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Les Fondements Historiques Et Philosophiques de La Neuropsychologie

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Les fondements historiques et philosophiques de la neuropsychologie

1- La localisation des facultés :


A- Les arguments anatomiques :

La connaissance de l’anatomie du cerveau subit de rapides progrès :


• Renouvellements méthodologiques :
- Utilisation du matériel anatomique fixé à l’alcool.
- Dissection du cerveau entier plutôt que description de coupes
• Renouvellement conceptuel voir l’aboutissement d’un processus ordonné dans un cerveau
humain.
❖ FJ. Gall a dissocié les faisceaux de fibres qui constituent la moelle épinière à l’aide d’un
instrument mousse et il a suivi leurs trajets à travers le tronc cérébral jusqu’ au cortex. Il
constate que :
✓ Dans la profondeur du cortex, la substance blanche est formée en grande partie par les
fibres issues de la moelle épinière.
✓ La substance grise n’est pas limitée au cortex mais elle se trouve dans la moelle épinière et
dans le tronc cérébral.
✓ Le cortex pour Gall, contrairement à ce que laisse penser l’aspect discontinu de ses
circonvolutions, a une structure unique et continue.
❖ J. Baillarger a découvert la structure intime de la substance grise qui devint à partir de ses
observations le centre d’intérêt des anatomistes. Il a fait une expérience (enlever une
couche très mince de substance grise corticale, la place entre deux verres et l’expose à la
lumière) sur trente cerveaux humains et il constate que :
✓ La substance corticale des circonvolutions du cerveau est formée de six couches,
alternativement grises et blanches, en allant de dedans en dehors.
✓ L’épaisseur respective des couches diffère selon la région étudiée.
✓ L’existence d’une continuité entre la substance blanche et la substance grise : des fibres
qui sortent de la SB et pénètrent la SG, traversant les différentes couches jusqu’ à la surface.

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❖ Th. Meynert et P.Flechsig aboutiront a deux contributions :
✓ Le concept de faisceaux de projection et d’association.
✓ La description des couches corticales à partir des types cellulaires qu’on y observe.

Meynert a constaté le principe d’organisation :

Les voies de projection mettant l’ensemble des organes en relations avec le cortex, sont surtout
concentrées dans la partie postérieure du cerveau.

Les voies d’associations sont l’apanage exclusif du cerveau antérieur.

Flechsig a constaté avec la méthode de la coloration de la myéline que seulement une faible partie
des structures cérébrales sont myélinisées à la naissance, il a parlé de la loi fondamentale de la
myélogenèse :

Les systèmes de projection (au niveau du cortex) ce qu’on a dénommé « les quatre sphères
sensorielles » (somatomotrice, auditive, visuelle, olfactive) sont myélinisées les premiers.

Les centres d’associations (le centre postérieur, le centre antérieur, l’insula) ne sont myélinisés que
beaucoup plus tard.

Flechsig a également distribué les centres d’association.

Le centre d’association postérieur serait responsable de la constitution des images formées à partir
des sphères sensorielles.

Le centre d’association antérieur serait responsable des images reflètant ce qui permet la
conscience de soi et règle nos actions (le plaisir ou le déplaisir, les besoins instinctuels).

L’autre contribution de Meynert est d’avoir entrepris la systématisation des couches du cortex.

Il substitue une division de cinq couches de la substance corticale qui restera longtemps la
référence :

1- Une à petites cellules à la surface du cortex


2- La couche à petites cellules pyramidales
3- La couche des grandes cellules pyramidales

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4- La couche des petites cellules irrégulières (formation granuleuse)
5- La couche des cellules fusiformes

K. Broadmann a donné une autre schématisation de la carte du cortex de l’homme composée de


six couches et 52 aires corticales. Cette schématisation est devenue classique et toujours utilisée.

B- Les arguments tirés de l’expérimentation physiologique :

L’observation de malades atteints de lésions traumatiques (traumatismes crâniens).

- Traumatisme ouvert : lorsqu’il s’agit de la fracture de la boite crânienne.


- Traumatisme fermé : lorsqu’il n’y a pas de fracture de la boite crânienne.

Suite à des expériences de l’ablation complète d’une partie anatomiquement définie de


l’encéphale, comme le cervelet ou les lobes cérébraux, P. Flourens a déduit que chaque partie du
cerveau a des priorités spécifiques, des fonctions propres et des effets distincts :

Il suppose que seules étaient localisées :

- Dans la partie antérieure de la moelle : l’excitation des contractions musculaires » le


mouvoir ».
- Dans la partie postérieure de la moelle : la sensibilité » le sentir ».
- Dans le cervelet : la coordination des mouvements.
- Les lobes cérébraux : impliqués dans le « percevoir » et le « vouloir », c’est-à-dire
« l’intelligence ».

F. Magendie a découvert la technique de stimulation électrique qui représente une révolution


physiologique. Il a établi « le dogme de l’inexcitabilité » puisque le cerveau dans l’époque est
seulement l’intelligence.

Utilisant une source galvanique, G. Fritsch et E. Hitzig ont constaté avec des expériences de
stimulation que la partie antérieure est motrice tandis que la partie postérieure ne l’est pas.

Utilisant une source faradique, David Ferrier a confirmé qu’il existe dans le cortex certaines
régions auxquelles des fonctions précises peuvent être attribuées ; les effets des lésions
corticales varieront en fonctions de leurs sièges.

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Pour lui, l’ensemble de la région pré et rétro-rolandique constitue le cortex moteur puisque sa
stimulation provoque des mouvements et sa destruction est une paralysie sans atteinte des
sensations tactiles et musculaires.

La zone rolandique provoque à la fois une paralysie et des troubles sensitifs, évoquera l’idée
d’un cortex sensorimoteur (Horsley)

Ferrier ne doute pas que le cerveau de l’homme est construit sur le même type que celui du
singe.

Broca a constaté avec ses expériences que de nombreuses zones du cortex, lorsqu’ elles sont
stimulées restent silencieuses. Il a découvert l’aphasie : c’est un accident au niveau du lobe
frontal. Le patient ne peut pas trouver les mots pour exprimer sa pensée (Cf. Penfield).

Lucianni, Tumburine et H. Munk ont constaté qu’une ablation unilatérale du lobe occipital
provoque, non la perte de la vision de l’œil opposé comme le croyait Ferrier, mais une cécité
partielle des deux rétines.

L’intelligence :

Pour Ferrier, le développement des lobes frontaux atteint son plus haut degré chez l’homme le
plus intelligent.

Pour Munk, le siège de l’intelligence se trouve partout dans l’écorce cérébrale, et nulle part en
particulier.

L’intelligence est la résultante de toutes les images ou représentations issues des perceptions
des sens.

Hitzig avait adopté une position plus nuancée : d’une part, il admettait qu’il n’existe pas
d’organes spéciaux pour l’intelligence ; d’autre part, il soutenait que la pensée abstraite exige
nécessairement des organes particuliers.

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Le rôle des lobes frontaux :

Ferrier a constaté que les lobes frontaux pourraient jouer le rôle de centres modérateurs qui
contribueraient à réprimer les mouvements. Ces centres modérateurs, facteurs de l’attention,
constituent donc la base organique de toutes les facultés intellectuelles supérieures.

Pourtant, Leonardo de Bianchi a combattu la thèse précédente en constatant que les lobes
frontaux sont le siège de la coordination et de la fusion des informations traitées par les autres
régions du cortex.

Pribram et Mishkin ont réalisé des lésions soit de la partie dorsale, soit de la partie ventrale
des lobes frontaux :

Les lésions limitées à la région dorsale affectent la performance des animaux dans les tâches
qui comportent un élément spatial.

Les lésions de la partie ventrale semblent davantage affecter la capacité de discrimination entre
objets différents, d’où l’impossibilité de réaliser une tâche reposant sur une telle discrimination
(Cf. Travaux de Jacobsen : mémoire récente puis régulation comportementale).

C- Les arguments tirés de l’observation anatomo-clinique :

J.B. Bouillaud a démontré que la perte de la parole correspond à la lésion des lobules
antérieurs du cerveau.

Il a constaté qu’il existe dans le cerveau plusieurs organes spéciaux, dont chacun a sous sa
dépendance des mouvements musculaires particuliers ; les mouvements de la parole sont
régis par un centre cérébral spécial, distinct, indépendant. Ce centre cérébral occupe les
lobes antérieurs.

Broca a parlé de :

- L’aphémie : arrêt de la parole d’une durée relativement longue. Elle correspond à l’atteinte
d’une faculté cérébrale bien définie.
- La lésion primitive du cerveau de Tan siégeait au niveau de l’hémisphère gauche.

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- Le développement embryonnaire de l’hémisphère gauche en avance sur celui de
l’hémisphère droit.
- L’hémisphère gauche se trouve en état de diriger l’exécution et la coordination des actes à
la fois intellectuels et musculaires qui constituent le langage articulé.

C. Wernicke a constaté en effet que :

- La première circonvolution frontale, parce que motrice, représente le centre des images
motrices.
- La première circonvolution temporale, parce que sensorielle, représente le centre des
images sonores.
- L’atteinte de l’un ou l’autre de ces régions provoque l’aphasie du fait, dans un cas, de
l’impossibilité d’exprimer des mots et dans l’autre, de l’impossibilité de les comprendre.

D- Les discussions autour de la théorie des localisations :

Marie soutenait que l’aphasie est un phénomène unitaire qui peut se ramener à un trouble de
l’intelligence, et l’aphémie est un trouble purement moteur dû à une lésion sous-corticale.

Déjerine était partisan d’une subdivision des fonctions du langage en sous fonctions possédant
chacune son centre :

Le centre des images motrices dans la zone de Broca.

Le centre des images auditives dans la zone de Wernicke.

Le centre des images visuelles des mots dans le pli courbe à la jonction occipito- pariétale.

Opposition Ferrier et Goltz

Les paralysies localisées observées après lésion corticale n’étaient que des effets transitoires, qui
disparaissaient si l’on attendait suffisamment longtemps chez les chiens. Chez le singe, elles sont
durables).

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2- L’association des idées :

La théorie associationniste est issue de plusieurs courants prenant tous naissance dans l’Angleterre
à la fin du 18ème siècle et au début du 19ème siècle.

La renaissance, en particulier chez D. Hume, selon laquelle les sensations sont les éléments
constitutifs de la vie mentale.

Les idées, le plus souvent, « copies » d’une sensation, s’associent entre elles pour constituer des
idées complexes, d’où dérivent finalement la pensée et la conscience.

Les lois de l’association des idées entre elles reposent sur leur degré de simultanéité, de contiguïté,
de similarité ou de fréquence.

A- Association des idées en évolutions :

Le principe de la psychologie est de déterminer avec précision ce qui est premier de ce qui est
acquis, de découvrir les lois selon lesquelles les sensations sont transformées en idée et selon
lesquelles les pensées donnent naissance à d’autres pensées.

« Il n’est rien dans l’esprit, ce qui n’est d’abord dans les organes ».

L’associationnisme se compose de plusieurs théories :

La théorie d’Alexander Bain :

Bain était le partisan d’un parallélisme entre l’esprit (le côté mental) et le corps (le côté physique).
Il a introduit que l’activité mentale ne peut être considérée comme un produit exclusif de la sphère
sensorielle, mais qu’elle doit échapper au déterminisme du monde extérieur.

Les liens qui se créent entre les mouvements spontanés et le plaisir ou la douleur qui en résultent
éduquent l’organisme, si bien que ces mouvements d’abord produits au hasard s’adaptent à ses
fins et s’orientent vers ses buts.

Bain a constaté que les muscles possèdent une double innervation : motrice et sensitive.

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Entre le cerveau et le muscle existe un circuit de nerfs :

- Voie efférente (à l’extérieur) : quand les nerfs conduisent l’influence du cerveau vers le
muscle).
- Voie afférente (à l’intérieur) : donne au cerveau le sens de la condition du muscle.

La théorie de Spencer :
Spencer est l’ardent propagandiste de la théorie évolutionniste selon laquelle le libre
exercice de toutes les facultés de l’homme est la source du bonheur individuel.
Il a constaté que le bonheur des uns ne s’oppose pas à celui des autres, et que le bonheur
individuel et le bonheur des autres sont séparables, puisque chacun occupe la place qui est
la sienne.
Il ajoute dans son livre central qu’il existe une continuité entre phénomènes corporels et
phénomènes mentaux.

(Ne retenir à ce niveau que les idées de Wernicke)

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