Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Ultrasons-Tissus Biologiques

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 31

DIU Echographie et techniques ultrasonores

Région Ouest 2017-2018


Bases physiques et technologiques
___________________

Interactions Ultrasons-Tissus biologiques

Ou … l’échographie, pourquoi ça marche ?

Frédéric OSSANT
UMR INSERM U930
CIC-IT 1415
L’échographie « pourquoi ça marche » ?

Lié fondamentalement à 3 prop. acoustiques des tissus biologiques

- Vitesse de propagation (célérité)


- Diffusion et réflexion
- Atténuation

2
Une image échographique
Paramètres acoustiques

• Vitesse de propagation
• Diffusion Réflexion
• Atténuation

Propriétés biomécaniques Micro-structure Composition biochimique

• Masse volumique • Densité, géométrie, taille • Teneur en eau


des cellules, fibres,…
• Compressibilité • Teneur en lipides, collagène
• Hétérogénéité
• Elasticité • Minéralisation
•…. • Anisotropie •...
•…

Les paramètres acoustiques et donc les caractéristiques de l’image sont reliés


à une multitude de paramètres tissulaires 3
Une image échographique
Et pourtant ...

• Vitesse de propagation/Célérité des ondes ultrasonores quasi


constante dans les tissus biologiques

• Variations d ’impédance acoustique entre tissus et au sein des


tissus suffisantes pour créer des échos
…. mais pas trop  diffusion simple

• Atténuation des ondes ultrasonores (incidente et réfléchies)


suffisamment faible pour permettre une propagation de plusieurs
mm à plusieurs cm dans les tissus
N.B. : prof. de pénétration dépendra du tissu mais aussi de la fréquence des
ultrasons

4
L’échographie « pourquoi ça marche » ?

Propriétés acoustiques des tissus biologiques

- Vitesse de propagation / Célérité


- Diffusion et réflexion
- Atténuation

5
Célérité ultrasonore
Définition

En échographie conventionnelle, on ne
Tissu biologique considéré
considère que les ondes longitudinales ou
ondes de compression comme un fluide avec des
sources de diffusion

𝟏
𝑪= 𝝆 en m/s

avec  : masse volumique (Kg/m3)


 : coefficient de compressibilité (m²/N ou Pa-1)
− ∆𝑉 𝑉
=
∆𝑃

6
Célérité ultrasonore
Tissus mous composés à 80 % d ’eau célérité du même ordre que dans l ’eau
Célérité
(m/s)
4100

2700

1530 1560 1540 1545 1630


1450
1160

650

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Vitesse par défaut dans


les échographes = 1540 m/s
7
Célérité ultrasonore
1ère conséquence d’une célérité « uniforme »
La célérité conditionne la longueur d ’onde :  = c/f
f 1 MHz 5 MHz 10 MHz 15 MHz

 1,54 mm 0,3 mm 0,15 mm 0,1 mm

La longueur d’onde conditionne la résolution de l’image


Au niveau de la zone focale :
- Raxiale typ. ≈ 2
- Rlatérale typ. ≈ 3

Homogénéité de la résolution de l’image

8
Célérité ultrasonore
2ème conséquence d’une célérité « uniforme »
Cas général d’une onde à l’interface de
2 milieux d’impédances acoustiques Onde Onde
Z≠Z’ incidente réfléchie
T ≠ I I I
𝐾𝑖 𝐾𝑅
Interface Z=C

Z’=C ’
𝐾𝑇
T
Onde
kI réfractée

Loi de Snell-Descartes
sin  I V

sin T V '
9
Célérité ultrasonore
2ème conséquence d’une célérité « uniforme »
Cas particuliers des tissus biologiques
Onde à l’interface de tissus biologique Onde Onde
d’impédances acoustiques Z≈Z’ incidente réfléchie

T ≈ I I I
𝐾𝑖 𝐾𝑅
Interface Z=C
Propagation ≈ en ligne droite des ondes
acoustiques aux interfaces tissulaires Z’=C ’
𝐾𝑇
T
Onde
réfractée
Z1
Z2

Z3
Z4 Loi de Snell-Descartes
Localisation 2D d’une structure diffusante
À partir de la connaissance de 𝐾𝑖 ( I) et de t=2D/C

𝐾𝑖 𝐾𝑖 𝐾𝑖 10
Formation d’une cartographie 2D fidèle des structures échogènes du tissu
Célérité ultrasonore
Cependant  petites  C Aberration de phase (+ aberration d’amplitude)

Petites variations spatiales de la vitesse de propagation dans les tissus


 dégradation de la focalisation du faisceau ultrasonore et donc
de la résolution spatiale.

Faisceau Faisceau
focalisé focalisé + aberration
C0 C’0
C0 C’0
≈ 1450 m/s
C1  1580 m/s
C1 C muscle-hypo =5-10%

décalages  /n
Derme Hypoderme Muscle
 défocalisation

Milieu aberrateur (Paroi abdominale) 11


NB : idem pour boite crânienne, cristallin,….
Célérité ultrasonore
Aberration de phase

Faisceau de fréquence centrale 2.5 MHz, focale à 6 cm, sans et avec aberration (expérimentation labo)

Sans

défocalisation

Avec

12
Célérité ultrasonore
Aberration de phase
Mise en évidence de l’aberration de phase sur fantôme acoustique

Avec

13
Célérité ultrasonore
Aberration de phase
Mise en évidence de l’aberration de phase sur fantôme acoustique - ultrasound phantom

Insonifié à 3 MHz, focale à 6 cm

Sans Avec
Dégradation de la résolution latérale
Dégradation du contraste acoustique

Ces phénomènes  avec f et l’ouverture 14


N.B. pas de correction temps réel en routine clinique
L’échographie « pourquoi ça marche » ?

Propriétés acoustiques des tissus biologiques

- Vitesse de propagation / Célérité


- Diffusion et réflexion
- Atténuation

15
Diffusion - Réflexion
Diffusion & Réflexion : redistribution spatiale d’une fraction de l’énergie acoustique incidente
A l’origine de la formation de l’image
Structures d ’un tissu à l ’origine de la diffusion : les classes de diffusion

- la diffusion de classe 0  molécules dans un solvant tel que l’eau (molécules les plus communes des
tissus biologiques).
- la diffusion de classe 1 (ka << 1)  cellules . Son niveau dépend de la concentration en diffuseurs.
A l ’origine de la formation du speckle.
- la diffusion de classe 2 (ka  1)  structures tissulaires en concentration inférieure à 1 / cellule de
résolution (ex: fibres musculaires). Diffusion indépendante et distinguée du speckle associé à la classe 1.
- la diffusion de classe 3 (ka >> 1)  bords des organes et vaisseaux , de nature spéculaire.
- la diffusion de classe 4  mouvements qui produisent un décalage Doppler.
[Greenleaf 1992]

Du point de vue des structures diffusantes, chaque tissu est spécifique

- densité et répartition des diffuseurs


- taille, géométrie et constituants des diffuseurs
- statistiques de ces différents paramètres structurels
 modèle général illusoire, privilégier une approche pragmatique et ad hoc 16
Diffusion - Réflexion

Approche : 2 types de structures diffusantes

• taille <<  cellules, faisceaux collagène…


Associé au parenchyme tissulaire ou au
tissu conjonctif
Diffuseurs de Rayleigh  Speckle
Caractérisé par
 « faible » amplitude
 omnidirectionnelle

• Taille >>  grosses structures , limites


organes
Réflexion spéculaire (Loi de Snell-Descartes)
 « forte » amplitude
 directive (max pour )

17
Réflexion
Valeur du coefficient de réflexion R pour principaux tissus - Conséquences

𝑷𝑹 𝒁𝟐−𝒁𝟏
𝑹= = 𝑷𝑹 ≤ 𝑷𝑰 -1 R1
𝑷𝑰 𝒁𝟐+𝒁𝟏

poumon 0,26 0,00


graisse 1,35 0,68 0,00
eau 1,52 0,71 0,06 0,00
cerveau 1,6 0,72 0,08 0,03 0,00
foie 1,65 0,73 0,10 0,04 0,02 0,00
muscle 1,7 0,73 0,11 0,06 0,03 0,01 0,00
os 5 0,90 0,57 0,53 0,52 0,50 0,49 0,00
Z (MRayl) 0,26 1,35 1,52 1,6 1,65 1,7 5
poumon graisse eau cerveau foie muscle os

NB : R air/tissus> 0,99

18
Diffusion
• Diffusion

Taille diffuseur <<  : diffusion de Rayleigh


/a  10

Onde incidente

𝐾𝑖

- diffuseurs vibrent et ré-émettent des US dans toutes les directions (ondes quasi-sphériques)
- une multitude d ’échos parvient à la sonde : nature du signal recueilli ?

19
Diffusion
Un modèle de milieu diffusant : diffusion simple ou diffusion multiple ?
• Diffusion simple/multiple

k𝑖 k𝑖

Chaque diffuseur voit pt = pi Localisation d’une source unique de diffusion


et réémet ps à partir de  =2D/C et du  du faisceau (loi de retards)

20
Diffusion
• Diffusion simple/multiple

k𝑖 k𝑖

Pas de localisation d’une source unique de diffusion


Chaque diffuseur voit pt = pi +ps
à partir de  =2D/C et du  du faisceau (loi de retards)
et réémet ps +p’s car chaque diffuseur émet plusieurs ondes à t

Dans le cas des tissus, les niveaux de diffusion des p’s


n’est pas détectable par la chaine de mesure  l’hypothèse
de diffusion simple est valide 21
Diffusion
• Formation et propriétés du speckle

 
Echos à val. moy.
 nulle & déphasés à la
surface de la sonde

Rax

Rlat  Sommation cohérente
des échos par la sonde

Cellule de
résolution
Cellule de résolution : volume de tissu qui contribue
à chaque instant t à la formation du signal rf

V(3MHz)=9mm3 Sommation
OdG
constructive 
VCR= 243 =
V(10MHz)=0,25mm3


Il y a un nombre important de diffuseurs dans la cellule de résolution
i.e. (parenchyme tissulaire)  multitude d’échos à la surface de la sonde
Sommation
 =
destructive
22
Diffusion
• Formation et propriétés du speckle

A
SNRA   1.91
 ( A)
p(A)
A  A²
P( A)  e 2 ²
 2

Nbre de diffuseurs/cell ≥ 10 Distribution de Rayleigh


 Densité de diffuseurs élevée
A

p(A)
Nbre de diff./cell < 10
Distribution K
 Densité de diffuseurs faible SNRA<1.91

23
Diffusion
• Formation et propriétés du speckle

Distribution de Rayleigh
 Densité de diffuseurs élevée

24
Diffusion
• Formation et propriétés du speckle
1 mm

1
0 0.5
-0.5
-1
0.4

0.2

0
f (MHz)
-0.2

-0.4
-1
-12 dB cell size 1
-0.5 0 0.5

=0,9 diff/cell =2,5 diff/cell = 10,5 diff/cell f/2

Taille du « grain de speckle » constante : liée à Rax et Rlat donc à f


Niveau d’échogénicité lié à la taille et densité de diffuseurs 25
Diffusion
Principale
• Cas du sang source de diff

globules rouges :  7 µm x 2 µm
de l ’ordre de 40 % du volume total
plasma : solution contenant protéines, sels, éléments nutritifs….

Niveau de rétrodiffusion faible : 2 raisons


Cœur
adulte

Cœur d ’embryon souris in utero à 13.5 j


 Hématies possèdent encore un noyau
Rétrodiffusion à f = 5 MHz en l ’absence
d ’agrégats d ’hématies

26
Echogénicité ≠ fonct° simple de Ht Source diffusion au sein des cellules = noyau
Atténuation
• Effet de l’atténuation ultrasonore : Image écho mode B à 3MHz
sans atténuation avec atténuation (0.5 dB/[cm.MHz] )

a/ b/

27
Atténuation
• Effet de l’atténuation ultrasonore : augmente avec f

Image B à 3MHz Image B à 6MHz Image B à 9MHz


28
Atténuation
L ’atténuation : perte d ’énergie des ondes ultrasonores (incidente et réfléchie)
au fur et à mesure de leur propagation dans un milieu.
Due à 2 phénomènes :
1. La diffusion : redistribution spatiale d ’une fraction de l ’énergie
des ondes ultrasonores

2. L ’absorption : conversion de l ’énergie mécanique des US en chaleur


- viscosité :f² - relaxation :

p = po.exp[- (f).z] I = Io.exp[- 2(f).z]

(f) est de la forme : ( f )   f m


avec 1< m < 2 et le plus souvent m ~ 1

On a donc : ( f )   f en dB/cm

pente de l ’atténuation en dB/cm/MHz


29
Atténuation
 (dB/cm)

50 poumon

10 Os crânien

muscles
1
 = 0.5 - 0.7 dB/cm/MHz
tissus mous

0.1 sang
eau

f (MHz)
0.01
0.1 1 10 100

30
Merci pour votre attention

31

Vous aimerez peut-être aussi