781 International
781 International
781 International
F é d é r a t i o n n a t i o n a l e d e s t r a v a u x p u b l i c s
DÉCEMBRE 2001
◆
INTERNATIONAL
n°781
EUROPE
• Le pont-canal
du Sart à Houdeng-
Aimeries en Belgique
• CTRL :
liaison ferroviaire
entre Londres
et le tunnel
sous la Manche.
International
Le viaduc
sur la Medway
• Ecosse - Kingston
TRAVAUX
Bridge à Glasgow
• La construction
du pont
du IIIe millénaire
Jean-Paul II
à Gdansk (Pologne)
AFRIQUE
• Remise en état
des vannes de fond
du barrage
de Bin El Ouidane
au Maroc
AMÉRIQUE DU SUD
• Bogota :
un collecteur
de transfert
d’eaux usées
ASIE
• Un viaduc
ferroviaire
dans les nouveaux
territoires
de Hong Kong
• Le pont de Seohae
en Corée du Sud
• Supervision
d’ouvrages
exceptionnels
N°781
décembre 2001
Travaux International
numéro 781
éditorial 1
Daniel Tardy
Notre couverture
La construction du pont-canal
du Sart en Belgique
actualités 6
© Fr. Vigouroux/Photothèque Freyssinet
matériels 14
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Roland Girardot
RÉDACTION
PRÉFACE
Spiro Agius 17
Roland Girardot et Henry Thonier
3, rue de Berri - 75008 Paris
Tél. : (33) 01 44 13 31 44 EUROPE
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
Françoise Godart
Tél. : (33) 02 41 18 11 41
◆ Le pont-canal du Sart à Houdeng-Aimeries (Belgique).
Record mondial en masse pour un pont poussé
- The Sart canal bridge at Houdeng-Aimeries (Belgium).
18
Fax : (33) 02 41 18 11 51 World record for weight of a pushed bridge
Francoise.Godart@wanadoo.fr M. Dekeyser
VENTES ET ABONNEMENTS
Olivier Schaffer
9, rue Magellan - 75008 Paris
Tél. : (33) 01 40 73 80 05
◆ CTRL : liaison ferroviaire à grande vitesse entre
Londres et le tunnel sous la Manche. Lot 350/410 :
le viaduc sur la Medway
26
revuetravaux@wanadoo.fr - Channel Tunnel Rail Link (CTRL) : High-speed rail link
France : 155 € TTC between London and the channel tunnel. Work section
Etranger : 190 € 350/410 : the viaduct over the Medway
Prix du numéro : 19 € (+ frais de port) Th. Portafaix, C. Roude, L. Rosset
MAQUETTE
T2B & H
8/10, rue Saint-Bernard - 75011 Paris
Tél. : (33) 01 44 64 84 20
◆ Ecosse - Kingston Bridge à Glasgow
- Scotland - Kingston Bridge in Glasgow
L. Boutonnet
32
PUBLICITÉ
Régie Publicité Industrielle
61, bd de Picpus - 75012 Paris
Tél. : (33) 01 44 74 86 36
◆ La construction du pont du IIIe millénaire Jean-Paul II
à Gdansk. Le premier pont à haubans polonais construit
en encorbellement
37
- Construction of the Third Millennium Jean-Paul II Bridge
on Sucharski road in Gdansk. The first Polish cable-
stayed bridge built by cantilevering
Imprimerie Chirat J. Mossot
Saint-Just la Pendue (Loire)
55
Mais les articles sont publiés sous la responsabilité
de leurs auteurs. L’éditeur se réserve le droit de Bin El Ouidane au Maroc
de refuser toute insertion, jugée contraire aux intérêts
de la publication. - Repair of the outlet gates of Bin El Ouidane dam
Tous droits de reproduction, adaptation, in Morocco
totale ou partielle, France et étranger,
sous quelque forme que ce soit, sont expressément J. Bordignon, Th. Levain
réservés (copyright by Travaux).
Ouvrage protégé ; photocopie interdite, même partielle
(loi du 11 mars 1957), qui constituerait contrefaçon
(Code pénal, article 425).
AMÉRIQUE DU SUD
◆ Bogota - Un collecteur de transfert d’eaux usées
59 ®
Editions Science et Industrie S.A.
3, rue de Berri - 75008 Paris
- Bogota - A sewage transfer drain
Commission paritaire n° 0106 T 80259 M. Guillaud, J.-N. Lasfargue, B. Théron
et fondations
◆ Fondations profondes à Hong Kong
- Deep foundations in Hong Kong
M. Pratt, N.-M. Walsh, S. Arunachalam, S. Young, P. Sunderland
79
◆ Chine. Nouveaux développements des ponts en arc
tubulaires remplis de béton
- China. New developments in concrete-filled tubular
91
Routes arch bridges
D. Dajun
Terrassements répertoire
des fournisseurs
95
Environnement
ABONNEMENT
Eau TRAVAUX
Encart après p. 48
I lorsque dans nos têtes, aujourd’hui, s’estompent les souvenirs, il n’est pas
rare que la "Une" des journaux et les médias viennent réveiller la mémoire
défaillante et nous transportent impitoyablement quelques décennies en arrière.
pas douter, qu’à l’avenir, on réussisse à l’inscrire dans un schéma, a priori infi-
niment plus complexe qui satisfasse aussi les exigences des pays moins riches
et moins développés.
C’était au siècle dernier dans les années 1950. Le jeune ingénieur qu’alors j’étais Ce dynamisme constant explique que nos entreprises détiennent aujourd’hui 15 %
allait à la découverte quotidienne du métier qu’il avait choisi. Cela le menait dans environ du marché international de la construction ; qu’elles occupent la seconde
les étendues lacustres et marécageuses du Roudj et du Ghab syriens ou sur les place au monde dans ce domaine et que leur activité hors de France en l’an 2000
sites sauvages, ô combien majestueux !, des barrages de Dokan et de Derbendi- ait été de l’ordre de 19 milliards d’euros. Œuvre d’un petit nombre – une ving-
khan en plein Kurdistan irakien ou encore au fond de la vallée du Rio Torto, dans taine d’entreprises environ en ont réalisé les 90 % – elle reste le produit quasi-
l’Apennin central et les Abruzzes en Italie, où allait s’élever un grand barrage voûte exclusif des seuls grands groupes dont la taille – et là est l’effet des regroupe-
à double courbure, en béton, le premier au monde. ments auxquels nous assistons depuis 20 ans – les place parmi les premiers
Oui, à l’époque, nos entreprises étaient déjà actives et performantes, un peu au monde.
partout sur la planète. Elles se passionnaient au Pakistan pour les barrages sur Année après année, les implantations géographiques ont répondu à des politiques
l’Indus et ses affluents et nos spécialistes en forages et sondages y recon- de développement bien centrées et fort cohérentes sans qu’aient été négligées
naissaient la géologie des sous-sols et des sites ; nos bureaux d’études plan- pour autant, ici et là, les opportunités singulières qui se sont présentées. La moi-
chaient sur des itinéraires routiers vers les zones tribales du Nord, de Chitral et tié de l’activité se situe maintenant en Europe et va croissant. De même les parts
Gilgit, en direction du Pamir et de la Chine ; nos détenues sur les marchés du Nord de l’Amérique
ingénieurs et nos industries livraient, clés en (20 %) et de l’Asie (15 %) augmentent réguliè-
mains, une usine d’engrais à Multan et une rement tandis que décroissent celles enregistrées
usine de pâte à papier à Dhaka. Islamabad sur les marchés historiques d’Afrique, du Proche
n’était qu’un point sur la carte et l’est du pays et Moyen-Orient. La liste des ouvrages réalisés
n’était pas encore le Bangladesh. Dans les ou en cours de réalisation en 2000 est élo-
immensités liquides du Sandarbans, ce delta tor- quente : les infrastructures constituent la grande
ride et marécageux du Gange et du Brahma- majorité des réalisations, le bâtiment ne touche
poutre, nos entreprises construisaient quais et qu’à peine un peu plus de 15 % de l’activité.
autres ouvrages maritimes à Narayanganj. On les Lorsqu’enfin on note que près des trois-quarts
rencontrait aussi en Australie, au tunnel de Jin- des contrats sont réalisés par le biais de filiales,
divick et à Gibraltar où la Marine britannique on comprend que la croissance externe qu’a
leur avait confié le creusement, sous le rocher générée l’acquisition de telles filiales ait aussi
des Singes, de vastes cavernes, réservoirs à car- été un facteur de poids dans la mesure de la pro-
burants pour la flotte anglaise,… gression soutenue qui s’est vérifiée ces der-
Près d’un demi-siècle s’est écoulé depuis. Tout nières années. Les filiales étrangères soulignent
ce temps-là j’ai eu le privilège de vivre, avec bien l’importance des relations avec les acteurs
d’autres, l’aventure de l’exportation. Sur le ter- locaux : personnel, fournisseurs, sous-traitants,
rain d’abord, longuement, phase exaltante entre entrepreneurs, industriels, administrations, et le
toutes puis dans les états-majors. Je témoigne caractère essentiel du réseau des amitiés locales
que, durant ces décennies, la volonté de présence
■ SPIRO AGIUS qui les irriguent. Celui-ci s’est considérablement
et la capacité de performance de nos entreprises Administrateur renforcé et l’évolution progressive des règles
et de nos bureaux d’études au-delà de nos fron- honoraire de la FNTP éthiques qui en gouvernent l’existence vers une
tières, ne se sont jamais démenties. Quelles plus grande clarté et une meilleure transparence
Ancien président
qu’aient pu être, ici et là, les vicissitudes, les n’y est certainement pas étrangère.
du Comité
contrariétés et les innombrables résultantes Ce rapide regard sur le passé à la fois proche
des Infrastructures
adverses des événements de tous ordres qui, et lointain doit nous encourager à aborder l’ave-
de la FIEC
sans arrêt, ont secoué le monde en général et nir avec confiance et assurance. Les spécia-
celui de notre profession en particulier, nos entre- listes de l’analyse de la conjoncture prédisent
prises ont vaillamment occupé puis labouré le terrain, courageusement tenu leur que les métiers de la construction, l’an prochain, en 2002, "feront du sur-
place puis superbement progressé en montrant au fil des ans une énergie for- place". Après la confortable croissance de l’an 2000, il faut s’attendre, affirment-
midable à réagir utilement, – appuyant, certes, sur leurs points forts mais aussi ils, au classique retournement conjoncturel donc à un ralentissement voire à une
reconnaissant et corrigeant leurs erreurs –, et une remarquable intelligence, dou- récession. L’économie mondiale, ajoutent-ils, ne manquera pas d’intégrer aussi
blée d’un pragmatisme lucide et serein à s’adapter à la conjoncture. les effets des événements tragiques de septembre.
La route fut longue qui vit nos métiers prendre de l’ampleur. Nos entreprises les Quoi qu’il en soit, il nous faut regarder plus loin. Le processus de la libération
exercent aujourd’hui de "l’amont à l’aval", dans une approche qui se veut "glo- des échanges est lancé. Il va aller de l’avant. D’autant plus vite que l’économie
bale et intégrale". Notons la vertu descriptive de ces mots "intelligents" qui veu- est en crise, que la récession menace et que la terreur se veut un frein au dyna-
lent tout simplement exprimer que nos entreprises sont capables et de conce- misme. C’est l’Organisation mondiale du Commerce qui le dit et le proclame.
voir un ouvrage et de participer à son financement tout en offrant de plus, d’en On l’a entendu ces jours derniers, à Doha, au Qatar où la réunion de novembre
assurer la réalisation, et d’aider à son exploitation et à son entretien pendant dernier s’est courageusement tenue contre vents et marées. Certes, les pers-
de longues années. pectives de développement de la planète qui en découleront ne se manifeste-
Leur capacité d’innovation, point fort de leur personnalité, a constamment pré- ront qu’à moyen et long terme. Il n’est plus à démontrer que cette libération des
cédé cette évolution et ouvert les voies du progrès. Intacte dans sa densité et échanges concourra, dans une mesure significative, au progrès des nations les
sa puissance créatrice, elle a élargi les terrains de la recherche et du dévelop- moins nanties. Et on sait combien, dans ce processus, sera essentiel le rôle
pement. La qualité, l’environnement y ont trouvé des places aussi choisies que des infrastructures et combien primordiale sera alors la tâche de nos entreprises,
celles traditionnellement réservées à la technique et à la technologie. La pro- déjà à pied d’œuvre, bien préparées, honnêtes, volontaires, partenaires ouvertes
motion de politiques originales de partenariats avec d’autres secteurs d’activité aux initiatives qui se présenteront.
et des organismes les plus divers, parfois publics, s’est imposée. Qu’elle soit Contribuer à sortir de la pauvreté quelques centaines de millions de personnes
en train de déboucher sur le savoir-faire particulier – fruit d’une tradition fort en l’espace d’une petite dizaine d’années et aspirer à en être les animateurs
ancienne dans notre pays – d’un mode de gestion spécifique propre aux parte- de la dynamique, me paraît propre à construire, chez nos entreprises, leurs états-
nariats entre le secteur public et l’entreprise privée n’a rien de surprenant. Si majors, les femmes et les hommes qui en assurent l’existence et la pérennité,
l’adaptation d’un tel type de partenariat aux besoins des économies des pays une ambition à leur mesure.
■ GÉNÉRALITÉS
Le barrage de Bin El Ouidane est situé dans la pro-
vince d’Azilal, à 300 km au sud-est de Casablanca
et répond à deux vocations : la production d’éner-
gie et l’irrigation.
De type voûte mince datant de 1953, d’une hau-
teur de 103 m, il est la propriété de l’Office Natio-
nal de l’Electricité – ONE –, ce dernier ayant passé
un marché de réhabilitation des deux vannes de la
vidange de fond.
Suite à un envasement de la retenue, ces deux
vannes étaient inopérationnelles, l’une d’elles res-
tant partiellement manœuvrable et l’autre bloquée
en position ouverte.
Les travaux comprenaient les opérations suivantes :
◆ inspection préliminaire à l’aide d’un robot d’ins-
pection télécommandé depuis la surface ;
◆ relevé bathymétrique de la zone autour de l’ou-
vrage de vidange de fond pour établir le niveau d’en-
vasement ;
◆ dévasage de la zone située en amont pour li- ®
Travaux n° 781 • décembre 2001 55
AFRIQUE
Tourelle
descendant le long
du parement
Turret descending
along the facing
Intérieur
de la tourelle
Inside
of the turret
Ecosse
De nombreux désordres du Kingston
bridge à Glasgow trouvaient leur ori-
gine dans le fonctionnement de la
structure – un demi-portique – en-
Kingston Bridge à
gendrant des déformations et des ef-
forts sur la structure elle-même et
sur les fondations en bordure de ri- ■ INTRODUCTION la fondation et fonctionnait comme un balancier de
vière. 8,2 m de haut.
Description du Kingston bridge Transversalement, le tablier compte deux caissons
La solution de réparation proposée parallèles (de trois cellules) de 16,2 m de large
et réalisée, outre le renforcement de Le Kingston bridge sur la rivière Clyde au centre de chaque, ils sont couverts par des hourdis indé-
la travée centrale par précontrainte Glasgow est un des ouvrages de franchissement pendants de 20,7 m, supportant chacun cinq voies
les plus chargés d’Europe. Le pont supporte l’au- de circulation. Les deux caissons sont reliés par
additionnelle, a consisté au rempla-
toroute stratégique M8 qui relie Glasgow et les des chevêtres sur appuis et tous les quarts de tra-
cement des piles principales par de autres villes industrielles de l’ouest de l’Ecosse vée.
nouveaux supports. à Edinburgh sur la côte est. Il est emprunté chaque Le pont a été construit par encorbellements suc-
Pendant les 10 mois de travaux de jour par 155 000 véhicules. cessifs avec des voussoirs précontraints coulés en
L’ouvrage en béton, âgé de trente ans a été proje- place.
génie civil, le pont en exploitation
té pour être un demi-portique comprenant une poutre
a été porté et guidé par un système de trois travées de 268,3 m de long et les ap- Etat de l’ouvrage
actif de vérinage assurant le rôle d’ap- puis associés. Longitudinalement, le tablier se dé-
puis du pont et autorisant le fonc- compose en 62,5 + 143,3 + 62,5 m et la poutre Lors d’inspections à la fin des années 1980, on
varie de 10,9 m de hauteur sur les piles principales observa que la travée centrale présentait une flèche
tionnement normal de la structure
intermédiaires à 2,5 m à la clé. Le tablier est sim- de 300 mm à mi-portée associée à une fissuration
dans les conditions de sécurité d’un plement appuyé aux extrémités. marquée. Les investigations qui suivirent conclu-
ouvrage en service. La pile principale au sud de la rivière, de 8,2 m de rent que ces désordres étaient dus essentiellement
hauteur était encastrée dans le tablier et articulée à un défaut de précontrainte et aux déformations
sur la fondation et constituait le point fixe. La pile à long terme (fluage).
principale nord était articulée sous le tablier et sur Ces deux effets sont bien connus comme cause
Principe
de la réparation
Principle
of repair
Glasgow
de déformation excessive dans ce type de struc- ■ LE RENFORCEMENT
ture en béton.
En outre, les inspections révélaient d’autres désordres Le renforcement de la travée centrale s’articulait
tels que : en la mise en place et fixation contre les hourdis
◆ défaut d’aplomb de 165 mm de la pile principa- inférieurs et les âmes des travées de rive de mas-
le nord avec dégagement partiel de l’articulation sifs d’ancrage en béton au moyen de barres pré-
haute ; contraintes. A travers les chevêtres sur piles
◆ le pont au contact des viaducs d’accès nord avec principales et à tout changement de direction des
transfert de force et dommages au niveau des joints déviateurs furent installés.
de chaussée ; Ensuite, les conduits et les câbles de précontrain-
◆ semelle de fondation anormalement sollicitée te furent installés entre les ancrages opposés déjà
par un chargement non considéré ; en place et tendus lors de l’avancement des tra-
◆ mouvement des murs de quai vers le lit de la ri- vaux de remplacement des appuis. Les cinquante-
vière. deux nouveaux câbles VSL de 200 m de long en
moyenne développent une force complémentaire
de 90 MN par caisson.
■ LE PROJET
Vue d’ensemble
de l’ouvrage
Historique Overall view
of the structure
Au début des années quatre-vingt-dix quand VSL
s’est intéressé au projet, le renforcement longitu-
dinal de la travée centrale était évident et relative-
ment aisé au moyen d’une précontrainte additionnelle
extérieure au béton.
Par contre, les solutions visant à réduire les autres
désordres trouvant leur origine dans le fonction-
nement de la structure et de ses appuis étaient à ■ MODIFICATION
imaginer. DU FONCTIONNEMENT
Après des études préliminaires, VSL proposait de DE LA STRUCTURE
simplifier la structure en la transformant en une
poutre simplement appuyée sur des appareils d’ap- Etude générale
puis modernes, annulant ainsi tout effort structu-
rel horizontal. Les documents du contrat comprenaient une étu-
Afin d’étayer la proposition, l’étude de faisabilité de du client qui définissait précisément les ouvrages
d’un système de vérinage permettant de pratiquer de génie civil nécessaires au changement structu-
le changement sans fermeture significative de l’ou- rel de l’ouvrage. Ils se composaient de nouvelles
vrage était présentée. colonnes, de chaque côté des piles existantes à
l’aplomb des âmes des caissons, aménagées pour
Contrat recevoir le dispositif de vérinage et connectées en
tête par une grille de poutres. Les poutres en-
Au milieu des années 1990, l’appel d’offres pré- tête étaient destinées à recevoir, en fin de travaux,
conisait la réparation globale comprenant la pré- les appuis définitifs.
contrainte additionnelle pour renforcement de la Le consultant en association avec le client et l’en-
travée centrale et le remplacement des appuis prin- treprise fixaient les exigences auxquelles devait
cipaux du pont. souscrire en permanence le système de "suppor-
A la fin de la période d’examen des offres et de sé- tage" provisoire. Ces exigences visant à assurer la
lection, Balfour Beatty Construction Ltd en tant sécurité du pont en toute circonstance étaient
qu’entreprise générale, BWM (licencié VSL) com- basées sur des données géométriques et de char-
me entreprise spécialisée pour les travaux de pré- gement qui devaient être respectées à tout instant
contrainte et VSL comme entreprise spécialisée que ce soit lors de phases de transfert ou de com-
pour les travaux de vérinage ont été choisies pour plet supportage.
mener à bien ce challenge complexe. Comme l’arrangement ne permettait pas de dis- ®
Travaux n° 781 • décembre 2001 33
EUROPE
© Kingsley Photography
additionnelles, assurait ainsi le guidage longitudi-
nal dans les deux sens ou permettait les mouve-
ments lorsque souhaités ;
◆ le système D au sommet des piles nord et sud
agissant sur les caissons en prenant appui sur des
consoles additionnelles qui assurait ainsi le gui-
dage transversal dans les deux sens, entre autre
Mécanique Electronique
Les composants mécaniques comprenaient les vé- Les composants électroniques comprenaient :
Vue partielle du banc d’essai B rins proprement dit et accessoires. Le système de ◆ l’instrumentation incluant des capteurs de dé-
Partial view of test bench B vérinage était divisé en quatre sous-systèmes A, placement afin de connaître les mouvements du
B, C et D (que l’on nommera système dans ce pont par rapport aux supports, des capteurs de
qui suit). pression disposés sur les circuits hydrauliques afin
Le système B assurait le supportage vertical au de connaître les charges développées par les sys-
moyen de 128 vérins de 1 000 t de capacité ins- tèmes. Toutes ces mesures ainsi que les signaux
tallés sur les nouvelles colonnes et agissant sous retours d’états des principaux composants consti-
des bossages liés aux tabliers. Chaque pile prin- tuaient des entrées des processeurs ;
cipale nord ou sud comprenait 32 vérins nommés ◆ les deux processeurs et leurs modules d’en-
"Actifs" et 32 vérins nommés "Réserves" assurant trée/sortie qui constituaient le calculateur et le
le secours mobilisable en cas de mauvais fonc- contrôleur de l’installation assurant les flots de sor-
tionnement ou de rupture dans le système "Actif". ties vers les actionneurs et d’informations vers les
Chaque vérin était équipé d’un écrou de sécurité postes de supervision ;
comme ultime secours en cas de double défaut de ◆ le système de supervision comprenait de nom-
l’"Actif" et du "Réserve". Tous les vérins B étaient breux ordinateurs utilisés comme interface hom-
surmontés d’un dispositif glissant et de rotation me/machine et pour visualiser et stocker en
permettant les déplacements horizontaux et les ro- permanence toutes les informations. Sur le réseau,
tations. le client et son consultant pouvaient à tout instant
Les systèmes A, C et D étaient les systèmes ho- connaître l’état du pont et vérifier la phase de tra-
rizontaux comprenant plus de 100 vérins de 200 t vail en cours.
de capacité : Comme le pont demeurait en exploitation alors qu’il
◆ le système A disposé au pied de la pile sud de était supporté par les vérins du système, l’analyse
part et d’autre et entre les piles existantes et les des risques imposait le triplement des instruments
nouvelles colonnes était destiné à réduire les forces et chaînes de mesure critiques qui associé au sys-
internes emmagasinées, provenant des déforma- tème de secours du système B "Actif", garantis-
ABSTRACT
Scotland - Kingston Bridge
in Glasgow
L. Boutonnet
■ PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Pour répondre à la demande croissante de moyens
de transport publics reliant Hong Kong à ses nou-
veaux territoires, KCRC (Kowloon Canton Railway
Corporation) a créé une nouvelle ligne de chemin
de fer entre Kowloon et Tsuen Wan : le "West Rail".
Cette ligne s’étend sur 30 km et nécessite la
construction de tranchées couvertes, tunnels, via-
ducs et gares de voyageurs (figure 1).
Les contrats CC201 et CC211 ont pour objet la réa-
lisation du tiers du tracé (10 km) sous forme de
viaducs parallèles enjambant routes, autoroutes et
obstacles naturels (rivières et fleuves) qui permet- Figure 1
tront de se rendre de la ville de Kam Tin à Tuen Ensemble du projet West Rail
Mun. Overall drawing of West Rail project
La construction a été confiée à MCWJV (Maeda
Chun Wo Joint Venture) en juin 1999 sur la base
d’une variante de RBA (Robert Benaim and Asso-
ciates) (figure 2). Le concept de cette variante est
de conserver le même ali-
gnement et le même em-
placement des piles que les
études originales mais avec
une structure optimisée. On
obtient ainsi un gain de
l’ordre de 30 % sur les quan-
tités mises en œuvre tout
en éliminant les appareils
d’appuis en tête des piles Figure 2
courantes. Détail de la variante proposée
par RBA (Robert Benaim
La connexion entre pile et & Associates)
viaduc est assurée par un
Detail of the variant
béton armé coulé en pla- proposed by RBA
ce en seconde phase. Le (Robert Benaim & Associates)
®
Travaux n° 781 • décembre 2001 63
ASIE
Le cycle de pose
F. Cayron y P. Cote
New Development
of Concrete-Filled
Tubular Arch Bridges
in China
Après un rappel des premières utilisations des tubes remplis de béton dans les bâtiments et
les stations de métro de Pékin dans les années soixante, l’auteur évoque les réalisations ré-
centes en Chine. Après un record du monde, en 1999, avec une portée de 270 m pour le pont
Yongjiang, le record de portée passe à 360 m pour le pont de Yajisha et enfin à 420 m au Wanxian
Yantze River Arch Bridge. Enfin, la ville de Shangaï a en projet un pont en arc de 550 m de
portée, le Lupu Bridge.
■ BACKGROUND
In the 60s of last century, concrete-filled tube (CFT)
has been started to be used in the construction of
buildings and Beijing metro station columns and to
be studied widely in China. In 1990-1992, three
Chinese Specifications CECS28-90, DLGJ99-91 and
DLGJ-S11-92 have been successively published [1] Figure 1
to bring about a great advance of CFT in the appli- cord of decked reinforced concrete arch bridges be- Elevation of Yajisha Bridge
cations of buildings and some special structures. cause in this case, the concrete box beam is still Vue en élévation du pont Yajisha
At the beginning of the 90’s of 20th century, CFT called RC structure and the CFT is considered as
has been used in the construction of arch bridges. the stiff reinforcement in concrete [1].
When the span is not large, such as L ≤ 80 m, single The Yongning Yongjiang Bridge in Guangxi Provin-
tube can be used, for an example, in the 80 m-span ce is constructed as Wanxian Bridge, but is a half-
Yiwu Yuanhuang Bridge in Zhejiang Province, single through arch bridge with main L = 312 m [1] [4] [9]
tube of Ø 800 x 18 mm is used [2]. [10] and is a worldwide record of half-through RC
As the span is larger, two tubes connected in dumb- arches (figure 1).
bell [3] are employed [2] ; or three tubes of Ø 600
x 12 mm are used in 100 m-span.
Yilan Mudanjiang (jiang means river in Chinese) ■ YAJISHA ARCH BRIDGE
Bridge with one on top and two in bottom, com-
pleted in Heilongjiang Province ; and four tubes are Yajisha Bridge is an extra-large CFT arch bridge,
used in Huangbai River and Xialao River Bridges, spanning over Zhujiang on the southwest ring of Ex-
both composed of 2 Ø 1000 - 12 mm with l = 160 m, press Way at Guangzhou city, the span distribution
completed in Hubei Province [3]. Besides, San-an of main bridge is 76 + 360 + 76 m. Figure 1 shows
Yongjiang Bridge [1] [4] [5] in Guangxi Province, is its elevation [7]. This Bridge has a half-through mid
a half-through arch with main L = 270 m, open in span and two decked side spans of half arch.
1999, a worldwide record of arch bridge in this type The mid-span is an inverted catenary hingless arch
at that time. with calculated L = 344 m and rise f = 76.45 m. In
In Yajisha Bridge [5] [6] at Guangzhou with main each main rib, six tubes constructed as shown in Figure 2
General construction of chord tubes
L = 360 m, open in June 2000, becomes new world- Figure 2 [11]. Two mid tubes in a rib are Ø 750 x and horizontal connecting plates
wide record to relpace San-an Yongjiang Bridge, in 20 mm, four side ones are Ø 750 x 18 mm and the
Construction générale de tubes
this Bridge six tubes are used firstly in China [7], thickness of horizontal connecting plate is 12 mm ; à membrure et de plaques
the details will be given in next section. the web members consist of the vertical tubes Ø de liaison horizontales
There is another way to apply CFT in arch bridges, 450 x 12 mm and the inclined ones of are Ø 351
i.e. CFT is used as stiffening skeletons on which x 10 mm. The arch rib has an equal width of 3.45 m
the form is hung for pouring concrete box beam and a variable depth with a central distance of
such as in Wanxian Yangtze River Arch Bridge with 4.00 m between upper and lower chord tubes at
main L = 420 m [1] [8], the present worldwide re- the crown and of 8.039 m at the springings. The ®
Travaux n° 781 • décembre 2001 91
ASIE
■ THE OTHERS
In the completed arch bridges in China, especial-
ly in CFT arch bridges, the half-through ones occu-
py the 1st place, the decked ones take the 2nd and Figure 8
Wuhan 3rd Hanjiang
through ones are the least. bridge
Wuhan 3rd Hanjiang Bridge shown in Figure 8 [13]
Wuhan 3e pont
is a through CFT arch bridge with double dumbbell Hanjiang
constituted of 4 tubes in constant section; this brid-
ge has a main L = 280 m, completed in 2000, and
is a worldwide record of through-type CFT arch
bridges.
Beside Yajisha Bridge, the Wuhan 5th Hanjiang Arch
Bridge is also a 3-span flying-swallow-typed arch,
i.e. the mid span is a half-through arch and two side
spans are decked half arches with spans : 60.5
+ 251 + 60.5 m [14]. ■ REFERENCES
Wuzhou 3rd Guijiang Bridge is a CFT arch bridge with
type similar as Yajisha, the main span L = 175 m, [1] Ding Dajun. Science of Modern Concrete Struc-
constructed by vertical swing method as done in tures (in Chinese). China Building Industry Press,
Xialao Bridge [3], the installation error of 8 tubes Beijing. 2000, 1 047 pp.
in space is only 3 mm. [2] Ding Dajun. Achievements after Achievements
Fengjie Meixi Bridge in Sichuan Province is a dec- in Construction of Arch Bridges in China (in Chine-
ked CFT hingeless arch bridge with main span L se). Bridge Construction. Issue No. 129, 1st Quar-
= 288 m, the worldwide record of decked CFT arch ter, 2000, pp. 63-67.
bridges, completed by using hoist along 500 m- [3] Pu Zhou, Zhengqun Zhu. Concrete-Filled Tubu-
span cable and stay hang cantilever method. lar Arch Bridges in China. Structural Engineering In-
ternational, Vol.7, N.3, IABSE, Zurich, 1997, pp.
Acknowledgement 161-163.
The author wishes to express his heartfelt gratitu- [4] Ding Dajun, Juhani Virola. Recent extra-large
de to Senior Engineers Mr. Hu Yushan, and Mr. Xu arch bridges in China. Rakennus-Insinoori Ja-Arkki-
Shengqiao as well as to Dr Ding Hanshan for their tehti (Construction Engineer and Architect), No.2,
kind help as he finished this article. 2000, pp. 14-16. ®
Travaux n° 781 • décembre 2001 93
ASIE
®
[5] Ding Dajun, Liu Yongfu. Erfolge des Bogen- ABSTRACT
bruckenbaus in China. Bautechnik, 78. Jahrgang,
Jan. 2001, Heft 1, pp. 63-66. China. New developments
[6] Hu Yushan ; Xu Shengqiao ; Ding Dajun. Yajisha in concrete-filled tubular
arch bridges
Half-through Arch Bridge. Bridge, design & engi-
neering, Bd & e, Issue No.21, fourth Quarter 2000,
D. Dajun
p. 14.
[7] Xu Shengqiao, Ren Weidong, Li Yanming. De- After recalling the initial applications
sign of main bridge of Yajisha bridge (in chinese). of concrete-filled tubes in buildings and
Bridge construction, issue N.132, 4 t h Quarter, underground railway stations in Beijing
2000, PP. 29-33. in the 1960s, the author discusses
[8] Guomin Yan ; Zhihua Yang. Wanxian Yangtze recent projects in China. Following a
Bridge, China. SEI, Vol.7, No.3, IABSE, Zurich, 1997, world record in 1999 with a span of
pp. 164-166. 270 m for the Yongjiang Bridge, the
[9] Ding Dajun ; Juhani Virola. Long-span concrete span record increased to 360 m for the
arch and stone arch bridges. Rakennus-Insinoori Yajisha Bridge, and finally 420 m on
the Wanxian Yantze River Arch Bridge.
Ja-Arkkitehti (Construction Engineer and Architect),
Finally, the City of Shanghai plans an
No.6, 2000, pp. 26-28.
arch bridge of 550 m span, the Lupu
[10] Ding Dajun ; Liu Weiqing. Neue Entwicklungen Bridge.
bei Hochhausern und grossen Brucken aus Beton
in China. B. u. St. 94 (1999), Helf 4, pp. 178-185.
RESUMEN ESPAÑOL
[11] Yin Haohui ; Wu Binsheng. Casting of Concre-
te in Steel Tubes of the Main Arch Ribs and the China. Nuevos desarrollos
Control of the Alinement of Yajisha Major Bridge (in de los puentes tubulares
Chinese). Bridge Construction, issue No. 132, 4th en arco, con relleno
Quarter, 2000, pp. 49-51. de hormigón
[12] Zhuang Weilin; Huang Daoquan; Xie Bangzhu;
D. Dajun
Zhang Lianyuan. Design of Rotatory Erection Pro-
cedures for Yajisha Bridge (in Chinese). B ridge
Tras un resumen relativo a las prime-
Construction . Issue No. 129, No.1, 2000, pp. ras utilizaciones de los tubos rellenos
37-41, 50. de hormigón con destino a los edificios
[13] Jiang Deliang ; Fang Yili. Reviews and Pros- y a las estaciones del metro de Pekín
pects for Highway Bridges in Hubei Province (in Chi- durante los años sesenta, el autor da
nese). Proceedings of 2000 Symposium on Bridges cuenta de las realizaciones recientes
in Hubei Provinces, edited by Communication Dept. en China. Tras un récord del mundo,
of Hubei Province, etc. pp. 1-12. en 1999, con una luz de 270 m para
[14] Zhang Yongshui. Structural Calculation of Wu- el puente de Yongjiang, el récord de
han 5th Hanjiang Bridge (in Chinese). Proceedings luz pasa a 360 m para el puente de Yaji-
of 1999 Symposium on Highway Bridges in Sichuan sha y, finalmente, a 420 m en el Wanxian
Yantze River Arch Bridge. Finalmente,
Province, edited by Bridge Speciality Committee of
la ciudad de Shanghai tiene en proyecto
Highway Society, Highway Planning & Prospecting
un puente de arco de una luz de 550 m :
Research Institute of Communication Dept., Sichuan el Lupu Bridge.
Province, pp. 43-48.
Le pont-canal du Sart
La réalisation du pont-canal du Sart
constitue un record mondial quant au
poids d’un pont poussé. En fin de pous-
(Belgique)
sage la masse en mouvement attei-
gnait 65 000 tonnes. D’autre part, la
Record mondial en masse
très grande inertie longitudinale du
tablier combinée à des impositions ■ SITUATION GÉNÉRALE ■ LE CHOIX DU PROJET
esthétiques sévères a conduit à de-
Dernier maillon de la mise au gabarit de 1 350 t du La régionalisation complète des Travaux Publics en
voir imaginer différentes solutions canal du Centre, cet ouvrage est situé près de La 1989 et la décision du gouvernement wallon de
techniques non habituelles pour des Louvière à 50 km au sud de Bruxelles. créer une société mixte de financement des grandes
ponts poussés. L’article décrit les so- Cette importante voie de navigation relie les bas- infrastructures – la SO.FI.CO. – ont permis au
sins de l’Escaut et de la Meuse et permet au ré- projet de voir le jour.
lutions adoptées avec succès et re-
seau navigable belge d’accéder à celui du Nord de En 1996, l’Administration lança, dans le respect
late les réflexions principales qui y la France, offrant ainsi un débouché à la mer al- des directives européennes, un appel d’offres au-
ont conduit. ternatif à celui d’Anvers. Le pont-canal du Sart per- près des bureaux d’études afin de sélectionner un
mettra le franchissement par le canal du Centre de projet sur la base de différents critères techniques,
la vallée du Thiriau du Sart ainsi que de l’important esthétiques et économiques mais sans directive
carrefour routier entre la N55 et la N535 situé à sur les matériaux mis en œuvre. Après examen des
proximité de l’accès à l’autoroute E19 Bruxelles- différents dossiers reçus, le choix se porta sur
Paris (photo 1). Venant du bassin de la Meuse et un ouvrage en béton précontraint conçu par le bu-
de la Sambre, le canal accédera ainsi aux ascen- reau d’études Greisch (BEG) de Liège.
seurs de Strépy-Thieu qui reprendront la chute de Toutefois, la SO.FI.CO. décida de permettre la mise
73,15 m donnant accès au bassin de l’Escaut. Cet- en concurrence d’ouvrages métalliques et un se-
te chute est actuellement reprise par quatre as- cond appel d’offres fut alors lancé en ce sens. Le
censeurs hydrauliques construits au siècle dernier projet déposé par le bureau d’études G.E.I. de
et classés Patrimoine mondial par l’Unesco mais Bruxelles, avec un immense arc métallique, fut re-
n’autorisant que le passage de péniches de 300 t. tenu. La SO.FI.CO. décida alors de lancer une ad-
judication publique permettant la mise en compétition
Photo 1 des deux ouvrages selon un critère strictement fi-
Vue générale
nancier. Le projet en béton se révéla sensiblement
General view moins cher que le projet métallique – 7,6 millions
d’euros d’écart. L’association des entreprises CFE -
BAGECI - Franki Construct remit l’offre régulière la
plus basse (22,5 millions d’euros).
à Houdeng-Aimeries
Pour pouvoir franchir les portées retenues, aussi Les culées d’extrémité
bien longitudinalement que transversalement, BEG
fit largement appel à la précontrainte, ce qui est Contrairement à un ouvrage classique, le tablier ne
peu fréquent pour un pont-canal. Les caractéris- repose pas sur les culées, mais se termine par un
tiques du projet nécessitaient l’utilisation de très porte-à-faux de 15 m au bout duquel se trouve le
fortes unités – principalement des 27 T 15 - et sur- joint de dilatation et d’étanchéité.
tout de se prémunir de façon rigoureuse contre la Les culées, non précontraintes, sont constituées
corrosion. La technique des torons gainés grais- de deux caissons longitudinaux de 20 m de lon-
sés, inspirée de celle des haubans, s’imposa donc. gueur ayant la forme extérieure des bajoyers et
Avec cette technique, les torons préprotégés en s’appuyant côté tablier sur des fondations profondes
usine sont enfilés après bétonnage dans des gaines et côté terre sur une grande semelle reposant
qui sont ensuite injectées afin d’empêcher l’écra- sur les remblais stabilisés. Une importante poutre
sement des torons lors de la mise en tension. Les transversale, pouvant travailler en torsion, sert de
ancrages sont particulièrement protégés et capo- liaison entre ces deux caissons. Ce système per-
tés avec de la cire afin que le remplacement ulté- met à l’ouvrage de s’adapter aux tassements
rieur et individuel des torons soit possible. des remblais, la culée pouvant pivoter au-dessus
Longitudinalement les câbles ont une longueur de des fondations profondes.
trois travées et la reprise des efforts se fait par re-
couvrement pour éviter l’emploi de trop volumineux Les fondations profondes
coupleurs. Photo 2
Toutes les piles et culées reposent sur des fon- Texture de surface
Les impositions esthétiques dations profondes constituées de pieux de 1,5 m Surface texture
de diamètre. Après consultation des spécialistes
Toutes les surfaces extérieures des bajoyers et des et réalisation d’une campagne de forages et d’es-
piles doivent présenter un aspect voligé avec rai- sais pressiométriques préalable, la technique des
nures verticales tous les 20 cm. Aucune reprise de pieux forés tubés fut retenue.
bétonnage ne peut traverser ces surfaces (photo Notons qu’un essai de faisabilité et un essai de
2). Au-dessus de chaque pile, un chapiteau conique chargement furent décidés au début du chantier
de 4 m de diamètre à sa base est intégré dans la pour étayer et affiner les hypothèses retenues. ®
Travaux n° 781 • décembre 2001 19
EUROPE
La réalisation d’un ouvrage poussé nécessite En fin de poussage, le poids de l’ouvrage approche LES PRINCIPALES
une attention toute particulière dans les disposi- les 65000 t. En considérant classiquement un coef- QUANTITÉS
tions de tête des piles. C’est en effet là qu’une sé- ficient de frottement de 5 %, il fallait donc pou-
rie d’opérations vont devoir se faire et il est primordial voir mobiliser un effort horizontal de 3 250 t. Superstructure
de s’assurer de leur faisabilité. Il s’agit essentiel- Le système de poussage des ponts en béton de- • Béton : 25 800 m3
lement des introductions des patins de glissement, venu classique est le système Eberspächer, consis- • Armatures passives : 3 350 t
des vérinages occasionnels (patins mal introduits) tant à agripper le pont par frottement (coefficient • Précontrainte : 875 t
ou obligatoires (mise sur appui), et de l’action sur 50 %) au moyen de vérins verticaux munis d’une Infrastructure
les guidages latéraux. tôle gaufrée et de le pousser ensuite par avances • Béton : 9 100 m3
Les piles ayant 3 m de diamètre et les appuis en- successives de 25 cm au moyen de vérins hori- • Armatures passives : 850 t
viron 2 m de diamètre, la couronne périphérique de zontaux poussant les vérins verticaux qui glissent Fondations
50 cm constituait l’espace sur lequel doivent obli- sur une surface inox/Téflon®. • Béton des pieux : 5 000 m3
gatoirement pouvoir se poser les vérins. Or, les ef- Les plus lourdes unités Eberspächer développent • Armatures passives : 250 t
forts de vérinage étaient de l’ordre de 3 500 t avec environ 500 t d’effort horizontal en exerçant sur
Terrassements
le différentiel admissible de 5 mm. De plus, l’ou- l’ouvrage un effort vertical de 1 000 t. Il fallait donc
• Déblais : 370 000 m3
vrage ne pouvait admettre qu’un couple transver- mobiliser au minimum six unités, soit trois par ba-
• Remblais : 320 000 m3
sal très faible (500 tm). Il fallut donc faire une étude joyer. Or d’une part, le tablier ne permettait pas
très précise du type de vérins, de leur position, des d’exercer des efforts de 3 000 t par bajoyer en un Montant adjugé
plaques de répartition et des chandelles, ce qui seul endroit et d’autre part, nous ne disposions 22500000 euros hors TVA prix 1998
conduisit à l’utilisation de 24 vérins de 150 t. pas, au moment du poussage, de culée pour as-
La pile devait surtout pouvoir résister à de tels seoir les vérins comme dans un pont classique.
efforts exercés à sa périphérie et entraînant une Cela conduisait à devoir envisager la construction
importante traction horizontale à sa tête. Or, les de six culées de poussage de ± 10 m de hauteur
piles devaient être bétonnées en une seule fois et espacées les unes des autres.
pour éviter toute reprise visible. Mais, la densité De plus, un des avantages importants du système
des armatures horizontales nécessaires empêchait Eberspächer, à savoir un point de blocage quasi
une telle opération. Aussi, après avoir étudié plu- gratuit, n’était pas appliqué. En effet, le blocage
sieurs solutions, nous décidâmes de munir les têtes du tablier après chaque poussage se serait fait à
de colonne de cerces en acier pour reprendre la la partie supérieure des culées de poussage. Or,
traction exercée. en ramenant cet effort au sol par l’intermédiaire
Le dimensionnement de ces cerces ainsi que le des voiles de ces culées et des pieux de fondation,
calcul de déformation conduisit à leur donner une le déplacement entraîné par le blocage de l’ouvra-
hauteur de 40 cm et une épaisseur de 4 cm. On ge était de l’ordre du centimètre, ce qui était évi-
utilisa ces cerces pour y fixer les guidages latéraux demment inacceptable pour le joint de reprise avec
ainsi que les ancrages des passerelles devant équi- le tronçon en cours de fabrication. Ceci nous condui-
per les têtes des piles et l’ensemble fut pré-as- sit à abandonner cette solution et à imaginer un
semblé sur un gabarit et monté en une seule fois tout autre principe.
(photo 5). Plutôt que de bloquer le tablier, il fut imaginé d’ac- ®
Travaux n° 781 • décembre 2001 21
EUROPE
®
Photo 6 crocher le coffrage à celui-ci en le plaçant sur un
Massifs de coffrage bâti glissant. Dès lors, la solution Eberspächer per-
et de poussage
dait une grande partie de son intérêt d’autant plus
Formwork and pushing
foundation blocks qu’il s’avérait relativement compliqué de pouvoir
synchroniser les différentes unités. La solution de
six vérins horizontaux de 600 t et de 2 m de cour-
se placés à l’extrémité du tablier fut alors retenue,
ces vérins s’appuyant sur la partie verticale d’une
grande structure en "L" raidie par deux voiles lon-
gitudinaux et lestée par le remblai nécessaire sous
la zone du coffrage (photo 6).
Ceci nécessita de porter quelques adaptations à
la culée située du côté du poussage de façon à
pouvoir intégrer au maximum ces structures provi-
soires dans l’ouvrage définitif. Les poussages de
12 m seraient alors réalisés en ajoutant après
Photo 7
Poussage
chaque avancement de 2 m, des rallonges de même
longueur placées lorsque les vérins seraient refer-
Pushing
més (système des tubes foncés) (photo 7).
Tous ces dispositifs furent bien évidemment étu-
diés et dessinés en détail, de même que celui de
l’accrochage – par serrage et frottement – du cof-
frage au rail de suspente de la nacelle d’inspection
du tablier déjà bétonné afin d’éviter tout percement
dans celui-ci.
Le dispositif de coffrage
du tablier
coréen
Sur les travaux de génie civil de la ligne TGV en Corée, Ingérop a supervisé la construction d’un
ouvrage métalliques ferroviaire exceptionnel tant par son concept que par ses dimensions ;
c’est une première en Corée. Il s’agit d’un bow-string de 125 m de portée, et 19,40 m de largeur
hors tout et d’un poids de 2 500 t.
Les éléments préfabriqués en usine ont été assemblés sur place par soudage (première en Co-
rée) à l’aide de fil fourré Basic à faible teneur en hydrogène (première en Corée). L’ouvrage a
été mis en place par rotation sur une poutre de transfert enjambant l’autoroute, c’est une
première mondiale.
La mise en place
Photo 5
ABSTRACT RESUMEN ESPAÑOL
La rotation
du bow-string Supervision of exceptional Supervisión de estructuras
le 24 août
2001 structures for the Korean excepcionales en la línea
high-speed train system de alta velocidad ferrovia-
Bow-string
rotation ria coreana
B. Fradin, H. Khadivi
on 24 August
2001 B. Fradin, H. Khadivi
For the civil works of Korea High Speed
rail project Ingérop supervised the Como parte de los trabajos contem-
construction of one special steel bridge plados para el proyecto de tren de alta
with a special concept and unusual velocidad TGV en Corea, Ingérop ha
dimensions, the first works of this kind supervisado la construcción de un puente
® in Korea. It is an Arch bridge 125 m metálico con diseño y características
long and 19.4 m wide ; its weight is muy especiales y con dimensiones poco
ce type d’ouvrage. La rotation a duré deux jours,
2,500 t. Steel pieces were prefabrica- comunes para Corea, la primera obra
les 23 et 24 août 2001 (photo 5). Après mise en ted in a specific workshop and assem- de este tipo en este pais. Se trata de
position, l’ouvrage a été vériné pour enlever le che- bled on site by welding (first time in un puente en arco con 125 m de largo,
min de glissement d’un côté et l’axe de l’autre puis Korea) using the Flux Core Arc Welding 19,4 metros de ancho y un peso de
descendu sur ses appuis définitifs. system (FCAW) also first time in Korea. 2 500 toneladas. Los elementos metá-
La dalle béton est coulée sur bacs acier non col- After completion of the structure, the licos se prefabricaron en un taller espe-
laborants en deux phases, la zone centrale de 40 m Arch has been turned by sliding along cial y luego se asemblaron en el sitio y
de longueur et une semaine plus tard les zones la- a transfer beam installed over the se solaron (primera vez en Corea). Se
térales. expressway, a technique initiated world utilizó el sistema de soldadura de hilos
wide in Korea. en arco básico con bajo contenido de
hidrogeno (FCAW). Es también la pri-
■ L’ACTIVITÉ DE LA SUPERVISION mera vez que dicho sistema se utiliza
en Corea. La estructura una vez asem-
blada, se transportó en su lugar defi-
Elle s’est déroulée sur plusieurs étapes de la
nitivo, mediante rotación sobre una viga
construction. de transferencia, atravesando una auto-
Pendant le design : pista existente. Transferencia de esta
◆ revue du design ; índole es la primera vez que se realiza
◆ vérification des plans d’exécution en conformité a nivel mundial.
avec le design.
Préalable aux travaux :
◆ préparation de la procédure Qualité de la LES PRINCIPAUX
supervision ; INTERVENANTS
◆ suivi et approbation des procédures de
soudage préparées par l’entrepreneur (son Client
sous-traitant) et suivi sur place et appro- • KTX Korea High Speed Rail Autho-
bation finale de la qualification des procé- rity
dés y compris suivi des tests destructifs et Yong Deuk Bae : directeur de Kim-
non destructifs ; chon Site Office
◆ suivi de la qualification des soudeurs pour
Entreprise
les procédures approuvées ;
• Daewoo Engineering and Construc-
◆ vérification et approbation des procédures
tion et SK Construction
d’assemblage, de montage et de mise en
Nak Yeon Hwang : Project Manager
place.
from Daewoo Construction
Pendant les travaux :
◆ vérification et approbation de la géomé- Supervision
trie des assemblages aussi bien des pre- • Ingérop
mières tôles avant tout soudage que des Bernard Fradin : Project Manager
montages à blanc en usine et des assem-
blages sur site avant soudage ;
◆ suivi du soudage pour s’assurer du respect des
procédures de soudage aussi bien dans les usines
que sur site ;
◆ suivi des essais non destructifs (Magnetic Tests,
Ultrasonic Tests) ;
◆ suivi de la mise en place des ouvrages par leva-
ge, rotation – le cas du bow-string – ou poussage.
■ LE PROJET
Le projet, dont le client Empresa de Acueducto y
Alcantarillo de Bogota (EAAB) assure lui-même le
financement, consiste à collecter les eaux usées
de la partie nord de Bogota (districts de Usaquen
et de Suba) et de les transporter vers une nouvel-
le station d’épuration, alors qu’à ce jour ces eaux
sont envoyées directement vers des zones maré- Figure 1
cageuses ou à la rivière Bogota. Tracé du collecteur
Le contrat "clé en main" du 28 juin 2000, d’un Lay-out of the sewer
montant d’environ 35 millions de dollars, comprend
les études et l’exécution du système de transport
des eaux usées depuis un point situé près de l’au-
toroute Nord jusqu’à la zone de Juan Amarillo, à Tableau I
Longueurs et diamètres des différents tronçons Longueurs et diamètres
500 m environ de la nouvelle station de traitement
1. Tronçon 1 Ø 2200 910 mètres des différents tronçons
d’El Salitre (figure 1).
Le collecteur a un diamètre variable de l’amont (Ø Tronçon 2 Ø 2200 990 mètres Lengths and diameters
Tronçon 3 Ø 2200 331 mètres of the various sections
2 200 mm) à l’aval (Ø 2 750 mm) ; le débit prévu
en 2020 est de 3 m3/s au premier puits amont 2. Tronçon 5 Ø 2450 590 mètres
et de plus de 7 m3/s au niveau du canal aval. Tronçon 4 Ø 2450 972 mètres
Le flux est gravitaire avec une différence de niveau Tronçon 6 Ø 2450 958 mètres
de 5,80 m entre les points extrêmes, soit une pen- Tronçon 7 Ø 2450 752 mètres
te moyenne de 0,5 ‰. 979 mètres
La profondeur de l’ouvrage varie de 13 à 15 m. 3. Tronçon 8 Ø 2750 avec courbe de
Le collecteur se termine par un canal (box culvert) rayon 800 m
de 385 m de longueur (tableau I). 525 mètres
Tronçon 9 Ø 2750 avec courbe de
rayon 1200 m)
■ LA GÉOLOGIE IMPOSE Tronçon 10 Ø 2750 964 mètres
LA TECHNIQUE Tronçon 11 Ø 2750 696 mètres
Tronçon 12 Ø 2750 696 mètres
Les terrains dans lesquels est creusée la galerie,
Tronçon 13 Ø 2750 420 mètres
relativement homogènes, sont constitués d’argiles
4. Tunnel traditionnel Ø 2500 380 mètres
molles lacustres de la Sabana de Bogota et, seu-
(rocher)
lement par endroits, d’une argile plus sableuse
5. Tranchée couverte 1,50 x 4,00 m 385 mètres
avec présence de galets. ®
Travaux n° 781 • décembre 2001 59
AMÉRIQUE
®
Photo 1 Les caractéristiques principales de l’argile molle
Tunnelier Herrenknecht sont :
Herrenknecht TBM ◆ limite de liquidité de 200 à 300 % ;
◆ résistance à la compression simple de 0,5 (par
endroits jusqu’à 0,2) kg/cm2 ;
◆ résistance au cisaillement de l’ordre de 2 t/m2 ;
Tableau II ◆ valeurs SPT de l’ordre de 1.
Caractéristiques des matériels Il s’agit donc d’un terrain particulièrement favorable
Equipment characteristics à l’utilisation de tunneliers à pression de terre.
Seule exception : une zone de rocher gréseux de
EPB 2200 EPB 2450 EPB 2750 380 m de longueur dans laquelle la galerie sera ex-
TUNNELIER (Marque : Herrenknecht) cavée en traditionnel.
Longueur tunnelier mm 7141 7145 10804
Diamètre tunnelier mm 2680 2970 3320
Diamètre de creusement mm 2720 3010 3360 ■ LES MATÉRIELS
Couple de rotation durée gauche/droite kNm 370 750/370
Couple de rotation intermittent gauche/droite kNm 440 1100 La nature des terrains a conduit le groupement d’en-
Vitesse de rotation réglable en continu gauche/droite min-1 0-2,2 0-3,3/0-6,6 treprises à proposer la technique du fonçage ho-
rizontal, à l’aide de deux tunneliers à pression de
Nombre de moteurs d’entraînement (*électriques, **hydraulique) u 4* 1**
terre avec marinage pâteux. Les tunneliers sont
Puissance d'entraînement par moteur kW 24 315
des Herrenknecht de 2 970 et 3 320 mm de dia-
Vitesse de rotation min-1 1760 1560
mètre (photo 1) dont les caractéristiques sont in-
VIS DE MARINAGE diquées sur le tableau II.
Diamètre nominal vis de marinage mm DN400 DN500 A noter que les collecteurs Ø 2 200 mm et
Couple de rotation durée pour 300 bars kNm 21 30 Ø 2 450 mm sont réalisés avec le même tunnelier
Granulométrie maximum mm 100 100 Ø 2 200 mm, modifié en cours de chantier avec un
Ouverture trappe de vis mm DN400 DN400 kit d’élargissement.
Le fonçage est réalisé à partir de puits de travail
POMPE DE MARINAGE de 12 m de diamètre. La longueur maximale de fon-
Puissance d'entraînement kW 160 225 çage entre deux puits est de 1 300 m.
Vitesse de rotation min-1 1760 1785 Le bâti de poussée transmet les efforts de fonça-
Course des pistons mm 1000 1000 ge au radier du puits, lui-même solidaire de la pa-
Diamètre piston mm 230 300 roi moulée ; cela permet de mobiliser la totalité de
Débit maximum de marinage m3/h 88 86 la structure pour reprendre la poussée du fonçage.
Pression max. de marinage bar 85 85 Le guidage des tunneliers, délicat sur des longueurs
Conduite de marinage 8’’ 8’’ pouvant atteindre 1 300 m, est assuré par un sys-
tème composé d’un théodolite laser motorisé et
BATI DE POUSSÉE d’une cible active géré par un programme infor-
Hauteur minimum partie basse du puits/axe du tunnel mm 1544,8 1712,3 1864 matique dont l’ordinateur principal se trouve sur le
Longueur des tubes mm 5m (2 x 2,5) 5 m (2 x 2,5) tunnelier, le tout composant le système SLS-RV
Diamètre extérieur des tuyaux mm 2636 3296 fourni par la société VMT GmbH, basé sur l’hypo-
Nombre de vérins de poussée u 4 4
Photo 2
Course vérins de poussée mm 5.500 5.500 Paroi moulée en cours d’exécution sur un puits
Force totale de poussée avec 4 vérins F to 1400 1400 d’attaque
Diaphragm-wall under construction on a starting shaft
PUISSANCES INSTALLÉES ENSEMBLE DE LA MACHINE
Tunnelier
Puissance entraînement, roue de coupe kW 90 340
Puissance entraînement pompe hydraulique vis de marinage kW 30 30
Pompe de marinage
Puissance entraînement pompe hydraulique kW 160 225
Groupe hydraulique pour station intermédiaire
Puissance entraînement pompe hydraulique kW 36 36
Puissance entraînement pompe hydraulique supplémentaire kW 26 26
Puissance entraînement pompe de guidage kW 2,5 2,5
Groupe hydraulique de poussée principale
Puissance entraînement pompe hydraulique vérins de poussée kW 36 36
Puissance entraînement pompe supplémentaire kW 36 26
Puissance entraînement pompe de guidage kW 22
■ LES PUITS
Les puits, d’une profondeur moyenne de 13 m, sont
excavés à l’abri de parois moulées de 25 m de pro-
fondeur (photo 2), et se répartissent comme suit :
◆ 6 puits de départ de 12 m de diamètre ;
◆ 8 puits de sortie de 8 m de diamètre ;
◆ 11 puits de 3,75 à 4,25 m de diamètre. Ces puits
de faible diamètre sont utilisés pendant les travaux Photo 4
Bâti de poussée
comme puits intermédiaires entre deux puits de fon-
Thrust frame
çage puis, en exploitation, ils servent à raccorder à
la galerie les collecteurs secondaires. Ils sont ex-
cavés à l’abri d’une paroi circulaire en béton maigre.
■ QUELQUES ASPECTS
PARTICULIERS DU PROJET
Evacuation des déblais
■ AVANCEMENT DU PROJET
Après environ 6 mois de travail depuis l’arrivée des
deux tunneliers, respectivement en janvier et fé-
vrier 2001, les avancements sont conformes au
planning général (fin des travaux en juin 2002) avec ®
Travaux n° 781 • décembre 2001 61
AMÉRIQUE
Le chantier travaille six jours par semaine à 24 heures Bogota - A sewage transfer
par jour non-stop. drain
L’équipe "tunnels" proprement dit comprend quatre-
M. Guillaud, J.-N. Lasfargue, B. Théron
vingt personnes dont sept expatriés, presque tous
de CSM Bessac. The JV Soletanche Bachy - CSM Bes-
sac - Conconcreto is currently instal-
ling a 10,700 m long - 2 200 to
■ CONCLUSION 2 750 mm diameter waste water tun-
nel at Bogota, Colombia, using two Her-
Le choix du maître d’ouvrage, Empresa de Acue- renknecht TBM’s.
ducto y Alcantarillo de Bogota, de faire appel à la The scheduled construction time is 18
technique "sans tranchée" sur ce projet initiale- months ; the current production rates
ment prévu en traditionnel s’avère à ce jour tout à allow to hope an even earlier comple-
fait judicieux si l’on en juge par les rendements réa- tion date.
The clayey soils are very suitable for
lisés et le respect du planning malgré quelques dif-
the use of EPB shield machines and the
ficultés de démarrage des travaux, liées surtout à
excavated material can be easily pum-
l’obtention des autorisations diverses pour les dé- ped out without using additives.
viations de réseaux. A motor-driven laser theodolite is used
Ce projet de collecteur, le premier en Colombie uti- for the guidance of the two TBM’s.
lisant la technique du tunnelier, devrait ouvrir la
voie vers de nombreux autres travaux similaires RESUMEN ESPAÑOL
tant à Bogota que dans d’autres capitales d’Amé-
rique du Sud. Bogotá - Colector
de transferencia de aguas
residuales
Nominations
• Xavier Bezançon, 47 ans, diplômé
de l’EIP de Paris, docteur en droit et
ès sciences économiques, sera
nommé le 1er janvier 2002 au poste
de délégué général d’EGF-BTP, et rem-
placera Alain Kergall.
■ Bouygues Construction
met en place une nouvelle
organisation
Jean-Pierre Combot, président de Bouygues
Construction a mis en place une nouvelle organi-
sation du pôle BTP du groupe, au terme de la-
quelle l’actuel directeur général délégué, Michel
Cote, dirige désormais l’ensemble des activités
de Bâtiment international et Travaux publics.
René Jacquot actuel directeur général des Entre-
prises France Europe aura également en charge
les activités bâtiment du groupe en Ile- de-France.
Hervé Le Bouc, président de Bouygues Offshore
supervise également les activités Para Energie et
Electricité de Bouygues Construction.
Jacques Leost, actuel Chief Operating Officer de
l’entreprise, devient directeur général de Bouygues
Offshore.
Gaëtan Desruelles, actuel directeur général de
l’ETDE est confirmé dans ses fonctions.
■ Nominations à la direction
de GTIE (groupe Vinci)
Le p.-d.g. du groupe GTIE, Christian Peguet a pro-
cédé aux nominations suivantes :
• Jean-Yves Le Brouster, directeur général adjoint
du groupe, prend la présidence de Citeos ;
• Jean-Marie Dayre, François-Xavier Hanicotte,
François Le Moullec et Philippe Touyarot sont
nommés directeurs généraux adjoints et accèdent
respectivement à la présidence d’Actemium, Gra-
miou et d’Ommexon, d’Opteor et d’Axians.
Jean-Claude Raymond a été nommé président de
Tunzini (génie climatique).
■ Réorganisation
au sein du CSTB
Le Centre scientifique et technique
du bâtiment (CSTB) établissement pu-
blic à caractère industriel et com-
mercial (Epic), sous la houlette de
son nouveau directeur Bertrand Del-
cambre, se réorganise en dépar te-
ments autour de quatre grands
thèmes : enjeux de société, ouvrages
et confort, produits et techniques de
construction et industries de l’infor-
mation. Il est créé un service "mar-
keting et actions internationales" pour
mieux répondre aux attentes des
clients et par tenaires privés et pu-
blics et s’ouvrir encore plus sur les
voisins européens et les pays non eu-
ropéens.
■ Agence de l’eau
Adour-Garonne
Le Conseil d’administration de
l’Agence de l’eau Adour-Garonne al-
loue 160 millions d’euros dans le
grand Sud-Ouest pour les travaux
d’aménagement des ressources en
eau et de réduction des pollutions.
Cette mise en lumière créative privilégie trois sé- règle. Les distances à respecter entre les véhi-
quences majeures au sein de la grande compo- cules sont fixées par un décret.
sition du château : l’entrée par la grille d’honneur, De manière générale, cette distance est d’autant
la montée par la Cour d’Honneur vers le Château, plus grande que la vitesse est élevée et corres-
pond à la distance parcourue par le véhicule dans sur une nouvelle of fre qui vient compléter la ■ ASF lance l’option
un délai d’au moins deux secondes (soit 28 m à gamme actuelle : la Garantie des accidents de le "Préférence" de Liber-t
50 km/h, 50 m à 90 km/h, 62 m à 110 km/h et vie qui garantit et assiste l’adhérent, son conjoint Depuis début novembre 2001, Autoroutes du Sud
73 m à 130 km/h). ou concubin et ses enfants (fiscalement à charge) de la France (ASF), avec sa nouvelle option "Pré-
Pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes hors ag- contre : les accidents de la vie privée, les atten- férence" de Liber-t, propose aux particuliers de
glomération, la distance sera au minimum de tats et infractions, les catastrophes naturelles et bénéficier chaque mois de passages gratuits au
50 m. Enfin pour les ouvrages routiers présentant technologiques et les accidents médicaux. péage sur son réseau. Le principe est simple :
des risques particuliers comme les tunnels, les tous les six passages au péage sur un même tra-
distances pourront être augmentées. Contact : Groupe SMABTP jet inférieur à 50 km, le 6e passage est gratuit.
A noter que pour les tunnels du Mont-Blanc et de Tél. : +33 (0) 1 40 59 76 55 Cette option est gratuite.
Fréjus, il est déjà prévu une distance de sécurité : +33 (0) 1 40 59 79 59
de 150 m en marche et 100 m à l’arrêt pour les Contact : ASF
poids lourds. Cette distance sera portée à 1200 m ■ TP tech 2003 Tél. : +33 (0) 810 817 810
pour deux autocars qui se suivent. Pour les tun- Le 2e salon des technologies de travaux publics Internet : www.asf.fr
nels transfrontaliers, la possibilité sera donnée se tiendra à Paris au CNIT de Paris La Défense
aux forces de l’ordre d’intercepter et de sanc- du 11 au 13 mars 2003. ■ Still & Saxby
tionner les contrevenants sur toute la longueur Avec plus de 3 000 visiteurs, près de 130 expo- Cette entreprise vient de mettre en place un sys-
des tunnels, de part et d’autre de la frontière fran- sants et plus de 1 000 participants au congrès tème de documentation électronique novateur et
çaise. 2001, la première édition de TP tech a atteint ses interactif. Baptisé Steds (Still electronic docu-
objectifs. Les deux principaux partenaires, La FNTP mentation system), ce système permet le dia-
■ La Garantie des accidents et le ministère de l’Equipement, des Transports gnostic des pannes et la commande des pièces
de la vie (GAV) s’ouvre et du Logement ont confirmé leur intérêt à ras- de rechanges.
aux artisans du BTP sembler dans une même manifestation l’ensemble Il offre aux techniciens la possibilité de vérifier,
et à leurs familles des techniques de travaux publics. Pour 2003, en ligne et en temps réel, via leur GSM, la dispo-
Les mutuelles du bâtiment et des travaux publics l’objectif reste la promotion de ces techniques au nibilité des pièces de rechange et de passer com-
(groupe SMABTP, groupe Camacte, l’Auxiliaire) et travers d’une exposition et d’un congrès princi- mande, comme sur Internet grâce à un système
Pro BTP, le groupe de protection sociale du BTP, palement destinés aux maîtres d’ouvrage, aux de liens hypertextes et de points d’entrée facili-
ont signé le 24 octobre 2001, un accord portant maîtres d’œuvre et aux entreprises. tant la recherche. La documentation sur papier
est ainsi considérablement réduite ainsi que les professionnels (créations de sites Internet, édi- ■ Elyo
délais d’intervention. tions de brochures, CD Rom, logiciels et élabora- Pour la première fois, cette filiale de Tractebel,
tion d’outils d’aide à la vente). pôle énergie de Suez, a mis en service une mi-
Contact : Still & Saxby croturbine en exploitation industrielle en France.
Tel : +33 (0) 1 64 36 33 29 Contact : Groupe Lafarge Cette turbine, installée sur le réseau de la société
Fax : +33 (0) 1 64 36 33 35 Tél. : +33 (0) 1 44 34 94 14 versaillaise de chauffage urbain, filiale d’Elyo Ile-
: +33 (0) 1 44 34 19 47 de-France, fonctionne selon le principe de la co-
■ Lafarge : Fax : +33 (0) 1 44 34 12 23 génération et permet une production d’énergie
Informer, accompagner, avec un excellent rendement, réduisant par ailleurs
rapprocher… 2001 l’année ■ Inventaire eau potable : considérablement les émissions de polluants. Ali-
des métiers premiers résultats mentée en gaz naturel, la turbine produit conjoin-
En 2001, le groupe Lafarge a lancé la Place des sur 800 000 km tement de l’électricité et de la chaleur.
métiers qui s’adresse à tous les acteurs de la Fruit d’une collaboration née fin 1999, entre les
construction, en proposant une offre globale de ministères de l’Aménagement du territoire, de Contact : Elyo
services totalement novatrice et en mettant en l’Agriculture, l’ADF, les agences de l’Eau et Ca- Tél. : +33 (0) 1 41 20 12 92
œuvre de multiples moyens : nalisateurs de France, l’Inventaire des patrimoines e-mail : jean-marc.souvre@elyo.fr
• des sites Internet propres à chaque métier : des réseaux d’eau potable – 800000 km en France
www.batissor.com pour les artisans et entrepre- – vient de s’achever sur huit départements tests ■ Liebherr
neurs ; www.creargos.com pour les prescripteurs, (Allier, Aveyron, Hérault, Indre-et-Loire, Manche, Des grues spéciales du constructeur allemand ont
www.maxitel.com pour les négociants ; Bas-Rhin et Somme). été utilisées pour remonter le sous-marin ato-
• Allo Lafarge, une assistance téléphonique pour Une synthèse a été éditée sous forme de plaquette mique Koursk marquant ainsi la participation de
répondre à toutes les questions ; (disponible auprès des canalisateurs de France ; cette entreprise aux opérations de récupération
• le Forum Lafarge, un lieu privilégié d’informa- Tél. : +33 (0) 1 45 63 26 08), dont la finalité est du sous-marin russe qui avait sombré dans la mer
tion, d’animation et d’échanges ; de présenter la méthode, les objectifs de l’étude, de Barents en août 2000 à la suite d’une explo-
• l’Entrevous, la magazine des ar tisans et en- les coûts de réalisation, les apports… de façon sion à bord.
trepreneurs adhérents du forum. à sensibiliser les départements non encore en- Deux grues sur chenilles de type HS 883 HD d’une
Par ailleurs, chaque unité du groupe mène égale- gagés dans cette démarche sur l’intérêt de la capacité de levage respective de 120 tonnes y ont
ment des actions auprès des différents publics conduire. été installées. Elles ont servi à remonter et à des-
■ Groupe Moniteur
Cette entreprise lance un service on line consacré
aux produits Batiproduits.
Il s’agit d’un outil d’aide à la sélection de 50 000
produits de la construction. Batiproduits est consti-
tué d’une base de donnée de ces produits et est
destiné aux prescripteurs et acheteurs de la
construction : maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre
– avec les architectes comme cœur de cible – bu-
reaux d’études, entreprises et sous-traitants né- ■ Prosign ■ "Ville sans tranchée"
gociants. Pionnier dans le domaine des peintures routière (VST 2001)
C’est aujourd’hui la seule base existante avec en phase aqueuse, Prosign vient d’obtenir le la- Ce salon s’est déroulé du 2 au 4 octobre 2001 à
une nomenclature produits et non pas fabricants, bel NF Environnement, produits de signalisation Rosny-sous-Bois, sous le patronage de l’Associa-
facilitant dès lors le mode de recherche selon cinq horizontale, pour l’ensemble de ses produits à tion des maires d’Ile-de-France, de l’Agence de
axes différents ; ceci pour une meilleure efficacité l’eau. l’Eau Seine Normandie, du ministère de l’Equi-
en fonction des besoins : par bâtiment, nom de pement, des Transpor ts et du Logement et du
produit, corps d’état, produits similaires et pro- Contact : Prosign Conseil général de Seine-Saint-Denis. Il a rem-
duits nouveaux. Les industriels fabricants peuvent Tél. : + 33 (0) 811 90 68 35 porté un vif succès, reçu près de 1 800 visiteurs
également faire valoir leurs produits et services Fax : +33 (0) 1 47 85 02 47 et a favorisé la rencontre de 73 sociétés ou or-
dans le cadre d’espaces de communication per- e-mail : info@prosign.fr ganismes qui ont exprimé leur satisfaction.
sonnalisés. Internet : www.prosign.fr Les conférences, animées par 26 intervenants,
■ Normelec publie de la chaussée sur le bruit du trafic routier (dans • la note d’information n° 122 3 "Dispositions
un nouveau guide le but de réduire l’exposition sonore des riverains). particulières pour l’exploitation hivernale des bé-
Le guide 3E Normelec s’adresse aux tons bitumineux drainants" (référence E 0110).
professionnels des installations élec- Contact : CFTR Dans la série "Chaussées, dépendances" :
triques basse tension de l’industrie Tél. : +33 (0) 1 46 11 34 12 • la note d’information n° 111 "Les produits ab-
et du tertiaire (concepteurs, metteurs Fax : +33 (0) 1 46 11 36 92 sorbants destinés à un usage routier" (référence
en œuvre, vérificateurs, ingénieurs, e-mail : cftr@setra.fr D 0118).
techniciens de maintenance,
constructeurs et formateurs). Contact et bureau de vente : Setra
Ce guide est divisé en deux tomes : ■ Conduite en sécurité Tél. : +33 (0) 1 46 11 31 53
• tome 1 : établissements recevant Le service de prévention des risques profession- Fax : +33 (0) 1 46 11 35 55
des travailleurs ; nels de la Caisse régionale d’assurance maladie
• tome 2 : établissements recevant d’Ile-de-France (Cramif) a édité un Guide Pratique ■ Le Cated publie un nouvel
du public. abordant la conduite en sécurité des équipements ouvrage technique
de travail mobiles automoteurs et de levage (grues Cette publication intitulée "Sécurité Incendie - Exi-
Contact : Normelec à tour, nacelles élévatrices, chariots de manu- gences réglementaires" réunit dans un même ou-
Tél. : +33 (0) 1 44 92 50 50 tention…). vrage les références des textes applicables et leurs
Fax : +33 (0) 1 44 92 50 51 exigences pour : les bâtiments d’habitation, les
Contact : Cramif établissements recevant du public, les immeubles
■ CFTR Tél. : +33 (0) 1 40 05 37 68 de grande hauteur, les lieux de travail et les parcs
Le Comité français pour les tech- e-mail : marie-odile.cazer@cramif.cnamts.fr de stationnement. Il est en vente au Cated au prix
niques routières vient de dif fuser de 72,41 euros TTC franco de port (475 F).
deux documents : ■ Le Setra édite trois notes
• l’Avis technique n° 126 - Multi- d’information Contact : Cated
phalte 35/50 (liant d’enrobage) de Dans la série "Circulation, sécurité, équipement Tél. : +33 (0) 1 30 85 24 64
la société Shell ; d’exploitation" : Fax : +33 (0) 1 30 85 24 79
• la note d’information n° 4.3 "In- • la note d’information n° 121 "Séparateurs mo- e-mail : cated@cated.fr
fluence de la couche de roulement dulaires de voies" (référence E 0108); Internet : www.cated.fr
Matériels
La société française, sise à Montceau-les- briquées par extrusion, l’autre sur le marché fran-
Mines, vient de réaliser et de mettre en çais des matières plastiques pour le jardinage,
service sur site le premier des huit trains ont uni leur savoir-faire et leur expérience pour
sur pneus TSP 90, destinés au chantier du proposer des produits dans le secteur du BTP :
tunnel TGV de Groëne Hart en Hollande. grillages de balisage, brise vue, grilles pour en- ■ Haemmerlin propose
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tube qui protège l’eau potable de la pollution exis-
Toupret TX 110
tante ou imprévisible du terrain. Cette innovation
Haemmerlin Optimax 4079 XCG
garantit, par son transport sécurisé de l’eau, un
habitat sain.
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Haulotte :
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télescopique
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musicale et dont la particularité est d’être équipé
d’une alarme sonore et d’un écran à affichage nu-
mérique. Ce matériel vient en outre d’obtenir le
Grand prix de l’Innovation au salon de la copro-
priété.
Groupe
électrogène Contact : Proxitherm
Honda : Tél. +33 (01) 41 49 52 00
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Fax : +33 (0) 1 47 39 48 29
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encore sa gamme Contact : Pinguely-Haulotte
Le groupe Pinguely-Haulotte, premier constructeur Tél. : +33 (0) 4 77 29 21 58
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. Travaux
hydrauliques
. Travaux souterrains
. Travaux de
l’environnement
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tombereaux articulés Chargeuse compacte Volvo L 30
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et A30D, dont la capacité de chargement a été
augmentée respectivement à 24 et 25 tonnes. Ils
se caractérisent surtout par leur nouvelle ligne,
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2,8 tonnes qui bénéficie de nombreux équipe-
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http://www.soletanche-bachy.com
L
d’Asan. Les 7310 m de l’ou- ’ouvrage est constitué d’un tablier de 31,4 m
vrage évitent le contour- de large offrant six voies de 3,60 m à la cir-
culation et deux bandes d’arrêt d’urgence.
nement de la baie et en L’ouvrage se décline en plusieurs structures :
font le plus long pont du ◆ le viaduc d’accès nord-est comporte 39 travées
pays. préfabriquées de 60 m de portée. Chaque travée
est composée de deux tabliers parallèles reposant
Elévation de l’ouvrage
Elevation view of the structure
© Freyssinet
l’état de ce type de matériel, même en dehors des
opérations liées à une fin de chantier.
Un programme ainsi qu’une procédure de démon-
tage, remise en état et de remontage du cintre ont
Pose d’un voussoir été établis par Freyssinet. Le bureau de contrôle
des approches sur le cintre Veritas a été mandaté pour la vérification indé-
Placing an approach pendante de toutes les procédures de travail.
segment on the truss
Les deux poutres latérales de 186 t chacune ont
été descendues simultanément par Freyssinet à
l’aide du système de manutention lourd composé
de vérins hydrauliques et de câbles de 19 torons
de 18 mm de diamètre. La poutre centrale de 840 t
fut divisée en trois parties pour la descente. Toutes
ces opérations ont été réalisées à travers le tablier
fini, les câbles passant dans des réservations de
200 mm de diamètre et les vérins hydrauliques
étant appuyés sur des charpentes de répartition
des efforts placées sur le tablier.
Ensuite, tous les modules du cintre ont été désas-
semblés, vérifiés et remis en état puis transportés
vers l’aire de remontage et levage. Les opérations
® de démontage et remontage du cintre à une hau-
teur de 60 m se sont déroulées dans un lapse de
poutre centrale en structure treillis de 132 m de temps très court et dans un contexte différent de
long et deux poutres latérales, également en struc- celui imaginé au début du chantier. La préparation
ture treillis, de 85 m de long chacune. La poutre au démontage a commencé le 11 octobre 1999.
LES PRINCIPAUX centrale consiste en deux poutres en I de hauteur La fin du remontage a eu lieu le 22 décembre 1999.
4,5 m reliées entre elles au niveau des membrures Cette opération fut un des points remarquables du
INTERVENANTS
supérieures et inférieures pour former un ensemble chantier.
rectangulaire de 7,5 m de large. Il est généralement admis que les travées de 55
Maître d’ouvrage
Les poutres latérales ont une section triangulaire - 60 m correspondent au maximum pratique pour
Korean Highway Corporation
de 5,5 m de hauteur et 2,5 m de largeur. la technique de construction travée par travée. L’uti-
Consultants Chaque côté de la poutre centrale est équipé de lisation d’un cintre de cette taille, capable de po-
• Daewoo Engineering quatre portes articulées encadrant les chevêtres ser deux tabliers parallèles simultanément, représente
• Cowi Consult des piles en position de pose. Ces portes, capables probablement la limite raisonnable dans l’état ac-
Entreprise générale de s’ouvrir et de se fermer afin de permettre le pas- tuel de nos connaissances.
Daelim Industrial Co. sage des piles pendant le lancement, supportent
Etudes les poutres latérales durant cette phase. Pen-
T. Y. Lin International (pont à hau- dant la pose des voussoirs les poutres latérales ■ LE PONT À HAUBANS
bans) s’appuient sur des structures métalliques provi-
soires, brêlées aux piles par des câbles de pré- Avec une portée centrale de 470 m, le pont de Seo-
Préfabrication et pose des vous-
contrainte. hae est le plus grand pont haubané coréen. Les di-
soirs
La première travée fut posée en janvier 1997 et, mensions exceptionnelles du projet ont focalisé la
Freyssinet
après les problèmes de "mise en route" classiques, fierté nationale, et toutes les précautions ont été
Fourniture et pose des haubans la dernière travée du viaduc d’approche fut posée prises pour que ce bond en avant soit un succès.
Freyssinet en octobre 1999. La meilleure cadence moyenne La technologie des haubans a fait l’objet d’exi-
était de 12 jours par travée. gences méticuleuses de la part de la société conces-
Description générale
®
Installation de la gaine gie éprouvée était donc un gage de réussite du pro-
de protection jet de Seohae.
anti-vibration
Les haubans mis en place par Freyssinet sur le
sale 3C15
• 672 ancrages de précontrainte transversale
4C15
• 14 800 t d’armatures passives
Amorce du tablier • 3 800 t d’armatures de précontrainte
tenue par des haubans • 55 000 m3 de béton
provisoires et définitifs
Haubans
Start of the deck held • Hauteur des pylônes : 180 m
by provisional
and definitive cable • Hauteur du tablier : 60 m
stays • Portée principale de navigation : 470 m
• 144 haubans dont :
- 37T15 : 8 U
- 55T15 : 64 U
- 61T15 : 16 U
- 73T15 : 24 U
- 91T15 : 32 U
• 1 900 t de toron auto-protégé
• 20 000 m de gaine de hauban en PEHD bi-
extrudé
Laurent Rosset
INGÉNIEUR TRAVAUX
RESUMEN ESPAÑOL
CTRL : enlace ferroviario
de alta velocidad entre
Londres y el túnel bajo
el Canal de la Mancha
Lote 350/410 : el viaducto
que franquea el río Medway
Nick M. Walsh
Deep foundations Bachy Soletanche Group Ltd, Hong Kong
Siva Arunachalam
in Hong Kong Bachy Soletanche Group Ltd, Hong Kong
Stephen Young
Ove Arup & Partners (HK) Ltd, Hong Kong
Sur une superficie de 1 000 km2 pour moins de 8 millions d’habitants, Hong Kong réalise un Peter Sunderland
Atkins China Ltd, Hong Kong (Formerly Aoki
chiffre annuel de travaux de construction de plus de 100 milliards de francs ! Les conditions Corporation, Hong Kong)
géotechniques y étant particulièrement difficiles (par exemple arènes granitiques avec blocs
ou remblais sableux gagnés sur la mer), le marché des fondations spéciales à Hong Kong est
du même ordre de grandeur qu’en France ; c’est dire l’intérêt de cet article présenté par un grou-
pe mixte d’ingénieurs d’entreprise et de bureau d’études, qui décrit les principaux types de fon-
dations utilisées au cours des trente dernières années et leur évolution actuelle.
Ce texte est publié en anglais pour mieux en respecter l’esprit, sachant que – s’agissant d’un
article technique – la plupart des lecteurs sauront le comprendre sans problème.
T
his paper is an overview of deep foundation
engineering in Hong Kong past, present and
future. The enormity of the subject compa-
red with the space available makes brevity inevi-
table. Issues of construction and design are covered
and some examples of recent challenging projects
are given. The content is aimed at those with an in-
terest in foundations generally, but with limited
knowledge of the Hong Kong scene. Reference is
made to informative publications for further reading
on specific topics.
Figure 2 Concrete
Geology Hand-dug caissons typically 1.5 m to 3 m diame-
of the centre
of Hong Kong ter, but sometimes larger for very tall buildings.
[From GEO Precast reinforced or prestressed driven concre-
(2000)] te piles up to 500 mm square.
Géologie Driven cast-in-situ piles up to 600 mm dia. Seve-
du centre
de Hong Kong ral proprietary systems such as Franki, Vibro and
[sur la base Zeissl piles were available.
de GEO (2000)] Pressure piles up to 470 mm diameter.
Steel
H piles formed of Grade 43 (mild) and Grade 50
(high yield) steels (Grade 55 steel is now used).
Composite
Proprietary systems such as those developed by
Gammon (precast conc./grout composite) and Fran-
ki (in situ conc./steel composite) up to 610 mm
diameter.
All of the above foundation types were successful
in their day, but were superseded by the advent of
superior materials, construction equipment and/or
concerns over health and safety, as well as the
need for ever higher load carrying capacities. Other
piling systems, such as large diameter bored piles,
continuous flight auger (abbreviated as CFA and
also locally known as pakt-in-place or PIP) piles, mi-
nipiles and driven pipe piles were available then
and are still in use today albeit in improved forms.
These and newer methods are described below.
A snapshot of the state of the foundations indus-
® quired although the presence of obstructions such
as corestones, buried boulders, old sea walls etc.
try twenty years ago may be found in the Sympo-
sium On Piling (1981). Specific historical information
are a common hazard to be overcome. The depth regarding hand dug caissons is contained in Mak
of weathering is highly variable. For instance, to the (1993) and Mak et al (1994). Similarly, Bruce and
east of Central, moderately or slightly weathered Yeung (1984) includes further reading on the in-
granite is found within about 50 m of the ground troduction of minipiles to Hong Kong.
surface favouring end bearing foundations, such as
bored piles, for heavy structures. To the west, ho- The Present
wever, the depth to rock increases rapidly in areas
to more than 100 m and friction foundations such Changing regulations and requirements have had
as driven H piles and barrettes are more economi- a significant effect on foundation construction in
cal. recent years. Hand dug caissons have recently been
Malone et al. (1990, 1992) describe the geology banned from use except in exceptional circum-
of Hong Kong in particular relation to the piling in- stances. They were generally used in areas where
dustry. corestones were prevalent or where a very high load
capacity was required. Larger diameter bored piles
of up to 3 m diameter are now commonly used to
■ COMMON TYPES take heavy loads with bellouts in rock to form toe
OF FOUNDATIONS areas up to about 4.5 m in diameter and allowable
loads up to about 120 MN. Stricter controls have
The Past led to the exclusion of the use of belling chisels.
Mechanical bell out tools are now obligatory.
Deep foundations available in the past, but no lon- Down the hole hammers are widely used for pre-bo-
ger or rarely used today include : ring for installation of steel piles through corestones
and rock material. The steel piles are either driven
Wood to a set in soil or grouted to transfer load by shaft
Natural poles with round tapering sections with dia- resistance and occasionally also toe resistance in
meters to 430 mm at the butt and sawn timbers to rock, sometimes with additional reinforcement to
470 mm square driven into the ground. give allowable loads to about 6.5 MN.
Table I Approvals
Geotechnical Design
Parameters ® tones and other hard material. Reverse circulation
cutters (otherwise known as hydrofraise or mills) All foundation works are regulated by the Govern-
Paramètres d'études
allow barrettes and diaphragm wall panels to be ex- ment of the Hong Kong Special Administrative Re-
géotechniques
cavated very efficiently through deep layers of hard gion (GHKSAR). Private works are subject to the
material where penetration with mechanical grabs statutory requirements given in the Buildings Or-
would be very slow. The introduction of improved dinance (BO) which are administered by the Buil-
joints (such as the CWS joint) has permitted an in- dings Department (BD) of the GHKSAR. Public sector
crease in the practical thickness of diaphragm wall works are controlled by other government depart-
panels and 1.5 m thick diaphragm walls are now ments which include :
common. Down the hole hammers are much more ◆ Architectural Services (ASD) ;
widely used than in the past. The size of these ham- ◆ Civil Engineering (CED) ;
mers is generally limited to 500-600 mm diameter ◆ Drainage Services (DSD) ;
but larger diameters are now becoming available. ◆ Highways (HyD) ;
For many years driven piles were installed mainly ◆ Housing (HD) ;
by diesel hammer. Where piles were too heavy or ◆ Port Works (PWD) ;
long for the heaviest diesel hammers available (of- ◆ Territory Development (TDD) ;
ten a ten ton hammer for land piles) then a final ◆ Water Supplies (WSD).
set was often achieved using a large drop hammer. All private and public sector foundation works
Since 1998, the SAR Government has been acti- which have a significant geotechnical content are
vely phasing out the use of diesel hammers due to vetted by the Geotechnical Engineering Office (GEO)
the high noise level and pollutant exhaust gases which is part of the CED and which acts as advisor
associated with them. They have now been largely to all other departments.
replaced by hydraulic hammers. Public sector works are generally undertaken follo-
wing similar standards as required by the BO. Ho-
wever, there is no one document which specifies
■ DESIGN the requirements of the GHKSAR with regard to
foundation design. The BO is supplemented by Prac-
The foundation industry in Hong Kong is highly re- tice Notes for Authorized Persons and Registered
gulated and the plethora of rules are confusing to Structural Engineers (PNAP’s). Those PNAP’s whi-
the newcomer and perplexing to the old hand. It is ch have relevance to foundation design are listed
fair to say that with regard to construction methods, in the references. Every other department has its
many contractors who operate in the SAR use equip- own specification or manual. Although each de-
ment which is state-of-the-art. Unfortunately, the partment has rules which have apparently minor
Construction site
in Hong Kong
Hong Kong
en chantier