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Les déterminants de la viabilité financière

Article
Source: OAI

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1 1,625

1 author:

Sene Maty
Université du Québec à Trois-Rivières
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Les déterminants de la viabilité financière

Maty Sene
Ph.D student
Research Fellow at the Banque Populaire Chair in Microfinance
AUDENCIA
Ecole de Management Nantes
8 route de la Jonelière, 44312 Nantes, Cedex 3, France
Tel 0669633780

Email adress : senematyàyahoo.fr


Dans cet article, nous avons étudié les déterminants de la viabilité financière des institutions
de microfinance (IMFs). Nous avons travaillé avec un échantillon de 217 IMFs à 5 diamants
sur une période de 9 ans de 1998 à 2006. Nos résultats montrent qu’un portefeuille de qualité
est l’élément le plus déterminant de l’autosuffisance financière des IMFs, suivi par
l’application de taux d’intérêt adéquats et la maîtrise des charges de personnel par un bon
management. Nos résultats montrent également que la portée des programmes de
microfinance et l’âge des IMFs dont les coefficients sont positifs et statistiquement
significatifs ont une moindre influence sur la viabilité financière des IMFs. Par ailleurs nos
résultats montrent aussi que le pourcentage de femmes parmi les clients a une influence
faiblement négative et non statistiquement significative sur l’autosuffisance financière des
IMFs. De façon générale, les résultats de nos régressions selon la zone géographique, le statut
juridique et la méthodologie de crédit mise en œuvre vont dans le même sens que ceux du
modèle d’ensemble.

Mots Clefs: Micro finance, viabilité financière, portefeuille a risque, taux d’intérêt,
management et portée
JEL Classification : C22 G21, I30, R00
Les crises économiques et financières des années 80 et la mauvaise gestion des

établissements bancaires et financiers, ont provoqué la liquidation des banques de

développement et des structures de financement spécialisées qui se dédiaient à la réduction

de la pauvreté. Cette situation a accentué l’état d’éviction, des petits opérateurs économiques

et le monde rural des structures de financement classiques. Pour éviter de reproduire les

erreurs du passé, la microfinance est alors apparue comme une solution, pour les petits

opérateurs économiques du monde rural et des villes qui ont été évincé des structures de

financement classiques ainsi que pour tous les démunis susceptibles de développer une

activité économique génératrice d’un revenu pouvant accroître leur bien-être ainsi que celui

de leur famille immédiate. Dès lors, le champ de la microfinance s’est répandu dans des pays

peu bancarisés comme la plupart des pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine et d’Europe

de l’Est ou parfois moins de 20% la population dispose d’un compte bancaire. Tirant les

leçons des échecs des structures de développement antérieures, l’accent a été porté sur la

viabilité financière pérenne des IMFs. Mais, pour éviter que la micro finance ne dévie de sa

mission originelle de faciliter l’accès aux pauvres à des services financiers, une attention

particulière est portée sur la capacité des IMFs à faciliter durablement l’accès aux services

financiers pour les exclus en vue de l’amélioration de leur bien-être et d’évaluer celle-ci par

des mesures d’impact.

L’objectif de cet article est de mettre en évidence les facteurs déterminants de la viabilité

financière pérenne des IMFs. La viabilité financière est très importante car les donateurs ne

seront pas là de façon permanente, et comme le dit le proverbe : il vaut mieux apprendre à

quelqu’un à pêcher que de lui donner du poisson. En outre, la viabilité permet d’accroître

durablement l’accès aux services financiers aux pauvres et à tous les exclus du secteur

financier classique et par conséquent d’avoir un impact significatif sur la réduction de la

2
pauvreté. Ce qui leur permettra de contribuer au développement économique et social en

octroyant des services financiers de qualité aux populations défavorisées. Par ailleurs, pour

que la microfinance soit un outil de développement, il faut qu’elle se passe de l’aide, dans la

mesure où la plupart des politiques d’aide ont échoué à travers le monde.

Pour tester nos hypothèses, nous avons constitué, à partir de la base de données de Mix

Market, un échantillon de 217 IMFs sur une période 9 ans (1998-2006). Les résultats de notre

étude montrent qu’un portefeuille de crédits de qualité, l’application de taux d’intérêt

suffisamment élevés permettant de dégager un profit raisonnable et un management de

qualité, sont des éléments indispensables pour la viabilité financière des IMFs. Par ailleurs

nos résultats montrent aussi que le pourcentage de femmes parmi les clients a une influence

faiblement négative et non statistiquement significative sur l’autosuffisance financière des

IMFs. En outre, nous avons trouvé que la portée des programmes de microfinance et l’âge

des IMFs ont un impact positif mais de moindre envergure pour l’atteinte de l’autosuffisance

financière.

Le reste de l’article est structuré comme suit. La section II porte sur les problèmes et les

hypothèses relatives à la viabilité financière. La Section III porte sur l’échantillon et la

description des données. La Section IV porte sur les résultats des déterminants de la viabilité

financière. La section V porte sur l’analyse selon la zone géographique le statut juridique et

la méthodologie de crédit. La section VI conclut l’article.

Section II: Problèmes et hypothèses relatives à la viabilité financière des IMFs.

2.1 Viabilité financière des IMFs

La viabilité financière d’une IMF peut être définie comme sa capacité à couvrir par ses

produits, l’ensemble de ses charges et dégager une marge pour financer sa croissance. En

d’autres termes, c’est la capacité qu’a une IMF de mener ses activités, en se passant des

3
subventions sous forme de prêts concessionnels ou de dons1. Cependant, une étude du CGAP

(1995)2 souligne que la microfinance est une activité qui ne peut être financièrement viable3.

En effet, selon l’opinion générale, les petits prêts sont trop coûteux à mettre en œuvre et les

profits qui en découlent sont insignifiants pour permettre à l’opération d’être rentable. Brau

et Woller (2004) confortent cette hypothèse en montrant qu’à la différence des

établissements financiers du secteur formel, la plupart des IMFs ne sont pas viables

financièrement. Selon eux, beaucoup d’IMFs ne fonctionneraient pas sans les subventions

qu’ils reçoivent de la part des gouvernements et d’autres bailleurs de fonds4. Cette idée est

également défendue par Hermes et Lensink (2007) qui soutiennent que, du fait que les coûts

inhérents à l’octroi de produits et services de la micro finance sont très élevés, la plupart des

IMFs ne sont pas viables financièrement et dépendent des subventions des donateurs.

Toutefois, Littlefield et Rosenberg (2004) soulignent que les IMFs peuvent couvrir

l’intégralité de leurs charges, si elles offrent leurs services avec des marges d’intérêts

adéquates, une recherche constante de l’efficacité et une politique agressive de recouvrement

des prêts. Ainsi, Morduch (2000) insiste sur la nécessité de continuer à servir les « pauvres »

avec des IMFs viables financièrement, en développant la capacité institutionnelle et le

management de ces IMFs, et en incitant à de nouvelles innovations et expérimentations dans

le domaine de la microfinance. Gebons et Meehan (2000) estiment que les IMFs doivent

adopter les stratégies du modèle commercial à but lucratif parce que, à mesure que les IMFs

commencent à se libérer de leur dépendance envers les subventions et à agir conformément

1
Définition de MicroBanking Bultin (2005).
2
D’après cette étude, par le passé, le recours aux crédits subventionnés ou ciblés a entraîné des échecs fulgurants
donnant naissance à une génération de sceptiques. On note trois raisons à ces échecs. Premièrement, les IMFs
n’étaient pas autonomes financièrement, ce qui a entraîné leur décapitalisation. Deuxièmement, les fonds
n’arrivaient pas aux populations ciblées. Enfin, ces IMFs ont déformé les marchés financiers de telle sorte qu’ils
ont entravé la bonne marche du financement d’importants secteurs de l’économie.
3
Morduch (1999) souligne que la question des subventions engendre des positionnements divergents
déterminants pour la pérennisation des IMFs à cause des échecs avérés des politiques de crédits subventionnés
par des Etats pour favoriser l’émergence d’institutions viables financièrement.
4
Ils expliquent que Morduch (2000) estime à 1% le nombre d’IMFs autosuffisantes financièrement et 5% qui le
seront dans un avenir proche.

4
aux normes bancaires sérieuses, elles se verront dans l’obligation de contenir leurs coûts. Cela

va entraîner non seulement une meilleure qualité des prestations pour les emprunteurs, mais

également faciliter l’atteinte de la viabilité financière.

C’est dans cette même veine que Von Pischke (1996) note qu’un compromis entre la viabilité

financière, la portée et l’impact social auprès des pauvres est possible. A cet égard Navajas

et al (2000) soulignent que les IMFs qui ont une autosuffisance financière véritable auront

tendance à cibler d’avantage des clients qui sont légèrement au-dessus de la pauvreté et

d’autres qui sont légèrement en dessous de la pauvreté, car ces IMFs seront en mesure de

bénéficier des économies d’échelle en étendant leurs prêts au clients marginalement pauvres

et aux non-pauvres. Par ailleurs, Holis et Sweetman (2001) ont montré que les institutions de

micro crédits en Irlande au 18ème et 19ème siècle ont été viables financièrement pendant plus

de cent ans grâce à leur capacité à s’adapter à l’environnement économique et financier.

Paterns et al (2001), en comparant la performance de l’IMF indonésienne Bank Rakyat à

celle du secteur bancaire formel pendant la crise financière de l’Est Asiatique, ont montré que

la performance de l’IMF Rakyat était meilleure si l’on compare les taux de remboursement

et d’autres ratios de portefeuille.

2.2 Viabilité financière et taux d’intérêt

Il existe globalement trois écoles qui s’accordent difficilement sur les niveaux des taux

d’intérêt applicables en microfinance. La première école constituée en particulier des ONG du

nord et de leur partenaires du sud, défend le principe que les pauvres ne peuvent pas payer des

taux d’intérêts au prix du marché, et qu’en conséquence, il faut prêter à des taux d’intérêt très

bas (de 1 à 3%, quelque soit l’inflation). Un tel modèle ne peut fonctionner qu’avec l’aide

extérieure. La deuxième école est celles des mutuelles et des caisses d’épargne et de crédit

qui adoptent des taux d’intérêts légèrement en dessous de ceux des banques commerciales.

5
Elles le peuvent car, elles rétribuent peu ou pas du tout l’épargne collectée, ou alors

bénéficient de lignes de crédit subventionnés ou de l’aide internationale. Enfin, la troisième

école est celle des organisations qui veulent gérer les micros crédits en parvenant à couvrir les

taux effectifs pour atteindre l’autosuffisance financière et pérenniser leurs actions car le plus

important pour elles, est de sortir les pauvres de l’exclusion bancaire même s’ils doivent

supporter des coûts élevés en matière d’intérêts. C’est dans cette même veine que Morduch

(2000) fait remarquer que le niveau élevé des taux d’intérêt est dû au fait que la demande de

crédit n’est pas très élastique pour des populations jusqu’à présent rationnées.

En effet, il ne faut pas confondre jugement moral et économique car pour ouvrir le crédit à

un grand nombre d’acteurs, il faut suivre une logique financière. Donc couvrir ses coûts et

fixer le niveau des taux pour y parvenir. Et comme le montant des prêts reste faible et leur

durée courte, cela ne pose pas de problèmes aux micro-entrepreneurs. Ceci est encore plus

vrai dans les pays en développement ou le micro crédit permet d’échapper aux usuriers qui

eux, imposent des taux insupportables de 100 à 400%. C’est cette logique financière qui

entraîne l’application de taux d’intérêts élevés, adoptés par un certain nombre d’IMFs à

travers le monde. A cet égard, Acclassato, (2006) rapporte qu’ en Afrique de l’ouest, des

IMFs viables financièrement ont eu à appliquer des taux d’intérêt de l’ordre de 84% et qu’en

Indonésie, la Bri Unit Desa a des taux compris entre 35% à 60%. C’est dans cette même

veine, qu’en Bolivie, la Banco Sol. Corposol a eu à appliquer un taux effectif de 52% pour

d’avoir un rendement réel de 4,9% sur le total de son actif (CGAP, 1995).

En effet, contrairement aux banques commerciales, la structure de rémunération des crédits

octroyés dans les IMFs doit comprendre : le taux d’intérêt qui est le loyer de l’argent, la

commission de formation, la commission de suivi-conseil et la commission de recouvrement.

D’après le CGAP (2004), l’ensemble de ces éléments justifie les niveaux de taux d’intérêts

généralement plus élevés que ceux du secteur bancaire, mais en dessous des taux des prêteurs

6
informels comme les usuriers. Ainsi, pour atteindre la viabilité financière, les IMFs sont

obligées d’appliquer des taux d’intérêt élevés mais non exorbitants. Ceci est conforté par

Cull, Kunt et Morduch (2007) qui montrent que pour les IMFs qui octroient des prêts

individuels, lorsque les taux d’intérêt appliqués dépassent le seuil de 60% les IMFs ne sont

plus rentables car cela s’accompagne d’une baisse de la demande de crédit. Par ailleurs, les

IMFs qui appliquent les taux d’intérêts les plus élevés sont celles qui sont les plus

performantes, les plus efficaces et les plus viables financièrement. Ceci est conforté par des

études empiriques (Robinson (1996) et Conning (1999)) qui montrent que seules les IMFs

qui génèrent des profits sont capables d’accumuler des fonds propres – ce qui est une source

de financement- pour assurer leur pérennité afin d’augmenter leur portée auprès des pauvres.

A mesure qu’augmentent les fonds propres des IMFs, elles peuvent aussi augmenter leur

capacité de financement, que ce soit au moyen de l’endettement ou en acceptant des dépôts

plus importants de la part de leur clientèle, ceci entraîne une nouvelle progression de la

portée de leur action, avec comme conséquence la viabilité financière. Il s’ensuit que pour

atteindre la viabilité financière, une IMF doit fixer des taux d’intérêts suffisamment élevés

pour couvrir ses charges car un taux d’intérêt trop faible la condamnerait au déficit. Par

contre, un taux d’intérêt inutilement élevé pénaliserait ses clients, qu’elle pourrait perdre, ce

qui pourrait remettre en cause sa mission sociale.

HYPOTHESE 1 L’application de taux d’intérêts qui permettent de dégager une marge de

profit devrait contribuer de manière significative à l’atteinte de l’autosuffisance financière

des IMFs. Nous nous attendons à une relation directe entre le taux et l’autosuffisance

financière.

7
2.3 Viabilité financière et qualité du portefeuille de crédit

Les micro-entreprises, principaux clients des IMFs ne fournissent ni garanties matérielles, ni

informations financières et comptables fiables aux IMFs. Ainsi, la discrimination entre les

micro-entrepreneurs sans tomber dans un mécanisme d’anti-sélection et la mise en place de

contraintes très fortes au remboursement, sont des problèmes cruciaux auxquels les IMFs

doivent faire face pour atteindre la viabilité financière. Par conséquent, les IMFs doivent

inventer des mécanismes d’incitation spécifiques pour distinguer les bons micro-

entrepreneurs des mauvais. Un des mécanismes est le prêt séquentiel (Chowdhury, (2007)).

En effet, l’espoir d’obtenir au cours des périodes subséquentes de nouveaux crédits, pour

soutenir la croissance de son micro entreprise, et donc par ricochet à l’amélioration de son

bien-être social, est un mécanisme qui permet non seulement de séparer les micro-

entrepreneurs aux possibilités de remboursement douteux des bons, mais aussi d’améliorer la

qualité du portefeuille à risque.

Ce mécanisme de discrimination des micro-entrepreneurs douteux des bons permet d’éviter

le phénomène de contagion perverse qui pourrait se répandre chez les emprunteurs à risque

faible qui trouveront qu’il est stupide de rembourser leur crédit alors que les autres ne le font

pas. Ceci a pour conséquence d’accélérer la détérioration de la qualité du portefeuille et de

contribuer à l’effritement de la viabilité financière de l’ IMF.

Outre les prêts dynamiques, plusieurs méthodes de gestion des risques sont de mise. Entre

autre, le crédit scoring5 (Schreiner, 20003) et la pré défaillance6 (Lanha, 2004) qui est basée

sur les possibilités d’échelonnement dans le remboursement du micro crédit. Pour Gebons et

Meehan (2000) c’est le portefeuille à risque et non le taux de remboursement des prêts qu’il

faut d’avantage maîtriser pour améliorer la qualité du portefeuille des IMFs car le classement

5
Le crédit scoring utilise des mesures quantitatives de performance et les caractéristiques des prêts précédents pour prédire la performance
des prêts futurs avec des caractéristiques similaires. Le crédit scoring n’approuve ni ne rejette une demande de prêt, il peut plutôt prédire la
probabilité d’occurrence de mauvaise performance (défaut) telle que définie par le prêteur .Le crédit scoring est un moyen de réduire les
asymétries d’information et les coûts de transaction.
6
La pré-défaillance permet de détecter à temps les difficultés de l’emprunteur et de prévenir la défaillance définitive (Lanha, 2004).

8
chronologique des arriérés de paiement permet de classer les prêts du portefeuille selon

différents niveaux de risque pour le calcul des provisions pour pertes sur prêts des IMFs. De

telles informations permettent aux responsables de prendre des décisions en toute

connaissance de cause, notamment en ce qui concerne les points faibles de leur institution qui

peuvent entraîner une situation de crise si l’on n’effectue pas les corrections indispensables.

Par ailleurs, les prêts de groupes avec caution solidaire sont souvent utilisés comme

mécanisme de minimisation du risque de défaillance afin d’améliorer le rendement des

portefeuilles des IMFs pour atteindre la viabilité financière (entre autres : Pitt and Khandker

(1998), Ghatak (1999), Armendariz de Aghion B et Morduch J. (2000), Laffont and

Nguessam (2000), Casar et al (2007)). Hermes, Lensink et Mehrteab (2006) notent que la

surveillance du leader du groupe, grâce à ses attaches sociales et sa connaissance du milieu,

joue un rôle déterminant dans l’amélioration des taux de remboursement. Ahlin et Townsend

(2007), et Casar et al (2007) notent que les sanctions sociales sont également des moyens de

prévenir les défauts de remboursement dus à une mauvaise volonté de certains membres du

groupe, pour contribuer à la viabilité financière des IMFs. C’est dans cette même veine que

Cull, Kunt et Morduch (2007) notent que les prêts de groupe ont un impact positif sur la

qualité du portefeuille de crédit des IMFs. En effet, ils montrent que le portefeuille à risque

augmente en fonction du taux d’intérêt appliqué, pour la plupart des IMFs utilisant les prêts

individuels, et qu’au-delà du seuil de 60%, une augmentation de ces taux n’est pas associée à

des profits dans la durée pour ces dernières, ce qui n’est pas le cas pour les IMF qui

s’appuient sur la méthodologie de prêt à des groupes solidaires. Ces résultats renforcent

l’idée selon laquelle la surveillance et le contrôle des pairs pour minimiser l’aléas moral7 et

l’étendue des relations sociales parmi les membres du groupe et du personnel de l’IMF

(Woolcock, 2001) contribuent à la viabilité prenne des IMFs.

7
L’une des conséquences néfastes de l’aléa moral est la détérioration de la qualité du portefeuille :

9
HYPOTHESE 2 : Une bonne maîtrise du portefeuille à risque i.e. sa réduction de façon

significative dans le portefeuille global de l’IMF rendrait les profits des IMFs plus

significatifs et par conséquent avoir un impact positif sur la viabilité financière des IMFs.

Nous nous attendons à une relation inverse entre le portefeuille à risque et l’autosuffisance

financière.

2.4 Viabilité financière et management

La recherche de la viabilité financière impose aux IMFs d’avoir une gestion moderne et

efficace de leur personnel et l’intégrer dans leur management des nouvelles technologies

d’information qui leur permettront de contrôler leurs coûts opératoires et par ricochet leurs

charges de personnel qui sont actuellement exorbitants. L’intégration des nouvelles

technologies d’information dans le management permet d’assurer le suivi, l’analyse et le

contrôle des activités. Un système d’informations générant des données exactes en temps utile

permet aux responsables d’évaluer continuellement la performance, de mieux prédire les

besoins de liquidités, de les anticiper et de faire face aux crises avec célérité. L’utilisation de

ces nouvelles technologies d’information adaptées aux besoins spécifiques des IMFs, leur

permettra aussi d’offrir des services financiers à des coûts réduits à leurs clients. Par

exemple, grâce à son système d’informations, l’IMF indienne Spandana a pu compiler des

données fiables et contrôler les performances de l’ensemble de son réseau de 45 succursales

(Mishra 1994). C’est également dans cet objectif que 62 banques et IMFs ont indiqué qu’elles

utilisaient des guichets automatiques de TPV et de téléphones portables pour fournir leurs

services, en vue de réduire leurs coûts d’octroi du crédit (CGAP (2005)). Par ailleurs,

l’utilisation des nouvelles technologies d’information permet non seulement de réduire les

coûts d’octroi du crédit mais aussi d’augmenter la productivité des agents de crédit, d’offrir

10
des prestations de qualité aux populations les plus pauvres et de contribuer à l’accroissement

de la viabilité financière des IMFs.

Au management technologique, il faudra impérativement ajouter une bonne gestion du

personnel par le truchement de formations continues pour le doter d’une expertise technique

avérée dans le domaine de la microfinance. En effet, un personnel bien formé, des agents de

crédit motivés par des incitations financières avec des systèmes de primes bien adaptés sont

indispensables pour l’atteinte de l’autosuffisance financière. Ainsi, les IMFs qui

conditionnent une partie du salaire à la performance financière se déclarent satisfaites des

résultats obtenus (CGAP, 2005). Un personnel doté d’une expertise technique prouvée dans le

domaine de la micro finance est également une condition préalable pour le choix et le suivi

des projets à financer.

De plus, dans la recherche de l’efficacité, de la réduction des coûts et de l’optimisation des

moyens en vue d’atteindre la viabilité financière, les IMFs devraient de plus en plus se doter

de bonnes structures de gestion et incorporer dans leur management les pratiques

performantes existantes au niveau des banques, en insistant d’avantage sur la relation avec la

clientèle et la loyauté envers cette dernière (Churchill (2000), Shreiner (2000), Norell

(2001)).

Parmi ces pratiques figurent la création de département marketing et la création de comités

d’audit et d’identification des risques par la mise en place d’un système de contrôle interne

efficace. Au vu de l’analyse du management, il ressort qu’un bon management technologique

adjoint à une gestion efficace des ressources humaines devrait se traduire par une réduction

significative des charges du personnel. Ce qui nous amène à notre troisième hypothèse.

HYPOTHESE 3 : Un bon management par l’entremise de l’investissement dans les ressources

humaines et technologiques et des mécanismes d’incitation financière devrait accroître la

qualité et la rentabilité des agents de crédit, contribuer à la baisse des charges du personnel

11
mais aussi à l’accroissement de la productivité des agents de crédit. Par conséquent, nous

nous attendons à une relation inverse entre le ratio des charges du personnelle et

l’autosuffisance financière mais à une relation directe entre le nombre d’emprunteurs par

agent de crédit8 et l’autosuffisance financière.

Par ailleurs, étant donné que la majorité des clients des IMFs sont des femmes, et que

l’expérience acquise par les IMFs au fil des années peuvent leur permettre d’affiner leurs

stratégies de sélection des clients et de gestion du portefeuille à risque, nous avons décidé

d’évaluer l’impact de ces différents éléments sur la viabilité financière des IMFs par

l’entremise de l’hypothèse suivante :

HYPOTHESE 4 : l’âge des IMFs, et la portée de leurs actions et le pourcentage de femmes

devraient avoir un impact positif sur l’autosuffisance financière des IMFs.

Section III: Sample details and data description

3.1 Sources of data

L’ensemble des données de cette étude proviennent du MIX market (www.mixmarket.com)

qui est actuellement la base de données recueillant des informations sur les IMFs. Créé en juin

2002, en tant qu’organisme privé à but non lucratif, le MIX (Microfinance Information

eXchange), vise à promouvoir l’échange d’informations au sein du secteur de la micro-

finance. La mission du MIX est d’aider à créer un marché de la microfinance, en offrant des

services de collecte de données, des outils de suivi des performances, de comparaison

sectoriels et des services d’information spécialisées.

Pour avoir des informations, le MIX a adopté un système de contrôle de qualité par diamant

sur l’échelle de 1 à 5. Ainsi, une IMF à 5 diamants est une IMF dont les états financiers sont

audités sur plusieurs années et son information ajustée par une troisième partie (tel que les

8
Veuillez noter que le ratio du nombre d’emprunteurs par crédit est une variable qui nous renseigne sur la
productivité de l’agent de crédit. Par conséquent, son augmentation d’une période à l’autre indique un
accroissement positif de la productivité de l’agent de crédit.

12
agences de cotation/évaluation, de surveillance et d’autres études ou rapports d’évaluation de

benchmarking)9.

3.2 Choix de l’échantillon

Pour les besoins de ce travail nous avons constitué, une base de données de 233 IMFs à 5

diamants dont nous avons exclu les IMFs sur lesquelles il manquait certaines informations

concernant les variables de notre étude. Ainsi, à la date du 6 août 2007, nous avons un

échantillon de 217 IMFs de 101 pays sur une période de 9 ans (1998-2006). Notre échantillon

est réparti en fonction de la région et du type d’institutions comme suit :

Répartition des IMFs de l'échantillon


60

50

40

Banque
Nombre d'IMFs

Coopérative d'épargne et de crédit


Intermédiaire financier non bancaire (IFNB)
30
Organisation non guouvernementale (ONG)
Autre
Banque rurale

20

10

0
Afrique
sub Asie du sud-est Amérique latine Europe de l'est Moyen orient
Sahaeienne Pacifique Caraibe Asie centrale Afrique du nord

Le graphique montre que c’est dans la région Amérique Latine-Caraïbes qu’on a le plus d’

IMFs à 5 diamants (41,63%), suivie respectivement par l’Europe de l’Est-Asie Centrale

(20,60%), l’Afrique subsaharienne (15,87%), l’Asie du Sud-Est-le Pacifique (15,45%) et

enfin du Moyen Orient-Afrique du Nord (6,45%). Cette situation peut s’expliquer par le fait

que c’est dans la région Amérique Latine-Caraibes, qu’on a une plus grande

9
Une IMF a un diamant est une IMF sur laquelle on a que des informations générales.

13
institutionnalisation de la microfinance et que beaucoup d’IMFs y ont adopté les règles de

fonctionnement des banques. Par contre, le faible niveau de transparence observé dans la

région Moyen Orient-Afrique du Nord s’expliquerait par l’état de balbutiement dans lequel se

trouve la microfinance dans cette région par rapport à l’Amérique Latine.

Par ailleurs, ce sont les ONGs qui sont les IMFs de cinq diamants les plus nombreuses

(39,91%), suivies respectivement par les IFNBs (38,62%), par les banques (9,87%), les

coopératives d’épargne et de crédit (7,72%), les autres (3%) et enfin des banques rurales

(0,88%). Ceci s’explique par le fait que, les ONGs qui ont été des précurseurs dans

l’émergence de la microfinance se sont imposées des règles de gestion rigoureuses afin de se

rendre crédible au prêt des bailleurs de fonds (donateurs, agences gouvernementales etc..) et

surtout de montrer que l’argent est bien utilisé pour la réduction de la pauvreté ; ce qui

entraîne plus de transparence dans leur management.

3.3 Description des variables

3.3-1 La variable dépendante

Pour nos analyses nous allons utiliser comme variable dépendante l’autosuffisance financière

(AUTSUFFIN). Elle nous permet d’évaluer la performance financière de l’IMF dans le temps,

dans la mesure où, lorsque les produits financiers l’emportent sur le total des charges,

(AUTSUFFIN f 100), de façon pérenne, on peut déduire que l’IMF peut se passer des

subventions et recourir aux marchés financiers si besoin est. Les IMFs obtiennent des produits

financiers sur les prêts et autres services financiers sous forme d’intérêts, de pénalités et de

commissions. Les produits financiers comprennent également les revenus d’autres actifs

financiers, tel que le revenu d’investissement. En ce qui concerne les diverses charges, elles

englobent les charges d’exploitation,t les coûts des emprunts et les provisions pour pertes

probables sur les prêts en défaut de paiement. Contrairement à Cull, Deminrgüç-Kunt et

14
Morduch (2007) qui en plus de l’autosuffisance financière ont utilisé l’autosuffisance

opérationnelle (OSS) et le rendement sur actif (ROA) ajusté, nous nous sommes uniquement

centrés sur l’autosuffisance financière parce que notre objectif est d’étudier la viabilité

financière i. e. un profit économique dans le sens de la création de valeur et non le profit

comptable qui s’apparente plus à l’autosuffisance opérationnelle.10

3.3-2 Les variables indépendantes

La première variable indépendante est le portefeuille à risque à 30 jours (PAR>30). Ce ratio

de risque et liquidité permet de mesurer l’impact d’un portefeuille à risque mesuré à une

période donnée sur le niveau de crédit octroyé à la période suivante. En effet, le

fonctionnement des IMFs est caractérisé par une logique de crédits rotatifs, i.e. que les fonds

prêtables sont reconstitués presque totalement par les crédits. Dans ces conditions, on s’attend

à une influence négative du portefeuille à risque sur la performance de l’IMF. En d’autres

termes, les IMFs enregistrant des portefeuilles à risques élevés sur une période auraient moins

de fonds à prêter à l’avenir et seraient donc obligées de rationner le crédit, ce qui aurait une

influence négative sur leurs performances financières. Pour les fins de notre analyse, nous

allons également prendre en considération le taux de couverture du risque (TCOUVRISQ) qui

est un autre ratio de risque et liquidité afin de voir lequel des deux (PAR>30 et

TCOUVRISQ) contribuerait de façon significative à la viabilité financière.

En ce qui concerne notre deuxième variable indépendante i.e. le taux d’intérêt appliqué par

les IMFs, nous avons utilisé le ratio des produits financiers (RAPRODFIN) et le rendement

nominal du portefeuille (RENDNOMPORT). Ces deux ratios qui découlent des produits

d’exploitation, nous permettent de tenir compte des taux d’intérêt appliqués, dans la mesure

10
Par ailleurs, le fait que les corrélations entre ces trois variables sont positives et significatives, mais non
parfaites (Cull, Deminrgüç-Kunt et Morduch (2007)) est une autre raison supplémentaire qui nous pousse à
nous focaliser sur le choix de notre variable dépendante pour les fins de notre article.

15
où les produits financiers des IMFs sont essentiellement constitués des intérêts retirés des

prêts et autres services financiers qu’elles offrent à leurs clients.

Par ailleurs, étant donné qu’un bon management peut positivement contribuer à l’amélioration

et à une croissance durable de l’autosuffisance financière des IMFs, nous avons choisi

comme troisième variable indépendante, le ratio des charges d’exploitation (RACHAEXP) et

le ratio des charges de personnel (RACHAPERP) qui sont des ratios susceptibles de saisir un

bon management. En effet, on peut penser qu’une IMF bien gérée et qui applique les

meilleures pratiques bancaires sera plus à même de maîtriser ces charges d’exploitation. De

plus, le ratio des charges du personnel peut aussi nous renseigner sur la gestion des ressources

humaines en matière de formation, des relations avec la clientèle et leur motivation. Tout ceci

peut jouer un rôle important pour la performance financière des IMFs. Etant donné qu’un bon

management est un élément qui peut concourir à la productivité et donc à l’amélioration de la

viabilité financière, nous avons choisi comme quatrième variable indépendante les trois ratio

de productivité i.e. le nombre de prêts par rapport à l’effectif du personnel (PRETEFFPERS),

le nombre d’emprunteurs par rapport au nombre d’agents de crédits (EMPACRED) et le

nombre de prêts par rapport au nombre d’agents de crédits (PREAGCRED) afin de voir lequel

des trois contribuerait de façon significative à la viabilité financière. Enfin, pour capter

l’impact des indicateurs institutionnels et de portée sur la viabilité financière des IMFs, avons

retenu comme dernières variables indépendantes un ensemble de mesure de portée à savoir :

le pourcentage d’emprunteurs femmes (POURCFEMME) et le solde de prêt moyen

(SOLDPRETMOY) et comme indicateurs institutionnels, l’effectif du personnel

(EFFECTPERS), et l’âge des IMFs (AGEIMF). Pour la suite de notre travail, nous avons

procédé à l’épuration et à la qualité des données afin de ne retenir que les variables

pertinentes qui nous permettraient d’obtenir des résultats non biaisés.

16
3.3.3 Statistiques descriptives
A partir du cadre théorique développé et de la disponibilité des données, nous avons identifié et
collecté des données sur 15 variables dont les définitions et les statistiques descriptives sont
consignées dans le tableau I.
Tableau I : définition des variables et statiques descriptives.
variable définition Nbre moy Ecart- min max skewness kurtosis
d’obs. type
Autosuffin* produits 1930 106,12 17,6474 68 144 - 0, 38 2,41
financiers/ total
charges ajustés
Par f 30* Capital restant dû 1930 2,46 1,74 0,1 7,2 0,61 2, 54
pour des montants
échus supérieurs à
30 jours / encours
brut de prêt ajusté
Raprodfin* Produits financiers 1930 27,50 7,18 13 44,8 0,53 2,76
ajustés / Actif
moyen
Rachaexp Charges 1930 18,03 6,08 10 33,8 1,05 3,33
d’exploitation/actif
moyen
Rachaperp* Charges de 1930 10,25 3, 38 5,1 18,7 0 ,57 2,41
personnel/actif
moyen
Ageimf* Age des IMF 1930 9,64 3,32 5 18 0,5 2,31
Effectpers Le nombre 1899 159,17 162,69 21 933 2,70 11,83
d’employés des
IMFs
Soldpremoy* Encours brut de 1760 385,16 280,16 71 993 0, 55 2,01
prêts ajusté/ le
nombre de prêts
encours ajusté
Pourcfemme* Nombre 1930 69,19 16,60 39,1 100 0,23 2,00
d’emprunteurs
actifs femmes/
nombre
d’emprunteurs
actifs ajusté
Margbenef Résultats 1892 16,09 10,55 -0,87 86 2,14 11,70
opérationnels
ajustés/produits
financiers ajustés
Preteffpers Nombre de prêts 1929 127,79 44,15 45 256 0,35 3,12
encours ajusté/
l’effectif du
personnel
Empagcred* Nombre 1929 227,55 66,84 81 394 -0,11 2,54
d’emprunteurs
actifs
ajusté/nombre
d’agents de crédit
Preagcred Nombre de prêts 1929 231,87 71,69 81 453 0,17 3,14
encours ajusté/
Nombre d’agents
de crédits
Rendnomport Produits sur les 1922 34,40 8,07 21 562 0,81 3,09
prêts/encours brut
moyen de prêts
ajusté
Tcouvrisq Provisions pour 1899 1,13 0,57 0,5 3,4 1,93 7,30
prêts
irrécouvrables
ajustés / par f 30

17
3. 3.4 Epuration et qualité des données

L’examen du portrait de notre échantillon avant de commencer nos régressions, permet de

vérifier s’il y a des anomalies qui pourraient biaiser la validité de nos estimateurs. Pour ce

faire, nous avons analysé chaque variable sous l’angle de sa dispersion et de sa normalité.

Pour la normalité, nous avons évalué pour chaque variable le skewness11, et le kurtosis12.

Pour les besoins de notre analyse, nous avons retenu les variables qui respectent

simultanément les deux critères de normalité (voir note de bas de page 10 et 11). Ces

variables sont celles qui sont marquées d’une étoile dans le tableau I dans le tableau 1. D’une

façon générale, on peut dire que la distribution de chacune de ces variables est symétrique

par rapport à sa dispersion. Par ailleurs, le test de normalité de Kolmogorov Smirnov effectué

avec le logiciel STATA9, et dont les résultats ne sont pas présentés dans l’article, confirme le

choix des variables que nous avons retenues sur la base du skewness et du kurtosis. Pour

l’ensemble des variables retenues nous avons procédé à l’analyse des autres statistiques

descriptives.

Ainsi, pour la variable AUTSUFFIN, la moyenne de 106,12 supérieure à 100 montre que

notre échantillon est constitué globalement d’IMFs autosuffisantes financièrement. Cependant

le minimum qui est de 68 montre qu’il y a des IMFs qui tout en étant transparentes sont en

deçà de l’autosuffisance financière. Pour ce qui est de la variable PAR f 30, plus sa valeur est

élevée, plus le portefeuille de crédits est risqué et peut alors avoir une influence négative sur

l’autosuffisance financière de l’IMF. Pour notre échantillon, la moyenne de 2,50 et le

maximum de 7,2 font penser que le portefeuille de crédits de certaines IMFs de l’échantillon

est assez risqué. Pour la variable RAPRODFIN, plus il est élevé, plus l’IMF gagne sur les

produits et services qu’elle offre à ses clients. Pour l’échantillon, la moyenne est de 27,42

11
La distribution est normale si la valeur du skewness inférieure a un et ne dépasser pas 2 fois l’erreur
standard i.e. σ n
12
La distribution normale si est la valeur absolue du kurtosis est inférieure à 3.

18
avec un maximum de 44,8 qui est 3,8 fois le minimum, ce qui illustre très bien la disparité des

taux pratiqués par les IMFs.

Quant à la variable RACHAPERP, plus sa valeur est élevée, plus les charges de personnel

sont élevées, et cela peut avoir une incidence négative sur la performance financière des

IMFs, s’il n’y a pas une amélioration de la productivité. On note une certaine différence dans

la maîtrise des charges de personnel au niveau des IMFs de notre échantillon, le maximum

étant de 18,70 et le minimum de 5,10 avec une moyenne de 10,19. La variable AGEIMF

montre que les IMFs de notre échantillon ont en moyenne 10 années d’existence et montre

également une certaine disparité au niveau de l’expérience des IMFs dans le secteur, le

maximum étant de 18 ans et le minimum de 5 ans.

Par ailleurs, la variable SOLDPRETMOY montre une grande disparité au niveau des valeurs

extrêmes avec un minimum de 71 et un maximum de 993 pour une moyenne de 387,18. La

variable POURCFEMME avec une moyenne de 69,21 ; un minimum de 39,1 et un maximum

de 100, montre que les IMFs de notre échantillon prêtent plus aux femmes qu’aux hommes.

Enfin, quant à la variable EMPAGCRED, les valeurs obtenues illustrent une diversité dans

le niveau de productivité des IMFs de notre échantillon. Mais, avant de commencer nos

régressions, nous avons procédé à l’ analyse de la moyenne et de la variance de la variable

dépendante selon le statut juridique, la région géographique et la méthodologie de crédit pour

voir si elle est suffisamment stable afin d’éviter des biais d’hétérogénéité.

3. 3.5 Analyse de moyenne et de variance pour la variable dépendante

Pour les besoins de l’analyse, nous avons divisé notre échantillon sur la base des trois critères

suivants : le statut juridique, la région géographique et la méthodologie de crédit des

différentes IMFs. Le Tableau II montre que globalement la variable dépendante est assez

stable. En effet si l’on considère les trois groupes, nous avons partout une moyenne supérieure

19
à 100. De plus, les écarts-types sont relativement faibles part rapport aux moyennes, ce qui

traduit également la stabilité de cette variable.

Par ailleurs, le Tableau II montre que la stabilité de l’autosuffisance financière ne varie pas

tellement en fonction du type d’IMF (l’étendue est de (117 – 101) =16). Nous notons que les

banques rurales semblent mieux assurer leur autosuffisance financière que les coopératives

d’épargne et de crédit. En ce qui concerne la répartition selon la méthodologie de crédit, nous

avons moins de variances (l’étendue est de (116-105) = 11) de l’autosuffisance financière que

par rapport à celle du statut juridique. Ici, l’autosuffisance financière est mieux assurée par

les IMFs octroyant exclusivement des crédits individuels que par rapport à celles qui

proposent les autres méthodologies de crédit. Ceci peut être expliqué par le fait que,

individuellement, il y a plus de motivations à rembourser les micros crédits, alors que pour les

groupes, certains membres peuvent faire preuve de mauvaise volonté. L’explication peut

également résulter des garanties qui sont exigées en cas de prêts individuels. Enfin, pour ce

qui est de la répartition selon la région géographique, les résultats nous montrent que

l’autosuffisance financière est moins stable par rapport à celle du statut juridique et de la

méthodologie du crédit. La zone Moyen-Orient semble abriter les IMFs qui ont les meilleures

autosuffisances financières alors que l’Afrique est loin derrière avec une moyenne inférieure à

100.

20
Tableau II : Moyenne de la variable dépendante selon le statut juridique, la
méthodologie de crédit et la région géographique des IMFs.

Nombre Moyenne Ecart-type minimum maximum


d’observations
Statut juridique 217 110,4 5,85662 101 117
Banque 24 112 2.98710 107 115
Coopérative d’épargne et 14 101 5.35487 98 110
de crédit
IFNB 80 110 2.85472 105 112
ONG 85 112 1.95645 110 113
Banque rural 14 117 3.08947 111 120
Méthodologie de crédit 217 108,75 5,18812 105 116
Individuel 68 116 3.21854 113 123
Individuel / Solidaire 111 109 2.81560 105 111
Groupe solidaire 18 105 5.72451 95 110
Caisse villageoise 20 105 5.01973 100 113
Région géographique 217 112 12,76715 91 125
Afrique 35 91 5.96470 81 98
Asie 33 116 5.85626 110 126
EAC 45 117 5.96580 113 130
ALC 90 111 5.02873 110 123
MOAN 14 125 5.72630 114 130

Section IV: Les résultats sur les déterminants de la viabilité financière des IMFs

4.1 Matrice des cœfficients de corrélation

Avant d’entreprendre l’étude des liens entre l’autosuffisance financière et les différentes

variables explicatives, il convient de vérifier que les liens entre l’ensemble des variables

retenues ne sont pas trop forts, ou déséquilibrés (par exemple, deux variables très fortement

corrélées et les autres quasi-indépendantes). Le tableau III présente la matrice des

coefficients de corrélation. L’autosuffisance est positivement corrélée avec le ratio des

produits financiers et statistiquement significatifs. Cette corrélation est attendue dans la

mesure où l’application des taux d’intérêts qui incluent les coûts réels et une marge

bénéficiaire qui reflète le coût des services fournis ne peuvent avoir qu’un impact positif sur

la viabilité financière de l’IMF. L’autosuffisance et le portefeuille à risque à 30 jours sont

négativement corrélés et la corrélation est statistiquement significative. Ceci est en

21
adéquation avec l’argument selon laquelle l’accroissement du volume des prêts impayés au

fil des jours est préjudiciable à la viabilité financière des IMFs. L’autosuffisance financière

est négativement corrélée avec le ratio des charges du personnel mais positivement corrélé

avec l’âge des IMFs et le nombre d’emprunteurs par rapport au nombre d’agents de crédits.

Par ailleurs, le pourcentage d’emprunteurs femmes est positivement corrélé à l’autosuffisance

financière mais non statistiquement significative. Au demeurant du fait que les femmes sont

de loin les premières clientes du microcrédit, la nature des activités quelles entreprennent

(activités de satisfaction des besoin primaires à petite échelle) ne permettent pas de générer

des profits substantiels pour permettre aux IMFs d’appliquer un taux d’intérêt qui pourrait

contribuer de manière significative à leur viabilité financière. La corrélation positive et

statistiquement significative du solde de prêt moyen, qui est une variable de portée avec

l’autosuffisance financière, semble corroborer les résultats selon lesquels la massification du

microcredit peut concourir à la viabilité financière des IMFs (Ayayi, (2007)). Le ratio des

produits financiers est positivement corrélé avec le ratio des charges du personnel et

statistiquement significatif. Ceci est en adéquation avec la notion de salaire incitatif qui

découle du fait que l’accroissement des produits financiers est le reflet de l’accroissement de

la productivité des employés et que ceci devrait se traduire par une augmentation de leurs

salaires qui se reflèterait dans l’augmentation des charges du personnel.

Par ailleurs, les corrélations positives et négatives entre les variables indépendantes prises

deux à deux sont faibles. On ne note donc pas de phénomènes de colinéarité entre les

différentes variables explicatives.

22
Tableau III: Cœfficients de corrélation entre les différentes variables.
Autosuffin= produits financiers/ total charges ajustés; Par f 30*= Capital restant dû pour des montants échus supérieurs à
30 jours / encours brut de prêt ajusté ; Raprodfin= Produits financiers ajustés / Actif moyen; Rachaperp= Charges de
personnel/actif moyen; Ageimf= Age des IMF; Soldpremoy= Encours brut de prêts ajusté/ le nombre de prêts encours
ajusté; Pourcfemme= Nombre d’emprunteurs actifs femmes/ nombre d’emprunteurs actifs ajusté; Empagcred= Nombre
d’emprunteurs actifs ajusté/nombre d’agents de crédit.

AUTSUFFIN PAR f 30 RAPRODFIN RACHAPERP AGEIMF SOLDPREMOY POURCFEMME EMPAGCRED


AUTSUFFIN 1.0000

PAR f 30 -0,5047*** 1.0000

RAPRODFIN 0.1993*** -0.1852*** 1.0000

RACHAPERP -0.1714*** -0.2463*** 0.6829*** 1.0000

AGEIMF 0.1180*** 0.4220*** 0.0058 -0.3504*** 1.0000

SOLDPREMOY 0.2613*** -0.1191*** 0.1121*** -0.0189 0.0867** 1.0000

POURCFEMME 0.0294 -0.2379*** 0.3367*** 0.3446*** 0.3446* -0.4818*** 1.0000

EMPAGCRED 0.1449*** 0.3473*** -0.1647*** -0.4723*** 0.4076*** -0.1205*** -0.1008*** 1.0000

*** Indique le niveau de significativité statistique à 1%


** Indique le niveau de significativité statistique à 5%*
* Indique le niveau de significativité statistique à 10%

23
4.2 Modèle de régression et analyse des résultats

Rappelons que le modèle retenu vise à estimer l’impact du portefeuille à risque, du ratio des

produits financiers, du ratio des charges de personnel, de l’âge des IMFs, du solde de prêt

moyen, du pourcentage de femmes parmi les clients et du nombre d’emprunteurs par agent de

crédit exercent sur l’autosuffisance financière des IMFs. Le modèle empirique pour estimer

ces différents impacts s’écrit alors :

AUTSUFFIN = β0+ β1*PAR f 3O + β2*RAPRODFIN +β3*RACHAPERP + β4*AGEIMF +

β5*SOLDPRETMOY + β6*POURCFEMME + β7*PRETEFFPERS + β8*EMPACRED + µ

où β0 à β8 sont les coefficients des variables et µ le terme d’erreur aléatoire.

Les résultats obtenus suite à la première régression du modèle nous font penser que nous

avons une bonne spécification de notre modèle. Cependant, pour en être certain, il faut affiner

l’analyse en examinant les résidus pour voir s’il n’y a pas de problèmes d’endogénéité et

d’héthéroscédasticité. Les résultats sur le test d’ endogénéité 13 montrent qu’il n’y a pas de

corrélation significative entre le terme d’erreur et les variables explicatives. Par conséquent,

on peut dire qu’il n y a pas de problèmes d’ endogénéité. Quant à l’héthéroscédasticité, le test

de Breusch Pagen14 révèle qu’il y a héthéroscédasticité. De ce fait, pour corriger cette

héthéroscédasticité, nous avons procédé à la correction par la méthode de White-Eicker.

Apres tous ces tests concluants, nous pouvons considérer que les coefficients obtenus après

nos différentes régressions sont non biaisés. Le tableau IV présente les résultats de la

régression avec Heteroskedasticity –consistent t-statistics entre parenthèse dans la deuxième

ligne du tableau.

13
Les résultats du test d’endogénéité ne sont pas présentés ici dans le papier mais pourront être fourni sur
demande du réviseur pour vérification
14
Le test de Breusch Pagen n’est pas lui aussi présenté ici dans le papier mais pourra être fourni sur demande du
réviseur pour vérification

24
Tableau IV : Résultats des tests du modèle
Modèle estimé par la méthode MCO avec le test de robustesse de White-Eicker
.Heteroskedasticity –consistent t-statistics sont entre parenthèses

autsuffin cons Par f 30 Raprodfin Rachaperp Ageimf soldpretmoy Pourcfemme Empagcred

.
.
Coef. 99.29*** -7.02*** 1.20*** -2.67*** 0.842*** 0.005** -0.041 0.046***

t-statistic (26.09) (-26.56) (21.84) (19.22) (7.25) (3.15) (-1.24) (7.59)

Number of

observations 1736

F (7, 1728) 529.33

Prob > F 0.000

R-squared

Ajusté 0.5840

Root MSE 11.523

*** Indique le niveau de significativité statistique à 1%


** Indique le niveau de significativité statistique à 5%
* Indique le niveau de significativité statistique à 10%

Les résultats du tableau 4 montrent que nous avons une bonne spécification de notre modèle

avec des coefficients non biaisés .En effet, Le F de Fischer = 529.33 avec la prob f F = 0,00

signifie que nous avons une bonne significativité globale de notre modèle. Ce résultat est

conforté par le R2 ajusté qui est de 58,40 %, ce qui signifie que 58,40 % de la variance de la

variable dépendante est expliqué par les variables indépendantes.

4-1 Le portefeuille à risque à 30 jours (PAR>30)

Le coefficient du portefeuille à risque à 30 jours est négatif comme attendu et statistiquement

significatif. Ceci confirme notre deuxième hypothèse selon laquelle une réduction

significative du portefeuille à risque à 30 jours dans le portefeuille global des IMFs devrait

25
avoir un impact positif sur leur viabilité financière. En d’autres termes, un portefeuille à

risque élevé aurait comme conséquence de limiter les produits tirés des activités du

microcredit et donc moins de fonds à prêter. Ce qui aurait comme conséquence le

rationnement du crédit et à terme l’impossibilité de fournir de façon durable des services de

qualité à leur clientèle et par conséquent avoir un impact négatif sur leurs résultats financiers

pour l’atteinte de l’autosuffisance financière. C’est ce qu’illustre bien la valeur négative du

coefficient de - 7.02 du portefeuille à risque qui est statistiquement significative.

Une autre conséquence néfaste de la relation inverse entre l’autosuffisance et le portefeuille à

risque est qu’une baisse de l’autosuffisance financière dont découle un rationnement de crédit

des IMFs est néfaste à l’objectif d’accroissement de la portée qui résulte de la massification

du microcrédit en vue d’une réduction substantielle de la pauvreté. Par ailleurs, en appliquant

la recommandation du CGAP (1999), selon laquelle jusqu'à la limite de 5 % de PAR>30 le

risque est encore maîtrisable à notre modèle, fort nous a été donné de constater qu’au seuil

critique de PAR>30 de 5 % correspond une baisse de l’autosuffisance financière de 35.1 % :

ce qui est substantielle. Il apparaît alors, que des mesures de redressement doivent être prises,

sinon au-delà de cette situation préoccupante si la détresse financière devrait être persistante,

cela pourrait déboucher sur la faillite et par conséquent sur la cessation d’activités de l’ IMF.

Par ailleurs, le coefficient du portefeuille à risque à 30 jours est le coefficient de la régression

le plus élevé en valeur absolue. Il s’ensuit que le portefeuille à risque (PAR f 30) est

l’indicateur le plus déterminant de la viabilité financière des IMFs. Ce constat renforce notre

deuxième hypothèse selon laquelle : un portefeuille de crédits de qualité est l’élément

déterminant de la viabilité financière des IMFs. Cela veut dire que pour être autosuffisante

financièrement, les IMFs doivent privilégier la gestion préventive des risques pour avoir un

portefeuille de crédit de qualité. Il apparaît alors, que pour accroître leurs autosuffisances

financières, les IMFs doivent recourir à la gestion prévisionnelle des risques, en considérant

26
leur capacité à anticiper les problèmes de recouvrement des crédits en cours afin de prévenir

les risques de contagion perverse parmi les emprunteurs. Car, dans un contexte de sous-

mobilisation de l’épargne et de rétrécissement des possibilités de financement extérieur seule

une PAR f 30 faible sous-tend l’autosuffisance de l’IMF. Ceci doit pousser à une

professionnalisation des IMFs pour faire preuve d’une gestion relativement efficace de leurs

risques de crédit.

Pour faire face à toutes ces difficultés et dans le cadre d’une bonne gestion des risques de

crédits, les IMFs peuvent se regrouper pour créer un bureau de crédits (centrale des risques)

afin de permettre l’échange et une meilleure circulation de l’information sur la solvabilité des

emprunteurs. En effet, lorsque les IMFs commencent à se concurrencer et à se disputer la

clientèle, le taux de défaut de remboursement s’élève rapidement si elles n’ont pas accès à une

base de données affichant les éléments appropriés du comportement de leur clientèle.

Par ailleurs, en l’absence du bureau de crédit, un contrôle beaucoup plus accru des IMFs sur

les prêts individuels et les prêts de groupe avec la caution solidaire des membres du groupe

(entre autre Conning (1999), Laffont et Nguessam (2000), Couchouro et Rakatoa, (2006),

Ahlin et Townsend (2007) et Casar et al (2007)) devrait jouer un rôle prépondérant dans

certains environnements marqués par une solidarité de ses membres comme en Afrique et en

Asie par exemple. La caution solidaire est à la fois une garantie ex ante et ex post pour lutter

contre le risque de défaut (entre autres: Stiglitz, (1990) Gatak, (1999) et Morduch, (1999)).

De ce fait, une bonne gestion des risques de crédit entraînant un bon taux de remboursement

des crédits permettra aux IMFs d’accroître leur portefeuille moyen de crédit pour un niveau

de charges identiques et donc de baisser éventuellement leurs taux d’intérêt effectifs,

améliorant ainsi leur compétitivité.

27
4-2 Les autres variables indépendantes

Le coefficient du ratio des produits financiers (RAPRODFIN) est positif et statistiquement

significatif. Ceci est en adéquation avec notre hypothèse 1 et l’argument selon laquelle plus

les taux d’intérêt seront élevés, plus les IMFs auront des chances d’atteindre l’autosuffisance

financière. Par ailleurs, le fait que le coefficient est statistiquement significatif indique que

les IMFs devraient appliquer des taux d’intérêt suffisamment élevés dans le but de générer des

produits financiers qui leur permettent de couvrir l’ensemble de leurs charges mais aussi de

dégager un profit qui leur permet d’assurer leurs autosuffisance financière.

Les variables de management et de productivité ont les signes attendus et sont statistiquement

significatifs. Le coefficient du ratio des charges de personnel (RACHAPERP) est négatif, ce

qui est compatible avec l’argument selon laquelle l’accroissement des charges de personnel

ceteris paribus entraîne une baise de l’autosuffisance financière. Ce qui veut dire que pour

atteindre cette autosuffisance, les IMFs devront maîtriser les charges de personnel en essayant

de les diminuer de manière significative. Ceci ne pourra se faire qu’en mettant un accent

particulier sur la formation de leur personnel et les motivations financières afin d’accroître

leur productivité. A cela, il faudrait ajouter la mise en place et l’usage judicieux des nouvelles

technologies et des systèmes d’information adéquats pour faciliter l’atteinte de

l’autosuffisance financière.

Le coefficient du nombre d’emprunteurs par agent de crédit (EMPACRED) est positif. Ce

résultat est en adéquation avec l’argument selon lequel, plus la productivité des travailleurs

est élevée, plus l’IMF aura des chances d’atteindre l’autosuffisance financière. Cependant, la

valeur faible du coefficient montre que les gains de productivité ne sont pas proportionnels à

l’accroissement du nombre d’agents de crédit ou tout simplement que l’augmentation du

nombre d’emprunteurs est plus proportionnelle à l’augmentation du nombre d’agents de

crédit. Ce résultat indique également qu’au-delà de la viabilité financière, les IMFs seraient

28
beaucoup plus tournées vers l’octroi de microcrédités à un grand nombre de pauvres afin

d’accroître de façon significative la portée de leurs action.

En ce qui concerne les autres variables, le coefficient de l’âge des IMFs (AGEIMF) est positif

et significatif. Ce qui signifie que plus les IMFs deviennent matures, et donc acquièrent de

l’expérience dans leurs secteurs d’activité, plus elles auront de chances à atteindre

l’autosuffisance financière. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’avec l’expérience, les IMFs

maîtrisent d’avantage l’ensemble des opérations relatives à l’octroi des microcrédits. Cela

veut dire que les IMFs qui ont une longue durée de vie dans le secteur de la microfinance ont

eu à faire des efforts en matière de gestion des risques de crédit et de leur management pour

atteindre l’autosuffisance financière. Pour ce qui est du solde de prêt moyen

(SOLDPRETMOY) qui est un indicateur de portée, son coefficient est positif et

statistiquement significatif. Toutefois, la très faible valeur de 0, 005 de ce coefficient montre

que la portée de l’action des IMFs n’est pas une variable majeure pour l’autosuffisance

financière comme nous l’avons déjà expliqué en ce qui concerne l’accroissement du nombre

d’agents de crédit qui est moins que proportionnel à l’accroissement du nombre

d’emprunteurs.

Le coefficient du pourcentage des femmes (POURCFEMME) est négatif et statistiquement

non significatif et donc contraire à notre hypothèse. Ce résultat nous amène à mettre un

bémol sur l’idée bien répandue selon laquelle les femmes sont plus diligentes, plus fiables, et

rembourseraient mieux les microcrédits que les hommes. Cette idée trouve son origine dans

l’argument selon laquelle les femmes sont majoritaire dans la frange la plus défavorisée des

milieux d’intervention des IMFs par conséquent il faut les aider à avoir des activités

génératrices de revenus pour la substance des familles si l’on veut avoir un impact direct sur

la réduction de la pauvreté. Par ailleurs, étant donné que la majorité des activités des femmes

sont généralement de petites activités destinées à générer des revenus pour satisfaire

29
l’autosuffisance alimentaire, et donc ne permettant pas l’accumulation de richesses pour

servir d’épargne, il est tout à fait normal que le pourcentage des femmes ait un impact négatif

sur l’autosuffisance financière à cause de possible faillites répétées de ces micro activités.

V Analyse selon la zone géographique le statut juridique et la méthodologie de crédit

Suite à la présentation et à l’analyse d’ensemble des résultats de notre modèle, nous allons

maintenant examiner l’autosuffisance financière sous l’angle des spécificités géographique,

juridique et de la méthode d’octroi de crédits afin de faire ressortir les similarité et les

différences selon la région d’implantation des IMFs.

5.1 Analyse par zone géographique

Le tableau V présente les résultats de la régression avec heteroskedasticity-consitent t-

statistique entre parenthèses en bas des coefficients pour la zone géographique Tout comme

les résultats du modèle d’ensemble, les résultats de nos régressions montrent que la qualité du

portefeuille, le ratio des produits financiers et les charges du personnel sont de loin les trois

variables qui affectent de manière significative l’autosuffisance financière si l’on tient compte

de la région d’implantation des IMFs. Par ailleurs, le coefficient de l’âge des IMFs et celui

des emprunteurs par agent de crédit sont positifs et statistiquement significatifs pour toutes les

zones géographiques sauf l’Afrique subsaharienne où ils sont positifs mais statistiquement

non-significatifs.

Dans la région Amérique Latine-Caraïbes où on a le plus d’ IMFs, le coefficient des soldes

de prêt moyen est positif et statistiquement significatif. Dans les autres régions

géographiques, les coefficients des soldes de prêt moyen sont d’une part positifs mais très

faibles par rapport à celui de la région Amérique Latine-Caraïbes et d’autre part non

statistiquement significatifs. Enfin, pour toutes les zones géographiques, les coefficients du

30
pourcentage de femmes sont négatifs et non statistiquement significatifs. Ce résultat confirme

celui trouvé dans les régressions du modèle général, à savoir que le pourcentage des femmes

parmi les clients des IMFs n’explique pas leur autosuffisance financière.

Tableau V : Résultats des tests du modèle par zone géographique

Modèle estimé par la méthode MCO avec le test de robustesse de White-Eicker.


Heteroskedasticity –consistent t-statistics sont entre parenthèses
Autsffin AFRIQUE ASIE EAC ALC MOAN
Robust
Par f 30 -6.96805*** -7.05952*** -7.11530*** -7.03688*** -6.957981***
(-11.67) (-12.58) (-8.15) (-18.50) (-13.26)
Raprodfin 1.30025*** 1.22609*** 1.26275*** 1.21140*** 1.247146***
(4.19) (10.55) (7.12) (15.27) (11.11)
Rachaperp -2.70322*** -2.65428*** -2.76035*** -2.61084*** -2.66959***
(-3.72) (-9.37) (-6.39) (-13.48) (-9.75)
Ageimf 0.7032254 0.82277*** 0.804742** 0.00538*** 0.801180***
(1.08) (3.34) (2.10) 4.96 (3.43)
Soldpremoy 0.005143 0.005123 0.004464 0.829936** 0.005383
(0.54) (1.38) (0.77) (2.14) (1.54)
Pourcfemme -0.032992 -0.04689 -0.577181 -0.042822 -0.040008
(-0.18) (-0.67) (-0.52) (-0.90) (-0.61)
Empagcred 0.0438528 0.04427*** 0.041630** 0.04534*** 0.0445126***
(1.40) (3.51) (2.18) (5.25) (3.76)
Constante 99.8733*** 100.567*** 102.600*** 99.7449*** 99.44594***
(4.97) (12.46) (8.16) (18.23) (13.23)
Nombre 315 297 405 810 126
observations
F (7, 1728) 17.52 120.72 52.94 256.84 131.81

Prob > F 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000

R-squared 0.5897 0.5858 0.5888 0.5847 0.5876

Root MSE 12.069 11.538 11.575 11.522 11.497

Modèle estimé par la méthode MCO avec le test de robustesse de White-Eicker.


*** Indique le niveau de significativité statistique à 1%
** Indique le niveau de significativité statistique à 5%
* Indique le niveau de significativité statistique à 10%

31
5.2 Analyse selon le statut juridique

Le tableau VI présente les résultats de la régression avec heteroskedasticity-consitent t-

statistique entre parenthèses en des coefficients selon le statut juridique. Les régressions en

fonction du statut juridique confirment les résultats obtenus précédemment. En effet, pour

tous les types d’ IMFs, le coefficient le plus élevé en valeur absolue est celui du portefeuille à

risque confirmant le fait qu’un portefeuille de crédit de qualité est l’élément déterminant de la

viabilité financière des IMFs. En outre ce coefficient est significatif statistiquement quelque

soit le statut juridique de l’IMF. Il en va de même pour les coefficients des variables

Raprodfin, Rachaperp et Ageimf et Empagcred. Ceci montre que l’application de taux

d’intérêt adéquats, une bonne gestion entraînant la maîtrise des charges du personnel,

l’expérience de l’IMF et la productivité des agents influent de manière significative pour

l’atteinte de la viabilité financière des IMFs. Ces résultats montrent également que la portée

des programmes des IMFs et le pourcentage de femmes parmi les clients ne sont pas des

variables majeures pour l’autosuffisance et la viabilité financière de ces IMFs

32
Tableau VI : Résultats des tests du modèle selon le statut juridique

Modèle estimé par la méthode MCO avec le test de robustesse de White-Eicker.


Heteroskedasticity –consistent t-statistics sont entre parenthèses

Autsffin BANQUE CAISSE IFNB ONG BANQUE


Robust D’EPARGNE RURALE
ET DE
CREDIT
Par f 30 -7.1758*** -7.11530*** -7.0441*** -6.9958*** -7.16501***
(-5.90) (-8.15) (-15.82) (-21.21) (-9.54)
Raprodfin 1.256339*** 1.262753*** 1.216078*** 1.19973*** 1.144308***
(5.58) (7.12) (13.12) (17.15) (7.47)
Rachaperp -2.77998*** -2.760358*** -2.62473*** -2.5829*** -2.47989***
(-4.99) (-6.39) (-11.61) (-15.03) (-6.43)
Ageimf .9787173** .8047423** .8276614*** .8280633*** .9428494**
(2.00) (2.10) (4.23) (5.68) (2.91)
Soldpremoy .004692 .004464 .005303* .0056773* .0049433
(0.61) (0.77) (1.80) (2.61) (1.00)
Pourcfemme -.073236 -.057181 -.0441165 -.0367499 -.0591254
(-0.49) (-0.52) (-0.79) (-0.89) (-0.63)
Empagcred .0385927 .0416308** .045001*** .0458448*** .042422***
(1.51) (2.18) (4.46) (5.99) (0.014)
Constante 103.4727*** 102.6004*** 100.0071*** 98.99158*** 101.5486***
(5.74) (8.16) (15.62) (20.85) (9.42)
Nombre 216 126 720 765 126
observations
F 83.63 52.94 188.76 229.98 67.37

Prob > F 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000

R-squared 0.5902 0.5888 0.5850 0.5843 0.5896

Root MSE 11.868 11.575 11.527 11.547 11.552

*** Indique le niveau de significativité statistique à 1%


** Indique le niveau de significativité statistique à 5%*
* Indique le niveau de significativité statistique à 10%

5.3 Analyse selon la méthodologie de crédit

Le tableau VII présente les résultats de la régression avec heteroskedasticity-consitent t-

statistique entre parenthèses en bas des coefficients selon la méthodologie de crédit. Ici

également, les résultats montrent que le coefficient le plus élevé en valeur absolue est celui

33
du portefeuille à risque qui est statistiquement significatif. Il en va de même pour ceux des

variables Raprodfin, Rachaperp et Ageimf à l’exception des caisses villageoises pour

lesquelles le coefficient de l’âge des IMFs est positif mais statistiquement non significatif.

Pour ce qui est des caisses villageoises, le manque de formation de ses dirigeants qui sont en

général du village même, pourrait expliquer le fait que l’expérience acquise par l’IMF

n’influe pas de façon significative sur sa viabilité financière. De même, on constate également

que les variables Pourcfemme et Soldpretmoy n’ont pas de coefficients significatifs. Donc, là

aussi, la qualité du portefeuille de qualité, un management moderne, l’application de taux

d’intérêt appropriés permettant de couvrir les charges relatives à l’octroi de micros crédits

sont les facteurs les plus déterminants pour l’atteinte de l’autosuffisance financière des IMFs.

34
Tableau VII : Résultats des tests du modèle selon la méthodologie de crédit

Modèle estimé par la méthode MCO avec le test de robustesse de White-Eicker.


Heteroskedasticity –consistent t-statistics sont entre parenthèses

Autsffin INDIVIDUEL INDIVIDUEL/ GROUPE CAISSE


Robust SOLIDAIRE SOLIDAIRE VILAGEOISE
Par f 30 -7.008421*** -7.036885*** -7.115304*** -7.004999***
(-12.23) (-18.50) (-8.15) (-6.16)
Raprodfin 1.25319*** 1.211402*** 1.262753*** 1.306477***
(10.15) (15.27) (7.12) (5.01)
Rachaperp -2.725016*** -2.610846*** -2.760358*** -3.031484***
(-9.12) (-13.48) (-6.39) (-5.01)
Ageimf .7479151** .8299364*** .8047423** .5997264
(2.88) (4.96) (2.10) (1.04)
Soldpremoy .0051816 .0053871** .004464 .0088761
(1.35) 2.14 (0.77) (1.20)
Pourcfemme -.0385724 -.0428227 -.057181 .0172565
(-0.54) (-0.90) (-0.52) (0.12)
Empagcred .0454753*** .0453434*** .0416308 .051886**
(3.52) (5.25) (2.18) (2.07)
Constante 100.1745*** 99.74491*** 102.6004*** 96.2362***
(12.29) (18.23) (8.16) (6.35)
Nombre 612 999 162 180
observations
F 108.14 256.84 52.94 62.53

Prob > F 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000

R-squared 0.5883 0.5847 0.5888 0.5842

Root MSE 11.446 11.522 11.575 11.901

*** Indique le niveau de significativité statistique à 1%


** Indique le niveau de significativité statistique à 5%
* Indique le niveau de significativité statistique à 10%

Section VI : CONCLUSION

La microfinance est souvent abordée dans la littérature comme un outil qui permet aux exclus

du système financier formel d’avoir accès à des sources de financement en constituant ainsi

un moyen de combattre l’exclusion et la pauvreté. Cette recherche présente l’originalité

d’étudier le management des IMFs sous l’angle de leur viabilité financière. La détermination

35
des indicateurs les plus pertinents de la viabilité financière des IMFs a été le principal objectif

de cet article.

Pour atteindre cet objectif, nous avons d’abord fait une revue de littérature qui nous a permis

d’identifier les indicateurs de la viabilité financière susceptibles de s’appliquer aux données

empiriques. Ces dernières ont été collectionnées sur le site de Mix Market avec la constitution

d’un échantillon de base de 217 IMFs de 101 pays sur une période de 9 ans (1998-2006).

Ensuite, le traitement et l’analyse des données ainsi recueillies, nous ont permis de tester

notre modèle pour mettre en évidence les déterminants de l’autosuffisance financière des

IMFs.

Les résultats montrent que la qualité du portefeuille de crédit résultant d’une bonne gestion

des risques de crédit est l’élément déterminant de l’autosuffisance financière des IMFs. En

effet, dans toutes nos régressions, c’est la variable PAR> 30 qui a le coefficient le plus élevé

en valeur absolue, confirmant ainsi notre hypothèse à savoir que la gestion du risque de crédit

assurant un portefeuille de qualité est l’élément déterminant de l’autosuffisance financière des

IMFs.

Nos résultats montrent également que l’application des taux d’intérêt suffisamment élevés qui

permettent de dégager un profit de même qu’un management de qualité intégrant une bonne

maîtrise des charges, l’application des bonnes pratiques bancaires et la mise en place d’un

système d’information adéquat sont indispensables pour l’autosuffisance financière des IMFs.

De même, nos résultats montrent également que la portée des programmes de microfinance,

l’âge des IMFs et le pourcentage de femmes parmi les clients n’influent pas de façon

déterminante sur l’atteinte de l’autosuffisance financière des IMFs. Pour ce qui est de cette

dernière variable, son coefficient n’est significatif dans un aucun cas. Enfin, les résultats sont

obtenus selon la zone géographique, la méthode de crédit et le statut juridique des IMFs vont

dans le même sens que ceux du modèle général.

36
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