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ISSN: 2665-7473
Volume 4 : Numéro 4
ENNADIFI Imane
Doctorante
Faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Fès
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah
Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Economie, Finance et Management des
Organisations (LIREFMO)
Maroc
ennadifi.imane@gmail.com
AZOUGAGH Ahmed
Enseignant chercheur
Faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Fès
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah
Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Economie, Finance et Management des
Organisations (LIREFMO)
Maroc
ahmed.azougagh@usmba.ac.ma
Résumé
Abstract
Emergence of participative finance in Morocco collided with several hindrances, and it in spite
of efforts displayed by authorities to promote this rising industry, it remained very deficient to
encourage it. Moreover, variable valuation of risks credit constitutes a decisive of the decision
of financing due to the fact that it influences the cost heavily especially with the conditions of
exercises linked to the nature of these participative products, this industry risks being less
competitive compared with their conventional counterparts. This article treats determiners
displayed by the participative banks which allow to assess risk credit set up as part of a financing
plan.
The advent of participative finance allowed the development of new innovative plans,
especially for start-ups in priming stage. Indeed, these small enterprises which operate in great
majority in new technologies have difficulties found the financing; participative finance
supplements financing process therefore via the conventional banks. We leant of conventional
risk factors of the model as constructed theoretical to transpose this approach at the level of the
participative banks and to circumscribe the determiners of the risk of credit at the level of these
participative institutions.
Keywords: participative finance; decision of financing; risks credit; determiners and criteria of
valuation of risk credit; participatifs bancs.
Introduction
La servuction 1 bancaire a toujours suscité un grand intérêt auprès des différents acteurs
économiques et responsables politiques de par son rôle incontournable dans le développement
de la dynamique économique et appuie aux différents secteurs d’activité. Cette place
prépondérante de l’étendue et de l’efficience de l’industrie bancaire se doit d’accompagner les
besoins aussi bien des entreprises que les particuliers ; dans cette configuration, et à l’instar de
la crise financière de 2008. L’industrie de la finance s’est convergée vers de nouveaux modes
opératoires afin de pallier l’alternative de financement propulsé par les banques
conventionnelles « https://www.revuechercheur.com/index/home/archive ».
Ce nouveau paradigme a été renforcé par des expériences pilotées par des pays précurseurs dans
le domaine de la finance participative, en l’occurrence l’Indonésie et qui représente le système
d’étalonnage de la véracité de cette alternative de financement basé sur les préceptes coraniques
et qui vise la dynamique économique et sociale dons et logiques gagnant-gagnant plutôt que la
recherche de profit par l’instauration d’un taux d’intérêt relatif au coût de l’argent mobilisé par
les banques conventionnelles lors d’une opération de financement.
À noter que la stratégie financière des banques conventionnelles se base essentiellement sur le
calcul du risque et la maximisation des profits (retour sur investissement et VNA) ; alors que la
finance participative en tant qu’acteur actif dans la dynamique économique permet d’instaurer
une alternative de financement permettant une sécurité sociale entre les différentes couches de
la population est être au service différente structure quel que soit leur taille. Il s’agit donc plus
d’un concept qui privilégie la finalité du financement et les conséquences directes sur les
bénéficiaires ; plutôt que la minimisation du risque et la maximisation de profit (banques
conventionnelles).
En se référant à l’importance accordée au système financier et sa flexibilité (organisationnel,
réglementaire, fiscal et managériale), il est indéniable de concorder l’importance de la
dynamique économique par appui et accompagnement du secteur privé et public à la
modernisation du système financier et à sa capacité de participer activement dans l’attractivité
des investissements directs étrangers et de jouer son rôle majeur dans la paix et les comités
social. Il s’agit d’un vecteur horizontal qui permet d’épauler les différents chantiers de
restructuration et de développement aussi bien micro que macro-économique.
1
Production du service
participatives jouent un rôle social. Ainsi, les soubassements théoriques associés à notre
problématique peuvent être comme suites :
• Quel est le contexte d’apparition des banques participatives au Maroc ?
• Quel est le mode opératoire et processus de fonctionnement des banques
participatives ?
• Quelles sont les règles de gouvernance appliquées aux banques islamiques ?
• Quelles sont les différentes pratiques permettant d’évaluer le risque crédit ?
2
Hichem Hamza, Sana Guermazi-Bouassida, Financement bancaire islamique : une solution éthique à la crise financière
3
Fredj JAWADI, La finance islamique est-elle à l’abri de la crise financière globalisée ?
Bank Al-Maghreb s’est enfin inclinée devant les pressions du marché bancaire en annonçant
dès le mois d’octobre 2007 l’introduction des produits islamiques conformes aux règles de la
Charia appelée « Produits alternatifs ».
La banque centrale marocaine a insisté sur l’obligation de nommer ces produits "produits
alternatifs" en évitant l’adjectif « islamique », aussi il a interdit toute référence aux principes
de l’islam pendant les compagnes de promotion et de publicité (El Meziane, 2013), ainsi, elle
a collaboré avec un groupe professionnel des banques marocaines (GPBM) afin de façonner
un guide expliquant la manière de commercialisation de ces produits alternatifs. Également ce
guide contient la consigne suivante : "Aucune mention de nature religieuse, telle que halal,
foukaha, fatwa, islamique, Shari’a, conseil religieux...".
Malgré l’intérêt porté par les clients et prospects aux produits issus de la finance participative,
cette nouvelle a eu beaucoup de difficultés à s’installer comme alternative aux financements
conventionnels. Les contraintes sont multidimensionnelles et qui associent le volet commercial,
fiscal et l’appréhension de ce concept ; nous listons à ce niveau les éléments saillants :
• La non-conformité à la Charia : le gouvernement marocain a opté pour des guichets
alternatifs, et ce en créant des fenêtres dans des banques conventionnelles marocaines,
mais cette formule a été remise en cause par les organismes de la Sharia Board, à cause
de ses ressources qui ne sont pas Halal.
• La cherté des prix : la rémunération du crédit au niveau des banques islamiques repose
sur le prix fixé et définitif et qui ne peut donner lieu à aucune révision, à l’encontre, les
banques conventionnelles utilisent un taux d’intérêt variable. Cette différence génère
des marges supplémentaires à assumer par le client et qui dépasse de loin les intérêts
supportés dans le cas d’un financement conventionnel, la charge fiscale due au manque
de la neutralité fiscale pour ces produits alternatifs l’augmenté aussi la rémunération
bancaire, ce qui a rendu ces produits plus chers, la logique commerciale se fonde sur le
principe qu’un nouveau produit doit être attractif, il doit être commercialisé à un prix
compétitif et aux mêmes conditions du marché pour assurer sa pérennité. (EL OMARI
ALAOUI et MAFTAH, 2012).
• Le manque des compétences : l’accompagnement humain s’est accentué la mise en
place par la majorité des universités marocaines des masters et des modules
professionnels dédiés à la finance islamique ; afin de pallier aux besoins spécifiques des
compétences nécessaires.
Les principes régissant les banques participatives sont largement différents de celle qui régit la
finance conventionnelle, en effet, ces institutions islamiques sont fondées sur différentes
sources à savoir Coran5, de la Sunna6, de l’Ijma, du Qiyas et d’Ijtihad.
4
Guide d’orientation de la communication par les établissements des crédits des produit alternatifs (réunion de la DSB et
l’APESF 26 octobre 2007).
5
Livre saint
6
Pratiques du prophète Mohamed
Ces règles chariatiques pratiquées par les banques islamiques insistent sur l’interdiction des
taux d’intérêt, de la spéculation, de la titrisation, le manque de transparence et la prise de risques
excessive dans les opérations financières.
Dans un autre sens, la finance islamique est une finance fonctionnant d’une manière à la fois
participative et solidaire, c’est un modèle d’investissement socialement responsable qui permet
de financer tous les secteurs d’activité qui sont conformes aux préceptes de l’islam, de favoriser
le bien-être des membres de la société, à travers la protection de leur fois, de leur vie, pour être
plus rentable et créer le maximum de richesse.
Le système financier islamique repose sur cinq piliers suivants :
• L’interdiction de la Riba :
• Le partage des profits et pertes :
• L’interdiction de l’incertitude (Gharar) :
• L’interdiction de la spéculation (Maysir) :
• L’interdiction de l’investissement illicite :
À travers la promulgation de la loi 103.12 la banque centrale marocaine a autorisé la mise en
place des produits participatifs au Maroc, en effet, cette loi a autorisé cinq produits parmi les
produits les plus répondus au niveau mondial.
Ces modes de financement peuvent être regroupés en deux parties distinctes, la première partie
rassemble les contrats de financement participatif reposant sur le principe de partage des profits
et de pertes comme la Musharaka et la Mudharaba, la seconde partie rassemble seulement les
moyens rattachant au financement de la dette notant à titre d’exemple Mourabaha, Salam et
Istisnaa, et la dernière catégorie est la catégorie est les contrats de vente -location à savoir
IJARA.
Le tableau 7 figurant ci-dessous définit les modes de financement et énumère les formes
possibles de chaque instrument :
7
Tableau élaboré par l’auteur
Type de
Instrument financier Définition et caractéristiques Les formes possibles
Contrat
Les contrats - MOUDARABA - MOUDARABA : C’est un contrat Les formes de la MOUDARABA :
de mettant en relation une ou plusieurs - Limité ou restrictif : relatif à une
financement banques participatives (Rab le Mal) qui opération précise.
participatifs fournissent le capital en numéraire et/ou - Illimité et non restrictif : elle
en nature et un ou plusieurs entrepreneurs s’applique au moment que le
(Moudarib) qui fournissent leur travail en Moudarib est libre d’agir.
vue de réaliser un projet.
- MOUCHARAKA - MOUCHARAKA : C’est un contrat Les formes de la Moucharaka sont :
ayant pour objet la participation, par une - La Moucharaka définitive ou
banque participative, à un projet, en vue Tabita : c’est lorsque
de réaliser un profit. Les parties l’établissement bancaire et le client
participent aux pertes à hauteur de leur sont partenaires jusqu’à la fin de la
participation et aux profits selon un durée du projet.
prorata prédéterminé. -La Moucharaka dégressive ou
Moutanakissa : c’est lorsque
reprend progressivement son apport
selon l’état d’avancement du projet,
et à la fin, le client devient
propriétaire unique du projet.
Les règles appliquées aux banques participatives sont issues principalement de deux sources,
en premier lieu celles afférentes aux banques conventionnelles relevées des théories anglo-
saxonnes des organisations et en second lieu on trouve la règle résultante de la loi islamique.
Ces règles chariatiques reposent sur les préceptes de l’islam à savoir la loi islamique (Charia)
sa jurisprudence (Fiqh) et sa tradition (Sunnah), elles d’appuient plus particulièrement sur le
concept de « Droit de propriété » lié à la notion de travail, l’héritage et l’échange, à travers la
l’utilisation rationnelle du capital afin de garantir le meilleur enrichissement à la fois personnel
et commun8, et aussi par un rapport équitable des cocontractants face à l’incertitude et au risque
(maysir).
Le mécanisme de fonctionnement des banques participatives consiste à intervenir dans ses
différentes opérations bancaires soit par « la participation » ou bien par « le financement » de
ces opérations, et par la suite, la rémunération perçue est déterminée en fonction de sa nature
d’intervention dans la transaction. C’est pourquoi le mode de financement participatif ne
reconnaît pas l'argent comme étant un bien à part entière ; par ailleurs, il rejette toute idée
d'intérêt, assimilée au prix de l’argent, d’où la prohibition du Riba. Ainsi, la monnaie n’est
qu’un moyen d’échange et non pas un objet de transaction9.
Les produits qui sont offerts par ces banques doivent respecter à la fois les principes auxquels
obéit la finance islamique, et qui constituent les fondements de base et aussi les contraintes
imposées par la gouvernance des banques conventionnelles.
À noter que l’environnement dans lequel opèrent les banques islamiques est constitué par des
normes, des valeurs et aussi par des prohibitions religieuses, ce qui limite les activités de ces
banques. La Charia a pour mission de préciser les comportements et les actions adaptées à la
loi islamique, de plus, il détermine les conditions de ce domaine fluctuant quel que soit pour
les organisations que pour les individus exerçant dans l’espace musulman. Ce dernier supervise
constamment ces comportements et les contrôle d’une manière intense (Siagh 2001).
Par ailleurs, les banques participatives, en plus du respect des principes de la charia, elles
doivent tenir de satisfaire les contraintes de la rentabilité classique. De même que les institutions
financières, les banques participatives doivent travailler continuellement sur le marché pour
dégager des revenus lui permettant de couvrir ses charges et garantir un rendement acceptable
aussi bien pour les actionnaires que pour les clients.
2. Problématique traitée
8
Martens (2001)
9
Razane Chroqui, « De la gouvernance des banques islamiques au Maroc », April 2015
sont les indicateurs de mesure de risque client qui sont mobilisés par les banques
participatives lors du traitement d’un dossier de financement ?
H2 : les critères associés au secteur d’activité et du potentiel des marchés seraient des
déterminants dans la décision de crédit
H 4 : Il y a des banques qui accorderaient des crédits aux entreprises qu’avec (des hypothèques)
ou des garanties personnelles.
3. Résultats escomptés
En nous référant aux différents écrits scientifiques et fondement théorique, nous avons relevé
deux approches en termes d’évaluation du risque crédit.
Ainsi, les critères tangibles et quantitatifs pris en considération nous renseignent sur les quatre
volets de l’entreprise à savoir :
Les ratios de structure, qui sont établis à partir du bilan et montrent et démontrent les
évolutions favorables ou défavorables, font référence à l’endettement, à la santé financière, aux
dettes et aux immobilisations corporelles de l’entreprise. L’objectif étant de pouvoir dégager
une photographie claire sur la capacité de l’entreprise à pouvoir honorer ses dettes à moyens et
à long terme et à simuler ses forces à pouvoir s’endetter et à rembourser dans une logique
d’autofinancement ou de capacité à absorber les encours exigés et non honorés par ses
hypothèques et ses biens de valorisation.
Les ratios d’exploitation, qui ont plus tendance de renseigner sur le court terme et la bonne
gestion de l’entreprise ; aussi, sur la capacité de l’entreprise à réaliser un équilibre financier
entre les besoins en fonds de roulement et le fonds de roulement disponible. Ceci prend effet, à
partir des délais de paiement (entrée) et dettes exigibles (sorties).
Les ratios de gestion, qui complète les ratios d’exploitation, mais en tendance à se focaliser
sur la valeur ajoutée, la marge brute et les frais financiers. Il y a lieu de remarquer que les écarts
dégager part la gestion des besoins d’exploitation induite à ce qui ces ratios de gestion peuvent
être non seulement intéressant, mais très utiles pour assurer un équilibre financier entre les
disponibilités et les exigences.
Les ratios de rentabilité, ce sont les critères les plus importants en matière de financement
puisqu’ils une relation directe avec la capacité de l’entreprise à maintenir ses remboursements
dans le temps, les quatre éléments qui les composent sont la marge brute, le chiffre d’affaires,
les investissements et les dettes bancaires.
Les critères qualitatifs qui sont issus de la capacité de l’équipe dirigeante à piloter l’activité de
l’entreprise et de garantir sa pérennité sont des aspects jugés important dans la prise de décision
lors d’un financement par les banques participatives.
Cet aspect concerne la volonté effective de l’équipe dirigeante à mettre en place des processus
organisationnels permettant de développer des compétences des collaborateurs « autonomie,
leadership, management participatif… »
Concerne le mode opératoire de l’entreprise, assez souvent les dirigeants mettent en place un
système organisationnel qui privilégie la centralisation des pouvoirs. En plus des outils de
gestion, les critères relevant de l’identité, la culture d’entreprise, management des hauts
potentiels sont pris en considération dans l’évaluation qualitative du risque crédit.
Conclusion
L’évaluation du risque relative aux dossiers d’investissement représente une étape cruciale dans
le processus d’études et de financement au sein des banques participatives. La due diligence
suit une organisation stricte allant du dépôt de la demande client à la décision formulée par le
comité qui a la charge de statuer sur les dossiers d’investissement.
Suite aux différents écrits et fondements théoriques, le processus d’évaluation du risque crédit
se base sur l’utilisation des critères internes sous forme de ratios d’analyse de la solvabilité,
liquidité, structure et rentabilité qui ont permis d’apprécier la situation financière de
l’entreprise. En rapport avec cette analyse formelle réalisée par le biais des outils de scoring
permettant ainsi de quantifier le risque crédit. Ces critères surnommés qualitatifs ont une liaison
avec la qualité de l’entrepreneur en termes d’historique d’investissement et de remboursements
des échéances précédentes, de sa qualité de gestion et de sa notoriété sur le marché qui compose
son secteur d’activité.
En guise de conclusion et en rapport avec notre problématique, nous pouvons confirmer que la
nécessité d’intégré d’autres critères mis à part les critères actuels utilisés et qui ont plus une
liaison avec la gestion et la finance de l’entreprise, la nécessité d’autres critères comme la valeur
actuelle ou le TIR peuvent considérablement être utile pour avoir une visibilité pas juste sur le
passé de l’entreprise, mais plutôt sur le futur de l’entreprise et ainsi pouvoir apprécier aisément
le risque allié au dossier d’investissement. Pour mettre en application les autres critères
qualitatifs, il faut se doter d’une base de données des connaissances et des historiques sectoriels
afin de réaliser un benchmark dans le temps. Donc les critères actuels sont limités et l’utilisation
d’autres critères qualitatifs est obligatoire ; néanmoins un système d’information doit être mis
en place pour pouvoir les appliquer.
BIBLIOGRAPHIE
Guide d’orientation de la communication par les établissements des crédits des produits
alternatifs (réunion de la DSB et l’APESF 26 octobre 2007.
Radi, B. and Bari, I. (2012), “Les produits financiers alternatifs au Maroc : Pratique et
perspectives”, La Revue des Sciences de Gestion, Vol. N° 255-256 No. 3, pp. 153 – 159.
Razane Chroqui, « de la gouvernance des banques islamiques au Maroc », April 2015
https://www.revuecca.com/index.php/home/issue/archive