Chemin de Roulement Pathologie PDF
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Construction
Métallique
Vous êtes nombreux à nous contacter pour connaître ou simplement vous faire confir-
mer la pratique en matière de conception et calcul des poutres de roulement support de
ponts roulants.
L’objectif de cette note technique est donc de contribuer à établir l’état de la pratique
actuelle en cette matière. Ce bilan résulte des constats dressés ces dernières années au
CTICM au travers de l’assistance technique portée à la profession, de la veille normative
ou plus directement des missions d’études et de diagnostics pris en charge par le
Centre.
Cette contribution s’inscrit tout naturellement dans le cadre des travaux de suivi de la
rédaction des futures normes européennes en matière de conception et de calcul des
poutres de roulement dont il faudra prochainement tenir compte.
• La présence de ponts roulants dans un bâtiment industriel a une forte incidence sur
2 le dimensionnement de la structure principale. La maîtrise de cette incidence est
donc nécessaire à la compétitivité des entreprises de construction métallique.
• Les différentes parties des Eurocodes structuraux (1 et 3) sur ce sujet ont actuelle-
ment le statut de normes expérimentales (XP ENV) en France. Leur conversion en
normes NF EN est prévue pour fin 2005. Les méthodes de calcul introduites, modifie-
ront de façon sensible notre pratique actuelle. Aujourd’hui, l’expérimentation de ce
référentiel futur, soit au sein des groupes de normalisation, soit par quelques ingé-
nieurs spécialisés, est encore très limitée.
• Les pathologies sont connues mais n’ont pas fait l’objet, en France, d’un travail de
synthèse sur les causes et les remèdes à apporter.
Nous pouvons décrire ci-dessous, en séparant les ponts roulants des poutres de roule-
ment, l’essentiel du référentiel technique français actuel. Nous avons surtout détaillé
celui des chemins de roulement, moins celui des ponts roulants.
n’avons pas retenu les normes de cette série concernant les autres types d’appareils de
levage.
NF E 52-122 Ponts roulants à cabine fixe – Règles générales de sécurité – Avril 1973
3
NF E 52-123 Ponts roulants – Questionnaire type pour appel d’offres – Mars 1973
Commentaires :
– Ces normes sont anciennes et ne font pas actuellement l’objet de révisions.
– Les normes de la série NF E 52 et plus particulièrement la NF E 52-110 sont très
proches des règles de la FEM qui leurs étaient antérieures et qu’elles ont repris en
partie.
Les premières éditions de la FEM datent de 1962 (1re édition) et 1970 (2e édition).
En 1998, la 3e édition a fait l’objet d’une révision concentrée dans un cahier supplémen-
taire qui modifie et complète les cahiers précédents :
Commentaires :
4 – Ces règles sont d’origine ancienne et bien connues des fabricants de ponts roulants.
Ainsi, la révision des fiches techniques des ponts roulants intègre généralement rapi-
dement les modifications des éditions récentes. En revanche, les charpentiers et leurs
bureaux d’études ne connaissent pas toujours bien ces règles.
– Ces règles traitent autant du dimensionnement des charpentes d’appareils de levage
(ponts roulants) que de leurs organes mécaniques.
– Les révisions introduites dans le cahier 9 sont mineures. Par rapport à l’édition précé-
dente, les méthodes de calcul sont conservées. Nous avons noté le changement de
détermination du coefficient dynamique sur les charges verticales ψ. Le classement
des engins de levage reste inchangé.
– En principe, les éditions futures de ces règles auront pour objectif de se rapprocher
des principes et règles d’applications des Eurocodes Structuraux, au fur et à mesure
de leur entrée en application.
Commentaires :
Ces Recommandations sont de peu d’utilité pour le dimensionnement des structures
mais traitent plutôt les aspects de sécurité en général.
Commentaires :
– Nous constatons que la norme NF P 22615 est ancienne et ne fait pas actuellement
l’objet de révision.
– Par ailleurs, le premier tirage (09/78) de cette norme est toujours en « circulation »
alors qu’il en existe un second (09/80) figurant dans le recueil de normes « Bâtiment
et génie civil – tome 1 – Conception et Calcul » – Édition 1990.
Seul, le deuxième tirage est à utiliser. Toutefois, la modification entre les deux tirages 5
concerne uniquement le paragraphe 7.2. La vérification de la limitation de la flèche hori-
zontale admissible sans vent s’applique aux groupes d’utilisation 5 et 6 uniquement, les
valeurs étant par ailleurs inchangées (Fh h/360 et 5 cm).
Commentaires :
– Ces recommandations bien que très anciennes sont contemporaines des règles
CM66. Au même titre que ces dernières, elles sont donc toujours applicables et n’ont
pas fait ni ne font l’objet actuellement de révisions.
– En matière de conception et calcul de poutres de chemin de roulement, et en
l’absence de réglementation, ces recommandations font souvent référence, notam-
ment auprès des organismes de contrôle et dans le cadre de litiges où il est fait appel
à la jurisprudence.
– Il est reconnu que ces recommandations comportent des lacunes et seraient à révi-
ser. Dans l’attente, on peut compléter ces recommandations par des vérifications
complémentaires issues des normes ou des résultats des travaux de recherches
appliquées ou simplement de publications plus récentes. Pour cela, nous rappelons
ci-dessous au §6 l’ensemble des articles techniques publiés dans la revue Construc-
tion Métallique.
Les lacunes répertoriées concernent notamment : la prise en compte de la torsion locale
des sections des poutres, la vérification au voilement des panneaux d’âme, la vérifica-
tion au déversement des poutres, les critères de dimensionnement des poutres pour se
prémunir des phénomènes de vibration…, les règles particulières des poutres mono-
rails y sont totalement absentes. Parmi les règles et vérifications caduques, citons les
classements des ponts roulants et chemins de roulement, les méthodes de vérification
des poutres reconstituées soudées contre le risque de fatigue.
Bien qu’écrites à l’origine pour les appareils de levage donc pour les ponts roulants, cer-
taines poutres de chemins de roulement sont aujourd’hui également vérifiées à l’aide
des règles de la FEM que nous avons listées ci-dessus au § 3.1.2.
Commentaires :
– Il s’agit d’une pratique peu gênante et rencontrée par exemple dans des projets où
les intervenants sont des sociétés de la profession de la mécanique plus que des
charpentiers. Ainsi, des bureaux d’études ou des fabricants de ponts roulants auront
tout naturellement tendance à dimensionner les poutres de roulement avec les règles
FEM.
6 – Au niveau des résultats, sauf cas particuliers, les poutres de roulement courantes
seront dimensionnées de façon analogue au niveau des contraintes statiques. Nous
avons en revanche constaté que les dimensionnements des poutres pour lesquelles
un risque de fatigue était à craindre, étaient différents entre les deux pratiques. Ceci
provient du fait que les contraintes admissibles en fatigue prescrites dans la troi-
sième édition des règles FEM de 1987 étaient plus faibles que celles prescrites dans
les Recommandations du CTICM (cohérentes à l’époque avec celles des FEM 1970).
On peut avoir besoin d’utiliser certaines publications de la CECM. La publication citée ci-
dessous sera particulièrement utile dans le cas de vérification du voilement des pan-
neaux d’âme au droit des galets de roulement.
Commentaires :
– Parmi les méthodes de vérification au voilement, cette méthode de niveau européen
permet de tenir compte de l’ensemble des sollicitations appliquées à un panneau
d’âme, c’est-à-dire, les sollicitations d’origine globale (compression et cisaillement)
ainsi que celles d’origine locale, générées par le ou les galets situés au droit du pan-
neau. Elles ont été retenues car elles sont faciles d’application et compatibles avec les
Recommandations CTICM.
Nous les avons listés dans la bibliographie et regroupés suivant le sujet technique
abordé.
– Méthodes de calcul
– Poutres monorails
Les problèmes rencontrés au niveau conception et calcul des poutres de roulement sont
le plus souvent soit liés aux « défauts » du référentiel technique par le manque de mises
à jour, par contradictions entre documents, prescriptions incomplètes, manquantes ou
sujettes à interprétations, soit simplement liés aux difficultés matérielles d’application
des diverses méthodes de calcul (comme les méthodes de prise en compte de la torsion
globale, locale, la fatigue ou le voilement etc.). Parmi les sujets difficiles nous avons
retenu :
Nous nous efforçons ci-dessous (4.1) d’apporter des compléments d’information sur ces
sujets.
Les pathologies constatées sont assez souvent connues et pour la plupart récurrentes.
Parmi celles qui nous semblent réapparaître régulièrement, citons et sans être exhaus-
tifs :
– Défauts de soudage
Les normes AFNOR, les Règles de la FEM et les Recommandations du CTICM ne sont
pas toutes cohérentes sur le classement des ponts roulants.
À l’origine :
Dans la première édition des Règles FEM de Juin 1962, les ponts roulants sont répartis
en quatre groupes (I, II, III, IV) en fonction de leurs classes d'utilisation (A, B, C) et de
leurs états de charge (1, 2, 3). Cette disposition a été adoptée dans la première partie
des Recommandations CTICM concernant les charges à considérer et publiée dans la
revue Construction Métallique, n° 3 - 1967.
Dans la deuxième édition des Règles FEM de décembre 1970, les ponts roulants sont
répartis en six groupes (1, 2, 3, 4, 5, 6) en fonction de leurs charges d'utilisation (A, B, C,
D) et de leurs états de charge (0, 1, 2, 3). Ce nouveau mode de classification fait interve-
nir un nombre conventionnel de cycles de levage (6,3 × 104, 2 × 105, 6,3 × 105, 2 × 106) et
un spectre de charge (p = 0, 1/3, 2/3, 1). Cette méthode, étant plus complète que la pré-
cédente, permet un choix plus judicieux des contraintes admissibles en fatigue.
Cette nouvelle disposition a donc été adoptée dans la deuxième partie des Recomman-
8 dations du CTICM concernant les contraintes et la vérification de la stabilité des poutres
de roulement et publiée dans la revue Construction Métallique, n° 4 - 1970.
Aujourd’hui :
Dans la troisième édition des Règles FEM de 1987, les ponts roulants sont répartis en
huit groupes d’engins (A1 à A8) en fonction de leurs classes d'utilisation (U0 à U9) et de
leurs classes de spectre de charge (Q1 à Q4).
Ces dernières classifications n'étant pas directement utilisables avec les anciennes
Recommandations du CTICM et diverses normes NF, le tableau ci-après donne, à titre
d'exemple, les concordances que l'on peut établir entre ces classements. Ce tableau
peut donc être considéré comme un complément à l'article de Bazile, paru dans la revue
Construction Métallique, n° 3 – 1973.
Cependant dans la troisième édition des Règles FEM, les définitions des classes d'utili-
sation et de l'état de charge étant nouvelles, elles ne sont pas intégrées dans le tableau.
Classement FEM 1962 (1ère édition) Classement FEM 1970 (2ème édition) Classement
& & Recommandations CTICM N°4 - 1970 FEM 1987 et
Recommandations CTICM N°3 - 1967 Classement NF E 52-110 & NF P22-615 1998
(3ème édition )
Type Conditions Etat Groupe N° Etat Groupe N° Groupe
utilisation de FEM ou Classe de FEM ou NF FEM
de
charge Groupe CTICM d'utilisation charge Classe
pont roulant FEM CTICM
Tableau d’équivalence entre les classements des ponts roulants suivant Règles FEM, normes NF et
Recommandations du CTICM (document source CTICM).
Les actions horizontales transversales induites par le pont roulant sur la poutre de roule-
ment ont plusieurs origines. Parmi les plus importantes, citons :
– le freinage du chariot de levage dans son mouvement de direction sur le pont rou-
lant.
Suivant les installations, telles actions peuvent être plus importantes que telles autres.
Par ailleurs les fabricants de ponts roulant indiquent des valeurs d’actions horizontales
transversales historiquement évaluées sur une base forfaitaire. Il s’agit d’une règle de
l’art largement diffusée et qui consiste à ne pas prendre de valeurs inférieures au 1/10e
des charges verticales, cette valeur partant du constat qu’en service courant, les efforts
transversaux ne dépassent que rarement le 1/10e du poids adhérent. Cette règle de l’art
existant avant la diffusion des Recommandations du CTICM, son origine remonte aux
anciennes normes DIN 4132 et règles MTPS en vigueur avant les Règles FEM de 1962.
Les fabricants de ponts roulants diffusent aussi maintenant des fiches techniques com-
portant des valeurs d’actions transversales calculées non plus sur une telle base forfai-
taire mais au moyen des normes allemandes DIN plus récentes, DIN15018 et DIN4132.
Sans pouvoir malheureusement être exhaustif, plusieurs sondages nous ont montré
que les valeurs des actions horizontales transversales évaluées avec les Recommanda-
tions du CTICM étaient très proches de celles évaluées avec les normes DIN, pour
autant que les hypothèses de poids propres des ponts roulants et équipements étaient
connues et identiques entre les deux évaluations.
Parallèlement à ces évaluations, les Règles de la FEM (2e et 3e édition) proposent une
évaluation des « réactions transversales dues au roulement » sur la base d’un coefficient
λ (coefficient évalué sur un graphique en fonction du rapport portée du pont roulant sur
empattement des galets supports des sommiers du pont roulant). Les valeurs issues de
cette méthode sont souvent nettement plus faibles que les valeurs déterminées par les
Recommandations du CTICM. Nous ne recommanderons pas de s’y référer. Nous
détaillons ci-dessous la comparaison des formules entre ces Règles FEM et les Recom-
mandations CTICM.
Comparaison des actions horizontales transversales évaluées avec les Règles FEM et
les Recommandations du CTICM
On note :
p
maxR3A = 0,024 (Ppont + Pchariot + Qcharge) + 0,021 (Qcharge + Pchariot)
a
p
minR3A = 0,024 (Ppont + Pchariot + Qcharge) – 0,021 (Qcharge + Pchariot)
a
p
minR3B = 0,0052 (5Ppont + Pchariot + Qcharge) – 0,021 (Qcharge + Pchariot)
a
Les premiers membres de ces formules correspondent aux efforts induits par la marche
en biais ou encore appelée marche en crabe du pont roulant, les deuxièmes membres
de ces formules correspondent aux efforts dus au freinage du chariot chargé.
λ p
λ = 0,025
a
0,2
0,05
p
a
2 8
Règles FEM 1970 Figure § 1,233 et Règles FEM 1987 Figure § 2.2.3.3.
λ p
maxR3A = minR3A = (Ppont + Pchariot + Qcharge) = 0,0063 (Ppont + Pchariot + Qcharge)
4 a
Nous supposons que le pont roulant est supporté par 4 galets, n = 4, à raison de 2 galets
par poutre de roulement.
p p e
maxR3B = minR3B = 0,0063 Ppont + 0,012 – (Pchariot + Qcharge)
a a a
Il n’est pas précisé dans les Règles FEM si ces formules couvrent bien l’ensemble des
actions horizontales transversales : freinage du chariot + marche en crabe du pont. Les
différences sensibles entre les résultats obtenus d’une part par les Recommandations
du CTICM et d'autre part par les Règles FEM ne sont donc pas clairement expliquées ;
elles pourraient en partie provenir d’une évolution de la technologie de réalisation des
ponts roulants.
Un pont roulant exerce par l’intermédiaire de ses galets des efforts sur les voies de rou-
lement. Ces efforts sont transmis des voies aux fondations par les poutres de roulement
12 et par la structure principale du bâtiment support. Par commodité on considère leurs
composantes dans trois directions :
– actions verticales
Les Règles de calcul des chemins de roulement donnent des valeurs nominales de ces
actions dans le cas d’un seul pont. Lorsque plusieurs ponts sont en service dans un
même bâtiment, sur une même voie, sur des voies superposées d’une même nef ou
dans des nefs accolées, différents documents donnent des règles de composition de ces
actions, autant pour le dimensionnement des poutres de roulement que pour les struc-
tures du bâtiment :
– soit pour l’évaluation des déformations en service : norme NF P 22 615 (au §7 – défor-
mations en service – §7.1 – Actions de plusieurs ponts roulants)
L’analyse de ces textes fait apparaître une différentiation dans le calcul des actions
selon :
Dans ce paragraphe, on propose un examen critique des différents cas qui peuvent se
présenter.
Pour manipuler des pièces encombrantes ou des pièces dont le poids unitaire dépasse
la capacité d’un seul pont, pour basculer ou retourner des pièces lourdes, on emploie
parfois côte à côte deux ponts roulants dont les crochets sont attachés à la même pièce,
directement ou par l’intermédiaire de palonniers. Il suffit d’avoir assisté à de telles opé-
rations pour se rendre compte qu’elles impliquent des manœuvres délicates, qu’il
s’agisse de mouvements de levage, de déplacement de chariots ou de translation des
ponts, il est impossible de synchroniser parfaitement les mouvements. On opère donc à
très faible vitesse, avec des arrêts fréquents de l’un des deux engins pour permettre à
l’autre de le rattraper. Les charges verticales sont toujours présentes, mais les actions
longitudinales et transversales d’accélération et de freinage restent modérées.
Quand un pont roulant situé à un niveau supporte une charge, la présence de celle-ci
s’oppose matériellement au passage des ponts situés à un niveau inférieur. Les ponts
situés à un niveau supérieur peuvent encore passer au-dessus de lui, mais sans la
charge.
13
c) Examen cas par cas des actions produites par plusieurs ponts – Actions verticales
S’il existe au moins deux ponts roulants sur une même voie, la manœuvre à deux ponts
pouvant se faire n’importe où, il faut toujours envisager le cas de deux ponts à pleine
charge côte à côte. Le calcul est un peu pessimiste, car il est très rare que les ponts rou-
lants soient tous deux à pleine charge et les effets dynamiques sont réduits en raison
des faibles vitesses de manœuvre.
Dans ce cas le plus courant, on peut se contenter de vérifier la poutre sous deux ponts
jointifs à pleine charge, avec coefficients de majoration dynamiques complets.
Il n’est pas toujours possible de faire rentrer un troisième pont sur la travée. Mais dans
ce cas son influence sera faible car il sera près d’une extrémité. De plus, il est très peu
probable que les trois ponts soient à pleine charge, les vitesses de translation sont obli-
gatoirement faibles et les effets dynamiques réduits, de sorte que les sollicitations ne
dépassent pas celles correspondant à deux ponts jointifs à pleine charge avec coeffi-
cients complets.
Si chaque nef comporte une poutre de roulement indépendante, on est dans le cas pré-
cédent.
Si les poutres principales supportant les rails sont réunies seulement par des poutres
horizontales reprenant les efforts horizontaux, pratiquement articulées à leur liaison
avec les semelles des poutres principales, sans contreventements verticaux (disposition
recommandée), les poutres sous rail peuvent encore être considérées comme indépen-
dantes vis-à-vis des charges verticales et vérifiées chacune pour la voie qu’elle desserve.
en plus deux ponts à vide et majoration dynamique sur l’autre voie (sauf dispositions
plus contraignantes du cahier des charges de l’exploitant).
On vérifie l’ossature pour deux ponts jointifs à pleine charge, avec majoration dyna-
mique. Comme dans le cas des poutres ce calcul surestime l’influence de deux ponts
qui ne peuvent manœuvrer qu’à vitesse réduite, mais compense la possibilité d’entrée
(également à vitesse réduite) d’autres ponts dans les travées adjacentes.
Comme pour les poutres caisson et pour les mêmes raisons, nous proposons deux
ponts jointifs à pleine charge dans une travée et deux ponts à vide dans l’autre, la tor-
sion des poutres étant ici remplacée, en quelque sorte, par la flexion des poteaux (sauf
dispositions plus contraignantes du cahier des charges de l’exploitant).
On envisage encore deux ponts jointifs à pleine charge, mais sur les autres étages, il ne
peut matériellement circuler, en général, que des ponts à vide au voisinage du support
considéré. On peut en placer deux par étage avec un maximum, sur lequel tous les docu-
ments actuels sont d’accord, de six ponts en tout (deux en charge et le reste à vide).
On envisage toujours deux ponts à pleine charge sur une même voie et on place
ailleurs, aux emplacements défavorables, des ponts à vide sans dépasser deux par voie
ni quatre en tout.
d) Examen cas par cas des actions produites par plusieurs ponts – Actions longitudi-
nales
Ces efforts s’exercent sur la voie de roulement au droit des galets moteurs, à l’occasion
de l’accélération ou du freinage du mouvement de translation du pont. Ils sont bornés
par l’adhérence du galet sur le rail (dans les Recommandations du CTICM, on adopte
comme valeur nominale, 20 % de l’effort vertical sur le galet moteur qui est seul freiné),
sans tenir compte de la majoration pour effet dynamique.
S’il y a au moins deux voies avec un seul pont par voie, on peut encore admettre que
deux ponts à pleine charge freinent en même temps et dans le même sens.
S’il y a plus de deux ponts, il est hautement improbable qu’ils soient tous à pleine
charge, à grande vitesse dans le même sens et freinant au maximum tous au même ins-
tant. Toutefois il arrive que tous les ponts s’arrêtent en même temps dans le cas,
malheureusement pas très rare, d’une coupure générale du courant d’alimentation qui
dans la plupart des installations, déclenche automatiquement le freinage de tous les
mouvements. Mais même dans ce cas, il est peu probable qu’ils soient tous à pleine
charge et marchent tous à grande vitesse dans le même sens à l’instant de la coupure.
Pour faire face à cette éventualité, les Recommandations du CTICM n° 3-1967, préconi-
saient de ne prendre en compte pour tous les ponts au-delà du deuxième que la moitié
de l’effort maximal. Par mesure de simplification et pour avoir des dispositions iden-
tiques à celles envisagées pour les charges verticales, nous proposons, ce qui revient
sensiblement au même, de prendre pour ces ponts au-delà du deuxième pont, l’effort
de freinage à vide et de se limiter dans tous les cas à six ponts au maximum.
e) Examen cas par cas des actions produites par plusieurs ponts – Actions transversales 15
e.1) Voies et poutres de roulement
– Dans le cas de ponts roulants non jointifs, et bien que le phénomène de marche en
crabe entraînant les valeurs des actions transversales nominales soit rare, on tiendra
compte de l’ensemble des actions horizontales transversales des ponts roulants à
pleine charge pour le calcul des voies et poutres de roulement.
– Dans le cas du travail à deux ponts jointifs (pour les raisons déjà invoquées de la
manœuvre à toute petite vitesse), les actions transversales réelles sont a priori infé-
rieures à celles du cas de ponts roulants non jointifs. Néanmoins, et par sécurité, il ne
sera pas envisagé de réduction des charges de calcul qui seront évaluées comme
dans le cas des ponts roulants non jointifs.
e.2) Ossatures
f) Tableau récapitulatif
Nombre de ponts roulants pouvant circuler sur 1 2 3 4 5 6 et plus
l’ensemble des voies
Nombre de ponts roulants en charge 1 2 2 2 2 2
Nombre de ponts roulants à vide 1 2 3 4
Dans tous les cas le chariot est placé dans la position la plus défavorable.
– Pour le calcul des actions verticales et longitudinales, les deux ponts en charge sont
placés jointifs sur la même voie, si c’est matériellement possible.
– Pour le calcul des actions transversales on ne considère qu’un seul pont en charge
par voie et on ne tient pas compte de l’influence des ponts à vide.
lement, toutes catégories de ponts roulants confondues, a été remplacée par les exi-
gences de la norme NF P 22615 de 1978 (voir § 7.3.1.2 et § 7.3.2.2). Nous pouvons les
rappeler ci-dessous : (la colonne centrale étant une équivalence proposée).
Il est donc fréquent de rencontrer des poutres de roulement dimensionnées dans les
16 années 1970 et qui satisfont le 1/750e au lieu du 1/1000e requis aujourd’hui.
Dans cette norme, au bas du tableau relatif aux flèches horizontales admissibles du
§ 7.2.2 est indiqué un renvoi à la figure 1 figurant dans l’annexe de la norme. Cette
figure représente une structure en portique montrant des déplacements égaux au droit
des consoles des chemins de roulement en vis-à-vis. Dans le domaine d’application, il
n’est pas mentionné précisément que l’on est dans une configuration de portique.
Lorsqu’il n’y a pas de traverse reliant les poteaux, par exemple dans le cas d’un pont
roulant extérieur avec poteaux consoles isolés encastrés à la base (parc de stockage), il
y a des déplacements différents au droit de chaque console sous les actions horizon-
tales et par conséquent inégalité des flèches. Dans une telle situation, cela doit conduire
nécessairement à limiter plus sévèrement les déplacements admissibles, afin que le
pont roulant ne fasse pas office de « traverse » jusqu’à l’égalisation des déplacements
horizontaux comme dans une structure en portique. De telles précautions devraient
réduire les désordres éventuels sur les galets et les rails (usure précoce) et assurer un
bon fonctionnement en translation du pont roulant. En l’absence d’indication précise, et
compte tenu de l’expérience, nous suggérons de prendre une valeur maximale de
déplacement admissible de h/400 (sous la totalité des charges horizontales reprise par
un seul poteau « encastré »). L’Eurocode 3 propose une valeur de cet ordre de grandeur.
17
4,22. – Fissurations des poutres
La photo 3 représente la partie haute d’une âme à la jonction soudée de deux plaques.
Cette jonction soudée s’est fissurée longitudinalement. La fissure est particulièrement
ouverte.
Pour des petites installations c’est-à-dire des ponts roulants de faible charge et de fré-
18 quence d’utilisation basse, la voie de roulement sera réalisée par soudage d’un plat
carré directement sur la semelle supérieure de la poutre de roulement. Ces dispositions
sont adaptées pour des installations non sujettes à la fatigue. Il convient de dimension-
ner les cordons de soudure de liaison du plat sur la semelle aux efforts horizontaux
transmis par le pont. Sous condition de bon plaquage du plat carré sur la semelle, il est
logique d’admettre que la charge verticale transite directement du rail à la semelle et ne
rentre donc pas dans le calcul de vérification des cordons de soudure. On rencontre
souvent des dispositions des soudures par cordons discontinus et alternés, qui, sans
être conseillées, pourront et devront être justifiées par cette méthode.
Pour les autres installations, c’est-à-dire des ponts roulants moyens et lourds et pouvant
être sujet à la fatigue, la voie de roulement sera réalisée par fixation mécanique d’un rail
profilé de type « spécial ponts roulants ». Sur ces types de rail on rencontre les patholo-
gies suivantes :
Afin de mieux dimensionner les voies de roulement, le lecteur peut se reporter à la réfé-
rence n° 24 de cette note d’application. L’article référencé reprend et fait la synthèse des
prescriptions des règles FEM, des recommandations CTICM et des propositions de
l’Eurocode 3 en matière de détermination des rails et galets de roulement.
La photo 4 représente un crapaud de fixation du rail qui a été mal soudé au montage du
rail. Les soudures ont cassé ainsi que le boulon de fixation central. Le crapaud a été
retourné et placé sur le rail pour les besoins de la photo.
19
suspendus
Les poutres monorails et poutres de roulement pour ponts suspendus sont sujettes à
plusieurs pathologies :
– déformations locales des extrémités de la semelle inférieure au droit des joints entre
poutres (les photos 7 et 8 ci-dessous – Monorail N° 1 montrent la réparation rendue
nécessaire par une telle pathologie). Ce cas provient en partie de l’absence de règles
actuelles de dimensionnement. L’Eurocode 3 devrait régler ce problème en propo-
sant des critères de résistance de la semelle inférieure dans sa partie courante et à
son extrémité.
Photos 7 et 8 – Monorail N° 1
Jonction poutres de monorail – Peigne d’alignement soudé sur chantier
Nous illustrons par des photos, un cas de renforcement constaté sur un ensemble de
poutres monorails en profil IPE500 (photos 9, 10, 11 et 12 ci-après – Monorail N° 2). Pour
limiter la flexion locale des ailes inférieures du profil sous l’application du chargement,
un renforcement a été réalisé par soudage sur site (en position plafond et en nacelle)
d’un plat d’épaisseur 15 mm et largeur 180 mm. Leur liaison est assurée par des sou-
dures d’angle longitudinales et des entailles circulaires soudées de φ44 mm au droit de
l’âme. On note également la présence de discontinuités du plat (coupes biaises avec
cordons d’angle transversaux). Ce type de renforcement très difficile à exécuter fait
l’objet des pathologies suivantes :
– cordons incomplets
Photos 9 et 10 – Monorail N° 2
Vue d’ensemble et vue en sous-face membrure inférieure
On distingue sur la photo 10, la sous-face de la semelle inférieure du profilé IPE500 sur
laquelle ont été soudées des plaques de renforcement. La photo a été prise à la jonction
entre deux plaques de renforcement.
5. – CONCLUSIONS
1) Loringhoven L. (de)
Torsion locale des membrures supérieures de chemins de roulement (1re partie)
N° 1 – 1964 Article Recherche
2) Loringhoven L. (de)
Torsion locale des membrures supérieures de chemins de roulement (2e partie)
N° 2 –1964 Article Recherche
3) Bazile A.
Pression locale sur l'âme d'une poutre de roulement
N° 3 – 1973 Rubrique Praticien
4) Loringhoven L. (de)
Calcul de la pression locale des galets transmise au chemin de roulement
(Comparaison des méthodes employées en URSS et en Allemagne Fédérale)
N° 3 – 1973 Rubrique Praticien
5) Bazile A.
Pression et torsion locales d'une poutre de roulement
N° 4 – 1974 Article Recherche
6) Foucriat J.C.
Torsion locale des semelles supérieures des poutres de roulement
N° 4 – 1977 Article Recherche
Méthodes de calcul :
7) Forestier R.
Contribution à l’étude des coefficients dynamiques des poutres de roulement des ponts
roulants
Contribution à l’étude du réglage rationnel des freins de ponts roulants
Annales de l’Institut Technique du Bâtiment et des Travaux Publics
Seizième année, N° 182, Février 1963
8) Forestier R.
Calcul des amortisseurs de poutres de roulement
N° 2 – 1965 Article Recherche
12) Bazile A.
Chemins de roulement de ponts roulants
N° 2 – 1970 Rubrique Praticien
13) Bazile A.
Chemins de roulement : Prescriptions concernant la sécurité en service
N° 4 – 1970 Rubrique Praticien
14) Bazile A.
Chemins de roulements : Soudures des semelles sur l'âme
N° 4 – 1970 Rubrique Praticien
15) Bazile A.
Calcul des chemins de roulement
Serrurerie – Constructions Métalliques
Études Techniques – N° 255 – Novembre 1971
17) Bazile A.
Chemins de roulement – Conditions d'applications des « Recommandations »
N° 3 – 1971 Rubrique Praticien
18) Forestier R.
Commentaires sur le calcul des efforts horizontaux dus aux ponts roulants
N° 1 - 1973 Article Recherche
19) Bazile A.
Classement des ponts roulants
N° 3 – 1973 Rubrique Praticien
20) Bazile A.
Actions transversales du pont roulant
N° 1 – 1974 Rubrique Praticien
Poutres monorails :
27) Delesques R.
Monorails en poutrelles - Vérification locale des ailes
N° 3 – 1978 Note Technique 104
29) Fleischer S.
Poutres roulantes et monorails en profilés laminés : vérification des ailes sous 4 galets
N° 4 – 1985 Technique et Application PON-CAL 1-85
33) Oxfort J.
Zur Biegebeansprunchung des Stegblechanschlusses infolge exzentischer Radlasten auf
dem Obergurt von Kranbahnträgern.
Bending stresses in webs of crane runways girders due to excentric wheel loads on the
upper flange
Revue Der Stahlbau 50, 1981, H.7, p. 215-217
34) Oxfort J.
Fatigue check of crane runway girders to the DIN 4132 considering the stresses due to
the wheel load
Stahlbau 52, 1983, H.2, p. 50-54
24 35) Oxfort J.
Experiments on stability of unstiffened webs under centric and excentric wheel loads on
upper flange
Stahlbau 52, 1983, H.10, p. 309-312