Etude Comparative de L'efficacité Des Traitements D'épuration Des Eaux Usées Pour L'élimination Des Micro-Organismes Pathogènes
Etude Comparative de L'efficacité Des Traitements D'épuration Des Eaux Usées Pour L'élimination Des Micro-Organismes Pathogènes
Etude Comparative de L'efficacité Des Traitements D'épuration Des Eaux Usées Pour L'élimination Des Micro-Organismes Pathogènes
IGEAT
Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire
***
Directeur : Mr Servais
En préambule à ce mémoire, je souhaite adresser ici tous mes remerciements aux personnes
qui m'ont apporté leur aide et qui ont ainsi contribué à l'élaboration de ce mémoire.
Tout d'abord Monsieur Servais, promoteur de ce mémoire, pour l'aide et le temps qu'il a bien
voulu me consacrer et sans qui ce mémoire n'aurait jamais vu le jour.
A mes amis
Je ne prendrai pas le pari de vous les citer tous tant la liste est longue mais je sais que vous
vous reconnaîtrez dans ces lignes. Merci pour vos conseils et votre soutien de tous les jours.
A ma famille
Je remercie de tout mon coeur mon père, ma mère, mes frères, mes soeurs, mes oncles, mes
tantes, mes cousins, mes cousines, mes neveux et mes nièces.
Pour ce faire, j’ai d’abord procédé à une classification des traitements de deux manières : en
comparant la réduction de la concentration en micro-organismes pathogènes obtenue par
chaque traitement séparément, puis en comparant des filières de traitement de manière
intégrée. Cela m’a permis d’obtenir une présélection de filières de traitement satisfaisant les
valeurs limites que j’avais préalablement fixées. Ensuite, après avoir analysé le rapport entre
la qualité microbiologique des effluents obtenus pour chacune de ces filières présélectionnées,
je me suis intéressée à leur faisabilité financière et technique.
Il en ressort principalement que le choix entre ces filières est fonction du facteur de dilution
entre l’effluent et le cours d’eau dans lequel il se jète. Selon mes conclusions et pour un
facteur de dilution faible (par exemple un facteur de dilution de 2), le choix s’opèrera entre un
traitement MBR et un traitement secondaire à boue activée suivi d’un traitement de
désinfection aux UV ; avec une préférence pour le second qui est moins coûteux. Pour un
facteur de dilution de 10, le choix est plus épineux. Le traitement secondaire à boue activée
sera suivi soit d’un traitement tertiaire fort coûteux à l’investissement initial, soit d’un
traitement de désinfection aux UV, qui lui est coûteux à l’entretien. Enfin, pour un facteur de
dilution de 100, les lagunages à macrophytes et à microphytes ont retenu ma préférence.
Pour bien comprendre les résultats que j’ai obtenus, il est nécessaire de préciser les
hypothèses de base qui ont permis de délimiter le périmètre de ce mémoire. Si, en pratique, la
comparaison entre les observations et les valeurs limites fixées par les autorités se fait au
niveau des zones dites « sensibles », j’ai pour ma part choisi d’étudier la qualité
microbiologique des effluents immédiats de la station. Cela me semblait plus judicieux si
j’adresse directement ce mémoire aux gestionnaires des stations d’épuration. Dès lors, deux
contraintes principales apparaissent. Premièrement, j’ai dû choisir des valeurs limites
arbitrairement strictes. Il se peut donc que ma présélection exclue des filières d’épuration qui,
en pratique, pourraient déverser des eaux suffisamment bien traitées aux yeux du législateur.
Deuxièmement, en-dehors de la dilution, je n’ai pas tenu compte de la disparition des micro-
organismes pathogènes ; en effet, il n’est nulle part mention des facteurs de prédation, de
sédimentation ni de survie des micro-organismes.
1. Introduction
De nos jours, les eaux domestiques usées doivent être épurées avant d’être renvoyées vers les rivières
ou la mer, où elles réintègrent le cycle de l’eau. A ce stade, ces eaux doivent répondre à des normes
de qualité fixées par les autorités responsables de la gestion des ressources en eau.
De par leur fonction, certaines zones du milieu naturel requièrent également une qualité
microbiologique accrue car elles constituent un facteur de propagation d’épidémies, par l’ingestion
des pathogènes qu’elles comportent par exemple. C’est le cas notamment des zones comprenant les
eaux de baignade, les eaux conchylicoles et les eaux servant à l’irrigation. En 2003, Shuval estima le
coût global annuel des maladies provenant de la baignade, de l’ingestion de produits et des eaux de
mer polluées, à 12 billions de dollars (Shuval, 2003, dans Ottoson et al., 2006).
Il s’agit donc ici d’une problématique environnementale qui mérite une attention particulière car
l’impact sur la santé humaine peut s’avérer fort important. D’autant plus qu’en Belgique, une
proportion importante de ces zones dites « sensibles » n’atteignent pas les qualités microbiologiques
requises par la législation. En 2004, près d’un tiers des zones de baignade officielles en Région
Wallonne ne satisfaisaient pas aux exigences de qualité régionales. Les eaux usées rejetées dans le
milieu naturel sans traitement adéquat sont la principale cause de l’insuffisance de la qualité
microbiologique des eaux wallonnes.
L’épuration des eaux usées a pour objectif de rejeter dans le milieu naturel des eaux d’une qualité
suffisante que pour altérer le moins possible le milieu récepteur. Certaines valeurs de référence
officielles concernant la concentration en micro-organismes « dans les zones dites sensibles » ont été
adoptées en vue de fixer des seuils au-délà desquels il est nécessaire de s’inquiéter de la qualité de
l’eau afin de préserver la santé publique.
Nous verrons que les systèmes d’épuration rassemblent une série de dispositifs empruntés
successivement par les eaux usées. Chacun de ces dispositifs est conçu pour extraire tour à tour les
différents polluants contenus dans les eaux. Ces dispositifs peuvent être composés d’un :
prétraitement,
traitement primaire,
traitement secondaire (dit traitement biologique),
traitement tertiaire
et si nécessaire, d’un traitement quaternaire de désinfection.
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2. Objectifs du travail
L’objectif de ce mémoire est d’analyser l’efficacité de chaque phase de traitement lors de l’épuration
des eaux domestiques usées afin de pouvoir définir le traitement le plus adéquat. Pour cela, nous
nous intéresserons aux résultats obtenus dans l’élimination des micro-organismes par ces différents
traitements : principalement, le prétraitement, les traitements primaire, secondaire et tertiaire. Enfin,
ce mémoire étudiera également la nécessité d’ajouter un traitement quaternaire aux stations
d’épuration.
Afin que ce mémoire réponde pratiquement à des questions concrètes que peuvent se poser les
professionnels de la gestion de l’eau, nous considérerons les coûts et les bénéfices de ces différents
systèmes. Cela nous permettra de développer des conseils en confrontant la qualité espérée d’un
système et son coût ; du moins pour le type de zones étudiées.
3. Structure du travail
Pour ce faire, je commencerai par détailler les zones dites « sensibles » et expliquerai pourquoi elles
requièrent une qualité microbiologique particulière. Ensuite, je procéderai à une brève description
des micro-organismes pathogènes et de leurs caractéristiques avant d’aborder la législation en
vigueur en Belgique. Par après, je présenterai les différents stades de traitement des eaux usées dans
une station d’épuration. J’analyserai séparément l’efficacité d’élimination des micro-organismes
pour chaque étape du traitement en station d’épuration. Je synthétiserai les résultats obtenus afin de
pouvoir étudier la nécessité d’un traitement de désinfection supplémentaire.
Enfin, la faisabilité économique et technique de ces traitements fera l’objet du dernier chapitre afin
de respecter les objectifs fixés.
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4. Les eaux « sensibles » requérant une qualité microbiologique
Les eaux de baignade sont des zones où le risque de contamination par l’eau est élevé. De
nombreuses épidémies générées par des pathogènes hydriques ont été répertoriées au cours de
l’histoire. Citons notamment l’épidémie de gastro-entérites en Juillet 1994 à Mâcon, où 59 cas
d’hospitalisation ont été répertoriés suite à une infection de Shigella Sonnei dans une zone de
baignade. Une étude réalisée sur quatre communes du Pas-de-Calais en 1986 a révélé une association
significative de symptômes cutanés et d’otites externes aiguës avec la baignade en mer (Dewailly et
al., 1991).
Une seconde zone également concernée par les risques épidémiologiques d’origine hydrique est la
zone conchylicole. Les mollusques ont pour particularité de filtrer des quantités très importantes
d’eau environnante et d’accumuler les germes qui s’y trouvent, cette accumulation étant variable
selon les mollusques et les germes considérés. De plus, l’ingestion des mollusques, contrairement à
l’ingestion de l’eau de baignade, se fait de façon volontaire. Une grande quantité de mollusques est
donc ingérée en un seul repas. Vu cette accumulation, il est donc normal d’observer des épidémies
plus fréquentes et plus graves que celles que l’on peut contracter en baignade. Le tableau suivant
montre de nombreux cas d’épidémies qui ont pu être observés.
Les eaux d’irrigation, surtout celles destinées aux légumes de consommation sans cuisson préalable,
peuvent transmettre un grand nombre de pathogènes causant des maladies comme la dysenterie, la
typhoïde ou les gastro-entérites.
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5. Les micro-organismes pathogènes
Les stations d’épuration domestiques reçoivent divers influents tels que des eaux résiduelles
industrielles répondant aux normes de rejet en égouts ou les eaux domestiques usées provenant des
cuisines et des sanitaires. C’est dans ces eaux de sanitaires que se concentrent la plupart des micro-
organismes. Ils proviennent principalement des matières fécales.
Les micro-organismes pathogènes comprennent principalement, par ordre croissant de taille : les
virus, les bactéries, les protozoaires et les helminthes. Ils ont des effets divers sur la santé. Ils sont la
cause d’infections bénignes comme la gastro-entérite mais aussi de maladies mortelles comme le
choléra.
Les virus sont des organismes de très petite taille (10 à 350 nm). Ils ne sont constitués que d'une
molécule d'ADN ou d'ARN, entourée d'une capside (coque protéique). Ne possédant ni noyau, ni
capacité de synthèse, ce sont des parasites obligatoires d'une cellule vivante dont ils détournent, à
leur profit, les systèmes enzymatiques, énergétiques et de synthèse.
L’infection d’un individu par un virus hydrique se produit dans la majorité des cas par l’ingestion,
sauf pour le Coronavirus où elle peut aussi avoir lieu par inhalation. Les virus sont relativement
spécifiques d'un hôte. Il existe des virus adaptés à chaque type d'hôtes (animaux, hommes, plantes,
champignons, algues, bactéries). Les virus entériques transmis par ingestion sont, avec les virus
respiratoires transmis par inhalation d'aérosols, les plus importants pour la santé humaine.
L’annexe 1 recense la plupart des virus que l’on peut trouver dans les eaux usées ainsi que les
symptômes de la maladie qui leur est associée.
Les bactéries sont des procaryotes de taille variable entre 0,1 et 10 µm. Elles possèdent tout le
matériel cellulaire nécessaire à leur multiplication. Certaines d’entre elles peuvent être rencontrées
sous forme de spores : ce phénomène de sporulation a lieu en réponse à un environnement qui leur
est peu favorable. Le pouvoir pathogène d’une bactérie est soit spécifique (il engendre des
pathologies spécifiques), soit opportuniste (il ne s’exprime que sur des individus affaiblis).
L’ingestion est la voie de contamination majoritaire.
L’annexe 1 répertorie différents exemples de bactéries retrouvées dans les eaux usées.
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5.1.1.2.3 Les protozoaires
Les protozoaires sont des organismes unicellulaires eucaryotes, plus complexes et plus gros que les
bactéries. Leur taille varie de quelques microns à quelques millimètres, mais la plupart des espèces
ne dépassent pas quelques centaines de microns. La plupart des protozoaires pathogènes sont des
organismes parasites et se développent aux dépends de leur hôte. Ils sont souvent rencontrés dans les
eaux où ils se nourrissent de matière organique ou de bactéries. Certains protozoaires adoptent au
cours de leur cycle de vie une forme de résistance, appelée kyste (en particulier, oocyste pour
Cryptosporidium et kyste pour Giardia).
L’annexe 1 reprend des exemples de protozoaires d’origine hydrique, dont les plus importants sont
Cryptosporidium et Giardia.
Les helminthes sont des vers multicellulaires plats (plathelminthes) ou ronds (némathelminthes).
Tout comme les protozoaires, ce sont majoritairement des organismes parasites. Ce sont, pour la
plupart, des vers intestinaux, souvent rejetés avec les matières fécales sous forme d’œufs très
résistants. La contamination se fait par ingestion ou par voie transcutanée (par fixation puis
pénétration des larves à travers la peau). Différents exemples d’helminthes sont repris en annexe 1.
Dans la pratique, il est techniquement et financièrement impossible de contrôler tous les micro-
organismes pathogènes susceptibles d’engendrer des infections d’origine hydrique. Devant cette
impossibilité et compte tenu de leur origine fécale prédominante, on fait appel à des indicateurs de
contamination fécale pour révéler la présence possible de germes pathogènes et évaluer la
contamination microbiologique des eaux. Ces indicateurs sont des germes témoins (germes test).
Notons que la présence de germes témoins dans une eau indique la probabilité, mais non la certitude,
d’une contamination de pathogènes de même origine fécale. En revanche, leur absence ne signifie
pas l’absence de risque sanitaire.
Le choix de ces indicateurs est crucial. Ceux-ci doivent répondre à un certain nombre de
critères repris au tableau 2.
Concernant l’écologie
Les indicateurs doivent :
- Etre présents en même temps que les germes pathogènes,
- Apparaître en plus grand nombre que les pathogènes,
- Se comporter vis-à-vis du traitement envisagé de façon aussi proche que possible des
pathogènes,
- Se développer largement, indépendamment des autres organismes présents (ils ne doivent
pas être inhibés par la présence d’autres bactéries),
- Ne pas se multiplier après les traitements,
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Concernant la faisabilité analytique
Les indicateurs doivent :
- Se développer rapidement sur/dans des milieux simples et spécifiques,
- Produire des réactions simples et caractéristiques, permettant une identification sans
ambiguïté du groupe,
- Etre distribués au hasard dans l’échantillon à examiner,
- Etre faciles à identifier et à dénombrer.
Tableau 2 : critères requis pour les indicateurs de micro-organismes.
Traditionnellement, les germes test utilisés sont les coliformes totaux et thermotolérants, ainsi que,
parfois, les streptocoques fécaux.
Les coliformes totaux sont constitués par un certain nombre d’espèces bactériennes possédant des
propriétés caractéristiques de structure et de culture à 35-37°C. Ces indicateurs ne sont pas
spécifiques d’une pollution fécale.
Les coliformes thermotolérants (aussi appelés coliformes fécaux) sont des coliformes qui présentent
les mêmes propriétés de structure et de culture que les coliformes totaux, mais après incubation à la
température de 44°C. Ce sont les plus représentatifs d’une contamination fécale car ils sont hôtes du
tube digestif de l’homme ou de l’animal. Ils constituent des indicateurs relativement fiables de
présence, de survie ou de résistance au traitement. Ils sont en grande majorité représentés par
Escherichia Coli (entre 95 et 98%). Cette bactérie a l’avantage d’être fortement spécifique d’un
habitat normal intestinal et de ne pas se multiplier dans l’environnement.
Les streptocoques fécaux sont également utilisés en raison de leur meilleur résistance dans le milieu.
La méthode d’analyse utilisée est une incubation des germes témoins sur des milieux de culture
appropriés afin de mettre en évidence les colonies recherchées. Cette phase d’incubation est ensuite
suivie du comptage des germes (unité : CFU1 /100 ml).
Cependant, ces dernières années, de nombreuses épidémies d’origine hydrique ont été recensées alors
qu’aucun dépassement de norme bactérienne n’avait été enregistré. En effet, ces épisodes ont été
provoqués par des germes pathogènes d'une autre nature, ne disposant pas d’indicateurs traditionnels
satisfaisants. C’est le cas notamment de Cryptosporidium, de Giardia et des virus. Ainsi, aux Etats-
Unis, entre 1984 et 1992, toutes les épidémies des pathogènes de la cryptosporidiose liées à l'eau de
boisson ont eu lieu par des eaux dont les indicateurs de suivi de la qualité de l’eau étaient en faible
concentration. Citons également l’exemple de l’épidémie de Milwaukee en 1993, où 400.000 cas de
gastro-entérite ont pu être identifiés (dont 80 cas mortels). L’agent microbiologique finalement
identifié était Cryptosporidium.
On s’est alors rendu compte que la surveillance de la qualité microbiologique des eaux par les seuls
germes témoins, si elle est efficace en ce qui concerne le risque bactérien, ne permet pas toujours de
repérer les risques viraux et parasitaires. La résistance des germes témoins à certains traitements de
désinfection est plus faible que celle des pathogènes, ce qui masque la réalité du risque sanitaire.
1
Colony Forming Unit
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Cette affirmation a été démontrée tant pour les parasites (par Jarroll et al., 1984 ; Peeters et al.,
1989 ; Korisch et al., 1990), que pour les virus (par Aulicino et al., 1996 ; Rose et al., 1996 ; Nasser
and Oman, 1999) (Ottoson et al., 2006). On a donc reconnu les limites des indicateurs de
contamination fécale, celles-ci étant liées à la découverte de nouveaux agents pathogènes difficiles à
repérer, insensibles aux traitements de désinfection classiques et agissant à des concentrations
beaucoup plus faibles (quelques unités de virus sont suffisantes pour entraîner la maladie, alors qu’il
faut des millions de salmonelles). Il a donc fallu réaliser des analyses plus poussées en vue de
contrôler ces nouveaux pathogènes.
5.1.2.2 Les virus et les parasites couramment présents dans les eaux domestiques usées
Les Entérovirus : Les Entérovirus représentent efficacement le risque viral, notamment grâce à leur
spécificité humaine et leur résistance à l’ozone. Le seul inconvénient de ce virus est sa faisabilité
analytique qui pose quelques problèmes : une sensibilité faible, un volume d’eau nécessaire
important et des délais longs (Dubriel, 2001).
Les méthodes d’analyse les plus employées pour la détection de ces virus sont l’ultrafiltration sur
membrane, les méthodes d’adsorption sur différents supports ou les méthodes de floculation. Les
prélèvements concentrés sont ensuite inoculés sur des milieux appropriés. La présence de virus dans
l’inoculum est ensuite signalée par l’apparition d’un effet cyto-pathogène témoignant d’une
multiplication virale ou par PCR (unité : PFU /100 ml) (Degrémont, 2001).
Les bactériophages : Les bactériophages sont des virus qui infectent les bactéries et se multiplient en
les utilisant comme cellule hôte. Ceux-ci, notamment les Coliphages (phages d’E. Coli) et plus
encore les Bactériophages à ARN F-spécifique, semblent bien représenter les virus entériques
humains car ils leurs ressemblent en taille, en forme et en résistance aux traitements d’épuration
(Rose et al., 1996, Ueda and Horan, 2000 ).
Cependant, les avis divergent à leur sujet et certains auteurs démontrent la limitation de ces
bactériophages en tant que représentants des virus. C’est le cas notamment de Ottoson (2006) qui
affirme que les Coliphages sont plus facilement éliminés par les traitements d’épuration que les virus
humains (Ottoson et al., 2006). L’épidémiologie de ces micro-organismes est encore mal connue et
doit être étudiée.
Les oocystes de Cryptosporidium et les kystes de Giardia : On accorde une importance considérable
à ces deux protozoaires car ils sont les protagonistes de maladies très répandues sur terre.
La détermination des oocystes et des kystes se réalise par centrifugation de l’eau, les échantillons
étant ensuite séchés et fixés avec du méthanol. Ensuite, une Immunofluorescence est réalisée : un
anticorps contre les oocystes et les kystes est ajouté et le tout est incubé, il y aura par après une
coloration et une analyse au microscope (unité : nombre de kyste/ litre) (Ottoson et al., 2006).
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5.2 Caractéristiques des micro-organismes
Pour les germes infectieux, les relations dose-effet ont été longtemps décrites par des valeurs
ponctuelles comme la Dose Minimale Infectante (DMI). Celle-ci correspond à la plus petite quantité
de pathogènes qui doit être absorbée pour que des symptômes de la maladie se manifestent chez
quelques sujets au moins. Elle établit une relation entre le niveau d'exposition aux micro-organismes
et la probabilité d'occurrence de développer un effet délétère.
La littérature ne fournit pas les valeurs de doses minimales infectantes pour tous les micro-
organismes existants. Dans la plupart des cas, on dispose d’ordres de grandeur en fonction des
différentes familles de pathogènes.
Micro-organismes DMI
Virus 10²
Bactéries 10²-106
Helminthes 1-10
Protozoaires 10-10²
Tableau 3 : DMI moyennes des agents pathogènes dans les eaux usées
(Cauchi et al., 1996, dans Baumont et al, 2004 ; Deglin, 2002)
D'une manière générale, ces données montrent une infectiosité des virus et des protozoaires 10 à
10.000 fois supérieure à celle des bactéries.
Il est difficile d’obtenir des valeurs de DMI pour les agents pathogènes. En effet, les relations doses-
réponses dépendent à la fois de l'agent pathogène, de l'hôte et des conditions de l'exposition :
L'effet de l’agent pathogène va dépendre du sérotype et de la souche étudiés. De plus, la
virulence des souches de laboratoire est généralement différente de celle des souches
naturelles.
L’état physiologique de l’hôte va également conditionner la réponse : son statut immunitaire,
son âge et son sexe. Il y a donc une variabilité interindividuelle. Par exemple, les enfants, les
personnes âgées et les personnes immunodéprimées sont particulièrement sensibles aux
infections (Cauchi et al., 1996, dans Baumont et al., 2004). Or les études expérimentales
servant à définir ces modèles doses-réponses sont faites, soit sur des volontaires sains, soit sur
des animaux. Une relation établie sur des hommes sains ne peut pas être appliquée à une autre
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sous-population, telle que des personnes sensibles. Il y a donc des lacunes concernant les
germes qui ne sont dangereux que pour ces populations. Par ailleurs, les germes létaux ne
sont bien sûr pas testés.
Les conditions de l'exposition vont également être déterminantes. Notamment, la
contamination par un aliment ou par de l'eau, le contenu de l'estomac de l'hôte au moment de
l'exposition et la présence d'une microflore indigène chez l'hôte vont influencer les résultats.
Il est donc difficile d'extrapoler les résultats obtenus à partir d’une population issue d’une zone
géographique, à une population d'une autre zone géographique, dont le cadre de vie est différent.
5.2.2.1 Latence
La latence est la durée nécessaire pour qu’un pathogène devienne infectieux. Elle est différente selon
le type de micro-organismes. Elle est nulle pour la majorité des virus, des bactéries et des
protozoaires, qui sont immédiatement infectieux. Par contre, la plupart des helminthes ont besoin
d’une période de latence, soit au niveau de la maturation des œufs, soit par le passage obligé par un
organisme hôte non humain (ex: le bœuf pour le Tænia).
5.2.2.2 Multiplication
Les conditions du milieu naturel peuvent être non seulement favorables à la survie de certains micro-
organismes, mais aussi suffisantes pour permettre leur multiplication. Tous les micro-organismes ne
sont pas aptes à se reproduire dans le milieu extérieur. Les bactéries peuvent se reproduire sur un
substrat spécifique ; les helminthes se reproduisent quant à elles dans leur hôte intermédiaire ; quant
aux virus et aux protozoaires parasites, ils ne peuvent pas se multiplier en dehors d’une cellule hôte.
La survie des micro-organismes est caractérisée par le T90, temps au bout duquel la population
initiale du germe considéré est réduite à 90%. Elle dépend à la fois des caractéristiques des micro-
organismes (certains sont plus résistants que d’autres) et des conditions du milieu extérieur.
De manière générale, les micro-organismes survivent mieux à basse température et dans des milieux
humides. Les pH extrêmes (<3 ou >12) ainsi que l’exposition au soleil tendent à diminuer la survie
des germes (les UV ayant un effet bactéricide). Le degré de pollution des influents est lui aussi
déterminant : les matières en suspension diminuent le pouvoir de pénétration de la lumière dans l’eau
et les matières organiques constituent un substrat qui favorise la survie des bactéries. La salinité est
également nuisible : en effet, le passage d’une eau douce à une eau salée crée un choc osmotique
nuisible à la bactérie. L’halotolérance des bactéries semble néanmoins renforcée par la présence de
matières organiques. Notons également l’activité biologique du milieu, qui peut induire un
phénomène de compétition entre les espèces ou encore permettre le développement de communautés
de prédateurs.
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Les bactéries entériques sont adaptées aux conditions de vie dans l’intestin, notamment une grande
quantité de nutriments ainsi qu’une température relativement élevée (37°C). C’est pourquoi leur
survie est souvent limitée à quelques semaines dans le milieu extérieur.
Les parasites tels que les œufs d’helminthes, les kystes de Gardia et les oocystes de
Cryptosporidium, quant à eux, sont très résistants et peuvent conserver leur viabilité pendant des
mois, voire des années. En effet, les parasites peuvent former des structures résistantes dans
l'environnement appelées kystes. La mise à sec, la chaleur, le froid, le manque de nourriture, la
composition chimique du milieu font partie des facteurs qui conduisent à l'enkystement. Le retour à
des conditions favorables induit rapidement le phénomène inverse. La faible DMI des helminthes,
leur importante capacité de survie dans le milieu extérieur et leur émission abondante dans les selles,
en font des pathogènes particulièrement préoccupants.
Afin d’apprécier au mieux le phénomène de survie des virus en milieu hydrique, il convient d’avoir à
l’esprit deux données essentielles :
Les virus entériques humains ne peuvent se multiplier ni dans le milieu hydrique ni dans les
sédiments ni dans les coquillages car ils ne trouvent pas dans ces milieux les cellules
sensibles susceptibles d’assurer leur réplication.
La plupart des virus entériques présents dans le milieu hydrique sont associés à des particules
solides, ce qui, d’une part, leur offre une protection contre le milieu extérieur et, d’autre part,
leur permet de sédimenter sur la couche superficielle des fonds marins. Cette même couche
peut d’ailleurs se trouver remise en suspension au gré des conditions hydrodynamiques et
constitue à ce titre une source de contamination à distance.
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6. Législation concernant la qualité microbiologique des eaux de
baignades, des eaux conchylicoles et des eaux d’irrigation
Deux niveaux de législation sont importants pour les eaux dites « sensibles », à savoir la législation
européenne et la législation nationale.
La législation européenne a permis de fixer des règles au niveau européen concernant tant la
surveillance, l'évaluation et la gestion de la qualité des eaux de baignade, que la fourniture
d'informations sur la qualité de ces eaux au public. L'objectif est donc double : il s'agit de réduire et
de prévenir la pollution des eaux de baignade ainsi que d'informer les européens sur le degré de
pollution de ces eaux.
La directive 76/160/CEE concerne la qualité des eaux de baignade à l'exception des eaux destinées
aux usages thérapeutiques et des eaux de piscine. Elle exige que les États membres contrôlent la
qualité de ces eaux et veillent à ce que celles-ci soient exemptes de pollution. Elle fixe les normes de
qualité, critères minimaux auxquels doivent répondre les eaux de baignade, ainsi que les conditions
de contrôle de ces normes. A savoir :
- les paramètres physico-chimiques et microbiologiques,
- les valeurs-limites impératives et les valeurs guides de ces paramètres,
- la fréquence minimale d'échantillonnage et la méthode d'analyse de ces eaux.
La législation adoptée en 1992, ajoute l'obligation pour les Etats membres de fournir les coordonnées
géographiques précises de chaque zone de baignade.
Dans cette directive, les qualités microbiologiques requises pour les eaux de baignade sont reprises
dans le tableau suivant.
Les valeurs impératives représentent les valeurs obligatoires ; les valeurs guides sont les valeurs vers
lesquelles il faut tendre. Chacune de ces valeurs est accompagnée d’une méthode d’analyse.
En pratique, une première inspection est réalisée sur les bactéries contenues dans les eaux de
baignade. Si les concentrations en bactéries retrouvées sont supérieures aux valeurs impératives, une
seconde analyse sur les enterovirus est effectuée. Les virus ne sont donc inspectés que si les eaux ne
sont pas conformes aux normes bactériologiques.
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Dans le cadre des orientations de la directive 76/160/CEE, les États membres arrêtent les normes
qu'ils appliquent aux eaux de baignade.
Un rapport de synthèse annuel est présenté par la Commission sur la mise en œuvre de la directive
76/160/CEE.
Cette directive sera abrogée par la directive 2006/7/CEE à compter du 31 décembre 2014.
Début 2006, une nouvelle directive révisée sur les eaux de baignade a été adoptée afin d'actualiser et
de simplifier les normes en vigueur. Celle-ci sera appliquée progressivement jusqu'à fin 2014 et
remplacera l'ancienne directive 76/160/CEE lorsqu'elle sera transposée par les États membres en
droit national. Cette révision vise à simplifier les procédures au vu des développements scientifiques
et à améliorer les processus participatifs des acteurs concernés ainsi que l'information du public.
Cette directive fixe deux paramètres d'analyse (les Entérocoques intestinaux et Escherischia Coli) au
lieu des cinq paramètres microbiologiques et des nombreux paramètres physico-chimiques prévus par
la directive antérieure. D'autres paramètres pourront éventuellement être pris en compte, comme la
présence de cyanobactéries ou de micro-algues.
Le tableau 5 répertorie les différentes valeurs de la Directive 2006/7/CEE. Chacune de ces valeurs est
accompagnée de méthodes d’analyse.
Dans cette directive, il est stipulé que les États membres doivent assurer la surveillance de leurs eaux
de baignade et en établir un calendrier. Ils doivent également procéder à une évaluation de leurs eaux
de baignade à la fin de chaque saison. Suite à cette évaluation, ces eaux seront classées,
conformément à certains critères spécifiques, parmi quatre niveaux de qualité : insuffisant, suffisant,
bon ou excellent. La catégorie « suffisante » est le seuil minimal de qualité auquel tous les États
membres doivent parvenir d'ici la fin de la saison 2015 au plus tard. Lorsqu'une eau est classée
«insuffisante», les États membres sont dans l’obligation de prendre des mesures de gestion :
notamment l'interdiction de la baignade ou un avis la déconseillant, l'information du public et les
mesures correctives appropriées.
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6.1.2 Les eaux conchylicoles
La directive 79/923/CEE s’applique aux eaux côtières et aux eaux saumâtres désignées par les Etats
membres comme ayant besoin d’être protégées ou améliorées pour permettre la vie et la croissance
des coquillages (mollusques bivalves et gastéropodes). Elle contribue ainsi à la bonne qualité des
produits conchylicoles directement comestibles par l’homme.
Selon cette directive, la qualité requise pour les eaux conchylicoles ne concerne que les coliformes
fécaux. Cette exigence de qualité microbiologique est reprise dans le tableau suivant. Celle-ci est
accompagnée d’une méthode d’analyse.
Les Etats membres doivent établir des programmes en vue de réduire la pollution et d’assurer que les
eaux désignées soient conformes, dans un délai de 6 ans, aux valeurs fixées ci-dessus.
En Belgique, la directive européenne est transposée au niveau des Régions par des Arrêtés du
Gouvernement.
Les différentes normes microbiologiques établies par l’Arrêté du Gouvernement du 24 juillet 2003
proviennent de la directive 76/160/CEE.
Dans ces Arrêtés, un échantillon est non conforme lorsqu'il dépasse une ou plusieurs valeurs
impératives. Un seul échantillon non conforme est toléré par station. Dès le deuxième, la zone est
considérée comme impropre à la baignade. La Région Wallonne invite alors les bourgmestres
concernés à prendre les mesures d'interdiction qui s'imposent.
13
6.2.2 Les eaux conchylicoles
En Belgique, la directive européenne 79/923/CEE est transposée par l’Arrêté Royal du 17 février
1984. Il s’applique aux eaux de surface conchylicoles côtières et saumâtres.
Cet Arrêté stipule que les zones conchylicoles désignées doivent permettre la vie et la croissance des
coquillages et contribuer ainsi à la bonne qualité des produits conchylicoles comestibles crus. Les
différentes normes microbiologiques établies proviennent de la directive 79/923/CEE.
Il n’existe pas de normes microbiologiques concernant les eaux destinées à l’irrigation. Cependant,
des recommandations ont été faites par l’OMS en 1989. Ces valeurs recommandées sont reprises
dans le tableau suivant.
Ci-dessus sont répertoriées les normes microbiologiques belges concernant les eaux de baignade, les
eaux de cultures conchylicoles et les eaux d’irrigation. Or, la qualité microbiologique de ces eaux est
principalement influencée par les effluents domestiques épurés qui se jètent dans des cours d’eau en
amont de ces zones sensibles. A l’inverse des normes légales, les valeurs que je choisirai comme
valeurs limites s’appliquent aux effluents de station d’épuration et non aux zones dites « sensibles ».
Il est important de noter que les effluents traités sont rejetés dans des cours d’eau de débit
généralement plus grand. Il existe donc un facteur de dilution des concentrations microbiologiques
quand les deux eaux se rejoignent. Ajoutons que certains cours d’eau vont recevoir divers confluents
avant d’atteindre les zones sensibles, la dilution est encore augmentée dans ces cas-là. La dilution est
donc influencée par le débit des eaux traitées et celui du cours d’eau, ainsi que le nombre
d’embranchements de ce cours d’eau avant d’atteindre les zones concernées.
Prenons par exemple le cas de Bruxelles : Fin 2006, les deux stations d’épuration de Bruxelles
permettront d’épurer les eaux de 1000 000 habitants, soit un débit d’eaux usées de 2 m³/seconde2. Or,
le débit de la Senne est de 2 m³/sec. Dans cet exemple, le facteur de dilution est de 2.
2
1 équivalent habitant rejette 180 litres/Jour.
Le débit journalier des effluents de Bruxelles sera de (180 litres X 1000 000)= 180 000 m³/jour
Le débit par seconde des effluents de Bruxelles sera de (180 000 / 24 X 3600)= 2 m³/sec
14
Rivière
2m³/sec
Dilution=2
Effluent : 2m³/sec
deffluent = Drivière
Le cas de Bruxelles, grande agglomération, est un cas extrême, elle contient des stations d’épuration
de grande capacité dont le débit d’effluent est très élevé. Or, les autres villes, de plus faible
population, disposent de stations d’épuration plus petites, dont les effluents sont beaucoup moins
importants. Le facteur de dilution est donc plus grand si ces effluents se jètent dans de grandes
rivières. La dilution varie habituellement de 10 à 100 selon le débit de l’effluent et celui de la rivière.
Dans ce mémoire, afin de fixer des exigences sur la qualité des traitements d’épuration, je choisirai
des concentrations microbiologiques maximales qui correspondent à celles des normes de baignade
et d’irrigation, diluées d’un facteur 2, 10 et 100. Ces valeurs sont répertoriées dans le tableau suivant.
Notons que, comme expliqué dans la directive 76/160/CEE, la concentration en virus dans l’effluent
ne sera analysée qu’en cas de non conformité des valeurs bactériennes.
3
Valeur provenant des normes OMS sur les eaux d’irrigation.
15
7. Les différents traitements d’épuration
Une station d'épuration peut s’apparenter à une usine de dépollution des eaux usées avant leur rejet
en milieu naturel, généralement en rivière. Par sa fonction, elle est installée à l’extrémité d’un réseau
de collecte des égouts et en amont du milieu naturel. Elle rassemble une succession de dispositifs,
empruntés tour à tour par les eaux usées, chacun de ces dispositifs étant conçu pour extraire au fur et
à mesure les différents polluants contenus dans les eaux.
Il existe plusieurs filières de stations d’épuration selon le type et la quantité de pollution à traiter.
Voici ci-dessous les différentes filières des stations d’épuration domestiques.
Trait 2ère à boue activée Traitement 2ère MBR Traitement 2ère Traitement 2ère
Lagune Lit de gravier
Traitement Traitement
Traitement 4ère Traitement 4ère 4ère 4ère
Milieu naturel
Fig 2 : les différentes filières d’épuration pour les eaux domestiques usées.
16
Voici ci-dessous une vue d’ensemble d’une station d’épuration ainsi qu’un schéma représentatif des
différents traitements d’épuration.
17
7.2 Les différentes étapes d’une station d’épuration
7.2.1 Prétraitement
Les dispositifs de prétraitement sont présents dans toutes les stations d’épuration domestiques, quels
que soient les procédés mis en œuvre en aval. Ils ont pour but d’éliminer les éléments solides les plus
grossiers susceptibles de gêner les traitements ultérieurs ou d’endommager les équipements.
Le dégrillage consiste à faire passer les eaux usées au travers d’une grille dont les barreaux, plus ou
moins espacés, retiennent les éléments les plus grossiers. Après nettoyage des grilles, les déchets sont
évacués avec les ordures ménagères.
Par après, les eaux usées passent par le dessablage. Ce dessablage est constitué d’un bassin où la
réduction de vitesse d’écoulement permet la décantation des sables, ces derniers seront récupérés par
pompage. Par ce processus, sont enlevés de l’eau les éléments grossiers et les sables de dimension
supérieure à 200 microns.
Les eaux usées après prétraitement ne contiennent plus qu’une charge polluante dissoute et des
matières en suspension.
Le traitement primaire consiste en la décantation des matières en suspension (MES) dans un bassin
de sédimentation. En éliminant une fraction de ces solides en suspension, il permet d’alléger les
traitements biologiques ultérieurs. L’efficacité du traitement dépend du temps de séjour des eaux
dans le bassin et de la vitesse de chute des matières en suspension. La décantation des MES entraîne
également avec elle des micro-polluants et micro-organismes. Les eaux usées rejoignent le traitement
secondaire par débordement tandis que les boues ainsi formées sont extraites. Elles seront par après
mises en décharge ou revalorisées en agriculture selon leur composition.
18
- Une phase de clarification : dans cette phase, les particules ainsi formées, ou “flocs”, sont
séparées de l’eau par décantation.
Ces traitements permettent d’enlever jusqu’à 90 % des matières en suspension. La pollution dissoute
n’est, par contre, que très partiellement traitée.
Les traitements biologiques s’apparentent aux procédés de dégradation naturelle, mais de façon plus
intensive.
Deux voies sont possibles pour dépolluer les effluents organiques biodégradables :
- la voie anaérobie : elle est réalisée en milieu réducteur, où le carbone organique est
transformé en CH4 et en de la biomasse. Ce processus est réalisé par les bactéries anaérobies.
Vu que les eaux domestiques usées sont faiblement polluées, l’anaérobie n’est pas souvent
utilisée en station d’épuration urbaine. Un traitement aérobie convient amplement. Le
traitement anaérobie sera quant à lui utilisé dans certains effluents industriels très chargés en
pollution organique. Par la suite, je ne parlerai donc que du traitement aérobie.
- la voie aérobie : cette voie est celle qui s'instaure spontanément dans les eaux suffisamment
aérées, le carbone organique y est dégradé par la respiration bactérienne. La réaction de
respiration bactérienne peut être résumée ci-après :
Matières Organiques + O2 CO2 + H2O + Biomasse
La voie aérobie peut se réaliser par des traitements « conventionnels » ou par des traitements
« extensifs ».
En pratique, les traitements conventionnels aérobies sont constitués de deux phases successives:
- Le bassin d’aération : Le bassin contient des micro-organismes qui, grâce à l'injection d' O2,
consomment la pollution dissoute et se développent. Ce mélange forme les boues activées (ou
boues biologiques).
- Le décanteur secondaire (ou clarificateur secondaire) : après le bassin d’aération, l'eau traitée
passe par débordement dans le décanteur où elle sera séparée des boues par décantation de
celles-ci au fond du décanteur.
Il existe différents types de procédés dans le bassin d’aération : d’une part, les procédés biologiques à
cultures libres tels que les boues activées et les systèmes MBR, et d’autre part, les procédés
biologiques à cultures fixées tels que les biofiltres. Je n’ai trouvé aucun article sur ce dernier procédé.
Dans ce mémoire, je me baserai donc uniquement sur les procédés à cultures libres.
19
Les traitements à boue activée
Ce procédé est le traitement biologique le plus utilisé pour des stations de taille moyenne à
importante (+ de 2000 équivalents habitants), les boues activées étant la suspension boueuse
contenant la flore bactérienne épuratrice. Dans ce procédé, les bactéries se trouvent en suspension
dans l’eau du bassin par un brassage continu. Elles sont donc en contact permanent avec les matières
organiques dont elles se nourrissent, et avec l’oxygène nécessaire à leur assimilation. Afin de
conserver un stock constant et suffisant de bactéries pour assurer le niveau d'épuration recherché, une
grande partie des boues extraites du décanteur est réintroduite dans le bassin d’aération ; on parle
alors de recirculation des boues. La fraction restante est évacuée du circuit et dirigée vers les unités
de traitement des boues, elle constitue les « boues en excès ».
20
« biofilm4 ». Le système MBR est donc un traitement qui combine tant les actions épuratrices de la
filtration que celles de l’activité microbiologique.
Le lagunage et le lit de gravier utilisent des mécanismes naturels pour traiter les eaux usées. Ils sont
fort développés dans les petites communes rurales, en raison de leur rusticité et de leurs
performances d'épuration honorables. Par contre, ces procédés conviennent moins bien aux
communes plus grandes vu les grandes surfaces de bassins nécessaires.
Un traitement par lagunage comprend en général trois types de bassins : un bassin anaérobie, un
bassin facultatif et un bassin de maturation.
Le bassin anaérobie permet de diminuer la charge en matière organique. L’anaérobie est obtenue en
apportant un effluent très chargé en matière organique. Dans ces lagunes, une profondeur importante
est en principe un élément favorable au processus (5 à 6 m, par exemple). Ce bassin n'est applicable
que sur des effluents à forte concentration et, le plus souvent, à titre de prétraitement avant un
deuxième stade d'épuration de type aérobie.
4
La colonisation initiale d'un solide s'effectue sur des sites privilégiés, il y aura alors un développement continu du biofilm, et ce
jusqu'à ce que la surface totale du support soit couverte par une couche mono-cellulaire. Par après, la croissance continuera par
production de nouvelles cellules qui viennent recouvrir la couche initiale. L'oxygène et les nutriments véhiculés par l'eau à traiter
diffusent à travers l'épaisseur du biofilm jusqu'à ce que cette épaisseur soit telle que les amas cellulaires les plus profonds ne soient
plus atteints par l'oxygène et les nutriments. Au bout d'un certain temps, il se produit ainsi une stratification avec superposition d'une
couche aérobie, dans laquelle l'oxygène diffuse, et d'une couche anaérobie, plus profonde dans laquelle l'oxygène est absent. Quand le
substrat ne diffuse plus jusqu'à eux, les micro-organismes présents dans la couche anaérobie finissent par mourir et se détacher de la
surface. Cette surface devient alors disponible pour une nouvelle colonisation.
5
J’utilise le terme « lit de gravier »comme traduction issue du terme anglais «subsurface horizontal flow ». Il sera utilisé
dans la suite de ce mémoire.
21
Le bassin facultatif permet le développement d’algues photosynthétiques qui vont produire de
l’oxygène nécessaire au développement des bactéries aérobies. Cet apport peut être complété
exceptionnellement par des aérateurs pour stimuler l’activité biologique et diminuer les surfaces.
Il existe deux types de bassins facultatifs, selon les végétaux qu’ils comprennent :
- Les bassins à microphytes : ils contiennent des algues microscopiques (essentiellement les
algues vertes ou bleues),
- Les bassins à macrophytes : ils contiennent des végétaux macroscopiques, sous formes libres
(ex. lentilles d'eau) ou fixées (ex. roseaux).
Fig 7 : principaux cycles biologiques se développant dans la lagune facultative (Degrémont, 2001 )
Enfin, le bassin de maturation va permettre l’élimination des pathogènes ; notamment sous l’action
des UV.
Il existe un second traitement extensif : le traitement à lit de gravier. Dans ce cas, la lagune est
remplie d’un substrat de gravier par lequel l’eau percole horizontalement. L’eau est donc filtrée par le
substrat. Ce type de traitement peut être planté de macrophytes ou non selon le cas.
Dans la plupart des cas, les eaux ne sont pas préalablement traitées avant d’arriver dans les lagunes
pour des raisons économiques. Il y aura donc l’accumulation de dépôts vaseux importants. Un curage
systématique des lagunes est nécessaire tous les 10 à 20 ans. A l'évacuation des boues s'ajoute
souvent le faucardage des plantes aquatiques en excès.
Lorsque l’eau épurée doit être rejetée en milieux particulièrement sensibles, tels que les lacs, étangs
et rivières souffrant de phénomène d’eutrophisation, un traitement tertiaire est réalisé afin d’éliminer
l’azote et le phosphore. Selon la directive européenne, toutes les stations de plus de 10 000
équivalents habitants doivent être munies d’un traitement tertiaire (N et P).
22
7.2.4.1 Azote
Dans les eaux usées, l'azote est essentiellement présent sous forme organique et ammoniacale. Outre
l'assimilation de l’azote par les bactéries qui n’agit que faiblement sur sa réduction, l’abattement de
l’azote se réalise en deux phases successives :
Le nitrate ainsi produit est éliminé par la dénitrification7 biologique. La dénitrification est le
processus par lequel les bactéries dénitrifiantes anaérobies convertissent le nitrate en azote gazeux
(N2). Cette relation est réalisée par le fait que, en absence d’oxygène, ces bactéries sont capables
d’utiliser immédiatement l’oxygène des nitrates comme un oxydant. Le donneur d'électrons sera de
préférence du carbone organique. La source de substrat carboné est donc très importante. En
pratique, cette étape sera réalisée grâce à un bassin tertiaire anaérobie. Dans certains cas, les quantités
de carbone organique apportées par l'effluent peuvent être insuffisantes pour obtenir une
dénitrification poussée (Degrémont, 2001).
En pratique, les stations d’épuration réalisent le processus complet ou non selon le cas :
- La phase de nitrification uniquement : le but de cette phase est de produire un effluent
contenant exclusivement de l’azote sous forme de nitrate, cette forme d’azote ne consommera
donc plus d’oxygène lorsqu’il sera rejeté en milieu naturel, contrairement à l’ammoniaque.
- La nitrification suivie d’une dénitrification : l’effluent ne contient presque plus d’azote, le
processus complet ayant été réalisé.
6
Cette étape comporte 2 sous-étapes :
- Nitritation : Oxydation de NH4+ en NO2-: par les bactéries du genre Nitrosomonas,
- Nitratation : Oxydation de NO2- en NO3- : par les bactéries du genre Nitrobacter.
La réaction globale simplifiée de la nitrification s'écrit de façon suivante :NH4+ + 2 O2 NO3- + 2 H+ + H2O
7
La réaction de dénitrification est la suivante : NO3- + 6 H+ + 5 e- 0,5 N2 + 3 H2O
23
7.2.4.2 Phosphore
Comme cité précédemment, le phosphore est un élément important dans les phénomènes
d’eutrophisation des lacs, étangs et rivières. Or, une grande source de phosphore provient de l’eau
urbaine. Il est donc primordial dans certains cas d’assurer un traitement tertiaire de déphosphatation.
7.2.4.2.1 Biologiquement
7.2.4.2.2 Chimiquement
La précipitation du phosphore par voie chimique se réalise de la même manière que celle dans le cas
du traitement primaire physico-chimique.
Pour les zones sensibles, il est primordial de rejeter une eau épurée ne contenant pas de concentration
élevée en pathogènes. C’est pourquoi un traitement supplémentaire est parfois réalisé : la
désinfection. Cette dernière peut s’effectuer par différentes méthodes, notamment par la chloration,
les UV et l’ozonation.
7.2.5.1 La chloration
Le chlore est un oxydant puissant, il est très actif dans l’élimination des micro-organismes.
Cependant, suite aux réactions avec la matière organique et/ou les ammonium, il y aura formation de
composés secondaires organo-chlorés et/ou chloramines très cancérigènes. Etant donné le caractère
cancérigène des sous-produits de la chloration, le chlore est de moins en moins utilisé et même
interdit dans certains pays. Je ne l’étudierai donc pas dans ce travail.
24
7.2.5.2 Les rayons ultraviolets
Le traitement par rayons ultraviolets est très performant. Il est fort répandu dans le monde. Les
systèmes UV sont conçus en deux parties : la chambre de traitement, appelée aussi réacteur et le
module électrique. L'eau à désinfecter transite dans une chambre d’irradiation où sont placées des
lampes à mercure, isolées de l’eau par des gaines en silice ou quartz, émettant un rayonnement
ultraviolet.
7.2.5.3 L’ozonation
L’ozone est un procédé de désinfection utilisé aux États-Unis, en Afrique du Sud et au Moyen-Orient
essentiellement. Il est très efficace dans l’élimination des micro-organismes.
25
8. Efficacité des traitements conventionnels concernant l’élimination
des micro-organismes
8.1 Prétraitement
Vu la capacité du prétraitement à éliminer les objets encombrants des eaux usées, il est considéré
uniquement comme une fonction permettant le bon fonctionnement des étapes ultérieures. Il permet
notamment d’éliminer les objets de grandes dimensions telles que les bouteilles. La réduction des
micro-organismes effectuée à ce niveau est nulle. En effet, ceux-ci se retrouvent dans la solution sous
forme libre ou adsorbés sur des particules de plus petite taille, qui ne sont pas retenues par cette
étape.
Il apparaît que la décantation primaire permet une première élimination des micro-organismes. La
réduction réalisée sur les virus, les bactéries et les kystes de protozoaires est de 0 à 1 log ; par contre,
elle est de 0,3 à 2 log pour les œufs d’helminthes (Faby,1997 ; Goarnisson, 1997, dans Leftah,
2000 ; Georges et al., 2002 ; Jacangelo, 2003 ; Tanji, 2003, Dyrda,1999). Les concentrations de
bactéries (coliformes fécaux) et de virus (phage) dans l’effluent du traitement primaire atteignent des
valeurs de l’ordre de 106 CFU/100ml et de 105 PFU/100ml respectivement. L’annexe 2 répertorie les
efficacités du traitement primaire pour les différents micro-organismes.
De prime abord, ces résultats pourraient paraître surprenants étant donné que la phase de décantation
est une action purement physique. Cependant, ces réductions s’expliquent par le fait que, lors de cette
phase, l’élimination des micro-organismes se fait principalement par décantation des matières en
suspension sur lesquelles ils sont adsorbés (Faby, 1997, dans Baumont et al, 2004). Cette réduction
se réalise dans une proportion qui croît fortement en fonction de la charge particulaire dans l’influent
et donc des possibilités d’adsorption des micro-organismes.
26
8.3 Traitement secondaire biologique aérobie
De nombreuses études sur la réduction des micro-organismes par le traitement secondaire aérobie à
boue activée ont été réalisées. Dans un souci de clarté, j’ai choisi d’analyser cette étape en
considérant le traitement secondaire à boue activée en tant que dispositif isolé. Si certaines études
comprenaient une étape préalable de traitement primaire, j’ai repris les résultats relatifs au traitement
biologique uniquement, à savoir, la comparaison de l’influent et de l’effluent du traitement
secondaire à boue activée.
Les réductions des bactéries par ce système varient de 1,2 log à plus de 3 log selon les types de
bactéries (Georges et al., 2002 ; Ueda and Horan, 2000 ; Rose et al., 1996 ; Chitnis et al., 2004). La
concentration dans l’effluent du traitement à boue activée atteint des valeurs de 106 CFU/100ml pour
les coliformes totaux (Rose et al., 1996).
Les réductions des virus par un traitement secondaire à boue activée varient entre 0,75 log et 2 log,
selon le type de virus (Ueda and Horan, 2000 ; Asano, 1998, dans Baumont et al., 2004). La
concentration en virus dans certains effluents de ce traitement reste fortement élevée et dépasse les
normes requises, elle est de l’ordre de 105 PFU/100ml pour les phages dans l’expérience de Rose
(1996) (Rose et al., 1996).
Une réduction de 1 à 2 log est obtenue tant pour les kystes de protozoaires (Giardia et
Cryptosporidium) que pour les œufs d’helminthes (Goarnisson, 1997, dans Leftah, 2000 ; Rose et al.,
1996 ; Asano, 1998, dans Baumont et al., 2004). Cependant, malgré ces résultats, Faby (1997)
défend que l’efficacité d’élimination du système à boue activée pour ces parasites est négligeable
(Faby, 1997, dans Baumont et al, 2004). Rose (1996) trouve un effluent en sortie du traitement à
boue activée dont la concentration en kystes de Giardia est de l’ordre de 10² kystes /100 litres et
aucun œuf d’helminthe n’a été détecté dans cet effluent. (Rose et al., 1996).
En résumé, notons que, malgré une très bonne diminution des micro-organismes au niveau du
traitement à boue activée, l’effluent reste encore fortement chargé en pathogènes, de l’ordre de 10³
CFU/100ml à 106 CFU/100ml pour les bactéries (coliformes totaux), de l’ordre de 105 PFU/100ml
pour les virus (phages), et de l’ordre de 10² Kystes/100 litres pour les protozoaires (Giardia et
Cryptosporidium).
L’élimination des micro-organismes dans les traitements à boue activée semble être régie par
plusieurs mécanismes : la décantation des particules en suspension dans le système, la compétition
avec les micro-organismes non pathogènes et la température. La part la plus importante est due à la
décantation (Asano, 1998, dans Baumont et al., 2004).
Le processus d’élimination des micro-organismes le plus consistant est leur association avec les flocs
préformés par la boue activée et leur élimination par décantation de ces flocs ; les micro-organismes
s’adsorbant fortement aux particules solides (Shang et al., 2005). Cette hypothèse est confirmée par
Chitnis (2004) qui remarque une différence entre la concentration en bactéries de l’eau et celle de la
boue biologique du décanteur ; il affirme donc que les bactéries adhèrent aux particules en
27
suspension. Selon lui, l’aération permettrait la ségrégation des bactéries fermement accrochées aux
matières en suspension, et le décanteur permettrait la séparation de ces matières en suspension
(Chitnis et al., 2004). Donc, un décanteur efficace, qui élimine les matières en suspension de l’eau,
joue un rôle primordial dans la réduction microbiologique. Cette élimination est corrélée
positivement avec le temps de rétention des eaux usées dans le bassin. Elle augmente également lors
d’une activité biologique intense dans le bassin d’aération qui va créer la boue activée. Des
conditions optimales à cette vie biologique sont donc primordiales (la concentration en oxygène
dissout, le pH, la température). Cependant, Koivunen (2002) ne partage pas cette théorie : malgré une
élimination efficace des matières en suspension, Koivunen obtient un nombre encore significatif de
bactéries entériques dans l’effluent du traitement à boue activée. Ceci indique, selon lui, la possibilité
qu’un nombre considérable de micro-organismes restent sous forme libre dans l’eau. Ceux-ci ne sont
donc pas évacués par le processus de décantation. Une seconde hypothèse suppose que ces micro-
organismes soient libérés de la boue au niveau du décanteur, puis réintégrés dans l’eau épurée
(Koivunen et al., 2002).
Le deuxième processus permettant l’élimination des pathogènes est leur compétition avec les autres
micro-organismes indigènes. Il semble en effet que l’inactivation des pathogènes dans les traitements
à boue activée se réalise par différents processus : par des enzymes extra-cellulaires, par des
protozoaires prédateurs, et par la phagocytose réalisée par les bactéries (Lv et al., 2006).
Concernant la température, Koivunen (2002) a également noté que le nombre de bactéries entériques
était influencé par la température. En effet, il diminue quand la température augmente (Koivunen et
al., 2002). Cet effet s’explique par le développement plus approprié de communautés de prédateurs
de ces micro-organismes lors de températures élevées.
Comme dans le cas des traitements à boue activée, j’ai analysé cette étape en considérant le
traitement secondaire MBR en tant que dispositif isolé.
De nombreuses études ont démontré qu’un traitement MBR était très actif pour l’élimination des
bactéries, citons notamment Ueda et Horan (2000) et Churchouse (2002) qui observent une réduction
de plus de 6 log pour les coliformes fécaux, ou encore Ottoson (2006) qui analyse une diminution de
près de 5 log pour E. Coli. Quant à la concentration en bactéries dans l’effluent en sortie du système
MBR, elle est faible ou non détectable selon les cas, que ce soit pour les coliformes fécaux ou les
streptocoques fécaux.
Concernant les virus, de bons rendements sont aussi observés, notamment de l’ordre de 6 log pour la
réduction du phage T-even-like8 (Ueda and Horan, 2000), de l’ordre de 4 à 6 log pour le phage Qβ
(Chiemchaisri, 1992, dans Ueda and Horan, 2000), ou encore de l’ordre de 4 log pour le phage F-
spécifique (Ottoson, 2006). Néanmoins, les résultats obtenus varient fortement et certains restent
faibles : par exemple, Ottoson observe un réduction de 1,14 log pour le Norovirus. Cette différence
de valeurs est notamment due aux paramètres influençant l’élimination des micro-organismes. Ces
paramètres sont explicités en détails ci-dessous. La concentration des virus dans l’effluent varie de
1,6 PFU/100ml à 1,4 104 PFU/100ml ; cette dernière valeur a été trouvée lors d’une expérience
contenant un influent fortement chargé en ce virus (Ueda and Horan, 2000).
8
Le phage T-even-like est un phage indigène des eaux domestiques usées. L’expérience est donc plus fiable qu’une
expérience utilisant des phages non indigènes à l’effluent à traiter.
28
La taille des pores de la membrane du système MBR étant inférieure à la taille des kystes de
protozoaires et des œufs d’helminthes, aucun de ces organismes n’est retrouvé dans l’effluent.
L’annexe 4 reprend les éliminations obtenues pour les différents micro-organismes suite à un
traitement MBR.
Comme indiqué ci-dessus, certains résultats sont variables. Cette variabilité pourrait s’expliquer par
les paramètres suivants : le biofilm, le type d‘influents et le type de micro-organismes.
1. Le biofilm :
Dans la plupart des cas, bien que les virus aient des dimensions inférieures à celle des pores de la
membrane du système MBR, il a été observé que la réduction des virus progressait avec le temps.
Cette réduction peut atteindre des valeurs élevées. Cet effet est attribué à la formation d’un biofilm à
la surface de la membrane (Ueda and Horan, 2000).
Ainsi, dans une expérience de Shang (2005), la réduction du phage MS 2 est mesurée après la mise
en route d’une MBR contenant initialement une membrane propre. Après une période de 9h, la
réduction mesurée est de 0,4 log, tandis qu’elle est de 2,1 log après une période de 21 jours. La
première valeur est due à la membrane propre, tandis que la seconde valeur semble être due à
l’efficacité d’une membrane sur laquelle s’est développé un biofilm (Shang et al., 2005).
Ueda et Horan (2000) confirment cette hypothèse par leur expérience sur le bactériophage T-even-
like : en absence d’un biofilm, aucune réduction de phage n’est observée dans les concentrations
déterminées ; l’élimination étant gouvernée uniquement par la filtration à travers les pores de taille
supérieure à celle du phage. Par après, en présence du biofilm, le rendement augmente. Ueda et
Horan expliquent cette observation par différents processus agissant simultanément, à savoir :
- L’effet physique du biofilm qui réduit la taille effective des pores de la membrane,
- L’adsorption des virus sur les cellules bactériennes et les substances polymères
extracellulaires,
- La prédation des virus par d’autres micro-organismes.
Il y a donc une relation entre l’élimination des virus et le stade de développement du biofilm sur la
membrane. En conséquence, il faut que la MBR soit opérationnelle assez longtemps pour permettre
le développement du biofilm (Ueda and Horan, 2000).
Notons cependant que le développement du biofilm, bien qu’il améliore l’élimination des micro-
organismes, diminue aussi le flux de l’effluent, ce qui réduit la capacité du système MBR et
augmente le coût des pompes. Il faut donc opter pour un arbitrage qui maximise l’efficacité du
système (Shang et al., 2005).
29
Le biofilm n’est pas le seul mécanisme entrant en jeu ; l’élimination est réalisée par 3 processus : la
filtration physique de la membrane, l’activité de la biomasse dans le bassin d’aération et la bio-
filtration réalisée par le biofilm. Ueda et Horan (2000) déterminent la contribution respective des
différents processus dans l’élimination du phage T-even-like par un système MBR. Pour une
réduction de 5,88 log, la valeur de 2,20 log est attribuée à l’action de la boue activée, tandis que la
membrane (avec biofilm) réalise le rendement de 3,68 log (Ueda and Horan, 2000).
2. Caractéristiques de l’influent :
Un autre facteur qui modifie l’efficacité du système MBR est la concentration en micro-organismes
dans l’influent. Selon l’expérience de Ueda et Horan (2000) sur l’efficacité du système vis-à-vis de
deux concentrations initiales en phage T-even-like, ils obtiennent des efficacités 2,28 log et 5,88 log
respectivement pour les concentrations initiales de 105 et 1010 PFU/100ml, soit une différence de plus
de 3 log en efficacité (Ueda and Horan, 2000). Farahbakhsh et Smith (2003) expliquent ce
phénomène par le fait que, sur une membrane propre, quand la concentration initiale en coliphages
augmente, la possibilité de passage des coliphages augmente également et, en conséquence, on
s’attend à avoir une concentration élevée de ces organismes dans l’effluent. En résumé, pour une
membrane propre, plus le nombre de particules dans l’influent est élevé, plus importante est la
probabilité de passage pour ces particules. Par contre, dans le cas d’une membrane contenant un
biofilm, cette dépendance concentration-rendement diminue avec la formation du biofilm,
l’importante réduction réalisée par le biofilm masquant l’impact de la concentration initiale en
coliphages (Farahbakhsh and Smith, 2003).
Le flux des eaux usées à travers la membrane agit également sur l’efficacité du système MBR,
l’élimination diminuant exponentiellement quand le flux augmente (Ueda and Horan, 2000).
Farahbakhsh et Smith (2003) confirment la position de Ueda et Horan dans le cas d’une membrane
propre et l’expliquent par le fait que, à flux élevé, le temps de résidence du coliphage dans les pores
décroît, ce qui explique une faible probabilité de capture. Par contre, selon eux, dans le cas d’une
membrane contenant un biofilm, cette augmentation de flux permet une meilleure élimination jusqu’à
un maximum, celle-ci étant suivie d’une chute de rendement lorsque le flux continue à croître. Ils
expliquent cela par le fait que, dans la plupart des cas, le biofilm est formé de matériaux telles que
des particules microbiennes et de l’argile, qui sont très compressibles. L’augmentation du flux va
donc diminuer la porosité par la compression de ces matériaux. Par après, l’augmentation du flux
peut également déchirer le biofilm, relarguant les coliphages déjà capturés et les envoyant dans
l’effluent (Farahbakhsh and Smith, 2003).
Ajoutons que les solides en suspension dans les eaux usées peuvent également adsorber les virus et
contribuer au colmatage des pores de la membrane, ce qui augmente l’élimination des phages.
(Shang et al., 2005).
3. Type de micro-organismes :
Notons également qu’il est probable que les micro-organismes ne réagissent pas de la même façon au
traitement. Ainsi, Shang (2005) affirme que la surface des virus présente des caractéristiques
distinctes et que leur adsorption sur le complexe biofilm/biomasse est différent. (Shang et al., 2005).
30
8.4 Traitement tertiaire
Koivunen (2002) fait référence à l’efficacité du traitement tertiaire concernant la réduction des
micro-organismes. Il détermine une diminution de E. Coli de 0,2 log (par une précipitation chimique
du phosphore uniquement) et de 0,5 log (par une précipitation chimique du phosphore et un
traitement biologique de nitrification-dénitrification de l’azote) (Koivunen, 2002). Ces faibles
résultats sont confirmés par Keller (2004) qui observe une réduction des coliformes fécaux inférieure
à 1 log (Keller, 2004). Par contre, Georges (2002) trouve une réduction jusqu’à 1,7 log des
coliformes fécaux dans un traitement tertiaire de nitrification-dénitrification (Georges, 2002).
L’annexe 5 reprend les efficacités d’élimination des micro-organismes au niveau d’un traitement
tertiaire.
31
9. Efficacité des traitements extensifs concernant l’élimination des
micro-organismes
Dans un souci de clarté, le chapitre suivant sera composé de deux parties. La première concerne le
traitement dit « à lit de gravier » (ou traitement « subsurface horizontal flow »), dans lequel l’eau
percole à travers le substrat. La deuxième partie abordera le traitement dit « à lagune » (ou traitement
« free water surface flow »), dans lequel l’eau passe au-dessus du substrat. Dans cette dernière
subdivision, j’ai également analysé séparément les lagunes à microphytes et les lagunes à
macrophytes. Bien entendu, tous ces procédés sont alimentés par des eauxdomestiques usées.
Notons qu’il est rare de retrouver la subdivision des trois bassins dans les articles scientifiques. La
plupart des résultats obtenus sont calculés directement en entrée et sortie de l’entièreté du système.
Concernant les systèmes à macrophytes, il apparaît que le traitement joue un rôle non négligeable
sur la réduction des bactéries : la plupart des articles scientifiques mentionnent des réductions des
bactéries dans la gamme de 0,76 à 3 log. C’est le cas notamment de Karpiscak (1996), de Kadlec
(1996), de Schreijer (1997), de Butles (1990) et de Perkins (2000). Une exception est faite par
Karpiscak (1996) qui trouve des réductions de l’ordre de 0,37 log et 0,42 log respectivement pour les
coliformes totaux et les coliformes fécaux. Il explique toutefois ces faibles résultats par la végétation9
de type monoculture liée à ces lagunes. En effet, en réalisant une expérience identique sur un
lagunage à polyculture, il obtient des réductions de 1,7 log et 1,2 log respectivement pour ces mêmes
indicateurs bactériologiques. Globalement, malgré ces bons rendements, la concentration en bactéries
dans les effluents est variable et reste encore élevée dans certains cas. Perkins (2000) obtient une
concentration en coliformes fécaux de l’ordre de 104 CFU/100ml et ce dans tous ses essais (Perkins,
2000).
Le traitement à macrophytes permet de réduire les virus avec un rendement allant de 1,7 log à 3,3 log
selon le type de virus et la lagune employée. Une seule exception à ces valeurs est notée par
Karpiscak (1996) qui obtient une réduction de 0,2 log pour les coliphages à travers une lagune à
monoculture. Ce résultat semble être directement issu du type de lagune utilisé, l’élimination de ce
même virus dans une lagune à espèces multiples étant de 1,7 log. Les différents rendements
rencontrés permettent d’obtenir une eau en sortie de lagune de qualité variable selon le type de virus.
Elle contient une concentration de 105 PFU/100ml en bactériophage MS 2, et de 33 10² PFU/100ml
en phage F- Spécifique.
La réduction de Giardia dans un système de lagune à macrophytes se situe entre 0,6 log et 1,7 log
suivant le type de plante utilisée. Cette réduction semble être plus élevée dans le cas d’une lagune à
monoculture comparée à celle d’une lagune à polyculture. A propos de l’élimination de
Cryptosporidium, les faibles données à ce sujet présentent une réduction inférieure à celle de
Giardia, de l’ordre de 0,4 log pour une lagune à polyculture et de 0,9 log pour une lagune à
monoculture.
9
Ce paramètre est expliqué ultérieurement dans le point 9.4.
32
Je ne dispose d’aucune donnée concernant l’élimination des œufs d’helminthes par un système de
lagune à macrophytes.
Les annexes 6 et 7 répertorient les efficacités de la lagune à macrophytes pour les différents micro-
organismes.
L’élimination des bactéries dans les lagunes à microphytes est très variable, elle se range entre 2 et 8
log selon le type de bactéries et le système étudié. Von Sperling (2005) répertorie les études
scientifiques sur 186 lagunes et obtient un rendement d’élimination des bactéries de l’ordre de 4 log
sur un système entier (Von Sperling, 2005). Sebastian (1984) obtient également des valeurs élevées
(8 log) pour la réduction de E. Coli (Sebastian, 1984). Ces résultats exceptionnels s’expliquent en
partie par une forte concentration en bactéries dans l’influent10 et un temps de séjour des eaux
adéquat.
Malgré de bons rendements, la concentration en bactéries dans les effluents reste fort élevée et atteint
des valeurs de l’ordre de 105 CFU/100ml pour E. Coli. Cette valeur est observée par Sebastian (1984)
dans les effluents d’un système dont le temps de rétention11 des eaux est limité à 2 jours (Sebastian,
1984).
Les faibles données concernant l’élimination des virus par une lagune à microphytes présentent des
rendements entre 1,3 et 1,63 log. La concentration de ces virus dans l’effluent en sortie lagune reste
encore importante, elle est de l’ordre de 174 PFU/100ml pour le Phage F-spécifique.
Par contre, tant les protozoaires que les helminthes peuvent être complètement éliminés dans un
système de lagunage à microphytes si le temps de rétention des eaux est assez long.
En annexe 8, 9, 10 et 11 sont répertoriées les efficacités des lagunes à microphytes concernant les
micro-organismes.
Le système d’épuration à lit de gravier permet des réductions relativement bonnes des bactéries,
selon le type de bactéries étudié. Citons, par exemple, la réduction des coliformes totaux qui atteint
des valeurs de 1,9 à 2,1 log (Thurston, 2001 ; Green, 1997). L’élimination de E. Coli varie, quant à
elle, de 0,7 à 1,9 log (Decamp, 2002). Grâce à ce procédé, la concentration maximale en E. Coli,
coliformes totaux et coliformes fécaux dans l’effluent est respectivement de 104, 10³ et de 45
CFU/100ml.
Les expériences réalisées en essai pilote sur le même type de systèmes présentent également des
rendements similaires. D’après Hench (2003), le processus engendre des résultats supérieurs à 2 log
10
Un influent chargé en micro-organismes aura une meilleure réduction par rapport à un influent peu chargé en micro-
organismes.
11
Le faible temps de rétention diminue l’efficacité d’élimination des micro-organismes (expliqué au point 9.4)
33
tant pour les coliformes fécaux que les Entérocoques, et même des résultats allant jusqu’à 3 log pour
Salmonella (Hench et al., 2003 ; Vega et al., 2003). Cependant, Decamp (2000) observe également
des résultats beaucoup plus faibles dans des microcosmes. Il obtient des réductions d’E. Coli de
l’ordre de 0,6 log et 0,9 log (Decamp et al., 2000).
Le rendement d’élimination des virus par un traitement à lit de gravier varie de 0,8 log à une
élimination complète, selon le type de virus et le système utilisé. Ainsi, Polprasert (1983) obtient un
résultat de 0,8 log pour les coliphages dans un filtre de roche (Gersberg et al., 1987). Par contre,
Vega (2003) note une élimination totale des bactériophages MS 2 dans un système à polyculture
(Vega et al., 2003). La concentration finale en virus varie de 6 log PFU/ml à 0 PFU/ml. Des résultats
similaires sont retrouvés dans les essais pilotes sur ce même type d’infrastructure.
Les seules données représentant l’efficacité du système à lit de gravier sont celles de l’expérience de
Thurston (2001) qui présentent une réduction de Giardia de l’ordre de 0,9 log et de Cryptosporidium
de l’ordre de 0,4 log (Thurston et al., 2001). Notons toutefois que ces données sont le résultat d’un
traitement tertiaire, dont l’influent est déjà faible en parasites (14,1 kystes/100litres et 12,6 oocystes/
100litres), il est donc plus difficile d’y diminuer le nombre.
Stott (1999) étudie la diminution des Helminthes à travers un système à lit de gravier, contenant des
Hélophytes. Il obtient des eaux ne présentant aucun œuf de ce parasite, même avec un influent
contenant jusqu’à 500 œufs par litre (Stott, 1999). Malheureusement, ici aussi, ce sont les seules
données pour ce type de traitement.
En annexe 12, 13 et 14 sont répertoriées les efficacités du système à lit de gravier pour les différents
micro-organismes.
L’élimination des micro-organismes dans un système extensif de lagunage ou à lit de gravier est
réalisée par différents processus : l’inactivation par le rayonnement lumineux, le pH, la prédation par
les nématodes et les protozoaires, l’exposition aux toxines des bactéries et des plantes, la compétition
entre micro-organismes pour la nourriture, la filtration et la sédimentation (Green et al., 1997 ;
Thurston et al., 2001). Dans les lagunes à macrophytes, ce sont essentiellement les processus de
filtration et de prédation qui vont jouer, le support racinaire permettant de pourvoir une surface sur
laquelle les micro-organismes vont s’adsorber, tout en confinant des conditions écologiques propices
au développement des prédateurs de ces micro-organismes. Par contre, les facteurs clés des lagunes à
microphytes sont le rayonnement UV et la sédimentation, selon la profondeur des lagunes. Les
systèmes à lit de gravier, quant à eux, sont bien sûr propices à une filtration par leur substrat.
La lumière : Davies-Colley (1997) décrit les mécanismes d’inactivation des micro-organismes par
rayonnement lumineux. Les UVB (290-320nm) sont absorbés directement par les pathogènes, où ils
engendrent des dommages par la formation de dimers de pyrimidines dans leur ADN. Par contre, les
UVA et le rayonnement visible semblent utiliser un autre processus : ces longueurs d’ondes sont
captées par des « photosynthétiseurs » qui catalysent la formation d’éléments toxiques pour les
micro-organismes, tel que l’oxygène simple, par exemple. Les photosynthétiseurs peuvent être extra-
cellulaires (le matériel humique) ou intra-cellulaires (flavoprotéines, porphyrines, ménaquinone,..)
34
(Davies-Colley et al., 1997). Il semblerait que les micro-organismes agissent différemment à l’action
des rayons lumineux. Ainsi, les entérocoques et certains virus (Phage F-ARN) sont inactivés de façon
égale par les trois rayonnements (UVA, UVB, et lumière visible), tandis que E. Coli et les coliformes
fécaux sont inactivés principalement par les UVB (Davies-Colley et al., 1997).
Le pH influence la survie des micro-organismes, la limite de tolérance des bactéries étant égale à
9-9,5 (Pearson et al., 1987 dans Fallowfield et al., 1996).
La sécrétion de toxines par les végétaux et par certaines bactéries est un autre processus permettant
l’élimination des micro-organismes. Elle se réalise surtout en système de défense. La compétition
entre micro-organismes pour les éléments nutritifs engendre également l’élimination des
communautés de micro-organismes les moins habiles.
La filtration des micro-organismes est aussi connue comme un des processus d’élimination
microbiologique dans les lagunes, elle se réalise tant par la surface des racines que par le substrat
(Karim et al., 2004 ; Stott et al., 1999).
12
Ces conditions sont décrites dans le point 9.4.3
35
9.4 Paramètres contribuant à l’élimination des micro-organismes en traitement
extensif
Différents paramètres influencent les processus : le type de végétaux, le type de substrat, les
conditions du milieu, le type d’influents, ainsi que le dimensionnement du système et le temps de
rétention des eaux usées dans ce système.
De nombreux chercheurs affirment que le type de végétaux cultivés dans les systèmes extensifs
influence l’élimination des micro-organismes. C’est le cas notamment de Hench (2003) qui observe
une meilleure réduction des coliformes dans des lagunes à polyculture (contenant un mélange de
Typha, Scherpus et Juncus) que dans une lagune « contrôle » sans végétation (Hench et al., 2003).
Mandi (1993), quant à lui, compare un système à macrophytes et à microphytes et trouve un
réduction de coliformes fécaux avec un temps de rétention beaucoup plus court dans le premier cas
(Mandi, 1993). Soto (1999) confirme cette idée en observant également une différence significative
dans l’élimination des bactéries entre les traitements à macrophytes (« S. Lacustris ») et les
traitements à microphytes (non plantés), les premiers traitements étant plus efficaces (Soto, 1999).
Citons encore Gersberg (1986) qui démontre le rôle significatif des plantes aquatiques dans la
réduction des virus. Il trouve en effet une réduction significativement supérieure dans un traitement à
macrophytes, par rapport à un traitement témoin sans plante (la concentration en bactériophage dans
l’effluent étant 5 fois supérieure dans un système sans plante, comparée à un système avec plantes)
(Gersberg et al., 1986).
Cependant, certaines études ne détectent aucune différence significative entre les systèmes à
macrophytes et les systèmes à microphytes. Citons, entre autres, Karathanasis (2003) qui n’observe
aucune différence significative entre le système à polyculture, à monoculture (composé de Typha
latifolia ou de fetusca arundinacea) et le système témoin sans plante (Karathanasis et al., 2003).
Malgré ce manque de différence significative, Karathanasis (2003) remarque toutefois que le système
à polyculture est le moins susceptible aux variations saisonnières. Il suggère donc que la présence de
diverses espèces apporte une distribution plus efficace des racines et une diversité microbienne
supérieure aux systèmes à monoculture (Karpiscak ,1996 ; Colleman, 2001) (Karathanasis et al.,
2003).
Hormis l’apport d’oxygène par les plantes, le rôle majeur des macrophytes est de pourvoir une
surface supplémentaire pour le développement du biofilm dans la rhyzosphère et d’y réaliser une
filtration plus optimale, tant pour les bactéries (Soto, 1999 ; Decamp, 2000) que pour les virus
(Gersberg et al., 1986). Ce support permet également l’agglomération des bactéries dans une niche
écologique favorable aux nématodes. De plus, certains macrophytes sont capables de produire des
exsudas racinaires toxiques pour les bactéries. C’est le cas notamment de P. Australis (Karathanasis
et al., 2003 ; Maynard et al., 1999). Selon Gopal (1993), ces substances sécrétées sont de l’acide
tannique et de l’acide gallique (Decamp and Warren, 2000).
Un autre effet des plantes est leur propension à modifier le pH. Ainsi, le pH de l’eau est issu de
l’équilibre entre la capacité de tampon du système, la photosynthèse des algues et l’assimilation de
l’azote. Une augmentation rapide du nombre de plantes et donc de leur photosynthèse permet
d’augmenter le pH et subséquemment le taux de mortalité des bactéries. Certains systèmes montrent
de grandes variations diurnes de pH, ce dernier pouvant atteindre 11 pour des hauts taux de
photosynthèse. Cependant, ces plantes ont un impact négatif sur l’élimination des micro-organismes
en atténuant la transmission de la lumière. Elles décroissent donc l’effet bactéricide de la lumière. Il
36
est donc primordial d’opter pour un équilibre entre le pH et la pénétration des rayons lumineux afin
de maximiser l’effet bactéricide (Fallowfield et al., 1996).
9.4.2 Le substrat
Il existe deux types de substrats : le substrat composé de gravier et le substrat composé de limon. Il a
été prouvé que le premier disposait d’une meilleure performance d’élimination des micro-organismes
que le second. Ce résultat est dû à plusieurs facteurs, dont une capacité de filtration considérable,
spécialement après le développement d’un biofilm (Colleman, 2001, dans Karathanasis et al., 2003 ;
Gersberg et al., 1987; Decamp and Warren, 2000). Ajoutons également que les graviers apportent
une moins bonne protection des bactéries contre la prédation, par rapport au substrat composé de
limon (Decamp and Warren, 2000). De plus, le type de substrat influence la communauté et le
nombre de ciliés. Decamps (1996) observe en effet une concentration en amibes libres trois fois
supérieure dans un système à substrat de gravier que dans un système à substrat de limon (Decamps
and Warren, 1996, dans Decamp et al., 1999).
Cependant, Gersberg (1986) ne démontre aucune différence significative dans l’élimination des virus
entre un système composé de graviers et un système composé de limon (Gersberg et al., 1986).
Température:
Une température élevée augmente l’élimination des micro-organismes. Cet effet peut s’expliquer de
façon indirecte, par l’acroissement des populations de prédateurs (Karathanasis et al., 2003; Decamp
et al., 1999). Au contraire, à faible température (inférieures à 3°C), Karathanasis (2003) observe une
faible réduction des Coliformes fécaux. Il attribue cela à la faible activité métabolique des prédateurs
microbiens et à la réduction en biomasse des racines qui limite la capacité de filtration. Notons
cependant que de faibles températures influencent également directement la population de coliformes
fécaux en diminuant leur survie. (Karathanasis et al., 2003).
Oxygène :
L’élimination des micro-organismes est augmentée en condition aérobie (Marais, 1974 ; Feachem,
1983). Différents processus sont la base de cet effet. Tout d’abord, un certain taux d’oxygène est
nécessaire afin de développer une communauté de prédateurs ciliés actifs. De plus, il est nécessaire
d’avoir un certain niveau d’oxygène pour enclencher le processus photo-oxydation (Maynard et al.,
1999). Il semblerait également que l’adsorption des virus sur les solides soit influencée par l’oxygène
dissout, une désorption se réalisant en anaérobie (Maynard et al., 1999).
Kadlek (1996) affirme que l’élimination des bactéries est fonction de la concentration de ces
bactéries dans les influents, l’efficacité de réduction étant élevée quand la population est en grande
concentration, mais diminue quand la concentration en population est plus faible (Kimberley
Cameron, 2003). Stott a également fait cette constatation (1999) concernant les œufs d’Helminthes.
(Stott et al., 1999)
37
9.4.5 La concentration en matière organique dans le système
La concentration en matière organique dans les eaux usées influence l’élimination des micro-
organismes, tant de façon directe que de façon indirecte. En effet, en cas de faible concentration en
DBO, il y aura compétition entre les micro-organismes et donc amélioration de l’élimination de ces
micro-organismes. De plus, dans les eaux chargées en matière organique, l’augmentation de la
turbidité atténue la transmission de la lumière et donc son effet germicide. Ajoutons également qu’il
y aura une diminution de l’oxygène dissout dans les eaux fortement chargées en matière organique,
ce qui entraîne le développement d’espèces de ciliés moins actifs à se nourrir (Decamp et al., 1999).
Plusieurs chercheurs démontrent l’effet du temps de rétention des eaux sur l’élimination des micro-
organismes tant pour des systèmes à lagunage que des systèmes à lit de gravier. C’est le cas
notamment de Karathanasis (2003), de Netter (1993) et de Green (1997) qui prônent l’effet positif
d’un long temps de rétention sur la réduction des bactéries (Karathanasis et al., 2003 ; Netter, 1993
dans Decamp and Warren, 2000 ; Green et al., 1997). Amahmid (2002) affirme également
l’amélioration de l’élimination des parasites par un important temps de rétention des eaux usées dans
le bassin. (Amahmid et al., 2002).
Il est clair que tous ces facteurs interagissent. Par exemple, le flux peut influencer le temps de contact
avec le substrat et la végétation, et donc l’opportunité de la prédation, de la filtration et de la
sédimentation. A flux élevé, davantage de bactéries seront retrouvées dans l’effluent.
38
10. Efficacité des traitements quaternaires concernant les micro-
organismes
Le chapitre ci-dessous reprend l’efficacité des traitements quaternaires les plus utilisés concernant
l’élimination des micro-organismes des eaux usées d’origine domestique.
Vu la propension du chlore à créer des sous-produits cancérigènes, il est de moins en moins utilisé et
même interdit dans certains pays. C’est pourquoi j’ai choisi de ne pas approfondir ce traitement de
désinfection dans la session suivante.
Une première remarque est à faire sur les variations des résultats : en effet, la littérature scientifique
présente des rendements d’élimination des bactéries très variables selon les auteurs. Ainsi, pour une
réduction de 3 log de coliformes fécaux, la dose UV à injecter varie de 40 mWs/cm² à 100 mWs/cm²,
et ce pour une transmission du rayonnement dans l’eau relativement similaire.
Malgré ces différences, globalement, le rayonnement UV semble efficace dans l’élimination de tous
les micro-organismes. Néanmoins, dans certains cas, il requiert des doses élevées de rayonnement
afin de satisfaire ces rendements. C’est notamment le cas pour les influents contenant des micro-
organismes plus résistants (par exemple, les protozoaires) ou un taux élevé de micro-organismes, ou
encore chargés en particules en suspension (qui va diminuer la transmission des rayonnements).
L’annexe 15 répertorie les efficacités des systèmes UV pour la réduction des différents micro-
organismes.
Il est intéressant d’analyser les conditions susceptibles d’influencer le pouvoir germicide des
traitements UV :
1. Le système :
Le paramètre le plus pertinent dans l’efficacité des traitements UV est la dose, l’énergie reçue par
unité de surface. Cette énergie est le produit de l’irradiance (unité : mW/cm²) par le temps
d’exposition (unité : seconde) et elle s’exprime en mWs/cm² (microWatt seconde/cm²). La variation
d’un de ces 2 facteurs influe sur l’efficacité de la désinfection.
Le choix de la longueur d’onde est primordial dans un traitement UV. Les appareillages employés
lors des expériences scientifiques utilisent pour la plupart des rayonnements lumineux de longueur
d’onde de 254 nm, afin de maximiser l’efficacité de l’action germicide. Les lampes employées sont
de type basse ou moyenne pression, les dernières ayant un spectre plus large. Dans la littérature
analysée, la plupart des expériences présentées dans les articles utilisent des lampes à basse pression.
Notons également que, au cours du fonctionnement de l’installation, l’intensité UV émise est affectée
par l’âge13 des lampes et par l’encrassement des gaines de quartz, ce qui limite le transfert de
l’énergie des lampes à l’effluent. Les lampes doivent donc être nettoyées et remplacées régulièrement
(Perrot, 1995 ; Hassen, 2000).
13
Une diminution de 65% de l’intensité est prévisible en fin de vie.
39
2. La qualité de l’influent
La dose d’UV demandée pour l’abattement d’un pathogène donné est influencée par la qualité de
l’influent. Afin de réaliser une désinfection adéquate, l’eau doit être perméable aux rayons UV, cette
perméabilité est affectée notamment par les différents constituants de l’influent. En effet, ceux-ci
absorbent l’énergie UV émise par les lampes et diminuent donc la transmission des rayonnements
(Moreno, 1997 ; Hassen, 2000). La turbidité mesure ce paramètre, elle quantifie la diffusion de la
lumière depuis une particule éclairée par une source lumineuse. Cette notion s’adresse tant aux
matières en suspension qu’aux matières dissoutes (Unité : la NTU « Nephelometric Turbidity
Unit »).
Les matières en suspension affectent l’efficacité des traitements UV par divers mécanismes :
1. Les particules forment un écran entre la lampe et les micro-organismes et cachent les germes.
2. Certains germes sont enfermés dans les particules et sont ainsi complètement protégés des
rayonnements.
3. Certaines particules absorbent la lumière, d’autres la dispersent.
Les matières dissoutes sont les matières organiques ainsi que les ions ferreux et ferriques. Elles
absorbent les rayons UV et perturbent la désinfection.
Il est donc évident que plus le traitement d’épuration en amont de la désinfection est efficace, plus les
performances de la désinfection par UV seront grandes.
Le traitement UV semble être une bonne alternative comme traitement de désinfection car il
n’engendre aucun produit secondaire toxique. Cependant, la principale faiblesse du traitement UV est
qu’il agit ponctuellement et qu’il ne délaisse pas des résidus qui permettraient de continuer la
désinfection par après. Or, si la dose n’est pas adéquate, certains micro-organismes sont capables de
réparer les altérations de leur ADN causées par les UV. Ce phénomène est réalisé par la
photoréactivation et la « réparation à l’ombre » (« Dark repair ») (Hassen, 2000).
40
10.2 L’ozone
Le traitement à l’ozone présente des rendements d’élimination très variables selon les conditions du
système (dose d’ozone et temps de séjour des eaux). Ainsi, Xu (2002) étudie l’élimination des
coliformes fécaux selon différentes conditions de traitement. Il apparaît que ce rendement augmente
avec de longs temps de séjour et des doses d’ozone élevées.
Notons que ce traitement est surtout très efficace pour les virus, dont il permet une élimination totale.
Par contre, il semblerait que les protozoaires présentent une grande résistance à ce traitement (Xu et
al., 2002). La réduction des bactéries permet, sous certaines conditions, d’obtenir des concentrations
faibles dans les effluents, de l’ordre de 14 CFU/100ml de coliformes fécaux.
L’annexe 16 répertorie les efficacités des traitements à l’ozone relatives aux différents micro-
organismes.
Les traitements à l’ozone sont affectés par des valeurs élevées de pH, de température et de
concentration en composés organiques. Notons également que l’ozone est instable et qu’il ne permet
pas de conserver un pouvoir rémanent de désinfection dans l’effluent traité.
41
11. Synthèse de l’efficacité des traitements d’épuration
En pratique, selon la législation, une première analyse des coliformes totaux et des coliformes fécaux
des effluents en sortie de station est réalisée. Si les concentrations obtenues par cette analyse
s’avèrent supérieures aux normes en vigueur, une seconde analyse concernant les virus est effectuée.
Dans le cadre de ce travail, je réaliserai la même procédure que celle utilisée dans la législation.
Cependant, je ne dispose que de données partielles concernant les coliformes totaux14. Dans mon
processus d’évaluation des systèmes d’épuration, j’analyserai donc prioritairement l’efficacité des
traitements quant aux coliformes fécaux car je dispose d’un plus grand nombre de données à ce sujet.
Ce n’est que lorsque le résultat de réductions des coliformes fécaux satisfera les valeurs limites
choisies que je procéderai à l’analyse des coliformes totaux. De même, si les résultats sur les
coliformes totaux sont satisfaisants, je m’intéresserai aux concentrations en virus dans les effluents.
Rappelons également les différentes filières de l’épuration des eaux domestiques usées:
Trait 2ère à boue activée Traitement 2ère MBR Traitement 2ère Traitement 2ère
Lagune Lit de gravier
Traitement Traitement
Traitement 4ère Traitement 4ère 4ère 4ère
Milieu naturel
14
Je ne dispose que de leur concentration dans l’effluent du système à boue activée et celui du traitement à lit de gravier.
42
Les tableaux suivants récapitulent les rendements d’élimination des micro-organismes pour les
procédés d’épuration des eaux. Le tableau 9 présente les rendements des différents traitements
d’épuration vis-à-vis des bactéries, des virus, des protozoaires et des helminthes. Le tableau 10, quant
à lui, relate les rendements cumulés des filières d’épuration concernant les coliformes fécaux.
Prétraitement
Rendement 0 log 0 log 0 log 0 log 0 log
Traitement 1ère
Rendement 0-1 log 0-1 log 0-1log 0-1 log 0,3 log – 2 log
Traitement 2ère
- Conventionnel
. Boue activée
Rendement 1,76 log - 2,06 log 1,2 log - 3,2 log 0,75 log - 2 log 1 log - 2 log 1 log -2 log
Cc bactéries 1,9 105CFU/100ml 104-106CFU/100ml 20-105 PFU/100ml 10² kystes/100l 0
Cc coliformes totaux 105-1,5 106 CFU/100ml
- Extensif
. lagune macrophyte
Rendement 0,8 log - 3 log 0,8 log - 3 log20 1,7 log - 3,3 log20 0,5 log- 1,7 log
4 4
Cc effluent 10³-3,1 10 CFU/100ml 10³-3,1 10 CFU/100ml 0-105 PFU/100ml
. lagune microphyte élimination élimination
Rendement 2 log - 4 log 2 log - 8 log 1,3 log - 1,63 log complète complète
Cc effluent 105 CFU/100ml18 10²-105 CFU/100ml 104 PFU/100ml 0 0
. Lit de gravier
Rendement ~2 log 0,26 log - 2,1 log 0,8 log - élimination 0,4log-0,9log élimination
Cc effluent 45-106 CFU/100ml19 45-107 CFU/100ml 0-108 PFU/100ml 0,7kystes/100l complète
Cc coliformes totaux 104 CFU/100ml 0
Traitement 3ère
Rendement 1,5 log 0-1,5 log élimination
Traitement 4ère
- UV
Rendement Bonne élimination Bonne élimination Bonne élimination Bonne Bonne
Cc effluent <10³ CFU/100ml Faible élimination élimination
- Ozone
Rendement Bonne élimination Bonne élimination Bonne élimination Bonne Bonne
Cc effluent Faible Faible élimination élimination
Tableau 9 : rendements d’élimination des bactéries, virus, protozoaires et helminthes réalisés par les différents traitements.
15
Les bactéries reprises ici sont les coliformes fécaux et totaux, ainsi que les streptocoques fécaux et les entérocoques.
16
Les virus repris sont essentiellement les bactériophages.
17
Les protozoaires repris sont Giardia et Cryptosporidium.
18
Dans ce cas, vu le manque de données concernant les coliformes fécaux dans ce traitement, j’ai repris les
concentrations d’E. Coli.
19
Valeur d’un essai.
20
Une seule valeur est inférieure à cette fourchette, elle est due à un système à monoculture non efficace. Or, le même
influent dans un système à polyculture a donné des résultats compris dans l’intervalle des valeurs données. Je n’ai donc
pas prise en compte cette exception dans le tableau récapitulatif.
43
Filière Traitement Rendement (CF)
Boue activée Prétraitement + Traitement 1ère + Traitement 2ère à boue 3,3 à 4,6 log
activée + Traitement 3ère
MBR Prétraitement + Traitement 1ère + Traitement 2ère MBR + 4,5 à 9,4 log
Traitement 3ère
Lagune à macrophytes Prétraitement + Traitement extensif à lagune à macrophytes 1 à 3 log
Lagune à microphytes Prétraitement + Traitement extensif à lagune à microphytes 2 à 4 log
Lit de gravier Prétraitement + Traitement extensif à lit de gravier 2 log
Tableau 10 : rendements des diverses filières d’épuration concernant les coliformes fécaux.
Une remarque préliminaire est à faire concernant les donnés recueillies : le tableau 9 reprend
l’élimination des micro-organismes en général, à savoir : des bactéries, des virus, des protozoaires et
des helminthes. Le tableau 10, quant à lui, contient les rendements d’élimination d’un type de
bactéries particulier : les coliformes fécaux. Il aurait été intéressant de suivre également l’élimination
des autres micro-organismes de façon précise. Malheureusement, les articles scientifiques trouvés à
ce sujet utilisent différents types de micro-organismes. Il ne m’était donc pas possible de comparer
les traitements par rapport à un type de virus, à un type de protozoaires et à un type d’helminthes
bien définis. Néanmoins, la comparaison de ces micro-organismes en général nous fournit déjà une
idée sur le traitement le plus efficace.
Le tableau 9 nous permet donc de procéder à une analyse comparative des diverses étapes de
traitement. Pour cela, nous considérons ces étapes individuellement les unes par rapport aux autres.
Le tableau 10, par contre, permet une analyse intégrée du système d’épuration ; et ce en additionnant
les rendements d’élimination des coliformes fécaux réalisés par les traitements successifs des filières
d’épuration.
Une analyse de chaque traitement pris individuellement a été effectuée. Elle se base sur les résultats
du tableau 9.
D’une manière générale, hormis l’étape du prétraitement, une réduction du nombre de micro-
organismes est notée à chaque étape de la filière d’épuration, cette réduction étant plus ou moins
importante selon le type de traitement.
11.1.1 Prétraitement
Le prétraitement a pour but d’éliminer les éléments grossiers des eaux usées. Il ne présente aucune
réduction de micro-organismes. Ces derniers se trouvent en effet sous forme libre ou adsorbés sur des
particules de petite taille qui ne sont pas retenues par cette étape.
44
11.1.2 Traitement primaire
Le traitement primaire, quant à lui, permet une première diminution des micro-organismes par
décantation de ces pathogènes adsorbés sur les matières en suspension de l’eau. Cette réduction est
donc fonction de la charge particulaire dans l’influent.
Toutefois, en ce qui concerne les traitements conventionnels, il apparaît que le système MBR soit le
plus efficace des systèmes, et ce pour tous les types de micro-organismes. Cette constatation est
confirmée par divers scientifiques : Ottoson (2006) compare le traitement MBR et le traitement
entier21 à boue activée et conclut que l’élimination des micro-organismes est plus efficace dans le
traitement MBR. Ueda (2000) et Lv (2006) comparent également un système MBR avec un
traitement entier à boue activée et trouvent le système MBR plus approprié tant pour les virus (3log
vs 2log) que pour les bactéries (5log et 7log vs 2log et 2log) (Ueda and Horan, 2000 ; Lv et al.,
2006).
En effet, le traitement MBR confère à l’eau rejetée une très bonne qualité microbiologique en ce qui
concerne les bactéries et les parasites, ceux-ci se retrouvant en faible concentration ou non détectés
dans les effluents. Cependant, l’élimination des virus par un traitement MBR n’est pas aussi efficace
que celle des autres micro-organismes. La concentration en sortie varie de 2,2 PFU/100ml à 1,4 104
PFU/100ml selon certains facteurs comme le développement du biofilm sur la membrane, la
concentration en virus dans l’influent ainsi que le flux de l’eau à travers la membrane. Cette
concentration est donc supérieure aux valeurs limites choisies dans ce mémoire et ce, pour toute les
dilutions (0 PFU/ 5 litres, 0 PFU/1 litre, 0 PFU/100ml). Rappelons toutefois qu’en pratique, les virus
ne sont analysés que si les valeurs limites en bactéries ne sont pas respectées.
Le traitement à boue activée, quant à lui, produit des effluents dont la concentration en bactéries est
encore fortement élevée et dépasse les concentrations limites choisies dans le cadre de ce travail.
C’est le cas de la concentration en coliformes totaux retrouvée en sortie boue activée qui atteint des
valeurs de 1,5 106 CFU/100ml, ce qui est supérieur aux valeurs choisies, même à une dilution d’un
facteur 100. Le rendement d’élimination des micro-organismes est également influencé par une série
de facteurs, notamment le temps de rétention des eaux dans le bassin d’aération, l’efficacité du
décanteur à éliminer les matières en suspension et le développement de la vie biologique dans le
bassin d’aération (cette vie biologique agit de deux façons sur les micro-organismes pathogènes : en
formant des flocs sur lesquels les micro-organismes peuvent s’adsorber et en agissant en tant que
prédateurs ou concurrents de ces micro-organismes).
Concernant les systèmes extensifs, il est difficile d’établir quel système est le plus performant vu les
différentes conditions dans chacune des expériences. Il semblerait que, moyennant des conditions
favorables, les lagunes à microphytes soient les plus efficaces dans l’élimination des bactéries, des
protozoaires et des helminthes. Cette élimination est principalement due à l’action des UV ou à la
sédimentation, selon la profondeur des lagunes. L’élimination des virus, par contre, se réalise mieux
21
contenant un traitement primaire, un traitement à boue activée, un traitement tertiaire.
45
dans les lagunes à macrophytes et les systèmes à lit de gravier. Dans les lagunes à macrophytes, les
racines des végétaux sont le principal facteur de l’élimination des micro-organismes. Celles-ci, tout
en créant une niche écologique propice au développement des prédateurs de ces pathogènes,
confèrent au milieu un support sur lequel les micro-organismes s’adsorbent. Les systèmes à lit de
gravier, quant à eux, influent sur l’élimination des micro-organismes essentiellement par filtration de
l’eau à travers leur substrat.
Globalement, ces traitements extensifs sont beaucoup moins efficaces que le traitement MBR.
Toutefois, selon la première inspection des concentrations de bactéries, les lagunes à macrophytes et
les lagunes à microphytes sont adéquates pour épurer des eaux usées qui seront diluées par un facteur
100. En effet, les concentrations bactériennes des eaux traitées, quel que soit le type de bactéries,
respectent la valeur choisie pour cette grande dilution. Par contre, les systèmes à percolation sur lit de
gravier ne semblent pas efficaces et ce dans toutes les dilutions possibles (la concentration en
coliformes fécaux obtenue par le système à lit de gravier est de 106 CFU/100ml, cette valeur est
supérieure à la valeur limite de 2 105 CFU/100ml).
Le traitement tertiaire, appliqué aux systèmes conventionnels, permet une réduction supplémentaire
de 1,5 log des bactéries issues des effluents du traitement secondaire. Il semblerait dès lors que la
filière à boue activée suivie d’un traitement tertiaire soit adéquate pour l’épuration des eaux selon la
dilution de 10 et de 100. Notons toutefois que la concentration en protozoaires est encore élevée, de
l’ordre de 100 kystes de Giardia /100 litres. Cependant, la législation ne fait pas référence aux
protozoaires dans la détermination des normes microbiologiques.
Je ne dispose pas d’information concernant les autres micro-organismes, vu les faibles données sur ce
sujet. Il aurait été intéressant de connaître le taux d’élimination des virus par ce système. Cette
donnée aurait permis d’analyser superficiellement l’efficacité d’élimination des virus pour des
filières entières contenant un traitement conventionnel biologique suivi d’un traitement tertiaire.
Les traitements quaternaires de désinfection, que ce soient les rayonnements UV ou l’ozonation, sont
efficaces dans l’élimination des micro-organismes. Cependant, parfois, ils requièrent des doses
élevées en ozone ou en UV afin d’obtenir un bon rendement. C’est le cas notamment pour les
traitements UV lorsque l’influent contient des micro-organismes plus résistants ou qu’il est chargé en
particules en suspension. Pour une installation d’ozonation, le pH, la température, la concentration en
composés organiques dans les eaux usées et le type de micro-organismes à traiter influencent la dose
à injecter.
46
11.2 Analyse « intégrée »
L’analyse intégrée des stations d’épuration peut être réalisée par le suivi des rendements
d’élimination des coliformes fécaux calculés dans le tableau 10.
Les résultats du tableau 10 confirment les conclusions de l’analyse réalisée sur les traitements
individuels : la filière d’épuration la plus efficace est celle comprenant un système MBR. Cette filière
peut atteindre des rendements d’élimination des coliformes fécaux de l’ordre de 9,4 log si elle est
utilisée dans des conditions favorables.
11.3 Synthèse
L’analyse des efficacités des différents traitements d’épuration concernant l’élimination des micro-
organismes aboutit aux choix de filières suivants :
Ces filières sont suffisantes pour produire une eau de qualité en bactéries et en helminthes, selon la
dilution choisie. Cependant, malgré ces bons rendements, la concentration en virus de la plupart de
ces filières atteint des valeurs supérieures à toutes les valeurs limites choisies dans ce mémoire.
Néanmoins, dans la procédure légale utilisée lors des inspections des eaux, l’analyse des virus n’est
réalisée qu’en cas de non conformité des normes bactériennes. Donc, si les procédures législatives
sont appliquées, les filières citées ci-dessus peuvent être considérées comme adéquates pour
l’épuration.
47
Notons plusieurs remarques concernant l’élimination des virus :
Le facteur de disparition des micro-organismes dans le milieu naturel n’a pas été étudié dans
ce mémoire (notamment, la disparition par mortalité ou sédimentation). Ce facteur va avoir
tendance à diminuer la concentration en virus lors du trajet des eaux entre les stations
d’épuration et les zones sensibles.
J’ai choisi la concentration maximale acceptable en virus sur base des normes légales
relatives à l’entérovirus. Or, il se pourrait que la résistance au traitement de ce type de virus
soit supérieure (ou inférieure) à celle des autres virus. C’est le cas notamment dans un
traitement MBR si les dimensions de l’entérovirus sont inférieures à celles de la plupart des
autres virus et qu’il n’est pas retenu par le biofilm de la membrane. Dans les systèmes à
lagunages et à boue activée, ce sera le cas si ce virus décante plus rapidement ou s’il subit une
prédation plus importante. Le choix de cette concentration maximale est donc discutable.
Bien que la question de l’efficacité des traitements dans l’élimination des virus reste ouverte, ces
quelques remarques ne contredisent pas la préférence pour les types de systèmes cités ci-dessus en
terme de réduction des micro-organismes.
48
12. Coût et faisabilité des différents traitements d’épuration
Il est également intéressant d’évaluer la faisabilité économique et technique des différents traitements
d’épuration. Les tableaux ci-dessous reprennent le matériel nécessaire à leur utilisation, leurs
avantages et inconvénients, ainsi que leurs coûts d’investissement et de maintenance.
Traitement Matériel
Prétraitement Un système de dégrillage + un bassin de déssablage-dégraissage muni d’un racleur de
fond et de surface.
Traitement primaire Un décanteur.
Traitement secondaire à Un bassin d’aération, un décanteur, un dispositif de recirculation des boues, un
boue activée dispositif d’extraction et d’évacuation des boues en excès, un dispositif de brassage et
d’apport d’oxygène dans le bassin d’aération.
Traitement secondaire Le système MBR est construit de façon semblable au système à boue activée, mais le
MBR décantateur est remplacé par un système de membranes.
Traitement secondaire Un système de 3 lagunes successives.
extensif
Traitement tertaire Un bassin
Traitement quaternaire Une installation d’ozonation comprend 4 parties:
d’ozonation - Le traitement de l’air utilisé pour la production d’oxygène,
- Le générateur électrique d’ozone,
- Le transfert de l’ozone dans l’eau par turbinage, hydro-injection ou diffusion,
- Le système de récupération et traitement des évents ozonés.
Traitement quaternaire Les traitements UV sont conçus en deux parties : la chambre de traitement, appelée
aux UV aussi réacteur et le module électrique.
Tableau 11: matériel utilisé dans les traitements d’épuration.
49
12.2 Avantages et inconvénients
Les coûts des filières de traitement ont été calculés sur un influent type de 1200 équivalents habitants
dont les caractéristiques sont les suivantes :
Paramètres Valeurs
Débit 216 m³/Jour
DCO 525 mg/l
MES 500 mg/l
Ntotal 60 mg/l
Ptotal 45 mg/l
Tableau 13: Caractéristiques d’un influent
type de 1200 équ Hab.
50
Type de coût Prix
Filière à boue activée Investissement
Une station d’épuration à boue activée contient :
les pompes de relevage en début de station, le prétraitement, le traitement
primaire (décanteur + pompe d’extraction de boue), le traitement
secondaire (bassin d’aération + aérateur), le décanteur secondaire +
recirculation des boues et le traitement tertiaire (optionnel)
TOTAL pour une station sans traitement tertiaire de 1200 équ Hab 600 000 €22
TOTAL pour une station avec traitement tertiaire de 1200 equ Hab 780 000 €22
Maintenance
- L’électromécanique : habituellement, il est considéré que toute 19 500€/an22
l’électromécanique d’une station d’épuration doit être renouvellée tous
les 20 ans (= 325 €/équHab/20ans)
- Le coût énergétique : 95% du coût énergétique est attribué au système 3 600€/an22
d’oxygénation du bassin d’aération. Cela revient à : 3€/équ Hab/an.
- Le coût d’évacuation des boues est environ de 5 €/équHab/an 6 000€/an23
Total pour une station de 1200 équ Hab/an 29 100 €/an
Filière MBR Investissement
La filière MBR contient les mêmes dispositifs que la filière à boue
activée, à l’exception du décanteur secondaire qui est remplacé par une
membrane.
- Le dispositif contenant les membranes (pour 1200 équ hab) 700 000 €24
- L’infrastructure du système à boue activée sans le décanteur secondaire
o Avec traitement tertiaire 420 000 €
o Sans traitement tertiaire 600 000 €
TOTAL pour une station sans traitement tertiaire de 1200 équ Hab 1120 000 €
TOTAL pour une station avec traitement tertiaire de 1200 equ Hab 1300 000 €
Maintenance
- L’électromécanique : Habituellement, il est considéré que toute
l’électromécanique d’une station d’épuration doit être changée tous les 20 16 500 € /an
ans
(+- 275€ /équHab/ 20ans) 115600 € à 231250
- Coût opérationnel des systèmes à membrane : €/an24
o Nettoyage
o Maintenance des produits chimiques
o Remplacement des membranes
o Coût énergétique pour la filtration (y compris le pompage et
l’aération de la membrane pour favoriser les turbulences): 0,3à
0,6kWh/m³ 3 600 €/an
- Coût énergétique du système d’oxygénation du bassin d’aération :
- Traitement des boues : le coût du traitement des boues est réduit par
rapport au système à boue activée, vu la plus faible production des boues 4 200 €/an
jusqu’à 30% de moins que le traitement à boue activée
(=3,4 €/équ Hab/an)
TOTAL pour une station de 1200 equ Hab 140000 - 255600 €/an
Filière extensive Investissement
Je n’ai pas de données précises de prix pour ce type de traitement.
Néanmoins, il est clair que cette filière est la filière la plus avantageuse
vu le peu d’infrastructure nécessaire. TOTAL Très faible
Maintenance
- faucardage des plantes
- extraction des boues/10 à 20 ans TOTAL Très faible
22
Deswattines U.Ph., communication personnelle.
23
Tardieu A., communication personnelle.
24
Tob Ph., communication personnelle.
51
Traitement 4ère : UV Investissement
Le prix d’un système UV de capacité de 100 m³/j à 600 m³/j est de 9000 €
à 18000€. Je ne connais pas la valeur exacte d’un traitement de 216 m³/J.
J’ai donc pris la valeur maximale.
TOTAL 18 000 €25
Maintenance
- coûts énergétique des lampes (pour 216 m³/jour) 324 € /an
- coûts de renouvellement des lampes (la durée de vie moyenne d’une 230 €/an/lampe X20
lampe varie de 8000 à 10000 heures environ). Il est difficile d’estimer la
quantité de lampes nécessaire, vu que cette quantité dépend des
caractéristiques des eaux à traiter. J’estime donc un nombre de lampes
maximum : pour un débit de 216 m³/j, environ 20 lampes de 32w sont
nécessaires.
- nettoyage
Total +- 5000 €/an
Traitement 4ère :ozone Investissement
Les coûts d’investissement d’un traitement à l’ozone sont très importants,
ils sont plus élevés que ceux du traitement UV.
TOTAL > UV26
Maintenance
- Le coût énergétique est lourd, il est plus important que celui du
traitement UV
- Les opérations de maintenance doivent être effectuées par des
techniciens qualifiés.
TOTAL >UV26
Tableau 14 : Coûts d’investissement et de maintenance des différents traitements d’épuration.
Voici ci-dessous les coûts d’investissement et de maintenance des filières les plus efficaces dans
l’élimination des micro-organismes pathogènes.
Investissement Maintenance
Dilution d’un facteur 2
La filière MBR sans traitement tertiaire ni quaternaire 1120 000 € 140000 - 255600 €/an
La filière à boue activée suivie d’un traitement UV 618 000 € 34100€
La filière à boue activée suivie d’un traitement à l’ozone. >>618 000 € >> que la même filière avec
un traitement UV
25
Senet (2003), dans Baumont (2004).
26
Baumont (2004).
52
12.4 Analyse de faisabilité économique et technique des filières d’épuration
Pour des dilutions faibles (d’un facteur 2), les deux filières efficaces dans l’élimination des micro-
organismes sont la filière MBR et la filière à boue activée comprenant un traitement de désinfection.
Bien que la filière MBR soit satisfaisante même sans traitement tertiaire ni quaternaire, elle nécessite
des coûts d’investissement et de maintenance bien plus élevés que ceux de la filière à boue activée
suivie d’un traitement de désinfection. D’un point de vue financier, je recommanderais donc la filière
à boue activée. Notons toutefois que cette filière à boue activée nécessite de l’espace vu sa grande
infrastructure, contrairement au système MBR compact qui peut être utilisé en centre ville. De plus,
hormis la production d’un effluent de meilleure qualité, l’infrastructure du traitement MBR est plus
flexible et permet une prolongation échelonnée des installations existantes. Cependant, les
membranes du système MBR sont sujettes au colmatage et doivent être régulièrement nettoyées ; les
systèmes MBR demandent donc une maintenance importante.
Concernant les traitements de désinfection : le traitement UV est plus avantageux financièrement que
le traitement à l’ozone, et ce tant pour son investissement que sa maintenance. De plus, l’appareillage
du traitement à l’ozone est beaucoup plus complexe à entretenir et requiert l’appui de techniciens
qualifiés. Ajoutons également que l’ozonation peut former des sous-produits en présence de
bromures. Par contre, le traitement UV demande une maintenance fastidieuse, vu l’entretien
périodique de ses lampes.
Dans le cas d’une dilution d’un facteur 10, deux types de traitements sont intéressants
financièrement. Concernant les coûts d’investissement, la filière à boue activée suivi directement par
un traitement de désinfection UV est la plus avantageuse ; par contre, pour le coût de maintenance, la
filière la plus propice est celle comprenant un traitement à boue activée suivi d’un traitement
tertiaire. Quant au traitement MBR, il est le plus cher tant pour les coûts d’investissement que pour
les coûts de maintenance. Rappelons que le système UV demande une maintenance conséquente,
contrairement au traitement tertiaire. Cette information peut s’avérer précieuse lors des décisions
d’investissement.
Pour une dilution d’un facteur 100, la filière la plus intéressante économiquement est la filière
extensive à lagunage. Notons que la contrainte principale de cette filière est l’espace, elle ne pourra
donc être mise en place qu’en milieu rural. Concernant la faisabilité technique, les lagunes à
macrophytes nécessitent une maintenance plus fastidieuse que les lagunes à microphytes, due au
faucardage régulier de leurs plantes.
53
13. Conclusion
Pour rappel, l’objectif principal de ce mémoire était d’étudier ce que j’appellerai le rapport
« qualité/coût » afin de pouvoir conseiller les gestionnaires de stations d’épuration. Il s’agit du
rapport entre la qualité microbiologique des effluents d’une station d’épuration et le coût
d’investissement et d’entretien de cette infrastructure. L’analyse de l’efficacité de réduction des
micro-organismes dans les eaux domestiques usées pour chacune des étapes de traitement d’une
station d’épuration a permis de retenir certains traitements. Bien entendu, je n’ai analysé la
pertinence économique que des traitements dont j’estimais qu’ils étaient suffisamment efficaces ;
cette présélection me semblait nécessaire pour éviter les démarches fastidieuses et inutiles auprès des
entreprises compétentes en la matière.
Pour ce faire, j’ai tout d’abord imposé différentes valeurs limites de concentration pour chaque
micro-organisme. Il était bien spécifié qu’à l’inverse des dispositions légales, les valeurs que j’ai
choisies comme valeurs limites s’appliquent aux effluents et non aux zones dites « sensibles ». Dès
lors, la comparaison entre les concentrations en micro-organismes des eaux traitées avec ces valeurs
limites que j’ai voulu arbitrairement strictes a été l’outil de base de l’analyse des différentes filières
d’épuration. Après avoir obtenu une sélection des filières les plus efficaces dans la réduction des
différents micro-organismes, j’ai pu procéder à une étude comparative de ces filières satisfaisantes
sur base de leurs faisabilités économique et technique.
En bref, les résultats obtenus diffèrent selon l’ordre de grandeur du facteur de dilution. Notons que ce
dernier est corrélé positivement au débit de la rivière mais négativement au débit de l’effluent de la
station.
Pour une dilution faible (de facteur 2 par exemple), si le traitement MBR et le traitement secondaire à
boue activée suivi d’un traitement quaternaire de désinfection sont tous deux suffisamment efficaces
dans la réduction des micro-organismes pathogènes, le second a l’avantage d’être moins coûteux ;
c’est pourquoi je le recommanderais dans des sites tels que Bruxelles (1 million d’équivalents
habitants qui correspondent à un effluent dont le débit est de 2m³/s déversé dans une rivière dont le
débit est de 2m³/s également.) Toutefois, bien que leurs membranes doivent souvent être nettoyées,
les installations du traitement MBR présentent une triple avantage technique ; elles sont plus
compactes, plus flexibles et produisent un effluent de meilleure qualité.
Dans le cas d’une dilution d’un facteur 10, les filières qui consistent en un traitement secondaire à
boue activée suivi soit d’une désinfection aux UV soit d’un traitement tertiaire sont toutes deux
efficaces. Si l’investissement de base nécessaire pour une désinfection aux UV est plus intéressant
financièrement, la maintenance du système tertiaire sera, elle, meilleur marché. En effet, rappelons-
nous de la nécessité de remplacer régulièrement les ampoules dans le cas du traitement quaternaire de
désinfection aux UV. Ceci constitue un coût d’entretien non négligeable. L’arbitrage final revient aux
gestionnaires de station d’épuration lors de leurs décisions d’investissements. Je leur conseillerais
simplement de procéder à l’actualisation des coûts de chacune de ces infrastructures dans le temps
plutôt que de se focaliser sur les économies apparentes à court terme.
Enfin, pour une dilution d’un facteur 100, les traitement extensifs à lagunage se sont révélés les plus
satisfaisants selon le rapport qui nous intéresse entre la qualité microbiologique des effluents de la
station et les coûts de l’infrastructure.
54
Après avoir nuancé la réponse à la question de recherche de ce mémoire selon le facteur de dilution
entre les effluents et les eaux dans les zones dites « sensibles », j’aimerais finir par une critique de
mes hypothèses de recherche qui permettra de donner quelques pistes pour d’éventuels travaux
d’approfondissement du sujet.
Premièrement, la littérature que j’ai utilisée ne m’a pas permis de procéder à une analyse
comparative scientifiquement irréprochable. J’ai donc été forcée de comparer les différents
traitements sur base des résultats communiqués par les auteurs. Or les conditions expérimentales ne
sont pas identiques entre toutes ces expériences. Le volume des bassins, le temps de rétention des
eaux dans ceux-ci, le débit des eaux traitées et la concentration microbiologique dans l’influent de la
station diffèrent d’un rapport d’analyse à l’autre alors qu’ils sont autant de paramètres modifiant
l’efficacité de réduction des micro-organismes pathogènes.
En ce qui concerne les pathogènes à présent, j’ai également dû poser des hypothèses de base qui
peuvent être discutées. Les valeurs limites officielles que j’ai considérées dans mes recherches
concernent exclusivement les entérovirus qui sont un type de virus particulier. Mais comme je ne
disposais pas de suffisamment de données sur les entérovirus, j’ai généralisé mes analyses sur
l’ensemble des virus ; comparant ainsi des données relatives à des types de virus qui ne sont pas
forcément identiques quant à leur résistance aux différents traitements d’épuration. De la même
manière, je ne disposais pas toujours d’assez de données sur la réduction des coliformes totaux.
Enfin, une dernière précision me paraît très importante. Entre les effluents de la station et les zones
dites « sensibles », je n’ai pas tenu compte de la disparition des micro-organismes pathogènes. Il
n’est nulle part mention des facteurs de prédation, de sédimentation ni de survie des micro-
organismes ; seule la dilution est prise en compte.
55
Table des matières
1. Introduction ................................................................................................................................1
2. Objectifs du travail .....................................................................................................................2
3. Structure du travail .....................................................................................................................2
4. Les eaux « sensibles » requérant une qualité microbiologique..................................................3
4.1 Les eaux de baignade .........................................................................................................3
4.2 Les eaux des zones conchylicoles ......................................................................................3
4.3 Les eaux d’irrigation ..........................................................................................................3
5. Les micro-organismes pathogènes .............................................................................................4
5.1 Les principaux micro-organismes pathogènes contenus dans les eaux usées....................4
5.1.1 Les micro-organismes hydriques ...........................................................................4
5.1.2 Indicateurs de contamination microbiologique ....................................................5
5.2 Caractéristiques des micro-organismes..............................................................................8
5.2.1 Pouvoir pathogène - risques et dangers des micro-organismes .........................8
5.2.2 Caractéristiques biologiques...................................................................................9
6. Législation concernant la qualité microbiologique des eaux de baignades, des eaux
conchylicoles et des eaux d’irrigation..............................................................................................11
6.1 Législation européenne ....................................................................................................11
6.1.1 Les eaux de baignade ............................................................................................11
6.1.2 Les eaux conchylicoles .........................................................................................13
6.2 Législation nationale ........................................................................................................13
6.2.1 Les eaux de baignade ............................................................................................13
6.2.2 Les eaux conchylicoles .........................................................................................14
6.3 Cas spécial : les eaux d’irrigation ....................................................................................14
6.4 Valeurs limites prises dans le cadre de ce mémoire.........................................................14
7. Les différents traitements d’épuration......................................................................................16
7.1 Schéma général d’une station d’épuration .......................................................................16
7.2 Les différentes étapes d’une station d’épuration..............................................................18
7.2.1 Prétraitement ..........................................................................................................18
7.2.2 Traitement primaire : décantation ........................................................................18
7.2.3 Traitement secondaire : Traitement biologique ................................................19
7.2.4 Traitement tertiaire : N et P ..................................................................................22
7.2.5 Traitements quaternaires : Les procédés de désinfection .................................24
8. Efficacité des traitements conventionnels concernant l’élimination des micro-organismes....26
8.1 Prétraitement ....................................................................................................................26
8.2 Traitement primaire..........................................................................................................26
8.3 Traitement secondaire biologique aérobie .......................................................................27
8.3.1 Traitement à boue activée ........................................................................................27
8.3.2 MBR (« Membrane Bioreactor ») ............................................................................28
8.4 Traitement tertiaire...........................................................................................................31
9. Efficacité des traitements extensifs concernant l’élimination des micro-organismes..............32
9.1 Traitement à lagune (« free water surface flow ») ...........................................................32
9.1.1 Lagunes à macrophytes ............................................................................................32
9.1.2 Lagunes à microphytes.............................................................................................33
9.2 Traitement à lit de gravier ................................................................................................33
56
9.3 Processus d’élimination des micro-organismes ...............................................................34
9.4 Paramètres contribuant à l’élimination des micro-organismes en traitement extensif.....36
9.4.1 Le type de végétaux..................................................................................................36
9.4.2 Le substrat ................................................................................................................37
9.4.3 Les conditions ..........................................................................................................37
9.4.4 La concentration en micro-organismes dans l’influent ............................................37
9.4.5 La concentration en matière organique dans le système ..........................................38
9.4.6 Le temps de rétention, le flux, le dimensionnement ................................................38
10. Efficacité des traitements quaternaires concernant les micro-organismes...........................39
10.1 Le traitement par rayons ultraviolets................................................................................39
10.2 L’ozone.............................................................................................................................41
11. Synthèse de l’efficacité des traitements d’épuration............................................................42
11.1 Analyse des traitements individuels.................................................................................44
11.1.1 Prétraitement ............................................................................................................44
11.1.2 Traitement primaire..................................................................................................45
11.1.3 Traitement secondaire ..............................................................................................45
11.1.4 Traitement tertiaire...................................................................................................46
11.1.5 Traitement quaternaire .............................................................................................46
11.2 Analyse « intégrée ».........................................................................................................47
11.3 Synthèse ...........................................................................................................................47
12. Coût et faisabilité des différents traitements d’épuration.....................................................49
12.1 Matériel utilisé..................................................................................................................49
12.2 Avantages et inconvénients..............................................................................................50
12.3 Coûts d’investissement et de maintenance.......................................................................50
12.4 Analyse de faisabilité économique et technique des filières d’épuration ........................53
13. Conclusion............................................................................................................................54
57
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Bactéries
Enterococcus faecalis la résistance à presque tous les antibiotiques
Gastro-entérites, autres infections
Salmonella Tiphoïde, gastro-entérites et septicémie
Shigella Diarrhées
Enterobacter Cystites, pleurésies, méningites
Yersinia enterocolitica Diarrhée
Legionella Pneumonie, autres maladies respiratoires
Escherichia Coli Diarrhée
(certaines souches)
Campylobacter jejuni Gastro-entérites , diarrhées (l’infection entérique bactérienne la
plus répandue en Amérique du Nord)
Staphylococcus Affections cutanées et sous cutanées
Pseudomonas aeruginosa Infections ORL, septicémies
Virus
Entérovirus :
-Coxsackievirus A et B Méningite, conjonctivite, péricardite, myocardite, diarrhée,
encéphalite
-Echovirus Méningite, conjonctivite, péricardite, myocardite, diarrhée,
encéphalite
-Poliovirus Paralysie, méningite, fièvres
Virus de Norwalk violente gastro-entérite qui dure de 24 à 48 heures
Virus de l’hépatite A hépatite A
Virus de l’hépatite E Hépatite E
Rotavirus Gastro-entérites
Reovirus Maladie respiratoire, entérite
Caicivirus Diarrhée
Coronavirus Gastro-entérites
Adénovirus Infections respiratoires, infections conjonctivales
Protozoaires
Giardia lamblia Douleurs abdominales, diarrhée (la giardiase est maintenant
l’infection humaine entérique non bactérienne ayant la plus forte
incidence)
Cryptosporidium parvum Diarrhées accompagnées de douleurs abdominales, de
vomissement et de fièvre
Toxoplasma Toxoplasmose
Microsporidium Diarrhée
Helminthes
Taenia Diarrhée, douleur musculaire
Ascaris Troubles digestifs
Annexe 15 : Traitement UV
Auteurs Traitement : UV Micro-organismes Cc influent Cc effluent Dose UV Rdt
Chang (1985) Collimated beam après Coliformes totaux +- 8 mW s/cm² 3log
traitement 2ère Rotavirus- Poliovirus +- 28-42 mW s/cm² 3log
Kystes A. Castellanii + de 100 mW s/cm² 3log
Hassen (2000) Lampes basse pression, Streptocoques fécaux 105 CFU/100ml 100 mW s/cm² sont nécessaires 3log
Transmission: 45% Coliformes fécaux 1,25105CFU/100ml
MES : 16mg/l, DCO : 96mg/l
Perrot (1995) 176 lampes basse pression, E. Coli 6,5 104 CFU/100ml 43 CFU/100ml 3,2 log
Transmission : 35-63% Streptocoques fécaux 2,3 104 CFU/100ml 42 CFU/100ml 2,8 log
Déb: 175-420m³/h
MES:30 mg/l, DCO<120 mg/l
Moreno (1997) 1.MES : 5,33 mg/l Trs : 68,5% Coliformes fécaux 9,8 10³ CFU/100ml 0 CFU/100ml 10³CFU/100ml 67,4mWs/cm² 66mWs/cm² 3,39 log
2.MES : 6 mg/l Trs : 78,4% 6,9 10³ CFU/100ml 170CFU/100ml 10³CFU/100ml 35,9mWs/cm² 27 mWs/cm² 1,53 log
2B.MES 9,56 mg/l Trs : 61% 4,1105CFU/100ml 460CFU/100ml 10³CFU/100ml 39,2mWs/cm² 32 mWs/cm² 2,87 log
3.MES : 15,9 mg/l Trs :54,5% 7,9105CFU/100ml 680CFU/100ml 10³CFU/100ml 39,7mWs/cm² 33 mWs/cm² 3,02 log
Lampe basse pression
Déb : 6 300 m³/j
Morena (1997) Traitement UV Coliformes fécaux 2,59 log
Streptocoques fécaux 1,85 log
Coliphage somatique 1,73 log
Coliphage F-ARN 0,87 log
Tree (1997) 2 lampes Collimated beam E Coli 10e8 CFU/100ml 6 mWs/cm² 3 log
MES:31,5mg/l,, DBO : 11mg/l
Turbidité : 35 NTU
Tree (1997) 2 lampes Collimated beam Phage MS 2 10e7 PFU/100ml 19 5 1 10 20 mWs/cm² 30
MES : 16mg/l, Poliovirus 10e7 PFU/100ml 2 0,1 <0,01 10 20 30
Turbidité : 20 NTU E. Coli 10e8CFU/100ml <0,01 <0,01 <0,01 10 20 30
Oppenheimer (93) Bactériophage MS2 75->100-200mWs/cm² 2-5 log
>Lazarova(1999) (résistant )
Walker (1997) ds Entérovirus 32 mWs/cm² 2 log
Lazarova (1999) Bactériophage F-Spéc 32 mWs/cm² 4-5 log
Lainé (1998) Lampe basse pression, E. Coli 1,8 105CFU/100ml Non détecté >4,1 log
Eau urbaine d’innondation Entérocoque 1,5 104CFU/100ml Non détecté >3,1 log
(après flottation, filtration) Entérovirus 5 PFU/litres 0/litre éliminé
MES : 20mg/l, DCO : 52 mg/l Salmonella 6,8 CFU/litre Non détecté >0,8 log
Transmission : >50% Helminthe 0,8 œuf/litre 0,2oeuf/litres 0,6 log
Giardia 1104 Kyste/l 64 Kyste/litre 1,2 log
Annexe 16 :Traitement à l’ozone
Auteurs Traitement : Ozone microorganismes Cc influent Cc effluent Rendement
Tyrrell (1995) 4 types de stations :
BVDC :MES:15,7mg/l,DCO :55,7mg/l Coliformes fécaux 4,8logCFU/100ml 1,4 log
NBC : MES:39mg/l, DCO :85,9mg/l 4,9logCFU/100ml 1,1 log
EG : MES:7,4mg/l, DCO :35,2mg/l 3,9logCFU/100ml 1,5 log
EP : MES:6,3mg/l, DCO :32,2mg/l 4,3logCFU/100ml 1,5 log
Entérocoques 1,1 log
CC O3 résiduel : 0,2-0,45ppm,
1 log
Temps de rét : 2 min
1,2 log
1,2 log
Coliphage F spécifique >2,4 log
>2,8 log
>2,8 log
>2,2 log
Phage Somatique >1,9 log
2,2 log
>2,8 log
>2,1 log
Xu (2002) Traitement Ozone avec différents
temps et TOD1, Déb:90000 m³/Jour
Tps rét / TOD 4min / 4,8mg/l Coliformes fécaux 5 log CFU/100ml 4600 CFU/100ml 0,34 log
4min / 8,6mg/l 4,94 log CFU/100ml 1320 CFU/100ml 1,82 log
4min / 15,2mg/l 4,95 log CFU/100ml 300 CFU/100ml 2,48 log
9,6min / 11mg/l 5,45 log CFU/100ml 840 CFU/100ml 2,52 log
9,6min / 24,8mg/l 5,92 log CFU/100ml 14 CFU/100ml 4,42 log
9,6min / 29,5mg/l 5,20log CFU/100ml 14 CFU/100ml 4,06 log
4min / 4,8mg/l F-Coliphage 96 PFU/ml 2PFU/ ml 1,68 log
4min / 8,6mg/l 144 PFU/ml 0 >2,16 log
4min / 15,2mg/l 122PFU/ ml 0 >2,09 log
4min / 4,8mg/l Entérovirus 775 PFU/10litres 0
4min / 8,6mg/l 544 PFU/10litres 0
4min / 15,2mg/l 650 PFU/10litres 0
1
TOD : Transferred ozone demand.
Annexe 6 : Lagune à macrophytes
Protozoaire
Karpiscak (1996) dans Lagune à monoculture Giardia 1,7 log
Karim (2004) Cryptosporidium 0,9 log
Karpiscak (1996) dans Lagune à espèce multiple Giardia 0,6 log
Karim (2004) (Scirpus Olneyi, Typha Domingenisis, Salix Cryptosporidium 0,4 log
nigra, Populus fremontii)
Helminthe 00
Annexe 8: Lagune à microphytes
Virus Essai
Hench (2003) Lit de gravier , Vol : 0,4 dm³ Coliphage Sans VG 5,2 log PFU/100ml 4 logPFU/100ml
Profondeur : 45 à 60 cm Avec VG 3,5 logPFU/100ml
VG : Typha, Scerpus, Juncus
Vega (2003) petit Lit de gravier en labo Bactériop MS2
hiver 10,2 logPFU/100ml 0logPFU/ml
été 10logPFU/100ml 6,5logPFU/100ml
Annexe 14 : Lit de gravier
Bactéries
Dyrda (1999) Décantation Coliformes fécaux et 0-1 log
Coliformes totaux
Ueda et Horan (2000) Décantation Coliformes fécaux 4,1 106 CFU/100ml Non donné
DBO : 376 mg/l (av 1er) Streptocoques fécaux 7,4 105 CFU/100ml
Temps de rét : 9,7h, Déb : 7393 m³/j
Jacangelo (2003) Décantation primaire Coliformes fécaux 0,32 log
Déb : 180 000 m³/j Entérocoques 0,13 log
Georges (2002) Etude de 15 stations d’épuration Coliformes fécaux 0-0,8 log
Déb : 2100000m³/j à 7 106 m³/j
Protozoaires
Goarnisson (1997) dans Décantation simple Kyste de protozoaires 0-1 log
Leftah (2000)
Faby (1997) dans Décantation simple Kyste de protozoaires 0,3log
Baumont (2004)
Helminthes
Goarnisson dans Leftah Décantation simple Œufs d’helminthes 1-2 log
Faby (1997)ds Baumont Décantation simple Œufs d’helminthes 0,3-1 log
Annexe 3 : Traitement secondaire à boue activée