Management Et Culture D'entreprise - Licene 3 Pro
Management Et Culture D'entreprise - Licene 3 Pro
Management Et Culture D'entreprise - Licene 3 Pro
Licence 3 Professionnel
1. Contexte de la formation
La notion de culture d’entreprise remonterait au XIXème siècle avec l’idée très forte de
pratiques paternalistes dans les entreprises. Pour d’autres, la notion serait plus récente
(XXème siècle) et trouverait son origine dans trois métaphores : l’entreprise serait une «
famille », l’entreprise serait une « maison » et enfin, l’entreprise serait « une équipe
sportive ». La mondialisation de l’économie nécessite la modélisation de la politique
managériale.
3. Contenu de la formation
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA NOTION DE MANAGEMENT ET SON PROCESSUS
Leçon 1 : Définition du concept de management et les rôles du Manager
Leçon 2 : Le processus de management
CHAPITRE II : LA CULTURE D’ENTREPRISE
Leçon 1 : La nature et les caractéristiques de la culture d'entreprise
Leçon 2 : La formation et les effets de la culture d'entreprise
CHAPITRE III : MANAGEMENT ET CULTURE D’ENTREPRISE
Leçon 1 : Culture d’entreprise : un outil pour le manager
Leçon 2 : La culture d’entreprise : un outil difficile à manager
LEÇON 3 : Impact de la culture d’entreprise sur la performance de l’organisation
4. Public cible
Ce cours est élaboré à l’intention des étudiants de Licence 3 Professionnel du RUSTA. Le
volume horaire accordé est de 24 heures et parsemé d’évaluations continues.
5. Présentation du formateur
AMOATTA Koffi Guy est Docteur de l’Université Alassane Ouattara (Bouaké, Côte d’Ivoire).
Il est joignable au : 07 49 866 720 (WhatsApp-Télégramme)/ kamoatta@gmail.com
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CHAPITRE I : GENERALITÉS SUR LA NOTION DE MANAGEMENT ET SON
PROCESSUS
A la fin des années 1960, Henry MINTZBERG suite à l'étude de 5 dirigeants d’entreprise,
a pu identifier 10 rôles essentiels du manager qu'on peut regrouper en 3 catégories :
Le processus d'information est l'une des clés de la profession du manager. Trois rôles
décrivent les aspects liés à la dimension informationnelle du travail du gestionnaire :
Observateur actif (monitor) : Le manager rassemble le plus grand nombre
d'informations collectées de l'extérieur ou par ses subordonnées ou membres de
l’organisation.
Diffuseur (disseminator): Le manager diffuse et transmet les informations
collectées de l'extérieur ou par ses subordonnées aux membres de l'organisation.
Porte-parole (spokesman): Le manager transmet l'information sur le plan de
l'organisation à l'extérieur, au conseil d'administration et autre.
1. La planification
Pour cela, le diagnostic tient une place primordiale dans la planification. Il permet de
faire le point, de rechercher les causes et les conséquences des situations, puis d’envisager
et évaluer les différentes alternatives possibles pour décider et définir l’ensemble des étapes
permettant d’atteindre l’objectif fixé.
2. L’organisation
L’organisation est la partie la plus visible du management car elle permet de définir les
tâches à accomplir, de les regrouper et d’établir des liens de subordination, de coopération
et d’information.
Les formes d’organisation sont diverses mais le dénominateur commun que l’on peut
retenir est la division du travail. On peut les répertorier autour des grandes catégories
suivantes:
Elle regroupe les tâches selon le critère de spécialisation. Même si son efficacité est
reconnue car elle permet une bonne utilisation de ressources spécialisées, elle pose certains
problèmes car elle est à l’origine de nombreux conflits.
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2.2. Organisation hiérarchique
Cette structure repose sur le principe de l'unité de commandement énoncé par H. Fayol
Cette structure entraîne une seule relation d'autorité-subordination: elle a la forme d'une
pyramide ; l'autorité circule à sens unique du haut vers le bas. L'échelon supérieur détient
l'autorité et peut la déléguer à l'échelon immédiatement inférieur.
Ainsi le choix d’une structure pour une organisation reste délicat car il dépendra d’une
multitude de facteurs (orientations, hommes en présence, style de direction, culture
d’entreprise, environnement…).
3. La direction
Le but de la direction est d’animer les hommes et les femmes qui planifient, organisent
et contrôlent afin de donner vie à l’organisation. Pour cela, cinq points peuvent être qualifiés
de majeurs:
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3.1. La motivation
3.2. Le pouvoir
C’est la faculté d’un individu ou d’un groupe d’individus de faire faire à d’autres quelque
chose qu’ils n’auraient pas fait de leur propre initiative. Cette relation n’est pas à sens unique
et de ce fait engage la notion de négociation. Il est possible de classer le pouvoir en
différentes catégories :
3.3. Le conflit
C’est une source d’instabilité et de désagrégation dont l’origine peut être la concurrence,
une mauvaise définition des rôles, les différences de perception de l’organisation, l’acuité
accrue des faiblesses des autres. Le management doit minimiser les effets des conflits en en
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détectant rapidement les sources, en engageant des « remédiations ». Toutefois, le conflit
peut être recherché pour la stimulation qu’il procure.
3.4. Le commandement
Lors d’une relation entre individus, l’un peut exercer une influence prépondérante sur
l’autre dans le cadre de règles précises et de normes formelles édictées par l’organisation.
Cette relation peut varier d’un dirigeant à un autre en fonction de la perception qu’il a de ses
subordonnés. D’un style autoritaire laissant peu de place à l’initiative et à l’autonomie des
individus, le dirigeant pourra tendre vers un mode plus participatif s’il souhaite faire de son
organisation un espace de liberté.
3.5. Le changement
4. Le contrôle
Le manager doit s’assurer que les résultats sont conformes aux objectifs. Le contrôle est
donc un processus à la fois actif (action de correction avant la constatation de résultats),
mais aussi réactif (correction après les résultats) fortement développé dans le management.
Selon les modes et les époques, l’approche du contrôle est différente. L’approche classique
favorise le contrôle rigide et traditionnel tandis qu’à l’opposé certaines théories favorisent
la mise en œuvre de l’autocontrôle. Le contrôle se décompose en 3 phases:
Il s’agit de déterminer des éléments de référence auxquels est comparé le résultat. Ils
sont élaborés en fonction du résultat souhaité, se rapportent à un élément clé dont
l’existence conditionne le succès d’ensemble et résultent d’une synthèse de plusieurs
observations.
Les techniques quantitatives de gestion permettent de mesurer les résultats tandis que
la communication vise à favoriser l’information des acteurs concernés par ces données.
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4.3. L’action corrective
La modification de l’objectif, le renforcement d’un résultat obtenu ou l’inaction sont les trois
voies que peuvent prendre les actions correctives. Toutefois, elles doivent être prises
rapidement et prendre en compte l’ensemble des éléments qui influencent le résultat.
Il est possible de retenir plusieurs typologies de contrôle :
i. Le contrôle anticipé : les résultats sont prédits et une action corrective est mise en
œuvre avant que l’opération ne soit terminée.
ii. Le contrôle « tout ou rien » : l’opération n’est accomplie qu’après être passée avec
succès au travers d’un processus de filtrage.
iii. Le contrôle à posteriori : les résultats sont comparés aux standards une fois que la
tâche a été accomplie.
Conclusion
Quel que soit le mode de contrôle choisi, le management a ici un rôle essentiel pour
prendre en compte les réactions des hommes face au contrôle (absentéisme, apathie,
départ de l’organisation...) surtout s’il est imposé. Sa mise en œuvre doit tenir compte des
aspirations du travailleur. Les standards doivent être négociés et il doit y avoir adéquation
du contrôle avec les autres composantes du management.
Exercices d’application
1. Décrivez la fonction de planification et expliquez quels sont ses rapports avec les autres
fonctions de la gestion, c'est-à-dire l’organisation, le contrôle et la direction.
2. Qu’est-ce que la fonction d’organisation ? D’où vient son importance ? Quels sont ses
rapports avec les autres fonctions de la gestion ?
3. En quoi consiste la direction d’une entreprise ?
4. Quel est le rôle du contrôle dans le processus général de management d’une unité ou
d’une entreprise ?
Là-dessus, Jacques assène un violent coup de poing sur la table et sort du bureau du
directeur des ressources humaines en claquant la porte.
Question :
À la lumière de ce qui précède, qu’est-ce qui vous permet de conclure que N’DRYN
Jacques n’est pas prêt à assumer les fonctions d’un directeur adjoint d’usine? Pourquoi ?
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CHAPITRE II : LA CULTURE D’ENTREPRISE
Introduction
L’efficacité et le succès d’une entreprise ne sont pas seulement déterminés par les
qualités et les motivations des employés et des managers. Ils ne sont pas non plus
proportionnels aux aptitudes manifestées par certains groupes de personnes à travailler
convenablement ensemble, bien que celles-ci soient essentielles au succès de l’entreprise.
L’entreprise porte en soi une qualité invisible, une âme c’est-à-dire un certain style, un
caractère, une manière de faire les choses qui peut être plus puissante que la volonté de
telle personne ou de tel système organisationnel.
Pour comprendre l’âme de l’organisation, il faut aller chercher ce qui existe sous les
graphiques, les règlements intérieurs, les machines et les immeubles et s’immerger dans
le monde souterrain des cultures d’entreprise.
Objectifs spécifiques :
A l’issue de cette leçon, l’étudiant doit être capable de :
Définir le concept de culture d’entreprise ;
Découvrir l’importance et la nature de la culture d’entreprise ;
Identifier les composantes de la culture d’entreprise ;
Enoncer les caractéristiques de la culture d’entreprise et ;
Identifier le rôle et les limites de la culture d’entreprise ;
I- Définition du concept
La culture d'entreprise peut être définie comme l'ensemble des éléments particuliers
qui expliquent les bases du fonctionnement d'une entité spécifique. Elle est, dans un
certain sens, un sous-produit de la culture nationale et par conséquent un ensemble de
valeurs, de mythes; de rites; de tabous et de signes partagés par la majorité des salariés.
La culture d'entreprise est une variable essentielle pour expliquer les vécus quotidiens
et les choix stratégiques réalisés par un groupe social.
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II- L'importance de la culture d'entreprise
L’efficacité et le succès d'une entreprise ne sont pas seulement déterminés par les
qualités et les motivations des employés et des dirigeants.
Pour preuves, deux (2) organisations peuvent appartenir au même secteur
professionnel, être situées dans la même zone géographique, avoir des modes semblables
de structures organisationnelles, et pourtant, être des lieux de travail très différents
Qu’est-ce qui rend les entreprises différentes les unes des autres? Comment deviennent-
elles ainsi ? La notion de culture d’entreprise permet de répondre utilement à ces
interrogations.
A- Les valeurs
Ce sont les préférences collectives qui s'imposent au groupe; les croyances essentielles;
les nonnes qui définissent les façons d'agir et de penser. Plus concrètement, les valeurs
forment la philosophie de l'entreprise. Elles déterminent sa charte conduite exprimée par
le règlement intérieur, les descriptifs des postes, ainsi que par le système de récompense
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et de sanctions adopté. Les valeurs établissent les interdits, les tabous, les marges de
liberté qui ne doivent pas être violées.
B- Les mythes
Les mythes sont les légendes, les histoires associées au passé de l'entreprise. Ils
servent à renforcer les valeurs communes. Ils peuvent être liés aux personnalités qui
marquent ou qui ont marquées la vie de l'entreprise.
Le mythe du fondateur, du père de l'entreprise, est très exploité, en particulier dans les
PME. Le successeur doit s'imposer aux salariés sans pour autant vouloir détruire le mythe
qui entoure la personnalité de l'ancien patron.
Certains chefs d'entreprise deviennent des mythes dont la réputation dépasse le
cadre de leur entreprise (exemple : Georges Besse, ancien PDG du groupe Renault,
assassiné à la porte de son domicile).
Certaines entreprises créent des musées (Philips ou BMW) pour rappeler leur passé et
les progrès accomplis par l'entreprise. Saint-Gobain et Alcatel-CIT ont fait appel à des
historiens pour retracer leur passé.
Pour que les salariés soient mobilisés, pour qu'ils s'identifient à leur entreprise, ils
doivent s'approprier son histoire.
C- Les rites
Ce sont des pratiques qui découlent des valeurs partagées. Le recrutement, les
réunions de travail, les réceptions, l'évaluation du personnel sont des exemples de ces
pratiques. Le recrutement apparaît comme un rite d'initiation, de passage.
Si cette procédure favorise l'intégration de l'individu, elle freine néanmoins l'évolution
de la culture interne dans la mesure où celle-ci n'est pas contestée et ne peut s'enrichir par
un rapport externe.
Le regard critique d'un nouveau salarié peut contribuer à la remise en cause de
certaines pratiques. La culture d'entreprise regroupe également les symboles tels que le
port de l'uniforme ou d'un badge qui permet de distinguer les membres de l'organisation
de ceux qui lui sont extérieurs.
De façon plus subtile, le langage apparaît comme le symbole le plus expressif de la
culture. La mise en place d'un langage commun facilite la circulation de l'information, la
communication sociale et la prise de décision.
Ce langage unique se manifeste non seulement par un vocabulaire spécifique, mais
également par les formulaires adoptés, le style de communication retenu (lettres,
rapports, ordres écrits) ainsi que par les procédures de contrôle.
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V- La matérialisation de la culture d'entreprise
- Les mythes sont le plus souvent des histoires, des anecdotes, qui circulent dans
l'entreprise et qui peuvent concerner sa création. On présente ainsi souvent le fondateur
comme un héros qui a anticipé les événements par son courage et son audace.
- Les héros participent le plus souvent au mythe de l'entreprise. Ils peuvent donc
être les fondateurs, des dirigeants qui ont développé ou sauvé l'entreprise ou des
personnes de référence.
- Les tabous sont des choses, des événements ou des situations qu'il ne faut pas
évoquer dans l'entreprise, (l'échec du lancement d'un produit, un collaborateur qui a réussi
chez le concurrent).
Les rites, quant à eux, sont tournés vers l'intérieur de l'entreprise. Ce sont les actes,
des comportements qui se répètent et qui ont pour objet de :
Développer le sentiment d'appartenance à l’entreprise ;
Fixer la culture d’entreprise ;
Ce sont les rites qui marquent la vie quotidienne de l'entreprise. Ces rites peuvent être :
la manière de commencer le travail (Ex : au japon gymnastique, hymne à la gloire
de l'entreprise) ;
Pause détente : (Ex : la pause-café de 10 h) ;
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La manière de commencer l'année (Ex : les vœux de nouvel an à LOKO) ;
Le repas ; (Ex : en commun, sans distinction de niveau hiérarchique) ;
La façon de communiquer : (Ex : usage de prénom) ;
La façon de terminer la semaine :(Ex : pot, synthèse de la semaine).
Ainsi les mythes, les héros, les rites et les tabous parviennent à créer un état d'esprit qui
permet la mobilisation du personnel.
Si la culture d'entreprise joue un rôle important dans la gestion, elle entraîne aussi,
certains côtés négatifs, certaines limites.
Une culture d'entreprise trop forte peut mener les membres de l'organisation à une
myopie envers le marché. Une « culture du succès» pourrait ainsi inhiber certains réflexes
de survie et entraîner l'entreprise dans des projets dangereux pour son avenir.
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Au niveau des travailleurs également, certaines limites apparaissent : la culture
d'entreprise ne doit pas «déteindre » sur les travailleurs, et leur faire perdre leur esprit
critique. Il est important que ceux-ci conservent leur libre arbitre.
Cette culture peut mourir, se trouver absorbée ou être métissée en cas de faillite, fusion
ou scission de l'entreprise qui porte cette culture, qu'elle soit constituée en grande ou
petite communauté humaine (pour des valeurs clés de l'entreprise).
Objectifs spécifiques :
A l’issue de cette leçon, l’étudiant doit être capable de :
S’adapter à la culture interne et externe de l’entreprise ;
Identifier les actions ou comportements qui rythment la vie de l’entreprise ;
Distinguer les effets de la culture sur les employés ;
Selon EDGAR SCHEIN, la culture d'entreprise se forme pour répondre à deux (2)
problèmes essentiels que rencontre toute organisation :
La façon de gérer une entreprise peut avoir des effets sur le maintien de sa culture.
C’est dire que l'entreprise peut chercher à repérer ou à engager des individus qui, dans un
certain sens, correspondent à la culture d'entreprise. En plus, les cultures sont maintenues
en place parce que l’on sépare des employés dont les comportements et les activités
s’écartent du modèle culturel de l'entreprise.
la façon dont les dirigeants réagissent aux incidents importants et aux crises
nous situe sur la culture de l'organisation. La façon dont la crise est affrontée
peut renforcer la culture existante ou faire apparaître de nouvelles valeurs et
normes qui modifient certains aspects de la culture ;
la manière dont les dirigeants conçoivent leur rôle, les directives et l'impulsion
qu'ils donnent. C’est dire que ces derniers peuvent mettre des messages culturels
importants au programme de formation et impulser le travail quotidien ;
Ce qui permet d'entretenir la culture d'une entreprise peut être également utilisée pour
modifier cette culture. C'est dire que la culture peut être modifiée si les dirigeants
changent l’objet de leur attention, leur manière de réagir face aux incidents importants et
aux crises de l'organisation, la manière de déterminer les critères de recrutement des
nouveaux membres, de promotion à l'intérieur de l’organisation et d'attribution des
récompenses, la manière d'organiser les rites et cérémonies de l'entreprise.
Conclusion
La culture d'entreprise est un ensemble complexe, peu palpable, qui permet à chaque
individu de s'identifier à l'organisation. En quelques années, le concept de la culture
d’entreprise est devenu omniprésent et les praticiens ainsi que les chercheurs auraient
tort de considérer qu’il ne s’agit que « d’un simple phénomène de mode ».
Ainsi, les créateurs d’entreprises, les décideurs, les gestionnaires c'est-à-dire tous les
praticiens du « savoir entreprendre », font de la culture de leur entreprise, de leurs valeurs
partagées, de l’identité de leur entreprise, une référence permanente pour le succès de
leurs actions et de leur entreprise.
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EXERCICES D’APPLICATION
CAS N°1 :
1. Après avoir évoqué quatre (4) composantes de la culture d’une entreprise, dites quels
sont les éléments sur lesquels vous pourriez agir pour modifier positivement la
culture de cette entreprise.
2. Montrez le rôle et les limites de la culture d’entreprise dans une organisation.
CAS N°2 :
Introduction
Introduction
La culture l'entreprise est un outil fantastique pour le manager. Elle lui permet à la fois
d'assurer le fonctionnement normal de l'entreprise selon les codes définis mais également
en cas de difficulté, elle peut se révéler utile pour gérer des bouleversements structurels.
1. L’activité de management
Le management est une activité qui vise à diriger un groupe au sein d'une entreprise.
La culture est donc stratégique pour le manager car, utilisée à bon escient, elle permet
un gain de productivité. Le résultat est la finalité du management. Pour obtenir le résultat
espéré avec la performance attendue, le manager doit, par ses capacités dans le métier,
utiliser les savoir-faire et les méthodes de la société qui traduisent ses valeurs.
La culture induit, de par l'effet de groupe, des initiatives personnelles qui sont unifiées
autour de méthodes communes vers un but commun, gage d'une efficacité améliorée. La
culture devient à la fois l'instrument et la conséquence du management.
2. Le besoin de repères
Tout le monde, au fur à mesure de sa vie, se forge ses propres règles de vie, son code
d'honneur qui évoluent en fonction de ses expériences. L'entreprise fait de même.
Ses capacités de réaction et de décision sont liées de ce qu'elle a connu dans le passé.
Les références sont indispensables à la résolution de problèmes. Plus on a de références,
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plus on a de recul par rapport aux situations de crise et plus on a confiance dans les décisions
qui sont prises.
Dans le cadre d'une entreprise, plus son histoire et les difficultés qu'elle a traversées sont
fournies, plus les références sont simples à trouver. Les erreurs et les succès du passé
seront les références qui si elles sont partagées avec le groupe permettront combattre
les difficultés et de faire les choix de demain.
Elle doit pouvoir aider le groupe, lors de situation liée au changement. Le changement
est pour chacun est une cause de stress car on cherche de nouveaux repères vis à vis de
cette situation nouvelle.
Le manager doit utiliser tous les outils à son service pour unifier le groupe et lui
donner une cohésion. Cela peut passer par du marketing interne, du team building ou tout
autre activité visant à rappeler les références communes. Il ne doit pas instaurer de débat ni
de conflit, tous doivent aller dans le même sens.
La gestion du personnel est liée à la manière dont l’entreprise traite ses employés.
On peut donc y trouver des références qui jaugent les comportements, les modes de
fonctionnement et donc la culture. Un système d’appréciation ou de rémunération
témoigne de la manière dont l’organisation prend en compte la personne et son
activité et mesure son adéquation avec la culture de l'entreprise.
Le contrôle de gestion, en mesurant l’activité, évalue l’entreprise en fonction de ses
codes et de ses références qui définissent la culture de l’entreprise.
Des liens existent aussi entre la culture et le marketing. Le marketing s'attache à
se différencier de la concurrence par l'ajout de symboles dans les produits, services
ou encore dans les campagnes de publicité autour des marques de la société.
Inversement, la culture de l'entreprise, son histoire influence le marketing dans les
choix stratégiques.
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En gestion de production, les méthodes utilisées sont l'héritage du passé. Les
comportements des employés face à la charge du travail dépendent des valeurs de
l'entreprise.
Les systèmes d'informations sont la projection informatique des méthodes et
valeurs de l'entreprise. La conception de ceux-ci se calque sur les processus et les
activités de la société donc est le reflet de la culture de l'entreprise.
Introduction
La génération X dont les membres sont nés entre 1966 et 1977 sont motivés par la
flexibilité à condition que celle-ci ait un impact sur leur salaire. Enfin, la génération Y
dont les membres sont nés après 1977 sont motivés par de nombreuses relations
informelles avec leurs collègues afin d’apprendre et d’évoluer. Ils sont également
sensibles à un environnement de travail ouvert au sein duquel la tolérance, la diversité et
l’échange tiennent la dragée haute.
Selon CLAUDE LEVY-LEBOYER, « il est illusoire de penser recruter des individus qui
seront motivés pour tout et par tout. »
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1.1.3. En fonction des cultures nationales
La proximité entre les valeurs personnelles des employés et celles qu’ils perçoivent
dans leur environnement de travail ou celles auxquelles adhèrent effectivement leurs
supérieurs hiérarchiques ou leurs collègues. Les répercussions positives de ces formes de
congruence sur l’épanouissement affectif des individus au travail, sur leur désir de rester
dans l’entreprise ou sur la cohésion des groupes de travail. Enfin, les travaux de CHATMAN
ont montré que les individus présentant un profil de valeurs proche du profil moyen des
membres de leur entreprise sont davantage attachés à celle-ci.
Il semble donc que les individus s’épanouissent, s’investissent et choisissent de rester
dans les environnements culturels qui concordent avec leurs priorités personnelles.
Ces incohérences sont sans doute celles qui sont le plus largement perçues par les
individus. Par discours, THEVENET entend les déclarations des dirigeants de l’entreprise,
les ordres donnés et enfin ce qui transparaît du fonctionnement opérationnel de
l’ensemble des procédures. Ces écarts sont généralement encore plus marqués lors de
fusions par exemple. Dans ces situations, les discours sont importants dans la mesure où
il s’agit de montrer que les caractéristiques des deux entreprises seront respectées.
Cependant, il arrive souvent que l’une des deux cultures prenne le pas sur l’autre et
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conduise à un décalage entre les discours et les comportements. Cette adéquation entre
les comportements et les discours doit s’appliquer en premier lieu aux dirigeants.
John P.KOTTER rappelle la nécessité pour les dirigeants d’agir en modèles et de
respecter les valeurs prônées par l’entreprise. Rien ne ruine plus les efforts de changement
que, de la part d’individus haut placés, une attitude incohérente par rapport aux discours
tenus. Il ressort que le changement doit être réellement incarné afin de gagner en
crédibilité. Pour reprendre l’expression de KOTTER, les dirigeants doivent devenir « le
symbole vivant de la culture d’entreprise ».
Le Middle Management voulait, à travers ces valeurs, insister sur quatre aspects
fondamentaux : « Think globally » visait à faire prendre conscience aux cadres qu’ils ne
travaillaient pas dans un cadre strictement franco-français et qu’ils devaient davantage
raisonner à plus large échelle, c’est à dire réfléchir à l’impact de certaines de leurs décisions
à l’étranger. Par le choix de la valeur « Team works », les cadres voulaient insister sur le
nécessaire développement du travail en équipe en montrant que celui-ci pouvait être
très bénéfique pour l’entreprise et les individus.
« Looking forward » concernait la nécessité d’anticiper et de raisonner à plus long
terme et enfin le « Our People are our asset » visait à réaffirmer qu’une entreprise repose
d’abord et avant tout sur ses hommes ».
C’est en prenant en compte ces différents critères précédemment évoqués que les
caractéristiques de la culture vont pouvoir être utilisées afin d’adapter les outils employés
pour motiver les employés. Ainsi, si on se rend compte que dans une entreprise, les
valeurs dites féminines prédominent sur les valeurs masculines, il va falloir en conséquence
promouvoir des pratiques motivationnelles innovantes.
Les premières chartes de valeurs sont apparues dans les années 1970 aux USA comme
des instruments privilégiés d’explication et de diffusion de la culture d’entreprise. Leur
objectif était de proposer une orientation à l’action des collaborateurs ainsi que de «
moraliser » leurs activités. BARMEYER et DAVOINE rappellent que ces chartes ne sont pas
un outil « culturellement » neutre. Elles s’inscrivent en effet dans la tradition américaine des
« règlements internes » spécifiques à l’entreprise existant déjà au 19ème siècle. Ces
règlements instituaient les obligations des individus vis-à-vis d’une communauté, par
une forme contractuelle et explicite particulièrement nécessaire dans la société
américaine.
Dans cette société constituée pour une bonne part d’immigrés, il fallait créer rapidement
un socle clair de références réglementaires communes. De plus, ces chartes s’inscrivent
aussi dans une tradition culturelle de capitalisme libéral anglo-saxon dans laquelle l’Etat et
le pouvoir politique n’ont pas un rôle d’institution de régulation des événements
économiques aussi fort qu’en Europe et laissent ainsi plus d’espace, de pouvoir et de
légitimité à d’autres acteurs, en particulier aux entreprises, pour participer à la définition de
normes de comportement et de règles éthiques applicables à certains domaines de la vie
sociale.
Un grand groupe français, implanté dans plus de 70 pays, a souhaité, par souci
d’améliorer la cohérence de ce vaste ensemble d’élaborer des « principes d’actions communs
» adressés au management et à l’encadrement technique de toutes ses implantations et
filiales. Pour ce faire, le groupe a conçu une plaquette de papier glacé accompagnée d’un
texte à télécharger sur le site Web.
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Une équipe a eu la tâche d’enquêter sur la manière dont cette initiative a été perçue dans
les filiales malaisiennes et jordaniennes du groupe. L’équipe a constaté que le texte avait
été modifié en fonction du lieu de distribution afin de mieux coller aux spécificités
culturelles des filiales.
Les paragraphes des versions américaines et françaises sur la performance individuelle «
évaluer et récompenser l’apport de chacun » ont ainsi disparu dans les versions distribuées
en Jordanie et en Malaise. Pour IRIBARNE, ceci n’est guère surprenant dans la mesure où «
Dans les cultures asiatiques, ce sont les vertus d’obéissance à un leader au comportement
exemplaire qui sont valorisées.
L’idée que l’efficacité de l’ensemble puisse dépendre de celle de chacun ne passe pas : il
ne sert à rien d’exercer une pression sur l’individu, seule la collectivité et donc la « bonne
attitude », le « bon comportement » de chacun à son égard, crée de l’efficacité ».
Des modèles culturels forts et cohérents capables de transcender les barrières culturelles,
le cas de Toyota.
Le premier principe est appelé « genchi genbutsu ». Il s’agit de mettre en œuvre une
méthodologie pragmatique qui commence par aller voir soi-même sur le terrain. Chez
Toyota, la résolution des problèmes n’a pas lieu en salle de réunion mais sur le terrain,
en face des pièces réelles et avec les personnes impliquées. Ce principe concerne les
managers qui doivent sortir de leurs bureaux pour aller dans les ateliers mais touche
également les opérateurs qui doivent apprendre à repérer, décrire et analyser les problèmes
qui se posent à eux pour en faire part à leur encadrement.
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Le second principe est le « challenge ». Par challenge, il faut entendre ici la méfiance
qu’il convient d’avoir vis-à-vis de l’autosatisfaction. L’ « esprit Toyota » consiste ainsi à
remettre en cause le moindre a priori.
Enfin, le respect des personnes et l’esprit d’équipe sont des fondements du modèle
Toyota. L’objectif est ici de mettre en place un cercle vertueux de confiance mutuelle : le
management attend de l’employé d’accomplir ses tâches avec rigueur et en s’améliorant en
permanence ; réciproquement, l’entreprise démontre qu’elle restitue une part du bénéfice
ainsi obtenu à ses employés. L’esprit d’équipe, pour sa part, signifie que toutes les
fonctions de l’entreprise doivent travailler ensemble à la résolution des problèmes et au
développement des collaborateurs.
Ce modèle de management, de par son originalité et sa cohérence a su transcender
les barrières culturelles et s’implanter dans le monde entier.
3.3. L’influence des cultures nationales sur le choix des autres pratiques
motivationnelles
Une étude réalisée très récemment par deux étudiants scandinaves a montré comment
la culture d’entreprise, ou plutôt la composante nationale de la culture d’entreprise pouvait
avoir un effet sur le choix des pratiques motivationnelles. Les auteurs de ce travail ont mené
une étude comparative entre une entreprise suédoise et une entreprise finlandaise.
Il a ainsi été montré qu’une culture d’entreprise plutôt orientée vers l’individu conduisait
davantage à utiliser des pratiques motivationnelles dites « innovantes » c’est-à-dire
permettant l’amélioration des conditions de travail des individus. En revanche, une
culture d’entreprise plutôt orientée vers le contenu des tâches conduit à conserver des
pratiques de motivation plus traditionnelles, c’est-à-dire associées au principe de
récompense au sens large (rémunération, vacances, etc.)
Introduction
La mesure de la performance d’une entreprise est une question toujours d'actualité
pour toute équipe dirigeante. Il existe de nombreuses pistes en matière d'évaluation de
la performance. Les plus courantes utilisent les notions de stratégie et de tableaux de
bord stratégique comme le Balanced Scorecard, le navigateur Skandia et autres
modèles normatifs, la gestion par les activités ou le contrôle de gestion.
Dans cette section il est question d’évaluer l’impact de la culture d’une entreprise sur
sa performance et non l’évaluation de cette dernière.
Pour ce faire nous allons d’abord essayer de montrer que la diversité culturelle peut être
une source de performance sinon de compétitivité, puis de mettre en avant la notion de
choc culturel qui n’est que le prolongement des limites d’une certaine culture d’entreprise et
pour finir nous verrons en quoi la culture d’entreprise est un pivot pour un changement
organisationnel profond.
Dans les entreprises la variable « Culture d’Entreprise » prend une place de plus en
plus importante en raison d’une part de la mondialisation, de la globalisation des
activités, des marchés et de la multiplication des alliances, fusions,… D’autre part cela
est dû au développement des stratégies polycentriques de la part d’entreprises qui
cherchent à articuler le global et le local « notion de glocalisation », des organisations
devenues de plus en plus ouvertes sur leur système d’offre et de ces mêmes
organisations aux contours et territoires de plus en plus flous intégrant des acteurs
multi appartenants tels les entreprises réseaux
Nous allons d’abord relever les fonctions d’une Culture pour une entreprise avant de
finir par tenter de montrer l’intérêt de la gestion de l’intégration culturelle au sein
d’une entreprise.
L’un des leviers d’optimisation du Capital Talents est la culture d’entreprise. C’est
certainement le plus important et le plus difficile à maîtriser. La culture d’entreprise, nous
l’avons souligné plus haut, est l’ensemble des valeurs partagées par la majorité des
membres de l’entreprise. Ces valeurs sont comme le ciment spécifique du “corps social” de
chaque entreprise. Il lui permet d’exister, se construire et se développer.
2006 est l’année du record du nombre de fusions entre entreprises, de Mittal Steel
Arcelor à NYSE-Euronext, aucun secteur de l’économie n’a été épargné. Les marchés
se concentrent verticalement et horizontalement car les critères de sélectivité des marques
et l’exigence de qualité et de prix des clients obligent les acteurs à mettre en commun leurs
capacités de financement.
Les transactions atteignant au total 3.610 milliards de dollars. Cependant on s’aperçoit
après quelque temps que dans la moitié des cas les fusions sont des échecs, notamment
sur le plan social, à travers de fortes divergences de cultures d’entreprise.
Il est question à ce niveau de relever les limites qui peuvent naître d’une Culture d’entreprise
et de mettre en exergue la notion de choc culturel qui n’est autre que le prolongement
logique des limites d’une certaine Culture d’entreprise.
Autant nous l’avons montré la culture est source de compétitivité voire de stimulus
pour la performance autant cette même culture connaît des limites et peut dans un
certains sens devenir un obstacle non moins important pour l’entreprise. Les limites
sont légions, nous nous contenterons de vous énumérer celles qui nous semblent être
les plus susceptible de porter un coup de grâce à l’entreprise dans sa quête de
performance et de rentabilité.
- Culture : Facteur d’acculturation - enseignement d’une norme de pensée et
d’action transformant l’organisation en système clos, de type missionnaire (voir
Mintzberg)
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- Culture : Facteur de résistance au changement - car facteur de rigidité (Burke –
Selznick - Thévenet « Audit de la Culture d’entreprise »)
- Culture : Frein aux capacités d’adaptation
- Culture : Facteur de conflits (entre et avec les sous cultures)
Un choc culturel est un terme utilisé pour décrire l’anxiété ou les sensations (de
surprise, de désorientation et de confusion) ressentis par des personnes ayant à
s’intégrer dans une culture ou une vie sociale totalement différente de la leur, comme
dans un pays étranger par exemple. Ce ressenti émane de la difficulté à assimiler la
nouvelle culture causant des problèmes à juger ce qui est approprié ou non même dans
des situations relativement simples. Ceci est souvent combiné avec un fort dégoût (moral
ou esthétique) au sujet de certains aspects de la culture qu’on est amené à découvrir. On
peut décrire ce phénomène comme un inconfort physique et émotionnel naissant lorsqu’on
souffre de vivre dans un autre pays ou un lieu différent voire dépaysant par rapport à notre
ancienne habitation. Souvent, tout ce qu’on a pu apprendre durant des années entières sur
un mode de vie propre à son pays natal n’est pas accepté dans la nouvelle culture.
Le choc culturel peut être défini aussi comme étant une situation conflictuelle qui se
produit entre deux individus (deux entreprise qui fusionnent) culturellement différents
placés en interaction dans une situation sociale. Ces chocs culturels vécus constituent
autant d’incidents critiques qu’il est utile d’analyser si on souhaite dépasser la situation
de choc et avoir une chance d’apprendre sur ses propres cadres de références et sur
ceux d’autrui. Le choc culturel en situation professionnelle est une excellente opportunité
pour les travailleurs sociaux de réfléchir sur leurs attitudes en situation interculturelle.
Pour illustrer cette situation de choc culturel, un peu embarrassante du point de vu
entreprise ou milieu des affaires, nous vous proposons les exemples suivants :
- Après l’OPA de Procter et Gamble (P&G) sur Gillette en 2004 comment faire
cohabiter et travailler ensemble des salariés à la culture opposée bien que les
deux groupes soient nord-américaines. Gillette travaille comme une seule et
même équipe alors que P&G segmente des équipes en fonction des attentes des
consommateurs. Pour P&G, il n’existe pas de consommateur « transfrontière »
alors que Gillette privilégie la notion de consommateur global.
iii. Les valeurs, les principes ou idéaux d'un groupe ont des fonctions normatives sur
les façons de penser et de se comporter. Ils ont un versant positif et un versant
négatif permettant aussi bien d'intégrer que d'exclure du groupe. Ces éléments
sont partagés par les membres de la communauté, qui en sont conjointement les
porteurs et les créateurs. Ils résultent des coopérations ou des conflits.
Conclusion
En définitive, le dépassement d'une explication de la culture par les seuls principes
d'organisation politique nationale ou " quelques valeurs " essentielles est nécessaire pour
comprendre la dimension locale des manifestations et des logiques de la culture
d'entreprise. Lorsque le contexte du travail ou de l'entreprise met en présence deux
individus porteurs de cultures différentes, il révèle combien ces rencontres ne
constituent pas seulement des transferts de connaissances ou de simples contacts de
travail. C'est à ce moment que s'exprime la dimension tacite et inconsciente de la
culture.
Conclusion
En résumé , on peut définir la culture d’entreprise " comme la structure des valeurs de
base qu’un groupe a inventées, découvertes ou développées, en apprenant à surmonter
ses problèmes d’adaptation externe ou d’intégration interne, valeurs qui ont
suffisamment bien fonctionné pour être considérées opérationnelles et, à ce titre, être
enseignées aux nouveaux participants en tant que façon correcte de percevoir, de
penser et de réagir face à des problèmes similaires ".
Cette culture d’organisation résulte d’un double mouvement car elle prend appui sur
les valeurs d’adhésion des participants, leur motivation pour les condenser et les
synthétiser en un système de représentation qui renforce leur cohésion ; et elle traduit
aussi la mise en place des procédures complémentaires aux mécanismes incitatifs,
destinées à assurer la convergence des motivations dans le sens recherché.
Elle a également un double objectif qui est d’assurer une meilleure coordination
possible entre participants au moindre coût en les intégrant ; et d’accroître les
performances globales de l’organisation en développant un système d’information et de
communication qui garantisse l’homogénéité au moins relative des décisions et permettre
leur convergence rapide.
Elle utilise les symboles constitués par l'ensemble des objets ou événements qui
participent aux trois composantes de la vie culturelle de l'entreprise qui tout d’abord, les
codes, facilitant la communication et la compréhension entre les acteurs ; ensuite les
rites, motivant les participants à converger ; et enfin les histoires, destinées à exprimer
les valeurs fondamentales de l’organisation et indiquer aux membres le chemin à suivre
lorsqu’ils sont confrontés à des choix.