C7 - Cours Statique
C7 - Cours Statique
C7 - Cours Statique
Référence programme
ANALYSER
• Dénir les frontières de l'analyse
Isoler un système et justier l'isolement.
Dénir les éléments inuents du milieu extérieur.
MODÉLISER
• Proposer un modèle de connaissance et de comportement
Modéliser une action mécanique.
Simplier un modèle de mécanisme.
RÉSOUDRE
• Mettre en ÷uvre une méthode de résolution analytique
Déterminer les actions mécaniques en statique.
Communiquer Analyser
Expérimenter Résoudre
4 Méthode de résolution 18
4.1 Hypothèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.2 Isostatisme et hyperstatisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.3 Méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
5 Bilan 24
Support de cours
Le moteur OS Max 35 FP
Mise en situation
Les moteurs thermiques sont aujourd'hui utilisés dans plusieurs domaines du modélisme, comme
les voitures radio-commandées, l'aéromodélisme ou encore le modélisme naval. L'avantage de ce
type de motorisation par rapport aux moteurs électriques est le poids, généralement réduit grâce à
l'absence de batteries, mais également la facilité d'augmenter l'autonomie. De nombreux types de
moteurs ont été développés an de répondre aux diérents types d'utilisation, allant des moteurs
mono-cylindres 2 temps aux multi-cylindres 4 temps.
L'objet de cette étude est le moteur mono-cylindre 2 temps de 6 cm3 OS Max 35 FP développé
par la société OS Engines.
Les principales pièces composant l'ensemble du moteur sont :
• le vilebrequin noté 1 ;
• la bielle notée 2 ;
• le piston noté 3 ;
• l'ensemble noté 0
{carter + culasse +
chemise} .
Problématique
Les moteurs de modélisme sont généralement utilisés à des régimes de rotation très importants
(entre 2500 et 15000 tr/min). Le principal défaut de cette utilisation est l'usure souvent très rapide
des composants du moteur, puisque les vitesses relatives des pièces les unes par rapport aux autres
sont très grandes, ce qui implique des frottements et donc une usure rapide.
L'une des pièces les plus sollicitées du mécanisme est le piston. En eet, celui-ci réalise des allers-
retours dans la chemise à une fréquence élevée. Il est donc important de vérier la compatibilité des
matériaux utilisés pour le piston et la chemise, et l'utilisation de celui-ci lors du fonctionnement
du moteur.
L'un des facteurs limitant est la vitesse linéaire du piston (qui correspond à la vitesse
relative entre le piston et la chemise). Celle-ci dépend de la course du piston et du régime de
rotation. Le matériau utilisé sur ce moteur pour le piston est l'AU 2GN . La chemise est réalisée
quant à elle dans un alliage de fonte. Pour ce couple de matériaux, la vitesse linéaire maximale
admissible est de 24 m/s.
1 Introduction
Tout mécanisme est dimensionné pour pouvoir être utilisé pendant un temps donné. Or, la durée
de vie d'une pièce dépend généralement :
• de l'environnement dans lequel elle se trouve,
• de ses dimensions,
• du matériau utilisé,
• des actions qui lui sont appliquées...
Ces actions peuvent être mesurées mais cela demande :
• la construction d'un prototype,
• la mise en place d'un laboratoire de mesure ...
On peut également essayer de prévoir les actions appliquées sur un mécanisme en utilisant des
modèles mathématiques et des lois physiques.
Dénition
On appelle action mécanique toute cause susceptible de maintenir un ensemble matériel au repos,
de le déplacer ou de le déformer.
Remarque
une densité surfacique de forces s'exprime gé-
néralement en méga pascals (Mpa) : 1 Mpa =
1 N.mm−2 .
Exemple
Action de la pesanteur
• →
−
g : accélération de la pesanteur ;
• ρ : masse volumique ;
• dV : élément de volume ;
• ρ.→
−g : densité volumique des forces de pe-
santeur.
• →
−
n : normale à la surface de contact en M ;
• P (M ) : pression de l'eau en M ;
• −P (M ).→−n : densité surfacique des forces de
pression.
Exemple
Action de la pesanteur
Le torseur d'action mécanique
( → de )la pesanteur sur l'ensemble matériel H s'écrit en un point A
−
R T →H
quelconque : {TT →H } = − →
M A,T →H A
( →
− t → − . dV = m.→−
avec −
R T →H =
→ tρ.−g−→ →
−
g
t −−→
M A,T →H = AM ∧ ρ. g . dV = AM .dm ∧ →
−
g
( →−
→
− s 1
R 1→2 = −ρ.(H − z).g.→
−n . dS = − ρ.g.S.H →
−
)
R 1→2 n
{T1→2 } = −
→ avec −
→ s −−→ 2
M A,1→2 A M
A,1→2 = AM ∧ −ρ.(H − z).g.→
−n . dS
→
− −
→
Comme R 1→2 · M A,1→2 = 0, Le moment sera nul en tout point de l'axe centrale. Par conséquent
cette action mécanique est également représentative d'une force.
1 →
−
− .ρ.g.S.H. n
{T1→2 } = 2 → −
0
H0
→
− −
→
−−→ R 1→2 ∧ M A,1→2
avec AH0 = →
− et H0 la projection orthogonale de A sur l'axe central.
( R 1→2 )2
−−→ H→
Remarque : En développant le calcul du moment en O on obtient : OH0 = −
z.
3
−F.→
−
( )
y
L'action du pied sur la pédale est modélisée par une force : {Tpied→pedale } = →
−
0 M
→
−
Le moment de la force F par rapport à l'axe de rotation (A, →
−
x ) du pédalier peut se calculer par
la relation :
−
→ −−→ →− −
M A,p→d · →
−
x = AM ∧ F · →
x = ((−R.→
−
z1 + L.→
−
x ) ∧ −F.→
−
y)·→
−
x
−
→
M A,p→d · →
−
x = (−R.→−
z1 + L.→
−
x ) · (−F.→
−
y ∧→−x ) = (−R.→−
z1 + L.→−x ) · (F.→
−
z)
−
→
Finalement : M A,p→d · →
−
x = −R.F. cos α(t)
→
−
En remarquant que R. cos α(t) correspond à la distance de la force F à l'axe de rotation (A, →
−
x ),
on peut utiliser la méthode du bras de levier pour l'expression du moment recherché :
−
→
M A,p→d · →
−
x = d.F = R. cos α(t).F
→
−
Si F tend à faire tourner la pédale dans le sens négatif on ajoute un - à la valeur algébrique.
Couple de 2 forces
Support de cours
Le moteur OS Max 35 FP
L'hélice (2) est composée de 2 pales
(2a) et (2b) et possède un axe de sy-
métrie (O2 , →
−
z1 .
Au niveau d'une section de pale, on
peut représenter la densité de force sur-
facique exercée par l'air par le vecteur
→
−
f M (air → 2).
Les conditions aérodynamiques permettent d'écrire la vitesse d'un point P de l'hélice (2) dans
→
−
son mouvement par rapport à l'air : V P,2/air = V.−→ avec V = −λ.ω > 0 (ω est la vitesse de
x 2
rotation de l'hélice 2 par rapport au corps 1).
Ces actions innitésimales sont dénies par :
−→
• dP air→2a = −Kz .V 2 .dλ.→
−
z1 avec Kz = 0,024 kg.m−2 (coecient de portance supposé constant) ;
−→
• dT air→2a = −Kx .V 2 .dλ.−
→ avec K = 0,006 kg.m−2 (coecient de trainée supposé constant).
x 2 x
−−→
On pose O2 P = λ.→
−
y2 où r2 < λ < R2 avec r2 = 2 cm et R2 = 12 cm.
→
− 1
Finalement : R air→2a = ω 2 (r23 − R23 )(Kz .→
−
z1 + Kx .−
→)
x 1
3
Calcul du moment en O2 :
−
→ R −−→ −→ R −−→ −→
M O2 ,air→2a = O2 P ∧ dP air→2a + O2 P ∧ dT air→2a = −ω 2 (Kz .−
→ − K .→
x 1
− R R2 3
x z1 ) r2 λ .dλ
−
→ 1
Finalement : M O2 ,air→2a = ω 2 (r24 − R24 )(Kz .−
→ − K .→
x 1
−
x z1 )
4
→
− 1
R air→2b = ω 2 (r23 − R23 )(Kz .→
−
z1 − Kx .−
→)
( −→ −→ x
dT air→2a = −dT air→2b 1
Comme −→ −→ on en déduit : −
→
3
1 2 4
dP air→2a = dP air→2b
M O2 ,air→2b = ω (r2 − R24 )(−Kz .− → − K .→
x 1
−
x z1 )
4
F = − 2 ω 2 (R23 − r23 ).Kz .→
−
F.→
−
( )
z1
z1
Finalement :{Tair→2 } = →
− avec 1
3
C. z1 O2 C = ω 2 (R24 − r24 ).Kx .→
−
z1
2
Question 3 Calculer la valeur minimale du couple moteur permettant d'entrainer l'hélice à la
vitesse de 24 000 tr.min−1 ? Quelle est alors l'eort de propulsion de l'hélice ?
Cmin = 1 (24000 × π )2 (0, 124 − 0, 0224 ) × 0, 006 ≈ 3,9 N.m
30
Application numérique : 2
2
π
|F | = (24000 × 30 )2 (0, 123 − 0, 023 ) × 0, 024 ≈ 43,5 N
3
Remarque
• Comme le comoment d'un torseur est un invariant scalaire, le point P peut être n'importe quel
point de l'espace.
• l'unité de la puissance est le watt (W).
→
− →
− →
− −
→
Ainsi : PS1 ↔S2 = R S1 →S2 · V A,S2 /S1 + Ω S2 /S1 · M A,S1 →S2
Une liaison parfaite ne développant pas de puissance, on peut écrire : PS1 ↔S2 = 0
Exemple
Le torseur d'action mécanique transmissible par une liaison pivot glissant parfaite d'axe (A, →
−
x)
est déni par :
( →− )
R S1 →S2 →
− −
→
{TS1 →S2 } = −
→ avec R S1 →S2 · V21 .→
−
x = 0 et ω21 .→
−
x · M A,S1 →S2 = 0.
M A,S1 →S2 A
0
0
Où par ses composantes : {TS2 →S1 } = Y12 M12
Z12 N12
(A,−
→
x ,−,−)
Liaison hélicoïdale
Cherchons le torseur d'actions mécaniques transmissible par une liaison hélicoïdale d'axe (A, →
−
x)
entre les solides S1 et S2 .
ω21 .→
−
( )
x
Nous savons que le torseur cinématique de cette liaison est : VS2 /S1 =
p.ω21 .→
−
x A
ω21 p.ω21
Torseur que l'on peux également exprimer par ses composantes : VS2 /S1 =
0 0
0 0
(A,−
→
x ,−,−)
→
− −
→
PS1 ↔S2 = 0 ⇒ R S1 →S2 · p.ω21 .→
−
x + ω21 .→
−
x · M A,S1 →S2 = 0
Le torseur d'action mécanique transmissible par une liaison hélicoïdale parfaite d'axe (A, →
−
x ) est
( →
− )
R S →S →
− −
→
déni par : {TS1 →S2 } = → 1 2
− avec p. R S1 →S2 · →
−
x = −M A,S1 →S2 · →
−
x.
M A,S1 →S2 A
X12 −p.X12
Où par ses composantes : {TS2 →S1 } = Y12 M12
Z12 N12
(A,−
→
x ,−,−)
→
−
• f P (1 → 2) : densité surfacique des forces de contact au point P de l'action mécanique de 1 sur
2.
• →
−
n P (1 → 2) : densité surfacique normale des forces de contact au point P de l'action mécanique
de 1 sur 2.
→
−
• t P (1 → 2) : densité surfacique tangentielle des forces de contact au point P de l'action mécanique
de 1 sur 2.
Lois de Coulomb
→
−
Notons V P,2/1 la vitesse de glissement au point P du solide 2 par rapport au solide 1.
→
−
• Premier cas : V P,2/1 6= →
−
0 (on dit qu'il y a frottement au point P entre les solides 1 et 2)
→
− →
− →
−
t P (1 → 2) ∧ V P,2/1 = 0
→
−
→
−
t P (1 → 2) · V P,2/1 < 0
→ −
t P (1 → 2) = f. k→ −
n P (1 → 2)k avec f le coecient de frottement en P des matériaux 1 et 2
Remarque
Les deux premières relations montrent que la densité surfacique tangentielle s'oppose au
vecteur vitesse de glissement.
La troisième relation montre que les normes des densités surfaciques normales et tangen-
tielles sont proportionnelles.
Interprétation géométrique :
Si l'on considère l'angle ϕ, appelé angle de frot-
tement, tel que f = tan ϕ, alors la densité surfa-
→
−
cique des forces de contact f P (1 → 2) se situe
sur le bord du cône de révolution, appelé cône de
frottement, de sommet P , d'axe perpendiculaire
au plan (π ) et de demi angle au sommet ϕ.
→
−
La position de f P (1 → 2) est xée sur le cône
de frottement par l'orientation du vecteur vitesse
→
−
de glissement V P,2/1 .
→
− →
−
• Deuxième cas : V P,2/1 = 0 (on dit qu'il y a adhérence au point P entre les solides 1 et 2)
→
−
t P (1 → 2) ≤ f0 . k→
−
n P (1 → 2)k avec f0 le coecient d'adhérence en P des matériaux 1 et 2
Interprétation géométrique :
Si l'on considère l'angle ϕ0 , appelé angle de
d'adhérence, tel que f0 = tan ϕ0 , alors la den-
→
−
sité surfacique des forces de contact f P (1 → 2)
se situe à l'intérieur ou sur le bord du cône de
révolution, appelé cône d'adhérence, de sommet
P , d'axe perpendiculaire au plan (π ) et de demi
angle au sommet ϕ0 .
Adhérence et frottement
La détermination expérimentale des coecients de frottement et d'adhérence est délicate à cause de
l'inuence de nombreux paramètres. Toutefois on admet qu'ils dépendent essentiellement de la nature
des matériaux en contact.
Le tableau suivant donne des ordres de grandeur des coecients pour quelques couples de matériaux.
Remarque
• Le coecient d'adhérence est toujours supérieur au coecient de frottement (f0 ≥ f ).
• Dans de nombreuses applications on confond ces deux valeurs.
• Dans la résolution de problèmes, on est parfois amené à se placer à la limite du glissement an
d'obtenir des équations supplémentaires. Dans ce cas, le glissement est nul au point considéré
→
−
mais on peut orienter précisément le vecteur f P (1 → 2) .
Contact ponctuel
Considérons deux solides en contact ponctuel en un
point A (en réalité, le contact s'eectue sur une
petite surface (S) contenant le point A). Notons
(π ) le plan tangent commun en A au deux solides
→
−
et f P (1 → 2) la densité surfacique des forces de
contact en un point P de (S).
L'action mécanique de 1 sur 2 se (
représente globa-
→
− )
R 1→2
lement par le torseur : {T1→2 } = −→
M A,1→2 A
→− s −→ →
− →
−
R 1→2 =
dF M (1 → 2) = N 1→2 + T 1→2
−
→ s
M ∈2
−−→ −→ −−→ −→
M A,1→2 =
AM ∧ dF M (1 → 2) = M n A,1→2 + M t A,1→2
M ∈2
→
−
• N 1→2 : composante normale de la résultante ou eort normal ;
→
−
• T 1→2 : composante tangentielle de la résultante ou eort tangentiel ;
−−→
• M n A,1→2 : composante normale du moment en A ou moment de pivotement ;
−→t
• M A,1→2 : composante tangentielle du moment en A ou moment de roulement ;
An d'énoncer, dans le cas du contact ponctuel, des lois analogues aux lois de Coulomb, considérons
au point A le torseur cinématique du mouvement de 2 par rapport à 1 :
( →
− →
− →
− )
Ω 2/1 = Ω n2/1 + Ω t2/1
V2/1 = →
−
V A,2/1 A
→
−
• Ω n2/1 : vecteur rotation de pivotement ;
→
−
• Ω t2/1 : vecteur rotation de roulement ;
→
−
• V A,2/1 : vecteur vitesse de glissement ;
• Glissement : →− →− →
−
→T 1→2 ∧ V A,2/1 = 0
− →
−
→
− →
−
V A,2/1 6= 0 : T 1→2 · V A,2/1 < 0
→ − →
−
T 1→2 = f. N 1→2
→
− →
− →
− →
−
V A,2/1 = 0 : T 1→2 ≤ f. N 1→2
• Roulement : −→ →
− →
−
Mt ∧ Ω t2/1 = 0
−→A,1→2 →
→
− →
− −
Ω t2/1 6= 0 : M t A,1→2 · Ω t2/1 < 0
− → →
−
Mt
A,1→2 =µ . N
r 1→2
→
− →
− −→ →
−
Ω t2/1 = 0 : M t A,1→2 ≤ µr N 1→2
µr : paramètre de résistance au roulement, homogène à une longueur.
• Pivotement : −−→
→
− M n A,1→2 · →
−n
Ω 2/1 < 0
→
−
Ω n2/1 6= 0 : −−→ →
−
M n A,1→2 = µp . N 1→2
→
− →
− −−→ →
−
Ω n2/1 = 0 : M n A,1→2 ≤ µp N 1→2
µp : paramètre de résistance au pivotement, homogène à une longueur.
Remarque
Dans le cas d'un contact rigoureusement ponctuel, le moment du torseur d'action mécanique de 1
sur 2 au point de contact A est nul.
( →
− )
R 1→2
L'action peut être modélisée par un glisseur : {T1→2 } = →
−
0 A
Cette hypothèse sera implicite dans les exercices, sauf mention contraire.
Remarque
• Tout référentiel animé d'un mouvement de translation rectiligne uniforme par rapport aux axes
du repère de Copernic a est un référentiel galiléen.
• La Terre est généralement considérée comme un référentiel galiléen. Mais cette approximation
n'est plus valable pour l'étude du mouvement d'un avion ou du décollage d'une fusée par
exemple.
a. Le centre du repère de Copernic est le centre du soleil ; ses trois directions passent par trois étoiles.
Si le système matériel n'est pas clairement identié et délimité, l'inventaire des actions mécaniques
est compromis. Il faut donc créer mentalement une frontière autour du système matériel isolé.
Support de cours
Le moteur OS Max 35 FP
Dénition
Il existe au moins un repère, appelé repère galiléen, tel que
pour tout sous-ensemble matériel (e) de l'ensemble (E) en
équilibre par rapport à ce repère, le torseur associé aux ac-
tions mécaniques extérieures à (e) soit nul : {Te→e } = {0}
→
− −
→
En notant R e→e et M A,e→e les éléments de réduction au point A du torseur {Te→e }, le principe
fondamental de la statique peut s'exprimer par :
• Théorème de la résultante statique : Si un système (E) en équilibre par rapport à un repère
galiléen, la résultante du torseur associé aux actions extérieures à un sous ensemble (e) de (E)
→
− →
−
est nulle : R e→e = 0 .
• Théorème du moment statique : Si un système (E) en équilibre par rapport à un repère
galiléen, le moment (en un point quelconque) du torseur associé aux actions extérieures à un sous
−
→ →
−
ensemble (e) de (E) est nulle : M A,e→e = 0 .
Remarque
• L'application du principe fondamental de la statique à un système matériel conduit à écrire
deux équations vectorielles, dont les projections sur une base orthonormée directe donnent, au
maximun, six équations scalaires indépendantes (trois dans le plan).
• Le principe fondamental de la statique est un cas particulier du principe fondamental de la
dynamique. L'application du principe fondamental de la dynamique se ramène à l'application
du principe fondamental de la statique, lorsque le torseur dynamique du mouvement du sys-
tème matériel par rapport au repère galiléen est nul. Le torseur dynamique d'un solide fait
intervenir, dans ses éléments de réduction, des accélérations linéaires et angulaires, ainsi que
des caractéristiques d'inertie du solide.
• En pratique, on peut appliquer le principe fondamental de la statique à un ensemble de solides
en mouvement de translation uniforme par rapport à un repère galiléen,
en mouvement de rotation uniforme par rapport à un repère galiléen (solide dynamique-
ment équilibré),
en mouvement quelconque, si les eets d'inertie peuvent être négligés.
• Le principe fondamental énonce simplement une condition nécessaire d'équilibre, mais non pas
susante pour traduire l'équilibre d'un système matériel. Il existe des systèmes matériels pour
lesquels le torseur des actions mécaniques extérieures est nul, mais qui ne sont pas en équilibre.
Par exemple :
une paire de ciseaux soumise à la seule action de deux doigts, représentée par deux forces
opposées.
un arbre dynamiquement équilibré en rotation uniforme par rapport à un palier.
• Pour qu'un système matériel (E) soit en équilibre par rapport à un repère galiléen, il faut et il
sut que :
il soit en équilibre au début de l'étude,
le principe fondamental de la statique soit vérié pour tout sous-système (e) de (E) :
À retenir
Si un ensemble de solides est en équilibre par rapport à un
repère galiléen sous l'action de deux forces, celles-ci sont di-
rectement opposées (les vecteurs force ont même support et
leur valeur algébrique sont opposées).
n o n o
(1) TE→E = TE→e1 + TE→e2
n o
(2) {Te1 →e1 } = {Te2 →e1 } + TE→e1
n o
(3) {Te2 →e2 } = {Te1 →e2 } + TE→e2
À retenir
L'action mécanique d'un ensemble matériel (e1 ) sur un ensemble matériel (e2 ) tel que (e1 ∩ e2 = ∅)
est l'opposé de l'action de (e2 ) sur (e1 ).
4 Méthode de résolution
4.1 Hypothèses
Lors d'une étude de statique, on supposera toujours que :
• le référentiel d'étude est galiléen ;
• les solides sont indéformables ;
• les liaisons sont géométriquement parfaites.
D'autres hypothèses peuvent s'y ajouter : prise en compte du frottement, action de la pesanteur
négligée, hypothèse de problème plan,...
Mathématiquement, cela se traduit par le fait qu'il ne faut pas que le problème présente plus d'in-
connues que d'équations ! Or, avec le PFS, on peut écrire 6 équations scalaires par isolement (3 si
hypothèse de problème plan). Il sut donc de faire le bilan des inconnues du problème et du nombre
d'équations indépendantes que l'on peut écrire.
S'il y a plus d'inconnues que d'équations indépendantes, on ne peut pas résoudre et on parle
de problème hyperstatique. L'hyperstatisme impose des contraintes géométriques très fortes ; la mise
en position des pièces doit être très précise pour permettre le montage. Cela coûte cher. Par contre,
cela a l'avantage de rigidier le mécanisme, qui résistera de ce fait mieux aux actions mécaniques qui
s'y appliquent.
Remarque
Une grande majorité des produits ne sont pas isostatiques, mais hyperstatiques : nos chaises ont
bien quatre pieds ! Lorsque l'on s'assied dessus, les petites déformations induites comblent les défauts
géométriques et la stabilité est présente. En plus de la rigidité !
1. Évidemment, pour les concours, si l'on vous demande de mener une étude statique, c'est qu'il est possible de
résoudre le problème !
4.3 Méthode
Lorsque l'on s'est assuré de la solvabilité du problème, il ne reste plus qu'à le résoudre. Or, pour
résoudre méthodiquement et donc correctement un problème de statique complexe, il est nécessaire de
respecter quelques étapes qui permettent d'adopter la meilleure démarche à suivre.
1. Établir le graphe de liaisons du mécanisme et y faire apparaître l'ensemble des actions mé-
caniques (ne pas oublier les actions de pesanteur).
2. Identier la (les) grandeur(s) cherchée(s) (c'est-à-dire celles que l'on a besoin de déterminer,
par exemple la raideur d'un ressort, le diamètre du corps d'un vérin, ou encore l'action mécanique
transmise par une liaison) et la (les) grandeur(s) connue(s) (par exemple un eort ou une
pression dont on connait la valeur et qui agît sur le système an de réaliser l'opération voulue).
Une fois ces deux premières étapes réalisées, il devient possible de déterminer quel(s) isolement(s)
(de solides ou d'ensembles de solides) vont nous permettre de déterminer la grandeur cherchée grâce à
l'utilisation du PFS 2 .
3. Isoler un ensemble de solides (sans le bâti !) dont la frontière coupe d'une part la connexion
liée à la grandeur cherchée (inconnue), et d'autre part la (les) connexion(s) liée(s) à la (aux)
grandeur(s) connue(s) ; de façon à les relier.
4. Faire le bilan des actions mécaniques extérieures à cet ensemble isolé. Ecrire éventuelle-
ment les torseurs d'action mécanique pour mettre en évidence les paramètres.
2. Le raisonnement est à réitérer pour chaque grandeur cherchée si elles sont plusieurs.
Support de cours
Le moteur OS Max 35 FP
• Objectif :
Relier la pression du uide de refoulement au couple moteur an de le dimensionner.
• Hypothèse :
- solides indéformables ;
- liaisons sans frottement ;
- pesanteur négligeable ;
- problème plan.
• Graphe de structure :
• Paramètres à relier :
On cherche une relation algébrique entre le couple moteur Cm et la pression du uide p.
de la liaison glissière.
Remarque : L'action du uide n'apparait toujours pas dans l'équation car le moment sta-
tique est également nul en B.
Remarque :
d'autres stratégies d'isolement sont envisageables ;
On pouvait simplier le problème en remarquant que la bielle est en équilibre sous l'ac-
→
−
tion de 2 glisseurs. Dans ce cas R 3→4 est colinaire à AB.
• Résolution
Théorème du moment statique en O, en projection sur ~z, appliqué à l'équilibre de l'en-
semble (2,3,4) :
−
→ −
→ −
→ −
→
M O,1→2 · →
−
z + M O,1→4 · →
−
z + M O,moteur→2 · →
−
z + M O,f luide→2 · →
−
z =0⇒
M14 + Cm = 0
Théorème du moment statique en B, en projection sur ~z, appliqué à l'équilibre de 4 :
−
→ −
→ −
→
M B,1→4 · →
−
z + M B,3→4 · →−z + M B,f luide→4 · →
−
z =0⇒
→
− →
− →
−
M14 − (λ(t). y ∧ X14 . x ) · z = 0 ⇒
M14 + λ(t).X14 = 0
Théorème du moment statique en A, en projection sur →
−
z , appliqué à l'équilibre de (3,4) :
−
→ −
→ −
→
M A,1→4 · →
−
z + M A,2→3 · → −
z + M A,f luide→4 · →
−
z =0⇒
M14 − (r.x1 ∧ X14 . x ) · z + (L. y2 ∧ −p.S. y ) · →
−
→ →
− →
− →
− →
− −
z =0⇒
5 Bilan
À retenir : SAVOIR
je connais :
• la diérence entre une action mécanique de contact et une action mécanique à distance ;
• la modélisation locale d'une action mécanique ;
• les relations permettant de modéliser une action mécanique à partir de sa dénition locale ;
• les torseurs d'actions mécaniques transmissibles par les liaisons normalisées ;
• la diérence entre frottement et adhérence ;
• les lois de Coulomb relatives au frottement sec ;
• la notion d'isolement d'un système matériel ;
• le concept d'actions mécaniques intérieures et extérieures ;
• la dénition du principe fondamental de la statique ;
• le théorème des actions réciproques ;