Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                
0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
14 vues22 pages

Chap3 Papier

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1/ 22

DAEU

Devenir Femme
ou Homme : du
sexe génotypique
au sexe
phénotypique

MME ELISABETH PLANCHET


AVEC LA PARTICIPATION DE MR SÉBASTIEN MAUGENEST

SUN - E-PÉDAGOGIE (MÉDIATISATION)

Août 2014
Table des
matières

Introduction 5

I - I - Distinction des phénotypes sexuels 7

II - II - Différenciation des appareils génitaux au cours du


développement 15

A. A. Un seul phénotype sexuel embryonnaire précoce........................................16

B. B. Deux phénotypes sexuels embryonnaires tardifs.........................................17

III - III - Le déterminisme du sexe phénotypique 19

A. A. Existence d'un gène de la masculinité........................................................19

B. B. Origine génétique du phénotype mâle et femelle.........................................20

C. C. Anomalies dans le déterminisme chromosomique du sexe............................20

IV - IV - La différenciation hormonale de l'appareil génital 25

A. A. Rôle de la testostérone dans la mise en place du phénotype mâle.................25

B. B. Rôle de l'hormone anti-müllerienne dans la mise en place du phénotype mâle 26

C. C. Expression et mise en fonction du sexe à la puberté....................................27

V - Schéma de synthèse : devenir Femme ou Homme 29

3
Introduction

L'information génétique est conservée au sein de la cellule sous forme d'ADN et transmise à
ses descendants après reproduction à l'identique lors de la division cellulaire. Cette
information est originale et propre à l'individu, on l'appelle dans son ensemble le génotype
(patrimoine génétique et héréditaire). L'expression de cette information aboutit à la
construction d'un organisme doté de caractéristiques originales : l'ensemble des caractères
observables d'un individu qui permettent de l'identifier s'appelle le phénotype. Le lien entre
ces deux notions (génotype - phénotype) sera étudié en prenant l'exemple de la formation
de l'appareil génital chez les vertébrés. Chez les animaux, les structures et la fonctionnalité
des appareils génitaux sont acquises en plusieurs étapes au cours du développement.
 Comment se fait la différenciation des deux types d'appareil génitaux au
cours du développement ?
 Quel est le facteur déterminant de la différenciation des appareils
génitaux ?
 Quels sont les mécanismes à l'origine de la différenciation des appareils
génitaux ?

5
I - Distinction des
I-

I
phénotypes
sexuels

Chez les animaux, la reproduction sexuée est associée à l'existence de deux


phénotypes l'un mâle, l'autre femelle. Les deux phénotypes se distinguent par un
ensemble de caractères, dont la plupart sont internes. Il convient donc de pratiquer
une dissection d'un animal pour faire la comparaison des morphologies qui
existent entre les appareils génitaux mâle et femelle.
Les phénotypes sexuels mâle et femelle diffèrent par :
 Les caractères sexuels primordiaux, ce sont les glandes génitales :
- les testicules : producteurs de spermatozoïdes pour les mâles
- les ovaires : producteurs d'ovules pour les femelles
 Les caractères sexuels primaires, ce sont :
- les voies génitales
 chez les femelles : oviductes, utérus et vagin
 chez les mâles : canaux (épididyme et spermiducte), vésicules
séminales, prostate
- les organes génitaux externes
 chez les femelles : vulve, clitoris
 chez les mâles : pénis
Les caractères sexuels secondaires sont plus ou moins liés à la fonction de
reproduction (mamelles, pilosité, voix, taille, comportement...). Ils sont aussi plus
ou moins marqués suivant les espèces de mammifères.

Remarque : Cas de l'hermaphrodisme


Chez certains individus dont le développement embryonnaire est perturbé, la
différenciation de l'appareil reproducteur se fait incomplètement, menant à des
caractéristiques phénotypiques femelle et mâle. On parle d'hermaphrodisme.

7
I - Distinction des phénotypes sexuels

Appareil génital d'une souris mâle

8
I - Distinction des phénotypes sexuels

Appareil génital d'une souris femelle

9
I - Distinction des phénotypes sexuels

Simulateur : Focus sur les différentes étapes d'une dissection

1. Ouverture et étalement de la peau

10
I - Distinction des phénotypes sexuels

2. Ouverture du péritoine (membrane qui tapisse l'abdomen et l'enveloppe en


totalité ou en partie les organes qui y sont contenus)

11
I - Distinction des phénotypes sexuels

3. Étalement des organes pour observation

12
II -
II -

II
Différenciation
des appareils
génitaux au cours
du
développement

Le sexe des individus est déterminé génétiquement au moment de la fécondation,


mais la différenciation des appareils génitaux a lieu au cours du développement
embryonnaire. Il existe une chronologie bien précise du développement
embryonnaire des organes sexuels humains de la conception à la naissance.
 Comment se fait la différenciation des deux types d'appareil
génitaux au cours du développement ?

A. A. Un seul phénotype sexuel embryonnaire


précoce

Au début du développement embryonnaire, aucune différence n'est visible entre les


régions génitales des embryons mâles et femelles. L'appareil reproducteur est dans
un état phénotypique indifférencié jusqu'à la 8ème semaine de gestation. A ce
stade, il est parfaitement impossible de distinguer le sexe de l'embryon.
Cet appareil génital indifférencié est défini par:
 des gonades de structure identique ; ces gonades renferment des cellules
génitales primordiales (germinales ; à 2n chromosomes) et des cellules
somatiques (non destinées à devenir des gamètes ; également à 2n
chromosomes). Ces gonades ont commencé à se mettre en place à partir de
la 5ème semaine de développement embryonnaire.
 la formation des voies génitales doubles : canaux qui serviront
ultérieurement à conduire les gamètes chez l'adulte, selon le sexe : les
canaux de Müller et les canaux de Wolff.

13
II - Différenciation des appareils génitaux au cours du développement

B. B. Deux phénotypes sexuels embryonnaires


tardifs

La différenciation de l'ébauche de gonades en testicules ou en ovaires est


l’événement le plus précoce affectant l'appareil génital embryonnaire. Selon la
nature de la gonade en formation, les voies génitales vont évoluer différemment au
cours du développement embryonnaire.
 Chez les individus génotypiquement femelles, la gonade indifférenciée se
différencie spontanément en une paire d'ovaires (à partir de la 10 ème
semaine). Les canaux de Wolff régressent jusqu'à disparaître complètement
et les canaux de Müller se développent pour donner une partie de l'appareil
génital femelle (oviductes, utérus, partie supérieure du vagin).
 Chez les individus génotypiquement mâles, la gonade s'est différenciée en
testicules (vers la 6ème et la 8ème semaine du développement embryonnaire).
Seuls les canaux de Müller régressent, et les canaux de Wolff dérivent pour
former les voies génitales mâles (canaux déférents, vésicules séminales,
prostate).

Différenciation des voies génitales internes (M : canal de Müller, W : canal de


Wolff)

14
III - Le
III -

III
déterminisme du
sexe
phénotypique

Il existe un moment précis durant l'embryogénèse au cours duquel l'appareil génital


se différencie et s'oriente définitivement vers un appareil de type femelle ou de
type mâle. On parle donc ici de déterminisme chromosomique du sexe.
 Quel est le facteur déterminant de la différenciation des appareils
génitaux ?

A. A. Existence d'un gène de la masculinité

Le sexe génétique est déterminé au moment de la fécondation et est donc


dépendant des chromosomes sexuels que possède la cellule-œuf. La comparaison
des caryotypes femelle et mâle montre une différence essentielle : la dernière paire
de chromosomes est constituée de deux chromosomes de même taille chez la
femelle - dits « chromosomes X » - alors que le mâle possède deux chromosomes
de taille différente - un « chromosome X » et un « chromosome Y ».
La différenciation de l'appareil génital commence par celle des gonades. Le
chromosome Y oriente la différenciation du phénotype durant la vie fœtale vers la
voie mâle. Il détermine la gonade indifférenciée à devenir un testicule. Il contient
par ailleurs des régions de son ADN qui portent des informations d'un tout autre
type que ce qu'on trouve chez le chromosome X. Il existe notamment une région
responsable du déterminisme du sexe mâle, la région SRY (pour « Sex
determining Region of Y chromosom »). Le gène SRY est situé sur la partie
terminale du bras court du chromosome Y. Il s'exprime entre la 5 ème et la 7ème
semaine après la conception.

Complément
Le chromosome Y possède une autre région qui lui est propre, la région AZF
(AZospermia Factor ; mais cette région n'intervient pas dans la différenciation des
gonades).

15
III - Le déterminisme du sexe phénotypique

Comparaison des régions propres des chromosomes X et Y

B. B. Origine génétique du phénotype mâle et


femelle

Ce gène SRY, qualifié de gène architecte, entraîne la synthèse d'une protéine (de
204 acides aminés) appelée TDF (Testis Determining Factor). Cette protéine est
capable d'activer en cascades de nombreux autres gènes. Cette activation est à
l'origine de la différenciation de la gonade en testicules (sexe gonadique).
En absence du chromosome Y (donc en l'absence du gène SRY), la gonade évolue
spontanément en ovaire. Le phénotype sexuel féminin apparaît alors en absence
de signal de masculinisation chez l'embryon.
Il est possible (par des techniques de transgénèse = transfert de gènes) de
transférer la portion SRY du chromosome Y dans des cellules-œufs de souris
femelle pour mesurer les conséquences de la présence de cette information dans le
génome de l'individu : on constate alors que la souris transgénique ainsi obtenue
possède un appareil reproducteur mâle.

C. C. Anomalies dans le déterminisme


chromosomique du sexe

Les chromosomes sexuels (= gonosomes) sont très régulièrement XX ou XY chez


les individus.
 Certaines anomalies du caryotype portant sur les chromosomes sexuels
peuvent subvenir : cas de trisomie ou polysomie (XXY, XXX, XXXY...) ou de
monosomie (X). La présence d'au moins un chromosome Y porteur du
gène SRY, conduit par l'intermédiaire de la production de la protéine TDF à
une différenciation gonadique des testicules, puis d'un sexe différencié
fondamentalement masculin (plus ou moins altéré).

16
III - Le déterminisme du sexe phénotypique

Exemples d'anomalies chromosomiques et des conséquences phénotypiques

 Certains cas cliniques ont démontré que le sexe gonadique était en


contradiction avec le sexe chromosomique. Cette inversion sexuelle peut-
être due :
- à un dysfonctionnement du gène SRY (par ex : due à une mutation
du gène), ce qui peut se traduire par l'apparition d'un phénotype
féminin, alors que l'individu possède un sexe génétiquement masculin
(XY)
- au brassage intra-chromosomique (crossing-overs méiotiques),
entrainant une translocation du gène SRY sur le chromosome X

17
III - Le déterminisme du sexe phénotypique

Une recombinaison ayant lieu lors de la méiose peut conduire à une translocation
du gène Sry

18
III - Le déterminisme du sexe phénotypique

Après fécondation avec un ovule (qui amène un chromosome X)

19
IV - La
IV -

IV
différenciation
hormonale de
l'appareil génital

Chez l'embryon, le premier organe de l'appareil génital qui se différencie est la


gonade (ovaires pour le génotype femelle, testicules pour le génotype mâle). Le
reste de l'appareil génital se développe alors en accord avec la gonade ainsi
différenciée. Chez l'homme, le testicule joue un rôle primordial dans la mise en
place du sexe phénotypique, indépendamment du caryotype. En effet, chaque type
de cellules des testicules (cellules de Leydig et de Sertoli) va sécréter dès le début
de la phase fœtale une hormone qui va avoir une action précise sur chacun des
canaux indifférenciés.
 Quel est le mécanisme à l'origine de la différenciation des appareils
génitaux ?

A. A. Rôle de la testostérone dans la mise en place


du phénotype mâle

La testostérone, sécrétée par les cellules de Leydig, stimule le développement


et la différenciation des canaux de Wolff et masculinise les organes génitaux
externes. Elle joue donc un rôle dans la différenciation des voies génitales
(vésicules séminales, prostate, épididyme...) et des organes génitaux externes
mâles entre la 8ème et la 16ème semaine du développement embryonnaire.
Des expériences de castration d'embryons mâles mettent en évidence le rôle de la
testostérone dans le développement des canaux de Wolff. Néanmoins, la
testostérone directement injectée sur un fœtus femelle maintient les canaux de
Wolff mais n'empêche pas la régression des canaux de Müller. La testostérone est
donc nécessaire mais pas suffisante pour la mise en place de l'appareil
reproducteur mâle.
Expérience sur le développement Développement des Développement des
de l'appareil génital canaux de Wolff canaux de Müller

Castration du fœtus (mâle ou - +


femelle)

Greffe de testicule sur fœtus + -

21
IV - La différenciation hormonale de l'appareil génital

femelle

Injection de testostérone à un + +
fœtus femelle

Complément
L'effet des hormones sur les structures sexuelles a lieu pendant une période
limitée. Une castration tardive (après 19 jours) n'empêche pas le développement
des organes mâles.

B. B. Rôle de l'hormone anti-müllerienne dans la


mise en place du phénotype mâle

Un deuxième facteur testiculaire est nécessaire pour une complète différenciation


de l'appareil reproducteur mâle au cours de la vie foetale: il s'agit de l'AMH
(Hormone Anti-Müllerienne), qui est responsable de la régression des canaux de
Müller chez le mâle. Cette hormone est sécrétée par les cellules de Sertoli.
Des dosages de cette hormone dans le sang depuis le stade embryonnaire
permettent de mettre en évidence des différences de production de cette hormone
entre les mâles et les femelles. En effet, les individus femelles ne produisent pas
d'AMH contrairement aux mâles qui en produisent une quantité importante au
début de leur développement, principalement avant la naissance. Il est à noter qu'à
la naissance, la sécrétion d'AMH par les testicules persiste (contrairement à la
sécrétion de testostérone) avant de chuter fortement à la puberté.

Concentration de testostérone et d'hormones anti-müllerienne (AMH) dans le sang


de fœtus mâle humain de la naissance à la puberté

Remarque
L'existence du phénomène de free-martinisme observé chez des veaux jumeaux
(taureau fertile et vache stérile) peut-être expliquée par le fait que le testicule fœtal
du jumeau mâle élabore une hormone véhiculée par le sang et affecte le
développement normal des gonades chez le jumeau femelle (vagin et utérus

22
IV - La différenciation hormonale de l'appareil génital

atrophiés...). Il faut noter que, dans le cas de gestation gémellaire chez la


vache avec un mâle et une femelle, on n'observe jamais de féminisation
d'embryon mâle.

Free-martin naturel faux jumeaux bovins

C. C. Expression et mise en fonction du sexe à la


puberté

A la naissance, le sexe est phénotypiquement différencié, mais l'appareil génital est


non fonctionnel. L'individu est dit impubère. La puberté (du latin pubescere : se
couvrir de poils) correspond à la réalisation complète du phénotype sexuel et à la
dernière étape de la mise en place du sexe phénotypique. Elle correspond à la
période de vie où l'individu acquiert la faculté de procréer. En moyenne, la puberté
s'étend entre 10 et 13 ans pour les filles, et 12 et 14 ans chez les garçons.
Cette acquisition de la fonctionnalité des appareils génitaux est sous le contrôle
d'hormones sexuelles (œstrogènes, testostérone), dont le taux moyen augmente
fortement lors de la puberté. Ces hormones induisent la maturation des voies
génitales et des organes génitaux externes (caractères sexuels primaires) ainsi que
l'apparition des caractères sexuels secondaires contribuant à la féminité ou à la
masculinité des jeunes adultes. Ces derniers caractères concernent des
transformations morphologiques :
 chez la fille : pilosité ; développement et élargissement du bassin,
développement des seins, apparition des règles...
 chez le garçon : pilosité, mue de la voix, développement de la
musculature, de l'appareil génital externe...

23
IV - La différenciation hormonale de l'appareil génital

La puberté, début du fonctionnement de l'appareil génital

24
Schéma de
V-

V
synthèse :
devenir Femme
ou Homme

25
Schéma de synthèse : devenir Femme ou Homme

26

Vous aimerez peut-être aussi