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TP Thermo 2024

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Travaux Pratiques

Thermodynamique

Première partie : Calorimétrie


1.1 Rappel de cours

Lorsqu’on fournit de la chaleur à un matériau, son énergie interne augmente, ce qui se traduit par un changement de
température. Pour caractériser cela, on introduit un coefficient thermodynamique appelé capacité calorifique. On peut
définir 2 capacités calorifiques, selon que la transformation a lieu à volume constant (notation usuelle : CV ) ou à
pression constante (notation usuelle : CP ). Par définition, CV est le rapport de proportionnalité entre la chaleur fournie
δQ et l’élévation de température dT lorsque le volume est constant :

δQ = CV dT

De manière similaire, CP est le rapport de proportionnalité entre la chaleur fournie δQ et l’élévation de température dT
lorsque la pression est constante :
δQ = CP dT

Ces capacités calorifiques s’expriment en J K −1 . En pratique, on aime bien se ramener aux capacités calorifiques
massiques, que l’on notera ici cV et cP . Dans ce cas, m étant la masse du système étudié, on a :

CP = m cP et CV = m cV

Les capacités calorifiques massiques s’expriment en J K −1 kg−1 . cP et cV dépendent a priori de la température, mais, très
souvent, on peut les supposer sensiblement constants sur la gamme de température utilisée. Dans ce cas, l’intégration
entre les températures extrêmes devient très simple :

Q = m cP ∆T et Q = m cV ∆T

Où Q est la chaleur totale reçue par le système. Les capacités calorifiques sont des données très importantes, elles
permettent de nombreuses prédictions très utiles dans la vie courante (combien de temps faut-il pour porter à ébullition
une casserole contenant 1 litre d’eau ? Quelle quantité de fuel faudra-t-il pour porter à 55 °C, 1 m 3 d’eau dans un ballon
d’eau chaude ? En combien de temps une habitation se refroidit-elle en cas de panne de chauffage ? ...). Le but de cette
partie du TP est de déterminer la capacité calorifique massique à pression constante de plusieurs matériaux.

1.2 Principe des manipulations

On étudiera ici plusieurs matériaux : d’abord l’eau, puis en fonction du temps restant, des alliages (duralumin et laiton)
et du plexiglas. La chaleur sera fournie au système grâce à une résistance chauffante. Le système {eau} ou {eau +
morceau de solide} sera placé dans un calorimètre, c’est un récipient isolé thermiquement, ainsi, la chaleur fournie au
système reste à l’intérieur de ce système. Il faut faire ici plusieurs remarques :
• La pression est imposée par l’atmosphère extérieure, les mesures faites ici donneront les capacités calorifiques
à pression constante. De façon générale, cette situation est la plus courante, et les tables donnent presque
toujours les capacités calorifiques à pression constante. Signalons toutefois que dans les cas des solides et des
liquides, les volumes dépendent peu de la pression, et on a cV= cP . Attention, cette propriété devient totalement
fausse dans le cas des gaz.
Le système est constitué d’une masse d’eau, du vase et éventuellement de morceaux d’une autre matériau (ici
duralumin, laiton ou plexiglas). Cela signifie qu’il faut prendre en compte la capacité calorifique du vase calorimétrique
lors des mesures, on ne chauffe pas uniquement l’eau ou les morceaux de solides.
• L’isolation thermique n’est pas parfaite, il en résulte qu’une partie de la chaleur dissipée au niveau de la
résistance chauffante s’échappe à l’extérieur du calorimètre (air extérieur, contact avec la table, ...). Pour faire des
mesures très précises, il faudrait prendre en compte ce phénomène.
• La chaleur est fournie grâce à une résistance chauffante. En effet, lorsqu’on fait passer du courant dans une
résistance électrique, l’énergie électrique est convertie en chaleur du fait de l’effet Joule. Il est facile de
déterminer la puissance fournie sous forme électrique grâce à la relation P =UI = RI2 = U2 / R . On suppose que
tout est convertie en chaleur. Pour déterminer Q, il suffit de multiplier la puissance par la durée ∆t pendant
laquelle on a injecté du courant dans la résistance. Nous obtenons donc :

Q = P ∆t
1.3 Matériel

• 1 alimentation 6-12 Volts.


• Des câbles électriques.
• 1 résistance chauffante à immersion de 5 Ω.
• 1 thermomètre.
• 1 chronomètre.
• 1 série d’objets de masses, volumes identiques ou non et de matières différentes.

2 Détermination de la capacité calorifique de l’eau et du vase calorimétrique

1. Mettre 450 g d’eau dans le vase calorimétrique. Mettre en place le thermomètre, bien agiter pendant 15 s, puis lire la
température sur le thermomètre. Faites de même pendant 3 minutes et relever la température toutes les min pendant 3
minutes. Bien veillez à ce que le thermomètre soit en contact avec l’eau en permanence. Durant toute l’expérience il ne
faut pas oublier d’agiter pour homogénéiser la température.

Figure 1: Cuves internes et externes du calorimètre, agitateur et couvercle.

2. Brancher directement la résistance chauffante de 5 Ω sur les bornes 0 et 12 V (tension à mettre à environ 12 V)
continue de l’alimentation, on commandera l’alimentation avec l’interrupteur général situé derrière l’appareil.
Déclencher le chronomètre et mettre en route l’alimentation pendant 10 min, en agitant de temps en temps l’eau. Toutes
les 30 sec bien agiter le liquide pendant 15 s pour être sûr de l’homogénéité de la température et mesurer de nouveau la
température. Arrêter l’alimentation au bout de 10 min. Comment évolue la température en fonction du temps? Que cela
signifie-t-il? Vous continuez à prendre la température toutes les minutes après l’arrêt du chauffage pendant 5 min. A la
fin de l’expérience vous aurez environ 25 températures en fonction du temps.

3. Vous avez au final le temps de chauffage, la tension de chauffage ainsi que la résistance du filament. Déterminer
l’énergie fournie sous forme de chaleur au système eau + calorimètre.

4. Évaluer la capacité calorifique du vase calorimétrique ou sa masse équivalente en eau μ. Que peut-on en dire ? On
donne la capacité calorifique massique de l’eau ceau = 4185 J K−1 kg−1 .
Pour exploiter les données, tracer la courbe donnant la température en fonction du temps. Repérer la période de
chauffage en traçant 2 droites verticales, l’une à l’instant ti correspondant au début du chauffage et l’autre à tf
correspondant à la fin du chauffage.
Afin de tenir compte éventuellement des pertes calorifiques du calorimètre : on tracera les pentes des courbes T = f(t)
obtenues avant et après l’arrêt du chauffage. Les interactions de ces deux droites avec la droite verticale à l’instant
(ti+tf)/2 correspondent aux températures T’i et T’f après correction des pertes thermiques. Cela revient à dire que les
pertes thermiques pendant l’échange sont égales à la moyenne des pertes avant et après l’échange !

μ c eau =U I Δ t /(T f −T i )−meau c eau


3 Capacités calorifiques massiques de quelques solides

On dispose de plusieurs types de solides : du duralumin, du laiton, du téflon et du plexiglas. Ils se présentent sous forme
de parallélépipèdes rectangles de taille 2,5 cm x 2,5 cm x 4,45 cm. Pour mesurer la capacité calorifique de ces solides,
on adopte une procédure différente : on place dans de l’eau à la température T0 un morceau de solide à la température T1.
A l’équilibre final, en supposant le calorimètre parfaitement isolé thermiquement, on obtient la température suivante :
C 0 T 0 +C 1 T 1
T F=
C 0 +C 1

Où C0 est la capacité calorifique de l’ensemble {eau+vase calorimétrique} et C1 la capacité calorifique totale du solide.
En pratique, la capacité calorifique du solide est assez faible devant celle de la masse d’eau utilisée, et il faut placer un
solide très chaud pour avoir une différence (TF - T0) significative. On utilisera ici une température T1 = 100 °C, qu’on
obtient de façon très simple en thermalisant le solide dans de l’eau bouillante.
l’eau bouillante peut provoquer de très graves brûlures, il faudra être prudent au moment de la récupération du solide
dans l’eau bouillante. Cela doit se faire à l’aide d’une pince adaptée. Il ne faut évidemment surtout pas mettre ses mains
directement dans le récipient et ne pas renverser le récipient en se bousculant autour !

1. Placer 450 g d’eau dans le vase calorimètre. Bien agiter et mesurer la température T0 de l’eau. En faisant preuve de
calme, d’attention et de prudence, à l’aide d’une pince, saisir un morceau du matériau désiré dans le bêcher d’eau
bouillante. Le laisser sécher quelques secondes (pas trop longtemps pour éviter qu’il se refroidisse) au-dessus du bêcher
et très rapidement le mettre dans le calorimètre.

2. Agiter de façon continue l’eau du calorimètre en surveillant l’évolution de la température jusqu’à ce qu’on atteigne
un maximum. Noter cette température maximum, qu’on identifiera à TF .

3. Retirer le solide du calorimètre, le sécher et le peser. En déduire sa capacité calorifique.

4. Refaire cette expérience avec d’autres matériaux s’il vous reste suffisamment de temps.

Deuxième partie: Etude des propriétés thermodynamiques d’un gaz presque


parfait
Le but de ce TP est de tester les propriétés d’un gaz très commun : l’air. Seuls des mesures très précises permettent de
faire la différence entre le comportement de l’air et d’un vrai gaz parfait. L’air constitue donc un excellent exemple pour
tester les lois du gaz parfait dans le cadre présent. Le gaz parfait est ici défini comme un gaz qui vérifie la loi suivante :

P V = nRT

Où P est la pression, V le volume occupé par le gaz, n le nombre de mole de gaz, T la température exprimée en K
(Kelvin) et R la constante dite des gaz parfaits.
De façon générale, le matériel est très fragile ! Il faut le traiter avec délicatesse, et surtout ne jamais forcer !

1 Relation entre le volume et la pression à température donnée

Le but est ici de vérifier que le produit P V est une constante lorsque la température est constante. Le matériel utilisé est
une seringue, dans laquelle on a emprisonné une certaine quantité de gaz. En agissant sur le piston, on peut faire varier
le volume occupé par le gaz. Le capteur de pression est relié à l’extrémité de la seringue par un tuyau de très faible
section dont on peut supposer le volume constant.

1.1 Matériel

• Seringue dans laquelle est le gaz enfermé et qui permet de faire varier le volume.
• Pressiomètre Jeulin.
• Tuyau permettant de raccorder le pressiomètre à la seringue.

1.2 Travail à faire

1. Choisir un volume initial de l’ordre de 15 cm 3 à pression ambiante (vis 1 desserrée). Mesurer la pression en fonction
du volume pour diverses positions du piston. Attention, il ne faut pas dépasser une pression de 2 bar. L’étanchéité du
système est perdue au-dessus de cette pression et une partie du gaz s’échappe si l’on dépasse cette valeur.

2. Tracer une courbe judicieusement choisie pour établir la loi P V = constante. A quel artefact est-on confronté ?
Comment peut-on le contourner ?
2 Expérience de Rüchardt

L’expérience de Rüchhart permet de mesurer la constante γ d’un gaz de manière originale. Elle est basée sur la mesure
du coefficient de compression adiabatique du gaz étudié. Ce coefficient peut être mesuré de plusieurs façons, la
technique la plus classique étant la détermination de la vitesse du son. L’expérience de Rüchhart est une autre méthode
pour accéder à ce coefficient. Le coefficient de compressibilité adiabatique χS est donné par l’expression suivante :

χS= ( )
−1 ∂V
=
1
V ∂P S γP
Le principe de l’expérience est le suivant : un piston de masse m non nulle glisse quasiment sans frottement dans un
tuyau. Le mouvement de ce piston selon l’axe vertical Oz (orientation vers le haut) est décrit par l’équation suivante
(principe fondamental de la dynamique) :
2
d z dz
m 2
=−mg+ δ P A−α
dt dt
Où -mg est la contribution du poids, δP est la surpression du gaz à l’intérieur du flacon, A est la section du piston et δP A
est la force résultante sur le piston, α dz/dt est une force de frottement visqueux du piston sur les parois du cylindre. La
surpression δP se calcule à l’aide de χS :
−d V − A z
δ P= =
χS V χS V

L’origine de l’axe Oz est choisi au point de départ du piston, pour lequel la pression intérieure et la pression extérieure
sont égales, V est le volume total emprisonné par le piston. Il s’agit donc de résoudre l’équation différentielle suivante :
2 2
d z α dz A
+ + z=−g
dt m dt m χ S V
2

On suppose ici que les variations de volume et de pression sont suffisamment faibles pour pouvoir négliger les termes
d’ordre 2. Cela signifie que dans l’équation précédente on peut remplacer V par le volume initial V0 et χS par sa valeur
initiale 1/γP0 . Dans ces conditions, la solution de cette équation est :
−α
mV g
(
e 2 m (cos( ω t )− α sin ( ω t)−1) )
t
z (t)=
γ P0 A 2
2mω

Avec ω= (

A 2 γ P0 α2
mV

4m
2
) . Si l’amortissement (c’est-à-dire α) est suffisamment faible, ω s’approxime par


2
A γ P0
ω= ( ) soit :
mV 0
ω2m V 0
γ= 2
A P0
4.1 Matériel

• Grand flacon de verre, avec deux bouchons (attention, matériel très fragile) de volume 11,1 L.
• Tube de verre, avec une bille de taille ajustée servant de piston (attention, matériel très fragile). Ne pas
interchanger les masselottes.
• Capteur de pression relative Keller.
• Alimentation pour le capteur de pression.
• Filtre RC passe-bas (élimination du bruit électronique).
• Oscilloscope.
• Tuyau de transmission de pression.

4.2 Travail à faire

1. Enregistrer les oscillations de pressions à l’aide de l’oscilloscope.


2. Déterminer à l’aide la courbe obtenue les paramètres ω et α.
3. En déduire le coefficient γ de l’air.
4. Vérifier si les approximations faites sont justifiées, quels phénomènes ont été négligés dans le modèle
présenté ici ?

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