L’ASSISE DES HEROS ET DES DIEUX
PUISSANCE D’UN VOYAGE IMMOBILE ?
Gérard Poitrenaud
Cet article est issu de mon étude Cycle et Métamorphoses du dieu cerf (Toulouse : Lucterios, 2014) actuellement indisponible, dont je
prépare une réédition à paraître en 2016.
Commentaires, remarques et critiques sont bienvenus. Merci.
L’assise jambes croisées (combinée au port du torque que j’examinerai dans un autre texte)
apparaît comme un marqueur ethnique de celticité. Mais a-t-elle une signification religieuse
particulière ? Le dieu au bois de cerf est dans cette posture qu’on peut considérer comme
canonique sur au moins une trentaine de monuments, surtout dans l’Est et le Centre pendant la
période laténienne1 : Pierre Lambrechts comptait déjà en 1942 vingt-huit personnages masculins
et cinq féminins dont une demi-douzaine avec ramure ou oreille de cerf 2 . Leur nombre a
beaucoup augmenté depuis et les fouilles archéologiques mettent régulièrement à jour de telles
statues. L’objectif n’est pas de faire ici leur examen exhaustif, mais de repérer les forces
susceptibles d’expliquer leur émergence et leur évolution tout en interrogeant le rapport
manifeste avec le dieu Cernunnos.
1
2
Duceppe-Lamarre 2002, 285.
Lambrechts 1942, 21-25 et carte I, pl. XVII.
Les dieux et les héros assis en tailleur. Puissance d’un voyage immobile ?
2
Lambrechts s’est penché sur l’origine de cette posture. Il récuse
l’hypothèse d’une propagation d’un modèle ionien par Marseille et la
vallée du Rhône, parce que ce modèle n’a pas été suivi en Grèce
même, et qu’il n’y en a aucun exemplaire près de la Méditerranée et
dans la vallée du Rhône1 — en dehors du domaine des Celto-Ligures.
Une origine indienne semble également exclue, même si la civilisation
iranienne connaît des dieux assis en tailleur. Des monnaies
scythobactriennes datées entre le Ier s. AC et le Ier s. PC montrent bien
au revers un personnage aux jambes repliées sous le corps. Mais elles
sont trop tardives, de même que le dieu dans la pose bouddhique Fig. 1 Guerrier assis de l'oenochoé de
Glauberg
représentée sur une patère en or originaire de la Bactriane, qui date du
IIIe siècle2. On notera par ailleurs que les premières représentations de Bouddha assis dans cette
pose ne remontent qu’au début du Ier siècle. Si les Scythes ont pu entrer en contact avec les Celtes
vers le IVe s. AC dans les contrées danubiennes, ces contacts sont trop tardifs pour expliquer les
statues de héros assis chez les Salyens ou le petit guerrier qui orne le bord de l’œnochoé de
Glauberg, qui sont du Ve siècle. Ces plus anciennes attestations sont liées cependant à des traits
hellénisants (la tenue militaire ou une coutume adaptée du symposion) qui ne peuvent pas être
expliqués par de simples échanges commerciaux. Par contre, la fréquence de ces monuments
dans le Centre de la Gaule pourrait renforcer l’hypothèse d’une origine « autochtone » s’ils
n’étaient pas datables pour la plupart à la fin de la Tène ou au début de l’époque romaine. Faut-il
envisager une double origine ?
Il importe de constater également que l’iconographie de Cernunnos, le dieu assis des Celtes,
ressemble de façon troublante aux sceaux de la vallée de l’Indus qui figurent un dieu assis en
tailleur doté comme lui de cornes et parfois de trois visages : un maître des animaux qui surveille
les créatures disséminées autour de lui… Mais la culture à laquelle ils appartiennent a pris fin vers
1700 avant notre ère. Même si on concède que l’hiératisme de la posture assise (mais pas en
tailleur) peut avoir été transmis par les premières dynasties d’Ur3, il manque plusieurs relais pour
expliquer la transmission groupée des cornes, de la tricéphalie et de l’environnement animalier.
Or, si les images de l’Indus et celles des Celtes incarnent à première vue des idées ressemblantes,
il faudrait que celles-ci fussent assez simples et fondamentales pour pouvoir être réinventées de
façon presque identique plus de mille ans plus tard. Il faudrait aussi envisager que l’objet de cette
étude n’appartient pas seulement au domaine celte ni à la mouvance indo-européenne, mais
exprime un fond mythique bien plus ancien connu dans une aire bien plus vaste. Le thème du
maître des animaux existe d’ailleurs dans la keltiké, en la personne de l’homme noir au sommet du
tertre dans le conte Owein ou le conte de la dame à la fontaine. Cet être n’est pas assis, mais il est
immobile. Son seul pied et son seul œil contribuent à le caractériser comme « celui du milieu ».
Lambrechts 1942, 59.
H. Berstl : Indo-Koptische Kunst. Jahrbuch für aisatische Kunst, I, 1924, 165-190, 169 et 170-171 ; Lambrechts 1942, 57.
3 Bober 1951, 25.
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Les dieux et les héros assis en tailleur. Puissance d’un voyage immobile ?
Fig. 2 Guerrier héroïsé de Roquepertuse
Fig. 3 Héros aux têtes coupées d'Entremont
3
Fig. 4 Guerrier héroïsé de Glanum
Datables entre le VIe et le IIIe s. AC, les statues de Roquepertuse, d’Entremont ou de Glanum
en Provence représentent des guerriers héroïsés auxquels les ornements polychromiques
confèrent une certaine individualité. Placées dans des sanctuaires, au milieu d’un portique, à
proximité d’un bouleutêrion, elles faisaient l’objet d’un culte ; les héros étant vénérés à la fois
comme des incarnations de l’idéal guerrier et comme des ancêtres fondateurs et protecteurs
capables de créer et d’entretenir l’identité d’une communauté. La posture assise de ces
personnages ne peut donc pas être dissociée de l’apothéose guerrière que le noble associe
manifestement au raffinement du service à boisson et de son usage cérémoniel. Mais ce ne sont
pas des dieux au sens précis du terme ; car on connaît la réticence des Celtes à leur prêter une
apparence anthropomorphe à cette époque.
Ce motif est aussi attesté en Irlande, d’où provient le petit bronze émaillé d’un homme assis
en tailleur qui ornait l’attache d’un seau. Découvert dans une grande tombe viking à Oseberg en
Norvège, il est daté du huitième siècle1. Or, le visage stylisé avec paupières et coins de la bouche
abaissés évoque celui des défunts héroïsés de la Gaule. Et un grand carré
sur son torse montre une croix de treillis qui
délimite quatre champs dans lesquels sont inscrits
des svastikas et d’autres ornements qui rappellent
ceux des héros de Roquepertuse créés 1000 ans
auparavant et montrant des méandres, des
losanges, des svastikas, des croix de Saint-André
ou des feuillages stylisés. Chez l’homme assis
d’Oseberg, la croix chrétienne qui s’est ajoutée aux
Fig. 5 Guerrier assis de Glanum
vue de dos avec reconstitution de la
peinture
1
ornements anciens confirme la signification
religieuse de cette ornementation.
Fig. 6 « Buddha » irlandais de
Oserberg
Barry Cunliffe : l’Univers des Celtes. Paris : Fanal, 1981, 171.
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Les dieux et les héros assis en tailleur. Puissance d’un voyage immobile ?
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Le pétroglyphe du Val Camonica (avec selon Thévenot trois autres images1) laisse penser que
le dieu aux bois de cerf a été d’abord représenté debout. C’est ce que suggère également un
fragment de vase polychrome en provenance de Numance qui montre un être debout avec les
bras levés et des bois de cerf sur la tête2. C’est, semble-t-il, seulement après avoir été assimilé au
héros divinisé qu’on l’a représenté assis en tailleur, comme s’il devait dorénavant être mis en
rapport avec l’immobilité du maître des animaux et avec le monde souterrain. Fernand Benoit
suppose que cette posture doit être rapprochée des jambes croisées de l’Attis funéraire qui
signifient le repos éternel3. Mais celui-ci n’est pas assis, et Cernunnos n’est jamais montré dans
l’attitude pensive du « bel enfant » avec la main sous le menton. Chez lui, l’assise apparaît plutôt
comme un signe de pouvoir dans son association avec cet autre attribut qu’est le manteau de
majesté. Elle évoque plutôt la coutume (plus tardive) du défunt en trône qui marque visuellement
et symboliquement la volonté de prouver la continuité de l’exercice du pouvoir4. De plus, la
prééminence du dieu se manifeste aussi par le port du torque et par les deux plus petits
personnages debout de part et d’autre qui jouent le rôle d’ambactes, servant un noble gaulois en
toutes occasions.
Mais la position assise en tailleur est aussi et avant tout la position traditionnelle du repas pris
en commun. Strabon rapporte que les Celtes prenaient leur repas assis sur des jonchées à même
le sol (Diodore V, 28, 4, Strabon IV, 4, 3 et Posidonios chez Athenée, Deipnosophistae, IV, 36) 5 . Or, il est
impensable que cette coutume ait eu son origine dans la posture de personnages sacralisés, ce qui
aurait immanquablement été ressenti comme de la présomption ou même comme un sacrilège.
On peut supposer au contraire que cette posture devient celle de l’ancêtre héroïsé, en vertu de la
coutume du repas funèbre qu’il était censé partager avec ses descendants et avec ceux qui le
considéraient comme fondateur de leur communauté. L’ancêtre héroïsé (et le dieu qui prend
forme à partir de lui) serait donc représenté recevant les offrandes et les honneurs qui lui sont dus
par ceux qui viennent à lui. C’est à cause de ce rapport implicite qu’il est placé sur un podium, par
exemple à Glanum. Adolfo Zavaroni se trompe donc quand il suppose que Cernunnos est assis
en tailleur pour garder le contact direct avec le sol exprimant sa nature chtonienne et son rapport
avec la pierre et les minerais. L’hypothèse est séduisante, mais le dieu est, comme le héros,
souvent assis sur un podium doté d’un coussin, comme à Savigny près d’Autin. Et c’est justement
cette surélévation symbolique qui exprime sa prééminence.
Les sept statues assises en tailleur de l’ancienne Argentomagus à Saint-Marcel (Indre) méritent
d’être examinées à part6. L’une d’elles représente un grand personnage assis sur un coussin,
aujourd’hui très endommagé, mais d’exécution classique, qui était vénéré dans un sanctuaire (Les
Mersans, temple 1), où on a aussi trouvé des fragments identifiables à Cybèle, Apollon et
Mercure. Il est vêtu d’une tunique serrée par une ceinture incisée en trois bandeaux et bordée sur
la cuisse par une bande étroite prolongée par des franges tressées sur deux rangs. Il porte parThevenot 1968, 147.
Maier 2004, 78.
3 Cf. Benoit 1969, 88.
4 Mohen, 2010, 247-248. Cf. « Le roi ne meurt jamais », titre français de E. Kantorowicz, The King’s Two Bodies, 1957 ; Mohen,
2010, 249.
5 Lambrechts 1942, 60.
6 Cf. Deyts 1992, 40.
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Les dieux et les héros assis en tailleur. Puissance d’un voyage immobile ?
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dessus un grand manteau couvrant les épaules et le dos, sur lequel il est assis. Sur la base, on peut
distinguer une partie d’inscription : *AVG*E, que Gilbert-Charles Picard restitue comme Numini
Augusti e [t]… Sophie Krausz et Gérard Coulon déduisent de la place du « et » au bord droit de la
base qu’il devait exister une deuxième statue accolée, sur laquelle se poursuivait le texte avec le
nom du dieu. Le personnage apparaît donc comme un dieu majeur, dont le culte est associé à
celui de l’empereur, comme souvent à l’époque romaine. Une formule d’allégeance au nouveau
dieu et maître en même temps que de fidélité à l’ancienne foi. Picard suppose que ce dieu était
Mercure1.
Fig. 7 Personnage assis en tailleur
d'Argentomagus avec manteau de majesté
et anneau de biceps
Fig. 8 guerrier assis d'Argentomagus avec
serpents et plat à offrandes
Fig. 9 Ancêtres « civils » assis avec objet phallique près d'une
table à offrande dans une cave d’Argentomagus
Un petit personnage acéphale assis en tailleur lui aussi a été découvert dans une couche de
démolition d’un fanum daté du Ier siècle (Les Mersans, temple 3). Il rappelle en miniature les
guerriers salyens qu’on a vus par sa tunique courte serrée à la taille par une ceinture et fendue sur
la cuisse. Il porte au cou un torque de section quadrangulaire avec des tampons carrés analogue à
celui de la statue du dieu de Verteuil et à ceux qui sont suspendus à la ramure de Cernunnos sur
le pilier de Lutèce. L’arrachement rectangulaire dans son dos semble être un vestige de la
retombée du protège-nuque d’un casque à cimier. Il rappelle celui de la statue assise découverte
sur le site de Tolosa à Vieille-Toulouse, qui semble avoir été rendue intentionnellement
méconnaissable, et dont l’arrachement de descend encore plus bas. Sur ses genoux, son vêtement
s’évase pour former une corbeille ou une tablette, sur laquelle les dévots mettaient certainement
des offrandes2. De dos, on a l’impression que sa ceinture s’enroule sur les bras pour former les
bracelets de biceps. Est-ce une allusion discrète à un serpent, comme on en voit souvent sur les
statues de Cernunnos ? Cette petite effigie semble plus ancienne que les autres statues
découvertes sur le site. Et Sophie Krausz et Gérard Coulon se sont demandé si elle honorait le
souvenir d’un héros glorieux dans l’histoire de la cité3. Mais on doit penser à des monuments de
Cernunnos comme le relief de Saintes, où le dieu tient d’une main le collier gaulois et de l’autre
une bourse, ou comme celui de Sommerécourt, où il a sur ses genoux un plat richement garni. Le
contraste entre la cuirasse de type archaïque et le torque à tampon carré qui semble à la mode du
1 Picard 1970, 639-642 et 1971, 628. Coulon et Krausz : « les statues assises en tailleur d’Argentomagus », in : Krausz 2013, 544545.
2 Deyts 1992, 17-18.
3 Coulon et Krausz : « les statues assises en tailleur d’Argentomagus », in : Krausz 2013, 538-541.
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temps de Tibère suggère que cette statue est une copie d’un type plus ancien peut-être en bois, et
que le torque a été ajouté en conformité avec le canon du Haut-Empire.
On a découvert aussi dans une cave de cette citée, sur un édicule, les statues de deux
personnages assis en tailleur, l’un portant un torque, et l’autre, une bourse, devant une table à
offrandes, sur laquelle se trouvait un phallus en pierre. L’aspect lourdaud des effigies fait plus
penser à des notables de village qu’à des héros. Pour Simone Deyts, ces statues illustrent la
mutation du type guerrier au type divin et civil1. Il semble bien que le passage du culte des
ancêtres, tout d’abord héroïque dans la sphère privée a accompagné le désarmement des élites
après la conquête romaine. L’une des deux statues, datée de la seconde moitié du IIe ou du début
du IIIe siècle, est un personnage imberbe assis avec les chevilles croisées. Ses avant-bras reposent
sur ses cuisses. Il porte un torque fin au cou et tient dans sa main droite un autre torque, dont le
jonc semble passer entre son pouce et son index. Un serpent dont la queue se trouve en bas des
mollets ondule entre les jambes croisées et sur la partie gauche du corps sur lequel il est plaqué.
Des vestiges de polychromie indiquent que son manteau était vert, ses braies vertes aussi, mais
rehaussées d’un quadrillage rouge, et que le coussin était orange. Outre la position assise en
tailleur, les deux torques et le serpent incitent à rapprocher cette effigie de Cernunnos. Mais ce
n’est pas tout : la coiffure assez ample n’est pas dessinée sur le dessus de la tête, qui d’ailleurs est
assez plat ; ce qui a conduit Krausz et Coulon à supposer qu’il portait une coiffe amovible ornée
d’une ramure de cerf véritable ou en bois2. Le traditionalisme des Bituriges ou même le souvenir
leur roi mythique Ambigatos, auxquels ces auteurs font allusion ne suffisent sans doute pas à
expliquer cet engouement.
Le nombre et la variété des statues assises d’Argentomagus indiquent que cette posture est ici
celle de la sacralité par excellence, qui vaut pour les lares, pour les héros et pour les dieux. La
transition entre ces trois états du divin est imperceptible. Comme le port du torque, la position
assise en tailleur est un signe d’autorité sacralisée qui présente le défunt comme investi par le
dieu, l’ancêtre ou le héros. L’ancêtre civil, notable, patron, chef de clan, ne se distingue pas
fondamentalement du guerrier héroïsé3, car tous deux portent désormais le torque massif qui plus
près de l’origine avait une connotation princière et guerrière. De même,
l’ancêtre et le dieu peuvent tous deux être accompagnés par un serpent et
coiffés d’une ramure de cerf. Les attributs du personnage assis, à savoir le
serpent, le torque, le manteau, le phallus, la corbeille de fruits ou la bourse
ne recoupent pas par hasard ceux de Cernunnos4.
On notera un fragment de statue découvert à Hechtsheim près de
Mayence, qui un montre personnages assis en tailleur dénudé5 ou le petit
bronze de Vesoul qui le représente couvert d’un petit manteau à capuche
dit bardocucullus et tenant sous son bras gauche la tête d’un animal,
probablement un bélier. Fernand Benoit l’interprète pour cette raison
Fig. 10 Mercure assis du musée de
Saint-Raymond à Toulouse
Deyts 1992, 18-19.
Coulon et Krausz : les statues assises en tailleur d’Argentomagus. Krausz 2013, 546-548.
3 Gomez de Soto/Milcent, 2002, 264.
4 À Saint-Galmier (Loire), à Aigeperse (Haute-Vienne) à Chassenon. V. De Vries 1963, 172. Deyts 1992, 16, 20.
5 De Vries 1963, 172.
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comme un Mercure chtonien1. À mentionner également le dieu en bois de chêne du CrêtChâtelard vêtu de braies et d’une tunique à manches longues à la gauloise exprimant en cela son
identité autochtone2, le dieu assis doté d’un grand sac de monnaies sur le monument de La
Guerche3, ou encore le petit bronze doré du Pouy-de-Touges qui par le pétase qu’il porte sur la
tête doit être identifié à Mercure4.
La statuette en argile de Quilly (Loire-Atlantique) a été découverte dans un champ au milieu
de scories. Il s’agit probablement d’un dépôt funéraire. Un petit personnage assis en tailleur est
figuré nu avec le sexe dénudé. Il porte un collier et
arbore un étrange sourire funèbre qui rappelle celui des
tombes étrusques. Sa main droite est appliquée sur le
cœur, à côté duquel on voit une petite forme, peut-être
un oiseau stylisé qui ornait éventuellement le pommeau
d’une baguette, ou un coq symbolisant l’aube magique de
la renaissance. En fait, tous ces motifs, nudité, sexe,
oiseau ou coq font allusion à la force de vie dont le
défunt avait le plus besoin. Il ne s’agit plus d’un défuntancêtre héroïsé, comme l’indique déjà la nudité, mais
d’un être divin qui doit peut être aider l’âme à rejoindre
Fig. 12 Statuette de Quilly vue
les étoiles, comme le suggèrent les « signes astraux »
de dos
(dessin de Lamprechts)
gravés dans son dos : un cercle entouré de quatorze
petites étoiles et d’un plus grand cercle, entouré lui-même de neuf autres cercles5. Le personnage
assis en tailleur peut être un lare, un ancêtre élevé au rang d’intercesseur familial ou clanique, dont
la force vitale matérialisée par le serpent, la bourse ou les bois de cerf est plus forte que la mort.
Quand il est un dieu, il prend l’apparence de Cernunnos ou de son presque équivalent Mercure,
tout en restant lié, à ce qu’il semble, à l’autre monde, qui semble justement la source de cette
force vitale.
Fig. 11 Personnage assis de
Quilly
La possibilité d’un rapport entre station assise en tailleur et l’offrande aux puissances
chtoniennes ressort d’une découverte faite dans le sanctuaire d’Acy-Romance (Ardenne), daté
entre 180 AC et 20 PC. Près d’un tertre funéraire de l’âge du bronze entouré d’une enceinte d’une
vingtaine de mètres de diamètre se trouvait une grande place qui servait aux rassemblements et
aux banquets. Elle était délimitée par une palissade dans le fossé de laquelle furent découverts de
nombreux ossements de bœufs et de chevaux, et bordée à l’ouest par une série de temples de plus
Benoit, Ogam, VII, 1955, 357-359 ; De Vries 1963, 172. V. Benoit 1969, fig. 143.
Benoit 1969, 92.
3 Lambrechts 1942, 26.
4 Lantier, 42, fig. 4 ; Lambrechts 1942, 22.
5 Lambrechts 1942, 50 et fig. 41, pl. XVI.
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en plus importants en direction du le nord. Or, à cet endroit, dix-neuf jeunes hommes étaient
enterrés dans de petites fosses circulaires en position assise (ou en boule), avec la tête entre les
pieds. L’incinération étant la norme à cette époque1, cette étrange forme d’inhumation doit être
considérée comme un sacrifice. Il semble d’ailleurs que les sacrifiés aient été enterrés après avoir
séjourné dans une caisse en bois au fond d’un puits tout proche, le temps de la momification de
leur corps par dessèchement naturel. Trois hommes plus âgés ont été ensevelis, maintenus eux
aussi en position assise en tailleur après le dessèchement de leurs corps nus, dans de petites fosses
carrées disposées en ligne à quatre mètres les unes des autres, tous les trois cependant avec la tête
haute face au soleil levant. Bien des éléments font défaut pour mettre en lumière ce qui s’est
passé dans le détail. Mais tel n’est pas mon objectif, qui se limite à demander pourquoi les
sacrifiés étaient et devaient être dans cette posture.
On sait que les Celtes déposaient des offrandes dans des fosses pour les dédier aux puissances
souterraines. Jean-Louis Brunaux remarque que les sanctuaires qui contiennent des fosses où on
laissait pourrir les victimes sacrifiées apparaissent en même temps que le remplacement de
l’inhumation par la crémation, et que la décomposition des animaux dans les sanctuaires a
remplacé celles des êtres humains dans les sépultures. Cette remarque a son importance, car on
peut concevoir en effet que la libération de l’âme par le feu s’oppose à son enfermement dans le
corps pourrissant et à son acheminement dans les profondeurs ; ce qui pouvait désormais servir à
punir des criminels et/ou sacrilèges tout en satisfaisant les dieux chtoniens dont on espérait une
action fécondante. Le dépôt d’êtres humains en offrande dans des fosses à Acy-Romance
supposerait une calamité extraordinaire (défaite militaire, crime, révolte, famine, épidémie,
profanation grave) mettant en cause l’ensemble de la cité, qui exigeait d’offrir une réparation aux
puissances souterraines matérialisées par le tertre funéraire à proximité. Mais pourquoi asseoir les
victimes par delà la mort, sinon parce que cette posture avait une signification liée justement à la
satisfaction de ces puissances ?
En décrivant la reddition de Vercingétorix, Plutarque donne un détail surprenant qui va dans
la même direction :
Vercingétorix, qui avait été l’âme de toute cette guerre, s’étant couvert de ses plus belles armes, sortit de la ville
sur un cheval magnifiquement paré ; et, après l’avoir fait caracoler autour de César, qui était assis sur son
tribunal, il mit pied à terre, se dépouilla de toutes ses armes et alla s’asseoir aux pieds du général romain, où il
se tint dans le plus grand silence (Vie de César XXX, Trad. Furne).
Brunaux souligne que le jeune roi gaulois accomplit le rite religieux de la circumambulation qui
était chez les Gaulois une manière d’adorer leurs dieux, ce qui veut dire que Vercingétorix
divinise César et dépose ses propres dépouilles en offrande2. Mais les derniers mots de Plutarque
semblent avoir été négligés jusqu’ici : Vercingétorix va s’asseoir aux pieds de César. Il ne s’allonge
pas face contre terre ni ne tombe à genoux, mais s’assoit. Et si comme on peut l’admettre,
personne ne s’est précipité pour lui porter un siège, il s’est assis par terre, selon toute
vraisemblance dans la posture qu’il s’agit ici de mieux comprendre. Ce n’est plus une façon de
trôner ni d’être considéré comme le convive d’un banquet même funèbre, c’est une posture
d’humilité, de dévotion, de consentement de celui qui va être sacrifié à la puissance divine ; c’està-dire aussi une manifestation de la toute puissance des dieux devant laquelle il ne reste à
1
2
Cf. Brunaux 2000, 61.
Brunaux 2010, 92, 201.
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l’homme qu’à se montrer soumis. César ne s’y est pas trompé qui a permis ce « manège », dans
lequel il jouait le rôle du dieu.
Mais si cette posture est un signe d’abandon funèbre, peut-elle être aussi un signe magique du
renouveau éternel de la vie ? Il semble que oui, puisqu’elle est attribuée au Mercure gaulois et à
Cernunnos. Sans doute également, si elle est reliée comme je suppose à un culte à mystère
comme celui de Déméter ou celui d’Isis, dans lequel la mort précède le retour à la vie de Coré et
d’Osiris. Il existe en effet des figurines de terre cuite de la fin de l’époque hellénistique et
romaine, représentant des femmes endeuillées assises en tailleur tenant une grappe de raisin ou
une grenade1 ; un fruit qui évoque le séjour de Perséphone auprès d’Hadès, mais aussi la fertilité
renouvelée après le retour de la « fille » auprès de Déméter. Tout se passe comme si l’effacement
des hommes marquait, mieux, provoquait l’entrée en scène du divin, comme si les hommes
l’appréhendaient dans un miroir qui transforme celui qui contemple comme ce qui est contemplé.
En résumé, la posture assise inspirée par le repas funéraire (et sans
doute influencée par le substrat préhistorique du maître des animaux)
donne lieu à un bricolage mythique conduisant à diverses boutures que
nous ne pouvons ici qu’entrevoir : le défunt devient ancêtre qui
devient dieu fécondateur qui devient dieu tout puissant. Si la fécondité
et l’abondance sont les bienfaits qu’on attend d’abord du dieu assis, sa
posture qui sacralise son immobilité ne peut que matérialiser aussi le
vœu des fidèles que les bienfaits restent là où on lui vouait un culte et
où on avait besoin d’elle : la posture statique du dieu s’oppose au
symbolisme dynamique du cerf. Les jambes bloquées contrastent avec
l’idée de fuite, de mouvement et de vélocité exprimée par cet animal ;
ce qu’on voit très clairement sur la statue du dieu de Bouray, qui a les
jambes d’un cerf. Et quoi si le rapport entre les deux importait, si
l’opposition statique-dynamique était un trait fondamental de cette
image mythique ? Mon hypothèse est, pour finir, que ces contraires
Fig. 2 Dieu de Bouray (Essonne)
sont reliés l’un à l’autre, et que l’association de l’assise en tailleur et de
la tête ramée figure le voyage immobile du défunt de la terre au ciel et/ou, par contrecoup, le
tertre sacralisé autour duquel tournent les processions et s’articule la vie de la communauté ; et de
façon correspondante l’axe du ciel comme le moyeu d’une roue autour duquel tournent les
constellations célestes. La tombe indique la pérennité de la possession de la terre qui est
fondamentalement celle des ancêtres, et le dieu assis en tailleur devient aussi protecteur et
fécondateur du territoire, et de là le territoire lui-même.
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Fig. 3 Cernunnos sur la stèle de Reims
Les thèmes et personnages divins impliqués dans cet article sont pour la plupart examinés dans différents
passages de mon étude Cycle et Métamorphoses du dieu cerf. J’invite l’aimable lecteur qui désirerait en
savoir plus à s’y reporter pour suivre toute l’argumentation.
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Références
Arbois de Jubainville, Henri : Les Celtes. Depuis les temps les plus anciens jusqu’en l’an 100 avant notre ère.
Réimpression de l’édition 1904. Osnabruck, Otto Zeller, 1968.
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