Mouvement Tabligh - 2e Edition

2è édition
Compilé par
Abou Chou’ayb Mouhammad M. Harouna

Le Mouvement Tabligh sur la balance du Qour’âne et de la Sounna
[2]
Compilé par
Abou Chou’ayb Mouhammad M. Harouna
[3]
[4]
Dédicace
✓ A mes frères en Islam en général ;
✓ A tous mes frères du Mouvement Tabligh en particulier ;
✓ A toute âme sincère dans sa quête de la vérité ;
✓ A tous ceux qui n’ont pas peur d’entendre la vérité ;
✓ A toute personne se souciant de la situation des
musulmans ;
✓ A tous ceux qui ne craignent les reproches de personne sur le
sentier d’Allah ;
✓ A toute victime des sectes ;
✓ A tous ceux qui ne suivent que leur Prophète et sa voie ;
A tous ceux-là, je dédie ce modeste et timide livre et je les prie de
m’excuser pour mes erreurs d’ordre grammatical et scientifique,
fruit de la petitesse de mon savoir, et j’implore Allah de les agréer
par Sa grâce incommensurable.
Amine !!!
[5]
[6]
Avertissement
Après plus de six années écoulées depuis sa première parution, nous
présentons aujourd’hui ce livre aux lecteurs sous une deuxième
édition marchant sur les mêmes principes. Nous y avons apporté
quelques ajouts pour le rendre encore plus bénéfique, plus
scientifique et plus conforme à la méthodologie enseignée par le
Qour’âne, la Sounna et nos prédécesseurs et savants. Mais nous
avons aussi fait fi de certaines choses que nous aurions pu insérer,
afin de ne pas l’alourdir et le rendre inextricable pour certains de nos
frères et sœurs.1
Et comme dans la première édition, nous nous sommes efforcés de
citer les références et sources de tous les textes. Cela est fait dans
l’objectif de rendre crédible le contenu, rassurer le lecteur et lui
donner la possibilité de faire d’éventuelles recherches sur les
différents sujets.
En dernier lieu, nous précisons aux lecteurs que cette deuxième
édition a raison sur la première à tout point où ils constateraient une
différence.
Radjab 1439 H / Avril 2018
1Il y a certains ajouts que nous avons délaissés par manque de temps et aussi
parce que nous jugeons le contenu largement fourni pour celui qui cherche la
vérité.
[7]
[8]
Introduction
La Louange est à Allah, nous Le louons, implorons Son Secours et
Lui demandons Son Pardon. Nous nous refugions auprès d’Allah
contre les maux de nos propres âmes et contre les méfaits engendrés
par nos actions. Celui qu'Allah guide, nul ne pourra l'égarer, et celui
qu'Il égare, nul ne pourra le guider. J'atteste qu'il n'y a point de
divinité digne d’adoration à part Allah, Seul sans aucun associé, et
j'atteste que Mouhammad est Son serviteur et Son Messager.
Ô vous qui croyez ! Craignez Allah comme Il doit être craint, et ne
mourrez qu'en étant pleinement soumis.2
Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être, et a
créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux a fait répandre (sur la terre)
beaucoup d'hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous
vous implorez mutuellement, et craignez de rompre les liens de sang. Certes
Allah vous observe parfaitement.3
Ô vous qui croyez ! Craignez Allah et parlez avec droiture afin qu'Il
améliore vos œuvres et vous pardonne vos péchés. Quiconque obéit à Allah
et à Son Messager obtient certes une grande réussite.4
Certes la parole la plus véridique est la Parole d'Allah et la meilleure
voie est celle de Mouhammad. Les plus maléfiques des choses sont
les choses nouvelles, toute chose nouvelle est innovation, toute
innovation est égarement et tout égarement mène au Feu de l'Enfer.
Frères en Islam,
Nous remercions encore Allah qui nous a guidés vers cette
magnifique religion dont Il scella les lois et y interdit tout ajout par
2 Sourate3verset102
3 Sourate4Verset1
4 Sourate Verset
33 70-71
[9]
Son décret qu’Il nous adresse en ces termes : Aujourd’hui J’ai
parachevé pour vous votre religion, J’ai parfait sur vous Mon bienfait, et
J’agrée pour vous l’Islam comme religion.5
Que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur notre bien-aimé
Prophète, Mouhammad, qui nous fit ses adieux par des paroles
lourdes en sens, comme : « Je vous ai certes laissé sur une voie très claire,
dont la nuit est semblable au jour, et nul ne s’en écarte en dehors de celui
qui est voué à la perte ».6
Cependant, chers frères et sœurs, s’il est vrai que ce grand
Messager n’a quitté cette vie qu’après avoir mis à la disposition
des générations à venir tout ce qui leur sera utile dans leur
cheminement spirituel, il est encore plus vrai que plus on s’éloignera
de l’époque berceau de la révélation, plus des tortuosités se mêleront
à la voie droite et essayeront de l’altérer, comme cela a été le cas des
premiers peuples.
D’après Abdoullah Ibn Mas’oud, le Prophète a dit : « Il n’y a pas

un seul envoyé d’Allah qui n’ait eu des compagnons qui s’en tiennent à
sa voie et l’imitent parfaitement. Ensuite viennent après eux des
générations qui diront ce qu’ils ne feront pas et qui feront ce qu’on ne
leur a pas ordonné ».7
Mais par Sa sagesse, Allah fit que Son Messager nous prévienne de
cette situation à venir et il nous traça par la même occasion le chemin
à suivre pour que notre religiosité soit comme elle l’aurait été à
l’époque de la révélation ou presque.
5 Sourate5Verset3
6 Rapporté par Ahmad(17142), Ibn Mâdja(43) et Al-Hâkim(331), et authentifié
par Al-Albâniy dans Zilâloul-janna(p.26).
7 Rapporté par Mouslim(50).
[10]
Parmi les propos avertisseurs du Messager, nous avons ce qui
suit :
Al-Irbâd Ibn Sâriya raconte : « Un jour le Prophète dirigea la

prière de Fajr, ensuite il nous fit face et il fit un sermon lourd en sens
qui fit couler les larmes et secoua les cœurs. Un homme lui dit
donc : « Ô Messager d’Allah, ceci a l’air d’être un prêche d’adieu ! Que
nous conseilles-tu donc ? » Il dit alors : « Je vous enjoins la piété ainsi
que l’écoute et l’obéissance à l’autorité, fut-elle un esclave d’Abyssinie.
Celui d’entre vous qui vivra longtemps verra certes beaucoup de
divergences ; je vous ordonne donc de suivre ma voie et la voie des
califes bien-guidés, cramponnez-vous-y et saisissez-la avec vos
molaires. Et je vous mets en garde contre les choses nouvelles, car
toute chose nouvelle est innovation, toute innovation est égarement
{et tout égarement mène à l’Enfer} ».8
D’après Awf Ibn Mâlik, le Messager d’Allah a dit : « Les juifs se

sont divisés en soixante-onze sectes, les chrétiens se sont divisés en
soixante-douze sectes et cette communauté se divisera en soixante-
treize sectes dont la totalité sera en Enfer, excepté une seule ». Les
compagnons dirent : « C’est laquelle, ô Messager d’Allah ? » Il
répondit : « C’est le groupe ».9
8 Rapporté par Abou Daoud(4607), Annassâ’iy(1578), Attirmidhiy(2676) et Ibn

Mâdja(42). La partie entre les crochets est rapportée par Imam Annassâ’iy. Le
hadith est authentifié par Cheikh Al-Albâniy dans Silsilatous-
sahiha(Vol.6/p.526/Hadith n°2735).
9 Rapporté par Ibn Mâdja(2992), Ibn Abi Âçim dans Assounna(63) et Allâlakâ’iy
dans Charhou Ouçoul Al-I’tiqâd(149), et authentifié par Cheikh Al-Albâniy

Silsilatous-sahiha(Volume1/p.402-414/Hadith n°203-204).
[11]
Dans une autre version, Il répondit : « Celle qui sera conforme à ma
voie et celle de mes compagnons ».10
Mais malgré ces mises en garde d’Allah et de Son Messager, force
est de constater que les sectes sont apparues et continuent
d’apparaître, et beaucoup de jeunes tombent dans leurs filets par
ignorance, et dans certains cas par pure passion et amour du bien
mondain.
Parmi ces sectes, il y a le Mouvement Tabligh, ou Djamâ’atout-tabligh
(‫ )جماعة التبليغ‬en arabe, fondé en 1927 par le soufi indien de la secte
Diyoubandiyyah, Mouhammad Ilyâs Al-Kandahlawiy. Ces trois
dernières décennies, par sa face positive qu’il présente, ce
Mouvement s’est malheureusement beaucoup répandu et s’est
emparé de beaucoup de musulmans qui ne connaissent de lui que
son nom.
Dans cet écrit, nous nous sommes donnés comme objectif d’étudier,
à la lumière du Qour’âne et de la Sounna, ce Mouvement afin de le
faire apparaître sous sa vraie face, avec comme seul quête :
l’agrément d’Allah et la guidée des musulmans.
La sortie de ce livre a été dictée par plusieurs réalités et constats :
Premièrement : Les nombreuses questions, interrogations et
divergences que suscitent ce Mouvement ;
Deuxièmement : Le fait que presque tous ceux qui s’affilient à ce
Mouvement ne connaissent rien de ses croyances, de ses idéologies
et de ses hérésies, et ce bien qu’ils y militent depuis belle lurette ;
Troisièmement : L’absence totale dans nos bibliothèques en langue
française d’œuvres mettant en garde contre les égarements de ce
10 Rapporté par Attirmidhiy(2641), Al-Hâkim(444), Al-Âjourriy dans Ach-

chari’a(n°17) et Allâlikâ’iy dans Charhou Ouçoulil I’tiqâd(n°147).
[12]
Mouvement de manière profonde, excepté quelques propos traduits
de certains de nos grands savants11 ;
Quatrièmement : Le fait que beaucoup de Tablighiys se permettent
de dénigrer les savants de la Sounna et de dire qu’ils se sont basés
sur leurs passions pour critiquer le Mouvement Tabligh, et ce sans
aucun argument ;
Cinquièmement : Les mensonges des Tablighiys sur certains de nos
valeureux savants de la Sounna, comme Cheikh Ibn Bâz et Ibn
Outheymîne.12
Nous implorons Allah de nous assister et de nous éclairer.
11 Mais l’impact des propos de ces savants est limité par le fait que les frères du
Mouvement Tabligh n’ont aucun respect pour eux vu qu’ils ne sont des leurs.
Dès lors, nous sommes obligés de les convaincre en faisant éclater le contenu
hérétique des documents de leur Mouvement et en les pesant sur la balance du
Qour’âne et de la Sounna, recours infaillible en cas de divergence.
12 Et par la grâce d’Allah, dans notre réplique intitulée Réponse à un Tablighiy
nous avons démontré la fausseté de cette supercherie et bien d’autres. Que le

lecteur s’y réfère pour constater le fanatisme et les mensonges flagrants des
Tablighiys.
[13]
[14]
Méthodologie et principes de base

Afin de nous mettre à l’abri de tout reproche, nous avons opté pour
une méthodologie et des principes qui seront agréés par toute
personne animée de bonne intention. Nous pouvons les résumer en
ces points :
1. La véracité
Cette recherche sur le mouvement se veut être droite et saine. Nous

n’avons aucunement l’intention de mentir sur les adeptes de ce
mouvement car le mensonge est un grand péché et il finit toujours
par se savoir.
D’après Abdoullah Ibn Mas’oud, le Prophète a dit : « Je vous

mets en garde contre le mensonge, car le mensonge conduit à la
perversité et la perversité au feu de l’Enfer. L’homme ne cessera de
mentir et de s’atteler dans le mensonge jusqu’à ce qu’il soit écrit auprès
d’Allah comme étant un grand menteur ».13
D’après Abdoullah Ibn Amr Ibn Al-Âç, le Messager d’Allah a

dit : « Il y a quatre attributs, celui qui les a tous en lui est un parfait
hypocrite, et celui qui a un d’eux, il a en lui un attribut des hypocrites
jusqu’à ce qu’il s’en débarrasse : Quand on lui confie un dépôt il
trahit, quand il parle il ment, quand il donne sa parole il ne la tient
pas et quand il se dispute il dépasse les limites ».14
Pour cela donc nous nous contenterons de la vérité avec la
permission d’Allah.
13 Rapporté par Alboukhâriy(6094) et Mouslim(2607).

[15]
Allah nous dit : Ô les croyants ! Soyez stricts dans vos devoirs envers
Allah et soyez des témoins équitables. Et que la haine que vous avez pour
un peuple ne vous incite pas à être injustes. Soyez justes, cela est plus
proche de la piété. Et craignez Allah, car Allah est certes Parfaitement
Connaisseur de ce que vous faites.15
Si tel doit être l’attitude envers l’ennemi, que dire de celui qui est un
frère et pour qui on ne convoite que le bien ?
2. La scientificité
Le travail dans ce livre se résume à citer les propos référencés des

fondateurs du Mouvement, de ses savants, de ses sympathisants et
les témoignages véridiques de certains anciens militants, et ensuite
de les peser sur la balance du Qour’âne et de la Sounna. Nous
référons chaque parole et texte avec le plus de précision possible.
3. La douceur
Nous optons pour la douceur car la majorité de nos frères du

Mouvement ne sont pas imprégnés de certaines réalités du fait qu’ils
y sont rentrés étant ignorants et qu’ils n’ont peut-être eu accès à
aucune recherche leur signalant l’hérésie de cette secte ou qu’ils ont
refusé d’y prêter oreille. Dans plusieurs hadiths le Messager
d’Allah nous a enseigné la douceur, surtout avec l’ignorant.
D’après Â’icha, le Messager d’Allah a dit : « Allah est doux et II

aime la douceur en toute chose ».16
15 Sourate5Verset8
[16]
D’après elle encore, le Messager d’Allah a dit : « Allah est doux et II
aime la douceur. Il donne par la douceur ce qu'Il ne donne pas par la
violence ni par toute autre chose ».17
Toujours selon elle, le Prophète a dit : « Quand la douceur est dans

une chose, elle ne peut que l'embellir, et quand elle en est retirée, elle ne
peut que l'enlaidir ».18
Cheikh Ibn Bâz dit : « Cette époque-ci est une époque de douceur,
de patience et de sagesse, et non pas une époque de rudesse. La
plupart des gens sont en effet dans l’ignorance, l’insouciance et
courent derrière la vie d’ici-bas ; donc il faut forcément faire preuve
de douceur le temps que le message parvienne aux gens et qu’ils
soient instruits. Nous demandons à Allah de guider tout le
monde ! »Madjmou’ou Alfatâwa(Vol.8/p.376)
Mais cela est loin de signifier que nous allons dissimuler la vérité,
car celui-là même qui nous a ordonné la douceur ne s’est jamais tu
sur la vérité, fut-elle amère.
Houzayfa rapporte que le Prophète a dit : « Par Celui qui tient

mon âme dans Sa main, vous commanderez le bien et interdirez le mal
ou bien vous ne serez certainement pas loin de voir Allah envoyer sur
vous un châtiment venant de Lui, vous L’invoquerez alors et Il ne
répondra pas à votre appel ».19
4. La confrontation du Mouvement au Qour’âne et à la Sounna
La seule base sur laquelle seront pesés les propos, croyances et

pratiques du Mouvement Tabligh sera le Qour’âne et la Sounna du

19 Rapporté par Attirmidhiy(2170).
[17]
Prophète, selon la compréhension des premiers musulmans,
d’entre les compagnons et leurs élèves.
C’est cela que nous a ordonné Allah en disant : Ô vous qui avez cru !
Obéissez à Allah et à Son Messager, ainsi qu’à ceux qui détiennent le
pouvoir parmi vous. Et si vous divergez sur une question, alors ramenez-la
à Allah et à Son Messager. Ceci est meilleur pour vous, et est la meilleure
compréhension.20
Qu’Allah nous illumine tous, unisse les musulmans et nous pardonne pour
nos faiblesses. Qu’Il fasse triompher la vérité et mette à nu toute idéologie
ou pensée qui lui est contraire, afin de protéger Ses serviteurs !
20 Sourate4Verset59
[18]
Préambule
Nous tenons à préciser avant toute chose les points suivants :
Premièrement : Dénoncer une hérésie est une obligation pour tout
musulman selon sa capacité. Que personne ne nous en veuille donc
pour l’avoir fait.
Abou Sa’id Alkhoudriy rapporte que le Messager a dit : « Celui

d’entre vous qui voit un mal, qu’il le corrige avec sa main, s’il ne peut
pas, qu’il le corrige avec sa langue, et s’il ne peut pas, qu’il le corrige
avec son cœur, et cela est le minimum que requiert la foi ».21
D’après Abou Sa’îd Alkhoudriy encore le Messager fit un sermon

en disant : « Que la peur des gens n’empêche jamais un homme de dire
une vérité qu’il connait, {car cela ne rapprochera pas le terme de sa vie,
ni n’éloignera de lui la richesse} ».22
Deuxièmement : La loyauté envers les musulmans est une
obligation.
D’après Tamim Addâriy, le Messager d’Allah a dit à trois reprises

: « La religion c’est la loyauté ». Les compagnons lui demandèrent :
« Envers qui, ô Messager d’Allah ? » Il dit : « Envers Allah, envers
Son Livre, envers Son Messager, envers les dirigeants des musulmans
et l’ensemble des musulmans ».23

22 Rapporté par Attirmidhiy(2191), Ibn Mâdja(4007) et Ahmad(11403), et
authentifié par Cheikh Al-Albâniy() dans Silsilatous-sahiha(Vol.1/p.322-
325/Hadith n°168). La partie entre les crochets est rapportée par Ahmad(11474).
[19]
La loyauté implique donc de les mettre en garde contre tout mal qui
les toucherait dans leur vie religieuse ou mondaine.
Troisièmement : Nous étudions le Mouvement Tabligh, ses
fondateurs, leurs croyances et leurs objectifs, et non pas les simples
adhérents ignorants qui y militent sans rien en connaitre. Que nul ne
dise donc qu’une chose est fausse juste parce qu’il ne l’a jamais vue
ou faite, car il n’est d’aucun poids dans ce mouvement.
Quatrièmement : Que personne ne nous reproche de vouloir diviser
les musulmans car ils le sont déjà. Aussi, la vérité n’a jamais divisé
les véridiques. Si reproche il doit y avoir, qu’il soit adressé à ceux qui
ont innové, pas à ceux qui essaient de corriger les erreurs commises.
L’objectif de ce livre est de ramener au droit chemin, le chemin du
Messager et de ses compagnons, ceux d’entre nos frères qui s’en sont
écartés, afin que tous se rassemblent sur la vérité.
[20]
Chapitre I : La vie du fondateur du Tabligh

L’étude scientifique de toute idéologie exige qu’on commence dans
un premier temps par une enquête sur la personnalité et la croyance
de son fondateur.
I. La filiation du fondateur du Mouvement Tabligh

Son fondateur est Mouhammad Ilyâs Alkandahlawiy Ibn
Mouhammad Ismâ’îl Ibn Ghoulâm Housseyn.24
Il naquit en 1303 H (1885 de l'ère chrétienne) à Kandahlah, un village
de la région de Saharanpur en Inde, dans une famille versée dans le
soufisme.
Son père, Mouhammad Ismâ’îl, est un soufi ; il prêta allégeance à la
secte soufie Naqchabandiyya par le biais du Cheikh Mouhammad
Ya’qoub Addahliy. Il fut disciple du soufi Cheikh Rachid Ahmad
Alkankouhiy25. Il se chargeait de l’instruction islamique des enfants
dans une mosquée de New Delhi devenue par la suite le siège du
Mouvement Tabligh. A sa mort en 1315 H, il fut enterré dans cette
même mosquée.26
Sa mère, Safiyya, était réputée pour ses pratiques soufies.
24 Mouhammad Ismâ’îl Ibn Ghoulâm Housseyn est le nom du père du

fondateur du Mouvement Tabligh. Il mourut en 1315 H et fut enterré dans la
mosquée qui deviendra la Markaz principale du Mouvement Tabligh à
Nizâmoud-dîne à New Delhi.
25 Il s’appelle Rachid Ahmad Ibn Hidaya Ahmad Ibn Bir Bakhch Alkankouhiy.
Il naquit en 1244. Il est l’une des plus grandes figures de la secte

Diyoubandiyyah. Nous parlons de lui et d’autres dans le Chapitre III consacré
aux têtes du Mouvement Tabligh et leurs alliés.
26 Voir Akâbirou oulama’i Diyouband(p.37) de Mouhammad Zakariyya et
Mawlâna Mouhammad Ilyâs wa da’awtouhoud-diniyyah(p.46-47) de Abou Al-

Hassane Annadwiy.
[21]
Abou Al-Hassane Annadwiy27 rapporte qu’elle faisait entre autres la
prière sur le Prophète 5000 fois, elle répétait Allah-Allah 5000 fois, la
Basmalah 1900 fois, Ya Moughniy 1100 fois, Lâ ilâha illallah 1200 fois,
Ya Hayyou ya Qayyoum 200 fois…28
II. Sa formation religieuse

Plus tard, en 1314 H, Mouhammad Ilyâs se rendit à Kankouh où il
tissa une relation très intime avec le Cheikh Rachid Ahmad
Alkankouhiy pendant une bonne dizaine d’années et il prêta
serment d’allégeance par son biais à quatre sectes soufies :
Jichtiyyah29, Qâdiriyyah30, Sahrouwardiyyah31 et Naqchabandiyyah32. Puis
27 Abou Al-Hassane Annadwiy est l’un des plus grands éléments de ce

Mouvement et un ami intime du fondateur.
28 Voir Mawlâna Mouhammad Ilyâs wa da’awtouhoud-diniyyah(p.50) et Tazkiratou
Mawlâna Mouhammad Youssouf(p.23).

Note importante : Nous ne condamnons pas le Zikr, car c’est l’un des actes les
plus méritoires auprès d’Allah. Mais cette manière de le faire, en répétant un
nom d’Allah plusieurs fois, est une pratique propre au soufisme et elle n’a
aucune base dans la législation.
29 Elle s’identifie à Mou’înoud-dîne Aljichtiy (Mort en 627 H) dont la tombe est
présentement érigée en lieu d’adoration pour les soufis et même des hindous.
C’est un des plus grands soufis hérétiques de l’Asie du nord. Sa secte est
fondée sur l’hérésie et des pratiques de mécréance.
30 Elle s’identifie faussement au Cheikh Abdoul-Qâdir Aldjilâniy dont la
croyance ne cautionne pas les hérésies de cette secte. Ils lui ont faussement
attribué des pratiques et des propos de mécréance évidente. Voir les détails sur
sa croyance et sa méthodologie dans la thèse du Dr. Sa’îd Mousfir intitulé Ach-
chaykh Abdoul-Qâdir wa Ârâ’a’ouhou Al-I’tiqâdiyyah waç-çoufiyyah.
31 Elle s’identifie à Chihâboud-dîne Oumar Ibn Mouhammad Assahrouwardiy
(Mort en 632 H), un autre hérétique.

32 L’une des pires sectes soufies, remplie d’égarement et d’hérésie. Voir pour
plus de détails Attariqatou Annaqchabandiyyah de Faridoud-dîne Ibn Salâh Al-

Hâchimiy.
[22]
il se rendit à Déoband en 1326 H pour étudier à Dârou Al-Ouloum,
l’école de la secte Diyoubandiyyah33. 34
Après la mort de Rachid Ahmad, Mouhammad Ilyâs renouvela son
serment d’allégeance auprès du Cheikh Khalil Ahmad As-
sahâranfouriy35, qui en fit son très proche disciple.36
Il côtoya là-bas beaucoup de savants de la secte hérétique
Diyoubandiyyah, comme Cheikh Abdourrahmâne Arrâ’îfouriy et
Cheikh Achraf Aliy Attahânawiy, dont nous parlerons plus tard.37
Il rendit l’âme le 14 Juillet 1944 et fut enterré à Nizâmoud-dine, à
New Delhi, aux côtés de son père, dans la mosquée du siège central
du Mouvement Tabligh.38
III. Sa croyance
En se basant seulement sur ce qui précède, ses enseignants et ses
collaborateurs, nous remarquons que Mouhammad Ilyâs a étudié
auprès d’innovateurs, membres de la secte Diyoubandiyyah et versés
dans le soufisme, notamment les quatre sectes précitées, et qu’il a
emboîté leurs pas. Sa croyance sera davantage étayée par ses propos,
que nous rapporterons tout au long de l’exposé, et grâce aux
témoignages de ses proches.
33 Nous parlerons de cette secte avec plus de détails plus loin In châ Allah en
nous basant seulement sur les propos de ses fondateurs et membres.
34 Voir Mawlânâ Mouhammad Ilyâs wa da’awtouhoud-diniyyah(p.54) de Abou Al-
Hassane Annadwiy.
35 C’est l’un des grands savants de la secte Diyoubandiyyah et sa biographie
suivra.
36 Voir Hadrat mawlânâ(p.57), Siratou Mouhammad Youssouf(p.135) et Hayatou
khalil(p.599).
37 Voir Mawlânâ Mouhammad Ilyâs(p.58).
38 Voir Mawlana Mouhammad Ilyâs(p.192-196) de Abou Al-Hassane Annadwiy et
Tabligh : Etape IV(p.29) de Ben Halima Abderraouf.

[23]
Chapitre II : Création de la Djamâ’atout-tabligh

I. Qu’est-ce qui motiva la création de ce Mouvement ?
Après la mort de son père, Mouhammad Ilyâs fut nommé
instructeur à sa place dans la même mosquée.39 Mais après des
efforts immenses, Mouhammad Ilyâs se découragea quand il
constata la non-avancée de ces gens et leur acharnement à imiter les
hindouistes et d’autres peuples mécréants. Il fit même appel à des
élèves de son maitre Cheikh Achraf Aliy Attahanawiy pour l’aider,
mais en vain.40
Déçu, il décida alors de céder sa place à un autre et d’émigrer vers
Médine ; ce qui fut fait.
Ecoutons le témoignage de son ami Abou Al-Hassane Annadwiy :
Abou Al-Hassane Annadwiy dit : « Lors de l’une de ses tournées, il
rencontra un jeune homme que lui ont présenté les gens de Mewat
et dont ils ont fait les éloges en disant qu’il était le premier jeune à
avoir mémorisé le Qour’âne dans telle école. Mais lorsque le Cheikh
vit qu’il avait la barbe rasée et qu’il n’avait ni un accoutrement ni
une attitude islamique, il fut touché et il se découragea des écoles
coraniques ; il se rendit compte que son but ne pouvait pas être
atteint par cette méthode. Mais malgré tout, il continua à rendre
visite aux gens de Mewat de temps à autres, les prêchait et
déversait sur eux le Fouyoud41 spirituel, au point où un grand
39 Mosquée qui deviendra plus tard la Markaz centrale et le siège du

Mouvement Tabligh.
40 Voir Bidâyatou harkatit-tabligh(p.16) de Miyândji Mouhammad Issa.
41 Fouyoud, pluriel de Fayd, est une expression soufie désignant la lumière, la
bénédiction et la grâce que les Chouyoukh déversent sur leurs adeptes.

L’utilisation de ce terme par Abou Al-Hassane Annadwiy nous donne un
avant-goût sur sa croyance.
[24]
nombre d’entre eux rentrèrent dans sa lignée42 et lui prêtèrent
serment.
Pendant le mois de Rabi’ Al-Awwal 1344 H, pour répondre à leur
invitation, son enseignant, le Cheikh Khalil Ahmad As-
sahâranfouriy, se rendit à Mewat avec un groupe de savants et de
gens vertueux. Beaucoup de gens vinrent lui rendre visite et le
Cheikh As-sahâranfouriy leur fit prêter serment aux sectes soufies
connues en Inde.
Par la suite, le Cheikh Mouhammad Ilyâs désespéra et décida de
confier l’affaire à des frères dans la mosquée afin qu’ils s’occupent
des écoles coraniques à Mewat et que lui, il émigre vers Médine et
qu’il y reste. Il voyagea donc pendant le mois de Chawwal de l’an
1344 H avec son Cheikh Khalil Ahmad As-sahâranfouriy pour
accomplir le Hajj. Après l’accomplissement des rites, il se rendit à
Médine pour y rester et il fit l’I’tikâf dans la mosquée du Prophète.
C’est étant dans cette mosquée, à côté de la tombe du Messager
d’Allah, que Mouhammad Ilyâs eut la révélation de ne pas se
décourager, mais de retourner en Inde et de créer le Tabligh ».
Abou Al-Hassane Annadwiy continue : « Mouhammad Zakariyya
dit : « C’est lors de ce voyage, quand il séjourna à Médine, qu’il
reçut un ordre émanant de la tombe du Prophète, lui disant de
créer le Tabligh. Le Prophète lui donna l’ordre en ces termes : « Va
en Inde, nous allons t’utiliser ». Mouhammad Ilyâs disait : « Je
passai des jours dans l’angoisse et je me demandais comment un
impuissant comme moi pourrait se charger d’un tel travail. J’ai
raconté l’histoire à un connaisseur43, le Cheikh Sayyid Ahmad, le
grand frère de Cheikh Houssayn Ahmad Almadaniy, et il me dit :
42C’est-à-dire qu’il devint leur Cheikh et leur père spirituel dans le Soufisme.
43Expression soufie désignant celui qui a atteint un certain rang « spirituel » lui
permettant de connaitre des choses qui échapperaient aux autres savants
« simples ».
[25]
« Pourquoi tu es angoissé ? On ne t’a pas dit de te charger de ce
travail, mais on t’a dit qu’on va t’utiliser ; que celui qui veut
t’utiliser t’utilise donc ». Son cœur s’apaisa alors et quand il
retourna en Inde, il entama le Tabligh ».Mouhammad Ilyâs wa
da’awtouhoud-diniyya(p.91)
Voici donc comment est né le Mouvement Tabligh d’après son
fondateur et ses plus proches collaborateurs : ce fut suite à une
« révélation » reçue lors d’un rêve.
Mouhammad Ilyâs partit jusqu’à prétendre avoir reçu une nouvelle
science et une nouvelle interprétation du Verset 110 de la Sourate 3 :
Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes ;
vous ordonnez le bien, interdisez le mal et croyez en Allah.
Mouhammad Ilyâs dit : « Pendant ces jours-là, on m’inspira de
nombreux savoirs avérés. Les gens essayèrent de me faire dormir,
mais en vain44. Cette manière de véhiculer le message divin m’a
alors été dévoilée par Kachf45 et on m’insuffla dans le cœur
l’interprétation du verset Vous êtes la meilleure communauté
qu’on ait fait surgir pour les hommes ; vous ordonnez le bien,
44 Mouhammad Manzour Annou’mâniy, savant et adepte du Mouvement

Tabligh, dit : « Il (Mouhammad Ilyâs) n’arrivait à dormir que très peu à cause
de l’angoisse. Je me chargeais alors d’appliquer de la pommade sur sa tête sur
ordre des médecins et cela lui donnait un plus long sommeil ».Malfouzât
Mouhammad Ilyâs(p.51).
45 Le Kachf est l’une des croyances du soufisme qui signifie que lorsque
l’homme atteint certains degrés dans le soufisme, Allah lui dévoile certaines
choses appartenant à l’Inconnaissable et qu’il arrive à percer le voile nous
cachant le monde invisible et des événements passés ou à venir. Voir Firaqoun
mou’âçira(Vol.3/p.1019).
Certains savants du Tabligh, comme Cheikh Oubeydoullah Albalyâwiy, sont
d’avis que ce fut lors d’un rêve, et d’autres disent que c’était un Kachf à l’état de
veille.
[26]
interdisez le mal et croyez en Allah. On me l‘interpréta en ces
termes : “Tu as été suscité pour les gens à la manière des
Prophètes“. Dans la portion qu’on ait fait surgir pour les
hommes, il y a une allusion au fait que ce travail ne se fait pas en
restant dans un même lieu, mais il nécessite plutôt des voyages
vers les contrées ».Malfouzât Mouhammad Ilyâs(p.57)
Cette interprétation de Mouhammad Ilyâs contredit l’ensemble des
commentateurs du Qour’âne sur une période de 14 siècles ; avant lui
aucun savant n’a tenu des propos similaires à notre petite
connaissance.
Dans certains propos de leurs érudits, nous remarquons qu’ils font
une certaine comparaison entre cette « révélation » de Mouhammad
Ilyâs et celle qu’a reçue le Prophète !
Mouhammad Ilyâs dit : « Quand je faisais le Zikr, je sentais un
poids sur mon cœur. Quand j’ai raconté cela à Cheikh
Alkankouhiy, il s’exclama et dit : « Cheikh Mouhammad Qâssim
aussi s’est plaint de la même chose auprès de Hâdjiy Imdâdoullah
».Mouhammad Ilyâs wa da’awtouhoud-diniyya
Ecoutons ce que dit Mouhammad Qâssim à Hâdjiy Imdâdoullah et
que fut la réponse de ce dernier :
« A chaque fois que je prenais mon chapelet, une épreuve me
touchait. Je sentais un poids au point où si quelqu’un me posait des
pierres dessus, j’aurais l’impression que chaque pierre faisait une
centaine de tonnes ». Cheikh Imdâdoullah lui dit : « Cela est la
descente de la prophétie sur ton cœur. Ce poids est celui que le
Prophète sentait lorsqu’il recevait la révélation. Allah t’utilisera
pour un travail que faisaient les Prophètes ».Siratou Al-
Qassimiy(Vol.1/p.28)
Ils prétendent même qu’Allah et Son Messager ont agréé la création
de ce Mouvement.
[27]
Mouhammad Zakariyya dit : « A mon avis, l’attention divine s’est
tournée vers ce Mouvement. De très nombreuses bonnes annonces
du Noble Prophète ont été rapportées au sujet de ce Mouvement.
Des gens ont aussi vu en rêve des incitations du Prophète et son
insistance pour que les gens participent beaucoup à ce Mouvement
».Al-Ajwibatou an Al-Ichkâlât fi koutoub Alfadâ’il(p.66)
Encore des rêves !!! Et les versets et hadiths alors ? Ne sont-ils pas
suffisants pour prouver la véracité d’une pratique ? A supposer que
ces gens aient réellement rêvé, ne savent-ils pas que le rêve n’a
aucun poids juridique en Islam ?
Que disent les savants de l’Islam concernant les rêves et leur place
dans la législation ?
Tous les savants de la Sounna sont unanimes que le rêve ne peut en
aucun cas servir d’argument pour instituer une œuvre et qu’il n’a
aucune valeur juridique, à moins qu’il ne s’agisse du rêve fait par un
Prophète. Aucune adoration ne saurait être déduite à partir d’un
rêve, et ce même si la personne prétend avoir rêvé du Prophète, car
il est impossible que le Prophète transmette une chose après sa
mort. Si cela était possible, il l’aurait commencé avec les
compagnons, chose qu’il ne fit jamais.46
II. Objectif du Mouvement Tabligh d’après son fondateur

Ecoutons ce que le fondateur a à nous dire sur ses objectifs, et
voyons s’ils sont louables ou pas.
Mouhammad Ilyâs dit : « Cheikh Attahanawiy s’est adonné à un
grand travail. J’ai donc jugé qu’il serait bien que les enseignements
véhiculés soient les siens et cela au moyen de la méthode de Da’wa
46 Voir Charhou Mouslim(Vol.1/p.115) de Imam Annawawiy, Madjmou’ou

Alfatâwâ(Vol.13/p.72-75) de Ibn Taymiyyah et Al-Âdâbouch-
char’iyyah(Vol.3/p.429-430) de Ibn Mouflih.
[28]
que j’ai mise en place, et ce jusqu’à ce qu’ils (ses enseignements) se
propagent ».Malfouzât Mouhammad Ilyâs(p.50)
Il apparait que Mouhammad Ilyâs veut propager les enseignements
de son Cheikh Achraf Aliy Attahanawiy qui est un Soufi de la secte
Diyoubandiyyah. Dans le chapitre qui suivra nous connaitrons entre
autres ce Cheikh, sa croyance et ses hérésies, ensuite il revient à tout
un chacun de juger si l’objectif de Mouhammad Ilyâs est sain ou pas.
[29]
Chapitre III : Les têtes du Mouvement Tabligh et leurs maitres

Par ce chapitre nous voulons que le lecteur voit qui sont les leaders
et guides du Mouvement Tabligh, qui sont leurs maitres et quelle est
leur croyance ; cela nous donnera une vue d’ensemble sur le
Mouvement lui-même.
I. Biographies des têtes du Mouvement Tabligh
1. Cheikh Mouhammad Zakariyya
➢ Sa filiation
Neveu et gendre du Cheikh Mouhammad Ilyâs, Il naquit en 1315 H
et mourut en 1364 H. Il est l’auteur du livre de référence du
Mouvement, appelé Tablighiy Niçâb, encore appelé Fadâ’ilou Al-A’mâl
en arabe. C’est un document rempli de propos hérétiques,
d’innovations et de paroles faussement attribuées au Messager et à
certains savants et Imams passés. Il est la personnalité la plus
importante du Mouvement Tabligh après son fondateur,
Mouhammad Ilyâs.
➢ Sa croyance
Pour sa croyance, son idéologie et ses hérésies, le lecteur les déduira
de lui-même avant de finir la lecture du livre, car nous avons cité
une bonne quarantaine de ses propos. Que le lecteur se base donc
sur ses dires pour le juger.
2. Cheikh Mouhammad Youssouf
➢ Sa filiation et sa formation religieuse

Fils du fondateur et son successeur à la tête du Mouvement. Il naquit
à New Delhi en 1917 et mourut le 3 Avril 1965 à Lahore, au Pakistan.
[30]
Il fut enterré à Nizâmoud-dîne à Delhi, du côté ouest de la tombe de
son père, dans la Markaz centrale du Mouvement Tabligh.47
Il prêta serment à son père, Mouhammad Ilyâs, et à l’instar de ce
dernier, l’ambiance soufie dans laquelle il vécut eut un impact
considérable sur lui.48
Il était versé dans l’innovation soufie, comme l’a été son père,
puisqu’il fit prendre le serment d’allégeance à des milliers de
disciples.49
Mouhammad Zakariyya dit : « Mouhammad Youssouf hérita de
Cheikh Mouhammad Ilyâs la direction du Mouvement, de la même
manière qu’il hérita de lui la secte. Le fait qu’il se rendait dans les
cercles soufis à Râ’ifour et le fait qu’il parraine le Zikr à haute voix
dans la Markaz du Mouvement Tabligh à Nizâmoud-dine
constituent l’une des grandes preuves de cela. Du vivant de
Mouhammad Youssouf, nous avons plusieurs fois vu la mosquée et
la grande chambre de l’étage supérieure raisonner à cause du Zikr à
haute voix à l’heure de la prière nocturne ».Zikr wa I’tikaf(p.57)
Il est l’auteur de Hayâtous-sahaba, ou La vie des compagnons, qui est un
livre rempli de fausses histoires sur les compagnons, comme l’ont
attesté les savants spécialistes en Hadith, et pourtant ce livre est
beaucoup utilisé par nos frères du Tabligh et ils y tirent beaucoup de
leurs fausses histoires qu’ils citent pendant les interventions,
Bayânes.
47 Mouhadarâtoun Tazâkiriyya(p.96-97), Hayâtous-sahaba(Vol.1/p.21-22), avec les

annotations de Mouhammad Aliy Ad-dawla, et Tabligh : Etape IV(p.29) de Ben
Halima Abderraouf.
48 Tazkiratou Mawlâna Mouhammad Youssouf(p.77-78) et Malfouzât Mouhammad
Ilyâs(p.60).
49 Siratou Mouhammad Youssouf(p.292-293).
[31]
Cheikh Al-Albâniy, interrogé sur ce livre, dit : « Hayâtous-sahaba
est la preuve de ce que nous disons. Celui qui a écrit ce livre n’est
pas un simple adhérent au Mouvement Tabligh, mais il est l’une
des têtes, voire la tête des têtes, et le Mouvement marche selon ses
instructions. Malheureusement ce livre renferme en son sein du
tout. C’est-à-dire que, premièrement, il ne s’est pas contenté de
citer seulement ce qui est authentiquement rapporté du Messager,
car les propos du Messager ne sont pas comme ceux des autres,
soient-ils des saints. Deuxièmement, il cite beaucoup de choses sur
les actes des compagnons, leurs propos, leur voie et leur
cheminement, mais beaucoup de ces choses ne sont pas
authentiques ».Silsilatou Al-Houda wan-nour(Cassette n°524)
➢ La croyance de Mouhammad Youssouf

Les égarements se trouvant dans la croyance de Mouhammad
Youssouf peuvent être succinctement résumés comme suit, et les
arguments suivront au fur et à mesure, tout au long du document :
1. La supplication par le Prophète ;
2. La Mourâqaba50 au niveau des tombes ;
3. Les talismans
4. Les serments d’allégeance à la manière des soufis ;
5. Le Zikr soufi comportant des égarements ;
50La Mourâqaba consiste dans certaines sectes soufies à s’asseoir près d’une
tombe et à prétendre rentrer en contact avec le mort ou puiser des bénédictions
de sa tombe.
[32]
3. Cheikh In’âme Al-Hassane
➢ Sa Filiation
Troisième chef du Mouvement et grand compagnon de son
prédécesseur, Mouhammad Youssouf, il naquit à Kandahlah en
1918. Il était très lié à Mouhammad Ilyâs qui était l’oncle de son père.
Il est le gendre de Mouhammad Zakariyya dont il maria la fille. Il
mourut en 1416 H.
➢ Sa formation religieuse
A l’âge de dix ans, en 1928, il se rendit à la Markaz centrale du
Mouvement créé en 1927 pour y étudier. En 1934 il se rendit à
Saharanpur à l’école Mazâhirou Al-Ouloum pour y poursuivre ses
études.
Après la mort de Mouhammad Youssouf, il prit les rênes du
Mouvement après maintes contestations de certains. En effet, après
la mort du deuxième dirigeant, les gens se seraient divisés en trois
groupes sur la question de la succession. Le premier groupe voulant
Mouhammad Haroun, fils de Mouhammad Youssouf, le deuxième
groupe voulant Cheikh Miyartiy et le troisième groupe, ayant à sa
tête Mouhammad Zakariyya, qui voulait In’âme Al-Hassane. La
divergence persista jusqu’au jour où Mouhammad Zakariyya
prétendit avoir fait un rêve dans lequel on lui aurait inspiré que
Cheikh In’âme est celui qui mérite le poste. Après la prise de
fonction de ce dernier, son beau-père et lui auraient expulsé du
Mouvement ceux qui exprimaient encore leur mécontentement.51
51 Tabligh Niçâb Dirâssatoun naqdiyya(p.13-14).

[33]
➢ Sa croyance
La croyance de Cheikh In’âme est typique à celle de ses
prédécesseurs : adoration et Mourâqaba auprès des tombes, soufisme,
innovation de tout genre…
Concernant la Bay’a52 et d’autres pratiques, In’âme reconnut cela
sans complexe aucun lors des échanges écrits qui eurent lieu entre
lui et le Cheikh Sa’d Al-Houçayn, ancien membre du Mouvement.53
In’âme Al-Hassane dit en ce qui concerne les Bay’a : « La
prestation de serment d’allégeance (Bay’a) dans les sectes soufies
est répandue dans le sous-continent indien. La réalité est telle que
si nous n’acceptons pas les serments de ceux qui se présentent à
nous, ils iront prêter serment à autres que nous et ils tomberont
ainsi dans les filets des innovateurs et des sectes hérétiques soufies
».(p.1/Lignes 22-23)
II. Les enseignants des têtes du Tabligh, leurs écoles et amis
Nous voulons faire ressortir ici la nature de l’entourage des
dirigeants du Tabligh, la croyance de leurs collaborateurs et leurs
sectes.
52 En Islam, c’est le serment d’allégeance fait à l’autorité. Dans le Soufisme c’est

le fait de rentrer dans la lignée du Cheikh en faisant serment de lui obéir et de
le suivre en tout et être « comme un mort devant son laveur ». On ne doit
jamais contester les décisions du Cheikh, on ne doit jamais lui faire de
reproches…etc. Après cela on obtiendra du Cheikh des directives, des
pratiques et des formules à répéter à certains moments et jours. La manière de
faire la Bay’a diffère selon les sectes soufies. Dans le cas du mouvement
Tabligh, pour faire la Bay’a, le Cheikh tient le bout d’un tissu et tend l’autre
bout à tous ceux qui sont présent à cet effet.
53 Ces échanges écrits entre In’âme Al-Hassane et Cheikh Sa’d Al-Houçayn sont
disponibles dans certains livres, comme celui de Cheikh Al-Hilâliy,

Aldjamâ’âtou Al-Islâmiyyah(p.462-475) et d’autres, et aussi sur certains sites
internet. Ces lettres portent clairement la signature et le cachet de In’âme Al-
Hassane.
[34]
D’après Â’icha, le Messager d’Allah a dit : « Les âmes sont
semblables à des soldats d’une même compagnie. Celles qui se
ressemblent se rassemblent, et celles qui sont différentes se
repoussent ».54
La fréquentation des dirigeants du Tabligh nous dira donc beaucoup
sur eux.
a) L’école où étudia Mouhammad Ilyâs
Il est admis par tous que Mouhammad Ilyâs a étudié dans la
Madrassa Déoband, appelée Dârou Al-Ouloum.
Dârou Al-Ouloum est l’école fondée par la secte Diyoubandiyyah. Elle
fut créée le 15 Mouharram 1283 H correspondant au 30 Mai 1866 par
Mouhammad Qassim Annânoutiy né en 1248 H.
Cette école aurait été fondée sous l’ordre du Messager qui se chargea
personnellement de mettre en place le système de fonctionnement,
comme ils le disent dans leur livre appelé Moubach-chirâtou Dâr Al-
Ouloum(p.45). Le Messager, accompagné de ses quatre califes,
viendrait même vérifier la bonne marche des choses de temps à
autre, comme le souligne Achraf Aliy Attahânawiy dans son livre
Hikâyâtou awliyâ(p.434-435).
Quelle est la croyance de cette école ?
Afin d’éviter tout amalgame, les savants de cette école et secte, avec
à leur tête Cheikh Khalil Ahmad Assaharanfouriy55, ont écrit un livre
qu’ils ont appelé Almouhannad ala Almoufannad, afin d’y expliquer
leur croyance et dogme. Ce document a été signé par une trentaine
54Rapporté par Alboukhâriy(3336).

55 Il en est l’auteur en théorie, mais les autres lui sont joints car ils ont tous
signé et approuvé le livre, et ils se sont entendus pour le surnommer Aqâ’idou
Oulamâ’i Diyouband (c.à.d. Les croyances des savants de la Diyoubandiyyah).
[35]
des grands savants de cette école dont les noms figurent sur les
premières pages.
Nous citons ici quelques extraits pour que le lecteur lui-même juge
de la nature de l’école :
Khalil Ahmad Assaharanfouriy dit : « Par la grâce d’Allah, nous
ainsi que nos savants et l’ensemble des éléments de notre
Mouvement, faisons en matière d’adoration le Taqlid56 du modèle
des hommes, le summum de l’Islam, le plus grand Imam, Abou
Hanifa An-nou’mâne ; et nous suivons, en matière de croyance et
fondement, le grand Imam Abou Al-Hassane Al-Ach’ariy57 et le
grand Imam Abou Almançour Almatouridiy58. Nous nous affilions
aux sectes soufies dont la grande secte des valeureux
Naqchabandiyyah, la voie pure des valeureux Djichtiyyah, la voie
éclatante des Qadiriyyah et la voie agréée des
Souhrawardiyya ».Almouhannad ala Almoufannad(p.33-34)
56 Le Taqlid est le fait de suivre l’avis d’un savant qu’on juge digne de confiance
sans connaitre son argument. Cela est permis pour l’ignorant qui n’est pas
capable de comprendre les argumentations, mais seulement le temps qu’il
apprenne. Mais le Taqlid dont il s’agit ici est le fait de suivre aveuglement, peu
importe qu’on soit savant ou ignorant, puisque pour la secte Diyoubandiyyah
le Taqlid est obligatoire pour tout le monde après l’époque des quatre Imams.
57 Cet homme est le fondateur du Ach’arisme, qui est une doctrine avec des
principes faux et hérétiques dans le Tawhidou Al-Asmâ’ was-sifât (Tawhid des

Noms et Attributs divins) et d’autres. Il s’est par la suite repenti et est revenu
sur la plupart de ses erreurs, excepté quelques séquelles de ses précédents
parcours. Mais les Ach’arites ont préféré rester sur ses erreurs et son ancienne
école. Pour plus de détails voir Firaqoun mou’açira(Vol.3/p.1203-1224).
58 Il s’agit du fondateur du Matouridisme, qui est aussi une doctrine avec des
principes faux et hérétiques surtout dans le Tawhidou Al-Asmâ’ was-sifât. Pour

plus de détails voir Firaqoun mou’âçira(Vol.3 /p.1226-1239).
[36]
Il dit encore : « Pour nous ainsi que nos savants, il est légal de faire
dans les invocations le Tawassoul59 par les Prophètes, les gens
vertueux d’entre les élus, les martyrs, les véridiques, qu’ils soient
vivants et même après leur mort. On dira par exemple dans
l’invocation : « Ô Seigneur je me rapproche de Toi par l’entremise
d’untel afin que Tu répondes à mon invocation et que tu satisfasses
mon besoin » ou quelque chose comme cela, tel que cela a été
clairement dit par notre Cheikh et maitre Chah Mouhammad Ishâq
ad-dahlawiy qui immigra à la Mecque. Ensuite notre Cheikh et
maitre Rachid Ahmad Alkankouhiy expliqua cela dans son recueil
de Fatawas très répandu chez les gens ; cette question y est traitée à
la Page 93 du premier volume qu’il serait bien de
consulter ».Almouhannad ala Almoufannad(p.40-42)
Il dit : « Il est légal pour nous, lorsque l’homme fini d’authentifier

sa croyance et d’apprendre les sujets de base de la législation, de
prêter serment à un Cheikh ancré dans la législation, ascète,
aspirant à l’au-delà, qui a maitrisé l’âme et s’est attaché aux voies
qui mènent au salut et s’est détourné de ce qui conduit à la perte.
Pour faire la Bay’a, il posera sa main dans sa main (la main du
Cheikh), le fixera dans ses yeux et s’occupera par des pratiques
soufies comme le Zikr, le Fikr60, l’extinction totale en lui61, il
59 Le Tawassoul consiste à demander à Allah de répondre à une demande au

nom de quelque chose. Il y a une forme légale et une forme interdite. La forme
légale consiste à demander à Allah l’exaucement de nos vœux au nom d’une
bonne action qu’on a faite par exemple. Quant à la forme interdite c’est le fait
de demander au nom d’une personne ou de sa valeur. Cette forme varie
d’innovation à Chirk chez les soufis, car chez eux le Tawassoul est souvent
clairement une invocation adressée à autre qu’Allah.
60 La méditation profonde qui peut déboucher sur des choses extraordinaires,
comme des informations cachées, des aptitudes qu’on avait pas…etc. !

61 Alfanâ’ alkoulliy (extinction totale) est le fait que le serviteur s’efface
totalement et laisse la place aux attributs divins pour qu’ils s’installent en lui,
[37]
cherchera ainsi la Nisba qui est le bienfait suprême, la grande
richesse ; c’est cela qu’on désigne dans la législation par Ihsâne62
(…). Quant au fait de profiter des grâces provenant des âmes des
grands Cheikhs et des grâces latentes provenant de leurs poitrines
ou de leurs tombes, il est légal de le faire, quand c’est selon la
manière des experts et de ceux qui s’y connaissent, et non pas selon
ce qui est répandu chez les ignorants ».Almouhannad ala
Almoufannad(p.52-55)
Il dit encore : « Pour nous ainsi que nos savants, le Messager est
vivant dans sa noble tombe et sa vie-ci est semblable à la vie
terrestre… ».Almouhannad ala Almoufannad(p.43)
Voici l’école, voici ses croyances, le verdict revient au lecteur.
b) Les enseignants des têtes du Mouvement Tabligh
Les grands enseignants des têtes du Tabligh dont les noms
reviennent le plus souvent sont : Achraf Aliy Attahanawiy, Khalil
Ahmad Assaharanfouriy et Rachid Ahmad Alkankouhiy. Nous nous
contenterons donc de leurs biographies.
➢ Rachid Ahmad Alkankouhiy

Il s’appelle Rachid Ahmad Ibn Hidaya Ahmad Ibn Bir Bakhch
Alkankouhiy. Il naquit en 1244 de l’hégire. Il est l’une des plus
grandes figures de la secte Diyoubandiyyah.
car chaque homme aurait naturellement une partie du divin en lui, d’après eux.
C’est un aboutissant de leur autre croyance nommée wahdatou alwoudjoud qui
dit que rien n’existe en dehors d’Allah, tout est Allah et Allah est tout !!! Voir
Dirâssâtoun fit-taççawwouf(p.306) de Cheikh Ihsâne Ilâhiy Zâhir.
62 Il désigne en Islam la perfection, « le fait d’adorer Allah comme si on le
voyait », comme définit par le Messager d’Allah. Mais chez les soufis il a
d’autres sens.
[38]
Pour connaitre la croyance de ce savant, qui fut l’enseignant des
deux grands maitres de Mouhammad Zakariyya, nous proposons au
lecteur quelques-unes de ses citations.
Rachid Alkankouhiy dit : « Ecoutez la vérité, car c’est ce que
Rachid Ahmad vous dit. Je jure par Allah, je ne suis rien, sauf que
la guidée et le secours sont tributaires à mon obéissance (c.à.d. qu’il
faut m’obéir pour être sauvé) ».Tazkiratou Rachid(Vol.2/p.17)
Rachid Ahmad Alkankouhiy conta dans Tazkiratou

Rachid(Vol.2/p.246) une histoire de Aliy Chah Djalâl Âbâdiy qui
avait des disciples qui étaient des prostituées et qui venaient toutes
lui rendre visite en dehors d’une qui se sentait gêné. Un jour Aliy
Chah l’appela et quand elle vint, il lui demanda pourquoi elle ne lui
rendait pas visite, et elle lui dit qu’elle se sentait gêné. Aliy Chah
lui dit alors : « Pourquoi as-tu honte ? A ton avis, qui commet la
fornication et qui pousse à la commettre ? Cela n’est que Son
œuvre à Lui (Allah) 63 ».
Il y a encore d’autres hérésies que nous ne pouvons pas développer
ici, comme le fait qu’il prétende, dans son livre Zoubdatoul Manâssik,
que la tombe du Messager a plus de valeur que le trône d’Allah, ou
encore le fait qu’il dise dans Fatawar-rachidiyya(p.112) qu’on peut
63 Il fait allusion à la croyance Wahdatou Alwoudjoud disant que tout est Allah et
Allah est tout. Les adeptes de cette croyance disent : « Le chien et le porc ne
sont que notre divinité (Allah). Allah n’est rien d’autre que le prête qui est dans
son église ». Dans ce récit que cite Rachid, Allah est donc pour Aliy Chah
l’auteur de la fornication !!!
Note importante : L’auteur de ce livre (Tazkiratou Rachid), qui est une
biographie de Rachid Alkankouhiy et un recueil de ses propos, est
Mouhammad Achiq Ilâhiy qui est l’un des grands savants du Mouvement
Tabligh. Il est l’auteur d’un des livres du Tabligh portant sur les six(6) principes
et édité en même temps que Fadâ’ilou Al-A’mal aux éditions Altaf & Sons au
Pakistan, en Anglais.
[39]
adresser des invocations par l’entremise du Messager au niveau de
sa tombe.
➢ Achraf Aliy Attahanawiy

Cet homme est l’un des enseignants de Mouhammad Ilyâs. Il
s’appelle Achraf Aliy Ibn Abdil-Haqq Attahanawiy ; il naquit en
1280 H et rendu l’âme en 1362 H. Quant à l’étude de sa croyance,
pour ne pas y perdre du temps, nous nous contentons de cette
histoire qu’il raconte dans un de ses écrits :
Achraf Aliy Attahanawiy dit : « Cheikh Mou’înoud-dine a parlé
d’un grand miracle qui s’est réalisé pour son père, Cheikh Ya’qoub,
après sa mort. Il dit : « Une épidémie envahit notre contrée et les
gens se mirent à se soigner avec la terre de la tombe du Cheikh
Ya’qoub. Toute personne qui prélevait cette terre et se l’appliquait,
guérissait de la fièvre. Finalement, les gens prirent toute la terre de
la tombe et je me chargeai de remblayer l’endroit à plusieurs
reprises. Chaque fois que je remblayais l’endroit, ils le dépouillaient
de tout son sable, au point où je m’épuisai en fin de compte. Je
partis à sa tombe et je lui demandai : « Quel est ce miracle qui nous
attire tous ces problèmes ? Ecoute bien, si jamais quelqu’un guérit
encore en faisant cela, nous n’allons plus remblayer ta tombe, tu
resteras exposé et les gens te piétineront avec leurs chaussures ». Et
nul ne fut guéri après ce jour ».Hikâyâtou Awliyâ(p.339)
➢ Khalil Ahmad Assaharanfouriy

Cet homme fut le plus grand enseignant de Mouhammad Zakariyya,
et nous avons déjà donné une idée sur sa croyance, à partir des
extraits de son livre Almouhannad ala Almoufannad que nous avons
cités plus-haut.
[40]
➢ Abou Al-Hassane Annadwiy
Il s’appelle Abou Al-Hassane Aliy Ibn Abdil-Hayy Annadwiy. Il est
Matouridite, il appartient à la secte soufie Naqchabandiyya, et est
aussi de la secte Diyoubandiyyah. Il est né en 1913 et décéda le 31
Décembre 1999. Il est reconnu pour ses positions contre les
occidentaux et orientalistes qui veulent ternir l’image de l’Islam.
A l’instar de Mouhammad Ilyâs, Annadwiy aussi prêta serment
d’allégeance aux quatre sectes soufies.
Il dit : « Les illuminés ont vu le monde, mais je l’ai vu plus qu’eux,
mais malgré tout cela je suis d’avis qu’on doit prêter serment
d’allégeance aux voies soufies que sont : Jichtiyya, Qadiriyya,
Souhrawardiyya et Naqchabandiyya, et je le fais ».Revue
mensuelle Alhaqq n°6&7 du mois d’avril 1976 à Peshawar,
au Pakistan
Dans ses deux fameux livres, Ridjâlou Alfikr wad-da’wati fi Al-Islam et
Tarikhoud-da’wa, il fait l’éloge de certaines personnes dont la
croyance est corrompue, telles que l’hérétique Djalaloud-dine
Arroumiy, Ahmad Sarahoundiy, fondateur de la secte
Naqchabandiyya, Mou’înoud-dine Aljichtiy, fondateur de la secte
Jichtiyya, dont la tombe est présentement adorée, Nizâmoud-dine
Awliyâ et d’autres personnalités et promoteurs du panthéisme,
Wahdatou Alwoudjoud.
Cet homme est reconnu pour sa grande éloquence et son aptitude à
s’adapter à tous les milieux. En fonction de son cadre, il change de
visage et de discours. Par exemple pour faire passer une partie de
son livre Ridjalou Alfikr de l’ourdou à l’arabe, il en supprima des
parties et dit concernant sa propre personne :
« L’auteur l’a donc lu, lettre par lettre, et lui fit subir des
corrections, des retranchements, des ajouts et il y inséra aussi
[41]
quelques nouvelles notes très bénéfiques, et voilà que le livre devint
plus exhaustif, plus beau et plus conforme à la mentalité des purs
arabes ».Ridjâlou Alfikr(Vol.2/p.279)
C’est en cela que consiste l’œuvre d’Annadwiy, et il dit aussi la
même chose sur la traduction de Fadâ’ilou Al-A’mal en arabe comme
nous le verrons.
Pour être plus clair, voici une histoire que Annadwiy cite dans son
livre Siratou Ahmad Chahid.
Abou Al-Hassane Annadwiy dit : « Il (Ahmad Chahid) voulut
veiller en prière la nuit du 27è jour de Ramadan, mais le sommeil
l’emporta après la prière de Icha. Il s’endormit donc, mais au tiers
de la nuit, deux hommes vinrent le réveiller en lui tenant ses deux
mains. Il vit alors le Messager assis à sa droite et Aboubakr à sa
gauche. Le Messager lui dit alors : « Ô Sayyid Ahmad, lève-toi vite
et va te laver ; quand Sayyid Ahmad les vit, il se dirigea
rapidement vers le bassin se trouvant dans la mosquée, bien que
cette eau était fraîche comme de la glace. Il se lava donc de cette eau
et revint se mettre au service du Messager d’Allah. Le Messager lui
dit : « Ô mon fils, cette nuit c’est Laylatou Al-Qadr, occupe donc
ton temps par le Zikr d’Allah, les invocations et les supplications ».
Ensuite ils (le Messager et Aboubakr) s’en allèrent ».
Voici ce que dit de Abou Al-Hassane Annadwiy son enseignant
Taqiyyoud-dîne Al-Hilâliy :
Mouhammad Taqiyyoud-dine Al-Hilâliy dit : « Oustâz Abou Al-
Hassane Annadwiy, qui est de la secte Djichtiyya soufie, est un des
grands savants du Tabligh (…) Il prêta serment d’allégeance à
Abdoul-Qâdir Arrâ’îfouriy qui appartient à la lignée de la secte
Djichtiyya. Je ne savais pas que Oustaz Aliy Abou Al-Hassane
Annadwiy était frère avec Mouhammad Ilyâs par le lien du
soufisme bien qu’il était le meilleur de mes élèves en littérature
[42]
arabe après Mas’oud Âlim Annadwiy. Je pensais qu’il était juste
parmi les partisans de Mouhammad Ilyâs dans le soufisme. Comme
le dit Mouhammad Aslam, ce qui entrave la plénitude et la
rectitude (de Abou Al-Hassane) est son soufisme et son suivi
aveugle du hanafisme. Il se pourrait certes qu’Allah le fasse
repentir du suivisme et lui accorde le suivi de la Sounna comme il
l’a accordé à Mas’oud Âlim Annadwiy ».As-sirâdjou
Almounir(p.70-71)
Que celui qui veut davantage de détails sur la croyance de Abou Al-
Hassane Aliy Annadwiy consulte le livre Al-Oustâz Abou Al-Hassane
wa Alwadjhou Al-Akhar min kitâbâtihi de Cheikh Salâhoud-dine
Maqboul Hanif, Akhbârou Djalalid-dine de Abou Alfadl Mouhammad
Ibn Abdillah Alqounawiy et Djouhoudou Oulamâ’ Al-Hanafiyya fi Ibtâli
Aqâ’id Al-Qoubouriyya de Chamsoud-dine Al-Afghâniy.
➢ Manzour Annou’maniy
Il s’appelle Mouhammad Manzour Annou’maniy Ibn Ahmad
Houssayn. Il est né en 1323 de l’hégire. Il fut diplômé de Dârou Al-
Ouloum et prêta serment d’allégeance au Cheikh Abdoul-Qâdir
Arrâ’îfouriy. Il fut un membre très actif du Mouvement Tabligh dès
l’époque de Mouhammad Ilyâs et un de ses grands disciples et aussi
un des éléments de la secte Diyoubandiyyah. La croyance de cet
homme est aussi corrompue que celle de son école et de son maitre.
Pour plus de détails voir sa biographie dans Hadrat Mawlana
Mouhammad Manzour Annou’maniy écrit par son fils Atiqour-
Rahmâne.
Conclusion du Chapitre III

Voici donc les têtes du Tabligh, leur école et leurs enseignants. Tout
ce qui précède à leur sujet est une preuve incontestable de leur
égarement. Ce qui est encore plus grave, c’est que Mouhammad
[43]
Ilyâs envoyait des gens du Tabligh chez ces savants hérétiques afin
qu’ils se forment comme l’a confirmé Abou Al-Hassane Annadwiy
dans son livre Mouhammad Ilyâs wa da’watouhou ad-diniyya(p.124-125).
Le fait que les têtes du Mouvement Tabligh fréquentent de telles
personnes suffit comme égarement, car à l’unanimité des gens de la
Sounna, il est interdit de fréquenter les innovateurs et de collaborer
avec eux.
Allah dit : Quand tu vois ceux qui pataugent dans des discussions à
propos de Nos versets, éloigne-toi d’eux jusqu’à ce qu’ils entament une
autre discussion. Et si le diable te fait oublier, alors dès que tu te rappelles,
ne reste pas avec les injustes.64
Ach-chawkâniy, en commentant ce verset, dit : « Dans ce verset il
y a une mise en garde à l’endroit de celui qui s’assoit avec les
innovateurs qui altèrent le sens des paroles d’Allah, qui jouent avec
le Livre d’Allah et la Sounna, et qui les interprètent selon leurs
passions et afin qu’ils (le Qour’âne et la Sounna) soient conformes
à leurs innovations ».Fathou Al-Qadîr(Vol.2/p.122)
Mais voici que les têtes du Tabligh fréquentent, collaborent et
soutiennent des hérétiques. Mais rien d’étonnant puisqu’ils sont tous
sur la même voie.
64 Sourate6Verset68
[44]
Chapitre IV : Croyances hérétiques véhiculées

Pour toute analyse sur l’idéologie véhiculée par une secte, un parti
ou une association, on se réfère à ses livres de référence et aux
propos de ses élites écrits ou transcrits et approuvés par eux-mêmes.
Pour le cas du Mouvement Tabligh, le livre de base sans aucune
contestation et à l’unanimité est Fadâ’ilou Al-A’mâl. Ce document est
une œuvre de Mouhammad Zakariyya et il est souvent le seul livre
qu’il est permit d’utiliser lors des Ta’lim dans des pays comme
l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh et partout où on parle l’Ourdou.
Voici pour preuve une parole d’un de leurs dirigeants :
Mouhammad Youssouf, deuxième leader du Mouvement, dit
concernant le Ta’lim65 : « Si Allah le permet, qu’il lise pendant le
Ta’lim trois à quatre feuilles de chaque chapitre, qu’il ne parle pas
selon lui-même, et qu’il ne lise pas ni n’écoute, que ce soit
pendant le Ta’lim Djama’iy ou Infirâdiy, que les livres de
Mouhammad Zakariyya, qu’Allah les rende toujours bénéfiques
».Siratou Mouhammad Youssouf(p.757)
Voici quelques hérésies qui y sont véhiculées. Nous allons les classer
par thèmes et peser chacune d’elles sur la balance du Qour’âne et de
la Sounna :
I. Les hérésies du Mouvement Tabligh dans le Tawhid

Bref aperçu sur le sens et les branches du Tawhid
Le Tawhid est le fait de croire en l’Unicité d’Allah dans Sa Seigneurie,
dans Son droit à l’adoration et dans Ses Noms et Attributs. Quand il
est authentique, l’islamité est acquise, et plus il est entaché de faux et
65Le Ta’lim c’est l’enseignement. Dans le Tabligh il fait allusion aux assises
qu’ils tiennent à certains moments pour lire quelques hadiths parlant des
mérites de certains actes sans les comprendre.
[45]
d’hérésies, plus on s’approche de l’abime profond, le polythéisme.
Pour en faciliter la compréhension, les savants l’ont scindé en trois
grandes parties que nous pouvons exposer brièvement comme suit :
Premièrement : L’Unicité d’Allah dans Sa Seigneurie (Tawhîd Ar-
rouboubiyyah)
Ce Tawhîd consiste à croire que c’est Allah Seul qui a tout créé, qu’Il
administre Tout Seul et qu’Il détient Seul la royauté sur toute chose.
C’est-à-dire qu’il est Le Créateur, Le Pourvoyeur, Le Secoureur…etc.
Allah dit : Voilà Allah, votre Seigneur ! Il n'y a de divinité que Lui,
Créateur de tout. Adorez-Le donc. C'est Lui qui a charge de tout.66
Allah dit : Ô hommes ! Rappelez-vous le bienfait d'Allah sur vous :
existe-t-il en dehors d'Allah, un créateur qui du ciel et de la terre vous
attribue votre subsistance ? Point de divinité à part Lui ! Comment pouvez-
vous vous détourner de cette vérité ?67
Mais cette branche à elle seule ne suffit pas pour se dire musulman,
car elle était admise par les mécréants du temps du Prophète, mais
cela ne fit pas d’eux des musulmans et n’empêcha pas au Prophète
de les combattre. Ils reconnaissaient en effet qu’Allah était leur
Créateur et leur Pourvoyeur.
Allah dit :
-Dis : « Qui vous attribue de la nourriture du ciel et de la terre ? Qui
détient l'ouïe et la vue, et qui fait sortir le vivant du mort et fait sortir le
mort du vivant, et qui administre tout ? » Ils diront : « Allah ». Dis alors :
« Ne le craignez-vous donc pas ? 68
66 Sourate6Verset102
67 Sourate35Verset3
68 Sourate Verset
10 31
[46]
-Si tu leur demandes : “Qui a créé les cieux et la terre, et assujetti le soleil
et la lune ? ”, ils diront très certainement : “Allah”. Comment se fait-il
qu'ensuite ils se détournent (du chemin droit) ?69
-Si tu leur demandes : “Qui a fait descendre du ciel une eau avec laquelle
Il fit revivre la terre après sa mort ? ”, ils diront très certainement :
“Allah”. Dis : “Louange à Allah ! ” Mais la plupart d'entre eux ne
raisonnent pas. 70
-Si tu leur demandes : “Qui a créé les cieux et la terre ? ”, ils diront, certes
: “Allah ! ” Dis : “Louange à Allah ! ”. Mais la plupart d'entre eux ne
savent pas. 71
-Et si tu leur demandes qui les a créés, ils diront très certainement :
“Allah”. Comment se fait-il donc qu'ils se détournent ? 72
Bien qu’ils adoraient des idoles, ils croyaient qu’Allah était le Seul
Créateur. D’ailleurs ils disaient n’adorer ces idoles que pour se
rapprocher d’Allah.
Allah dit : Ceux qui prennent des divinités en dehors de Lui (disent) :
“Nous ne les adorons que pour qu'ils nous rapprochent davantage
d'Allah”.73
Ces mécréants savaient donc qu’Allah existait, ils priaient, ils
faisaient le pèlerinage, ils jeûnaient, ils donnaient l’aumône bien
avant la venue du Prophète, mais Allah les a qualifiés de mécréants
juste parce qu’ils avaient refusé d’adopter les autres branches.
Deuxièmement : L’Unicité d’Allah dans l’adoration (Tawhîd Al-
Oulouhiyyah ou Al-Ouboudiyyah)
71 Sourate Verset
31 25
72 Sourate Verset
43 87
73 Sourate Verset
39 3
[47]
Elle consiste à vouer à Allah Seul toutes les différentes formes
d’adoration, qu’il s’agisse des adorations du cœur, comme la crainte
révérencielle, l’espoir, la confiance ou l’amour absolu, ou celles du
corps, comme l’invocation, la prosternation, la supplication,
l’immolation et autres. Quiconque consacre une portion d’une de ces
adorations à une autre entité qu’Allah tombe dans le polythéisme.
Parmi les pratiques invalidant ce Tawhîd, nous avons : le fait de
vénérer des tombes, d’invoquer des morts ou leur demander
secours, le fait de porter des amulettes en croyant qu’elles peuvent
dissiper le mal…etc.
Troisièmement : L’Unicité d’Allah dans Ses Noms et Attributs
(Tawhîdoul Asmâ was-sifât)
Elle consiste à croire à tous les Noms, Attributs et Qualités divins
cités dans le Qour’âne et les hadiths authentique sans jamais les
démentir, les détourner de leur sens premier, les assimiler à des
qualités et attributs humains ou s’interroger sur leur comment.
Allah dit : C'est à Allah qu'appartiennent les noms les plus beaux.
Invoquez- Le par ces noms et laissez ceux qui profanent Ses noms : ils
seront rétribués pour ce qu'ils ont fait.74
Allah dit encore : Dis : Il est Allah, Unique. Allah, Le Seul à être
imploré pour ce que nous désirons. Il n'a jamais engendré, n'a pas été
engendré non plus. Et nul n'est égal à Lui. 75
Il dit : Il n'y a rien qui Lui ressemble ; et c'est Lui L'Audient, Le
Clairvoyant.76
74 Sourate7 Verset180
75 Sourate112
76 Sourate Verset
42 11
[48]
Il y a donc quatre choses à éviter sur cette branche pour qu’elle soit
saine :
1-Le démenti ou l’invalidation des attributs, comme le fait de dire
que les noms d’Allah sont vides de sens ; et que quand Allah dit par
exemple qu’Il est Le Voyant, il s’agit juste d’un nom, cela ne signifie
pas qu’il est voyant. C’est là l’égarement des groupes négateurs,
comme les Mou’tazila et les Djahmiyyah ;
2-Le fait de détourner les Noms de leur sens premier, comme dire
que la Main d’Allah désigne Sa puissance et Sa Face fait allusion à
Son agrément. Ici le sens premier sens des mots a été délaissé pour
un sens métaphorique. Il s’agit de l’égarement des Ach’arites et des
Matouridites.
3-Le fait de s’interroger sur le comment exact de l’attribut, alors
qu’Allah et Son Messager n’en ont pas parlé.
4-Le fait d’assimiler les Attributs d’Allah à ceux de Ses créatures, en
attribuant à Allah des éléments qui ne sont pas dignes de Lui ou en
conférant des attributs qui lui sont exclusifs à certains de ses
créatures, comme les Cheikhs et les saints.
Voici de façon très résumée le sens du Tawhîd d’après le Qour’âne, la
Sounna et la voie des prédécesseurs.
Voyons à présent les hérésies du Mouvement Tabligh dans chacune
de ces branches :
1. Les hérésies dans le Tawhîdour-rouboubiyyah
Cette branche du Tawhîd est le socle des interventions (Bayân) du
Mouvement Tabligh. Tous leurs propos liés à la croyance se résument
à cette branche du Tawhid en général. Quant aux autres branches du
Tawhîd ils n’en parlent presque jamais.
[49]
Mais chose surprenante, quand on regarde bien dans les références
de la Djamâ’a, on se rend compte que même ce Tawhîd Ar-
rouboubiyyah n’échappe pas aux hérésies, comme le prouvent leurs
propres dires suivants dans lesquels ils disent que certains de leurs
maitres font du Taçarrouf, c’est-à-dire qu’ils arrivent à influencer ou
impacter des faits sans contact direct et même étant morts :
Moufti Azizour-rahmâne dit : « Peut-être que le fait que je puisse
écrire intégralement ce livre (Tazkiratou Amirit-tabligh) s’explique
par le contrôle que le Cheikh exerce sur le monde
(Taçarrouf) ».Tazkiratou Amirit-tabligh(p.18)
Mouhammad Zakariyya dit : « Parmi nos grands Cheikhs il y avait

le grand savant Mouhammad Youssouf. Il était connu pour son
grand contrôle sur le monde(Taçarrouf) et pour ses gris-gris de
protection (Tawiz) et amulettes dont les effets étaient très
immédiats. Il a sur ce plan des récits bien connus ».Fadâ’ilou Al-
Hajj(p.1046)
Il dit encore : « Le Cheikh Abdoul Qâdir songeait beaucoup à ma

joie. Cela est devenu évident lorsque je passai trois jours auprès de
sa tombe à Dahdiyân au Pakistan. L’atmosphère de ce lieu, qui était
très chaud, devint tempérée grâce au contrôle (Taçarrouf) qu’exerça
le Cheikh Abdoul Qâdir pendant trois jours ».Sirâtou
Mouhammad Youssouf(p.100)
Que disent les savants de l’Islam concernant le Taçarrouf ?
Le Comité Permanent de l’Ifta et de la Recherche Scientifique, basé
en Arabie Saoudite, dit en guise de définition pour le Taçarrouf et son
statut en Islam :
« Cela signifie qu’il a été confié à un homme la gestion des affaires
des créatures et que celui-ci a une capacité d’administrer et de
[50]
contrôler les affaires des gens : il les délivre de leurs difficultés, il
les met à l’abri, les préserve des villes les encerclant et leur fait
parvenir le bien qu’il veut, telle est leur vision (les soufis).
Quiconque croit en cela a donné un associé à Allah dans Sa
Seigneurie (Rouboubiyyah) et Son administration des affaires des
créatures. Il n’est pas légal de prier derrière celui-là, de lui confier
les affaires des musulmans, ni d’en faire un Imam pour les
musulmans, vu sa mécréance évidente et son Chirk manifeste qui
est encore plus dangereux que le Chirk de la période
antéislamique ».Fatawal-ladjnatid-dâ’ima(Vol.2/p.186)
2. Les hérésies dans le Tawhîd Al-Ouboudiyyah
➢ Le Tawassoul par le Prophète, Abou Bakr et Oumar

Le Tawassoul désigne le fait de chercher à atteindre Allah en passant
par certains procédés et pratiques afin de Lui demander certaines
faveurs. Le Tawassoul est de deux sortes : Le Tawassoul interdit, qui
va de l’innovation au Chirk chez les soufis77, et le Tawassoul permis.
Le Tawassoul permis est celui qui a un argument clair et authentique,
qui est le fait de se rapprocher d’Allah durant les invocations par Ses
noms et attributs, par les bonnes actions ou par les invocations d’une
tierce personne.
Quant au Tawassoul interdit, il est celui auquel s’adonnent les soufis
et les adorateurs des saints en demandant des faveurs aux Prophètes
et Chouyoukh morts ou en leur demandant d’adresser leurs vœux à
Allah. Le Tawassoul figurant chez les Tablighiys est malheureusement
de ce genre.
77Puisque dans le Soufisme souvent le Tawassoul n’est rien d’autre que le fait
d’invoquer un Cheikh mort…
[51]
Mouhammad Zakariyya demande à celui qui aura tiré un
quelconque profit de son livre “Fadâ’ilou Al-Amal“ et qui se rend
ensuite à la tombe du Messager, d’y dire :
« Que la paix soit sur toi ô Messager d’Allah de la part de
Mouhammad Zakariyya Alkandahlawiy qui se rapproche de son
Seigneur par ton entremise (Tawassoul) ».Fadâ’ilou Al-
Hajj(p.132)
Il dit encore : « Après avoir lancé le Salam à ses deux successeurs,

Abou Bakr et Oumar, tu te tiens au milieu des deux et tu dis :
« Que la paix soit sur vous ô vous auxiliaires du Messager d’Allah,
ses deux compagnons et ses deux assistants. Qu’Allah vous
récompense de la meilleure des manières. Nous sommes venus à
vous afin que par votre entremise (Tawassoul) nous parvenions
au Messager d’Allah afin qu’il intercède pour nous, qu’il nous
invoque notre Seigneur afin qu’Il nous fasse vivre sur sa voie, sa
tradition, et qu’Il nous ressuscite dans son groupe, de même que
tous les musulmans ».Fadâ’ilou Al-Hajj(p.117)
Mouhammad Zakariyya, pour expliquer l’attitude à tenir lorsqu’on

se rend à la tombe du Messager d’Allah, dit : « Il doit s’imaginer
que la face du Prophète est devant lui car ce dernier sait que cette
personne est venue lui rendre visite. Celui qui invoque par son
entremise (Tawassoul), il est exaucé, et cela est attesté par les
faits et les événements passés. Il fait comme s’il s’est rendu dans
son assemblée de son vivant, car il n’y a pas de différence entre sa
vie et sa mort en ce qui concerne sa perception des états de sa
communauté et de ses ambitions. Après avoir lancé le salam, il
invoque par l’entremise (Tawassoul) du Prophète et il demande
l’intercession en disant : « Ô Messager d’Allah, Je demande
l’intercession et demande à Allah par ton entremise (Tawassoul)
[52]
que je meurs musulman étant sur ta voie et ta Sounna ».Fadâ’ilou
Al-Hajj(p.132)
Que disent les textes concernant le Tawassoul ?
Ce type de Tawassoul n’a aucune source dans le Qour’âne et la
Sounna authentique du Messager. En plus, comment le Messager et
ses califes pourraient-ils être invoqués après leur mort, alors que
même de son vivant le Messager ne pouvait que selon la volonté
Allah ? Si une telle chose était légale, les compagnons s’y seraient
adonnés et on nous en aurait rapporté des dizaines de récits ; ce qui
n’est pas le cas.
Allah dit : Dis : “Je ne détiens pour moi-même ni profit ni dommage,
sauf ce qu'Allah veut. Et si je connaissais le monde caché, j'aurais eu des
biens en abondance, et aucun mal ne m'aurait touché. Je ne suis, pour les
gens qui croient, qu'un avertisseur et un annonciateur”.78
Allah dit encore : Dis : “Je ne possède aucun moyen pour vous faire du
mal, ni pour vous mettre sur le chemin droit”. Dis : “Vraiment, personne
ne saura me protéger contre Allah; et jamais je ne trouverai de refuge en
dehors de Lui.79
➢ La supplication et le recueillement auprès des tombes et

l’incitation à l’adoration des saints
Mouhammad Zakariyya dit concernant Mouhammad Ilyâs : « Il
prit l’habitude en ce moment de s’asseoir auprès de la tombe de
Abdoul-Qouddous Alkankouhiy80 ; il s’asseyait sur ses genoux et
restait silencieux. Ensuite il s’occupait à y faire des prières
surérogatoires entre Maghrib et Icha ».Mawlâna Mouhammad
Ilyâs(p.58)
79 Sourate72Versets21-22
80 Un défenseur du Wahdatou Alwoudjoud.
[53]
D’après Mouhammad Zakariyya, Abou Hafs As-samarqandiy

raconte dans son livre intitulé Rawnaq Almajâliss ce qui suit : « Il
y avait dans la contrée de Balkh un commerçant très riche qui avait
deux enfants. Quand l’homme mourut, ses enfants partagèrent
l’argent en deux entre eux. Il y avait cependant dans l’héritage que
légua leur père trois cheveux appartenant au Messager d'Allah.
Chacun d’entre eux prit un cheveu. Le plus grand dit : « Nous
allons partager le cheveu restant en deux ». L’autre dit : « Non, le
Prophète a trop de valeur pour qu’on coupe son cheveu ». Le plus
grand dit alors au petit : « Veux-tu prendre les trois cheveux et me
donnez ta part d’héritage ? » Il répondit : « Oui ». Le grand prit
tout l’héritage et le petit prit les cheveux et les mis dans sa poche. Il
les faisait à chaque fois sortir pour les regarder, priait sur le
Prophète et les remettait dans sa poche. Après quelques temps, la
fortune du grand s’épuisa alors que le petit devint plus riche. Il
vécut quelques temps et ensuite il rendit l’âme. Après cela, un des
hommes vertueux vit le Prophète dans son sommeil et il lui dit :
« Dis aux gens que celui qui a besoin d’une chose venant d’Allah,
qu’il aille à la tombe de celui-là et qu’il demande à Allah de la lui
accorder ».Fadâ’ilou Addouroud(p.100)
Cheikh Sardâr Mouhammad Albâkistâniy dit : « J’ai passé à peu

près dix ans dans le Mouvement Tabligh, et à plusieurs reprises je
me suis rendu en compagnie du Cheikh Mouhammad Youssouf
Addahliy, dirigeant du Mouvement Tabligh, pendant à peu près la
moitié de la nuit au niveau de la tombe de Mouhammad Ilyâs, à
Nizâmoud-dîne (au siège du Mouvement) à Delhi. Nous nous
asseyions autour de sa tombe pendant un long moment en état de
Mourâqaba et avec les têtes couvertes. Cheikh Mouhammad
Youssouf disait : « L’habitant de cette tombe, notre Cheikh
Mouhammad Ilyâs, sa lumière, qui provient du ciel vers sa tombe,
[54]
est partagée entre ses disciples en fonction du degré d’attachement
de leur cœur à lui ». Nous nous asseyions aussi autour de la tombe
de Cheikh Abdourrahmâne Arrâ’îfouriy en état de Mourâqaba. Le
Cheikh Mouhammad Youssouf s’asseyait pour une Mourâqaba
auprès de la tombe du Prophète pendant des heures durant son
séjour là-bas. Cette façon de faire est bien connue auprès des
Cheikhs du Mouvement Tabligh et ils le font beaucoup
».Djamâ’atout-tabligh aquidatouha wa afkârou
machâyikhiha(p.27)
Mouhammad Zakariyya dit : « Dédiez beaucoup vos bonnes

actions aux grandes personnes (mortes). Si vous faites cela, leurs
âmes se tourneront vers vous et vous aurez grâce à elles la grâce
découlant d’eux et des bénédictions ».Thalathouna
Majlissan(p.211)
Cheikh Soufiy Iqbâl dit : « Cheikh Mouhammad Zakariyya passait

beaucoup de son temps en train de faire le Zikr seul auprès de la
tombe de Hâjiy Chah ou de Dâmin Ach-chahid ».Siratou
Mouhammad Youssouf(p.135)
Azîzour-rahmâne dit dans la biographie de Mouhammad

Zakariyya : « Leurs tombes ne cessent d’être des lieux qui dégagent
de la grâce et des bénédictions qui découlent d’eux ».Waliyyoun
Kâmil(p.54)
Mouhammad Zakariyya dit : « Si la personne tire un profit auprès

des tombes des saints, qu’elle se dise que cela vient du Cheikh lui-
même, car la bénédiction du mort se trouvant dans la tombe ne l’a
atteint que par l’entremise du Cheikh ».Saqâlatou Al-
Qouloub(p.137)
[55]
Cheikh Mounâzir Alkilâniy dit : « Nous ne condamnons pas le fait

de demander secours par les esprits des Chouyoukh ».Siratou Al-
Qâssimiy(Vol.1/p.332)
Mouhammad Zakariyya dit : « Une disette frappa les gens au

temps de Oumar. Un homme se rendit alors auprès de la tombe du
Messager d’Allah et dit : « Ô Messager d’Allah, ta communauté
est en train de périr, demande donc à Allah de leur donner de
l’eau ».Fadâ’ilous-sadaqât(p.943)
Après avoir raconté ces genres mensonges et pratiques polythéistes
liées aux tombes, Mouhammad Zakariyya nous dit :
« Il n’est pas permis de douter de l’authenticité de ces
récits ».Fadâ’ilou Al-A’mal(p.799)
Que disent les textes concernant cette pratique ?
En Islam, les tombes ne doivent en aucun cas servir de lieu de culte,
et aucune adoration ne doit y être faite si ce n’est d’invoquer pour les
morts.
D’après Â’icha, le Prophète, lors de sa maladie qui entraina sa

mort, a dit : « Qu’Allah maudisse les juifs et les chrétiens ; ils ont pris
les tombes de leurs envoyés comme lieu de culte ».81
Â’icha raconte encore : « Lors de la maladie du Prophète, une de

ses femmes évoqua une église se trouvant dans une contrée de
l’Abyssinie. Oum Salama et Oum Habiba, ayant elles aussi été là-bas,
se mirent à parler de sa beauté et des images s’y trouvant. Le
81 Rapporté par Alboukhâriy(1330) et Mouslim(529)

[56]
Prophète leva donc sa tête et dit : « Ceux-là, quand un homme
vertueux d’entre eux meurt, ils construisent un lieu de culte sur sa
tombe et y mettent ces images ; ceux-là seront les pires des gens le jour
de la résurrection ».82
Djoundoub dit : « J’ai entendu le Prophète, cinq jours avant sa

mort, dire : « Sachez que ceux qui vous ont devancé prenaient les
tombes de leurs envoyés et hommes vertueux comme lieu de culte. Ne
prenez pas les tombes comme lieu de culte ; je vous l’interdis
formellement ».83
D’après Abou Sa’îd, le Prophète a dit : « Toute la terre est

mosquée, sauf les cimetières et les toilettes ».84
➢ Le port des amulettes

Mouhammad Aslam dit concernant Mouhammad Ilyâs : « Il
écrivait des talismans en ce temps tous les jours ».Djamâ’atout-
tabligh aquidatouha wa afkârou machâyikhaha(p.34)
Mouhammad Zakariyya dit : « Parmi nos grands Chouyoukh il y

avait le savant Mouhammad Youssouf. Il était connu pour son
grand Taçarrouf sur le monde et pour ses gris-gris de protection et
amulettes dont les effets étaient très immédiats. Il a sur ce plan des
récits bien connus ».Fadâ’ilou Al-Hajj(p.1046)
82Rapporté par Alboukhâriy(427) et Mouslim(528)

83Rapporté par Mouslim(532).
84 Rapporté par Abou Daoud(492), Attirmidhiy(317), Ibn Mâdja(745) et
Ahmad(11788), et authentifié par Cheikh Al-Albâniy dans Sahihou Abi

Daoud(Vol.2/p.394/Hadith n°507).
[57]
Que disent les textes concernant cela ?
Le port des amulettes est une pratique antéislamique. Celui qui porte
une amulette, croyant qu’elle le protègera d’un mal ou qu’elle lui
apportera chance et bonheur, il a certes commis le Chirk, car Seul
Allah est capable de cela.
Allah dit : Ce qu'Allah accorde en miséricorde aux gens, il n'est personne
à pouvoir le retenir. Et ce qu'Il retient, il n'est personne à le relâcher après
Lui. Et c'est Lui le Puissant, le Sage. Ô hommes ! Rappelez-vous le bienfait
d'Allah sur vous : existe-t-il en dehors d'Allah, un créateur qui du ciel et de
la terre vous attribue votre subsistance ? Point de divinité à part Lui !
Comment pouvez-vous vous détourner [de cette vérité] ?85
Allah dit : Dis : “Invoquez ceux que vous prétendez être des divinités en
dehors de Lui. Ils ne possèdent ni le moyen de dissiper votre malheur ni de
le détourner.86
Ouqba Ibn Âmir rapporte que dix personnes vinrent prêter serment
d’allégeance au Prophète. Il prit les serments des neuf seulement et
délaissa le dixième. Interrogé sur cela, il dit : « Il porte sur lui une
amulette, or quiconque porte une amulette a commis le Chirk ».87
➢ La recherche de la guérison auprès des tombes

Achraf Aliy Attahanawiy dit : « Cheikh Mou’înoud-dine a parlé
d’un grand miracle qui s’est réalisé pour son père, Cheikh Ya’qoub,
après sa mort. Il dit : « Une épidémie envahit notre contrée et les
gens se mirent à se soigner avec la terre de la tombe du Cheikh
Ya’qoub. Toute personne qui prélevait cette terre et se l’appliquait
85Sourate35Versets2-3
86Sourate17Verset56
87 Rapporté par Ahmad(17422) et Al-Hâkim(7513), et authentifié par Al-
Albâniy() dans Silsilatous-sahiha(Vol.1/p.889/Hadith n°492).

[58]
au corps guérissait de la fièvre ; finalement les gens prirent toute la
terre de la tombe. Je me chargeai alors de remblayer l’endroit à
plusieurs reprises. Chaque fois que je remblayais l’endroit, ils le
dépouillaient de tout son sable au point où je m’épuisai en fin de
compte. Je partis à sa tombe et je lui demandai : « Quel est ce
miracle qui nous attire tous ces problèmes ? Ecoute bien, si jamais
quelqu’un guérit encore en faisant cela, nous n’allons plus
remblayer ta tombe, tu resteras exposé et les gens te piétineront
avec leurs chaussures ». Et nul ne fut guéri après ce
jour ».Hikâyâtou Awliyâ’(p.339)
Que disent les textes de cela ?
L’invocation étant une adoration, il est strictement interdit de
l’adresser à autre qu’Allah, qu’il soit un Prophète envoyé ou un
ange rapproché, fut-il Mouhammad ou Djibril. Ceci car Allah est
le Seul Créateur et tout ce qui est en dehors de Lui n’est que créature.
Allah dit : Ô hommes ! Adorez votre Seigneur, qui vous a créés
vous et ceux qui vous ont précédés. Ainsi atteindriez-vous la piété. C'est
Lui qui vous a fait la terre pour lit, et le ciel pour toit ; qui précipite la pluie
du ciel et par elle fait surgir toutes sortes de fruits pour vous nourrir, ne
Lui cherchez donc pas des égaux, alors que vous savez (tout cela).88
Allah dit : Ceux que vous invoquez en dehors d'Allah sont des
serviteurs comme vous. Invoquez-les donc et qu'ils vous répondent, si vous
êtes véridiques.89
Allah dit : Ô hommes ! Une parabole vous est proposée, écoutez-la :
“Ceux que vous invoquez en dehors d'Allah ne sauraient même pas créer
une mouche, quand même ils s'uniraient pour cela. Et si la mouche les
[59]
dépouillait d’une chose, ils ne sauraient la lui reprendre. Le solliciteur et le
sollicité sont tous faibles ! ” 90
Allah dit : Il fait que la nuit pénètre le jour et que le jour pénètre la
nuit. Et Il a soumis le soleil et la lune. Chacun d'eux s'achemine vers un
terme fixé. Tel est Allah, votre Seigneur : à Lui appartient la royauté, tandis
que ceux que vous invoquez, en dehors de Lui, ne sont même pas maîtres de
la pellicule d'un noyau de datte. Si vous les invoquez, ils n'entendent pas
votre invocation ; et même s'ils entendaient, ils ne sauraient vous répondre.
Et le Jour du Jugement ils vont nier votre association. Nul ne peut te
donner des nouvelles comme Celui qui est parfaitement informé.91
Quiconque invoque une autre entité qu’Allah se rend coupable de
polythéisme majeur et devient mécréant.
Allah dit : Et quiconque invoque avec Allah une autre divinité, sans
avoir la preuve évidente [de sa divinité], aura à en rendre compte à son
Seigneur. En vérité, les mécréants, ne réussiront pas.92
D’après Abdoullah Ibn Mas’oud, le Prophète a dit : « Quiconque

meurt en invoquant en dehors d’Allah une autre divinité rentrera en
Enfer ».93
Cheikh Ibn Outheymîne() résume : « Quiconque demande à
autre qu’Allah une chose dont Seul Allah est capable est un
polythéiste et un mécréant, que l’invoqué soit vivant ou mort. Par
contre, celui qui demande à un vivant une chose dont il est capable,
comme lui dire : « donne-moi à manger ou donne-moi à boire », il
n’a aucun péché. Mais celui qui demande une chose pareille à un
mort ou à une personne absente est un polythéiste car le mort ou
92 Sourate Verset
23 117
93 Rapporté par Alboukhâriy(4497).
[60]
l’absent n’est pas en mesure de faire une telle chose, donc le fait de
l’invoquer indique qu’il pense que celui-ci a un pouvoir dans
l’administration de l’univers ; c’est cela qui le rend
polythéiste ».Charhou Ouçoulith-thalatha(p.56)
3. Les hérésies dans le Tawhîdou Al-Asmâ was-sifât
Le Mouvement Tabligh, qui n’est qu’une branche de la secte
Diyoubandiyyah, se rend coupable de toutes les interdictions établies
pour ce sujet. Ils démentent certains attributs divins et donnent
d’autres à des créatures !
Parmi ces hérésies nous pouvons citer :
➢ Wahdatou Alwoudjoud
Le Wahdatou Alwoudjoud est cette croyance mécréante disant que tout
est Allah et qu’Allah est tout et qu’on ne devrait établir aucune
distinction entre Le Créateur et Sa création, car les deux ne
formeraient qu’une seule et même entité.
Mouhammad Zakariyya dit : « La croyance au Wahdatou
Alwoudjoud est le début du soufisme ».Zikr wa I’tikâf(p.95)
Mouhammad Zakariyya dit : « Il faut savoir que le fait que le

serviteur dépasse les limites s’explique par le fait qu’Allah l’a créé à
Son image ; or nous savons qu’Allah est décrit par Ses attributs de
grandeur comme l’orgueil, l’existence, la puissance, l’immensité, la
majesté et la gloire, et Ses attributs se manifestent en Son image
(l’homme) ».Oummou Al-Amrâd(p.7)
[61]
Mouhammad Zakariyya dit concernant les propos hérétiques de
Mançour Al-Hallâdj94 : « Mançour a été pendu pour sa mauvaise
attitude envers Allah. Mais quant à sa parole « Je suis le
Vrai (Allah) », elle est vraie et juste, mais il ne devait pas la dire en
public ».Waliyyoun kâmil(p.249)
Mais la présence de cette croyance dans le Mouvement n’est pas
surprenante du moment où il n’est qu’une branche de la secte
Diyoubandiyyah.
➢ Le panthéisme (Al-Houloul)
C’est une autre mécréance disant qu’Allah est partout et non pas sur
son Trône au ciel. Ceci est contraire à ce que disent les textes et
l’unanimité des prédécesseurs.
Mouhammad Zakariyya dit en enseignant la manière de faire le
Zikr : « Ensuite il réfléchira sur le verset Allah est la lumière des
cieux et de la terre et il s’imagine qu’Allah est partout et que Sa
lumière est dans tout l’univers, puis il se laisse aller à
l’imagination de Sa lumière ».Saqâlatou Al-Qouloub(p.144)
Mouhammad Zakariyya dit encore : « Le Tout-puissant s’est

manifesté des voiles de l’invisible à cet élève soufi, et c’était le
Seigneur qui parlait. Il ne prononce une lettre que par Allah, il ne
se meut que par Son ordre et il ne s’immobilise que par Son ordre.
Il s’attache à Allah, pour Allah et avec Allah ».Fadâ’ilou Al-
Hajj(p.132)
94Al-Housseyn Ibn Mançour Al-Hallâdj (Mort en 309 H) est un personnage très

vénéré par les soufis et un des grands défenseurs de cette croyance. Il fut
pendu pour cette hérésie. Sa parole que le Cheikh Mouhammad Zakariyya dit
être vraie est la suivante : « Je suis Celui que j’aime et Celui que j’aime est moi ;
nous sommes deux âmes cohabitant dans le même corps. Si vous me voyez,
c’est Lui que vous voyez, et si vous Le voyez, c’est moi que vous voyez ».
[62]
Que disent les textes concernant ces deux hérésies (le Wahdatou
Alwoudjoud et le Houloul) ?
Allah dit :
-C’est vers Lui que monte la bonne parole.95
-Mais non ! Allah l’a élevé plutôt vers Lui.96
-Etes-vous à l’abri que Celui qui est au ciel vous enfonce en la terre ? Ou
êtes-vous à l’abri que Celui qui est au ciel envoie contre vous un ouragan
de pierres ?97
-Puis Il s’établi sur le Trône.98
-Il n'y a rien qui Lui ressemble ; et c'est Lui L'Audient, Le Clairvoyant.99
Mou’âwiya Ibn Al-Hakam raconte : « J’avais un troupeau situé

entre Ouhoud et Aljawaniyya et j’avais une captive qui s’en occupait.
Je me rendis là-bas un jour et je vis que le loup s’était emparé d’une
brebis, et moi, étant fils d’Adam, je la giflai sous l’effet de la colère. Je
me rendis alors chez le Prophète et je lui contai les faits, car mon
action m’angoissait. Je lui dis : « Ne debrais-je pas l’affranchir ? » Il
me dit : « Appelle-la ». Je l’appelai alors et il lui dit : « Où est
Allah ? ». Elle répondit : « Au ciel ». Il lui dit : « Et qui suis-je ? ».
Elle répondit : « Tu es le Messager d’Allah ». Il me dit alors :
« Affranchis-la, elle est croyante ».100
Ecoutons les quatre Imams à ce sujet :
97 Sourate Versets
67 16-17
98 Sourate Verset
41 11
99 Sourate Verset
42 11
[63]
Imam Abou Hanifa, interrogé au sujet de celui qui doute qu’Allah
est au ciel sur Son Trône, dit : « S’il nie qu’Allah est au ciel, il est
devenu mécréant ».Moukhtaçarou Al-Oulouw(p.136) de Imam
Az-zahabiy
Imam Mâlik dit : « Allah est au ciel, Sa science est partout et rien
ne Lui échappe ».As-sounna(p.5) de Abdoullah Ibn Ahmad Ibn
Hanbal
Imam Ach-châfi’iy dit : « Ce qu’on doit dire de la croyance à

laquelle j’adhère et à laquelle adhèrent tous ceux que j’ai vus, tels
que Soufyân et Mâlik, c’est qu’elle consiste à admettre qu’il n’y a
de divinité digne d’adoration qu’Allah, que Mouhammad est le
Messager d’Allah, et qu’Allah est sur Son Trône au
ciel ».Adâbouch-chafi’iy(p.93) de Ibn Abi Hatim
Imam Ahmad Ibn Hanbal dit : « Oui, Allah est sur Son Trône et
rien n’échappe à Sa science ».Idjtimâ’ou Aldjouyouch(p.77) de
Ibn Al-Qayyim
De ces textes nous comprenons aisément que, contrairement à ce
qu’ils disent, Allah n’est pas confondu à Sa créature et rien ne Lui
ressemble.
➢ Prétendre qu’autre qu’Allah connait l’heure de la mort

Mouhammad Zakariyya dit : « Cheikh Abou Ya’qoub Assanoussiy
dit : « Un élève soufi vint chez moi à la Mecque et me dit : « Ô
Professeur, je vais mourir demain à l’heure de la prière de Zouhr ;
tiens donc ces Dinars et achète mon linceul avec la moitié et creuse
ma tombe avec l’autre moitié. Le lendemain à l’heure de Zouhr, il
se rendit à la mosquée de la Mecque, il fit la circumambulation
autour de la Ka’ba, s’étendit et mourut là. Je m’occupai donc des
[64]
préparatifs de son enterrement et de son linceul, et je l’enterrai. Il
ouvrit ses yeux et je lui dis : « Est-ce de la vie après la mort qu’il
s’agit ? » Il répondit : « Non, je suis vivant de même que le seront
tous ceux qui aiment Allah ».Fadâ’ilou Al-Hajj(p.214) et
Fadâ’ilous-sadaqât(p.376)
Mouhammad Zakariyya dit : « Abou Al-Housseyn Almâlikiy dit :

« J’ai été en compagnie du Cheikh Khayr Nour Bâf pendant des
années. Il dit huit jours avant sa mort : « Je vais mourir le jeudi
soir à l’heure de Maghrib et je serai enterré après la prière du
vendredi ; n’oubliez pas cela ». Mais j’oubliai totalement cela. Le
vendredi matin, quelqu’un vint me donner l’information de sa
mort et je partis donc rapidement afin d’assister aux activités
mortuaires. Ceux qui en revenaient me croisèrent sur le chemin et
m’informèrent que l’enterrement se fera après la prière de vendredi,
mais je partis quand même chez lui et je posai des questions sur les
circonstances de sa mort. Une personne présente lors du décès me
dit : « Il s’est évanouit à la prière de Maghrib et ensuite il a repris
connaissance pendant quelques instants et il se mit à dire, en
faisant face à un des piliers de la maison : « Patiente un peu. Tu as
été chargé d’une mission et moi aussi on m’a confié une tâche, ce
qu’on t’a ordonné ne va pas t’échapper, mais moi ce qu’on m’a
ordonné peut m’échapper. Patiente donc un peu le temps que je
finisse ».101 Il demanda alors de l’eau et il reprit ses ablutions et
pria. Ensuite ses yeux se fermèrent et ses pieds s’étendirent ».
Après cela je le vis en rêve et je l’interrogeai sur sa situation. Il me
dit : « Ne m’interroge pas ; je suis sauvé de votre vie d’ici-bas
puante ».Fadâ’ilous-sadaqât(p.483)
101D’après Mouhammad Zakariyya cet homme s’adresserait à l’ange de la

mort ! A-t-il oublié qu’Allah a dit : Allah n’accorde jamais un répit à une âme
quand son heure arrive. Sourate63Verset11.
[65]
Mouhammad Zakariyya dit : « On rapporte de Abou Aliy Ar-

rouzbâriy qu’il a dit : « Le jour de la fête, un homme pauvre
portant des habits abimés vint me dire : « Y a-t-il ici un endroit
propre pour qu’un pauvre misérable puisse y mourir ? » Je pris cela
en amusement et, sans me soucier, je lui dis : « Rentre et meurs où
tu veux ». Il rentra, fit ses ablutions, accomplit quelques Rakates,
puis il s’étendit et mourut. Je me chargeai alors de son lavage et
son ensevelissement. Alors que j’essayais de le mettre sur son côté
dans la tombe, il m’est venu l’idée de découvrir son visage et de le
poser à terre afin qu’Allah lui fasse miséricorde. Quand je
découvris le visage, il ouvrit ses yeux. Je lui dis : « Ô Maitre, y a-t-
il une vie après la mort ? » Il me dit : « Je suis vivant, de même que
toute personne attachée à Allah le sera. Je vais certainement te
sauver le Jour de la Résurrection grâce à mon haut rang
».Fadâ’ilous-sadaqât(p.482)
Cheikh Attahanawiy dit : « Cheikh Mouzaffar Houssayn emprunta

le chemin vers la Mecque le 23 Saffar 1282 H sous la demande de
notre maitre Mouhammad Ya’qoub. Il fut atteint de diarrhée avant
d’atteindre la Mecque. Une fois à la Mecque, il dit au Cheikh
Imdâdoullah : « J’aimerai mourir à Médine, mais je crois que le
terme de ma vie est proche ; et si tu faisais la Mourâqaba pour
vérifier cela pour moi ? » Le Cheikh Imdâdoullah vérifia et lui dit :
« Non, tu atteindras Médine ». Quelques jours plus tard,
Mouzaffar Houssayn guérit de sa maladie et se dirigea vers Médine
le jour suivant. Quand il fut à proximité de Médine, son mal
revient et il mourut à Médine le 10 Mouharram 1283 ; et il fut
enterré à côté de la tombe de Outhmâne ».Hikâyâtou
Awliyâ(p.221-222)
Que disent les textes sur cette hérésie ?
[66]
Allah dit : La connaissance de l'Heure est auprès d'Allah ; et c'est Lui
qui fait tomber la pluie salvatrice ; et Il sait ce qu'il y a dans les matrices. Et
personne ne sait ce qu'il acquerra demain, et personne ne sait dans
quelle terre il mourra. Certes Allah est Omniscient et Parfaitement
Connaisseur.102
D’après Abdoullah Ibn Oumar, le Messager d’Allah a dit : « Les

clés de l’inconnaissable sont au nombre de cinq ». Ensuite il (le
Messager) lit le verset : La connaissance de l'Heure est auprès
d'Allah ; et c'est Lui qui fait tomber la pluie salvatrice ; et Il sait ce
qu'il y a dans les matrices. Et personne ne sait ce qu'il acquerra
demain, et personne ne sait dans quelle terre il mourra. Certes Allah
est Omniscient et Parfaitement Connaisseur. ».103
Dans une autre version, il dit : « Les clés de l’inconnaissance sont au
nombre de cinq et nul ne les connait en dehors d’Allah : Nul ne sait ce
que demain comporte sauf Allah, nul ne sait ce que les matrices
contiennent sauf Allah, nul ne sait quand viendra la pluie sauf Allah,
nulle âme ne sait sur quelle terre elle mourra et nul ne sait quand se
tiendra l’Heure si ce n’est Allah ».104
➢ Prétendre qu’autre qu’Allah connait le contenu des cœurs

Mouhammad Châhid As-saharanfouriy dit : « Cheikh In’âme Al-
Hassane connaissait beaucoup de choses cachées et voyait le
contenu des cœurs et les pensées des poitrines avec une puissance
presque impossible à trouver de nos jours ».Siratou Ach-chaykh
In’âme(Vol.3/p.500)
[67]
Il dit ensuite pour appuyer ses précédents propos : « L’un des
membres du Mouvement Tabligh a incité plusieurs fois son fils à
prêter la Bay’a à Cheikh In’âm Al-Hassane, mais il refusait. Il (Le
fils) fit donc un rêve dans lequel quelqu’un lui dit : « Va à Delhi et
fais la Bay’a au Cheikh ». Se basant sur le rêve, il se rendit avec son
père au siège du Mouvement à Nizâmoud-dine à Delhi, et il
demanda au Cheikh de lui accorder le serment d’allégeance. Le
Cheikh le regarda en souriant et lui dit : « Tu fais confiance au rêve
à ce point ?! » Ensuite il lui prêta serment. Ce disciple fut à jamais
dans la stupéfaction et il disait : « Je n’ai informé personne de mon
rêve, comment le Cheikh a fait pour le savoir ? ».Siratou Ach-
chaykh In’âme(Vol.3/p.500)
Mouhammad Zakariyya dit : « Le cœur de Chah Abdourrahim

Arrâ’îfouriy était éclairé au point où je craignais de m’asseoir à ses
côtés, de peur qu’il ne découvre certains de mes défauts ».Siratou
Ach-chaykh In’âme(Vol.3/p.501).
Mouhammad Zakariyya dit : « Le Cheikh Chaqiq Albalkhiy dit :

« J’empruntai le chemin vers la Mecque en 1149 H et on s’arrêta à
Qadissiyya. Alors que j’observais les gens et leur grand nombre, je
vis un jeune homme très beau recouvert d’un habit en laine en haut
de ses habits, et il avait deux chaussures aux pieds. Il s’assit seul à
l’écart des gens. Je me suis alors dit que ce petit faisait partie des
soufis qui surveillent les gens pendant leur voyage, et par Allah je
vais le tester. Je m’approchai de lui et quand il me vit, il dit : « Ô
Chaqiq, éloignez-vous des conjectures car la plupart des
conjectures est péché105, puis il me laissa. Je me suis dit au fond de
moi : « Cela est extraordinaire, il a dit mon nom alors qu’il ne me
connait même pas ; c’est vraiment un serviteur vertueux. Par
[68]
Allah, je vais le voir pour qu’il m’explique certaines choses me
concernant ». Je me précipitai vers lui, mais je le perdis de vue.
Quand nous nous sommes arrêtés à Wâqiça, je le vis debout en
train de prier et ses membres tremblaient et ses larmes coulaient. Je
me suis dit : « Voici mon ami ». Je me dirigeai vers lui afin de
m’excuser pour le fait d’avoir eu une mauvaise conjecture à son
sujet. Je patientai donc, et quand il finit de prier, je m’avançai vers
lui. Quand il me vit arriver, il me dit : « Ô Chaqiq, lis ce verset :
Je suis certes le Pardonneur par excellence à celui qui se repent,
croit et fait des bonnes œuvres et se conforme à la voie droite 106, il
me laissa et partit. Je me suis alors dis : « Ce jeune homme fait
partie des Abdâl107. Il a parlé de deux choses cachées me
concernant. Quand nous arrivâmes à Zayâlâ, je vis le petit arrêté
devant le puits, et il tenait une puisette dans la main et il voulait
s’abreuver. La puisette tomba dans le puits alors que j’observais. Il
leva le regard au ciel et dit : « Tu es mon Seigneur quand je
m’assoiffe, et ma bouchée quand je veux à manger ». Puis il dit :
« Ô Allah, je n’ai pas une autre puisette, ne me fait pas perdre
celle-là ». Chaqiq dit : « Par Allah, j’ai vu l’eau du puits monter et
le jeune homme prit sa puisette, la remplit, fit ses ablutions et
accomplit quatre Rakates…. ».Fadâ’ilou Al-Hajj(p.188-190)
Que disent les textes de cette croyance ?
Allah dit : C'est Lui qui connaît l’inconnaissable et Il ne dévoile Sa
science de l’inconnaissable à personne, sauf à celui qu'Il agrée comme
Messager et qu'Il fait précéder et suivre de gardiens vigilants, afin qu'Il
106Sourate20Verset82
107 Dans la croyance soufie, les Abdâls désignent certaines personnes
extraordinaires qui seraient dotées de pouvoirs exceptionnels. Certains disent
qu’à chaque époque ils sont une trentaine !!! Voir Manârou Almounif(p.132) de
Ibn Al-Qayyim ou Fawâ’idou Almajmou’a(p.245) de Imam Ach-chawkâniy.
[69]
sache s'ils ont bien transmis les messages de leur Seigneur. Il cerne (de Son
savoir) ce qui est avec eux, et dénombre exactement toute chose”.108
➢ Prétendre que certains connaissent l’état des morts

Mouhammad Zakariyya va jusqu’à prétendre qu’il est possible de
rentrer en contact avec les morts et connaitre leur état !
Il dit : « Cheikh Abou Zayd Alqourtoubiy dit : « J’ai entendu dire
que celui qui dit « Lâ ilaha illallah » 70.000 fois sera sauvé du Feu
de l’Enfer. J’exécutai donc cela une seule fois pour ma femme et
plusieurs fois pour moi-même, une manière pour moi d’avancer des
actes pour l’au-delà. Il y avait à côté de moi un jeune homme qui
était réputé pour son Kachf109 ; il avait des Kachf même au sujet du
Paradis et de l’Enfer, mais j’étais sceptique sur l’authenticité de
cela. Une fois, alors qu’on prenait le déjeuner, il poussa un cri et
dit : « Ma mère brûle en Enfer, j’ai vu cela de mes propres yeux ».
J’ai été témoin de sa frayeur et je décidai alors de dédier le Zikr (Lâ
ilaha illallah 70.000 fois) à sa mère afin de vérifier la véracité de
cela. Je fis au nom de sa mère les mêmes Lâ ilaha illallah 70.000 fois
que j’avais lus pour moi-même, et cela en cachette, Seul Allah en a
été témoin. Mais aussitôt le jeune s’écria : « Ô oncle, ma mère a été
sauvée de l’Enfer ». Abou Zayd dit alors : « J’ai eu deux bénéfices
dans ce récit : J’ai vérifié l’authenticité de ce que j’avais entendu
sur ce Zikr et j’ai aussi eu la preuve de la véracité du jeune
homme ».
Mouhammad Zakariyya dit en note de cela : « Cela n’est qu’une
seule histoire ; ces genres d’histoires sont nombreuses dans cette
communauté ».Fadâ’ilouz-zikr(p.84-85)
108Sourate72 Versets26-28
109Chez les soufis, le Kachf ou dévoilement est le fait que les voiles se dissipent
et qu’on puisse voir l’inconnaissable ou le futur.
[70]
Mouhammad Zakariyya rapporte de Abou Layth ce qui suit : « Il y
avait à la Mecque un homme originaire de Khorasan vertueux et
digne de confiance, et les gens lui confiaient leurs biens. Un homme
vint et lui confia 10.000 Dinars et s’en alla en voyage pour une
affaire. Lorsque l’homme revint, il trouva que le natif de Khorasan
était décédé. Il interrogea son fils et sa femme au sujet de l’argent,
mais ils n’étaient pas au courant de cela. L’homme dit aux gens de
science de la Mecque qui étaient très nombreux en ce jour : « J’ai
confié 10.000 Dinars à untel et il est mort maintenant. J’ai
interrogé sa femme et son enfant, mais ils n’en sont pas au
courant ; que me conseillez-vous donc ? » Ils dirent : « Nous
espérons que cet homme originaire de Khorasan sera parmi les gens
du Paradis ; alors après le tiers de la nuit ou sa moitié, va au puits
de Zam-zam, regarde dedans et appelle en disant : « Ô untel fils de
untel, je suis le propriétaire du dépôt ». Il fit cela pendant trois
jours, mais personne ne lui répondit. Il revint donc les voir et les
informa de cela. Ils lui dirent : « Inna lillahi wa inna ilayhi
râji’oûne ! Nous craignons malheureusement que ton ami soit en
Enfer. Va donc à tel endroit, il y a une grotte nommée Barhout qui
renferme un puits. Jette un œil dans le puits après le tiers de la nuit
ou sa moitié, et appelle-le en disant : Ô untel fils de untel, je suis le
propriétaire du dépôt ». Il fit cela donc et une voix lui répondit :
« Ton argent est comme tu me l’as donné. Je ne l’ai pas confié à
mon fils, mais je l’ai enterré dans telle chambre. Dis à mon fils de te
faire parvenir à la maison et ensuite va à la chambre et creuse, tu y
verras ton argent ». Il retourna faire cela et il trouva son argent.
Puis, surpris, il demanda à l’homme : « Malheur à toi ! Qu’est-ce
qui t’a conduit dans une telle situation alors que tu étais un
homme de bien ? » Il dit : « J’avais des parents à Khorasan et je
rompus avec eux les liens de parenté jusqu’à ma mort, et Allah m’a
châtié pour cela et il m’a mis dans cette demeure ».Fadâ’ilous-
sadaqât(p.197)
[71]
Que disent les textes à ce sujet ?
Allah dit : L'aveugle et celui qui voit ne sont pas semblables, ni les
ténèbres et la lumière, ni l'ombre et la chaleur ardente. De même, ne sont
pas semblables les vivants et les morts. Allah fait entendre qu'Il veut,
alors que toi [Mouhammad], tu ne peux faire entendre ceux qui sont
dans les tombeaux.110
Allah dit au Messager : Tu ne peux faire entendre les morts ni faire
entendre l'appel aux sourds quand ils s'enfuient en tournant le dos.111
II. Les hérésies au sujet du Prophète

Le Messager d’Allah n’échappa pas aux hérésies de ces gens. Ils
prétendent par exemple qu’il se manifesterait à certains dans
certaines situations et qu’il leur donnerait certaines instructions ou
prescriptions ! Pire encore, ils disent que ce dernier est vivant dans
sa tombe comme lorsqu’il était sur terre.
Mouhammad Zakariyya dit : « Les Prophètes sont vivants dans
leurs tombes ».Fadâ’ilous-sadaqât(p.902)
Houssayn Ahmad Almadaniy, l’une des plus grandes personnalités

du Mouvement Tabligh, dit : « La vie du Prophète dans sa tombe
n’est pas seulement spirituelle comme celle des martyrs. Il mène
une vie physique réelle semblable à la vie mondaine, et encore plus
réelle que cette vie sur certains plans ».Maktoubat(Vol.1/p.130)
Mouhammad Zakariyya dit : « Je vis ma tante lorsqu’elle

agonisait ; elle me dit en criant : « Faites-moi asseoir, Faites-moi
asseoir, voici le Messager d’Allah qui arrive ». Elle rendit ensuite
l’âme. Quand mon grand-père, Mouhammad Ismâ’îl, mourut, ceux
[72]
qui vinrent assister à son enterrement s’étalaient sur trois miles.
Un homme doté de faculté de Kachf112 l’entendit dire113 : « Faites-
moi vite vos adieux ; je suis gêné d’être en retard car le Prophète et
ses compagnons m’attendent ! ».Hadrat Mawlâna
Mouhammad Ilyâs(p.47-48)
Mouhammad Zakariyya dit : « Moulla Jâmiy effectua le voyage

pour le Hajj et il avait l’intention de composer des vers pour faire
les éloges du Prophète auprès de sa noble tombe. Quand il acheva
tous les rites et voulut se rendre à Médine, l’émir de la Mecque vit
en rêve que le Prophète lui ordonnait d’empêcher à ce Cheikh
d’aller à Médine. Il (l’émir) le menaça alors pour l’empêcher de s’y
rendre. Mais le désir ardent du Cheikh le poussa à quitter la ville
en cachette. L’émir de la Mecque vit de nouveau le Prophète qui lui
dit : « Le-voilà qui arrive à Médine, empêchez-le ». L’émir envoya à
ses trousses des gens, il fut jeté en prison et ils se mirent alors à le
punir. L’émir vit alors le Prophète une troisième fois et ce dernier
lui dit : « Cet homme n’est pas un criminel. Il a juste constitué des
vers et s’il les avait dits auprès de ma tombe, j’aurais certainement
sorti ma main pour le saluer, or cela peut créer la Fitna ». L’émir le
fit donc sortir de prison et l’anoblit ».Fadâ’ilou Al-A’mâl(p.803)
Mouhammad Zakariyya rapporte que Ahmad Arrifâ’iy partit

rendre visite à la tombe du Prophète après son pèlerinage en l’an
555 H. Le Prophète fit sortir sa main de la tombe et le Cheikh
l’embrassa, et cela en présence de 90 mille témoins. Fadâ’ilou Al-
A’mâl(p.150)
112 C’est-à-dire capable de percer l’inconnaissable

113 C’est le cadavre qui dit ces mots !!!
[73]
Mouhammad Zakariyya rapporte de Cheikh Abou Khayr Qattah
qu’il dit : « Je suis allé à Médine et suis resté là-bas pendant cinq
jours mais je n'ai pas atteint le bonheur et la satisfaction. Je suis
allé à la tombe du Prophète, de Abou Bakr et de Oumar et je dis :
« Ô Messager d'Allah, je suis ton invité ce soir ». Alors je suis
parti et j’ai dormi derrière le minbar. J'ai vu dans mon rêve le
Prophète d'Allah avec Abou Bakr à sa droite, Oumar à sa gauche et
Aliy devant eux. Aliy m'a alors secoué et m’a indiqué que le
Messager d'Allah était venu me voir. Je me suis levé et j’ai
embrassé le Prophète entre les yeux. Le Messager d'Allah m'a alors
donné un morceau de pain dont j'ai mangé la moitié et quand je me
suis réveillé l'autre moitié était dans ma main ».Fadâ’iloud-
douroud(p.109)
Muhammad Zakaria nous rapporte que Moussa Darir relate son

histoire en ces termes : « J'étais par le passé à bord d'un bateau qui
commençait à couler, le Messager d’Allah me rendit alors visite à
ce moment et me dit d’informer les gens du bateau de réciter la
prière sur le Prophète mille (1000) fois. Nous avions récité
seulement trois cents (300) fois que le bateau redevint
stable ».Fadâ’iloud-douroud(p.84)
Mouhammad Zakariyya rapporte dans son livre que Soufyân Ath-

thawriy a dit : « Un jour je sortais quand je vis un jeune homme
qui récitait la prière sur le Prophète à chaque pas. Je lui ai
demandé : « Cette action a-t-elle une base (ou est-ce juste ta propre
action) ? » Il demanda : « Qui es-tu ? » Je répondis : « Je suis
Soufyân ». Il demanda alors : « Le Soufyân d'Irak ? » je répondis :
« Oui ». Il a alors demandé : « Quel type de connaissance d'Allah
as-tu ? » J'ai répondu : « Il tire la nuit du jour et le jour de la nuit
et crée le visage de l'enfant en bas âge dans l'utérus ». Il répondit :
[74]
« Alors tu ne sais rien ». J'ai alors demandé : « Comment connais-
tu Allah ? Quel est ton Zikr ? » Il répondit : « Je suis allé avec ma
mère au Hajj et elle y mourut. Son visage était devenu noir et son
estomac s’était gonflé au point où je me suis rendu compte qu'elle
avait commis de graves péchés. Je levais mes mains pour invoquer
Allah quand je vis dans la direction du Hedjaz un nuage duquel
émergea un homme. Il plaça sa main sur le visage de ma mère et il
s’illumina et il frotta sa main sur son estomac et le gonflement
disparut. Je lui ai demandé qui il était et qui avait soulagé ma mère
et moi-même de nos difficultés. Il m’a répondu : « Je suis votre
Prophète Mouhammad ». Je lui ai alors demandé de me conseiller.
Il m'a instruit de prier sur lui à chaque pas ».Fadâ’iloud-
douroud(p.109)
Que disent les textes y concernant ?
La mort du Messager d’Allah ne fait l’objet d’aucun doute car Allah
l’a établi clairement.
Allah dit : Nous n'avons envoyé avant toi que des hommes à qui Nous
faisions des révélations. Demandez donc aux érudits du Livre, si vous ne
savez pas. Et Nous n'en avons pas fait des corps qui ne consommaient pas
de nourriture. Et ils n'étaient pas éternels. 114
Allah dit : Et Nous n'avons attribué l'immortalité à nul homme avant
toi. Est-ce que si tu meurs, toi, ils seront, eux éternels ? Toute âme doit
goûter la mort. Nous vous éprouverons par le mal et par le bien [à titre] de
tentation. Et c'est à Nous que vous serez ramenés.115
Allah dit : En vérité tu mourras et ils mourront eux aussi ; ensuite, au
Jour de la Résurrection, vous vous disputerez auprès de votre Seigneur.116
116 Sourate Versets
39 30-31
[75]
Quant à la vie dans la tombe, c’est une vie établit pour tous les morts
et seul Allah connait sa réalité.
III. Les hérésies au sujet de la Ka’ba

La Ka’ba, la maison sainte, n’a pas aussi échappée aux hérésies des
chefs du Mouvement Tabligh. Ecoutons donc ces histoires de
Mouhammad Zakariyya.
Mouhammad Zakariyya dit : « Wahb Ibn Alward dit : « J’étais en
train de prier un jour et j’ai entendu cette voix venant du tissu
recouvrant la Ka’ba : « Je me plains auprès d’Allah ensuite auprès
de toi ô Djibril ! Les gens passent leur temps autour de moi à rire, à
se moquer et à parler de futilités. S’ils ne cessent pas, je vais me
désagréger comme se désagrège tout rocher ».Fadâ’ilou Al-
Hajj(p.94)
Mouhammad Zakariyya dit : « Mouhammad Ibn Moussa dit :

« Un homme non-arabe faisait un jour la circumambulation autour
de la Ka’ba ; c’était un homme vertueux. Pendant sa
circumambulation, il entendit le son des bijoux d’une femme et cet
homme la regarda. Une main apparut du côté du pilier qui est vers
le Yémen et le gifla d’une gifle qui fit sortir son œil de sa tête. Une
voix retentit du mur de la Ka’ba en disant : « Tu fais la
circumambulation autour de ma maison117 et tu regardes autre que
moi. Cette gifle est la récompense de ce regard, et si tu le fais une
seconde fois, nous te ferons subir pire que cela ».Fadâ’ilou Al-
Hajj(p.105)
Certains Chouyoukh rapportent que beaucoup de ceux qui sont au

Khorasan sont plus proches de la Ka’ba que ceux qui y font la
117 Donc cette parole serait d’Allah !!!

[76]
circumambulation. Plus encore, la Ka’ba part rendre visite à
certains d’entre eux. Fadâ’ilou Al-Hajj(p.100)
IV. Les hérésies au sujet de Khidr
Khidr est la personnalité que Moussa a accompagnée dans son
voyage et dont Allah parle dans la Sourate 18 aux Versets 60-82.
Mouhammad Zakariyya prétend que cet homme est encore vivant :
Mouhammad Zakariyya rapporte que Khidr dit à un musulman
vertueux : « Je prie Fajr à la Mecque et je m’assois dans son
enceinte jusqu’au lever du soleil ; j’accomplis Zouhr à Médine, Asr
à Jérusalem, Maghrib au Mont Sinaï et Icha au près du mur en fer
que Zoul Qarnayn a construit ».Fadâ’ilous-sadaqât(p.1053)
Un jeune ayant lu cette histoire, écrit au Cheikh Mouhammad
Zakariyya qu’il est parti chercher Khidr à l’heure et l’endroit
indiqués par le Cheikh mais qu’il ne trouva personne. Le Cheikh eut
sans gêne le courage de se défendre en disant au jeune que le fait
qu’il ne l’ait pas vu ne signifie rien.118
V. Les hérésies dans les éloges de leurs savants

Les érudits de ce Mouvement s’accordent des rangs souvent plus
élevés que ceux des Messagers.
Mouhammad Zakariyya dit : « J’ai vu le Cheikh Attahânawiy et
Cheikh Almadaniy et ils étaient comparables au soleil et à la lune.
Peu importe celui d’entre eux que vous suivrez, vous serez guidés.
Accrochez-vous à la religion que nos grands savants, Cheikh
Alkankouhiy et Cheikh Annanoutiy, ont établie, accrochez-vous-y
avec vos molaires, il est impossible que soit mis au monde leurs
pairs, vous devez donc les suivre ».Thalathouna
Majlissan(132&176)
118 Ichkâlât ala koutoubi Alfadâ’il war-radd alayha(p.171).

[77]
Soufiy Iqbâl, un des savants du Mouvement, dit : « Un des

Cheikhs jouissait de la capacité d’être en compagnie du Prophète
pendant le Kachf. Il 119 lui demanda de l’interroger concernant un
de ses voyages qu’il va effectuer. Il (Le Messager) l’informa alors
que toute chose qui passe par le cœur du Cheikh Zakariyya n’émane
que du ciel ».Mahboubou Al-Arifine(p.52)
Il dit encore : « Un des fervents du Zikr a entendu le Messager

d’Allah dire : « Toute chose qui passe par le cœur de Cheikh
Zakariyya vient d’Allah ».Majâlissouz-zikr(p.12)
Leurs documents sont remplis de ces genres d’histoires.
VI. L’affiliation au soufisme120

Le lien étroit entre le Mouvement Tabligh et le Soufisme ne peut être
nié que par l’ignorant ou celui qui refuse de voir. D’ailleurs les têtes
du mouvement eux-mêmes ont prêté allégeance à des sectes soufies
et ils n’ont jamais réfuté cette réalité ; au contraire ils le proclament
de vive voix, comme le prouvent les textes que nous avons cités
plus-haut.
Mouhammad Zakariyya dit : « Dans tous les cas, nous sommes un
groupe qui est d’avis que le Taqlid121 est une obligation en ces
119Le « Il » semble désigner le Cheikh Mouhammad Zakariyya !

120Le soufisme est loin d’être ce que la masse pense, c’est-à-dire que c’est le fait
d’être ascète, grand adorateur, pleinement plongé dans la spiritualité…etc. Le
soufisme est en réalité une idéologie qui permet l’adoration des tombes, le
sacrifice pour les Chouyoukh, la recherche d’assistance auprès des esprits des
morts et autres pratiques.
121 Le Taqlid est le fait de suivre l’avis d’un savant qu’on juge digne de
confiance sans connaitre son argument. Cela est permis pour l’ignorant qui
n’est pas capable de comprendre les argumentations, mais seulement le temps
qu’ils apprennent. Mais le Taqlid duquel il s’agit ici est le fait de suivre
[78]
temps, de la même manière que nous sommes d’avis que le soufisme
légal est le plus proche chemin menant à Allah. Quiconque nous
contredit au sujet de ces deux éléments (Le Taqlid et le soufisme),
notre Mouvement le désavoue. Ces deux éléments ont une grande
importance dans la secte Diyoubandiyyah ».Thalathouna
Majlissan(p.135)
Quant au fait que dans certains de leurs propos ils parlent de
« Soufisme légal », c’est une manière pour eux de disqualifier la secte
Barilawiyyah, ennemi juré de la Diyoubandiyyah, et aussi toute autre
secte soufie que les quatre auxquelles ils prêtent allégeance. Il est
connu des sectes soufies qu’ils se qualifient d’égarés entre eux, bien
que la différence entre elles ne soit que théorique car elles partagent
toutes les mêmes hérésies, mais chacune se distingue par une
croyance propre à elle en plus.
Parmi les pratiques soufies se trouvant dans le Mouvement Tabligh,
nous pouvons citer122 :
1. La Bay’a
Toutes les têtes du Mouvement Tabligh ont prêté allégeance à des
sectes soufies hérétiques. Nous avons déjà cité les textes à ce sujet
plus-haut.
2. Le Zikr soufi
Le Zikr est l’une des adorations les plus nobles en Islam.
Allah dit : Souvenez-vous de Moi donc, Je Me souviendrai de vous.
Remerciez-Moi et ne soyez pas ingrats envers Moi.123
aveuglement, peu importe qu’on soit savant ou ignorant, puisque pour la secte
Diyoubandiyyah le Taqlid est obligatoire pour tout le monde après l’époque des
quatre Imams.
122 Nous en avons déjà cité beaucoup dans la biographie des têtes du
Mouvement et en partant des hérésies dans les branches du Tawhid.

[79]
Allah dit : Ô vous qui croyez ! Evoquez Allah d'une façon abondante et
glorifiez-Le à la pointe et au déclin du jour.124
Mais le Zikr se fait dans des règles et principes établis par Allah et
son Messager ; or la manière de faire le Zikr des têtes du Mouvement
Tabligh ne répond aucunement à ses conditions.
Mouhammad Zakariyya dit concernant Mouhammad Ilyâs : « Il
était de son habitude de faire le Zikr de la secte Djichtiyyah se
faisant à haute voix, appelé les douze(12) Tasbihs, tard la nuit
pendant onze mois, et pendant le mois de Ramadan il le faisait
entre Asr et Maghrib vu qu’il avait d’autres activités les nuits de
Ramadan. Il commençait après Asr et il terminait deux à trois
minutes avant Maghrib ».Akâbirou oulama’i Diyouband(p.53)
Sayyid Mouhammad Châhid As-sahâranfouriy dit : « Le Cheikh

Mouhammad Ilyâs continua à observer le Zikr à haute voix jusqu’à
la fin de sa vie. Il le recommandait fortement à ses servants et à
ceux qui logeaient dans la Markaz du Mouvement
Tabligh ».Siratou In’âme Al-Hassane(Vol.1/p.65)
Voici l’une des manières de faire le Zikr d’après Mouhammad
Zakariyya.
Il dit : « Qu’il s’asseye après les prières nocturnes ou après Fajr
étant en ablutions et faisant face à la Qibla. Il commence par la
prière sur le Prophète et se repent de ses péchés. Ensuite il dit : « Ô
Allah purifie mon cœur d’autre chose que Toi, illumine mon cœur
par la lumière de Ta connaissance ». Ensuite il prie sur le Prophète
onze(11) fois, lit « Qoul Houwallah » 3 fois et dédie la récompense
[80]
aux Chouyoukh de sa lignée spirituelle125. Il doit s’imaginer que le
la grâce divine descend sur son cœur en provenance du cœur du
Cheikh et que son cœur est lié à celui du Cheikh. Ensuite il s’assoit
en croisant les pieds et il commence le Zikr en psalmodiant et en
penchant un peu sa tête vers sa poitrine. Il allonge beaucoup la
prononciation du mot Lâ (Pas de…), et au niveau de ilâha
(…divinité) il balance sa tête par derrière comme s’il se
débarrassait de toute entité en dehors d’Allah, et ensuite il se tait
un peu. Puis il fait sortir le Illallah (sauf Allah) avec force et
s’imagine qu’il a fait rentrer la lumière divine dans son cœur ; il
fera cela 200 fois. Il dit « Mouhammadour-rassouloullah » en son
for intérieur en même temps. A chaque fois qu’il fait cela 11fois, il
ferme ses yeux et s’imagine que la grâce divine descend sur son
cœur du Trône Divin. Ensuite il répète Illallah 400 fois en tapant
sur sa poitrine, et il fait suivre cela du Allah Allah en ayant les
yeux fermés et en penchant sa tête vers son épaule droite, et il fait
cela 600 fois. Pendant qu’il fait cela, il répète souvent : « Allah est
en ma présence, Allah me regarde, Allah est à côté de
moi »126. Ensuite il répète Allah Allah en se donnant des coups
sur la poitrine 100 fois. Le maitre spirituel enseignera cela à son
disciple en le faisant devant lui pour qu’il voie et ensuite il laisse le
disciple faire. Si le disciple se trompe, il le corrige. Si après cela le
disciple demande davantage et qu’il se montre fort, il lui ajoute le
Zikr consistant à dire Allah Allah 1000 fois, 3000 fois ou 6000
fois selon ce que le Cheikh voudra ».Saqâlatou Al-
Qouloub(p.73-74)
125 La lignée spirituelle dans le soufisme désigne le Cheikh duquel on a appris

le soufisme et auquel on a prêté serment, les Cheikhs de ce Cheikhs et ainsi de
suite.
126 Ces propos relèvent clairement du panthéisme voulant qu’Allah soit partout
et mélangé à Sa créature. C’est une croyance mécréante et d’une fausseté

évidente.
[81]
Que disent les textes ?
Le Zikr est une adoration individuelle se faisant à basse voix à la
base, sauf précision de la législation ; pas comme le font ces gens.
Allah dit : Invoquez votre Seigneur en toute humilité et recueillement et
avec discrétion. Certes Il n'aime pas les transgresseurs.127
Allah dit : Et invoque ton Seigneur en toi-même, en humilité et crainte, à
mi-voix, le matin et le soir, et ne sois pas du nombre des insouciants.128
Abou Moussa dit : « J’étais en voyage avec le Prophète ; quand

nous nous approchâmes de Médine, les gens se mirent à dire « Allâhou
Akbar » en élevant leurs voix. Le Messager d’Allah leur dit alors :
« Ô hommes, ayez pitié de vos personnes. Sachez que vous n’êtes pas en
train d’invoquer un sourd, ni un absent ».129
On relève plusieurs innovations dans cette manière de faire
proposée par Mouhammad Zakariyyah, comme le fait de se
balancer, le fait de se taper la poitrine, le fait d’inventer des formules
à dire dans des circonstances précises, le fait de fixer des nombres là
où Allah n’en a pas fixé et le fait de répéter « Allah Allah ».
3. Le Kachf
Les exemples de Kachfs ont aussi été précités notamment dans la
partie consacrée aux hérésies de la Djamâ’a dans les différentes
branches du Tawhîd. Comme Mouhammad Ilyâs nous le dit dans
plusieurs de ses propos, la création du Mouvement Tabligh ainsi que
ses Tartibs sont basés sur des Kachfs qu’Allah lui aurait accordés.
[82]
VII. Leurs liens avec les innovateurs
Le Mouvement Tabligh entretient des relations très étroites avec
toutes les sectes égarées et innovées de l’Inde et d’ailleurs, à
commencer par sa marraine, la secte Diyoubandiyyah, qui renferme
quatre sectes soufies. Il n’a jamais eu de problème avec ces sectes, et
cela ne peut s’expliquer que par le fait qu’il (le Mouvement)
cautionne leurs pratiques et que parmi les Qoudamas un grand
nombre appartient à ces sectes, ou ferment les yeux dans une
moindre mesure.
Mouhammad Zakariyya dit : « J’aime ardemment la biographie des
savants de la secte Diyoubandiyyah ».Alwaliyyou
Alkâmil(p.354)
Ecoutons ces témoignages de Cheikh Abou Mouhammad Khalid
Abdourrahmâne qui a passé une quinzaine d’années dans le
Mouvement :
Cheikh Abou Mouhammad Khalid Ibn Abdourrahmâne dit : « J’ai
vécu une histoire lors de ma sortie avec le Mouvement au
Bangladesh. Il y avait avec la Djama’a un jeune tunisien du nom
de Mouhsin. Nous nous rendîmes dans une ville là-bas pour la
Da’wa. Dans notre sortie, nous sommes tombés sur une mosquée
où se trouvaient des soufis qui faisaient le Zikr conformément à
leur manière innovée. Ils s’asseyaient après Fajr pour cela. L’Amir
(le chef) de la Djama’a demanda que nous nous asseyions avec eux
afin de leur faire plaisir. C’est exactement ce qu’il nous dit. Il était
de l’Egypte et son nom est Chou’ayb. La Djama’a s’assit mais moi,
grâce à Allah, je ne m’assis pas avec. Nous fîmes surpris de voir
que Mouhsin, le jeune tunisien, avait commencé à s’attacher au
Cheikh soufi, mieux encore, il dévoila au Cheikh qu’il avait lui-
même prêté serment à un de ses Chouyoukh. Nous fîmes ensuite
surpris par une perte de connaissance du jeune. Il se réveilla dans
un mauvais état et il perdit l’usage de la parole, et il resta ainsi un
[83]
jour ou deux, et cela arriva après qu’il ait pris un wird130 auprès du
Cheikh. A chaque fois que nos frères lui parlaient pour le rassurer,
il leur répondait en écrivant sur une feuille. J’étais très angoissé
par ce qui se passait. Au deuxième ou troisième jour, Mouhsin
s’assit et nous nous assîmes autour de lui en le tranquillisant et le
rassurant, car nous ne savions pas de quoi il s’agissait. L’Amir de
la Djama’a lui demanda la raison de son silence et Mouhsin écrit
sur la feuille et nous le limes et voici qu’il prétendait que le
Messager d’Allah lui est apparu alors qu’il était à l’état de veille,
exactement comme le prétendent les soufis hérétiques. Je me mis
très en colère contre Mouhsin et je lui demandai de me décrire
l’homme qui lui a dit cela. Il nous répondit en écrivant que c’était
un homme à la barbe blanche. Je lui dis : « Telle n’est pas la
description du Prophète dans les livres de hadiths ». Là il se
précipita sur moi, me frappa et déchira mon habit ».Kalimatou
Haqq(p.27-28)
Il dit encore : « Un des Amirs du Mouvement en Egypte qui se

nommait Hicham Kâmil de la ville de Damiette (Doumyat en
arabe) était en sortie chez nous aux Emirats au moment où je m’y
trouvais. Une nuit, une discussion eut lieu en ce qui concerne les
prétentions métaphysiques des soufis disant que le Messager
d’Allah en personne peut être présent dans les lieux de Zikr ou
qu’il rentre en contact avec certaines personnes vertueuses. Je fus
surpris de voir cet homme cautionner cela, mais plus encore, il m’a
raconté que le Cheikh Ibrahim Azzat, qui fut un des Amirs en
Egypte, priait souvent avec le Messager d’Allah à l’état de
veille ».Kalimatou Haqq(p.28)
130 C’est-à-dire des formules de Zikr à réciter chaque jour à certaines heures.
[84]
Il dit encore : « Il y avait un jeune nommé Khamîs qui prétendait
qu’un autre jeune de la Djama’a voyait souvent le Messager
d’Allah à l’état de veille pendant le Bayân. Khamîs m’a raconté
aussi que lui-même a déjà vu Bilal, muezzin du Messager, à l’état
de veille et non pas en sommeil. Je prends Allah en témoin que ces
événements ont réellement eu lieu, je n’ai nullement besoin de
mentir ».Kalimatou Haqq(p.27-28)
Mais cela n’a rien d’étonnant ; en effet, depuis la création du
Mouvement, Mouhammad Ilyâs envoyait les Tablighiys dans les
cercles soufis à Saharanpur, Râ’ifour et chez les Chouyoukh de la
secte Diyoubandiyyah, pour les former.131
Conclusion du chapitre IV
Voici donc de manière très résumée la position idéologique du
Mouvement Tabligh et les hérésies dont il se rend coupable. Après
cela nul ne peut contester son égarement et son éloignement par
rapport à la voie de la Sounna, la voie des compagnons et des Imams
passés.
131 Mouhammad Ilyâs wa da’watouhou ad-diniyya(p.124-125).

[85]
Chapitre V : Les six(6) principes de base du Mouvement

Le Mouvement Tabligh, à l’image de toutes les sectes, à des
principes forgés autour desquels il gravite. Ce sont des règles qui
régissent ses activités et qui sont rappelées à toute occasion.
Ces principes, appelés Al-Ouçoulous-sitta, sont au nombre de six et
sont :
1) La bonne parole (Lâ ilaha illallah Mouhammadour-
rassouloullah)
2) La prière accomplie avec présence d’esprit
3) La recherche de la science et le Zikr
4) La bonté envers le musulman
5) La purification de l’intention et la sincérité
6) La sortie ou Khouroudj
Dans ce chapitre nous allons mener une recherche sur leur origine et
nous les étudierons de manière détaillée l’une après l’autre.
I. Origine des six(6) fondements selon Mouhammad Ilyâs

Selon Mouhammad Ilyâs les principes du Mouvement lui ont été
inspirés par Allah.
Mouhammad Ilyâs nous dit : « Je ne me suis pas chargé de mettre
en place ses fondements et ses règles de mon propre chef ou sur base
de ma compréhension, mais c’est Allah qui m’inspira ces
fondements et principes et Il m’ordonna de les suivre ».Bidâyatou
Harakatit-tabligh(p.39-40)
Mouhammad Issa dit : « La voie que le Mouvement Tabligh suit

pour faire son combat n’est pas forgée et n’a pas été tracée par un
homme de son propre chef. C’est plutôt une voie qu’Allah a fait
[86]
apparaître, conformément à Sa manière habituelle d’agir, et Il
guida ainsi au droit chemin à un moment où la communauté était
immergée dans l’égarement et suivait de faux principes. L’un des
signes de l’indulgence et de l’attention d’Allah à cette communauté
a été de choisir le Cheikh Mouhammad Ilyâs et de le mettre sur des
principes et une voie qui renferment le remède guérisseur du
dérapage et de l’égarement tant répandu dans cette époque
».Bidâyatou Harakatit-tabligh(p.45)
II. Etude détaillée des six principes
1. La bonne parole (Lâ ilâha illallah)

Signification du Lâ ilâha illallah d’après l’Islam
Le Lâ ilâha illallah, premier pilier de l’Islam, signifie : Pas de divinité
digne d’adoration en dehors d’Allah. Allah est Le Seul qui mérite de
recevoir toutes les formes d’adorations, comme l’invocation, les
vœux, la demande de secours, la demande de la délivrance…
Détourner une seule forme d’adoration et la vouer à une autre entité
qu’Allah rend mécréant et polythéiste et annule totalement la foi.
Cette formule ne signifie pas témoigner qu’Allah existe ou bien qu’Il
est Le Seul à avoir créé, car cela était déjà accepté par les peuples
auxquels les Prophètes étaient envoyés, comme expliqué plus-haut.
La signification d’après le Mouvement Tabligh
Les dignitaires de ce Mouvement disent que le sens de cette bonne
parole est de : « Faire sortir du cœur l’attachement aux choses mondaines
pour faire rentrer l’attachement à Allah, car Il est Le Créateur, Le
Pourvoyeur, Celui qui donne la vie et la mort, L’Administrateur et Le
Gestionnaire ».132 En plus court, ils disent que c’est « faire sortir la
mauvaise certitude du cœur et faire rentrer la vraie certitude ».
132 Zaddoud-dâ’iy(p.10-12) de Ikramoullah Jân Qassimiy.

[87]
C’est ainsi qu’ils interprètent le Lâ ilâha illallah et prétendent que les
idoles dont l’homme doit se détacher et ne pas fonder ses espoirs
dessus sont au nombre de cinq (5) : La recherche de la fortune, les
cadeaux et dons, la passion, l’âme incitatrice au mal et Satan.133
Mouhammad Youssouf dit : « Le Lâ ilaha illallah signifie tout
simplement que rien ne se réalise par le biais de quelqu’un, mais
tout se produit par Allah ».Mouhâdarrâtoun
Tazâkiriyya(p.124)
Il dit encore : « Nul ne crée, nul ne tue (ou nul n’empêche une
chose) qu’Allah ».Mouhâdarrâtoun Tazâkiriyya li Hadratich-
cheikh(p.81)
Il dit encore : « Il est dit dans le Qour’âne dans plusieurs endroits

qu’on ne doit pas croire aux choses créées, mais de croire qu’Allah
est Celui qui administre tout, et c’est cela le Tawhîd ».Tazkiratou
Mawlana Mouhammad Youssouf(p.131)
Cette définition que Mouhammad Youssouf, deuxième dirigeant du
Mouvement et fils du premier, donne au Lâ ilaha illallah était admise
même par les mécréants de l’époque du Messager, comme le prouve
plusieurs versets que nous avons cités plus-haut.
Allah dit : Et si tu leur demandes qui les a créés, ils diront très
certainement : “Allah”. Comment se fait-il donc qu'ils se détournent ?134
Un Mouvement ne véhiculant pas le sens juste de cette bonne parole
ne mérite aucunement d’exister.
133 Ra’youn akhar(p.17) de Sa’d Alhouçayn et Djamâ’atout-tabligh(p.38-39) de

Abou Oussama Sayyid Talibour-rahmâne..
134 Sourate Verset
43 87
[88]
2. La prière accomplie avec présence d’esprit
La prière est le deuxième pilier de l’Islam et sa pratique la plus
grande. Son importance et sa place ne sont à démontrer pour aucun
musulman.
Mais plusieurs pratiques innovées autour de la prière et de la
mosquée centrale du Mouvement à Nizâmoud-dîne nous montrent
que ce deuxième élément aussi n’est pas accompli conformément
aux normes islamiques.135
La manière de prier des frères de nos pays qui adhèrent au
Mouvement et celle de ceux qui nous viennent des pays comme
l’Inde et le Pakistan est une preuve claire que la prière n’y est pas
étudiée comme il se doit. Dans tous les cas nous n’avons jamais vu
une formation sur la prière d’eux.
3. La recherche de la science et le Zikr
Aucun Tablighiy pudique et sincère n’osera dire que cette qualité, la
science, est en eux. Nous avons en effet connu des gens qui ont fait
une bonne dizaine d’années à se promener avec ce Mouvement sans
comprendre le vrai sens du Tawhid avec les preuves. Ils n’y
apprennent que des fausses histoires, des fables et des prétendus
miracles. Il n’étudie pas la Aquida (Le dogme) dans leurs Markaz, ni
le Fiqh (Jurisprudence), ni la langue arabe, encore moins la science
des hadiths et cela se remarque aisément dans leurs interventions
remplies de hadiths forgés et mensongers. De quelle science s’agit-il
donc ?!
Après presque un siècle d’existence, le Mouvement n’a pas pu faire
sortir des savants spécialistes en Aquida, en Hadith ou en
Jurisprudence. Les quelques connaisseurs figurant parmi eux sont
135 Djamâ’atout-tabligh fil Hind(p.440-442).

[89]
des gens qui ont acquis leur science ailleurs, mais aucunement dans
le Mouvement.
Dans les Markaz, à l’échelle planétaire, on ne lit que ces livres :
1. Riyâdous-sâlihine de Imam Annawawiy.
En réalité ils n’étudient pas ce document, mais ils se contentent
seulement des hadiths parlant des mérites de certaines actions dont
ils ne maitrisent même pas les règles.
Ce document est le livre de Ta’lim des frères arabes et de ceux qui ne
maitrisent pas l’Urdu.
2. Hayâtous-sahaba (La vie des compagnons) de Mouhammad
Youssouf.
Ce document est rempli de faux hadiths et de faits attribués au
Messager et à ses compagnons.136
3. Fadâ’ilou Al-A’mâl (Les mérites des œuvres) de Mouhammad
Zakariyya.
Ce livre est aussi appelé en Urdu Tablighiy Niçâb, c’est-à-dire Le
chemin du Tablighiy. Il est en deux volumes comportant plusieurs
épitres comme Fadâ’ilous-sadaqât (Mérites de l’aumône), Fadâ’ilou Al-
Hajj (Mérites du pèlerinage), Hikâyâtous-sahaba (Récits des
compagnons)…etc. Il est le document de Ta’lim des frères
comprenant l’Urdu ; il est surtout utilisé en Inde et au Pakistan, au
136Lorsque ce livre fut corrigé par un savant et ses étudiants et que les faussetés
s’y trouvant ont été soulignées, certains savants du Mouvement se sont sentis
attaqués et ont riposté à tort. Comment un musulman se fâcherait-il juste parce
qu’on lui a dit qu’il ne doit pas dire telle histoire car elle fausse ? Mais cela n’est
pas spécifique aux frères Tablighs, ainsi sont tous les adeptes des mouvements
hérétiques ; ils refusent toute vérité contraire aux règles de leurs sectes ou
associations en avançant des arguments d’une inexactitude flagrante. Voir
Djamâ’âtoul islâmiyya(p.374-375) de Abou Oussâma Al-Hilâliy.
[90]
point où certains observateurs ont déclaré que ce livre y serait plus
lu que le Qour’âne.
Nous avons déjà cité dans les pages précédentes les égarements se
trouvant dans ce livre, mais nous n’avons pas informé les frères du
plus grave d’eux tous : Mouhammad Zakariyya prétend avoir reçu
l’aval du Messager d’Allah avant de le faire paraitre !
Mouhammad Zakariyya dit : « Un des Chouyoukh fit un rêve la
nuit du 1 Cha’bâne 1397 H et il dit : « Tu (Mouhammad
Zakariyya) étais assis silencieux et le Prophète était assis à un
endroit un peu élevé. Il y avait devant lui beaucoup de livres avec
des couvertures magnifiques, et au-dessus de tous les livres, il y
avait Fadâ’ilou Al-Hajj, en bas de ce dernier il y avait
Fadâ’iloul…137».Bahjatou Al-Qouloub(p.16)
Mouhammad Zakariyya dit encore : « Cheikh Khada Bakhch était

un soufi qui faisait le Zikr dans le cercle spirituel de Râ’ifour. Un
jour il vit en songe le Prophète Ibrahim et Mouhammad Zakariyya
en train de faire le tour autour de la Ka’ba ». Quand le Cheikh
Zakariyya fut interrogé au sujet de cela, il dit j’écrivais Fadâ’iloul
Hajj en ce temps ».Bahjatou Al-Qouloub(p.20)
Il dit encore : « Madjid Aliy vit en songe le Prophète en train de

dire : « Mouhammad Zakariyya a certes pris le dessus sur ses
contemporains en écrivant Fadâ’ilous-salah ».Bahjatou Al-
Qouloub(p.24)
Nous ne doutons aucunement de la fausseté de tout cela ! Comment
le Prophète ferait, même en songe, l’éloge d’un livre piétinant le
dogme qu’il a établi, un livre rempli de valvules du polythéisme, un
137 Et il se mit à citer certaines épitres de Fadâ’ilou Al-A’mal

[91]
livre dénaturant sa religion et la transformant en une doctrine basée
sur des contes, des histoires « à dormir debout » et des
blasphèmes ?!!!
Ce qui pourrait être la preuve de la mauvaise foi de cet auteur et du
fait qu’il ait mis ces choses par exprès c’est le fait qu’il ait retiré
certaines choses graves du document lorsqu’il a fallu en traduire des
extraits en arabe, mais rien de la version Ourdou n’a été changé
jusqu’à aujourd’hui à notre petite connaissance. Plus surprenant
encore, quand des gens ont critiqué ce livre, Mouhammad Zakariyya
fit paraitre un autre qu’il a nommé Ichkâlât ala koutoub Alfadâ’il war-
radd alayha qui signifie Réplique contre les reproches faits au livre
Fadâ’ilou Al-A’mal.
De quelle science parle donc le Mouvement Tabligh ?
4. La gentillesse envers les musulmans
Les Tablighiys sont sans aucun doute réputés pour leur noblesse de
caractère. Mais envers qui ? Envers les musulmans en général, ou
juste envers ceux qui ne les connaissent pas et ne leur disent pas la
vérité ?
Plusieurs faits malheureux nous montrent que celui qui les conseille
et leur montre leur égarement n’aura droit à aucune part de leur
gentillesse et prétendue douceur.
Voici cinq (5) récits étayant cela :
Récit n°1 : Farouq Houneyf et le Mouvement Tabligh
Lors de la rencontre du Mouvement Tabligh qui a eu lieu le samedi
28 Radjab 1402 correspondant au 22 Mai 1982 où des délégations
se sont rencontrées, j’ai pris la décision d’aller là-bas pour
rencontrer certains frères Pakistanais venus du Danemark pour la
rencontre. Par la grâce d’Allah j’ai pu les rencontrer dans la salle
de rencontre et nous écoutâmes ensemble les Bayâns des
[92]
Chouyoukh du Tabligh et d’autres activités tout au long de la
journée du Samedi jusqu’à la prière de Icha. Après la fin de la
prière, je me tins avec le responsable du Mouvement Tabligh au
Danemark pour nous rendre dans le lieu où étaient déposés leurs
bagages. En ce moment, leur responsable de Casablanca qui était
un Qâdiriy138 m’arrêta. Je pensai qu’il voulait me poser une
question, et mon compagnon continua sans se rendre compte que je
ne le suivais pas.
Le Qâdiriy me demanda en ces termes : « Qu’est-ce que tu ressens
dans ton cœur en ce qui concerne ce travail que nous faisons et la
sortie sur la voie d’Allah ? Je lui répondis que je n’étais pas serein
quant à la manière dont est faite la sortie. Il me demanda des
explications à ce sujet, et je lui répondis en ces termes : « Je
préférerais que ma sortie pendant 4 mois soit pour l’apprentissage
de la langue arabe, des hadiths, de la jurisprudence, et je n’aime pas
écouter des histoires à dormir debout et des songes qui ne me
regardent en rien. Il me répondit rapidement : « Il y a de
l’hypocrisie dans ton cœur. » Je lui dis : « Vois-tu ce qu’il y a dans
mon cœur ? » Il me dit que oui. Je lui dis donc : « Tant que tu es
ainsi, alors tu es mon Seigneur car Il est le Seul qui voit le contenu
des cœurs ». Il saisit ma main durement et je lui dis : « Lâche-
moi ». Il me dit : « Il est dit dans un hadith que « Quiconque voit
un mal qu’il le corrige avec un bâton ». Je lui dis : « Crains Allah
et ne modifie pas le hadith du Prophète. Il a plutôt dit : « Celui
d’entre vous qui voit un mal qu’il le corrige avec sa main ».
Il ne put pas se retenir à ce moment qu’il me tira vers lui sans me
donner le temps de prendre mes chaussures. Il m’emmena dans une
petite chambre et me demanda mes papiers comme s’il était un
contrôleur. Je lui remis mes papiers donc. Il les prit et s’en alla
après avoir désigné quelqu’un pour me surveiller.
138 Adepte de la secte soufie Qadariyyah.

[93]
Il revient ensuite après environ 3heures de temps avec un autre
homme et ils m’emmenèrent à un endroit désert au dehors à l‘abri
des gens. Ils m’attachèrent les mains par derrière et le Qâdiriy se
mit à me tabasser, à tirer ma barbe et à cogner ma tête au mur. Je
me rappelle qu’on me disait pendant le supplice : « D’où viens-tu
avec une voiture chargée d’armes ? » Puis il s’en alla après avoir
désigné quelqu’un pour me surveiller.
Après un quart d’heure environ, le Qâdiriy vint à moi avec un
Jordanien et un Marocain accompagné d’un Tunisien qui est leur
responsable en France. Ils reprirent encore les coups et les supplices
sous l’œil du Qâdiriy et de sa délégation. Ils vinrent encore avec un
autre prétexte en disant qu’ils ont trouvé une voiture remplies
d’armes et que j’avais quelque chose à voir dedans, et d’autres
impairs auxquels un homme sensé ne pourrait croire. Je leur dis
aussitôt : « Je n’ai rien à voir avec tout cela. Si ce que vous dites est
vrai, informez la police pour qu’elle vérifie cela ».
Ils continuèrent à me châtier sans avoir d’aveux de ma part.
Ensuite ils me menacèrent avec du courant électrique. Je dis : « Je
laisse mon affaire à Allah, Il est certes bien observateur sur les
serviteurs ». Ils me firent porter un habit, et mes mains étaient
attachées comme je l’ai dit, et ils m’emmenèrent en haut dans une
petite chambre où il y avait un générateur. Ils me placèrent sur un
fer et les menottes étaient derrière mon dos. Il(le Qâdiriy) tint ma
barbe pour me faire avouer.
Puis il condamna la porte et je restai quelque temps ainsi, sauf
qu’en face par un trou je regardais les gens et ils me regardaient.
De temps à autres, quelqu’un vient pour se charger de mon
supplice. Jusqu’à ce que vint me trouver l’aube dans mon état ; je
priai donc avec mes yeux et je restai ainsi jusqu’au lever du soleil.
Vers 11heures, le Qâdiriy vint à moi et me conseilla de m’éloigner
des musulmans. Il me prie pour essuyer ce que j’eus comme
[94]
blessures pendant le supplice jusqu’aux environs de 12h et il me
remit mes papiers en me réitérant de m’éloigner des musulmans.
C’est ainsi que se manifeste la gentillesse envers les musulmans !
Pas de force ni de puissance qu’en Allah. C’est à Lui qu’on adresse
les plaintes. Il m’est suffisant et Quel Meilleur Garant !
Il me passa à l’esprit au moment où je sortais de là d’aller voir les
policiers et de les informer de ce qui s’est passé entre moi et ceux-là,
mais j’ai préféré le silence pour le bien être de l’Islam et des
musulmans.139
Récit n°2 : L’histoire de Cheikh Abou Oussama Al-Hilâliy140
Il dit : « J’ai vu venant de ce Mouvement des actes qui m’ont donné
la conviction que tout ce qui a été dit à ce sujet en ce qui les
concerne est vrai. Quand ce livre paru à sa première édition et
qu’un frère eut lu ce que j’ai dit concernant le Mouvement Tabligh
au sujet de la rencontre qu’il y a eu avec leur responsable, Abou
Moustapha Arrifâtiy, il se rendit à leur Markaz pour les interroger
à ce sujet et ils essayèrent de nier cela. Ils lui dirent : « Si l’auteur
dit la vérité, amène-le ici pour qu’on discute avec lui ». Le frère
139 L‘histoire est racontée par Farouq Houneyf lui-même. Voir Alqawlou Albalîgh
fit-tahzir min djamâ’atit-tabligh(p.54-57) de Cheikh Hamoud Attouwaydjiriy.
140 Cheikh Al-Hilâliy avait écrit un livre intitulé Aldjamâ’âtou Al-Islâmiyya (Les
sectes en Islam) et avant de le faire paraitre, il invita les dirigeants des

différentes sectes à un débat et une confrontation d’idées pour mettre fin aux
divergences et unir les musulmans selon le Qour’âne et la Sounna. Dans un
premier temps, ils acceptèrent tous la rencontre car ils n’avaient pas pris le
projet de Cheikh Al-Hilâliy au sérieux. Quand le Cheikh finit tous ses
préparatifs et invita des savants comme le Cheikh Al-Albâniy pour assister aux
débats, ces dirigeants avancèrent chacun de son côté des excuses fausses et
n’assistèrent pas aux débats. Quant au dirigeant de la secte Tabligh en Oman,
Abou Moustapha, il dit pour s’échapper que ce débat dépassait son niveau et
donc qu’il devait attendre que viennent les savants du sous-continent indien.
C’est cet événement que Cheikh Abou Moustapha réfute dans l’histoire que
raconte Salim Al-Hilâliy et c’est pour cela que ce dernier a failli se faire
tabasser. Voir Aldjamâ’âtou Al-Islâmiyya(p.409-415).
[95]
vint me voir et m’informa de cela. Je lui dis : « Je suis entièrement
prêt pour cette discussion, fixe donc un rendez-vous avec eux ». Il
partit les voir et ils s’entendirent sur un rendez-vous. Nous
partîmes au jour du rendez-vous à leur Markaz. Quand ils me
virent, ils dirent : « C’est lui, c’est lui » Ils voulurent m’atteindre
pour me frapper, mais heureusement Allah m’a aidé et il y avait
avec moi certains de nos frères qui s‘interposèrent entre eux et ce
qu’ils voulurent faire ».141
Récit n°3 : Mouhammad Djouneyd Abdoul-Majid Abdoullah
Le Vendredi 11 Joumada Awwal 1418H, correspondant au 12
Septembre 1997, j’étais au siège du Mouvement à Nizâmoud-dine
à New Delhi et j’y ai accompli la prière de Joumou’a ; ensuite
j’assistai à la conférence qu’a faite le Cheikh Souleymane Alkajrâtiy
après la prière et qui porta sur la sortie de quarante jours et ses
mérites. Il expliqua que la solution à tous nos problèmes se trouve
dans la sortie de quarante jours et que tous les ténèbres et
transgression sont la conséquence du fait de ne pas sortir. Il parla
des six principes, et parmi eux la noblesse de caractère envers les
musulmans et son importance. Ensuite on passa à l’incitation à la
sortie. Je m’assis avec eux après Maghrib. Il y avait certains
responsables qui demandaient aux groupes qui venaient d’arriver
des quarante jours de sortie de repartir pour d’autres quarante
jours encore. Ensuite l’un d’entre eux fut choisi pour présenter les
principes des quarante jours et les règles fixées. Les responsables
insistaient sur le fait qu’ils ne doivent pas lire d’autres livres que
les sept chapitres que renferme Fadâ’iloul A’mal et de ne pas parler
d’autres choses que des six fondements. Ensuite les groupes furent
formés et je vis des responsables insister pour que ceux qui étaient
revenus des quarante jours se fassent inscrire pour quatre mois
141 Djamâ’âtoul islâmiyya(p.374-375).

[96]
encore alors qu’ils ne sont même pas partis voir leurs familles, et
certains furent inscrits malgré eux.
Nous accomplîmes la prière de Icha à 22h30, et on annonça
qu’après il y aura un cours sur la vie du Prophète et ensuite des
invocations. Le Cheikh Mouhammad Sa’d vint alors pour la
conférence et parla de l’émigration des musulmans vers l’Abyssinie
contée dans Hayâtous-sahaba de Mouhammad Youssouf, et il
utilisa cela comme un argument pour les sorties de quatre mois et
prétendit que cela est une forme de Hidjra. La conférence suivie
d’invocations prit fin vers 23h30.
Ensuite on annonça que tout le monde dormira dans la mosquée ; je
m’assis alors dans la mosquée et il y avait à côté de moi un homme
qui avait un grand drap et il me dit : « Couche-toi dessus ». Je me
couchai alors sur un côté et lui il était sur l’autre et je m’endormi.
Un homme vint à moi tard dans la nuit et il me réveilla. Il me dit :
« Tu n’as pas de drap ». Je lui dis : « Non ». Il me demanda à quel
groupe j’appartiens. Je répondis : « Je n’appartiens pas à la
Djama’a ». Il me dit : « Viens que je t’inscrive auprès du
responsable dans une Djamâ’a peut-être qu’il te donnera un drap et
un matelas ». Quand je me rendis chez lui, il me posa la même
question : « Tu es avec quel groupe ». Je lui dis : « Je ne suis pas de
la Djamâ’a ». Il me dit : « Où es ton matelas ? » Je lui répondis :
« Je n’ai pas de lit ». Il me dit alors : « D’où viens-tu es et quel est
ton objectif ». Je lui répondis que je suis venu de Banaras pour une
visite à Delhi que j’avais prié vendredi ici et j’ai assisté aux
conférences d’après la prière de Joumou’a jusqu’à la prière de Icha.
J’ai ensuite appris qu’il y aura une intervention après la prière de
Fajr, je suis resté alors dans la mosquée comme cela a été annoncé,
afin d’assister à la rencontre après la prière de Fajr et en tirer
profit…
Après cela, il me dit : « Parmi les instructions de nos supérieurs,
celui qui n’a pas de drap ne doit pas rester dans la mosquée, alors
[97]
change de mosquée et va dans une autre ». Je lui dis alors : « Ô
Cheikh, quelle mosquée est ouverte à cette heure pour que je m’y
rende ». Mais il réitérait à chaque fois : « C’est ainsi que nos
supérieurs nous ont dit, alors tu dois changer de mosquée ; va
ailleurs ». Je leur lançai alors le Salam, je me rendis à l’hôtel
« Zakiy » juste à côté où je louai une chambre et je passai le restant
de la nuit dans l’angoisse et la stupéfaction. Le Mouvement dont
l’un des principes est la noblesse de caractère avec tous les
musulmans, et cela ils le répètent toujours dans leurs conférences
et exposés. Je l’ai entendu plusieurs fois de la journée, mais
comment est-ce que les adeptes peuvent être en porte-à-faux dans
l’application au point de chasser de la maison d’Allah en pleine
nuit un musulman voyageur et étranger, pendant qu’il y a des
centaines de gens venant de différentes contrées qui dorment dans
cette même mosquée avec des apparences non conformes.
Ceci montre qu’ils n’appliquent ces fondements qu’avec celui qui
s’affilie à eux ou celui qu’ils espèrent venir un jour dans leur
Mouvement et être avec eux. Celui d’entre les musulmans qui veut
s’en écarter et mettre en garde contre leurs erreurs, ils le
détesteront de toute force ».142
Récit n°4 : Mésaventure du Cheikh Atîqoullah
Mouhammad Djouneyd dit : « le frère Khân Mouhammad Abdous-
salam Afghâniy m’a raconté le 26/11/1419 H une histoire qui
montre le mauvais comportement des gens du Tabligh avec ceux
qui critiquent le Mouvement et ses croyances. Il dit : « Mon maitre
Atîqoullah, exilé de l’Afghanistan au Pakistan, a écrit un livre
dans lequel il critique les fausses croyances que portent le
Mouvement Tabligh et d’autres choses. Après que le livre ait été
édité et que le livre ait été distribué au marché, le Mouvement
Tabligh se mit à rafler le livre au marché et le menacèrent
142 Djamâ’atout-tabligh fi Al-Hind(p.454-456).

[98]
durement de mort. Il fut obligé de quitter cette contrée la nuit pour
retourner dans sa ville natale en Afghanistan dans la précipitation
par peur d’eux ».143
Par ces récits, nous ne voulons aucunement prétendre que les frères
du Tabligh sont particulièrement violents et agressifs ou que c’est le
Mouvement qui leur enseigne cela. Mais ce que nous voulons faire
ressortir ici, c’est le fait que ces frères soient bornés et têtus et qu’ils
ne réagissent pas scientifiquement au critique scientifique basée sur
des faits réels. Ainsi donc, toute personne qui dit quelque chose sur
le Mouvement, fut-elle la vérité, ils la prendront comme ennemie, ils
la détesteront et n’écouteront plus ses propos, et cela est sans aucun
doute le propre même des sectes !
5. La purification de l’intention et la sincérité
La sincérité dans l’adoration est une condition sine qua non de sa
validité. Nous ne ferons pas de procès d’intention aux frères du
Tabligh et nous n’allons pas essayer de sonder leurs intérieurs, car
Seul Allah en a la science.
A supposer que leurs intentions soient saines et pures, cela n’est pas
suffisant, car leurs pratiques ne sont pas conformes à la voie du
Messager d’Allah. En effet, pour qu’une œuvre soit agréée, elle
doit remplir deux conditions : Etre vouée exclusivement à Allah et
être faite conformément à la manière du Prophète.
Imam Ibn Taymiyyah dit : « L’Islam est basé sur deux grands
principes :
Premièrement : Qu’on adore Allah sans rien Lui associer ;
Deuxièmement : Qu’on L’adore avec les œuvres déjà légiférées,
c’est-à-dire ce qu’a ordonné le Prophète ».Majmou’ou
Alfatâwa(Vol.1/p.189)
143 Djamâ’atout-tabligh fi Al-Hind(p.460).

[99]
Le fait d’avoir une bonne intention n’excuse donc pas les
innovations.
Anas Ibn Mâlik dit : « Trois hommes vinrent aux appartements des
femmes du Prophète pour poser des questions sur l’adoration que
faisait le Prophète. Quand ils furent informés, c’était comme s’ils
l’avaient minimisée et ils dirent : « Mais où sommes-nous par rapport
au Prophète ? Lui, on lui a pardonné ses péchés passés et à venir ! »
L’un d’eux dit : « Moi, je vais prier toutes les nuits ». L’autre dit :
« Moi, je vais jeûner tous les jours et je ne vais jamais m’arrêter ». Le
dernier dit : « Moi, je vais m’éloigner des femmes et je ne vais jamais
me marier ». Le Messager d’Allah vint alors et leur dit : « Est-ce
vous qui avez dit ceci et cela ? Par Allah, je crains le plus Allah et je
suis plus pieux que vous, mais pourtant je jeûne et j’arrête, je prie et je
dors, et je me marie ; quiconque se détourne de ma voie ne fait pas
partie des miens ».144
6. La sortie ou Khouroudj
Cette sortie est l’acte le plus important du Mouvement Tabligh et son
emblème ; nous nous devons donc de lui consacrer tout un chapitre
avec plus de détails que les autres points.

[100]
Chapitre VI : La sortie ou Khouroudj

I. L’origine de cette sortie
Mouhammad Ilyâs prétend que cette sortie et ses règles lui ont été
dictées par Allah.
Il dit : « On m’a dévoilé cette manière de faire la Da’wa dans un
songe ».Malfouzât Mawlâna(p.51)
Il dit encore : « Je ne me suis pas chargé de mettre en place ces

fondements et ces principes de mon propre chef, c’est plutôt Allah
qui m’a montré cette voie et m’a ordonné de la suivre ».Tabligh
Tahrik(p.39-40)
Ses élèves aussi affirment : « Allah enseigna cette manière de faire

la Da’wa à Cheikh Mouhammad Ilyâs dans un songe ».Tarikh
Da’wa Tabligh(p.123)
II. Bref aperçu d’une journée de sortie
Le jeudi soir, ils se rassemblent à la Markaz et l’un d’entre eux se lève
pour faire le Bayân et les inciter à consacrer un peu de leur temps à
Allah en partant en sortie. Ensuite les noms de ceux qui ont décidé
de sortir sont enregistrés afin de faciliter leur répartition. Ceux qui
doivent sortir vont y dormir, de même que toute personne ayant le
temps, car cela est très recommandé d’après eux et ils le nomment
I’tikâf 145!
145 On demanda au Cheikh Ibn Outheymîne : « Quel est le statut du I’tikâf (retraite
spirituelle) hebdomadaire, tous les jeudis dans les Markaz. Ils utilisent comme preuve
le hadith disant : « Celui qui fait l’I’tikâf une nuit dans une des maisons d’Allah, Allah
mettra entre lui et le feu trois fossés, et entre deux fossés il y aura la distance qu’il y a
entre les cieux et la terre ».
[101]
Au matin, un Qoudama se lève pour les inciter à purifier leurs cœurs
par quelques conseils qu’ils appellent Hidâyât. Après quoi, chaque
délégation rejoint son Amir pour une brève consultation tournant
autour des règles du voyage par exemple.
Une fois arrivés à leur lieu de séjour, ils se consultent pour partager
les différentes tâches qui sont entre autres : la préparation de la
nourriture, la visite de l’Imam de la mosquée et de certaines
personnalités éventuellement, l’organisation des Ta’lims, des Bayâns
et la Djawla146.
Voici succinctement comment se passe une journée de sortie :
1. Vers 9h, il y a un Ta’lim avec les trois(3) documents du
Mouvement et souvent par la lecture des dix dernières sourates, ou
encore par une étude des Ouçoulous-sitta ou autres règles de la sortie.
2. Après la prière de Zouhr, l’un d’eux se lève pour expliquer aux
fidèles qu’ils viennent d’ailleurs, pas pour un but mondain, mais
pour la cause d’Allah et Sa religion.
3. Après la prière de Asr, un d’eux se lève pour inciter les fidèles à
les aider dans les visites qu’ils vont rendre aux gens ;
Il répondit : « L‘I’tikâf tous les jeudis, lors de la nuit du jeudi au vendredi, est sans nul
doute une innovation, car il n’est pas rapporté du Prophète qu’il réservait le jour du
jeudi pour l’I’tikâf, mais il a effectué l’I’tikâf pendant le mois du Ramadan, au début,
puis au milieu et à la fin à la recherche de la nuit du destin (Laylatou aLQadr). Puis
quand le Prophète fut informé que cette nuit se trouvait dans les dix dernières nuits
de Ramadan, il pratiqua l’I’tikâf jusqu’à sa mort pendant les dix dernières nuits. Il n’a
jamais pratiqué l’I’tikâf hors du mois de Ramadan, sauf une année pendant laquelle il
ne le fit pas à Ramadan et l’effectua alors pendant le mois de Chawwâl pour se
rattraper. (…) Quant au hadith de l’interrogateur, je ne le connais pas du
Prophète ».Aç-çahwatou Al-Islâmiyya(Question n°103/p.282)
Le hadith cité dans la question n’est pas authentique. Voir Silsilatoud-
da’ifa(Vol.11/p.566-569/Hadith n°5345) de Cheikh Al-Albâniy.
146 La Djawla c’est le faire de tourner dans le quartier pour appeler les gens à se
rendre à la mosquée pour le Bayân et éventuellement une sortie.

[102]
4. Une heure avant la prière de Maghrib, ils se rappellent les règles de
la Djawla et l’Amir désigne un groupe ou plus qui fera cette Djawla
pour inviter au Bayân de Maghrib. Dans chaque groupe il y a : un
chef (Amir), un guide (Dalil) et un orateur (Moutakallim). Dans la
mosquée on laisse un frère qui aura comme tâche de faire des Zikr
afin que la Djawla donne des fruits. Ils appellent ce dernier Fikreur ou
Dynamo et il n’a pas le droit de se lever de sa place, et au cas où il y
est contraint, il doit mettre quelqu’un à sa place. Si la Djawla échoue,
il pourrai en être tenu pour responsable !
5. Après la prière de Maghrib, l’un d’eux se lève pour dire aux gens
qu’après les Nawafils il y aura un prêche (Bayân). Après le Bayân,
truffé de versets mal commentés, de hadiths forgés et d’histoires à
dormir debout, ils passent au Tachkil, consistant à inciter les fidèles à
la sortie et à enregistrer les noms de ceux qui acceptent ; ensuite ils
font l’invocation de clôture.
6. Après la prière d’Icha, ils lisent une histoire ou plus dans Hayâtous-
sahaba de Mouhammad Youssouf.
7. Ils se rappellent les règles du manger, du sommeil, de la mosquée
et du grand lavage.
8. Chacun organise sa nuit comme il l’entend, mais tout le monde
doit se lever au moins 30 minutes avant la prière.
9. Après la prière de Fajr, l’un d’entre eux leur rappelle la grandeur
d’Allah et le Jour de la Résurrection ;
10. Après le lever du soleil, ils prient la prière de Douha et ils
prennent le petit déjeuner, et ensuite celui qui veut peut dormir
jusqu’à 9h.
Les 20 points à respecter en sortie :
[103]
-Observer quatre (4) choses : L’obéissance à l’Amir, l’entraide dans le
travail, la patience et l’endurance, et la propreté de la mosquée ;
-S’occuper par quatre (4) choses : L’appel (Da’wa), les adorations, le
Ta’lim et être serviable aux gens ;
-Diminuer quatre (4) choses : La nourriture, le sommeil, la parole et
les travaux personnels ;
-Eviter quatre (4) choses : Le gaspillage, l’envie du bien de l’autre, la
demande et l’utilisation des biens d’autrui sans sa permission ;
-Ne pas parler de quatre (4) choses : les affaires politiques, les
questions de Fiqh (jurisprudence), les questions de divergences et les
principes des autres groupes.
Voici brièvement comment se présente une journée en sortie et
quelques-unes des règles qui la régissent.
III. En quoi cette sortie est mauvaise ?

D’emblée et sans introduction, nous tenons à préciser que,
contrairement à ce que les frères de ce Mouvement font croire aux
gens, les savants ne condamnent pas le fait d’aller en sortie dans des
contrées pour appeler les gens à l’Islam. Comment pourraient-ils
l’interdire alors qu’ils le font eux-mêmes, et avant eux les
compagnons et les pieux prédécesseurs. Nous demandons donc à
nos frères du Tabligh de ne pas déplacer le débat et de ne pas
essayer de duper les gens en prétendant que les savants la Da’wa.
Quel musulman condamnerait la Da’wa ?
Ce qu’ils condamnent c’est la méthodologie et la voie du
Mouvement Tabligh et l’idéologie sur laquelle il a été bâti et selon
laquelle il fonctionne.
Nous pouvons résumer les critiques contre le Mouvement Tabligh et
sa sortie en ces points (8) points :
[104]
1. La corruptibilité de la croyance du Mouvement
La plus grande critique à l’endroit du Mouvement Tabligh est sa
mauvaise idéologie et ses graves déviances sur le dogme, comme
nous l’avons démontré avec tous les détails nécessaires. Ce
Mouvement a été conçu à la base par des innovateurs dangereux,
adeptes des sectes les plus dangereuses. Ses documents de base en
est une preuve incontestable.
Si tel est le cas, il est interdit de fréquenter, de sortir ou de laisser les
gens sortir avec ce Mouvement sans le condamner ouvertement, car
il s’agit d’une secte avec son dogme et ses principes à elle, et non
plus une association fondée pour des questions organisationnelles.
Houzayfa Ibn Al-Yamâne dit : « Alors que les gens interrogeaient le

Prophète sur le bien, moi je l’interrogeais sur le mal, de peur qu’il ne
me touche. Je lui dis donc : « Ô Messager d’Allah ! Nous étions dans le
paganisme et le mal, et Allah nous vint avec ce bien qui est l’Islam ; y
aura-t-il un mal après ce bien ? » Il répondit : « « Oui ! Le désordre et
la divergence ». Je lui dis : « Y aura-t-il après ce mal un bien
encore ? ». Il répondit : « Oui, mais il sera empreint de confusion et
d’ambivalence ». Je lui demandai : « Quelle est cette confusion ? ». Il
répondit : « Des gens qui suivront une voie autre que la mienne, et une
guidée autre que la mienne ; ils feront des choses que tu trouveras
justes et d’autres mauvaises ». Je lui dis encore : « Y’aura-t-il après ce
bien un autre mal ? ». Il me dit : « Oui. Il y aura des prédicateurs aux
portes de l’Enfer, et quiconque leur répondra ils le précipiteront
dedans ». Je dis : « Ô Messager d’Allah ! Décris-les-nous ». Il
dit : « D’accord. Ce sont des gens de nos races, parlant nos
[105]
langues147 ». Je dis : « Ô Messager d’Allah ! A ton avis, que dois-je
faire si cette époque me trouve ?». Il dit : « Tu resteras attaché à la
Djamâ’a148 et au dirigeant ». Je lui dis : « Et si il n’y a ni Djamâ’a, ni
dirigeant ? ». Il me dit : « Alors éloigne-toi de toutes ces sectes, même
si pour cela tu dois t’accrocher avec tes dents au tronc d’un arbre
jusqu’à ce que la mort te trouve ainsi ».149
D’après Abdoullah Ibn Mas’oud encore, le Prophète traça une

ligne droite et dit : « Voici la voie d’Allah ». Ensuite il traça d’autres
lignes à droite et à gauche de la ligne droite, et dit : « Et voici les
autres voies, et sur chacune d’elles, il y a un démon qui y appelle ».
Ensuite il lit ce verset : Voici donc Ma voie dans toute sa droiture,
suivez-la, et ne suivez pas les autres voies, car elles vous égareront de
Ma voie. ».150
2. L’origine mensongère de cette sortie
Mouhammad Ilyâs prétend que toutes les activités de son
Mouvement ont été mises en place suite à une inspiration divine en
songe. En cela il y a une preuve suffisante pour délaisser ce
Mouvement, car ce qu’il prétend est inconcevable. Comment a-t-il su
qu’il ne s’agissait pas d’une insufflation satanique ? Comment Allah
va-t-Il faire une révélation à un homme à la croyance corrompue et
lui confié une chose dont Il aurait privé les compagnons du
147 C’est-à-dire des gens se trouvant au sein même des musulmans !

148 La Djamâ’a désigne ceux qui sont attachés au Qour’âne et à la Sounna, quel
que soit leur nombre. Voir pour plus de détails notre compilation La Bid’a(p.42-
45).
150 Rapporté par Ahmad(4142), Al-Hâkim(2938), Ibn Hibbâne(6) et
Addârimiy(202), et authentifié par Cheikh Al-Albâniy dans Atta’liqâtoul
Hissâne(Vol.1/p.146/Hadith n°6).
[106]
Messager d’Allah et les premières générations de l’Islam ? Cette
manie propre au soufisme qui consiste à inventer des adorations et
des pratiques sur base de rêve est une raison suffisante pour
condamner cette sortie, car tout ce qui est bâti sur le faux est faux.
3. La Da’wa n’y est pas fait selon la voie des Messagers
Bien qu’ils prétendent faire le « travail des Prophètes », les éléments
du Mouvement Tabligh contredisent de manière flagrante leur voie.
En effet, dans leur Da’wa il parle rarement du Tawhid et des actes de
Chirk que les gens commettent. Pourtant c’était la première mission
de tous les Prophètes, sans aucune exception.
Allah dit : Nous avons certes envoyé dans tous les peuples un Messager,
avec comme Message : Adorez Allah et éloignez-vous des fausses
divinités.151
Allah dit encore :  Nous n’avons envoyé avant toi aucun Messager sans
lui révéler que : Pas de divinité digne d’être adorée si ce n’est Moi, adorez-
Moi donc. 152
Allah dit au sujet de Nouh : Nous avons envoyé Noé vers son peuple. Il
dit : “ô mon peuple, adorez Allah. Pour vous, pas d'autre divinité que Lui.
Je crains pour vous le châtiment d'un jour terrible”.153
Allah dit au sujet de Houd : Et aux Aad, leur frère Houd : "Ô mon
peuple, dit-il, adorez Allah. Pour vous, pas d'autre divinité que Lui. Ne [Le]
craignez-vous donc pas ?154
Il dit au sujet de Sâlih : Et aux Thamoud, leur frère Sâlih : "Ô mon
peuple, dit-il, adorez Allah. Pour vous, pas d'autre divinité que Lui. Certes,
une preuve vous est venue de votre Seigneur : voici la chamelle d'Allah, un
153 Sourate Verset
7 59
154 Sourate Verset
7 65
[107]
signe pour vous. Laissez-la donc manger sur la terre d'Allah et ne lui faites
aucun mal; sinon un châtiment douloureux vous saisira.155
Il dit au sujet de Chou’ayb : Et à Madyan, leur frère Chou’ayb : "Ô mon
peuple, dit-il, adorez Allah. Pour vous, pas d'autre divinité que Lui. Une
preuve vous est venue de votre Seigneur. Donnez donc la pleine mesure et
le poids et ne donnez pas aux gens moins que ce qui leur est dû. Et ne
commettez pas de la corruption sur la terre après sa réforme. Ce sera mieux
pour vous si vous êtes croyants.156
Il dit au sujet de Ibrahim : Et Ibrahim, quand il dit à son peuple :
“Adorez Allah, et craignez-Le : cela vous est bien meilleur si vous
saviez”.157
Et c’est ce qu’a fait le Messager en envoyant Mou’âz au Yémen.
Abdoullah Ibn Abbâs dit : « Lorsque le Prophète envoya Mou’âz

Ibn Djabal aux gens du Yémen, il lui dit : « Tu te rends chez des gens
du Livre, donc que la première chose à laquelle tu les appelleras soit
qu’ils unifient Allah Le Très Haut. S’ils ont compris cela, informe les
qu’Allah leur a rendu obligatoire cinq prières le jour et la nuit ; s’ils
prient, informe les qu’Allah leur a rendu obligatoire sur leurs biens une
aumône qu’on prendra de leurs riches pour le donner à leurs pauvres ;
s’ils acceptent cela, alors prends-la d’eux et fais attention à ne pas
toucher à la meilleure partie des biens des gens ».158
Dans le Tabligh les gens sont en deux catégories concernant le
Tawhid : ceux qui l’enfreignent et ceux qui ne disent mot quand il
est enfreint. Comment prétendre donc faire la Da’wa sans respect du
Tawhid, socle de la religion ?
157 Sourate Verset
29 16
[108]
4. Leur sortie est truffée d’innovations
Le simple fait de prendre cette sortie comme une adoration en soi-
même et non plus un moyen est une innovation ; car le fait
d’attribuer des récompenses pour le simple fait de sortir n’est
rapporté dans aucun texte.159
Nous pouvons recenser dans les sorties de nos frères du Tabligh, une
dizaine d’innovations :
1. La délimitation des jours de sorties sans possibilité de les
revoir ;
2. Se rendre obligatoirement dans les mosquées pour y dormir,
même quand on a le choix de se rendre ailleurs, tout en se
mettant en tête que cela est plus méritoire que rester dans une
maison ou un hôtel où on n’indispose personne ;
3. Faire la Djawla en prétendant que le Prophète le faisait160 et
les invocations avant d’aller en Djawla ;
4. Le fait de laisser dans la mosquée, pendant la Djawla, une
personne qui sera chargée de faire le Zikr afin que la Djawla
aboutisse ; si la Djawla échoue l’erreur lui est souvent rejetée.
159 En effet dans le Mouvement Tabligh la sortie n’est pas qu’un moyen, c’est
un objectif. Sinon pourquoi enverrai-t-il le nouveau converti et l’ignorant en
sortie ? Ils vont appeler qui et à quoi ?
160 On demanda au Cheikh Ibn Outheymine : « Quel est le jugement concernant la
pratique des Djawlas Maqamiyya et Intiqaliyya, sachant que certains prétendent que
cela a été pratiqué par le Messager d’Allah et ses compagnons ? »
Il répondit : « Pour le fait d’affirmer que ceci a été fait par le Prophète et ses
compagnons, je ne connais aucune preuve la dessus, donc que ceux qui prétendent cela
apportent des preuves afin de nous y guider, et nous les accepterons et les appliquerons
si Allah le veut ».Aç-çahwatou Al-Islâmiyya(Question 96/p.274).
[109]
Ils l’appellent « Fikreur » ou « Dynamo »161 en fonction des
pays ;
5. Ils établissent des manières de manger ou de dormir sans preuve
authentique, comme le fait de prendre du sel avant le repas162,
le fait de s’asseoir sur le pied gauche et redresser le pied droit en
mangeant163, le fait d’interdire de diriger les pieds vers la Qibla
en dormant164…etc. et par ignorance ils attribuent tout cela au
Messager d’Allah, et c’est cela le danger.
Selon le milieu et selon ceux qui partent en sortie, le nombre
d’innovations peut diminuer ou augmenter, allant de l’adoration
auprès des tombes à pire…
Certains nous diront certainement que ces innovations sont très
négligeables, mais qu’ils sachent qu’elles deviendront très grandes
un jour.
Imam Albarbahâriy() dit : « Prends garde contre les petites
innovations, car ce sont elles qui finissent par devenir grandes. En
réalité toute innovation qui a surgi dans cette communauté était au
tout début très petite, et ressemblait à la vérité, et c’est ce qui
trompa la personne qui y adhéra, et ensuite elle fut incapable d’en
161 D’après le Cheikh Al-Albâniy, le Mouvement Tabligh aurait copié cette

pratique de la secte Naqchabandiyya à laquelle était affilié son fondateur. Voir
Sou’âlâtou Al-Halabiy li Ckeykhihi Al-Albâniy(p.528).
Beaucoup de frères ignorent que la notion de Fikr n’est pas une chose banale
dans le Mouvement et qu’elle est une autre appellation de la Mourâqaba des
soufis.
162 A cause de leur ignorance, ils tirent cette pratique d’un hadith forgé. Voir
Mawsou’atou Al-Ahâdithid-da’ifa wa Almawdou’a(Hadith n°14162) de Cheikh Aliy

Hassane Al-Halabiy et deux autres Docteurs.
163 Ils tirent cette pratique d’un hadith faible. Voir Ae se genelmoughi an hamlil
asfâr(Vol.3/Page293).
164 Cheikh Ibn Outheymine dit : « Il n’y a pas de mal à ce que la personne dorme en
ayant les pieds vers la Qibla ».Madjmou’ou Alfatâwa(Vol.2/p.976).

[110]
ressortir, et l’innovation devint une adoration qu’elle vouait à
Allah. Elle prit ainsi le contre-pied de la voie droite et sortit de
l’Islam ».Charhous-sounna(p.37-38)
Beaucoup de ces pratiques sont déjà devenues très grandes dans ce
Mouvement et quiconque ne s’en acquitte pas est vu comme un
paresseux !
5. Ils interdisent le fait de dénoncer les péchés et innovations
Parmi les principes de la sortie, il y a le fait de ne pas évoquer les
péchés des gens, même grands soient-ils. C’est pour cela qu’ils ne se
gênent pas de se mélanger à n’importe quel groupe et de collaborer,
et c’est aussi ce qui explique qu’ils soient acceptés des soufis et
autres qui sont connus pour leur refus des gens de la Sounna.
Mouhammad Zakariyya dit : « Il n’est pas permis aux prêcheurs
du Mouvement de dénoncer publiquement les péchés et les
turpitudes ».Fadâ’ilou Al-A’mâl(p.24)
Même quand le péché est aussi grand que la vénération des tombes
et le port des amulettes ils ne l’interdisent pas, cela pour faire plaisir
aux gens, ne pas les vexer et se faire aimer !
Pourtant le verset que ces gens prennent comme argument de leur
sortie dit le contraire de ce principe.
Allah dit : Vous êtes la meilleure communauté qu'on ait fait surgir pour
les hommes vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez
à Allah.165
Que celui qui prétend que cette sortie est faite selon les textes de
l’Islam compare donc ce principe du Mouvement et les textes
suivant :
Allah dit :
[111]
-Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le
convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront.166
-Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils
commandent le convenable, interdisent le blâmable accomplissent la
Salât, acquittent la Zakat et obéissent à Allah et à Son messager. Voilà ceux
auxquels Allah fera miséricorde, car Allah est Puissant et Sage. 167
-Si seulement il existait, dans les générations d'avant vous, des gens
vertueux qui interdisent la corruption sur terre ! (Hélas) Il n'y en avait
qu'un petit nombre que Nous sauvâmes, alors que les injustes persistaient
dans le luxe (exagéré) dans lequel ils vivaient, et ils étaient des
criminels.168
-Ceux des Enfants d'Israël qui n'avaient pas cru ont été maudits par la
bouche de David et de Jésus fils de Marie, parce qu'ils désobéissaient et
transgressaient. Ils ne s'interdisaient pas les uns aux autres ce qu'ils
faisaient de blâmable. Comme est mauvais, certes, ce qu'ils faisaient
! Tu vois beaucoup d'entre eux s'allier aux mécréants. Comme est mauvais,
certes, ce que leurs âmes ont préparé, pour eux-mêmes, de sorte qu'ils ont
encouru le courroux d'Allah, et c'est dans le supplice qu'ils
éterniseront.169
Houzayfa rapporte que le Prophète a dit : « Par Celui qui tient

mon âme dans Sa main, vous commanderez le bien et interdirez le mal
ou bien vous ne serez certainement pas loin de voir Allah envoyer sur
vous un châtiment venant de Lui, vous L’invoquerez alors et Il ne
répondra pas à votre appel ».170
167 Sourate9 Verset71
168 Sourate Verset
11 116
169 Sourate Versets
5 78-80
170 Rapporté par Attirmidhiy(2170) et déclaré Bon par Cheikh Al-Albâniy dans
Sahihout-targhib(Vol.2/p.286/Hadith n°2313).
[112]
Abou Sa’îd Alkhoudriy rapporte que le Messager()

fit un sermon en disant : « Que la peur des gens n’empêche jamais un
homme de dire une vérité qu’il connait, {car cela ne rapprochera pas le
terme de sa vie, ni n’éloignera de lui la richesse} ».171
Abou Bakr rapporte que le Prophète a dit : « Quand les gens

voient l’injuste commettre son injustice sans l’en empêcher, ils ne sont
plus loin de voir Allah les frapper tous par un châtiment provenant de
Lui ».172
Nous disposons aussi de témoignages de personnes fiables qui ont
attestés que ce principe est toujours appliqué :
Témoignage de Cheikh Mouhammad Ibn Hadiy Almadkhaliy.
Il dit : « Je jure par Allah, un homme, ou disons un groupe
d’hommes du Mouvement Tabligh, est venu nous voir à Banaras
(en Inde) dans une demeure où le Cheikh Sâlih Al-Irâqiy et moi
descendions d’habitude. Ils nous dirent : « Nous avons écouté des
Chouyoukh arabes ici et nous avons été contents d’eux. Nous
sommes venus vous rendre visite et nous voudrions que vous
participiez avec nous à la Da’wa vers Allah ; nous sommes dans
telle mosquée. Le Cheikh Sâlih avait déjà préparé une conférence
pour une mosquée d’entre les mosquées des gens de la Sounna.
Nous fûmes contents et nous nous sommes dits que nous irons à
cette mosquée qui est une mosquée de la secte Barilawiyya. Comme
171 Rapporté par Attirmidhiy(2191), Ibn Mâdja(4007) et Ahmad(11403), et

authentifié par Cheikh Al-Albâniy() dans Silsilatous-sahiha(Vol.1/p.322-
325/Hadith n°168). La partie entre les crochets est rapportée par Ahmad(11474).
172 Rapporté par Abou Daoud(4338) et Attirmidhiy(2169), et authentifié par
Cheikh Al-Albâniy dans Silsilatous-sahiha(Vol.4/p.88/Hadith n°1564).

[113]
vous l’aurez appris, ce sont des gens qui adorent des tombes, qui
exagèrent dans l’estime des tombes, qui pensent que les saints
connaissent l’invisible et qu’ils ont un certain pouvoir dans
l’administration du monde, qui permettent l’immolation pour
autre qu’Allah, le vœu, la prosternation, la génuflexion pour les
tombes, ce sont en d’autres termes des idolâtres. Le Cheikh Salih
s’y rendit alors et anima une conférence. Nous amenâmes avec
nous un traducteur qui s’appelait Abdoul-Alîm qui est
présentement à la Ligue Islamique Mondiale ; cet homme nous
suivit donc afin de traduire les propos du Cheikh. Le Cheikh
commença donc à parler. Quand il eut présenté une certaine partie
du thème, il se tourna vers le traducteur qui était alors assis à sa
droite afin qu’il traduise. Le traducteur se mit en position pour
traduire, et voici que le chef de ce Mouvement Tabligh fit signe à
Abdoul-Alîm de ne pas traduire en lui disant : « Je m’occuperai
moi-même de la traduction ». Le Cheikh continua à parler donc et
personne ne traduisait jusqu’à la fin de la conférence. Après la
conférence, il les salua et s’en alla. Moi je restai pour attendre la
traduction ; j’ai gardé l’espoir que cet homme allait traduire. Le
Cheikh s’en alla, et après lui ce fut un homme qui me semble être
du Koweït. Il parla et ils traduisirent ces propos. J’attendis que cet
homme traduise mais il ne traduisit rien. Puis je me levai et je lui
dis : « Ô frère, par Allah, nous n’avons pas négocié pour venir ici,
mais c’est vous qui nous avez sollicités afin qu’on vous assiste dans
la Da’wa et nous avons répondu à votre appel. Le Cheikh a fait
l’exposé, le traducteur voulut traduire et tu l’empêchas en
promettant que tu traduiras, et tu n’en fis rien ! » Il me dit : « Ô
frère, tu sais bien que la mosquée appartient à des égarés. Si nous
parlons de Tawhîd, ils nous chasseraient de la mosquée ». Je lui
dis : « Ô frère, est-ce cela la Da’wa des Prophètes ? Votre Da’wa
s’étend maintenant en Orient et en Occident, elle part en
Amérique, Russie, Iran, et tu ne verras jamais une quelconque
[114]
résistance, est-ce cela la Da’wa des Prophètes ? Tout le monde la
laisse avancer et la respecte, or la Da’wa des Prophètes renferme de
la souffrance, du sang, des problèmes, …etc. Admettons qu’ils te
chassent de la mosquée, n’est-ce pas qu’il y a d’autres mosquées,
maisons, voies et boutiques ? Dis la vérité et laisse-les te chasser ;
le Prophète a été chassé de la Mecque à cause de cette Da’wa ».
Ensuite je lui demandai : « Par Allah, depuis quand a été fondé ce
Mouvement ? » Il dit : « Il y a plus de vingt ans ». Je lui dis :
« Depuis longtemps vous parcourez l’Inde et d’autres coins d’ouest
en est, du nord au sud, tu vois ces actes polythéistes évidents
devant toi, des millions de personnes meurent en faisant cela.
Combien de personnes sont mortes pendant ces trente années en
commettant ces actes de Chirk et innovations dont tu es témoin,
mais vous ne leur expliquez pas cela ? Ne savez-vous pas que vous
serez interrogés devant Allah si jamais vous cachez la vérité et que
vous ne la transmettez pas aux serviteurs d’Allah ?». Il se tut ; je
lui fis des adieux et je m’en allai.
Ces gens-là cachent la vérité qu’enseigne le Qour’âne ; ils
connaissent la voie des pieux prédécesseurs mais ils ne branlent pas
l’étendard du Tawhîd en l’exposant clairement afin de lutter contre
le Chirk et les innovations. Ils sont certes concernés par cette parole
d’Allah :  Certes ceux qui cachent ce que Nous avons fait
descendre comme preuves et guide après l'exposé que Nous en
avons fait aux gens dans le Livre, voilà ceux qu'Allah maudit et
que les maudisseurs maudissent.173
Qu’adviendra de la part d’Allah s’ils cachent les plus grands des
versets explicites, c’est-à-dire ceux du Tawhîd, et la plus grande
chose vers laquelle ont appelé les Prophètes et à laquelle le
Qour’âne a appelé, qu’est le Tawhîd ? Ils cachent la pire des choses
et la plus vilaine qu’est le Chirk et les innovations qu’ont
[115]
combattus le Qour’âne et la Sounna, et ils s’asseyent en
cautionnant le Chirk, l’innovation et leurs acteurs jusqu’à leurs
morts et ils réunissent des milliers de gens sous leur étendard.
L’homme peut passer de longues années sous cet étendard sans rien
connaitre du Tawhîd et sans faire la différence entre le Chirk et le
Tawhîd. Si ceux-là ne seront pas interrogés pour avoir caché le
Tawhîd et ses versets, qui serait alors interrogé ?
Nous demandons à Allah de nous gratifier du secours de cette
religion, de la loyauté et de la sincérité envers les musulmans, de
nous éloigner de la traitrise dans la religion ; le fait de cautionner
les innovations et le Chirk fait partie de la plus grande traitrise,
aucune traitrise ne s’en rapproche. Comment peux-tu te taire alors
que le Chirk et les innovations rompent la croyance des musulmans
et leurs sociétés ? Ensuite tu viens leur dire : « Nous sommes tous
musulmans, nous sommes tous frères…etc. » et tu ne leur
distingues pas la vérité du mensonge ! Nous demandons à Allah de
nous protéger de ces maladies ».174
Témoignage de Mouhammad Taqiyyoud-dine Al-Hilâliy.
Un des dignitaires du Mouvement Tabligh a informé le Cheikh Al-
Hilâliy qu’il a fait un jour et une nuit dans une mosquée
renfermant une tombe. Le Cheikh lui rappela alors les hadiths dans
lesquels le Prophète maudit ceux qui prient dans ces genres de
lieux. Ensuite le Cheikh fit semblant de ne pas savoir que ce
dignitaire a aussi prié en ce lieu et il lui dit : « Comment tu as pu
délaisser cinq prières obligatoires et en plus tu ne crains même pas
pour ces gens (qui y ont prié) que la malédiction du Prophète les
touche ? » Mais ce dignitaire ne put pas répondre car soit il se
174 Tiré de la cassette Tahziroun an Djamâ’atit-tabligh.

[116]
défend en disant qu’il a prié dans la mosquée, soit il dit qu’il n’a
pas prié : les deux cas le condamnent.175
Ecoutons Abou Mouhammad Khalid Ibn Abdourrahmâne :
Il dit : « L’un des principes de ce Mouvement est qu’on ne doit pas
évoquer les croyances fausses, les actes et innovations que certains
musulmans font.
La plupart de leurs interventions portent sur la grandeur d’Allah,
qu’Il est Le Pourvoyeur et qu’Il est La Cause des causes. Ceci est
certes vrai sans aucun doute, mais tu ne verras d’aucun d’eux
l’explication du Tawhîd Al-Oulouhiyyah, sauf quelques-uns. Tu
n’entendras pas d’eux de mise en garde contre l’adoration des
tombes, alors qu’elle est répandue dans leurs localités, ni une mise
en garde contre le fait de chercher secours et assistance auprès des
morts, ni d’interdiction de la prière dans des mosquées renfermant
des tombes, mais plus encore, ils partent même en sortie dans ces
lieux et prient comme cela se voit. Tu n’entendras presque pas dans
leurs Bayâns une mise en garde contre les talismans et
constituants du Chirk. Ils sont identiques aux Al-Ikhwânou
Almouslimoune (Frères musulmans)176.
Je voyais certains de ceux qui partaient en sortie tenir dans leurs
mains ces talismans, mais ils sont très peu. Tu n’entendras presque
pas de mise en garde contre l’immolation pour les saints et les
vertueux auprès de leurs tombes, or c’est une chose très répandue
dans les contrées non-arabes et arabes. Malgré tout cela ils ne se
donnent pas la peine de mettre en garde contre ces choses. Je me
rappelle que lorsque je leur demandais pourquoi ils ne dénoncent
175Assirâdjou Almounir(p.10-11).
176 Les frères musulmans, secte fondée par Hassan Albannâ et première
responsable de la dérive des jeunes vers les sectes Takfiriy rendant les
musulmans mécréants pour un oui ou un non. Souvent aussi elle se caractérise
par un laxisme libertin.
[117]
pas ces choses, la réponse était toujours : « Nous, nous leur
montrons la grandeur d’Allah et Sa puissance, quand la grandeur
divine viendra dans leur cœur, ils délaisseront ces pratiques qui
sont du Chirk ». Je dis : « L’enseignement du Prophète n’était pas
ainsi ; il mettait la grandeur d’Allah dans les cœurs de ses
compagnons tout en leur montrant le faux qui contredisait la
croyance monothéiste ».
C’est pour cela que tu ne verras pas du Mouvement l’interdiction
du mal, surtout la dénonciation de l’innovation et du faux. Quand
as-tu déjà entendu le Mouvement mettre en garde contre le
Mawlid du Prophète, l’innovation répandue dans tous les recoins
de la terre ? Cheikh Hamdaoui, ancien dirigeant du Mouvement au
Maroc, dit quelques temps avant sa mort : « Nous sommes
négligents en ce qui concerne le fait d’empêcher le blâmable, nous
devons recnnaitre cela ».Kalimatou Haqq fi djamâ’atit-
tabligh(p.37)
Ecoutons cette fois-ci le resumé d’une histoire que raconte leur
grand savant, Oumar Balambouriy :
« Une Djamâ’a partit en sortie dans une contrée et trouva que les
habitants faisaient la circumambulation (Tawaf) autour de la
tombe d’un Cheikh. L’emir de la Djamâ’a les rejoint et se mit à
faire la même chose. Pendant ce Tawaf, il dit à la grande
personnalité de la contrée : « Sais-tu ce que le Cheikh mort vient de
me dire ? » Il répondit : « Non ! » L’emir lui dit : « Il m’a informé
que c’est une obligation pour vous d’aller en sortie avec nous ». La
personnalité alla donc en sortie accompagné de certains habitants.
Pendant la sortie, ils apprirent que le Tawaf autour des tombes
n’était pas permis et la personnalité voulut donc retourner pour
[118]
détruire la tombe, mais l’emir lui dit : « Ne fais pas cela, mais fais
exactement la même chose que j’ai fait avec toi ».177
Ce principe du Mouvement est une preuve qu’il n’est pas sur la voie
du Messager d’Allah, sur la voie du groupe sauvé, caractérisée
pour la dénonciation des sectes et des péchés et innovations.
D’après Abou Hourayra, le Messager d’Allah a dit : « Cette

science sera portée à chaque génération par les meilleurs parmi eux ; ils
la protégeront des déformations de ceux qui dépassent les limites, des
allégations mensongères des négateurs et des interprétations des
ignorants ».178
6. Fixer un nombre de jours pour la sortie
Fixer des heures et des jours pour des questions d’ordre
organisationnel ne peut être une innovation, à moins qu’on ne
considère cela comme étant une adoration en soi-même, et c’est bien
le cas des jours de sortie dans le Tabligh. C’est jour ne sont pas choisi
au hasard.
Mouhammad Ilyâs dit : « Si vous n’encouragez pas votre peuple à
sortir pour quatre mois et à faire de la sortie une partie de leur vie,
vous n’allez jamais goûter à la douceur de la foi ».Hadrat
Mawlâna(p.223)
Mouhammad Ilyâs dit encore : « Il était du devoir du Messager

d’Allah de sortir de sa maison et de faire sortir les gens de leurs
maisons pour la cause de la religion ».Maktoubat Mouhammad
Ilyâs(p.85)
Aldjamâ’âtou Al-Islâmiyya(p.364) de Cheikh Salim Al-Hilâliy.

177
178Rapporté par Albayhaquiy(20911) et Al-Âjourriy dans Ach-chari’a(1&2), et
authentifié par Cheikh Al-Albâniy dans Almichkât(Hadith n°248).
[119]
Mouhammad Youssouf dit : « Quand le Messager d’Allah voulut
se lancer dans la Da’wa des localités voisines, il incita les gens à
une sortie de trois jours, et ensuite il leur dit : « Allez dans les
villes et faites exactement ce que vous faisiez ici ».Marqiou’
Youssoufiy(p.70)
Ces dires montrent que pour eux toutes les pratiques de la sortie
sont des adorations par essence et ils attribuent même cela au
Messager d’Allah souvent. S’ils se contentaient de fixer des jours
en fonction des besoins de la Da’wa ou pour une question
d’organisation, nul ne pourra les condamner ; mais
malheureusement, pour eux la sortie en elle-même est une fin en soi
et un objectif. C’est ce qui explique le fait qu’ils fassent sortir des
gens qui ne sont en rien capable de faire la Da’wa du fait de leur
ignorance du strict minimum et ce pour des jours, voire des mois.
7. L’ignorance de ceux qui sortent
Ceux qui vont en sortie dans leur grande majorité sont des ignorants
n’ayant aucune science à transmettre. Il s’agit souvent de nouveaux
convertis et de nouveaux repentis qui doivent eux-mêmes être
instruits. Pourtant la première condition de l’appel à Allah est la
science. C’est par elle que commença la révélation et c’est ce
qu’Allah ordonna au Messager de proclamer.
Allah dit : Dis : Voici ma voie, j’appelle les gens à Allah, moi et ceux
qui me suivent, en nous basant sur une preuve évidente. Gloire à Allah !
Et je ne suis point du nombre des associateurs. 179
L’appel à l’Islam se fait selon les étapes suivantes :
1. La recherche de la science ;
2. La bonne compréhension, la maitrise et l’application ;
[120]
3. La transmission et la Da’wa.
D’après Zayd, le Prophète a dit : « Qu’Allah resplendisse le

visage d’un homme qui a entendu de moi un hadith, et l’a cerné pour le
transmettre à quelqu’un d’autre ».180
D’après Abdoullah Ibn Mas’oud, le Prophète a dit : « Qu’Allah

resplendisse le visage d’un homme qui a entendu de moi une chose et
l’a transmise comme il l’a entendue ».181
D’après Djoubeyr Ibn Mout’im, le Messager dit : « Qu’Allah

resplendisse le visage d’un homme qui a entendu ma parole, l’a
comprise et l’a transmise à celui qui ne l’a pas entendue ».182
Il n’est pas rare de les voir demander à ces nouveaux repentis de
faire le Bayân en public ! Quand on leur dit que cela n’est pas légal,
ils disent que le Messager d’Allah a dit : « Transmettez de ma part
ne serait-ce qu’un verset », mais ils ignorent que la suite du hadith
est : « Et quiconque ment sur moi, qu’il prépare sa place en Enfer ».183
Cheikh Al-Albâniy dit : « Le Mouvement Tabligh est du soufisme

contemporain qui n’est pas basé sur le Qour’âne et la Sounna(…).
Ce qui est surprenant, c’est qu’ils sortent pour la Da’wa alors
qu’ils savent eux-mêmes qu’ils n’en sont pas dignes, car cela est le
propre des savants, comme l’a montré le Prophète en envoyant les
savants d’entre les compagnons (Mou’az Ibn Djabal, Aliy…).
180 Rapporté par Attirmidhiy(2656) et Ibn Mâdja(230), et authentifié par Cheikh

Al-Albâniy dans Silsilatous-sahiha(Hadith n°404).
181 Rapporté par Attirmidhiy(2657) et Ibn Mâdja(232), et authentifié par Cheikh
Al-Albâniy dans Almichkah(Hadith n°230).

182 Rapporté par Ibn Mâdja(231).
183 Rapporté par Alboukhâriy(3461) et Ahmad(6198).
[121]
Nous leur conseillons donc d’étudier d’abord ».Fatâwa Al-
Imârât(p.73)
Au temps du Messager d’Allah, le besoin d’envoyer les
compagnons en sortie pour la Da’wa se faisait plus sentir que de nos
jours, du fait qu’en ce moment l’Islam était chose nouvelle et que
toute l’humanité gisait dans les ténèbres de l’idolâtrie. Mais malgré
tout cela le Prophète n’a envoyé que les savants d’entre les
compagnons. Les frères du Mouvement Tabligh seraient-ils plus
soucieux que le Messager ? Comme le dit Ibn Mas’oud : « Par Allah,
soit vous êtes sur une voie meilleure que celle du Prophète , soit vous avez
ouvert une porte vers l’égarement ».184
En plus de leur ignorance, ces gens éloignent leurs éléments des
savants et des étudiants en science, en leur disant que ces gens-là
sont des paresseux et qu’ils tuent la motivation. Ceci est attesté par
Cheikh Abdourrahmâne Chah Addiyoubandiy qui dit :
« Ceci est vraiment étonnant ! Quiconque se lie à ce Mouvement à
un certain degré, s’éloigne des savants à ce même degré ; pourquoi
cela ? »185
Nous connaissons beaucoup de nos frères qui sont rentrés dans ce
mouvement depuis des années et qui n’ont jusqu’à ce jour aucun
goût que pour la recherche du savoir, pourtant leur ignorance
apparait clairement dans leurs manières. Pensent-ils que la recherche
du savoir est une option ?
D’après Anas Ibn Mâlik, le Messager d’Allah a dit : « La

recherche de la science est une obligation pour tout musulman ».186
184 Rapporté par Addârimiy(210) et Ibn Abi Chayba(37890) en partie, et

authentifié par Cheikh Al-Albâniy() dans Silsilatous-
sahiha(Vol.5/p.11/Hadith n°2005).
185 Son témoignage sera cité intégralement dans le chapitre réservé aux
témoignages.
[122]
8. Délaissement des familles et des emplois
Les gens du Tabligh sont connus pour délaisser leurs familles sans
aucune provision et disparaitre pendant des jours, voire des mois. Ils
prétendent les avoir confiées à Allah, comme l’a fait Ibrahim en
laissant Ismâ’îl et sa mère dans le désert, ignorant que ce dernier l’a
fait sur ordre direct d’Allah en guise d’épreuve.
Le fait de délaisser ainsi les familles constituent sans nul doute un
grand péché.
Khaythama dit : « Nous étions assis avec Abdoullah Ibn Amr

quand lui vint son contremaitre. Il lui dit : « As-tu donné aux captifs
leur nourriture ? » Il dit : « Non ». Il lui dit : « Vas la leur donner. Le
Messager d’Allah a dit : « Il suffit comme péché pour un homme le
fait qu’il retienne la ration de ceux qui sont sous son joug ».187
Cheikh Ibn Outheymîne dit : « Dans ce hadith188, il y a la preuve

de l’ignorance de ceux qui s’en vont à droite et à gauche, laissant
leurs familles à la maison avec les femmes, sans personne pour
s’occuper d’eux ; ce qui les conduit à un état grave. Elles ont
pourtant besoin d’une personne qui subviendra à leurs dépenses,
qui veillera sur eux et pour d’autres choses. Tu vois ces personnes
tourner dans les contrées et même dans les villes, où il n’y a peut-
être aucune nécessité, mais ils ont juste des idées dans la tête. En
effet, ils pensent que cela est préférable au fait de rester auprès de
186 Rapporté par Ibn Mâdja(224) et authentifié par Cheikh Al-Albâniy dans
Sahihou Aldjâmi’(Hadith n°3913).
188 Le Cheikh Ibn Outheymîne fait allusion au hadith dans lequel le Messager
d’Allah a dit : « Celui qui s’occupe de la veuve et du pauvre est comparable

au combattant sur le sentier d’Allah, à celui qui prie sans arrêter et celui qui
jeûne sans rompre ».Rapporté par Alboukhâriy(2007) et Mouslim(2982).
[123]
leurs familles et de se charger de leur éducation. Il s’agit là d’une
mauvaise compréhension. Le fait qu’ils restent auprès de leurs
familles et éduquent leurs enfants, garçons et filles, ainsi que leurs
épouses et tous ceux qui sont sous leur charge, est mieux que le fait
qu’ils sortent sous prétexte qu’ils partent orienter les gens, alors
qu’ils délaissent leurs familles qui méritent plus que quiconque
leurs conseils et directives. C’est pour cela qu’Allah dit : Et
avertis les gens qui te sont le plus proche. Commence par tes
proches avant toute autre personne. Quant à ceux qui partent pour
l’appel à Allah un jour ou deux, puis reviennent vers leurs proches
le plus tôt possible, ils ne sont pas concernés et ils sont sur le bien,
si Allah le veut. Nous parlons des gens qui partent quatre mois,
cinq mois ou un an, laissant leurs familles à la merci des passions
et des tempêtes. Ceci relèvent sans aucun doute de la petitesse de
leur connaissance de la religion d’Allah ».Charhou Riyâdis-
sâlihine(Vol.3/p.100-101)
Certains d’entre eux s’absentent de leurs emplois pour aller en sortie
pendant des jours : ils finissent soit par se faire renvoyer et ternir
l’image de l’Islam, soit ils consomment l’illicite en prenant un salaire
non-mérité pour un travail qu’ils n’ont pas fait.
Conclusion du Chapitre VI
Voici brièvement ce pourquoi les savants de la Sounna interdisent
les sorties avec le Mouvement Tabligh. La chose la plus dangereuse
que renferme ce Mouvement est certainement la corruptibilité de son
dogme, les innovations et le silence sur les déviances.
[124]
Chapitre VII : Levée des ambiguïtés des Tablighiys

Comme toute secte, le Mouvement Tabligh a des ambiguïtés
auxquelles il s’accroche pour ne pas revenir à la vérité même après
son éclatement. Ils s’attachent à des choses allant du ridicule à
l’inepte logés dans le gouffre de l’ignorance pour justifier la sortie.
Voici quelques-unes de ces ambiguïtés suivies des démentis
montrant leurs faussetés et dissipant tout doute ou perplexité, et ce
par la force des versets et des hadiths authentiques.
Allah dit : Ils ne t'apporteront aucune parabole, sans que Nous ne
t'apportions la vérité avec la meilleure interprétation.189
Il dit : Bien au contraire, Nous lançons la vérité contre le faux, elle l’efface
et le voilà qui disparaît. Et malheur à vous pour ce que vous forgez.190
Première ambiguïté :
La sortie est légale et obligatoire pour la communauté, car Allah dit : Vous
êtes la meilleure communauté qu’on ait fait sortir pour les hommes ; vous
ordonnez le bien, interdisez le mal et croyez en Allah. 191
Ce verset fait de l’Islam la meilleure communauté parce que ces membres
sortent pour aller appeler les gens.
Cette argumentation ne tient pas face à une analyse scientifique, car :
Premièrement : Cette interprétation du verset n’est connu d’aucun
savant avant le Mouvement Tabligh ; ni les compagnons ni les
Imams n’ont déduit de ce verset une institution de la sortie faite par
le Mouvement Tabligh.
191 Sourate Verset
3 110
[125]
Deuxièmement : La portion qu’on ait fait sortir ou qu’on ait fait
surgir, ne fait aucunement allusion au fait de sortir des villes ou des
maisons pour se rendre dans des contrées dont on ne maitrise pas la
langue et malgré l’ignorance dont on souffre.
Les interprétations des compagnons, comme Abou Hourayra et
Abdoullah Ibn Abbâs, et des Imams nous disent que ce verset fait
allusion aux compagnons et à ceux qui suivront leur voie dans
l’interdiction du mal et la recommandation du bien, libérant ainsi les
gens de la mécréance et les faisant rentrer dans l’Islam : ce qui fait
d’eux les meilleurs des hommes, car les plus bénéfiques à
l’humanité .192
Dans aucune source nous n’avons trouvé une quelconque allusion
au Khouroudj de Mouhammad Ilyâs. Mais rien d’étonnant à cela,
puisque lui-même dit qu’il reçut le nouveau sens du verset lors d’un
songe ou d’un Kachf.
Mouhammad Ilyâs dit : « Cette manière de véhiculer le message
divin m’a été dévoilée par Kachf193 et on m’insuffla au cœur
l’interprétation du verset Vous êtes la meilleure communauté
qu’on ait fait surgir pour les hommes ; vous ordonnez le bien,
interdisez le mal et croyez en Allah. On me l‘interpréta en ces
192 Voir Tafsirout-tabariy(Vol.5/p.671-677) de Imam Ibn Djarir Attabariy, Tafsirou

Ibn Kathîr(Vol.3/p.141-159) de Ismâ’îl Ibn Kathîr, Ma’âlimout-tanzil (Vol.2/p.89-
91) de Imam Albaghawiy, Aldjâmi’ou li ahkâm alqour’âne(Vol.55/p.259-261) de
Imam Alqourtoubiy et autres.
193 Certains savants du Tabligh, comme Cheikh Oubeydoullah Albalyâwiy sont
d’avis que ce fut lors d’un rêve, et d’autres disent que c’était un Kachf à l’état de
veille.
Le Kachf est l’une des croyances du soufisme qui signifie que quand l’homme
atteint certains degrés dans le soufisme, Allah lui dévoile certaines choses
appartenant à l’invisible et qu’il arrive à percer le voile nous cachant le monde
invisible. Voir Firaqoun mou’âçira(Vol.3/p.1019).
[126]
termes : “Tu as été suscité pour les gens à la manière des
Prophètes“. Dans la phrase qu’on ait fait surgir pour les
hommes, il y a une indication au fait que ce travail ne se fait pas
en restant dans un même lieu, mais il nécessite plutôt des voyages
vers les contrées ».Malfouzât Ilyâs(p.57)
Inutile donc de la chercher dans les sources de l’Islam.
Troisièmement : La suite du verset dément encore plus le
Mouvement Tabligh qui ne permet pas à ses adeptes de dénoncer les
péchés et les innovations.
Allah a dit : Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait sortir pour
les hommes ; vous ordonnez le bien, interdisez le mal et croyez en
Allah.194
Or Mouhammad Zakariyyah dit : « Il n’est pas permis aux prêcheurs du
Mouvement de dénoncer publiquement les péchés et les
turpitudes ».Fadâ’ilou Al-A’mâl(p.24)
Quatrièmement : A supposer que ce verset parle du fait d’aller en
Khouroudj, il ne fait en aucun cas allusion au fait d’envoyer des
ignares et des gens à la croyance corrompue. Le fait d’aller en prêche
dans les contrées nous a été enseigné par les textes, et il ne ressemble
à rien du Mouvement Tabligh.
En résumé, il devient évident pour tous que ce verset ne parle
aucunement de la sortie.
Deuxième ambiguïté
Allah dit : Parcourez la terre durant quatre mois.195
Allah ordonne à ses serviteurs de sortie pendant quatre mois pour faire la
Da’wa.
195 Sourate9Verset2
[127]
Le fait de citer cette ambiguïté est sans aucun doute ridicule, mais
que faire face à des gens qui suivent leurs passions et qui sont prêts à
déformer versets et hadiths et à mentir pour légaliser leurs
pratiques ? Ainsi donc, nous disons :
Lisons la suite du verset et voyons de quoi il y est réellement
question.
Allah dit : Parcourez la terre durant quatre mois, et sachez que vous ne
réduirez pas Allah à l'impuissance et qu'Allah couvre d'ignominie les
mécréants.
Il est évident ici qu’Allah fait allusion aux mécréants et leur fixe un
ultimatum après lequel tout pacte ou trêve à durée non-précisée
prend fin, et Allah leur rappelle que ces quelques mois ne les feront
pas s’échapper à la puissance d’Allah.196
Chers lecteurs, regardez jusqu’où partent ces gens pour se justifier ?
Troisième ambiguïté
Grâce au Mouvement Tabligh, beaucoup de gens se sont convertis à l’Islam
et beaucoup de pécheurs se sont repentis.
Cette ambiguïté est brandie chaque fois qu’une voix se lève pour
montrer l’égarement de ce groupe. Dès qu’ils entendent cela, ils
déroulent la liste des contrées qu’ils ont visitées et le nombre de
personnes qu’ils auraient conduites à la conversion et au repentir.
Mais comme le sait tout instruit, ceci ne vaut rien dans la balance de
la législation, car :
Premièrement : Le fait d’être la cause du repentir d’une personne ne
prouve pas la conformité de la méthode utilisée ni la droiture de son
auteur. Que de fois l’innovation a été la cause de la conversion de
Pour plus de précisions sur cela, voir les livres de Tafsir et les écrits sur la vie
196
du Prophète afin de mieux comprendre le contexte du verset.

[128]
gens ? Que de sectes égarées ont fait rentrer des gens dans l’Islam ?
Ceci est-il la preuve de leur droiture ? Laissons les textes nous
répondre.
Abou Hourayra raconte que pendant une bataille, un homme s’est

durement battu. Mais à cause de graves blessures il se suicida. Le
Messager d’Allah dit alors : « Ne rentrera au Paradis que l’âme
musulmane, et Allah renforce souvent la religion par un homme
pervers ».197
Dans une autre version, il dit : « Allah peut renforcer cette religion
par des gens qui n’auront aucune part dans l’au-delà ».198
Ainsi donc, les réalisations du Mouvement Tabligh ne prouvent
aucunement la rectitude de sa méthodologie, car même un accident
peut être la cause de la guidée d’une personne, est-ce à dire que
l’accident est louable ? Le seul élément qui prouvera leur droiture est
qu’ils reviennent à la voie du Messager d’Allah et des premiers
musulmans.
Deuxièmement : Dans certains cas, le Mouvement retire les gens des
péchés vers l’innovation, or nous savons que les innovations et
hérésies figurant dans le Tabligh sont souvent pires que les péchés,
car elles touchent à la croyance.
Troisièmement : A quelle réaction le Mouvement s’attend en
avançant cette ambiguïté ? A ce que les gens de la Sounna cessent de
dénoncer leurs égarements pour leurs scores et réalisations ? Qu’ils
cessent leurs pratiques illégales et rompent leur allégeance aux
innovateurs et les critiques cesseront.
197Rapporté par Alboukhâriy(3062) et Mouslim(111).

198 Rapporté par Ahmad(20454) et Ibn Hibbâne(4517), respectivement d’après
Abou Bakra et Anas Ibn Mâlik, et authentifié par Cheikh Al-Albâniy dans
Silsilatous-sahiha(Vol.4/p.205-207/Hadith n°1649).
[129]
En résumé, cet argument qui revient à chaque fois dans les
interventions n’a aucun poids en Islam. Il faut ajouter à cela le fait
que dans beaucoup de cas ces gens gonflent les chiffres pour
s’attribuer des mérites.
Quatrièmement ambiguïté
Beaucoup des gens du Mouvement Tabligh rendent l’âme en disant « Lâ
ilâha illah », or le Messager d’Allah a dit : « Celui dont la dernière parole
est « Lâ ilâha illah rentre au Paradis ».
C’est là une preuve de la droiture de la méthodologie du Mouvement.
Il serait sans nul doute pénible d’expliquer à tout instruit le lien
entre le « Lâ ilâha illah » d’un mourant et la méthodologie du
Mouvement Tabligh ; ceci car en réalité il n’y a aucun lien.
Mais afin de dissiper le doute de certains esprits, sachons que :
Premièrement : Le « Lâ ilâha illah » est dit par beaucoup de
musulmans mourants de tout bord et de toutes les sectes égarées.
Est-ce à dire qu’ils sont tous sur la guidée, alors qu’il n’y a pas deux
d’entre elles qui ont les mêmes principes ? Aussi, le Mouvement
Tabligh ne détient pas le meilleur score sur le sujet, mais juste qu’ils
sont plus bavards et ils inventent plus d’histoires à l’image des
soufis.
Deuxièmement : Le hadith cité est bien authentique, mais il ne
prouve aucunement que toute personne qui arrivera à dire cette
parole ira inéluctablement au Paradis, car il y a d’autres éléments qui
sont à prendre en compte et parce que les contenus des cœurs ne
peuvent être sondés que par Allah. C’est pour cette raison que parmi
les principes fondamentaux des gens de la Sounna il y a le fait de ne
jamais dire sans réserve qu’untel est au Paradis ; ils espèrent juste le
bien et l’absolution pour le musulman qui meurt et ils invoquent
pour lui.
[130]
Troisièmement : Cette parole, Pharaon l’a dite avant de mourir, est-
ce à dire que son parcours était sain ou que sa voie doit être suivie ?
Allah dit : Et Nous fîmes traverser la mer aux Enfants d'Israël. Pharaon
et ses armées les poursuivirent avec acharnement et inimité. Puis, quand la
noyade l'eut atteint. Il dit : “Je crois qu'il n'y a d'autre divinité que
Celui en qui ont cru les enfants d'Israël. Et je suis nombre des
soumis”. [Allah dit] : Maintenant ? Alors qu'auparavant tu as désobéi et
que tu as été du nombre des corrupteurs !199
D’après Abdoullah Ibn Abbâs, le Messager d’Allah a dit : «

Quand Pharaon fut sur le point de se noyer, il dit : Je crois qu'il n'y a
d'autre divinité que Celui en qui ont cru les enfants d'Israël. Djibril
m’a dit : « Ô Mouhammad, si seulement tu m’avais vu prendre la boue
de la mer pour l’enfoncer de la bouche de Pharaon de peur que la
miséricorde divine ne le touche ».200
Ainsi donc nous comprenons que dire cette parole à la mort ne
signifie pas qu’on ira forcément au Paradis ; c’est ce qu’on espère
pour le musulman qui meurt avec le Tawhid, mais nous ne
tranchons pas, car ceci relève de la science d’Allah.
La question revient encore : En quoi cela prouve-t-il la droiture du
Mouvement Tabligh, alors qu’il est truffé d’innovations comme nous
l’avons vu.
Conclusion du Chapitre VII

Ce sont les quelques ambiguïtés que nous avons jugées bien de citer.
Quant aux histoires « à dormir débout », les fables et autres, il n’y a
Sourate10Versets90-91
199
200 Rapporté par Ahmad(2144, 2203 & 2820), Annassâ’iy(11174),
Attirmidhiy(3107), Al-Hâkim(7635) et Ibn Hibbâne(6215), et authentifié par
Cheikh Al-Albâniy dans Silsilatous-sahiha(Vol.5/p.26-27/Hadith n°2015).
[131]
aucun profit à les citer encore moi à les analyser, car même s’ils
s’avèrent authentiques ils ne prouvent absolument rien, car
l’argument réside seulement dans les versets, les hadiths
authentiques et les pratiques des premiers musulmans.
[132]
Chapitre VIII : Témoignages d’anciens adeptes

Pour clore notre recherche, nous allons citer les témoignages
d’anciens adeptes du Mouvement attestant de son égarement et son
éloignement par rapport à la voie des pieux prédécesseurs de cette
communauté, d’entre les compagnons, leurs élèves et les Imams de
l’Islam. Certains de ces témoignages viennent de gens très proches et
intimes avec les fondateurs et têtes du Mouvement.
I. Témoignage de Ihtichâm Al-Hassan Alkandahlawiy

Cheikh Ihtichâm est le mari de la sœur de Mouhammad Ilyâs et un
de ses conseillers. Il resta aux côtés de ce dernier pendant longtemps.
Ecoutons ce qu’il nous dit :
« La Da’wa venant de la Markaz de Nizâmoud-dine, d’après ce que
je sais et ce que je comprends, n’est pas conforme au Qour’âne et à
la Sounna, ni à la voie du revivificateur du 12 siècle hégirien, ni
celle de Chah Waliyyoullah Addahliy et des vrais savants. Il
appartient donc aux savants et aux Chouyoukh qui s’occupent de
cette Da’wa de la rendre conforme, avant toute chose, au Qour’âne
et à la Sounna et conforme à la voie des pieux prédécesseurs et
vrais savants ».201
II. Témoignage de Cheikh Sardâr Ahmad Albâkistâniy
« Telle est mon expérience avec le Mouvement Tabligh pendant dix années
à peu près (…). Le Mouvement Tabligh croit aux quatre sectes soufies
(Jichtiyya, Naqchabandiyya, Qadiriyya et Souhrawardiyya) et prétend que
celui meurt sans prêter serment d’allégeance au Cheikh de la secte soufie
qu’il suit, est mort comme à la période antéislamique. Dans leur secte ils
font le Zikr à haute voix contraire à la Sounna exactement comme le leur
ordonne le Cheikh de la secte. Ils commettent souvent des péchés en
201 Zandak ki Sirâtim moustaqim(en Urdu), au chapitre nommé Tanbihoun.

[133]
obéissant au Cheikh. Il est même possible que leur amour pour le Cheikh
transcende celui qu’ils ont pour Allah et le Messager. Ils craignent la colère
du Cheikh comme ils craignent la colère d’Allah. Très souvent ils font des
représentations du Cheikh et ils font la Mourâqaba auprès des tombes des
Chouyoukh en ayant la conviction de recevoir le Kachf ».202
III. Témoignage de Cheikh Abdourrahmâne Chah Addiyoubandiy

C’est un grand ami des deux premiers dirigeants du Mouvement ; et
il y a passé des années.
« J’ai attiré l’attention du Cheikh Mouhammad Youssouf pendant six
années successives sur cette question et je lui dis : « Si vous ne songez pas à
la résolution de ce problème, les savants vont se taire, et qu’est-ce qui se
passera alors ? Quelle ampleur prendra la situation ? On ne peut pas
l’imaginer maintenant ». (…) Quand je ne vis aucun fruit suite à mes
interpellations, j’ai fait la Istikhara et j’ai beaucoup invoqué Allah. Quand
mon cœur s’apaisa, je commençai alors à publier la faille se trouvant dans le
Mouvement en la présence des groupes qui partent en sortie, et à exposer les
failles qui sont à l’image d’un poison mortel pour les musulmans. Je jure
par Allah, cette critique contre le Mouvement Tabligh dans laquelle je me
suis lancé, je la considère comme une obligation religieuse. Ces prêcheurs,
qui n’ont pas en réalité atteints le niveau de prêcheurs, lorsqu’ils ont
commencé à faire leurs prêches devant la masse musulmane, alors que la loi
ne leur permet pas de se lancer dans la Da’wa, ont transgressé les limites en
privilégiant cela sur toute autre chose. Ils commencèrent à se moquer des
autres actes religieux et à les rabaisser en secret et en public. Après avoir
interpellé les responsables qui ne firent rien pour interdire cela et n’ont pas
changé de position, la responsabilité et la loyauté nous obligent alors à
soulever le voile sur la vraie face de la chose, que la personne l’admette ou le
rejette ».203
202 Djamâ’atout-tabligh fi choubhil qâratil hindiyya(p.445-446).

203 Ouçoul Ad-da’wa wat-tabligh(p.46).
[134]
« Remarque que personne ne peut être infirmier ni aide-soignant sans avoir
de diplôme, mais les gens ont tellement négligé la chose religieuse que
quiconque veut peut se lever et prêcher sans avoir besoin de diplôme pour
cela ! »204
« Ceci est vraiment étonnant ! Quiconque se lie à ce Mouvement à un
certain point, s’éloigne des savants à ce même point ; pourquoi cela ? Celui
qui part en sortie deux ou trois fois avec le Mouvement dans le cadre du
Tabligh, tu ne peux pas imaginer le haut rang et le haut niveau auxquels il
accède ; ceux-là considèrent les savants comme rien ».205
« Le fait de délaisser la prière n’est en réalité qu’une défaillance ayant trait
aux œuvres, mais quant au fait de rabaisser les savants, de se moquer des
instituts et de voir ce qui est meilleur comme pas meilleur et ce qui est
Sounna comme pas Sounna relève d’une défaillance dans la croyance. Je ne
peux comprendre comment la législation pourrait fermer les yeux sur une
défaillance dans la croyance à cause de la correction de certaines
œuvres ! »206
IV. Témoignages de Sa’d Al-Houçayn207
1. Lettre de Cheikh Sa’d Al-Houçayn à Cheikh Al-Mourriy

De la part de Sa’d Al-Houçayn au frère en Allah, Rachid Ibn Hamd Ibn
Rachid Al-Mourriy (Qu’Allah le conforme à Son obéissance, le fasse accéder
à Son agrément et l’utilise ainsi que moi dans la Da’wa vers Lui avec une
science sûre).

207 Cheikh Sa’d Al-Houçayn était très actif dans le Mouvement Tabligh et
démentait tout mal qui était dit sur ce Mouvement, et ce jusqu’à ce qu’Allah le
guide à la vérité. Ces échanges par écrits avec In’âm Al-Hassane et ce
témoignage peuvent être retrouvés dans Aldjamâ’âtou Al-Islâmiyya de Cheikh
Salim Al-Hilâliy.
[135]
Assalâmou aleykoum wa rahmatoullahi wa barakâtouh
J’ai trouvé dans mes papiers, qui sont arrivés en mon absence en Jordanie à
cause de la guerre du Golfe, une noble lettre de votre part, datant du
19/9/1411 H, concernant le Mouvement Tabligh. Je m’excuse pour le retard
de la réponse et je remercie Allah et ensuite je vous remercie pour l’intérêt
que vous accordez à l’authenticité de la méthode à employer dans la Da’wa à
Allah :
Premièrement : Vous savez que la Da’wa vers Allah est une adoration qui
ne doit être faite que conformément aux règles d’Allah dans Son Livre ou
dans la Sounna de Son Messager.
Deuxièmement : La Da’wa faite selon la manière du Mouvement Tabligh,
que j’ai fréquenté pendant huit années, n’est pas conforme à la législation
divine dans ses cheminements et son contenu. La planification du
Khouroudj pour trois jours, quarante jours ou quatre mois, la spécification
des interventions aux six fondements, la lecture des dix dernières sourates
après chaque prière de Fajr, la présentation du Mouvement après chaque
prière de Zouhr, l’appel à la Djawla après chaque prière de Asr, le Bayan
sur les six fondements après chaque prière de Maghrib, la lecture de
Hayatous-sahaba de Mouhammad Youssouf Kandahlawiy après la prière de
Icha, la division des gens en groupe qui fait le Zikr, groupe qui lit
Riyâdous-sâlihine, Dalil et Moutakallim pendant la Djawla, et la limitation
des sujets pendant la Djawla et le I’lân, tout cela n’est qu’une manière de se
rendre obligatoire une chose que la législation d’Allah n’a pas instituée et
que les pieux prédécesseurs ne connaissent pas. Dans le fond, le
Mouvement Tabligh contredit l’ordre d’Allah à tous Ses Messagers de
Nouh jusqu’à Mouhammad : Nous avons certes envoyé dans tous les
peuples un Messager, avec comme message : Adorez Allah et éloignez-vous
des fausses divinités.208  Nous n’avons envoyé avant toi aucun Messager
[136]
sans lui révéler que : Pas de divinité digne d’être adorée si ce n’est Moi,
adorez-Moi donc.209
Adorer exclusivement Allah est le plus important et le premier élément de
la Da’wa pour tout Messager, avant la prière, la Zakat, les bonnes
manières, les attitudes et les lois. Mais le Mouvement Tabligh, à l’image des
autres Mouvements islamiques, ne place pas cet élément dans ces priorités,
pire même, il ne l’intéresse en rien. Plus grave encore, il ne connait et ne
commente pas la bonne parole (Lâ ilaha illallah) comme il se doit, c’est-à-
dire « Il n’y a aucune divinité digne d’adoration si ce n’est Allah ». Pour
eux c’est juste « Faire sortir du cœur la conviction sur les choses et y faire
rentrer la conviction sur Allah car Il est Le Créateur, Le Pourvoyeur, Celui
qui donne la vie et qui donne la mort ».
Si tel est son sens, pourquoi les associateurs d’entre les Quraychites l’ont
rejeté ?
Allah dit en ce qui les concerne : Si tu leur demande qui a créé les cieux
et la terre, ils te diront certainement, c’est Le Puissant et L’Omniscient qui
les a créés.210
Troisièmement : A cause de la déviance par rapport à l’ordre d’Allah à
tous Ses Messagers et à la Sounna du Messager d’Allah, le Mouvement
Tabligh ne fournit aucun effort dans la correction de la croyance de ses
voisins adorateurs d’idoles et de tombes dans le quartier de Nizâmoud-dine
à New Delhi. Pourtant il y est depuis soixante ans (60 ans). Il ne s’est
même pas soucié de corriger la croyance de ses militants et de ses élites
soufies. L’odeur de la corruptibilité de leur croyance se fait sentir dans leurs
Bayâns car ils ne sont basés que sur des récits et fausses histoires, et non
pas sur des arguments authentiques tirés du Qour’âne, de la Sounna et de
la compréhension des savants. Il n’y a pas plus grand argument de cela que
la présence de tombe dans leur mosquée centrale à New Delhi, à côté de leur
[137]
mosquée centrale à Râiy Wand au Pakistan et dans leur mosquée centrale
au Soudan.
Quatrièmement : La seule existence de ce Mouvement se distinguant par
son nom, son dirigeant, sa Markaz et surtout leur Manhadj (méthode) est
une manière de se détacher de la communauté des musulmans. Ce sont ces
genres de regroupements qui divisent les musulmans comme ont été divisés
ceux d’avant eux en sectes et en groupes et chaque groupe se réjouissant de
ce qu’elle détient.
Allah dit : Ceux qui ont divisé leur religion et se sont constitué en
groupe, tu n’as rien à voir avec eux.211
Cinquièmement : Le fait que le Mouvement Tabligh soit le plus suivi des
Mouvements, comme vous l’avez dit dans la lettre, ne lui donne aucune
distinction sur le plan de la législation. Le fait d’être beaucoup suivi est
plutôt une preuve solide de son égarement que ni l’âme ni satan ne
combattent.
Allah dit :
-Si tu obéis à la majorité des habitants de la terre, ils t’égareront de la voie
d’Allah.212
-Très peu d’entre mes serviteurs sont reconnaissants.213
-Ils sont très peu (les croyants).214
-La majorité d’entre eux ne croient en Allah qu’en Lui donnant des
associés.215
Il n’est donc en aucun cas légal de prendre le nombre comme argument.
{Comme l’a dit le Messager}, il y aura un Prophète qui se présentera au
213 Sourate Verset
34 13
214 Sourate Verset
38 24
215 Sourate Verset
12 106
[138]
Jour de la Résurrection en n’ayant qu’un adepte ou deux, et un Prophète
qui se présenta sans avoir une seule personne avec lui, et le premier des
(cinq) Prophètes nommé (Oulou Al-Azm)216, Nouh, n’a été cru que par très
peu de personnes après qu’il soit resté dans son peuple 950 ans.
Sixièmement : L’engouement dans l’effort n’est pas une preuve de
l’authenticité de la manière utilisée. En général, les gens suivant le faux
sont plus motivés que les gens de la vérité, car l’âme incitatrice au mal et
satan embellissent le faux et obstruent le chemin vers la vérité. Le
Messager d’Allah a dit : « Cette communauté se divisera en soixante-
treize sectes, et elles toutes rentreront en Enfer sauf une seule », et ce
sera le groupe qui ne cessera d’être défenseur de la vérité, ils ne seront pas
dérangés par ceux qui les contrediront ni par ceux qui les délaisseront,
même si ces derniers sont nombreux.
Septièmement : Quant au fait qu’ils soient pour quelque chose dans la
guidée de certaines personnes, il n’y a en effet aucun doute qu’une voie qui
est corrompue ne rencontrera aucune objection de la part de l’âme et de
satan, ce qui fait que les soufis et les chi’ites sont plus acceptés que les gens
de la Sounna. Quand s’ajoute à l’âme et à satan la corruptibilité dans la
croyance et dans le Manhadj, le fait d’être l’auteur de la guidée n’est
d’aucune importance.
Allah dit : Il t’a été certes révélé ainsi qu’à ceux qui t’ont devancé : « Si
tu M’associes quelque chose, tes actions deviendront vaines et tu seras
parmi les perdants ».217
Lors de mon affiliation au Mouvement, j’ai en effet senti en moi un début de
négligence dans le domaine de la croyance et un engouement dans les autres
choses, contrairement aux prescriptions de la loi divine.
216 Il s’agit de Nouh, Ibrahim, Moussa, Issa et Mouhammad (Que la paix soit
eux tous).
217 SourateVerset
116
[139]
Allah dit : Certes Allah ne pardonne jamais qu’on Lui associe quelque
chose. Et Il pardonne en deçà de cela à qui Il veut. 218
L’âme et satan se contenteront de la négligence dans la croyance dans la
péninsule arabique (Arabie Saoudite), le dernier refuge de la foi, plus que
n’importe où. En plus, l’engouement du Mouvement Tabligh comme celui
des autres sectes et mouvances n’est pas la cause mais plutôt la conséquence
de ce qui a été appelé « Réveil spirituel »219. Il a en effet passé quarante ans
d’immobilisme et de nonchalance, ensuite il se lança dans l’effort en même
temps que tous les autres groupes. C’est à Allah seulement que revient les
mérites du présent retour à la religion, même si chaque groupe prétend en
être l’auteur.
Huitièmement : Quant au fait que certains savants en Arabie Saoudite
aient appuyé le Mouvement, on ne connait aucun savant, dont les propos
sont pris en compte, qui est allé en sortie avec le Mouvement et l’a ensuite
déclaré bon. Certains se basent juste sur les éloges d’une partie des membres
du Mouvement et leur exagération en citant leurs exploits, tout en cachant
leurs défauts, et il en découle ainsi un appui venant d’eux (des savants).
Mais il y a encore plus de savants qui l’ont critiqué : Abdour-razzâq Afifiy,
Salih Allouhaydan, Salih Al-Fawzâne, appartenant au comité des grands
savants, et beaucoup d’autres d’entre les étudiants en science religieuse, qui
ont été en compagnie avec eux (le Mouvement) des mois et des années et s’y
sont donnés entièrement jusqu’à attirer la satisfaction de leurs Macheikhs,
et qui firent ensuite sortir la face cachée de leur Da’wa et leur innovation.
Ils exposèrent le fait qu’ils prêtent serment au soufisme, et ils montrèrent
aux gens les textes renfermant du Chirk, des mensonges et des innovations
dans leur Manhadj et surtout le livre Tablighiy Niçâb 220. Jadis, je les
soutenais, je les louais et je les défendais jusqu’à ce je vois de mes yeux ce
219 Cette expression fait allusion au retour de beaucoup de jeunes vers la
religion.
220 C’est-à-dire « Fadâ’iloul A’mâl »
[140]
qui m’était resté caché d’entre les hérésies du Mouvement. Qu’Allah nous
guide de même qu’eux.
Qu’Allah vous oriente.
Assalâmou Aleykoum wa Rahmatoullah wa Barakâtouh
Sa’d Al-Houçayn
Le 10/11/1411 H
2. Lettre de Sa’d Al-Houçayn au Cheikh Ibn Bâz
Dans cette lettre, il expose au Cheikh Ibn Bâz les déviances qu’il a
constatées dans le Mouvement Tabligh en ces différents points :
Premièrement : Ils reconnaissent l’existence de la Bay’a qui s’y fait à
quatre sectes : Djichtiyya, Naqchabandiyya, Souhrawardiyya et
Qadiriyya. J’ai connu de leur Wird :
1. Lâ ilâha illallah deux cents (200) fois dans la nuit tout en bougeant
la tête de la droite vers le haut et ensuite on la fait descendre jusqu’à
toucher la poitrine.
2. Lâ ilâha illallah quatre cents (400) fois avant la prière nocturne en
remuant la tête du haut vers le bas.
3. Lâ ilaha illallah six cents (600) fois à n’importe quel moment de la
journée.
4. Respiration sacrée (Al-Anfâssoul qoudsiyya) pendant dix (10)
minutes à n’importe quel moment. On colle la langue au palais de la
bouche, inspire l’air par les narines et on l’expire en donnant le son
« Allah ».
5. La Mourâqaba pendant trente (30) minutes chaque semaine. On se
rend à la tombe d’un grand Cheikh, on se couvre la tête et on répète
Allahou hâdiriy (Allah est en ma présence), Allahou Nâziriy (Allah
m’observe) ».
[141]
Deuxièmement : Le fait qu’ils embellissent l’innovation, l’hérésie et
le Chirk, et le fait qu’ils propagent cela au moyen du livre Tablighiy
Niçâb avec des propos comme :
• Ô Messager d’Allah, je te demande l’intercession

• Le fait que le Messager ait fait sortir sa main pour que
Arrifâ’iy l’embrasse
• Que la Ka’ba se rend auprès de certains
Troisièmement : On retrouve dans la Markaz centrale, au sein de la
mosquée, à New Delhi, au niveau de l’entrée à l’arrière, un cimetière
renfermant la tombe du premier dirigeant Mouhammad Ilyâs et celle
du second dirigeant, Mouhammad Youssouf, l’auteur de Hayâtous-
sahaba, et deux autres tombes. On retrouve aussi dans la cour de la
Markaz centrale au Soudan une tombe. Les prêcheurs du Mouvement
partent souvent en sortie dans des mosquées construites sur des
tombes, y accomplissent les prières obligatoires et surérogatoires, y
séjournent, y boivent et y dorment tout en voyant les adorateurs des
tombes demander secours aux morts ; mais leur principe ne leur
permet pas de les condamner, de les conseiller ou de s’opposer à ce
qu’ils font, ni par un mot, ni même par un signe. A côté de leur
Markaz à New Delhi, il y a des idoles et des tombes dressées qui sont
adorées à la place qu’on appelle « Hadrat Nizâmoud-dine Awliyâ »,
mais l’existence du Mouvement n’eut aucun effet sur eux, car la
purification de la croyance ne fait pas partie de leurs objectifs.
D’autre part, nous avons remarqué chez ceux qui s’accrochent à leur
voie, et ce même en Arabie Saoudite, dans ses villes et villages et
chez les fils des villageois, une certaine tendance à prendre pour
vérités et à suivre les rêves, les prétendus miracles, un laxisme face à
l’innovation et aux innovateurs, un amalgame dans la
compréhension du Tawhîd et du Chirk, et une vénération des
Macheikhs (les anciens et savants du mouvements).
[142]
Quatrièmement : Certains Macheikhs écrivent des talismans
comportant des versets, des carrés et des chiffres dépourvus de sens,
et ils se servent des étudiants du Qour’âne se trouvant dans leur
Markaz pour la distribution.
Tous ceux dont j’ai cité les noms dans cette lettre sont prêts à
témoigner de nouveau de ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont entendu et ce
qu’ils ont fait, et eux tous sont plus informés que nous sur le
Mouvement. Ce sont des gens qui ont pris leur couchage et ont suivi
la Djamâ’a en Orient et en Occident.
L’émir du Mouvement et les Qoudamas d’entre les non-arabes ont
deux visages : un qu’ils présentent au gens de l’Arabie Saoudite, et
un autre qu’ils présentent à aux non-arabes qui sont dans
l’innovation.
J’ai écrit au Cheikh In’âme Al-Hassan la lettre ci-jointe et il m’a
donné une réponse dont vous trouverez un exemplaire dans cette
lettre-ci que je vous envoie, et cela ne montre que sa persistance sur
le faux.
Nous demandons pardon à Allah pour toute erreur et trébuchement,
surtout pour le fait qu’on se soit mis en colère et qu’on se soit mal
comporté envers ceux qui nous avaient mis en garde contre la face
cachée de certains qui sont dans la ce Mouvement, cela avant que la
vérité ne nous apparaisse. Nous cherchons refuge auprès d’Allah
contre le suivisme aveugle basé sur le faux.
V. Témoignage de Cheikh Abou Mouhammad Khalid Ibn Abdourrahmâne

Ce dernier témoignage est très long, il est écrit en 50pages, donc
nous allons nous contenter de le résumer.
Abou Mouhammad a passé une quinzaine d’années dans le
Mouvement Tabligh, et y était très actif. Il s’est rendu dans plusieurs
pays comme le Bangladesh et le Pakistan, et a même rencontré
[143]
In’âme Al-Hassane. Pour défendre le Mouvement Tabligh, il a
débattu avec le Cheikh Al-Albâniy, écrit un livre et reproché à ceux
qui critiquent le Mouvement de le faire sans preuve. Ce n’est
qu’après la parution de son livre qu’il a commencé à se rendre
compte de certaines hérésies qu’il niait y être. Il fut alors obligé de
rectifier son premier livre en faisant paraitre un autre qu’il a nommé
Kalimatou Haqq fi Djamâ’atit-tabligh (Parole de vérité concernant le
Mouvement Tabligh) dans lequel il exposa toutes les hérésies qu’il a
constatées, allant de la caution des péchés et innovations à la
présence d’adeptes des sectes soufies hérétiques en son sein. Nous
avons déjà cité certains extraits de son livre dans des pages plus-
haut.
[144]
Chapitre IX : Conseils à mes frères du Mouvement du Tabligh

Dans ce chapitre, j’aimerais prodiguer à mes frères du Mouvement
Tabligh ces quelques conseils en espérant d’eux qu’ils prêteront
oreille et prendront ceux de mes propos qui sont conformes au
Qour’âne et à la Sounna.
1er conseil : Cherche la science

Comme tu as dû le constater mon frère, cela fait des années que tu es
dans ce Mouvement et jusqu’aujourd’hui tu ne connais pas grand-
chose de ta religion, tu n’es pas à même de lire un livre d’un savant
en arabe, tu ne peux pas enseigner et peut-être que tu ne peux même
bien lire le Qour’âne et tu n’as mémorisé que quelques courts
extraits… Comment peux-tu rester dans un Mouvement qui
n’encourage pas à la quête du savoir ? Ne sais-tu pas que c’est la
science qui est l’héritage des Prophètes ? Ne vois-tu pas que depuis
que tu es dans ce mouvement tu n’as mémorisé que des hadiths
inventés et des histoires à dormir debout ? Ne vois-tu pas que même
le dogme de ta religion tu ne le connais pas bien ?
2ième conseil : Ecoute les savants

Ô mon frère, observe très bien le Mouvement ! Ne vois-tu pas que
seuls les ignorants y adhèrent et jamais les savants ? Ne vois-tu pas
que tous les éléments du Mouvement qui se sont mis à la recherche
de la science ont fini par le quitter ? A ton avis, que doit-on dire d’un
Mouvement que les savants et étudiants délaissent et condamnent, et
qui n’est aimé et admiré que par les ignorants ? Penses-tu qu’il est
possible que les savants aient tort et que les ignorants aient raison ?
3ième conseil : Pose-toi les bonnes questions

Ô mon frère, ne te laisse pas tromper par l’apparence des choses et
pose-toi les bonnes questions. Demande-toi : Que font des tombes
[145]
dans le siège de votre Mouvement alors que le Messager a maudit
l’acteur d’un tel acte ? Pourquoi les leaders du Mouvement
n’écrivent-ils pas un livre pour désavouer toutes les pratiques dont
les gens de la Sounna les accusent afin de préserver leur honneur et
faire connaitre leur croyance au grand public ? Ne vois-tu pas qu’eux
ne disent rien quand ils sont accusés d’être des Soufis et d’avoir des
tombes dans leur mosquée ? Si cela était faux et qu’ils n’y
adhéraient, ne penses-tu pas qu’ils auraient tout démenti par des
écrits ? Ne vois-tu pas que seuls ceux qui ne sont des pays berceaux
du Mouvement contestent ces faits ?
4ième conseil : Ne t’affilie jamais aux innovateurs

Ô mon frère, si tu as compris que ce mouvement est l’œuvre
d’innovateurs, alors tu dois le quitter car ton Messager t’a interdit de
prendre comme allié un innovateur. T’affilier sciemment à des
innovateurs, les défendre et les aider pourrait t’attirera la
malédiction divine.
D’après Aliy Ibn Abi Tâlib, le Messager d’Allah a dit :

« Quiconque institue une innovation221 ou protège un innovateur,
qu’Allah le maudisse, que les maudisseurs le maudissent, ainsi que les
anges et l’ensemble des hommes ».222
5ième conseil : Pas besoin d’un mouvement obscur pour la Da’wa
Ô mon frère, sache que bien avant le Mouvement Tabligh, les gens
faisaient la Da’wa. Cela dit, pour faire la Da’wa tu n’as besoin
d’aucun mouvement, encore moins celui dont les initiateurs sont
innovateurs. Si tu veux faire la Da’wa, alors cherche la science et
221Le terme que nous avons traduit par innovation désigne l’innovation et tout
autre crime.
222 Rapporté par Ahmad(959), Abou Daoud(4530), Annassâ’iy(4734), et
authentifié par Al-Albâniy dans Irwâ’ou Alghalil(Vol.7/p.266/Hadith n°2209).

[146]
transmet au fur et à mesure que tu apprends ; fais ta Da’wa comme
bon te semble et où tu veux, tout en respectant les lois d’Allah et de
Son Messager et en donnant à chaque ayant-droit son droit.
6ième conseil : Réfléchis pour toi-même

Ô mon frère, sache qu’Allah t’a donné la raison pour qu’en de telles
circonstances tu saches comment agir. Ne laisse pas des ignorants
réfléchir à ta place car tu n’es pas encore dépourvu de raison.
N’écoute pas ceux qui te font croire que les gens de la Sounna sont
contre la Da’wa ou l’effort, car cela est faux. Is sont juste contre les
choses nouvelles dans la religion. Qui plus qu’eux fait la Da’wa et
enseigne la science bénéfique aux gens ?
7ième conseil : Ne sois ni orgueilleux ni fanatique

Ô mon frère, ne sois ni orgueilleux ni fanatique car cela n’est pas
digne de toi. Je sais que tu penses avoir une dette envers le Tabligh
parce qu’il t’a peut-être sauvé du gouffre de la perdition, mais sache
que tu es encore plus redevable envers Allah, ton Seigneur. La vérité
doit être la chose la plus chère pour le musulman. Si tu prends ces
conseils, ne pense pas que tu t’es rabaissé ou humilié car c’est cela
qu’Allah t’a demandé. Ton refus de la vérité malgré toutes les
preuves accablantes qui t’ont été exposées est un signe d’orgueil et
de fanatisme en toi, et c’est regrettable.
D’après Ibn Mas'oud, le Messager d’Allah a dit : «N'entrera pas

au Paradis celui qui a dans son cœur le poids d'un atome d'orgueil ».
Un homme dit : « On aime pourtant avoir un bel habit et de belles
chaussures ». Il dit : « Allah est Beau et II aime la beauté. L'orgueil
c'est le refus de la vérité et le mépris des gens ».223
Quant au fanatisme, je laisse ces savants t’en mettre en garde :

[147]
Ibn Taymiyyah dit : « Quant au fait de suivre une chose avec
fanatisme, il fait partie de l’agissement de l’époque antéislamique.
Qui est donc plus égaré que celui qui suit sa passion sans aucune
guidée venant d’Allah ».Madjmou’ou Alfatâwa(Vol.11/p.28)
Ach-chawkâniy dit : « Le fanatique, même quand sa vue est sans

défaut, sa clairvoyance est aveuglée et ses oreilles sont sourdes à
l’écoute de la vérité. Il refoule la vérité en pensant qu’il n’a fait que
refouler le faux, et il pense que ce dans quoi il a grandi est la vérité,
oubliant qu’Allah lui a ordonné de bien réfléchir par lui-même et
d’accepter avec une soumission totale ce qu’ont apporté le
Qour’âne et la Sounna. Comme sont peu ceux qui réfléchissent
depuis l’apparition de ces sectes (…) ! Avec cela, la porte de la
vérité est verrouillée ».Fathou Al-Qadir(Vol.2/p.243)
Ach-chawkâniy dit encore : « Ô toi qui œuvre selon le Qour’âne et

la Sounna et qui te désavoue du fanatisme, tu dois leur exposer les
arguments émanant d’Allah et les mettre en face de ses preuves, car
il est en effet possible que t’obéisse celui d’entre eux dont le cœur
n’a pas été totalement envahi par le vice du fanatisme. Quant à
celui dont le cœur est envahi par ce vice, même si tu lui exposes
tous les arguments et que tu le mettes en face de toutes les preuves,
il ne te prêtera qu’une oreille sourde et un œil aveugle, mais tu te
seras quand-même libéré de l’obligation de parler, comme te l’a
ordonné le Qour’âne ».Fathou Al-Qadir(Vol.4/p.104)
[148]
Conclusion
Ici prend fin notre timide recherche dans la partie cachée du
Mouvement Tabligh. Nous pensons avoir mis dans ce livre tout ce
dont a besoin celui qui recherche la vérité pour savoir que ce
Mouvement ne mérite en aucun cas d’être suivi. Nous sommes aussi
conscients que ce livre pourrait susciter certains débats et critiques à
notre endroit, et à l’avance nous rappelons à toute personne ayant
cette intention la magnifique remarque d’un grand savant de
l’Islam :
Imam Ibn Taymiyyah dit : « Une critique basée sur les insultes et
les belles paroles n’est difficile à réaliser pour personne. Ainsi donc,
même si l’homme engage un débat avec un associateur ou un des
gens du Livre, il se doit de citer les arguments par lesquels il
démontrera la vérité qu’il détient et le faux que détiennent les
autres ».Madjmou’ou Alfatâwa(Vol.4/p.186)
Comme l’a remarqué le lecteur sans peine, notre exposé est
purement scientifique par la grâce d’Allah ; nous n’y avons pas basé
nos critiques sur des commérages et des on-dit, nous n’avons fait que
rapporter ce qu’a dit l’élite ou l’intelligentsia du Mouvement. Que
celui qui veut se mettre en colère, se mette donc en colère contre
ceux-là, et non pas contre ses frères qui n’ont fait qu’exposer les
déviances et hérésies de ces égareurs, comme ordonné par Allah et
Son Prophète.
Nous restons disposés à entendre toute critique venant de n’importe
qui, pourvu qu’elle émane d’un cœur pur qui ne cherche que la
vérité et qui n’est entaché d’aucun sectarisme ou culte de personnes,
et qui ne veut que faire la promotion de l’Islam selon le Qour’âne, la
Sounna et la compréhension des compagnons et des premiers Imams
de l’Islam.
[149]
Nous disons « Qu’Allah vous récompense de la meilleure des
manières » à tous ceux qui nous ont aidé et conseillé, et nous
demandons à toute personne qui tirera un quelconque profit de ce
livret de ne pas oublier l’auteur dans ses invocations.224
Conscient de notre médiocrité, pour nos erreurs nous nous excusons
auprès des frères et nous les prions de nous faire part de leurs
critiques, suggestions et remarques afin que ce livre soit corrigé pour
les prochaines éditions et qu’il soit encore plus profitable pour ceux
qui cherchent la vérité.
Acheminez vos suggestions, remarques et inquiétudes à l’adresse
suivante :
: (+227) 88112886 ou (+226) 65572727
: editions.almisbah@yahoo.fr ou editions.almisbah@gmail.com
Je ne veux que la réforme, autant que je le puis. Et ma réussite ne dépend
que d'Allah. En Lui je place ma confiance, et c'est vers Lui que je reviens
repentant.
Louanges à Allah et que la prière et la paix soient sur Le Messager.
Âmîne !!!
224 D’après Abdoullah Ibn Oumar, le Messager d’Allah a dit : « Celui qui vous fait
du bien, faites-lui de même, et si vous ne trouvez pas de quoi faire autant que lui, alors
faites-lui des invocations jusqu’à ce que vous jugiez que vous aviez suffisamment fait ».
Rapporté par Ahmad(5365), Abou Daoud(5109), Alboukhâriy dans Al-Adabou
Almoufrad(Hadith n°216) et Annassâ’iy(2567), et authentifié par Cheikh Al-
Albâniy dans Sahihou Aldjâmi’(Hadith n°6021).
[150]
Bibliographie225
Ad-dourrouth-thamîne fi Nouç’h Al-Ikhwatit-tablighiyyin, Abou
Mou’âwiya Ghâlib Ibn Ahmad Assâqiy, 78 Pages
Al-Imam Ibn Taymiyyah wa Djamâ’atout-tabligh, Abdoullah Ar-ris, 73
Pages
Alkhitâb Albalîgh fi Djamâ’atit-tabligh, Abou Abdoullah Fayçal Ibn
Abdouh Alhachidiy, 142 Pages
Almawridou Al-Azbou Azzoulâl, Ahmad Ibn Yahya Annajmiy, 199
Pages
Alqawl Albalîgh fit-tahzir min Djamâ’atit-tabligh, Hamoud
Attouwaydjiriy, 351 Pages
An-nouç’h Albadi’ li Djamâ’atit-tabligh, Abou Amr Abdoul Karim Ibn
Ahmad Al-Hadjouriy, 32 Page
As-sirâdj Almounir fi Tanbih Djamâ’atit-tabligh ala Akhtâ’ihim, Cheikh
Mouhammad Taqiyyoud-dine Al-Hilâliy, 93 Pages
Djamâ’atout-tabligh fi choubh Alqârati Al-Hindiyya, Abou Oussama
Sayyid Talibour-rahmâne, 479 Pages
Djamâ’atout-tabligh fi Al-Hind Dirâssatoun wa Taqwim, Mouhammad
Djouneyd Abdoul Madjid, 628 Pages
Djouhoud Oulama’i Al-Hanafiyya li Ibtâli Aqâ’id Alqoubouriyya, Dr
Chamsoud-dine Assalafiy Al-Afghâniy, 1861 Pages
225Ce sont là quelques livres dans lesquels sont exposées toutes les hérésies et
idolâtries que regorgent la Djamâ’atout-tabligh. Nous conseillons ceux qui le
peuvent de retourner à ces écrits et à d’autres que nous n’avons pas cité pour
d’amples détails et preuves.
[151]
Fatawa A’immati Ahlis-sounna Assalafiyyin fi Djamâ’atit-tabligh wal
Ikhwân Almouslimine, Abdoul-Aziz Ar-ris, 32 Pages
Kachfous-sitâr amma tahmilouhou ba’doud-da’wât min Al-Akhtâr,
Mouhammad Nâçir Al-Ourayniy, 112 Pages
Kalimatou Haqq fi Djamâ’atit-tabligh wa Aldjamâ’at Al-Islamiyya, Abou
Mouhammad Khalid Ibn Abdourrahmâne, 55 Pages
Nazratoun Âbiratoun I’tibariyyatoun hawla Djamâ’atit-tabligh, Sayfour-
rahmâne Ahmad, 64 Pages
Ta’arraf ala Djamâ’atit-tabligh, Soultân Ibn Abdourrahmâne Al-Id, 117
Pages
Al-Imâmou Al-Albâniy wa Djamâ’atout-tabligh, Mach-hour Hassane
Âlou Salmâne, 664 Pages
[152]
Table des matières

Dédicace ....................................................................................................... 5
Avertissement ............................................................................................. 7
Introduction ................................................................................................ 9
Méthodologie et principes de base ........................................................ 15
Préambule.................................................................................................. 19
Chapitre I : La vie du fondateur du Tabligh ........................................ 21
I. La filiation du fondateur du Mouvement Tabligh ....................... 21
II. Sa formation religieuse ................................................................... 22
III. Sa croyance ...................................................................................... 23
Chapitre II : Création de la Djamâ’atout-tabligh .................................... 24
I. Qu’est-ce qui motiva la création de ce Mouvement ? .................. 24
II. Objectif du Mouvement Tabligh d’après son fondateur ............ 28
Chapitre III : Les têtes du Mouvement Tabligh et leurs maitres ....... 30
I. Biographies des têtes du Mouvement Tabligh ............................. 30
1. Cheikh Mouhammad Zakariyya ................................................ 30
2. Cheikh Mouhammad Youssouf.................................................. 30
3. Cheikh In’âme Al-Hassane.......................................................... 33
II. Les enseignants des têtes du Tabligh, leurs écoles et amis ........ 34
a) L’école où étudia Mouhammad Ilyâs ........................................ 35
b) Les enseignants des têtes du Mouvement Tabligh.................. 38
Conclusion du Chapitre III ................................................................. 43
Chapitre IV : Croyances hérétiques véhiculées.................................... 45
[153]
I. Les hérésies du Mouvement Tabligh dans le Tawhid ................. 45
1. Les hérésies dans le Tawhîdour-rouboubiyyah ....................... 49
2. Les hérésies dans le Tawhîd Al-Ouboudiyyah ........................ 51
3. Les hérésies dans le Tawhîdou Al-Asmâ was-sifât ...................... 61
II. Les hérésies au sujet du Prophète .............................................. 72
III. Les hérésies au sujet de la Ka’ba .................................................. 76
IV. Les hérésies au sujet de Khidr ...................................................... 77
V. Les hérésies dans les éloges de leurs savants .............................. 77
VI. L’affiliation au soufisme ................................................................ 78
1. La Bay’a .......................................................................................... 79
2. Le Zikr soufi .................................................................................. 79
3. Le Kachf ......................................................................................... 82
VII. Leurs liens avec les innovateurs ................................................. 83
Conclusion du chapitre IV .................................................................. 85
Chapitre V : Les six(6) principes de base du Mouvement .................. 86
I. Origine des six(6) fondements selon Mouhammad Ilyâs ............ 86
II. Etude détaillée des six principes ................................................... 87
1. La bonne parole (Lâ ilâha illallah).............................................. 87
2. La prière accomplie avec présence d’esprit .............................. 89
3. La recherche de la science et le Zikr........................................... 89
4. La gentillesse envers les musulmans ......................................... 92
5. La purification de l’intention et la sincérité .............................. 99
6. La sortie ou Khouroudj ................................................................ 100
Chapitre VI : La sortie ou Khouroudj .................................................. 101
[154]
I. L’origine de cette sortie .................................................................. 101
II. Bref aperçu d’une journée de sortie ............................................ 101
III. En quoi cette sortie est mauvaise ? ............................................ 104
1. La corruptibilité de la croyance du Mouvement .................... 105
2. L’origine mensongère de cette sortie ....................................... 106
3. La Da’wa n’y est pas fait selon la voie des Messagers ........... 107
4. Leur sortie est truffée d’innovations ........................................ 109
5. Ils interdisent le fait de dénoncer les péchés et innovations 111
6. Fixer un nombre de jours pour la sortie .................................. 119
7. L’ignorance de ceux qui sortent................................................ 120
8. Délaissement des familles et des emplois ............................... 123
Conclusion du Chapitre VI ............................................................... 124
Chapitre VII : Levée des ambiguïtés des Tablighiys ......................... 125
Première ambiguïté : .......................................................................... 125
Deuxième ambiguïté .......................................................................... 127
Troisième ambiguïté .......................................................................... 128
Quatrièmement ambiguïté ................................................................ 130
Conclusion du Chapitre VII .............................................................. 131
Chapitre VIII : Témoignages d’anciens adeptes ................................ 133
I. Témoignage de Ihtichâm Al-Hassan Alkandahlawiy ............... 133
II. Témoignage de Cheikh Sardâr Ahmad Albâkistâniy............... 133
III. Témoignage de Cheikh Abdourrahmâne Chah Addiyoubandiy
............................................................................................................... 134
IV. Témoignages de Sa’d Al-Houçayn ............................................ 135
[155]
1. Lettre de Cheikh Sa’d Al-Houçayn à Cheikh Al-Mourriy .... 135
2. Lettre de Sa’d Al-Houçayn au Cheikh Ibn Bâz ...................... 141
V. Témoignage de Cheikh Abou Mouhammad Khalid Ibn
Abdourrahmâne ................................................................................. 143
Chapitre IX : Conseils à mes frères du Mouvement du Tabligh ..... 145
1er conseil : Cherche la science .......................................................... 145
2ième conseil : Ecoute les savants ....................................................... 145
3ième conseil : Pose-toi les bonnes questions .................................... 145
4ième conseil : Ne t’affilie jamais aux innovateurs........................... 146
5ième conseil : Pas besoin d’un mouvement obscur pour la Da’wa
............................................................................................................... 146
6ième conseil : Réfléchis pour toi-même ............................................ 147
7ième conseil : Ne sois ni orgueilleux ni fanatique .......................... 147
Conclusion ............................................................................................... 149
Bibliographie ........................................................................................... 151
Table des matières .................................................................................. 153
[156]
[157]
[158]
[159]
Cheikh Salih Ibn Fawzâne Al-Fawzâne dit : « (…) Le mouvement

Tabligh, qui a attiré beaucoup l’attention des gens à cette époque, est
un mouvement égaré dans sa croyance, sa voie qu’il suit et au niveau
des circonstances de sa création, comme cela a été clairement exposé
par ceux qui le connaissent très bien par des témoignages véridiques
ne laissant aucune place au doute sur son égarement et sur le fait
qu’il soit interdit de s’associer à eux, de les aider ou de sortir avec
eux. Il est du devoir des musulmans de s’en méfier et d’en mettre
garde. Je conseille les responsables de ce mouvement de se repentir
vers Allah et de revenir sur la voie des gens de la Sounna et du
rassemblement dans leur manière de faire la Da’wa, et de commencer
par appeler à Allah les habitants de leurs pays, l’Inde et le Pakistan.
(…)
Qu’ils se concentrent beaucoup sur la réforme de la croyance car c’est
cela le fondement de base de la religion et c’est par cela qu’a
commencé le Messager sa Da’wa, de même que les autres prophètes.
Toute Da’wa qui n’est pas basée sur ce fondement est une Da’wa
morte ».Kachfou Al-Astâr(p.5-6)
Editions[160]
Almisbâh

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Mouvement Tabligh - 2e Edition

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2è édition

Abou Chou’ayb Mouhammad M. Harouna

Abou Chou’ayb Mouhammad M. Harouna

D’après Abdoullah Ibn Mas’oud, le Prophète a dit : « Il n’y a pas

Al-Irbâd Ibn Sâriya raconte : « Un jour le Prophète dirigea la

D’après Awf Ibn Mâlik, le Messager d’Allah a dit : « Les juifs se

8 Rapporté par Abou Daoud(4607), Annassâ’iy(1578), Attirmidhiy(2676) et Ibn

dans Charhou Ouçoul Al-I’tiqâd(149), et authentifié par Cheikh Al-Albâniy

10 Rapporté par Attirmidhiy(2641), Al-Hâkim(444), Al-Âjourriy dans Ach-

nous avons démontré la fausseté de cette supercherie et bien d’autres. Que le

Méthodologie et principes de base

Cette recherche sur le mouvement se veut être droite et saine. Nous

D’après Abdoullah Ibn Mas’oud, le Prophète a dit : « Je vous

D’après Abdoullah Ibn Amr Ibn Al-Âç, le Messager d’Allah a

13 Rapporté par Alboukhâriy(6094) et Mouslim(2607).

Le travail dans ce livre se résume à citer les propos référencés des

Nous optons pour la douceur car la majorité de nos frères du

D’après Â’icha, le Messager d’Allah a dit : « Allah est doux et II

Toujours selon elle, le Prophète a dit : « Quand la douceur est dans

Houzayfa rapporte que le Prophète a dit : « Par Celui qui tient

La seule base sur laquelle seront pesés les propos, croyances et

17 Rapporté par Mouslim(2593).

Abou Sa’id Alkhoudriy rapporte que le Messager a dit : « Celui

D’après Abou Sa’îd Alkhoudriy encore le Messager fit un sermon

D’après Tamim Addâriy, le Messager d’Allah a dit à trois reprises

21 Rapporté par Mouslim(49).

Chapitre I : La vie du fondateur du Tabligh

I. La filiation du fondateur du Mouvement Tabligh

24 Mouhammad Ismâ’îl Ibn Ghoulâm Housseyn est le nom du père du

Il naquit en 1244. Il est l’une des plus grandes figures de la secte

Mawlâna Mouhammad Ilyâs wa da’awtouhoud-diniyyah(p.46-47) de Abou Al-

II. Sa formation religieuse

27 Abou Al-Hassane Annadwiy est l’un des plus grands éléments de ce

Mawlâna Mouhammad Youssouf(p.23).

(Mort en 632 H), un autre hérétique.

plus de détails Attariqatou Annaqchabandiyyah de Faridoud-dîne Ibn Salâh Al-

Tabligh : Etape IV(p.29) de Ben Halima Abderraouf.

Chapitre II : Création de la Djamâ’atout-tabligh

39 Mosquée qui deviendra plus tard la Markaz centrale et le siège du

bénédiction et la grâce que les Chouyoukh déversent sur leurs adeptes.

44 Mouhammad Manzour Annou’mâniy, savant et adepte du Mouvement

II. Objectif du Mouvement Tabligh d’après son fondateur

46 Voir Charhou Mouslim(Vol.1/p.115) de Imam Annawawiy, Madjmou’ou

Chapitre III : Les têtes du Mouvement Tabligh et leurs maitres

I. Biographies des têtes du Mouvement Tabligh

1. Cheikh Mouhammad Zakariyya

➢ Sa filiation et sa formation religieuse

47 Mouhadarâtoun Tazâkiriyya(p.96-97), Hayâtous-sahaba(Vol.1/p.21-22), avec les

➢ La croyance de Mouhammad Youssouf

51 Tabligh Niçâb Dirâssatoun naqdiyya(p.13-14).

52 En Islam, c’est le serment d’allégeance fait à l’autorité. Dans le Soufisme c’est

disponibles dans certains livres, comme celui de Cheikh Al-Hilâliy,

54Rapporté par Alboukhâriy(3336).

principes faux et hérétiques dans le Tawhidou Al-Asmâ’ was-sifât (Tawhid des

principes faux et hérétiques surtout dans le Tawhidou Al-Asmâ’ was-sifât. Pour

Il dit : « Il est légal pour nous, lorsque l’homme fini d’authentifier

59 Le Tawassoul consiste à demander à Allah de répondre à une demande au

comme des informations cachées, des aptitudes qu’on avait pas…etc. !

➢ Rachid Ahmad Alkankouhiy

Rachid Ahmad Alkankouhiy conta dans Tazkiratou