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Biologie Moleculaire

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BIOLOGIE MOLECULAIRE

CHAPITRE I : L’INFORMATION GENETIQUE


La vie courante offre de nombreuses occasions d’observer la transmission de caractères des parents à leurs
descendants. Un enfant peut avoir les yeux de son père, les cheveux de sa mère,… ; il peut même hériter de ses grands-
parents.
Cette transmission de caractères implique l’existence, chez chaque être vivant, d’une information, véritable
programme biologique transmissible d’une génération à l’autre, de cellule en cellule, appelée information génétique.
A. Existence d’un programme génétique
Expérience sur l’algue Acetabularia
1. Description
L’acétabulaire est une algue verte unicellulaire haute de 10 cm. Elle vit fixée sur les fonds marins.
2. Expériences – Résultats – Conclusions

Expérience Résultats Conclusions


- Dégénérescence du chapeau et de la partie centrale Le noyau assure la survie de la
Expérience 1 (parties anucléées) cellule.
- Régénérescence de la partie basale (partie nucléée) Il est responsable de la synthèse du
La partie centrale, pourvue d’un noyau, régénère l’algue corps de la cellule.
Expérience 2
entière
- Formation d’un chapeau de type crenulata sur un Dans le noyau existe un plan de
pied de type mediterranea fabrication des caractères du corps
Expérience 3
- Formation d’un chapeau de type mediterranea sur un de la cellule
pied de type crenulata

B. Support de l’information génétique


1. Analyse des constituants du noyau
Les analyses chimiques du noyau de l’algue acétabulaire ont montré l’existence de nombreuses molécules d’acides
nucléiques (ADN, ARN).
2. Action des rayons UV ou de l’actinomycine sur une jeune acétabulaire
Les rayons UV ou l’actinomycine provoquent une désorganisation des molécules d’acides nucléiques.
Si on soumet une jeune acétabulaire aux rayons UV ou à l’actinomycine, elle ne fabrique plus de molécules protéiques
permettant l’élaboration du chapeau.
3. Conclusion
Dans le noyau, il existe une information génétique au niveau de l’ADN. L’ARN quitte le noyau pour gagner le
cytoplasme. Il est porteur d’un message provenant de l’ADN et dicte la synthèse des protéines.
Le support de l’information génétique est donc l’ADN.

C. Les acides nucléiques


1. Définitions
Ce sont des molécules constituées d’un assemblage de nucléotides. Il en existe deux types : l’ADN (acide
désoxyribonucléique) et l’ARN (acide ribonucléique).
Un nucléotide est l’unité structurale monomérique des acides nucléiques. Il est formé d’un acide phosphorique, d’un
pentose (sucre), et d’une base azotée.
Comme il y a deux groupes d’acides nucléiques, alors il y aussi deux sortes de nucléotides : le désoxyribonucléotide
(nucléotide d’ADN) et le ribonucléotide (nucléotide d’ARN).
Un nucléotide non phosphaté est un nucléoside.

2. ADN (Acide Désoxyribonucléique)


a. Définition
C’est un polymère (ou macromolécule) composé de nombreuses petites unités (nucléotides) dont le sucre est le
désoxyribose.
b. Composition chimique
Le nucléotide d’ADN est formé d’un acide phosphorique, d’un sucre en C5 (le désoxyribose) et d’une base azotée
parmi les quatre (A, G, C et T).
Acide minéral Sucre Bases azotées
Bases puriques Bases pyrimidiques
Acide phosphorique Désoxyribose
Adénine A Cytosine C
𝐇𝟑 𝐏𝐎𝟒 C5 H10 O4
Guanine G Thymine T

c. Localisation et rôle
L’ADN se trouve essentiellement dans le noyau des cellules.
Il est le support de l’information génétique.
d. Structure moléculaire de l’ADN
 Expérience de CHARGAFF
En 1950, Erwin CHARGAFF a étudié la quantité d’ADN provenant d’organismes différents. Ces études ont mené
aux déductions suivantes appelées la loi de CHARGAFF:
La quantité totale des pyrimidines (T+C) est toujours égale à la quantité totale des purines (A+G).
La quantité de T est toujours égale à la quantité de A, et la quantité de C est toujours égale à la quantité de G.
 Modèle de la double hélice de WATSON et CRICK
En 1953, WATSON et CRICK ont proposé la structure en
double hélice de l’ADN.
La molécule d’ADN est organisée en deux chaines de
nucléotides enroulées l’une sur l’autre.
Dans une chaine de nucléotides, les liaisons chimiques réunissent
l’acide phosphorique d’un nucléotide et le désoxyribose du
nucléotide suivant.
Les deux brins (chaines) d’ADN sont appariés, c’est-à-dire
attachés l’un à l’autre par des liaisons (liaisons hydrogène) entre
les bases de deux nucléotides. Il existe une règle de
complémentarité pour lier les bases :
 l’adénine A se lie avec la thymine T : A=T (2 liaisons hydrogène)
 la cytosine C se lie avec la guanine G : C≡G (3 liaisons hydrogène)

Remarque :
 l’ADN est une molécule constituée de deux chaines enroulées l’une autour de l’autre. On dit que l’ADN est
bicaténaire.
 La séquence (suite ordonnée) des nucléotides sur l’ADN forme l’information génétique.
 Les bases azotées sont complémentaires deux à deux : A complémentaire de T et C complémentaire de G.

3. ARN (Acide Ribonucléique)


a. Définition
C’est une macromolécule formée de ribonucléotides résultant de la transcription de l’ADN.
b. Constitution chimique
Le nucléotide d’ARN est formé d’un acide phosphorique, d’un sucre en C5 (le ribose) et d’une base azotée parmi les
quatre (A, G, C et U).
Acide minéral Sucre Bases azotées
Bases puriques Bases pyrimidiques
Acide phosphorique Ribose
Adénine A Cytosine C
H3 PO4 C5 H10 O5
Guanine G Uracile U

c. Localisation et rôle
La molécule d’ARN se localise dans le cytoplasme et le nucléole de la cellule.
Elle joue un rôle important dans l’expression de l’information génétique (la synthèse des protéines).
d. Structure moléculaire
L’ARN est une molécule monocaténaire, c’est-à-dire constituée d’une seule chaine.

4. Comparaison des deux types d’acides nucléiques


ADN ARN
Structure moléculaire Chaine bicaténaire Chaine monocaténaire
Sucre Désoxyribose Ribose
Adénine, Guanine, Cytosine et Adénine, Guanine, Cytosine et
Bases azotées
Thymine Uracile
Acide minéral Acide phosphorique Acide phosphorique
Noyau, mitochondries et
Localisation Nucléole et cytoplasme
chloroplastes
Durée de vie Très longue Courte

5. Mise en évidence des acides nucléiques


a. Test de Brachet
Avec ce test, on traite une cellule avec un mélange de vert de méthyle-pyronine (réactif utilisé).
Le vert de méthyle colore l’ADN en vert alors que la pyronine colore l’ARN en rose.
On compare cette cellule témoin avec des cellules traitées préalablement avec des enzymes : l’ADNase (enzyme qui
décompose l’ADN) et l’ARNase (enzyme qui hydrolyse l’ARN).
On fait agir le mélange de vert de méthyle-pyronine (V-P) sur la cellule déjà traitée.
Résultats

Cellules Noyau Cytoplasme Nucléole


Cellule témoin (cellule + V-P) Vert Rose Rose
Cellule + ADNase + V-P Incolore Rose Rose
Cellule + ARNase + V-P Vert Incolore Incolore

Conclusion
L’ADN se trouve dans le noyau.
L’ARN se localise aussi bien dans le nucléole que dans le cytoplasme.
b. Test de Feulgen : mise en évidence de l’ADN
Etape 1 : hydrolyse partielle de l’ADN en présence d’acide chlorhydrique HCl. L’hydrolyse libère le sucre
désoxyribose.
Etape 2 : on traite au réactif de Schiff (fuscine décolorée par l’acide sulfurique) ; le désoxyribose donne une
coloration rouge (ou violette).
Ce qui prouve la présence de l’ADN dans le noyau.

CHAPITRE II : EXPRESSION DE L’INFORMATION GENETIQUE (SYNTHESE DES PROTEINES)


A. Rappel sur les protéines
Les protides sont constitués de quatre éléments chimiques principaux : C, H, O et N. Le soufre S et le phosphore P
sont le plus souvent présents dans les molécules de protide.
Ils comprennent des molécules plus simples : les acides aminés et des molécules plus complexes : les peptides et les
protéines.
Deux types de réaction chimique permettent de mettre en évidence les molécules de peptides et protéines.
1- Réaction xanthoprotéique :
1 er temps : Ajouter de l’acide nitrique dans l’ovalbumine et porter à ébullition le mélange, on obtient une coloration
jaune serin puis rincer à l’eau,
2eme temps : Ajouter de l’ammoniaque comme réactifs spécifiques, on obtient une teinte orangée.
La coloration jaune serein avec l’acide nitrique, puis une teinte orangée avec l’ammoniaque montre la présence de
protéine dans l’ovalbumine.
2- Réaction du biuret
1 er temps : Ajouter de sulfate de cuivre dans l’ovalbumine et porter à ébullition le mélange, on obtient une coloration
bleue puis rincer à l’eau,
2eme temps : Ajouter de la soude ou de la potasse comme réactifs spécifiques, on obtient une teinte violette très
intense.

La coloration bleue avec le sulfate de cuivre, puis une teinte violette très intense avec la soude ou la potasse montrent
la présence de protéine dans l’ovalbumine.
3- Principaux protides
Les protides se divisent en 03 groupes :
 Les monopeptides ou acides aminés
 Les peptides
 Les protéines
a. Acides aminés
Protides élémentaires de faible masse moléculaire. Chaque acide aminé est caractérisé par une fonction amine –NH2,
une fonction carboxyle –COOH et un radical –R variable.

Il existe 20 acides aminés dans la matière vivante :

b. Les peptides
Polymères formés d’un enchaînement d’acides aminés liés par des liaisons peptidiques : oligopeptides, polypeptides
(ou holoprotéines) selon le nombre n d’acides aminés enchaînés.
La liaison peptidique est une liaison amide formée par déshydratation entre le groupement carboxylique d’un acide
aminé et le groupement amine d’un autre acide aminé.

Enchaînement de deux acides aminés : la liaison chimique entre deux acides aminés s’appelle liaison peptidique.
L'union de deux acides aminés donne un dipeptide ; celle de trois acides aminés, un tripeptide ; celle de dix acides
aminés ou plus, un polypeptide. Les molécules contenant plus de 50 acides aminés sont des protéines.
c. Les protéines
Ce sont des polymères formés de l’enchainement d’acides aminés. La plupart des protéines sont cependant des
macromolécules, c'est-à-dire de grosses molécules complexes formées de 100 à 1000 acides aminés.
On peut les diviser en deux catégories :
Holoprotéine = polypeptide formée uniquement d’acides aminés (albumine, collagène)
Hétéroprotéine = polypeptide formée d’acides aminés et d’autres groupement non protidiques (glycoprotéine,
hémoglobine).

B. Expression de l’information génétique


L’expression génétique est la fabrication par la cellule d’une protéine donnée, en suivant l’information génétique
portée par un gène de l’ADN.
Un gène est un fragment d’ADN, se trouvant à un endroit précis sur un chromosome, portant une information codée et
pouvant gouverner la synthèse d’une protéine bien définie.
Les protéines, constituants essentiels des êtres vivants, sont des macromolécules d’une infinie variété, caractérisées
par leur séquence d’acides aminés.
La séquence des acides aminés d’une protéine est codée génétiquement : la synthèse d’une protéine est le résultat de
l’expression d’un gène (ce gène s’exprime).
La synthèse des protéines se déroule en deux grandes étapes :
1ère étape : c'est la transcription qui permet d'exprimer l'information contenue dans l'ADN en une copie ARN
messager.
2ème étape : la traduction ; cet ARN messager transmet l'information génétique jusqu'aux ribosomes, la séquence
nucléotidique de l'ARN messager va déterminer la séquence en acides aminés de la protéine.

1- La transcription
a. Définition
Copie d’une séquence d’un brin d’ADN (brin transcrit ou brin matriciel) en une séquence complémentaire
constituée d’ARN.
b. Localisation
La fabrication de la molécule d’ARN messager se déroule dans le noyau.
c. Enzyme
L’enzyme responsable de la transcription est l’ARN polymérase.
d. Différents types d’ARN
Il existe 3 types d’ARN :
 ARN messager ou ARNm : porteur du message génétique du noyau vers le cytoplasme
 ARN ribosomal ou ARNr : petite molécule d’ARN qui constitue avec les protéines, les sous-unités des
ribosomes. Il assure la lecture du message porté par l’ARNm au niveau du ribosome.
 ARN de transfert ou ARNt : porteur des acides aminés au niveau des ribosomes. Il possédé à sa base un
triplet de nucléotides appelé anticodon complémentaire du codon.
e. Mécanisme de la transcription
- La transcription de l’ADN en ARNm correspond à la synthèse d'ARNm à partir d'un seul brin ou brin transcrit
d'ADN, en présence d'ARN polymérase, par complémentarité des bases.
Les étapes suivantes se succèdent :
- Fixation de l’ARN polymérase sur une séquence d’ADN qui contient le site d’initiation où la synthèse d’ARNm va
commencer
- Coupure des liaisons hydrogènes entre les bases complémentaires et ouverture de la double chaîne
- Copie de brin transcrit : fixation des ribonucléotides sur le brin transcrit par complémentarité de bases formant
ainsi une chaîne.
- Arrivée au niveau du signal de terminaison, l’ARN polymérase libère la matrice d’ADN et la chaine d’ARNm.
La molécule d’ARNm formée sort du noyau par les pores nucléaires et va dans le cytoplasme pour être traduite en
séquence d’acides aminés à l’origine d’une protéine.
2- La traduction
a. Définition
C’est l’assemblage par le ribosome des acides aminés en une protéine, suivant le message génétique porté par
l’ARNm.
b. Localisation
Dans le cytoplasme.
c. Code génétique
La traduction du langage nucléique en langage protéique se fait à l’aide d’un code génétique.
Le code génétique définit la correspondance entre la séquence nucléotidique de l'ARN messager (et donc celle de
l'ADN) et la séquence en acides aminés de la protéine.
La séquence des acides nucléiques est une combinaison de 4 lettres (A, C, G, T dans l'ADN ; A, C, G, U dans l'ARN),
la combinaison de ces 4 bases va permettre de "coder" pour les 20 acides aminés. Pour que cela soit possible, il faut
qu’un acide aminé soit codé par un groupe de 3 bases dans l’ARNm ; ce groupe de 3 bases, au niveau de l’ARNm, est
appelé codon. Comme il y a 4 bases, il y a 64 combinaisons différentes pour un triplet (4x4x4 = 64 codons).
L’unité de code est le codon (séquence de trois nucléotides consécutifs de l’ARNm codant pour un acide aminé
donné).
Le code génétique fait correspondre à chaque codon, un acide aminé donné.
Par convention, on présente le code génétique sous forme de tableau.

Les 64 codons possibles pour 20 acides aminés, se répartissent en :


- codons synonymes (triplets différents mais codant pour un même acide aminé),
- codon initiateur (AUG) qui indique le début de la traduction,
- codons stop ou codons non-sens (UAG, UGA, UAA) qui indiquent la fin de la traduction.
Le code génétique est :
- universel : c’est le même chez tous les êtres vivants
- univoque ou non ambigu : une base donné ne peut pas appartenir à deux codons successifs
- redondant ou dégénéré : plusieurs codons peuvent coder un même acide aminé
La lecture des codons est non chevauchante : une base n'appartient qu'à un seul codon à la fois.
Le lien entre les acides aminés et les codons est assuré par les ARNt.
Chacun d'entre eux reconnaît le codon grâce à 3 de ses nucléotides qui forment l'anticodon.
d. Acteurs de la synthèse
La synthèse protéique fait intervenir plusieurs acteurs principaux : ARNm, ARNt, ribosome, mitochondrie, enzymes,
acides aminés.
 ARN messager ou ARNm : porteur du message génétique du noyau vers le cytoplasme
 ARN de transfert ou ARNt : porteur des acides aminés au niveau des ribosomes. Il possédé à sa base un
triplet de nucléotides appelé anticodon complémentaire du codon.
 Ribosome : site de lecture ou atelier de fabrication des protéines
 Mitochondrie : fournisseur d’énergie sous forme d’ATP

e. Mécanisme de la synthèse
La traduction s’effectue en 03 étapes :
 La phase d’initiation
Le début de la traduction est déterminé par un codon initiateur AUG, sur lequel se fixent le ribosome et l’ARNt
apportant l’acide aminé méthionine (Met) ayant comme anticodon UAC.

 La phase d’élongation
Elle s’effectue par addition de nouveaux acides aminés. Cet accrochage successif se fait en 3 temps :
- Association codon-anticodon ;
- Transfert d'énergie permettant la formation d'une liaison peptidique entre 2 acides aminés ;
- Translocation (déplacement ribosome-ARNm sur une longueur d'un codon)
 La phase de terminaison
La terminaison se produit quand le ribosome rencontre un signal d’interruption par l’un des 03 codons stop (UAA,
UAG, UGA). Ces codons ne correspondent à aucun acide aminé. Les acteurs de la synthèse se séparent et on obtient
une chaine polypeptidique.

C. Variation de la molécule d’ADN : la mutation


1. Définition
Une modification de l’ADN engendre une modification de codon(s) de l’ARNm qui peut se traduire par une
modification de la protéine.
La mutation est la modification brusque de la séquence des nucléotides du brin transcrit de l’ADN qui gouverne la
synthèse protéique.
2. Types de mutation
Il existe 04 types de mutation ponctuelle, c’est-à-dire des mutations qui affectent un triplet de nucléotides du gène.

Les agents mutagènes sont des facteurs capables d'augmenter la fréquence des mutations : agents physiques
(radiations ionisantes : rayons X, rayons γ) et agents chimiques (acridine, acide nitreux).
C’est pendant la phase de réplication de l’ADN que peuvent survenir les mutations.
Les individus atteints de la mutation sont appelés des mutants.
Chapitre III : LA REPRODUCTION CONFORME DE LA CELLULE (LA MITOSE)
Tout individu pluricellulaire provient de la division d’une cellule initiale appelée cellule-œuf ou zygote. Des divisions
cellulaires successives engendrent ainsi un organisme formé de millions de cellules.
On estime que l’homme est constitué de 𝟏𝟎𝟏𝟒 cellules ; or chaque homme est issu d’une seule cellule, l’œuf.
La division cellulaire (mitose) permet de passer de l’état unicellulaire (l’œuf) à l’état pluricellulaire (l’organisme).
I. Les différentes étapes de la mitose
La mitose est une mode de division cellulaire au cours de laquelle une cellule mère donne naissance à deux cellules
filles identiques entre elles et à la cellule mère du point de vue morphologique que chromosomique.
La mitose est un phénomène continu qu’on peut diviser en 04 phases : la prophase, la métaphase, l’anaphase et la
télophase.
Deux mitoses successives sont séparées par une phase de repos cellulaire appelée interphase.
Pendant l’interphase, la cellule effectue sa croissance et prépare la division.
1. La prophase
Cette phase est la plus longue (15 à 60 minutes), elle est caractérisée par :
- la disparition de la membrane nucléaire et nucléole
- la migration des 2 centrioles vers les deux pôles cellulaires. Ils vont être entourés par des fibres rayonnants et
l’ensemble s’appelle aster ;
- la condensation et la spiralisation des chromatines (nucléofilaments) en chromosomes
- l’apparition des fuseaux achromatiques au niveau de centromère de chaque chromosome
Dans le cas d’une cellule végétale, l’absence du centriole entraine l’absence d’aster. Ce dernier est remplacé par une
zone condensée du cytoplasme appelée calotte polaire.
2. La métaphase
De courte durée (quelques minutes), elle est marquée par l’alignement des chromosomes fissurés (à deux
chromatides) sur le plan équatorial de la cellule. L’ensemble des chromosomes forme une figure appelée plaque
équatoriale.
3. L’anaphase
Dédoublement de centromère et séparation des chromatides de chaque chromosome
Migration des chromatides vers les pôles cellulaires : c’est l’ascension polaire.
4. La télophase
Sa durée est semblable à celle de la prophase ; elle est caractérisée par :
- la disparition des asters et des fuseaux achromatiques
- l’apparition de la membrane nucléaire et du nucléole
- la décondensation des deux lots de chromosomes et ils reviennent à l’état des filaments de chromatine pour
former deux noyaux dans les deux futures cellules filles
L’obtention de deux cellules filles nécessite une division du cytoplasme (cytodiérèse). Cette séparation se réalise par :
- simple étranglement du cytoplasme dans le cas d’une cellule animale (évolution centripète),
- élaboration d’une nouvelle paroi squelettique (phragmoplaste) dans le cas d’une cellule végétale (évolution
centrifuge)

II. Importance de la mitose


La mitose permet :
- aux cellules de se reproduire identiquement à elles-mêmes
- le remplacement des cellules usées
- la formation des différents tissus chez les embryons
- l’allongement des tiges et racines chez les végétaux
- la reproduction conforme de l’information génétique
- le passage de l’état unicellulaire à l’état pluricellulaire
Cette multiplication suit la formule N= 2𝑛 où N=nombre de cellules et n=nombre de mitose.
III. Les chromosomes
1. Définition
C’est une structure très condensée prise par l’ADN enroulé autour de protéines (histones) au moment de la division
cellulaire.
2. Structure d’un chromosome
Les chromosomes sont des éléments caractéristiques du noyau cellulaire d'une espèce déterminée. Ils se présentent
sous différentes formes pour différentes périodes de la vie cellulaire :
– sous forme décondensée appelés filaments de chromatine en période de repos cellulaire ou interphase
– sous forme condensée appelés chromosomes en période de division cellulaire ou mitose.

– Un chromosome à un seul filament de chromatide est appelé chromosome monochromatidien.


– Un chromosome à deux filaments de chromatides est appelé chromosome bichromatidien.
Ces filaments sont constitués essentiellement d'ADN et de protéines, le tout constituant la chromatine.
Chaque chromatide est formé d’une molécule d’ADN.
On distingue 03 principales formes de chromosomes : en bâtonnet, en V et en point (punctiformes)

3. Nombre de chromosomes d’une espèce


Le nombre de chromosomes dans les cellules est fixe et caractéristique pour chaque espèce. Le comptage se fait
pendant la métaphase (2ème phase de la mitose). Le nombre varie d’une espèce à l’autre.
Ce sont des nombres pairs que l’on peut noter 2n chromosomes.
Ces chromosomes sont 2 à 2 identiques dont l’un d’origine maternelle et l’autre d’origine paternelle.
- Une cellule avec deux exemplaires de chromosomes ou 2n chromosomes s’appelle cellule diploïde.
- Certaines cellules qui sont les cellules sexuelles ou gamètes ne présentent qu’un seul exemplaire de chromosomes ou
n chromosomes: on les appelle cellules haploïdes.

Espèce 2n (diploïde) n (haploïde)


Homme 46 23
Drosophile 8 4
Chien 78 39
Chat 38 19
Maïs 20 10
4. Caryotype
C’est la présentation photographique de l’ensemble des chromosomes d’une cellule. Ils sont rangés par paires et par
ordre de taille décroissante selon une numérotation internationale.
La comparaison du caryotype mâle et du caryotype femelle chez de nombreuses espèces montre qu’il y a deux types
de chromosomes :
– les autosomes ou chromosomes somatiques qui sont identiques dans les deux sexes,
– les gonosomes appelés également chromosomes sexuels ou aussi hétérochromosomes : la dernière paire de
chromosomes, formée par deux chromosomes semblables chez un sexe, désignée par XX et deux chromosomes
dissemblables chez l'autre, désignée par XY ou XO. Ce sont ces gonosomes qui déterminent le sexe de l’individu.
Ainsi les individus des deux sexes sont nommés:
– Individus homogamétiques ayant les deux chromosomes du gonosome identiques XX
– Individus hétérogamétiques ayant les deux chromosomes du gonosome dissemblables XY ou
XO.
Chez l’être humain, on peut écrire les formules chromosomiques chez les deux sexes :
Homme : 2n = 46 = 44 autosomes + XY gonosomes: hétérogamétique
Femme : 2n = 46 = 44 autosomes + XX gonosomes: homogamétique
Chaque cellule sexuelle ou gamète contient n chromosomes et dans cette cellule, chaque chromosome est représenté en
un seul exemplaire.
Chez l’être humain n=23 pour les spermatozoïdes ou ovocyte II
– pour les ovocytes, on n'a qu'un seul type d'ovule : n=22 autosomes + X
– pour les spermatozoïdes, on a deux types : n= 22 autosomes + X et n= 22 autosomes + Y
IV. Réplication de l’ADN
Avant la division d’une cellule, son matériel génétique doit se reproduire à l’identique afin de permettre à chaque
cellule fille d’avoir une copie conforme du matériel génétique de la cellule mère.
La réplication est la formation de deux molécules d’ADN identiques à la molécule initiale.
L’enzyme responsable de la réplication est l’ADN polymérase.
Ce processus a lieu dans le noyau, son mécanisme est le suivant :
- rupture des liaisons hydrogène sous l’action de l’ADN polymérase
- ouverture des deux brins d’ADN
- fixation des nucléotides libres sur chaque chaine par complémentarité de bases (A-T et C-G) de manière à
former une molécule mi-mère, mi-néoformée.
N.B : la réplication de l’ADN se fait selon un mécanisme semi-conservatif car la moitié de la molécule initiale est
conservée.
La réplication est une reproduction conforme de l’ADN car chaque molécule fille est une copie parfaite de la
molécule mère.
V. Cycle cellulaire
On appelle cycle cellulaire l’ensemble de l’interphase et de la mitose.
L’interphase comporte 03 phases :
- la phase G1 pendant laquelle la quantité d'ADN par cellule reste constante et peut être qualifiée de simple
(quantité = q)
- la phase S (S comme synthèse) est marquée par un doublement progressif de la quantité d'ADN. C'est donc au
cours de la phase S que s'effectue la réplication de l'ADN.
- la phase G2 : la cellule se prépare à la mitose. La quantité d'ADN pendant cette phase est stable (quantité =
2q).

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