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Résumé
Confrontées à des départs massifs en retraite, les organisations risquent de
perdre une partie de leurs compétences distinctives et de subir la dilution
de leur culture. Pour y remédier, ces dimensions doivent être transmises
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par les seniors et acquises par les salariés nouvellement embauchés. Ce
processus double est appelé socialisation organisationnelle. Pour le gérer,
les responsables d’entreprise mettent en place des programmes d’intégration
mais restent désarmés pour en évaluer l’efficacité. Ainsi, cette recherche
propose d’étudier les dimensions de la socialisation organisationnelle, les
« domaines de socialisation », et d’en élaborer un modèle. Première étape
d’une démarche plus globale, cette étude est réalisée dans les services,
secteur d’activité dominant dans les pays occidentaux. Une étude qualitative
réalisée auprès de 32 employés travaillant au contact des clients dans la
restauration rapide et l’hôtellerie fait apparaître quatre principaux domaines
de socialisation : la définition de son rôle face au client, la compréhension
des tâches et des processus de travail, l’intégration au sein du groupe de
travail et la connaissance de l’organisation. Le modèle proposé peut servir
de référence pour la réalisation d’un diagnostic de la qualité des actions
d’accompagnement des nouvelles recrues travaillant au contact de la
clientèle. Basées sur l’imprégnation du terrain, des implications managériales
pour la gestion des nouvelles recrues dans les services sont proposées.
Abtract
Confronted to massive retirements, organizations need to anticipate the
transmission of their distinctive skills and culture by senior workers and the
acquisition of these dimensions by junior workers. This process is referred
to as organizational socialization. In many enterprises, HR managers
begin to set up integration programs but do not possess tools to evaluate
their efficiency. This article aims at identifying the various dimensions of
organizational socialization, called socialization domains. First step of a wider
study, this research is conducted in services, dominating sector of western
economies. A qualitative study based on 32 interviews with customer contact
service employees in fast-food industry and hotel business reveals four
socialization domains: definition of the role with customers, task mastery,
work group integration and organizational knowledge. The discussion based
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L’intégration des nouveaux salariés dans l’entreprise est une question d’actualité
pour les gestionnaires des ressources humaines. Les départs en retraite
massifs des seniors encouragent les recrutements de personnes issues de la
jeune génération. Ces jeunes bouleversent l’entreprise avec des valeurs et des
comportements au travail radicalement différents de ceux des leurs aînés. Les
pratiques traditionnelles de fidélisation nécessitent d’être adaptées pour éviter une
pénurie de compétences. En particulier, la phase d’intégration dans l’entreprise
comporte des enjeux déterminants tels que l’attachement des jeunes salariés à
la culture organisationnelle et l’acquisition créative des savoir-faire.
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Parallèlement aux évolutions démographiques, le contexte économique des pays
occidentaux est marqué par la domination du secteur des services. Les emplois
au contact de la clientèle se développent : emplois en caisse, aux guichets,
en centres d’appel ou dans des réceptions. L’intégration de ces employés
est stratégique car ils représentent l’organisation aux yeux des clients et leur
prestation influence la qualité du service et la satisfaction de la clientèle.
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La gestion de l’intégration en entreprise de
service : l’apport du concept de socialisation
organisationnelle
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formels et informels d’un rôle organisationnel. Au cours de ce processus, le
nouveau salarié vient à apprécier les valeurs, les capacités, les comportements
attendus et les connaissances sociales essentiels pour assumer un rôle et
participer en tant que membre d’une organisation (Louis, 1980).
La socialisation organisationnelle est un processus longitudinal. En effet, au
cours de leur insertion professionnelle conduisant à une situation stabilisée dans
le système d’emploi, les personnes actives changent aujourd’hui plusieurs fois
d’organisations et idéalement, y développent leur employabilité. La socialisation
organisationnelle a lieu tout au long de la carrière d’un salarié car de nouveaux
besoins apparaissent a fortiori lors d’un changement d’organisation mais
également lors d’un changement de poste ou lors d’une modification majeure
dans l’organisation (figure1).
Figure 1 : Les étapes de la socialisation Organisationnelle
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Les entreprises ont en effet intérêt à gérer activement l’intégration des nouveaux
salariés. Pourtant, les modes d’accueil des nouvelles recrues résultent plus souvent
de l’héritage du passé que d’une stratégie délibérée (Schein, 1968). Qu’elle soit
gérée activement ou laissée à l’initiative des nouvelles recrues, l’intégration
dans l’entreprise a lieu avec des implications lourdes sur la vie de l’organisation.
Elle influence le degré de conformité des attitudes et des comportements aux
normes organisationnelles (Van Maanen et Schein, 1979). Elle détermine les
attitudes et les comportements des salariés : loyauté et engagement envers
l’organisation (Schein, 1968), satisfaction au travail (Ashforth et Saks, 1996),
motivation au travail (Feldman, 1976) et performance au travail (Ashforth et Saks,
1996). De plus, la cohésion sociale et la pérennité de l’organisation dépendent
de la transmission de la culture et des savoir-faire intervenant au cours de la
socialisation des nouveaux salariés.
En vue d’une gestion efficace de l’arrivée des nouvelles recrues, les responsables
d’entreprise ont besoin de références pour l’évaluation de leurs actions
d’intégration. Que faut-il connaître et comprendre pour participer en tant que
membre efficace dans une organisation ? Quelles sont les dimensions de la
socialisation organisationnelle ? Plusieurs chercheurs se sont intéressés à ces
questions et ont participé à l’élaboration de modèles de domaines de socialisation
dont l’apprentissage a lieu précisément durant la phase d’intégration.
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retiennent entre trois et cinq domaines de socialisation (Bauer, Morrison et
Callister, 1998 ; Morrison, 1995 ; Ostroff et Kozlowski, 1992). Les modèles testés
empiriquement comportent entre trois et six dimensions (Chao et al., 1994 ;
Taormina, 1994, 1997, 2004 ; Anakwe et Greenhaus, 1999 ; Haueter, Hoff, Macan
et Winter, 2003). Une synthèse de ces différents modèles est présentée dans
Delobbe, Herrbach, Lacaze et Mignonac (2005). Il est admis que la socialisation
consiste en un apprentissage à quatre niveaux :
1. Au niveau organisationnel :
Un salarié socialisé possède une large connaissance de son organisation
incluant des aspects explicites tels que les règles, les avantages, le système
de rémunération mais aussi des aspects implicites tels que la culture et les
valeurs organisationnelles. La question de l’adhésion du salarié à la culture
organisationnelle n’est pas tranchée. D’une part, une acceptation de forme est
souvent suffisante pour être efficace au travail. D’autre part, l’adhésion aux
valeurs de l’organisation peut être considérée comme une conséquence plutôt
que comme un contenu de la socialisation.
2. Au niveau collectif :
Un salarié efficace a appris le fonctionnement de son groupe de travail. En effet, le
groupe de travail peut avoir sa propre culture, distincte de celle de l’organisation.
Il est nécessaire pour le nouveau membre de découvrir et de comprendre le
cadre de référence à travers lequel la réalité est perçue au sein de son équipe.
Pour s’y intégrer, le nouvel employé doit découvrir les raisons du comportement
des autres et adopter un comportement approprié (Feldman, 1981).
3. Au niveau du travail :
L’efficacité au travail s’acquiert d’une part, par une maîtrise des aspects techniques
de l’emploi. Les règles, les procédures et le jargon doivent être maîtrisés. Des
Traduction personnelle
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scripts et des schémas cognitifs sont élaborés par le nouveau salarié ce qui lui
permet d’automatiser les tâches routinières pour se concentrer sur les activités
complexes. Il est aussi parfois nécessaire de développer des capacités physiques
de rapidité, de précision ou de force. D’autre part, un salarié socialisé possède
une vision claire de son rôle au sein de l’organisation. Il a déterminé les limites
de ses responsabilités et les comportements attendus de lui. Lorsque le travail
est réalisé au contact de clients ou d’usagers, l’apprentissage du comportement
à tenir et des émotions à afficher lors des interactions est essentiel pour mener
efficacement les rencontres de service (Rafaeli et Sutton, 1987).
4. Au niveau individuel :
L’arrivée dans un nouvel emploi est accompagnée d’un apprentissage personnel.
Intégrer une organisation signifie passer d’un rôle à un autre (Nicholson, 1990)
induisant une adaptation ou une modification radicale de l’identité (Hall, 1971).
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Ce passage suppose que l’individu fasse le deuil de son identité passée. Si cet
abandon est vécu négativement, la capacité de l’individu à être socialisé risque
de s’en trouver limitée (Louis, 1980).
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organisationnelle
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contact.
Pour ce faire, une étude est réalisée dans des entreprises des secteurs de la
restauration rapide et de l’hôtellerie. Ces entreprises présentent l’avantage
d’effectuer des recrutements réguliers. Elles appliquent des procédures
d’intégration spécifiques pour transformer des jeunes inexpérimentés en
professionnels efficaces en moins de trois semaines. De plus, les personnes
embauchées ont peu d’expérience professionnelle ce qui limite les effets
d’éventuelles socialisations antérieures.
Pour recueillir des données, le chercheur s’est immergé dans le lieu de travail de
réceptionnistes d’hôtels et d’équipiers travaillant en caisse dans la restauration
rapide. Des entretiens semi-directifs conduits selon la méthodologie de Miles et
Huberman (1991) ont été pratiqués pour obtenir des informations précises sur
les domaines de socialisation. Seuls les salariés en phase d’intégration, c’est
à dire embauchés depuis moins de trois mois, ont été interrogés. Au total, 32
entretiens ont été réalisés (20 équipiers, 7 réceptionnistes, 3 managers de la
chaîne de restauration rapide et 2 chefs de réception). La saturation thématique
a été obtenue, aucun élément nouveau n’apparaissant lors des quatre dernières
entrevues.
Une analyse de contenu a été effectuée avec pour objectif d’identifier les différents
domaines de socialisation pour le personnel en contact. Après une lecture
flottante du corpus composé des 32 entretiens, des catégories mutuellement
exclusives, homogènes, pertinentes, objectives et fidèles (Bardin, 1993) ont été
définies. Trois chercheurs ont été consultés pour la détermination des catégories.
L’importance relative des domaines de socialisation a été évaluée en fonction du
nombre d’apparitions dans l’ensemble des entretiens. La fidélité des résultats a
Cette durée a été déterminée suite à des entretiens préparatoires avec des équipiers, des managers et la directrice des ressources
humaines de la chaîne de restauration rapide ainsi que des directeurs d’hôtels.
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Définition de son rôle face au client
La définition de son rôle face au client révèle une dimension du travail spécifique
aux emplois dans les services. Les tâches associées au service répondent à
des objectifs particuliers de l’organisation (conseil, vente) et sollicitent des
compétences propres (capacités de communication, empathie, amabilité).
Par exemple, l’accueil du client nécessite la connaissance des formules de
politesse appropriées et des techniques de vente des produits et des services de
l’organisation. L’encaissement impose au personnel en contact de savoir vérifier
la validité du moyen de paiement dans les formes convenues.
Coefficient d’accord intercodeurs : N = (n x 2) / (i + j) avec, n = nombre d’unités de codage communes aux deux analyses, i = nombre
d’unités de codage utilisées par l’analyste n° 1, j = nombre d’unités de codage utilisées par l’analyste n° 2.
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La gestion de l’intégration en entreprise de
service : l’apport du concept de socialisation
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soit des personnes et non pas qu’on serve comme une machine! » Une part de
créativité est donc nécessaire. Certains salariés s’appuient sur des exemples de
personnes qui les ont servis alors qu’ils étaient en position de client. D’autres
trouvent un style qui leur est propre. Cette relative liberté dans la manière de
se comporter face aux clients permet aux employés de la restauration rapide
de s’émanciper par rapport au cadre contraignant de leur poste conçu selon les
règles de l’organisation scientifique du travail : « Chacun a sa personnalité. Il
y en a qui blaguent avec les clients. On a quand même le moyen de se sentir
quelqu’un. La façon dont on accueille les gens, on n’est pas obligé de dire à
chaque fois la même chose avec les mêmes mots. »
Avec la pratique, les employés trouvent des astuces pour guider la rencontre
de service. L’amorce de la rencontre est décisive : « Il faut mettre les gens à
l’aise, être agréable et souriant ». Face à l’impatience des clients, les employés
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apprennent à imposer en douceur le rythme de la rencontre de service : « Il faut
essayer de les «déstresser» parce que parfois, ils arrivent et c’est toc toc toc
toc toc… On n’a à peine le temps de taper. Parfois, ils arrivent, ils disent leur
commande avant même de dire bonjour. Alors, je leur dis bonjour et du coup
ils ne savent plus où ils en sont et ils reprennent doucement. » En outre, les
employés des services confrontés à l’insatisfaction des clients doivent maîtriser
leurs émotions pour éviter d’éventuels conflits.
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responsabilité.
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réception et que c’est la pleine saison, il faut faire vite, très vite ». Les employés
au contact des clients sont tous soumis à la contrainte du temps. Les clients
veulent être servis rapidement et ils évaluent la qualité du service en fonction de
leur temps d’attente.
Intégration au sein du groupe de travail
L’intégration implique l’acceptation du nouveau salarié par les membres de son
groupe de travail. Cette dimension est d’autant plus importante que le travail est
organisé en équipe. Face aux exigences des clients, le soutien entre employés
est indispensable au bon déroulement du service : « Il faut s’aider les uns les
autres, c’est un esprit d’équipe. »
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La gestion de l’intégration en entreprise de
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organisationnelle
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Nombre d’entretiens dans lesquels le
Domaine de socialisation
thème est apparu au moins une fois
1. Définition de son rôle face au
22/32
client
2. Compréhension des tâches et des
22/32
processus de travail
3. Intégration au sein du groupe de
16/32
travail
4. Connaissance de l’organisation 12/32
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Pour identifier les domaines pour lesquels les nouvelles recrues ont des besoins
spécifiques à combler, des outils de diagnostic peuvent être mis en place à partir
du modèle proposé. Des entretiens de suivi de l’intégration, des enquêtes par
questionnaires ou l’évaluation du supérieur hiérarchique sensibilisé aux quatre
domaines de la socialisation en sont des exemples. Le recueil de l’information
sera plus efficace si le contexte organisationnel présente les deux caractéristiques
suivantes : une culture de communication descendante et ascendante et
l’acceptation que l’intégration est un processus à gérer dans une perspective
d’intégration à moyen et long termes.
Dans ces conditions, différentes actions peuvent être engagées selon les
besoins identifiés. Premièrement, des actions managériales peuvent accélérer
la maîtrise du rôle face aux clients même si elle se renforce progressivement
au fil des interactions. Ces actions ont pour objectif de limiter les sources
d’ambiguïté provoquant du stress pour les employés en contact : les responsables
hiérarchiques clarifieront les attentes de l’organisation lors d’un entretien ;
le choix des clients sera orienté par une information précise et facile d’accès
(ex. : affichage clair des prix, affichage du menu) ; la connaissance de soi sera
développée par des sessions de jeux de rôle organisées en dehors des périodes
avec la clientèle. La formation par les jeux de rôle mise en place dans différents
hôtels présente plusieurs avantages. En distinguant leurs émotions profondes
des émotions ressenties face aux clients, les employés en contact gèrent avec
sérénité les rencontres potentiellement conflictuelles. Ils développent une vision
claire de leur image publique à travers le retour donné par les collègues. Par
l’analyse de situations reproduites fictivement, ils appréhendent les attentes de
l’organisation.
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La gestion de l’intégration en entreprise de
service : l’apport du concept de socialisation
organisationnelle
Elles sont comblées par une formation théorique, une formation pratique en dehors
des périodes de contact avec le client ou une formation pratique avec un collègue
expérimenté pendant les périodes d’ouverture à la clientèle. Ces méthodes
complémentaires peuvent être mises en place de manière séquentielle. S’il est
difficile de faire l’économie d’un apprentissage en situation réelle, l’entreprise de
service peut toutefois récompenser la patience du client par un cadeau ou une
remise lorsque ce dernier a subi les désagréments d’un service accompli par une
personne inexpérimentée.
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au sein de l’organisation facilitent les contacts entre les nouvelles recrues et les
salariés expérimentés.
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Conclusion
La phase d’intégration, intervenant au cours des premiers mois après le
recrutement d’un salarié, comporte des enjeux fondamentaux pour la pérennité
d’une organisation. La socialisation organisationnelle offre un cadre théorique
pour la compréhension et l’identification d’actions managériales facilitant
l’intégration des nouveaux salariés.
Une étude réalisée lors d’une immersion auprès de salariés travaillant au contact
de la clientèle dans l’hôtellerie et la restauration rapide a précisé les conditions
dans lesquelles se déroulent l’apprentissage par les nouveaux salariés et
l’échange avec les salariés expérimentés intervenant au cours de la socialisation
organisationnelle. Elle a révélé les quatre domaines de socialisation caractérisant
les emplois dans les entreprises de service : la définition du rôle face au client,
la compréhension des tâches et des processus de travail, l’intégration au sein
du groupe de travail et la connaissance de l’organisation. Les apprentissages
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des différents domaines sont interdépendants, toute lacune ayant des impacts
négatifs sur l’ensemble du processus de socialisation.
Au cours de la socialisation des nouvelles recrues, les salariés expérimentés ont
un rôle subtil à jouer. Ils servent de modèles, forment aux tâches techniques,
évaluent la performance de service, assument un rôle social, favorisent l’accès à
l’information et aux interprétations locales et guident les nouvelles recrues dans
la découverte de la culture organisationnelle. Lorsque ces rôles sont assumés
de manière naturelle et spontanée, les responsables de l’organisation perdent le
contrôle des messages transmis aux nouveaux venus. Des procédures peuvent
alors être mises en place pour guider le rôle des membres expérimentés. Les
supérieurs hiérarchiques ont une responsabilité à assumer dans l’acquisition
des quatre domaines de socialisation par les nouvelles recrues mais aussi dans
la sensibilisation des membres expérimentés. Toute l’organisation est en effet
concernée par l’intégration des nouveaux venus. Ainsi, le défi du renouvellement
massif de la main d’œuvre sera relevé si l’accueil des nouveaux salariés s’inscrit
dans la culture de l’organisation.
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