Cours Echangeurs Et Applications19
Cours Echangeurs Et Applications19
Cours Echangeurs Et Applications19
SOMMAIRE
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Echangeurs & applications Master GEE 19/20
Chapitre I
Description des échangeurs
I. Introduction
Un échangeur de chaleur est un appareil destiné à transmettre la chaleur d’un fluide à un autre que l’on ne veut
pas mélanger et qui sont à températures différentes. On citera par exemple :
- la ventilation des bâtiments, air conditionné ...
- les radiateurs d’appartements et de moteurs de véhicules
- les échangeurs de chaleur (centrale nucléaire/ thermique).
Dans les sociétés industrielles, l’échangeur de chaleur est un élément essentiel de toute politique de maîtrise de
l’énergie. Une grande part (90%) de l’énergie thermique utilisée dans les procédés industriels transite au moins une fois
par un échangeur de chaleur, aussi bien dans les procédés eux-mêmes que dans les systèmes de récupération de l’énergie
thermique de ces procédés. Le choix d’un échangeur de chaleur, pour une application donnée, dépend de nombreux
paramètres : domaine de température et de pression des fluides, propriétés physiques et agressivité de ces fluides,
maintenance et encombrement. Il est évident que le fait de disposer d’un échangeur bien adapté, bien dimensionné, bien
réalisé et bien utilisé permet un gain de rendement et d’énergie.
Généralement pour assurer efficacement cet échange de chaleur, au moins un des fluides est mis en mouvement
à l’aide d’une pompe ou d’un ventilateur. Pour augmenter cet échange, et donc le transfert d’énergie, il peut être fait
appel au changement de phase (condenseurs, évaporateurs, bouilleurs…) qui est couramment utilisé dans les machines
thermiques.
Selon qu’il y ait ou non la présence d’une paroi séparant ces deux milieux, on distingue les échangeurs :
• A fluides séparés :
Deux fluides séparés, comme le cas d’un radiateur de chauffage central (eau et air).
• A contact direct :
Tour de refroidissement, où a lieu un échange entre l’eau chaude issue d’une centrale thermique et le flux d’air ascendant.
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I. 1. Principe général
Le principe général consiste à faire circuler deux fluides à travers des conduits qui les mettent en contact
thermique, à travers une paroi qui est le plus souvent métallique ce qui favorise les échanges de chaleur.
On a en général un fluide chaud qui cède de la chaleur à un fluide froid. En d’autres termes, le fluide chaud se
refroidit au contact du fluide froid et le fluide froid se réchauffe au contact du fluide chaud. Ainsi, les deux fluides
échangent de la chaleur à travers la paroi d’où le nom de l’appareil.
Ce principe général est simple, mais il donne lieu à un grand nombre de réalisations différentes par la
configuration géométrique. Le principal problème consiste à définir une surface d’échange suffisante entre les deux fluides
pour transférer la quantité de chaleur nécessaire dans une configuration donnée. Cette quantité de chaleur transférée
dépend de la surface d’échange entre les deux fluides mais aussi de nombreux autres paramètres, ce qui rend une étude
précise de ces appareils assez complexe. Les flux de chaleur transférés vont aussi dépendre des températures d’entrée et
des caractéristiques thermiques des fluides (chaleurs spécifiques, conductivité thermique, …) ainsi que des coefficients
d’échange par conduction et convection (transfert par rayonnement est négligeable).
D’après ce qui précède, on voit bien qu’il y a différentes manières de traiter le problème. Une étude fine doit
prendre en compte tous les paramètres et résoudre les problèmes de mécanique des fluides qui peuvent être très
compliqués. Une telle approche est possible par des méthodes numériques à travers un logiciel approprié. Cette approche
est très coûteuse mais tend à se répandre avec le développement des outils informatiques.
Par ailleurs, il existe des méthodes d’études globales, qui moyennant quelques hypothèses simples, peuvent
donner des résultats approximatifs qui seront suffisants dans la plupart des cas.
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Ces différents groupes peuvent se recouper, aussi nous choisirons pour décrire les échangeurs :
- tout d’abord, les échangeurs tubulaires et à plaques pour des raisons technologiques
- puis, les évaporateurs et condenseurs pour leurs applications
- et, enfin, quelques autres types d’échangeurs en fonction de la nature de la paroi. Le choix d’un échangeur de chaleur
pour une application donnée dépend de nombreux paramètres : les propriétés physiques des fluides, leur agressivité, les
températures ainsi que les pressions de service. Les contraintes d’encombrement et de maintenance doivent aussi être
prises en compte, ainsi que les considérations économiques.
I. 2. Échangeurs tubulaires
I. 2. 1. Différentes catégories existantes
Pour des raisons historiques et économiques, les échangeurs utilisant les tubes comme constituant principal de la
paroi d’échange sont les plus répandus. On peut distinguer trois catégories suivant le nombre de tubes et leur
arrangement, toujours réalisés pour avoir la meilleure efficacité possible pour une utilisation donnée :
- échangeur monotube (figure 1a), dans lequel le tube est placé à l’intérieur d’un réservoir et a généralement la forme
d’un serpentin
- échangeur coaxial (figure 1b), dans lequel les tubes sont le plus souvent cintrés, en général, le fluide chaud ou le fluide à
haute pression s’écoule dans le tube intérieur
- échangeur multitubulaire, existant sous quatre formes :
• échangeur à tubes séparés (figure 1c) : à l’intérieur d’un tube de diamètre suffisant (de l’ordre de 100 mm) se trouvent
placés plusieurs tubes de petit diamètre (8 à 20 mm) maintenus écartés par des entretoises. L’échangeur peut être soit
rectiligne, soit enroulé
• échangeur à tubes rapprochés (figure 1d) : pour maintenir les tubes et obtenir un passage suffisant pour le fluide
extérieur au tube, on place un ruban enroulé en spirale autour de certains d’entre eux. Les tubes s’appuient les uns sur les
autres par l’intermédiaire des rubans
• échangeur à tubes ailetés (figure 1e) : ces tubes permettent d’améliorer le coefficient d’échange thermique, différents
types d’ailettes sont toutefois présentés au paragraphe 2.2.
• échangeur à tubes et calandre (figure 1f) : c’est l’échangeur actuellement le plus répandu, de ce fait, le paragraphe 2.3
lui est donc consacré.
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On peut observer sur la figure 3 quelques autres types d’ailettes fréquemment utilisés. De nombreux constructeurs
utilisent des ailettes qui leur sont spécifiques.
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Les ailettes continues sont traversées par plusieurs tubes. De forme généralement rectangulaire, elles sont
souvent fabriquées par emboutissage puis fixées par dilatation des tubes. Un collet fixe l’écartement entre les ailettes. Elles
peuvent être planes ou ondulées, l’ondulation provoque une perturbation de l’écoulement qui améliore l’échange
thermique. Les ailettes indépendantes sont traversées par un seul tube. Elles peuvent être pleines ou segmentées. Les
ailettes indépendantes peuvent être de différentes sortes :
- ailettes annulaires, en principe des ailettes pleines (figure 4a)
- ailette hélicoïdale (spiralée) (figure 4b), pleine ou segmentée, bien adaptée aux grandes longueurs de tubes. Elle est
généralement obtenue par enroulement d’un ruban serti ou soudé sur le tube. Si la hauteur de l’ailette est grande devant
le rayon du tube, l’ailette est segmentée.
Ailettes longitudinales
Les ailettes sont disposées suivant l’axe des tubes (figure 5), elles peuvent être situées à l’intérieur ou à l’extérieur des
tubes. Pour améliorer le transfert de chaleur, elles sont quelquefois localement torsadées.
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Figure 6 – Échangeur à tubes et calandre : principales technologies à boîte fixe, boîte flottante et à tubes en U
La désignation la plus couramment appliquée par ce type d’échangeur est celle du standard américain TEMA
(Tabular Exchanger Manufacture Association), dans lequel il existe trois classes : C, B et R, par ordre de sévérité
croissante. La classe C est réservée aux échangeurs ne présentant aucun risque d’utilisation, par exemple les préparateurs
d’eau chaude, cette classe C est peu utilisée en génie chimique. La classe B est adoptée pour la majorité des cas. La classe
R est réservée aux échangeurs fonctionnant dans des conditions que l’on juge très dures au point de vue mécanique ou
dans des conditions inhabituelles (gaz toxique par exemple).
Un échangeur TEMA est désigné par trois lettres représentant respectivement le type de boîte avant, de calandre
et de boîte arrière de l’échangeur. À titre d’exemple, la figure 7 donne les différents éléments constitutifs d’un échangeur
TEMA type AEL.
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Boîte d’échangeur : C’est l’organe qui distribue ou recueille le fluide aux extrémités des tubes. Sauf pour le tube en U, il y
a une boîte à chaque extrémité de l’échangeur. La disposition des boîtes dépend non seulement du type choisi, mais aussi
du nombre de passes. La liaison cloison-plaque tubulaire est en général assurée par un joint. Les boîtes sont le plus
souvent réalisées avec un matériau peu différent de celui des tubes.
Calandre (ou virole) : C’est l’enveloppe métallique cylindrique entourant le faisceau tubulaire. Son matériau doit être
compatible avec le fluide utilisé. Les matériaux les plus courants sont les aciers inoxydables, le cuivre ou les matières
plastiques. Il semble que la limite technologique des calandres se trouve aux alentours d’un diamètre de 2 m.
Plaques tubulaires : Ce sont des plaques percées supportant les tubes à leurs extrémités. Leur épaisseur (5 à 10 cm) est
calculée en fonction de la différence de pression entre le fluide dans la calandre et le fluide dans les boîtes d’une part, des
contraintes dues aux différences de dilatation entre les tubes et la calandre d’autre part.
Les plaques tubulaires peuvent être en acier ordinaire, en acier spécial massif. Un plaquage, en acier inoxydable
par exemple, peut se justifier dans le cas de plaques tubulaires déjà assez épaisses.
Les tubes peuvent être fixés à la plaque tubulaire par soudure, qui sert alors simplement à assurer l’étanchéité.
Les plaques tubulaires sont les parties délicates des échangeurs. Les interstices entre tubes et plaques sont des lieux
privilégiés de corrosion (la concentration en produit agressif y est parfois très supérieure à celle mesurée dans les autres
parties de l’échangeur, car il y a stagnation du fluide). Par ailleurs, des dilatations différentielles excessives peuvent faire
céder les soudures.
Tubes : Ce sont généralement des tubes normalisés dont le diamètre annoncé correspond exactement au diamètre
extérieur (à la différence des tubes utilisés en tuyauterie). Ces tubes sont généralement de longueur standard 2.44, 3.05,
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3.66, 4.88 ou 6.10 m. Le démontage du faisceau de tubes est de plus en plus difficile au fur et à mesure que sa longueur
s’accroît (problème de rigidité du faisceau). Pour tous les échangeurs démontables, il convient de laisser un espace libre
suffisant dans l’axe de l’échangeur pour permettre la sortie du faisceau de tubes.
Chicanes : Elles ont pour rôle d’augmenter la vitesse du fluide dans la calandre et la rigidité du faisceau. Dans le cas d’un
transfert de chaleur sans changement de phase, il est intéressant d’augmenter la vitesse du fluide pour améliorer le
coefficient d’échange. La vitesse est d’autant plus élevée que les chicanes sont rapprochées pour l’écoulement transversal
au faisceau de tubes (entre deux chicanes) et qu’elles ont une ouverture faible pour l’écoulement parallèle au faisceau de
tubes (au passage de la chicane). Par ailleurs, les chicanes sont nécessaires pour augmenter la rigidité du faisceau.
On utilise parfois des chicanes pleines dites de protection thermique destinées à protéger la plaque tubulaire
contre des différences de températures excessives à sa tenue mécanique, on les appelle aussi contre-plaques tubulaires.
Une entaille de vidange, qui doit être assez petite pour ne pas trop perturber l’écoulement, est généralement prévue à la
partie inférieure de la chicane afin de permettre la vidange de l’échangeur.
Le rôle des chicanes c’est d’allonger le chemin du fluide circulant dans la calandre, et sont souvent constituées
par un disque de diamètre légèrement inférieur à celui de la calandre comportant une section libre représentant 20 à 45
% de la section.
Les boîtes de distribution et de retour sont cloisonnées. Ce cloisonnement permet au fluide de traverser
successivement plusieurs sections du faisceau, ce qui a pour objet d’accroître la vitesse du fluide et d’augmenter le
coefficient de transfert à l’intérieur des tubes. Cette disposition correspond toujours à un nombre pair de passages (ou
passes) dans le faisceau.
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Les chicanes sont de même matériau que la calandre, elles peuvent être de plusieurs types : chicanes classiques
(figures 8a, b et c) ou à barreaux (figure 8d) dont le développement et l’utilisation sont relativement récents. Dans ce
dernier cas, les tubes sont tenus dans la calandre par des grilles de barreaux, alternativement de barreaux horizontaux
puis verticaux. Les chicanes à barreaux ont été imaginées pour répondre à deux préoccupations essentielles des
constructeurs et utilisateurs d’échangeurs à tubes et calandre :
- supprimer ou tout au moins réduire les problèmes de vibrations des tubes quelquefois induites par l’écoulement du
fluide dans la calandre
- améliorer les performances thermohydrauliques du fluide s’écoulant dans la calandre (augmenter le coefficient
d’échange thermique et réduire les pertes de pression), en remplaçant l’écoulement transverse classique du fluide par
rapport aux tubes par un écoulement longitudinal.
Tirants et entretoises : Ce sont des dispositifs ou équivalents assurant la liaison du système de chicanes, qui ont pour
objet de maintenir les chicanes et les plaques supports solidement en place. Les tirants et entretoises doivent être du
même matériau que la calandre.
Déflecteurs longitudinaux : Entre les tubes périphériques et la calandre subsiste nécessairement un vide non négligeable.
Une part importante du fluide peut alors contourner le faisceau (phénomène de by-pass) et ne pas participer à l’échange
de chaleur, ce que l’on atténue en utilisant des déflecteurs longitudinaux. Ceux-ci peuvent aussi servir au guidage du
faisceau lors du montage.
Déflecteur d’entrée : Il sert à protéger, dans certains cas, le faisceau contre l’impact du fluide entrant, il est nécessaire
pour :
- les vapeurs saturées
- les mélanges diphasiques
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- tout fluide homogène non corrosif, non abrasif pour lequel le produit v2 dépasse 2250 kg/(m.s2) (avec masse
volumique en kg/m3 et v vitesse en m/s)
- tout autre fluide tel que le produit v2 dépasse 750 kg/(m.s2).
Évents, vidange : Dans la conception d’un échangeur devant réchauffer ou refroidir du liquide, il faut s’assurer qu’aucune
poche de gaz ne peut stagner et ainsi diminuer la surface efficace. Il est donc nécessaire de prévoir des piquages d’évents
et de vidange.
Critères de sélection
- Pour un fluide sous forte pression (> 1 MPa par exemple), il faut le faire circuler de préférence à l’intérieur des tubes
pour éviter une trop forte épaisseur de calandre
- Pour un fluide encrassant, il faut le faire circuler de préférence à l’intérieur des tubes, car il est alors possible de
nettoyer l’intérieur sans démonter l’échangeur, il suffit de démonter les couvercles sans toucher aux boîtes
- éviter les tubes en U (difficiles à nettoyer). S’il y a risque d’encrassement à l’extérieur des tubes, il faut choisir un
faisceau tubulaire démontable pour faciliter le nettoyage.
Pour de forts écarts de température entre les deux fluides (> 50 °C), il risque d’y avoir des problèmes de
dilatations différentielles, il faut alors :
- éviter d’avoir les deux plaques tubulaires soudées à la calandre
- choisir des tubes en U (s’il n’y a pas écrasement à l’intérieur des tubes et si le nombre de passes choisi est pair)
- éventuellement, utiliser des plaques soudées sur calandre, mais en munissant la calandre d’un soufflet de dilatation. Ce
dernier assemblage est cependant fragile et ne doit être employé qu’à des pressions très modérées (quelque 0,1 MPa).
Ces différents critères peuvent être contradictoires. Il appartient alors au concepteur de trouver le meilleur
compromis possible. Si plusieurs solutions sont techniquement possibles, le critère de coût minimal les départagera.
I. 3. Échangeurs à plaques
Le concept des échangeurs à plaques date du début du siècle, ces échangeurs ont été étudiés à l’origine pour
répondre aux besoins de l’industrie laitière, puis utilisés par la suite dans diverses branches de l’industrie (chimie,
nucléaire, etc.). On distingue suivant la géométrie de canal utilisée les échangeurs à surface primaire et les échangeurs à
surface secondaire.
Parmi les échangeurs à surface primaire, le type le plus commun est l’échangeur à plaques et joints, dont les
applications sont limitées par la pression maximale de service et par la pression différentielle entre les deux fluides. On
peut réaliser industriellement aujourd’hui des échangeurs fonctionnant à des pressions de l’ordre de 15 à 20 bars, la
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température maximale de service est limitée par la nature des joints. On admet, comme limite supérieure d’utilisation des
joints standards, une valeur de l’ordre de 150°C et de 230°C pour les joints spéciaux.
Les échangeurs avec plaques soudées ou brasées permettent d’utiliser ces surfaces d’échanges primaires à des
niveaux de température et de pression plus élevés que les échangeurs à plaques et joints. Tous les fluides peuvent être
véhiculés dans ces échangeurs, mais les fluides encrassants sont à utiliser avec précaution. Les échangeurs à surface
secondaire utilisent des ailettes plissées ou ondulées qui sont insérées entre les plaques. Pour des applications sur l’air
atmosphérique, ces échangeurs sont fabriqués en tôlerie légère alors que, pour des applications cryogéniques ou
aéronautiques, les matériaux utilisés sont l’aluminium ou l’acier inoxydable, l’assemblage de l’échangeur se faisant au
moyen d’une technique de brasage sous vide.
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plaques et de leurs cannelures varie d’un constructeur à l’autre, il existe de par le monde une soixantaine de dessins de
plaques, aussi est-il difficile de donner les caractéristiques précises et spécifiques de chaque plaque.
Les plaques sont obtenues par emboutissage. Les matériaux utilisés sont en général l’acier inoxydable, le titane
ou tout autre matériau suffisamment ductile. Pour des applications courantes, les plaques ont une épaisseur de l’ordre de
0,6 à 0,8 mm mais, dans certains cas, des épaisseurs supérieures au millimètre peuvent être mises en œuvre. Les
cannelures ont pour but essentiel d’augmenter les turbulences pour accroître les coefficients d’échange thermique, mais
également d’assurer la rigidité mécanique par un grand nombre de contacts métal-métal. Les deux géométries de
cannelures les plus fréquemment utilisées sont les cannelures droites ou à chevrons :
- plaques à cannelures droites (figure 11a) : il s’agit de cannelures perpendiculaires à la direction principale de
l’écoulement et parallèles entre elles. Deux types de conception de canaux sont possibles :
- la distance entre les plaques (2 à 5 mm) est maintenue constante grâce aux joints et à des picots qui, par les contacts
métal-métal, assurent une bonne rigidité mécanique de l’ensemble. La hauteur h des plaques est supérieure à l’épaisseur e
du joint et, lors de l’assemblage, les ondulations s’emboîtent les unes dans les autres
- les points de contact entre plaques se font sur des absences d’ondulation sur une plaque le long des cannelures droites.
La hauteur des ondulations (3 à 5 mm) correspond à la hauteur du joint comprimé.
Dans ce type d’assemblage, l’écoulement entre les deux plaques subit un changement continuel de direction. Les
vitesses moyennes couramment admises pour un fluide tel que l’eau sont comprises entre 0,1 et 2 m/s
– plaques à cannelures en chevrons (figure 11b) : les chevrons sont des ondulations peu profondes et d’une épaisseur
égale à l’épaisseur du joint comprimé (de l’ordre de 3 à 5 mm). Ces ondulations sont inclinées par rapport à la direction
principale de l’écoulement d’un angle . Au cours du montage, les plaques adjacentes se superposent de façon que le
sommet des ondulations d’une plaque s’appuie sur la base des ondulations des autres plaques, ce qui donne un grand
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nombre de contacts métal-métal. Ainsi, après serrage, la hauteur du joint comprimé correspond à la hauteur des
ondulations. Les vitesses moyennes d’écoulement entre les deux plaques sont de l’ordre de 0,1 à 1 m/s dans le cas de
l’eau.
Au cours de ces dernières années, des améliorations ont été apportées à ces géométries afin d’optimiser au mieux
les circuits des échangeurs par rapport au service requis :
- l’utilisation de mélanges de plaques dures et douces permet d’optimiser un des circuits de l’échangeur, le qualificatif dur
est utilisé pour les géométries où l’angle est supérieur à 60° et le qualificatif douce pour les géométries où est inférieur
à 60°, la dureté de la plaque améliore le coefficient d’échange au détriment de pertes de pression
- l’utilisation de plaques spéciales à quatre zones de corrugations permet d’optimiser simultanément les deux circuits de
l’échangeur (figure 12).
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- Échangeur platulaire (figure 13) : il est constitué d’un assemblage de tôles planes embouties. Il existe différents types
d’appareils : les uns sont composés de chambres planes munies de turbulateurs, les autres constitués de picots emboutis et
soudés.
Les canaux de circulation des fluides sont obtenus par soudure à la molette des plaques par paires. Les
différentes paires de plaques sont ensuite fixées entre elles par soudure bord à bord. Lors de la soudure à la molette des
paires de plaques, le canal réalisé A est le canal autorésistant. Les plaques sont soudées par point sur les bossages obtenus
par emboutissage ou sur des studs servant d’entretoises. Le canal B est obtenu par l’assemblage des paires de plaques, il
s’agit du canal qui recevra l’autre fluide, qui peut être encrassant ou chargé. Ce canal est de hauteur variable, il est libre,
sans point de contact et totalement accessible au nettoyage.
Les canaux peuvent être placés en position verticale ou horizontale et les circuits en mono ou multipasses. Ce
type d’échangeur peut être utilisé à des pressions de l’ordre de 40 bars et à des températures pouvant atteindre 600°C.
- Échangeur Compabloc (figure 14) : Il est constitué d’un assemblage de plaques corruguées identiques à celles utilisées
dans les échangeurs à plaques et joints, la circulation des fluides est à courants croisés. Cet échangeur s’inscrit comme un
complément des échangeurs à plaques et joints. Il permet d’éliminer le principal point faible de ces échangeurs : les joints
remplacés par une soudure au pourtour de la plaque, seuls subsistent les 4 joints de panneaux. Les plaques ondulées
réalisées en tôle mince permettent de conserver des performances thermiques semblables à celles des échangeurs à
plaques et joints. Cet échangeur peut être utilisé jusqu’à des températures de 300°C et des pressions de service de 40 bars.
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Échangeur Packinox (figure 15) : C’est un échangeur à plaques soudées de grandes dimensions (surface d’échange
comprise entre 1000 et 8000 m2) et ayant un Nombre d’Unités de Transfert élevé (jusqu’à 15). Le faisceau est constitué
d’un empilement de plaques formées par explosion et insérées dans une calandre pouvant atteindre une longueur de plus
de 10 m. Cet échangeur peut fonctionner jusqu’à des températures de l’ordre de 600°C et des pressions de 50 bars.
Échangeur lamellaire (figure 16) : C’est une variante de l’échangeur de type tubes et calandre, dans lequel le faisceau est
constitué de tubes aplatis ou lamelles. Ces lamelles sont réalisées à l’aide de deux plaques formées et soudées ensemble et
constituant un canal dans lequel circule l’un des fluides. Chaque lamelle peut contenir un élément interne (turbulateur)
qui permet d’obtenir une meilleure tenue à la pression et un meilleur échange thermique. Les limites de fonctionnement
de cet échangeur sont de 350°C en température et 25 bars en pression maximale. Cette technologie d’échangeur est
actuellement en pleine mutation.
Échangeur à spirale (figure 17) : Il est constitué de deux rubans de tôle gaufrée, enroulés et maintenus parallèles. La
distance entre les surfaces d’échange des deux canaux est maintenue constante par des taquets soudés sur les plaques. La
circulation des fluides est du type monocanal à courants parallèles ou croisés.
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Cet échangeur peut fonctionner jusqu’à des pressions de l’ordre de 25 bars et des températures de l’ordre de 300°C.
Il est plutôt utilisé pour des liquides mais certaines applications existent en évaporation ou en condensation de fluides
homogènes.
Échangeur brasé (figure 18) : C’est une variante de l’échangeur plaques et joints conventionnels, car sa surface d’échange
est constituée d’une série de plaques métalliques à cannelures inclinées, mais il ne possède ni joints d’étanchéité, ni tirants
de serrage. Les plaques sont en acier inoxydable et sont assemblées par brasure dans un four sous vide, ce qui limite la
taille de ces échangeurs. La soudure est effective sur le pourtour de la plaque ainsi qu’aux points de contact entre deux
plaques successives. Cet échangeur, qui reste de petite taille, peut être utilisé jusqu’aux conditions suivantes : une
pression de service de 30 bars, une température de service de 225°C et un débit d’eau de 50 m3/h.
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sur deux et la circulation est soit à contre-courant, soit à courants croisés. Les ailettes sont de types très variés. Ces
échangeurs sont en général utilisés en récupération sur l’air.
I. 3. 2. 2. Échangeurs à plaques brasées
Ces échangeurs sont en aluminium brasé. Les fluides circulent dans des passages définis par deux tôles planes
consécutives et fermés latéralement par des barres (figure 19).
Les tôles ondulées (ondes) sont réalisées par emboutissage du feuillard sur des presses spéciales, elles peuvent
avoir des hauteurs, des épaisseurs et des espacements différents. Chaque type d’onde possède ses propres caractéristiques
hydrauliques et thermiques : les ondes droites (perforées ou non) donnent des performances identiques à celles que
donneraient des tubes de diamètre hydraulique équivalent , les ondes décalées créent plus de turbulence et améliorent
donc le coefficient d’échange thermique, tout en provoquant plus de pertes de pression. Les ondes, grâce à leur
configuration particulière, peuvent procurer une surface secondaire allant jusqu’à 90% de la surface totale, ce qui permet
de loger dans un volume réduit une très grande surface d’échange : plus de 1500 m2/m3. En outre, ces échangeurs
souvent réalisés en aluminium allient une légèreté exceptionnelle (masse volumique de 900 kg/m 3 à 1200 kg/m3) à une
excellente tenue mécanique, ils sont particulièrement utilisés dans le domaine de la cryogénie où leur efficacité est élevée
avec des niveaux de température compris entre – 269°C et + 65°C et des niveaux de pression pouvant atteindre 75 bars.
Pour certaines applications spécifiques touchant au domaine de l’aéronautique, des échangeurs en acier inoxydable sont
également utilisés.
I. 4. Échangeurs avec un fluide changeant de phase
L’un des deux fluides peut subir un changement de phase à l’intérieur de l’échangeur. C’est le cas des
évaporateurs si le fluide froid passe de l’état liquide à l’état gazeux, ou des condenseurs si le fluide chaud se condense de
l’état de vapeur à l’état liquide. Les différents types d’évaporateurs et de condenseurs recoupent la classification générale
des échangeurs, nous décrirons donc les évaporateurs et condenseurs tubulaires et ceux à plaques.
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I. 4. 1. Évaporateurs tubulaires
Ces appareils sont généralement utilisés pour concentrer une solution, refroidir un fluide, ou produire de la
vapeur. Le fluide chauffant peut être une phase liquide qui transmet sa chaleur sensible ou de la vapeur cédant sa chaleur
latente de condensation sur la paroi. Il existe deux types d’évaporateurs, ceux où l’évaporation se produit à l’intérieur des
tubes et ceux où elle se produit à l’extérieur des tubes.
I. 4. 1. 1. Évaporateurs à l’intérieur de tubes
On distingue les évaporateurs à tubes verticaux et ceux à tubes horizontaux.
Évaporations à tubes verticaux
Ces appareils sont utilisés pour concentrer une solution, fournir de la vapeur nécessaire au réchauffement d’un
fluide à distiller (rebouilleurs à colonnes) ou comme évaporateurs cristallisateurs. Les tubes sont généralement chauffés
extérieurement par de la vapeur qui se condense.
- Évaporateurs à tubes courts (figure 20a) : la longueur des tubes ne dépasse pas 3 m et leur diamètre est compris entre
20 et 60 mm. Le fluide circule du centre du faisceau vers les tubes périphériques généralement en circulation forcée, les
tubes sont alimentés de bas en haut. On dispose un séparateur de gouttelettes à la sortie de la vapeur et on choisit une
surface de dégagement importante pour limiter l’entraînement des gouttelettes. Le séparateur peut être intégré au corps
de l’évaporateur. Si ces appareils sont utilisés comme cristalliseurs, il faut éviter d’atteindre le point d’ébullition avant que
le liquide ne quitte les tubes (dépôts encrassants), on peut récupérer les cristaux au bas de l’évaporateur.
- Évaporateurs à panier (figure 20b) : ce sont des évaporateurs à tubes courts mais à circulation naturelle. Le liquide
chauffé par la vapeur monte dans les tubes, puis redescend par l’espace annulaire compris entre le faisceau et la calandre
(espace de section supérieure à celle des tubes). En utilisation en cristalliseurs, les géométries et vitesses doivent être
choisies de manière à recycler les petits cristaux et à décanter les plus gros. Le faisceau peut être facilement retiré pour
des opérations d’entretien. L’entraînement des gouttelettes est limité par l’utilisation d’un séparateur et d’une surface de
dégagement convenablement choisie.
- Évaporateurs à long tubes verticaux (figure 20c) : la longueur des tubes est de 6 m ou plus, pour un diamètre inférieur à
ceux des évaporateurs à tubes courts. À surface d’échange égale, le nombre de tubes est inférieur à celui des évaporateurs
précédents. Le recyclage du liquide est externe et presque toujours à circulation forcée. Les coefficients d’échange
thermique sont relativement élevés mais la charge hydrostatique de liquide dans les tubes réduit l’écart de température
utile (très pénalisant pour une ébullition sous vide) et peut induire une surchauffe du bas des tubes.
- Évaporateurs à grimpage (figure 20d) : ce sont des évaporateurs à longs tubes verticaux à circulation naturelle, cette
conception favorise la montée du liquide dans les tubes sous l’effet de la poussée des bulles de vapeur. La charge
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hydrostatique dans les tubes est faible, ce qui permet une ébullition au bas des tubes, d’où un coefficient d’échange
thermique global élevé. Le recyclage est externe et, dans certains cas, il n’est pas nécessaire, sauf pour éliminer tout risque
de dépôt encrassant. Le débit par unité de périmètre adopté pour assurer un bon mouillage des tubes est de l’ordre de 0,6
m3/h.m.
- Évaporateurs à film tombant (figure 20e) : le liquide pénètre dans les tubes par le haut et ruisselle sur la paroi intérieure
jusqu’au bas. La vapeur produite circule, dans la plupart des cas, à co-courant avec le liquide pour des questions
d’équilibre des phases et d’entraînement. Un bon mouillage des tubes est nécessaire pour assurer un bon fonctionnement.
Le débit pour y parvenir est plus important que celui du grimpage (1 à 3 m3/h.m). La récupération du liquide sur la
plaque tubulaire puis sur la périphérie interne du tube est primordiale pour obtenir ce bon mouillage jusqu’en bas. Les
tubes doivent être parfaitement verticaux pour éviter la rupture du film. La vapeur produite circule à contre-courant du
liquide, il faut veiller à ne pas atteindre la vitesse d’engorgement. Le débit d’évaporation sera choisi afin de limiter
l’entraînement des gouttelettes.
- Évaporateurs multipasses à tubes et calandre : contrairement à ceux à tubes verticaux, ils présentent généralement
plusieurs passes sur le fluide frigorigène. Ces passes (2 à 6 suivant la conception retenue) présentent souvent des tailles
inégales. Ainsi les passes admettent souvent un nombre croissant de tubes au fur et à mesure que le titre de vapeur
augmente.
Pour le fluide externe, on retrouve une conception classique des échangeurs à tubes et calandre (§ I.2.3). Pour
éviter les hétérogénéités de distribution de l’écoulement diphasique du fluide frigorigène entre tubes, les évaporateurs
sont équipés de dispositifs distributeurs dans la boîte d’entrée et parfois dans les boîtes intermédiaires. Pour obtenir une
conception plus compacte des échangeurs, on les équipe de tubes spéciaux qui améliorent le coefficient d’échange côté
fluide frigorigène et éventuellement côté externe (tubes corrugués, par exemple).
- Évaporateurs monopasses à tubes et calandre : de conception récente, ils possèdent une passe unique côté fluide
frigorigène. Les tubes sont de faible diamètre et généralement équipés d’inserts pour conserver une longueur raisonnable.
Ils sont utilisés dans les domaines de puissance thermique plus faible (< 100 kW) que les échangeurs multipasses.
- Évaporateurs coaxiaux : ils se composent d’une enveloppe extérieure et d’un ou plusieurs tubes intérieurs (§ I.2.1),
l’ensemble a une forme hélicoïdale. Leur domaine d’application est comparable à celui des évaporateurs précédents, ils
peuvent être équipés de tubes spéciaux qui améliorent le coefficient d’échange thermique.
I. 4. 1. 2. Évaporation à l’extérieur de tubes
Ces évaporateurs utilisent généralement des tubes horizontaux. On distingue deux types : les évaporateurs noyés
(ou submergés) et les évaporateurs arrosés (ou aspergés).
- Évaporateurs noyés (figure 21a) : Ce sont des évaporateurs de type K dans la dénomination TEMA, également connus
sous le nom de kettle reboiler. Ils sont constitués d’un faisceau de tubes en U de grande longueur (4 à 10 m) placé dans
le fond d’une calandre. Le niveau du liquide est maintenu grâce à un baffle vertical muni d’un bouchon.
Ces appareils de grosse taille sont utilisés dans de nombreux secteurs industriels (colonnes de distillation,
évaporateurs frigorifiques). Si le liquide à vaporiser est propre et ne contient pas de matières dissoutes, le déversoir et la
purge peuvent être supprimés (un drain est nécessaire pour les purges occasionnelles). Le niveau du liquide est assuré par
une régulation agissant sur le débit du liquide à évaporer. L’inconvénient de ces appareils réside dans la difficulté de
nettoyage des tubes.
- Évaporateurs à tubes arrosés (figure 21b) : Ces évaporateurs sont utilisés pour concentrer des solutions chimiques ou
agroalimentaires, des rejets industriels pollués ainsi que pour le dessalement de l’eau de mer. La solution à concentrer
s’évapore à l’extérieur d’un faisceau tubulaire horizontal, tandis que le fluide chauffant circule à l’intérieur des tubes.
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Cette technique est intéressante lorsque l’on recherche une surface d’échange réduite (bon coefficient d’échange)
et une absence de primage (faible vitesse de la vapeur qui réduit le risque d’entraînement du liquide).
I. 4. 2. Condenseurs tubulaires
Le but de ces échangeurs est de condenser une vapeur à l’aide d’un fluide réfrigérant. Ils concernent des secteurs
d’activité très variés comme la production d’énergie (centrale thermique), les industries chimiques (colonnes à
distillation), les industries du génie climatique, de l’agro-alimentaire, du séchage, etc.
Le fluide à condenser est rarement un corps pur, mais le plus souvent une vapeur en présence d’autres gaz
incondensables. La condensation de la vapeur saturée est obtenue par échange thermique avec un fluide froid appelé
réfrigérant. Un condenseur nécessite un liquide de refroidissement abondant et bon marché et, pour cela, on utilise
principalement l’eau et parfois l’air.
On distingue deux types de condenseurs : les condenseurs à fluides séparés et les condenseurs à contact direct.
Seuls les premiers seront décrits ici :
- Les condenseurs à fluides séparés sont les plus utilisés, une surface d’échange sépare la vapeur à condenser et le fluide
réfrigérant. Une goutte de liquide déposée sur une surface peut s’étaler sous forme d’un film ou conserver sa forme de
goutte. Lorsque l’angle de contact moyen entre la surface et la goutte est supérieur à 50°, on dit que la surface est
hydrophobe. Pour obtenir un tel résultat, il faut soit effectuer un traitement de surface, soit ajouter au liquide un
promoteur de condensation en gouttes. Pour une condensation sur des surfaces en cuivre, on utilise des composés soufrés
fluorés. Pour une condensation sur des surfaces en acier, on utilise du silane fluoré [CF3(CF2)nSi(OEt)3].
Ainsi, la condensation de la vapeur peut se développer sur la paroi de séparation suivant deux modes : en film
ou en gouttes. Dans la condensation en film, le coefficient d’échange sur la paroi dépend de l’épaisseur du film de
condensat. Ce film peut être modifié par les contraintes de cisaillement provoquées par la vitesse de la vapeur à la surface
libre. La présence de gaz incondensables mélangés avec la vapeur crée une résistance thermique qui s’ajoute à celle du
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film de condensat. Les techniques de base les plus répandues pour augmenter les performances en condensation
consistent soit à diminuer l’épaisseur du film de condensat, soit à s’efforcer à perturber la sous-couche laminaire (pour ces
deux améliorations, on utilise des tubes cannelés ou corrugués), soit, enfin, à rendre la paroi hydrophobe pour obtenir
une condensation en gouttes.
Les condenseurs tubulaires sont plus importants que les condenseurs à plaques et on peut distinguer ceux dont
la condensation est extérieure aux tubes de ceux dont la condensation est intérieure aux tubes.
Un fluide en condensation est prévu à l’intérieur des tubes s’il est sous haute pression, chargé (zone plus facile à
nettoyer) ou corrosif pour éviter une dépense de calandre en matériau noble.
Un fluide en condensation est prévu côté calandre (extérieur des tubes) si la perte de pression côté tubes est
prohibitive ou pour un condensat pouvant se solidifier, afin de pouvoir diminuer les risques de bouchage.
que la paroi froide, ce qui permet la condensation de mélanges ayant un très grand intervalle de température de
condensation.
- Film montant (figure 22b) : la vapeur et le film de condensat ont un écoulement de type contre-courant. Le condensat
est chauffé par la vapeur, ce qui permet de le renvoyer en reflux dans une colonne de rectification. La base des tubes est
biseautée à 60°, de façon à permettre l’égouttage du condensat et à retarder l’apparition de l’engorgement qui constitue le
principal inconvénient de ce type de condenseur.
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Echangeurs & applications Master GEE 19/20
- une compacité élevée qui autorise non seulement une réduction de volume mais également une réduction significative
de la quantité de fluide frigorigène utilisée dans celles-ci. Cet aspect prend aujourd’hui toute son importance suite aux
réglementations internationales qui portent sur les fluides frigorigènes courants de type CFC et HCFC
- une conception des échangeurs qui autorise une circulation à contre-courant parfait des fluides. Ce point est
particulièrement important lorsque les fluides frigorigènes se condensant ou s’évaporant sont des mélanges zéotropes.
• les procédés du génie chimique et de la pétrochimie, dans lesquels l’introduction de la technologie à plaques est
amorcée depuis plusieurs années (comme par exemple les procédés de liquéfaction des gaz ou le reformage catalytique
pour le raffinage pétrolier).
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Figure 24 – Récupération d’énergie sur les gaz d’échappement d’une turbine à gaz à l’aide d’un échangeur rotatif
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I. 5. 1. 2. Échangeurs à caloducs
Principe : Un caloduc est une enceinte étanche contenant un liquide en équilibre avec sa vapeur. Les caloducs ont
une très grande conductivité thermique équivalente, grâce à l’utilisation des phénomènes d’évaporation et de
condensation du fluide interne. Le liquide s’évapore dans la zone chauffée (évaporateur) et la vapeur vient se condenser
dans la zone refroidie (condenseur). Le condensat retourne vers l’évaporateur :
- Soit sous l’effet des forces de capillarité développée dans un milieu poreux tapissant la paroi intérieure du caloduc. Ce
capillaire peut être de différentes formes : toile métallique, fines rainures dans la paroi intérieure, poudre métallique
frittée, etc
- Soit sous l’effet des forces de gravité, pour ce faire, l’évaporateur se trouve plus bas que le condenseur. Le réseau
capillaire est réduit à un simple rainurage, il peut même être complètement absent pour diminuer les coûts de fabrication,
on parle alors de thermosiphon diphasique.
Dans l’échangeur à caloducs, les caloducs forment un faisceau placé perpendiculairement aux écoulements. Le
fluide chaud et le fluide froid circulent généralement à contre-courant et sont séparés l’un de l’autre par une plaque qui
sert aussi au maintien des caloducs (figure 26).
Les échangeurs à caloducs sont le plus souvent utilisés pour des échanges gaz-gaz (récupération de chaleur sur
les fumées industrielles, climatisation), mais aussi pour des échanges gaz-liquide, liquide-liquide ou pour des générateurs
de vapeur.
Choix du caloduc
- Choix du fluide : la sélection du fluide s’effectue en fonction de la plage de température de travail. On choisit le fluide
de manière à ce que la pression de vapeur saturante à la température minimale de fonctionnement soit au moins de 5 à
10 kPa et n’excède pas à la température maximale de fonctionnement 2 à 4 MPa selon la résistance de l’enveloppe du
caloduc. On s’assure également que la température maximale de fonctionnement reste inférieure à la température critique
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du fluide. D’autres critères peuvent intervenir comme ses performances thermiques, sa stabilité chimique en fonction de
la température d’utilisation, son coût, etc.
- Choix du matériau de l’enveloppe : il faut s’assurer de la compatibilité du matériau de l’enveloppe avec le fluide utilisé.
En effet, aucune réaction chimique ne peut être tolérée entre le fluide et son enveloppe, car les gaz dégagés par cette
réaction entraîneraient un blocage du fonctionnement par un bouchon d’incondensables au niveau du condenseur.
Principaux types de caloducs utilisés dans les échangeurs
- Les caloducs à basse température (- 20 à 60°C) sont très souvent des caloducs utilisés en climatisation. Le fluide interne
est très souvent un fluide frigorigène, dans certaines applications des alcools (méthanol, éthanol) ou de l’acétone et
parfois de l’ammoniac (industrie spatiale). Le matériau le plus utilisé est l’aluminium, parfois le cuivre ou les aciers au
carbone et les aciers inoxydables pour résister à la corrosion des fluides extérieurs au caloduc.
- Les caloducs à moyenne température (60 à 250°C) sont essentiellement des caloducs à eau ou à fluide organique comme
le toluène. Le tube utilisé compatible pour l’utilisation de l’eau est en général le cuivre, pour les fluides organiques, peu
agressifs chimiquement, une plus grande variété de matériaux est possible.
- Pour les caloducs à haute température (250 à 400°C), les fluides dans cette gamme de température sont limités, citons le
mercure (dangereux d’utilisation) ou des fluides organiques solides à température ambiante comme le naphtalène, les
enveloppes sont en général en acier non allié ou en acier inoxydable.
- Pour les caloducs à très haute température (supérieure à 400°C), les fluides utilisés sont essentiellement des métaux
liquides, mercure, sodium, potassium, lithium, etc. Les métaux utilisés pour le tube sont des aciers inoxydables jusqu’à
850°C, des alliages spéciaux riches en nickel jusqu’à 1100°C, ou des métaux réfractaires au-delà.
Avantages
- Une très bonne étanchéité entre les deux fluides, la jonction plaque centrale/caloducs peut être parfaitement étanche
- une grande fiabilité : les caloducs étant des éléments indépendants et nombreux, la défaillance de quelques-uns n’altère
que faiblement le fonctionnement et les performances de l’ensemble
- la souplesse de conception : les caloducs étant indépendants peuvent de ce fait être disposés selon une géométrie
adaptée aux contraintes de l’installation
- la légèreté et la compacité provenant des flux élevés que peuvent transférer les caloducs
- l’isothermie des caloducs, qui permet d’éviter les points froids générateurs de condensation donc de corrosion dans
l’échangeur
- de faibles pertes de pression, puisque les deux fluides passent à l’extérieur du faisceau des caloducs
- un entretien réduit car les caloducs sont des éléments passifs
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Echangeurs & applications Master GEE 19/20
- de faibles contraintes mécaniques, du fait que les caloducs sont fixés rigidement à la plaque centrale et seulement guidés
aux extrémités. Ils sont donc bien adaptés aux installations soumises à des charges thermiques variables.
I. 5. 1. 3. Échangeurs à lit fluidisé
Le chauffage ou refroidissement de matériaux solides granulaires ou pulvérulents intervient dans de nombreux
procédés industriels : fabrication du ciment, du verre, des engrais, grillage des minéraux, etc. Les milieux granulaires sont
aussi de plus en plus utilisés comme des auxiliaires de transfert de chaleur dans les opérations de récupération de chaleur
gaz-gaz ou gaz-liquide.
Un lit fluidisé est un ensemble de particules baignant dans un fluide en mouvement (figure 27). Le fluide
circulant entre les particules échange de la chaleur avec le lit fluidisé ainsi qu’avec la surface d’échange dans certains cas.
Il existe différentes conceptions d’échangeur à lit fluidisé que l’on peut classer suivant le type même de
l’échangeur ou suivant le type d’application :
- lit mince ou épais : l’épaisseur de la couche fluidifiée est comprise entre 0,05 et 0,25 m pour les lits minces et peut
atteindre 1 m dans le cas des lits épais
- échangeur à un ou plusieurs étages : la mise en place d’un ou plusieurs étages de fluidisation permet d’augmenter
l’efficacité thermique globale de récupération. Pour certaines applications, il est intéressant de coupler un étage avec lit
fluidisé avec un second étage équipé d’un échangeur conventionnel
- échangeur à lit fluidisé direct ou indirect : de nombreux échangeurs possèdent un faisceau de tubes immergés dans le lit
de particules qui transfère la chaleur indirectement à un fluide thermique (gaz, eau/vapeur, etc.). Dans certaines
applications, le transfert thermique a lieu par contact direct gaz /particules, c’est notamment le cas pour la régénération
des sables de fonderie, la pyrolyse et la gazéification des déchets de bois ou la récupération thermique sur les cendres de
schistes
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- échangeur à lit fluidisé inerte ou actif : le lit fluidisé offre un excellent contact gaz /particules qui peut être mis à profit
pour filtrer et neutraliser certaines particules (suie) ou gaz nocifs (SO2, NOx ...) contenus dans la plupart des fumées de
combustion.
Les principaux avantages d’un tel type d’échangeur sont :
- une distribution uniforme de la température du lit due à une agitation importante
- un bon transfert de chaleur entre gaz et particules
- un coefficient d’échange thermique élevé entre le lit et les surfaces d’échange immergées
- un effet d’auto-nettoyage des surfaces d’échange grâce à l’agitation du lit.
Les inconvénients par rapport aux échangeurs classiques sont :
- une puissance de ventilation plus grande due aux pertes de pression plus élevées
- un encombrement plus grand.
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I. 5. 2. 2. Échangeurs en céramique
Pour des gaz à haute température (supérieure à 1000°C), les échangeurs de chaleur métalliques ne peuvent plus
être utilisés. Le tableau ci-après donne les plages d’utilisation des échangeurs de chaleur en fonction de la température :
Les matériaux céramiques comportent des défauts structuraux (pores, inclusions, etc) , qui sont créés soit lors de
leur fabrication, soit lors de leur usinage (microfissures de surface) ou soit lors de leur exposition à des environnements
agressifs. Associés à l’absence de comportement plastique, ces défauts caractérisés par une distribution statistique sont à
l’origine de la ruine des pièces, appelée communément rupture fragile. De plus, il faut souligner que les valeurs de
ténacité sont environ dix fois plus faibles que celles des métaux, ce qui conduit à une résistance à la rupture très sensible
à la taille du défaut critique (quelques dizaines de micromètres). De ce fait, la conception des pièces céramiques ne peut
s’appuyer que sur des théories statistiques fondées sur le concept du lien le plus faible pour décrire la rupture fragile et
estimer la fiabilité d’une pièce grâce à l’évaluation d’une probabilité de rupture.
Les principaux avantages des échangeurs en céramique se résument ainsi :
- une bonne tenue à haute température (supérieure à 900°C)
- une bonne conductivité thermique
- une bonne résistance à la corrosion
- une masse volumique faible (3000 kg/m3).
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Les inconvénients par rapport aux échangeurs métalliques sont une certaine fragilité et une dispersion de leurs
propriétés mécaniques. Les différents matériaux utilisés sont les carbures de silicium (SiC, température maximale de
1650°C), nitrure de silicium (Si3N4, 1450°C).
Parmi les diverses géométries d’échangeurs existant sur le marché ou ayant fait l’objet de développement, il faut
citer les échangeurs de type baïonnette ou à impact de jets en carbure de silicium (figure 29), qui permettent d’obtenir
des coefficients d’échange thermique élevés.
La récupération de chaleur à haute température (> 1000°C) imposée par l’utilisation rationnelle de l’énergie
ouvre une voie prometteuse à l’utilisation des échangeurs en céramique.
I. 5. 2. 3. Échangeurs en graphite
La diversité des propriétés du graphite en fait un matériau de choix pour de nombreuses industries qu’elles
soient chimique, électrochimique, électrométallurgique, électrique ou nucléaire. La grande inertie chimique du graphite
alliée à une usinabilité satisfaisante et à des propriétés mécaniques suffisantes (sa résistance à des compressions de l’ordre
de 10 à 40 MPa) en font un matériau très utilisé dans les industries chimique et métallurgique et qui apporte, dans
certains cas, la seule solution techniquement et économiquement valable. Le graphite imprégné trouve sa place entre les
métaux usuels dont la résistance à la corrosion est assez limitée et les métaux nobles comme le tantale, le titane, le
zirconium ou les alliages spéciaux dont les prix sont sensiblement plus élevés. De plus, le graphite présente une
conductivité thermique de 80 à 140 W/m.K, ce qui le situe parmi les matériaux les plus conducteurs. Toutefois, le
graphite, matériau poreux, doit être imprégné pour être utilisé en génie climatique. Il existe différentes versions de ces
échangeurs : à faisceau tubulaire, à bloc unique et à bloc cylindrique.
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Ces échangeurs sont le plus souvent utilisés à des pressions d’utilisation de 600 kPa et des températures de
170°C pour véhiculer des fluides corrosifs (acide chlorhydrique, sulfurique, phosphorique, etc.) exception faite des
oxydants puissants. Ils se prêtent peu au nettoyage mécanique, mais les procédés de nettoyage chimique et à l’eau sous
pression sont le plus souvent utilisés. Leurs coûts relativement élevés ne se justifient que lorsque l’on doit faire face à des
problèmes de corrosion difficiles, notamment avec les acides. Ils doivent être considérés comme une alternative parmi les
autres solutions suivantes :
- échangeurs en métal noble, mais le comportement du graphite vis-à-vis des agents corrosifs est meilleur
- échangeurs recouverts de résine, qui sont peut-être moins chers, mais d’une durée de vie plus limitée
- échangeurs en verre pour les petites tailles, mais dont la relative fragilité et la mauvaise conductivité thermique limitent
l’utilisation.
I. 5. 2. 4. Échangeurs en matière plastique
Les progrès réalisés ces dernières années par les matières plastiques autorisent aujourd’hui leur utilisation pour
la fabrication des échangeurs. Les polymères utilisés sont sous forme de macromolécules à chaîne linéaire, ramifiée ou
non. Les propriétés physiques d’une matière plastique sont données par l’ordonnancement des groupements moléculaires.
Le matériau est d’autant plus résistant que les chaînes sont longues et les points de raccordement nombreux. Les chaînes
peuvent être à structure linéaire et dense (plus grande rigidité) à structure tridimensionnelle, ce qui donne une meilleure
tenue en température. Les plastiques à structure linéaire sont appelés thermoplastiques ou plastomères car ils se
ramollissent lorsqu’on les chauffe, au contraires ceux à structure tridimensionnelle durcissent, on les appelle
thermodurcissables ou duromères.
Les qualités et les défauts de ces matières plastiques en tant que surface d’échange thermique sont résumés dans
le tableau suivant :
Avantages : Inconvénients :
bon marché faible conductivité thermique
bonne tenue à la corrosion contrainte admissible limitée
facile à transformer température limitée
bon comportement aux salissures dilatation importante
Légèreté fluage important
progrès constants sur les matériaux Inflammabilité
qualité alimentaire. vieillissement peu connu.
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En milieu corrosif, les polymères les plus utilisés sont les polymères fluorés, que l’on peut comparer au verre ou au
graphite. Ces polymères peuvent résister jusqu’à des températures comprises entre 140 et 250°C. On distingue différents
types d’échangeurs en matière plastique.
Échangeurs à immersion
Ils sont composés de tubes cylindriques de faible diamètre hydraulique constituant le faisceau tubulaire, sans
calandre externe. Ils peuvent être de géométries très variées (figure 31a).
Échangeurs à tubes et calandre
Ils sont de même technologie que les échangeurs métalliques (figure 31b). Ils peuvent être en simple ou double
passe, à tête fixe ou flottante. La calandre peut être en acier, verre ou matériau plastique renforcé selon la nature des
fluides et la pression. Le diamètre des tubes est compris entre 1,5 et 15 mm et l’épaisseur va de 0,15 à 1 mm. Certains
échangeurs peuvent être monoblocs, entièrement en matériau plastique, ne comportant aucun joint d’étanchéité. Pour des
raisons de fabrication, leur taille est limitée à des surfaces d’échange de 400 m 2. La température limite d’utilisation est de
l’ordre de 150°C, et ils peuvent atteindre une pression d’utilisation de 1 MPa. Les principales applications sont dans les
secteurs de l’industrie chimique, agroalimentaire, pharmaceutique, microélectronique et nucléaire.
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chimique, du génie climatique, de la géothermie et de l’aquaculture. Il est à noter que ces échangeurs sont toujours en
cours de développement.
- les échangeurs gaz-gaz, réalisés par un empilement de plaques en polymères à chaîne fluorée, en l’absence de condensats
corrosifs. Ces plaques sont munies d’entretoises échancrées qui permettent de réaliser des échangeurs à courants croisés
ou à contre-courant. Ces échangeurs sont utilisés dans la récupération de chaleur dans les chaudières à condensation ou
en échangeur de déshumidification (figure 31c). Les surfaces d’échange sont de l’ordre de 70 m2 pour des chaudières à
condensation et peuvent atteindre 4000 m2 pour la récupération de chaleur dans les procédés de séchage. Le recours aux
matériaux polymères autorise des températures d’utilisation maximales à 250 °C, ce qui permet la récupération de chaleur
en deçà des températures généralement tolérées avec les échangeurs métalliques, en particulier dans les cas où
apparaissent des condensations de produits corrosifs. La récupération de chaleur latente constitue l’intérêt essentiel de cet
échangeur dans les applications visant la récupération sur gaz humide, en particulier dans le secteur du séchage
industriel, par exemple dans les industries textiles et agro-alimentaires.
Échangeur à gaines en matière plastique
La mauvaise conductivité du matériau est compensée par une paroi d’épaisseur très faible (de 0,03 à 0,1 mm).
L’échangeur est constitué par un faisceau tubulaire de gaines souples (figure 31d) dans lesquelles circule le fluide sous
une pression légèrement supérieure à celle du fluide extérieur. Le diamètre des gaines peut atteindre 32 mm pour une
longueur de 10 m. Les domaines d’applications concernent la récupération à bas niveau de température en climatisation
ou le séchage (température inférieure à 100°C). Ces échangeurs sont d’un coût peu élevé à cause du gain important
réalisé sur la matière. Jusqu’à un certain seuil, on peut considérer ces échangeurs comme autonettoyables. En effet, d’une
part, les matériaux plastiques ont la propriété d’empêcher l’adhérence des particules solides et, d’autre part, le mouvement
permanent de vibration des surfaces d’échange créé par le fluide entraîne un effet autonettoyant. Ces échangeurs peuvent
aussi avoir une application en condenso-évaporateur à film tombant.
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Chapitre II
Définitions et architecture générale
L’échangeur d’énergie thermique est un des instruments clés du thermicien ou de l’énergéticien, que son but soit
la fabrication d’un produit dont l’élaboration passe par un ensemble de cycles où varient température et pression, ou qu’il
s’agisse de production d’énergie mécanique (ou électrique) à partir de l’énergie thermique. Essentiellement, un fluide
chaud circule depuis une entrée de l’échangeur jusqu’à sa sortie en transférant une partie de son enthalpie à un fluide
froid.
Il est entendu que l’on connaît par ailleurs les caractéristiques thermophysiques de chacun des deux fluides :
- la capacité thermique massique Cp
- la masse volumique
- la conductivité thermique
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Echangeurs & applications Master GEE 19/20
- la viscosité .
- les lois de variation avec la pression, et surtout avec la température, de ces différents paramètres.
Pour les fluides Cp, et varient peu avec la pression p (pas du tout pour un gaz parfait). En revanche, les
variations avec la température T sont souvent d’une grande amplitude.
Par ailleurs, et comme les différents paramètres qui gouvernent le fonctionnement de l’échangeur ont aux
entrées-sorties des valeurs privilégiées parce que aisément mesurables, une théorie du fonctionnement interne visera donc
à calculer pour chacun des fluides les paramètres essentiels de l’évolution en fonction précisément des valeurs aux
entrées-sorties. Le schéma de principe (figure 1) serait cependant fort incomplet s’il n’y était adjoint, extérieurement au
quadripôle, deux pompes (ou ventilateurs) destinées à mettre en mouvement les fluides 1 et 2 à l’intérieur de l’échangeur,
en générant pour chacun des fluides entre l’entrée et la sortie une différence de pression égale à la perte de pression
visqueuse à l’intérieur de l’échangeur.
Cette perte de pression (perte de charge) dépend pour chacun des fluides :
- de la nature du fluide
- de sa température : le coefficient de viscosité qui gouverne cette perte de pression y est très sensible
- de son débit et de la géométrie interne de l’échangeur. Cette variation de pression pour le fluide considéré se fait autour
d’une pression moyenne qui est la pression de service.
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Echangeurs & applications Master GEE 19/20
A : section droite de passage d’un fluide (m2), : masse volumique (kg/m3), et Vq : vitesse moyenne de débit dans une
section donnée.
3) Admettons encore que toute l’enthalpie perdue par le fluide chaud est instantanément gagnée par le fluide froid. Cela
implique en fait deux conditions :
a) Aucune énergie n’est perdue vers l’extérieur, ce qui traduit un calorifugeage parfait. Aucune énergie thermique n’est
non plus créée dans l’échangeur. Or il n’est pas possible de constituer un échangeur sans prévoir les pertes d’énergie
mécanique engendrées par la viscosité et qui se traduisent en pertes de pression. Mais on néglige (en général) l’apport
thermique résultant de cette transformation inéluctable d’énergie mécanique en énergie thermique. On parlera donc
d’adiabatisme de l’échangeur.
b) Le caractère supposé instantané du transfert de toute l’énergie perdue par le fluide chaud en énergie gagnée par le
fluide froid sous-entend aussi que cette énergie ne peut être stockée nulle part, donc pas de stockage d’énergie. C’est le cas
général de ce que nous appellerons un échangeur.
En plus, le calcul classique de l’échangeur s’accommode bien d’un changement de phase total ou partiel de l’un
des fluides. C’est ainsi que le fluide chaud pourra être une vapeur à l’entrée et un liquide à la sortie : on a affaire alors à
un condenseur. À l’inverse, le fluide froid, liquide à l’entrée, peut à la sortie être vaporisé : on a affaire alors à un
bouilleur ou un évaporateur.
Les différences avec les échangeurs monophasiques n’apparaîtront qu’au niveau du fonctionnement interne de
l’échangeur où les caractéristiques mécanique et thermique sont différentes. Les caractéristiques d’un échangeur en
fonction de ces hypothèses restrictives sont résumées dans la suite :
Le débit masse de chacun des fluides est constant : et
Stationnarité :
L’enthalpie perdue par l’un est intégralement cédée à l’autre, c’est donc l’adiabatisme sans stockage :
± (He – Hs)1 = (He – Hs)2
ce qui en monophasique conduit à :
En diphasique (bouilleur ou condenseur), les titres de vapeur (x1e, x1s, x2e, x2s) devront être mesurés aux bornes
du quadripôle. Dans certaines applications (chauffage central par exemple), on peut remplacer un titre de vapeur
par un débit d’eau condensée, ce qui revient au même.
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Echangeurs & applications Master GEE 19/20
mélange et de la vitesse de débit (figure 2), on pourra repérer l’élément par sa seule abscisse curviligne s depuis l’entrée
jusqu’à la sortie après un trajet de longueur L.
L’évolution de ce fluide est évidemment couplée à celle du second fluide et les deux calculs doivent donc être
concomitants. En général la section droite de passage A d’un fluide est constante de 0 à L en exceptant les zones de
distribution ou de collectage du fluide au voisinage de l’entrée ou de la sortie. Cette section A, éventuellement somme des
différentes sections droites des canaux élémentaires si plusieurs de ceux-ci sont montés en parallèle, est limitée par un
périmètre mouillé Pm du canal ou de l’ensemble des canaux.
La chaleur est une forme d'énergie qui est transférée dans un système à travers une surface de contrôle à partir
de son environnement lorsqu'une différence de température existe. On définit le flux de chaleur comme la quantité de
chaleur traversant une surface isotherme S par unité de temps :
Le flux de chaleur s’écoulera toujours des régions les plus chaudes vers les régions les plus froides (2ème principe de la
thermodynamique).
42
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Le bilan thermique est fait sur un élément de volume adapté, dans notre cas celui compris entre les abscisses x et
x+dx de surface transversale S arbitraire.
Suivant la loi de Fourier, le flux de chaleur "entrant" par conduction dans la surface S par la face x est égal à
, celui "sortant" par la face x+dx est égal à .
Le bilan thermique consiste à écrire que le flux de chaleur qui entre est égal à celui qui sort :
La résolution, avec les deux conditions aux limites T(x=0)=T1 et T(x=e)=T2, conduit à :
Le résultat important et général est que l'association de résistances thermiques en série est équivalente à la somme de ces
résistances thermiques :
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Dans les échangeurs de chaleur en général, on choisit de rapporter le flux de chaleur échangé à la surface
extérieure S3, soit d’écrire : = K S3 ΔT. Le coefficient global de transfert K d’un échangeur de chaleur s’écrit donc :
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De plus, au bout d’un certain temps de fonctionnement, les parois d’échange se recouvrent d’un film
d’encrassement. Ces dépôts de tartre et de salissures ont une conductivité thermique faible par rapport à celle du métal, et
constituent donc des résistances thermiques supplémentaires Ren qui s’opposent à l’échange.
II. 1. 2. 2. Remarques
Ce concept de la résistance thermique est analogue à celui de la résistance électrique en courant continu. Là
aussi, il y a évolution d’un couple de variables l’une extensive, l’autre intensive : le flux de charges électriques assimilables
à un courant ou le flux d’énergie thermique sont les variables extensives correspondantes, la différence de potentiel ou la
différence de température crée le champ de la variable intensive. Variable extensive et variable intensive sont liées par une
relation linéaire, le coefficient de proportionnalité étant la résistance.
Il n’est plus indifférent que le fluide 1 ou 2 soit d’un côté ou de l’autre de la paroi. Si tant est qu’on le puisse,
d’autres considérations éventuellement contradictoires pouvant être prioritaires, on placera le fluide dont le coefficient
convectif est le plus médiocre à l’extérieur du tube : l’augmentation de la surface de contact entre ce fluide et la surface
externe du tube compense partiellement la faiblesse de son coefficient h.
Que l’on emploie la résistance linéique ou surfacique, le concept ne tient que si h1 et h2 sont indépendants des
coordonnées (x, y, z), ce qui entre autre suppose pour un tube, par exemple, la symétrie thermique de révolution. Dans le
cas de deux plaques horizontales, on supposera de même les h égaux pour les plaques inférieure et supérieure.
Cela exclut du traitement deux types de cas assez fréquents :
- ceux où la convection naturelle dissymétrise les variables thermiques par rapport à la symétrie géométrique. C’est le cas
d’un tube ou d’un canal horizontal où l’écoulement à faible nombre de Reynolds ne réisothermise pas efficacement le
fluide, donc la paroi, en température (figure 3).
Figure 3 – Symétrie géométrique et dissymétrie thermique dans le champ de pesanteur due aux différences de masse volumique avec la
température T
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- on rompt également la symétrie dans les échangeurs à tubes à courants croisés. La figure 4 représente la section d’un
tube de radiateur de véhicule où le courant d’air extérieur provoque des variations de h e avec l’angle . Si hi est élevé, on
prend en général une valeur moyennée en pour he.
II. 1. 2. 3. Conséquences
Diminuer la résistance thermique est un des soucis majeurs et évidents du concepteur. Pour les parois
métalliques par exemple, la résistance conductive est beaucoup plus faible que les résistances convectives des fluides
usuels dans les conditions où l’on peut les utiliser au point qu’on peut la négliger au moins en première approximation
sauf dans les cas suivants :
- Les deux fluides sont l’un et l’autre des métaux bons conducteurs donnant naissance à des coefficients h convectifs
extrêmement élevés (par exemple, échangeurs secondaires sodium-sodium dans les réacteurs nucléaires à neutrons
rapides)
- L’un des fluides est en ébullition et l’autre en condensation : même résultat que ci-dessus, les coefficients h sont
extrêmement élevés.
Les relations précédentes donnant les résistances thermiques surfacique et linéique montrent d’emblée qu’il est
peu rentable de s’acharner à augmenter le coefficient h2 par exemple si . C’est sur le fluide 1 qu’il faut porter les
efforts. L’expression générale du transfert fluide-paroi s’écrit :
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étant pour le moment une différence de température des deux fluides de mélange moyennée entre l’entrée et la sortie.
Cette moyenne sera précisée ultérieurement dans la notion du DTLM (§ 3.2.1) et montre immédiatement qu’il y a trois
solutions :
- tolérer une valeur de h faible mais augmenter . La contrepartie a une importance variable suivant le rôle dévolu à
l’échangeur :
• si l’échangeur intervient dans un ensemble de conversion d’énergie, descendre le niveau thermique entre l’entrée du
fluide chaud et la sortie du fluide froid pénalise le rendement de Carnot d’autant plus que la température de la source
chaude est plus basse (énergie solaire sans concentration, géothermie, énergie des océans, etc.)
• s’agissant du processus de fabrication d’un produit, ce dernier constitue le but principal : c’est lui qui dicte les niveaux
de température par des considérations chimiques, et non l’énergie thermique transformable
- augmenter h en augmentant le nombre de Reynolds ou en choisissant un fluide très conducteur, mais comme la nature
de ce dernier est souvent imposée, on doit augmenter la vitesse de circulation, ce qui se paie forcément, toutes choses
égales par ailleurs, par une augmentation encore plus rapide des pertes de pression
- augmenter la surface d’échange S, ce que l’on peut faire préférentiellement du côté du seul fluide médiocre convecteur.
On a déjà signalé que, pour des tubes épais, il est préférable de disposer ce fluide à l’extérieur. Si ce n’est pas possible ou
insuffisant, on disposera sur la surface correspondante des ailettes, des corrugations bonnes conductrices (donc
métalliques) qui augmentent la surface mouillée par ce fluide à coefficient h médiocre et la turbulence. Bien entendu, on
peut placer des ailettes de part et d’autre de la paroi donc dans les deux fluides. À la limite tout se passe comme si le flux
échangé pour une même valeur de h croissait dans la même proportion que la surface mouillée. En fait, la situation n’est
pas si favorable pour deux raisons :
• la section de passage A est réduite par l’encombrement des sections droites des ailettes dans le canal. Par ailleurs, ces
mêmes ailettes augmentent la surface mouillée, donc le frottement visqueux. La vitesse du fluide décroît pour une même
pression motrice, donc h également
• même si, augmentant la puissance des pompes, on rétablit la valeur de h, la proportionnalité du flux à la surface
d’échange ne peut s’entendre que pour des matériaux de parois et d’ailettes à conductivité infinie. Comme ce n’est pas le
cas en général, il faut introduire une correction par le biais de l’efficacité de l’ailette (à ne pas confondre avec l’efficacité
de l’échangeur). On verra ainsi que de telles ailettes à conductivité pratiquement infinie existent : ce sont les caloducs.
II. 1. 2. 4. Conclusion
On peut connaître l’échange élémentaire si on connaît K, conséquence de la mécanique de l’écoulement
puisqu’il ne dépend que du nombre de Reynolds des écoulements, des propriétés physiques des fluides et de la paroi.
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Seules restent inconnues les températures. Mais, en remontant d’une tranche à l’autre, on arrive aux extrémités de
l’échangeur (entrées-sorties) où les températures sont réputées connues. On peut alors tout connaître.
Ces expressions permettent donc de connaître les évolutions thermiques dT1 et dT2 à l’aide des deux relations où
figurent ces grandeurs différentielles.
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- écoulements des deux fluides parallèles et de même sens (co-courant) : l’évolution qualitative des températures est
représentée sur la figure 6a
- écoulements parallèles mais de sens contraires (contre-courant) représentée sur la figure 6b
- écoulements perpendiculaires l’un à l’autre (croisé) : la figure 6c est un peu plus complexe puisque l’un des fluides
s’écoule suivant z, l’autre suivant y. La figure symbolique d’un radiateur d’automobile y est donnée. On identifiera par n
la position d’un plan perpendiculaire, n étant le nombre de plans perpendiculaires à l’écoulement d’air et contenant des
tubes d’eau (sur le croquis). Sur les graphes d’évolution des températures, z varie de 0 (haut du radiateur) à H (bas du
radiateur). Pour fixer les idées sur le graphe, on a choisi le point M à mi-hauteur.
On a admis que l’air arrivant sur la surface frontale du radiateur était isotherme quels que soient x et z. Au point
M défini par y (ou n) et z, c’est-à-dire la côte sur un des tubes de cette rangée, on relèvera les températures air et eau (ou
eau glycolée) dont la différence T en ce point est génératrice de l’échange local.
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Le relevé de ce même T local et générateur du flux est immédiat dans les figures 6a et b. Dans le cas des
courants croisés, on a :
Le rapport des pentes des courbes des températures des deux fluides en fonction de la distance parcourue par
chacun des fluides (en z pour l’eau et y pour l’air) est une constante égale à l’inverse du rapport des débits de capacité.
Le concepteur d’un échangeur doit avoir indépendamment des assujettissements d’ordre technologique, trois
soucis en tête :
- obtenir un bon coefficient d’échange global K
- obtenir des valeurs substantielles des débits de capacité et si possible voisines l’une de l’autre.
À défaut, le fluide à faible débit , surtout si le coefficient global d’échange est élevé, prend dès l’entrée une
température voisine de l’autre fluide et l’échangeur n’échange plus rien (figure 7a). Il faut donc avoir des débits voisins
l’un de l’autre mais dont les valeurs restent cohérentes avec celles du coefficient global d’échange, à défaut, on a le cas de
la figure 7b. Si l’un des débits ne peut être que très inférieur à l’autre, il est inutile d’augmenter le parcours
correspondant. Des parcours très inégaux ne peuvent s’obtenir que pour un échange croisé. C’est la solution du
«radiateur» (en fait, convecteur) d’automobile où le parcours de l’air est égal à l’épaisseur du radiateur, le parcours de
l’eau étant quelque dix fois plus long (figure 7c).
- De la même manière, c’est au fluide extérieur par rapport à un tube rectiligne que l’on peut imposer ces deux
composantes de vitesse, l’emploi de «chicanes» (figure 9) dans l’espace virole autour d’un tube ou d’un faisceau de tubes
rectilignes crée ces deux composantes.
L’évolution en fonction de x de la température de la paroi commune est plus faible dans l’échangeur à co-
courant que dans l’échangeur à contre-courant, ce que montre la figure 10 dans le cas particulier où . Par ailleurs,
les indications relatives à la comparaison co et contre-courant sont identiques qu’il s’agisse de plaques ou d’un tube,
raison pour laquelle n’a pas été faite ici la distinction.
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Figure 11 – Combinaisons d’écoulements co-courant et contre-courant par des passages multiples d’un ou des fluides
II. 2. 2. 3. Exemples d’instabilité locale de l’écoulement dans un faisceau de tubes ou de plaques en parallèle :
- Échangeur à plaques et courants croisés : déformation accidentelle de deux plaques, d’où un rétrécissement sur le fluide
1 (figure 12a)
- Échangeur à tubes et contre-courant (figure 12b) : obstacle fortuit sur un des canaux du fluide 1.
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Si le nombre de Reynolds est faible, la convection naturelle peut se superposer à la convection forcée. Les
composantes verticales de vitesse portent le fluide le plus chaud vers les parois supérieures : les dilatations différentielles
qui s’ensuivent peuvent déformer l’axe du tube ou le plan médian du canal.
- à l’extérieur des tubes : le même processus peut se produire dans l’espace réservé à l’autre fluide. S’il n’y a rien de
changé pour les appareils à plaques, pour les faisceaux de tubes, la hauteur sur laquelle le processus sévit est plus
considérable (diamètre virole en général). Comme par ailleurs les génératrices de cette virole n’ont aucun dispositif
spécial pour les garder rectilignes, on risque des déformations d’ensemble très fâcheuses.
On songera particulièrement à la convection naturelle lorsque la convection forcée n’est pas très intense, c’est à
dire dans les périodes de démarrage et d’arrêt : quand on le peut, il est préférable de réaliser des écoulements
mécaniquement stationnaires.
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Echangeurs & applications Master GEE 19/20
Pour alléger les calculs, il est tentant d’inventer une différence de température entre les deux fluides «moyennée»
sur la distance L, tel que :
Dans cette hypothèse, on peut déterminer cette moyenne de façon exacte. On pourrait bien sûr tolérer une
moyenne arithmétique.
on obtient encore :
d’où l’expression de la différence de températures logarithmique moyenne des deux fluides exprimable en fonction des
valeurs aux entrées et sorties :
Autrement dit la différence de température des deux fluides évolue en x suivant une loi exponentielle.
Dans le cas où les écoulements ne sont pas parallèles (ni contre-courant, ni co-courant), on utilise encore cette
notion de DTLM en posant :
F est appelé facteur de correction du DTLM, et dépend de la configuration des écoulements (courants croisés, à
plusieurs passes, etc.), il est calculé ou déterminé à partir d’abaques, toujours compris entre 0 et 1. Il est important de
noter que le DTLM doit être calculé comme si l’échangeur était en contre-courant.
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- reste l’augmentation de gratuite en apparence. On voit, sur la figure 13a, le même échangeur fonctionnant avec la
même température d’entrée du fluide chaud. Le flux échangé croît si Te2 décroît donc si croît. On voit que le même
échangeur recevant le même débit de capacité d’un même fluide chaud entrant à Te1 échange un flux plus élevé si Te2
décroît. Quel est alors le nouveau paramètre introduit pour distinguer ces deux types de fonctionnement visiblement très
différents ? La réponse, unique, se présente sous deux formes : efficacité et NUT.
Efficacité
Présentons le problème de manière un peu différente et fixons aussi la température d’entrée du second fluide soit Te2
et faisons varier la longueur de l’échangeur. La figure 13b représente un échangeur dont la longueur (sans aucune
considération économique) tendrait vers l’infini. Dans ce cas : Ts1 Te2.
Si, de plus, les débits de capacité sont identiques, les deux courbes de température sont confondues : donc avec
et quand S , , ce qui permet une limite finie pour le flux.
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Sans retenir ce dernier cas particulier, considérons comme imposés les débits et les températures d’entré des deux
fluides , Te1 et Te2. L’échangeur qui réduirait le plus possible l’écart de température entre l’entrée du fluide chaud
et la sortie du fluide froid est évidemment l’échangeur de longueur infinie qui fonctionnerait avec les mêmes
températures extrêmes Te1 et Ts1 = Te2.
Décidons de le prendre comme référence pour y comparer les échangeurs de longueur finie L, cet échangeur
infini réalise en effet le minimal avec les valeurs particulières (figure 14) :
si L pour l’échangeur contre-courant
si L pour l’échangeur co-courant.
Caractérisons un échangeur de longueur L par la différence Te1 – Ts1.
Figure 14 – Efficacité comparative d’un échange contre-courant et d’un échange co-courant à même (Te1 – Ts1)
Par définition, on appelle efficacité le rapport :
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Si on rappelle par ailleurs que la différence des températures des fluides décroît exponentiellement en x, on se
représentera mieux physiquement la signification de l’efficacité. Fixons les idées en prenant un échangeur co-courant où
avec bien entendu T 0 si L .
Le nombre d’unités de transfert relatif au fluide qui possède le plus petit débit thermique est
habituellement désigné par NUT (sans préciser d’indice) :
L’échangeur de longueur infinie est toujours celui pour lequel la température Ts2, donc la température
d’utilisation, est aussi voisine que possible de Te1 source chaude initiale (en admettant que le fluide 1 ( ) est aussi
le fluide chaud).
Si NUT et caractérisent le même phénomène physique, à savoir le degré d’irréversibilité de l’échange, ce ne
sont pas des paramètres indépendants. Recherchons d’abord la relation qui relie NUT et et confirmons les raisons qui
font employer tantôt l’une tantôt l’autre de ces notions. Donnons ensuite un simple aperçu relatif aux échangeurs ainsi
déterminés sur le plan des propriétés exergétiques.
Rappelons les expressions :
mesure aussi par le biais du fluide 1 le rapport du flux échangé réellement au flux maximal échangeable si L (donc
NUT) tendait vers l’infini. Etant donné que dans les deux cas (co-courant et contre courant), on choisit la même
référence de performances limites acquises avec le débit de capacité , entreTe1 et Te2. L’emploi de est donc
recommandé si l’on s’intéresse davantage au flux échangé, celui du NUT si l’on s’intéresse plutôt à l’évolution des
températures.
L’échangeur contre-courant infini (donc irréaliste) où est réversible : la sortie du fluide froid est à la
même température que l’entrée du fluide chaud simplement parce que l’écart T qui commande le flux échangé tend vers
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zéro en même temps que L tend vers l’infini. C’est la condition de l’échange réversible en thermodynamique (figure 16b).
L’échangeur contre-courant même infini ne l’est plus si (figure 16a), le rapport caractérise alors
l’irréversibilité.
Quant à l’échangeur co-courant, précisons pour n’y plus revenir qu’il est hors course sur le plan des
performances exergétiques (figure 16c). Cependant, l’évolution des températures en co-courant et contre-courant se
confond dans le cas particulier du bouilleur ou du condenseur où est très élevé (figure 16d et 16e).
Pour un flux échangé donné :
entraine
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Néanmoins, ou NUT élevé malgré un faible conduit à des appareils de grande surface, volumineux, lourds
et coûteux, cependant nécessaires si on ne veut pas voir s’effondrer le rendement thermodynamique. Un exemple a
contrario mais typique est celui des anciennes locomotives à vapeur, incapables de transporter un condenseur refroidi à
l’air atmosphérique, en conséquence, le rendement descendait vers 4 à 5%.
Quoi qu’il en soit, et NUT expriment sous des formes différentes la même caractéristique physique. On peut
donc passer de l’une à l’autre : c’est ce que permet le tableau suivant auquel on a adjoint les matrices de transfert de deux
quelconques des températures aux bornes du quadripôle, aux deux autres.
Ces calculs, valables pour des échangeurs co-courant et contre-courant, peuvent être étendus à d’autres
configurations, en particulier à l’échangeur à courants croisés. On remarque alors que l’on a une relation générale liant
l’efficacité au NUT de la forme : = f (NUT, R), la fonctionnelle f dépendant de la configuration de l’échangeur.
Ce type de relation sera largement utilisé dans les calculs de dimensionnement d’échangeur soit directement soit
par l’intermédiaire d’abaques.
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transfert d’énergie thermique vers un écoulement diphasique ou à partir de lui ne modifie pas la température mais
seulement le titre de vapeur (en se limitant à des fluides purs ou à des mélanges eutectiques).
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Chapitre III
Jusqu’à présent, nous nous sommes contentés de considérer un échangeur comme une «boîte noire» dont le
coefficient global d’échange K est donné. Voici maintenant un certain nombre d’éléments pratiques permettant d’évaluer
les coefficients d’échange côté fluide chaud et côté fluide froid : ils concernent essentiellement les échangeurs tubulaires
mais également, les échangeurs à plaques ou les échangeurs compacts.
Une mise en garde s’impose ici : on trouve dans la littérature de très nombreuses formules semi-empiriques
«corrélations», correspondant à une grande diversité de situations concrètes. Beaucoup d’entre elles ont des prétentions
globalisantes, certaines ont été établies dans des conditions spécifiques, mais pas toujours bien précisées, enfin, on se
trouve souvent dans le flou en ce qui concerne les températures de référence.
Les conséquences pratiques de cet état de choses en sont cependant pas forcément catastrophiques, car les
estimations sur les coefficients d’échange h fournies par des corrélations concurrentes ne s’écartent guère de plus de 15%
les unes des autres, ce qui reste acceptable dans des calculs d’avant projets. Néanmoins, ces corrélations conviennent bien
aux calculs d’ingénierie : d’abord parce qu’elles sont aptes à fournir des estimations au prix de calculs simples et rapides,
et de procéder ainsi à une pré-optimisation, qui sera ensuite affinée par une modélisation détaillée ou par une étude
expérimentale.
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alors accepter de travailler avec des valeurs moyennes. En pratique, cela revient à adopter, de façon plus ou moins
conventionnelle, une température de référence à laquelle seront évaluées les caractéristiques thermophysiques. Le choix de
cette référence a un impact d’autant plus significatif que les gradients de température sont plus élevés.
qe =qt . Tm (1)
Si S0 est la section de la veine fluide, la normale à S0, T et les valeurs locales de la température et de la vitesse, qe est
donnée par l’expression : (2)
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En admettant que le fluide est isochore et que Cp est peu dépendante de T, on aura pour température de mélange :
(3a)
Puisque :
On voit que Tm est la température d’un écoulement isotherme (c’est-à-dire homogénéisé ou «mélangé») qui
transporterait le même débit d’énergie. Si l’écoulement est sensiblement unidimensionnel (c’est le cas dans une
canalisation rectiligne de section constante, même si le régime dynamique n’est pas établi), (composante de
selon la direction de l’écoulement) et : (3b)
est peu différente de la température T dans la partie centrale de la veine fluide. Enfin, à l’entrée ou à la sortie d’un
échangeur, la mesure de Tm peut se faire assez aisément en créant dans la canalisation une turbulence locale qui
homogénéise l’écoulement.
T tend asymptotiquement vers la température T du fluide lorsqu’on s’éloigne de la paroi. On peut alors utiliser comme
(4a)
où Tp est la température de la paroi. On voit que TF correspond sensiblement à la température moyenne de la couche
interne. Dans les écoulements internes turbulents, cette notion peut être également intéressante, T étant alors la
température du noyau central. Toutefois, la température de mélange Tm a ici un sens, et qui est peu différente de T, on
a donc pour température de film :
(4b)
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- le nombre de Reynolds :
(7)
- le nombre de Prandtl : (8)
avec : V : vitesse caractéristique du fluide [m/s], L : dimension caractéristique [m], : viscosité dynamique du fluide [kg/m.s],
v = / : viscosité cinématique du fluide [m2/s], : masse volumique du fluide [kg/m3], et : la diffusivité [m2/s].
Le symbole ° indique des valeurs de référence conventionnelles, à préciser cas par cas. Il est généralement omis dans la
pratique, et inutile pour Cp, qui n’est pas beaucoup influencée par la température.
D’autre part, dans le nombre de Reynolds Re, on fait souvent intervenir la grandeur :
(en kg/m2.s ou N.s/m3) (10a)
appelée improprement «vitesse massique», et qui est en fait une quantité de mouvement par unité de volume, ou mieux
encore une densité de flux de masse. Alors Re et St s’écrivent :
(10b)
(10c)
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Tm = <Tm> = (Tme + Tms)/2 ; Tp = <Tp> = (Tpe + Tps)/2 ; TF = <TF> = (<Tp> + T)/2 ou (<Tp> + <Tm>)/2 (11)
Une mention spéciale doit être faite pour le nombre de Reynolds, qui est normalement évalué à T m, mais il est
parfois prudent de lui faire subir un contrôle à l’entrée et à la sortie pour s’assurer que le régime d’écoulement reste le
même au cours de la traversée du fluide.
Pour prendre en compte ce phénomène, on propose en général des lois de transfert relatives à des fluides de
viscosité constante, auxquelles on adjoint un terme d’ajustement en ( /p), étant évaluée à la température moyenne de
mélange, et p à la température moyenne de paroi. L’analyse de nombreux résultats expérimentaux a permis d’aboutir à
une bonne corrélation en prenant (/p)0,14. Pour les gaz, cette correction est d’ailleurs le plus souvent négligeable, sauf
si le gradient T/y est important.
Une petite remarque au passage : la validité de beaucoup de corrélations est donnée pour Pr > 0,5 . Cette limite
de 0,5 est un peu artificielle, étant donné qu’on ne connaît aucun fluide dont le nombre de Prandtl soit compris entre 0,5
et 0,66 (qui est le Pr minimum de l’air).
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L = longueur du tube
St, Pe et à la température moyenne de mélange
Cependant, pour des tubes longs, où le régime dynamique peut être considéré comme établi, et en admettant
toujours un flux pariétal p ≈ Cte, St tend vers une limite (15) :
Lorsqu’il se produit un changement de phase à l’extérieur des tubes (évaporateurs, condenseurs), on admet
Tp ≈ Cte. Par rapport au cas précédent, la valeur de St est alors légèrement inférieure.
Remarque : Avec des tubes courts, on pourra reprendre (14) en remplaçant le coefficient 1,86 par 1,61.
Si les tubes sont assez longs, il existe là encore une valeur limite (16b) :
Il est toujours utile d’avoir en tête un ordre de grandeur des valeurs numériques à calculer. Ici, St se situe en gros dans la
fourchette [10-4 , 4.10-2].
Dans les mêmes conditions, pour des tubes longs, la limite de St est (19) :
S’il y a changement de phase à l’extérieur du conduit, la condition à la limite devient T p ≈ Cte. Dans ce cas, et toujours
pour un tube assez long, on a (20) :
L/ > 0,014 Pe
soit par un ajustement en (comme en laminaire), soit encore par un coefficient multiplicateur, ou enfin par
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l’intervention de la température de film TF comme température de référence. Devant cette diversité, on ne peut que
rappeler les remarques et les réserves faites en début de chapitre.
Il convient cependant de signaler que deux procédures de correction se dégagent de cet ensemble :
- Soit on affecte Pr de l’exposant – 2/3 dans le nombre de Stanton, avec TF comme température de référence
- Soit on écrit Pr-0,6 pour le fluide froid et Pr-0,7 pour le fluide chaud, avec Tm comme température de référence.
Nous avons sélectionné quelques règles qui conviennent pour la plupart des calculs d’ingénierie, et qui font
appel à la seconde procédure : ceci offre un léger avantage, en dispensant de faire a priori une estimation de la
température moyenne de paroi Tp, souvent mal connue, puisqu’on a seulement besoin d’une estimation de la température
de mélange Tm. Une exception sera faite malgré tout pour les écoulements de gaz à forts gradients thermiques pariétaux,
où TF paraît plus représentative.
Signalons enfin, avant de passer aux formules, que les valeurs numériques de St sont ici, comme en laminaire, de
l’ordre de 10-4 à 10-2.
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Rec ≈ 2200, pour les autres sections ≈ 2500), le plus simple consiste à interpoler entre St (Re = 104) calculé en régime
turbulent et St (Re = Rec) calculé en régime laminaire.
Pour des tubes circulaires, la corrélation de Hausen offre une garantie supplémentaire (26) :
2200 < Re < 10000 ; Pr > 0,66
Le faisceau est en quinconce si les tubes sont placés aux sommets de triangles isocèles : on dit alors que le pas est
triangulaire (avec en cas particulier le pas triangulaire équilatéral).
Paramètres caractéristiques
Les grandeurs représentatives de la géométrie d’un faisceau sont répertoriées ci-dessous :
D = diamètre extérieur des tubes
SL = pas longitudinal (entre-axes dans le sens de l’écoulement)
ST = pas transversal (entre-axes perpendiculairement à l’écoulement)
SD = pas diagonal (pour un faisceau en quinconce)
: pas adimensionnés (ou relatifs)
L = longueur du faisceau
NL = nombre de nappes longitudinales (rangées de tubes parallèles à l’écoulement)
NT = nombre de nappes transversales (rangées de tubes perpendiculaires à l’écoulement)
Le nombre de tubes d’une nappe transversale est donc égal au nombre NL de nappes longitudinales.
N.B. Dans un faisceau en quinconce, ST vaut deux fois la distance entre deux nappes longitudinales.
La notation SL, ST, SD est usuelle : ces grandeurs ne sont pas ici des sections mais des longueurs, ainsi la section
de passage transversale entre deux tubes est (SL - D).L.
ou encore (§ III.1.5.) :
(27d)
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Reynolds. La distinction laminaire – turbulent n’a donc pas lieu d’être envisagée, et la température T peut être identifiée
à la température de mélange Tm (§ III.1.3).
Faisceau en quinconce
On est amené ici à introduire un paramètre adimensionnel supplémentaire :
(29a)
La valeur de est représentative de l’endroit où le fluide franchit sa section minimale de passage. En effet, après
avoir traversé l’espace (ST - D) entre deux tubes d’une nappe transversale, le fluide doit contourner un tube de la nappe
suivante, et donc traverser deux espaces de largeur (SD - D) (figure 3).
Selon que le plus étroit de ces passages est le premier ou le second, on a (ST - D) < 2(SD - D) ou (ST - D) > 2 (SD - D),
c’est-à-dire < 1 ou > 1. Dans le premier cas, la situation est comparable à celle d’un faisceau en ligne. Au contraire,
dans le second, l’expérience montre que joue un rôle significatif dans l’expression de St (29b).
Pr > 0,66 ; 102 < Re < 2.105 ; NT 10
Si 1
Si > 1
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légère détérioration du coefficient d’échange. Il y a lieu alors de multiplier St par un terme correctif C < 1 (voit tableau) :
NT 2 3 4 6 8 10
En quinconce 0,74 0,82 0,88 0,94 0,98 1
En ligne 0,80 0,87 0,90 0,94 0,98 1
III. 3. 1. 4. Commentaires
Avec des écarts de température Tc - Tf importants, il est préférable d’évaluer Re et Pr à la température moyenne
de film TF (4 et 11).
En toute rigueur, les expressions (28 et 29b) ont été établies pour des gaz. La comparaison avec d’autres
formules au champ d’application plus large montre une bonne concordance dans le cas des liquides. On peut donc leur
attribuer une validité assez étendue.
Lorsque la section S° de la calandre n’est pas constante dans le sens de l’écoulement, on est condamné à prendre
une section moyenne ou conventionnelle pour définir la vitesse de référence V°.
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Pour L°, on doit prendre la longueur caractéristique de l’écoulement, qui est dans tous les cas :
Lc = volume de fluide / surface des parois (31b)
ou encore le diamètre hydraulique Dh = 4 Lc.
À cet égard, il faut souligner fortement que la définition de Lc est indépendante de la direction de l’écoulement
en calandre, et que Dh est donc le même si l’écoulement est perpendiculaire au faisceau de tubes (§ III.3.1.5).
Dans le calcul de Dh, on néglige toujours la surface intérieure de la calandre, ce qui est parfois discutable. Alors
le volume de fluide associé à un tube est un prisme dont la section est un rectangle (faisceau en ligne, figure 5) ou un
losange (faisceau en quinconce, figure 6) moins la section du tube.
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St, Re et Pr à Tm
fluide froid : = - 0,6 ; fluide chaud : = - 0,7
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Elles présentent cependant l’inconvénient d’augmenter les pertes de charge dans la calandre, et par conséquent
la consommation d’énergie nécessaire pour faire circuler le fluide.
Désignons par «l» l’espacement des chicanes et par «f» la hauteur de la fenêtre laissée libre pour le fluide au
droit de chaque chicane. Si Dc est le diamètre de la calandre (ou sa hauteur lorsqu’elle est de section rectangulaire), le
meilleur compromis pour la disposition des chicanes normalisées correspond à :
Nous donnons ci-dessous des estimations du nombre de Stanton relatives à deux situations courantes : pas carré
(faisceau en ligne) ou pas triangulaire équilatéral (faisceau en quinconce). Elles sont tirées des abaques publiés par Tinker.
Pour les deux cas :
1) la longueur de référence L° est le diamètre extérieur des tubes D
2) la vitesse de référence V° est la vitesse entre deux rangées de tubes (dans la section minimale de passage Smin , voir
III.3.1.3 et III.3.1.4).
3) le nombre de Reynolds, noté Reh, est affecté de coefficients correcteurs tenant compte de la géométrie du chicanage :
avec (34)
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M = 0,96
Nh est donné dans le tableau suivant :
M = 0,88
Nh est donné dans le tableau suivant :
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max = densité moyenne de flux à la surface pour une ailette de température uniforme égale à la température Tp de la
paroi (c’est-à-dire une ailette de conductivité infinie)
Tm = température de mélange du fluide au niveau de l’ailette considérée
Notons de plus :
Le flux total transféré par la paroi ailetée a donc pour valeur, en considérant le tronçon associé à une ailette :
t = max L + a a (34b)
d’où et
Attention : dans certains ouvrages, porte le nom de «rendement de l’ailette», cependant que le substantif «efficacité»
concerne un autre paramètre. Il sera prudent de toujours bien vérifier la définition de la grandeur utilisée.
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Le calcul montre que dépend à la fois du rapport De/D et du groupement adimensionnel b.(2h/ae)1/2, comme
il apparaît sur l’abaque de la figure 9.
Figure 9. – Efficacité d’une ailette circulaire d’épaisseur e constante, pour différentes valeurs de D e/D
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(38b)
Pour un faisceau en ligne (figure 2), Smin est la section transversale de passage entre les tubes, soit avec S° la
section de calandre et NL le nombre de nappes longitudinales : Smin = S° - L.D.NL
Pour un faisceau en quinconce (figure 3), la section minimale de passage entre deux nappes correspond soit à
l’intervalle transversal (ST - D)/2 , soit à l’intervalle diagonal (SD - D) , selon la disposition des tubes. Il faudra donc
comparer ces deux intervalles et calculer Smin cas par cas.
Quelques exemples pour des faisceaux en quinconce
Les quatre formules données correspondent à des pas d’ailettes (l) à peu près identiques, elles sont valables pour :
900 < Re < 104. La température de référence étant la température moyenne de mélange.
- 1er cas (39a)
SL = 22,8 mm D = 10,6 mm e = 0,48 mm
ST = 24,7 mm De = 21,8 mm l = 2,90 mm
Toujours dans le cas des faisceaux en quiconque, pour Re > 900, ST/D 4 et NT 4, on pourra prendre comme
Dans Re, la vitesse V° correspond à la plus petite section de passage, c'est-à-dire ici à l’intervalle ST, la
température de référence est Tm.
L’efficacité des ailettes pourra en première approche être tirée de la figure 9, en prenant pour De le diamètre
équivalent de la surface d’ailette associée à un tube.
La longueur de référence L° de l’écoulement (diamètre hydraulique Dh) est maintenant : L° = Dh = 2(R2 – R1) (40)
La vitesse de référence V° est toujours la vitesse débitante V, d’où le nombre de Reynolds :
Re = 2V (R2 - R1)/v (41)
En toute rigueur, les nombres de Stanton relatifs aux deux parois dépendent non seulement de Re et Pr, mais
également des valeurs de R1 et R2, plus précisément du «facteur de forme» R2/R1.
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Pour Re < 2000, Pr > 0,66, le calcul donne, en fonction de R2/R1 (42) :
Le cas limite R2/R1 = 1 correspond à un canal rectangulaire peu épais avec une paroi isolée.
fluide chaud :
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Avec des billes cylindriques courtes, St doit être minoré d’environ 20%, et de 30% s’il s’agit d’un empilement de
cubes.
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