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AN/959
Manuel de supervision
de la sécurité
Partie A
Mise en place et gestion d’un système
national de supervision de la sécurité
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dollars des États-Unis ou dans la monnaie du pays d’achat. Les commandes par carte de crédit (American Express, Mastercard ou Visa) sont
acceptées au Siège de l’OACI.
Organisation de l’aviation civile internationale. Groupe de la vente des documents, 999, rue University, Montréal, Québec, Canada H3C 5H7
Téléphone: +1 (514) 954-8022; Fax: +1 (514) 954-6769; Sitatex: YULCAYA; Courriel: sales@icao.int; Web: http://www.icao.int
Afrique du Sud. Avex Air Training (Pty) Ltd., Private Bag X102, Halfway House, 1685, Johannesburg
Telephone: +27 (11) 315-0003/4; Facsimile: +27 (11) 805-3649; E-mail: avex@iafrica.com
Allemagne. UNO-Verlag GmbH, August-Bebel-Allee 6, 53175 Bonn / Telephone: +49 (0) 228-94 90 2-0; Facsimile: +49 (0) 228-94 90 2-22;
E-mail: info@uno-verlag.de; Web: http://www.uno-verlag.de
Cameroun. KnowHow, 1, Rue de la Chambre de Commerce-Bonanjo, B.P. 4676, Douala / Téléphone: +237 343 98 42; Fax: +237 343 89 25;
Courriel: knowhow_doc@yahoo.fr
Chine. Glory Master International Limited, Room 434B, Hongshen Trade Centre, 428 Dong Fang Road, Pudong, Shanghai 200120
Telephone: +86 137 0177 4638; Facsimile: +86 21 5888 1629; E-mail: glorymaster@online.sh.cn
Égypte. ICAO Regional Director, Middle East Office, Egyptian Civil Aviation Complex, Cairo Airport Road, Heliopolis, Cairo 11776
Telephone: +20 (2) 267 4840; Facsimile: +20 (2) 267 4843; Sitatex: CAICAYA; E-mail: icaomid@cairo.icao.int
Espagne. A.E.N.A. — Aeropuertos Españoles y Navegación Aérea, Calle Juan Ignacio Luca de Tena, 14, Planta Tercera, Despacho 3. 11,
28027 Madrid / Teléfono: +34 (91) 321-3148; Facsímile: +34 (91) 321-3157; Correo-e: sscc.ventasoaci@aena.es
Fédération de Russie. Aviaizdat, 48, Ivan Franko Street, Moscow 121351 / Telephone: +7 (095) 417-0405; Facsimile: +7 (095) 417-0254
Inde. Oxford Book and Stationery Co., Scindia House, New Delhi 110001 or 17 Park Street, Calcutta 700016
Telephone: +91 (11) 331-5896; Facsimile: +91 (11) 51514284
Inde. Sterling Book House – SBH, 181, Dr. D. N. Road, Fort, Bombay 400001
Telephone: +91 (22) 2261 2521, 2265 9599; Facsimile: +91 (22) 2262 3551; E-mail: sbh@vsnl.com
Japon. Japan Civil Aviation Promotion Foundation, 15-12, 1-chome, Toranomon, Minato-Ku, Tokyo
Telephone: +81 (3) 3503-2686; Facsimile: +81 (3) 3503-2689
Kenya. ICAO Regional Director, Eastern and Southern African Office, United Nations Accommodation, P.O. Box 46294, Nairobi
Telephone: +254 (20) 7622 395; Facsimile: +254 (20) 7623 028; Sitatex: NBOCAYA; E-mail: icao@icao.unon.org
Mexique. Director Regional de la OACI, Oficina Norteamérica, Centroamérica y Caribe, Av. Presidente Masaryk No. 29, 3er Piso,
Col. Chapultepec Morales, C.P. 11570, México D.F. / Teléfono: +52 (55) 52 50 32 11; Facsímile: +52 (55) 52 03 27 57;
Correo-e: icao_nacc@mexico.icao.int
Nigéria. Landover Company, P.O. Box 3165, Ikeja, Lagos
Telephone: +234 (1) 4979780; Facsimile: +234 (1) 4979788; Sitatex: LOSLORK; E-mail: aviation@landovercompany.com
Pérou. Director Regional de la OACI, Oficina Sudamérica, Apartado 4127, Lima 100
Teléfono: +51 (1) 575 1646; Facsímile: +51 (1) 575 0974; Sitatex: LIMCAYA; Correo-e: mail@lima.icao.int
Royaume-Uni. Airplan Flight Equipment Ltd. (AFE), 1a Ringway Trading Estate, Shadowmoss Road, Manchester M22 5LH
Telephone: +44 161 499 0023; Facsimile: +44 161 499 0298; E-mail: enquiries@afeonline.com; Web: http://www.afeonline.com
Sénégal. Directeur régional de l’OACI, Bureau Afrique occidentale et centrale, Boîte postale 2356, Dakar
Téléphone: +221 839 9393; Fax: +221 823 6926; Sitatex: DKRCAYA; Courriel: icaodkr@icao.sn
Slovaquie. Air Traffic Services of the Slovak Republic, Letové prevádzkové sluzby Slovenskej Republiky, State Enterprise,
Letisko M.R. Stefánika, 823 07 Bratislava 21 / Telephone: +421 (7) 4857 1111; Facsimile: +421 (7) 4857 2105
Suisse. Adeco-Editions van Diermen, Attn: Mr. Martin Richard Van Diermen, Chemin du Lacuez 41, CH-1807 Blonay
Telephone: +41 021 943 2673; Facsimile: +41 021 943 3605; E-mail: mvandiermen@adeco.org
Thaïlande. ICAO Regional Director, Asia and Pacific Office, P.O. Box 11, Samyaek Ladprao, Bangkok 10901
Telephone: +66 (2) 537 8189; Facsimile: +66 (2) 537 8199; Sitatex: BKKCAYA; E-mail: icao_apac@bangkok.icao.int
2/06
Manuel de supervision
de la sécurité
Partie A
Mise en place et gestion d’un système
national de supervision de la sécurité
La parution des amendements est annoncée dans le Journal de l’OACI ainsi que dans
les suppléments au Catalogue des publications et des aides audiovisuelles de
l’OACI, que les détenteurs de la présente publication sont priés de vouloir bien
consulter. Le tableau ci-dessous est destiné à rappeler les divers amendements.
AMENDEMENTS RECTIFICATIFS
II
AVANT-PROPOS
Le présent manuel énonce les fonctions et responsabilités des États contractants de l’OACI en
matière de supervision de la sécurité de l’aviation. S’adressant aux cadres supérieurs des gouvernements, il fait
ressortir les obligations qui incombent aux États en qualité de signataires de la Convention relative à l’aviation civile
internationale (Convention de Chicago), signée à Chicago le 7 décembre 1944, et donne des renseignements et
des orientations sur la mise en place d’un système national de supervision de la sécurité afin que les États puissent
s’acquitter de leurs obligations.
Le manuel se limite aux paramètres des responsabilités globales de l’État contractant en matière de
supervision de la sécurité, soulignant ce qui est attendu de lui en matière de sécurité dans ses activités relatives à
l’aviation. Plusieurs éléments cruciaux ont été jugés comme des maillons essentiels d’un système de supervision
de la sécurité, et il convient d’en tenir compte pour garantir une mise en œuvre effective d’une politique de sécurité
et des procédures connexes. Les éléments cruciaux d’un système de supervision de la sécurité qui sont présentés
dans ce manuel sont les suivants :
— obligations de surveillance ;
L’application des normes et pratiques recommandées internationales par chaque État contractant de
l’OACI doit normalement s’effectuer en vertu du régime juridique de cet État. Ainsi, comme condition préalable pour
s’acquitter de ses obligations et responsabilités, l’État doit adopter un cadre législatif que l’on peut appeler
législation aéronautique de base.
Ce cadre législatif implique d’élaborer et de promulguer des règlements d’aviation civile qui soient
compatibles avec l’acceptation par l’État des dispositions des Annexes à la Convention de Chicago, ainsi que de
III
IV Manuel de supervision de la sécurité
créer un organisme d’État, l’Autorité de l’aviation civile. Il prévoit aussi les pouvoirs nécessaires pour assurer la
conformité avec ces dispositions. Dans l’élaboration de sa législation aéronautique de base, l’État a la possibilité
d’adopter des dispositions qui régiront son rôle dans la mise en œuvre des règlements d’exploitation.
La première édition du présent manuel, qui a été rédigée avec le concours du Groupe d’étude sur
les audits de supervision de la sécurité, portait sur les systèmes de supervision de la sécurité dans le cadre de
l’Annexe 1 — Licences du personnel, de l’Annexe 6 — Exploitation technique des aéronefs et de l’Annexe 8 —
Navigabilité des aéronefs. Cette deuxième édition a été conçue pour gérer la transition vers une approche
systémique globale couvrant toutes les dispositions liées à la sécurité dans toutes les Annexes à la Convention
comprenant des dispositions intéressant la sécurité.
Pour permettre de maintenir la pertinence et l’exactitude du présent manuel, prière de bien vouloir
communiquer au Secrétaire général de l’OACI des suggestions d’améliorations du format, du contenu ou de la
présentation. Les recommandations ou suggestions seront examinées attentivement et, si elles sont jugées utiles,
seront incluses dans la prochaine édition du manuel. Des révisions régulières permettront de maintenir la
pertinence et l’exactitude de ce manuel. Prière d’adresser tout commentaire concernant le présent manuel au :
Secrétaire général
Organisation de l’aviation civile internationale
999, rue University
Montréal, Québec H3C 5H7
Canada
TABLE DES MATIÈRES
Page
V
Chapitre 1
INTRODUCTION
1.1.1 La présente partie du Manuel de supervision de la sécurité est conçue pour mettre en relief les
obligations et les responsabilités de chaque État contractant de l’OACI en matière de supervision de la sécurité,
ainsi que pour donner des renseignements et des orientations aux responsables gouvernementaux sur
l’instauration et la gestion d’un système de supervision de la sécurité. Tenant compte des difficultés que
connaissent nombre d’États contractants pour s’acquitter de leurs obligations en vertu de la Convention, ce manuel
met en lumière les éléments cruciaux qui entrent en jeu dans l’instauration d’un système efficace de supervision de
la sécurité et donne des indications sur la façon de résoudre les difficultés constatées dans la mise en œuvre des
normes et pratiques recommandées (SARP) internationales.
1.1.2 Dans le présent manuel, le terme « État » désigne l’autorité de base, signataire de la Convention, qui
normalement établit une Autorité de l’aviation civile (AAC) ainsi que d’autres autorités dans le domaine de l’aviation
et nomme en outre les Directeurs généraux dotés de pouvoirs leur permettant d’exercer l’autorité sur les activités
d’aviation civile dans l’État, selon les dispositions applicables.
1.2.1 Les obligations législatives, les responsabilités et les orientations correspondantes qui sont traitées
dans ce manuel viennent de différentes sources, notamment la Convention de Chicago et ses Annexes, les
procédures pour les services de navigation aérienne (PANS) et les éléments indicatifs que l’OACI diffuse pour aider
les États contractants dans l’application des SARP. L’OACI connaît depuis longtemps les difficultés rencontrées par
de nombreux États contractants à cet égard et s’efforce de les aider par son Programme de coopération technique
et par un concours direct des bureaux régionaux et du siège. L’étendue des difficultés que les États rencontrent
dans la supervision de la sécurité a été mise en lumière par des audits effectués dans le cadre du Programme
universel d’audits de supervision de la sécurité (USOAP) de l’OACI.
1.2.2 Une carence qui est commune à la majorité des États évalués et audités est l’absence d’une
organisation et d’une infrastructure adéquates pour la supervision de la sécurité au sein de l’autorité de l’aviation
civile. Dans la majorité des cas, cette lacune résulte de l’insuffisance des ressources mises à la disposition de l’AAC.
Ces États sont alors dans l’incapacité de se conformer entièrement aux spécifications nationales et internationales
relatives à la sécurité de l’aviation civile, au niveau à la fois de l’exploitation et de l’infrastructure. Les audits et
d’autres missions de l’OACI ont montré que s’il n’existe pas un organisme approprié de supervision de la sécurité, le
contrôle et la supervision de l’exploitation des aéronefs et des activités connexes sont souvent déficients, ce qui
risque de donner lieu à des pratiques non sécuritaires. La mise en place et la gestion d’un système viable de
supervision de la sécurité nécessitent un engagement à un niveau élevé du gouvernement, sans lequel l’État ne
peut s’acquitter convenablement de ses responsabilités en ce qui a trait à la sécurité du système aéronautique.
1.2.3 Les constatations des audits et d’autres sources ont convaincu l’OACI qu’elle devrait aider davantage
les États en élaborant des éléments indicatifs sur la supervision de la sécurité, adressés exclusivement aux
responsables de haut niveau et aux différents échelons de supervision du système d’aviation civile de l’État.
1-1
1-2 Manuel de supervision de la sécurité
Les documents de l’OACI énumérés à l’Appendice A sont cités en référence dans le présent manuel. Ils donnent
des indications supplémentaires sur la certification et la surveillance des exploitants de transport aérien ainsi que
sur les opérations et l’infrastructure correspondantes.
1.4 DÉFINITIONS
Les définitions employées dans le présent manuel sont semblables à celles qui figurent dans les Annexes à la
Convention concernées et dans d’autres documents de l’OACI (tels que le Vocabulaire de l’aviation civile
internationale [Doc 9713]) ou sont des définitions données par la Section des audits de supervision de la sécurité
(SOA) aux fins du présent document et du processus d’audit de supervision de la sécurité. Elles sont présentées à
l’Appendice B.
1.5 ABRÉVIATIONS
Voici quelques abréviations courantes utilisées dans le présent manuel et dans les audits de supervision de la
sécurité :
LA SUPERVISION DE LA SÉCURITÉ :
UNE OBLIGATION
Assad Kotaite
Avant-propos du Plan stratégique de l’OACI (1997)
2.1.1 On entend par supervision de la sécurité une fonction par laquelle les États assurent l’application
effective des normes et pratiques recommandées (SARP) et des procédures correspondantes qui concernent la
sécurité figurant dans les Annexes à la Convention relative à l’aviation civile internationale et dans des documents
OACI connexes. Il s’agit aussi, par la supervision de la sécurité, de veiller à ce que l’industrie nationale de l’aviation
assure un niveau de sécurité égal ou supérieur à celui qui est défini dans les SARP. Ainsi, la responsabilité
individuelle des États en matière de supervision de la sécurité est le fondement sur lequel repose la sécurité de
l’exploitation des aéronefs dans le monde. L’absence d’une supervision appropriée de la sécurité dans un État
contractant menace la santé de l’exploitation internationale des aéronefs civils.
e
2.1.2 En 1992, à la 29 session de l’Assemblée de l’OACI, des soucis furent exprimés au sujet de
l’incapacité apparente de certains États contractants à s’acquitter de leurs fonctions de supervision de la sécurité.
Les principales raisons citées étaient l’absence d’un cadre réglementaire et la pénurie de ressources techniques et
financières pour appliquer les exigences minimales de la Convention de Chicago. L’Assemblée adopta alors la
Résolution A29-13 : Amélioration de la supervision de la sécurité, qui réaffirme que chaque État a la responsabilité
de la supervision de la sécurité — un des principes de la Convention — et qui demande aux États contractants de
réaffirmer les obligations de supervision de la sécurité qui leur incombent en vertu de la Convention de Chicago.
2.1.3 En réaffirmant les responsabilités de chacun des États, la résolution A29-13 de l’Assemblée a rétabli
les obligations des États en matière de supervision de la sécurité sur tout l’éventail des vols d’aéronefs civils dans
leur territoire et aussi d’aéronefs immatriculés par eux mais effectuant des vols dans d’autres États contractants. Il
ne faut pas sous-estimer les responsabilités des États à cet égard, la supervision de la sécurité étant une obligation
majeure dont il importe de s’acquitter pour assurer le maintien de la sécurité et de la régularité du transport aérien
international.
2.1.4 La Résolution A32-11 de l’Assemblée a ordonné l’instauration d’un Programme universel d’audits de
supervision de la sécurité (USOAP), comprenant des audits de sécurité réguliers, obligatoires, systématiques et
2-1
2-2 Manuel de supervision de la sécurité
harmonisés. Elle a aussi demandé l’application de ce Programme à tous les États contractants ainsi que la mise en
œuvre d’une plus grande transparence et d’une divulgation accrue des résultats des audits.
2.1.5 Reconnaissant le succès de l’USOAP, l’Assemblée, dans sa Résolution A33-8, a décidé d’étendre
l’USOAP à l’Annexe 11 — Services de la circulation aérienne et à l’Annexe 14 — Aérodromes, ainsi qu’à d’autres
domaines liés à la sécurité, tels que les enquêtes sur les accidents et incidents d’aviation, qui font l’objet de
l’Annexe 13 — Enquêtes sur les accidents et incidents d’aviation. Au vu des constatations des audits menés dans le
cadre de l’USOAP qui indiquaient que plusieurs États éprouvaient des difficultés à mettre en œuvre les SARP de
l’OACI et les éléments cruciaux d’un système national de supervision de la sécurité, la Résolution A33-9 de
l’Assemblée a en outre statué que l’OACI devrait élaborer un concept de fonction d’assurance de la qualité destinée
à être proposée par l’OACI pour la supervision de projets menés par les États, contre remboursement.
e
2.1.6 À sa 35 session, l’Assemblée de l’OACI a examiné la proposition du Conseil de poursuivre et
étendre le Programme universel OACI d’audits de supervision de la sécurité à partir de 2005 et a décidé (voir
Résolution A35-6 de l’Assemblée) d’étendre ce Programme pour couvrir toutes les Annexes relatives à la sécurité
et aussi assurer une transition vers une approche systémique globale pour la mise en œuvre des audits de
supervision de la sécurité. La Résolution A35-6 de l’Assemblée a en outre demandé au Secrétaire général de :
— garantir que l’approche systémique globale maintienne comme éléments centraux les dispo-
sitions de sécurité figurant à l’Annexe 1 — Licences du personnel, à l’Annexe 6 — Exploitation
technique des aéronefs, à l’Annexe 8 — Navigabilité des aéronefs, à l’Annexe 11 — Services de
la circulation aérienne, à l’Annexe 13 — Enquêtes sur les accidents et incidents d’aviation et à
l’Annexe 14 — Aérodromes ;
— faire connaître tous les aspects du processus d’audit aux États contractants ;
— donner à tous les États contractants accès à toutes les informations pertinentes tirées de la base
de données sur les constatations des audits et sur les différences (AFDD) au moyen du site web
sécurisé de l’Organisation.
Vu sa portée plus large, la Résolution A35-6 de l’Assemblée a remplacé la Résolution A33-8 de l’Assemblée, qui a
dès lors été abrogée.
2.2.1 La plupart des articles de la Convention de Chicago déterminent les privilèges et les obligations de
tous les États contractants et prévoient l’adoption de normes et pratiques recommandées (SARP) internationales
pour régir le transport aérien international. La Convention retient le principe fondamental que chaque État a la
souveraineté complète et exclusive sur l’espace aérien qui recouvre son territoire.
2.2.2 Depuis une soixantaine d’années, la principale réalisation technique de l’OACI réside dans une
entente entre ses États contractants sur le niveau nécessaire de normalisation pour l’exploitation sûre, efficace et
régulière des services aériens. Cette normalisation a été réalisée principalement par l’adoption d’Annexes à la
Convention de Chicago, qui renferment des spécifications dénommées normes et pratiques recommandées
internationales. Les 18 Annexes adoptées jusqu’à présent recouvrent le champ complet des activités d’aviation
civile.
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Chapitre 2. La supervision de la sécurité : une obligation 2-3
2.2.3 L’article 37 de la Convention de Chicago dispose que les États prêtent leur concours pour atteindre le
plus haut degré réalisable d’uniformité dans les règlements, les normes, les procédures et l’organisation relatifs aux
aéronefs, au personnel, aux voies aériennes et aux services auxiliaires, dans toutes les matières pour lesquelles
une telle uniformité facilite et améliore la navigation aérienne. À cet effet, l’OACI a adopté des SARP qui traitent
pratiquement de toutes les activités concernant l’exploitation des aéronefs. Toutefois, c’est l’intégration des SARP
dans les règlements nationaux et dans les pratiques des États contractants, ainsi que leur application en temps
opportun, qui permettent en fin de compte de réaliser la sécurité et la régularité des vols dans le monde.
2.2.4 Par la mise en œuvre de règlements nationaux, les États sont censés mettre en application et faire
exécuter les SARP qui figurent dans les Annexes à la Convention. L’article 12 de la Convention de Chicago est très
clair à cet égard :
Chaque État contractant s’engage à adopter des mesures afin d’assurer que tout aéronef survolant
son territoire ou y manœuvrant, ainsi que tout aéronef portant la marque de sa nationalité, en
quelque lieu qu’il se trouve, se conforment aux règles et règlements en vigueur en ce lieu pour le
vol et la manœuvre des aéronefs. Chaque État contractant s’engage à maintenir ses règlements
dans ce domaine conformes, dans toute la mesure du possible, à ceux qui pourraient être établis
en vertu de la présente Convention.
Chaque État contractant s’engage à poursuivre toute personne contrevenant aux règlements
applicables.
Cet article et d’autres articles connexes consacrent dans la Convention les responsabilités des États en matière de
supervision de la sécurité et ne laissent aucun doute quant à la responsabilité des États contractants en matière de
contrôle et de supervision de toutes leurs activités d’aviation.
2.2.5 L’article 38 de la Convention de Chicago stipule que tout État qui estime ne pouvoir se conformer en
tous points à l’une quelconque de ces normes ou procédures internationales, ou mettre ses propres règlements ou
pratiques en complet accord avec une norme ou procédure internationale amendée, ou qui juge nécessaire
d’adopter des règles ou des pratiques différant sur un point quelconque de celles qui sont établies par une norme
internationale, notifie immédiatement à l’Organisation de l’aviation civile internationale les différences entre ses
propres pratiques et celles qui sont établies par la norme internationale.
— le contrôle et la supervision des personnels titulaires de licences, des produits certifiés et des
organismes agréés ;
2-4 Manuel de supervision de la sécurité
Il est fondamental, pour la santé de l’exploitation aérienne transnationale et dans le monde, de veiller à ce que cette
responsabilité soit exercée de la façon la plus efficace.
2.3.1.2 Cette responsabilité est consacrée dans plusieurs articles de la Convention. Par exemple, l’article 31
prescrit que l’État d’immatriculation doit délivrer un certificat de navigabilité ou valider un certificat de navigabilité
délivré par un autre État contractant, pour tout aéronef employé à la navigation internationale. Par l’article 32, ce
même État est chargé de délivrer des brevets d’aptitude et des licences (ou de valider des brevets et licences
délivrés par d’autres États contractants) au pilote de tout aéronef employé à la navigation internationale et aux
autres membres de l’équipage de conduite de tout aéronef employé à la navigation internationale. Ces obligations
sont fondées sur la volonté de promouvoir et de réaliser une exploitation aérienne sûre et régulière par l’élaboration
et l’application de modalités internationalement acceptables d’exploitation et de délivrance des brevets et licences.
Le respect de ces modalités devrait donner à tout État des assurances quant à la compétence de ses propres
organisations et personnels ainsi qu’à la compétence des autorités de réglementation, prestataires de services,
exploitants et personnels d’autres États contractants, surtout dans le domaine de la gestion du changement et de la
gestion systématique de la sécurité. De plus, ces processus sont étendus aux vols intérieurs pour assurer la
sécurité de l’ensemble des vols, partout dans le monde.
2.3.2.1 Lorsqu’il autorise ou entreprend des activités d’aviation, l’État contracte certaines obligations en vertu
de la Convention de Chicago et de ses Annexes. Par exemple, tout État qui est signataire de la Convention est tenu
de prendre les dispositions voulues pour la sécurité et l’efficacité des vols dans son espace aérien. Certaines des
obligations générales concernant l’aviation générale de passage et les services de transport aérien commercial
portent notamment sur les domaines suivants :
— aérodromes ;
— aides de navigation ;
— observations météorologiques ;
— recherche et sauvetage ;
— sûreté de l’aviation ;
2.3.2.2 Pour garantir qu’un État possède un système adapté au niveau et à l’étendue de ses activités
aéronautiques, chacune de ces obligations nécessitera un examen des éléments cruciaux d’un système de
supervision de la sécurité. Il faudrait y inclure la politique menée par l’État pour gérer de façon systématique les
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Chapitre 2. La supervision de la sécurité : une obligation 2-5
pressions, dépendances et conflits cruciaux pour la sécurité qui touchent la communauté de l’aviation à partir de
sources internes mais aussi externes, dont certaines sont mentionnées à la section 2.5.2. Une partie de ce
processus de gestion requiert des États qu’ils envisagent l’adoption de dispositions nationales plus sévères que les
SARP de l’OACI dans certaines circonstances touchant certains domaines.
b) Il transmet toutes les informations d’application générale qu’il estime nécessaires pour maintenir
la navigabilité et l’exploitation sûre de l’aéronef à :
— tout État contractant qui a signalé à l’État de conception qu’il avait inscrit cet aéronef dans son
registre d’immatriculation,
d) Il met en place un système visant à garantir, pour les avions et les hélicoptères ayant une masse
maximale au décollage certifiée dépassant respectivement 5 700 kg et 3 180 kg :
— la réception d’informations sur les défectuosités, les anomalies, les défaillances et autres
circonstances qui nuisent ou risquent de nuire au maintien de la navigabilité de l’aéronef,
a) Il veille à ce que chaque aéronef et ses pièces détachées, y compris les pièces fabriquées par des
sous-traitants, soient conformes à la conception approuvée.
b) Lorsqu’il approuve la production de pièces d’aéronefs, il veille à ce que la production soit exécutée
de façon contrôlée, notamment par l’utilisation d’un système qualité, afin que la construction et
l’assemblage soient satisfaisants (il peut faciliter cette étape en agréant l’organisme producteur).
c) Il exige la tenue de registres afin de permettre l’identification de l’aéronef et de ses pièces avec
leur conception et production approuvées.
2-6 Manuel de supervision de la sécurité
2.3.3.3 Lorsque l’État de construction d’un aéronef diffère de l’État de conception, il doit exister un accord
acceptable pour les deux États qui garantisse que l’organisme constructeur coopère avec l’organisme responsable
de la conception de type pour l’évaluation des informations reçues sur l’expérience acquise au cours de
l’exploitation de l’aéronef.
2.3.4.1 Le fait d’immatriculer un aéronef n’est pas nécessairement en soi une question de sécurité.
Cependant, il impose à l’État d’immatriculation plusieurs obligations en vertu de la Convention, qui se rapportent
directement à la sécurité du système aéronautique dans son ensemble. Dans le cas de l’immatriculation d’un
aéronef d’une agence d’exploitation internationale sur une base autre que nationale, les États constituant l’agence
sont tenus conjointement d’assumer les obligations qui, en vertu de la Convention de Chicago, incombent à l’État
d’immatriculation. Ainsi, lorsqu’il immatricule un aéronef, l’État d’immatriculation est tenu notamment :
a) de notifier à l’État de conception qu’il a inscrit un tel aéronef dans son registre d’immatriculation ;
e) de déterminer que le personnel qui exécute le travail de maintenance sur l’aéronef répond aux
conditions minimales d’expérience, de connaissances et de compétence ;
h) de délivrer ou de valider selon qu’il convient les licences et/ou qualifications de l’équipage de
conduite ;
i) de vérifier que l’aéronef et le personnel participant à son utilisation continuent de remplir les
conditions qui étaient nécessaires pour la délivrance initiale des licences et certificats ;
j) de prendre les mesures opportunes et appropriées pour remédier à toute carence constatée dans
la maintenance de l’aéronef et son utilisation par les équipages de conduite ;
k) de veiller à ce que pour les avions et les hélicoptères dont la masse maximale au décollage
excède respectivement 5 700 kg et 3 180 kg, il existe un système en vertu duquel les informations
sur les défectuosités, anomalies, défaillances et autres circonstances qui nuisent ou qui pourraient
nuire au maintien de la navigabilité de l’aéronef sont transmises à l’organisme responsable de
la conception de type ;
l) lorsqu’il reçoit de l’État de conception des informations obligatoires sur le maintien de la naviga-
bilité, d’adopter ces informations obligatoires directement ou de les évaluer et de prendre les
mesures appropriées.
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Chapitre 2. La supervision de la sécurité : une obligation 2-7
a) de veiller à ce que l’exploitant aérien soit capable d’assurer la sécurité et l’efficacité des vols,
avant le commencement de vols internationaux ;
b) de veiller à ce que l’exploitant aérien soit capable d’effectuer les vols en respectant les critères du
permis initial, sur une base continue ;
c) de prendre les mesures opportunes et nécessaires pour résoudre les questions de sécurité qui
sont constatées à l’égard de la maintenance de l’aéronef, de l’exploitation technique des vols et
d’autres responsabilités de l’exploitant aérien, y compris les actes du personnel de l’exploitant.
2.3.4.3 Certains États comptent parmi les exploitants et prestataires de services des propriétaires
d’aérodromes (autres que l’État) qui gèrent et assurent des services à un aérodrome, ainsi qu’une agence ou une
entité privée qui fournit des services de la circulation aérienne. L’État de l’exploitant ou du prestataire de services
reste responsable de la délivrance des licences, permis, certificats ou autres approbations requis en vertu des
dispositions des Annexes pour les parties concernées du système. Cette responsabilité inclut le contrôle et la
supervision des exploitants ou prestataires de services concernés de l’État. Elle confère aussi à l’État de l’exploitant
ou du prestataire de services plusieurs obligations expresses en vertu de la Convention, à l’égard des actes du
personnel, des vols, de la maintenance et du respect continu des critères du permis initial. Des obligations et
responsabilités similaires s’appliquent à l’ensemble du système aéronautique, y compris aux opérations d’aéro-
drome et à la fourniture de services de la circulation aérienne et aux activités connexes.
2.3.4.4 Les dispositions de l’OACI relatives à la gestion de la sécurité des services de la circulation aérienne
(ATS), qui figurent dans l’Annexe 11 — Services de la circulation aérienne et dans les Procédures pour les services
de navigation aérienne — Gestion du trafic aérien (PANS-ATM, Doc 4444), exigent des États qu’ils mettent en
œuvre des programmes systématiques et appropriés de gestion de la sécurité pour garantir que leurs systèmes
ATS atteignent un niveau de sécurité acceptable et qu’ils établissent des niveaux et des objectifs de sécurité pour
leurs services de la circulation aérienne. Les objectifs de la gestion de la sécurité des services ATS sont de garantir
que le niveau établi de sécurité applicable à la fourniture de services ATS dans l’espace aérien ou aux aérodromes
soit atteint et que des améliorations liées à la sécurité soient mises en œuvre si nécessaire. Les dispositions des
PANS-ATM exigent qu’un programme de gestion de la sécurité des services ATS comprenne, entre autres :
2.3.4.5 Lorsqu’ils déterminent si le système est adéquat dans son ensemble, l’État d’immatriculation et l’État
de l’exploitant ou du prestataire de services devraient prendre en compte les éléments cruciaux d’un système de
supervision de la sécurité (voir le Chapitre 3 du présent manuel) et la complexité de l’exploitation aérienne en
question.
2-8 Manuel de supervision de la sécurité
2.3.5.1 Les exploitants ou les prestataires de services ont la responsabilité de l’exécution sûre, régulière et
efficace des vols, y compris de la conformité avec toutes les lois ou réglementations promulguées par l’État de
l’exploitant et l’État où l’aéronef effectue des vols. Cette obligation s’étend à tout sous-traitant auquel ils pourraient
recourir. Dans le cas où un exploitant utilise un aéronef immatriculé dans un État autre que l’État de l’exploitant, il
devra aussi se conformer aux lois et réglementations applicables promulguées dans l’État d’immatriculation. Ces
lois et réglementations, qui sont les moyens par lesquels l’État met en application les dispositions des Annexes, ne
sont pas en elles-mêmes suffisantes pour donner aux exploitants et aux prestataires de services des instructions
complètes et détaillées sur lesquelles ils puissent fonder leur exploitation. La responsabilité d’élaborer les
instructions d’exploitation nécessaires pour la sécurité des vols incombe donc à l’exploitant (concept de la
responsabilité de l’« exploitant » ou du « prestataire de services »).
2.3.5.2 Les instructions d’exploitation ne doivent pas être incompatibles avec les lois et réglementations de
l’État de l’exploitant ou du prestataire de services ou celles d’autres États où des vols sont effectués. Tout exploitant
ou prestataire de services devrait inclure ces instructions d’exploitation dans le manuel approprié (manuel
d’exploitation, manuel d’aérodrome ou autre), qui devrait être présenté à l’autorité de réglementation de l’État
(à savoir l’Autorité de l’aviation civile ou AAC) avec les autres documents qui doivent être évalués avant qu’un
exploitant aérien ou un prestataire de services reçoive un permis, une licence ou un certificat. Ces manuels, tout
comme les lois et règlements, doivent être mis à jour et amendés dans le cadre d’une approche systématique de la
gestion de la sécurité et de l’assurance de la sécurité.
2.3.6.1 L’article 26 de la Convention relative à l’aviation civile internationale impose à l’État où se produit un
accident (État d’occurrence) l’obligation d’ouvrir une enquête sur les circonstances de l’accident, en se conformant,
dans la mesure où ses lois le permettent, à la procédure qui pourra être recommandée par l’OACI. L’Annexe 13
énonce les SARP applicables que les États doivent mettre en œuvre pour remplir leurs obligations concernant les
enquêtes sur les accidents et incidents et les autres tâches connexes.
2.3.6.2 L’unique objectif de l’enquête sera la prévention des accidents et incidents. Cette activité ne vise
nullement à jeter un blâme ou à désigner des responsables. Toute enquête menée doit être strictement objective et
totalement impartiale et doit aussi être perçue comme telle. Elle doit être effectuée de telle manière qu’elle puisse
résister à toute ingérence politique ou autre. Ce critère ne peut être respecté que s’il existe une législation
appropriée régissant les enquêtes sur les accidents et incidents d’aviation et moyennant un soutien et une
coopération efficaces entre tous les États concernés (en particulier l’État de conception, l’État de construction, l’État
d’immatriculation et l’État de l’exploitant).
2.4.1 Pour s’acquitter de ses responsabilités, chaque État devrait promulguer une loi aéronautique de base
qui prévoit l’élaboration et la promulgation d’un code de règles, règlements et prescriptions d’aviation civile
compatibles avec les dispositions des Annexes à la Convention. Dans l’élaboration de ce code, l’État a la possibilité
d’adopter des dispositions qui régiront son rôle dans l’application des règlements d’exploitation, rôle qui pourra se
situer entre une présence réglementaire rigoureuse et un rôle passif.
2.4.2 Dans un rôle réglementaire rigoureux, l’État participerait de près, au jour le jour, à la direction et au
contrôle des activités du secteur de l’aviation civile, par l’intermédiaire d’un organisme d’évaluation. Dans un rôle
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Chapitre 2. La supervision de la sécurité : une obligation 2-9
passif, l’État n’interviendrait que pour engager des poursuites ou ouvrir une enquête en cas d’accident/incident ou
de violation des règlements.
2.4.3 Un État qui exerce un rôle passif se fie presque entièrement à la compétence organisationnelle et
technique de l’industrie de l’aviation civile et à sa volonté d’assurer la sécurité. L’industrie est alors responsable de
l’interprétation et de l’application des règlements, de sorte qu’elle est essentiellement autoréglementée. L’État n’est
dès lors pas en bonne position pour évaluer le respect des règlements par l’industrie de l’aviation civile, si ce n’est
par des connaissances acquises fortuitement ou au cours d’enquêtes sur un accident ou un incident. Pareil système
ne permettrait pas à l’État d’adopter une attitude proactive et d’exercer les responsabilités nécessaires, d’ordre
préventif et correctif, en vertu de la Convention.
2.4.4 Si, par contre, le système de supervision de la sécurité de l’État est rigoureux au point de dominer
complètement et de dicter la façon de mener l’exploitation, il crée un environnement où l’industrie de l’aviation civile
ne possède pas l’autonomie et la responsabilité de la sécurité des vols. Cela peut miner le moral du personnel de
l’industrie de l’aviation civile et aboutir à un abaissement des normes de sécurité. Pour l’État, l’entretien de l’énorme
organisme d’application nécessaire au maintien de ce niveau de supervision pourrait aussi se révéler d’un coût
prohibitif.
2.4.5 Dans la pratique, ni l’un ni l’autre de ces extrêmes n’est compatible avec l’objectif d’une répartition
bien dosée des responsabilités entre l’État et la communauté de l’aviation. L’intérêt public plaide en faveur d’une
approche équilibrée, où l’État et la communauté de l’aviation ont tous deux des responsabilités clairement définies
pour assurer la sécurité et l’efficacité de leurs fonctions.
2.4.6 Les États doivent dûment tenir compte de l’intérêt public lorsqu’ils créent les différentes fonctions de
supervision de la sécurité et doivent veiller à maintenir un système approprié d’équilibre des pouvoirs. L’État devrait
garder le contrôle effectif des fonctions d’inspection importantes. De telles fonctions ne peuvent être déléguées,
sinon le personnel de l’aviation, les organismes de maintenance, l’aviation générale, les exploitants commerciaux,
les prestataires de services aéronautiques, les exploitants d’aérodromes, etc., pratiqueront dans les faits une
autoréglementation et ne seront pas contrôlés de façon efficace par les inspecteurs de l’AAC.
2.4.7 Un système équilibré de supervision de la sécurité est un système dans lequel l’État et la commu-
nauté de l’aviation partagent la responsabilité de mener les activités d’aviation civile d’une façon sûre, régulière et
efficace. Cette relation devrait être établie dans la législation, les règlements et les prescriptions aéronautiques de
base, et mise en pratique comme partie intégrante de la politique et de la méthodologie de l’AAC (politique de
gestion de la sécurité). Les caractéristiques d’un système national efficace de supervision de la sécurité sont
notamment :
— adoptant une approche systématique d’audit afin de garantir la prise en considération des
systèmes entiers si nécessaire et pas uniquement d’éléments, d’activités ou de disciplines
isolées ;
— employant des stratégies de gestion du risque afin de contribuer à une utilisation efficace des
ressources ;
2-10 Manuel de supervision de la sécurité
c) une répartition bien équilibrée des responsabilités entre l’État et l’industrie pour la sécurité de
l’aviation civile ;
e) une supervision continue de l’État sur les activités des exploitants et des prestataires de services,
sans entraver indûment la gestion et le contrôle efficaces de leur propre organisation ;
2.4.9 Dans les pays où l’État est à la fois l’autorité de réglementation et un prestataire de services de la
circulation aérienne, un exploitant aérien, un constructeur ou un organisme de maintenance, les conditions de la
Convention seront respectées et les intérêts du public seront bien protégés par une séparation claire des pouvoirs
et des responsabilités entre l’organisme national d’exploitation et l’autorité nationale de réglementation. Les
modalités d’approbation, de certification et de surveillance continue devraient se dérouler comme si l’organisme
d’exploitation n’était pas un organisme gouvernemental.
2.5.1 Au fil des années, l’OACI et ses États contractants ont travaillé ensemble pour élaborer des SARP et
des procédures uniformes qui concourent à mettre en œuvre les principes et arrangements sur lesquels les
membres fondateurs de l’OACI s’étaient entendus afin que l’aviation civile internationale puisse se développer
d’une façon sûre et ordonnée et que des services de transport aérien international puissent être établis dans un
régime de chances égales et être exploités d’une façon saine et économique. Unis par une cause commune et une
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Chapitre 2. La supervision de la sécurité : une obligation 2-11
volonté commune, l’OACI et ses États contractants ont pu s’attaquer aux questions cruciales et, dans une large
mesure, surmonter les défis. Cependant, avec les années, les défis rencontrés par les autorités nationales de
l’aviation civile ont augmenté en nombre et en complexité. Par voie de conséquence, l’engagement des États à
l’égard de la sécurité de l’aviation a augmenté à la même cadence.
2.5.2 Il y a un certain nombre de forces en jeu, qui soulignent l’importance d’un engagement renouvelé et
d’une volonté politique de la part des gouvernements :
a) Une participation accrue de secteurs non traditionnels à l’aviation civile oblige à accorder nettement
plus d’attention aux questions de la sécurité de l’aviation, dans le contexte d’initiatives de politique
plus larges.
e) Dans bien des États, l’aviation civile est encore considérée comme un service public essentiel, qui
apporte une contribution fondamentale au développement socioéconomique et, dans certaines
régions, assure un service vers des points qui, sans cela, seraient inaccessibles.
2.5.3 La réponse à ces pressions ainsi qu’à la complexité et au coût accrus des systèmes aéronautiques fait
peser de lourdes contraintes financières sur les autorités de l’aviation civile dans le monde entier. Ces contraintes ont
une incidence considérable sur les objectifs fondamentaux de la Convention, car il a été constaté qu’elles sont la
cause première de l’inapplication des normes (N) internationales minimales.
2.5.4 Les informations recueillies par l’OACI montrent qu’un grand nombre d’États contractants ont eu de
grandes difficultés à s’acquitter de leurs fonctions de supervision de la sécurité. Les raisons de leur incapacité à
exécuter efficacement une activité qui est une des bases de la Convention peuvent être nombreuses et variées.
Cela dit, cette obligation incombe à chacun des États, et, pour surmonter avec succès les difficultés, il faut la
volonté ferme et transparente des gouvernements. Les autorités nationales responsables de la supervision de la
sécurité devraient disposer des ressources nécessaires, tant humaines que financières, afin de pouvoir acquitter
efficacement les obligations de supervision de la sécurité de l’État. Sans cet apport de l’État, les efforts consacrés à
résoudre les difficultés resteront sans effet positif appréciable.
Chapitre 3
3.1.1 Dans leurs efforts visant à créer et mettre en place un système efficace de supervision de la sécurité, les
États contractants de l’OACI doivent tenir compte des éléments cruciaux de la supervision de la sécurité (EC). Les
éléments cruciaux sont essentiellement des moyens de préserver la sécurité prévus par un système de supervision
de la sécurité et sont nécessaires à l’application effective d’une politique de sécurité et des procédures connexes. Les
États sont censés mettre en œuvre les éléments cruciaux de la supervision de la sécurité d’une façon qui présuppose
un partage des responsabilités entre l’État et la communauté aéronautique. Les éléments cruciaux d’un système de
supervision de la sécurité englobent tout l’éventail des activités de l’aviation civile : aérodromes, contrôle de la
circulation aérienne, communications, licences du personnel, opérations aériennes, navigabilité des aéronefs,
enquêtes sur les accidents/incidents, transport aérien de marchandises dangereuses, etc. La mise en œuvre effective
des EC donne une indication de la capacité d’un État à assurer la supervision de la sécurité.
EC-1. Législation aéronautique de base. Mise en vigueur d’une loi complète et efficace sur
l’aviation, compatible avec l’environnement et la complexité des activités aéronautiques de
l’État et conforme aux prescriptions de la Convention relative à l’aviation civile internationale.
Note.— Le terme « règlements » est employé dans son sens générique, de telle sorte
qu’il englobe les instructions, règles, décrets, directives, ordonnances, etc.
3-1
3-2 Manuel de supervision de la sécurité
EC-7. Obligations de surveillance. Mise en place de processus, tels que les inspections et les
audits, permettant de s’assurer de façon proactive que les titulaires d’une licence, d’un
certificat, d’une autorisation ou d’une approbation remplissent en permanence les conditions
établies et fonctionnent au niveau de compétence et de sécurité requis par l’État dans
l’exécution de l’activité liée à l’aviation pour laquelle ils ont obtenu une licence, un certificat,
une autorisation ou une approbation. Ces obligations couvrent aussi la surveillance du
personnel chargé d’assurer les fonctions de supervision de la sécurité au nom de l’AAC.
Note.— Cela comprend l’aptitude à analyser les carences en matière de sécurité, à faire
des recommandations, à appuyer la résolution des carences détectées ainsi qu’à prendre des
mesures d’application, au besoin.
3.2.1 La Convention relative à l’aviation civile internationale n’oblige pas expressément l’État à promulguer
une « législation aéronautique de base », un cadre législatif national communément appelé « code de l’aviation
civile » ou « loi sur l’aviation civile », proclamant la mise en place d’un organisme national de l’aviation civile.
Cependant, dans la plupart de ses articles, la Convention fait mention des lois et règlements nationaux de l’État,
relatifs à l’entrée sur son territoire ou à la sortie de son territoire d’aéronefs employés à la navigation aérienne
internationale. Elle fait aussi mention de règlements de l’État portant sur l’utilisation et la navigation d’aéronefs dans
son territoire, l’immatriculation d’aéronefs dans l’État, les vols et les manœuvres des aéronefs, y compris la
certification de la navigabilité et du personnel. De plus, la Convention stipule que « chaque État contractant
s’engage à maintenir ses règlements dans ce domaine conformes, dans toute la mesure possible, à ceux qui
pourraient être établis en vertu de la présente Convention » (article 12).
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Chapitre 3. Éléments cruciaux d’un système de supervision de la sécurité 3-3
3.2.2 On pourrait alléguer que les articles dont il s’agit ci-dessus se rapportent aux règlements d’aviation
spécifiques (législation subsidiaire) qui peuvent être appliqués de façon satisfaisante sans qu’il soit nécessaire
d’instaurer une législation sur l’aviation au niveau national, mais l’article 12 fait plus qu’obliger les États à aligner
leurs règlements d’exploitation sur les dispositions pertinentes des Annexes à la Convention. Il impose une
obligation explicite aux États en stipulant que « chaque État contractant s’engage à poursuivre toute personne
contrevenant aux règlements applicables ».
3.2.3 Un État qui a adhéré à la Convention est tenu, sans exception, de respecter les prescriptions des
articles de la Convention et des dispositions connexes des Annexes, dans les activités internationales. L’application
des prescriptions des 96 articles de la Convention et des milliers de dispositions des Annexes exige que les lois et
règlements des États sur l’aviation reposent sur un solide fondement de législation nationale, au même niveau que
tous les autres codes nationaux promulgués par l’État souverain. Par exemple, afin de pouvoir poursuivre une
personne pour une violation d’un règlement spécifique d’aviation, il est indispensable que l’État prescrive dans la loi
que la violation de règlements d’aviation civile est punissable conformément au code pénal national ou autre
législation pénale. Il en découle que tous les articles de la Convention qui font mention de lois et règlements
d’aviation de l’État exigent que l’État promulgue une législation aéronautique de base pour constituer la base
juridique de la mise sur pied d’un organisme d’aviation civile responsable de toutes les activités d’aviation dans
l’État.
3.2.4 La législation aéronautique de base devrait comprendre des dispositions permettant au gouver-
nement et à son administration, par l’intermédiaire d’une AAC, de réglementer et superviser de façon proactive les
activités d’aviation civile, notamment en ce qui concerne :
a) les qualités requises et les compétences du personnel d’aviation, par le recours à un système de
licences du personnel (par ex. délivrance/validation, renouvellement, suspension ou révocation/
annulation de licences et brevets d’aptitude, selon le cas) ;
b) l’exploitation technique des aéronefs et les fonctions de soutien, par le recours à des processus,
comme un organisme d’inspection, pour l’immatriculation, la délivrance/validation, le renouvel-
lement, la suspension et la révocation/annulation de licences, permis, certificats, autorisations et
approbations, selon le cas. Ces fonctions de soutien comprennent :
— les enquêtes sur les accidents et incidents d’aviation, qui peuvent être confiées à un
organisme indépendant ou distinct.
3.2.5 La législation aéronautique de base est la clé d’une supervision efficace de la sécurité par l’État.
L’instauration d’une AAC et l’étendue de son autorité et de ses pouvoirs, ainsi que ceux de son Directeur, doivent
reposer sur le solide fondement d’un document juridique ayant force de loi adopté au niveau de décision le plus
élevé possible de l’État. En outre, la législation devrait prévoir une enquête indépendante sur les accidents et
incidents afin d’assurer des enquêtes impartiales et objectives destinées à remédier aux carences du système, non
seulement au sein de l’industrie aéronautique mais aussi au sein de l’AAC.
3-4 Manuel de supervision de la sécurité
3.2.6 Lorsqu’un État estime nécessaire de séparer les fonctions de prestation de services par la création
d’entités commerciales extérieures à son AAC, telles qu’une agence de services de la circulation aérienne ou une
autorité aéroportuaire, la création de telles entités sera prise en compte dans la législation de base. Une division
claire des responsabilités sera définie entre les fonctions de réglementation et celles de prestation de services. Les
responsabilités de réglementation et de sécurité resteront du ressort de l’État.
Note.— Dans tout le présent manuel, les termes « règlements » et « réglementation » sont employés
dans leur sens générique et recouvrent ce que les États peuvent considérer comme instructions, règles, décrets,
directives, législations, politiques, prescriptions et ordonnances, etc. Le caractère qui est expressément donné à un
règlement lorsqu’il est applicable dans l’État, ainsi que la sanction appliquée en cas de non-conformité, sont des
questions qui relèvent du jugement individuel des États, compte tenu de leurs responsabilités en vertu de la
Convention.
3.3.1.1 Les lois et règlements de l’État doivent être en conformité avec les Annexes à la Convention de
Chicago. Les dispositions des Annexes sont conçues pour déterminer les conditions minimales que doivent remplir
tous les États contractants, quelles que soient l’ampleur et la complexité de leurs activités d’aviation civile. Il appartient
alors aux États, individuellement, d’élaborer des règlements et des règles équivalents, donnant suffisamment de
détails pour assurer qu’une conformité satisfaisante aboutira au niveau de sécurité souhaité. Cette responsabilité
comprend l’élaboration d’un processus permettant d’amender les règlements, si nécessaire.
3.3.1.2 Les Annexes à la Convention de Chicago, qui spécifient les exigences internationales applicables aux
activités de l’aviation civile, énoncent les SARP de façon à réaliser l’uniformité et à faciliter l’incorporation dans les
règlements nationaux. La délivrance des licences et permis ou certificats à des organismes de l’aviation civile est
régie par les propres lois et réglementations de l’État. Toutefois, en s’acquittant de ses responsabilités à cet égard,
l’État est tenu de prêter son concours pour atteindre le plus haut degré réalisable d’uniformité dans les règlements,
les normes, les procédures et les pratiques, comme le demande l’article 37 de la Convention.
3.3.1.3 Les Annexes présentent clairement les spécifications internationales générales relatives à la
délivrance des licences, certificats et permis, dont sont convenus les États contractants. Toutefois, si détaillées que
soient ces spécifications, elles ne couvrent pas nécessairement tous les risques possibles ni toutes les
circonstances. Il se peut que des spécifications ne donnent pas suffisamment de détails aux fins des modalités
quotidiennes de délivrance des licences, de certification, de supervision et de contrôle. C’est pourquoi, dans
certaines parties des Annexes, il est laissé aux États la latitude de décider des détails qui font partie des
prescriptions des Annexes. Il arrive qu’un État doive examiner la nécessité d’adopter des prescriptions plus strictes
que les normes minimales. En pareille circonstance, les États devraient étudier la formulation de processus
appropriés, en partant du principe que l’exploitant ou le prestataire de services jouent un rôle prépondérant dans le
cadre du concept de « responsabilité de l’exploitant ou du prestataire de services ». De ce fait, il est inévitable que
les États appliquent les dispositions des Annexes de façons différentes mais, en général, en cherchant à atteindre
les mêmes objectifs. Ainsi, les systèmes législatifs varient naturellement et les amendements à des règlements et
décrets existants peuvent être réalisés plus rapidement dans certains États que dans d’autres. Comme toute
législation est censée être revue et amendée selon les besoins, il est bien entendu commode que la législation
aéronautique de l’État puisse être exprimée sous une forme qui permette d’apporter aisément et rapidement des
amendements aux détails techniques figurant dans cette législation.
3.3.1.4 Les lois et réglementations des États doivent être formulées dans un style juridique. Toutefois, elles
doivent aussi être rédigées de façon à pouvoir être utilisées tant par le personnel des services chargés de la
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Chapitre 3. Éléments cruciaux d’un système de supervision de la sécurité 3-5
délivrance des licences, permis, certificats et approbations dans l’exécution de leurs activités quotidiennes que par
le grand public, qui doit savoir comment satisfaire aux critères de délivrance des licences, permis, certificats et
autres approbations requises. Quoi qu’il en soit, les réglementations des États devraient, au minimum, être conformes
aux normes des Annexes à la Convention concernées et devraient au moins contenir les prescriptions menant à la
délivrance ou à la validation des licences, qualifications, certificats et approbations, selon le cas.
Tout État contractant a le choix d’adopter des règlements d’un autre État contractant pour tenir lieu de ses propres
règlements. Bien que l’adoption unilatérale de règlements d’un autre État puisse présenter certains avantages, par
exemple faciliter les échanges d’équipages et d’aéronefs, il convient de n’y recourir qu’après avoir vérifié que les
règlements ont été actualisés en fonction de toutes les normes de l’OACI. Il convient aussi de prendre en compte la
complexité de l’environnement aéronautique de l’autre État. Un État dont l’environnement aéronautique est limité
devrait se garder d’imposer une charge excessive à sa communauté de l’aviation et à son personnel d’évaluation en
adoptant des règlements excessivement restrictifs. Une meilleure option consisterait à adapter les règlements pour
qu’ils correspondent à son environnement, tout en conservant l’harmonie avec d’autres États.
3.3.3.1 L’article 38 de la Convention de Chicago prévoit des conditions de dérogation aux normes inter-
nationales. Il prescrit que si un État estime ne pas pouvoir se conformer en tous points à l’une quelconque de ces
normes ou mettre ses propres règlements ou pratiques en complet accord avec une norme internationale amendée,
ou s’il juge nécessaire d’adopter des règles ou pratiques différentes de celles qui sont établies par l’OACI, il doit
notifier immédiatement à l’OACI les différences entre ses propres pratiques et celles qui sont établies par la norme
internationale. En pareil cas, le Conseil de l’OACI est tenu de notifier immédiatement à tous les autres États la
différence qui existe entre un ou plusieurs points de la norme internationale et la pratique nationale correspondante
de l’État qui a donné la notification.
3.3.3.2 Il convient toutefois d’observer que la notification de différences par rapport aux normes inter-
nationales ne veut pas dire que l’État peut alors continuer de mener ses activités comme à l’ordinaire. Plusieurs
articles de la Convention de Chicago précisent que si les normes adoptées par un État sont d’un niveau inférieur à
celui des normes de l’OACI, les aérodromes, aéronefs, prestataires de services ou personnels ayant des licences
ou certificats avalisés par cet État ne peuvent être employés à la navigation aérienne internationale sans
l’autorisation du ou des États dans le territoire desquels ils pénètrent. La responsabilité d’obtenir pareille
autorisation est celle de la personne ou de l’organisme de l’aviation civile dont le certificat ou brevet a été ainsi
avalisé, mais un État peut aussi demander une autorisation globale pour le compte des titulaires de ses licences ou
certificats.
3.3.4.1 Les règlements d’immatriculation des aéronefs de l’État devraient être, au minimum, conformes aux
normes de l’Annexe 7 — Marques de nationalité et d’immatriculation des aéronefs. Pour que les aéronefs soient
admis à effectuer des vols internationaux, l’État d’immatriculation doit prescrire que la délivrance de leur certificat
de navigabilité soit conforme à un code détaillé et complet de navigabilité, applicable au type d’aéronef dont il s’agit.
La Convention relative à l’aviation civile internationale prescrit que tout aéronef d’un État contractant employé
à la navigation internationale doit avoir à son bord un certificat d’immatriculation et un certificat de navigabilité
(article 29). Elle prescrit aussi que le certificat de navigabilité doit être délivré ou validé par l’État dans lequel
3-6 Manuel de supervision de la sécurité
l’aéronef est immatriculé (article 31). De plus, la Convention prescrit que les États contractants devront reconnaître
comme valables les certificats de navigabilité délivrés ou validés par l’État d’immatriculation, si les conditions qui
ont régi la délivrance ou la validation du certificat sont équivalentes ou supérieures aux normes minimales qui
pourraient être établies par l’OACI (article 33).
3.3.4.2 Les normes minimales de navigabilité dont il s’agit ci-dessus figurent dans l’Annexe 8 — Navigabilité
des aéronefs. Toutefois, les spécifications techniques de l’Annexe 8 ne comprennent que des normes générales qui
définissent, aux fins d’application par les autorités nationales compétentes, la base internationale complète de la
reconnaissance de certificats de navigabilité par les États, aux fins des vols d’aéronefs d’autres États à destination
ou au-dessus de leur territoire. C’est ainsi qu’il est nécessaire que chaque État élabore ses propres réglementations
et règles complètes de navigabilité, compatibles avec les dispositions de l’Annexe 8, ou adopte et applique des
règlements de navigabilité appropriés élaborés par un autre État contractant.
3.3.4.3 Dans l’élaboration des réglementations et règles nationales de navigabilité, il faut tenir compte du fait
que l’État d’immatriculation a la responsabilité ultime de veiller à ce que tous les aéronefs inscrits à son registre
soient conformes au prototype correspondant. De plus, l’État d’immatriculation a la responsabilité de veiller à ce
que tous les aéronefs inscrits à son registre soient entretenus en bon état de vol pendant toute la durée de leur vie
utile. Les méthodes à appliquer pour s’acquitter desdites responsabilités d’État en matière de navigabilité peuvent
varier et dans certains cas peuvent comporter un transfert de certaines tâches à des organismes agréés ou à
d’autres États, mais pareils arrangements ne dégagent pas l’État d’immatriculation de sa responsabilité générale.
3.3.4.4 L’État de l’exploitant a aussi, s’il est différent de l’État d’immatriculation, la responsabilité de veiller à
ce que l’exploitant prenne toutes les mesures nécessaires pour maintenir la navigabilité de ses aéronefs. Si un
accord de transfert passé en vertu de l’article 83 bis est en vigueur entre ces États, les obligations et fonctions de
supervision incombant à ces États à l’égard d’aéronefs spécifiques doivent être clairement attribuées.
3.3.5.1 En ce qui concerne la certification (délivrance du permis d’exploitation aérienne) et la surveillance des
exploitants, les règles et règlements de l’État devraient donner un cadre de contrôle concret et des indications utiles
et devraient aussi laisser à l’exploitant la latitude d’élaborer des instructions pour guider le personnel sur les détails
indispensables à l’exécution des vols. Cela est conforme au principe de la « responsabilité de l’exploitant » et
facilite l’élaboration des normes et techniques d’exploitation qui conviennent le mieux aux circonstances et
conditions dont il s’agit. Il convient de reconnaître que, s’il est vrai que les règlements et règles devront avoir une
portée étendue, il ne sera peut-être ni faisable ni souhaitable de tenter de traiter tous les détails opérationnels
concevables.
3.3.5.2 Les règles et règlements de l’État doivent imposer à l’exploitant de soumettre à l’AAC des procédures
et des instructions opérationnelles détaillées régissant l’exécution des vols, comme base pour l’obtention du permis
re
d’exploitation aérienne et l’exécution des vols. L’Annexe 6 — Exploitation technique des aéronefs, 1 Partie —
e
Aviation de transport commercial international — Avions et 3 Partie — Vols internationaux d’hélicoptères, stipule
que les procédures et instructions opérationnelles de l’exploitant doivent être soumises sous la forme d’un manuel
d’exploitation et d’un manuel de contrôle de maintenance comprenant au moins les éléments spécifiés dans
re e
l’Annexe 6, 1 Partie et 3 Partie, et tous autres éléments que l’AAC pourra prescrire.
3.3.6.1 Chaque État s’engage à adopter des mesures visant à garantir que tout aéronef traversant son
territoire ou manœuvrant à l’intérieur de son territoire respectera les règles et réglementations relatives au vol et
à la manœuvre des aéronefs dans son territoire. Cette disposition oblige l’État à fournir, sur son territoire, des
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Chapitre 3. Éléments cruciaux d’un système de supervision de la sécurité 3-7
aérodromes, des services radio, des services de recherche et de sauvetage, des services météorologiques et
d’autres services de navigation destinés à faciliter la navigation aérienne internationale.
3.3.6.2 Pour atteindre l’objectif énoncé ci-dessus, il est nécessaire d’adopter et d’appliquer des systèmes
normalisés appropriés de procédures de communications, codes, marquages, signaux, éclairages et autres
pratiques et règles opérationnelles, ainsi que de collaborer à des mesures internationales visant à garantir la
publication de cartes aéronautiques.
3.3.6.3 Les normes et les pratiques recommandées ou établies de temps à autres et liées aux dispositions
ci-dessus sont définies dans les documents suivants :
3.3.6.4 Un autre aspect important dans un contexte international est l’obligation et la responsabilité des États
contractants de créer et fournir des services de la circulation aérienne dans les régions d’information de vol et
les régions ou zones de contrôle s’étendant au-dessus de leur territoire. Pour garantir que les services de la
circulation aérienne, les communications, la navigation et la surveillance ainsi que les procédures applicables à
l’espace aérien ou à l’aérodrome concerné seront d’un niveau adéquat, l’autorité compétente chargée des services
de la circulation aérienne est tenue de mettre en œuvre des programmes officiels et systématiques de gestion de la
sécurité pour les services relevant de sa compétence. Ces programmes de gestion de la sécurité des services de la
circulation aérienne devraient être créés sur la base d’accords régionaux de navigation aérienne, selon qu’il
convient.
3.3.6.5 L’organisation structurelle mise en place par les États pour remplir leurs obligations, qui sont définies
dans les Annexes indiquées ci-dessus, peut varier d’un État à l’autre, en fonction de l’ampleur et de l’étendue de
leurs activités aéronautiques. Les services requis peuvent être fournis par l’AAC elle-même ou sous-traités à des
entreprises publiques ou privées. Il est toutefois important que de tels arrangements soient clairement définis dans
la législation afin de garantir que la supervision de la sécurité reste du ressort de l’AAC.
3.3.7 Exemptions/Exceptions
3.3.7.1 Le respect des prescriptions n’est pas facultatif. Toutefois, surtout dans le domaine de l’infrastructure
aéroportuaire, il peut arriver que se posent des problèmes géographiques ou physiques insurmontables. Lorsque
des mécanismes de réglementation solides et documentés appropriés sont en place et qu’ils ne sont pas incompa-
tibles avec les Annexes de l’OACI ou avec l’objectif d’une SARP spécifique ou d’une bonne pratique de sécurité
acceptée, il peut être possible de résoudre une divergence ou une carence par l’imposition de conditions restrictives
ou de mesures/contrôles compensatoires. Cependant, il est important de ne pas laisser entendre que des exemptions/
exceptions puissent être utilisées pour contourner une disposition impopulaire ou que le respect d’une disposition
soit facultatif. L’utilisation de tels mécanismes doit être considérée comme l’exception, non la norme. Il convient
également de garder à l’esprit que l’octroi de telles exceptions pourrait avoir des incidences concrètes sur les
différences des États et donc exiger des États qu’ils modifient leurs notifications de différences.
3.3.7.2 Par ailleurs, une telle exception ne devrait être accordée que sur la base de motifs solides. Il faudrait
donc élaborer des techniques d’analyse de risque ou d’étude aéronautique au niveau approprié dans le cadre du
système de gestion de la sécurité (SGS). Dans de tels cas d’exception, la responsabilité de la justification,
3-8 Manuel de supervision de la sécurité
qualitative ou quantitative, d’un autre moyen de respecter les exigences incombe à l’exploitant ou au prestataire de
services, avant l’introduction d’une demande d’autorisation auprès de l’autorité de réglementation. Le dossier doit
être solidement étayé et le résultat doit être rendu public, par exemple dans la publication d’information aéronau-
tique (AIP) ainsi que dans les documents d’assurance de la sécurité, tels que le Manuel d’aérodrome, tenu par
l’autorité de réglementation et l’exploitant ou le prestataire de services. En outre, l’exploitant ou le prestataire de
services doivent régulièrement réexaminer toute exception en vue d’en éliminer si possible la nécessité, ainsi que
vérifier la validité et la solidité de toute mesure d’atténuation en place. Avant d’accorder une exemption ou
exception, l’autorité de réglementation doit aussi évaluer si l’exemption ou exception entraînerait des différences
par rapport aux SARP et, dans l’affirmative, la notification des différences en question par l’État.
3.4.1.1 Pour que l’État s’acquitte des obligations prévues par la Convention de Chicago, il est clair qu’un
système d’aviation civile bien organisé et doté des ressources et pouvoirs nécessaires doit être mis en place sur la
base d’une législation nationale et structuré de manière à pouvoir remplir avec efficacité les tâches qu’il doit
accomplir. Dans la pratique, il faut que l’État mette en place un organisme approprié et réaliste et emploie le
personnel, y compris le personnel technique et de soutien, nécessaire pour exécuter les différentes fonctions d’une
autorité nationale de l’aviation civile. Les activités d’aviation et les impératifs des États varient et, par voie de
conséquence, leurs organismes d’aviation civile diffèrent aussi, et il n’est ni raisonnable ni pratique de suggérer,
pour guider les États, un modèle univoque qui puisse convenir à tous. Certains grands États peuvent estimer
nécessaire et efficient, ainsi qu’efficace, de créer des bureaux régionaux et un siège central. Dans ces cas, des
processus devraient être instaurés pour garantir l’efficacité de la gestion et des communications avec le siège
central, l’accès nécessaire à la bibliothèque et à d’autres documents communs, ainsi que la normalisation, en
tenant compte de toutes différences régionales pertinentes. Il faut toutefois observer que l’étendue de l’autorité et
de la responsabilité d’un système d’aviation civile ne devrait pas varier considérablement d’un État à l’autre et que
l’AAC, quelle que soit sa taille, devrait toujours veiller au maintien d’un bon système de freins et contrepoids.
3.4.1.2 Dans sa décision sur la structure organique nécessaire, l’État devrait évaluer ses obligations, qui sont
définies dans plusieurs Annexes de l’OACI et dans les éléments indicatifs correspondants, en ne perdant pas de
vue l’ampleur et la complexité de l’activité aéronautique sur son territoire. Dans bien des États, sinon dans la plupart,
il sera nécessaire de mettre en place une division ou un groupe de réglementation de la sécurité au sein de l’AAC,
afin d’assurer que celle-ci s’acquittera convenablement de ses responsabilités en matière de sécurité du transport
aérien commercial, tant intérieur qu’international.
3.4.1.3 Un exemple d’organigramme de système national d’aviation civile est présenté à la Figure 3-1. Il
convient d’observer qu’un système national d’aviation civile peut être mis sur pied avec plus de services ou moins
de services que dans l’exemple, selon la complexité et l’ampleur de l’utilisation d’aéronefs civils dans l’État.
L’organigramme présenté est destiné à servir de cadre pour les fonctions essentielles d’un système national
d’aviation civile et n’est pas censé être l’organisation « idéale », car l’organisation idéale est celle que l’on aura mise
en œuvre pour atteindre avec efficacité et efficience les objectifs spécifiques du système national d’aviation civile
dans son environnement.
3.4.1.4 Dans les États où l’ampleur et la complexité de l’industrie de l’aviation sont plutôt modestes, l’État
pourra s’acquitter de ses responsabilités d’une façon efficace et économique au moyen d’arrangements
d’inspection en coopération avec des États voisins, ou au moyen d’arrangements régionaux.
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Chapitre 3. Éléments cruciaux d’un système de supervision de la sécurité 3-9
État/Gouvernement
(cadre supérieur)
Communi-
Licences du Exploitation Gestion Services Information cations, Recherche
Navigabilité du trafic météoro-
personnel des aéronefs aéronautique navigation et et sauvetage
aérien logiques surveillance
Légende :
possible subordination pour les questions d’autorité/responsabilité
possible subordination pour la délivrance des licences, brevets, certificats, permis, autorisations et approbations permettant
d’exercer une activité liée à l’aviation
3.4.2.1 Pour s’acquitter efficacement de ses responsabilités, le système national d’aviation civile doit être
doté d’une organisation appropriée et d’un personnel qualifié, capable d’accomplir le vaste éventail de tâches
techniques requises pour la supervision de la sécurité. De plus, ce personnel devrait aussi bénéficier de conditions
d’emploi et de rémunération correspondant à sa formation, ses connaissances techniques et son expérience et
comparables à celles du personnel de l’exploitant dont il inspectera et supervisera les activités.
3.4.2.2 Tout le personnel technique de l’État habilité à veiller au maintien des compétences et à exercer des
fonctions de surveillance ou de supervision de la sécurité, selon le cas, doit être en possession des pièces d’identité
appropriées les désignant comme experts techniques employés par les autorités nationales et ayant droit à un
accès sans restriction pour inspecter les aéronefs, les documents, les aérodromes, les services de la circulation
aérienne et toutes les installations pertinentes, ainsi qu’un accès sans restriction à des sites liés à l’aviation civile
normalement à accès réglementé.
3.4.2.3 Le coût du recrutement et de la fidélisation du personnel technique qualifié satisfaisant aux exigences
de la profession représente un engagement financier important et peut nécessiter des révisions de politiques et
réglementations en vigueur de longue date concernant la rémunération du personnel technique qualifié. En vue de
recruter et fidéliser le personnel possédant les qualités requises et combinant professionnalisme et intégrité, il est
essentiel que les autorités nationales deviennent un employeur compétitif. En outre, les États devraient avoir mis en
place les politiques de recrutement, conditions d’emploi et pratiques appropriées.
3.4.2.4 Il est reconnu que certains États (surtout ceux où le volume d’activités de transport aérien commercial
est faible) ne seront peut-être pas en mesure de répondre aux exigences de dotation en personnel en raison du
manque de personnel local qualifié ou de l’incapacité d’obtenir les enveloppes budgétaires nécessaires. Parfois,
surtout lorsque l’État est aussi un exploitant ou un prestataire de services, du personnel de l’exploitant ou du
prestataire de services peut être affecté par l’AAC à des responsabilités d’inspection fondamentales de l’AAC, sans
qu’une supervision technique soit effectuée par une AAC indépendante. Un tel arrangement n’est normalement pas
dans le meilleur intérêt des voyageurs et devrait être évité. Toutefois, lorsqu’elle est contrôlée convenablement par
l’AAC, l’affectation de personnel qualifié de l’exploitant pour aider à des fonctions d’inspection peut être acceptable
en termes de sécurité et est généralement économiquement bénéfique pour l’État et pour l’exploitant. Dans de tels
cas, il convient de souligner que le personnel désigné de l’exploitant doit être maintenu sous le contrôle technique et
la supervision de l’AAC lorsqu’il accomplit les tâches d’inspection qui lui ont été confiées.
3.4.2.5 Pour les États qui ont conclu qu’il n’était pas faisable de maintenir la gamme complète de personnel
technique de l’AAC nécessaire pour mener à bien toutes les fonctions de supervision de la sécurité de l’AAC, il
existe une possibilité de créer une petite cellule de personnel technique de l’AAC ayant les compétences et
l’expérience techniques requises. Pour étoffer cette cellule et être donc en mesure de remplir toutes ses respon-
sabilités de supervision de la sécurité, l’AAC devrait envisager de passer un accord avec d’autres États pour l’aider,
à temps partiel ou sur une base de coopération, à exécuter certaines tâches spécifiques exigeant des compétences
spécialisées et de l’expérience. Comme autre solution, ou comme complément de l’option citée plus haut, l’AAC
pourrait aussi envisager de faire appel à une organisation commerciale compétente qui fournirait le personnel
qualifié nécessaire pour exécuter les fonctions d’inspection requises en tant que conseillère auprès de l’AAC. Le
Bureau régional de l’OACI accrédité auprès de l’État peut aider à élaborer des accords de coopération en matière
d’inspection entre États de la région.
3.4.2.6 Il convient toutefois de souligner que quels que soient les accords passés par un État, ce dernier n’est
nullement dégagé de sa responsabilité ultime de garantir la sécurité, la régularité et l’efficacité de l’aviation sur son
territoire. Il est essentiel que les accords ou contrats conclus en vue de l’exécution des responsabilités et fonctions
d’inspection soient explicites dans leurs dispositions. Par exemple, une fois qu’un État a accepté ou approuvé un
manuel d’exploitation, un contrat devrait stipuler que les inspections soient menées sur la base de ce manuel ainsi
que des réglementations d’exploitation/règles/moyens de conformité de l’État. De plus, le contrat doit indiquer de
façon explicite que l’agence désignée ou ayant conclu un contrat pour mener l’inspection doit notifier à l’AAC toute
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Chapitre 3. Éléments cruciaux d’un système de supervision de la sécurité 3-11
déficience découverte au cours d’une inspection dans un délai précis suivant l’inspection. Dans tous les cas, c’est
l’État qui définit les règles d’inspection à respecter par toute agence désignée ou avec laquelle un contrat a été
signé, qui fixe les critères des rapports à soumettre et fournit les moyens d’auditer l’agence désignée ou avec
laquelle un contrat a été passé.
Le Service des normes de sécurité des vols a la responsabilité globale des activités de l’AAC liées à la supervision
de la sécurité. Il se trouve au sommet de la hiérarchie des responsables de l’application de la politique technique
relative aux licences du personnel, à l’exploitation technique des aéronefs et à la navigabilité des aéronefs. À ce
titre, il a aussi la responsabilité d’harmoniser les règlements d’exploitation et d’assurer la coordination entre les
différentes sections responsables de l’application des normes nationales et internationales.
Note.— Dans bien des États en développement, la Section des licences du personnel comprend un
groupe de médecine aéronautique ; plusieurs États ont toutefois jugé nécessaire de créer à l’intérieur du Service
des normes de sécurité des vols une Section de médecine aéronautique distincte, qui travaille en bonne harmonie
avec la Section des licences du personnel.
Les États qui ont mis en place et développé des projets de commercialisation et de privatisation de la fourniture et de
l’exploitation d’aérodromes et de services de navigation aérienne ont dû, face à l’autonomie accrue des prestataires
que de tels projets entraînaient, adapter leurs structures organisationnelles pour garantir que l’AAC conserve un
degré adéquat de supervision dans son rôle d’organisme de réglementation. Une distinction et une séparation
claires de l’autorité et de la responsabilité entre l’autorité de réglementation de l’État et l’agence d’exploitation de
l’État devraient être maintenues. Par conséquent, les États doivent veiller à ce que des réglementations en matière
de sécurité et des législations appropriées soient en place pour mettre en œuvre la supervision de la sécurité des
diverses fonctions.
Il est essentiel que l’agence, le conseil, la commission ou tout autre organisme de l’État chargé d’enquêter sur les
accidents ou les incidents graves relève directement d’une autorité supérieure, de préférence au niveau ministériel
du gouvernement afin que les résultats et recommandations de sécurité de l’enquête ne soient pas dilués en
passant par les canaux administratifs habituels. De nombreux États ont créé leur autorité d’enquête sur les
accidents d’aviation en tant qu’organisme statutaire indépendant, séparé de l’autorité de réglementation de
l’aviation civile.
3.5.1.1 Les tâches et activités liées à la supervision de la sécurité de l’aviation couvrent un vaste et complexe
éventail d’évaluations, d’inspections, d’analyses et d’interventions. La bonne exécution de ces tâches exige un
personnel hautement qualifié dans les différentes phases du processus.
3-12 Manuel de supervision de la sécurité
3.5.1.2 L’exécution satisfaisante des différentes fonctions du corps d’inspection de l’AAC dépend largement
des qualités, de l’expérience, de la compétence et du dévouement des inspecteurs. En plus de l’importance cruciale
de la compétence technique dans l’exécution des fonctions de certification, d’inspection et de surveillance, il
importe que les inspecteurs possèdent un degré élevé d’intégrité, soient impartiaux dans l’exécution de leurs tâches,
agissent avec tact, comprennent bien la nature humaine et possèdent de bonnes qualités de communication. Vu le
caractère spécialisé et délicat de la mission des inspecteurs de l’AAC, il est extrêmement important que les qualités,
l’expérience et les caractéristiques individuelles de chaque personne employée, que ce soit en vertu d’une relation
d’emploi directe ou sous contrat, pour s’occuper de délivrance de licences, de certification, d’inspection et de
surveillance soient vérifiées et attentivement évaluées avant la sélection.
3.5.1.3 Idéalement, le personnel technique devrait être au moins aussi qualifié que le personnel à inspecter
ou superviser. Dans le cas des agents de délivrance des licences du personnel, les qualités requises devraient
comprendre une expérience considérable dans une des professions pour lesquelles la licence ou la qualification est
délivrée. Si l’agent de délivrance est appelé à faire subir des examens et des épreuves, les qualités et l’expérience
requises devraient être semblables à celles qui sont demandées aux inspecteurs de l’aviation civile.
3.5.1.4 En ce qui concerne les médecins inspecteurs, il est indispensable qu’ils soient bien qualifiés et
expérimentés dans la pratique de la médecine aéronautique, au moins au niveau des médecins chargés des
examens médicaux à faire passer. L’inspection de la Section médicale de l’AAC, de la clinique de médecine
aéronautique accréditée auprès de l’AAC pour effectuer des examens médicaux approfondis de titulaires de
licences, ainsi que du réseau de médecins examinateurs désignés, devrait s’effectuer dans le respect de la
confidentialité requise. Dans de nombreux petits États, les seuls médecins inspecteurs compétents seront
probablement les médecins qui font déjà partie du système à inspecter. Par conséquent, il conviendrait dans bien
des cas de conclure une entente par laquelle des médecins inspecteurs pourront être désignés ou détachés par
d’autres États contractants, éventuellement sur la base d’échanges réciproques.
3.5.1.5 La certification et la surveillance des activités d’aviation civile comportent des tâches techniques qui
dépassent très nettement l’examen et l’approbation d’une documentation. Il ne faut pas minimiser l’importance de
ce dernier élément, mais la supervision de la sécurité de l’aviation civile comprend aussi des inspections
opportunes, par des inspecteurs qualifiés, de toutes les activités d’aviation civile, depuis le début du processus de
certification jusqu’à une surveillance périodique continue, longtemps après la délivrance du permis. L’idéal serait
que les qualités d’un inspecteur de l’aviation civile correspondent aux qualités de ceux qui sont inspectés ; toutefois,
s’il est vrai qu’un inspecteur de l’aviation civile de l’AAC devrait avoir toutes les qualités requises, il n’est pas attendu
de chaque inspecteur qu’il possède dans tous les cas le même niveau d’expérience que l’ensemble du personnel à
inspecter, notamment dans le domaine des aérodromes, qui compte plusieurs disciplines.
3.5.1.6 Toutefois, l’organisation chargée de la supervision de la sécurité devrait être compétente sur le plan
organisationnel, ce qui peut nécessiter une équipe d’inspecteurs représentant plusieurs disciplines. En tant
qu’équipe, ces inspecteurs devraient avoir le même niveau de connaissances, de qualités et d’expérience, dans les
domaines de qualification et d’expérience concernés, que l’organisme soumis à inspection. S’ils possèdent des
licences et d’autres aptitudes ou qualités ainsi qu’un niveau acceptable de compétence et de connaissance des
activités, limitations, équipements, systèmes, exploitation, etc. d’aviation civile, les inspecteurs de l’aviation civile
seront mieux à même d’évaluer les connaissances, les techniques et la compétence générale du personnel, des
exploitants, des prestataires de services et des organismes de maintenance.
3.5.2.1 Les autorités de l’État doivent déterminer les qualités professionnelles minimales de leur personnel
technique chargé des fonctions de supervision de la sécurité et aussi fournir à celui-ci la formation technique et
administrative nécessaire pour qu’il puisse s’acquitter efficacement de ses fonctions et responsabilités. Par
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Chapitre 3. Éléments cruciaux d’un système de supervision de la sécurité 3-13
exemple, dans le domaine de la compétence des pilotes, au moins un pilote inspecteur devrait être qualifié et à jour
sur un au moins des types d’aéronefs exploités par chaque transporteur aérien sur lequel l’AAC exerce sa
compétence juridictionnelle ou sa responsabilité.
3.5.2.2 Les autorités de l’État doivent être prêtes à financer la formation initiale et périodique de leur
personnel technique. Le personnel technique de l’État représente l’autorité et doit, à ce titre, développer constamment
ses connaissances et ses compétences en relation avec ses responsabilités. Cela devrait se faire par une formation
périodique et des cours de recyclage, dans toutes les disciplines où les agents techniques exercent des
responsabilités. La participation à des séminaires et ateliers organisés par l’OACI et des organismes aéronautiques
internationaux et régionaux permettra aussi au personnel technique de l’État d’élargir ses horizons et de tirer parti
de l’expérience d’experts d’autres États contractants. Des études supplémentaires, par exemple des cours de
rédaction technique, de formation à la supervision, etc., permettront aussi aux experts techniques d’améliorer leur
compétence et leur efficacité.
3.5.2.3 Une formation (technique) spécialisée pratique et théorique, sur une base périodique, y compris des
cours de supervision, permettra au personnel technique de l’État de maintenir un haut niveau de connaissances et
de compétence et ainsi de s’acquitter plus efficacement de ses fonctions et responsabilités. Le résultat net d’une
formation de ce genre sera notamment une meilleure exécution des tâches et un plus grand respect de la part de
ceux qui seront inspectés et supervisés par les inspecteurs de l’AAC.
3.5.2.4 La formation du personnel technique de l’État ne sera pas strictement limitée aux éléments profes-
sionnels, tels que le maintien de la compétence et l’actualisation. Il est en particulier indispensable de donner aussi
aux inspecteurs de l’AAC une formation sur des sujets tels que les règlements de l’AAC, les compétences,
connaissances, fonctions et responsabilités des inspecteurs, les procédures de l’AAC pour la mise en application et
l’exécution des prescriptions.
3.6.1 L’efficacité d’un système de supervision de la sécurité et l’application des normes nationales et
internationales doivent être soutenues par des éléments indicatifs qui guideront les experts techniques dans la
manière d’accomplir leurs tâches spécifiques. L’OACI a élaboré et publié des indications techniques pour aider les
États à mettre en œuvre les dispositions des Annexes.
3.6.2 Les États doivent aussi élaborer et publier leurs propres indications techniques pour aider leurs
experts techniques à appliquer les réglementations, procédures et pratiques nationales. Les orientations techniques
de l’OACI peuvent être utilisées avec fruit pour préparer les indications techniques nationales. Celles-ci devraient
expliquer comment traiter une demande de licence, qualification, permis, certificat ou approbation, comment
évaluer les affirmations faites dans les formulaires de demande et comment évaluer l’expérience. Les indications
techniques nationales devraient aussi comporter des informations sur la mise en œuvre des réglementations,
instructions et directives en vigueur. Des processus similaires devraient être mis en place pour tous les domaines
visés par les Annexes et assortis de mécanismes ayant pour but de garantir que les postulants soient informés des
conditions à remplir et du processus de demande.
3.6.3 Les inspecteurs concernés auront en outre besoin d’indications techniques pour appliquer les
réglementations et politiques relatives à la certification et à la surveillance des titulaires de licences ou certificats, y
compris de procédures types pour l’évaluation de la documentation et des qualités opérationnelles nécessaires
pour la certification initiale ou le maintien de la certification, selon le cas.
3.6.4 Le manuel des inspecteurs est un outil utile qui devrait être élaboré et fourni aux inspecteurs dans
tous les domaines fonctionnels. Il faudrait fournir aux inspecteurs et au personnel les outils adéquats pour leur
3-14 Manuel de supervision de la sécurité
permettre de s’acquitter efficacement de leurs tâches, notamment les moyens de transport nécessaires, des
bureaux appropriés, des téléphones et autres moyens de communication. L’accès à l’Internet pour compléter une
bibliothèque technique est devenu une nécessité dans le monde actuel des technologies de l’information et de la
communication.
3.6.5 Pour favoriser la sécurité dans l’environnement opérationnel de l’aviation, il est essentiel de fournir et
diffuser rapidement les informations cruciales pour la sécurité, telles que les avis aux navigants (NOTAM) et les
directives concernant la navigabilité. L’importance d’amendements réguliers et de mises à jour des publications,
telles que les cartes aéronautiques et autres publications liées à l’aviation, ne devrait pas être négligée vu son rôle
dans la garantie d’un environnement opérationnel sûr.
3.7.1 Généralités
3.7.1.1 La Convention de Chicago dispose que les États contractants doivent délivrer des certificats, des
licences et des brevets, selon le cas, aux aéronefs, aux organismes et au personnel employés à la navigation
aérienne internationale. Par exemple, l’article 31 de la Convention stipule que « tout aéronef employé à la
navigation internationale doit être muni d’un certificat de navigabilité délivré ou validé par l’État dans lequel il est
immatriculé. »
3.7.1.2 L’article 32, alinéa a), porte sur les licences du personnel de conduite. Il stipule que « le pilote de tout
aéronef et les autres membres de l’équipage de conduite de tout aéronef employé à la navigation internationale
doivent être munis de brevets d’aptitude et de licences délivrés ou validés par l’État dans lequel l’aéronef est
immatriculé. »
3.7.1.3 La Convention de Chicago prévoit aussi la reconnaissance des brevets et licences par des États
contractants autres que l’État qui les a délivrés (article 33). Ils sont « reconnus valables » uniquement si « les
conditions qui ont régi la délivrance ou la validation de ces certificats, brevets ou licences sont équivalentes ou
supérieures aux normes minimales qui pourraient être établies conformément à la présente Convention ».
3.7.1.4 Les conditions applicables aux brevets et licences autres que les certificats de navigabilité et les
brevets et licences des équipages de conduite sont visées par l’article 37 de la Convention de Chicago et dans les
Annexes 1 — Licences du personnel et 6 — Exploitation technique des aéronefs. L’article 37 donne à l’OACI le
mandat d’adopter et d’amender, selon les nécessités, des normes et pratiques recommandées portant notamment
sur les licences des personnels d’exploitation et d’entretien. L’Annexe 1 prévoit la délivrance de licences de techniciens
de maintenance d’aéronefs, de contrôleurs de la circulation aérienne, d’agents techniques d’exploitation (dispatchers)
et d’opérateurs radio de station aéronautique. Des spécifications connexes se trouvent dans l’Annexe 6 —
re
Exploitation technique des aéronefs, 1 Partie — Aviation de transport commercial international — Avions.
3.7.2.1 La délivrance des licences du personnel est une fonction de l’État qui permet à ce dernier de se
conformer aux prescriptions de la Convention de Chicago et de l’Annexe 1 et qui couvre plusieurs disciplines et
domaines fonctionnels. Les activités de délivrance des licences du personnel sont telles qu’elles nécessitent
habituellement la mise en place d’un système de délivrance de licences et d’un service (bureau) expressément
chargé de cette fonction. Le système variera bien entendu d’un État à un autre, selon l’ampleur et la complexité
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Chapitre 3. Éléments cruciaux d’un système de supervision de la sécurité 3-15
de l’exploitation d’aéronefs civils. Il est aussi possible, selon le nombre de licences et qualifications délivrées, de
combiner les activités de délivrance des licences avec celles d’autres sections de l’AAC. Toutefois, que les fonctions
de délivrance des licences soient exécutées par un service de délivrance des licences complet ou sous-traitées par
un petit bureau des licences, plusieurs fonctions essentielles restent de la responsabilité de l’AAC. Ces fonctions
essentielles du service national de délivrance des licences du personnel sont notamment les suivantes :
c) exécution d’évaluations d’aptitude physique et mentale compte tenu des conditions de délivrance
des licences ;
3.7.2.2 Au sein d’un État, la délivrance des licences du personnel est régie par des législations et
réglementations nationales et peut couvrir plusieurs disciplines et domaines fonctionnels. L’Annexe 1 donne une
présentation claire des spécifications internationales générales de délivrance des licences du personnel dont les
États contractants sont convenus. Bien que les dispositions de l’Annexe 1 soient rédigées de façon à faciliter leur
incorporation dans les législations nationales sans modifications majeures des textes, la plupart de ces spécifi-
cations ne sont pas suffisamment détaillées pour répondre aux exigences de la gestion quotidienne des activités
d’un État en matière de délivrance de licences du personnel. Dans la plupart des cas, c’est aux États qu’est laissée
la tâche de rédiger des exigences détaillées et c’est pour cette raison qu’il existe d’importantes différences dans les
pratiques des États en matière de délivrance de licences du personnel. C’est en particulier le cas pour l’évaluation
médicale des titulaires de licences, où l’évaluation et le jugement individuels ainsi qu’un usage abusif de la « clause
de flexibilité » (§ 1.2.4.8 de l’Annexe 1) ont généré d’importantes variations dans l’application des exigences
médicales.
3.7.3.1 De nombreux autres articles et paragraphes de la Convention de Chicago et de ses Annexes exigent
des États contractants de l’OACI qu’ils délivrent et valident des licences, brevets, permis et certificats. Cette
exigence oblige à son tour les États à créer, gérer et superviser un système de délivrance de licences et de
certification pour le personnel, les équipements, les aérodromes, les exploitants aériens, les organismes de
maintenance, les prestataires de services de la circulation aérienne, etc. afin de s’acquitter de leurs obligations et
responsabilités internationales visant à assurer un système sûr et ordonné de navigation aérienne internationale.
re e
3.7.3.2 La 1 Partie — Aviation de transport commercial international — Avions et la 3 Partie — Vols
internationaux d’hélicoptères de l’Annexe 6 indiquent que les États doivent délivrer un permis d’exploitation
aérienne (AOC) ou un document équivalent à un exploitant aérien ayant démontré qu’il a une organisation
appropriée et une méthode de contrôle et de supervision des vols. Pour que le permis demeure valide, il faudra que
l’exploitant démontre qu’il continue de maintenir les normes dont il a fait la démonstration au cours du processus
initial de certification. Les États doivent donc établir un système tant pour la certification que pour la surveillance
continue de l’exploitant, afin de veiller au maintien des normes prescrites d’exploitation. À cet effet, l’AAC devrait
mettre en place et maintenir une Section de l’exploitation technique des aéronefs forte, efficace et viable pour
contrôler et superviser l’activité aérienne dans l’État.
3-16 Manuel de supervision de la sécurité
3.7.3.3 La Section de l’exploitation technique des aéronefs est un des grands éléments du dispositif de l’AAC ;
c’est l’élément d’inspection que l’on trouve le plus fréquemment, dans presque tous les systèmes d’aviation civile du
monde. Son ampleur et sa complexité organique diffèrent d’un État à l’autre, car elles sont fonction de l’ampleur de
l’activité aérienne menée dans l’État par l’aviation commerciale et l’aviation générale. Selon l’ampleur, la variété et
la complexité de l’activité aérienne dans l’État, il pourra être nécessaire de diviser la section en plusieurs
sous-sections ayant des responsabilités précises, ou bien de la mettre sur pied à l’intérieur d’un unique bureau de
contrôle et de supervision de l’AAC. En tout état de cause, les fonctions essentielles restent fondamentalement les
mêmes et devraient notamment comprendre les suivantes :
b) certification et approbation des demandes initiales d’exploitants aériens et délivrance des permis
d’exploitation aérienne (AOC) ;
3.7.3.4 L’OACI a toujours considéré la navigabilité des aéronefs comme un facteur clé de la sécurité de
l’aviation civile internationale. Cela est exprimé dans la Convention de Chicago, qui insiste en particulier sur la
délivrance et la validation des certificats de navigabilité conformément à des normes approuvées. Afin de s’acquitter
de leurs responsabilités en matière de navigabilité, de faire régner la confiance et l’intégrité nécessaires et de
respecter les prescriptions énoncées dans la Convention de Chicago et dans les Annexes 6 et 8, il est indispen-
sable que les États contractants établissent un système (organisme) efficace de navigabilité.
c) inspections régulières et surveillance des exploitants aériens titulaires d’un permis (aspects de
navigabilité) ;
3.7.3.6 S’il y a des activités de conception dans l’État, il pourra être nécessaire de créer un organisme
d’ingénierie de la navigabilité pour mener à bien les fonctions essentielles d’un État de conception. Dans les États
où il n’y a pas d’organisme d’ingénierie aéronautique, il sera normalement nécessaire de confier à l’organisme
d’inspection des aéronefs les tâches d’ingénierie qui sont liées au maintien de la navigabilité. En tout état de cause,
les fonctions essentielles d’un organisme d’ingénierie aéronautique comprennent notamment les suivantes :
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Chapitre 3. Éléments cruciaux d’un système de supervision de la sécurité 3-17
a) assistance dans l’application des SARP et des procédures, ainsi que dans la surveillance des
travaux d’ingénierie ;
d) suivi des informations obligatoires sur le maintien de la navigabilité pour le certificat de type.
3.7.3.7 L’article 15 de la Convention de Chicago exige que tous les aérodromes ouverts aux fins d’usage
public et qui relèvent de la juridiction d’un État contractant offrent des conditions uniformes aux aéronefs de tous les
autres États contractants, ce qui est normalement réalisé au moyen d’une certification des aérodromes. Pour
s’acquitter de leurs responsabilités en matière de certification d’aérodromes et se conformer aux exigences énoncées
dans la Convention de Chicago et dans l’Annexe 14, il est essentiel que les États contractants mettent en place
un système efficace de certification d’aérodrome. Si une AAC peut aussi être responsable de la gestion et de
l’exploitation des aérodromes, il est essentiel de créer une entité séparée de supervision de la sécurité au sein de
l’AAC pour mener à bien les fonctions de certification et de réglementation de la sécurité des aérodromes.
3.7.3.8 À l’heure actuelle, il n’existe pas d’exigence OACI relative à la certification des prestataires de
services de la circulation aérienne (ATS). Toutefois, la certification est perçue par de nombreux États comme un
élément important des fonctions de réglementation et de supervision et plusieurs États appliquent déjà des
conditions pour la certification des prestataires de services de gestion du trafic aérien (ATM). Un nombre important
d’États évoluent vers une situation où les services de la circulation aérienne sont fournis par un organisme distinct
de l’entité publique chargée de la fonction de réglementation. Toutefois, que la fourniture de services ressortisse à
l’État ou à une entité séparée, c’est à l’État qu’incombe la responsabilité d’assurer la conformité avec les dispo-
sitions des Annexes de l’OACI. Nombreux sont aujourd’hui les États contractants de l’OACI qui soutiennent l’idée
que l’OACI adopte des normes de certification pour les prestataires de services ATS. L’OACI étudie donc la
question, et de telles normes devraient entrer en vigueur d’ici la fin de 2007.
3.7.3.9 Des conditions insatisfaisantes notées par les experts techniques de l’AAC au cours du processus de
délivrance de licences ou de certification devraient être immédiatement portées à l’attention du postulant pour qu’il
prenne des mesures correctrices. Dans le cas de carences ou de faiblesses découvertes au cours d’un processus
de délivrance d’une licence, il faudrait prévoir une possibilité pour le postulant de remédier au problème et de
présenter une nouvelle demande. Dans le cas d’une demande présentée par un exploitant d’aérodrome ou un
exploitant aérien, ou de l’agrément d’un prestataire de services ou d’un organisme de maintenance, il faudrait aussi
prévoir la possibilité pour le postulant de remédier à toute carence influant sur la sécurité de l’exploitation avant qu’il
entreprenne d’autres activités ou des travaux de maintenance. Toutes les divergences et tous les cas de
non-conformité doivent être rectifiés ou résolus à la satisfaction des experts techniques de l’AAC et de l’AAC
elle-même avant le commencement d’un quelconque service.
3.8.1 Les obligations et responsabilités des États contractants de l’OACI à l’égard d’un système sûr et
ordonné d’aviation civile internationale vont bien au-delà de la délivrance de licences, qualifications, permis,
certificats et autres approbations. Le maintien de la sécurité des vols, surtout lors d’importants changements, exige
que les États établissent aussi un système pour veiller à ce que soient maintenues la compétence organisationnelle
ainsi qu’individuelle et professionnelle des titulaires de licences, qualifications, permis, certificats, etc., la validité
des licences, qualifications, permis, certificats, etc., l’aptitude des exploitants aériens et des prestataires de
services à maintenir la sécurité et la régularité des vols et l’aptitude à faire bien entretenir les aéronefs par des OMA.
3-18 Manuel de supervision de la sécurité
L’autorité à l’égard de ce processus continu devrait être prévue dans les dispositions de la loi aéronautique de base
de l’État concerné.
3.8.2 Le § 1.2.5.1 de l’Annexe 1 indique qu’« un État contractant qui a délivré une licence s’assurera que les
privilèges accordés en vertu de cette licence, ou en vertu des qualifications qui lui sont associées, ne sont exercés
que si le titulaire conserve la compétence exigée et répond aux conditions d’expérience récente définies par cet
État ». En vertu de cette prescription, bien entendu, les États contractants sont tenus d’établir un système de
contrôle continu et de supervision pour assurer en permanence la sécurité des vols.
3.8.3 La validité continue d’un permis et, par extension, d’un document équivalent délivré à un organisme
est subordonnée au maintien, par l’exploitant ou l’organisme, des conditions de sa délivrance. Cette exigence est
clairement prévue dans les Annexes et est à mettre en relation avec la nécessité d’une surveillance continue
assurée par l’État.
3.8.4 En vertu de la loi aéronautique de base de l’État et des règlements et règles d’exploitation promulgués
en application de cette loi, l’AAC devrait avoir le pouvoir et la responsabilité d’effectuer des inspections, d’analyser
l’exploitation, de détecter des déficiences sur le plan de la sécurité, de formuler des recommandations, d’imposer
des restrictions d’exploitation ainsi que d’accorder, de suspendre, de révoquer ou d’annuler des licences, permis,
certificats ou d’autres approbations et, dans le cas de permis d’exploitation, d’amender les spécifications d’exploi-
tation correspondantes. De plus, l’AAC devrait avoir le pouvoir et la responsabilité d’exercer une surveillance
continue sur les opérations, pour veiller à ce que soient maintenues les pratiques de sécurité acceptées et les
procédures appropriées qui favorisent la sécurité de l’exploitation. Pour atteindre cet objectif, l’AAC, et plus
particulièrement le personnel technique, doivent surveiller en continu les activités des titulaires de licences, permis,
certificats ou d’autres approbations, selon le cas.
3.8.5 La surveillance nécessaire et les inspections correspondantes devraient être planifiées et exécutées
par le personnel technique de l’AAC chargé des licences du personnel et des inspections techniques de l’aviation
civile, possédant les pièces d’identité requises (voir le § 3.4.2.2).
3.8.6 La fonction de surveillance devrait s’accomplir sur une base continue, à des moments ou des
intervalles de temps spécifiés, ou s’effectuer à l’occasion du renouvellement d’une licence, d’un permis, d’un
certificat ou d’une autre approbation. L’OACI publie des orientations sur la périodicité des inspections dans
plusieurs documents indicatifs. Dans le cas d’un exploitant aérien, d’un organisme de maintenance ou d’un
organisme de formation agréé, quelle que soit la méthode utilisée pour la surveillance, tous les aspects significatifs
des procédures et pratiques de l’exploitant ou de l’organisme devraient être évalués et des inspections appropriées
devraient être effectuées au moins une fois dans toute période de douze mois. Les inspections régulières doivent
être complétées par des inspections périodiques non annoncées de tous les aspects des activités.
3.8.7 Dans toutes les phases du programme de surveillance, les normes d’aptitude et de compétence de
l’organisme devraient être au moins égales à celles qui étaient en place au moment de la certification initiale. En
conséquence, le personnel technique de l’AAC qui exécute une surveillance et les inspections connexes devrait
effectuer ces activités d’une manière approfondie et obliger l’organisme à démontrer de façon convaincante que
les activités d’exploitation et/ou de maintenance sont menées conformément aux conditions du permis délivré, aux
prescriptions/spécifications correspondantes d’exploitation/de maintenance, aux manuels d’exploitation, aux manuels
de contrôle et aux règlements d’aviation civile applicables, et que, par voie de conséquence, l’autorité accordée par
la délivrance initiale du permis devrait continuer.
3.8.8 La conformité des prestataires de services ATS aux dispositions réglementaires devrait aussi être
surveillée par un mécanisme de supervision de la sécurité afin de garantir que les objectifs et les exigences de la
réglementation soient effectivement respectés. Les méthodes de supervision de la sécurité devraient inclure
l’approbation, l’audit et/ou l’inspection prévus par la réglementation de la sécurité. À la suite de l’introduction de
prescriptions relatives à la gestion de la sécurité, la fonction de supervision a encore gagné en importance. Alors
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Chapitre 3. Éléments cruciaux d’un système de supervision de la sécurité 3-19
que la gestion continue de la sécurité incombe au prestataire de services ATS, il est nécessaire de prévoir une
supervision indépendante des pratiques de gestion de la sécurité du prestataire et de sa performance en matière de
sécurité.
3.9.1 La résolution des carences et des problèmes de sécurité détectés est un élément crucial et central de
toutes les activités de supervision de la sécurité. Un bon système de supervision de la sécurité prévoira la détection
des carences et des problèmes de sécurité et les mesures appropriées pour y remédier.
3.9.2 Si le programme de surveillance et d’inspection et les rapports d’inspection connexes révèlent qu’un
titulaire de licence, qualification, permis, certificat ou d’une autre approbation n’a pas été en mesure de respecter
les normes voulues, l’expert technique de l’AAC qui a la responsabilité primaire de la surveillance des activités doit
promptement aviser le titulaire de la carence constatée. Une fois la cause de la carence déterminée, l’AAC devrait
fixer des échéances pour la prise de mesures correctrices et mettre en route un processus approprié de suivi pour
déterminer l’efficacité de ces mesures. Des inspections supplémentaires devraient être effectuées chaque fois que
des problèmes se produisent de façon répétée dans des secteurs particuliers.
3.9.3 Si le titulaire d’une licence, d’une qualification, d’un permis, d’un certificat ou d’une autre approbation
ne porte pas remède à la carence dans le délai voulu, l’expert technique de l’AAC devrait immédiatement en
informer le Directeur général de l’aviation civile (DGAC), en recommandant que les privilèges du titulaire soient
annulés ou limités de façon temporaire ou permanente. Si, après un examen attentif de toutes les circonstances et
après coordination et consultation nécessaires avec l’AAC, il y a accord sur la nécessité de suspendre ou révoquer
les privilèges du titulaire d’une licence, d’une qualification, d’un permis, d’un certificat ou d’une autre approbation,
l’AAC devrait en informer officiellement le titulaire, par écrit, en résumant les mesures proposées ainsi que les
raisons de ces mesures. En cas d’annulation ou de révocation, pour quelque raison que ce soit, le titulaire doit
remettre promptement la licence, la qualification, le permis, le certificat ou l’approbation au service qui l’a délivré.
3.9.4 Dans un système de certification et de surveillance dûment établi et géré, l’analyse des divers
rapports d’inspection révélera un schéma de faiblesses ou de carences, si elles existent, et permettra souvent aussi
d’identifier les causes et les remèdes possibles. L’AAC, qui a la responsabilité légale de la sécurité, doit s’assurer
que tout exploitant est compétent pour effectuer des vols en sécurité. En conséquence, l’AAC doit se fier essen-
tiellement aux rapports d’inspection et aux recommandations de ses experts techniques.
3.9.5 Vu la complexité croissante des techniques modernes d’exploitation, des aéronefs et des équipe-
ments, il est nécessaire de revoir constamment la portée des inspections et des techniques et procédures
correspondantes, afin de pouvoir mieux évaluer les secteurs spécifiques d’intérêt et de bien utiliser les ressources
du corps d’inspection de l’AAC.
3.9.6 L’AAC devrait veiller à ce qu’il existe un système efficace de transmission et/ou réception, selon le cas,
des informations relatives aux défectuosités, anomalies, défaillances et autres circonstances qui nuisent ou qui
pourraient nuire au maintien de la navigabilité des aéronefs. L’accès à ce type d’informations est nécessaire pour
que l’État de conception puisse analyser les déficiences et élaborer les mesures de navigabilité requises pour
résoudre le problème de sécurité si nécessaire (voir EC-5).
3-20 Manuel de supervision de la sécurité
3.9.7 Les enquêtes sur les accidents jouent aussi un rôle crucial dans la détection des carences et des
problèmes de sécurité. Des recommandations de sécurité peuvent être formulées au cours d’une enquête ou à la
fin de celle-ci. D’autres outils essentiels sont le système obligatoire de compte rendu d’incident ainsi que le système
volontaire de compte rendu d’incidents (qui doit être non répressif). La création d’une base de données sur les
accidents et incidents et l’analyse des informations contenues dans une telle base de données sont un moyen de
détecter les problèmes de sécurité. Une taxonomie commune est essentielle pour permettre les échanges
d’informations entre utilisateurs du système aéronautique dans le monde.
3.9.8 La solution effective des problèmes de sécurité dépend dans une large mesure du pouvoir dont l’AAC
est dotée. Cet élément crucial ne peut être efficace que dans les situations clairement étayées par la législation et
les règlements aéronautiques de base et liées à cette législation et ces règlements. Il est conseillé d’avoir des
indications techniques et des procédures tant pour les inspecteurs techniques que pour le personnel juridique
désigné par l’AAC. Les indications devraient être données assez tôt dans le programme d’amélioration de la
supervision de la sécurité afin de permettre d’éviter des démarches extrêmes et mal pensées de la part du
personnel de l’AAC.
APPENDICES
Appendice A
DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE
Les documents ci-après de l’OACI, qui sont cités en référence dans le présent manuel, donnent des indications
supplémentaires sur la certification et la surveillance des exploitants de transport aérien. La liste des documents
OACI de référence sera augmentée à mesure que le programme OACI de supervision de la sécurité sera étendu à
d’autres disciplines de l’aviation civile, telles que les aérodromes et le contrôle de la circulation aérienne.
Protocole portant amendement de la Convention relative à l’aviation civile internationale (article 83 bis)
(Doc 9318)
A-1
A-2 Manuel de supervision de la sécurité
Annexe 14 — Aérodromes
Volume I — Conception et exploitation technique des aérodromes
Volume II — Hélistations
Résolutions de l’Assemblée
Manuels et circulaires
DÉFINITIONS
Les définitions employées dans le présent manuel sont semblables à celles qui figurent dans les Annexes à la
Convention concernées et dans d’autres documents de l’OACI (tels que le Vocabulaire de l’aviation civile
internationale [Doc 9713]), ou sont des définitions données par la Section des audits de supervision de la sécurité
(SOA) aux fins du présent document et du processus d’audit de supervision de la sécurité.
Accident. Événement lié à l’utilisation d’un aéronef, qui se produit entre le moment où une personne monte à bord
avec l’intention d’effectuer un vol et le moment où toutes les personnes qui sont montées dans cette intention
sont descendues, et au cours duquel :
— dans l’aéronef, ou
— en contact direct avec une partie quelconque de l’aéronef, y compris les parties qui en sont
détachées, ou
sauf s’il s’agit de lésions dues à des causes naturelles, de blessures infligées à la personne
par elle-même ou par d’autres ou de blessures subies par un passager clandestin caché hors
des zones auxquelles les passagers et l’équipage ont normalement accès ; ou
sauf s’il s’agit d’une panne de moteur ou d’avaries de moteur, lorsque les dommages sont
limités au moteur, à ses capotages ou à ses accessoires, ou encore de dommages limités
aux hélices, aux extrémités d’ailes, aux antennes, aux pneus, aux freins, aux carénages, ou à
des petites entailles ou perforations du revêtement ; ou
Note 1.— À seule fin d’uniformiser les statistiques, l’OACI considère comme blessure mortelle toute blessure
entraînant la mort dans les trente jours qui suivent la date de l’accident.
Note 2.— Un aéronef est considéré comme disparu lorsque les recherches officielles ont pris fin sans que
l’épave ait été repérée.
Aérodrome. Surface définie sur terre ou sur l’eau (comprenant, éventuellement, bâtiments, installations et matériel),
destinée à être utilisée, en totalité ou en partie, pour l’arrivée, le départ et les évolutions des aéronefs à la surface.
B-1
B-2 Manuel de supervision de la sécurité
Aéronef. Tout appareil qui peut se soutenir dans l’atmosphère grâce à des réactions de l’air autres que les
réactions de l’air sur la surface de la terre.
Agent commercial de bord. Membre d’équipage qui effectue des tâches que lui a assignées l’exploitant ou le
pilote commandant de bord pour assurer la sécurité des passagers, mais qui n’exercera pas de fonctions de
membre d’équipage de conduite.
Analyse du risque/étude aéronautique. Mécanisme qui fait partie d’un système de gestion de la sécurité et qui
est utilisé pour évaluer le risque (combinaison de la gravité d’un événement ou d’un danger et de la probabilité
de son occurrence) posé par un ensemble particulier de circonstances. Il est utilisé pour comparer le résultat
d’une telle analyse au résultat escompté d’une norme, pratique recommandée ou exigence nationale donnée
afin qu’une solution puisse être sélectionnée qui ne réduira pas la sécurité au-dessous du niveau voulu.
Audit. Examen systématique et objectif du cadre aéronautique d’un État pour s’assurer qu’il observe les dispo-
sitions de la Convention de Chicago et la réglementation nationale et qu’il se conforme ou adhère aux normes
et pratiques recommandées (SARP), procédures et bonnes pratiques de sécurité de l’aviation.
Autorité de l’aviation civile. Instance(s) gouvernementale(s), quel que soit leur titre, directement responsable(s)
de la réglementation de tous les aspects du transport aérien civil, techniques (navigation aérienne et sécurité
de l’aviation) et économiques (aspects commerciaux du transport aérien).
Certificat d’aérodrome. Certificat délivré par l’autorité compétente en vertu des règlements applicables d’exploitation
d’un aérodrome.
Circulation aérienne. Ensemble des aéronefs en vol et des aéronefs évoluant sur l’aire de manœuvre d’un
aérodrome.
Enquêteur (sur un accident). Personne chargée, sur la base de sa qualification, de la responsabilité de participer à
la conduite et au contrôle d’une enquête.
État de conception. L’État qui a juridiction sur l’organisme responsable de la conception de type.
État de construction. État qui a juridiction sur l’organisme responsable de l’assemblage final de l’aéronef.
État de l’exploitant. État où l’exploitant a son siège principal d’exploitation ou, à défaut, sa résidence permanente.
Étude aéronautique. Étude d’un problème aéronautique effectuée dans le but de définir des solutions possibles et
d’en choisir une qui soit acceptable et qui ne compromette pas la sécurité.
Exploitant. Personne, organisme ou entreprise qui se livre ou propose de se livrer à l’exploitation d’un aéronef,
d’un aérodrome ou d’une activité liée à l’aviation.
Inspection. Activités principales d’un audit qui consistent à examiner les caractéristiques spécifiques du programme
de supervision de la sécurité de l’État contractant. (Doc 9735 — Manuel d’audits de supervision de la sécurité)
Partie A. Mise en place et gestion d’un système national de supervision de la sécurité
Appendice B. Définitions B-3
Manuel d’aérodrome. Manuel qui fait partie de l’assurance sécurité dans le cadre d’une demande de certificat
d’aérodrome et qui contient les renseignements exigés par le processus de certification de l’État ainsi que les
renseignements à utiliser par le personnel opérationnel de l’aérodrome dans l’exercice de ses fonctions.
Manuel d’exploitation. Manuel où sont consignées les procédures, instructions et indications destinées au
personnel d’exploitation dans l’exécution de ses tâches.
Marchandises dangereuses. Matières ou objets de nature à présenter un risque appréciable pour la santé, la
sécurité ou les biens lorsqu’ils sont transportés par air.
Note.— Un classement des matières dangereuses est donné dans l’Annexe 18 — Sécurité du transport aérien
des marchandises dangereuses, Chapitre 3.
Membre d’équipage. Personne chargée par un exploitant de fonctions à bord d’un aéronef pendant le temps de
vol.
Membre d’équipage de conduite. Membre d’équipage titulaire d’une licence, chargé d’exercer des fonctions
essentielles à la conduite d’un aéronef pendant le temps de vol.
Performances humaines. Capacités et limites de l’être humain qui ont une incidence sur la sécurité et l’efficacité
des opérations aéronautiques.
Permis d’exploitation aérienne (AOC). Permis autorisant un exploitant à effectuer des vols de transport commercial
spécifiés.
Personne autorisée. Personne ayant reçu du Directeur général de l’aviation civile (DGAC) ou du chef de l’État une
autorisation écrite lui donnant le pouvoir d’agir conformément aux dispositions où cette expression apparaît.
Personne juridique. Personne, groupement de personnes ou fonds à vocation spéciale (par ex. fondation)
disposant de la personnalité juridique et possédant la capacité juridique.
Prestataire de services. Organisme qui fournit des services à des exploitants et à d’autres prestataires, qui fait
partie de l’activité aéronautique et qui est séparé sur le plan fonctionnel de l’autorité de réglementation.
Principes des facteurs humains. Principes qui s’appliquent à la conception, à la certification, à la formation, aux
opérations et à la maintenance aéronautiques et qui visent à assurer la sécurité de l’interface entre l’être
humain et les autres composantes des systèmes par une prise en compte appropriée des performances
humaines.
Publication d’information aéronautique (AIP). Publication d’un État, ou éditée par décision d’un État, renfermant
des informations aéronautiques de caractère durable et essentielles à la navigation aérienne.
Note.— Le terme englobe les renseignements détaillés sur les conditions de certification des aérodromes et les
exemptions/exceptions accordées par l’autorité nationale de l’aviation en rapport avec les exigences de certification
des aérodromes.
B-4 Manuel de supervision de la sécurité
Note.— Aux fins du présent manuel, ce terme englobe les instructions, règles, décrets, directives, législations,
exigences, politiques, ordonnances, etc.
Responsabilité. Le fait d’être responsable d’une entreprise, d’une personne, d’une chose ou d’un acte et pour
lequel un organisme ou un individu ou les deux sont susceptibles de devoir rendre des comptes.
Service de la circulation aérienne (ATS). Terme générique désignant, selon le cas, le service d’information de vol,
le service d’alerte, le service consultatif de la circulation aérienne, le service du contrôle de la circulation
aérienne (contrôle régional, contrôle d’approche ou le contrôle d’aérodrome).
Services de la navigation aérienne. Services assurés au trafic aérien pendant toutes les phases de l’exploitation
et comprenant la gestion du trafic aérien (ATM), les services de communication, navigation et surveillance
(CNS), les services d’assistance météorologique à la navigation aérienne (MET), les services de recherche et
sauvetage (SAR) et les services d’information aéronautique (AIS).
Usage public (aérodrome). Aérodrome ayant une licence pour accueillir toutes personnes à des conditions
identiques pour le décollage ou l’atterrissage d’aéronefs.
Vol d’aviation générale. Vol autre qu’un vol de transport commercial ou de travail aérien.
Vol de transport commercial. Vol de transport de passagers, de fret ou de poste, effectué contre rémunération ou
en vertu d’un contrat de location.
— FIN —
PUBLICATIONS TECHNIQUES DE L’OACI
Le résumé ci-après précise le caractère des diverses trop détaillées pour être incorporées à une Annexe, ou
séries de publications techniques de l’Organisation de susceptibles d’être amendées fréquemment, et pour
l’aviation civile internationale et décrit, en termes lesquelles la méthode prévue dans la Convention serait
généraux, la teneur de ces publications. Il n’est pas fait inutilement compliquée.
mention des publications spéciales qui ne font pas partie
d’une série: Catalogue des cartes aéronautiques ou Les Procédures complémentaires régionales
Tableaux météorologiques pour la navigation aérienne (SUPPS) ont un caractère analogue à celui des
internationale, par exemple. procédures pour les services de navigation aérienne, car
elles ont été aussi approuvées par le Conseil, mais elles
Les Normes et pratiques recommandées ne sont applicables que dans certaines régions. Elles
internationales sont adoptées par le Conseil en vertu sont établies sous forme de recueil, car certaines d’entre
des dispositions des articles 54, 37 et 90 de la elles s’appliquent à des régions qui se chevauchent, ou
Convention relative à l’aviation civile internationale, et sont communes à plusieurs régions.
constituent les Annexes à la Convention. Sont classées
comme normes internationales les spécifications dont
l’application uniforme par les États contractants est
reconnue nécessaire à la sécurité ou à la régularité de la
navigation aérienne internationale; les spécifications
dont l’application uniforme est reconnue souhaitable Les publications ci-après sont établies sous l’autorité
dans l’intérêt de la sécurité, de la régularité ou de du Secrétaire général, conformément aux principes
l’efficacité de la navigation aérienne internationale sont approuvés par le Conseil.
classées comme pratiques recommandées. La
connaissance de toute différence entre les règlements ou Les Manuels techniques donnent des indications et
usages d’un État et les dispositions d’une norme renseignements qui développent les dispositions des
internationale est essentielle à la sécurité ou à la normes, pratiques recommandées et procédures
régularité de la navigation aérienne internationale. Aux internationales; ils sont destinés à faciliter la mise en
termes de l’article 38 de la Convention, un État qui ne application de ces dispositions.
se conforme pas aux dispositions d’une norme
internationale est tenu de notifier toute différence au Les Plans de navigation aérienne présentent sous
Conseil de l’OACI. La connaissance des différences par une forme concise les plans OACI de mise en oeuvre
rapport aux pratiques recommandées peut aussi des installations et services destinés à la navigation
présenter de l’importance pour la sécurité de la aérienne internationale dans les diverses régions de
navigation aérienne; bien que la Convention n’impose navigation aérienne de l’OACI. Ils sont établis, par
pas d’obligation à cet égard, le Conseil a invité les États décision du Secrétaire général, d’après les
contractants à notifier ces différences en plus des recommandations des réunions régionales de navigation
différences par rapport aux normes internationales. aérienne et les décisions du Conseil au sujet de ces
recommandations. Les plans sont amendés
Les Procédures pour les services de navigation périodiquement pour tenir compte des changements
aérienne (PANS) sont approuvées par le Conseil pour survenus dans les installations et services nécessaires et
être mises en application dans le monde entier. Elles de l’état d’avancement de la mise en application.
comprennent surtout des procédures d’exploitation qui
ne paraissent pas avoir atteint un stade de maturité Les Circulaires permettent de communiquer aux
suffisant pour être adoptées comme normes et pratiques États contractants des renseignements pouvant les
recommandées internationales, ainsi que des intéresser dans le cadre de diverses spécialités. Elles
dispositions présentant un caractère plus définitif, mais comprennent des études sur des questions techniques.
© OACI 2006
4/06, F/P1/600
N o de commande 9734A
Imprimé à l’OACI