Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Memoire Fosh

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 73

UNIVERSITE PROTESTANTE AU CONGO

FACULTE D’ADMINISTRATION DES AFFAIRES ET SCIENCES


ECONOMIQUES
CENTRE CONGOLAIS ALLEMAND DE MICROFINANCE
(CCAM)

DETERMINANTS D’ADOPTION ET D’USAGE DE MOBILE


BANKING PAR LES COMMERÇANTS DE KINSHASA

Allegra FOSH NGALULA

Mémoire présenté en vue de


l’obtention du diplôme de licence en
Administration des Affaires.

Option : Microfinance

Directeur : Professeur KALALA TSHIMPAKA F.

OCTOBRE 2013

-0-
La Pérennité des Institutions de Micro
finances requiert non seulement la
Pérennité Financière et l’adaptation aux
Cadres Juridiques existants, mais aussi
une Vision Stratégique Claire et une
Organisation Transparente, efficace et
acceptée par tous les Acteurs directs".

CériseetIram.

-1-
Dédicace

À mes très chers parents, Mon père KABEYA NGALAMULUME Jean-Pierre et


Ma mère KUSADI TAMBA Marie-Anne, vous qui avez consenti tant de sacrifices et
d’abnégation pour assurer mon avenir, je vous aime.

À ma famille tant restreinte qu’élargie dont Prisca KABEYA, Christopher


KABEYA, Japhet-Junior KABEYA, Nicolette MPUTU, Marie-Claire
BAKAJI,TitinaKabola MUBENGA,

Sans oublier mes défunts grands-parents qui me manqueront à tout jamais…

-2-
REMERCIEMENTS
À la fin de notre cursus académique, nous ne pouvons pas oublier tous les
professeurs qui ont contribué, de près ou de loin, à notre formation, car leur
influence a d’une manière ou d’une autre fait de nous ce que nous sommes
aujourd’hui.

De façon particulière notre gratitude va à notre professeur et directeur de


ce mémoire, KALALA TSHIMPAKA Frédéric, lui qui a été d’un grand apport
pour l’extension de notre savoir notamment en microfinance.

Qu’ingratitude ne me soit opposé, nous exprimons également notre


reconnaissance au professeur BAKENGELA SHAMBA Patrick et le chef de
travaux NSHUE MBO MOKIME Alexandre, lui qui a façonné notre perception
microéconomique.

A côté de ce corps académique, nous remercions également le


professeur DREXLER Barbara dont le passage au CCAM n’est pas resté sans
trace, aux assistants MUTEBA Jean Médard, TSASA VANGU Jean-Paul,
KUTANGILA Abel ainsi que LUKAU EBONDA Patrick dont les contributions nous
ont permis de nous émuler.

Nous remercions également Ludovic MPOTO, lui dont les derniers


échanges ont été de grand utilité pour ce travail.

-3-
Sans oublier TOGBA Yves, TSHIFUNDA Gulitte, ILEKA Igor, MBUYI Olga,
LIONGE Lina, MAGBUTU Steven, NDIDWA Danny, LWAMBA Elsie, TEMBO
Nathanaël, MBONYI Daniella, FOSH Allegra, MISAKABU Mika, LUBOYA Xavier,
BANUANI Henry, KWANZAMBI Nathanaël et FARAY Franck… mes collègues de
classe qui me manqueront énormément désormais ;Ainsi que tous ceux de la
troisième promotion microfinance du CCAM dont je fais parti et à tous ceux-
là qui m’ont soutenu de près ou de loin d’une façon ou d’une autre.

Pour finir, mes remerciements les plus sincères à Mon Dieu, le seul à qui je
dois tout dans ma vie et sans la volonté duquel je n’existerai même pas.

Merci Seigneur !

-4-
Table des matières

Dédicace ............................................................................................................. - 2 -

REMERCIEMENTS .................................................................................................. - 3 -

Liste des tableaux ............................................................................................... - 7 -

Abréviations ......................................................................................................... - 8 -

Introduction.......................................................................................................... - 9 -

1. Mise en Contexte ................................................................................ - 9 -

2. Problématique ................................................................................... - 11 -

3. Hypothèses ........................................................................................ - 12 -

4. Méthodologie utilisée ....................................................................... - 12 -

5. Intérêts et Objectifs du sujet ............................................................ - 12 -

6. Délimitation du sujet ......................................................................... - 13 -

Chapitre I ...........................................................................................................- 14 -

Généralités conceptuelles et présentation de quelques modèles de phone


banking ....................................................................................................................- 14 -

1.1. Définition des quelque concepts .................................................... - 14 -

1.2. Pré-requis du service ........................................................................ - 15 -

1.3. Modèles de Phone Banking ............................................................. - 17 -

1.4. Parties prenantes impliquées dans l’écosystème du phone banking -


20 -

1.5. Usages du Phone Banking ............................................................... - 22 -

-5-
1.6. Risques du service ............................................................................ - 23 -

1.7. Les Types des partenariats .................................................................... 26

1.8. Etude des cas ......................................................................................... 29

Conclusion Partielle ...................................................................................... 35

Chapitre II .............................................................................................................. 36

Pratique du phone banking à Kinshasa ............................................................ 36

2.1. Brève présentation du service de phone banking tel qu’offert par Les
entreprises de télécommunication à Kinshasa ............................................... 36

2.1.1. Présentation du model de phone banking offert par les


entreprises de télécommunication congolaise ............................................. 37

2.1.2. Les exigences des télécoms en cas de partenariat ................. 40

2.1.3. Indicateurs utilisés ........................................................................... 41

2.2. Résultat de l’analyse des IMF ............................................................... 42

2.2.1. La reconnaissance par l’autorité légale ..................................... 42

2.2.2. La taille de l’institution .................................................................... 43

2.2.3. L’autosuffisance opérationnelle et la qualité des services (des


actifs) 52

2.3. ANALYSE SWOT ....................................................................................... 55

Conclusion Partielle ...................................................................................... 57

Chapitre III ............................................................................................................. 58

Essai d’une Joint Venture ISFD-Opérateur de téléphonie mobile en RDC .. 58

3.1. Critique des résultats ............................................................................. 59

a. Observations des phénomènes........................................................... 59

3.2. Modèle de Liquidité ............................................................................... 62

3.3. Obstacles majeurs constatées ............................................................. 64

Conclusion finale .................................................................................................. 68


-6-
ANNEXES................................................................................................................. 70

Bibliographie ......................................................................................................... 71

Liste des tableaux


Tableau 1 : Des exemples de mise en place de ces modèles se trouvent sur
tous les continents, parmi lesquels …………………………………………….. 33

Tableau 2 : Agreement des Institutions …………………………………………41

Tableau 3 : Taille des Institutions…………………………………………………43

Tableau 4 : Niveau d’utilisation potentiel ………………………………………47

Tableau 5 : Performances des IMF………………………………………………52

Tableau 6 : Autosuffisance Opérationnelle des IMF …………………………53

Tableau 7 : Comparaison des encours …………………………………………60

-7-
Abréviations

ARPTC : Agence de Régulation des Postes et Télécommunications au Congo

BCC: Banque Centrale du Congo

CGAP: the Consultative Group to Assist the Poor

COOPEC : Coopérative d’Epargne et De crédit

COPIREP : Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises du portefeuille


de l’Etat

IMF : Institution de Microfinance

ISFD : Institution du Secteur de la Finance Décentralisée

M-Kesho: Money for the future (l’argent pourle lendemain)

M-Pesa: Mobile Money (Swahili)

NTIC : Nouvelle Technologie de l’information et de la communication

ONG : Organisation Non Gouvernementale

P2P : Peer to Peer

PAR : Portefeuille à Risques

PDV: Points de Vente

SMS : Short Message Service

SIM :Subscriber Identity Module

STK :Sim Toolkit

USSD: Unstructured Supplementary Service Data

-8-
Introduction

1. Mise en Contexte

Le monde est en constante évolution, et l’industrie de la Microfinance,


comme toutes les autres, ne fait pas exception à cette règle. Depuis peu, en
République Démocratique du Congo, et à Kinshasa précisément, de plus en
plus d’investisseurs choisissent d’œuvrer dans ce secteur. Ce qui a pour
conséquence directe sa croissance1.

Le rapport de la BCC sur l’exercice 2010 dans ses lignes dédiées aux
activités de la microfinance a fait état de 143 IMF, dont 32 agréées en la
même année. En comparaison avec l’année 2009 où le nombre des
institutions était à 112, il a été observé un accroissement de 27,7% des
structures financière décentralisées agréées en 2010. De ces IMF, nous avons
constaté que les coopératives d’épargne et de crédit étaient plus
nombreuses que les IMF en 2010, soit respectivement 86,7% et 13,3%.

Les rapports de la BCC nous parlent de 122 coopératives d’épargne et de


crédit primaires et deux coopératives centrales d’épargne et de crédit ou «
COOCEC ».

Cette croissance sectorielle est toutefois confrontée à des nouveaux défis


essentiellement à la gestion soit de l’activité, soit des produits …etc.

Pour relever le défi de gestion des données, les solutions à « fort contenu
technologique » sont le plus souvent utilisées. Et à ce jour, la plupart ou

1 Banque Centrale du Congo, « Rapport d’activités de la microfinance 2010 »

-9-
presque toutes les ISFD s’appuient, pour la meilleure gestion des flux de leurs
transactions, sur des logiciels répondant le mieux à leurs besoins.

Au départ, ces solutions dites à fort contenu technologique avaient été


adaptées au seul usage des ISFD pour apporter des solutions aux problèmes
liés à la gestion interne de ces dernières. Mais avec le temps, la nécessité
s’est fait ressentir d’adapter l’application de ces solutions à la résolution de
problèmes plus diversifiés.

Ce qui nous conduit à l’objet de notre étude qui sera le produit « Phone
Banking », l’un des derniers nés des nouvelles technologies de l’information et
de communication (NTIC en sigle) et qui a connu un développement
spectaculaire en Afrique subsaharienne durant ces dernières années. De
l’année 2003 à 2012, le taux de pénétration des services de téléphonie
mobile est passé de 4,75% à 30,60% en 2008 et à 50,13% en 2012(Wireless
intelligence : www.wirelessintelligence.com).

Dans plusieurs pays en développement, le taux de pénétration des


services de téléphonie mobile est plus élevé que celui des services financiers
ou microfinanciers (Miroux A., 2010), et la République Démocratique du
Congo ne fait pas exception à cette règle avec un taux de pénétration qui
se situait autour des 16.36% (COPIREP, 2010, p 32) en 2010 et pour la
téléphonie mobile et un taux de pénétration avoisinant 1% (BCC 2011) pour le
secteur financier. Cette différence constitue une opportunité d’expansion
pour les services financiers.

En République Démocratique du Congo, les premiers agents


économiques qui ont saisi cette opportunité à travers la technologie du
« Phone Banking », sont principalement des entreprises de
télécommunication. Et ce dernier a été officiellement lancé le 20-03-2012. La
banque centrale s’est chargée de lui garantir un cadre légal à travers
« l’instruction Numéro 24 relative à l’émission de monnaie électronique et aux
établissements de monnaie électronique ».

- 10 -
2. Problématique

« L’orientation marché se fonde sur le principe suivant : « le succès est promis aux
organisations qui déterminent le mieux les perceptions, les besoins et les désirs des marchés
cibles et y répondent par la conception, la communication, la tarification et la distribution
d’offres adaptées et compétitives ».

Par opposition « l’orientation produit », qui caractérise la majorité des IMF, repose sur
l’idée suivante : « le succès est promis aux organisations qui commercialisent des produits et

services dont elles sont convaincues qu’ils sont bons pour le public »(Gary Woller, 2002).

La transition de l’orientation produit à l’orientation client est un processus


qu’ont connu la plupart des secteurs matures. La question qui se pose
maintenant pour les microfinances de la RDC en ce qui concerne l’offre d’un
service de phone banking est : Comment faire d’un concept abstrait comme
l’orientation marché une réalité entrepreneuriale/opérationnelle2 ? Car, il est
difficile de dire que la microfinance en RDC a atteint sa maturité.

Dans le fonctionnement d’un service de phone banking, il y a nombreux


éléments qui entrent en synergie. Hormis le fait qu’il met en collaboration
deux secteurs d’activités différents, le phone banking implique dans son
organisation : une stratégie de distribution, la disponibilité de la technologie,
un réseau des détaillants et/ou les partenariats entre les ISFD et les opérateurs
des télécommunications, etc. dont nous expliquerons en long les utilités dans
le chapitre premier de notre travail.

Et pour mettre en partenariat ISFD et opérateurs de téléphonie mobile


plusieurs facteurs sont à prendre en considération, car ils sont là soit pour
faciliter, soit pour freiner l’offre de ce service aux clients, tel que : la taille de

2Marketing Strategique pour les institutions de microfinance/ Graham A.N. Wright, David Cracknell,
Leonard Mutesasira et Rob Hudson /Mars 2003 (pour la version originale) Traduction française octobre
2003

- 11 -
l’institution, la forme juridique, le nombre des clients, la qualité du portefeuille
à risque, etc.

Au regard de tout l’argumentaire développé ci-dessus, la présente étude


se propose donc de répondre aux interrogations suivantes :

 Comment favoriser le partenariat entre les ISDF (IMF et COOPEC) et les


entreprises de télécommunication à Kinshasa ?
 Quels sont les facteurs les plus déterminants et significatifs susceptibles
d’être considérés comme obstacles à ce partenariat ?

3. Hypothèses

Partant des questions susmentionnées, nous avançons les hypothèses


suivantes :

 La joint-venture sera le moyen le plus indiqué pour permettre le


partenariat entre ISFD et opérateurs de téléphonie mobile ;
 La disproportionalité d’investissements initiaux entre les deux catégories
d’acteurs (ISFD et Opérateurs) causera par la suite une difficulté de
répartition équitable des bénéfices découlant de cette synergie.

4. Méthodologie utilisée

Pour ce travail, nous avons utilisé comme techniques, les techniques


documentaires et d’interview et comme méthodes, les méthodes historique,
descriptive, comparative et analytique.

5. Intérêts et Objectifs du sujet

Ce travail nous a permis d’entrer en contact avec les réalités des marchés
de la télécommunication et celui de la microfinance dans le contexte de la
ville de Kinshasa, de comprendre le fonctionnement du service de phone

- 12 -
banking tel qu’offert par les entreprises de télécommunication de la place,
sa consommation et son mode de distribution), et ses multiples applications
aux produits financiers des ISFD.

Comme objectif principal, le présent travail se proposera de donner aux


dirigeants des ISFD et des entreprises de télécommunication des pistes de
solution pour des partenariats. Eclaircissant le flou qui peut exister en ce qui
concerne la mise en place d’un service de phone banking.

Comme objectif secondaires, ce travail se propose de familiariser les


opérateurs de télécommunication avec les réalités des ISFD afin de leur
fournir suffisamment de matière et d’informations qu’il y aurait à mener des
actions conjointement avec ces dernières.

6. Délimitation du sujet
Notre recherche est menée en République Démocratique du Congo,
précisément à Kinshasa ou se trouvent localisées un assez élevé niveau
d’activités de microfinance et des entreprises de télécommunication. Etant
donné la similitude des services offerts par les entreprises de
télécommunication, nous retiendront un seul model que nous considérerons
comme standard. Et un échantillon de 17institutions de microfinance (ISFD).La
période retenue est celle de l’année 2012.

- 13 -
Chapitre I
Généralités conceptuelles et
présentation de quelques modèles de
phone banking

Ce chapitre a pour objet, une brève revue de littérature en présentant les


concepts liés au « phone banking », la description de quelques modèles de
phone banking existant afin d’en comprendre leurs caractéristiques similaires
ou différentes aux casus retenu pour cette étude ?

Et notamment, il se posera aussi sur une étude de quelque cas de phone


banking afin de statuer sur les types d’éventuels partenariats ayant existé
pour en ressortir une tendance générale.

1.1. Définition des quelque concepts

La « banque à distance » est définie comme l’offre de services financiers


en dehors des guichets « bancaires » traditionnels (agences bancaires,
guichets des IMF…)3. Cette offre est souvent effectuée par l’intermédiaire
d’agents (commerçants détaillants par exemple) et elle nécessite des NTIC
pour la transmission des détails relatifs aux opérations : en général, des
terminaux points de vente (PDV) équipés d'un lecteur de carte et/ou des
téléphones portables ; bref, ce qui permettrait aux bénéficiaires de profiter
de leurs services, sans avoir à se déplacer.

3 (ÉTUDE DE FAISABILITÉ PROJET MOBILE BANKING MUTUALISÉ/www.horus-df.com/août 2013)

- 14 -
L’expression « phone banking », est d’origine anglo-saxonne et se confond
avec les expressions suivantes « Mobile banking », M-Banking, SMS-Banking,
mbanking, Branchlessbanking (Banque sans agence), M-Finance, etc.
Adoptée par la langue française pour désigner l’usage ou l’application des
services financiers ou bancaire à l’aide des téléphones portables. Il tirerait
cette dénomination aussi de sa particularité dans le fait qu’il soit à la croisée
de chemin entre deux industries réglementées par des organes différents sous
tous les cieux. Cela n’en fait pas moins une branche de la « banque à
distance », car il permet d’offrir ces services bancaires à distance, mais par le
biais des téléphones mobiles.

De manière plus rigoureuse, le « phone banking » peut aussi être défini


comme étant « l’usage des téléphones portables en vue de garder
électroniquement la monnaie et payer les biens et services à travers le service
des SMS »4.

1.2. Prérequis du service

Dans cette section, nous traitons des éléments requis pour mettre sur pied
un service de « Phone Banking » fonctionnel. Premièrement, nous ferons
allusion au cadre réglementaire. Comment son existence ou sa non-existence
dépendamment des contextes influence l’offre du service. La figure suivante
nous donne une image des possibilités auxquelles les IMF et/ou les banques
peuvent avoir recourt dépendamment des contextes dans lesquels ils se
trouvent et les rôles qu’elles peuvent y jouer :

Figure 1 : Typologie des IMF dans le domaine de la banque mobile

4De la telephonie mobile a la microfinance. Analyse des possibilités d’utilisation du phone banking par les IMFs en
RDC – Efekele BOKALO/Septembre 2011

- 15 -
(Source : CGAP NOTE FOCUS N° 62/Juillet 2010 KabirKumar, Claudia McKay et Sarah Rotman)

Certaines institutions se trouvent dans des contextes ou il n’y a pas de


réglementation sur le phone banking et d’autres si. En référence avec la
figure ci-dessus, les IMF ont donc deux possibilités. Une illustration au travers un
exemple serait le mieux placée pour mieux en analyser les avantages et les
inconvénients qu’il y a à implémenter un tel produit dans l’un des contextes
l’autre (existence d’une réglementation ou pas).

Encadré 1 : L’expérience Opportunity Bank au Malawi


Une IMF située dans un pays dépourvu d’infrastructure de banque mobile doit-elle créer
son propre système (Focus Note/CGAP N° 62 Juillet 2010 KabirKumar, Claudia McKay et
Sarah Rotman)?

Nous ferons référence à Opportunity Bank au Malawi et à sa décision de créer un service


de banque mobile dans un pays dépourvu de l’infrastructure correspondante. Comment
cette petite banque de microfinance s’en est-elle sortie face aux différentes difficultés
associées à la mise en place d’un service de mobile banking ?

Malheureusement, comme Opportunity Bank en a fait l’expérience, la création d’un service


de banque mobile est complexe, longue et coûteuse. La plupart des services de banque
mobile auxquels les banques commerciales ont recours visent davantage à offrir plus de
commodité à une clientèle existante (souvent haut de gamme), qu’à donner un accès au
système financier à des personnes non bancarisées. Développer en partant de zéro un
service de banque mobile qui atteint effectivement les personnes non bancarisées n’est pas
une chose aisée. Durant les premiers mois de 2008, Opportunity Bank a rencontré de
nombreux obstacles, d’ordre réglementaire notamment, technologique et opérationnel. Elle
a embauché des consultants externes pour l’aider à élaborer un plan approprié axé sur les
quatre activités ci-dessous, obligatoires pour toute IMF développant un service de banque
mobile.

- 16 -
1.3. Modèles de Phone Banking

Il existe plusieurs modèles d’affaires de phone banking, et en référence à


la littérature qu’il nous a été donné de consulter (BCC, introduction du M-
Banking en RDC 2011), nous avons pu retenir les modèles de phone banking
suivant mais aussi des éléments sur des stratégies que peuvent utiliser les IMF
pour mettre sur pied un service de Phone Banking:

a. Modèle Additif ou banque, qui met en liaison le téléphone de l’usager


avec un compte bancaire, elle concerne les clients des banques ou
des institutions de microfinance qui offrent ce services de manière à ce
que ces derniers parviennent plus ou moins à utiliser pleinement leurs
comptes à partir de leurs téléphones portables.

Elle devra élaborer une stratégie et un plan d’affaires.

Les IMF doivent avoir une idée claire de la manière dont la banque mobile
s’inscrit dans leur proposition de valeur à l’égard de la clientèle. Dans un
secteur aussi tendance que la banque mobile, on peut aisément se laisser
emporter par l’enthousiasme sans mesurer pleinement les coûts et les
bénéfices. Les IMF doivent identifier les problèmes à résoudre et la manière
exacte dont la banque mobile les y aidera. Existe-t-il d’autres solutions ? Quel
est, par exemple, l’objectif premier du service : améliorer le niveau de
satisfaction et fidéliser les clients existants ? Atteindre de nouveaux segments
de clientèle ou de nouvelles zones géographiques ? Réduire l’affluence dans
certaines agences ? Diminuer les coûts de transaction (lesquels) ? Les GAB,
les kiosques ou les banques itinérantes sont-ils une meilleure solution ?Avant
de s’engager dans le développement d’un système, les IMF doivent définir
leurs objectifs le plus précisément possible.

b. Modèle transformationnel ou opérateur, où le téléphone n’est pas


forcément relié à un compte bancaire, et peuvent en bénéficier

- 17 -
même les personnes non bancarisées mais ayant des téléphones
portables, d’où l’expression consacrée de « mobile money » ou «
argent portable ».

Dans ce cas, l’IMF devra créer et gérer un réseau de détaillants.

Généralement, les opérateurs de téléphonie mobile, se doivent de


créer en même temps que leurs structures de phone banking, un réseau de
détaillants. Ce, Afin d’utiliser un canal électronique tel qu’un téléphone
mobile pour des services financiers, les clients doivent convertir des espèces
en valeurs électroniques et vice versa. Cette opération peut être réalisée à
travers des réseaux de détaillants, tels que des revendeurs d’unités de
communication, des bureaux de poste ou des petits commerçants. Dans ce
domaine, les opérateurs de téléphonie mobile ont un avantage indéniable.
En effet, leurs réseaux nationaux de vente d’unités de communication
comprennent souvent de nombreux distributeurs et des milliers de détaillants.
Mais développer de zéro et gérer un réseau étendu de détaillants n’a rien à
voir avec administrer une IMF. Il faut notamment identifier et former des
détaillants, et garantir un système efficace et continu de gestion des liquidités
et d’assurance qualité. A titre d’exemple, l’Opportunity Banka décidé de
s’associer à une grande chaîne defournitures agricoles possédant des
magasins dans de nombreuses villes du Malawi. Elle a ainsi tiré profit de
l’infrastructure nationale du fournisseur tout en éliminant la nécessité de gérer
des points de vente individuels.

c. Modèle hybride, qui est une association des deux précédents modèles.

Pour ce modèle, généralement l’IMF tente de Négocier des partenariats


avec un ou plusieurs opérateurs de téléphonie mobile

Une IMF ou une banque ne peut développer un service de banque


mobile sans la coopération d’au moins un opérateur de téléphonie mobile.
L’un des aspects essentiels de tout service est d’assurer un flux de données sûr
et fiable entre le logiciel bancaire de l’IMF et la plate-forme de l’opérateur.

- 18 -
Ce dernier doit posséder les compétences techniques pour gérer
l’application de banque mobile, laquelle risque de ne pas être en place si le
service est pionnier dans le pays. Par ailleurs, si un opérateur envisage de
lancer son propre système, il ne voudra peut-être pas s’associer à une IMF.
Enfin, les opérateurs étant des entreprises à la recherche de volumes
importants, il est fort probable qu’ils ne négocient qu’avec des IMF dont la
clientèle est suffisamment nombreuse pour rentabiliser leur investissement.

Nombreuses sont ces institutions qui ont trouvé des moyens pour surmonter
ces obstacles.

Encadré 2 : Le cas de la Tameer Bank au Pakistan


Au Pakistan, TameerMicrofinance Bank (120 000 clients, 23,6 millions USD d’encours de
crédits et 17 millions USD de dépôts) remplissait bien tous les critères cités. Elle a lancé un
service de banque mobile (easypaisa) qui promettait d’atteindre une échelle significative8.
Dans les six premiers mois qui ont suivi le lancement, easypaisaa traité plus d’un million de
transactions. (CGAP FOCUS NOTE N° 48 Juin 2008 Ignacio Mas etKabirKumar)

La banque a démarré seule son processus de banque mobile en l’absence de toute


infrastructure correspondante. Pour mettre le produit sur le marché, elle a cependant
collaboré étroitement avec l’un des principaux opérateurs de téléphonie mobile du
Pakistan. En 2007, TameerMicrofinance Bank a engagé des négociations avec Telenor,
deuxième opérateur de téléphonie mobile du Pakistan. Dans ce pays, les autorités de
réglementation imposaient aux opérateurs de s’associer à une banque pour développer
des services de banque mobile. Par conséquent, Telenor avait besoin d’un partenaire
bancaire. Tameer, elle, voulait profiter de la base de clientèle de Telenor (30 millions de
personnes à l’époque), de son réseau de 180 000 revendeurs et franchisés ainsi que de sa
portée nationale en termes de publicité et de marketing.

- 19 -
1.4. Parties prenantes impliquées dans l’écosystème du phone
banking5

Une plate-forme typique de « mobile banking » implique plusieurs acteurs


et parties prenantes qui jouent des rôles différents ou tirent divers avantages
de l'ensemble de l'écosystème. Parmi lesquels nous pouvons citer:

 Un Opérateur de réseau mobile qui fournit l'infrastructure mobile et de


la clientèle qui utilise déjà ses services de communication. L’Opérateur
de réseau mobile veille au respect de la réglementation des
télécommunications et de la politique dans le pays. L’opérateur de
réseau mobile peut potentiellement bénéficier de l'argent mobile en
augmentant et en maintenant le nombre de clients, ce qui réduit le
coût de la distribution du temps d'antenne et en générant de
nouveaux revenus.

 Une banque ou une autre institution financière avec licence bancaire


et l'infrastructure qui permet l'échange d'argent entre les différentes
parties. Il s'agit également d’assurer la supervision et la réglementation
de la sphère financières nationales. Les banques peuvent tirer parti des
plateformes d'argent mobile pour atteindre plus de gens dans les zones
traditionnellement difficile d’accès avec leurs services à moindre coût.

 Des Institutions réglementaires dans les différents secteurs. Les


régulateurs clés sont les banques centrales pour le secteur financier et
des régulateurs de télécommunications pour le secteur des
communications (en République Démocratique du Congo, l’ARPTC
s’occupe de la régulation des télécommunications). Poussé par la
nécessité d’un développement national, les régulateurs doivent être

5 Mobile money for business developpement in the east african community/United nations 2012

- 20 -
animés par un sentiment qui les pousse à amener toujours plus des
personnes à utiliser les services desservies par les institutions financières
formelles et services de communication.

 Un réseau d'agents (des personnes, des guichets automatiques


bancaires GAB, les branches) qui facilite cash-in (conversion de l'argent
dans l'argent mobile) et cash-out (émission trésorerie à la demande)
pour permettre la convertibilité entre l'argent mobile et de l’argent
cash.

 Les commerçants et les détaillants qui acceptent les paiements mobiles


d'argent en échange de différents produits et services. Ils aident à
augmenter la demande pour l'argent mobile en offrant plus de
possibilités grâce auquel les utilisateurs peuvent dépenser leur argent
mobile. En retour, ils peuvent réduire la nécessité de manipuler l'argent.

 Les entreprises qui utilisent l'argent mobile comme un moyen d'offrir


leurs services, à savoir les Institutions financières, les prestataires
d'assurance, ainsi que les émetteurs à grande échelle et les émetteurs
de factures.

 Les fabricants d'équipements et les fournisseurs de plate-forme qui


comprennent un large éventail de parties prenantes telles que les
fabricants et les distributeurs de téléphones mobiles, des fournisseurs
d'équipements réseau ainsi que les fournisseurs d'applications. Ceux-ci
bénéficient de la vente accrue de dispositifs d'utilisateur final tels que
les téléphones mobiles, des équipements pour supporter une
augmentation de l’utilisation des réseaux.

 Utilisateurs d'argent mobile sont normalement abonnés vers d'autres


services d'un Opérateur de téléphonie mobile. Les utilisateurs tirent des
avantages en obtenant des moyens de transfert ou de verser de
- 21 -
l'argent à d'autres personnes ou entreprises au sein du réseau moins
coûteux et plus efficace.

1.5. Usages du Phone Banking

Depuis son apparition l'argent mobile a évolué pour offrir une gamme de
services qui ont actuellement des droits et des applications différentes selon
les usages des clients. Nous avons néanmoins pu classifier les usages du
« phone banking » en trois catégories :

 Les transferts: où l'argent est transféré d'une personne à une autre,


normalement sans un échange d'accompagnement des
marchandises ou des services. Ceux-ci sont aussi appelés personne à
personne ou Peer to Peer (P2P) et les transferts peuvent être nationaux
ou internationaux.

 Le paiement: où l'argent est échangé entre deux utilisateurs avec un


échange d'accompagnement des marchandises ou des services.

 Les services financiers: où l'argent mobile peut être liée à un compte


bancaire à fournir à l'utilisateur un ensemble de transactions (épargne,
crédits) qu'ils auraient normalement accès à une succursale bancaire.
Dans d'autres cas, les utilisateurs peuvent accéder à de nouveaux
services liés financières telles que l'assurance, la micro-finance, etc via
leur téléphone mobile.

Certaines transactions couvrent différentes catégories de services. Par


exemple, un utilisateur peut accéder à son compte bancaire et de transfert
d'argent à un autre titulaire de compte bancaire ou portefeuille mobile
d'argent sans un échange d'accompagnement des marchandises ou des

- 22 -
services. Cela implique deux m-transferts et les services m-financiers.
Actuellement, les transactions d'argent mobile peut être local (au sein de la
juridiction d'un pays) ou internationale (à travers différentes frontières
nationales). Les transferts d'argent par Western Union, en collaboration avec
M-PESA sont un exemple de ce dernier.

1.6. Risques du service6

Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas cessé de faire l’apologie du


« Phone Banking », mais, il serait incorrect de ne parler que des points positifs
de ce service, sans en souligner les points négatifs. Ils en existent qui affectent
directement les usagers et aussi les offreurs. Parmi ces risques, nous pourrons
citer :

 Le Risque de fraude

La fraude peut intervenir dans le chef de l’agent intermédiaire ou dans


celui du client. Dans le premier cas, il peut s’agir du détournement d’un
paiement ou d’un dépôt ; dans le deuxième cas, il peut s’agir du vol par un
client, du téléphone d’un autre client afin de bénéficier d’un transfert en lieu
et place du propriétaire du téléphone volé.

 Le Risque opérationnel

Les systèmes d’information et de gestion des banques sont plus exigeants


en termes de sécurité informatique que le sont ceux des opérateurs de
téléphonie mobile. Les données financières recueillies auprès des opérateurs
ne sont pas exemptes d’erreurs, étant donné que leurs propres systèmes de
facturation sont entachés d’erreur. Il y a donc un risque de mauvaise

6De la telephonie mobile a la microfinance. Analyse des possibilités d’utilisation du phone banking par les IMFs

en RDC – Efekele BOKALO/Septembre 2011

- 23 -
comptabilisation dû au manque de robustesse des systèmes de facturation
utilisés par les opérateurs de téléphonie mobile.

 Le Risque de liquidité et de solvabilité pour le client

Les contraintes telles que les ratios de solvabilité des normes prudentielles
ne s’appliquent pas toujours aux structures non bancaires. Or celles–ci jouent
un rôle d’épine dorsale dans la mise en œuvre d’agent relais. Cela fait courir
un risque aux clients, car la solvabilité des agents agréés, n’est pas toujours
garantie, du moins n’est pas une contrainte légale.

 Le Risque systémique

Les services à distance accroissent le risque systémique ou de


déstabilisation générale ; cela peut provenir du fait que ces services sont
tellement immatériels et virtuels qu’ils peuvent devenir à certains égards
incontrôlables et révéler des dysfonctionnements que n’auraient pas un
système classique basé sur l’écrit.

 Le Risque de crédit

Le fait pour le commerçant de prendre à sa charge une partie du rôle de la


banque peut faire qu’il soit, à terme, emmené à octroyer des crédits sans
connaître la solvabilité du client ; cela fait porter un risque supplémentaire à
l’opérateur par suite de l’inexistence de la fonction de supervision et de
régulation.

- 24 -
Figure 2 : Procédure du mouvement de la monnaie du M-PESA de SAFARICOM (source : S, Leonie (2005) cité par PNUD,
Growing inclusive markets, 2007, réadaptée

25
1.7. Les Types des partenariats7

 Le mécénat
Catégorie la plus connue, le mécénat consiste principalement en un
soutien financier, humain, matériel ou logistique à l’association. C’est une
traduction pour l’entreprise de ses valeurs et de son engagement vis-à-vis de
la Cité. C’est aussi une ouverture sur les questions de société. Un retour à long
terme sur sa réputation constitue la principale contrepartie de l’entreprise.
Dans ce type de relation, le mécène et l’association conservent une très
grande souplesse, car il implique et impacte peu les deux acteurs. Lorsqu’une
entreprise possède une fondation, c’est souvent celle-ci qui est en charge de
ce type de relation.

Le mécénat a historiquement été le précurseur des relations associations &


entreprises en France. Les domaines de la culture ou de la solidarité
internationale sont particulièrement concernés.

 Les pratiques responsables


La catégorie des pratiques responsables est fondée sur le savoir-faire des
associations, sur différents sujets qui impactent l’entreprise. Elle consiste pour
l’association à contribuer à l’amélioration des pratiques de l’entreprise et à
l’aider dans sa conduite du changement relative à sa démarche RSE. Ce
type de relation permet à l’entreprise de bénéficier des compétences de
l’association dans son domaine d’activité (par exemple l’environnement, le
handicap ou l’insertion). Cette relation peut se traduire concrètement par
une évolution des processus et/ou par une politique d’achat responsable.

 La coopération économique
L’objectif est la contribution de chacun des partenaires à une offre
commune, proposée notamment aux pouvoirs publics pour répondre à la

7Initier ou renforcer une politique de partenariats avec les entreprises, CHORUM et LE RAMEAU,

Novembre 2011

26
conception et/ou à la mise en œuvre des politiques publiques. La
coopération économique a été historiquement développée par les ONG
internationales et les grandes entreprises dans les pays en voie de
développement au cours des années 1990. Elle émerge aujourd’hui en
France, notamment à travers les réponses communes associations &
entreprises aux appels d’offres des collectivités territoriales. Les clauses
d’insertion ou environnementales en sont des illustrations.

 L’innovation sociétale
L’innovation sociétale met l’accent sur la capacité des associations à
inventer de nouvelles solutions pour répondre à des besoins encore non
pourvus par les pouvoirs publics ou par les entreprises. Cette R&D de terrain se
révèle très performante. Les territoires regorgent d’initiatives de ce type. Dans
un contexte de raréfaction des ressources et d’augmentation des défis
sociétaux, il devient nécessaire d’essaimer les solutions les plus performantes.
Les entreprises peuvent ainsi jouer un rôle dans « l’industrialisation » des
solutions. Une synergie est alors possible pour Co-construire des produits et
services répondant aux besoins sociétaux à grande échelle.

Le mécénat et l’innovation sociétale relèvent plutôt de la logique


associative, tandis que les pratiques responsables et la coopération
économique s’inscrivent plutôt dans une approche entreprise. En France, le
mécénat et les pratiques responsables sont les catégories les mieux connues.
Innovation sociétale et coopération économique commencentà émerger.

Description des 9 modèles de partenariats

Il existe des modèles intermédiaires des partenariats. Pour un total de 9, qui


varient en fonction soit du temps, soit du des moyens mis en contribution.

Chaque catégorie (mécénat, innovation sociétale, coopération


économique, pratiques responsables) se décompose en 3 modèles qui

27
correspondent à des niveaux de maturité, de complexité et d’engagement
différents.

Au sein de chaque catégorie, les partenaires peuvent ainsi évoluer au sein


d’un parcours qui les mène progressivement vers une implication et une Co-
construction plus grande.

En revanche, changer de catégorie implique pour les deux partenaires


des choix stratégiques, des modalités et des postures radicalement différents.
Il convient donc, avant de s’engager dans le changement, de vérifier
l’évolution des objectifs des deux partenaires.

Lorsqu’une association et une entreprise se lancent dans un partenariat


elles peuvent combiner plusieurs modèles, en respectant toutefois une
certaine cohérence. Un modèle de partenariat peut également évoluer vers
un autre modèle. Il s’agit alors de parcours de partenariat.

Figure 3 : LES 9 MODÈLES DE PARTENARIATS ET LEUR DÉFINITION, CLASSÉS PAR


CATÉGORIES

Source : Le Rameau

Les différents modèles proposés sont classés en fonction de la finalité du


partenariat et non des moyens qu’ils y impliquent.

Les modèles correspondant à la partie gauche du tableau sont


prioritairement orientés vers le soutien à des projets associatifs, que ce soit

28
dans une logique de mécénat ou d’investissement sociétal. Le prisme est
orienté sur les enjeux portés par l’association partenaire et la manière dont
l’entreprise peut contribuer au projet tout en répondant à ses propres
objectifs.

Les modèles correspondant à la partie droite du tableau sont


prioritairement orientés vers la réponse aux enjeux de l’entreprise, que
l’association peut contribuer à relever. La dynamique est fondamentalement
impulsée par le souhait d’engager une véritable démarche de responsabilité
sociétale de l’entreprise, en bénéficiant de l’expertise associative pour
accompagner le changement induit.

Le modèle hybride est le point de rencontre entre ces deux logiques.

1.8. Etude des cas

Impossible pour nous de parler du phone banking à Kinshasa, sans pour


autant évoquer des exemples de quelque cas qui ont fait leurs preuves sous
d’autres cieux, dont la mise sur pied sont partis des joint ventures.Des
exemples les plus en vus, nous avons le « M-Kesho », qui est une variante du
« M-PESA » de SAFARICOM, ou encore le « WIZZIT » sud africain de la Bank of
Athens of South Africa, et bien d’autres…

Comme précité plus haut, il existe plusieurs mode d’approche de phone


banking. L’approche transformationnelle, additive et une approche hybride ;
chacune décrite en fonction du degré d’implication soit de l’opérateur
télécom, soit de ou des institutions financières.

Il en existe des intermédiaires entre ces modèles. Perceptibles à l’aide des


niveaux de participation des parties prenantes qui diffèrent d’un model à un
autre. Il apparait une notion de dominante. La création de service pouvant
être impulsée par différents acteurs. La notion de « dominante »8 que nous

8 Mobile Paiement / Kurt Salomon 2010

29
tentons d’exprimer dans les modèles économiques fait référence à l’acteur
ayant initié le service de m-paiement.

Se décrivent désormais quatre modèles de phone banking (dominante


banque, dominante opérateur, collaboratif et indépendant). Il n’y a pas de
modèle plus adapté à un marché qu’à un autre, mais des initiatives sont
plutôt propres à certains marchés. Les opérateurs télécom ont été par
exemple très moteurs dans les pays en développement, bénéficiant de la
relative prudence des banques sur ces marchés.

a. Dominante Opérateur :

Les opérateurs télécom peuvent décider de proposer seuls une offre de


paiement (en devenant établissement de paiement).

Pour ce faire les opérateurs ont :

 Un lieu / accès privilégié avec le client via le téléphone, qui


est devenu l’objet le plus personnel et personnalisé,
accompagnant partout le consommateur (encore plus que le
porte-monnaie) ;
 Une connaissance client via informations comportementales,
centres d’intérêt, voire géo localisation du client ;
 Une légitimité sur services innovants ;
 Une certaine expérience en matière de sécurisation (cryptage
données échangées, SIM que l’on peut désactiver à distance)

Les opérateurs proposent :

 Des paiements pour le compte de tiers : paiement de


contenus numériques sur facture de l’opérateur : l’opérateur
se rémunère via une ‘surprime’ et en reverse une partie à
l’éditeur ;
 Des paiements en tant que prestataire de moyen de
paiement.

30
Encadré4 : Le M-Kesho du Kenya (une variante du M-Pesa)
Un model de phone banking existant et ayant fait ses preuves est celui du M-Pesa Kenyan.
Développé par l’opérateur kenyan Safaricom, M-Pesa est un service de transfert d’argent par
téléphonie mobile. Créé en 2007, il permet à ses utilisateurs de déposer de l’argent sur son
compte, d’en envoyer à un contact ou d’en retirer dans certains distributeurs du pays, le tout
sans qu’il soit nécessaire pour l’utilisateur de disposer d’un compte bancaire. A ce jour, le service
compte près de 15 millions d’utilisateurs, soit une moyenne d’un Kenyan sur trois ! Devenu le
symbole de l’innovation et de la réussite du m-paiement en Afrique, M-Pesa a connu un essor
parmi les pays voisins, et plus loin comme au Niger, en Syrie ou même en Haïti. Et aussi l’objet de
détournements plus solidaires, comme Mamabika qui permet à des femmes enceintes des
bidonvilles de Nairobi d’économiser afin de pouvoir accoucher décemment dans un hôpital. Ce
succès du m-paiement s’expliquerait en partie par le faible taux de bancarisation du continent
africain. Le mobile devient un levier de fond pour rattraper le retard de bancarisation et un
moteur de développement de projets. L’Afrique est ainsi le premier continent en termes de m-
banking, une technologie qui commence à peine à s’implanter dans les pays occidentaux, et
qui prouve encore une fois que l’innovation n’est pas l’apanage des pays du Nord. L’implication
de la Banque centrale kenyane (BCK) dans la réussite de M-Pesa a été déterminante. A
l’absence d’une réglementation appropriée pour ce service novateur, elle a dû peser de tout
son poids pour que le service soit lancé.

Les produits d’épargne via mobile ont augmenté rapidement : à partir de Décembre 2010, il
y avait au moins sept systèmes offrant un certain type d’accès au compte bancaire via
téléphone mobile. La plupart d'entre elles sont essentiellement accès à un compte traditionnel
via un téléphone mobile et nécessitent le premier client à ouvrir un compte dans une banque
traditionnelle physique. Nous appelons ces systèmes partiellement intégrés d'épargne mobiles.
Séparément ‖, M- KESHO, qui est une joint-venture entre Equity Bank et deSafaricom, peut être
considéré comme un système d'épargne mobile entièrement intégré, car il ne nécessite pas un
compte bancaire traditionnel : Les Clients peuvent s'inscrire via Les agents de Safaricom. M-
KESHO avait 613.000 abonnés dans les six mois après son lancement. Le marché a connu une
expansion rapide depuis que plus de banques ont structuré des accords avec les fournisseurs de
services mobiles. Les partenariats avec les fournisseurs des services de Banque mobiles ne sont
pas exclusifs, et les banques cherchent des accords avec plusieurs fournisseurs de services
mobiles dans le but ultime de fournir un accès universel à la diversité de leurs bases d'un compte
client. En outre, les banques commencent à construire leurs propres réseaux d'agents afin de
prendre une position de négociation plus compétitive dans l'accès aux plates-formes de services
mobiles(Gabriel Demombynes and Aaron Thegeya ; March 2012).

31
b. Dominante Banque :

La banque devient opérateur. Les institutions financières proposent des


offres intégrées et multicanaux de m-banking / m-paiement adossées à une
offre de téléphonie mobile propre via.

Pour ce faire, les institutions financières ont :

 Une forte légitimité sur les moyens de paiement, que n’ont pas
forcément les opérateurs télécom (savoir-faire sur sécurisation,
problématiques de paiement, traitement des flux de masse) ;
 La confiance de leurs clients dans le domaine du paiement
ainsi qu’une garantie forte de pérennité (contrairement par
exemple à un ISP nouvel entrant) ;
 Une forte connaissance des problématiques financières du
client et une relation durable avec lui ;
 Une expérience de l’écosystème monétique et une maîtrise
des tarifs pour pousser des services de m-banking.

ENCADRE5 : Wizzit, parti de l’initiative d’une banque


Wizzit, une revolution sudafricaine(THE ENABLING ENVIRONMENT FOR MOBILE BANKING IN AFRICA;
David Porteous-May 2006)

Wizzitest un service de m-banking lance en 2005 en Afrique du Sud par la BankofAthensofSA.


Utilisant un logiciel développé avec Cointel sur une plateforme USSD, Wizzit revêt plus la forme d’une
branche (ou division) de la Bank of Athens of South Africa, et est légalement responsable des dépôts
collectés.

Toutes fois, la marque est détenue et les opérations gérées par une entité séparée lancée par des
entrepreneurs indépendants qui croyaient en l’existence potentiel d’un marché potentiel pour ce type
de service.

Le lien avec une banque de compensation fourni aux utilisateurs titulaires de Wizzit, avec l’accès
au système de e-payements conventionnel de l’Afrique du Sud, incluant l’obtention de cash (liquidité)
via des terminaux distributeurs de billets de banques automatiques en utilisant une carte de débit de
marque Maestro, ce qui fait partie de l’offre.

A noter, les comptes bancairesWizzit sont créés à distance par les agents commis à cette tache
appelés Wizzkids.

32
Dans le sillage de WIzzit qui promeut des services de m-banking par un
marketing de proximité auprès de personnes n’ayant jamais ouvert de
compte ou retiré dans un GAB, la First National Bank et MTN Bnaking (une joint
venture entre la Standard bank et un réseau de téléphonie) ont lancé leur
solution de m-banking.

Encadré 6 : MTN Mobile Money

MTN Mobile Money été lance en Afrique du Sud en 2005 sous la forme d’une Joint
venture entre le deuxième opérateur le plus important du pays MTN et une importante
banque commerciale, Standard Bank. Les MobilesStarter Packsd'argentsont disponiblespar
l'intermédiairedes agentsde MTNet les succursales bancairesetl'ouverture du
comptes'effectueà distance viaun processus interactifau cours duquelles enregistrements
vocauxsont considérés commedes identifiants biométriqueset le menu deMobile Moneysont
téléchargéessurl'airà unekcarte SIM32.CommeCelpay, Mobile Moneyutilise le
logicielFundamo. Commed'Avril 2005, leMobile Moneya rapporté15 000clients.(David
Porteous ; 2006)

c. Collaboratif :

Ce modèle est fondé sur le fait que la banque et l’opérateur restent sur
leur cœur de métier respectif sans empiéter sur le périmètre de l’autre.

La difficulté forte de monter un réseau d’acceptation ex nihilo implique


qu’un partenariat avec des banques soit réalisé.

d. Indépendant :

Ce modèle est fondé sur le développement d’applications m-paiement


spécifiques permettant de réaliser des achats online, de gérer ses comptes et
de réaliser des transferts de fonds. Les sociétés qui choisissent ce modèle sont
généralement des éditeurs de logiciels qui se développent en nouant des
partenariats avec des opérateurs, des banques et des réseaux marchands
locaux.

33
Tableau 1 : Des exemples de mise en place de ces modèles se trouvent sur tous les
continents, parmi lesquels(2011, Kurt Salmon et PHB Development/ MOBILE PAIEMENT) :

Nom du Pays de Exemples d’autres


Modèles service/ référence Marchés Chiffres clés Type de service
Société mère internationaux
Wizzit/ South  Wizzit Transfert de
Dominante African Bank Afrique du sud dispose de 2.800 fonds/
banque of Athens guichets postaux versement de
Limited et 800 guichets salaire/ paiement
bancaires de factures
 250.000
abonnés
Pas de - Fondé en 2006 M-wallet, transfert
Fino Inde développements de fonds
externes à l’Inde à - 10 millions de clients
ce jour
London - 7 millions d’abonnés M-wallet:
Collaboratif Underground Royaume Uni Londoniens paiement
Mobile quotidien des
ticketing/ - 500 testeurs en transports/
Transport for cours commerces
London présents dans le
métro
OBB handy- - Lancement en 2009
ticket/ Autriche - 200 millions Mobile ticketing
OBB Austrian de passagers par an
Railways - 56.400 handy tickets
vendus par an
Actuellement en - Fondé en 2004 Paiement de
Indépendant Yellow Etats-Unis service dans 7 - 47 millions de factures,
Pepper pays: Bolivie, transactions transfert de fonds,
Colombie, en 2009 recharge de
Equateur, - 1,5 millions cartes prépayées
Guatemala, d’utilisateurs
Panama, Pérou et
Etats- Unis
E-Masary Kenya, et d’autres Fondé en Avril 2009, Remboursement
associé à Egypt pays à venir compte 600 points de de Crédit, M-
MobiKash vente, et plus de Wallet
100.000 clients
Barhein, Kenya, - Lancé en février M-wallet, transfert
Dominante Moneyzap/ Koweit Tanzanie, Sierra 2009 de fonds
opérateur Zain Leone, - 12 millions de client
Ghana, Niger, sur 7 pays africains
Malawi et
Ouganda
Royaume-Uni, - Lancé en mars 2007 M-wallet, transfert
M-PESA/ Kenya au Kenya de fonds
Tanzanie, - 9,7 millions
Safaricom
Afghanistan d’utilisateurs
(mars 2010)
- 11.000 souscriptions
par jour
- 9.000 agents

34
Conclusion Partielle
Ce chapitre a mis en évidence les concepts sur le phone banking, en tentant
de faire la différence avec le mobile banking.

Il s’est appesanti sur les éléments inhérents à son fonctionnement, les risques
d’utilisation ainsi que les avantages que représente l’offre des services
financiers au travers cette technologie ainsi que quelques modèles ou
typologie d’offre de cette technologie qu’il existe.

D’autres part, il s’est centré sur les pré-requis à l’implémentation d’un service
de phone banking dans un contexte ou il y a ou pas un support tel qu’un
opérateur de télécommunication et aussi sur les types de partenariat existant
entre différentes entreprises.

Pour enfin, clôturer avec une étude de quelque cas observé sous plusieurs
contextes mais présentant des caractéristiques de partenariat.

De cette manière, il nous a permis de poser les jalons à l’étude qui va faire
l’objet de ce travail.

35
Chapitre II
Pratique du phone banking à
Kinshasa

Ce chapitre se propose de présenter et faire comprendre les défis que


doivent relever les ISFD voulant se lancer dans la mise en place d’un service
de « Phone banking » en partenariat avec un opérateur de téléphonie
mobile.

Nous aurons à présenter les exigences ou conditions que posent les


entreprises de télécommunication en ce qui concerne la possibilité de
partenariat pour le service de « phone banking » et les confronter aux réalités
que vivent les IMF.

Pour se faire, notre analyse se base sur le service tel qu’offert par les
entreprises de télécommunication de la place et sur les caractéristiques ou
les indicateurs internes aux IMF dans un échantillon d’institutions retenues.

2.1. Brève présentation du service de phone banking tel


qu’offert par Les entreprises de télécommunication à
Kinshasa

Dans ce point, nous allons présenter de façon plus ou moins détaillée le


service du phone banking tel qu’on le trouve à Kinshasa.

Tout d’abor, il y a 6 entreprises de télécommunication, qui opèrent dans la


téléphonie mobile, parmi lesquelles, trois déjà se sont lancée sur l’offre de la
technologie M-Pesa. Etant donné la similitude de l’offre de cette technologie,
nous avons jugé concis de ne nous baser que sur un seul de ces services, tout
en gardant l’œil sur les éléments supplémentaires que peuvent offrir les
services des autres opérateurs.

36
Notre choix s’est porté sur le produit Airtel-Money offert par la compagnie
Airtel RDC, entreprises de télécommunication installée en République
Démocratique du Congo depuis l’année 1999.

2.1.1. Présentation du model de phone banking offert par les


entreprises de télécommunication congolaise

Airtel Money (source : Airtel RDC)

« Airtel money » est un service de monétique offert par la société de télécommunication


Airtel RDC. Il permet d’effectuer des transactions financières au travers des téléphones
mobiles. Etant implémenté par des opérateurs de téléphonie mobile, Ils seront donc à
classifier dans la catégorie des modèles opérateurs. Ils permettent d’utiliser le téléphone
pour : Recevoir et envoyer de l’argent aux proches, Payer des biens et services, Effectuer
des dépôts de cash Retirer de l’argent, Acheter le temps de communication pour soi-même
ou pour quelqu’un d’autre mais aussi Gérer des comptes bancaires quand celui-ci est lié à
un compte Airtel money.

Le fonctionnement de ces services est simple et conçu pour fonctionner dans n’importe
quel model de téléphone. Il fonctionner soit par menu SMS (short message service),
application STK (Sim Toolkit) ou par des commandes USSD (UnstructuredSupplementary
Service Data).

Les différents usages dont il peut faire l’objet sont décrits dans le schéma
suivant :

37
Figure 4 : Différents usages du service Airtel money (source : Airtel RDC)

Bank

Bank

Transférer de Déposer du cash Transférer de votre


votre compte compte airtel
bancaire à votre money à votre
compte airtel compte bancaire
money

Payer vos Envoyer de la


factures, airtel money monnaie
biens et électronique
services.

Recharger votre
Recevoir de la
téléphone ou celui
monnaie
d’un autre avec du
électronique
Retirer du cash credit appel.

Nous nous sommes interrogés sur la possibilité que les entreprises de


télécommunication concluent des partenariats avec des ISFD de la place, au
travers desquels ils agrandiraient le niveau d’utilisation de leur service mais
aussi atteindraient de manière plus spécifique les consommateurs potentiels.

Après entretiens avec les responsables de ces entreprises de


télécommunication, nous avons pu comprendre qu’il y a plusieurs acteurs qui
interviennent dans le fonctionnement d’un service tel qu’Airtel Money.

38
Encadré 3
Pour le service Airtel Money, nous avons comme acteurs :

 Airtel
o Gérer la plateforme.

o Enregistrer les clients au service.

o Assurer le service client pour airtel money.

o Respecter les consignes de la régulation en ce qui concerne l’identification


et le blanchiment d’argent.

o Procéder aux clôtures et réconciliations journalières entre la plateforme airtel


money et le Compte de règlement.

 La Banque
1. Gérer le “compte de règlement”.
2. Intégrer la plateforme Airtel Money avec son service de transaction en ligne afin
de:
• Faciliter l’initiation des transactions en ligne.
• Faciliter l’accès en ligne pour l’établissement des rapports et la réconciliation
de compte.
 Les merchants
o Personnes morales ou physiques vendant des biens et services, institutions
gouvernementales et organisations non gouvernementales
o Personnes morales ou physiques acceptant ou effectuant des paiements via
téléphone, terminaux de payement ou internet.
 Le réseau de distribution
o Les distributeurs seuls habilités à faire les dépôts sur le compte de règlement
en vue de convertir la monnaie physique en monnaie électronique
o Les Agents faisant partie du réseau des dealers ou des agents indépendants,
seuls autorisés à effectuer des opérations d’encaissement et décaissement.
 Le consommateur
o Effectuer opérations de Transfert d’argent, Paiement de biens et services,
Achats de temps de communication via l’application se trouvant dans le
téléphone (Sim tool Kit)

(Source : Airtel RDC)

39
Cependant, en parlant du possible au partenariat entre IMF et Opérateur
de téléphonie mobile, nous devronsexpliquerque la relation qu’entretient la
societéAirtel-RDC avec sa ou ses banquespour son compte de règlement,
n’est pas vraiment un partenariat ; c’est plus une relation client-banque ; où
l’entreprise de télécommunication est un client auprès de la banque.

Grosso modo, l’entreprise de télécommunication est cliente d’une banque,


souscrit à un compte dit « séquestre » qui bénéficie d’un certain nombre
d’avantages entre autres, la facturation sur les mouvements d’entrée-sortie
dans le compte ne dépend pas du nombre des transactions mais plus d’un
accord commercial entre la banque et l’entreprise de télécommunication.
Ce qui permet à Airtel-RDC de gérer les transactions sans se faire surtaxer par
la banque. Le compte séquestre joue plus le rôle de matelas financier et de
sécurité pour l’entreprise de télécommunication face aux risques de liquidité.
(Source : Airtel RDC)

Nous en arrivons à la question : Que faut-il pour qu’un partenariat soit possible
entre une IMF et un opérateur de télécommunication ?

Se poser cette question revient à essayer de comprendre en premier lieu les


exigences des opérateurs de téléphonie mobile disposant de la technologie
du phone banking.

2.1.2. Les exigences des télécoms en cas de partenariat

Cherchant avant tout à sécuriser ses actifs, les entreprises de


télécommunication ne nouent pas de partenariat avec toutes les ISFD qui
sollicitent leur plateforme. Avant tout contrat de partenariat, les opérateurs
ont des exigences, qui leur garantissent au minimum le retour sur
investissement dans cette démarche. Durant nos entretiens avec les
représentants des opérateurs de téléphonie mobile, il nous a été clairement
expliqué que les exigences étaient :

40
 L’agreement de la Banque Centrale, afin de vérifier si cette institution
est reconnue par l’Etat congolais.
 De voir la taille de l’institution, afin de pouvoir mesurer le niveau
d’utilisation potentiel de la plateforme ;
 La qualité des actifs et du portefeuille de ses activités (épargne et
crédit) ;

(Source : Airtel RDC, Tigo RDC)

2.1.3. Indicateurs utilisés

Les indicateurs choisis et (utilisés) pour tenter de répondre aux


conditions des opérateurs de téléphonie mobile et pour mesurer le degré
d’adaptation des IMF à ces conditions sont les suivants :

 Le nombre des clients emprunteurs


 Le nombre des clients épargnants
 L’encours total d’épargne
 L’encours total de crédit
 Les encours moyens (épargne et crédit)
 Le portefeuille à risques
 L’autosuffisance opérationnelle
 Le taux d’intérêt appliqué aux crédits
 Et aussi l’agreement de la banque centrale.

Nous devons préciser que dans cette batterie d’indicateurs, nous en avons
qui nous permettrons de mesurer la portée des IMF et d’autres qui seront
orientées performances.

41
2.2. Résultat de l’analyse des IMF
2.2.1. La reconnaissance par l’autorité légale

L’aspect légal est un élément à ne pas négliger, car avant toutes


activités sur le territoire national, pour sécuriser l’investisseur et son
investissement, mais aussi les consommateurs potentiels, l’Etat exige à tous
ceux là souhaitant investir dans un quelconque domaine de se faire
reconnaitre.

En microfinance, cette reconnaissance passe par l’agreement de la


banque centrale. Donc, toutes les institutions de microfinance souhaitant
travailler avec les opérateurs de téléphonie mobile, devront donc prouver
cet agreement en l’exhibant dans les conditions de partenariat. Voyons dans
notre échantillon, combien d’institutions sont agréées par la banque
centrale :

Tableau 2 : Agreement des Institutions

Institutions Agreement

FINCA OUI
MECREKIN OUI
MEC MUFESAKIN OUI
MECRE NGALIEMA OUI
COOPEC CEAC KITAMBO OUI
MECRE KINTAMBO OUI
COOPEC DIC
MECREGOMBE OUI
MECRE MASINA OUI
COOPECAS OUI
Mutuelle BOMOKO OUI
COOPEC CEAC MATETE OUI
COOPEC ACCO
COOPEC MAKIN
CEAC NLEMBA OUI
IMF OFED
MEC CAPROS OUI

(Source : FPM 2012)

42
Nous pouvons observer qu’il y a dans notre base de données, presque toutes
les institutions qui ont l’agreement. Et sont donc reconnues par la banque
centrale.

Sur un total de 17 institutions, … ont l’agreement. Soit un pourcentage de …

Néanmoins, nous ne pouvons pas négliger le fait que la plupart de ces IMF
ont fonctionné pendant une durée relativement longue avant d’obtenir
l’agreement. Une faiblesse de l’outil étatique témoignée soit par le long
temps pris avant de pouvoir lister ces nouvelles institutions ou encore par le
temps que prend la procédure pour aboutir.

2.2.2. La taille de l’institution

Pour juger de la taille de l’institution, il nous est apparu normal que le


premier indicateur qui nous permette de juger de la taille d’une institution soit
le nombre de ses clients actifs emprunteurs comme épargnants. En effet,
seule une grande institution peut être capable de gérer un vaste portefeuille
clients.

Mais aussi La forme juridique de l’institution. En référence à la


réglementation en rigueur en république démocratique du Congo. Qui
stipule que les institutions peuvent revêtir l’une ou l’autre forme en fonction du
niveau du capital. Ex : seules les IMF ayant un capital social de plus de
100.000 USD peuvent prendre la forme de SARL.

Il y a aussi le nombre d’employés qui peut renseigner sur la taille de


l’institution. En effet, une institution qui est capable de supporter la charge
d’un assez important nombre d’agents, peut être considérée comme
grande. Cela reste néanmoins relatif au contexte du milieu.

43
Tableau 3 : Taille des Institutions

IMF FORME JURIDIQUE NBRE NBRE EPARGNANTS NBRE D'AGENTS DE


EMPRUNTEURS CREDIT
FINCA SARL 61 825 63 446 222
MECREKIN COOPEC 6 688 20 689 11
MEC MUFESAKIN Mutuelle 2 289 14 855 8
MECRE NGALIEMA COOPEC 513 1 598 3
COOPEC CEAC COOPEC 218 2 101
KITAMBO
MECRE KINTAMBO COOPEC 837 1 850 2
COOPEC DIC COOPEC 2 016 2 016
MECREGOMBE COOPEC 1 627 1 456 2
MECRE MASINA COOPEC 722 1 454 2
COOPECAS COOPEC 269 4 114 3
Mutuelle BOMOKO Mutuelle 955 9 687 7
COOPEC CEAC COOPEC 122 1 345 2
MATETE
COOPEC ACCO COOPEC 551 2 507 2
COOPEC BOLINGO COOPEC 186 1 069 1
COOPEC MAKIN COOPEC 521 2 546 1
CECPKI KITAMBO COOPEC 270 1 654
CEAC NLEMBA COOPEC 43 1 440
IMF OFED SPRL 81 1 830
MEC CAPROS Mutuelle 35 2 304

(Source : FPM 2012)

En ce qui concerne la taille de la clientèle, il est fort aisé de voir sur le


graphique ci-dessous la tendance générale du secteur tel qu’il se présente
dans la ville de Kinshasa.

44
Figure 5

70 000
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000 NBRE EMPRUNTEURS
10 000
0

NBRE EMPRUNTEURS

Le constat fait dans le tableau 2 est encore plus visible dans le graphique ci-
dessus, L’écart qu’il y a entre l’IMF FINCA et les autres IMF de notre
échantillon.

Figure 6

70 000
60 000
50 000
40 000
NBRE EPARGNANTS
30 000
20 000
10 000
0

NBRE EPARGNANTS

Il en est de même pour le nombre des clients épargnants. Ici encore, FINCA
fait cavalier seule en tête. Suivie de loin par les IMF du réseau MECRE.

45
Figure 7

250

200

NBRE D'AGENTS DE
150 CREDIT

100

50

NBRE D'AGENTS DE CREDIT

(Sources : FPM 2012)

Voici un élément qui va nous conforter dans notre hypothèse sur la


faiblesse des capitaux des IMF de la capitale. Nous observons sur cette image
que le nombre d’agents de FINCA est plus important que celui des autres
institutions. Qui dit nombre d’agents important, dit charges d’exploitations
importantes. Et l’écart qu’il y a entre le nombre d’agents de FINCA et les
autres institutions, est là encore un fossé.

Qu’à cela ne tienne, avec une moyenne du nombre d’épargnants se


situant autours de 7573. Et au niveau de la taille du personnel, nous avons une
moyenne de 20,4. Or, nous savons que des valeurs telles que les moyennes
arithmétiques sont des fortement influencées par les valeurs extrêmes de la
base des données, nous pouvons conclure que cette valeur est attirée vers le
haut par le nombre des clients de FINCA et de MECREKIN.

46
Le niveau d’utilisation potentiel.

Dans cette section, ce critère peut ne pas être considéré comme une
exigence comme telle, mais beaucoup plus comme un moyen de se garantir
le minimum d’un retour sur investissement. La garantie qu’une fois installé, le
service sera utilisé à hauteur optimale. Naturellement, cela passe par le
nombre des clients et le niveau de fréquentation qu’ils ont avec leurs
institutions respectives. D’où le recours à des éléments tels que les encours
des crédits et d’épargne, ainsi que le nombre des clients.

47
Tableau 4 : Niveau d’utilisation potentiel

Institutions Encours des crédits Encours de crédit Encours d’épargne Encours d’épargne Nombre des
moyen par moyen par épargnant clients
emprunteur
FINCA 12 845 747 207,78 5 813 657 91,63 63 446
MECREKIN 1 540 409 230,32 2 146 468 103,75 20 689
MEC MUFESAKIN 455 424 601,23 415 903 252,81 1 598
MECRE NGALIEMA 308 431 1 390,52 403 992 199,86 2 101
COOPEC CEAC 303 134 474,21 419 911 239,72 1 850
KITAMBO
MECRE KINTAMBO 396 915 122,17 443 480 126 2 016
COOPEC DIC 246 287 128,95 254 007 161,44 1 456
MECREGOMBE 209 809 265,18 235 062 112,15 1 454
MECRE MASINA 191 457 400,9 163 062 121,82 4 114
COOPECAS 107 841 110,03 501 168 11,65 9 687
Mutuelle BOMOKO 105 082 841,19 112 856 88,52 1 345
COOPEC CEAC MATETE 102 625 70,39 119 054 14,36 2 507
COOPEC ACCO 38 785 42,55 36 003 11,5 2 546
COOPEC MAKIN 22 170 182,81 29 270 5,65 1 440
CEAC NLEMBA 7 861 94,02 8 136 39,13 1 830
IMF OFED 7 616 95,23 71 613 3,8 2 304
MEC CAPROS 3 333 21,59 8 766 7,42 1 130
MOYENNES 993 702 311 335 547 94 7 148

(Source : FPM 2012)

48
Le niveau d’utilisation potentiel dépend du nombre des clients de
l’institution. Mais pour le cas précis du phone banking, il faut y ajouter les
habitudes des clients en termes d’épargne et ou de crédit.

Pour cela, nous pouvons conclure que l’IMF ayant une faible moyenne
d’encours d’épargne moyen par épargnant ou une faible moyenne
d’encours moyen des prêts par emprunteur, et une institution qui a un faible
potentiel d’utilisation de phone banking.

A ce niveau les bases sectorielles pour nous seront les moyennes de


chacun de nos indicateurs. Soit, 5048 pour le nombre des clients épargnants,
mais aussi les valeurs des encours des épargnes et des crédits.

Comme visibles sur les figures suivantes, il ressort qu’il y a un net écart en
termes de nombre des clients entre les IMFFINCA, MECREKIN, IMF HOPE, MEC
MUFESAKIN, COOPECAS, Mutuelle BOMOKO, COOPEC MAKIN et les autres
institutions de notre échantillon.

Et bien sur, comme la moyenne arithmétique est une valeur fortement


influencée par les valeurs extrêmes, nous dirons que FINCA et MECREKIN
tendent à attirer ver le haut cette valeur.

Le nombre des clients peut permettre de percevoir le nombre de


potentiels consommateurs, mais il se fait qu’il est très limité et ne fourni pas
d’informations suffisantes sur le volume potentiel de ces transactions qui
auraient lieu avec le phone banking installé.

D’où, le choix des valeurs telles que les encours d’épargne et de crédit
(moyens comme totaux), pour pouvoir déterminer le potentiel qui pourrait
exister entre les différents clients des institutions.

Voir la figure suivante :

49
Figure 8

MOYENNES
MEC CAPROS
IMF OFED
CEAC NLEMBA
COOPEC MAKIN
COOPEC BOLINGO
COOPEC CEAC MATETE
Mutuelle BOMOKO Nombre des clients
COOPECAS
MECRE MASINA
MECREGOMBE
COOPEC DIC
MECRE KINTAMBO
COOPEC CEAC…
MECRE NGALIEMA
MEC MUFESAKIN
MECREKIN
FINCA
0 20 000 40 000 60 000 80 000

Nombre des clients

(Source : FPM 2012)

Nous voyons dans ce graphique le net écart qu’il y a entre le nombre des
clients de FINCA et MECREKIN par rapport aux autres IMF.

50
Figure 9

MOYENNES
MEC CAPROS
IMF OFED
CEAC NLEMBA
COOPEC MAKIN
COOPEC BOLINGO
COOPEC CEAC MATETE
Mutuelle BOMOKO
COOPECAS
MECRE MASINA
MECREGOMBE
Encours d’épargne
COOPEC DIC
Encours des crédits
MECRE KINTAMBO
COOPEC CEAC KITAMBO
MECRE NGALIEMA
MEC MUFESAKIN
MECREKIN
FINCA

0 5 000 000 10 000 000 15 000 000

Différents Encours des ISFD (Epargne et crédit)

(Source : FPM 2012)

Dans ce graphique, nous voyons encore l’écart qu’il y a entre les encours de
FINCA et les autres IMF de notre échantillon. Ce qui témoigne de la
différence de niveau d’activité qu’il y a entre FINCA et les autres.

51
2.2.3. L’autosuffisance opérationnelle et la qualité des services
(des actifs)

a. La qualité des actifs (portefeuille à risques et taux de


transformation de l’épargne en crédit)

L’actif le plus important en microfinance mais aussi le plus risqué est le


crédit (KALALA 2012).

Et bien sure,le meilleur moyen pour l’IMF de rassurer son partenaire de la


stabilité et de la qualité est de rassurer que ses actifs ne présentent pas de
risques ou que le niveau de risque est acceptabledans le cas d’espèce.

Le recours au portefeuille à risque (PAR) comme indicateur est justifié par


le fait que c’est l’indicateur le mieux indiqué pour jugé de la confiance que
l’on peut porter sur l’encours de crédit d’une IMF. Selon le CGAP, si ce dernier
est en dessous des 5%, ca signifie que l’institution maitrise bien son encours
des crédits. Qu’à cela ne tienne, ca n’empêche pas que la partenaire fixe le
sien.

52
Tableau 5 : Performances des IMF

Institution PAR 30J Volume du PAR Taux de


30J transformation
FINCA 2,20% 282 606,43 221%
MECREKIN 9,00% 138 636,81 72%
MEC MUFESAKIN 4,80% 21 860,35 110%
MECRE NGALIEMA 1,50% 4 611,29 76%
COOPEC CEAC KITAMBO 5,10% 15 332,95 72%
MECRE KINTAMBO 5,30% 21 036,50 90%
COOPEC DIC - 97%
MECREGOMBE 16,00% 33 569,44 89%
MECRE MASINA 13,10% 25 097,16 117%
COOPECAS 20,80% 22 430,93 22%
Mutuelle BOMOKO 4,10% 4 329,39 93%
COOPEC CEAC MATETE 2,60% 2 668,36 86%
COOPEC ACCO 9,90% 3 856,63 108%
COOPEC MAKIN 3,30% 742,28 76%
CEAC NLEMBA 37,00% 2 908,57 97%
IMF OFED --- 2,5 11%
MEC CAPROS 0,40% 11,93 38%

(Source : FPM 2012)

N’ayant pas pu entrer en possession du vrai seuil de tolérance des


opérateurs de télécommunication, mais aussi en se référant aux données
chiffrées qui précèdent, nous avons jugé bon de prendre pour seuil les 10%. Et
dans ce cas, les institutions qui rentrent dans ce moule sont les suivantes :
FINCA, MECREKIN, MEC MUFESAKIN, MECRE NGALIEMA, COOPEC CEAC
KITAMBO, MECRE KINTAMBO, Mutuelle BOMOKO, COOPEC CEAC MATETE,
COOPEC ACCO, COOPEC MAKIN et IMF OFED.

Néanmoins, il faut noter que le portefeuille à risque à lui seul ne permet pas
de vérifier la qualité de tous les actifs. Il faut rajouter d’autres éléments
comme le taux de transformation de l’épargne en crédit…etc.

Et pour cet indicateur, seules les institutions COOPECAS, IMF OFED et MEC
CAPROS ne remplissent pas cette condition.

53
b. L’autosuffisance opérationnelle

L’autosuffisance opérationnelle nous renseigne sur la capacité qu’a


l’institution à contenir ses charges avec les ressources disponibles. Elle est la
mesure la plus élémentaire de la pérennité.

Pour se faire, les informations disponibles sur les ressources internes des
institutions retenues est le nombre d’agents de crédits et le nombre des
clients. Par des combinaisons, nous avons pu obtenir les chiffres suivants :

Tableau 6 : Autosuffisance Opérationnelle des IMF

Institution Nombre Emprunteurs/ Total agents par Autosuffisance


d’agents agents de encours de opérationnelle
de crédit crédit crédit

FINCA 222 278 57 863,73 112%


MECREKIN 11 608 140 037,18 121%
MEC MUFESAKIN 8 286 56 928,00 117%
MECRE NGALIEMA 3 171 102 810,33 115%
COOPEC CEAC KITAMBO 75%
MECRE KINTAMBO 2 419 198 457,50 20%
COOPEC DIC 38%
MECREGOMBE 2 814 104 904,50 116%
MECRE MASINA 2 361 95 728,50 0%
COOPECAS 3 90 35 947,00 141%
Mutuelle BOMOKO 7 136 15 011,71 59%
COOPEC CEAC MATETE 2 61 51 312,50 158%
COOPEC ACCO 2 276 19 392,50 108%
COOPEC MAKIN 1 521 22 170,00
CEAC NLEMBA 69%
IMF OFED 122%
MEC CAPROS 101%

(Source : FPM 2012)

Norme BCC pour l’autosuffisance opérationnelle : 119%.

Du tableau qui précède, nospouvons observer que seulement 4 institutions


atteignent ce seuil sur un total de 18.

Il s’agit de : MECREKIN, COOPECAS, COOPEC CEAC MATETE et IMF OFED.

54
2.3. ANALYSE SWOT

Nous allons, par une simple analyse SWOT, ressortir les forces, les faiblesses,
les opportunités et les menaces que peuvent rencontrer les différents
stakeholders dans la mise en place d’un partenariat pour un service de
phone banking.

 Pour les opérateurs de téléphonie mobile

Strength (Forces) Weakness (Faiblesses)


 La disponibilité des capitaux et de la
technologie du mobile banking ;

Opportunity (opportunité) Threats (menaces)

 La législation congolaise qui restreint les


 Le nombre d’institutions de microfinances
mouvements opérateurs de téléphonie
qui augmente d’années en années (BCC
mobile en ce qui concerne les flux
2010);
financiers via leurs plateformes ;

55
 Pour les ISFD

Strength (Forces) Weakness (Faiblesses)

 Le faible niveau des capitaux dans la


 Possède la clientèle et l’autorisation de la
plupart des IMF et COOPEC pour mettre
banque centrale pour offrir les services
en place un service de phone banking
financiers ;
internalisé ;

Opportunity (opportunité) Threats (menaces)

 L’analphabétisme de la plupart des


 Le taux de pénétration de la
populations subsahariennes et la
télécommunication mobile largement
résistance au changement ;
plus élevé que le taux de pénétration de
la finance ;

56
Conclusion Partielle
Ce chapitre a fait essentiellement l’objet de nos observations sur le
contexte congolais.

Il s’est d’abord concentré sur les conditions dans lesquelles évolue le


phone banking dans la ville de Kinshasa, est passé par les caractéristiques
des produits « phone banking » offert dans ce contexte Kinois, puis a pris
connaissance des exigences des opérateurs de téléphonie mobile auprès
des ISFD avant tous type de partenariat.

Il est ensuite passé par une batterie d’indicateurs, pour tenter de vérifier si
ces ISFD de notre échantillon répondaient ou pas aux conditions des
opérateurs.

Ainsi le voile sur la jonction entre les exigences des opérateurs de


téléphonie mobile et les réalités vécues par les IMF de Kinshasa a été clarifié.
Et nous avions tous les éléments pour critiquer et déterminer le modèle de
partenariat que nous considérons le plus approprié.

57
Chapitre III
Essai d’une Joint Venture ISFD-
Opérateur de téléphonie mobile
en RDC

Il sera principalement question dans ce chapitre de faire des critiques


des résultats obtenus de nos analyses faites dans le contexte congolais.

De les comparer aux phénomènes observés à notre point sur l’étude des cas.
Et de déterminer de la réplicabilité ou non de ces modèles dans le contexte
de Kinshasa.

Ceci devra nous permettre de vérifier ou non nos hypothèses et d’aboutir à


des conclusions à l’issue de cette comparaison.

Après analyse de l’offre de la technologie du phone banking ainsi que des


capacités observées dans un échantillon d’institutions de la ville province de
Kinshasa, nous avons fait des constats sur les ISFDobservées par rapport aux
exigences des opérateurs de téléphonie mobile avant de mettre sur pied un
service (cfr. 1.8. Etude des cas). Ce qui nous a amené à des résultats que
nous allons tenter de discuter.

Pour ce faire, nous allons procéder à une étude analytique en fonction de


chaque aspect observé et proposer des solutions palliatives aux problèmes
existant ou pas à ce niveau.

58
3.1. Critique des résultats

Une analyse critique des données recueillies est effectuée, de manière à


observer les forces et les failles décelées dans le chef de tous les stakeholders
du phone banking.

Le plus souvent dans les ISFD, afin d’être capable de proposer des pistes de
solution.

a. Observations des phénomènes

Après observation et analyse des données collectées auprès des institutions


de microfinance. Les observations finales que nous avons faites au niveau de
chacune des exigences des opérateurs de téléphonie mobile sont :

1. (L’agreement de la Banque Centrale, afin de vérifier si cette


institution est reconnue par l’Etat congolais.) La législation
congolaise, bien qu’ayant pas des conditions et des lignes de
conduites bien définies, nous ne pouvons pas en dire autant du suivi
et de la surveillance du respect de ces dernières. Ce qui n’aide pas
la régulation du secteur. Les ISFD de notre échantillon ont certes leur
agreement, mais pour la plupart, cela s’est fait que longtemps après
le lancement de leurs activités.
Comme solution : La Banque centrale, doit prendre des mesures
coercitives afin d’inciter d’avantage les offreurs des services
financiers à obtenir leur agreement. Suivre rigoureusement les délais
d’activité avant l’obtention de l’agreement, mais aussi, améliorer
les délais de livraison des documents officiels, car c’est aussi un des
éléments qui décourage les ISFD à entreprendre les démarches.
Ceci constitue un frein majeur pour le partenariat IMF-Opérateur.
59
2. La taille de l’institution. (De voir la taille de l’institution, afin de
pouvoir mesurer le niveau d’utilisation potentiel de la
plateforme)Cet indicateur nous a permis de mesurer l’attrait que
pourrait représenter une institution auprès du partenaire potentiel.
Cet attrait se mesure en fonction du nombre des clients que
possède une institution et le potentiel que ce nombre représente en
terme de circulation sur la plateforme. Il est donc facile de
comprendre que plus ce nombre est grand, plus l’intérêt augmente.
En ce qui concerne les tailles des institutions, nous avons constaté
que les résultats se regroupent en trois zones. D’abord, FINCA RDC
avec plus de 63 000 clients épargnants, puis en suite viennent les
réseaux MECRE et La MUFESAKIN avec respectivement 27 047 et 14
855 et enfin viennent les autres IMF. Ce qui ferait des institutions
précitées, des candidats beaucoup plus intéressant pour les
opérateurs de téléphonie par rapport aux autres.

Un élément qui facilitera la joint venture, car les institutions de la


sphère financière possèdent à leur actif non seulement la
prérogative sur les activités à caractère financier, mais aussi les
clients en consommateurs des produits financier dont la prise en
charge améliorée avec le phone banking va encore susciter un
niveau de satisfaction supérieur.

L’attrait mesuré ici, ne l’est pas qu’en fonction du nombre des


clients, mais aussi par les valeurs brutes des encours (totaux et
moyens) d’épargne et de crédit. Qui sont des valeurs universelles
permettant de mesurer les le niveau auquel se situe l’institution et le
niveau moyen des clients de cette institutions.

60
La combinaison de ces trois indicateurs nous a permis de voir en
finalité une densité moyenne que pourrait présenter chaque client
de l’institution pris individuellement.
Et le cas échéant, nous avons choisi trois institutions de notre
échantillon dont les résultats se sont souvent positionnés en tête.

Tableau 7 : Comparaison des encours

Encours total Encours moyen Encours total Encours moyen


Institution
des crédits des crédits d’épargne d’épargne

12 845 747 207,78 5 813 657 91,63


FINCA RDC
2 647 021 481,82 3 392 064 132,716
MECRE
455 424 601,23 415 903 252,81
MUFESAKIN

Source ; FPM 2012

Comme nous pouvons le voir dans le tableau ci-dessus, la valeur


d’un encours total n’implique pas forcément un encours moyen tout
aussi important.

3. (La qualité des actifs et du portefeuille de ses activités (épargne et


crédit) Pour la qualité des actifs, nous avons à notre disposition,
l’autosuffisance opérationnelle. Notre constat est que même les plus
grandes IMF de notre échantillon ont des difficultés avec cet
indicateur. Ce qui nous démontre à suffisance que des gros moyens
financiers n’entrainent pas une maitrise totale des actifs.

A titre d’exemple, FINCA, qui a dans notre échantillon, les plus gros
capitaux, le plus grand nombre des clients, etc. n’a pas atteint
l’autosuffisance opérationnelle (117%) dont la norme est fixée en
République Démocratique du Congo à 119%.

61
Pour la qualité du portefeuille des activités des institutions quant à
elle, nous savons tous que les activités des institutions de
microfinance se résument principalement en deux idées
primordiales : la collecte d’épargne et l’octroi des prêts ou des
microcrédits afin de générer un effet de levier dans le chef des plus
démunis.
Il s’avère que l’activité de crédit est la plus risquée des IMF, et que la
maitrise de cette dernière, il est plus que primordial de s’assurer de
son bon comportement. D’où l’apparition d’indicateurs tels que le
portefeuille à risques pour le crédit et le taux de transformation de
l’épargne en crédit pour s’assurer que l’épargne collectée est bien
redistribuée.
Nous pouvons observer sur notre base de données que très peu
d’institutions respectent la norme en ce qui concerne la qualité du
portefeuille.

3.2. Modèle de Liquidité

Au vue de tous les constats fait simultanément sur les deux secteurs
d’activités, nous nous sommes proposé d’éditer un modelde service pour que
les deux secteurs d’activité se mettent en synergie et produisent un output
profitable àstakeholders(en tenant compte des points fort et des points
faibles des un comme des autres).

62
Nous estimons que le modèle le plus indiqué en RDC sera le
suivant :

Figure 10 : Esquisse de Modèle de Partenariat

ISFD Opérateur
Partenariat

1 Mise en place de la plate

forme par l’opérateur

2
Clients ISFD Plateforme

Prise en charge des opérations des clients de l’ISFD par la plate forme

Description de la figure ;

1. L’opérateur entre en possession des données clients auprès de l’ISFD


partenaire
2. L’opérateur intègre les clients à sa plateforme et prend en charge tous
les mouvements qu’effectuent les clients selon les ententes avec l’ISFD.

Ce qui nous permet de répondre à notre première question de recherche qui


était :Comment favoriser le partenariat entre les ISDF (IMF et COOPEC) et les
entreprises de télécommunication à Kinshasa ?

Et de vérifier notre première hypothèse en disant qu’une Joint venture serait


la mieux adaptée pour répondre aux besoins des ISFD de Kinshasa. Parce
que :

1. Elles n’ont pas les moyens de se payer la création d’une plateforme


avec les moyens que nous avons constatés dans notre étude.

63
2. Elles n’ont pas l’expertise technologique pour mettre sur pied une telle
plateforme, et la sollicitation d’une entreprise qui a déjà une telle
expertise sera nettement moins couteuse.

3.3. Obstacles majeurs constatées

Les résultats que nous avons observés, ont bel et bien des causes. Des
causes que nous considérons difficultés que rencontrées par les institutions de
microfinance.

Les difficultés que les institutions de microfinance ont affichées sont les
suivantes :

 Problème des fonds investis. Le faible niveau des fonds investis fait
naitre une difficulté qui se caractérise par le faible niveau
d’activités. D’où la fraction en deux dans les résultats obtenus pour
l’examen des données sur le nombre d’agents de crédit employés
ou même sur le nombre des clients. Avec les institutions FINCA et
MECREKIN qui avaient respectivement 63.446 et 20.689 clients et
étaient largement éloignées des autres IMF de notre échantillon qui
nageaient autour de la moyenne ajustée qui est de 2.587.
Cet aspect des choses est un handicap serieux pour la mise en
place d’un système de phone banking internalisé car ce dernier
nécessite plus de moyen qu’un partenariat.

 Problème au niveau de l’attrait que pourraient representer les IMF


pour les opérateurs de téléphonie. Etant donné que l’indicateur
utilisé pour mesurer le niveau d’utilisation potentiel du phone
banking, était en prime la taille de la clientèle, il est logique que les
institutions les plus petites donc celles ayant une taille de clientèle
trop petite soient les moins attirantes pour les opérateurs de
téléphonie.
Une raison pour nous de leur proposer de se mettre en groupe pour
combler ce déficit.

64
 Notamment, il a fallu examiner laqualité des actifs. Et en ce qui
concerne cet indicateur, malgré que la rigueur du seuil
d’acceptation ait été revue à la baisse (de 5% à 10% pour le PAR),
plusieurs institutions n’ont pas pu satisfaire à cette question.
Dans l’ensemble, cela nous a donné un total de 17 institutions sur le
total des 30 qui constituent notre échantillon.

 Nos analyses se sont aussi appesanties sur l’aspect légal des activités
des institutions de Microfinance. Et notre constat est qu’il y a sur
notre total de 30 IMF, seulement 17 d’entre elles sont agréées par la
banque centrale ? pourtant plusieurs parmi ces IMF fonctionnent
depuis déjà plus d’un an.
Nous avons constaté qu’il y a un laissé allé de la part de l’organe de
l’Etat.

 Et pour finir, l’autosuffisance opérationnelle des IMF. Cet indicateur


qui renseigne sur la capacité de l’IMF à s’aligner sur la pérennité.
Grande est notre surprise à ce niveau, car il est difficile même pour
une institution qui remplis toutes les autres conditions de l’atteindre.
Avec une norme fixée à 119% par la BCC, nous avons constaté que
seulement 9 IMF sur 30 atteignent ce seuil. Ce dernier ne semble pas
être influencé par des données telles que les fonds investis pour
cette institution.

Etant donné que la mise en place d’un système de phone banking


internalisé demande énormément des ressources financières, que la
plupart des institutions ne possèdent pas.

 La mise en place d’une plateforme en partenariat avec un


opérateur de téléphonie mobile requière des nombreuses conditions
dans l’un ou l’autre coté des partenaires. Ce qui, en fait, d’après nos

65
observations, nous avons pu constater que beaucoup d’institutions
ne remplissaient pas les conditions des opérateurs. Rendant ainsi, un
tel partenariat, difficile.

Nous avons également observé d’autres difficultés dans un contexte ou les


pré-requis pour la mise en place du service sont remplis. Il s’agit des
suivantes :

 La répartition des bénéfices


Ceci constitue un des obstacles qui pourrait freiner le partenariat
avant même qu’il ne débute. En réalité, tout mouvement
qu’effectue une firme est fait en vue de générer des revenus. Ne dit
on pas qu’en affaire il n y a pas d’amis, il n’y a que les intérêts qui
priment.
Hormis les moyens financiers, les contributions de chacun des
stakeholders tel que dessiné dans le modèle ci-dessus, impliquent
pour l’un sa technologie et son expertise en nouvelle technologie et
pour l’autre sa clientèle et son expertise en opérations financières.
Ce qui reviendra à trouver un juste milieu par des arrangements
entre les différents acteurs.

 La culture
L’usage de la technologie dans un milieu est très fortement
influencé par la culture de ce dernier. En République Démocratique
du Congo, cela ne fait à peine qu’une décennie que les
téléphonies mobiles sont présente. Avec l’arrivée de Celtel RDC en
1999.
Les populations de la République Démocratique du Congo sont très
frileuses en matière d’institutions financières, et l’histoire nous a
démontré les raisons qui sont essentiellement les évenements des
années 91 et 93.
Le résultat au bout du compte est que, la combinaison de deux
activités fortement influencée par la culture locale est très risquée.

66
 La couverture de zone importante.
La ville de Kinshasa bénéficie d’une couverture des services à la
téléphonie mobile quasi-totale. En se mettant en synergie avec une
institution, les entreprises de télécommunication s’assurent de la
capacité qu’a l’institution à desservir aussi bien un grand nombre
des clients qu’un champ d’action important.
De notre échantillon, seules les institutions FINCA, MUFESAKIN et le
réseau MECRE présentaient un certain attrait en terme de nombre
des clients, et à cette liste rajouter la CEAC pour l’attrait champ
d’action.

Ce qui nous permet de répondre a notre deuxième question de recherche


qui était : Quels sont les facteurs les plus déterminants et significatifs
susceptibles d’être considérés comme obstacles à ce partenariat ?

Question pour laquelle nous vérifions là aussi notre hypothèse selon laquelle
La disproportionalité d’investissements initiaux entre les deux catégories
d’acteurs (ISFD et Opérateurs) causera par la suite une difficulté de
répartition équitable des bénéfices écoulant de cette synergie.

67
Conclusion finale

Nous sommes arrivés à la fin de ce travail, dont les lignes ont gravité autours
du phone banking et d’une possibilité de partenariat entre ISFD et opérateur
de télécommunication.

Nous avons dans notre premier chapitre passé en revue les différents
concepts ayant trait aux mots clés qui étaient ici : partenariat, opérateur de
téléphonie mobile, ISFD, phone banking, partenariat… etc. mais aussi sur les
pré-requis à l’implémentation d’un service de phone banking dans un
contexte ou il y a ou pas un support tel qu’un opérateur de
télécommunication.

En suite, dans le deuxième chapitre, nous nous sommes concentré sur les
réalités du phone banking tel que vécues à Kinshasa. Mais aussi une
correspondance entre les exigences des opérateurs de téléphonie mobile et
les capacités des ISFD à les remplir. Ce qui nous a fourni suffisamment de
données afin de pouvoir définir le type de partenariat le plus approprié pour
le contexte congolais.

Quant au troisième chapitre, il nous a permis de vérifier la validité de nos


hypothèses émises par rapport à nos questions de recherche.

Nous y sommes parvenus en parcourant les nombreux ouvrages et articles qui


étaient disponibles. Et plusieurs de ces ouvrages ont continué à nous
conforter sur nos hypothèses de départ, selon laquelle : le type de partenariat
le plus indiqué pour les IMF et les opérateurs de téléphonie mobile est la joint
venture.

Nombreuses sont les IMF qui éprouvent d’énormes difficultés financières que
ce soit en terme de s capitaux ou même en terme des flux financiers
(CGAP/FOCUS NOTE N° 62 Juillet 2010 KabirKumar, Claudia McKay et Sarah
Rotman) et celles de Kinshasa ne font pas exception à cette règle tel que
nous avons pu le constater dans le ligne de ce document.

68
Etant donné le coût relativement énorme de la mise en place d’un service
de Phone banking internalisé, à cause de toutes les étapes y afférant, nous
avons recommandé la mise en place en joint venture avec un opérateur de
téléphonie.

Il est claire à ce niveau qu’une IMF capable de remplir les conditions de


son partenaire opérateur de télécommunication qu’elle s’est choisie peut
choisir d’obtenir une prise en charge de ses clients à l’aide du phone
banking, tout en réduisant considérablement le coût de l’investissement que
représenterait une offre de phone banking à ses clients. Car, contrairement à
l’approche d’internalisation où elle doit tout supporter le total de
l’investissement de la mise en place (depuis le réseau des canaux au réseau
des distributeurs agréés), dans le partenariat, toute la première partie est
supportée par le télécom.

Et pour la deuxième hypothèse, dont la question était : Quels sont les


facteurs les plus déterminants et significatifs susceptibles d’être considérés
comme obstacles à ce partenariat ?

Nos analyses nous ont permis de répondre à cette question en observant


les obstacles potentiels à ce possible partenariat. Nous en somme arrivé à la
conclusion que la disproportionalité d’investissements initiaux entre les deux
catégories d’acteurs (ISFD et Opérateurs) causera par la suite une difficulté
de répartition équitable des bénéfices écoulant de cette synergie. Ce qui a
repondu à notre deuxième hypothèse en la vérifiant.

69
ANNEXES
Liste des institutions retenues pour la recherche :

- Finca
- MECREKIN
- MEC MUFESAKIN
- MECRE NGALIEMA
- COOPEC CEAC KINTAMBO
- MECRE KINTAMBO
- COOPEC DIC
- MECRE GOMBE
- MECRE MASINA
- COOPECAS
- Mutuelle BOMOKO
- COOPEC CEAC MATETE
- COOPEC ACCO
- COOPEC MAKIN
- CEAC LEMBA
- IMF OFED
- MEC CAPROS

70
Bibliographie
Ouvrages

- Anne Miroux, Introduction du rapport 2010 sur l’économie de


l’information, TIC, entreprises et réduction de la pauvreté, p3, cité par
http://www.unctad.org/sections/site_dir/docs/dtl_stat2010-10-18_fr.pdf
- De la telephonie mobile a la microfinance. Analyse des possibilités
d’utilisation du phone banking par les IMFs en RDC – Efekele
BOKALO/Septembre 2011
- Impact of Mobile Banking on Microfinance Institutions: A Case Study of
Small and Micro Enterprise Program (SMEP), Kenya / David KitusaNzioka;
June 2010.
- Initier ou renforcer une politique de partenariats avec les entreprises,
CHORUM et LE RAMEAU, Novembre 2011
- LES DEFIS DE LA MONNAIE ELECTRONIQUE POUR LES BANQUES
CENTRALES / Michel Aglietta et Laurence Scialom (basé sur Aglietta M.,
2001, Whence and whither money ?, paper for the OECD conference
on the future of Money, 11 - 13 july.
- Marketing Strategique pour les institutions de microfinance / Graham
A.N. Wright, David Cracknell, Leonard Mutesasira et Rob Hudson / Mars
2003 (pour la version originale) Traduction française octobre 2003
- Théories économiques de microfinance, KALALA 2012

ARTICLES

- Banque Centrale du Congo, « Rapport d’activités de la microfinance


2010, et 2011 »

71
- BCC, Instruction n°24 relative à l’émission de monnaie électronique et
aux établissements de monnaie électronique ; 2011.
- Fond pour la promotion de la Microfinance (FPM) Rapport 2012
- ÉTUDE DE FAISABILITÉ PROJET MOBILE BANKING MUTUALISÉ/www.horus-
df.com/août 2013
- Focus Note/CGAP N° 62, Juillet 2010,KabirKumar, Claudia McKay et
Sarah Rotman
- Focus Note/CGAPN° 48, Juin 2008, Ignacio Mas etKabirKumar
- Kenya’s Mobile Revolution and the Promise of Mobile Savings / Gabriel
Demombynes and Aaron Thegeya / The World Bank Africa Region
Poverty Reduction and Economic Management Unit, March 2012
- Mobile money for business developpement in the east african
community/United nations, 2012
- Mobile Paiement / Kurt Salomon, 2011
- THE ENABLING ENVIRONMENT FOR MOBILE BANKING IN AFRICA; David
Porteous-May 2006
-

SITES WEB

- Achieving Strong Returns in Mobile Banking: Here’s How Leading


BanksDo It;www.accenture.com; consulté en Août 2013
- Wireless intelligence : www.wirelessintelligence.com / consulté en août
2013
- HORUS ; www.horus-df.com/ consulté en août 2013
-

72

Vous aimerez peut-être aussi