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13
Germain BUTAUD
au Moyen Age
Université de Nice-Sophia Antipolis
Famille et parenté dans
Ia vie religieuse du Midi
(XII'-XV'siècle)
Généalogie et histoire des rois mages :
les origines légendaires
de la famille des Baux (XIII'-XV" siècle)
Parmi le^s légendes généalogiques qui fleurirent au
Moyen Age et à l'époque moderner, I'une des plus
intriguantes est celle de la famille des Baux, qui pré-
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I'occi.rsion d'une oraison funèbre prononcée à Naples, en l'honneur
dc Hugues de Baux, seigneur de Berre, fière de Bertrand, comte
d'Anclriar. Cette mention semble toutefois isolée à première vue et
les médiévistes ont plutôt été enclins à étudier une autre légende
qui concernait les Baux, de la branche des princes d'Orange. Par le
biais de I'héraldique, les princes se revendiquèrent comme les héritiers du héros épique Guillaume d'Orange (alias au Court-Nez, ou
encore, au Cornet)r. Le principal artisan de cette appropriation, qui
permettait de renforcer son indépendance féodale, fut le prince
Guillaume de Baux (T l2l8) qui reprit le symbole du cornet sur un
sceau de I 1844. Mais Guillaume d'Orange était en fait dès le
XI" siècle I'ancêtre revendiqué par plusieurs lignages, qui lui
étaient parfois effectivement apparentés. La mémoire généalogique
s'appuyait sur une légende épique en formations.
EDITIONS
PriYat
IO8
CAHIERS DE FANJEAUX 1.]
La légende des origines orientales des Baux ne s'enracine pas
dans un tel terreau épique. Elle est plus récente et il est difïicile
d'étudier sa formation. En revanche, trois textes méconnus, ou
inédits, permettent de suivre son développement aux XIV" et
XV" siècles, ce qui est rare pour une légende généalogique médiévale. Après avoir reconsidéré le problème de la datation et de la
genèse de la légende, nous traiterons ainsi d'abord de l'Historia
trium reg,um de Jean de Hildesheim, écrite entre 1364 et 1375. En
guise d'excursus, un haut lieu de la mémoire généalogique des
Baux, conternporain du livre de Hildesheim, sera ensuite évoqué :
le palais-monastère de Casaluce (royaume de Naples), couvert de
ORIGINES LÉGENDAIRES DE LA FAMILLE DES
BAUX
I09
Deux datations ont été proposées pour cette légende. Florian
Mazel estime « probable qu'elle soit apparue en Provence au début
du XIII" siècle , tandis que Jean-Paul Boyer penche pour une datation « autour de 1300 »7. Cette divergence implique en fait une différence fondamentale dans la genèse du thème légendaire. En
adoptant la datation haute, on considère que la légende préexistait
au choix par les Baux comme armoiries de l'étoile à seize rais, qui
est attestée pour la première fois en 12148.
fiesques. Les deux derniers développements seront consacrés à des
textes proprement généalogiques écrits par des serviteurs de
Marguerite de Baux, épouse de Pierre de Luxembourg (t 1433),
comte de Saint-Pol : le héraut Saint-Pol, qui écrivait vers 1434,
puis Clément de Sainghin, qui acheva en l47l une généalogie
exhaustive du couple.
I. L'ORIGINE ORIENTALE DES BAUX :
GENÈSE ET DATATION DE LA LÉGENDE
l. Arntoiries
Fig. L
D'après
et légende : l'étoile à seiz.e rais
En 1334, Jean Regina faisait état de I'ascendance orientale
Baux sans s'y attarder :
des
« Notre seigneur [Hugues de Baux] et tous ceux de sa race tirent leur
l'ai appris d'une personne digne de fbi. des saints
mages, soit des rois qui vinrent auprès du Christ, à sa naissance, sous la
conduite d'une étoile leur montrant la voie, comme il apparaît dans
Matthieu II [-12]. C'est pourquoi, de même, tous portent pour signe sur
leurs armes l'étoile »6.
origine, cornme je
Sceau d'Hugues de
L.
Baux, 1214.
Blancard, I«tnogruphie..., pl. 19.
Le même processus serait donc à l'æuvre qu'avec I'adoption
du cornet par Guillaume de Baux dans les années I180. Hors du
cas d'espèce, Florian Mazel pense d'ailleurs qu'en « termes sémiotiques et iconologiques, il semble délicat, pour la période médiévale, d'envisager qu'un discours (la légende) ait pu se développer à
partir d'une image, plutôt que I'inverse »e. Tel est cependant ce qui
arrive dans le cas des légendes héraldiques, quand les armoiries
sont interprétées, rendues de plus en plus « parlantes » et justifiées
a posteriori par un récitt0. Il est ainsi tout à fait envisageable que de
la sorte, la légende orientale des Baux se soit appuyée sur l'étoile
ll0
CAHIERS DE FANJEAUX 43
héraldique en lui donnant un sens, un mystère, qu'elle ne recélait
en rien à I'origine. A vrai dire, les armoiries ne dérivent qu'exceptionnellement d'un récit familial.
Au début du XIII" siècle, l'étoile à seize rais n'était de plus pas
le monopole des Baux. On a conservé quatre sceaux anciens des
Blacas d'Aups ou de Baudinardrr qui attestent du choix héraldique
de l'étoile par cette famille, qui portait d'argent à l'étoile à seize
ORIGINES LEGENDAIRES DE LA FAMILLE DES BAUX
du comte de Valentinois, Aymar
II
llt
de Poitiers, datant de 1197, et
donc plus ancien que celui des Bauxra.
rais de g,ueules.
Fig. 3. Sceau d'Aymar II de Poitiers, comte de Valentinois, I 197.
D'après J. Roman, l)escription..., n, 607.
Fig. 2. Sceau de Blacas, seigneur d'Aups, 1201.
D'après L. Blancard, IL'onog,raphie..., pl. 21.
Les Blacas n'auraient fait qu'emprunter, par mimétisme, leurs
armoiries aux Baux, en « inversant » les émauxr2. Mais comme
aucun lien féodal ou de parenté n'est attesté entre les deux
lignages, l'hypothèse est invérifiable. Elle semble aussi fragile' si
I'on considère que trois autres familles provençales, au moins' portaient une étoile dans leurs armoiries : les Badat et les Chabaud,
implantés à Nice et dans sa région, et les barons de Beuilrr. Là
encore, aucun lien n'est connu avec les Baux. Il est donc arbitraire
de considérer l'étoile à seize rais comme le symbole d'une seule
famille. Cette univocité est en outre infirmée par un sceau équestre
Le revers est décoré d'une étoile à seize rais, ce qui peut surprendre, car les armoiries des Poitiers sont tout autres : d'azur à six
besants d'argent (3, 2, 1) au chef d'or rs. L'étoile ne peuf donc être
considérée comme un meuble héraldique et sert ici de motif omemental. De la même manière, une étoile à huit rais orne le revers de
la bulle des seigneurs d'Hyères16, tout comme une étoile à douze
rais figure au revers d'un sceau de 1270 d'Aymar III de PoitiersrT.
Ce dernier exemple nous invite à ne pas considérer comme signifiant la variation du nombre de rais. Le nombre seize en lui-même
n'a pas de symbolique particulièrer8.
Au début du XIII" siècle, l'étoile apparaît ainsi comme un
motif héraldique, et ornemental, qui n'était pas accaparé par la
famille des Baux. Il est certes possible que le prestige de cette
famille ait contribué à sa diffusion, qui semble plus importante
dans la région provençale qu'ailleurs. On peut aussi
y voir,
de
tt2
CAHIERS DE F-ANJEAUX 13
préférence, une allusion à l'étoile de la Nativité. Mais rien
n'empêche que ce soit un simple symbole céleste, ou même, prosaïquement, une forme dérivée des rentbrts en escarbouclc cl'un
écure... Il nous semble en revanche peu probable qu'il s'agisse cléjà
d'un emblème familial signifiant que les Baux étaient les dcsccndants des rois mages. Ce n'est que plus tard que l'étoile à seize rais
acquit cette aura légendaire, jusqu'à devenir « l'étoile des Baux,
dans la langue du blason.
2. Les légendes sur lcs rois mages et leurs descenclattts
Depuis longtemps figurés dans les représcntations de la
Nativité, les rois mages furent I'objet d'une dévotion plus intense
en Occident à partir du milieu du XII" siècle. En efïet, leurs
reliques furent découvertes en I 158, dans une église de la banlieue
de Milan, puis transférées en ll64 dans la cathédrale de Cologne
par I'archevêque de cette ville, un proche de I'empereur Frédéric
Icrro. Verc la même époque, les noms, d'origine perse, de Melchior,
Balthazar et Gaspard s'imposèrent pour lcs désignerrr. Des récits
légendaires circulèrent ensuite à leur propos, qui les relient au
Prêtre Jean, à l'apôtre Thomas et, chose étonnante, aux Tartares
(Mongols)2:.
En 1145, Othon de Freising parla le premier des victoires du
Prêtre Jean sur le roi des Perses. ll en faisait un descendant des
rois mages, qui, à leur exemple, avait d,ecidé de venir au secours
de la "sainte église de Jérusalem»2r. A partir des années ll701180, le mythe du Prêtre Jean connut une grande andience. Des
lettres circulèrent en son nom où il décrivait les terres orientales
sous sa domination, peuplées d'êtres fabuleux, et évoquait saint
Thomas, l'apôtre qui avait jadis converti les Indiens, donnant naissance à la communauté nestorienne2a. Au XIll" siècle, les
conquêtes mongoles s'accompagnèrent cle nouveaux récits. Les
défaites musulmanes furent mises à I'actif d'un roi David, descendant ou fils du prêtre Jeanr5. Puis, quand les Mongols menacèrent
ORIGINES LEGENDAIRES DE LA I.-AMILLË DES BAUX
I13
I'Europe orientale. les contempclrains les assimilèrent aux terribles
peuples de Gog et Mago_r et expliquèrent leurs ravages par leur
volonté de rapporter dans leur pays les corps de leurs ancêtres, les
rois mages, conservés à Cologner6. Quelques lettres apocryphes qui
posaient des ultimatums aux Européens contribuaient à cette
« actualité » des rois nrageslT. En 1285 notamment circula une
lettre qui annonçait que David « [filsl de Jean, roi de Tharse et de
l'île orientale et de la nation enfermée » s'était mis en marche.
comme pèlerin, suivant une étoile, pour ramener dans leur patrie le
corps de ses ancêtres Gaspard, Melchior et Balthazar2s. Ainsi, à la
fin du XIII" siècle, les rois mages étaient considérés comme les
ancêtres de souverains orientaux et n'étaient plus seulement des
personnages bibliques. Les légendes à leur égard se greffaient aux
nouvelles connaissances sur l'Orient véhiculées par les missionnaires et les marchands. Marco Polo visita ainsi la cité de Saba
(que l'on identifie avec Savah, au sud-ouest de Téhéran) où il vit
lcs « trois sepulcres moult grant et beaux » des rois mages ; leurs
corps étaient entiers, avec cheveux et barbes2e.
-J.
Une légende datant probctblement des environs de 1300
L'examen des légendes concernant les rois mages conforte
ainsi I'hypothèse que le récit sur I'origine des Baux date plutôt de
la fin du XIII" siècle que du début de ce siècle. Â partir d'une
rnatière foisonnante, qui admettait de nombreuses variantes, on
s'expliquc plus aisément qu'une famille aristocratique ait pu s'en
approprier une partie. De plus, la légende oricntale des Baux
s'intègre « admirablement à I'ensemble des "légendes saintes" provençales qui s'épanouissaient plus que jamais depuis le milieu du
XIII" siècle ,-ttt. Ç'était une histoire plausible dans un pays qui avait
la réputation d'avoir été converti aux temps évangéliques.
Dater la légende des environs de 1300 ajoute une possibilité
pour ce qui concerne son origine géographique. Plusieurs rnembres
de la famille de Baux ayant acquis des fief's dans le royaume de
II4
CAHIERS DE FANJEAUX 43
Naplesrr, on peut envisager que le thème soit apparu en Italier2.
Il
est certain, en revanche, qu'au moment où Jean Regina la mention-
ne, les rois mages connaissaient une popularité grandissante en
Italie et en Provence. Ainsi, à la Noël 1333 se déroula à Toulon un
mystère impliquant soixante-dix personnages joués par les notables
de la ville, dont Gaspard, Balthazar et Melchior accompagnés chacun d'un chevalierrr. Â tr'titan, le jour de l'Épiphanie de l'année
1336, c'est une procession des Mages qui fut instaurée, avec la présence d'animaux exotiques, vers l'église Sant'Eustorgio où se trouvait une crèchera.
II.
HISTORIA TRI UM REGU M
DE JEAN DE HILDESHEIM ET LA FAMILLE DES BAUX
L'
L'Historiu trium reguntr5 fut rédigée à la fin de sa vie par le
frère carme Jean de Hildesheim, docteur en théologie. Il s'agit
ORIGINES LÉGENDAIRES DE LA FAMILLE DES BAUX
I 15
saint Thornas, les rois mages désignèrent cleux successeurs : le
patriarche Jacques d'Antioche, qui prit le titre de Thomas, avec les
pouvoirs d'un pape, et un souverain avec le titre de Prêtre Jean, en
I'honneur de saint Jean Baptiste. Jean de Hildesheim pensait que
les titres de Prêtre Jean et de Patriarche Thomas s'étaient transmis
jusqu'à son époquer'). Les Mages décédèrent plus que centenaires,
à quelques jours d'intervalle, sans enfants, et furent enterrés dans la
mêrne chapelle, à Seuwa, au pied de la montagne où ils avaient
aperçu l'étoile de la Nativitéao.
Après leur mort, les Chrétiens d'Orient furent gagnés par les
hérésies, mais ils conservaient en général une dévotion pour les
Magesar. Sur les Indes, l'autorité du Prêtre Jean s'imposait de
fàçon variable et était souvent fiagile. La première Inde était celle
de Melchior, roi de Nubie et d'Arabie. Toute I'Arabie était désormais sous le pouvoir du Soudan d'Égypte, qui payait cependant
tribut au Prêtre Jean. Les Nubiens restaient en revanche fermement
chrétiensar. De fait, les royaumes chrétiens de Nubie (qui ne se
confondaient pas avec I'Ethiopie) figuraient sur les mappemondes
et les portulans les mieux documentés$. La deuxième Inde était
celle de Balthazar, roi de Saba et de Godoliel. Elle était gagnée par
I'hérésie, mais la foi chrétienne n'y était pas totalement abolie+5. La
troisième Inde, enfin, était celle Gaspard, roi de Tharse et de l'île
d'Egrisola, où se trouvait le tombeau de I'apôtre Thomas. Les
d'une ceuvre de compilation fbndée sur de nombreux apocryphes et
des ouvrages décrivant l'Orientr6, tels le Livre de Colo54,ne (rédigé
en haut-allemand) et le De itinere Terrae Sunc'toe de Ludolf de
SuchenrT. Jean de Hildesheim profita aussi des informations
recueillies lors son séjour à Avignon, où il étudia la théologie sous
le pontificat de Clément VI. Il put vraisemblablement accéder à
des récits de missionnaires et de voyageurs revenus d'Orientrs.
Tartares dominaient désormais ce pays des nestoriens, ce
qu'approuve Jean de Hildesheim. Selon lui, en effet, les nestoriens
étaient les pires hérétiques. Ayant abandonné la domination du
Patriarche Thomas et du Prêtre Jean, ils méritaient d'être défaits
I . L'histoire tles Indes, urtciens royoume.\ des Mag,es
plus puissant souverain du monde, bienveillant à l'égard du
christianisme. Ses fils portaient même le nom des Mages et les
De ces sources variées, Jean de Hildesheim fit une synthèse
qui rassemblait de nombreuses traditions. Ne se limitant pas aux
aspects merveilleux, il s'intéresse aux hérésies orientales et à I'histoire cles Trois Indes sur lesquelles régnaient autrefois les Mages.
Selon lui, après avoir été convertis et consacrés archevêques par
fières mendiants étaient en passe de convertir la population. Aussi,
après les avoir combattus, le Prêtre Jean avait reconnu le pouvoir
des Tartares et s'était exiléa6, implicitement dans l'ancien royaume
de Melchior. L'Historia trium regum constitue une « étape qui
marque le passage du royaume légendaire du souverain chrétien
d'Inde en Afrique »a7.
par les Tartares. Le grand Khan est. à l'inverse, présenté comme le
lt6
CAHIERS DE FANJEAUX 4.]
2. Lcr o lignée de Vtus "
En marge de la grande histoire des pays orientaux et du Prôtrc
Jean, Jean cle Hildesheim s'intéresse à la famille des rois mages.
Après avoir évoqué comment une veille était faite sur le Mont
Vausr8. en Perse, pour guetter tout signe divin, il ajoute qu'il existait encore cle son tenrps une famille qui portait le nom de cette
montagne, une « noble lignée de Vaus >> (nobilis progenies de
Vous) qui figurait parmi les plus nobles d'Orient et descendait du
roi mage MelchioÉq.Ensuite, il précise que vel's 1200, les membres
les plus importants de cette famille de Vtus quittèrcnt I'lnde pour
s'établirent à Acre. qui corrnaissait alors son apogéc. Ils y construisirent un luxucux château, où ils conservaient commc trésor un diadème d'or, orné de pierres précieuses, sLrpportirnt unc croix, une
étoile et des lettres chaldéennes. Ce diadème, qui lvait appatrtenu
jadis à Melchior, fit des guérisons miraculeuses. Il tut ensuite récupéré par les Templiers et I'on perdit sa trace après I'abolition de
I'ordre. Pour donncr du crédit à son récit, Jean de Hilclesheim
indique que les « princes de Vaus » apportèrent d'lnde à Acrc des
livres écrits cn chaldéen et en hébreu sur la vie et I'histoire des rois
mages, qui y furent traduits en français. Ces Iivres, complétés par
cl'autres et des relations orales, constituaient la source de son
propre ouvrage. Les Vaus, pour leur part, continuaient a\ porter sur
leurs bannières et leurs armoiries l'étoile de la Nativité. Dans les
combats contre les Sarrasins, en Orient et partout en Outremer, il
était de coutume d'arborer d'abord le signe de la croix, puis. cn
second, l'étoile, en mémoire des rois magess(). La troisiùmc et clernière digression sur les Vaus se trouve à la fin du chapitrc irnportant qui relate comment les rois mages avaient organisé leur succession. Les saints rois avaient attribué à certains princes de leur
sang royal cles terres et des îles, à charge pour eux «le se tàire appeler « de Vaus » à perpétuité. Cette lignée était encore aujourd'hui la
plus noble, la plus grande et la plus puissante en Inde et en Orient.
Son perlais d'Acre en témoignait, tout comme les mariages de ses
filles avec des grands. De cette lignée étaient issus jusqu'à
ORIGINES LEGENDAIRES DE LA I.'AMILLE DES
BAUX
II7
l'ép«4uc dc l'autcur cles princes. dont certains furent ambassadeurs
à la cour pontificale en
I 3-5 I : t .
L'interprétation dc ce récit pose de nombreux problèmes. En
cffct. Jean de Hildesheim a utilisé Ludolf de Suchen, chez qui il
cmprunte la vivante dcscription d'Acresr,mais, pour tout lc reste, il
firit cr:uvre neuve et ses sources sont inconnues. Alors que Suchen
clonnait la liste de seize farnilles princières et aristocratiques qui
habitaient Acre, Jean de Hildesheim n'en retient que deux : les seigneurs cle la Blanche-Gar<Ic5r, et, surtout. les Vaus. Â la place
d'une simple ntention d'un rktminus de Vrus à Acre, il développe
r.rnc histoirc inédite de cette fàmille, qu'il relie aux rois maqes ct lLt
rnont d'oùr fut observée l'étoile de la Nativité. Il en fait la plus
grande fàmille d'Orient. L'histoire du diadème de Melchior et
l'évocation des livres en chaldéen ne se retrouvent égalernent que
dans I'Hi^ltorio rrium reguftt.
Il est certain que Ludolf de Suchen avait tiré ses intbrmations
sur Acre «le la noblesse de Chypre, où il avait séjourrré5a. Or ces
noblcs descendaient cn -erande partie des fàmilles du royaume dc
Jérusalem et avaient une fbrte conscience généalogiquess. Pour
preuve. I'un d'entre eux, Jean d'lbelin. l'it confèctionner un très
clerrse répertoire de filiations : les Lil4ttctges tl'Outenter. On y
retrouve les famillcs signalées par Suchen, dont les sires de la
Blanche-Garde, mais pas la lignée de Vauss6. ll fhut donc penser
que ce nom de « Virus » lui avait été transnris par I'un de ses infbrmateurs chypriotes. Pure hypothèse, la légende relatée par Jean de
Hildesheim pourait y être pour quelque chose. Cela nous ramène à
la légende des Baux.
3. Lc témoignage cle Jeun de Hildesheim sur la légentle des Bau.r
Le problème central est bien de savoir si l'on peut identifier les
Vaus avec les Baux. La diftérence ne tient qu'à la consonne initiale. Du point de vue paléographique, les deux majuscules gothiques
sont souvent difficiles à distinguer. Mais surtout, la proximité pho-
118
CAHIERS DE FANJEAUX 43
nétique de ces deux consonnes labiales fait que << v » et « b » peuvent être utilisées l'un pour I'autre en début de mot, dans certaines
régions du parler occitan et même en langue d'oï1s7. Comme
Marianne Elissagaray5s, nous pensons donc que la « lignée de Vaus »
doit être identifiée avec les Baux. La famille des Baux prétendait
bien descendre à cette époque d'un roi mage ; elle arborait effectivement l'étoile comme symbole de son ascendance. Un élément
vient confirmer cette identification. En 135 l, I'année où Jean de
Hildesheim mentionne une ambassade des « princes de Vaus
>>
à
Avignon, nous savons qu'en juillet arriva dans la cité pontificale
Raymond de Baux, comte de Soleto, à la tête d'une ambassade
venant du royaume de Naples. Il s'agissait d'une mission importante, qui visait à conclure la paix dans le royaume de Naples entre
Louis de Hongrie et la reine Jeanne et son époux Louis de Tarente,
et à obtenir du pape le couronnement de ces derniers. Raymond de
Baux resta à Avignon jusqu'en février l3525e.Il y a tout lieu de
croire que c'est à cette occasion que Jean de Hildesheim put voir
l'étoile des Baux et prendre connaissance des légendes qui y
étaient attachées. L'histoire du diadème de Melchior et les mystérieux livres traduits du chaldéen pourraient être aussi des traditions
recueillies par Jean de Hildesheim à Avignon à cette époque...
L'Historia trium regum conserve donc, selon toute probabilité,
la première version développée de la légende rattachant les Baux
aux rois mages. Le nom de famille Vaus/Baux est interprété
comme une référence au Mont Vaus/Baux d'où les rois astrologues
guettaient l'étoile de la Nativité. Il s'agit donc d'une interprétation
savante, bien éloignée de I'association étymologique entre Baux et
Bautezar véhiculée à l'époque moderne. De façon surprenante, le
roi Balthazar, justement, n'apparaît pas à propos des Vaus/Baux et
c'est Melchior qui est mis en relation avec la famille. Rappelons
que Jean Regina ne précisait pas de quel roi mage descendaient les
Baux. Rien n'est dit, enfin, sur l'implantation provençale de la
famille. Pour Jean de Hildesheim, seule compte leur histoire en
Orient, comme authentiques descendants des rois mages par voie
collatérale. Il devait penser que les Baux présents en Italie, comme
ORIGINES LÉGENDAIRES DE LA FAMILLE DES BAI.]X
l19
Raymond de Baux, comte de Soleto, dont il assista à la venue à
Avignon en 1351, étaient de souche orientale. Le fait que les Baux
soient largement possessionnés en Italie pouvait occulter leur origine provençale pour un étranger établi à Avignon.
Le témoignage de Jean de Hildesheim atteste donc de la célébrité de la légende familiale des Baux et de la façon dont on pouvait croire, à l'époque, qu'elle correspondait à des faits authentiques. Il est indéniable, en revanche, que la graphie « Vaus » ne
facilita pas I'identification avec les Baux. Comme le texte de Jean
de Hildesheim fut lu principalement en Europe du nord, et surtout
dans I'Empire60, ces allusions avaient peu de chance de faire sens.
III. EXCURSUS : LES FRESQUES DE CASALUCE
AU TEMPS DE RAYMOND DE BAUX (T 1375)
À l'époque où Jean de Hildesheim rédigeait l'Historia trium
regum dans son couvent de Marienau, Raymond de Baux, comte de
Soleto (près de Lecce dans les Pouilles) s'occupait d'une fondation
monastique originale à la gloire de sa famille. Né vers 1303 de
Raymond de Baux, seigneur de Courthézon, en principauté
d'Orange, et de Jacopa della Marra, il s'agissait de l'un des plus
grands aristocrates du royaume de Naples6r. Il fut maréchal du
royaume sous le roi Robert, puis le principal conseiller de Louis de
Tarente (t 1362), époux de la reine Jeanne, qui le récompensa
notamment en lui accordant des seigneuries provençales. Sa mission de 135 I auprès de Clément VI montre sa proximité avec le
pouvoir royal. Chose rare dans le jeu politique napolitain, il ne
connut jamais de disgrâce, à la différence de ses cousins, les Baux
d'Avellino et d'Andria.
Le village de Casaluce, au nord de Naples, dans le diocèse
d'Aversa, fut octroyé à Raymond de Baux par la reine Jeanne vers
1359, puis exempté de la juridiction des officiers royaux par lettres
CAHIERS DE FANJEAUX 13
120
ORIGINES LEGENDAIRES DE LA FAMILLE DES BAUX
t2t
sud, précédée d'un vestibule, et fut flanquée de sept salles alignées
donnant sur l'extérieur. Vers 1367-1371, I'ensemble fut décoré de
fresques, attribuées pour partie au peintre toscan Niccolô di
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Fresque du vestibule de Casaluce, panneau central. Célestin V
et ses moines (Castel Nuovo, Il Museo civico, cliché de I'auteur).
du 20 avril 1360. Le 8 août suivant. des moines célestins entrèrent
en possession de I'ancien palais royal, de plan quadrangulaire6z.
A I'instigation de Raymond de Baux, un monastère y tut aménagé,
avec I'approbation de la reine6r. L'église fut construite dans l'aile
Tommaso et à son atelier6a. Les mieux conservées ont été déposées
en 1972 et sont visibles aujourd'hui dans la capella palatina du
Castel Nuovo de Naples65.
Dans la niche gauche du vestibule se trouvait une fresque en
triptyque : au centre Célestin V sur un trône, entouré des moines de
son ordre; de part et d'autre, le couple de donateurs agenouillés, à
droite Raymond de Baux, en habit religieux rouge et blanc, accompagné par un saint qui peut être Guillaume de Gellone, à gauche
son épouse, Isabella d'Aulnay d'Appia, avec saint Louis d'Anjou66.
Dans la niche droite était représenté saint Benoît. À l'intérieur de
l'église, dont les voûtes sont couvertes d'une trentaine de
rnédaillons représentant des saints, se trouvait une longue inscription, aujourd'hui dans le vestibule. Elle est importante, car elle rattache explicitement Raymond de Baux au roi mage Balthazaf,T. Il
est probable que I'origine des Baux était aussi illustrée par des
fresques de l'une des salles latérales (salle 6). Deux fiagments seulement subsistent, représentant la fuite en Égypte et I'adoration
d'un roi mage devant le Christ. Comment ne pas penser qu'il s'agit
de Balthazar et que d'autres fresques, disparues, pouvaient relater
son histoire 'J
Une autre salle (salle 3) accueillait des peintures représentant
saint Antoine, saint Pierre apôtre, saint Louis cl'Anjou et sainte
Claire, ainsi que des scènes christologiques6s. La dernière salle
latérale qui conservait des fresques (salle 2) était entièrement
consacrée à un sujet très rare, sinon unique : la vie cle Guillaurne
d'Orange. La scène principale6e ne laisse pas de doute sur I'interprétation iconographique. Un cavalier dont la tête est auréolée et
clui porte sur son écu I'emblème héraldique du cornet (qu'il porte
aussi en cimier) charge un géant barbu tenant un bouclier et brandissant une massue. En arrière-plan se trouvent, d'une part, dans un
bois, trois prisonniers (deux jeunes filles et un garçon) et, d'autre
part, sur une éminence rocheuse, une église. Le cor.nbat représenté
Fresque du vestibule de Casaluce, panneau latéral. Isabella d'Appia
(Castel Nuovo, II Museo civico, cliché de I'auteur).
Fresque du vestibule de Casaluce, panneau latéral. Raymond de Baux,
comte de Soleto (Castel Nuovo, Il Museo civico, cliché de I'auteur).
ORIGINES LEGENDAIRES DE LA FAMILLE DES BAUX
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est évoquc< dans Ia chanson de geste du Moniuge Guillourneltt.
Alors que Guillaume s'était retiré dans son ermitage de Gellone, un
géant terrorisait la Provence en dévorant les habitants (on comprend ainsi le sort qui attendait les prisonniers représerrtés). Le
conrbat épique est un véritable pugilat où Guillaume lutte à main
nuc ct triomphe en écrasant la tête de son trdversaire lvec unc qrosse pierre. Niccolô de Tcrmmaso rend la scène beaucoup ph,rs esthéticlue. Guillaume n'a pas de nez disgracieux lil est représenté
commc un svelte chevalier. Dans une autre scène. on le voit dans
un palais, en habit civil orné du cornet. s'ergenouiller devant un
souverain clu un prélat. Les autres fragrnents sont difficiles à interpréter. On remarque notamment une église et une scène où des
fèmmes et des enfànts sont chassés d'une villeTr. Au final. il est
clair que le cycle pictural relatait comment Guillaume d'Orange
était devenu un saint ermite. fondateur du monastère de Gellone.
De fàçon limpide, ces fresques du Moniuge Guillaume faisaient
écho
àr
la vie de leur commanclitaire. Raymond de Baux avait trans-
formé la fbrteresse de Casaluce en monastère, où
il
gardait une
chambre. Casaluce était en quelque sorte un « Monia_ee
Raymond
". On y commémorait les deux origines légendaires des
Baux, dont lcs symbolcs, l'étoile à seize rais et le cornet, figuraient
l'écartelé des armoiries du comte de Soleto.
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IV. LA GENEALOGIE DE MARGUERITE DE BAUX
PAR LE HÉRAUT SAINT-POL (VERS 1434)
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Le conrbat entre Guillaume d'Orange, firndateur cle Gcllone.
et un géant. Fresque de Casaluce
(Castel Nuovo. Il Museo civico, cliché tle I'auteur).
I . L'ertinction des Bcru.r cle Prove nc'e et la tr«jec'toire
cle
Morguerite
cle
Buu.r-Anclriu
Le comte de Soleto décéda en
137-5 sans
héritier mâle7r. Le
hasard a voulu que les branches provençales des Baux connaissent
le même sort. Le prince d'Orange Raymond V ne laissa à sa mort,
t26
CAHIERS DE FANJEAUX 4.]
en 1393, qu'une fille, Marie qui transmit la principauté à
son
époux, Jean de Chalon. La branche aînée des seigneurs des Bauxcomtes d'Avellino s'éteignit en la personne d'Alix de Baux, qui
n'eut aucun fils de ses deux époux. Son testament du 7 octobre
1426 témoigne de sa fierté lignagère, de son attachement au nom et
aux arrnes de sa famille. Elle désigna comme héritier Guillaume,
duc d'Andria, « quar est de mon hostel et plus prochain que j'aye
de lignage de par pere et porte le nom et les armes des Baux, et
apres lui ses loyaux enfans masles procrees de son corps de loyal
mariage I'un apres I'autre »7r. L'inventaire du château des Baux,
fait après la mort d'Alix, révèle que les pièces étaient souvent
décorées par l'étoile à seize rais, accompagnée des armoiries des
familles alliées?]. Parmi les tapisseries historiées de la chapelle castrale figurait « un drap de hautelisse de I'istoyre aux trois Roys,
viel »7s. Hormis I'héraldique, cette ancienne tapisserie est le seul
témoin, indirect, de la légende des Baux connu pour la Provence.
Avec I'extinction des différentes branches de la famille. la chance
de conserver un écrit sur la légende familiale était mince.
C'est par une singulière bonne fortune que deux écrits généalogiques ont été rédigés par I'entourage de I'une des représentantes
de la famille, Marguerite de Baux, qui n'est autre que la sæur de
Guillaume, duc d'Andria, I'héritier d'Alix de Baux76. Grâce à un
chroniqueur bourguignon anonyme, nous savons que Marguerite
avaitT6 ans au moment de son décès le 15 novembre 1469?7. Née
donc vers 1393, elle avait épousé très jeune, en mai 1405, Pierre de
Luxembourg, comte de Conversano, du chef de sa mère. Le couple
était à peine formé qu'il dut s'exiler. Dès 1407, en effet, Pierre de
Luxembourg
vit
ses terres confisquées par le
roi Ladislas
de
Duras78. Le jeune couple quitta le royaume de Naples pour toujours
et s'établit dans le royaume de France. Pierre de Luxembourg
s'illustra ensuite dans le camp bourguignon. Il devint chevalier de
la Toison d'or et hérita du comté de Saint-Pol7e. Il décéda lors
d'une épidémie de peste à Rambures, le 3l août 1433.
ORIGINES LEGENDAIRES DE LA FAMILLE DES BAUX
127
2. L'æuvre du hérout Saint-Pol
C'est l'année suivante, semble-t-i180, que le héraut SainçPol,
serviteur de Pierre de Luxembourg, fit la généalogie du couple,
qu'il adressa au fils aîné et héritier de son maître, Louis de
Luxembourg (T 1482). Le document original était un rouleau de
parchemin où figuraient les seize quartiers de noblesse de chaque
époux, accompagné d'informations généalogiques succinctessr.
Après avoir traité des Luxembourg et des Baux, Saint-Pol concluait
son texte par un développement sur la fée Mélusine et ses enfants,
dont Antoine, ancêtre mythique des Luxembourgs2.
En ce qui concerne les ancêtres du père de Margueritesr, trois
composantes peuvent être distinguées dans le texte de Saint-Pol
(Annexe l). Dans une première partiesa, le héraut donne un court
récit de la légende des Baux. Il se contente de dire que la famille
des Baux remontait à Balthazar, roi de Tartarie, qui adopta comme
armoiries de gueules à l'étoile ci seize rais d'argent. Balthazar fut
le père de plusieurs enfants dont un Balthazar qui, par mésentente
avec ses frères et sæurs, fut contraint de s'exiler en Provence. C'est
lui qui fonda le château des Baux, « tant bel et tant fort que mervelle est a regarder >), aux mains du frère de Marguerite. Le héraut
Saint-Pol fait donc des Baux des descendants directs du roi mage
Balthazar, contrairement à Jean de Hildesheim, qui parle d'une
filiation collatérale à partir de Melchior.
Une deuxième partie nous plonge dans une généalogie fictive,
avec des personnages inventés de toute pièce (fig. 8). Elle débute
avec Raymond de Baux, auquel on donne comme épouse
Catherine, fille de Huon, comte de Limoges, et d'une fille de roi de
France. Du couple était issu Butor de Baux. Ce prénom est très
courant dans les chansons de geste pour désigner les rois sarrasinss5
et donc connotait une origine orientale. Butor épousa Bazille de
Foix, dame de Béarn, autre alliance fictive qui permettait d'embellir l'ascendance des Baux. Sur les deux fils de Butor. I'aîné.
François, sans descendance, est imaginaire, mais le cadet, Bertrand
de Baux (1 l34l) est réel et Saint-Pol connaît ses deux mariages.
ORIGINES LÉGENDAIRES DE LA FAMILLE DES
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C'est à partir de lui que la généalogie change de nature et devient
fiable. L'exil en jeune âge de Marguerite et I'absence d'archives
disponibles contribuèrent sans doute largement à ce prolongement
des « temps mythiques » jusqu'au début du XIV" siècle.
La dernière partie de la généalogie des Baux correspond à la
famille immédiate de Marguerite. De façon surprenante, ce passage
permet de corriger la généalogie admise des ducs d'Andria.
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BAI]X
3. Corrections à la généalogie des Baux, ducs d,Andria
Jusqu'ici en effet, les historiens et généalogistes ont considéré
que le fils de Bertrand, François, premier duc d'Andria, s'était
marié trois fois : d'abord en 1350 avec Luisa Sanseverino (mariage
qu'ignore Saint-Pol), puis en 1352 avec Marguerite d,Anjou_
Tarentes6, enfin une troisième fois, en 1381, avec Sveva Orsini,
fille du comte de Nola, qui aurait donné naissance à Marguerite,
Guillaume et, peut-être, Bianchino. François serait mort peu après
son testament de 142287 .Il aurait ainsi vécu plus de 92 ans et aurait
eu deux (ou trois) enfants d'un mariage tardif.
La généalogie du héraut Saint-pol, confirmée ensuite par
Clément de Sainghin, montre qu'en fait, il n'y a pas eu un François
de Baux, mais un père et son fils portant le même prénom. En
dehors du fait qu'elle substitue à un cas de figure rare une succes_
sion nettement plus habituelle, on conviendra que I'auteur ne pouvait ignorer qui était le père (François II) et le grand-père (François
I",) de celle dont il dressait la généalogie*s. Il faut ainsi corriger sur
ce point important la généalogie admise et ajouter, en outre, une
fille (de nom inconnu) à la descendance du premier duc d'Andria,
et une sæur, morte jeune, à Marguerite de Baux. Enfin, ni Saint_
Pol, ni Sainghin ne font allusion à un deuxième frère
de
Marguerite. Bianchino est bien une invention des généalogistes
modernes8q, l'ancêtre indispensable à une famille Balzo (qui devint
celle des ducs de Presenzano) pour se greffer sur le prèstigieux
lignage homonyme des Baux/Balzo originaires de provence et se
CAHIERS DE FANJEAUX 1.]
130
ORIGINES LÉGENDAIRES DE
IA FAMILLE
donner ainsi une illustre origineeo' Les ancêtres imaginaires ne sont
pas propres au Moyen Age.
V. LA SOMME GÉNÉALOGIQUE
DE CLÉMENT DE SAINGHIN
DES
BA(/X
l3r
T
(I47I)
Clément de Sainghin, originaire de la région dc Lilleer, reprit le
même sujet que le héraut Saint-Pol, mais en fit quelque chose dc
bien différent. Son æuvre intitulée Genealogie dc Lu-renrbrturg,
longtemps oubliée, est intéressante à plusieurs titres')r' Sainghin
élabora un grand arbre généalogique sur parchemin, qui figure
incontestablement parmi les plus beaux exemplaires conservés')r'
Un poème «late cet arbre de 1469, année de la mort de Marguerite
de Èaux. Au niveau du large tronc se trouvaient les norls et les
armoiries de Pierre de Luxembourg et de Margucrite de Baux'
Ceux <Je leurs ancêtres ornaient les racines qui étaient repl'ésentées
vers le haut. comme cles branches, cl'où le nom << d'arbre reversé »
clonné par Sain_qhin i\ son arbre. Pour bien marquel'l'étagernent des
générations, celles-ci étaient signalées sur I'axe vertical de I'arbre
sclon un vocabulaire emprunté au latin (uve - tttt lulott -' proove,
tilttl,e, ufftr,e , îrittn,e). Sainghin rernontait ainsi systérnatiquer.r.rent
jusqu'aux trisai'eux du couple. mais en fitit plus haut dès qu'il le
pouvait. Dans le re-{istre inférieur. se trouvaient les « branches
filiales » : les enfirnts et petits-enfants
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clc Clérnent de Sainghin. dérail (BnF. rns ti.547 l, tbl.63: Cl. BnF).
clu ctltrple.
À cet arbre généalogique, Sainghin associa un long texte qu'il
acheva le 6 mai 141 l.La préface révèle un auteur qui avarit pleine
conscience dc son projet. Il dédiait son æuvre à Jacques de
Luxembourg (T 14t37), seigneur de Richebourg et dc Sain-uhinea'
Mais il l'écrivait en hommage à la mère de son maîtrc. Marguerite
de Baux, à propos de laquelle il ne tarissait pas d'éloges'
Marguerite était I'auteur cle mérlroires' qu'elle avait rédigés à
I'intention de
'iri,.,îTi,. fr, i1.l
\,:'r"
enfants, clonc pour leur expliquer ses origines' Ce
texte constituait une source importante pour Sainghin.
Il lui permit
de compléter les informations données par le héraut Saint-pol.
Celui-ci avait écrit << en forme de cronicques abregiez comme il
appartient a faire a homme de notre office d'armese5 >> ; Sainghin,
au contraire, chercha à faire I'histoire des familles qui apparaissaient parmi les ancêtres du couple, depuis leurs origines. Pour le
côté Luxembourg, qui occupe les quatre cinquièmes de son æuvre.
132
CAHIERS DE FANJEAUX43
son enquête aboutit à une succession d'histoires dynastiquese6. À
propos des ancêtres de Marguerite de Baux, ses informations
étaient beaucoup plus minces. Ce n'est que pour les Baux qu'il put
s'émanciper du texte de Saint-Pol en écrivant un long prologue sur
la légende familiale (Annexe 21et . tu première moitié de son récit
est un résumé del'Historia trium regum d'où il tire notamment
I'histoire des Mages, la translation de leurs reliques à Cologne, et
naturellement les passages conccrnant la lignée des Baux d'Orient.
il
pense que les Baux étaient
<< princes de sang >> des Mages mais non descendants directs de
Balthazar comme I'avançait le héraut Saint-Pol.
Son principal apport personnel est d'avoir trouvé un contexte
historique précis, et daté, pour le transfert des Baux d'Inde en
Provence. Utilisant ses lectures d'historien, il situe I'exil de
Balthazar, roi de Tharsee8, sous I'empereur Théodose. Ce choix est
judicieux car Théodose, outre qu'il imposa le christianisme comme
religion d'État et condamna I'arianisme, guerroya en Orient, mais
aussi en Italie, contre l'usurpateur Maxime, qu'il vainquit en 388.
Il décéda à Milan, la ville qui accueillit primitivement les reliques
des rois mages. Grâce à cet ajout, les Baux étaient dotés d'un passé
de serviteurs d'un célèbre empereur romain. Revendiquer une ori-
Fidèle à Jean de Hildesheim,
gine antique était de plus en plus fréquent à cette époqueee.
En ce qui concerne la partie proprement généalogique,
Sainghin suit de près le héraut Saint-Pol, comme
justifiant.
Il
il
I'avoue en
se
ne le complète que pour les générations les plus
proches, avec I'appui du témoignage de Marguerite de Baux.
UHistoria trium regum connut par ailleurs une traduction intégrale en 1474, probablement pour un autre fils de Marguerite,
Thibaut de Luxembourg, seigneur de Fiennes. Cette traduction
côtoie dans le manuscrit original tne Vie française de saint Pierre
de Luxembourgrm. La famille de Luxembourg pouvait ainsi se targuer de descendre de Mélusine, d'un roi mage et de compter un
saint récent parmi ses ancêtres...
ORIGINES LÉGENDAIRES DE LA FAMILLE DES
BAIJX
133
CONCLUSION
Nous ignorons si la légende des Baux était vivace en provence
au début de l'époque moderne. En revanche, elle était célèbre dans
le royaume de Naplesror, mais également dans le Nord du royaume
de France, grâce aux descendants de Marguerite de Baux, qui p"n_
dant plusieurs décennies en cultivèrent le souvenir. Le càntexte
était favorable, car la dévotion envers les rois mages y était particu-
lièrement présente et la culture héraldique a-son apogee. Les
cuvres du héraut saint-Polr,2 et de clément de Sainghinrô3 contri-
buèrent à cette renommée et connurent un certain ,r."èr. En 14g2,
le lustre des funérailles de pierre II de Luxembourg, comte de
saint-Pol, fut en parrie justifié par le fait qu'il descendait du roi
mage Balthazarto{. La branche des Luxembourg, seigneurs de
Fiennes, en particulier commémora son ascendanie orientale par
I'héraldique. Au lieu d'ajouter une brisure ordinaire au lion àes
Luxembourg, elle l'écartela avec l'étoile dgs !.,xros. Les princes
d'orange s'y intéressèrent également. Joseph de La pise signare en
effet que son père, à la fin du XVI" siècle, trouva dans le château
de Sainte-Anne, en Franche-Comté, où étaient conservées les
archives de la maison de chalon, un << vieux manuscrit » traitant de
l'histoire des rois mages. Le résumé qu,il en donne et la date de
388 qu'il mentionne permettent d,établir qu'il s'agissait d,un
manuscrit de l'æuvre de sainghinr*. c'est par le biais du Tableau
des princes d'orange et des généarogistes italiens que la légende
fut diffusée (peutêtre même réintroduite) en provence, en suscitant
toutefois des réticencesr.7. Frédéric Mistral, avec son calendau,
publié en 1867, constitue ensuite un jalon essentiel quant à la célébrité du récit. Il semble même I'inventeur ae la ôétèbre devise
« A I'asard, Bautezar », en reprenant et en interprétant
un dicton
signifiant que << le sort en est jetéro8 Depuis, la légende, qui
conserve son pouvoir de fascination, ".
n'a cessé d,être colportée,
comme « merveille » liée au site imposant des Baux.
CAHIERS DE FENJEAUX 43
134
ORIGINES LÉGENDAIRES DE LA FAMILLE DES
BAT]X
I35
d'Andre, frere a la dessusdicte dame madame Marguerite des Baux,
ANNEXES
1. La généalogie de Marguerite de Baux selon le héraut
Saint-Pol (vers 1434)
Source : BnF , ms fr. 5229, fol. 39-40 ; ms n. a. ft ' 26957 ' fol 'I -4 ; ms
fr.9S2,fol. 122-125 ; msfr.3265l,fol. 8-lICette édition est provisoire, faute d'avoir pu consulter l'édition de
Maurin Nahuys (voir note 80). læ nombre de copies consultées est sans
doute sffisant pour parÿenir à un texte acceptable. Pour alléger I'apparat critique, nous prenons comme texte de base celui du ms fr' 5229' qui
est le p[us proche de I'original, et aÿons recours au-x auyes manuscrits
uniquiment lorsque ce texte est incomplet ou semblefautif. L'orthographe
n'est pas normalisée.
-
Cy apres s'enseult la genealogie de tres haulte, puissante dame ma
dame Marguerite des Baulx, fille du duc d'Andrie, espouse au dessusdit
monseigneur Piere de Luxembourg, comte de Saint Pol, de Conversant et
de Brienne et mere a mes seigneurs et dames ses enfans dessus nommés
Je dis premieres que cest dame madame Marguerite des Baux vient
d'antique, âe si haulte, si noble lignie comme d'empereurs, de roys, de
ducs ei comtes. Et sont lesu) armes de son père et d'elle tellesb) que de droit
extraction leur vient de I'ung des trois rois nommé Baltasar, lequel fut le
premier qui vit et qui congnut I'estoille. Et or donques, au nom de Dieu et
àu plus sânblablemens qui porroit, en fist faire une d'argent a XVI pointes
et la mist [sur] son escu qui tout estoit de gheules et les porta et les fist
porter a tous ses enfans comme ses propres armes ; et se monstra en malni" g.orr" bataille aus enemis de la foy chrestienne ou il rechup mainte
noble victoire. Et estoit roy de Tartarie et laysa pluyseurs enfans, filz et
filles, dont I'aisné apres luy fut nommé Baltasar qui mout eut a soufrir
pour la foy de Dieu soutenir. Et par la fausse et maulvaise creancec) de ses
ireres lui convint layssez son royaulme secretement et se mist en ung
vayssel en mer a tout son tresor et tant navia que, a l'ayde de Dieu, il ariva
au pays de Provence et s'amaysa sur une hault roce ou il fist fonder ung
cnastét tant bel et tant fort que mervelle est a regarder. Et luy donna ledit
roy Baltasar a non les Baux et est encores au jourduy son heritayge au duc
contesse de Saint Pol, mere a monseigneur Loys de Luxembourg. Et qui
vous voldroit et polroit nommer tous les seigneurs et les dames dont
depuis ont esté faites aliances de mariage, il y conviendroit mettre grans
temps et grande escripture.
Si commencherons a dire comment Huon le conte de Limoges print a
espouse le fille d'ung roy de France, de la quelle eut pluiseurs enfans, filz
et fille, entre lesquels eut ungne fille aisnee nommee Katheryne qui print a
espoux Raymont, seigneur des Baux, duc d'Andre, comte d'Avelin et de
Mont Escaillond) et eurent ensamble ung mout puyssant filz nommé Butor
des Baux qui depuis la mort de son pere escartela ses armes de France du
costé de par sa mere. Et en son vivant fut moult aymé du roy et moult
crains de ses voeysins. Et au commandement du roy fist moult de grandes
emprise, tres puissamment a son honneur achevees, dont cy n'est metier
d'en plus direo.
Item che Butor des Baux, filz de monseigneur Raymont des Baux
print a espouse la fille du conte de Foys nommee Bazille de Fois, dame de
Berne, de la quelle eut deux Trlz: le premier fus nommé Franchois des
Baux, conte d'Avelin, et le secont fut nommé Bertran, conte de Mont
EscaillonD.
Item apres la mort du pere et du frere, fut monseigneur Bertran des
Baux, duc d'Andre, conte d'Avelin et Mont Escaillone) et print a espouse
la seur au roy Robert de Secille, enfans de I'un des freres du roy saint Lois
et pere du roy saint Lois de Marselles. Mais de cest dame n'eut mis enfant.
Mais la dessusdicte dame et le dessus dict Robert roy eurent pluyseurs
freres et seurs dont l'ung fut roy de Honguerie, l'autre prince de Salerne,
I'autre duc de Durash), I'autre prince de Tarente; lequel prince de Tarente
eut en maryage la fille de l'empereur de Gresse de laquelle eut trois filz et
une fille nomee Marguerite de Tarente. Lesquelzi) enfans estoient de par
leur mere droictz) hoirs de I'empire de Gresse. Et fut appelle I'un I'empe-
reur Robert, I'autre Philippe, le tierche Lois, prince de Tarente; lequel
print a espouse Johanne raynne de Hierusalem et de Secille, fille du filz le
roy Robert de Secille, de la quelle n'eult mis enfans, s'en fut son hoir
Marguerite sa seur princesse de Tarente.
Item ce seigneur Bertran des Baulx dessus nommé pour sa seconde
femme print a espouse la fille au conte de Molesin. Ce conte de Molesin
avoit espousé Helene, fille de la seur au roy de Navarre, laquelle seur au
roy de Navarre avoit espousé I'enfant de Castillekr. Et de cest dame
136
CAHIERS DE FANJEAUX 43
Marguerite et de monseigneur Bertrand des Baux issy ung filz et trois
filles. Le filz fut nommé Franchois des Baux. Le premier fille fut nommee
Blanche, contesse des Lices. La seconde Katherine, comtesse de Fondes.
La thierce fut nommee Ysabeau, contesse de Saint Seurin. Item apres le
dessusdicte princesse de Tarente, seur au roy Lois, print a espeux monseigneur Franchois des Baux, filz de monseigneur Bertrand des Baux. Et
eurent ensamble deux filz et deux filles dont I'aisnee des dictes filles fut
nommee Anthoinette et print a espeux le roy Henri de Tarnacle et trespassa de son deuxieme enfant. Item I'aisnee des deux filz fut nommé monseigneurr) Jaques des Baux qui tout son temps porta tiltre de empereur de
Constantinoble et de Ellespont, de la Romanye joissant paysiblement'r, et
print a espouse dame Clemence, fille au duc de
Durasnr, laquelle estoit
ante celleor qui est a present nommee la royne Jehanne de Hierusalem et de
Secille, laquelle fault la lignie du roy sainct Lois es marches par dela. Et
morut devant son pere sans hoirs par mariage mais des bastar il eut grant
planté. Ainsi demoura monseigneur Franchois des Baux, seigneur des
Baux qui print espouse dame Zevene des Ursins.
lsuit la brève généalogie de Sveva Orsini, qui se termine ainsi : f
Item de che conte de Nole issy une fille nommee Zevene des Ursins
qui print a espeux monseigneur Franchois des Baux, seigneur des Baux,
duc d'Andre, comte d'Avelin et de Mont EscaillonP) et eurent ensemble
par mariage ung filz et deux filles. Le premiere fille trespassa soubz eage.
La seconde fut dame Marguerite, dame pour qui est fait cest presente
genealogie, qui print pour espeux Piere de Luxembourg, comte de Saint
Pol, de Conversant et de Briane, seigneur d'Enghien, de Fiennes et chastelain de Lille et eurent ensemble pluyseurs enfans, filz et filles. Item le filz,
frere de dame Margueritte des Baux, fut nommé Guillaume des Baux, seigneur des Baux, duc d'Andre, conte d'Avelin et de Mont Escaillonqr a present vivant. [...]
-
5529, n. a. fr. 26957. b) telles n. c.
5529. - c) creance n. a. fr. 26957 ' fr. 982,
crance.fr. 5529,.fr. 32651 . - d) Mont Escaillon y'. 32651 , fr.982, Monstetacion
fr. 5229,Monscecaion n. a. fr. 26957. - e) dont cy n'est metier d'en plus dire z.
a. fr. 26957, dont cy n'est besoing de plus parler/r.982, dont de present je me
deporte a cause de briefveté fr.32651, omis fr.5229.
O Mont Escaillon
fr. 32651 , fr.982, Monstatai ot fr. 5229, Montcecaion n. a. fr. 26957 . - g) Mont
a) les/r. 32651,
fr.26957,
fr.
3265 I
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fr.
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982, omis
982 , omis
fr.
fr.
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Escaillon/r.32651,fr.982,Monstataionfr.5229,Monstecaion n.a.fr.26957.-
ORIGINES LÉGENDAIRES DE LA FAMILLE DES
BAUX
137
h) de Duras fr. 982, n. a. fr. 26957 ; du Ras /r. 5229. - i) Lesqtelz
fr. 9g2,
fr.3265l,n.a.fr.26957,desquelz ms5229. -j)droictzfr.3265l,iroisjr.5229,
fr.
- k) Helene - Casrille n. a. .Tr. 26957, fr. 982, Helayne
l'enfant au roy de Castillef 32651,1'aisnee fille de le ,"r.âu,
roy de Navarre avoit epouse le roy de Castille fr.5529, passage corrompu. _
l) monseigneur omis par fr. 5229, présent dans les autres mss. _ m) de la
Romanye joissant paysiblement/r. 5229, et des pays de Romanie joyssant pasi_
blement n. a. fr. 26957, er fu dispot de Romanie joyssant paisibleme nt
fr. 9g2, et
dispotz de Romenye joyssant et paisible/r. 3265 I .- n) au duc de Duias
fr. 9g2,
au duc Durasf .32651, a duc du Rois/r. 5229,m for de Duras n. a.yr. i69SZ. _
o) celle n. o. fr. 26957, fr. 3265 t , fr. 982, celluy fr. 5229. - p) Mont Escaillon
fr . 3265 I , Monstantion J? . 5229 , Monscecaion z. a. fr . 26957 , Mont Chastillon
fr. 982. - q) Mont Escaillon n. a. lr. 26957, fr. 3265 I, Monscecaion fr. 5229,
982, n. a.
fille de la
fr.
seur
26957.
-
ft.982.
2. La Genealogie de Luxembourg de Clément de Sainghin
prologue sur les origines de Ia famille des Baux (1471)
:
[fol. 44v] S'ensient pour les aultres seze racines des Baux ung petit
proheme de la diffinition et cause desdis nom et armes
En,t I'istore des trois sains roys qui le offrande firent a Jhesu Christ
envoyee a reverend pere en Dieu monsseigneur Florens de Werelben.,
evesque de Ministrer0e, contenant entre aultres choses que pour ce que
Balaam avoit prophetisié que de Jacob naisteroit une estoille et se esleveroit ung homme de Israel qui domineroit sur toutes gens, furent par les
plus grans et peuple universel de Indebr ordonnes douze sages astrologiens
d'Inde, de Perse et de Caldee, speculateurs sur la plus haulte montaigne de
ces marces nommee Baux, et aultrement mont victorial, la quelle est tant
haulte, que de son sommet I'en peult veoir les estoilles de son septentrion
estaintes par le point de la terre aux habitans de son midi, et semblablement celles de son midi non apparantes a ceux de son septentrion. En la
quelle lesdits speculateurs persevererent divers eages jusques a la nativité
de nostre Seigneur, que la dite estoille apparu sur icelle montaigne, a
138
CAHIERS DE FANIEAUX 43
fachon de soleil radiant le universel firmament du ciel enlumimant et
montant sur ladite montaigne a maniere de aigle voletant, plaine de longs
rays ardans plus que flambeaux, la quelle avoit en soy la fourme d'un
enfant portant signe de croix. Ce veant pluseurs et meismement ung chascun desdis trois sains roys, cestassavoir, Melcior, roy de Nubye et de
Arabe, Baltasar, roy de Godolie et de Sabbe, et Jaspar le Ethyopien, roy de
Tharse et de I'isle de Egrissaula, non sachant I'un de I'aultre, firent chascun en droit soy grant appareil, et vindrent a grant commitive faire leurs
offrandes en Bethleem, en si brief tempz que puissance humaine ne le
pourroit faire, mais ils furent montés sur drommadaires, bestes de grant
pas et de continuele paine. Et si furent conduis par la dite estoille, le plus
droit chemin de abregiet miraculeux [fol. 45] sans quelque arrest, car les
voyes et plus dangereuses leur furent plaines et ouvertes. Des grans merveilles de leurs passages, dont chascun tint le sien a part soubz le meisme
conduit de la dite estoille, de leur venue ensemble, du tres grant esbahissement de Herode et de ceux de Jherusalem, de leur estre en Bethleen, de
I'estat de la virge Marie, de Dieu Jhesu Christ son enfant et de leur retour,
qui dura pres de deux ans, dont la recitation seroit longue, je m'en tays.
Mais ilz retournerent ensemble a la dite montaigne victoriale ou en le honneur du nouvel né roy des juifz,ilz ordonnerent et ricement ournerent une
chappelle et ou vilaige soubz icelle montaigne sejournerent ung tempz par
solas, ou quel lieu ilz eslurent leurz sepultures, et si promirent de an en an
chascun de eulz avec ses roys et princes y comparoir. Puis retourna chascun en sa terre, ou ilz firent par tous les temples mettre ymages de la dite
estoille, et en la fourme dessusdite. Et tant que tous les misteres de Jhesu
Christ acomplis, et les apostles envoyés en toutes terres, saint Thomas
arriva en ces marces, par le quel ilz oyrent prechier et reciter ce qu'ilz
avoyent veu, les æuvres, les miracles, la passion, les signes, la resurection
de Jhesu Christ, la mission du Saint Esprit, et les virtus que Dieux, par ses
apostles et disciples, faisoit es hommes. Eulx qui estoyent ensemble venu
devers saint Thomas se firent baptisier et receurent par adjunction avec luy
le office de prechier. Puis ensemble leur commitive et grant peuple se
transporterent sur la dite montaigne de Baux. Et illec la belle chappelle ou
estoit la rice ymage de celle estoille faite a I'honneur de Jhesu Christ, saint
Thomas dignement consacra, dont grant pelerinage y commenca et se y
continua tellement que lesdits sains roys firent dudit vilage ou piet
[fol.45v] dicelle dessusdite montaigne une tres noble et puissante cité,
qu'ilz nommerent Seubba, la quelle est encoires la plus grande et rice
des
ORIGINES LÉGENDAIRES DE LA FAMILLE DES BAUX
139
parties de Orient, car pour ce le Prestre Jehan, empereur des Indes, et le
Thomas, que nous disons patriarche, y resident. Lesquelz trois sains roys
furent chascun archevesque et ricement donerent pluseurs eglises a la
maniere de lors. Puis eslurent leur perpetuele mansion en la dite cité de
Seubba, ou moult saintement vesquirent virges, sans oncques avoir eu
roynes ne concubines car ilz avoyent offert a Jhesu Christ or, en signe de
virginale dignité, encens, de virginale devotion et mierre, de mortification
de char. Les dessusdis roys ordonnerent en le espiritualité, cestassavoir en
la succession de saint Thomas ung patriarce qui par toute succession seroit
nommé le Thomas, et en la temporalité pour tous leurs royalmes par election constituerent ung prince, le quel pour certaines causes, ilz ordonnerent estre appelle le Prestre Jehan. Puis assignerent aux princes de leur
sang royal pluseurz aultres terres et isles. Lesquelz a perpetuité pour
memore seroyent nommés princes des Baux. Laquelle lignie des Baux en
Inde et en Orient est encoires la plus noble, la plus grande et la plus puissante. Lesquelles choses ainsy faites, lesdits trois sains roys par grans
signes de miracles rendirent a Dieu leurz saintes ames, et furent leurs
corpz pontificalement et regalement ensepulturés ou dessusdit lieu de leur
election.
Apres ce tempz que la venerable Helaine, mere du tres glorieux
Constantin, eult trouvé la sainte croix, reparé pluseurs sains lieux, et que
lors pour les erreurs [fol. 461 de la gentilité, pour la quelle ou tempz desdis sains roys, saint Thomas avoit esté mis a mort par le infidelité de
Gondoforus, roy des Indois, cestassavoir d'une partie soubz iceux sains
roys, et pour la nouvelle heresie nestoriane le dessusdit pelerinage en la
montaigne de Baux ensemble celluy desdis roys, qui avoit duré pres de
trois cens ans fu moult aneantis, la dite dame traveilla tant que elle obtint a
son desir les corpz desdis sains roys, et les colloca en I'eglise de Sainte
Sophye a Constantinoble I'an de nostre Seigneur trois cens et trente
quatre. Depuis ung vaillant homme grec nommé Eustorgius, archevesque
de Milan, les translata du dit lieu de Constantinoble a Milan, ou il furent
jusques a I'an mil trois cens soixante quatrerr0 que Redulphus, I'archevesque de Coulongne, par I'ayde de l'empereur Frederic les translata dudit
Milan a Coulongne, ou ilz sont en I'eglise moult solennelement honnourés
et venerés.
Entre lesquelles choses, la dite istore contient que ou tempz que la
glorieuse cité de Acre flourissoit en glore et en puissance, et que de pluseurs nobles princes, barons et chevaliers de divers ordres et conditions
CAHIERS DE FANJEAUX 43
140
estoit glorieusement et tres ricement habitée, et aussy que son nom avoit
parvenu jusques aux fins du monde, si que de toutes langues et nations
marchandise par terre et par mer y arrivoit, pour lesquelles merveilles et
grant renommee les plus grans de ceste nation et princes des Baux d'lnde
avoyent venu oudit Acre. Lesquels y veant I'effect sourmonter la renommee, pour seule cause de plaisir, y eslurent demourer, et y fonderent ung
chastel royal moult bel et puissant, le quel de tres nobles et rices joyaux
selon leur region, ils le estofferent, et entre iceux d'un dyademe d'or paré
de gemmes fines Ifol. 46v], de margarites et d'aultres pierres precieuses
au hault du quel en lettres caldayques estoit le signe de la croix et de
I'estoille, en telle fourme que elle apparu ausdits sains roys. Le quel dyademe fu a Melcior, roy de Nubye, qui offry le or à Jhesu Christ, par le
moyen du quel dyademe furent veus en Acre plusieurs signes de miracle
proceder de virtu divine, meismement contre maladie caducque. Du quel
avoir trouverent soubtille fachon les fieres templiers qui moult leur valu,
mais apres leur abolition fu ignoré qu'il devint, dont grant plainte en fu
long tempz en ces parties.
En oultre dist Ia dite istore que tous les ainsnés de ceste lignie des
Baux poftent encoires de present en leurz armes et banieres I'estoille et la
croix comme dessus est dit. Et que la coustume des Nubyens est que leur
premier bataille porte la croix et la secunde de I'estoillerrr,lesquelx
princes aporterent avec eulx en Acre la geste des trois sains roys. La quelle fu illec premiers translatee de caldyen en walech et puis en latin tel que
je en tiengz avoir veu tant que pour soufïire ad ce que icy en est recité.
Recite encoires que pour le excellente noblesse et haulte conduite
d'iceux princes des Baux se firent entre les Grecz, Latins et eulx pluseurs
grans mariages.
Or dit Saint Pol le herauld la generation des Baux est venue par de ca
du roy Baltasar, un des dessusdis sains roys qui tres bien peult estre de son
lignage, car du lignage d'un chascun desdis trois sains roys et virges
furent princes des Baux si nobles que dessus est dit, mais que la generation soit venuec)des personnes de iceux roys, il ne appert point par la dite
istore.
[fol. 47] Mais en ensievant la dite istore et la memoire
des aultres
istoriographes,je treuve que I'an de nostre Seigneur Jhesu Christ III. IIIIxx
Theodose, le tres catholique empereur et premier de ce nom, possessoit les parties de Orient et de Occident, et que quand parvenus fu audit
VIII
ORIGINES LÉGENDAIRES DE LA FAMILLE DES BAUX
l4t
empire, il soustint de grandz labeurs, pour extirper le heresie arriane et
moult d'aultres dampnabilités eslevees tant au moyen de Juliien I'Apostat
comme d'aultres en diverses parties de Orient. Pour la quelle cause le«Jit
empereur Theodose se transporta en la cité de Jherusalem, et es parties de
Indedr, ou il destruisi les temples des ydoles. Fu si tres chrestien que ses
ennemis plus par jeunes et oroisons que par fer rendi vaincus et fu tant
parfàit en vertus que il fu souverainement amé meismement des nations
barbares et estranges par quoy moult de gens a son commandement ou
simple monition delaisserent leurs erreurs et infidelités et se convertirent a
la fby chrestienne.
Ou tempz du quel tres catholique empereur estant ou lieu dessusdit,
estoit es parties de Inde ung moult puissant prince des Baux nommé
Baltasar, roy de Tharse soubz le Prestre Jehan, descendant des princes de
sang desdis sains roys, qui pour resister ausdites dampnabilités et catholiquement porter le nom de Jhesu Christ avoit lors moult a souffrir meismernent contre ses plus prouchains, sans ce que par le prestre Jehan y
peulst estre mis remede. Et tant par ce fu constrains que luy, sa femmc,
ses enfans et son tresor moult grand secretement mist dehors, et de tout
habandonna sa terre, si s'en vint devers ledit empereur Theodose qui tres
debonnairement le recoella, et moult honnourablement Ie rechupt dans
son hostel.
Or advint que apres pluseurs grandz fais achevés illec victorieusement
par ledit empereur pour venger la mort de Gratiien, [fol. 47v] empereur de
Occident, que Maximiien, roy de Bretaigne, avoit occy a Lion sur la
Ronnerrr. et contre I'empire de Rome perpetué pluseurs oultrages en
Gaulle et en Germanie, et aussy pour restituer Valentin, frere dudit
Gratiien, audit empire, icelluy empereur Theodose vint a Constantinoble,
ou il ordonna pour cest affere soy venir par Ytalie, et audit prince des
Baux avec aultres prendre leur chemin pour, par la mer de prouvence,
entrer en Gaulle ; ce qui fut fait et exploité tellement que ledit Maximiien
en moru a Romme et que ledit Valentin fu par ledit empereur Theodose
audit empire de Occident restitué, lequel bon empereur trespassa tantos
apres en la cité de Milanrrr.
Quand ledit prince des Baux fu par la maniere dessusdite en
Prouvence arrivé pour la necessaire sceureté de ses biens. femme et
enfans, et pour soy avec sa gent de guerre y retraire se besoingz estoit,
illec sur une tres haulte roche se fortifia moult puissamment et le mieulx
qu'il put jusques ad ce que, apres le achevement dessudit par les don et
CAHIERS DE FANJEAUX 4.]
142
il y fonda ung tres fort et puissant chastel que il
nomma de son nom des Baux. comme encoires appert.
De cestuy roy Balthasar et prince des Baux et de sa femme tant
illustres que par I'istore dessusdite peult apparoir, non obstant les atÏàires
congié dudit empereur,
de Merconirus, duc des Sicambres, les persecutions des Wandeles, des
Goths et d'aultres, la generation a esté catholiquement et illustrement
continuee jusques au prince Raymon des Baux, lesquelz pour en armes
sievir Ia maniere latine ne ont porté blason d'armes que de gheulles a une
estoille de XVI pointes d'argent, mais en cognoissance de parures ont
tousjours pour la fby porté la croix des Nubiiens comme en armes fait le
comte de Prouvencerra.
Le dessusdit Raymon, prince des Baux, duc de Andrie, comte de
Velin et de Monstaron eult espouse Katherine, filte au conte Huon de
Limoges et d'une fille de France, de la quelle il eult entre aultres pluseurs
enfans deux filz. cestassavoir le ainsné et Butor.
tfol. 481 Des fais et de la fin dudit Raymon, ensemble et des seze
racines des Baux descendans en une ou tronc,je fais en ce present traictié
moult mendre declaration que ou costé de Luxembourg. pour trois causes :
la premiere que pour les tàultes commises par ledit Saint Pol heraud ou
costé de Luxembourg me a semblé estre besoing afTn de probation, icelluy declarer et specifier plus au long ; la secunde, que je n'ay par tout veu
souffissamment les croniques de Prouvence, d'Espaigne, de Sezille, de
Hongrie, de Ostrice, de Baiviere, de Grece, ne des particuliers Rtlmmains
qui toutes sont requises en ceste genealogie ; la tierce, que je treuve en ce
costé le dit Saint Pol, par le haultain advertissement de la dite defuncte,
avoir moult mieulx procedé, et combien que il ne y ayt pas sievy fourme
requise, mais souventteffois employé « plus, maint et non », nientmains"t
je y ai trouvé fruit a concorder, pourquoy en ce reduire a fburme, je me y
suys arresté, excepté que je fèray, aucuneffois et peu, certaines declarations, pour les causes contenues es articles d'icelles.
Baux
I
143
Le dit Butor, prince des Baux de Orient, duc de Andrie. comte de
Velin et de Monstaron, et seigneur des Baux en Prouvence, eult espouse
Basille, fille du conte de Fois, dame de Berne, les deux premiers noedz
des seze racines du premier quartier des Baux ou degré de attave, descen«Iant de degré en aultre [fol. 48] ou dit arbre comme il est cy devant plus
au long declaré et qu'il peult apparoir par l'exemple dudit arbre. De la
quelle entre aultres enfans, il eult deux filz, cestassavoir Franchois et
Bertran. Ce Butor du vivant de son frere ainsné esquartelar') ses armes des
Baux et de Limoges, esquartelé par sa mere de France, nientmains en cest
endroit Saint Pol laissa ce quaftier de Limoges derriere, qui ne se doibt
point faire car il procedoit de pere. Mais le dit frere ainsné ne proceda
point en lignie ains trespassa josne asses, pour quoy les plaines armes
retournerent avec toutes les terres oudit Butor, du quel aussy le dit filz
ainsné nommé Franchois trespassa sans hoir de sa char, par quoy Bertran
demoura du tout le heritier. [...1
a) kr nut.jus<'ule E,tle t'ouleur rouge, est tlétrtrée. Â su gau<.he, on lit t,erritttlencnt vexiflanubiana.ÂI'intérieurduE setrouterûtleu.rsymboles.Enhout,
utte cnti.r blunche sur.fonel or cst oc(o,npognée d'un petir pb'luctères où est
écrit, de nouveou, vexilla nubiana. En bus tle la barre médiune du E Jîgure une
éktile rouge ù sei:.c ltointes, sur.fi»ul blunr.. Cette initiula, elui ossocie I'étoile
dcs Nubiens uu.\ arnrcs des Btttt.r (nûne si les énnu_r tle leurs arnutiries sr»tt
ittvarsés), illu.çtrc deu.t possoges du te.ttc. - b) Noas préférons lo leçrtn lnde à
Ju<lc (udoptée par Lelètre, Antoine de La Sale, 354) tl'uprès Historia triurn
rcgurn. 213.
- c) Après venue, t//r pussuge bW : aultrement que dessus est dit il
nc appcrt point par la dite istore. - d) k 1eçon Jude est possible égolenent. e) A7;r'às nientmains, pussoge bifrë inséré plus lruut tluns le re-\te, gr(ice à un
tu.jout nur74itrul .' par le haultain adveftissement de la dite deftuncte. - fl esquartclir
re r n p I u
c'
e escirrtela.
b
iJJé.
Notes
Si,qles et abréviutions
Foys II
[écu avec les armoiries des Baux : [écu avec les armoiries de Béarnrrs
de gueules à l'étoile d'or à deu.r vaches
à seize ruis d'argent) de guettles I'une sur I'outrel
ORIGINES LÉGENDAIRES DE LA FAMILLE DES BAIJX
'
-
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CAHIERS DE FANJEAUX 43
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[]
Cf. Butaud, Piétri, Les enjetr,225-269. [2] Ce scrmon est édité et
commenté par Boyer, Les Baux.
[3] Les premières études sur ce thème sont
dues à Alice Colby-Hall : « L'héraldique au service de Ia linguistique : le cas du
« cor nier de Guillaume >r, dans Aa canefour des routes d'Europe : la chanxtn
"
cle g,este. Sene.fiance,20, 198'7,383-397 ; ead., « Guillaume d'Orange sur un
nouveau sceau médiéval de I'abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert >,, Olifcurt, 15,
1990,3-13 ; ead., <. Guillaume d'Orange, I'abbaye de Gellone et la vache pie de
Châteauncut'-de-Cadagne
'r, Études sur I'Hérault,9, 1993, 5-21. [4] Florian
-
-
-
Mazel, « Mémoire héritée, mémoire inventée. Guilhem de Baux, prince
d'Orange et la légende de Guillaume d'Orange (XII.-XIII" s.) », dans Falre
mémoire. Souvenir et comntémoration uu Moyen Âge, dir. Claude Carozzi,
Huguette Taviani-Carozzi, Aix-en-Provence : Presses Universitaires de
Provence, 1999.193-228; id., « Le prince, le saint et le héros: Guilhem de
Baux (l173-1218) et Guillaume de Gellone, alias Guillaume d'Orange
". dans
Cuerriers et moines. Conversion et sainteté oristocrutiques dans l'Occident
nrédiéval, dir. Michel Lauwers, Antibes : APDCA, 2U)2,449-465. - [5] Voir
sur ce point les actes du colloque entièrement consacré à la fïgure historique et
légendaire de Guillaume d'Orange; Entrc histoire et épopée. Les Guillaunte
tl'Orange (lX"-Xlll" siècles), dir. Laurent Macé, Toulouse : CNRS, Université de
Toulouse-Le Mirail, 2006. On notera en particulier : Florian Mazel,.. L'héritage
symbolique de Guillaume dans I'aristocrâtie des XI.-XIII" siècles : tradition
tamiliale ou fascination épique », 163-180, qui étudie les ancêtres de Guillaume
de Baux, et Laurent Macé, Icône du saint, figure du héros : la déclinaison du
"
cor sur les sceaux et les monnaies dans la Provence et le Languedoc des XIIXIII" siècles », 135-161. - [6] Secl dominus noster et omnes de suo genere
hubuerunt ortum, ut oudivi a.fide digno persona o sanctis nmgis seu regibus qui
vetrcrunî «l Cltristum notum stella duce seu viom ostendente, ut patet Matth.2
ll-121. Propter quod etiant omnes porTant pro signo in armis suis stellant
(Boyer, Les Bam,449).*17) Mazel,Lu nobles.se,334 I Boyer, l*s Baux,432.Ittl ll s'agit d'un sceau biface d'Hugues de Baux. De plus, on a conservé pour le
même personnage deux bulles où l'étoile apparaît au revers et comme armoiries
du cavalier (Blancard, lconographie, pl. 19, n.' 2.3 et 4). - [9] Mazel, La
tutblesse,334. - tl0l On sait que I'hermine des ducs de Bretagne, qui ne tire
son origine au départ que d'une brisure tle Pierre Mauclerc
(t
1250), issu des
Dreux, fut ensuite considérée comme les armes ancestrales des princes de
Bretagne. Â Ia fin <Iu Moyen Âge, un récit de croisade fut imaginé pour-expliquer
t46
CAHIERS DE FANJEAUX 4.]
pourquoi plusieurs farnilles (dont les coucy et les châtillon) portaient de vair et
.Je gueule.s dans leurs armoiries (BnF, ms n. a. fr. 6889, fol. B et C; Michel
PopofÏ, " De vair et de gueules. Autour d'une légende héraldique >''Annales de
généttlogie et d'héraldique,2, 1985, 3-10). Un texte héraldique de l-509 fournit
une explication pittoresque pour les dix losanges des Lalaing, interprétés comme
une réiérence aux pâtisseries qu'une pieuse ancêtre donnait en aumône aux
pauvres ! (Brassart, Le Blason, I. 5-13). - [l ll Blancard, lcttnographie, pl' 21,
n,, : I t ZOt l. pl. 23, n' 2 (1223),p1. 21, n'* 2 (1233) et 4 ( | 233). - [ I 2l Martin
Aurell, « Autour de I'identité héraldique de ltr noblesse provetrçale au
Xlll" siècle ,,. Médiévales,l9, 1990, 17-27. - Il3l Armoiries des Badat : r/e
g,ueules à I'étoite ti seii,e rais r/'or; armoiries des Chabaud : tl'or ù !'étoile à
sei:.e rais tl'u:.ur charSé d'wt château de trois lours (l'orgent; armoiries des
barons de Beuil du XIII" siècle, reprises en écârtelé par les crimaldi de Beuil :
d'or ti l'étoile à sei:.e rais de g,ueules. - [14] Roman. Descriptions,234,
n" 607. - ll5l Ces armoiries sont visibles sur un sceau du même Aymar II
datant de l186 (ihi(l.,233, n" 606). Précisons que les liens familiaux entre les
Baux et les Poitiers sont postérieurs. - [l6l Blancard' lanographie, pl' 34bis,
n,, 6 (bulle de la première moitié du XIll" siècle). - [17] Roman, Dcscriptiorts,
231,n" 614. - tl8l Suite à une suggestion de Claude Carozzt, nous ttvons
vérilié ce point. Rien n'a été trouvé sur le nombre seize dans Vincent Foster
Hopper. Ltt st'mltolique métliér'ale des nomltres. Origines, sigtti.ficatiort et
inJiuen.e sttr la pansée et l'expressitt,, Paris: Gérard Monlbrt' 1995. ni duns
lean Chevalier. Alain Cheerbrànl, I)i(lionn(rire des s,-mboles, Paris: Robert
Laffbnt, 1982. I l9l Cette dernière hypothèse peut
se
justifier pirr I'exanren tlu
II, seigneur tle vitré, datant de ll5-5. on y voit nettement un bouclier poftant une ébile à seize rais. Comnrc l'écu n'est pils encore
sceau équestre de Robert
héraldique, on parle de << renforts en rais d'escarbouclc ' plutôt que d'étoile
(Pierre Èony. IJn sièt'le de sce«u.r-figLrr'és (l l-15-12-)5), Paris: Le ['éopard d'or,
2OO2,27.pI. XIll,n"73). ll sembledonclogiquedepenserqueccrtaincsétoiles
héraldiques tirent el'lèctivement leur origine du motif lbrnlé par lcs lanrelles de
rnétal riyonnant autour dc I'untbo..' - [20] Elissagaray. kr lt;gende.4tt--54' -
39-41. - l22l Richard, L'D-rrrênrc-Orient légcnduirc' I23l Ces
informations faisaient échos à la victoire du chel'd'un pcuple des steppes. les
lbid .229Qara-KhitaT. sur le sultan de Perse Sanjaren ll4l (ibid..232\--124];
231. Pour I'analyse cle ces lettres' voirJacqueline Pirelrne. Lu lé14cnde du
o Prêtre Jeart ,,, Strasbourg : Presses universitirires de Strasbourg. 1992,47-8'7 '
L'hypothèsc émise d'un original hébreu écrit par un juif de Provence n'est toutefbis-pas convainciinte. - [25] Sur ce personnage, le tcxte source estl|a Rclulio (le
Da,irte,qui datc de 1221. Deux prototypes sont p.ssibles pour ce légendaire roi
David. sriit Gengis-Khan, soit le Turc Kütchltig. chaque identificittion nyant des
12ll lbid.,30.
points l'aibles lRicharcl. L'E.rtrênrc-Ori(nt l18e n(l«irc,233-235)'
-
126];
lbid'.
235. Cette explication de l'invasion des Mongols par leur volonté de Écupérer
ORIGINES LEGENDAIRES DE LA FAMILLE DES BAUX
147
les corps de leurs ancêtrcs se rctrouve notamment chez Mathieu Paris, dans la
chronique d'Aubry de Trois-Fontaines et dzrns le Speculum hisloriule de Vincent
de Beauvaris (Elissagaray, kt légenda,74). Plus tard, le missionnaire Jordan
Catala situera le pays d'oligine des rois mages dans la terre de Moughan, à
l'<ruest de la Mer Caspienne, au sud du Caucase (Gadrat, lnuge le l'Orient,l72,
291).
- I27l
Richard, Ultitnututns.
- [28]
Richard, L'Extrêtne-Orient
légcntluire,23-5 ; Richard, Ultimutuns.22l . Cette lettre est conservée par la
chronique de Salimbene de Adam - Cltronicu.fratris Salinùeni de Adom.é<J.
Oswald Holder-Egger, Hanovre-Leipzig (Monumenta Germaniae historica,
Scriptores. 32). 1905-1913. 580. - [29] Cf. Elissagaray, In légentle,64-65. [30f Boyer. Les Buu.x,435. - [3 l] Mazel, Lu rtoblesse,542-543. - l32l C'est
plutôt I'avis de Jean-Paul Boyer, Le.s Buu.t, 436. - [33] Joseph-Hyacinthe
Albanès, « Note sur un Mystère représenté à Toulon en I 333 , Revue des sot'iétéssor'ontesdcstlépurtement.s.5*série,8, I874,259-262.-[34] Elissagaray,la
lége ntle,66. C'est dans l'église Sant'Eustorgio que les reliques des Mages
avaient été découvertes en I158. - [3,5] Comme d'autres. par commodité. nou.s
utilisons ce titre pour une ceuvre dont le titre varie dans les manuscrits. - t36l A
propos des sources d'Hildesheim, voir Elissagaray, La légende,68-73, et Sylvia
Harris, . The Historiu lrilun reg,unt and the mediaeval legend of the Magi in
Gcrmany >>. Metliunt Ævum.28, 1959, 23-30. ici 28-29. Pour ce qui conceme les
traditions les plus anciennes sur les Mages, voir Ugo Monneret de Villard, le
lcggencle orientuli sui nrugi evangelici, Cité du Vatican : Biblioteca Apostolica
Vatina(Studi etesti, 163), 1952.-1371 DeitinereTerrueSanttae.Cetouvrage,
écritvers 1360,étaitnourri del'expérienced'unséjourdecinqansdesonauteur
en Méditerranée et en Orient, entre 1336 et 134 I. - [38] C'est par exemple dans
I'entourage pontifical que le dominicain Jordan Catala écrivit dans les années
>>
1330 ses Mirabilia descriput (Gadrat, Image de I'Orient). Au sujet des missionnaires, voir Jean Richard, La papauté et les ntissiorrs cl'Orient au Mo1'en.Age,
Xllf-XV, sièr'/e, Rome, Paris: Ecole tiançaise de Rome (Collection de I'Ecole
fiançaise de Rome,33),2" édition, 1998. [39] Hisnria trilon regun,257-259
(ch. 33 et 34). t40l lbid., 260-261 (ch. 35). Nous avons vu d'après le témoi-
-
-
gnage de Marco Polo que Seuwa correspond à Savah, près de Téhéran. l4ll lbid.,280-289 (ch.4l). Ce catalogue précis des hérésies chrétiennes est tiré
rlu Livre cle Cologne. - 142) lbid.,226-221 (ch. l0). 271-278 (ch. 4l). [43] Hirsch, L'espace nubien.* [44] Saba est situé en Inde i c'est le lieu d'où fut
tiré I'encens of'fert au Christ. Le terme récent de Godolie est difficile à interpréter. Il provient de Suchen. -1451 Historia rriunt regum,227 (ch. ll).278
(ch.4l). -t461 lbi(l.,227-228 (ch. l2).2'78-279 (ch.4l)297-3O3 (ch.44et4-5).
- f47f Elissagaray,In légende,l6.Chez laplupartdescartographes majorquins
ou italiens, le Prêtre Jean est toutefois distingué de I'empereur d'Ethiopie: « il
apparaît plutôt comme un personnage coiffant les rois des régions chrétiennes
de son autorité religieuse » (Hirsch, L'espace nubien,90). - t48l Hildesheim
148
CAHIERS DE FANJEAUX 43
choisit la graphie << Vaus >, pour désigner ce que la tradition appelle le mont
Gazus, qui correspondrait au Kûh-i-Khwaga, dans le Sistan, entre I'lran et
I'Afghanistan (Elissagaray, La légende, l8-19). Il assimile par ailleurs cette
montagne au mont Victorial, où saint Thomas avait coutume de prêcher pour
convertirlespai'ens.-149) Hisoriatriumregum,213-214(ch.3).*ts0l lbid.,
214-215 (ch. 4). - 15ll lbid.,259-260 (ch. 34). - l52l De itinere Terrae
Sanctae,39-41 (chapitre 25: De gloriosa civitate Acon). - [53) Historiu trium
regum,27O (ch. 39). La Blanche-Garde correspond à Tell es-Safi en IsraëI, à
l'ouest de Jérusalem. Ce château, construit en 1142, appartenait à une branche
des seigneurs de Barut (Beyrouth). Au milieu du XIV" siècle, Ia famille était
représentée par deux femmes vivant à Chypre. Voir Charles du Fresne, sieur Du
Cange, Les familles cl'Outre-mer, éd. Emmanuel-Guillaume Rey, Paris :
Imprimerie nationale, 1869,240-243; Emmanuel-Guillaume Rey, « Les seigneurs de Barut », Revue de l'Orient lotin,4, I896, l2-18; Joshua Prawer,
Histoire du royaume latin de Jérusalem, Paris: CNRS éditions,2ù* éd.,2001,
330,331, 475.-1541 Il fait une description enthousiaste de l'île de Chypre : De
itinere Terrae Sanctue,29-35 (ch. 20-23). - I55l Voir Aryeh Graboïs, " La
bibliothèque du noble d'Outremer à Acre dans la seconde moitié du
XIII"siècle,>, Le Moyen Age,103,1997,53-66. - 156l Lignages d'Outrenter,
éd. Marie-Adélaïde Nielen, Paris : Académie des inscriptions et belles lettres,
2003, ll2.198. On y relève toutefois un « Johan des Baus qui fu Borgoignon ",
dont la fille Marie épousa Guillaume de Picquigny (ibid., I l8). Mais cela
semble trop maigre pour expliquer le « seigneur de Vaus " signalé par Suchen. [-57] Ainsi,dans une copie du milieu du XVI" siècle de la généalogie dresséc par
le héraut Saint-Pol de Marguerite de Baux. son nom est orthographié: " des
Vaulz ,, BnF, ms fr. 982, fol. 122 (cf. Elissagaray, La légentle, 8l). [58] Elissagaray, kt légende, 67-68, 80-82. J.-P. Boyer et Fl. Mazel n'ont pas
pris en compte dans leurs études I'Hlsroria trium regum. - [59] EmileGuillaume Léonard, Histoire de Jeunne lit( reine de Naples, conttesse de
Provence (1343-1382). La jeunesse de la reine Jeanne, Monaco, Paris :
Imprimerie de Monaco, Picard, 1932. t. ll, 3 l6-320, 33 I -332, 345. Cette ambassade conforte I'hypothèse de Marianne Elissagaray, qui ne connaissait que deux
missions des Baux auprès des papes en 1335 et 1345 (l,u lt1gerule,68).160l L'Historia lrium regum est conservée dans une soixantaine de manuscrits
des régions impériales et a connu pas moins de sept traductions dit'terentes en
allemand (Sylvia Hanis, « German Translations of the Historia Triunt Regum by
Johannes de Hildesheim >>, Modern Lung,uag,e Review,53, 1958, 364-373:'
Elissagaray, La légende.77). - 16ll J. Gôbbels, « Del Balzo (de Baux),
Raimondo », dans Dizionario biograJic'o degli ltaliani, t. 36, Rome : Istituto
della Enciclopedia italiana, 1988, 320-326 ; Noblemaire, Histoire, 107-l10. [62] Donato Polieni da Siderno, Historia del regul castello di Casaluce,
Naples, 1622,36, cité sur Ie site internet du sanctuaire, où I'on trouvera, outre
ORIGINES LEGENDAIRES DE LA FAMILLE DES BAUX
149
un historique, un riche dossier iconographique et un plan qui permettent de
reconstituer la disposition des fresques, pièce par piècc (www.santuariodicasaluce.it). - [63] Jeanne donna à la nouvelle fondation une icône byzantine (vénérée
aujourd'hui sous le nom de Madonna de Casaluce) et un polyptyque peint par
Andrea Vanni (Bologna, I pittori, 325-326). - [64) Ibid.,325-330, 355. l65l Ces fresques sont reproduites (en couleur) et succinctement commentées
dans Ca.çte1 Nuovo,75-82. - 166) Ibid.,76-77 ; Bologna, I pittori, 326-327 .
pl.VIl-80.82.-167) Noblemaire,Histoire,ll0,n.l;Mazel,lttnoblesse,333.l68l Ces f'resques peuvent être mises en relation avec un polyptyque de Niccolô
di Tommaso qui se trouvait autrefois dans l'église Sant'Antonio Abate de Foria
(aujourd'hui au Museo di Capodimonte de Naples), Castel Nuoto,77,8O-82.,
Bologna, I pittori , 326-327 , pl. VII-70-73, 78-79 . - [69] Reproduire dans
Castel Nuovo,78. - t70l Les deux rédactions en vers du Moniage Guillaume,
éd. et commentaire Wilhelm Cloetta, Paris : Firmin-Didot et Ctu (Société des
anciens textes français), 1906, t.l,163-172 (deuxième rédaction, vers 255627 46). - l7 ll Castel Nuovo, 79-81. - [72] Dans l'église Santa Chiara de Naples
sont encore conservés son tombeau et celui de son épouse (voir les photographies et commentaires dans Noblemaire, Histoire,l04 bis, llO; Mazel, La
noblesse,565, 567, 568). - t73l  défaut des Baux-Andria, une substitution
était prévue pour un Del Balzo Orsini (« Jehan Anthoine, mon nepveu, prince de
Tarente, se prendre et accepter le vuelt et ses enfans ») puis pour le frère de
celui-ci, à la condition « que ilz soient tenus de porter purement le nom et armes
des Baux ». En dernier recours, I'héritier serait Louis de Chalon, prince
tl'Orange, qui devrait alors << porter les armes des Baux toutes pures » (Archives
départementales des Bouches-du-Rhône : B I 197, fol. 6rv). - [74] Louis
Barthélemy, « Inventaire du château des Baux, en 1426'r, Revue des xsciétés
suvantes des départements, 6. série, 6, 1877, I l0-158. - [75) Ibid., l3l. [76] Dans les faits, le château des Baux fït saisi par le comte de Provence, mais
Cuillaume de Baux put entrer en possession des fiefs d'Alix situés en Comtat
Venaissin (Noblemaire, Histoire,68). - t77l « Ou dit an [1469], le XV. jour de
novembre, la contesse de Sainct Pol trespassa de ce monde, en son eage de
LXXVI ans, en I'abbaye du Vergier, lez Cambray, et fust son corps apporté et
mis en terre en I'eglise et abbaye de Cercamp, en la conté de Sainct Pol. Elle fut
tout son temps sage dame, belle, honneste, et de bonne devotion à Dieu et aux
Sainctz » : Histoire de Charles, dernier duc de Bourgogne,éditée en annexe
<larrs Jehan de Wavrin, Anchiennes cronicques d'Engleterre, éd. Mrrc Dupont,
Paris : veuve Jules Renouard (Société de I'histoire de France), 1863, III,280. -
[78] BnF. ms fr.547l ,fol.42v-43 (Clément de Sainghin). Cf .Lefèvre,Anrtine
de Ln Sale,238-240. [79] Saint-Pol-sur-Ternoise, Pas-de-Calais, chef-lieu de
canton. - [80] Le texte a été écrit entre 1433 et lM4, entre la mort de Pierre de
Luxembourg et celle de Guillaume de Baux, duc d'Andria. La date de 1434 est
tirée du titre d'une édition du héraut Saint-Pol : Maurin Nahuys, Généalogies de
-
150
CAHIERS DE FANJEAUX
4-1
Piarre de Lu.rembourg, r'omte de Suittt-Poul et de son épouse Marguerite de
Btrux : manuscrit dédié à leurJils ktuis de Luxembourg, comte de Saint-Paul...
por sotl héraut d'armes de Saint-Pttttl en l4-14, uvec notes explic'atives. s. 1.,
s.
n., 1870 l ouvrage repéré grâce à la base de données Worldcat
(http://www.worldcat.org/). Malheureusement, nous n'avons pu accéder à cet
ouvrage fort rare, qui est absent des bibliothèques françaises au vu du Catalogue
collectif de France (http://ccfr.bnf.filportailccfr/servlet/LoginServlet). Nous ne
pouvons donc déterminer la fiabilité de cette date de 1434, qui ne figure pas
dans les nranuscrits que nous avons consultés. Toutefois, une allusion à la reine
de Naples Jeanne II, morte le 2février 1435, semble la conlirmer. - [81] Nous
avons utilisé quatre copies de ce texte conservées à Ia BnF. Le nls li. 5229 est
un recueil héraldique élaboré entre 1509 et 1527 par un serviteur des Lalaing,
Jean de Cordes, et son fils Louis (voir Brassart, Le Blason, I, l5-32). Sa copie du
texte du héraut Saint-Pol (fol. 37-41) est Ia plus proche du rouleau original,
qu'il décrit, mais elle est sans armoiries, d'une écriture négligée et avec
quelques passages corrompus. Le ms fr.982 provient de la bibliothèque de
Philippe rle Lalaing et date des années 1545-l-5-55 pour les fblios ct»ncernés
(fol. I l5v-130v) - voir l'analyse du manuscrit par Elissagaray. Lu légandc,
205'210. L'orthographe semble un peu modernisée. mais la copic cst stlignée et
comprend une continuation. Le ms n. a. fr. 269-57 (8 fol.) - qui nous a été
aimablement signalé par Marie-Françoise Damongeot, conservateur en chel'à la
BnF - est un livret sur parchemin luxueux qui ne comprend que la généalogie de
Marguerite de Baux suivie du résumé de I'histoire de Mélusine. Il datc du
second quart du XVI'siècle et appartenait à Louise de Bourbon. abbesse de
Fontevraud. Enfin le ms fr. 32651 (20 fbl.) est aussi une copie dc luxc sur parchemin: le lexte y a été remanié, Iégèrement, pour être of'fert à son dédicataire'
Charles de Luxenrbourg (t 1530), comte de Brienne, Ligny et Roucy. t82f BnF, ms li.5229. Ibl. 40-41 ; ms n. a. fr.2695'7. fbl.4v-(rv; ms ti. 9tj2'
fbl. l25v-127v; ms. ti. 326-5 l, tbl. I lv-l3. Il est donc titux <le dirc que le
héraut Saint-Pol « passe sous silence I'ascendance mélusinicnnc dcs
Luxembourg » (Lefèvre, Antoine tle kt Sale,3-56 n. 23). ll traitc simplerncnt de
Mélusine en troisième partie, et non en introduction à sa généalogic des
Luxembourg. Il en parle même de façon plus détaillée que Clément clc Sainghin.
qui ne fait que le résumer (cf . ibid.,349; BnF, ms fr. 547 l, fol.2r-v). Itt3l Nous lirissons ici de côté I'ascendance de la mère <Ie Marguerile. Sveva
Orsini. Le héraut SaintPol est très vague à son sujet et ignorc en général les prénoms cles individus. [84] Cette partie a été éditée (d'après BnF, ms fr. 982,
tbl. 122) dans Elissagaray, kt légcntle,8l. - [85] On peut recenscr pas moins
de trente-sept Butor dans la littérature épique (André Moisan, Répertoire des
ttont:t propres tle personncs el tle lieux cités tlans les <'h.lotsttrts de gcste Ji'an'
çtrises eî les eut'res étrangàres tlérivées. Genève : Droz, 1986. I.273-275). Il est
aussi possible que le prénom de Butor ait été inspiré par un român d'aventure du
ORIGINES LEGENDAIRES DE LA FAMILLE DES BAUX
r5l
XIV" siècle intitulé Brrrfl de h Montaigne, dont tout le début relatait l'histoire de
Butor de la Montaigne. Le fait que le château des Baux se trouve au sommet
d'une montagne pouvait faciliter le rapprochement. Cf . Brun de la Montuigne,
ronnn d'aventure. é<J. Paul Meyer, Paris: Firmin Didot (Société des anciens
tcxtes français), 1875. - [86] De ce mariage naquirent Jacques de Baux
(T 1383), empereur titulaire de Constantinople, et Antoinette. épouse de Frédéric
dc Sicile (Trinacrie). - [87] Barthélemy,lnventairr,; Noblemaire, Histoire,
6l-6-5: F. Petrucci, " Del Balzo, Francesco >> dans Di:.ionario biogrofico degli
lurliatri, t.36, Rorne : Istituto della Enciclopedia italiana, 1988,310-3 l2 ; Sylvie
Pollastri, kt noblesse nupolituine sous la dvnastie angevine : I'uriskx'ratie des
contes (1265-l43i), Thèse inédite, Université de Paris X - Nanterre. 1994.
449-454,910. - [88] Il laudrait des recherches supplémentaires pour déterminer
quand décède François. premier duc d'Andria. Il est en tout cas encore vivant en
l3tl3, au moment du testament de son fils aîné Jacques, empereur titulaire de
Constantinople : cf. R. Bisson de Sainte-marie, « Testament de Jacques de
Tarente, dernier empereur de Constantinople en faveur de Louis d'Anjou
(l-5 juillet 1383) », Bibtiothèque cle t'École cles t'hurtes,45, 1884, 189-195.
Peut-être est-ce son fils François qui accorda des franchises aux habitants de
Berre ? (Barthélemy, lnventoire, n,, 1623). - [89] L'existence de Bianchino est
admise par Louis Barthélemy, qui analyse la copie du testament (supposé) de
François de Baux-Andria de 1422 (lnventaire, n" 1768). G. Noblemaire y croit
également, après avoir fait part du débat à ce sujet (Histoire,80-83). Les généalogies du héraut Saint-Pol et de Sainghin permettent de donner raison à ceux qui
avaient des doutes à propos de ce Bianchino et du testament de 1422. Ce document, outre sa forme inhabituelle, provient des archives privées de ceux qui
tiraient profit au premier chef de l'existence de Bianchino, les ducs de
Presenzano. Il s'agit donc d'une forgerie, comme le pensait notamment
Lodovico de la Ville sur Yllon (Napoli rtobilissinru, avril 1892, cité par
C.
Noblemaire). - t901 Un membre de cette famille a consacré un ouvrage à ses
ancêtres (et prétendus ancêtres pour ce qui est de la période médiévale) :
Antonello Del Balzo di Presenzano, A I'ttstu', Bcuîei,ar. I Del Bal:.o er il loro
Itzrrpa, Naples: Arte tipografica,2003. - [9ll Sainghin-en-Weppes, départ. du
Nord, à la périphérie de Lille. *l92lLe manuscrit autographe. signé par l'auteur
et comportant I'arbre généalogique en parchemin, est conservé: BnF, ms
lr.547l (62 fol.). Une bonne copie, de peu postérieure, sans arbre mais avec
unc révision des armoiries insérées dans le texte,existe sous la cote ms fr.23989
(71 fol.). Nous avons fait ailleurs quelques allusions rapides à Sainghin (Butaud,
Piétri. Les enjeux,46,49-50, 146, l9l). Sylvie Lefèvre y a consacré plusieurs
pages enrichies d'extraits (Lefèvre, Antoine de La Sale,343-356). - [93] Voir la
reproduction intégrale dans Lefèvre, Anktine de La Sale,346. Cet arbre est une
pièce importante à ajouter au corpus étudié par Christiane Klapisch-Zuber,
L'ombre des anc'êtres. Essai sur I'inruginaire médiélrtl de la porenté,Paris:.
r52
CAHIERS DE FANJEAUX 43
- [94] Ce personnage est désormais bien connu, comme membre
important de la cour de Bourgogne et mécène : Jacques Paviot, « Jacques de
Luxembourg. Politique et culture chez un grand seigreur du XV" siècle », dans
Penser le pouvoir au Moyen Age (VIll"-XV" siècle). Etudes d'hisnire et de liîtérature tffirtes à Françoise Auîrantl, dir. Dominique Boutet, Jacques Verger,
Paris: Éd. Rue d'Ulm, 2000,327-34t; Lefèvre, Anktine ele kt Sale,2O7-247,
359-363. - [95] BnF, ms fr. 5229, fol. 41. Au sujet de I'oflice de héraut, voir
les études réunies dans Le héraut, figure européenne (XIV"-XVI" sic)r'ft'), dir.
Bertrand Schnerb, Revue du Nord,881366-367,2tO6. - [96] La généalogie des
ancêtres de Pierre de Luxembourg occupe les folios 2-44 du ms fr. 547 I
de la BnF, tandis que les « seze racines des Baux » se trouvent aux folios
44v-53v. Le reste du manuscrit est consacré aux branches filiales du couple
(fol.54-56) et à une généalogie descendante des Luxembourg rédigée plus tard
(fol. 57-62v).Il n'y a pas lieu ici de commenter la première partie de I'ceuvre de
Sainghin. Nous comptons y revenir dans des études futures. - [97] BnF, ms
1r.5471, fol.44v-48; cf. le résumé et les extraits dans Lefèvre, Anktine de It
§«1e, 3-53-356. Les transcriptions sont parfois fautives: « monseigneur de
Werelben, au lieu de << monsseigneur Florens de Werelben. », « Tharpe » au
lieu de « Tharse » (354), « Gondosorus » au lieu de " Gondoforus » (355).
« cognoissance de parmens » au lieu de ., cognoissance de parures
" (356)... Le
texte n'est pas commenté, ni sa source principale (Jean de Hildesheim) signalée.
- [98] Balthazar était roi de Saba et de Godolie pour Hildesheint, roi de Tarlarie
pour le héraut Saint-Pol, roi de « Tharse » pour Sainghin. Ces variations se
retrouvent dans les mystères contemporains. Si la P«ssir»r d'Arrus lait également de Balthazar un roi de Tarse, le Geu tles lrois rois lui attribue I'Arabie et
fait de Gaspard le roi de Tarse (renseignements aimablement communiqués par
Céraldine Veysseyre, qui prépare une nouvelle édition du Gcu dcs trois rois,à.
paraître dans un volume consacré au théâtre médiéval de la Uibliothèque de la
Pléiade). - [99] Butaud, Piétri. Les enjeux,245-241 . - Ilml Elissagaray, La
lég,ende,206.2O9. La traduction, conservée dans le manuscrit BnF fr. 982,
fbl. 7-45v, est éditée ibid.,9l-178. - ll0ll Un poème de 1499 intitulé Lo
Balzino, écrit par Rogeri de Pacienza di Nerito, en l'honneur d'lsabelle «le BauxAndria, épouse du roi de Naples Federigo (t 1504), contient une évocation de la
légende (Noblemaire, Histoire,T4). - ll02l Nous avons signalé plus haut les
copies du texte (note 8l). On peut ajouter que l'æuvre du héraut Saint-Pol eut
une postérité dans le domaine héraldique. Un armorial anglais du milieu du
XV" siècle en reprend la plupart des écus, tant pour le côté Luxembourg que
pour le côté Baux (British Library, Harleian 6163, fol.32v-34, éd. Joseph
Foster, Iwo Tudor Books of Artns, Harleian Mss N"'2169 & 6/6J, Londres,
Fayard, 2000.
1904, 180-183).
Il
reste à déterminer si cet emprunt est un cas isolé.
-
Charles II (t 1558), comte de Lalaing (dont la rnère était Jacqueline de
Luxembourg), à moins que ce soit son fils Philippe, fit faire une copie de la
[03]
ORIGINES LEGENDAIRES DE LA FAMILLE DES BAUX
Gencalogie de Lu.rembourg (BnF, ms
fr.
54'7O,
fol.
r53
4-6-5). Son épouse, Marie
de Montmorency, disposait de son propre exemplaire (BnF, ms. fr.5472,
fol. l4-94, et fol. l5 pour son ex-libris). L'ceuvre de Sainghin était lue bien audelà des Luxerrbourg ct de leurs alliés, comme nous I'apprend, au milieu du
XVI" siècle, François Piétin, religieux de Phalempin. Dans sa l)escente des
clttrstcllains de Lille, il fait une diatribe contre Sainghin, dont le livre avait induit
en crreur son ami I'hisbrien lIamand Jacques Meyer (T 1555) et beaucoup
d'autres. « Clement a abusé beaucop de gens fort scavans et dilligens inquisiteurs d'histoires pirr ce qu'il devise fort bien et est grant langaigeur mais il ne
scet ne ce qu'il dit. ne ce qu'il aflèrme » (BnF, ms fr. 5470, fol. l08v). [04] Nous disposons pour ces funérailles de la relation extrêmement précise
d'Olivier de La Marche. Interrogés sur le fàit que la chapelle mortuaire était
décorée par une croix recroisetée, le roi d'armes du Hainaut et Lothrye, héraut
de Bourgogne, maîtres de cérémonie, se justifièrent ainsi : « ce conte estoit
conte de six contéz non pas acquises ne conquises mais venoient de propre
estoc, de propre succession. Et [parl origine de pere et de mere estoit yssu
d'empereurs et de roys et mesmement de Baltazart le premier des trois roys quy
vit I'cstoille, quy les conduisit jusques a adorer notre Sauveur Jesus Christ. Et
laquclle estoille ledit roy Baltazart print en ses armes. qui est un escuz de gueulle a une estoille d'argent a seize pointe. Et encores est un des quartiers de leur
maison. » (BnF, ms n. a. fi. 6889, fol. 3l0v). - [05] Une bannière de Jacques
de Luxembourg, seigneur de Fiennes, est conservée à Soleure en Suisse
(Ottfiied Neubecker, Le grand liyre de I'héruldiclua. Paris : Bordas. 1997, l4O).
Le récit des obsèques de son fils Jacques il, mort en 1517, comporte un dessin
gorraché de son cheval recouvert d'un caparaçon armorié (BnF, ms fr. 5229,
tirl. l4il). Voir aussi le riche armorii.rl familial fàit pour les Lalaing: BnF, ms
Ir. 5470, tbl. I l9v-120v. - Il06l Joseph de la Pise.Tubleou cle I'histoire des
princcs el principuuté tl'Orange, La Haye : Théodore Maire, 1639, 66. Ce
nranuscrit est peut-être celui conservé à La Haye (BR 7l E 70), signalé par
Lelèvre, Antoine de ht Sule,343. n. l. Jusqu'ici, on pensait que le récit de La
Pise était une excroissance moderne de la légende (Boyer, Les Buu.r,436). ll07l Robert de Brianson et Jean-Anbine Pithon-Curt Ia considéraient comme
une fable (ibid., 436-437 ). - [08] Frédéric Mistral. Culentlou, Avignon :
J. Rournanille, 1867, 28 ; Boyer, Les Ùuu.r,436. - Il09l Sainghin mentionne
clairement sur source: .l'istore des trois sains roys » qui lui inspire la moitié de
son prologue est I'Historiu trium regum de Jean de Hildesheirn, effèctivement
dédié à Florent de Wevelkoven, évêque de Münster de 1364 à 1379. I
I
l0l
Sainghin fait ici une méprise, car I'année de la translation des reliques des
rois mages de Milan à Cologne est I164. Il s'agit soit d'une faute présente sur
l'exemplaire del'Historia triunt re74mn qu'il utilise, soit d'une faute commise de
son propre chef. - [l ll] Nous avons vu (note a) que le .E" initial du texte
représente la croix des Nubiens et l'étoile des Baux. - [ l2l Cratien, empereur
t54
CAHIERS DE FANJEAUX 4.]
d'Occident depuis 367, fut bien tué à Lyon, en 383, par le général de I'armée de
Bretagne Maxime, que I'on assimila à un roi de Bretagne à la suite del'Historiu
regunr Brilurtttiae de Geoffroy de Monmouth. - ! l3l C'est en 38tt que
Théodose intervint militairement contre l'usurpateur Maxime. qui trouva la
mort. Le fêre de Gratien, Valentien II, récupéra I'empire d'Occident. Théodose
décéda à Milan le l7 janvier 395. - [ l4l La croix des Nubiens Ql'or ù lu cxti.r
d'argent) irnaginée par Sainghin ne respecte pas la règle de contrariété des
émaux, torrte comme la croix de Jérusalem (d'argent ù la c'roi.r potencée d'or,
t'ttrttonnée de quolre (roiseîres lu nûme), que portaient les cor.ntes de Provencc,
<.lepuisCharlesd'Anjou,entantqueroisdeJérusalem.-[l5l
Sainghinareprésenté les armes du Béarn au lieu de celles de Foix. Une copie de son ttuvre, de
peu postérieure, donne en revanche à cet endroit les armes de Foix, rl'or à trois
puls tle gueules (BnF. ms fr. 239t19, fol. 56).
\ e 43' volume tles Cuhiers tle Fanjeaux fait porter sur les pays du Midi au Moyen Âge l'étude
d'un thème majeur de la recherche historique depuis plus de trente ans. Les quinze articles ici réunis
analysent aussi bien les liens de parenté et les pratiques de l'alliance que les mots pourdire le groupe familial, les modèles et les mythes qui président aux représentations, à partir d'une documentation variée
(canons des conciles, hagiographie, traités de généalogie ou d'éducation, chroniques, littérature épique,
sermons, testaments, contrats de mariage ou registres d'lnquisition...). De [a Provence à la Catalogne,
du Toulousain à la ville d'Avignon au temps des papes, sont ici abordés, entre autres, le rôle tbndamental
des prescriptions ecclésiastiques, les fbrmes de la parenté et les stratégies d'alliance dans la nobiesse,
dans le monde juif ou en milieu universitaire, les aspects démographiques, I'assistance à I'enf..nce
abandonnée, l'éducation des jeunes filles, la place des personnes âgées, ou encore la conception du
mariage qui prévalait chez les hérétiques et l'influence des liens familiaux pour l'adhésion aux
mouvements de dissidence religieuse.
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Les Cistercicns de Languedoc (XIIITXIV's.)
Raymond Lulle et le Pays d'Oc
La tèmme dans la vie religieuse du Languedoc (XIII"-XIV" s.)
Le moncle des chanoines (XILXIV's.)
La paroisse en Languedoc (XIIITXIV" s.)
Tables et index généraux des cahiers I à 25
La papauté d'Avignon et le Languedoc (1316-1342\
Fin du Monde et signes des temps (fin XIIILdébut XV" s.)
Le décor des églises en France méridionale (XIII'-mi XV' s.)
L'Eglise et le droit dans le Midi (XIIILXIV' s.)
La cathédrale (XIITXIV'
Livres et bibliothèques (XIIITXIV"
La prédication en Pays d'Oc (Xllrdébut XV"
La mort et I'au-delà en France méridionale (XIILXV"
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L'ordre des Prêcheurs
et son histoire en France méridionale
Hagiographie et culte des saints en France méridionale (XIITXIV's.)
L'anticléricalisme en France méridionale (milieu Xllrdébut XIV" s.)
Le Midi et le Grand Schisme d'Occident
L'Église au village
Les ordres religieux militaires dans le Midi (XII'-XIV" s.)
Leslustices d'Église dans le Midi (XILXV"s.)
32€
ISBN : 978-2-7089-3446-7
Code: 5401213
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Cahiers de Fanjeaux
43