Cours MMC
Cours MMC
Cours MMC
Le principe de la machine à courant continu repose sur l’application de forces de Laplace sur
des conducteurs solidaires du rotor et baignées dans une induction magnétique. La
particularité de la machine à courant continu est qu’elle est pourvue d’un système appelé «
association balais/collecteur » qui permet de répartir les courants dans les conducteurs du
rotor suivant une disposition fixe qui ne dépend pas de la rotation du rotor. En conséquence,
cette machine peut produire un couple sur son rotor indépendant de la vitesse de rotation de ce
dernier (théoriquement du moins).
Cette particularité lui vaut, si elle est la machine posant le plus de problèmes technologiques de
complexité et d’usure, d’être celle qui propose le fonctionnement le plus simple et le plus
linéaire.
➤ Allure du circuit magnétique et différents bobinages
L’allure en coupe d’une machine à courant continu est décrite sur la figure 4.1. On recense sur
cette représentation schématique la présence de deux bobinages qu’il est important de bien
dissocier :
Le bobinage inducteur. C’est celui qui, alimenté en courant continu, permet la création du flux
dans la machine. On appelle « courant inducteur » le courant Ie qui le traverse. Toutes les
grandeurs mécaniques et électriques dans la machine seront liées au flux inducteur, et donc au
courant Ie. L’aimantation du circuit magnétique peut également être réalisée à base d’aimants
permanents. Il n’y a dans ce cas là pas de bobinage inducteur et il faut considérer le flux dans
la machine constant.
Le bobinage induit. C’est lui qui permet la circulation, grâce au système « balais/collecteur »
(non représenté) d’un courant continu fixe et perpendiculaire au flux d’induction. Ce courant
peut être imposé par une alimentation, auquel cas la machine fonctionnera en moteur en
produisant un couple mécanique qui fera tourner le rotor, soit être induit par la rotation forcée
du rotor, auquel cas la machine se comportera en génératrice.
La machine est composée, vue de l’induit d’un bobinage comportant sa résistance propre et son
inductance propre. Par ailleurs, lors de la rotation du rotor, l’inducteur étant parcouru par un
courant donné, il se produit aux bornes de la machine une force électromotrice dite « interne ».
Cette force électromotrice ne dépend que de la vitesse de rotation et de la valeur du flux
inducteur. Ces caractéristiques sont communes aux fonctionnements moteur et générateur. En
définitive, le schéma équivalent de la machine à courant continu est commun à tous les régimes
de fonctionnement, à la convention de représentation du courant près. On représente ce schéma,
les diverses conventions et les équations caractéristiques de la machine sur la figure 4.2. On
retiendra tout particulièrement sur cette figure les relations reliant les grandeurs électriques et
mécaniques.
Remarques importantes :
Le bobinage inducteur, traversé par un courant continu, représente une résistance Re
non représentée sur les schémas. Il se produit ainsi les pertes Joules Re · Ie 2 dans ce
bobinage.
L’inductance représentée sur les schémas équivalents est sans effet dès lors qu’on
s’intéresse à un régime permanent. En effet dans ce cas le courant qui la traverse est
constant et la tension à ses bornes nulle.
Les deux formules apparaissant sur la figure 4.2 sont fondées sur l’identification de la
puissance électrique E · I avec la puissance mécanique CΩ. C’est le cas si on considère
le couple de pertes mécaniques comme faisant partie intégrante du couple de charge de
la machine.
Il est important d’identifier les divers éléments du schéma équivalent en termes de puissance.
Il est également important de porter une attention particulière à l’expression du rendement de
la machine en fonction de son régime de fonctionnement (moteur ou générateur). On représente
sur la figure 4.3 l’écoulement des puissances au sein de la machine dans les deux types de
fonctionnement, ainsi que l’expression des rendements correspondants.
En mettant à part les machines à aimants permanents, on peut recenser deux types de montages
très répandus dans les utilisations classiques des machines à courant continu : le montage «
série » et le montage parallèle dit aussi « shunt ». Ces deux montages consistent à se servir de
la source de tension alimentant l’induit pour alimenter, en série ou parallèle avec ce dernier, le
bobinage inducteur. On représente dans la figure 4.4 les schémas électriques correspondants
ainsi que les considérations à retenir.
Remarques :
En montage série, le bobinage inducteur doit pouvoir supporter le courant d’induit et
ne présenter donc qu’une faible résistance pour représenter une faible chute de tension
et ne pas nuire au rendement.
En montage parallèle, le bobinage inducteur doit pouvoir supporter la pleine tension
d’induit, et donc présenter une résistance assez grande.
Les formules mises en évidence sur la figure 4.4 montrent que le moteur série a tendance
à s’emballer s’il n’est pas chargé, c’est-à-dire si le moteur consomme peu de courant.
En réalité lors d’une absence de charge il accélère fortement ce qui diminue
considérablement le courant mais aussi le couple, l’emballement est ainsi finalement
assez rare. Par contre, il développe un couple proportionnel au carré du courant I, c’est
en conséquence un montage très utilisé en traction électrique.
Les formules mises en évidence sur la figure 4.4 montrent que le moteur shunt a
tendance à consommer un courant très fort sous faible tension.
La génératrice série est très peu utilisée étant donné que la tension produite est très faible
à vide, le moteur étant alors très peu excité (uniquement par le champ rémanent en
réalité).
La génératrice shunt s’auto-amorçe à partir du champ rémanent dans le matériau du
circuit magnétique. Pour favoriser ce phénomène, on démarre la machine à vide avant
de connecter les charges lorsque la tension s’est stabilisée.