TABLE DES MATIERES
N. Pınar ÖZGÜNER et Geoffrey D. SUMMERS
The Çevre Kale Fortress and the outer enclosure on the Karacadağ at Yaraşlı
1
Abuzer KIZIL et Asil YAMAN
A group of transport amphorae from the territorium of Ceramus: Typological observations
17
Tülin TAN
The hellenistic tumulus of Eşenköy in NW Turkey
33
Emre TAŞTEMÜR
Glass pendants in Tekirdağ and Edirne Museums
53
Liviu Mihail IANCU
Self-mutilation, multiculturalism and hybridity. Herodotos on the Karians in Egypt (Hdt. 2.61.2)
57
CHRONIQUES DES TRAVAUX ARCHEOLOGIQUES EN TURQUIE 2016
Erhan BIÇAKÇI, Martin GODON et Ali Metin BÜYÜKKARAKAYA, Korhan ERTURAÇ,
Catherine KUZUCUOĞLU, Yasin Gökhan ÇAKAN, Alice VINET
Les fouilles de Tepecik-Çiftlik et les activités du programme Melendiz préhistorique,
campagne 2016
71
Çiğdem MANER
Preliminary report on the forth season of the Konya-Ereğli Survey (KEYAR) 2016
95
Sami PATACI et Ergün LAFLI
Field surveys in Ardahan in 2016
115
Erkan KONYAR, Bülent GENÇ, Can AVCI et Armağan TAN
The Van Tušpa Excavations 2015-2016
127
Martin SEYER, Alexandra DOLEA, Kathrin KUGLER, Helmut BRÜCKNER et Friederike STOCK
The excavation at Limyra/Lycia 2016: Preliminary report
143
Abuzer KIZIL, Koray KONUK, Sönmez ALEMDAR, Laurent CAPDETREY, Raymond DESCAT,
Didier LAROCHE, Enora LE QUERE, Francis PROST et Baptiste VERGNAUD
Eurômos : rapport préliminaire sur les travaux réalisés en 2016
161
O. HENRY et D. LÖWENBORG, Fr. MARCHAND-BEAULIEU, G. TUCKER, A. FREJMAN,
A. LAMESA, Chr. BOST, B. VERGNAUD, I. STOJANOVITC, N. CARLESS-UNWINN,
N. SCHIBILLE, Ö.D. ÇAKMAKLI, E. ANDERSSON
Labraunda 2016
187
Anatolia Antiqua XXV (2017), p. 187-266
O. Henry* et
D. LöwenbOrg, Fr. MarcHanD-beauLieu, g. Tucker, a. FrejMan,
a. LaMesa, cHr. bOsT, b. VergnauD, i. sTOjanOViTc, n. carLess-unwinn,
n. scHibiLLe, ö.D. ÇakMakLi, e. anDerssOn
LABRAUNDA 2016
La mission 2016 de Labraunda s’est déroulée
du 10 juillet au 17 septembre 2016. Les événements
politiques turcs qui se sont déroulés peu après le
début des opérations, s’ils ont eu un certain impact
sur la fouille, avec notamment le renoncement de
quelques participants, n’ont toutefois pas désorganisé
les travaux prévus.
Dans la lignée des années précédentes, nous
avons travaillé, avec succès, d’une part à la consolidation notre implantation locale, par des accords de
collaboration (avec les mairies de Milas et de Muğla,
avec le musée archéologique local, etc.) et des
actions de communication à destination du grand
public, et, d’autre part, au renforcement du caractère
international de l’équipe de fouille à travers la mise
en place de conventions, notamment avec le musée
archéologique de bucarest. nos opérations continuent
de s’inscrire dans une démarche de formation, et
nous sommes heureux de voir que Labraunda est au
centre de recherches en master et en doctorat (en
2016 deux nouveaux masters turcs et une thèse de
doctorat américaine).
cette année l’accent a été porté sur la documentation, les fouilles se limitant à une part marginale
de la mission. avec une quarantaine de participants,
les travaux ont été intenses et les résultats sont,
encore une fois, au rendez-vous.
La documentation a comporté 14 volets, à commencer par la documentation photographique. Par
drone, d’abord, elle a permis de créer un nouveau
modèle 3D de l’ensemble du site, incluant les abords,
sur plusieurs centaines de mètres, du centre monumental du site. cette démarche, si elle permet de
mieux comprendre l’organisation des vestiges en
offrant le recul suffisant, offre aussi, par son caractère
répétitif d’une année sur l’autre, de garder une trace
de l’évolution de la zone et du site. Le programme
de photogrammétrie au sol, entamé en 2015, s’est
poursuivi cette année. Le but est de documenter en
orthophotogrammétrie l’ensemble des vestiges, à la
fois en élévation et en plan. ainsi, chaque année, en
sus des nouvelles zones ouvertes par le nettoyage
des zones forestières ou par les fouilles et les aménagements, c’est l’intégralité du patrimoine archéologique de Labraunda qui, pas à pas, se voit documenter dans le plus grand détail.
cette documentation s’est vue complétée, au
cours de la mission 2016, par une prospection géophysique qui visait à explorer des zones clés pour la
compréhension de Labraunda. Trois zones, en particulier, ont été visées cette année. La première
cherchait à couvrir l’intégralité de la grande terrasse
sud, d’une centaine de mètres de long, et qui apparaît
étonnamment déserte aujourd’hui. La seconde zone
est localisée sur le méplat naturel au nord de la
tombe monumentale. cette anomalie topographique
marque une rupture qui ne semble pas avoir été impactée par les grands travaux d’aménagement du
4e s. av. j.-c. il s’agissait donc d’essayer de repérer
des structures pré-hékatomnides, dans un secteur où
des vestiges datant du début de l’âge du bronze
avaient été été mis au jour il y a quelques années1.
Le troisième secteur concerne la zone située au
nord-Ouest de la terrasse du temple. il s’agissait de
couvrir la surface à l’Ouest et au nord du bâtiment
des Oikoi. cette zone, qui n’a encore jamais été
fouillée, forme la limite orientale de la terrasse du
temple. enfin, grâce à la présence d’une puissante
antenne de 200 MHz, nous avons également pu effectuer une dernière opération sur la tombe monumentale. comme nous l’avions déjà souligné dans
un rapport précédent2, l’épaisseur singulièrement
*) O. Henry, PsL*, ens aOrOc uMr 8546, iFea ; D. Löwenborg, université d’uppsala ; Fr. Marchand-beaulieu, ens aOrOc
uMr 8546 ; g. Tucker, université du Michigan ann arbor ; a. Frejman, université d’uppsala ; a. Lamesa, université Paris 4 ; chr.
bost, iFea (istanbul), cnrs-iraMaT, centre ernest-babelon, Orléans ; b. Vergnaud, iFea ; i. stojanovitc, université de beograd ;
n. schibille, cnrs iraMaT uMr5060 ; ö.D. Çakmaklı, université de karabük.
1) Voir Henry et al. 2013: 298-300.
2) karlsson et al. 2012: 78.
188
OLiVier Henry et alii
exceptionnelle du mur ouest du bâtiment (près de
3,20 m) ne semblerait pouvoir s’expliquer que par
la présence d’une chambre dissimulée, et nécessitait
donc que l’on s’y intéresse de plus près.
La prospection au sol, menée depuis 2014, et
qui s’inscrit dans une recherche doctorale, s’est
achevée cette année. Le but de cette dernière mission
était de couvrir les quelques zones qui n’avaient pas
pu l’être au cours des deux saisons précédentes, tout
en procédant à des opérations ciblées sur quelques
bâtiments déjà repérés. c’est ainsi qu’a été mis au
jour un grand ensemble construit à l’est de Labraunda.
composé d’un alignement de pièces précédées par
un long couloir, il s’agit d’un grand complexe à
l’architecture impressionnante dont il nous faut
encore déterminer la chronologie et comprendre la
fonction, dans un contexte qui semble essentiellement
agricol.
une des conséquences directes de cette prospection fut, cette année, le lancement de deux nouveaux programmes de recherche. Le premier porte
sur les nombreuses traces de taille et d’extraction.
L’essentiel des bâtiments de Labraunda est construit
dans un gneiss local. Le programme portant sur les
carrières vise donc à comprendre non seulement
l’économie du site, mais aussi l’organisation matérielle
et l’évolution typo-chronologique des techniques de
construction et d’approvisionnement en matière première. Le second programme s’intéresse aux techniques de productions agricoles de vin et d’huile
d’olive, dont de nombreux aménagements taillés
dans le rocher sont encore visibles aux alentours du
site. ce programme vise à établir une typo-chronologie
de ces techniques et à déterminer l’importance de
ces productions dans l’économie locale du sanctuaire.
après six saisons dédiées à des opérations de
fouille dans l’acropole de Labraunda, la mission
2016 avait pour but de compléter la documentation
graphique de la zone dans le cadre de la publication
finale de cet ensemble. ce fut aussi l’occasion de
reprendre le dossier chronologique du complexe défensif en menant une réflexion sur les phases de
construction de cette ‟pétra”. a cet égard, au moins
trois périodes d’aménagement ont été relevées entre
le 4e s. av. j.-c. et le 12e s. ap. j.-c., ponctuées par
des épisodes de réaménagements successifs.
L’étude de la faune mise au jour dans les opérations de fouille est également l’une des nouvelles
entreprises de la mission 2016. elle consiste à
analyser les habitudes alimentaires des populations
locales anciennes tout en dessinant un premier bilan
de l’économie pastorale locale aux périodes anciennes.
Depuis le début des fouilles de Labraunda, en
1948, 137 inscriptions ont été mises au jour. après
près de 70 ans, nombre de ces inscriptions ont été
oubliées, voire perdues. cette année nous avons
donc lancé un programme de recollement qui vise à
réidentifier l’ensemble des inscriptions encore présentes sur le site et à effectuer un examen clinique
de leur état de conservation. cette opération est
aussi l’occasion de mener une nouvelle documentation
des textes. en effet, grâce aux techniques de photogrammétrie, il est aujourd’hui possible de produire,
à moindres frais, un modèle tridimensionnel des
textes gravés. ces modèles offrent le double avantage
de pouvoir disposer d’un matériau de travail pérenne
et plus maniable que les estampages classiques.
Depuis trois saisons, l’un des axes que nous
avons développés sur le site consiste en la mise en
place de bases de données physico-chimiques des
matériaux archéologiques. après la céramique et le
marbre (en 2014 et 2015), cette année nous nous
sommes penchés sur le verre. ce sont donc 219
échantillons de verre qui ont été sélectionnés au
cours de la mission 2016. ces analyses s’inscrivent
dans le cadre d’un programme erc GlassRoutes:
Mapping the First Millennium Glass Economy dirigé
par n. schibille, qui porte sur la production, la distribution et la consommation du verre dans le bassin
méditerranéen du 4e au 12e s. ap. j.-c. Les analyses
des échantillons seront menées au laboratoire iraMaT d’Orléans (uMr5060).
Les travaux menés sur les nécropoles de Labraunda se sont achevés cette année, avec la documentation des quelques sarcophages rupestres monumentaux qui n’avaient pas encore pu être analysés.
ce sont donc, depuis 2007, 103 tombes qui ont été
nettoyées/fouillées, en plus de la tombe monumentale.
Les travaux de terrain sur la nécropole s’arrêteront
là, pour l’instant. De nombreuses tombes restent
encore à explorer autour de Labraunda, mais cela
nécessiterait la mise en place de moyens humains et
matériels dont nous ne disposons pas. cependant,
partant du constat que la nécropole de Labraunda
couvre plus de 2 km2, qui plus est en pleine forêt, il
serait illusoire de prétendre en effectuer une étude
exhaustive. nous estimons, après 10 années d’études,
disposer d’un matériel suffisamment représentatif
pour entamer la rédaction du rapport final d’étude.
enfin, une opération spécifique a été menée sur
l’église orientale de Labraunda. cette structure a
fait l’objet d’un nettoyage minutieux, puis d’une
documentation détaillée, complétée par deux sondages
localisés. bien qu’elle ait fait l’objet d’un programme
de recherche et d’une publication récente, de nombreuses questions continuaient de se poser, tandis
LabraunDa 2016
que d’autres émergeaient notamment suite aux
fouilles menés dans les bains est, mitoyens. Les résultats de cette étude, menée par a. Henry, ne sont
pas présentés dans le présent rapport et feront l’objet
d’une publication détaillée et distincte ultérieure.
Le lecteur remarquera que ce rapport ne comporte
pas de section sur la documentation céramique. La
raison de cette absence tient, paradoxalement, à la
quantité exceptionnelle de fragments traités cette
année. en effet, une équipe de sept céramologues a
travaillé d’arrache-pied, pendant huit semaines. ils
ont traité près de 8200 pièces céramiques dont 882
ont été dessinées, décrites et introduites dans la base
de données générale. il est évident qu’à ce stade il
est impossible de proposer un rapport circonstancié
sur les résultats de l’étude qui doit être maintenant
menée.
Les travaux de conservation et de restauration
n’ont pas été en reste au cours de la saison. nos
efforts ont porté à la fois sur le matériel céramique,
les blocs d’architecture en marbre et le bâtiment des
Oikoi. Pour les céramiques, il s’agissait à la fois de
nettoyer minutieusement et de protéger des fragments
particulièrement significatifs pour la chronologie
du site, mais aussi de procéder à la restauration de
très grandes vaisselles, issues notamment des fouilles
de l’acropole.
Le programme de protection/conservation du
marbre en est à sa sixième saison. il s’agit d’un
travail éprouvant, délicat et chronophage. cette
année 7 blocs supplémentaires ont été traités.
Le bâtiment des Oikoi a fait l’objet d’un important
programme de conservation. il s’agit d’un bâtiment
particulièrement important puisque, après
l’Andrôn a, il s’agit de la structure hékatomnide la
mieux conservée du site. c’est aussi le seul bâtiment
hékatomnide à avoir conservé l’intégralité de sa dédicace architecturale. Les opérations ont consisté au
nettoyage complet de murs et des sols, à l’évacuation
des blocs de marbre errants, à la restauration des
quatre piliers d’angle (tardifs) de la pièce sud, et à
la présentation des blocs d’architrave portant la dédicace d’idrieus, désormais installés sur une plateforme
au centre du pronaos.
en termes de fouille, nous venons d’achever la
troisième campagne du projet de recherches sur
les bains est. Les principaux résultats des précédentes opérations s’avérèrent d’un intérêt majeur
et ont permis d’apporter un nouvel éclairage sur
l’occupation du site aux époques romaine et tardo-
3) blid 2016.
4) Durusoy 2016.
189
antique, grâce notamment au dégagement de trois
salles chauffées. en 2016, notre but était, d’une
part, de poursuivre les fouilles stratigraphiques à
l’est du caldarium. ces fouilles ont permis de
révéler trois éléments supplémentaires des bains,
dont notamment un praefurnium particulièrement
bien conservé. D’autre part, la saison 2016 a été
l’occasion de compléter les études architecturales
et de mettre l’accent sur les études de mobilier, en
particulier celles consacrées à la céramique, au
marbre et à la Tca. enfin, le dernier objectif visait
à délimiter l’emprise du bâtiment des bains au
sud, ce qui a été fait par le dégagement du parement
externe du mur méridional. ce dernier s’est avéré
dater de la période hellénistique et révèle la présence
d’un bâtiment antérieur aux bains au sein duquel
ceux-ci se sont installés.
enfin, et suite à la demande des autorités locales,
nous avons également travaillé à une meilleure visibilité du site de Labraunda et à la mise en valeur de
plusieurs de ses bâtiments. Des remblais issus de
fouilles anciennes ont donc été évacués, au niveau
des bains sud et de la maison dorique ; un large
dépôt de blocs de gneiss, empilés à l’entrée du site,
a été déplacé à l’aide d’un camion-grue ; les sols
des Oikoi et de l’église orientale, pour une superficie
totale de 250 m2, ont été, après nettoyage, protégés
à l’aide de géotextile et recouverts de gravier ; et
enfin la fontaine centrale à colonnade a retrouvé
l’intégralité de son parapet frontal, dont plusieurs
éléments avaient chuté dans le bassin de retenue
d’eau.
Pour conclure, nous sommes heureux d’annoncer
que le site de Labraunda a fait l’objet de plusieurs
publications cette année avec la sortie d’un volume
qui a paru dans la collection de Labraunda et dédié
aux périodes tardives3. un second volume a paru
aux presses de l’université de MeTu. il porte sur la
voie sacrée qui mène de Milas à Labraunda4.
enfin, nous tenons à remercier ici, vivement,
l’ensemble des institutions et entreprises qui, d’une
manière ou d’une autre, soutiennent les recherches
à Labraunda, et tout particulièrement au ministère
de la culture et du Tourisme turc, à qui nous devons
l’autorisation de fouilles. cette année nous avons
eu le plaisir de travailler avec erkan Dede, du musée
archéologique d’aydın, qui a été le représentant du
ministère affecté à Labraunda pour la durée complète
de la mission, et dont l’aide quotidienne nous a été
précieuse.
190
OLiVier Henry et alii
1. ELEMENTS PRELIMINAIRES ET ADMINISTRATIFS
1.1. Financements, soutiens et sponsors
1.2. Actions locales
cette année 2016 a encore une fois été particulièrement privilégiée puisque les financements ont
été particulièrement élevés. en effet, malgré une
baisse de 20 % de l’allocation de la commission
consultative des recherches archéologiques à l’étranger,
allocation néanmoins vitale pour le bon fonctionnement de la mission, le financement global de la
saison 2016 s’est avéré suffisant pour remplir les
objectifs fixés dans notre programme. ces objectifs
ont pu être atteints en grande partie grâce à l’enveloppe
liée à la chaire d’excellence PsL* archanat,
attribuée au chef de mission pour les années 20142016. en outre, il faut souligner la participation de
la suède grâce à un financement des recherches du
programme sOL par l’université d’uppsala et de la
conservation des marbres par l’académie royale
de suède.
soulignons enfin que, grâce à l’intermédiaire de
l’institut français d’études anatoliennes, la mission
Labraunda bénéficie, à compter de 2017, d’un sérieux
soutien financier de la part de axa sigorta.
au niveau local, plusieurs institutions et entreprises
nous ont apporté un soutien logistique décisif. La
mairie de la préfecture de Muğla, avec laquelle nous
avons signé un protocole de collaboration, s’est engagée à restaurer la maison de fouille achetée il y a
deux ans dans le village de kargıcak, situé à quelques
kilomètres de Labraunda, ainsi qu’à l’équiper en
électroménager. La mairie de Milas, dont le territoire
comprend le site de Labraunda, a mis à disposition
de la fouille de nombreux camions pour le transport
de sable et de gravier et nous a permis de renouveler
le mobilier touristique (tables et bancs) sur le site.
L’entreprise esan, si elle n’a pas contribué à
l’enveloppe financière de la fouille pour cette année,
n’en a pas moins continué à mettre à disposition
une pelle mécanique pour l’évacuation des terres de
fouilles et le déplacement de blocs. enfin, l’entreprise
yüksel beton de Milas nous a fourni gracieusement
plusieurs dizaines de mètres cubes de sable et de
gravier.
enfin, nous tenons à signaler le protocole de
collaboration, signé au mois de juin 2016 avec le
musée archéologique municipal de bucarest, qui
permet le détachement de l’archéologue/céramologue
alina streinu pour l’étude des céramiques des bains
est de Labraunda.
Village de Kargıcak
cette année nous avons organisé, le 17 août, un
grand dîner au village voisin de kargıcak, dont le territoire inclus Labraunda. ce repas était destiné à
recréer un lien, depuis longtemps brisé, avec la population locale qui a souffert du classement du site de
Labraunda en zone protégée. Du fait de ce classement
de nombreux paysans ont perdu des terres arables et
des pâturages, créant un ressentiment bien naturel à
l’égard des autorités locales et des archéologues.
ce repas a été organisé en collaboration avec la
mairie du village. il a réuni plus de 300 personnes,
et attiré de nombreux représentants des autorités locales, dont les maires de Milas et de Muğla, le souspréfet de Milas, la direction du musée et les différentes
équipes de fouille de la région (euromos, iasos,
kaunos, beçin). L’événement a été largement couvert
par la presse locale. cette réunion a été l’occasion
de renouer des liens de proximité avec le village,
d’expliquer, au cours d’une rapide présentation, nos
activités, et d’inviter les enfants des environs à participer à des ateliers de sensibilisation sur l’archéologie.
Kaymakamlık et Valilik
au cours de la saison 2016, nous avons eu l’occasion de rencontrer et d’échanger à de nombreuses
reprises avec le préfet de Muğla et le sous-préfet de
Milas. nous avons notamment beaucoup évoqué les
nuisances liées au trafic de camions sur la route de
Labraunda. Le site se trouve en effet au centre d’un
important réseau de carrières d’extraction de feldspath
et la route de Labraunda est la seule qui permette
aujourd’hui le transport de ce matériau vers le port
voisin de güllük. Lors d’une de ces réunions, nous
avons transmis au directeur régional des voies de
communication l’ensemble de notre documentation
sur les vestiges de la zone et évoqué la possibilité
de créer une route ‘commerciale’ alternative qui
contournerait le site de Labraunda et permettrait
donc de dédier entièrement la voie actuelle à un
parcours touristique.
1.3. Logistique
La maison de fouille
La saison 2016 à Labraunda a vu la participation
de 40 personnes à Labraunda (hors ouvriers). bien
que l’ensemble de l’équipe n’ait pas participé à l’in-
LabraunDa 2016
tégralité de la mission de 10 semaines et que les
équipes formées au sein du groupe et divisées par
projet soient restées alternativement entre 3 et 5 semaines, nous avons eu plusieurs semaines où plus de
25 personnes travaillaient simultanément sur le site.
La modeste maison de fouille située à Labraunda
et acquise il y a de nombreuses années est composée
de deux pièces et ne peut contenir qu’un nombre très
limité de locataires. ceci nous a conduits à loger l’essentiel de l’équipe sous des tentes. afin de palier à ce
problème la direction de la fouille, avec l’appui de
sponsors locaux, avait acquis en 2014 une maison
dans le village de kargıcak. Le programme d’acquisition
comprend l’acquisition, dans un future proche, d’une
seconde propriété, mitoyenne à la première. L’ensemble
ainsi formé offrirait une dizaine de pièces, suffisantes
pour loger l’ensemble de l’équipe, après avoir procédé
aux restaurations nécessaires. ces dernières ont été
réalisées, pour la propriété acquise en 2014, grâce à
la mairie de la métropole de Muğla.
Délocalisation du dépôt de ,fouilles
suite à la demande des autorités locales et pour
des raisons logiques d’utilisation du site archéologique,
nous nous sommes efforcés de trouver une solution
à la présence inopportune du dépôt archéologique,
aujourd’hui situé au centre de Labraunda. une demande officielle a donc été déposée aux autorités
locales de l’éducation afin d’obtenir le droit d’utiliser
une école primaire désaffectée située au centre du
village de kargıcak. Les demandes ont été déposées
auprès du musée archéologique de Milas, du bureau
de l’education nationale de Milas, de la direction
régionale de l’education nationale de Muğla et du
ministère de l’education nationale à ankara. après
plusieurs mois d’attente une réponse négative nous
a été transmise par l’intermédiaire du musée local.
Les espaces de travail
Dans le courant de la saison 2015 nous avions
procédé à la création de trois espaces de travail à
Labraunda. Les travaux ayant pris du retard ils
n’avaient pu être achevés avant la fin de la mission.
Manquaient notamment l’installation électrique et
le mobilier. L’installation électrique a été effectuée
cette année avant le début de la mission, avec l’aménagement de panneaux solaires et d’une centrale
électrique dans le laboratoire nord. Le câblage a été
ensuite entièrement réalisé par une entreprise stambouliote. enfin nous avons équipé l’ensemble des
trois laboratoires d’un mobilier de bureau (armoire,
lampes, chaises, etc.) et d’équipements de recherche
(microscopes, ordinateurs, etc.). Les espaces de
191
travail étaient donc parfaitement opérationnels dès
le premier jour de la mission.
1.4. Masters et Doctorat à Labraunda
cette année 2016, le site de Labraunda est pleinement intégré à trois nouveaux programmes de recherches dans le cadre de masters et de doctorats,
en Turquie et aux etats-unis.
Narrating past places to present viewers:
Presentation of archaeological sites as
contemporary (re)constructs, the case of
Labraunda (banu kePenek, Middle east
Technical university)
ce sujet de master, conduit à l’université de
MeTu, vise à déterminer les conditions de présentation
d’un site archéologique dans un contexte intellectuel
moderne. aujourd’hui, et au vu de la réglementation
existante en Turquie, les problématiques liées à la
restauration, la conservation et la présentation de
sites archéologiques concernent principalement des
questions d’ordre technique. il est cependant important
de réintroduire dans une telle approche la dimension
historique ainsi que l’esprit et les valeurs véhiculés
par le site concerné afin de pouvoir développer une
narration au plus près de la signification des vestiges.
Labraunda fait l’objet d’une étude de cas qui se
trouve au centre du master. il apparaît que ce site archéologique a une longue histoire, de plusieurs millénaires. L’occupation du site, révélée par les fouilles
stratigraphiques, souligne le caractère multi-facettes
de ce lieu qui semble avoir été réinventé à maintes
reprises. il offre donc un terrain d’étude tout à fait
privilégié dans notre tentative de mettre en place
une démarche visant à révéler la complexité de la
stratification culturelle d’un site archéologique.
From GPR slices to 3D models
(Fırat yİĞİT, istanbul Technical university)
Le but de cette étude, qui s’inscrit dans un master
mené à l’université de iTÜ, vise à proposer des
modèles d’interprétation tridimensionnels à partir de
sections réalisées dans le cadre d’une prospection
géoradar sur un site archéologique. L’interprétation
de telles sections s’avère le plus souvent malaisé, du
fait de la fréquence souvent élevée du ‘bruit’ produit
par des éléments hétérogènes rencontrés dans le sol
analysé, de la profondeur ou même de l’orientation
de certains vestiges. notre étude vise, d’une part, à
proposer un mode opératoire d’acquisition de données
sur le terrain et un traitement systématisé en laboratoire
qui permettra d’interpoler les données grâce à la mise
192
OLiVier Henry et alii
en perspective des différentes coupes ; et d’autre
part, grâce au développement d’algorithmes spécifiques,
une mise en parallèle des coupes afin de produire un
modèle tridimensionnel des vestiges prospectés.
notre étude se basera sur la prospection géophysique réalisée à Labraunda dans le courant de
l’été 2016. cette dernière a été menée sur de grandes
surfaces planes et offre, par conséquent, un cas
d’étude particulièrement propice.
The Writing on the Wall: Inscriptions and Memory
in the Temples of Late Antique Greece and Asia
Minor (anna siTZ, university of Pennsylvania)
cette thèse de doctorat, de l’université de Pennsylvania, documente la pratique de l’inscription de
textes sur les temples depuis l’antiquité grécoromaine jusqu’au début de la période byzantine.
Dans une première section il est prévu de
présenter un catalogue exhaustif d’inscriptions
gravées sur les murs, architraves et antes de temples
dans l’antiquité, du 4e s. av. j.-c. jusqu’au 3e s. ap.
j.-c. car, bien qu’il s’agisse d’une pratique connue
des épigraphistes, aucun corpus dédié à ces inscriptions
n’a encore vu le jour. a Labraunda nous étudierons,
comme cas de figure particulier, l’ensemble des inscriptions liées au ‘Dossier Olympichos’, dont les
nombreux textes ont été gravés sur les murs du
temple de Zeus. cette approche, rendue possible
grâce à la pluralité des textes, concernera tant l’organisation spatiale du dossier que son interprétation
dans la pratique générale des inscriptions de temples
dans le courant du 3e s. av. j.-c.
La seconde section de cette thèse de doctorat
concernera la période de l’antiquité tardive, entre le
4e et le 6e s. ap. j.-c. nous y examinerons la manière
dont les communautés chrétiennes interagirent avec
ces inscriptions anciennes. nous examinerons un
certain nombre d’études de cas où les temples furent
transformés en églises, et où l’on remarque que les
inscriptions anciennes ont souvent été conservées,
voire même protégées. nous documenterons et analyserons la production des grafitti chrétiens en relation
avec ces inscriptions plus anciennes, ainsi que les
quelques cas où ces dernières ont été effacées ou modifiées. concernant le site de Labraunda, j’aborderai
tout particulièrement la question du rôle de ces inscriptions dans la mémoire collective tardive, puisque
nombre d’inscriptions semblent avoir été déplacées
de leur lieu d’origine (le temple) vers un autre bâtiment
(les Oikoi) afin d’être protégées. nous discuterons
tout particulièrement de l’importance des traces de
découpe sur le bloc portant l’inscription iLab 137,
découpe qui semble indiquer la volonté de déposer,
soigneusement, l’inscription de son bloc massif, probablement à des fins d’affichage et/ou de protection.
il semble, en effet, que nous pourrions conclure que
les textes anciens gravés sur les bâtiments d’un site
aient continué à porter un sens et une valeur significatifs
alors même que le contexte culturel et religieux
subissait de profondes transformations.
2. DOCUMENTATION
2.1. Drone (D. Löwenborg)
en 2016, le relevé aérien du projet Labraunda a
poursuivi les travaux entamés l’année précédente et
qui visaient à enregistrer et documenter le site et les
fouilles par la création d’orthophotos et de modèles
3D en haute résolution. un bon exemple est la réalisation d’une orthophotographie de la zone de la
Stoa est dont l’étude débutera en 2017 (Fig. 1). De
la même façon, on a procédé à des analyses détaillées
de la ‘zone de presse’ à l’Ouest du site après que la
zone ait été complètement débarassée de son couvert
végétal. a 450 m à l’est du centre monumental du
site, un complexe de maisons en terrasse dans la
forêt a également été scanné, ainsi que la zone de la
Stoa est, dans le cadre de la préparation du travail
de terrain à l’horizon 2017. La tombe monumentale
a également été scannée en détail pour générer un
nouveau modèle 3D.
en plus de ces analyses ponctuelles, nous avons
procédé cette année à une couverture élargie de la
zone de Labraunda incluant les environs immédiats
du site archéologique (Fig. 2). grâce à des méthodes
automatisées de capture, et à l’élaboration de plans
de vol pré-programmé, une superficie d’environ 115
hectares a pu être documentée sur deux jours de vol.
en moyenne le drone a volé à une altitude de 120 m
au-dessus du sol et capturé 829 photos avec un chevauchement suffisant pour générer une mosaïque
ortho corrigée et un modèle d’élévation avec une
résolution au sol d’environ 5 cm. afin de maintenir
une altitude relative correcte, nous avons été attentifs
à ce que le point de départ de chacun des vols se déplace le long du terrain et puisse ainsi suivre la topographie accidentée de la zone. cette première
couverture a permis la production d’un modèle 3D
à haute résolution. afin de perfectionner encore la
résolution de l’image, pour la production de l’orthophoto générale, nous avons procédé à une seconde
série de vols, à 30 m au-dessus du sol et capturé 670
photos. Le résultat a permis de produire une image
avec une résolution de 1 cm au sol. Les modèles dé-
LabraunDa 2016
193
taillés ont été capturés à l’aide d’un Dji Phantom 2
tandis que les relevés à grande échelle ont été
capturés avec un Dji inspire 1. Tous les modèles
ainsi produits sont géoréférencés au système wgs
1984 uTM zone 35, grâce à l’implantation au sol
d’une série de stations connues, ce qui nous permet
de réintégrer la documentation dans le sig général
du site.
2.2. Photogrammétrie (Fr. Marchand-beaulieu)
Plusieurs travaux de photogrammétrie 2D et 3D
m’ont été confiés sur différents bâtiments du site.
Pour la 2D, les photographies sont redressées avec
le logiciel autocad® ou, dans un premier temps
avec adobe Photoshop® et recalées grâce aux points
topographiques pris cette année ou déjà enregistrés
lors des campagnes précédentes. Pour la 3D, les
photographies prises soit par drone soit au sol, sont
traitées dans le logiciel agisoft Photoscan®. Le
poids des fichiers et ainsi le long temps de traitement
n’ont pas permis de terminer toutes les opérations
(alignement des photos, création d’un nuage de
points puis d’un maillage et d’une texture, génération
d’une orthophomosaïque lorsque cela est nécessaire)
en cours de mission. Le post-traitement a donc été
terminé au laboratoire aOrOc de l’ens Paris.
Fig. 1 : Orthophotographie de la zone de la Stoa
Est (D. Lowenborg).
Fig. 2 : Orthophotographie des alentours du site
de Labraunda (D. Lowenborg).
Photogrammétrie 2D
cette année nous nous sommes attachés à documenter trois bâtiments.
Le premier est l’Andrôn a. L’objectif était de
réaliser la photogrammétrie de l’ensemble des élévations, soit trois à l’extérieur et neuf à l’intérieur
du bâtiment (Fig. 3). La presque totalité des 800
photos a été prise depuis le sol, accompagnée de
quelques prises de vues par drone pour la partie
haute du parement externe du mur sud. Les photographies furent redressées dans un second temps
grâce aux points topographiques dont les coordonnées
avaient été fournies par le topographe du site.
Le second est le grand mur de soutènement de
la terrasse sud du site, le long de la route moderne
(Fig. 4). il s’agissait d’obtenir une orthophotographie
de toute l’élévation du plus long mur du site afin de
le documenter pour étude. a cet égard plus d’une
centaine de prises de vue ont été nécessaires à la
création de l’orthophoto.
enfin nous sommes intervenus sur les élévations
des murs est et ouest du couloir de la Stoa est : le
résultat est encore en cours de traitement. Plusieurs
techniques ont été testées pour réaliser les orthophotographies de ces élévations, parallèles et espacées
seulement de 1 m (Fig. 5) et qui offrent donc peu de
OLiVier Henry et alii
194
Fig. 3 :
Orthophotographie
du parement
interne du mur
nord de l’Andrôn A
(Fr. Marchandbeaulieu).
Fig. 4 : Vue
générale du
mur de
soutènement
sud de
Labraunda,
depuis l’Est
(Fr. Marchandbeaulieu).
Fig. 5 : Le couloir au pied de l’escalier
monumental, depuis le Sud
(Fr. Marchand-beaulieu).
Fig. 6 : Modélisation 3D du praefurnium des
Bains Est (Fr. Marchand-beaulieu).
LabraunDa 2016
recul pour les prises de vue. nous avons effectué les
photos avec un objectif Dc FisHeye HsM 10 mm
1 :2,8 de chez sigMa puis retouchées sur adobe
Photoshop®. Dans un second temps nous avons
complété la couverture graphique par des prises de
vues de détail ou d’ensemble avec un objectif
nikOn aF-s nikkor 18-70 mm 1 :3,5. un premier
résultat a été obtenu cependant pour la paroi est.
Photogrammétrie 3D
Trois éléments ont fait l’objet d’un traitement
photogrammétrique 3D.
Le praefurnium des bains ayant été entièrement
fouillé cette année, il m’a été demandé par le responsable d’en réaliser un modèle 3D très précis
(Fig. 6). en plus des élévations et des banquettes
des longs murs nord et sud de l’eglise est (plus de
800 photos cette année), l’ensemble du bâtiment et
des sondages effectués cette année devraient compléter
un modèle général.
La presse à vin à l’Ouest de Labraunda : en
plus de l’orthophotographie générée grâce aux
prises de vues réalisées par drone (plus de 130
prises de vue), une couverture détaillée de la presse
et de ses environs proches a été effectuée au sol
(plus de 700 photos). cette couverture a permis
d’obtenir un modèle 3D très précis de cette zone
mais pour l’instant morcelé. en effet, le logiciel a
des difficultés à individualiser les rochers et les
buissons à cause de leurs couleurs similaires (brun
gris avec des tâches de lichens pour les premiers et
verts foncés pour les seconds) même avec l’implantation de cibles. un traitement zone par zone
est donc en cours qui sera ensuite assemblé sous
agisoft® ou bien sous le logiciel cloudcompare®
grâce notamment aux coordonnées xyz relevées
sur les cibles.
un fût de colonne provenant de l’Andrôn a
devait être étudié par le prof. P. Hellström dans le
cadre de la publication finale dédiée au deux andrônes
a et b de Labraunda. Or ce dernier ne pouvait se
déplacer cette année. Des photos, des mesures puis
un modèle 3D ont été réalisés pour permettre son
étude à distance.
2.3. Prospection géophysique (g. Tucker)
in early september 2016 the Labraunda Project
conducted a geophysical survey using ground-penetrating radar (gPr) under the supervision of gregory
Tucker (university of Michigan) in collaboration
195
with Fırat yiğit (istanbul Technical university) and
the assistance of many other team members, notably
Louise arnaud (université de nantes) and cem
ardil (Mimar sinan university). This season’s survey
built upon other recent geophysical prospection at
Labraunda, exploring three distinct areas of the site
as well as the walls of the monumental tomb on the
north slope (Fig. 7 -8)5.
The survey set out to identify subsurface remains
in the three ground areas covered and to elucidate the
composition of the thick western wall of the tomb.
Data collection took place over four days, with
approximately one full day of work taking place in
each of the survey areas. a total of 498 gPr
profiles were collected, with surface resolutions
varying from 0.50 m to 0.20 m depending on the
size of the survey area and the expected dimensions
of the target features. Two gssi antennae were
used during the survey, with 200 Mhz and 400
Mhz central frequencies, mainly due to the varied
depths and resolutions which were anticipated over
the survey areas.
Area 1 - The South Terrace
The south Terrace, which is supported above
the road from Milas by a large retaining wall, was
the largest open area to be targeted as part of the
2016 survey. although this terrace lies above the
roman waterpool, it is south of the south Propylon
and may have been used to connect the sacred way,
or another path, to this entrance to the site. The
south Terrace was surveyed with the 400 Mhz
antenna and an estimated signal velocity of 0.11
was used to estimate depths of the results, ranging
as deep as 3.50 m (Fig. 9).
The most interesting result from the eastern,
less dense, area of data collection comes from a
depth of approximately 1.8-2.4 m below the surface.
we anticipated that we would encounter part of a
drain feature which might correspond to the visible
spout over the roman waterpool, however this
feature was not visible in the results. what we found
instead was a long linear feature running approximately parallel to the terrace wall, with a curve
open to the south of approximately eight meters
across, with three linear features running perpendicular
to the north, one of which would align with the
spout should it continue (Fig. 10).
The rest of the terrace appears to contain a
number of parallel features running in a north-south
orientation approximately 9.00 m apart, and a few
5) For other recent geophysical prospection at Labraunda see: karlsson et al. 2010 and Henry et al. 2014.
OLiVier Henry et alii
196
Fig. 7 : The site of Labraunda, with the areas surveyed in 2016 numbered 1-4 (g. Tucker).
other large linear features. additionally, in the center
of the western area there is a group of features approximately 1.5 m in depth which may be indicative
of a surface of 10 m per side/diameter (Fig. 11).
These interpretations can be further refined with
more intensive future processing.
Area 2 - The North Slope
The second area which was surveyed lies on the
slope above the monumental tomb and the sanctuary
of kybele. This had the potential to reveal some of
the oldest remains discovered at the site, including a
prehistoric wall which ran north beneath a later
terrace wall6. The survey was conducted to see if
this prehistoric wall connected with other features,
which could potentially represent the earliest phases
of the site.
given the potential depth of overburden in this
area, as seen in an open section next to the built
tomb and in the depth of the prehistoric wall, should
6) Henry et al. 2014.
Fig. 8 : The team surveying the south face of the
Built Tomb (g. Tucker).
LabraunDa 2016
197
Fig. 9 : The location of the profiles
collected with the 400 Mhz
antenna on the South Terrace are
drawn in white on an aerial image
(g. Tucker).
Fig. 10 : Interpretation of the
GPR results in white, overlaid on
the 1.8-2.4 m time slice, with the
waterspout represented by a grey
dot (g. Tucker).
Fig. 11 : Interpretation of the
GPR results in the western area of
the South Terrace. The dashed
lines are the projected lines of the
shallower walls and the grey box
is the approximate extent of the
potential surface laying slightly
deeper beneath the surface
(g. Tucker).
198
OLiVier Henry et alii
it continue, the 200 Mhz antenna was employed in a
dense grid, to obtain data from these deeper levels
(Fig. 12). in the southern portion of this area, just to
the north of the prehistoric wall, the 400 Mhz was
employed as a complimentary technique in the hopes
of refining more detail from the near surface
(Fig. 13).
The presence of many trees and the slope of this
area has resulted in a complicated geometry and
difficult surface conditions, however even taking
these into account the results are somewhat void of
distinct and easily interpretable features. The results
from the 200 Mhz antenna appear to be mostly
surface features, either stray field stones or tree
roots, while the 400 Mhz data were more definitive
in the southeast corner of this area. although most
of the area surveyed was void of identifiable features,
there is at least one feature of interest in the extreme
southeast, nearby the sanctuary of kybele. This
feature lays approximately 1.80-2.40 m below the
current ground surface, which is a similar depth to
the prehistoric wall and approximately aligns with
the early wall before cornering to continue to the
northeast (Fig. 14). Perhaps it encircles the large
stone that makes up the eastern portion of the sanctuary of kybele, but it is not identifiable any further
to the northeast.
Area 3 - The Oikoi Terraces
The survey targeted four roughly rectangular
terraces to the northwest of the Oikoi and Andrôn a
to test the hypothesis that the temenos wall would
have passed under these spaces, defining the western
edge of the sanctuary. This wall is visible downslope
of these terraces, directly behind Andrôn a and
enters the side of the slope to the north. given the
proximity of the visible remains to the surface, the
400 Mhz antenna was selected as the ideal balance
of detail and depth, and data collection covered as
much as possible of these four spaces (Fig. 15).
The primary area of interest is the lowest of
these terraces, which was closest in level to the
known structures and which had the largest open
area. This area was gridded and a time slice plot
clearly shows at least two features, which run northsouth, running through this space. One, on the
western edge of the plot, would approximately align
with the visible course of the temenos wall, the
other, on the eastern edge of the plot, appears to
extend from the back wall of Andrôn a (Fig. 16).
The representative plot is from 0.90-1.50 m below
the surface, which is in the anticipated range for the
temenos wall, but the orientation appears to be somewhat askew from the surrounding standing architecture. This need not invalidate the interpretation
of these features, but future comparison with an architectural survey of the standing remains may
reveal that these features in fact align exactly, or
indeed confirm that they are askew.
The other three terraces revealed many potential
features, from potential support structures for terracing
to a rebound of the temenos wall. These exciting
results will require further analysis and correlation
with the standing structures in this area of site before
final conclusions can be drawn, but it appears as if
there are a variety of features which may be indicative
of infrastructure, even though the likelihood of buildings or other features remains.
Area 4 - The monumental tomb
The survey of the monumental tomb was based
on a much different type of research question and
thus presented a much different challenge than the
other areas surveyed during the 2016 season. Measurements taken of the tomb reveal that the western
wall is significantly thicker than the other three
walls and the survey set out to investigate whether
it conceals a hidden void7. The gPr survey covered
the external south and west faces of the tomb
structure, in both horizontal and vertical profiles
(Fig. 17). These profiles were collected with the
200 Mhz antenna and select profiles with the 400
Mhz antenna, with the motivation of reaching completely through the tomb wall with the 200 Mhz antenna and hopefully obtaining detailed reflections
of some spaces with the 400 Mhz antenna.
The results so far are typical of what might be
expected of a stone built structure, with courses of
gneiss of somewhat consistent dimensions, without
the convincing presence of anomalies which might
indicate other features present within the wall. The
strongest reflections run the entire length of the profiles, which may be indicative of the small gaps between stones, and there is no distinct reversed polarity
in the reflections which might lead to the interpretation
of a large cavity or void8. although more detailed
information could potentially be gleaned from this
data, at the moment the results cannot support the
7) For the complication of detecting hidden void see, for instance, the recent debate surrounding the prospection undertaken at
king Tut’s tomb in egypt, in which D. goodman comments that if there was indeed a chamber it should be represented by a notably
strong reflection, which we also do not have in the results from Labraunda: Hessler 2016.
8) This pattern would generally be expected of large voids: conyers 2015.
LabraunDa 2016
199
Fig. 12 : The location of the
profiles collected with the
200 Mhz antenna on the North
Slope are drawn in white on an
aerial image (g. Tucker).
Fig. 13 : The location of the
profiles collected with the
400 Mhz antenna on the North
Slope are drawn in white on an
aerial image (g. Tucker).
Fig. 14 : Interpretation of the
GPR results in white, overlaid on
the 1.8-2.4 m time slice, with the
prehistoric wall outlined to the
south in grey (g. Tucker).
200
Fig. 15 : The location of the profiles collected with the 400 Mhz
antenna in the Oikoi Terraces are drawn in white on an aerial
image (g. Tucker).
Fig. 17 : Perspective drawing of the south and west faces of the
Built Tomb, with the GPR profiles collected highlighted in black
(g. Tucker).
OLiVier Henry et alii
Fig. 16 : Interpretation of the GPR results in white, overlaid
on the 0.9-1.5 m time slice (g. Tucker).
LabraunDa 2016
interpretation of cavities or void-like features internal
to this wall.
The preliminary analysis of the 2016 gPr survey
at Labraunda shows that the survey can already be
considered a success, and future refinement to the
processing and interpretation of these results surely
holds more exciting discoveries. interpretations of
the data can both contribute to conclusions about
the development of the built environment in areas
that cannot or will not be the target of intensive excavations in the short-term but also can serve as justification for such investigation.
2.4. Prospection pédestre - Surroundings of
Labraunda (a. Frejman)
The surroundings of Labraunda (sOL) project
is a small-scale survey project that has been investigating the close surroundings of the monumental
center of the site in the field since 2014. For a description of background and method for the project
see excavation reports for the 2014 and 2015 seasons9.
The aim for the sOL 2016 campaign was to fill
in the gaps left in the survey area from the two
previous seasons, as well as doing a closer documentation of the larger finds from the current and
previous seasons. Filling the gaps in the survey
mainly concerned the area to the southeast of the
site, but some additional tracts were surveyed in
other regions were there was still relatively high ceramic densities at the edge of the previously surveyed
area (Fig. 18). Finds were few and the new tracts
for 2016 revealed nothing unexpected. small densities
of ceramics and occasional rubble terrace walls
were found. This part of the work was finished
within the first week. in total 31 tracts were surveyed
during the 2016 campaign.
with the completion of the survey the project
proceeded to documenting finds more closely than
had been allowed for during the survey. Documentation started with the cleaning and drawing of a
large structure, measuring roughly 25 by 12 m,
found in tract 2094, some 250 m east of the site
(Fig. 19). The visible remains are badly damaged,
some walls can not be followed with certainty. nevertheless, at least two phases of use can be identified.
The walls of phase 1 are built in a regular header
and stretcher technique, which indicates a date in
the Hellenistic period. unfortunately no diagnostic
material that could help specify the date of phase 1
9) Henry et al. 2015 et 2016.
10) see, below, the sections 2.5 and 2.6 in this report.
11) strabo 14.659.
201
was found in the cleaning. The few pieces that
could be tentatively dated were from the late roman
period, giving a probable date for phase 2 and the
rebuilding or remodelling of the walls therein. The
use of the building is unknown, it does not conform
to any typical shape that could help the identification,
nor is the material from the cleaning to any help.
The structure is situated close to the ancient road
leading from Labraunda inland towards the cities of
alinda and alabanda. if we suppose it had some
function pertaining to travellers along this road it
could be a shop or a hotel possibly, but this must remain conjecture at best.
a large area in and around tract 1049 was also
cleared of bushes and documented, it is situated about
100 m west of the site (Fig. 20). This area appears to
have been in use first as a quarry, and later for
buildings and production of wine10. in the area there
are several thresholds and foundations for walls cut
into the rock, although the structures themselves have
vanished. Topographically the area sits on top of a
small hill and along the north and east sides walls
have been built to enlarge the terrace on top.
in and around the area of tracts 1017, 1018, and
1066 some of the highest material densities in the
survey have been documented. Here we also found
several ancient structures in situ, and a large number
of rock cuttings. at a point where the terrain is particularly steep there is a terrace wall set between
two boulders (Fig. 21). The building technique with
regular use of headers indicates a date not earlier
than the late classical period, and probably not later
than early roman period. The earliest ceramic
material is dated to the late classical period, and the
area seems to have been in quite continuous use
since.
The area up until 300 meters west of Labraunda
exhibits high material densities on the ground and
many in situ or collapsed structures (Fig. 22).
although the chronology of the area is not clear, the
geographical spread of material does give us useful
information. The west area is not in immediate
connection to the road to Mylasa, nor is there any
other obvious reason explaining the concentration
of material traces there. The area should therefore
have been a focus of activity in and for itself. One is
tempted to connect it to the line in strabo saying
that Labraunda is a village, if there ever was a
village at Labraunda, this area is the best candidate
for the location of it11.
202
OLiVier Henry et alii
Fig. 18 : Plan of the total survey area with tract numbers and survey area for each season indicated
(a. Frejman).
another of this season’s goals was to document
a structure found during 2015 some 400 m northwest of Labraunda. after cleaning, the structure
most closely resembled a gate. The layout is difficult
to ascertain from the badly preserved remains, but
from what can be made out it appears to have a
broad opening corresponding to a road that is still in
use today, although it can only be used as a walking
path due to heavy erosion. The continuation of this
road was mapped on both sides of the supposed
gate (Fig. 23). in the west it leads down gentle
slopes – which is a rarity around Labraunda –
towards the main road to Mylasa; where the two
connect is not clear but there should be no doubt
that they were once connected. To the east it can
only be followed for a shorter portion, but it appears
to lead straight into the heaviest concentrations of
material in the survey. On the whole stretch that
could supposedly have an ancient precursor there
are no overly steep parts, making this path one of
the few routes up to the west area that could easily
accommodate carriages.
in tract 2047 some 200 meters east of Labraunda
a large complex of cut rock was also cleaned and
Fig. 20 : Orthophoto of the area mainly in tract 1049
(a. Frejman).
203
Fig. 21 : Terrace wall in tract 1066, seen from the south. The preserved ancient part measures 7.65 meters in length
and 1.8 meters in height (a. Frejman).
LabraunDa 2016
Fig. 19 : Orthophoto with overlaid plan of structure in tract 2094
(a. Frejman).
204
OLiVier Henry et alii
Fig. 22 : Plan of the survey area with small find
densities indicated by dots, and unsurveyed
areas indicated (a. Frejman).
Fig. 23 : Plan of the western part of the survey
area with the supposed gate marked, and the
possibly ancient road indicated. The
monumental center of Labraunda is located in
the hatched zone to the east (a. Frejman).
documented. The bedrock has been here been flattened
to produce large level areas with ridges of uncut
rock rising to a higher level around the edges. There
are also a few beam holes for vertical beams, which
indicate that the flattened areas were covered by a
wooden structure or tent, possibly in conjunction
with rubble walls of which none survive today. The
layout suggest that the structures would have been
placed along the road leading from Labraunda inland,
over the mountains towards the cities of alinda and
alabanda. The interpretation that these would be
shops of workshops, as suggested in the report for
2015, has been strengthened by this year’s closer
study12.
des bâtiments du site ; de déterminer si les carrières
étaient organisées de manière opportuniste ou de
manière extensive ; de proposer une chronologie relative de leur fonctionnement.
2.5. Les carrières d’extraction (a. Lamesa)13
La prospection sur les carrières d’extraction du
site de Labraunda s’est déroulée du 15 au 31 juillet
2016. Les objectifs de ce travail préliminaire à une
analyse détaillée étaient : d’effectuer une première
évaluation de la répartition des différentes sources
d’approvisionnement en pierre locale pour l’édification
Le projet : diverses étapes
Dans une première étape, nous avons déterminé
les différents faciès rocheux employés dans les bâtiments de Labraunda. il s’agit de gneiss, identification
confirmée récemment par une équipe de pétrologistes.
Les modules de blocs appareillés ont également été
étudiés : le grand appareil et des dalles sont majoritairement employés, certaines structures sont réalisées
à l’aide de moyens appareils. L’établissement de
ces données est capital pour comprendre les techniques
d’extraction puisque celles-ci varient selon la nature
et de la taille des blocs.
Des prospections sur le site et dans ses environs
ont été réalisées dans une deuxième étape. elles ont
permis de localiser les zones d’extraction. nous
nous sommes principalement appuyés sur les travaux
d’a. Frejman qui a eu la gentillesse de nous
12) Described in Henry et al. 2016: 359-362.
13) je remercie chaleureusement O. Henry pour son invitation, a. Frejman, b. Vergnaud et chr. bost pour leur aide et leurs
conseils.
LabraunDa 2016
205
Fig. 24 : Carte de répartition des carrières du site (a. Lamesa).
transmettre l’ensemble de ses observations. a ces
premières données, nous avons ajouté notre propre
recherche de terrain. après avoir localisé les carrières,
l’analyse des techniques d’extraction a été réalisée
dans une troisième et dernière étape. enfin durant
notre séjour, nous avons eu la chance de participer à
l’étude d’une installation de pressurage située dans
la zone ouest 1 (ZO1). Le rapport étroit de cette
structure avec les carrières et la fouille menée par
chr. bost à proximité immédiate de celle-ci ont
permis d’établir une datation relative ante quem.
Les types de carrières : entre carrières extensives
et carrières opportunistes
Plusieurs zones de carrières ont été recensées.
elles ne sont pas toutes de la même ampleur, ni du
même type. il faut distinguer les carrières en fonction
du type de module et de la nature des faciès dont
l’érosion présente des différences importantes. audelà de ces distinctions, la taille de la carrière permet
de comprendre les stratégies d’extraction.
14) Henry et al. 2014 : 272.
Trois zones extensives se dessinent (Fig. 24) :
une première à 150 m à l’Ouest du site, dans les environs immédiats de la maison de fouille (ZO1).
une deuxième zone, identifiée en 2013, s’étend à
environ 300 m du site (ZO2)14. ces deux carrières
sont séparées par une interruption de l’affleurement
rocheux. La troisième zone (Ze) se trouve à l’est
du site, à environ 50 m sur les abords de la voie qui
menait de Labraunda à alinda et suit l’affleurement
rocheux ; les indices d’extraction y sont beaucoup
plus ténus. a ces trois principales carrières, une dernière doit être ajoutée, elle se devine au sein même
du centre monumental mais très peu de traces en
sont conservées. enfin, d’autres carrières, de petites
dimensions, semblent être associée, de par leur localisation proche, à l’édification d’un monument
particulier. il est donc possible d’établir deux types
de carrières : des carrières extensives dont la mieux
conservée est située au nord de la zone ZO1 ; des
carrières opportunistes, exploitées pour la réalisation
d’un monument spécifique, comme le stade en
contrebas du site, ou l’acropole construite sur les
hauteurs du site.
206
OLiVier Henry et alii
au sein de ces différentes carrières, il est aisé
de différencier les zones d’extraction de blocs d’appareil et celles dédiées aux dalles. Dans les carrières
opportunistes que sont celles du stade et celle de
l’acropole, aucune trace d’extraction de dalles n’a
pu être observée. Dans les carrières extensives ZO1,
ZO2 et Ze, l’extraction de dalles semble côtoyer
celles de grands blocs d’appareil ou de blocs de
moyen appareil.
bien que le temps imparti cette année n’ait pas
permis de préciser si des zones spécifiques pour
chaque type de blocs pouvaient exister, l’exemple
de la zone ZO1 permet de supposer que les choix
d’extraction sont en étroites liaisons avec la configuration des affleurements rocheux. Des ateliers
spécialisés devaient donc exister. On observe, en
effet, que les techniques varient au nord et au sud
de la zone. La partie nord, où l’affleurement rocheux
peut atteindre plusieurs mètres, a permis une organisation en front de taille. Des blocs de grands appareils, abandonnés en cours d’extraction, sont bien
visibles. A contrario, la partie sud de ZO1 est
jonchée de pierres erratiques qui auront certainement
servi à obtenir des blocs de plus petites tailles. il
reste à préciser si cette organisation macro-locale
connaît des variations.
Les techniques d’extraction : un choix en fonction
des types de blocs
il a été souligné que les carrières se sont développées en fonction des chantiers qu’elles ont approvisionnés. De même, la nature de roche a également
jouée un rôle dans le type de blocs extraits. Pour les
blocs de grand et moyen appareils, les carriers ont
utilisés à la fois l’affleurement rocheux en formant
des fronts de tailles peu élevés ou des blocs erratiques,
jonchant le sol. Quant aux dalles, elles semblent exclusivement extraites à partir du sol rocheux qui recouvre les environs du site.
Les techniques d’extraction connaissent, de ce
fait, des adaptations selon la morphologie du rocher15.
Dans le cas de blocs erratiques, le carrier semble
débuter son extraction en réalisant une tranchée sur
la partie haute du bloc (Fig. 25). grâce à un grand
pic, il délimite les zones à extraire (Fig. 26). Par la
suite, il agrandit ces piquetages pour créer des emboitures dans lesquelles il insère des coins (Fig. 27).
La force de pression exercée par la masse lancée sur
les coins crée une fracturation qui détache la partie
supérieure du reste du bloc. ce même procédé est
répété pour obtenir un bloc approximativement parallélépipédique.
L’extraction en front de taille est bien connue.
Le carrier réalise une, deux ou trois tranchées au pic
de carrier (Fig. 28). il creuse, dans la tranchée basse,
des emboitures pour détacher le bloc ainsi dégagé.
L’accès au chantier et les voies
d’approvisionnement
une rampe est parfaitement visible en ZO1. en
pente douce, elle débute à l’Ouest de la zone pour
aboutir sur le sentier qui permet actuellement de
rallier le site (Fig. 29). cette rampe est constituée
d’un centre bombé et de deux gouttières, creusées
parallèlement. ces dernières semblent résulter du
passage des roues de charriots (Fig. 30). Toutefois
l’érosion empêche de mesurer l’écartement entre
les deux cheminements et il n’est pas possible de
confirmer sa datation. sa localisation incite, néanmoins, à considérer que son implantation est en
rapport avec la carrière. a ce premier axe, un second
lui est perpendiculaire. il se devine au nord-Ouest
de la zone. il passe à proximité d’un tombeau où un
bloc de grandes tailles est abandonné en cours d’extraction (Fig. 31).
Outre ses deux axes, un troisième, matérialisé
par la voie sacrée, pourrait à l’origine avoir servi à
alimenter le chantier en pierre. La voie passe, en
effet, à proximité immédiate au sud de la ZO1.
L’installation de pressurage rupestre : une
technique particulière de creusement
L’installation de pressurage, découverte par a.
Frejman en 2015 et étudiée avec chr. bost depuis,
est intéressante par la technique employée pour
creuser sa cuve.
La cuve est de belle facture et de forme trapézoïdale. Plusieurs types de traces sont visibles. Les
premières sont mal conservées, elles recouvrent
l’ensemble des parois internes. elles sont formées
d’un sillon longitudinal droit qui aboutit sur un
impact rond. L’ensemble de ces traces forment une
ligne horizontale, droite, qui permet d’identifier
l’outil à une broche. un second type de traces est
plus compliqué à interpréter. Les sillons verticaux
sont linéaires et continus. ils se font face de part et
d’autre des grandes parois. Les impacts terminant
ces sillons s’observent sur le fond de la cuve en for-
15) L’ensemble des techniques employées à Labraunda peuvent être comparés à celles étudiées par j.-c. bessac sur le site
aksoum, bessac 2014 : précisément la figure 7 qui reprend schématiquement les techniques de transformation du bloc naturel arrondi
en parallélépipède.
Fig. 25 : Bloc erratique en cours d’équarrissement (a. Lamesa).
Fig. 26 : Piquetage au pic (a. Lamesa).
LabraunDa 2016
Fig. 27 : Emboîtures pour insérer les coins (a. Lamesa).
Fig. 28 : Technique d’extraction par tranchées (a. Lamesa).
207
208
OLiVier Henry et alii
Fig. 29 : Localisation de la rampe supposée dans la carrière ZO1
(a. Lamesa).
Fig. 30 : Vue de la rampe de la carrière ZO1 (a. Lamesa).
Fig. 31 : Vue de la rampe perpendiculaire à la
rampe principale de la carrière ZO1
(a. Lamesa).
LabraunDa 2016
Fig. 32 : Traces de broche dans la cuve
(a. Lamesa).
mant une ligne discontinue (Fig. 32). ces sillons
ont également été réalisés à l’aide d’une broche.
Leur fonction n’est pas aisée à déterminer. La
présence des impacts sur le fond de la cuve et le visà-vis des sillons sur les parois pourraient être la réminiscence d’un creusement prismatique à la broche,
creusement destructif employé de manière privilégié
dans les pierres dures16.
Hypothèse de datation des carrières
L’installation de pressurage est un jalon intéressant pour déterminer le terminus ante quem de
fonctionnement des carrières de la ZO1. Le pressoir
a été creusé dans une zone utilisée auparavant pour
extraire une dalle. une marche perturbe, en effet,
le canal d’écoulement qui aboutit à la cuve ; il
s’agit du décrochement réalisé lors de l’extraction
de la dalle. La broche est employée dans les
environs de cette installation, elle a servi à redresser
les parois de blocs erratiques abandonnés en cours
d’extraction, transformés par la suite en support
pour établir un habitat. Les fouilles menées par
chr. bost cette année ont permis de dater l’installation
de pressurage à l’époque tardo-antique. Des tessons
ont été découverts dans des fosses au pied de celleci. il semble donc logique de supposer que la
209
carrière ZO1 a été abandonnée avant cette phase
d’occupation.
Les zones d’extractions opportunistes datent
systématiquement de l’époque du chantier qu’elles
ont alimenté. ainsi, les carrières autour du stade
peuvent raisonnablement être datées de l’époque
classique. Les carrières autour de l’acropole peuvent
avoir connues plusieurs phases de fonctionnement,
s’échelonnant entre la période classique (date de
réalisation de l’acropole) et la période hellénistique
(phase de restauration importante où des modifications
conséquentes de la fortification ont eu lieu)17.
La datation relative des carrières extensives
est plus difficile à établir. La carrière située au
cœur du centre monumental, et repérée dans la
zone immédiatement au-dessus de la Stoa est,
pourrait être la plus ancienne, du fait de sa localisation. un faisceau d’indices étaye cette hypothèse18.
D’une part, le reste d’un front de taille à l’intérieur
du site paraît difficile à expliquer sauf si la carrière
a été utilisée pour bâtir les premiers monuments de
la zone (Fig. 33). L’extraction extensive a formé
des terrasses qui organisent actuellement le site.
D’autre part, une roche jaune à grains fins a uniquement servi à la construction des Oikoi, le
Propylon y et les premières assises de l’Andrôn b
(Fig. 34). son affleurement a été retrouvé à proximité
de la fontaine hypostyle. cette découverte permet
de supposer que les carrières au cœur du sanctuaire
ont fonctionné durant la période classique, lors des
travaux menés par la dynastie hékatomnide. La
carrière ZO2, par l’inscription qui y a été découverte19, pourrait être datée de la fin de la période
hellénistique. néanmoins, l’étendue de cette zone
d’extraction semble indiquer qu’elle a été en fonctionnement durant une période longue. Les carrières
les plus éloignées auront pu alimenter le site durant
la période romaine puisque plusieurs monuments
ont été édifiés durant cette phase d’occupation. La
zone d’extraction ZO1 pourrait avoir fonctionné
aux périodes classiques, après épuisement des carrières intérieures au centre monumental et durant
la période hellénistique. enfin, la proximité avec
la zone sacrée pourrait également inciter à placer
l’activité extractive de Ze à une période haute.
Toutefois, il faut rappeler que rien ne permet à
l’heure actuelle de confirmer ou d’infirmer ces
deux dernières hypothèses.
16) bessac 2007 : 61.
17) L’étude de l’acropole est réalisée par b. Vergnaud. Pour la question de la construction de certaines tours de la fortification voir
Vergnaud 2015.
18) je remercie Pontus Hellström de m’avoir montré la carrière au sein de l’enceinte sacrée.
19) Henry et al. 2013.
OLiVier Henry et alii
210
Fig. 33 : Zone d’extraction au sein de la zone monumentale de Labraunda (a. Lamesa).
Conclusion
L’étude des carrières de Labraunda est une entrée
possible pour mieux comprendre l’organisation des
chantiers de construction. cette recherche explique
la morphologie particulière de l’installation de pressurage à l’Ouest du site.
La conservation exceptionnelle des traces d’extraction et leur répartition révèlent, de manière plus
spécifique, l’existence de carrières extensives sur le
site, contrairement à ce qui avait pu être suggéré au
début de l’étude.
2.6. Les premiers pas d’une d’étude des
installations de productions de vin et
d’huile d’olive à Labraunda (chr. bost)
Les prospections systématiques menées autour
du centre monumental par l’équipe d’a. Frejman,
dans le cadre du projet de recherches sOL (Surroundings of Labraunda) ont donné lieu à plusieurs
découvertes de vestiges d’aménagements, témoignant
d’activités de production, principalement d’huile
d’olive et de vin. en outre, au cœur du site, de nombreuses traces, laissées par ces mêmes activités ont
été répertoriées au cours des dernières années :
citons les restes d’un pressoir à contrepoids, installé
dans l’Andrôn a20, un fragment de meule de trapetum
(Fig. 35), repéré sur la terrasse M et une maie découverte en contrebas de la tombe monumentale.
ainsi, il semblait intéressant d’approfondir et de
poursuivre l’enquête dans le cadre d’un programme
d’étude thématique, entièrement dédié aux installations
20) Henry et al. 2015 : 343 et 346-347.
Fig. 34 : Parement interne du mur nord de
l’Andrôn B (a. Lamesa).
de productions d’huile d’olive et de vin. a la suite
des premiers repérages menés en 2015, nous avons
choisi de déposer une demande d’autorisation de
fouilles et de concentrer nos efforts sur l’installation
que nous nommerons ‟presse P1”. située à proximité
LabraunDa 2016
211
chronologie assurée. Quant à la fonction, ces derniers
postulent très souvent une production d’huile, sans
toutefois en faire la démonstration. c’est là un
travers de la recherche maintes fois souligné22.
notre fouille offre l’occasion de dépasser le
cadre restreint d’une prospection et d’aborder ainsi
les questionnements traitant, d’une part, de la fonction,
il s’agit de distinguer entre une production d’huile
d’olive ou de vin et, d’autre part, de la datation,
sachant que l’on peut tout aussi bien avoir affaire à
des vestiges du 4e s. av. j.-c. comme du début du
20e s.
Fig. 35 : Fragment de meule de trapetum
découvert sur la terrasse M (chr. bost).
de la stèle d’hommage Persson, à l’Ouest du site,
elle se distingue par un ensemble de structures
taillées dans le rocher. Venant du nord, on trouve,
au sommet du roc aplani, une aire plus ou moins
rectangulaire, circonscrite sur trois cotés par des rigoles, puis, implantées sur une dalle en contrebas,
une cuve de plan rectangulaire, à profil prismatique
et deux bases circulaires de presses. Les liquides
s’écoulant de la cuve et des presses se déversaient
par gravité dans un réceptacle posé plus bas, à la
base du rocher, dans une niche taillée à cet effet
(Fig. 36 et 39).
La plupart des régions du pourtour méditerranéen
abritent des installations rupestres de production et
de nombreuses études offrent des descriptions des
‟lagares” de la Péninsule ibérique comme des cuves
vinaires du sud de la France ou des presses de
kabylie, du nord de la syrie, de crète ou du Levant,
etc. concernant la carie, si pendant longtemps ce
type de vestige n’a guère retenu l’attention, ce n’est
heureusement plus le cas et, depuis une quinzaine
d’années, de nombreux sites ont été documentés. il
convient de mentionner deux colloques qui symbolisent ce regain d’intérêt : le premier s’est tenu à
Mersin en 2008, le second à urla en 2011, avec
pour thème commun les productions d’huile d’olive
et de vin pendant l’antiquité21. a cet égard, plusieurs
articles publiés dans les actes offrent un éclairage
sur des installations rupestres. cependant, il s’agit
principalement de conclusions tirées de simples opérations de prospection. De la sorte, dans bien des
cas, il est difficile pour les auteurs d’avancer une
Le travail sur le terrain23
Dans un premier temps, un ample débroussaillage
s’imposait, le site étant recouvert d’un épais maquis.
en suivant, nous avons mené un nettoyage minutieux,
afin de révéler l’ensemble des traces laissées sur la
barre rocheuse. Lors de la saison 2015, une première
série d’observations avait notamment montré qu’aucun
niveau archéologique n’était resté en place sur le
rocher. en conséquence, nous avons choisi d’implanter
un sondage au pied de ce dernier, côté est, seul
endroit susceptible d’avoir piégé des sédiments. La
fouille a commencé par le décapage d’un fin niveau
de terre végétale, ce qui a rapidement permis de
révéler une véritable stratigraphie conservée avec,
par endroit, des amoncellements de bloc de gneiss
et, sous la terre végétale, un niveau de sédiments sableux plus induré. au pied de la niche taillée, sous
quelques blocs effondrés, nous avons mis au jour le
niveau d’ouverture d’une fosse (Fs9005). De plan
plus ou moins circulaire, elle affiche un diamètre
d’environ 0,95 m pour une profondeur de 0,40 m.
son comblement, composé de sédiment sableux
dont une partie a fait l’objet d’un prélèvement, a
livré un ensemble de tessons de céramique et de
fragments de Tca (Fig. 37). immédiatement au
sud, les restes d’une seconde fosse (Fs9006) plus
érodée, se signalent par le creusement d’une cuvette
dans l’encaissant rocheux.
L’intervention s’est achevée par la prise de
relevés dans le but d’établir, à la fois, un plan précis
des vestiges et deux sections de l’ensemble. Pour ce
faire, nous avons levé un nuage de points topographiques à l’aide d’une station totale et pratiqué une
couverture photographique au sol et aérienne par
drone. une orthophotographie offre un premier
aperçu (Fig. 38) du traitement des données.
21) Mersin 2008 et urla 2011.
22) brun 2004.
23) au total, cinq jours ont été consacrés aux opérations de terrain avec la participation d’a. Lamesa et a. sitz pour la fouille et
d’O. Henry et Fr. Marchand-beaulieu pour les relevés.
212
OLiVier Henry et alii
Fig. 36 : L’installation vue du Sud-Est (chr. bost).
Fig. 37 : Fosse FS9005 au pied du rocher, fouillée sur une moitié
(chr. bost).
Fig. 38 : Orthophotographie du secteur de la presse P1
(Fr. Marchand-beaulieu).
LabraunDa 2016
Les premiers résultats de l’étude
Les vestiges se répartissent sur deux plateformes
aménagées au sommet de l’éperon, à deux altitudes
différentes (Fig. 39). Le niveau supérieur, auquel on
accède par le bord nord à l’aide d’une marche taillée,
présente une surface plane rectangulaire, 3,15 m x 2
m, qui s’incline d’une pente de l’ordre de 8 % vers
le niveau inférieur (Fig. 40). Deux rigoles ceinturent
cette dalle le long des grands côtés et se rejoignent
au sud, pour se poursuivre vers la cuve creusée en
contrebas. un décrochement, d’une hauteur de 0,25
m, sépare l’estrade ainsi formée du niveau inférieur.
ce dernier est opportunément installé sur une surface
d’une longueur de 4 m, auparavant aplanie lors de
la taille et l’extraction d’un bloc, dans le cadre
d’une activité de carrière (Fig. 41). en venant de la
plateforme précédente, on trouve une cuve de forme
prismatique puis deux bases de presses. un réseau
de rigoles relie l’estrade, la cuve et une des deux
maies et se dirige vers un déversoir en bordure du
rocher. La cuve présente à l’ouverture un plan rectangulaire avec des grands côtés de 1,35 m et des
petits de 0,70 m pour une contenance proche de 3 hl.
a. Lamesa a pu observer et analyser les traces
laissées sur les parois par les outils employés pour
creuser ce bassin. nous renvoyons à son étude. Les
bases de pressoir sont circulaires, d’un diamètre
avoisinant 0,90 m (Fig. 42). La maie 1 est creusée
sur toute sa surface, sur une profondeur maximale
de 0,10 m. côté ouest, on remarque une encoche de
plan plus ou moins trapézoïdal qui servait sans
doute d’ancrage à un montant vertical ; côté est, la
maie s’ouvre vers une rigole de 0,10 m de profondeur
qui débouche sur un déversoir. en effet, à cet endroit,
la paroi de la roche a été soigneusement taillée afin
de recevoir une jarre, un pithos dans lequel se
déversait le liquide en provenance de la cuve et de
la presse 1 (Fig. 43). La maie 2, la plus au sud
(Fig. 42), est délimitée par un canal circulaire, large
d’une dizaine de centimètres. On note, sur le tracé
du canal, une entaille carrée dont la fonction nous
échappe. cette maie ne semble pas reliée au réseau
de rigoles et il est possible que les deux bases de
presses témoignent de deux états différents.
il semble que notre intervention fournisse quelques
éléments de réponse à la question de la datation. en
effet, nous pensons pertinent d’associer à la période
de fonctionnement de l’installation, les deux fosses
exhumées au pied de la niche. Dans ce cas, le mobilier
découvert dans les comblements offrirait de bons
marqueurs chronologiques. L’étude de la céramique
conduite par a. Musat est en cours mais les premiers
213
résultats pointent l’antiquité tardive avec une fourchette
large, comprise entre le début du 4e s. et la fin du 6e s.
bien qu’à confirmer, il n’en reste pas moins que nous
tenons là une information importante.
enfin, concernant la fonction de l’installation,
si une observation superficielle pouvait conduire à
privilégier l’hypothèse d’une huilerie, après l’analyse
de la totalité des vestiges, la solution semble moins
évidente. La réflexion doit être menée sans a priori
et il convient d’abord de tenter d’interpréter le rôle
des différents aménagements afin, par la suite, de
les replacer dans un processus de fabrication cohérent.
ici, l’enchaînement des tâches est bien matérialisé
par le circuit d’écoulement des liquides qui se fait
de l’estrade vers la cuve, puis de la cuve vers la
maie, enfin de la cuve, comme de la maie, vers le
déversoir et le pithos. Par conséquent, la première
action avait lieu sur l’estrade et produisait un liquide
qui remplissait progressivement la cuve, celle-ci
servant sans doute de bac à décanter, avant de se
diriger vers le pithos. si nous reprenons les chaînes
de production respectivement de l’huile et du vin, la
première opération consiste soit à broyer les olives,
soit à fouler le raisin. Or, seul le foulage du raisin
produit un volume important de jus, le moût de
goutte, qui s’écoulerait alors dans la cuve. ainsi, ce
premier aménagement pourrait s’interpréter comme
un fouloir. s’agissant de la presse proprement dite
et du pithos, ils étaient utilisés lors de l’étape suivante
du travail. Le pithos recueillait aussi bien le liquide
issu du pressurage que celui provenant de la surverse
de la cuve. Les deux fosses situées immédiatement
en contrebas pouvaient abriter des récipients qui, de
ce fait, formeraient, associés au pithos, un système
de décantation. cette même décantation est particulièrement indispensable à l’extraction de l’huile
d’olive. en effet, à la suite du pressurage, il faut
séparer de l’huile l’eau de végétation. a vrai dire,
au regard de ces observation liminaires, il est difficile
de choisir entre vin et huile. aucune solution ne
s’impose absolument et la réflexion doit se poursuivre.
Mais, dès à présent, cette étude de cas montre, s’il
en était besoin, tout l’intérêt de ne pas se satisfaire
d’une simple reconnaissance ou d’un seul recensement.
L’exploitation des données de fouille va suivre
son cours, avec, entre autres, l’établissement définitif
du plan et des coupes, l’étude complète de la céramique et le résultat des analyses archéobotaniques
des sédiments. en outre, nous proposons d’étendre
cette enquête à d’autres vestiges, en commençant,
dès la prochaine campagne, par l’installation mise
au jour par a. Frejman, quelques dizaines de mètres
plus au sud.
214
OLiVier Henry et alii
Fig. 39 : Les deux plateformes de l’installation, vues de l’Est
(chr. bost).
Fig. 41 : Le niveau inférieur (chr. bost).
Fig. 40 : L’estrade du niveau supérieur
(chr. bost).
LabraunDa 2016
215
2.7. L’Acropole (b. Vergnaud)
Fig. 42 : Les deux bases de pressoirs. Au
premier plan, la maie 1 (chr. bost).
Fig. 43 : La niche taillée dans la paroi du rocher,
destinée à recevoir une jarre (chr. bost).
La forteresse qui domine Labraunda a fait
l’objet de deux phases de recherche. celle dirigée
par L. karlsson avait permis d’obtenir un plan des
vestiges et de proposer une première datation du
système défensif protégeant une acropole haute et
une acropole basse à l’aide de deux ouvrages
fortifiés jalonnés par 11 tours (Fig. 44)24. Les
fouilles, menées en 2008 et 2009, s’étaient cantonnées à la partie supérieure de l’acropole où l’on espérait mettre au jour les baraquements des soldats
et découvrir du matériel susceptible de dater le
complexe défensif (Fig. 45). a l’issue de ces
premiers travaux, la construction de la fortification
était attribuée aux années 370-350 av. j.-c.25, une
datation principalement basée sur des critères architecturaux. Le matériel découvert à l’occasion
des fouilles avaient permis de montrer que l’occupation s’étendait jusqu’au tournant du 3e et du 2e s.
et de placer l’abandon de la forteresse autour de
200, une date qui correspond également à l’abandon
des autres tours et forteresses du réseau défensif26.
une réoccupation tardive de l’acropole avait été
mise en lumière. celle-ci est datée des 11e-12e s.
ap. j.-c. mais il est possible qu’elle fut légèrement
antérieure27.
La seconde phase de recherches, qui eut lieu
entre 2012 et 2016, avait pour but d’affiner la chronologie de la forteresse au moyen de fouilles stratigraphiques et d’une étude architecturale approfondie.
il s’agissait de parvenir à dater la construction des
différentes parties du complexe défensif et de tenter
de lier son occupation à des événements connus
dans l’histoire de Labraunda et de la carie. Les
fouilles ont porté sur plusieurs points du périmètre
fortifié (Fig. 46)28. Les premières fouilles (20122013) ont porté sur le secteur de la porte. une
grande tranchée a été réalisée en arrière de l’entrée,
deux sondages ont été effectués contre les parements
extérieurs de la Tour 7 et l’espace interne de la Tour 8
a été fouillé dans sa quasi-totalité. a partir de 2014,
l’attention s’est portée sur la partie supérieure de
l’acropole dans l’espoir de confirmer ou d’infirmer
la contemporanéité des deux lignes de fortification.
Les recherches ont porté sur la tour pentagonale
(Tour 3), la Tour 2, la Tour 10 et le décrochement
nord-ouest (DnO). La fouille de ces secteurs s’est
accompagnée de plusieurs opérations de nettoyage
24) Voir les rapports de L. karlsson (2008-2013), en particulier karlsson 2011 : 217-252.
25) Toutes les datations sont av. j.-c. sauf indication contraire.
26) karlsson 2013 : 221.
27) La chronologie de la réoccupation de l’acropole aux époques tardives sera abordée dans la publication finale.
28) Voir les rapports de b. Vergnaud (2013-2016).
216
OLiVier Henry et alii
Fig. 44 : Plan de la forteresse
de l’acropole (L. karlsson).
Fig. 45 : Plan des fouilles de
L. Karlsson sur l’acropole
haute (L. karlsson).
Fig. 46 : Secteur étudiés par
B. Vergnaud 2012-2016
(b. Vergnaud, P. Lebouteiller,
L. karlsson).
LabraunDa 2016
Fig. 47 : Appareil à carreaux et boutisses du
mur sud de la Forteresse Haute (b. Vergnaud).
visant à dégager les parements ou la surface des
murs pour documenter les techniques de construction
et éclaircir la nature des points de contacts entre les
courtines et les tours. La campagne 2016 était dédiée
exclusivement à la documentation graphique des
secteurs étudiés l’année précédente 29. en
parallèle, l’étude et la restauration du matériel découvert pendant les fouilles s’est poursuivi sous la
direction de Vasilica Lungu.
Réflexion sur le phasage de la forteresse de
l’acropole
Les recherches des campagnes 2015 et 2016
nous ont permis de poursuivre la réflexion sur le
phasage de la forteresse de l’acropole : l’acropole
haute, relativement modeste, ceint le sommet du
relief et comporte 5 tours. L’acropole basse, connectée
à la première à partir des Tours 2 et 4, couvre une
superficie bien plus étendue, et est défendue par 6
tours supplémentaires. Plusieurs éléments nous permettent de suggérer que les deux circuits ne sont
pas contemporains.
Le premier indice concerne l’appareillage. sur
l’ensemble de la forteresse, l’appareil pseudo-isodome
à carreaux et boutisses prédomine largement
(Fig. 47). celui-ci se rencontre à la fois sur l’acropole
haute et sur l’acropole basse et compose 7 des 11
tours encore conservées. cependant, deux tours de
l’acropole haute ne présentent pas ce type d’appa-
217
reillage : la Tour pentagonale et la Tour 10. La
première présente une alternance de carreaux et de
panneresses (Fig. 48). La seconde est composée
d’une alternance de carreaux et de blocs longs et
étroits (Fig. 49)30. enfin, aucune de ces deux tours
ne présente de boutisses disposées à intervalles réguliers. Le second indice est en lien avec l’épaisseur
des murs qui diffère entre les deux circuits. L’épaisseur
du mur de l’acropole basse oscille autour d’1,80 m
sur l’ensemble de son tracé alors que le mur de
l’acropole haute est plus fin, atteignant environ 1,40
m partout où il a pu être mesuré. L’utilisation d’un
module différent pour ces deux murs nous semble
également devoir être prise en compte comme un
critère en faveur de l’établissement d’une chronologie
relative des différents secteurs de la forteresse. si
les deux murs étaient contemporains, il y a fort à
penser que leur épaisseur aurait été similaire. Le
troisième indice permettant d’envisager une différence
chronologique entre les deux lignes de fortification
réside dans l’absence de chaînage des murs des
deux périmètres fortifiés (Fig. 50). Les murs de
l’acropole basse prennent appui sur les Tours 2 et 4
et ne pénètrent pas le remplissage de ces dernières.
cette observation contraste avec le caractère homogène
de chacun des deux circuits qui, pris séparément,
présentent un chaînage systématique des tours avec
les courtines adjacentes. enfin, l’étude de la Tour 4,
au contact des deux circuits, montre que cette
dernière a été partiellement reconstruite (Fig. 51).
c’est ce qu’indique l’utilisation d’une série de blocs
de dimensions et de traitement irréguliers sur le parement sud de l’ouvrage. ces blocs sont les témoins
d’une réparation de l’ouvrage qui nous semble devoir
être comprise dans le contexte du remodelage des
défenses de l’acropole.
il reste maintenant à savoir lequel des deux périmètres fortifiés fut construit en premier et à tenter
de dater l’érection de ces deux ouvrages qui, d’un
point de vue architectural, se présentent comme
deux entités homogènes construites à l’occasion
de deux projets de construction différents. Les
fouilles que nous avons réalisées sur l’ensemble
de la forteresse ne nous ont pas permis de préciser
son phasage. en effet, le matériel découvert dans
les Tours 8, 2 et 3 date de la même période, soit
pour l’essentiel entre la fin du 3e s. et le début du
29) je remercie naomi carless unwin de m’avoir secondé encore cette année. je remercie également anaïs Lamesa et selin gür
pour leur aide sur le terrain. je remercie Vasilica Lungu et son équipe pour l’étude et la restauration de la céramique ainsi qu’Olivier
Henry pour avoir à nouveau mis à disposition toutes les ressources nécessaires à la bonne réalisation de la campagne 2016.
30) La technique utilisée pour la Tour 10 nous semble imiter celle utilisée pour la construction de la tour pentagonale bien qu’il ne
s’agisse pas de panneresses.
218
Fig. 49 : Appareil de la Tour 10 (b. Vergnaud).
Fig. 50 : Jonction mur d’enceinte/Tour 2 (b. Vergnaud).
Fig. 51 : Parement sud de la Tour 4 (b. Vergnaud).
OLiVier Henry et alii
Fig. 48 : Appareil à carreaux et panneresses, Tour Pentagonale
(b. Vergnaud).
LabraunDa 2016
2e s.31 a l’exception de la Tour 3, ce matériel date
l’occupation et non la construction des tours mais
son homogénéité chronologique pourrait laisser
penser que les deux périmètres fortifiés sont contemporains et que l’ensemble des défenses datent de
l’époque hellénistique. L’hypothèse qu’une partie
des défenses fut érigée à l’époque hécatomnide
doit être prise en compte puisque du matériel du 4e
s. a été découvert sur le plateau de l’acropole haute
lors des fouilles de L. karlsson. ce matériel n’est
cependant pas en association directe avec l’ouvrage
défensif et doit être interprété avec précaution. s’il
pourrait être en lien avec un premier état de la forteresse au sommet de l’acropole, il est d’abord la
preuve d’une occupation du lieu au 4e s. et ne peut
servir à dater les murs de la forteresse dans son
état actuel. L’hypothèse selon laquelle l’acropole
haute fut fortifiée à l’époque hécatomnide doit tout
de même être envisagée. Dans ce cas de figure,
l’enceinte de l’acropole basse serait une extension
du système de défense original. Mais en l’absence
de preuves concrètes permettant de valider cette
proposition, nous privilégions une autre hypothèse
selon laquelle la colline de l’acropole était à
l’origine protégée par un seul et unique mur de
fortification continu dont la partie supérieure aurait
été détruite volontairement pour l’aménagement
de la forteresse de l’acropole haute.
L’idée selon laquelle la forteresse de l’acropole
haute constitue un renforcement des défenses à
l’époque hellénistique est soutenue en particulier
par la présence de la Tour pentagonale (Fig. 52)32.
celle-ci est le dispositif le plus perfectionné parmi
les défenses de l’acropole et il a pu être daté sur des
critères matériels entre 225 et le début du 2e s. Or,
les fouilles menées jusqu’au substrat de cette tour
ont fourni un certain nombre d’indices, dont la présence de fronts de taille, qui permettent de suggérer
la présence d’aménagements antérieurs à la construction de la tour et potentiellement un premier mur de
défense (Fig. 53). Les traces de pics relevées sur ces
fronts de taille, dont les parois ont été lissées, correspondent davantage à un travail lié à l’érection
219
d’une structure construite, plutôt qu’à des marques
qu’auraient pu laisser un chantier d’extraction de
blocs lié à la présence d’une carrière (Fig. 54)33. La
construction de la Tour pentagonale révèle donc un
réaménagement de l’acropole ayant sans doute eu
pour but de renforcer une partie des défenses jugée
trop vulnérable. Le fait que cette tour soit, comme
les autres, chaînée aux courtines adjacentes, indique
en outre que ce réaménagement a probablement
concerné la totalité de l’acropole haute et qu’il visait
à créer un puissant fortin permettant de contrer toute
attaque venant de l’est ou du nord.
Conclusion
au terme des recherches menées sur l’acropole
de Labraunda, il apparaît évident que la forteresse
qui domine Labraunda a subi plusieurs phases de
construction et les éléments que nous avons présentés
suggèrent que les deux périmètres fortifiés ne sont
pas contemporains. La forteresse de l’acropole haute
nous semble devoir être considérée comme un renforcement de l’ouvrage original, une opération qui
eut lieu entre la fin du 3e s. et le début du 2e s. nous
ignorons la date de construction de l’enceinte qui
protégeait initialement l’ensemble de l’acropole. La
présence de matériel datable du 4e s. sur le sommet
de l’acropole et les similarités avec les murs des
forteresses de Tepesar et burgaz, elles-mêmes datées
de l’époque classique, permet d’envisager qu’elle
fut en partie construite par les Hékatomnides34. il
reste que les fouilles de la Tour 8, l’une des tours
flanquant l’entrée, n’a livré aucun matériel datable
de cette époque, la céramique la plus ancienne remontant au plus haut au début du 3e s. L. karlsson a
suggéré que les travaux de fortification ont pu
débuter à l’époque hékatomnide mais que ceux-ci
auraient peut-être été interrompus, laissant l’ouvrage
inachevé 35. ceci expliquerait pourquoi aucun
matériel du 4e s. n’a été découvert dans les parties
basses de l’acropole alors que le matériel découvert
dans les tours fouillées se révèle être exclusivement
hellénistique.
31) La Tour 10 a été fouillée partiellement mais n’a livré que du matériel issu de la réoccupation tardive de la forteresse.
32) sur la tour pentagonale : Vergnaud 2014a : 107-122 ; 2014b : 280-292 ; 2015 : 316-330 ; 2016 : 397-412.
33) Vergnaud 2016 : 402. je remercie anaïs Lamesa pour les informations concernant les traces conservées sur le substrat rocheux
au fond de la chambre ouest de la tour.
34) karlsson 2011 : 217–252 ; 2013 : 213-224.
35) L’idée a été avancée dans le cadre de nos discussions sur la chronologie des forteresses de Labraunda. une proposition
similaire a été faite au sujet de la muraille d’alinda. selon les chercheurs autrichiens, sa construction aurait été entreprise par Mausole
mais le projet aurait été interrompu puis modifié et repris par la cité d’alinda (konecny et ruggendorfer 2014 : 742).
220
Fig. 52 : Tour Pentagonale. Photogrammétrie (a. Frejman).
Fig. 54 : Front de taille retravaillé dans la chambre ouest de la
Tour Pentagonale (b. Vergnaud).
OLiVier Henry et alii
Fig. 53 : Fond de la chambre ouest de la Tour Pentagonale
(b. Vergnaud).
LabraunDa 2016
221
2.8. La Faune (i. stojanovitc)
archaeozoological analyses at Labraunda started
in 2016. During two weeks a few boxes of animal
bones from 2014-2016 excavation seasons were
analysed. so far, animal bones from the east bath
(excavation seasons 2014-2016), Andrôn a (seasons
2014-2015) and acropolis (season 2014-2015) have
been recorded, as well as part of the faunal remains
from water pool (seasons 2014 and 2016).
altogether, 2271 specimens were analysed, out
of which 475 could be identified to a species level.
They had a total weight of 11280 g. The material is
of good state of preservation (Fig. 55). The majority
of faunal remains belong to mammals, but also
remains of birds, fish, mussels and turtles occur
sporadically and in small quantity. Our preliminary
study showed that domestic animals are far more
numerous than wild ones.
Preliminary results indeed show that most of
the remains, more than 50%, belong to ovicaprines
(sheep and goat), while other domestic species (pigs
and cattle) are less represented. beside these economically important domestic species, remains of dog
and horse have also been spotted. The spectrum of
wild mammal species is for now pretty narrow, as
only the remains of wild pig and hare were recognized.
These first results indicate that animal husbandry
probably relied on sheep and goat herding, while
pigs and cattle had a minor role in the subsistence.
it seems that hunting was not important in the
economy of Labraunda, since a very small percentage
of the assemblage belongs to wild animals. The
analyses of sheep and goat teeth eruption and wear
stages showed that a number of these animals were
killed as adults, indicating that they were kept not
only for their meat, but also probably for secondary
products, such as milk and wool. remains of cattle
and pigs were not numerous enough for determination
of age-at-death profiles, and therefore their overall
role in subsistence economy cannot be assessed for
now. in order to obtain a better understanding on
Labraunda economy more research is needed, which
will be pursued in the future years in order to reevaluate the role and particularities of hunting, fowling
and fishing. an important question that remained
opened concerns relations between humans, dogs
and horses. For now, we only confirmed their
presence with a remarquaby small number of isolated
finds.
species representation, body part distribution,
level of fragmentation, as well as presence of
butchery marks on analysed assemblage indicate
Fig. 55 : Faunal remains from Acropolis, T3,
6003, Archaeozoological context: LAB 77
(i. stojanovitc).
Fig. 56 : Cut marks on a rib of a medium
mammal from East bath, US 1010,
Archaeozoological context: LAB 27/7
(i. stojanovitc)
that most of the material represents consumption refuse. Traces of butchery (Fig. 56), mostly chop and
cut marks are recorded and described for each specimen, yet, further, more detailed analyses would
allow us to investigate local butchery practices and
type of tools used for it.
OLiVier Henry et alii
222
even though species representation and their relative abundance are similar between four analysed
contexts (Table 1-4), there are some specifics that
should be investigated in future research. in particular,
level of preservation and taphonomic processes such
as traces of burning, weathering and gnawing are
not uniform and they differ among contexts. each
of them can be used in interpretation of different antropogenic actions and/or formation processes of
the context itself.
Table 3 : Distribution of mammal taxa from
Acropolis.
Species/Taxon
Bos taurus (cattle)
NISP
NISP %
3
4.6
Ovis/capra (sheep/goat)
38
57.6
Sus domesticus
(domestic pig)
22
33.3
Sus scrofa (wild pig)
1
1.5
Table 1 : Distribution of mammal taxa from
East bath.
Canis familiaris (dog)
2
3.0
66
100
Species/Taxon
Table 4 : Distribution of mammal taxa from
Water pool.
NISP*
NISP %
Bos taurus (cattle)
23
11.8
Ovis aries (sheep)
33
16.8
4
2.0
Ovis/capra (sheep/goat)
71
36.3
Sus domesticus
(domestic pig)
30
15.4
Equus caballus (horse)
7
3.5
Canis familiaris (dog)
26
13.2
Lepus europaeus (hare)
2
1.0
196
100
Capra hircus (goat)
Total
Total
Species/Taxon
NISP
NISP %
Bos taurus (cattle)
9
7.3
Ovis aries (sheep)
3
2.4
Capra hircus (goat)
1
0.8
Ovis/capra (sheep/goat)
86
69.4
Sus domesticus
(domestic pig)
22
17.7
3
2.4
124
100
Sus sp. (pig indet.)
Total
*number of identified specimen
Table 2 : Distribution of mammal taxa from
Andrôn A.
Species/Taxon
Bos taurus (cattle)
NISP
NISP %
9
10.1
Ovis/capra (sheep/goat)
57
64.1
Sus domesticus
(domestic pig)
21
23.6
Equus caballus (horse)
1
1.1
Lepus europaeus (hare)
1
1.1
89
100
Total
Future line of inquiry should be directed towards
investigation of food practices, in terms of food
choices, feasting, preparing and discard practices.
special attention should be paid to exploration of
possible sacrificing of animals – whether and what
animals were ritually killed and used as offerings.
in future research, we should try to recognize
any specific deposits that involve animal remains
(such as complete/almost complete skeletons, activity
areas etc.), so they can be further analysed as a
special find contexts. in this respect, contextual analyses, that should include interdisciplinary approach
and combine archaeozoological results with data on
architecture, pottery, small finds, archaeobotanical
analyses etc., is of great importance for further
work.
2.9. The inscriptions (n. carless-unwinn)
The 2016 season focused on completing a comprehensive epigraphic database for Labraunda, including locating all the inscriptions that remain at
LabraunDa 2016
the site and recording their state of preservation. seventy-five inscribed stones remain onsite, with a
further nine stored in the depots, and their precise
locations have been plotted on two plans (Fig. 5758). a complete survey of the epigraphic material at
the site has not been completed since j. crampa’s
publications in 1969 and 1972 ; in the interim, the
stones have been left exposed to the elements, and
in some cases the surface has degraded to the point
where it is no longer possible to read the texts. The
new survey sought to document the inscriptions,
and will be used as a foundation from which to
develop strategies to best conserve the epigraphy of
Labraunda.
in conjunction with axel Frejman, it was also
decided to explore the potential utility of photogrammetry in preserving the epigraphic output of
the site. Detailed photographs were taken of one of
the stones and have been processed in order to
produce a 3D model of the inscription. The value of
the resulting model for reading and conserving the
stone will be assessed in conjunction with the conservation team, with the potential to expand this project
in the 2017 season.
2.10. Glass supply and glass working at
Labraunda (n. schibille)
glass matters, because its typological and chemical
characterisation can answer fundamental questions
about the cultural and economic connectivity of the
ancient and medieval Mediterranean. current archaeological and archaeometric research strongly
suggests that the production of glass during the
roman and early medieval period was limited to
few large-scale primary glassmaking centres along
the Levantine coast and in northern egypt. The soproduced raw glass was then broken up into chunks
and traded widely to secondary workshops all over
the Mediterranean, where the glass was re-melted,
coloured and worked into artefacts.
There are numerous pieces of evidence in support
of this two-stage model of production. Large tank
furnaces have been unearthed in egypt36 and Palestine37, where tonnes of sand and natron were transformed into large slabs of raw glass. shipwrecks
found throughout the Mediterranean with raw glass
and/or cullet as their main cargo testify to the
economic value and long-distance trade of glass
(e.g. the 14th century b.c. shipwreck of uluburun,
223
and the 11th-century a.D. shipwreck of serçe Limanı
at the Bodrum Museum of Underwater Archaeology).
However, evidence comes above all from the chemical
characteristics of glass assemblages at consumer
sites. roman and early medieval glass has proved
exceptionally homogeneous and only a limited
number of primary production groups have so-far
been identified38. analytical data can thus reveal affiliations across sites and allow us to trace an assemblage from a consumer site back to its primary
production location.
Objectives
The main aim of the survey of glass finds from
Labraunda (18 - 30/07/2016) was to document the
different types of glass fabrics and glass objects
from previous excavations and select a representative
cross-section for analysis. specifically, the glass
finds from the Tetraconch (2008 & 2009), the west
church complex (2010 & 2011), the east church
complex (2005, 2006 & 2007), the east bath (2014
- 2015) and the water Pool (2013, 2014 & 2015)
were carefully examined and photographed. a total
of 218 samples was taken from different objects to
be analysed by laser ablation inductively coupled
plasma mass spectrometry (La-icP-Ms) at iraMaT-ceb (Orléans, France). Our objective is to establish the types of primary (raw) glass found at Labraunda and to examine how the different glass
objects from the various archaeological contexts
compare in terms of their compositional characteristics.
The study will explore the chronological and geographical dimensions of the vitreous material from
roman and late antique Labraunda. a detailed documentation of the glass finds can shed light on
economic developments and on possible changes in
Labraunda’s connectivity to wider exchange networks.
we also hope to confirm to what extent there might
have been primary and/or secondary glass working
at Labraunda itself during this period.
Previous archaeological research on some of
the glass finds had proposed a local production
during the 5th and 6th century on account of the
‘low-quality’ of the material and the remains of
glass working found in the west church complex39.
glass working debris was therefore among the glass
finds considered in this survey (Fig. 59). some
pieces of debris were found to correspond chemically
to the primary glass used for the artefacts, which
36) e.g. nenna 2015.
37) gorin-rosen 2000; Tal et al. 2004.
38) For a recent overview of the main groups see Phelps et al. 2016.
39) blid 2016.
224
OLiVier Henry et alii
Fig. 57 : Detailed plan of inscriptions on the temple terrace (n. carless-unwinn).
Fig. 58 : General plan of inscriptions in Labraunda (n. carless-unwinn).
LabraunDa 2016
225
Fig. 59 : Chunks of glass working debris from
the West Bath Complex (WEC10 II-IG2),
showing ripples that indicate that they were
broken off from a larger fragment
(n. schibille).
could indeed point to the local secondary working
of glass. However, other waste products show very
different compositional characteristics that are not
related to any of the finished artefacts. This, and the
fact that only very limited archaeological evidence
of glass waste was among the finds calls into question
that there was an extensive local glass working tradition at Labraunda. at this point the archaeological
and archaeometric evidence is not conclusive. what
seems to be certain, however, is that if there existed
some glass working activity in late antique Labraunda,
it must have been on a limited scale.
window glass was particularly prevalent among
the finds and a high proportion of window glass
fragments (total of 78 samples) were thus chosen
for analysis to cover the different materials and fabrication techniques (Fig. 60). The interpretation of
window glass is somewhat problematic, as it is
more often than not associated with destruction
layers and its precise date is difficult to ascertain40.
However, a chronological development is reflected
in the secondary production technologies that may
be evident from the visual inspection of window
panes. The most common type of window pane
during the High empire (1st to 3rd centuries a.D.)
was produced by the casting method, where molten
glass was cast in a mould and drawn into the desired
shape and size, using various tools. The result is a
translucent rather than a transparent window pane
of a considerable and often uneven thickness (up to
40) Fontaine and Foy 2008.
41) Fontaine and Foy 2008.
42) Fontaine and Foy 2008.
Fig. 60 : Range of window glass fragments.
(a) An olive green 8 mm thick fragment of
rectangular window pane with large round air
bubbles and edges with grozing marks (WECII
0209 Diakon4); (b) Fragment of near colourless
rectangular window pane (2.5 mm thick), with
slightly elongated air bubbles and tool marks
(EB US5014); (c) Three re-assembled fragments
of translucent blue window pane (4 mm thick),
without air bubbles and with one smooth side
and the other side showing a regular surface
pattern, indicating that this is probably a
modern object (wec10 ii:ig2 Parekklesion)
(n. schibille).
1 cm). One of the two surfaces is usually smooth
and shiny, whereas the side that was in contact with
the mould is generally grainy and matt41. During the
late antique period (late 3rd or early 4th century
a.D.), an alternative method of shaping window
panes emerged, the so-called cylinder technique42.
in this technique, the viscous glass is blown into a
big cylinder and cut open along its entire length.
These rectangles are then flattened in the annealing
chamber and occasionally pulled into shape leaving
tool marks in the corners (Fig. 60b). window panes
produced with this method are much thinner and
can be more or less colourless and transparent.
when present, air bubbles tend to be slightly elongated
and run parallel along the direction of blowing.
226
OLiVier Henry et alii
Fig. 61 : Hollow
stem of a bluish
aqua glass lamp to
be placed in a
polykandelon
(diameter: 1.9 cm)
from the clearing
of the east terrace,
West Church
Complex
(wecii 03.09)
(n. schibille).
The majority of window glass recovered from
the different contexts at Labraunda seem to have
been produced with this second production method,
corresponding to the late antique date of the church
buildings in which they were found. Two rather
unusually thick fragments from the west church
complex (wecii 02.09 Diakonikon #Lab_wc_039
& 040) were at first sight thought to represent the
earlier type of cast window glass. They are relatively
thick (8 mm), of a yellowish green colour, with
huge air bubbles trapped inside and grozed edges
(Fig. 60a). However, no noticeable difference in the
quality of the two surfaces could be observed, and
the analytical data attributes both these panes to a
5th- to 6th-century date. in short, the window glass
retrieved from Labraunda post-dates the onset of
the cylinder blown technique. an unusual blue
window fragment with a patterned surface recovered
from the west church (Fig. 60c), proved to be of a
modern glass composition, testifying to the disturbance
of the archaeological context.
The excavations of the ecclesiastical edifices
yielded furthermore numerous diagnostic fragments
of glass lamps, particularly hollow-stemmed lamps
destined for polykandela (Fig. 61). it will be interesting
to see, how these lamps relate to the window
fragments of the same context, whether they are
contemporaneous or not, how the artefacts from different contexts compare typologically and compositionally, and how variable the glass finds from Labraunda really are.
The preliminary examination of the compositional
data revealed at least six primary production groups
among the Labraunda glass finds generally attributed
to the late roman to late antique period. interestingly,
all the window glasses analysed are of a roman
type glass, while the later glass groups were retrieved
exclusively in the west church complex. as regards
the provenance of the raw glass, Labraunda apparently
received glass supplies from both egypt and the Levantine coast. in a next step, the compositional
groups will be compared to the different types of artefacts and set in relation to the different contexts,
in order to shed light on the chronological and geographical developments of the glass used at Labraunda.
in the longer term, we also hope to determine
whether or not there was an active secondary working
tradition at Labraunda throughout the roman and
late antique period.
2.11. Preliminary Results on the Glass typology
at Labraunda (ö.D. Çakmaklı)
Aims and Methods
This project seeks to establish the role of Labraunda during ancient Times in terms of history of
glass in caria and generally in asia Minor. because
of the rarity of the studies focused on anatolian
ancient glass, many problems like defining dating
criteria, specifying the local, regional or imported
productions, identifying the specific types and their
origins do still exist. Therefore, this project also
aims at contributing to fill this gap.
studies on Labraunda glass include the documentation, identification and classification of all
the glass materials that were retrieved from excavations
since the beginning of the Labraunda project in
1948. The project involves all of the excavations
except the sector of the Hypostyle43 area and collected
materials of the surveys as well. For this reason,
some of the materials will be reexamined44. The
results will be combined with the chemical analyses
conducted by n. schibille (see section above).
43) This sector will be added to the project later.
44) Pontus Hellström, former director of Labraunda excavations, studies on some glass materials come from early excavations
(Hellström 1965). jesper blid had been partially handled the subject as a part of Late antique materials to illuminate this period’s structures of Labraunda (blid 2016).
LabraunDa 2016
Studies
During the 2016 season in Labraunda, all glass
materials coming from the Andrôn a, the monumental
tomb (bT), the east baths (eb), the east church
(ec), the west church, Tetraconchos, the west
Fountain (wF) and the water Pool (wP) sectors
were photographed. The study began with the
statistics of all the glass fragments which resulted
from excavations. Then the materials which are
proper indicators for chronology and typology were
separated and they were taken as a part of the
catalogue according to their form, described and introduced in the catalogue.
Ongoing studies initially focused on the materials
from wP sector. because it is one of the richest
sector at the site with its 170 identified glass
fragments and some undiagnostic materials and production remnants.
WP Sector
as mentioned above, after documentations of
all the materials at the site, wP is the first sector we
started to examine comprehensively. according to
preliminary results, the time interval of this material
covers a chronological period from the early imperial
Period until the Late byzantine times. The most
common forms are jugs, bottles and beakers.
because it is an important marker of production
centers, our study focused on the colour range of
the materials. wP glass materials have mostly plain
colours like yellowish transparent and turquoise
(Fig. 62).
The examinations unexpectedly show that the
material belonging to the early roman Period (1st
century b.c. to 1st century a.D.), from which the
wP is dating, is not the dominant group, unlike the
ceramics. in this context, some specific forms like
prismatic and/or cylindrical bottles and bottles with
conical rims from this period were detected
(Fig. 63).
The Middle roman imperial period (2nd and 3rd
century a.D.) has relatively more glass materials.
some of them like the bottle with long-cylindrical
neck and the bottle with slightly conical neck seem
unique in the wider regional context; that is why we
decided to give it more attention as they might
indicate a local production.
among the common finds from the same period,
one encountered a large amount of table ware, the
227
jug shape, which was found in almost every trenches,
is very common and belongs to same time span.
beside this, we also noticed fewer fragments belonging
to a candlestick glass unguentaria fragment
(Fig. 64), dating from the 1st century to 3rd century
and very well known in caria45.
The richest group from wP are dating to the
Late imperial and early byzantine times. The typical
forms include jugs with two handles, bottles with
snake decoration, bottle with cut decoration, wine
glasses, bowls with attached bottoms, bowls with
cut rims, jars with semi-circular bodies, beakers
with conical bodies, lamps with convex bottoms
and lamps with grip. Only two types of bottles can
be counted as uncommon shapes: a bottle with a cylindrical neck and snake decoration and a bottle
with a short neck and snake decoration (Fig. 65).
window glass fragments constitute the last group
from wP. The archaeological contexts point out the
3rd and 4th centuries a.D. Finally, glass working
debris (a glass droplet and two moils) were also
identified with the help of n. schibille.
2.12. Preliminary results from the ceramics at
the Water Pool excavations
(ö.D. Çakmaklı)
after three years of excavations at the water
Pool (wP), it seemed logical to make a pause in the
digging and focus on the analyses of the rich material
that was retrieved in the area.
at the beginning of the season, the team separated
the different types of pottery fragments with consideration to their contexts, and then focused on some
specific shapes in accordance with the general pottery
analysis conducted by the Labraunda pottery team,
led by Vasilica Lungu.
The focusing types of the 2016 examination of
pottery finds included the cooking pots, the plates
and the lamps. The fragments of these types have
been analyzed typologically and chronologically,
and cataloged. Fragments which could be determined
typologically (rims, handles, bases and fragments
carrying decoration) have been selected. contrary
to the glass finds’ results the preliminary analysis of
the pottery finds indicates that they are mostly dating
from ca. the 1st and the 2nd centuries a.D.
The most remarkable type is so called knidian
bowl (Fig. 66)46. we made the unexpected discovery
of very large series of this thin-walled pottery used
45) stratonikeia could be the prodution centers in inner caria of this kind of glass unguentarium (Çakmaklı 2014).
46) we suggest that a pottery group which was frequently identified during the water Pools excavations comprises of imitations
of knidos thin-walled pottery, produced locally in Labraunda or another nearby area, are important for his aspect.
OLiVier Henry et alii
228
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Fig. 62 : Table of Colour Range
(ö.D. Çakmaklı).
Fig. 63 : Prismatic/
Cylindrical Storage
Jug fragment
from Trench 2 (1st3rd c. A.D.) (ö.D.
Çakmaklı).
Fig. 64 : Candelstick
Unguentarium (unguentarium
with triangle body) fragment
from Trench 6 (2nd-3rd c. A.D.)
(ö.D. Çakmaklı).
Fig. 65 : Left, bottle with
cylindrical neck and spiral
coil from the kiln in Trench
2 (3rd – 4th c. A.D.); right,
bottle with shorth neck and
spiral coil from the kiln in
Trench 2 (3rd - 4th c. A.D.)
(ö.D. Çakmaklı).
LabraunDa 2016
229
seront traitées, bien entendu, en perspective du
matériel déjà analysé depuis la saison 2007.
T41
Fig. 66 : Cnidian Bowl fragment from Trench 2
(1st c. A.D.) (ö.D. Çakmaklı).
as a table ware. The characteristic shape is a deep
cup with flaring wall and vertical rim, sustained by
a small ring base47. The amount of this type is
overwhelming as it has been determined to be 45
percent (i.e. 461 fragments) of all the material
retrieved from the area during the 2013 and 2014
seasons. The catalogue including all their information
with drawings and photographs was nearly completed,
however the statistical table according to their sizes,
the composition of shapes, decorations is still being
processed.
apart from this specific type of fine pottery, we
also encountered Terra Sigillata with 23 fragments,
african red slip ware (ars) with 11 fragments
and other plain table ware with 19 fragments from
different trenches and contexts of wP. cooking pots
with 52 fragments and lamps are two other less represented groups of the material studied this year.
2.13. La Nécropole
cette année nous avons poursuivi l’étude de la
nécropole de Labraunda en documentant les neuf
derniers sarcophages rupestres repérés aux alentours
de Labraunda. nous devons, ici, relever cependant
qu’au moins deux autres structures identiques avaient
été mentionnées par feu P. aström et grossièrement
placées sur une carte du site. ces deux tombes
n’ont, à ce jour, pas pu être localisées.
avec ces dernières neuf tombes s’achève, pour
l’instant, l’étude des nécropoles de Labraunda. elles
viennent rejoindre dans le catalogue général de la
nécropole la centaine d’autres tombes qui furent
(pour la plupart) nettoyées ou fouillées. D’après ce
que nous connaissons aujourd’hui du domaine funéraire autour de Labraunda, cet échantillon semble
être suffisamment représentatif, tant en termes chronologiques que typologiques et topographiques,
de ce qui peut et/ou pourra être mis au jour dans
le futur.
nous donnons ici un catalogue rapide des tombes
documentées au cours de la saison 2016. ces dernières
47) This determination belongs to Dr. Lungu.
La tombe T41 (Fig. 67) est située à 575 m à
l’est-nord-est du temple de Zeus Labraundos. elle
est parfaitement axée est-Ouest. elle se compose
d’une cuve taillée dans un affleurement rocheux et
d’un couvercle monolithe. cette tombe avait été
vue et fouillée par P. aström en 1953, mais jamais
encore documentée. La cuve de 2,34 m de longueur
et 81 cm de large, est l’une des plus grandes rencontrées sur le site. elle présente un léger ressaut pratiquement à mi-hauteur. Lors des fouilles de 1953, sa
fouille avait révélé la présence de fragments d’un
couvercle intermédiaire de 15 cm d’épaisseur ainsi
que des fragments de matériels en verre et céramique
datables de la période romaine. Le dessus de la cuve
est ceint d’une large projection qui, associée à un
canal creusé dans la roche côté nord, protégeait
l’inhumation d’infiltrations d’eau de pluie.
Le couvercle de la tombe est imposant. il mesure
2,36 m sur 1,20 m. il est en double pente très peu
marquée. On note la présence de bosses de bardage,
brisées, sur chacune de ses faces latérales.
T42
cette tombe (Fig. 68) se situe à une dizaine de
mètres au sud de T41. elle est orientée nord-sud.
elle avait été vue et décrite, mais ni fouillée ni documentée par P. aström en 1953. contrairement à la
plupart des sarcophages rupestres de la nécropole
de Labraunda, elle présente une géométrie irrégulière.
elle se compose d’une cuve, taillée au sommet d’un
affleurement rocheux, et d’un couvercle monolithe.
La première mesure entre 2,00 m et 2,05 m pour
une largeur de 78 cm. sa section, tronconique, offre
un large ressaut à 30 cm de profondeur. Le couvercle
mesure 2,32 m de long pour 1,24 m de large. il
dispose de bosses de bardage irrégulières et brisées,
sur chacune de ses faces latérales. il montre une
section en bâtière, aussi peu marquée que celui de la
tombe 41, avec une différence de 8 cm entre le bord
et le faîte du couvercle.
aucun matériel n’a pu être récolté lors du nettoyage de la tombe.
T47
cette tombe (Fig. 69) est située à 565 m à l’est
du temple de Zeus Labraundos. elle est orientée
230
Fig. 68 : Tombe 42, vue depuis le Sud (c. ardil).
Fig. 69 : Tombe 47, vue de l’Ouest (c. ardil).
Fig. 70 : Tombe 48, vue du Nord-Est (c. ardil).
OLiVier Henry et alii
Fig. 67 : Tombe 41, vue depuis l’Est (c. ardil).
LabraunDa 2016
nord-sud. elle présente une taille très précise avec
une technique de taille de très haute qualité. La
cuve est creusée au centre d’une plateforme aménagée
au sommet d’un affleurement rocheux peu élevé. La
cuve mesure 1,97 m de long sur 87 cm de large. Le
traditionnel ressaut est très élevé puisqu’il se situe à
8 cm de la surface. a l’extérieur et sur le pourtour
de la cuve on note la présence d’une projection très
nettement marquée et qui supporte le couvercle. ce
dernier est atypique pour la nécropole de Labraunda
puisqu’il semble parfaitement plat, malgré une
surface extérieure abîmée. en outre, il ne montre
aucune trace de bosse de levage. il mesure 2,64 m
sur 1,36 m de large et couvrait donc très largement
la cuve. il semble d’ailleurs que ces dimensions
avaient pour but de couvrir non seulement la cuve,
mais aussi l’intégralité de la plateforme aménagée.
aucun matériel n’a pu être récolté lors du nettoyage de la tombe.
T48
La tombe (Fig. 70) est localisée à 610 m à l’estsud-est du temple de Zeus Labraundos. elle fut remarquée par P. aström en 1953. On ignore si elle
fut fouillée à cette époque, mais la cuve, qui occupe
une position particulièrement dominante (la préservant
d’un collationnement naturel) n’a révélé aucun
matériel lors de son nettoyage cette année. La tombe
se situe en effet au sommet d’un pic rocheux de
10 m de haut qui surplombe la route moderne. cette
tombe présente de nombreuses analogies avec T47.
sa cuve, creusée au centre d’une plateforme aménagée,
est très proprement taillée. elle mesure 2,07 m de
long sur 67 cm de large. elle est bordée d’un léger
relief qui la place à un niveau légèrement supérieur
à celui de la plateforme. Le ressaut intérieur de la
cuve, qui vise à supporter le couvercle intermédiaire,
est très peu profond puisqu’il se situe à 10 cm du
bord. Le couvercle est parfaitement plat, même s’il
montre de nombreuses irrégularités sur sa face
externe. il mesure 2,40 m ce long pour 1,25 m de
large.
T50A/B
Les tombes T50a et b sont situées à environ
900 m au nord-est du temple de Zeus (Fig. 71).
elles sont aménagées sur la pente d’un escarpement
marqué, le long de la voie antique qui menait de Labraunda à alinda. Les tombes, séparées par un canal
taillé dans le rocher, ne sont pas parallèles. cette
disposition, associée à des différences architecturales,
semble indiquer qu’il s’agit de deux tombes distinctes,
non contemporaines, plutôt que de tombes jumelles.
231
Les tombes sont grossièrement orientées nordsud. La tombe 50a se trouve à l’Ouest. elle est
composée d’une cuve (1,88 m sur 60 cm) et d’un
couvercle imposant. La cuve, si elle ne dispose pas
de projection extérieure, montre cependant un ressaut
intérieur, localisé à 20 cm du rebord. Le couvercle
offre une double pente très marquée et deux larges
bosses de préhension sur les petits côtés. il dispose
en outre d’une petite plateforme sommitale rectangulaire dans laquelle on a percé une cavité circulaire,
probablement une mortaise de stèle.
La cuve de la tombe 50b mesure 2,04 m de long
sur 67 cm de large. son ressaut intérieur n’est pas
parfaitement horizontal et varie de 34 à 37 cm du
rebord extérieur. La cuve ne dispose pas, comme
dans le cas de 50a, de relief extérieur. Le couvercle
est taillé à double pente, très marqué. il dispose de
trois grands reliefs parallélépipédiques de préhension
sur ses faces latérales est et sud. sa face latérale
nord est brisée.
Le nettoyage de la cuve a permis de récolter un
matériel associé aux tombes, composé de fragments
de vaisselle céramique et de tuiles.
T104
La tombe 104 (Fig. 72) est située à environ
450 m au sud-est du temple de Zeus Labraundos.
La tombe n’avait jamais été vue par les archéologues
auparavant. La tombe, installée au sommet d’un affleurement rocheux, domine le paysage environnant.
La cuve, orientée est-Ouest, mesure 2,08 m de
long sur 85 cm de large. elle dispose à la fois d’une
projection extérieure, peu marquée, et d’un ressaut
intérieur. ce dernier, peu profond, se situe à 30 cm
du bord de la cuve.
Le couvercle est très imposant. il mesure 2,60 m
de long sur 1,18 m de large, des dimensions qui
semblent avoir été calculées de manière à couvrir
très exactement le torus qui ceint la cuve. sa double
pente est très marquée avec une hauteur variant de
30 cm sur les longs côtés à 68 cm au faîte. ce
dernier porte, en son centre, une petite plateforme
en relief, dont la surface est alignée avec la crête du
couvercle. il est agrémenté d’imposantes projections
latérales de préhension.
Très peu de matériel a pu être récolté au cours
du nettoyage de la tombe. il s’agit pour l’essentiel
de fragments de vaisselle céramique et de tuiles.
T116
La tombe 116 (Fig. 73) est située à environ
920 m au nord-est du temple de Zeus. cette tombe
232
Fig. 72 : Tombe 104, vue depuis l’Ouest (c. ardil).
Fig. 73 : Tombe 116 (c. ardil).
Fig. 74 : Tombe 117, vue du Sud (c. ardil).
OLiVier Henry et alii
Fig. 71 : Les tombes 50A et 50B, vues depuis l’Est (c. ardil).
LabraunDa 2016
est atypique à Labraunda puisqu’il s’agit d’un sarcophage rupestre inachevé. On remarque en effet
l’empreinte en négatif, sur 14 cm, des bords d’une
cuve dont les dimensions auraient été de 2,40 m sur
90 cm. L’affleurement rocheux sur lequel la tombe
est localisée ne semble pas offrir de plateforme de
préparation. il n’existe, par ailleurs, aucune trace
d’un quelconque couvercle.
si cette tombe apporte peu d’information quant
à la typologie et/ou la chronologie des tombes de la
nécropole de Labraunda, elle fournit cependant de
précieuses informations quant au processus de taille
de ces dernières.
T117
La tombe 117 (Fig. 74) est située 15 m à l’Ouest
de T116. elle est située en pleine forêt, au sommet
d’un affleurement rocheux et au centre d’une petite
plateforme aménagée 2,50 m au-dessus du sol. La
cuve, orientée nord-sud, mesure 2,16 m de long
pour 84 cm de large. elle ne dispose pas de bord en
relief mais l’étroitesse de l’affleurement, associé à
la largeur du couvercle garantissait probablement
une certaine protection quant aux possibles infiltrations
d’eau de pluie. Le ressaut intérieur pour la pose
d’un couvercle intermédiaire est placé relativement
profondément, à 38 cm du bord de la cuve.
Le couvercle couvre encore partiellement la
cuve. il mesure 2,50 m sur 1,20 m et offre une
section en batière peu marquée. La taille de la partie
supérieure du couvercle est d’ailleurs si grossière
qu’il donne l’impression d’avoir été aménagé en
dos d’âne.
Très peu de matériel (deux tessons de céramique)
a été récolté lors du nettoyage de la tombe.
ce sont, depuis 2007, 103 tombes qui ont été
nettoyées/fouillées, en plus de la tombe monumentale.
nombre d’entre elles restent encore à explorer autour
de Labraunda, dans des zones que nous avons déjà
repérées. cela nécessiterait cependant la mise en
place de moyens humains et matériels dont nous ne
disposons pas pour l’instant. Mais encore, partant
du fait que la nécropole de Labraunda couvre,
d’après ce que nous en savons, plus de 2 km2, qui
plus est en pleine forêt, il serait illusoire de prétendre
en effectuer une étude exhaustive. nous estimons,
après 10 années d’études, disposer d’un matériel
suffisamment représentatif pour entamer le rapport
final d’étude que nous espérons pouvoir publier
dans le courant de l’hiver 2017-2018.
48) Henry et al. 2012 : 245, fig. 25.
233
2.14. Les céramiques de la nécropole de
Labraunda (V. Lungu)
Introduction
Le matériel céramique qui est présenté ici provient
des fouilles de la nécropole de Labraunda. Les
objets sur lesquels repose cette étude ont été récoltés
dans 74 des quelques 120 tombes enregistrées. en
outre, un dépôt noté ‟well necropolis” s’ajoute à ce
matériel. celui-ci correspond à une fosse rectangulaire
taillée dans le rocher, au cœur du groupe formé par
les tombes T81-T103, situé au sud-Ouest du site le
long de la via sacra qui relie Milas à Labraunda48.
Les céramiques de son remplissage ont la même
chronologie que celles des tombes de ce groupe. un
deuxième dépôt est constitué du matériel de ‟east
canal necropolis”, dont quelques tessons sont considérés dans la discussion qui suit. ce canal est localisé
à l’extrémité orientale de la nécropole et semble
avoir été aménagé bien après l’abandon de la
nécropole puisqu’il traverse, entre autres, l’une des
tombes de cette nécropole.
Les mobiliers céramiques découverts en fouille
sont, pour la grande majorité, issus de tombes pillées
et ne représentent pas l’assemblage original qui fut
enfoui. seules 14 tombes de la nécropole furent découvertes intactes. ces conditions expliquent certaines
des lacunes de la présente étude. ainsi, dans de
nombreux cas, les vaisselles récoltées au cours des
fouilles ou des nettoyages se réduisent à quelques
petits tessons, voire, dans le meilleur des cas, à des
vases complets mais fortement endommagés. D’autre
part, il faut signaler que la présente analyse s’inscrit
dans une étude plus vaste qui vise à considérer l’ensemble du matériel mis au jour sur l’intégralité du
site de Labraunda, depuis le début des fouilles, en
1948. Le matériel accumulé au cours de ces recherches
est très hétérogène et son étude nécessitera un certain
temps. aussi, le lecteur doit garder à l’esprit le caractère préliminaire de la présente étude. cependant,
et puisqu’il s’agit dans le cas présent de mobiliers
trouvés dans des contextes précis, l’analyse de la
vaisselle funéraire, même préliminaire, nous semble
contribuer de manière significative à la connaissance
des productions régionales, des pratiques funéraires,
de la vie économique, sociale et de l’histoire de Labraunda.
enfin, précisons que, compte tenu de l’état fragmentaire du matériel récolté dans les tombes, seule
une fraction de la vaisselle a pu être prise en compte :
234
OLiVier Henry et alii
sur 3679 individus (tessons et vases complets), 447
d’entre eux ont été sélectionnés pour leurs caractéristiques et 284 autres ont été diagnostiqués. nous
avons surtout pris en compte les fragments céramiques
dont les informations typologiques et chronologiques
pouvaient être assurées, laissant de coté le reste du
matériel, composé essentiellement de petits fragments
des panses qui permettent, certes, de distinguer les
grandes catégories de contenant, mais qui n’offrent
pas de typologie précise49. cent onze formes et variantes céramiques ont été identifiées jusqu’à présent
dans la nécropole, pour une période chronologique
du 4e s. av. j.-c. au 6e s. ap. j.-c. elles se répartissent
en onze grandes catégories en fonction de leur
usage : vases à boire, vases à service liquide, vases
à service solide, vases de cuisine, vases à huile,
vases de stockage, vases de transport, lampes,
vaisselle votive, vaisselle à fonctions multiples et
matériel de construction.
Aspects généraux des origines des céramiques
notre étude se base principalement sur une approche visuelle des pâtes céramiques, aucune analyse
physico-chimique du matériel funéraire n’a encore
été entreprise. Pour chaque époque, les céramiques
présentant des indices typologiques clairs ont été
réparties entre matériel d’importation et matériel locorégional (probablement produit dans les environs
de Labraunda).
Deuxième moitié du 4e siècle av. j.-c.
Pour cette période, l’étude confirme la prééminence absolue du matériel attique ou de tradition ionienne, à figures rouges et à vernis noir. Les assem-
blages funéraires offrent toutefois des chiffres réduits
puisque dans la grande majorité des cas seule une
vaisselle de ce type était placée dans la tombe.
Quelques sépultures (T36, T69 et T93) ont révélé la
présence de deux individus (T36.01-salière, Fig. 75,
T36.02-bolsal; T69.03-bolsal, T69.04-canthare;
T93.02-salière, T93.03-bol à bord retourné50), jamais
plus.
ce premier groupe comprend des vases à décor
de figures rouges et à vernis. Les seules vases à
décor de figures rouges d’origine attique sont trois
pélikès fragmentaires. La pélikè à figures rouges la
plus complète provient de la tombe T98.0351, où
elle est accompagnée d’une monnaie d’alexandre
et d’un mastos à engobe rouge (T98.01)52. elle
montre une forme similaire et une manière d’exécution
semblables aux exemplaires du troisième quart du
4e s. av. j.-c., connues dans des tombes mises au
jour à Milas53 et ailleurs dans le monde grec54. Deux
autres fragments de pélikè ont été mis au jour dans
les tombes T15 (T15.01) et T64 (T64.06). en dépit
de leur état de conservation, leurs caractéristiques
morphologiques permettent, toutefois, de les attribuer
à la production d’athènes (ou du cercle attique)
autour de 350-325 av. j.-c.
Par comparaison, le répertoire typologique des
céramiques attiques à vernis noir est beaucoup plus
riche et varié. On compte jusqu’à présent un nombre
total de treize individus, représentés pour la plupart
par de petits fragments de vases. Les plus anciens
spécimens semblent remonter vers le milieu du 4e s.
av. j.-c. et les plus récents au début du 3e s. av. j.-c.
il s’agit pour la plupart de bolsals (T33.01, T36.02,
T58.01, T69.03, T78.02, T82.08, T84.0255, T85.03,
T89.02), de canthare (T69.04), de salières à bord re-
49) je tiens à remercier vivement les membres de l’équipe céramique formée de : cristina georgescu, restauratrice institut d’archéologie ‟Vasile Pârvan”, bucarest ; Dr. alina Muşat-streinu, archéologue, Musée Municipal de bucarest; Dr. Marius streinu, chercheur indépendant, bucarest ; Lavinia nicolae, doctorante, université d’athènes ; iulian ganciu, étudiant en master, université de
Leiden. ils ont participé activement aux travaux de triage, de restauration, de relevé et de photographie.
50) Lungu 2016b : 370 fig. 36.
51) Lungu 2016b : 366, fig. 30.
52) karlson et al. 2012 : 76, Fig. 38 ; Henry et al 2012 : 255, fig. 37; Lungu 2016a : 371-372, fig. 4 ; Lungu 2016b : 374, fig. 41.
53) Dans la nécropole de Milas, kızıl 2009 : 421, figs. 16-17, de la tombe M4 ; 419, figs. 9-11, de la tombe M3 ; 428-429, figs.
45-46, 49-51, des tombes M14 et M15 ; 432, figs. 61-63, de la tombe M18 ; 435, figs. 72-73, de la tombe M24 ; 437, figs. 78-79, de la
tombe M30, toutes attribuées à l’époque classique.
54) robinson 1933 : nos 247, 267-269, pl. 120-121; Moore 1997: 143, no 64, pl. 14.
55) Pour le type, voir sparkes et Talcott 1970 : 107-108, no 558, date vers le milieu du 4e s. av. j.-c. ; Miller 1974 : 205, 234,
no 36, pl. 32. La forme est attestée aussi sur l’acropole, voir karlsson et al. 2011 : 28, Fig. 18.6. Pottery : nos 1, ‟from the Hekatomnid
central tower”, et 29, fig. 19. celui-ci est aussi analogue avec l’exemplaire no 558 de l’agora d’athènes, voir sparkes et Talcott 1970 :
107, no 558, pl. 24, et où il est daté vers le milieu du 4e s. av. j.-c. Pour d’autres bolsals, voir robinson 1933 : nos 982-989, pl. 186 ; robinson 1950 : pl. 185, no 513a, pl. 212-213, nos 661-663a, p. 330 ; Çokak-kepçe 2006 : 117, sFr 41, daté de 375-350 av. j.-c. La
datation proposée avant pour certaines pièces est trop haute et les contextes doivent être redatés. Les bolsals sont très appréciés dans
cette zone, voir également à iasos, berti 2012 : 112, fig. 8, nos 1-3 ; no 4 est similaire avec celui de la tour central d’époque hékatomnide
de Labraunda. Pour les bolsals attiques de Labraunda, les meilleures analogies proviennent de la nécropole du céramique, voir par ex.
kovacsovics 1990 : 58, no 56.3, fig. 77, 11, ca. 360-350 av. j.-c. ; de l’agora d’athènes, cf. rotroff 1997 : 259, no 168, fig. 13, pl. 16,
145 ; et de celle de Milas, cf. kızıl 2009 : 401, 430, figs. 55-57, daté de la fin de l’époque classique ; berti 2013 : 236, fig. 6.
LabraunDa 2016
235
Fig. 75 : Sélection de
céramiques de la
nécropole
(V. Lungu, O. Henry).
coquillé (T36.01)56 ou à paroi concave (T93.02)57,
datés de la période 350-325 av. j.-c., ou de la
période immédiatement postérieure, 325-300
av. j.-c. comme dans le cas d’un bol attique (ou de
tradition attique) mis au jour dans la tombe 93
(T93.03), à bord retourné vers l’extérieur et au pied
annulaire assez haut et correspondant aux exemplaires
de plusieurs sites différents, parmi lesquels ceux de
l’agora d’athènes, de la stoa d’attalos et de sardes58.
a l’exception des importations attiques ou atticisante, qui possèdent une assez large diffusion sur
l’ensemble des sites situés près de la côte ouest de
l’asie Mineure, nous avons pu repérer d’autres
vases d’importation, bien qu’en moindre quantité.
Parmi ceux-ci figurent plusieurs exemplaires de
vases-conteneurs identifiés par les amphorisques de
56) rotroff 1997 : 344-345, nos 1050-1054, fig. 65, pl. 781, ca. 325-300 av. j.-c ; Townsend 1995 : 186-187, no 142, iii, 37, pl. 42 :
ca. 310-300 ; berti 2013 : 236, fig. 8. Pour d’autres exemples à Labraunda, voir Hellström 1965 : nos 33, 35, 42, pl. 33.
57) Lungu 2016b: 370, fig. 35. Pour des analogies, voir robinson 1950 : 390-391, nos 930-934, 940-942, pl. 239, 232 ; sparkes et
Talcott 1970 : 302, no 938, pl. 34 : ca. 325 av. j.-c. ; Miller 1974 : 234, no 37, pl. 32, du troisième quart du 4e s. av. j.-c. ; rotroff 1984 :
344, fig. 1, nos 1-3 ; kovacsovics 1990 : 60, 5 ; agora P. 15567 ; Townsend 1995 : 188, no 153, fig. 38, pl. 43, ca. 325-295 av. j.-c. ;
Vaag, dans Vaag et al. 2002 : 125, F15, pl. 15.
58) robinson 1933 : 340-341, nos 933-938, pl. 181 ; robinson 1950 : 707-716, pl. 218 ; rotroff 1997 : 330, nos 868-869, fig. 59 ;
Townsend 1995 : 180-181, fig. 35, no 60, pl. 38, date ca. 325 av. j.-c. ; de samothrace, Mccredie et al. 1990 : 363, 402, fin du 4e-début
du 3e s. av. j.-c. un exemplaire similaire provident de sardes, voir rotroff et Oliver 2003 : 28, no 53, pl. 10, daté du 4e s. av. j.-c. (?).
236
OLiVier Henry et alii
cos. ces amphorisques, apparaissent dans plusieurs
tombes (T62.01, T67.03, T76.02, T78.01, T89.03,
T94.01, Fig. 75, T99.02, T101.01, T103.01, T103.03,
T103.04). en règle générale on n’en trouve qu’un
exemplaire par tombe, à l’exception de la tombe
T103 qui en a livré trois. Tous appartiennent au
type i des amphorisques cos59 et témoignent d’un
actif courant d’échange avec cette île60. il est remarquable que ces amphorisques soient pour ainsi
dire les seules conteneurs de parfums ou d’huile
parfumée importées à Labraunda, à Milas61, ou à
Halicarnasse62 au cours d’une période particulièrement bien déterminée puisqu’ils étaient produits
dans la seconde moitié du 4e s. av. j.-c.63. cette
période, qui coïncide avec la période hékatomnide,
est particulièrement significative dans le domaine
de la circulation de ce type d’amphorisque dans le
basin égéen jusqu’en mer noire64 et de leur présence
dans les tombes de la région côtière d’asie Mineure65.
c’est aussi l’époque où la diffusion de ce type
d’amphorisque connaît son apogée. a Labraunda
le plus récent amphorisque est celui de la tombe
T67 et semble dater du début du dernier quart du
4e s. av. j.-c.66
Dans le groupe des céramiques considérées
comme locorégionales figurent un certain nombre
de bolsals, identifiés en grand nombre non seulement
dans la nécropole, mais également sur l’intégralité
du site. Le bolsal67 est une forme fort appréciée
dans la koiné carienne à l’époque hékatomnide68.
elle domine, de loin, les mobiliers funéraires du
4e s. av. j.-c. dans la nécropole de Labraunda. La
forme se caractérise par une coupe profonde à anses
horizontales attachées près du bord quasi vertical,
la lèvre est parfois légèrement incurvée et très rarement déversé, le bas de panse est arrondi, appuyé
sur un pied annulaire bas, simplement évasé69. au
cours du 4e s. av. j.-c., il y a une certaine fréquence
des originaux attiques à vernis noir T33.01, T36.0270,
T58.01, T69.03, T78.02, T84.02, T85.03, T89.02,
accompagnés parfois d’imitations locales71. Le nombre des importations se raréfie constamment sous
la pression des produits locaux à engobe rouge ou
noir enfumé qui dominent les mobiliers funéraires
de cette époque. On compte 27 exemplaires de la
forme sans décor pour 22 tombes ; T59.01 ; T61.01
(Fig. 75)72, T62.04, T63.03, T65.03, T70.05, T72.02,
T73.01, T79.01, T80.02, T81.0273, T81.07, T82.05,
T83.02, T83.06, T84.03, T87.01, T88.01, T90.0674,
T91.03, T94.02, T98.12, T100.01, T103.02 75,
T103.11, T103.12). il s’ajoute un fragment de fond
à décor d’une palmette, T90.05, sans engobe en
pâte beige rosé (2.5 yr 6/6), dont l’origine reste
incertaine. La datation dans la deuxième moitié du
4e s. av. j.-c. est assurée par la combinaison dans
quelques tombes avec les amphorisques de cos. La
même association (bolsal + amphorisque type i de
cos) est attestée également à cos même76. Les
bolsals de Labraunda sont toutefois typologiquement
différents de ceux de cos.
On notera également que ce même groupe majoritaire existe dans le matériel de la zone monumentale de Labraunda77. ainsi l’hypothèse d’un
artisanat locorégional bien caractérisé semble des
plus probables dans la zone de Labraunda-Milas à
cette époque. Mais cette hypothèse demande des
vérifications archéométriques qui n’ont pu être
faites jusqu’à présent.
59) Γρηγοριάδου et Σκέρλου 2004 : 312, pl. 113,1-2, 114 .1.
60) grâce également aux amphores vinaires de transport du 4e-3e s. av. j.-c. identifiées dans la zone monumentale, cos apparaît
assez active sur le marché de Labraunda.
61) Dans la nécropole de Milas, kızıl 2009 : 423, figs, 25- 26, de la tombe M7 ; 426, fig. 40, de la tombe M12 ; 444, 457, figs. 111
(M32), 162, Tombe M48, attribués à l’époque hellénistique.
62) Vaag et al. 2002, no a77, pl. 6.
63) Dans la nécropole de Milas, kızıl 2009 : 403, 442, fig. 100, M32 : fin classique début hellénistique ; fig. 101, M32 ; 446, figs.
119-121, M33 ; 459, fig. 168 ; 403-404 : Tombe M52, attribués à l’époque hellénistique ; kızıl 2013 : 364, no 8, et p. 370, fig. 17 :
‟Hellenistic” ; 367, no 8 ; Lungu 2016a : 374.
64) kozub 1974 : 80, fig. 34, no 1.
65) a ephèse, par exemple, voir Trinkl 2006c : 159-164, 306, nos 262-263 et 264-267, pl. 36.
66) a chios, anderson 1954 : 132, 146, no 132, pl. 7c, le date vers 325 av. j-c. et le considère comme étant une importation de
rhodes.
67) Lungu 2016a : 370 et suiv., figs. 1-3. bolsal est le nom conventionnel créé par beazley 1940-45 : 18, note 2.
68) kızıl 2009 : 43, figs. 55-56, à vernis noir et décor estampé à l’intérieur.
69) il correspond au bolsal attique, sparkes et Talcott 1970 : 107-108, et aussi à la forme de Lamboglia 1952 : 189, d’ensérune,
et celle de Morel 1981 : F4162.
70) cette tombe fut repérée par Paul aström dans les années soixante et jamais vue depuis.
71) Mccredie et al. 1990 : 286-287, 398, 346-347, nos 31-43, du dernier quart du 4e-début du 3e s. av. j.-c.
72) Mccredie et al. 1990 : 256, et 347, no 35. sur le bolsal attique, voir gill 1984.
73) Pour les exemplaires T81.02, T88.01, Lungu 2016b : 373, figs. 39-40.
74) Henry et al. 2012 : 255, fig. 37.
75) Henry et al. 2012 : 255, fig. 37 ; karlson et al. 2012 : 76, fig. 38.
LabraunDa 2016
au sein de la même catégorie des vases à boire,
on trouve la forme peu courante de mastos, mis au
jour dans la tombe T98 (T98.01)78. Plusieurs exemplaires de cette forme, avec des variations de profil
ou de traitement en surface, ont été mis au jour dans
la nécropole de Milas79. une amphore de table
(type 1 de Labraunda) T93.04 datable de la fin
d’époque classique-début d’époque hellénistique représente la phase précoce d’un type commun pour
l’espace égéo-méditerranéen qui a connu une longue
histoire jusqu’au 1er siècle av. j.-c.80. un deuxième
type d’amphore de table (type 2 de Labraunda,
T52.02) à bord saillant en corniche, creusé d’une
rainure horizontale à mi-hauteur commence aussi au
5e s. av. j.-c. Deux proches exemplaires de l’agora
d’athènes (1462-1463) proviennent de contextes
datés entre la fin du 5e et le 2e s. av. j.-c.81. La
pratique de l’incision horizontale sur le bord est commune pour l’époque hellénistique où elle apparaît sur
les bords des cruches ou des cratères lekanoïdes. ce
détail typologique nous amène à dater cet exemplaire
au tout début de l’époque hellénistique.
Parmi les formes fréquentes, les tombes ont
livré plusieurs cruches dont le type dominant montre
un col rainuré (notée cruche 1). La silhouette d’ensemble, notamment la panse large et surbaissée et le
pied à attache large, ainsi que des détails comme la
présence de plusieurs incisions parallèles sur le col
jusqu’avant l’attache de l’anse, rappellent les productions ioniennes plus anciennes82, même s’il est
237
encore impossible d’en trouver un équivalent exact.
cette forme a été identifiée, avec des profils plus ou
moins complets, dans six tombes (T67.04, T69.0183,
T71.01, T72.0184, T81.0185, T93.0686) (Fig. 75), et
probablement aussi en T82.06. Tous les contextes
assurent une datation de toute la deuxième moitié
du 4e s. av. j.-c.
L’olpé figure aussi parmi les formes les plus
fréquentes. sept tombes de la deuxième moitié du
4e s. av. j.-c. ont livré huit exemplaires plus ou
moins complets (T75.01, T76.01, T79.02, T82.02,
T88.02, T93.06, T118.01, T118.02) (Fig. 75), auxquels s’ajoute un fragment de la base d’une olpé
en T12.08. Tous les exemplaires se caractérisent
par le même profil d’ensemble, à savoir une lèvre
recourbée vers l’extérieur, un corps allongé avec
un profil variable. Les exemplaires les plus trapus
sont datés au début de la série.87 On doit noter à cet
égard que les pièces identifiées ont l’air d’être in
corpore locales ou locorégionales. La forme s’identifie dans la classe de référence ‟black footless” de
l’agora d’athènes88, produites aux époques archaïque et classique89. De nombreuses variantes
sont connues entre 500 et 325 av. j.-c. dans l’espace
ouest anatolien90. L’une des olpés les plus anciennes
du site semble être la T88.0291, associée dans la
tombe à un bolsal. une étape intermédiaire dans
l’évolution de la forme est l’exemplaire T76.0192,
trouvé avec un amphorisque de cos. La plus récente
semble être l’olpé T75.01, associée à un canthare
76) Γρηγοριάδου et Σκέρλου, 2004 : 312, pl. 113, 2.
77) jully 1981 : 55, no 125 ; 34, daté post-archaïque. une description plus élaborée sera donnée dans le volume monographique sur
la céramique de Labraunda en préparation dans la série ‟Labraunda”.
78) karlson et al. 2012 : 76, Fig. 38. Voir aussi Lungu 2016a : 371-372, fig. 4.
79) Plusieurs mastoi sont publiés par kızıl (2009) de la nécropole de Milas : à vernis noir : 427, fig. 44, de la tombe M13; fig. 52
de la tombe M15 ; à vernis rouge, 438, fig. 81, tombe M31 ; 444, fig. 108, de la tombe M32 ; 451, fig. 141, de la tombe M35 ; 455, fig.
152, de la tombe M40 ; 456, fig. 154, de la tombe M41.
80) sparkes et Talcott 1970 : 118 et suiv. ; gassner 1997 : 94 et suiv.
81) sparkes et Talcott 1970 : 188-189, 338, nos 1462-1463, fig. 12, pl. 61 ; l’exemplaire 1462 a été trouvé dans un contexte de 3752e s. av. j.-c., tandis que le numéro 1463 vient d’une accumulation de la fin du 5e et de la première moitié du 4e s. av. j.-c. .
82) Plusieurs variantes à ephèse, voir Trinkl et scherrer 2006 : 119, nos 142-144, 146, pl. 105 ; à Olynthe, robinson 1933 : no 797,
pl. 167.
83) avec un fragment de la vasque d’un canthare attique, du type athénienne, T69.04, pour lequel voir Trinkl 2006d : 238, kat-nr.
491 : du deuxième-troisième quart du 4e s. av. j.-c.
84) karlsson et al. 2009 : 29, fig. 57.
85) karlsson et al. 2011 : 61, fig. 65.
86) Fragment du corps, dans un contexte funéraire bien assuré par la présence de la salière à paroi concave (T93.02) et le bol
(T93.03), datables vers 325 av. j.-c. Voir pour le bol, Townsend 1995 : 180-181, fig. 35, pl. 40, dépôt O-r-7-10, no 60, pl. 38 : ca. 325
av. j.-c.
87) Voir blondé 2007: 72-73, nos 1-3, pl. 35.
88) ce type correspond à la variante attique ‟black footless”, voir sparkes et Talcott 1970 : 78-79 ; blondé 2007, daté du deuxième
et du troisième quart du 4e siècle av. j.-c. La forme est très répandue à cette époque en diverses variantes, voir celle à anse surélevée
d’époque classique, à ephèse, Trinkl et scherrer 2006 : 119, 293, kat.-nr. 141, pl. 23 ; à Olynthe, robinson 1933 : nos 843-844, pl. 174.
89) sparkes et Talcott, 1970 : 254-255, nos 262-275, fig. 3, pl. 13 ; rotroff et Oakley 1992 : 24, no 273, fig. 18.
90) schattner 2007 : 182, ke 79-80 ; Trinkl et scherer 2006 : 124, 299, nos 187-188, pl. 29.
91) karlsson et al. 2011 : 61, fig. 65.
92) karlsson et al. 2009 : 29, fig. 58, où il faut corriger le numéro de la tombe de T71 en T76. un exemplaire similaire est publié
de la tour de burgaz kale, voir karlsson 2013 : 224, fig. 34a,b.
238
OLiVier Henry et alii
attique du début du 3e s. av. j.-c. D’autres exemplaires similaires proviennent des tombes T75.01,
T79.02, T118.01 et T118.02.
une forme rare dans la nécropole de Labraunda
est le vase de stockage à collerette de T67.01 connu
ailleurs sous appellations variables : ‟storage bin
form i: rim with external flage”93 et ‟pithos”94 à
athènes, or ‟cinerary chests” à sardes95. un petit
fragment de la base d’un deuxième exemplaire provient de T65.02. Les deux exemplaires semblent
avoir été produits exclusivement en pâte locorégionale
et recouverts d’un engobe rouge, semblable à celui
des bolsals et des cruches. Les deux sont datables
vers 300 av. j.-c.96. une pièce analogue et complète
a été mise au jour dans la nécropole de Milas97.
une autre forme rare à Labraunda est une lékané
(T98.18) à vasque large et à rebord courbe, et dont
la courbe de la paroi s’annonce assez large et globulaire, faite en pâte fine sans engobe ou vernis,
récoltée dans la tombe T98. Des analogies de forme
semblent indiquer qu’elle disposait d’une base annulaire98.
Le groupe formé par la céramique de cuisine
contient plusieurs formes : chytridion, chytra, lopas,
couvercle et autres. Pour la plupart, les exemplaires
identifiés sont très fragmentaires. Deux chytridia de
cette époque constituent les seuls exemplaires
complets de ce genre et sont de rares trouvailles de
la nécropole. Leur étude semble révéler l’existence
de deux types : type g2, illustré par l’exemplaire
complet T100.02, et type g1, illustré par l’exemplaire
T91.0199 trouvé avec deux fragments de bolsal à engobe rouge locorégionale. Le premier est le plus
grand de la série, trouvé avec un bolsal de type i, est
datable probablement d’avant 325 av. j.-c. Le
deuxième a des dimensions plus réduites et correspond
à l’exemplaire attique n° 1477 de l’agora d’athènes100,
daté vers 325-300 av. j.-c. La forme est également
attestée dans la zone de l’acropole101. sur la base de
ressemblances qu’on observe avec la pâte des bolsals
et des cruches à col rainuré, cette forme pourrait
être attribuée au groupe locorégional que nous avons
appelé ‟Labraunda i”.
Fin du 4e siècle-première moitié 3e s. av. j.-c.
a cette période, la présence du matériel céramique
d’importation du début de l’époque hellénistique
est bien représentée, mais les vases à figures rouges
disparaissent et laissent la place à la vaisselle à
vernis noir. Malheureusement, leur état de conservation
est très précaire et aucun exemplaire n’a livré de
profil complet.
un fragment de vasque d’un canthare attique
trapu (T69.04) indique pour la tombe T69 un terminus
post quem dans le dernier quart du 4e s. av. j.-c.102.
D’ici proviennent encore les deux anses d’un bolsal
à vernis noir (T69.03) probablement plus ancien.
un canthare de tradition classique à lèvre en corniche
(‟rolled rim”) (T67.02) (Fig. 76)103, couvert d’un
vernis brun foncé endommagé, permet de dater la
tombe T67 vers le dernier quart du 4e s. av. j.-c.104.
Les éléments les plus récents sont les fragments de
bord de deux canthares attiques à lèvre simple, légèrement évasée, signalés dans les tombes T75
(T75.03) et T89 (T89.09). ces fragments rappellent
le profil des canthares attiques de la fin du 4e s. av.
j.-c. et du début du 3e s. av. j.-c.105.
93) rotroff 2006 : 94, nos 158-162, pl. 22.i. Pour d’autres exemples de Labraunda, voir Lungu 2016b : 375, figs. 42-43.
94) knigge 2005 : 20, no 698 bau Z3 : raum F3, fig. 64.
95) Dedeoğlu et Malay 1991. Voir aussi, rotroff et Oliver 2003 : 68, no 244, pl. 42, daté ‟Late Hellenistic”.
96) sparkes et Talcott 1970 : no 1536, pl. 67, 13, contexte de 420-400 av. j.-c. Pour d’autres analogies, à samos, Tölle-kastenbein
1974 : Z 123, a ; à ephèse, gassner 1997 : no 314-315, pl. 24.
97) kızıl 2009 : 403-404, 446, fig. 119, Tombe M33.1, attribués à l’époque hellénistique.
98) blondé 2007 : 108-109, pl. 53.22. il s’agit d’une forme qui descend du 5e s. av. j.-c., voir sparkes et Talcott 1970 : 1765, fig.
21.
99) karlsson et al. 2011 : 61, fig. 65 et 66.
100) rotroff 1997 : 386, cat. 1477, fig. 87, pl. 111 : ca. 325-300 av. j.-c.
101) La forme est attestée aussi sur l’acropole, voir karlsson et al. 2011 : 28, fig. 18. 5, ‟from the east room”.
102) sparkes et Talcott 1970 : 287, nos 713-714, fig .11, pl. 29 ; Trinkl 2006d : 238, kat-nr. 491 : du deuxième-troisième quart du
4e s. av. j.-c.
103) rotroff 1997 : 246, nos 42-43, fig. 6, pl. 5, ca. 300 av. j.-c. ; à gordion, stewart 2013 : 182, fig. 2F “early Hellenistic” ; à
athènes, kovacsovics 1990 : 118, 2.119.5, pl. 76, ca. 317-307 ; à Olynthe, robinson 1950 : 293, no 522b, p. 192 ; à ephèse, gassner
1997 : pl. 2, 59-60 ; à sardes, rotroff et Oliver 2003 : 20 no 5, 6, pl. 4 ; à Halicarnasse, Lund dans Vaag et al. 2002 : 162, H4, pl. 28 ;
berti 2013 : 236, fig. 5. Pour d’autres exemples a Labraunda, voir Hellström 1965 : no 57, pl. 33.
104) notre canthare semble plus récent que celui de coroplast’s Dump, voir Thompson 1954 : 73, 1, pl. 24a, daté du troisième
quart du 4e s. av. j.-c., publié par sparkes et Talcott 1970 : 286, no 700, daté de 350-325 av. j.-c. ; blondé 2007 : 26, pl. 12.1.
105) rotroff 1997 : 242, nos 1-8, fig. 4, pl. 1, ca. 325-300 av. j.-c. ; Townsend 1995 : 187-188, nos 151-152, iii, 38, pl. 45 : ca. 325300-300 ; Miller 1974 : 205, 234, no 5 (canthare) et no 8 (coupe-canthare), pl. 30, citerne de Menon, daté du début du 3e s. av. j.-c. ;
Mccredie et al. 1990 : 288, 350, no 51 ; schäfer 1968 : 38, c24, pl. 5.
LabraunDa 2016
239
Fig. 76 : Sélection
de céramiques de
la nécropole
(V. Lungu).
Dans le groupe des vases importés, on ajoute ici
un petit fragment du bord d’un vase de cuisine
(identifié comme lopadion) de la tombe T89 (T89.04),
fortement passé par feu, pour lequel le bord de
canthare associé (T89.09) annonce une datation de
la fin du 4e et du début du 3e s. av. j.-c. il présent
certaines ressemblances de profil avec un vase de
type Xiic de cnide, daté du 3e s. av. j.-c. et a nombreuses analogies dans divers sites106.
La pièce maîtresse de la période reste toutefois
un thymiaterion à décor florale identifié dans T07a.26
(Fig. 76), très proche des exemplaires du début de
l’époque hellénistique provenant du sud de l’italie107.
Les pièces attiques se raréfient à cette période
mais elles ont laissé des traces dans le répertoire locorégional. c’est le cas d’une saucière à engobe
rouge T90.08, qui se rattache vraisemblablement
aux productions de la même époque108, autant qu’on
puisse en juger malgré ses dimensions réduites.
Proche du groupe précédent est une amphorette
de table et/ou pélikè du type de celui de la tombe
T01.01109, qu’on retrouve également dans la nécropole
de Milas110. cette forme semble très voisine de la
106) kögler 2010 : fig. g, Phase 1 : 3e s. av. j.-c. similaire à Didyme, Tuchelt 1971 : 78-79, no 224, fig. 21, avec d’autres
exemples, datés au début du 3e s. av. j.-c. a ephèse, gassner 1997 : 102, no 365, pl. 30, dans un groupe de ‟kochtöpfe”, avec une
chronologie du 7e au 1er s. av. j.-c. et note 137 avec la bibliographie. berlin 1999 : 115, no 82, pl. 19
107) stoop 1960, no 1, pl. 11, du Musée de Vibo Valentia, reggio calabria. Pour son étude, voir V. Lungu ‟un thymiaterion à
décor floral de Labraunda ?”, Bollettino del Associazione de Iasos di Caria 2017, à paraître.
108) Pour le type, voir rotroff 1997 : 318, no 739, fig. 52, datée de 275-250 av. j.-c.
109) karlsson et al. 2008 : 121, fig. 16.
110) Dans la nécropole de Milas, kızıl 2009 : 403, 442, fig. 100, M32 : fin classique début hellénistique ; fig. 101, M32 ; ces
olpettai partages des caractéristiques morphologiques avec les amphorettes de table ; 446, figs. 119-121, M33 ; 459, fig. 168 ; 403404 : Tombe M52, attribués à l’époque hellénistique ; kızıl 2013 : 364, no 8, et 370, fig. 17 : ‟Hellenistic”.
240
OLiVier Henry et alii
production des olpettai à corps allongé trouvées
dans la même nécropole de Milas111 et à yeldeǧirmen
Tepe112. elles partagent des caractéristiques communes
avec les olpettai signalés à cos (le type 5a, par
exemple), dans des contextes de la deuxième moitié
du 4e s. av. j.-c.113. un deuxième exemplaire a été
également identifié à partir d’un petit fragment de
lèvre (T01.23) et un autre de la base (T01.25), les
deux provenant de la même tombe.
enfin, notons la présence d’un fragment du bord
de lopas (T90.14) (Fig. 76) du 3e s. av. j.-c.114, avec
engobe rouge en surface, également attribué aussi
au groupe des vaisselles de cuisine.
Deuxième moitié du 3e - première moitié du 2e s.
av. j.- c.
a cette époque, les importations attiques disparaissent. au sein d’un groupe restreint de plats à
poisson, et bien que les rapprochements soient parfaitement approximatifs à cause de l’état fragmentaire
des tessons identifiés, l’exemplaire T15.08 présente
un profil similaire avec de nombreuses pièces micrasiatiques trouvées à Didyme115, Pergame116, Tarse117
et datées de la fin du 3e s. av. j.-c. il appartient au
type 1 à bord tombant, tandis qu’un autre exemplaire
(T49.01) en pâte beige rougeâtre (2.5 yr 6/8) sans
vernis est classé comme type 2, à bord bipenné118.
au cours du 3e siècle, les amphorisques de cos
sont remplacés par des unguentaria mis au jour
dans un sondage fait près de la tombe T07 (T07.s101) et dans les tombes T17 (T17.15), T59 (T59.03,
T59.04, T59.05, T59.06, T59.07), T63 (T63.07),
T84 (T84.01) et T90 (T90.18). Le(s) centre(s) de
production de ces unguentaria reste(nt) à déterminer119.
La tombe la plus riche est T59, avec cinq exemplaires
datés du 3e-2e s. av. j.-c.120. apparemment, la description de leur argile s’approche du faciès cnidien.
il semble donc que la disparition des amphorisques
de cos et leur remplacement par des unguentaria
s’était fait dans une période assez courte121. Parmi
d’autres formes de cette catégorie, l’amphorisque
type 2 (T59.08) de la tombe T59 est un exemple
isolé.
un fragment de fond de vase ouvert en pâte
grise, légèrement micacée, et à paroi fine, mis au
jour dans la tombe T105 (T105.01), semble indiquer
une coupelle à bord évasé ou un petit couvercle
éphésien du 2e s. av. j.-c.122. Le bol à bord évasé de
la tombe T03 (T03.01) (Fig. 76) est une forme commune de l’époque hellénistique123, tout comme les
coupes hémisphériques à simple ou double rainure
vers le bord, présentes dans trois tombes (T63.06,
T68.06, T07b.02, T07b09124), et datables de 200
jusqu’au milieu du 2e s av. j.-c.125.
au même groupe de la céramique à engobe
rouge attribuée à une production locorégionale
peuvent être ajoutées quelques formes de l’époque
hellénistique. Parmi celles-ci, on remarque un cratère
lékanoïde au bord de lèvre barré d’une rainure horizontale T80.01 (type 2 de Labraunda), correspondant
à la forme ‟schüssel mit eingezogenem Hals”
d’ephèse126. grâce aux fouilles de Didyme127 et
d’ephèse128, qui ont livré des exemplaires similaires
dans des contextes hellénistiques, la pièce fragmentaire
de Labraunda peut être datée vers cette époque. un
bol à bord recoquillé ou une salière fragmentaire
T59.02 (Fig. 76)129, daté du 2e s. av. j.-c., s’inscrit
plutôt dans le groupe de céramique à engobe rouge
111) Dans la nécropole de Milas, kızıl 2009 : 403, 442, fig. 101, Tombe M32, attribués à l’époque hellénistique.
112) söǧüt et yɩlmaz 2014 : 581-582, fig. 7 et 8.
113) Γρηγοριάδου et Σκέρλου 2004 : 312, pl. 113-115,1- 2, 114 .1 ; pl. 124b et 125 a.
114) Pour datation, voir Ladstätter 2003 : 34, k260, fig. 21.
115) Tuchelt 1971 : 70-71, pl.14.126.
116) schäfer 1968 : 34, c4, pl. 1.2.
117) goldman et jones 1950 : 212, fig. 178.23.
118) Pour les deux voir, gassner 1997 : 114-115, no 435, pl. 28 et 115, H5: 2e s. av. j-c. Py et sabattini 2000 : 179, no 1629, fig. 11
(la comparaison avec sparkes et Talcott 1970 : nos 1069-1071 ne correspond pas).
119) Tous les exemplaires sont différents de ceux de cnide, voir pour comparaison, Dotterweich 1999.
120) similaire aux types 2 D-F de Patara, voir Dündar 2008 : 101-106.
121) un exemple de plus est une tombe de Milas, avec plusieurs unguentaria, voir kızıl 2013 : 368-369, figs. 10-16.
122) elle fait partie du groupe décrit par Ladstätter 2003 : 32, 53-54 k101-106, pl. 26, 10.
123) Mitsopoulos-Leon et Lang-auinger 1991 : a 16-a31, pl. 5-6 ; gassner 1997 : nos 81-89, pl. 5 ; rotroff 1997 : 159, fig. 59f ;
Ladstätter 2003 : 58, k95, pl. 9, et 32 : 3e -1er s. av. j.-c. ; à Laodicée, Şimşek 2011 : no 328, pl. 99.
124) Liko 2001 : 94, no 60, pl. 57 : dernier quart du 2e s. av. j.-c.
125) rotroff 1997 : 326, nos 324-327, entre 200-milieu du 2e s. av. j.-c.
126) Meriç 2002 : 109, k723. La forme bilobée du bord de la lèvre est analogue à celle montée par un groupe des cruches
hellénistique, voir berlin 1999 : p. 102, fig. 11, 32.
127) wintermeyer 1984 : 240 sH iii1 fig. 80b.
128) gassner 1997 : 104, no 374, pl. 31.
129) identique chez gassner 1997 : 40-41, no 67, pl. 4 : 2e s. av. j.-c.
LabraunDa 2016
de la production locorégionale130. un fond fragmentaire d’une coupelle ou petit vase ouvert (T12.03),
qui peut être associé avec un bol à bord évasé et
paroi carénée du type T03.01, semble annoncer une
imitation d’un model grec très courant dans la
première moitié du 2e s. av. j.-c.131.
une forme rare est révélée par le bol profond
de la tombe T12 (T12.11) (Fig. 76), noté comme
type 5 dans le groupe des casseroles de cuisine de
Labraunda. il est identique à un exemplaire d’ephèse
publié également dans le groupe de la céramique
de cuisine132. L’exemplaire de Labraunda, fait d’une
pâte brune sablonneuse, avec des inclusions calcaires
brunes et un mica argenté, fin et rare, correspond
au même groupe. Le bord biseauté se retrouve
également dans un teganon éphésien de la même
période133.
Deuxième moitié du 2 - première moitié du 1
s. av. j.- c.
e
er
au cours de cette période de nouvelles formes
apparaissent. Parmi celles-ci, signalons un bol de la
tombe T17 (T17.07), qui indique la présence d’un
produit cnidien ‟knickwandinge Trinkshale, Form
i”, daté entre la fin du 3e s. et le troisième quart du
2e s. av. j.-c.134. un plat à poisson de la tombe T01
(T01.15) montre des caractéristiques similaires à
certains exemplaires d’ephèse datés du 2e-début du
1er s. av. j.-c.135. De la même tombe provient également une salière ou bol à bord recoquillé (T01.22)
qui montre également des correspondances typologiques à ephèse136. Deux fragments de couvercle
(T01.14, type 1) datent du dernier quart du 2e siècle
av. j.-c.137.
une forme rare de cette époque est un fond
d’aryballos (T01.07) de provenance probablement
cnidienne et daté de la fin du 2e - début du 1er siècle
av. j.-c.138
241
Parmi les bizarreries céramiques de Labraunda
il faut mentionner un guttus (g1) fragmentaire de la
tombe T68 (T68.01) (Fig. 76), caractérisé par une
forme très anguleuse139. il est composé d’une pâte
beige rosée (7.5 yr 6/8), fine, douce, avec quelques
rares inclusions grises calcaires. La surface est lisse
sans engobe. en jugeant d’après les dimensions et
le profil de la panse, il semble annoncer une étape
tardive dans l’évolution du guttus de type attique à
bec perpendiculaire sur l’axe central du bassin et
anse latérale en forme de bague140. Dans ce cas particulier, sans variantes de détails dans le profil qui
attesteraient la variété des choix possibles à l’intérieur
d’un répertoire déterminé de la zone de Labraunda,
en l’occurrence l’aire carienne, il est difficile de
parler d’une production en séries.
Deuxième moitié du 1er av. - première moitié du
1er s. ap. j.- c.
un fragment de bord d’un unguentarium T17.15
est accompagné d’un matériel du 1er s. av. - première
moitié du 2e s. ap. j.-c., dans une tombe qui contient
également des restes plus anciens d’époque hellénistique. Les unguentaria semblent apparemment
remplacés à partir de cette époque par des exemplaires
en verre (dont la tombe T17 offre deux spécimens :
T17.08 et T17.09). Dans la nécropole de Labraunda,
l’utilisation des unguentaria en terre cuite ne semble
pas dépasser cette période.
Parmi d’autres formes, un bol atlante ii, forme
5a (T01.18) de la tombe T01, daté entre 50-25 av.
j.-c. s’inscrit au début de cette série. On note également à cette époque d’autres fragments appartenant
à la céramique sigillée, plats et bols, comme en T66
où un petit tesson de bord d’un bol profond est daté
de l’époque augustéenne (T66.05)141, un plat esb2
de la tombe T05 (T05.a03)142 ou un plat atlante ii,
forme 60 de la tombe T76.08143 du 1er s. ap. j.-c.
130) Pour analogie, voir kögler 2010 : 427, Form iX ‟napf” : b25, pl. 72 variante b, milieu du 2e s. av. j.-c.
131) Townsend 1995 : nos 191-192 ; 192-193, fig. 39, pl. 47 ; ca. 200 av. j.-c. ; nos 264-265 ; 202-203, fig. 44, datées de la première
moitié du 2e s. av. j.-c. ; rotroff 1997 : 159, fig. 59f. Pour d’autres analogies, à ephèse Ladstätter 2003 : k95, pl. 9 ; 58 et 32 : 2e-1er
av. j.-c. ; gassner 1997 : nos 81-89, pl. 5 ; Mitsopoulos-Leon et Lang-auinger 1991 : a 16-a31, pl. 5-6.
132) Ladstätter 2003 : 67, k265, pl. 22, schüssel / eimer : catégorie-cuisine, p. 38 ‟brunnenfüllung”, daté 3e -2e s. av. j.-c.
133) Pour analogie, voir Ladstätter 2003 : 67, k263. pl. 21.
134) kögler 2010 : 68 et 443, D17, fig. 9.
135) Ladstätter 2003 : 58, k159, pl. 13 : 2e-début 1er s. av. j.-c.
136) Ladstätter 2003 : 69-70, k285, pl. 24 : ‟brunnenfüllung 3”, ca. 200 av. j.-c. De ce groupe font partie également les pièces
T59.02 et T14.03.
137) Liko 2001 : no 20, pl. 55 : dernier quart du 2e s. av. j.-c.
138) kögler 2010 : 474-475, Form XXii, e195-e204, pl. 25, dans un contexte avec des timbres amphoriques cnidiens.
139) il se rapproche d’un exemplaire de cnide, voir kögler 2010 : Type XXiV, fig. c. g.108.
140) sparkes et Talcott 1970 : 319, nos 1194-1196, pl. 39, ca. 350-320 av. j.-c.
141) waldner et Ladstätter 2014 : 501, HH2 we6.
142) Hayes 2008 : 150, no 294, fig. 11, ca. 20-40/50 ap. j.-c.
143) Hayes 2008 : 155, no 350, fig. 12 ca. 60-80 ap. j.-c.
242
OLiVier Henry et alii
Deuxième moitié du 1er - 2e s. ap. j.- c.
Fig. 77 : Bol Atlante de la tombe T17 (T17.26)
(c. georgescu).
Trois petits fragments de panse des bols de type
cnidien de la tombe T17 appartiennent aussi à cette
époque. un lopas de T07.s1.05, en pâte brune (7.5
yr 6/6), fine, finement micacée, est susceptible
d’être attribué à ephèse144.
un groupe de huit tombes semblent être concernées
par cette période (T03, T11145, T12, T16146, T17147,
T24, T28 et T90), grâce à la présence de bols de type
cnidien (un bel exemple en T16.04, Fig. 76). certaines
pièces publiées par Hayes de l’agora d’athènes sont
proches de la forme des bols de type cnidien mis au
jour à Labraunda148. D’autres formes céramiques
s’ajoutent aussi à partir de la tombe T17, qui nous a
livré une coupe hémisphérique esb1 (T17.12)149, et
de la tombe T90 avec un bol atlante ii, Form 71
(T90.24)150 et d’autres céramiques datables de la
même période. Dans ce groupe on retrouve également
un bol esb2 à profil complet (T17.26=bol atlante
80) (Fig. 77), reconstitué à partir de plusieurs fragments.
il atteste la présence de la forme iii de Hayes151,
datable entre la fin du 1er et le milieu du 2e s.
ap. j.-c152. De la même époque date également une
intervention dans la tombe T80, identifiée par la présence d’un fond de cruche (T80.03), et qui correspond
à la Forme XXX ‟steilbrand krug” de cnide, vers
ca. 50-150 ap. j.-c.153. Dans le contexte du ‟east
canal necropolis” figurent également des vases
contemporains à ces tombes, comme, par exemple, le
plat ecn.b05, qui identifie la forme atlante 51
(esb), datée à ephese du troisième quart du 1er s.
ap. j.-c.154. De la même époque date un pot (T11.02,
type Pmf2 de Labraunda) de la céramique commune,
trouvé dans la tombe T11.
considérons enfin dans ce groupe une forme
rare, une situle (T38.02) (Fig. 78) de la tombe T38,
qui identifie un exemplaire de ‟italian molded relief
ware vessels”155, datable dans la première moitié du
2e s. ap. j.-c.
La tombe T70, très pauvre en matériel, nous a
livré toutefois quatre petits tessons, dont trois présentent une chronologie cohérente : une cruche laguinoïde T70.03 (‟flagon” à corinthe)156, daté du
144) Leur profil est similaire à l’exemplaire b-k 311, pl. 216, voir Ladstätter 2010 : 596, avec une datation au début du 1er s.
ap. j.-c.
145) Pour analogie voir Hayes 2008 : 269, nos 1618-1619, fig. 51, pl. 77.
146) karlsson et al. 2009 : fig. 56.
147) La tombe T17 présent trois ou quatre interventions : la première de la deuxième moitié du 4e s. av. j.-c., la deuxième de la
deuxième moitié du 3e s. av. j.-c., la troisième de la première moitié du 2e s. av. j.-c. et la quatrième des 1er-2e s. ap. j.-c.
148) Hayes 2008 : 269, nos 1618-1619, fig. 51, pl. 77, ca. 100-milieu du 2e s. ap. j.-c. Pour d’autres exemples à Labraunda, voir
Hellström 1965: nos 293-305, pl. 37.
149) Hayes 2008 : 146, nos 244-245, fig. 9 , contexte de 30-50 ap. j.-c. jusqu’au début du 2e s. ap. j.-c.
150) Hayes 2008 : 159, no 405 (P 6657) fig. 13, pl. 19, ca. 150-170 ap. j.-c.
151) Hayes 2008 : 152-153, nos 319-320, pl. 13, et fig. 12.
152) a ephèse, du troisième quart du 1er s. ap. j.-c., cf. Ladstätter 2010 : 221, pl. 79, 121 a-k 274.
153) kögler 2010 : j12- j13, pl. 74, Typ c.
154) Ladstätter 2010 : 80, 221, Textabb. 5.4.
155) Hayes 2008 : 190, no 698, fig. 22, date de la première moitié du 2e s. ap. j.-c.
156) Le profil du bord est similaire à un exemplaire plus complet du col trouvé à corinthe, voir gebhard et al. 1998 : 450-451,
no 37, fig. 16.
LabraunDa 2016
243
Fig. 78 : Sélection de
céramiques de la
nécropole
(V. Lungu).
deuxième quart-milieu du 2e s. ap. j.-c. ; un fragment
du bord d’un bol profond (T70.04) présente un
profil similaire aux lampes Palaimon type a157 ; et
un bord de cruche (T70.01), ca. 50-100 ap. j.-c.158.
Provenant de la même tombe, un fragment de bord
marqué d’une cannelure circulaire au milieu (T70.02)
annonce un bol similaire à celui d’ephèse daté de la
fin du 1er s. ap. j.-c.159.
Le matériel de la tombe T117 suit de près au 2e
s. ap. j.-c., probablement jusqu’au début 3e s.
ap. j.-c., sur la base de la présence d’un pot romain
identifié à partir d’un fragment de panse cannelée
similaire à l’exemplaire de la tombe T16 (T16.02).
il s’agit de la forme du pot type 1, correpondant au
pot type 2 de Hayes160. D’autres exemplaires sont
identifiés dans les tombes T12.13, T117.01 et T98.09
(variante). cette forme apparaît parmi les vases de
cuisine les plus courantes du début d’époque romaine,
tel que de nombreuses découvertes le prouvent dans
le bassin égéen, et dans quelques contextes bien
datés de la Méditerranée Occidentale161. Dans la
même tombe on trouve un pot, type 2, à panse
cannelée et lèvre rectangulaire en section et aplatie
dans la partie supérieure (T16.03) (Fig. 78) qui
s’ajoute au groupe.
Pour d’autres formes, un fragment de couvercle
(T12.05), fait en pâte similaire aux vases de cuisine
de la tombe T12, semble copier un type similaire
présent en pâte fine (T11.03), daté du 1er-2e s.
ap. j.-c.162. il peut signaler un produit copié sur
place d’après des modèles de céramiques fines.
Du 3e - 4e s. s. ap. j.- c.
Les 3e-4e s. ap. j.-c. semblent moins représentés
au niveau du matériel céramique. a cette époque sont
attestés surtout des vases de céramique commune ou
157) gebhard et al. 1998 : 450-451, nos 25-29, fig. 16.
158) Meriç 2002 : 108, k752, à ephèse ; Füllungen b3, D1.
159) Ladstätter 2010 : 574, b-k 379, pl. 219, daté de la fin du 1er s. ap. j.-c.
160) Hayes 1983, vases de cuisine, nos. 58-64.
161) robinson 1959 : 42, g 193, pl. 7, daté du 2e s. ap. j.-c. ; Hayes 1983 : 105, n. 19, propose une nouvelle datation de l’ensemble
g-iii, ‟probably Hadrianic”, ca. 120-150 ap. j.-c. ; 56, j 55-56, pl. 11, 72, daté du milieu du 2e s. jusqu’au début du 3e s. ap. j.-c. ; 67,
k 92, pl. 14, du milieu du 3e s. ap. j.-c. ; voir aussi l’épave de Ouest-embiez 1 : bernard et al. 2007 : 210-211, fig. 19 b, fin du 2e-début
du 3e s. ap. j.-c.
162) Ladstätter 2003 : k269, fig. 22 ; forme similaire en T11.03 : du 1er-2e s. ap. j.-c.
244
OLiVier Henry et alii
de céramique de cuisine. Toutefois, l’une des tombes
(T17), nous a livré un tout petit fragment de bord
(T17.11) (fig. 78) d’un ‟corinthian relief ware, eastern
aegean”, du groupe ‟spitzer group iii”163 datable du
milieu du 3e s. ap. j.-c. De la céramique commune,
on note un gobelet T25.05, daté vers 230 ap. j.-c.164
bien qu’ils soient très réduits165, les fragments
céramiques de la tombe T13 nous ont permis toutefois
certaines identifications. il s’agit d’une casserole
T13.01166 et d’un vase à tourner à paroi cannelée
(T13.02), classé comme chytridion (pot r2) dans le
répertoire de Labraunda. ce dernier indique une
forme très courante pour son époque sur une large
série des sites. il a comme proches analogies certains
exemplaires de ‟Töpfe” dans le groupe d’ephèse167.
notons également pour un vase de cuisine genre
lopas (T13.01, correspondant à la Forme 9 d’agora
d’athènes) un profil identique avec celui de quelques
exemplaires d’athènes et d’ephèse168. grâce au
bord d’un pot T98.11, fait d’une pâte semi fine et
individualisé par une collerette sous le rebord, alias
pot 4 de Labraunda169, une intrusion est repérable
au 3e s. ap. j.-c. dans cette tombe qui date de la
deuxième moitié du 4e ap. j.-c.
Du 5e s.- 6e s. s. ap. j.- c.
L’époque romaine tardive ou protobyzantine est
aussi présente dans la nécropole et semble même
mieux représentée que la précédente. La tombe T35,
a livré cinq exemplaires de bols différents de Lrc
(T35.13 ; T35.14 ; T35.15 ; T35.17 ; T35.19)170, ou
Phocean red slip, ou genre micrasiatique171, nondécorés172, correspondant à la Forme 3 de Hayes173
et aux types c, D et e, datés d’environ 500 ap. j.c.174 ces vases se caractérisent par une large ouverture
de l’embouchure et un gros rebord modelé à l’extérieur175. Le profil de T35.14 (Fig. 78) a des analogies
à alexandria Troas176, Didyme177 et Tarse178.
classée comme riche en céramiques, la tombe
T35 nous a livré également plusieurs vases de cuisine
T35.03, T35.05, T35.04, T35.07 (Fig. 78) (lopas 1),
T35.06179 (lopas 6), T35.08 et T35.12 (chytridia r
type 1a), datables de cette époque180. ils ont des correspondants dans plusieurs exemplaires découverts
sur le site181. une variante de T35.06 est le pot fragmentaire (T98.22) de la tombe T98, trouvé dans le
remblai de cette tombe et attribué au groupe du pot
type 5. Des vases de cuisine similaires, réunis dans
le groupe des casseroles de cuisine (lopas 1) de Labraunda, apparaissent également dans deux autres
tombes (T13.01, T13.07, T17.02). ensemble, ils
marquent des interventions de réutilisations de
tombes anciennes.
Le type de bol à parois cannelée T35.25 représente
une rareté à Labraunda (probablement une importation
?) et aussi à ephèse où il a une proche analogie182.
une coupe profonde en calice de la tombe
T07b.01 appartient à la céramique ‟coarse ware” et
elle semble identifier un produit de l’egée de l’est
du 6e s. ap. j.-c., probablement lié à cnide183.
163) Voir Hayes 2008 : nos 1699-1703, fig. 54.
164) Ladstätter 2010 : 191, 265, Textabb.6, pl. 107.
165) Des 93 tessons comptés de cette tombe, 22 tessons ont été retenus pour le diagnostic chronologique et typologique et 81 fragments de céramiques atypiques, attribuables à plusieurs catégories (commune, cuisine, stockage, matériel construction) ont été abandonnés.
166) gassner 1997 : 178, no 741, pl. 54 : 3e s. ap. j.-c., ou plus tard ; robinson 1959 : k. 101, pl. 14.
167) gassner 1997 : 166-167, no 683, pl. 55 ; robinson 1959 : i36, pl. 68 ; Hayes 1983 : fig. 6, no 67 et 71.
168) gassner 1997 : 178, no 741, pl. 54 : du 3e s. ap. j.-c. ou plus tard ; robinson 1959 : k. 101, pl. 14.
169) il est comparable avec l’exemplaire de pot d’Éphèse, voir Ladstätter 2010 : 254, a-k 660, pl. 100, trouvé dans un contexte
de 230 ap. j.-c.
170) Pour des analogies, voir gassner 1997 :nos 563-7568, p. 144-145 : deuxième moitié du 5e-début du 6e ap. j.-c. ; Doğer 2007 :
109, pl. iii, b, d : des 5e-6e s. ap. j.-c.
171) Hayes 1972 : 323 et suiv. ; Hayes 1980 (Late roman c ware = Phocean red slip ware) ; EAA ii, 231 et suiv. (‟ceramica micrasiatica”) ; Mitsopoulos-Leon et Lang-auinger 1991 : 141, figs. M4-M21, pl. 197-202.
172) Hayes 1972 : 329-338, Forme 3, c.10, D.15, 28 ; e.19, 31.
173) Hayes 1972 : 333 LRC 3 e (pour T35.14).
174) Hayes 1972 : 332-333, 337.
175) ils apparaissent aussi souvent dans la zone d’habitat, cf. Hellström 1965 : nos 333-334, pl. 37; blid 2012 : 75, nos 13-20 ; blid
2016 : 54-55, figs. 51-52, nos 11-13, 15-21.
176) japp 2007 : 59- 60, fig. 2, no 8.
177) Tuchelt 1971 : 70-71, pl.14.126, daté du 4e s. ap. j.-c.
178) goldman et jones 1950 : 206, fig. 208 H.i.
179) analogie dans l’église tétraconque, voir blid 2012 : 71, 78, fig. 53, no 70.
180) gassner 1997 : 174-175, nos 720-724, pl. 57 : des 5e-6e s. ap. j.-c. ; pour les numéros T35.05 et T35.07, voir Turnovsky 2005 :
fig. 1, 640, no 7 et no 14.
181) Hellström 1965 : 74. (cat. nos P330–P336) ; bild 2012 : 150, no 15, fig. 107 ; blid 2016 : 118, no 15, fig. 22.
182) Ladstätter 2005 : 325, k 594, pl. 185, contexte datée ca. 220-230 ap. j.-c.
183) Hayes 2008 : 258, no 1495, fig. 45.
LabraunDa 2016
Conclusion
La répartition chronologique des tombes de Labraunda est irrégulière. Plusieurs raisons peuvent
avoir joué dans ces résultats. D’abord, nombre des
tombes qui rentrent dans le présent catalogue ont
subi un pillage, probablement répété, depuis l’antiquité
jusqu’à nos jours. ensuite, la nécropole n’a pas été
fouillée de manière extensive et il existe encore de
nombreuses zones funéraires à explorer.
Dans l’état de nos connaissances, la séquence
temporelle la plus abondante est celle du 4e au 3e s.
av. j.-c., suivie par celle du début d’époque romaine
puis par l’époque protobyzantine. aucun élément,
dans l’étude du groupe locorégional, ne contredit
les conclusions chronologiques auxquelles ont abouti
les études du matériel céramique importé, ou indépendamment, les analyses des autres objets (monnaies,
unguentaria en verre etc.).
Fort heureusement, l’étude des mobiliers pris
dans leur totalité nous a permis de compléter dans
certains cas les observations soulignées dans les
articles précédents concernant les céramiques de
Labraunda184. La composition de ces mobiliers funéraires laisse entrevoir quelques traits principaux
qui se dégagent :
– les mobiliers récupérés montrent une différenciation des deux fonctions de table, à boire
et à manger ; l’espace vécu ne s’oppose pas à
des espaces imaginés de la tombe ; ce sont ces
derniers qui sont construits en fonction de
l’espace vécu sur des critères culturels ou ethnographiques ;
– la vision de l’au-delà qui se développe d’une
société à l’autre n’est pas uniforme mais
s’adapte aux ‟besoins” de chaque époque : on
observe, par exemple, un changement de comportement à partir de l’époque hellénistique et
surtout à l’époque romaine tardive par l’usage
245
plus fréquent des vases de cuisine en plusieurs
exemplaires ;
– en matière d’importations, on remarque à
l’époque hékatomnide un goût marqué pour
les formes attiques d’importation ou d’imitation ;
– en ce qui concerne la gamme variée des formes
attribuées provisoirement au groupe des céramiques locorégionales, on note aussi l’usage
fréquent de l’engobe rouge utilisé pour couvrir
la surface externe des vases fermés ou l’intérieur
et l’extérieur des vases ouverts. On retrouve
avec une certaine abondance ce genre de détail
décoratif et rien d’autre. austérité parlante
d’une certaine tradition qui sans doute exprime
une caractéristique locale et souligne les différences entre le vernis rouge spécifique du 4e
s. av. j.-c. pour les populations grecques d’attique ou de Priène et l’engobe de Labraunda.
– la quasi totalité des céramiques de la nécropole
sont postérieures aux années 360 av. j.-c. et
antérieure au milieu du 6e s. ap. j.-c.
en guise de conclusion, on remarque donc sur
cette nécropole que les locaux accordaient une attention accrue à un service qui répondait mieux à la
distinction entre les principales nécessités de la
table. Pour les époques hékatomnide et hellénistique,
les vases de toilette apporteraient de leur coté des
nuances à ce tableau, avec la primauté des amphorisques de cos suivi des unguentaria dans la première
moitié du 3e s. av. j.-c. Pour l’époque romaine
tardive on remarque une certaine préférence pour la
céramique de cuisine. une variation se retrouve
parmi les vases typologiquement identifiables. Le
tableau général de la céramique de la nécropole de
Labraunda montre également des aspects particuliers
d’une vie économique locale.
3. FOUILLES DES BAINS EST (ch. bost) (Fig. 79)
Les principaux résultats des opérations précédentes, présentés dans le cadre des chroniques de
Labraunda185, s’avèrent d’un grand intérêt et apportent
notamment un nouvel éclairage sur l’occupation du
site aux époques romaine et tardo-antique. rappelons
que les travaux se sont principalement concentrés
sur la partie chauffée des bains avec le dégagement
184) Lungu 2014, 2016a et 2016b.
185) Henry et al. 2014 et 2015.
de trois salles (Pce1, 2 et 5) dont, sans aucun
doute, un caldarium (Pce5). Durant la saison 2016,
notre but était, d’une part, sur le terrain, de poursuivre
les fouilles stratigraphiques à l’est du caldarium,
tout en complétant les études architecturales et,
d’autre part, de mettre l’accent sur les études de
mobilier, particulièrement celles consacrées à la
246
OLiVier Henry et alii
Fig. 79 : Vue aérienne
orthophotographique des
Bains Est
(D. Lowenborg).
céramique, au marbre et aux terres cuites architecturales186.
3.1. PCE5
L’intervention de l’été 2015 avait permis de
comprendre la fonction de la pièce Pce5 et d’appréhender le contexte stratigraphique mais plusieurs
questions restaient en suspens et il convenait de
compléter le travail.
Angle sud-ouest de la pièce (Fig. 80 et 81)
La fouille du secteur situé entre la banquette et
l’enfoncement repéré au sud s’est arrêtée sur le
niveau de sol des bains. Le placage de marbre est
conservé par endroits mais l’ensemble est largement
fragmenté et le radier supérieur brisé en plusieurs
lambeaux. il convient de noter qu’aucun niveau de
réoccupation de l’antiquité tardive n’a été ici repéré.
attaché au mur ouest, le système de paroi creuse est
conservé sur une élévation suffisante pour offrir de
nombreuses informations complémentaires. a l’angle,
une plaque de marbre présente un orifice plus ou
moins circulaire, ouvrant sur l’intérieur du conduit
d’un tubulus et dont la fonction devra être précisée.
Enfoncement sud (Fig. 82)
seule la partie est avait été révélée en 2015 et
nous avons donc procédé au dégagement de la partie
ouest. si l’emmarchement est ici affaissé, une partie
du placage de marbre du sol du podium est, quant à
lui, conservé. Par ailleurs, le plan rectangulaire de
cette niche est confirmé.
Bassin chaud BS5014 (Fig. 83 et 84)
La moitié sud du bassin restait à fouiller. un
bloc architectural, laissé sur place en 2015, a été
186) L’équipe scientifique du projet des bains est se compose de christophe bost et ayse Henry (direction), Mélanie Hauchart et
Fabien Lesguer (responsables de secteur), alexandra Dolea et alina Musat (étude de mobilier), nicolas Lamare (étude architecturale
et relevés) avec la participation de Fabrice charlier, görkem cimen, selin gür, anna sitz. L’équipe d’ouvriers était encadrée par
Münir akyar, contremaître. nous tenons à remercier Daniel Löwenborg et Frédérique Marchand-beaulieu pour les relevés de
photogrammétrie au sol et aériens.
LabraunDa 2016
247
Fig. 80 : PCE5, angle sud-ouest du
caldarium, depuis le Nord-Est
(chr. bost).
Fig. 81 : PCE5, angle sud-ouest du
caldarium, détail des tubuli
(chr. bost).
Fig. 82 : PCE5, enfoncement sud
dégagé (chr. bost).
248
Fig. 83 : PCE5, bassin chaud BS5014 dégagé,
depuis le Nord (chr. bost).
Fig. 85 : PCE5, sondage au pied de la margelle du bassin
(chr. bost).
OLiVier Henry et alii
Fig. 84 : PCE5, bassin chaud BS5014 dégagé, depuis l’Ouest
(chr. bost).
LabraunDa 2016
évacué et déposé plus à l’est, puis la fouille s’est
poursuivie jusqu’au dallage de marbre. Trois us
ont été différenciées dans les niveaux de comblement.
a l’instar des trouvailles de 2015, les couches inférieures comprenaient de nombreux fragments de
marbre ainsi que du mobilier céramique. Le bassin
apparaît entièrement dégagé.
Sondage SDS5 au pied du bassin
ce sondage, implanté au pied de la margelle,
côté salle, avait pour but de mettre au jour une
grande partie de l’hypocauste, ceci afin d’offrir une
fenêtre d’accès aux maçonneries de soubassement
du bassin. au final, les résultats donnent principalement des informations concernant l’architecture de
l’hypocauste. La diversité des matériaux utilisés
pour bâtir le réseau de pilettes signale de nombreuses
opérations de restauration qui, dans le cadre du
suivi de maintenance du système de chauffage, ont
dû s’avérer indispensables. en effet, nous sommes
là très proches du praefurnium, dans un secteur plus
particulièrement soumis aux contraintes de chaleur.
ainsi, dans cet espace réduit, on retrouve non seulement des pilettes à briques carrées, à briques rondes
épaisses et irrégulières, mais également des exemplaires composés d’éléments recyclés, fûts de colonne,
tuyau céramique, et une pilette monolithe en gneiss.
L’étude du soubassement du bassin s’est, par contre,
révélée malaisée, cela en raison du mauvais état de
conservation des arcs et des niveaux de suspensura
du radier supérieur de l’hypocauste. Les risques
d’effondrement empêchent de dégager convenablement les structures, rendant difficiles les relevés
(Fig. 85).
enfin, des observations faites devant la bouche
du canal du praefurnium, sous le niveau de sol du
bassin (Fig. 86) comme dans les niveaux du radier
inférieur de l’hypocauste du sondage sDs4 de 2015
(Fig. 87) sont venues compléter la documentation.
De la sorte, l’ensemble des renseignements tirés de
ces interventions permet d’apporter de nouveaux
éclairages sur le mode de construction et de fonctionnement du système de chauffage, la disposition
des revêtements décoratifs et la chronologie du bâtiment. au final, les fouilles étant maintenant en
grande partie achevées, la pièce a été recouverte
d’une épaisse couche de sable et gravier qui devrait
protéger, de manière efficace, les vestiges.
3.2. Le secteur à l’Est de PCE5
classiquement, le travail a débuté par le décapage
des terres végétales et l’enlèvement de blocs effondrés
ou anciennement stockés. rapidement, le sommet
249
d’un nouveau mur est apparu. Orienté est-Ouest et
accolé au mur est du bassin, il partage le secteur en
deux espaces.
PCE7
afin de ménager un trajet d’évacuation des
déblais convenable, nous avons d’abord procédé à
la fouille de l’espace nord, dénommé Pce7. c’est
une pièce de plan rectangulaire, avec des grands
côtés est-Ouest de 2,60 m et des petits, nord-sud,
de 2,20 m, ouverte à l’Ouest vers le couloir menant
à Pce5, au nord, vers Pce2 et à l’est, vers un
passage entre le praefurnium et Pce4. Le comblement
se composait de trois strates de sédiment sableux et
de matériaux accumulés. L’us supérieure comprenait
notamment de nombreux fragments de tuiles et de
briques sans qu’il soit toutefois possible d’y voir un
niveau d’effondrement de toiture. sous ce comblement,
nous avons découvert un premier sol d’occupation,
armé de quelques dalles en terre cuite et de fragments
de béton de tuileau (Fig. 88). enfin, est apparu le
sol bétonné correspondant à l’état balnéaire de cette
salle, couvert d’un dallage de marbre, lui-même
conservé sur une grande surface et entièrement restituable (Fig. 89). Le temps de la fouille, nous avons
conservé une berme étroite sur le bord ouest afin de
documenter au mieux la coupe stratigraphique
(Fig. 90). Le couloir, menant vers le caldarium,
seulement dégagé en partie en 2015, a été entièrement
fouillé. Le sol de ce dernier, légèrement surélevé
par rapport au sol de Pce7 forme un seuil, dans
lequel vient s’encastrer une canalisation de terre
cuite débouchant au milieu de la porte.
PCE8, le praefurnium (Fig. 91)
une fois achevé le travail sur Pce7, nous avons
ouvert l’espace sud, Pce8, qui, selon notre hypothèse,
correspondait à l’emplacement du praefurnium. Le
sondage forme un rectangle de 4,60 m est-Ouest
pour 4 m nord-sud. De la même façon que pour les
autres secteurs, la fouille a été menée suivant des
principes méthodologiques canoniques avec un enregistrement stratigraphique par us, un archivage
photographique et une couverture altimétrique systématique par niveau. Des listings us, photos,
relevés, prélèvements ont été dressés au fur et à
mesure et l’ensemble du mobilier archéologique découvert a été soigneusement récolté, enregistré et
conditionné.
au total, pour parvenir aux niveaux d’occupation
les plus anciens du praefurnium, ce sont plus de
2,80 m de couches archéologiques étudiées et 37
us individualisées. sous la terre végétale, les niveaux
250
OLiVier Henry et alii
Fig. 86 : Sondage devant la bouche du praefurnium, dans le
bassin chaud (chr. bost).
Fig. 88 : PCE7, sol tardif SL7004, depuis le Sud (chr. bost).
Fig. 87 : Nettoyage du radier inférieur de
l’hypocauste dans le sondage 4 (chr. bost).
LabraunDa 2016
251
Fig. 89 : PCE7, sol avec
placage en marbre, depuis le
Nord (chr. bost).
Fig. 90 : PCE7, coupe du
comblement, depuis l’Est
(chr. bost).
Fig. 91 : PCE8, le
praefurnium, depuis l’Est
(chr. bost).
252
OLiVier Henry et alii
supérieurs correspondaient aux remblais des terrasses
modernes. Puis sont apparues des strates témoignant
de phases d’effondrement et de début de comblement,
composées principalement de nombreux blocs de
gneiss et de fragments de Tca. a compter de
l’us8007, le sédiment devenait beaucoup plus charbonneux et les us inférieures correspondaient à
l’accumulation en lien avec l’occupation et les différentes phases de fonctionnement du foyer. en
choisissant d’orienter prioritairement nos recherches
vers le praefurnium, nous espérions y découvrir des
niveaux stratigraphiques en place, susceptibles de
renseigner directement les périodes d’utilisation des
bains. en effet, cette stratigraphie manquait dans
les études précédentes des salles chaudes qui offraient
principalement des données à propos des phases de
réoccupation tardive, d’abandon et de destruction.
nos espoirs ont été récompensés puisque la fouille
a révélé différents niveaux d’occupation accumulés
sur une épaisseur allant de 0,50 m à plus de 0,80 m
par endroit. Plusieurs niveaux de circulation, au
moins trois, ont été individualisés (Fig. 92), ainsi
que plusieurs phases d’aménagement de la zone de
travail, située devant le foyer. Dans un premier
temps, on a installé une dalle en pierre, posée dans
une fosse (Fig. 93). Par la suite, elle a été recouverte
par un empierrement, avant la mise en place d’un
nouveau pavement, une grande tuile plate entière et
réutilisée (Fig. 94).
La zone du foyer a également fait l’objet d’une
étude attentive avec la mise en œuvre d’un protocole
particulier de prélèvements des charbons. si plusieurs
us de cendres et charbons ont bien été distinguées
(Fig. 95), les échantillons ont été prélevés de manière
systématique, par passe de 5 cm d’épaisseur et
suivant un carroyage qui divisait le foyer en trois
zones. L’ensemble devra être traité par Tzvetana
Popova (cnrs sofia) en charge des études de carpologie et d’anthracologie. Les résultats apporteront,
sans doute, de précieuses informations sur la pratique
du feu et les sources d’approvisionnement en combustible.
a la suite de la mise au jour de l’ensemble du
praefurnium, les découvertes sont nombreuses et
importantes. bien qu’il soit impossible de toutes les
présenter dans ce rapport préliminaire, nous citerons,
entre autres, la porte d’entrée d’un couloir de service
menant vers les hypocaustes des pièces situées au
nord (Fig. 96), les nombreuses traces de transformations et de réfections du foyer (Fig. 97), les
vestiges de support et d’ancrage des réservoirs d’eau
et de la chaudière (Fig. 98).
3.3. Dégagement des façades sud et ouest
après les travaux de 2015, il semblait urgent de
dégager plus nettement les parements extérieurs des
façades sud et ouest des bains. a l’Ouest, des remblais
des fouilles anciennes masquaient l’angle de la Doric
House et des bains. au sud, il s’agissait d’un mur de
terrasse et de remblais modernes. une fois ces déblais
évacués, deux ou trois assises, selon les endroits, ont
ainsi été exhumées et il est rapidement apparu qu’elles
présentaient des caractéristiques remarquables. Les
techniques de construction utilisées sont en tous
points comparables à celles employées sur les grands
murs de terrasse et de l’acropole, datés de l’époque
hellénistique, soit un grand appareil à parpaings et
boutisses avec plumées d’angle (Fig. 99). il est donc
possible d’en déduire qu’une partie du mur ouest des
bains, comme du mur sud, seraient venus s’implanter
sur un socle de maçonneries appartenant à un édifice
antérieur. c’est là, une découverte importante.
3.4. Etudes de mobilier
s’agissant du mobilier, l’étude de la céramique,
confiée à l’équipe dirigée par Vasilica Lungu, s’est
poursuivie. Depuis 2015, c’est alina streinu qui est
en charge de cet important dossier. Le mobilier
2014 et 2015 a déjà fait l’objet d’un inventaire et de
l’élaboration d’un catalogue. Pour 2016, l’ensemble
des trouvailles a été répertorié.
Dès le début du projet, à l’été 2014, nous avons
souhaité mettre en place un protocole d’analyse des
matériaux de construction en terre cuite (Tca). en
2015, alexandra Dolea, qui mène cette étude, n’avait
malheureusement pas pu travailler sur les lots importants
mis au jour lors de la saison de fouille. ainsi, en
attente de traitement, ces derniers avaient été stockés,
par niveaux correspondants et faute de mieux, dans
la basilique de l’east church. cette année, alexandra
a consacré deux semaines à l’inventaire de cet
ensemble. Fabrice charlier, spécialiste de ce type de
mobilier, est venu l’épauler durant une semaine et ce
travail commun a permis de mener à bien cette tâche.
Le mobilier Tca découvert lors de la campagne
2016 a, pour sa part, été rangé à l’est des bains, sur
la terrasse moderne. il sera étudié en détail en 2017.
Conclusion
cette nouvelle saison s’achève sur un bilan,
sans aucun doute, très positif dû, en grande partie, à
l’énergie que chacun a su mettre dans son implication
et à une bonne humeur générale, clef de voûte d’un
travail en équipe de qualité. La fouille du caldarium
a pu être menée à son terme dans de bonnes
LabraunDa 2016
253
Fig. 92 : Vue en coupe de plusieurs niveaux charbonneux
d’accumulation et de circulation dans l’aire de travail (US8014,
8020 et 8021), depuis l’Est (chr. bost).
Fig. 93 : Dalle de pierre posée devant le foyer
(US8031), depuis l’Est (chr. bost).
Fig. 94 : Tuile réutilisée, posée devant le foyer
(US8016), depuis l’Est (chr. bost).
254
OLiVier Henry et alii
Fig. 95 : US charbonneuse 8023 dans le foyer, depuis le Sud
(chr. bost).
Fig. 97 : Vue générale de l’aire de service devant le foyer,
depuis l’Est (chr. bost).
Fig. 96 : Porte de service donnant dans l’aire de
travail du praefurnium, depuis le Sud (chr. bost).
LabraunDa 2016
255
conditions. comme espéré, le dégagement du praefurnium offre un ensemble
très conséquent, laissant entrevoir une
exploitation des données particulièrement
fructueuses. ajoutons que la mise au
jour de Pce7 vient opportunément compléter le plan des espaces de circulation
(Fig. 100). en outre, à l’initiative d’Olivier Henry, directeur de la mission,
nous avions décidé de porter un effort
appuyé sur les études de mobilier. ainsi,
celles du marbre, de la céramique et de
la Tca ont amplement progressé avec
la mise en œuvre de méthodologies rigoureuses et adaptées. Les opérations
futures devraient plus particulièrement
Fig. 98 : Vue générale du podium
qui devait supporter les réservoirs
d’eau froide et chaude avec
escalier d’accès (chr. bost).
Fig. 99 : Vue de la
façade sud des Bains
dégagée, depuis le Sud
(chr. bost).
porter, d’une part, sur le secteur situé
au pied de la façade ouest, avec comme
but de mieux comprendre les liens entre
la Doric House et les bains, et, d’autre
part, sur la pièce à l’est de Pce2.
Fig. 100 : Plan détaillé des Bains, en
cours d’élaboration
(relevés : a. Henry, n. Lamare ;
DaO : n. Lamare).
OLiVier Henry et alii
256
4. RESTAURATION, CONSERVATION ET MISE EN VALEUR
4.1. La céramique
Les caractéristiques chimiques du sol de Labraunda, particulièrement acide, réside dans une décomposition avancée et une destruction régulière
des céramiques du site. Par conséquent, il est souvent
difficile, voir impossible, d’effectuer une étude complète et précise du matériel mis au jour lors des
fouilles si cette étude n’est pas accompagnée d’un
sérieux travail de conservation/restauration. cette
année, pour la première fois depuis le début des
fouilles, une restauratrice spécialisée dans la céramique
a participé à la mission pendant une période de six
semaines.
Le travail, dirigé par cr. georgescu, a visé dans
un premier temps les vases les plus imposants dont
de très nombreux fragments avaient pu être recoltés.
Le mode opératoire a été le suivant : analyse, nettoyage, consolidation des pâtes céramiques avec
une solution Primal ac33, assemblage, collage,
remplissage des fissures au plâtre et nettoyage final.
Parallèlement, et afin d’inscrire ce travail dans la
longue durée, il a été effectué un audit général de
l’état des céramiques de Labraunda afin de mettre
en place un calendrier des interventions dans les
années à venir.
4.2. Marbre (e. andersson)
During this year’s project, we continued the
work on the protection/conservation of the marble
architectural members at Labraunda with the treatment
of seven more pieces, including inscriptions, columns
and architrave pieces. a general cleaning has also
been conducted on blocks that had been treated
with biocide in 2014 or 2015 to prevent further biological growth and prepare them for later conservation
treatments.
Inscriptions on the Temple Terrace
in front of the north stoa on the Temple Terrace
there is a number of inscriptions from different time
periods, of which some are re-used architectural
blocks. The inscriptions found in Labraunda have
been published by jonas crampa (1969 and 1972)
together with photographs. From this documentation
it is clear that severe weathering has occured over
the last fifty years, and many of the inscriptions are
in a fragile state and partly unreadable. The conservation of these blocks started in 2015 and continued
this year. now all inscribed blocks except one have
been treated, including the dedication by Hekatomnos,
son of Hyssaldomos (ILabraunda 27) (Fig. 101).
Fig. 101 : L’inscription ILabraunda 27 avant les
opérations de conservation (a. konyalı).
The Temple of Zeus
The piece of architrave block with idrieus’ dedication from the temple (ILabraunda 16), placed
on the east front of the temple, was conserved.
another block, D99, belonging to the same architrave
was located on the terrace with the front facing the
ground. it was turned and the letters were found to
be fairly well preserved, similar to the documented
condition in crampa’s publication (1972). The plan
is to place it back in the temple, close to the newly
conserved architrave block and treat it next year.
South Propylon
a column with base (k28 a+b) at the northern
end of the building was conserved. The column has
a large fracture and it was decided to resin this next
year, with a more suitable marble adhesive than the
one we have on the site. The loose piece has been
placed back into the right position.
East Church and Doric House
in the east church, the dedication to claudius
Menelaus (ILabraunda 65), together with its base
(inv. 111/r6a) was conserved. another inscribed
block at the entrance to the church, inv 104, was
treated with biocide for the first time in august 2016
and cleaning started a few days later. it was found to
have a lot of biological growth on the top side which
was hard to remove with a scalpel. For this reason, it
was decided to apply a second biocide treatment
which will be left on longer, and resume conservation
of the block next year. in the Doric House, the frag-
LabraunDa 2016
mentary architraval inscription from the Hekatomnd
period (ILabraunda 19) was conserved.
Maintenance
The top sides of all previously conserved blocks,
2010-2015, were cleaned with soap water and a soft
brush. some old infillings were repaired with slaked
lime and crushed marble. Four blocks were reconsolidated with diammonium phosphate (25 gr/1l
water) as they displayed sugaring marble; an anta
capital in front of Andrôn b, two architrave blocks
on the terrace below Andrôn b and an architrave
block in Andrôn a.
The architrave blocks of the Oikoi that were
treated with biocide in 2015 were cleaned with soap
water and soft brushes after they had been lifted off
the ground and placed on a metal construction (Fig.
102).
since 2010, 49 blocks of marble from Labraunda
have been treated and preserved from further degradations.
4.3. Oikoi
une grande partie de nos travaux de conservation
a été dévolue aux Oikoi de Labraunda. ce bâtiment,
datant de la période des Hékatomnides, est localisé
à l’Ouest du temple et au nord de l’Andrôn a. en
plan, il présente une façade tétrastyle in antis à
l’arrière de laquelle se trouvent deux pièces mitoyennes
de tailles inégales qui partagent le même pronaos.
une des particularités du bâtiment est d’avoir
conservé l’intégralité de la dédicace architravale
hékatomnide :
ΙΔΡΙΕΥΣ ΕΚΑΤΟΜΝΩ ΜΥΛΑΣΕΥΣ
ΑΝΕΘΗΚΕ ΤΟΥΣ ΟΙΚΟΥΣ ΔΙΙ
ΛΑΜΒΡΑΥΝΔΩΙ
Les fouilles du bâtiment, dans les années 1950
ont permis de révéler qu’il avait été aussi très
largement réutilisé et partiellement transformé aux
périodes romaine et byzantine. Vers le 1er s. ap. j.c., on a aménagé dans la pièce nord un podium en
briques, plaqué de marbre, puis vers le 6e siècle, la
pièce sud s’est vue agrémenter de quatre piliers
d’angle visant à supporter une coupole (Fig. 103).
Le bâtiment présentait plusieurs problèmes de
conservation (Fig. 104). L’inscription sur les blocs
d’architrave, posés au sol, subissait de nombreuses
attaques biologiques. ces dernières, associées aux
multiples et violentes intempéries de la région, risquaient de faire disparaître à tout jamais cet unique
vestige hékatomnide. Dans la pièce sud, ensuite, les
257
piliers, mis au jour en 1951, et constitués pour l’essentiel de briques liées au mortier, commençaient
sérieusement à se déliter, après être restés 55 ans à
l’air libre. Les murs, enfin, et particulièrement ceux
faisant face au nord, subissaient depuis de très nombreuses années des attaques biologiques sérieuses
qui ont résulté dans l’éclatement de certains blocs.
une série d’actions a donc été entreprise cette
année afin de régler ces problèmes. Dans un premier
temps l’ensemble des fragments de marbres, mis au
jour lors des fouilles anciennes et replacées à même
le sol des Oikoi a été évacué. Les plus précieux des
blocs ont été placés dans le dépôt, tandis que les
autres ont été stockés à l’arrière de l’Andrôn a, protégés par plusieurs couches de géotextile. L’ensemble
du bâtiment a été nettoyé mécaniquement, murs
compris. nous avons ensuite construit une plateforme
en acier inoxydable, d’après un projet dessiné par
nos soins et approuvé par la commission des bâtiments
historiques. cette plateforme fut conçue afin de recevoir l’ensemble des blocs d’architrave portant
l’inscription d’idrieus. Les marbres reposent sur
une fine couche d’aluminium qui permet d’éviter
un contact direct entre la pierre et l’acier. ensuite,
dans la pièce sud, nous avons procédé à un nettoyage
minutieux et à un dépoussiérage des quatre piliers
qui ont été consolidés et leur partie haute partiellement
reconstruite. Les parois et les briques des piliers ont
été consolidés grâce un mortier de chaux créé à
partir des blocs de mortiers antiques récolté au cours
des fouilles, notamment dans les bains est, et mélangés à de la chaux hydraulique. enfin, l’ensemble
du sol du bâtiment a été recouvert de géotextile puis
d’une couche de gravier (Fig. 105).
suite à une étude architecturale détaillée dans le
cadre de la publication prochaine du bâtiment, nous
avons en outre réalisé que nous disposions, sur le
site, de la très grande majorité des blocs d’architecture
de la façade des Oikoi. nous prévoyons donc de
lancer, dans un avenir proche, un programme d’anastylose qui visera, d’une part, à démonter la reconstruction ancienne et fautive de l’ante sud et des colonnes puis, dans un second temps, à remonter l’ensemble de la façade à l’aide notamment de nouveaux
blocs taillés (Fig. 106).
4.4. L’Eglise Est
comme nous l’indiquions en introduction de ce
rapport, l’église est a fait l’objet d’une étude spécifique
au cours de la saison 2016. cette étude consistait,
notamment, en une analyse détaillée des élévations
des murs et du sol de marbre. ce fut donc l’occasion
de procéder à un nettoyage général, mais néanmoins
minutieux, de l’ensemble de ce bâtiment de plus de
258
Fig. 104 : Les Oikoi avant les travaux de conservation (2015), vus
du Sud-Est (O. Henry).
Fig. 103 : Plan des Oikoi (j. blid).
Fig. 105 : Vue aérienne des Oikoi, depuis l’Est, après les
opérations de restauration (O. Henry).
OLiVier Henry et alii
Fig. 102 : La dédicace architravale des Oikoi après les travaux
2016 (O. Henry).
LabraunDa 2016
259
Fig. 106 : La façade des Oikoi ; à gauche, telle qu’elle est aujourd’hui ; à droite proposition de
reconstruction (d’après P. Hellström).
Fig. 107 : L’Eglise Est en 2015, avant les opérations de nettoyage et de conservation,
vue du Sud-Est (D. Löwenborg).
200 m2. ainsi, les blocs ‘errants’ ont été évacués,
tandis qu’une partie du matériel de marbre, appartenant
aux Propylées est, ont été déplacés au nord de
l’église. Le sol, dont une grande partie des dalles de
couverture en marbre est encore conservée, a ensuite
été entièrement nettoyé puis recouvert de géotextile,
lui-même protégé enfin par une couche de gravier
(Fig. 107 et 108).
ments les mieux conservés du site. Or, la façade
avait perdu plusieurs blocs de son parapet qui étaient
tombés dans le bassin, et ce dernier n’avait jamais
pu être nettoyé de la végétation envahissante du fait
de l’humidité importante et de la présence de nombreux serpents.
4.5. La fontaine centrale à colonnade
Depuis plusieurs années les autorités locales
nous demandent de procéder au déblayage des remblais issus des fouilles anciennes et déposés au sein
même du site de Labraunda. au cours de la saison
2016 nous avons donc poursuivi ces opérations dans
deux zones. La première se situe au sud des bains
sud. L’ensemble formé par ces remblais est très im-
Profitant d’une année particulièrement sèche,
nous avons pu procéder au nettoyage du bassin et à
la restauration de la façade de la fontaine monumentale
centrale de Labraunda (Fig. 109). Localisée sous la
terrasse du temple et en face de l’Andrôn b, cette
fontaine à la façade tristye in antis est l’un des bâti-
4.6. L’enlèvement des remblais et des blocs
‘errants’
260
OLiVier Henry et alii
Fig. 108 : L’Eglise Est, après les opérations de nettoyage et de conservation, vue du
Sud-Est (O. Henry).
Fig. 109 : La fontaine centrale à colonnade après
les opérations de restauration (O. Henry).
Fig. 110 : Enlèvement des blocs de la terrasse
sud à l’aide d’un camion-grue (O. Henry).
LabraunDa 2016
posant et nous nous sommes efforcés depuis la
saison 2015 à évacuer l’ensemble de ces terres.
L’opération est chronophage, du fait surtout de la
présence d’un matériel céramique relativement important, et nécessitera plusieurs saisons de fouille
afin d’en venir complètement à bout. La seconde
zone concernée se situe dans l’angle formé par le
bâtiment dorique (à l’est du Propylon sud) et les
bains est. se trouvait ici un important remblais issu
principalement des fouilles du bâtiment dorique.
L’ensemble de ce remblais a pu être évacué cette
année.
L’un des principaux problèmes engendrés par
les fouilles à Labraunda consiste en l’évacuation
261
des très nombreux blocs de gneiss issus de l’effondrement des bâtiments et mis au jour lors des opérations de creusement. au cours des dernières années
ces blocs avaient été stockés sur la terrasse sud du
site. avec l’accélération des travaux de fouille, il
devenait difficile de continuer un tel amoncellement.
aussi, cette année, avons-nous fait appel à un camion
grue de 50 tonnes, qui nous a permis de déplacer
l’ensemble de ces blocs depuis la terrasse sud vers
une parcelle de terrain inoccupée, au sud de la route
asphaltée (Fig. 110).
5. DIFFUSION DE LA CONNAISSANCE (2016-2017)
5.1. Table ronde et journée d’étude
Dans le courant de l’année 2016-2017 deux
tables rondes ont été organisées. La première s’est
tenue à l’université d’uppsala les 15 et 16 novembre
2016. elle avait pour objectif de faire un point sur la
collaboration franco-suédoise à Labraunda et d’envisager le futur des recherches sur le terrain. il fut
aussi question de mettre en place des projets de recherche en commun. L’ensemble des responsables
de projets à Labraunda participa à cette réunion,
soit une quinzaine de personnes.
La seconde table ronde s’est tenue à istanbul, au
swedish research institute. elle avait pour but de
présenter l’état des dernières recherches à Labraunda.
en voici le programme :
Introduction
14 :30 – 14 :50 Olivier can Henry (ensaOrOc, iFea)
Labraunda 2016 excavations
The Surroundings of Labraunda
14 :50 – 15 :10 a. Frejman (uppsala univ.)
strabo says Labraunda is a Village, what Does
the archaeology say?
15 :10 – 15 :30 baptiste Vergnaud (iFea)
The Towers in the Fortifications of inland caria
in the classical and the Hellenistic Period
Material Studies
15 :30 – 15 :50 Vasilica Lungu (institute of southeast european studies, romanian academy)
ceramics from the nekropolis, an Overview on
Typology and chronology
15 :50 – 16 :10 ömür Dünya Çakmaklı (karabük
univ.)
glass Finds from the water Pool and a general
View of the Labraunda glass
The East Baths Complex
16 :30 – 16 :50 christophe bost (iFea, cnrs)
an appraisal on Three excavation seasons at
the east baths
16 :50 – 17 :10 ayşe Henry (iFea)
new considerations on the ‘east church’
Conclusion
17 :10 – 17 :30 Olivier can Henry (ensaOrOc, iFea)
Future research Projects at Labraunda
cette table ronde a été suivie d’une présentation
du dernier volume paru dans la série des Excavations
and Research at Labraunda, consacré aux périodes
de l’antiquité tardive, par son auteur j. blid.
5.2. Conférences
03/2017 : “sanctuaire et pouvoir ; nouvelles
pistes de réflexion à partir des recherches archéologiques récentes sur le site de Labraunda en carie”,
académie des inscriptions et belles Lettres, Paris
(O. Henry).
03/2017 : “un personnage fragmenté; la figure
d’Hekatomnos, satrape de l’empire perse et dynaste
carien”, ens, Paris (O. Henry).
01/2017 : “L’expression du pouvoir de Mausole
et le sanctuaire de Labraunda en carie”, sFac,
Paris (O. Henry).
11/2016 : “The More we Learn The Less we
know? a reappraisal of Labraunda’s Last excavation
seasons”, université de uppsala (O. Henry).
10/2016 : “Labraunda - roma Dönemi su kompleksi cam buluntuları”, colloque aaZM, université
de Dumlupınar (ö. Çakmaklı).
262
OLiVier Henry et alii
10/2016 : “De Zeus stratios à Zeus Labraundos,
une nouvelle conception du sanctuaire de Labraunda
en carie au 4e siècle av. j.-c.”, colloque Cotoyer les
Dieux, ecole Française d’athènes (O. Henry).
09/2016 : “Labranda’da andron a’nın yapım
Teknikleri ve restorasyon Projeleri”, 9. Karia; Karialılar ve Mylasa Sempozyumu, Milas/Turquie (O.
Henry).
05/2016 : “Labraunda 2015”, Kazı Sonuçları
Toplantısı, 23-27 Mai 2016, edirne (Turquie)
04/2016 : “People and Forteresses in inland
karia in classical and Hellenistic periods”, université
koç (b. Vergnaud).
02/2016 : “achéménides vs Hékatomnides : la
culture matérielle ambiguë des satrapes de carie”,
Colloque L’Anatolie achéménide : nouvelles recherches archéologiques, Musée du Louvre, Paris
(O. Henry).
5.3. Publications
Articles
ö.D. Çakmaklı, “Zeus Labraundos kutsal alanı
su kompleksi kazıları cam buluntuları”, Seleucia
7, 2017, 77-94.
a. Freccero
O. Henry et al., “Labraunda 2015”, Anatolia
Antiqua XXiV, 2016, 339-457.
O. Henry et D. aubriet, “Le territoire de Mylasa
et le serment d’Olympichos : autour d’une nouvelle
inscription découverte au sanctuaire de Zeus Labraundos en carie”, CRAI 2015, ii, 673-702.
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137”, Epigraphica Anatolica 49, 2016, 27-45.
Volumes
e. Durusoy, Tarihi Yoldan Kültürel Rotaya, Milas
ile Labraunda Arasındaki Yolun Korunması ve Yönetimi, ankara 2016.
j. blid, Labraunda 4. Remains of Late Antiquity,
stockholm 2016.
5.4. Communication grand public
Film promotionnel
au cours de la saison 2016, nous avons participé
à la réalisation d’un film court sur Labraunda à destination du grand public. ce documentaire de 2:11
mn a été réalisé sur la demande du bureau de la
sous-préfecture de Milas.
Le film est dipsonible sur youtube à l’adresse
suivante
:
https://www.youtube.com/watch?v=MrjM3jwuu_u
Site virtuel (PSL* Explore)
Du 26 octobre au 26 novembre 2015 s’est tenue,
à l’ecole normale supérieure de Paris, une exposition
dédiée au sanctuaire de Labraunda, et intitulée ‟Zeus
à la double hache ; Mausole et le sanctuaire de Labraunda” (www.labraunda.ens.fr). cette exposition
était née de la volonté de mettre en parallèle les vestiges antiques de Labraunda et l’habitat moderne et
traditionnel des montagnes du Çomakdağ. Montée
à istanbul, dans une version réduite, en 2010, elle
avait déjà beaucoup voyagé en europe. La version
de l’exposition présentée à Paris était la plus étendue
jamais montrée. L’exposition était composée de 93
clichés grand format, en noir et blanc (pour les
vestiges antiques) et en couleur (architecture moderne
et paysages).
suite à cette exposition physique, il a été décidé
de créer une exposition virtuelle en collaboration
avec PsL* explore. cette exposition intègre non
seulement l’ensemble des photographies présentée
à l’ens, mais aussi de très nombreuses prises de
vue inédites. elle est visitable à l’adresse suivante :
https://explore.univ-psl.fr/fr/exposition-virtuelle/zeus%c3%a0-la-double-hache-le-sanctuaire-de-labraunda
6. L’EQUIPE DE FOUILLE 2016
L’équipe de fouille 2016 a réuni 40 intervenants
accompagnés de 10 ouvriers. Huit nationalités différentes étaient représentées. La liste des participants
à la mission 2016 est la suivante :
1. akyar Münir,
2. aLTunTaŞ kübranur, université de karabük,
3. anDerssOn erika, uppsala,
4. arDiL cem, université de Mimar sinan, istanbul,
5. arnauD Louise, université de nantes,
6. bİDecİ Merve, université de karabük,
7. bOLaT özlem, université de karabük,
8. bOsT christophe, iFea, cnrs iraMaT
uMr5060,
9. carLess naomi, center for Hellenic studies,
10. ÇakMakLi ömür, université de karabük,
11. cHarLier Fabrice, archeodonum,
12. ÇeLİk güney, université de Mimar sinan,
istanbul,
LabraunDa 2016
13. ÇİMen görkem, université d’uppsala,
14. DOLea alessandra, université de bucarest,
15. FrejMan axel, université d’uppsala,
16. ganciu iulian, universite de Leiden,
17. geOrgescu cristina, institut d’archéologie
“Vasile Parvan” bucarest,
18. gÜr selin, Middel east Technical university,
19. HaucHarT Mélanie, université de Montpellier,
20. Henry ayşe, iFea,
21. Henry Olivier, PsL*, ens aOrOc uMr
8546, iFea,
22. HOLickOVa sonja, Lund,
23. jungersTrOM Ludvig, université d’uppsala,
24. kaPLanseren Onurcan, université de
karabük,
25. LaMare nicolas, université de Toulouse,
26. LaMesa anaïs, université Paris 4,
27. Lesguer Fabien, eVeHa,
28. LOwenbOrg Daniel, université d’uppsala,
29. Lungu Vasilica, académie des sciences
bucarest,
30. MarcHanD-beauLieu Frédérique, ecole
normale supérieure,
31. nicOLae Lavinia, universite d’athènes,
32. öZkan yankı, université de karabük,
33. sargÜney güneş, université de boğaziçi,
34. scHibiLLe nadine, cnrs iraMaT
uMr5060,
35. siTZ anna, université de Pennsylvanie
(usa),
36. sTOjanOViTc ivana, université de beograd,
37. sTreinu alina, Musée municipal archéologique de bucarest,
38. sTreinu Marius, université de bucarest,
39. Tucker gregory, université du Michigan
ann arbor (usa),
40. VergnauD baptiste, iFea.
263
CONCLUSION
cette année 2016 a marqué la fin d’un certain
nombre de projets à Labraunda. ainsi les projets sur
l’acropole, les nécropoles, la prospection au sol et
l’Andrôn a passent maintenant dans la phase de publication finale. Le volume consacré aux andrônes
devrait paraître en 2017, tandis que ceux dédiés à
l’acropole et aux nécropoles sont pressentis pour
2018. La thèse de doctorat qui comprend notamment
la prospection au sol devrait être soutenue à uppsala
à l’été 2017.
La conclusion de ces projets est l’occasion de
mener une réflexion globale sur le futur des recherches
à Labraunda. Les 15 et 16 novembre 2017, nous
avons organisé une table ronde qui nous permit de
réunir l’ensemble des partenaires scientifiques des
fouilles de Labraunda. cette réunion fut l’occasion
de mettre en place de nouveaux programmes de recherche. Plusieurs zones seront ainsi privilégiées
dans un avenir proche : les bains est, dont la fouille
doit se poursuivre ; la Stoa est, seul monument hékatomnide qui n’a encore fait l’objet d’aucune opération archéologique ; la Stoa nord, installée sur la
terrasse du temple ; la zone nord-ouest, dont les résultats de la prospection géophysique de cette année
ont démontré l’importance ; le méplat au nord de la
Tombe Monumentale, qui pourrait abriter les derniers
vestiges de l’âge du bronze ; les terrasses au sud de
la Tombe Monumentale, qui portent des installations
byzantines.
il est aussi prévu de lancer, en 2017, un programme de prospection qui dépassera celui mené
depuis trois saisons aux alentours du site. en effet, à
l’occasion d’une visite dans les villages voisins de
Labraunda, nous avons eu la chance de découvrir
une collection de peintures rupestres datant de la fin
de la période néolithique. ces vestiges exceptionnels,
situés à l’extérieur de notre permis de fouille, ont
donc fait l’objet d’une demande distincte de permis
de prospection. celle-ci est l’occasion de mener un
travail de fond sur la région de Labraunda et visera
à documenter, sur quatre années, l’ensemble des
vestiges repérés aux alentours, depuis le village de
bahçeburun, au sud, jusqu’au plateau d’Ortaköy au
nord. Les informations que nous avons déjà pu
récolter auprès des habitants de cette zone, ainsi que
nos propres constatations ont en effet permis de
relever la richesse archéologique de cette zone qui
couvre une superficie de près de 150 km2.
O.H. et al.
264
OLiVier Henry et alii
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