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INTRODUCTION A LA METHODE DES ELEMENTS FINIS

Cours de Quatrième Année d’Ingénieur

Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé

Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de Brazzaville

Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement de Ouagadougou

Abdou NJIFENJOU

Senior Lecturer at University of Yaoundé I - CAMEROON


Visiting-Lecturer at University of Marien Ngouabi - CONGO

1
CHAPITRE 1 Rappels

Dans ce chapitre et les suivants la convention de sommation sur les indices répétés (plus
connue sous le nom de convention d’Einstein) est adoptée. On va introduire ici des notions et
des résultats utiles pour les chapitres suivants.

1.0 Théorème d’Ostrogradski

1.1 Formule de Green en dimension n ≥ 1

1.1.1 Cas de la dimension un: formule d’intégration par parties

Soit u et v deux fonctions numériques définies sur un intervalle réel [a, b] , qu’on suppose
suffisamment régulières i.e continûment dérivables autant de fois qu’on le souhaite. A partir
de la relation de dérivation évidente (uv ) = u ' v + u v ' on déduit la formule de Green
'

suivante
u ' vdx = [u (a)v(a) − u (b)v(b)] -
b b
∫ a ∫ a
uv' dx (1.1)
communément appelée formule d’intégration parties.

Il résulte trivialement de cette formule que

b
− ∫ u '' vdx =
a
b
∫ u v dx
a
' '
[
- u ' (a)v(a) − u ' (b)v(b) ] (1.2)

1.1.2 Cas de la dimension supérieure (i.e 2 ou 3)

On rappelle qu’une partie de l’espace (à deux ou trois dimensions) est dite :


- compacte si et seulement si elle est bornée et fermée
- connexe si on peut toujours relier deux quelconques de ses points par un chemin
qu’elle contient entièrement.

On suppose maintenant que u et v sont deux fonctions numériques assez régulières, définies
dans une partie compacte et connexe Ω de l’espace à deux ou trois dimensions. On note Γ la
frontière de Ω et on suppose que cette frontière est assez régulière au sens où la normale est
définie sur Γ sauf pour une famille de points de Γ formant un ensemble négligeable (au sens
de dΓ ).
En notant n i la composante de la normale unitaire à Γ dans la ie direction on a la relation
suivante:

∂u ∂v
∫ v dΩ = ∫ uvni dΓ - ∫ u dΩ (1.3)
∂x i
Ω Γ Ω ∂x i
connue sous le nom de la formule de Green.

Il résulte immédiatement de la formule de Green que

2
∂u ∂v ∂u
− ∫ v ∆u dΩ = ∫ dΩ - ∫ v dΓ (1.4)
Ω Ω ∂x ∂x
i i
Γ ∂n
∂u
où n est la normale unitaire à Γ (dirigée vers l’extérieur) et où désigne la dérivée
∂n
normale de u qui est par définition :
∂u ∂u
= n j ≡ grad u . n (1.5)
∂n ∂x j
On rappelle que le symbole ∆ u désigne le Laplacien de u qui est par définition la divergence
du gradient de u i.e.
∂ 2u
∆u = (1.6)
∂xi ∂xi

Le résultat que nous rappelons maintenant est fondamental en Analyse Numérique. On peut
l’obtenir comme une conséquence du théorème de Green. Ce résultat permet le passage d’une
intégrale de volume à une intégrale de surface. Il s’énonce de la manière suivante.

Théorème (Ostrogradski-Stokes) Soit V un champ de vecteurs définis dans un compact Ω et


suffisamment réguliers. Alors on a

∫ div V dx = ∫ V .ν ds
Ω ∂Ω

où ν représente le vecteur unitaire de la normale à la frontière ∂Ω du domaine Ω , orienté


vers l’extérieur.

1.2 Problèmes aux limites : définition et classification

Définition 1.1 Dans les sciences de l’ingénieur on appelle problème aux limites un problème
consistant à trouver une fonction u définie dans une partie de l’espace (à une, deux ou trois
dimensions), dépendant éventuellement du temps (cas des problèmes aux limites évolutifs) et
satisfaisant à une ou plusieurs équations impliquant des opérateurs différentiels, plus des
conditions aux limites et éventuellement des conditions initiales.

On distingue deux grandes classes de problèmes aux limites :

→ Les problèmes aux limites elliptiques qui sont associés aux phénomènes sans dépendance
par rapport au temps. A titre d’exemple on a le problème aux limites elliptiques suivant:
Trouver u tel que

− ∆ u + g = 0 dans Ω
 où g est le terme source. (1.7)
 u = 0 sur Γ

Ceci définit par exemple un problème de Thermique en régime permanent.

→ Les problèmes aux limites évolutifs qui sont associés aux phénomènes soumis à une
dépendance par rapport au temps. On y distingue deux sous-classes :

3
• La famille des problèmes paraboliques dont l’exemple typique est le
problème de Thermique en régime transitoire. Dans le cas d’un matériau homogène ce
problème peut s’écrire : Trouver u tel que

 ∂u
 ∂t − ∆u + g = 0 dans Ω × (0, T )

 u ( x,0) = u int ( x) dans Ω (1.8)
u ( x, t ) = u ( x, t ) dans Γ × (0, T )
 bord

où u init décrit l’état thermique initial et u bord donne l’état thermique de la frontière du
matériau à chaque instant.

• La famille des problèmes hyperboliques dont l’exemple typique est le


problème de la propagation des ondes. Dans le cas d’un milieu homogène ce problème peut
être formulé de la manière suivante : Trouver u tel que

 ∂ 2u
 2 − ∆u + g = 0 dans Ω × IR
 ∂t
 u ( x,0) = u P ( x) dans Ω

 ∂u (1.9)
 ∂t ( x,0) = uV ( x) dans Ω
u ( x, t ) = u ( x, t ) dans Γ × IR
 bord



où u P et uV décrivent les conditions initiales tandis que u bord donne les conditions aux
limites.

1.3 Formules d’intégration numérique

Les expressions intégrales intervenant dans la formulation éléments finis des problèmes aux
limites ne sont pas calculées de façon exacte en général. Elles sont évaluées dans la plupart
des cas (et notamment pour les problèmes issus de l’ingénierie) au moyen des formules dites
de quadrature que nous rappelons dans ce qui suit. On commence par le résultat fondamental
suivant.

Théorème 1.1 (théorème de la moyenne ): Soit u et v deux fonctions définies et continues


dans un intervalle [a, b] . On suppose que la fonction u ne change pas de signe sur [a, b] .
Alors il existe un réel θ dans ] a , b [ tel que
b b
∫ u v dx = v(θ ) ∫ u dx •
a a

Remarque 1.1 Il existe d’autres formulations du théorème de la moyenne utilisant des


hypothèses plus souples. C’est ainsi qu’on a la même conclusion en supposant seulement:
(i) u intégrable dans (a, b )

4
ou bien
(ii) v(x) remplacé par v[w(x)] , avec w application de [a, b] dans [a, b] et v continue
ou bien
(i) et (ii) •

1.3.1 Cas des problèmes monodimensionnels

Considérons un intervalle réel [a, b] et f une fonction assez régulière définie sur cet
intervalle et à valeurs dans IR . Pour calculer numériquement (i.e. de façon approchée)
l’intégrale de f sur [a, b] on peut utiliser l’une des méthodes suivantes.

• Formule du rectangle (ou méthode du point central)

(b − a ) f  a + b 
b
∫ a
f ( x) dx ≈
 2 
(1.10)

On peut montrer que si f est dans C 2 ( [a, b]) alors l’erreur E f (a, b) associée à cette
approximation est

f '' (θ )
E f ( a, b) = [b − a] 3 (1.11)
24
où θ est un nombre réel compris strictement entre a et b .

• Méthode de Newton-Cotes
Cette méthode est composée de trois étapes fondamentales suivantes :
(i) On choisit a priori (n + 1) points dans [a, b] incluant les extrémités. De façon
plus précise on pose : a = x 0 p x1 p ... p x n = b .
(ii) On réalise une approximation de f sur [a, b] à l’aide d’un polynôme Pn de
degré n coïncidant avec f aux points {x i }i =0 .
n

(iii) On approxime l’intégrale de f sur [a, b] par celle de Pn sur le même


intervalle :
b b n

∫ a
f ( x)dx ≈ ∫
a
Pn ( x)dx ≡ ∑p
i =0
i f ( xi ) (1.12)

Pour n = 1 le déroulement des étapes précédentes ( i.e. (i)-(iii) )conduit à la formule suivante

b
f (b ) ]
(b − a ) [ f (a) +
∫ a2
f ( x)dx ≈

connue sous le nom de la formule du trapèze. On peut montrer que si f est dans C 2 ( [a, b])
alors l’erreur E f (a, b) associée à cette approximation est

f '' (θ )
E f ( a, b) = − [b − a] 3 (1.13)
12

5
où θ est un nombre réel compris strictement entre a et b . Il est à noter que la formule du
rectangle est un cas particulier de la formule du trapèze.

Pour n = 2 l’exécution des étapes précédentes ( i.e. (i)-(iii) ) permet d’obtenir la formule
suivante
b (b − a )  a+b 
∫a f ( x)dx ≈ 6  f (a) + 4 f  2  + f (b) (1.14)

plus connue sous le nom de la formule de Simpson. On peut montrer que si f est
dans C 4 ( [a, b]) alors l’erreur E f (a, b) associée à cette approximation est

f ( 4) (θ )
E f ( a, b) = − [b − a] 5
2880
où θ est un nombre réel compris strictement entre a et b .

• Méthode de Gauss
Cette méthode diffère des autres par le fait que les points d’interpolation de f ne sont pas
connus a priori, mais calculés de façon à maximiser la précision de la formule d’intégration :
a ≤ x 0 p x1 p … p x n ≤ b Cela va sans dire donc qu’à nombre de points égal i.e. (n + 1) la
méthode de Gauss est nécessairement meilleure que les deux précédentes. Elle est de fait plus
utilisée dans la pratique.
Dans la méthode de Newton-Cotes l’approximation polynômiale de degré n nécessitait
(n + 1) points alors qu’ici elle en nécessite seulement (n + 1) 2 , d’où la diminution bénéfique
du volume de calcul.
A titre d’exemple considérons le cas où n =1 et sans nuire à la généralité de l’exposé on
suppose que a = −1 et b = 1 . On introduit
P( x) = a0 + a1 x + a 2 x 2 + a3 x 3
le polynôme d’approximation de f , de degré 3. Pour des raisons évidentes les deux points
d’interpolation x 0 et x1 ne peuvent être que symétriques par rapport à l’origine et on pose
x1 = − x 0 = Θ .
L’intégration de P sur l’intervalle [− 1, + 1] donne
+1 2 1
∫−1 P( x)dx = 2a 0 + 3 a 2 ≈ ∫−1 f ( x)dx (1.15)
Par ailleurs on a


+1

−1
[
f ( x)dx ≈ ω P (Θ) + ϖ P ( − Θ) = 2ϖ a 0 + a 2 Θ 2 ] (1.16)

En comparant (1.15) et (1.16) on déduit que

ϖ =1 et Θ =1 3.

Lorsque n ≥ 2 la détermination des coefficients de pondération et des points d’interpolation


fait appel aux polynômes de Legendre (voir par exemple [ ]).

6
1.3.2 Cas des problèmes bi et tridimensionnels

Pour approximer les intégrales des fonctions de deux variables, on utilise généralement la
version bidimensionnelle de la méthode de Gauss. De façon plus précise soit à calculer
numériquement l’intégrale
+1 +1
I =∫ ∫ f ( x, y )dxdy
−1 −1

La version 2D pour l’approximation de I s’écrit


n n
I n = ∑∑ pi p j f ( xi , y j ) (1.17)
i =1 j =1

où on a supposé que le nombre n de points d’approximation est le même dans chaque


direction.
Pour n = 2 on a
pi = p j = 1 , pour i, j = 1, 2
1
xi , y j = ±
, pour i, j = 1, 2
3
La version 3D de (1.17) correspondant à l’approximation de l’intégrale

+1 1 +1
I =∫ ∫∫ f ( x, y, z )dxdydz
−1 −1 −1
s’exprime par
n n n
I n = ∑∑∑ pi p j p k f ( xi , y j , z k )
i =1 j =1 k =1

1
avec, pour n = 2 , pi = p j = p k = 1 et xi , y j , z k = ±
.
3
En dehors de la méthode de Gauss il existe d’autres méthodes d’usage courant dans la
pratique. A titre d’exemple on peut citer :

• La version bidimensionnelle de la formule de Simpson

x2
∫ ∫
x0
y2

y0
f ( x, y ) dxdy ≈
hk
9
[( ) ( )
f 0 , 0 + f 0 , 2 + f 2 ,0 + f 2, 2 + 4 f 0,1 + f1, 0 + f 1, 2 + f 2,1 + 16 f 1,1 ]
où on a posé : xi = x 0 + i h , y j = y0 + j k , f i , j = f ( xi , y j )
avec h, k deux réels strictement positifs donnés.

• Une quadrature exacte sur IR2 [X , Y ]


Soit T un triangle quelconque dans lequel on souhaite calculer numériquement l’intégrale
suivante
I = ∫ f ( x, y )dxdy
T
Alors on a
Aire (T ) 3
I≈
3
∑i =1
f ( Bi )

où les Bi sont les milieux des côtés du triangle T. Cette quadrature est exacte sur l’espace des
polynômes à deux indéterminées, avec coefficients réels et de degré ≤ 2 .

7
CHAPITRE 2 Formulation éléments finis des problèmes aux limites elliptiques en
dimension 1

2.1 Introduction

Contrairement à la méthode des différences finies qui est basée sur l’approximation des
opérateurs différentiels, la méthode des éléments finis (en abrégé MEF) s’appuie sur
l’approximation du cadre fonctionnel dans lequel vit la solution exacte du problème aux
limites à résoudre.
L’exposé qui va suivre ne constitue pas une présentation mathématique de la méthode des
éléments finis. Notre objectif dans ce chapitre tout au moins est de présenter les grandes
articulations de la MEF en privilégiant le point de vue pratique qui intéresse certainement
l’Ingénieur.

2.2 Problème modèle

Considérons un modèle mathématique monodimensionnel de diffusion-réaction défini par le


système suivant :

d  d u 
− λ + β u = f dans ]a,b [ (2.1)
dx  dx 
 du 
u (a) = 0 (i) et  − λ  (b) = α (ii) (2.2)
 dx 

Le problème consiste à calculer la fonction u sachant que a, b, α et β sont des réels donnés,
avec a p b et que f (.) , λ (.) sont des fonctions connues supposées assez régulières, avec λ et
β vérifiant les conditions suivantes

0 p λ− ≤ λ ( x) ≤ λ+ avec λ± réels donnés


 (2.2bis)
β ≥0 

2.2.1 Notions de formulation faible et de solution faible

Le système d’équations (2.1)-(2.2) s’appelle formulation forte du problème de diffusion-


( )
réaction et la fonction u de C 2 Ω satisfaisant à ces équations s’appelle solution forte.
En multipliant (2.1) par une fonction v supposée assez régulière (par exemple dans C 1 Ω au ( )
moins ) et en intégrant le premier terme de gauche par parties, on a

b du dv b  du   du   b
∫ λ + ∫ β u v +  − λ (b) v(b) −  − λ (a ) v(a ) = ∫ fv
a dx dx a
 dx   dx   a

Prenant en compte (2.2)-(ii), on déduit de l’égalité précédente que

8
b du dv b   du   b
∫ λ + ∫ β u v + α v(b) −  − λ (a) v(a ) = ∫ fv
a dx dx a
  dx   a

Si de plus on impose à la fonction v de vérifier la condition (2.2)-(i), ce qui fait de v une


fonction dite test (i.e. une fonction de C 1 Ω telle que v(a ) = 0 ), on obtient ( )
b du dv b b
∫ λ + ∫ β uv = ∫ f v − α v (b ) ∀ v fonction test (2.3)
a dx dx a a

Il est clair que cette relation est moins contraignante pour la solution u en ce sens que l’ordre
de dérivation exigé à u vaut un et non deux comme dans la formulation forte. C’est pourqoi
au lieu de résoudre (2.1)-(2.2) on va chercher la fonction u dans un cadre fonctionnel V à
préciser, en lui demandant de satisfaire la relation (2.3).

On va maintenant définir de façon précise l’espace V . On commence par remarquer que la


fonctionnelle d’énergie définie par

1  b  dw  
2
b b
 λ β w 2  − ∫ f w + α w(b)
2  ∫ a  dx  ∫
J (w) =  + ∀ w fonction test (2.4)

a a

vérifie

du dv
b b b
J ' (u ), v = ∫ a dx dx λ + ∫a β u v − ∫ a f v + α v(b) ∀ v fonction test (2.5)
où est J ' (u ) est la dérivée de J en u au sens de Gâteaux c’est-à-dire

J (u + tv) − J (u )
J ' (u ) = lim
t →0, t ≠ 0 t

Il en résulte que (2.3) équivaut à J ' (u ) = 0 sur l’espace des fonctions test.

La partie quadratique de la fonctionnelle d’énergie définie par (2.4) suggère de munir l’espace
( )
C 1 Ω de la norme énergétique définie par

1
 b  dw 
2
 b
2

w 1,Ω = ∫   + ∫ w2  (2.6)
 a  dx  a

( )
L’espace C 1 Ω n’est pas complet par rapport à cette norme et on est naturellement conduit à
poser

( )
déf
H 1 (Ω ) = L’adhérence de C 1 Ω par rapport à . 1,Ω (2.7)

9
Remarque 2.1 L’espace H 1 (Ω ) est connu dans la littérature sous le nom d’espace de
Sobolev. Pour en savoir plus le lecteur pourra consulter [1] ou [2] par exemple •

Par ailleurs on remarque que (2.3) est une équation qui intègre de façon naturelle la condition
(2.2)-(ii) dite de Neumann. Il n’en va pas de même pour la condition (2.2)-(i) dite de
Dirichlet. Cette dernière condition doit être incorporée dans le cadre fonctionnel V . C’est
ainsi qu’on pose

V = {v∈ H 1
(Ω); v(a) = 0 } (2.8)

Définition 2.1 On appelle formulation faible du problème de diffusion-réaction (2.1)-(2.2) le


problème suivant :

 Trouver u ∈V tel que



 b (2.9)
 λ du dv
b b

∫ a dx dx
+ ∫ β uv = ∫ f v − α v(b) ∀v ∈ V
a a

Définition 2.2 On appelle solution faible ou solution variationnelle toute fonction définie
dans Ω vérifiant (2.9) •

Remarque 2.2 On peut montrer que le problème (2.9) possède une solution unique. La suite
de ce chapitre a pour objet de calculer une approximation de cette solution par la méthode des
éléments finis •

2.2.2 Formulation éléments finis

Le point de départ de la formulation éléments finis est le problème faible (2.9). Cette
formulation comporte trois étapes majeures :

Etape 1 Maillage (ou Triangulation) du domaine Ω = [a, b]


Il consiste à découper le domaine en un nombre fini de sous-domaines appelés mailles ou
N −1
 
éléments notés  K 1  et définis par
 i + 2  i=0

i+
]
K 1 = xi , xi +1 pour [ i = 0,..., N − 1 (2.10)
2

où les points a = x 0 p x1 p ... p x N = b sont des points donnés dans Ω = [a, b] appelés
noeuds. L’entier positif N est choisi aussi grand que le permet la puissance de l’ordinateur
sur lequel on calcule une solution approchée du problème (2.9).
On fera dans la suite usage du paramètre strictement positif h défini par

h = max diamètre( K 1 ) (2.11)


0≤ i ≤ N −1 i+
2

Etape 2 Approximation de l’espace V .

10
On approche l’espace V dans lequel se trouve la solution exacte notée u par un espace de
dimension finie Vh défini par

 , ∀ 0 ≤ i ≤ N − 1

Vh =  v ∈ C 0 Ω ( ) v est un polynôme sur K
i+
1
2  (2.12)
 et v(a) = 0 

Remarque 2.3 Il y a au moins deux raisons par rapport au fait qu’on approche localement la
solution exacte u par des polynômes :
(i) La première raison est que le calcul sur ordinateur est relativement facile
avec les polynômes.
(ii) La seconde est que c’est un cas pour lequel on sait montrer la convergence
de la solution approchée vers la solution exacte lorsque N tend vers
l’infini •

Exercice 2.1 Vérifier que Vh défini par (2.12) est effectivement un espace vectoriel de
dimension finie.

Etape 3 Formulation du système linéaire à résoudre

En substituant Vh à V dans le problème (2.9) on obtient un système linéaire qu’on appelle


formulation éléments finis du problème de diffusion-réaction et qu’on définit par :

 Trouver u h ∈ Vh tel que



 (2.13)
 bλ du h dv b
β uh v =
b
f v − α v(b)
∫ a dx dx ∫ ∫
+ ∀ v ∈ Vh
a a

Soit k un entier ≥ 1 et on note Pk l’espace des polynômes en x à coefficients réels et de

degré ≤ k , Pk ( K 1 ) = espace des v K


où v décrit Pk (on rappelle que v K
désigne la
i+ i+
1
i+
1
2 2 2

restriction à K 1 de la fonction v ).
i+
2

Définition 2.3 La solution du problème (2.13) est une solution éléments finis Pk si la
restriction de u h à chaque K 1 est un polynôme de degré ≤ k , c’est-à-dire
i+
2

uh ∈ Pk ( K 1 ) , pour i = 0,..., N − 1 •
i+
K 1 2
i+
2

Remarque 2.4 C’est en dimension ≥ 2 que l’on dispose d’une variété plus riche d’éléments
finis comme on le verra au chapitre suivant •

11
Le fait que l’espace Vh soit de dimension finie assure l’existence d’une base formée d’une
famille finie de fonctions notées {ϕ i }i =1 . Dès lors il est loisible de poser :
P

P
u h ( x ) = ∑ U ihϕ i ( x) (2.14)
i =1

où les U ih sont des scalaires réels à déterminer pour que u h soit parfaitement défini.

Le problème (2.13) est équivalent au problème suivant

P
{ }
 Trouver U h P ∈ IR P tel que
j j =1
b
   h = ∫ f ϕi − α ϕ i (b) pour i = 1,..., P (2.15)
∑  ∫a λ ϕ i ϕ j + ∫a β ϕ i ϕ j  U j
b b
' ' a

 j =1

qui est en fait un problème d’algèbre linéaire. De façon plus précise on est ramené à résoudre
un système carré d’équations linéaires. Matriciellement ce système s’écrit :

A hU h = b h (2.15bis)
soit encore composante par composante

∑A
j =1
h
ij U hj = bih , pour i = 1,..., P (2.16)

où on a posé
β ϕi ϕ j 
b b
Aihj = ∫ λ ϕ i' ϕ 'j + ∫
a a 
 pour i, j = 1,..., P (2.17)
b
bih = ∫ f ϕ i − α ϕ i (b) 
a 

{ }
Il est clair que la matrice A h = Aihj associée à la formulation éléments finis (2.15) est
symétrique. Par ailleurs on a le résultat suivant.

{ }
Proposition 2.1 A h = Aihj est une matrice définie positive •

Preuve de la proposition 2.1 : à faire comme exercice (Indication : utiliser les conditions
(2.2bis) ) •

2.2.3 Solution éléments finis P1

Nous allons calculer de façon explicite les coefficients Aihj dans le cas d’une solution
éléments finis P1, avec un maillage uniforme de pas h i.e.
xi +1 − x i = h ∀ 0 ≤ i ≤ N −1

12
1
Dans ce cas il existe entre N et h la relation suivante : h = .
N

Exercice 2.2 Vérifier que dans le cadre d’éléments finis P1 l’espace Vh est de dimension N
(= nombre total d’éléments ) •

La formulation (2.15) s’écrit pour les éléments finis P1 de la manière suivante :

N
{ }
 Trouver U h N ∈ IR N tel que
j j =1
b
  b ' '  h = ∫ f ϕi − α ϕ i (b ) pour i = 1,..., N (2.17bis)
∑  ∫ a λ ϕ iϕ j + ∫ a β ϕ i ϕ j  U j
b
a

 j =1
où {ϕ i }
N
i =1
définit une base (à préciser) de l’espace Vh .

La plupart d’algorithmes de résolution sur ordinateur du système (2.17bis) sont d’autant plus
performants que la matrice est creuse i.e. comporte un grand nombre de zéros comme les
matrices tridiagonales (par points ou par blocs) de grande taille encore appelées matrices
bandes..
On rappelle qu’une matrice carrée M = {M i j }1≤i , j ≤ N est dite tridiagonale si
M i j = 0 si i− j ≥2 pour i, j = 1,..., N (2.18)
Il est à noter que dans une matrice tridiagonale par blocs notée M = {M i j }1≤i , j ≤ N les éléments
M ij sont des blocs matriciels et pas nécessairement des scalaires.

{ }
Il existe une base de l’espace Vh pour laquelle la matrice A h = Aijh est tridiagonale . Cette
base est définie de la manière suivante :

ϕ i ∈ Vh et ϕ i (x j ) = δ i j ∀1 ≤ i, j ≤ N (2.19)

Il est aisé de voir que ces fonctions encore appelées fonctions de forme (en anglais shape
functions) peuvent s’exprimer analytiquement par



x − xi −1
xi − xi −1
si [
x ∈ xi −1 , xi ]

ϕ i ( x) =  pour i = 1,..., N − 1

x − xi +1
xi − xi +1
si [
x ∈ xi , xi +1 ] (2.20)


 0 ailleurs
et
 x − x N −1

ϕ N ( x) =  x N − x N −1
si [
x ∈ x N −1 , x N ] (2.21)

 0 ailleurs

De plus, dans cette base on a

13
U ih = u h ( xi ) pour i = 1,..., N
c’est-à-dire les composantes de u h dans la base {ϕ i }i =1 coïncident avec les valeurs de u h aux
N

nœuds. C’est pour cela que ces valeurs s’appellent encore valeurs nodales de la fonction
investiguée u h .

= {x ∈ Ω; ϕ i ( x) ≠ 0}) est la réunion des


déf
Il est facile de vérifier que le support de ϕ i (
éléments admettant x i comme extrémité commune. De façon plus précise on a

 K ∪K si 1 ≤ i ≤ N − 1
 i − 12
supp (ϕ i ) = 
1
i+
2

 K 1 si i = N
i−
 2

C’est ainsi qu’on déduit (sans calculer les intégrales de la première égalité du système (2.17))
que la matrice A h est tridiagonale.

Graphes des fonctions ϕ i { } N


i =1

ϕi pour 1 ≤ i ≤ N − 1 ϕN

1
1

x0 xN −1 xN
x0 xi −1 xi xi +1 xN

Dans le cas des éléments finis P1 qui est particulièrement élémentaire mais fondamental la
construction d’une base de Vh formée de fonctions à supports « petits » est immédiate comme
on a pu le voir. La démarche la plus générale (en dimension un) pour construire une telle base
comporte les deux étapes suivantes :

Etape (i) : On exprime dans chaque élément K


i+
1 [ ]
= xi , xi +1 la solution approchée u h de
2
la manière suivante

u h (x ) = U ih L+i ( x ) + U ih+1 L−i +1 ( x ) (2.22)

où les fonctions

14
x − xi +1 x − xi
L+i ( x) = et L−i +1 ( x) = ∀ xi ≤ x ≤ xi +1 (2.23)
xi − xi +1 xi +1 − xi
sont les polynômes d’interpolation de Lagrange associés aux points x i , xi +1 et sont définies
seulement dans K 1 . Il est important d’insister sur le caractère local de la validité ces deux
i+
2
polynômes. Comme par ailleurs elles constituent une base pour l’espace des polynômes en x
à coefficients réels et de degré ≤ 1, on les appelle fonctions de base locales.

Etape (ii) : Définir chaque fonction de base de l’espace Vh notée ϕ i i = 1,..., N dans
l’intervalle K 1 ∪K 1 par recollement des fonctions de base locales L+i et L−i et par
i− i+
2 2

prolongement par zéro (pour assurer la continuité) dans Ω \ K 1 ∪K 1 (avec la convention


i− i+
2 2

K 1 = Ø ),
N+
2
Les résultats de ces deux étapes sont les expressions (2.20)-(2.21).

En pratique la construction du système linéaire à résoudre passe par le calcul effectif sur
ordinateur des intégrales suivantes :

λ (ϕ i' ) + ∫ β (ϕ i ) pour i = 1,..., N − 1


xi +1 2 x +1 i 2
Aih, i = ∫

xi −1 xi −1

 (2.24)
λ (ϕ i' ) ( )
xN xN 
β ϕi
2 2
ANh , N = ∫ +∫ 
x N −1 x Ni −1

xi xi
Aih, i −1 = ∫ λ ϕ i'−1 ϕ i' + ∫ β ϕ i −1 ϕ i pour i = 2,..., N (2.25)
xi −1 xi −1

xi +1 x +1 i
Aih, i +1 = ∫ λ ϕ i'+1 ϕ i' + ∫ β ϕ i +1 ϕ i pour i = 1,..., N − 1 (2.26)
xi xi

bi = ∫ f ϕ i dx − α ϕ i (b) (2.27)
[x i −1 , ]
xi +1 ∩ Ω

1 si i = N
avec : ϕ i (b) = 
 0 sin on

Les autres coefficients de Ah étant purement et simplement nuls à cause du caractère


tridiagonal de cette matrice.

On présente au paragraphe suivant la technique la plus répandue pour le calcul effectif sur
ordinateur des intégrales (2.24)-(2.27) . Il s’agit de la technique d’assemblage élément par
élément.
Exercice 2.3 En utilisant le changement de variable suivant :

15
x − xm xi + xi +1
ξ =2 , où xm =
xi +1 − xi 2
1°) Vérifier que l’élément réel K
i+
1 [ ]
= xi , xi +1 est transformé en l’élément dit de référence
2

[− 1, + 1] .
2°) Vérifier que ce changement de variable transforme les deux fonctions de base locales
Li+ et Li−+1 attachées à l’élément K 1 en polynômes d’interpolation définis sur l’élément de
i+
2
référence de la manière suivante :
Ψ−1 (ξ ) = (1 − ξ ) (1 + ξ ) •
1 1
et Ψ+1 (ξ ) =
2 2

Exercice 2.4 Montrer l’existence d’un lien entre la formulation éléments finis précédente et
une formulation différences finies de ce modèle.(Indication : appliquer une méthode de
quadrature au calcul des intégrales élémentaires du modèle éléments finis).

2.2.4 Une technique courante en ingénierie pour la construction du système discret

On va décrire la technique d’assemblage élément par élément utilisée couramment dans la


pratique pour constituer le système à résoudre.
En pratique le calcul de la matrice globale A h et du second membre b h se fait en superposant
les contributions des différents éléments du maillage. Considérons l’élément K = xi , x j , [ ]
avec j = i + 1 , il est clair qu’il est concerné par les fonctions de base ϕ i et ϕ j c’est-à-dire par
les lignes et colonnes numéros i et j de la matrice A h . La contribution de l’élément xi , x j [ ]
est donc une matrice élémentaire A[i , j ] carrée d’ordre deux intervenant dans les lignes et
colonnes i et j de la matrice globale A h . Cette matrice est donnée par

ϕ i'  ' ϕ 
A [i , j ]
=∫
xj
[
λ  '  ϕi ϕ 'j ] dx + ∫ β  i  [ϕ i
x j
ϕ j ]dx =
xi
ϕ j  x
ϕ j 
i

xj

( ) ( )
 λ ϕ i' 2 + β ϕ i 2 λ ϕ i' ϕ 'j + βϕ i ϕ j 
 dx
= ∫ xi λ ϕ 'j ϕ i' + βϕ j ϕ i λ (ϕ 'j ) + β (ϕ j ) 
2 2

 
En ce qui concerne l’élément x0 , x1 [ ] il faut noter que (A[ ] ) 0 ,1
22
est le seul coefficient de la
matrice élémentaire correspondante contribuant effectivement à la matrice du système global
(car la condition aux limites : u ( x0 = a ) = 0 annule la contribution de ϕ 0 ).
Utilisant le changement de variable
x − xm xi + x j
ξ =2 , où xm = (2.27bis)
x j − xi 2
on voit que pour β = 0

16
1 +1  1 − 1
A[i , j ] = λ ( x) 
(
2 x j − xi )∫ −1i
 − 1 1  dx

en particulier si λ est constant ainsi que le pas du maillage noté h (= x j − xi ) il vient

− 1 λ1
A[i , j ] =
h − 1 1 

De même la contribution de l’élément suivant x j , x k est [ ]


− 1 λ1
A[ j ,k ] =
h − 1 1 

On en déduit que la contribution de ces deux éléments adjacents est la superposition des
contributions de chacun d’eux et on a alors

+ 1 − 1 0  1 −1 0 
λ λ
A[i , j ,k ] =  − 1 + 1 + 1 − 1 = − 1 2 − 1
h h
 0 − 1 + 1  0 − 1 1 

En procédant ainsi de suite à ces superpositions on retrouve la matrice globale A h dont on sait
qu’elle sait qu’elle est tridiagonale et dont les coefficients sont donnés par (2.24)-(2.26).

Pour construire le sous-vecteur b [i , j ] de b h associé à l’élément xi , x j [ ] on procède de la


même manière c’est-à-dire

ϕ i   fi 
b [i , j ] = ∫
xj
  ϕi [ ϕ j ]  dx
xi
ϕ j   f j 
après avoir approximé f par son interpolé de Lagrange aux points {x i }i =1 en posant
N

N
f ( x) ≈ ∑ f k ϕ k ( x)
k =1
Utilisant à nouveau le changement de variable (2.27bis) on obtient

h  +1  Ψ−21 Ψ+1 Ψ−1    f i 


b [i , j ] = 
2  ∫ −1 Ψ−1 Ψ+1
 
Ψ+21    f j 
D’où
1 1 
3 f i + fj 
b [i , j ] = h 6
1 1 
 fi + f j 
6 3 

La contribution de deux éléments adjacents [i, j ] et [ j, k ] s’obtient par superposition de leurs


contributions respectives c’est-à-dire

17
1 1 
 3 fi + 6 f j 
déf 1 2 1 
b [i , j ,k ] = b [i , j ] ⊕ b [ j ,k ] = h  fi + f j + fk 
6 6 6 
1 f + 1 f 
 6 j 3 k 

En procédant ainsi de suite on retrouve le vecteur second membre b h dont les composantes
sont données par (2.26).

Exercice 2.5 Proposer un algorithme pour la construction du système linéaire à résoudre


basé sur l’assemblage élément par élément •

Si on souhaite avoir une meilleure approximation de la solution exacte on peut utiliser des
polynômes de Lagrange de degré plus grand que 1, par exemple de degré 2. C’est l’objet du
paragraphe suivant.

2.2.5 Solution éléments finis P2

La solution u h du problème (2.13) est une solution éléments finis P2 si (voir définition 2.3
dans le cas général) :

uh ∈ P2, pour i = 0,..., N − 1 (2.28)


K 1
i+
2

Ceci signifie que dans chaque élément K


i+
1 [ ]
= xi , xi +1 la fonction u h peut s’exprimer par
2

u h ( x) = A x 2 + B x + C

Cette expression a l’inconvénient de comporter des coefficients (à savoir A, B et C) qui n’ont


pas une signification physique directe. C’est pour cela qu’on préfère à cette expression la
suivante
u h ( x) = u h ( xi )Λ+i ( x) + u h ( x 1 )Λ 1 ( x) + u h ( xi +1 )Λ−i +1 ( x) ,
i+ i+
2 2

xi + xi +1
où x 1 = et où les Λ+i , Λ 1 , Λ−i +1 sont les polynômes d’interpolation de Lagrange
i+ 2 i+
2 2

associés aux points x


i+
ε (avec ε = 0,1,2 ) et définis dans K
i+
1 [ ]
= xi , xi +1 par
2 2

18
(x − x 1 )( x − xi +1 )
i+ ( x − xi )( x − xi +1 )
Λ+i ( x) = 2
(i), Λ ( x) = (ii)
( xi − x )( xi − xi +1 ) ( x 1 − xi )( x 1 − xi +1 )
1
i+
1 2
i+ i+ i+
2 2 2
(2.29)
( x − xi )( x − x 1 )
i+

Λ ( x) =
i +1
2
(iii)
( xi +1 − xi )( xi +1 − x 1 )
i+
2

Par souci d’alléger les notations, on pose

u h ( x) = U ih Λ+i ( x) + U h 1 Λ 1 ( x) + U ih+1 Λ−i +1 ( x) ∀ xi ≤ x ≤ xi +1 (2.30)


i+ i+
2 2

Les fonctions Λ+i , Λ 1 , Λ−i +1 définissent les fonctions de base locales. On en déduit par
i+
2

recollement les fonctions de base de l’espace Vh dont on rappelle la définition dans le cadre
des éléments finis P2 :

Vh = espace des fonctions v continues dans Ω telles que v est un polynôme de degré ≤ 2
dans chaque élément et v ( a ) = 0 .

Il est donc clair que l’espace Vh est de dimension finie égale à 2N (par rapport au maillage
introduit en 2.2.2 (Etape 1) et les fonctions de base globales de cet espace correspondent à la
famille :

 
F = Φ 1 , Φ 1 , ..., Φ i , Φ 1 , Φ i +1 ,..., Φ N −1 , Φ 1 , Φ N  (2.31)
i+ N−
 2 2 2 

Il faut noter que Φ 1 est le prolongement par zéro dans Ω \ K 1 de Λ 1 pour


i+ i+ i+
2 2 2

i = 0,..., N − 1 , tandis que Φ i s’obtient par recollement sur K 1 ∪K 1 des fonctions de


i− i+
2 2

base locales Λ+i et Λ−i et par prolongement par zéro dans Ω \ K 1 ∪K 1 pour i = 1,..., N ,
i− i+
2 2

avec la convention : K 1 =Ø .
N+
2

La solution approchée u h se décompose de la manière suivante dans cette base

N N −1
u h ( x) = ∑
i =1
U ih Φ i ( x) + ∑U
i =0
h
i+
1 Φ
i+
1 ( x) (2.32)
2 2

On pose :

19
t
 
U = U 1h , U 1h , U 3h , ..., U h 1 , U Nh 
h
(2.33)
N−
 2 2 2 
après avoir numéroté les nœuds d’interpolation (qu’on ne doit pas confondre avec les nœuds
de la triangulation) de la gauche vers la droite.

Alors la formulation éléments finis P2 du problème aux limites (2.1)-(2.2) s’écrit :

  
 Trouver U hi ,U 1h ,U 3h , ..., U h 1 ,U Nh  ∈ IR 2 N tel que pour i = 0, . . . 2 N − 1
N−
  2 2 2 

N  b  N −1  b 
∑  ∫ λ Φ 'i +1 Φ 'j + ∫ β Φ i +1 Φ j  U hj + ∑  ∫ λ Φ 'i +1 Φ ' 1 + ∫ β Φ i +1 Φ 1  U h 1 = ∫ f Φ i +1 −α Φ i +1 (b)
b b b

 j =1  a 2
a
2  j =0 
a
2
j+
2
a
2
j+
2
j+
2
a
2 2

(2.34)

La matrice associée à ce système est diagonale par blocs. De façon plus précise M h a une
structure penta-diagonale (c’est-à-dire les coefficients de M h a priori non nuls sont situés sur
la diagonale principale et les quatre diagonales les plus proches de la principale).

Exercice 2.6 Vérifier le caractère inversible de cette matrice et proposer un algorithme


performant pour la résolution effective sur ordinateur du système (2.34) •

Exercice 2.7 Dans le cas particulier où λ = 1 et β = 0 , écrire de façon explicite les


coefficients de M h ainsi que les composantes du second membre •

20

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