Fayrouz Yousfi

ce chapitre examine les mobilisations des travailleuses agricoles dans la vallée du Souss au Maroc, mettant en lumière l’impact des transformations structurelles induites par les politiques néolibérales sur les pratiques et manières de mobilisations. À travers le cas des ouvrières agricoles, nous avons tenté d’analyser les capacités de ces femmes à former un collectif en politique. En effet, cette contribution vise à comprendre comment les mobilisations des travailleuses agricoles s’inscrivent dans le champ politique et l’espace de contestation marocains. Par ailleurs, la lutte des travailleurs de la vallée du Souss met en lumière à la fois la diversité du paysage des protestations au Maroc et une géographie particulière, ainsi que des pratiques de protestation qui ont tendance à être ignorées ou minimisées dans les médias grand public et les analyses politiques.
À partir d’une perspective bourdieusienne, ce chapitre aborde le rôle des syndicats dans la transformation sociale, soulignant la nécessité d’une adaptation face à l’insécurité sociale croissante. Il examine la mobilisation des travailleurs agricoles, leurs revendications pour des conditions de travail plus équitables, et la manière dont les syndicats ont contribué à ces luttes. Néanmoins, il souligne la complexité des relations entre les syndicats et les ouvrières agricoles, mettant en question leur capacité à unifier les luttes et à représenter pleinement les travailleurs précaires. Enfin, cette contribution explore la quête d’autonomie des travailleurs à travers des occupations, illustrant les défis du champ syndical dans la recherche d’une transformation sociale émancipatrice.

In 2016, the Rif witnessed popular and political mobilisations. After more than six months of rally, the Moroccan State’s crackdown on the protest has led to the arrests of over 450 protesters and activists. Following this authoritarian backlash, Moroccan political activists and rights groups had to adjust their human rights activism under this restrictive and repressive regime. This article aims at in-depth analysing through participatory observation and interviews how these groups are reclaiming human rights as a politics of resistance. Through the Committee in Solidarity with Hirak’s Political Prisoners in Casablanca and international rights groups, this article will analyse the involvement of political activists and international rights groups within an authoritarian and repressive regime. This article argues that the use of human rights discourse was a common ground for different political and human rights actors to serve the struggle for the liberation of the Hirak’s political prisoners.