Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

. Lychnidos – Loukridon – Lokrida - Ohrid

L'Illyrie m6ridionale et 1'Epire dans 1'Antiqurt€, Actes du A III' III colioque international de Chantilly l6- I 9 Octobre 1996 ) rdunis par Pierre CABANES ( Tir6 d part Ptblies trv'ec le ('oncours dLt i\linistire de.s Affhire.s Etrangire.s. dtL,l[ini.stit'e de L'EclLrt'utiorr rtutionttle. de l'Enseigtletnent sLtperieur et de lu Ret'lrcrclrc et tlu Certt'e Nutionctl tle lu Reclrcrclte .sc'ietttifique (GDR 1052) I l. DE BOCC,\RD \lcdicis -. j-i0()6 P.\RIS rue dc NADE PROEVA LY CHNIDOS.LOUKRIDON.LOKRTDA.OHRID Malgr6 les doutes exprim6s par certains, il est g6n6ra_ lement accept6 qu'Ohricl a succ6d6 i I'antique Ltchniclos situ6e au bord du lac d'Ohrid Aulvr6iu ).ipv11, AulVitre )"ipvq. L'identification entre Ll,chniclos et Ohricl est faite d6ji d l'6poque byzantine, par un scoliaste de ptol6m6e r. par Skylitzes 2, dans la liste des archev6ques du xII" s. 3, et dans celle des villes qui ont chang6 de nom l. La quesrion de l'origine du norn de la ville qui a occup6 Ies savants depuis le l9c s. n,est pas encore r6so_ lue. Plusieurs hypothtsses sont avanc6es ainsi que des explications far.rtaisistes. Cependant. les effbrts des savants sont concentr6s autour des deux hypothdses suivantes : certains s'efforcent de prouver que le nom Lt.c.hniclos, et d,autres soutien_ nent 1'origine slave du nom. Le premier qui s'est exprim6 en faveur de la d6rivation de la fbrme slave du nom fut W. Tomaschek. en remar_ d'Ohrid est issu du nom quant ri la fois qu'il 6tait possible que le nom soit en rapport avec Lycltnitlos 5. Cette remarque de Tomaschek. faite avec pr6caution. a 6t6 reprise par J. Ivanov 6, qui a essay6 de prouver que le nom d' Ohritt est d6riv6 de Ltchniclos d. travers la tbrme Ltchriltr. Cette hypothdse a dt6 critiqu6e par L. Miletitch 7 sur ies points suivants : d,abord I'insuf'_ fisance des preuves (des fbrmes non attest6es), ensuite le changement de < n > en << r )) en albanais (le dialecte des Tosques) c1ui, d'aprds lui. ne se fait que dans une position intervocalique et parfbis finale, d,autant plus que les Alba_ nais eux-m6mes appellent Ohrid Ohizr, eI finalement l'assertion que la fiicative < ch > serait disparue devant I - Cf. C. Mullerus, Clatulii pntlenuei Geogruphiu. r,ol. I. paris. lltl33. p. ,5 12. 2 - Cl. G. Ccclrenus Ioanrris Scylitzae Opcru ab I. Bekker.o suppletus et enlcndarus. Bonrr I [339 II. p. ,l6lt. 3 - Notitia archicpisscol.ri loannis Contneni. 7. cl. Fottes gntet.i lti.strtriu, Serdicae XIV l. 96til Le euren. Oriens Cl.rristianus II, p. 1- Nornitzt urbiLun tilututu, I 893, Appendix I. 3. 5- Zur KuttLle 2g7. cl. Hier. << n > dans Ly'nida, sans qu'il ait expliqu6 comment cette consonne a 6t6 restitu6e dans le nom d, Ohricl. pour con_ firmer qu'il n'y avait pas d'influence linguistique alba_ naise dans la formation du nom d' Ohricl,L. Miletitch a cit6 le nom d'Ac,hritlos dans les Rodopes dont la d6nomination turque a €,t6, Achartchelebi. pour K. Jiretchek 8 c,est une preuve que le nom Achridos est d6riv6 du mot slave << chrid >. Mais les formesAc hris elAchriclo pour Ohriden Mac6doine, etAchriclos dans les Rodopes ne sont pas iden_ tiques, et il faut noter que le dernier nom n,a pas subsist6 de nos jours. La forme grecque Achris pour Ohricl a 6t6, expliqu6e par L. Miletitch du fait gu,. o > ouvert en grec 6tait transcrit par < a > et du fait de l,influence de l,6tymo_ logie populaire : c'est-i-dire 1'association avec les mots grecs : ctrpoe, ctrpr< = pic, hauteur, ce qui correspond i la situation gdographique d'Ohride. La question fut aussi trait6e par St. Mladenoffl0 qui s'est rattach6 i l,hypothdse de la continuit6 culturelle du nom (Lychnis, Akk. Lychnicla_ *Lychris, *'Lychrida - *Nychrida, Nuchrida _ [Jchricla, Ochrida) et par St. Romansky ll qui soutient la thdse de l'origine slave du mot, en critiquant l,opinion de St. Mla_ denoff sur le changement de < I > initial avec << n > dans la forme suppos€,e Nv-chrido, conEue comme la pr6position <( en )>. Selon lui la ville a 6t6 d6baptis6e du fait de sa situa_ tion g6ographique, les preuves 6tant les donn6es d,Anne Comndne (Aler. XI,J.,9) et de Chomatiane, I,archev6que d'Ohrid, la biographie abr6g6e de St Cl6ment -dans d'Ohridl2. L'interpr6tation qui se base sur l,6tymologie slave du nom est aussi soutenue par I. Duridanov t3 et par B'lguriu. Plovdiv. tler Hutttu.s Hulbin.sel. Il. Wten. lgg6. bd. ll 2rryled II/2. 1926. p. ll2-116. titre du r6sum6 p. I59_ I 60. 8 - Cdrl.f 1to Bulltur.skont, praha. 1896. p.2g6 p(iut,LutijLt pt) = en grec.Alpi<, p. 3.s7-.161. n" I t199, p. 293 (en bulgare). de la tbrme slave Ohricl, apparaiss-ent dans les sources byzantines ir partir clu IXc s. Elles sont rassembl6es par V. Kravari. Villes et vilkryes tle Mttt{tloine u.r.identrtle, paris. I9g9. Synecd. ed. A. Burckardt Sitzungsber. Akad. Wien, XIII. l8lt6, p. 353. 6 - < Origine de ia famille du tzar Samour.l o. Recueil er l.honneur de prof. V.I. Zlatarski, Sotia. 192-5, p. 5617 . n. 2. 7 - < Sur Ia question de l'origine clu norn d,Ohrid >,. Mokedonski I L..Miletitch, ,'A1pi6o<,'A1pr6ov r.r2. tir., p. l16. Les transcriptions 9^- l0-Albanisch und Trako-Illyrisch, Btikun Archiv Iy. lg2g, l9l, 10. I I - < Les noms des quelques villes dans Mac6doine, 2. Ochrid_ Ochrida ", Mttkedonski pregletl y13. 1921 . p.7l_16, titre du r6sum6 (p.158-l6l). l2 - Cod. Monac.. f. 74,85, 147. l8l. - B'lgarski e:ik IXl6 1959, p. 539-542 ; Onomosrit.a VI/10- l l. 13 1960. p. 13l-134. 74 N. PROEVA V. Piankala qui d6cornposent le norn d'Ohrid en pr6fixe << o >> et en substantif < chrid, (pente abrupte, rocher) ce qui voudrait dire < autour de Ia colline >> ktkolu tltritl) ct cela correspond ) la position de la ville. Cette interprdtation est la plus admissible pour P Ilievski ls clui a vigou- tagne et du nom propre Mokt'os, clui 6tait ensuite reli6 au nonr de Samouil. Il propose pour ce passage obscur du reusement critiqu6 E. Hamp cpri soutient la continuit6 culturelle du nom en sllpposant les fbrmes suivantes : 1-vlrrtid lihnid - I'hnid - Lhnitl -'lltnid oLhnitl t,hnitl oltnitl ohrid, et en admettant i la fbis le rotacisme de 16. << n )) en ,, r ,, P llievski revient sur le norn At.hridos dans les Rodopes et ajoute les toponymes Oritl prds de Sabac. et O(h)rideto) prds de Melnik en Mac6doine de Pirin, sans noter qr-r'ils ne sont pas aulochtones et qu'il y a des indices qu'ils ont 6t6 transport6es par des colons de Mac6doine occider.rtale. DerniErernent encore deux savants se sont occLlp6s de cette question. L'arguntentation et I'interpr6tation de C. Schrarn r7 ne difl-drent de celles de trcBupBuporooocx, 'AXpi"6o rpooty6p€uoev ofio Mdrpou; ce qui veur dire < Drim coule au-dessr-rs du lac Lr-cltnititkts (que la langue actuellement barbaris6e nomme At:hrida) de la montagne MokrtL. L'interpr6tation de St. Romansky23 de la clonn6e d'Anne ComnEne, selon laquelle la ville Ly'chnidos a €I€ rebaptis6e d'aprds la langue barbare du roi Samouil, n'est pas correcte car elle avait 6crit que le nom Achrich 6taitle mcrt barbaris6 dulac Lyr:hnitidos : : riv n vlv y)"dtttu 6rBopBaprrtoooocr'AXptScr et non pas le nom barbare r1 y)"6rtto BripBopo<. C'est dans ce sens que le texte d'Anne Comndne a 6t6 contpris par I. Douichev qui cloit c1u'il s'ngit du grec de sa propre 6poque 11. A part la par6tymologie d'Anne Comndne, dans les sources on trouve encore celle du g6ographe arabe Evliya Celebi 25 qr-ri explique le nom comme d6rivd du Hamp qu'en certains d6tails. Le slaviste mac6donien B. Koneski, en vlle de sa th6orie que, le plus souvent, les habitats 6taient d6nornm6s par un nom propre, expliquait le nonr de la ville par les noms propres slaves H ritl et Olt ricl sans fburnir des preuves que ces noms sont attest6s 18. A part ces deux hypothdses auxquelles adhdrent la plupart des savants, d'autres opinions ont 6t6 6mises. qui sont rest6es sans 6cho dans la littdrature scientilique et ne sont mentionn6es que comme curiosit6s. Je citerai celle de G. Schlumberger le d'aprds qui ce mot(AchritlcL) d6rive du mot slavon ahcrr < cour )>, r6sidence royale. et celle de V. Petkovich 20 qui soutenait 1'origine persane du nom en se fbndant sur la donn6e d'Anne Comndne qui avait not6 le nom Mokros comme deuxidme nom du tzar Sarnouil et mentionnait les colons perses i Ohrid de l'6poque de Th6ophile (829-84 I ), Petkovich avait propos6 l'6volution suivante : Mokhrcm (Mogltrcrn, Mohran), Moltricl, Oltritl. D'aprds L. Miletitch ll cette 6tymologie esr illpossible et ne supporte aucune critique, car dans la lettre de Th6ophylacte adress6e au magistre I. Par.rtehni sur l'invasion de Boh6mond en 1107. on trouve les noms de Mokro,s et i c6t6 de l'autre: & Mrjrpoc rnc " 'A1pi6oe rp(pcx >. L Dor-ritchevll pensait qu'il s'agit d'Achridos i'un d'une interpolation et d'une contusion du nom de la mon- texte la lecture : o 6€ Apulrrltv...'pri psv ctvrrlerv curo tile ArXvtti8oe )"itrrvqc,... nv rt viv y)"crtttcr ircBop* Bopcoo'crou' A1pi6o npoory6psuosv, cxnd Mdrcpou au lieu de riv q viv y),6ttu nom du bey Ohru. A la suite de cette panoplie d'opinions des savants, je voudrais faire d'abord quelques objections g6n6rales ir l'insoutenable thdse sur l'origine slave du nom d'Ohrid. Si on accepte la forrnation du nom de la ville par sa situation g6ographique, comment peut-on expliquer le nom homonyme du lac'? E,st-ce qu'on peut dire que le lac est sur, ou autour d'une colline (hrid)l Peu irnporte pour notre propos si le norn de la ville 6tait tait d'aprds le nonr clu lac ou inversernent. A l'explication du nom cl'Ohrid par le dialecte illyrien-sudalbanais on peut opposer le f'ait que la langue illyrienne nous est tout ir tait inconnue. On n'a que deux -qlosses illyriennes et un certain nombre de noms de l'6poc1ue romaine sur l'appartenance desquels les chercheurs ne sont pas toujours d'accordz6. Avec le rejet de la thdse panillyrienne, on a consid6rablement dirlinu6 le nombre des noms pr6tendr-rment illyriens, ainsi que I'aire cle leur r6partiti<tn. Notre connaissance de la langue illyrienne est telle que les Iinguistes ne sont mCrne pas d'accord sur 1'appartenance de I'illyrien au 11 - Ttpottirnijutu ncL Oltrudsko-pres1tattskiot &alen, Skop.je. 1970, p. 102, cn mac6donien. r6surn6 p. 481-485. l5 - Balkan Littgui.stic .sturlit.r, Skopje. 1988. p.502/3, titre du Bulsare.s. 16sum6. ll - " La signilie ation cxacte dll rnot Morcpoe chez Anne Comrrine. Apport i) l'histoire et ir la giographie de la r6gion cle Mac €tloine ,,. Muketlonski ltrL,,qlctl\ lll/l l9ll. p. 3--1. titrc du r6sum6 p. 169- 17. )3 - Op. tir.. p. 76 ct 1(rL )1 - ()p. cir.. p. 6. n. 3. 25 - Entttloptjtlie I'l.sltLnt.2'icl. Leyde-Paris. s.v. Evliya Celebi. 16 - Sur lcs incertitucles clans ce domaine ci. Actes de la ?rble l6 - " On the nanre of Ohrid,'. Mukt,tlon.ski .lrr:iA 32/.13. 1981/3. p.777-781: /r1. < Postcriptum on Ohrid .. Zeit.scltri.ft.fitt Btrlkuttolo.qie. 25/1,1t)89,p.42-3. l'7 - Enhe re urul Eirtgcsa.r.setrc, CeogrrLltlti.stltc Lt'ltrtnuntatt ul.t Zeugen tler Oa.stltithre Sudo.steuroyLs int I .lahrtsd. /1. C/ti:. Stuttstrt. 1981. p.3l I. l8 - < Toponomastic notes >. Priltr.i (Contriburion) MANU. XV/1. 1990, p. 17, titre du r6sun.rd. 19 - L'ipople byzutttirtt: it la.fitt lu X' ,si?cle, Busile ll lc tuettr tle II (1900). p. 360. n. L )l) - Uttc ltrpothi.se .;Lrr le t-ur Sttntttrril. Paris, I919, p. 2'1. 21 Op. cir..p. l-16. et 160. roncle irrteln. tle Clerntont-Ferrand, itt.st 1989 Ort'ts et llh'ritns dtors ription.t ?n lut{ttt, gretqut ,l'Epiilrilnttt rtia en lllyrie. Paris. I 993. -D.\ riltLtLltitu et le.; I'Aplll0- LYCHNIDOS-LOUKRIDON-LOKRIDA- groupe )^atetn ou centutlT de I'indo-europ6en. Il est crair que l'explication d,un nom par une langue qui nous est inconnue est une m6thode en.on6e. . Toutes ces explications fantastiques ou plut6t tantaisistes deviennent cornpldtement suplrflu", ,i on se r6f.dre aux sources littdraires et 6pigraphiques 17. La fbrrne LYCHNIDOS est atrest6e i partir de Ia fin du rrrc s. tiv. n. d. chez ; pol., XXXIy l2; T. Liv., XXVII, 32.9, Str., Vil c 323, c 327 ; XXXIil, 34.|, XLIIT, 9.7, 10.1, XLIY 20.5, 21.4; dans les actes du concile de Serdica de l'ann6e 343.. Dionysiu,s dc Maceelttttiu de Lyt.h.netlo sive Lyt'hnido 28 ., chez procope,r, [i*' rrr#' o. l,Epirus Nova sign6e par Ant1nios episkopos"u' tyihnitlou,,,; aon, lu chroniclue du Comes Marcellinus, qui rapporte l,6v6nernent de l'ann6e 519 : Laurentiutn prtteterett iictmi4en,sem...3t : chez le scoliaste de ptol.. ilL, l2.g3t; dans un texte de Skylitzes 33;jusqu'i.r la liste des n..h"ueqr., au XIt ,. ,*. Cette fbrme est aussi attest6e sur les inscriptions C1l IX, n" 1602 (Benevento); CIL lil, n,,7ll Sponr. SKA = LXK, 193 I n.,59 I (Struga) i CtL lll, n,712 Sponr., = SAN XCVIII, I94t/48 n,, 267 (Ohrid). Dans Ia liste des villes qui ont chang6 de norn est aussi attest6e la fbrme LYCHNIS 3s, chez izibius Seques_ ter on trouve la forme LYCHNITUS 36, Malchos donne la lbrme LICHNEDOS ". Les itin6raires de l,Antiquit6 tardive apportent les formes LICNIDUS 38, LYGNIDUM ie er LtCmous 40. L'ann6e 492.|e pape Gelasius I 6crivait.\ < Laurentius de LIGNIDO episkopo , ai. L'ethnique tbrg6 d,aprEs Ie nom de Ia ville. AIXH_ NIAON, se trouve chez le scoliaste de ptol6m6e (III, 12, 29) ainsi que dans la l6gende de St Erasme publi6e dans le.Recueil de Moscopole en 1741/212. Dans le rapport ..d'Antlreas episeopus praevalitanus ,, .1. Lnnd;T;, on trouve I'ethnique LIGNIDONENSIS13 et Ie norn de l'6v6que < Zosimos de LIGNEDO a Macedonia >. Dans la vie de St Erasn.re (Cod. Vaticanum n., 1J66, fbl. 321-324 du IX s.) a4 est atesr6e la fbrrne LOUKRIDON. 77 - Je ne prencls pas en consid6ration les lbrrnes qui sout des cor_ ruptdles conrme celles chez Const. porphyr., De Thern. III, 5,61 chez Hjer. 607, clans l,ltin. 8urd.. 606,9 - 60g,2 etc. Tous les exemples sont not6s dans RE XIII, col. 2l I l. 28 - M. Le euien, Orlzrr.r Chri:-riuuus, Graz, 195g2 II, p. 2ti-5, Episcopi Lychnidi I. ,, 29 - Procopri Caesariensis.4rtecdotu,etl.J. Haury, Lipsae 1906, lg, 30 M. Le euien, op. r:ir, p. 285 (Episcopi Lychnidi II). 3l - Marcelini Con. Chron.. a 516. 32 - Cf. C. Multerus, u.! ptol.IlI, 12. 29. 33 - Skylirzes-Kedrenos, II, p. 46g. , . 34 9f p. 512. Notitia archiepiscopi Ioannis Comneni, 7 (Rttes graet:i Itistoriu, Serdicae XIy I96g) 35 - Cll Hier. Syneced.. Appentl. r, 3. Une fbis ra lbrme est atrest6e chez Polybe, il sernble comme le nom de la r6gion (pol., iVfli, +Z,lU i. on ne exist6 OHRID 75 pourrait pas affirmer de fhEon d6cisive si ra fbrme i l'6poque a cle St Erasme, rnartyr qui a v6cu au temps de Diocl6tien (rv" s.) ou si elle a 6t6 interpot6e au ntorlent de l'6criture du codex, au IXe s. On la trouve encore une pi1.!ans un m6n6loge slave de ['ann6e 1435, conserv6 i la Bibliothdque Nationale de Sofiaas. Il sernble qu,elle a 6t6 rernplac6e par la forme suiv.nte de I,6volution clu nom, clui est LOKRIDA, attest6e sur plusieurs cartes 96o_ graphiques du Moyen Age tardif. De plus, ces cartes nous fournissent la preuve d6cisive qu.il s;agit de Ia continuit6 cultr-rrelle du nom et des difl6rents deg;6s d,6volution du nont L,-chnidcts en Ohrid. Ainsi, sur la carte cle N. Vischer conserv6e i la Bibliothdque Nationale de paris n,,60 B 246668 et sur celles du L. Laurenberg. elles aussi i la BN, n" 60 B 24658 et BN M_ 12, donr Ia dJrnidre esr publi6e en 1641 i Amsterdam, sous le titre < Mctc.etloniu Alexan.dri Mugni >, est marqu6 : << Lychniclos hod (ie) Locritkr >> et Lctc' (us) Lvchniclct.s hod (ie) Lctgo cle Locricla >, c,est_i_ dire : < Lychnido.r, aujourd,hui est (appel6) Locriclo >> er << . Lac de Lychnidos aujourd,hui est (appel6) Locrida (fis. 1). Ce que je me propose ici, c,est d,expliquer > les chan_ gements phon6tiques des fbnnes du nom, dviden,rment faits sous l'influence du grec et du latin. Je crois que l,6volution du nom antique Lychnidos en Ohrid s'est taite en deux phases : la premidre : Lychni_ futs-Lichnidu.t-Lignitlus Lokriclo. et la deuxidme : Loukriclon_ Avant de proc6der aux explications cles changements phon6tiques de ces fbrmes, il faudra savoir i quelle Ian_ gue appartient le nom de Lychnickt.s.t ." qu,il signifie. Malheureusement on ne connait pas Ia nn3. Nornbre signification du d'6tymologies sont pr,ipos6es sans qu'.lucune soit convaincante. Outre tes Aeux etymologies slaves du nom d'Ohrid. plusieurs 6tymologies sont pro_ pos6es pour le nom antique L1,c:hnittis. D,a[rds l,une qui est tbnd6e sur la donn6e de Christoclore, il .s,agirait d,un appellatif ph6nicien Lir:hn.th < Lecctn.th = nrlrrais av"" 36 - Vib. Seq.. l,tti ect, Riesc. 37 - C. Mullcr, t,Ht: Iy, Itig-5, p. t27. Malch.. 1i. I8. J8 - ltirt,'rurirntt Atttt,ttitti.l I X.4 _ I 19. l. 39 M. Le Quien, a7r. r.lr., p. 28-5 (Episcopi Lychnidi IV). 40 - lrin. Ant..32L),g _ 330,3; Tthulu peur'ittgiriutur VII. 4 5. 4l - M. Le euien. o7r. r.lr.. p. 2g5. 42 - H. Melovski, . Two haiographies o1. St Erasnre of Lychnidus ", Lihnitl.6, l9gg. p.59_7g, titre du rdsumdl It'1., The Mo,scltopole colletturneo (1741-|i,12) Skopje. 1996, tirre tlu rssurr6. 43 - J. D. Mansi. Srlr-rr;r.rllt Cont.iliorunt nova er ttntpli.s.sirttn t.olec_ tio. Fitenze. 1769, lll, 43. n. 92, VIll. 4'{ - F Harkin, 4,+9. L6gende ^ Boluulictnu, Bruxelles t. < grecclue de St Erasrne >>. Arrturectrr 101/l_2,19t33, p. -5_17. 45 - I. Snegarofl < Vie cles Saints nittionaux 6critcs dans le dialecte i l'aicte de I,alphabet grec >. Mctkettou.rfi p,.rr1rr1 ,,r-U. 9..9:h,dl 1 925. p. 30, n. I (tirre tlu r6suni6, p.262/3.t. 16 N. PROEVA ,\l.,rt:ntr"t{r\ 1,,! ..\-1."}':Ld:1.} it{ }l ..\l;:t i,,,;i,.nrrrri 1],\-r'8r.r -i'r ,t'- ? r- P.'-..-- -J r -* '.1' ,{ { r:-*Ha\.d '=Lir-'i.-i i?* ;\?, canne 46. I CcLrte de la Macddoine publiie d si le peuple albanais existait dans 1'Antiquit6? ! La troisidme voit un nom grec tir6 de diff6rents appellatifs avec la signiflcation luisant, clair : soit de 1'eau luisante, soit de la plante lychnis, ldos; soit de l_vcltnites,piene quijette les rayons; puis de lychniskos,une sorte de poisson ou tout simplement de lyclutos =lumidre48. Evidemment, il d'autant plus que I'influence de ces deux langues 6tait la plus forte et qu'on ne connait que les transcriptions grecques et latines du nom. LYCHNIDOS _ LICNIDUS s'agit de par6tymologies r6pandues par les Grecs qui avaient cornpris et 6crit le nom de telle faEon. De la m6me fagon (de /rl-r) la forme Loukridon est expliqu6e dans le m6n6loge slaveae : o O Loukridon la lumibre, r6jouis toi, les lieux loucridiens sont 6clair6s aprds les avoir illumin6s avec les paroles, o Loukridon r6jouis toi,... ,50 Comme on ne connait pas la langue )r laquelle appartenait le nom, on est oblig6 de recourir au grec et au latin, 46 - Anrh. Pal.Yll,697 (ed. Bochart). 47 - H. Kiepert, Lehrbuclt cler altert Geogrulthie. Berlin, 197U. p. 353 ; M. Fluss, RE XIII, 2l I I . 48 - Th. Tafel, De t,ia nilituri Rttrrurtontm Egtntia, qua llltricunt Maceclonia et Tltrucict itutgebutLtr dessertotio geographica, Tubingen 1841-42, - Atnsterdam en 1647. Une autre l'explique par le mot albanais ljkjeni = lac11 comme rr:.'a.-..!.*,s,.,-r.,,.i.... Y7 * 'h '* l*l r *-rt Figwre a,,,,.r J p.30. 49 - Bibl. Nat. de Sofia, n" 122 (136), 1.243 b,246 a. cit6 d'aprBs I. Snegarol{'. ap. clr. p. 30. n. l. 50 - Cela ne repr6sente pas la traduction a la lettre de la phrase. Dans un premier temps, la voyelle << y >> en latin 6tait rendue par << u >>, mais ir partir du IIIe s. av. n. b. on l'avait transcrite aussi par < i >> ce qui devient de plus en plus fr6quent d partir de n. d. 5l . La transcription de la tenuis aspir6e < chi > grecque en latin litt6raire 6tait << ch >>, mais dans la langue parl6e < ch > 6tait perEu comme <. c ,r 52. C'est le cas de la forme Licnidus, ce qui peut 6tre confirm6 par des exemples d'inscriptions trouv6es en Mac6doine s3. 5l - H. Mihaescu, La langue latine dans Le sLtd-est de I'Europe, Paris-Bugaresti, 1978, p. 183. Des exemples qu'il donne il faut 6carter celui du village Cucer prds de Skopje = Scupi (Spom. LXXVII, nn 67 = IMS, t. VI, no I I l), car il s'agit de la M6sie Sup6rieure et non pas de Macddoine, et ajouter celui du village Pestani, en P6lagonie (Spom. LXXI, nu 642 : Dionisos). 52 - Id., op. cit.,p.208; d'autres exemples : C1L ilI no 14214 vicsit, C/L III n" 7565 : ucsor; 1MS VI no 59 : Antiocus etc. 53-Spom. XCVIII, n"'73 (cx0ureo:'rrLrl), 162 (rciipe), 164 LYCH\II)OS-LOLIKR t1 DON- LOKRI DA-OHRID *w*!*&*, *,"& rr;Ssi* I d,*"r,r r*r*q *s9tt r1* I F &.g*o*s &""" t.&* -d lNe "&*$ r*]\ ie4@ {Jh *@ .1.) ffr : -.{Eed jil"Z,-,**-*,,i &xos* {:*$&* st *.u;**J & *i-*e in. ex*{"*; "{*#lr-fi& EJs LIGNEDO - *.f ,S.i*&&r|&S3"fud LIGNIDONENSIS Le changement entre les gutturales ,, c, k, g > est trds fr6quent. Cela s'explique par la tradition du pal6olatin oir ( c > 6tait le signe pour la gutturale <( g >) et n c ,54. Le changement est attest6 aussi en grec : ( g > pour < k > yripro< - rupr o< ; y).uy{r€po - T}"uKirepo -t5. On rrouve des exemples du m6lange des gutturales ,, c, k, g > sur les inscriptions 56. On connait aussi l'assimilation r6gressive des g_ror-rpes de deux consonnes : secmentLull = segmentum51 , et d'occlusive et de nasale : cligntrs de ".cleglnosss etc. Chronologiquement, la fbrme suivante est Loukridon 5e, probablement taite de lur - la traduction latine du nom 60, qui nor.rs est parvenue en transcription grecque et pal6oslave, et plus tard la forme Locrido. Dans la forme Loukridon, la diphtongue . ou laleur d'un < u > latin. Les voyelles << o >> et ( u >> a la >) non rfrtf;rcO) etc. -i-1 - J. Pirson. Ltt lttt?ttt' tles ittstriptions de ltt Guule. Brurelles. Irt1.,.,. ur. -r5 - H. A. Van Henrerclen. Let.ittnt qrtrctot.ut]l. suppletorittnt tt .:;,rlt'tttrnt. Paris. MCMX. p. 197. r. aLr::i p. 10 ct l-5J. 56 - Cl. Dat'ia. II. I925. p. 239 : I'inscriprior) d'l\rros : st,lrrntluilt. 57 - \{. Nieclermann. Prtl.l.r tlt, 7 plutttiritlrt ltirrttritltre tltt lttirt- I. rr,' l. 58 - NI. Niedcrn)ann..{). crr. p. l-35. & 76 59 - F. Halkin. o1t. t.it..p. l0: L Sne-saroft. r7r. r.lr.. p. La rlgion du lac d,Ohricl. accentu6es dans la langue latine 6taient instables et alternaient souvent. surtout < o . en - u - mais aussi en sens inverse6l, ce qui est le cas dans la forme suivante Lokrida, confirm6e par des inscriptions 62. Un cas analogue pr6sente le nom de Scupi : Iroinor 63, Scopis 64, }<6mu i partir du x" s. dans les sources grecques et Skopje (Ckonie) dans les sources slaves. Si la forme Loukridon est en rapport direct avec le nom Lychnidos, on aurait le changement de ( ch > en k ; ropoyio " pour Xo.poyio, 66, " pu:r]e lfiC(yre etc.6-5, TeiXpoe/ Teircpov mais dans ce cas-la reste le probldme du changement <( n )> en << r >>, ce qui est difficile h expliquer. Ce probldme n'existe pas si I'on considere cette forme comme une traduction latine de Lychnidos, ce qui provient du m6n6loge slave. LOCRIDA_OHRIDA_OHRID LOUKRIDON _ LOCRIDA p:.ri.. I o5j. p. l.l{,. & *di"sxe'$.& *E6r r*- Figure 2 -Agrctndissement de celle-ci pour - f*rgrc*x .rft-ryh, ;k4*l*w &&x & i..fu*aq "** #q ,Ilffi#ra-e * * ?"$.t l#s *xr LICNIDUS ";a**{&,, iI .3Q. p. l. Les exemples de la chute de < I >, bien que peu nombreux sont not6s par Mihaescu 67. C'est le cas de la forme Locrida. Le changement de < k > en < ch > et vice-versa 60 - I. Snegaroff, op. cit. p.30. n. I . m6n6loge slave de I 435. I - H. Mihaesc q op. t it., p. 119. 62 - CIL III no 11203 sarcofago (.m)1 CIL III n,, l.l405a rirulo (m); 6 IMS YI, p. 194 o = u, etc. 63 - Ptol., III. 9.4; VIII, 12.5 ; Hier. Synekrj.. 655,8). 64 - Cod. Theotl.,YI.30.2 du 6 juillet 379. 65 - Les exemples chez H. A. Van Herwerden. op. cit.- p. 66 - Op. cit..p.202. 67 - Op. cir., p. 1450. 7)_3. 78 N. PROEVA i la fin de l'6volution du nom a donn6 Ochridu. eI Ohritl. avec lii chute de 1'alpha final. Quant i l'6tyn-rologie du nom, vu les tribus attest6es 68 - Sur leur appartenance ethnique v. Dassardtes, N. Proeva, < Ench6ldens, Illyriens, les sources litt6raires, 6pigr.aphiques alch6ologiques >,, Actes th,t lf colloque internationol sur et l'lllyrie ntdri- dans la r6gion du lac d'Ohrid6s il est trds probable que Lt'chnitlos est d'origine brygienne et c'est aux linguistes de trouver une 6tyrrologie convenable. dionale et I'Epire t)an,s I'Antiquit!, Clermonr-Ferrand, 1990, Paris 1993,p.197-199.