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Chapitre 2

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Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

CHAPITRE II : REGIME ALTERNATIF


SINUSOIDAL (SYSTEME MONOPHASE)

II.I. Régime alternatif sinusoïdal


II.1.1. Ecriture des grandeurs sinusoïdales
On écrit une tension sinusoïdale sous la forme
𝑢(𝑡) = 𝑈𝑚𝑎𝑥 . 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡)
𝑖(𝑡) = 𝐼𝑚𝑎𝑥 . 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 𝜑)
Avec :
𝑈𝑚𝑎𝑥 : Amplitude de la tension (V)

𝐼𝑚𝑎𝑥 : Amplitude du courant (A)


-1
ω: Pulsation ( rad .s )
φ: Déphasage ( rad )
ωt : phase initiale ( rad )

Fig. II-1: Tension et courant sinusoidaux

Dr. BOURI Sihem


2
Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

II.1.2. Valeur moyenne d'une grandeur périodique


La valeur moyenne est de la forme :
1 𝑇
𝑈𝑚𝑜𝑦 = 𝑇
∫0 𝑢(𝑡). 𝑑𝑡 (II-1)
𝑇
1
𝑈𝑚𝑜𝑦 = ∫ 𝑢(𝑡). 𝑑𝑡
𝑇 0
1 𝑇
𝑈𝑚𝑜𝑦 = ∫ 𝑈𝑚𝑎𝑥 . 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡). 𝑑𝑡
𝑇 0
𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑇
𝑈𝑚𝑜𝑦 = ∫ 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡) . 𝑑𝑡
𝑇 0
𝑇
𝑈𝑚𝑎𝑥 − 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡)
𝑈𝑚𝑜𝑦 = [ ]
𝑇 𝜔 0
2𝜋 2𝜋
𝑈𝑚𝑎𝑥 − 𝑐𝑜𝑠 ( 𝑇 . 𝑇) 𝑐𝑜𝑠 ( 𝑇 . 0)
𝑈𝑚𝑜𝑦 = [ + ]
𝑇 2𝜋 2𝜋
𝑇 𝑇
𝑈𝑚𝑎𝑥 (−1 + 1). 𝑇
𝑈𝑚𝑜𝑦 = .
𝑇 2𝜋

𝑈𝑚𝑜𝑦 = 0 (II-2)

II.1.3. Valeur efficace d'une grandeur périodique


La valeur efficace est de la forme :

2 1 𝑇
𝑈𝑒𝑓𝑓 = 𝑇 ∫0 𝑢2 (𝑡). 𝑑𝑡 (II-3)
𝑇
2
1
𝑈𝑒𝑓𝑓 = ∫ 𝑈𝑚𝑎𝑥 . 𝑠𝑖𝑛2 (𝜔𝑡). 𝑑𝑡
𝑇
0
𝑇
2
2
𝑈𝑚𝑎𝑥
𝑈𝑒𝑓𝑓 = ∫ 𝑠𝑖𝑛2 (𝜔𝑡). 𝑑𝑡
𝑇
0
𝑇
2
2
𝑈𝑚𝑎𝑥 1 − 𝑐𝑜𝑠2𝜔𝑡
𝑈𝑒𝑓𝑓 = ∫ . 𝑑𝑡
𝑇 2
0
2 𝑇
2
𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑡 𝑠𝑖𝑛(2𝜔𝑡)
𝑈𝑒𝑓𝑓 = [ − ]
𝑇 2 4𝜔 0
4𝜋 4𝜋
𝑈 2
𝑚𝑎𝑥 𝑇 𝑠𝑖𝑛 ( 𝑇 . 𝑇) 𝑠𝑖𝑛 ( 𝑇 . 0)
2
𝑈𝑒𝑓𝑓 = [ − +0+ ]
𝑇 2 4𝜋 4𝜋
𝑇 𝑇
2
2
𝑈 𝑚𝑎𝑥 𝑇
𝑈𝑒𝑓𝑓 = .
𝑇 2

Dr. BOURI Sihem


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Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

𝑈𝑚𝑎𝑥
𝑈𝑒𝑓𝑓 = (II-4)
√2

(RMS pour Root Mean Square chez les anglo-saxons).


La valeur efficace est celle indiquée par les voltmètres et les ampèremètres. En
électrotechnique on donne toujours la valeur efficace des tensions et des courants. Ainsi
quand on parle du réseau électrique domestique à 220 V il s'agit bel et bien de la valeur
efficace de la tension.

II.2. Représentation de la tension et du courant dans le


plan complexe (diagramme de Fresnel)
L’écriture complexe des tensions et courants dans le plan complexe est la suivante :

̅ = 𝑈√2. 𝑒 𝑗𝜔𝑡
𝑈

𝐼 ̅ = 𝐼√2. 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑)

Fig. II-2 : Diagramme de Fresnel

II.3. Application aux récepteurs électriques


Les effets conséquents de l’action d’une tension sinusoïdale sur un récepteur sont de 3
natures : résistif, inductif et capacitif. Il existe alors 3 types de dipôle (récepteurs)
correspondant. A chacun de ces dipôles correspond une relation liant la tension à ses bornes et
le courant qui le traverse.

Résistance :

𝐼 ̅ = 𝐼. 𝑒 𝑗𝜔𝑡
̅ = 𝑅. 𝐼 ̅ = 𝑅. 𝐼. 𝑒 𝑗𝜔𝑡 = 𝑈. 𝑒 𝑗𝜔𝑡
𝑈

𝑈 = 𝑅. 𝐼

𝜑=0
𝜑 : déphasage entre la tension et le courant

Dr. BOURI Sihem


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Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

U : le module de la tension

La tension et le courant sont en phase

Inductance :

𝐼 ̅ = 𝐼. 𝑒 𝑗𝜔𝑡
𝑑
̅ = 𝐿.
𝑈 𝐼 ̅ = 𝐿. 𝐼. 𝑗𝜔. 𝑒 𝑗𝜔𝑡 = 𝑗𝐿𝜔𝐼. 𝑒 𝑗𝜔𝑡 = 𝑈. 𝑒 𝑗𝜔𝑡
𝑑𝑡
𝑈 = 𝐿𝜔𝐼

𝜑 = 90
La tension est en avance par rapport au courant

Le courant est en retard par rapport à la tension

Capacité :

𝐼 ̅ = 𝐼. 𝑒 𝑗𝜔𝑡
1 1 𝐼 𝐼 𝐼
̅=
𝑈 ∫ 𝐼 .̅ 𝑑𝑡 = . . 𝑒 𝑗𝜔𝑡 = . 𝑒 𝑗𝜔𝑡 = −𝑗 . 𝑒 𝑗𝜔𝑡
𝐶 𝐶 𝑗𝜔 𝑗𝐶𝜔 𝐶𝜔

𝐼
𝑈=
𝐶𝜔
𝜑 = −90
La tension est en retard par rapport au courant

Le courant est en avance par rapport à la tension


Le tableau suivant résume les tensions des différents dipôles.
Tableau II-1 : Résumé des tensions des différents dipôles

Dipôle Forme temporelle Forme Module Argument


complexe

Résistance

𝑢(𝑡) = 𝑅. 𝑖(𝑡) ̅ = 𝑅. 𝐼 ̅
𝑈 𝑈 = 𝑅. 𝐼 φ =0

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Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

Inductance
𝑑𝑖(𝑡) ̅ = 𝑗𝐿𝜔. 𝐼 ̅
𝑈 𝑈 = 𝐿𝜔. 𝐼 φ = 90°
𝑢(𝑡) = 𝐿.
𝑑𝑡

Capacité
1 ̅ = 1 . 𝐼̅ =
𝑈 𝐼 φ = - 90°
𝑢(𝑡) = . ∫ 𝑖(𝑡). 𝑑𝑡 𝑗𝐶𝜔 𝑈=
𝐶 −𝑗
𝐶𝜔
. 𝐼̅
𝐶𝜔

Avec :
[U]: V (Volt)

[I]: A (Ampère)
[R]: Ω (Ohm)

[L]: H (Henry)
[C]: F (Farad)

La grandeur notée 𝑍̅ est appelée impédance.


L’unité de l’impédance c’est : Ω (Ohm)

̅
𝑈
̅ = 𝑍̅. 𝐼 ̅
𝑈 → 𝑍̅ = 𝐼̅ (II-5)

Pour la résistance :

𝑍̅ = 𝑅 (II-6)
Pour l’inductance :

𝑍̅ = 𝑗𝐿𝜔 (II-7)
Pour la capacité :
1
𝑍̅ = 𝑗𝐶𝜔 (II-8)

II.3.1. Association des impédances


C’est le grand intérêt de l’écriture complexe, elles sont les mêmes que celles des
résistances.

a) Association en série

Dr. BOURI Sihem


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Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

Fig. II-3 : Montage série des impédances

𝑍̅ = ̅̅̅
𝑍1 + ̅̅̅
𝑍2 (II-9)
b) Association en parallèle

Fig. II-4 : Montage parallèle des impédances


1 1 1
= + ̅̅̅ (II-10)
𝑍̅ ̅̅̅
𝑍 1 𝑍 2

Exemple

RLC série, déterminer l’impédance équivalente du circuit


1 1
𝑍̅𝑒𝑞 = ̅̅̅
𝑍𝑅 + ̅̅̅
𝑍𝐿 + ̅̅̅
𝑍𝐶 = 𝑅 + 𝑗𝐿𝜔 − 𝑗 = 𝑅 + 𝑗(𝐿𝜔 − )
𝐶𝜔 𝐶𝜔

1 2
𝑍 = √𝑅2 + (𝐿𝜔 − )
𝐶𝜔

1
𝐿𝜔 − 𝐶𝜔
𝜑 = 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 ( )
𝑅

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Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

Exemple
Considerons une charge RL série. L’impédance équivalente du circuit est :

Fig. II-5 : Circuit RL série


𝑍̅ = 𝑅 + 𝑗𝐿𝜔
𝑍 = √𝑅2 + (𝐿𝜔)2
𝐿𝜔
𝜑 = 𝑎𝑟𝑐 𝑡𝑎𝑛
𝑅
La tension aux bornes de la charge est :
𝑈̅ = ̅̅̅̅
𝑈𝑅 + ̅̅̅
𝑈𝐿
Sachant que :
̅̅̅̅
𝑈𝑅 = 𝑅. 𝐼 ̅
̅̅̅
𝑈𝐿 = 𝑗𝐿𝜔. 𝐼 ̅
⇒𝑈 ̅ = 𝑅. 𝐼 ̅ + 𝑗𝐿𝜔. 𝐼 ̅

Fig. II.6 : Diagramme de Fresnel

II.4. Puissance électrique en alternatif sinusoïdal


En convention récepteur :

Puissance > 0 correspond à une puissance consommée par le dipôle


Puissance < 0 correspond à une puissance fournie par le dipôle

NB : en convention générateur c'est l'inverse

II.4.1. Puissance instantanée


La puissance instantanée est définie par :

Dr. BOURI Sihem


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Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

𝑝(𝑡) = 𝑣 (𝑡). 𝑖(𝑡) (II-11)


C'est à dire :

𝑝(𝑡) = 𝑉𝑚𝑎𝑥 . 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡). 𝐼𝑚𝑎𝑥 . 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 – 𝜑) = 𝑉𝑚𝑎𝑥 . 𝐼𝑚𝑎𝑥 . 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡). 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 – 𝜑)

Or :
𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡). 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 – 𝜑) = 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡). [𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡. 𝑐𝑜𝑠𝜑 + 𝑠𝑖𝑛𝜑 . 𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡]
𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡). 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 – 𝜑) = 𝑠𝑖𝑛2𝜔𝑡. 𝑐𝑜𝑠𝜑 + 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡. 𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡. 𝑠𝑖𝑛𝜑

Mais :
(1 – 𝑐𝑜𝑠 2𝑥 )
𝑐𝑜𝑠2𝑥 = 𝑐𝑜𝑠2𝑥 – 𝑠𝑖𝑛2𝑥 = 1 − 2 𝑠𝑖𝑛2𝑥 ⇒ 𝑠𝑖𝑛2𝑥 =
2
𝑒𝑡 𝑠𝑖𝑛 2𝑥 = 2 𝑠𝑖𝑛𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑥

D’où
1 1
sin2ωt cosφ + sinωt coosωt sinφ = (1 – cos2ωt)cosφ + sin2ωt sinφ
2 2
1
𝑠𝑖𝑛2𝜔𝑡 𝑐𝑜𝑠𝜑 + 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡 𝑐𝑜𝑜𝑠𝜔𝑡 𝑠𝑖𝑛𝜑 = [𝑐𝑜𝑠𝜑 − (𝑐𝑜𝑠 2𝜔𝑡. 𝑐𝑜𝑠𝜑 + 𝑠𝑖𝑛2𝜔𝑡. 𝑠𝑖𝑛𝜑)]
2
1
𝑠𝑖𝑛2𝜔𝑡 𝑐𝑜𝑠𝜑 + 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡 𝑐𝑜𝑜𝑠𝜔𝑡 𝑠𝑖𝑛𝜑 = [𝑐𝑜𝑠𝜑 + 𝑐𝑜𝑠 (2𝜔𝑡 − 𝜑)]
2
Ainsi :
1
𝑝(𝑡) = 𝑉𝑚𝑎𝑥 . 𝐼𝑚𝑎𝑥 . 2 (𝑐𝑜𝑠𝜑 + 𝑐𝑜𝑠(2𝜔𝑡 − 𝜑)) (II-12)

Sachant que :
𝑉𝑚𝑎𝑥 = √2. 𝑉𝑒𝑓𝑓
𝐼𝑚𝑎𝑥 = √2. 𝐼𝑒𝑓𝑓
En posant :
𝑉𝑒𝑓𝑓 = 𝑉
𝐼𝑒𝑓𝑓 = 𝐼
On peut écrire :
p(t) = V. I . cosφ + V. I . cos(2ωt – φ) (II-13)

II.4.2. Puissance active


C'est la valeur moyenne de la puissance instantanée, c'est à dire :

1 𝑇
𝑃 = 𝑇 ∫0 𝑝(𝑡). 𝑑𝑡 (II-14)

1 𝑇
𝑃 = ∫ ( 𝑉. 𝐼 . 𝑐𝑜𝑠𝜑 + 𝑉. 𝐼 . 𝑐𝑜𝑠(2𝜔𝑡 – 𝜑)) . 𝑑𝑡
𝑇 0

Dr. BOURI Sihem


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Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

𝑇
1 1 𝑇
𝑃 = ∫ 𝑉. 𝐼 . 𝑐𝑜𝑠𝜑 . 𝑑𝑡 + ∫ ( 𝑉. 𝐼 . 𝑐𝑜𝑠(2𝜔𝑡 – 𝜑)) . 𝑑𝑡
𝑇 𝑇 0
0
On a :
1 𝑇
∫ ( 𝑉. 𝐼 . 𝑐𝑜𝑠(2𝜔𝑡 – 𝜑)) . 𝑑𝑡 = 0
𝑇 0

Donc:
𝑇
1
𝑃 = ∫ 𝑉. 𝐼 . 𝑐𝑜𝑠𝜑 . 𝑑𝑡
𝑇
0
𝑃 = 𝑉. 𝐼. 𝑐𝑜𝑠𝜑 (II-15)

II.4.3. Facteur de puissance


En alternatif sinusoïdal, le facteur de puissance est défini par

𝐾 = 𝑐𝑜𝑠𝜑 (II-16)

𝑐𝑜𝑠𝜑 ∈ [0,1]

II.4.4. Puissance réactive


Elle n'est définie qu'en régime sinusoïdal. On définit la puissance réactive comme celle
due à la partie "réactive" du courant, c'est à dire à I.sinφ . Son unité est le Volt ampère Réactif
(VAR). On retiendra la formule de cette puissance qu'on nomme classiquement Q :

𝑄 = 𝑉. 𝐼. 𝑠𝑖𝑛𝜑 (en VAR) (II-17)

II.4.5. Puissance apparente


Les grandeurs v(t) et i(t) étant périodiques, on les caractérise par leurs valeurs efficaces
V et I. On définit alors la puissance apparente comme la grandeur nommée S :

𝑆 = 𝑉. 𝐼 (en VA) (II-18)

NB : Cette puissance est souvent appelée "puissance de dimensionnement", elle est la grandeur
caractéristique de l'isolation et de la section des conducteurs, c'est à dire des dimensions des
appareillages.

D’où
𝑃
𝐾= = 𝑐𝑜𝑠𝜑
𝑆

II.4.6. Relations entre P, Q est S


Notons que :

Dr. BOURI Sihem


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Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

𝑃 = 𝑉. 𝐼. 𝑐𝑜𝑠𝜑
𝑄 = 𝑉. 𝐼. 𝑠𝑖𝑛𝜑
𝑆 = 𝑉. 𝐼
D'où :
𝑆 = √𝑃2 + 𝑄2 (II-19)

Cette formulation fait apparaître une relation graphique qu’on appelle triangle des puissances
:

Fig. II-7 : Triangle des puissances

II.4.7. Application des puissances sur les dipoles


En régime sinusoidal, un dipole passif linéaire est caractérisé par son impédance
complxe 𝑍̅
𝑉̅ = 𝑍̅𝐼 ̅ 𝐿𝑜𝑖 𝑑 ′ 𝑜ℎ𝑚
𝑍̅ = 𝑅 + 𝑗𝑋
Avec :
R : la résistance (en Ω)
X : la réactance (en Ω)
𝑆̅ = 𝑉̅ 𝐼 ̅ = 𝑍̅𝐼 2 = 𝑅𝐼 2 + 𝑗𝑋𝐼 2
Donc :
𝑃 = 𝑅𝐼 2 (II-20)
2
𝑄 = 𝑋𝐼 (II-21)

On peut classer les dipoles en trois cathégories :

𝑋=0 𝑄=0 ⇒ dipole résistif (𝜑 = 0°)


𝑋>0 𝑄>0 ⇒ dipole inductif (0° > 𝜑 > 90°)
𝑋<0 𝑄<0 ⇒ dipole capacitif (0° < 𝜑 < 90°)

NB : On observe que les résistances sont les seuls récepteurs passifs à consommer de la
puissance active, les inductances sont les seules à consommer de la puissance réactive et les
capacités les seules à en produire.
Le tableau suivant résume les puissances absorbées par chaque dipôle.

Tableau II-2 : Les puissances des dipôles

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Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

Dipôle Puissance active P Puissance réactive Q Puissance apparente S

Résistance
𝑉2 𝑄=0 𝑉2
𝑃 = 𝑅. 𝐼 2 = 𝑆 = 𝑅. 𝐼 2 =
𝑅
𝑅

Inductance
𝑉2 𝑉2
𝑄 = 𝐿𝜔. 𝐼 2 = 𝑆 = 𝐿𝜔. 𝐼 2 =
𝑃=0 𝐿𝜔 𝐿𝜔

Capacité
𝐼2 𝐼2
𝑄 = −𝐶𝜔. 𝑉 2 = − 𝑄 = 𝐶𝜔. 𝑉 2 =
𝑃=0 𝐶𝜔 𝐶𝜔

II.5. Théorème de Boucherot


Ce théorème s'écrit : « La puissance active d’un système est la somme des puissances
actives des éléments le constituant, de même pour la puissance réactive. Cependant, c’est faux
en ce qui concerne la puissance apparente »
NB : Ce théorème traduit le principe de la conservation de l'énergie électrique

On représente le théorème de Boucherot par le schéma qui fait apparaître n charges


consommant chacune sa puissance active et sa puissance réactive :

II-8 : Installation électrique monophasée avec n charges

𝑃 = 𝑃1 + 𝑃2 + 𝑃3 + ⋯ . +𝑃𝑛
𝑃 = ∑𝑖 𝑃𝑖 (II-22)

𝑄 = 𝑄1 + 𝑄2 + 𝑄3 + ⋯ . +𝑄𝑛

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Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

𝑄 = ∑𝑖 𝑄𝑖 (II-23)

Ces relations apparaissent également dans la composition des n triangles des puissances :

Fig. II-9 : Triangle des puissances pour n charges

On constate bien sur cette construction que les puissances actives et réactives s'ajoutent
algébriquement sur les axes alors que la puissance apparente S n'est pas égale, en valeur, à la
somme des hypoténuses des triangles.
En revanche, la puissance apparente complexe, représentée par le vecteur S est bien la
somme vectorielle des puissances apparentes complexes des diverses charges.
On peut donc écrire :
S ≠ S1 + S2 + … + Sn
𝑆 = √𝑃2 + 𝑄2 (II-24)

II.6. Problème du facteur de puissance et compensation


de la puissance réactive
La présence d'un facteur de puissance très petit devant 1 dans une installation a une
conséquence très négative : Le courant fourni pour produire cette puissance est très élevé par
rapport au cas où le facteur de puissance est égal à 1.

La tarification de l'énergie comptabilise uniquement la puissance active consommée. De


ce fait, les sociétés de production d'énergie électrique surtaxent les utilisateurs dont le cosφ est
< 0.8, de manière à pénaliser le surdimensionnement du réseau qu'implique la nécessité d'un
courant trop grand.
Quand une installation, ou un réseau électrique présente un cosφ < 0.8, il est nécessaire
de modifier l'installation de manière à élever ce facteur. Etant donné que la grande majorité des
installations sont plutôt inductives, c'est-à-dire que le cosφ < 1 est dû à la présence d'inductances
dans les circuits, la manière la plus simple d'élever le cosφ est de placer une batterie de
condensateurs en tête de l'installation. On appelle cette opération la compensation de l'énergie
réactive.

II.6.1. Amélioration du facteur de puissance


Détermination des capacités des condensateurs pour relever le facteur de puissance de cosφ à
cosφ’ (ou bien tgφ à tgφ’). On a :

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Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

𝑄′ = 𝑄 + 𝑄𝑐

𝑃′ = 𝑃 (Conservation de la puissance active)

𝑄𝑐 = −𝐶𝜔𝑉 2

𝑄′ = 𝑃. 𝑡𝑔 𝜑′

𝑄 = 𝑃. 𝑡𝑔 𝜑
Donc :
𝑃.(𝑡𝑔 𝜑−𝑡𝑔 𝜑′)
𝐶= (II-25)
𝜔.𝑉 2

Cette façon de compenser l'énergie réactive s'appelle "compensation statique". Il existe


une autre manière : la compensation par compensateur synchrone (moteur synchrone sur excité
synchronisé sur la tension réseau.

TD 2
Système monophasé

Exercice 1
Le moteur monophasé d'une machine à laver consomme 5 A sous une tension de 230 V ; 50
Hz. Son facteur de puissance est cos φ = 0,75.
1. Calculer les puissances apparente, active et réactive absorbées par le moteur.
2. Calculer l'énergie électrique consommée pour un fonctionnement ininterrompu de 2 h.

3. Le prix du kWh étant à 9,55 DA, calculer le coût de ce fonctionnement.

Exercice 2
Une installation monophasée, 230 V AC, 50 Hz, comporte 30 lampes à incandescence de 75 W
chacune et un moteur monophasé de puissance utile de 2,25 kW, de rendement η = 0,75 et de
facteur de puissance cos φ = 0,6.
Représenter le schéma de l'installation et noter les grandeurs ci -dessus

1. Calculer l'intensité I1 du courant dans les lampes


2. Calculer la puissance active absorbée par le moteur
3. Calculer l'intensité I2 du courant dans le moteur

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Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

4. Calculer la puissance active totale Pt de l'installation, la puissance réactive totale Qt de


l'installation et la puissance apparente totale St de l'installation.

5. Calculer l'intensité totale It en ligne de l'installation, et le facteur de puissance de l'installation

Exercice 3
Une installation d'éclairage comprend : 100 tubes fluorescents de 40 W chacun, cos φ1 = 0,4
(non compensé).
1. Calculer la puissance totale de l'installation, l'intensité en ligne

2. On veut passer d'un cos φ1 de 0,4 à un cos φ2 de 0,9. Calculer la valeur de la puissance
réactive du condensateur à installer. Calculer la valeur du condensateur
3. Calculer la nouvelle valeur du courant en ligne. Indiquer, d'après les résultats des questions
précédentes l'avantage d'avoir un cos φ le plus proche de 1.

Exercice 4
Un récepteur inductif, alimenté sous une tension de valeur efficace U = 230 V et de fréquence
f = 50 Hz, absorbe une puissance active P = 2800 W avec un facteur de puissance
cos φ= 0,65.
1. Calculer la valeur efficace I du courant appelé.
2. Calculer la puissance Q réactive absorbée.
On veut amener le facteur de puissance à 0,95 en branchant un condensateur en parallèle sur
le récepteur.
3. Quelle sera la nouvelle valeur de la puissance active P’ absorbée par l’ensemble ?
4. Quelle sera la nouvelle valeur de la puissance réactive Q’ absorbée par l’ensemble ?
5. Déterminer la capacité C du condensateur.
6. Calculer la nouvelle valeur efficace I’ du courant appelé.

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Chapitre II : Régime alternatif sinusoïdal (système monophasé)

Exercice 5

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