COLLE DURKHEIM
COLLE DURKHEIM
COLLE DURKHEIM
PREMIÈRE PARTIE
Cette première partie est composée d’une série d’assertions entre lesquels D oscille
entre les deux formes, mécanique et segmentaire, qui exprime la vie sociale.
Pp débute par une objection à l’opinion de Herbert Spencer, sociologue anglais, une
opinion qui apparaîtra en creux.
Cette objection consiste à placer le concept d’altruisme au fondement de la vie sociale.
Etymologiquement
Alter < l’autre. Le suffixe ism : indique qu’il s’agit plus qu’une disposition, mais d’une
qualité essentielle dans le réel, et d’une doctrine ou d’une idéologie.
Contre l’égoïsme. La base de la société n’obéit pas à une logique calculatoire, elle ne
s’ordonne pas au concept d’intérêt. Autrement dit, la société n’est pas la création
d’individus égoïstes qui deviennent des sociétaires pour la satisfactions de leurs besions
et de leurs désirs.
Donc première assertion : le souci intériorisé et systématique de l’autre n’est pas une
conséquence esthétique, un ornement, c’est une cause ou un principe originelle.
Deuxième assertion : cette cause est un principe originel et permanent : « toujours »
Conséquence, La société ne peut reposer que l’intérêt qui est trop versatile, trop
instable.
Ces deux assertions débouche sur la thèse centrale de cette première partie, que D
énonce comme suit : « Toute société est une société morale ». L’assertion de cette thèse
est également un exemple d’oscillation.
En général, la morale renvoie aux mœurs qu’encadre un système de lois, cad un droit.
Chez D, la morale c’est donc un ensemble de règles qui lient les êtres humains, quelle
que soit la société dans laquelle ils vivent.
Pour défendre cette thèse de la moralité de toute société, D spécifie un certain type de
société dite organisées ; il sous-entend ici une distinction entre les sociétés organisées et
les sociétés dites segmentaires.
Société segmentaires, il s’agit des sociétés dites primites ou archaïques ; comme leur
nom l’indique, elles sont composé de segments ; segments : donc d’une pluralité de
groupes sociaux ; ces groupes on peut les ramener à la tripartition platonicienne des
gardiens, des auxiliaires et des producteurs ; autrement dit, il y a bien une division du
travail mais elle minimale et schématique. Cette pluralité de segments et cette tripation
sont en fait, chez D, ramené à l’unité et l’homogénéité dans laquelle chaque membre est
identique à l’autre, ils sont les mêmes parce qu’ils ont les mêmes sentiments. Il s’agit
donc d’une société dont la solidarité est mécanique.
Parce que D explique que la société organisée est davantage morale que la société
segmentaire. Cela signifie que l’arsenal des lois y est plus nombreux, plus diversifiés, et
cette diversification est nécessaire pour structurer la multiplication des organisations :
cette multiplication est le fait de la division du travail social qui est une loi du
développement de la vie social : autrement dit, la DTS s’origine dans le développpent
interne de la SSM quand celle-ci se complexifie dans le processus historuqe, cad quand
les organisations, les groupes organisées se multiplient en conséquence ou en réaction à
la densification démographique, matérielle, idéologique : par ex, c’est dans l’aâge
moderne, l’accroissement sociétés organisées dans laquelles les agents sociaux y sont
plus nombreux : on verra dans la deuxième partie qu’ils sont différents les uns des
autres.
Après avoir sous-entendu cette distinction, D revient à un plan général, cad à ce que les
deux s ont en commun :
Cad, que l’être humain n’est pas autonome, il ne se donne pas sa propre loi ;
Conséquence, dans les deux cas, il n’est qu’une partie d’un tout qu’est la société qui est la
forme vitale : je cite : il reçoit d’elle le nécessaire. Ici, D appuie sa thèse par une
métaphore organiciste : les êtres humains figurent les organes tandis que la société
figure le corps et l’âme.
D’un côté, il y a la description de la SSA : sur un sentiment très fort, cad sur le sacré ou la
religion qui balise la vie quotidienne : « les sacrifices réguliers » ; mais aussi quand la
société entre en crise, et qu’elle exige « renoncement complet », cad quand elle exige le
sacrifice de sa propre vie. Sacrfice jusqu’à la mort qui est d’autant plus mécanique que
chacun est semblable à l’autre : en me sacrifiant, je survit en l’autre et dans la société.
De l’autre, D brosse à grands traits les caractères de la SSO : s’y déploit la réciprocité et
la reconnaissance entre la société, qui est personnalisée, qui dit-il apprend : il y a la une
dimension temporelle, cad le processus historique ; et les individus :
de fait, les individus de la SSO recoivent leur qualité de personne de la Société qui est la
Personne qui les transcende ; de fait egal, la société qui a des droits sur les individus fait
de ces individus des personnes détentrices de droits ;
La aussi donc, l’individu reste dépendant de la société, dont il est une partie, mais une
partie devenue consciente de sa place, cad devenue consciente de sa dépendance (dans
une forme qui n’est sans plus celle de la religion) à travers les droits qu’il a acquis.
Il n’y a pas d’un côté la SSM qui seule serait morale, cad réglé par un droit d’autant plus
régulateur qu’il est sacré et homogénéisant ; et de l’autre la SSO amoral, cad déréglé,
sans un système normatif qui régulerait l’activité des « coopérateurs ».
D émt alors une hypothèse « il y a seulement lieu de croire » qu’en cette fin de XIXe le
système juridique et normatif du droit « intrinsèque » à la solidarité organique est en
train d’émerger.
Trois points : l’origine de la vie sociale c’est la religion qui l’indifférenciation entre les
sociétaires : toute société est à l’origine une société mécanique ;
Toute société est morale, cad réglé par un droit qui produit la solidarité : la société
produit la moralité ; 3 la production de la solidarité = production de l’individu, puis de la
personne par la société.
DEUXIÈME PARTIE
Avec cette hypothèse D entend cette fois marquer les différences entre les deux types de
solidatarité,
Secundo : le fait que l’individu soit faible signifie qu’il n’existe pas en tant que personne
singulière, en tant que sujet autonome. La société le détermine dans ses pensées par les
régles qui relèvent du droit religieux.
Pourtant, D dit bien que la moralité de la SSM, cad les règles, que la moralité reçoit une
autorité qui en fait je cite surhumain : de qui reçoit-elle cette autorité sinon des
individus qui respectent ces règles
Il y a donc un double mouvement : plus les règles sont respectées pratiquées, plus elles
sont intériorisées, plus elles sont intériorisées, cad reconnues, plus elles s’extéririsent
sous la forme, par exe d’une religion, et plus elle s’extériorise plus elles pénétre et
détemrine la réalité humaine. elles déterminent l’esprit de chacun,
des règles qui s’impose et apparaissent comme une force extérieure, transcendante, qui
oblige ; de l’autre, ces règles ce sont d’abord des pratiques dont le respect journalier :
l’autorité conférée est une autorité reconnue, et la reconnaissance implique toujours une
activité de l’esprit : c pourquoi il ne dit pas que la sacralisation du droit = « qq chose de
surhumain » soustrait absolument le droit à toute discussion, mais que la sacralisation
soustrait plus ou moins à la discussion
Dans ce processus, les règles renvoint à un type de droit, qui n’est plus le droit sacré,
mais un droit produit par les hommes, c’est pourquoi dit-il, « il y a une large place à
l’initiative de chacun et même bcp … »
Autrement dit, la moralité de SSO articule la liberté individuelle avec la sécularisation du
droit. Mais la modernité c’est également le développeemnt /déchaînement des forces
productions, l’autonomisation de la sphère de l’économie : la moralité de SSO articule
également la liberté individuelle avec la spécialisation et la différenctiation des fonctions
économiques
La morale de la SO entraînée par la DTS est profane et séculière, elle touche à la sphère
de la production économique : elle entraîne une éthique particulière, par exemple, pour
le policier de ne pas faire un usage disproportionné ou absusif de la force ; pour le
fonctionnaire de se conformer au code de la professions. Dans la morale de la SO la
liberté individuelle, en l’espèce la liberté d’entreprendre y est encouragée, mais pas
jusqu’au point de toucher je cite « aux conditions de la vie commune » On peut
comprendre ce passage de deux manières.
La morale de la SSO n’est pas la morale d’une SSM où la religion codifie, pour tous et
sans distinction, l’ensemble de l’activité humaine, de l’existence humaine, et où
l’infraction est sévèrement puni ; il s’agit au contraire d’une morale procédant d’un droit
particulier, spécialisé qui concerne uniquement les personnes qui ont librement choisi
de s’y conformer.
TROISIÈME PARTIE
Cette conséquence ultime est la suivante : la DTS assure non seulement la médiation
entre les deux types de structures, cad le passage de l’une à l’autre dans le processus
historique, mais elle contribue également à l’imbrication des deux structures.
C’est par exemple, dans le Japon qui s’industrialise et s’occidentalise, la survivance des
clans et de la morale traditionnelle ; c’est autre exemple, dans la société industrielle, la
survivance du corps militaire qui obéit à éthicité différente de celle du reste de la
société, puisqu’elle repose sur le droit de tuer et le devoir de mourir avec et pour un
autre qui mon frère d’armes, donc un autre moi-même. Enfin dernier exemple, l’idée de
nation, de patriotisme, d’identité nationale exprime également cette survivance plus ou
moins effective, efficiente de la logique homogénéisante de la SSM.
CONCLUSION
Ce que D entend ici par moral ce n’est pas l’impératif catégorique ou la loi morale chez
Kant qui chez Kan
La solidarité mécanique est celle des sociétés dites primitives dans lesquelles
l’être humain est identique à tous les autres, et cette identité est conférée par la société
qui le détermine absolument. La solidarité organique est celle des sociétés dites
modernes, ou dans le texte, des sociétés organisées, dans lesquelles l’être humain est un
individu, un être singulier, émancipé qui, de par ses croyances et surtour de par sa
fonction, est distinct de tous les autres.
Le problème que soulève cette thématique du développement de la vie
sociale du mécanique à l’organique est le suivant : comment passe-t-on d’un type de
formation sociale structurée par la solidarité mécanique à un type de formation sociale
structurée par la solidarité organique ? Par la division du travail sociale, qui est une loi
générale du développement de la vie sociale. Et c’est cette loi qui est censé démontré que
ce n’est pas l’individu qui fait la société, mais c’est la société qui fait l’individu.
La thèse de D est donc que la division du travail social est certes à la fois une
logique de spécialisation et de diffférenciation des groupes sociaux, mais elle est aussi
une logique d’interdépendance : elle un principe de séparation et d’intégration effectuée,
assurée, imposée par la société, qu’elle fût à solidarité mécanique ou organique.
Les faits sociaux sont des choses. Chose signifie extérieure au sujet.
« il commence par proposer une distinction, puis il montre que ceci entraîne cela,
puis…)»
La deuxième partie se concentre alors sur les différences ds deux types de moralités,
donc des deux types de relations sociales, et c’est alors que D rappelle le fonctionnement
de chacune d’entre elle :
Dans la troisième partie, D tire la conséquence de dualité qui n’est pas un dualisme et de
cette différence qui est relative ou relationnelle, mais qui n’est pas absolu, et cette
conséquence est l’imbrication des deux types de relations sociales.
Aron
Suicide
Synthèse de la critique
Weber
La sociologie de Weber est une sociologie de l’action du sujet, une sociologie de l’action
certes sociale, de l’action dans la société, mais d’une action qui est celle du sujet.
« Weber part de la distinction des quatre types d'action: L'action rationnelle par rapport
à un but (zweckrational), l'action rationnelle par rapport à une valeur, l'action affective
ou émotionnelle, et enfin l'action traditionnelle.»
But
Valeur
Affective
Traditionnelle
A ces différents types d’action, Weber associe au moins deux concepts centraux : la
puissance et la domination.
508-509
« Énonce sa thèse
§ Annonce sa thèse
§ Explique sa thèse
§ Définit le concept de « … »
§ Décrit une situation, un état de fait
§ Donne une première/deuxième raison de penser que… / Donne un premier
argument…
§ Tire une conséquence de…
§ Énumérer des sens, des cas / passe d’un cas à l’autre
§ Donne un exemple de…
§ Généralise à tous les cas où…
§ Fait une concession
§ Présente une objection et y répond
§ Fait une distinction entre… et …
§ Marque une opposition à… / S’oppose à l’idée que…»
« »
Plan
Dans un troisième temps, on comprend qu’il ne s’agit pas tant de deux types de sociétés,
que de deux logiques qui composent la vie sociale, et qui s’entrelaçent.
Primo, l’objection. D n’explicite pas, mais il l’adresse par le biais de la notion d’altruisme.
Premier point donc l’altruisme.
Altruisme est le souci intériorisé et systématique, total de l’autre. Pas de société « sans
se lier » : le verbe renvoie à la relation de dépendance et de solidarité : la liaison entre
ceux qui se lient les uns aux autre prend donc ici le caractère générique ou basique de
l’altruisme.
Donc, quand on rapproche la notion d’altruisme de la notion sous-entendu ici de
solidarité, on a l’amore du premier type de solidarité : la solidarité mécanique
En tant que solidarité, elle est une mode de cohésion, donc d’intégration. Toute société
est espace d’intégration pour ce faire elle doit être, je cite, une société morale : toute
société est une société morale.
Morale # Kant ; mais règles, système de règle, donc un système juridique, un droit.
D, affirme dans la foulée l’existe de société organisées. Ces société organisées, sont les
sociétés structurées par la DTS. Elle s’opposent aux sociétés segmentaires.
L'un et
l'autre considèrent l'activité économique comme caractéristique
des sociétés modernes qui sont des sociétés industrielles. L'organisation
de l'économie doit donc exercer une influence décisive
sur l'ensemble de la société. Mais ce n'est pas à partir de la riva·
lité des intérêts individuels ou de l'harmonie préétablie entre ces
intérêts que l'on peut créer le concours des volontés qui est la
condition de la stabilité sociale. Pas plus qu'on ne peut expliquer
une société à partir de la conduite prétendue rationnelle des sujets
économiques.
Socialisme de D
ex
La société, la religion, la morale, le travail sont des faits sociaux à la fois immanents à la
vie des individus, cad qui émergent spontanément et dynamiquement, et transcendants
les individus.
TRANSITION
Dans la philosophie dite occidentale qui, pour reprendre le mot de Rosensweig va de Ionie à
Iéna, il est admis que l’être humain est un être relationnel dont la constitution physique et
psychique exclut qu’il puisse être qu’il puisse vivre seul. Par la même est admis le caractère
objectif, cad observable, nécessaire de la société entendue comme un ensemble de liens.
Mais l’on peut se poser la question : la conception holiste de la société est-elle la seule
concevable, surtout si l’on prend en compte les problèmes qu’entraînent sa dynamique, en
particulier le problème de l’anomie, problème dont Durkheim était bien conscient.
Dans cette tradition, où se situe Durkheim sociologue de profession ? Avec Comte, et celui-ci
Le contrat
Le conflit
L’idée centrale de cet extrait, la société fait l’homme et non l’homme la société signifie que
l’homme est encastrée dans la société ; quelle que soit la structuration de la société,
mécanique ou organique, l’homme reste conditionné par la société, il ne peut s’en départir,
s’en distancié ou s’en extraire.
Or, on peut poser la question suivante : n’est-ce pas là ce que Durkheim s’autorise lui-même,
cad une position en surplomb, lorsqu’il fonde sa sociologie sur les deux idées-forces
suivantes :
La sociologie de D repose tout entière sur une idée-force : les faits sociaux sont des choses, ce
qui signifie qu’il faut les tenir pour une réalité extérieure à la représentation que nous nous en
faisons, réalité dont la connaissance, recherchée par la sociologie, exige que nous nous
libérions des prénotions que nous conférons à cette réalité et qui nous trompent sur la réalité
de la réalité en quelque sorte ; en un mot, il faut entretenir ) l’égard des faits sociaux la même
attitude et la même position que le physiciens à l’égard des phénomènes : cad de l’extérieur
en ayant intégré l’idée que nous ne savons pas ce qu’est le phénomène que je vais examiner,
disons l’État : il faut donc être un chercheur.
Or, comment a-t-il qualifié l’être humain dans la société mécanique : il l’a qualifié de chose,
cad une matière qui reçoit sa forme de la société. N’y a-t-il pas le symptome ou la trace d’un
absolu : l’absolu de la société qui détermine, qui chosifie, et l’absolu de la pensée
sociologique qui, elle aussi, chosifie les faits, les crée, les détermine ?
C’sest aussi une opposition à ce que l’on pourrait appeler une philosophie du sujet dont
la subjectivité commande à la réalité, c’est-à-dire qu’il organise en fonction d’un projet.
Quelle est la cause de la différenciation sociale : ce qui revient à dire quelle est la cause de la
division du travail social ? La réponse que l’on peut inférer de l’extrait est que la cause est
donnée par le développement interne de et dans la société : mais le pbl rebondit : quelle est
donc la cause de ce développpement ? La cause de ce développement de la société c’est la
société elle-même. Il me semble alors que chez D, la société est, pour reprendre les notions
aristotéliciennes, tout à la fois cause matérielle, efficiente, finale et formelle. Elle est une
réalité sui generis :
Elle est une totalité dont l’origine et a fortioti l’explication qu’il nous en donne est circulaire :
elle serait comme le premier moteur. Conséquence, ne risque-t-on pas de diviniser la société.
La société totale qui détermine l’individu, le crée en tant que personne morale, économique,
religieuse, ne se développe-t-elle pas à l’ombre de l’Etat, en l’occurrence de l’Etat total alpha
et omega ?
Horde : atomes
Société moderne guêtée par l’anomie : elle atomise
Cercle. Pour briser ce cercle, réintroduction de médiations, en particulier les corporations,
d’où l’importance du passage de notre extrait consacré aux organisations professionnelles.
Objection : Bergson, le travail, dont D nous a offert ici une logique de division et de
différenciation, ne divise-t-telle pas l’homme.
Fonder l’existence humaine, individuelle et collective sur une force aussi impersonnelle que la
société, n’est-ce pas verser dans une forme de mysticisme ou de religion séculière, dans le
culte de la société qui par sa toute puissance assure la liberté de l’homme aussi bien que son
asservissement ?
Imbrication
Anomie, Organisation
« Le premier
de ces thèmes est que« l'homme n'est homme que dans la mesure
où il est civilisé », que dans et par la société. Seule l'intégration à la
société fait de l'homme un animal différent des autres.
«Il y a longtemps que Rousseau l'a démontré, écrit Durkheim,
si l'on retire de l'homme tout ce qui lui vient de la société, il ne
reste qu'un être réduit à la sensation, et plus ou moins indistinct
de l'animal. Sans le langage, chose sociale au premier chef, les
idées générales ou abstraites sont pratiquement impossibles, et
c'en est fait par conséquent de toutes les fonctions mentales supé·
rieures. Abandonné à lui-même, l'individu tomberait sous la
dépendance des forces physiques; s'il a pu y échapper, s'il a pu
s'affranchir, se faire une personnalité, c'est qu'il a pu se mettre à
l'abri d'une force sui generis, force intense, puisqu'elle résulte de
la coalition de toutes les forces individuelles, mais force intelligente
et morale, capable, par conséquent, de neutraliser les énergies
inintelligentes et amorales de la nature : c'est la force collective. »
« Ce qu'il faut pour que l'ordre social règne, c'est que la géné·
ralité des hommes se contentent de leur sort. Mais ce qu'il faut
pour qu'ils s'en contentent, ce n'est pas qu'ils aient plus ou moins,
c'est qu'ils soient convaincus qu'ils n'ont pas le droit d'avoir
plus. Et pour cela, il faut de toute nécessité qu'il y ait une autorité
dont ils reconnaissent la supériorité, et qui dise le droit. Car
jamais l'individu abandonné à la seule pression de ses besoins
n'admettra qu'il est arrivé à la limite extrême de ses droits.»
(Le Sociali&me, p. 291.)
Ce texte est très caractéristique de la pensée de Durkheim qui
se présente ainsi comme une sorte de synthèse, appuyée sur la
notion de conscience collective, entre l'anthropologie de Hobbes
et la morale kantienne du devoir. L'impératif catégorique de la
conscience collective limite l'infini des désirs humains. »
la vision évolutionniste.
La démocratie ne saurait certainement pas être réduite au politique, elle est un phénomène
produit par la société, plus particulièrement par la logique évolutionniste de la société.
Sur l’éducation
La formule pourrait
être traduite en termes kantiens: il faut soumettre chacun à l'au·
torité de la loi, qui est essentiellement sociale même quand elle
est morale, mais cette soumission à la loi doit être voulue par cha·
cun de nous, parce qu'elle seule nous permet d'accomplir notre
personnalité raisonnable.
Durkheim, on
s'en souvient, croyait que l'on pouvait distribuer les différentes
sociétés historiquement connues sur une seule ligne, selon leur
degré de complication, depuis les sociétés unisegmentaires jus•
qu'aux sociétés polysegmentaires doublement composées.
Jugement de fait/valeur
Poser à l’origine de la réalité objective, aussi bien que de l’enquête scientifique, deux réalités
aussi inégales, l’homme et la société, n’est-ce pas livrer l’homme à une instance de
détermination absolue, ; n’est-ce pas une forme inversée du dualisme constitutif du contrat
posant l’homme d’un côté, l’état de nature de l’autre ?
II
III