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Année 2015 Thèse N° 154

Kit d’enseignement :
Imagerie des tumeurs bénignes de l’os

THESE
PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 17/12/2015
PAR
Mr. Safouane KHAIR ALLAH

Né Le 09 Mai1989 à Marrakech

POUR L’OBTENTION DU DOCTORAT EN MEDECINE

MOTS-CLES
Tumeurs osseuses bénignes – Epidémiologie
Anatomopathologie - Imagerie

JURY
Mr.
P P H. SAIDI PRESIDENT
Professeur de Traumato-Orthopédie
Mme.
P P M. OUALI IDRISSI RAPPORTEUR
Professeur agrégée de Radiologie
Mme.
P P N. CHERIF IDRISSI EL GANOUNI
Professeur de Radiologie
Mr.
P R. EL FEZZAZI
Professeur de Traumato-Orthopédie Pédiatrique JUGES
Mme.
P H. RAIS
Professeur agrégée d’Anatomie Pathologique
Au moment d’être admis à devenir membre de la profession médicale, je
m’engage solennellement à consacrer ma vie au service de l’humanité.

Je traiterai mes maîtres avec le respect et la reconnaissance qui leur sont


dus.

Je pratiquerai ma profession avec conscience et dignité. La santé de mes


malades sera mon premier but.

Je ne trahirai pas les secrets qui me seront confiés.

Je maintiendrai par tous les moyens en mon pouvoir l’honneur et les nobles
traditions de la profession médicale.

Les médecins seront mes frères.

Aucune considération de religion, de nationalité, de race, aucune


considération politique et sociale, ne s’interposera entre mon devoir et mon
patient.

Je maintiendrai strictement le respect de la vie humaine dès sa conception.

Même sous la menace, je n’userai pas mes connaissances médicales d’une


façon contraire aux lois de l’humanité.

Je m’y engage librement et sur mon honneur


LISTE
DES PROFESSEURS
UNIVERSITE CADI AYYAD
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
MARRAKECH

Doyen Honoraire : Pr Badie Azzaman MEHADJI

ADMINISTRATION
U

Doyen : Pr Mohammed BOUSKRAOUI


Vice doyen à la Recherche et la Coopération : Pr.Ag. Mohamed AMINE
Vice doyen aux Affaires Pédagogique : Pr.EL FEZZAZI Redouane
Secretaire Générale : Mr Azzeddine EL HOUDAIGUI

Professeurs de l’enseignement supérieur

Nom et
Nom et Prénom Spécialité Spécialité
Prénom
ABOULFALAH Abderrahim Gynécologie- FINECH Benasser Chirurgie – générale
obstétrique
AIT BENALI Said Neurochirurgie GHANNANE Houssine Neurochirurgie

AIT-SAB Imane Pédiatrie KISSANI Najib Neurologie

AKHDARI Nadia Dermatologie KRATI Khadija Gastro- entérologie

AMAL Said Dermatologie LMEJJATI Mohamed Neurochirurgie

ASMOUKI Hamid Gynécologie- LOUZI Abdelouahed Chirurgie – générale


obstétrique B
ASRI Fatima Psychiatrie MAHMAL Lahoucine Hématologie - clinique

BENELKHAIAT BENOMAR Chirurgie - générale MANSOURI Nadia Stomatologie et chiru


Ridouan maxillo faciale
BOUMZEBRA Drissi Chirurgie Cardio- MOUDOUNI Said Urologie
Vasculaire Mohammed
BOUSKRAOUI Mohammed Pédiatrie A MOUTAOUAKIL Ophtalmologie
Abdeljalil
CHABAA Laila Biochimie NAJEB Youssef Traumato- orthopédie

CHELLAK Saliha Biochimie- chimie OULAD SAIAD Chirurgie pédiatrique


Mohamed
CHOULLI Mohamed Khaled Neuro pharmacologie RAJI Abdelaziz Oto-rhino-laryngologie

DAHAMI Zakaria Urologie SAIDI Halim Traumato- orthopédie

EL FEZZAZI Redouane Chirurgie pédiatrique SAMKAOUI Anesthésie-


Mohamed Abdenasser réanimation
EL HATTAOUI Mustapha Cardiologie SARF Ismail Urologie

ELFIKRI Abdelghani Radiologie SBIHI Mohamed Pédiatrie B

ESSAADOUNI Lamiaa Médecine interne SOUMMANI Gynécologie-


Abderraouf obstétrique A/B
ETTALBI Saloua Chirurgie réparatrice et YOUNOUS Said Anesthésie-
plastique réanimation
FIKRY Tarik Traumato- orthopédie
A

Professeurs Agrégés

Nom et
Nom et Prénom Spécialité Spécialité
Prénom
ABKARI Imad Traumato- EL OMRANI Radiothérapie
orthopédie B Abdelhamid
ABOU EL HASSAN Taoufik Anésthésie- FADILI Wafaa Néphrologie
réanimation
ABOUCHADI Abdeljalil Stomatologie et chir FAKHIR Bouchra Gynécologie- obstétrique
maxillo faciale A
ABOUSSAIR Nisrine Génétique FOURAIJI Karima Chirurgie pédiatrique B

ADALI Imane Psychiatrie HACHIMI Abdelhamid Réanimation médicale

ADERDOUR Lahcen Oto- rhino- HAJJI Ibtissam Ophtalmologie


laryngologie
ADMOU Brahim Immunologie HAOUACH Khalil Hématologie biologique

AGHOUTANE El Mouhtadi Chirurgie HAROU Karam Gynécologie- obstétrique


pédiatrique A B
AIT AMEUR Mustapha Hématologie HOCAR Ouafa Dermatologie
Biologique
AIT BENKADDOUR Yassir Gynécologie- JALAL Hicham Radiologie
obstétrique A
AIT ESSI Fouad Traumato- KAMILI El Ouafi El Chirurgie pédiatrique B
orthopédie B Aouni
ALAOUI Mustapha Chirurgie- vasculaire KHALLOUKI Anesthésie- réanimation
péripherique Mohammed
AMINE Mohamed Epidémiologie- KHOUCHANI Mouna Radiothérapie
clinique
AMRO Lamyae Pneumo- phtisiologie KOULALI IDRISSI Traumato- orthopédie
Khalid
ANIBA Khalid Neurochirurgie KRIET Mohamed Ophtalmologie

ARSALANE Lamiae Microbiologie - LAGHMARI Mehdi Neurochirurgie


Virologie
BAHA ALI Tarik Ophtalmologie LAKMICHI Mohamed Urologie
Amine
BASRAOUI Dounia Radiologie LAOUAD Inass Néphrologie

BASSIR Ahlam Gynécologie- LOUHAB Nisrine Neurologie


obstétrique A
BELKHOU Ahlam Rhumatologie MADHAR Si Mohamed Traumato- orthopédie A

BEN DRISS Laila Cardiologie MANOUDI Fatiha Psychiatrie

BENCHAMKHA Yassine Chirurgie réparatrice MAOULAININE Fadl Pédiatrie


et plastique mrabih rabou
BENHIMA Mohamed Amine Traumatologie - MATRANE Aboubakr Médecine nucléaire
orthopédie B
BENJILALI Laila Médecine interne MEJDANE Abdelhadi Chirurgie Générale

BENZAROUEL Dounia Cardiologie MOUAFFAK Youssef Anesthésie - réanimation

BOUCHENTOUF Rachid Pneumo- phtisiologie MOUFID Kamal Urologie

BOUKHANNI Lahcen Gynécologie- MSOUGGAR Yassine Chirurgie thoracique


obstétrique B
BOUKHIRA Abderrahman Toxicologie NARJISS Youssef Chirurgie générale

BOURRAHOUAT Aicha Pédiatrie B NEJMI Hicham Anesthésie- réanimation

BOURROUS Monir Pédiatrie A NOURI Hassan Oto rhino laryngologie

BSISS Mohamed Aziz Biophysique OUALI IDRISSI Radiologie


Mariem
CHAFIK Rachid Traumato- QACIF Hassan Médecine interne
orthopédie A
CHAFIK Aziz Chirurgie QAMOUSS Youssef Anésthésie- réanimation
thoracique
CHERIF IDRISSI EL Radiologie RABBANI Khalid Chirurgie générale
GANOUNI Najat
DRAISS Ghizlane Pédiatrie RADA Noureddine Pédiatrie A

EL BOUCHTI Imane Rhumatologie RAIS Hanane Anatomie pathologique

EL HAOURY Hanane Traumato- ROCHDI Youssef Oto-rhino- laryngologie


orthopédie A
EL MGHARI TABIB Ghizlane Endocrinologie et SAMLANI Zouhour Gastro- entérologie
maladies
métaboliques
EL ADIB Ahmed Rhassane Anesthésie- SORAA Nabila Microbiologie - virologie
réanimation
EL ANSARI Nawal Endocrinologie et TASSI Noura Maladies infectieuses
maladies
métaboliques
EL BARNI Rachid Chirurgie- générale TAZI Mohamed Illias Hématologie- clinique

EL BOUIHI Mohamed Stomatologie et chir ZAHLANE Kawtar Microbiologie - virologie


maxillo faciale
EL HOUDZI Jamila Pédiatrie B ZAHLANE Mouna Médecine interne

EL IDRISSI SLITINE Nadia Pédiatrie ZAOUI Sanaa Pharmacologie

EL KARIMI Saloua Cardiologie ZIADI Amra Anesthésie -


réanimation
EL KHAYARI Mina Réanimation
médicale

Professeurs Assistants

Nom et
Nom et Prénom Spécialité Spécialité
Prénom
ABIR Badreddine Stomatologie et FAKHRI Anass Histologie- embyologie
Chirurgie maxillo cytogénétique
faciale
ADALI Nawal Neurologie FADIL Naima Chimie de Coordination
Bioorganique
ADARMOUCH Latifa Médecine GHAZI Mirieme Rhumatologie
Communautaire
(médecine préventive,
santé publique et
hygiène)
AISSAOUI Younes Anesthésie - HAZMIRI Fatima Ezzahra Histologie –
réanimation Embryologie -
Cytogénéque
AIT BATAHAR Salma Pneumo- phtisiologie IHBIBANE fatima Maladies Infectieuses

ALJ Soumaya Radiologie KADDOURI Said Médecine interne

ARABI Hafid Médecine physique LAFFINTI Mahmoud Psychiatrie


et réadaptation Amine
fonctionnelle
ATMANE El Mehdi Radiologie LAHKIM Mohammed Chirurgie générale

BAIZRI Hicham Endocrinologie et LAKOUICHMI Stomatologie et


maladies Mohammed Chirurgie maxillo
métaboliques faciale
BELBACHIR Anass Anatomie- LOQMAN Souad Microbiologie et
pathologique toxicologie
environnementale
BELBARAKA Rhizlane Oncologie médicale MARGAD Omar Traumatologie -
orthopédie
BELHADJ Ayoub Anesthésie - MLIHA TOUATI Oto-Rhino -
Réanimation Mohammed Laryngologie
BENHADDOU Rajaa Ophtalmologie MOUHSINE Abdelilah Radiologie
BENLAI Abdeslam Psychiatrie NADOUR Karim Oto-Rhino -
Laryngologie
CHRAA Mohamed Physiologie OUBAHA Sofia Physiologie

DAROUASSI Youssef Oto-Rhino - OUERIAGLI NABIH Psychiatrie


Laryngologie Fadoua
DIFFAA Azeddine Gastro- entérologie SAJIAI Hafsa Pneumo- phtisiologie

EL AMRANI Moulay Driss Anatomie SALAMA Tarik Chirurgie pédiatrique

EL HAOUATI Rachid Chiru Cardio SERGHINI Issam Anesthésie -


vasculaire Réanimation
EL HARRECH Youness Urologie SERHANE Hind Pneumo- phtisiologie

EL KAMOUNI Youssef Microbiologie TOURABI Khalid Chirurgie réparatrice et


Virologie plastique
EL KHADER Ahmed Chirurgie générale ZARROUKI Youssef Anesthésie -
Réanimation
EL MEZOUARI El Moustafa Parasitologie ZIDANE Moulay Chirurgie Thoracique
Mycologie Abdelfettah
DEDICACES

Toutes les lettres ne sauraient trouver les mots qu’il faut…..


Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude,
L’amour, le respect, la reconnaissance
Aussi, c’est tout simplement que :

Je dédie cette thèse………


A mon très cher père
Aucun mot ne saurait exprimer mon amour et ma considération pour ta
personne, pour les sacrifices que tu as consentis pour mon éducation, mon
instruction et mon bien être.
Ta bonté, ton ardeur au travail et tes qualités humaines sont pour moi un
bon exemple.
Puisse DIEU, le tout puissant te procurer bonheur,
santé et longue vie.

A ma très chère mère


Aucune dédicace ne saurait exprimer mon amour, mon respect et mon
attachement.
Ta bonté et ta générosité sont sans limites.
Tes prières et tes encouragements ont été pour moi d’un grand soutien
moral au long de mes études.
Que DIEU te garde.

A ma très chère sœur et à son époux


Trouvez en ce travail le témoignage de mon amour et ma reconnaissance
pour votre sympathie.
Puisse nos liens fraternels se pérenniser et consolider encore.
Que DIEU vous apporte bonheur, prospérité et beaucoup de réussite.

A ma chère fiancée
En gage de ma profonde estime pour l’aide que tu m’as apporté.
Tu m’as soutenu, réconforté et encouragé.
Que ce travail puisse t’exprimer mon amour.

À ma cousine préférée
A mes amis, qui se reconnaitront
A tous ceux ou celles qui me sont chers et que j’ai involontairement omis
de citer.
REMERCIEMENTS
A notre maitre et président de thèse Monsieur le Professeur H. SAIDI.

Professeur de traumatologie-orthopédie au CHU Mohammed VI,


Marrakech.
Nous avons été fascinés par votre gentillesse et votre accueil.
Vous nous faites aujourd’hui le grand honneur de présider le jury de
notre thèse
Veuillez recevoir ici l’expression de notre reconnaissance et de notre
profonde considération.

A notre maitre et rapporteur de thèse Madame le Professeur M. OUALI

IDRISSI

Professeur agrégée de radiologie au CHU Mohammed VI Marrakech


Vous nous avez fait l’honneur de nous confier ce travail.
L’intérêt que vous portez à la réussite de ce travail, la confiance que vous
nous faites, votre disponibilité malgré vous occupations et responsabilités
nous touchent profondément.
Nous sommes heureux de pouvoir travailler quelques années encore aux
côtés d’un maitre particulièrement érudit et disponible.
Si ce travail a pu être réalisé aujourd’hui, c’est grâce à votre précieuse
collaboration.
Nous vous prions, sans pouvoir trouver les mots pour le dire, de trouver
ici le témoignage de notre profond respect.

A notre maitre et juge Madame le Professeur N. CHERIF IDRISSI EL

GANOUNI.

Professeur de radiologie et chef du département de radiologie au CHU


Mohammed VI Marrakech.
Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous faites en acceptant
de siéger parmi notre jury de thèse.
Nous sommes heureux de pouvoir travailler quelques années encore sous
votre direction.
Vos qualités professionnelles et votre gentillesse nous ont beaucoup
marqué.
Nous vous témoignons gratitude et respect.
A notre maitre et juge de thèse Monsieur le Professeur R. EL FEZZAZI.

Professeur de chirurgie infantile, chef du service de traumato-orthopédie


pédiatrique du CHU Mohammed VI de Marrakech et vice-doyen de la
faculté de médecine et de pharmacie de Marrakech.
Nous sommes très honoré de voir parmi nos juges un professeur dont
nous avons eu la chance d’apprécier les qualités de l’enseignement.
Nous vous remercions pour votre aide précieuse à l’élaboration de notre
travail.
Veuillez trouver ici l’expression de notre grande considération.

A notre maitre et juge Madame le Professeur H. RAIS.

Professeur agrégée et chef de service d’anatomie pathologie au CHU


Mohammed VI Marrakech.
Vous avez accepté avec une grande amabilité de juger cette thèse.
Nous vous remercions pour votre aide à l’élaboration de notre travail.
Vos qualités humaines et professionnelles nous ont beaucoup marqué.
Veuillez accepter par ce travail les sentiments de notre grande estime.

A notre maitre le Professeur O. ESSADKI et à travers lui tout le

personnel de la clinique Ménara, Marrakech.

Mes remerciements pour l’accueil et l’aide précieuse que vous m’avez


prodigué.

A notre maitre le Professeur S. ALJ.

Professeur agrégée de radiologie, CHU Mohammed VI Marrakech.


Mes remerciements pour l’aide précieuse que vous m’avez prodigué.

A notre maitre le Professeur M.A. BENHIMA.

Professeur agrégé de Traumato-orthopédie, CHU Mohammed VI


Marrakech.
Mes remerciements pour l’aide précieuse que vous m’avez prodigué.
Aux Dr O. BENCHAREF ET Dr S. ASKAOUI.

Merci pour l’aide précieuse à l’élaboration de notre travail.

A Mr K. OUAHBI.

Chef du service informatique à la faculté de médecine te de pharmacie de


Marrakech.
Nous ne saurions vous remercier pour votre précieuse aide dans
l’élaboration de ce travail.
Veuillez trouver ici le témoignage de notre gratitude.

A tout le personnel médical et paramédical du service de radiologie.


PLAN
INTRODUCTION 1

MATERIELS & METHODES 3

I. Objectif du travail. 4

II. Méthodes du travail. 4

RESULTATS 7

I. Le CD ROM. 8

II. Le contenu du CD-ROM : 8

1. Les modules théoriques. 8

2. L’iconographie. 9

3. Guide d’utilisation du CD-ROM. 10

DISCUSSION 13

I. ANATOMOPATHOLOGIE DES TUMEURS OSSEUSES BENIGNES : 14

1. Tumeurs à différenciation cartilagineuse : 14

1.1 Ostéochondrome et maladie exostosante multiple. 14

1.2 Chondrome et enchondromatose. 15

1.3 Chondroblastome. 17

2. Tumeurs à différentiation ostéogénique: 19

2.1 Ostéome. 19

2.2 Ostéome ostéoïde. 21

2.3 Ostéoblastome. 22

3. Tumeurs kystiques : 24

3.1 Kyste osseux simple. 24

3.2 Kyste osseux anévrismal. 26

3.3 Kyste épidermoïde. 27

4. Tumeur à cellules géantes. 29

5. Tumeurs synthétisant du tissu conjonctif : 30

5.1 Cortical defect et fibrome non ossifiant. 30

5.2 Dysplasie fibreuse. 32


5.3 Dysplasie ostéofibreuse. 34

5.4 Fibrome chondromyxoïde. 36

6. Tumeurs à différenciation fibrohistiocytaires : 37

6.1 Granulome éosinophile. 37

6.2 Histiocytome fibreux bénin. 39

7. Tumeurs vasculaires : Angiome osseux. 40

8. Tumeurs adipeuses : lipome osseux. 42

9. Tumeurs musculaires : léiomyome osseux. 44

II. ETUDE CLINIQUE : 46

1. Signes fonctionnels et circonstances de découverte : 46

1.1 La douleur. 46

1.2 Les tuméfactions. 46

1.3 Les déformations. 47

1.4 Troubles de croissances. 48

2. Examen clinique : 48

2.1 Signes généraux. 48

2.2 Signes locaux. 48

III. IMAGERIE DES TUMEURS OSSEUSES BENIGNES : 49

1. Moyens d’exploration et sémiologie : 49

1.1 Radiographie standard. 49

1.2 Tomodensitométrie. 58

1.3 Imagerie par résonnance magnétique. 60

1.4 Scintigraphie. 63

1.5 PET scan. 64

1.6 Radiologie interventionnelle. 65

2. Etude radiologique des tumeurs osseuses bénignes : 68

2.1 Tumeurs à différenciation cartilagineuse : 68

2.1.1 Ostéochondrome (exostose). 68

2.1.2 Chondrome. 80
2.1.3 Chondroblastome. 86

2.2 Tumeurs à différenciation ostéogéniques : 91

2.2.1 Ostéome. 91

2.2.2 Ostéome Ostéoïde. 95

2.2.3 Ostéoblastome. 103

2.3 Tumeurs kystiques : 108

2.3.1 Kyste solitaire. 108

2.3.2 Kyste anévrismal. 111

2.3.3 kyste épidermoïde. 117

2.4 Tumeur à cellules géantes. 120

2.5 Tumeurs synthétisant du tissu conjonctif : 124

2.5.1 Cortical defect et fibrome non ossifiant. 124

2.5.2 Dysplasie fibreuse. 128

2.5.3 Dysplasie ostéofibreuse. 134

2.5.4 Fibrome chondromyxoïde. 137

2.6 Tumeurs produisant des cellules histiocytaires : 140

2.6.1 Granulome éosinophile. 140

2.6.2 Histiocytome fibreux bénin. 143

2.7 Tumeurs vasculaires : hémangiome osseux : 146

2.8 Tumeurs adipeuses : Lipome osseux : 150

2.9 Tumeurs musculaires lisses : Léiomyome osseux : 154

CONCLUSION 157

RESUMES 159

BIBLIOGRAPHIES 163
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

INTRODUCTION

-1-
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Les tumeurs bénignes de l’os sont des tumeurs localisées qui naissent au dépend d’un ou de

plusieurs constituants du tissu osseux. Elles sont lentement évolutives et cessent de croitre

spontanément à l’âge adulte ou après exérèse.

Elles sont généralement bien limitées sans extension au voisinage ni à distance.

La plupart de ces tumeurs apparaissent et se développent pendant la période de

croissance, ce qui explique qu’elles sont deux à trois fois plus fréquentes chez l’enfant que chez

l’adulte.

Leur diagnostic repose sur l’analyse de l’image radiologique à la lumière des données

épidémiologiques et cliniques.

La radiographie standard permet à elle seule d’affirmer le diagnostic de bénignité dans la

majorité des cas, d’autres examens seront utiles (TDM, IRM…) en cas de localisation inaccessible

à cette technique et dans le diagnostic étiologique.

L’intérêt du Kit d’auto-enseignement est de fournir un outil pratique à la disposition des

médecins en formation, des généralistes, radiologues, rhumatologues, orthopédistes,

spécialistes en médecine interne… Leur permettant ainsi de mieux appréhender l’étude des

lésions osseuses bénignes, dans le but d’optimiser leur prise en charge.

Le Kit contient les modules théoriques suivants :

 Un rappel anatomopathologique.

 Un rappel des différentes manifestations cliniques.

 Un rappel sur les différents moyens d’exploration et leurs apports.

 Un chapitre détaillé sur la sémiologie radiologique des lésions osseuses bénignes.

 Un chapitre détaillé sur les caractéristiques sémiologiques de chaque tumeur

osseuse bénigne.

Le tout étant illustré par une iconographie riche faite d’images radiologiques

majoritairement colligées au service de radiologie sur une période de 4 ans.

-2-
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

MATERIELS
&
METHODES

-3-
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

I. Objectif du travail :
L’objectif de ce travail est de fournir un outil pédagogique pratique aux médecins en

formation, des généralistes et spécialistes permettant ainsi d’optimiser les indications des

examens et des thérapeutiques s’avérant inutiles voire dangereuses pour le patient.

II. Méthodes du travail :


Le travail comporte deux volets : un volet médical et un autre informatique.

 Le volet médical comporte :

- La collecte et l’étude des articles bibliographiques sources.

- L’établissement d’un plan relatif à la question.

- La rédaction des articles constituants de chaque partie.

- La collecte de l’iconographie des différentes rubriques à partir de la base de

données de différents services du CHU Mohammed VI sur une durée de 4 années.

- Les images tomodensitométriques ont été réalisées par :

o Un scanner Siemens Somatum 64 barrettes.

o Un scanner Hitachi Eclos 16 barrettes.

o Un scanner General Electric CT9000 monobarrette.

- Les images IRM ont été réalisées par :

o Une IRM Siemens Magnetom 1,5 Tesla.

o Une IRM General Electric Signa Explorer 1.5 Tesla.

- Le tri de l’iconographie représentative des thèmes traités.

- L’étude et la légende des images sous forme de cas cliniques et leurs références

aux différentes parties du texte.

-4-
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

 La partie informatique comporte :

- La modélisation et le développement de l’application informatique.

- Le codage des données médicales et leur intégration dans l’application.

- Le traitement des images et photos et leur indexation.

- La mise en disponibilité sous forme de CD-ROM.

- Les outils de développement informatique choisis sont :

o HTML.

o CSS.

o JavaScript.

o Dreamweaver.

o Flash.

Le HTML (HyperText Markup Language), est le format de données conçu pour représenter

les pages web. C’est un langage de balisage permettant d’écrire de l’hypertexte, d’où son nom.

HTML permet également de structurer sémantiquement et de mettre en forme le contenu des

pages, d’inclure des ressources multimédias dont des images, des formulaires de saisie, et des

programmes informatiques. Il permet de créer des documents interopérables avec des

équipements très variés de manière conforme aux exigences de l’accessibilité du web.

Le CSS (Cascading Style Sheets : feuilles de style en cascade) est un langage informatique

qui sert à décrire la présentation des documents HTML et XML.

Le JavaScript est un langage de script incorporé dans un document HTML.

Historiquement, il s'agit même du premier langage de script pour le Web. Ce langage est

un langage de programmation qui permet d'apporter des améliorations au langage HTML en

permettant d'exécuter des commandes du coté client, c'est-à-dire au niveau du navigateur et

non du serveur web.

Dreamweaver est un éditeur de site web WYSIWYG, Dreamweaver fut l'un des premiers

éditeurs HTML de type≪ tel affichage, tel résultat≫, mais également l'un des premiers à

intégrer un gestionnaire de site (Cyber Studio GoLive étant le premier).

-5-
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Adobe Flash ou Flash (anciennement Macromedia Flash) est une suite de logiciels

permettant la manipulation de graphiques vectoriels, de bitmaps et de scripts Action Script, qui

sont utilisés pour les applications web, les jeux et les vidéos.

Les fichiers Flash, généralement appelés ≪ animation Flash ≫, comportent l'extension

.SWF. Ils peuvent être inclus dans une page web et lus par le plugin Flash du navigateur, ou bien

interprétés indépendamment dans le lecteur Flash Player.

L’équipement requis par l’utilisateur final se compose des éléments suivants :

- Une unité centrale dotée de processeur de type Pentium® fonctionnant sous

Microsoft Windows® 95 ou version ultérieure.

- Un minimum de 32 Mo de mémoire vive.

- Un lecteur de CD-Rom.

- Un écran vidéo couleur de 14 pouces au minimum.

- Une carte vidéo capable d’un affichage minimum de 65.000 couleurs avec une

résolution minimale de 640 par 480 points.

- Une paire de hauts parleurs.

- Une carte son.

- Un navigateur Web de préférence de type Mozilla Firefox® ou Google Chrome®.

-6-
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

RESULTATS

-7-
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

I. Le CD ROM :
Le CD-Rom réalisé a un volume total de 36 Mo.

II. Le contenu du CD-ROM :

1. Les modules théoriques :

Le CD-ROM contient plusieurs modules :

- Un rappel anatomopathologique des différentes tumeurs osseuses bénignes.

- Un rappel des différents signes fonctionnels et manifestations cliniques des lésions

osseuses bénignes.

- Un rappel des différents moyens d’exploration de cette entité, en détaillant les

avantages, techniques, résultats et limites de ces derniers.

- Un rappel de la sémiologie radiologique des lésions osseuses bénignes.

- Un chapitre détaillé sur les différentes tumeurs osseuses bénignes classées selon

l’Organisation Mondiale de la Santé, incluant :

• L’étude épidémiologique qui comporte :

o La fréquence de la lésion par rapport aux tumeurs osseuses bénignes et à

l’ensemble des tumeurs osseuses.

o La répartition selon l’âge.

o Le sex-ratio.

o La répartition des lésions dans le squelette.

• Les manifestations radiologiques en radiographie standard.

• Les manifestations radiologiques en tomodensitométrie.

• Les manifestations radiologiques en imagerie par résonnance magnétique.

• L’aspect scintigraphique.

• Les cas particuliers et les regroupements syndromiques.

• Les éventuelles complications.

-8-
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

• Les différents diagnostics différentiels des lésions en fonction de la technique

d’imagerie utilisée.

2. L’iconographie :

Ce kit contient un total de 191 images, dont 103 images radiologiques (radiographie

standard, tomodensitométrie et IRM) colligées au service de radiologie du CHU Mohammed VI de

Marrakech et 21 images radiologiques seulement empruntées à la littérature, soit respectivement

83% et 17%.

Pour l’iconographie anatomopathologique, le kit contient un total de 48 images, 14 ont

été fournies par le service d’anatomopathologie de notre CHU et 34 ont été empruntées à la

littérature.

Graphique 1 : Répartition de l’iconographie en fonction de sa source.

D’autres Images et schémas illustratifs figurent également dans le CD-ROM.

-9-
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Tableau I : Répartition des types d’images figurant sur le CD-ROM.

Types d’images figurant sur Images de la


Images du service Nombre total
le CD littérature

Radiographie standard 31 8 39

Tomodensitométrie 36 7 43

IRM 36 6 42

Total images radiologiques 103 21 124

Anatomopathologie 14 34 48

Autres figures et schémas 0 19 19

Total 117 74 191

3. Guide d’utilisation du CD-ROM :

Sur la barre du menu horizontale (en bleu) il existe 6 rubriques :

• L’accueil où on retrouve le sujet de thèse.

• La section du sommaire.

• La section de l’introduction et de la conclusion.

• La section bibliographie et enfin le volet contact.

- 10 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

La section du sommaire permet d’accéder aux titres et leurs sous-titres qui renvoient

vers le texte concerné.

- 11 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

L’iconographie y est annexée sous forme de liens figurant au sein même du texte et

ouvrant au clic une fenêtre affichant l’image et sa légende.

- 12 -
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DISCUSSION

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I. Anatomopathologie des tumeurs osseuses bénignes :

1. Tumeurs à différenciation cartilagineuse :


1.1 Ostéochondrome et maladie exostosante multiple : [1], [2], [3], [4]
1.1.1 Définition :

C’est une excroissance osseuse bien différenciée, qui se développe sur la surface externe

de l’os par un processus d’ossification enchondrale.

Elle est recouverte d’une coiffe de cartilage hyalin germinatif.

Elle est tantôt unique, tantôt multiple, rentrant dans le cadre de la maladie exostosante

multiple.

1.1.2 Macroscopie : (Figure 1)

L’ostéochondrome peut être sessile ou pédiculé en continuité avec l’os porteur.

La coiffe cartilagineuse est en général mince (régressant avec l’âge).

Une coiffe épaisse et irrégulière peut indiquer une transformation maligne.

Figure 1 : Vue macroscopique d’une pièce de résection d’un ostéochondrome qui montre une
coiffe cartilagineuse avec des zones de calcifications (blanches) [2].

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1.1.3 Microscopie : (Figure 2)

Elle répond à une structure typique associant une mince lame fibreuse, une coiffe

cartilagineuse et un tissu osseux d’architecture trabéculaire constituant le corps de la tumeur.

L’aspect histologique de la coiffe cartilagineuse est très proche chez l’enfant de celui du

cartilage de conjugaison.

Avec la croissance, la coiffe perd son activité pour devenir un cartilage hyalin.

Figure 2 : Image microscopique d’un ostéochondrome montrant une coiffe de cartilage hyalin
surmontant un tissu osseux trabéculaire, avec ossification enchondrale.

1.2 Chondrome et enchondromatose : [5], [6], [7]


1.2.1 Définition :

Le chondrome (ou enchondrome) est une tumeur cartilagineuse bénigne de la médullaire

osseuse.

Il est le plus souvent isolé, mais peut faire partie de groupements syndromiques,

notamment la maladie d’Ollier ou le syndrome de Maffucci.

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La maladie d’Ollier est une dysplasie osseuse caractérisée par une altération de

l’ossification enchondrale, définie par la présence d’au moins trois enchondromes.

Elle se caractérise par la distribution asymétrique des lésions et par une grande variabilité

clinique.

Le syndrome de Maffucci est moins fréquent. Il associe de multiples enchondromes à

l’origine de déformations de membres, des extrémités et de multiple hémangiomes.

1.2.2 Macroscopie : (Figure 3)

La plupart des enchondromes mesurent moins de 3 cm, les tumeurs de plus de 5 cm sont

rares.

Ils sont bien limités, ils ont fréquemment une architecture multinodulaire et composée

par des nodules de cartilage séparés par la moelle osseuse.

Le tissu est de couleur blanche grise, opalescent. Quelques foyers jaunâtres ou

rougeâtres représentent des zones de calcification ou d’ossification.

Figure 3: Aspect macroscopique d’un chondrome [6].

1.2.3 Microscopie : (Figure 4)

En général, ce sont des tumeurs pauci cellulaires, non vascularisées.

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La matrice est constituée de chondrocytes à très faible activité mitotique dont le degré de

différenciation est variable et qui produisent une matrice extracellulaire constituée de collagène

de type II et de protéoglycanes.

Ce tissu prend une disposition en amas de nodules séparés par des septas inter

lobulaires.

L’aspect microscopique des enchondromatoses est presque identique. Toutefois, il se

peut qu’il y ait plus de cellules et d’atypies que le chondrome solitaire classique.

a b

Figure 4: a: Image microscopique à faible grossissement d’un spécimen de biopsie d’un


enchondrome montrant une matrice cartilagineuse abondante et une faible cellularité.
b: A fort grossissement, on note des regroupements de chondrocytes dispersés avec de petits
noyaux uniformes, sans activité mitotique.

1.3 Chondroblastome : [8], [9]


1.3.1 Définition :

C’est une tumeur bénigne rare à différenciation cartilagineuse qui nait le plus souvent

des épiphyses en cours de maturation squelettique.

1.3.2 Macroscopie : (Figure 5)

Elle est le plus souvent de consistance ferme, finement granuleuse et de couleur

rougeâtre charnue, présentant parfois un aspect grenu traduisant la présence de foyers

chondroïdes.

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Figure 5 : Aspect macroscopique d’un chondroblastome du fémur distal montrant une zone
charnue blanchâtre, il s’y associe un foyer kystique anévrismal secondaire [9].

1.3.3 Microscopie : (Figure 6)

La tumeur est caractérisée par la présence de chondroblastes et de cellules géantes et par

la production de cellules chondroïdes.

Les cellules chondroblastiques sont polygonales à bordure nette, munies d’un seul noyau

rond ou ovale qui occupe la moitié de la cellule.

Le cytoplasme est granulaire, riche en glycogène et comporte des figures de mitoses

normales.

Il existe des foyers de différenciation chondroïdes avec des zones de calcification et de

nécrose dans lesquelles se trouve un grand nombre de cellules géantes multinucléées isolées ou

regroupées en amas.

Parfois il existe à la périphérie de la lésion des cavités hémorragiques semblables à celles

d’un kyste anévrismal.

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Figure 6: A: Chondroblastome présentant des feuillets de chondroblastes d'apparence uniforme


et de nombreuses cellules géantes de type ostéoclastique aléatoirement distribués.
B: Sur le plan cytologique, les chondroblastes sont ronds/polygonaux avec des limites
cytoplasmiques bien définies, le noyau est rond à ovoïde [9].

2. Tumeurs à différentiation ostéogénique :


2.1 Ostéome : [10], [11], [12]
2.1.1 Définition :

C’est une tumeur bénigne fréquente, le plus souvent de découverte fortuite.

Elle se situe en particulier à la voûte crânienne et aux sinus de la face.

Cette tumeur peut être unique ou multiple, comme c’est le cas pour le syndrome de

Gardner qui associe, en plus des ostéomes, des polypes coliques et des tumeurs des parties

molles (kystes épidermiques, fibromes ou lipomes sous cutanés).

2.1.2 Macroscopie : (Figure 7)

Ce sont des tumeurs sessiles, bosselées, rondes ou ovalaires, touchant la face périostée

ou endostéale des corticales ayant le même aspect que l’os normal.

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Figure 7: Aspect macroscopique d’un ostéome [12].

2.1.3 Microscopie : (Figure 8)

Elle est constituée de tissu osseux, lamellaire mature avec parfois des zones d’os

trabéculaire.

Contrairement à l’exostose, elle ne comporte pas de coiffe cartilagineuse en périphérie.

Figure 8 : Image microscopique d’un ostéome montrant une matrice osseuse dense avec de rares
éléments médullaires.

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2.2 Ostéome ostéoïde : [13], [14], [15]


2.2.1 Définition :

Il s’agit d’une tumeur bénigne ostéoformatrice caractérisée par sa petite taille, un

potentiel de croissance limité et une douleur de type inflammatoire nocturne calmée par les

anti-inflammatoires.

Il touche surtout l’enfant et l’adolescent, avec une prédominance masculine.

Il est surtout de localisation corticale, mais il peut être intraspongieux ou sous périosté.

2.2.2 Macroscopie : (Figure 9)

Cette tumeur est composée d’un nidus central et d’une très importante ostéosclérose.

Ce nidus est de forme plus ou moins ovale dans les localisations corticales et plus

arrondies dans les localisations intra spongieuses.

Il présente un aspect en général blanc, de consistance ferme, bordé d’une zone

congestive.

Au sein de l’os spongieux, la lésion est bien limitée par une mince pellicule d’os compact,

elle est de consistance molle, granuleuse et de couleur brun grisâtre.

Figure 9 : Aspect macroscopique du nidus de l’ostéome ostéoïde montrant une zone


hypervasculaire centrale avec une sclérose périlésionnelle [13].

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2.2.3 Microscopie : (Figure 10)

Le contingent cellulaire ostéoblastique et ostéoclastique présente un aspect histologique

normal.

Le nidus de l’ostéome ostéoïde est formé d’un tissu conjonctif jeune hypervascularisé

dans lequel on observe des ostéoblastes, des cellules géantes multinucléées et des travées

ostéoïdes grêles parfois calcifiées.

L’ostéocondensation autour du nidus est faite d’un os compact haversien

hypervascularisé.

Figure 10: Image microscopique du nidus d’un ostéome ostéoïde qui est
bien différencié de l’os sclérotique.

2.3 Ostéoblastome : [16], [17]


2.3.1 Définition :

L’ostéoblastome est une tumeur bénigne rare, unique, bien vascularisée, produisant de

l’os et du tissu ostéoïde riche en ostéoblastes.

Elle intéresse surtout les vertèbres et les os longs des membres.

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2.3.2 Macroscopie : (Figure 11)

Elle est bien limitée, très vascularisée d’où l’origine de sa couleur rouge-brunâtre, de

taille supérieure à 2 cm et peut en atteindre 10, de consistance granuleuse et friable.

La composante calcique est variable, l’os adjacent n’est pas ou peu condensé dans la

majorité des cas contrairement à l’ostéome ostéoïde.

Figure 11: Aspect macroscopique d’un ostéoblastome [17].

2.3.3 Microscopie : (Figure 12)

Il est d’histologie proche au nidus de l’ostéome ostéoïde avec un tissu à fort potentiel

ostéoblastique, riche en cellules.

Au contact d’amas ostéoblastiques apparaissent des travées de substance ostéoïde,

disposées de façon irrégulières et calcifiées.

Dans les formes jeunes, on observe essentiellement de nombreuses cellules géantes.

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Figure 12: L’aspect microscopique de l’ostéoblastome ressemble à celui de l’ostéome ostéoïde.


Les ostéoblastes et les cellules géantes de type ostéoclastique sont interconnectés dans un
stroma ostéoïde [17].

3. Tumeurs kystiques :
3.1 Kyste osseux simple : [18], [19]
3.1.1 Définition :

Le kyste osseux simple (ou kyste osseux essentiel) est une lésion osseuse lytique à

contenu séreux ou sérohématique, se situant le plus souvent en intra médullaire au territoire

métaphysaire.

3.1.2 Macroscopie : (Figure 13)

Cavité uniloculaire à contenu citrin ou hématique en cas de fracture.

La paroi interne est parcourue par des nervures et recouverte par une fine couche de

tissu conjonctif.

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Figure 13: Aspect macroscopique d’un kyste osseux simple


de l’ulna proximale [18].

3.1.3 Microscopie : (Figure 14)

La membrane qui tapisse la paroi du kyste est constituée de tissu conjonctif lâche.

Il peut y avoir des cellules géantes multinucléées dans la paroi, des pigments

d’hémosidérine et quelques foyers d’ostéoformation. Le liquide ressemble à du plasma.

Occasionnellement, il s’y associe un aspect histologique de cal fracturaire.

A B

Figure 14 : A : Image microscopique à faible grossissement d’un Kyste osseux simple,


le revêtement est constitué d’une membrane de tissu fibreux.
B : Aspect du revêtement du kyste à fort grossissement.

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3.2 Kyste osseux anévrismal : [20], [21]


3.2.1 Définition :

Il s’agit d’une lésion kystique osseuse expansive, constituée de logettes contenant du

sang non cailloté, séparées par des cloisons.

3.2.2 Macroscopie : (Figure 15)

C’est une lésion bien définie, multiloculée constituée d’espaces caverneux anastomosés

remplis de sang non cailloté et entourés par des parois fibreuses d’épaisseur variable.

Des zones solides peuvent être individualisées, qui correspondent soit à une composante

solide du kyste anévrismal ou à la lésion primitive causale.

Figure 15: Aspect macroscopique d’un kyste osseux anévrismal


du fibula proximal [20].

3.2.3 Microscopie : (Figure 16)

Le kyste anévrismal peut être primitif ou secondaire à un désordre osseux de nature

bénigne ou maligne.

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Le kyste anévrismal primitif est bien limité, composé d’espaces caverneux remplis de

sang séparés par des septas fibreux, ce dernier est composé de fibroblastes, de cellules géantes

de type ostéoclastique et de tissu osseux bordé par des ostéoblastes.

Le kyste anévrismal secondaire se développe en général en association avec d’autres

tumeurs bénignes, notamment les tumeurs à cellules géantes, ostéoblastomes,

chondroblastomes et dysplasies fibreuses.

A B

Figure 16 : A : Image histologique à faible grossissement d’un kyste anévrismal montrant des
membranes cellulaires rempli de lacs de sang.
B : A fort grossissement, la membrane du kyste anévrismal contient de nombreuses cellules
géantes multinucléées [21].

3.3 Kyste épidermoïde : [22], [23]


3.3.1 : Définition :

C’est une pseudotumeur fréquente du tissu cutané et sous cutané, qui peut parfois

atteindre les structures osseuses.

Il est souvent méconnu dans sa localisation osseuse.

Il est assimilé au cholestéatome de l’oreille moyenne qui est d’observation courante.

3.3.2 Macroscopie : (Figure 17)

Ces kystes sont habituellement de petite taille, centimétriques. Leur contenu est

blanchâtre, lamellaire et malodorant.

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Figure 17 : Section longitudinale de la phalange terminale du 5è doigt montrant un kyste


épidermoïde intra osseux (triangles) [23].

3.3.3 Microscopie : (Figure 18)

La paroi de ces kystes est constituée d’un épithélium malpighien kératinisé

orthokératosique reposant sur un socle fibreux.

Figure 18 : Aspect microscopique d’un kyste épidermoïde constitué d’un épithélium malpighien
orthokératosique reposant sur le socle fibreux [23].

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4. Tumeur à cellules géantes : [24], [25]


4.1 Définition :

Il s’agit d’un processus tumoral bénin, dont l’agressivité locale et le rare potentiel de

dissémination à distance mettent en jeu le pronostic fonctionnel des grosses articulations des

sujets jeunes.

4.2 Macroscopie : (Figure 19)

Le tissu tumoral est assez caractéristique : il apparait charnu, mou, de coloration rouge

brun avec des zones hémorragiques.

Elles peuvent présenter des plages jaunâtres de xanthélasmisation ou des plages

blanchâtres correspondant à de la fibrose.

Plus souvent, la tumeur forme une masse lobulée bien circonscrite et de taille variable.

Les remaniements nécrotiques et kystiques ne sont pas exceptionnels et s’ils sont

importants, ces derniers peuvent porter à confusion avec le kyste anévrismal.

Figure 19: aspect macroscopique d’une tumeur à cellules géantes. Lésion hémorragique large de
l’humérus proximal avec destruction corticale [24].

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4.3 Microscopie : (Figure 20)

La tumeur est caractérisée par deux populations cellulaires : une population mononucléée

et une autre à cellules géantes plurinucléées.

Les cellules mononucléées peuvent être rondes, polygonales ou allongées, leur

cytoplasme est peu abondant avec un noyau rond ou ovoïde. L’activité mitotique anormale et les

mitoses atypiques sont à rechercher (faisant suspecter un sarcome à cellules géantes).

Les cellules géantes plurinucléées de phénotype ostéoclastique sont réparties de façon

homogène et diffuse en dehors des zones de remaniement. Elles peuvent être très volumineuses,

à cytoplasme abondant et contenir jusqu’à une centaine de noyaux souvent regroupés au centre

de la cellule.

A B

Figure 20: A: L’examen microscopique à faible grossissement d’un fragment biopsique d’une
tumeur à cellules géantes a montré une lésion cellulaire composée de nombreuses cellules
géantes multinucléées dans un fond de petites cellules mononucléaires, ovoïdes et stromales.
B : A fort grossissement, quelques mitoses peuvent facilement être notées mais sans atypies
[25].

5. Tumeurs synthétisant du tissu conjonctif :


5.1 Cortical defect et fibrome non ossifiant : [26], [27], [28]
5.1.1 Définition :

Ce sont des lésions bénignes à point de départ cortical. Ils se différencient

essentiellement par leur taille.

Ils sont surtout l’apanage de l’enfant de plus de 2 ans et de l’adolescent.

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Ils sont le plus souvent découverts fortuitement.

5.1.2 Macroscopie : (Figure 21)

Ces lésions présentent des contours polylobés et un contenu jaune brunâtre.

Si la lésion est de moins de 2,5 cm : on parle de lacune fibreuse corticale (cortical defect).

Si c’est plus de 2,5 cm : on parle de fibrome non ossifiant.

Figure 21 : Aspect macroscopique d’un fibrome non ossifiant métaphysaire [28].

5.1.3 Microscopie : (Figure 22)

Ils sont constitués d’un stroma fibreux de fibroblastes fusiformes et de cellules géantes

multinucléées organisées en spires concentriques.

Des dépôts d’hémosidérine et de cholestérol peuvent être observés, rarement un tissu

ostéoïde est retrouvé.

Il n’y a pas d’atypies cytonucléaires ou de mitoses pouvant faire évoquer un processus

néoplasique.

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a b

Figure 22 : a : Curetage biopsique d’un fibrome non ossifiant : l’examen microscopique à faible
grossissement montre la présence de nombreuses cellules
géantes multinucléées dans un stroma fibreux.
b : A fort grossissement, on note une activité mitotique faible, sans atypies.[28]

5.2 Dysplasie fibreuse : [29], [30]


5.2.1 Définition :

C’est une affection bénigne, sporadique, congénitale mais non héréditaire, caractérisée

par la présence à l’intérieur de l’os d’inclusions « fibro-ostéoïdes » anormales.

Elle se traduit cliniquement par des douleurs, des fractures et des déformations osseuses.

Elle se présente sous 3 formes : monostotique, polyostotique et le syndrome de Mac

Cune Albright.

5.2.2 Macroscopie : (Figure 23)

L’os est souvent élargi, le tissu lésionnel est de couleur blanche grisâtre avec une

consistance ferme et granité.

Une composante kystique est possible, pouvant contenir du liquide jaune citrin.

Quand le cartilage est présent, il est souvent bien limité et de couleur bleuâtre

translucide.

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A B

Figure 23: Aspect macroscopique d’une dysplasie fibreuse [30].

A : Os élargi avec tissu lésionnel blanc grisâtre.


B : Dégénérescence kystique d’une dysplasie fibreuse des côtes.

5.2.3 Microscopie : (Figure 24)

La lésion est généralement bien circonscrite et est formée de deux composantes (osseuse

et fibreuse) qui sont présentes à des proportions différentes en fonction des lésions.

Figure 24: Curetage biopsique d’une dysplasie fibreuse, l’examen microscopique à faible
grossissement montre un tissu fibreux modérément cellulaire.

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5.3 Dysplasie ostéofibreuse : [31], [32]


5.3.1 Définition :

La dysplasie ostéofibreuse est une lésion fibro-osseuse bénigne et rare qui implique le

plus souvent le tibia ou simultanément le tibia et le péroné.

Son évolution est habituellement limitée.

Elle présente beaucoup de similitude avec l’adamantinome.

5.3.2 Macroscopie : (Figure 25)

La corticale est généralement amincie, le périoste demeure intact.

La lésion se compose de tissu dense assez bien démarqué avec l‘os adjacent d’aspect

normal et dont la couleur varie entre le blanc le jaune et le gris.

Sa consistance est variable allant d’une nature fibreuse à osseuse.

Figure 25 : Aspect macroscopique de la dysplasie ostéofibreuse : lésion corticale blanche


grisâtre bien démarquée de l’os adjacent qui est normal [32].

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5.3.3 Microscopie : (Figure 26)

Elle est typiquement composée d’une matrice fibro osseuse.

La composante fibreuse est plutôt lâche ou modérément cellulaire, contenant toujours

des lamelles d’os immature bordées d’ostéoblastes.

Elle présente des similitudes avec la dysplasie fibreuse ; cependant, on peut les

différencier selon les critères suivants :

- La différence majeure réside dans l’absence d’ostéoblastes bordant les lamelles

osseuses ainsi que dans celle de l’architecture transitionnelle dans la dysplasie

fibreuse.

- La cellularité de la composante fibroblastique est plus marquée dans la dysplasie

fibreuse.

Figure 26: Examen microscopique à faible grossissement d’une dysplasie ostéofibreuse qui
montre des travées osseuses irrégulièrement disposées à l'intérieur d'une prolifération
fibroblastique à cellularité faible pouvant prêter à confusion avec une dysplasie fibreuse [32].

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5.4 Fibrome chondromyxoïde : [33], [34], [35]


5.4.1 Définition :

C’est une tumeur bénigne caractérisée par des lobules composés de cellules fusiformes

ou stellaires à cytoplasme riche en matériel chondroïde et myxoïde.

C’est une tumeur rare touchant l’adolescent et l’adulte jeune.

5.4.2 Macroscopie : (Figure 27)

Le tissu tumoral est blanc gris, voire blanchâtre, avec une consistance plutôt ferme.

Contrairement au chondrosarcome avec remaniements myxoïdes, il ne présente pas un

aspect liquéfié, filant, gélatineux ou myxoïde.

Figure 27: Aspect macroscopique d’un fibrome chondromyxoïde [34].

5.4.3 Microscopie : (Figure 28)

Il se caractérise avant tout par son architecture lobulée, due à des septas fibreux

richement cellulaires.

Elles contiennent des fibroblastes, des éléments inflammatoires, des cellules géantes

multinucléées de type ostéoclastique et parfois des éléments d’allure chondroblastique, d’où le

problème du diagnostic différentiel avec le chondroblastome.

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Ces lobules contiennent des cellules étoilées au cytoplasme éosinophile abondant, se

répartissant sur un fond typiquement myxoïde.

Cette matrice est parfois le siège de remaniements micro kystiques ou fibro-hyalins.

Cette tumeur peut également renfermer des foyers de cartilage hyalin, de calcifications

qui peuvent dans certains cas prédominer.

a b

Figure 28 : A: l’examen microscopique à faible grossissement d’un fragment biopsique d’un


fibrome chondromyxoïde montre un tissu chondromyxoïde, modérément cellulaire avec deux
éléments caractéristiques : l’aspect vaguement lobulé alternant des zones hautement cellulaires
et faiblement cellulaires, avec une augmentation de la cellularité en périphérie.
B:A fort grossissement, on note l’absence de matrice cartilagineuse hyaline vraie et l’absence
d’activité mitotique.

6. Tumeurs à différenciation fibrohistiocytaires :


6.1 Granulome éosinophile : [36], [37], [38]. [39]
6.1.1 Définition :

Il s’agit d’une lésion bénigne qui représente l’atteinte osseuse de l’histiocytose

Langerhansienne.

Cette pathologie est prédominante chez l’enfant, mais peut se rencontrer à tout âge.

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6.1.2 Macroscopie : (Figure 29)

La lésion est de consistance molle de couleur brun-rougeâtre.

Figure 29 : Aspect macroscopique d’un granulome éosinophile du crâne [38].

6.1.3 Microscopie : (Figure 30)

Le diagnostic repose sur la reconnaissance de la cellule de Langerhans, qui est une cellule

de taille moyenne à cytoplasme éosinophile, à noyau ovalaire de contours irréguliers.

On trouve à côté de cette cellule un aspect inflammatoire avec des polynucléaires

éosinophiles, des lymphocytes et des cellules macrophagiques parfois multinucléées.

L’évolution du granulome se fait en 3 phases :

 Une phase proliférative, au cours de laquelle il y a une prolifération des cellules de

Langerhans.

 Une phase granulomateuse où apparaissent des zones de nécrose et une

accumulation de leucocytes.

 Une phase xanthomateuse caractérisée par le remplacement progressif du

granulome par du tissu fibreux avec accumulation de lipides au sein des cellules

mononucléées.

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Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

a b
Figure 30 : Aspect microscopique d’un granulome éosinophile: la lésion est composée de plusieurs types
cellulaires. La population cellulaire prédominante était la cellule de Langerhans qui est une cellule de
moyenne taille, à cytoplasme éosinophile, à noyau ovalaire, de contours irréguliers. Aucune mitose n’a été
observée. La lésion contient également plusieurs autres populations cellulaires : polynucléaires
éosinophiles, lymphocytes et cellules macrophagiques multinucléées.

6.2 Histiocytome fibreux bénin : [40], [41]


6.2.1 Définition :

C’est une lésion osseuse bénigne rare à différenciation fibroblastique et histiocytaire.

6.2.2 Macroscopie : (Figure 31)

La majorité des lésions font moins de 3 cm de diamètre. Le tissu tumoral est souvent

ferme, blanc-grisâtre, contenant fréquemment des foyers jaunâtres et rougeâtres irréguliers.

Figure 31 : Aspect macroscopique d’un histiocytome fibreux bénin [41].

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6.2.3 Microscopie : (Figure 32)

Cette tumeur est composée de cellules fibroblastiques fusiformes à disposition

storiforme, associées à un nombre variable de cellules géantes multinucléées de type

ostéoclastique.

Les cellules spumeuses, les cellules inflammatoires chroniques ainsi que de l’hémorragie

stromale et des pigments d’hémosidérine peuvent y être associés.

a b

Figure 32 : Histiocytome fibreux bénin : Disposition storiforme des cellules fibroblastiques


fusiformes, associées à quelques cellules géantes multinucléées et des cellules spumeuses à
cytoplasme pâle [41].

7. Tumeurs vasculaires : Angiome osseux : [42]


7.1 Définition :

C’est une lésion osseuse fréquente, elle se développe le plus souvent au niveau des

vertèbres qu’elle peut déformer et fragiliser.

Elle se constitue à partir de vaisseaux sanguins de structure normale.

7.2 Macroscopie : (Figure 33)

L’angiome se présente comme une masse de consistance molle, bien limitée, de couleur

rouge foncée.

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Il peut aussi avoir l’aspect d’un rayon de miel avec des travées osseuses intra lésionnelles

sclérosées et de cavités dispersées et remplies de sang.

Figure 33 : Aspect macroscopique d’un hémangiome osseux [42].

7.3 Microscopie : (Figure 34)

L’angiome osseux a des caractéristiques histologiques variables.

Les angiomes capillaires et caverneux sont composés de vaisseaux sanguins à paroi

mince, bordés par une seule couche de cellules endothéliales, ils pénètrent la moelle et

entourent les travées préexistantes.

Les angiomes épithélioïdes sont composés de plusieurs cellules endothéliales

polyédriques à noyau vésiculaire et à cytoplasme abondant éosinophile.

- 41 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 34 : Image microscopique d’un hémangiome caverneux de l’os composé de parois


capillaires minces remplies de sang et faites d’une seule couche de cellules endothéliales.

8. Tumeurs adipeuses : lipome osseux : [43],[44],[45]


8.1 Définition :

C’est une tumeur bénigne exceptionnelle, composée d’adipocytes au sein de la cavité

médullaire, la corticale ou sur la surface de l’os.

8.2 Macroscopie : (Figure 35)

Le lipome intra médullaire mesure 3 à 5 cm de diamètre en moyenne, il est de couleur

jaunâtre, bien limité, de consistance molle entouré d’une sclérose marginale.

Le lipome parostéal est plus volumineux, bien limité, de consistance molle et de couleur

jaunâtre.

- 42 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 35: Aspect macroscopique d’un lipome de la métaphyse fémorale [45].

8.3 Microscopie : (Figure 36)

Le lipome osseux est bien limité et composé de lobules d’adipocytes d’apparence mature

qui remplacent l’os médullaire.

Quelques tumeurs peuvent présenter une nécrose du tissu adipeux avec de la fibrose,

calcification ou ossification.

Figure 36 : Lipome intramédullaire bien circonscrit composé de lobules


d’adipocytes réguliers non atypiques.

- 43 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

9. Tumeurs musculaires : léiomyome osseux : [46], [47], [48], [49]


9.1 Définition :

C’est une tumeur exceptionnelle, bénigne à différenciation musculaire lisse.

9.2 Macroscopie : (Figure 37)

Elle est de consistance ferme, de couleur gris marron.

La majorité des tumeurs mesurent moins de 3 cm de diamètre maximal.

Figure 37: Aspect macroscopique d’un léiomyome de


l’extrémité distale du fémur [49].

9.3 Microscopie : (Figure 38)

Ces tumeurs sont identiques aux léiomyomes d’autres localisations.

C’est une prolifération de cellules fusiformes organisées en faisceaux entrecroisés, épais,

avec des vaisseaux de petit calibre.

On retrouve aussi des plages hyalinisées, calcifiées, des remaniements myxoïdes et des

zones hémorragiques.

- 44 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 38 : Image microscopique en faible grossissement d’un leiomyome montrant des


faisceaux de cellules fusiformes [49].

- 45 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

II. ETUDE CLINIQUE :

1. Signes fonctionnels et circonstances de découverte : [50], [51], [52], [53], [54],


[55], [56], [57], [58], [59], [60] :

La notion d’évolution lente est en faveur de la bénignité.

Les tumeurs osseuses bénignes sont souvent asymptomatiques, de découverte fortuite

sur les examens radiographiques.

C’est le cas le plus souvent pour le cortical defect, la dysplasie fibreuse, l’exostose,

l’ostéome et le chondrome.

Ces tumeurs bénignes, lorsqu’elles sont symptomatiques, peuvent se révéler par la

douleur, les tuméfactions, les déformations ou encore les troubles de croissance.

1.1 La douleur :

- Elle peut survenir suite à de multiples facteurs :

• Elle peut être due au processus pathologique, ce qui est le cas pour l’ostéome

ostéoïde. Cette douleur est au début discrète, épisodique, augmentant à l’effort

où à la fatigue, puis elle devient plus intense, plus fréquente, lancinante,

exacerbée par l’activité physique, à recrudescence nocturne, caractérisée par une

sédation rapide après la prise d’aspirine dans la majorité des cas.

• La douleur peut aussi être révélatrice de complications, notamment articulaires,

nerveuses, fractures pathologiques, voire même vasculaire comme dans

l’exostose où des ruptures d’anévrisme peuvent être le mode révélateur.

1.2 Les tuméfactions : (Figure 39)

Elles constituent également un mode fréquent de découverte des tumeurs osseuses

bénignes, notamment l’exostose, la maladie exostosante, l’enchondromatose multiple et

l’ostéoblastome.

- 46 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 39 : Tuméfaction du 1/3 supérieur de l’avant-bras droit en


rapport avec une exostose.

1.3 Les déformations : (Figure 40)

Elles peuvent être notées dans certaines tumeurs :

L’enchondromatose multiple : déformation en balles ou en saucisses des doigts avec

déviation, raccourcissement ou incurvation du radius, luxation de la tête radiale, main botte

cubitale, genu valgum ou varum.

La maladie exostosante : main botte cubitale et incurvation antébrachiale, genu valgum et

valgus de la cheville.

La dysplasie fibreuse : déformation de l’extrémité supérieure du fémur en « crosse de

bâton de berger » ou incurvation tibiale.

Certaines localisations rachidiennes de tumeurs osseuses bénignes peuvent être à

l’origine de déformations rachidiennes à type de scoliose par exemple.

Figure 40 : Déformations de la main gauche d’un patient présentant


une maladie d’Ollier [6].

- 47 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

1.4 Troubles de croissance :

Elles peuvent aussi accompagner certaines tumeurs comme l’enchondromatose multiple,

la maladie exostosante et la dysplasie fibreuse.

2. Examen clinique : [1], [2], [3], [4], [5], [6], [7], [8], [9], [10], [11]

Il est souvent pauvre, mais certains éléments sont à rechercher pour ne pas passer à côté

d’une lésion maligne ou infectieuse.

2.1 Signes généraux :

L’état général du patient : qui est conservé dans le cas de lésions bénignes.

La fièvre : qui oriente plus vers l’étiologie infectieuse.

2.2 Signes locaux :

Douleur, inflammation, infiltration des plans superficiels.

Il faudra aussi rechercher un épanchement de l’articulation adjacente, une réduction de la

mobilité articulaire, ou des signes de compression vasculonerveuses.

- 48 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

III. IMAGERIE DES TUMEURS OSSEUSES BENIGNES :

1. Moyens d’exploration et sémiologie :


1.1 Radiographie standard : [61], [62], [63]
1.1.1 Avantages :

C’est le premier examen à réaliser.

C’est un examen disponible, peu coûteux et facilement reproductible.

Il permet de proposer une gamme diagnostique et d’écarter un certain nombre

d’étiologies grâce à une bonne analyse sémiologique.

1.1.2 Technique :

Deux incidences orthogonales, en prenant l’articulation sus et sous-jacente.

 Eventuellement on complétera par :

- Des clichés comparatifs : Lorsqu’il s’agit d’un os paire et en particulier d’une région

articulaire.

- Des clichés en incidence oblique, afin de dégager la lésion et d’éviter les

superpositions.

- Des clichés en incidence tangentielle, pour situer la lésion (corticale ou médullaire).

 Précautions à prendre :

- Lecture sur PACS ou au négatoscope.

- Appréciation de la forme d’ensemble de l’os, sa structure et on étudiera la corticale.

- Elimination des faux positifs : les faux aspects de lyse dus à la projection de gaz

intestinaux sur l’os et les faux aspects de déminéralisation observés chez les obèses.

1.1.3 Résultats :

A l’issu de cette technique, on pourra déduire plusieurs éléments sémiologiques

indispensables au raisonnement étiologique.

- 49 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

a. Le nombre :

Les lésions bénignes sont habituellement uniques, mais peuvent dans certains cas être

multiples.

b. Le siège :

 Dans le squelette :

- Au niveau axial : hémangiomes, ostéomes...

- Squelette périphérique : les chondromes au niveau de la main…

- Os longs : ostéochondrome…

- Métaphyse : exostose, cortical defect…

- Diaphyse : Ostéome ostéoïde…

 Dans l’os :

- Epiphyse : chondroblastome, tumeurs à cellules géantes…

- Corticale : Le cortical defect et le fibrome non ossifiant…

c. Le centrage dans le plan axial :

 Lésion centrale : (Figure 41)

Elle peut être soit centrée ou excentrée.

On notera l’amincissement de la corticale au point de raccordement de la tumeur.

- 50 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 41 : Radiographie de la hanche gauche: Kyste anévrismal. Lésion métaphysaire centrale


lytique multiloculée, responsable d’un amincissement de la corticale au point de raccordement
de la tumeur (flèches).

 Lésion intracorticale : (Figure 42)

On notera dans ce cas un élargissement de la corticale au point de raccordement de la

tumeur.

Figure 42 : Radiographie standard de la jambe droite de profil : ostéoblastome. Lésion lytique


intracorticale avec ostéosclérose marginale associée à un élargissement cortical au point de
raccordement de la lésion (flèche).

- 51 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

 Lésion juxtacorticale ou parostéale.

d. Les modifications structurales de l’os :

Ostéolyse (classification de Lodwick), ostéocondensation, ou mixte.

d.1 Ostéolyse :

Rappel de la classification de Lodwick : On distingue 3 types :

d.1.1 L’ostéolyse en carte de géographie (type I de Lodwick).

- Type Ia : ostéolyse à bords nets avec sclérose marginale : (Figure 43)

Les bords de la plage d’ostéolyse sont marqués par un liseré dense de condensation,

cette sclérose est périlésionnelle et elle traduit une lésion de croissance lente, très faiblement ou

non agressive, donc bénigne.

Figure 43 : Radiographie de la hanche gauche : Ostéome ostéoïde. Lésion lytique métaphysaire


intracorticale, en carte de géographie avec une importante sclérose marginale classée Ia de
Lodwick.

- Type Ib : ostéolyse à bords nets sans sclérose marginale. (Figure 44)

Les bords de la plage d’ostéolyse sont nets à « l’emporte-pièce », mais sans sclérose, ce

type d’images correspond à une lésion d’évolutivité moyenne.

- 52 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 44 : Radiographie de la hanche gauche : Kyste osseux essentiel. Lésion lytique


métaphysaire proximale intramédullaire, en carte de géographie, à bords nets sans sclérose
marginale classée Ib de Lodwick.

- Type Ic : ostéolyse à bords flous. (Figure 45)

Les bords de la plage d’ostéolyse sont flous, avec une zone transitionnelle, très mal

définie. Cet aspect est celui des tumeurs malignes et des lésions infectieuses.

Figure 45 : Radiographie du genou gauche de face : Tumeur à cellules géantes. Lésion lytique
épiphysométaphysaire fémorale, en carte de géographie, à bords flous avec une zone
transitionnelle, mal définie classée Ic de Lodwick.

- 53 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

d.1.2 L’ostéolyse mitée (type II de Lodwick). (Figure 46)

Cet aspect est représenté par de nombreuses lacunes, petites, rondes ou ovales, à bords

déchiquetés, parfois confluentes en plages à bords flous, ressemblant à un tricot mangé par les

mites. Cet aspect est caractéristique d’une lésion rapidement évolutive, agressive, le plus

souvent maligne ou infectieuse.

Figure 46 : Radiographie du genou droit de profil : Sarcome d’Ewing. Nombreuses petites


lacunes métaphysaires, rondes à bords déchiquetés, parfois confluentes en plages, réalisant
l’aspect typique d’une ostéolyse mitée.

d.1.3 L’ostéolyse perméative (type III de Lodwick). (Figure 47)

Elle intéresse uniquement l’os compact, ce sont de multiples clartés intra osseuses

rondes ou naviculaires, traduisant une lésion très agressive. Cet aspect est souvent rencontré

dans les lésions malignes primitives ou secondaires très agressives.

- 54 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 47: Radiographie de l’épaule droite de face: Chondrosarcome. Lésion lytique perméative
classée type III de Lodwick de l’extrémité supérieure de l’humérus, avec importante infiltration
des parties molles adjacentes (flèches).

- Récapitulatif : (Figure 48)

Figure 48: Schéma récapitulatif des différents types d’ostéolyse selon la


classification de Lodwick [62].

L’ostéolyse dans la pathologie tumorale bénigne est en général de type géographique

classée Ia et Ib.

- 55 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

d.2 Ostéocondensation :

Elle est secondaire à trois mécanismes, isolés ou associés :

- La réponse de l’os sain porteur de l’agression.

- Une matrice tumorale ossifiante (tumeurs ostéogéniques).

- Une nécrose (infarctus osseux, séquestres des ostéomyélites chroniques et des

ostéonécroses aseptiques).

d.1 Aspect mixte :

Alternant des plages d’ostéolyse et d’ostéocondensation traduisant habituellement des

lésions rapidement évolutives.

e. La réaction périostée : (Figure 49)

Le périoste répond à toute agression par une ostéogénèse (due à l’activation des

ostéoblastes sous périostés).

Elle peut être continue ou discontinue.

e.1 Réaction périostée continue :

Elle peut s’accompagner d’une destruction ou d’un respect de la corticale.

e.1.1 Réaction périostée continue sans destruction de la corticale :

Egalement décrite sous le nom de soufflure et c’est en fonction de l’évolutivité du

processus pathologique que la coque périostée peut être mince (lésion bénigne) ou épaisse

(lésion bénigne ou maligne).

e.1.2 Réaction périostée continue avec destruction de la corticale :

C’est une ostéogénèse sous périostée sur le versant externe de la corticale, elle revêt

plusieurs aspects en fonction de l’évolutivité de la lésion.

Deux types sont décrits : la réaction périostée homogène pleine (le cas de l’ostéome

ostéoïde) et la réaction périostée continue uni ou plurilamellaire.

- 56 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

e.1.3 Spiculations périostées :

Représentées par de fines spicules ossifiées perpendiculaires à la corticale, elle traduit

une lésion rapidement évolutive, très fréquente dans les tumeurs malignes primitives

(ostéosarcome, Ewing, chondrosarcome).

 Réaction périostée discontinue :

Elle témoigne d’un processus très rapidement évolutif, qui dépasse en rapidité les

possibilités de construction périostée ou qui la rompt.

La réaction périostée est plurilamellaire, le raccordement de la formation avec la corticale

de l’os porteur prend un aspect triangulaire (Eperon de Codman).

Il peut rarement être associé à quelques tumeurs bénignes (tumeurs à cellules géantes).

Figure 49: Schéma des différentes réactions périostées : fine (A), solide (B), épaisse et irrégulière
(C), siège de septas (D), laminée en bulbe d’oignons (E), en feu d’herbe(F), en rayons de soleil
(G), désorganisée (H), et le triangle de Codeman (I) [61].

Dans le cadre de la pathologie tumorale osseuse bénigne, la réaction périostée est

souvent de type non agressif (continue à coque mince).

- 57 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

f. La matrice tumorale :

• Ostéoformatrice : Plages denses homogènes à bords nets.

• Cartilagineuse : Lacune de forme lobulée, siège de calcifications ponctuées, floconneuses,

arciformes ou annulaires.

• Kystique : Très radiotransparente.

1.1.4 Limites :

Le diagnostic étiologique n’est pas souvent établi par cette technique seule.

Il est à noter que la normalité de cet examen n’élimine pas le diagnostic.

Régions difficile à analyser : ceintures (pelvienne et scapulaire), crâne et rachis.

 On peut passer à côté de :

- Une rupture de la corticale.

- Une coque osseuse sous périostée.

- L’envahissement des parties molles.

- Les structures de petite taille (nidus).

1.2 Tomodensitométrie : [64], [65], [66]


1.2.1 Avantages :

La Tomodensitométrie présente plusieurs avantages par rapport à la radiographie

standard :

- Une meilleure étude du siège de la lésion : pour les zones inaccessibles à la

radiographie standard et pour les lésions de petite taille, intracorticales (nidus de

l’ostéome ostéoïde).

- Une étude tridimensionnelle et millimétrique de la lésion et de la corticale, à la

recherche d’amincissement ou de rupture.

- La mesure des densités des différents composants de la tumeur, permettant une

meilleure appréciation de la matrice tumorale.

- 58 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

- L’étude de l’extension tumorale grâce à la fenêtre partie molle, mais reste

toutefois inférieure à l’IRM.

1.2.2 Technique :

L’étude des os longs doit comprendre si possible la totalité de l’os, avec les articulations

sus et sous-jacente ou au moins l’articulation la plus proche de la lésion tumorale.

L’examen doit être si possible bilatéral et symétrique.

L’acquisition spiralée en coupes millimétriques avec reconstruction dans les trois plans

est la méthode de choix.

L’injection du produit de contraste n’est pas systématique.

L’étude se fera aux fenêtres osseuse et partie molle.

1.2.3 Résultats :

La tomodensitométrie permet l’étude des différents éléments recueillis par la

radiographie standard, sur les différents plans, dans des localisations inaccessibles à cette

dernière et avec une meilleure résolution.

On étudiera donc :

• Le nombre : lésions invisibles à la radiographie standard.

• Le siège et le centrage de la lésion.

• L’étude précise de la corticale de l’os.

• Les modifications structurales de l’os : ostéolyse, ostéocondensation ou mixte.

• Les réactions périostées, même frustes.

• La matrice tumorale :

- La recherche de calcifications qui orientent vers une matrice cartilagineuse.

- Les lésions graisseuses présentent une densité négative.

- Les niveaux liquide-liquide du kyste anévrismal sont mieux visibles vu la densité

des éléments sanguins.

- 59 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

- Les tumeurs ostéogéniques sont caractérisées par une matrice osseuse

ossifiante, facilement identifiable par la TDM.

On étudiera l’épaisseur de la coiffe cartilagineuse d’une exostose (forte suspicion de

dégénérescence si > à 1 cm).

1.2.4 Limites :

Cette technique est très irradiante, d’où l’intérêt de l’optimisation de ses indications.

Elle est contre-indiquée chez les femmes enceintes.

1.3 Imagerie par résonnance magnétique : [64], [67], [68], [69]


1.3.1 Avantages :

L’IRM n’est pas un examen de routine, il trouve sa place lors des doutes diagnostiques de

la bénignité de la lésion.

Il présente plusieurs avantages parmi lesquelles on note :

o La supériorité de contraste des tissus mous.

o La multiplicité des séquences IRM, permettant une meilleure approche

diagnostique étiologique.

o La possibilité de faire des coupes multi planaires.

o L’innocuité de cette technique justifie son utilisation lorsque les techniques à

rayons X sont contre-indiqués.

1.3.2 Technique :

- C’est un examen à réaliser avant toute biopsie.

On place le malade sur la table après avoir éliminé les contre-indications de cet examen.

On met en place une antenne adaptée à la localisation de la tumeur.

L’exploration devra comprendre l’articulation sus et sous-jacente dans l’atteinte des os

longs.

Les séquences Echo de spin T1 et T2 aux trois plans sont les séquences de base.

- 60 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

L’injection de gadolinium est faite en fonction du contexte.

D’autres séquences, notamment en saturation de graisse, sont possibles pour étayer le

diagnostic.

1.3.3 Résultats :

Plusieurs éléments doivent être analysés sur une IRM en matière de pathologie tumorale

osseuse.
a. Localisation :

- Os plat, os long…

- Diaphysaire, métaphysaire, épiphysaire, ou sur plusieurs de ces trois segments.

- Intramédullaire, corticale, sous périostée….

C'est globalement le centre de la lésion qui détermine son point de départ.

b. Matrice tumorale :

C'est l'étude du signal intralésionnel sur les différentes séquences. Il faut faire la

correspondance exacte entre le T1, le T2 et le T1 après injection de gadolinium sur la même

coupe. C'est parfois difficile quand la tumeur présente un signal très hétérogène.

On recherche des éléments sémiologiques caractéristiques qui permettent d'évoquer une

gamme diagnostique.

b.1 Images kystiques :

Hyposignal T1, hypersignal T2 liquidien sans prise de contraste.

b.2 Graisse :

Hypersignal T1, signal intermédiaire en T2 et s’efface sur les séquences de saturation de

graisse.
b.3 Dérivés sanguins :

Hypersignal T1 et hypersignal T2 avec des régions en asignal, sans prise de contraste.

- 61 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

b.4 Cartilage :

Hyposignal T1, hypersignal T2 intense.

Présence au sein de la matrice cartilagineuse d'images rondes, arciformes ou

punctiformes en asignal correspondant à des zones de condensation osseuse autour des lobules

cartilagineux reproduisant l'aspect radiologique ou tomodensitométrique caractéristique des

tumeurs cartilagineuses.

b.5 Niveau liquide-liquide.

1.3.4 Limites :

Contre-indications à l’examen selon la société française de radiologie.

- Absolues :

o Certains dispositifs médicaux implantables actifs : Stimulateurs cardiaques et

défibrillateurs cardiaques implantables.

o Certains systèmes d’injection automatisée : pompes à insuline.

o Les clips vasculaires ferromagnétiques.

o Certains systèmes de régulation de température intravasculaire.

o Les corps étrangers métalliques, en particulier intraoculaires, ou situés à

proximités de zones « à risque ».

- Relatives :

o Grossesse : en général les 3 premiers mois sont contre-indiqués en application

du principe de précaution.

o Implants métalliques divers : tout dépend de la nature et de la zone

anatomique d’implantation.

o Claustrophobie.

o Exploration IRM post-opératoire après mise en place d’implants non ou

légèrement ferromagnétiques, il convient d’attendre 6 à 8 semaines.

o Dispositifs transdermiques : risque de brûlure avec certains patchs contenant

un feuillet métallique.

- 62 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

o Tatouages : risque de brûlure également lorsqu’ils sont situés dans la zone à

étudier.

Limites particulières à l’étude des lésions osseuses :

- L’étude de la corticale, calcifications et le nidus qui sont mal vus.

- L’aspect parfois trompeur de l’œdème péri tumoral simulant une ostéite ou une

tumeur maligne.

1.4 Scintigraphie : [70], [71]


1.4.1 Avantages :

C’est une technique d’imagerie non invasive, plus fonctionnelle qu’anatomique.

C’est un examen très sensible, il trouve son intérêt dans les lésions infra radiologiques et

dans les tumeurs à localisation multiples.

1.4.2 Technique :

Examen à réaliser avant toute biopsie osseuse.

Traceur : diphosphonates technétiés.

Activité : 700MBq chez l’adulte, à adapter en fonction du poids chez l’enfant.

Pic énergétique du technétium (140keV) avec fenêtre de 15-20 %.

3 phases :

a. phase dynamique (angioscintigraphie) :

Collimateur parallèle, basse énergie, moyenne résolution.

Images centrées de 64x64 ou 128x128 de 2 ou 3 secondes pendant 300 à 350 s.

b. phase précoce :

Collimateur parallèle, basse énergie, moyenne résolution.

Images centrées 256x256 de 200 à 400 s.

(Incidence antérieure et postérieure, éventuellement profil).

- 63 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

c. phase tardive :

Collimateur parallèle, basse énergie, haute ou ultra-haute résolution.

Images centrées 256x256 de 200 à 400 s.

(Incidence antérieure et postérieure, éventuellement profil)

Images corps entier (10 à 12 cm/min)

1.4.3 Résultats :

Cette technique permet, du fait de sa sensibilité, de localiser certaines lésions (ostéome

ostéoïde surtout) lorsque les clichés standards sont normaux, permettant ainsi de centrer

l’imagerie en coupes.

Elle permet aussi de faire un inventaire détaillé pour les lésions bénignes de localisation

multiple (granulome éosinophile, maladie exostosante…).

Dans le cas de l’ostéome ostéoïde par exemple, elle révèle une fixation en spot localisée,

précoce et intense, qui reflète l’hyper vascularisation du nidus mais également ses activités

ostéoblastiques et phosphatasiques.

1.4.4 Limites :

La scintigraphie est une technique très peu spécifique, qui ne renseigne que peu sur la

nature histologique de la lésion.

C’est une technique irradiante, contre indiquée chez la femme enceinte.

1.5 PET scan : [72], [73], [74], [75]


1.5.1 Avantages :

C’est une technique qui trouve son intérêt dans les doutes diagnostiques entre tumeurs

bénignes et malignes.

C’est un examen d’imagerie diagnostique permettant une approche fonctionnelle des

pathologies, structures osseuses, voire organes dans lesquels une anomalie de l’incorporation

de l’ion fluorure dans la matrice osseuse, normale, pathologique ou métaplasique est

recherchée.

- 64 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

1.5.2 Limites :

Cette technique présente des limites qu'il convient de connaître pour en optimiser

l'usage. L'avidité de certaines lésions bénignes pour le 18 FDG constitue le principal écueil.

1.6 Radiologie interventionnelle : [76], [77], [78], [79], [80]

Elle a un double intérêt dans la prise en charge des tumeurs osseuses, notamment

diagnostique et thérapeutique.

1.6.1 Intérêt diagnostique : Biopsie percutanée :

Elle a pour avantage de bénéficier d’un guidage scopique ou TDM, notamment pour des

lésions d’abord chirurgical difficile.

Elle reste déconseillée pour le diagnostic des tumeurs cartilagineuses qui nécessitent une

quantité de tissu importante et impose de préciser les rapports de cette tumeur avec l’os

adjacent pour pouvoir les grader.

Elle peut être réalisée par des aiguilles fines, des trocarts ou des tréphines perforantes.

1.6.2 Intérêt thérapeutique :

Les techniques récentes de radiologie interventionnelle trouvent quelques applications

thérapeutiques dans la prise en charge de certaines tumeurs osseuses bénignes.

C’est surtout le cas pour l’ostéome ostéoïde qui, vu la petite taille de son nidus, peut

faire l’objet d’une résection percutanée, d’une ablation par radiofréquence, d’une cryoablation,

d’une photocoagulation laser…

L’hémangiome vertébral agressif peut aussi faire l’objet d’un traitement par alcoolisation

percutanée.

- 65 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

a. Traitement par radiofréquence : (Figure 50)

C’est une technique de destruction des tumeurs par effet thermique qui se réalise

habituellement sous neuroleptanalgésie ou sous anesthésie locorégionale.

Le courant de radiofréquence est un courant sinusoïdal d’une fréquence aux alentours de

400 KHz.

Son application engendre une agitation ionique par la friction des molécules et aboutit à

un échauffement tissulaire au-delà de 60 °C qui permet une dénaturation cellulaire irréversible.

La température cible doit être maintenue entre 60 et 100 °C (au-delà, cette température

provoque une carbonisation tissulaire qui dégrade la conduction électrique et thermique par son

effet isolant) pendant un laps de temps allant de 5 à 10 min en général.

Dans le cadre du traitement de l’ostéome ostéoïde, on utilise une aiguille droite

permettant une nécrose n’excédant pas 15 mm.

L’aiguille est mise en place de façon percutanée au sein de la lésion tumorale (nidus).

Figure 50 : (a) Exemple d’aiguille droite de radiofréquence habituellement utilisée pour le


traitement percutané des ostéomes ostéoïdes. (b) Image tomodensitométrique lors du traitement
par radiofréquence d’un ostéome ostéoïde cortical de la diaphyse fémorale montrant le trajet de
l’aiguille [80].

- 66 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

b. Photocoagulation Laser :

C’est une technique très intéressante, présentant quelques avantages par rapport à la

radiofréquence, permettant toujours un abord percutané, mais avec un faible volume de

matériel.

Le laser peut être utilisé avec de faibles puissances et son action est bien contrôlée dans

l’espace.

c. Cryoablation :

La cryoablation percutanée est acceptée comme une alternative à l'ablation par

radiofréquence dans de nombreuses indications.

L’avantage principal de cette technique est la possibilité d’observer la formation de la

boule de glace et de pouvoir contrôler sa taille.

d. Résection percutanée sous contrôle radioscopique : (Figure 51)

Cette technique nécessite un matériel coaxial (guide métallique, trocart, gaine dentelée,

mèche et tréphines).

Le geste est réalisé dans la salle du scanner dans des conditions d’asepsie chirurgicale et

sous anesthésie locorégionale ou générale.

La lésion est repérée par la réalisation de coupes tomodensitométriques jointives de 2mm

d’épaisseur, afin de définir la stratégie balistique.

La résection est réalisée par forage et permet dans la majorité des cas d’extraire le nidus

de façon complète et d’obtenir des résultats cliniques excellents.

Cette technique présente un avantage important par rapport aux autres, elle permet de

garder un matériel tumoral pour une éventuelle confirmation histologique.

- 67 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 51 : Coupes scannographiques avant (A) puis après (B) résection percutanée sous guidage
tomodensitométrique à l’aide d’une tréphine d’un ostéome ostéoïde de la diaphyse tibiale [80].

e. Alcoolisation percutanée :

L’injection percutanée d'éthanol est la méthode la plus simple et la moins cher des

traitements percutanés des tumeurs.

L’alcoolisation provoque une nécrose de la tumeur directement par déshydratation

cellulaire et indirectement par la thrombose vasculaire et l'ischémie tissulaire.

Typiquement, une aiguille fine (21-22 G) est dirigée dans le centre de la lésion cible.

Un mélange de produit de contraste iodé (25%) et de la lidocaïne à 1% (75%) est d'abord

injecté afin d’évaluer l'étendue de la diffusion et de réaliser une anesthésie locale.

Selon la taille de la tumeur, 3-30 ml d'éthanol à 96% est instillé dans la tumeur, à

condition qu'il n'y ait pas de communication vasculaire, d’organes vitaux ou de structures

neuronales.

2. Etude radiologique des tumeurs osseuses bénignes :


2.1 Tumeurs à différenciation cartilagineuse :
2.1.1 Ostéochondrome (exostose) :
a. Définition : [1]

Il s’agit d’une excroissance osseuse bien différenciée, qui se développe sur la surface

externe de l’os.

Elle est recouverte d’une coiffe cartilagineuse.

C’est une tumeur à risque de transformation maligne.

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Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

b. Epidémiologie : [1] , [2], [81] (Figure 52)

- Fréquence :

Elle représente 35% des tumeurs osseuses bénignes et 8% des tumeurs osseuses.

La fréquence est sous-estimée vu qu’elle est asymptomatique dans la majorité des cas.

- Age :

Elle est découverte le plus souvent chez l’enfant et l’adulte jeune, entre 10 et 30 ans.

- Sexe :

On note une prédominance masculine avec un sex-ratio de 1.5 à 2/1.

- Localisation :

Elle intéresse le plus souvent la métaphyse distale du fémur, proximale de l’humérus,

tibia et fibula.

Les os plats sont moins touchés, la majorité des cas touchent l’os coxal et la scapula.

Figure 52 : Localisations et âge de découverte des ostéochondromes [2].

c. Radiographie standard : [55], [82], [83]

Deux tableaux radiologiques se présentent :

- 69 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

c.1 Ostéochondrome pédiculé :

Caractérisé par :

- Une base d’implantation étroite.

- Il part de la métaphyse, extrémité dirigée vers la diaphyse.

- Il comporte une tige faite d’os cortical circulaire, avec de l’os spongieux en son

centre.

- Sa tige est surmontée par une coiffe cartilagineuse, lui conférant un aspect de

chou-fleur pouvant contenir des calcifications.

Figure 53 : Radiographie de face du genou gauche : Exostose pédiculée. Excroissance osseuse


au dépend du bord externe de la métaphyse fémorale distale, à base d’implantation étroite, en
continuité avec la corticale osseuse, surmontée par une coiffe cartilagineuse, lui conférant un
aspect en chou-fleur contenant des calcifications.

- 70 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 54 : Radiographie de la hanche gauche de face : ostéochondrome. Excroissance osseuse


avec aspect en chou-fleur, naissant au dépend de la branche ilio-pubienne gauche.

c.2 Ostéochondrome sessile : (Figure 55)

Caractérisé par :

- Une masse renflée, se continuant avec la corticale métaphysaire.

- Elle s’affine dès qu’on gagne le sommet de la masse.

- Si la corticale disparaît complètement au sommet de la tumeur, cela se traduit sur

l’incidence de face, par une lacune centrale entourée d’une zone de condensation

osseuse.

- 71 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 55 : Radiographie de l’épaule gauche : Exostose sessile. Excroissance osseuse sessile de


la métaphyse proximale de l’humérus, en continuité de la corticale,
coiffe cartilagineuse invisible.

d. Tomodensitométrie : [55], [82], [83] (Figure 56,57)

Elle permet de rassembler une sémiologie identique à la radiologie conventionnelle.

Elle peut être indiquée dans les localisations particulières (rachis, hanche) et surtout pour

préciser les rapports anatomiques avec les organes de voisinage.

Figure 56 : Coupe tomodensitométrique de la jambe gauche en reconstruction axiale (a) et


coronale (b) en fenêtre osseuse : Exostose sessile. On note une excroissance osseuse de la
métaphyse proximale fibulaire en continuité avec la corticale osseuse sans envahissement des
parties molles.

- 72 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 57 : Coupe tomodensitométrique en reconstruction axiale (a) et sagittale (b) en fenêtre


osseuse : Exostose. Excroissance osseuse au dépend de la lame droite de L2, en continuité avec
la corticale osseuse, sans infiltration des parties molles pré vertébrales.

e. Echographie : [84] (Figure 58)

Elle vient en complément de la radiologie pour préciser l’épaisseur de la coiffe

cartilagineuse.

Cette dernière apparaît sous la forme d’une bande hypoéchogène homogène, en

contraste avec la partie osseuse de l’exostose.

L’echographie permet aussi d’individualiser d’autres complications locales (les bursites

par exemple).

Figure 58 : Coupe échographique longitudinale montrant une coiffe cartilagineuse au-dessus de


l’exostose, qui apparait hypoéchogène avec surface régulière [84].

- 73 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

f. Imagerie par résonnance magnétique : [55], [82], [83] (Figure 59,60)

Elle fournit une meilleure analyse des rapports entre l’ostéochondrome et les tissus mous

et/ou les structures vasculonerveuses adjacentes.

Elle permet de confirmer la continuité avec la cavité médullaire marquée par un signal

graisseux identique à celui de l’os porteur.

La coiffe cartilagineuse se différencie clairement par son signal intense en pondération

T2, contrastant avec celui des tissus adjacents musculaires à faible signal graisseux à signal

intermédiaire.

C’est donc le meilleur examen pour dépister la transformation maligne de ce dernier.

a b

Figure 59 : IRM de la cuisse en coupe coronale en pondération T1 (a) et T2 avec saturation de


graisse (b) : Exostose pédiculée. Excroissance osseuse de la face externe du fémur droit, en
continuité avec la cavité médullaire. La coiffe cartilagineuse se différencie clairement en
hypersignal intense T2, contrastant avec celui des tissus adjacents musculaires
et graisseux (flèches).

- 74 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 60 : IRM de la hanche gauche en T1 coronal(a), T2 axial(b): Ostéochondrome de la


branche ilio-pubienne. Excroissance osseuse en hypo T1 et hyper T2 de la branche iliopubienne
surmontée par une coiffe cartilagineuse en hypersignal T2, refoulant les parties molles.

g. Scintigraphie : [71]

L’exostose capte le traceur radioactif de manière très nette lorsqu’elle est active pendant

la période de croissance.

À l’âge adulte la fixation scintigraphique s’efface progressivement mais se réactive en cas

de dégénérescence.

Elle est indiquée en cas de doute sur cette évolution péjorative.

Toute hyperfixation nette est suspecte après l’adolescence, mais la plupart des exostoses

conservent à l’âge adulte un certain pouvoir de captation du radio-isotope.

h. Cas particulier : Maladie exostosante multiple : [3], [71], [82], [83], [85]. (Figure

61,62)

Dans l’imagerie de la maladie exostosante multiple on trouve, en plus du nombre

important des exostoses pédiculées ou sessiles, les signes radiologiques des conséquences de

ces derniers, associant les déformations ostéoarticulaires, les anomalies de croissances, les

signes de compression des parties molles et des pédicules vasculonerveux.

- 75 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

La scintigraphie osseuse présente un outil d’intérêt particulier pour cette indication,

permettant ainsi de détecter les exostoses en cours de développement.

Figure 61 : Radiographie de la jambe droite de face (a) et de profil (b) : Maladie exostosante
multiple. Excroissances osseuses corticales métaphysodiaphysaires intéressant les deux os de la
jambe, certaines sont sessiles (triangles), d’autres sont pédiculées (flèches).

Figure 62 : Reconstruction 3D d’une acquisition tomodensitométrique de l’avant-bras droit d’un


patient présentant une maladie exostosante multiple.

- 76 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

i. Diagnostic différentiel : [55], [82], [83]

L’âge, les circonstances cliniques et l’aspect radiologique permettent dans la grande

majorité des cas d’affirmer le diagnostic.

Toutefois, d’autres tumeurs ou pseudotumeurs de surface plus ou moins ossifiées

peuvent se poser en diagnostic différentiel en particulier l’ostéosarcome parostéal.

j. Complications : [55]
j.1 Complications bénignes :

- Fracture de la base : Complication rare, pouvant survenir sur des exostoses

pédiculées, surtout du tibia proximal. (Figure 63)

- Formation d’une bursite de surface : Résultant de la friction des muscles avoisinants

sur la surface de l’exostose.

- Contact osseux lent : Il se produit quand l’exostose se développe dans un espace

interosseux (Ex : Exostose du versant médial de la fibula qui creuse le versant latéral

du tibia) entrainant une déviation axiale au cours de la croissance.

- Contact osseux « dynamique » : Survient typiquement quand une exostose se

développe à la face profonde de l’omoplate, présentant des ressauts caractéristiques

lors de la mobilisation de l’articulation scapulothoracique.

- Compressions nerveuses : Elles sont rares et surviennent essentiellement au niveau

rachidien ou autour du genou. (Figure 64)

- Lésions vasculaires : La localisation la plus typique est le pseudo anévrisme de

l’artère poplitée.

- Autres : Parmi elles, on cite les hémarthroses et les rares nécroses de coiffe

cartilagineuse.

- 77 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 63: Radiographie de face du genou gauche : Fracture de la base d’une exostose. Le trait
de fracture traverse la base du pédicule d’une exostose métaphysaire distale du fémur (flèches).

Figure 64: Coupe tomodensitométrique en fenêtre osseuse en coupe axiale (a), sagittale (b) et
avec reconstruction 3D (c) : Exostose de la face antérieure de l’omoplate.
Excroissance osseuse qui se développe à la face ventrale de l’omoplate. Cette lésion provoque
un contact osseux dynamique lors de la mobilisation de l’articulation scapulothoracique.

- 78 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

j.2 Transformation maligne : [4], [86] (Figure 65)

C’est la complication la plus redoutable, très souvent, il s’agit de chondrosarcome,

quoique d’autres types histologiques ont été rapportés.

Elle survient chez l’adulte jeune, plus fréquemment au niveau du fémur proximal, de

l’épaule et du pelvis.

Les signes radiologiques ne sont caractéristiques que dans le tiers des cas.

Pour les formes peu avancées, le diagnostic repose sur la mise en évidence d’une

augmentation anormale de la coiffe cartilagineuse.

L’épaisseur de la coiffe cartilagineuse est généralement très inférieure à 1 cm et même

quasi toujours inférieure à 5 mm chez l’adulte. Au-delà de 2 à 3 cm d’épaisseur, il s’agit quasi

toujours d’un cas de transformation maligne.

En cas de chondrosarcome bien différencié, qui est le type le plus fréquent, la structure

lobulée caractéristique de la prolifération cartilagineuse associée aux calcifications annulaires

peuvent être reconnue par les différentes méthodes d’imagerie.

Figure 65: Coupes IRM en pondération T1 sagittale (a), T2 FATSAT sagittale (b) et axiale (c)
de la cuisse droite : Transformation maligne d’une exostose.
On note une coiffe cartilagineuse irrégulière infiltrante, lobulée, hétérogène,
mesurant plus de 15 mm d’épaisseur (flèches).

- 79 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

2.1.2 Chondrome :
a. Définition : [5]

Les chondromes sont des tumeurs cartilagineuses hyalines bénignes qui se développent

dans la période de croissance enchondrale.

- Enchondrome : Il se développe le plus souvent au dépend de la médullaire

- Chondrome sous périosté : Il peut se développer entre la corticale externe et le

périoste.

Il est le plus souvent isolé, mais peut faire partie de groupements syndromiques,

notamment la maladie d’Ollier et le syndrome de Maffucci.

b. Epidémiologie : [5], [6] (Figure 66)

- Fréquence :

C’est une tumeur assez fréquente, représentant 12 à 24 % des tumeurs osseuses

bénignes et 3 à 10 % de l’ensemble des tumeurs osseuses.

- Age :

Il survient à tout âge, mais surtout chez le sujet jeune.

- Sexe :

Il touche tout aussi bien l’homme que la femme, sans préférence notable.

- Localisation :

Ils siègent le plus souvent au niveau des mains, mais peuvent être de localisations très

variés, surtout au niveau métaphysodiaphysaire.

Le chondrome est le plus souvent isolé mais peut faire partie de groupements

syndromiques, notamment la maladie d’Ollier et le syndrome de Maffucci.

- 80 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 66 : Localisations et âge de découverte des chondromes [6].

c. Radiographie standard : [57], [87], [88] (Figure 67)

Le diagnostic du chondrome repose presque exclusivement sur les radiographies

standards.

L’enchondrome typique présente une plage d’ostéolyse géographique centro-osseuse.

Le chondrome sous-périosté apparait comme une masse des tissus mous juxtacorticale,

de densité hydrique, refoulant les structures de voisinage. Il s’y associe une érosion cupuliforme

de la corticale osseuse en regard.

Il est de localisation métaphysaire ou métaphyso-diaphysaire, cette dernière étant un très

bon signe d’orientation diagnostique.

Deux caractéristiques sont très évocatrices :

- Les bords polycycliques avec possibles érosions endostéales qui traduisent le

caractère lobulé de la lésion.

- Les calcifications au sein de la matrice, typiquement annulaires ou arciformes

présentes dans environ 50% des cas.

La corticale est souvent intacte ou soufflée, sauf dans le cas de fracture pathologique.

- 81 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 67 : Radiographie de la main gauche de face: Chondrome. Lésion lytique juxtacorticale de


la tête du 5ème métacarpien, de contours lobulés soufflant la corticale, siège de calcifications
annulaires et arciformes.

d. Tomodensitométrie : [57], [87], [88] (Figure 68)

Permet une analyse plus fine de la lésion, idéale pour les localisations qui se prêtent mal

à l’analyse radiographique.

Permet une évaluation des plages cartilagineuses non calcifiées.

Intérêt surtout pour éliminer les signes d’agressivité :

- Absence de lyse corticale.

- Absence d’apposition périostée.

- Absence de masses des parties molles.

- 82 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 68: Coupe tomodensitométrique axiale en fenêtre osseuse passant par l’aile iliaque :
Chondrome. Lacune centro-osseuse à contours lobulés avec sclérose marginale au niveau de
l’aile iliaque gauche (flèche).

e. Imagerie par résonnance magnétique : [57], [87], [88], [89] (Figure 69)

Lésion bien circonscrite, à contours lobulés, en hyposignal T1, hypersignal T2 franc.

Les calcifications lorsqu’elles existent, apparaissent en hyposignal T2.

Un rehaussement périphérique après injection du contraste est observé dans 75% des

chondromes, mais une prise de contraste précoce, diffuse et massive doit faire suspecter une

dégénérescence sarcomateuse.

Figure 69 : IRM du genou en coupe coronale T1 (a) et axiale T2 FATSAT (b): Chondrome de la
métaphyse distale du fémur droit. Lésion bien circonscrite, à contours lobulés, en hyposignal T1,
hypersignal T2, avec mise en évidence de quelques hyposignaux punctiformes en hyposignal T1
et T2 en rapport avec des calcifications.

- 83 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

f. Scintigraphie : [89]

Une hyperfixation homogène et modérée est fréquemment retrouvée dans les formes de

l’enfance et chez l’adolescent.

Une majoration de l’hyperfixation par rapport à un examen antérieur doit faire suspecter

une transformation sarcomateuse.

g. Cas particuliers : Maladie d’Ollier et syndrome de Maffucci : [90], [91]

- Maladie d’Ollier : (Figure 70,71)

Il s’agit d’une dysplasie osseuse caractérisée par une altération de l’ossification

enchondrale.

Elle est définie par la présence d’au moins trois enchondromes.

Elle se caractérise par la distribution asymétrique des lésions et par une grande variabilité

clinique.

Les signes de cette enchondromatose incluent les déformations squelettiques et

l’asymétrie de longueur des membres.

Figure 70 : Radiographie de la main gauche de face : Maladie d’Ollier. Multiples lésions lytiques
métaphysaires et diaphysaires intéressant les métacarpes et les phalanges. Certaines sont de
localisation centro-osseuse, d’autres sont juxta-corticales, avec soufflure
de la corticale en regard.

- 84 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 71 : Radiographie du pied gauche de face : Maladie d’Ollier. Lésions lytiques juxtacorticales
de P2 du 5ème arc, corticomédullaires, multilobulées, siège de calcifications,
avec soufflure de la corticale.

- Syndrome de Maffucci :

Il s’agit d’un syndrome rare, 8 fois moins fréquent que la maladie d’Ollier.

C’est une pathologie congénitale et non héréditaire associant de multiples chondromes à

l’origine de déformations des membres et de multiples hémangiomes.

Ces deux pathologies sont à risque de dégénérescence sarcomateuse.

h. Diagnostics différentiels : [57], [92]

Pour les chondromes de la main, plusieurs diagnostics différentiels sont envisageables :

- Une tumeur à cellules géantes.

- Une dysplasie fibreuse.

- Un envahissement osseux d’une synovite villonodulaire.

- Une métastase osseuse.

- Un ostéoblastome.

- Un kyste épidermoïde ou une tumeur glomique sous unguéale, spécifiquement pour

les lésions de la phalange distale.

- 85 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Pour les chondromes non calcifiés des os longs, on peut évoquer :

- Une tumeur à cellules géantes.

- Un chondroblastome.

- Un kyste fibreux.

- Une dysplasie fibreuse.

Pour les formes calcifiées, seul un infarctus osseux peut poser un diagnostic différentiel,

d’ordinaire levé par l’IRM qui montre alors un hyposignal périphérique en T1 et T2 souvent

serpigineux.

2.1.3 Chondroblastome :
a. Définition : [8]

C’est une tumeur osseuse bénigne à différenciation cartilagineuse caractérisée par la

présence de chondroblastes et de cellules géantes.

b. Epidémiologie : [8], [9] (Figure 72)

- Fréquence :

C’est une tumeur rare qui représente 9% des tumeurs osseuses bénignes et 0.5 à 1% des

tumeurs osseuses primitives.

- Age :

Elle touche le plus souvent le sujet jeune, en cours de maturation squelettique, 75 % des

patients ont entre 10 et 20 ans.

- Sexe :

Elle affecte plus particulièrement le sexe masculin avec un sex-ratio de 2-3/1.

- Localisation :

La lésion touche essentiellement les os longs, notamment les épiphyses proximales du

fémur, humérus et tibia.

Les os de la main et des pieds peuvent être atteints (10% des cas) avec une prédilection

pour le talus et le calcanéus.

- 86 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 72 : Localisations et âge de découverte des chondroblastomes.

c. Radiographie standard : [52], [93], [94], [95] (Figure 73)

Elle permet le plus souvent de suspecter le diagnostic de chondroblastome.

Bien que non pathognomoniques, certains aspects peuvent être relativement

caractéristiques.

L’aspect typique est celui d’une zone d’ostéolyse ronde ou ovalaire, épiphysaire

excentrée ou épiphysométaphysaire chez un patient à cartilage de croissance encore visible.

L’ostéolyse est finement cerclée par un liseré d’ostéosclérose qui n’est pas toujours

parfaitement continu.

Au sein de l’ostéolyse, on met typiquement en évidence des calcifications éparses.

- 87 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 73 : Radiographie du genou droit de face (a) et de profil (b) : Chondroblastome. Lésion
lytique au niveau de l’épiphyse distale du fémur, à contours lobulés au sein de laquelle on note
la présence de multiples calcifications de taille et de forme variables. Elle est finement cerclée
par un liseré d’ostéosclérose.

d. Tomodensitométrie : [52], [93], [94], [95] (Figure 74)

C’est un examen particulièrement intéressant pour le diagnostic et l’analyse du

chondroblastome.

Ce dernier apparait sous la forme d’une zone d’ostéolyse excentrée au sein de l’épiphyse,

avec un liseré d’ostéosclérose périphérique.

Les calcifications centrales sont mises en évidence tout comme les éventuelles cloisons

intra lésionnelles d’une composante anévrismale.

Une éventuelle rupture de la corticale et/ou effraction intra-articulaire sont bien identifiés

sur cet examen.

- 88 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 74 : Coupe tomodensitométrique de la hanche droite, en fenêtre osseuse en


reconstruction coronale (a) et axiale (b): Chondroblastome. Ostéolyse épiphysaire excentrée au
niveau de la tête du fémur, entourée d’un liseré d’ostéosclérose périphérique.

e. Imagerie par résonnance magnétique : [52], [93], [94], [95] (Figure 75)

L’IRM n’est pas indispensable au diagnostic, mais elle apporte des informations

intéressantes sur les caractéristiques de la lésion ainsi que ses rapports.

Le chondroblastome se présente sous la forme d’une lésion tissulaire intra osseuse avec

un hyposignal en séquences T1 et un signal hétérogène hypointense ou intermédiaire en

séquences T2.

Le faible signal en T2 traduit l’abondance de la matrice chondroïde immature,

l’hypercellularité, les calcifications ou l’hémosidérose.

L’hypersignal T2 traduit en général un kyste anévrismal associé.

Un œdème osseux est souvent mis en évidence dans la moelle adjacente à la lésion,

rapporté à la sécrétion de prostaglandines E2.

Enfin, le liseré d’ostéosclérose péri lésionnel vu à la radiographie se caractérise en IRM

par une couronne en hyposignal.

- 89 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 75 : IRM du genou en pondération T1 coronale (a) et axiale (b), en pondération T2


FATSAT coronale (c) et axiale (d): Chondroblastome. Lésion excentrée et lobulée de l’épiphyse
distale du fémur en hyposignal T1 et en signal hétérogène hypointense en T2 en rapport avec un
chondroblastome bénin. Noter l’œdème péri lésionnel et l’épanchement articulaire (flèches).

f. Scintigraphie : [52], [93]

Pas d’intérêt dans le diagnostic ni le bilan du chondroblastome.

Elle montrerait une hyperfixation de la lésion.

g. Diagnostic différentiel : [52], [93]

Le diagnostic différentiel du chondroblastome se pose surtout chez l’adulte avec le

chondrosarcome à cellules claires, de pronostic bien plus sévère.

Les aspects radiologiques de ces deux lésions peuvent être strictement identiques, seule

l’analyse histologique permet de les distinguer.

Les autres diagnostics différentiels en imagerie sont nombreux :

- La tumeur à cellules géantes.

- Le fibrome chondromyxoïde.

- Le chondrome.

- Le kyste anévrismal.

- Les kystes mucoïdes…

L’analyse histologique permet de redresser le diagnostic.

- 90 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

2.2 Tumeurs à différenciation ostéogéniques :


2.2.1 Ostéome :
a. Définition : [50]

Il s’agit d’une tumeur condensante bénigne à matrice ostéogénique.

Elle peut être unique ou multiple, comme c’est le cas pour le syndrome de Gardner, qui

associe des ostéomes, des polypes coliques et des tumeurs des parties molles.

b. Epidémiologie : [50]

- Fréquence :

C’est une tumeur très fréquente, avec une incidence allant de 0.01% à 0.43% selon les

séries.

- Age :

Elle prédomine dans la 4è et 5è décennie, de découverte fortuite chez l’adulte, mais peut

se voir à tout âge.

- Sexe :

La prédominance masculine est de deux hommes pour une femme.

- Localisation :

Les sinus para nasaux sont le plus souvent concernés, qu’il s’agisse du sinus frontal

(50%), des cellules ethmoïdales (40%) ou, plus rarement, du sinus maxillaire (6%) ou

sphénoïdal (4%).

L’atteinte du méat acoustique et de l’oreille moyenne est exceptionnelle.

L’os frontal et les autres os de la voûte sont plus rarement atteints.

L’atteinte des os longs ou plats est exceptionnelle.

- 91 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

c. Radiographie standard : [10], [11], [12], [50], [96] (Figure 76)

Il se présente comme une opacité de densité calcique, homogène et très bien limitée.

Rond ou polylobé, mesurant moins de 2 cm, mais peut parfois être volumineux.

Sa localisation est le plus souvent crâniosinusienne.

Au niveau du crâne, il touche le plus souvent la table externe, rarement la table interne.

Au niveau des sinus, il est intracavitaire et peut entrainer une déformation de la paroi s’il

est de grande taille.

Figure 76 : Radiographie standard en incidence de Blondeau : ostéome. Comblement de l’hémi-


sinus frontal gauche par une opacité dense et homogène, polylobée à contours bien limitée.

d. Tomodensitométrie : [10], [11], [12], [50], [96] (Figure 77)

Le plus souvent de découverte fortuite lors d’un examen tomodensitométrique

crâniofacial.

Retrouve les mêmes caractéristiques que la radiographie standard.

- 92 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 77 : Coupe tomodensitométrique en reconstruction coronale (a), sagittale (b) et axiale (c):
en fenêtre osseuse passant par le sinus frontal : Ostéome. Processus lésionnel dense et
homogène, bien limité, au dépend du sinus frontal.

e. Imagerie par résonnance magnétique : [10], [11], [12], [50], [96] (Figure 78)

Examen Inutile lors des formes typiques.

Etant formé d’os lamellaire dense, il est en hyposignal sur les séquences pondérées T1 et

T2, ou en hypersignal T1 avec un signal intermédiaire en T2.

Figure 78 : Images IRM en pondération T1 sagittal (a) et en T2 coronal (b) : Ostéome.


Processus lésionnel naissant au dépend de la table interne de l’os frontal droit, en hypersignal
T1 et discret hypersignal T2 exerçant un effet de masse sur le gyrus frontal supérieur.

- 93 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

f. Formes cliniques : [50]

 Syndrome de Gardner :

Maladie génétique à transmission autosomique dominante, très rare, touchant 1/14000

personnes.

- Définie par la triade : polypes coliques, ostéomes de localisations multiples et

tumeurs des parties molles.

- Les ostéomes sont présents dans 50 % des cas. Ils siègent généralement dans les

sinus, la voûte du crâne, les maxillaires, les os longs et les côtes.

- Sur ces deux dernières localisations, ils sont moins bien définis, et entraînent

souvent un épaississement festonné de la corticale, surtout sur le fémur, le tibia et la

fibula.

 Ostéome juxtacortical :

L’ostéome siège dans ce cas sur les os longs, le plus souvent du membre inférieur.

Ils présentent les mêmes caractéristiques sémiologiques que la forme typique.

Le principal diagnostic différentiel de cette forme clinique est principalement

l’ostéosarcome juxtacortical.

 Ostéome des parties molles :

Il est rare et siège généralement dans les parties molles crânio-faciales, particulièrement

à la partie postérieure de la langue.

g. Diagnostics différentiels : [50]

 Myosite ossifiante circonscrite :

Lésion rare, due à la formation localisée de tissu osseux hétérotopique dans les parties

molles, qui se produit classiquement après quelques semaines d’un traumatisme focal.

 Ostéochondrome :

Le contexte clinique (âge), la visualisation de la coiffe cartilagineuse et bien d’autres

signes sémiologiques permettent de faire la part entre ces deux lésions.

- 94 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

 Dysplasie fibreuse :

Les lésions sont radiologiquement moins denses et moins bien limitées que dans

l’ostéome.

 Métastase :

Les métastases ostéocondensantes sont habituellement moins bien limités et moins

denses, le contexte est aussi évocateur.

 Îlot condensant bénin :

Il siège exceptionnellement sur les os de la face ou du crâne, ses contours sont spiculés

et son aspect est variable lors de l’évolution.

 Méningiome :

Il est envisagé lorsque l’ostéome siège sur la table interne.

Les méningiomes denses, sans prise de contraste, ont un aspect proche, mais ne

présentent pas de pédicule.

2.2.2 Ostéome Ostéoïde :


a. Définition : [13]

Il s’agit d’une tumeur bénigne ostéogénique caractérisée par son petit volume et son

évolutivité limitée, contrastant avec une douleur disproportionnée, sensible aux anti-

inflammatoires.

b. Epidémiologie : [15],[51] (Figure 79)

- Fréquence :

Son incidence correspond à 4% de l’ensemble des tumeurs osseuses et aux alentours de

15% des tumeurs osseuses bénignes.

- Age :

Cette tumeur atteint essentiellement le grand enfant, l’adolescent et l’adulte jeune.

Sa survenue est très rare après l’âge de 30 ans.

- 95 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

- Sexe :

Il est largement en faveur des garçons qui sont touchés deux à trois fois plus que les

filles.

- Localisation :

Il siège dans plus de 80% des cas aux os longs et dans plus de 50% des cas aux membres

inférieurs (fémur et tibia).

Les extrémités (mains et pieds) représentent environ 15% des cas et le rachis (au niveau

de l’arc postérieur) environ 10% des cas.

D’autres parts, au sein du même tissu osseux, c’est l’os cortical qui est le plus souvent

atteint (55%), suivi de l’os spongieux (35%) et de l’os sous périosté.

Figure 79 : Localisations et âge de découverte des ostéomes ostéoïdes [15]

- 96 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

c. Radiographie standard : [51],[97]

L’aspect radiologique est différent en fonction de la localisation sur une pièce osseuse.

- Cortical : (Figure 82)

C’est la forme habituelle, elle se présente comme une image radiographique lacunaire de

moins de 1 cm.

Il existe parfois une calcification centrale et très fréquemment une réaction

d’ostéosclérose corticale péri tumorale importante réalisant l’image en cocarde.

La condensation centrée par le nidus est homogène, fusiforme et développée dans l’axe

de la pièce osseuse.

Le diagnostic peut être rendu difficile si la condensation est trop importante masquant le

nidus ou si celui-ci est en position excentrée.

Il peut exister une réaction périostée lamellaire peu inquiétante.

- Intra spongieux : (Figure 81)

Siège habituel : Col du fémur, os des mains et des pieds.

On retrouve une image lacunaire au sein de l’os trabéculaire.

La condensation périphérique est le plus souvent discrète, voire absente.

- Sous périosté : (Figure 80)

Siège habituel : Col fémoral ou col du Talus.

L’image radiologique est atypique, dans la mesure où il existe une image lésionnelle

juxtacorticale plus volumineuse, périphérique, à développement exo-osseux, entourée d’une

sclérose discrète, voire absente.

- 97 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 80 : Radiographie de la jambe gauche de face (a) et de profil (b): Ostéome ostéoïde sous
périosté. Petite image lacunaire sous périostée, de siège métaphyso-diaphysaire associée à une
importante sclérose périphérique (flèches).

Figure 81 : Radiographie standard de la jambe droite de profil : ostéome ostéoïde


intramédullaire. Petite image lacunaire médio diaphysaire, intramédullaire, entourée d’une
discrète ostéocondensation (flèche).

- 98 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 82 : Radiographie de la hanche gauche : Ostéome ostéoïde. Lésion lytique métaphysaire


intracorticale, en carte de géographie, avec une importante sclérose marginale.

d. Tomodensitométrie : [51],[97] (Figure 83,84,85)

C’est un élément diagnostique fondamental pour la détection et la localisation précise du

nidus.

L’intérêt est dans la détection des ostéomes ostéoïdes dans les zones anatomiques

complexes d’analyse difficile sur les clichés standards.

L’ostéome ostéoïde présente les mêmes signes sémiologiques qu’en radiographie

standard.

Figure 83: Coupe tomodensitométrique axiale en fenêtre osseuse de la jambe droite : Ostéome
ostéoïde intracortical. Lésion ostéolytique classée Ia (nidus) de siège cortical entourée d’une
importante sclérose périphérique associée à une réaction périostée homogène pleine.

- 99 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 84 : Coupe tomodensitométrique axiale en fenêtre osseuse de la jambe gauche : Ostéome


ostéoïde intramédullaire. Petite lacune classée Ia de Lodwick (nidus), de siège intramédullaire.
Elle est entourée d’une sclérose périphérique.

Figure 85 : Coupe tomodensitométrique en fenêtre osseuse de la cheville en reconstruction


axiale (a) et sagittale (b): Ostéome ostéoïde. Petite lacune arrondie du talus, entourée d’une
sclérose périphérique et siège d’une calcification centrale.

e. Imagerie par résonnance magnétique : [51], [97], [98] (Figure 86)

En plus de l’analyse globale du nidus et de l’ostéosclérose périphérique, l’IRM permet

aussi l’analyse de la moelle osseuse adjacente, des parties molles et de l’articulation à proximité

de la lésion.

L’ostéome ostéoïde se présente comme une image lacunaire arrondie, bien limitée, de

petite taille, en hyposignal ou en signal intermédiaire sur toutes les séquences.

- 100 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

En fonction du contingent stromal conjonctival ou vasculaire, on note un hypersignal T2

et un rehaussement après injection du produit de contraste en saturation de graisse.

Figure 86 : IRM de la hanche en coupe axiale T1 (a) et coronale T2 FATSAT (b): Ostéome
ostéoïde. Image lacunaire bien arrondie, siégeant au niveau du col chirurgical du fémur droit, en
hyposignal sur les deux séquences, entourée d’un œdème péri lésionnel.

f. Scintigraphie : [99], [100]

C’est un examen non spécifique, mais très sensible.

Elle complète la radiographie standard qu’elle peut orienter sélectivement.

L’ostéome ostéoïde se présente comme une hyperfixation intense du nidus, en rapport

avec son caractère hypervascularisé.

Une zone d’hyperfixation moins intense entoure le nidus correspondant à la sclérose

périphérique.

Cet examen trouve son indication pour distinguer l’ostéome ostéoïde de l’abcès intra

osseux, ce dernier est en hypofixation vu le foyer purulent.

g. Diagnostics différentiels : [51]

 Ostéoblastome :

C’est le diagnostic différentiel principal, même si pour certains l’ostéome ostéoïde et

l’ostéoblastome représentent des manifestations cliniques différentes d’un même processus

pathologique.

- 101 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

 Abcès de Brodie : (Figure 87)

Il correspond à un abcès chronique de l’os.

Il présente un aspect radiologique similaire à celui de l’ostéome ostéoïde, s’il existe

un séquestre intra osseux, celui-ci mime l’existence d’un nidus calcifié.

Dans l’ostéome ostéoïde, le nidus présente des contours réguliers et la calcification

est centrale. Dans l’abcès intracortical, la lésion est de contours irréguliers, le séquestre

osseux est excentré.

L’IRM après injection du produit de contraste, si elle est réalisée, objective un

rehaussement annulaire périphérique tandis que la zone centrale de l’abcès est non

vascularisée, contrairement à l’hyper vascularisation centrale retrouvée dans l’ostéome

ostéoïde.

Figure 87 : TDM du genou droit en reconstruction coronale (a) et sagittale (b) en fenêtre
osseuse: abcès de Brodie. Lésion lacunaire à contours irréguliers associée à
une discrète ostéocondensation périphérique.

 Fracture de stress :

Sur les radiographies standards, la fracture de stress apparaît comme une zone

ostéolytique au sein de la corticale osseuse, à la phase de cicatrisation, on peut noter un

épaississement cortical homogène.

Il n’y a pas de nidus visible sur les radiographies standards ni sur les examens

tomodensitométriques.

- 102 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

 Hémangiome Intracortical :

Tumeur très rare localisée essentiellement au niveau du tibia.

Les radiographies standards retrouvent une lésion ostéolytique intracorticale, un

épaississement cortical associé parfois à une périostite, elle est alors très difficile à

différencier sur cet examen.

L’IRM se traduit par une image hyperintense présentant des septas hypointense en

son sein.

 Chondroblastome :

Habituellement de grande taille, il n’est confondu avec l’ostéome ostéoïde que s’il est

de petite taille.

Le type de calcifications ponctuées peut en revanche aider au diagnostic différentiel.

2.2.3 Ostéoblastome :
a. Définition : [16]

Il s’agit d’une lésion expansive, généralement non agressive, à la fois ostéolytique et

ostéocondensante, histologiquement identique à l’ostéome ostéoïde, mais de taille supérieure à

2 cm.

b. Epidémiologie : [17], [51] (Figure 88)

- Fréquence :

C’est une tumeur rare qui représente approximativement 3.5% de l’ensemble des tumeurs

primitives bénignes et moins de 1% de toutes les tumeurs osseuses primitives.

- Age :

Il atteint principalement les sujets jeunes, 80% des cas surviennent entre 10 et 30 ans et

la moitié avant 20 ans.

- Sexe :

Le sexe masculin prédomine dans plus de 70% des cas.

- 103 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

- Localisation :

Il siège avec prédilection au niveau du rachis (40%), la diaphyse et métaphyse des os

longs (35%).

Il peut aussi atteindre la mandibule (appelé alors cémentoblastome), le crâne, le

maxillaire, les côtes, le bassin…

Figure 88 : Localisations et âge de découverte des ostéoblastomes [17].

c. Radiographie standard : [51], [101], [102] (Figure 89,90)

De façon identique à l’ostéome ostéoïde, l’ostéoblastome peut être cortical, médullaire

ou périosté.

Sa taille est d’au moins 2 à 3 cm avec des formes très importantes pouvant atteindre une

dizaine de centimètres.

C’est une zone d’ostéolyse relativement importante, fusiforme, pouvant contenir des

calcifications en son sein, de contours plus ou moins bien limités, entourée d’une

ostéocondensation périphérique d’importance variable.

Un amincissement cortical voire une rupture peut accompagner la lésion ainsi que des

appositions périostés qui sont assez fréquentes.

- 104 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 89 : Radiographie de la jambe gauche de face (a) et de profil (b): Ostéoblastome. Lacune
corticale ovalaire de grande taille, bien limitée, entourée d’une importante sclérose périphérique,
associée à un épaississement cortical en rapport avec une réaction périostée pleine homogène
traduisant le caractère bénin.

Figure 90 : Radiographie de la jambe gauche de profil : Ostéoblastome.


Lacune ovalaire de grande taille, bien limitée et de siège médullaire entourée d’une sclérose
périphérique, cette lésion est responsable d’un discret élargissement intramédullaire en regard.

- 105 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

d. Tomodensitométrie : [51], [101], [102] (Figure 91)

Le scanner précise les mêmes données sémiologiques des radiographies standards.

Son intérêt réside en particulier, pour les localisations d’interprétation difficile à

l’imagerie conventionnelle.

Il fournit de plus amples renseignements sur l’extension intra osseuse, sur l’existence de

calcifications et sur le liseré osseux péri lésionnel.

Figure 91 : Coupe tomodensitométrique axiale en fenêtre osseuse passant par la diaphyse


fémorale : Ostéoblastome. Lésion lytique intracorticale, entourée d’une importante sclérose
périphérique, siège de calcifications [51].

e. Imagerie par résonnance magnétique : [51], [101], [102] (Figure 92)

La lésion n’a pas de comportement spécifique en IRM, Elle apparait en iso ou hyposignal

T1, iso ou hypersignal T2.

La bande d’ostéosclérose périphérique apparait en hyposignal sur les séquences T1 et

T2.

Après injection du produit de contraste, on note un rehaussement important de la lésion

et des parties molles, dont l’étendu est le plus souvent beaucoup plus important que la tumeur

elle-même.

- 106 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 92: IRM de la hanche gauche en pondération T1 coronal et T2 FATSAT sagittal:


Ostéoblastome. Lésion bien circonscrite du col chirurgical du fémur, de taille supérieure à 2cm,
en hyposignal T1 hypersignal T2.

f. Scintigraphie : [51]

L’ostéoblastome présente une fixation intense en scintigraphie, toutefois cet examen

n’apporte pas d’éléments de diagnostic étiologique vu son manque de spécificité.

Elle est donc utile pour la localisation de la lésion et pour la surveillance post

thérapeutique.

g. Diagnostics différentiels : [51], [101]

L’aspect radiologique variable des ostéoblastomes peut faire évoquer plusieurs

diagnostics dont les principaux sont :

- L’ostéome ostéoïde.

- Le kyste anévrismal.

- La tumeur à cellules géantes.

- L’abcès de Brodie.

- L’enchondrome.

- L’ostéosarcome.

- 107 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

2.3 Tumeurs kystiques :


2.3.1 Kyste solitaire :
a. Définition : [18]

Il s’agit d’une lésion osseuse lytique à contenu liquidien se situant le plus souvent en

territoire métaphysaire.

b. Epidémiologie : [19], [103], [104]

- Fréquence :

Il est très fréquent, il occupe le troisième rang parmi les lésions osseuses après les

fibromes non ossifiants et les exostoses.

Son incidence serait de 1 pour 10000 enfants par an.

- Age :

La majorité des kystes osseux essentiels sont découverts entre 5 et 15 ans.

Les rares kystes découverts chez l’adulte sont asymptomatiques et donc de découverte

fortuite.

- Sexe :

Il concerne deux fois plus de garçons que de filles.

- Localisation :

L’humérus proximal représente à lui seul la moitié des localisations, vient ensuite le

fémur proximal, plusieurs autres localisations sont possibles mais peu fréquentes.

c. Radiographie standard : [103], [104] (Figure 93)

Cet examen est souvent suffisant pour porter le diagnostic.

Il s’agit, dans sa forme typique, d’une lacune métaphysaire centrale sans cloisons, située

sur l’humérus proximal ou le fémur proximal. De forme ovoïde, la cavité forme l’image typique

en « fond de coquetier ».

Si des fractures surviennent, des cloisons peuvent apparaître et la cavité peut être divisée

en plusieurs logettes.

- 108 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Un caractère « soufflant » est possible par envahissement du cal osseux par le kyste

osseux essentiel.

Figure 93 : Radiographie standard de face de la hanche gauche : Kyste osseux simple. Lésion
lacunaire intramédullaire centrée de la métaphyse proximale du fémur. Cette lésion est bien
limitée, sans sclérose marginale périphérique.

d. Tomodensitométrie : [103], [104]

Irradiant et peu utile, cet examen devrait être évité chez les enfants. Il peut, tout comme

l’IRM, montrer des niveaux liquides à l’intérieur de la cavité.

e. Imagerie par résonnance magnétique : [103], [104] (Figure 94)

Elle peut être utile en cas de diagnostic différentiel difficile avec un kyste osseux

anévrismal.

Le plus souvent, l’IRM montre une lacune unique sans cloisons avec un hyposignal T1 et

un hypersignal T2.

Elle permet aussi de mesurer avec précision le volume kystique. Après fracture, elle peut

montrer des niveaux liquides et des cloisons.

- 109 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 94 : Coupe IRM sagittale en pondération T2 de la cheville : Kyste osseux simple. Lacune
bien limitée du calcanéum, sans cloisons, en hypersignal intense T2 témoignant de la
composante liquidienne [103].

f. Scintigraphie : [103], [104]

La scintigraphie osseuse n’est d’aucune utilité. Elle montre une hypofixation ou une

fixation normale à l’endroit du kyste osseux essentiel.

Après une fracture pathologique, elle montre une hyperfixation.

g. Diagnostics différentiels : [103], [104]

 Kyste osseux anévrismal :

Il est souvent excentré au début, il est beaucoup plus souvent d’aspect soufflant.

Il contient toujours plusieurs logettes séparées par des cloisons.

L’IRM permet de faire la part des choses, les niveaux liquide-liquide sont plus fréquents

dans le kyste anévrismal.

 Granulome éosinophile :

Quand il est isolé, il peut être confondu avec un kyste osseux essentiel.

Souvent, ses contours sont irréguliers et ses limites plus floues.

- 110 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

 Fibrome non ossifiant :

Le point de départ est la corticale, il est entouré d’une ligne dense, ayant une forme

plurilobée avec de multiples cloisons séparant les logettes.

 Dysplasie fibreuse dans sa forme kystique :

La forme monostotique peut prêter à confusion avec un kyste osseux essentiel, mais

souvent les contours sont plus flous et le contenu a un aspect caractéristique en verre

dépoli.

2.3.2 Kyste anévrismal :


a. Définition : [20]

Il s’agit d’une lésion osseuse lytique expansive, constituée de logettes contenant du sang

non cailloté, séparées par des cloisons.

b. Epidémiologie : [20], [21] (Figure 95)

- Fréquence :

C’est une lésion rare, avec une incidence de 1.4 par million par an.

Il représente 1% des tumeurs osseuses.

- Age :

Il peut survenir à tout âge mais surtout durant les deux premières décennies de vie et

rarement après 30 ans.

- Sexe :

Il semble y avoir une légère prédominance féminine (sex-ratio de 1.17).

- Localisation :

Il s’agit le plus souvent d’une lésion unique, siégeant préférentiellement aux os longs du

membre inférieur, puis du membre supérieur, puis du squelette axial et enfin sur les os

plats.

- 111 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 95 : Localisations et âge de découverte du kyste anévrismal [21].

c. Radiographie standard : [60], [105] (Figure 96,97)

Le kyste osseux anévrismal évolue en plusieurs phases de maturation avec un aspect

radiologique propre à chaque phase :

Phase initiale lytique :

Une zone lytique bien définie apparaît souvent en position excentrée ou sous-périostée.

Phase d’expansion active :

C’est l’apparence typique «soufflante» du kyste osseux anévrismal qui est rentré dans

une phase agressive.

À ce stade, le kyste osseux anévrismal est souvent difficile à différencier d’une lésion

maligne.

Le périoste peut être repoussé vers les parties molles mais il n’y a pas encore

d’ossification périostée périphérique.

Il peut y avoir des triangles de Codman.

La limite entre le kyste osseux anévrismal et les tissus mous n’est pas nette.

- 112 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Phase de stabilisation :

Il y a une coquille osseuse périphérique qui apparaît et des cloisons internes résultant en

l’aspect « bulle de savon ».

Le périoste a formé de l’os qui circonscrit le kyste d’un fin liseré.

Un triangle de Codman est souvent visible du côté diaphysaire du décollement périosté.

Phase de guérison :

Ossification progressive du kyste osseux anévrismal résultant en une masse osseuse

dense de structure irrégulière.

La coque périphérique et les septas se sont épaissis. Les contours sont plus nets. Le kyste

osseux anévrismal rentre dans sa phase latente. À ce stade, la récidive n’est plus possible.

Le kyste osseux anévrismal est généralement détecté à la phase d’expansion ou de

stabilisation.

Figure 96 : Schéma résumant les 4 stades évolutifs du kyste anévrismal [60].

- 113 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 97 : Radiographie de la cuisse gauche de face : Kyste osseux anévrismal. Lésion


lytique métaphysaire du fémur proximal, multiloculée, soufflant la corticale sans rupture.

d. Tomodensitométrie : [60], [105] (Figure 98)

Les niveaux liquides peuvent être visualisés au scanner. Ils sont dûs à la sédimentation

du sang (le sérum se sépare des cellules sanguines).

Il peut montrer les limites de l’expansion soufflante.

Il peut montrer aussi la destruction de la corticale éventuelle.

Figure 98 : Image tomodensitométrique du massif facial en coupe axiale (a) et coronale (b): Kyste
anévrismal. Lésion ostéolytique de la branche montante et du condyle mandibulaire gauche. Elle
est responsable d’une soufflure de la corticale, qui est intacte. On note de multiples niveaux
liquide-liquide hyperdenses témoignant de la composante hémorragique.

- 114 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

e. Imagerie par résonnance magnétique : [60], [105] (Figure 99)

Elle montre des septas intra kystiques, avec leur aspect en « bulle de savon », bien mis en

relief par la fixation du gadolinium.

Le sang à l’intérieur des lacunes kystiques est détecté par un fort signal T2.

On peut aussi repérer les niveaux liquide-liquide. Ces derniers ne sont pas spécifiques du

kyste anévrismal, elles peuvent être observées dans les ostéosarcomes télangiectasiques et les

kystes anévrismaux secondaires.

Figure 99: IRM du genou, coupes axiales en pondération T1 (A), T2 (B) et T1 après injection de
produit de contraste (c) : Kyste anévrismal. Lésion de la métaphyse distale du fémur qui déborde
largement en dehors du contours osseux. Elle est constituée de multiples logettes qui présentent
des niveaux liquide-liquide, dont les cloisons sont rehaussées après injection du produit de
contraste.

f. Scintigraphie : [60], [105]

La scintigraphie osseuse montre une hyperfixation au pourtour du kyste osseux

anévrismal tandis que le centre fixe modérément ou pas du tout.

- 115 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

g. Diagnostics différentiels : [60], [105]

 Kyste osseux essentiel :

Les éléments du diagnostic différentiel sont la localisation, le type de liquide

intracavitaire (clair ou sanglant), l’aspect radiologique et IRM, le mode de croissance et

l’évolution clinique.

L’examen anatomopathologique permet de trancher dans les cas douteux.

 Fibrome chondromyxoïde :

Il peut simuler le kyste anévrismal, d’autant plus qu’il survient dans la même tranche

d’âge.

Cette tumeur, qui détruit parfois la corticale sans la souffler, a souvent des limites

polycycliques et des cloisonnements d’aspect bulleux.

L’IRM montre l’absence de cloison et de contenu liquide.

L’anatomopathologie permet facilement de distinguer ces deux entités.

 Tumeurs à cellules géantes :

Les éléments du diagnostic différentiel sont l’âge des patients (cartilage de croissance),

l’aspect macroscopique et l’aspect anatomopathologique.

 L’ostéosarcome télangiectasique :

Le diagnostic est difficile sur les seules données cliniques et radiologiques, notamment

en cas de kyste anévrismal agressif.

En effet, les deux entités touchent la même tranche d’âge, les mêmes régions

squelettiques et peuvent avoir des fois le même tableau radiologique et la confusion persiste

même lors d’un examen IRM.

Le diagnostic différentiel est uniquement porté à l’examen anatomopathologique.

- 116 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

2.3.3 kyste épidermoïde :


a. Définition : [59]

Les kystes épidermoïdes sont des pseudotumeurs bénignes des tissus sous cutanés.

Une forme particulière, le kyste épidermique, inclusion de tissu épidermique au sein du

derme, peut atteindre les structures osseuses dans certaines localisations.


b. Epidémiologie : [59]

- Fréquence :

Le kyste épidermoïde des tissus sous cutanés est fréquent, mais l’atteinte osseuse de ce

dernier est très rare.

- Age :

Il survient habituellement chez l’adulte d’âge moyen.

- Sexe :

Le sex-ratio est proche de 1 sauf pour les localisations digitales où les hommes, plus

exposés aux traumatismes, sont largement plus touchés.

- Localisation :

L’atteinte osseuse des kystes épidermoïdes survient le plus souvent dans la voute

crânienne et sur les dernières phalanges des doigts.

D’autres localisations plus rares ont été rapportées dans la littérature comme les

phalanges des orteils, le tibia, le sacrum ou la mandibule.

c. Radiographie standard : [23], [59], [106] (Figure 100)

Lorsque le kyste est entièrement intra osseux, il est généralement responsable d’une

ostéolyse bien circonscrite, aux contours nets et réguliers, parfois cerclée d’une sclérose

périphérique.

La radiographie standard n’a aucune utilité pour les kystes épidermoïdes sous cutanés

sinon montrer la tuméfaction des parties molles.

En fonction de la localisation de l’inclusion épidermique et sa proximité avec l’os, tous les

aspects intermédiaires aux deux descriptions sus-décrites sont possibles.

- 117 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 100 : Radiographie de face (a) et de ¾ (b) du 3è doigt : Kyste épidermoïde. Lésion lytique
bien circonscrite, excentrée, intéressant la houppe phalangienne, entourée d’un fin liseré de
sclérose périphérique avec rupture de la corticale et tuméfaction des parties molles en regard
[106].

d. Tomodensitométrie : [22], [59], [107] (Figure 101)

La tumeur présente la même sémiologie qu’en radiographie standard, la

tomodensitométrie trouve donc son intérêt dans les localisations de la voute crânienne.

Figure 101 : TDM cérébrale en coupe axiale en fenêtre parenchymateuse : Kyste épidermoïde.
Volumineux processus lésionnel grossièrement arrondi, de siège intradiploïque au dépend de
l’os occipital, responsable d’une soufflure de la corticale, qui est rompue par endroits et
responsable d’un effet de masse sur le lobe occipital et le système ventriculaire [107].

- 118 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

e. Imagerie par résonnance magnétique : [59] (Figure 102)

Le kyste épidermoïde est en signal intermédiaire souvent hétérogène dans les séquences

pondérées en T1, en hypersignal T2 et il ne se rehausse pas après injection du gadolinium.

On trouve parfois sur les séquences echo de gradient un artefact traduisant un

traumatisme ancien au niveau de l’ongle.

Figure 102 : IRM crânio-cérébrale, coupes axiales en séquences pondérées T1 (a-c), coronale en
T2 (d) et en séquences FLAIR (e-f) : Kyste épidermoïde. Processus kystique homogène en
isosignal T1 et en hypersignal T2, hétérogène, différent de celui du LCR,
avec extension intracrânienne.

f. Diagnostics différentiels : [59]

L’IRM est l’examen clé pour la caractérisation des lésions, elle est indiquée en cas de

doute et elle permet d’éliminer les diagnostics différentiels :

- Le kyste mucoïde : Il est en hypersignal T2 franc, mais la localisation est évocatrice.

- Le kyste osseux simple : Il a le même aspect IRM que le kyste épidermique, mais

souvent associé à une fracture, avec périphérie inflammatoire.

- L’abcès ou bursite : Il est à paroi épaisse, avec une périphérie inflammatoire.

- Le granulome sur corps étranger : Il est en hypo T1, hypo T2 entouré d’une épaisse

coque fibreuse et inflammatoire.

- 119 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

- Le granulome éosinophile.

- Les tumeurs glomiques.

- L’Enchondrome.

- La tumeur à cellules géantes.

- Le kyste anévrismal.

2.4 Tumeur à cellules géantes :


2.4.1 Définition : [24]

Il s’agit d’une tumeur osseuse bénigne, localement agressive, à haut risque de récidive

locale.

2.4.2 Epidémiologie : [25], [53] (Figure 103)

- Fréquence :

Elle représente 5% des tumeurs osseuses primitives et 15% des tumeurs osseuses

bénignes.

Plus fréquente chez la population chinoise et indienne (20% des tumeurs osseuses

primitives).

- Age :

Elle touche avec prédilection l’adulte jeune entre 20 et 40 ans.

Elle est exceptionnelle avant la fermeture des cartilages de croissance et après 70 ans.

- Sexe :

On note une discrète prédominance féminine avec un sex-ratio à 1/1.5.

- Localisation :

Elle se localise dans l’épiphyse des os longs dans 90% des cas, mais peut déborder aux

métaphyses.

Le genou est atteint avec prédilection.

- 120 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 103 : Localisations et âge de découverte des tumeurs à cellules géantes [25].

2.4.3 Radiographie standard : [53], [108] (Figure 104)

L’aspect typique est une ostéolyse pure, métaphyso-épiphysaire, excentrée par rapport à

l’axe de l’os.

L’ostéolyse peut s’étendre sur toute la largeur de l’os, et atteint souvent l’os sous-

chondral.

Les contours de la lésion peuvent être soulignés par un fin liseré de condensation, mais il

est le plus souvent absent, avec parfois un contour flou.

La corticale est longtemps respectée, puis elle est soufflée avec un aspect perméatif dans

les formes agressives.

Il apparaît fréquemment des pseudocloisons en nids-d’abeilles, qui témoignent de la

résorption osseuse inégale, créant des cavités dont les crêtes donnent cet aspect caractéristique

mais inconstant multi loculé.

Il n’y a pas de calcifications, pas d’ossifications au sein de la lésion ni de réactions

périostées.

- 121 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 104 : Radiographie standard du genou de profil: Tumeur à cellules géantes. Lésion lytique
pure, de siège métaphyso-épiphysaire, intéressant l’extrémité distale du fémur, de contours
nets, soulignés par un fin liseré de condensation avec une corticale amincie et respectée.

2.4.4 Tomodensitométrie : [53], [108] (Figure 105)

La tomodensitométrie précise au mieux les caractéristiques décrites plus haut, en

particulier pour les localisations mal visualisées sur la radiographie standard (bassin, vertèbres).

Elle vérifie l’absence de calcifications, l’intégrité corticale et l’extension dans les parties

molles, avec la visualisation d’un fin liseré de périoste résiduel qui entoure la lésion et les

rapports avec le cartilage articulaire.

- 122 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 105 : TDM du genou, coupe axiale(a), coronale (b) et sagittale (c) en fenêtre osseuse:
Tumeur à cellules géantes. Lésion lytique pure, de siège métaphyso-épiphysaire proximal du
tibia, de contours nets, la corticale est rompue, sans calcifications intralésionnelles en rapport
avec une tumeur à cellules géantes, noter un épanchement intra articulaire (flèches).

2.4.5 Imagerie par résonnance magnétique : [53], [108]

Elle précise mieux l’extension tumorale, en particulier dans les parties molles et en intra-

articulaire. La tumeur est le plus souvent iso- ou hypointense en T1, hypointense en T2 et elle

est rehaussée après injection de gadolinium.

La recherche de la composante tissulaire au sein de la composante kystique est

essentielle pour le diagnostic positif et pour guider une éventuelle biopsie.

2.4.6 Scintigraphie : [53], [108]

Elle retrouve une fixation osseuse intense, plus souvent en périphérie qu’en son centre,

mais non spécifique.

Elle peut révéler les formes exceptionnelles multifocales.

2.4.7 Diagnostics différentiels : [53], [108]

Il se pose avec les tumeurs de localisation épiphysaire ou épiphysométaphysaire.

 L’atteinte osseuse de l’hyperparathyroïdie : une tumeur brune peut mimer une

tumeur à cellules géantes, d’où l’intérêt de la confrontation au bilan biologique.

- 123 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

 Chondroblastome : Il se rencontre à un âge plus jeune que celui des tumeurs à

cellules géantes. En faveur du chondroblastome, la présence de calcifications

intralésionnelles, des contours volontiers plus nets, une plus petite taille et une

architecture lobulaire à l’IRM.

 Kyste anévrismal : Il est plus métaphysaire et présente une mince réaction périostée.

Au scanner et surtout à l’IRM, la présence de niveaux liquides est en faveur du

diagnostic.

 Chondrosarcome : Le chondrosarcome à cellules claires est également une lésion

purement épiphysaire et qui touche volontiers la même tranche d’âge, la biopsie est

souvent nécessaire pour trancher.

 Granulome réparateur à cellules géantes : Il s’agit d’une lésion très proche sur le plan

radiographique dans les localisations distales. Elle survient le plus souvent chez des

sujets plus jeunes et a des caractéristiques radiographiques moins agressives.

 Ostéosarcome : Surtout le télangiectasique qui est riche en cellules géantes, mais il

montre un aspect plus agressif dans l’os avec des contours moins nets, une atteinte

corticale, parfois des réactions périostées et il est moins nettement centré sur

l’épiphyse.

 Métastases osseuses : Le terrain et les localisations multiples peuvent orienter le

diagnostic, l’aspect radiographique est le plus souvent agressif.

2.5 Tumeurs synthétisant du tissu conjonctif :


2.5.1 Cortical defect et fibrome non ossifiant :
a. Définition : [26]

Ce sont des lésions bénignes à point de départ cortical, différenciés essentiellement par

leur taille.

Le terme « Cortical defect » désigne les lésions de moins de 20 mm, asymptomatiques,

alors que le terme de fibrome non ossifiant désigne les lésions de plus de 20 mm et/ ou

symptomatiques.

- 124 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

b. Epidémiologie : [26], [28] (Figure 106)

- Fréquence :

Ce sont les lésions osseuses fibreuses bénignes les plus fréquentes chez l’enfant et

l’adolescent.

La prévalence de ces lésions est estimée à 50% chez le garçon et 20% chez la fille.

- Age :

Ces lésions sont typiquement rencontrées entre 10 et 15 ans.

Elles ne sont quasiment jamais rencontrées avant l’âge de 2 ans, exceptionnellement à

l’âge adulte.

- Sexe :

On note une prédominance masculine.

- Localisation :

Les deux lésions ont une répartition similaire.

La localisation aux os longs est plus constante, le fémur et le tibia sont les plus

fréquemment atteints.

L’atteinte métaphysaire est la règle, initialement à proximité de la physe, typiquement au

sein de la corticale postérieure et médiale d’un os long.

La localisation costale, claviculaire, scapulaire, au pied ou à la main est possible mais

exceptionnelle.

Figure 106 : Localisations et âge de découverte des cortical defect et


fibromes non ossifiants [28].

- 125 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

c. Radiographie standard : [27], [56], [91] (Figure 107)

Elle est généralement indiquée pour une autre indication, cet examen est souvent

caractéristique et suffisant pour le diagnostic.

La lésion se présente sous la forme d’une lacune arrondie ou ovalaire à limites nettes et

condensées de type Ia, excentrée, corticale, pouvant s’étendre vers la cavité médullaire ou

réaliser un scalopping endosté mais dont le grand axe reste toujours parallèle à l’axe de la

diaphyse.

La corticale osseuse adjacente peut être modérément soufflée, mais il n’y a jamais de

réaction périostée, en l’absence de fracture pathologique associée. Les lésions volumineuses

peuvent apparaître multi loculées.

Figure 107 : Radiographie standard du genou de face: Cortical defect. Image lacunaire de la
métaphyse tibiale proximale, excentrée, corticale, elle est de petite taille, à grand axe parallèle
avec la diaphyse. Elle est entourée d’un liseré d’ostéosclérose périphérique (Ia de Lodwick).

d. Tomodensitométrie : [27], [56] (figure 108)

Elle n’est en général pas indiquée en l’absence de complication ou de présentation

atypique.

- 126 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Quand elle est réalisée, cet examen retrouve un aspect identique aux radiographies

standards : lacune excentrée s’étendant vers la médullaire, aux limites nettes condensées.

Elle permet de déterminer le risque fracturaire et la taille de la lésion en 3 dimensions.

Une réaction périostée et un épaississement des parties molles de voisinage peuvent être

observés en cas de fracture.

Figure 108 : TDM du genou, coupe axiale (a) et coronale (b) en fenêtre osseuse : Cortical Defect.
Lacune corticale métaphysaire distale du fémur, de petite taille, excentrée, à grand axe parallèle
à la diaphyse, entourée d’un liseré d’ostéosclérose périphérique.

e. Imagerie par résonnance magnétique : [27], [56]

Découvert fortuitement au cours d’un examen pour une autre indication, le cortical defect

comme le fibrome non ossifiant présente un signal bas en pondération T1, en pondération T2, le

signal est le plus souvent abaissé.

Le liseré de condensation osseuse périphérique et des septas intralésionnels sont

observés, de bas signal. Le rehaussement lésionnel après injection de gadolinium est le plus

souvent hétérogène.

f. Scintigraphie : [56]

Une fixation minime, voire modérée, peut être observée, témoignant du caractère bénin

de la lésion. Celle-ci peut être masquée par la fixation osseuse physiologique du fait de sa

localisation métaphysaire.

- 127 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

g. Diagnostic différentiel : [56]

Pour le cortical defect :

Une ostéolyse corticale peut faire discuter un ostéome ostéoïde ou un abcès de Brodie,

mais la présentation clinique est tout à fait différente.

La localisation corticale fait évoquer la possibilité d’un chondrome sous-périosté ou d’un

fibrome desmoïde périosté. Mais à sa différence, le chondrome sous-périosté présente des

calcifications et le fibrome desmoïde périosté a un caractère cupuliforme.

2.5.2 Dysplasie fibreuse :


a. Définition : [29]

Il s’agit d’une affection osseuse bénigne, sporadique, congénitale et non héréditaire,

caractérisée par la prolifération médullaire d’un tissu fibreux renfermant une ostéogénèse

immature.

b. Epidémiologie : [29], [109] (Figure 109)

- Fréquence :

Elle est considérée comme une maladie rare puisque sa prévalence serait inférieure à 1

sur 2000.

La prévalence exacte est toutefois difficile à déterminer compte tenu de la fréquence des

formes asymptomatiques.

L’association d’une forme polyostotique à des lésions cutanées et à une endocrinopathie

constitue le syndrome de McCune-Albright.

L’association à des myxomes intramusculaires est connue sous le nom du syndrome de

Mazabraud.

- Age :

L’âge de diagnostic est le plus souvent entre 5 et 30 ans.

- Sexe :

La dysplasie fibreuse des os touche également les deux sexes.

- 128 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

- Localisation :

Tous les os peuvent être touchés, l’atteinte peut être monostotique ou polyostotique.

Figure 109 : Localisations et âge de découverte des dysplasies fibreuses [30].

c. Radiographie standard : [109], [110] (Figure 110,111)

Les aspects radiologiques sont variés car les images reflètent le polymorphisme

histologique de la maladie.

On peut observer schématiquement trois types d’aspects :

- Une clarté homogène.

- Un aspect condensé hétérogène et irrégulier, dit en « volutes de fumée ».

- Un aspect légèrement condensé, de façon homogène, dit en verre dépoli.

La corticale est respectée, mais elle peut être soufflée.

Dans les formes polystotiques, chacune des structures peut avoir un aspect différent des

structures avoisinantes, ceci est d’ailleurs très évocateur du diagnostic.

La présence fréquente de calcifications linéaires ou en anneaux s’observe plus en

périphérie qu’au centre.

- 129 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 110 : Radiographie de la jambe gauche de profil : Dysplasie fibreuse.


Aspect légèrement condensé, homogène, en verre dépoli, médio diaphysaire, responsable d’un
élargissement intramédullaire au même niveau.

Figure 111 : Radiographie de l’épaule gauche de face: Dysplasie fibreuse dans sa forme mixte.
Lésion lytique et condensante métaphyso-épiphysaire proximale de l’humérus, soufflant la
corticale, responsable d’un refoulement des parties molles adjacentes.

- 130 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

d. Tomodensitométrie : [109], [110] (Figure 112)

Vu que le diagnostic est le plus souvent posé par les radiographies standards, la TDM

trouve son intérêt dans le diagnostic des localisations faciales et crâniennes.

Elle permet surtout d’évaluer l’extension aux différents plans et permet de repérer les

fissures ou les érosions corticales invisibles sur les clichés simples.

Figure 112 : Tomodensitométrie en fenêtre osseuse crânienne en reconstruction sagittale (a) et


coronale (b) : Dysplasie fibreuse. Aspect légèrement condensé, en verre dépoli des os de la base
du crâne, de la paroi interne, du toit de l’orbite droit et de l’os frontal droit.

e. Imagerie par résonnance magnétique : [109], [110] (Figure 113, 114,115)

L’aspect IRM varie en fonction du degré de minéralisation et la nature histologique.

Ainsi, la dysplasie fibreuse est en hyposignal modéré T1, assez homogène, mais le signal

varie beaucoup en T2, qui est en hypersignal dans les 2/3 des cas, les foyers très minéralisés

sont en hyposignal intense sur les deux séquences.

La kystisation secondaire de la lésion est en hyposignal T1 hypersignal T2.

- 131 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 113 : IRM des cuisses en coupe T1 coronale (a) et T2 FATSAT axiale (b) : Dysplasie
fibreuse. Lésion fusiforme centromédullaire de la diaphyse fémorale en hyposignal T1 modéré et
en hypersignal intense T2 FATSAT, responsable d’un élargissement médullaire au même niveau.

Figure 114 : IRM cérébrale en T1 sagittale et T2 FLAIR axiale : Dysplasie fibreuse. Lésion osseuse
frontale droite, homogène en hyposignal sur les séquences pondérées en T1 et T2.

- 132 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 115 : IRM de l’épaule gauche en T1 coronal (a) et en T2 sagittal (b): Dysplasie fibreuse.
Lésion expansive métaphyso-épiphysaire proximale de l’humérus, en hyposignal T1 et en signal
hétérogène T2 (zones de kystisation).

f. Scintigraphie : [109]

On note une hyperfixation en scintigraphie.

Cet examen permet de réaliser une cartographie lésionnelle. Il est recommandé au

moment du diagnostic pour évaluer l’étendue de l’atteinte osseuse.

Cette lésion peut être rarement peu ou non fixante, il s’agit alors le plus souvent de

lésions condensantes, ou anciennes et peu actives.


g. Diagnostic différentiel : [109], [110]

Le diagnostic est en général facile dans la forme polyostotique, cependant, devant une

lésion isolée, la multitude d’aspects de la dysplasie fibreuse expliquent la multitude des

diagnostics différentiels :

- Le fibrome ossifiant, en particulier du massif facial.

- La dysplasie ostéofibreuse de Campanacci (ou adamantinome).

- Les chondromes, surtout lorsqu’ils ne présentent aucune calcification

intralésionnelle.

- L’ostéosarcome, en particulier de bas grade.

- 133 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

- Dans les formes crâniennes, le principal diagnostic différentiel est le méningiome en

plaque, dans ce cas, l’IRM avec injection associée au scanner, permettent de

redresser le diagnostic en montrant une réaction périostée spiculée et une intense

prise de contraste des méninges.

2.5.3 Dysplasie ostéofibreuse :


a. Définition : [31]

Il s’agit d’une lésion fibro-osseuse bénigne, présentant beaucoup de similitudes avec

l’adamantinome.

b. Epidémiologie : [32], [111], [112]

- Fréquence :

C’est une lésion rare et son incidence est évaluée à 0.2% de toutes les tumeurs osseuses

primaires.

- Age :

- La maladie est habituellement diagnostiquée avant l’âge de 20 ans et le plus souvent

chez le jeune de moins de 12 ans.

- Sexe :

On note une légère prépondérance chez le sexe masculin.

- Localisation :

Cette lésion s’observe presque exclusivement dans la portion moyenne de la diaphyse

tibiale et qui touche parfois aussi, simultanément, le péroné.

c. Radiographie standard : [111], [112], [113] (Figure 116)

On retrouve le plus souvent une lésion ostéolytique excentrique et impliquant le cortex

antérieur du tibia et qui s’associe à une courbure antérieure de l’os.

La lésion se localise à la diaphyse et ses marges sont habituellement bien délimitées. On

retrouve aussi des bandes de sclérose qui peuvent rétrécir ou même obstruer complètement le

canal médullaire.

- 134 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 116 : Radiographie standard de la jambe droite de profil : Dysplasie ostéofibreuse.


Multiples lésions diaphysaires de siège cortical excentré, soufflant la corticale [113].

d. Tomodensitométrie : [32], [111], [112] (Figure 117)

La TDM est particulièrement utile pour apprécier la localisation excentrique de la tumeur,

les particularités de l’atteinte corticale et la réaction périostée qui résultent en un aspect variable

d’amincissement et d’épaississement du cortex.

Figure 117 : TDM de jambe en coupe axiale en fenêtre partie molle : Dysplasie ostéofibreuse.
Lésion intracorticale diaphysaire responsable d’un élargissement et d’une déformation corticale
[112].

- 135 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

e. Imagerie par résonnance magnétique : [114], [115] (Figure 118)

Comme la plupart des tumeurs osseuses, la dysplasie ostéofibreuse est en signal

intermédiaire ou faible en pondération T1 et un signal intense sur les séquences T2.

Un rehaussement modéré et homogène peut être noté dans les séquences en T1 avec

injection de gadolinium.

L’imagerie par résonance magnétique est particulièrement utile pour démontrer

l’extension intramédullaire de la tumeur, ses relations avec les tissus avoisinants et la détection

de foyers multiples parfois insoupçonnés sur les clichés simples.

Figure 118 : IRM de la jambe gauche en coupe axiale, en pondération T1 (a) et en T2 (b) :
Dysplasie ostéofibreuse. Lésion corticale expansive en signal intermédiaire sur la séquence en
T1 et en hypersignal T2 franc [115].

f. Diagnostics différentiels : [111], [112]

Cette lésion présente plusieurs similitudes avec l’adamantinome, qui est d’évolution et de

pronostic différents.

D’autres diagnostics sont possibles : Le fibrome non ossifiant, la dysplasie fibreuse, le

kyste osseux anévrismal, le fibrome chondromyxoïde, le granulome éosinophile, l’ostéomyélite,

l’ostéosarcome et l’hémangioendothéliome ou angiosarcome.

- 136 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

2.5.4 Fibrome chondromyxoïde :


a. Définition : [33]

Il s’agit d’une tumeur osseuse primitive rare, à différenciation fibrocartilagineuse.

b. Epidémiologie : [34], [54]

- Fréquence :

C’est une tumeur osseuse très rare, représentant moins de 1% des tumeurs osseuses.

- Age :

Il touche le plus souvent l’adolescent et l’adulte jeune entre 10 et 35 ans.

Il peut néanmoins être observé à tout âge.

- Sexe :

Il touche plus souvent l’homme que la femme.

- Localisation :

Il est localisé dans la majorité des cas dans la métaphyse des os longs des membres

inférieurs.

Il affecte par ordre de fréquence le tibia, le fémur, la fibula, le bassin puis les os du pied.

L’atteinte du reste du squelette est possible.

Figure 119 : Localisations et âge de découverte des fibromes chondromyxoïdes [34].

- 137 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

c. Radiographie standard : [54], [116]

• Forme typique :

Le fibrome chondromyxoïde réalise une ostéolyse allongée dans l’axe d’un os long.

Il est de siège métaphysaire, excentrée avec des contours polylobés à limites nettes

cerclées d’un liseré d’ostéocondensation.

Il est situé à la face profonde d’une corticale qui s’amincit ou se souffle et parcouru par

des trabéculations osseuses épaisses.

Les calcifications sont rares contrairement aux tumeurs cartilagineuses.

• Autres formes radiologiques :

L’extension vers l’épiphyse ou la diaphyse fait perdre de sa spécificité à l’imagerie

radiologique classique.

En dehors de l’atteinte des os longs, l’aspect du fibrome chondromyxoïde n’est pas

caractéristique.

La localisation centrale se rencontre dans les petits os (phalanges), fibula, côtes et os

plats.

La localisation intra corticale et juxtacorticale est rare. Elle s’accompagne d’une extension

dans les parties molles et de calcification plus grossière.

d. Tomodensitométrie : [54], [116] (Figure 120)

Le scanner évalue l’intégrité ou non de la corticale et l’extension dans les parties molles.

Il permet une meilleure détection des calcifications et des trabéculations intra

lésionnelles.

Il confirme la densité tissulaire et non liquidienne de la lésion et montre son aspect bien

limité par un liseré de sclérose.

- 138 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

A B C

Figure 120 : TDM de la jambe droite, coupe axiale (A), coronale (B) et sagittale (C) en fenêtre
osseuse: Fibrome chondromyxoïde. Lésion de la métaphyse fibulaire distale, de densité
tissulaire, à contours lobulés, responsable d’une rupture de la corticale
et d’une extension aux parties molles.

e. Imagerie par résonnance magnétique : [54], [116] (Figure 121)

Le signal en IRM est en général hétérogène en raison des différents composants

histologiques de la tumeur.

La lésion est donc de signal non spécifique : elle apparait en iso ou hypo signal T1, en

hyper signal T2 et se rehausse de manière hétérogène après injection du PDC.

Les calcifications et les trabéculations osseuses sont en hypo signal sur toutes les

séquences, la composante solide prédomine mais des zones kystiques ou hémorragiques sont

possibles.

Figure 121 : IRM de la cheville droite en T1 coronal (a), T1 sagittal après injection de PDC (b) et
T2 coronal (c): Fibrome chondromyxoïde. Lésion discrètement hétérogène de la métaphyse
fibulaire distale, en hyposignal T1, hypersignal T2, de contours lobulés, rehaussée en périphérie
après injection du produit de contraste.

- 139 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

f. Scintigraphie : [54], [116]

La scintigraphie montre habituellement une hyperfixation globale, même si une absence

de fixation centrale cerclée par une hyperfixation périphérique peut se voir dans certains cas.

g. Diagnostics différentiels : [54], [116]

• Avec les lésions comportant des trabéculations : tumeur à cellules géantes, fibrome

non ossifiant et kyste anévrismal.

• Avec les tumeurs lacunaires métaphysaires : fibrome non ossifiant, dysplasie fibreuse

et kyste essentiel.

• Lorsqu’il existe une extension épiphysaire : tumeur à cellules géantes,

chondroblastome et surtout chondrosarcome.

• Plus rarement dans sa forme juxta corticale, les autres lésions de surface :

chondrome, chondrosarcome périosté, myxome périosté, kyste osseux anévrismal

sous périosté, ostéome ostéoïde sous périosté et les métastases corticales.

2.6 Tumeurs produisant des cellules histiocytaires :


2.6.1 Granulome éosinophile :
a. Définition : [36]

Il s’agit d’une lésion osseuse bénigne qui représente l’atteinte osseuse de l’histiocytose

Langerhansienne.

b. Epidémiologie : [117] (Figure 122)

- Fréquence :

L’histiocytose X est une pathologie relativement rare, l’incidence annuelle varie de 0.22 à

0.89 pour 100000 enfants.

- Age :

Elle touche tous les âges mais avec une nette prédominance avant l’âge de 30 ans (80 à

85%).

- 140 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Sexe :

On note une prédominance masculine, le sex-ratio est de 2/1.

- Localisation :

Tous les os du corps peuvent être atteints, mais l’atteinte crânienne est prédominante. La

forme monostotique est plus fréquente que la forme polyostotique.

Figure 122 : Localisations et âge de découverte des granulomes éosinophiles [39].

c. Radiographie standard : [117], [118] (Figure 123)

L’aspect radiologique du granulome éosinophile est une ostéolyse à des degrés très

variables d’agressivité, soufflante avec rupture fréquente de la corticale.

Il siège le plus souvent au niveau du crâne, fémur, rachis ou bassin, il peut être unique

ou multiple et représente la localisation osseuse de l’histiocytose à cellules de Langerhans.

- 141 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 123 : Radiographie de la cuisse droite de face : Granulome éosinophile. Lésion lytique en
carte de géographie de localisation médio diaphysaire médullaire centrée associée à une réaction
périostée homogène pleine [118].

d. Tomodensitométrie : [117], [119] (Figure 124)

La tomodensitométrie permet de confirmer la présence d’une ostéolyse et d’apprécier

l’importance de la rupture corticale et de la réaction périostée.

Dans certaines localisations difficiles (la base du crâne, le rachis ou les ceintures), la TDM

est utilisée pour sa résolution spatiale pour analyser l’étendue des lésions et guider la biopsie

osseuse nécessaire au diagnostic.

Figure 124 : TDM de la hanche droite en coupe coronale, en fenêtre osseuse : Granulome
éosinophile. Petite lacune ostéolytique de siège acétabulaire, entourée d’un fin liseré
d’ostéosclérose contenant un séquestre [119].

- 142 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

e. Imagerie par résonnance magnétique : [117], [118]

L’IRM permet de mieux préciser l’étendue de la tumeur et son extension dans les parties

molles adjacentes à l’os.

En cas d’atteinte vertébrale, l’examen est plus performant pour analyser l’expansion de la

tumeur dans la moelle, les racines nerveuses et pour vérifier l’intégrité du disque intervertébral.

f. Scintigraphie : [120]

Elle participe au bilan d’extension de la maladie en montrant des lésions infra cliniques

ou infra radiologiques et oriente ainsi la recherche pour les localisations multiples à distance.

Elle peut montrer des foyers d’hyperfixation en cas de lésions ostéocondensantes ou des

foyers d’hypofixation en cas de lésions lytiques pures sans réaction œdémateuse.

La normofixation correspond à des lésions de petite taille ou à des lésions où la tumeur

est encore cantonnée au canal médullaire.

g. Diagnostics différentiels : [117], [118]

En cas d’atteinte unique, on peut évoquer une tumeur primitive bénigne, un ostéome

ostéoïde, mais aussi une ostéomyélite, une tumeur maligne (sarcome d’Ewing en particulier).

Chez l’adulte, on discutera également une métastase ou une lésion révélant une

hémopathie maligne. L’examen histologique est nécessaire à l’affirmation du diagnostic.

2.6.2 Histiocytome fibreux bénin :


a. Définition : [40]

Il s’agit d’une lésion osseuse bénigne très rare à différenciation fibroblastique et

histiocytaire.

b. Epidémiologie : [40], [41] (Figure 125)

- Fréquence :

C’est une lésion très rare, moins de 100 cas rapportés par la littérature.

- Age :

Les patients rapportés sont âgés de 6 à 74 ans, 60% après l’âge de 20 ans.

- 143 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

- Sexe :

Une discrète prédominance féminine est notée.

- Localisation :

Elle touche surtout les os longs (40%) et le squelette axial, les récidives sont fréquentes.

Figure 125 : Localisations et âge de découverte des histiocytomes


fibreux bénins [41].

c. Radiographie standard et tomodensitométrie : [40], [41] (Figure 126)

Il s’agit d’une image lacunaire, multi cloisonnée, à limites nettes, de contours lobulés

avec sclérose marginale.

La corticale peut être soufflée ou respectée, sans réaction périostée ni de calcifications

intra tumorales.

La TDM permet dans ce cas une meilleure analyse de la corticale et des parties molles,

ainsi que l’étendue de la lésion.

- 144 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 126 : Radiographie de l’aile iliaque droite de face: Histiocytome fibreux bénin. Lésion
lytique en carte de géographie au niveau de l’aile iliaque, bien limitée, entourée d’une sclérose
périphérique, et siège de quelques cloisons en son sein [41].

d. Imagerie par résonnance magnétique : [40], [41], [121] (Figure 127)

Il se présente en hyposignal central en pondération T1 avec rehaussement périphérique,

signal hétérogène en T2 et hyposignal du liseré sclérotique qui entoure la lésion.

Figure 127 : IRM en coupe axiale T1 (A), T1 après injection de produit de contraste coronale (B)
et axiale (C), T2 FATSAT axiale (D) : Histiocytome fibreux bénin. Lésion arrondie de l’aile iliaque
gauche, étendue aux parties molles antéromédiales et postérolatérales, elle est en isosignal par
rapport au muscle en T1, en hypersignal en T2 FATSAT rehaussée de façon homogène après
injection du produit de contraste [121].

- 145 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

e. Diagnostic différentiel : [40], [41]

Les diagnostics différentiels incluent :

- L’inflammation osseuse aigue.

- Les tumeurs osseuses bénignes : Fibrome ossifiant et tumeur à cellules géantes.

- Les tumeurs osseuses malignes : Fibrosarcome et ostéosarcome.

2.7 Tumeurs vasculaires : hémangiome :


2.7.1 Définition : [42]

Il s’agit d’une lésion osseuse bénigne très fréquente, qui se constitue à partir de

vaisseaux sanguins de structure normale.

2.7.2 Epidémiologie : [42], [58] (Figure 128)

- Fréquence :

Il représente 1 à 2% de l’ensemble des tumeurs osseuses.

Ce pourcentage est très sous-estimé vu le caractère asymptomatique de la lésion.

- Age :

La plupart des cas sont décrits entre 30 et 60 ans avec des extrêmes d’âge de 2 et 77

ans.

- Sexe :

Ces tumeurs se rencontrent de façon identique chez l’homme comme chez la femme.

- Localisation :

Ces tumeurs touchent dans près de 75% le squelette axial (corps vertébraux du rachis

thoracique ou lombaire, squelette crâniofacial).

Tous les os peuvent être atteints.

- 146 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 128 : Localisations et âge de découverte des hémangiomes [42].

2.7.3 Radiographie standard : [58], [122]

En radiographie standard, la plupart ne sont pas ou peu visibles, en particulier quand ils

ne concernent qu’une région de la vertèbre.

Typiquement en radiographie standard, les hémangiomes siègent sur un corps vertébral

qui est raréfié et qui présente des travées grossières et verticales (épaississement trabéculaire)

réalisant un aspect « peigné » ou « grillagé ».

L’atteinte pédiculaire et des lames est parfois décelable en radiographie standard. Du fait

de l’épaississement trabéculaire, les fractures pathologiques sont rares.

2.7.4 Tomodensitométrie : [58], [122] (Figure 129)

L’hémangiome se présente sous forme d’une image hypodense comportant des striations

verticales caractéristiques, secondaires à l’épaississement de l’os trabéculaire, avec un aspect

piqueté en coupe axiale, séparant des logettes de densité graisseuse.

Cet aspect piqueté spécifique n’est pas toujours retrouvé et une image d’ostéolyse non

spécifique ou avec quelques travées verticales épaissies est observée.

- 147 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 129 : TDM lombaire en fenêtre osseuse en coupe axiale (a), sagittale (b), et coronale (c):
Hémangiome vertébral. Lésion hypodense du corps vertébral de L2 comportant des striations
verticales avec un aspect piqueté en coupe axiale qui est caractéristique.

2.7.5 Imagerie par résonnance magnétique : [58], [122] (Figure 130)

Le signal pouvant être soit :

• De type graisseux : en hypersignal T1 et T2, bas à isosignal après suppression du

signal de la graisse, avec un faible rehaussement après injection de gadolinium.

• En hyposignal T1 modéré, hypersignal T2, prenant le contraste.

Le signal IRM varie en fonction de l’abondance relative en adipocytes, vaisseaux et

œdème interstitiel en anatomopathologie,

L’aspect piqueté caractéristique est aussi retrouvé en IRM.

Figure 130 : IRM lombaire en coupe sagittale T1 (a), T2 (b) et T2 FATSAT (c) : Hémangiome
vertébral. Lésion du corps vertébral de L2 en hypersignal T1 et T2, avec suppression du signal
sur la séquence en saturation de graisse.

- 148 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

2.7.6 Scintigraphie : [58]

Habituellement, l’hémangiome n’est pas hyperfixant en scintigraphie osseuse.

2.7.7 Cas particuliers : [58], [122]

 Angiomatose :

Il s’agit d’une maladie rare définie par des lésions kystiques intraosseuse avec ou sans

atteinte des tissus mous.

Il peut n’y avoir aucun signe clinique ou une douleur, un œdème ou encore une fracture

pathologique.

Dans des cas exceptionnels, l’angiomatose rentre dans le cadre d’un groupement

syndromique :

- Maladie de Von Hippel-Lindau.

- Syndrome de Maffucci.

- Syndrome de Klippel-Trenaunay.

- Syndrome de Kasabach-Merritt.

- Syndrome de Parkes-Weber.

- Maladie de Rendu Osler Weber.

 Hémangiome agressif :

Ils sont rares et peuvent se manifester à tout âge en particulier à l’âge adulte.

Ils sont plus fréquents chez la femme enceinte, en particulier au 3è trimestre.

Les symptômes peuvent être des rachialgies, une simple radiculalgie, une compression

médullaire avec paraparésie ou paraplégie, ou plus rarement un syndrome de la queue de

cheval.

Plusieurs signes sont évocateurs d’agressivité :

- Siège de T3 à T10.

- Atteinte de l’ensemble du corps vertébral.

- Extension à l’arc postérieur.

- 149 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

- Aspect soufflé, aminci, discontinu des corticales osseuses.

- Présence de plages lytiques étendues au sein de l’angiome.

- Masse des parties molles pré vertébrales ou intra canalaires.

2.7.8 Diagnostic différentiel : [58], [122]

 En tomodensitométrie :

- Métastases : Le diagnostic est porté sur les antécédents du patient et l’association

avec d’autres métastases viscérales.

- Ostéoporose : Dans certains cas, l’ostéoporose avec atteinte préférentielle des

travées horizontales, à l’origine de pseudo striations verticales, peut faire évoquer à

tort un hémangiome.

- Maladie de Paget au stade de forme mixte, ostéolytique et condensante.

 En Imagerie par résonnance magnétique :

En cas de forme typique, le diagnostic d’hémangiome est souvent facile et présente peu

de diagnostics différentiels, la gamme diagnostique est celle des lésions rachidiennes en

hypersignal T1.

On élimine ainsi :

- Les îlots de moelle graisseuse fréquents au sein du rachis de personnes âgées.

- Le remplacement médullaire graisseux après une irradiation.

- Une discopathie avec dégénérescence graisseuse des plateaux (type Modic II),

- L’atteinte des coins vertébraux dans les spondylarthropathies et d’autres diagnostics

plus rares.

2.8 Tumeurs adipeuses : Lipome osseux :


2.8.1 Définition : [43]

Il s’agit d’une tumeur osseuse bénigne constituée d’adipocytes qui se développent au

sein de la cavité médullaire, du cortex ou de la surface de l’os.

- 150 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

2.8.2 Epidémiologie : [45], [123]

- Fréquence :

C’est une tumeur très rare qui représente moins de 0.1 % des tumeurs osseuses

primitives.

- Age :

L’intervalle d’âge est étendu de la 2è à la 8è décade, mais la majorité des patients sont à

leur 4è décade au moment du diagnostic.

- Sexe :

Une prédominance masculine est notée avec un sex-ratio de 1.6/1.

- Localisation :

La majorité de ces tumeurs se développent à partir de la médullaire, rarement de

localisation corticale.

Ils apparaissent surtout au niveau du membre inférieur, le calcanéum représente le site

préférentiel.

2.8.3 Radiographie standard : [44], [45], [123] (Figure 131)

Typiquement, le lipome se présente comme une lacune bien limitée, le plus souvent par

un fin liseré d’ostéosclérose complet ou incomplet.

Dans plus de la moitié des cas l’on trouve une calcification ou ossification centrale. Il

existe parfois des travées osseuses donnant un aspect cloisonné à la tumeur.

Il n’existe pas habituellement de déformation osseuse, de réaction périostée ou de lyse

corticale.

Dans quelques cas, les lipomes peuvent entraîner une soufflure de la corticale

(localisations costales).

- 151 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 131 : Radiographie du pied en profil: Lipome osseux. Image lacunaire calcanéenne
avec un liseré complet de sclérose marginale en rapport avec un lipome osseux calcanéen.

2.8.4 Tomodensitométrie : [44], [45], [123] (Figure 132)

Le diagnostic est souvent fait par l’examen TDM qui met en évidence une lacune intra-

osseuse au contenu graisseux avec des densités négatives (entre -40 et -100 UH), limitée par un

fin liseré d’ostéosclérose.

On peut trouver des calcifications ou des zones kystiques avec des densités de l’ordre de

0 à 20 UH. On ne note pas de prise de contraste.

Figure 132 : Tomodensitométrie de la cheville droite en fenêtre osseuse sagittale (a) et en


fenêtre parties molles axiale (b) : Lipome osseux calcanéen. Lésion lytique, bien limitée, de
densité graisseuse de siège intra calcanéen, entourée d’un fin liseré d’ostéosclérose.

- 152 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

2.8.5 Imagerie par résonnance magnétique : [44], [45], [123] (Figure 133)

C’est l’examen le plus pertinent pour caractériser le lipome intra osseux. La lésion

présente un hypersignal T1, un signal intermédiaire en T2, un hyposignal sur les séquences

effaçant le signal de la graisse (STIR, T2 FATSAT) pour ce qui concerne la composante graisseuse

(signal identique à celui de la graisse sous-cutanée).

Les calcifications, les trabécules osseuses et le liseré marginal d’ostéosclérose

apparaissent en hyposignal sur toutes les séquences.

Il n’existe pas de prise de contraste.

a b c

Figure 133 : IRM de la cheville droite en T1 sagittal (a), T2 axiale (b) et en saturation de graisse
(c) : Lipome osseux calcanéen. Lésion intra calcanéenne, homogène, bien arrondie, en
hypersignal T1 et T2 avec suppression du signal en saturation de graisse.

2.8.6 Diagnostics différentiels : [44], [45], [123]

En radiographie standard, plusieurs diagnostics différentiels sont envisageables,

plusieurs lésions peuvent donner le même aspect : kyste osseux essentiel, kyste osseux

anévrismal, dysplasie fibreuse, plasmocytome.

La tomodensitométrie, ou mieux l’IRM, permet de faire la part des choses en mesurant la

densité et le signal de la lésion.

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Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

2.9 Tumeurs musculaires lisses : Léiomyome osseux:


2.9.1 Définition : [46]

Il s’agit d’une tumeur osseuse bénigne à différenciation musculaire lisse.

2.9.2 Epidémiologie : [46]

- Fréquence :

Ce sont des tumeurs osseuses très rares, il n’y a pas de données épidémiologiques sur

leur fréquence dans la littérature.

- Age :

La plupart des cas décrits sont âgés de plus de 30 ans.

Un cas de léiomyome osseux d’un enfant de 3 ans a été rapporté.

- Sexe :

Elle touche les deux sexes sans prédominance nette.

- Localisation :

Les os de la face sont les plus fréquemment atteints, surtout la mandibule.

Pour le squelette extra-axial, la localisation la plus fréquente est le tibia.

1.1.1 Radiographie standard : [46], [124] (Figure 134)

Les radiographies standard montrent une image lytique uni- ou multi lobulée bien

délimitée par une sclérose périphérique.

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Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Figure 134: Radiographie du bassin de face: léiomyome osseux. Lésion lytique de la branche
ilio-pubienne droite, multi lobulée, intramédullaire, centrée,
délimitée par une sclérose périphérique [48].

2.9.3 Tomodensitométrie et IRM : [46], [124] (Figure 135)

La tomodensitométrie et l'IRM n'apportent pas d'éléments diagnostiques décisifs.

Il faut souligner que parfois on peut retrouver un hypersignal relatif (par rapport à la

graisse sous-cutanée) sur les séquences STIR ou T2 FATSAT, au contact de zones de nécrose,

vraisemblablement en rapport avec une réaction œdémateuse.

Figure 135: Coupe tomodensitométrique axiale en fenêtre osseuse passant par le bassin :
Léiomyome osseux. Lésion lytique iléale bien circonscrite, à contours lobulés entourée d’un fin
liseré de sclérose marginale [46].

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Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

1.1.2 Scintigraphie : [46], [124]

La fixation du radio traceur n’est pas spécifique, elle est variable suivant les cas. La

fixation peut être normale. Dans quelques cas, on peut trouver une hyperfixation périphérique.

1.1.3 Diagnostic différentiel : [46], [124]

On peut suspecter un fibrome non ossifiant en cas de localisation métaphysaire ou un

histiocytofibrome devant une localisation pelvienne.

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Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

CONCLUSION

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Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

Les tumeurs osseuses bénignes représentent un groupe très hétérogène de lésions qui

naissent au dépend des différents constituants de l’os.

L’imagerie médicale est un maillon essentiel qui intervient dans le diagnostic et la prise

en charge de ces lésions.

Une bonne connaissance de l’épidémiologie et un bon examen clinique, couplés à

l’imagerie conventionnelle permettent de poser le diagnostic dans la majorité des cas. D’autres

examens seront utiles en cas de localisations inaccessibles ou de doute diagnostique.

Le Kit d’auto-enseignement prend par conséquence tout son intérêt. C’est un outil d’une

grande aide qui permettra aux cliniciens et radiologues de faire la part entre les « Do Not Touch

Lesions », les lésions bénignes relevant d’une prise en charge thérapeutique et les lésions

malignes. Ceci dans l’optique d’optimiser la prise en charge de ces lésions et de réduire les

coûts engendrés par les explorations inutiles.

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Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

RESUMES

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Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

RESUME

Les tumeurs bénignes de l’os sont des masses localisées qui naissent au dépend d’un ou

de plusieurs constituants du tissu osseux. Elles sont lentement évolutives et cessent de croitre

spontanément à l’âge adulte ou après exérèse. L’imagerie médicale représente la pierre

angulaire du diagnostic de ces lésions.

Notre travail a consisté en l’élaboration d’un kit d’auto-enseignement sur l’imagerie des

tumeurs osseuses bénignes afin de fournir un outil pédagogique pratique à la disposition des

médecins en formation, des généralistes, radiologues, rhumatologues, orthopédistes et

spécialistes en médecine interne. Il leur apporte une aide au diagnostic étiologique de ces

lésions, leur permettant ainsi de faire la part entre les lésions à épargner, les lésions bénignes

relevant d’une prise en charge thérapeutique et des lésions malignes qui sont de pronostic

différent.

Le kit contient les modules théoriques suivants : un rappel anatomopathologique, un

rappel sur les différents moyens d’exploration et de leurs apports, un rappel sémiologique des

signes radiologiques de bénignité des lésions osseuses.

Il contient également un module détaillé sur les signes radiologiques de chacune de ces

tumeurs en radiographie standard, en tomodensitométrie, en imagerie par résonnance

magnétique et en scintigraphie. D’autres modules concernant les diagnostics différentiels et les

complications existent. Le tout illustré par une iconographie riche faite de 124 images

radiologiques, dont 103 colligés au service de radiologie du CHU et 21 empruntés à la

littérature.

- 160 -
Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

SUMMARY
Benign bone tumors are localised masses arising from one or more bone tissue

components. They have a low growth potential and they spontaneously stop growing in

adulthood or after resection. Medical imaging is the cornerstone of the diagnosis of these

tumors.

Our work consisted in developing a self-teaching kit on benign bone tumors, to provide a

practical tool for medical students, general practitioners and specialists in radiology,

rheumatology, orthopedic surgery and internal medicine… Providing them with assistance

regarding etiological diagnosis, allowing them to distinguish between the “do not touch lesions”,

lesions requiring a specific therapeutic attitude and malignant lesions of a poorer prognosis.

The Kit contains the following therapeutic modules: Pathological reminder, a reminder of

the different means of exploration and semiological outcomes, and a detailed module of

radiological signs of each tumor in plain radiographs, computed tomography, magnetic

resonance imaging and scintigraphy, as well as differential diagnosis and complications. All

illustrated with a rich iconography made of 124 radiological images including 103 collected in

our radiology department and 21 taken from literature.

- 161 -
‫‪Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.‬‬

‫ﻣﻠﺨﺺ‬
‫ﺃﻭﺭﺍﻡ ﺍﻟﻌﻈﺎﻡ ﺍﻟﺤﻤﻴﺪﺓ ﻫﻲ ﺃﻭﺭﺍﻡ ﻣﺤﻠﻴﺔ ﺗﻨﺸﺎ ﻋﻠﻰ ﻣﺴﺘﻮﻯ ﺃﺣﺪ ﺃﻭ ﻋﺪﺓ ﻣﻜﻮﻧﺎﺕ ﺍﻟﻨﺴﻴﺞ‬
‫ﺍﻟﻌﻈﻤﻲ‪ .‬ﺗﺘﻤﻴﺰ ﺑﺘﻄﻮﺭﻫﺎ ﺍﻟﺒﻄﻲء ﻭﺗﺘﻮﻗﻒ ﺗﻠﻘﺎﺋﻴﺎ ﻋﻦ ﺍﻟﻨﻤﻮ ﻋﻨﺪ ﺍﻟﺮﺍﺷﺪ ﺃﻭ ﺑﻌﺪ ﺍﻻﺳﺘﺌﺼﺎﻝ‪ .‬ﻳﻌﺪ‬
‫ﺍﻟﺘﺼﻮﻳﺮ ﺍﻟﻄﺒﻲ ﺍﻟﺮﻛﻴﺰﺓ ﺍﻷﺳﺎﺳﻴﺔ ﻓﻲ ﺗﺸﺨﻴﺺ ﻫﺬﻩ ﺍﻷﻭﺭﺍﻡ‪.‬‬

‫ﻳﻬﺪﻑ ﻫﺬﺍ ﺍﻟﻌﻤﻞ ﺇﻟﻰ ﺍﻧﺠﺎﺯ ﻋﺪﺓ ﻟﻠﺘﺪﺭﻳﺲ ﺍﻟﺬﺍﺗﻲ ﺣﻮﻝ ﺍﻟﺘﺼﻮﻳﺮ ﺍﻟﻄﺒﻲ ﻟﻸﻭﺭﺍﻡ ﺍﻟﺤﻤﻴﺪﺓ‬
‫ﻟﺘﻮﻓﻴﺮ ﺃﺩﺍﺓ ﺗﻌﻠﻴﻤﻴﺔ ﻋﻤﻠﻴﺔ ﻟﻸﻁﺒﺎء ﺍﻟﻤﺘﺪﺭﺑﻴﻦ‪ ،‬ﺍﻷﻁﺒﺎء ﺍﻟﻌﺎﻣﻴﻦ‪ ،‬ﺃﺧﺼﺎﺋﻴﻲ ﺍﻷﺷﻌﺔ‪ ،‬ﺃﻣﺮﺍﺽ‬
‫ﻭﺟﺮﺍﺣﺔ ﺍﻟﻌﻈﺎﻡ ﻭﺍﻷﻣﺮﺍﺽ ﺍﻟﺒﺎﻁﻨﻴﺔ‪ .‬ﺗﻤﻜﻦ ﻋﺪﺓ ﺍﻟﺘﺪﺭﻳﺲ ﺍﻟﺬﺍﺗﻲ ﻣﻦ ﺍﻟﻤﺴﺎﻋﺪﺓ ﻓﻲ ﺗﺸﺨﻴﺺ ﻫﺬﻩ‬
‫ﺍﻷﻭﺭﺍﻡ ﻋﺒﺮ ﺇﻗﺼﺎء ﺍﻟﺘﺸﺨﻴﺼﺎﺕ ﺍﻟﺘﻔﺮﻳﻘﻴﺔ‪.‬‬

‫ﺗﺤﺘﻮﻱ ﻫﺬﻩ ﺍﻟﻌﺪﺓ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻮﺣﺪﺍﺕ ﺍﻟﻨﻈﺮﻳﺔ ﺍﻟﺘﺎﻟﻴﺔ‪ :‬ﺗﺬﻛﻴﺮ ﻧﺴﻴﺠﻲ‪ ،‬ﺗﺬﻛﻴﺮ ﺑﻮﺳﺎﺋﻞ ﺍﻟﻜﺸﻒ‪،‬‬
‫ﺗﺬﻛﻴﺮ ﺳﻴﻤﻴﺎﺋﻲ ﺑﺎﻷﻋﺮﺍﺽ ﺍﻹﺷﻌﺎﻋﻴﺔ ﺫﺍﺕ ﺍﻟﻄﺎﺑﻊ ﺍﻟﺤﻤﻴﺪ ﺇﺿﺎﻓﺔ ﺇﻟﻰ ﻭﺣﺪﺓ ﻣﻔﺼﻠﺔ ﺣﻮﻝ‬
‫ﺍﻷﻋﺮﺍﺽ ﺍﻹﺷﻌﺎﻋﻴﺔ ﻟﻜﻞ ﻭﺭﻡ ﻋﻈﻤﻲ ﺣﻤﻴﺪ ﻋﻠﻰ ﺣﺪﺓ ﻭﺫﻟﻚ ﺑﺎﻟﺘﺼﻮﻳﺮ ﺍﻟﺸﻌﺎﻋﻲ ﺍﻟﻌﺎﺩﻱ‪،‬‬
‫ﺍﻟﺘﺼﻮﻳﺮ ﺍﻟﻤﻘﻄﻌﻲ‪ ،‬ﺍﻟﺘﺼﻮﻳﺮ ﺑﺎﻟﺮﻧﻴﻦ ﺍﻟﻤﻐﻨﺎﻁﻴﺴﻲ ﻭﺑﺎﻟﻤﻀﺎﻥ ﺇﺿﺎﻓﺔ ﺇﻟﻰ ﻣﺨﺘﻠﻒ ﺍﻟﺘﺸﺨﻴﺼﺎﺕ‬
‫ﺍﻟﺘﻔﺮﻳﻘﻴﺔ ﻭﺍﻟﻤﻀﺎﻋﻔﺎﺕ‪ .‬ﺗﺘﻀﻤﻦ ﻫﺬﻩ ﺍﻟﻌﺪﺓ ﻣﺠﻤﻮﻋﺔ ﻏﻨﻴﺔ ﻣﻦ ‪ 124‬ﺻﻮﺭ ﺇﺷﻌﺎﻋﻴﺔ‪ 103 ،‬ﻣﻨﻬﺎ‬
‫ﻣﺄﺧﻮﺫﺓ ﻣﻦ ﻗﺴﻢ ﺍﻷﺷﻌﺔ ﺑﺎﻟﻤﺴﺘﺸﻔﻰ ﺍﻟﺠﺎﻣﻌﻲ ﻭ‪ 21‬ﻣﻦ ﺍﻷﺩﺑﻴﺎﺕ ﺍﻟﻄﺒﻴﺔ‪.‬‬

‫‪- 162 -‬‬


Kit d’enseignement : Imagerie des tumeurs bénignes de l’os.

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‫ﻗﺴﻢ اﻟﻄﺒﻴﺐ‬
‫ﺳ ُﻡ ﺑﺎ� ﺍﻟﻌَ ِﻅﻳ ْﻡ‬‫ﺍﻗَ ِ‬
‫� ﻓﻲ ِﻣﻬ َﻧ ِﺗﻲ‪.‬‬ ‫ﺃﺭﺍﻗﺏ ّ‬
‫َ‬ ‫ﺃﻥ‬
‫ﻭﻥ ﺣﻳﺎﺓ ﺍﻹﻧﺳﺎﻥ ﻓﻲ ﻛﺂﻓّ ِﺔ َ‬
‫ﺃﺩﻭﺍﺭ َﻫﺎ ﻓﻲ ﻛﻝ ﺍﻟﻅﺭﻭﻑ ﻭﺍﻷ َﺣﻭﺍﻝ‬ ‫ﺻ َ‬‫ﻭﺃﻥ ﺃ ُ‬
‫ﺽ ﻭ ﺍﻷﻟَﻡ ﻭﺍﻟﻘَﻠﻖ‪.‬‬
‫ﺍﻟﻣﺭ ِ‬
‫ﻼﻙ ﻭ َ‬
‫ﺳ ِﻌﻲ ﻓﻲ ﺍﺳﺗﻧﻘﺎﺫﻫﺎ ِﻣﻥ ﺍﻟ َﻬ ِ‬
‫ﺑَﺎﺫِﻻ ﻭ ْ‬
‫ﺳ ﱠﺭ ُﻫ ْﻡ‪.‬‬
‫ﺳﺗﺭ ﻋ َْﻭ َﺭﺗ ُﻬﻡ‪ ،‬ﻭ ﺃﻛﺗ َﻡ ِ‬ ‫ﻭﺃﻥ ﺃَﺣﻔَﻅ ِﻟﻠﻧّﺎﺱ َ‬
‫ﻛﺭﺍ َﻣﺗ ُﻬﻡ‪ ،‬ﻭ ﺃ ْ‬
‫ﺍﻟﺩﻭﺍﻡ ﻣﻥ ﻭﺳﺎ ِﺋﻝ ﺭﺣﻣﺔ ﷲ‪ ،‬ﺑﺎﺫﻻ ِﺭﻋَﺎ َﻳﺗﻲ ﺍﻟﻁﺑﻳﺔ ﻟﻠﻘﺭﻳﺏ ﻭ ﺍﻟﺑﻌﻳﺩ‬ ‫َ‬
‫ﺃﻛﻭﻥ ﻋَﻠﻰ َ‬ ‫ﻭﺃﻥ‬
‫‪،‬ﻟﻠﺻﺎﻟﺢ ﻭﺍﻟﻁﺎﻟﺢ ‪،‬ﻭ ﺍﻟﺻﺩﻳﻖ ﻭ ﺍﻟﻌﺩﻭ‪.‬‬
‫ﺳﺎﻥ ‪..‬ﻻ ﻷ َﺫﺍﻩ‪.‬‬
‫ﻟﻧﻔﻊ ﺍﻹﻧ َ‬
‫ِ‬ ‫ﻭﺃﻥ ﺃﺛﺎﺑﺭ ﻋﻠﻰ ﻁﻠﺏ ﺍﻟﻌﻠﻡ ‪،‬ﺃ ُ َ‬
‫ﺳ ِﺧﺭﻩ‬
‫ﺍﻟﻣﻬﻧَﺔ ﺍﻟ ُ‬
‫ﻁﺑّﻳّﺔ‬ ‫ﻋﻠﱠ َﻣﻧﻲ‪ ،‬ﻭﺃ ُ َ‬
‫ﻋﻠّﻡ َﻣﻥ ﻳَﺻﻐﺭﻧﻲ‪ ،‬ﻭﺃﻛﻭﻥ ﺃﺧﺎ ِﻟﻛُﻝ َﺯﻣﻳﻝ ﻓﻲ ِ‬ ‫ﻭﺃﻥ ﺃ ُ َﻭﻗّ َﺭ َﻣﻥ َ‬
‫ُﻣﺗ َﻌﺎﻭ ِﻧ َ‬
‫ﻳﻥ ﻋَﻠﻰ ﺍﻟﺑﺭ ﻭ ﺍﻟﺗﻘﻭﻯ‪.‬‬
‫ﺳ ّﺭﻱ َﻭﻋَﻼﻧﻳَﺗﻲ‪،‬‬ ‫ﺻﺩَﺍﻕ ﺇ ﻳ َﻣﺎﻧﻲ ﻓﻲ ِ‬ ‫ﻭﺃﻥ ﺗﻛﻭﻥ ﺣﻳﺎﺗﻲ ِﻣ ْ‬
‫ﺍﻟﻣﺅﻣﻧﻳﻥ‪.‬‬
‫ِ‬ ‫ﻧَﻘﻳّﺔً ِﻣ ّﻣﺎ ﻳﺷﻳﻧ َﻬﺎ ﺗ َﺟﺎﻩ ﷲ َﻭ َﺭ ُ‬
‫ﺳﻭ ِﻟ ِﻪ َﻭ‬
‫ﻭﷲ ﻋﻠﻰ ﻣﺎ ﺃﻗﻭﻝ ﺷﻬﻳﺩ‬
‫ﺃﻁﺮﻭﺣﺔ ﺭﻗﻢ ‪154‬‬ ‫ﺳﻨﺔ ‪2015‬‬
‫ﻋﺪﺓ ﺍﻟﺘﺪﺭﻳﺲ ﺍﻟﺬﺍﺗﻲ‪:‬‬
‫ﺣﻮﻝ ﺍﻟﺘﺼﻮﻳﺮ ﺍﻹﺷﻌﺎﻋﻲ ﻷﻭﺭﺍﻡ ﺍﻟﻌﻈﺎﻡ ﺍﻟﺤﻤﻴﺪﺓ‬
‫ﺍﻷﻁﺮﻭﺣﺔ‬
‫ﻗﺪﻣﺖ ﻭﻧﻮﻗﺸﺖ ﻋﻼﻧﻴﺔ ﻳﻮﻡ ‪2015/12/17‬‬
‫ﻣﻦ ﻁﺮﻑ‬
‫ﺍﻟﺴﻴﺪ ﺻﻔﻮﺍﻥ ﺧﻴﺮ ﷲ‬
‫ﺍﻟﻤﺰﺩﺍﺩ ﻓﻲ ‪ 09‬ﻣﺎﻱ ‪ 1989‬ﺑﻤﺮﺍﻛﺶ‬
‫ﻟﻨﻴﻞ ﺷﻬﺎﺩﺓ ﺍﻟﺪﻛﺘﻮﺭﺍﻩ ﻓﻲ ﺍﻟﻄﺐ‬
‫ﺍﻟﻜﻠﻤﺎﺕ ﺍﻷﺳﺎﺳﻴﺔ‪:‬‬
‫ﺃﻭﺭﺍﻡ ﺍﻟﻌﻈﺎﻡ ﺍﻟﺤﻤﻴﺪﺓ ‪ -‬ﺍﻟﺪﺭﺍﺳﺔ ﺍﻟﻮﺑﺎﺋﻴﺔ ‪ -‬ﺍﻟﺘﺸﺮﻳﺢ ﺍﻟﻤﺮﺿﻲ ‪ -‬ﺍﻟﺘﺼﻮﻳﺮ ﺍﻹﺷﻌﺎﻋﻲ‬

‫ﺍﻟﻠﺠﻨﺔ‬
‫ﺍﻟﺮﺋﻴﺲ‬ ‫ﺡ‪ .‬ﺍﻟﺴﻌﻴﺪﻱ‬ ‫ﺍﻟﺴﻴﺪ‬
‫ﺃﺳﺘﺎﺫ ﻓﻲ ﺟﺮﺍﺣﺔ ﺍﻟﻌﻈﺎﻡ ﻭﺍﻟﻤﻔﺎﺻﻞ‬
‫ﺍﻟﻤﺸﺮﻓﺔ‬ ‫ﻡ‪ .‬ﻭﺍﻟﻲ ﺇﺩﺭﻳﺴﻲ‬ ‫ﺍﻟﺴﻴﺪﺓ‬
‫ﺃﺳﺘﺎﺫﺓ ﻣﺒﺮﺯﺓ ﻓﻲ ﺍﻟﻔﺤﺺ ﺑﺎﻷﺷﻌﺔ‬
‫ﻥ‪ .‬ﺷﺮﻳﻒ ﺇﺩﺭﻳﺴﻲ ﺍﻟﻜﻨﻮﻧﻲ‬ ‫ﺍﻟﺴﻴﺪﺓ‬
‫ﺃﺳﺘﺎﺫﺓ ﻓﻲ ﺍﻟﻔﺤﺺ ﺑﺎﻷﺷﻌﺔ‬
‫ﺍﻟﺤﻜﺎﻡ‬ ‫ﺭ‪ .‬ﺍﻟﻔﺰﺍﺯﻱ‬ ‫ﺍﻟﺴﻴﺪ‬
‫ﺃﺳﺘﺎﺫ ﻓﻲ ﺟﺮﺍﺣﺔ ﺍﻷﻁﻔﺎﻝ ﻟﻠﻌﻈﺎﻡ ﻭﺍﻟﻤﻔﺎﺻﻞ‬
‫ﺡ‪ .‬ﺍﻟﺮﺍﻳﺲ‬ ‫ﺍﻟﺴﻴﺪﺓ‬
‫ﺃﺳﺘﺎﺫﺓ ﻣﺒﺮﺯﺓ ﻓﻲ ﺍﻟﺘﺸﺮﻳﺢ ﺍﻟﻤﺮﺿﻲ‬

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