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4 Substitution Nucleophile 1

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Réactions de Substitution Nuclé

Nucléophile
ucléophile
I. INTRODUCTION

La substitution nucléophile résulte de l’attaque nucléophile sur un substrat


par une espèce riche en électrons (molécule neutre ou anion) et du départ
nucléofuge d’un groupement emportant un doublet d’électrons :

L’ouverture des liaisons est hétérolytique (ou ionique). Les dérivés


halogénés et les alcools se prêtent bien à ce genre de réactions, du fait de la
polarisation et de la polarisabilité des liaisons C-X et C-OH :

o La polarisation est due à la différence d’électronégativité.


o La polarisabilité qui est liée au volume de l’atome d’halogène
caractérise la déformation du nuage électronique de la liaison sous
l’action d’un champ électrique extérieur (solvant, réactifs…).

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II. SUBSTITUTION NUCLÉOPHILE MONOMOLÉCULAIRE (SN1)

1) Mécanisme de la réaction : réaction en deux étapes :

1ère étape (lente et limitante par sa vitesse) : départ du nucléofuge et


formation d’un carbocation plan

δ+
C + X
C δ-
X

Halogénure d'alkyle Carbocation (plan)

2ème étape (rapide) : attaque du réactif nucléophile sur le carbocation, des


deux côtés du plan

C 50%
Nu
C
Mélange racémique

C
50%
Nu
Nu

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Exemple :

2) Stéréochimie : Le carbocation formé est plan, il peut être attaqué des


deux côtés de ce plan. Si le composé est optiquement actif, on aura
formation d’un mélange d’énantiomères en quantités égales (perte de
l'activité optique) : Réaction non stéréospécifique.

3) Vitesse de réaction : La substitution nucléophile SN1 est dite d'ordre 1


car elle obéit à une loi de vitesse de premier ordre :

v = k [R-X]

Dans le cas d’une réaction d’ordre 1, la vitesse de réaction est


proportionnelle à la concentration du substrat et indépendante de la
concentration du réactif nucléophile.

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4) Facteurs influençant la SN1 :

a) Classe du substrat : le mécanisme SN1 n’est possible que si le


carbocation formé est stable. La stabilité du carbocation est
favorisée par tout effet électronique permettant de diminuer la
charge positive sur le carbone central : effet inductif (+I) et
mésomère (+M) donneur.

Les carbocations les plus stables seront : CCIII > CCII ≈ benzylique
≈ allylique > CCI > Méthyle.

Remarque : les chaînes alkyles sont inductifs donneurs. Un cycle


aromatique ou une double liaison sont mésomères donneurs.

b) Le nucléofuge (groupement partant) : Plus la liaison est


polarisable (et plus longue), plus sa rupture est facile et plus la
réaction est rapide. La longueur de liaison croît quand le volume de
X augmente.

La réactivité des halogénures d'alkyle, dans un mécanisme de


substitution nucléophile, décroît selon la séquence :

TsO - > I- > Br - > Cl - = H2 O > F- > HO -

Meilleurs Mauvais
groupements groupements
partants partants

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c) Le nucléophile : La vitesse de réaction est indépendante de la
concentration du réactif nucléophile. Par conséquent, sa nature
n'aura pas d'influence sur la vitesse de la réaction. Cependant, le
nucléophile doit être plus réactif que le nucléofuge.

Le réactif nucléophile correspond à des :

o Anions: -OH-; RO-; -C≡N-; NO2-.


o molécules neutres contenant un doublet non liant: H2O; NH3 ;
R-NH2 ; CH3-CH2-OH…

Dans ce dernier cas, le solvant peut jouer le rôle de nucléophile. On


parle alors de solvolyse (et d’hydrolyse si le solvant est H2O).

D’une manière générale, la nucléophilie augmente :

 lorsqu’on descend dans le tableau périodique: dans un


solvant polaire protique, les petits anions sont plus
solvatés que les nucléophiles volumineux, donc moins
disponibles pour une attaque et moins réactifs.

RSH > ROH


I- > Br - > Cl - > F-
RS- > RO –
(CH3)3P > (CH3)3N

 lorsqu’on augmente la charge portée par le nucléophile : les


anions sont plus nucléophiles que les molécules
neutres correspondantes :

HO- > HO-H


RO- > RO-H
RS- > RS-H

Echelle de nucléophilie dans les solvants polaires :


- - - - - - - - -
SH > CN > I > OH > N3 > Br > CH3CO2 > Cl > F > H2O

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d) Le solvant : Un solvant polaire protique augmente la vitesse du
mécanisme SN1, en formant des liaisons hydrogène avec le
nucléofuge. Celles-ci vont polariser davantage la liaison C—X et
faciliter sa rupture, ce qui favorise la formation du carbocation.

Le solvant polaire protique "encage" le nucléophile et ralentit son


attaque. De plus, lorsque la liaison est rompue, le solvant "encage"
le nucléofuge, ce qui empêche la reformation de la liaison C-X.

III. SUBSTITUTION NUCLÉOPHILE BIMOLÉCULAIRE (SN2)

1) Mécanisme de la réaction : La rencontre du substrat et du réactif se fait


simultanément selon un mécanisme concerté : le nucléophile s'approche
du carbone par le côté opposé au nucléofuge (attaque dorsale). L'état de
transition présente un carbone penta-coordiné (très instable), où la liaison
C—X commence à se rompre alors que la liaison Nu—C commence à se
former. Les trois autres liaisons sont coplanaires.

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δ+
C δ- Nu C X + X
Nu C
X
Nu

Etat de transition Inversion de walden

Exemple :

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2) STÉRÉOCHIMIE : la réaction se fait en une seule étape. Si le carbone est
asymétrique, la réaction conduit à une inversion de la configuration
(Inversion de Walden). On obtient un seul énantiomère : Réaction
stéréospécifique.

3) Vitesse de réaction : La substitution nucléophile SN2 est dite d'ordre 2


car elle obéit à une loi de vitesse de second ordre :

v = k [R-X] [Nu]

Dans le cas d’une réaction bimoléculaire (d’ordre 2), la vitesse de réaction


est proportionnelle à la concentration du substrat et du réactif nucléophile.

4) Facteurs influençant la SN2 :

a) Classe du substrat : l’encombrement stérique sur le substrat,


gène l’approche du nucléophile. L’encombrement croît avec la classe
du substrat. L’ordre de réactivité pour la SN2 est inverse de
celui observé pour la SN1 :

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b) Nature du nucléofuge (groupement partant): de même que pour
la SN1, plus une liaison est polarisable et plus sa rupture est facile :

TsO - > I - > Br - > Cl - = H2O > F - > HO -, NH2 -, RO -


Meilleurs Mauvais
groupements groupements
partants partants

c) Le nucléophile : La réactivité de la SN2 croît avec la nucléophilie du


réactif :

 Dans les solvants polaires aprotiques, les anions sont moins


solvatés et leur nucléophilie est l’inverse de celle observée en
solvants polaires protiques :

Dans H2O : I- > Br- > Cl- > F-


Dans DMF : F- > Cl- > Br- > I-

 Les nucléophiles chargés (anions : RO-, HO-, CN-, X- ...) sont


plus forts que les nucléophiles neutres (NH3, H2O, ROH...).

 Les petits nucléophiles sont plus réactifs que les anions


volumineux : moins d’encombrement stérique.

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d) Le solvant : un solvant polaire protique diminue la vitesse de la
SN2 en solvatant le nucléophile par liaison hydrogène, diminuant
ainsi sa nucléophilie.

Par contre, un solvant polaire aprotique favorise la SN2 en solvatant


le cation associé au nucléophile mais pas celui-ci : la charge positive
étant à l’intérieur de la molécule de solvant et par conséquent,
moins accessible pour solvater le nucléophile. Ce dernier restera
alors libre dans le milieu, donc très réactif.

Références & Bibliographie conseillée

• McMurry, John, Chimie organique - les grands principes, Dunod, 2000.

• www.univ-orleans.fr/.../first%20page.htm
• http://mon.univ-montp2.fr/claroline/course/index.php?cid=ULCH201
• www.chups.jussieu.fr/polys/chimie/.../Dia5CO2007.pdf
• http://www.uel-
pcsm.education.fr/consultation/reference/chimie/effelec1/apprendre/fa2.0
01/content/access.htm#sommaire

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