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CC - Fev23 Correction

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Equations différentielles - M61 2023

Contrôle continu du 17 février- Durée 2h30


Documents interdits.

1. (Question de cours) Ennoncer le Lemme de Gronwall.


Voir cours.
2. (Question de cours) On suppose que y satisfait un problème de Cauchy de donnée de Cauchy en t = 0
et vérifiant les hypothèses du théorème de Cauchy-Lipschitz. On suppose que x(t) = ∥y(t)∥2 satisfait
l’inéquation différentielle suivante avec a, b ∈ C 0 (R, R),
(
x′ (t) ≤ a(t)x(t) + b(t), t ∈ I ∩ R+
,
x(0) = ∥y(0)∥2

avec I l’intervalle de la solution maximale (I, y).


(a) Donner une majoration pour x(t) avec t ∈ R+ ∩ I.
Le lemme de comparaison du cours donne
Rt
Z t R
t
x(t) ≤ x(0)e 0 a(s)ds + e s a(τ )dτ b(s)ds.
0
+ +
(b) En déduire que R ∩ I = R .
La borne obtenue pour x lorsque t tend vers t+ (extrémité droite de I) si t+ < +∞ contredit le
théorème des bouts. Donc t+ = +∞.
(c) Application : Montrer que le problème de Cauchy suivant admet une unique solution globale sur
R+ . 
′ 4 2
u (t) = −u(t)v (t) + (1 + t )u(t)

v ′ (t) = v(t) + tu(t)

u(0) = 1, v(0) = 2.

On multiplie la première équation par u, la deuxième par v, on pose x(t) = ∥(u(t), v(t))∥2 , on obtient
après majoration (uv ≤ 21 x, u2 ≤ x...) :
1 ′ t t
x (t) ≤ (1 + t2 )x(t) + x(t) + x(t) = (2 + + t2 )x(t).
2 2 2
On peut appliquer le résultat précédent avec b = 0 et a(t) = 2 + 2t + t2 défini sur R+ .
(
u′ (t) = A(t)u(t)
 
t 1
3. Soit le problème de Cauchy avec A(t) =
u(0) = u0 ∈ R2 −1 t
(a) Ce problème de Cauchy possède-t-il une unique solution globale ?
Il s’agit d’une EDO linéaire à coefficients non constants et C ∞ (R), le problème de Cauchy possède
donc une unique solution globale C ∞ (R).
(b) Soit B = A(0). Trouver l’EDO satisfaite par v(t) = exp(−Bt)u(t).
On note I la matrice identité opérant sur R2 , ainsi A(t) = tI + B. On a alors,

v ′ (t) = −Bv(t) + exp(−Bt)u′ (t) = −Bv(t) + exp(−Bt)A(t)u(t)


= −Bv(t) + exp(−Bt)Bu(t) + exp(−Bt)tIu(t).
On exploite la commutation de exp(−Bt) et B, on a alors :
v ′ (t) = −Bv(t) + Bv(t) + t exp(−Bt)u(t) = tv(t).

1
(c) En déduire l’expression de v(t) puis u(t).
t2 t2
On intègre l’edo : v(t) = v(0)e 2 = e 2 u(0), soit
t2
u(t) = exp(Bt)v(t) = e 2 exp(Bt)u0 .
 
cos t sin t
On peut expliciter l’exponentiel de matrice, exp(Bt) = . On peut remarquer que
− sin t cos t
le calcul Z t
u(t) = exp( A(s)ds)u0
0
fonctionne ici grâce à la commutation de I et B.
(
x′ (t) = exp(t)x3 (t)
4. Soit le problème de Cauchy .
x(0) = x0 ∈ R
(a) Cette EDO possède-t-elle une unique solution maximale (I, x) ?
La fonction f de R2 dans R telle que f (t, x) = exp(t)x3 est trivialement C ∞ . Le théorème de Cauchy
Lipschitz s’applique, il existe une unique solution maximale (I, x) où l’intervalle I contient 0.
(b) Expliciter une/la solution maximale de ce problème. Si x0 = 0 l’unique solution maximale est
(R, 0). Sinon, on procède au calcul formel suivant exploitant la structure d’une EDO à variables
séparables.
1
− (x−2 (t))′ = exp(t).
2
Par intégration entre 0 et t, on a
1 −2
(x − x−2 (t)) = exp(t) − 1.
2 0
Soit,
x−2 (t) = 2(1 − exp(t)) + x−2
0 .
Le membre de droite ne peut s’annuler que pour un unique t0 > 0 lorsque x0 ̸= 0.
Ainsi, lorsque x0 ̸= 0, l’unique solution maximale (I, x) satisfait I =] − ∞, t0 [ et
x0
x(t) = 2 1 .
(1 + 2x0 (1 − exp(t))) 2
On vérifie que x(0) = x0 et x′ (t) = exp(t)x3 (t).
5. Soit l’EDO suivante avec x(t) ∈ R,
x′ (t) = x2 (t)(1 − x(t)).
(a) Montrer que pour toute donnée de Cauchy de R en t = 0 la solution est globale sur R+ et bornée.
C’est une EDO autonome, x′ (t) = f (x(t)) où f est polynomiale. L’unique solution maximale (I, x)
est donc C ∞ (I) (cf théorème de Cauchy-Lipschitz). On remarque que (R, 0) et (R, 1) sont deux
solutions stationnaires. Par unicité de la solution, si x0 ∈ [0, 1], la solution est globale sur R car
bornée par 0 et 1. Si x0 > 1 la solution reste donc supérieure à 1 et est alors décroissante. On
conclut alors à la globalité sur R+ car la solution décroissante minorée est bornée sur R+ . On
procède de même pour x0 < 0 avec une solution croissante majorée.
(b) Précisez le comportement asymptotique de la solution selon la donnée de Cauchy. Si x0 < 0 la
solution croissante majorée converge vers une limite l ≤ 0. On montre par l’absurde que l = 0. En
effet, si l < 0 alors f (l) > 0 et pour t assez grand, x′ (t) > f (l)
2 . Par intégration, on montre alors
que x(t) converge vers +∞, ce qui est absurde.
Si 0 < x0 < 1 la solution croissante majorée converge vers une limite 0 < l ≤ 1. On montre de
même que l = 1.
Si 1 < x0 la solution décroissante minorée converge vers une limite 1 ≤ l. On montre de même
que l = 1.

2
(c) Le point 0 est-il un point stationnaire stable ?
Ce point n’est pas stable, puisqu’une perturbation positive de la donnée de Cauchy, aussi petite
soit elle, conduit à une solution convergente vers 1 ̸= 0.
6. Soit le système d’EDO suivant pour lequel des trajectoires dans le plan de phase sont dessinées ci-après
depuis 6 données initiales.
2 2
(
x′ (t) = −(x(t) − 1)y(t) − ln( x (t)+y
2
(t)
)
y ′ (t) = (x(t) − 1)x(t).

Deviner l’existence d’un point stationnaire stable et étudier rigoureusement sa stabilité.


Les trajectoires semblent converger vers (1, 1) (qui est bien un point stationnaire), nous allons chercher
à prouver que (1, 1) est asymptotiquement stable. On note
( 2 2
f1 (x, y) = −(x − 1)y − ln( x +y 2 )
f2 (x, y) = (x − 1)x.

On calcule
2


∂x f1 (x, y) = −y − x2 +y 2x
∂ f (x, y) = −(x − 1) − 2 y

y 1 x2 +y 2


∂x f2 (x, y) = (x − 1) + x

∂y f2 (x, y) = 0.
Le système d’EDO linéarisé autour de (1, 1) s’écrit :
(
X ′ (t) = ∂x f1 (1, 1)X(t) + ∂y f1 (1, 1)Y (t) = −2X(t) − Y (t)
Y ′ (t) = ∂x f2 (1, 1)X(t) + ∂y f2 (1, 1)Y (t) = X(t).
 
−2 −1
La matrice du système, A = , possède la valeur propre double −1 < 0. On en déduit la
1 0
stabilité asymptotique du système d’EDO non linéaire en (1, 1).
  2
 ′ 1
x (t) = x(t) − 1+t 2 cos(15πx(t))
7. Soit le problème de Cauchy .
x(0) = 1 ∈ R

3
(a) Etudier l’existence de la solution maximale (I, x).
 2
1
La fonction définie par f (t, x) = x − 1+t 2 cos(15πx) sur R2 est trivialement C ∞ , ainsi le théo-
rème de Cauchy-Lipschitz s’applique et il existe une unique solution maximale (I, x) avec 0 ∈ I.
1 +
(b) Montrer que t → 1+t 2 et t → 1 sont des barrières sur R ∩ I. Forment-elles un entonnoir ? Un
anti-entonnoir ?
1 ′ +
On note α(t) = 1+t 2 et β(t) = 1. On vérifie que f (t, α(t)) = 0 > α (t) pour tout t ∈ R ∩ I.
 2
De même, f (t, β(t)) = − 1 − 1+t 1
2 < 0 = β ′ (t) pour tout t ∈ R+ ∩ I. On en déduit que α est
une barrière inférieure sur R+ ∩ I et β est une barrière supérieure sur R+ ∩ I. Comme de plus la
fonction α est minorée par β, on en déduit que ces deux barrières forment un entonnoir.
(c) En déduire que la solution est bornée sur R+ .
La donnée de Cauchy en t = 0 satisfait x(0) = α(0) = β(0), la solution est donc piégée en temps
positif dans l’entonnoir. La solution est donc bornée sur R+ ∩ I et ainsi R+ ∩ I = R+ par le
théorème des bouts.
(d) On suppose désormais x(0) > 1, montrer que la solution est encore bornée sur R+ .
On dispose de α comme barrière inférieure. Il suffit de trouver une barrière supérieure supérieure
à x(0). On choisit k entier naturel imp air tel que x(0) < k et la fonction constante k est une
barrière supérieure pour l’EDO.
8. Soit le système d’EDO (
x′ (t) = 2y(t)
y ′ (t) = −2x(t) − 4x3 (t).
(a) Etudier l’existence et l’unicité de la solution maximale ainsi que sa globalité. On pourra remarquer
que la quantité suivante est conservée :

t → x2 (t) + x4 (t) + y 2 (t)

L’EDO est autonome, la nonlinéarité polynomiale, l’unique solution maximale sur I est assurée
par le théorème de Cauchy-Lipschitz.
On vérifie que ψ(t) = x2 (t) + x4 (t) + y 2 (t) défini sur I satisfait ψ ′ (t) = 0. Calcul...
Ainsi x2 (t) ≤ ψ(0), y 2 (t) ≤ ψ(0), la solution est donc bornée sur I, donc I = R.
(b) Le point stationnaire (0, 0) est-il stable ? Asymptotiquement stable ?
La fonction ψ est définie positive, c’est donc une fonction de Lyapunov (ψ ′ (t) = 0 ≤ 0). Donc
le point (0, 0) est stable. En revanche, le point (0, 0) n’est pas asymptotiquement stable car une
perturbation de l’origine induit ψ(0) > 0. En effet, si la limite en l’infini de (x(t), y(t)) est l’origine
alors la limite de ψ en l’infini est 0, ce qui contredit ψ(t) = ψ(0) > 0 pour tout t.

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