A la question posée dans la présente rencontre ,- en quoi l'agency est-il un concept opératoire dans les études sur le genre ? - , et en tant que discutant autour des premières interventions, je me propose d’esquisser les contours de l'agency, tout en restant au plus près d'une réflexion conceptuelle associée à des événements historiques précis. Puis nous tentons de présenter des ouvertures complémentaires, avec l'objectif, en tant qu'analyste du discours et historien des concepts , de situer le concept d'agency dans une histoire discursive du social.

Au cœur de la ville, de nuit, une puissante projection lumineuse éclaire une grande tour des années 70. Cette lumière blanche est visible à plusieurs kilomètres à la ronde. Elle semble chercher quelque chose. Réalisée en 2006, 30x30 - Poursuite est une installation in situ qui fait suite au solo 30x30 du chorégraphe Paul-André Fortier. Sur la place de la gare de Nancy, face à la tour Thiers, est installé un gros projecteur de lumière blanche : une “poursuite”. Ce projecteur est couramment utilisé dans les arts de la scène pour suivre et souligner le solo d’un performeur. C’est également ce type de projecteur qui est mobilisé, à une autre échelle, par les forces de l’ordre pour éclairer un bâtiment lorsque celui-ci est le théâtre d’une intervention. Pendant toute la nuit suivant la dernière du solo chorégraphique 30x30 à Nancy, seule au milieu de la place, la poursuite s’anime pour projeter son faisceau sur le haut de la tour. Loin d’être décoratifs, les mouvements du projecteur et de son faisceau – inspirés du solo chorégraphique et générés par ordinateur – varient sans cesse et semblent hésitants, ils cherchent autant qu’ils se cherchent : balayages, saccades, arrêts et reprises, incertitudes, tendent à donner un comportement humain à la machine. On ne sait pas trop si ces mouvements sont conditionnés par un opérateur absent ou par le sujet, tout aussi absent, recherché par le faisceau. D’abord perçu à l’échelle de la ville, cet éclairage de la tour interpelle : que se passe-t-il? En rejoignant l’emplacement de la source de l’événement pour comprendre celui-ci, le public est confronté à ce solo machinique : un projecteur qui bouge seul, présenté sur un socle telle une sculpture en mouvement. Ce solo renvoie à lui-même, au temps présent d’un spectacle vivant dont la machine est l’appareillage en même temps que l’acteur principal. Solo qui, en creux, rappelle aussi les présences qui semblent motiver son mouvement, à commencer par celle de Paul-André Fortier.

A new materialism is emerging in contemporary social theory, founded on a relational and processual ontology of posthuman actants, it claims to supersede the aporias of cartesian dualism in which is mired modern social science. We argue that the cartesian aporia has already been superseded in Marx's philosophical works were he develops a practical materialism based on an ontology of the act. The study of Marx's ontology of the act, rooted in Fischbach's interpretative work, takes the form of an ensemble of thesis on 1. the nature of the being of the act, 2. on his social essence, 3. on the nature of the objectivity of practice, 4. on the rift of the being in capitalist society as a foundation of alienation, 5. on the conflictuality which arises from this rift and its historicity. Thereafter we propose broadening the ontology of the act by the means of a dialogue between Michel Freitag's theory of the symbolic and of social practice and Marx's practical materialism on each of the above ontological issues. The result of such an effort is the basis for a materialist critique of the new posthumanist materialism based on a broader understanding of the ontology of the act.