Seq Renart Deidda
Seq Renart Deidda
Seq Renart Deidda
Séquence réalisée par Patrice Deidda, professeur agrégé de Lettres Modernes et chargé de mission d’inspection,
pour ses élèves du Collège Château-Double à Aix en Provence
Lecture d’une œuvre intégrale : le Roman de Renart, adaptation de Monique Lachet-Lagarde d’après la traduction
de Jean Dufournet et André Mélines, collection « Étonnants Classiques », GF Flammarion, 2008.
Illustrations Benjamin RABIER pour la 1ère et la 4ème de couverture de l’édition Tallandier, 1909.
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Bruno HEITZ, le Roman de Renart, Tome 1 « Ysengrin », Gallimard Jeunesse, collection Fétiche, 2007.
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2. le manuscrit original et ses miniatures p. 28, « Étonnants Classiques » ou sur le site de la BNF
(http://classes.bnf.fr/renart/livre/index.htm)
Le Roman de Renart, Chauve la souris et Pelé le rat, victimes de Renart ; Nord de la France, début du XIVe siècle ;
Parchemin (157 ff., 27,8 x 19,5 cm) ; BNF, Manuscrits, Français 12584 ff. 18v-19.
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Prolongements :
1. Recherche d’informations sur le Roman de Renart
http://classes.bnf.fr/renart/pedago/01.htm
Prolongements :
1. Relevé des termes qui caractérisent le goupil et Renart : les classer selon leur nature grammaticale.
2. Poursuivre le récit de création des animaux par Adam et Ève, après celle du chien.
Prolongements :
1. Pendant la lecture du livre, poursuivre le repérage des procédés de personnification employés par les auteurs.
2. Rédigez le portrait physique d’un des personnages en le présentant comme un être humain. Vous aurez soin
de faire varier les procédés de personnification.
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Benjamin RABIER Illustration pour « Comment Renard berna les marchands de poisson »,
troisième aventure du Roman de Renart, Tallandier, 1909.
(http://www.benjaminrabier.com//DesktopDefault.aspx?tabindex=3&tabid=178)
Prolongements :
1. Établir un parallèle avec « Renart et Isengrin dans un puits » Branche IV, vv. 177-366 (pp. 145-380)
2. Faire établir un lien avec la fable de La fontaine « Le Renard et le bouc ». (cf. annexe I)
3. Rédiger une satire des chevaliers en parodiant la cérémonie de l’adoubement.
Prolongement :
1. Au cours de la lecture du livre, poursuivre le repérage des termes et expressions qui désignent Renart.
2. Raconter une scène du Roman de Renart en réinvestissant le travail fait en cours.
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À partir de cette miniature, racontez
l’épisode où Renart et Isengrin
s’affrontent.
Prolongement :
1. Parallèle avec la fable de La Fontaine « Le Corbeau et le Renard » et « Renart, Tibert et l’andouille », pp. 71-78
2. Réinvestir le travail fait dans la séquence précédente sur l’insertion des dialogues.
Insérer des dialogues en lieu et place des passages en italique dans une version abrégée de « Renart et
Chanteclerc », épisode similaire à celui étudié. (cf. annexe II)
Prolongement :
Rédiger le portrait moral de Renart à l’aide du vocabulaire étudié.
Prolongement : Oral
Proposer une lecture expressive à plusieurs voix en se répartissant les rôles
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Séance 11 (1h) : dominante langue, grammaire
Le GN et ses expansions : l’adjectif épithète, le complément de nom et la proposition subordonnée relative
Texte :
Prolongement : Réinvestir le travail fait dans une petite production écrite.
Décrivez la couverture de ce tome de la série de bande dessinée de Cape et de Crocs représentant les deux
héros : Messire Armand Raynal de Maupertuis et Don Lope de Villalobos y Sangrin.
Vous utiliserez les noms suivants que vous enrichirez d’expansions variées (adjectifs épithètes,
compléments de nom, propositions subordonnées relatives).
Liste : loup - renard - chapeau - épée - pourpoint - parchemin - crabe - épave - falaise – rocher
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Alain AYROLES et Jean-Luc MASBOU, de Cape et de Crocs,
Tome 4 « Le Mystère de l’île étrange », Delcourt, 2004.
Prolongement :
1. Établir un parallèle avec d’autres branches où sont faites des références à la vie quotidienne au Moyen Âge (cf.
« Renart et les anguilles », « La tonsure d’Isengrin », « La pêche à la queue », « Renart et Tiécelin le corbeau »…)
2. Recherche sur la vie quotidienne dans les campagnes au Moyen Âge
http://www.histoire-france.net/moyen/vie-quotidienne.html
http://classes.bnf.fr/ema/campagne/index.htm
http://classes.bnf.fr/ema/campagne/camp/index.htm
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Séance 14 (1h) : contrôle de lecture, récitation (les fables de La Fontaine vues précédemment, « Le corbeau et le
renard »)
Questionnaire de lecture sur :
« La pêche à la queue », Branche III, vv. 367-510, pp. 45-47 ou un autre épisode
Séance 17 (1h) : dominante langue, grammaire, récitation (les fables de La Fontaine vues précédemment : « le
renard et le bouc »)
Les reprises nominales et pronominales
Sujet : Rédigez un épisode d’une nouvelle branche du Roman de Renart dans lequel la ruse imaginée par le
goupil se retourne contre lui.
Vous pourrez prendre comme point de départ un des titres suivants :
« Renart et Frobert le grillon »
« Renart et Brun l’ours »
« Renart teint en noir »
« L’andouille jouée à la marelle »
Consignes d’écriture :
1. Vous construirez votre texte en trois parties distinctes :
la scène où Renart met sa ruse au point ;
la scène où Renart trompe l’autre animal ;
la scène où Renart est trompé à son tour
2. Votre récit sera à la troisième personne ; les verbes seront au passé et vous pourrez employer le présent
de narration.
3. Vous pourrez insérer des passages de dialogues entre les personnages.
4. Vous veillerez à faire varier les termes qui désignent les personnages.
5. Vous serez attentifs à faire varier les procédés de personnification.
Prolongement :
Présentation orale des recherches faites par les élèves (cf. séance 13)
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ANNEXES
I. Jean de La Fontaine, « Le Renard et le Bouc », Fables, III, 5.
II. « Renart et Chanteclerc » (épisode abrégé), Roman de Renart, branche II, vers 1468, traduction de Jean
Subrenat et Micheline de Combarieu, © Larousse 2003, coll. « Petits classiques ».
III. « La pêche à la queue » (fin de l’épisode) Roman de Renart, Branche III, vers 377510, traduction de Jean
Subrenat et Micheline de Combarieu © Larousse 2003, coll. « Petits classiques ».
IV. Jean de La Fontaine, « Le Renard, le Loup et le Cheval », Fables, XII, 17.
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Annexe I
Le Renard et le Bouc
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Annexe II
Renart et Chanteclerc
Il s’avance tout doucement, pas à pas, tapi au sol. Si Chanteclerc lui laisse le temps de le saisir entre ses dents, il
aura sujet de le regretter. Aussitôt qu’il est bien en vue du coq, il va pour lui planter les crocs dans le corps, mais dans son
impatience, il manque son coup, et Chanteclerc l’esquive, d’un saut de côté. Reconnaissant Renart, il marque un temps
d’arrêt sur le fumier, tandis que le goupil, constatant son échec, se retrouve tout penaud et se demande comment parvenir
à tromper Chanteclerc, car, s’il ne le mange pas, il aura perdu son temps.
Renart interpelle Chantecler et entreprend de le flatter : il lui jure qu’il a une merveilleuse voix, mais qu’il ne chante
jamais aussi bien que les yeux fermés. D’abord méfiant, le coq finit par se laisser convaincre de chanter les yeux fermés.
À cette vue, Renart ne peut plus se tenir. Bondissant de dessous un chou rouge, il l’attrape par le cou et s’enfuit tout
joyeux d’avoir fait main basse sur une proie. [...] C’est alors que la brave fermière ouvre la porte de l’enclos car c’était le
soir et elle voulait faire rentrer ses poules à l’abri. Elle appelle Pinte, Bise et Roussette, mais aucune ne répond : « Que
peuvent-elles bien faire ? » se demande-t-elle. Elle appelle alors son coq de toute sa voix avant d’apercevoir Renart qui
l’emmène ; aussitôt elle se précipite pour le sauver. Mais le goupil prend le galop. Comprenant qu’elle ne parviendra pas
à le reprendre, elle se décide à appeler à l’aide : « Haro, haro ! » s’écrie-t-elle à tue-tête. [...] Les paysans se précipitent en
criant : « Allez, là, allez. » […] À force de courir, les paysans arrivent en vue de Renart. « Il est là », crient-ils. Mais
Chanteclerc n’est pas tiré d’affaire pour autant, s’il ne trouve pas moyen de s’échapper.
Chanteclerc a alors une idée : il convainc Renart d’insulter et de narguer les paysans qui le pourchassent. Ce faisant,
Renart desserre les mâchoires et Chanteclerc en profite pour se sauver.
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Annexe III
La pêche à la queue
(fin de l’épisode)
Et Renart de lui dire tout net en riant : « Qui trop embrasse mal étreint ».
C’est la fin de la nuit, l’aube apparaît, le soleil matinal se lève, les chemins sont couverts de neige et Monseigneur
Constant des Granges, un riche vavasseur 1, qui demeurait au bord de l’étang, est déjà levé, frais et dispos ainsi que toute
sa maisonnée. Il prend un cor de chasse, ameute ses chiens et fait seller son cheval. Ses hommes, de leur côté, crient et
mènent force tapage. Renart, à ce bruit, prend la fuite et se réfugie dans sa tanière. Ysengrin, lui, se trouve toujours en
fâcheuse position, tirant désespérément sur sa queue au risque de s’arracher la peau. Elle est le prix à payer s’il veut
s’échapper de là. Tandis qu’il se démène, arrive au trot un valet qui tient deux lévriers en laisse. Apercevant le loup
bloqué par la glace et le crâne tondu, il se hâte vers lui et, s’étant assuré de ce qu’il a vu, se met à crier :
« Au loup, au loup, à l’aide, à l’aide ! »
À ses cris, les chasseurs franchissent la clôture entourant la maison avec tous leurs chiens. Ysengrin est d’autant
moins à la fête que Maître Constant qui arrivait derrière eux au triple galop de son cheval s’écrie, en mettant pied à terre :
« Lâchez les chiens, allez, lâchez-les. » Les valets détachent les bêtes qui se jettent sur le loup dont le poil se hérisse,
tandis que le chasseur excite encore la meute. Ysengrin se défend de son mieux à coups de crocs : que pourrait-il faire
d’autre ? Certes, il préférerait être ailleurs. Constant, l’épée tirée, s’approche pour être sûr de ne pas manquer son coup. Il
est descendu de cheval et s’avance de façon à attaquer le loup par-derrière. Il va pour le frapper mais manque son coup
qui glisse de travers et le voilà tombé à la renverse, le crâne en sang. Il se relève non sans mal et, furieux, retourne à
l’attaque. Ce fut un combat farouche que celui-là. Alors qu’il vise la tête, le coup dévie : l’épée descend jusqu’à la queue
qu’elle coupe net, au ras du derrière. Ysengrin en profite pour sauter de côté et pour s’éloigner, mordant l’un après l’autre
les chiens qui lui collent aux fesses. Mais il se désespère d’avoir dû laisser sa queue en gage: pour un peu il en mourrait
de douleur. Cependant, il n’y a plus rien à faire. Il fuit donc jusqu’au sommet d’une colline, se défendant bien contre les
chiens qui le mordent sans cesse. En haut du tertre, ses poursuivants, épuisés, renoncent. Il reprend sans tarder la fuite à
toute vitesse jusqu’au bois, en surveillant les alentours. Arrivé là, il jure bien de se venger de Renart et de ne plus jamais
être son ami.
Roman de Renart, Branche III, vers 377-510,
trad. Jean Subrenat et Micheline de Combarieu
© Larousse 2003, coll. « Petits classiques ».
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Annexe IV
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