Philippe THUILLOT

The debates between historians who study the feudal period,10th-12thc., relate on the seigneurie castrale, its appearance, its development, but with one presupposition: the appearance of the castles translates the crisis of public authority, its scattering in the hands of the aristocracy for which the castles become instruments of domination, the year 1000 marking a decisive stage in this process. The thesis tries to bring elements of discussion by the study of the castle phenomenon formation of the castles, the shapes of the fortifications, their role, their evolution. Their establishment and their functions make it possible to bring a new light on what is a châtellenie, and its setting in prospect in the long term, since the first millenium. The evolution of the villa to seigneurie rurale constitutes a chapter which tries to understand what is a seigneurie, its rights and its functions, and the various actors of the creation of the seigneuries. In a second part, the study of the families evolving in the castles and their resorts makes it possible to bring new elements on the origin of the new counts, the lords of castles and the garrisons of the castles. It is integrated firmly in the debate on knighthood : new men, soldiers of fortune, or heirs to the Carolingian aristocracy. The behavior of the families is also studied, and the evolutions between kinships. They are impacted by the extension of the feodo-vassalic links which relate more and more to every aspect of life, inheritances and freehold possessions. The study of the evolution of the “feudal” society tries to clarify the passage from the castle, holder of the public power, to the castle, residence of an aristocracy and locus of tenseness by the rural populations as soon as the14th century. It seeks to establish if there were actually a feudal “change” on the eve of the year 1000, or if it was an evolutionary process on the long term.

L'histoire du « comte palatin » Hugues de Beauvais, assassiné en 1008, assimile ce personnage avec un autre Hugues, qui aurait été comte de Dreux et seigneur de Nogent 1. De nouvelles recherches permettent de préciser la famille d'Hugues de Beauvais et de proposer une histoire différente de celle d'Hugues de Dreux-Nogent. L'histoire d'Hugues de Beauvais commence vers 989, quand le roi Robert II fait une donation à l'abbaye de Saint-Magloire de Paris sur le conseil de sa mère et à la prière un certain Hugues de Beauvais, présenté comme son « précepteur » et son « conseiller »2. Robert II étant né vers 970, Hugues de Beauvais est donc non pas un jeune noble partageant la jeunesse du roi, mais un homme suffisamment mûr pour être son éducateur et conseiller. À une date indéterminée, vers 1003, Foulques, abbé de saint-Lucien de Beauvais, est élu évêque d'Orléans par l'entremise d'Hugues de Beauvais, qualifié de très puissant. La puissance d'Hugues doit provenir de sa situation auprès du roi Robert II puisqu'il est capable d'imposer un candidat à l'évêché d'Orléans alors entre les mains du roi3. Il y a donc un lien être Hugues et Foulques, qui est leur origine dans le Beauvaisis. Pour remercier Hugues de son aide, Foulques lui aurait donné toute la terre de l'abbaye de Sainte-Croix d'Orléans, peut-être sous la forme d'une avouerie4. Hugues de Beauvais est surtout connu par son emprise sur Robert II et sa détestation de la reine Constance d'Arles qu'il avait rendue odieuse à son mari. Hugues avait atteint un degré important dans l'entourage du roi puisqu'un texte le qualifie de comte palatin bien que ce titre ne figure jamais dans les actes5. Il avait pris le parti de la première femme de Robert II, Berthe de Bourgogne veuve d'Eudes, comte de Blois et Tours. L'entourage royal était partagé entre le parti blésois, quitte à ce que Robert II reprenne Berthe comme femme légitime malgré les interdits ecclésiastiques, et le parti angevin, Constance étant cousine de Foulques Nerra par sa mère Adélaïde d'Anjou6. Ce qui explique que ce comte, profitant d'une partie de chasse où se trouvaient le roi et Hugues, le fait assassiner par ses hommes vers 10087.

Les debats entre historiens qui etudient l’epoque feodale, Xe-XIIe siecle, portent sur la seigneurie castrale, son apparition, son developpement, mais avec un presuppose : l’apparition des châteaux traduit la crise de l’autorite publique, son eparpillement entre les mains de l’aristocratie pour laquelle les châteaux deviennent des instruments de domination, l’an Mil marquant une etape decisive de ce processus. Cette these tente d’apporter des elements de discussion par l’etude du phenomene castral : la formation des châteaux, les autres formes de fortifications, leur role, leur evolution. Leur implantation et leurs fonctions permettent d’apporter un nouvel eclairage sur ce qu’est une châtellenie, et sa mise en perspective sur le long terme, depuis le premier millenaire. L’evolution de la villa en seigneurie rurale constitue un chapitre qui tente de comprendre ce qu’est une seigneurie, ses droits et ses fonctions, et les divers acteurs de la creation des seigneuries. Dans une deuxiem...

The debates between historians who study the feudal period,10th-12thc., relate on the seigneurie castrale, its appearance, its development, but with one presupposition: the appearance of the castles translates the crisis of public authority, its scattering in the hands of the aristocracy for which the castles become instruments of domination, the year 1000 marking a decisive stage in this process. The thesis tries to bring elements of discussion by the study of the castle phenomenon formation of the castles, the shapes of the fortifications, their role, their evolution. Their establishment and their functions make it possible to bring a new light on what is a châtellenie, and its setting in prospect in the long term, since the first millenium. The evolution of the villa to seigneurie rurale constitutes a chapter which tries to understand what is a seigneurie, its rights and its functions, and the various actors of the creation of the seigneuries. In a second part, the study of the f...

Autour de Raoul de Gouy et d'Ilbert de Ribemont, l'aristocratie châtelaine dans la 1 ere moitié du X e siècle. Une chanson de geste composée au XII e siècle, peut-elle permettre de mieux connaître la société nobiliaire du début du X e siècle ? C'est ce que cette enquête tente de faire, en combinant les sources littéraires, les annales historiques, les actes de la pratique, la généalogie des familles nobles, la géographie historique. Ont été recherchés le milieu social de Raoul de Gouy et la région d'où il aurait commandé, l'Arrouaise. Puis les aures acteurs de la chanson, tous « seigneurs » de châteaux dans une région située essentiellement dans les diocèses d'Arras, de Cambrai, Noyon,

Augustomagus et les Sulbanectes, entre Belgique et Celtique Glossaire et mots-clés Cardo ou cardo maximus. Désigne l'axe nord-sud, la voie principale d'une cité. Decumanus. Voie d'une cité, orientée d'est en ouest. Le croisement du cardo et du decumanus constitue souvent le coeur d'une cité. Oppidum. Ensemble militaire, économique, politique, cultuel. Suivant l'état d'évolution et d'enrichissement des peuples gaulois, il peut aller d'un simple camp retranché à une ville. Les oppida, en Gaule belgique, peuvent apparaître après l'installation de sanctuaires qu'ils protègent. Ils sont encore en service au début du I er siècle de notre ère, puis abandonnés au profit de « villes nouvelles » ou bien se maintenir au travers de cités. Civitas. Territoire d'un peuple, dirigé selon les cas par un roi, un sénat, puis par des élites qui dirigent cet ensemble. Le terme se restreint pour désigner le chef-lieu de la civitas, la cité proprement dit.