Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

COLLE DURKHEIM

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 24

Intro

Dans ce texte extrait de La division du travail social, Durkheim aborde le


thème général de la relation entre l’individu et la société. Ce thème agrège un certain
nombre de notions, celles de travail, celle de devoir, de religion, et celle latérale et
seulement sous-entendue dans ce texte, d’Etat
Cette relation entre l’individu et la société soulève la question de l’intégration
de l’individu dans la société et la question de la cohésion de la société
Le paradoxe sur lequel repose le traitement de cette thématique est que ce
que nous observons dans la réalité, et donc ce dont la théorie doit rendre compte, ce
n’est jamais l’individu d’abord et la société ensuite, mais toujours la société puis
l’individu. En d’autres termes, la position paradoxale de D consiste à soutenir que ce
n’est pas l’individu qui fait la société, mais c’est la société qui fait l’individu.
La défense de cette position repose dans ce texte dans la description des de
deux processus de formation sociale qui permettent intégration et cohésion : d’une part,
la formation sociale à la solidarité mécanique, de la formation sociale à solidarité
organique.
Dans la solidarité mécanique, il y a intégration, parce que tous les individus
sont les mêmes, ils sont identiques, et il y a cohésion, parce qu’ils adhèrent tous à la
même croyance, et c’est cette adhésion qui nourit et alimente dans un mvt circulatire,
l’identité des individus.
Dans la solidarité organique, les individus ne sont plus semblables, ils
différents : ils ne croient plus aux mêmes idéaux ou aux mêmes religions, et surtout ou
aussi ils assurent des fonctions sociales diversifiées, et alors c'est parce qu'ils sont
différents et indépendant que la solidarité prend le caractère d’une interdépendance.
Le problème au cœur de ce texte est le suivant : comment passe-t-on de la
structure mécanique à la structure organique ?
La thèse de l’auteur est que, dans l’histoire humaine, c’est la division du
travail sociale qui a assure la médiation entre les deux structures, et c’est cette loi qui est
censé démontré que ce n’est pas l’individu qui fait la société, mais c’est la société qui fait
l’individu.

La stratégie argumentative de l’auteur se déploie en trois mouvements.

Dans le premier mouvement, on assiste à une sorte de genèse de la vie


sociale, qui commence avec la structure mécanique, se poursuit dans la structure
organique. Les opérations conceptuelles de l’auteur s’inscrivent dans un schéma
évolutionniste et continiuiste ; elles pointent les caractères communs des deux
structures, à savoir l’essence morale.

Dans un deux mouvement, c’est l’approche inverse : D attirera notre


attention sur les différences, et des diff de nature entre les deux structures, et donc sur
les différences dans la relation entre société et individu, donc la conséquence centrale
est la naissance de la personne.

Dans un troisième mouvement, on assiste à une sorte de synthèse : la thèse


d’après laquelle c’est la DTS qui assure la médiation entre les deux structures reçoit son
complément : la médiation consiste aussi en une imbrication des deux structures, de
sorte que la structture mécanique, à un moment de l’histoire, est à la fois niée et
conservée.

PREMIÈRE PARTIE

Cette première partie est composée d’une série d’assertions entre lesquels D oscille
entre les deux formes, mécanique et segmentaire, qui exprime la vie sociale.

Pp débute par une objection à l’opinion de Herbert Spencer, sociologue anglais, une
opinion qui apparaîtra en creux.
Cette objection consiste à placer le concept d’altruisme au fondement de la vie sociale.

Qu’est-ce que l’altruisme ?

En général, on l’oppose à l’égoïsme, qui est le souci exclusif de soi

Etymologiquement

Alter < l’autre. Le suffixe ism : indique qu’il s’agit plus qu’une disposition, mais d’une
qualité essentielle dans le réel, et d’une doctrine ou d’une idéologie.

Contre l’égoïsme. La base de la société n’obéit pas à une logique calculatoire, elle ne
s’ordonne pas au concept d’intérêt. Autrement dit, la société n’est pas la création
d’individus égoïstes qui deviennent des sociétaires pour la satisfactions de leurs besions
et de leurs désirs.

D évoque les sacrifices mutuels = les renoncements au profit de l’autre ; il emploie le


verbe « se lier »

Donc première assertion : le souci intériorisé et systématique de l’autre n’est pas une
conséquence esthétique, un ornement, c’est une cause ou un principe originelle.
Deuxième assertion : cette cause est un principe originel et permanent : « toujours »
Conséquence, La société ne peut reposer que l’intérêt qui est trop versatile, trop
instable.

Ces deux assertions débouche sur la thèse centrale de cette première partie, que D
énonce comme suit : « Toute société est une société morale ». L’assertion de cette thèse
est également un exemple d’oscillation.

En général, la morale renvoie aux mœurs qu’encadre un système de lois, cad un droit.

Chez D, la morale c’est donc un ensemble de règles qui lient les êtres humains, quelle
que soit la société dans laquelle ils vivent.

Pour défendre cette thèse de la moralité de toute société, D spécifie un certain type de
société dite organisées ; il sous-entend ici une distinction entre les sociétés organisées et
les sociétés dites segmentaires.
Société segmentaires, il s’agit des sociétés dites primites ou archaïques ; comme leur
nom l’indique, elles sont composé de segments ; segments : donc d’une pluralité de
groupes sociaux ; ces groupes on peut les ramener à la tripartition platonicienne des
gardiens, des auxiliaires et des producteurs ; autrement dit, il y a bien une division du
travail mais elle minimale et schématique. Cette pluralité de segments et cette tripation
sont en fait, chez D, ramené à l’unité et l’homogénéité dans laquelle chaque membre est
identique à l’autre, ils sont les mêmes parce qu’ils ont les mêmes sentiments. Il s’agit
donc d’une société dont la solidarité est mécanique.

Société organisées, par conséquent renvoiet à la société à la solidarité organique.


Pourquoi ?

Parce que D explique que la société organisée est davantage morale que la société
segmentaire. Cela signifie que l’arsenal des lois y est plus nombreux, plus diversifiés, et
cette diversification est nécessaire pour structurer la multiplication des organisations :
cette multiplication est le fait de la division du travail social qui est une loi du
développement de la vie social : autrement dit, la DTS s’origine dans le développpent
interne de la SSM quand celle-ci se complexifie dans le processus historuqe, cad quand
les organisations, les groupes organisées se multiplient en conséquence ou en réaction à
la densification démographique, matérielle, idéologique : par ex, c’est dans l’aâge
moderne, l’accroissement sociétés organisées dans laquelles les agents sociaux y sont
plus nombreux : on verra dans la deuxième partie qu’ils sont différents les uns des
autres.

Après avoir sous-entendu cette distinction, D revient à un plan général, cad à ce que les
deux s ont en commun :

Cad, que l’être humain n’est pas autonome, il ne se donne pas sa propre loi ;

au contraire il la reçoit de la société.

Conséquence, dans les deux cas, il n’est qu’une partie d’un tout qu’est la société qui est la
forme vitale : je cite : il reçoit d’elle le nécessaire. Ici, D appuie sa thèse par une
métaphore organiciste : les êtres humains figurent les organes tandis que la société
figure le corps et l’âme.

On peut sous-entendre l’âme ou l’esprit , parce qu’il est question de sentiments.

Et là on revient à l’oscillation entre les deux s et surtout, D amorce le mvt historique du


passage d’un type de solidarité à un autre :

D’un côté, il y a la description de la SSA : sur un sentiment très fort, cad sur le sacré ou la
religion qui balise la vie quotidienne : « les sacrifices réguliers » ; mais aussi quand la
société entre en crise, et qu’elle exige « renoncement complet », cad quand elle exige le
sacrifice de sa propre vie. Sacrfice jusqu’à la mort qui est d’autant plus mécanique que
chacun est semblable à l’autre : en me sacrifiant, je survit en l’autre et dans la société.
De l’autre, D brosse à grands traits les caractères de la SSO : s’y déploit la réciprocité et
la reconnaissance entre la société, qui est personnalisée, qui dit-il apprend : il y a la une
dimension temporelle, cad le processus historique ; et les individus :

de fait, les individus de la SSO recoivent leur qualité de personne de la Société qui est la
Personne qui les transcende ; de fait egal, la société qui a des droits sur les individus fait
de ces individus des personnes détentrices de droits ;

La aussi donc, l’individu reste dépendant de la société, dont il est une partie, mais une
partie devenue consciente de sa place, cad devenue consciente de sa dépendance (dans
une forme qui n’est sans plus celle de la religion) à travers les droits qu’il a acquis.

D tire alors la conséquence de sa thèse : « A tort … »

Il n’y a pas d’un côté la SSM qui seule serait morale, cad réglé par un droit d’autant plus
régulateur qu’il est sacré et homogénéisant ; et de l’autre la SSO amoral, cad déréglé,
sans un système normatif qui régulerait l’activité des « coopérateurs ».

D émt alors une hypothèse « il y a seulement lieu de croire » qu’en cette fin de XIXe le
système juridique et normatif du droit « intrinsèque » à la solidarité organique est en
train d’émerger.

Dans cette première partie, D a donc posé le concept de solidarité, sous-entendu sa


double expresssion dans la vie sociale : la solidatarité mécanique et la solidarité
organique, ainsi que leur point commun, la moralité.

Trois points : l’origine de la vie sociale c’est la religion qui l’indifférenciation entre les
sociétaires : toute société est à l’origine une société mécanique ;
Toute société est morale, cad réglé par un droit qui produit la solidarité : la société
produit la moralité ; 3 la production de la solidarité = production de l’individu, puis de la
personne par la société.

DEUXIÈME PARTIE

Passons donc à la deuxième partie à l’examen de cette hypothèse d’après laquelle la


solidarité organique se développaitl au fond sous les yeux des contemporains,

Avec cette hypothèse D entend cette fois marquer les différences entre les deux types de
solidatarité,

D énonce d’emblée sa thèse : il y a, et ce malgré la continuité objective entre les deux 2


types de solidarité, il y a une diff de nature.
D montre que cette diff de nature fonction d’après une dialectique qui articule les deux
moralités, cad qui les distingue et les inscrit dans un processus unique qui est ce qu’il
appellait l 2 « la vie sociale ». Cette dialectique est celle de la division du travail social.

Les différences peuvent être ramenées aux deux points suivants :

Primo : La moralité de la SSM est qualifié de « forte », l’individu est faible.

Il marque un rapport d’exclusion ou exclusif entre cette force et la faiblesse.

Le terme de force décrit la puissance de détermination et de socialisation de la moralité :


de détemrination, l’homme n’existe que par le respect des règmes ; de socialisation les
sentiments collectifs, la croyance collective sont si prégnants dans la réalité de tous les
jours qu’il domine et donne forme à la conscience de chaque personne : autrement dit,
tout le monde croit la même chose, tout le monde pense non pas la même chose, mais
pense de la même manière, ou à l’aune d’un même horizon.

Secundo : le fait que l’individu soit faible signifie qu’il n’existe pas en tant que personne
singulière, en tant que sujet autonome. La société le détermine dans ses pensées par les
régles qui relèvent du droit religieux.

Pourtant, D dit bien que la moralité de la SSM, cad les règles, que la moralité reçoit une
autorité qui en fait je cite surhumain : de qui reçoit-elle cette autorité sinon des
individus qui respectent ces règles

Il y a donc un double mouvement : plus les règles sont respectées pratiquées, plus elles
sont intériorisées, plus elles sont intériorisées, cad reconnues, plus elles s’extéririsent
sous la forme, par exe d’une religion, et plus elle s’extériorise plus elles pénétre et
détemrine la réalité humaine. elles déterminent l’esprit de chacun,

des règles qui s’impose et apparaissent comme une force extérieure, transcendante, qui
oblige ; de l’autre, ces règles ce sont d’abord des pratiques dont le respect journalier :
l’autorité conférée est une autorité reconnue, et la reconnaissance implique toujours une
activité de l’esprit : c pourquoi il ne dit pas que la sacralisation du droit = « qq chose de
surhumain » soustrait absolument le droit à toute discussion, mais que la sacralisation
soustrait plus ou moins à la discussion

L’autre moralité consiste au fond dans le développement de cette pratique de la


discussion initiée dans la SSM. D donne un trait caractéristique de cette moralité : « la
personnalité individuelle se fortifie » : cad quand par l’usage de la parole orale ou écrite
chaque individu devient une personne singulière. C’est là le processus historique
d’autonomisation morale et spirituelle du sujet que l’on associe à la modernité.

Dans ce processus, les règles renvoint à un type de droit, qui n’est plus le droit sacré,
mais un droit produit par les hommes, c’est pourquoi dit-il, « il y a une large place à
l’initiative de chacun et même bcp … »
Autrement dit, la moralité de SSO articule la liberté individuelle avec la sécularisation du
droit. Mais la modernité c’est également le développeemnt /déchaînement des forces
productions, l’autonomisation de la sphère de l’économie : la moralité de SSO articule
également la liberté individuelle avec la spécialisation et la différenctiation des fonctions
économiques

Un exemple de spécialisation et de différenciation au XIXe, c’est le développement de la


police et sa séparation avec l’armée qui n’est plus chargé du maintien de l’ordre parce
que depuis la révolution et le césarisme de Bonaparte elle est l’instrument des coups
d’Etat.

La morale de la SO entraînée par la DTS est profane et séculière, elle touche à la sphère
de la production économique : elle entraîne une éthique particulière, par exemple, pour
le policier de ne pas faire un usage disproportionné ou absusif de la force ; pour le
fonctionnaire de se conformer au code de la professions. Dans la morale de la SO la
liberté individuelle, en l’espèce la liberté d’entreprendre y est encouragée, mais pas
jusqu’au point de toucher je cite « aux conditions de la vie commune » On peut
comprendre ce passage de deux manières.

La morale de la SSO n’est pas la morale d’une SSM où la religion codifie, pour tous et
sans distinction, l’ensemble de l’activité humaine, de l’existence humaine, et où
l’infraction est sévèrement puni ; il s’agit au contraire d’une morale procédant d’un droit
particulier, spécialisé qui concerne uniquement les personnes qui ont librement choisi
de s’y conformer.

L’autre interprétation possible de cette morale séculière et professionnel qui ne touche


pas aux conditions de la vie commune est que si je suis libre d’entreprendre, de choisir
un métier, de fonder un journal, un parti politique, je ne pas libre en revanche de
changer les principes qui encadrent l’ensemble de ces entreprises, et certainement pas
de les remplacer, sinon par la force. Autrement dit, subsiste une forme de communauté
des croyances intouchable, consacrée qui, ainsi qu’il le soutenait plus haut, n’est pas
l’apanage des sociétés archaïques, mais se retrouvent sous une forme séculière ou
sécularisé dans les sociétés modernes. C’est par exemple aujoud’hui les valeurs de la
république. On renoue ainsi, dialectiquement, avec une trait commun aux deux types de
formations sociales qui cheminent ensemble. Dans la troisième partie, D tire une
conséquence ultime de ce cheminement commun.

TROISIÈME PARTIE

Cette conséquence ultime est la suivante : la DTS assure non seulement la médiation
entre les deux types de structures, cad le passage de l’une à l’autre dans le processus
historique, mais elle contribue également à l’imbrication des deux structures.

D synthéthise donc l’ensemble de son mouvement de pensée en expliquant que la vie


sociale est unique : il n’y a qu’une vie sociale, et que dans dans le temps historique, il n’y
a à l’origine qu’une structure, le premier grand courant dans lequel les être humains ne
sont que des corps parlants interchangeables de par la similitude de leur consciences.
Ce premier courant, écrit-il, « se canalise, se raréfie » : comment par la division du travail
social qui, progressivement, fait apparaître le second, la SSO dans laquelle les personnes
ne croient plus la même chose, sont plus ou moins libre de choisir leur profession,
d’adhérer ou pas à telle ou telle croyance. Le fait qu’il se raréfie ne signifie qu’il
disparaisse.
La structure segmentaire est recouverte par la structure orgnanisée, cad par la structure
qui fonctionne sur la spécialisation/différenciation des fonctions, sur l’interdépendance
générale du corps social. Dans cette interdépendance subsiste donc des segments qui
fonctionne selon la logique archaïque, arch au sens d’un commandement reconnu et
auquel l’on se plie de par s

C’est par exemple, dans le Japon qui s’industrialise et s’occidentalise, la survivance des
clans et de la morale traditionnelle ; c’est autre exemple, dans la société industrielle, la
survivance du corps militaire qui obéit à éthicité différente de celle du reste de la
société, puisqu’elle repose sur le droit de tuer et le devoir de mourir avec et pour un
autre qui mon frère d’armes, donc un autre moi-même. Enfin dernier exemple, l’idée de
nation, de patriotisme, d’identité nationale exprime également cette survivance plus ou
moins effective, efficiente de la logique homogénéisante de la SSM.

CONCLUSION

la division du travail social. L'individu est socialisé dans le premier cas,


parce que, n'ayant pas d'individualité propre, il se confond, ainsi que ses
semblables, au sein d'un même type collectif ; dans le second, parce que,
tout en ayant une physionomie et une activité personnelles qui le
distinguent des autres, il dépend d'eux dans la mesure même où il s'en
distingue, et par conséquent de la société qui résulte de leur union.
La similitude des consciences donne naissance à des règles juridiques qui,
sous la menace de mesures répressives, imposent à tout le monde des
croyances et des pratiques uniformes ; plus elle est prononcée, plus la vie
sociale se confond complètement avec la vie religieuse, plus les institutions
économiques sont voisines du communisme.

La profession fait l’objet d’un choix.

On est libre de choisir un lien de dépendance, non de nous y soustraire.

Ce processus historique renvoie également au développement du champ de l’économie,


de la producion matérielle

Cependant, de même que libre choix intérieur ne dispense certainement pas de se


soumettre aux règles de la profession choisie, de même, cette liberté sociale, permise par
la DTS, ne se rapporte pas, précise D en passant, ne se rapporte pas aux conditions de la
vie commune.

Groupement économique : DTS

l’individu est un produit social, le produit de la société ; secundo : la société


transcendance l’individu : la société n’est pas la somme des parties qui la consitutue, elle
est le principe consititutif et la force de son développement.

Ce que D entend ici par moral ce n’est pas l’impératif catégorique ou la loi morale chez
Kant qui chez Kan

DTS qui est une loi générale du développement de la vie sociale

La solidarité mécanique est celle des sociétés dites primitives dans lesquelles
l’être humain est identique à tous les autres, et cette identité est conférée par la société
qui le détermine absolument. La solidarité organique est celle des sociétés dites
modernes, ou dans le texte, des sociétés organisées, dans lesquelles l’être humain est un
individu, un être singulier, émancipé qui, de par ses croyances et surtour de par sa
fonction, est distinct de tous les autres.
Le problème que soulève cette thématique du développement de la vie
sociale du mécanique à l’organique est le suivant : comment passe-t-on d’un type de
formation sociale structurée par la solidarité mécanique à un type de formation sociale
structurée par la solidarité organique ? Par la division du travail sociale, qui est une loi
générale du développement de la vie sociale. Et c’est cette loi qui est censé démontré que
ce n’est pas l’individu qui fait la société, mais c’est la société qui fait l’individu.

Le sociologue français y résume le processus de développement de la vie


sociale qu’il analyse comme un fait objectif, donc comme un objet extérieur régit par une
loi observable de manière scientifique. Cette loi de développement est la division du
travail social.
Le thème de ce texte réside dans l’affirmation d’après laquelle la division du
travail social assure la médiation de la société structuré par la solidarité mécanique à la
société structurée par la solidarité organique.

comment conserver la caractérisitique essentielle de toute société, cad sa


cohésion. La cohésion est totale dans la solidarité organique, elle est coextensive à
l’unité de la société ; mais dans une société divisé, non pas seulement économiquement,
mais totalement divisée, puisque régie par la division du travail social, comment dans
une telle société la cohésion peut-elle être sauvegardée ?
Le paradoxe de la position de D est que ce n’est pas l’individu qui fait la
société, mais c’est la société qui fait l’individu.

La thèse de D est donc que la division du travail social est certes à la fois une
logique de spécialisation et de diffférenciation des groupes sociaux, mais elle est aussi
une logique d’interdépendance : elle un principe de séparation et d’intégration effectuée,
assurée, imposée par la société, qu’elle fût à solidarité mécanique ou organique.

La défense de cette thèse repose sur

Le passage est évolutif ; il repose sur un fondement commun ; il s’exprime


par des différences dites de nature

Paradoxe : cohésion par la différenciation ; la qualité de personne est conféré à


l’individu, et par qui est-elle conférée, eh bien par la force plus impersonne qui soit, la
société : c’est la société ou la vie sociale, passage du mécanique à l’organique, qui fait de
l’être humain un individu puis progressivement une personne morale autonome ; autre
paradoxe, l’autonomie

formation de la société. Le problème

Les faits sociaux sont des choses. Chose signifie extérieure au sujet.

Ce thème de la formation de la société mobilise principalement la notion de société, de


politique, d’Etat, mais, en fait, on pourrait soutenir que la geste philosophique/la thèse
de D, telle qu’elle se présente dans ce texte, mobilise, en puissance toute les notions,
l’intégralité de l’expérience humaine et donc toutes les notoins, ; et pourquoi, eh bien en
vertu du caractère holiste ou totalisant de la thèse de la constitution de la société.

Pour le découpage du plan

« il commence par proposer une distinction, puis il montre que ceci entraîne cela,
puis…)»

Annonce de la problématique : Comment D parvient-il à nous montrer que la vie sociale


recèle deux modèles de socialisation, cad deux modèles de relations entre l’individu et la
société, entre le modèle mécanique et le modèle organique ?
La première partie est consacré à l’évolution d’un modèle de relation entre l’individu et
la société, ou d’un modèle de socialisation à un autre, cad l’évolutione entre le modèle
mécanique et le modèle organique. Donc la première partie est faite d’une oscillation
entre le caractère générale et commun de toute société, cad la moralité, et l’esquisse,
dans cette partie, des deux types de société

La deuxième partie se concentre alors sur les différences ds deux types de moralités,
donc des deux types de relations sociales, et c’est alors que D rappelle le fonctionnement
de chacune d’entre elle :

Dans la troisième partie, D tire la conséquence de dualité qui n’est pas un dualisme et de
cette différence qui est relative ou relationnelle, mais qui n’est pas absolu, et cette
conséquence est l’imbrication des deux types de relations sociales.

Aron

De la Division du travail social, la thèse de doctorat de Durkheim,


est son premier grand livre.
C'est aussi celui dans lequel l'influence d'Auguste Comte est la
plus nette. Le thème de ce premier livre est le thème central de la
pensée durkheimienne, celui de la relation entre les individus et la
collectivité. Comment une collection d'individus peut-elle consti·
tuer une société? Comment ceux-ci peuvent-ils réaliser cette condition
de l'existence sociale qu'est un consensus?

A cette question fondamentale, Durkheim répond par la distinction


entre deux formes de solidarité : la solidarité dite mécanique
et la solidarité dite organique. .
La solidarité mécanique est, pour employer l'expression de
Durkheim, une solidarité par similitude. Quand cette forme de
solidarité domine une société, les individus diffèrent peu les uns
des autres. Membres d'une même collectivité, ils se ressemblent
parce qu'ils éprouvent lea mêmes sentiments, parce qu'ils
adhèrent aux mêmes valeurs, parce qu'ils reconnaissent le même
sacré. La société est cohérente parce que les individus ne se sont
pas encore différenciés.
La forme opposée de solidarité, dite organique, est celle dans
laquelle le consensus, c'est-à-dire l'unité cohérente de la collectivité

Suicide

La théorie de Durkheim peut se résumer ainsi : les suicides sont


des phénomènes individuels, dont les causes sont essentiellement
sociales.
Les causes réelles du suicide sont des forces sociales qui varient
de société à société, de groupe à groupe, de religion à religion.
Elles émanent du groupe et non pas des individus pris un à un.
Une fois de plus, on retrouve le thème fondamental de la sociologie
durkheimienne, à savoir que les sociétés sont, en elles-mêmes,
hétérogènes aux individus.

Par quel moyen peut-on donc restaurer l'intégration de l'individu


à la collectivité? Durkheim passe successivement en revue le groupe
familial,, le groupe religieux et le groupe politique - en parti·
culier l'Etat- et il s'efforce de démontrer qu'aucun de ces trois
groupes n'offre le cadre social proche de l'individu qui rendrait
à celui-ci la sécurité tout en le soumettant aux exigences de la
solidarité.

Synthèse de la critique

Pour qu'il y ait une sociologie, deux choses


sont nécessaires : Il faut, d'une part, que l'objet de cette science
soit spécifique, c'est-à-dire qu'il se distingue des objets de toutes
les autres sciences. Il faut, d'autre part, que cet objet puisse être
observé et expliqué de manière semblable à celle dont les faits
de toutes les autres sciences sont observés et expliqués. Cette
double exigence conduit aux deux formules célèbres par lesquelles
on résume généralement la pensée durkheimienne : il faut consi·
dérer les faits sociaux comme des choses; la caractéristique du
fait social, c'est qu'il exerce une contrainte sur les individus.

Et Durkheim donne une série d'exemples, d'ailleurs


très différents, qui montrent la pluralité des sens que revêt dans
sa pensée le terme de contrainte. Il y a contrainte, lorsque~ dans
une assemblée ou dans une foule, un sentiment s'impose à tous,
ou une réaction collective, par exemple le rire, se communique à
tous.

Weber

Non la différenciation, mais la rationalisation

La sociologie de Weber est une sociologie de l’action du sujet, une sociologie de l’action
certes sociale, de l’action dans la société, mais d’une action qui est celle du sujet.
« Weber part de la distinction des quatre types d'action: L'action rationnelle par rapport
à un but (zweckrational), l'action rationnelle par rapport à une valeur, l'action affective
ou émotionnelle, et enfin l'action traditionnelle.»
But
Valeur
Affective
Traditionnelle

La sociologie étant science compréhensive de l'action sociale,


la compréhension implique la saisie du sens que l'acteur donne à
sa conduite.
Weber a pour but
et préoccupation de comprendre le sens que chaque acteur donne
à sa propre conduite. La compréhension des sens subjectifs
implique une classification des types de conduite et conduit à la
saisie de leur structure intelligible.
La classification des types d'action commande dans une certaine
mesure l'interprétation wébérienne de l'époque contemporaine.
Le trait caractéristique du monde dans lequel nous vivons est la
rationalisation. En première approximation, celle-ci correspond
à un élargissement de la spbère des actions zweckrational. L'entreprise
économique est rationnelle, la gestion de l'É~at par la bureau·
cratie aussi. La société moderne tout entière tend à l'organisa·
tion zweckrational, et le problème philosophique de notre temps,
problème éminemment existentiel, est de délimiter le secteur
de la société où subsiste et doit subsister une action d'un autre
typCee.

A ces différents types d’action, Weber associe au moins deux concepts centraux : la
puissance et la domination.

La puissance se définit simplement par la chance que possède un acteur d'imposer sa


volonté à un autre, même contre la résistance de cèlui-ci. Elle se situe donc à l'intérieur
d'un rapport social et désigne la situation d'inégalité qui fait que l'un des acteurs peut
imposer sa volonté à un autre. Ces acteurs peuvent être des groupes - par exemple des
États - ou des individus.

La domination pose un dominant et un dominé. Elle implique et signale une relation de


reconnaissance du dominant par le dominé. En d’autres terme, la puissance est l’exercice
d’un ensemble de forces mues par la volonté au service d’un projet et dont la finalité
générique est la domination, cad la reconnaissance de la puissance. La différence, chez
Weber, entre puissance et domination est que la domination est, par définition, toujours
légitime, alors que la puissance, dans l’acquisition des moyens et plus encore dans leur
usage ne l’est pas toujours.

Dans Economie et Société, le concept de domination procède de la distinction abstraite


entre économie et politique. La première est absolument non-violente. Elle se rapporte à
la satifaction des besoins accomplie à travers l'organisation rationnelle de la conduite
économique. La politique est caractérisée par la domination exercée par un ou quelques
hommes sur d'autres hommes. Weber dégage trois idéals-types
Les types de domination sont au nombre de trois : la domination est rationnelle,
traditionnelle ou charismatique. La typologie est donc fondée sur le caractère propre de
la motivation qui commande l'obéissance. Est rationnelle la domination fondée sur la
croyance à la légalité des ordonnances comme à la légalité des titres de ceux qui
exercent la domination. Est traditionnelle la domination fondée sur la croyance au
caractère sacré des traditions anciennes et à la légitimité de ceux qui ont été appelés par
la tradition à exercer l'autorité. Est charismatique la domination fondée sur un
dévouement hors du quotidien et justifié par le caractère sacré ou la force héroïque
d'une personne et de l'ordre révélé ou créé par elle.

508-509

« En supposant la science achevée, nous parvenons donc dans


le cas des sciences de la nature à un système hypothético-déductif
qui pourrait rendre compte de tous les phénomènes à partir de
principes, d'axiomes et de lois. Ce système hypothético-déductif
ne permettrait cependant pas de déterminer comment et pourquoi,
dans tous ses détails concrets, une explosion s'est produite à
un moment déterminé du temps et à un point déterminé de l'es·
pace. Il y aura toujours un écart entre l'explication légale et
l'événement historique concret.
Dans le cas des sciences de la culture et de l'histoire, on abou·
tirait non pas à un système hypothético-déductif, mais à un
ensemble d'interprétations, chacune étant sélective et insépa•
rable du système des valeurs choisi. Mais si chaque reconstruc·
tion est sélective et commandée par un système de valeurs, il y
aura autant de perspectives historiques ou sociologiques qu'il y a
de systèmes de valeurs servant à la sélection. Nous passons ainsi
du niveau transcendantal au niveau méthodologique, où se situe
l'historien ou le sociologue »

« Weber aurait répondu à Durkheim que les sociétés sont


effectivement le milieu dans lequel se créent les valeurs, mais
que les sociétés réelles n'en sont pas moins constituées par des
hommes, c'est-à-dire par nous-mêmes et les autres, et qu'en
conséquence ce n'est pas ]a société concrète en tant que telle que
nous adorons ou que nous devons adorer. S'il est vrai que chaque
société nous suggère ou nous impose un système de valeurs, il
n'est pas prouvé de ce fait que Je système dans lequel nous vivons
vaille mieux que celui de nos ennemis ou que celui que nousmêmes
voulons édifier. La création de valeurs est sociale, mais
elle est aussi historique. A l'intérieur de chaque société, des conflits
surgissent entre les groupes, les partis et ]es individus. L'univers
de valeurs auquel finalement chacun de nous est attaché est
une création à la fois collective et individuelle. Il résulte de la
réponse de notre conscience à un milieu ou à une situation. Il
n'y a donc pas lieu de transfigurer Je système social existant et
de lui reconnaître une valeur supérieure à celle de notre propre
choix. »

Morale de la responsabilité : les effets, les moyens, l’articulation technique (avoir ou


s’être les moyens de) et politique (être en situation de) des moyens aux fins.

Morale de la conviction : l’impératif catégorique : s’efforcer d’être bon, s’efforcer de faire


le bien, travailler à la liberté ; mais aussi l’Idée au sens hégélien : cad non pas un état de
la conscience ou une représentation subjective, mais la forme supérieure de l’Esprit qui
s’extériorise dans la nature et dans le monde, l’Esprit la pensée qui se clarifie et devient,
en tant qu’Idée universelle, une pensée en soi et par soi.

Or, « Weber ne croyait pas que l'ac·


cord pût se faire entre les hommes et les sociétés sur les buts à
atteindre.»

« Il avait une conception volontariste des valeurs créées


par les hommes, il niait l'existence d'une hiérarchie universelle
des fins et, plus encore, il pensait que chacun de nous est obligé
de choisir entre des valeurs en dernière analyse incompatibles les
unes avec les autres. En matière d'action, des choix s'imposent
qui ne vont pas sans sacrifices. »

« l’auteur fournit une première raison de penser que…»

Pour citer « D écrit que/ D affirme, je cite, »

« Énonce sa thèse
§ Annonce sa thèse
§ Explique sa thèse
§ Définit le concept de « … »
§ Décrit une situation, un état de fait
§ Donne une première/deuxième raison de penser que… / Donne un premier
argument…
§ Tire une conséquence de…
§ Énumérer des sens, des cas / passe d’un cas à l’autre
§ Donne un exemple de…
§ Généralise à tous les cas où…
§ Fait une concession
§ Présente une objection et y répond
§ Fait une distinction entre… et …
§ Marque une opposition à… / S’oppose à l’idée que…»

« »
Plan

Dans un premier mouvement, Durkheim pose le cadre conceptuel de son propos. Ce


cadre conceptuel est composé d’une série d’assertions. Il s’agit donc de propositions
théoriques qui ne sont pas démontrées, mais posées pour défendre une thèse, des
propositions et qui son implictement articulées les unes aux autres. Il nous faudra donc
expliciter ces articulations.

Dans un deuxième temps, Durkheim procède à l’exposition de la morphologie des deux


types de moralités, donc des deux types deque sont la société mécanique et la société
organique, et passant leur caractères propres il en vient à mettre en lumière leur
économie respective et distincte.

Dans un troisième temps, on comprend qu’il ne s’agit pas tant de deux types de sociétés,
que de deux logiques qui composent la vie sociale, et qui s’entrelaçent.

Dans ce premier mouvement, D adresse une objection à un sociologie anglais nommé


Spencer. Sur la base de cette objection, il esquisse la genèse du procès de formation
sociale dans sa généricité, cad à ses tout débuts. De cette esquisse, l’on peut dégager les
trois points suivants qui composent cette première partie :

Primo, l’objection. D n’explicite pas, mais il l’adresse par le biais de la notion d’altruisme.
Premier point donc l’altruisme.

Altruisme est le souci intériorisé et systématique, total de l’autre. Pas de société « sans
se lier » : le verbe renvoie à la relation de dépendance et de solidarité : la liaison entre
ceux qui se lient les uns aux autre prend donc ici le caractère générique ou basique de
l’altruisme.
Donc, quand on rapproche la notion d’altruisme de la notion sous-entendu ici de
solidarité, on a l’amore du premier type de solidarité : la solidarité mécanique
En tant que solidarité, elle est une mode de cohésion, donc d’intégration. Toute société
est espace d’intégration pour ce faire elle doit être, je cite, une société morale : toute
société est une société morale.

Morale # Kant ; mais règles, système de règle, donc un système juridique, un droit.
D, affirme dans la foulée l’existe de société organisées. Ces société organisées, sont les
sociétés structurées par la DTS. Elle s’opposent aux sociétés segmentaires.

Pour la Fin du texte , III

« La sociologie, selon Durkheim, tout à la fois, justifie l'individualisme


rationaliste et prêche le respect des normes collectives.»

« Toutefois, comme Durkheim


l’a noté dans De la division du travail social, les formes
anciennes du lien social n’ont pas complètement disparu et il existe
donc des périodes — la Révolution française, par exemple — ou
encore des groupes pour lesquels cette morale primitive garde toute
son importance, y compris dans la société moderne. Qu’en est-il
alors du suicide altruiste à la fin du XIXe siècle ? Durkheim en repère
l’existence dans quelques groupes très particuliers des sociétés
modernes. C’est, essentiellement, le cas de l’armée où « le soldat a le
principe de sa conduite en dehors de lui-même ; ce qui est la caractéristique
de l’état d’altruisme. De toutes les parties dont sont faites
nos sociétés modernes, l’armée, d’ailleurs, est celle qui rappelle le
mieux la structure des sociétés inférieures. Elle aussi consiste en un
groupe massif et compact qui encadre l’individu et l’empêche de
se mouvoir d’un mouvement propre » 53

Cette théorie de la sociologie scientifique a pour fondement une


affirmation qui se trouve au centre de la pensée durkheimienne :
la société est une réalité distincte en nature des réalités individuelles.
Tout fait social a pour cause un autre fait social et jamais
un fait de la psychologie individuelle.

C'est qu'un tout n'est


pas identique à la somme de ses parties, il est quelque chose d'autre
et dont les propriétés diffèrent de celles que présentent les parties
dont il est composé

En vertu de ce principe, la société n'est pas une simple


somme· d'individus, mais le système formé par leur association
représente une réalité spécifique qui a ses caractères propres. Sans
doute, il ne peut rien se produire de collectif si des consciences
particulières ne sont pas données; mais cette condition nécessaire
n'est pas suffisante. Il faut encore que ces consciences soient associées,
combinées, et combinées d'une certaine manière; c'est de
cette combinaison que résulte la vie sociale et, par suite, c'est
cette combinaison qui l'explique. En s'agrégeant, en se pénétrant,
en se fusionnant, les âmes individuelles donnent naissance à un
~tre, psychique si l'on veut, mais qui constitue une individualité
psychique d'un genre nouveau. C'est donc dans la nature de cette
individualité, non dans celle des unités composantes, qu'il faut
aller chercher les causes prochaines et déterminantes des faits
qui s'y produisent. Le groupe pense, sent, agit tout autrement que
ne feraient ses membres, s'ils étaient isolés.

L'un et
l'autre considèrent l'activité économique comme caractéristique
des sociétés modernes qui sont des sociétés industrielles. L'organisation
de l'économie doit donc exercer une influence décisive
sur l'ensemble de la société. Mais ce n'est pas à partir de la riva·
lité des intérêts individuels ou de l'harmonie préétablie entre ces
intérêts que l'on peut créer le concours des volontés qui est la
condition de la stabilité sociale. Pas plus qu'on ne peut expliquer
une société à partir de la conduite prétendue rationnelle des sujets
économiques.

Le problème social n'est pas d'abord un problème économique, il


est surtout un problème de consensus, c'est-à-dire de sentiments
communs aux individus grâce auxquels les conflits sont atténués,
les égoismes refoulés et la paix maintenue. Le problème social est
un problème de socialisation. Il s'agit de faire de l'individu un
membre de la collectivité, de lui inculquer le respect des impératifs,
des interdits et des obligations, faute desquels la vie collective
serait impossible.

La solidarité organique n'en pose pas moins deux problèmes.


Dans la société moderne, les individus ne sont plus interchangeables
et chacun peut réaliser sa vocation propre. Il n'en est pas
moins nécessaire qu'il y ait des croyances communes, ne serait-ce
que celle du respect absolu de la personne humaine, pour maintenir
la coexistence pacifique de ces individus différenciés. Il importe
donc de donner un contenu assez large et une autorité suffisante
à la conscience collective, dans une société où l'individualisme
est devenu la loi suprême.
Toute société moderne où domine la solidarité organique
comporte des risques de désagrégation et d'anomie. En effet, plus
la société moderne encourage les individus à revendiquer le droit
d'accomplir leur propre personnalité et d'assouvir leurs propres désirs

Socialisme de D

il ne croit pas à la fécondité des moyens violents et il


se refuse à considérer la lutte de classes, en particulier les conflits
entre ouvriers et entrepreneurs, comme un élément essentiel de
la société présente, voire comme le ressort du mouvement histo·
rique. Pour Durkheim, en bon disciple d'Auguste Comte, les
conflits entre ouvriers et entrepreneurs sont la preuve d'une inorganisation
ou d'une anomie partielle de la société moderne, qui
doit être corrigée.

ex

De même, la mode est un phénomène social :


chacun s'habille d'une certaine façon en une année donnée parce
que les autres font de même. Ce n'est pas un individu qui est à
l'origine de la mode, c'est la société elle·même qui s'exprime par
ces obligations implicites et diffuses.

La société, la religion, la morale, le travail sont des faits sociaux à la fois immanents à la
vie des individus, cad qui émergent spontanément et dynamiquement, et transcendants
les individus.

TRANSITION

Dans la philosophie dite occidentale qui, pour reprendre le mot de Rosensweig va de Ionie à
Iéna, il est admis que l’être humain est un être relationnel dont la constitution physique et
psychique exclut qu’il puisse être qu’il puisse vivre seul. Par la même est admis le caractère
objectif, cad observable, nécessaire de la société entendue comme un ensemble de liens.
Mais l’on peut se poser la question : la conception holiste de la société est-elle la seule
concevable, surtout si l’on prend en compte les problèmes qu’entraînent sa dynamique, en
particulier le problème de l’anomie, problème dont Durkheim était bien conscient.

Dans cette tradition, où se situe Durkheim sociologue de profession ? Avec Comte, et celui-ci

Le contrat
Le conflit

L’idée centrale de cet extrait, la société fait l’homme et non l’homme la société signifie que
l’homme est encastrée dans la société ; quelle que soit la structuration de la société,
mécanique ou organique, l’homme reste conditionné par la société, il ne peut s’en départir,
s’en distancié ou s’en extraire.
Or, on peut poser la question suivante : n’est-ce pas là ce que Durkheim s’autorise lui-même,
cad une position en surplomb, lorsqu’il fonde sa sociologie sur les deux idées-forces
suivantes :
La sociologie de D repose tout entière sur une idée-force : les faits sociaux sont des choses, ce
qui signifie qu’il faut les tenir pour une réalité extérieure à la représentation que nous nous en
faisons, réalité dont la connaissance, recherchée par la sociologie, exige que nous nous
libérions des prénotions que nous conférons à cette réalité et qui nous trompent sur la réalité
de la réalité en quelque sorte ; en un mot, il faut entretenir ) l’égard des faits sociaux la même
attitude et la même position que le physiciens à l’égard des phénomènes : cad de l’extérieur
en ayant intégré l’idée que nous ne savons pas ce qu’est le phénomène que je vais examiner,
disons l’État : il faut donc être un chercheur.

Or, comment a-t-il qualifié l’être humain dans la société mécanique : il l’a qualifié de chose,
cad une matière qui reçoit sa forme de la société. N’y a-t-il pas le symptome ou la trace d’un
absolu : l’absolu de la société qui détermine, qui chosifie, et l’absolu de la pensée
sociologique qui, elle aussi, chosifie les faits, les crée, les détermine ?

L’opposition, exprimée à l’entame du texte, à la structuration sociale selon une logique


de l’intérêt et d’après une grammaire contractuelle (accord passés librement) revoie,
plus profondémment à un rejet de la théorie du contrat.

En effet ce théorème paradoxale : l’individu né de la société et non la société de


l’individu est au fond négation de la conception contractualiste du politique dont les
deux grands noms sont Hobbes et Rousseau, contre une conception conflictuelle du
politique, dont le nom par excellence est celui du Machiavel, contre également une
conception praxéologique de l’action politique dans la société, défendue par Max Weber.

C’sest aussi une opposition à ce que l’on pourrait appeler une philosophie du sujet dont
la subjectivité commande à la réalité, c’est-à-dire qu’il organise en fonction d’un projet.

Dans la proposition que je viens d’énoncer : l’individu et la société,

Quelle est la cause de la différenciation sociale : ce qui revient à dire quelle est la cause de la
division du travail social ? La réponse que l’on peut inférer de l’extrait est que la cause est
donnée par le développement interne de et dans la société : mais le pbl rebondit : quelle est
donc la cause de ce développpement ? La cause de ce développement de la société c’est la
société elle-même. Il me semble alors que chez D, la société est, pour reprendre les notions
aristotéliciennes, tout à la fois cause matérielle, efficiente, finale et formelle. Elle est une
réalité sui generis :

Elle est une totalité dont l’origine et a fortioti l’explication qu’il nous en donne est circulaire :
elle serait comme le premier moteur. Conséquence, ne risque-t-on pas de diviniser la société.
La société totale qui détermine l’individu, le crée en tant que personne morale, économique,
religieuse, ne se développe-t-elle pas à l’ombre de l’Etat, en l’occurrence de l’Etat total alpha
et omega ?

Horde : atomes
Société moderne guêtée par l’anomie : elle atomise
Cercle. Pour briser ce cercle, réintroduction de médiations, en particulier les corporations,
d’où l’importance du passage de notre extrait consacré aux organisations professionnelles.
Objection : Bergson, le travail, dont D nous a offert ici une logique de division et de
différenciation, ne divise-t-telle pas l’homme.

Différence entre la société comme réalité observable de liens, d’obligations, de droits, de


devoirs, que l’Idée de société qui crée la réalité, de sorte qu’il y a une identité entre la réalité
sociale et l’Idée que Durkheim s’en fait

Fonder l’existence humaine, individuelle et collective sur une force aussi impersonnelle que la
société, n’est-ce pas verser dans une forme de mysticisme ou de religion séculière, dans le
culte de la société qui par sa toute puissance assure la liberté de l’homme aussi bien que son
asservissement ?

Sacralisation du travail. Pas de critique.

Durkheim en avait conscience

Imbrication
Anomie, Organisation

« Pour Durkheim, c'est là une erreur fondamentale. Les fonc•


tions économiques ont besoin d'être soumises à un pouvoir et
ce pouvoir doit être à la fois politique et moral. Et le sociologue
découvre ce pouvoir politique et moral nécessaire pour régulariser
la vie économique non dans l'État ou dans la famille, mais
dans les groupements professionnels. »
Vers < Etat total ? Non, grace aux groupements professionnels

« La solution du problème social est de reconstituer les


groupements professionnels, jadis appelés corporations, pour exer·
cer une autorité sur les individus, et régulariser la vie écono·
mique en la moralisant.
L'État n'est pas capable d'exercer cette fonction parce qu'il
est trop lointain par rapport aux individus. La famille est deve·
nue trop étroite et a perdu son rôle économique. L'activité éco·
nomique se déroule désormais en dehors de la famille; le lieu du
travail ne se confond plus avec le lieu de résidence. Ni l'État ni
la famille ne peuvent exercer un contrôle de la vie économique.
Les groupements professionnels, les corporations recol!stituées,
constitueront un intermédiaire entre les individus et l'Etat, car
ils seront dotés de cette autorité sociale et morale nécessaire pour
rétablir la discipline, faute de laquelle les hommes se laissent
emporter par l'infini de leurs désirs. »

Sociologie et philosophie = Rousseau


A citant D 392

« Le premier
de ces thèmes est que« l'homme n'est homme que dans la mesure
où il est civilisé », que dans et par la société. Seule l'intégration à la
société fait de l'homme un animal différent des autres.
«Il y a longtemps que Rousseau l'a démontré, écrit Durkheim,
si l'on retire de l'homme tout ce qui lui vient de la société, il ne
reste qu'un être réduit à la sensation, et plus ou moins indistinct
de l'animal. Sans le langage, chose sociale au premier chef, les
idées générales ou abstraites sont pratiquement impossibles, et
c'en est fait par conséquent de toutes les fonctions mentales supé·
rieures. Abandonné à lui-même, l'individu tomberait sous la
dépendance des forces physiques; s'il a pu y échapper, s'il a pu
s'affranchir, se faire une personnalité, c'est qu'il a pu se mettre à
l'abri d'une force sui generis, force intense, puisqu'elle résulte de
la coalition de toutes les forces individuelles, mais force intelligente
et morale, capable, par conséquent, de neutraliser les énergies
inintelligentes et amorales de la nature : c'est la force collective. »

« Ce qu'il faut pour que l'ordre social règne, c'est que la géné·
ralité des hommes se contentent de leur sort. Mais ce qu'il faut
pour qu'ils s'en contentent, ce n'est pas qu'ils aient plus ou moins,
c'est qu'ils soient convaincus qu'ils n'ont pas le droit d'avoir
plus. Et pour cela, il faut de toute nécessité qu'il y ait une autorité
dont ils reconnaissent la supériorité, et qui dise le droit. Car
jamais l'individu abandonné à la seule pression de ses besoins
n'admettra qu'il est arrivé à la limite extrême de ses droits.»
(Le Sociali&me, p. 291.)
Ce texte est très caractéristique de la pensée de Durkheim qui
se présente ainsi comme une sorte de synthèse, appuyée sur la
notion de conscience collective, entre l'anthropologie de Hobbes
et la morale kantienne du devoir. L'impératif catégorique de la
conscience collective limite l'infini des désirs humains. »

la vision évolutionniste.

Les sociétés sont devenues à travers les siècles de plus en plus


démocratiques. Mais encore faut-il hien comprendre en quoi
consiste la démocratie ? 384

Durkheim, à la manière des contre-révolutionnaires français de


la première moitié du x1xe siècle, évoque volontiers la crise des
aociétés modernes provoquée par le choc direct entre des individus
isolés et un État tout-puissant. Lui aussi veut réintroduire un
intermédiaire entre les individus et l'État. Il veut rendre la société
plus organique en évitant tout à la fois l'État total et les individus
dispersés et impuissants. Mais au lieu de rêver, comme les contrerévolutionnaires,
à la restauration des corps intermédiaires de type
régional, aux provinces, il donne ses préférences aux organisations
fonctionnelles, aux corporations.

La démocratie ne saurait certainement pas être réduite au politique, elle est un phénomène
produit par la société, plus particulièrement par la logique évolutionniste de la société.

Sur l’éducation

La formule pourrait
être traduite en termes kantiens: il faut soumettre chacun à l'au·
torité de la loi, qui est essentiellement sociale même quand elle
est morale, mais cette soumission à la loi doit être voulue par cha·
cun de nous, parce qu'elle seule nous permet d'accomplir notre
personnalité raisonnable.

« Pour Max Weber, la caractéristique


majeure de la société moderne est la rationalisation, et non la
différenciation, et chacun de ces concepts détermine de multiples
conséquences, aussi bien au point de vue de l'interprétation scien·
tifique des faits qu'au point de vue de l'appréciation morale et
philosophique »

Double sens de société

« l'idée que la société est à la fois le foyer de l'idéal et l'objet réel


de la foi morale et religieuse. n résulte évidemment de cette
double interprétation de la société des équivoques et des difficultés. »

Dans un premier sens, la société est donc définie comme le


milieu social et considérée comme ce qui détermine les autres
phénomènes. Mais qu'est-ce qui détermine le milieu? Durkheim
insiste, avec raison, sur le fait que les institutions diverses, famille,
crime, éducation, politique, morale, religion, sont conditionnées
par l'organisation de la société. Chaque type social a son type
de famille, son type d'éducation, son type d'l:1tat, son type de
morale .. Mais il a tendance à prendre pour une réalité totale le
milieu social, alors que celui-ci est une catégorie analytique, non
une cause dernière. Ce qui est milieu social, cause par rapport à
une institution particulière, n'est, à un autre point de vue, que
l'ensemble des institutions que le milieu social est censé expliquer.
Durkheim incline à prendre le milieu social pour une réalité
8UÎ generi8, objectivement et matériellement définie, alors que ce
n'est qu'une représentation intellectuelle.

Durkheim s'exprime souvent comme si le milieu social était


suffisamment déterminé pour que l'on puisse, connaissant le
milieu, préciser les institutions qui lui sont nécessaires. Ainsi,
Durkheim part de la proposition : « chaque société a sa morale »,
ce que chacun peut admettre. La morale de la cité romaine est
di!férente concrètement de la morale de l':Ëtat soviétique ou de
l'Etat libéral américain, et il est vrai que chaque société a des
institutions, des croyances ou des pratiques morales qui lui sont
propres et caractérisent le type auquel elle appartient. Mais dire
que les attitudes morales varient d'un type social à un autre,
n'implique nullement que, connaissant un type social, on puisse
dire quelle morale lui convient. Durkheim s'exprime souvent
comme si la société était une unité close, fermée sur elle-même,
exactement définie. Or, en fait, à l'intérieur de chaque société,
des conflits s'élèvent sur ce qui est hien ou mal. Les conceptions
morales sont en lutte et certaines finissent par s'imposer. Il n'en
est pas moins assez naïf d'imaginer que la science pourra jamais
décréter la morale qui répond au type de la société moderne,
comme si ce type exigeait une conception morale et une seule,
comme si, connaissant la structure d'une société, on pouvait dire :
« Voici la morale dont cette société a hesoi1;1. »`

Durkheim, on
s'en souvient, croyait que l'on pouvait distribuer les différentes
sociétés historiquement connues sur une seule ligne, selon leur
degré de complication, depuis les sociétés unisegmentaires jus•
qu'aux sociétés polysegmentaires doublement composées.

Jugement de fait/valeur

Dans cette assimilation des jugements de fait et des jugements


de valeur, nous retrouvons toujours la conviction de Durkheim
que l'autorité des concepts qui tendent à exprimer la réalité, ou
des idéaux qui tendent à informer l'action, vient de la société

Important, avec sui generis, l’être déduit du concept (kantisme) :

« Mais la sociétéf réalité empirique, ne


détermine pas le contenu de la moralité. De deux choses l'une :
Ou bien l'on revient indirectement à l'idée que la société, consi·
dérée globalement, implique une certaine moralité, et, en ce cas,
on tombe sous le coup de l'objection que j'ai formulée précédemment
: une morale déterminée et unique ne résulte pas nécessai·
rement d'une structure sociale donnée, car, à chaque époque et
dans chaque société, des conflits ont pour objet le contenu de la
moralité. Ou bien, on entend que notre volonté morale est corn·
mandée par une volonté sociale, mais une telle phrase peut aussi
bien être inversée : c'est en fonction d'un idéal moral que nous
choisissons un objectif social ou politique. »
Transition :

Poser à l’origine de la réalité objective, aussi bien que de l’enquête scientifique, deux réalités
aussi inégales, l’homme et la société, n’est-ce pas livrer l’homme à une instance de
détermination absolue, ; n’est-ce pas une forme inversée du dualisme constitutif du contrat
posant l’homme d’un côté, l’état de nature de l’autre ?

II

III

Vous aimerez peut-être aussi