Béja
Béja
Béja
Héraldique
Étymologie
Vaga est le nom antique de l'actuelle Béja. C'est dans la Guerre de Jugurtha
écrit par Salluste que le nom de Vaga est cité pour la première fois dans une
3
œuvre écrite . Salluste en parle comme d'une ville qui avait déjà à cette époque
3
une citadelle et des portes . Vue générale de la ville de Béja.
4 Administration
Pline l'Ancien en parle aussi dans son Histoire naturelle . Pour sa part,
Plutarque évoque aussi cette ville dans Les Vies des hommes illustres sous Pays Tunisie
5
l'orthographe « Vacca » . Enfin, le vers 260 de Silius Italicus dans ses Punica Gouvernorat Béja
6
indique aussi l'existence de cette ville . Plus tard, le nom de Vaga subira Délégation(s) Béja Nord
plusieurs transformations et ce n'est qu'à partir du xixe siècle que l'orthographe Béja Sud
actuelle est d'usage : Code postal 9000
« Elle [Béja] fut fabriquée par les Romains sur les fondements d'une Localisation
autre qui y était auparavant, et pour cela s'appelait Vecchia qui signifie Géolocalisation sur la carte : Tunisie
vieille ; et par la corruption du temps, le « v » fut transformé en « b »,
et les deux « cc » en deux « gg », tant que maintenant elle retient le
nom de Beggia. Mais je crois qu'il a été corrompu par les grandes et
7
fréquentes mutations des seigneuries et lois . »
L'abbé Neu étudie aussi dans Notice historique sur la ville de Béja l'origine du
nom Vaga :
Géographie
Site
Au centre de l'une des régions les plus verdoyantes du pays, à la lisière des
monts de Kroumirie et dans une trouée qui est une extension de la vallée de la
Medjerda, la région de Béja présente des paysages variés : zones montagneuses
densément recouvertes d'arbres, plaines agricoles et vallées fluviales.
Caractéristiques des sols de Béja, le vertisol, sol très fertile, est riche en argile
contenant une couche d'oxyde d'aluminium enserrée par deux couches de
tétraèdres de silice. Ces sols se forment dans les régions où les climats
présentent de grandes différences saisonnières et sont alternativement saturés en
eau en hiver puis desséchés en été. En gonflant et se rétractant en fonction de
leur teneur en eau, les feuillets des argiles piègent un peu de matière organique
10
si bien que ces sols argileux très caractéristiques sont noirs . Hérodote attirait Géolocalisation sur la carte : Tunisie
11
déjà l'attention sur ce type de sol . Cette fertilité du sol de Béja est légendaire,
Léon l'Africain l'évoquant aussi dans son De l'Afrique.
Béja
À Béja et tout autour de la ville se trouvent aussi de nombreux calcaires
nummulitiques plus ou moins durs ou marneux datant de l'Éocène. Le calcaire à
nummulites est une roche sédimentaire qui contient une grande quantité de
nummulites ayant la forme d'une piécette et ayant vécu dans des mers chaudes
peu profondes pendant l'Éocène, il y a environ 40 millions d'années. Sous la
kasbah de Béja, on a découvert un banc d'ostrea multicostata. Dans la carrière
de Béja, on peut récolter de nombreuses nummulites, des sections d'oursins, des
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brachiopodes et des ditrypa .
Climat
La ville de Béja jouit d'un climat méditerranéen caractérisé par une saison Liens
fraîche et pluvieuse et une saison chaude et sèche. L'hiver est la saison la plus Site web www.commune-beja.gov.tn
humide de l'année : il tombe ainsi plus du tiers des précipitations annuelles au (http://www.commune-beja.
cours de cette période, ce qui représente un jour de pluie tous les deux ou trois gov.tn)
jours. L'ensoleillement entretient tout de même une certaine douceur : les températures
évoluent en moyenne entre 5 °C le matin et 14 °C l'après-midi. Les gelées sont donc
rares. Au printemps, il tombe moins de pluie : le cumul des précipitations diminue ainsi
de moitié. L'ensoleillement devient prépondérant au fil des mois pour atteindre dix
heures en moyenne par jour au mois de mai. Les températures s'en ressentent, variant en
mars entre 7 et 18 °C, en mai entre 11 et 22 °C. En été, la pluie se fait totalement absente
et l'ensoleillement maximum. Les valeurs moyennes des températures sont très élevées,
parfois accompagnées de sirocco. Cette saison connaît des chaleurs caniculaires, Béja
ayant déjà enregistré des températures records de 45 °C en juillet et août. En automne, il
se remet à pleuvoir, souvent à l'occasion d'orages accompagné de vents forts, ce qui Béja vue par satellite.
provoque parfois des chutes d'arbres et des pannes d'électricité. Le mois de novembre
marque en général une coupure thermique avec des températures qui évoluent en
moyenne entre 13 et 20 °C.
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne
5,1 5,3 7,1 8,5 10,9 12,7 15,2 15,4 15,3 12,4 8,4 6,2 10
(°C)
Température moyenne (°C) 9,3 10,1 12,5 15,6 19,3 24 27,3 27,6 24,4 19,2 14,1 10,4 18
Diagramme climatique
J F M A M J J A S O N D
33 33,1
28 29,8
25,4
22,8
17,9 19,9 18,5
13,5 14,9 15,3
15,2 15,4 15,3
10,9 12,7 12,4
7,1 8,5 8,4
5,1 5,3 6,2
104 88 64 51 33 15 6 5 34 60 61 105
Histoire
Préhistoire
La présence d'êtres humains dans la région de Béja est attestée depuis la préhistoire par les nombreuses pierres taillées et le type
d'habitat spécifique de la région.
Origines berbères
Dans sa Notice historique sur la ville de Béja, l'abbé Neu retrace les grandes lignes de l'histoire de Béja depuis sa fondation par
les Berbères jusqu'en 674, année de la fondation de Kairouan par Oqba Ibn Nafi al-Fihri. Évoquant la fondation de la cité, il
écrit :
« Il est permis de croire que la région de Béja, par la beauté de ses sites, la fertilité de son territoire, ses grandes
forêts, avait dû attirer de bonne heure quelque tribu libyenne qui s'y est fixée et a prospéré [...] La tribu libyenne
indigène qui s'est originairement établie sur l'emplacement de la ville de Béja, est celle des Ouarigha ou
Avrigha, les Afarick des généalogistes arabes, qui peuplèrent une grande partie de la région qui devint dans la
8
suite le territoire de Carthage . »
Léon l'Africain confirme que Béja existait déjà avant l'arrivée en Tunisie des Phéniciens en précisant qu'elle « fut fabriquée par
les Romains sur les fondements d'une autre qui y était auparavant », ce qui expliquait pour lui son nom de Vecchia qui signifie
7
« vieille » . C'est Hérodote, au ve siècle av. J.-C., qui donne dans son Enquête une description du cadre de vie et des habitudes
11
des habitants de cette région de la Tunisie s'adonnant essentiellement à l'agriculture .
Vaga, ville très riche à cette époque, est déjà, pour des raisons défensives, une ville fortifiée, bâtie en terrasse, et possède une
3
citadelle, des portes et des tours ; c'est ainsi que Salluste décrit Vaga dans la Guerre de Jugurtha . Vu l'importance vitale de
l'eau, la fondation de la ville de Béja sur les pentes d'une colline d'où jaillissent des dizaines de sources n'est sans doute pas due
au hasard : l'eau servait à la purification du corps et des divinités y étaient rattachées en raison de sa nature thérapeutique du
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corps et de l'esprit. La source la plus importante est celle qui porte le nom de la ville : Aïn Béja .
Développement carthaginois
Avec l'arrivée des Phéniciens sur les côtes tunisiennes et la fondation de Carthage en 814
av. J.-C., une nouvelle ère s'ouvre et Béja devient une cité florissante équipée d'une
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garnison et fortifiée . L'existence de la cité phénicienne sur l'emplacement de Béja a
d'ailleurs été confirmée par la découverte d'une nécropole punique où ont été mises au
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jour quelque 150 tombes .
Les Phéniciens ont apporté avec eux leurs divinités qui se mélangèrent harmonieusement
aux divinités berbères pour former un seul panthéon. Parmi les vestiges de cette tradition
figure d'une part un bas-relief des sept personnages de Béja, exposé au musée national du Photographie ancienne du bas-relief
Bardo à Tunis, montre Bonchor qui occupe la place d'honneur au centre, tenant à la main des sept personnages dit des Dii
une sorte de sceptre. À sa droite se trouvent Vihinam, vêtue d'une longue cape et qui Mauri, calcaire, iiie siècle, provenant
semble présider aux accouchements, Macurgum accoudé à un bâton autour duquel d'El-Ayaida, musée national du
Bardo.
s'enroule un serpent évoquant Esculape et le cavalier Macurtam. À sa gauche figurent
Varsissima vêtue d'une longue cape sans attribut, Matilam devant lequel gît un bélier
sacrifié et le cavalier Iunam. L'une des portes antiques de Béja s'appelle d'ailleurs Bab Essabaa ou « Porte des Sept ». D'autre
part, le musée de Leyde (Rijksmuseum van Oudheden) aux Pays-Bas conserve une stèle punique déterrée à Béja où les sept
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planètes sont représentées sous des figures humaines .
8
Intégrée à l'empire carthaginois, la cité est touchée par les guerres puniques successives ; la cité s'illustre notamment durant la
8
deuxième guerre punique en appuyant les efforts de guerre du général Hannibal Barca . Dans Punica, Silius Italicus énumère de
façon détaillée le nom des chefs et des villes, dont Vaga, qui ont envoyé des secours à Hannibal Barca dans la lutte qu'il soutient
6
contre Rome .
En 146 av. J.-C., au terme de la troisième guerre punique, Scipion Émilien s'empare de Carthage et la fait raser. Dans le même
temps, Massinissa conserve son royaume et parvient à l'agrandir. Immédiatement, Scipion creuse un fossé, la Fossa regia qui
isole les royaumes numides des territoires passés en mains romaines. Le territoire de Béja ne fut pas occupé car il faisait partie
des terres revendiquées puis récupérées par Massinissa. Sous les règnes de Massinissa puis de Micipsa, le royaume garde un
8
semblant d'indépendance sous la surveillance des consuls romains basés à Carthage . Rome lance alors le processus de
romanisation du pays et envoie de nombreuses colonies qui implantent peu à peu l'usage de la langue latine et la civilisation
romaine. De nombreux commerçants et colons en profitent pour s'installer à Béja et augmentent le nombre des Romains
8
habitant cette ville . Cette affluence d'étrangers déplaît toutefois aux populations indigènes qui sont encore loin d'être
8
totalement soumises à cette époque .
Épopée de Jugurtha
En 118 av. J.-C., Micipsa désigne pour lui succéder ses deux fils Hiempsal et Adherbal
devant régner conjointement avec leur cousin Jugurtha. Ce dernier, hostile à l'influence
8
romaine, souhaite se défaire de ses cousins acquis à la politique romaine : il fait
assassiner Hiempsal mais Adherbal s'enfuit et demande la protection du Sénat romain qui
lui accorde la partie occidentale du royaume alors que Jugurtha établit le siège de son
8
gouvernement à Béja . En 112 av. J.-C., ce dernier lève une armée et s'empare du
territoire d'Adherbal qui est massacré avec ses principaux partisans. Rome prend ce
prétexte pour déclarer la guerre à Jugurtha qui n'est pas en mesure de résister à l'armée
romaine. Il corrompt alors le chef de celle-ci et obtient un traité de paix que le Sénat
8
romain ne ratifie pas . En 109 av. J.-C., Rome lui déclare donc à nouveau la guerre,
poussant Jugurtha à abandonner Béja et à s'enfoncer dans la campagne pour y attirer
l'armée romaine. Le consul Quintus Caecilius Metellus Numidicus, qui commande la
colonne romaine, se contente toutefois de s'emparer de Béja, de la fortifier et d'y réunir
8
des vivres pour permettre à la garnison qu'il y laisse de soutenir un long siège . Jugurtha emprisonné par les
Romains : gravure provenant d'une
Les habitants de Béja acceptent assez facilement la garnison dont la présence contribue à édition espagnole du Bellum
la prospérité du commerce local. Néanmoins, Jugurtha parvient à convaincre les chefs Iugurthinum imprimée à Madrid en
8
numides de la cité de se retourner contre la garnison . Ces événements du 1772.
18 3
13 décembre 109 av. J.-C. seront décrits par Salluste . Dès que Metellus connut les
événements de Béja, il s'enferma quelques instants chez lui pour donner un libre cours à
ses larmes et pour méditer sa vengeance. À la tête d'une légion appuyée par des cavaliers numides, il parvient à reprendre Béja,
la population croyant à un retour de Jugurtha lui ouvrit les portes de la cité. Après avoir rétabli l'ordre, Metellus y laisse une
8
nouvelle garnison et attend Jugurtha qu'il met finalement en déroute . En 107 av. J.-C., Marius, son lieutenant, est nommé
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consul et poursuit les hostilités durant trois ans .
Trahi par Bocchus, son beau-père et allié, qui le livre enchaîné à un lieutenant de Marius, Jugurtha est envoyé quelques années
20
plus tard à Rome et jeté en prison où il meurt sans doute étranglé .
Domination romaine
En 46 av. J.-C., après la défaite de Jugurtha, Rome étend son territoire : Carthage et la plus grande partie des états de Jugurtha
deviennent officiellement province romaine. Béja, en raison de sa position et de son importance stratégique, reçoit une garnison
8
permanente et se voit intégrée à la province . En 17 av. J.-C., l'actuelle Tunisie et la Tripolitaine sont réunies en une seule
province qui prend le nom de province consulaire d'Afrique. À cette époque, les Romains démantèlent la vieille citadelle
8
carthaginoise de Béja et construisent celle dont subsistent les restes imposants tout comme les fortifications . Les Romains
élèvent par ailleurs d'autres monuments et embellissent la ville qui redevient durant quatre siècles une cité florissante.
Les Romains apportent leurs divinités gréco-romaines et l'on retrouve en grand nombre
les noms de ces divinités sur les stèles commémoratives et les épitaphes funéraires :
21
Saturne vient en tête suivi de Diane, Mercure ou Jupiter assimilé à Sabazios .
22
En 29, sous le règne de l'empereur Tibère , les Romains construisent un pont au sud de
la ville, pour permettre à la voie romaine Carthage - Hippone (via Tabarka) de franchir
l'oued Béja. Ce pont est remanié ultérieurement, peut-être en 76 comme le laisse penser
23 Pont de Tibère.
une inscription trouvée à proximité . Il est toujours visible de nos jours.
En 193, Béja toujours prospère est élevée par l'empereur Septime Sévère au rang de
8 24
colonie romaine et prend le nom de Colonia Septimia Vaga . La dédicace de l'arc de triomphe de Septime Sévère, érigé à Béja
en 209, commémore d'ailleurs cet événement.
Déchéance et renaissance
En 429, les Vandales, sous la conduite de Genséric, débarquent en Afrique du Nord et parcourent sa côte septentrionale, prenant
8
et saccageant toutes les villes se trouvant sur leur route dont Béja : la ville est abandonnée durant un siècle .
En 533, Genséric fait raser les fortifications et démanteler le fort. Après la chute du royaume vandale en s1, sous les coups de
l'armée byzantine menée par le général Bélisaire, l'empereur Justinien charge le comte Paulus de diriger les travaux de
8
restauration de la ville et de ses fortifications qui forment dès lors une double enceinte : la première comprenant la citadelle et
la seconde, qui entoure une partie de la ville, ayant la forme d'un hexagone irrégulier flanqué de 22 tours massives. En effet,
dominant le flanc d'une colline à l'extrémité d'une vaste plaine, la place forte doit protéger les terres fertiles qui l'environnent,
surveiller les routes et tenir en respect les turbulentes tribus montagnardes. C'est pourquoi, Justinien fait élever quelques
8
ouvrages avancés sur les routes menant à Mateur et Tabarka . L'historien Procope de Césarée rapporte que les habitants
8
donnèrent à leur cité le nom de Theodorida, en l'honneur de Théodora, épouse de l'empereur Justinien qui rebâtit la ville . Une
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inscription trouvée dans les remparts près du Contrôle civil de Béja rappelle ce fait .
Moyen Âge
En 670, Oqba Ibn Nafi al-Fihri fonde Kairouan et en chassent les Byzantins qui se replient vers Carthage, prise en 695, puis
vers le nord-ouest, notamment à l'abri des murailles de Béja. En 696, un cousin du prophète Mahomet, meurt dans une bataille à
8
Béja tout comme un grand nombre de soldats . L'année suivante marque la chute de l'exarchat de Carthage et la fin du règne
byzantin.
En 943, Abu Yazid prend Béja après une brève bataille contre les troupes fatimides : la ville est incendiée, les habitants
8
(hommes et enfants) sont massacrés et les femmes réduites à l'esclavage , ce que confirme Al-Bakri qui évoque ces événements
26
dans sa Description de l'Afrique septentrionale . Avec l'arrivée des Hilaliens sur la Tunisie au xie siècle, les Riahs s'établissent
8
au nord de la Medjerda et l'une de leurs fractions, les Akhdar, prend Béja et s'y établit . Ils en sont expulsés par le calife
almohade Abu Yusuf Yaqub al-Mansur en 1187 après soutenu l'aventurier almoravide Ali ibn Ghania parti des îles Baléares pour
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se lancer à l'assaut des villes de l'Ifriqiya. En 1199, son frère Yahia assiège Béja qu'il livre au pillage . Dans les siècles suivants,
Béja continue de souffrir de sa position stratégique, ce que confirme Mohamed El Abdery, voyageur et historien andalou qui
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visite l'Ifriqiya au xiiie siècle .
Al-Bakri indique dans sa Description de l'Afrique septentrionale que la forteresse a été « bâtie à l'époque où vivait Jésus » et
que la cité renferme « un grand nombre de caravansérails et trois places ouvertes où se tient le marché des comestibles ».
L'abondance et la qualité des sources d'eau, qu'il attribue au climat pluvieux de la région, figurent également dans son récit et
26
permettent de souligner la fertilité des terres environnantes et la grande production agricole qui en découle . Al Idrissi, qui se
rend dans la région vers 1130, souligne « qu'il n'est dans tout le Maghreb de ville de l'importance de Badja qui soit plus riche en
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céréales » .
Époque moderne
Léon l'Africain parcourt un peu avant 1516 l'Afrique du Nord. Dans le recit de son voyage se trouve une description de Béja où
il remarque « toutes sortes d'artisans, même de tissiers et d'une infinité de gens s'adonnant à l'agriculture parce que la campagne
7
est fort spacieuse et fertile » . Luis del Mármol Carvajal signale que la richesse de la cité « fait dire ordinairement à ceux de
Tunis que s'il y avait encore une ville comme celle-là le blé serait aussi commun que le sable » tout en remarquant que « les
habitants néanmoins sont pauvres, à cause de cela le labourage diminue, outre qu'ils ont beaucoup à souffrir des courses des
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Arabes qui sont fort puissants en ces quartiers » . Ces observations sont corroborées en tout point par Pierre d'Avity dans sa
30
Description générale de l'Afrique . Laurent d'Arvieux, de passage dans la ville, y embarquent de nombreux animaux offerts
31
par le dey de Tunis pour la ménagerie du château de Versailles .
Avec l'instauration de la dynastie des Husseinites, le souverain tunisois procède à une levée annuelle des impôts décrite par le
32
chroniqueur béjaois Mohammed Seghaier Ben Youssef El Béji .
En 1734, les Algériens envahissent la Tunisie. Hussein Ier Bey fait alors évacuer les villes situées sur leur route, parmi
8
lesquelles Béja dont une partie des habitants se réfugient à Tunis sous la conduite du kahia des spahis de la ville . En 1737, Ali
Ier Pacha, neveu d'Hussein Ben Ali qui le renversa, envoie deux armées procéder à la levée des impôts. Son fils Younès s'installe
8
au Bardo de Béja et fait renforcer les défenses de la kasbah . Trois ans plus tard, il fait examiner par le commandant de la
garnison turque, le caïd et l'amine des maçons la possibilité d'agrandir celle-ci ; quelques années plus tard, la kasbah est
8
agrandie, les remparts et le Bardo de Béja restaurés . En 1746, sous la menace d'une nouvelle attaque algérienne, quelques
notables sous la conduite du caïd Sassi quittent la ville mais le reste des habitants y demeure à l'instigation du cheikh
8
Mohammed Smadhi . En 1747, le prince Younès, qui avait caché à son père la défection des habitants de Béja, prend la ville et
autorise ses soldats à tuer autant de personnes qu'ils le voudraient. Mais, pendant la nuit, le marabout Sidi Bouteffaha lui serait
apparu en rêve et le menacerait de châtiments divins s'il mettait ses ordres à exécution. Enfermé dans le Bardo de Béja pendant
8
plusieurs mois, il finit par quitter la ville . Durant les années suivantes, la perception des impôts s'effectue avec une extrême
8
rigueur . En 1756, à l'occasion d'une nouvelle incursion algérienne, le bey donne l'ordre d'expulser les habitants récalcitrants
8
qui se défendirent et forcèrent leurs tortionnaires à fuir .
Jean-André Peyssonnel, qui visite la ville à cette époque, remarque qu'elle est « très considérable par son commerce,
principalement en blé, et par le séjour que le bey y fait pendant la campagne d'été. Il y a construit un bardo à quelque distance
33
de la ville, accompagné d'un jardin assez joli et considérable pour le pays » . »
Époque contemporaine
e
xix siècle
En 1850, Ahmed Sellami, caïd sous les règnes d'Ahmed Ier Bey et de Sadok Bey, pacifie la région après la révolte de la
8
population à l'instigation de Sid El Adel, prince qui habitait le Bardo de Béja . En 1864, les Kroumirs, lassés par les exactions
du ministre Mustapha Khaznadar, se révoltent et marchent sur Tunis sans l'appui des Drids de Béja qui leur font défection.
Indignés, les Kroumirs descendent de leurs montagnes en janvier 1865, se ruent sur la fertile plaine, pillent les propriétés et
8
enlèvent les troupeaux .
Albert de La Berge décrit aussi Béja comme ayant « une importance stratégique par sa Représentation de la prise de Béja
position aux confins sud-est du pays des Kroumirs et par le peu de distance qui la sépare le 20 mai 1881.
36
de la vallée et du chemin de fer de la Medjerda » . Il lui trouve « un aspect assez
pittoresque » avec sa forme ressemblant à « un pentagone irrégulier dont la kasbah serait
36
le sommet » . Il remarque également la source d'Aïn Béja et les restes du pont romain. Évaluant également la population entre
4 000 et 5 000 habitants, il remarque que la cité « a perdu son ancienne splendeur et elle ne tente le voyageur que par sa position
36
gracieuse et la vue magnifique dont on jouit du haut de sa kasbah » .
Le 1er septembre 1879, la ligne de chemin de fer Tunis-Béja-Jendouba est ouverte au trafic pour la desserte des mines de plomb.
37
Cette ligne est prolongée en 1884 jusqu'à Ghardimaou pour la raccorder au réseau ferroviaire algérien . Le traité du Bardo du
12 mai 1881 place la Tunisie sous le protectorat français.
Dans En Tunisie : récit de l'expédition française, Albert de La Berge décrit l'arrivée des soldats français à Béja le 20 mai :
e
xx siècle
Jusqu'en 1905, en dehors de l'enceinte de la médina et uniquement sur la rive gauche de
l'oued Bouzegdem qui traverse la ville, les Français bâtissent en 1895 un hôtel des Postes
Plan de la ville en 1928.
et Télégraphes et l'Hôtel municipal. En 1898 sont inaugurés le Contrôle civil et la
première église. On construit le bâtiment qui abritant la justice de paix. En 1899, l'ancien
40
cimetière chrétien étant devenu trop petit, la municipalité le fait agrandir et entourer d'un mur . L'abbé Bonjean, curé de Béja
en 1938, décrit la création du quartier européen sur la rive droite de l'oued Bouzegdem :
« Au commencement du xxe siècle, lorsque la colonisation fut suffisamment développée, on a fait de gros
travaux d'assainissement dont le plus important fut de recouvrir l'oued Bouzegdem qui traversait toute la ville.
On amena l'eau potable d'une distance de 32 kilomètres, on installa une centrale électrique pour l'éclairage de la
ville, on établit un système complet d'égouts, on traça de belles et larges rues toutes bitumées, on aménagea un
40
jardin public, on construit en ce moment un immense stade de jeux . »
On construit alors un pont de bois pour relier les deux rives. En 1908, l'internat primaire
des garçons ouvre alors qu'en 1912, l'internat des filles ouvre à son tour. En 1910 a lieu
l'inauguration d'un hôpital-infirmerie puis en 1933 celle du Palais municipal actuel. C'est
aussi sur cette même rive que se localisent les cinémas (Le Rex et L'Idéal), les cafés-bars
(De Paris, Des Colons, Phénix, Costanzo, Lombardo, Marie ou Borghese), les hôtels (De
France et De Tunis), les boulangeries et pâtisseries (Durany), les restaurants, les banques
(De l'Algérie et De Tunisie), les garages (Chollet et Pontillo), la minoterie, les silos à blé,
les magasins, la salle des fêtes, les librairies (Kores), le stade, la prison, les ponts et Brasserie du Phenix.
chaussées.
Le 25 avril 1934, Habib Bourguiba et Mongi Slim arrivent à Béja pour créer la première
cellule du Néo-Destour de la ville à l'occasion d'un meeting qui a eu lieu au mausolée
Sidi Baba Ali Smadhi. Une manifestation se dirige au cimetière Sidi Salah Zlaoui pour
protester contre la mairie française accusée d'utiliser le cimetière musulman comme
dépotoir et de permettre aux colons d'y agrandir les maisons mitoyennes. En réalité, il
s'agit surtout d'empêcher les musulmans naturalisés français d'y être enterrés.
Les Allemands répondent immédiatement par l'envoi d'une force en Sicile, au nord-est de
Parachutistes britanniques dans les
la Tunisie. Le 16 novembre, une délégation de militaires allemands arrive à Béja,
environs de Béja le 17 novembre
rencontre le maire Jean Hugon et lui fixe un ultimatum de 24 heures pour que la ville 1942.
capitule. Le lendemain, la première division de parachutistes anglais occupe les collines
au nord de Béja. Le 19 novembre, en représailles, les Messerschmitt Bf 110 et les
Junkers Ju 87 allemands bombardent la cité, le Palais municipal gardant encore les impacts des balles allemandes sur sa façade.
Deux mois plus tard, le 26 février 1943, les Allemands encerclent Béja, centre vital des alliés, dans l'intention de défoncer les
lignes de la première armée britannique dans le cadre de l'opération Ochsenkopf. Les Allemands attaquent aux mortiers et par
les multiples attaques de leurs Messerschmitt. Le mois de mai 1943 voit finalement la défaite des Allemands par les forces
41
alliées . Le cimetière militaire de Béja abrite désormais 396 tombes où reposent les soldats du Commonwealth tués au combat
42
dont 87 soldats non identifiés .
Architecture et urbanisme
Non loin de Béja existent des vestiges archéologiques datant de l'Antiquité dont ceux de Dougga qui est alors l'une des
résidences des princes numides avant d'être un établissement prospère dans la province romaine d'Afrique.
Centre-ville
Le noyau central de l'agglomération est formé d'une médina cernée de remparts (kasbah) et d'une ville moderne, née sous le
protectorat français de Tunisie et incluant le Palais municipal, monument classé construit en 1933 et faisant office d'hôtel de
ville. En 1938 est entreprise une vaste opération de rénovation d'une partie de la ville moderne avec la création du quartier
européen sur la rive droite de l'oued Bouzegdem et d'importants travaux d'assainissement dont le plus important est la
couverture de l'oued qui traversait alors toute la ville.
À l'entrée de la ville, trois cigognes, oiseaux associés par les Béjaois à la prospérité, accueillent les visiteurs. Le pont de Trajan,
qui mesure 70 mètres sur 7,30 mètres et possède trois arches, est inauguré en 129 sous le règne d'Hadrien mais sa construction
avait été lancée par Trajan qui lui a laissé son nom.
Kasbah
En ville, la kasbah a été construite à l'emplacement d'un fortin carthaginois. En
17 av. J.-C., les Romains démantèlent la vieille citadelle carthaginoise et construisent
celle dont subsistent les restes imposants tout comme les fortifications. En 448, Genséric
le Vandale fait raser les fortifications et démantèle le fort. En 533, l'empereur byzantin
Justinien restaure la citadelle et les fortifications auquel les Husseinites, qui y installent
44
quatorze canons, ajoutent une tour en 1738 . En mai 1881, les forces militaires
françaises démolissent une partie des remparts de la ville. En 2005, la kasbah est à
nouveau restaurée pour un coût de 270 000 dinars et selon une étude réalisée par l'Institut
45
national du patrimoine . L'historien français Charles Diehl avait constaté l'originalité de Silhouette de la kasbah de Béja.
son architecture :
« Béja est l'une des plus étendues et des plus curieuses des cités fortifiées. D'ordinaire, on a des citadelles
chargées de défendre la frontière ou des forteresses assez restreintes formant le centre d'une cité antique. Ici,
46
c'est une ville tout entière avec remparts, tours, donjon avec sa salle de garde . »
Médina
La médina abrite divers édifices religieux dont la Grande mosquée et la mosquée du Bey. Plusieurs grands mausolées y sont
dispersés dont ceux de Sidi Bouteffaha, Sidi Baba Ali Smadhi, Sidi Hadj Miled, Sidi Taïeb et Sidi Bouarba.
Divers autres monuments sont à noter, comme la
fontaine Bab El Aïn, bâtie par le ministre des
Finances Youssef Saheb Ettabaâ dans un style
44
d'inspiration ottomane , et le palais du Bardo,
une résidence beylicale de choix pour les princes
44
mouradites et husseinites , construite par les
Ottomans en 1615.
Dès les premiers temps de sa fondation, Béja est considérée comme une importante base
militaire. L'historien romain Salluste affirme ceci lorsqu'il décrit Vaga dans la Guerre de
Jugurtha. Souvent endommagée au cours du Moyen Âge voire totalement détruite sous
le protectorat français, l'enceinte conserve toujours son tracé d'origine. Elle était
parsemée de plusieurs portes dont seuls les noms persistent à savoir :
Bab Boutaha : porte le même nom qu'une fontaine appelée Ain Boutaha
Bab El Ain : connue aussi sous le nom d'Ain Es Chems et à la forme d'un
47
capuchon
Bab El Janaiez : nommée en raison des funérailles passant sous cette Bab El Janaiez détruite au début du
porte après les prières funéraires dans la Grande mosquée e
xx siècle.
Bab El Medina
Bab Er Rahba : connue aussi sous le nom de Bab Bouteffaha
Bab Es Sebaa : nommée à la mémoire des sept personnages de Béja
Bab Es Souk : se dresse sur les vestiges d'une porte romaine à double arcade dont le seuil est encore situé
quatre mètres en dessous du niveau du sol actuel
Bab Jdid
Bab Jdid El Fougani
Bab Khenannou
Bab Khla
Bab Boutaha, Bab El Ain et Bab Es Souk sont arabes mais ont succédé à des portes datant de l'époque romaine ; elles ont été
percées dans l'épaisseur du mur lorsque, par suite de l'exhaussement du sol, il était devenu impossible de se servir des anciennes
ouvertures.
Édifices religieux
Une très large majorité de la population (environ 98 %) est de confession musulmane sunnite. Béja abrite donc un très grand
nombre de mosquées de différents styles architecturaux, signes de leurs époques de construction respectives.
La principale et la plus ancienne d'entre elles est la Grande mosquée, bâtie en 944 par les Fatimides sur les restes d'une basilique
chrétienne au cœur de la médina puis restaurée en 1922 par le bey de Tunis. La mosquée du Bey, de rite hanéfite, édifiée par
Mourad II Bey en 1675 et abritant la médersa de Mohamed Bey construite en 1685, est la deuxième mosquée construite dans la
médina par les Husseinites.
La première église, qui témoigne de la présence coloniale
à Béja, est construite en 1883. À la suite de
l'importante croissance démographique, devenue trop
petite pour accueillir le grand nombre des croyants, elle
est démolie sur ordre des autorités coloniales et
remplacée par une église plus grande. Baptisée Notre-
Dame-du-Rosaire, son architecte choisit un style roman
modernisé. Juste après l'indépendance de la Tunisie,
l'église est transformée en complexe culturel. Minaret de la mosquée du Bey.
Espaces verts
Minaret de la Grande
mosquée. Béja compte 48 jardins ainsi qu'un parc urbain, soit 17,01
48
mètre carré d'espaces verts par habitant . Le plus grand
d'entre eux, le parc urbain, se trouve à l'entrée sud-ouest
de la ville, avec une vue panoramique sur cette dernière.
Le jardin public, constitué au début du xxe siècle par les autorités du protectorat français
sur un site choisi pour sa position au sud de Béja, se caractérise par un tracé régulier ; il
comprend de vastes surfaces gazonnées ainsi que des parterres et massifs floraux.
Démographie
Statistiques
Cette croissance régulière des effectifs s'accompagne de mutations qui modifient de façon radicale le peuplement de Béja. C'est
dans les années suivant la Seconde Guerre mondiale que le taux de croissance de la population connaît son paroxysme. Après
l'indépendance, le gouvernement met en œuvre, pour faire face à la croissance de la population du pays, un système de planning
familial, ce qui permet de réduire le taux de croissance démographique. Entre 1994 et 2004, la population du gouvernorat de
Béja diminue, comme celle du Nord-Ouest du pays en raison des transferts de population vers la capitale et les villes côtières en
l'absence de développement économique.
Selon le recensement de la population mené en 2004, le gouvernorat se classe au 18e rang des 24 gouvernorats les plus peuplés
56
de Tunisie avec 303 800 habitants, soit 3,1 % de l'ensemble de la population et une densité de 87 habitants par km² . Béja elle-
1
même compte 56 677 habitants dont 28 284 hommes et 28 393 femmes répartis dans 14 126 ménages et 15 698 logements .
Comme dans le reste de la Tunisie, l'alphabétisation de la région a connu une évolution rapide au cours de la deuxième moitié
du xxe siècle, même si elle reste à un niveau inférieur par rapport à la moyenne nationale : 32,4 % de la population de plus de 10
ans est sans instruction, 36,2 % a terminé le premier cycle de l'enseignement de base, 26,9 % a terminé le deuxième cycle et
57
4,4 % est diplômée de l'enseignement supérieur .
Communauté juive
La communauté juive à Béja figure parmi les plus anciennes de toute la Tunisie, leur présence à Béja datant du début de la
domination romaine sur la ville et se poursuivant sous l'ère arabo-musulmane ; on y trouve une synagogue datant du xe siècle.
58
En 1883, la population de Béja est évaluée entre 1 565 et 1 600 individus, dont 80 à 100 juifs soit 5 à 6 % . En 1906, le
59
nombre des juifs se monte à 400 mais leur pourcentage baisse à près de 3 % de la totalité des 12 000 habitants de la ville .
60
Le dernier cheikh des Israélites à Béja, Charles Shalom ben Hai Levy, est relevé en août 1957 et le cheikhat supprimé .
Communauté kabyle
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Le nord-est de l'arrière-pays béjaois est en partie peuplé par les Béjaoua, une tribu d'origine kabyle .
Culture
Gastronomie
Les Béjaois cultivaient du blé et de l'orge qui constituaient la base de leur alimentation : mhamsa au kadid ou aux dattes et
hlalem aux légumes secs avec kadid. Le borzgane ou bourzguène est un type de couscous légèrement sucré car agrémenté en
alternance de couches de fruits secs, de dattes et de viande d'agneau.
La gastronomie de Béja, plutôt frugale, varie d'une localité à l'autre, même si la cuisson à
la vapeur qui aurait déjà eu la préférence des anciens Berbères y prédomine. Ainsi, pour
le couscous béjaois, la semoule est cuite à la vapeur dans la couscoussier, de même que
la viande et les légumes assaisonnés d'épices. Plusieurs variétés de farines de céréales et
de légumes secs (orge, sorgo, blé, lentilles, pois chiches, fenugrec, caroube, etc.)
assaisonnées d'épices et d'herbes, appelées bsissa, sont préparées et conservées pour être
consommées naturelles, salées ou sucrées avec de l'huile d'olive, des fruits secs ou des
dattes.
Rfissa.
Témoignage de son passé romain et en raison de sa richesse en produits laitiers, Béja est
aussi connue pour la fraîcheur de ses fromages traditionnels et surtout de sa rigouta
62
toujours présente sur la table du déjeuner et dans le tajine .
À l'occasion de la fête de l'Aïd el-Kebir, on prépare à Béja des plats tels que la kamounia, la rechta au osban et de la viande de
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mouton cuite avec du romarin (lham bel kelil) accompagnée d'une sorte de pâte très fine (ftat) .
64
Les desserts de la région sont la zlabia (pâtisserie), les mkharek , la rfissa et les ghrayefs.
Festivals et événements
La ville de Béja organise plusieurs festivals chaque année dont le plus important est le Festival d'été de la ville de Béja
(musique, théâtre, variétés, danses populaires, etc.), tenu du 15 juillet au 10 août. Parmi les festivals les plus réputés, on peut
également citer les Journées théâtrales de Béja tenues du 23 au 30 mars. De nombreuses autres manifestations culturelles et
foires sont également organisées chaque année :
Enseignement
On trouve à Béja plusieurs établissements
d'enseignement supérieur tels que l'Institut
supérieur des études technologiques de Béja,
l'Institut supérieur de biotechnologie de Béja,
l'Institut supérieur des langues appliquées et
d'informatique de Béja et le Centre régional de
l'Institut national d'informatique et de bureautique
de Béja.
Institut supérieur des études
Institut supérieur des langues technologiques de Béja.
appliquées et d'informatique. La ville dénombre six lycées secondaires, dont le
lycée Ibn-El-Haithem (fondé en 1961) et le lycée
2-Mars 1934, et sept écoles préparatoires dont l'école préparatoire de l'avenue Habib-
Bourguiba (fondée en 1911), l'école préparatoire Ali-Al Qalasadi, l'école préparatoire Rached. Quant aux écoles primaires, elles
sont au nombre de quinze.
Politique
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La municipalité de Béja est instaurée le 13 juillet 1887 et siège au Palais municipal,
monument classé construit en 1933, et qui fait office d'hôtel de ville.
commissions circonstancielles :
adjudications
affaires foncières
Mairie de Béja.
embellissement de la ville et qualité de la vie
culture municipale et encadrement des commissions de quartiers
circulation urbaine et organisation des panneaux de circulation
information et communication
suivi de l'endettement
mise à niveau de l'administration et développement des ressources
humaines
commissions permanentes :
affaires sociales et famille
affaires administratives et financières
jeunesse, sport et culture
travaux et aménagement urbain
santé, hygiène et protection de l'environnement
affaires économiques
coopération et relations extérieures
action volontariste
Il existe également un Conseil municipal des enfants qui se compose de trente élèves habitant la ville et répartis en quatre
66
commissions permanentes . Ce conseil délibère des propositions dans les domaines relatifs aux enfants comme la propreté et la
66
protection de l'environnement dans les établissements éducatifs et les quartiers, le sport, la culture et les loisirs .
La composition du Conseil municipal à la suite des élections municipales du 6 mai 2018 est la suivante : huit sièges pour
Ennahdha, six pour Nidaa Tounes et le Parti destourien libre, trois pour le Front populaire, deux pour le Courant démocrate et le
67
Mouvement du peuple, ainsi que trois indépendants . Le 3 juillet suivant, Yasser Gharbi, candidat de Nidaa Tounes, remporte
68
la présidence de la municipalité .
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Résultats en sièges de la municipalité de Béja
Yasser
Béja 8 6 2 3 8 3 30
Gharbi
Économie
Elle est le point de ralliement des agriculteurs de son arrière-pays qui y vendent les
productions de leurs riches exploitations (vigne et céréales notamment) dans son
important marché, fonction qu'elle occupe depuis l'époque romaine. Elle dispose par
ailleurs de la plus grande sucrerie du pays.
Transports publics
La ville de Béja dispose d'un réseau de transport en commun relativement développé et
placé sous la gestion de la Société régionale de transport de Béja, la seule société offrant
un service de bus dans la ville. Elle est reliée aux villes environnantes par un réseau de
louages et de taxis qui ne cesse de se développer pour assurer la fluidité de la circulation
des personnes.
Infrastructures
L'échangeur à l'entrée de la ville, construit entre 2001 et 2002 pour un coût de quatre
millions de dinars, joue une importance capitale pour Béja en résolvant le problème du
72
trafic et permettant une dénivellation rail-route . Il consiste en deux viaducs, composés
de plusieurs ouvrages regroupés sous la forme de la lettre Y, d'une longueur total de 300
72
mètres .
La gare de Béja, située au centre-ville, accueille les trains de la SNCFT traversant le Pont
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Cinquième d'une longueur de 350 mètres , permet de relier Tunis à l'Algérie via Béja. Il est nommé ainsi en souvenir du 5e
régiment du génie (5e RG) qui a effectué le tracé de la ligne.
Sport
La première association sportive voit le jour à Béja le 18 avril 1906 sous le nom de Stade béjaois et sous la présidence de Victor
Atal. Puis vient le tour de l'Amicale sportive de Béja (athlétisme, boules et rugby) en 1910, sous la présidence de Berdaâ Levy.
Après la dissolution de ces deux clubs, l'Union sportive de Béja (football, athlétisme, cyclisme et basket-ball) voit le jour en
1924 sous la présidence de Jean Hugon. En 1929, l'Olympique de Béja (OB), club légendaire de la cité, voit le jour sous la
présidence de Mahmoud Mnekbi. En coupe de Tunisie de football, l'OB joue les demi-finales contre le Club africain en 1956 et
la finale contre l'Avenir sportif de La Marsa en 1993, le Club sportif sfaxien en 1995 et 2010 et le Club africain en 1998 ; il
remporte deux titres en 1993 et 2010. L'Olympique de Béja remporte également le championnat de Tunisie féminin de basket-
ball en 1967 et le championnat de Tunisie de rugby à XV en 1979.
La ville de Béja dispose d'un stade de football, le stade Boujemaa-Kmiti, ainsi que trois
terrains annexes de football. La salle omnisports et une salle couverte d'une capacité
d'accueil de 2 500 places y sont inaugurées en 1992 ; elles accueillent diverses activités
sportives dont les arts martiaux. D'autres terrains découverts existent pour la pratique du
basket-ball et du handball.
Jumelages
La ville de Béja est jumelée avec la ville de Beja au Portugal ; cette relation est concrétisée par la participation annuelle aux
foires agricoles et économiques organisées périodiquement dans les deux villes et par la réalisation d'un monument intitulé
75
« Place de l'Amitié » dans les deux villes .
Références
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Ouzou, 2012 (ISBN 978-9947-9-7225-0).
10. Jean-Paul Legros, « Les grands sols du monde », éd. Presses polytechniques et universitaires romandes,
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11. Hérodote, L'Enquête, Livre IV (Melpomène).
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21. Inscriptions latines de Béja (http://bejahier.ifrance.com/docs/themes/inscript.htm).
22. Certaines sources attribuent abusivement ce pont à Trajan, confondant sans doute sa dédicace avec celle du
pont de Chemtou.
23. Charles-Joseph Tissot, « Le bassin du Bagrada et la voie romaine de Carthage à Hippone par Bulla Regia »,
Mémoires présentés par divers savants étrangers à l'Académie, vol. 9, n°2, 1884, p. 1-116 (http://www.persee.fr/
doc/mesav_0398-3587_1884_num_9_2_1066).
24. Corpus Inscriptionum Latinarum : CIL08, 01217 (p 932) = CIL 08, 14395.
25. Corpus Inscriptionum Latinarum : CIL 08, 14399.
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27. Mohamed El Abdery, Voyage à travers l'Afrique septentrionale au xiiie siècle.
28. Al Idrissi, Livre de la récréation de l'homme désireux de connaître les pays, traduction de Pierre Amédée Jaubert,
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29. Luis del Mármol Carvajal, L'Afrique de Marmol, traduction de Nicolas Perrot, sieur d'Ablancourt, éd. Louis
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32. Mohammed Seghaier Ben Youssef El Béji, Chronique tunisienne, traduction de Victor Serres et Mohamed
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34. Henry Dunant, Notice sur la régence de Tunis, imprimerie de Jules-Guillaume Fick, Genève, 1858 (https://books.
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36. Albert de La Berge, En Tunisie : récit de l'expédition française, éd. Librairie de Firmin-Didot et Cie, Paris, 1881.
37. Historique de la SNCFT (http://www.sncft.com.tn/fr/sncft/historique.html).
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=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CDkQ6AEwAw#v=onepage&q=d%C3%A9faite%20allemands%20tuni
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51. Statistique générale de la Tunisie, éd. Direction générale de l'agriculture, du commerce et de la colonisation,
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(Institut national de la statistique) (http://www.ins.nat.tn/fr/rgph2.4ens.php?Code_indicateur=0304005).
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75. Coopération internationale (Municipalité de Béja) (http://www.commune-beja.gov.tn/fr/cooperation/coopeartion_1.
htm).
Liens externes