Je D 233 Nombre D 232 S La Maternelle Et Apr 232 S 3 224 8 Ans
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APPRENTISSAGES
DE QUALITÉ
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23 sequences
d'apprentissages
Même si la loi autorise, movennant le paiement de redevances (via la société Reprobel, créée à cet effet), la photocopie de
courts extraits dans certains contextes bien déterminés, il reste totalement interdit de reproduire, sous quelque forme que
ce soit, en tout ou en partie, le présent ouvrage.
(Loi du 30 juin 1994 relative au droit d'auteur et aux droits voisins, modifiée par la loi du 3 avril 1995, parue au Moniteur
du27-O7-1994 et mise à jour au 30-OB-2000).
cette reproduction sauvage cause un préjudice certain aux auteurs et aux éditeurs.
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d'apprentissages
Merci aussi à ceux qui par leur réalisation matérielle suite aux propositions faites en
formation ont permis l'approfondissement de certaines démarches.
Directeur de collection :
Stéphane Hoeben
Mise en page et illustrations
Stêphanie Varotto
lllustrations:
Franck Garo
Edition originale
2016, Éditions Atzéo sprl
Rue Arthur Patiny, 16
51 50 FLOREFFE
Belgique
www,atzeo,com
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ISBN : 97 8-2-9307 94-08-2
DL: D/2O16/ 12.88,0/5
Table des rnatière
s
Grille d'évaluation formative au niveau des attitudes importantes pour apprendre .....10
26
1,3, Construire la reconnaissance des 6 premiers nombres dans leurs organisations spatia|es.....................34
1,4. Décomposer une quantité en configurations mémorisées........................... .....40
1.5. S'approprier l'usage des doigts comme collections témoins pour les nombres jusque 10.........................49
97
98
3.2. Décomposer pour mieux reconnaitre les nombres jusque 10 (ou 20)............... ...........................106
3.3, Associer la représentation et l'écriture des nombres sous différentes formes.... ............1 15
5.2. lllustrer une situation racontée avec les vignettes correspon d¡nfac ...........150
lntroduction
Oo
I
LEs DrFF¡culrÉs... première année primaire, mais à l'école maternelle. De
son côté, Remi BRISSIAUD affirme que. le privilège
Dans les années 90, Xavier ROEGIERS écrivait:"Sabine
exorbitant qui est accordé aux activités de comptage
va barrer le zéro du résultat
"5409,5' de sa multi- d'objets est à l'origine du dysfonctionnement grave et
plication parce qu'elle a retenu que < un zéro, ça ne
durable de certains enfants '. Et Marie-Lise PELTIER
change rien ,. Sophie, elle, sur le point d'affronter la
ne dit pas autre chose lors d'un colloque du GFEN voici
division *46,8 : 6,2 ', transforme cette dernière en . seulement quelques années:* connaitre la comptine
460,8:62 Elle se souvient quelque part, sans jamais
', n'est pas suffisant pour savoir dénombrer un à un.
l'avoir compris, que.pour multiplier un nombre par
Pour certains enfants les mots-nombres connus
dix, on écrit un zéro à droite des unités.. Pour elle, dix
restent à quantifier durant de longs mois. Ce qui est
fois 46,8 est donc égal à 460,8 (attitude par ailleurs
normal. Le comptage est toutefois une procédure de
incohérente puisqu'elle a transformé correctement
dénombrement possible et culturellement reconnue,
le diviseur *6,2' en .62,: Mais cette incohérence ne
Lenseignement du comptage-numérotage correspond
la gêne nullement). Les enfants ont berné les ensei-
au modèle spontané d'enseignement et est encouragé
gnants de première et deuxième primaires. lls leur
par l'institution mais son enseignement prémature peut
disaient que 70 venait après 69,100 après 99, non
constituer un obstacle (didactique) à la construction
pas parce qu'ils l'avaient compris, mais parce qu'ils
du nombre (ignorance du dénombrement). '
l'avaient retenu par cæur. lls sont bien capables de
mémoriser 26lettres de l'alphabet en quelques mois, Voici exprimées, en quelques extraits, les bases problé-
alors pourquoi pas cent nombres en deux ans ? En matiques avec lesquelles nous avons voulu commencer
troisième, en quatrième primaire, on prend conscience l'aventure de la rénovation de notre enseignement
de l'étendue du désastre, Ces constatations sont numérique en2O12. Parallèlement aux difficultes que
' nous venons d'évoquer, nous avions, par nos lectures
toujours vraies aujourd'hui.
en neurosciences, des pistes d'amélioration.
A lasuite des travaux d'Elisabeth BAUTIER, nous pou-
vons faire remonter ces difficultés, non seulement à la
,l
DEs ptsTEs PpuR RuÉuoRtR du cerveau et fonctionnant à I'unisson parce qu'ils ont
'
LA NECESS¡TE DES SOLLICITATIONS été sollicités ensemble au moment de l'apprentissage.
DE TENVIRONNEMENT.
De nos dix milliards de neurones ne sont fonctionnels
que ceux qui ont été suffisamment sollicités par l'en- LA NÉCE5sITÉ DE l.n NËPÉTITION
vironnement. En d'autres termes, si les possibles sont POUR CREER DES TRACES AU
là pour tous, encore faut-il que le milieu soit sollicitant NIVEAU NEURONAL.
pour rendre ces possibles actifs. Tous les enfants sont Nous savions aussi qu'ilfaut une sollicitation impoftante
capables puisqu'ils ont les neurones adéquats, mais pour créer les traces qui constituent l'apprentissage.
ils n'ont pas tous vécu les sollicitations pertinentes. Une sollicitation simple, si elle met en action les neu-
C'est à l'école de les trouver ! Nous vous proposons rones adéquats, permet de comprendre, mais pas de
dans cet ouvrage le résultat de ces recherches, tou- retenir. Seules les sollicitations répétées permettent les
jours en cours. réactions chimiques nécessaires pour la constitution
de traces neuronales. Et ces traces doivent être rapide-
ment consolidées si l'on veut qu'elles subsistent. C'est
dans ce but que nous avons fait de la répétition d'une
LES DANGERS DE LA
MODULARISATION DE NOTRE même activité tous les jours d'une semaine une base
CERVEAU.
Par ailleurs, nous savions aussi que notre cerveau est
modulaire, c'est-à-dire que tous les neurones sont
plus ou moins spécialisés pour un apprentissage.
Par exemple, les mots ne s'inscrivent pas dans les
mêmes neurones que les quantités, les additions ne
sont pas inscrites dans les mêmes neurones que les
soustractions, etc. Cette modularité implique que si
nous sollicitons seulement les mots, par exemple avec
la litanie des nombres, les relations avec les neurones
des quantités ne se construisent pas. D'où I'affirma-
tion de Rémi BRISSIAUD ci- dessus. C'est aussi cette
modularisation qui explique pourquoitous les . drills
, sur des petites parties de matière ne permettent
pas de vrais apprentissages utiles, Presque tous les
enseignants se plaignent que les enfants ne * trans-
fèrent ' pas. En fait, transférer signifierait construire
tout seul les relations entre les modules sollicités,
mais sans que ces relations aient été sollicitées. En
d'autres termes, c'est celui qui sait apprendre seul, ce
de notre organisation. Et c'est aussi pour cette même
qu'on ne lui permet pas d'apprendre par le découpage
raison que nous reprenons régulièrement le même
habituel, qui va réussir sa scolarité. C'est pourquoi nous
genre d'activités avec un matériel un peu différent.
avons choisi de travailler en situations complexes,
Un apprentissage reussi, quel qu'il soit, se traduit par
c'est- à-dire que nous sollicitons toujours un ensemble
des traces neuronales, U ne fois ces traces bien établies,
de modules neuronaux permettant de construire les
elles ne vont pas disparaitre. Si elles sont inadéquates,
cartes neuronales nécessaires à la vraie maitrise des
ilfaudra construire d'autres traces plus pertinentes. Le
compétences numériques. Une carte neuronale est un
problème, c'est que tant que ces traces plus pertinentes
ensemble de neurones répartis dans plusieurs régions
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ne sont pas bien installées, c'est-à-dire tant qu'elles représentations des quantités. Nous avons au contraire
demandent plus d'énergie que les anciennes traces tout centré sur la construction des représentations
pour fonctionner, elles ne sont pas prioritaires pour des quantités dans leurs relations, et les résultats ont
le cerveau. Comme on n'efface pas une trace, on ne été au-delà de nos espérances, C'est pourquoi nous
peut que la remplacer par une nouvelle trace plus sommes heureux de partager ce travail.
"
forte ', c'est-à-dire moins gourmande en énergie.
Pendant tout le temps du nouvel apprentissage, la
trace inadéquate reste spontanément prioritaire.
TORGANISATION DE NOS
C'est donc là toute la difficulté des remédiations. Il
PROPOSITIONS
est beaucoup plus simple de prendre le temps d'un
La litanie des nombres étant traditionnellement utili-
apprentissage pertinent et dans la complexité, que de
vouloir aller vite sur des petits morceaux de matière sée lors du comptage du matin, nous proposons une
en créant des obstacles pour l'avenir. Travailler la autre manière de l'organiser en plaçant les enfants
litanie des nombres habitue l'enfant à travailler dans en situation de mieux visualiser les quantités. Même
les mots sans nécessairement faire les liens avec s'il s'agit essentiellement d'une situation d'appren-
les quantités correspondantes. Si ces liens ne sont tissage implicite comme certains enfants peuvent le
pas faits spontanément dès le départ, ils deviennent vivre en famille, cette démarche reste un pilier de tout
très difficiles à établir ensuite parce que la litanie l'apprentissage numérique, notamment grâce aux
consomme moins d'énergie que la création de liens répétitions possibles dans ses diverses présentations.
avec les représentations des quantités. Les autres démarches proposées dans le premier
Attention ! Ce ne sont pas les erreurs qui posent pro-
chapitre, centrées sur la construction des images
blème. ll n'y a pas de raison qu'une erreur construise mentales des dix premiers nombres, sont bien des
plus vite ses traces qu'une bonne . action o, Ce sont démarches d'apprentissage explicite, c'est-à-dire
les répétitions nombreuses des mêmes erreurs qui des apprentissages organisés volontairement par
créent la trace, l'enseignante pour inscrire les représentations des
nombres en mémoire à long terme, Cette maitrise des
Nous avons donc choisi de ne jamais utiliser la
dix et vingt premiers nombres est fondamentale. Elle
litanie tant que les enfants n'ont pas construit les
en fonction de l'âge et de l'auancement des enfants Les situations ne viennent qu'en fin de parcours,
dans la maitrise des représentations. Elles sont des et non au début. L'habitude de partir des situations
outils au service des objectifs de l'enseignant. Elles de la vie pour apprendre pose vraiment problème.
ne doivent pas être simplifiées au risque de perdre Au-delà de l'erreur de registre que dénonce Elisabeth
toute possibilitê d'eff icacité. BAUTIER (voir ci-dessous), il y a aussi la difficulté de
reconnaitre un modèle d'analyse dans la complexité
Le chapitre deux propose quelques démarches pour
d'une situation vraie, Lhumanité met des siècles à
construire l'attitude de la correspondance terme
se construire les outils servant de modèles de com-
à terme comme outil de vérification des quantités
préhension de la réalité. Quand un modèle est enfin
sans l'utilisation des nombres. Là aussi, notre choix
décrit, alors il apparaît comme évident. Mais tant qu'il
a été de se centrer explicitement sur des démarches
n'est pas connu, il n'est pas perceptible et il faut un
qui construisent vraiment l'outil plutôt que sur des
travail d'analyse de haut niveau pour le construire,
présentations externes variées. Ce n'est pas parce
qu'on change d'emballage (matériel de manipulation Elisabeth BAUTIER écrit en 2006 : * ll en est ainsi
utilisé) que l'outil mental ou le processus se construit quand, dès la maternelle, les élèves sont confrontés
mieux, bien au contraire ! à des objets familiers : la météo, un poisson rouge,
une sortie hors de l'école pour voir un carnaval, puis
Le chapitre trois présente des démarches pour travailler
ultérieurement une expérience ordinaire, un document
les décompositions plus explicitement encore qu'au
de la vie quotidienne non scolaire, de la télévision,.. Ces
chapitre un et surtout pour favoriser leur memorisa-
tion à long terme. " objets ,, sont riches et ambigus et les elèves sont
par là même, si ce n'est pas intentionnel, induits en
C'est seulement au chapitre quatre que nous parlons
erreur sur le registre de la tâche sollicitée. Les indices
de la sériation et de l'écriture des nombres. En fait
linguistiques qui manifestent cette erreur sont nom-
nous repoussons le plus loin possible l'utilisation de la
breux, les élèves . se trompent " de genre langagier
suite des nombres pour être certains de bien installer
et racontent ou s'expriment là où, pour apprendre, il
les representations quantitatives auparavant. ll ne
est nécessaire de * parler sur " et d'analyser donc
s'agit pas bien sûr d'avoir réalisé toutes les activités
d'avoir identifié et construit un autre objet. Sans cela,
des trois premiers chapitres avant, mais tout de
on entend cette élève qui a vu le carnaval évoquer non
même une très grande partie. La suite des nombres
les caractéristiques de cet objet d'apprentissage
n'est vraiment travaillée qu'en troisième maternelle, " "
en grande section, mais les émotions des rencontres
et elle ne pose aucun problème aux enfants. Elle est
dans la rue, cette autre élève de CE2 parler du goût
connue grâce au travail effectué auparavant à propos
d'eau de javelde l'eau de la piscine, quand l'enseignante
des associations entre les quantités manipulées ou
veut initier le cycle de l'eau. Ces deux élèves sont déjà
dessinées et leurs dénominations.
en difficulté; mais sans doute faut-il, pour les aider,
Enfin, nous proposons un dernier chapitre consacré les solliciter sur le registre cognitif et pas seulement
au travail sur le sens des opérations. Celui-ci doit être expressif et qu'un tel traitement de ces objets soit
sollicité dès les premières maitrises des quantités contraint par l'apprentissage à effectuer. "
acquises, donc dès la première maternelle. Le sens des
opérations se construit dans l'analyse des situations
de vie et la maitrise du vocabulaire correspondant. ll
? o E
Cest un pavé dans la mare des méthodes pédagogiques! Des chercheurs américoins
66 de I'université de l0hio ont constoté que des étudiants en premier cycle apprenoient
mieux les mathématiques via un enseignement abstrait (a partir de symboles, de
définitio4s ardues..) que par des méthodes concrètes utilisantdes situations de la vie courante.
Plus précisément, pour ces 80 élèves, il s'agissait dhssimiler une règle mathématique liant
les trois éléments d'un groupe commutotif. Les étudiants soumis aux affres de I'abstraction
obtiennent près de 8O% de bonnes réponses à un test de connaissoncq quand ceux nourris
oux exemples quotidiens (tosses, pizzas ou balles de tennis) ne dépassent pos 50%.
Dominique LEGLU,
t''"*tåj!:ïåi,å
Tout ce qui est inscrit dans les réseaux neuronaux d'un enfant l'est par sollicitation de
I'environnement :
. il est donc important que l'enseignante puisse fournir à certains moments un modèle
de << la bonne réponse >>. ll ne s'agit pas de faire corriger la réponse de l'enfant
sous l'injonction de l'enseignante. ll s'agit de luifournir une certaine représentation
comme modèle mental pertinent, C'est à partir de ce modèle plus ou moins intégré
que l'enfant doit ensuite essayer de modifier ses réponses provisoires en vue de
s'approprier le .. modèls ,,, le schéma cognitif attendu.
. les difficultés perçues ne sont donc qu'un constat momentané, La plupart du
temps, elles ne sont que passagères à condition que les répétitions de la situation
complexe soient bien organisées pour permettre une acquisition progressive des
comportements attendus.
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Le cheminement de I'enfant du point de vue de se mettre en projet
d'écouter ou de faire peut se manifester de la manière suivante. lllelle
' N'ose pas faire sans I'accord de l'enseignant . Accepte I'erreur comme un essai
normal et continue à chercher
' Demande tout le temps
confirmation de ce qu'il fait ' Fait preuve d'audace dans ses recherches
. Se fâche quand on lui dit que . Fait preuve d'une vraie créativité
ce n'est pas tout à fait ça dans ses recherches
uation formative
Gril le d'êval
au niveau des attitudes
importantes pour apprendre
Oo
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f-
Itrtrtvvvvvv
La construction des
reorésentations
deis quantités
b b comptage construit pour chocun de ces mots une signífication proche de celle des
I'enfant pense que compter, c'est attríbuer une sorte de numéro a chacun
- des- objetsnuméros:
pointés (r, le un ,, n le deux r, n le trois rr, rr le quatre u)et le dernier mot (, quotre
,), qui, luí aussi, est prononcé en pointant un seuljeton, n'ocquiert donc pas aisement sa
signification la plus importante, celle de nom du nombre qui exprime lq totalité des ietons.
Pour saísir cette difficulté, ilfaut bíen mesurer que, dans le comptage,l'association entre mot
et pointage (ou geste de monstration)transgresse totolement les règles habítuelles de la
signification : si on appliquaít le modèle du comptage ã des énumérations banales, íl faudrait
comprendre que, dans une énumération telle que << pomme, poire, abricot r, por exemple (ou
I'odulte pointe du doigt successivement les fruits correspondants), le mot,, abricot, désigne
non seulement ce dernier fruit, mais aussi les précédents !
Rémi BRISSIAUD,
Premiers pos vers les maths.
Retz 2007
Pendant des années, nous nous sommes comptés le matin en exprimant collectivement la litanie des nombres.
Parfois, un seul enfant comptait. Ensuite, il plaçait une pince sur la bande numérique au nombre correspondant
obtenu, Celui qui savait était fier de son travail, Celui qui ne savait pas était aidé par les autres et ne savait
toujours pas quand son tour revenait +l- 24jours après.
De plus, nous restions dans un comptage au niveau verbal sans possibilité de construire vraiment une
représentation des nombres au niveau des quantités. Après la lecture de la remarque de R. BRISSIAUD citée
ci-dessus, cette accentuation de la comptine nous posait vraiment problème. Nous savions par ailleurs que
tout apprentissage s'inscrit dans des réseaux neuronaux spécifiques. En travaillant trop sur un apprentissage
verbal, nous empêchions la construction des liens indispensables entre les neurones des mots et les
neurones des quantités, Seuls les enfants qui avaient la chance de construire ces liens en famille y arrivaient
progressivement. Les autres continuaient à compter sur leurs doigts comme soutien de la litanie jusqu'en
sixième année et après. L'absence de liens avec la représentation des quantités les mettait en difficulté pour
toute la scolarité. Notre première réaction a été d'abandonner le comptage du matin. Nous étions devenus
conscients que cela faisait beaucoup plus de tort que de bien dans la scolarité des enfants.
Cependant, comme le comptage est une institution, nous avons pris le temps de réfléchir s'il n'était pas
possible de l'améliorer, et notamment lors d'une réunion d'un groupe d'enseignants en analyse de pratiques,
C'est là que la base de la démarche qui suit a été évoquée pour la première fois, Merci Damien (enseignant en
sixième année l), Depuis, nous I'avons affinée dans une pratique journalière en fonction des résultats obtenus
sur le moyen et le long terme. Les deux démarches proposées autour du comptage du matin sont vraiment
une base de la formation mathématique des enfants du maternel ,.. à condition de ne pas les polluer par un
retour systématique au comptage verbal. Si ce dernier revient trop tôt, il reprend le pas sur le dénombrement
avant que les liens ne soient consolidés, Pourquoi cette prédominance ? Nous ne le savons pas, mais nous
supposons que I'inf luence du comptage en famille y joue un rôle non négligeable. ll est possible aussi que cet
apprentissage verbal demande moins d'énergie que I'apprentissage des représentations quantitatives. Notre
pratique depuis plus de trois ans nous montre qu'il est indispensable de se centrer d'abord sur I'apprentissage
des représentations pour éveiller tous les enfants au dénombrement et leur assurer ainsi une bonne base
pour la suite de la scolarité.
DEMARGHES :
qu'il jouait avec son jeton, son objectif devenait - Vient près de l'enseignante à son appel sans
rapidement de venir le déposer et ensuite avoir compris qu'il doit prendre un jeton.
d'attendre la fin de l'activité, Ce n'est donc pas - Prend un jeton mais ne sait pas quoi en faire (il
une bonne idée. faut lui demander de le déposer).
- Dépose son jeton n'importe où et retourne à . Lenseignante verbalise les actions des enfants :
sa place en courant (tâche effectuée l). Quand le premier enfant dépose son jeton,
- Prend son temps pour déposer son jeton, elle dit. c'est un > en montrant le pouce. Le
mais sans avoir bien compris l'organisation suivant prend aussi un jeton et vient Ie déposer.
attendue (comme sur le dé par exemple). L'enseignante dit. encore un et ajoute l'index
'
- Dépose son jeton à côté des autres sans (voir analyse - questionnement page 19 n'2).
anticiper l'organisation attendue. . Les enfants font de même avec leurs doigts. Et
- Dépose son jeton en anticipant l'organisation on agit de même jusque 5. Puis elle exprime la
du 4. conclusion en terme de quantité : . Voilà, il V a
- Dépose son jeton en anticipant l'organisation 5 jetons comme il y a cinq doigts dans la main ,
du 5. et elle montre en même temps qu'elle demande
- Dépose son jeton et corrige l'organisation du aux enfants de montrer.
groupement en cours. . Lors des premiers jours de cette activité,
- Dépose son jeton quand il est le premier l'enseignante organise les jetons en groupes
d'un groupement en tenant compte de de cinq en les disposant comme sur le dé (3).
l'organisation des groupements réalisés et à Au fur et à mesure des expériences, les enfants
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La construction des
représentations
des quantités o
ANALYSE -QU ESTTON
. (1) Pour les enfants, se compter et dire
N EM ENT :
. je montre successivement 5, 10, 15,20, et peut- être 25 .. Passer par les deux mains ne fait
que compliquer la situation par la coordination de l'utilisation de l'espace et du temps dans le
dénombrement
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Compétence visée :
. Compter, dénombrer, classer
Matériel
Compétences sollicitées :
. Reperer et situer des objets dans l'espace. . Un sachet (ou une boite) de jetons
par enfant. Chaque sachet contient
. Traiter les informations.
exactement le même nombre de jetons que
. 0rganiser les nombres par familles : décomposer
d'enfants régulièrement inscrits en classe.
et recomposer des quantités.
Dispositif pédagog¡que :
. Les enfants sont assis devant une table.
DEMARGHES:
Annonce de I'objectif : Observations:
. Nous allons apprendre comment faire pour dire . Le cheminement de I'enfant du point de vue
combien nous sommes chaque jour en classe et du travail demandé peut se manifester de la
mieux percevoir les quantités. Chacun va faire le manière suivante : illelle :
- Organise bien l'ensemble des jetons. constater, à partir des pions qui restent dans
- Sait même anticiper l'organisation de cinq le sachet, le nombre d'absents et on vérifie en
en plaçant le troisième jeton au milieu de la cherchant leurs noms,
configuration (ll n'attend pas le cinquième . Quand les enfants sont habitués à travailler de
jeton pour le placer au milieu des quatre). cette manière, l'enseignante propose le travail
- Organise les cinq paquets de jetons en dans l'autre sens. Les enfants disposent tous les
configuration de cinq comme sur le dé. jetons de leur sachet sur la table. Lenseignante
dit le nombre d'enfants absents. Les enfants
Description et analyse des rangent lesjetons correspondants dans leur
interventions de l'enseignante : sachet et organisent les jetons restants sur la
. Tous les cinq noms, l'enseignante rappelle à tous table. lls doivent essaver d'exprimer le nombre
qu'il faut organiser ses jetons pour bien voir les d'enfants présents à partir des groupements
quantités (groupe de cinq comme le dé ou en organisés.
4+1), Plus tard, elle demandera une organisation . Quand ces manipulations répétées tout au long
en paquets de quatre.
. Régulièrement, elle exprime ou fait exprimer
de l'année sont maîtrisées (comprehension -
apprentissage - mémorisation) par les enfants
le nombre obtenu (par 5 ou par 4 ou par 6). et que les activités d'associations entre les mots
Elle utilise ou renforce la mémorisation des des nombres et les quantités correspondantes
dénominations des quantités apprises lors des ont aussi été vécues (voir autres préparations
deux premiers mois. d'activités), on peut passer à la dernière étape :
. Quand tous les enfants présents ont été cités, se compter un à un. Chaque enfant, quelle que
l'enseignante exprime ou fait exprimer le soit sa position sur Ie tapis, exprime le nombre
nombre de présents pour bien rappeler qu'on qu'il représente > dans un comptage un à un.
"
est en train de se compter. Ensuite elle fait
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22 JE DÉNoMBRE DÈs LA MATERNELLE ET ApRÈs (3 À I ANS)
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Pour dénombrer des objets déplaçables, nous avons vu qu'il fout différencier deux
66 espaces: celui des objets déjã dénombrés et celui des objets qui restent ã dénon-
brer Plus généralement, nous pourrions parler d'objets déja traités et d'objets qui
restent ã traiter (ce qui pourroít permettre de faire le lien avec d'outres situations similaires,
comme les tris,.,,)
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comme unité. ll convient plutôt de parler d'enumération rapide des dífférents points, grâce
ã une décomposition. Plutôt que de poser comme n compétence exigible en fin de grande
section , Ie fait de n reconnaitre globalement et exprimer des petites quontités organísees
en configuration connues u, il serait donc préferable de recommander aux professeurs des
ecoles de veiller a ce que leurs elèves deviennent capables n d'analyser les constellatíons a
I'aide des décompositions numeriques n.
Rémi BRISSIAUD,
Premiers pas vers les maths.
Retz 2007
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26 JE DÉNoMBRE DÈs LA MATERNELLE ET ApRÈs (3 À 8 ANs)
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Annonce de I'objectif :
. Nous allons apprendre à reconnaitre les
nombres pour être sûr que vous compreniez ce
qu'ils signifient.
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Mise à disposition du matériel : - Passe par l'aide de ses doigts pour trouver le
. Les enfants reçoivent chacun une boite dejetons nombre de jetons. (ce qui est tout à fait normal).
(ou un paquet de jetons par table) - A construit la quantité et prend le nombre de
. Les enfants mettent les mains au repos, jetons adéquat.
. lls reçoivent aussi une feuille avec des cases
prévues pour serier chaque quantité. - Place ses jetons n'importe comment sur la
. Remarque : 0n pourrait travailler avec une feuille de travail.
seule case, mais il est intéressant d'apprendre - Place ses jetons n'importe comment dans une
aux enfants à s'organiser dans l'espace, case de la feuille de travail.
à comprendre peu à peu la notion que la - Organise sesjetons dans une case au hasard.
quantité est une caractéristique d'un ensemble - Organise sesjetons dans une case. Lordre
(ensemble qui est ici marqué par chaque case d'utilisation des cases respecte l'organisation
de la feuille proposée). On peut même proposer habituelle de la lecture : de gauche à droite et
différentes organisations dans le but d'améliorer de haut en bas.
cette organisation dans I'espace. C'est une
manière de gagner du temps en intégrant les
différentes compétences, Description et analyse des
. Lenseignante montre de 1 à 5 doigts (ou plus interventions de I'enseignante :
quand l'activité est bien avancée) . Elle montre les situations et rappelle chaque fois
les consignes.
' Après la première partie de la consigne, elle
.
cache ses mains. Elle exprime, soit avant réalisation, soit après
réalisation en fonction de l'avancement de
Gonsigne: l'activité, le nom de la quantité pour associer
. Vous regardez bien mes doigts levés, Vous peu à peu la dénomination à la représentation,
essavez de les voir dans votre tête, puis vous Chaque dénomination de la quantité est formulée
prenez la même quantité de jetons que vous comme un fait comme on pourrait dire : * Ça, c'est
organisez dans une case de votre feuille. une table o. lci, on dit: * Ça,c'est quatre '. ll s'agit
Observations: d'éviter de compter pour ne pas retourner dans
le verbalisme sans signification réelle.
. Le cheminement de l'enfant du point de vue du
travail demandé peut se manifester de la manière
. ll est important aussi de considérer comme
suivante : illelle:
normal qu'un enfant n'y arrive pas tout de suite.
Ce sera dans la répetition de I'expérience que
- Montre encore avec ses doigts,
chacun finira par construire ce qu'il ne savait pas
- Prend n'importe quelle quantité de jetons parce
faire la première fois, ll est tout aussi important
qu'il ne sait pas réaliser la correspondance
d'y croire et de continuer à solliciter chacun au
terme à terme.
niveau de sa difficulté (qu'elle soit au niveau de pion pour ce doigt, et encore un pion pour celui-
la quantité ou au niveau de l'organisation de là, et encore un pour celui-là, et ainsi de suite...
l'espace de sa feuille).
. Laide ne doit jamais être dans le comptage, mais
dans le dénombrement un à ¡¡. * Tu prends un
ooo
#
Mise à disposition du matériel : Description et analyse des
. Les enfants reçoivent chacun une boite dejetons interventions de I'enseignante :
(ou un paquet de jetons par table). . Elle est attentive aux différentes étapes de la
. lls reçoivent aussi une feuille avec des cases consigne. Ce n'est pas parce que celle-ci est
prévues pour sérier chaque quantité. répétitive que l'enfant en apprentissage la
. Les enfants mettent les mains au repos. maitrise bien en tant qu'étapes successives.
. Lenseignante montre de un à cinq objets. C'est pourquoi l'enseignante doit insister sur
. le temps de mise en mémoire : . mettre dans
Après la première partie de la consigne, elle
sa tête avant de réaliser. Elle exige ce temps
cache les objets. '
d'inhibition du . faire ,.
Consigne: . Elle exprime systématiquement la réalisation
. Vous regardez bien les objets que je montre. en terme à terme pour la vérification de l'action
Vous essayez de les voir dans votre tête (et réalisée par les enfants. Avez-vous bien mis : *
peut- être de dire le nom des objets), puis vous un jeton pour le râteau vert, et encore un jeton
prenez la même quantité de jetons que vous pour le marqueur, et encore un jeton pour la
organisez dans une case de votre feuille. règle, etc, ll s'agit de construire l'acte mental
de la correspondance terme à terme comme
Observations:
vérification de la vision globale , de la quantité
. Le cheminement de l'enfant du point de vue du "
Le cheminement de l'enfant du point de vue
. Cette quatrième activité semble plus difficile
pour beaucoup d'enfants que l'activité avec les
du travail demandé peut se manifester de la
collections montrées par les doigts. Pourquoi
manière suivante : illelle :
- Ou l'enfant utilise ses doigts comme collection témoin quand cette compétence est déjà
construite, et il prend autant de jetons que de doigts visualisés comme quantité,
- Ou il utilise la correspondance terme à terme en se disant : .Je prends un jeton pour le pouce,
puis un jeton pour le doigt à côté, puis un pour le plus grand, ... >> ou Je prends un jeton pour le
"
râteau, un pour le marqueu¡ ... ,.
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Compétences sollicitées : dans une boite pour chaque enfant (ou pour
deux, la boite étant placée entre eux)
. Organiser les nombres par familles
. 5e situer et situer des objets . Une feuille qui sert de zone de travail
. Traiter l'information . Un cravon ordinaire et une feuille de travail
o
! oO
DEMARCHES:
Annonce de I'objectif :
. Nous allons apprendre à dénombrer les
quantités jusque 6.
Première activité :
Reproduire une vignette pour comprendre Ia situation
Mise à disposition du matériel : Description et analyse des
. Les enfants reçoivent leurs jetons et une feuille interventions de I'enseignante :
servant de zone de travail. . L'enseignante peut interpeller l'un ou l'autre
. fenseignante montre une grande vignette et enfant pour l'inviter à se concentrer davantage,
annonce la quantité représentée. surtout quand sa réalisation est incorrecte.
Mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un
Consigne: apprentissage et qu'ils ont donc le droit de ne
. .. Voici un 5 > organisé comme sur le dé : en 4
<<
pas savoir.
et 'l au centre. Vous pouvez le reproduire avec . Elle verbalise la quantité et la structure spatiale
vos jetons sur votre feuille
' plusieurs fois de suite afin que l'enfant puisse se
Obseruations: la répéter pour en mémoriser peu à peu l'image
. Le cheminement de l'enfant du point de vue mentale.
du travail demandé peut se manifester de la ' Elle corrige en montrant le modèle.
manière suivante : illelle : . Elle veille à ce que les enfants soient bien
- Ne comprend pas ce qu'il faut faire avec ses dans le dénombrement et non le comptage en
pions. rappelant les enjeux de l'apprentissage c'est-à-
- Prend ies pions en comptant et non en dire reconnaitre ou construire directement les
dénombrant, quantités sans devoir compter.
- Met la bonne quantité de pions mais ne les . Elle interpelle également les enfants en
organise pas comme sur la vignette. difficulté afin de les faire verbaliser (c'est en
- Organise plus ou moins comme sur la vignette verbalisant ce qu'ils font qu'ils consolideront
mais il manque des pions, leurs représentations).
Deuxième activitê :
Mémoriser les quantités dans une organisation spat¡ale
(Cette activite fait suite à la première et va permettre la
mémorisation des représentations et la reconnaissance directe des
quantités vues),
o o
ao
oo
Annonce de I'objectif : - Copie sur le voisin car illelle n'a rien mémorisé.
. Nous allons mettre en mémoire les quantités - Se trompe dans le nombre de jetons.
vues en respectant leur organisation spatiale. - 5e trompe dans l'organisation des jetons.
Consigne:
. .. Vous regardez le 5 fait de 3 jetons placés Description et ana¡yse des
l'un à côté de l'autre et de 2 jetons placés en-
interventions de I'enseignante :
que je dis. Vous fermez les yeux et vous écoutez . Elle accompagne les enfants dans cette
à nouveau. Vous gardez les yeux fermés et vous mémorisation en réalisant la procédure avec
redites avec moi. Vous gardez les yeux fermés et CUX.
vous redites dans votre tête. Maintenant, vous . Elle aide les enfants qui ne savent pas verbaliser
prenez vos jetons et vous refaites la quantité en redisant les mots avec eux,
mémorisée
'. . Elle montre le modèle aux enfants qui en ont
encore besoin.
Observations:
. Le cheminement de l'enfant du point de vue
du travail demandé peut se manifester de la
manière suivante : illelle :
\ Vü1
OO
s Li8 i: t.
lo ( I
co o €
o
.Êj €+
€.
(
tt '
.t .,.; '
\^^^^--^^-
7 vvvvvvvvv
F
)
o La construction des
reorêsentations
de's quantités
I
I
)
J4l¿a^lb
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/4drÈî!ù¡ '.
qsos\fl.frr,
:
fì'9 Q:.,1 I
_1_
I
)
ANALYSE -QU ESTTON N EM ENT
.
:
Ces activités doivent être proposées chaque jour d'une semaine et reprises plusieurs fois durant
1'
l'année afin d'amener tous les enfants à mémoriser les différentes organisations spatiales d'une
quantité.
. Lactivité prépare déjà les décompositions des nombres en verbalisant leurs organisations.
) . La répétition est importante dans l'activité à condition de ne pas rester dans . le faire ,, et de
bien insister sur la mise en mémoire. C'est cet effort de mise en mémoire, que tous les enfants
ne maitrisent pas encore, qui construit peu à peu et à un rythme différent les représentations
des quantités.
. ll est aussi important de travailler les différentes quantités pour construire dès le départ les
rapports possibles entre ces quantités. C'est pourquoi la synthèse à propos d'une seule quantité
ne doit venir qu'après avoir travaillé beaucoup les deux premières activités.
. Le choix de proposer des jetons de toutes les couleurs est justifié par le fait que l'enfant doit
apprendre à inhiber la caractéristique * couleur > pour se centrer sur les propriétés * quantité et
situation spatiale .. C'est un apprentissage important. Malheureusement, l'école, pour obtenir
des résultats plus rapides dans * le faire , a souvent tendance à utiliser des caractéristiques non
pertinentes dans l'optique de faciliter le travail de l'enfant.
I
o oo o
o
oo
o
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o o
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ooo I
oo
oo
oo
oo
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ool oooo o ooo
ooo oo o
oo
oo
o
oo
JE DÉNoMBRE DÈS LA MATERNELLE ET APRÈS (3 À 8 ANS) 39
vvvvvvvvv
La construction des
reorésentations
deis quantités
Compétence visée:
. Compter, dénombrer, classer.
Matériel
Compétences sollicitées :
. Des grandes vignettes présentant
. Repérer et situer des objets dans l'espace. d ifférentes représentations des
nombres de 1 à 10 en deux, trois ou
' Traiter les informations.
quatre groupements organisés selon les
' Dire le mot nombre correspondant à une
configurations des petites vignettes (avec
quantité.
des soleils ou des cæurs)
Dispositif pédagogique : . Desjetons de deux couleurs pour chaque
. Tous les enfants sont assis devant une table. enfant (une dizaine de chaque sorte)
.
x
Une demi-feuille vierge par enfant pour
structurer son travail (elle représente les
I
I
* fiches de l'enseignant).
. Des vignettes avec différentes
représentations des cinq premiers
* * nombres å l'aide de points : douze
t It .
vignettes par enfant.
Des feuilles A4 avec de nombreuses
configurations mélangées et avec les bords
des vignettes visibles, glissées dans des
fardes plastiques.
. Des feuilles A4 avec de nombreuses
configurations mélangées mais les bords
des vignettes ne sont plus visibles (il s'agit,
a juste en apparence, d'une grande quantité
aa
a aa
aa de points)
a,
la¡
t)t
aa aaaa
O
aa c I
,aa a oac
:-a .
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-a---a a a
¡o¡ó
. aa aa
a
.---- -- a aa
""""ï'F,ïi:îifla:
O
oÉunnGHES:
Première activitê :
Deuxième activitê :
Faire conna¡ssance avec les différentes conf¡gurations
des cinq prem¡ers nombres
Annonce de I'objectif :
I
rt rt rt rt rt rt T' T' rt
La construction des
représentations
des quantités
il
'aaa a a a
a
:lt reconnaissance, ils reçoivent la page où les
aa aa points paraissent inscrits en vrac. Consigne
ê'
r a aaa a a
a a a
a
:
aa a
a
a
a
a . .. Entoure en rouge toutes les représentations
a aa a
aaaa de cinq (ou a, 3) qui ont la même structure que
:
:
a
aa a
a
a
,
?'*\ aa aa a
a sur ta vignette ,.
a lrr o.t a a a
at a a
i '
a a
a
¡¡f¡í a aa
a . On pourra ensuite faire entourer dans une autre
F a a .a a. a
couleur une autre représentation
a
a
a ò¡ a a
a a
a
...
aaaa a
.............tJ.....-.....?I a a a Observations:
. Le cheminement de l'enfant du point de vue
du travail demandé peut se manifester de la
1 .d....Û
a .'.: ..'.t [:
t:
t.
manière suivante : illelle :
;:i.f]! :::::. .. ! :: -
l: Ne maitrise pas encore bien l'organisation
ti
aaa Il spatiale de chaque configuration.
I
.3.t:.. o. ¡¡ lo .¡ .l .a .
. . 3 - Compte les points plutôt que de chercher une
. ,. 3 Ê
a I organisation simi laire.
a
a a a
a ¡¡ lo '
'
aa
a
a
3 .t . .l l.t. I - Entoure toutes les quantités identiques
indépendamment de l'organisation.
Annonce de I'objectif : - Entoure les bonnes configurations mais ne les
. Nous allons renforcer notre visualisation des trouve pas toutes.
configurations apprises sur les cinq premiers - Trouve toutes les bonnes configurations.
nombres.
L
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La construction des
reorêsentations
r
deis quantités
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JE oÉNoMeRE oÈs LA MATERNELLE ET npRÈs (3 À I ANs) . 45
It It It It It It It It It
o La construction des
reorêsentations
deis quantitês
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46 tE oÉworr¡ene oÈs LA MATERNELLE ET npnÈs (¡ À a nNs)
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La construction des
représentations
des quantités o
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lr oÉNovrsRE oÈs LA MATERNELLE npnÈs (¡ À a nNs) 47
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o La construction des
reorésentations
de's quantitês
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48 tr oÉruon¡ang oÈs LA MATERNELLE ET npnÈs {: À a nNs)
rt
La construction des
reprêsentations
des quantités
Dans un article publié dans .. La recherche >> en octobre 2004, Michel Fayol, Catherine Marinthe et Pierre
Barrouillet déclaraient notamment que << ceux qui ne parviennent pas à se représenter leurs doigts présentent
des troubles du calcul plus ou moins gravesr). Et un peu plus loin : << L'acquisition des capacités numériques
serait donc perturbêe lorsque les représentations mentales des doigts ne se développent pas normalement.
(...1 . ll existerait donc une liaison fonctionnelle entre représentations mentales des doigts et des nombres. >>.
En 1992, Pierre Dessailly, en citant Rémi Brissiaud proposait une expérience qui permettait de ressentir que
nos doigts sont étroitement liés à l'intériorisation des premiers nombres.
<<
"
< Supposons que pour dénombrer une collection d'objets, nous décidions de substituer artificiellement à la
litanie des mots-nombres << ufl >>, < deux >>, << trois >>, etc,, la suite finalement tout aussi conventionnelle des
lettres de I'alphabet: A, B, C, etc. Supposons toujours qu'ayant bien exécuté, comme lors d'une classique
activité de dénombrement, la technique d'appariement < objets-lettres >, nous concluions à la présence
de < H > objets. S'il veut éveiller en lui une.. image mentale ,, précise du nombre d'objets présents dans
cette collection, le lecteur ressentira certainement la nécessité quasi réflexe de lever le nombre de doigts
équivalant aux < H >> lettres qu'il énumérera à son tour. C'est seulement alors qu'il sera en mesure d'accéder
à une .. énumération ,, précise du nombre << H >>. Car en effet, si la seule énumération de la suite ordonnée
des lettres de l'alphabet coÏncidant avec les objets successivement pointés (le principe est exactement le
même que pour les mots-nombres) suffit pour dire que < H >> objets, c'est plus que < E > objets (ne fut-ce
que parce que la lettre H vient après la lettre E), et moins que .. I > objets (< J ,, est prononcé après .. H
'r),
il ne fait pas de doute que la mise en relation entre les lettres et les doigts fixe davantage encore les idêes
puisqu'elle aboutit à des configurations digitales directement appréhendables par nos sens (au moins pour
les petites quantités). >
Ces écrits, rejoints par d'autres à propos des connaissances sur le fonctionnement du cerveau en lien avec les
nombres, nous ont incités à travailler davantage les configurations digítales déjà abordées dans la deuxième
démarche présentée dans cet ouvrage, ll est important de garder à l'esprit que les mains ne doivent pas
devenir ou rester un soutien à la litanie, mais bien être la base des représentations des quantités.
Gompétence visée:
. Matériel
Compter, dénombrer, classer.
Compétences sollicitées :
. Des vignettes représentant les nombres de
0 à 10 avec les mains (doigts) pour chaque
. Situer, ordonner, comparer.
enfant,
. Traiter les informations.
. Organiser des familles de nombres naturels . Des feuilles d'exercices à compléter avec
les vignettes- mains pour chaque enfant.
Dispositif pédagogique :
. Les enfants sont assis devant une table.
Annonce de I'objectif :
. A partir de notre reconnaissance rapide des cinq
premiers nombres, nous allons apprendre à
reconnaitre rapidement les nombres de 5 à 10
avec les doigts.
essayez de les voir dans votre tête, puis vous enfants qui n'ont pas mémorisé la décomposition,
que huit, c'est cinq (une main) et trois (trois
montrez la même quantité avec vos doigts
(mains levées). doigts).
. Elle invite les enfants à mémoriser l'expression : *
Observations: huit, c'est cinq doigts et encore trois doigts puis
",
. Le cheminement de l'enfant du point de vue à l'exprimer mentalement tout en le montrant
du travail demandé peut se manifester de la avec les doigts. llobjectif est de mémoriser
manière suivante : illelle : progressivement les col lections-témoins des
- A des difficultés à montrer correctement le doigts, Elle réalise les mêmes démarches
nombre parce qu'il/elle a des difficultés de pour 6, 7, 9 et 10. ll est nécessaire de revenir
manipulation des doigts des deux mains régulièrement sur le même nombre pour assurer
- Ne retient pas correctement le nombre de une bonne mémorisation liant le * faire avec les
doigts à lever (ll est possible que la main mains o et l'expression,
complète ne soit pas encore comprise comme . Quand le travail a été réalisé un grand nombre
le nombre cinq) de fois, l'enseignante propose aux enfants de
- Sait reproduire le nombre montré par montrer tel ou tel nombre avec les doigts. Par
l'enseignante de manière purement visuelle exemple : * Montrez neuf ', puis exprime ou fait
(n'utilise que les mêmes doigts) exprimer par un ou des enfants que: << neul c'est
- Maitrise l'utilisation des doigts pour montrer cinq (une main) et quatre (quatre doigts) en
'
un nombre, mais ne sait pas encore l'exprimer guise de contrôle par les enfants.
verbalement.
. ,î.
Les enfants mettent les mains au repos.
. Lenseignante montre * sept > avec les mains et
exprime la quantité.
. Après la première partie de la consigne, elle
cache ses mains.
þ 'l t
.rl
Gonsigne:
. Vous regardez bien mes doigts levés. Attention!
Quand je cacherai mes mains, vous devrez
me montrer avec vos doigts ce qu'il manque à
mes deux mains pour faire dix (ou deux mains
complètes).
Obseruations:
. Le cheminement de l'enfant du point de vue
du travail demandé peut se manifester de la
manière suivante : illelle :
Troisième activitê :
Renforcement des traces (apprentissage)
de la décomposition de 10.
Gonsigne:
. Vous regardez bien mes doigts levés. Attention!
Quand je cacherai mes mains, vous devrez me
montrer la quantité qui manque pour faire 10,
non plus avec vos doigts mais avec les images
des mains.
Observations:
. Le cheminement de l'enfant du point de vue
du travail demandé peut se manifester de la
Description et analyse des
manière suivante : illelle :
interventions de I'enseignante :
- Montre le même nombre que l'enseignante
. Après la consigne et les essais de réalisation par les
parce qu'il/elle a mémorisé le nombre et que enfants, I'enseignante exprime l'opération : . 10,
c'est 4 .... Et encore 6
la décentration demandée par la recherche ".
des vignettes complémentaires demande trop . Elle demande aux enfants de dire dans leur tête
Annonce de I'obiectif :
. Nous allons continuer à bien mémoriser les
décompositions de 10.
quand il n'en faudrait qu'une pour compléter la l'écriture, surtout si on est en première année
primaire : ils peuvent écrire en chiffres ce qu'ils
quantité.
ont réalisé à partir des images imprimées et des
- Sait compléter pour faire dix (ou même un
vignettes manipulées.
autre nombre) avec le nombre de doigts exact.
. Cette activité, comme les précédentes, est à
reprendre, d'abord plusieurs jours de suite, et
Description et analyse des ensuite de temps en temps pour maintenir les
interventions de I'enseignante : traces consolidées.
. Elle interpelle les enfants passifs pour qu'ils a
ANALYSE -QUESTTONNEMENT
.
:
Attention : même si la progression avec les mains semble longue, alors que l'expression qui
1'
accompagne chaque fois pourrait apparemment suffire, elle est indispensable. ll ne s'agit
pas de faire du verbalisme, mais bien d'inscrire les mains comme * collections-témoins des
'
quantités dans les représentations des enfants. C'est la formation des images mentales qui est
primordiale, pas les mots. Cependant, ceux-ci sont aussi nécessaires pour créer, dès le départ,
les liaisons entre les représentations (mémoire perceptive) et les dénominations (mémoire
sémantique). Beaucoup d'enseignants se plaignent que les enfants ne maitrisent pas assez les
premiers nombres. C'est dans cette optique de bonne maitrise des premiers nombres dans leurs
relations entre eux que cette activité se situe.
. Quand l'enfant se trouve devant la feuille de consignes, il est intéressant de ne pas lui dire
trop vite ce qu'il faut faire. Comprendre la consigne par lui-même, ou en tout cas, lui donner un
sens, est une activité très intéressante pour travailler ce qu'on appelle la construction des liens
logiques. Et il est plus intéressant de travailler ceux-ci dans les situations habituelles de la classe
que dans des activités précises prévues pour apprendre la souplesse intellectuelle nécessaire à
toute exploration de la réalité.
. La même démarche progressive peut se réaliser pour tous les nombres supérieurs à cinq : ..
Compléter avec une vignette-doigt pour former les quantités 6, 7, I et 9 '.
.
reorêsentations I
deis quantitês
1.6. Automatiser
la reconna¡ssance des quantités iusque (( c¡nq ))
I
o@
i.
L activité proposée ci-dessous est une activité essentiellement d'entrainement å la reconnaissance rapide
des quantités. C'est pourquoielle ne peut se vivre qu'après avoir beaucoup travaillé les activités précédentes,
La reconnaissance d'une quantité au-delà de <. un ,, demande toujours une décomposition visuelle. Cette
dernière est suffisamment rapide pour laisser croire à ce que certains appellent le < subitizing >. C'est cette
rapidité de reconnaissance et de découpage préalable qui est travaillé ici, Nous ne pouvons rien mémoriser å
long terme sans découper la réalité perçue, et sans verbaliser ce découpage. .. Pour mémoriser, la pensée se
focalise sur l'information. Elle la traite: elle la traduit, la reformule dans son propre langage ', (Alain SOTTO
& Varinia OBERTO, Une mémoire pour la vie, lxelles éditions, 2013)
La compétence travaillée peut être décrite comme la possibilité de dénombrer par groupements rapidement
perçus. Sans cette compétence de regroupement en construction avancée (traces déjà en partie consolidées),
l'enfant est obligé de recompter un à un et donc de renforcer son utilisation de la litanie. 5i le lien << mot
nombre et quantité correspondante > est bien établit, I'utilisation de la litanie ne pose pas de problème parce
qu'elle a du sens, Mais si ce lien n'est pas établit, ce qui est le cas pour beaucoup d'enfants qui vont devenir
les < analphabètes > mathématiques, l'utilisation de la litanie (comptage un à un) n'est qu'un exercice de
( numérotation >>. Le produit fourni par les enfants semble pertinent, mais il n'a pas permis de construire
le concept de quantité qui est I'objectif premier des activités de numération. lJobjectif est de reconnaitre un
<4>parcequeonyvoit<2>>et<<2>,ou<.3>>et<<1>>,dereconnaitreun<<5>parcequ'onVvoitun<4>
avec un << 'l >> au milieu, ou un << 1 > en dessous du ., 4 >> en ligne, etc.
Lenfant qui reste au niveau de la litanie verbale peut donner un certain nombre de réponses correctes, mais
il devra recourrir à I'utilisation des doigts comme soutien de la litanie pendant toute sa scolarité, ll sera
donc toujours en difficulté de compréhension dans les opérations sur les quantités et lent pour produire les
réponses attendues,
Le matériel manipulé est centré sur la reconnaissance des cinq premiers nombres. En effet, pour reconnaitre
une quantité au-delà de < 5 >, le découpage de cette quantité doit être plus systématique et doit utiliser
les configurations mémorisées et automatiques des cinq premiers nombres, Nous sommes capables de
reconnaitre jusque trois très rapidement et de reconnaitre jusque cinq si les configurations de << 4 >> et << 5 >>
sont bien structurées comme sur le dê. Par contre, pour reconnaitre < 7 >r par exemple, il faudra toujours le
découperconsciemmentpourretrouverun<<5>>etun<<2>>,ouun<<4>>etun(3r>,Si l'onaun<<6>>etun
<<1>>, le<<6>>auraétépréalablementdécoupéen<3>>et<<3>)ouen<<4>>et<<2>>.
Nous travaillons donc ici sur l'automatisation des reconnaissances des cinq premiers nombres, que nous
utilisons ensuite pour la reconnaissance des nombres suivants.
oÉrvrnncHES :
Annonce de I'objectif :
. Nous allons apprendre à reconnaitre le plus
rapidement possible les quantités que nous
connaissons déjà... sans passer par le comptage.
"""Jä'F,'iiäiflã:
O
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La construction des
reorésentations
dds quantités
A ,\ A
Y v -A-
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A A A A v
v v v Y A
A Y
Y
fermez les yeux pour revoir dans votre tête et . - Elle mémorise avec les enfants plusieurs fois
je vais redire ce que je vois en même temps que de suite pour essaver d'installer correctement la
vous >>. . technique de mémorisation.
. * Vous redites seul ce que vous voyez dans votre . - Elle enlèvela suite des nombres du tableau
tête. Puis vous cherchez des vignettes de la pour que les enfants ne soient pas en copie
même quantité et avec la même disposition
" . . immédiate, même si elle peut l'accepter une ou
. " N'oubliez pas ! On est en train d'apprendre. On deux fois pour comprendre ce qui est à faire
a le droit de se tromper. r ou comme vérification (comparaison) de ce qui a
été fait.
Observations: . Elle peut rappeler en cours de travail la
. Le cheminement de l'enfant du point de vue
formulation de toute la suite mémorisée pour
du travail demandé peut se manifester de la
que les enfants en difficulté de rappel s'y
manière suivante : illelle :
réfèrent,
. Cherche les cartes représentant les mêmes
objets.
66 lière d'exercices tels que des (,,.)jeux de mémorisatíon semble constituer une étape
cruciale dans le développement de certaines aptitudes cognitíves. Par exemple, on
constate qu'à mesure qu'un enfant apprend a réaliser des additions ou des multiplications, il
le foit de plus en plus focilement et de façon presque machinale. Dans son cerveaq certoines
régíons préfrontales (a I'avant du cervequ)diminuent d'activite pendant que des zones sítuées
plus o l'orrière prennent le relais. En automatisant lo tôche, I'enfant rend ses zones
préfrontales disponibles pour pøsser à des tâches plus complexes ,,,,'
Robert IAFFARD,
De I'intérêt de memoriser.
Cerveau & Psycho n'28
Juillet-août 2008
li.-,
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JE DÉNoMBRE DÈs LA MATERNELLE ET ApRÈs (3 À I ANs) 69
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construction des
La
reorêsentations
I
deis quantités
Les recherches en neurosciences ne font que confirmer cette loi en aidant à mieux comprendre ce qui y est
en jeu. Stanislas Dehaene montre, dans les neurones de la lecture, qu'il existe des collections de neurones
spécifiques pour reconnaitre chaque élément formant une lettre. C'est en découpant la lettre en ses éléments
correspondant à des neurones spécialisés et en les reconstituant dans leur globalité d'origine sous forme de
cartes neuronales que notre cerveau peut la percevoir et ensuite la garder en mémoire, Une carte neuronale est
un ensemble de neurones répartis dans plusieurs endroits ou régions du cerveau et fonctionnant à l'unisson
de manière privilégiêe parce qu'ils ont été sollicités ensemble au moment de l'apprentissage. C'est ainsi que
Serge Laroche écrivait en 2008: < La réalité est fractionnée et encodée dans un référentiel neuronal : un
ensemble de représentations centrales est ainsi créé où, à chaque souvenir, correspond une configuration
d'activité neuronale unique dans le temps et dans l'espace. Ces configurations font partie de vastes réseaux
neuronaux impliquant une mosarque de centres cérébraux qui coopèrent. >
C'est en établissant les relations entre ces différentes données qu'il nous parait utile de proposer la démarche
suivante destinée à entrainer chaque enfant ã mieux discriminer les quantités, à enrichir leurs possibilités de
voir un même nombre de manières différentes, å mieux découper les réalités quantitatives.
Nous la situons en dernier lieu dans notre chapitre parce qu'elle revêt un caractère plus spécifique et en
même temps plus transversal, Mais il est probable qu'elle devrait être travaillée en parallèle avec les autres
démarches en vue de les faciliter et de les renforcer.
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Compétence visée:
. Compter, dénombrer, classer: Découper
Matériel
visuellement une quantité, . Pour chaque enfant:
Gompétences sollicitées : - Des .. vignettes nombres )> représentant
. Appréhender et comparer des grandeurs, différentes organisations spatiales des
. Analvser et comprendre un message. nombresde4å10.
. Utiliser, mettre en relation des formes
- Des vignettes structures >
<<
OÉUNNGHES:
Annonce de I'objectif : - Place des vignettes au hasard pour faire
. Nous allons apprendre à découper une quantité quelque chose
pour la reconnaitre plus rapidement quelle que - Associe une < vignette nombre >) avec une
soit I'organisation de sa représentation. * vignette structure , au hasard pour faire
comme les autres.
Mise à disposition du matériel :
- Associe bien deux vignettes mais n'arrive pas
. Chaque enfant reçoit l'ensemble des vignettes
à associer plusieurs vignettes structures >
et il les dispose sur la table pour analyser "
- Décompose bien chaque .vignette nombre,
visuellement le contenu.
en y associant plusieurs *vignettes
. On peut aussi distribuer l'ensemble des
structures>.
vignettes pour deux enfants.
En apprenant à regarder les objets, l'enfant s'habitue peu à peu aux formes manipulées.
llapprend à détailler,,. découper,,la réalité observée. Cette capacité luiest d'une grande
c
utilité, non seulement en géométrre, en dessin, mais aussi pour l'apprentissage de la lecture
dans la reconnaissance des lettres et des syllabes, .... Le même processus est en jeu dans la
reconnaissance des nombres pour les mémoriser.
. Lactivité,pourêtreutile,doitêtreréaliséesouventpourvraimentouvrirlesréseauxneuronaux
responsables de la perception des éléments de la réalité numérique.
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que cette proximité temporelle ne peut occulter le fait que I'on ne peut < composer > que ce qui
a été préoloblement << décomposé rr. Si l'on veut bien faire I'hypothèse que l'enfanf comme
le savant, avance en terre inconnue, alors nous pouvons faire un parollèle en rapportant la
remarque de Michel Denis : ,< Le progrès scientifique est généralement caractérisé par la
différenciation des concepts et non par leur globalisation >, o C'est le Tout qui est premier et
le découpdge d'événements ou dhttributs dans ses totat¡tês est ptutôt thboutissement du
fonctionnement cognitif gue son point de départ rr, r, Non seulement est confirmée la néces-
sité d'aller du global a l'analytiquq du contexte au détail, du général au particulier, mais les
formateurs sont invités ã construire un programme de plein emploi pour le cerueau, sur la base
de la coopération des deux hémisphères.,, O En simplifiant le réel, en suivant notre logique
adultq nous pensons simplifier Ia tâche de I'élève,., ce sont pourtant les modalités mêmes des
processus de la connaissance que nous brouillons alo6 en raison même des conflits générés
entre apprentissages applicables a des cas particuliers et apprentissoges plus généraux vus
ultérieurement ou encore en abordant des contenus après les avoir découpés arbitrairement
en morceauç découpage qui interdit en lui-même lhccès ã la structure même du contenu. Nous
ovons donc tout intérêt a respecter cette axiologie du savoir, c'est-ã-dire ã nous débarrasser
de nos a priori sur le < simple > et le o complexe > (.,.)Adapter I'enseignement aux résuttats
de la psychologie du développemenl c'est s'opposer au logicisme de la tradition scolaire r,
Christian PACTEAU,
Echec et maths.
Chronique sociale
Lyon,2014
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JE DÉNOMBRE DÈS LA MATERNELLE ET APRÈS (3 À 8 ANs) 73
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74 JE DÉNoMBRE DÈs LA MATERNELLE ET ApRÈs (3 À I ANs)
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La comparaison entre deux quantités est donc à la source de la construction même de cette notion de quantité.
ll ne suffit pas d'associer deux éléments pour entrer dans l'univers des quantités. ll faut aussi comprendre
la question : .. Qui en a le plus ou le moins ? >. C'est au moment où cette question prend vraiment du sens
que la correspondance terme à terme devient utile. Les situations de vie, comme la recherche du nombre de
couverts à dresser pour un repas, sont finalement trop peu nombreuses pour permettre à tous les enfants
d'en saisir l'utilité, Vivre des situations concrètes, de temps en temps et en collectif comme beaucoup de
classes actuellement le font, ne permet pas de saisir I'utilité de la démarche pour la grande majorité des
enfants. ll ne faut pas oublier que l'humanité a mis des milliers d'années pour construire cette comparaison
entre deux quantités, dont I'une était généralement plus manipulable que I'autre, C'est pourquoi la démarche
de la correspondance, unité par unité, est peu présente dans les compétences des enfants, ll ne s'agit pas
d'un manque de compétences mathématiques, mais d'un non-apprentissage par manque de sollicitations
adéquates suffisantes en nombre.
C'est dans la répétition de la même démarche, avec des variations de matériel, que le sens se construit peu à
peu, à des rythmes très différents pour chaque enfant, ll est nécessaire de manipuler (comme avec les petits
cailloux !). Mais le faire >> des enfants cache souvent un manque de compréhension de I'utilité de ce faire s'il
"
n'est pas accompagné par une verbalisation importante: ils peuvent associer correctement des objets ou des
jetons, et ne pas savoir effectuer le même travail quand il s'agit de relier deux séries d'objets dessinés, et donc
encore moins exprimer ce qu'ils font réellement, si ce n'est obêir à la consigne supposée de l'enseignant. La
difficulté est donc de multiplier les expériences pour provoquer l'ouverture des canaux neuronaux adéquats
chez tous les enfants, tout en ne tombant pas uniquement dans des mécanismes vides de sens. Nous disons
.. uniquement >> parce que c'est probablement inévitable momentanément dans le cheminement de certains
enfants. A I'enseignante de rester très attentive pour, le plus rapidement possible, proposer une variation de
la situation obligeant à dépasser I'automatisme - automate !
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78 JE DÉNoMBRE DÈs LA MATERNELLE ET ApRÈs (3 À 8 ANs)
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Matériel
. Des sachets avec des vignettes
reprêsentant des éléments concrets. Par
exemple : des lapins et des carottes (les
vignettes avec les représentations des
lapins ont des dimensions différentes de
celles représentant les carottes pour que
les correspondances terme å terme ne
Compétence visée puissent se réaliser en tenant compte de
:
la longueur des objets), des souris et des
. Classer (situer, ordonner, comparer)
fromages, des chats et des souris, des
chiens et des niches,...
Compétences sollicitées :
. Dénombrer . Des sachets avec une quantité différente
. Effectuer des groupements ou identique de jetons de deux ou trois
. Situer des objets (repérer) couleurs (entre 2O et 30). Chaque couleur
de jetons a une dimension différente
. Traiter des données
pour que la longueur ne puisse être prise
comme critère de comparaison.
Dispositif pédagogique :
. Les enfants sont assis devant une table. . Chaque enfant doit avoir son sachet.
En prévoir en plus pour les enfants qui
terminent avant les autres. (Voir analyse)
oÉunnGHES :
Annonce de l'objectif :
. Nous allons apprendre à comparer des quantités
pour déterminer où il y en a le plus ou le moins
sans compter.
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- Fait des . trains différents > avec les vignettes chaque niche, ...) ',
identiques sans penser à comparer. o Compare ' Lenseignante commence parfois
les trains sur la longueur. individuellement la procédure à mettre en place
- Construit bien les associations successives pour bien comparer les quantités c'est-à-dire
entre deux éléments mais ne sait pas encore place un objet en face d'un autre. En même
exprimer les conclusions. temps, elle exprime ce qu'elle fait. Ensuite, elle
- Sait exprimer où il y en a le plus ou le moins aide à constater et à exprimer que lorsqu'il reste
après une comparaison concrète correcte, des objets seuls, c'est là qu'il y en a le plus,
- Montre sa compréhension de la notion de . Elle distribue une nouvelle situation aux
* terme à terme > pour comparer deux données différentes quand un enfant a réalisé
quantités par les expressions utilisées, le travail plus ou moins correctement avec le
contenu du sachet reçu. La variété du matériel
permet la différenciation du rythme de travail
Description et analyse des de chacun. ll permet donc à l'enseignante
interventions de I'enseignante : d'intervenir individuellement de manière plus
. Lenseignante observe le travail, encourage, efficace,
confirme ou interpelle les premiers essais . Lactivité doit être reprise plusieurs jours
tout en répétant la consigne : " ll faut savoir si de suite pour affermir peu à peu les débuts
chaque lapin peut avoir une carotte pour savoir de compréhension de ce que signifie la
s'il y a plus ou moins de lapins que de carottes ' correspondance terme à terme (démarche et
. Les enfants s'étant un peu approprié le matériel, concept très difficiles à percevoir malgré la
l'enseignante organise un court dialogue pour réussite du " faire "),
exprimer les ébauches de solution. " Pour savoir . ll est possible que l'on puisse se limiter à cette
où il y en a le plus, il faut mettre les objets l'un démarche avec les premières maternelles.
en face de l'autre (Exemple : " je donne une
carotte à un lapin ,, * je mets un chien devant
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sinon nuisible.ll reste qu'ilfaut necessoirement une représentation de la situation proposée,
qu'elle soit dessinée, racontée ou vécue. Personne n'o jamais vu de structure atgébrique, pas
plus qu'une droite ou un point, mais seulement des représentations de ceux-ci, Lorsque nous
exploitons un thème préalablement présenté, nous nous contentons d'un mqtériel extrême-
ment réduit (quelques schémas, quelques mots), comme on a pu le voir o travers nos comptes
rendus. Mais pour amener une situation très neuve nous n'hésitons pas ã recourir éventuel-
lement ã une petite histoire, Nous tenons ã préciser que nous l'utilisons pour lui emprunter
un schème ou un vocabulaire, et non pas pour n intéresser, les enfants.
C. HUG,
L'enfant et la mathématique
Bordas/Mouton
Paris, 1968
la seconde ligne en faisant correspondre chaque essais, l'enseignante peut organiser un échange
nouveau jeton avec un jeton déjà placé. sur les manières de s'y prendre pour mettre
. la démarche en æuvre. Mais les différentes
Met au fur et à mesure un jeton en face de
manières de s'y prendre ne changent rien au fait
l'autre
qu'il n'y a bien qu'une seule démarche mentale
. Met au fur et à mesure un jeton sur l'autre ..,,
sollicitée : la comparaison terme à terme.
. Sait exprimer correctement où il y en a le plus ou
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ANALYSE -QUEST¡ONNEMENT
.
:
Afin de travailler vraiment les quantités et non pas les grandeurs, les sachets doivent être faits, entre
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autres, en mettant des jetons de grandeurs différentes afin de montrer aux enfants que ce n'est pas
la grandeur . du train , qui nous dit la quantité plus importante de jetons ( 10 gros jetons prennent
plus de place que 15 petits jetons). Le même principe est appliqué pour les vignettes représentant des
objets plus concrets (vignettes des lapins plus grandes que les vignettes des carottes par exemple).
. Attention I Si l'on utilise, lors de la première partie, des vignettes avec des représentations d'objets
concrets, ce n'est pas pour un problème de motivation. Le fait d'utiliser des vignettes avec des dessins
(lapin - carotte) a pour objectif essentiel de permettre aux enfants de mieux comprendre ce qu'on leur
demande : . y-a-t-il assez de carottes pour chaque lapin ? " Quand la notion de comparaison entre
quantités est bien comprise, on peut passer à l'abstraction avec des jetons.
. Des enfants construisent bien I'association entre deux éléments. lls ont compris ce qu'il fallait faire.
Ce n'est pas pour autant qu'ils ont compris la correspondance terme à terme en vue de dire où il y en a
le plus. La véritable compréhension ne viendra qu'au fur et à mesure de la répétition des expériences.
Un indice : ils ont quelques difficultés à dire où il y en a le plus ou le moins. '. ll faut donc encore leur
apporter une explication supplémentaire pour assurer la liaison entre la situation et les expressions
des différences de quantités : * Là où il reste des jetons seuls, c'est là qu'il y en a le plus o Attention de
ne pas dire : .. Et la ligne la plus courte, c'est là qu'il y a le moins de jetons ,> pour ne pas remettre des
confusions supplémentaires dans l'esprit de l'enfant. ll est préférable d'exprimer : .. C'est la série où il y
a toujours un jeton qui correspond à un jeton dans I'autre série qui comprend le moins de jetons ".
. Même si ce n'est jamais exprimé dans la préparation ci-dessus (sauf au niveau du matériel), il est
important de constater que l'on travaille aussi l'égalité en prévoyant toute une série de sachets avec
les mêmes quantités de pions.
. Lorsqu'il y a énormément de jetons, les groupements peuvent être plus intéressants que le placement
en ligne. Les enfants peuvent faire une corrélation avec les groupements réalisés le matin lorsqu'ils
se comptent. (Voir la 1ère activité) Mais utiliser les groupements demande que I'enfant ait déjà bien
compris les quantités. C'est pourquoi, ce sont surtout les 3 èmes maternelles qui les utilisent.
. ll est important que l'enfant verbalise sur ce qu'il fait et qu'il puisse dire où il y en le plus (ou le moins).
C'est lors de cette expression que I'enseignante peut voir si l'enfant a bien intégré le sens de la
démarche ou s'il utilise des trucs >> sans trop savoir ce qu'il fait. Les enfants se placent vite dans le
"
* faire pour faire plaisir à l'enseignante ' plutôt que dans l'effort de compréhension qui demande une
plus grande dépense d'énergie.
. Lenfant qui essaie d'utiliser le comptage se rend vite compte que ça ne marche pas. Ou il n'arrive pas
à exprimer . la litanie . jusqu'au bout, ou il oublie la quantité comptée, ou il ne sait pas situer les deux
nombres l'un par rapport à l'autre. D'où l'importance de comparer des grandes quantités pour rendre
l'utilisation de la correspondance terme à terme nécessaire. (pas en dessous de 10 comme indiqué
dans des livres !).
. Pour une construction progressive de la compréhension de la démarche, il est important de varier les
contenus des sachets et les résultats obtenus en nombre, en type de pions, ...
. La compréhension de la démarche de comparaison terme à terme nous parait préalable au travail
systématique sur les notions " plus que..., moins que..., est égal à.
. Après ces nombreuses manipulations, I'enfant devrait pouvoir faire des comparaisons de collections
dessinées en reliant par une ligne chaque élément de deux collections à comparer.
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Matériel
Gompétence visée :
. Des sachets avec des jetons de deux ou
trois grandeurs différentes (maximum
. Classer (situer, ordonner, comparer),
autour de 1 5 de chaque couleurs)
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nous savons réaliser, à en garder des traces
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- N'arrive pas à suivre l'ordre des objets dans
Mise à disposition du matériel : chaque série.
. Chaque enfant reçoit les vignettes de chaque - Trace correctement la correspondance terme
objet représenté sur les fiches de l'enseignante à terme.
(lapins, oiseaux, chats, araignées, ,,,),
. ll reçoit aussi une feuille A4 sous plastique avec
les exemples que l'on va travailler. Description et analyse des
interventions de I'enseignante :
Consigne: . Elle montre la fiche consigne et demande aux
. . En utilisant les vignettes reçues, dites où il y a
enfants de montrer leur réponse en même
le plus d'éléments.
' temps.
. Lenseignante montre une fiche : Par exemple, . Elle propose ensuite à tous les enfants
un certain nombre de lapins et un certain
de vérifier leur réponse en traçant les
nombre d'oiseaux. ., Où V a-t-il le plus ?
' correspondances sur la feuille plastifiée où sont
. * Vous devez faire la correspondance terme imprimés les différents exemples proposés.
à terme visuellement ,,, dans votre tête et . Elle rappelle que pour bien faire apparaitre
faire une hypothèse en choisissant la vignette la plus grande quantité, il faut tracer
correspondante" systématiquement le lien entre deux
' Ensemble, on observe les hypothèses objets de deux quantités différentes sans
proposées. passer d'éléments, quelles que soient leurs
. . Vous vérifiez en traçant la correspondance dispositions.
terme à terme sur votre feuille
" . Attention I Ce travail peut très vite devenir
Observations: automatique et sans sens véritable. ll doit être
. accompagné d'une demande de verbalisation : *
Le cheminement de l'enfant du point de vue
du travail demandé peut se manifester de la Que cherches-tu ? Pourquoi traces-tu ces lignes
entre les objets ? '
manière suivante : illelle ;
ANALYSE -QUESTTONNEMENT : 1Ð
I
. ll faut beaucoup insister sur le respect des quantités, sinon l'enfant reste centré sur l'aspect
spatial. ll ne faut pas oublier que la maitrise de la notion de quantité n'est pas assurée puisque le
travail sur la correspondance terme à terme est mené pour aider l'accès aux quantités.
. ll faut montrer à I'enfant qu'il doit gérer son action : je dessine un jeton, je le déplace du côté des
jetons dessinés... le déplacement permet aux enfants de gérer ce quia été dessiné et ce qui n'a
pas été dessiné. ll pratique ainsi la correspondance terme à terme.
. Dans les sachets de jetons, il est intéressant que les pions de chaque couleur soient de
grandeurs différentes, Si I'enfant maitrise cette différence dans le dessin, il peut travailler au
cravon ordinaire plutôt qu'avec des crayons de la couleur des pions. L'enfant peut ainsi se centrer
davantage sur la tâche à accomplir sans être perturbé par le choix des couleurs et le coloriage
des jetons.
. En passant par la représentation, l'enfant intègre mieux la notion de terme à terme. ll se rend
compte de ce qu'il fait, Mais le passage de la réalisation à la représentation (verbalisation) ne va
pas de soi, ll faut que le dessin se positionne dans l'espace et avec obligatoirement un retour à la
ligne vu la quantité de jetons de certains sachets. C'est cette capacité de pratiquer le retour à la
ligne en respectant les correspondances qui est un signe de la maitrise de la démarche. Uenfant
qui dessine entièrement la première ligne ,, de jetons oublie souvent de laisser de I'espace pour
"
dessiner la . ligne de jetons correspondants. ll est parfois préférable de l'amener à dessiner
'
simultanément les deux ou trois lignes de pions pour bien faire apparaitre la correspondance
terme à terme.
. Dans la deuxième activité, tous les enfants doivent posséder les vignettes correspondant aux..
objets des fiches. lls ont ainsi l'occasion de chercher et de montrer leur réponse. lJenseignante
'
peut aussi se rendre compte si la démarche est comprise et si la quantité est bien indépendante
de la longueur des lignes.
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Bien que l'égalité ait été travaillée régulièrement dans les activités précédentes, il nous a semblé intéressant
de proposer une activité concrète se centrant spécifiquement sur le concept, Celui-ci n'est apparemment
pas si simple à maitriser. L'égalité sera aussi travaillée ultérieurement dans les activités de décomposition
des nombres. Mais comme dans ces activités, il ne s'agit pas d'apprendre å écrire le signe << = >> qu¡, Parce
qu'il est souvent introduit trop tôt et utilisé dans sa signification de << trouver une réponse >, est très mal
compris par beaucoup d'enfants.
Bien qu'elle puisse être intéressante pour des plus grands en difficulté, l'activité ci-dessous est normalement
à vivre en maternelle. Elle consiste à << faire > quantitativement l'égalité. Nous proposons une situation sous
différentes versions. ll est bien clair qu'il est possible de proposer d'autres situations sur le même modèle :
Une table avec assiettes, verres et couverts - un petitjardin avec des parterres de différentes fleurs - une
étagère avec des objets différents å chaque étage - ...
Au premier abord, si la consigne est de compléter pour construire l'égalité, l'enfant doit comprendre que
c'est le plus grand nombre qu'il faut atteindre à chaque emplacement. Quand cette idée est bien acquise, et
pas avant, il peut être intéressant de proposer qu'on puisse aussi modifier ce plus grand nombre. C'est une
manière d'assurer une plus grande flexibilité mentale. C'est dans cette même optique que I'on peut modifier
la consigne en demandant de cacher certains objets pour réaliser l'égalité. C'est alors normalement le plus
petit nombre qui dirige l'égalité. 5i la consigne est double : < ajouter et/ou retirer >, I'enfant est vraiment
renvoyé à ses choix et les solutions sont très variées, ll est intéressant pour la formation intellectuelle de
tous les enfants de les amener régulièrement dans ces situations de choix quand on approfondit un concept
comme c'est le cas dans cette activité.
Compétence visée :
Matériel
. Compter, dénombrer, classer : comparer des
collections distinctes . Plusieurs séries de fiches {demi-feuille
A4l. Le nombre de fiches doit être un
Compétences sollicitées : peu plus grand que le nombre total des
enfants.
' Calculer.
. Repérer et situer des objets dans l'espace . Des jetons (par enfant ou par tables) (ou
. Traiter les informations. en fonction des situations des petites
vignettes reprêsentant les objets
Dispositif pédagogique : travaillés)
' Les enfants sont assis aux tables avec leur
matériel,
nÉnnanGHES ;
Annonce de I'objectif :
les pommes. llfaut le même nombre de . Elle donne des explications individuelles aux
pommes dans chaque endroit ,., ". enfants qui n'ont pas compris le sens de
l'égalité.
Observations:
. Le cheminement de l'enfant du point de vue
. Si la difficulté de compréhension est pour
beaucoup d'enfants, elle montre avec un
du travail demandé peut se manifester de la
exemple concret, sur le tapis, comment traiter
manière suivante : illelle :
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3.1. Mémoriser
les décompositions d'un nombre.
Dans les activités du premier chapitre, les enfants ont été mis en situation de mémoriser des représentations
variées des premiers nombres. lls ont ainsi été en situation de mémoriser des décompositions de nombres,
ne fut-ce que par le fait que, pour mémoriser, il faut découper la quantité en configurations perceptibles. Mais
cette décomposition imposée par les limites de la perception n'entraine qu'un apprentissage implicite. C'est
important dans le cheminement des apprentissages des enfants notamment grâce à la propriété d'amorçage
de la mémoire perceptive. Larry SQUIRE et Eric KANDEL, dans << La mémoire non consciente. Pour la science.
Dossier n'31. Avril - Juillet 2OO1 ,> affirment:.. L'amorçage est un phénomène de mémoire distinct et
inconscient, dont la fonction est d'améliorer la perception de stimulus récemment rencontrés, sans que
nous avons nécessairement conscience de l'amélioration de la vitesse ou de I'efficacité de la perception.>.
Et Renaud PERSIAUX, dans.. Où se cachent les souvenirs? Sciences Humaines, n" 7, Juio - Juillet - Août
2OO7 >> écrit : .. Si l'on est confronté deux fois de suite à la même information, on la traitera plus facilement
ou plus rapidement la deuxième fois, ceci alors même que I'on ne se souvient plus I'avoir vue. C'est pourquoi
l'on considère l'amorçage comme un phénomène de mémoire implicite >.
Cet apprentissage implicite, sur lequel repose une bonne part des activités scolaires quand l'école compte sur
l'accompagnement familial, doit être appuyé sérieusement par des activités d'apprentissage explicite. Pour
véritablement lutter contre l'échec scolaire, il est même indispensable d'organiser les apprentissages de base
de manière explicite, c'est-à-dire sous la volonté expresse de I'enseignant. En partant des apprentissages
implicites réalisés lors des démarches proposées au chapitre un, les démarches qui suivent se proposent
d'organiser les décompositions des nombres de manière explicite c'est-à-dire volontaire et consciente.
Travailler la mémorisation organisée des dix premiers nombres sert en fait ã mettre un peu d'ordre dans les
savoirs déjå-là et à les compléter le cas échéant. Notre mémoire sémantique ne fonctionne bien que lorsqu'elle
est bien organisée et hiérarchisée. La mémorisation des décompositions des premiers nombres participe à
cette hiérarchisation de la mémoire sémantique en lien avec les représentations de la mémoire perceptive.
ll n'est donc pas question d'apprendre des mots sans le travail sur les représentations correspondantes.
C'est donc d'abord à partir de la mémorisation des représentations que les mots seront ensuite mémorisés.
Et ils ne seront jamais mémorisés seuls comme on le retrouve souvent dans de nombreuses propositions
notamment sous la forme de < la maison des nombres >>. Les mots des nombres devront toujours pouvoir
évoquer des représentations précises.
Après la première activité de ce chapitre, il sera important de vivre directement, et même souvent en parallèle, la
seconde activité proposée pour éviter une trop grande modularisation des savoirs, c'est-à-dire la connaissance
d'un nombre sans lien avec les autres nombres.
nLa, mémoire est ainsí constituée de plusieurs systèmes qui traitent et stockent
(
MatÉriel
Compétence visée :
. Organiser les nombres par familles :
Décomposer et recomposer.
Compétences sollicitées :
. Compter, dénombrer, classer
' Reperer et situer dans l'espace
. Traiter I'information
Dispositif pédagog¡que :
. Tous les enfants sont assis à une table
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Annonce de I'objectif :
. Maintenant que nous maitrisons le terme à
terme, nous allons apprendre l'égalité c'est-à-
dire à trouver la même quantite dans plusieurs
. ensembles ,. (
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Observations: Description et analyse des
. Le cheminement de l'enfant du point de vue interventions de I'enseignante :
- S'organise difficilement sur sa feuille pour bien fassent le lien entre les 2 activités,
faire apparaitre les différentes décompositions
mémorisées.
- Construit une organisation de sa feuille
pour bien faire apparaitre les différentes
décompositions mémorisées,
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Description et analyse des . Elle passe une bonne partie du temps à faire
interuentions de I'enseignante : verbaliser individuellement tous les enfants à
. Elle vérifie le respect de la consigne et encourage propos de ce qu'ils ont déjà dessiné. < 5, c'est 3
les enfants en la rappelant individuellement, et2>;<6,c'est2el 4,>.
. Elle accompagne certains enfants dans les étapes
. Remarque : il n'est pas nécessaire que tous les
de la mémorisation. enfants travaillent sur le même nombre,
. Pour faciliter l'organisation de leurs dessins,
. L'activité doit être réalisée plusieurs jours de suite
elle peut donner à certains enfants une feuille pour laisser un peu des traces utiles,
structurée c'est-à-dire découpée en cases (on
dessine une décomposition dans chaque case),
' Cette tâche est très complexe. Elle demande donc un apprentissage progressif grâce à la
répétition durant plusieurs jours.
. Même si les enfants ont compris et peuvent expliquer le principe de la mémorisation, ils le
. font généralement trop vite et ne sont que dans la production du dessin. ll ne faut donc
pas hésiter à reprendre avec eux cette memorisation comme dans la première partie.
La mémorisation bien conduite doit utiliser tous les éléments de la mémoire de travail :
l'administrateur central responsable de l'attention, la boucle phonologique << responsable o du
langage et le registre visuo-spatial .. responsable des représentations imagées.
',
. Les enfants sont vraiment dans la construction de cette compétence, ils peuvent savoir le faire
mais pas l'exprimer. Le fait d'entendre les autres ou I'enseignant l'exprimer peut les aider.
. ll faut rappeler régulièrement aux enfants le nombre décomposé et pas seulement la
décomposition réalisée : ilfaut dire: * 6 c'est 5 et 1 Et pas seulement:.. c'est 5 et '1)
' '.
' Pour les enfants qui n'ont pas encore assez la maitrise de I'espace, la feuille structurée peut
leur permettre de mieux se concentrer sur le travail de mémorisation, lls peuvent ainsi mieux
visualiser leur travail et toutes les décompositions possibles, On pourrait, surtout lors des
premières expériences, la donner systématiquement à tous. Cependant il ne faut pas oublier
que c'est aussi un apprentissage intéressant : apprendre à s'organiser sur une feuille 44. Et
quand cet apprentissage n'est plus un obstacle à l'autre apprentissage en cours, il vaut mieux
laisser l'enfant s'essayer tout en lui prodiguant les conseils adéquats. (Et c'est une économie de
photocopies !l!)
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3.2. Décomposer
pour mieux reconnaitre
les nombres jusque 10 ou 20
Cette démarche est la prolongation de celle proposée comme automatisation des représentations des nombres
au premier chapitre. Elle ne peut donc venir avant cette automatisation au risque de renvoyer l'enfant dans le
comptage un à un, et donc dans la litanie purement verbale I Elle se vit avec le même matériel que la démarche
du premier chapitre. Nous y ajoutons quelques vignettes représentant les nombres de 6 à 10 pour permettre
les décompositions jusque 2O.
Toute quantitê au-delã de trois à cinq doit être décomposêe pour être reconnue, De même, toutes les
opérations arithmétiques qui seront demandées aux enfants dans la suite de la scolarité demanderont
la maitrise des décompositions des vingt premiers nombres. C'est cette maitrise que nous proposons de
travailler ici. ll s'agit de construire les traces de ces décompositions en interactions les unes par rapport
aux autres. ll n'est pas question d'étudier les décompositions de 12 ou de 14 pendant une semaine' Cette
activité de drill, si elle permet de créer des traces réelles au niveau neuronal, ne permet pas la construction
des liens entre les nombres, ni entre les traces neuronales, Ce manque de liens favorise la perte des savoirs
parce qu'ils sont rendus peu accessibles dans un autre contexte que celui de l'apprentissage' ll est donc
important de travailler toutes les décompositions pour permettre au cerveau de construire les liens entre
tous les nombres en multipliant ainsi les entrées de rappel. ll s'agira aussi, en multipliant les répétitions
de cette activité, de permettre la construction progressive des automatismes nécessaires à la suite de la
scolarité. Ce n'est pas la variété des activités sur des situations simples qui est importante pour la construction
d'un savoir pertinent, mais la répétition des mêmes activités complexes. L'enfant doit devenir capable, à
l'énoncé du nombre.. 16 rr, d'évoquer immédiatement comme < schéma cognitif " de ce nombre : << 2 x I >>,
<< 4 x 4rr, mais aussi .. (2 x 5) I 2 >>, << 10 + 3 t 3 >>, << 18 - 2 rr, r, (2 x 9) - 2, etc'
Alain SOTTO & Varinia OBERTO, dans ,. Une mémoire pour la vie, lxelles éditions, 2013 )> écrivent : < Dans la
mémoire sémantique, celle du savoir et du langage, le monde est en grande partie enregistré en concepts,
et cela commence dès la naissance. Ce sont des regroupements hiérarchisés qui, eux-mêmes, se combinent
en des unités plus grandes, des groupements de connaissances. Ainsi le schéma <<mouton>> contient toutes
sortes d'informations sur les moutons, leur forme, leur vie, leur bêlement, leurs m(Eurs, leur utilité, et aussi les
côtelettes de mouton, et la laine, et le vieux mouton des paysans d'à côté. > Le schéma de chaque nombre doit
aussi contenir un ensemble d'informations les plus variées, notamment numériques. C'est ce que visent les
démarches qui suivent dans ce chapitre.
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I 33
Compétence visée :
Matêriel
. Organiser les nombres par familles :
décomposer - recomposer.
Compétences sollicitées :
Dispositif pédagogique :
. Travail avec toute la classe.
. Groupes de 3 ou 4 enfants assis à une table avec
un matériel commun.
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DEMARCHES :
Annonce de I'objectif :
. Tout en automatisant notre reconnaissance des
premiers nombres, nous allons mieux apprendre
comment ils se décomposent et quels liens ils
ont entre eux,
Gonsigne:
. .. Voici une feuille avec un nombre représenté Description et analyse des
avec des points de différentes couleurs (ou interventions de I'enseignante :
écrit en chiffres). Vous devez former la même . fenseignante observe et encourage les enfants.
quantité avec deux cartes et vous les placez par Elle interpelle si nécessaire quand l'enfant se
deux sur votre feuille. Vous devez en trouver trompe ou prend n'importe quoi.
le plus possible. Attention ! Vous ne devez . Elle rappelle que le contrôle de la justesse de la
pas compter, mais vous pouvez comparer en réponse se réalise par le terme à terme,
vérifiant terme à terme > . Elle essaie que chacun se dépasse. Si l'enfant
. Dans un deuxième temps, on peut demander note ses recherches en dessinant les objets, elle
de dessiner sur une feuille les décompositions demande de les symboliser avec des points; s'il
trouvées ou dès que possible de les écrire en les note avec des points, elle propose de les écrire
chiffres, en chiffres, 5i l'enfant recherche des cartes aux
objets identiques, elle demande de composer le
Observations: nombre avec des objets différents. Elle propose
. Le cheminement de l'enfant du point de vue
de s'organiser pour trouver toutes les solutions
du travail demandé peut se manifester de la
possibles, ...
manière suivante : illelle :
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S'agit'il d'un odrill, intensif destiné ã automotiser lo nouvelle performance (25 opérations
arithmétiques ã résoudrq 5 verbes ã conjuguer aux différents modes et temps)? Admettre
pareitte éventualité serait évidemment une dérísion et un désaveu éclatant des principes
fonctionnels les plus fondamentaux (...).
Les automatismes doivent rester actifs, ils doivent dériver d'une élaboration mentale et
pouvoir s'y référer en cos de besoin. C'est lq une condition sine qua non de lo généralisation
des pouvoirs et de l'éventualité de leur transfert.
<< Face aux difficultés intellectuelles, il ne doit pas y avoir refus de les traiter dons une fuite
vers le concrel mais bien tentative de les affronter. Dans le domaine des sciences expérimen-
tales que je connais bien, les élèves sont souvent appelés à omanipulenr; cela leur permet-il
toujours de se livrer ã une authentique activité intellectuelle, en testant une hypothèse a
travers les manipulations proposées? Ou n'y a-t-il la que l'occasion d'exécuter un certain
nombre de consignes dont la finolité, trop souven| leur reste obscure? lls exécutent alors,
mais sans bien savoir où ils vont>
Sabine LAURENT,
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La page A4 présentée ci-dessous est réalisée avec des points. On pourra la trouver avec d'autres signes sur le
site d'Atzéo. Ce n'est utile que pour permettre à chaque enfant de posséder un matériel différent des autres
enfants. En jouant avec les couleurs et les signes, on peut obtenir une grande variété de séries de bandelettes.
) Une feuille A4 est suffisante pour un enfant. Mais rien n'empêche d'en faire plus. Le matériel doit cependant
rester manipulable. Et la contrainte d'un matériel limité amène un questionnement parfois plus riche pour
réaliser certaines consignes.
Le découpage proposé est le su¡vant:
)
Une planche de 10 sur 10 pour former la centaine
(série du haut sur la feuille ci-dessous)
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bandelettes où les " paquets de cinq ne sont . Réaliser sur la feuille de * 'l 00 ", une opération
' COmme . 38 + 27 ,r, ,r 75 - 29,,, et effectuer
plus dessinés.
. Représenter une opération telle que + 5 =..., I les transformations pour faire apparaitre et les
décompositions et Ie résultat.
cacher tous les paquets de 5 et écrire la
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Matériel
Compétence visée : . 60 vignettes représentant les différentes
. Organiser les nombres par familles : décomposer décompositions des 1O premiers nombres
et recomposer. avec des points.
Exemple
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Annonce de I'objectif :
. Nous allons nous entrainer à mieux retenir les
décompositions des dix premiers nombres
r pour les automatiser et mieux percevoir leurs
relations,
prend aussi de quoi écrire, . Sait dire le résultat du calcul qu'il a en main,
ANALYSE-QUESTIONNEMENT, t,
.
I
ll s'agit essentiellement d'une activité d'entrainement et d'automatisation des décompositions et
surtout de leurs relations
. Elle doit permettre de renforcer la liaison * représentation - verbalisation chiffrée., surtout
pour les enfants qui partiraient trop vite vers un < par cæur. des décompositions d'un nombre à
la fois
. C'est une activité à réaliser pendant plusieurs semaines de suite pour assurer le travail de toutes
les consignes. Elle remplace les heures de .. colonnes de calcul qui sont de peu de profit pour
'
les enfants qui n'ont toujours pas mis en mémoire les décompositions des nombres. Devant un
calcul comme : .. 5 + 3 = ... ,,, que peut faire l'enfant ?
- Ou il connaît la réponse dans son répertoire cognitif et il va la chercher directement, ,,,
automatiquement, Dans ce cas, l'exercice sert juste à montrer ce qu'il sait déjà,
- Ou il ne connaît pas la réponse, mais sait la rechercher en se représentant les quantités dans
sa tête. Dans ce cas, l'exercice est vraiment utile pour assurer peu à peu l'automatisation
souhaitée. Mais celle-ci ne va se construire que s'il y a de nombreuses répétitions possibles
dans un laps de temps court. Notre cerveau n'enregistre des automatismes que par des
rencontres statistiquement importantes.
- Ou il ne connaît pas la réponse, ne sait pas se représenter les quantités correspondantes,
mais il se débrouille avec la litanie des nombres. Avec l'aide de ses doigts comme soutien
de la litanie (et pas comme représentation quantitative), il trouve une ou la réponse. Celle-ci
trompe l'enseignante et lui-même sur ses compétences. De plus, elle ne lui sert à rien dans
l'établissement de I'automatisme attendu.
- Ou il ne connaît pas la réponse et ne maitrise pas non plus la litanie, ll n'a aucun moyen à
sa disposition pour réaliser l'opération demandée. Si l'enseignante le renvoie à son matériel
(jetons par exemple), il pourra aussi écrire la bonne réponse grâce aux manipulations, mais
sans nécessairement mettre davantage le savoir attendu en mémoire. Le comptage un à un
avec les yeux suffit pour se donner l'illusion du savoir,
. Une des grandes difficultés est d'amener chaque enfant à exprimer correctement et
mentalement l'opération. Beaucoup savent dire . 5 + 3 = 8 ,, mais il faut leur exprimer.. 5
blancsplus3noirs>pourqu'ilstrouventlabonnereprésentation,commesi le.5+3-8'
n'était déjà plus qu'une verbalisation sans rapport avec une représentation ! [automatisation est
importante, mais elle doit rester en contact avec le sens de la quantité.
)on constate qu'ã mesure qu'un enfont apprend ã réaliser des additions ou des multi-
L,
66 plicotions, il le fait de plus en plus facilement et de façon presque mochinale. Dans son
cerueou, certaines régions préfrontales (a lhvont du cerueau) diminuent d'activité pendant
que des zones situées plus o lhrrière prennent le relais, En automatisant la tâche lÞnfant rend
ses zones préfrontales disponibles pour passer a des tâches plus complexes, par exemple le colcul
mental qui requiert de conseruer temporoírement des informations ã lÞsprit et de les manipuler
mentalement: dans ce codre, la mémorisation préalable des résultats simples est indispensable
a la progression cognitive de Ienfant,
Robert JAFFARD,
De I'intérêt de mémoriser
Cerveau & Psycho n'28
Juillet-août 2008
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Autre question gravitont autour des faits arithmétiques: sont-ils <inscrits> dans une
66 mémoire unique ou dons des mémoires organisées par opération? Autrement dit, les
faits soustractifq por exemple, possèdent-ils leur représentotion spécifique ou sont-ils
retrouvés ã partir des faits additifsT Dans ce cat la réponse a 6 - 2 s'obtiendroit à partír de I'ad-
dition correspondante:4 + 2. Sicette hypothèse est la bonne, il ne pourrait y ovoir préseruotion
des faits soustroctifs chez des patients cérébrolésés en proie ã une dégrodation des faits additifs.
Mais voilã, les résultats d'une étude réalisée par I'unité de neuropsychologie cognitive de funiver-
sité cotholique de Louvain dépeignent le tableau ínverse: durant plusieurs mois, une patiente en
début de démence retrouvoit aisément la réponse oux soustraction, tout en trébuchont presque
systématiquement sur les additions et les multiplications. De surcroît des dissocíations similaires
ont été rapportées par d'autres laboratoires. Par conséquenl I'idée de stockages séparés des foits
arithmétíques selon les opérations sous-jacentes paraît plus que jamais o lbrdre du jour
PhiriPPe tiH,'":îJi
Septembre 1999 (p.39 - 43)
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La sêriation
des nombres
et leur êcriture
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Nous avons beaucoup insisté jusqu'à présent sur la construction des quantités. Nous avons toujours présenté
chaque nombre comme un fait å apprendre, au même titre que n'importe quel objet de la vie courante. < Ça,
c'est << quatre >> ou << sept parce que c'est cinq et deux >. ,> Quand l'enfant se trompait, nous comparions sa
réponse avec la bonne solution par une correspondance terme à terme pour éviter de le renvoyer dans la
litanie des nombres. Cette pratique ne les empêche pas de construire progressivement le < plus un > souvent
mal maîtrisé par beaucoup d'enfants. Pour s'en convaincre, il suffit de demander aux enfants de première
année de faire << 6 + 1 >>, et de les voir compter avec leurs doigts en récitant la litanie, et si on leur demande
-
immédiatement après << 7 1 >, ils recommencent le travail avec leurs doigts.
Lors des activités précédentes, les nombreuses comparaisons terme à terme sans dire la litanie a cependant
construit la suite des nombres chez presque tous les enfants. Quand l'activité proposée ci-dessous arrive,
vers les deux tiers de I'année de troisième maternelle, les enfants sont prêts à mettre de l'ordre dans leur
savoir pour vraiment construire une suite de nombres ayant du sens. Bien sûr si I'activité a déjà été vécue
I'année prêcédente à la même époque, il ne s'agit plus que d'un entrainement renforçant de bonnes traces...
comme pour les enfants qu'on dit habituellement < bons élèves ,r, Mais ce renforcement régulier est aussi
nécessaire, ll faut juste veiller à ce que la suite de mots reste l'expression de représentations et ne devienne
pas un savoir verbal désincarné. Serge LAROCHE, dans < Formation et consolidation des souvenirs, @ Cerveau
& Psycho. N' 28, Juillet - Août 2008, écrit: < La trace mnésique est d'abord dynamique; elle est dans un
état fragile, sensible à I'interférence, c'est-à-dire å I'influence que d'autres traces pourraient imprimer aux
mêmes svnapses. Elle peut être rapidement perdue si le processus de consolidation n'intervient pas ou s'il
est interrompu avant son achèvement. (..,) Pendant le processus de consolidation, l'efficacité de certaines
sVnapses est renforcée et de nouvelles synapses fonctionnelles se forment dans les circuits du cerveau activés
lors de l'apprentissage; ces modifications servent de .. panneaux indicateurs > permettant de réactiver le
circuit initial lors du rappel du souvenir. ,,
L'activité qui suit assure I'apprentissage explicite non seulement de la suite des nombres mais aussi de leur
écriture en lien avec la verbalisation. Elle assure la mémorisation des associations pertinentes : associer le
nom avec l'écriture en chiffres et la représentation.
Annonce de I'objectif :
. Nous allons apprendre à dire les quantités, les
nombres dans l'ordre et à les écrire avec les
ch iff res correspondants.
Première activitê :
<< Construire >> les correspondances et la suite logique des 10
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enfants pourraient le faire seuls ou pourraient 42 (8 49 50
Deuxième activité :
<< Apprendre >> (construire des traces durables et souples)
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Annonce de I'objectif : - Place bien chaque nombre/chiffre exprimé
. Nous allons commencer à mémoriser les oralement par l'enseignante.
correspondances entre les trois expressions des
nombres : orale - quantitative - chiffrée. - Complète le tableau en commençant par 1,
puis 2, puis 3.
Mise à disposition du matériel :
- Complète le tableau dans l'ordre donné par
. Les enfants reçoivent une bandelette, les
l'enseignante.
vignettes avec les nombres écrits (1 -2-3-4-5-
- N'organise pas les quantités placées.
6-...) et un minimum de 55 pions.
- Organise bien les quantités pour en faciliter la
Consigne: reconnaissance.
' Lenseignante fait placer les dix premiers
nombres dans le désordre. Elle dicte, par
exemple, les nombres : 3-5-8-4-6-9-2-7 -10-1.
Description et analyse des
interventions de I'enseignante :
" Placez le nombre de jetons correspondant à .
chaque nombre écrit Quand il y a une erreur, l'enseignante fait
'. comparer la réalisation avec la bonne réponse
Observations: par une correspondance terme à terme. Elle peut
. Lenseignante observe le travail et encourage. aussi laisser compter par < un si elle est sûre
"
. Le cheminement de I'enfant du point de vue que l'enfant maitrise la notion de quantité et ne
du travail demandé peut se manifester de la fait pas qu'exprimer une suite verbale,
manière suivante : illelle : . Lactivité doit être reprise plusieurs fois.
- Hésite encore dans la reconnaissance des I
I
vvvvvvvvv t
La sériation des nombres
^-. et leur écriture
U,
Troisième activité :
t 2 3 4 5 6 7 8 9 10
I
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La séri ation des nombres
et leur écriture
4.2. Comprendre :
(( Mo¡ns que... autant qug .,. plus qflê... ))
Ces notions générales de <. plus QUê... >r, autant que... ,, et < moins que ...r, participent à la construction de
<<
la maitrise des quantités. Elles doivent être souvent utilisées dans l'ensemble des activités vécues, chaque
fois que I'occasion se présente, et pas seulement en numération. Cependant, les rencontres avec ces notions
sont souvent trop dispersées pour imprimer une trace dans les réseaux neuronaux des enfants dont le
même vocabulaire est trop peu employé en famille. Comme pour tout autre vocabulaire, les rencontres de
hasard proposées par les activités habituelles sont trop peu nombreuses pour bien solliciter tous les enfants.
Seuls ceux qui ont des débuts de traces construites dans leur famille vont vraiment pouvoir profiter de ces
rencontres aléatoires.
Ces notions ont été travaillées dans les activités de correspondance terme à terme sans utilisation des
nombres. lci, il s'agit de les reprendre dans un contexte de dénomination et d'utilisation des nombres, et de
manière systématique sur plusieurs jours. Elles peuvent être travaillées au moins à deux niveaux :
- ll y a d'abord I'utilisation d'un vocabulaire pertinent face å des situations visuellement très différentes ou
même équivalentes. ll s'agit surtout de donner du sens au vocabulaire de base, c'est-à-dire de construire
de bonnes représentations mentales des notions.
- ll y a ensuite I'apprentissage de l'utilisation des notions ( plus que ... >', << moins gue... > avec des quantités
proches (jusqu'au + ou - 1) où l'enfant pourra, pour vérifier son classement, utiliser soit la correspondance
terme à terme, soit la connaissance de I'organisation des nombres. Dans ce dernier cas, il pourrait même
utiliser une < litanie sans sens >parce qu'il a retenu que tel mot venait avant ou après tel autre mot. Si les
activités précédentes ont été bien menées, ça ne devrait pas être le cas. Mais il reste important d'y être
attentif. Chez les enfants pour qui l'organisation des nombres n'est pas encore une compétence stable et
automatique, il est tentant de se réfugier, à chaque occasion de difficulté, dans un automatisme verbal
moins énergivore pour le cerveau,
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(éeûlilé)
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<< moins que ... >> << autant que ... >> < plus que ... >>
(égal¡té)
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JE DÉNoMBnE oÈs LA MATERNELLE ET RpnÈs (3 À 8 ANS) . 133
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nombres
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DEMARCHES :
Annonce de I'objectif :
. Nous allons apprendre à situer les nombres
les uns par rapport aux autres et à utiliser les
termes:* plus que","moins que' et *autant que>
' Une centaine de vignettes est déposée au milieu - Ne met que l'unité supérieure ou inférieure.
du groupe de deux ou trois enfants. - A compris le tableau et maitrise le rapport
. L'enseignante explique le fonctionnement du entre les nombres.
tableau et la signification des signes. ll faut être
clair au niveau des consignes :
Description et analyse des
- Le moins signifie toutes les quantités plus
interventions de I'enseignante :
petites
. L'enseignante observe le travail des enfants,
- Le plus signifie toutes les quantités plus
interpelle devant des erreurs systématiques sur
grandes
le sens de la consigne, fait répéter la consigne
. Elle montre des exemples et fait répéter les pour que l'expression soit de mieux en mieux
enfants pour les aider à maitriser les trois intégrée par les enfants. Elle peut démontrer
expressions. l'erreur en réalisant une correspondance terme
Consigne: à terme devant l'enfant en mettant un doigt de
. " A partir de la quantité chaque main sur les deux vignettes en même
désignée par votre
vignette, vous cherchez des exemples plus
temps et en progressant d'objet en objet en
" parallèle. Mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit
grand * plus petit o ou * égal > pour remplir le
', d'un apprentissage et qu'ils ont donc le droit de
tableau dans les trois colonnes
', ne pas savoir.
D'autres cons¡gnes poss¡bles : . Si les difficultes sont trop grandes pour certains
. .. Vous cherchez des vignettes dont la quantité enfants, il faut reprendre le travail sur l'expression
est égale ou supérieure ou inférieure d'une seule avec des exemples concrets (par exemple, des
unité à la vignette reçue > objets dans des boites et choisir la boite où il y a
. Pour les plus avancés et notamment en primaire le plus ou le moins d'objets).
( mettre X unités en plus ou en moins, .
" ' En choisissant les cartes à donner à l'enfant, elle
. .< TroLrver les 1/2 et les doubles.... o permet à chacun de progresser selon son propre
cheminement.
Observations:
. Le cheminement de l'enfant du point de vue du
. Lactivité doit être reprise plusieurs jours de suite
pour que tous les enfants maitrisent de mieux
travail demandé peut se manifester de la manière
en mieux cette notion et arrivent à reconnaitre
suivante: illelle :
des différences de moins en moins grandes entre
- Ne comprend pas ce qu'il faut faire avec ses
deux quantités.
l---^-----
vvvvvvvvv I
o La sériation des nombres
et leur écriture
Par ailleurs, il paraît de plus en plus évident que notre cerveau ne fonctionne bien que du < tout au particulier
>, 5i l'on a refusé précédemment de travailler un nombre à la fois, c'était pour éviter la modularisation de
notre cerveau. Stanislas DEHAENE met en garde contre le découpage : << Le problème vient de ce que ces
circuits s'automatisent chacun de leur côté, sans toujours se coordonner harmonieusement >. Et Christian
PACTEAU ajoute : 5i nous sommes soucieux d'intégrer les connaissances scientifiques de notre temps dans
nos pratiques, la leçon principale qu'il faut en retenir est alors celle-ci : .. Bien pratiquer les mathématiques
c'est parvenir å dépasser ce point de clivage en établissant toute une série de points de passage entre
modules >>. << Le bon professeur est un alchimiste qui transmute un cerveau fondamentalement modulaire
en une apparence de cerveau interactif. Éviter I'autonomisation modulaire est donc un enjeu considérable.
"
Dans le respect de ces deux constatations : les régularités construites progressivement par les enfants et
le souci d'éviter une modularisation des savoirs, il nous paraît important d'amener les enfants à structurer
le plus rapidement possible leurs connaissances en construction, chacun selon son rythme. S'approprier
consciemment I'organisation générale des nombres pour avoir une idée du tout, même quand on étudie
ensuite des parties, devient un objectif important. C'est pourquoi, dès la fin de la troisième maternelle, nous
proposons la construction du tableau des 50 premiers nombres, et même, pour toute une série d'enfants
plus rapides dans les manipulations, des 100 premiers nombres.
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La sériati"å.18ilE¿i¡?ln
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oÉuanGHES:
Annonce de I'objectif :
. Nous allons apprendre à classer, mettre de
l'ordre dans les nombres jusque 50 (jusque 100)
Mise à disposition du matériel :
' Les enfants reçoivent une feuille de base pour - Sait exprimer la plupart des nombres de 1 à
placer les 100 premiers nombres et les vignettes 50,
correspondantes en fonction de la quantité - Exprime les nombres en les cherchant pour
travaillée:50 ou 100. reconstituer le tableau.
Consigne:
' Dans ton sachet, tu as les nombres de 1 à 50, Description et analyse des
Classe les dans l'ordre sur le tableau reçu > interventions de I'enseignante :
@ et leur écriture
.<c'est la famille des trente, ils commencent tous par 3 comme dans trente et on entend quand
on le prononce. '
' Certains enfants inversent, par exemple, 12 et 21. C'est l'occasion de leur montrer à nouveau
I'importance de l'ordre des chiffres.
. ll faut particulièrement être attentif à la verbalisation des nombres de la dizaine (11, 12, 13, 14,
1 5,16) puisque contrairement aux autres dizaines ils ne peuvent pas être prononcés à partir
du 10. ll peut être normal, dans un souci de mieux construire les régularités, d'accepter que les
enfants commencent par dire : dix un, dix deux, dix trois,...
. Nous avons pris les nombres jusque 50 en maternelle pour ne pas inonder les enfants de trop
de vignettes, et cependant leur permettre quand même de voir les régularités, ce qui n'est pas
possible si on s'arrête à 20. Dès que l'organisation du travail est bien maitrisée ainsi que le sens
des régularités, il faut leur proposer le tableau jusque 100. C'est un bon entrainement des savoirs
en construction et une bonne manière de s'approprier une vision globale des nombres, et surtout
de leurs relations entre eux.
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1 3 4 t5 6 lro 1 2 4 56189/
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1 2 3 4 5 5 7 I 9 10
11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
31 32 33 34 3s 36 37 38 39 40
41 42 43 44 45 46 47 48 49 50
Tableau pour eontpärer dvee ia rea.lisation per!;onnelle par cl-retlue ¡,rnl';iirl.
1 2 3 4 5 6 7 I 9 10
11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
31 32 33 34 35 36 37 38 39 40
41 42 43 44 45 46 47 48 49 50
51 52 s3 54 55 56 57 58 s9 60
61 62 63 64 55 65 67 68 59 70
71 72 73 74 75 76 77 78 79 80
81 82 83 84 85 86 87 88 89 90
91 92 93 94 95 95 97 98 99 100
f T.rbleau vierge à completer par chaqur-r r.rnf:ìnl.
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La séri ation des nombres
et leur écriture
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Beaucoup d'enfants du primaire rencontrent encore des difficultés pour comprendre, ou tout au moins pour
en tenir compte, que c'est la position d'un << chiffre > par rapport aux autres qui lui donne sa valeur dans
l'écriture d'un nombre. C'est souvent la conséquence de mauvaises manipulations au moment des premiers
apprentissages comme I'utilisation de la couleur ou de la taille des jetons ou des chiffres pour indiquer les
valeurs quantitatives différentes. Quel que soit le motif, il est toujours intéressant de renforcer les traces
de la compréhension de la position comme indicateur de la valeur. A ce point de vue le matériel dont I'idée
est attribuée à Maria Montessori, mais qui peut être facilement construit, est une aide précieuse. ll permet
de bien faire apparaitre la valeur du rang ainsi que le rôle des zéros, Comme pour d'autres démarches, il ne
suffit pas de faire pour apprendre, il faut aussi beaucoup verbaliser.
Matériel
Compétence visée :
' Pour chaque enfant, des vignettes
. Dire, lire et écrire des nombres dans la reprenant:
numération décimale de position en comprenant - Les nombres de 1 à 9 sur des carrês de
son principe plus ou moins 1 cm2 (ou un peu plus
grands)
Compétences sollicitées :
- Les dizaines de 10 à 90 sur des
. Domaine des nombres:Compter- dénombrer
rectangles de longueur double de celle
-classer du carré.
. Situer, ordonner, comparer. - Les centaines de 100 å 900 sur des
. Assure la liaison entre l'écriture d'un nombre en
rectangles de longueur triple de celle du
chiffres et sa lecture, carré.
Dispositif pédagogique : - Les milliers de 1000 à 9000 sur des
. Tous les enfants sont assis devant une table. rectangles qui ont quatre fois la longueur
du carré.
- Et ainsi de suite jusque 9 millions ou
plus.
Annonce de I'objectif :
. Nous allons apprendre à mieux maitriser
l'écriture des nombres,
40
4
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4 o
4
1 1000000
2 2 0 0 0 0 0 0
3 3000000
4 4 0 0 0 0 0 0
5 s000000
6 5000000
7 7000000
I 8000000
9 9000000
10 100000
20 2 0 0 0 0 0
30 300000
40 4 0 0 0 0 0
s0 s00000
60 600000
70 700000
lr oÉNoN¡aRE oÈs LA MATERNELLE ET npnÈs (¡ À e nNs) 143
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o La sériation des nombres
et leur écriture
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80 800000
90 900000
100 10000
2 0 0 2 0 0 0 0
300 30000
4 0 0 4 0 0 0 0
s00 s0000
600 60000
700 70000
800 80000
900 90000
1000 6000
2 0 0 0 7000
3000 8000
4 0 0 0 9000
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144 JE DÉNoMBRE DÈs LA MATERNELLE ET ApRÈs (3 À I ANs)
Le sens
des opêrations
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E# #
Le sens n
des opérations ?,
bv hv o il faut se rendre compte de Ia différence quolitative qui existe entre une action concrète
riche en événements pour lÞnfant, se déroulant dans le temps et dans lÞspoce et Ia
traduction symbolique de cette même action au moyen de signes dépouillés plus ou moins de
toute valeur affectivør. Pour être capable d'admettre qu'ily a identité dbpération entre d'une
port lhction quiconsiste ã ajouter aux 3 images reçues la veillq les quatre nouvelles reçues ce
matin, et, d'autre porl lø tronscription chiffrée 3 + 4 = 7 , lþnfant doit avoir atteint un certain
niveau dhbstroction qui lui permette de raccourcir le temps écoulé entre les différents moments
de lbpération. En effel la notation chiffrée 3 + 4 = 7 raconte en même temps les deux récep-
tions ( 3 images puis 4 images)effectuées en des moments espacés ainsi que le résultat obtenu
mointenantTrois moments dons les faits et un raccourci unitemporel dans Io notation. En bref,
o l'expérience réelle du sujet doit se condenser en un instantoné qui la traduibr.
I. DUPAGNE,
Pour une éducation mathématique des enfants O, U U tr.o::.
Les activités qui suivent préparent le travail de résolution de problèmes. Pour résoudre un problème, il est
nêcessaire, non seulement de savoir se faire des images mentales à partir des mots lus ou entendus, mais
aussi d'accéder à ce qu'on appelle le .. modèle de la situation >>. La compréhension du problème dépasse
la compréhension de chaque mot. Ces deux compétences sont essentiellement travaillées dans toutes les
activités de langue maternelle destinées à habituer l'enfant à se faire des images mentales face à un énoncé
verbal. (Elles feront l'objet d'une autre publication).
Pour cerner correctement le << modèle de la situation > évoqué par un problème mathématique, il est aussi
nécessaire de comprendre et de maitriser le sens des opérations et de leur transcription symbolique. Sije
maitrise le sens d'une opération, je peux plus facilement en reconnaitre le modèle dans un énoncé verbal.
En d'autres termes, ce n'est pas l'histoire qui m'aide à comprendre l'opération (et son écriture) à utiliser,
mais une certaine maitrise de I'opération qui m'aide à comprendre l'histoire. Dans I'histoire des cinq petits
ours en promenade dont deux s'égarent, c'est la connaissance préalable de l'opération << 5 - 2 >> qui m'aide
à la voir dans l'histoire. Sinon, l'enfant reste coincé sur le modèle affectif du devenir des deux ours égarés.
Cependant, c'est aussi dans des situations de la vie que l'enfant doit apprendre à reconnaitre les opérations. ll
#
est indispensable qu'il les maitrise auparavant de manière plus abstraite. C'est le rôle de toutes les démarches
de décomposition qui ont été proposées dans les chapitres précédents. C'est aussi pourquoi, pour ne pas
mettre l'enfant devant une tâche impossible et le convaincre rapidement que les problèmes ( ce n'est pas
pour lui >, il est nécessaire d'attendre une certaine maitrise des nombres avant d'aborder les activités de ce
chapitre. Ce qui n'empêche pas de commencer dès la première maternelle avec de petites quantités connues.
Cette première activité porte essentiellement sur la compréhension du vocabulaire et sur I'habitude d'être
attentif aux mots importants, c'est-à-dire ceux qui expriment vraiment l'opération à effectuer. En d'autres
termes, la situation problématique n'est pas dans le < faire >, mais bien dans la compréhension fine de l'énoncé
de l'enseignante. Le <. faire > n'est que la preuve de la réussite ou non de la compréhension, un indice donné å
I'enseignante de l'avancement des enfants dans la compétence de se former des images mentales correctes.
' Calculer : identifier et effectuer des opérations . Travail individuel avec possibilité d'échanges.
dans des situations variées.
DEMARGHES:
Annonce de I'objectif :
. Nous allons apprendre à comprendre le sens
de différentes opérations mathématiques :
l
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ollroo
Le sens n
des opêrations ?,
#
Gonsigne: . Maitrise bien les différentes opérations
. * Je vais vous raconter des petites histoires et racontées par l'histoire.
vous allez les réaliser à l'aide de votre matériel. a -...
Par exemple : " la feuille, c'est la maison, et dans . Remarque : quand à la place d'une feuille 44, on
la maison, il y a maman et cinq enfants '. prend une représentation d'une réalité comme
. Après les premières réalisations, elle continue un sapin de Noë1, illelle :
l'histoire : ,. Maman part faire les courses ; *
' . Reste dans l'histoire concrète et garnit le sapin
Deux copains viennent jouer )> ; << Trois enfants sans souci des quantités annoncées dans
vont jouer dans le jardin,; < Maman rentre des I'histoire !
COUTSeS
' ; etC. - Respecte les quantités mais est davantage
centré sur le . faire " que sur l'organisation
Obseruations:
pertinente des quantités pour les reconnaitre
. Le cheminement de l'enfant du point de vue
rapidement.
du travail demandé peut se manifester de la
manière suivante : illelle :
- Sait inhiber la situation concrète pour travailler
dans la manipulation des opérations.
. Prend des jetons pour faire comme les autres I
opérations mais avec des erreurs par rapport à - Elle exprime elle-même correctement la
certains verbes non encore maîtrisés. quantité obtenue au terme de l'opération :
,, il devrait vous rester 6 jetons ,, etc, - Plusieurs histoires sont racontées sur
- Elle exige une meilleure organisatìon des la même séance: la feuille A4 devient à
quantites (schémas des mains, des roues de chaque fois un autre contexte. C'est en
voiture appris précédemment, ...) variant les situations que les enfants vont
- Lenseìgnante peut demander aux enfants de mieux percevoir les différents concepts des
comparer leur travail par deux et d'exprimer opérations cachées derrière les mots de la vie
à l'autre ce qu'ils ont fait, Les corrections cou rante.
collectives pour ce qui a été fait par tous sont - Quand les enfants maîtrisent bien le travail
souvent une perte de temps. Une intervention avec les jetons, on peut passer au dessin de
indlviduelle chez ceux pour qui c'est nécessaire la situation en sachant que la difficulté vient
est préférable. alors du fait que les traces restent et qu'il
- Quand I'enseignant continue l'histoìre, par
faut chercher à .
matérialiser ,, les dìfferents
exemple | << maman part faire les courses ,,, moment de l'histoire que représente toute
la difficulté pour les enfants est de bien opération.(voir autre préparation)
comprendre qu'il faut enlever un jeton de la - Avec les plus grands (primaires) et quand les
feuille. Certains vont rechercher un jeton parce enfants se sentent bien à l'aise, l'enseignante
qu'ìls sont dans l'effectuation de ce qu'ils leur propose de travailler en groupes de 4, Un
entendent, et n'ont pas assez enregistré le enfant invente une histoire et les trois autres
contexte: la feuille sur laquelle ils travaillent la réalisent,
est., la maison ..
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- i :..'
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Le sens
dcs o¡:érations ?
#
Voici quelques exemples . Contexte : La piscine. ll y a trois filles dans l'eau.
d'histoires à représenter : Arrive un groupe de cinq garçons. Les enfants
jouent dans l'eau en groupes. Que peuvent-ils
. Contexte : La cour de récréation. Dix enfants faire comme groupes ? (4 et 4; 3 et 5 ;2 el2
jouent dans la cour. Deux enfants partent aux
et 2 et 2 ; etc.). Deux s'en vont... combien en
toilettes. Trois enfants rentrent en classe. Un reste-t-il ? Comment peuvent-ils se grouper ?
enfant de chez Mme X arrive dans la cour - ils Trois filles reviennent. Trois enfants quittent la
forment deux équipes - etc, piscine. Etc.
. Contexte : Les oiseaux dans l'arbre, Quatre . 9 enfants sont dans la cour et ils se groupent par
oiseaux dans l'arbre. Le soleil brille et ils
trois.
chantent. Trois oiseaux arrivent pour chanter
. ll y a trois paquets de deux pommes sur la table.
avec eux, Un chat s'approche de l'arbre. Deux
oiseaux prennent peur et s'envolent. Le chat
s'approche et trois oiseaux s'envolent aussi. Le
chat s'en va et cinq oiseaux reviennent. Etc.
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J'avais 5 pions noirs. J'ai ajouté 1 pion blanc. J'ai maintenant 6 pions (addition transformation)
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Compétence visée : Dispositif pédagog¡que :
. Calculer : identifier et effectuer des opérations . Travail individuel, avec possibilité de partager en
dans des situations variées. groupes de 2.
DEMARGHES:
Annonce de I'obiectif :
. Aujourd'hui, nous allons apprendre à exprimer
les différentes opérations arithmétiques à partir
de I'interprétation de situations dessinées.
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o Le sens
des opérations
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JE DÉNoMBRE DÈS LA MATERNELLE ET APRÈS (3 À 8 ANS) 155
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des opérations
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5.3. Classer des situations en fonction des
opérations
Dans la démarche précédente, il était demandé à I'enfant d'illustrer une opération donnée avec des images.
lci, il s'agit de raconter une ou des opérations à partir d'une situation illustrée. Uenfant ayant pu enregistrer
des << modèles verbaux >> pour exprimer une opération, il lui est demandé d'essayer d'utiliser les traces de
cette verbalisation en construction pour inventer une opération à partir d'une situation. L'enfant n'est pas
laissé à son <. savoir familial > pour faire face à la situation. On lui a d'abord permis de s'approprier un langage
pertinent dans la dêmarche précédente. En inventant, dans les contraintes de la situation proposée, l'énoncé
d'une opération, il approfondit les liens entre ses représentations et les mots (structurés en phrases) pour
les exprimer. Par le fait même, il s'habitue peu à peu å pouvoir mieux comprendre les problèmes lus.
Compétence visée :
. Calculer : identifier et effectuer des opérations
dans des situations variées.
. Etre curieux et se poser des questions. - Des situations dessinées sur de petites
cartes.
. Traiter l'information : Structurer les informations
en établissant des liens logiques.
- Les quatre vignettes opérations.
Dispositif pédagog¡que :
. Toute la classe en travail individuel, avec
possibilité de partager en groupes de 2.
DEMARGHES :
. Tous les enfants reçoivent un paquet de - Regroupe en fonction des catégories d'objets
illustrés
vignettes dessinées et les quatre " vignettes
opérations ,, - Essaie d'interpréter les situations des
vignettes en racontant ce qui s'y passe, mais
Consigne: sans faire le lien avec les opérations.
' Essavez de classer vos vignettes en fonction - Comprend un certain nombre de situations
de ce qui s'V passe et donnez un titre à chaque mais sans grande certitude (approche très
classement avec vos quatre " vignettes intuitive).
opérations ', - Maitrise les situations d'addition, ... de
soustraction.
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?e Le sens
des opérations
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- Maitrise toutes les situations, du travail intellectuel réalisé et ainsi mieux fixer
- Peut modifier une première interprétation la compréhension des situations. Certaines
d'une situation pour la raconter autrement peuvent être comprises différemment par les
(souplesse cognitive). enfants.
. Elle interroge individuellement pour faire
verbaliser les opérations reconnues,
Description et analyse des . Elle organise un petit partage collectif à propos
interventions de I'enseignante :
des groupements réalisés en vue d'agrandir et
' Le travail de I'enseignante consiste surtout d'utiliser le vocabulaire le plus précis possible.
à faire verbaliser les situations en centrant
' Elle propose l'activité plusieurs jours de
l'enfant sur la bonne utilisation des verbes
suite pour permettre à tous les enfants de
correspondant aux opérations possibles,
s'approprier peu à peu les situations en assurant
. Elle interpelle pendant le travail individuel des le lien avec le sens des opérations.
enfants pour favoriser la prise de conscience
' * Lactivité mentale ne commence jamais par l'ordre et la clarté. Elle commence dans la
confusion, l'approximation, la superficialité. Ce n'est que peu à peu qu'elle débouche sur la
synthèse qui organise, met chaque chose à sa place et réalise la compréhension... (4. Clausse).
. Quand l'enseignant fait verbaliser les enfants, il est important devant la difficulté de l'un ou
l'autre qu'il exprime lui-même la situation et si possible de diverses manières. ll s'agit en fait, non
de contrôler ce que l'enfant sait, mais de lui permettre d'apprendre ce qu'il ne sait pas, tant du
point de vue du sens des opérations que du point de vue du vocabulaire.
o Le sens
des opêrations
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5.4. Traduire une situation dessinée
en écriture numérique.
Quand I'enfant sait reconnaitre une ou des opérations dans une situation représentée, et qu'il sait les
exprimer en français, il est nécessaire de l'habituer å les traduire en symboles numériques. Les situations
sont présentées ici sous formes simplifiées et un choix d'opérations correspondantes est proposé. En dehors
de la réalité, une situation peut être traduite de différentes manières. ll n'y donc pas de réponse strictement
univoque, Mais c'est cette diversité qui fait I'utilité et la richesse de la situation. De plus, nous proposons
systématiquement les deux manières d'écrire la multiplication pour que I'enfant puisse peu à peu comprendre
que ce n'est qu'un point de vue et un problème de langage, Dans.. 4x2>> si I'on respecte la logique des
autres opérations, il s'agit de deux paquets de quatre, l'opérateur étant toujours en second lieu. Mais on peut
concevoir I'opération comme très souvent dans le langage courant: il s'agit alors de quatre paquets de deux,
On peut laisser le choix ou même systématiquement prendre les deux écritures en réfléchissant chaque fois
à la bonne représentation correspondante. C'est ce que nous proposons dans l'exemple donné,
oÉvrnncHES:
Annonce de l'objectif : Consigne:
. Nous allons apprendre à traduire en écriture . * Essavez de trouver le ou les calculs qui
numérique les situations représentées pour correspondent à chaque dessin et placez-les sur
automatiser peu à peu la reconnaissance et le dessin.
'
l'écriture des opérations,
Observations:
Mise à disposition du matériel : . Le cheminement de l'enfant du point de vue
. Les feuilles de travail sont distribuées aux du travail demandé peut se manifester de la
enfants ainsi que les cartes des opérations, manière suivante : illelle :
. Lenseignante leur laisse du temps pour - Place rapidement une carte sur chaque dessin
découvrir librement le matériel, indépendamment de l'opération.
- Trouve une écriture correcte, mais ne sait pas Description et analyse des
changer de point de vue pour trouver une interventions de I'enseignante :
autre version (inhibition limitée). . Elle encourage les enfants à chercher des
- Comprend bien le sens de toutes les associations et propose des éléments aidant à
operations et les possibilités d'écritures l'organisation pratique.
différentes. . Elle est très attentive à faire verbaliser les
' Sait exprimer correctement une opération :
enfants à propos de leur compréhension ou non
- .. J'ai deux paquets différents Je ne peux donc compréhension des situations.
faire qu'une addition ,,. . Devant une difficulte plus générale,
- . J'ai des paquets identiques, je peux donc l'enseignante peut montrer un exemple
écrire une multiplication en partant d'un d'association et surtout l'exprimer en utilisant
paquet que je prends plusieurs fois ...ou une au maximum les bonnes formulations. Le
division si je pars de l'ensemble ,, même travail de médiation peut être réalisé en
- .. ll
V a des éléments barrés. C'est donc une individuel ou dans un petìt groupe. Ce n'est pas
I
soustraction ,,. parce que l'explication a éte donnée que l'enfant
a appris. C'est seulement quand il va essayer..
d'imiter, qu'il va construire les liens nécessaires
) aux apprentissages visés.
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5.5. Exprimer
une situation dessinée par une opération
Après avoir appris à construire les correspondances entre une représentation et ses écritures chiffrées,
il faut aussi demander de produire ces écritures. C'est la condition pour vraiment s'approprier l'habitude
de créer les liens entre un problème et les opérations pour le résoudre. On pourrait bien-sûr demander la
réponse à chaque opération posée. Ce n'est pas en soi interdit. Mais la recherche de la réponse, parce qu'elle
tend l'enfant vers ce but, est trop souvent un obstacle pour prendre le temps de la bonne compréhension du
problème en vue de poser correctement les bonnes opérations. C'est pourquoi, nos démarches se centrent
essentiellement sur cette compétence : poser la ou les bonnes opérations.
Gompétence visée :
Matériel
. Calculer : identifier et effectuer des opérations
dans des situations variées. . Pour les enfants : une série de situations
dessinées (symboliques ou réelles) sous
Compétences sollicitées : farde plastique - Un marqueur effaçable ou
. Dénombrer des collections. un cravon.
. Comme íl s'agit d'un ensemble de cases
' Repérer et situer dans l'espace des objets,., représentant le résultat de l'opération,
' Traiter l'information : structurer les informations les situations de multiplication et de
en établissant des liens logiques.
division sont identiques. Par exemple, la
Dispositif pédagog¡que : représentation de trois paquets de deux
. objets peut être traduite par 3 x 2,2 x3 ou
Toute la classe en travail individuel avec partage
possible avec le (les)voisin(s).
6:3.
. Plusieurs séries différentes sont préparées.
oÉnnnncHES :
. * Ecrivez le ou les calculs qui correspondent n'est pas possible. ll y a donc bien toujours
à
possibilité d'apprentissage d'un raisonnement
chaque dessin o.
d'analyse de la situation, c'est-à-dire création
Obseruations: d'un cheminement de compréhension d'une
. Le cheminement de l'enfant du point de vue situation sous le point de vue des opérations
du travail demandé peut se manifester de la possibles.
manière suivante : illelle : . Le même travail doit être répété plusieurs jours
- Ecrit une réponse plutôt que le calcul de suite.
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5.6. Dessiner des situations mimées
ou des situations racontées
La difficulté essentielle de la démarche proposée ici réside dans le dessin quidoit rendre compte des différents
temps des opérations. Même si ce n'est pas toujours le cas, notamment dans
.. l'addition combinaison >, les opérations sont présentées ici comme des histoires en trois temps : une
situation initiale - un événement (opérateur) - et une situation finale (l'effet de I'opérateur sur la situation
initiale). Si cette démarche est vécue avant les autres démarches, I'enseignante devra apporter beaucoup plus
d'idées lors des confrontations. L'enfant ne peut pas inventer seul, si ce n'est par hasard, ce que l'humanité
a mis des milliers d'années à construire. 5i par contre, la démarche vient en fin de parcours comme nous la
situons ici, tout ce qui a été vécu auparavant va servir de matière à la recherche de I'enfant, La démarche
devient alors comme une synthèse travaillant la compétence de schématisation d'un problème.
Toutes les opérations sont de nouveau abordées dans une seule et même démarche parce que notre cerveau
ne peut vraiment comprendre une situation que par comparaison, Comme il est une .. machine à classer, à
catégoriser, ... >, il est nécessaire de les aborder ensemble dès l'école maternelle.
La tentation de n'aborder qu'une opération à la fois pour simplifier la tâche des enfants est une erreur car
elle complique la construction du sens. Par contre, pour approfondir une opération, quand elles sont toutes
suffisamment comprises, il arrive parfois de travailler une opération à la fois . Bien entendu, ce n'est pas
l'objectif de la démarche proposée ici.
#
oÉuancHES:
1ère partie : Ies mimes.
Annonce de l'objectif :
. Nous allons apprendre à dessiner
symboliquement les différentes opérations
mathématiques. En fait nous allons apprendre
aussi à mieux calculer, à nous servir des
mathématiques dans la vie.
#
1ème partie : les situations racontées.
Annonce de I'objectif :
Gonsigne:
. * Je vais raconter une situation de la vie. Vous Description et analyse des
écoutez, et quand j'ai terminé, vous dessinez ce interventions de I'enseignante I
que j'ai dit sur votre feuille de brouillon. Voici un . Lenseignant passe entre les bancs pour
premier exemple : .. Pour avoir de belles fleurs observer les démarches.
au printemps, papa a planté les 12 bulbes de . Elle propose aux enfants de comparer leurs
jacinthe dans trois pots ,', ,, dessins et d'essayer d'expliquer ce qu'ils ont fait,
Observations: . Elle organise un partage collectif pour bien faire
. apparaitre les trois étapes si nécessaire et faire
Le cheminement de l'enfant du point de vue
le lien avec l'activité précédente.
du travail demandé peut se manifester de la
manière suivante : illelle :
. Elle peut aussi organiser la mémorisation des
données avant la réalisation des dessins,
- Dessine les objets de la situation, par exemple
.. J'écoute, je ferme les yeux pour voir la
des fleurs, mais sans tenir compte des '
nombres parce qu'il/elle n'a pas retenu. situation en l'exprimant en même temps que
l'enseignante la redit, j'exprime tout seul.,,, puis
- Dessine un nombre retenu, mais ne saist pas
je dessine ce que j'ai retenu >.
dessiner l'opération exprimée.
- Essaie de dessiner les étapes, mais ne
. Uactivité doit être répétée plusieurs fois en
mélangeant les quatre opérations pour éviter
maitrise pas l'organisation spatiale de sa
que le dessin de la situation ne devienne ..
feuille.
mécanique
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' Faire un tas de cinq objets Puis retirer deux . 6 Les 2 poules de chez Mamy se promènent
objets. avec leurs 6 poussins chacune.
. Prendre deux objets, puis encore deux, puis . 7 PapV a beaucoup de lapins. lly en a 5 dans une
encore deux. cage, 3 dans une autre et 1 très gros tout seul
. Faire un tas de deux objets et un tas de trois dans une troisième.
objets. Puis les rassembler. . I J'ai partagé mes 9 bonbons avec mes 3 amies.
. Etc. . 9 J'ai cueilli 10 f leurs dans mon jardin. Et 1e les ai
partagées avec ma maman.
Quelques exemples de situations . 10 J'ai acheté I boites de nourriture pour mon
racontées : petit chien il y a 3 jours. . ll en mange 1 part jour.
. 1 Pour avoir de belles fleurs au printemps, papa . 11 En classe nous sommes 25 élèves.
a planté les 12 bulbes de jacinthe dans 3 pots
Aujourd'hui, ìl y a 4 absents,
. 2 La mésange du jardin apporte 2 insectes à . 12 Etc.
chacun de ses 5 petits.
. 3 Julie a compté 8 papillons sur les plantes du
fond du,1ardin, En s'approchant, elle en a effrayé
5
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. Prendre par exemple cinq objets. Puis en ajouter deux. (Combien en as-tu ?)
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. Pour avoir de belles fleurs au printemps, papa a planté les 12 bulbes de jacinthe dans 3 pots.
Combien y-a-t-il de jacinthes par pot ?
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' Faire un tas de cinq objets. Puis retirer deux objets. (Combien en reste-t-il ?)
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. La mésange du jardin apporte 2 insectes à chacun de ses 5 petits.
Bibliographie:
. BAUTIER Elisabeth (sous la direction de ...), Apprendre a l'école, Apprendre l'école, Chronique sociale, Lyon, 2008
. BR|SS|AUD Rémi, Premiers pos vers les maths, Retz,2OO7
. BRISSIAUD Rêmi, Comment les enfonts apprennent a calculer, Retz / Sejer, 2005
. DEHAENE Stanislas, La bosse des moths, Odile Jacob, Paris 2010
' MARGOLINAS Claire & WOZNIAK Floriane, Le nombre ò l'école maternelle,De Boeck, 2012
. PACTEAU Christian, Echec et math5 Chronique sociale, Lyon, 2014
. SOTTO Alain & OBERTO Varinia, Une mémoire pour lo yle, lxelles éditions, 2013
. STORDEUR Joseph, Comprendre, apprendre, mêmoriser, De Boeck, 2014
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Stéphane HOEBEN
Editeur responsable