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Magniez A Toi, Père!

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1()e Édition · IL- Ex-capne Alph.

MAGNIEZ
rue Saint-Michel
à Beaupréau (Maine-et-Loire)

A TOI, PÈREl
Ouvrage autorisé par
l'Autorité .Ecclésiastique.
Lille, II Février 1926.

IMPRIMATUR
Tout chastement dit,
A Malines, 9 Mai 1922.
mais tout dit.
J. Thys, cano lib. cens.

La question de la vie n'est pas qu'une chose nous fasse plaisir


ou non, qu'el1e nouS aille ou ne nous aille pas; mais ce que cette
chose est vis-à-vis du devoir, donc de Dieu, qui l'ordonne, la per-
met ou la défend. .

TURNHOUT (BELGIQUÈ)
ETABLISSEMENTS BREPOLS, s. A.
Imprimeurs-Éditeurs

1 ,
A toi, Père! ............ ~~~.~~. .. . • .. . • . . • . . . . . . • .
Préliminaires. Faut·il parler aux jeunes gens de certaines
1 .'] -
A TOI, PÈRE!
choses naturelles? ... . . . .............. .... 4
Et si mon fils a déjà été entraîné . . . . . . . . . . • ••• 6 MON CHER AMI.
Qui doit faire connaître les vérités naturelles? •• 7 Vous me demandez de vous redire, par écrit, les vérités très
A quel âge doit·on parler? .................. 8 nettes, et naturelles, sur lesquelles vous m'avez questionné autre-
Comment doit·on parler? ................... 8 fois, au Régiment, afin de vous fixer sur les ' choses dites.
L'acte &le procréation est-il un grand acte, ou est-il, comme . La tâche est difficile. De vive voix, une explication se donne
disent certains, un acte de rigolade. • . •. . . . . . . . . . . . . . .. 10
naturellement à la suite d'une question; l'inflexion de la voix
fait comprendre la portée de la réponse, met celle-ci au point.
Les organes de la génération ............. .... .. ....... . 20 Par écrit, rien de tout cela. Outre qu'il faut être plus concis,
Ce qui est permis à un jeune homme, ce qui lui est défendu. 40 un mot ne se peut ajouter à propos pour éclairer une partie sem-
Ce qui est permis dans le mariage, ce qui y est défendu .... 54 blant obscure à l'un, une explication paraissant peu claire à un
Dois-je faire imprimer ce travail? ...................... 6r autre. Il manque surtout la ressource, après quelques jours, de
répondre à une question sur un cas particulier, et une obscurité
subsiste par ce manque ultérieur de mise au point.
Je vais cependant essayer~ parlant comme autrefois en soldat
Quatre notes reçues avant la 1re édition. et en chrétien, fixant sur le papier les choses mêmes que je vous
ai dites, me souvenant que tout est pur pour ceux qui sont purs,
({ Je ne comprends pàs que vous ayez hésit~ à impri~e; ?e t~a­ que Dieu n'a rien fait d'impur, et que l'impureté vient, non de
vail. C'est un excellent traité de morale pratique, destme a faIre la connaissance des choses naturelles voulues du Créateur, mais
le plus grand bien. Tout y est dit de la façon la plus sobre, la plus de leur aPPlication au mal, et donc de leur prostitution.
chaste. Tout y tend à mag:n.ifi~r l'ceuvr.e du Çréateur. . En lisant, rappelez-vous cette question que je vous posais
Abbé D., aumônier mllltalre; anCIen dIrecteur de La CrMx chaque fois que vous reveniez pour une causerie nouvelle: ({ Avez-
de ... ». vous éprouvé un mauvais sentiment à la suite des choses que
je vous ai déjà dites sur ce sujet? » - Souvenez-vous de votre
« Tout est exact. Votre travail, nécessaire à la plupart des jeu- réponse, chaque fois nette et catégorique: ({ Non ».
nes gens, fera du bien à tous. - Dr B., Médecin-Major. » Pareille réponse m'a été faite, aussi nettement et aussI- fran-
chement, par tous les jeunes gens auxquels j'ai dit les mêmes
({ Dommage que vous ayez voulu serrer ains~ le texte.. Avec choses. Et cependant, parmi eux, il en était de vierges, purs comme
les 159.000 caractères de cet ?;lVrage, nous aunons pu faire un des lys, et d'autres, hélas, souillés, mais qui avaient soif de vérités
beau volume de 350 pages. » L edtteur. qui font dù bien, aident à remonter, et font voir un coin de la vie
sous le grand jour de Dieu.
({ Mon cher Capitaine. J'ai lu et r~lu vo~re tràvail A TO.l, PÈRE~ Comme alors en trois conversations, je séparerai en trois
et, à mon avis, il est difficile de mIeux dIre, dans un sUJet aUSSI 'l'
parties : .
délicat. , . f II . ID L'acte de procréation est-il un grand acte, ou, comme le
Vous ne pouviez vous contenter d'effleurer; .11 a ait entrer disent certains, est-il un acte de rigolade?
dans certains détails tout dire. Et vous l'avez fait de. telle façon 1 2 0 Quels sont les organes de la procréation?
qu'un jeune homme ~haste ne pui~se être mal impresslOnn~. 1~" 30 Ce qui est permis à un jeune homme, et ce qui lui est défendu.
Je suis persuadé que ce petit hvre fera, beaucoup d~ bIen, ou Ce qui est permis dans le mariage, ce qui y est défendu.
plutôt préviendra beaucoup de mal, en preserv.ant de\mno:ents.
En bon capitaine, vous avez donne l'alerte, fait connaItre 1 enne- 1
mi et armé les combattants. - Dr DUCHATEAU. » . \ '.
- 5-
PRÉLIMINAIRES N'a-t-il pas droit de savoir? - Et, vous, Père, avez-vous le droit
de laisser entrer l'erreur et le mal dans l'âme d'un enfant sous
I. _ Faut-il parler aux jeunes gens de certaines choses prétexte que vous n'osez pas lui dire la vérité, soit parc~ que
naturelles ?
vous ne savez comment la présenter, soit par crainte illusoire de
A cette question 9.ue. vous ~e posez, je réponds, : vous abaisser aux yeux de votre fils ?
Si l'on veut la paiX, II faut etre fort, et donc preparer l~ guerr~. Or, la renco~tr~. d'un mauvais compagn~n qui ne dira qu'un
A une jeune recrue arr!vée du jour, o~ ne. dlt pas : Vlte/,chOl- mot tout gonfle d Ignorance, un roman laSCIf ouvert par hasard,
sissez des armes des 'vetements, de 1 eqUlpement, des VIvres, une affiche collée sur un mur, un morceau de vieux journal enve-
et partez de suit~ au front où, vous souvenant que v~us devez loppant un objet, tout fera, même contre la volonté du jeune
toujours agir en héros, vous vous battrez c?ntre les enn~mls comme homme, le mal en son âme vierge, parce que, auparavant" vous
- vous pourrez. Vous ne savez pas ;namer votr~ fusIl ? ~ela. ne n'avez pas semé ce champ.
fait rien! - Le vêtement vous gene ? Tant pIS! - L eqUlpe- L'ig~orance du vrai a ét~, pour }TIo~, cause des .pl~s grandes
ment est trop lourd ? La belle affaire! - Les vivres sont trop tentatlOns contre la chastete. La vente SImplement dite me les
durs? Haut le cœur ! - Vous ne savez pas marcher? Qu'im- eût évitées. Poser des questions, je ne l'osais. Deviner la vérité
portent l~s pieds ~n s.ang à qui veut ,:raiment! - Vous ~e con- exacte, je ne pouvais. J'imaginais inconsciemment et sans com-
naissez m l'ennemI, m ses ruses ?Je n ose p~s vous les ~alre con- prendre. Le flot des pensées me revenait constamment et me
naître! - Vous voudriez savoir comment faIre pour ceCl ou cela, treublait, car je voulais rester pur.
vous servir de vos armes? Vous êtes'trop curieux !Partez; vous Cela dura des années, jusqu'au moment où, tant mal que bien
avez du cœur cela suffit... Débrouillez-vous! au Régiment,par des conversations ordurières forcémententendue~
Ce nouvea~ soldat, ignorant, inexpérimenté, n'irait pas lo~n. mais ?cien~ifiquen:ent ,ignare.s, peu à pet; ie ,compris, et, la grâce
Il tomberait en route sous le poids du sac.et desa~mes, ou le'p~emler de DIeu aIdant, je degageal la belle vente naturelle du fatras
ennemi rencontré sauf miracle, le tuerait en se Jouant. J aJoute: d'erreurs et d'impuretés entendues.
Criminel serait le' chef qui l' enverrait ainsi se faire bêtement mas- ~t com~ie~ de jeunes gens se faussent I~ conscience, parce
qu l,ls. ne dlst~nguent 'pas le faux du vr~l; crOlent mal ce qui est
sacrer. permIS, permIS ce qUI est mal? - Apres cette guerre il m'a été
Or, les ehrétiens sont les Soldats du Christ. .
_ Vous le savez; plus on cache une chose aux jeunes gens '" cité un jeune Parisien, pur et innocent de t outes autres choses
(je ne parle pas des enfants), plus on .en fait mystère, plus leur et pour elles d: la plus ,grande délicatess.e de conscience, qui croyait
curiosité s'éveille, plus Ils veulen~ sa",Olr. . . ne pas mal faire en frequentant les maIsons de tolérance les filléS
Pour savoir, ils tendront l'orell~e a tout ce qm peut ass0';1vlf , ~ubliques. ,II eut la plu~ gr~n~e di~cu1té à . adI?ettre qu'il y ait
cette curiosité, écouteront et retlendront toutes choses qm se la chose defendue. Il n avait pmals compns m cherché à com-
rapportent à l'obj et caché. , . ' ' prendre ce que voulaient dire: « Luxurieux point ne seras. L'œuvre
Et comme, d'une part, le jeune hom!lle chretle~ salt q~e l~s de chair 'ne désireras qu'en mariage. » - N'aurait-on pas mieux
pensées impures lui sont défendues, J?als que, de 1 a~tre, Il ~01t fait de l'instruire à temps?
connaître certaines choses naturelles, II deVIent trouble lorsqu une Peu avant la guerre, j'ai connu un sergent, chaste comme un
pensée permise lui vient, se demande s'il ne fait p~s mal ; n y . ange, mais qui, ne connaissant pas le mal, riait avec ses cama-
pensant, croit qu'il a. péché en y, songeant, et... le dIable peche, rades .de choses or~uriè:es expri~é~s par des mots qu'il ne com-
lui dans cette conSClence troublee. . prenait pas. Il étaIt meme une emgme pour ses camarades qui
D'autre part, les premiers effets charn~ls de l~ jeunesse se ré- le voyant rire avec eux, croyaient à sa corruption et, ne pou~
vèlent. L'inquiétude augmente de. leu; fa~t. Un. hvr~, une gravure, va~t pen~er vraies ses dénégations, sa piété, s'imaginaient
une ligne ou un mot sont vus q~l n' ~e1alrent )~mal;, et trou):llent qu Il devait, en cac~ette, ,fai~e comme eux. J e lui fis comprendre
davantage, orientant dans une directlOn mauvaIse 1 ame du jeune ' de. guell e~ or~u~es II a:,~It n: Il ,en fut confondu, d'autant qu'il r
homme. ' sa!slt aVOlr amSl donne a CfOlre a ses camarades qu'il était hypo-
Et cette empreinte première fera un mal incroyable. cnte.
Pourquoi n'avoir pas ~is I~ vérité,. la vérité nécessaire, là,~vant? ~ertes, il n'avait pas péché, ne sachant pas ce qu'il faisait·
Car enfin, à un certam age, le Jeune homme saura bIen. - malS, n'eût-on pas mieux fa,it de l'avertir auparavant? '
-6- -7-
Et, pour combien, des habitudes mauvaises, innocemment défend:e 1?uisque vous prendrez sur vous la plus grande partie du
prises, sont cause de chutes finales? - Combien, au contraire, mal fait, 11 sera plus confiant.
ayant accompli un acte permis mais qu'ils croient défendu, décou- . Surtou~, l~i dire, ,et redire, qu'avec de la v?lonté, de l'énergie,
ragés et honteux, perdent la force contre le véritable mal, jettent 11 peut s arreter, reparer, remonter, se dommer marcher droit
le manche après la cognée et se disent : Pour maintenant, tant désormai~, et qu'il le doit. '
Ille pourra en employant les vrais moyens, qui sont les Sacre-
pisA!'mS1. ont commence'nombre d e gran ds d e'b auclles
' e'1eves
' cepen- ments fréquemment reçus. Vous l'aiderez à se relever et à éviter
dant dans la morale chrétienne, et qui, péchant en faisant ce ~es,~hutes en lui pa:la~t affec~~euseI?e~t, en père, de tout, comme
qu'ils supposaient un péché (1), se s,ont laissés aller aux péchés al mnocent.; en lm dl sant qu 11 est md1spensable de quitter d'un
réels .peir ùégo ût d'eux-mêmes, ont cherché à se .plonger jusqu'au seul coup, tout compagnon de débauche' en l'aidant à m~rcher
plus avant de la fange, s'abandonnant à tous les crimes d'impureté droit, désormais. '
par suite d'un découragement survenu de l'ignorance de vérités III: - Qui doit faire connaître les vérités naturelles P
naturelles. me demandez-vous. .
Et combien de jeunes gens commencent le mal parce qu'on ne J e ~éponds ~ Les Parent~. Le père, plutôt, pour les jeunes gens.
les en a p as prévenus; combien ont fini dans la masturbation La mere, plutot, pour les Jeunes filles. Puis, ceux qui remplacent
parce qu'on ne leur a jamais dit de se laver souvent les parties les Parents.
sexuelles, la malpropreté étant cause de démangeaisons, pre- C'est de droit et de devoir naturels (1).
mières causes de mauvaises habitudes? On eût mille fois Dès. l'~ge le plus tendre,. l'enfant es.t intrigué sur sa naissance.
mieux fait de leur enseigner à se laver, en disant nettement pour- 9n lm repond par des balivernes. SOlt! - Mais bien vite il a
quoi, plutôt que de les laisser se corrompre par des cachotteries 1dée qu'on le trompe. J eune homme il sait qu'on l'~ trompé en'fant
insensées. même avant d'avoir idée de la vérité. ' '
A mon avis, oui, il faut parler aux jeunes gens des vérités natu- On eût ~eux fait de répondre à l'enfant qu'il était trop jeune
relles. - Ne doivent-ils pas les connaître un jour? - Alors, que pour s~vOIr cela, et qu'on le lui dirait à seize ans.
ce soit avant qu' aucune erreur naturelle, scientifique et morale Et. Sl le père sait dire à l' adolescent son fils: « Mon fils, il est
n'ait souillé leur cœur. - Le vrai ne souille pas. - Et si la vérité
~ert~mes choses q~e l'on cache ~ux enfants, parce qu'à leur âge
est présentée comme elle doit l'être, en toute netteté et simplicité, 11s n on~ pas beso~n de les savOIr. Toi, tu arrives à l'âge où tu
elle purifie. as besom ~e ,saVOIr, non pour appliquer, mais pour te défendre
Dieu n'a rien fait d'impur. contr~ les 1dees fausses et les immondices qui courent les rues . .
Qui donc refuse le vaccin à ses enfants? J e. SUlS tO,n père. J' ai devoir d~ t 'av~rtir. Demain j'aurai, avec
II. _ Vous m'objectez: Et si mon fils a déjà un vice, ou s'il a tOI" seul a seul! une conyersatlO~ tres. nette. J e la continuerai
déjà été entraîné, dois-je lui parler de même? apres quelque.s 10urs, car Je ne dOlS te n en cacher. - Toi, de ton
coté! pose-mm sur ces ~hoses tout.es les questions qui te viendront,
Oui. C'est de toute évidence. car J~ veux tout te dIre. Ne crams pas d'être net, cru dans tes
Je ne dis pas que c'est une plus forte raison, mais que vous, père,
avez laissé passer le temps durant lequel vous deviez parler. questlOns; cette netteté et cette crudité seront une dtarque de
co~fiance de toi à moi. Elles me permettront de te répondre plus
Il faut réparer ce retard. Et, même devant lui, prenez beau-
clam:~m~nt, et ~onc de .t'ar~er de plus de vérité pour les luttes '
coup de sa faute, ou de ses fautes, vous accusant du tort de ne
lui avoir pas parlé plus tôt. Ce n'est pas là faiblesse, c'est vérité. de ~a V1e. - Meme, écns, d un mot, les explications que tu vou-
Et, pour le faire, parlez aussi simplement que si, jamais, il dra.1s de ~oi. Ainsi ton esp~it ne se;a pas tourme~té par elles,
cramte .d en perdre la pensee. Et, a notre prochame causerie,
n'avait fauté. Vous ouvrirez ainsi son cœur et, n'ayant pas à se
avant Situ le veux, tu m'en parleras. - Je serai franc et entiè-
(1) Qui, d'une façon absol ue, croit pécher mortellement en déplaça nt une feuille d'arbre rement ?uvert avec toi. Toi, sois franc et complètement ouvert
et le fait quand même, pèche mortellement en le faisan t volontairement et de propos avec mm. »
délibéré. En effet, on fait le péché que l'on croit, en toute conscience, faire. Ici, c'est le
mépris de la divinité qui p ~se d,ns l'acte, non l'acte en lui-même perm is. - On doit donc . Croyez-le: un père qui parlerait ainsi à son fils verrait le cœur
former les consciences, non les laisser se former elles-mêmes par des ionnules vagues, ou
_encore par des choses mensongères .entendues de men leurs. . (1) Il n'y a pas de droits sans devoirs.
-9-
Et nous voyons des journaux, même chrétiens, voiler le con ..
-8- , cubinage et l'adultère du mot ami ou amie. N'osant pas dire:
de son enfant bien grand s'ouvrir, la confiance apparaître, une « la c~nc1fbine de 11'L X », ils osent écrire, pour couvrir la mar-
amitié rarement vue le souder pour toujours à lui. chandise : « l'amie de M. X », salissant, prostituant ainsi le beau
Et si le père sent qu'il ne peut, lui, aborder ce sujet comme terme irremplaçable d'ami, et, du fait, la belle et pure chose qu'est
il le faudrait, qu'a.t·il de mieux à faire que de confier son fils l'amitié (1).
à une personne respectable pour qu'elJe le reI?place en cela, .comme Il ne faut pas les suivre, mais fustiger le mal ou le scandale de
un professeur le remplace pour la phIlosophie, la gymnasüque, la son vrai nom. Comme il faut garder le beau et le vrai sens, le net,
dictée ou l'histoire ? des grandes et belles choses que sont l'amour, l'amitié, "et les
IV. _ A quel âge doit-on parler à son fils? appeler par leur nom. .
L'âge est variable. Il en est qu'il faut prémunir, au moins en Du vrai, du net, le mot exact, rien d'autre.
Il faut, ai-je dit, que tous les mots dont on se sert soient com-
partie dès treize ans. D'autres seulement beaucoup plus tard.
pris. J'ai toujours, me souvenant de deux faits, parlé ainsi dans
C'e~t au père à con~aître le ~~ur du fils, sans se f~ire d'illusion, tous. mes enseignements, soit comme sous-officier, officier, confé-
en considérant que l'ImmoralIte montante de nos jours cherche,
par tous les moyens, à souiller l;âme de l'adolesce~t. Et, ici surtout, renCler, chef de 6.500 gymnastes, soit dans l'intimité de causeries,
_quelles qu'elles soient.
il vaut mieux prévenir que ~uérir. ., . , . Ces deux faits sont simples. Étant petit, le bon Frère qui nous
En tout cas, il faut que le jeune homme, quel SOtt.-tl, so.li prem~m
et donc instruit avant le départ pour la caserne, StX mots au motns faisait l'école nous disait en nous renvoyant: « Mes enfants, ne
vous attardez pas en route; il faut allez chez soi de suite. » Et
avant, afin qu'il ait le temps de réfléchir avant de quitter la dans ma tête d'enfant je me disais, avec d'autres d'ailleurs: « Moï'
famille (1). . je ne vais pas chez Soi,. je ne connais pas Soi. Je vais chez mo~
Rappelez-vous que la Confirmation en a fait un Soldat de Jésus-
papa, à ma maison, pas cnez Soi. » - Le deuxième, c'était un peu
Christ, ET DONC gU'IL N'EST PLUS UN ENFANT. -Il a des grâces
plus tard. Le bon Frère nous disait:
pour vous entendre. « Mes enfants, il faut résister à ses passions. » - Et je me vois
V. _ Comment doit-on parler? encore me dire en moi-même: « Ses passions,. je ne comprends
pas~ Je ne connais !lue la Passion de N. -S. J. oc. »
En toute simplicité, netteté et vérité; faisant voir l'œuvre de
!--e bon Frère croyait ses .ê~press~ons, très simples, bien com-
Dieu telle qu'elle est, son but. pnses. Et pourtant 1. •. AUSSI, je redis: dans l'enseignement dont
Employer des mots et des expressions ordinaires, dont la port~e nous parlons, surtout, soyez absolument net, clair même si vous -
est absolument comprise du jeune homme, afin que tout SOlt appréhendiez d'effaroucher. '
bien clair et bien lumineux dans son esprit. Lui expliquer, nette- , Est-ce que vous craignez que votre fils devienne voleur incen-
ment, un mot qu'il ne comprend pas, un dénominatif qu'il ne sait. diaire, lâche, faussaire, traître, parce que vous lui explique~ nette-
à quoi appliquer. ment ce qu'est un voleur, un incendiaire, un lâche un faussaire
Ne pas craindre d'employer des expressions nettes et pures un traître? - Je dis, moi, qu'!l lé deviendra pe~t-être, s'il s~
en elles-mêmes; mais sans jamais les détourner de l~ur ~eau trouve avec des compagnons qUI le sont, et si vous ne lui avez
sens propre pour adoucir l'âpreté du mal, comme certams jOur- pas découvert le mal du vol, de l'incendie volontaire de la lâcheté
naux les emploient pour parler à mots couverts. On en est mal-
du faux et de la traîtrise. "
heureusement venu à ne plus oser, parfois, prononcer ce mot
très pur, « amour », parce que certains o~du:iers personnage~ x. (1) La Fourberie Maçonniq~e.a mis cela à la,mode. Son mot d'ordre n'est-il pas:" Cor-
s'en servent pour désigner, couvrir la formcatlOn, comme aussI T?mpez •.• faItes des, cœurs ';ICleux et V,0tlS TI aurez plus de catholiques.» Le malheur
ç est que les. catholiques ~u~ve~t parfOIS .la Fran~-Maçonnerie sans savoir le pourquoi
les crimes lubriques, et donc ce qui n'est, pàs du tout, de l'amour. de ses .emplOls de ~n?ts . D aIlleurs, elle faIt, en tout, pareilles choses. Elle s'est emparée
de tr~)ls sIgnes r.el!gIeux, ~our les. salIr et. tromper: Le triangle, primitivement symbole
(1) Évideniment, il vaut mieux lui parler à la d~rnière heur~ que de ne lui rien dire\ .~hrétIen de la Tnmté : L dotle, qUI est le sIgne annonçant le Fils de Dieu: Le Sacré-Cœur
Mais, quelle erreur d'attendre si tard. Ou tout se nOIe dans l~s mIlle prép~ratIfs du départ, d0l'!t elle commence à s'emparer de nos jours (compris croix, flamme et couronne d'épines:
ou la réflexion ne lui vient qu'en entendant des ordures lom M sa famIlle. En réaht~ Il maIS en remplaçant .cette dermère par une chaîne), pour en faire un symbole maçonnique
n'a pas réfléchi; il n'a pas vécu avec les idées qy'i1 vjent de recevoir; i! n'a .pas passé, du -cœur·de l'humamté. '
en famille où tout se comprend avec calme, la fievre du vaccm. - De meme, Je ne cam· . Il. ~aut nou.s affranchir, en loul, de la remorque maçonnique ~ême et surtout de sa
prends pa~ que l'on d,o nne juste au départ, comme souvenir ,de la Messe de dépar~, des SImIlI prudene. ~ "
petits livres comme" Sois bon Soldai ". C'est un an avant qu Il les faut donner au jeupe
homme. . \

./
- 10 II
faut le préserver du froid, s'inquiéter de sa vie, de sa nourriture,
1 car lui ne peut rien pour lui-même.
Qui veillera à tout cela ? - Qui agira pour lui ? - Qui le fera
vivre?
L'acte de procréation est-il un grand acte, La mère est là. Pendant neuf mois elle l'a porté, elle a senti
ou est-il, comme le disent certains, un acte de rigolade? l'enfant se développer en elle, ses membres grandir et remuer
dans ses entrailles. - Pendant neuf mois elle a pensé au petit
Dieu ayant créé Adam, le premier homme, et Ève, la première être qui allait venir, et que Dieu formait de son sang, de sa sub-
femme, leur dit: « Croissez" et multipliez-vous, et remplissez la stance.
terre, et assujettissez-la à votre empire.» C'était le premier mariage. Aussi, bien avant le terme des neuf mois, elle préparait le ber-
En eux, il avait mis tout ce qu'il fallait pour l'exécution de ceau pour le placer, les langes pour le couvrir, les petites chemises
cette prescription. - Et d' abord, il avait fait leurs âmes ca- et le petit bonnet qu'elle allait lui mettre.
pables de s'unir par la volonté et l'intelligence, leurs cœurs Et maintenant, qu'il est né; tout naturellement elle produit,
capables de s'aimer d'un vrai et saint amour. L'âme plus forte dans le lait de ses seins, la première et unique nourriture qu'il
de l'homme, le cœur plus tendre de la femme, formaient de ces peut prendre.
deux êtres l'appui et le recours l'un de l'autre. L'homme, plus Le voyant si faible à sa venue, elle oublie,la douleur de l'enfan-
fort, se trouve tout fait pour protéger la femme et être le chef tement. Elle l' aime, le nourrit, le soigne, comme si, encore, il
de la famille j la femme, plus faible, est toute faite pour se mettre faisait un avec elle-même.
sous la protection du mari, embellir sa vie, le soutenir de son Et les jours qui suivent, et les semaines, et les mois, son dévoue-
amour. ment et son amour continuent. - Nuit et jour attentive au petit,
Dans le plan du Créateur, il n'entrait pas cette volonté de repro- elle souffre avec lui et le soigne quand il souffre. Elle est
duire lui-même les hommes futurs comme il avait produit Adam joyeuse quand il sourit, triste quand il pleure. Elle l'entoure de
et Ève. Il avait créé le premier couple, il voulut que ce premier soins continuels comme seule une mère sait le faire. Elle éveille
couple fût l'instrument dont il se servirait pour peupler la terre. son intelligence, lui apprend les premiers pas, l'habille et le
« Croissez et multipliez-vous », dit-il à nos premiers Parents et à couvre.
tous leurs enfants. Son cœur tendre semble l'aimer d'autant plus qu'il est plus
Dans l'Évangile, Jésus-Christ, parlant de l'homme et de la faible. '
femme unis par le mariage, dit: « Ils ne sont plus deux, mais une Et l'enfant grandit. Elle reste la mère aimante, prévenante
seule chair. » et soucieuse, capable de tout pour le bien de son fils, pour l'élever.
Dieu, en vérité, voulait deux êtres autour d'un berceau j deux . C'est même presque à regret qu'elle le voit grandir, car elle sent,
êtres pour élever ce petit être faible qui naît; deux .êtres pour au fur et à mesure, que son influence diminue sur lui j que son
le soutenir et le guider dans la vie j deux êtres pour l'aimer et se cœur, à elle, est trop bon, trop tendre et trop faible pour guider
dépenser pour lui. et diriger toujours cet être, fruit de ses entrailles. '
Et pour lier l'homme et la femme, tous deux, au petit qui vient Considérez une femme qui se détournerait de son enfant à sa
de naître, il a inventé un moyen par lequel l'homme et la femme naissance, qui le repousserait, ne le voudrait pas soigner. Avec
se retrouvent, tous deux, dans ce petit être. A l'homme il a donné moi vous diriez : ({ C'est un monstre. » - En effet, elle serait un
de produire la semence j à la femme, comme à une terre féconde, monstre, parce qu'elle agirait ainsi contre nature, contre sa nature,
de recueillir la semence et de reproduire l'enfant. - Pour cela, à elle, par laquelle Dieu lui fait produire le lait, nourriture du
il a fait l'homme et la femme différents l'un de l'autre en tout petit. - Et le tribunal des hommes lui-même condamne l'infan-
ce qui regarde les organes de la génération, l'un complétant l'autre, ticide et l'abandon d'enfant.
l'un ne faisant plus qu'un avec l'autre pour donner la vie à un
nouvel homme. L'homme, lui, pendant ce temps que fait-il ?
Considérons ce berceau où l'on vient de placer ce chétif petit . ~vant la.naissance, je le vois déjà, soucieux de sa future pater-
être à peine' né. L'enfant est si iaible qu'il ne peut se porter. Il mte, travaIller davantage afin d'apporter ce qu'il faut pour le
ne sait rien, ne voit ni ne comprend. A peine au monde, déjà il temps de la naissance. Et après que l'enfant est né, pendant ,que
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la femme veille sur le petit à-la maison, lui, va, à l'extérieur, gagner des petits qu'elle ne peut plus surveiller. -Puis, lorsque le jeune
le nécessaire à son épouse et à l'enfant. homme a grandi, elle se sent incapable de lui donner la direction
Non pas, certes, ordinairement, que déjà, à la naissance, le ferme, propre du père. Aussi, toute sa vie, l'enfant se sentira avoir
cœur du père soit pris du même amour que le cœur de la mère ! manqué du guide naturel, qui lui était nécessaire clans les débuts
- Non. Et même, souvent, le petit chétif qui est là, au berceau, de sa vie d'homme. "
ne lui dit au cœur rien encore. - Certes, il sait qu'il est la chair Instruments du Créateur, pour transmettre la vie à l'enfant,
de sa chair et le sang de son sang; mais, prêt à le défendre de sa la lui conserver, pour le former, le conduire, le guider, pour en faire
vie, il n'a pas encore le cœur pris, et, bien souvent, il souffre des un être complet enfin, tels sont ces deux êtres, l'homme et la
cris du petit, alors que, pour gagner la vie de la maisonnée, il femme. "
aurait besoin, la nuit, de repos et de calme. Et l'acte qui les rend ainsi instruments de Dieu, procréateurs
Mais, voilà qu'un jour, en rentrant du travail, il voit venir à d'un être humain, est un grand acte.
lui ce petit être, les bras tendus, ouverts, qui, le regardant Bien mieux, c'est l'acte le plus grand de l'homme, car il n'en
dans les yeux, lui crie: ({ Papa ! » • est pas de plus grand que de mettre un homme au monde.
Alors, c'en est fait. Le cœur du père s'ouvre à son tour. n sent
l'affection, la fierté et l'amour paternels vibrer en lui, et il l'aime, - Mais, dira-t-on, pourquoi avoir choisi ce moyen? N'en
désormais, ce petit. est-il pas de meilleur? N'en est-il pas que l'on ne pourrait pros-
C'est que le cœur du père n'est pas" le même que celui de la tituer ?
mère. - Elle, toute faite de tendresse, aime surtout le petit, le Supposez que Dieu ait choisi un autre moyen.
faible, l'éprouvé. - Lui, plus calme, plus positif, a un rôle diffé- Supposez, afin qu'il n'y ait pas de tentation de chair, et surtout
rent dans la famille, et ce rôle augmente d'autant que diminue de prostitution, que le Créateur ait formé les hommes sans sexe,
, celui de la mère. et que, directement, il envoie à ces hommes, lorsqu'il les choisit
C'est à "l'homme, c'est au père, à conseiller ses enfants jusque pour cela, un petit enfant apporté par un ange.
dans l'âge mûr, à les guider fermement dans la jeunesse, à les L'ange apparaît à cet homme, et, lui mettant l'enfant sur les
reprendre, lorsqu'ils font mal, avec l'autorité qu'il doit conserver genoux, disparaît en lui disant: ({ c'est un fils que Dieu te donne ».
intacte sur eux. - La mère, trop aimante, a un cœur trop faible Resté seul avec l'enfant, l'homme se demande par quoi il tient
pour ce faire; c'est le propre de l'homme, chef de famille. à ce petit être. - Sans doute, la parenté spirituelle existe, puisque
Et voilà comment, autour d'un berceau, deux êtres, deux cœurs l'ange lui a parlé. Mais il sent que son être n'est pas attaché au
différents doivent se trouver pour le protéger. Voilà pourquoi, petit. - Il regarde autour de lui.
par l' acte de procréation fondant deux êtres en un seul, Dieu A moi ? se dit-il. Pourquoi à moi ? Pourquoi pas à tel plus
a voulu attacher au petit l'homme et la femme formant un tout fortuné, à tel plus libre ? Il ne me tient de rien, cet enfant; pas
complet, uni à jamais pour lui transmettre l'existence, le nourrir, plus qu'à un autre! Alors, pourquoi moi, moins riche, plus occupé,
le soigner, l'aimer et le guider dans la vie. en suis-je chargé?
Et le père, et la mère, sont nécessaires à l'enfant. L'un davan- Et je le vois rejeter le petit, disant: ({ Je n'en veux pas, moi, d~
tage en un temps, l'autre en un temps différent. cet enfant.» "
De là,encore, l'indissolubilité du mariage. C'est natureL
Supposez cependant qu'il en accepte la charge, par obéissance.
Et, voyez, là où le mariage, par la mort de l'un des deux con- (Combien y en aura-t-il? Sera-ce plus d'un au cent ?) - Mais,
joints, est brisé naturellement. - L'enfant élevé sans mère en "voilà que l'enfant est souvent malade, que des soins et des
souffre toute sa vie. Le père le plus dévoué ne peut la remplacer, soucis continuels "sont nécessaires pour l' élever. La ruine ar-
il n'est pas fait pour cela. Et puis, obligé de gagner la vie des rive avec ce petit. - Que va faire cet homme ? - La nature
petits, il est forcé de s'en éloigner chaque jour pour travailler; ne le liant pas complètement à l'enfant, il le rej ettera, l'abandon-
et les enfants sont privés de tendres soins et de douce affection. nera. "
- Et si la mère devient veuve, au lieu de pouvoir se livrer com- Et supposons qu'un, par-ci par-là, quand mêm~, conserve
plètement au soin de ses enfants, elle doit pourvoir à mille choses le petit. Voilà celui-ci grandissant. Il a douze ans. Il est paresseux,
qui sont du propre de l'homme, travailler pour gagner le pain colère, méchant. Chaque~jour de nouvelles peines viennent par
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lui. -...:. Que finira par décider cet homme? : « Après tout, dira-t-il, de sa chair, vient de lui, qu'il est vraiment père, et donc lié à
j'en ai fait assez pour lui. J'ai peiné, travaillé, souffert pour lui ce petit, même maladif et vicieux. Au lieu de le chasser à cause
depuis douze ans, et voilà comment il me récompense? J e le de la faim il se grandit en s'imposant des privations, en dou-
chasse! » blant son travail j et il s'efforce de conduire à mieux, de corri-
Vous le feriez vous-même. ger les défauts et les vices de son fils. --:--- Le fils, lui, l.orsqu'p
Admettons cependant que, par impossible, il conserve l'enfant. est en âge de comprendre nettement ~t lustement, se S~lt c~alr
- Le sacrifice continue, les souffrances aussi. L'homme fait tout de la chair de ses parents, et donc lIé a eux par les lIens du
pour lui, et cherche à le rendre bon. Mais voilà que le jeune homme sang.
a vingt ans. Sentant lui-même ne tenir en rien de celui qui l'a La parenté spirituelle est aussi complète que celle advenant
éle.vé, il ne reste près de lui que pour une vie plus facile. Il.lui si un ange apparaissait au père et lui disait: « Dieu te donne ce
faut de l'argent pour ses plaisirs. Il injurie et maltraite celui qui fils. » - Le père sait bien que ce n'est pas lui qui a agencé à lon-
lui sert de père, il le frappe, le bafoue. gueur les os ni les muscles du nouveau-né, qui a façonné l'œil .
Et je vois alors celui-ci se relever, ouvrir la porte et chasser pour qu'il voie, l'oreille pour qu'elle entende et les pieds pour
le maudit: « Vingt ans, dit-il, j'ai travaillé et souffert pour toi. marcher. Il se sait incapable de le faire e~ reconnaît, là, l'œuvre
Vingt ans tu as été ma torture. Et tu m'injuries j tu me frappes ! du Créateur.
Jete chasse ! » Et cette parenté spirituelle subsiste en l'homme, même lorsque
Condamneriez-vous cet homme? les petits sont devenus vieillards eux-mêmes, ou sont partis au
Non j car ce qu'il ferait ainsi serait naturel. loin pour ne plus jamais revenir. Car, alors, le père et la mère
Dieu a dit : « Croissez et multipliez-vous. » - Et le moyen de s'intéressent à ce qui advient à leurs enfants éloignés, sont joyeux
multiplication, de procréation qu'il a donné, est autrement solide, de leurs joies, tristes de leurs douleurs, fiers de leur ascension
autrement admirable, autrement bon que tout autre. Seul il lie, dans l'échelle sociale, peinés de leurs reculs.-Bien plus, ils suivent
corps et âme, les parents à l'enfant. Seul ce lien est complet, et et aiment leur progéniture, les enfants de leurs enfants et même
en parfaite harmonie avec la nature, corps et âme, que le Créateur de leurs petits-enfants, et ils conservent pour eux la part d'héritage
nous a donnée. qu'ils veulent leur laisser.
Dieu, ainsi, attache les parents à l'enfant par une double parenté, J Et cette double parenté forme un lien si grand et si fort du
spirituelle et corporelle. Si, pour l'homme, l'une ou l'autre de père et de la mère au petit, qu'ils en deviennent capables de tous
ces parentés manque, la chaîne est incomplète, non conforme à la les dévouements, et, chose nécessaire à l'enfant, qu'ils l'aiment
nature. plus qu'ils n'en sont aimés.
S'il n'y a que la parenté spirituelle, les parents ne seront pas Ces deux parentés, spirituelle et corporelle, sont donc indis-
liés vraiment à l'enfant j l'exemple de l' ange apportant un enfant pensables à la nature de l'homme. Or, comme aucun autre moyen
le montre. que le moyen choisi par le Créateur ne l'établit aussi fortement
S'il n'y a que la parenté charnelle, elle n'aura qu'un temps. ni aussi complètement, ce moyen est bon, il est grand.
Lorsque leurs. petits savent voler et pourvoir à leur nourriture,
les oiseaux ne s'en inquiètent plus, et même les chassent du nid. Ce qui est mauvais, c'est sa prostitution.
C'est la parenté charnelle. Elle finit à l'âge où le petit sait se suffire Ce qui est mauvais, c'est de se servir de ce moyen dans un autre
à lui-même. but que celui pour lequel Dieu l'a inventé.
La chienne se fera tuer pour son petit et le petit jouera avec Ce qui est mauvais, c'est le divorce, qui fait un fils moralement
sa mère. Mais, à l'âge de la puberté, le petit ne connaît plus sa sans parents, enfant qui sentira toujours que son P ère et sa Mère,
mère, ne s'en inquiète plus, lui est étranger comme sa mère lui ne serait-ce que pour lui seul, eussent dû rester unis, eussent dû
est étrangère. La parenté charnelle a cessé. Laissez-les alors avoir s'efforcer de continuer à s'aimer, au lieu, par leur égoïsme, de faire
grand faim l'un et l'autre, et jetez un os entre eux. Ils se battront de lui une sorte de paria sans véritable foyer.
P?ur l'avoir. Ils ne se connaissent plus. - Quant au père, c'est . Ce qui est mauvais, ce sont ces unions sans mariage réel;
pIS encore. . ·unions faites avec l'intention de se séparer un jour; car sans
L'homme, lui, s'attache à l'enfant par une double parenté. cela, le mariage consacrerait à jamais leur lien. Unions d'égo-
La parenté charnelle lui fait toujours sentir que l'enfant, chair ïstes s'aimant, · chacun soi-même, plus qu'ils n'aiment leurs
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enfants (1) ne se souciant pa~ de leur honneur, et procréant des une opposition de mort immédiate sur i'être pouvant ~tre c?nçu1
enfants qu'i se sentent, toute leur. vie, le fruit de l'égoïsme des et donc détournant à un usage de mort un acte que Dieu a etabh
auteurs de leurs jours, non leur glOIre et leur bonheur. . pour donner la vie.
Ce qui est mauvais ce sont ces concubinages de quelques JOurs, Crime sans nom, celui-là. Injure au Créateur. Acte contre nature
où une malheureuse' inexpérimentée, se croya~t .aimée (~), se qui devrait mériter, s'il était connu des hommes, la même con-
donne à un corrupteur, sacripant farceur: et cnI?mel, qUI, son A
damnation que celle prononcée pour l'infanticide ou l'avortement
but atteint délaissera la fille devenue mere, remant lachement avec manoeuvres frauduleuses, car il touche de bien près à l'un et
son sang d~ns l'enfant qui va naître, et sera cause que son fils à l'autre.
portera, toute la vic, la honte de sa mère avec la pensée qu.e son Ce qui est mauvais, c'est le crime d'avortement proprement
père était un lâche n'ayant pas eu le courage de le nournr, de dit amené volontairement d'une façon ou d'une autre, et donc
l'élever, et l'ayant abandonné avant ~ ême q~'il fû~ né. vél'itable condamnation à mort, véritable exécution de meurtre
A moins que ce ne soit l.a fille qUI entortIlle, he e~ corro~pe d'un être dont la conception est accomplie. - Tuer le petit à
un niais se figurant être aim é (z), al?rs qu~ le but mavoue est un an ou à cinq ans, le tuer à sa naissance, le tuer à moitié f?rmé
simplement la cormptlOn, quand ce n est pomt de compro~ettre dans le sein de sa mère ou le tuer à peine conçu, c'est touJours
le jeune homme pour le forcer à un manage futur, ou bien, et tuer un homme ;c'est toujours un assassinat.-C'est toujours,aussi,
le plus souvent, le porte-monnaie du niais,ses cadeaux à l'entre- un massacre d'innocent criant vengeance vers le ciel, et criant
tenue. . d'autant plus fort que la mère elle-même,le père parfois, sont ici
Et, quelle est grande la ~ouffrance de ces enfants, dits naturels. les juges criminels, les exécuteurs dépravés de leur sentence de mort.
Combien ils se sentent aVlhs! - Vous, corrupteurs, vous ne le Le ciel lui, ne laisse jamais les crimes contre nature impunis,
savez peut-être pas. J e la connais, m?i, pour ~voir yu, bie~ sou- mêmè en'cette vie, car la nature, exécutrice ici-bas de la loi d'en-
vent, au Régiment, des yeux se .balsser - a moms q~?ls ~e haut se rattrape sur les auteurs de ces forfaits, et surtout sur la
deviennent ignominieusement gouailleurs -lorsql!e, pour 1mscn- mèr~ (1) ici la plus coupable. - Que de santés à jamais perdues
rè sur le livret ou les contrôles, on demande au jeune homn;e le par suite d'actes contre nature, principalement par suite d'avor-
nom de son père, et qu'il est obligé de répondre: « Mo~ pere... tements volontairement accomplis, d'onanisme.
je n'en sais rien; je n'en ai pas ... » - Quan? on ~'a pas! SU?ltement, Ce qui est mauvais, ce sont ces maisons innommables (z),dans
cette réponse sèche, lancee avec le rapide desespOlr d un coe,u~ lesquelles des tenaciers fauteurs de tous les crimes rassemblent
instantanément devenu farou che et cruellement dur : « Je n ai des filles perdues, véritables sangsues, causes de toutes les impu-
ni père ni mère. » . . . , dicités. Maisons où le jeune homme va, une première fois demi-ivre,
J'ai vu des anxieux vemr n:e trol!:,er1 à la veIlle d un examen conduit par des compagnons débauchés profitant de son ivresse
devant décider de leur cafnere mlhtalre, examen dans lequel pour le faire tomber; où il retourne s'avilir, apprendre le crime
l'état civil était vérifié et me dire, le coeur brisé, souffrant d'une contre nature, porter son or, sa santé; son honneur, et d'où il
souffrance indicible: « 'Mon lieutenant, faites que l'on m'épargn.e sort toujours avachi, honteux de lui-même, plus enfoncé dans le
cette question ... J'aime mieux ne pas être proposé que d'aVOIr vice, plus porté à l'impureté.
à y répondre. » Et, je mets dans le même sac le racolage de certains cafés comme
celui des rues, fait par des filles soutenues ou non, ne cherchant
Cè qui est mauvais, ce sont ces unions dans .lesquelles, t.ou- qu'à communiquer leur pourriture physique et morale contre
jours au détriment de la santé de la femme d'ailleurs, le cnme ivresse, mangeaille ou argent sonnant.
d'avortement est accompli dans l'acte même destiné à donn~r
la vie, acte dans lequel, par une manoeuv.re- quel~onque, on faIt, (1) " Le sang de cet enfant est sur sa tête, il lui sera redemandé. Le crime qu'elle a com-
mis est un meurtre, un infanticide, le meurtre d'un être qui ne peut se plaindre ni se
contre nature, avorter la vie qui se pourrait prodUIre, prononçant défendre, et qu'il était de son devoir, avant tout autre, de chérir et de protéger.» D' NA-
PHEYS.
(1) Et surtout bien plus qu'ils n'aiment leur ~omp\ice de concubinage: , " Les avortements voulus sont la cause constante de maladies violentes et dangereuses
(2) Il n'y a, là, aucun amour, ni d'une part ni de 1 a ~ltre. Ql.}and on ~lIne quelqu ~n, on de la matrice, maladies qui se terminent fréqu emment par une mort prématu rée. Ils
a souci de sa réputation, on lui ve ut du bien, et le t;'eilleur bien. On 1 honore, o~ 1 éltve. amènent une faiblesse mentale conduisant à la foh e, et sont le moyen le plus certalll que
Ici , au contra ire, chacun sait qu'il détruit la réputab?t1 ~e l'autre, le déshonor~, 1 ~ba ls.se, l'on puisse employer pour détruire le bonheur domestique ... n D' NAP HEYS:
lui fait le mal d'une situation fausse, et surto ut lUi fait commdtre le péché qUi ru me (2) Qu'on surnomme : maisons de tolLrance, lupanars, .mauvalses- malsons, bonnes~
l'ame et en détruit les ressorts, - Amour non. Passion déréglée OUI. maisons, bordels, chez « ma tante n. boîtes à ordures, claques, grands-numéros, etc., n'osant
pas les nommer.
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L~ n;a';lvais est qu:un jeune homme affaiblisse son corps par
des emlSSlOns volontaires de semence, que ce soit par l'excitation à l'hôpital, usé. Quelques mois après, il mourait de tuberculose
seul ou à plusieurs (masturbation) ou par des rapports sexuels suite .de la maladie de poitrine coritractée par son affaibJis~
et en arrive, comme beaucoup, à une quasi hébétude ou à l'impos~ sement. - Au moins, il se repentit et, peu avant de mourir
sibilité future de procréer. se traînant sur le bord d'un canal, il sauva un enfant de l~
Le mauvais est que l'homme, en détournant la chair de sa noyade.
voie,. ou même se ~ivrant à l'i:upureté simple, en arrive à la cor-
ruptIOn morale et a la corruptlOp corporelle. Ra!es sont les jeunes Que d'autres encore ont emporté, à la suite d'un contact mau-
gens, hommes ou femmes, se laissant aller au Vice, et qui, malgré vais, le ge:me malsain d'un mal. qui ~eyait se développer des
tous les moyens employés pour éviter !a contamination physique, ~n?ées apres. :-: Et surt~ut, ~omb:en, saisIs par le poison syphi-
conservent leur corps Intact de pournture. Des malaùies, réelle- litique, ont la JOIe de la vie a Jamais perdue, passent cette maladie
ment honteuses parce qu'elles produisent dans l'intime un vérita- à.leur fe,?me, à leurs enfan~s, dont la .lèpre, le sang vicié, les pré-
ble dégoût de l'être,son~ là (en nombre si multiple que la quatrième dispose a toutes les maladies contagieuses et à toutes les dou-
page. de beaucoup de Journaux est remplie, comme les urinoirs leurs.
pubhçs, de l'annonce de leurs remèdes), sont là, dis-je, guettant « ~t vous.,èroyez. que j'y ~i plaisir? me dit un jour un sous-
toujours l'impudique. o~cler q~e J essayais de sortIr de la fange du vice. Non ', Chaque
Et, q~e j'en ai vu, a~ .Régiment, de ces jeunes gens, frappés fOlS que J'as.souv,ls cette br~tale passion, chaque fois 9ue je vais
des maux les plus humiliants et les plus douloureux le venin dans ces bOites :;t ordures, Je me trouve plus dégrade, et moins
empoisonneur des .maladies vénériennes les ayant sai~is ' dès les homme. Je me diS que c'est la dernière fois. Oui, c'est la dernière
premiers pas dans le vice, et ne les quittant plus quoi qu'ils fassent fois, jusqu'à ce que vienne un nouveau dégoût suivant une nou-
et malgré les remèdes. - Que d'autres j'ai vus, perdant leur volon- ve!le f~ute . A fo~ce de m'être laissé aller, j'y retourne comme le
té et leur caractère ainsi que leur belle jeunesse vieillards à l'heure chien a son vomissement' »
de l.a ~leur de la vie, le sang. vicié, leur co~stitution à jamais
affaiblie. Cela, quelle que SOIt leur force de constitution an- Ces actes immoraux, ces prostitutions, cette· luxure ces fautes
térieure. ' c,ontre nat~:e, là est le !!la!.. Mais il ne s'en. suit pas: de ce que
. Et deux exemples frappants me reviennent avec l'image de l abus de 1 etre, la prostitutIOn du corps sOient immondes que
deux sous-officiers. - L'un, taillé à la hache, véritable hercule l'acte, accompli dans les règles fixées par Dieu soit mauvai~
de foire, champion de divers concours, et qui, quelques jours Non ; il est bon. , .
après s'être laissé aller avec une fille perdue, traînait. comme Dans le mari~geJ .l'hom:-ne ne .s'use pas, ne s'exténue pas
u~ v~eux, .incapable de :u~rcher droit.. - yautre, be~u de visage, comm;. dans la f~ellesle lubnque qUi le prend,et dontil estesc1ave,
tres Intelligent, corps SI bien proportIOnne que, place sur un pié- lorsqu I! se ~rostI~ue. - pans le mariage, on possède. En dehors
destal, il eût fait une merveilleuse statue; de plus, lauréat de . du manage lamaiS les deslrs ne sont assouvis; on veut toujours
divers concours de gymnastique, champion de courses, chef de aller plus lOIn dans, la faute .et pl,,:s bas d.a,:s la fange. - Dans
natation. En quelques jours, il perdit tout. - Je les avais cepen- le manage !out se regle et dOit se regler paiSiblement par un véri-
dant prévenus tous deux d'être chastes, s'ils voulaient conserver ta,ble et, re~ollf?rtan~ amour; ~an~ la prostitution, jamais la
leurs très rares qualités physiques. - Plusieurs années après, je fievre d eXCitatIOn n est assoupie m assouvie. - Dans le ma-
rencontrai le second. Il me dit sa tristesse, cellé de sa femme, son riage l'homme est fier de ses enfants fier de leur nombre' dans
impuissance à avoir des enfants... . l , la prostitution i~ se fait honte à lui-~ême, surtout s'il s'a:range
Et il I?e revient un troisième exemple, aussi nettement frap- pour ne pas aVOir de progéniture, et .se sent la honte des autres
pant, d'un jeune homme parfaitement élevé. Il avait trop d'argent. ~omrhes, leur scandale. - Dans le mariage, l'àcte de procréation
Très intelligent, il travailla d'abord, et avait tout pour devenir ? appelle, ~vec honneur, LE DEVOIR CONJUGAL; hors du mariage
un bon officier. Il se dérangea, entretint une fille qu'il s'attacha l} ~. est qu une faute, et d'autant plus grande qu'elle est plus
avec son or. Je le prévins plusieurs fois. Il aimait à m'écouter egOiste et plus contre nature. .
mais rien n'y fit. Il continua un ou deux ans en parvenant à évite: 011;i, acc?mpli selon la loi de Dieu, dans le mariage, l'acte du
les ,grosses maladies ordinaires. Au bout de ce temps, il entra deVOir conjugal est un grand acte; on ne saurait trop le pro-
\
clamer. Et l'état du mariage est chaste, saint . . C'est l'état auquel
,1
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est appelée la très grande généralité du genre humain, pour laquelle Les lois de la génération sont admirables; les organes sont
est dite cette grande par.9le : « Croissez et multipliez-vous, » et ëhez l'homme et chez la femme, des merveilles. .,
encore cette autre de l'Evangile: « N'avez-vous point lu que
Celui qui fit l'homme au commencement les créa mâle et femelle,
J Chez l'homme, les organes sont, pour ainsi dire tous placés à
et qu'il dit: « A cause de cela, l'homme quittera son père et sa l'extérieur. Essayons de les décrire simplement.' .
» mère et s'attachera à sa femme, et ils seront deux dans une Suspendues dans une bourse ne gênant aucun des mouve-
» seule chair. » Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. ments du corps, deux glandes, appelées testicules (c'est-à-dire
Donc, que l'homme ne sépare pas ce que Dieu a uni. » « petits témoins », témoins indiquant le sexe), sont enfermées.
Quelques-uns seulement, ceux surtout que Dieu a choisis, sont Le propre des testicules est d'abord de servir au développement
appelés à un état supérieur, à la virginité et à la. continence par- même de l'individu qui les porte, et, aussi, à la reproduction de
faite. J ésus-Christ, après avoir rétabli, dans l'Evangile, l'unité l'espèce humaine. Pour cela, les testicules produisent la semence
et l'indissolubilité du mariage, indique ceux-ci: « Il en est, dit-il, à l'aide d~ sang qu'une artère amène à chacun d'eux, pendant
pour qui le mariage est impossible du fait de leur naissance; qu'une v~me retourne dans. le corps le sang appauvri qui a servi.
d'autres, par l'action des hommes (r) ; il en est enfin qui s'éloignent ProdUIte, la semence flUIde, dans laquelle se trouvent quantité
du mariage à cause du Royaume des Cieux (2). » innombrable de germes de vie, ne demeure pas dans la bourse
Elle remon!e dans Je corps en suivant deux conduits, un pou;
chaque testicule, qUI la menent chacun dans l'un des deux petits
réservoirs ou vésicules, attachés solidement à l'extérieur de la
II vessie urinaire.
Là, l~ semenc~ demeure, se conserve sans .corruption, et,
Les Organes de la génération. alors qu une partIe se résorbe (ré-absorbe) dans l'Individu même
et sert à son activité propre, l'autre partie, gardée qu'elle est
par des sortes de soupapes fermant tous les l:onduits ne tend
Le Créateur, voulant attacher deux êtres à chaque berceau normalement à sortir que par suite du plein ties vésicules ou de
pour le protéger, le Père et la Mère, devait faire en sorte que cha- la pression de la vessie pleine sur les vésicules ou encore d~ l'exci-
cun de ces êtres pût reconnaître, pour sien propre, l'enfant qui tation directe ou indirecte de la verge, organe par lequella semence
était né. aboutit à l'extérieur du corps, lorsqu'elle est obligée de sortir des
Pour cela, il créa l'homme de manière qu'il produise la se- réservoirs vésiculaires.
mence en son propre corps et la puisse porter, par un contact Pour l)émission de la semence, chaque vésicule ,a d'abord son
immédiat où aucune erreur n'est possible, dans le corps même conduit; peu après les deux conduits se soudent et n'en forment
de la femme. Là, cette semence, prenant pour sa propre vie tout plus qu'un; enfin, celui-ci se soude de même à l'urèthre canal
le nécessaire du corps, de la femme, devient l'enfant dans le- qui sert à l'éjection de l'urine, et donc, aussi, à l' émissio~ de la
quel Dieu veut que chacun des parents se retrouve tout semence .
entier. .Or, il est à remarquer. q~e l'émission de la semence peùt se
faIre pour deux causes pnnclpales, lesquelles produisent le même
(1) Dans ce deuxièine cas, il faut ranger les retards au mariage établis par les lois ou les effet sur les organes intérieurs et extérieurs, et sont liées comme les
volontés humaines . .
(2) Dans ce troisième cas sont placés tous les appelés à la vie sacerdotale ou religieuse, deux plateaux d'une balance.
tous les oblats volontaires avec Dieu pour but. (C'est surtout dans les familles nombreuses En première cause - cause involontaire - si les vésicules sont
que se pr~senten t ces vocations.) Jls ne sont pas à l'encon t re du " Croissez et multipliez-
vous )J , car il y a, pour eu x, un appel particuli er de Dieu. Outre qu'ils prêchent con~inue l~ pleines, ou comprimées par la vessie pleine, la semence tend à
lement, par la digni té et la pureté de leur vie, que la chasteté, la virgin ité, la contll1 en ~e sortir en pesant .sur .les soupapes qui la gardent. Il se produit
sont possibles, ils s'adonnent à des œuvres du Royaume des Cle.ux (chanté, pnères, pém-
tence prédications, etc.) dans les hôpitaux, les orph elinats, les écoles, les missions, etc., alors? r ü une excItatlOn de la verge, et, 2.0 des contractions qui
que ~e peuvent accom plir ceux qui sont dans. les liens du mariage. - Aux libertins qui expnment le contenu des vésicules en le chassant par le canal
affectent de leur jeter la pierre, parce que la vie de ces choisis pour les œuvres particu-
lières de Dieu leur est un reproche continuel, je réponds: " Jls empêchent de tomber entre de l'urèthre . (c~nd~it de l'urine). -. Cette excitation se produit
vos mains certains dont vous voulez faire votre pâture lubrique. Jls reti rent de la boue presque touJours pendant le sommeIl, surtout si l'on est couché
et purifient de la fange ceux que vous y avez fait tomber. Ils élèvent et nourrissent les
enfants que, vous, vous abandonnez en remant votre sang. sur le dos, car cette position favorise l'afflux du sang à la moelle

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- épinière. Elle s'accompagne souvent de rêves lascifs, mais n0I} (ou vagin) correspondant à l'extérieur, canal servant aussi chaque
coupables puisque la volonté n'intervient pas (1). mois (1), à la sortie du sang qui charrie l'ovule au deh~rs lors-
En deuxième cause, si, par suite d'une excitation extérieure qu'aucun germe ne l'a fécondé, ou lorsque le germe fécond~teur
volontaire ou involontaire, ou de la pensée, du désir de l'acte de après pénétration, y reste inanimé. '
procréation, la verge se tend par le sang qui y afflue, et donc se
prépare à l'œuvre de chair. L'acte de procréation (ou acte conjugal) consiste essentiel.
Dans l'un comme dans l'autre cas, les vésicules se vident par lement, pour l'hoP'lme, à porter directement, à l'aide de la
le même mécanisme commandé par la moelle épinière, et le con- vergé, la semence le plus avant possible dans le canal (vagin)
duit de l'urine se ferme hermétiquement, de sorte qu'aucun mélan- correspondant de la femme, et, pour la femme à recevoir cette
ge ne peut en avoir lieu avec la semence. P ar contre, la prosta~e, semence ainsi portée. '
glande située à la naissance de la verge, tout près de la veSSIe, Tous les médecins s'ac~o,rdent pour déterminer que la situation
produit une sorte d'huile (liquide prostatique) qui n'est pas la la plus naturelle est la pOSItIOn honzontale (donc couchée) poitrine
. 1
semence, mais s'y ajoute (2). contre poitrine, la femme dessous. '
La verge est formée d'un tissu spongieux et de l'urèthre ou
conduit urinaire. Le tissu spongieux (sorte d'éponge) est bourré
de petits réservoirs susceptibles de se remplir de sang sous les
,i Poitrine contre poitrine, parce que l'acte conjugal, finale de
l'acte d'amour réel et le plus grand du mariage est précédé d'em-
brassements qui le préparent et l'amènent (2).'
influences dont nous avons parlé, de sorte que, quand le sang ~ar suite de leur vitalité, les germes (3) contenus dans la semence
vient en abondance, la verge s'allonge, grossit, s'emplit et se durcit érmse par l'homme se portent rapidement dans les profondeurs
de sang. Ce sang n'ayant aucune sortie à l'extérieur y reste enfer- de la matrice, et, si l'acte est accompli en un temps ou les ovules
mé échauffe l'organe par son afflux, le roidit. Il sert donc à le ren- sont s:usceptibles d'être fécondés (17 ou 18, jours par mois) le
dre' apte à l'office de la procréation. Aussitôt après l'acte, ou lors- plus vItal s'empare de l'un d'eux en y pénétrant. L'ovule se refer.
que les influences excitatrices n'existent plus, le sang rentre dans
la circulation du corps. .1 me aussitôt, et la conception est accomplie (4).
Alors Dieu crée et donne l'âme à l'être conçu.
Avant' le moment même de l'émission, qui se fait par suite d'un , Les autres germ~s, m?ins, actif~ et, donc n:oins vivants pour
réflexe et dans un ébranlement général, il n'y a aucune particule s emparer de ce qUl serait necessaIre a leur VIe, ~eurent et dis-
de semence dans la verge. paraIssent.
Chez la femme, les organes sont inverses. Ils ne peuvent être Admirons ce fait de la prévoyance du Créateur pour la meilleure
extérieurs l'enfant serait trop en danger du moindre choc pen- conservati~n de l'espè~e humaine. Ce n'est pas un germe quel.
dant les ~euf mois de sa fo rmation. Ils sont donc intérieurs et conque qUl prendra VIe; par exemple l'un des moins vivaces.
profonds. C'est l'un des plus vivaces; celui qui, dans cette sorte de course
Ces organes se composent, d'abord de deux glandes ou ovai- vers la matrice, y arrivera le premier ou qui le premier trouve
res sortes de testicules intérieurs produisant des ovules (ovules, l ,un d l ' , ,
es ovu es, que tous y vont chercher. C'est donc le meilleur
ou' petits œufs, dans lesquels le germe peut pénétrer et trou-
ver la nourriture nécessaire à son développement) j d'un ca- '(1) Exactement chaque 28' jo,!r, lorsque la femme est bien portante.
naI, pour chaque ovaire, conduisant les ovules dans la matrice ; ,(2) ,Remarquer que cette mal1lère, très digne, est propre à l'homme seul, que Dieu a
d'une matrice (ou forme), dans laquelle le germe s'emparera de !',IlS, ICI e~core, en dehors, des autres créatures, et bien au-dessus des bêtes. D'ailleurs, si
,) o~e déCrIre ces choses, c est pour lutter contre toutes les insanités lubriques les erreurs
l'ovule, se développera et se transformera; enfin, d'un canal odieuses" rabalssantes, répandues par certains au milieu des jeunes gens, ei parce qu'il
faut éclalY~r drOItement la Jeunesse pour qu'elle puisse voir, connaitre le vrai et donc le
(1) Les lectures malsaines, les conve rsa tio~s et tou~.ce q~li p~ut éveiller, même, involçm~ beau, le bien . '
tairement, cette excitation de la moelle par 1 effet de IlmagmatlOn, sont souvent 1occasIOn (3) Scientifiquement, ces germes sont nommés spe'rmatozoïdes. Ils sont très nombreux
de ces petits accidents qu'on appelle pollutions noctu rnes. Nous ne sommes responsables üè~ vivants et très vifs, s'ils so~t sains ,et bien conditionnés; mais, très petits, et seulement
que de nos imprudences, s'il y en a eu, et seulement dans la mesure où ces imprudences VISIbles au microscope. Le liqUId e sémmal dans lequel ils se meuvent est nommé sperme
ont été consenties. Ùne seule goutte de sperme contient des centaines de spermatozoïdes. •
(2) Cette huile (ou liquide prostatique) peut même, sans émission de la semenc.e, être (4) ,L'homme est le résumé de la création. Tout ce qui se passe dans la conception de l'être
chassée seule dans certains cas et lorsque l'on est éveillé. C'est à I.a suite d'e".cit~ti?ns _ humam, nous, le retrouvons dans toutes les fl~urs . Le germe y agit de la même façon.
accompagnées d'érection de la verge et produites par les mêmes causes que 1 émiSSion La concept!on peut avol,r lieu a uss lt~t ap res l'acte; parfois il arrive qu'elle n'a lieu
de la semence. L'homme n'est pas toujours coupable de ces pollutions diurnes; mais, que quelq,;,es JOurs après, SI les ge:mes n ont pu trouver d'ovule auparavant et s'Îls avaient
quelquefois, il a à se reprocher des imprude nces plus Ou moins graves. assez de VItalIté pour ne pas mounr dans cet espace de temps.
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et le plus fort de lui-même que l'homme va avoir pour enfant, :se trouve ~alancée par les avantages inappréciables de cet état.
non le moins bon ni le plus faible. ' Au contr.alre, dans.l:usage. hors mariage, comme c'est toujours
Or, cet enfant, ce fruit, sera bien le fruit de l'homme lui-même .v
une. passIOn surexcItee et massouvie qui commande et non un
qui a produit la semence, et le fruit de la femme elle-même, qui l véntable amour, l~s é~issions de semence sont, chaq~e fois, sura-
pendant neuf mois (280 jours environ depuis la conception), va , bondantes, donc epUlsantes. De plus, ces émissions' sont alors
porter le germe. Ce germe va se développer, et, sans que l'homme t~ès fréquentes; d'autant que l:excitation est chaque fois plus
et la femme aient à s'inquiéter de rien que de ne pas faire tort VIOlente, le sang cherchant touJours, chaque fois à remplacer
à l'être conçu, celui-ci, s'il est viable, croîtra, se transformera surabondamment la semence émise. ' .
selon les lois admirablement établies par le Créateur lui-même, Et cela entraîne,surtout chez le jeune homme non encore formé
et sera, au bout de neuf mois, l'enfant qui naîtra. (certains os ne terminent la croissance de leurs renforts qu'à 33
Et cet enfant viendra au monde par le canal même, vagin, qui ans), et donc plus mcapable de supporter de telles pertes un affai-
a servi à sa conception. bli;.sement .gé~éral, physique et moral, contre lequel, sa'ns songer
Et la mère, en qui il s'est formé, produira, elle-même, le lait qu Il use amsl la chandelle par les deux bouts. il veut lutter le
qui doit le nourrir pendant des mois. plus souvent en absorbant force vin ou alcool. - Le malheureux
Tel est, dans son admirable simplicité, l'acte de procréation, ce ne }ai.t qu' e.xc~ter davantage ses , organes génitaux par le feu
qui le précède, la conception qui l'accompagne et la naissance qu Il Jette amsl dans ,son corps, feu dont l'embrasement, uni
qui s'ensuit. au tremblement nerveux provoqué par l' alcool, lui fait croire
Il va sans dire que l'acte ne produit qu'autant que toutes choses ses {orees revenues, alors que l'affaiblissement de tout son
sont absolument conformes aux lois naturelles que Dieu a établies être va croissant.
pour qu'il ait des suites. Si donc l'une des choses essentielles à
la conception manque, les époux connaissant ou non cette chose, S!,au contraire, voulan~ rester vierge ,au moins jusqu'au mariage
l'acte est improductif, il n'a pas de suite. Il en est de même dans le Jeune homme s'abstIent de tout liquide excitant de tout~
toute la nature. lect~re énerv~nte ou corrosive, s'il lutte et chasse le~ pensées
érotIqyes ou Impures qui se présentent à lui, ,que se passe-t-il
- J'ai tenu à décrire d'un seul jet ce qui se passe chez l'homme en lUI ?
et chez la femme, pour en faire ressortir le plan divin. Revenons ~t d' abor~, mal1?ré la lutte incessante qu'il a à soutenir (lutte
à l'homme, pour répondre à quelques objections que l'ignorance qUI le grafoIdlt touJours et le fait fort, énergique), il voit dimi-
fait naître. nuer en lUI la flamme des mauvaises " passions et , au contraire,
La nature de l'homme est telle que le sang, par son afflux, répare augmen t er son ardeur et son aptItude pour l'étude et le travail.
toujours, en surabondance, le dégât causé. Dès qu'une perte, ~I~n nett~ment décidé à rester ch~ste, à ne ~ien donner en prise
un dommage, est dans l'organisme, le sang abonde pour y a 1 ennemI, un grand calme se faIt en son ame et avec l'aide
obvier. de Dieu, s:il prie et communie, il saura rester' intact. - Son
Cela est vrai pour tout: Faites une entaille à l' écorce d'un arbre, corp~ se dey-el?ppe no:maleme~t pa: la résorpti?n d'une grande
l'année d'après il y aura une boursouflure. Faites-vous une p~rtIe du lIq,Ulde s~mmal, et Il arnve au maxImum de ce qui
entaille à la main, le sang la brùlera tant qu'il n'aura pas réparé lUI est donne d'arnver par sa nature; bien mieux, il dépasse
le dommage. Donc c'est vrai aussi en ce qui concerne l'acte de cette natu~e en force et, à cause de cette force, s'immunise contre
procréation. les maladIes auxquelles il était prédisposé. Surtout il conser-
En effet, dès que place s'est faite dans les réservoirs ou vési- ve l?- pur~té du sang et n'est jamais touché par le~ maladies,
cules contenant la semence, le sang circule plus abondamment aUSSI telpbles que de toutes sortes, qui guettent l'impudique à
dans les testiculc::s, et la semence éjectée est remplacée par une chaque pas.
autre produite. Ceci ne se fait pas sans un prélèvement assez Cert~s, il devra !oujours v~ill,~r. C~r, si les organes génitaux
considérable sur le sang, dont la quintessence sert à la production en arr~vent ~ la falbles,se et a lImpUlssance par des excès, s'ils
de la semence, laquelle est formée de substances spéciales les plus en a~nvent ?- la pournture par les maladies contagieuses con-
riches de notre organisme. t~actee~ un .J0~r ,ou l' a~tre par l'impudique, ces organes n'ar-
Or, dans l'usage régulier du mariage, l'émission est normale, et nvent JamaIs a 1 atrophie chez le chaste. Au contraire, la vir-
l
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ginité, la continence servent à en conserver plus longtemps les mon lieutenant; et je vais vous dire commënt cela m'est venu.
facultés et la puissance, lesquelles se révèlent encore tout entières D'abord 'je me suis masturbé, ensuite j'ai couru les filles; puis
lors d'un mariage tardif, après grand nombre d'années passées ces pertes journalières me sont arrivées, et, en même temps, je
dans une continence absolue. suis devenu impuissant à accomplir l'acte. - Il faut voir le méde-
Et, quelle plus belle, quelle plus grande joie peut goûter, toute cin. - Il n'y a rien à faire, mon lieutenant ... »
sa vie, un homme qui peut se rendre le témoignage intime de « ~ien à faire », je n'étais pas homme à le croire. J'allai, aussitôt,
s'être préservé de tout contact impur, et d'avoir, pour la première trouver le vieux médecin-major de Ire classe, qui me reçut en
fois, accompli, dans le mariage, l'acte conjugal, l'acte de pro- ami. Je lui exposai ce cas. Il écouta sans mot dire. Puis, comme
création? Je ne vois pas de plus grande joie que celle-là, pour les je lui disais que j'allais lui envoyer mon élève-caporal, il branla
époux, pendant tout le mariage. la tête et me dit: « Il est foutu , votre jeune homme ». J'insistai_
Bien que non utilisés, les organes de la génération resteront Il me répéta avec une tristesse convaincue : « Il est foutu; rien
donc vitaux,; la semence distillée rentrera dans l'économie, et ?'y fera. » Et rien n'y a fait, malgré le traitement qu'il indiqua au
, si, parfois, involontairement, le trop-plein s'échappe, c'est parce Jeune homme.
que ces organes sont agencés pour que, sans que la volonté y Cependant, je ne lâchai point mon homme. Quelques mois
particjpe en rien, le trop-plein qui se produit parfois s'échappe après, suivant mon conseil de tout faire pour sortir de là, il avait
naturellement, ce qui a lieu, ordinairement, dans le sommeil. acquis une machine électrique vantée pour ce cas, et me disait
Ce n'est pas là signe de faiblesse. ' joyeux : « Cela va mieux ; les pertes cessent. » Mais, peu après,
comme je lui demandais si le mieux continuait, il me répondait
-Mais sur ce point, il faut appuyer, car les racoleurs de déver- avec une tristesse navrante: « Cela n'agit 'plus ; les pertes sémi-
gondage répandent des bruits tout autres, sans preuves, d'ail- nales m'arrivent à chaque selle. » - Et cela continua toujours_
leurs, et colportés dàns maints collèges, avec d'autres choses - Libéré, incapable de se marier, je l' ai perdu de vue après deux
stupides, par certains désireux de s'adonner au mal ou de couvrir ans.
leur luxure. Voilà la maladie qu'on nomme « pertes séminales », et ses causes.
Je sais que certains jeunes débauchés appellent ces émissions Ce n'est pas du tout l'émission naturelle involontaire qui arrive
naturelles involontaires des « pertes séminales », et s'excitent parfois à tout homme, surtout quand la trop grande chaleur du
eux-mêmes à la forni cation, y poussent leurs camarades, soi- lit et le sommeil ont relâché tout le corps. C'est un détraquement
disant pour les éviter. Ils veulent couvrir leur marchandise par ce nerveux produit par un extrême abus.
mensogne, et se couvrir eux-mêmes par le nombre de ceux qu'ils - D'autres coureurs de filles disent, pour excuser leurs fautes,
trompent ainsi, et autrement. et pour entraîner dès compagnons, que les organes s'atrophieraient
La réalité, est tout autre. La maladie, qu'on appelle « pertes s'ils n'en usaient pas.
séminales », vient, non de la chasteté ni de la continence (les- Autre mensonge, ou autre ignorance.
quelles ne la peuvent jamais produire), mais, au contraire, de Nulle atrophie des organes génitaux ne s'est jamais manifestée
l'impudicité et de la fornication. Pris entre autres, j'en cite cet par le. non-usage. Tous les médecins spécialistes, experts en
exemple très net : la matIère, l'attestent. - Et la chose est simple, facilement expli-
Parmi mes élèves-caporaux (j'en ai eu 4 à 500), l'un d'eux, que cable.
je voyais cependant s'efforcer de bien faire son service, l'un d'eux Les testicules ne servent pas seulement à produire la semence
était toujours triste. Comme il maigrissait, je lui demandai pour- pour la multiplication de l'espèçe, ils servent, d'abord et avant
quoi il semblait triste, et s'il n'était pas malade. Il me répondit tout, à produire le nécessaire au développement et à la conser-
que non. vation de l'être qui les porte.
Son amaigrissement augmentant, je lui posai la même "question Ils ont donc deux fonctions. L'une, qui commence à la nais-
d'autres fois. J'eus la même réponse. ) sance (et même bien avant), dure toute la vie et ne finit qu'à
Enfin, un jour, je lui dis que mon devoir était de l'envoyer la mort. C'est celle qui sert au développement et à la conserva-
au médecin. Il me regarda et me dit: « Mon lieutenant, je ne vou- tion de l'énergie de l'être lui-même. - L'autre, qui commence à
lais pas vous le dire; mais, chaque fois que je vais au cabinet, à la un âge quelconque de la jeunesse, selon l'individu, finit à un ,
selle, j'ai une perte séminale. - Ce n'est pas possible! - Si, _ moment quelconque de l'âge, par maladie ou par vieillesse. Elle
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sert à ~a reproduction. - Or, toute glande du corps, tout mem-- lides et aux muscles plus marqués, ne se laisse pas faire du tout
bre qm a deux fonctions, dont l'une est toujours en action, ne se ~egimbe constamment lorsqu'on le veut faire aller d'un en~
s'atrophie jamais par le fait du non-usage de la fonction momen- drOlt dans un autre, prend déjà des attitudes de défi sent sa
tanée. Ce dernier usage peut être pris ou repris, au contraire force et n'en veut faire qu'à sa tête. Il se sent, et c'est déjà un
avec plus de force et de puissance, par suite de l'abstention o~ « petit monsieur » qui se redresse fièrement, ne connaît pas le
continence. danger, et refuse de se soumettre à toutes choses que le veau lui
Recherchons des exemples très clairs de celle de ces deux fonc- fai t sans souci. ' ,
tions, généralement inconnue, laquelle, cependant, est la pdn- Et cependant, à la naissance, ils étaient mêmes ; depuis ils ont
~ipale . des glandes testiculaires, puisqu'elle dure toute la vie et eu ,le même. régime, même .nourriture et même quantité. -
mtervlent constamment dans le développement ou l'énergie de Qu est-ce qm a causé cette dIfférence, absolue entre eux déjà si
l'individu. mar9uée à dcux mois d'âge ? - Rien d'autre que l'ablation des
On sait que le corps contient quantité de glandes, lesquelles, testicules pour le veau, que leur action pour le jeune taureau
chacune, produisent une substance qui sert à l'individu. La plus dans lequel a agi la résorption (ré-absorption) du liquide produit
grande des glandes du corps est le foie, lequel produit; ID le sucre par ces glandes. Et cependant, à cet âge de deux mois elles n'ont
nécessaire à entretenir la chaleur du corps, et, 2 0 le fiel qui sert point produit de véritable semence. '
à lubrifier tout l'intestin, à empêcher que la matière à rejeter Donc? les testicules produisent, dès l'âge le plus tendre, le
nécessam au développement normal de l'individu même à son
ne se corrompe, ne fermente, et donc facilite son glissement, son , .
energle. '
rejet. Sans le fiel, l'empoisonnement par la corruption intestinale
produirait vite la mort. - L'une des plus petites glandes, et il Et si n.ou;; suivo?s ce veau et ce jeune taureau pendant trois
en est des milliers, produit la sueur. a~s, la dlffe~ence . ua ~n s'ac~entuant. - . Le ve~u, coupé trop _
Entre la plus grande et la plus petite, il en est de toutes sortes tot, ~e fera Jam~ls qu.un petIt bœuf plaCIde et mcomplet, bon
produisant chacune le nécessaire à une partie du corps. Or, toute~ tout Juste pour l engraIssement et l'abattoir. - Le taureau lui
ont des fonctions non encore exactement connues, des fonctions ~evient l'i.ndompta~le et l'ingouvernable qui, rencontrant u~
multiples. Le Créateur, dans sa Sagesse infinie, a donné, non hon, n'hésitera pas a entamer le combat contre lui. Et il faudra
seulement à nos organes, mais à chacune de nos cellules des rôles que l'homme. prenne, envers le taureau, toutes les précautions
multiples ; cependant tous nos éléments concourent à un but de ne pa? exc.lter sa fur~ur, ou même son impatience, s'il ne veut
unique, qui est l'intérêt de l'être humain. Rien, dans le corps, n'est pas le VOIr se Jeter sur lm. - Or, cette énergie et cette force seront
en trop. en ce t~ureau, même si, jamais, il n'a accompli l'acte de re~
productlOn. Or, encore, cet acte, il saura l'accomplir sans au-
Voici un exemple de la fonction constante des glandes testicu- cune erreur ni hésitation, à la première fois qu'on lui en pro-
laires. curera l'occasion, avec la même sûreté que s'il l'avait fait maintes
Voyez ce cultivateur. Une de ses vaches vient de mettre bas fois.
deux mâles. Il se décide à faire du premier un veau, et donc à le
couper, c'est-à-dire à lui enlever les testicules. Pour le second, Voici un autre fait. - Demandez à ce cultivateur dont une
commejl veut en faire un taureau, il le laisse entier. - Il est em- jument vient. de mettre bas un poulain, ce qu'il va faire de ce
barrassé lequel choisir, les trouvant tous deux exactement de mê- Jeune. Et qU'lI vous réponde: « J e vais en faire un cheval de char-
me force, de mêmes proportions et dispositions. Il les tire au sort, rue. »
et détermine que, l'un comme l'autre, recevront exactement la Sur ce, vous lui faites vos réflexions ; « Alors vous allez lui
même qualité de nourriture, la même quantité, le même nombre de enlever les testicules ? - Oui. - Sera-ce tout d~ suite ? - Ah
litres de lait, sans différence aucune. . non, par exemrle! car a~ lieu d'~n cheval de charrue j'aurai~ 1

Après deux mois, il conduit l'un et l'autre au marché. --,t Le un poney, dont Je ne sauraIs que fmre. - Sera-ce dans six mois?
premier, le coupé, le veau, est plus gràs, mais sans énergie. C'est - Non, certes; car si je le coupais à six mois sa croissance serait
un veau dans toute l'acception du mot. Il va et se laisse conduire dès cet âge, tout à fait entravée. ---' Sera-ce dans un an, 18 mois?
o.ù l'on veut, sans regimber. Uùveau, quoi! - L'autre, l'en- - C~ sera le plus. ta.r~ pos~ible, à .3 ans. Et même j'attendnii
tier, moins gras mais plus développé, aux membres plus so- à trOlS ans et demI SI Je pms aller Jusque-là, et si, auparavant,
1
1: 1
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il ne devient pas i~domptable. Car, si j'enlève trop tôt les testic~­ valent, pour le travail, ,autant gu'ur:- entier, P?urtant .moins bien .
les la croissance sera arrêtée du jour où je les aurai coupés; or, Je traité et nourri, lequel; n'ayant JamaIS reprodUIt, a touJours donné
veux un cheval solide, le plus solide possible. le maximum de travail.
:- Mais alors, pourquoi ne pa.s le. I~isser entier t~u.te, sa vie? - Mais, à âge égal, cet entier destiné ~u travail et qui n'a j~mais
- J e vous l'ai dit, vers 3 ans; 11 seraI.t mdompta,ble, ICI, a la. cam~ reproduit, n'a-t-il pas perdu to~te aptrtude à la r~prod~ctIOn ?
pagne, où nous sommes forces de laIs~e~ les amm.au~ en lIber te - Il n'a rien perdu du tout. SI vous le mettez, meme bIen plus
avec d'autres surtout au pâturage. SI Je le destmals aux grm; vieux, en présence d'une jument, il accomplira l'acte avec l~
charrois de c~rtaines villes, je n'hésiterais pa~ à le laisser entier, même aptitude et sans plus d'err~ur que l' é~alon du haras qu~,
car tout cheval coupé, même le plus tard possIble, non seulement des centaines de fois l'a accomplI. Sauf aCCIdent, on ne le faIt
a sa croissance arrêtée du fait, mais perd même une partIe de sa jamais, car, après, dans le travall, il chercher,~it . à nouve~u à
force. Tout cavalier sait cela, et sent, souvent, le cheval coupé l'accomplir, deviendrait souvent genant, non obeISSa?t aux renes,
fléchir. A Paris, certains gros charrois ?e se font qu'avec. ~~s 1
et donc ne travaillerait plus de la même façon dOCIle. »
chevaux entiers, et c'est plaisir de leur vOl~ enlever, avec faCIlIte, t
une voiture e~trêmement chargée que plUSIeurs chevaux coupés ne Questionnez n'importe quel cultivateur sachant bien son affaire,
déplacent qu'avec difficulté.. . ., .. il attestera les mêmes choses. .
Màis avec les entiers une surveIllance partIculIere est mdlS- Or, les expériences faites dan~ to~s les temps sur l'hom~e, et
pensable, car il ne fa~t j~~ais qu'ils so.ient excités par une jume~t attestées par les plus savants medecms dans le cours des slecles,
trop près. - Ces entIers-la ne reprodUIsent donc pa~ ? - JamaIS. prouvent les mêmes faits.
- Et deviennent-ils gênés, malades, de cette contmence forcée? Voici donc établi :
- J a~ais. Au contraire, toute le~r énergi~ e~ leur f~rce se con- 1° Que les glandes testiculaires agissent, dès l'âge le plus tendre,
servent. Ils se dépensent au trava~l, sans detnmen~ d autre 'part. pour le développement complet de l'individu;
- Mais est-ce que les chevaux entIers des haras, qUI reprodUIsent, 2° Que leur ablation, enlèvement ou destructi?n, empêche ce
ne sont pas plus foris par suite même de cette reproduction? développement,même à l'époque où elles ne prodUIsent pas encore
- Du tout. Ils peuvent être de nature plus forte parce qu'on ~ .
de véritable semence pouvant donner vie; .
les choisit entre les mieux conditionnés de tous les chevaux; 3° Et donc qu'elles ont une fonction primordiale, durant toute
ils peuvent être plus gras parce qu'on les nourrit 2 et 3 fois mi~ux la vie, alors que la possibilité de la fonction de reproduction ne
que les entiers de travail, bien. qu'ils ,ne fassent qu~ de petItes dure qu'un certain temps;
promenades non fatigantes; malS, apres quelques mOlS de repro- 4° Que la non-fonction de l'acte de procréation, même la con-
duction, ils sont éreintés, à bout, malgré les précaution.s très tinence obligée, ne diminue pas les forces de l'individu, au ~on­
surveillées pour qu'il n'y ait pas d'abus d'actes de reproductIOn, et traire (1) ;
la très forte nourriture. 5° Que la non-fonction de l'acte de procréation, même s'il n'a
Aussi l'on est obligé, pendant environ 8 mois de l'année, de jamais été accorr:-Pli, donc la vir~inité, la cont~nence, n:.enl~v:e
les nourrir spécialement pour les aider à se relever, et, pendant aücunement l'aptItude à l'accomplIr, et au contraIre, que 1 mdlVI-
tout ce temps, on leur empêche tout acte de reproduc~IOn, dont, du resté continent volontairement ou même forcément, conserve,
d'ailleurs, à la fin de chaque campagne de quatre mOlS au. plus, plûs longtemps, l'aptitude à procréer;
sentant leur affaiblissement, ils ne veulent même plus. J'ajoute, 60 Que cette fonction de procréation peut cesser absolument
pour être très clair sur toute la question, qu'après 4 ou 5 cam- pendant de longues péri.odes (comm~ pour le~ é~alons des h.a~~s)!
pagnes de quelques mois par an, tous les chevaux reproducteurs sans que, du fait, la momdre atrophIe n'en dlmmue la pOSSIbIlIte
de haras sont mis de côté comme usés, inaptes à procréer une ni l'aptitude;
bonne progéniture (1). Alors, sevrés complètement de cette f0Il:c- 7° Que même, au contraire, cette possibilité et cette aptitude
tion, on les prépare à tirer des charges. Cependant, rarement Ils sont diminuées, et même annihilées pour un temps, SI l'acte
est répété trop souvent, comme pour les chevaux reproducteurs, et
(1) Quatre ou cinq est une large moyenne. Souvent, après seulement trois campagnes (
cèrtains étalons, même les mieux bâtis, dont on a trop usé ~endant les campagnes, sont
mis en réforme; d'autres, auxquels on a demandé au contraIre très peu de reproductIOn
ont pu produire jusqu'à douze campagnes. (1) . Les athlètes en sont une des preuyes. Ils sont obligés à la continence absolue et
conservent leur maximum de forçe et d'alfilité à cause d'elle, _
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que, dans ce cas, pour ramener cette possibilité et cette aptitude; La virginité des ieunes gens est une sauvegarde physique, mo-
il faut un long temps d'abstinence de l'acte, de continence ab- , rale et intellectuelle; il faut tâcher de la leur conserver en les
solue, et un régime refaisant toutes les forces de l'individu; ramenant à ces anciennes mœurs des Gaulois dont parle Mon-
80 Que les chevaux reproducteurs des haras, après 4 ou 5 cam- taigne. »
pagnes (2 ou 3 pour certains), sont incapables de reproduire de Le Dr SURBLED : « Le célibat étant nécessaire, ne saurait être
beaux et bons sujets, parce qu'ils sont eux-mêmes usés par un ni impossible, ni dangereux. Les maux de l'incontinence sont
trop grand nombre d'actes. Cela, malgré une nourriture surabon- connus, incontestés; ceux que provoquerait la continence sont
dante la mieux choisie et les soins les plus minutieux. Qu'ils sont supposés, imaginaires. Ce qui le prouve, c'est que de nombreux
alors retirés de la reproduction comme trop fatigués pour conti- ouvrages savants et voluminèux ont été consacrés à exposer les
nuer même une autre campagne, surtout comme incapables de premiers et que les autres attendent encore leur historien. Il n'y
reproduire désormais de beaux sujets. a, à cet égard, que de vagues allégations qui se dissimulent hon-
teusement dans les conversations, mais qui ne fourniraient pas la
- Et remarquons que toute la création est dans les, mêmes ~ati ère d'un traité et ne supporteraient pas la lumière du grand
conditions. Le jeune coq, coupé ou castré, ne fait plus qu'un cha- JOUr. »
pon qu'on élève pour en avoir beaucoup de chair. Il ne fera jamais Le Dr G. H. NAPHEYS : « Nous condamnons énergiquement,
un coq, animal superbe et fier, n'hésitant pas à la bataille, et comme une doctrine des plus pernicieuses, calculée pour servir
presque sans peur pour le reste. le mal et encourager le vice, la théorie qui veut qu'un préjudice
Or, ce qui est vrai pour l'animal l'est aussi pour l'homme, ani- quelconque puisse découler d'un célibat chastement conservé.
mal doué de raison. Ainsi l'a voulu le Créateur pour tout ce A ucune condition de vie n'est plttS complètement d'accord avec la
qui concerne cette merveille, qui est le corps de l'homme, avec ce vigueur Physique et mentale que la continence absolue. »
surplus, que l'âme raisonnable, unie à son corps, le met, pour la
responsabilité et l'intelligence de ses actes, à une hauteur non Le Dr X. FRANCOTTE : « La thèse de l'impossibilité, de la nocivi-
mesurable au-dessus des bêtes. té de la continence, n'a pas le droit de se donner comme une vérité
Animal par son corps, l'homme n'est jamais une bête, pas plus scientifiquement et physiologiquement établie.»
dans l'acte de procréation qu'en autre chose. Cela, même lmsque, Le Dr FRÉDERICPASSY, de l'Institut: « C'est une thèse de bestiali-
par des actes contre nature que la bête n'accomplit jamais, certains té pure, et, comme il arrive à toutes les thèses radicalement fausses,
libertins et certaines cabotines se ravalent à mille coudées au- elle va précisément contre son but qui serait l'amélioration de la
dessous de la nature de la bête. race humaine. »
Le Dr FÉRÉ, médecin de Bicêtre : « Les organes sexuels con-
Oui, le chaste a toujours à combattre. Mais combien ce combat servent leur potentialité (leur puissance) en dehors de l'exercice. »
perpétuel relève l'homme, fortifie son énergie, sa volonté, son Le Dr HERZEN, prof. à la faculté de médecine de Lausanne :
corps, de même que son âme .. « On dit que la santé réclame la satisfaction du besoin génital ;
, ie n' hésite pas à déclarer que cela est faux ... La continence est pos-
Quant à certains autres avantages de la chasteté, comme ici il , si?l~. J e ne dis pas qu'elle soit toujours facile, elle est parfois
faut encore lutter contre les propagandistes du libertinage, je
'\'-"" pemble.»
,cite les plus savants médecins de religions diverses (ou même 1 Le Dr KELLOGG : « La fonction sexuelle ne s'accomplit pas
sans), et de pays différents. Tous sont unanimes à attester que la sans la Plus grande dépense de force nerveuse et d'énergie vitale
chasteté est,non seulement utile au jeune homme, mais indispen- ,) dont le corps soit capable. De semblables dépenses ne sont pas
sablèà son développement physique complet et normal. Je cite: - nécessaires à la santé du corps ... »
Le Dr PÉRIER: « Il est une idée singulièrement fausse, et qu'il Le Dr FOURNIER: « On a parlé indûment et à la légère des dan-
importe de combattre parce qu'elle assiège souvent, non seulement 'li;, gers de la continence pour le jeune homme. Vous avouerais-je que,
l'esprit des enfants, mais encore celui des pères, qu'elle semble si ces dangers existent, ie ne les connais pas et que moi, médecin,
autoriser à prendre leur parti' de l'inconduite de leurs fils: c'est ) j'en serais encore à ne pas les avoir constatés, bien que les suiets
l'idée des dangers imaginaires d'une continence absolue. ' .( d'observation ne m'aient pas manqué en la matière. »

. /
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Le Dr DUBREUILH; prof. Revue médicale: « Je prétends que la 'York et environs, nous nous unissons pour déclarer que la chasteté
continence absolue et prolongée chez le jeune homme n'offre aucun - une vie pure et continente pour les deux sexes - est conforme ,
inconvénient sérieux, qu'elle est possible, et qu'elle est Plus fréquente aux meilleures conditions de la santé physique, morale et mentale. »
que beaucoup ne le pensent. » Ce document, prés~nté à tous les médecins spécialistes, à ceux
des hôpitaux et des Ecoles de Médecine, a été approuvé par eux
Le Dl' FRAN COTTE : « A qui persisterait néanmoins à suspecter à l'unanimité.
cette continence, à parler du manteau trompeur qui couvre des
pratiques dépravées, il ne resterait plus qu'à répondre: « Mon- Le Dl' HEGAR, prof. de gynécglogie à la Faculté de Fribourg-
sieur, vou!, mesurez votre prochain à votre aune, » et à clore la en-Brisgau, atteste, dans son « Etude sociale et médicale », que
discussion. » la continence est possible et n'entraîne pas d'inconvénients. Il
Le Dl' BAËLE, prof. au C. Royal de Londres: « L'abstinence et s'élève énergiquement contre la manière de voir du socialiste
la pureté la plus absolue sont parfaitement compatibles avec les lois Bebel, qui prétend assimiler l'instinct génésique au besoin de
physiologiques et morales. » manger, boire et dormir.
Le Dl' JAMES PAGET : « La chasteté ne nuit pas Plus au corps Le Dl' prof. FLEscH, Allemand, dans son livre « Prostitution
qu'à l'âme. Sa discipline est préférable à toutes les autres. Parmi et fraudes », professe la même doctrine et réduit à néant les objec-
les nombreux névropathes et hypocondriaques qui sont venus tions du néo-malthusianisme, en même temps qu'il démontre
me consulter au sujet des relations immorales, je n'en ai jamais l'erreur scientifique absolue de ce système de dépravation.
entendu un seul dire qtl'il s'en fût trouvé )Jlieux portant ou plus
heureux. » ' Le Dl' GOOD, sur les mêmes sujets, écrit: « Tous les gynéco-
Le Dl' DEBovE, prof. secrétaire perpétuel de l'Académie de logistes, et il serait facile d'accumuler des extraits probants,
médecine de Paris, qui occupait une place immense dans les mi- sont unanimes pour constater que les fraudes matrimoniales et
lieux médicaux, s'exprimait publiquement ainsi: « Le seul moyen tous les moyens anticonceptionnels sont, TOUJOURS, au détriment
d'éviter la syphilis avant le mariage, c'est la chasteté; elle ne fait de la santé de la femme. On voit donc que la doctrine néo-mal-
rire que les imbéciles. Il n'y a qu'un moyen, pour les maris, d'évit€r thusienne fait mauvaise figure en face des données lespluspositives
la syphilis, c'est la fidélité conjugale. » (Médecine internationale de la science. Elle ne peut servir qu'à fournir des arguments vé-
illustrée, numéro de juin 1921.) reux à ceux qui veulent se faire les avocats sophistiques de leurs
débordements. La science, non plus que l'Art, ne doit servir de
Le Dl' BODIN, de Rennes, dans la ProPhylaxie et traitement de parade aux assoiffés de réclame, et nous devons nous élever contre
la syphilis aux Armées, dit : « La conception idéale est celle des ceux (contre certains médecins) qui cherchent à dénaturer la Véri-
esprits qui veulent faire, de la chasteté, la base de toute prophy- ' té sci,entifique, ll}ême lorsqu'il s'agit d'excuser des faiblesses
laxie sérieuse. C'est une idée élevée qui ne manque pas d'une humames. » '
certaine beauté. Le sacrifice volontaire de satisfactions et de
besoins qui ne sont pas absolument indispensables à la vie indi- On allongerait aisément la liste des médecins compétents qui
viduelle serait en même temps un moyen d'élever l'homme au- ont tenu le même langage sans la moindre restriction. QUEYRAT,
dessus des autres êtres et la meilleure sauvegarde contre le tré- médecin des hôpitaux de Paris; RIBBIG, professeur de l'Uni-
pomène. » Et il ajoute : « Je tiens à rester dans le domaine des versité de Lund (Suède) ; FÉRÉ, médecin de Bicêtre; le professeur
faits. Ceux-ci sont nets. Il faut les enregistrer bon gré mal gré. » OPPENHEIM; W. ERB, illustre neurologiste; le professeur A. Fo-,
(Méd. Inter IlL, juin 1921.) , REL, de Zurich; le physiologiste KRAFT-EBING, de Vienne; les
- Voici ce qu'ont officiellement déclaré des médecins amé- docteurs LIONEL, ACTON, MANTEGAZZA, etc., etc.
~ricains : .
« En constatant l'étendue des souffrances, les maladies Phy- - La Faculté de médecine de Christiania a souscrit, en corps
siques, les résultats d'une déPlorable hérédité, et le mal moral, insé- à cette déclaration très suggestive : « La Faculté de médecine
parable d'une vie impure (1), nous soussignés, médecins de New- de l'Université de ' Christiania a l'honneur de faire la décla-
ration suivante : «' L'assertion faite récemment par différentes
(1) Toute la série des maux est là exposée: Souffrances; maladies physiques; déplo- personnes et répétée dans des journaux et des assemblés pu-
rable hérédité pour les enfants et leurs descendants; mal moral; et tout cela, i1lSéparabie bliquès, ,qu'une vie morale et une continence parfaite sont
(l'une vie impure. ' ,

l,
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mauvaises pour la santé, EST TOUT A FAIT FAUSSE D'APRÈS, NOTRE
N plusieurs mill~or:~ de mutilés, ~e. blessés et de malades in.gué-
'EXPÉRIENCE qui est en ceci UNANIMEMENT EXPRIMEE: ous rissables. Le dlXleme de son terntolre, et beaucoup du plus nche,
ne connaissons AUCU~ cas de 'maladie et AUCUNE sorte de faiblesse
que nous puissions attribuer à une conduite parfaitement pure et
morale. »
1
,
ruiné de fond en comble comme par un déluge. Partout des deuils,
des foyers sans père, sans épou:c, sans fils. . ,
La Patrie a reconnu que, SI ses soldats avarent eté plus nom-
Ont signé: MM. J. Nicolayson, E. Winge, Jock-mann, J. He~­ breux, l'Allemand n'aurait pas osé se jeter sur elle, et que toute
berg, J. ljort, T. Wann, Muller, E. Schonberg, professeurs de me- cette guerre aurait été épargnée.
decine à l'Université de Christiania. Mais en dehors d'une politique néfaste dont la franc-maçon-
nerie était maîtresse souveraine, et dans laquelle, pour déchris-
- L'Académie de médecine de Paris, dans sa séance du 22 mars tianiser la France, cette maçonnerie cherchait à propager tous
1917, soulignait la nécessité de faire sa,:,oir : 1° .aux jeunes gens, les vices (1) et où à couvert comme à découvert, elle propa-
que la chasteté est non seulement poss2ble, ma2S recommandable geait SurtOl~t la prostitution et le né~-ma1thusianisme p.our
et salutaire; 20 aux hommes mariés, qu'ils ont le devmr, au pmnt diminuer les naissances, en dehors de cela, Il y a la faute de mamts
de vue moral et de l' hygiène, d'éviter les rencontres de hasard. (Méde- foyers dans lesquels, par volonté, on limitait l~ nombre des
cine internationale illustrée, juin I92I.) enfants, diminuant ainsi le nombre des FrançaIS, des soldats
- Pour finir, citons le vœu adopté à l'unanimité de plus de français. . .
260 membres, par la CONFÉRENCE INTERNATIONALE de pr?phy- Par suite de la diminution progressive des naIssances depUiS
laxie sanitaire et morale à Bruxelles, en 1902. Cette Conference quarante ans, quelques années avant la guerre le nombre des
était composée, presque' en totalité, ~es médecin~ .délégués par cercueils avait en France, dépassé le nombre des berceaux.
les Ministres de la Guerre de la Manne, de l'lnteneur DE TOUS « L'Allemag~e gagne, tous les ans, une victoi~e s'.lr la France »,
LES PAYS CIVILISÉS, et des délégués d'une foule de Sociétés sayan. disait alors le maréchal prussien de Moltke. VIctOIre de 600.000
tes.- Ce vœu unanime est ainsi conçu: « Il faut surtout ense2gner naissances en plus.
à la jeunesse masculine que, non seulement la chasteté et la Fautes d'avant-guerre et dont le Pays a été cruellement
continence ne sont pas nuisibles, mais encore que ces ver!u~ sont châtié.
des plus recommandables au point de vue purement med2cal et
hygiénique ». Mais, en dehors de ces fautes antérieures reconnues, d'autres
C'est clair, net. Et c'est la science médicale du monde entier fautes venant à leur suite, ont fait, en pleine guerre, jeter plu-
qui parle là. sieurs' fois un profond cri d'alarme à la Patrie, l~rsqu'elle a
vu que la prostitution, semée ?-van! la guerre, pren?-It, pendant
Quant à la raison et au bon sens, c'est aussi clair et aussi net. la guerre, un développemen~ JamaIS connu, enlevaIt les ~rm.es
Voici ce qu'ils disent: Partout, certains murs sont pleins d'af- à beaucoup de ses soldats déjà trop peu nombreux, et les JetaIt,
fiches de remèdes destinés aux mille maladies, suites de l'im- eux, incapables de combat et du moindre effort, sur des lits d'hô-
pureté; il Y a même des médecins spécialistes pour elles. Au con- pital. .
traire jamais on ne voit nulle part, de réclames pour des remèdes A l'intérieur du pays, et même dans la zone des ar~ées, d~s !
de m~ladies venues de 'la chasteté. Donc, la chasteté n'enfante filles de débauche, toujours en plus grand nombre, et qu.on au;a~t
pas de maladie; donc; elle n'est pas contraire à l'hygiène et à la dit payées par le Boche pour répandre, les mala~le~ vene-
santé. riennes ,dans les tro,upes, des filles de debauche ~ttlr?-lent les
soldats leur communiquaient leur propre contammatIOn. Ra-
D'autre part l'expérience démontre que la volonté mise en coleuse~ infâmes à but antipatriotique s'il en fut,. et semant
acte, la lutte pbur conserver la chasteté, fait des hommes forts, souvent, en mêm~ temps, les germes de l'indiscipline dans le cœur
énergiques et tenaces. des guerriers (2).
Mais LA PATRIE, elle, que dit-elle? . . _ (1) " Faites des cœurs vicieux et vous n'aurez plus de catholiques" .est sa suprême con-
La Patrie vient de subir la plus effroyable des guerres qUi ait signe. ' . ,
jamais eu lieu sur la terre. Près de 2 millions de ses soldaJs morts, (2) Elles implantaient même la lâcheté chez certams. Car, hélas, Il fut, pendant la !!uerr~
(et aucun médecin traitant des hôpitaux de vénénens ne peut affirmer le contraIre), Il
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Or, avant le quinzième mois de la guerre, la Commissionper- » 'ditaire, et l'enfant né d'un syphilitique porte en lui une déchéan- /
manente d'Hygiène et de Prophylaxie jetait déjà un cri d'alarme » ce qui rappelle au père sà propre maladie. Si les Médecins ont
sur le danger des maladies vénériennes, lesquelles augmentaient » cessé de dénommer « maladies honteuses » les maladies véné-
considérablement et partout. Le grand Chef s'en émut, d'autant » riennes, les malades se font souvent à eux-mêmes le reproche
que les effectifs (nombre des combattants) disponibles pour le » d'avoir eu la faiblesse de les contracter... »
combat diminuaient beaucoup du fait de ces maladies. Aux in-
, structions qu'il envoya alors à ce sujet, aux petits livres distribués Qui peut fai~e des objections devant toutes ces preuves?
par millions pour éclairer chaque militaire, il ajouta cette note
- d'une portée si profonde et si générale : Ajoutons cependant que la syphilis, très contagieuse, n'in-
« IL FAUT que tous prennent conscience des dangers qui, du dique pas que la faute en est au malade.Dansles cantonnements
fait de ce fléau (maladies vénériennes et surtout la syphilis), mena- et les abris des tranchées, tous sont pressés à côté les uns ,des
cent la paix des foyers, l'avenir des familles, la vigueur de la race,et autres. Or, il suffit qu'il y ait un syphilitique pour contamll:er
atteignent la Nation à la source même de ses forces vitales, de ses d'autres soldats indemnes, soit que le malade tousse par Ill-
facultés d'expansion et de toutes ses énergies ... » advertance dans la figure d'un camarade, soit en bUv,ant au
Qui sait comprendre ce qu'il lit peut, par ces lignes, juger de même verre, en mangeant avec la même fourchette, SOIt, par-
la gravité des maladies contractées par la prostitution, et donc fois, par une poignée de main (1). La moindre écor~hurel d'un
du bonheur qu'a le chaste. côté comme de l'autre, suffit. Ces cas sont rares, malS eXIstent.
Mais le dévergondage si démoralisant de l'intérieur guettait Tandis que la contagion par le contact des parties génitales est
les permissionnaires jusque dans les gares, faisant l'affaire des l'ordinaire, presque l'immanquable, quand l'un des deux est
boches. D'autres cris d'alarme furent jetés, dans la suite, par syphilitique. '
toutes les armées. Je cite l'extrait suivant d'un de ces cris
d'alarme proféré par un grand général, et publié dans toute son Il y a de quoi réfléchir dans ce chapitre, et déterminer toute une
armée. vie d'hcinn~te homme, même non croyant (2).
« Il importe, A TOUT PRIX, de porter remède à pareil état de
» choses qui, en se prolongeant, compromet et les effectifs sous les (1) A ce propos, se méfier des cabinets d'aisance, surtout de ceux des hôteh, même de
» armes, et L'AVENIR DE LA RACE. 1er ordre'. Monter sur le siège, 1t8 pas s'y asseoir. - Et si l'on constate sur SOI ~e momdre
signe d'une maladie vénérienne quelconque, il faut,aussitôt,AuSSITôT,sans un Jour dere..
» Les affections vénériennes sont des maladies graves qui pro- tard se faire voir à un médecin au médecin le plus sérieux et le meilleur qu'il est possible.
» voquent souvent de grandes douleurs physiques et qui diminuent C'est un devoir absolu. Pas de fausse honte, surtout, ni d'hésitation si l'on veut arrêter la
maladie, et donc ne pas attendre qu'elle se soit manifestée davantage. Attendre, c'est
» l'énergie morale. L'homme quien est atteint n'a plus sa liberté souvent ne plus pouvoir guérir, , ,
» d'action: il sent peser sur lui un souci constant et la crainte (2) Il m'a été dit, de divers côtési que je n'appuyais pas assez sur les m~~x des maladIes
vénériennes certaines étant peut-etre plus tembles encore que la syphIlIs, par exemple
» de voir augmenter brusquement la gravité de son mal. Il est la blennorrhagie et toutes ses complications de chancres, ses suites diverses, sa contagion,
» obligé à ,des ménagements, à des privations, à des sacrifices etc., etc ..• C'est vrai. Mais, l:omment tout décrire ces misères! - Puis, ce n~est p~s avec
la peur, même réellement justifiée, que l'on forme des caracteres, des énergIes. C est par
» commandés par son état physique. la connaissance du devoir, la volonté du devoir, par le devoir.
» Une maladiee vénérienne diffère des autres affections par les Ne voulant donc pas insister davantage sur la description de la pourriture engendrée
par les maladies vénériennes, j'ajoute sin:plement ceci: - Le fils d'un d~cteur ~n ;néde-
» traces prolongées qu'elle laisse dans l'organisme et par son cine, à qui j'avais remis A TOI, PÈRE, bien qU'lI n'eût que 18 ans, me dit, apres } avoir
» retentissement fréquent sur le reste de la vie, la syphilis. lu : « Je savais tout cela j mon père m'avait averti, m'avait prévenu que la généralité des
femmes de mauvaise vie sont syphilitiques, que toutes ont été contami,!ées, et que cell~s
» Après une angine, une fluxion de poitrine, une fièvre typhoïde, visitées cartées et indiquées saines, peuvent, l'instant d'après, commumquer une maladIe
» le malade oublie les mauvais jours aussitôt après sa guérison. dont o~ ne guérira jamais. - De plus, mon Père m'avait remis ses livres de médecine afin
que je constate les effets des maladies, vénériennes. J'ai vu, là, ,des quantités d'In:ages
» La syphilis persiste au contraire, et les soins qu'elle exige doivent de ces maladies. C'est épouvantable ... RIen que cette vue m'a guén de me mal condUIre."
» continuer "pendant la vie entière. De plus, la maladie est héré- - Dans certains Régiments, il a été distribué, aux jeunes soldats de la classe 21, des
feuilles, neutres d'ailleurs, dont j'extrais ce commencement:
" Vous avez entendu parler des dangers de l'alcoolisme et de la tuberculose; savez-vous
fut, pendant la guerre, nombre de vénériens s'arrangeant pour annihiler suveux l'effet 'qIl'un 3' danger: les maladies vénériennes, la chaude-pisse (ou blennorrh~gi~) e,t la vérole
des remèdes, enlevant leurs pansements, ne prenant pas leurs médicaments afin de ne (ou syphilis) menacent encore la France et sa race? 11 faut en parler, car Il s agIt de votre
pas guérir, et donc de ne pas retourner au front. 'Lâcheté ,qui a fait d'eux, pour ,la plupart, ,s alut. Ne plaisantez pas, surtout, en lisant cette f~uille ; c'est trop grave pour en !ire. ,
des êtres in~uérissables devant conserver leur pourriture pendant toute la vIe. Lâcheté Savez-vous, en effet, que la blennorrhagie mal SOIgnée peut v~)us rendre sténle et ImpUIS-
heureusement compensée par le nombre de ceux qui n~ demandaient qu'à guérir, au sant, qu'elle peut vous rendre impotent en attaquant vos ]oll1tures, sans compter les
moins à se blanchir, pour retourner au 'front, au devoir. rétrécissements, maladies de vessie et des reins; qu'elle peut rendre votre femllle lI1firme,

1
-4° - - 41 -
rompus comme eux ou qu'ils voulaient corrompre, ils se livraient,
III publiquement, à des actes de la plus effrayante lubricité. Et ce,
dans une caserne, dans une cour de caserne, en plein épluchage
Ce qui est permis à un jeune homme, ce qui lui est défendu. _ des pommes de terre.
Ce qui est permis dans le mariage, ce qui y est défendu. Et combien se couvrent de cette pudeur pour cacher leur immo-
ralité. Et ce sont ceux-là qui paraissent les plus prudes, qui, parfois
~t d'abord, pour bien comprendre, il faut nettement séparer ce sont les plus corrompus. Ils ont besoin de cette forme qu.i abrite
qm est pudeur de ce qui est chaste;té. . leur hypocrisie.
La chasteté est une chose positive, avec des règles immuables J e le répète, la pudeur est relative. - Elle est nécessaire dans
pour tous les temps, pour tous les lieux, pour tous les instants. une juste proportion, elle est la gardienne de la chasteté des purs,
La pudeur est une chose relative, avec des règles qui comme et donc, elle est à conserver.
celles des usages de politesse, sont variables pour chaqu~ temps Ici, elle consistera à ne pas parler de certaines choses per-
pour chaque pays, pour chaque action. ' mises afin de ne pas scandaliser les faibles; là, à se cacher pour
- La chasteté est chose de fond. se laver les pieds, alors qu'autrefois le maître de la maison lui-
. La pudeur est chose de surface. même lavait les pieds à l'étranger qu'il recevait. - Ici, la pudeur
- La chasteté est vérité. consistera à se couvrir le corps d'une certaine façon; là, d'une
La pudeur est une forme, une formalité. autre.
- La chasteté impose ses règles. Laissons; c'est la surface, la façade.
La pudeur est le produit du convenu. La chasteté, elle, est positive, immuable. Elle consiste dans
~t, de même 9ue la ~ol~t~sse extérieure peut couvrir la moquerie un respect absolu, en soi et en tous les autres, de tout ce qui est
qm se trouveraIt en reahte dans le cœur, de même les formes de relatif à la génération et aux organes générateurs, conformément :
la pudeur peuvent couvrir une immoralité éhontée une lubricité 10 à la loi naturelle établie par le Créateur, 2° à la loi positive
fangeuse, une perversité complète. ' donnée par lui pour rappeler la loi naturelle, pour régler la pro-
La pudeur, c'est la couverture, derrière laquelle se cache et création par le mariage, et déterminer nettement à qui incombent
s~ protège la plus pure fleur, comme la corruption la plus fréné- les devoirs et les droits qui en résultent.
tique. La chasteté n'est pas uniquement une affaire de corps; c'est
J'ai connu des jeunes gens à figure de petits saints. Tout dans surtout une affaire de l'esprit. Le chaste, non seulement ne livre
leu~ extér~eur, semblàit .pudique (1). Rien ne paraissait d~ leurs pas son corps à la prostitution, mais ne se permet aucune pensée,
vraIS sentiments lorsqU'lIs se trouvaient en société. - Mais en aucun désir, aucun sourire, aUcune parole contraire à la loi natu-
dehors de cette société, en dehors de cette famille en dehor~ de relle, ni à la loi positive. Ce qu'il n'a pas le droit de faire de corps,
ce convenu, lorsqu'ils se trouvaient avec des co~pagnons cor- il ne le fait pas d'esprit; l'acte de procréation, qu'il n'a pas le
droit d'accomplir avec telle personne, il ne désire pas l'accomplir,
stérile, détraquée, et la ~u.er par péritonite· ; qu'elle peut rendre vos enfants aveugles 1... il ne l'accomplit pas en son esprit avec elle. De même pour tout
Savez-vous que la syphIlis est plus terrible encore 1 Qu'elle peut vous rendre fou gâteux
paralysé; vous couvrir d'ulcères, infester votre femme la faire avorter vou~ donne: acte impudique.
des enfants mal bâtis, idiots, épileptiques, qui seront vot;·e honte. Nous n'~xagérons pas, S'il le fait, il n'est plus chaste. .
malheureuset?ent, la ~érité l, Il f.aut que :rous le sachiez. Et ne croyez pas, surtout, le
ca'tnarade qUI se « glonfie » d aVOIr eu plUSieurs maladies vénériennes' vous le voye? bien La chasteté est donc le souverain respect, intérieur et extérieur,
portant •.. en apparence, mais vous ne savez pas ce qu'il deviendra plus tard car la vérole de tout ce qui est relatif à la procréation, organes et actes. Elle existe . 1
dure ?es années , et reprend quand on s'y attend Je moins. J

ÉVlkz donc ces dangers . Le meilleur moyen est de VOltS abs!",ir ; ne craignez pas que dans le mariage comme en dehors du mariage.
la continence sexuelle vous fasse courir des dangers, nous vous l'affirmons: au contraire
elle vous conservera tO~ltes vo~ forces ... » - Plus loin est dit tous les dangers, et affirmé
que toutes les préeaullons pnses sont ~ouvent inefficaces pour empêcher la contagion, . - J'ajoute. Si la pudeur va, ici, surtout consister en des habits
et gue t01t-t~ femme de ?1tauvm.se vu, se:alt~elle propre, bIen habillée , dite saine ou cartée, couvrant tout le corps, là, en Océanie, par un sentiment opposé
petr te ouvnère ou manée, ayant les meilleures apparences. peut contaminer. Et on ajoute:
cc Ne croyez pas que, pour attraper ces maladies, il faille être un noceur; un seul écart suffit. à celui auquel on obéit en Europe, elle consistera, pour les indi-
Méfiez~vous surtout de vous après boh'e. Vous payeriez ·cher une seule ivresse II gènes; à ne jamais se couvrir le corps, à demeurer toujours
J'arrête ici ces citations; elles suffisent. .
(1) Pudeur et pudique sont deux. La pudeur est une honte honnête .: la pudicité c'est · dans le costume primitif d'Adam et d'Eve, même pour certaines
la chasteté, la modestie: le pudique c'est le chaste. peuplades chrétiennes, de crainte que, si l'on se couvrait d'un
-42 - - 43-
simple pagne ou d'u!le feuille de vigne, les compatriotes ne L'enfant à qui l'on a e!llevé les testic,ules se dév~loPP,e donc
supposent la chose faIte pour cacher une faute ou une maladie incomplètement. Devenu jeune homme, Il est sans energle ph;.:-
honteuse. - Mais, en Europe et en Océanie, la chasteté ne change sique et sans. énergie moral~ . . Pa~venu à l'âge d'homme Il
pas. Elle reste la même pour tout le genre humain Français ou reste chétif, mcomplet, cramtIf, lll~apa~le de grandes .v~rtus
Sauvages, Chrétiens ou Païens, Chinois ou Russes ~t tout décol- et de dévouement héroïque; son !ntelhgenc~ est aUSSI I?Ca-
letage, ici ou, 1~,Ifolême ,le plus petit, t~it pour p!ovoquer par les pable de grand dév,el?p,pement, faute de cet mstrument ne~es­
regards de,s destrs tnterdtts, ou pour exctter les pa~sions détendues saire à l'âme pour agIr ICI-bas, un cerveau (1) normaleIfolent deve-
de la cftatr, est une faute contre la chasteté comme ces désirs loppé. En un mot, il reste enfant toute sa VIe, au phySIque et au
défendues et ces passions interdites, provoqu'és ou non en sont moral.
chez quiconque s'y livre. ' Au contraire l'être humain pourvu des organes de la généra-
Il était nécessaire de dire ceci, car tant se trompent et con- tion (qui n'en abuse ~as,et n.on mala~e' d'autre part) ,se dével.oppe
fondent la forme et le fond. normalement, grandIt, ~evlent résIstant et fort ~u phySIque,
Quoi qu'il en soit, si le fond (la chasteté) doit être conservé complet au moral. Et ceCI, d'une façon absolument llldépendante
le même partou~, dans ,tous les temps et par tous les pays, la forme de l'usage des organes pour la génération elle-même. .
(la pudeur) dOlt aUSSI, en chaque pays, être observée comme Il Y a donc, là, double but et double action ,dans ~es organes.
un usage bon, protégeant la faiblesse et empêchant le scandale et Le premier, indépendant du second, a un~ fonctIOn q,ul commence
le mal. à la naissance voire même à la conceptIOn, se contlllue toute la
vie sans aucu~ arrêt et ne finit qu'à la mort.
Ceci établi, il ne reste quasi plus rien à dire tout découlant Le second indép~ndant du premier, se manifeste entre l'ado-
nettem~nt ~e ces de~x choses si différente~ et si c~nfondues cepen- lescence et 'la jeunesse; mais commen~e réellement et seul~­
dant, SI umes aUSSI quand elles sont allIées dans le même être ment lorsque les organes génitaux prodUIsent, une se:nence ~raI­
humain, la pudeur et la Chasteté. ment formée et complète, semence alors ap ~e ,a prodUIre des e~res
. Néanmoins,. venons-en à des po~nts prat~ques qui éclaireront le. humains complets, non des avortons. Il ttn~t au moment ou ~a
jugement des jeunes gens, pour ffillle cas dIfférents et particuliers semence, par suite de l' âge ou ~e la I?aladle,. pe~d ses qualItes
qui surgissent dans la vie de tout homme. . fertilisantes réelles. - Les mamfestatIOns qUI SUIvent ce temps
de vie chez le vieillard ou qui le précèdent chez le jeune homme,
A un â~e di.fférent ~our tous, particulier pour chacun, les organes ne sont à proprement parler, gue des f!lanifestations, non une
de la géneratIOn se developpent en tout être humain. Dès la nais- réalité' et l'adolescent et le VIeIllard, qUI, se trompant, les pren-
. san,:e cepe~~a~t, i~~ n'av.aient pas été sans une utilité générale nent p~ur vraies et accomplissen~ l' ac~e de lagén~ration,ou voie~t
à 1 etre, utIlIte qu Ils dOlvent conserver pendant toute sa vie. . leur croissance entravée et leur ImpUIssance arnver, ou leur faI-
, Utilité démontrée par ce fait que, si on enlève les testicules d'un blesse et leur décrépitude rapidement augmenter (2). -En tout
enfant, cet enfant se développe incomplètement reste . chétif cas, s'ils arrivent à donner vi e, ils .n'ont alors pour enf~nts que
mou,dans tous les âges de la vie, et que, parvenu à l~âge d'homme' des chétifs ou des incomplets, des faIbles, ou de~ fi.l~ ~e VIeux por-
il manque ~'énergie morale comme d'~n~rgie physique, il est tant déjà en leur jeunesse, les marques de la semlIte.
sans caractere, sans volonté, sans tenacIte sans hardiesse sans L'hom~e dans nos régions, n'est vraiment apte à la géné-
décision et sans fierté (1). ' , - ration qU'à;3 ans environ, écrit le Dl' Good dans son traité. Avant
Nous l'avons fait remarquer, les organes de la génération en cet âge, tout acte, de la pr~cr~ation de s?- part (et à plus, forte
dehors de ce qui est spécial à la génération même ont la fonction raison toute pollutIOn ou emlSSIOn volontalren:ent prov~quee) est
très nettement caractérisée de développer l'être' et l'énergie de un retard à son propre développement, parfOIS un em;pe~hement
l'individu. La science le constate absolument tout en n'ayant absolu d'arriver à force d'homme, touJours un affaIblIssement
pas en~o~e réussi à le saisir d~ns tous le~ détail~ fonctionnels, pas personnel, et un risque de faiblesse pour le petit qui peut naître.
plus, d aIlleurs, que le mécamsme fonctIOnnel de certaines autres (1) Le cerveau est à l'âme comme l'instru!!,ent de musique au m~sicien. S,i le vi~lon, si
le piano est parfait, le musicien pourra en tirer des accords merveIlleux 1 s Il est Incom-
glandes du corps humain. plètement fini, ou détraqué, non. ,
(2) 11 en est de même des individus physiquement trop faIbles ou malad6li, quel que
(1) E~emple : les eunuq~es chez les Turcs. soit lel\f âge. '
-44 - - 45-
Il est impossible de ' fixer l'âge, même à de très nombreuses En elle-même donc, la propension vers le ~ariage ~st bo~ne,
années près, où prend fin cette aptitude. Cette fin est avancée puisque c'est elle qui. empêche, le genr~ hu~am de dlsparaltre:
ou retardée suivant la constitution de chacun, son genre de vie _ Ce qui est mauvaIS, c'est 1 applIcatIOn dune ch.ose bonne a
rangée ou ses excès (l'alcool absorbé ayant détruit plus ou moins une chose défendue j c'est de détourner une prop~ns~on naturelle
les tissus), les maladies, les accidents, les peines et les joies. Qui à des actes contre nature j c'est de chercher des jOUISsance~ san~
a abusé de ses organes génitaux, ou en a usé avant l'âge, est im- vouloir de devoirs' c'est d'user d'un acte en dehors des lOIS qUI
puissant bien avant, et parfois même dès sa jeunesse. Qui a été le régissent, aussi bien P?ur la dfgnité du mari et de la femme que
chaste et continent conserve bien ,plus longtemps l'aptitude de pour celle du père et le bIen de 1 enfant (I).
procréer. . Vous aurez donc à lutter, comme tous ont eu à lu~ter. ~ Ne
vous attendez jamais à voir supprimer en vous ces mamfest,üIOns j
- Or donc, à un âge quelconque de l'adolescence ou de la jeu- elles reparaîtront tout à coup, après un moment de calme, et la
nesse, âge variable pour chacun,les organes génitaux se déve- lutte recommencera.
loppent. Et, dès lors, il arrive, chez le jeune homme, des sensations Cela il faut le savoir j il faut s'y attendre.
manifestant ce développement. Et de vous troublez pas pour elles.
Certains ne s'en inquiètent aucunement, confiants dans le Créa- Si elles sont ardentes comme une torture, qu'importe! Vous ne
teur;et laissent la nature opérer cette œuvre en eux, comme plus les voulez pas, vo~s. êtes donc sans !aute. . "
tard, sans autre souci de leur part, elle continuera l'achèvement de Si elles sont humIlIantes et portent a la hont,e de SOl, q';1I:uporte!
la croissance cie leurs os. D'autres, au contraire, en deviennent Vous ne les voulez pas, vous ne devez donc pomt les aVOIr a honte,
inquiets, et cette inquiétude redouble les troubles. puisqu'il n'y a l?as en. vous de faute.
Les chastes demandent ce qu'il faut faire pour que les troubles Seule l'intentIon faIt le larron.
cessent j les impudiques avant l'âge recherchent ce qui peut mul- Seul le consentement aux choses défe~dues .est coupable. -
tiplier les sensations dont ils veulent, avant tout, jouir. Or, consentir, c'est sentir avec; c'est voulOIr: QUI consent ne lu~te
Laissons ces derniers. J'en ai assez dit pour qu'ils ouvrent les plus j il veut. - Sentir n'est pas consent.lr. On ne peut g.uere
yeux, s'ils ne sont pas, déjà, aveugles volontaires ou incapables s'empêcher de sentir j on peut, .et l',on dOI~, en, tout, ce qUI est
de voir. défendu, s'empêcher de consentIr, c est-~-dlre s empecher de se
réjouir de la sensation, refuser de la VOUlOIr. , . ,
Aux chastes je dirai: " . Tout le temps, jeune homme, que tu . es ferme~ent decldé a
Jeune homme, il ne faut pas vous attendre à ce que les mani- rester dans la loi de Dieu, à refuser ce qU'lI défend, Il n'y a aucune
.festations de la chair cessent complètement en vous. Il faut vivre faute à ce qui se passe en toi, malgré toi... . . .
avec elles, ne pas vous en occuper ou les dominer, les vaincre Veux-tu ces excitations? Veux-tu en JOUIr? SI, OUI, SI tu as
jusqu'au moment où un légitime mariage vous donnera le cette volonté, tu es coupable.- Si,non, si tu n'as pas cet~e volonté,
droit de procréer d'autres hommes, chair de votre chair. Et, si et que tu luttes contre, ou que, même, pour les ~ommer, tu te
vous ne pouvez pas ne pas vous en occuper ni les vaincre, au tiennes indifférent à elles et comme étrange: (en d a?tres t;r~es
moins ne les désirez jamais, n'y prenez pas jouissance, ne les si tu les méprises) aucune faute ne ~e sou:ll~, ~erals-tu J objet
p:(ovoquez jamais. Laissez agir la nature en vous cO)Jlme elle d'une perpétuelle excitation et de mamtes emlSSIOns non provo-
l'entend, sans vous en inquiéter aucunement. N'est impur que quées volontairement et non consentIes.
celui qui consent à une chose défendue j n'est larron que celui qui La volonté seule pèche.
a l'intention de voler. Si l'on m'ordonne d'adorer une idole et que, refusant de flé-
Et donc, que les manifestations ressenties en vous ne vous chir le genou, quatre homme~ puissants, forçar:t mon co:p~ malgré
étonnent pas, ne vous troublent pas. Il n'est pas d'homme qui ma résistance le font prosterner devant l'Idole j SUIS-Je cou-
ne les ressente. En elles-mêmes elles ne sont pas mauvaises,puisque pable ? - Oui si je consens à unir mon esprit à cet acte d'abord
c'est surtout par elles que Dieu a assuré l'existence du genre humain. forcé en mon 'corps, et qui devient mi~n par, suite .de ce. con-
Si elles n'existaient pas, si l'homme n'était pas porté à procréer, sentement. - Non, et .jamais, quand bIen meme mIlle fOlS ces
il ne se marierait jamais, il se garderait de procréer afin de n'avoir (1) Le vin est bon: il devient m~uvaisyour tel l~omme q~i enyrend trop. Le ~illd de
point d'enfants à charge,et,bientôt,la race humaine serait éteinte. banque n'est pas mauvais pour celUI à qUI Il apparhent ; maiS qU! le vole est un cnmmeI.
- 46 - - 47 -
50 - Lâ propreté du corps. Elle débamisse la peau des saletés
quatre ~ommes met~~aient m~n corps dans la positi~n la p,lus qui y excitent les démangeaisons. Et donc) user le plus possible
~doratnce devant 1 Idole, meme SI, sachant mon Impossibi-
de lavages généraux, de douches et de bains, chauds ou froids,
hté de lutter, je me tenais indifférent à ce que l'on fait de mon _ qui calment et rétablissent pour un temps la circulation normale
corps, pourvu que mon âme n'y consente pas, et ne fasse pas du sang. Rien n'est meilleur que de se laver tout le corps, chaque
l'~cte intérieur d'adoration qui me ferait approuver, donc vou-
soir, avant de se mettre au lit. On se couche propre, et, le matin,
JOlr. un peu d'eau suffit pour achever la toilette. C'est une excellente
De même pour la chasteté. méthode de propreté, préférable à toutes.
Et 'c'est souvent que Satan demande de faire à lui-même ou La propreté du corps est indispensable, même à l'âge le plus
simplement à la chair, un acte d'adoration. ' tendre. A ce propos, je tiens d'un médecin de mes amis, très expé-
rimenté, qu'elle doit, même chez les petits enfants, s'étendre
Mais, cett~ propension,v~~s l'œuvr.e de chair (maintenant que, aussi aux organes génitaux. Fàute de soins, des démangeaisons
non en~o~e hé dans un legltnne manage, tu n'as pas le droit de fopt qu'instinctivement l'enfant porte les mains aùx parties géni-
l'accomplIr, cette œuvre), tu voudrais au moins la diminuer' ces tales et contracte ainsi de mauvaises habitudes; la masturba-
excitations, tu les voudrais moins ardentes moins fréquente~ et tion, l'incontinence d'urine, etc ... en sont souvent la suite. Ces
tu te, demandes: Que faut-il f a i r e ? ' , démangea,isons peuvent être causées par les oxyures (petits vers
Voici quelques moyens : blancs), etc., etc. - Toutes les causes de démangeaisons doivent
- Le premier est la prière, qui te donnera la volonté de rester être soigneusement évitées par une mère attentive, avecJa pudique
chaste, et donc de faire le nécessaire pour cela. ' discrétion qu'y sait mettre une mère. '_
- Le deuxfè~e,prod~it du premier, est la confession fréquente, 60 - La gymnastique, et autres sports où tout le corps tra·
nette et carree, a un Pretre auquel tu exposeras en plus tes diffi- vaille, surtout pour tous ceux forcés à un travail de bureau ou
cultés particulières. " simplement intellectuel. Ils fortifient le corps, développent,
rendent énergique, en même temps qu'ils obligent le sang à
- Le troisième découle des deux premiers. C'est la Commu- circuler régulièrement, et donc décongestionnent en égalisant les
nion, fréquente, faite volontairement, énergiquement et même forces.
malgré ,toi" les jou,rs o~ tu serais porté à la fuir, les {ours où le Jouer aux récréations, s'y donner tout entier au mouvement.
non-gout t ~n arnveralt. - Tout est dans cette Nourriture ' Souvent aussi une excitation cesse momentanément par l'effet
elle peut suffire à elle seule; à elle toute seule ' car la Chair d~ d'une petite course, de quelques pas rapides.
Christ est le principe de toute force pour l'h~mme. - « Celui
qu~ mange ma Chair et boi~ mon Sang aura la vie en lui », dit le 70 - L'abandon de tout mauvais compagnon. Certains gâtés
SeIgneur. - Et, pour tout Jeune homme chrétien, c'est un devoir ont plaisir à corrompre les autres. Si on ne les quitte pas (1) un
de communier souvent, surtout de nos jours où la luxure la for- jour ou l'autre ils arrivent à leur fin. Tous veulent démon'trer
nication, le dévergondage s'étalent en maîtres du mon'de. Or qu'ils ne font pas mal, et il n'en est aucun qui, à un moment quel.
un de,,:oir s'accomplit, et doit s'accomplir, qu'on y éprouve plaisi: conque, ne devienne tentateur ou corrupteur. Il faut les planter là,
ou peme. net, sans retour.
De ces trois moyens, le premier est en même temps naturel 80 - La fuite des occasions du' péché impur, et donc de tout
et surnaturel; les deux autres sont surnaturels. Ils suffisent et ce qui porte à ces péchés. - « Qui s'expose au danger y périra, »
il~ m'ont suffi. Ils ep englobent d'autres, d'ailleurs, dont je vais a dit le Saint-Esprit.
dlIeyn mot, en Y ajoutant quelques procédés que 35 ans d'étude Si tu es très fort et sûr de toi, tu peux,- en prenant des précau-
des Jeunes gens de toute l'échelle sociale, de tous métiers de tous tions pour ne pas te laisser entraîner, aller jusqu'à l'extrême du
collèges et de toutes conditions, à l'âge difficile de la' caserne 'permis, puisque c'est permis, et qu'il n'y a pas de danger pour
m'ont démontrés pratiques. ' toi (2). - Mais si, en arrivant près de la limite, qu'il faut bien
Ce sont:
, 4° - Le travail assidu. Le travail occupe l'esprit s'il est tout (,1) Et même si on ne les quitte pas sous prétexte de leur faire du bien.
(2) Comme un exçellent nageur peut s'avancer au loin sur la mer profonde.
mtellectuel. Il occupe l'esprit et le corps, s'il est phy~ique.
- 48 - - 49 -
connaître, tu sais ou sens que le vertige te prend et que, fasciné, 100 - La garde des ye%x. David a péché pour avoir considéré
tu vas être entraîné, ton devoir est de ne pas dépasser la ligne en une femme ! ({ Celui qui regarde une femme mariée pour la pos-
deçà de laquelle, pour toi, il n'y a pas de vertige, pas d'exposition séder a déj à commis l'adultère dans son cœur, » dit le Sei-
au danger, et donc pas de chute possible. Si tu es faible, ne va gneur.
pas jusqu'où un plus fort peut aller, lui; ne dépasse pas la ligne Mais surtout, se garder de toute image obscène. Or, elles pul-
où le danger de succomber commence pour toi. lulent de nos jours. Le mal entre dans le cœur par ces images.
Il n'est pas mal de monter sur une tour; mais si une personne Il n'en est pas qui ne souille. Toutes sont une moquerie ou une
sait que, lorsqu'elle se trouve en haut, elle est fascinée par le vide, dérision de l'acte de procréation, et donc un ravalement de l'hu-
attirée même malgré elle par lui, et qu'elle ne peut résister à s'y manité. - La transmission de la vie, dans laquelle l'homme est le
jeter, elle n'a pas le droit de monter au haut de la tour. - De coopérateur de Dieu, y est avilie, ramenée à un acte d'ignoble ',
même pour ce qui regarde la chasteté. jouissance moins que bestiale, car la bête, elle, agit d'après la
Il n'est pas mal, en soi, d'entrer dans un cabaret pour se désal- nature et non contre la nature. j
térer. Mais si un homme sait que, chaque fois qu'il y entre, il rrO - ' Le reiet des romans imp%diq%es. - Rien, à mon avis,
s'y enivre, même après s'être juré de ne boire qu'un seul verre, ne corrompt autant que la lecture de ces narrations d'adul-
cet homme, se promettrait-il à nouveau de n'y boire qu'un verre, tères ou d'accouplements sans mariage, que cette luxure à nu ou
commet le péché d'ivresse en franchissant le seuilducabaret, avant perfidement couverte d'une gaze transparente, entourée de fleurs,
même ' d'avoir bu. de décors, de parfums subtils et perfides. - La corruption sous
toutes ses formes est là, plus grande s'il se peut, plus infâme, et
9° - Proportionner la no%rrit%re au travail ou à l'effort phy- plus traîtresse que partout ailleurs, parce qu'elle est plus voilée,
sique et intellectuel à faire. :Éviter une nourriture trop substan- plus entortillée, plus charmeuse et plus facile.
tielle, trop forte pour la dépense que doit faire le corps, Se défendre Criminels sont les auteurs de ces romans ou feuilletons lu-
le trop de viande qui échauffe, la remplacer en partie par des briques ; criminels sont les écrivains de ces livres voulant paraître
légumes et du pain. - Ce n'est pas la privation de la nourriture bénins, mais dont les sous-entendus, les doubles sens et l'im-
nécessaire; c'est ne pas dépasser la dose utile à l'être, mais qui, moralité se laissent deviner à chaque page. - Il n'en est
dépassée, devient excitante. ({ De nos jours, on mange trop, » aucun qui ne salisse l'esprit, qui n'excite au mal. - D'ailleurs
disent les médecins. ils sont écrits, surtout, pour, en attisant la curiosité et les pas-
Plus encore, il faut se priver de condiments tels que le poivre, sions, en semant le désordre avec la corruption, ils sont écrits
le piment, véritables brûleurs du corps. surtout, dis-je, pour emplir d'or les poches de leurs auteurs.
Enfin s'abstenir d' alcool, feu introduit dans le corps, et user Qu'importe, à ceux-là, la dégradation des êtres qu'ils perdent,
très modérément de vin et de liquides alcoolisés (bière, cidre, les crimes dont jls sont cause, la honte des familles dont ils ont
etc.). - Qui voudra se régler en cette branche de la nourri- provoqué le déshonneur et la désunion ? Rien! - Ils veulent
ture et de la boisson verra, forcément, les excitations diminuer de l'or, beaucoup d'or, pour le dépenser en orgies ou autre-
et s'amoindrir. - L'apôtre saint Paul disait d'user modérément ment.
de vin, parce que la chasteté n'y réside pas. Ille dirait bien plus Autant est à dire de beaucoup de pièces de théâtre, cinémas, etc.
de l'alcool, parfumé ou non, digestif ou apéritif, etc., dont on
use et abuse à tout propos, et de la nourriture excitante de nos 12° - Le reiet de to%te ma%vaise pensée, ou, tout au moins,
jours. si elle est tenace comme un de ces moucherons du soir, le refus
Quant à l'ivresse, même légère, elle mène tout droit à la luxure, d'y consentir. - De ce refus, découle naturellement le rej et de
tant par les excitations qu'elle produit, que parce qu'elle en- tout mauvais désir, le désir d'un mal n'existant pas sans le con-
lève la volonté, l' énergie sensée et la raison. C'est sur l'ivresse, sentement à sa pensée.
même légère, que comptent les libertins corrupteurs pour en- 13° - L'interdiction absolue de toute parole contraire à la
traîner au vice impur les bons jeunes gens qu'ils veulent salir, chasteté, de tO%t chant ou sourire semblant approuver l'impureté
perdre. ou l'immoralité.
Or, qui veut la fin veut les moyens. S'interdire aussi tout mot dont on ne saisit pas le sens exact,
Un peu d'énergie vraie suffit. toute parole ,à double sens.
- 50 - - 5t-
14° - Eviter la constipation; elle amène un certain empoi- défendue. C'est le consentement, la volonté, qui pèche. - De
sonnement du sang. Elle provoque aussi des excitations. - La même, il y a action impure à accomplir, en tout ce qui regarde
régularité journalière dans les selles est une affaire d'habitude, de les organes de la génération, un acte contre nature (qu'il soit
volonté. accompli seul ou à deux),ou même l'acte naturel de la génération
IS0 - Etre simPle. Rechercher la simplicité en toutes choses. lorsque le droit de l'accomplir (qui est établi seulement dans l~
- Un jeune sergent, qui avait fait ses études dans une des plus mariage) n'existe pas.
mauvaises, des plus immorales écoles de Paris, me disait avoir o Il s'en suit que, pour un jeune homme, toute excitation vo-
été sauvé de toutes fautes contre la Chasteté par deux moyens: lonta~re, ou consentie, ou. p~ovoquée en vue de la jouissance
I~ l'apostolat dans un patronage qui lui prenait tout son temps
luxuneuse, tout contact hbIdmeux volontaire, quels qu'ils soient
libre; - 2° sa Mère qui lui répétait constamment d'être simple. et qu'elles qu'en soient les suites ou les effets, est faute contre la
Et comme, un jour, il se fâchait d'entendre si souvent: « Sois chasteté.
simPle; sois donc simPle », lorsqu'il faisait certaines remarques, Si, pour une chose permise (la propreté, le nettoyage, un bain
sa Mère lui dit: « Tu comprendras plus tard. » - « Et, plus tard, par exemple), une excitation involontaire arrive, quelle qu'elle soit
j'ai compris, m'ajouta-t-il, et je suis devenu simple, faisant tout, et qu'elles qu'en soient les suites ou effets, dès lors qu'il n'y a con-
simPlement; voyant tout, simPlement. Ainsi, ma Mère, très intel- sentement à aucun moment, il n'y a aucune faute.
ligenté, voyant et faisant elle-même tout avec simplicité, m'a Ne commet aucune faute le médecin, l'infirmier, même un
préservé au milieu de l'institution infernale où j'étais obligé de . confident ou un soigneur occasionnel, qui donne à un malade
faire mes études,et à côté de laquelle la caserne et la vie de guerre tous les .soins, mêI?e les plus délicats, encore que ces soins pro-
n'étaient rien. » voquerment en lm, ou chez le malade, des excitations aux-
quelle.s il ne consent pa~. Il en ~st de même p~ur celui qui reçoit
160 - Se dominer par la pénitence, dans ce sens de former sa
les soms. - Au contralfe, seraIt coupable le Jeune homme qui
vie à ne pas toujours satisfaire ce à quoi l'on est porté, même dans une idée de luxure, toucherait simplement le bras d'un com~
si c'est une innocente satisfaction. On arrive à se dominer en tout pagnon, même par-dessus ses vêtements car il cherche et
si l'on sait se conduire, et se conduire par la raison, non par le vel}-t la volupté lu.xurie~se. ~st coupabl~ l'homme qui, p0!lr
caprice, surtout si le motif en est surnaturel. - Même si le motif preparer la corruptlOn d une Jeune fille qu'il veut amener à la
en est naturtl, 'bn acquiert l'énergie en se maîtrisant, en se con- fornication, lui offre, pour commencer, des fleurs, ou autre
dujsant, au lieu de se laisser aller à mille choses, même per- chose semblable. La chose offerte, bonne ou indifférente en
mIses. elle-même, étant offerte en vue de la corruption, l'action est cor-
170 - S'habituer, en toutes choses de la vie, à agir par devoir, rompue.
non par satisfaction personnelle. - La question de la vie n'est Est-il coupable le jeune homme se présentant au Conseil de
pas qu'une chose nous fasse plaisir ou non, qu'elle nous aille ou Revision ou à une visite médicale en costume d'Adam? - Non!
ne nous aille pas mais ce que cette chose est vis-à-vis du devoir,
J' - Il ne le deviendrait que s'il recherchait une jouissance lubrique
donc de Dieu, qui l'ordonne, la permet ou la défend pour notre donc mauvaise, dans ce fait. '
bien véritable. Sont-ils coupables les soldats qui, nus, prennent ensemble et
180 - APrès une chute, faire vite, loyalem~nt et énergiquement, sans aucun voile le bain ou la douche? - Non! - Chacun d'eux
le retour complet de l'Enfant prodigue de l'Evangile. ne le se~ait que dans la mpsure où il y voudrait faire le mal.
, S?nt-.ü,,: coupables ces deux jeun~s homm~s qui, da!ls une course
- De ces moyens énumérés, plusieurs font partie intégrante a ,:,eloClpe?e ou autre, passant pres d'un nvage, smvent le désir
de la chasteté elle-même, puisque si la volonté y consent, tout qUI leur VIent de se baIgner, alors que, n'ayant pas de linge ils
désir, pensée,parole, lecture, regard impurs, sont contraires à cette le font !'~n près de l'~utre, sa.ns y vouloir de mal, avec la précaution
vertu, comme toute action de luxure et de fornication. de chOISIr un endrOlt sohtalfe, afin de ne scandaliser personne ?
Or, il y a pensée impure lorsqu'on se représente volontaire- - Non. Ils ne veulent pas une chose mauvaise mais un bain. Et
ment, complaisamment, avec jouissance libidineuse, accomplir un une excitation quelconque s'en suivrait-elle que, s'ils n'y con-
acte charnel non permis. Il y a désir impur lorsqu'on désire accom- sentent pas, il n'y a aucune faute.
plir) et donc qu'on cherche à l'accomplir, une action charnelle De même si, à la rentrée, dans un but hygiénique, ils se dou-
- 52- - 53 -
chaient l'un l'autre, se massaient l'un après l'autre en toute et ne puis-je porter secours à cet homme. Si je le pouvais, je cour-
simplicité, ou se livraient à un doucheur et à un 'soigneur ou mas- rais à son secours. »Et,ne pouvant davantage, il baisse la
seur. vitre et crie. - Ce premier ne consent pas, il lutte contre le malan-
Il n'y aurait danger que si l'un des deux était malhonnête. drin comme il le peut. S'il était à terre il se jetterait au secours du
Il n'y aurait mal que si le sexe était différent; car alors il est travailleur.
reconnu, qu'en raison de notre faiblesse, il y a grand danger de Le deuxième, lui, au contraire, se réjouit. Voyant le malandrin
consentement. -:- Ou encore si, du même sexe, il y avait réel avancer, il prévoit ce qui va arriver, prend parti pour lui, et,
danger de consentement au mal par l'un des deux et qu'on lé quand il le voit frapper le cultivateur, il se dit avec plaisir: « Ah,
sache. il va réussir! Voilà un coup bien porté. Très bien, l'autre est
De même les athlètes qui s'exercent à nu. à terre. Hardi, tape dessus! Bravo, il emporte sac et outils! »
Remarquez que je ne conseille pas du tout ces choses; je suis Et, satisfait, il est plein d'aise, prêt même à vanter la chose comme
d'avis de les éviter autant que possible. Mais, lorsqu'il y a une un beau fait. - Ce deuxième consent aussi pleinement qu'il
raison suffisante, il ne faut pas se mettre martel en tête et se croire le peut.
coupable, lorsqu'on ne s'est exposé, ni soi ni les autres, à un danger Le troisième voit {out aussi. Sachant qu'il ne peut empêcher
de consentement luxurieux, l'acte, en soi, n'étant pas mauvais. ce qu'il voit, il cherche à détourner son attention et se dit: « Je
J'ai vu.plus de 10.000 jeunes gens nus, à la douche et aux visites, ne puis rien faire pour empêcher cela; donc, je ne veux point
je n'ai pas commis, là, la moindre faute. Seul le regard luxurieux, m'en trémousser, ni discuter, ni faire un effort que je sais ineffi-
libidineux, est fautif. cace et qui me mettra martel en tête. Arrive ce qu'il pourra. » ~
De même ne fait pas mal celui qui, sachant que l'action du, Ce troisième ne consent pas, il ne lutte pas contre, il est neutre.
cheval va lui provoquer une excitation, y monte, non p'our cette Le premier n'a pas de fàute j le deuxième, qui a consenti, a
excitation qu'il réprouve, mais parce qu'il aime l'exercice du péché selon la gravité de son consentement; le troisième, qui s'est
cheval. - De même encore n'est pas obligé de se priver d'une tenu neutre, n'a point, ici, commis de faute.
tasse de café, celui qui est d'une nature telle que, lorsqu'il en - Et si je considère chez un individu une excitation char-
p~end, il est exposé à des troubles, ou à une émission nocturne nelle, il y a trois états d'âme, nets, qui se peuvent aùssi ; le pre- .
de semence, sans danger de consentement. Certes, il ferait mieux mier qui lutte contre l'excitation; le deuxième qui en jouit
de s'en priver et, au point de vue de la santé, il le devrait même j et y consent; le troisième qui ne veut pas consentir, mais qui
mais, en réalité, il n'y aen lui àucune faute contre la chasteté, sait que toute lutte directe (1) ne fera pas cesser la chose et même
s'il ne prend pas ce café en vue de l'excitation qui peut suivre, et qü'elle ne fera que le troubler, davantage, et qui se dit: « Zut, je
s'il n'y consent pas. ne m'en occupe pas, » et s'efforce de rester neutre. - Ce troi-
L'important est de voir juste, non dé supposer des fautes où sième état est à_ conseiller parfois, car, pour certains,c'est celui
il n'yen a pas, ni de croire à l'innocence où existe la culpabilité. par lequel on domine le plus le corps, et par lequel on empêche
une excitation plus grande que la lutte directe produit souvent.
Mais, quand ai-je consenti? demandera le jeune homme. Qu'est- En réalité, c'est le mépris de l'excitation que l'on sent, et que
ce, exactement, que le consentement? l'on ne veut pas. '
J'ai déjà dit que consentir était sentir avec, vouloir avec.
Voici ce qui fera mieux comprendre certains: Il Y a devoir de résister,non seulement en esprit, m~is en se
Supposons trois hommes, regardant aux portières d'un train j' défendant directement, lorsque d'autres veulent souiller notre
rapide. Tous trois, voient, dans la campagne, un travailleur, et ' corps. Jeune soldat, j'avais su que des anciens avaient accom-
aussitôt, un malandrin s'approcher de lui" se jeter sur lui, lui pli, sût d'autres jeunes, des brimades lubriques, des excitations
donner des coups qui l'étendent par terre, puis s'enfuir avec le odieuses, et j'étais résolu à résister jusqu'à la mort, à me défendre
sac et les outils du travailleur. Bien que rapidement entraînés par énergiquement, en faisant un usage, non frappant, mais nette-
le train, les trois voyageurs ont tout vu. ment piquant, de ma baïonnette. J'avais le droit de me défendre,
Or, l'effet est tout différent en chaçun d'eux.
Le premier est outré, et,serrant les poings, se dit: «C'est révol- (1) Le meilleur est la lutte indirecte, par l'application au travail, le mouvement, les
distractions hon,nêtes. On ne peut pas, toujours, l'employer; cte.st pourquoi je pren.ds ce
tant; je voudrais faire cesser ce mal. Pourquoi suis-je ici ènfermé cas.
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même en blessant, même en tuant, contre cet attentat qui Ne formant plus qu'une seule chair, les devoirs et les droits que
relève de la cour d'assises. Je l'aurais fait, et le dis nettement chacun d'eux a pour son propre corps, il les a sur le corps de son
dans la chambrée. Ils ne sont pas venus. - Mais si, surpris,nmain- conjoint_ - En outre, l'un par rapport à l'autre, les époux ont
tenu impuissant, ils avaient commis leur crime, le non-consen- droit d'accomplir l'acte de procréation, qui devient alors un devoir,
tement de ma volonté refusant de dire ({ oui » me laissait indemne le devoir conjugal.
de faute. Je n'aurais plus eu qu'à porter plainte contre mes agres- De ce fait, ils peuvent accomplir l'acte de procréation ou devoir
seurs. conjugal quand ils le veulent, aussi souvent qu'ils le veulent,
Une jeune fille qu'un sacripant cherche à violer, a le devoir de même s'ils savent qu'il ne peut avoir aucune suite de fécon-
se défendre autant qu'elle le peut; elle a le droit d'employer tous dité. Dans la préparation de l'acte, dans l'acte ou après l'acte,
les moyens de défense pour cela, même de tuer son agresseur. il y a une seule interdiction, celle de faire quoi que ce soit qui
Ce même droit appartient à ses défenseurs, et donc, sa mère, si pourrait empêcher la nature de porter fruit, ou qui pourrait
elle n'a pas d'autre moyen d'empêcher ce viol, peut tuer l'agresseur nuire à leur progéniture (1). - Les deux époux ont, pour cet
pour empêcher le crime de viol, à plus forte raison. le blesser. acte, les mêmes droits l'un que l'autre. L'un ne pouvant pas
La loi civile reconnaît aussi ce droit. Mais, si l'acte a été accompli, en refuser l'accomplissement, sauf le cas de maladie; si l'autre
la vengeance appartient à la cour d'assises, non à la victime ni à exige. - D'un commun accord, ils peuvent se priver de son accom-
ses défenseurs. plissement pour un temps, pourvu qu'il n'y ait aucun danger
de manquement à la chasteté de leur part, ni à la fidélité con-
- Et maintenant, jeune homme, qui as la vocation du mariage, jugale_
crois-moi, marie-toi jeune, le plus jeune possible, en choisissant Ayant le droit d'accomplir l'acte, ils peuvent y goûter le plaisir,
bien (1). Ainsi tu seras, plus tôt, dans la belle et grande position la joie et le charme qu'ils sont susceptibles d'y trouver, et qu'ils
pour laquelle Dieu t'as mis sur terre. y trouveront d'autant plus que le respect constant l'un de l'autre
Ainsi, puisque c'est ta vocation, te sera facilitée la chasteté que sera plus vrai et plus profond. Ils peuvent désirer d'accomplir cet
tu veux conserver. acte, se réjouir de l'avoir accompli.
L'acte conjugal doit être fait dans le secret et, une fois commen-
cé, doit être continué jusqu'au bout de son accomplissement
Dans le Mariage. naturel complet.
J'ajoute que le mari doit, parfois, le demander plus souvent
Dans le mariage, les devoirs et les droits des époux sont très qu'il ne le voudrait peut-être, lui, s'il sait que sa femme n'ose le
simples à exposer, après tout ce qui a déjà été dit. demander d'elle-même.
Le mariage est un Sacrement. L'apôtre saint Paul ~ écrit : Quant aux médecins, ils estiment que l'acte, accompli en
({ Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l'Eglise et moyenne tous les huit jours dans le mariage pour les bien por-
s'est livré lui-même pour elle, pour la sanctifier. Les maris doivent tants, met le mari et la femme dans des dispositions satisfaisantes,
aimer leurs femmes comme leur propre corps. Celui qui aime mais ils conseillent plutôt un intervalle d'une quinzaine; ils sont
sa femme s'aime lui-même. Car jamais personne n'a haï sa propre d'avis que la diminution s'impose médicalement pour les faibles,
chair, mais il la nourrit et l'entoure de soins. Que chacun de vous et l'abstention pour les plus faibles et les malades (2).
aime sa femme comme soi-même, et que la femme révère son
(1) L'ivresse , pendant la conception, nuit à l'être à concevoir. Elle en fera, le plus pro-
mari ... » l "~ bablement, un alcoolique.
Dieu regarde attend le moment auq uel il va créer l'âme qu'il va donner au petit être
(1) Dans ce choix, où la raison doit te guider, comme la foi, au plus haut point, fais à concevoi r. Quelle grande pensée pour les époux
entrer en ligne de compte la foi, la bonté, la conduite, le caractère, l'équilibre, l'activité, (2) Les indications médicales suivantes rendront peut-être service. - Toute maladie
la vie d'économie, l'intelligence, le bon sens, l'amour du silence, les aptitudes ménagères, est une indication d'abstention. - L'acte consommé' malgré la femme, peut la rendre
l'âge , la situation, les goûts, l'amour du travail, sans aucunement omettre la santé, la santé malade et nuire au petit qui pourrai t déjà être conçu, ou qui doit être conçu par l'acte_
étant l'une des to utes premières qualités nécessaires à une femme, tant pour elle-même - Pendant le flux menstruel, l'accomplissement de l'acte peut rendre la femme malade, et
que pour son mari et leurs enfants. Méfie-toi d'une personne qui te rechercherait trop; surtout l'homme, d'une maladie sexuelle; aussi, l'abstention est-elle de règle aux époques
les plus emballées pour le mariage et les plus entortilleuses sont relies, surtout, à qui il (tous les 28 jours) du flux menstruel, et même les prem iers jours ap rès. - A la suite de
manque Une chose primordiale pour form er un foyer, et le plus souvent la santé. Prends l'accouchement, il faut au moins six semaines pour que la matrice reprenne sa grosse1"lr
conse.il, surtout de tes parents. La beauté, les channes passent vite; les défauts et les et sa position naturelles; il est donc de nécessité de prudence et d'affection de ne pas
vertus demeurent . Sois d'autant plus respectueux de ta fi ancée que tu l'aimes davantage. J accomplir l'acte )usqu'à six semaines (parfois deux mois) après l'accouchement, des mala-
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La chasteté dans le mariage consiste donc à ne rien faire contre
la nature (~), à conserver la fidélité absolue au conjoint, enfin à tenus de se rendre le devoir conjugal. C'est un devoir. Sauf cas de
ne consentIr à aucune pensée, parole, désir, action, contraire à maladie, ou d'adultère.
cette fidéli~é .absolue, la faute commise par l'un des époux à l'égard D ans les rapports intimes des époux, tout ce qui peut faciliter
de son conjoInt) ou avec une autre personne, se doublant aussitôt l'acte conjugal, tout ce qui peut favoriser la génératio~ est permis,
d'une faute contre la sainteté du mariage. qu'il s'agisse de gestes, de touchers, de regards, de baisers. .
20 _ Au contraire, tout ce qui se fait contre la génération
Pour être absolument clair et précis, je résume la haute morale 1
de l'Église Catholique dans les quatre points suivants: . pour la rendre impossible est, toujours, défendu sous peine de
1° - Chaque fois que l'un d'eux le demande, les époux sont péché...mortel. . . '
30 - Tous les actes faits en dehors de l'acte conjugal et qUI
dies graves ,!?ouvant survenir pour la femme si l'acte est lfait avant ce temps . (L'Église ne s'opposent pas à la géI!-ération ne constit':lent pas de~ fautes
a la cérém<?l1le des relevailles après 40 JourS). - Après J'accident d'une fausse couche, la
nature entIère de la femme ayant été ébranlée bien plus que par une naissance à terme
graves, pourvu qu'il n'y ait pas pénl p~ochaIn de pollut~on ; et
l'abst~ntion ~oit être pO."tr le moin~ aussi longue. - Pendant la grossesse, l'abstentio~ s'il y a une raison grave, comme le. deslr de réchauffer 1 amour
devrait, a~ssl, être de raison, le petIt ressentant toutes les influences et tous les ébranle·
ments subIS par la mère pendant .ce temps, et devant porter toute la vie certaines consé· conjugal, ces mêmes actes, ~c~omphs dans un but . bo,n~ê~e, ne
quences ~e ces ébranlements j d'autre part, une fausse-couche peut survenir par suite de sont pas même des fautes vemelles, pourvu que S01t eVlte tout
la nervosIté de l'acte. - 11 faut donc, disent les médecins être très prudent à certaines
époques,.et l'homme doit savoi r se conduire, se dominer r~isonnabJement dans une véri- péril prochain de pollution. .
table affection, cela, pour le bien de sa femme, celui de ses enfants, et donc pour le sien 40 - Les époux peuvent, d'un commun accord, s'abstemr,
propre. pour un temps, de se demander le devoir conjugal, s'il n'y a pas
-. Un docteur très expé;imenté, ayant eu lui-même douze enfants, que j'avais prié de
· ~evOl.r ce travail av~nt de lunpnmer, me demande d'ajouter, ici, la note suivante, ce que de danger d'inco.ntinence pour l'un d'eux; p~nda~t ce temps
Je faiS en le remerCIant: . (qui peut être rompu quand l'un d' eux le veut), lis vivent comme
" Voici maintenant quelques conseils autorisés de la Sagesse et de la Prudence.
S'II ne peut y av.oir de faute dans ! ~acte conjugal naturellement accom pli , il est bon de frère et sœur (1).
ne pas en être prodIgue, et cela dans 1 mtérêt des enfants à procréer ce qui est le but essen-
tiel du mariage et du devoir conjugal. '
Nous avons vu que le ,germe le plus fort s 'emp~re de l'ovule et le féconde. Donc, plus Et si je revois tout ce qui précède, je dis:
le germe sera fort, pl:IS 1 enfan t sera vlg,oureux . SI les rappo:ts conjugaux sont fréquents, Grande et belle loi du mariage. Large autant que large se peut.
les ,germes seront mOInS forts, parce qu Il leur faut un certam temps pour atteindre leur
plelll dé:veloppem~nt; et plus la consommation est restreinte, plus le père sera capable Gardienne des époux et du foyer. Inconnue,la plupart du t~mps
de les bIen nou rnr. des libertins impudiques qui font, sur la 101 sacrée du manage,
Ces gefmes sont fo!més d'une substance très riche en éléments phosphorés et de toutes
s?rtes. C est tout un etre, hum~1l1 condensé. Et ce germe doit former, après son union avec des suppositions bêtes autant qu'inexactes et ignorantes. .
lovule la cellule-mère d où naltront toutes lesçellulesquiformeront les organes de l'enfant Loi destinée à réunir, auprès du berceau, deux êtres nécessaues
son cerveau son cœur, etc. - C'est ce qui fait que les aînés d'une famille sont souvent
plus forts que leurs cadets, parce qu'ils ~rofitent de la continence du père avant le mariage . à la vie, à la protection et au bien de l'Enfan~, êtres qui ne font
. SI les paren}s déSIrent des enfants vigoureux, s'ils veulent que les cadets soient aussï plus qu'un et qui se retrouvent tous deux en lUI. .
forts que les. amés, -. et ce déSIr ne fait pas de doute. - leurs rappo rts conjugaux seront
r~res. Le mIeux serait un rapport par mOlS, deux au plus, l'un avant, l'autre après les Loi qui ouvre, tout grands, les cœurs des époux en les maIn-
règles de la femme. C'est le moment de la conception (A). En ce moment les ovaires de la tenant dans leur belle dignité, dans leur honneur, dans l'a:ffec-
femme mettent en liberté l'ovule, en même temps qu'ils saignent. L'écdulement de sang
qu'on appelle les règles, entraîne ainsi l'ovule tous les mois dans la matrice. ' tion mutuelle, dans le respect l'un de l'autre; loi qui multiplie les
On co,,?pren~ ainsi, que la r~:eté des rapports conjugaux est presque un devoir des
paren,ts VIS-~-VLS. de 1 enfant qu Ils vont procréer. Mais, ce n'est pas un devoir strict qui berceaux.
entrame obligatIon. D' D. " Les époux qui la suivent j.o~issent du plus gra~4 bon~eur sur
la terre celui d'une patermte et d'une matermte gloneuse et
(A). L'oyule et le germe sont des êtres sans âme; mais l'âme est créée lorsque, par leur
réulllon, l!S ont for~é la cellul~-mère, la cellule origine de l'être vivant. A partir de ce
chaste ~n tout conforme aux lois du Créateur, naturelle et posi-
mo~ent 1 enfant eXiste. Suppnmer cette cellule par un moyen ou par un autre est un tive. Bonheur aussi d'une affection réelle, laquelle se retrouve vite
h0!1llCIde, un cnme devant DIeu, d'autant plus g rave qu'il est commis lâchement par ceux
qUi OlÜ la char~e de défendre, même au péril de leur vie, le petit être sans défense. Tuer
quand un nuage passe. Affec~ion qui pr.oduit la vraie s<l;tisfac.tion,
ce pe~lt être qU! sera 9 mOIs plus tard ~n enfant, n'est-ce pas aussi grave que le tuer après le pur amour de deux êtres faits pour s'aimer et rester ums toujours
sa naIssance, SOlt par des VIOlences, SOIt par la privation de nourriture et de soins? Dr D.
dans le plus loyal lien.
(Il L'onanisme, qui consist~ el! des excitation.s sexuelles sans accomplissement complet Bienheureux les chastes; bienheureux ceux qui sont purs. Ils
de 1 acte, et donc en des excitatIons à deùx . qlll provoquent l'émission de la semence en
dehors du vagin, l'onanisme est, comme la masturbation de l'être seul un acte très grave verront Dieu.
contre nature, et donc absolument coupable et avilissant. Il est, d'a~tre part, contre la
santé des deux, surtout contre celle de la femme. (1) La continence conjugale est le seul moyen honnête de n'avoir pas d'enfants quand
J on a de bonnes. raisons de croire qu'on ne peut plus en élever d'autres. D' N.
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~ Le lendemain de leur mariage, mon grand-père et ma grand' le nomb re, il ne faut pas d'abstinence sexuelle,. au contraire,. que les rapports sexue!s
mere voulurent compter leur bourse. Tous deux étaient enfants sont un droit pour tous (malades contagieux, pnsonnIers, cr!mmels, fous c0lI!pns), malS
.
qu 'il faut accomplir l'acte d 'une façon contre nature afin d emp êcher les naIssan ces . Il
d'honnêtes ouvriers et d'honnêtes gens ruinés par la Terreur. enseigne ·que tout est p e nlli~ pour cela (c',est de ~ui que, s'est répandue cette erreu,r gue
A eux deux, en réunissant tout, ils trouvèrent six sous. Or à tout était permis dans le manage), y compns les cnm;s d empêchement de la t~an s mlsslOn
eux deux, ils eurent dix-huit enfants (1). Trois pour chaque s~u I!
de la vie, d'onanisme, d'avortement, etc ., etc., et qu faut pro~oncer ~m ar~et de mort,
dans l'acte destiné à donner la vie, avant ou après, sur 1en f al~t qUI pourrait venir au l"!10nde.
Tous furent élevés convenablement. Les garçons firent chacun' Monstrueuse théorie contre nature (A), que les boches de 1 avant-guerre ont réUSSI, avec
l'appr;J?tissage d'un mét!er. La ph.;part. des filles apprir~nt aussi l'aide de ceux qui veulen t corrompre la France etla d ~peupler, à 1I1filtrer, à Implanter en
France pour diminuer le nomb re des Fran ça Is, maIs qu Ils se sont bIen ga rdés de pratIquer
un metIer, et c~acune .d elles savaIt faIre tout ce qui regarde le en Allemagne, où les enfants viennent en grand nOl;lbre. . .
~énage.' compns le tnc~t, ' le raccommodage des vêtements et Monstrueuse t héorie contre nature, honte de.l hum amté, la ravalant à mIlle coud ées
au-dessous de toutes les bêtes, même de la plus Ignoble. .
1 emmaIllotement des petIts, car les grandes aidaient la mère et Lâcheté d' égolstes vou lan t couvrir leurs infamies so~s le trompe-l'œIl commode d e
il n'y eut jamais de servante dans la maison. ' l'humanitarisme: c.rimes absolument contraires ,à ce qu a dit le Cr.éateur : « CrOissez et
multipliez-vous, et remplissez la terre, et assujettissez-la à votre e,mplre. ))
D'ouvrier peintre, mon grand-père devint patron. Un écha- Nous avons vu déjà ce que disent les médecins de ce fléau (B). Ayons le courage de regar-
der nettement ies ré~ultats extérieurs les plus visibles des crimes consommés en France
faudage croul~nt le t~a à ~6 ans, alors qu'il avait déjà amassé, d a';s le sens de' cette th éo rie.
par S?~ ~ravaJl, le necessalre p0ll:r les vieux jours du ménage. Or, son fru it le plus fustigea nt est la dernière g uerre.
N~l ~ etaIt heur~ux, fie~ comme ,lUI, lorsque, le dimanche, il con- Ces résultats, visibles pour to us, les VOICI, et pour la France seulement:
Près de 2 millions de Français, hommes en plelll âge, tués, ou mor ts dans des tortures
d~lsa~t « son petIt pensIOnnat» a la promenade, ou qu'il sortait indicibles (C). - Un million environ de yra n ç~ is, prisonniers en Allemagne, en comptant ceux
IU~-!Ile.me en tenue de caporal de pompiers, avec ses quatre fils qlti y sont 1/Iorts, et subissant .t outes les Ignomll1l.es, souff rant tou te.s les sou ffranc~s. --: Plus
de 2 millions de blessés ou d'infirmes. - QuantIté de malades qUI ne g uénront JamaIs. -
mIlItaIres. Un nomb re ines timable de veu ves, d'enfants sans père, de parents sa ns enfants. - Les
souffran ces insoupçonn ées de tous les réfug iés, de tous les enfants. - La dette de la h ance
Aucun ménage n'était mieux uni, grâce à la parfaite conduite immensément accrue. - Douze des plus beaux départements fran ça is rumés, - Mamtes
du chef, comme à l'activité de l'épouse. v illes dont il ne reste qu'un chaos de déco~bres. - Treize cents villages (co~munes)
Pour ma grand.'mère, je la vois encore, âgée de 74 ans, se pro- rasés sans une maison debout. - Neuf ce n ts kIlomèt res de longueur du sol françaIS, sur 13
et' p~rfois 50 de large dont la terre est, pour longtemps, incul t ivab le. - 600.000 hec-
mener en robe gnse, avec une ombrelle, dans les rues de la ville t ares de forêts ravagés' - 1. 500 pon ts, des centaines d'écl uses, des milliers de kilomètres
droite comm~ un I~ les. cheveux d'un, noir de jais sans un seul de route détru its . - Quatre ans de souffrances d e 6 .000 .000 de soldats .françaIS, et le
r es te. - Tout cela pour la France se ul ement, et parce que les néo-malthUSIens ?nt réUSSI,
fil. blanc, le v~sage regu.her et e.nc,ore tres beau. Elle n'avait jamais depuis quarante ans, ;\ faire pratiquer par certains, en dehors et dans le manage, leurs
méthodes de dépopu lation néfastes, honteuses et lâches . .
faIt de. maladIe, et avaIt travaIlle, comme on le pense bien, ferme Or, ces méthodes se so nt pratiqu ées sous la poussée cons tante et payée, maIS cachée,
et touJours. de l' Allemagne, qui en attenda it les résultats dénombra nts pour se Jete r su r nous , dgnt
Quant aux enfants, élevés simplement, mais dotés d'une instruc-
tion ~uffisante, p.Iu~ie~rs sor:t m~rts dan~ les guerres du temps,
(A) Que diriez-vous d'un serviteur, qui, cteval~t seme r du grain, stér~ lise auparavant le
grain qu e lui a donné le maître, afin que ce gram ne lève pas? Ou qUI, aya~tt sel~, é , sté-
certams sont arnves a des sItuatIOns enVIées tous furent établis rilise la t erre afin qu' elle ne porte pas de fruit, ou arrache, détnut, le gram qUI lève?
convenable~ent. .Ma ~è~e, pour ne parler q~e d'elle, quinzième Que diriez-vous du serviteur qui, devant replanter des arbres, met les so",mets en te;.re
et les racines en l'air afin que leur vie se perde, ou .e~ coupe toutes les ,~ac ll1es ~fin qu I1s
venue des dIx-hm t, faIsaIt encore son ménage quinze jours avant meurent? - Et de quelle façon le maître prendraIt-Il la chose, lorsqu Il s~unut que son

sa fin. Elle est mo~te à 86 a1.ls, dans la qu~trième .année de guerre,


serviteur l'a fait ainsi, non par ignorance ou bêtIse, maiS par volo~té d é !erml~ée ? Croyez-
vous que le maître ne chasse rait pas aussitôt ce méchant e,t mauv~l s s~r~llte ur , r
ne voulant pas qUItter la VIlle, bombardee depUIs longtemps où (B) Citons-en encore un seul, pour tous, sur cette questIOn partIcultèle. ~e I? DESPLATS,
elle habitait. ' professeur à l'Université de Lille, écrit dans so n ouvrage spéCIal : ~' J e. n IraI pas au delà
d e ce qu e chacun de nous a pu constater, en affirm ant que les excItatIons gémtales mfé-
Ses sœurs, 17 et 18e nées, sont encore en vie et ont passé toute condes, que les rapports tronqués, peu vent être rendus res~onsab l es d e nombreux ca~ de
neurasthénie: mais, plus certainement enco re, ils renderyt !alson. de nom~reuses affectIOns
la guerre dans une ville torpillée journellement. du pelvis : n év ralgies, co ngestions, d éplacements, dév IatIOns, trrégula rItés menstruelles,
etc., etc., que l'on traite, Dieu sait avec quel succès ! p~r le repos, les bat!ls, les douches,
Dieu n'abandonne jamais ceux qui marchent droit et géné-
/ l'électricité, diverses in te rventions chirurgica les, les saIsons hydroth érapIq ues, etc., etc.
et cela pendant que les vraies femmes dt~ pe upl e, ou les autres, qUI com ptent leu rs an nées
reusement '(2). par leurs grossesses, échappent à ces mlseres, ma lgré leurs fatIgues , ou, SI elles ont l~ ~al~
heur d 'en être at tein tes, les guérIssent par une grossesse nouvelle. - At~x femm es qUI n ont
(1) Je co~tai un jour cela à un de m~s anciens élèves-caporaux devenu capitaine. Il pas d'enfants ou qui, après en avoir eu un ou ~eu ~, pendapt les .premlères années de leur
me découvnt qu e ses grands-parents , à lUI, en avaient eu vingt-quatre en un seul mariage. mariage, n'en ont plus, tout en subissant l e~ excttatlOn~ génitales, Il man,que q~elql1e chose,
C'est encore plus beau. et leur santé, et leur caractère, et leur v Ie morale s .en r essenten~. L expérIence montre
(2) J'ai rés um é, S~lYtout contre les néo-malthusiens,la haute.m o rale de l' Église Catholique. qu'elles fou rnissent les meilleures cli eIJjes des médecll1s, pa rce qu.elles ont toutes sortes
":lalt.hus, économls!e angla.ls de la fil~ du 18' s,iècle, prétend ait que le nombre des hommes de misères imaginaires ou rée lles . - Les rapports Incomplets fourl11 ssen t beaucoup de cas
crOIssaIt. trop, et qu Il falla It le rédUIre par 1 abstinence sexuelle. (La terre peut nou frir d'hypocondrie, d'hystérie, de cancer, et le r e~te. )) . . .
3 et 4 fOIS le nombre .de ses habItants ach;els, affirment d'autres économistes d e nos jours.) (c) On sa it qu'il ne faut pas se fier à cer tames statIstIques •. En France, on les a faItes,
Le néo-malthuslal11sme, lUI, prétend qu Il y a trop d'hommes 1 mais que, pour en réduire toutes, avec un gros côté manquant, a fin, en cachant le vraI ~~mbre des morts , de ne
J . pas effrayer oi d érourAger. 1.700_000 ont été accusés par un mmlstre à la conférence de


60' - - 61 -
les soldats diminuaient chaque année. Et ce fléau lubri ue a été ré
~es ~onférences malsaines faites sous la protection de ce~taines aut P~fédu, chiez nous, p.ar
ltanI~er; par, su.rtout, des tenants de la secte maçonnique, véritabl~r~O~h~o~ a?,t ~:chns,
bochle pour qUI toutes les semences de corruption valent e In n~ur,
celle-là .surtout, diminue, le nombre des vrais catholiques. ,parce que toute corruptIon,
Or, SI ces méthodes d extInctIon de vie du néo-malthusiani sme , .
quées, la France n'aurait pas été depuis de nombreuses an n aVaIent pas été prati- Dois-je faire imprimer?
pays pour le chiffre des naissances (~t je ne parle même pas d n née~, led~rnIer de t?US les·
qui tuent les foyers). Davantage d'enfants auraient don~é o~v~e ~rOlss~nt des ~Ivorces
donc de soldats. Nous voyant plus hombreux lus forts le n a~e e l manages et
n'aur.ait point ?sé entreprendre cette guerre h~rrible la p'lus ~g~rhbe'l qd'" atva't t01lt calculé, Dois-je faire imprimer ce travail ?
, depUIS la créa han de l'homme. , 1 e e ou es lesguerres

Il est fait depuis onze ans (certaines parties depuis 23 ans), et


Le néo-malthusianisme a donc produit le contraire de ce ''1 .
Ceux qui ont répandu ou suivi ses théories sont jautcttn et resq~,1 se vantaIt d'amener, '- je l'ai laissé, ne le reprenant que pour éclairer un jeune homme,
des autres hommes dans çette guerre éPo..uvantable et dans se~ ;uite!. /Sables de tous les maux le prévenir, le prémunir.
Instrument de poumture franc-maçon-boche (thèse de b t' l'té .
Frédéric Passy, de l'Institut) le néo-malthusianisme a été fab~f ~/ pure, dIt le docteur J'y ai ajouté, depuis, ce qu'une plus longue expérience, l'expé-
et tuer la Fra~ce, que l'Allemagne parce qu'elle voulait acci, a~~~t~~t pour corrompre rience de la guerre surtout, m'a porté à y mettre ...
franc-maçonnene parce que la France reste, malgré ses efforts li fi Il .~' e paYÉs, 9 la
ue
détestent autant l'une que l'autre. Mais le boche qui l'a fait 'r e am e de 1 g,hse (A), Faut-il parler ou pas? Faut-il prévenir les jeunes hommes, fu-
SI bête d'en user. _ Quand même et heureuse:nent" certaitPs o~ager chez nous, n est pas turs chefs de famille, ou les laisser au danger de la surprise et de la
en Franée. Si toute la France, sou~ le rapport des n~issance~ Il el\ ont. pas usé non plus
F
tement du Finistère a agi depuis 1871 nous aurions eu e ' aval agI comme le dépar~ corruption, sans les prémunir? Je sais le sujet très controversé.
la guerre, quinze millions de Français ~n plus et donc 'a~ derance,en 1914,au début de _ Certains disent de se taire. Beaucoup m'ont dit: « Allez; semez j
quer que le Finistère est le département le plus reli ie~' d guerre. Or, Il est à remar-
tions religieuses abondent de toujours. La virginité â es ;er e France, celUI où les VOell- faites voir le vrai; vous formerez des consciences. »
fécondIté de l'ensemble, la preuve en est là. Ig \eux ne mut donc pas à la
SE ULE, la Religion peut apporter un remède efficace di l ' Et ceux qui disent de garder le silence prennent pour raison
supprimer l'épidémie homicide et 1!lalsaine du néo~m~~~~I~i~~is~~t ~tverser, anéantir majeure qu'un livre peut tomber entre toutes les mains, et donc
remèdes autres, dont aucun ne prodUIt ne peut produire réelle t' lacun vante des
entre Dieu et l'homme, avant tout. ~ Aucun ni même e m~nd: farce q~e c'est affaire faire mal à ceux qui n'ont pas encore besoin de savoir. Pour prin-
bre 1919, du haut de la tribune du Sénat ar' M Cléme c cn a ~rme Jeté en / octo- cipale mineure, ils mettent en doute que tous les jeunes gens ne
Ministres, défendant le traité de paix: " sfia Fr~nce re~~~~~' pr~S}dent du Conseil des
vous aurez beau mettre dans les traités les plus belles claus aux amilles nombreuses, sachent pas à quoi s'en tenir.
aurez beau prendre tous les canons de P Allemagne vous esezque vous. voudrez, vous
vous plaira, la France sera perdue parce qu'il n'y aur~ plus d:r beau faIre tout ce qui Ceux qui me disent: « Propagez » s'appuient sur l'expérience
t~ssant cri d'alarme,mais stérile, mais sans suite possible :ançd"'hs . » Grand et ~ete~­ pratique qu'ils ont de la nécessité, grave, de prévenir la jeunesse
gleuse (B). n e ors de la fOl relI-
droitement, lorsque, toute, elle risque d'être formée, ou plutôt
déformée, par l'impureté libidineuse affichée partout de nos jours,
l~ Paix. JI n'y a pas fait figurer 300.000 disparus - En mars 191 . .
statistique disant, entout, 7.500.000 hommes tu~. La Roumanie ~~~ Aéérlcam a fait une tant par des êtres humains que par les livres et les journaux en
a eu le courage de dIre qu'elle avait. non 100000 tués m . 3' 0 qu e à pour 100.000, général, .les théâtres, les lieux publics, les réunions, le langage,
de faim. comme prisonniers. Mais les autres Ëtats, s~rto~~ 1,5Ét~~°Fr~ont 50.0~0 morts
osé rectIfier. En mettant 10 millions d'hommes de soldat t nçaIs, n ont pas l'image, la carte-postale, et tout le reste.
mot . Et les tueries continuent par la révolutio~ dans touti 1',;'0; s au total, c'est un bas
les déc~~ dans les h?pi,taux mi!itaires n'arrêtent pas ... pas lus ussle, etc . - Chez ,nous) Je réponds aux premiers que tout est pur pour ceux qui solit
démobIlIsés. La statIstIque de Janvier 1921 faite depuis 15 p . que ceux de quantIté de
osera, enfin, la publier. ' mOlS, prouvera cela quand an -
purs, que tout est impur pour ceux qui sont impurs. Il y a manière
sérieuse de dire les choses les plus nettes, crûment, en toute vér.ité.
(A) Voici les paroles d'un grand-maître de la franc-ma '. . . ( Si même certaines personnes s'effarouchent (1) d'abord d'un
pour frapper l'~glise au cœur" c'est la corruption. Faites g~~~~~er~ ~i2e meilleur pOl?nard
plus. de catholIques. PopularISons le vice dans les multitudes q 'el\euxl et vou.s n aurez livre, bon en lui·même, mais qu'elles disent ne pas pouvoir sup-
les CI~q sens, qu'elles les boivent, qu'elles s'en saturent ... )) , u , es e respIrentt par porter, que diront-elles, demain, devant une réalité non prévue?
(~) Le journal le Matin lui-même, le 11 novembre 1919 'uste un a " ..
_ Et, ne liront-elles pas un doucereux roman, à sous-entendus
éC~lt cette. effrayante constatation en grand sous-titre d'u~ Jarticle où ni apres 1 armlshce, néfastes, que la réflexion après coup leur montrera avoir fait un
VOIrS pubhcs : " Les enfants que l'on sacrifie dépassent le nombre de 1 Impl.ore les pou-
- JI est donc bien temps que la vie pure revienne la Rer . ceux qUI naissent 1 » vrai mal dans leur âme ?
sacre des innoce11ts criant yenge:ance. - ,lglOn, pour faire cesser cem-as- .
\ Si quelqu'un s'offusque d'un livre, qu'il le ferme. Mais ja-
mais un père aimant, une mère consciencieuse et expérimentée, qui
\

(1) Ou font semblant de. s'effaroucher pour démontrer leur pruderie; et ceux qui ont
J
leur conduite condamuée dans l'ouvrage plus que les autres •

./
- 62 ~ - 63 -
Faut-il g'étonner de ce que les partisans d~ Vol~air~ ont trai~é
a charge de ~ormer ~es ~nfants, de prémunir ses jeunes gens, ne ainsi ces ouvrages, lorsque leur chef, VoltaIre IUl-meme, qualI-
ferme!a ur: lIvre gUI IUl ~onn.era comme une méthode, expéri- fiait N.-S. Jésus-Christ d'infâme, et écrivait ce mot d'ordre aux
mentee mamt;~ fOlS, de prevemr s~s fils contre le virus empoison-
neur rencontre a chaque pas de nos JOurs, sous toutes les étiquettes, siens: « Écrasons l'Infâme! »
et partout. . Et ce même Voltaire, dans une guerre entre la France et la
Prus~e écrivait au roi de Prusse, Frédéric II, vainqu~ur des Fran-
Le meilleur des livres, même l'Évangile, même la lecture de la çais d~ns une bataille.: « Sire, je félic~te Votre M~Jesté de leur
plus belle prière, peut faire du mal à l'âme qui lit pour en extraire 1> avoir taillé les croupleres ; les FrançaIS sont la chIasse du genre
du mal alors qu'il n'y a que du bien, ou pour en rire s'en moquer 1) humain! »
le c0t;J-~a}tr~. La Croix.est un scandale, une f?li~, pour certains: Il faut donc laisser dire les partisans de ce lécheur de bottes.
L?- Vente faIt peur, l~lalIltellant,c.om~e elle faiSaIt peur à Ponce- J'ai fait le contraire de ce 1!lauvais Fransais: ..
PIlate. Ceux dont l'œIl est mauvaIS VOlent tout en mauvais. Ancien capitaine d'Infantene ayant gagne mes grades (Je SUlS
passé par tous) par le trav~i~, ~ntré 4e ~ Sain~-Malxe~t sur 421,
L'année d'avant la guerre, Illon petit livre « Sois bon Soldat » numéro l au classement mÜltaire -des SIX mOlS, e~ 6 ~ l~ sortie
tout fait de discipline, de patriotisme et de moralité fut sur l~ (ceci dit, non p01.1r me flat~er, mais pour q.u~ c~IUl gm lIt .sache
dénonciation d'un franc-maçon, attaqué d'abord p~r u~ puis qui écrit), sous·lIeutenant mstruct~u~ ausslt~t a Samt-MaIx~nt,
le lendemain, par la plupart de ce qu'on nomme les « grands jour~ je fus destitué de mon grade de capI~ame, apre~ 23 a~s de serVIce,
naux » de Paris. pour avoir refusé, lors des ,In:ventaI,r,es,. de faIre ?nser, pa\ ,m~s
Ceux de province suivirent, y compris la généralité des petits soldats, les portes d: deux eglIse~. J et~ls l.oyal ; 1 ordre ne 1 etaIt
jo~r~aux. 9r,. c~tt~ attaq~e d\lra. plusieurs mois, dénonçant la pas. - Pendant troIS ans et demI ensUl~e, Je fus le c~ef ~es Gym-
~Ol-dlsan.t ,m~Isclplme ant~patn?tIque du l~vre. Il y eut plus; nastes Catholiques du Nord. En les qUlttan~ par sUl~e, d e;<treme
Il fut traIte d Immoral et d'mfectIeux par un Journal dont l'article . fatigue, ils étaient 6.500. Et plus des deux tiers ont ete tues da~s
avait dû être écrit dans un lupanar quelconque et ~entait le sou- cette guerre en faisant leur devoir, et davant~ge gue leur devOl:.
teneur. Cela, parce que j'y écrivais, nettement, d'être chaste et Mon cœur de vieux soldat a bondi au premle~ Jo~r de l~ !ll~bl­
de fuir les boîtes à ordures. ' lisation. Libre de tout service et de toute oblIgatIOn mIlItaIre,
Or, quand ~ême, comme. une bénédiction et une préparation ayant 53 ans, je m'offris a~ssitôt, au Min~stre comme. Soldat 0!1
à la guerre qUl éommença Juste un an après, 450.000 (les trois CaPitaine. Devant nos premIers desastres Je ren?uvelal.deux fOlS
quarts gratis) furent se~és en. France en I9I3. Et j'eus une impres- ( mon offre, comptan~, d'aille\lrs, être tué avant SIX semames.
SIOn profonde lorsque J appns que mes propres soldats en avaient Réintégré en pleme ~ata~lle de la Marne" le 6 septembre :9 I 4,
retrouvé, sur le premier champ de bataille de la Marne dans les comme capitaine de terntonale pour la duree, de la guerr~, Je fus
sacs de petits soldats morts, auxquels mes vieux te~ritoriaux mis à la têt~ d'une compagnie de Bretons que je trouvaI, le ro,
bretons rendaient pieusement les derniers devoirs. dans des tranchées. . . '
En pleine guerre, le Ministre m'accorda la permission de faire Après 43 mois de front sans .aucun :epos, - mes terntor~~ux
rentrer en France 90.000 de ces petits livres, alors restés de l'autre n'avaient jamais de repos, - Je .fus SI touch~ par le .quatne!lle
côté de la ligne de feu, et de les faire distribuer. Chose merveilleuse hiver que, crachant le sang depu,ls qua~re mOlS, parfo~s à pleme
après deux ans et demi d'efforts, ils purent arriver en France et bouche et sentant ne plus pOUVOlI çontmuer mon serVIce comme
ce, à la barbe des boches! ' je !'av~is touj0.u~s fait, je ~e dis. , . ,
Si « Sois bon Soldat » a été ainsi maltraité par une certaine Evacué aussltot, propose pour la refor~e av:c un motI.f egal,
presse, combien plus je m'attends à être vilipendé par quelques- en gravité, à.celui de la perte d'un membre,.J'~vals conseryé mtac~,
uns pour (l A toi, Père », dans lequel, aussi, je dis pornographique après 43 mOlS de front, mon gr~de de capl~ame, et aus~l ma P?I-
ce qui l'est, et chaste ce qui l'est. trine indemne de toute décoratIOn. Cela, bIen que, plUSIeurs fOlS,
mes généraux du front m'aient proposé pour la Légion d'Honneur,
Les ({ Répliques du bon sens » furent, aussi, traitées d'immo- et que après 28 ans de service effectif et les quatre ans de ca~·
rales, rien q.ue cela! par la commission laïque d'enseignement, pagne 'de cette guerre, je sois le seul officier de l'Armée FrançaIse
~t mIses à l'mdex laïque. Quand mê]1le, Dieu les a fait répandre
a 1.250.000. dans ce cas.
- 64 -
Je constate; je ne m'en plains pas. Comme je l'ai dit à mes
chefs dès mon arrivée, ce n'est ni pour un galon, ni pour une croix
ni pour une médaille que je me suis offert à la mobilisation; c'est
pour un motif très supérieur.
Quand même, je le dis en réponse avant-coup à ceux qui, comme
pour mon petit Sois bon Soldat, m'attaqueront - et c'est fatal-
pour vouloir prévenir les jeunes gens de rester chastes, les prému-
nir contre les vices malpropres, prônés par tant de vilains individus
dont le seul idéal est l'ordure. . .
Quant à ceux qui, de l'extrême côté opposé, me jetteraient
la pierre, je leur demande de voir la réalité des dangers actuels
du silence absolu de l'ancienne école. Un prélat me disait: « J'étais
de cette ancienne école: pas un mot. Et l'on m'a mis, toute ma
v~e, . à !a di~ecti?~ des je?nes gens" puis supér.ieur d'un grand
semlllaire. L expenence m a montré 1 erreur du SIlence, et, depuis )
longtemps, je parle nettement et ouvertement de tout aux jeunes
gens. »-« Marchez, faites imprimer, »_m'a dit un vicaire général.
- « Cela nous manque, m'a dit mon Evêque. Les protestants eri
ont, mais ce n'est pas exactement ce qu'il nous faut. » Et, depuis,
1 2 Évêques, 14 doct eurs en théologie, avec quantité de médecins
de Prêtres, de parents, m'ont dit de «marcher ». '
Dieu n'a rien fait de mal ni d'impur. L'Écriture Sacrée nous
le montre considérant son œuvre après chaque création, et consta-
tant que tout était bon. - L'Immaculée est-elle moins l'idéal le
plus élevé et le plus parfait de la chast eté comme de la virginité,
parce que sa réponse à l'Ange annonciateur indique qu'elle a
connaissance de la nature humaine, et qu'elle veut rester vierge
intacte ?
Qui oserait le dire ?
Toute ma vie j'ai été près des jeunès gens et des hommes faits.
Par nature je les étudiais à fond. Et les sujets de toutes les con-
ditions sociales et de toutes les conditions de moralité ne m'ont
manqué, ni pendant 23 ans de caserne, ni pendant la guerre.
P ersonnellement, j'ai observé ce que je préconise; c'est donc
possible, malgré la nature la plus ardente. Je rends grâces, à Dieu,
de m' avoir conservé intact.
Mais aussi (afin que les bons ne tombent pas dans le cloaque
dont la belle jeunesse n'a même pas idée), je dis que, dans un
t emps où toutes les ignominies s'étalent, où toutes les vertus
viriles sont attaquées, ridiculisées, diminuées, on a le droit, le
devoir, de parler net, clair et franc, chastement d 'ailleurs, et de
crier en toute vérité :
« GARDE A VOUS! »

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