Art Africain

Reconstitution de l’histoire d’un style sculptural lobi (Burkina Faso) créé autour de 1850 pour les pratiques cultuelles des fondateurs du village de Holly. Recherche focalisée sur l’histoire des thílkõtína de la maison du fondateur, ces grandes effigies dédiées au culte des ancêtres lignagers, depuis le contexte de leur création jusqu’à la datation de leurs installations successives, en passant par l’identité de leurs sculpteurs et l’évolution du style.

Reconstitution de l'histoire et de la symbolique d'un culte rendu, chez les Lobi du Burkina Faso, au plus grand des protecteurs de la chasse dont l'origine remonte à des temps fort anciens. Ses adeptes forment une sorte de secte initiatique aux multiples fonctions, se distinguant par l'aspect et de l'autel élevé à cette entité nommée Bãbá, et de son attribut identitaire : un superbe pectoral en ivoire de forme stylisée autant que recherchée, qui constitue le témoignage irrécusable du triomphe sur le plus vigoureux des animaux : l'éléphant.

En cette époque des objets connectés, en cette ère des êtres en réseaux, voire en rhizomes, le cadre épistémologique des sciences demeure pourtant dichotomique malgré un discours qui, sur le plan de la politique scientifique, réclame le développement de l'interdisciplinarité. Pour apporter une contribution à ce débat, Anthropologie et philosophie du sensible a pour ambition – à partir d'une histoire de la pensée allant de Spinoza à Damasio en passant par Vico, Cassirer, Mauss, Bataille, Bastide et Laplantine – de montrer que corps et âme, matière et esprit, sensibilité et intelligibilité, anthropologie et philosophie relèvent toujours d'un même être et/ ou d'un même exister. La compréhension et l'acceptation de cette métaphysique plurielle mais unitaire qui refuse la séparation des êtres en leur parcellarisation et reconnaît en revanche leur existence nécessairement conciliante est une ouverture vers un anthropos, à son tour, nécessairement un et pluriel dont la forme universelle et éthique se dit en termes d'humanitas.

L'AUTEUR. Roger Somé, docteur en philosophie et ethnologue, est professeur à l'Institut d'ethnologie de l'université de Strasbourg et membre du laboratoire Dynamiques européennes (DynamE, UMR 7367 CNRS & université de Strasbourg). Il a créé au sein de cette université le master professionnel « muséologie : patrimoines immatériels et collections » qu'il dirige et y est responsable du master anthropologie et ethnologie. Spécialiste de l'Afrique, notamment des Dagara du Burkina Faso, il est l'auteur de nombreux travaux d'ethnographie et d'ouvrages et articles sur les arts, l'esthétique et la mondialisation dont Art africain et esthétique occidentale (1998), Le Musée à l'ère de la mondialisation (2004), Anthropologie, art contemporain et musée (2007, en coll. avec C. Schutz). Il est également l'auteur d'un film documentaire Parole du couple (52 mn, 2011) sur la fabrication et l'utilisation du balafon (xylophone d'Afrique de l'Ouest). Depuis 2015, il anime sur UTV, webtv de l'université de Strasbourg, la série Leçon d'ethnologie créée par la Direction des Usages du Numérique (DUN, Unistra), consacrée à la présentation de grandes figures de la discipline questionnées sur leur parcours et leur œuvre.

L’étude des discours institutionnels sur l’art contemporain africain révèle les attentes de leurs auteurs, et les conceptions de l’artiste sur lesquelles ils se fondent. La sélection des artistes apparaît notamment effectuée à partir d’un « indice d’africanité », notion implicitement forgée lors de l’exposition Magiciens de la terre (1989), tandis que celle des œuvres s’opère en fonction d’enjeux transversaux, eux-mêmes identifiés comme des maux ou des défis posés au continent africain (migration, identité). De ce fait, la figure de l’artiste contemporain africain apparaît elle-même comme une fabrication institutionnelle laissant peu de place au discours du créateur. Derrière le constat de domination de l’institution sur l’artiste, et de logiques institutionnelles floues et homogénéisantes, peut dès lors être postulée la manifestation d’un « pouvoir de concevoir l’autre », et une vision de l’artiste africain comme autre de l’art occidental.


The study of institutional discourses surrounding contemporary African art reveals the expectations of their authors and the approach of artists on which they are based. The selection of artists seems to be made on the basis of an “africanness index”, a notion invented during the exhibition Magiciens de la terre (1989). The selection of works is based on transverse issues, identified as the issues or challenges that the continent is facing (migration, identity). Thus, the figure of the contemporary African artist appears to be an institutional fabrication, and leaves little room for creators’discourses. At work in the observable institutional domination of artists, and in institutional policies that are at once unclear and striving for uniformity, one can discern a manifestation of a “power of conceiving of the other” and a vision of the African artist as the others of Western art.

Resumo: A exposição "Das galés às galerias: representações e protagonismos do negro no acervo do Museu Nacional de Belas Artes", realizada em 2018, foi dividida em três períodos: o Brasil da Colônia ao Império; o Brasil do Estado Novo; e o Brasil Atual. Para além das intenções manifestas pela curadoria, a estruturação, a escolha das obras e os sentidos atribuídos remetem à história da criação do acervo do museu e da história da arte no Brasil. Este artigo é o resultado de uma "visita etnográfica" à exposição, sendo estruturado a partir de sua divisão. Na primeira seção, discute-se como as obras foram deslocadas de seu sentido original de retratos de paisagens naturais e cenas do cotidiano, para uma dimensão de crítica da representação da população negra, retratada como integrante passiva dessas paisagens. Na segunda, discute-se a consolidação do modernismo no campo artístico e a mudança da visão sobre a participação de pessoas negras e pardas na construção de uma certa concepção de identidade nacional. Além da presença de teorias raciais que circulavam no início do século XX. Por fim, são apresentados momentos em que o protagonismo negro pode emergir na produção artística brasileira e discute-se temas que emergem da exposição: a agência de diretores do museu e da curadoria, e a inserção dos objetos dentro do que James Clifford chamou de "sistema arte-cultura".
Palavras-chave:Museu; Arte africana; Protagonismo negro; Racismo.

Abstract: The exhibition “From galleys to galleries: representations and protagonisms of black peoplein the National Museum of Fine Arts”, held in 2018, was divided into three periods: Brazil from  the  Colony  to  the  Empire;  the  Brazil  of  the  Estado  Novo;  and  Current  Brazil. In addition to the intentions expressed by the curatorship, the structure, the choice of works and the meanings attributed to them refer to the history of the creation of the museum's collection and the history of art in Brazil. This article is the result of an “ethnographic visit” to the exhibition, being structured based on its division. In the first section, it is discussed how the works were displaced from their original sense of portraits of natural landscapes and everyday scenes, to a critical dimension of the representation of the black population, portrayed  as  a  passive  member  of  these  landscapes. The  second  part  discusses  the consolidation of modernism in the artistic field and the change in view of the participation of black and “pardo” people in the construction of a certain conception of national identity. In addition to the presence of racial theories that circulated in the early twentieth century. Finally, moments in which black protagonism could emerge in Brazilian artistic production are  presented  and  themes  that  emerge  from  the  exhibition  are  discussed:  the  agency  of museum  directors  and  curators,  and  the  insertion  of  objects  within  what  James  Clifford called “art-culture system”.
Keywords: Museum; African art; Black protagonism; Racism.

Résumé : L'exposition « Des galères aux galeries : représentations et protagonismes des noirs dans la collection du Musée National des Beaux-arts », tenue en 2018, était divisée en trois périodes : le Brésil de la Colonie à l'Empire ; le Brésil de l'Estado Novo ; et le Brésil Actuel. Outre les  intentions  exprimées  par  le  commissariat de l’exposition,  la  structure,  le choix  des œuvres et les sens qui leur sont attribuées renvoient à l'histoire de la création de la collection du  musée  et  à  l'histoire  de  l'art  au  Brésil. Cet  article  est  le  résultat  d'une  «  visite ethnographique  »  de  l'exposition,  structurée  en  fonction  de son  découpage.  Dans  la première section, nous discutons comment les œuvres ont été déplacées de leur sens originel de portraits de paysages naturels et de scènes quotidiennes, à une dimension critique de  la  représentation  de  la  population  noire,  dépeinte comme  un  membre  passif  de  ces paysages. La  deuxième  partie  traite  de  la  consolidation  du  modernisme  dans  le camp artistique  et  du  changement  de  la  perception  de  la  participation  des  personnes  noires  et « pardas » à la construction d'une certaine conception de l'identité nationale. En plus de la présence de théories raciales qui ont circulé au début du XXe siècle. Enfin, les moments où le protagonisme noir a pu émerger dans la production artistique brésilienne sont présentés et les thèmes qui émergent de l'exposition sont discutés : l'agence des directeurs du musée et du commissariat de l’exposition, et l'insertion des objets dans ce que James Clifford a appelé «système art-culture».
Mots-clés : Musée ; Art africain ; Protagonisme noir ; Racisme.

Compilation de rites attachés à la personne du Roi chez les Bushoong (Afrique centrale) effectuée lors de mes études en histoire de l’art, dont la publication fut encouragée par un spécialiste du domaine pour que cet ensemble puisse être utilisable.

-- LE PDF CONTIENT :
- L'introduction.
- Le rite de la royauté.
- La bibliographie.
- La table des matières.

-- POUR CITER CET OUVRAGE :
G. de Wallens, Les rites de la royauté attachés à la personne du Roi chez les Bushoong, La Celle Saint-Cloud, 2002, 65 p.