote-part imputable aux autres coassureurs ;
 Hypothèse 2 : le 15/09/2013, chaque coassureur règle directement sa quote-part
dans le sinistre à l’assuré.
-Le 30/11/2013, un recours exercé contre le tiers responsable aboutit. Le montant du
recours encaissé par l’apériteur est de 400. Le 07/12/2013, l’apériteur reverse aux
coassureurs leurs parts dans le recours encaissé.
20
[Tapez ici]

 Emission de la police par assureur


comptes libellés Débit Crédit

 Constatation de la charge de commission par l'apériteur


comptes libellés Débit Crédit

 Encaissement de la prime par l'apériteur le 05/01/2013


comptes libellés Débit Crédit

 versement de la part des coassureurs nette de commission le


20/01/2013 par l'apériteur
comptes libellés Débit Crédit

 Versement de la commission de courtage le 20/01/2013


comptes libellés Débit Crédit

21
[Tapez ici]

 Règlement du sinistre le 15/09/2013 par l’apériteur, selon


l’hypothèse 1
comptes libellés Débit Crédit

 Recouvrement le 22/09/2013 de la quote part des coassureurs


dans le sinistre selon l’hypothèse 1 :
comptes libellés Débit Crédit

 Règlement du sinistre le 15/09/2013, selon l’hypothèse h2 :


 Chez l'apériteur
comptes libellés Débit Crédit

Chez le coassureur B :
comptes libellés Débit Crédit

Chez le coassureur C :
comptes libellés Débit Crédit

Chez le coassureur D :
comptes libellés Débit Crédit

22
[Tapez ici]

 Encaissement du recours le 30/11/2013 par l’apériteur :


comptes libellés Débit Crédit

 Reversement par l’apériteur de la quote part des coassureurs


dans le recours le 07/12/2013
comptes libellés Débit Crédit

b. Réassurance :

1. Définition

La division des risques recourt à différentes méthodes: la coassurance, la souscription du


risque en tranche de capitaux et la réassurance.
La réassurance remplit quatre fonctions :
- Elle permet à la cédante d’augmenter son plein de souscription au-delà de son
plein de conservation ;
- Elle protège les résultats techniques nets contre les écarts de probabilité par
rapport à la sinistralité moyenne (queue de distribution) ;
- Elle homogénéise les rétentions nettes de la cédante: cession des pointes de
sinistres aux réassureurs ;
- Elle facilite le règlement des sinistres importants.
Beaucoup d’assureurs recourent fréquemment à l’assistance technique de leurs réassureurs
du fait de leur meilleure connaissance des risques et des marchés ;
Assistance technique pour la tarification d’un risque, pour l’évaluation des dossiers de
sinistres importants, pour la rédaction d’une clause contractuelle particulière.

23
[Tapez ici]

On distingue trois modalités de réassurance :


- La réassurance facultative
o Un tel besoin de réassurance vient le plus souvent de la taille du risque qui est
incompatible avec la politique habituelle de souscription de l’assureur,
o La liberté est laissée à l’assureur de placer le risque chez le réassureur de son choix,
o Peu adapté aux risques de masse, couteux en temps et en argent avant la
conclusion de chaque réassurance.
- La réassurance facultative-obligatoire (FACOB ou Open Cover)
o Facultatif pour la cédante qui conserve toute la liberté d’y appliquer les risques de
son choix,
o Obligatoire pour le réassureur qui ne peut refuser les parts de risques déclarés par
l’assureur direct,
o Risque d’anti sélection au détriment du réassureur.
- La réassurance obligatoire pour les deux parties: traité de réassurance.
Les contrats de réassurance sont de deux natures: la réassurance proportionnelle et la
réassurance non proportionnelle
 La réassurance proportionnelle
La part des sinistres à la charge du réassureur est toujours exactement proportionnelle à celle de la
prime qu’il a reçue. On y distingue :
- Le traité en participation ou en quote part
o Dans le cadre d’un traité quote part, le réassureur participe sur toutes les
affaires entrant dans le champ d’application du traité selon un même
taux. Ce taux uniforme s’applique à la fois aux primes et aux sinistres sur
tous les contrats.
- Le traité en excédent de pleins ou de capitaux
o Dans le cadre de la réassurance en excédent de pleins ou de capitaux, le
réassureur participe aux affaires entrant dans le champ d’application du
traité selon une proportion déterminée affaire par affaire. Cette
proportion applicable aux primes et aux sinistres est fonction du rapport
existant entre la capacité de conservation et la capacité de souscription.
o Le plein de conservation ou de rétention est le montant maximal que
l’assureur pourrait payer sur un risque sans mettre en péril sa trésorerie
et ses fonds propres.
o Le plein de souscription est le montant maximal sur lequel l’assureur peut
s’engager compte tenu de la couverture en réassurance. Il est un multiple
du plein de conservation.

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[Tapez ici]

 La réassurance non proportionnelle


- Les traités en excédent de sinistre ou ExcessLoss (abrégé XL)
o Dans le cadre de cette réassurance, le réassureur prend en charge sur
chaque dossier, les sommes décaissées au-delà d’un certain montant
appelé priorité, franchise ou seuil. La priorité ou franchise est supportée
par l’assureur direct.
o La portée constitue l’engagement du réassureur sur un évènement.
o Le plafond est la somme de la priorité et de la portée.
o La prime est calculée à partir d’un taux de prime fixe ou variable,
résultant du rapport sinistres à primes majoré d’un chargement, et d’une
assiette de primes. Cette assiette peut être exprimée en primes émises, en
montant de primes globales ou de primes conservées ou de capitaux
assurés.
- Les traités en excédent de pertes annuelles ou « stop loss »
o Dans le cadre de cette réassurance, le réassureur prend en charge sur un
exercice de survenance donné pour une catégorie d’affaires, la différence
entre la sinistralité réelle et la sinistralité prévue au traité.
o Cette technique est utilisée pour couvrir les risques à caractère cyclique
afin d’assurer une péréquation des résultats sur plusieurs exercices.

2. Comptabilisation des opérations de réassurance


 Emission de prime chez l’assureur pour un montant de 1000, taux de taxes
de 20%.
Compte Libellés DEBIT CREDIT
41X Assuré X 1200
70 Primes émises 1000
435 Etat, taxes d’assurances 200
 Cession de prime à 40% à un réassureur dans le cadre d’un traité en quote
part, commissions de réassurance de 15%
Compte Libellés DEBIT CREDIT
709 Part des réassureurs dans les primes 400
752 Commissions de réassurance 60
400 Compte courant du 340
réassureur

25
[Tapez ici]

 Paiement d’un sinistre valant 300 par l’assureur


Compte Libellés DEBIT CREDIT
60 Sinistre payé 300
56 Banque 300
 Imputation au réassureur de sa quotepart dans le sinistre à hauteur de 40%
Compte Libellés DEBIT CREDIT
40X Compte courant du réassureur X 120
609 Part des réassureurs dans les prestations 120
 Constatation d’une provision pour sinistres à payer de 200 à l’inventaire
Compte Libellés DEBIT CREDIT
80-325 Provision pour sinistres à payer 200
325 Provision pour sinistres à payer 200
 Constatation de la quote part du réassureur dans la PSAP à hauteur de 40%
Compte Libellés DEBIT CREDIT
392 Part des réassureurs dans les PSAP 80
80-392 Part des réassureurs dans les PSAP 80
 Imputation au compte courant du réassureur de sa quote part dans la PSAP:
le dépôt
Compte Libellés DEBIT CREDIT
40X Compte courant du réassureur 80
18 Dettes pour espèces remisses par les 80
réassureurs

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[Tapez ici]

Chapitre III. TRAVAUX D’INVENTAIRE : cas des provisions techniques.


Les états de synthèse sont dressés à la suite des travaux comptables et
extracomptables appelés « travaux d’inventaire ».
Ces travaux consistent notamment :
 A effectuer l’inventaire physique des biens de l’entreprise (marchandises en stocks,
immobilisations).
 A apprécier les créances et les dettes de l’entreprise ;
 A apprécier les comptes de l’entreprise tels que découlant des opérations courantes.

Ces différentes tâches conduisent à effectuer des régulations sur un certain nombre de
compte à partir de la balance avant inventaire. Les écritures de régularisation et de
redressement des comptes sont enregistrées au journal et reportées sur les comptes
concernés qui sont de nouveau regroupés au sein d’une balance dite après
régularisation.
La synthèse des actifs et des passifs est établie par le Bilan qui présente ainsi la situation
de l’entreprise à un moment donné. La synthèse des charges et produits donne lieu à
l’établissement du compte des produits et charges qui indique le résultat des opérations
réalisées au cours de l’exercice (CEG et CGPP).
Dans le cadre d’appréciation des dettes, la société doit pouvoir évaluer de façon
prudente les provisions techniques qui représentent en général le poste le plus élevé du
passif du bilan de compagnies d’assurance. Il constitue également une charge pour
l’entreprise (comptabilité en partie double).
Piliers de solvabilité d’une entreprise d’assurances.
En effet, pour le législateur, le contrôle de solvabilité constitue le centre d’intérêt
principal du contrôle. Il repose sur les 03 piliers suivants :
- S’assurer que les provisions techniques sont bien évaluées ;
- S’assurer que l’entreprise possède un montant suffisant d’actifs sûrs, liquides et
rentables ;
- S’assurer que l’actif réel est supérieur aux engagement et dettes.

Il est indispensable que l’assureur dispose de fonds propres suffisant pour faire face aux
éventuelles pertes futures.
Les provisions techniques (vie et non vie) sont destinées à permettre le règlement
intégral des engagements pris envers les assurés et bénéficiaires de contrat. Elles sont liées
à la technique même de l’assurance caractérisée par l’inversion du cycle de production.
Les engagements pris par l’assureur sont par nature aléatoires par opposition aux dettes
des entreprises classiques qui sont dans la plupart des cas des montants certains et avec des
échéances fixées.

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[Tapez ici]

L’article 334-8 du code des assurances liste 8 types de provisions techniques à


constituer par les compagnies d’assurance non vie. En pratique et en raison de l’activité des
compagnies d’assurances du marché, trois provisions techniques sont constituées par les
compagnies d’assurance non vie :
 La provision pour risque en cours (PREC) : provision destinée à couvrir les risques
et les frais généraux afférents, pour chacun des contrats à prime payable d’avance, à
la période comprise entre la date d’inventaire et le prochaine échéance de prime, ou
à défaut, le terme fixé par le contrat ;
 La provision pour sinistres à payer (PSAP): valeur estimative des dépenses en
principal et e frais, tant internes qu’externes, nécessaires au règlement de tous les
sinistres survenus et non payés, y compris les capitaux consécutifs des rentes non
encore mises à la charge de l’entreprise.
 La provision pour annulation de prime (PAPE) : provision destinées à faire face aux
annulations probables à intervenir sur les primes émises et non encaissées. Les
modalités de calcul de cette provision technique sont fixées par circulaire de la
Commission de contrôle des Assurances

Outre ces 03 provisions techniques, ces compagnies peuvent aussi constituer :


 La provision mathématique des rentes : valeur actuelle des engagements de
l’entreprise en ce qui concerne les rentes et accessoires de rentes mis à sa charge ;
 La provision pour risques croissants : provision pour les opérations d’assurances
contre les risques de maladie et d’invalidité et égale à la différence de valeurs actuelles
des engagements respectivement pris par l’assureur et par les assurés ;
 Provision pour égalisation : provision destinée à faire face aux charges
exceptionnelles afférentes aux opérations garantissant les risques dus à des éléments
naturels, le risque atomique, les risques responsabilité civile dus à la pollution et les
risques spatiaux ;
 La provision mathématique pour réassurances : provision à constituer par les
entreprises mentionnées au 2ème alinéa de l’article 300 qui acceptent en réassurance
des risques cédés par les entreprises d’assurance sur la vie et égale à la différence
entre les valeurs actuelles des engagements respectivement pris l’un envers l’autre
par le réassureur cédant ;
 Toutes autres provisions techniques qui peuvent être fixées par la CRCA.

Article 334-2 Provisions techniques des sociétés vie et capitalisation.


 La provision mathématique : différence entre les valeurs actuelles des engagements
respectivement pris par l’assureur et par les assurés ;
 La provision pour participation aux excédents : montant des participations aux
bénéfices attribués aux bénéficiaires des contrats lorsque ces bénéfices ne sont pas
payables immédiatement après la liquidation de l’exercice qui les produits ;

28
[Tapez ici]

 Toutes autres provisions techniques qui peuvent être fixées par la CRCA.

1. La provision pour risques en cours (PREC).

La plupart des sociétés d’assurances émettent leurs contrats en cours d’année au


moment de la souscription pour une durée d’un an. Elles reçoivent donc à la souscription
puis à la date anniversaire d’échéance des contrats, le montant de la prime pour un an.
En fin d’année, il faut donc évaluer la fraction de prime qui correspond à la couverture
du risque jusqu’à la prochaine date anniversaire d’échéance du contrat, et que l’on « va
mettre de côté » pour l’année suivante : on constitue une provision.
Certaines sociétés émettent tous leurs contrats à échéance du 31 décembre, les assurés
venant en cours d’exercice ne payent qu’un prorata de prime jusqu’à la fin de l’année. Dans
ce cas, elles n’ont pas à constituer de provisions pour risques en cours puisque tous les
contrats sont échus en fin d’exercice.
La PREC est calculée pour chacune des catégories dommages, catégorie par catégorie.
Deux méthodes de calcul sont imposées pour évaluer cette provision pour risques en
cours.

a. 1ère méthode : la méthode de 36% (méthode minimale)

L’article 334.10 du code des assurances dispose que la provision pour risques en cours
doit au minimum être égale à 36% des primes émises dans l’exercice, dont les échéances
dépassent le 31 décembre.
En revanche, l’article 334-9 dispose que cette évaluation est suffisante aux conditions
suivantes :
La répartition des émissions de prime doit être homogène tout au long de l’exercice ;
La décomposition statistique des primes dans la catégorie doit être conforme à
l’hypothèse ci-après :

29
[Tapez ici]

Pour une prime de 100 F, la ventilation statistique est la suivante


Libellés part part
Prime pure (coût statistique du risque) 65 66

frais de gestion courant pendant la durée du contrat 7 6

prime de risque (total des frais courant pendant la


72 72
durée du contrat)
commission d'apport et de gestion 20 20
frais d'établissement (ou de quittancement) 8 8
cout global d'acquisition du risque (total des frais
dépensés à l'émission du contrat ou à chaque date 28 28
anniversaire)
Total de la prime 100 100

Il ressort de cette ventilation que les frais dépensés lors de l’établissement du contrat ou
lors de son quittancement à l’échéance annuelle sont de 28%, alors que ceux courant jusqu’à
la prochaine échéance sont de 72%.
Si l’on suppose qu’une société puisse réunir dans une catégorie les deux conditions
(répartition et décomposition de la prime), on se retrouve dans le cas de figure suivant :
En supposant que les primes sont réparties uniformément dans l’exercice, elle a besoin pour couvrir les
risques de contrats, de mettre de coté pour l’année suivante, la moitié des primes émises ou, plus simplement
36% des primes émises de l’année (36%=1/2*72%).
Cette règle de 36% correspond à des conditions qui ne se trouvent guère dans la réalité,
mais la loi indique qu’il s’agit d’un minimum ; il faut donc la calculer.
b. Méthode de l’article 334-9

Lorsque les conditions requises pour l’application de la méthode des 36% ne sont pas
réunies, ce qui est toujours le cas (on imagine difficilement une société émettre autant de
prime chaque jour de l’année), les compagnies d’assurances sont en outre, tenues de calculer
la provision pour risques en cours en tenant compte :
- De l’inégale répartition des primes de l’année ;
- De la décomposition statistique de la prime par catégorie.

Si la société est dotée de moyens informatiques adaptés, elle va pouvoir calculer, contrat
par contrat, le nombre de jours exacts qui dépassent le 31 décembre et donc, déterminer
précisément le prorata de primes à reporter sur l’exercice suivant.
Il ne lui restera alors qu’à appliquer à ce montant de primes à reporter, le taux qui est
nécessaire pour couvrir les risques jusqu’à leurs échéances. Ce taux, nous l’avons vu, tient

30
[Tapez ici]

compte du montant de prime pure afférente au risque augmenté des frais de gestion courant
pendant la durée du contrat.
Avant, peu de société étaient équipées de moyens informatiques adaptés pour calculer
contrat par contrat, le montant de primes à reporter. On avait recours alors à la méthode
de calcul qui permettait de déterminer approximativement ce report de primes sur l’exercice
suivant : il s’agit de la méthode dite du 1/24ème.
1. 2ème Méthode : la méthode du 1/24ème.

Cette méthode consiste à dire qu’on peut supposer que tous les contrats émis au cours
d’un mois sont uniformément répartis dans ce mois. C’est comme si on avait émis une seule
prime (égale au total du mois) le 15 du mois.
A partir de ce postulat, on peut dire que toutes les primes annuelles émises au cours du
mois de janvier sont considérées comme étant une seule prime émise le 15 janvier, et qui
doit donc courir jusqu’au 15 janvier de l’exercice suivant. Le 31 décembre, il faudra calculer
15 jours de prorata de prime à reporter sur l’exercice suivant pour les contrats annuels émis
en janvier.
Or, 15 jours (ou un demi mois), par rapport à une prime annuelle, égalent 1/24ème. Il
suffira donc de multiplier les primes annuelles de janvier par 1/24ème pour obtenir le prorata
de prime à reporter jusqu’au 15 janvier de l’année suivante.
De même, pour les primes annuelles émises en février, on considère qu’il s’agit d’une
prime émise le 15 février et, on reporte 1 mois et 15 jours (soit 3/24ème) des primes annuelles
de février sur l’exercice suivant.
Pour les primes de mars, il faudra reporter 2 mois et 15 jours soit 5/24 ème , et ainsi de
suite jusqu’aux primes émises en décembre qu’il faudra reporter sur 11 mois et 15 jours,
soit 23/24ème.
Après avoir calculé le montant total des primes à reporter à l’exercice suivant, il faut
appliquer à ce montant le taux de report nécessaire pour couvrir les risques et frais de
gestion de la catégorie concernée et déterminer ainsi le montant de la provision pour risque
en cours.
NB : cette méthode qui repose sur les quinzaines reportées invite à parler de :
1/24ème pour les primes annuelles ;
1/12ème pour les primes semestrielles ;
1/6ème pour les primes trimestrielles ;
½ pour les primes mensuelles.
Cette provision pour risques en cours calculée avec cette méthode est à
comparer avec celle déterminée par la méthode des 36%. On retiendra le montant
de provision pour risque en cours le plus élevé.

31
[Tapez ici]

Exemple de calcul des primes annuelles


Nous allons illustrer cette double évaluation par les deux méthodes, des 36% et des
1/24ème en prenant un exemple.
Une compagnie d’assurance, pour une catégorie dommage, a émis des primes
annuelles suivantes pendant l’année :

Montant (en
Mois
milliers de F)
Janvier 480
Février 480
Mars 960
Avril 1200
Mai 2400
Juin 1800
Juillet 1200
Août 480
Septembre 1440
Octobre 2400
Novembre 2400
Décembre 3600
Total 18840

Calcul minimum de PREC selon la méthode des 36% :


18840 (milliers de F) * 36% = 6784400 F.
C’est ce montant qui doit normalement être retenu s’il est plus élevé que celui que
nous allons déterminer par la méthode du 1/24ème.
Pour calculer selon la méthode du 1/24ème, on va multiplier chaque mois par le
nombre de 24ème nécessaire, sans effectuer à chaque fois la division par 24, il suffira par la
suite de diviser le total des nombres obtenus une fois par 24, pour arriver au même résultat.
D’où :

32
[Tapez ici]

Montant (en montant*nombre de


Mois nombre de 1/24
milliers de F) 1/24
Janvier 480 1 480
Février 480 3 1440
Mars 960 5 4800
Avril 1200 7 8400
Mai 2400 9 21600
Juin 1800 11 19800
Juillet 1200 13 15600
Août 480 15 7200
Septembre 1440 17 24480
Octobre 2400 19 45600
Novembre 2400 21 50400
Décembre 3600 23 82800
Total 18840 282600

Primes à reporter : 282600/24 = 11775 (milliers de F).


Après avoir déterminé le montant des primes à reporter sur l’exercice suivant, il faut
lui appliquer le taux nécessaire pour couvrir le risque dans cette catégorie.
On indique que pour cette catégorie, le montant des sinistres représente 70% des
primes et que le taux des frais de gestion courant pendant la durée du contrat, est de 8%.
On va donc multiplier les primes à reporter par le taux réel 70%+8% = 78%, pour
obtenir la provision pour risques en cours.
11775000*78% = 9184500 F.
On retiendra ce montant car il est plus élevé que celui déterminé par la méthode des
36%.
Remarque : le taux à appliquer aux primes à reporter calculées selon la méthode de l’article
334-9, ne doit jamais être inférieur à 72%, même si la décomposition de la prime dans la
catégorie est très inférieure à ce taux.
2. 3ème méthode : la méthode du « prorata temporis »

Avec le développement technologique, notamment l’utilisation des outils informatiques,


on peut calculer la prime à reporter de façon beaucoup plus précise (en jour par exemple).
Prime à reporter = Prime nette * (nombre de jours postérieurs au 31 décembre de
l’année d’inventaire) /(durée du contrat en jour).
PREC = 72%*Prime à reporter.
Exemple : Primes émise le 08 janvier 2013 = 74000 F
Prime à reporter = 7/365*74000 = 1419 F

33
[Tapez ici]

PREC = 72%*1479 = 1021.8 F

c. Comptabilisation de la PREC.

L’évaluation des provisions techniques fait partie des travaux d’inventaire des sociétés
d’assurances et leur enregistrement en comptabilité s’effectue en fin d’exercice, après
établissement de la balance avant inventaire, au moment du regroupement des comptes de
gestion dans le Compte d’Exploitation Générale (CEG en abrégé).
La provision pour risques en cours est destinée à couvrir les risques des contrats jusqu’à
la prochaine échéance dans l’exercice suivant. Il s’agit de reporter à l’année suivante la
fraction des primes dépassant le 31 décembre de l’exercice en cours. En fin d’exercice, on
met en quelque sorte « de côté » des produits qui seront repris l’année suivante.
Au CEG, il faut donc soustraire des primes émises, ce montant pour le mettre en
« provision pour risques en cours ». Dans notre exemple, ceci se présente de la façon
suivante :

80-Compte d'Exploitatio Générale


Charges Produits
Primes nettes émises 18840000
à déduire:
provision pour risques en cours à la 9184500
clôture de l'exercice

Comme nous sommes en comptabilité à partie double, cette déduction au crédit du


CEG équivaut à un Débit : le crédit est le compte 320-Provision pour risques en cours
qui figurera comme compte créditeur au passif du bilan. L’écriture correspondante au
journal est la suivante :

Compte 31/12/N Débit Crédit


80 Exploitation Générale 9184500
320 PREC à la cloture de l'exercice 9184500
constitution de la provision au 31 décembre

Mais à la fin de l’exercice précédent, la société avait également constitué une


provision pour risques en cours (à moins d’avoir démarré son exploitation pendant l’année).
Il faut reprendre dans les produits de cette année la provision constituée à la fin de l’exercice
précédent.

34
[Tapez ici]

En supposant, dans notre exemple que la provision constituée l’an passé était de
8576400 F, le CEG se présentera de la façon suivante :

Charges Produits
Primes nettes émises 18840000
à déduire:
provision pour risques en cours à la 9184500
clôture de l'exercice
à ajouter:
provision pour risques en cours à 8576400
l'ouverture de l'exercice
Primes de l'exercice 18231900

Vous remarquerez que le sous total « Primes de l’exercice » correspond bien à ce qui
appartient réellement à l’exercice puisque :
- D’une part, on déduit des primes émises dans l’année la provision à constituer pour
l’exercice suivant ;
- D’autre part, on ajoute la provision provenant de l’exercice précédent.

L’écriture de reprise de l’ancienne provision au journal est la suivante :

320 PREC (déduction du crédit =Débit) 8576400


Exploitation Générale 8576400
80
Reprise de l’ancienne provision au 01/01/N

Le compte « 320-PREC » fonctionne donc une fois par an, en fin d’exercice, d’une
façon identique, à celle du compte « 37-stocks de Marchandises » en comptabilité classique.
Après passation des écritures, il se présente de la manière suivante :
320-PREC
Débit Crédit
Virement au CEG de l'ancienne PREC constituée en fin
8576400 8576400
PREC d'exercice précédent

Constitution de la nouvelle
Solde Créditeur 9184500 9184500
PREC en fin d'exercice
Total 17760900 17760900

Le solde du compte a bien été rectifié et c’est ce nouveau montant de provision qui
figurera en fin d’exercice au passif du bilan.

35
[Tapez ici]

d. Ajustement de la PREC en fonction de la Sinistralité et des frais généraux


réellement exposés.

Le principe est :
PREC = 72% (Prime à reporter) où 72% = S/P + taux de frais de gestion
Avec pour hypothèses :
- S/P = 65%
- Taux de frais de gestion environ 50%, car les frais de gestion des sinistres = 7% de
la prime, soit 7/ (7+8) = 50% puisque la totalité des frais généraux (FG) = 7% +
8% (cf. décomposition théorique de la prime).

Ainsi, lorsque la réalité de la sinistralité de la branche et les FG sont différents de la


décomposition théorique, soit S/P + ½ FG ≠ 72 %, on prend le taux réel s’il est le plus
élevé.
On a donc :
PREC = maximum (72%, S/P +1/2*FG) * Total des primes à reporter de la branche.

NB : la PREC se calcule branche par branche, avec :


P= prime acquise statistique (tableau A état C10b)
P = prime à reporter au 31/12/N-1 + primes émises N –primes à reporter N ;
S = Charge des sinistres survenus de l’exercice d’inventaire (dernière colonne du tableau C
de l’état C10b)
Ainsi le S/P est un S/P statistique.
Le S/P comptable est obtenu en utilisant :
PA = primes acquises = PREC N-1 + Primes émises N – PREC N (tous aux CEG ou au
C1)
S = Charge de sinistres = PSAP N + Sinistres payés en N - PSAP n-1.

Récapitulatif à retenir :
On peut distinguer trois méthodes de calcul de la PREC :
- La méthode minimale dite méthode des 36% (1ère méthode) ;
- La méthode de l’article 334-10 du code des assurances qui se subdivise en deux
méthodes.
o La méthode des 1/24ème (2ème méthode) ;
o La méthode prorata temporis (3ème méthode, pratique du marché).

36
[Tapez ici]

Cette méthode est une extension de la seconde en effet, avec l’évolution des systèmes
informatiques, l’on peut déterminer la prime à reporter sur la base du prorata de temps
couverts au-delà de la date d’arrêté des comptes, par exemple le nombre de jours couvert
de l’exercice d’inventaire.

2) La Provision pour sinistres à payer (PSAP)


La PSAP représente la valeur estimative du coût total de tous les sinistres survenus
sur l’exercice, déclarés ou non, déduction faite des sommes déjà payées.
A la clôture de l’exercice, il reste des sinistres à payer en plus de ce qui a déjà été
payé dans l’année. En effet, il existe toujours un délai plus ou moins long entre la date de
survenance d’un sinistre et son paiement par la compagnie. Celle-ci doit donc indiquer dans
ses dettes, au passif du bilan, le montant de tous les sinistres qu’elle doit au 31 décembre,
c'est-à-dire tous les sinistres survenus avant cette date et qu’elle n’a pas encore payé.
Il faut donc ajouter aux sinistres payés, une provision pour sinistres restant à
payer à la date de clôture de l’exercice. La constitution de cette provision est une charge de
l’exercice.
L’évaluation de cette provision présente quelques difficultés car, les sinistres ne sont
pas forcément Connus avec précision quant à leurs montants en fin d’année.
On peut se trouver devant les cas de figure suivant :
- Sinistres réglés mais restant à payer, c'est-à-dire que le traitement ou l’instruction
du dossier est achevé, il ne reste qu’à faire le paiement effectif en payant le montant
arrêté par le biais de la remise de chèque ou paiement par la caisse ;
- Sinistres non réglés, c'est-à-dire que le traitement du dossier est en cours, soit le
montant de l’indemnité n’est pas définitivement connu, soit les pièces indispensables
au règlement du dossier prévues au contrat ne sont pas encore parvenues à la
société : ils feront l’objet d’une évaluation.
- Sinistres non connu, c'est-à-dire non encore déclarés, la société n’en a pas
connaissance : ils sont appelés « sinistres tardifs » et doivent faire l’objet d’une
évaluation distincte dont le mode de calcul est défini par une circulaire de la
CRCA (s’imprégner de la circulaire N°00230/CIMA/CRCA/PDT/2005 du
24 octobre 2005).

NB : La provision pour sinistres à payer (PSAP) se calcule pour chacune des catégories
dommages, par exercice de survenance, c'est-à-dire que l’on regroupe par année les sinistres
survenus dans un même exercice.
Par exemple, au 31 décembre 2014, dans la catégorie dommage auto, on évaluera
séparément la provision à constituer pour les sinistres survenus en 2013, celle des sinistres
survenus en 2012, etc…

37
[Tapez ici]

L’évaluation de cette provision se fait sans tenir compte de la réassurance ni des


recours éventuels.
Selon les catégories, différentes méthodes d’évaluations peuvent être exigées. Nous
n’étudierons ici que les principes généraux. On distingue :
- La méthode « dossier par dossier » (méthode réglementaire) ;
- La méthode du coût moyen ;
- Les méthodes statistiques dont la méthode de la cadence de règlement et celle du
Chain Ladder.

a. 1ère Méthode : Méthode de base : « Dossier par Dossier »

C’est la méthode réglementaire d’évaluation des sinistres instituée par les dispositions
de l’article 334-12 du code des assurances.
Cette méthode consiste à recenser tous les dossiers de sinistres de la catégorie et à
évaluer pour chacun leur coût en frais et principal. Une récapitulation est effectuée par
exercice de survenance.
Le coût du sinistre comprend toutes les charges externes individualisables, à savoir :
- Le montant principal de l’indemnité ;
- Les honoraires d’expertise technique et médicale ;
- Les honoraires d’avocat et d’enquêteur ;
- Les frais des procès-verbaux de constat.

La méthode dossier par dossier doit être calculée pour chacune des catégories
dommages.
Remarques : la PSAP est :
- Calculée brute de recours à exercer. Les recours à encaisser font l’objet d’une
évaluation distincte ;
- Augmentée d’une estimation du coût des sinistres survenus et non déclaré (ou
sinistres tardifs) ;
- Augmentée de chargement de gestion de 5% (article 334-13 du code des assurances).

La provision pour sinistres à payer calculée conformément à l’article 334-12 est


complétée, à titre de chargement, par une évaluation des charges de gestion qui, compte
tenu des éléments déjà inclus dans la provision, doit être suffisante pour liquider tous les
sinistres et ne peut être inférieure à 5%.

Ainsi, la PSAP dossier par dossier (hors tardifs) = somme pour chaque dossier (évaluation à la date -
paiements cumulés intervenus depuis l'ouverture du dossier) * (1+ 5%)

38
[Tapez ici]

Remarque importante :
Les Méthodes ci- après peuvent être utilisées et retenues pour les deux derniers
exercices de survenance, après accord de la commission de contrôle .

b. 2ème Méthode : Méthode des coûts moyens

Elle consiste, à partir d’exercices de survenance entièrement liquidés, à déterminer un


coût de sinistre qui, compte tenu de l’inflation, permet si toute chose égale par ailleurs
d’estimer la PSAP pour chaque catégorie.
La méthodologie pourrait être décrite comme suit :
- Partir des exercices de survenance les plus récents dont les sinistres sont entièrement
liquidés (par exemple trois exercices) et calculer leur coût moyen en divisant la
charge de sinistres totale par le nombre de sinistres. Le tableau F de l’état
C10bpourrait être utilisé à cet effet ;
- Corriger le coût moyen obtenu par un taux d’inflation éventuellement, par exemple
celui afférent aux pièces détachées ;
- Appliquer le coût moyen corrigé au nombre de sinistres (des deux derniers exercices
de survenance par exemple).

NB : les nombres de sinistres et les charges de sinistre s’entendent y compris les tardifs
estimés.
Ainsi on a :
Coût total des sinistres = Coût moyen * nombre total des sinistres (tardifs compris)
- PSAP hors chargement = Coût total – Cumul des paiements déjà effectués
- PSAP Bilan = PSAP hors chargement * (1+5%), avec 5%=Chargement de gestion.
NB : le taux de 5% est un minimum. Ce taux devrait être corrigé si les frais de gestion
sont plus élevés dans la société. Mais dans la pratique, toutes les sociétés s’alignent sur le
taux de 5%.
Le montant ainsi déterminé sera comparé avec l’évaluation selon la méthode dossier par
dossier : on retiendra l’évaluation la plus élevée.
Remarque :
La méthode du coût moyen n’est applicable que pour les branches à déroulement rapide
notamment pour les sinistres matériels, avec un grand nombre de sinistres.

c. 3ème Méthode : Méthode Statistiques (cadence de règlement).

Par dérogation aux dispositions du deuxième alinéa de l’article 334-12, l’entreprise peut,
avec l’accord de la CRCA, utiliser des méthodes statistiques pour l’estimation des sinistres
survenus au cours des deux derniers exercices (dernier alinéa de l’article 334-12).
39
[Tapez ici]

Deux méthodes statistiques sont les plus utilisées :


- La méthode du Chain Ladder
- La méthode de cadence de règlement.

C’est cette dernière qui sera décrite dans le présent cours.


Statistiquement, pour une catégorie donnée, on observe que les paiements de sinistres
s’échelonnent dans le temps d’une façon sensiblement constante
Il suffit donc de connaître cette statistique pour l’appliquer aux données de l’exercice
d’inventaire et obtenir ainsi une évaluation de ce qui devrait être payé dans l’avenir.
Exemple 1 : une société d’assurance constate pour une catégorie dommage pour 100% de
sinistres payés concernant un exercice donné, 3.% sont payés dans l’année même, 35%
l’année suivante, 25% au bout de deux ans et 10% au bout de 3ans.
A la clôture de l’exercice 1997, le montant des sinistres payés dans l’année s’élevait
à 227 200 F au total. Ceci correspondait aux sinistres des exercices de survenance :

- 1997 78 000 - 1995 60 000

- 1996 74 200 - 1994 15 000

Si on suppose la statistique valable, on peut en déduire que pour 1997, les 78 000 F
rayés représentent 30% du total des sinistres à payer pour cet exercice, et qu’il faut mettre
en provision 35% + 25% + 10% = 70% de ce total, soit :
78 000/ 30% * 70% = 182 000 F.
Pour 1996, les 74 200 F représentent 35% du total des sinistres à payer pour cet
exercice, et qu’il faut mettre en provision 25% + 10%= 35% de ce total, soit :
74 200/ 35% * 35% = 74 200
Pour 1995, les 15 000 F représentent 10% du total des sinistres à payer pour cet
exercice, mais d’après la statistique, il ne doit plus rien y avoir à mettre en provision pour
cet exercice.
On compare, pour chacun des deux derniers exercices de survenance, entre les
méthodes dossier par dossier, coûts moyens de sinistres et cadence de règlements.
On retient le montant le plus élevé de ces méthodes pour les deux exercices de
survenances.
La méthode de la cadence de règlement permet, sur la base de la politique de
paiements d’une société, d’estimer les sinistres restant à payer.
Description de la méthodologie :

40
[Tapez ici]

- Confectionner l’état C10


- Calculer la cadence de règlement = Paiements / charge de sinistres du dernier
exercice d’inventaire ;
- Déterminer la moyenne ou la médiane des cadences de 1ère, 2ème, 3ème, 4ème …années ;
- En supposant que toute chose restant égale par ailleurs, la charge de sinistre doit
être d’abord calculée avant d’estimer la PSAP :
o Charge de sinistre = paiements du dernier exercice de survenance / cadence de
règlement ;
o SAP = Charge de sinistres – paiements.
- PSAP = SAP * (1+ 5%)

Exemple 2 : Application
Confection de l’état C10 : situation des charges de sinistres en assurance

Années Années de survenance


d'inventaire Libellés AN1 AN2 AN3 AN4
Paiements 5
SAP 3
AN1 Total 8
Paiements cumulés 7 11
SAP 3 6
AN2 Total 10 17
Paiements cumulés 8 16 17
SAP 2 3 9
AN Total 10 19 26
Paiements cumulés 10 18 20 22
SAP 1 4 3
AN4 Total 10 19 24 25

Exercice exercice de
AN1 AN2 AN3 AN4
d'inventaire survenance
Cadence 1ère 50% = 5/10
diagonale 1 année
cadence 2ème 70% = 7/10 58% = 11/19
diagonale 2 année
cadence 3ème 80% = 8/10 84% = 16/19 71% = 17/24
diagonale 3 année

cadence 4ème 100% = 10/10 95%= 16/19 83%= 20/24 88% = 22/25
diagonale 4 année

Calcul des cadences moyennes :


Cadence de 1ère année = (50%+58%+71%+88%) /4 = 66.7%
41
[Tapez ici]

Cadence de 2ème année = (70% + 84%+83%) /3 = 79.2%


Cadence de 3ème année = (10%+11%) /2 = 87.4%
Cadence de 4ème année = 100%
A l’analyse, la charge de sinistre = sinistre payé / cadence de règlement
1. SAP d’AN4 :
- Charge de sinistre = 22MF / 66.7% = 32.99 MF CFA ;
- SAP = 32.99 MF – 22 MF = 10 MF, alors que la société avait obtenu une provision
de sinistre de 3MF.
- Il en résulte une probable sous évaluation de 7.99 MF.

2. SAP de AN3 vu en AN4


- Charge de sinistre de AN3 vue en AN4 est de 20MF /79% = 25.26MF
- Les SAP seront de 25.26MF – 20MF = 5.26MF. la société avait fixé le montant de
sa provision à 4MF.
- Celle-ci semble insuffisante de 1.26MF.

3. SAP de AN2 vue en AN4


- Charge de sinistre de AN2 vue en AN4 est de 18MF /79.2% = 20.6MF,
- Les SAP seront de 25MF – 20.6MF = 2.6MF. la société avait fixé le montant de sa
provision à 1 MF.
- Celle-ci semble insuffisante de 1.26 MF.

En définitive, la société a effectué un sous provisionnement de 10.85MF


(7.99+1.26+1.6).
Et la PSAP au 31/12/AN4 = (8+10.85)*(1+5%), avec : 8 la PSAP comptabilisée par la
société et 10.85MF l’ajustement effectué sur la base de la méthode des cadences de
règlement.
PSAP au 31/12/AN4 = 19.80MF.

d. Comptabilisation de la PSAP

Cette provision constate en fait, qu’en plus des sinistres déjà payés, la compagnie aura
par la suite d’autres paiements à effectuer concernant l’exercice en cours et ceux précédents.
C’est donc une charge qu’il faut ajouter aux sinistres payés, en contrepartie, on inscrira cette
PSAP au passif du bilan.
Exemple 3 (suite de l’exemple 1) :en reprenant l’exemple utilisé, on sait que la société a
payé dans l’année, pour cette catégorie dommages 227.200 F de sinistres. L’évaluation selon

42
[Tapez ici]

la méthode dossier par dossier (hors chargement de gestion) s’élève pour chacun des
exercices de survenance aux montants suivants :

Exercices de survenance Evaluations


1997 180 000
1996 75 000
1995 25 000
1994 1 000

La société désire retenir le montant le plus élevé entre les deux évaluations. On
compare par exercice de survenance entre les deux méthodes et on retient, pour les deux
derniers exercices de survenance, le montant le plus élevé.
Evaluation selon les Méthodes
Exercices de
Montants à retenir
survenance dossier par dossier Cadence des règlements
1997 180 000 182 000 182 000
1996 75 000 74 200 75 000
1995 25 000 xxx 25 000
1994 1 000 xxx 1 000
Total des Evaluations à retenir 283 000

Il ne faut pas omettre d’ajouter le chargement de gestion de 5% minimum.


PSAP à constituer = 283 000 + (5% * 283 000) = 297 150
80- Exploitation Générale

débit- Charges Crédit- Produits


Sinistres payés (Total)
227 200
A ajouter :
PSAP à la clôture de
297 150
l'exercice

Comme nous sommes en comptabilité à partie double, le fait d’ajouter un montant


au débit du CEG entraîne un crédit en contrepartie au compte 325-PSAP qui figure comme
compte créditeur au passif du bilan.
L’écriture correspondante au journal est la suivante (au 31/12/1997) :
Compte 31-déc Débit Crédit
80 Exploitation Générale 297 150
325 PSAP à la clôture l'exercice 297 150
Constitution de la PSAP à la clôture

43
[Tapez ici]

Mais la fin de l’exercice précédent, la société avait également constitué une PSAP (à
moins d’avoir démarré son exploitation cette année). Il faut reprendre en déduction des
charges de cette année la provision constituée à la fin de l’exercice précédent qui n’a plus
de raison d’être, puisque la provision constituée fin 1997 comprend tous les sinistres qui
restent à payer, y compris ceux des exercices précédents.

Charges Produits
Sinistres payés (Total)
A ajouter: 227 200
PSAP à la clôture de l'exercice
A déduire: 297 150
PSAP à l'ouverture de
l'exercice 273 800
Charges de sinistres de
l'exercice 250 550

Cette déduction dans un débit correspond donc à un crédit. La contrepartie, (débit


au compte 325-PSAP) représente l’annulation de la provision au 31 décembre précédent.
Vous remarquerez que le sous total « charges des sinistres de l’exercice » est constitué
des sinistres payés dans l’année auxquels on ajoute la provision à constituer en fin d’exercice
d’une part, et d’autre part, on retranche la provision constituée à la fin de l’exercice
précédent.
L’écriture de reprise de l’ancienne provision au journal est la suivante :
Compte 31-déc Débit Crédit
PSAP à la clôture l'exercice
325 273 800
80 Exploitation Générale 273 800

Le compte 325-PSAP fonctionne donc une fois par an, en fin d’exercice, d’une façon
identique à celle du compte « 37-Stock de marchandises » en comptabilité classique. Après
passation des écritures, il se présente de la manière suivante :
325-PSAP
Débit Crédit
Virement au CEG de l'ancienne PREC constituée en fin
273 000 273 000
PSAP d'exercice précédent

Constitution de la nouvelle
Solde Créditeur 297 150 297 150
PSAP en fin d'exercice
Total 570 950 570 950

44
[Tapez ici]

Le solde du compte a bien été rectifié et c’est le nouveau montant de provision qui
figurera en fin d’exercice au passif du bilan.
3). Provision pour annulation des primes (PAP)
 Définition et fondements techniques
 Méthode de calcul ;
 Comptabilisation
a. Définition et fondements techniques

Bon nombre d’entreprises d’assurance de la zone CIMA sont caractérisées


par des arriérés de primes importants dont une bonne partie se révélera irrécouvrable..
Ces arriérés sont souvent insuffisamment provisionnés dans les comptes. De
ce fait, une bonne partie du chiffre d’affaires peut être fictive dans sa réalisation
économique.
Du fait des primes irrécouvrables ou de l’insuffisance de la provision pour
annulation de primes, le ratio classique de la sinistralité (S/P) et le ratio de frais généraux
par rapport aux primes sont mécaniquement embellis.
Cette situation exige des outils statistiques spécifiques permettant d’effectuer
un contrôle des encaissements sur arriérés, des annulations, et d’estimer la provision pour
annulations de primes. Il s’agit de l’état C9.
Tenu par catégorie, cet état ventile par exercice de souscription, les émissions,
les annulations et les arriérés de primes.
Il permet la confection des statistiques d’annulations pour le calcul de la
provision pour annulations de primes.
Il permet la confection des statistiques d’émissions t pour le calcul de la provision pour
annulations de primes tardives afin d’estimer les primes acquises et non émises.
Le nouvel article 13 devrait permettre de résoudre pour l’avenir une part
essentielle des problématiques d’arriérés de primes. Les compagnies ont cependant dans
leurs comptes un stock à régulariser avant fin 2014.
b. Méthode de calcul

La méthode est décrite par la circulaire n°00229/CIMA/CRCA/PDT/2005


du 24/10/2005.
(Cf. Circulaire citée).
c. Comptabilisation de la PIP

Nous rappelons que les primes sont enregistrées dans le compte produits au
moment de l’émission des contrats. La provision pou annulation de primes, nous l’avons
vu, est destinée à couvrir les risques d’annulation de ces primes.

45
[Tapez ici]

En fin d’exercice, il s’agit de diminuer les produits de l’entreprise. Au compte


d’Exploitation Générale, comme pour la provision pour risques en cours, il faut donc
« soustraire » ce montant des primes émises.
En considérant le cas d’une société qui, à l’inventaire de l’année N a constitué
une PAP de 165. Or les comptes nous montrent que la PAP constituée l’an passé, c'est-à-
dire en année N-1 étaient de 97.
Les écritures comptables correspondantes sont les suivantes :
Compte 31/12/N Débit Crédit
80 Exploitation Générale 165
320 PAP à la clôture de l'exercice 165
constitution de la provision au 31 décembre N

Mais à la fin de l’exercice précédent, la société avait également constitué une


provision pour annulations des primes (à moins d’avoir démarré son exploitation pendant
l’année). Or les annulations réelles effectuées ne sont pas comptabilisées en diminution de
cette provision puisque celle-ci est déterminée de façon statistique. Il faut reprendre dans
les produits de cette année la provision constituée à la fin de l’exercice précédent.
En supposant, dans notre exemple que la provision constituée l’an passé était de 97
F, le CEG se présentera en fait de la façon suivante :

Charges Produits
Primes nettes émises XXXXX
à déduire:
provision pour annulation de primes à 165
la clôture de l'exercice
à ajouter:
provision pour annulation de primes à 97
l'ouverture de l'exercice

L’écriture de reprise de l’ancienne provision au journal est la suivante :


3209 PAP (déduction du crédit =Débit) 97
Exploitation Générale 97
80
Reprise de l’ancienne provision

46
[Tapez ici]

Le compte « 3209-PAP », après passation des écritures, se présente de la manière


suivante :

3209-PAP
Débit Crédit
Virement au CEG de l'ancienne PAP constituée en fin
97 97
PAP d'exercice précédent

Constitution de la nouvelle
Solde Créditeur 165 165
PAP en fin d'exercice
Total 262 262

Le solde du compte a bien été rectifié et c’est ce nouveau montant de provision qui
figurera en fin d’exercice au passif du bilan.
On remarque que cette provision fonctionne dans le même sens que la provision
pour risques en cours (PREC) : on fera donc figurer l’ensemble de ces deux provisions sur
une même ligne au CEG et au Bilan, sous l’appellation « Provision de Primes ».
Nous aurons alors :

Charges Produits
Primes nettes émises XXXXX
à déduire:
provision de primes à la clôture de somme
l'exercice
à ajouter:
provision de primes à l'ouverture de somme
l'exercice

Primes de l’exercice

4) Provisions Mathématiques et d’autres provisions


a. Provisions Mathématiques (PM)

Dans les sociétés travaillant en vie-capitalisation, le risque est fonction de temps.


En effet, l’assuré en cas de décès par exemple, devrait normalement payer une prime
croissante avec sa probabilité de décès. Ceci ne serait pas très commercial, ce serai lui
rappeler qu’il vieillit et qu’il a plus de probabilité de décéder que l’année précédente.
Les sociétés ont remplacé la prime croissante par une prime nivelée, c'est-à-dire qu’on
ajoute à la prime de risque, une prime d’épargne variant en sens inverse.

47
[Tapez ici]

L’actualisation et la rentabilité financière de ces primes d’épargne font l’objet de calculs


financiers complexes et nombreux dans les compagnies, c’est le travail du service actuariat.
Ce service indique en fin d’année à la comptabilité générale, le montant de PM à constituer.
La PM est la différence entre les valeurs actualisées des engagements de l’assureur et de
l’assuré.
PM = VAP assureur - VAP assuré
Ces provisions sont ajoutées aux charges (sinistres, capitaux, arrérages et rachats payés)
dans l’exercice, en contrepartie, elles figureront au passif du bilan.
De même que pour les provisions pour sinistres à payer, l’ancienne provision constituée
en fin d’exercice précédent, qui n’a plus raison d’être, est reprise en déduction des charges.
Exemple :
Un extrait de la balance avant inventaire d’une société vie-capitalisation donne les comptes
suivants à la fin d’un exercice.
Numéros Solde débiteur solde Créditeur
3104 Provisions Mathématiques 12 152 000
3010 Sinistres 1 086 000
6012 capitaux échus 214 000
6013 Arrérages échus 206 000
6014 Rachats 211 000
70 Primes émises 3 766 000

Le service actuariat indique les provisions mathématiques à constituer au 31 Décembre


s’élèvent à 13 966 000 FCFA.
Charges Produits
Sinistres 1 086 000 Primes émises 3 766 000
capitaux échus 214 000
Arrérages échus 206 000
Rachats 211 000

à ajouter 13 966 000


Provisions Mathématiques à la
clôture de l'exercice
à déduire
Provisions Mathématiques à la 12 152 000
clôture de l'exercice

Le compte 3104-Provisions Mathématiques se présentera ainsi :


48
[Tapez ici]

3104-PM
Débit Crédit
Virement au compte variation de 12 152 000 12 152 000 Montant à l’ouverture
l'ancienne Provision

Création de la nouvelle
Solde Créditeur 13 996 000 13 996 000 provision pour le compte
variation
Total 262 262

b. Autres provisions techniques (objet d’un travail personnel)

49
[Tapez ici]

Chapitre IV. PRESENTATION DES COMPTES D’UNE SOCIETE


D’ASSURANCES

Compte tenu des particularités évoquées jusqu’à présent, le processus de regroupement des
comptes d’une société d’assurances s’effectue selon les mêmes principes généraux que ceux
étudiés pour la comptabilité classique avec la particularité de dresser un compte général
supplémentaire regroupant les éléments exceptionnels (hors exploitation) :
 Etablissement de la balance avant inventaire, en fin d’exercice,
 Calcul des provisions techniques, des amortissements et autres provisions,
 Enregistrement des écritures d’inventaire relatives aux provisions, aux
amortissements et aux régularisations des comptes de gestion,
 Etablissement du compte d’Exploitation Générale, du Compte de Perte et Profits
et du Bilan.
Pour mieux illustrer notre propos, nous allons, dans un premier temps, vous donner les
représentations des états financiers, CEG, CGPP et Bilan, agrémentés de commentaires sur
leur contenu puis, au travers d’un exercice synthétique, mettre en application ce qui a été
énoncé précédemment.
Ensuite, nous présenterons les états d’analyse de la solvabilité (C4, C5 et C11).
La dernière partie sera consacrée aux autres états du dossier annuel (C1, C9, C10, C20, C25)

1. COMPTE D’EXPLOITATION GENERALE (CEG)

Nous avons étudié dans les chapitre qui précédent, les provisions techniques et leur
présentation au CEG, nous ne reviendrons donc pas sur ce point.
En ce qui concerne les comptes de charges, ceux-ci sont présentés comme la Charge de
Sinistres en sous –groupe :
 commissions versées aux intermédiaires qui, outre les comptes de commissions
versées, regroupent les comptes d’amortissement des frais d’acquisition des
contrats :
 autres charges qui regroupent les comptes de charges 61 à 66 inclus, ainsi que les
dotations aux amortissement et Provisions des valeurs autres que celles de
placements admis en couverture :
 charges de placements qui outre, les frais financiers, regroupent les dotations aux
amortissements enregistrés dans les comptes de la classe 8. En effet, ceux-ci sont
regroupés dans le compte général de Pertes et Profits.
Nous vous présentons ci-après un compte d’Exploitation Générale d’une société
d’Assurances IARD en indiquant les comptes qu’il regroupe :

50
[Tapez ici]

Compte d’Exploitation Générale.


N° Compte N° Compte
· Prestations et frais payés 60 · Primes Emises 70
A ajouter : Provision de Sinistres à 325 A déduire : Provision de 320
clôture primes à la clôture
A déduire : Provision de sinistres à 325 A ajouter : Provision de 320
l’ouverture primes à l’ouverture
Charge de Sinistres Sous total Primes de l’exercice Sous total
- Commissions (y compris 658) 65 Produits Financiers 77
- Autres Charges
- Frais de Personnel 61
- Impôts et Taxes 62
- T.F.S.E 63
- Transports et Déplac 64
- F.D.G. 66
- Dotations aux Amort et Provisions 680-681
(autres que placements admis) 685-689
Sous total autres Charges
Commissions et autres charges
- Charges des Placements
- Frais Financiers 67
- Dot aux amortissements des valeurs 681
de placements
- Solde Créditeur Total - Solde Créditeur Total

COMPTE GENERAL DE PERTES ET PROFITS(CGPP)

Comme indiqué précédemment, on y regroupe les comptes de résultats de la classe 8.


Il reprend à son débit les pertes, les dotations aux provisions hors exploitation et les
dotations aux réserves (voir chapitre 3), l’impôt sur les bénéfices ainsi que les provisions
pour moins-values des placements à la clôture déterminées selon les articles R 332-19 et 20
(voir fascicule 4, chapitre 4)
A son crédit, il reprend les profits, les reprises et utilisations de provisions constituées, ainsi
que les provisions pour moins-values des placements à l’ouverture, déterminées selon les
articles R332-19 et 20. En fait, le compte général de Pertes et Profits, en ce qui concerne
cette provision des articles 332-19 et 20, joue le rôle de compte de dotations selon le même
principe que celui étudié en comptabilité d’assurances (fascicule 4) pour la constitution et
la reprise des provisions techniques.

51
[Tapez ici]

Compte Général des Pertes et Profits

N° N°
Compte Compte
· Pertes d’exploitation de 80 · Profits d’exploitation 80
l’exercice
· Pertes sur exercices antérieurs 820 · Profits sur exercices antérieurs 822
· Provision pour moins-values des 192 · Provisions pour moins-values des 192
placements à la clôture placements à l’ouverture
· Dotation de l’exercice aux 831 · Reprises sur provisions antérieures 828
Réserves Diverses
· Dotation de l’exercice aux 831 · Utilisation des provisions 829
Réserves Réglementaires précédemment constituées pour couvrir
des pertes
· Dotation aux Provisions pour 833 · Profits Exceptionnels 845
dépréciation
· Pertes Exceptionnelles 835 ·
· Impôts sur les Bénéfices 839 ·
· Bénéfice (Solde Créditeur) 840 · Perte (Solde Débiteur)
· Total · Total

Vous noterez que les comptes 840 et 845 enregistrent les Pertes et Profits
exceptionnels en lieu et place des comptes 65, 67 et 77 en comptabilité générale.

BILAN

Il se présente pratiquement comme un bilan classique avec, bien sûr, la particularité de ne


pas avoir de stocks de marchandises, la classe 3 étant utilisée au PASSIF pour les Provisions
Techniques
Vous remarquerez également qu’il n’y a pas de grands regroupements de postes comme la
comptabilité générale, à savoir : actif immobilisé, circulant, dettes etc..
Il n’y a pas de compensation des créances et dettes envers les tiers. Ainsi, si une société a
à la fois des créances sur les agents et des dettes envers les agents, les créances figureront
intégralement à l’actif, de même les dettes au Passif.
(Voir Bilan – type pages suivantes)

52
[Tapez ici]

Actif
Montants Amort. et Montants
bruts Provisions Nets
Comptes
20 Frais d’Etablissement
Frais d’acquisition immobilisation 204 2048
Frais d’acquisition des contrats 205 2058
Total des Frais d’Etablissement ----------- -----------

21 Immobilisation
Immeubles 210-212 21.8-21.9
(terrains et constructions) 213-219
Matériel, Mobilier 214-215
Installations 216
Immobilisation en cours 22 22.9

23 Autres Valeur Immobilières en France


A Valeurs Mobilières Admises 23 239
27 Prêts et Effets assimilés 24 249
Titres de participation 25 259

19 Provision pour dépréciation des immobilisations 1920 – 1920 –


et titres (192) 1921 1921
Total des Valeurs Immobilisées nettes ----------- ----------

4 Valeurs Réalisables à Court Terme ou disponibles


Créances sur les Agents 41 (y compris416) 419
Créances diverses 46 469
Comptes de régularisation Actif 48 ----
Titres de placement non admis 55 559
Banque et C.C.P. 56 ---
Caisse 57 ---

Total des comptes de tiers et des comptes financiers

87 Résultat (Perte de l’exercice)


Total
Général

53
[Tapez ici]

Passif

Comptes N°
Capitaux Propres et Réserves
0 - Capital 10
1 - Réserves 110 à 119
3 - Réserves Réglementées 130 à 135
2 - Report 12
Total Capitaux Propres et Réserves

5 - Provision pour pertes et Charges 15

6
et
8
Dettes
- Total des Provisions et Dettes à Long Terme X

1
a - Provisions Techniques
8
- Primes 310 – 320 – 330
- Sinistres 315 – 325 – 335
Total X

4
et Dettes à Court Termes
5
- Compte avec les agents 41
- Personnel 42
- Etat (taxes dues) 43
- Compte de régularisation 47
Total des dettes à court terme X

7 - Bénéfice avant affectation X


Total Général X

54
[Tapez ici]

Autres observations :

Le plan comptable des assurances (PCA) distingue les valeurs admises en


représentationdes engagements réglementésdes valeurs non admises.
On vire au compte 55 –titre de placement, les titres qui ne peuvent être affectés ni au
compte 25 parcequ’ils ne sont pas des titres de participation, ni au compte 23 parce qu’ils
ne sont pas susceptibles d’être admis en représentation des provisions techniques.
Ainsi,quelque soit leurs montants et leurs « durées » dans l’entreprise, ces titres seront
inscrits au bas du bilan dérogeant, en fonction des cas, à la règle d’enregistrement « par
liquidité croissante ».

COMPTES DE SOLVABILITES

- Le régime de solvabilité dans l’espace CIMA: le triptyque prudentiel


- La couverture des engagements réglementés: les états patrimoniaux C4 et C5
- L’exigence d’une marge de solvabilité et l’état C11.
Le régime de solvabilité dans l’espace CIMA repose sur les trois piliers:
- provisions techniques suffisantes;
- couverture des engagements réglementés;
- exigence d’une marge de solvabilité.
a. NECESSITE DE PROVISIONS TECHNIQUES SUFFISANTES
Le contrôle de solvabilité des pouvoirs publics dans le secteur des assurances s’explique par
la technique même de l’assurance, laquelle, par rapport aux autres secteurs de la vie
économique, présente la particularité de « l’inversion du cycle de production ».
En effet, alors que dans une entreprise classique, le prix de revient est connu avant que ne
soit déterminé le prix de vente, une société d’assurance fixe d’abord les primes d’assurance
et ne connaîtra son prix de revient que longtemps après, à travers le coût définitif des
sinistres.
L’exécution des engagements de l’assureur dans le cadre d’une opération d’assurance est
donc différée dans le temps.
Cette dimension temporelle des engagements de l’assureur exige de ce dernier qu’il prélève
sur les primes perçues, les sommes nécessaires au paiement soit des sinistres à survenir, soit
des sinistres survenus mais non encore payés.
Ces charges que les entreprises d’assurance sont susceptibles d’avoir à supporter, du fait
des contrats, constituent les provisions techniques.
Compte tenu de l’impact du risque de sous-évaluation de ces provisions sur la solvabilité
future de l’assureur, le code CIMA pose le principe de provisions techniques suffisantes
pour le règlement intégral des engagements.
Dans ce cadre, la réglementation fixe les provisions techniques à constituer par les
compagnies d’assurance ainsi que leurs modalités d’évaluation. Pour certaines provisions
techniques, le code des assurances accorde la possibilité aux assureurs de recourir à des
méthodes statistiques elles-mêmes réglementées.

55
[Tapez ici]

b. COUVERTURE DES ENGAGEMENTS REGLEMENTES


- Justification,
- L’énonce du principe,
- Les engagements réglementent,
- Les règles régissant les actifs admis en couverture,
- L’état C4.
1) Justification
La réglementation a strictement défini le cadre et les modalités d’évaluation des provisions
techniques qui représentent les dettes de l’assureur à l’égard de ses assurés.
De même, la réglementation ne pouvait abandonner aux entreprises d’assurances le libre
choix des actifs devant représenter ces provisions techniques.
Au passif réglementé, doit correspondre un actif réglementé qui permet à l’entreprise de
faire face à ses engagements contractuels. C’est en effet, une représentation permanente des
provisions techniques par des éléments d’actifs réels, d’une valeur au moins égale aux
provisions techniques, qui procure à l’entreprise les moyens de tenir ses engagements.
2) Enoncé du principe (Art «335)
Les engagements réglementés tels que définis à l'article 334 du code des assurances doivent,
à toute époque, être représentés par des actifs équivalents et localisés sur le territoire de
l'État membre sur lequel les risques ont été souscrits.
Toutefois, dans une quotité maximale de 50% des actifs représentatifs des engagements
réglementés, les placements effectués et localisés dans d’autres États de la CIMA sont
admis.
L’obligation est permanente, elle ne se limite pas à la date d’arrêté des comptes annuels.
3) Engagements réglementés (Art 334)
- Les provisions techniques
- Les postes du passif correspondant aux autres créances privilégiées (fisc, personnel,
organismes sociaux…);
- Les dépôts de garantie des agents, des assurés ou des tiers, s’il y a lieu (les acomptes
versés par les assurés, les sommes déposées par les agents en garantie de leur
gestion…);
- La provision de prévoyance en faveur des employés et agents destinée à faire face
aux engagements pris par l’entreprise envers son personnel et ses collaborateurs.
4) Règles régissant les actifs admis en couverture
Les actifs admis en couverture des engagements réglementés doivent être sélectionnés en
qualité et équivalents en montant auxdits engagements.
Ces actifs doivent être sûrs, liquides et rentables.
Ces actifs sont astreints à des règles de localisation, de congruence de diversification et de
dispersion (voir catalogue réglementaire de placements art 335-1).

56
[Tapez ici]

i. Principe de localisation
Les actifs admis en couverture doivent être localisés sur le territoire de l’Etat membre sur
lequel les risques ont été souscrits.
L’objectif visé est de faire en sorte que la mobilisation des primes d’assurances serve
d’abord à l’essor économique des pays de la CIMA.
Ce principe de localisation est toutefois atténué par la possibilité de faire des placements
dans d’autres pays de la CIMA dans une quotité maximale de 50% des actifs représentatifs
des engagements réglementés.
ii. Principe de congruence
Selon ce principe, les engagements pris dans une monnaie donnée doivent être couverts par
des actifs congruents, c’est-à-dire des actifs libellés ou réalisables dans cette même monnaie.
Cette règle vise à limiter l’exposition des sociétés d’assurance au risque de change en leur
imposant de détenir des actifs libellés dans la même monnaie que celle des engagements
pris envers les assurés.
iii. Règle de diversification
Elle impose une limitation globale par catégorie de placements.
L’objectif est de protéger la compagnie d’assurance contre les divers risques financiers
auxquels est exposé le portefeuille de placements.
Les plafonds et les planchers sont exprimés en pourcentage des engagements réglementés.
Ces limitations apparaissent dans la diapositive ci-après.
Minimum en % des Maximum en % des
Actifs engagements engagements
règlementés règlementés
- Obligations et autres valeurs d'Etat
- Obligations des organismes internationaux 15% 50%
- Obligations des institution financières
- Autres obligations
- Actions cotées
- Action des entreprises d'assurance 40%
- Actions et obligations des sociétés
commerciales
- Actions des sociétés d'investissement
- Droits réels immobiliers 40%
- Prêts garantis 20%
- Prêts hypothécaires
10%
- Autres prêts
40% pour les sociétés
- Dépôts en banque 10% non vie et 35% pour les
sociétés vie

57
[Tapez ici]

iv. Règle de dispersion

Si la règle de diversification impose des limitations par catégorie de placements, la règle de


dispersion impose quant à elle des plafonds par actif ou par émetteur. Ces plafonds sont
exprimés en pourcentage des engagements réglementés et apparaissent dans le tableau ci-
après:
Maximum en % des
Actifs engagements dérogations
réglementés par émetteur

5% avec possibilité
d'atteindre 10% à condition
que la valeur des titres de
l'ensemble des émetteurs Valeurs émises ou
Valeurs mobilières, titres assimilés et prêts dont les émissions sont prêts obtenus par
admises au-delà du ratio de un Etat de la CIMA
5% n'excèdent pas 40% du
montant des engagements
réglementés

Actifs immobiliers ou parts de stésimmob 15%


Actions des entreprises d'assurances ou de réass 2%

v. Autres actifs admis en couverture des engagements réglementés

 Des actifs autres que les placements peuvent être admis en couverture des
engagements réglementés. En effet:
L’entreprise d’assurance est naturellement en rapport avec ses assurés, des intermédiaires,
d’autres entreprises (réassureurs, cédants, coassureurs, etc.),divers organismes et des tiers
(recours à encaisser par exemple).
Ces relations se traduisent au bilan par des créances et des dettes, entre lesquelles le code
CIMA a effectué un choix déterminé soit par la qualité du débiteur, soit par les garanties
qu’il a apportées, soit en considération d’une subordination de la créance à un passif
réglementé.
 Ainsi sont admis en couverture des engagements réglementés:
- Les arriérés de primes en assurance dommages limités en âge et en montant (moins
d’un an d’âge et limité à 30% de la PREC, pour les primes hors transports);
- Les avances des contrats en assurance vie (30% des PM);
- Les arriérés de primes en assurance vie (moins de trois mois d’âge et limités à 5% de
la PM) ;
- Les créances sur les réassureurs transports garanties par nantissement;
- Les créances espèces détenues sur les cédantes au titre des acceptations;
- Les prévisions de recours à encaisser sous certaines limites.

58
[Tapez ici]

5) Etat C4
Son modèle est fixé par le code des assurances et apparaît dans la diapositive suivante:

ETAT C4 - ENGAGEMENTS REGLEMENTES ET LEUR COUVERTURE

I - MONTANT DES ENGAGEMENTS REGLEMENTES:

Provisions pour risques en cours............…………….................................... ...........


Provisions pour sinistres à payer............................................................... ...........
Provisions mathématiques..................................................................... ...........
Autres provisions techniques................................................................ ...........
Autres engagements réglementés.......................................................... ...........

TOTAL DES ENGAGEMENTS REGLEMENTES.........................................................

II - ACTIFS REPRESENTATIFS N° Prix d'achat Valeur de Valeur de


Article ou de revient réalisation couverture

- Obligations et autres valeurs d'Etat art 335.1 1-a) ........... ........... ...........
- Obligations des organismes internationaux art 335.1 1-b) ........... ........... ...........
- Obligations des institution financières art 335.1 1-c) ........... ........... ...........
- Autres obligations art 335.1 2-a) ........... ........... ...........
- Actions cotées art 335.1 2-b) ........... ........... ...........
- Action des entreprises d'assurance art 335.1 2-c) ........... ........... ...........
- Actions et obligations des sociétés commerciales art 335.1 2-d) ........... ........... ...........
- Actions des sociétés d'investissement art 335.1 2-e) ........... ........... ...........
- Droits réels immobiliers art 335.1 3 ........... ........... ...........
- Prêts garantis art 335.1 4 ........... ........... ...........
- Prêts hypothécaires art 335.1 5-a) ........... ........... ...........
- Autres prêts art 335.1 5-b) ........... ........... ...........
- Dépôts en banque art 335.1 6 ........... ........... ...........

Sous - total 1 - Ensemble des valeurs mobilières et


immobilières assimilées ........... ........... ...........

- Avances sur contrat des sociétés vie art 335.2 xxxx xxxx ...........
- Primes ou cotis. de moins de 3 mois des stés vie art 335.2 xxxx xxxx ...........
- Primes ou cotis. de moins d'1 an des stés accid. art 335.3 xxxx xxxx ...........
- Créances sur les réass. garanties par nantissem. art 335.5 xxxx xxxx ...........
- Autres créances pour les réass. pour la bch. trans. art 335.5 xxxx xxxx ...........
- Créances sur les cédants art 335.6 xxxx xxxx ...........

Sous - total 2 - Ensemble des autres actifs admis


en représentation xxxx xxxx ...........

Total des actifs admis en représentation xxxx xxxx ...........

59
[Tapez ici]

L’état C4 affiche 3 types de valeurs:


- La première colonne affiche la valeur d’achat ou de revient de l’actif;
- La deuxième colonne affiche la valeur de réalisation de l’actif;
- La troisième colonne affiche la valeur de couverture.
La valeur de couverture correspond à la valeur au bilan nette d’amortissements ou de
provisions pour dépréciation ou moins-values. Elle tient également compte des plafonds
éventuels relatifs aux règles de dispersion et de diversification.
Toutefois avec l’autorisation de la Commission, les plus-values latentes peuvent être prises
en comptes.
6) Etat C5
Cet état constitue la liste détaillée des placements admis en couverture des engagements
réglementés.
Il s’agit avant tout d’un instrument de contrôle qui permet de vérifier pour chaque actif y
mentionné, la pièce de base ainsi que la conformité de sa valeur avec celle figurant dans la
balance ou au grand livre.
Son intérêt réside dans le fait qu’il donne un inventaire exhaustif de tous les actifs admis en
couverture et permet, par comparaison des trois valeurs prévues pour chacun d’eux,
dévaluer les plus-values latentes ou les moins-values.
Il constitue également un instrument permettant de vérifier les règles de dispersion
auxquelles sont astreints les actifs admis en couverture des engagements réglementés.
L’état modèle C 5 apparaît dans le tableau suivant:

60
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E T AT C5 - LIS T E D E T AILLE E D E S P LACE ME N T S

Numéro Prix d'achat Valeur de Valeur de


Article ou de revient réalisation couverture

Obligations et autres valeurs d'Etat art. 335.1 1-a)


...................................................................................... ................ ................ ................
...................................................................................... ................ ................ ................
Sous - total.............................................................. ................ ................ ................
Obligations des organ. internat. art. 335.1 1-b)
...................................................................................... ................ ................ ................
...................................................................................... ................ ................ ................
Sous - total.............................................................. ................ ................ ................
Obligations des institut. financières art. 335.1 1-c)
...................................................................................... ................ ................ ................
...................................................................................... ................ ................ ................
Sous - total.............................................................. ................ ................ ................
Autres obligations art. 335.1 2-a)
...................................................................................... ................ ................ ................
...................................................................................... ................ ................ ................
Sous - total.............................................................. ................ ................ ................
Actions cotées art. 335.1 2-b)
...................................................................................... ................ ................ ................
...................................................................................... ................ ................ ................
Sous - total.............................................................. ................ ................ ................
Actions d'entreprises d'assurance art. 335.1 2-c)
...................................................................................... ................ ................ ................
...................................................................................... ................ ................ ................
Sous - total.............................................................. ................ ................ ................
Actions et obligations des stés com. art. 335.1 2-d)
...................................................................................... ................ ................ ................
...................................................................................... ................ ................ ................
Sous - total.............................................................. ................ ................ ................
Actions des sociétés d'investissement art. 335.1 2-e)
...................................................................................... ................ ................ ................
...................................................................................... ................ ................ ................
Sous - total.............................................................. ................ ................ ................
Droits réels immobiliers art. 335.1 3
...................................................................................... ................ ................ ................
...................................................................................... ................ ................ ................
Sous - total.............................................................. ................ ................ ................
Prêts garantis art. 335.1 4
...................................................................................... ................ ................ ................
...................................................................................... ................ ................ ................
Sous - total ................ ................ ................
Prêts hypothécaires art. 335.1 5 -a)
...................................................................................... ................ ................ ................
...................................................................................... ................ ................ ................
Sous - total.............................................................. ................ ................ ................
Autres prêts art. 335.1 5 -b)
...................................................................................... ................ ................ ................
...................................................................................... ................ ................ ................
Sous - total.............................................................. ................ ................ ................
Dépôts en banque art. 335.1 6

61
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c. EXIGENCE D’UNE MARGE DE SOLVABILITE ET L’ETAT C11


- Justification
- Le dispositif réglementaire
- L’état C11
1) JUSTIFICATION
Même si les provisions techniques sont bien estimées à la date de l’inventaire, elles peuvent
se révéler insuffisantes à cause d’une dérive imprévisible de la jurisprudence ou de
l’inflation.
En outre, des pertes peuvent découler de l’exploitation future en raison d’une sous
tarification, d’aléas tels que la survenance de sinistres exceptionnels, ou encore de la
défaillance d’un réassureur.
Par ailleurs, les placements, même s’ils sont effectués selon les normes prudentielles de
choix et de dispersion peuvent se déprécier par suite d’une crise économique ou financière
généralisée.
Au regard de ces risques, il importe que les entreprises d’assurance disposent d’un
« matelas » supplémentaire de sécurité, appelé marge de solvabilité.
Il s’agit d’une richesse propre suffisante au regard des risques couverts, permettant à
l’entreprise de limiter les risques d’insolvabilité, même dans l’éventualité d’évènements
imprévisibles.
2) DISPOSITIF REGLEMENTAIRE
Le dispositif réglementaire des fonds propres dans la zone CIMA repose sur une
comparaison entres les éléments constitutifs de la marge de solvabilité et une norme
minimale liée au volume de l’activité ou des engagements souscrits.
Les éléments constitutifs de la marge de solvabilité regroupent l’ensemble des fonds propres
de l’entreprise, déduction faite des immobilisations incorporelles. Il pourrait y être ajouté
les plus-values latentes après accord de la Commission Régionale de Contrôle des
Assurances (CRCA).
Quant à la marge minimale de solvabilité, ses modalités de calcul dans l’espace CIMA
diffèrent selon qu’il s’agit d’une entreprise d’assurance vie ou une entreprise d’assurance
IARD.
Dans le cas des entreprises d’assurance IARD, le calcul privilégie l’activité de l’entreprise
en retenant deux méthodes de calcul ayant comme assiettes respectives les primes (20%) et
les sinistres (25%).
Ces deux méthodes pondérées par le ratio de conservation après réassurance, déterminent
deux résultats dont le plus élevé est le montant minimal réglementaire de la marge de
solvabilité.
En ce qui concerne les entreprises d’assurance sur la vie, le calcul de la marge minimale de
solvabilité repose sur le niveau des engagements techniques, notamment les provisions
mathématiques (5%).
Le calcul de la marge de solvabilité apparaît dans l’état C11.

62
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3) ETAT C11
La présentation de l’état C11 est laissée à l’initiative de chaque entreprise.
Dans la diapositive ci-après, il est proposé un modèle d’état C11 utilisé par certaines
entreprises de la zone CIMA.

MARGE DE SOLVABILITE DES SOCIETES IARD

ELEMENTS CONSTITUTIFS MONTANT DE LA MARGE

1- Capital social versé ou fonds 1ere méthode (Primes)


d'établissement constitué ...........
a- Primes émises nettes d'annulation ...........
2- Moitié de la fraction non versée
du capital ou de la part restant b- Charge de sinistres nette de réass. ...........
à rembourser du fonds d'étab. ...........
c- Charge de sinistres brute de réass. ...........
3- Emprunt pour fonds social
complémentaire ........... d- Coefficient de propre compte
(b/c) *100, minimum 50% ...........
4- Réserves réglementaires ou
libres ........... e- Pourcentage de primes retenu
(a * 20%) ...........
5- Bénéfices reportés ...........
f- Marge (e * d) ...........
6- Plus values sur éléments d'actifs
et surestimation d'éléments du 2eme méthode (Sinistres)
passif (sur autorisation de la
Commission de Contrôle) ........... g- Sinistres payés bruts des 3
derniers exercices ...........
7- Total ...........
h- Prov. SAP clôture au 31.12.n ...........
A déduire
i- Recours encaissés au cours des
8- Pertes ........... 3 derniers exercices ...........

Amortissements restant à réaliser j- Prov. SAP ouverture au 31.12. n-2 ...........


sur:
9- Frais d'établissement ........... k- Charge moyenne de sinistres
1/3 (g+h-i-j) ...........
10- Commissions ...........
l- Coefficient de propre compte ...........
11- Immobilisations incorporelles ........... d si d>50%, sinon 50%

12- Total ........... m- Pourcentage de la charge de


sinistres retenu ( 25% * k) ...........

13- Marge disponible (7-12) ........... n- Marge =( m * l ) ...........

o- Marge à retenir: n si n>f, sinon f ...........

14- Déficit de marge (O - 13) ........... p- Surplus de marge (13 - O) ...........

63
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AUTRES ETATS STATISTIQUES ET COMPTABLES

a. ETATS D’ANALYSE DE L’EXPLOITATION PAR CATEGORIE:


L’ETAT C1
1) ETAT MODELE
C1 IARD: Etat modèle DEBIT

Accidents Vehic. terres. à moteur Incendie Autres


corporels et autres Respons. Transports Transports Autres risques
et Respons. Autres dommages civile aériens maritimes transports directs
maladie civile risques aux biens générale dommages

……….. ………..
Sinistres payés........................................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
……….. ………..
Frais accessoires.......................................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
………..
Participations aux excédents......................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
……….. ………..
A déduire : recours.......................................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
………..
Arrérages après constitution........................................ ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Prestations et frais acces. payés........... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Provisions pour sinistres :
………..
- au 31 Décembre précedent................................ ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
……….. ………..
+ au 31 Décembre....................................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Provisions pour partic. aux excédents :
………..
- au 31 Décembre précedent................................ ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
……….. ………..
+ au 31 Décembre....................................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Prévision de recours à encaisser :
………..
+ au 31 Décembre précedent................................ ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
……….. ………..
- au 31 Décembre....................................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Provisions mathématiques et divers :
………..
au 31 Décembre précédent..................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
………..
au 31 Décembre.....................................................……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Dotations aux provisions pour pres-


………..
tations et frais à payer........................................ ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

C1 IARD Etat modèle DEBIT(suite)

Accidents Vehic. terres. à moteur Incendie Autres


corporels et autres Respons. Transports Transports Autres risques
et Respons. Autres dommages civile aériens maritimes transports directs
maladie civile risques aux biens générale dommages

Commissions.........................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Autres charges.........................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Primes cédées................................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Prov. de primes à la charge des réass :
+ au 31 Décembre précédent............................ ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
- au 31 Décembre....................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Primes acquises aux réassureurs................................ ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Solde créditeur...................................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Total.................................................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

64
[Tapez ici]

C1 IARD : Etat modèle CREDIT

Accidents Vehic. terres. à moteur Incendie Autres


corporels et autres Respons. Transports Transports Autres risques
et Respons. Autres dommages civile aériens maritimes transports directs
maladie civile risques aux biens générale dommages

Primes et accessoires.......................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Rappels...............................................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
A déduire : annulations.................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Primes nettes................................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Provisions pour risques en cours :
+ au 31 Décembre précédent................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
- au 31 Décembre..................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Autres provisions de primes :
+ au 31 Décembre précédent................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
- au 31 Décembre..................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Provisions pour annulations :
+ au 31 Décembre précédent................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
- au 31 Décembre..................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Dotations aux provisions de primes......................................


……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Produits financiers nets...........................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Subventions d'exploitation reçues...........................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Part des réass. dans les prestations...................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Part des réass. dans les provisions
pour prestations
- au 31 Décembre précédent...................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
+ au 31 Décembre..................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Commission des réassureurs....................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Part des réass. dans les charges....................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Solde débiteur............................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Total............................................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

65
[Tapez ici]

C1 VIE: Etat modèle DEBIT


Grande Collectives Complémen- Autres Capitalisation Acceptations Ensemble
Branche taires Risques Vie

Sinistres survenus........................................................
……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Capitaux échus....................................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Arrérages échus............................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Rachats................................................................. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Participations aux excédents liquidés.............. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Prestations échues...................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Provisions math. à la clôture de l'exercice....……………


……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

A déduire : provisions math. à


l'ouverture de l'exerc.................. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
A déduire : participation aux excé-
dents incorporés dans l'exercice.....................……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
A déduire : intérêts crédités aux
provisions math. brutes de cessions..………….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Virement de provisions math. (3105)................ ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Charge de provisions.............................. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Commissions (65 et 695).................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Autres charges nettes........................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Primes cédées aux réassureurs....................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Solde créditeur.................................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Total.............................................................. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

66
[Tapez ici]

C1 VIE: Etat modèle CREDIT


Grande Collectives Complémen- Autres Capitalisation Acceptations Ensemble
Branche taires Risques Vie
Primes émises (7010 à 7013 , 704 ,706
7901 , 7904 , moins 73 et 793)............…………......……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
A déduire : annulations(7019).....………............ ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Primes nettes........................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Produits de place. nets de charges……………......


……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
A déduire: intérêts crédités aux provi-
sions math. nettes de cessions..……………………..……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Produits financiers nets ....... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Subventions d'exploitation....................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..


Part des réassureurs dans les sinistres
et capitaux......................................................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
Part des réassureurs dans les prov.
math. à la clôture de l' exercice.....………….......……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
A déduire: part des réass.dans les
prov. à l'ouverture de l'exercice......……………..... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..
A déduire : Intérêts crédités aux
provisions mathématiques sur cession ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Commissions des réassureurs......……………......……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Sinistres et charges incombant


aux réassureurs.......................... ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Solde débiteur.............................................. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Total................................................ ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

67
[Tapez ici]

2) ETAT C1: LE CONTENU


Il ventile par catégories les divers éléments du CEG : primes, produits financiers, provisions
techniques, sinistres, commissions, frais généraux, résultat, tant pour les opérations brutes
que pour les cessions en réassurance.
Les différentes catégories sont indiquées en haut de chaque colonne. En général, on observe
une première récapitulation des seules affaires directes et une deuxième récapitulation qui
regroupe l’ensemble des opérations.
Les éléments techniques (provisions techniques, primes, sinistres payés) sont indiqués pour
leurs montants bruts et non en nets, afin de pouvoir être rapprochés des documents de base
(dossiers polices ou sinistres), le cas échéant par l’intermédiaire de listings obligatoirement
tenus ( art 414, 415 et 416 du code des assurances).
Les éléments de la dernière colonne « Total Général » doivent recouper ceux du CEG
directement ou après retraitement.
Au niveau des sociétés vie, la ligne « participations aux excédents liquidés » concerne les
participations bénéficiaires calculées dans l’exercice et payées ou affectées à la provision
pour participations aux excédents. Le montant correspondant est donc inclus dans la charge
de prestation de l’exercice.
Ce compte devrait donc fonctionner avec le crédit d’un compte de trésorerie ou le crédit
du compte « provisions pour participation aux excédents ».
La ligne « participation aux excédents incorporés dans l’exercice » qui est en négatif, au
débit du CEG correspond aux participations bénéficiaires incorporées dans les provisions
mathématiques par le débit du compte « provision pour participation aux excédents ».
3) CONFECTION DE L’ETAT C1
La confection de l’état C1 pose souvent des problèmes notamment en ce qui concerne la
répartition entre les différentes catégories des produits financiers et des frais généraux.
Il est en effet mal aisé de définir une clé de répartition satisfaisante. Les résultats des
différentes catégories sont tributaires des clés de répartition choisies.
Dans la pratique, on peut ventiler les produits financiers au prorata de la moyenne des
provisions techniques de début et de fin d’exercice de chaque catégorie.
Dans une entreprise d’assurances, un service financier est chargé de gérer l’ensemble des
placements et d’en tirer des revenus. Sauf exceptions, il est impossible en pratique de
répartir la masse des placements entre les différentes banches;
Ce qui entraine l’impossibilité de ventiler de la façon la plus exacte possible, le total des
produits financiers inscrits au CEG;
La ventilation de ce dernier montant entre les différentes catégories du C1 doit donc se
faire suivant une clé de répartition plus ou moins arbitraire;
Cette clé devrait cependant permettre d’approximer la contribution de chaque catégorie aux
performances financières de l’entreprise.
Répartition des produits financiers:

68
[Tapez ici]

En pratique, à défaut de meilleur critère, cette capacité contributive sera mesurée par le
montant des provisions techniques de chaque catégorie;
On peut considérer en effet que les placements effectués par une compagnie d’assurances
sont la contrepartie des engagements contractés envers ses assurés, c’est-à-dire les
provisions techniques;
De manière plus précise, les produits financiers peuvent être ventilés au prorata de la
moyenne des provisions techniques de début et de fin d’exercice pour chaque catégorie;
Les produits financiers de l’état C1 Vie:

A l’état C1 Vie, la comparaison au crédit entre intérêts techniques et produits financiers


permet de s’assurer si les produits financiers sont suffisants ou non pour faire face aux
intérêts techniques.
Cette comparaison directe à l’état C1 permet d’alerter sur l’opportunité d’appliquer les
dispositions de l’article 336-3 du code des assurances (majoration des PM en cas
d’insuffisance des produits financiers pour faire face aux intérêts techniques).
Cette présentation amène également à dissocier les deux composantes de la participation
aux résultats : les intérêts techniques sont déduits des produits financiers de sorte que ne
subsiste dans le sous-total « produits financiers nets » que l’assiette de la participation aux
bénéfices.
Répartition des « Autres charges »

On peut commencer par séparer les charges directes et les charges indirectes. Les charges
directes sont affectées directement aux catégories concernées.
La ventilation des charges indirectes peut se faire par de nombreuses méthodes. Une
solution plus élaborée peut être de séparer les charges indirectes en 3 masses :
- les frais liés à la production et à la gestion des contrats, ventilés par exemple au
prorata du nombre de polices traitées par branche ;
- les frais liés à la gestion des sinistres qu’on peut ventiler en fonction du nombre de
dossiers traités par branche;
- les autres frais répartis par exemple sur la base du chiffre d’affaires.
Distinction entre C1 et CEG

Les primes sont inscrites au CEG nettes d’annulations, alors qu’elles figurent au C1 pour
leur montant brut, les annulations apparaissant sur une ligne distincte ;
Les recours figurent à l’état C1 sur une ligne spéciale, mais au CEG ils n’apparaissent pas
car les sinistres y sont inscrits nets de recours ;
Les provisions de sinistres sont ventilées à l’état C1 entre « Sinistres à payer », « Recours à
encaisser » et « Provisions mathématiques » alors qu’elles sont globalisées au CEG;
Au niveau du C1 vie, les produits de placements apparaissent sur nets de charges de
placements et des intérêts servis à la provision pour participation aux excédents. Au CEG
vie, ces intérêts apparaissent sur une ligne distincte au débit.

69
[Tapez ici]

Les provisions de primes sont ventilées entre « Risques en cours », « Provisions pour
annulations de primes » et « autres provisions de primes » alors qu’elles sont globalisées au
CEG ;
Au contraire, les « Autres charges » qui sont détaillées au CEG (Frais de personnel, Impôts
et taxe, TFSE,…), sont regroupées sur une seule ligne à l’état C1 et sont nettes de produits
accessoires ;
De même l’ensemble des produits financiers nets de frais financiers est totalisé sur une ligne
unique à l’état C1 alors que ces éléments sont détaillés au CEG;
Les produits accessoires apparaissent au crédit du CEG alors qu’ils viennent en déduction
des autres charges au niveau du C1.
4) UTILITE DE L’ETAT C1
L’intérêt de cet état est multiple:

C’est d’abord un instrument de contrôle, c’est-à-dire il sert à recouper les comptes


techniques avec les pièces de base, notamment les bordereaux de productions, les listings
de sinistres et de recours ainsi que l’état des provisions mathématiques;
L’état C1 est un état de nature technique, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les
principaux postes techniques y sont détaillés tandis que les postes relatifs aux charges de
gestion sont globalisés.
Il permet de mener pour chaque catégorie de l’article 411 toutes les analyses qu’on peut
faire au niveau de l’exploitation;
Il fait apparaître les catégories déficitaires et celles qui sont bénéficiaires;
Il permet d’avoir une idée des écarts entre les résultats des différentes catégories qui, en se
compensant ont concouru à la formation du résultat global d’exploitation.
b. ETAT C10A
Le code CIMA prévoit son élaboration pour l’ensemble des catégories dommages de
l’article 411.
Cet état qui reprend en l’agrégeant la partie de l’état C1 relative aux opérations brutes de
réassurance, donne par rapport aux primes, une idée plus précise des facteurs techniques
de déséquilibre : sinistralité excessive, taux de commission élevé, ratio de frais généraux
exorbitant.
Bien utilisé et combiné avec les données du marché, il permet d’élaborer des tableaux de
bord aptes à faciliter la comparaison branche par branche des divers ratios techniques de la
société à ceux du marché. Il permet également de calculer le taux de frais généraux entrant
dans le calcul de la PREC.
c. ETAT C20 et C21 POUR LES SOCIETES VIE
La forme normalisée de ces étatsapparaissent dans lestableaux qui suivent.
L’état C20 ne reprend que les affaires réalisées directement par l’entreprise; celles reçues en
réassurance ne sont pas prises en compte.

70
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ETAT C20 - Mouvements au cours de l'exercice inventorié des polices, capitaux ou rentes assurés

Catégorie: ...............

Mouvements Combinaisons

En cours à l'ouverture de l'exercice...…………………..Nombre .................


Capitaux .................
Entrées - Souscriptions ..........................…………… Nombre .................
Capitaux .................
Entrées - Remplacements ou transfor Nombre .................
Capitaux .................
Entrées - Revalorisations......................…………………..Nombre .................
Capitaux .................
Entrées - Total des entrées..................………………… Nombre .................
Capitaux .................

Sorties - Sans effet............................................... Nombre .................


Capitaux .................
Sorties - Remplacments ou transform . Nombre .................
Capitaux .................
Sorties - Echéances................................………………….. Nombre .................
Capitaux .................
Sorties - Sinistres......................................……………. Nombre .................
Capitaux .................
Sorties - Extinctions..................................………………… Nombre .................
Capitaux .................
Sorties - Rachats......................................……………….. Nombre .................
Capitaux .................
Sorties - Réductions................................……………… Nombre .................
Capitaux .................
Sorties - Résiliations.................................……………….. Nombre .................
Capitaux .................
Sorties - Total des sorties.....................………………… Nombre .................
Capitaux .................

En cours à la clôture de l'exercice.......……………………….


Nombre .................
Capitaux .................

71
[Tapez ici]

E T AT C21 - D é ta il, pa r a nné e de souscription, de s ca pita ux ou re nte s sortis a u cours de l'e xe rcice
inve ntorié
Catégorie : ................

Combinaisons
Exercice d'origine Année Année Année Année Exercice
et antérieures ............... ............... ............... inventorié
Contrats souscrits depuis l'origine Nombre ............... ............... ............... ............... ...............
Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............
Revalorisations au cours de l'exercice Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............
Nombre ............... ............... ............... ............... ...............
Encours au premier janvier Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............

Sorties au cours de l' exercice inventorié par :

Combinaisons
Exercice d'origine Année Année Année Année Exercice
et antérieures ............... ............... ............... inventorié
Remplaacements ou transformations Nombre ............... ............... ............... ............... ...............
Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............
Sinistres Nombre ............... ............... ............... ............... ...............
Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............
Echéances ou extinction Nombre ............... ............... ............... ............... ...............
Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............
Réductions Nombre ............... ............... ............... ............... ...............
Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............
Rachats Nombre ............... ............... ............... ............... ...............
Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............
Résiliations Nombre ............... ............... ............... ............... ...............
Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............

Cumul , depuis l'exercice de souscription ,des sorties par :

Combinaisons
Exercice d'origine Année Année Année Année Exercice
et antérieures ............... ............... ............... inventorié
Remplaacements ou transformations Nombre ............... ............... ............... ............... ...............
Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............
Sinistres Nombre ............... ............... ............... ............... ...............
Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............
Echéances ou extinction Nombre ............... ............... ............... ............... ...............
Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............
Réductions Nombre ............... ............... ............... ............... ...............
Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............
Rachats Nombre ............... ............... ............... ............... ...............
Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............
Résiliations Nombre ............... ............... ............... ............... ...............
Capitaux ............... ............... ............... ............... ...............

Cet état répond aux mêmes principes de bases que l’état C20.
Il ventile cependant par exercice de souscription les sorties enregistrées pendant l’exercice
inventorié.
Il donne également le cumul et la nature des sorties par exercice de souscription vu à la fin
de l’exercice inventorié.

72
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d. ETAT C25 POUR LES SOCIETES VIE


Notion de participation bénéficiaire en assurance vie;
La participation bénéficiaire minimum;
La provision pour participation aux excédents
L’état C25.

1) NOTION DE PARTICIPATION BENEFICIAIRE


Aux termes des articles 81 à 86 du code des assurances, les entreprises d’assurances sur la
vie sont tenues de faire participer leurs assurés aux bénéfices techniques et financiers
qu’elles réalisent sur l’ensemble des contrats individuels et collectifs de toute nature à
l’exception des contrats collectifs en cas de décès.
Ce qu’impose en fait la réglementation, c’est le service d’une participation minimale dont le
montant peut bien entendu être dépassé par les entreprises.
2) Participation bénéficiaire minimum
En pratique, le montant minimal de la participation aux bénéfices à attribuer au titre d’un
exercice est déterminé globalement à partir d’un compte de participation aux résultats
comportant un aspect technique et un aspect financier:
- Le volet technique fait ressortir, outre les résultats de gestion, les résultats de
mortalité, c’est-à-dire les gains de mortalité réelle des assurés par rapport à la
mortalité théorique prévue par les tables. 90% du solde créditeur du compte
technique est inscrit en recette dans le compte de participation aux résultats.
- un aspect financier qui fait apparaître les bénéfices financiers provenant des
revenus des placements représentant les engagements de l’assureur. La part des
produits financiers figurant en recettes du compte de participation aux résultats est
égale à 85% du solde du compte financier établi suivant les dispositions de l’article
84 du code des assurances.
3) Provision pour participation aux excédents
Lorsque ces participations ne sont pas affectées directement à la provision mathématique
après la clôture de l’exercice qui les a produites, elles sont portées dans un compte
«provision pour participation aux excédents ».
D’où la définition de l’article 334-2 du code des assurances de la provision pour
participation aux excédents : « montant des participations aux bénéfices attribués aux
bénéficiaires de contrats lorsque ces bénéfices ne sont pas payables immédiatement après
la liquidation de l'exercice qui les a produits. »

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4) L’ETAT C25: Participation des assurés ou des porteurs de


contrats aux résultats techniques et financiers

Désignation EXERCICES
N-4 N-3 N-2 N-1 N
............ ............ ............ ............ ............
A - Eléments techniques :

1 . Primes...............................…….......... ........ ........ ........ ........ ........

2 . Provisions mathématiques ........ ........ ........ ........ ........

B - Montant minimal et réglementaire de la


participation ........ ........ ........ ........ ........

C - Montant effectif de la participation ........ ........ ........ ........ ........


dont :
1. Participation attribuée à
des contrats dans l'exercice......……………. ........ ........ ........ ........ ........

2. Variation des provisions


techniques pour participa-
tion non encore affectée..……………. ........ ........ ........ ........ ........

D - Ratios (en pourcentage) :


C/A2 Rapport entre la participation
totale et les provisions
mathématiques.....................………….. ........ ........ ........ ........ ........

C1/A2 Rapport entre la participa-


tion attribuée à des contrats
dans l'exercice et les provisions mathématiques ........ ........ ........ ........ ........

C/B Rapport entre la participation


effective et la participation
minimale réglementaire.......………………. ........ ........ ........ ........ ........

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Les primes figurant dans ce tableau sont les primes émises nettes d’annulations figurant en
recettes dans le compte de participation aux résultats.
Les provisions mathématiques représentent la demi somme des provisions mathématiques
à l’ouverture et à la clôture de l’exercice.
Cet état permet de mesurer les performances financières des contrats commercialisés par la
société.
Il permet également de mesurer l’importance de la participation bénéficiaire effective par
rapport à la provision mathématique et à la participation bénéficiaire minimale
réglementaire.

e. ETATS D’ANALYSE DE L’EXPLOITATION PAR EXERCICE DE


COMPETENCE
JUSTIFICATION
LES ETATS C10 B
L’ETAT A10
L’ETAT C9
1) Justification
Les états modèles précédents, ainsi que les états financiers dégagent des résultats
d’exploitation qui sont en réalité la conjugaison de deux éléments :
- le résultat des opérations propres à l’exercice courant (émissions et sinistres) d’une
part, et d’autres part,
- le résultat de la liquidation des exercices de survenance antérieurs.
Il convient de faire remarquer qu’en assurance, un résultat d’exploitation bénéficiaire (global
ou d’une catégorie donnée) peut masquer un déséquilibre des opérations propres à
l’exercice courant, compensé par des bonis sur la liquidation des provisions techniques
constituées au titre des exercices de survenance antérieurs, ou vis-versa.
A cet égard, l’analyse de l’exploitation par exercices de survenance en vue d’isoler le résultat
ou la sinistralité propre de chaque exercice, apparaît fondamentale dans l’étude de la
rentabilité d’une catégorie d’assurance donnée.
Cette analyse est effectuée au moyen des états C10B et A10, dont la caractéristique première
est de rattacher chaque sinistre à l’exercice au cours duquel il est survenu, tant pour son
paiement que pour la provision figurant dans les comptes des exercices successifs.
Les états C10 B ont ainsi une double vocation :
- Permettre d’apprécier un résultat technique et son évolution dans le temps
- Donner les moyens d’une analyse sur pièces des provisions de sinistres

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2) ETATS C10 B
La réglementation impose la tenue d’un état C10 B au moins par catégorie de risques (cf.
nomenclature à l’article 411) ainsi qu’une totalisation.
Chaque état C10b comporte 6 tableaux :
- tableau A : Primes acquises à l’exercice
- tableau B : Nombre de contrats
- tableau C : Nombre de sinistres
- tableau D : Paiements et provisions de sinistres
- tableau E : Recours encaissés et à encaisser
- tableau F : Coût moyen et pourcentage par exercice
3) ETATS C10 C
Les états C10 C se justifient quand la technique ou les pratiques commerciales conduisent
à rattacher les sinistres à l’exercice de souscription.
Ils rendent compte des opérations dans lesquelles les sinistres sont rattachés à l’exercice de
souscription, notamment les affaires transports.
La confection de ces états participe du même principe que celui utilisé pour les états C10
B.
4) ETAT A10
Cet état est composé de deux tableaux: l’un appelé tableau A concerne la RC automobile et
l’autre appelé tableau B est utilisé pour les « dommages et autres risques automobile ».
Complément naturel de l’état C10 B, cet état permet de visualiser la liquidation des sinistres
d’un exercice sur cinq ans.
On peut déduire de son examen la cadence de règlement de la société et par simple
différence l’estimation de la provision pour sinistres à payer par exercice de survenance.
Il permet de juger l’évaluation des provisions de sinistres de la compagnie.
Il fournit le taux de sinistres à primes, exercice de survenance par exercice de survenance.
Sa confection se fait à partir des tableaux A et D de l’état C10 B et aussi des listings de
sinistres prévus à l’article 416 du code des assurances.

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Pour chaque exercice de survenance vu à la fin d’un exercice inventorié donné, les
règlements sont cumulés, c’est-à-dire, ils correspondent à la somme des différents
règlements intervenus depuis l’exercice de survenance jusqu’à l’exercice inventorié.

Les primes acquises peuvent subir chaque année de légères modifications en fonction des
émissions tardives et des annulations sur exercices antérieurs.

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5) ETAT C9 ET LES ARRIERES DE PRIMES

Exercice Exercice de souscription


d’inventaire N-4 N-3 N-2 N-1 N Total
(1) Emissions
(2) Annulations
N-4 xxx xxx xxx xxx
(3) Encaissements
Arriérés (1)-(2)-(3)
(1) Arriérés : report à nouveau xxx
(2) Emissions
N-3 (3) Annulations xxx xxx xxx
(4) Encaissements
Arriérés (1)+(2)-(3)-(4)
(1) Arriérés : report à nouveau xxx
(2) Emissions
N-2 (3) Annulations xxx xxx
(4) Encaissements
Arriérés (1)+(2)-(3)-(4)
(1) Arriérés : report à nouveau xxx
(2) Emissions
N-1 (3) Annulations xxx
(4) Encaissements
Arriérés (1)+(2)-(3)-(4)
(1) Arriérés : report à nouveau xxx
(2) Emissions
N (3) Annulations
(4) Encaissements
Arriérés (1)+(2)-(3)-(4)

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Bibliographie :
- Séminaire sur les états CIMA, Koné Mamadou, Commissaire contrôleur des
assurances ; DG Allianz Assurances Vie Côte d’Ivoire
- Cours CPFA Libreville-Gabon, ABLEGUE H. Fabrice
- Livre, Comptabilité des Entreprises d’Assurances, Guy Simonet, l’Argus des
assurances

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