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Filion Daniele 2015 These

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C’est le temps de vacciner : la fonction

persuasive et la traduction d’un message de


communication en santé

Danièle Sara Filion

Thèse présentée à la Faculté des études supérieures et


postdoctorales dans le cadre du programme de
Maîtrise ès arts en traductologie
en vue de l’obtention du diplôme de Maîtrise

École de traduction et d’interprétation


Faculté des arts
Université d’Ottawa

© Danièle Filion, Ottawa, Canada, 2015

 
  ii  

TABLE DES MATIÈRES


 
Liste des tableaux…………………………………………………… iv
Légende……………………………………………………………... v
Résumé……………………………………………………………… vi
Remerciements……………………………………………………… viii
PARTIE 1 INTRODUCTION…………………………………………………... 1
1.1 Introduction………………………………………………………..... 1
1.2 Objectif et questions de recherche……………………………........... 4
1.3 État de la question…………………………………………………… 6
1.3.1 Traduction intralinguistique…………………………………………. 6
1.3.1.1 Vulgarisation et changement de genre………………………………. 10
1.3.1.2 Persuasion et communication des risques…………...………………. 14
1.3.2 Traduction interlinguistique…………………………………………. 18
1.3.2.1 Traduction interlinguistique : textes vulgarisés et spécialisés…......... 19
1.3.2.2 Traduction interlinguistique : textes persuasifs……………………... 23
1.3.2.2.1 Fonction persuasive…………………………………………………. 24
1.3.2.2.2 Actes de langage…………………………………………..………… 25
1.3.3 Résumé……………………………………………………………… 28
PARTIE 2 CADRE THÉORIQUE……………………………………………… 29
2.1 Volet 1 : Démarche discursive………………………………………. 32
2.1.1 Perspective fonctionnaliste………………………………………...... 32
2.1.1.1 Plan de l’action : l’action traductionnelle et le skopos…………....… 33
2.1.1.2 Texte et discours…………………………………………………….. 36
2.1.1.3 Rapport social entre l’Agence et les parents………………………… 39
2.2 Volet 2 : Connaissances spécialisées et grand public…...………..…. 42
2.2.1 Traduction intralinguistique…………………………………………. 44
2.3 Volet 3 : Actes de langage et force de l’argumentaire….…………… 47
2.3.1 Actes de langage et MCS………………………………………..…... 48
2.3.2 Traduction interlinguistique et actes de langage………………...….. 57
2.4 Résumé………………………………………………………...……. 60
PARTIE 3 PARTIE 3 : MÉTHODOLOGIE……………………………...…….. 62
3.1 Présentation du corpus………………………………………………. 62
3.2 Collecte de renseignements au sujet des textes………..……………. 65
3.3 Modèle d’analyse……………………………………………………. 67
3.3.1 Analyse 1……………………………………………...…………….. 68
3.3.2 Analyse 2………………………………………………...………….. 69
3.3.3 Analyse 3……………………………………………………………. 70
PARTIE 4 ANALYSE TRIPARTITE…………………………………….…...... 72
4.1 Analyse 1 : Persuasion au service de la santé publique………….….. 73
4.1.1 Fonction persuasive et mandat de l’Agence………………………… 74
4.1.1.1 Finalité des textes et la campagne C’est le temps de vacciner…….... 75
4.1.1.2 Mandat de l’Agence…………………………………………………. 77
4.1.2 Sens des textes et rapport entre l’Agence et les parents…………….. 78
4.1.2.1 Exploitation du rapport de pouvoir…………………………...……... 81
4.1.3 Agents…………………………………………………….........……. 89
4.1.4 Résumé………………………………………………………...……. 92

 
  iii  

4.2 Analyse 2 : Traduction intralinguistique selon la finalité……...……. 95


4.2.1 Processus de traduction intralinguistique…………………........…… 96
4.2.1.1 Idées clés…………………………………………………………….. 96
4.2.1.2 Groupes cibles………………………………………...…………….. 97
4.2.1.3 Grandes lignes du contenu………………………………….........….. 98
4.2.1.4 Simplification des « renseignements sources »…………...………… 99
4.2.1.5 Tableau sur l’incidence des vaccins…………………………...……. 102
4.2.2 Objectifs, skopoi et forme de l’argumentaire…………………......… 105
4.2.3 Force des arguments, MCS et théorie des actes de langage………… 107
4.2.3.1 Arguments………………………………………………………....... 108
4.2.3.2 MCS…………………………………………………………….….... 110
4.2.3.3 Perspective des actes de langage………………………………....…. 112
4.2.3.3.1 Acte perlocutoire……………………...………………………..…… 112
4.2.3.3.2 Actes de langage illocutoires indirects…………………………….... 113
4.2.4 Résumé…………………………………………………………...…. 116
4.3 Analyse 3 : Fonction persuasive dans la version française……….…. 118
4.3.1 Adaptation des textes au groupe cible…………………………......... 119
4.3.2 Sélection des renseignements……………...……………………....... 123
4.3.2.1 Gravité des MEV : le rapport entre la maladie et ses effets………… 124
4.3.2.2 Expressions restrictives qui limitent la susceptibilité……………...... 126
4.3.2.3 Expression qui met l’accent sur l’autorité médicale………...………. 128
4.3.2.4 Fonctionnement des vaccins………………………...………………. 129
4.3.3 Personnalisation des renseignements……………...…………….…... 130
4.3.4 Qualité linguistique…………………………………………….…..... 133
4.3.5 Résumé……………………………………………………………… 136
PARTIE 5 RÉSUMÉ ET PRINCIPALES CONCLUSIONS…………………… 138
5.1 Limites de l’étude…………………………………………………… 142
5.2 Conclusion et pistes de recherche…………………………………… 143
ANNEXES……………………...…………………………………… 145
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………...... 238

 
  iv  

Liste des tableaux

Tableau 1 Étapes de traduction…………………………………………….. 3


Tableau 2 Continuum traductologique…………………………………….. 31
Tableau 3 MCS…………………………………………………………….. 54
Tableau 4 Objectifs……………………………………...…………………. 75-76
Tableau 5 Agents ………………………………………………………….. 90
Tableau 6 Étapes de production…………………………………………… 91
Tableau 7 Source…………………………..………………………………. 103
Tableau 8 Cible………………………………...…………………………... 103
Tableau 9 Acte perlocutoire……………………..………………………… 113
Tableau 10 Acte de langage indirect………………………...……………… 115
Tableau 11 Hib…………………………………………..………………….. 121
Tableau 12 Tétanos……………………………………….………………… 122
Tableau 13 Rapport maladies/effets………………………………………… 125
Tableau 14 Effet diagnostique……………………….………………........... 126
Tableau 15 Enfant/bébé…………………….…………………………….…. 127
Tableau 16 Enfant/someone…………………..…………………………….. 127
Tableau 17 Enfant/baby………………………………………….……….…. 128
Tableau 18 Automatiquement/routinely………………………………….…. 128
Tableau 19 Fonctionnement des vaccins……………………………………. 129
Tableau 20 Dépersonnalisation……………………………………….……... 132
Tableau 21 Réaction du récepteur…………………………………………... 134
Tableau 22 Orthographe/grammaire/vocabulaire…………….……………... 134
Tableau 23 Mot lien……………………...……………………….…………. 135
Tableau 24 Syntaxe……………………………………………….…………. 135

 
  v  

Légende

ASPC : Agence de la santé publique du Canada


MCS : Modèle de croyance à la santé (health belief model [HBM])
MEV : Maladies évitables par la vaccination

 
  vi  

Résumé

La thèse est une étude de cas concernant la version française des textes que comportent deux

pages Web de l’Agence de la santé publique du Canada. Ces pages ciblent les parents, leur

offrant de l’information sur les maladies évitables par la vaccination et sur les vaccins. Or, la

fonction informative y est secondaire et tributaire de la fonction persuasive, car l’Agence

souhaite persuader les parents de faire vacciner leur enfant. La composition des textes a

exigé deux processus de traduction : un processus intralinguistique à partir de textes

comprenant de l’information sur les maladies et les vaccins et un processus interlinguistique

de l’anglais vers le français. L’étude consiste à démontrer que puisque la fonction

informative des communications visant à influencer les comportements en matière de santé

est subordonnée à leur fonction persuasive, les choix de traduction doivent favoriser la

fonction persuasive. L’objectif est de montrer au moyen de trois analyses que certains choix

effectués en créant la version française des textes atténuent la fonction persuasive. La

première analyse concerne le contexte et la finalité des textes et vise à déterminer pourquoi la

fonction principale est persuasive plutôt qu’informative; la deuxième analyse se rapporte à la

version anglaise et vise à déterminer de quelle manière les choix effectués dans le cadre du

processus de traduction intralinguistique favorisent la fonction persuasive; la troisième

analyse porte sur la version française et vise à mettre en évidence les choix de traduction

interlinguistique qui atténuent la fonction persuasive. En conclusion, l’étude montre que

certains choix de traduction interlinguistique atténuent la fonction persuasive de la version

française parce qu’ils ne reflètent pas de façon cohérente les choix de traduction stratégiques

effectués dans le cadre du processus de traduction intralinguistique.

 
  vii  

The thesis presents a case study on the French version of the textual content found in two

Public Health Agency of Canada website pages. These pages target parents, providing them

with information on vaccine-preventable diseases and vaccines. However, because the

Agency wishes to persuade parents to have their child vaccinated, the informative function is

both secondary to and determined by the persuasive function. The creation of the website

content required two translation processes: an intralinguistic process based on texts

containing information on diseases and vaccines, and an English to French interlinguistic

process. The study consists in demonstrating that since the informative function of

communications aiming to influence health behaviour is determined by the persuasive

function, translation choices must support the persuasive function. The objective is to show

through a series of three analyses that certain choices made during the creation of the French

version weaken the persuasive function. The first analysis focuses on the texts’ context and

purpose and aims to determine why their primary function is persuasive rather than

informative; the second analysis pertains to the English version and aims to determine how

the choices made in the intralingual translation process support the persuasive function; the

third analysis pertains to the French version and aims to reveal the choices made in the

interlingual translation process that weaken the persuasive function. In conclusion, the study

shows that certain interlingual translation choices weaken the persuasive function because

they do not coherently reflect the strategic translation choices made throughout the

intralingual translation process.

 
  viii  

Remerciements

Nous sommes reconnaissants du soutien de nos proches ainsi que de l’appui de notre
directeur de recherche, Salah Basalamah.

Nous souhaitons également remercier notre ami Doug Maynard de nous avoir aidés à
effectuer une analyse de données sur l’incidence des vaccins.

De plus, nous sommes reconnaissants du temps que nous ont accordé Mahmoud Eid, Isaac
Nahon-Serfaty et Dr Kumanan Wilson afin de discuter de notre recherche.

 
  1  

PARTIE 1 : INTRODUCTION

1.1 Introduction

En décembre 2014, le quotidien canadien The Globe and Mail publie un article selon

lequel les provinces canadiennes de la Colombie-Britannique et de l’Alberta ont connu des

éclosions de rougeole et que des cas de cette maladie sont survenus en Ontario et au

Manitoba (Renzetti). Pourtant, il est possible de se faire vacciner contre la rougeole, ainsi

que contre une quantité d’autres maladies évitables par la vaccination. Ces vaccins sont

offerts aux enfants afin de les protéger. Cependant, certains parents refusent de faire vacciner

leur enfant, la plupart d’entre eux remettant en question l’innocuité des vaccins (MacDonald

et Finlay 1). Ainsi, les autorités médicales, aussi bien provinciales que fédérales, s’affairent à

encourager les parents à faire vacciner leur enfant en leur présentant de l’information au sujet

de la vaccination. Parmi ces dernières, on compte l’Agence de la santé publique du Canada

(ASPC).

Notre étude porte sur deux pages du site Web de l’ASPC au sujet de la vaccination

des enfants contre les maladies évitables par la vaccination (MEV). Ces pages s’adressent

aux parents canadiens. Nous les analysons selon deux perspectives. La première concerne la

phase de traduction intralinguistique qui a permis à l’Agence de formuler un message en

fonction de son objectif de communication à partir de textes comprenant de l’information sur

les MEV et les vaccins. La deuxième se rapporte à la phase consécutive de traduction

interlinguistique de l’anglais vers le français qui a permis à l’Agence de présenter les pages

dans les deux langues officielles du Canada. Dans le cadre de notre étude, nous évaluons la

version française des textes qu’elles comportent selon le respect de leur fonction persuasive.

 
  2  

La campagne de l’Agence dans le cadre de laquelle cette dernière a émis ses textes,

intitulée It’s Time to Immunize (C’est le temps de vacciner), inclut la présentation de

messages qui se rapportent à la communication des risques. En effet, l’organisme tente de

persuader les parents de faire vacciner leur enfant en les renseignant sur les dangers des

MEV ainsi que sur l’efficacité et la sécurité des vaccins.

L’intérêt de notre étude se rapporte à la nature et à la fonction des textes que nous

avons sélectionnés : il s’agit de textes qui comprennent de l’information vulgarisée dont la

finalité est de persuader les récepteurs d’agir en conséquence. Ainsi, bien que les textes

soient composés de renseignements sur les MEV et les vaccins, la fonction informative est en

fait secondaire, et même tributaire de leur fonction persuasive. Dans un sens large, nous

souhaitons contribuer aux études portant sur la traduction interlinguistique de textes

persuasifs comprenant de l’information vulgarisée sur un sujet médical.

Nous effectuons notre étude selon une approche fonctionnaliste centrée sur les

besoins de l’Agence. Dans le cadre de celle-ci, nous présentons une série de trois analyses

connexes. La première se rapporte au contexte de la campagne C’est le temps de vacciner, se

focalisant sur le contexte et la finalité des textes afin de démontrer que leur fonction

principale est persuasive. La deuxième analyse se rapporte à la formulation de la version

anglaise des textes, lesquels comportent un argumentaire composé d’arguments sous forme

de renseignements au sujet des MEV et des vaccins. Cette analyse se centre sur le processus

de traduction intralinguistique au moyen duquel les rédacteurs de la version anglaise des

textes y ont intégré l’information sur les MEV et les vaccins. Celle-ci sert à démontrer la

manière dont les choix effectués par les rédacteurs favorisent la fonction persuasive des

 
  3  

textes. La troisième analyse porte sur la traduction interlinguistique de cet argumentaire.

Cette analyse vise à mettre en évidence les choix de traduction qui atténuent la fonction

persuasive des textes. Le tableau suivant démontre les étapes de traduction qui ont abouti à la

création des versions anglaise et française des textes de l’Agence, selon lesquelles nous

structurons notre étude :

Textes
comportant
de l’information Traduction Version anglaise Traduction Version française
sur les MEV et intralinguistique des pages Web interlinguistique des pages Web
les vaccins
Tableau 1 : Étapes de traduction

Dans son ensemble, l’étude se situe sur le plan de l’action : nous considérons

l’émission des textes à l’étude comme un acte discursif relevant de l’Agence et visant à

provoquer une action chez les récepteurs. Nous empruntons trois perspectives théoriques qui

se rapportent à l’action pour effectuer nos analyses : 1) la théorie de l’action traductionnelle

de Holz-Mänttäri, pour expliciter le rôle des divers agents qui participent à la création des

textes; 2) la théorie du skopos de Vermeer, afin d’expliciter la finalité des textes; 3) la théorie

des actes de langage, pour analyser les textes selon l’effet qu’ils sont censés produire auprès

des récepteurs. De plus, nous nous inspirons de l’analyse critique du discours afin d’analyser

le contexte qui se rapporte à la campagne C’est le temps de vacciner, et nous utilisons le

health belief model ou « modèle de croyance à la santé » (TERMIUM Plus) pour déterminer

comment l’intégration de l’information sur les MEV et les vaccins répond à la fonction

persuasive des textes.

 
  4  

1.2 Objectif et questions de recherche

La stratégie de communication de l’Agence, un organisme parmi les « institutions

non marchandes qui s’adressent à un public très large et avec un niveau de responsabilité

beaucoup plus important qu’une entreprise privée » (Giuily 67), est « au service d’une

mission d’intérêt général » (Ibid.), et son message vise à « corriger les comportements »

(Id. 68). Conformément à son mandat, l’organisme communique avec les Canadiens dans les

deux langues officielles du pays. En effet, cette démarche reflète les exigences en matière de

bilinguisme en vigueur lorsque nous avons prélevé notre corpus du site Web de l’organisme :

Le site de l'Agence de la santé publique du Canada est tenu, conformément à

la Loi sur les langues officielles et aux politiques pertinentes émises par le

Conseil du Trésor, d'assurer que toute information offerte le soit en français et

en anglais. (ASPC, « Avis importants »)1

Ainsi, le contexte canadien, y compris les lois qui régissent les communications du

gouvernement fédéral auprès du grand public, a donné lieu à la création des pages à l’étude

en anglais et en français. Le mandat de l’Agence, qui concerne la santé publique, correspond

au sujet des textes et à leur fonction persuasive.

L’objectif de cette recherche se rapporte à la version française des textes que

comportent les pages Web. Cependant, celui-ci exige de tenir compte des choix qui ont été

effectués dans le cadre du processus de traduction intralinguistique opéré afin de créer la

                                                                                                               
1
Nous avons consulté la page Web au moyen du site Wayback Machine; date d’archivage : 26 mai 2012;
dernière mise à jour : 4 novembre 2011.

 
  5  

version anglaise en y intégrant de l’information au sujet des MEV et des vaccins.

Globalement, notre étude consiste à démontrer que puisque la fonction informative de

communications qui visent à influencer le comportement en matière de santé est

subordonnée à leur fonction persuasive, les choix de traduction doivent favoriser la fonction

persuasive. Notre objectif est de montrer que, malgré la reproduction fidèle des contenus

référentiels des textes sources par les traducteurs de la version française, certains choix de

traduction atténuent la fonction persuasive des textes.

Nous avons formulé trois questions de recherche afin de réaliser notre

étude :1) Pourquoi la fonction principale des textes est-elle persuasive plutôt qu’informative?

2) De quelle manière les choix effectués dans le cadre du processus de traduction

intralinguistique favorisent la fonction persuasive des textes? 3) Quels sont les choix de

traduction interlinguistique qui atténuent la fonction persuasive des textes?

Dans la prochaine section, nous présentons l’état de la question afin de mettre notre

étude en contexte. Nous verrons, entre autres, que bien qu’il existe des études qui portent sur

la traduction de textes médicaux vulgarisés, selon nos recherches il semble que la plupart de

ces études se focalisent majoritairement sur la convivialité et la compréhensibilité des textes

plutôt que sur la fonction persuasive. Ainsi, il y aurait lieu de contribuer aux réflexions au

sujet de la traduction de textes médicaux vulgarisés en mettant l’accent sur la fonction

persuasive.

 
  6  

1.3 État de la question

Nous avons composé notre section sur l’état de la question selon la structure et

l’objectif de notre étude, en faisant d’abord le point sur des textes au sujet de la traduction

intralinguistique, et ensuite, sur des textes au sujet de la traduction interlinguistique. La

composante relative à la traduction intralinguistique porte sur ce concept en soi ainsi que sur

la double finalité de la reformulation des textes sources qui en ont fait l’objet. Cette double

finalité vise à créer un contenu pour la version anglaise des pages Web qui est à la fois

vulgarisé et persuasif. La composante relative au processus de traduction interlinguistique se

centre sur la fonction persuasive des textes. L’ensemble des textes que nous avons

sélectionnés reflète la nature et la fonction des textes de l’Agence, soit des textes médicaux

vulgarisés comportant une finalité persuasive. Ainsi, nous effectuons une mise en contexte

de notre étude parmi celles qui comportent des similitudes avec celle-ci.

1.3.1. Traduction intralinguistique

La première composante de l’état de la question porte sur la traduction

intralinguistique, soit le premier des deux processus de traduction qu’a subi la version

française des textes de l’Agence. Après avoir introduit le concept, nous mettons l’accent sur

son application relativement à la création des textes de l’Agence, soit en abordant les

concepts de vulgarisation, de changement de genre et de communication des risques. Ces

concepts définissent les choix qu’ont effectués les rédacteurs des textes de l’Agence dans le

cadre du processus de traduction intralinguistique qu’ils ont opéré.

La traduction intralinguistique est un type de traduction qui est majoritairement exclu

des études traductologiques (Zethsen, « Beyond Translation Proper » 282 ; Zethsen,

 
  7  

« Intralingual Translation » 795). Le concept relève de Roman Jakobson, qui a défini trois

types de traduction : intralinguistique, interlinguistique et intersémiotique (Guidère,

Introduction à la traductologie 58).

1 Intralingual translation or rewording is an interpretation of verbal

signs by means of other signs of the same language.

2 Interlingual translation or translation proper is an interpretation of

verbal signs by means of some other language.

3 Intersemiotic translation or transmutation is an interpretation of

verbal signs by means of signs of nonverbal sign systems.

(Jakobson 127)

Karen Korning Zethsen retrace sommairement l’historique du concept de la

traduction intralinguistique dans un article intitulé « Beyond Translation Proper – Extending

the Field of Translation Studies » (2007). L’auteure y présente la définition de Jakobson,

précisant qu’il s’inspire de la théorie de Peirce : « Jakobson builds on Peirce’s theory of

signs and meaning and postulates that “the meaning of any linguistic sign is its translation

into some further, alternative sign” » (283). Zethsen explicite la portée de cette perspective :

« The implication is that translation is a component in all language transactions . . . » (Ibid.).

Ces transactions se répartissent dans les trois types de traduction qu’a définis Jakobson.

 
  8  

Or, les réflexions de Jakobson ont inspiré George Steiner, selon lequel « Translation

therefore is the perpetual, inescapable condition of signification » (Steiner cité dans Zethsen,

« Beyond Translation Proper » 286). Zethsen explique en citant ce dernier qu’il soutient

l’ouverture de la définition de la traduction, « because it argues the fact that all procedures of

expressive articulation and interpretative reception are translational, whether intra- or

interlingually » (Ibid.). Cependant, l’auteure souligne qu’il y a très peu d’études qui portent

sur la traduction intralinguistique. En effet, selon Zethsen, la perspective sur la traduction est

devenue plus étroite depuis l’époque de Jakobson : « My initial research into the nature of

intralingual translation made me aware of the fact that since the time of Jakobson’s

definition, general definitions of translation have become less inclusive » (« Beyond

Translation Proper » 282).

Dans un article subséquent, « Intralingual Translation: An Attempt at

Description » (2009), Zethsen critique de nouveau le manque d’intérêt pour la traduction

intralinguistique (795-796). Selon cette dernière, certaines opérations effectuées couramment

sur les textes à notre époque appellent un élargissement de la perspective sur la traduction :

« Highly functional translations (which meet skopoi which differ greatly from those of the

source texts), localisation, précis-writing, expert-to-layman communication, etc. are all part

of modern life, of reality » (« Intralingual Translation » 796). Ainsi, l’optique restreinte de la

traduction proprement dite ne reflète pas les activités qui demandent d’effectuer de la

traduction dans les milieux professionnels actuels, dont la vulgarisation, qui est nécessaire

pour que les spécialistes puissent communiquer avec les non-spécialistes.

 
  9  

Soulignons que dans son article, qui comporte une étude de cas sur différentes

traductions de la Bible, Zethsen mentionne que la fonction persuasive peut avoir une

influence sur le processus de traduction intralinguistique relativement au transfert des

connaissances. En effet, cette dernière avance qu’il y a quatre facteurs principaux qui

influencent la traduction intralinguistique : knowledge, time, culture, space (« Intralingual

Translation » 805). Au sujet du facteur des connaissances, celle-ci explique que : « This

parameter centres around the ability of comprehension of the target group, i.e., the target

group’s general ability to understand a text, its level of general background knowledge or its

level of expertise (or lack of) in connection with a specific subject » (« Intralingual

Translation » 806). L’auteure précise que :

The parameter of knowledge often involves interpretation (explicitation,

explanation, addition) of information which may be objective . . . or

subjective (the political/feminist comments of the 1973 family Bible). In the

latter case, the aim of the intralingual translation is no longer merely

comprehension of the factual content of the text – there is also an element of

expressivity/persuasion. (Ibid.)

Dans les paragraphes qui suivent, nous présentons des études qui se rapportent à la définition

des paramètres présents dans le processus de traduction intralinguistique des textes de

l’Agence, c’est-à-dire celui de vulgarisation et celui de création d’un message qui se rapporte

à la communication des risques.

 
  10  

1.3.1.1 Vulgarisation et changement de genre

À l’extérieur de la traductologie, le concept de traduction intralinguistique a retenu

l’attention de chercheurs qui s’intéressent à la vulgarisation. Le recueil intitulé Traduire les

savoirs (2011) de Danielle Londei et Matilde Callari Galli consacre sa troisième partie à « La

vulgarisation en tant que traduction intralinguistique » (140). Dans leur introduction, Roberta

Pederzoli et Licia Reggiani, les auteures, explicitent le rôle de médiateur du vulgarisateur :

en reformulant les textes, le vulgarisateur « devient ainsi un pont entre des discours et des

registres différents, un médiateur entre des langages opposés, un interprète entre des

encyclopédies différentes » (143).

En traductologie, les études consacrées aux textes médicaux vulgarisés qui se centrent

sur la communication entre les spécialistes et les non-initiés dans la perspective de la

traduction intralinguistique nous sont d’un intérêt particulier. On compte parmi celles-ci des

études récentes du numéro spécial de la série Linguistica Antverpiensia : New Series –

Themes in Translation Studies intitulé Translation and Knowledge Mediation in Medical and

Health Settings (2012). Dans leur introduction, Vicent Montalt et Mark Shuttleworth

explicitent le continuum qui caractérise le transfert d’information médicale d’un acte de

communication à l’autre, à partir de la production initiale des connaissances :

Medical and healthcare settings are embedded in a complex and varied

continuum of communication, interaction and dialogue – ranging from the

laboratory to the clinic and to patient education – in which participants of all

kinds – patients, physicians, nurses, the general public, researchers, healthcare

managers, policy makers, technicians, journalists, writers, translators,

 
  11  

interpreters, etc. – each with different linguistic and cultural backgrounds,

take part in different ways and for different purposes. (9)

Cette description du continuum de communication qui prend forme observable dans les

milieux de soins de santé reflète la situation d’émission des textes de l’Agence. L’organisme

puise ses renseignements de sources existantes qui contiennent les connaissances des

spécialistes et les utilise dans le cadre de sa campagne de promotion de la vaccination.

Pour mieux concevoir le processus de création des textes de l’Agence comme le

résultat d’une traduction intralinguistique, il est utile de considérer les textes à partir desquels

ils ont été formulés. Selon les renseignements recueillis auprès de l’Agence, ceux-ci incluent

surtout2 des textes conçus pour les professionnels de la santé tirés du Guide canadien

d’immunisation, une publication de l’ASPC qui a été émise en ligne et en format imprimé, et

qui comporte plusieurs éditions. Il s’agit d’un transfert d’un genre à l’autre semblable à celui

qu’ont subi les textes étudiés dans l’article « An example of genre shift in the medicinal

product information genre system » (2012), de Pilar Ezpeleta Piorno. Dans son étude,

l’auteure se penche sur des documents qui se rapportent au Viagra. L’étude se focalise sur le

transfert d’information entre deux types de documents standardisés : le résumé des

caractéristiques du produit (summary of product characteristics) et la notice (package

leaflet). Le contenu de la notice, un document pour les patients, est basé sur celui du résumé,

un document pour les spécialistes. Ce contenu est créé dans le cadre d’un processus de

« genre shift or intralinguistic transgeneric translation » (Ezpeleta Piorno 182).

                                                                                                               
2
Nous présentons les détails relatifs aux sources de renseignements dont se sont servis les rédacteurs de la
version anglaise des pages Web dans la section 4.2.1.4.

 
  12  

Ezpeleta Piorno explique que le document pour les patients est une version simplifiée

de celui pour les spécialistes, qui est adaptée de façon à en assurer la convivialité, notamment

pour que les patients utilisent le produit qui s’y rapporte de manière sécuritaire : « It is a

summarized and simplified patient-friendly version of the SPC, and it has to be composed in

such a way as to ensure that it is accessible to and readable by non-professionals, so that they

can use their medicine safely and appropriately » (172).

Selon Ezpeleta Piorno, le résumé et la notice font partie d’un système d’itération

d’information médicale sur un même sujet que l’auteure nomme le « medicinal product

information genre system ». Cette dernière explique que le « genre system » suppose qu’il

existe un rapport entre les textes qui en font partie, c’est-à-dire des « relational properties

that indicate links among constituent genres » (169). De plus, l’auteure précise que : « The

medicinal product information genre system description shows that the different genres in

the system deal with the same topic, but they fulfil different functions and each of them

covers specific reader needs » (174). Cette perspective est susceptible d’englober les textes à

fonction persuasive. En effet, Ezpeleta Piorno inclut les textes promotionnels et publicitaires

dans les différents types de documents qui font partie du système (172).

Dans le même ordre d’idées, dans son étude intitulée « From the original article to the

summary for patients: Reformulation procedures in intralingual translation » (2012), Ana

Muñoz-Miquel éclaircit les procédés de vulgarisation propres au summary for patients. Ces

textes, qui figurent dans des revues savantes destinées aux experts, ciblent les non-

 
  13  

spécialistes, leur présentant l’information que les chercheurs diffusent.3 Muñoz-Miquel les

compare aux articles sur lesquels ils sont basés. Cette dernière explique qu’alors qu’ils se

rapportent au même sujet, les articles et les sommaires ont des fonctions et caractéristiques

distinctes :

The OA, also known as a research article, journal article, original

investigation or original contribution, . . . is a primary information genre, the

communicative purpose of which is to make known the results of a research

study in a rigorous manner and convince the reader of their validity. . . .

Usually following a question-and-answer structure, [the summary for

patient’s] main communicative purpose is to reformulate specialized medical

studies for laymen. (188)

Muñoz-Miquel souligne l’importance de la sélection des renseignements dans le cadre d’un

processus de traduction intralinguistique, qu’il importe d’effectuer selon les objectifs de

communication :

The selection of the key original content is fundamental to the SP, since this

genre must be much shorter that the OA. For this, it is essential that the writer

determine the main ideas properly and then choose the most relevant and

interesting ones for the reader. This strategy requires both having substantial

                                                                                                               
3
Muñoz-Miquel précise que ce genre de texte est de portée restreinte et n’a pas fait l’objet de beaucoup
d’études. Se référant à Montalt, cette dernière affirme que « The SP . . . is a relatively new popularizing genre
exclusive to the biomedical field, given that in other disciplines there is no need for this communicative
mediation » (188). Elle souligne également que : « Though it is increasingly used in medical journals,
associations, or research institutes, it has received very little attention in the academic literature » (Ibid.)

 
  14  

knowledge of the original contents and taking the readers’ needs into

account. (202)

Ainsi, la traduction intralinguistique donne la possibilité aux spécialistes de communiquer

des renseignements qui relèvent de leur domaine aux non-initiés. De plus, ce processus

implique la sélection des renseignements selon l’objectif de communication.

1.3.1.2 Persuasion et communication des risques

Dans notre étude, nous constatons que la sélection des renseignements effectuée au

cours du processus de traduction intralinguistique reflète la fonction persuasive des textes.

En effet, l’information que l’Agence présente aux parents se rapporte aux MEV et aux

vaccins et montre que les risques que comportent les maladies sont beaucoup plus importants

que ceux qui sont liés aux vaccins. Ainsi, le processus de traduction intralinguistique

comporte deux dimensions : la vulgarisation des renseignements et l’agencement des

renseignements en vue de créer un message persuasif, lequel se rapporte à la communication

des risques.

La communication des risques se définit comme

[l’a]ction de transmettre, de recevoir ou d'échanger, en temps opportun, de

l'information claire et crédible sur l'existence, la nature, la forme, la

vraisemblance, la gravité, l'acceptabilité, le traitement ou tout autre aspect

d'un risque afin d'améliorer la prise de décisions en gestion des risques.

(TERMIUM Plus)

 
  15  

Selon l’ASPC, la perception des risques liés aux vaccins peut-être inexacte en raison du fait

que la menace des MEV se fait moins ressentir aujourd’hui qu’auparavant étant donné qu’il

y a moins de cas de ces maladies :

Comme l’incidence des infections évitables par la vaccination a diminué,

l’innocuité des vaccins est devenue le point qui retient l’attention de la

population et des médias. Étant donné que les vaccins sont habituellement

administrés à des personnes en santé, en particulier à des enfants, on tolère

peu la survenue d’effets secondaires. Les risques perçus liés aux vaccins font

autant parler d’eux que les risques réels et il peut être difficile de dissiper ces

perceptions malgré l’existence de données scientifiques crédibles. Cette perte

de confiance menace de saper le succès continu des programmes

d’immunisation. (« Guide canadien d’immunisation : Partie 2 »)

La perception des risques relatifs aux vaccins a également été influencée par la publication

d’une étude en particulier. En 1998, une étude de Dr Andrew Wakefield et al., selon laquelle

il serait possible que le vaccin antirougeoleux, antiourlien et antirubéoleux cause l’autisme,

est parue dans The Lancet (Jones 32) Comme l’explique Jones, se référant à des études de

Donald et Muthu ainsi que Smith et al.,

More than a decade later doubts about the safety of MMR and other childhood

vaccinations continues to affect vaccination rates in Europe, the United States

and Australasia, despite that fact that no credible link has ever been found

between vaccinations and autism. (Jones 32)

 
  16  

L’attitude de certains parents canadiens a également été influencée par cette controverse,

comme le témoigne une page d’informations publiée en ligne par la Société canadienne de

pédiatrie au sujet des « mythes » et des « faits » relatifs au vaccin. La Société souligne que :

Le vaccin RRO n’est pas responsable de l’autisme. AUCUNE donnée

scientifique n’appuie la théorie d’un tel lien. . . . Une grande partie de la

controverse entourant le vaccin RRO et l’autisme découle d’un article publié

en 1998 qui laissait supposer un lien. Cependant, depuis cette époque, dix des

13 auteurs de cet article ont affirmé qu’ils n’auraient pas dû arriver à cette

conclusion. Par ailleurs, de nombreuses grandes études menées partout dans le

monde n’ont établi aucun lien entre le vaccin RRO et l’autisme.

Ainsi, certains des parents que cible l’Agence ont sans doute été influencés par la

controverse qu’a déclenchée l’article de Dr Wakefield et al., même si elle ne le mentionne

pas directement dans les pages Web que nous avons sélectionnées.

L’étude sur la communication scientifique, « So Where’s the Theory? on the

Relationship between Science Communication Practice and Research » (2008) de Steve

Miller présente la communication des risques dans une perspective qui se rapporte à la

traduction. L’auteur y constate que la communication des risques au moyen de données

quantitatives ne suscite pas forcément la réaction voulue auprès des destinataires, mais qu’il

est possible de communiquer les risques d’une façon mieux adaptée aux destinataires du

grand public.

 
  17  

Miller rapporte une étude sur les changements climatiques, « Risks of

communication: Discourse on climate change in science, politics, and the mass media »

(Weingart, Engels et Pansegrau), dans laquelle les auteurs ont déterminé qu’il est nécessaire

de traduire le risque (285). Il s’agit d’une méthode pour assurer une représentation

significative pour l’auditoire profane des connaissances relatives aux risques que possèdent

les spécialistes.

They say that risk must undergo:

- Translation into a sequence of events, with an unfolding narrative and its

short-term and longer term consequences

- Translation into everyday experience, with connotations of relevance,

comparison with more familiar risks, and the need or otherwise for alarm

- Translation into concrete action, giving rise to opportunities for intervening

and developing solutions, and – increasingly into today’s litigious climate –

for apportioning blame (Ibid.)

Ces occurrences du mot traduction, qui comportent des significations peu communes, sont

représentatives des transformations que subissent les connaissances afin de pouvoir les

utiliser auprès des non-initiés. Les textes de l’Agence reflètent également les trois points :

1) sont illustrées les conséquences de la non-vaccination au moyen de la description des

ravages que peuvent causer les MEV; 2) est démontré au parent au moyen de la

personnalisation des textes que son enfant est susceptible de contracter une MEV ; 3) est

indiqué aux parents comment amoindrir les risques relatifs aux MEV au moyen de la

démonstration de l’efficacité des vaccins. Nous verrons dans le cadre de notre étude que ces

 
  18  

points correspondent aux concepts du MCS, qui nous sert de guide pour analyser les textes

de l’Agence.

Pour clore cette sous-section, il est intéressant de mentionner une étude qui se

rapporte à des campagnes de communication effectuées aux Pays-Bas, en Allemagne et en

Italie : « The role of communication and knowledge management as evidenced by HCP

vaccination programs in the Netherlands, Germany and Italy: Possible suggestions for

medical translators » (2012), de Dolores Ross et Marella Magris. Sensibles à la nature des

textes médicaux vulgarisés que comportent les campagnes de promotion de la santé, les

auteures soulignent que : « Public and social services quite seldom limit themselves to

information transmission, mostly they also pursue the aim of convincing and educating

people » (135). Constatant la complexité relative aux objectifs de communication centrés sur

l’incitation à l’immunisation, Ross et Magris avancent que : « Convincing people to accept

immunization is more complex than it might seem. It is not simply a matter of disseminating

knowledge about vaccines: the distribution of adequate information remains an influential

factor » (Id. 144). Les auteures ne s’attardent pas cependant à expliquer de façon approfondie

quels sont les éléments d’un texte sur l’immunisation qui le rendent susceptible de persuader.

1.3.2 Traduction interlinguistique

La deuxième composante de l’état de la question porte sur la traduction

interlinguistique, soit le deuxième des deux processus de traduction qui a été entrepris afin de

créer la version française des textes de l’Agence. En préparant la présente section, nous

avons constaté que, selon nos recherches, la majorité des études qui se rapportent à la

traduction interlinguistique de textes médicaux vulgarisés ne semblent pas mettre l’accent sur

 
  19  

la fonction persuasive des textes. Ainsi, afin de faire le point sur la littérature qui se rapporte

à notre sujet et qui se centre sur cette fonction, nous avons composé la section à partir de

textes divers qui présentent un certain éclairage sur les caractéristiques saillantes de l’optique

dans laquelle nous analysons les textes de l’Agence. Nous commençons en comparant la

traduction de textes spécialisés avec la traduction de textes vulgarisés. Ensuite, nous traitons

de la traduction interlinguistique de textes persuasifs, abordant en ce sens la théorie des actes

de langage. Cette théorie constitue la perspective dans laquelle nous déterminons le

mécanisme rhétorique qui caractérise les textes de l’ASPC.

1.3.2.1 Traduction interlinguistique : textes vulgarisés et spécialisés

Bien que les deux types de traduction concernent des textes qui comportent des

renseignements relevants de domaines spécialisés, la traduction de textes spécialisés se

distingue de la traduction de textes vulgarisés. Relativement aux textes spécialisés, Federica

Scarpa explique que l’exactitude et l’utilité sont des considérations dominantes, établissant

les deux perspectives selon lesquelles la qualité est déterminée. Dans ces perspectives, la

traduction se conçoit « comme texte dérivé du texte de départ, auquel on la compare

constamment pour déterminer l’exactitude avec laquelle les contenus sont formulés dans la

langue d’arrivée » (Scarpa 237) et « comme texte indépendant dans la culture d’arrivée qui

doit donc être tout aussi utilisable que le texte original peut l’être dans la culture de départ »

(Ibid.). En effet, le vocabulaire et la structure des phrases des textes spécialisés suivent des

modes d’expression qui en assurent une fonctionnalité optimale pour les utilisateurs.

À chaque type de discours spécialisé correspondent des normes et des

conventions de rédaction bien précises, c’est-à-dire des habitudes textuelles

 
  20  

normalisées plus strictes que dans la langue générale, parce qu’elles servent

également à exprimer un contenu donné de la manière la plus efficace

possible et parce qu’elles déterminent pour chaque langue et chaque genre

textuel la correction linguistique dans une situation d’usage donnée, sur les

plans textuel, syntaxique et terminologique. (Id. 119)

En revanche, les choix de traduction qui se rapportent aux textes vulgarisés sont moins

déterminés. Cormier explique que :

sur le plan linguistique, on peut dire que, dans le texte de vulgarisation, le

sens est généralement loin de la signification, telle qu’on la trouve dans les

dictionnaires, sauf pour des cas ponctuels, notamment les termes. On sait en

réalité que le contexte et la situation ont un effet sur le sens et que la

connotation, fréquente dans la langue générale, n’est pas sans modifier la

charge sémantique que l’on accorde aux mots. (Cormier 676)

En fait, la traduction des textes vulgarisés peut être considérée comme exigeant des

opérations de reformulation plus difficiles que celles qui se rapportent aux textes spécialisés :

la traduction d’un texte de vulgarisation exige un effort de reformulation

supérieur à celui d’un texte destiné à des spécialistes parce que plus le sens

s’éloigne de la signification, plus la traduction doit être le résultat heureux de

choix délibérés et éclairés, alors que dans le texte destiné à des spécialistes,

pour un grand nombre de termes, sens et signification se recoupent. (Id. 677)

 
  21  

En ce qui concerne les textes de l’Agence, il est nécessaire de tenir compte du contexte de la

campagne pour s’assurer que les choix de traduction soient optimaux et reflètent leur

fonction persuasive.

Commentant sur la traduction du contenu argumentatif et du contenu informatif que

comportent les textes de semi-vulgarisation scientifique, dans leur étude intitulée « Stratégies

de traduction : les introductions et les conclusions dans des textes de vulgarisation

scientifique » (2006), Joëlle Rey et Mercedes Tricás soulignent l’importance de la

reconnaissance de la fonction. Au moyen d’une étude de corpus comportant principalement

des textes des revues La Recherche et Mundo Cientifico,4 les auteures distinguent la fonction

des introductions et des conclusions de celle du corps des textes : « Dans les introductions et

les conclusions des textes de vulgarisation scientifique le langage a une fonction

essentiellement argumentative alors que dans la partie centrale il a une fonction

essentiellement informative » (3).

Rey et Tricás précisent que :

Il est généralement admis que les textes de vulgarisation scientifique

transmettent des notions objectives, des concepts techniques et des prémices

vérifiables. Or, dans les introductions et les conclusions, on observe

fréquemment que les chercheurs s’efforcent de se rapprocher du lecteur pour

éveiller son intérêt ou faire appel à ses émotions. (3)


                                                                                                               
4
Il s’agit de revues vendues « en kiosque ou par abonnement » (Rey et Tricás 2) qui visent un public plus large
que les revues qui s’adressent seulement à des chercheurs. (Ibid.). Les textes qu’ont étudiés Rey et Tricás ont
été traduits du français vers l’espagnol.

 
  22  

Cependant, les auteures ont constaté relativement aux traductions des textes analysés qu’« on

observe à plusieurs reprises que le traducteur ne distingue pas ces deux fonctions du langage,

ce qui donne comme résultat des interprétations erronées qui modifient les intentions de

l’auteur » (3). Dans leur conclusion, Rey et Tricás avancent que :

Du point de vue de la méthodologie de la traduction, il est évident que, dans

l’activité d’interprétation et de reconstitution d’un texte dans une autre langue,

les stratégies discursives qui ont donné lieu au texte de départ jouent un rôle

aussi important que le message à transmettre. (17)

Nous démontrons dans le cadre de notre étude que les traducteurs des textes de

l’Agence, comme ceux des textes de semi-vulgarisation qui « [focalisent] leur attention

sur le transfert des éléments informatifs » (Id. 2), retransmettent les contenus

référentiels des textes. Cependant, ils ne semblent pas avoir reconnu leur fonction

persuasive. Ainsi, les choix de traduction qui servent à composer la version française

ne reflètent pas intégralement l’ensemble des choix de rédaction stratégiques qui se

rapportent à la formulation de la version anglaise.

En effectuant nos recherches sur la traduction de textes médicaux vulgarisés, nous

avons constaté que la fonction persuasive ne semble pas constituer l’objet principal de la

plupart des études. Par exemple, en listant les genres qui se rapportent à la traduction

médicale, Montalt ne mentionne pas les communications en matière de santé qui visent à

influencer le comportement des récepteurs :

 
  23  

Medical genres can be grouped by their social function in four general

categories: research, professional, educational and commercial. . . .

Educational genres are used to teach and learn in a variety of contexts, from

university courses to domestic situations: course books, fact sheets for

patients, patient information leaflets, popularizing articles, and so on. (81)

En effet, les études que nous avons consultées tendent à porter surtout sur la

compréhensibilité et la convivialité des textes (par exemple, Fourie et Feinauer, 2005;

Feinauer et Luttig, 2005; Yoda, 20065).6 Soulignons cependant que certaines de ces études

tiennent compte des processus intralinguistique (ou de changement d’un genre à l’autre) et

interlinguistique qui font partie de la création de textes médicaux vulgarisés publiés dans

plus d’une langue (par exemple, voir les études sur la traduction des notices de produits

pharmaceutiques de Askehave et Zethsen 2001 et 2002; Martínez Motos, 2012; Nisbeth

Jensen 2012; Nisbeth Jensen et Zethsen, 2012).

1.3.2.2 Traduction interlinguistique : textes persuasifs

Dans les pages qui suivent, nous passons en revue deux études au sujet de la

traduction interlinguistique qui traitent de la fonction persuasive, laquelle caractérise les

versions anglaise et française des textes de l’Agence. La première étude souligne la

                                                                                                               
5
Il est à noter que Yoda reconnaît néanmoins dans son étude que la finalité de la fonction informative du texte
qu’il analyse, Notre santé. Un livret de l’agent de santé communautaire, traduit du français vers le bisa, se
rapporte à l’influence du comportement des récepteurs ciblés : « Certes, l’adaptation répond à un souci de clarté
et de compréhension, mais elle est trop orientée vers la culture source, comme le montrent les représentations
de la santé, de la maladie et du corps que véhicule la traduction. Il ne saurait en être autrement en ce qui
concerne ces représentations, dans la mesure où l’objectif de la traduction est de véhiculer des informations
dont l’objectif est de contribuer au changement de comportement » (128).
6
Il est à noter que ces trois études incluent des considérations relatives à l’adaptation culturelle (traductions du
français vers le bisa et de l’anglais vers l’afrikaans et le xhosa).

 
  24  

dimension persuasive des textes qui traitent de la communication en santé tandis que la

deuxième se rapporte à théorie des actes de langage, laquelle constitue la perspective dans

laquelle nous analysons les textes de l’Agence. Puisque les études au sujet de la traduction

interlinguistique de textes médicaux vulgarisés semblent se centrer majoritairement sur la

fonction informative, c’est-à-dire mettent l’accent sur la compréhensibilité et la convivialité

des textes, la deuxième étude que nous incluons se rapporte à un différent domaine, soit celui

du tourisme, où il est également question de présenter de l’information afin d’accomplir un

objectif qui se rapporte à la persuasion.

1.3.2.2.1 Fonction persuasive

La fonction persuasive des textes de l’Agence se rapporte à l’effet qu’ils ont sur les

parents récepteurs, visant à les inciter à faire vacciner leur enfant. Dans sa thèse de doctorat,

intitulée Translation of the Health Brochure and Impact on the Target Reader: A Contrastive

Analysis of the Structural and Pragmatic Features of Texts Translated into Spanish versus

Texts Written Originally in Spanish (2002), Holly E. Jacobson adopte une optique similaire,

avançant dans la perspective du concept de la covert translation de House,7 au sujet des

dépliants qu’elle analyse, que : « Its purpose is not to educate the “target world about the

“source world”, but rather to inform the reader about life-threatening disease, and persuade

her/him to take action to prevent disease » (202). Il est intéressant de rapporter que dans le

cadre de sa recherche, Jacobson a effectué des constats qui comportent des similitudes avec

les nôtres. En effet, en composant son corpus, cette dernière a constaté des problèmes

relevant de la démarche de traduction interlinguistique ainsi que de la qualité linguistique qui

s’alignent sur nos constats relatifs aux textes de l’Agence : « in the process of collecting and
                                                                                                               
7
Nous explicitons ce concept dans la section 2.3.2 de notre étude.

 
  25  

reviewing hundreds of brochures from many different clinics and hospitals, I found that most

of them have significant problems, including very literal word-for-word translations [and]

glaring typographical and grammatical errors » (204). (Jacobson a rejeté ces textes pour son

étude, parce qu’elle souhaitait effectuer des analyses qui se rapportent à des éléments plus

subtils que les erreurs : « I wished to probe for translation effects related to subtle, less

obvious differences in linguistic and semantic distributions, rather than to error » [54].)

Par ailleurs, Jacobson utilise deux théories auxquelles nous avons recours pour

effectuer notre étude, la théorie des actes de langage et le MCS. Dans la perspective de la

théorie des actes de langage, cette dernière analyse son corpus relativement aux verbes à

l’impératif et à la voix passive tandis que, pour le MCS, Jacobson évalue les connaissances et

l’attitude des répondants avant et après avoir pris connaissance des dépliants. Dans le cadre

de notre étude, nous jumelons ces deux théories pour analyser le poids des arguments de

l’Agence.

1.3.2.2.2 Actes de langage

Dans le cadre de notre étude, nous concevons l’émission des textes de l’Agence

comme une action discursive au moyen de laquelle l’organisme souhaite convaincre les

parents de faire vacciner leur enfant. Ainsi, l’application de la théorie des actes de langage

est utile pour analyser les textes et évaluer l’adéquation de la version française. En effet,

cette théorie de James Austin présente les énoncés comme des actes qui, d’une part,

correspondent à des valeurs conventionnelles, comme informer ou avertir (Austin 119), et

d’une autre, qui sont provoqués ou accomplis, comme convaincre ou persuader (Ibid.). Les

actes de langage comprennent trois types d’actes : les actes locutoires, soit « l’acte de “dire

 
  26  

quelque chose” » (Id. 109), les actes illocutoires, soit « l’acte effectué en disant quelque

chose » (Id. 113) et les actes perlocutoires, soit « l’obtention de certains effets par la parole »

(Id. 129). Nous explicitons ces concepts de façon un peu plus approfondie dans notre cadre

théorique (section 2.3.1).

Dans leur ouvrage intitulé Discourse and the translator (1990), Basil Hatim et Ian

Mason ont rapporté l’application de la théorie des actes de langage à l’acte de traduire. Ces

derniers soulignent l’insuffisance de ne considérer que le contenu référentiel en cherchant à

produire un texte cible équivalent au texte source : « A translation may be a faithful

rendering in terms of denotative meaning yet fail to carry the conviction of the source

text » (57). Entre autres, les auteurs préconisent l’inclusion de la dimension pragmatique

dans l’analyse des textes en vue de les traduire (Ibid.). En effet, selon Hatim et Mason, « At

discourse level, communicative failure (relatively speaking) of a translation may be

attributed to failure to represent speech acts adequately » (76). Parmi les notions qu’ils

présentent, nous retenons celle du « text act » de Horner (78), lequel est perçu selon le

« cumulative effect of sequences of speech acts » (78). Ainsi, il s’agit d’une application de la

théorie des actes de langage à une série d’énoncés, plutôt qu’aux énoncés considérés

séparément, comme le fait Austin relativement aux actes locutoires, illocutoires et

perlocutoires (Palumbo 109). Selon Hatim et Mason, cette perspective peut servir à

concevoir l’équivalence : « equivalence may also be judged at the level of the text act: has

the predominant illocutionary force of the source text been preserved in translation? » (78).

Puisque nous considérons que l’information contenue dans les textes de l’Agence compose

un argumentaire selon lequel les parents devraient faire vacciner leur enfant, notre

interprétation des textes se fonde sur l’ensemble des énoncés.

 
  27  

L’application de la théorie des actes de langage qu’en fait Leo Hickey a également

retenu notre attention. Celui-ci y a recours dans une étude consacrée à la critique de

traductions d’un dépliant offrant de l’information touristique relative à une ville située en

Espagne. L’intérêt de cette étude relève du fait que l’information que contient le dépliant a

comme fonction principale de persuader, tout comme l’information que contiennent les

textes de l’Agence. Se référant au concept du « macro-speech act » de van Dijk (lequel est

semblable au concept de text act),8 Hickey avance que « The overall (or macro) illocutions

… performed in this brochure are to inform and describe, while the (macro) perlocution

aimed at is to persuade of/that/to » (77). Celui-ci explique que le dépliant sert à persuader de

trois manières : « persuade the readers of the delights of Alicante, that Alicante and all its

parts are consequently worth a visit and to go to see and do everything described » (60). La

même logique s’applique aux textes que nous étudions, car l’Agence veut persuader les

parents de la gravité des MEV, que les vaccins sont un moyen efficace et sécuritaire de

protéger les enfants contre ces maladies et qu’ils devraient faire vacciner leur enfant.

Dans son étude, Hickey a recours à la notion de « perlocutionary equivalence »

démontrant que l’équivalence sur le plan de l’effet perlocutoire permet de satisfaire aux

attentes des clients d’un projet de traduction comme celui dont il y est question. Or, Hickey

constate que les traducteurs des dépliants qu’il étudie semblent y avoir porté peu attention :

« In general, there is little evidence to suggest that the translators have kept any

perlocutionary aim at the forefront of their minds. Their only objective seems to have been

semantic équivalence . . . » (77). Nous en arrivons à une conclusion semblable relativement

                                                                                                               
8  Au sujet du « macro-speech act », van Dijk affirme que « speech act sequences may also be analysed at a

global level » (« Context and cognition » 228).  

 
  28  

aux textes de l’ASPC, dont la traduction contient les mêmes renseignements que les textes

sources alors que de nombreux choix de traduction ne sont pas optimaux.

1.3.3 Résumé

L’ensemble des études que nous avons passées en revue permet de montrer où en

sont les réflexions qui se rapportent à la nôtre. Nous avons vu qu’il a été constaté qu’un

processus de traduction intralinguistique est nécessaire pour créer des textes médicaux

vulgarisés. De plus, ce processus a sa place dans le domaine de la traductologie bien que la

traduction intralinguistique a traditionnellement tendance à en avoir été exclue. Nous avons

également vu que la traduction interlinguistique des textes vulgarisés ne doit pas

nécessairement favoriser la fonction informative. Et finalement, nous avons montré que

l’application de la théorie des actes de langage est utile pour critiquer les traductions qui

visent à persuader. En somme, nous constatons qu’il semble y avoir un manque à combler

relativement à la traduction de textes médicaux vulgarisés dont la fonction principale est de

persuader. Dans la prochaine section de notre étude, nous présentons notre cadre théorique,

où nous traitons de façon plus approfondie des notions que nous avons mentionnées.

 
  29  

PARTIE 2 : CADRE THÉORIQUE

L’émission des textes de l’Agence vise à corriger une situation survenue au sein de la

collectivité : l’augmentation chez les parents de leurs préoccupations au sujet de la

vaccination des enfants contre les MEV. Ainsi, la finalité des textes est de persuader les

parents de faire vacciner leur enfant. L’effet des textes auprès de ces derniers est donc

crucial. Afin d’atteindre son objectif, l’Agence leur présente un message comportant un

argumentaire fondé sur la communication des risques.

Notre cadre théorique présente les notions qui nous ont permis d’expliciter le

contexte, la fonction, la composition et la dimension pragmatique des textes. Celui-ci se

divise en trois volets : 1) les notions que nous exposons dans le premier volet se rapportent

largement à l’optique discursive dans laquelle nous effectuons notre étude; 2) les notions que

nous exposons dans le deuxième volet se rapportent à l’intégration de connaissances

spécialisées dans des textes qui ciblent les non-initiés; 3) les notions que nous exposons dans

le troisième volet se rapportent à la susceptibilité des textes de persuader le récepteur. Ainsi,

les notions que nous exposons dans le premier volet concernent principalement notre

première question de recherche. Cette question exige de démontrer pourquoi la fonction

principale des textes est persuasive plutôt qu’informative. Nous y répondons en explicitant le

contexte et la finalité des textes. Pour ce qui est des deuxième et troisième volets, les notions

que nous y présentons s’appliquent aux deuxième et troisième questions de recherche. La

deuxième question concerne la manière dont les choix effectués dans le cadre du processus

intralinguistique favorisent la fonction persuasive des textes tandis que la troisième question

concerne l’atténuation de la fonction persuasive dans la version française des textes. Les

analyses qui servent à répondre à ces deux questions se basent sur un examen de l’intégration

 
  30  

de connaissances spécialisées dans des textes qui ciblent les non-initiés ainsi que sur la

susceptibilité des textes de persuader le récepteur.

Le tableau suivant démontre notre perspective globale des textes, que nous

envisageons selon un continuum traductologique incluant une étape de traduction

intralinguistique effectuée pour créer la version anglaise et une étape de traduction

interlinguistique effectuée pour créer la version française. En effet, l’information médicale

dont se sert l’Agence pour construire son argumentaire, soit des renseignements sur les MEV

et les vaccins, a initialement été formulée dans le cadre de recherches scientifiques. Elle est

ensuite passée dans le domaine spécialisé de la médecine. Les étapes relevées dans le tableau

représentent sommairement les reformulations qu’a subies l’information qui se trouve dans

les textes. Notre étude concerne les étapes 3 et 4.

 
  31  

Continuum traductologique
 
 
1 La recherche menant à la première formulation des
connaissances
Se référant à Vandaele et Bélard, Montalt et Shuttleworth expliquent que la formulation
initiale des connaissances est une première traduction :
« The authors of primary knowledge can be viewed as the first translators whose task it
is to conceptualize and reconceptualize newly discovered entities and attributes of
already defined entities » (12).

2 La production de textes spécialisés et vulgarisés qui


constituent les ressources d’où les rédacteurs des textes de
l’Agence ont puisé les renseignements qui figurent dans les
pages Web
Dans ces textes se trouve l’information médicale nécessaire pour construire
l’argumentaire de l’Agence

Se référant à Roqueplo et à Authier, Disdier et Muni Toke soulignent que « le passage


du discours scientifique au discours d’expert est souvent envisagé comme une
traduction » (157) et précisent que selon Maris, ce discours s’adresse au public, tout en
ajoutant « même si son premier destinataire est souvent une instance mandataire
représentative de l’opinion, c’est-à-dire les gouvernements dans le cas de l’élaboration
des politiques publiques » (157).

3 La création de la version anglaise des textes de l’Agence


Version produite au moyen d’un processus de traduction intralinguistique à partir
différents textes, de nature spécialisée et vulgarisée, par des experts du langage clair et
simple

Selon les renseignements transmis par l’Agence au sujet de la création des pages Web,
« A contractor who was an expert in plain language writing was hired to develop the
content for the It’s Time to Immunize website and immunization booklet. This
organization was selected based on their specific skill set to translate technical
information into plain language » (Questionnaire).

4 La création de la version française des textes de l’Agence

Traduction proprement dite produite à partir de la version anglaise

Tableau 2 : Continuum traductologique


 

 
  32  

2.1 Volet 1 : Démarche discursive

Le premier volet de notre cadre théorique concerne le contexte et la finalité des textes

de l’Agence. Ceux-ci caractérisent l’interaction entre l’Agence et les parents. Nous

envisageons cette interaction dans le cadre d’une démarche discursive entreprise par

l’organisme auprès des parents qui y participent en accédant à son site Web pour obtenir de

l’information. Cette démarche, qui est réalisée au moyen de la publication des textes à

l’étude, comporte une finalité qui s’établit selon son contexte et appelle la participation de

divers agents. Dans les pages qui suivent, nous exposons les concepts qui orientent notre

analyse de l’interaction entre l’Agence et les parents ainsi que les textes qui s’y rapportent.

Nous entamons le volet en situant notre approche dans le cadre du fonctionnalisme. Ensuite,

nous présentons les théories de l’action traductionnelle et du skopos, lesquelles se rapportent

aux agents qui participent à l’interaction ainsi qu’à la finalité de leurs actions et des textes.

En troisième lieu, nous explicitons l’optique discursive de notre étude, et, finalement, nous

traitons du rapport entre l’Agence et les parents.

2.1.1 Perspective fonctionnaliste

Puisque notre étude se focalise sur les besoins de l’Agence relativement à l’émission

de ses pages Web, notre perspective est fonctionnaliste. En effet, les approches

fonctionnalistes se centrent sur les besoins de l’émetteur, privilégiant la fonction du texte

plutôt que l’équivalence :

The main point of functionalist approaches is the following: it is not the

source text as such, or its effects on the source text recipient, or the function

assigned to it by the author, that determines the translation process and the

 
  33  

linguistic make-up of the target text, as is postulated by EQUIVALENCE-

based translation theories, but the prospective function or the purpose of the

target text as determined by the initiator’s (i.e. client’s or commissioner’s)

needs. (Schäffner 116)

Par ailleurs, les approches fonctionnalistes tiennent compte du milieu professionnel d’où est

issue une traduction : « They are also characterized by their detailed consideration of real-life

scenarios of professional translation, which they take to be a fundamental aspect in providing

theoretical descriptions of translation » (Palumbo 50). Dans le cadre de notre étude, nous

analysons les textes selon l’objectif de communication et nous tenons compte de leur

contexte de production, considérant que les actions des rédacteurs et des traducteurs se font

ressentir relativement à l’efficacité des textes.

2.1.1.1 Plan de l’action : l’action traductionnelle et le skopos

Dans son ensemble, notre étude se situe sur le plan de l’action. En ce sens, nous

considérons l’émission des pages Web de l’Agence à titre d’action discursive réalisée à

l’aide de l’appui de divers agents en vue de provoquer une action chez les destinataires.

Selon Katarina Reiss et Hans Vermeer, l’action constitue un déploiement d’effort comportant

une finalité : « An action aims to achieve a goal and thus to alter the current state of affairs.

The motivation for such an action is that the intended goal is estimated to be of greater

importance than the current state of affairs » (85). En ce qui concerne les textes à l’étude,

l’information qu’ils contiennent vise à inciter les parents à faire vacciner leur enfant. Afin

d’atteindre cet objectif, les divers agents qui appuient la démarche de l’Agence, dont les

rédacteurs et les traducteurs qui ont produit les versions anglaise et française des textes,

 
  34  

doivent effectuer des choix relativement à la formulation des textes qui les rendent

susceptibles d’inciter les parents à faire vacciner leur enfant.

La théorie de « l’action traductionnelle »9 de Justa Holz-Mänttäri se prête à

l’étude de l’action réalisée dans le cadre d’un acte de communication :

She starts from a functionalist view not only of texts but also of society. . . .

Within this frame, functions are manifested in actions, each of which is

guided by its aim. The communication of messages is an action like any

other, ruled by the function the message is to fulfil. (Pym 50)

Décrivant le modèle de « l’action traductionnelle », Munday explique que selon Holz-

Mänttäri, la traduction interlinguistique est un « communicative process involving a

series of roles and players » (Introducing Translation Studies 78). Précisons que le

modèle de Holz-Mänttäri dresse un portrait du contexte de production d’une traduction

comportant six postes occupés par divers agents. Celui-ci laisse entrevoir que la

traduction est une action qui peut faire agir. En effet, en l’appliquant à notre étude,

nous constatons que chaque agent qui y est listé (initiator, commissioner, ST producer,

TT producer, TT user, TT receiver) (Ibid.) est susceptible d’influencer la réussite de

l’acte de communication de l’Agence. Or, le modèle révèle que bien qu’il ne soit pas

reconnu comme tel, le traducteur est un participant à part entière à l’interaction entre

l’Agence et les parents. Celui-ci est responsable de diriger la communication entre

l’organisme et les parents francophones au même titre que le rédacteur mène la


                                                                                                               
9
Traduction du nom de la théorie selon Nord (24).

 
  35  

communication auprès des parents anglophones. Ainsi, ces agents sont dotés du rôle

d’émetteur, agissant comme porte-parole de l’ASPC (voir Guidère, section 2.3.2).

À l’instar de la théorie de « l’action traductionnelle », la théorie du skopos de

Vermeer se centre également sur l’action et la finalité. Se référant à Vermeer, Munday

explique que la théorie du skopos « may be considered to be part of that same theory as it

deals with a translatorial action which is based on a ST, which has to be negotiated and

performed and which has a purpose and a result » (Introducing Translation Studies 79). En

effet, selon Vermeer, toute action comporte une finalité : « Any action has an aim, a

purpose » (« Skopos and Commission » 191). De plus, la traduction est une forme d’action :

« Translating is doing something: “writing a translation”, “putting a German text into

English”, i.e. a form of action » (Id. 193). D’ailleurs, le terme skopos signifie finalité,

s’agissant d’un « technical term for the aim or purpose of a translation » (Id. 191).

La notion du skopos est utile pour analyser et évaluer les choix relatifs à la

formulation d’un texte, car celle-ci offre une ligne directrice pour ces choix : « The skopos of

(translational) acting determines the strategy for reaching the intended goal » (Vermeer, A

skopos theory of translation 15). Ainsi, la théorie est représentative de notre étude, puisqu’en

analysant les textes de l’Agence selon leur fonction persuasive, soit la fonction principale des

textes, notre approche s’aligne sur la perspective de Vermeer, qui « estime que le but ultime

du traducteur est de produire un texte susceptible de remplir la fonction que le donneur

d’ouvrage lui a assignée » (Gallagher 148).

 
  36  

Soulignons que, dans le cadre de notre étude, nous utilisons le concept de skopos

pour expliciter les choix qu’ont effectués les rédacteurs de la version anglaise des textes de

l’Agence selon les directives qui leur ont été présentées dans un cahier des charges (ASPC,

Statement of Work for Services). En effet, comme nous le verrons plus bas (section 2.2.1),

nous sommes d’avis que la rédaction de la version anglaise des textes de l’Agence se conçoit

comme un processus de traduction.

2.1.1.2 Texte et discours

Puisque nous situons notre étude sur le plan de l’action, nous traitons les textes de

l’Agence comme des instances du discours de l’organisme. Fairclough distingue texte et

discours de sorte à considérer le texte comme un produit qui s’insère dans un processus

discursif :

A text is a product rather than a process – a product of the process of text

production. But I shall use the term discourse to refer to the whole process of

social interaction of which a text is just a part. This process includes in

addition to the text the process of production, of which the text is a product,

and the process of interpretation, for which the text is a resource. (Language

and Power 24)

En effet, notre perspective englobe les gestes des agents qui participent à la création des

textes ainsi que l’émission et la réception des textes. L’action de l’émetteur, soit l’Agence,

est réalisée sous forme de discours, c’est-à-dire dans le cadre d’« une interaction entre deux

sujets (énonciateur et énonciataire) qui se déroule dans des circonstances précises et dans un

 
  37  

but donné » (Delisle, La traduction raisonnée 37). Cette interaction est appuyée par des

agents rédacteurs et traducteurs, car ces derniers produisent la « représentation, au moyen des

ressources de la langue » (Ibid.) de ce que l’Agence veut communiquer à son groupe cible.

De plus, l’optique discursive permet d’entrevoir le contenu des pages Web comme un

« [e]nsemble d’énoncés considérés sous le rapport de leur organisation narrative et

argumentative » (Ibid.), et donc « non pas comme une structure linguistique autonome, inerte

et fermée sur elle-même, mais plutôt comme un dispositif qui représente de façon dynamique

l’interaction entre l’énonciateur et l’énonciataire ainsi que la finalité et les circonstances de

cette interaction » (Ibid.). Nous considérons que la fonction persuasive des textes de

l’Agence se définit selon son contexte et selon le rapport entre l’Agence et les parents. Ainsi,

cette caractérisation du discours de Delisle correspond à notre perspective.

En effet, il est essentiel de tenir compte du contexte discursif, car il détermine

le sens du matériel linguistique qui s’y rapporte. Delisle explique que :

Le sens des mots et des syntagmes correspond à leur signification pertinente

résultant de la neutralisation de leur polysémie grâce au contexte ou à la

situation. Le sens d’un message découle de la combinaison et de

l’interdépendance des significations pertinentes des mots et syntagmes qui le

composent enrichies des paramètres non linguistiques et représentant le

vouloir-dire de l’auteur. (L’analyse du discours 59)

 
  38  

Approfondissons en soulignant que la perspective de Fairclough reflète en quelque

sorte celle de Delisle, qui caractérise également le discours comme un « [e]nsemble

d’énoncés considérés du point de vue de leurs conditions de production et de réception

dans un contexte socioculturel donné » (La traduction raisonnée 37). Selon

Fairclough, le sens d’un texte est établi dans son rapport avec les contextes de la

production et de la réception :

there are three analytically separable elements in the processes of meaning-

making: the production of the text, the text itself, and the reception of the text.

The production of the text puts the focus on producers, authors, speakers,

writers; the reception of the text puts the focus on interpretation, interpreters,

readers, listeners. Each of these three elements has been given primacy at

different points in the recent history of theories of meaning. . . . But it seems

clear that meanings are made through the interplay between them: we must

take account of the institutional position, interests, values, intentions, desires

etc. of producers; the relations between elements at different levels in texts;

and the institutional positions, knowledge, purposes, values etc. of receivers. »

(Analysing Discourse 10-11)

En ce qui concerne l’analyse des textes de l’Agence, lesquels traitent d’un sujet controversé à

l’égard duquel l’organisme et les parents ne s’entendent pas, leur position par rapport à la

vaccination constitue un élément qui en détermine le sens dans le cadre de leur interaction.

L’ASPC émet ses textes selon son mandat de protection de la santé publique et son

 
  39  

appartenance au courant dominant de la médecine moderne, présentant un message persuasif

qui reflète son idéologie aux parents qui remettent en question l’innocuité des vaccins.

2.1.1.3 Rapport social entre l’Agence et les parents

Puisque l’Agence et les parents qui hésitent de faire vacciner leur enfant, ou qui

refusent de le faire, sont dans une situation conflictuelle10 et que les textes visent à persuader

les parents de faire vacciner leur enfant, cette dimension de leur interaction se conçoit dans la

perspective de l’analyse critique du discours. Selon cette perspective, le discours détermine

les rapports sociaux tout en étant déterminé par la situation sociale :

discourse is socially constitutive as well as socially shaped: it constitutes

situations, objects of knowledge, and the social identities of and relationships

between people and groups of people. It is constitutive both in the sense that it

helps to sustain and reproduce the social status quo, and in the sense that it

contributes to transforming it. (Fairclough, Mulderrig et Wodak 358)

Dans le cadre de son interaction avec les parents, l’organisme répond à son mandat au moyen

d’un acte discursif qui se fonde sur son autorité étatique et médicale. En effet, l’Agence

bénéficie de sa position dominante, qui lui permet de créer et diffuser un message persuasif

comportant de l’information sur les MEV et les vaccins en exploitant ses ressources. Or,

pour atteindre son objectif, elle doit changer les croyances et le comportement des parents de

manière à ce qu’ils s’alignent sur ses croyances.


                                                                                                               
10
Ces parents remettent en question les recommandations relatives à la vaccination, et dans certains cas,
refusent de les suivre. Leur position va à l’encontre de celle de l’Agence. Ainsi, l’organisme doit les persuader
d’adhérer aux programmes de vaccination.

 
  40  

Venant plutôt du domaine de la psychologie, la perspective de l’analyse

transactionnelle d’Éric Berne est également utile en ce sens pour souligner et concevoir le

rapport entre l’Agence et les parents. Dans cette perspective, qui catégorise le statut selon

trois états : child, parent et adult (Berry 34), celui de l’Agence correspond au statut de

parent, « a figure with status who directs the life of others and who establishes standards and

values » (Id. 34-35). Cette position confère aux parents préoccupés par la vaccination qui

s’opposent à la position de l’Agence le statut de child, « in which emotions or reactions are

on the surface, and therefore the state tends to take over at times of high emotion » (Id. 34),

plutôt que celui d’adult, « which is characterized by detachment and logic; the adult is thus

an information handler and decision maker » (Id. 35).

Pour approfondir la perspective discursive du rapport entre l’Agence et les parents, il

est à mentionner que, selon Fairclough, le discours inscrit le statut des agents au sein de la

société et les positionne les uns par rapport aux autres :

Discourses do not just reflect or represent social entities and relations, they

construct or ‘constitute’ them; different discourses constitute key entities (be

they ‘mental illness’, ‘citizenship’ or ‘literacy’) in different ways, and

position people in different ways as social subjects (e.g. as doctors or

patients), and it is these social effects of discourse that are focused upon in

discourse analysis. (Introduction 3-4)

Les parents reçoivent l’information de l’organisme, selon la sélection de renseignements que

celui-ci effectue pour appuyer sa visée de les inciter à faire vacciner leur enfant. En d’autres

 
  41  

termes, détenant l’autorité médicale, c’est l’Agence qui choisit comment « traduire » la

question de la vaccination. Ainsi, cette dernière les aborde comme des patients prêts à

recevoir ses conseils médicaux.

Or, la position des parents qui refusent de faire vacciner leur enfant reflète un conflit

d’ordre idéologique entre ces derniers et l’Agence. Les idéologies déterminent les discours11

(van Dijk, « Discourse and Ideology » 380). Cependant, nous constatons que l’Agence évite

largement de dire ouvertement aux parents de faire vacciner leur enfant. L’organisme choisit

plutôt de leur présenter des renseignements sur la gravité des MEV et sur la susceptibilité à

ces maladies ainsi que sur l’efficacité et l’innocuité des vaccins. Cette information est censée

les porter à déduire qu’ils devraient faire vacciner leur enfant. D’une part, cette stratégie

d’inférence contourne la demande du consentement. D’autre part, elle masque le pouvoir de

l’Agence en lui permettant de prétendre vouloir éclairer les parents plutôt que de vouloir les

influencer. Dans le prochain volet de notre cadre théorique, nous exposons le processus de

traduction qui permet à l’Agence de construire un argumentaire en y incluant de

l’information sur les MEV et les vaccins.

                                                                                                               
11
Dans son étude, van Dijk présente une définition informelle des idéologies : « Ideologies, thus informally
defined, are general systems of basic ideas shared by the members of a social group, ideas that will influence
their interpretation of social events and situations and control their discourse and other social practices as group
members » (« Discourse and Ideology » 380). Il précise sa définition de façon plus détaillée plus loin dans son
texte.

 
  42  

2.2 Volet 2 : Connaissances spécialisées et grand public

Le deuxième volet de notre cadre théorique concerne l’information sur les MEV et

les vaccins que l’Agence utilise pour persuader les parents de faire vacciner leur enfant.

Cette information est intégrée dans les textes de l’Agence au moyen d’un processus de

traduction intralinguistique, soit un concept clé pour notre étude. En effet, c’est dans le cadre

de ce processus que les rédacteurs de la version anglaise des textes de l’Agence effectuent

des choix en favorisant la fonction persuasive des textes. En d’autres termes, les choix

relatifs aux renseignements qu’ils sélectionnent et la façon dont ils les présentent sont censés

rendre les textes susceptibles de persuader les parents de faire vacciner leur enfant. Les

mêmes paramètres relatifs aux choix de traduction s’appliquent au processus de traduction

interlinguistique qui a abouti à la version française des textes.

Soulignons pour commencer que les situations dans lesquelles sont communiquées

les connaissances médicales varient :

Medical communication is not limited to written interaction among

researchers in highly specialized research journals. Rather it can be seen as a

rich, dynamic continuum moving from research articles to . . . news in the

press about health and medicine. In fact, medical knowledge is generated by a

variety of participants: researchers, physicians, surgeons . . . health policy

makers . . . and so forth. (Montalt Resurrecciό et González Davies 46-47)

En effet, la communication médicale est loin de se centrer exclusivement sur la

fonction référentielle : « Traditionally, medical language has been regarded in the same

 
  43  

way as any other kind of scientific language: objective, neutral and non-rhetorical,

whose only function was to transmit information, a so-called ‘referential’ function »

(Id. 50). Dans leur manuel sur la traduction médicale, Montalt Resurrecciό et González

Davies soulignent la diversité des fonctions relatives à la communication médicale,

expliquant qu’elle influence leur perspective : « Our approach to medical knowledge

and communication as social activity implies a critical vision of the language.

Participants use language to achieve their communicative goals, which are not limited

to just transmitting factual information » (51).

En ce qui concerne l’information médicale sur les MEV et les vaccins présentée dans

les textes à l’étude, celle-ci sert à inciter les parents à faire vacciner leur enfant. Il s’agit de la

base de la stratégie rhétorique de l’Agence, soit de fournir des renseignements pour

persuader les parents de faire vacciner leur enfant. En effet, ces textes comportent un

message qui relève de la communication en santé : « The study and use of communication

strategies to inform and influence individual decisions that enhance health » (Centers for

Disease Control and Prevention et National Cancer Institute cités dans Centers for Disease

Control and Prevention). Ainsi, l’inclusion de ces renseignements a pour but de former un

argumentaire. Dans les pages qui suivent, nous présentons les notions qui se rapportent à

l’intégration de l’information sur les MEV et les vaccins dans les textes comme processus de

traduction intralinguistique effectué de manière à appuyer l’objectif de communication de

l’organisme. Ce processus aboutit à la création de la version anglaise des pages Web de

l’Agence, que nous considérons comme des traductions créées par les rédacteurs qu’a

embauchés l’organisme.

 
  44  

2.2.1 Traduction intralinguistique

Rappelons que le concept de traduction intralinguistique de Jakobson se définit

comme « an interpretation of verbal signs by means of other signs of the same language »

(127). En ce qui concerne les textes de l’Agence, ce type de reformulation est nécessaire

pour répondre à l’objectif de communication qui se rapporte aux textes. Dans un premier

temps, celle-ci permet à l’ASPC de s’adresser à un public de non-initiés, et dans un

deuxième temps, de composer un message qui relève de la communication des risques adapté

à sa campagne auprès des parents méfiants des vaccins.12

L’aspect de la traduction intralinguistique qui concerne l’objectif de s’adresser à un

public de non-initiés correspond à la vulgarisation. « Cette pratique, qui existe depuis

toujours, se base sur une rhétorique qui consiste à “dire autrement”, à travers des

modulations, des altérations, et des transformations qui renvoient à une pratique traductrice

intralinguistique » (Pederzoli et Reggiani 143). En déterminant à quel type de traduction se

rapporte la vulgarisation, Daniel Jacobi précise que : « La traduction dite intralinguistique est

particulièrement appropriée pour décrire et analyser les échanges entre groupes

sociolinguistiques dissymétriques tels les échanges entre spécialistes et novices et par

exemple pour la relation entre patient et médecin » (166). Cependant, les renseignements que

l’Agence présente aux parents ne servent pas à instruire, mais à convaincre et à faire agir. En

effet, la finalité des textes est de les persuader de faire vacciner leur enfant.

                                                                                                               
12
Nous avons inclus en annexe deux extraits de textes sur la rougeole (un extrait des textes à l’étude et un
extrait d’un article d’opinion du journal The Globe and Mail) qui démontrent le résultat du processus de
traduction intralinguistique effectué selon deux objectifs de communication distincts : le texte de l’Agence vise
à persuader les parents de faire vacciner leur enfant tandis que l’article de journal appuie la vaccination des
enfants contre les MEV et ne cible pas les parents en particulier. L’information sur la maladie a été intégrée
dans les textes selon leur objectif de communication, soit selon deux différents skopoi (voir section 4.2.2)
((Annexe 18, p. 232).

 
  45  

Ainsi, dans une perspective plus large, comprenant celle de la vulgarisation,

l’inclusion d’information sur les MEV et les vaccins dans les textes de l’Agence au moyen

de la traduction intralinguistique correspond au concept d’adaptation. Selon Georges Bastin,

parmi les modes d’adaptation qu’effectuent les traducteurs dans le cadre de la traduction

interlinguistique on compte celui de la « creation », soit « a more global replacement of the

original text with a text that preserves only the essential message/ideas/functions of the

original » (5). En ce qui concerne les textes de l’Agence, ce sont les renseignements sur les

MEV et les vaccins qui sont préservés. Bastin précise qu’il y a différents facteurs qui

motivent le recours à l’adaptation, dont la nécessité de créer un texte qui appartient à un

genre différent de celui du texte source. Ce facteur se rapporte à un concept de « genre

switching » : « a change from one discourse type to another (e.g. from adult to children’s

literature)… » (Ibid.). Étant donné que les textes de l’Agence doivent non seulement être

compréhensibles pour leur groupe cible, mais également l’inciter à faire un geste, le concept

de « genre switching » peut servir à représenter l’orientation globale des choix qu’ont opérés

les rédacteurs de la version anglaise des textes. Rappelons en ce sens l’étude d’Ezpeleta

Piorno que nous avons incluse dans la section sur l’état de la question. Cette dernière utilise

de manière similaire la notion de « genre shift » pour parler du processus de traduction

intralinguistique qui est effectué pour créer la notice à partir du résumé des caractéristiques

du produit.13

En somme, la traduction intralinguistique qui est effectuée afin d’inclure de

l’information sur les MEV et les vaccins dans les textes appelle un changement relatif aux

                                                                                                               
13
L’étude d’Ezpeleta Piorno se base notamment sur les recherches du groupe GENTT , c’est-à-dire sur « the
tradition of genre studies and the work of the GENTT (Textual Genres for Translation) research group » (167).

 
  46  

skopoi des textes sources afin de créer les textes cibles, notamment par rapport aux textes qui

sont destinés aux spécialistes. En effet, selon les renseignements que nous avons obtenus

auprès de l’Agence, le contenu des pages Web est largement basé sur celui de son Canadian

Immunization Guide (Guide canadien d’immunisation)14 (Questionnaire, Annexe 2 [question

1.3], p. 160), lequel « vise à fournir des renseignements et des recommandations à jour sur

l’utilisation des vaccins au Canada » (Dr David Butler-Jones, i).15 Les contenus référentiels

qui font l’objet d’un transfert sont intégrés aux textes selon leur finalité, qui est d’informer

les parents pour les persuader de faire vacciner leur enfant. Ainsi, la fonction informative est

secondaire et tributaire de la fonction persuasive. (Mentionnons que nous verrons dans le

cadre de l’Analyse 2 que l’Agence fournit également de l’information aux parents afin de

guider l’action de faire vacciner leur enfant, telle que de l’information au sujet des

calendriers de vaccination. Cependant, la grande majorité des renseignements qui figurent

dans les pages Web servent à remplir la fonction persuasive des textes.) Or, l’inclusion de

renseignements sur les MEV et les vaccins dans les textes afin de persuader les parents de

faire vacciner leur enfant constitue la forme de l’argumentaire de l’Agence et se conçoit

comme stratégie rhétorique. Dans le dernier volet de notre cadre théorique, nous traitons la

fonction persuasive des textes de manière à définir quelles en sont les caractéristiques qui les

rendent susceptibles d’y répondre, c’est-à-dire ce qui donne de la force aux arguments de

l’argumentaire.

                                                                                                               
14
L’Agence ne précise pas quelle édition du Guide a été utilisée pour créer le contenu des pages Web. Nous
supposons que c’est de la septième édition, publiée en 2006, car cette version figurait toujours dans le site de
l’Agence à l’époque où l’organisme a composé le cahier des charges (Statement of Work for Services) destiné
aux rédacteurs de la version anglaise des pages (« Canadian Immunization Guide: Seventh Edition – 2006 »
[page Web accédée au moyen du site Wayback Machine; date d’archivage : 2 janvier 2010; date de la dernière
mise à jour : 20 juin 2008]).
15
Cette description provient d’un message d’introduction du Dr David Butler-Jones, ancien Administrateur en
chef de la santé publique du Canada, tiré de la 7e édition du Guide canadien d’immunisation, version imprimée.

 
  47  

2.3 Volet 3 : Actes de langage et force de l’argumentaire

Dans le volet précédent, nous avons traité de la traduction intralinguistique comme

processus qui permet d’inclure de l’information sur les MEV et les vaccins dans les textes.

Nous avons souligné à ce sujet que l’inclusion de cette information se rapporte à la finalité

d’inciter les parents à faire vacciner leur enfant. Dans le présent volet, nous présentons la

théorie des actes de langage et le MCS, selon lesquels nous analysons la dimension

pragmatique des textes dans le cadre de l’interaction entre l’Agence et les parents. Comme

l’explique Guidère :

L’intérêt principal de l’approche pragmatique pour la traductologie est qu’elle

permet de mettre en relief les éléments les plus saillants de la communication

dans un texte ou dans un discours particulier. Grâce à cette approche, le

traducteur acquiert une conscience de l’importance du sens perçu par

l’interlocuteur, qui peut être différent du sens linguistique apparent. Ce sens

perçu est le résultat d’une séquence appréhendée globalement dans un texte.

Cela signifie que le processus de traduction dépend largement du type textuel

concerné, car le sens de la séquence en est tributaire : la même séquence peut

être comprise et reçue différemment selon qu’elle appartient à un texte de

type argumentatif ou simplement informatif. (Introduction à la

traductologie 62)

Cette dimension des textes se rapporte à l’effet des textes sur les récepteurs anglophones et

francophones, lequel doit être équivalent puisque les deux versions comportent la même

fonction persuasive afin d’inciter les parents à faire vacciner leur enfant. Cette fonction est

 
  48  

réalisée au moyen de l’argumentaire que l’Agence présente aux parents, lequel est composé

de renseignements qui correspondent aux concepts du MCS.

2.3.1 Actes de langage et MCS

Rappelons que la théorie des actes de langage d’Austin comprend trois types d’actes

de langage distincts : l’acte locutoire, l’acte illocutoire et l’acte perlocutoire. L’acte

locutoire signifie « la production d’une phrase dotée d’un sens et d’une référence, ces deux

éléments constituant à peu près la signification – au sens traditionnel du terme » (Austin

119). Les actes illocutoires sont « des énonciations ayant une valeur conventionnelle »

(Ibid.), par exemple, informer ou avertir (Ibid.); « il s’agit d’un acte effectué en disant

quelque chose » (Id. 113). Pour ce qui est des actes perlocutoires, il s’agit d’« actes que nous

provoquons ou accomplissons par le fait de dire une chose. Exemples : convaincre,

persuader, empêcher, et même surprendre ou induire en erreur » (Id. 119). Austin distingue

les actes illocutoires « qui ont un objectif perlocutoire (convaincre, persuader), de ceux qui,

simplement, entraînent des suites perlocutoires » (Id. 125). En ce qui concerne les actes de

langage que tente de réaliser l’ASPC en persuadant les parents de faire vacciner leur enfant,

l’acte perlocutoire se produit lorsque le parent se laisse persuader de faire vacciner son

enfant et qu’il passe à l’action. Cette séquence d’actions représente l’objectif perlocutoire.

Soulignons qu’Austin considère les actes de langage au niveau des phrases et qu’il met

l’accent sur le langage parlé (Palumbo 110).

Rappelons également qu’il est possible d’entrevoir l’acte de langage au niveau des

textes en entier, c’est-à-dire selon le concept de text act. Ce concept s’applique aux textes de

l’Agence, puisqu’en les analysant, on constate que l’ensemble de l’information qu’ils

 
  49  

contiennent constitue un argumentaire. Prenons comme exemple l’information que

l’organisme présente sur les effets de la coqueluche dans la page « Vaccines prevent

diseases » : « Pertussis (Whooping Cough) can turn into severe coughing (“whooping”

sound), choking and vomiting. It can last for weeks or months, and may even cause death. It

is most dangerous when your baby is under six months old. » Or, comme solution, l’Agence

affirme plus haut que les vaccins protègent contre cette maladie : « Immunization prevents

your child from getting these 13 vaccine-preventable diseases », tandis que dans la page sur

la diphtérie, elle souligne l’innocuité des vaccins : « Like all vaccines authorized for use in

Canada, it went through several stages of rigorous testing before being authorized for use. »

Comme le démontre cet exemple, l’argumentaire que l’Agence présente aux parents se fonde

sur le sous-entendu selon lequel la gravité des MEV et la susceptibilité à ces maladies

dépassent largement les risques d’effets secondaires que comportent les vaccins. Précisons

que « le sous-entendu se produit dans l’interprétation . . . pour cette raison, il est nécessaire

de connaître le contexte (psychologique, situationnel, interactionnel, historique, social…)

d’un énoncé pour pouvoir en dégager les sous-entendus les plus vraisemblables » (Krieg-

Planque 146).

En effet, comme le démontre l’extrait sur la coqueluche, l’information que l’Agence

présente sur les MEV est sous forme de description, intégrant des éléments qui s’apparentent

à la narration. La valeur illocutoire des énoncés descriptifs comme arguments s’établit donc

selon le contexte. Comme l’expliquent Blum-Kulka et Hamo en se référant aux concepts de

Searle, « the identification of speech acts in actual use relies on specific combinations of

linguistic features (propositional content), contextual features (preparatory and sincerity

 
  50  

conditions) and cultural conventions (essential condition) » (149). 16 Or, l’approche de

l’Agence correspond au concept des actes de langage indirects selon Searle (Blum-Kulka et

Hamo 149; Bracops 60; Kerbat-Oreccioni 41). Kerbrat-Oreccioni explicite le concept de

l’acte de langage indirect au moyen des formulations suivantes, qui rappellent le titre de la

traduction du texte fondateur d’Austin, Quand dire, c’est faire : « Quand dire, c’est faire

plusieurs choses à la fois (informer d’un fait, et susciter une conduite) » (33), ou « Quand

dire, c’est faire une chose sous les apparences d’une autre » (Ibid.). Cette dernière

explique qu’ « en matière d’actes de langage, il n’y a pas de correspondance biunivoque

entre tel signifiant (forme déclarative, interrogative ou impérative de la phrase) et tel signifié

(valeur d’assertion, de question ou d’ordre) . . . » (Kerbrat-Orecchioni 33-34).

Searle explique que ces actes correspondent aux cas où le sens d’un énoncé se

dédouble :

The simplest cases of meaning are those in which the speaker utters a

sentence and means exactly and literally what he says. . . . But, notoriously,

not all cases of meaning are this simple: In hints, insinuations, irony, and

metaphor – to mention a few examples – the speaker’s utterance meaning and

the sentence meaning come apart in various ways. One important class of

                                                                                                               
16
Blum-Kulka et Hamo présentent les précisions suivantes : « 1) Propositional content: features of the
semantic content of the utterance. For example, requests will usually contain a reference to the future, whereas
apologies will typically refer to an act in the past. 2) Preparatory conditions: the necessary contextual features
needed for the speech act to be performed, such as the ability of the hearer to perform a requested act (for
directives), or the assumption that some offence has been committed (for apologies). 3) Sincerity conditions:
the speaker’s wants and beliefs, such as his wish that the hearer does the requested act (for requests), or his
belief that an offence has been committed and recognized as such by the hearer (for apologies). 4) Essential
condition: the convention by which the utterance is to count as an attempt to get the hearer to do something (for
requests) or as an undertaking to remedy a social imbalance (for apologies) » (149).

 
  51  

such cases is that in which the speaker utters a sentence, means what he says,

but also means something more. (30)

Cette définition s’applique aux propriétés des textes de l’Agence, lesquels ressemblent à des

textes informatifs alors qu’en réalité, il s’agit de textes persuasifs. Soulignons cependant que

le contexte de l’énonciation fournit une bonne indication du sens des textes. En effet, le

mandat de l’Agence est d’assurer la santé publique (section 4.1.1.2), non pas d’augmenter

l’expertise en matière de vaccination. Comme l’explique Kerbrat-Orecchioni : « Le contexte

joue souvent un rôle décisif dans le fait que l’énoncé soit ou non chargé d’une valeur

indirecte. . . . » (43). Ainsi, l’information que l’organisme fournit dans son site Web aurait

sans doute une valeur différente si elle figurait dans un guide sur les maladies infectieuses.

Afin d’éclaircir le mécanisme des actes de langage qui correspondent aux textes de

l’Agence, précisons que ceux-ci sont qualifiés de non conventionnels. Se référant aux

explications de Kerbrat-Orecchioni, Bracops explique que « lorsque l’indirection est

seulement possible, il y a acte de langage indirect non conventionnel : aucune convention

langagière ne prévoit que l’assertion Il fait froid ici exprime l’injonction Ferme la fenêtre »

(62). En effet, il ne se trouve qu’un énoncé dans les pages Web à l’étude où l’Agence

explicite son objectif perlocutoire : « Protect your child’s health by getting all immunizations

on time » (« Vaccines prevent diseases»). Ce sont les renseignements au sujet des MEV et

des vaccins qui expriment cette injonction en composant un argumentaire qui porte à inférer

ce sens. Ainsi, tout comme l’assertion Il fait froid ici peut exprimer une injonction de fermer

la fenêtre, l’énoncé « Diphtheria can damage your child’s heart and nervous system and

cause paralysis » (« Vaccines prevent diseases ») peut exprimer une injonction implicite de

 
  52  

faire vacciner son enfant contre la diphtérie. En effet, l’Agence informe les parents qu’un

enfant non vacciné est vulnérable, qu’il pourrait contracter la diphtérie et souffrir de ses

effets.

Soulignons que dans la perspective de l’argumentation,17 l’utilisation de la

description et de la narration dans les textes de l’Agence se conçoit comme un procédé qui

permet « d’argumenter par les faits » (Robrieux 182). Pour y avoir recours au moyen de la

description, qui « s’articule dans l’espace » (Ibid.), et de la narration, qui s’articule « dans le

temps » (Ibid.), il faut que les faits puissent « parler par eux-mêmes, sans qu’il soit

nécessaire d’apporter d’autres éléments de preuve » (Ibid.). Ainsi, la nature des actes de

langage de l’Agence, qui sont indirects et descriptifs, les rend aptes à provoquer l’acte

perlocutoire qu’elle souhaite susciter auprès des parents, soit de les persuader de faire

vacciner leur enfant. En effet, il est reconnu que l’inférence facilite la persuasion :

comme l’a bien souligné la longue tradition des études rhétoriques, la

meilleure façon de convaincre un auditoire d’une thèse n’est pas d’asserter

explicitement cette thèse, mais plutôt d’amener l’auditoire à formuler lui-

même cette thèse, par inférence, raisonnement ou conclusion argumentative.

Convaincre ne consisterait donc pas à formuler une proposition, mais à mettre

l’auditoire en condition de formuler lui-même celle-ci. Dès lors, on comprend

que le sous-entendu, qui est une des façons pour un discours de susciter la

formation d’une idée dans l’esprit du lecteur ou de l’auditeur, soit l’un des

                                                                                                               
17
Nous n’avons pas l’espace dans notre étude pour approfondir les notions qui se rapportent à l’argumentation.
Nous utilisons ce concept simplement pour décrire l’orientation générale des messages de l’Agence.

 
  53  

instruments disponibles pour un travail de conviction. Le sous-entendu est

alors doté d’une force argumentative : le destinataire est amené à formuler lui-

même une thèse, ce qui renforce son adhésion à cette thèse.

(Krieg-Planque 152)

En vue d’appuyer notre interprétation de la valeur illocutoire des énoncés, qui se conçoivent

comme arguments, et de montrer comment s’établit la force de l’argumentaire de l’Agence,

nous utilisons quatre concepts du MCS.

Se référant à Hochbaum et à Rosenstock, Champion et Skinner présentent l’origine

du modèle : « The HBM was developed initially in the 1950s by social psychologists in the

U.S. Public Health Service to explain the widespread failure of people to participate in

programs to prevent and detect disease » (46). Or, le MCS a été largement utilisé comme

cadre de référence pour mener des interventions ciblant le comportement en matière de santé

(Champion et Skinner 45). Celui-ci comprend six concepts qui permettraient de déterminer

ce qui porte les personnes à poser des gestes qui se rapportent au maintien de leur santé :

« The [Health Belief Model] contains several primary concepts that predict why people will

take action to prevent, to screen for, or to control illness conditions; these include

susceptibility, seriousness, benefits and barriers to a behavior, cues to action, and most

recently, self-efficacy » (Id. 46-47). Wright, Sparks et O’Hair expliquent que le modèle se

centre sur la perception des risques relativement à la maladie, soit « individuals’ perceived

threat of illness and their behavioral response to that threat » (265). Selon la logique du

modèle, différents facteurs qui se rapportent à la perception et l’atténuation des risques

influencent la prise de décisions :

 
  54  

When confronted with information about a disease or illness, people generally

assess their perceived susceptibility to the threat and attempt to gauge the

severity of the threat were it to affect them. In addition, individuals assess

threats to their health vis-à-vis the costs and benefits of changing their

behaviors and make appraisals of their environment and resources when

making decisions about how to avoid or manage the threat. Each of these

factors combines in unique ways to influence decision-making about health

issues, depending upon the health issue and the target audience. (Ibid.)

Le tableau suivant présente les concepts, leur définition et des pistes pour l’application des

concepts.

Concept Definition Application


Perceived Belief about the chances of Define population(s) at risk, risk levels
susceptibility experiencing a risk or getting a
condition or disease Personalize risk based on a person’s
characteristics or behavior

Make perceived susceptibility more consistent


with individual’s actual risk
Perceived Belief about how serious a Specify consequences of risks and conditions
severity condition and its sequelae are
Perceived Belief in efficacy of the advised Define action to take: how, where, when; clarify
benefits action to reduce risk or the positive effects to be expected
seriousness of impact
Perceived Belief about the tangible and Identify and reduce perceived barriers through
barriers psychological costs of the reassurance, correction of misinformation,
advised action incentives, assistance
Cues to Strategies to activate Provide how-to information, promote
action “readiness” awareness, use appropriate reminder systems
Self-efficacy Confidence in one’s ability to Provide training and guidance in performing
take action recommended action
Use progressive goal setting
Give verbal reinforcement
Demonstrate desired behaviors
Reduce anxiety
(adaptation du tableau de Champion et Skinner [48])
Tableau 3 : MCS

 
  55  

Les textes de l’Agence sont composés majoritairement de renseignements qui correspondent

aux quatre premiers concepts du modèle. L’information sur les maladies correspond aux

concepts de la perception de la gravité et de la susceptibilité. Celle-ci souligne les effets et la

contagiosité des maladies ainsi que la vulnérabilité des enfants, qui risquent de les contracter.

En revanche, les renseignements sur les vaccins se rapportent aux concepts des avantages et

des obstacles. Ceux-ci soulignent l’efficacité et l’innocuité des vaccins.18 Dans leur

ensemble, ces renseignements fondent un argumentaire qui se rapporte à la communication

des risques qui vise à persuader les parents de faire vacciner leur enfant en contrant leurs

préoccupations par rapport à la sûreté des vaccins et en leur démontrant l’importance de

protéger leur enfant contre les MEV.

Selon la 7e édition du Guide canadien d’immunisation (version imprimée),

« L’objectif d’une communication du risque efficace est de permettre la prise d’une décision

éclairée en partenariat » (ASPC 30). Or, en ce qui concerne la prise de décision relative aux

textes de l’Agence, l’« éclairage » est fourni par l’Agence et le rôle des parents est plutôt

passif dans le cadre du « partenariat ». Cette dynamique rappelle le modèle de Berne :

l’Agence a le statut de parent, établissant la norme relative au comportement en matière de

vaccination tandis que les parents, dont les préoccupations sont jugées injustifiées, ont le

statut d’enfant, qui est caractérisé par l’émotivité.

Ainsi, en considérant les textes dans leur ensemble, un argumentaire se manifeste.

Celui-ci est composé d’arguments qui opposent les effets des maladies et la susceptibilité de

                                                                                                               
18
Nous avons inclus en annexe un exemple d’une reformulation de texte qui a été effectuée selon le MCS
(Annexe 19, p. 233).

 
  56  

les contracter aux avantages ainsi qu’à la sûreté des vaccins. Se référant à Meschonnic, Jean

Delisle explique que :

Un texte n’est pas uniquement constitué d’une forme et d’un sens. Il a aussi le

sens de sa forme. Il « fonctionne » d’une certaine manière, il fait quelque

chose. La traduction doit, elle aussi, faire ce que fait le texte original. Un texte

est une logique, un système, il est « le système de son propre discours ».

(Delisle, La traduction raisonnée 549)

Puisque le système du discours de l’Agence est celui d’un argumentaire qui se rapporte à la

communication des risques, les renseignements qui portent sur les maladies et les vaccins

considérés dans leur ensemble établissent la valeur (ou force) illocutoire des énoncés.

Comme l’explique Kerbrat-Orecchioni, se référant à Searle, « Il appelle illocutionary force

(en français force illocutoire) la composante de l’énoncé qui lui donne sa valeur d’acte. Cette

force illocutoire vient s’appliquer au contenu propositionnel de l’énoncé » (16). C’est dans

cette perspective que nous concevons des textes comme comportant une fonction persuasive

relativement à la justification d’un conseil médical (faire vacciner son enfant) plutôt qu’une

fonction informative.

 
  57  

2.3.2 Traduction interlinguistique et actes de langage

Les versions anglaise et française des textes de l’Agence ont la même finalité,

soit d’inciter les parents à faire vacciner leur enfant. Ainsi, l’ensemble des énoncés qui

composent la version française doit refléter la valeur illocutoire de la version anglaise

afin qu’elle soit également susceptible d’atteindre son objectif perlocutoire. Pour ce

faire, il est essentiel que les traducteurs reconnaissent la fonction persuasive des textes

et l’argumentaire à l’appui afin d’effectuer des choix propices à la présentation

adéquate des contenus référentiels des textes. En d’autres termes, en plus de se soucier

d’effectuer le transfert de l’information que contiennent les textes, ils doivent être

conscients des choix qu’ont effectués les rédacteurs de la version anglaise en intégrant

cette information dans leurs textes afin de l’adapter à l’auditoire cible et à sa fonction

persuasive. En effet, comme le souligne Munday, les choix du traducteur sont basés sur

son interprétation du texte source :

The translator needs to uncover the ST writer choice and to re-encode that

choice as appropriate in the target language. Thus the translator’s choices are

also meaningful and represent conscious or unconscious decisions at the

lexical level that, together, represent the translator’s interpretation of the ST.

(Evaluation in Translation 16)

De plus, comme nous l’avons indiqué en présentant les agents qui participent à l’interaction

entre l’Agence et les parents selon le modèle de l’action traductionnelle (section 2.1.1.1), le

traducteur prend part à l’acte de communication de l’organisme. Ainsi, ses choix peuvent

assurer ou nuire à l’atteinte de l’objectif de communication des textes. En ce sens, comme

 
  58  

l’explique Guidère au sujet de la traduction publicitaire internationale, « Loin d’être un

simple médiateur langagier, le traducteur prend en fait . . . la place de l’instance

communicatrice. . . . » (« Aspects de la traduction publicitaire » 21). Dans ce cadre, la

formulation du discours de l’Agence est une tâche que les traducteurs partagent avec les

rédacteurs des textes sources, chacun étant responsable de créer une version du contenu des

pages Web dans l’une ou l’autre des deux langues officielles du pays.

Pour que la version française des textes puisse reprendre la valeur illocutoire de la

version anglaise, les traducteurs doivent dissimuler le fait que leurs textes sont des

traductions. Le concept de la « covert translation » de House explicite cet objectif : « The

translation is to act as though it were not a translation » (37). House précise que : « In a

covert translation, the function the original has in its discourse world is to be reproduced

as far as possible. » (Ibid.) Cette approche situe l’équivalence par rapport à la fonction

des textes :

While the original and its covert translation need not be equivalent at the

levels of text and register, they should be equivalent at the levels of genre and

the individual text’s functional profile. Examples of covert translations are

translations of advertisements which are to act as though they were originals

in order to be as effective and persuasive as their originals. (Ibid.)

Comme le souligne House, l’approche est utile pour la traduction de textes comportant une

fonction persuasive.

 
  59  

Or, la notion des actes de langage en traduction offre une perspective plus

approfondie, selon laquelle il est possible de déterminer l’équivalence en mettant l’accent sur

la fonction de persuader : « we are in fact adjusting our criteria for the judgement of

equivalence in translation; equivalence is to be achieved not only of propositional content but

also of illocutionary force » (Hatim et Mason 76). En effet, il s’agit d’un moyen d’atteindre

le même effet perlocutoire d’une version à l’autre :

In trying to achieve “sameness in meaning” translation is thus an attempt to

re-perform locutionary and illocutionary acts that (hopefully but in fact rarely)

will have in the target language the same perlocutionary force (or effect) on

the addressee as they had in the source language. (Blum-Kulka 89-90)

Soulignons que relativement à la traduction des actes de langage indirects, Blum-Kulka

avance que le niveau de difficulté de l’opération se détermine selon l’universalité des

conditions qui les sous-tendent :

… the translatability potential of indirect speech acts can be predicted. I

suggested that the highest on the scale of translatability potential will be

indirect speech acts governed by universal felicity conditions, and the lowest

will be those indirect speech acts that are subject to unique language and

culture-specific conditions. (Id. 95)

Ainsi, en règle générale, les énoncés qui composent l’argumentaire de l’Agence ne devraient

pas poser de difficultés de traduction interlinguistique incontournables puisque la menace des

 
  60  

MEV et le désir de protéger son enfant se font vraisemblablement ressentir parmi les

membres des deux groupes linguistiques visés.

2.4 Résumé

Comme le révèle le tableau que nous présentons au début de la section, les textes à

l’étude relèvent d’une séquence d’itérations des connaissances du domaine médical. Celle-ci

comprend la reformulation, ou traduction intralinguistique, des connaissances médicales pour

différents groupes cibles, dont les spécialistes du domaine et le grand public. Le résultat du

processus est la création de la version anglaise du contenu des pages Web. Or, il s’y ajoute la

traduction interlinguistique de cette version vers le français. En d’autres termes, depuis la

création des connaissances du domaine médical, jusqu’à la présentation de ces connaissances

aux non-spécialistes anglophones et francophones s’établit un continuum traductologique. Ce

continuum rappelle la réflexion d’Octavio Paz, selon laquelle tout texte se fonde sur la

reformulation d’une forme précédente :

Every text is unique and, at the same time, it is the translation of another text.

No text is entirely original because language itself, in its essence, is already a

translation: firstly, of the non-verbal world and secondly, since every sign and

every phrase is the translation of another sign and another phrase. (Paz cité

dans Bassnett 49)

Notre étude se centre sur l’interaction entre l’Agence et les parents, dans le cadre de

laquelle l’Agence utilise les connaissances sur les MEV et les vaccins afin d’inciter les

parents à faire vacciner leur enfant. Nous avons comme but de nous prononcer sur

 
  61  

l’efficacité des choix de traduction qui se rapportent à la version française des textes

relativement à la fonction persuasive. Puisque cette fonction correspond à la finalité des

textes, nous menons notre étude sur le plan de l’action. Notre perspective inclut trois

éléments principaux : 1) nous percevons les textes comme instances du discours de l’Agence;

2) nous considérons l’information sur les MEV et les vaccins qui s’y trouve comme étant le

résultat d’un processus de traduction intralinguistique effectué selon la finalité des textes;

3) nous tenons compte de la dimension pragmatique des textes au moyen de la théorie des

actes de langage. En concevant des textes comme instances du discours de l’Agence, nous

relevons la participation des agents qui prennent part à l’interaction, soulignant le rôle des

rédacteurs et des traducteurs au moyen du modèle de l’action traductionnelle et l’orientation

des choix des rédacteurs selon la théorie du skopos. Cette optique nous permet également de

positionner les interlocuteurs afin de relever le rapport entre l’Agence et les parents, lequel se

répercute sur le sens des textes. En effet, c’est dans ce rapport que s’établit leur fonction

persuasive. Or, en considérant l’information sur les MEV et les vaccins qui figure dans les

textes comme traduction intralinguistique, nous constatons que l’Agence l’utilise pour créer

un argumentaire. Finalement, en exposant l’aspect pragmatique des textes, nous pouvons

mettre en évidence les actes de langage qui correspondent à cet argumentaire. C’est dans

cette perspective, en nous appuyant sur les concepts du MCS, que nous déterminons dans le

cadre de notre deuxième analyse comment s’établit la force des arguments de l’Agence.

Ainsi, nous sommes en mesure de nous prononcer sur l’efficacité des choix de traduction qui

se rapportent la version française des textes, qui est le résultat d’un processus de traduction

interlinguistique.

 
  62  

PARTIE 3 : MÉTHODOLOGIE

Dans les pages qui suivent, nous présentons les textes qui font l’objet de notre étude

et la méthodologie selon laquelle nous les avons analysés. La partie se divise en trois

sections. La première section comprend une présentation de notre corpus, lequel est constitué

des versions anglaises et françaises de deux pages Web de l’ASPC. La deuxième section

comporte les détails relatifs à une démarche initiale de collecte de renseignements que nous

avons effectuée directement auprès de l’Agence afin d’orienter notre étude. La troisième

section présente la forme des analyses que nous avons effectuées afin de répondre à nos

questions de recherche.

3.1 Présentation du corpus

Nous avons sélectionné nos textes lorsque nous étions à la recherche d’un corpus

bilingue (anglais/français) composé de textes médicaux ciblant le grand public, puisque la

communication entre les spécialistes du domaine médical et le grand public est un sujet pour

lequel nous avons un grand intérêt. Nous avons sélectionné les textes de l’Agence estimant

qu’ils seraient aptes à susciter des réflexions intéressantes. En effet, lorsque nous avons

téléchargé la version des pages qui constituent notre corpus en 2012, la vaccination des

enfants était un sujet controversé, notamment en raison de préoccupations au sujet des effets

secondaires des vaccins (particulièrement par rapport au vaccin antirougeoleux, antiourlien et

antirubéoleux). En effet, il s’agit d’une controverse qui perdure depuis de nombreuses

années.

Les pages Web que nous avons choisi d’étudier s’intitulent : « Vaccines prevent

diseases » (« Les vaccins préviennent les maladies ») et « What you need to know about

 
  63  

diphtheria » (« La diphtérie : ce qu’il faut savoir ») (Annexe 1, pp. 146-158).19 Les versions

françaises sont des traductions des versions anglaises. La page « Vaccines prevent diseases »

comprend quatre sections : la première porte sur l’importance et l’incidence positive des

vaccins, la deuxième sur la santé de la collectivité, la troisième sur le fonctionnement des

vaccins et la quatrième, qui est beaucoup plus étoffée que les trois autres, sur 13 MEV. Le

texte comprend des hyperliens qui permettent d’accéder à des renseignements connexes. La

version anglaise comporte 743 mots20 tandis que la version française en compte 955. Par

ailleurs, il s’y trouve très peu d’éléments graphiques notables.

La deuxième page à l’étude, « What you need to know about diphtheria », est

accessible à partir d’un hyperlien qui se trouve sur la première. En effet, la diphtérie est la

première maladie qui figure dans la liste de 13 maladies susmentionnée. C’est la raison pour

laquelle nous l’avons choisie, d’une manière un peu aléatoire, parmi les 13 pages accessibles

à partir de la liste. En effet, nous ne voulions pas sélectionner la page en comparant les pages

sur les maladies en vue de choisir la « meilleure ». Cette procédure imite dans une certaine

                                                                                                               
19
Les versions des pages Web que nous avons téléchargées en date du 7 février 2012 ne sont plus accessibles
dans le site de l’ASPC. Cependant, grâce au site Wayback Machine (achive.org/web), nous avons été en mesure
de continuer à y accéder en complétant notre étude, ainsi qu’à d’autres pages Web où se trouvaient des
renseignements pertinents pour notre recherche. Il est à noter par contre que le service ne nous permet pas
d’accéder à l’intégralité du site Web (quoi que nous n’ayons constaté qu’un élément du site qui n’est pas
disponible, soit une fonctionnalité qui permet aux parents d’établir le calendrier de vaccination de leur enfant)
et que l’archivage des pages ne comprend pas nécessairement toutes les mises à jour des pages qui ont été
effectuées depuis le lancement de la campagne (la page « Frequently Asked Questions » du site Internet
Archive, duquel Wayback Machine fait partie, indique que : « When our automated systems crawl the web
every few months or so, we find that only about 50% of all pages on the web have changed from our previous
visit. This means that much of the content in our archive is duplicate material. If you don't see ""*"" next to an
archived document, then the content on the archived page is identical to the previously archived copy »).
20
Nous avons établi le nombre de mots par page au moyen du logiciel Microsoft Word. Le calcul comprend les
chiffres.

 
  64  

mesure la séance d’un internaute.21 Par ailleurs, comme l’explique Culshaw, l’information

présentée en ligne n’est pas disposée de façon linéaire (96). Ce dernier précise que les parties

d’un site Web doivent pouvoir fonctionner de manière indépendante tout en s’insérant selon

un rapport logique dans l’ensemble du site : « Users can’t see a whole website at a glance

and, since a website isn’t linear, it doesn’t have a beginning or an end. Every part of a site

must therefore explain itself and its relationship to the whole » (96). Nous considérons donc

que les deux pages forment une unité complète bien que le site Web comprenne une quantité

d’autres pages connexes.

La page sur la diphtérie comprend également quatre sections : la première porte sur la

maladie, la deuxième sur le vaccin contre la diphtérie et la troisième sur le vaccin 5 en 1; la

quatrième section contient des hyperliens qui donnent accès à de plus amples

renseignements. La majorité du contenu se trouve dans les sections sur la diphtérie et sur le

vaccin 5 en 1, soit un vaccin combiné qui inclut l’immunisation contre la diphtérie. La

version en anglais comporte 673 mots tandis que la version française en contient 844.

Soulignons que dans le cadre de notre étude, nous n’analysons pas les pages

accessibles au moyen des hyperliens que contiennent celles que nous avons sélectionnées, ni

les mises à jour qui auraient pu être effectuées. L’élargissement de notre corpus en tenant

compte de l’évolution du site et des pages qui sont liées à celles que nous avons

sélectionnées pourrait avoir une incidence sur les résultats de notre analyse, cependant, nous

                                                                                                               
21
Soulignons que selon les données recueillies par l’Agence sur l’« achalandage du site sur la vaccination »
(septembre 2009 au 31 décembre 2012), le nombre de pages consultées par visite est 2,40 (Campagne de
sensibilisation 21).

 
  65  

avons choisi de nous en tenir à une version des pages Web et de nous limiter au contenu

qu’elles comportent.

3.2 Collecte de renseignements au sujet des textes

Pour amorcer notre étude, nous avons demandé des renseignements au sujet des

pages Web directement auprès de l’Agence, à laquelle nous avons transmis un

questionnaire.22 Celui-ci comporte une série de questions sur l’objectif de la page « Vaccines

prevent diseases »23, sur la rédaction des textes sources, sur la traduction de ces textes (de

l’anglais vers le français) et sur la mise en page (Annexe 2, pp. 159-161). Les réponses aux

questions se sont avérées utiles, mais certains éléments d’information demandés n’ont pas été

fournis, notamment au sujet des ressources et des directives qui auraient été présentées au

fournisseur chargé de la rédaction de la version anglaise des pages Web (voir question 2.2,

Annexe 2, p. 160). Grâce à une demande que nous avons effectuée en vertu de la Loi sur

l’accès à l’information, nous avons obtenu copie du cahier des charges présenté au

fournisseur (Statement of Work for Services, Annexe 4, pp. 163-171). Les renseignements

que nous avons recueillis au moyen du cahier se sont également avérés utiles. Par exemple, y

figurent des précisions sur l’objectif des pages Web et sur les messages clés. Il est à noter

que l’Agence nous a également transmis deux rapports sur la campagne, The 0-2

Immunization Campaign “It’s Time to Immunize” Summary of Activities Quarterly Report

#10 As of December 31, 2011 (document non publié) et Campagne de sensibilisation : C’est

                                                                                                               
22
Nous présentons notre demande de renseignements initiale en annexe, à la suite de notre questionnaire
(Annexe 3, p. 162).
23
Il est à noter que le questionnaire concerne uniquement la page « Vaccines prevent diseases », puisqu’à
l’époque de sa conception, nous n’avions pas défini notre corpus. Cependant, étant donné que la page « What
you need to know about diphtheria » fait également partie de la campagne C’est le temps de vacciner, nous
supposons que les renseignements obtenus s’y rapportent également.

 
  66  

le temps de vacciner, Rapport sommaire de juin 2009 à décembre 2012 (document publié).24

Ces documents comportent également des renseignements au sujet de la campagne.

Les renseignements que nous avons recueillis auprès de l’Agence au moyen de notre

questionnaire et du cahier des charges nous ont permis de structurer notre étude. Selon cette

information, nous avons appris que les pages Web faisaient partie d’une campagne lancée

afin de répondre aux préoccupations des parents au sujet de la vaccination et que l’Agence

voulait encourager les parents à faire vacciner leur enfant. Ainsi, les pages Web comportent

un objectif qui se rapporte à la persuasion. De plus, nous avons appris que le contenu des

pages Web avait été rédigé à partir de textes destinés aux professionnels de la santé,

signifiant qu’ils sont fondés sur un transfert de connaissances spécialisées. En troisième lieu,

nous avons constaté que les rédacteurs de la version anglaise ont obtenu une quantité de

détails sur la campagne tandis qu’aucune directive particulière n’avait été présentée au

fournisseur responsable d’effectuer la traduction. Cela nous a portés à concevoir une étude

visant à comparer la qualité des deux versions relativement à leur fonction persuasive

incluant la considération d’un processus de traduction intralinguistique permettant d’inclure

de l’information sur les MEV et les vaccins dans les textes. Soulignons par ailleurs qu’en

basant notre étude sur les renseignements que l’Agence a elle-même produits au sujet de ses

besoins relatifs aux textes (notamment dans le cahier des charges aux rédacteurs, un

document que l’ASPC ne comptait pas présenter publiquement), nous assurons la légitimité
                                                                                                               
24
Le questionnaire rempli (intitulé Questionnaire to the Public Health Agency of Canada on the creation and
translation of the “Vaccines prevent diseases” Web page) et le rapport intitulé The 0-2 Immunization
Campaign “It’s Time to Immunize” Summary of Activities Quarterly Report #10 As of December 31, 2011,
nous ont été transmis par courriel, de la part de la Conseillère en communications électroniques du Centre de
l'immunisation et des maladies respiratoires infectieuses de l’Agence. Le rapport intitulé Campagne de
sensibilisation : C’est le temps de vacciner, Rapport sommaire de juin 2009 à décembre 2012 nous a été
transmis par courriel, de la part de la Direction générale de la prévention et du contrôle des maladies
infectieuses de l’Agence.

 
  67  

du fondement de notre évaluation. Les renseignements que nous avons obtenus nous

fournissent la preuve que l’Agence souhaite persuader les parents de faire vacciner leur

enfant en leur présentant de l’information. Ainsi, l’orientation fonctionnaliste que nous

suivons dans le cadre de notre étude exige de considérer les textes selon leur fonction

persuasive, puisque l’étude est centrée sur les besoins de l’Agence.

3.3 Modèle d’analyse

Notre étude constitue une étude de cas dans le cadre de laquelle nous critiquons la

version française des textes de l’Agence afin d’expliquer pourquoi cette version est moins

efficace que la version anglaise par rapport à leur fonction persuasive. L’étude de cas est une

approche utile pour répondre à des questions qui cherchent à expliquer une situation

sociologique tangible : « In general, case studies are the preferred strategy when “how” or

“why” questions are being posed, when the investigator has little control over events, and

when the focus is on a contemporary phenomenon within some real-life context » (Yin 1).

En effet, notre critique se centre sur la raison d’être des textes. Ces textes, qui sont émis au

grand public, traitent d’un sujet qui se rapporte aux décisions et au comportement d’un

segment de la population du pays.

Rappelons que notre étude consiste à démontrer que puisque la fonction informative

de communications visant à influencer le comportement en matière de santé est subordonnée

à leur fonction persuasive, les choix de traduction doivent favoriser la fonction persuasive.

L’objectif que nous avons établi est de montrer que même si la version française des textes

reproduit fidèlement les contenus référentiels des textes sources, certains choix de traduction

qu’ont effectués les traducteurs de cette version atténuent la fonction persuasive des textes.

 
  68  

En effet, dans le cadre de notre étude, nous voyons que ces choix ne reflètent pas de façon

cohérente l’ensemble des choix de traduction stratégiques effectués dans le cadre du

processus de traduction intralinguistique.

Afin de pouvoir effectuer une critique pertinente de ces textes, nous avons établi un

modèle d’analyse qui permet de l’adapter à la situation de communication. Notre modèle

comprend trois étapes. La première étape sert à éclaircir la situation de communication tandis

que la deuxième sert à déterminer comment la version anglaise des textes y répond. À la

suite de ces étapes, la troisième a pour but d’évaluer la version française selon les résultats

des deux premières. Ces étapes, que nous réalisons en effectuant trois analyses distinctes,

correspondent à nos trois questions de recherche respectivement : 1) Pourquoi la fonction

principale des textes est-elle persuasive plutôt qu’informative? 2) De quelle manière les

choix effectués dans le cadre du processus de traduction intralinguistique favorisent la

fonction persuasive des textes? 3) Quels sont les choix de traduction interlinguistique qui

atténuent la fonction persuasive des textes? Dans les paragraphes qui suivent, nous décrivons

comment nous avons structuré chacune des analyses.

3.3.1 Analyse 1

Notre première analyse vise à démontrer pourquoi la fonction des textes est

persuasive plutôt qu’informative, ce qui justifie l’orientation de notre étude tout en répondant

à notre première question de recherche. Nous réalisons l’analyse en éclaircissant le contexte

de la campagne C’est le temps de vacciner, dans le cadre de laquelle se déroule l’interaction

entre l’Agence et les parents. Cette démarche est effectuée au moyen de l’information que

l’organisme nous a transmise, selon laquelle nous présentons la finalité des textes à l’étude,

 
  69  

démontrant que celle-ci se rapporte au mandat de l’ASPC et se répercute sur le sens des

textes. De plus, nous exposons le rôle de différents agents qui participent à l’interaction entre

l’Agence et les parents en appuyant l’organisme, dont les rédacteurs et les traducteurs25 qui

ont créé les textes de l’Agence. En effet, c’est sur les choix relatifs à la formulation des

textes que se focalise notre étude puisqu’ils déterminent leur susceptibilité à remplir leur

fonction.

3.3.2 Analyse 2

Notre deuxième analyse est tributaire de la première, car elle vise à déterminer

comment les choix effectués par les rédacteurs de la version anglaise des textes répondent à

sa fonction persuasive. L’analyse se fonde sur un examen des directives que comporte le

cahier des charges présenté aux rédacteurs. Ces directives encadrent un processus de

traduction intralinguistique effectué à partir de textes comprenant de l’information sur les

MEV et les vaccins, dont le résultat est la formulation de la version anglaise des textes de

l’Agence. Dans le cadre de l’analyse, nous rapportons les directives du cahier aux textes dans

la perspective de la théorie du skopos. Nous effectuons également une analyse au niveau des

énoncés dans la perspective de la théorie des actes de langage. Cette partie de l’analyse est

réalisée en nous appuyant sur le MCS. (Nous voyons que quatre concepts du modèle sont

reflétés dans le contenu des textes de l’Agence, soit dans les renseignements qui se

rapportent à la gravité des MEV, à la susceptibilité aux MEV, à l’efficacité des vaccins et à

l’innocuité des vaccins.) En somme, nous constatons que les choix opérés relativement au

                                                                                                               
25
Grâce aux renseignements recueillis auprès de l’Agence, nous avons appris que l’organisme a engagé un
fournisseur pour effectuer la rédaction des pages Web en anglais et un autre fournisseur pour effectuer la
traduction de ces pages. Dans le cadre de notre étude, nous nous référons à ces fournisseurs comme les
rédacteurs et les traducteurs, puisqu’il est vraisemblable que plus qu’une personne était responsable de
participer à chacune de ces démarches.

 
  70  

processus de traduction intralinguistique ont pour résultat la formulation d’un argumentaire

qui relève de la communication des risques. La perspective de la théorie du skopos nous

permet de démontrer comment s’établit la forme de l’argumentaire tandis que les

perspectives de la théorie des actes de langage et du MCS nous permettent de démontrer

comment s’établit la force des arguments qui le composent. Les actes de langage qui

correspondent aux énoncés qui constituent l’argumentaire se fondent sur l’inclusion

d’informations qui se rapportent aux concepts du modèle. Ainsi, en démontrant comment

s’établissent la forme et la force de l’argumentaire que l’organisme présente aux parents,

nous répondons à notre deuxième question de recherche. Cette question exige de déterminer

de quelle manière les choix effectués dans le cadre du processus de traduction

intralinguistique favorisent la fonction persuasive des textes.

3.3.3 Analyse 3

Notre troisième analyse s’appuie sur les constats relatifs à la deuxième et vise à

déterminer quels sont les choix de traduction qui risquent de diminuer la force de

l’argumentaire dans la version française des textes. Après avoir constaté que les textes

français comprennent essentiellement les mêmes renseignements que la version anglaise,

présentés dans le même ordre, nous relevons les choix de traduction non optimaux, les

rapportant aux concepts du MCS. En utilisant les concepts du modèle afin d’évaluer le

respect de la fonction persuasive, c’est-à-dire pour justifier notre sélection de choix de

traduction non optimaux, nous assurons l’objectivité des résultats de notre analyse. Nous

organisons cette démarche d’évaluation selon trois caractéristiques relatives à l’intégration

des renseignements sur les MEV et les vaccins qui figurent dans la version anglaise :

1) l’adaptation des renseignements au groupe cible; 2) la sélection des renseignements; 3) la

 
  71  

personnalisation des renseignements. Ainsi, nous dressons un pont entre les choix qui ont été

effectués par les rédacteurs de la version anglaise en opérant un processus de traduction

intralinguistique et les choix qui ont été effectués par les traducteurs en créant la version

française. De plus, nous revoyons les textes français afin de vérifier la qualité linguistique,

considérant que les faiblesses sur ce plan risquent également d’atténuer la fonction

persuasive des textes. En déterminant quels sont les choix de traduction qui risquent de

diminuer la force de l’argumentaire dans la version française des textes, cette analyse nous

permet de répondre à notre troisième question de recherche. Cette question exige de

déterminer quels sont les choix de traduction relatifs au processus de traduction

interlinguistique qui atténuent la fonction persuasive des textes.

Nous considérons que le modèle que nous avons établi nous permet de déconstruire le

mécanisme rhétorique qui caractérise la version anglaise des textes de l’Agence selon la

finalité de son interaction avec les parents pour ensuite juger dans quelle mesure la version

française y correspond. En effet, l’examen du processus de traduction intralinguistique

effectué en vue de créer la version anglaise des textes nous permet de fixer des points de

repère pour évaluer la version française. En d’autres termes, puisque l’orientation des choix

de rédaction effectués dans le cadre de ce processus a été établie selon la fonction persuasive

des textes, celle-ci nous permet d’établir des critères pour évaluer la version française selon

cette fonction.

 
  72  

PARTIE 4 : ANALYSE TRIPARTITE

La quatrième partie de notre thèse comporte trois analyses. La première se focalise

sur le contexte de la campagne C’est le temps de vacciner, dans le cadre de laquelle les textes

à l’étude ont été émis. Dans cette analyse, nous présentons la finalité des textes, laquelle se

rapporte au mandat de l’Agence, et nous explicitons le rapport entre l’Agence et les parents,

selon lequel s’établit le sens des textes. Ainsi, nous confirmons leur fonction persuasive. La

deuxième analyse se centre sur la version anglaise des pages Web, que nous concevons

comme le résultat d’un processus de traduction intralinguistique. Dans cette analyse, nous

explicitons cette démarche de traduction et nous démontrons que celle-ci a été effectuée afin

de produire des textes vulgarisés comprenant des renseignements sur les MEV et les vaccins.

En effet, nous démontrons que ces renseignements composent un argumentaire visant à

persuader les parents de faire vacciner leur enfant. La création de cet argumentaire

caractérise la manière dont les choix effectués dans le cadre du processus de traduction

intralinguistique favorisent la fonction persuasive des textes. La troisième analyse concerne

la version française des textes, que nous évaluons selon leur fonction persuasive. Notre

objectif est de démontrer quels sont les choix de traduction effectués dans le cadre du

processus de traduction interlinguistique de l’anglais vers le français qui risquent d’atténuer

la fonction persuasive des textes.

 
  73  

4.1 Analyse 1 : Persuasion au service de la santé publique

Notre première analyse se rapporte au contexte de la campagne C’est le temps de

vacciner, dans le cadre de laquelle l’Agence a émis les textes à l’étude. L’objectif principal

est de confirmer leur fonction persuasive, et donc de répondre à notre première question de

recherche qui exige de démontrer pourquoi la fonction principale des textes est persuasive

plutôt qu’informative. L’analyse comporte trois composantes. D’abord, nous présentons la

finalité des textes, qui se rapporte au mandat de l’Agence. Ensuite, nous explicitons la

manière dont le sens des textes s’établit selon le rapport entre l’organisme et les parents,

exposant l’exploitation de la part de l’organisme de sa position dominante dans ce rapport.

En dernier lieu, nous illustrons le rôle des différents agents qui participent à leur interaction,

notamment ceux qui sont responsables de la rédaction et de la traduction des textes.

Signalons d’emblée que la fonction persuasive des textes n’est pas parfaitement

évidente à la lecture. En effet, à première vue, on constate que les textes de l’Agence

présentent une quantité de renseignements au sujet des vaccins et des MEV. Par contre, il ne

s’agit pas de textes informatifs, où « un auteur veut simplement exprimer un contenu

informationnel » (Reiss, Problématiques de la traduction 109), mais plutôt de textes

opératifs, dans lesquels « l’offre d’information est censée véhiculer des contenus organisés à

des fins de persuasion, conçus pour conduire le récepteur du texte à agir dans le sens attendu

par l’auteur (ou par son donneur d’ouvrage) » (Id. 110). En analysant le contexte

extralinguistique des textes, nous pouvons mieux en cerner la finalité.

Soulignons par ailleurs qu’en incluant le contexte dans nos démarches d’analyse des

textes de l’Agence, dont l’objectif ultime est d’évaluer les choix de traduction qui se

 
  74  

rapportent à la version française selon sa fonction persuasive, notre approche correspond à la

perspective de Reiss, selon laquelle le contexte extralinguistique est censé déterminer les

choix de traduction :

while on the one hand the semantic, lexical, grammatical and stylistic (i.e., the

linguistic) components of a text must be recognized, on the other hand the

influence exercised by non-linguistic factors on the semantic, lexical,

grammatical and stylistic fields must also be taken into account.

(Translation Criticism 51)

Par ailleurs, notre approche reflète celle de l’analyse critique du discours, dans le cadre de

laquelle « [c]ontext is defined as the mentally represented structure of those properties of the

social situation that are relevant for the production or comprehension of discourse » (Duranti

et Goodwin; van Dijk cités dans van Dijk Discourse & Power 90). Dans les pages qui

suivent, nous verrons que la fonction persuasive des textes se rapporte au mandat de

l’Agence et qu’elle s’établit selon un rapport conflictuel avec les parents qui remettent en

question l’innocuité des vaccins.

4.1.1. Fonction persuasive et mandat de l’Agence

Bien que les textes comprennent une quantité de renseignements sur les vaccins et les

MEV, l’information n’est pas disparate ni d’ordre général. En effet, les renseignements

dressent un portrait positif des vaccins et un portrait négatif des MEV. Cet indice, en plus de

l’unique énoncé figurant dans les textes où l’Agence demande explicitement aux parents de

faire vacciner leur enfant – « Protect your child’s health by getting all immunizations on

 
  75  

time » (« Vaccines prevent diseases ») – révèlent la fonction persuasive des textes. Or,

l’information que nous avons recueillie auprès de l’Agence confirme et précise cette

fonction.

4.1.1.1 Finalité des textes et la campagne C’est le temps de vacciner

Au cours de notre recherche, nous avons noté plusieurs formulations des objectifs de

l’Agence. Le tableau suivant présente les principales, selon leur source.

Questionnaire to the 1.1 When and why did the Agency choose to disseminate the
Public Health Agency information presented in the “Vaccines prevent diseases” Web
of Canada on the page? What are the precise objectives of the campaign?
creation and In 2007-08, the Canadian Immunization Committee, which is made up of
translation of the representatives from all provinces and territories, recommended that a
“Vaccines prevent national public awareness campaign on immunization of children 0-2
diseases” Web page years old be developed. This was in response to the results of the 2006
(Annexe 2, pp. 159- National Immunization Coverage survey, which indicated a 12 per cent
160) increase in parental concerns about vaccines, including indications that
parents did not feel they had enough information to make decisions
about immunizations. The Public Health Agency of Canada took the
lead in developing this national campaign, which was approved by the
CIC and the Public Health Network Council before its launch at the
Canadian Public Health Association conference in June 2009.  
The 0-2 Immunization The campaign’s primary objective is to develop tools to increase the
Campaign availability of in-depth, detailed risk/benefit information on immunization
“It’s Time to to allow parents to make an informed decision. The main call to action
Immunize” for this campaign is for parents to order a comprehensive A Parent’s
26
Summary of Activities Guide to Immunization. (2)
Quarterly Report #10
As of
December 31, 2011
Statement of Work for 1.2 Introduction
Services Creation of new web content and adaptation of existing web content for
(Annexe 4, use on a new website to support and help encourage Canadian parents
p. 165 ) of children 0-2 yrs of age to get their scheduled vaccinations. . . . .

                                                                                                               
26
Comme l’indique l’objectif en page 2 du rapport de 2011, The 0-2 Immunization Campaign “It’s Time to
Immunize” Summary of Activites: Quarterly Report #10 As of December 31, 2011, l’Agence souhaite que les
parents se procurent le Guide des parents sur la vaccination (A Parent’s Guide to Immunization). Il s’agit de
« l’élément phare » de la campagne : « le Guide des parents sur la vaccination (le Guide), est la publication la
plus demandée auprès de l’Agence et la demande continue d’augmenter chaque année. Le Guide fournit
des renseignements sur les avantages de la vaccination infantile dans un langage simple et convivial pour les
lecteurs » (Campagne de sensibilisation 1). Les parents peuvent le consulter en ligne, le télécharger ou obtenir
des renseignements pour le commander, notamment en cliquant sur un bouton qui figure à la droite des pages
Web à l’étude (Annexe 22, pp. 236-237). Cependant, les textes que nous avons sélectionnés ne mentionnent pas
le Guide et nous ne tenons pas compte de l’objectif de générer des téléchargements ou des commandes du
Guide dans nos analyses.

 
  76  

1.4 Objectives of the Requirement


A new web site and guide/booklet that will provide Canadian parents of
children 0-2yrs of age with the information and tools they need to ensure
they understand the importance and safety of immunization and
immunize their child on-time. (1)
Campagne de Contexte
sensibilisation : C’est … Le 18 avril 2007, les membres du Comité canadien sur
le temps de vacciner, l’immunisation ont approuvé une campagne de sensibilisation à volets
Rapport sommaire : multiples ciblant les parents d’enfants âgés de 0 à 2 ans élaborée en
De juin 2009 à tenant compte des commentaires des provinces et territoires et du
décembre 2012 groupe de travail des intervenants. Cette campagne vise à renforcer les
efforts déjà entrepris par les compétences locales, provinciales et
territoriales et d’autres organismes afin d’améliorer les taux de
couverture vaccinale chez les enfants âgés de 0 à 2 ans.

En s’appuyant sur le modèle PRECEDE-PROCEED axé sur la


planification des programmes de santé (qui considère que le
comportement en matière de santé est influencé à la fois par des
facteurs individuels et environnementaux), la campagne à volets
multiples a défini une combinaison d’interventions … avec les objectifs
suivants en matière de comportement :
— Les parents et les fournisseurs de soins de santé prendront les
mesures appropriées pour que les nourrissons soient vaccinés à temps
pour les premières immunisations systématiques à l’âge de deux mois.
— Les enfants recevront une couverture à jour conformément au
nombre d’injections recommandées par le Comité consultatif national de
l’immunisation (CCNI) pour les vaccins DCaT-VPI-Hib et RRO avant
l’âge de deux ans. (2)

B)
Objectifs de la campagne
À COURT TERME (sensibilisation/connaissances) : Mettre en place
des outils pour que les parents accèdent plus facilement aux
renseignements.
À LONG TERME (changement de comportement) : Contribuer à
accroître le nombre d’enfants canadiens âgés de 2 ans dont les vaccins
sont à jour. (3)

C)
Soutien fédéral, provincial et territorial
Les compétences fédérales-provinciales-territoriales soutiennent
l’élaboration d’une stratégie coordonnée pancanadienne afin de
résoudre le problème de la réticence face à la vaccination (c’est-à-dire
gérer l’éventail complexe des problèmes et facteurs humains et sociaux
tels que la connaissance, les attitudes, les comportements, les peurs et
les préoccupations ainsi que les problèmes et les facteurs
« institutionnels » tels que la commodité, l’accessibilité et le coût de la
vaccination qui contribuent à la réticence du public à participer aux
programmes d’immunisation). (Groupe de travail sur la Stratégie
nationale d’immunisation cité dans ASPC, Campagne de
sensibilisation 12)
Tableau 4 : Objectifs

 
  77  

Grâce à ces renseignements, nous apprenons que l’Agence souhaite améliorer les taux de

couverture vaccinale et qu’elle déploie une stratégie pour contrer la réticence par rapport à la

vaccination. Cette réticence se rapporte à une augmentation des préoccupations au sujet des

vaccins, lesquelles ont été détectées au moyen d’un sondage. Par ailleurs, nous constatons

que l’Agence souhaite influencer le comportement des parents en leur présentant un message

qui relève de la communication des risques démontrant l’importance de la vaccination et

l’innocuité des vaccins. De plus, cette dernière veut leur fournir de l’information pour leur

permettre de suivre les calendriers de vaccination.

4.1.1.2 Mandat de l’Agence

Selon le mandat de l’ASPC, cette dernière est responsable du maintien de la santé

publique, étant tenue entre autres de « prévenir et contrôler les maladies infectieuses »

(ASPC, « À propos de l’Agence »).27 Les objectifs relatifs aux textes à l’étude y

correspondent parfaitement puisqu’ils concernent l’immunisation28, soit une mesure qui

protège la santé des enfants qui se font vacciner. Soulignons par ailleurs que l’immunisation

s’applique à la protection de la santé de la collectivité. En effet, un déclin des taux de

vaccination comporte des risques importants qui préoccupent les autorités responsables de la

santé publique. (Blume 629) En ce sens, l’Agence affirme que : « La baisse des taux

d’immunisation peut entraîner une perte de l’immunité collective et une augmentation des

coûts des soins de santé liés aux complications des maladies évitables par la vaccination »

(Campagne de sensibilisation 11). Ainsi, l’émission d’information au sujet des vaccins au

                                                                                                               
27
Nous avons consulté la page au moyen du site Wayback Machine; date d’archivage : 12 juillet 2012; date de
la dernière mise à jour : 16 juin 2011.
28
Selon le Grand dictionnaire terminologique, l’immunisation signifie l’« [i]nduction d’une réponse
immunitaire, chez un individu, qui est effectuée par l’administration d’anticorps ou d’antigènes, dans un but
thérapeutique ou de prévention contre un agent infectieux » (« immunisation »).

 
  78  

moyen de son site Web est une démarche fonctionnelle. Les retombées anticipées sont

d’ordre sanitaire et économique.

4.1.2 Sens des textes et rapport entre l’Agence et les parents

Puisque nous avons établi que la fonction des textes est persuasive, notre perspective

inclut la relation entre l’Agence et les parents. En effet, étant donné que l’Agence souhaite

inciter les parents à prendre une décision que certains d’entre eux perçoivent comme

comportant des risques, l’organisme et les parents qui remettent en question l’innocuité des

vaccins sont dans une situation conflictuelle. Le rapport de pouvoir entre l’ASPC ces

derniers se dessine dans ce conflit, ainsi que le sens des textes selon leur fonction persuasive.

Ce rapport se caractérise par une asymétrie relative au pouvoir des deux partis.

L’Agence est un émetteur puissant, notamment parce que, comme organisme

gouvernemental responsable des questions relatives à la santé publique, elle détient l’autorité

médicale et l’autorité étatique. Par contre, le poids de la démarche de l’Agence relève du

déploiement de ses ressources plutôt que de l’affirmation de son autorité. En effet, comme

nous le démontrons dans le cadre de notre deuxième analyse, l’organisme évite de dicter aux

parents le comportement qu’il souhaite les voir adopter (section 4.2.3.1). L’Agence choisit

plutôt de leur présenter des renseignements susceptibles de les inciter à faire vacciner leur

enfant. Nous estimons que l’approche de l’organisme est conçue selon la situation de

communication, car les messages concernant la vaccination sont délicats, notamment en

raison de facteurs psychologiques.

 
  79  

Les facteurs psychologiques qui font que la communication sur la vaccination est

délicate relèvent de la perception des risques que comportent les vaccins. Selon MacDonald

et Finlay :

La plupart des parents canadiens s’assurent que leurs enfants reçoivent les

vaccins systématiques . . . mais les dispensateurs de soins rencontrent des

parents qui hésitent à faire vacciner leur enfant ou qui refusent carrément

d’accepter la totalité ou une partie des vaccins recommandés. La plupart de

ces parents s’inquiètent de l’innocuité vaccinale. (1)

Cette perception peut-être particulièrement difficile à redresser parce qu’elle concerne les

tout-petits : « Risks are generally more worrying (and less acceptable) if perceived . . . [t]o

pose some particular danger to small children . . . » (Bennett et al. 8). De plus, comme

l’explique l’ASPC relativement aux principes de la communication des risques, la

vaccination est une intervention particulièrement susceptible de susciter l’inquiétude :

La perception du risque est influencée par l’expérience de même que par les

contextes personnel, religieux et culturel. De plus, des événements qui sont

bien connus, qui suivent un processus naturel, qui semblent être maîtrisés par

le sujet, qui procèdent d’un processus volontaire ou impliquent la décision de

refuser quelque chose sont généralement perçus comme étant moins risqués

que les événements non familiers, qui découlent d’un processus artificiel, sur

lesquels le sujet n’a pas d’emprise, sont obligatoires ou requièrent la décision

de poser un geste plutôt que d’éviter quelque chose. La décision de se faire

 
  80  

immuniser ou d’immuniser un enfant relève de cette dernière catégorie à

« risque élevé » peu importe les probabilités réelles. (Guide canadien

d’immunisation 30)

En effet, comme l’avance le European centre for disease prevention and control en se

référant à un article de Cooper, Larson et Katz, accepter de faire vacciner un enfant en santé

exige un haut niveau de confiance par rapport à la sûreté des vaccins : « Every time a parent

holds a healthy infant to be immunised, she or he is demonstrating enormous faith in the

potential benefit and safety of the vaccine . . . » (5). Ainsi, la perception du risque constitue

un obstacle important que l’Agence doit surmonter ou contourner afin de persuader les

parents de faire vacciner leur enfant.

Soulignons par ailleurs que les parents sont exposés à des discours susceptibles

d’augmenter leur méfiance. En effet, l’Agence fait preuve d’inquiétude à cet égard dans ses

instructions aux rédacteurs :

There is a small but very vocal anti-immunization group that has on-line blogs

and information on internet video-sharing sites to promote their anti-

immunization message. We must be able to respond to patients / mothers who

are getting their information from these sources (provide facts to dispel the

myths). (Statement of Work for Services 5-6)

Dans le même ordre d’idée, l’Agence avance dans son rapport sommaire de juin 2009 à

décembre 2012 que : « Les préoccupations des parents concernant les effets indésirables

 
  81  

possibles et les messages contradictoires dans les médias et sur Internent concernant

l’innocuité des vaccins contribuent à la réticence face à la vaccination… » (Campagne de

sensibilisation 11).

Or, puisque l’Agence tente de persuader les parents en leur présentant de

l’information, son approche masque la pression qu’elle tente d’exercer ainsi que son autorité.

En d’autres termes, il s’agit d’un moyen qui lui permet d’anticiper leur consentement, car en

utilisant une stratégie d’inférence, l’ASPC n’a pas besoin d’argumenter ou de présenter des

conseils ouvertement. Les renseignements qu’elle présente portent les parents à déduire par

eux-mêmes qu’ils devraient faire vacciner leur enfant.

4.1.2.1 Exploitation du rapport de pouvoir

Bien que l’Agence ne fasse pas directement référence à son autorité pour persuader

les parents de faire vacciner leur enfant, cette dernière exploite son rapport de pouvoir avec

ces derniers pour y arriver. En effet, ses ressources, dont l’accès aux connaissances

médicales et la capacité de les adapter à ses besoins, ainsi que son accès à un site Web

gouvernemental bilingue, lui permettent de créer des textes reflétant ses objectifs et de les

diffuser à grande échelle. En revanche, les parents ne détiennent pas les moyens de diffuser

leur opinion par voie officielle. De plus, ils ne sont pas en mesure d’influencer le discours de

l’organisme dans le cadre de leur interaction avec celui-ci.

Dans son ensemble, l’interaction discursive provoquée par l’émission des pages Web

se caractérise par l’exploitation du rapport de pouvoir entre l’Agence et les parents, lequel est

renforcé par le contrôle du discours :

 
  82  

Discursive power also involves the control over discourse itself: who is

speaking in what contexts; who has access to various types and means of

communication; and which recipients can be reached? We found that there is

a direct correlation between the scope of discourse and the scope of power:

the powerless generally may have control only in everyday conversation, and

are merely passive recipients of official and media discourse. The powerful

have recourse to a large variety of dialogical, and especially printed, formal

forms of text and talk, and, in principal, can reach large groups of people.

(van Dijk, Discourse & Power 63)

Dans ce cadre, l’Agence exploite son accès aux connaissances du domaine médical pour

influencer les croyances et le comportement des parents au moyen du déclenchement d’une

interaction, soit en publiant de l’information sur les MEV et les vaccins dans son site Web.29

De plus, la démarche de l’Agence reflète et exploite sa position dominante selon le modèle

déficitaire de la communication scientifique. Dans les paragraphes qui suivent, nous

expliquons comment se définit l’exploitation par l’organisme de son rapport avec les parents.

D’une part, l’ASPC contrôle l’accès aux connaissances médicales en sélectionnant de

l’information au sujet des MEV et des vaccins afin d’argumenter avec les parents en leur

                                                                                                               
29
En effet, malgré le sens unidirectionnel de la transmission des renseignements qui s’y trouvent, la navigation
sur Internet est interactive. Comme l’avance Culshaw, le Web est un média qui donne l’occasion aux
utilisateurs d’exercer plus de contrôle que les personnes qui, par exemple, écoutent une émission de télévision
(95). Ce dernier explique que : « The Web, on the other hand, is an active (and interactive) medium. You use
the Web for a purpose. You want to find some information, buy something, ask advice, exchange views or
make contact with someone. You are purposeful and in control… » (Ibid.). L’interaction entre l’Agence et les
parents est amorcée par l’Agence au moyen de la diffusion de ses pages Web tandis que les parents y
participent volontairement en accédant à son site. Après avoir pris connaissance des propos de l’organisme, les
parents prennent une décision au sujet de la vaccination de leur enfant.

 
  83  

présentant un message persuasif. En effet, son message est largement centré sur les effets des

MEV, comportant une quantité de descriptions des ravages que causent ces maladies et

évoquant la vulnérabilité de l’enfant.

Comme l’explique van Dijk en décrivant les manières dont le pouvoir est mis en

œuvre relativement aux interactions dans un contexte social, il est possible d’influencer les

actions au moyen de descriptions d’événements possibles, par exemple, en évoquant des

scénarios. Se référant à une étude de Pettigrew, il précise que l’accès aux connaissances

facilite ce type de démarche : « The power groups involved here are usually professionals

(‘experts’), and their power basis often the control of knowledge and technology »

(Discourse & Power 38). Ce dernier précise également que ces démarches se déroulent

souvent au moyen de l’argumentation et de la description de décisions non désirables : « The

rhetorical means often consist of argumentation and the description of undesired alternative

courses of action » (Ibid.).

D’autre part, l’Agence fonde son approche sur le présupposé que les parents ont

besoin de plus de connaissances sur le risque pour prendre une décision au sujet de la

vaccination. En effet, sa position est appuyée par les résultats du sondage qui justifie sa

démarche (section 4.1.1.1) et par des études de Lagarde et de MacDonald et Finlay qu’elle

cite dans son rapport sommaire de juin 2009 à décembre 2012 : « Le besoin d’information

supplémentaire des parents quant aux risques et aux avantages de la vaccination est

 
  84  

fréquemment mentionné comme étant un obstacle à la prise de décisions

éclairées » (Campagne de sensibilisation 11).30

Or, cette approche reflète le modèle déficitaire de la communication scientifique,

lequel présuppose l’ignorance du grand public et tient pour acquis qu’il est nécessaire de

combler ses connaissances insuffisantes : « Where science is concerned, there is a public

deficit, and it is the job of the scientific community to address it – that, in a nutshell, is what

the deficit model entails » (Miller, « Deficit Model »). Ainsi, bien que l’organisme réagisse

d’une manière logique à la situation qu’il confronte, son approche s’inspire de son rapport de

pouvoir avec les parents selon l’asymétrie de leurs connaissances.

Nous pouvons approfondir cette perspective selon l’affirmation de Hobson-West, qui

précise que : « The idea that more scientific research and further risk communication from

experts will positively influence public attitudes and behaviour is part of the deficit model of

the public understanding of science » (279). Par ailleurs, en appliquant l’optique de l’analyse

critique du discours, nous constatons que l’Agence utilise ses connaissances pour persuader :

Powerful groups or institutions only rarely have to prescribe what the less

powerful should do. . . . Rather, they argue by providing economic, political,

social or moral reasons and by managing the control of relevant information.

                                                                                                               
30
Il est important de fonder un message visant à modifier les comportements relatifs à la santé sur les
prédispositions des récepteurs et de faire en sorte que le message les attire. Au sujet de l’élaboration de
messages concernant l’utilisation de condoms, Abraham explique que : « The expectation that leaflets or
websites designed to change health-related behaviours, such as condom use, will be effective is based on three
assumptions: 1 We can identify (from research) which cognitions and preparatory actions are associated with
the target behavior. 2 Persuasive messages in health promotion texts directly target these cognitions and actions.
3 Readers are motivated to read and process these persuasive messages » (84-85).

 
  85  

In this way, communication may be biased through selective release of

information that is favourable to the power elites . . . (van Dijk, Discourse &

Power 38-39)

Or, l’approche de l’organisme ne tient pas compte d’autres facteurs qui pourraient influencer

la décision des parents. Par exemple, selon une étude d’envergure restreinte effectuée au

Royaume-Uni par Simpson, Lenton et Randall, la décision de ne pas faire vacciner son

enfant s’explique le plus souvent en raison de croyances religieuses ou de préférence pour

l’homéopathie (Hobson-West 278). (Il est à noter cependant que cette étude date de 1995,

soit avant la publication de l’article de Wakefield et al. établissant un lien entre l’autisme et

le vaccin antirougeoleux, antiourlien et antirubéoleux.)

En effet, en ne tenant pas compte des divers facteurs qui peuvent influencer la

décision des parents de ne pas faire vacciner leur enfant, l’Agence présuppose leur

ignorance. Dans une étude qui se focalise sur le vaccin antirougeoleux, antiourlien et

antirubéoleux, McMurray et al. décrivent comment se conçoit ce présupposé d’ignorance

chez les professionnels de la santé :

There is agreement that primary care professionals . . . have a central role in

educating parents on the safety and effectiveness of the MMR vaccine. This

role is broadly conceived in terms of communicating disease information to

parents confronted with the challenge of accessing and interpreting medical

data. Difficulties faced by parents in these respects tend to be conceptualised

in terms of a cognitive deficit model of understanding and learning. From this

 
  86  

traditional perspective, ignorance on the part of the public is seen (often

incorrectly) as a technical problem in need of, and amenable to, remedy. (520)

Bien que l’Agence ne soit pas un fournisseur de soins de première ligne, l’approche de cette

dernière à titre d’autorité médicale prodiguant des conseils correspond au modèle déficitaire

décrit par ces auteurs.31

Dans le même ordre d’idées, rappelons que, dans son cahier des charges relatif à la

rédaction des pages Web, l’Agence veut présenter des faits aux parents afin de contrer le

discours d’un groupe antivaccin, « provide facts to dispel the myths » (6) (section 4.1.2). Se

référant à l’étude de Hobson-West citée plus haut, laquelle se rapporte aux efforts du

National Health Service (Royaume-Uni) afin de contrer la résistance relative au vaccin

antirougeoleux, antiourlien et antirubéoleux, Jones explicite la présomption de l’ignorance

qui se manifeste dans les messages basés sur la présentation de faits :

The fact that texts construct their readers by making certain assumptions

about them is an issue taken up by Hobson-West (2003) in her analysis of the

NHS campaign to defuse the controversy surrounding MMR by presenting the

public with ‘the facts’. This strategy, Hobson-West argues, rests on the

assumption that parents’ decisions not to immunize their children are the

result of a ‘miscalculation of risk’, and that the way to best solve the problem
                                                                                                               
31
Soulignons que selon les résultats de l’étude de McMurray et al., qu’ils associent aux résultats d’une étude de
Layton et al., il est nécessaire de mieux « traduire » les risques pour assurer la pertinence des communications :
« this study indicates that there is limited utility in providing more and better information on MMR vaccine risk
and disease impact unless that information is reworked and translated to a point where it has relevance for each
parent within the context of their individual situation and particular level of understanding » (524).
 

 
  87  

is to provide more accurate numerical information. In other words, by

presenting ‘the facts’, the campaign constructs readers as ignorant of the facts.

Many of these parents, however, may have come to their decision not on the

basis of ‘faulty calculations’ but on the basis of the ‘real-life’ experiences of

friends or people they had heard about, and giving them more ‘facts’ runs the

risk of reinforcing their impression of public health officials as not respecting

those ‘real-life’ experiences. (48)

Ainsi, l’approche de l’Agence révèle un certain aveuglement influencé par sa position

dominante, car la perspective qui caractérise les messages de l’organisme est

vraisemblablement plus étroite que celle des parents qu’il tente d’influencer.32

En fin de compte, nous constatons que le message de l’Agence est conçu selon

l’asymétrie de son rapport avec les parents et que cette dernière tente d’exercer une forme de

contrôle de l’esprit :

Except in the case of bodily force, power of A over B’s actual or possible

actions presupposes that A must have control over the cognitive conditions of

actions of B, such as . . . beliefs. For whatever reasons, B may accept or agree

to do as A wishes, or to follow the law, rules, or consensus to act in agreement

with (the interests of) A. In other words, social power is usually indirect and

                                                                                                               
32  Il
est intéressant de noter qu’une décision de ne pas faire vacciner son enfant basée sur le calcul des risques
n’est pas nécessairement erronée. Comme l’explique Hobson-West, un parent qui décide de bénéficier de
l’immunité collective et de ne pas faire vacciner son enfant n’agit pas nécessairement de manière
irrationnelle (280).
 

 
  88  

operates through the ‘minds’ of people, for instance by managing the

necessary information or opinions they need to plan and execute their actions.

Most forms of social power in our society imply this kind of ‘mental control’,

typically exercised through persuasion or other forms of discursive

communication, or resulting from fear of sanctions by A in the case of non-

compliance by B with A’s wishes. (van Dijk, Discourse & Power 29)

Or, plutôt que d’exercer son contrôle en évoquant la peur de sanction, l’Agence provoque

l’inquiétude à l’égard des MEV. En effet, l’organisme ne mentionne pas les répercussions au

niveau réglementaire, qui existent bien que la vaccination soit volontaire :

La vaccination n’est pas obligatoire ni imposée au Canada, mais nous avons

des règlements qui nous aident à faire en sorte que le plus grand nombre

possible de gens soient protégés par des vaccins contre les maladies qu'ils

peuvent prévenir. Dans quelques provinces, certains vaccins doivent être

donnés avant que l'enfant n'entre à l'école, mais ces vaccins ne sont pas

obligatoires au sens habituel du mot. Les parents (ou les enfants, s’ils sont

assez vieux pour donner leur consentement) sont plutôt tenus d'exprimer leur

choix de faire vacciner leur enfant (ou de se faire vacciner). S'ils refusent la

vaccination, on pourrait demander à l’enfant de s'abstenir de fréquenter l'école

en cas d'éclosion. Cette règle a pour but d'empêcher les enfants non

immunisés de tomber malades et d'éviter que la maladie se propage. (ASPC,

« La vaccination est-elle obligatoire au Canada? »)

 
  89  

Ainsi, l’Agence n’utilise pas son pouvoir de façon coercitive et ne présente aucune

menace aux parents, sauf celles qui se rapportent aux MEV.

En somme, notre portrait de l’interaction entre l’Agence et les parents exposant le

rapport de pouvoir entre l’organisme et ces derniers éclaircit le sens des textes en démontrant

que l’Agence entreprend de persuader les parents en exploitant ses ressources. Ainsi,

l’information que l’organisme présente au sujet des MEV et des vaccins ne sert pas à

instruire, sa fonction étant persuasive. Rappelons ici la citation de Fairclough

(section 2.1.1.2) indiquant que le sens est établi selon trois éléments : la production du texte,

le texte en soi et la réception du texte. Selon l’auteur, il est nécessaire de tenir compte de

facteurs contextuels comme l’intention de la personne qui le produit ainsi que les

connaissances et les croyances du récepteur (Analysing Discourse 10-11). Relativement aux

textes à l’étude, l’intention de l’Agence est de modifier le comportement des récepteurs en

influençant leurs croyances. Pour ce faire, elle compte combler le manque de connaissances

qu’elle perçoit en présentant de l’information qui appuie sa position et son objectif.

4.1.3 Agents

Comme nous l’avons mentionné plus haut, un des aspects du pouvoir de l’Agence est

son accès aux ressources nécessaires pour synthétiser l’information médicale concernant les

MEV et les vaccins et créer des textes persuasifs bilingues. Ainsi, l’organisme est en mesure

de mobiliser des agents pour produire les versions anglaise et française des pages Web. Dans

ce contexte, ces agents participent à l’interaction entre l’Agence et les parents.

 
  90  

Nous présentons ces agents en nous inspirant du modèle de l’action traductionnelle de

Holz-Mänttari. Le modèle se conçoit comme une grille où figurent les participants à une

interaction basée sur la transmission d’un message sous forme de texte, y compris ceux qui

sont responsables de la création des textes. Celui-ci comprend six postes, l’un d’entre eux se

rapportant à une étape de traduction interlinguistique. En effet, le modèle se centre sur cette

étape, laquelle oriente le processus que celui-ci décrit.

Poste Initiator Commissioner ST TT TT TT


producer producer user receiver
Description The The individual The The The person The final
company or who contacts individual translator(s) who uses recipient of
individual the translator within the and the the TT, for the TT, for
who needs company translation example as example
the who writes agency or teaching […] clients
translation the ST, not department material… reading the
necessarily translated
always sales
involved in literature
the TT
production
Agent dans L’Agence Un ou Le Le L’Agence Les parents
le cadre de plusieurs fournisseur fournisseur (utilise les qui
l’interaction employés de engagé engagé textes afin accèdent
entre l’Agence pour pour de remplir au site de
l’Agence et produire la produire la son l’Agence
les parents version version mandat, pour
anglaise française notam- obtenir de
des textes des textes ment en l’informa-
(pas un persua- tion au
employé de dant les sujet des
l’Agence) parents de vaccins
faire (notam-
vacciner ment ceux
leur enfant) qui sont
préoccu-
pés par la
vaccina-
tion)
(Le tableau est une adaptation d’une liste qui figure dans Munday, Introducing Translation Studies 78)
Tableau 5 : Agents

 
  91  

Dans le tableau suivant, nous exposons les étapes qui ont été entreprises pour produire les

textes selon les renseignements que nous avons recueillis auprès de l’Agence.

ÉTAPES DÉTAILS
Événement déclencheur À titre d’initiator, l’Agence a décidé d’émettre les textes à l’étude en
et initiation du processus réponse à une situation au sein de la collectivité : l’augmentation des
préoccupations au sujet de la vaccination chez les parents
(Questionnaire, Annexe 2 [question 1.1], pp. 159-160).
Rédaction de la version Les employés de l’Agence ont agi à titre de commissioner
anglaise relativement à l’embauche d’un fournisseur pour la rédaction des
textes sources, remplissant la fonction de source text producer.  
Ce fournisseur a été sélectionné en raison de ses compétences
spécialisées : « A contractor who was an expert in plain language
writing was hired to develop the content for the It's Time to Immunize
website and immunization booklet. This organization was selected
based on their specific skill set to translate technical information into
plain language » (Questionnaire, Annexe 2 [question 2.1], p. 160).
Contrôle de la qualité Une fois rédigés, les textes ont été révisés par des employés de
l’Agence : « Revisions were made by the Immunization Division »
(Questionnaire, Annexe 2 [section 2.3], p. 160). Ensuite, les textes
ont fait l’objet de l’approbation d’experts pour vérifier que ceux-ci
répondent aux besoins du groupe cible : 1) « A process was used to
seek approval from experts in immunization and communications
dealing directly with the public » (Questionnaire, Annexe 2 [question
2.4], p. 160); 2) « The campaign has been developed in collaboration
with provincial and territorial governments and has been reviewed
and approved by the Canadian Immunization Committee and the
Public Health Network Council » (The 0-2 Immunization Campaign
2).
Production de la version Les employés de l’Agence ont agi à titre de commissionner
33 relativement à l’embauche d’un fournisseur pour la production de la
française
version française des textes.
La commande a été passée à Travaux publics et Services
gouvernementaux Canada, le ministère fédéral de qui relève le
Bureau de la traduction (Questionnaire, Annexe 2 [question
34
3.1], p. 160).
Contrôle de la qualité Les textes ont vraisemblablement fait l’objet de révisions par le
fournisseur avant d’être livrés à l’Agence. Ensuite, ils ont fait l’objet
d’un contrôle de la qualité effectué par des employés de l’Agence :
« Quality control is made at the Immunization Division level »
(Questionnaire, Annexe 2 [question 3.4], p. 161).
Tableau 6 : Étapes de production

                                                                                                               
33
Il est à noter que les renseignements recueillis auprès de l’Agence ne précisent pas que la traduction
intralinguistique a été effectuée après le contrôle de la qualité de la version anglaise. Nous supposons cependant
que c’est la séquence des étapes entreprises.
34
Le Bureau « est l’organisme fédéral chargé d’appuyer le gouvernement du Canada dans ses efforts visant à
fournir des services aux Canadiens et aux Canadiennes et à communiquer avec eux dans la langue officielle de
leur choix » (Travaux publics et Services gouvernementaux Canada).  

 
  92  

Rappelons que les agents responsables de la rédaction et de la traduction des textes de

l’Agence agissent comme porte-parole de l’organisme (sections 2.1.1.1 et 2.3.2). Cependant,

leur participation à l’interaction entre l’organisme et les parents n’est pas visible aux yeux du

public. En effet, l’exploitation des compétences de ces agents de la part de l’Agence en vue

d’accomplir l’objectif discursif qui se rapporte à la finalité des textes est une autre

manifestation du pouvoir de l’organisme. Comme l’explique van Dijk, la participation

d’agents qui produisent les messages se rapporte à l’exploitation du rapport de pouvoir dont

bénéficient les groupes dominants :

a major component in the exercise and maintenance of power is ideological,

and is based on various types of acceptance, negotiation, and challenge, and

consensus. It is, therefore, crucial to analyse the strategic role of discourse and

its agents (speakers, writers, editors and so on) in the reproduction of this

form of sociocultural hegemony. (Discourse & Power 33)

Dans le contexte de l’interaction entre l’Agence est les parents, ce sont les choix relatifs à la

formulation des textes qu’effectuent les rédacteurs et les traducteurs dans le cadre de leurs

fonctions qui déterminent l’atteinte de l’objectif de persuader les parents de faire vacciner

leur enfant.

4.1.4 Résumé

Dans notre première analyse, nous avons examiné le contexte de la campagne C’est

le temps de vacciner, dans le cadre de laquelle se déroule l’interaction entre l’Agence et les

parents. Dans ce contexte, l’Agence déploie stratégiquement ses ressources selon son

 
  93  

mandat, y compris les agents qu’elle mobilise pour lui donner du soutien, afin de persuader

les parents préoccupés par la vaccination de faire vacciner leur enfant. En effet, les parents

préoccupés par la vaccination qui accèdent au site Web de l’organisme pour obtenir de

l’information se voient présentés des renseignements qui visent à les persuader plutôt que de

simplement les renseigner. Ainsi, le sens des textes s’établit selon leur fonction persuasive.

Notre analyse du contexte relève d’une perspective discursive puisque nous

envisageons les textes dans le cadre de l’interaction entre l’Agence et les parents, la

rapportant à la situation d’énonciation du discours de l’organisme. Cette optique est

nécessaire à la réalisation de notre étude, car celle-ci se focalise sur la susceptibilité des

textes à remplir leur fonction persuasive, laquelle comporte la finalité de persuader les

parents de faire vacciner leur enfant. Comme l’explique Jones, le discours peut servir à

influencer et expliquer les actions :

Discourse is the primary tool we use to act, to interact, and to think.

Consequently, it is hard to get a handle on why people act the way they do –

whether, for example, they use condoms in casual sexual encounters, take

vitamin supplements, apply sunscreen, or take their children to be vaccinated

– without understanding how discourse mediates these actions, and how it

makes some actions easier and others more difficult. (18)

En somme, nous avons répondu à notre première question de recherche en montrant

pourquoi la fonction principale des textes est persuasive plutôt qu’informative. Nous avons

 
  94  

également ainsi justifié l’orientation de notre étude, que nous effectuons selon cette

perspective.

 
  95  

4.2 Analyse 2 : Traduction intralinguistique selon la finalité

Dans notre première analyse, nous avons examiné le contexte de la campagne C’est

le temps de vacciner. En exposant la finalité des pages Web, le mandat de l’organisme et son

rapport avec les parents, nous avons vu que l’émission des textes à l’étude se rapporte à une

interaction dans le cadre de laquelle l’Agence tente de persuader les parents de faire vacciner

leur enfant. Passant du contexte aux textes, la présente analyse concerne l’élaboration de la

version anglaise des pages Web.

Dans le cadre de notre analyse, nous examinons les directives du cahier des charges

présenté au fournisseur responsable de la rédaction du contenu des pages. Ainsi, nous

mettons en lumière le processus de traduction intralinguistique qui a été effectué selon les

instructions et les sources indiquées. Nous examinons ensuite les textes pour déterminer

comment ils reflètent les objectifs présentés dans le cahier. Cet examen comprend trois

différentes perspectives. D’abord, nous utilisons la théorie du skopos afin d’éclairer

l’orientation de la sélection des renseignements à inclure dans les textes selon leur finalité.

Ensuite, nous utilisons le MCS et la théorie des actes de langage afin de démontrer que les

renseignements sur les MEV et les vaccins sélectionnés dans le cadre du processus de

traduction intralinguistique, selon les skopoi qui se rapportent aux textes, sont censés

influencer les décisions des parents en matière de vaccination. En effet, nous verrons que la

majorité du contenu des textes sert à composer un argumentaire appuyant leur fonction

persuasive. Au moyen de la présente analyse, nous déterminons comment a été établie la

forme de l’argumentaire et quels sont les éléments qui lui donnent de la force. Ainsi, nous

démontrons de quelle manière les choix effectués dans le cadre du processus de traduction

intralinguistique favorisent la fonction persuasive des textes.

 
  96  

4.2.1 Processus de traduction intralinguistique

Le cahier des charges qu’ont composé les employés de l’Agence comporte diverses

directives relativement à la création des pages Web, incluant les idées clés, les groupes

cibles, les grandes lignes du contenu, les sources où se trouve l’information à y inclure et des

indications au sujet du style de rédaction. Ainsi, celui-ci sert de guide pour entreprendre un

processus de traduction intralinguistique qui a abouti à la création de la version anglaise des

pages Web. Dans les pages qui suivent, nous démontrons que ce processus a été effectué

selon ces directives. À la fin de l’étape, nous illustrons le processus de traduction à partir

d’un extrait des textes.

4.2.1.1 Idées clés

Selon le cahier des charges, l’Agence souhaite que le contenu des pages Web reflète

trois idées clés : « 1) Immunization is important, 2) On-time immunization is important and

3) Immunization is safe » (1-2). Nous avons constaté que la majorité du contenu des textes se

rapporte directement aux idées clés. Par exemple, pour montrer que la vaccination est

importante, les textes décrivent les effets des MEV et fournissent des preuves de l’efficacité

des vaccins. Pour montrer que l’adhésion aux calendriers de vaccination est importante,

ceux-ci présentent les lignes directrices canadiennes indiquant quand les enfants doivent se

faire vacciner contre la diphtérie. Et, afin de montrer que les vaccins sont sûrs, l’Agence

affirme que l’innocuité des vaccins a été prouvée. Nous avons inclus en annexe des tableaux

démontrant la distribution du contenu selon les idées clés (Annexe 5, pp. 172-177).35

                                                                                                               
35  Certains énoncés qui figurent dans les pages Web comportent une fonctionnalité d’hyperlien; ceux dont le

contenu de l’énoncé est suffisant pour le rapporter à une idée clé sont classés selon ce contenu, sans tenir
compte du contenu des pages Web auxquelles ils donnent accès et qui risque de comporter de l’information qui
se rapporte à plus d’une idée clé.  

 
  97  

4.2.1.2 Groupes cibles

Les pages Web à l’étude comportent de nombreuses indications qui permettent de

déduire qu’elles s’adressent aux parents qui ont des enfants en âge de se faire vacciner contre

les MEV, notamment puisqu’elles sont rédigées en langage courant et que s’y trouvent les

expressions your child et your baby. Le cahier des charges le confirme : « While the

campaign targets parents, there is a particular focus on mothers-to-be and new mothers of

children 0-2 years of age » (2). Par ailleurs, l’information obtenue auprès de l’Agence au

moyen de notre questionnaire inclut des précisions au sujet du groupe cible, indiquant que

l’Agence cible un groupe en particulier : « It’s Time to Immunize targets parents of children

0-2 years old, with a particular focus on new mothers, mothers-to-be, and parents with low

social, economic and education indicators » (Question 1.2).36 Bien qu’elles ne figurent pas

dans le cahier des charges, ces précisions ont sans doute été présentées aux rédacteurs.

Le cahier des charges indique également un groupe cible secondaire, soit les

professionnels de la santé qui offrent des services aux parents : « The secondary target

audience is Health Care Professionals as they are a primary source of information for new

parents on immunization and are recognized as key influencers » (2). Cependant, ce groupe

cible n’est en réalité qu’un médiateur entre l’Agence et les parents puisque son rôle est de

transmettre l’information de l’organisme à ces derniers.

                                                                                                               
36
Les rapports que l’Agence nous a transmis comportent les renseignements suivants au sujet des groupes
cibles : « The social marketing campaign’s primary audience is parents, with a particular focus on new mothers,
mothers-to-be, and parents with low social, economic and education indicators, and key influencers of new
mothers such as partners and peers of mothers, grandparents, and caregivers » (The 0-2 Immunization
Campaign 2); « La campagne vise principalement les nouvelles mères, les futures mamans et les parents dont
les indicateurs sociaux, économiques et éducationnels sont faibles, ainsi que les personnes d’influence
importante auprès des nouvelles mères, comme les partenaires et les amis des mères, les grands-parents et les
personnes soignantes » (Campagne de sensibilisation 3).

 
  98  

4.2.1.3 Grandes lignes du contenu

Les rapports entre les directives du cahier des charges et le contenu des pages Web à

l’étude, « Vaccines prevent diseases » et « What you need to know about diphtheria », ne

sont pas complètement évidents. Cependant, nous avons pu repérer plusieurs éléments qui

figurent dans les textes qui correspondent manifestement aux instructions. En effet, une

bonne part du contenu de la page « Vaccines prevent diseases » se rapporte aux directives

qui figurent dans le cahier. De plus, le cahier comporte des indications relatives à la page sur

la diphtérie, mais celles-ci sont peu détaillées.

Dans les grandes lignes, la page « Vaccines prevent diseases » comprend de

l’information générale sur les vaccins et les MEV ainsi que des hyperliens qui donnent accès

à des pages qui traitent des sujets présentés plus en détail.37 Le cahier indique d’y inclure

trois sections :

Diseases & Vaccines: There are three main sub-sections to “Diseases &
Vaccines”. The Diseases & Vaccines main page will introduce the
concepts/subject of each.

The three sections are:


Compare the Risks . . .
Incidence of Disease: Past to Present . . .
A page for each disease and its corresponding vaccine . . . (3)

                                                                                                               
37
Notre étude se limite au contenu qui figure dans les pages Web à l’étude. (La plupart des hyperliens figurent
sous forme d’énoncés qu’il est possible d’analyser, étant suffisamment détaillés. Par exemple, il nous semble
évident que l’hyperlien présenté sous forme de question « Why can't I take a chance that my child won't get
sick, as long as most other people are vaccinated? » (« Vaccines prevent diseases ») se rapporte à l’importance
de la vaccination et justifie l’immunisation de tous les enfants.)  

 
  99  

Cependant, la version de la page qui fait l’objet de notre étude comporte quatre sections.

L’information comprise dans la page Web se rapporte dans une certaine mesure aux

thèmes ci-dessus et aux précisions qui figurent dans le cahier. La première section concerne

l’incidence des vaccins et comprend une introduction incluant un tableau de données

historiques sur ce sujet. Les deuxième et troisième sections sont très brèves; y figure de

l’information relative à la protection de la collectivité et au fonctionnement des vaccins

respectivement. En revanche, la dernière section, laquelle contient de brèves descriptions de

13 MEV, est la plus longue. Ce sont les première et quatrième sections qui se rapprochent le

plus des indications du cahier. Nous avons créé un tableau qui figure en annexe dans lequel

nous mettons en évidence les rapports entre les directives et le contenu de la page

(Annexe 6, pp. 178-185).38 Il est à noter que la page « What you need to know about

diphtheria » est accessible à partir d’un hyperlien qui figure dans la page « Vaccines prevent

diseases » et que des directives qui se rapportent à la page sur la diphtérie sont comprises

dans celles au sujet de la page « Vaccines prevent diseases ».

4.2.1.4 Simplification des « renseignements sources »

Les instructions relatives à la simplification de l’information contenue dans les textes

sources comprenant de l’information sur les MEV et les vaccins se rapportent à la

vulgarisation. Nous incluons dans cette classe de directives les indications portant sur des

textes modèles à imiter sur le plan du style de rédaction. La simplification des

renseignements concerne le respect du niveau de littératie et des connaissances du groupe


                                                                                                               
38  L’Annexe 6 (pp. 178-185) comporte des tableaux dans lesquels nous associons les directives du cahier des

charges relatives au contenu des pages Web et le contenu de ces pages au moment où nous les avons
téléchargées. Les liens entre les directives et les pages de son pas complets ni complètement explicites.  

 
  100  

cible. Rappelons que l’Agence a sélectionné le fournisseur responsable de la rédaction de la

version anglaise des textes en tenant compte de son expertise relative à la « traduction » de

l’information spécialisée en langage « clair et simple » (plain language) (section 4.1.3,

Tableau 6). En effet, selon les renseignements obtenus dans le questionnaire que nous avons

transmis à l’Agence, une source importante de l’information dont se sont servis les

rédacteurs est le Canadian Immunization Guide (Questionnaire, question 1.3), soit une

ressource qui s’adresse aux professionnels de la santé (section 2.2.1).39

Le cahier comprend quelques directives précises qui se rapportent à la simplification

des renseignements. Par exemple, dans une liste sommaire des tâches, figurent les deux

suivantes : 1) « Re-purpose/revise current PHAC web content into a format that is consumer

friendly in language, tone as well as visual form and layout »; 2) « Review related

documentation to aid in understanding PHAC’s target audiences and stakeholders [sic]

needs » (6). De plus, les instructions du cahier exigent la simplification d’un tableau au sujet

de l’incidence positive des vaccins, « We would like to see the language in this table

simplified » (3), et indiquent que les renseignements au sujet des MEV doivent être adaptés

au groupe cible des parents : « The diseases/vaccines that need to be written into consumer-

friendly language are those that are part of the NAC1 40 recommended immunization

schedule for children » (3).

                                                                                                               
39
Dans ses réponses à notre questionnaire, l’Agence indique que la source des renseignements qui figurent dans
les pages Web est le Canadian Immunization Guide. Cependant, nous avons constaté que le cahier des charges
présenté aux rédacteurs leur indique d’utiliser des renseignements qui se retrouvent dans des pages Internet qui
ne se rapportent pas à cette ressource, dont des pages qui contiennent des renseignements vulgarisés (Annexe 6,
pp. 178-185).  
40
Le National Advisory Committee on Immunization (Comité consultatif national de l'immunisation) « est un
comité national constitué d'experts reconnus dans les domaines de la pédiatrie, des maladies infectieuses, de
l'immunologie, de la microbiologie médicale, de la médecine interne et de la santé publique. Le Comité . . .
travaille avec les fonctionnaires du Centre de l'immunisation et des maladies respiratoires infectieuses de

 
  101  

Il est à noter que le cahier comprend également une directive concernant un texte

modèle que les rédacteurs peuvent imiter. Il s’agit d’une page du site Web de l’Agence qui

porte sur la rougeole :

It should be noted that there is a consumer-friendly version of the Measles

page located at [adresse internet]. This page could potentially be re-purposed

for use in this campaign. We also wanted to note that we like the question and

answer (FAQ) approach taken on this page and would like to consider such an

approach for the remainder of the disease/vaccine pages. (3-4) 41

De plus, figure dans le cahier une liste de références servant à démontrer le ton et le style de

rédaction auquel l’Agence s’attend : « There are a number of organizations that have already

created consumer-friendly information on routine immunization schedule diseases. The ones

we have reviewed and like for their use of tone and language include [liste de sources] » (5).

Ainsi, les sources d’information sur les MEV et les vaccins comprennent également des

textes vulgarisés.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                     
l'[ASPC] en vue de fournir de façon continue et en temps opportun des conseils médicaux, scientifiques et de
santé publique » (ASPC, « Comité consultatif national de l’immunisation »).
41
Nous supposons que la page « What you need to know about diphtheria » fait partie des « disease/vaccine
pages ».

 
  102  

4.2.1.5 Tableau sur l’incidence des vaccins

Dans les paragraphes qui suivent, nous illustrons le processus de traduction

intralinguistique qu’ont effectué les rédacteurs au moyen d’un extrait de la page « Vaccines

prevent diseases ».42 Il s’agit d’un tableau qui démontre l’incidence positive des vaccins, créé

à partir d’un tableau ciblant les professionnels de la santé. Le premier tableau qui figure ci-

dessous est un extrait du tableau source. Celui-ci comprend une quantité importante de

données ainsi que de la terminologie statistique et médicale. À la suite, nous présentons la

version du tableau qui figure dans la page « Vaccines prevent diseases ». Ce tableau est

beaucoup moins complexe, comporte moins de renseignements que le premier et est présenté

en langage courant à l’exception du nom des maladies qui y figurent.

                                                                                                               
42
Il est à noter que nous ne pouvons pas confirmer que le « tableau source » que nous avons repéré est la source
des données dont se sont servis les rédacteurs, car le cahier des charges indique une adresse Internet qui se
rapporte au Guide canadien d’immunisation en ligne pour y accéder (3). Cependant, il est peu probable que ce
ne soit pas la source exacte, notamment parce que l’information qui s’y trouvait correspond à celle dans le
« tableau cible ». Nous avons accédé au tableau à l’adresse Internet indiquée dans le cahier en date du 12
novembre 2012; la date de la dernière mise à jour est le 18 juillet 2007 (ASPC, « Comparison of Effects of
Diseases and Vaccines – Canadian Immunization Guide Seventh Edition - 2006 »). Nous présentons en annexe
la copie d’une version PDF du tableau que nous avons téléchargée ultérieurement au moyen du site Wayback
Machine (Annexe 7, pp. 186-188).

 
  103  

« Tableau source »

Diphteria Pertussis Measles


Pre-vaccine incidence: Pre-vaccine incidence: Pre-vaccine incidence:
5-year period: 1925-1929 5-year period: 1938-1942 5-year period: 1950-1954
Avg. annual rate: 84.2 Avg. annual rate: 156.0 Avg. annual rate: 369.1
Peak annual no: 9,010 cases Peak annual no: 19,878 cases Peak annual no: 61,370 cases
Post-vaccine incidence: Post-vaccine incidence: Post-vaccine incidence:
5-year period: 2000-2004 5-year period: 2000-2004 5-year period: 2000-2004
Avg. annual rate: 0 Avg. annual rate: 10.4 Avg. annual rate: 0.2
Peak annual no: 1 case Peak annual no: 4,751 cases Peak annual no: 199 cases
Mumps Rubella All rates are per 100,000
Pre-vaccine incidence: (German Measles) population
5-year period: 1950-1954 Pre-vaccine incidence:
Avg. annual rate: 248.9 5-year period: 1950-1954
Peak annual no: 43,671 cases Avg. annual rate: 105.4
Post-vaccine incidence: Peak annual no: 37,917 cases
5-year period: 2000-2004 Post-vaccine incidence:
Avg. annual rate: 0.3 5-year period: 2000-2004
Peak annual no: 202 cases Avg. annual rate: 0.1
Peak annual no: 29 cases
(ASPC, « Comparison of Effects of Diseases and Vaccines – Canadian Immunization Guide Seventh Edition –
2006 »)
Tableau 7 : Source (Ce tableau est une adaptation de celui qui figurait dans la version en ligne du Canadian
Immunization Guide 2006; par exemple, nous avons modifié le format et nous n’avons pas inclus les
renseignements sur les maladies et sur les effets secondaires des vaccins qui s’y trouvaient [Annexe 7, pp. 186-
188]).

« Tableau cible »

Disease Average # of cases before Average # of cases today


vaccines introduced (2000-2004)
(Characteristic  
5-year period)
Diptheria 9,010 1
Pertussis 19,878 4,751
(Whooping Cough)
Measles 61,370 199
Mumps 43,671 202
Rubella 37,917 29
(German Measles)
(ASPC, « Vaccines prevent diseases »)
Tableau 8 : Cible (Ce tableau est une reproduction presque identique à celui qui figure dans les textes à l’étude
[Annexe 1, p. 146-158]).

Or, la simplification de l’information n’est pas la seule caractéristique clé par rapport au

tableau cible. En effet, nous constatons que ce tableau comprend cinq maladies tandis que le

tableau source original en comprend neuf (Annexe 7, pp. 186-188). Les maladies incluses

 
  104  

dans les tableaux cibles sont celles dont le nombre moyen de cas avant l’arrivée des vaccins

est le plus important, sauf pour la varicelle. (En ce qui concerne cette maladie, le nombre de

cas avant les vaccins était très élevé [approximativement 35 000]. Cependant, selon les

renseignements indiqués dans le tableau source, il est difficile d’obtenir des données précises

à cet égard.) Ainsi, la sélection de renseignements appuie la fonction persuasive des textes de

l’Agence.43 En d’autres termes, notre démonstration du processus de traduction

intralinguistique à partir du tableau sur l’incidence des vaccins illustre les deux objectifs

relatifs à la sélection et à la transformation des renseignements à partir des textes sources : la

simplification (ou vulgarisation) des renseignements et le respect de la fonction persuasive

des textes. La prochaine étape de notre analyse se centre sur les instructions relatives à

l’orientation de la sélection des renseignements, laquelle sert à rendre les textes susceptibles

de persuader les parents de faire vacciner leur enfant.44

                                                                                                               
43
Il est intéressant de noter que la simplification des renseignements manque légèrement de rigueur. En effet,
l’Agence reporte les valeurs relatives au « Peak annual number » de cas avant et après l’arrivée des vaccins du
tableau pour les professionnels de la santé dans des colonnes du tableau pour le grand public intitulées
« Average # of cases before vaccines introduced (Characteristic 5-year period) » et « Average number of cases
today (2000-2004) ». Ces en-têtes ne sont pas équivalents, ce qui fait que la simplification des renseignements
est inexacte. (De plus, la version pour les professionnels de la santé précise les années en question par rapport
au nombre de cas avant l’arrivée des vaccins tandis que celle pour le grand public n’inclut pas cette
information.) Or, l’incidence de l’erreur est difficile à déterminer, car il n’est pas possible de calculer la
différence entre la moyenne annuelle de cas et le nombre maximal sans savoir combien de citoyens faisaient
partie de la population. Par exemple, en ce qui concerne la diphtérie, le « peak number » avant les vaccins est
9010 cas alors que la moyenne pour les années 1925-1929 est de 84,2 sur 100 000 personnes. Estimant qu’il y
avait une dizaine de millions de personnes au Canada à l’époque, la moyenne annuelle serait d’environ 8400
plutôt que de 9010. (Selon Statistique Canada, le nombre de citoyens canadiens est passé de 9 294 000 en 1925
à 10 029 000 en 1929. [« La population estimée du Canada »]) Ainsi, en supposant que le tableau pour le grand
public se rapporte à la même époque, la moyenne du nombre de cas de diphtérie est exagérée, ce qui soutient
l’objectif de persuader les parents de faire vacciner leur enfant. Cependant, l’inexactitude du tableau n’est pas
invariablement avantageuse. En effet, la moyenne relative aux cas de diphtérie après les vaccins est de 0 alors
que le « peak number » est 1, ce qui affaiblit la démonstration de l’efficacité des vaccins. Nous souhaitons
remercier notre ami Doug Maynard, qui nous a aidés à compléter notre analyse du tableau.
44
Il serait intéressant de comparer de façon intégrale les textes sources qui ciblent les professionnels de la santé
à ceux que l’Agence émet dans les pages Web à l’étude. Cependant, il s’agit d’un travail d’envergure que nous
n’avons pas effectué dans le cadre de notre étude. Nous avons néanmoins inclus en annexe un tableau qui
juxtapose de l’information sur la diphtérie comprise dans le Canadian Immunization Guide 2006 avec celle que
l’Agence présente dans les textes à l’étude (Annexe 20, p. 234).

 
  105  

4.2.2 Objectifs, skopoi et forme de l’argumentaire

Dans les paragraphes qui suivent, nous continuons notre analyse en mettant l’accent

sur la finalité des textes. Cette étape est réalisée en analysant les instructions du cahier des

charges dans la perspective du concept du skopos. Dans cette perspective, nous constatons

que l’Agence demande aux rédacteurs de « traduire » les textes sources de manière à créer un

argumentaire à partir de renseignements sur les MEV et les vaccins afin d’inciter les parents

à faire vacciner leur enfant. Nous constatons également que les textes comportent des skopoi

secondaires.

Selon l’information présentée dans le cahier sous l’en-tête « Objectives of the

requirement » (1), l’organisme demande des textes qui reflètent une finalité qui se

déconstruit en deux composantes. En effet, l’Agence demande à son fournisseur de présenter

de l’information en fonction de certains objectifs : « provide Canadian parents of children 0-

2 yrs of age with the information and tools they need to ensure they understand the

importance and safety of immunization and immunize their child on-time » (1). Ces

indications révèlent que les textes comportent une fonction persuasive que les rédacteurs

doivent respecter en présentant de l’information ainsi qu’une fonction secondaire informative

qui ne se rapporte pas à la fonction persuasive. La directive qui demande de présenter de

l’information afin que les parents « comprennent » l’importance et l’innocuité des vaccins se

rapporte à la fonction persuasive tandis que la directive de fournir des « outils » afin que les

parents fassent vacciner leur enfant selon les calendriers de vaccination (on-time) se rapporte

à une fonction uniquement informative. Dans les deux cas, la fonction informative est

secondaire et tributaire de la fonction persuasive. L’information sert soit à persuader les

parents de faire vacciner leur enfant ou à leur offrir des indications relativement à cette

 
  106  

action qui ne sera pas réalisée à moins qu’ils soient persuadés de faire vacciner leur enfant.

Rappelons que le cahier des charges comprend également une introduction décrivant la

finalité des textes : « Creation of new web content and adaptation of existing web content for

use on a new website to support and help encourage Canadian parents of children 0-2 yrs of

age to get their scheduled vaccinations » (1) (section 4.1.1.1, Tableau 4). Cette introduction

reflète également les deux fonctions : support se rapporte à la fonction informative tandis

qu’encourage se rapporte à la fonction persuasive.

Selon les objectifs et l’introduction, nous formulons le skopos principal des textes

comme « renseigner pour persuader », et le skopos secondaire comme « diriger l’action de

faire vacciner son enfant ». Or, nous considérons que le cahier permet d’inférer deux autres

skopoi secondaires : 1) « fournir des ressources pour faciliter les interactions avec les

patients »; 2) « adapter le contenu aux moteurs de recherche Internet ». Le deuxième skopos

secondaire se rapporte au groupe cible secondaire que constituent les professionnels de la

santé (mentionné à l’étape précédente), tandis que le troisième se rapporte à la directive

suivante : « Optimize web content to be “search engine friendly” » (6). Nous avons inclus en

annexe des tableaux associant le contenu des textes aux skopoi « renseigner pour persuader »

et « diriger l’action de faire vacciner son enfant » (Annexe 8, p. 189-193).45 46 Les tableaux

démontrent que le contenu reflétant le skopos « renseigner pour persuader » correspond à la

                                                                                                               
45
Certains énoncés comportent une fonctionnalité d’hyperlien; le contenu de tous ces énoncés sauf un est
suffisant pour le rapporter à un skopos et nous les avons classés selon ce contenu, sans tenir compte du contenu
des pages Web auxquelles ils donnent accès et qui risque de comporter de l’information qui se rapporte à plus
d’un skopos.
46
Nous avons limité la portée de cette analyse aux deux skopoi qui se rapportent directement à l’objectif et à
l’introduction présentés dans le cahier des charges parce que ne possédons pas l’expertise requise pour analyser
les textes selon l’optimisation pour les moteurs de recherche Internet et parce que notre étude se centre sur la
susceptibilité des textes à persuader les parents de faire vacciner leur enfant.

 
  107  

grande majorité des textes, ce qui confirme que la fonction persuasive est la fonction

principale.

Ainsi, l’orientation de la sélection des renseignements qui figurent dans les textes

reflète leur finalité.47 En somme, étant donné que les rédacteurs doivent présenter de

l’information sur les MEV et les vaccins pour persuader les parents de faire vacciner leur

enfant, l’Agence leur demande de créer un argumentaire. La forme de l’argumentaire se

fonde sur l’inclusion de renseignements sur les MEV et les vaccins, qui servent d’arguments.

Il s’agit d’une stratégie rhétorique qui s’appuie sur l’inférence et qui relève de la

communication des risques puisque l’information que les rédacteurs utilisent pour persuader

les parents démontre que le refus de faire vacciner son enfant comporte des risques

importants tandis que la vaccination est efficace et sécuritaire. Dans la prochaine étape de

notre analyse, nous expliquons comment s’établit la force de ces arguments.

4.2.3 Force des arguments, MCS et théorie des actes de langage

Dans son ensemble, la présente analyse concerne la forme et la force argumentative

des textes de l’Agence. Jusqu’à maintenant, nous avons établi que les textes de l’Agence

comprennent un argumentaire formulé dans le cadre d’un processus de traduction

intralinguistique selon les directives comprises dans le cahier des charges destiné aux

rédacteurs. Cet argumentaire est construit à partir de renseignements sur les MEV et les

vaccins afin de persuader les parents de faire vacciner leur enfant.

                                                                                                               
47
Nous avons inclus en annexe un exemple de traduction intralinguistique selon différents skopoi (Annexe
18, p. 232).

 
  108  

En effet, l’argumentaire porte à inférer que les risques qui se rapportent aux MEV

sont beaucoup plus importants que ceux qui se rapportent aux vaccins. Ainsi, il sert à contrer

la résistance aux vaccins de la part des parents qui remettent en question leur innocuité. En

ce sens, nous considérons que la présentation de renseignements sur les MEV et les vaccins

pour persuader les parents de faire vacciner leur enfant constitue la base de la stratégie

rhétorique de l’Agence. Dans la dernière étape de notre analyse, nous examinons les

arguments pour déterminer sur quoi repose la force de l’argumentaire, lequel vise à

influencer les décisions des parents en matière de vaccination. Nous commençons par

expliciter sommairement le type d’arguments que l’Agence présente aux parents. Ensuite, au

moyen du MCS et de la théorie des actes de langage, nous exposons les éléments qui les

rendent susceptibles de persuader les parents.

4.2.3.1 Arguments

Il importe de souligner d’emblée qu’en règle générale, l’organisme se retient de dire

aux parents de faire vacciner leur enfant. En effet, comme nous l’avons noté plus haut, la

stratégie rhétorique qu’emploie l’Agence s’appuie sur l’inférence. Cette stratégie fait en sorte

que les parents en arrivent par eux-mêmes à la décision de faire vacciner leur enfant. Comme

nous l’avons déjà noté, il s’agit d’une approche qui facilite la persuasion (section 2.3.1) et

qui masque le pouvoir de l’Agence (section 2.1.1.3). Rappelons également qu’un des

éléments du pouvoir de l’Agence est son accès aux connaissances médicales et sa capacité à

les adapter à ses besoins.

De plus, nous avons avancé que l’argumentaire appelle les parents à inférer que les

risques qui se rapportent aux MEV sont beaucoup plus importants que ceux qui se rapportent

 
  109  

aux vaccins. En effet, l’argumentaire vise à contrer l’augmentation des préoccupations des

parents au sujet des vaccins en modifiant leur perception du risque, démontrant que les MEV

sont graves et que leur enfant y est susceptible tandis que les vaccins offrent une protection

sûre et efficace contre celles-ci. Par exemple, l’organisme présente des renseignements

illustrant les effets des MEV, parfois incluant de l’information sur l’évolution des effets tout

en les rapportant directement à l’enfant du parent qui en prend connaissance : « Diphtheria

begins with a sore throat and slight fever and progresses to swelling that can block your

child’s airway, making it difficult to breathe » (« What you need to know about

diphtheria »). Puisqu’une bonne part des renseignements que l’Agence présente aux parents

est sous forme descriptive et parfois même narrative (bien que les éléments narratifs soient

hypothétiques, car l’enfant du parent n’a pas réellement contracté de maladie), celle-ci a

recours à un style d’argumentation qui s’apparente à l’argumentation par les faits. Rappelons

qu’en ayant recours à la description et la narration, les faits sont censés « parler par eux-

mêmes » (Robrieux 182).

En somme, le poids des arguments qui composent l’argumentaire relève de la

manière dont l’information sur les MEV et les vaccins y est intégrée, c’est-à-dire des choix

qui ont été effectués au cours du processus de traduction intralinguistique. Cette intégration

comporte trois caractéristiques clés : 1) l’adaptation des textes au groupe cible; 2) la

sélection des renseignements; 3) la personnalisation des renseignements. En effet, ces trois

caractéristiques se rapportent à la stratégie rhétorique de présenter des renseignements sur les

MEV et les vaccins afin de persuader les parents de faire vacciner leur enfant.

 
  110  

Nous avons traité de l’adaptation des textes au moyen de la simplification dans la

première étape de la présente analyse, ainsi que de la sélection des renseignements selon les

objectifs de l’Agence. Dans les pages qui suivent, nous explicitons davantage la manière

dont la sélection des renseignements sert à répondre à la fonction persuasive des textes et

nous montrons que la personnalisation des renseignements y répond également. Nous

effectuons cette étape de notre analyse dans la perspective du MCS.

4.2.3.2 MCS

Afin de rendre compte du poids des renseignements sélectionnés et personnalisés

comme arguments, il est utile de les envisager selon les concepts du MCS, notamment ceux

de perceived susceptibility, perceived severity, perceived barriers et perceived benefits. En

effet, il est possible d’utiliser le MCS comme cadre de référence pour les interventions visant

à modifier le comportement en matière de santé (Champion et Skinner 45). En décrivant le

modèle et ses concepts, Champion et Skinner présentent les explications suivantes :

If individuals regard themselves as susceptible to a condition, believe that

condition would have potentially serious consequences, believe that a course

of action available to them would be beneficial in reducing either their

susceptibility to or severity of the condition, and believe the anticipated

benefits of taking action outweigh the barriers to (or costs of) action, they are

likely to take action that they believe will reduce their risks. (47)

Or, le contenu des textes de l’Agence s’aligne presque intégralement sur les concepts relatifs

à la susceptibilité, à la gravité, aux avantages et aux obstacles. Par exemple : 1) l’organisme

 
  111  

démontre la susceptibilité aux MEV en évoquant leur contagiosité; 2) illustre la gravité des

MEV en soulevant le risque de décès à 10 reprises; 3) démontre l’efficacité des vaccins en

rapportant l’incidence positive des programmes de vaccination; 4) réduit la perception des

obstacles relatifs à la vaccination en indiquant que la sûreté des vaccins est éprouvée. Pour

illustrer les rapports entre les textes et le modèle, nous avons inclus en annexe des tableaux

associant le contenu aux différents concepts (Annexe 9, pp. 194-198)48; nous avons

également inclus une annexe décrivant plus en détail les quatre concepts du MCS que nous

rapportons aux textes de l’Agence (Annexe 10, p. 199).49

Par ailleurs, en examinant les textes, nous avons constaté qu’ils sont personnalisés.

En effet, la personnalisation des textes est largement réalisée au moyen de l’utilisation

d’expressions à valeur de déictique, notamment your child et your baby. Ces expressions

réfèrent au parent récepteur et à son enfant. Le tableau de Champion et Skinner sur le MCS

associe la personnalisation au concept de la perception de la susceptibilité en indiquant :

« Personalize risk based on a person’s characteristics or behavior » (48). En introduisant

l’enfant du parent qui prend connaissance des textes dans son argument au moyen des

expressions your child et your baby, l’Agence établit une définition à la fois large (les
                                                                                                               
48
Certains énoncés comportent une fonctionnalité d’hyperlien; ceux dont le contenu de l’énoncé est suffisant
pour le rapporter à un concept du MCS sont classés selon ce contenu, sans tenir compte du contenu des pages
Web auxquelles ils donnent accès et qui risque de comporter de l’information qui se rapporte à plus d’un
concept.
49
Certains renseignements qui figurent dans les textes de l’Agence se rapportent à la santé de la collectivité;
nous considérons qu’il est plus juste d’appliquer le concept de la « subjective norm » de la « theory of reasoned
action » (Montaño et Kasprzyk 71) à cette information qu’un des concepts du MCS (quoi qu’il est possible de
la considérer selon le concept des « perceived benefits » du MCS). La « subjective norm » s’établit comme
suit : « a person’s subjective norm is determined by his or her normative beliefs, that is, whether important
referent individuals approve or disapprove of performing the behavior, weighted by his or her motivation to
comply with those referents. A person who believes that certain referents think she should perform a behavior
and is motivated to meet expectations of those referents will hold a positive subjective norm » (Ibid.). En ce
sens, nous considérons que si une personne tient la collectivité et les autres parents hautement dans son estime
et qu’elle a l’impression que la collectivité s’attend à ce qu’elle fasse vacciner son enfant, elle sera portée à le
faire.

 
  112  

enfants/les bébés) et fortement personnalisée (votre enfant/votre bébé) des personnes dont la

santé peut être touchée par les MEV (section 4.3.3). Outre ces éléments, nous avons repéré

une quantité d’autres expressions et éléments d’information qui personnalisent les textes de

manière à souligner la susceptibilité de l’enfant du parent aux MEV. Nous avons inclus un

tableau en annexe les répertoriant, en plus de celles déjà mentionnées (Annexe 11, pp. 200-

204).

4.2.3.3 Perspective des actes de langage

Dans les pages qui précèdent, nous avons vu que les textes de l’Agence constituent

un argumentaire et que l’intégration d’information sur les MEV et les vaccins correspondant

au MCS donne de la force à ses arguments. De plus, nous avons vu que la personnalisation

des textes est marquée, soulignant la susceptibilité des enfants aux MEV. Dans les pages qui

suivent, nous consolidons notre perspective sur les textes au moyen de la théorie des actes de

langage.

4.2.3.3.1 Acte perlocutoire

Il est utile d’appliquer la théorie des actes de langage à l’étude des textes de l’Agence

parce que l’accomplissement de la finalité relative aux skopoi « renseigner pour persuader »

et « diriger l’action de faire vacciner son enfant » se conçoit comme un acte perlocutoire.

Rappelons que, dans notre cadre théorique, nous avons avancé que l’acte perlocutoire que

tente de réaliser l’Agence se produit lorsque le parent se laisse persuader de faire vacciner

son enfant et qu’il passe à l’action (section 2.3.1).

 
  113  

En effet, relativement aux textes à l’étude, l’acte perlocutoire comprend deux

composantes : la persuasion et l’accomplissement de l’acte attendu. Éclaircissons en imitant

un exemple que présente Austin, selon lequel « nous pouvons dire que celui qui a parlé a

produit un acte qui ou bien ne renvoie qu’indirectement à l’acte locutoire ou illocutoire

(C.a), ou bien n’y renvoie pas du tout (C.b) » (Austin 114) :

Exemple d’Austin Texte de l’Agence


(« Vaccines prevent diseases »)
Acte (A) – locutoire Acte (A) – locutoire
Il m’a dit « Tire sur elle! », voulant dire par L’Agence dit au parent « Protect your child’s
« tire » tire, et se référant par « elle » à elle. health by getting all immunizations on time ».
Acte (B) – illocutoire Acte (B) – illocutoire
Il me pressa (ou me conseilla, ou m’ordonna, L’Agence conseilla au parent de protéger la
etc.) de tirer sur elle. santé de son enfant en le faisant vacciner
selon le calendrier de vaccination,
Acte (C.a) – perlocutoire Acte (C.a) – perlocutoire
Il me persuada de tirer sur elle. L’Agence persuada le parent de faire vacciner
son enfant selon le calendrier de vaccination.
Acte (C.b) Acte (C.b)
Il parvint à me faire (ou me fit, etc.) tirer sur L’Agence parvint à l’inciter à faire vacciner son
elle. enfant selon le calendrier de vaccination.
(Ce tableau est une adaptation d’une énumération dans Austin 114)
Tableau 9 : Acte perlocutoire

Pour nous assurer que l’exemple ci-dessus est clair, nous avons utilisé le seul énoncé dans les

textes qui révèle explicitement l’objectif perlocutoire. Dans les pages qui suivent, nous

expliquons que la majorité des énoncés correspondent à des actes de langage indirects,

lesquels demandent aux récepteurs d’en inférer le sens.

4.2.3.3.2 Actes de langage illocutoires indirects

Les textes à l’étude se conçoivent comme un argumentaire dont le sens doit être

inféré et les énoncés qui présentent les arguments qui le composent sont des actes illocutoires

indirects. En effet, comme nous l’avons souligné plus haut, les renseignements qu’ils

comportent n’ont pas comme fonction principale d’informer. Rappelons en ce sens

l’affirmation de Guidère relative à l’intérêt de l’approche pragmatique pour la traductologie

 
  114  

(section 2.3), où il avance que l’approche pragmatique « permet de mettre en relief les

éléments les plus saillants de la communication dans un texte ou dans un discours

particulier » (62). Celui-ci précise que le sens d’une séquence est tributaire du type textuel et

que « la même séquence peut être comprise et reçue différemment selon qu’elle appartient à

un texte de type argumentatif ou simplement informatif » (Ibid.).

Les arguments qui composent l’argumentaire sont des énoncés qui permettent de

comparer les effets des MEV à ceux des vaccins de manière à modifier la perception du

risque. Comme nous l’avons indiqué dans notre cadre théorique (section 2.3.1),

l’argumentaire de l’Agence se fonde sur le sous-entendu selon lequel la gravité des MEV et

la susceptibilité à ces maladies dépassent largement les risques d’effets secondaires que

comportent les vaccins. Comme l’explique Krieg-Planque, « les actes de langage indirects

. . . constituent un type de sous-entendu » (147). L’auteure précise que, telle qu’elle la

présente,

la notion de sous-entendu . . . mobilise nécessairement une conception

inférentielle de l’interprétation. Par sa nature suggestive, le sous-entendu

autorise certaines idées, invite à formuler des thèses, permet des

interprétations, rend possible l’émergence de certaines propositions. (Ibid.)

Ainsi, bien que l’objectif perlocutoire ne soit pas explicite, il est attendu que ces énoncés

déclenchent une action de la part des récepteurs. En effet, la majorité des énoncés donnent

 
  115  

une ou plusieurs raisons pour lesquelles le parent devrait faire vacciner son enfant.50 Par

ailleurs, en considérant ces énoncés dans leur ensemble, nous constatons que les textes

correspondent à un « text act » dont la valeur illocutoire est celle d’un argumentaire.

Précisons que, selon Searle, un acte de langage illocutoire indirect comporte un acte

de langage primaire et un acte de langage secondaire (Bracops 62). Relativement aux

énoncés qui constituent l’argumentaire de l’Agence, l’acte de langage primaire est

d’« adresser un conseil médical » selon lequel le parent devrait faire vacciner son enfant. En

revanche, l’information sur les MEV et les vaccins correspond à l’acte de langage

secondaire. Par exemple, puisque l’énoncé dans l’encadré (de la page « Vaccines prevent

diseases ») sert à persuader les parents de faire vacciner leur enfant, mais qu’il comporte des

renseignements sur la gravité de la rougeole, nous en proposons l’analyse suivante :

Énoncé :
Measles can cause a rash, high fever, cough, runny nose and watery eyes for your child
that could last from 1-2 weeks.
Analyse :
Acte de langage illocutoire indirect comportant l’acte primaire de « justifier un conseil
médical » (= la vaccination est avantageuse et importante) et l’acte secondaire
d’« affirmer » (= parent internaute*, [la rougeole] peut se manifester chez l’enfant par des
éruptions cutanées, une forte fièvre, une toux, un écoulement nasal et des yeux
larmoyants, et persister jusqu’à deux semaines)

* nous interprétons cet énoncé comme directement adressé au parent qui en prend
connaissance en ligne, car celui-ci comporte l’expression « your child » (ce qui le
personnalise)
Tableau 10 : Acte de langage indirect

                                                                                                               
50
Nous savons qu’il est possible d’effectuer une analyse plus approfondie des liens entre l’argumentation et la
théorie des actes de langage (notamment après avoir feuilleté l’ouvrage Speech Acts in Argumentative
Discussions : A Theoretical Model for the Analysis of Discussions Directed towards Solving Conflicts of
Opinion de van Eemeren et Grootendorst). Cependant, nous limitons la portée de cette dimension de notre
analyse, considérant que ce que nous avançons est suffisant pour comprendre le mécanisme rhétorique qui se
rapporte aux énoncés de l’Agence.

 
  116  

Alors que la force (ou l’efficacité) des arguments de l’Agence se fonde sur l’acte secondaire

des énoncés, lequel se rapporte majoritairement aux concepts du MCS, le sens des énoncés

comme argument se fonde sur l’acte primaire. Cet acte les définit comme justifiant un

conseil médical, ou en d’autres termes, comme argument servant à persuader de faire

vacciner son enfant.

En faisant le bilan de notre interprétation des actes de langage que tente de réaliser

l’Agence auprès des parents, nous constatons que la grande majorité des énoncés que

comportent les pages correspondent à des actes de langage illocutoires indirects dont l’acte

primaire est de justifier un conseil médical. Nous avons inclus en annexe des tableaux

illustrant notre interprétation des actes de langage qui correspondent aux énoncés dans les

pages Web (Annexe 12, pp. 205-206).

4.2.4 Résumé

Dans notre deuxième analyse, nous avons explicité les directives qui demandent aux

rédacteurs de créer un argumentaire. En effet, en analysant les textes selon ces directives,

nous avons montré qu’un processus de traduction intralinguistique effectué en les respectant

a aboutit à la version anglaise des textes. Ensuite, au moyen de la théorie du skopos, nous

avons formulé la double finalité des textes et montré que la fonction informative est en fait

secondaire et même tributaire de leur fonction persuasive. En troisième lieu, nous avons eu

recours aux perspectives du MCS et de la théorie des actes de langage pour exposer les

éléments qui sont susceptibles d’inciter les parents à faire vacciner leur enfant et le

mécanisme rhétorique des énoncés. En somme, nous avons montré que les choix opérés au

cours du processus de traduction intralinguistique ont eu comme résultat la formulation d’un

 
  117  

argumentaire implicite qui se rapporte à la communication des risques. Nous avons

également souligné que cet argumentaire est composé d’actes de langage indirects dont les

composantes sont fondées sur la présentation de renseignements qui correspondent aux

concepts du MCS.

En effet, la présente analyse nous a permis de démontrer comment s’établissent la

forme et la force de l’argumentaire que l’organisme présente aux parents. Ainsi, nous avons

démontré la manière dont les choix effectués dans le cadre du processus de traduction

intralinguistique favorisent la fonction persuasive des textes. Dans la prochaine analyse, nous

exposons les choix de traduction qui atténuent la force des arguments dans la version

française des textes.

 
  118  

4.3 Analyse 3 : Fonction persuasive dans la version française

Après avoir démontré que la fonction principale des textes est persuasive plutôt

qu’informative (Analyse 1) et déterminé la manière dont les choix effectués dans le cadre du

processus intralinguistique servant à créer la version anglaise des textes favorisent leur

fonction persuasive (Analyse 2), nous sommes en mesure d’effectuer notre troisième analyse.

Notre objectif est de démontrer quels sont les choix de traduction qui risquent d’atténuer la

fonction persuasive dans la version française des textes.

Dans le cadre de l’Analyse 2, nous avons avancé que le poids des arguments relève

de la manière dont les informations sur les MEV et les vaccins y sont intégrées et que cette

intégration comporte trois caractéristiques clés : 1) l’adaptation des textes au groupe cible;

2) la sélection des renseignements; 3) la personnalisation des renseignements. En effet, nous

avons souligné que ces trois caractéristiques définissent la stratégie rhétorique de l’Agence

selon laquelle l’organisme présente des renseignements sur les MEV et les vaccins afin de

persuader les parents de faire vacciner leur enfant. Dans les pages qui suivent, nous relevons

des choix de traduction qui risquent d’atténuer la fonction persuasive selon chacune de ces

trois catégories. Considérant que la qualité linguistique des textes peut également avoir une

incidence sur l’efficacité des textes relativement à leur fonction persuasive, en fin d’analyse,

nous relevons les erreurs lexicales, grammaticales et orthographiques que nous avons

constatées.

 
  119  

4.3.1 Adaptation des textes au groupe cible

Dans notre deuxième analyse, nous avons avancé que l’adaptation des textes au groupe

cible concerne les directives du cahier des charges relatives à simplification des

renseignements que contenaient les sources spécialisées à partir desquelles les textes ont été

rédigés. Cette dimension de l’élaboration des textes se rapporte à la considération des

connaissances et du niveau de littératie des parents ciblés. Il s’agit d’un moyen d’en assurer

la compréhensibilité. Par ailleurs, comme l’explique Crystal, l’utilisation d’un langage

incompréhensible pour l’auditoire suscite des réactions négatives :

[W]hen the subject matter is one where we feel implicated, and think we have

a right to know, and the speaker uses words which act as a barrier to our

understanding, then we start to complain; and if we suspect that the

obfuscation is deliberate policy, we unreservedly condemn, labelling it

gobbledegook and calling down public derision upon it.

(cité par Brand 29-30)

Rappelons que, selon les renseignements transmis par l’Agence, « La campagne vise

principalement les nouvelles mères, les futures mamans et les parents dont les indicateurs

sociaux, économiques et éducationnels sont faibles . . . » (Campagne de sensibilisation 3).

Ainsi, il importe que les textes ne comportent pas de difficultés à la lecture pour une

personne peu scolarisée.

Bien que nous n’ayons pas l’expertise requise pour déterminer si les textes

correspondent à un niveau de scolarité quelconque, nous avons été en mesure d’effectuer une

 
  120  

vérification des textes qui se rapporte à la lisibilité.51 En effet, en nous basant sur les

recommandations relatives au « style clair et simple » de l’Agence, nous avons tenté de

repérer des occurrences manifestes de termes qui ne font pas partie de la langue courante et

qui ne semblent pas nécessaires, c’est-à-dire qui ne semblent pas appuyer la fonction

persuasive des textes.

Selon les recommandations de l’ASPC au sujet de la rédaction en « style clair et

simple », il faut utiliser « des expressions courantes, plutôt que du jargon technique »

(« Section 1 : L’information sur la santé »).52 Cependant, les textes de l’Agence seraient

pratiquement impossibles à rédiger sans y avoir recours, notamment pour indiquer le nom de

certaines MEV, comme l’infection à méningocoque. Par contre, nous avons constaté que les

textes incluent également quelques termes qui nous semblent peu familiers et dont

l’inclusion n’ajoute aucun élément de sens essentiel par rapport à la fonction persuasive des

textes, ainsi que des termes qui mettent l’accent sur la scientificité (par exemple, les termes

techniques qui peuvent aisément être remplacés par une expression de la langue courante ou

les termes techniques qui sont accompagnés d’une description équivalente). Ainsi, les textes

comportent des termes que nous considérons comme injustifiés, c’est-à-dire des termes

superflus qui risquent d’occasionner des difficultés à la lecture. Soulignons que nous

considérons que l’utilisation de termes qui mettent l’accent sur la scientificité des

renseignements ne correspond pas à la fonction persuasive des textes, même lorsqu’ils

                                                                                                               
51
Nous savons qu’il existe des formules pour évaluer la lisibilité des textes, par exemple, selon le nombre de
syllabes par mot ou selon le nombre de mots par phrase. Cependant, l’évaluation et l’application de ces
méthodes vont au-delà des démarches que nous pouvons effectuer dans cette étude.
52
Cette recommandation était présentée en ligne par l’Agence dans une publication qui concerne la
communication avec les aînés, Les médicaments, parlons-en : Comment vous pouvez aider les ainés à utiliser
les médicaments de façon sécuritaire? Nous avons consulté la page au moyen du site Wayback Machine; date
d’archivage : 10 mars 2010, date de la dernière modification : 1 octobre 2009.

 
  121  

n’occasionnent pas de difficulté à la lecture. Ces termes rappellent l’autorité médicale de

l’Agence, ce qui change le ton des textes. Or, l’utilisation d’un ton autoritaire nous semble

aller à l’encontre de la stratégie rhétorique que l’organisme déploie en s’appuyant sur un

argument implicite plutôt que sur son autorité. Dans les paragraphes qui suivent, nous

présentons deux exemples de termes que nous considérons comme injustifiés.

a) Dans la description de l’infection à HIB ici-bas, qui figure dans la page « Les vaccins

préviennent les maladies », nous considérons que l’inclusion du terme « épiglottite » n’est

pas justifiée.

Haemophilus influenzae de type b (Hib) Cette Haemophilus influenzae type b (Hib) can cause
maladie peut provoquer une méningite, c’est-à- meningitis – an infection of the lining around your
dire une infection de la membrane qui enveloppe child’s spinal cord and brain. It can also cause
le cerveau et la moelle épinière du bébé. Elle pneumonia, swelling in the back of the throat,
peut aussi causer une pneumonie, une épiglottite deafness and death. More > >
(enflure importante dans l’arrière-gorge), la
surdité et la mort. More > >
Tableau 11 : Hib

En effet, les deux versions de ce segment sont rédigées en effectuant une procédure de « de-

terminologization ». Dans leur guide sur la traduction médicale, Montalt Resurrecció et

Gonzáles Davies expliquent qu’il y a quatre façons d’effectuer une opération de « de-

terminologization » : 1) maintenir les termes scientifiques tout en ajoutant des explications

par la suite; 2) présenter des explications suivies du terme scientifique entre crochets;

3) utiliser des termes courants plutôt que des termes scientifiques; 4) éviter l’utilisation de

termes scientifiques en les remplaçant par des explications (252-253). L’application de la

première méthode caractérise la version française tandis que l’application de la quatrième

caractérise la version anglaise. Nous considérons que la version anglaise est mieux adaptée

au public cible, car elle évite complètement l’utilisation d’un terme qui n’est pas nécessaire

pour décrire les effets de la maladie. Relativement à la fonction persuasive des textes, il n’est

 
  122  

pas nécessaire de s’assurer que le lecteur comprenne les termes, mais plutôt de faire en sorte

qu’il puisse concevoir les effets de la maladie afin de mettre l’accent sur la gravité.53

b) Dans l’explication suivante, qui figure dans les pages « Les vaccins préviennent les

maladies », nous considérons que le terme toxine n’est pas justifié :

Tétanos La plupart des gens pensent à cette Tetanus is a disease that most people think of if
maladie lorsqu’ils marchent sur un clou rouillé. they step on a rusty nail. Tetanus is also found in
Mais le tétanos se retrouve aussi dans la terre, le dirt, manure and human stool. If tetanus gets into
fumier ou les selles humaines. Lorsque la toxine your baby's open cut, it can cause muscle
responsable du tétanos pénètre dans le corps spasms, convulsions and death. More > >
d’un enfant par une plaie ouverte, elle peut
provoquer des spasmes musculaires, des
convulsions et la mort. More > >
Tableau 12 : Tétanos

En ce qui concerne cet exemple, l’information qui figure dans les deux versions n’est pas

tout à fait identique. La version anglaise indique que le tétanos pénètre dans le corps tandis

que la version française indique que c’est une toxine qui pénètre dans le corps. En effet, en

effectuant cette explicitation, le traducteur a introduit un terme technique dans le texte

(toxine) et alourdi l’énoncé.54 Puisque l’explication se rapporte à la transmission de la

maladie, ce choix de traduction risque d’atténuer l’intensité de la perception de la

susceptibilité.

                                                                                                               
53
Il est intéressant de souligner cependant que les deux versions présentent et expliquent le terme méningite.
Or, nous avançons que c’est sans doute un terme plus courant et évocateur de la maladie que épiglottite. En
effet, nous avons repéré le terme méningite dans le dictionnaire d’usage courant Multidictionnaire de la langue
française tandis que le terme épiglottite n’y figure pas (« méningite »).
54
Il se trouve que l’explicitation manque de rigueur, car la toxine ne pénètre pas directement à l’intérieur du
corps. En effet, selon les renseignements que l’Agence présente aux professionnels de la santé, « Le tétanos est
une [MEV] qui est causée par une neurotoxine produite par la bactérie anaérobie Clostridium tetani. Les
bactéries du tétanos se trouvent sous forme de spores dans le sol, la poussière, le fumier et peuvent aussi être
présentes dans les intestins des animaux et des humains. Les cas de tétanos apparaissent lorsque des spores du
tétanos provenant de l'environnement pénètrent dans une plaie et se développent anaérobiquement au site de la
blessure » (« Tétanos : Professionnels de la santé »). Ainsi, peut-être que la version simplifiée en anglais est
optimale dans le contexte des pages Web à l’étude.

 
  123  

Nous avons inclus en annexe un tableau indiquant les termes que nous considérons

comme injustifiés qui figurent dans la version française des textes (Annexe 13, pp. 207-213).

Les termes que nous avons repérés se trouvent dans les énoncés qui se rapportent à la

perception de la gravité, de la susceptibilité, des avantages et des obstacles. Il est à noter que

cette dimension de notre analyse ne constitue pas une évaluation terminologique ou de

registre exhaustives. En effet, nous souhaitons simplement relever des exemples qui nous

semblent manifestes de recours à des termes non nécessaires, notamment ceux qui risquent

d’occasionner des difficultés à la lecture. Nous avons relevé 18 occurrences de termes que

nous considérons comme injustifiés dans la version française des textes. (Il pourrait y en

avoir davantage, cependant, il n’est pas possible dans le cadre de cette étude d’évaluer tous

les termes qui figurent dans les textes en vue de déterminer s’il y a une description ou un

équivalent dans la langue courante qu’il aurait été possible d’utiliser.)55 Soulignons que les

termes que nous avons relevés se rapportent à des renseignements qui touchent la perception

de la gravité, de la susceptibilité, des avantages et des obstacles.

4.3.2 Sélection des renseignements

La deuxième section de notre analyse concerne la sélection des renseignements que

comprennent les textes de l’Agence. Soulignons d’emblée que nous considérons la version

française des textes comme très fidèle par rapport à la version anglaise relativement aux

contenus référentiels. Pour le démontrer, nous avons inclus des tableaux en annexe où nous
                                                                                                               
55
Bien que le corpus soit court, celui-ci comprend une quantité de termes. Le corpus comprend des termes
spécialisés, comme « méningite pneumococcique » (« Les vaccins préviennent les maladies »), des termes qui
nous semblent plus familiers, dont « voies respiratoires » et « paralysie » (« La diphthérie : ce qu’il faut
savoir »), ainsi que des termes qui font bel et bien partie de la langue courante, comme « nez », « gorge » et
« peau » (« La diphthérie : ce qu’il faut savoir »). Nous considérons qu’une évaluation exhaustive aurait exigé
de répertorier tous les termes, d’en établir le registre et la fréquence et de déterminer, lorsqu’il y a lieu,
comment exprimer les concepts jugés très ou passablement spécialisés dans un langage plus courant, ce qui
requiert une certaine expertise relative au domaine médical.

 
  124  

juxtaposons les pages Web de manière à illustrer que le contenu de chaque paragraphe

comporte essentiellement les mêmes renseignements, présentés dans la même séquence

(Annexe 14, pp. 214-223).

Cependant, nous avons repéré quelques occurrences d’écarts légers, qui se rapportent

directement aux contenus référentiels ou à l’éclairage de ces contenus, qui nous semblent

susceptibles d’avoir une incidence sur la fonction persuasive des textes. Ces écarts sont

signalés dans les tableaux susmentionnés (Annexe 14, pp. 214-223).

Nous présentons les occurrences d’écarts qui ont une incidence sur la fonction

persuasive des textes dans les paragraphes qui suivent. À la suite, nous présentons un

segment dont le contenu référentiel aurait dû être adapté plutôt que reproduit fidèlement afin

qu’il réponde à la fonction persuasive des textes.

4.3.2.1 Gravité des MEV : le rapport entre la maladie et ses effets

Le premier exemple de choix de traduction relatifs aux contenus référentiels qui

atténuent la fonction persuasive concerne les arguments qui se rapportent à la gravité des

MEV. En effet, nous avons constaté que certains choix tendent à rendre moins explicite le

rapport entre les maladies et les effets qu’elles entraînent. Entre autres, nous avons constaté

que tandis que la version anglaise privilégie l’expression causes pour expliquer les effets des

maladies, la version française utilise plusieurs verbes équivalents pour traduire cette

expression, dont « causer », « provoquer » et « entraîner ».56 Ces verbes expriment

                                                                                                               
56
Il se trouve également d’autres tournures dans les versions anglaise et française des pages Web qui expriment
le rapport entre les maladies et leurs effets, telles que « est tout particulièrement dangereuse pour » (« It is most

 
  125  

clairement le rapport entre les maladies et leurs effets, augmentant la perception de la gravité

des maladies. Cependant, y figurent également, dans les énoncés ici-bas, les expressions « se

manifeste par » et « est caractérisé par », lesquelles atténuent le rapport :

[Rougeole] « Elle peut se manifester chez l’enfant par des éruptions cutanées… »*
[Measles] « can cause a rash… »*
[Oreillons] « Cette maladie se manifeste par une fièvre… »*
[Mumps] « can cause a fever… »*
[Varicelle] « Elle se manifeste par une fièvre légère… »*
[Varicella] « causes a low fever… »*
[Diphtérie] « Elle est caractérisée par la formation d’une membrane épaisse au fond de la
gorge… »**
[Diphtheria] « causes a thick coating on the back of the throat… »**
* « Les vaccins préviennent les maladies » / « Vaccines prevent diseases »
** « La diphtérie : ce qu’il faut savoir » / « What you need to know about diphtheria »
Tableau 13 : Rapport maladies/effets

Relativement à la fonction persuasive des textes, il est important que le rapport entre les

MEV et leurs effets soit exprimé de façon percutante. Nous sommes d’avis que les

expressions « se manifeste par » et « est caractérisée par », qui sont plus longues, d’un

registre plus élevé, et moins directes relativement à l’expression du lien de causalité entre la

maladie et ses effets que le verbe causer, rendent le texte inutilement complexe. Celles-ci

diminuent l’intensité de l’effet qu’entraîne l’expression de ce rapport. En ce sens, nous

constatons que, dans les exemples listés ci-dessus, le changement d’éclairage fait en sorte

que les symptômes sont présentés de manière à décrire la maladie selon ses effets plutôt que

de décrire les effets selon la maladie :

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                     
dangerous when… »), « persister jusqu’à » (« that could last from »), « peut être » (« can X from » / « can be »)
et « attaque » (« attacks » / « infects ») : « Elle est tout particulièrement dangereuse pour le nourrisson de moins
de six mois. »; « Elle peut se manifester chez l’enfant par des éruptions cutanées, une forte fièvre . . . , et
persister jusqu’à deux semaines. »; « La méningite peut être mortelle chez les bébés. » ; « Elle attaque des
organes vitaux. »

 
  126  

 
[Rougeole] « Elle peut se manifester chez = Les éruptions cutanées permettent
l’enfant par des éruptions cutanées… » d’identifier la rougeole/sont un symptôme de la
rougeole
[Measles] « can cause a rash… » = La rougeole cause des éruptions cutanées
(« Les vaccins préviennent les maladies » / « Vaccines prevent diseases »)
Tableau 14 : Effet diagnostique

Il s’agit d’un style qui rappelle les descriptions diagnostiques. En effet, le dictionnaire

Larousse en ligne présente la définition suivante de se manifester : « Apparaître, se montrer,

se faire reconnaître à tel signe : La maladie se manifeste par l'apparition de boutons » (« se

manifester »). Nous avons inclus en annexe un tableau relevant les expressions qui

démontrent le rapport entre les MEV et les effets qui s’y rapportent (Annexe 15, pp. 224-

226). Il est intéressant de noter que la version française comprend 45 expressions qui

indiquent ce rapport, incluant le verbe causer qui y figure 9 fois, tandis que la version

anglaise comprend 47 expressions qui indiquent ce rapport, dont 21 occurrences du verbe

cause.

4.3.2.2 Expressions restrictives qui limitent la susceptibilité

Le deuxième exemple de choix de traduction qui ont été effectués au détriment de la

fonction persuasive des textes relativement à la sélection des renseignements se rapporte à

des expressions restrictives qui limitent la perception de la susceptibilité. En effet, nous

avons constaté 5 occurrences de l’équivalent bébé par rapport au terme child dans des

énoncés qui se rapportaient aux MEV, dont les trois exemples suivants :

 
  127  

Diphtérie Elle peut causer de graves Diphtheria can cause serious breathing
problèmes respiratoires chez votre bébé… problems for your child.
Cette maladie peut provoquer une méningite, Haemophilus influenzae type b (Hib) can
c’est-à-dire une infection de la membrane qui cause meningitis—an infection of the lining
enveloppe le cerveau et la moelle épinière du around your child's spinal cord and brain.
bébé.
Hépatite B Elle peut entraîner des lésions au Hepatitis B affects the liver and can
foie et, dans certains cas, un cancer du foie ou sometimes cause liver cancer or other serious
d’autres troubles graves du foie chez votre liver problems for your child.
bébé.
(« Les vaccins préviennent les maladies » / « Vaccines prevent diseases »)
Tableau 15 : Enfant/bébé

L’expression bébé est plus restrictive que child puisque child (enfant) peut représenter les

bébés et les enfants plus âgés.57 Ainsi, cette expression limite la perception de la

susceptibilité à la maladie en restreignant la période au cours de laquelle l’enfant est

susceptible à la maladie.58

Dans le même sens, nous avons constaté que la version française utilise l’équivalent

enfant pour someone en traitant de la transmission de la diphtérie. Dans cet exemple, la

version française atténue la contagiosité de la maladie en indiquant qu’elle se transmet

lorsqu’un enfant infecté a touché un objet plutôt que lorsque n’importe quel individu infecté

l’a touché.

Un enfant peut également attraper la diphtérie The infection also spreads when children touch
en se frottant ensuite les yeux ou la bouche toys or other things that someone with
après avoir touché un jouet ou tout autre objet diphtheria has handled and then rub their eyes
qui a été touché par un enfant infecté. or mouths.
(« La diphtérie : ce qu’il faut savoir » / « What you need to know about diphtheria »)
Tableau 16 : Enfant/someone

                                                                                                               
57
Le Multidictionnaire de la langue française définit « enfance » comme la « [p]remière période de la vie
humaine, de la naissance à l’adolescence » (« enfance »).
58
Il est à noter que nous ne savons pas si dans certains cas, il serait plus juste d’indiquer « bébé » plutôt
qu’« enfant ».

 
  128  

Il est à noter que nous avons également remarqué un exemple qui va dans le sens

contraire.

Lorsque la toxine responsable du tétanos If tetanus gets into your baby's open cut, it can
pénètre dans le corps d’un enfant par une plaie cause muscle spasms, convulsions and death.
ouverte…
(« Les vaccins préviennent les maladies » / « Vaccines prevent diseases »)
Tableau 17 : Enfant/baby

4.3.2.3 Expression qui met l’accent sur l’autorité médicale

Le troisième exemple de choix de traduction qui ont été effectués au détriment de la

fonction persuasive des textes que nous souhaitons relever se rapporte à des précisions au

sujet du vaccin contre la diphtérie.

Au Canada, une injection de rappel, donnée en An additional booster dose, combined with
combinaison avec les vaccins contre le tétanos et tetanus and pertussis (Tdap) vaccine, is given
la coqueluche (dcaT), est donnée routinely to adolescents between 14 to 16 years
automatiquement aux adolescents de 14 à 16 of age across Canada.
ans.
(« Les vaccins préviennent les maladies » / « Vaccines prevent diseases »)
Tableau 18 : Automatiquement/routinely

Dans cet exemple, l’équivalent automatiquement met l’accent sur l’autorité de l’Agence et

risque d’augmenter la perception des risques en indiquant que les vaccins sont obligatoires.

Rappelons en ce sens l’explication de l’Agence (section 4.1.2) indiquant que « des

événements . . . qui procèdent d’un processus volontaire . . . sont généralement perçus

comme étant moins risqués que les événements . . . obligatoires » (Guide canadien

d’immunisation 30). Dans ce contexte, l’équivalent approprié est systématiquement. Bien que

l’énoncé figure dans un segment qui se rapporte à la fonction informative plutôt qu’à la

fonction persuasive, ce choix de traduction a une incidence sur la fonction persuasive. En

effet, ce choix risque d’augmenter la perception des obstacles en augmentant la perception

du risque. Par ailleurs, selon les concepts du MCS, les renseignements que comporte cet

 
  129  

exemple concernent la perception des avantages (l’application selon Champion et Skinner

inclut « Define action to take: how, where, when . . . » [48]).

4.3.2.4 Fonctionnement des vaccins

Le dernier exemple que nous présentons se rapporte à un énoncé qui ne respecte pas

le skopos de renseigner pour persuader bien qu’il reproduise fidèlement la version anglaise.

Celui-ci, qui figure dans un encadré traitant du fonctionnement des vaccins, privilégie le

contenu référentiel au détriment de la fonction persuasive.

 
Le fonctionnement des vaccins How vaccines work
Les vaccins renforcent le système de défense de Vaccines boost your body's own defence system,
votre organisme, qui est également appelé le which is also called the immune system.
système immunitaire. Did you know?
Le saviez-vous? The word immunization comes from the word
Le terme immunisation vient de l’adjectif immun. immune.
• Comment les vaccins fonctionnent-ils? How do vaccines work?

(« Les vaccins préviennent les maladies » / « Vaccines prevent diseases »)


Tableau 19 : Fonctionnement des vaccins

En effet, nous sommes d’avis que l’information présentée dans l’encadré sert à apaiser les

inquiétudes des parents à l’égard des vaccins en rendant le concept de l’immunisation moins

obscur. Rappelons à ce sujet l’explication de l’Agence (section 4.1.2) selon laquelle les

« événements non familiers, qui découlent d’un processus artificiel » (Guide canadien

d’immunisation 30) sont perçus comme comportant un risque élevé comparativement aux

« événements qui sont bien connus, qui suivent un processus naturel . . . » (Ibid.).

L’énoncé qui pose problème est celui qui explique l’origine de l’adjectif immun : « Le

terme immunisation vient de l’adjectif immun ». En effet, cet énoncé ne respecte pas

l’objectif de l’encadré. En anglais, l’adjectif immune est intégré au langage quotidien.

 
  130  

L’explication de la provenance du terme immunization en le rapportant à ce mot peut donc le

rendre plus familier. En revanche, selon Le Nouveau Petit Robert, immun se classe parmi les

mots « didactiques »59 : « mot ou emploi qui n’existe que dans la langue savante (ouvrages

pédagogiques etc.) et non dans la langue parlée ordinaire » (« Tableau des termes » XXXII).

L’approfondissement de la notion d’immunisation au moyen de l’adjectif immun risque

d’avoir l’effet contraire que l’explication au moyen de l’adjectif immune en anglais, c’est-à-

dire de rendre le concept plus obscur.

Ainsi, la version française privilégie le contenu référentiel du segment, mettant

l’accent sur la scientificité de l’intervention au lieu de tenter de réduire les obstacles perçus

relativement à l’action de faire vacciner son enfant. En effet, afin de respecter la fonction

persuasive des textes, ce segment exige de faire l’objet d’un procédé d’adaptation limité, soit

de « local adaptation », « caused by problems arising from the original text itself and

limited to certain parts of it » (Bastin 5). Il s’agit d’une mesure qui serait admissible dans

l’optique fonctionnaliste et de la théorie du skopos, car elle permet aux traducteurs de

« justifier leurs choix de traduction en s’appuyant sur des critères fonctionnels »

(Gallagher 149).

4.3.3 Personnalisation des renseignements

La troisième composante de notre analyse concerne la personnalisation des

renseignements au sujet des MEV. Ces renseignements font partie de l’argumentaire de

l’Agence, rapportant directement les risques liés aux maladies à l’enfant des parents ciblés et

                                                                                                               
59
L’entrée du Nouveau Petit Robert relative à l’adjectif immun indique ce qui suit : « IMMUN, UNE . . .
DIDACT. Se dit d’un sujet ou d’un organisme immunisé, d’une substance immunisante » (« immun »).

 
  131  

évoquant sa vulnérabilité. Ainsi, la personnalisation augmente la force des arguments qui

comportent ces renseignements en augmentant directement la perception de la susceptibilité

à la maladie et indirectement la perception de la gravité de la maladie (puisqu’il est

vraisemblable qu’un parent considère une maladie comme étant grave en considérant que son

propre enfant pourrait en souffrir).

En effet, l’Agence utilise de manière assez constante les expressions your child et

your baby pour illustrer les effets des MEV. Cette tendance est particulièrement remarquable

dans la liste des 13 MEV qui figure dans la page « Vaccines prevent diseases », où l’une ou

l’autre de ces expressions est incluse dans 11 des 13 descriptions (une des descriptions où

elles ne figurent pas concerne la vaccination des adultes). Or, la version française ne reprend

pas l’emploi de ces expressions de façon cohérente; en effet, la majorité des segments (10

des 13 descriptions) comportent des tournures dépersonnalisées caractérisées par la

suppression d’expression incluant un déictique. 60

Le tableau suivant illustre le contraste entre les segments comportant des

formulations personnalisés et dépersonnalisés relativement à l’inclusion de tournures

comportant un déictique dans la page « Les vaccins préviennent les maladies » (nous

incluons la version anglaise de la page « Vaccines prevent diseases » à titre de référence) :

                                                                                                               
60
Soulignons que nous traitons de la personnalisation dans cette dimension de notre analyse dans la perspective
d’une application particulière du MCS relativement à la recommandation « Personalize risk based on a person’s
characteristics or behavior », qui se rapporte à la perception de la susceptibilité (Champion et Skinner 48). Nous
interprétons la directive relative au modèle comme comprenant la personnalisation au moyen de toutes sortes
d’expressions, telles que « children » et « Canadians ». Or, nous centrons la présente dimension de notre
analyse sur le recours aux expressions comportant des déictiques. Rappelons en ce sens notre analyse selon
laquelle l’Agence établit une définition à la fois large (les enfants/les bébés) et fortement personnalisée (votre
enfant/votre bébé) des personnes dont la santé peut être touchée par les MEV (section 4.2.3.2).
 

 
  132  

Segments dépersonnalisés Segments personnalisés


Poliomyélite Elle s’attaque au système Diphtérie Elle peut causer de graves problèmes
nerveux de l’enfant . . . . respiratoires chez votre bébé . . . .
Polio attacks your child’s nervous system . . . Diphtheria can cause serious breathing problems
for your child.
Oreillons . . . Elle peut rendre l’enfant sourd Hépatite B Elle peut entraîner des lésions au foie et,
et provoquer une méningite. dans certains cas, un cancer du foie ou d’autres
Mumps . . . It could make your child deaf and troubles graves du foie chez votre bébé.
cause meningitis. Hepatitis B affects the liver and can sometimes
cause liver cancer or other serious liver problems for
your child.
Infection à pneumocoque . . . Elle peut Influenza (la grippe) Il s’agit d’une infection
entraîner la surdité ou des lésions cérébrales courante des voies respiratoires qui commence au
chez l’enfant. niveau du nez et de la gorge de votre enfant.
Pneumococcal disease . . . It could make Influenza (The flu) is a common respiratory
your child deaf or cause brain damage. infection that begins in your child’s nose and throat.
Tableau 20 : Dépersonnalisation

En plus de diminuer l’accent sur la susceptibilité à la maladie et la gravité de la maladie,

nous sommes d’avis que l’incohérence relative à la personnalisation porte atteinte à la

dimension esthétique des textes. Par ailleurs, celle-ci rend la version française un peu

confuse en raison de styles de rédaction disparates qui nuancent le ton de façon illogique, de

manière à passer d’un style scientifique à un style subjectif. Comme l’indique Brand,

« Passive voice and present tense signify factuality and universal truth. Scientific texts are,

for the same purpose, usually agentless and contain no or few personal pronouns » (17). Or,

selon un guide de l’ancien ministère Communication Canada, Pour des communications

réussies : Trousse d’outils : L’alphabétisation et vous, dans un tableau sur le « langage clair

et simple », il est indiqué : « Utiliser le même langage de proximité dans tout le document :

la transition entre passages familiers et passages impersonnels crée de la confusion »

(chap. 2, p. 4). Nous avons inclus en annexe un tableau où nous relevons les occurrences de

dépersonnalisation se rapportant à la suppression d’expressions comportant des déictiques

 
  133  

dans les énoncés qui portent sur les effets des MEV ainsi que les énoncés qui portent sur les

symptômes, la gravité et la contagiosité de la diphtérie (Annexe 16, pp. 227-229).

4.3.4 Qualité linguistique

La dernière composante de notre analyse concerne la qualité linguistique. Il s’agit

d’une dimension des textes qui ne se rapporte pas directement à la fonction persuasive, mais

qui peut néanmoins avoir une incidence quant à la susceptibilité des textes à persuader les

parents francophones de faire vacciner leur enfant. En effet, les faiblesses qui se rapportent à

la qualité de la langue risquent d’entraîner la perception d’un manque de rigueur par rapport

au contenu des textes. Cette impression relative au manque de rigueur peut avoir une

incidence sur la crédibilité de l’Agence. Nous estimons que ses textes sont censés faire

preuve de son expertise et que les récepteurs s’attendent à ce qu’ils soient rédigés

minutieusement. Par ailleurs, nous sommes d’avis que les erreurs flagrantes risquent

d’entraîner la perception d’un manque de respect pour le récepteur, percevant que l’Agence

fait preuve de négligence relativement aux communications qui lui sont destinées. Ainsi, les

répercussions concernant les maladresses sur le plan linguistique peuvent se faire ressentir

par rapport à la confiance des parents en l’Agence et par rapport à leur disposition à recevoir

les renseignements qu’elle présente.

De plus, la qualité linguistique peut avoir des répercussions sur la lisibilité des textes,

comme le démontre un des exemples que nous présentons dans les pages qui suivent.

Soulignons que si le texte est très difficile à lire, celui-ci sera beaucoup moins susceptible

d’entraîner l’effet que l’Agence souhaite produire chez le récepteur. Le tableau suivant

illustre la réaction d’un destinataire qui éprouve des difficultés à lire un texte et les

 
  134  

caractéristiques relatives au style de rédaction (et à la mise en page) qui occasionnent ces

difficultés :

DIFFICULTÉS ÉPROUVÉES PAR LE ÉLÉMENTS À CONSIDÉRER


DESTINATAIRE
« J’ai du mal à lire » Perception – lisibilité graphique … et densité
du texte
« Le texte est fatigant » Connaissances requises – lisibilité du
vocabulaire et de la syntaxe
« Je ne vois pas le rapport » Logique des informations – intelligibilité de
l’organisation et de la présentation des
informations
« Je ne vois pas de quoi on me parle » Fondement de la communication –
représentation et signification des informations
« Je ne vois pas pourquoi on m’en parle » Finalité de la communication – importance ou
intérêt personnel
(Le tableau est une adaptation d’un tableau présenté par Communication Canada [Chap. 6, p. 1])
Tableau 21 : Réactions du récepteur

Afin de vérifier la qualité linguistique des textes à l’étude, nous les avons relus en

prenant note des erreurs orthographiques, grammaticales et lexicales. Cette vérification a

révélé que les textes comportent une quantité d’erreurs, dont celles qui se rapportent aux

exemples suivants :

Orthographe : Deux occurrences du terme diphtérie comportent une erreur d’orthographe :


« dipthérie » et « diphthérie » (dans « Les vaccins préviennent les
maladies » et « La diphtérie : ce qu’il faut savoir » respectivement).
Grammaire : L’accord au pluriel de l’adjectif « sanitaire » n’a pas été fait :
« Pourquoi devons-nous être vaccinés si nous avons de meilleures pratiques
d’hygiène et sanitaire qui aident à prévenir la maladie au Canada? »
(« Les vaccins préviennent les maladies »)
Vocabulaire : L’hyperlien « More », qui figure à la fin de chaque segment décrivant une
MEV dans la page « Les vaccins préviennent les maladies » est en anglais.
Tableau 22 : Orthographe/grammaire/vocabulaire

Or, nous avons également constaté deux énoncés comportant des maladresses relatives à la

syntaxe, ce qui entraîne également des difficultés à la lecture (notamment par rapport au

deuxième exemple).

 
  135  

a) La syntaxe du premier énoncé, de la page « Les vaccins préviennent les maladies »,

comporte une erreur en raison de l’omission d’un mot lien :

Comme vous pouvez le constater, la plupart des enfants sont vaccinés aujourd’hui,
bon nombre de maladies ont pratiquement disparu – mais pas complètement.
As you can see, because most children today are immunized, that means that many
of these diseases have disappeared – but not completely.
Tableau 23 : Mot lien

Dans cet exemple, le rapport entre l’incidence des vaccins et la diminution des MEV n’est

pas exprimé (en revanche, dans la version anglaise, il est expressément souligné au moyen de

deux expressions, because et that means that).

b) La syntaxe du deuxième énoncé, également tiré de la page « Les vaccins préviennent les

maladies », est particulièrement lourde en raison de deux négations :

Pour quelle raison est-ce que je ne pourrais pas courir la chance que mon enfant ne
tombe pas malade tant et aussi longtemps que la plupart des gens sont vaccinés?
Why can't I take a chance that my child won't get sick, as long as most other people
are vaccinated?
Tableau 24 : Syntaxe

En effet, cet énoncé est une traduction pratiquement mot-à-mot de la version anglaise

(il faudrait simplement ajouter autres devant gens).61 Soulignons que cet élément

relève d’un segment qui se rapporte au thème de la santé de la collectivité, que nous

                                                                                                               
61
Il est intéressant de noter que nous avons repéré en ligne un énoncé similaire, mais manifestement
mieux formulé, dans une foire aux questions en ligne du ministère de la Santé et des Services sociaux du
Québec (SSSQ) : « Pourquoi faire vacciner mon enfant si la plupart des autres personnes sont vaccinées
et ne peuvent lui transmettre la maladie? ». La réponse offerte par SSSQ comprend essentiellement les
mêmes renseignements que celle que présente l’Agence lorsque l’on clique sur la question, qui comporte
une fonctionnalité d’hyperlien. Le site de SSSQ est également bilingue; nous avons écrit au Ministère,
qui a confirmé que ses textes sont rédigés en français et ensuite traduit vers l’anglais : « Pour votre
information tous les documents web et autres sont faits en français en premier et traduits par la suite en
anglais en application avec une équipe professionnelle de la politique linguistique » (Simard). Il est à
noter cependant que nous avons reçu la réponse du Ministère le 28 août 2012 tandis que nous avons
accédé à une version de la page comprenant la question au moyen d’une saisie du site en date du 27
décembre 2008 (soit en utilisant site Wayback Machine). Néanmoins, nous supposons que les
renseignements fournis par le Ministère s’y appliquent. (Nous ne pouvons pas confirmer si cette page
était disponible en anglais en 2008.) Nous présentons les questions et réponses de l’ASPC et de SSSQ à
l’Annexe 21, p. 235.

 
  136  

avons analysé comme ne correspondant pas aux concepts du MCS (section 4.2.3.2,

note 49). Néanmoins, la responsabilité personnelle par rapport à la santé de la

collectivité peut compter comme argument appuyant la vaccination. Ainsi, l’illisibilité

de ce segment risque d’atténuer la fonction persuasive des textes.

Nous avons inclus en annexe un tableau indiquant les erreurs d’orthographe, de

grammaire et de vocabulaire que nous avons repérées (Annexe 17, pp. 230-231). Nous

considérons que les textes comportent une quantité assez importante d’erreurs et que l’erreur

flagrante que constituent treize occurrences du mot anglais more est remarquable.62 Il est à

noter que cette erreur a été corrigée peu de temps après que nous avons téléchargé les pages à

l’étude, soit en supprimant l’hyperlien (la date de la dernière mise à jour de la page n’a

cependant pas été modifiée)63. En somme, dans le cadre de notre relecture, nous avons repéré

quatre erreurs grammaticales, dix-sept erreurs lexicales et trois erreurs orthographiques.

4.3.5 Résumé

Dans notre dernière analyse, nous avons démontré que, moyennant quelques légers

écarts, la version française des textes reproduit fidèlement les contenus référentiels qui

composent l’argumentaire de l’Agence. Cependant, les trois caractéristiques qui se

rapportent à l’intégration de ces renseignements n’ont pas été respectées : l’adaptation des

renseignements au groupe cible, la sélection des renseignements et la personnalisation des

                                                                                                               
62
Puisque cette erreur est répétée au bout de chaque description de MEV, à l’endroit où figure un hyperlien
pour accéder à des pages sur chacune des maladies, elle ne se rapporte sans doute pas au processus de
traduction interlinguistique. En effet, elle est peut-être survenue au cours du montage des pages Web.
Néanmoins, celle-ci a une incidence sur la qualité linguistique des textes.
63
Une saisie de la page Web au moyen du site Wayback Machine montre que l’erreur était corrigée en date du
15 juin 2012. En effet, l’Agence a simplement supprimé les hyperliens en question (site Wayback Machine
consulté le 29 mai 2015). Cependant, cette dernière n’a pas changé la date indiquant la dernière mise à jour, qui
est demeurée le 31 janvier 2011.

 
  137  

renseignements. Or, les choix de traduction non optimaux que nous avons constatés selon ces

trois catégories risquent de diminuer l’intensité de la perception de la gravité, de la

susceptibilité et des avantages, ainsi que d’augmenter la perception des obstacles. Ainsi, ces

choix affaiblissent le message de communication des risques de l’Agence en diminuant la

force des arguments qui composent l’argumentaire au moyen duquel elle transmet ce

message.

En effet, nous sommes d’avis que les traducteurs se sont souciés de reproduire les

contenus référentiels des textes sans s’être rendu compte de leur fonction persuasive. Ainsi,

ils auraient favorisé la fonction informative. Soulignons que nous considérons que les termes

accompagnés d’une description, notamment épiglottite et lésions cutanées, qui sont suivis

d’une description entre parenthèses, et l’explication du terme immunisation au moyen de

l’adjectif immun, sont des exemples de choix de traduction qui mettent explicitement l’accent

sur la fonction informative. De plus, les erreurs et faiblesses linguistiques que nous avons

répertoriées risquent de nuire à la fonction persuasive des textes, car celles-ci pourraient

diminuer la crédibilité de l’Agence et rebuter certains récepteurs.

Par ailleurs, nous considérons que la plupart des faiblesses que nous avons soulignées

ont comme résultat d’instaurer une incohérence sur le plan discursif. Celle-ci se caractérise

par l’entremêlement de caractéristiques du style scientifique (notamment par rapport à la

terminologie injustifiée, aux expressions relatives au rapport entre les MEV et leurs effets,

ainsi qu’à la dépersonnalisation) et de caractéristiques d’un style hautement personnalisé

(comportant des références à l’enfant du parent qui en prend connaissance).

 
  138  

PARTIE 5 : RÉSUMÉ ET PRINCIPALES CONCLUSIONS

Dans notre étude, nous avons avancé que les textes de l’Agence comportent une

stratégie rhétorique qui a été établie par l’organisme, soit de fournir des renseignements sur

les MEV et les vaccins afin de persuader les parents de faire vacciner leur enfant. Le

déploiement de cette stratégie, lequel est effectué au moyen d’un acte discursif, correspond

au mandat de l’organisme relativement au maintien de la santé publique. Nous avons ensuite

démontré, dans les perspectives du modèle de l’action traductionnelle, de la théorie du

skopos, de la théorie des actes de langage et du MCS, que les rédacteurs ont participé à l’acte

discursif en effectuant des choix propices relativement à la formulation de la version anglaise

des textes dans le cadre d’un processus de traduction intralinguistique. En effet, les

renseignements qu’ils ont sélectionnés dans le cadre de ce processus composent un

argumentaire dont le sens relève de la communication des risques, selon lequel les parents

sont appelés à réévaluer leurs préoccupations au sujet des vaccins. Finalement, nous avons

démontré que certains choix effectués par les traducteurs responsables de créer la version

française des textes, lesquels ont également participé à l’acte discursif de l’Agence, ne sont

pas optimaux relativement à la fonction persuasive des textes.

Or, la fonction persuasive des textes de l’Agence est en quelque sorte masquée. En

effet, les parents accèdent vraisemblablement à son site Web pour obtenir de l’information,

non pas pour se voir persuadés de changer de croyances et de comportement. Sans doute

animés par le même état d’esprit, les traducteurs semblent s’être préoccupés du maintien des

contenus référentiels plutôt que de la fonction persuasive des textes. Nous constatons même

 
  139  

une certaine tendance vers la scientificité que laissent entrevoir l’inclusion de quelques

termes, les tournures relatives au rapport entre les MEV et leurs effets ainsi que la

dépersonnalisation de quelques segments.64 Le résultat obtenu se caractérise par la

reproduction de l’argumentaire de l’Agence, ce qui permet aux textes de remplir leur

fonction dans une certaine mesure. Cependant, les choix de traduction atténuent la force des

arguments et manquent de cohérence. Par ailleurs, les erreurs linguistiques sont également

susceptibles d’avoir une incidence négative sur l’efficacité des textes.

En effet, nous avons constaté dans notre étude que les rédacteurs ont obtenu des

renseignements approfondis sur la finalité des textes, leur permettant de les composer de

manière à ce qu’ils correspondent aux objectifs de communication de l’Agence. Les choix de

traduction relatifs à la traduction interlinguistique des textes auraient peut-être été plus

cohérents et mieux alignés sur ces objectifs si les traducteurs avaient également obtenu des

renseignements sur la campagne. Comme le souligne Vermeer,

The aim of any translatorial action, and the mode in which it is to be realized,

are negotiated with the client who commissions the action. A precise

specification of aim and mode is essential for the translator. – This is of

course analogously true of translation proper: skopos and mode of realization

must be adequately defined if the text-translator is to fulfil his task

successfully. (Vermeer, « Skopos and commission » 191-192)

                                                                                                               
64  Les
décisions relatives à la dépersonnalisation, conscientes ou subconscientes, se rapportent peut-être à une
volonté de produire un texte idiomatique. Comparant l’anglais au français, Vinay et Darbelnet soulignent que
l’anglais se situe davantage sur le plan du réel, « sur lequel la représentation linguistique côtoie la réalité
concrète » (58). En revanche, le français se situe sur le plan de l’entendement, soit « un niveau d’abstraction
auquel l’esprit s’élève pour considérer la réalité sous un angle plus général » (Ibid.).  

 
  140  

Par ailleurs, la version anglaise des textes a été revue par des experts en immunisation et en

communication tandis que la version française a simplement fait l’objet d’un contrôle de la

qualité au sein de l’Agence. Ces deux facteurs, soit le fait que l’ASPC n’a pas présenté de

directives particulières au fournisseur chargé de produire la version française des textes et le

fait que le contrôle de la qualité des textes français n’a pas été effectué par des experts,

expliquent vraisemblablement la présence de choix de traduction non optimaux relativement

à la fonction persuasive des textes.

En somme, nous considérons avoir répondu à nos trois questions de recherche :

• Notre première question de recherche exige de démontrer pourquoi la fonction

principale des textes de l’Agence est persuasive plutôt qu’informative. Dans notre

première analyse, nous avons montré que la fonction persuasive correspond à la

situation de communication. En effet, ceux-ci sont émis dans le cadre de la campagne

C’est le temps de vacciner. Cette campagne a été lancée en réponse au constat d’une

augmentation des préoccupations chez les parents au sujet des vaccins. Puisque

l’Agence souhaite que les parents fassent vacciner leur enfant, les messages présentés

dans le cadre de sa campagne visent à influencer les croyances des parents afin qu’ils

changent de position, c’est-à-dire de les persuader de faire vacciner leur enfant.

• Notre deuxième question de recherche exige de démontrer la manière dont les choix

effectués dans le cadre du processus de traduction intralinguistique favorisent la

fonction persuasive des textes. Pour ce faire, nous avons démontré que l’Agence

présente un argumentaire aux parents et nous avons cerné comment s’établissent la

forme et la force de cet argumentaire. En effet, en exposant les détails du processus

 
  141  

de traduction intralinguistique menant à la création de la version anglaise des pages

Web, nous avons montré que la forme de l’argumentaire correspond au skopos

« renseigner pour persuader ». Ainsi, celle-ci s’établit selon l’inclusion d’arguments

sous forme d’informations sur les MEV et les vaccins. Ensuite, en analysant les

arguments que comporte l’argumentaire dans la perspective des actes de langage,

nous avons démontré que la force des arguments s’établit selon l’intégration de

renseignements qui correspondent aux concepts du MCS. Nous avons également

déterminé que l’intégration de ces renseignements se caractérise par l’adaptation des

renseignements au groupe cible que constituent les parents, par la sélection des

renseignements selon le MCS et par la personnalisation des renseignements,

notamment à l’égard de la susceptibilité aux MEV.

• Notre troisième question de recherche exige d’exposer quels sont les choix de

traduction interlinguistique qui risquent d’atténuer la fonction persuasive des textes.

En nous basant sur les caractéristiques qui se rapportent à l’intégration des

renseignements sur les MEV et les vaccins dans les textes, nous avons relevé des

choix de traduction qui ne respectent pas l’adaptation des textes au groupe cible, qui

ne correspondent pas à l’orientation de la sélection des renseignements, et qui

dépersonnalisent certains segments.

Ainsi, nous avons démontré que puisque la fonction informative des communications

médicales qui visent à influencer les comportements en matière de santé est subordonnée à

leur fonction persuasive, les choix de traduction doivent favoriser cette même fonction. En ce

sens, nous avons montré que, malgré la reproduction fidèle des contenus référentiels des

textes sources par les traducteurs de la version française, certains choix de traduction

 
  142  

atténuent la fonction persuasive des textes. En effet, nous avons démontré que certains de ces

choix ne reflètent pas de façon cohérente l’ensemble des choix de traduction stratégiques

effectués dans le cadre du processus de traduction intralinguistique. De plus, nous avons

signalé des faiblesses relatives à la qualité linguistique de la version française des textes qui

risquent également d’atténuer leur fonction persuasive.

5.1 Limites de l’étude

En réalisant notre étude, nous avons été confrontés à certaines limites. D’abord, notre

manque d’expertise relativement à la traduction médicale et à l’adaptation des textes selon le

niveau de littératie des récepteurs nous a empêchés de pouvoir faire une critique plus

approfondie de la version française des textes.65 Ensuite, notre critique de la version

française des textes s’appuie en partie sur nos impressions subjectives, notamment par

rapport à l’identification de termes que nous avons jugés injustifiés. Cependant, comme

francophone canadienne bilingue hors Québec, c’est-à-dire faisant partie d’une communauté

linguistique francophone minoritaire où la prédominance de l’anglais se fait fortement

ressentir, nous considérons que notre perspective est particulièrement bien adaptée afin

d’identifier des expressions qui sont sans doute peu familières pour certains des parents que

cible l’ASPC. Soulignons cependant que l’utilisation du MCS afin de structurer notre

critique des textes nous a permis d’en faire une évaluation essentiellement objective.

Finalement, nous sommes conscients que la taille de notre corpus est très restreinte, ce qui

limite la pertinence de notre étude, notamment parce qu’elle porte sur un unique émetteur.

                                                                                                               
65
De plus, il aurait été intéressant d’inclure dans nos analyses les pages accessibles au moyen des hyperliens
qui figurent dans celles que nous avons étudiées. Cependant, nous n’avions pas l’espace pour effectuer ce
travail.

 
  143  

Cependant, les limites de notre corpus nous ont permis d’effectuer des analyses approfondies

en appliquant différentes perspectives.

5.2 Conclusion et pistes de recherche

Nous sommes d’avis que deux aspects de notre étude comportent un intérêt

particulier. Le premier se rapporte à sa structure, laquelle tient compte de l’origine des

renseignements qui figurent dans les textes. En appliquant le concept de la traduction

intralinguistique à l’analyse de la conception des textes de l’Agence, nous avons pu

déterminer à quoi servent les renseignements qui les composent, notamment en analysant le

cahier des charges destiné aux rédacteurs de la version anglaise. Par ailleurs, cette

perspective nous a permis de déterminer comment s’établit la force des arguments de

l’Agence.

Le deuxième aspect se rapporte à la traduction de textes relevant du domaine de

communication en santé. De nombreuses études se centrent sur le transfert du contenu

référentiel relativement à ces textes, notamment par rapport à leur convivialité et leur

compréhensibilité. Pourtant, la communication en santé se rapporte souvent directement à la

persuasion. Comme l’expliquent Atkin et Salmon,

Health campaigns seek to influence attitudes and behaviors in sizable

audiences via strategic development and dissemination of an array of

multichannel mediated messages, for purposes of benefitting individuals

and/or society. Campaigns utilize systematic frameworks and fundamental

strategic principles that have evolved over the past half century. Campaign

 
  144  

designers analyze the situation, set objectives, devise strategies, and create a

set of messages that are disseminated via mass media, new technologies, and

supplemental interpersonal networks. (278)

Il est donc intéressant de contribuer aux réflexions qui se rapportent à la fonction persuasive

des textes, particulièrement en soulignant la dimension stratégique des messages de

communication en santé et en appliquant un modèle qui se rapporte à ce domaine, soit

le MCS.

En fin de compte, cependant, nous constatons que nous ne pouvons pas véritablement

nous prononcer sur l’efficacité des textes relativement à leur fonction persuasive. En effet,

bien que nous ayons reconnu les concepts du MCS dans les textes de l’Agence, et que nous

ayons avancé que la force des arguments se fonde sur l’inclusion de renseignements qui y

correspondent, il est nécessaire de souligner que ce modèle est limité. En d’autres termes,

celui-ci ne tient pas compte de la position du récepteur : « It does not account for a person's

attitudes, beliefs, or other individual determinants that dictate a person's acceptance of a

health behavior » (« The Health Belief Model »). Néanmoins, nous considérons qu’il est

intéressant d’avoir effectué une démarche interdisciplinaire en analysant le message de

l’Agence et en critiquant la version française de ce message selon un modèle qui relève de la

communication en santé. Il serait sans doute fructueux de continuer les recherches dans cette

optique, soit en critiquant des traductions dans la perspective des théories qui se rapportent à

la communication en santé. De plus il serait intéressant d’effectuer des études de la réception

afin de vérifier et d’approfondir les résultats.

 
  145  

ANNEXES

Annexe 1 Corpus des textes à l’étude……………………………… 146-158


Annexe 2 Questionnaire……………………………………………. 159-161
Annexe 3 Demande de renseignements……………………………. 162
Annexe 4 Cahier des charges………………………………………. 163-171
Annexe 5 Idées clés………………………………………………... 172-177
Annexe 6 Rapprochement du contenu et des directives…………… 178-185
Annexe 7 Incidence des vaccins – professionnels de la santé……... 186-188
Annexe 8 Contenu selon les skopoi………………………………... 189-193
Annexe 9 Contenu selon le MCS…………………………………... 194-198
Annexe 10 Concepts du MCS……………………………………….. 199
Annexe 11 Personnalisation et susceptibilité aux MEV…………….. 200-204
Annexe 12 Actes de langage………………………………………… 205-206
Annexe 13 Termes injustifiés……………………………………….. 207-213
Annexe 14 Écarts……………………………………………………. 214-223
Annexe 15 Expression des effets des MEV…………………………. 224-226
Annexe 16 Dépersonnalisation……...……….……………………… 227-229
Annexe 17 Qualité linguistique……………………………………... 230-231
Annexe 18 Rougeole – deux « traductions » de la maladie…....…… 232
Annexe 19 Reformulation selon le MCS……………………………. 233
Annexe 20 Diphtérie – professionnels de la santé et grand public….. 234
Annexe 21 ASPC et SSSQ………………...………………………... 235
Annexe 22 Le Guide des parents sur la vaccination………………... 236-237

 
  146  

Annexe 1 : Corpus des textes à l’étude


L’Annexe 1 comporte les pages Web de l’ASPC à l’étude, qui ont été téléchargées le
7 février 2012. La version anglaise est suivie de la version française.

Il est à noter que l’enregistrement en format PDF a causé la répartition de chacune des pages
Web sur trois pages. De plus, les éléments qui encadraient les textes dans le site Web (tels
que le nom du site et des liens en marge) n’y figurent pas.

 
  147  

« Vaccines prevent diseases »

 
  148  

 
  149  

 
  150  

« What you need to know about diphtheria »

 
  151  

 
  152  

 
  153  

« Les vaccins préviennent les maladies »

 
  154  

 
  155  

 
  156  

« La diphtérie : ce qu’il faut savoir »

 
  157  

 
  158  

 
  159  

Annexe 2 : Questionnaire
L’Annexe 2 comporte le questionnaire rempli que nous a retourné la conseillère en
communications électroniques du Centre de l'immunisation et des maladies respiratoires
infectieuses de l’ASPC.

Nous présentons une reproduction exacte du questionnaire, moyennant quelques


modifications relatives à la mise en page afin d’en faciliter la lecture.

Il est à noter que le questionnaire concerne uniquement la page « Vaccines prevent


diseases », étant donné qu’à l’époque de sa conception, nous n’avions pas défini notre
corpus. Cependant, puisque la page « What you need to know about diphtheria » fait
également partie de la campagne C’est le temps de vacciner, nous supposons que les
renseignements obtenus s’y rapportent également.

Ottawa,  December  12,  2011


Danièle  Filion  
Student  
Master’s  Program,  Translation  
School  of  Translation  and  Interpretation  
University  of  Ottawa  
 
Questionnaire  to  the  Public  Health  Agency  of  Canada  on  the  creation  and  translation  of  
the  “Vaccines  prevent  diseases”  Web  page  
 
Aim:  To  describe  the  process  that  led  to  the  creation  and  subsequent  translation  of  the  “Vaccines  
prevent  diseases”  Web  page  (http://www.phac-­‐aspc.gc.ca/im/iyc-­‐vve/prevention-­‐eng.php,  
http://www.phac-­‐aspc.gc.ca/im/iyc-­‐vve/prevention-­‐fra.php)  
Context:  Master’s  thesis  in  translation,  studying  the  transfer  of  information  from  health  care  
specialists  to  non-­‐specialists,  including  the  translation  of  the  information  from  English  to  French,  
using  the  PHAC’s  “It’s  Time  to  Immunize”  Web  page  
 
Please  note  that  information  in  either  official  language  is  welcome,  as  well  as  any  relevant  detail  
beyond  the  scope  of  the  questionnaire.  French  is  the  preferred  language  for  this  project.  
 
Thank  you  in  advance  for  your  collaboration,  which  is  essential  and  greatly  appreciated.  
 
1. General Information

1.1 When and why did the Agency choose to disseminate the information presented in
the “Vaccines prevent diseases” Web page? What are the precise objectives of the
campaign?
In 2007-08, the Canadian Immunization Committee, which is made up of representatives
from all provinces and territories, recommended that a national public awareness campaign
on immunization of children 0-2 years old be developed. This was in response to the results
of the 2006 National Immunization Coverage survey, which indicated a 12 per cent increase
in parental concerns about vaccines, including indications that parents did not feel they had
enough information to make decisions about immunizations. The Public Health Agency of

 
  160  

Canada took the lead in developing this national campaign, which was approved by the CIC
and the Public Health Network Council before its launch at the Canadian Public Health
Association conference in June 2009.

1.2 What is the target audience?


It’s Time to Immunize targets parents of children 0-2 years old, with a particular focus on
new mothers, mothers-to-be, and parents with low social, economic and education indicators.

1.3 What are the sources of the information? If possible, please include references.
The source of information for this campaign is the Canadian Immunization Guide
(http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/cig-gci/index-eng.php or French at http://www.phac-
aspc.gc.ca/publicat/cig-gci/index-fra.php).
1.4 What is the outcome of the campaign to date?
Latest quarterly report provided as an attachment.

2. The writing process

2.1 Who was selected to write the initial English version of the page’s content, and what
were the criteria for this selection?
A contractor who was an expert in plain language writing was hired to develop the content
for the It's Time to Immunize website and immunization booklet. This organization was
selected based on their specific skill set to translate technical information into plain
language.

2.2 What were the resources and instructions provided to the writer?
A Statement of Work was prepared explaining the needs of the campaign. Details given to
the company can not be shared.

2.3 What were the subsequent revisions that were brought to the text? If possible, please
include the title of the person that made the revision as well as their objective or role in the
revision process.
Revisions were made by the Immunization Division.

2.4 How did the Agency determine if the text was acceptable and well adapted to the
target audience?
A process was used to seek approval from experts in immunization and communications
dealing directly with the public.

3. The translation process

3.1 What were the criteria for the selection of the translation services?
Translation was done by Public Works and Government Services Canada (PWGSC).

 
  161  

3.2 What were the resources and instructions provided to the translation services? If
available, please also provide any processing information related to the order that was
placed with Public Works and Government Services, such as a date or reference number,
in order to facilitate further information gathering with PWGS.
No special instructions were provided.

3.3 What were the subsequent revisions that were brought to the text? If possible, please
include the title of the person that made the revision as well as their objective or role in the
revision process.
Contact Public Works and Government Services Canada (PWGSC) for more information.

3.4 How did the Agency determine if the translation was acceptable and well adapted to
the target audience?
Quality control is made at the Immunization Division level.

4. The visual and functional elements

4.1 Who was selected to create the Web page’s layout and design?
A local web design/development company was selected for the site’s layout and design.

4.2 What were the criteria for the selection of these Web page layout and design
services?
A Statement of Work was prepared explaining the needs of the campaign.

4.3 What were the resources and instructions provided?


A Statement of Work was prepared explaining the needs of the campaign. Details regarding
information given to the company can not be shared.

4.4 Once completed, were there subsequent revisions brought to the pages’ visual and
functional elements? Should revisions have been brought, please provide any relevant
detail.
Revisions were made by the Immunization Division and Communications levels.

4.5 How did the Agency determine if the visual and functional elements were acceptable
and well adapted to the target audience?
Quality control is at the Immunization Division and Communications level.

 
  162  

Annexe 3 : Demande de renseignements


L’Annexe 3 comporte la demande de renseignements initiale que nous avons
présentée à l’Agence afin d’obtenir de l’information sur les pages « Vaccines prevent
diseases » et « Les vaccins préviennent les maladies ».

PHAC Web Mail <PHAC_Web_Mail@phac-aspc.gc.ca> Tue, Dec 6, 2011 at 3:01 PM To:


dfili030@uottawa.ca

Thank you for contacting the Public Health Agency of Canada. We apologize for the delay in responding.
For a detailed reply and more information regarding your query, please contact:
Natasha Antoine eCommunication Advisor | Conseillère en communications électroniques Centre for
Immunization and Respiratory Infectious Diseases | Centre de l'immunisation et des maladies respiratoires
infectieuses Public Health Agency of Canada | Agence de la santé publique du Canada Tel. / Tél.: X
From: To: Date: Subject: Website Information Analysis
dfili030@uottawa.ca ph-sp-info@phac-aspc.gc.ca
2011-09-20 03:37 PM

Contact Us Form Submission

Name
Danièle Filion
E-mail
dfili030@uottawa.ca
Subject
Website Information Analysis
Comments
Dear Sir or Madam: I am writing to find out what is the best way to obtain highly detailed
information concerning the creation of the French and English versions of the “Vaccines
prevent diseases” page on the Public Health Agency of Canada website (http://www.phac-
aspc.gc.ca/im/iyc-vve/prevention-eng.php). I am a post-graduate student in the field of
translation (University of Ottawa School of Translation and Interpretation) and I intend to
analyze the English and French versions of the page for my Master’s thesis, comparing them
after having described the various stages that lead to their creation. I may extend the scope
of my study, depending on the amount and depth of information I am able to collect and
analyze in this first phase. The type of information I require includes finding out how the
decision to publish the information came about, as well as details regarding the research
upon which the information is based and the process through which the information in its
original form(s) was transformed in order for it to be presented to the general public
(summarizing and popularizing medical information in order to adapt it for the target
audience), the Agency’s approach with regard to providing the information in both French
and English and the evaluations that were conducted to test the public’s response to the
information. The research I intend to conduct will ultimately aim at finding out if there are
ways to improve the communication of medical information to the general public within the
bilingual Canadian context. Please note that I will be writing my thesis in French, and would
prefer to conduct my research in French. However, time is a factor and if this would cause a
delay of any sort, I would prefer to continue in English. I thank you in advance for providing
advice on how to approach the PHAC to obtain the detailed information I require. Best
regards, Danièle Filion XXX-XXX-XXXX

 
  163  

Annexe 4 : Cahier des charges


L’Annexe 4 comporte le cahier des charges que l’Agence a présenté aux rédacteurs
des pages Web à l’étude. Il est à noter que le cahier comprend deux sections, la première se
rapportant aux pages Web relatives à la campagne C’est le temps de vacciner (desquelles
sont tirées les pages à l’étude) et la deuxième se rapportant au Parent’s Guide to
Immunization. Nous ne présentons que la première section du cahier.  

 
  164  

 
 

 
  165  

 
  166  

 
  167  

Note :

Les adresses internet qui


comprennent les lettres
« cig-gci » se rapportent au
Guide canadien
d’immunisation (Canadian
Immunization Guide)

 
  168  

 
  169  

 
  170  

 
  171  

 
  172  

Annexe 5 : Idées clés


L’Annexe 5 comporte des tableaux où nous associons le contenu des pages Web aux
idées clés qui figurent dans le cahier des charges présenté aux rédacteurs responsables de le
créer.

Les deux tableaux suivants classent le contenu des textes de l’Agence selon les trois
idées clés présentées dans le cahier des charges : 1) Immunization is important, 2) On-time
immunization is important, 3) Immunization is safe. Le premier tableau se rapporte à la page
« Vaccines prevent diseases » tandis que le deuxième se rapporte à la page « What you need
to know about diphtheria ».

Il est à noter que la grande majorité du contenu des pages Web correspond
directement aux idées clés. Cependant, il s’y trouve quelques segments qui ne s’y rapportent
pas, notamment un segment qui comprend de l’information relative à la vaccination des
parents ainsi qu’un segment au sujet de contre-indications relatives à la vaccination. Les
énoncés que nous n’avons pas été en mesure de classer selon les idées clés sont biffés.

Note 1 : Nous excluons de notre analyse les énoncés qui se rapportent à la vaccination des
adultes ou qui ciblent les professionnels de la santé (ceux-ci sont biffés).
Note 2 : Certains énoncés comportent une fonctionnalité d’hyperlien; ceux dont le contenu
de l’énoncé est suffisant pour le rapporter à une idée clé sont classés selon ce contenu, sans
tenir compte du contenu des pages Web auxquelles ils donnent accès et qui risque de
comporter de l’information qui se rapporte à plus d’une idée clé. Les énoncés dont le contenu
est insuffisant pour les classer selon une idée clé sont exclus de l’analyse (ceux-ci sont
biffés).

 
  173  

« Vaccines prevent diseases »


50 years ago, many Canadian children suffered from serious, Immunization is important
vaccine-preventable diseases – and died.

Vaccines have had a huge impact on the number of children


affected per year.

Consider these examples of diseases you know:

Disease Average # of Average # of


cases before cases today
vaccines (2000-2004)
introduced
(Characteristic
5-year period)
Diptheria 9,010 1
Pertussis 19,878 4,751
(Whooping Cough)
Measles 61,370 199
Mumps 43,671 202
Rubella 37,917 29
(German Measles)
As you can see, because most children today are immunized, that
means that many of these diseases have almost disappeared -
but not completely. These diseases can, and do come back. For
example, there was an outbreak of measles in Toronto in 2008
and mumps in Nova Scotia in 2007.

• What would happen if we stopped immunizing?



• Why do we need vaccines if we have better hygiene and
sanitation to help prevent disease in Canada?

Protection for the whole community

When you immunize your children, you protect other children and
the whole community.

• Why can't I take a chance that my child won't get sick, as long as
most other people are vaccinated?

• Why do we still need vaccines if the diseases they prevent have
disappeared from our part of the world?

Immunization is safe

How vaccines work


Vaccines boost your body's own defence system, which is also
called the immune system.

Did you know?


The word immunization comes from the word immune.
• How do vaccines work?

 
  174  

Remember, skipping immunization increases risks for Immunization is important/


everyone. On-time immunization is
important
Immunization prevents 13 serious diseases Immunization is important

Immunization prevents your child from getting these 13 vaccine-


preventable diseases. Nearly all of them are spread very easily
from person to person, mostly through coughing and sneezing.

Protect your child's health by getting all immunizations on time.

1. Diphtheria can cause serious breathing problems for your


child. Diphtheria can damage your child's heart and nervous
system and cause paralysis. More > >

2. Tetanus is a disease that most people think of if they step on a


rusty nail. Tetanus is also found in dirt, manure and human stool.
If tetanus gets into your baby's open cut, it can cause muscle
spasms, convulsions and death. More > >

3. Pertussis (Whooping Cough) can turn into severe coughing


("whooping" sound), choking and vomiting. It can last for weeks or
months, and may even cause death. It is most dangerous when
your baby is under six months old. More > >

4. Polio attacks your child's nervous system and can paralyze


muscles or even cause death. More > >

5. Haemophilus influenzae type b (Hib) can cause meningitis—


an infection of the lining around your child's spinal cord and brain.
It can also cause pneumonia, swelling in the back of the throat,
deafness and death. More > >

6. Measles can cause a rash, high fever, cough, runny nose and
watery eyes for your child that could last from 1-2 weeks. Measles
can also cause pneumonia, convulsions, deafness, brain damage
and death. More > >

7. Mumps can cause a fever, headache, and swollen, painful


cheeks and neck. It could make your child deaf and cause
meningitis. In rare cases, mumps can affect future ability to have
children. More > >

8. Rubella (German measles) causes a fever and a rash, which


usually lasts for less than a week. It is very serious for unborn
babies. If a pregnant woman who has no protection against
rubella comes in contact with this disease early in her pregnancy,
she could have a miscarriage. After exposure to rubella, the baby
could be born deaf, blind, or with heart or brain damage. Before
you become pregnant, ask your doctor if you need a rubella shot.
More > >

9. Varicella (Chickenpox) causes a low fever and an itchy rash


of blisters that form scabs. In some children, chickenpox causes
severe skin infections (like flesh-eating disease), scars,

 
  175  

pneumonia, brain damage or death. More > >

10. Hepatitis B affects the liver and can sometimes cause liver
cancer or other serious liver problems for your child. More > >

11. Pneumococcal disease can cause pneumococcal


meningitis, pneumonia, ear and blood infections. It could make
your child deaf or cause brain damage. More > >

12. Meningococcal disease can cause meningitis—an infection


of the lining around your child's spinal cord and brain—or a blood
infection. Children can die from meningitis. More > >

13. Influenza (The flu) is a common respiratory infection that


begins in your child's nose and throat. Influenza can be serious—
especially for infants and young children. If your child has
influenza complications, she may have difficulty breathing or
might develop pneumonia. More > >

 
  176  

« What you need to know about diphtheria »


What you need to know about diphtheria
About diphtheria...
What is diphtheria? Immunization is important
Diphtheria is a contagious, bacterial disease that infects the nose,
throat or skin. Diphtheria causes a thick coating on the back of
the throat that can cause breathing problems for your child.
Diphtheria can also damage your child's heart and nervous
system and cause paralysis and even death. Babies are at
particular risk of complications from diphtheria.

What are the symptoms of diphtheria?


Diphtheria begins with a sore throat and slight fever and
progresses to swelling that can block your child's airway, making
it difficult to breathe. Diphtheria can also cause skin infections
and temporary muscle paralysis.

How can my child catch diphtheria?


Diphtheria is spread through coughing and sneezing. The
infection also spreads when children touch toys or other things
that someone with diphtheria has handled and then rub their eyes
or mouths.

Why is diphtheria serious?


Diphtheria can be serious – especially for infants and very young
children. Diphtheria attacks vital organs. One person in 10 who
gets diphtheria will die, even with treatment.

Why should my child be immunized against diphtheria?


The best way to protect children against diphtheria is to make
sure that they get the diphtheria vaccine. The diphtheria vaccine
is your child's best defense against this disease. Experience in
other countries has shown that diseases like diphtheria quickly
return when fewer people are immunized.
About the diphtheria vaccine...
What kind of vaccine is given to prevent diphtheria? Immunization is safe
The diphtheria vaccine is given by needle and is very safe. Like
all vaccines authorized for use in Canada, it went through several
stages of rigorous testing before being authorized for use.

5-in-1 vaccine Immunization is important

The diphtheria vaccine is part of a combined vaccine -called the


5-in-1 vaccine- that protects your child from five serious diseases
at the same time:

1. Diphtheria
2. Polio
3. Pertussis (Whooping Cough)
4. Hib
5. Tetanus

 
  177  

Can giving my child several vaccines at the same time Immunization is safe/
overwhelm the immune system? Immunization is important
No. Combination vaccines that provide protection against
multiple diseases in one vaccine have been shown to be safe and
effective. Giving combination vaccines protects children against
more diseases sooner. As an added benefit, it also reduces
children's discomfort by reducing the number of injections they
receive. And it saves parents the time and expense of additional
office visits.
Are there any side effects from the diphtheria vaccine? Immunization is safe
Side effects of the diphtheria vaccine are usually very mild. Your
child may have a slight fever, be fussy, sleepier or have less
appetite than usual. Your child’s arm or thigh might be a bit red or
sore where the needle went in. These side effects are very
common, happen 12 to 24 hours after the immunization and
usually go away within a few days.
When should my child get the diphtheria vaccine? On-time immunization is
Canadian guidelines recommend that all children get four doses important
of the combined vaccine that includes diphtheria protection – at
age 2 months, 4 months, 6 months and 18 months. Your child will
get a booster vaccine at 4 to 6 years of age. An additional booster
dose, combined with tetanus and pertussis (Tdap) vaccine, is
given routinely to adolescents between 14 to 16 years of age
across Canada.

Parents, make sure that your immunizations are up to date!


Adults need a tetanus-diphtheria booster shot every 10 years.

Schedules may vary from province to province. Calculate your


child's personal immunization schedule.
Who should not get the diphtheria vaccine?
A child who has had a severe allergic reaction to a previous dose
of the diphtheria vaccine should not get the vaccine again. Signs
of a severe allergic reaction would include breathing problems
(wheezing), swelling and blotchy skin on the body (hives) or
around the mouth. If you see any of these symptoms or are
concerned about your child's health, it's always a good idea to
check with your doctor or public health office (CLSC in Quebec).
Related Information

• Can you separate vaccine fact from fiction?

• More answers to your top vaccine questions

• Diphtheria information for Health Professionals

 
  178  

Annexe 6 : Rapprochement du contenu et des directives

L’Annexe 6 comporte des tableaux dans lesquels nous associons les directives du
cahier des charges relatives au contenu des pages Web et le contenu de ces pages au moment
où nous les avons téléchargées. Les liens entre les directives et les pages de son pas complets
ni complètement explicites. Les trois premiers tableaux se rapportent à la page « Vaccines
prevent diseases » tandis que le quatrième se rapporte à la page « What you need to know
about diphtheria ».

Soulignons d’emblée que les directives dans le cahier des charges indiquent que la
page « Vaccines prevent diseases » devra comporter trois sections : 1) Compare the Risks;
2) Incidence of Disease: Past to present; 3) A page for each disease and its corresponding
vaccine. Cependant, la page Web de l’Agence en comporte quatre, qui se rapportent aux
sujets suivant : 1) l’incidence des vaccins; 2) la protection de la collectivité; 3) le
fonctionnement des vaccins; 4) renseignements sur 13 MEV.

Il est à noter que le cahier des charges comprend des adresses Internet indiquant aux
rédacteurs où retrouver l’information nécessaire pour composer les pages Web. Cependant,
cette composante de notre analyse se base sur le contenu du cahier des charges en tant que
tel. Les observations supplémentaires que nous présentons ne servent qu’à enrichir notre
perspective et ne sont pas une indication d’une comparaison exhaustive entre le contenu des
pages Web et le contenu des ressources fournies aux rédacteurs.

 
  179  

« Vaccines prevent diseases »


Directives Section correspondante :
L’incidence des vaccins
Certaines directives que comporte le cahier sont Vaccines  prevent  diseases  
claires et comportent des liens explicites avec le  
contenu de la page Web. La directive suivante se 50  years  ago,  many  Canadian  children  suffered  
rapporte manifestement au tableau qui y figure : from  serious,  vaccine-­‐preventable  diseases-­‐and  
Compare the Risks died.  
In the Canadian Immunization Guide, there is a 2- Vaccines  have  had  a  huge  impact  on  the  number  of  
page table entitled “Comparison of Effect (sic) of children  affected  per  year.  Consider  these  
Diseases and Vaccines” on: [adresse internet]. We
examples  of  diseases  you  know:  
would like to see the language in this table
 
simplified (3). (Ce tableau figure dans l’Annexe 7.)
Disease   Average  #  of   Average  
Cependant, d’autres directives sont peu précises et cases  before   #  of  
ne sont pas définitives : vaccines   cases  
Incidence of Disease: Past to present introduced   today  
The information in the Canadian Immunization (Characteristic     (2000-­‐
Guide on: [adresse Internet] is repeating a portion 5-­‐year  period)   2004)  
of what is in the “Compare the Risks” section.  
Whether we combine these 2 sections of content into Diptheria   9,010   1  
one section or separate it and review options for Pertussis   19,878   4,751  
presentation of the data, will be up for discussion. (Whooping  Cough)  
(3) Measles   61,370   199  
Mumps   43,671   202  
Or, nous avons trouvé les lignes suivantes dans une Rubella   37,917   29  
page de la version en ligne du Canadian (German  Measles)  
Immunization Guide, (version archivée dans le site
 
Wayback Machine en date du 28 février 2009,
dernière mise à jour le 18 juillet 2007), à l’adresse As  you  can  see,  because  most  children  today  are  
indiquée dans le cahier : « Older adults will easily immunized,  that  means  that  many  of  these  
recall the vigour with which every childhood scrape diseases  have  almost  disappeared  -­‐  but  not  
was disinfected to protect against lockjaw and completely.    
memories of family or friends paralyzed by polio  
and summers spent in fear. In the last 50 years, These  diseases  can,  and  do  come  back.  For  
immunization has saved more lives in Canada than example,  there  was  an  outbreak  of  measles  in  
any other health intervention » (« Canadian Toronto  in  2008  and  mumps  in  Nova  Scotia  in  2007.  
Immunization Guide: Seventh Edition – 2006: Part  
1 »). Celles-ci correspondent au premier énoncé du• What  would  happen  if  we  stopped  immunizing?  
site Web. •  
• Why  do  we  need  vaccines  if  we  have  better  
De plus, le cahier des charges indique d’inclure hygiene  and  sanitation  to  help  prevent  disease  in  
dans le site Web des pages sur des questions Canada?  
fréquentes (FAQs). Celui-ci précise que Currently,
much of this content resides on: [2 adresses internet]
(2-3). Cependant, il n’indique pas d’inclure ce
contenu dans la page « Vaccines prevent diseases ».

Or, les deux questions figuraient dans une des pages


aux adresses indiquées en décembre 2008, dernière
mise à jour le 25 juillet 2008 (« Vaccine Safety:
Frequently Asked Questions »).

 
  180  

Directives Sections correspondantes :


La protection de la collectivité; Le
fonctionnement des vaccins
Le cahier des charges ne mentionne pas l’inclusion La protection de la collectivité :
de renseignements sur la protection de la collectivité  
ou sur le fonctionnement des vaccins dans la page Protection  for  the  whole  community  
« Vaccines prevent diseases ». When  you  immunize  your  children,  you  protect  
other  children  and  the  whole  community.  
Cependant, les questions qui figurent dans la page
 
Web, ainsi qu’une question sur le fonctionnement
• Why  can't  I  take  a  chance  that  my  child  won't  get  
des vaccins, figuraient dans la foire aux questions
que l’Agence présentait en ligne en décembre 2008, sick,  as  long  as  most  other  people  are  vaccinated?  
à une des adresses mentionnées ci-dessus •  
(« Vaccine safety: Frequently Asked Questions »). • Why  do  we  still  need  vaccines  if  the  diseases  they  
prevent  have  disappeared  from  our  part  of  the  
world?  

Le fonctionnement des vaccins :


 
How  vaccines  work  
Vaccines  boost  your  body's  own  defence  system,  
which  is  also  called  the  immune  system.  
Did  you  know?  
The  word  immunization  comes  from  the  word  
immune.    
• How  do  vaccines  work?  
 
Remember,  skipping  immunization  increases  risks  
for  everyone.  

 
  181  

Directives Section correspondante :


Renseignements sur 13 MEV
Le rapport entre les directives relatives à la Immunization  prevents  13  serious  diseases  
quatrième section et le contenu des pages Web est Immunization  prevents  your  child  from  getting  
assez explicite, car la page Web inclut de courtes these  13  vaccine-­‐preventable  diseases.  Nearly  all  of  
descriptions de 13 MEV, lesquelles comportent un them  are  spread  very  easily  from  person  to  person,  
hyperlien pour accéder à de plus amples mostly  through  coughing  and  sneezing.  
renseignements. Protect  your  child's  health  by  getting  all  
immunizations  on  time.    
A page for each disease and its corresponding
 
vaccine:
1.  Diphtheria  can  cause  serious  breathing  problems  
The diseases/vaccines that need to be written into for  your  child.  Diphtheria  can  damage  your  child's  
consumer-friendly language are those that are part heart  and  nervous  system  and  cause  paralysis.  
of the NACI recommended immunization schedule More  >  >  
for children. This includes: a) Diptheria [sic]  
(DTaP-IPV); b) Haemophilus influenzae, type B 2.  Tetanus  is  a  disease  that  most  people  think  of  if  
(Hib); c) Hepatitis B (HB); d) Influenza (Inf); they  step  on  a  rusty  nail.  Tetanus  is  also  found  in  
e) Measles (MMR); f) Meningococcal (Men-C); dirt,  manure  and  human  stool.  If  tetanus  gets  into  
g) Mumps (MMR); h) Pneumococcal (Pneu-C-7); your  baby's  open  cut,  it  can  cause  muscle  spasms,  
i) Rubella (MMR); j) Tetanus (DtaP-IPV); convulsions  and  death.  More  >  >  
k) Varicella (Var); l) Tuberculosis (BCG). (3)  
3.  Pertussis  (Whooping  Cough)  can  turn  into  
Ainsi, les 13 paragraphes sur 13 MEV que comporte severe  coughing  ("whooping"  sound),  choking  and  
la page « Vaccines prevent diseases » se rapportent vomiting.  It  can  last  for  weeks  or  months,  and  may  
aux pages sur chacune des maladies. even  cause  death.  It  is  most  dangerous  when  your  
baby  is  under  six  months  old.  More  >  >  
Il est à noter cependant que la liste ci-dessus
 
comporte 11 maladies plutôt que 13.
4.  Polio  attacks  your  child's  nervous  system  and  can  
La page sur la diphtérie que nous incluons dans paralyze  muscles  or  even  cause  death.  More  >  >  
notre corpus fait partie des pages accessibles au  
moyen des hyperliens. 5.  Haemophilus  influenzae  type  b  (Hib)  can  cause  
meningitis—an  infection  of  the  lining  around  your  
child's  spinal  cord  and  brain.  It  can  also  cause  
pneumonia,  swelling  in  the  back  of  the  throat,  
deafness  and  death.  More  >  >  
 
6.  Measles  can  cause  a  rash,  high  fever,  cough,  
runny  nose  and  watery  eyes  for  your  child  that  
could  last  from  1-­‐2  weeks.  Measles  can  also  cause  
pneumonia,  convulsions,  deafness,  brain  damage  
and  death.  More  >  >  
 
7.  Mumps  can  cause  a  fever,  headache,  and  
swollen,  painful  cheeks  and  neck.  It  could  make  
your  child  deaf  and  cause  meningitis.  In  rare  cases,  
mumps  can  affect  future  ability  to  have  children.  
More  >  >  
 
8.  Rubella  (German  measles)  causes  a  fever  and  a  
rash,  which  usually  lasts  for  less  than  a  week.  It  is  
very  serious  for  unborn  babies.  If  a  pregnant  

 
  182  

woman  who  has  no  protection  against  rubella  


comes  in  contact  with  this  disease  early  in  her  
pregnancy,  she  could  have  a  miscarriage.  After  
exposure  to  rubella,  the  baby  could  be  born  deaf,  
blind,  or  with  heart  or  brain  damage.  Before  you  
become  pregnant,  ask  your  doctor  if  you  need  a  
rubella  shot.  More  >  >  
 
9.  Varicella  (Chickenpox)  causes  a  low  fever  and  an  
itchy  rash  of  blisters  that  form  scabs.  In  some  
children,  chickenpox  causes  severe  skin  infections  
(like  flesh-­‐eating  disease),  scars,  pneumonia,  brain  
damage  or  death.  More  >  >  
 
10.  Hepatitis  B  affects  the  liver  and  can  sometimes  
cause  liver  cancer  or  other  serious  liver  problems  
for  your  child.  More  >  >  
 
11.  Pneumococcal  disease  can  cause  
pneumococcal  meningitis,  pneumonia,  ear  and  
blood  infections.  It  could  make  your  child  deaf  or  
cause  brain  damage.  More  >  >  
 
12.  Meningococcal  disease  can  cause  meningitis—
an  infection  of  the  lining  around  your  child's  spinal  
cord  and  brain—or  a  blood  infection.  Children  can  
die  from  meningitis.  More  >  >  
 
13.  Influenza  (The  flu)  is  a  common  respiratory  
infection  that  begins  in  your  child's  nose  and  
throat.  Influenza  can  be  serious—especially  for  
infants  and  young  children.  If  your  child  has  
influenza  complications,  she  may  have  difficulty  
breathing  or  might  develop  pneumonia.  More  >  >  

 
  183  

« What you need to know about diphtheria »


Directives Page Web au complet

Le cahier ne comporte pas beaucoup de directives What you need to know about diphtheria
précises qui se rapportent à la page sur la diphtérie,
laquelle fait partie d’une série de pages sur les About diphtheria...
MEV.
What is diphtheria?
1 : Directive indiquant de créer la page : Diphtheria is a contagious, bacterial disease
A page for each disease and its corresponding that infects the nose, throat or skin. Diphtheria
vaccine: causes a thick coating on the back of the throat
The diseases/vaccines that need to be written into that can cause breathing problems for your
consumer-friendly language are those that are part child. Diphtheria can also damage your child's
of the NACI recommended immunization schedule heart and nervous system and cause paralysis
for children. This includes: a) Diptheria [sic]… (3) and even death. Babies are at particular risk of
complications from diphtheria.
2: Directive indiquant d’utiliser un format question-
réponse : What are the symptoms of diphtheria?
It should be noted that there is a consumer-friendly Diphtheria begins with a sore throat and slight
version of the Measles page located at [adresse fever and progresses to swelling that can block
internet]. This page could potentially be re- your child's airway, making it difficult to
purposed for use in this campaign. We also wanted breathe. Diphtheria can also cause skin
to note that we like the question and answer (FAQ) infections and temporary muscle paralysis.
approach taken on this page and would like to
consider such an approach for the remainder of the How can my child catch diphtheria?
disease/vaccine pages. (3-4) Diphtheria is spread through coughing and
sneezing. The infection also spreads when
children touch toys or other things that
someone with diphtheria has handled and then
rub their eyes or mouths.

Why is diphtheria serious?


Diphtheria can be serious—especially for
infants and very young children. Diphtheria
attacks vital organs. One person in 10 who
gets diphtheria will die, even with treatment.

Why should my child be immunized against


diphtheria?
The best way to protect children against
diphtheria is to make sure that they get the
diphtheria vaccine. The diphtheria vaccine is
your child's best defense against this disease.
Experience in other countries has shown that
diseases like diphtheria quickly return when
fewer people are immunized.

About the diphtheria vaccine...


What kind of vaccine is given to prevent
diphtheria?
The diphtheria vaccine is given by needle and
is very safe. Like all vaccines authorized for
use in Canada, it went through several stages
of rigorous testing before being authorized for
use.

 
  184  

5-in-1 vaccine
The diphtheria vaccine is part of a combined
vaccine -called the 5-in-1 vaccine- that protects
your child from five serious diseases at the
same time:
1. Diphtheria
2. Polio
3. Pertussis (Whooping Cough)
4. Hib
5. Tetanus

Can giving my child several vaccines at the


same time overwhelm the immune system?
No. Combination vaccines that provide
protection against multiple diseases in one
vaccine have been shown to be safe and
effective. Giving combination vaccines protects
children against more diseases sooner. As an
added benefit, it also reduces children's
discomfort by reducing the number of injections
they receive. And it saves parents the time and
expense of additional office visits.

Are there any side effects from the


diphtheria vaccine?
Side effects of the diphtheria vaccine are
usually very mild. Your child may have a slight
fever, be fussy, sleepier or have less appetite
than usual. Your child’s arm or thigh might be a
bit red or sore where the needle went in. These
side effects are very common, happen 12 to 24
hours after the immunization and usually go
away within a few days.

When should my child get the diphtheria


vaccine?
Canadian guidelines recommend that all
children get four doses of the combined
vaccine that includes diphtheria protection – at
age 2 months, 4 months, 6 months and 18
months. Your child will get a booster vaccine at
4 to 6 years of age. An additional booster dose,
combined with tetanus and pertussis (Tdap)
vaccine, is given routinely to adolescents
between 14 to 16 years of age across Canada.
Parents, make sure that your immunizations
are up to date! Adults need a tetanus-
diphtheria booster shot every 10 years.
Schedules may vary from province to province.
Calculate your child's personal immunization
schedule.

Who should not get the diphtheria vaccine?


A child who has had a severe allergic reaction
to a previous dose of the diphtheria vaccine

 
  185  

should not get the vaccine again. Signs of a


severe allergic reaction would include
breathing problems (wheezing), swelling and
blotchy skin on the body (hives) or around the
mouth. If you see any of these symptoms or
are concerned about your child's health, it's
always a good idea to check with your doctor
or public health office (CLSC in Quebec).

Related Information
• Can you separate vaccine fact from
fiction?

• More answers to your top vaccine


questions

• Diphtheria information for Health


Professionals

 
  186  

Annexe 7 : Incidence des vaccins – professionnels de la santé


L’Annexe 7 comporte les tableaux que nous croyons être la source des données
présentées dans le tableau qui figure dans la page « Vaccines prevent diseases ». Ces
tableaux sont tirés du Canadian Immunization Guide (2006), version en ligne. (Il s’agit d’une
version des tableaux en format PDF téléchargée à partir du site Wayback Machine, archivée
en date du 24 janvier 2009 et dont la date de dernière mise à jour est le 18 juillet 2007.
[ASPC, « Comparison of Effects of Diseases and Vaccines – Canadian Immunization Guide
Seventh Edition – 2006. »])

 
  187  

Comparison of Effects of Diseases and Vaccines


Effects of disease* Side effects of vaccine
Pre-vaccine incidence Post-vaccine incidence
Diphtheria DTaP/IPV/Hib vaccine: serious adverse events
Symptoms result from local infection of the respiratory tract following immunization are rare. The most common
(which may lead to breathing difficulties) or of the skin or adverse reactions are redness, swelling and pain
mucosal surfaces, or from dissemination of diphtheria toxin, at the injection site. Systemic reactions such as
which damages the heart and central nervous system. The fever and irritability are less common. Redness and
case fatality was about 5% to 10%, with highest death swelling greater than 3.5 cm diameter, with minimal
rates occurring in the very young and the elderly. pain, are more common in children receiving the fifth
consecutive dose of vaccine at 4 to 6 years of age,
5-year period: 1925-1929 5-year period: 2000-2004 and have been reported in up to 16% of children. In
Avg. annual rate: 84.2 Avg. annual rate: 0 older persons receiving the Td booster, injection site
Peak annual no: 9,010 cases Peak annual no: 1 case reactions are reported by about 10% of recipients.

Tetanus See above side effects of DTaP/IPV/Hib vaccine.


Tetanus is an acute and often fatal disease caused by an
extremely potent neurotoxin, characterized by generalized
rigidity and convulsive spasms of skeletal muscles. The
muscle stiffness usually involves the jaw (lockjaw) and neck,
and then becomes generalized. Case fatality is about 10%
but can be much higher. Risk is greatest for the very young
or old.
5-year period: 1935-1939 5-year period: 2000-2004
Avg. annual rate: 0.13 Avg. annual rate: 0.01
Peak annual no: 25 cases Peak annual no: 8 cases

Pertussis (whooping cough) See above side effects of DTaP/IPV/Hib vaccine.


Pertussis is a highly communicable respiratory infection
causing cough that may result in vomiting or gagging and Rate of reactions to acellular pertussis vaccine is less
affecting individuals of any age; severity is greatest among than with whole cell vaccine used prior to 1997.
young infants. Each year 1-3 deaths occur in Canada,
primarily in young infants. Complications include apnea,
seizures, pneumonia and, rarely, death.
5-year period: 1938-1942 5-year period: 2000-2004
Avg. annual rate: 156.0 Avg. annual rate: 10.4
Peak annual no: 19,878 Peak annual no: 4,751
cases cases

Poliomyelitis See above side effects of DTaP/IPV/Hib vaccine.


Greater than 90% of infections are inapparent or nonspecific.
Flaccid paralysis occurs in less than 1% of infections; paralysis Vaccine used in Canada is IPV, so vaccine-associated
is characteristically asymmetric with fever present at onset. polio is no longer a risk
Among those paralyzed, about 5%-10% die.
Polio has been eliminated from Canada.
5-year period: 1950-1954 5-year period: 2000-
Avg. annual rate: 17.3 2004, Avg. annual rate: 0
Peak annual no: 1,584 Peak annual no: 0 cases

Hib in children < 5 years of age See above side effects of DTaP/IPV/Hib.
Hib was the most common cause of childhood bacterial
meningitis before introduction of Hib vaccines. About A local reaction at the site of injection, including
55%-65% of children had meningitis, the remainder had pain, redness and swelling, occurs in 5% to 30% of
epiglottitis, bacteremia, cellulitis, pneumonia or septic immunized children. Symptoms are mild and usually
arthritis. Case fatality rate of meningitis is about 5%. Severe resolve within 24 hours. A recent meta-analysis,
neurologic sequelae occur in 10%-15% of survivors and which included 257,000 infants, reported no serious
deafness in 15%-20% (severe in 3% to 7%). adverse events following Hib conjugate vaccine.

Invasive Hib < 5 years of age Invasive Hib < 5 years


5-year period: 1986-1990 5-year period: 2000-2004
Avg. annual rate: 22.7 Avg. annual rate: 0.9
Peak annual no: 526 cases Peak annual no: 17 cases

*All rates are per 100,000 population.

 
  188  

Comparison of Effects of Diseases and Vaccines


Effects of disease* Side effects of vaccine
Pre-vaccine incidence Post-vaccine incidence
Measles Measles vaccine is given in combination with
Complications such as bronchopneumonia and otitis media mumps and rubella (MMR).
occur in about 10%. Encephalitis occurs in 1/1,000 cases MMR vaccine:
(fatal in 15% and neurologic sequelae in 25%). Subacute Malaise and fever, with or without a non-infectious
sclerosing panencephalitis is a rare but fatal complication. rash in about 5%; up to 1% of recipients may
Case fatality < 0.05%. develop parotitis, about 5% have swollen glands,
With 2-dose schedule, indigenous measles has been stiff neck or joint pains. Transient arthralgias or
eliminated in Canada. arthritis may occur and are more common in post-
pubertal females.
5-year period: 1950-1954 5-year period: 2000-2004
Avg. annual rate: 369.1 Avg. annual rate: 0.2 About 1/30,000 develop transient
Peak annual no: 61,370 cases Peak annual no: 199 cases thrombocytopenia, 1/1 million develop
encephalitis.

Mumps Mumps vaccine is given in combination with


Acute parotitis develops in 40%, of which 25% are unilateral. measles and rubella (MMR).
Complications relatively frequent but permanent sequelae
rare; 20%-30% of post-pubertal males develop orchitis, 5% See measles for MMR side effects
of post-pubertal females develop oophoritis. Transient, but
occasionally permanent, deafness occurs at a rate of 0.5 to
5.0 per 100,000 cases. Encephalitis is rare (< 1/50,000
cases).
Occasionally, mumps causes infertility or deafness.
5-year period: 1950-1954 5-year period: 2000-2004
Avg. annual rate: 248.9 Avg. annual rate: 0.3
Peak annual no: 43,671 cases Peak annual no: 202 cases

Rubella Rubella vaccine is given in combination with


Encephalitis occurs in 1/6,000 cases. Main goal is prevention mumps and measles (MMR).
of rubella infection in pregnancy and congenital rubella
syndrome (CRS). Infections in the first 10 weeks of pregnancy See measles for MMR side effects.
have an 85% risk of leading to CRS. Can result in miscarriage,
stillbirth and fetal malformations (congenital heart disease,
cataracts, deafness and mental retardation).
5-year period: 1950-1954 5-year period: 2000-2004
Avg. annual rate: 105.4 Avg. annual rate: 0.1
Peak annual no: 37,917 cases Peak annual no: 29 cases

Varicella Local pain, swelling and mild fever in 10%-20%


Secondary bacterial infections (5%-10% of cases), low and varicella-like rash in 1%-5% of vaccinees.
platelets (1%-2%), hospitalization (2-3 per 1,000 cases), Shingles post-vaccine (2.6 per 100,000 doses).
cerebellar ataxia (1:4,000), encephalitis (1:5,000), invasive Serious adverse events are rare following
group A Streptococcal infection (5:100,000), shingles immunization. No deaths or congenital varicella
during childhood (68:100,000 person-years), congenital attributed to vaccination.
varicella (up to 2% of fetuses born to mothers infected at
13-20 wks’ gestation). Case fatality highest among adults
(30 deaths/100,000 cases), then infants < 1 year of age (7
deaths/100,000 cases), and then those 1 to 19 years (1-1.5
deaths/100,000 cases).
Estimated 350,000 cases per Assessing the effect of
year in Canada. immunization on disease
incidence difficult because
varicella infections are
significantly under-reported
in Canada
*All rates are per 100,000 population.

 
  189  

Annexe 8 : Contenu selon les skopoi


L’Annexe 8 présente la répartition du contenu des pages Web selon le skopos
principal « renseigner pour persuader » et le skopos secondaire « diriger l’action de faire
vacciner son enfant ».

Le premier tableau porte sur la page « Vaccines prevent diseases » tandis que le
deuxième porte sur la page « What you need to know about diphtheria ».

Soulignons d’emblée que le contenu de la page « Vaccines prevent diseases » se


rapporte entièrement au skopos « renseigner pour persuader ».  
   
Note 1 : Nous excluons de notre analyse les énoncés qui se rapportent à la vaccination des
adultes ou qui ciblent les professionnels de la santé (ceux-ci sont biffés).
Note 2 : Certains énoncés comportent une fonctionnalité d’hyperlien; le contenu de tous ces
énoncés sauf un est suffisant pour le rapporter à un skopos et nous les avons classés selon ce
contenu, sans tenir compte du contenu des pages Web auxquelles ils donnent accès et qui
risque de comporter de l’information qui se rapporte à plus d’un skopos.
 
 
« Vaccines prevent diseases »
Contenu Skopos
Vaccines prevent diseases « renseigner pour
persuader »  
50 years ago, many Canadian children suffered from serious,
vaccine-preventable diseases-and died.

Vaccines have had a huge impact on the number of children affected


per year.

Consider these examples of diseases you know:

Disease Average # of cases Average # of


before vaccines cases today
introduced (2000-2004)
(Characteristic 5-
year period)
Diptheria 9,010 1
Pertussis 19,878 4,751
(Whooping Cough)
Measles 61,370 199
Mumps 43,671 202
Rubella (German 37,917 29
Measles)

As you can see, because most children today are immunized, that
means that many of these diseases have almost disappeared - but
not completely. These diseases can, and do come back. For
example, there was an outbreak of measles in Toronto in 2008 and
mumps in Nova Scotia in 2007.

What would happen if we stopped immunizing?

 
  190  

Why do we need vaccines if we have better hygiene and sanitation to


help prevent disease in Canada?

Protection for the whole community

When you immunize your children, you protect other children and the
whole community.

Why can't I take a chance that my child won't get sick, as long as
most other people are vaccinated?

Why do we still need vaccines if the diseases they prevent have


disappeared from our part of the world?

How vaccines work


Vaccines boost your body's own defence system, which is also
called the immune system.

Did you know?


The word immunization comes from the word immune.

How do vaccines work?

Remember, skipping immunization increases risks for everyone.

Immunization prevents 13 serious diseases

Immunization prevents your child from getting these 13 vaccine-


preventable diseases. Nearly all of them are spread very easily from
person to person, mostly through coughing and sneezing.

Protect your child's health by getting all immunizations on time.

1. Diphtheria can cause serious breathing problems for your child.


Diphtheria can damage your child's heart and nervous system and
cause paralysis. More > >

2. Tetanus is a disease that most people think of if they step on a


rusty nail. Tetanus is also found in dirt, manure and human stool. If
tetanus gets into your baby's open cut, it can cause muscle spasms,
convulsions and death. More > >

3. Pertussis (Whooping Cough) can turn into severe coughing


("whooping" sound), choking and vomiting. It can last for weeks or
months, and may even cause death. It is a most dangerous when
your baby is under six months old. More > >

4. Polio attacks your child's nervous system and can paralyze


muscles or even cause death. More >>

5. Haemophilus influenzae type b (Hib) can cause meningitis—an


infection of the lining around your child's spinal cord and brain. It can
also cause pneumonia, swelling in the back of the throat, deafness
and death. More > >
6. Measles can cause a rash, high fever, cough, runny nose and

 
  191  

watery eyes for your child that could last from 1-2 weeks. Measles
can also cause pneumonia, convulsions, deafness, brain damage
and death. More > >

7. Mumps can cause a fever, headache, and swollen, painful cheeks


and neck. It could make your child deaf and cause meningitis. In rare
cases, mumps can affect future ability to have children. More > >

8. Rubella (German measles) causes a fever and a rash, which


usually lasts for less than a week. It is very serious for unborn
babies. If a pregnant woman who has no protection against rubella
comes in contact with this disease early in her pregnancy, she could
have a miscarriage. After exposure to rubella, the baby could be born
deaf, blind, or with heart or brain damage. Before you become
pregnant, ask your doctor if you need a rubella shot. More > >

9. Varicella (Chickenpox) causes a low fever and an itchy rash of


blisters that form scabs. In some children, chickenpox causes severe
skin infections (like flesh-eating disease), scars, pneumonia, brain
damage or death. More > >

10. Hepatitis B affects the liver and can sometimes cause liver
cancer or other serious liver problems for your child. More > >

11. Pneumococcal disease can cause pneumococcal meningitis,


pneumonia, ear and blood infections. It could make your child deaf or
cause brain damage. More > >

12. Meningococcal disease can cause meningitis—an infection of


the lining around your child's spinal cord and brain—or a blood
infection. Children can die from meningitis. More > >

13. Influenza (The flu) is a common respiratory infection that begins


in your child's nose and throat. Influenza can be serious—especially
for infants and young children. If your child has influenza
complications, she may have difficulty breathing or might develop
pneumonia. More > >

 
  192  

« What you need to know about diphtheria »  


Contenu Skopos
What you need to know about diphtheria « renseigner pour
persuader »
About diphtheria...

What is diphtheria?
Diphtheria is a contagious, bacterial disease that infects the nose,
throat or skin. Diphtheria causes a thick coating on the back of the
throat that can cause breathing problems for your child. Diphtheria
can also damage your child's heart and nervous system and cause
paralysis and even death. Babies are at particular risk of
complications from diphtheria.

What are the symptoms of diphtheria?


Diphtheria begins with a sore throat and slight fever and progresses
to swelling that can block your child's airway, making it difficult to
breathe. Diphtheria can also cause skin infections and temporary
muscle paralysis.

How can my child catch diphtheria?


Diphtheria is spread through coughing and sneezing. The infection
also spreads when children touch toys or other things that someone
with diphtheria has handled and then rub their eyes or mouths.

Why is diphtheria serious?


Diphtheria can be serious—especially for infants and very young
children. Diphtheria attacks vital organs. One person in 10 who gets
diphtheria will die, even with treatment.

Why should my child be immunized against diphtheria?


The best way to protect children against diphtheria is to make sure
that they get the diphtheria vaccine. The diphtheria vaccine is your
child's best defense against this disease. Experience in other
countries has shown that diseases like diphtheria quickly return when
fewer people are immunized.

About the diphtheria vaccine...

What kind of vaccine is given to prevent diphtheria?


The diphtheria vaccine is given by needle and is very safe. Like all
vaccines authorized for use in Canada, it went through several
stages of rigorous testing before being authorized for use.

5-in-1 vaccine
The diphtheria vaccine is part of a combined vaccine -called the 5-in-
1 vaccine- that protects your child from five serious diseases at the
same time:

1. Diphtheria
2. Polio
3. Pertussis (Whooping Cough)
4. Hib
5. Tetanus

 
  193  

Can giving my child several vaccines at the same time


overwhelm the immune system?
No. Combination vaccines that provide protection against multiple
diseases in one vaccine have been shown to be safe and effective.
Giving combination vaccines protects children against more diseases
sooner. As an added benefit, it also reduces children's discomfort by
reducing the number of injections they receive. And it saves parents
the time and expense of additional office visits.

Are there any side effects from the diphtheria vaccine?


Side effects of the diphtheria vaccine are usually very mild. Your
child may have a slight fever, be fussy, sleepier or have less appetite
than usual. Your child’s arm or thigh might be a bit red or sore where
the needle went in. These side effects are very common, happen 12
to 24 hours after the immunization and usually go away within a few
days.
When should my child get the diphtheria vaccine? « diriger l’action de faire
Canadian guidelines recommend that all children get four doses of vacciner son enfant »
the combined vaccine that includes diphtheria protection – at age 2
months, 4 months, 6 months and 18 months. Your child will get
a booster vaccine at 4 to 6 years of age. An additional booster dose,
combined with tetanus and pertussis (Tdap) vaccine, is given
routinely to adolescents between 14 to 16 years of age across
Canada.

Parents, make sure that your immunizations are up to date!


Adults need a tetanus-diphtheria booster shot every 10 years.

Schedules may vary from province to province. Calculate your child's


personal immunization schedule.

Who should not get the diphtheria vaccine?


A child who has had a severe allergic reaction to a previous dose of
the diphtheria vaccine should not get the vaccine again. Signs of a
severe allergic reaction would include breathing problems
(wheezing), swelling and blotchy skin on the body (hives) or around
the mouth. If you see any of these symptoms or are concerned about
your child's health, it's always a good idea to check with your doctor
or public health office (CLSC in Quebec).
Related Information « renseigner pour
Can you separate vaccine fact from fiction? persuader »
More answers to your top vaccine questions Cet énoncé comporte
une fonctionnalité
d’hyperlien. Nous
considérons qu’il ne
comporte pas
suffisamment de
renseignements afin de le
classer selon l’un ou
l’autre des skopoi.
Diphtheria information for Health Professionals  

 
  194  

Annexe 9 : Contenu selon le MCS


L’Annexe 9 comprend des tableaux dans lesquels nous associons le contenu des
pages Web à certains concepts du MCS.

En effet, le modèle comporte 6 concepts, dont quatre qui correspondent au contenu


des pages Web à l’étude : 1) perceived susceptibility; 2) perceived severity; 3) perceived
benefits; 4) perceived barriers (Champion et Skinner 48). Dans les tableaux, nous associons
le contenu des pages Web à ces quatre concepts. Soulignons cependant que puisque nous
considérons que certaines expressions qui apparaissent tout au long des textes se rapportent à
la perception de la susceptibilité, dont la plupart des occurrences de your child et your baby,
il y a un chevauchement qui se produit par rapport au classement du contenu. Nous avons
souligné les expressions en question afin de les signaler.

Il est à noter que nous considérons que certains renseignements correspondent


davantage au concept de la subjective norm de la theory of reasoned action (Montaño et
Kasprzyk 71) qu’aux concepts du MCS. De plus, nous considérons que les renseignements
qui se rapportent aux contre-indications relatives au vaccin contre la diphtérie ne se
rapportent à aucun des concepts du MCS.

Note 1 : Nous excluons de notre analyse les énoncés qui se rapportent à la vaccination des
adultes ou qui ciblent les professionnels de la santé (ceux-ci sont biffés).
Note 2 : Certains énoncés comportent une fonctionnalité d’hyperlien; ceux dont le contenu
de l’énoncé est suffisant pour le rapporter à un concept du MCS sont classés selon ce
contenu, sans tenir compte du contenu des pages Web auxquelles ils donnent accès et qui
risque de comporter de l’information qui se rapporte à plus d’un concept.

« Vaccines prevent diseases »


Segments de la page Web Concept du MCS
50 years ago, many Canadian children suffered from serious, vaccine- Perceived benefits
preventable diseases-and died.

Vaccines have had a huge impact on the number of children affected


per year.

Consider these examples of diseases you know:

Disease Average # of cases Average # of


before vaccines cases today
introduced (2000-2004)
(Characteristic 5-year
period)
Diptheria 9,010 1
Pertussis 19,878 4,751
(Whooping Cough)
Measles 61,370 199
Mumps 43,671 202
Rubella (German 37,917 29
Measles)

 
  195  

As you can see, because most children today are immunized, that
means that many of these diseases have almost disappeared - but not
completely. These diseases can, and do come back. For example, there
was an outbreak of measles in Toronto in 2008 and mumps in Nova
Scotia in 2007.

What would happen if we stopped immunizing?

Why do we need vaccines if we have better hygiene and sanitation to


help prevent disease in Canada?

Protection for the whole community Perceived benefits,


ou peut-être, plus
When you immunize your children, you protect other children and the pertinemment, la
whole community. subjective norm de la
theory of reasoned
Why can't I take a chance that my child won't get sick, as long as most action
other people are vaccinated?

Why do we still need vaccines if the diseases they prevent have


disappeared from our part of the world?

Perceived barriers
(Ce segment réduit la
How vaccines work perception des
Vaccines boost your body's own defence system, which is also obstacles parce qu’il
called the immune system. est susceptible
d’amoindrir les
Did you know? préoccupations au
The word immunization comes from the word immune. sujet des vaccins [voir
section 4.3.2.4]).
How do vaccines work?

Remember, skipping immunization increases risks for everyone. Perceived benefits (ou
subjective norm)
Perceived benefits
Immunization prevents 13 serious diseases

Immunization prevents your child from getting these 13 vaccine-


preventable diseases. Nearly all of them are spread very easily from
person to person, mostly through coughing and sneezing.

Protect your child's health by getting all immunizations on time.

1. Diphtheria can cause serious breathing problems for your child. Perceived severity
Diphtheria can damage your child's heart and nervous system and
cause paralysis. More > >

2. Tetanus is a disease that most people think of if they step on a rusty


nail. Tetanus is also found in dirt, manure and human stool. If tetanus
gets into your baby's open cut, it can cause muscle spasms,
convulsions and death. More > >

 
  196  

3. Pertussis (Whooping Cough) can turn into severe coughing


("whooping" sound), choking and vomiting. It can last for weeks or
months, and may even cause death. It is a most dangerous when your
baby is under six months old. More > >

4. Polio attacks your child's nervous system and can paralyze muscles
or even cause death. More >>

5. Haemophilus influenzae type b (Hib) can cause meningitis—an


infection of the lining around your child's spinal cord and brain. It can
also cause pneumonia, swelling in the back of the throat, deafness and
death. More > >

6. Measles can cause a rash, high fever, cough, runny nose and watery
eyes for your child that could last from 1-2 weeks. Measles can also
cause pneumonia, convulsions, deafness, brain damage and death.
More > >

7. Mumps can cause a fever, headache, and swollen, painful cheeks


and neck. It could make your child deaf and cause meningitis. In rare
cases, mumps can affect future ability to have children. More > >

8. Rubella (German measles) causes a fever and a rash, which usually


lasts for less than a week. It is very serious for unborn babies. If a
pregnant woman who has no protection against rubella comes in
contact with this disease early in her pregnancy, she could have a
miscarriage. After exposure to rubella, the baby could be born deaf,
blind, or with heart or brain damage. Before you become pregnant, ask
your doctor if you need a rubella shot. More > >

9. Varicella (Chickenpox) causes a low fever and an itchy rash of


blisters that form scabs. In some children, chickenpox causes severe
skin infections (like flesh-eating disease), scars, pneumonia, brain
damage or death. More > >

10. Hepatitis B affects the liver and can sometimes cause liver cancer
or other serious liver problems for your child. More > >

11. Pneumococcal disease can cause pneumococcal meningitis,


pneumonia, ear and blood infections. It could make your child deaf or
cause brain damage. More > >

12. Meningococcal disease can cause meningitis—an infection of the


lining around your child's spinal cord and brain—or a blood infection.
Children can die from meningitis. More > >

13. Influenza (The flu) is a common respiratory infection that begins in


your child's nose and throat. Influenza can be serious—especially for
infants and young children. If your child has influenza complications, she
may have difficulty breathing or might develop pneumonia. More > >

 
  197  

« What you need to know about diphtheria »


Segments de la page Web Concept du MCS
About diphtheria...
What is diphtheria? Perceived
Diphtheria is a contagious, bacterial disease that infects the nose, throat severity/perceived
or skin. Diphtheria causes a thick coating on the back of the throat that susceptibility
can cause breathing problems for your child. Diphtheria can also
damage your child's heart and nervous system and cause paralysis and
even death. Babies are at particular risk of complications from
diphtheria.

What are the symptoms of diphtheria?


Diphtheria begins with a sore throat and slight fever and progresses to
swelling that can block your child's airway, making it difficult to breathe.
Diphtheria can also cause skin infections and temporary muscle
paralysis.

How can my child catch diphtheria? Perceived


Diphtheria is spread through coughing and sneezing. The infection also susceptibility
spreads when children touch toys or other things that someone with
diphtheria has handled and then rub their eyes or mouths.

Why is diphtheria serious? Perceived severity


Diphtheria can be serious—especially for infants and very young
children. Diphtheria attacks vital organs. One person in 10 who gets
diphtheria will die, even with treatment.

Why should my child be immunized against diphtheria? Perceived benefits


The best way to protect children against diphtheria is to make sure that
they get the diphtheria vaccine. The diphtheria vaccine is your child's
best defense against this disease. Experience in other countries has
shown that diseases like diphtheria quickly return when fewer people
are immunized.

About the diphtheria vaccine...


What kind of vaccine is given to prevent diphtheria? Perceived barriers
The diphtheria vaccine is given by needle and is very safe. Like all
vaccines authorized for use in Canada, it went through several stages of
rigorous testing before being authorized for use.

5-in-1 vaccine Perceived benefits


The diphtheria vaccine is part of a combined vaccine -called the 5-in-1
vaccine- that protects your child from five serious diseases at the same
time:
1. Diphtheria

2. Polio

3. Pertussis (Whooping Cough)

4. Hib

5. Tetanus

 
  198  

Can giving my child several vaccines at the same time overwhelm Perceived benefits +
the immune system? Perceived barriers
No. Combination vaccines that provide protection against multiple
diseases in one vaccine have been shown to be safe and effective.
Giving combination vaccines protects children against more diseases
sooner. As an added benefit, it also reduces children's discomfort by
reducing the number of injections they receive. And it saves parents the
time and expense of additional office visits.

Are there any side effects from the diphtheria vaccine? Perceived barriers
Side effects of the diphtheria vaccine are usually very mild. Your child (Les effets
may have a slight fever, be fussy, sleepier or have less appetite than secondaires listés ne
usual. Your child’s arm or thigh might be a bit red or sore where the sont pas très graves.)
needle went in. These side effects are very common, happen 12 to 24
hours after the immunization and usually go away within a few days.

When should my child get the diphtheria vaccine? Perceived benefits


Canadian guidelines recommend that all children get four doses of the
combined vaccine that includes diphtheria protection – at age 2 months,
4 months, 6 months and 18 months. Your child will get a booster
vaccine at 4 to 6 years of age. An additional booster dose, combined
with tetanus and pertussis (Tdap) vaccine, is given routinely to
adolescents between 14 to 16 years of age across Canada.

Parents, make sure that your immunizations are up to date! Adults


need a tetanus-diphtheria booster shot every 10 years.

Schedules may vary from province to province. Calculate your child's


personal immunization schedule.

Who should not get the diphtheria vaccine? Nous considérons que
A child who has had a severe allergic reaction to a previous dose of the ce segment se
diphtheria vaccine should not get the vaccine again. Signs of a severe distingue de
allergic reaction would include breathing problems (wheezing), swelling l’ensemble, car il
and blotchy skin on the body (hives) or around the mouth. If you see any concerne les contre-
of these symptoms or are concerned about your child's health, it's indications relatives
always a good idea to check with your doctor or public health office aux vaccins. Il ne
(CLSC in Quebec). nous semble pas
possible de classer le
contenu selon les
concepts du MCS.
Related Information Il n’est pas possible
de classer ces
Can you separate vaccine fact from fiction? énoncés parce qu’il
s’agit d’hyperliens
More answers to your top vaccine questions dont les sujets qui s’y
rapportent sont trop
Diphtheria information for Health Professionals généraux.

 
  199  

Annexe 10 : Concepts du MCS


L’Annexe 10 présente des descriptions relatives aux concepts du MCS. Le modèle
comprend 6 concepts : perceived susceptibility, perceived severity, perceived benefits,
perceived barriers, cues to action et self-efficacy (Champion et Skinner 48). Selon nos
analyses, nous avons déterminé que les textes de l’Agence reflètent quatre de ces concepts,
soit ceux qui se rapportent à la perception de la susceptibilité, de la gravité, des avantages et
des obstacles.
 
Perceived Perceived susceptibility refers to beliefs about the likelihood of getting a
susceptibility disease or condition. For instance, a woman must believe there is a
possibility of getting breast cancer before she will be interested in obtaining
a mammogram.
Perceived severity Feelings about the seriousness of contracting an illness or of leaving it
untreated include evaluations of both medical and clinical consequences
(for example, death, disability, and pain) and possible social consequences
(such as effects of the conditions on work, family life, and social relations).
The combination of susceptibility and severity has been labeled as
perceived threat.
Perceived benefits Even if a person perceives personal susceptibility to a serious health
condition (perceived threat), whether this perception leads to behavior
change will be influenced by the person’s beliefs regarding perceived
benefits of the various available actions for reducing the disease threat.
Other non-health-related perceptions, such as … pleasing a family member
by having a mammogram, may also influence behavioral decisions. Thus,
individuals exhibiting optimal beliefs in susceptibility and severity are not
expected to accept any recommended health action unless they also
perceive the action as potentially beneficial by reducing the threat.
Perceived barriers The potential negative aspects of a particular health action—perceived
barriers—may act as impediments to undertaking recommended behaviors.
A kind of nonconscious, cost-benefit analysis occurs wherein individuals
weigh the action’s expected benefits with perceived barriers—“It could help
me, but it may … have negative side effects, be unpleasant, inconvenient,
or time-consuming.”
Citant Rosenstock, Champion et Skinner ajoutent :
Thus, “combined levels of susceptibility and severity provide the energy or
force to act and the perception of benefits (minus barriers) provide a
preferred path of action”.
(Champion et Skinner 47 et 49) (Les renseignements ne sont pas disposés sous forme de
tableau dans la source indiquée.)
 

 
  200  

Annexe 11 : Personnalisation et susceptibilité aux MEV

L’Annexe 11 concerne la personnalisation des renseignements relativement à la


susceptibilité aux MEV. Dans les pages qui suivent, nous indiquons les expressions et
éléments d’information qui personnalisent les textes de manière à souligner la susceptibilité
de l’enfant du parent internaute aux MEV dans les pages « Vaccines prevent diseases » et
« What you need to know about diphtheria ». Il est à noter que nous traitons ici de la
personnalisation dans un sens plus large que celui qui se rapporte uniquement à l’utilisation
de déictiques pour désigner l’enfant du parent internaute. Nous basons cet aspect de notre
analyse sur les précisions de Champion et Skinner à l’égard de l’application des concepts du
MCS, selon lesquelles, relativement à la perception de la susceptibilité, il est recommandé de
« Personalize risk based on a person’s characteristics or behavior » (48).

Note : Nous excluons de notre analyse les énoncés qui se rapportent à la vaccination des
adultes ou qui ciblent les professionnels de la santé (ceux-ci sont biffés).

 
  201  

PAGE 1 « Vaccines prevent diseases »

50 years ago, many Canadian children suffered from serious, vaccine-preventable diseases-and died.

Vaccines have had a huge impact on the number of children affected per year.

Consider these examples of diseases you know:

Disease Average # of cases before Average # of cases today


vaccines introduced (2000-2004)
(Characteristic 5-year period)
Diptheria 9,010 1
Pertussis (Whooping Cough) 19,878 4,751
Measles 61,370 199
Mumps 43,671 202
Rubella (German Measles) 37,917 29

As you can see, because most children today are immunized, that means that many of these diseases
have almost disappeared - but not completely. These diseases can, and do come back. For example,
there was an outbreak of measles in Toronto in 2008 and mumps in Nova Scotia in 2007.

What would happen if we stopped immunizing?

Why do we need vaccines if we have better hygiene and sanitation to help prevent disease in Canada?

Protection for the whole community


When you immunize your children, you protect other children and the whole community.

Why can't I take a chance that my child won't get sick, as long as most other people are vaccinated?

Why do we still need vaccines if the diseases they prevent have disappeared from our part of the world?

How vaccines work


Vaccines boost your body's own defence system, which is also called the immune system.

Did you know?


The word immunization comes from the word immune.

How do vaccines work?

Remember, skipping immunization increases risks for everyone.

Immunization prevents 13 serious diseases


Immunization prevents your child from getting these 13 vaccine-preventable diseases. Nearly all of them
are spread very easily from person to person, mostly through coughing and sneezing.

Protect your child's health by getting all immunizations on time.

1. Diphtheria can cause serious breathing problems for your child. Diphtheria can damage your child's
heart and nervous system and cause paralysis. More > >

2. Tetanus is a disease that most people think of if they step on a rusty nail. Tetanus is also found in dirt,

 
  202  

manure and human stool. If tetanus gets into your baby's open cut, it can cause muscle spasms,
convulsions and death. More > >

3. Pertussis (Whooping Cough) can turn into severe coughing ("whooping" sound), choking and
vomiting. It can last for weeks or months, and may even cause death. It is a most dangerous when your
baby is under six months old. More > >

4. Polio attacks your child's nervous system and can paralyze muscles or even cause death. More > >

5. Haemophilus influenzae type b (Hib) can cause meningitis—an infection of the lining around your
child's spinal cord and brain. It can also cause pneumonia, swelling in the back of the throat, deafness and
death. More > >

6. Measles can cause a rash, high fever, cough, runny nose and watery eyes for your child that could last
from 1-2 weeks. Measles can also cause pneumonia, convulsions, deafness, brain damage and death.
More > >

7. Mumps can cause a fever, headache, and swollen, painful cheeks and neck. It could make your child
deaf and cause meningitis. In rare cases, mumps can affect future ability to have children.
More > >

8. Rubella (German measles) causes a fever and a rash, which usually lasts for less than a week. It is
very serious for unborn babies. If a pregnant woman who has no protection against rubella comes in
contact with this disease early in her pregnancy, she could have a miscarriage. After exposure to rubella,
the baby could be born deaf, blind, or with heart or brain damage. Before you become pregnant, ask your
doctor if you need a rubella shot. More > >

9. Varicella (Chickenpox) causes a low fever and an itchy rash of blisters that form scabs. In some
children, chickenpox causes severe skin infections (like flesh-eating disease), scars, pneumonia, brain
damage or death. More > >

10. Hepatitis B affects the liver and can sometimes cause liver cancer or other serious liver problems for
your child. More > >

11. Pneumococcal disease can cause pneumococcal meningitis, pneumonia, ear and blood infections. It
could make your child deaf or cause brain damage. More > >

12. Meningococcal disease can cause meningitis—an infection of the lining around your child's spinal
cord and brain—or a blood infection. Children can die from meningitis. More > >

13. Influenza (The flu) is a common respiratory infection that begins in your child's nose and throat.
Influenza can be serious—especially for infants and young children. If your child has influenza
complications, she may have difficulty breathing or might develop pneumonia. More > >

 
  203  

PAGE 2 « What you need to know about diphtheria »

About diphtheria...

What is diphtheria?
Diphtheria is a contagious, bacterial disease that infects the nose, throat or skin. Diphtheria causes a thick
coating on the back of the throat that can cause breathing problems for your child. Diphtheria can also
damage your child's heart and nervous system and cause paralysis and even death. Babies are at
particular risk of complications from diphtheria.

What are the symptoms of diphtheria?


Diphtheria begins with a sore throat and slight fever and progresses to swelling that can block your child's
airway, making it difficult to breathe. Diphtheria can also cause skin infections and temporary muscle
paralysis.

How can my child catch diphtheria?


Diphtheria is spread through coughing and sneezing. The infection also spreads when children touch toys
or other things that someone with diphtheria has handled and then rub their eyes or mouths.

Why is diphtheria serious?


Diphtheria can be serious—especially for infants and very young children. Diphtheria attacks vital organs.
One person in 10 who gets diphtheria will die, even with treatment.

Why should my child be immunized against diphtheria?


The best way to protect children against diphtheria is to make sure that they get the diphtheria vaccine.
The diphtheria vaccine is your child's best defense against this disease. Experience in other countries has
shown that diseases like diphtheria quickly return when fewer people are immunized.

About the diphtheria vaccine...

What kind of vaccine is given to prevent diphtheria?


The diphtheria vaccine is given by needle and is very safe. Like all vaccines authorized for use in Canada,
it went through several stages of rigorous testing before being authorized for use.

5-in-1 vaccine
The diphtheria vaccine is part of a combined vaccine -called the 5-in-1 vaccine- that protects your child
from five serious diseases at the same time:

1. Diphtheria
2. Polio
3. Pertussis (Whooping Cough)
4. Hib
5. Tetanus

Can giving my child several vaccines at the same time overwhelm the
immune system?
No. Combination vaccines that provide protection against multiple diseases in one vaccine have been
shown to be safe and effective. Giving combination vaccines protects children against more diseases
sooner. As an added benefit, it also reduces children's discomfort by reducing the number of injections
they receive. And it saves parents the time and expense of additional office visits.

 
  204  

Are there any side effects from the diphtheria vaccine?


Side effects of the diphtheria vaccine are usually very mild. Your child may have a slight fever, be fussy,
sleepier or have less appetite than usual. Your child’s arm or thigh might be a bit red or sore where the
needle went in. These side effects are very common, happen 12 to 24 hours after the immunization and
usually go away within a few days.

When should my child get the diphtheria vaccine?


Canadian guidelines recommend that all children get four doses of the combined vaccine that includes
diphtheria protection – at age 2 months, 4 months, 6 months and 18 months. Your child will get a
booster vaccine at 4 to 6 years of age. An additional booster dose, combined with tetanus and pertussis
(Tdap) vaccine, is given routinely to adolescents between 14 to 16 years of age across Canada.

Parents, make sure that your immunizations are up to date! Adults need a tetanus-diphtheria booster shot
every 10 years.

Schedules may vary from province to province. Calculate your child's personal immunization schedule.

Who should not get the diphtheria vaccine?


A child who has had a severe allergic reaction to a previous dose of the diphtheria vaccine should not get
the vaccine again. Signs of a severe allergic reaction would include breathing problems (wheezing),
swelling and blotchy skin on the body (hives) or around the mouth. If you see any of these symptoms or
are concerned about your child's health, it's always a good idea to check with your doctor or public health
office (CLSC in Quebec).

Related Information
Can you separate vaccine fact from fiction?
More answers to your top vaccine questions
Diphtheria information for Health Professionals

 
  205  

Annexe 12 : Les actes de langage


L’Annexe 12 concerne notre interprétation des actes de langage qui se rapportent aux
énoncés qui figurent dans les pages Web à l’étude.

Les tableaux qui suivent présentent trois exemples de notre interprétation des actes de
langage qui correspondent aux énoncés des pages « Vaccines prevent diseases » et « What
you need to know about diphtheria ». Les premiers exemples se rapportent à des actes de
langage indirects. À la suite, nous présentons les quelques énoncés qui figurent dans les
pages Web qui correspondent à des actes de langage qui ne sont pas indirects. (Nous
excluons de notre analyse les énoncés qui se rapportent à la vaccination des adultes ou qui
ciblent les professionnels de la santé.)

« Vaccines prevent diseases »


Vaccines boost your body's own defence system, Acte de langage illocutoire indirect comportant
which is also called the immune system. l’acte primaire de « justifier un conseil médical »
(= la vaccination est avantageuse et importante)
et l’acte secondaire d’« affirmer » (= [parent
internaute,] « Les vaccins renforcent le système
de défense de votre organisme, qui est
également appelé le système immunitaire »)
(« Les vaccins préviennent les maladies).

 
« What you need to know about diphtheria »
Diphtheria is a contagious, bacterial disease that (4) Acte de langage illocutoire indirect
infects the nose, throat or skin. Diphtheria causes comportant l’acte primaire de « justifier un conseil
a thick coating on the back of the throat that can médical » (= la vaccination est avantageuse et
cause breathing problems for your child. importante) et l’acte secondaire d’« affirmer »
  (= « La diphtérie est une maladie bactérienne
contagieuse qui attaque le nez, la gorge et la
peau ») (« La diphtérie : ce qu’il faut savoir »).

(5) Acte de langage illocutoire indirect


comportant l’acte primaire de « justifier un conseil
médical » (= la vaccination est avantageuse et
importante) et l’acte secondaire d’« affirmer »
(= [parent internaute, la diphtérie] « est
caractérisée par la formation d’une membrane
épaisse au fond de la gorge qui pourrait entraîner
des problèmes respiratoires chez votre enfant »)
(« La diphtérie : ce qu’il faut savoir »).

 
  206  

Les énoncés suivants sont ceux qui ne correspondent pas à des actes de langage indirects :  
 
Dans la page « Vaccines prevent diseases », figure l’énoncé suivant, qui indique directement au
parent l’action que l’Agence souhaite qu’il entreprenne :

« Protect your child's health by getting all immunizations on time. »


 
Dans la page « What you need to know about diphtheria », figurent deux énoncés qui indiquent des
avantages des vaccins combinés qui ne se rapportent pas à la protection contre les MEV, des
énoncés qui fournissent des renseignements sur les calendriers de vaccination et des énoncés qui
se rapportent aux contrindications relatives au vaccin qui protège contre la diphtérie.
 
« As an added benefit, it also reduces children's discomfort by reducing the number of injections they
receive. And it saves parents the time and expense of additional office visits. »

« When should my child get the diphtheria vaccine?


Canadian guidelines recommend that all children get four doses of the combined vaccine that includes
diphtheria protection – at age 2 months, 4 months, 6 months and 18 months. Your child will get a booster
vaccine at 4 to 6 years of age. An additional booster dose, combined with tetanus and pertussis (Tdap)
vaccine, is given routinely to adolescents between 14 to 16 years of age across Canada.

........................................

Schedules may vary from province to province. Calculate your child's personal immunization schedule. »

« Who should not get the diphtheria vaccine?


A child who has had a severe allergic reaction to a previous dose of the diphtheria vaccine should not get
the vaccine again. Signs of a severe allergic reaction would include breathing problems (wheezing),
swelling and blotchy skin on the body (hives) or around the mouth. If you see any of these symptoms or
are concerned about your child's health, it's always a good idea to check with your doctor or public health
office (CLSC in Quebec). »

 
  207  

Annexe 13 – Termes injustifiés


L’Annexe 13 comporte un tableau dans lequel nous présentons les termes que nous
considérons comme injustifiés dans les pages « Les vaccins préviennent les maladies » et
« La diphtérie : ce qu’il faut savoir ».

Note : Nous excluons de notre analyse les énoncés qui se rapportent à la vaccination des
adultes ou qui ciblent les professionnels de la santé (ceux-ci sont biffés).
 
Les vaccins préviennent les maladies
Il y a 50 ans, de nombreux enfants canadiens souffraient de graves maladies évitables
par la vaccination - et ils en mourraient.

Les vaccins ont eu une incidence énorme sur le nombre d’enfants touchés chaque
année. Considérez ces exemples de maladies que vous connaissez :

Maladie Nbre moyen Nbre moyen de cas


de cas avant aujourd’hui
l’arrivée des vaccins (2000-2004)
(période type de 5 ans)
Dipthérie 9 010 1
Coqueluche 19 878 4 751
Rougeole 61 370 199
Oreillons 43 671 202
Rubéole 37 917 29

Comme vous pouvez le constater, la plupart des enfants sont vaccinés aujourd’hui, bon
nombre de maladies ont pratiquement disparu - mais pas complètement. Ces maladies
peuvent réémerger et elles le font. Par exemple, il y a eu une éclosion de rougeole à
Toronto en 2008 et d’oreillons en Nouvelle-Écosse en 2007.

• Que se passerait-il si nous cessions de vacciner?

• Pourquoi devons-nous être vaccinés si nous avons de meilleures pratiques


d’hygiène et sanitaire qui aident à prévenir la maladie au Canada?

Une protection pour la collectivité


Lorsque vous faites vacciner votre enfant, vous protégez les autres enfants ainsi que la
collectivité.

• Pour quelle raison est-ce que je ne pourrais pas courir la chance que mon enfant
ne tombe pas malade tant et aussi longtemps que la plupart des gens sont
vaccinés?

• Pourquoi avons-nous encore besoin de vaccins si les maladies qu’ils préviennent


ont disparu de notre partie du monde?

 
  208  

Le fonctionnement des vaccins

Les vaccins renforcent le système de défense de votre organisme, qui est également
appelé le système immunitaire.

Le saviez-vous?

Le terme immunisation vient de l’adjectif immun.

• Comment les vaccins fonctionnent-ils?

N’oubliez pas qu’en omettant un vaccin, vous multipliez les risques pour
tout le monde.

La vaccination prévient 13 maladies graves

Les vaccins empêchent votre enfant de contracter ces 13 maladies évitables par la
vaccination qui se propagent presque toutes très facilement d’une personne à l’autre, la
plupart du temps par la toux et les éternuements.

Protégez la santé de votre enfant en lui procurant tous les vaccins à temps.

1. Diphtérie Elle peut causer de graves problèmes respiratoires chez votre bébé, des
lésions au niveau de son cœur et de son système nerveux, et même la paralysie.
More > >

2. Tétanos La plupart des gens pensent à cette maladie lorsqu’ils marchent sur un clou
rouillé. Mais le tétanos se retrouve aussi dans la terre, le fumier ou les selles humaines.
Lorsque la toxine responsable du tétanos pénètre dans le corps d’un enfant par une plaie
ouverte, elle peut provoquer des spasmes musculaires, des convulsions et la mort.
More > >

3. Coqueluche Elle peut provoquer une toux grave ou des quintes de toux prolongées
causant de l’essoufflement, la suffocation et des vomissements. La coqueluche peut
durer des semaines ou des mois, et peut même causer la mort. Elle est tout
particulièrement dangereuse pour le nourrisson de moins de six mois. More > >

4. Poliomyélite Elle s’attaque au système nerveux de l’enfant et peut entraîner la


paralysie musculaire et même la mort. More > >

5. Haemophilus influenzae de type b (Hib) Cette maladie peut provoquer une


méningite, c’est-à-dire une infection de la membrane qui enveloppe le cerveau et la
moelle épinière du bébé. Elle peut aussi causer une pneumonie, une épiglottite (enflure
importante dans l’arrière- gorge), la surdité et la mort. More > >

6. Rougeole Elle peut se manifester chez l’enfant par des éruptions cutanées, une forte
fièvre, une toux, un écoulement nasal et des yeux larmoyants, et persister jusqu’à deux
semaines. La rougeole peut causer une pneumonie, des convulsions, la surdité, des
lésions cérébrales et la mort. More > >

 
  209  

7. Oreillons Cette maladie se manifeste par une fièvre, des maux de tête et une enflure
douloureuse au niveau du cou et des joues. Elle peut rendre l’enfant sourd et provoquer
une méningite. Dans de rares cas, les oreillons vont affecter la capacité de pouvoir
concevoir des enfants plus tard. More > >

8. Rubéole Elle cause une fièvre, ainsi que des éruptions cutanées qui durent
généralement moins d’une semaine. Elle peut avoir des répercussions très graves chez
le bébé qui va naître. Si une femme enceinte non vaccinée contre la rubéole est exposée
à cette maladie tôt au début de sa grossesse, elle pourrait faire une fausse-couche. Si le
bébé est exposé à la maladie pendant la grossesse, alors il pourrait naître sourd,
aveugle ou souffrir de lésions cardiaques ou cérébrales. Avant de devenir enceinte,
demandez à votre médecin si vous devez être vaccinée contre la rubéole. More > >

9. Varicelle (la picotte) Elle se manifeste par une fièvre légère et par des lésions
cutanées (petite cloque avec du liquide à l’intérieur) qui causent des démangeaisons et
deviennent croûteuses. Chez certains enfants, la varicelle provoque des infections de la
peau graves (telles que la maladie mangeuse de chair), des cicatrices, une pneumonie,
des lésions cérébrales ou la mort. More > >

10. Hépatite B Elle peut entraîner des lésions au foie et, dans certains cas, un cancer
du foie ou d’autres troubles graves du foie chez votre bébé. More > >

11. Infection à pneumocoque Elle est à l’origine de la méningite pneumococcique, de


la pneumonie et d’infections des oreilles et du sang. Elle peut entraîner la surdité ou des
lésions cérébrales chez l’enfant. More > >

12. Infection à méningocoque Elle peut entraîner une méningite à méningocoque,


c’est-à-dire une infection de la membrane qui enveloppe la moelle épinière et le cerveau
ou une infection du sang. La méningite peut être mortelle chez les bébés. More > >

13. Influenza (la grippe) Il s’agit d’une infection courante des voies respiratoires qui
commence au niveau du nez et de la gorge de votre enfant. L’influenza peut avoir des
conséquences graves, en particulier chez les nourrissons et les tout-petits. Si votre bébé
a des complications liées à l’influenza, il peut avoir du mal à respirer ou même
développer une pneumonie. More > >

La diphtérie : ce qu’il faut savoir


La diphtérie

Qu’est-ce que la diphtérie?

La diphtérie est une maladie bactérienne contagieuse qui attaque le nez, la gorge et la
peau. Elle est caractérisée par la formation d’une membrane épaisse au fond de la gorge
qui pourrait entraîner des problèmes respiratoires chez votre enfant. La diphtérie peut
également causer des lésions au cœur et au système nerveux, causer une paralysie et
même mener à la mort. Les bébés sont particulièrement à risque de complications.

Quels sont les symptômes de la diphtérie?

La diphtérie commence par un mal de gorge et une fièvre légère, suivis d’une enflure
des voies respiratoires, ce qui entraîne des difficultés respiratoires chez l’enfant malade.

 
  210  

La maladie peut également causer des plaies sur la peau et une paralysie temporaire
des muscles.

Comment mon enfant peut-il attraper la diphtérie?

La diphtérie se transmet par la toux et les éternuements. Un enfant peut également


attraper la diphtérie en se frottant ensuite les yeux ou la bouche après avoir touché un
jouet ou tout autre objet qui a été touché par un enfant infecté.

Pourquoi la diphtérie est-elle une maladie grave?


La diphtérie peut être grave, surtout chez les nourrissons et les très jeunes enfants. Elle
attaque des organes vitaux. Une personne infectée sur 10 en meurt, qu’elle ait reçu des
traitements ou non.

Pourquoi devrais-je faire vacciner mon enfant contre la diphtérie?

La meilleure façon de protéger les enfants contre la diphtérie est de s’assurer qu’ils
reçoivent le vaccin. Pour votre enfant, le vaccin contre la diphtérie est la meilleure
défense contre cette maladie. Dans d’autres pays, il a été prouvé que des maladies
comme la diphtérie réapparaissent rapidement quand moins d’habitants sont vaccinés.

Le vaccin contre la diphtérie

Quel type de vaccin est donné pour prévenir la diphtérie?

Le vaccin contre la diphtérie est donné par injection (piqûre) et est très sécuritaire.
Comme tous les vaccins dont l’utilisation est autorisée au Canada, le vaccin contre la
diphtérie a fait l’objet de plusieurs tests rigoureux avant que son utilisation soit
autorisée.

Vaccin 5 en 1
Le vaccin contre la diphtérie fait partie d’un vaccin combiné appelé le vaccin 5 en 1 qui
protège votre enfant contre cinq maladies graves en même temps :

1. Diphthérie;
2. Poliomyélite;
3. Coqueluche (toux coquelucheuse);
4. Hib (Haemophilus influenzae de type b);
5. Tétanos.

Est-ce que le fait de donner plusieurs vaccins à la fois peut


surcharger le système immunitaire de mon enfant?

Non. L’innocuité et l’efficacité des vaccins combinés, qui protègent contre plusieurs
maladies grâce à un seul vaccin, ont été prouvées. Les vaccins combinés permettent de
protéger les enfants plus tôt et contre plus de maladies. En plus de ces avantages, ils
réduisent le malaise des enfants en diminuant le nombre d’injections nécessaires et
permettent aux parents de sauver du temps et de l’argent en évitant les consultations
supplémentaires.

 
  211  

Existe-t-il des effets secondaires?

Les effets secondaires du vaccin contre la diphtérie sont habituellement très faibles.
Votre enfant pourrait avoir une légère fièvre, être irritable ou somnolent et avoir moins
d’appétit qu’à l’habitude. Le bras ou la cuisse de votre enfant pourrait être un peu rouge
et il pourrait y avoir un peu de douleur au point d’injection. Ces effets secondaires sont
très courants; ils apparaissent de 12 à 24 heures après la vaccination et disparaissent
au bout de quelques jours.

À quel moment devrais-je faire vacciner mon enfant contre la


diphtérie?

Les lignes directrices canadiennes recommandent que chaque enfant reçoive quatre
doses du vaccin combiné qui offre une protection contre la diphtérie : à l’âge de 2 mois,
4 mois, 6 mois et à 18 mois. Une injection de rappel est ensuite donnée entre l’âge de 4
et 6 ans. Au Canada, une injection de rappel, donnée en combinaison avec les vaccins
contre le tétanos et la coqueluche (dcaT), est donnée automatiquement aux adolescents
de 14 à 16 ans.

Avis aux parents : assurez‐vous de tenir votre carnet de vaccination à jour! Les adultes
doivent recevoir une dose de rappel du vaccin contre le tétanos et la diphtérie à tous les
dix ans.

Le calendrier de vaccination peut varier d’une province à l’autre. Établissez le calendrier


personnel de vaccination de votre enfant.

Y a-t-il des cas où le vaccin contre la diphtérie ne devrait pas être


administré

Un enfant qui a eu une réaction allergique grave à une dose précédente du vaccin contre
la diphtérie ne devrait pas recevoir le vaccin.

Les signes d’une réaction allergique grave comprennent des difficultés respiratoires
(respiration sifflante), une peau enflée et des plaques rouges apparaissent à certains
endroits sur le corps (urticaire) ou autour de la bouche. Si vous voyez l’un de ces
symptômes ou que l’état de santé de votre enfant vous inquiète, il est toujours mieux
d’en parler avec un médecin ou de communiquer avec la clinique de santé publique
(CLSC au Québec).

Renseignements connexes

• Pouvez-­‐vous faire la différence entre la réalité et la fiction concernant la


vaccination?

• Des réponses aux questions les plus fréquentes sur les vaccins

• Renseignements à l’intention des professionnels de la santé sur la diphtérie  

 
  212  

Commentaires :

Organisme : Selon Le Nouveau Petit Robert, il s’agit d’un terme du domaine de la biologie,
signifiant « Ensemble des organes qui constituent un être vivant [spécialement] Le corps
humain » (« organisme »). Ainsi, ce terme, qui met l’accent sur la scientificité des
renseignements, peut être remplacé par le mot courant « corps » sans porter atteinte au sens
de l’énoncé.

Immun : Le terme immun ne fait pas partie de la langue courante et nous considérons qu’il
n’est pas utile dans le contexte des pages Web de l’Agence. Nous expliquons pourquoi dans
la section 4.3.2.4, qui se rapporte au segment dans lequel il figure.

Lésion : Le terme médical générique lésion, regroupant « toutes les altérations cellulaires ou
tissulaires, internes et externes, qui sont d'origine traumatique ou accidentelle, comme les
blessures ou les plaies, ou qui sont causées par la maladie, comme les ulcères, les tumeurs ou
les nodules » (« lésion »), est indiqué comme équivalent à trois reprises :

causer … des lésions au niveau de son cœur et can damage your child’s heart and nervous
de son système nerveux* system*
entraîner des lésions au foie* Hepatitis B affects the liver*
causer des lésions au cœur et au système Diphtheria can also damage your child’s heart
nerveux** and nervous system**
*« Les vaccins préviennent les maladies » / « Vaccines prevent diseases »
** « La diphtérie : ce qu’il faut savoir » / « What you need to know about diphtheria »

Nous considérons qu’il s’agit d’un terme peu familier et qu’il aurait été possible d’utiliser le
verbe courant endommager dans le premier et le troisième cas, tandis qu’il aurait été possible
d’utiliser le verbe toucher dans le deuxième.

Toxine : Nous traitons de cet exemple dans la section de l’analyse 3 qui se rapporte à
l’inclusion de termes injustifiés (4.3.1 b).

Quintes de toux : Nous considérons qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter le terme quinte de
toux, que nous considérons peu familier, pour expliciter les symptômes de la coqueluche (la
version anglaise comprend la précision whooping sound, qui renseigne sur le son qui se
rapporte à la toux coquelucheuse).

Nourrisson : Le terme nourrisson, qui semble mettre l’accent sur la scientificité des
renseignements, figure à trois reprises dans les textes, comme équivalent aux termes baby et
infant (x2). Selon le Grand dictionnaire terminologique (domaines de la sociologie et de
l’appellation de la personne), « Bébé est le terme courant, tandis que nourrisson dans ce sens
est un terme technique. » (« nourrisson ») Il est à noter que le Grand dictionnaire
terminologique indique également que : « Baby and "infant" both designate a new-born or
very young child who is still in arms. "Baby" is the everyday word, while "infant" tends to
sound impersonal or medical » (Ibid.).

Épiglottite : Nous traitons de cet exemple dans la section de l’analyse 3 qui se rapporte à
l’inclusion de termes injustifiés (4.3.1 a)

 
  213  

Lésion cérébrale : Le terme lésion cérébrale, que nous considérons peu familier, figure dans
les textes à trois reprises.

Lésion cutanée : Le terme lésion cutanée, que nous considérons peu familier, figure dans la
description de la varicelle. L’expression courante bouton pourrait le remplacer. (La définition
de varicelle que présente le Multidictionnaire de la langue française indique : « Maladie
contagieuse caractérisée par des éruptions de boutons » [« varicelle »].)

Haemophilus influenzae de type b : Il nous semble inutile d’avoir ajouté ce terme


particulièrement complexe désignant le nom de la maladie entre parenthèses à la suite de la
forme Hib. Celui-ci semble simplement mettre l’accent sur la scientificité des
renseignements.

dcaT : Il nous semble inutile d’avoir inclus l’abréviation qui représente le vaccin combiné
contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche acellulaire dans le texte. (L’abréviation figure
également dans la version anglaise des textes.) Celle-ci semble simplement mettre l’accent
sur la scientificité des renseignements.

Urticaire : Nous considérons que le terme urticaire est peu familier et ne fait pas partie de la
langue courant chez tous les francophones canadiens. En effet, la définition du
Multidictionnaire de la langue française révèle que les usagers pourraient ne pas connaître le
terme : « Réaction allergique caractérisée par de petits boutons sur la peau. Quand Martin
mange des crevettes, il fait de l’urticaire : il a de petits boutons rouges qui sortent »
(« urticaire »). Il n’est pas nécessaire de l’ajouter à la suite de la description.

 
  214  

Annexe 14 : Écarts  
L’Annexe 14 présente un tableau qui sert à : 1) démontrer que les contenus
référentiels de la version française des textes reflètent largement ceux de la version anglaise,
reprenant les mêmes idées dans le même ordre; 2) souligner les quelques écarts sur le plan
référentiel, y compris selon l’éclairage.

Il est à noter que nous n’entreprenons pas de confirmer que tous les équivalents et
explicitations relatifs aux effets des maladies sont parfaitement rigoureux, ce qui constitue
une limite de notre étude.

De plus, nous ne soulignons pas les cas de dépersonnalisation, car nous traitons de cet
aspect dans une section distincte de notre étude (section 4.3.3/Annexe 16).

À la suite de notre tableau, nous présentons quelques commentaires qui se rapportent


aux écarts que nous avons constatés. Les commentaires qui se rapportent aux écarts qui ont
une incidence sur la fonction persuasive des textes indiquent dans quelle section de notre
étude nous présentons des explications connexes.

Note : Nous excluons de notre analyse les énoncés qui se rapportent à la vaccination des
adultes ou qui ciblent les professionnels de la santé (ceux-ci sont biffés).

 
  215  

« Vaccines prevent diseases »/« Les vaccins préviennent les maladies »  


Vaccines prevent diseases Les vaccins préviennent les maladies
50 years ago, many Canadian children suffered Il y a 50 ans, de nombreux enfants canadiens
from serious, vaccine-preventable diseases- souffraient de graves maladies évitables par la
and died. vaccination - et ils en mourraient.
Vaccines have had a huge impact on the Les vaccins ont eu une incidence énorme sur
number of children affected per year. le nombre d’enfants touchés chaque année.
Consider these examples of diseases you Considérez ces exemples de maladies que
know: vous connaissez :
Disease Average # of Average Maladie Nbre Nbre moyen
cases before # of moyen de de cas
vaccines cases cas avant aujourd’hui
introduced today l’arrivée (2000-2004)
(Characteristic (2000- des
5-year period) 2004) vaccins
(période
Diptheria 9,010 1 type de 5
Pertussis 19,878 4,751 ans)
(Whooping Dipthérie 9 010 1
Cough) Coqueluche 19 878 4 751
Measles 61,370 199 Rougeole 61 370 199
Mumps 43,671 202 Oreillons 43 671 202
Rubella 37,917 29   Rubéole 37 917 29
(German
  Measles)
As you can see, because most children today Comme vous pouvez le constater, la plupart
are immunized, that means that many of these des enfants sont vaccinés [1] aujourd’hui, bon
diseases have almost disappeared - but not nombre de maladies ont pratiquement disparu -
completely. These diseases can, and do come mais pas complètement. Ces maladies peuvent
back. For example, there was an outbreak of réémerger et elles le font. Par exemple, il y a
measles in Toronto in 2008 and mumps in eu une éclosion de rougeole à Toronto en 2008
Nova Scotia in 2007. et d’oreillons en Nouvelle-Écosse en 2007.
What would happen if we stopped immunizing? Que se passerait-il si nous cessions de
vacciner?
Why do we need vaccines if we have better Pourquoi devons-nous être vaccinés si nous
hygiene and sanitation to help prevent disease avons de meilleures pratiques d’hygiène et
in Canada? sanitaire qui aident à prévenir la maladie au
Canada?
Protection for the whole community Une protection pour la collectivité
When you immunize your children, you protect Lorsque vous faites vacciner votre enfant [2],
other children and the whole community. vous protégez les autres enfants ainsi que la
collectivité.
Why can't I take a chance that my child won't Pour quelle raison est-ce que je ne pourrais
get sick, as long as most other people are pas courir la chance que mon enfant ne tombe
vaccinated? pas malade tant et aussi longtemps que la
plupart des gens sont vaccinés?
Why do we still need vaccines if the diseases Pourquoi avons-nous encore besoin de vaccins
they prevent have disappeared from our part of si les maladies qu’ils préviennent ont disparu
the world? de notre partie du monde?
How vaccines work Le fonctionnement des vaccins
Vaccines boost your body's own defence Les vaccins renforcent le système de défense
system, which is also called the immune de votre organisme, qui est également appelé
system. le système immunitaire.

 
  216  

Did you know? Le saviez-vous?


The word immunization comes from the word Le terme immunisation vient de l’adjectif
immune. immun.  
How do vaccines work? Comment les vaccins fonctionnent-ils?  
Remember, skipping immunization N’oubliez pas qu’en omettant un vaccin,
increases risks for everyone. vous multipliez les risques pour tout le
monde.
Immunization prevents 13 serious diseases La vaccination prévient 13 maladies graves
Immunization prevents your child from getting Les vaccins empêchent votre enfant de
these 13 vaccine-preventable diseases. Nearly contracter ces 13 maladies évitables par la
all of them are spread very easily from person vaccination qui se propagent presque toutes
to person, mostly through coughing and très facilement d’une personne à l’autre, la
sneezing. plupart du temps par la toux et les
  éternuements.
Protect your child's health by getting all Protégez la santé de votre enfant en lui
immunizations on time. procurant tous les vaccins à temps.
1. Diphtheria can cause serious breathing 1. Diphtérie Elle peut causer de graves
problems for your child. Diphtheria can damage problèmes respiratoires chez votre bébé [3],
your child's heart and nervous system and des lésions au niveau de son cœur et de son
cause paralysis. More > > système nerveux, et même la paralysie.
More > >
2. Tetanus is a disease that most people think 2. Tétanos La plupart des gens pensent à
of if they step on a rusty nail. Tetanus is also cette maladie lorsqu’ils marchent sur un clou
found in dirt, manure and human stool. If rouillé. Mais le tétanos se retrouve aussi dans
tetanus gets into your baby's open cut, it can la terre, le fumier ou les selles humaines.
cause muscle spasms, convulsions and death. Lorsque la toxine responsable du tétanos [4]
More > > pénètre dans le corps d’un enfant [5] par une
plaie ouverte, elle peut provoquer des spasmes
musculaires, des convulsions et la mort.
More > >
3. Pertussis (Whooping Cough) can turn into 3. Coqueluche Elle peut provoquer une toux
severe coughing ("whooping" sound), choking grave ou des quintes de toux prolongées [6]
and vomiting. It can last for weeks or months, causant de l’essoufflement [7], la suffocation et
and may even cause death. It is a most des vomissements. La coqueluche peut durer
dangerous when your baby is under six months des semaines ou des mois, et peut même
old. More > > causer la mort. Elle est tout particulièrement
dangereuse pour le nourrisson de moins de six
mois. More > >
4. Polio attacks your child's nervous system 4. Poliomyélite Elle s’attaque au système
and can paralyze muscles or even cause nerveux de l’enfant et peut entraîner la
death. More >> paralysie musculaire et même la mort.
More > >
5. Haemophilus influenzae type b (Hib) can 5. Haemophilus influenzae de type b (Hib)
cause meningitis—an infection of the lining Cette maladie peut provoquer une méningite,
around your child's spinal cord and brain. It can c’est-à-dire une infection de la membrane qui
also cause pneumonia, swelling in the back of enveloppe le cerveau et la moelle épinière du
the throat, deafness and death. More > > bébé. [8] Elle peut aussi causer une
pneumonie, une épiglottite (enflure importante
dans l’arrière-gorge), la surdité et la mort. More
>>
6. Measles can cause a rash, high fever, 6. Rougeole Elle peut se manifester [9] chez
cough, runny nose and watery eyes for your l’enfant par des éruptions cutanées, une forte
child that could last from 1-2 weeks. Measles fièvre, une toux, un écoulement nasal et des

 
  217  

can also cause pneumonia, convulsions, yeux larmoyants, et persister jusqu’à [10] deux
deafness, brain damage and death. More > > semaines. La rougeole peut causer une
pneumonie, des convulsions, la surdité, des
lésions cérébrales et la mort. More > >
7. Mumps can cause a fever, headache, and 7. Oreillons Cette maladie se manifeste [11]
swollen, painful cheeks and neck. It could par une fièvre, des maux de tête et une enflure
make your child deaf and cause meningitis. In douloureuse au niveau du cou et des joues.
rare cases, mumps can affect future ability to Elle peut rendre l’enfant sourd et provoquer
have children. More > > une méningite. Dans de rares cas, les oreillons
vont affecter la capacité de pouvoir concevoir
des enfants plus tard. More > >
8. Rubella (German measles) causes a fever 8. Rubéole Elle cause une fièvre, ainsi que
and a rash, which usually lasts for less than a des éruptions cutanées qui durent
week. It is very serious for unborn babies. If a généralement moins d’une semaine. Elle peut
pregnant woman who has no protection against avoir des répercussions très graves chez le
rubella comes in contact with this disease early bébé qui va naître. Si une femme enceinte non
in her pregnancy, she could have a vaccinée contre la rubéole est exposée à cette
miscarriage. After exposure to rubella, the baby maladie tôt au début de sa grossesse, elle
could be born deaf, blind, or with heart or brain pourrait faire une fausse-couche. Si le bébé est
damage. Before you become pregnant, ask exposé à la maladie pendant la grossesse,
your doctor if you need a rubella shot. More > > alors il pourrait naître sourd, aveugle ou souffrir
de lésions cardiaques ou cérébrales. Avant de
devenir enceinte, demandez à votre médecin si
vous devez être vaccinée contre la rubéole.
More > >
9. Varicella (Chickenpox) causes a low fever 9. Varicelle (la picotte) Elle se manifeste [12]
and an itchy rash of blisters that form scabs. In par une fièvre légère et par des lésions
some children, chickenpox causes severe skin cutanées (petite cloque avec du liquide à
infections (like flesh-eating disease), scars, l’intérieur) qui causent des démangeaisons et
pneumonia, brain damage or death. More > > deviennent croûteuses. Chez certains enfants,
la varicelle provoque des infections de la peau
graves (telles que la maladie mangeuse de
chair), des cicatrices, une pneumonie, des
lésions cérébrales ou la mort. More > >
10. Hepatitis B affects the liver and can 10. Hépatite B Elle peut entraîner des lésions
sometimes cause liver cancer or other serious au foie et, dans certains cas, un cancer du foie
liver problems for your child. More > > ou d’autres troubles graves du foie chez votre
bébé. [13] More > >
11. Pneumococcal disease can cause 11. Infection à pneumocoque Elle est à
pneumococcal meningitis, pneumonia, ear and l’origine [14] de la méningite pneumococcique,
blood infections. It could make your child deaf de la pneumonie et d’infections des oreilles et
or cause brain damage. More > > du sang. Elle peut entraîner la surdité ou des
  lésions cérébrales chez l’enfant. More > >
12. Meningococcal disease can cause 12. Infection à méningocoque Elle peut
meningitis—an infection of the lining around entraîner une méningite à méningocoque,
your child's spinal cord and brain—or a blood c’est-à-dire une infection de la membrane qui
infection. Children can die from meningitis. enveloppe la moelle épinière et le cerveau ou
More > > une infection du sang. La méningite peut être
  mortelle chez les bébés. [15] More > >
13. Influenza (The flu) is a common 13. Influenza (la grippe) Il s’agit d’une
respiratory infection that begins in your child's infection courante des voies respiratoires qui
nose and throat. Influenza can be serious— commence au niveau du nez et de la gorge de
especially for infants and young children. If votre enfant. L’influenza peut avoir des
your child has influenza complications, she conséquences graves, en particulier chez les

 
  218  

may have difficulty breathing or might develop nourrissons et les tout-petits. Si votre bébé [16]
pneumonia. More > > a des complications liées à l’influenza, il peut
  avoir du mal à respirer ou même développer
une pneumonie. More > >
 

 
  219  

« What you need to know about diphtheria »/« La diphtérie : ce qu’il faut savoir »  
What you need to know about diphtheria La diphtérie : ce qu’il faut savoir
About diphtheria... La diphtérie
What is diphtheria? Qu’est-ce que la diphtérie?

Diphtheria is a contagious, bacterial disease La diphtérie est une maladie bactérienne


that infects the nose, throat or skin. Diphtheria contagieuse qui attaque le nez, la gorge et la
causes a thick coating on the back of the throat peau. Elle est caractérisée par [17] la
that can cause breathing problems for your formation d’une membrane épaisse au fond de
child. Diphtheria can also damage your child's la gorge qui pourrait entraîner des problèmes
heart and nervous system and cause paralysis respiratoires chez votre enfant. La diphtérie
and even death. Babies are at particular risk of peut également causer des lésions au cœur et
complications from diphtheria. au système nerveux, causer une paralysie et
même mener à la mort. Les bébés sont
particulièrement à risque de complications.
What are the symptoms of diphtheria? Quels sont les symptômes de la diphtérie?

Diphtheria begins with a sore throat and slight La diphtérie commence par un mal de gorge et
fever and progresses to swelling that can block une fièvre légère, suivis d’une enflure des
your child's airway, making it difficult to voies respiratoires, ce qui entraîne des
breathe. Diphtheria can also cause skin difficultés respiratoires chez l’enfant malade.
infections and temporary muscle paralysis. La maladie peut également causer des plaies
sur la peau et une paralysie temporaire des
muscles.
How can my child catch diphtheria? Comment mon enfant peut‐il attraper la
diphtérie?
Diphtheria is spread through coughing and
sneezing. The infection also spreads when La diphtérie se transmet par la toux et les
children touch toys or other things that éternuements. Un enfant peut également
someone with diphtheria has handled and then attraper la diphtérie en se frottant ensuite les
rub their eyes or mouths. yeux ou la bouche après avoir touché un jouet
ou tout autre objet qui a été touché par un
enfant [18] infecté.
Why is diphtheria serious? Pourquoi la diphtérie est‐elle une maladie
grave?
Diphtheria can be serious—especially for
infants and very young children. Diphtheria La diphtérie peut être grave, surtout chez les
attacks vital organs. One person in 10 who nourrissons et les très jeunes enfants. Elle
gets diphtheria will die, even with treatment. attaque des organes vitaux. Une personne
infectée sur 10 en meurt, qu’elle ait reçu des
traitements ou non.
Why should my child be immunized against Pourquoi devrais‐je faire vacciner mon
diphtheria? enfant contre la diphtérie?

The best way to protect children against La meilleure façon de protéger les enfants
diphtheria is to make sure that they get the contre la diphtérie est de s’assurer qu’ils
diphtheria vaccine. The diphtheria vaccine is reçoivent le vaccin. Pour votre enfant, le vaccin
your child's best defense against this disease. contre la diphtérie est la meilleure défense
Experience in other countries has shown that contre cette maladie. Dans d’autres pays, il a
diseases like diphtheria quickly return when été prouvé que des maladies comme la
fewer people are immunized. diphtérie réapparaissent rapidement quand
moins d’habitants sont vaccinés.
About the diphtheria vaccine... Le vaccin contre la diphtérie

 
  220  

What kind of vaccine is given to prevent Quel type de vaccin est donné pour
diphtheria? prévenir la diphtérie?

The diphtheria vaccine is given by needle and Le vaccin contre la diphtérie est donné par
is very safe. Like all vaccines authorized for injection (piqûre) et est très sécuritaire. Comme
use in Canada, it went through several stages tous les vaccins dont l’utilisation est autorisée
of rigorous testing before being authorized for au Canada, le vaccin contre la diphtérie a fait
use. l’objet de plusieurs tests rigoureux avant que
son utilisation soit autorisée.
5-in-1 vaccine Vaccin 5 en 1

The diphtheria vaccine is part of a combined Le vaccin contre la diphtérie fait partie d’un
vaccine -called the 5-in-1 vaccine- that protects vaccin combiné appelé le vaccin 5 en 1 qui
your child from five serious diseases at the protège votre enfant contre cinq maladies
same time: graves en même temps :

1. Diphtheria 1. Diphthérie;
2. Polio 2. Poliomyélite;
3. Pertussis (Whooping Cough) 3. Coqueluche (toux coquelucheuse);
4. Hib 4. Hib (Haemophilus influenzae de type b);
5. Tetanus 5. Tétanos.
Can giving my child several vaccines at the Est‐ce que le fait de donner plusieurs
same time overwhelm the immune system? vaccins à la fois peut surcharger le système
immunitaire de mon enfant?
No. Combination vaccines that provide
protection against multiple diseases in one Non. L’innocuité et l’efficacité des vaccins
vaccine have been shown to be safe and combinés, qui protègent contre plusieurs
effective. Giving combination vaccines protects maladies grâce à un seul vaccin, ont été
children against more diseases sooner. As an prouvées. Les vaccins combinés permettent de
added benefit, it also reduces children's protéger les enfants plus tôt et contre plus de
discomfort by reducing the number of injections maladies. En plus de ces avantages, ils
they receive. And it saves parents the time and réduisent le malaise des enfants en diminuant
expense of additional office visits. le nombre d’injections nécessaires et
permettent aux parents de sauver du temps et
de l’argent en évitant les consultations
supplémentaires.
Are there any side effects from the Existe‐t‐il des effets secondaires?
diphtheria vaccine?
Les effets secondaires du vaccin contre la
Side effects of the diphtheria vaccine are diphtérie sont habituellement très faibles. Votre
usually very mild. Your child may have a slight enfant pourrait avoir une légère fièvre, être
fever, be fussy, sleepier or have less appetite irritable ou somnolent [19] et avoir moins
than usual. Your child’s arm or thigh might be a d’appétit qu’à l’habitude. Le bras ou la cuisse
bit red or sore where the needle went in. These de votre enfant pourrait être un peu rouge et il
side effects are very common, happen 12 to 24 pourrait y avoir un peu de douleur au point
hours after the immunization and usually go d’injection. Ces effets secondaires sont très
away within a few days. courants; ils apparaissent de 12 à 24 heures
après la vaccination et disparaissent [20] au
bout de quelques jours.
When should my child get the diphtheria À quel moment devrais-je faire vacciner
vaccine? mon enfant contre la diphtérie?

Canadian guidelines recommend that all Les lignes directrices canadiennes


children get four doses of the combined recommandent que chaque enfant reçoive
vaccine that includes diphtheria protection – at quatre doses du vaccin combiné qui offre une

 
  221  

age 2 months, 4 months, 6 months and 18 protection contre la diphtérie : à l’âge de 2


months. Your child will get a booster vaccine at mois, 4 mois, 6 mois et à 18 mois. Une
4 to 6 years of age. An additional booster dose, injection de rappel est ensuite donnée entre
combined with tetanus and pertussis (Tdap) l’âge de 4 et 6 ans. Au Canada, une injection
vaccine, is given routinely to adolescents de rappel, donnée en combinaison avec les
between 14 to 16 years of age across Canada. vaccins contre le tétanos et la coqueluche
(dcaT), est donnée automatiquement [21] aux
Parents, make sure that your immunizations adolescents de 14 à 16 ans.
are up to date! Adults need a tetanus-
diphtheria booster shot every 10 years. Avis aux parents : assurez‐vous de tenir votre
carnet de vaccination à jour! Les adultes
Schedules may vary from province to province. doivent recevoir une dose de rappel du vaccin
Calculate your child's personal immunization contre le tétanos et la diphtérie à tous les dix
schedule. ans.

Le calendrier de vaccination peut varier d’une


province à l’autre. Établissez le calendrier
personnel de vaccination de votre enfant.
Who should not get the diphtheria vaccine? Y a-t-il des cas [22] où le vaccin contre la
diphtérie ne devrait pas être administré
A child who has had a severe allergic reaction
to a previous dose of the diphtheria vaccine Un enfant qui a eu une réaction allergique
should not get the vaccine again. Signs of a grave à une dose précédente du vaccin contre
severe allergic reaction would include la diphtérie ne devrait pas recevoir le vaccin.
breathing problems (wheezing), swelling and
blotchy skin on the body (hives) or around the Les signes d’une réaction allergique grave
mouth. If you see any of these symptoms or comprennent des difficultés respiratoires
are concerned about your child's health, it's (respiration sifflante), une peau enflée et des
always a good idea to check with your doctor plaques rouges apparaissent à certains
or public health office (CLSC in Quebec). endroits sur le corps (urticaire) ou autour de la
  bouche. Si vous voyez l’un de ces symptômes
ou que l’état de santé de votre enfant vous
inquiète, il est toujours mieux d’en parler avec
un médecin ou de communiquer avec la
clinique de santé publique (CLSC au Québec).
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Can you separate vaccine fact from fiction? Pouvez‐vous faire la différence entre la réalité
et la fiction concernant la vaccination?
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Diphtheria information for Health Professionals fréquentes sur les vaccins

Renseignements à l’intention des


professionnels de la santé sur la diphtérie
 

 
  222  

Commentaires :
1 La version française privilégie les termes vaccin et vaccination comme
équivalents pour immunization et immunize; puisque le sens des expressions est
très proche dans le contexte des textes à l’étude, nous ne relevons pas les autres
occurrences qui se rapportent à cette tendance (vacciner = « Administrer un
vaccin. On a vacciné ces adolescentes contre la rubéole. Martin s’est blessé le
pied avec un clou rouillé : il a dû se faire vacciner contre le tétanos. »
[« vacciner »]; immuniser = « Préserver d’une maladie. Ce vaccin l’immunisera
contre la rougeole. » [« immuniser »]).
2 La version anglaise utilise l’expression au pluriel your children tandis que la
version française utilise l’expression au singulier votre enfant.
3 Les expressions your child et votre bébé ne sont pas équivalentes, bébé est un
hyponyme d’enfant (« Enfant au sein qui n'a pas atteint l'âge de sevrage; enfant de
plus d'un mois et de moins de deux ans » [« nourrisson »]) (voir section 4.3.2.2).
4 L’explication de la cause du tétanos n’est pas équivalente dans les deux versions.
(voir section 4.3.1 b).
5 Voir le commentaire relatif au cas 3; cet exemple présente l’expression plus
restrictive bébé dans la version anglaise (child vs. bébé) (voir section 4.3.2.2).
6 La version anglaise présente des précisions sur le son de la toux tandis que la
version française présente de précisions sur l’intensité (voir « Quintes de toux »
dans Annexe 13; pp. 207-213).
7 La version française comporte une précision supplémentaire relativement aux
symptômes.
8 Voir le commentaire relatif au cas 3 (child vs. bébé) (voir section 4.3.2.2).
9 Can cause et se manifester par ne sont pas des expressions équivalentes (voir
section 4.3.2.1).
10 La version anglaise indique que certains symptômes de la maladie peuvent durer
de 1 à 2 semaines tandis que la version française indique que ces symptômes
peuvent durer jusqu’à 2 semaines.
11 Can cause et se manifester par ne sont pas des expressions équivalentes (voir
section 4.3.2.1).
12 Causes et se manifester par ne sont pas des expressions équivalentes (voir section
4.3.2.1).
13 Voir le commentaire relatif au cas 3 (child vs. bébé) (voir section 4.3.2.2).
14 Causes et est à l’origine de ne sont pas des expressions équivalentes; le sens de
ces expressions est cependant assez semblable dans le contexte, notamment parce
que est à l’origine de exprime un rapport de causalité.
15 Voir le commentaire relatif au cas 3 (child vs. bébé) (voir section 4.3.2.2).
16 Voir le commentaire relatif au cas 3 (child vs. bébé) (voir section 4.3.2.2).
17 Causes et est caractérisée par ne sont pas des expressions équivalentes (voir
section 4.3.2.1).
18 La version anglaise est moins restrictive que la version française, utilisant les
expressions someone et enfant respectivement (voir section 4.3.2.2).

 
  223  

19 La version française est légèrement erronée, car l’enfant pourrait être plus
somnolent qu’à l’habitude plutôt que simplement somnolent.
20 La version anglaise indique que les symptômes disparaissent normalement au bout
de quelques jours tandis que la version française indique que les symptômes
disparaissent au bout de quelques jours.
21 Routinely et automatiquement ne sont pas des expressions équivalentes dans ce
contexte; systématiquement est l’équivalent approprié (voir section 4.3.2.3).
22 La version anglaise se réfère à des personnes tandis que la version française se
réfère à des cas.

 
  224  

Annexe 15 : Expression des effets des MEV


L’Annexe 15 se rapporte à l’expression des effets des MEV; le tableau suivant relève
les expressions qui démontrent le rapport entre les MEV et les effets qui s’y rapportent.

Le tableau comporte quatorze cases; les douze premières comportent des extraits des
pages « Les vaccins préviennent les maladies » et « Vaccines prevent diseases » tandis que
les deux dernières comportent des extraits des pages « La diphtérie : ce qu’il faut savoir » et
« What you need to know about diphtheria ». (Nous avons exclu les descriptions de la
rubéole, qui figurent dans les pages « Les vaccins préviennent les maladies » / « Vaccines
prevent diseases » et qui concernent la vaccination des adultes.)  
 
Version française Version anglaise
Diphtérie Elle peut causer de graves Diphtheria can cause serious breathing
problèmes respiratoires chez votre bébé, problems for your child. Diphtheria can
des lésions au niveau de son cœur et de damage your child's heart and nervous
son système nerveux, et même la system and cause paralysis.  
paralysie.  
Tétanos La plupart des gens pensent à Tetanus is a disease that most people think
cette maladie lorsqu’ils marchent sur un of if they step on a rusty nail. Tetanus is also
clou rouillé. Mais le tétanos se retrouve found in dirt, manure and human stool. If
aussi dans la terre, le fumier ou les selles tetanus gets into your baby's open cut, it can
humaines. Lorsque la toxine responsable cause muscle spasms, convulsions and death.  
du tétanos pénètre dans le corps d’un
enfant par une plaie ouverte, elle peut
provoquer des spasmes musculaires, des
convulsions et la mort.  
Coqueluche Elle peut provoquer une Pertussis (Whooping Cough) can turn into
toux grave ou des quintes de toux severe coughing ("whooping" sound), choking
prolongées causant de l’essoufflement, la and vomiting. It can last for weeks or months,
suffocation et des vomissements. La and may even cause death. It is most
coqueluche peut durer des semaines ou dangerous when your baby is under six
des mois, et peut même causer la mort. months old.  
Elle est tout particulièrement dangereuse
pour le nourrisson de moins de six mois.  
Poliomyélite Elle s’attaque au système Polio attacks your child's nervous system and
nerveux de l’enfant et peut entraîner la can paralyze muscles or even cause death.  
paralysie musculaire et même la mort.  
Haemophilus influenzae de type b Haemophilus influenzae type b (Hib) can
(Hib) Cette maladie peut provoquer une cause meningitis—an infection of the lining
méningite, c’est-à-dire une infection de around your child's spinal cord and brain. It
la membrane qui enveloppe le cerveau et can also cause pneumonia, swelling in the
la moelle épinière du bébé. Elle peut back of the throat, deafness and death.  
aussi causer une pneumonie, une
épiglottite (enflure importante dans
l’arrière- gorge), la surdité et la mort.  
Rougeole Elle peut se manifester chez Measles can cause a rash, high fever, cough,
l’enfant par des éruptions cutanées, une runny nose and watery eyes for your child
forte fièvre, une toux, un écoulement that could last from 1-2 weeks. Measles can
nasal et des yeux larmoyants, et also cause pneumonia, convulsions, deafness,
persister jusqu’à deux semaines. La brain damage and death.  
rougeole peut causer une pneumonie,
des convulsions, la surdité, des lésions

 
  225  

cérébrales et la mort.  
Oreillons Cette maladie se manifeste Mumps can cause a fever, headache, and
par une fièvre, des maux de tête et une swollen, painful cheeks and neck. It could
enflure douloureuse au niveau du cou et make your child deaf and cause meningitis. In
des joues. Elle peut rendre l’enfant sourd rare cases, mumps can affect future ability to
et provoquer une méningite. Dans de have children.  
rares cas, les oreillons vont affecter la
capacité de pouvoir concevoir des
enfants plus tard.  
Varicelle (la picotte) Elle se manifeste Varicella (Chickenpox) causes a low fever
par une fièvre légère et par des lésions and an itchy rash of blisters that form scabs.
cutanées (petite cloque avec du liquide à In some children, chickenpox causes severe
l’intérieur) qui causent des skin infections (like flesh-eating disease),
démangeaisons et deviennent scars, pneumonia, brain damage or death.  
croûteuses. Chez certains enfants, la
varicelle provoque des infections de la
peau graves (telles que la maladie
mangeuse de chair), des cicatrices, une
pneumonie, des lésions cérébrales ou la
mort.  
Hépatite B Elle peut entraîner des Hepatitis B affects the liver and can
lésions au foie et, dans certains cas, un sometimes cause liver cancer or other serious
cancer du foie ou d’autres troubles liver problems for your child.  
graves du foie chez votre bébé.  
Infection à pneumocoque Elle est à Pneumococcal disease can cause
l’origine de la méningite pneumococcal meningitis, pneumonia, ear
pneumococcique, de la pneumonie et and blood infections. It could make your child
d’infections des oreilles et du sang. Elle deaf or cause brain damage.
peut entraîner la surdité ou des lésions
cérébrales chez l’enfant.  
Infection à méningocoque Elle peut Meningococcal disease can cause
entraîner une méningite à meningitis—an infection of the lining around
méningocoque, c’est-à-dire une infection your child's spinal cord and brain—or a blood
de la membrane qui enveloppe la moelle infection. Children can die from meningitis.  
épinière et le cerveau ou une infection du
sang. La méningite peut être mortelle
chez les bébés.  
Influenza (la grippe) Il s’agit d’une Influenza (The flu) is a common respiratory
infection courante des voies respiratoires infection that begins in your child's nose and
qui commence au niveau du nez et de la throat. Influenza can be serious—especially
gorge de votre enfant. L’influenza peut for infants and young children. If your child
avoir des conséquences graves, en has influenza complications, she may have
particulier chez les nourrissons et les difficulty breathing or might develop
tout-petits. Si votre bébé a des pneumonia.  
complications liées à l’influenza, il peut
avoir du mal à respirer ou même
développer une pneumonie.  
La diphtérie est une maladie bactérienne Diphtheria is a contagious, bacterial disease
contagieuse qui attaque le nez, la gorge that infects the nose, throat or skin.
et la peau. Elle est caractérisée par la Diphtheria causes a thick coating on the back
formation d’une membrane épaisse au of the throat that can cause breathing
fond de la gorge qui pourrait entraîner problems for your child. Diphtheria can also
des problèmes respiratoires chez votre damage your child's heart and nervous
enfant. La diphtérie peut également system and cause paralysis and even death.

 
  226  

causer des lésions au cœur et au Babies are at particular risk of complications


système nerveux, causer une paralysie et from diphtheria.
même mener à la mort. Les bébés sont
particulièrement à risque de
complications.
La diphtérie commence par un mal de Diphtheria begins with a sore throat and slight
gorge et une fièvre légère, suivis d’une fever and progresses to swelling that can
enflure des voies respiratoires, ce qui block your child's airway, making it difficult to
entraîne des difficultés respiratoires chez breathe. Diphtheria can also cause skin
l’enfant malade. La maladie peut infections and temporary muscle paralysis.
également causer des plaies sur la peau
et une paralysie temporaire des muscles.
La diphtérie peut être grave, surtout chez Diphtheria can be serious—especially for
les nourrissons et les très jeunes enfants. infants and very young children. Diphtheria
Elle attaque des organes vitaux. Une attacks vital organs. One person in 10 who
personne infectée sur 10 en meurt, gets diphtheria will die, even with treatment.
qu’elle ait reçu des traitements ou non.

 
  227  

Annexe 16 : Dépersonnalisation
L’Annexe 16 comprend des tableaux dans lesquels nous présentons les occurrences
de dépersonnalisation se rapportant à la suppression d’expressions comportant des déictiques
dans les énoncés qui portent sur les effets des MEV dans la page « Vaccines prevent
diseases », ainsi que les énoncés qui portent sur les effets, la gravité et la contagiosité de la
diphtérie dans la page « What you need to know about diphtheria ».

Note : Nous excluons les énoncés qui se rapportent à la vaccination des adultes (ceux-ci sont
biffés).

« Vaccines prevent diseases » / « Les vaccins préviennent les maladies »


1. Diphtheria can cause serious breathing 1. Diphtérie Elle peut causer de graves
problems for your child. Diphtheria can damage problèmes respiratoires chez votre bébé, des
your child's heart and nervous system and lésions au niveau de son cœur et de son
cause paralysis. More > > système nerveux, et même la paralysie.
More > >
2. Tetanus is a disease that most people think 2. Tétanos La plupart des gens pensent à
of if they step on a rusty nail. Tetanus is also cette maladie lorsqu’ils marchent sur un clou
found in dirt, manure and human stool. If rouillé. Mais le tétanos se retrouve aussi dans
tetanus gets into your baby's open cut, it can la terre, le fumier ou les selles humaines.
cause muscle spasms, convulsions and death. Lorsque la toxine responsable du tétanos
More > > pénètre dans le corps d’un enfant par une plaie
ouverte, elle peut provoquer des spasmes
musculaires, des convulsions et la mort.
More > >
3. Pertussis (Whooping Cough) can turn into 3. Coqueluche Elle peut provoquer une toux
severe coughing ("whooping" sound), choking grave ou des quintes de toux prolongées
and vomiting. It can last for weeks or months, causant de l’essoufflement, la suffocation et
and may even cause death. It is a most des vomissements. La coqueluche peut durer
dangerous when your baby is under six months des semaines ou des mois, et peut même
old. More > > causer la mort. Elle est tout particulièrement
dangereuse pour le nourrisson de moins de six
mois. More > >
4. Polio attacks your child's nervous system 4. Poliomyélite Elle s’attaque au système
and can paralyze muscles or even cause nerveux de l’enfant et peut entraîner la
death. More >> paralysie musculaire et même la mort.
More > >
5. Haemophilus influenzae type b (Hib) can 5. Haemophilus influenzae de type b (Hib)
cause meningitis—an infection of the lining Cette maladie peut provoquer une méningite,
around your child's spinal cord and brain. It can c’est-à-dire une infection de la membrane qui
also cause pneumonia, swelling in the back of enveloppe le cerveau et la moelle épinière du
the throat, deafness and death. More > > bébé. Elle peut aussi causer une pneumonie,
une épiglottite (enflure importante dans
l’arrière- gorge), la surdité et la mort. More > >
6. Measles can cause a rash, high fever, 6. Rougeole Elle peut se manifester chez
cough, runny nose and watery eyes for your l’enfant par des éruptions cutanées, une forte
child that could last from 1-2 weeks. Measles fièvre, une toux, un écoulement nasal et des
can also cause pneumonia, convulsions, yeux larmoyants, et persister jusqu’à deux
deafness, brain damage and death. More > > semaines. La rougeole peut causer une
pneumonie, des convulsions, la surdité, des
lésions cérébrales et la mort. More > >

 
  228  

7. Mumps can cause a fever, headache, and 7. Oreillons Cette maladie se manifeste par
swollen, painful cheeks and neck. It could une fièvre, des maux de tête et une enflure
make your child deaf and cause meningitis. In douloureuse au niveau du cou et des joues.
rare cases, mumps can affect future ability to Elle peut rendre l’enfant sourd et provoquer
have children. More > > une méningite. Dans de rares cas, les oreillons
vont affecter la capacité de pouvoir concevoir
des enfants plus tard. More > >
8. Rubella (German measles) causes a fever 8. Rubéole Elle cause une fièvre, ainsi que
and a rash, which usually lasts for less than a des éruptions cutanées qui durent
week. It is very serious for unborn babies. If a généralement moins d’une semaine. Elle peut
pregnant woman who has no protection against avoir des répercussions très graves chez le
rubella comes in contact with this disease early bébé qui va naître. Si une femme enceinte non
in her pregnancy, she could have a vaccinée contre la rubéole est exposée à cette
miscarriage. After exposure to rubella, the baby maladie tôt au début de sa grossesse, elle
could be born deaf, blind, or with heart or brain pourrait faire une fausse-couche. Si le bébé est
damage. Before you become pregnant, ask exposé à la maladie pendant la grossesse,
your doctor if you need a rubella shot. More > > alors il pourrait naître sourd, aveugle ou souffrir
de lésions cardiaques ou cérébrales. Avant de
devenir enceinte, demandez à votre médecin si
vous devez être vaccinée contre la rubéole.
More > >
9. Varicella (Chickenpox) causes a low fever 9. Varicelle (la picotte) Elle se manifeste par
and an itchy rash of blisters that form scabs. In une fièvre légère et par des lésions cutanées
some children, chickenpox causes severe skin (petite cloque avec du liquide à l’intérieur) qui
infections (like flesh-eating disease), scars, causent des démangeaisons et deviennent
pneumonia, brain damage or death. More > > croûteuses. Chez certains enfants, la varicelle
provoque des infections de la peau graves
(telles que la maladie mangeuse de chair), des
cicatrices, une pneumonie, des lésions
cérébrales ou la mort. More > >
10. Hepatitis B affects the liver and can 10. Hépatite B Elle peut entraîner des lésions
sometimes cause liver cancer or other serious au foie et, dans certains cas, un cancer du foie
liver problems for your child. More > > ou d’autres troubles graves du foie chez votre
bébé. More > >
11. Pneumococcal disease can cause 11. Infection à pneumocoque Elle est à
pneumococcal meningitis, pneumonia, ear and l’origine de la méningite pneumococcique, de
blood infections. It could make your child deaf la pneumonie et d’infections des oreilles et du
or cause brain damage. More > > sang. Elle peut entraîner la surdité ou des
lésions cérébrales chez l’enfant. More > >
12. Meningococcal disease can cause 12. Infection à méningocoque Elle peut
meningitis—an infection of the lining around entraîner une méningite à méningocoque,
your child's spinal cord and brain—or a blood c’est-à-dire une infection de la membrane qui
infection. Children can die from meningitis. enveloppe la moelle épinière et le cerveau ou
More > > une infection du sang. La méningite peut être
mortelle chez les bébés. More > >
13. Influenza (The flu) is a common 13. Influenza (la grippe) Il s’agit d’une
respiratory infection that begins in your child's infection courante des voies respiratoires qui
nose and throat. Influenza can be serious— commence au niveau du nez et de la gorge de
especially for infants and young children. If votre enfant. L’influenza peut avoir des
your child has influenza complications, she conséquences graves, en particulier chez les
may have difficulty breathing or might develop nourrissons et les tout-petits. Si votre bébé a
pneumonia. More > > des complications liées à l’influenza, il peut
avoir du mal à respirer ou même développer
une pneumonie. More > >

 
  229  

« What you need to know about diphtheria » / « La diphtérie, ce qu’il faut savoir »
What is diphtheria? Qu’est-ce que la diphtérie?
Diphtheria is a contagious, bacterial disease La diphtérie est une maladie bactérienne
that infects the nose, throat or skin. Diphtheria contagieuse qui attaque le nez, la gorge et la
causes a thick coating on the back of the throat peau. Elle est caractérisée par la formation
that can cause breathing problems for your d’une membrane épaisse au fond de la gorge
child. Diphtheria can also damage your child's qui pourrait entraîner des problèmes
heart and nervous system and cause paralysis respiratoires chez votre enfant. La diphtérie
and even death. Babies are at particular risk of peut également causer des lésions au cœur et
complications from diphtheria. au système nerveux, causer une paralysie et
même mener à la mort. Les bébés sont
particulièrement à risque de complications.
What are the symptoms of diphtheria? Quels sont les symptômes de la diphtérie?
Diphtheria begins with a sore throat and slight La diphtérie commence par un mal de gorge et
fever and progresses to swelling that can block une fièvre légère, suivis d’une enflure des
your child's airway, making it difficult to voies respiratoires, ce qui entraîne des
breathe. Diphtheria can also cause skin difficultés respiratoires chez l’enfant malade.
infections and temporary muscle paralysis. La maladie peut également causer des plaies
sur la peau et une paralysie temporaire des
muscles.
How can my child catch diphtheria? Comment mon enfant peut-il attraper la
Diphtheria is spread through coughing and diphtérie?
sneezing. The infection also spreads when La diphtérie se transmet par la toux et les
children touch toys or other things that éternuements. Un enfant peut également
someone with diphtheria has handled and then attraper la diphtérie en se frottant ensuite les
rub their eyes or mouths. yeux ou la bouche après avoir touché un jouet
ou tout autre objet qui a été touché par un
enfant infecté.
Why is diphtheria serious? Pourquoi la diphtérie est-elle une maladie
Diphtheria can be serious—especially for grave? La diphtérie peut être grave, surtout
infants and very young children. Diphtheria chez les nourrissons et les très jeunes enfants.
attacks vital organs. One person in 10 who Elle attaque des organes vitaux. Une personne
gets diphtheria will die, even with treatment. infectée sur 10 en meurt, qu’elle ait reçu des
traitements ou non.
Why should my child be immunized against Pourquoi devrais-je faire vacciner mon
diphtheria? enfant contre la diphtérie?
The best way to protect children against La meilleure façon de protéger les enfants
diphtheria is to make sure that they get the contre la diphtérie est de s’assurer qu’ils
diphtheria vaccine. The diphtheria vaccine is reçoivent le vaccin. Pour votre enfant, le vaccin
your child's best defense against this disease. contre la diphtérie est la meilleure défense
Experience in other countries has shown that contre cette maladie. Dans d’autres pays, il a
diseases like diphtheria quickly return when été prouvé que des maladies comme la
fewer people are immunized. diphtérie réapparaissent rapidement quand
moins d’habitants sont vaccinés.

 
  230  

Annexe 17 : Qualité linguistique


L’Annexe 17 se rapporte à la qualité linguistique de la version française des textes de
l’Agence. Le tableau suivant comprend les erreurs grammaticales, lexicales et
orthographiques que nous y avons repérées. (Il est à noter que nous avons eu recours au
correcticiel Antidote pour nous aider à effectuer notre relecture des textes.)

Note : Nous excluons de notre analyse les énoncés qui se rapportent à la vaccination des
adultes ou qui ciblent les professionnels de la santé.

Grammaire
L’accord au pluriel de l’adjectif sanitaire n’a pas été effectué dans la phrase suivante :
« Pourquoi devons-nous être vaccinés si nous avons de meilleures pratiques d’hygiène et
sanitaire qui aident à prévenir la maladie au Canada? »
(« Les vaccins préviennent les maladies »)

L’adverbe ensuite est superflu dans la phrase suivante :


« Un enfant peut également attraper la diphtérie en se frottant ensuite les yeux après avoir
touché un jouet ou tout autre objet qui a été touché par un enfant infecté. »
(« La diphtérie : ce qu’il faut savoir »)

La préposition à est superflue dans la phrase suivante :


« Les adultes doivent recevoir une dose de rappel du vaccin contre le tétanos et la
diphtérie à tous les dix ans. »
(« La diphtérie : ce qu’il faut savoir »)

Il y a omission du pronom relatif qui devant apparaissent dans la phrase suivante :


« Les signes d’une réaction allergique grave comprennent des difficultés respiratoires
(respiration sifflante), une peau enflée et des plaques rouges apparaissent à certains
endroits sur le corps (urticaire) ou autour de la bouche. »
(« La diphtérie : ce qu’il faut savoir »)

Lexique

L’hyperlien More, qui figure à la fin de chaque segment décrivant une MEV est en
anglais (il y a donc treize occurrences de cette erreur). Les deux segments suivants sont
représentatifs de l’ensemble :
« 1. Diphtérie Elle peut causer de graves problèmes respiratoires […] et même la
paralysie. More > > »
« 3. Coqueluche Elle peut provoquer une toux grave […] Elle est tout particulièrement
dangereuse pour le nourrisson de moins de six mois. More > > »
(« Les vaccins préviennent les maladies »)

Le verbe sauver est un anglicisme dans le contexte de la phrase suivante (« Anglicisme


au sens de économiser, épargner [de l’argent], faire des économies, gagner [du
temps]… » [« sauver »]) :
« En plus de ces avantages, ils réduisent le malaise des enfants en diminuant le nombre
d’injections nécessaires et permettent aux parents de sauver du temps et de l’argent en

 
  231  

évitant les consultations supplémentaires. »


(« La diphtérie : ce qu’il faut savoir »)

L’expression au niveau de est fautive dans les phases suivantes, signifiant « à la hauteur
de, à la portée de, sur la même ligne que ». (« au niveau de »)
« Elle peut causer de graves problèmes respiratoires chez votre bébé, des lésions au
niveau de son cœur et de son système nerveux, et même la paralysie. »
« Cette maladie se manifeste par une fièvre, des maux de tête et une enflure douloureuse
au niveau du cou et des joues. »
« Il s’agit d’une infection courante des voies respiratoires qui commence au niveau du
nez et de la gorge de votre enfant. »
(« Les vaccins préviennent les maladies »)

Orthographe

Le terme « diphtérie » est mal orthographié à deux reprises :

Maladie Nbre moyen de cas avant Nbre moyen de cas


l’arrivée des vaccins aujourd’hui
(période type de 5 ans) (2000-2004)
Dipthérie 9 010 1
Coqueluche 19 878 4 751
Rougeole 61 370 199
Oreillons 43 671 202
Rubéole 37 917 29
(« Les vaccins préviennent les maladies »)

Vaccin 5 en 1
Le vaccin contre la diphtérie fait partie d’un vaccin combiné appelé le vaccin 5 en 1 qui
protège votre enfant contre cinq maladies graves en même temps :
1. Diphthérie;
2. Poliomyélite;
3. Coqueluche (toux coquelucheuse);
4. Hib (Haemophilus influenzae de type b);
5. Tétanos.
(« La diphtérie : ce qu’il faut savoir »)

Le nom familier québécois (Andidote) picote, signifiant varicelle, est mal orthographié :
« Varicelle (la picotte) Elle se manifeste par une fièvre légère et par des lésions cutanées
(petite cloque avec du liquide à l’intérieur) qui causent des démangeaisons »
(« Les vaccins préviennent les maladies »)

 
  232  

Annexe 18 : Rougeole – deux « traductions » de la maladie


L’Annexe 18 présente deux « traductions » au sujet de la rougeole. La première est
un extrait d’un article d’opinion du journal The Globe and Mail tandis que la deuxième est
un extrait des textes à l’étude. Ces « traductions » reflètent leur skopos, c’est-à-dire, leur
finalité. Selon Vermeer, il est possible d’obtenir différentes traductions à partir d’un même
texte source, selon le skopos qui se rapporte à l’acte de traduire : « There is a skopos for each
translational act. Different skopoi lead to different translations of the same source-text.
Different skopoi lead to translations of different kinds. » (Vermeer, A skopos theory of
translation 15) Soulignons que, relativement aux exemples que nous présentons, le concept
de texte source est à considérer dans un sens très large : il s’agit des connaissances du
domaine médical sur la rougeole.

Globe and Mail : Measles – a once-common illness that causes an itchy rash and fever and can,
th
in some instances, be fatal – was eradicated from North America at the end of the 20 century –
meaning there is no domestic reservoir. Outbreaks occur only when the virus is imported.
(Picard)
ASPC : Measles can cause a rash, high fever, cough, runny nose and watery eyes for your child
that could last from 1-2 weeks. Measles can also cause pneumonia, convulsions, deafness, brain
damage and death. (« Vaccines prevent diseases »)

La finalité de l’extrait des pages Web de l’Agence se manifeste sur deux plans
principaux : 1) l’information sélectionnée met l’accent sur la gravité de la maladie;
2) l’information est personnalisée puisque l’Agence fait directement référence à l’enfant du
parent internaute (your child). Nous voyons dans le cadre de notre étude que ces
caractéristiques servent à rendre les textes susceptibles de persuader les parents de faire
vacciner leur enfant. En revanche, l’extrait de l’article du Globe and Mail inclut moins de
détails descriptifs sur les effets de la rougeole. De plus, il fait référence à la collectivité nord-
américaine plutôt que de cibler le lecteur. En effet, le récepteur du texte de l’Agence peut
effectuer une action pour améliorer la situation (faire vacciner son enfant) tandis que celui de
l’article n’a pas à agir.

 
  233  

Annexe 19 : Reformulation selon le MCS


L’Annexe 19 comporte un rappel postal qui a été modifié selon le MCS dans le cadre
d’une étude effectuée en Australie. Selon les résultats de l’étude (Abstract), « The proportion
of children vaccinated in the health belief model card group was 79% compared with 67% of
those sent the usual card (95% CI, 2% to 23%), a modest but important improvement »
(Hawe, McKenzie et Scurry 136). Il est à noter cependant que les modifications effectuées au
rappel ne correspondent pas intégralement à l’application du modèle, soit « the additional
contribution of wording the card personally to the parent and signing it personally by a
council officer » (Hawe, McKenzie et Scurry 139), de plus « parents were given slightly
more information about the location of the vaccination clinic, although the effect of this is
considered negligible, given that all parents had visited the clinic up to 12 months before to
receive the triple antigen vaccine ». (Ibid.)
Rappel modifié selon le MCS :
Ballarat City Council

Dear Mrs QUINN,

MEASLES is still a problem in Bellarat, particularly for


children under the age of 2 years. Some children suffer
severe complications.

The children who are most likely to catch measles are those
who have not been immunised. Immunisation is very
effective. There is almost no chance of side effects.
Clinics are held at the Lower Civic Hall in Mair Street from
2 – 3.40 pm EVERY SECOND WEDNESDAY. Immunisations are given
by a doctor. Of course, immunisation is free!

The next clinic is on Wednesday 14th December. If GEORGIA is


not yet immunised against measles, you should bring her along.

Regards,
Bob Scurry
HEALTH DEPARTMENT
Enquiries: ph 313 277
Rappel habituel :
CITY OF BALLARAT

Dear Parent, (as addressed)

Council records indicate that ____Georgia____


is due/overdue for the following vaccination:

TRIPLE ANTIGEN 1ST 2ND 3RD CDT

POLIOMYELITIS 1ST 2ND 3RD 4TH

MEASLES/MUMPS TRIPLE ANTIGEN BOOSTER

Please present your child with this card for vaccination at


the Lower Civic Hall at ___2__pm on __14 December_
If unable to attend or wish to change the appointment date,
or you do not wish to continue, continuing elsewhere, or
changing address, please contact the HEALTH DEPARTMENT, TOWN
HALL, STURT STREET, BALLARAT. PHONE: 31 3277
(reproduction/adaptation d’un graphique dans Hawe, McKenzie et Scurry 137)

 
  234  

Annexe 20 : La diphtérie – professionnels de la santé et grand public  


L’Annexe 20 comporte un tableau où figurent des renseignements sur la diphtérie. Ce
tableau, qui vise à comparer les renseignements que l’Agence présente au sujet de la
diphtérie aux professionnels de la santé avec ceux qu’elle présente aux parents, se limite au
premier paragraphe de la section du Canadian Immunization Guide (2006) de l’ASPC qui
porte sur la diphtérie (version imprimée) et au premier paragraphe la page « What you need
to know about diphtheria ». Nous constatons que la formulation du Guide est beaucoup plus
complexe et précise que celle de la page Web, par exemple, en précisant le type de bactérie
qui cause la maladie et en présentant des données statistiques sur le taux de mortalité qui s’y
rapporte.

Canadian Immunization Guide « What you need to know about diphtheria »


Diphtheria Toxoid About diphtheria...

Diphtheria is an acute, communicable disease What is diphtheria?


caused by exotoxin-producing strains of the Diphtheria is a contagious, bacterial disease
bacterium Corynebacterium diphtheriae. that infects the nose, throat or skin. Diphtheria
Symptoms result from local infection of the causes a thick coating on the back of the throat
respiratory tract, which may lead to breathing that can cause breathing problems for your
difficulties, or infection of the skin or mucosal child. Diphtheria can also damage your child's
surfaces, or from dissemination of diphtheria heart and nervous system and cause paralysis
and even death. Babies are at particular risk of
toxin, which damages the heart and central
complications from diphtheria.
nervous system. The case-fatality rate remains
at about 5% to 10%, the highest death rates
occurring among the very young and the
elderly. About 3%-5% of healthy persons may
be asymptomatically colonized on the skin or in
the nasopharynx with C. diphtheriae, making
eradication of the disease difficult. (166)

 
  235  

Annexe 21 : ASPC et SSSQ


L’Annexe 21 présente deux extraits de page Web qui portent sur le même sujet et
comportent un contenu très semblable afin de comparer la clarté des textes. La question qui
introduit l’extrait du site du Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec est
manifestement plus claire que celle que présente l’Agence dans la page « Les vaccins
préviennent les maladies » : « Pour quelle raisons est-ce que je ne pourrais pas courir la
chance que mon enfant ne tombe pas malade tant et aussi longtemps que la plupart des gens
sont vaccinés? ». (Soulignons cependant que la formulation qui est présentée comme
introduction à la réponse est moins lourde.)

Agence de la santé publique du Canada


Pourquoi ne pas courir la chance de ne pas faire vacciner mon enfant, puisque la plupart des
autres personnes sont vaccinées et ne peuvent lui transmettre de maladies?
Réponse :
Les enfants non vaccinés courent un beaucoup plus grand risque que les autres d'attraper des
maladies contagieuses.

Les résultats de deux études récentes sur des épidémies survenues aux États-Unis en témoignent.
Les enfants dont les parents avaient décidé de ne pas les faire vacciner contre la rougeole étaient de
22 à 35 fois plus nombreux à l'attraper que les enfants vaccinés. Les enfants qui n'avaient pas reçu
le vaccin contre la coqueluche couraient six fois plus de risques de l'attraper que les enfants
vaccinés. Les risques étaient encore plus grands pour les enfants de < 11 ans : ceux qui n'avaient
pas été vaccinés étaient 62 fois plus nombreux à contracter la rougeole et 16 fois plus nombreux à
contracter la coqueluche durant ces épidémies.

Les enfants non vaccinés augmentent par ailleurs le risque de transmission de maladies
contagieuses aux enfants qui ne peuvent recevoir de vaccin ou à ceux qui ne sont que partiellement
immunisés. Les personnes non immunisées peuvent être porteuses d'une maladie et elles présentent
un risque pour ceux qui les côtoient même si elles demeurent asymptomatiques.
(« Pourquoi ne pas courir la chance de ne pas faire vacciner mon enfant, puisque la plupart des autres personnes
sont vaccinées et ne peuvent lui transmettre de maladies? ») (Nous avons consulté la page Web au moyen du
site Wayback Machine; date d’archivage : 28 mars 2009; date de la dernière modification : 15 avril 2008.)

Santé et Services sociaux Québec

Pourquoi faire vacciner mon enfant si la plupart des autres personnes sont vaccinées et ne
peuvent lui transmettre la maladie?
Parce que les enfants non vaccinés risquent plus que quiconque de contracter une maladie
contagieuse, même dans des pays où un très grand nombre de personnes sont vaccinées. Par
exemple, aux États-Unis, on a démontré que, par rapport aux enfants vaccinés, les enfants non
vaccinés avaient un risque de 22 à 35 fois plus élevé de contracter la rougeole et un risque 6 fois
plus élevé de contracter la coqueluche. Les enfants non vaccinés risquent par ailleurs de transmettre
des maladies contagieuses aux enfants qui ne peuvent recevoir de vaccin ou à ceux qui ne sont que
partiellement immunisés, en particulier les tout-petits.
(« Foire aux questions ») (Nous avons consulté la page Web au moyen du site Wayback Machine; date
d’archivage : 27 décembre 2008; date de la dernière modification : 2008.)

 
  236  

Annexe 22 : Le Guide des parents sur la vaccination


L’Annexe 22 présente des saisies d’écran comportant les pages à l’étude, où se
trouvent des boutons sur lesquels les internautes peuvent cliquer pour télécharger le Guide
des parents sur la vaccination. Nous avons consulté les pages au moyen du site Wayback
Machine.

« Les vaccins préviennent les maladies »


 

 
 
(Date d’archivage : 21 janvier 2012)

 
  237  

« La diphtérie : ce qu’il faut savoir »  

(Date d’archivage : 24 juillet 2011)

 
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